Actualités sur les sectes en mai 2002

Aum La nouvelle liste européenne du terrorisme
Falungong Les JO à Pékin contestés
Témoins de Jéhovah La lutte sur les transfusions sanguines se déplace devant la haute Cour
Falungong Le Falungong a de nouveau tenté de diffuser un film
Raël (*) Des consignes de vote qui n'ont pas servi à grand chose
Raël (*) Commentaires sur les consignes de vote qui n'ont pas servi à grand chose
Témoins de Jéhovas (URL) (*) Très cher chancelier du Reich
Sôka Gakkaï (*) Sôka Gakkaï, qu'est-ce que c'est ?
Sôka Gakkaï (*) Comment entre-t-on à la Sôka Gakkaï ?
Sôka Gakkaï (*) Un peu d'histoire
Sôka Gakkaï (*) La pratique
Sôka Gakkaï (*) Le Bouddhisme en question
Sôka Gakkaï (*) A propos des enfants
Sectes Une exorciste japonaise condamnée à mort pour six meurtres
Actualités diverses Alain Vivien reçoit à Leipzig le prix Charlemagne alternatif
Scientologie Un ancien scientologue reçoit $ 8,6 millions de dommages
Moïse (Roch Thériault) La porte close des sectes ; difficile de s'en sortir sans aide
Témoins de Jéhovah Ostracisme pour avoir critiqué la Politique d'Abus Sexuels de leur Eglise
Moïse (Roch Thériault) Les manipulateurs d'âmes
Scientologie Jugement vendredi de l'antenne parisienne de la Scientologie15
Sectes et enfants Le dirigeant d'une secte accusé d'abus sexuels multiples sur des enfants
Falungong Un Français membre du Falungong expulsé de Chine vers le Japon
Scientologie La Scientologie à nouveau sur le grill
Scientologie Jugement crucial pour la Scientologie à Paris
Témoins de Jéhovah Un autre cas de refus de transfusion en Alberta
Actualités diverses La politique française contre le fléau du sectarisme honorée en Allemagne
Scientologie La Scientologie condamnée comme personne morale
Scientologie La Scientologie dénonce un "complot" et fait appel de sa condamnation
Scientologie "la justice a donné un avertissement à la Scientologie"
Scientologie La Scientologie reste menacée de dissolution
Falungong Quatre membres du Falungong condamnés
Sectes Attention aux sectes
Témoins de Jéhovah Un homme de Miami accusé d'avoir escroqué des membres de son Église
Raël Procès en diffamation contre le Journal du Dimanche
Témoins de Jéhovah Le bébé peut recevoir du sang
Raël Raéliens et représentants de l'Eglise sont réunis le temps d'un procès en diffamation
MILS Alain Vivien remet son mandat à la disposition du Premier ministre
Raël Le clergé catholique traîne les raéliens en justice
Témoins de Jéhovah Une absence de direction
Sectes Au Japon, une secte n'a pas apprécié l'exclusion du défenseur Nakamura
Scientologie La scientologie dénonce le "maccarthysme à la française" des anti-sectes
Scientologie La présidente évite la prison
Témoins de Jéhovah (*) "L'exclusion est pire que la mort"
Sectes Procès d'un Egyptien se proclamant "prophète"
Actualités (*) Devenez sorciers, devenez savants
Actualités C'est pas sorcier d'être savant
Intégrisme Troisième procès pour l'abbé Cottard
Sectes et Formation (*) 31/05/2002 Risques sectaires : on veille


(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


  Union Européenne : AUM (ou AOUM)

La nouvelle liste européenne du terrorisme

AFP, 3 mai 2002

[Texte intégral]

BRUXELLES, - Voici la nouvelle liste d'organisations terroristes retenue par les Quinze, telle qu'elle a été rendue publique vendredi par la
présidence espagnole de l'Union européenne (UE).
Cette liste, qui inclut également les noms de 36 particuliers, s'est accrue de onze organisations par rapport à la liste précédente, publiée en décembre.
Les noms ajoutés figurent en majuscules.

- AOUM VERITE SUPREME (JAPON)
- BABBAR KHALSA (INDE)
- Continuity Irish Republican Army (CIRA)
- Euskadi Ta Askatasuna/Tierra Vasca y Libertad (les organisations suivantes
font partie du groupe terroriste ETA : KAS, Xaki, Ekin, Jarrai-Haika-Segi,
Gestoras Pro-amnistía, ASKATASUNA)
- JAMAA AL-ISLAMIYA (Egypte)
- Grupos de Resistencia Antifascista Primero de Octubre (GRAPO) (Espagne)
- Ezzedine al-Qassam (branche armée du Hamas palestinien)
- FEDERATION INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE SIKH (INDE)
- PARTI DES TRAVAILLEURS DU KURDISTAN (PKK) (TURQUIE)
- LASHKAR-E-TAYYABA (INDE)
- Loyalist Volunteer Force (LVF)
- MOUDJAHIDINE DU PEUPLE (Iran)
- Orange Volunteers (OV)
- Jihad islamique palestinien
- Real IRA
- Red Hand Defenders (RHD)
- Núcleos Revolucionarios/Epanastatiki Pirines
- Organización Revolucionaria 17 de noviembre/Dokati Evdomi Noemvri
- FRONT-PARTI DE LIBERATION DU PEUPLE REVOLUTIONNAIRE (DHKP-C) (TURQUIE)
- Lutte populaire révolutionnaire/Epanastitakos Laikos Agonas (ELA)
- SENTIER LUMINEUX (PEROU)
- Ulster Defence Association/Ulster Freedom Fighters (UDA/UFF)
- FORCES UNIES D'AUTODEFENSE DE COLOMBIE/AUTODEFENSAS UNIDAS DE COLOMBIA
(AUC)


  Chine: Falungong

Les JO à Pékin contestés

AFP, 3 mai 2002

[Texte intégral]

PEKIN, - Des dissidents chinois ont demandé au Comité olympique international (CIO) de revenir sur sa décision d'accorder les Jeux Olympiques à Pékin après la publication d'un document provincial faisant état d'une répression accrue de tous les opposants chinois, principalement des adeptes du Falungong, d'ici à 2008.

Dans une lettre ouverte adressée au président du CIO Jacques Rogge, deux associations basées aux Etats-Unis, le Comité d'enquête sur les persécutions religieuses en Chine et Free China Movement, ont solennellement demandé au CIO de "se réunir le plus vite possible pour passer en revue les nouvelles preuves et revenir sur sa décision d'accorder les JO 2008 à la Chine".

Les deux associations se réfèrent à un document émanant des autorités policiaires et judiciaires de la province du Jilin (nord-est) et annonçant une répression de tous les mouvements de contestation, en particulier ceux impliquant la secte d'inspiration bouddhiste Falungong "afin d'assurer la réussite des JO 2008".

Aucune indication n'a toutefois pu être immédiatement obtenue sur l'authenticité de ce texte, daté de l'an 2000, les responsables de la province du Jilin étant pour la plupart absents de leurs bureaux en raison des célébrations du 1er mai. "Je ne sais rien", s'est contenté d'indiquer un porte-parole du bureau provincial de la Sécurité publique, contacté par l'AFP.

Le document, dont une copie a été envoyée aux journalistes étrangers à Pékin, fait état de sanctions pouvant aller jusqu'à trois ans de détention et 10.000 yuans (1.200 dollars) d'amende pour les participants à des manifestations de grande envergure. Les organisateurs des rassemblements doivent "être punis sévèrement et arrêtés d'abord, avant toute autre formalité judiciaire", précise le texte qui porte les sceaux des bureaux de la Sécurité publique et de la Cour populaire suprême de la province du Jilin.


  Canada : Témoins de Jéhovah

La lutte sur les transfusions sanguines se déplace devant la haute Cour

fr.soc.sectes (HeraldDimanche, 5 mai 2002 par Shelley Knapp) message de Ch.Chasson

[Texte intégral]

Calgary - La requête d'une adolescente de Calgary de mettre fin aux transfusions sanguines, qui sont en opposition d'avec ses croyances religieuses, sera examiné devant la cour supérieure du Canada lundi. L'avocat de la fille de 16 ans, David Gnam, a passé les deux dernières nuits à préparer les documents d'appel pour la Cour suprême du Canada, qu'il veut fournir lundi matin. Ce sera à la cour de décider si elle instruira le cas de la jeune fille. "Nous demandons à la cour de traiter la question en procédure d'urgence. Nous devons être entendu avant le redémarrage du traitement," a déclaré Gnam quand il a pu être joint par téléphone à sa maison de Toronto, samedi.

Sa cliente , qui répond au nom de Mia (les dernières lettres de « leukemia »), doit commencer sa quatrième et dernière phase de chimiothérapie et de transfusions sanguine en juin. "Évidemment, nous désirons une décision avant cela ." Mia, une fidèle Témoin de Jéhovah et sa mère se sont battues depuis février contre le père et contre le bureau du directeur de la protection de l'enfance d'Alberta, qui insistent pour que le traitement continue. "Pourquoi ne pas laisser tomber et la laisser vivre ?" a déclaré le père de Mia, 51 ans, samedi quand on lui a fait part de la dernière procédure légale. Il a déclaré que sa fille était capable de quitter l'Hôpital pour enfant d'Alberta la semaine dernière. "Elle semble vraiment en bonne forme. Elle semble avoir beaucoup d'énergie. Elle a retrouvée ses couleurs. Si elle arrête ce traitement, elle mourra. Elle serait déjà morte ."

Mia, qui est opposée aux thérapies actuelles, a cherché à recevoir un traitement qui n'inclut pas de transfusions sanguines à l'Hôpital des Cèdres du Sinaï à Los Angeles. Depuis qu'on lui a diagnostiqué une leucémie myéloïde aiguë le 13 février dernier, son cas a été entendu à tous les niveaux de la cour de l'Alberta. La cour provinciale de la famille et la Cour du Banc de la Reine, ont ordonnées à Mia de recevoir le traitement préconisé. La juge Adèle Kent a soutenu que bien qu'elle soit une mineur mûre, elle manquait toujours de la capacité à décider ce qui était dans son meilleure intérêt.

Egalement, la cour d'appel de l'Alberta a rejeté les arguments légaux comme quoi la jeune fille devait être considérée comme une mineur mûr capable de prendre une décision informée contre le traitement recommandé pour sa leucémie. "Nous soutiendrons de nouveau qu'elle a le droit de choisir en tant que mineur mûr," a expliqué Gnam à propos de la prochaine demande. Il a demandé à la cour d'appel de l'Alberta d'indiquer dans sa décision écrite que l'affaire doit passer devant la Cour suprême du fait de son importance. Mais le Juge Jean Cote a averti Gnam que la Cour suprême a des limites sur le nombre d'affaires qu'elle peut entendre et doit avoir des priorités. L'avocat de Calgary, Gerry Chipeur, défenseur de l'Église des Adventistes du Septième jours, déposera aussi une demande pour être entendu en tant que partie intéressée. L'église a une longue histoire de lutte pour les libertés religieuses. "L'Église des Adventistes du Septième jour est considérablement concernée quand une jeune femme mûre est physiquement retenue, droguée et traitée contrairement à ses voeux clairement exprimés et contrairement à sa conscience religieuse," a déclaré le secrétaire de l'église Nilton Amorim dans une attestation obtenue par le Herald. Le père de Mia, qui est aussi Témoin de Jéhovah, a déclaré qu'il fait ce qu'il croit être nécessaire pour sauver la vie de sa fille. "Je ne peux pas juste m'asseoir et l'observer mourir ." Il continuera à se battre devant la Cour suprême. Malheureusement ses factures pour cette lutte légale grossissent. Ses collaborateurs ont fondé un fonds afin de l'aider à récolter les plus de 100,000 $ qu'il doit à son avocat.

Le fonds a pour nom « le Père Rejeté » BP 20161, Calgary Place R.P.O., Calgary, T2P 4J2. Tous les chèques doivent être libéllés à : « Sauvez Ma Fille»


  Chine: Falungong

Le Falungong a de nouveau tenté de diffuser un film

Télésatellite, 9 mai 2002

[Texte intégral]

La secte Falungong a de nouveau tenté de diffuser un film dénonçant les persécutions dont elle fait l'objet en Chine au mois d'avril dans la ville de Harbin (nord-est) et a affirmé y être parvenu, selon un communiqué diffusé jeudi. M. Li, directeur du bureau de la télévision de la ville, a pour sa part reconnu que "des éléments du Falungong avaient tenté de sectionner le réseau câblé de la ville en trois points". "Mais ils ont été pris sur le fait", a-t-il ajouté, démentant la version de la secte selon laquelle certains foyers de Harbin ont pu voir le film du Falungong pendant plus d'une heure.

La secte précise que son action à Harbin a eu lieu le 21 avril, alors que M. Li affirme que c'est le 20. "D'autres programmations tout aussi inattendues sont passées aux heures de grande écoute un jour avant (le 20) dans une autre grande ville du Heilongjiang", la province dont Harbin est la capitale, ajoute encore le communiqué.

Selon le Falungong, Luo Gan, le principal responsable chinois du maintien de l'ordre, aurait visité Harbin et ordonné l'arrestation de 6.000 membres de la secte d'ici le mois de juin. Début à mars à Changchun, la capitale de la province voisine du Jilin, deux films du Falungong avaient été diffusés pendant 20 minutes sur un réseau cablé possédant 300.000 abonnés, soit un million de téléspectateurs.

Immédiatement après cet incident, les autorités de la ville avaient lancé une opération de répression de grande ampleur pour tenter de retrouver les coupables. Depuis l'interdiction de la secte d'inspiration bouddhiste en juillet 1999, des dizaines de milliers d'adeptes ont été interpellés et des milliers envoyés dans des camps de rééducation par le travail, selon des associations de défense des droits de l'homme.


  Japon : Sectes

Une exorciste japonaise condamnée à mort pour six meurtres

AFP, 10 mai 2002

[Texte intégral]

TOKYO, - La dirigeante d'une secte japonaise a été condamnée vendredi à mort pour le meurtre de six adeptes lors d'un exorcisme.

Le tribunal de Fukushima, dans le nord du Japon, a condamné Mme Sachiko Eto, 54 ans, à être pendue. Deux de ses complices, sa fille Hiorko, 30 ans, et Yutaka Nemoto, 27 ans, ont été condamnés à la prison à vie.

Ils ont été reconnus coupables d'avoir battu à mort à coups de pied et de batons les six victimes en 1995 dans une cérémonie d'exorcisme.

Leurs corps avaient été cachés dans la maison de Mme Eto, à Sukagawa, à 200


  France : Actualités diverses

Alain Vivien reçoit à Leipzig le prix Charlemagne alternatif

Communiqué de la MILS, 11 mai 2002

[Texte intégral]

Alain Vivien, le président de la Mission Interministérielle de lutte contre les sectes reçoit à Leipzig, le prix Charlmagne alternatif

Le 11 mai dernier, Alain Vivien, président de la MILS a reçu, à Leipzig, en Allemagne, le prix Charlemagne alternatif, "institué en 2000, pour récompenser les efforts de personnalités internationales attachées à combattre les effets du sectarisme".

 

Cet hommage rendu à l'action de la MILS et à ses collaborateurs honore également les deux assemblées parlementaires qui, depuis 1998, ont voté plusieurs lois dans ce sens.

La remise de ce troisième prix a été décidée par un jury international. Le premier prix avait été remis en 2000 à l'américain Bob Minton, président de la Fondation Lisa Mac Pherson, le second, en 2001, à Norbert Blüm, ministre du travail et des affaires sociales.

 


  Etats-Unis : Scientologie

Un ancien scientologue reçoit $ 8,6 millions de dommages

Yahoo, 12 mai 2002

[Texte intégral]

SAN FRANCISCO - Un ancien scientologue a reçu cette semaine 8,67 millions de dollars de dommages de la part de l'église de scientologie de Californie après 22 années de procédures.

Il imputait à la scientologie des troubles mentaux, l'accusant d'avoir favorisé chez lui un comportement schizophrénique et de l'avoir poussé au bord du suicide.

Interrogé par Reuters, Lawrence Wollersheim, qui est âgé de 53 ans, a estimé samedi que son affaire avait "cassé la machine procédurière" de l'église et il a espéré qu'elle déclencherait une série de recours, à l'instar de ce qui s'est passé pour l'industrie du tabac aux Etats-Unis.

Wollersheim poursuivait l'église de scientologie de Los Angeles depuis 1980. Il avait obtenu 30 millions de dollars en 1986, un montant réduit en appel à 2,5 millions, une somme triplée au final par l'accumulation des intérêts.

L'église de scientologie a le statut de religion aux Etats-Unis, contrairement à d'autres pays comme la France qui la considère comme une secte.

Ce mouvement a été fondé aux Etats-Unis dans les années 1950 par un écrivain de science-fiction, Ron Hubbard. Il compte dans ses rangs plusieurs vedettes comme Tom Cruise ou John Travolta.


  Canada : Moïse ( Roch Thériault)

La porte close des sectes ; difficile de s'en sortir sans aide

Cyberpresse, 12 mai 2002 par Céline Poissant collaboration spéciale, La Presse

[Texte intégral]

La sortie récente du film Moïse - L'affaire Roch Thériault, n'est pas sans rappeler que même chez nous, des drames horribles peuvent se tramer à l'abri des regards.

«À ma connaissance, aucun mouvement comme celui de Moïse n'existe actuellement au Québec, affirme Mike Kropveld, directeur général d'Info-secte. Cependant, il est difficile de savoir ce qui se passe dans des groupes complètement fermés jusqu'à ce que quelqu'un décide d'en sortir et raconte son expérience.» Des groupes fermés et rigides, il en existe présentement partout au Québec et même à Montréal, mais tous ces groupes ne sont pas nécessairement extrêmes et dangereux. «Bien sûr, ces mouvements sont marginaux, vivent isolés de la société, mais tout le monde a le droit de vivre comme bon lui semble», ajoute Mike Kropveld.

Même si on peut douter de l'équilibre des personnes qui vivent ainsi, puisque ces mouvements engendrent parfois des conflits avec la société et la culture en général, la question fondamentale est de savoir si l'on peut juger ces personnes quand aucune loi n'est enfreinte.

Or, la difficulté avec les mouvements à connotation sectaire est de pouvoir connaître le fonctionnement du groupe et d'identifier tout risque potentiel pour certains membres. «Un exemple clair est l'impossibilité de faire des recherches et de monter un dossier comme celui des Apôtres de l'amour infini où des accusations d'abus traînent depuis les années 1960 sans jamais avoir donné lieu à des condamnations», poursuit Mike Kropveld.

Du même souffle, il se demande si l'État prend au sérieux le potentiel de risque basé sur l'histoire. «Est-on prêt à réagir si c'est nécessaire? L'État n'a pas à s'immiscer dans les affaires de tout le monde, mais a tout de même la responsabilité de protéger les citoyens.»

Et tout le débat est là. Gabrielle Lavallée, auteure du livre L'Alliance de la brebis, qui relate son expérience au sein de la secte de Roch Thériault aimerait, voir le Québec prendre exemple sur la France en constituant un réseau avec des intervenants et spécialistes en mesure de «contourner» habilement la Charte des droits et libertés pour répertorier tout mouvement à tendance sectaire et s'ingérer là où il y a dérapage.

«Depuis les événements du 11 septembre, il y a recrudescence de ces mouvements. Dès que surviennent des malheurs, il y a des gens qui se serviront de ceux-ci pour en attirer d'autres dans des groupes non seulement religieux, mais hermétiques, agnostiques, ésotériques, philosophiques et même thérapeutiques comme l'ont fait Les Médecins du ciel, il y a quelques années.»

En effet, il y a constamment émergence de nouveaux mouvements selon Info-secte. Il y a forcément une augmentation d'adeptes qui s'y engagent. «Depuis une trentaine d'années, environ 1200 nouveaux mouvements religieux ou spirituels et près de 500 groupes dits de croissance personnelle sont apparus au Québec. Et, d'expliquer Mike Kropveld, la grande majorité ne sont ni violents ni fermés».

Même discours, autres techniques
Le discours de recrutement n'a pas vraiment changé depuis les années 1960 alors que groupes et communes pullulaient. On parle encore d'amour inconditionnel, de partage, de vie meilleure, de rencontre avec Dieu, de groupes d'élus, d'évasion d'un monde en désordre. «Le discours est le même, mais ce sont les techniques d'approche qui diffèrent», nuance Gabrielle Lavallée qui donne des conférences de prévention sur le phénomène sectaire aux élèves du secondaire, lesquels, selon elle, sont toujours avidement sollicités par ces groupes.

«Aujourd'hui, on frappe aux portes des maisons, on invite sournoisement les gens à des ateliers de croissance personnelle, à développer leur plein potentiel, leurs facultés psy», soutient Mme Lavallée. On l'oublie, mais Roch Thériault offrait au départ des réunions pour aider les gens à cesser de fumer et à se retirer dans la nature afin de croître spirituellement. «Aux jeunes, je brosse le portrait-robot du manipulateur. Comment il se présente avec ses paroles enivrantes remplies de promesses, renchérit Gabrielle Lavallée. Dès qu'on vous conditionne et vous demande d'agir et de penser autrement, qu'on ne respecte plus votre individualité, lâchez prise. Il y a anguille sous roche. Ce n'est pas normal.»

Clientèle cible Les baby-boomers sont certes les principaux consommateurs du marché des idées et des croyances. Le discours qu'on leur tient est axé autour du moi, du ici et maintenant et rejoint en ce sens leur fibre individualiste propre à la me generation. Mais ces paroles attirent aussi les plus jeunes.

Gabrielle Lavallée décrit les plus vulnérables comme issus de familles non fonctionnelles qui omettent de donner aux enfants des outils pour développer leur amour-propre. «Si on n'a pas développé une estime de soi et un sentiment d'appartenance, on ira le chercher ailleurs, dans les gangs de rue par exemple, qui sont très semblables aux sectes», précise Mme Lavallée. Il y a aussi les jeunes qui sont dans la marginalité. Ils adoptent souvent une pensée qui ne correspond plus à l'ensemble de la société dont ils se dissocient et sont plus à risque pour gober les idéologies sortant des sentiers battus.

Puis, il y a les adolescents plus vieux qui, après erreurs et déboires, entament une quête de sens. Ils recherchent alors un guide, un mentor, un directeur de conscience. «Il faut être très sélectif dans le choix de ses confidents quand on vit un grand désarroi ou une souffrance intérieure. Il ne faut surtout pas se laisser avoir par un inconnu qui nous emballe a priori par une langue de velours et un grand savoir. Car, ce sont souvent des gens au quotient intellectuel élevé qui s'associent à ces groupes», affirme Gabrielle Lavallée. Le mot d'ordre est la vigilance. Les choses ne changent pas du jour au lendemain et c'est pourquoi il importe de suivre l'évolution d'un mouvement. La dangerosité d'un groupe ne se mesure pas avec une échelle, c'est plus un continuum de comportements qu'il faut observer.

«Un groupe peut aujourd'hui être ouvert et positif, mais dans quelques mois ou années, basculer dans la violence et l'hermétisme. Il faut mesurer l'impact du fonctionnement sur les membres. Quel est le pouvoir du leader sur ses membres? Les gens sont-ils ou non victimes de torts? Il faut encourager les gens à faire des choix informés et à devenir plus sceptiques et plus critiques avant d'adhérer à n'importe quel groupe sans regarder», conclut Gabrielle Lavallée.


  Etats-Unis : Témoins de Jéhovah

Ostracisme pour avoir critiqué la Politique d'Abus Sexuels de leur Eglise

fr.soc.sectes message de Ch.Chasson

[Texte intégral]

Les témoins de Jéhovah qui ont publiquement critiqué le traitement réservé par leur dénomination aux allégations d'abus sexuels ont déclarés que vient de débuter pour eux le processus d'exclusion de leur mouvement.

Un ancien chef, et ancien chercheur du quartier général des Témoins de Jéhovah à Brooklyn, New York et les parents d'une fille qui a été abusée ont déclaré qu'ils ont été convoquées à des réunions devant des comités judiciaires locaux.

J.R. Brown, porte-parole national des Témoins de Jéhovah, a confirmé que ces quatre-là avaient été appelés à ces auditions, mais il a déclaré que les mesures se concentrent "sur des péchés" sans rapport d'avec les commentaires publics sur les abus sexuel. Il ne fournit aucuns détails.

Les comités judiciaires décideront si les quatre doivent être "exclus", le terme utilisé par le groupe pour signifier excommunication.

William Bowen, l'ancien chef du Kentucky, a démissionné de ce poste il y a environ il y a 18 mois pour protester sur l'attitude de son mouvement face aux abus sur enfant. Bowen a été accusé d'apostasie et projette de rencontrer un comité judicaire ce mois. Les autres appelés étaient l'ancienne chercheuse Barbara Anderson du Tennessee et Carl et Barbara Pandello du New Jersey, dont le grand-père a molesté leur fille de 12 ans, le grand père étant Témoin de Jéhovah. Les Pandello ont déjà eu leur réunion, mais aucune décision n'a encore statuée.


  Canada : Moïse ( Roch Thériault)

Les manipulateurs d'âmes

Cyberpresse, 13 mai 2002 par Michème Ouimet

[Texte intégral]

Pendant 12 ans, le gourou Roch Thériault a battu et torturé ses adeptes. Un film (1) raconte sa vie mais il effleure à peine sa violence inouïe et il tait l'ampleur de sa folie. Par contre, le livre (2) d'une ancienne adepte, Gabrielle Lavallée, décrit avec une insupportable minutie les sévices qu'il a infligés aux hommes, femmes et enfants qui vivaient sous sa coupe.

Thériault, que ses «brebis» appelaient Moïse, a formé une petite communauté qui vivait dans le bois, complètement coupée du monde, d'abord en Gaspésie puis en Ontario.

Thériault était un sadique. Il a opéré à froid de nombreux adeptes, tranché des testicules, ouvert un abdomen, arraché des dents avec des pinces, donné des coups de poing dans le ventre des femmes enceintes, labouré un visage avec un clou, lancé des bébés qui s'écrasaient sur les murs, agressé sexuellement des enfants et coupé le bras de Gabrielle Lavallée avec un petit couteau. Il recousait les plaies avec du fil et une aiguille.

À la lecture de ces horreurs, une question revient constamment sur les lèvres du lecteur: pourquoi les adeptes ont-ils enduré pendant des années une telle violence? Gabrielle Lavallée y répond avec lucidité. «Il nous possède tous, nous sommes réellement sous le contrôle absolu de notre berger.» Un peu plus loin, elle ajoute que «son esprit a littéralement été capturé, séquestré et enchaîné».

Moïse manipulait ses «brebis». Il leur disait que si elles le quittaient, elles brûleraient en enfer pour l'éternité. Elles le croyaient.

C'est ça, une secte.

* * *

Évidemment, toutes les sectes ne mènent pas à de tels dérapages. Mais le cas de Thériault est-il si exceptionnel? Faut-il rappeler les drames des Apôtres de l'Amour infini, de l'Ordre du Temple solaire, de la secte des Davidiens, à Waco, de l'Aoum, au Japon, et du suicide collectif de Jim Jones, en Guyana?

Toutefois, ce n'est pas cette violence folle qui caractérise les sectes. La vraie violence est plus subtile, plus insidieuse. Les gourous utilisent l'arme de la manipulation mentale pour maintenir leurs adeptes sous influence.

Qu'est-ce qu'une secte? Pour le gouvernement français, c'est «un groupement ou une association, de structure totalitaire, déclarant ou non des objectifs religieux, dont le comportement porte atteinte aux droits de l'homme et à l'équilibre social». Les sectes ne sont pas toutes identiques. Il y a les «sectes absolues», les plus dangereuses, comme l'Église de scientologie, et celles où «certains aspects du comportement sont inacceptables», comme les témoins de Jéhovah.

Il existe des comportements sectaires: l'emprise presque absolue du gourou, l'obéissance aveugle du groupe au chef, l'isolement des adeptes...

Les sectes recrutent des gens fragiles. Gabrielle Lavallée, par exemple, a passé les trois premières années de sa vie dans un orphelinat et son père l'a agressée sexuellement. Elle cherchait un homme fort qui l'aimerait. Elle a rencontré Roch Thériault. Elle a été incapable de lui résister.

* * *

Que faire contre les sectes? Imiter la France qui a adopté une loi, en juin 2001, qui facilite la dissolution d'une secte, aggrave les peines pour certains types d'effraction (exercice illégal de la médecine, tortures, etc.) et octroie des droits légaux aux ex-adeptes? Peut-être.

En attendant, le Québec devrait cesser de se montrer complaisant vis-à-vis des sectes. Au milieu des années 1990, le gouvernement a octroyé le statut de corporation religieuse à l'Église de scientologie et aux raéliens. Ce statut, qui ouvre la porte à des exemptions fiscales, leur donne un vernis de respectabilité.

Cette fois-là, c'est le gouvernement qui s'est fait manipuler.

(1) - MOÏSE: L'AFFAIRE ROCH THÉRIAULT
(2) - L'ALLIANCE DE LA BREBIS, Gabrielle Lavallée, éditions JCL, 1993


  France : Scientologie

Jugement vendredi de l'antenne parisienne de la Scientologie

AFP, 15 mai 2002 par François Ausseill

[Texte intégral]

PARIS, - Le tribunal correctionnel de Paris rend vendredi son jugement à l'encontre de l'antenne parisienne de l'Eglise de Scientologie, poursuivie notamment pour tentative d'escroquerie et dont le parquet avait évoqué à l'audience la dissolution, sans toutefois la réclamer explicitement.

L'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif), en tant que personne morale, et son président Marc Walter avaient comparu les 21 et 22 février derniers pour publicité mensongère, tentative d'escroquerie et infraction à la loi informatique et liberté, à la suite notamment d'une plainte de particuliers qui avaient demandé vainement à ne plus recevoir de courriers de la secte.

Si plusieurs responsables de la secte ont déjà eu à répondre d'infractions devant la justice, c'est la première fois que sa personne morale est directement inquiétée. Sans prendre de position tranchée, la représentante du parquet avait demandé à l'audience au tribunal de "réfléchir au moment de (son) délibéré" à la dissolution de l'Asesif. Christine Forey avait, par ailleurs, réclamé une amende de 300.000 euros à l'encontre de l'Asesif et une peine de douze mois de prison avec sursis et 12.000 euros d'amende à l'encontre de Marc Walter, décrivant notamment "un système tendant à obtenir des fonds toujours plus importants pour des résultats illusoires et chimériques".

La défense avait quant à elle réclamé une relaxe générale, après avoir tenté de fragiliser le dossier. "Pas besoin d'appartenir soi-même à un système de croyance pour s'inquiéter des atteintes à sa liberté. La manière dont le pouvoir politique veut se défausser sur le judiciaire, pour décider de ce qui est une secte et de ce qui ne l'est pas, n'est pas convenable", avait ainsi plaidé le bâtonnier Jean-René Farthouat, avocat de l'Asesif.

"Violation de la laïcité"
Les deux jours de débat n'avaient débouché que sur une confrontation entre des adeptes convaincus et d'anciens adhérents déçus, voire "brisés", désireux de démonter les rouages de la secte. "S'il y a eu des erreurs (dans l'envoi de courriers), elles n'étaient pas intentionnelles. Je suis fier chaque jour d'oeuvrer pour un monde meilleur, sans guerre, sans criminalité", avait déclaré Marc Walter en fin de procès.

Fondée aux Etats-Unis par Ron Hubbard, un auteur de science-fiction, la secte revendique 10.000 adeptes en France mais compterait plutôt un noyau de 2.500 membres et 10.000 sympathisants, selon la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Dans ce dossier, l'Eglise de scientologie conteste le rôle de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unadfi), partie civile. Et estime que le procès et l'ensemble de la lutte anti-sectes en France constituent "une violation de la laïcité et une sanction contre ceux qui pensent différement", selon les termes d'Anne Lelièvre, membre de la Scientologie à Paris.


  Etats-Unis : Sectes

Le dirigeant d'une secte accusé d'abus sexuels multiples sur des enfants

AFP, 15 mai 2002

[Texte intégral]

ATLANTA (Etats-Unis) - Le dirigeant de 56 ans d'une secte religieuse détenu à Macon (Géorgie, sud) est accusé de multiples agressions sexuelles sur des enfants et d'un viol, ont indiqué mercredi des responsables et des médias locaux.

Des agents du FBI ont pris d'assaut la semaine dernière le siège de la secte, "United Nuwaubian Nation of Moors", et arrêté Dwight York, son dirigeant.

Quatre autre membres de la secte ont été arrêtés pour avoir agressé sexuellement des enfants. La secte est installée dans une zone isolée du comté de Putnam, à environ 113 km au sud d'Atlanta, sur un ranch de 162 hectares décoré de statues et de pyramides de style égyptien.

Selon un journal local, "Atlanta Journal Constitution", un agent du FBI a affirmé que les rapports sexuels de M. York avec des enfants avient été filmés. Dwight York s'est plaint ces dernières années que sa secte était harcelée et victime de discrimination raciale. Les autorités affirment de leur côté qu'elles ont été alertées par des enfants et des adultes qui s'étaient enfuis.

Ces arrestations font suite à une enquête de quatre ans sur la secte, qui avait déménagé de New York en 1993 pour s'installer en Géorgie


  Chine: Falungong

Un Français membre du Falungong expulsé de Chine vers le Japon

AFP, 15 mai 2002

[Texte intégral]

PARIS, - Un Français qui avait déployé lundi une banderole en faveur du mouvement spirituel d'inspiration bouddhiste Falungong sur la place Tienanmen à Pékin, a été expulsé mardi vers le Japon, a-t-on appris de source officielle française.

Selon un témoin, le jeune homme a été immédiatement arrêté par des policiers chinois et transféré dans un véhicule de police après avoir crié un slogan et déployé une banderole sur la place. Il s'agirait de Martial Bachoffner, 34 ans, un Français résidant à Montréal (Canada).

Le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro, a indiqué que les autorités chinoises avaient fait savoir que ce manifestant, qui comptait célébrer le 10e anniversaire de l'introduction de la pratique du Falungong en Chine, avait été expulsé vers Tokyo. Le porte-parole a ajouté à propos du Falungong, qu'il a qualifié de "mouvement religieux", que la France "a exprimé à plusieurs reprises (...) sa préoccupation concernant les violations des droits de l'Homme dont peuvent être victimes les membres du Falungong". "Nous attirons régulièrement l'attention des autorités chinoises sur le respect dû à ces libertés individuelles et collectives, en particulier les libertés d'association, d'opinion et d'expression", a-t-il conclu.

Le Falungong, considéré par les autorités chinoises comme une secte, a été interdit en juillet 1999.

  France : Scientologie

La Scientologie à nouveau sur le grill

Le Parisien , 16 mai 2002 par Geoffroy Tomasovitch et François Vignolle

[Texte intégral]

Mois de mai orageux pour l'Eglise de scientologie.

Selon nos informations, la plainte déposée en février dernier par un ancien adepte belge a déclenché l'ouverture, le 6 mai, d'une information judiciaire confiée à la juge Colette Bismuth-Sauron à Paris. « L'un des chefs de prévention retenu par le parquet est "l'extorsion en bande organisée". Il s'agit d'une procédure criminelle, ce qui constitue une première », indique M e Olivier Morice, l'avocat du plaignant, précisant détenir la preuve que la manipulation dont son client se dit victime a été savamment orchestrée.

Pianiste réputé, A.S. a passé une quinzaine d'années au sein de la Scientologie où il a rencontré son épouse, Cathy. L'ancien adepte affirme avoir subi des pressions l'ayant poussé à suivre - moyennant finances - des séances d'audition, sorte de psychothérapie pratiquée chez les scientologues. « Ces séances m'avaient plongé dans un état de confusion croissant. J'ai mis énormément de temps à m'en remettre », confiait en février A.S. à l'hebdomadaire « l'Express ».

« A la prochaine condamnation, l'Eglise sera dissoute »

Le musicien explique ne pas avoir eu le choix. « Il a été la cible d'une captation de fortune », considère M e Morice qui estime à 300 000 F (45 734 €) le préjudice de son client. Mais le pianiste va plus loin dans ses dénonciations. Il dit avoir découvert par hasard des documents accablants. A ses yeux, le « programme pour manier A.S. », établi en 1997, montrerait que la Scientologie a planifié méthodiquement les pressions exercées contre lui. Il accuse enfin la secte de lui avoir imposé les conditions de son divorce.

La Scientologie n'a pour l'heure pas souhaité s'exprimer à ce sujet. Ses préoccupations judiciaires sont ailleurs. Demain, le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement dans une affaire où l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France est poursuivie en tant que personne morale pour « escroquerie, publicité mensongère et atteinte aux droits des personnes par fichage informatique ».

Deux ex-adeptes s'étaient plaints d'être harcelés par le courrier de l'organisation, considérée comme sectaire par l'Assemblée nationale. L'enjeu est de taille. A l'audience du 22 février dernier, le ministère public avait suggéré la dissolution de l'antenne francilienne de la secte. « Le tribunal peut l'ordonner, confirme M e Olivier Morice, également avocat de l'ADFI, association antisecte. Il peut aussi condamner la personne morale. A la prochaine condamnation, la Scientologie d'Ile-de-France sera alors dissoute, conformément à la loi. »

De leur côté, les scientologues dénoncent une chasse aux sorcières. « Cette affaire se résume à un simple envoi accidentel de courrier », réagit la Scientologie.

Sereins sur leur sort, les scientologues tirent à boulets rouges sur l'UNADFI, qui fédère les associations antisectes. « L'UNADFI perçoit d'importants fonds publics alors qu'elle n'a aucun soutien populaire. Ces procédures contre nous servent de fonds de commerce à leur avocat. »


  France : Scientologie

Jugement crucial pour la Scientologie à Paris

Libération, 16 mai 2002

[Texte intégral]

(Reuters) - Le tribunal correctionnel de Paris rend ce vendredi un jugement crucial pour l'Eglise de Scientologie d'Ile-de-France, poursuivie en qualité de personne morale pour tentative d'escroquerie, publicité mensongère et atteinte aux droits des personnes par fichage informatique.

A l'audience le 22 février, le substitut du procureur Christine Forey a suggéré une dissolution pure et simple de ce groupement qui se présente comme une religion mais que l'Assemblée nationale considère comme une secte et une entreprise d'escroquerie.

La représentante du parquet a souhaité que la Scientologie soit condamnée "au minimum" à une amende de 300.000 euros. Elle a aussi demandé 12.000 euros d'amende contre Marc Walter, 60 ans, président de l'Eglise de Scientologie francilienne.

La procédure fait suite aux plaintes de deux anciens adeptes et d'une autre personne qui auraient été harcelées entre 1998 et 2000 par des courriers répétés de la Scientologie. Un seul ex-adepte s'est constitué partie civile et aucune des trois personnes ne s'est rendue à l'audience.

Les poursuites sont fondées sur la conservation dans les fichiers informatiques des noms de ces personnes, malgré les injonctions de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil). L'incrimination de tentative d'escroquerie repose sur les promesses contenues dans les courriers, jugées chimériques par
l'accusation.

UNE PREMIERE

C'est la première fois que la justice envisage la dissolution de ce mouvement fondé aux Etats-Unis dans les années 50 par un écrivain de science-fiction, Ron Hubbard. Plusieurs de ses responsables ont été condamnés pour escroquerie en 1997 à Lyon et en 1999 à Marseille mais le groupement a cependant
continué son développement.

A l'audience de Paris ont une nouvelle fois été décrits les "enseignements" contestés proposés aux adeptes moyennant au moins 15.000 euros. Constitués "d'auditions", d'examens à "l'électromètre" (appareil électrique propre à la Scientologie), de cures de sauna intensives et de formations, ces "enseignements"sont présentés comme un moyen d'élévation spirituelle.

Après l'éventuelle dissolution de la Scientologie d'Ile-de-France demeureraient cinq autres "églises" du mouvement en France et de très nombreux organismes affiliés, mais la légalité de l'ensemble serait pour la première fois remise en cause et l'expansion du groupement en Europe serait probablement affectée par contrecoup.

Le groupement est d'ailleurs très inquiet des poursuites déclenchées en France. Il a annoncé lors du procès qu'il allait saisir les Nations Unies d'une plainte contre la France pour "violation des droits de l'homme". Il a fait venir à l'audience du tribunal de Paris plusieurs professeurs d'université afin de tenter de
démontrer que la Scientologie, comme religion, avait droit au prosélytisme.


  Canada : Témoins de Jéhovah

Un autre cas de refus de transfusion en Alberta

Cyberpresse, 16 mai 2002

[Texte intégral]

Calgary - Un autre cas de Témoins de Jéhovah qui refusent les transfusions sanguines fait la manchette en Alberta.

Cette fois, il s'agit d'un couple de Calgary qui poursuit le directeur de la Protection de la jeunesse parce qu'il a autorisé sans leur accord que leur
nouveau-né reçoive une transfusion. Le bébé souffrait d'une infection sanguine à la suite d'une complication instestinale.

Au début mai, le cas d'une adolescente de 16 ans, également de Calgary, s'est retrouvé en Cour suprême. La jeune fille, membre des Témoins de Jéhovah,
refuse également toute transfusion sanguine, malgré les pressions de son père et les jugements de trois tribunaux albertains l'enjoignant de subir les
traitements pour soigner sa maladie.


  France : Actualités diverses

La politique française contre le fléau du sectarisme honorée en Allemagne

Communiqué de la MILS, 16 mai 2002

[Texte intégral

Alain VIVIEN, président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) a reçu le 11 mai dernier en République Fédérale d'Allemagne le Prix de Leipzig des Droits de l'Homme pour l'année 2002 des mains du Dr Günther BECKSTEIN, ministre (CSU) de l'Intérieur du land de Bavière.

A cette occasion, de nombreux messages de félicitation sont parvenus au président de la MILS, parmi lesquels ceux de Johannes RAU, président de la République fédérale allemande, d'Angela MERKEL, présidente de la CDU, et de nombreux parlementaires toutes tendances confondues.

Dans son discours, le Dr BECKSTEIN a insisté sur la "fierté qu'il (ressentait) en tant que membre de la CSU (Christich-Soziale Union) de remettre le prix à un socialiste français", indiquant que " les frontières partisanes ne jouent aucun rôle quand il surgit de questions essentielles comme celle des Droits de l'Homme '.

Relevant que les services de son ministère utilisent abondamment les travaux de la MILS pour agir face aux sectes en Bavière, le Dr BECKSTEIN a souligné que " la République française, par son histoire, compte parmi les tout premiers États fondateurs des Droits de l'Homme et, par son travail dânalyse rigoureuse, fait découvrir les dangers nouveaux dâtteinte aux droits de /homme et met en ceuvre des normes de protection des libertés individuelles et de l'ordre public contre les menées sectaires ".

Dans sa réponse, Alain Vivien a appelé au renforcement de la coopération internationale en ce domaine et mentionné les initiatives heureuses prises au Conseil de l'Europe et par la Commission des Libertés du parlement de l'Union européenne. '

En marge de cette manifestation, Alain Vivien a eu un long entretien avec Günther Beckstein au cours duquel des perspectives de travail franco allemand ont été dégagées. II s'est également entretenu avec Wolfgang TIEFENSEE, maire (SPD) de Leipzig sur les aspects internationaux du combat contre les formes nouvelles d'obscurantisme sectaire.

Le prix de Leipzig, fondé il y a trois ans, est attribué chaque année à une personnalité allemande ou étrangère ayant lutté contre les organisations sectaires - tout particulièrement la Scientologie - et milite pour le renforcement des libertés publiques selon les principes universels des Droits de l'Homme.

Le prix de Leipzig a été remis à l'occasion d'une cérémonie tenue dans un lieu historique de cette ville qui rappelle à l'Allemagne tout entière la révolte en 1989 d'un demi-million de citoyens, signe annonciateur de la disparition de " rideau de fer " et symbole du soulèvement des peuples contre l'oppression totalitaire.

Contact presse : Claire BARBEREAU/MILS - 01.42.75.76.08/06.15.02.22.76



  France : Scientologie

La Scientologie condamnée comme personne morale

AFP, 18 mai 2002par nelly Terrier

[Texte intégral]

PARIS - La justice française a pour la première fois condamné vendredi une émanation de l'Eglise de scientologie en tant que personne morale,
une décision qui pourrait faire date pour les opposants à la secte, décidée pour sa part à poursuivre le combat devant "toutes les instances" judiciaires.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) à 8.000 euros d'amende pour violation de la loi informatique et libertés, en l'occurrence la conservation sur des fichiers informatiques de données concernant d'anciens membres de la secte, qui avaient porté plainte.

Marc Walter, son président, a été pour sa part été condamné à 2.000 euros d'amende. Le tribunal les a en revanche tous les deux relaxé de deux autres chefs d'accusation, tentative d'escroquerie et publicité mensongère.

La 13e chambre correctionnelle est restée très en deçà des réquisitions du parquet, qui avait évoqué lors de l'audience du 21 et 22 février la dissolution de l'Asesif sans pour autant la réclamer explicitement.

La procureure Christine Forey avait aussi réclamé une amende de 300.000 euros contre l'Asesif et une peine de douze mois de prison avec sursis et 12.000 euros d'amende à l'encontre de Marc Walter, décrivant "un système tendant à obtenir des fonds toujours plus importants pour des résultats illusoires et chimériques".

"Je me méfie d'une religion qui n'est pas celle des pauvres et des simples", avait-elle ajouté, évoquant le "but essentiellement commercial de l'Asesif".

"Portée symbolique"

Sans s'attarder sur une condamnation minimale par rapport à ces réquisitions, les avocats des parties civiles ont exprimé leur satisfaction.

"C'est une décision importante, qui est l'ouverture d'une voie pour plus tard, dans d'autres procès", a notamment estimé Me Olivier Morice, le conseil de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unadfi), l'une des parties civiles.

L'association a clairement exprimé sa volonté de poursuivre le combat. "La dissolution peut être prononcée ultérieurement lorsque deux condamnations seront acquises. L'Unadfi donne rendez-vous à la Scientologie dans d'autres tribunaux" a ajouté l'avocat, estimant qu'"il ne (fallait) pas sous-estimer la "portée symbolique" de cette décision.

Mais l'Eglise de scientologie a répondu avec une détermination intacte. "En ce qui concerne cette banale affaire de fichiers (informatisés), le tribunal ne pouvait faire autrement, vue l'hystérie politique qui entourait cette affaire", a ironisé Danièle Gounord, une des porte-parole de la secte.

"Nous allons évidemment faire appel. Plus qu'un procès, c'est un combat idéologique du microcosme politico-judiciaire qui veut détruire tous ceux qui pensent autrement", a renchéri un de ses confrères, Jean Dupuis.

"Nous irons devant toutes les instances possibles. La Scientologie existe depuis 50 ans et son caractère religieux est reconnu", a-t-il ajouté.

Marc Walter, moins sûr de lui, s'est déclaré "assez satisfait", relevant que "dans les 20 dernières années, plus de 30.000 plaintes ont été déposées auprès de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés, ndlr). Seulement 17
ont été déférées au parquet".


  France : Scientologie

La Scientologie dénonce un "complot" et fait appel de sa condamnation

AFP, 17 mai 2002

[Texte intégral]

PARIS- L'antenne parisienne de l'Eglise de Scientologie, condamnée vendredi à 8.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé qu'elle ferait appel de cette condamnation et "dénoncé un complot politico-judiciaire". "Nous allons évidemment faire appel. Plus qu'un procès, c'est un combat idéologique du microcosme politico-judiciaire qui veut détruire tous ceux qui pensent autrement", a déclaré à l'AFP Jean Dupuis, porte-parole de l'église de la Scientologie. "Nous irons devant toutes les instances possibles. La Scientologie existe depuis 50 ans et son caractère religieux est reconnu", a-t-il ajouté.

L'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif), en tant que personne morale, a été relaxée du chef d'escroquerie et de publicité mensongère, mais condamnée pour violation de la loi informatique et libertés, en l'occurrence la conservation de données nominatives d'anciens adeptes en mémoire informatisée. Marc Walter, président de l'antenne parisienne, a été condamné pour sa part à 2.000 euros d'amende. "Je suis assez satisfait", a-t-il déclaré ajoutant que "dans les 20 dernières années, plus de 30.000 plaintes ont été déposées auprès de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés, ndlr). Seulement 17 ont été déférées au parquet. En ce qui me concerne, seules deux lettres ont fait l'objet d'une plainte".


  France : Scientologie

"la justice a donné un avertissement à la Scientologie"

AFP, 18 mai 2002 par Nelly Terrier

[Texte intégral]

PARIS, 17 mai (AFP) - La justice "a donné un avertissement à la Scientologie" en condamnant vendredi son antenne parisienne, ce qui "ouvre une voix pour d'autres procès", a estimé vendredi Me Olivier Morice, avocat d'une association partie civile dans le dossier. "C'est une décision importante, qui est l'ouverture d'une voie pour plus tard, dans d'autres procès", a estimé le conseil de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unadfi).

C'est la première fois que l'Eglise est condamnée en France en tant que personne morale. "La dissolution peut être prononcée ultérieurement lorsque deux condamnations seront acquises. L'Unadfi donne rendez-vous à la Scientologie dans d'autres tribunaux", a-t-il ajouté. "Il y a quelques heures encore, les scientologues déclaraient qu'ils ne seraient pas condamnés. Mais sur le plan du principe, L'Eglise de scientologie est condamnée. Il ne faut pas en sous-estimer la portée symbolique", a-t-il ajouté devant les caméras en sortant de la salle d'audience. L'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif), en tant que personne morale, a été condamnée pour violation de la loi informatique et liberté à 8.000 euros d'amende. Marc Walter, son président, a écopé pour sa part de 2.000 euros d'amende.


  France : Scientologie

La Scientologie reste menacée de dissolution

Le Parisien, 18 mai 2002 par Nelly Terrier

[Texte intégral]

Pour la première fois hier, un tribunal correctionnel a condamné l'Eglise de scientologie en tant que personne morale.

Cette décision ouvre la voie à un processus judiciaire qui pourrait déboucher dans un proche avenir sur la dissolution d'une des branches de ce mouvement en France, qualifié de sectaire par les députés de l'Assemblée nationale. En effet, la récente loi antisectes, dite About-Picard, votée en juin dernier au Parlement, permet désormais à la justice de dissoudre des organisations « ayant pour but d'exploiter la sujétion physique ou psychologique de personnes » à condition que ces associations, en tant que personne morale, aient été condamnées au moins deux fois.

Or, dans leur jugement d'hier, les magistrats condamnent l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) en tant que personne morale à 8 000 € d'amende pour le fichage informatique d'anciens adeptes entre 1998 et 2000 et pour entrave à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

Cependant, cette affaire est appelée à rester encore de longs mois devant les tribunaux puisque le porte-parole de l'antenne parisienne de la Scientologie a annoncé, sitôt le jugement connu, son intention de faire appel de cette décision, dénonçant « un complot politico-judiciaire ». Le tribunal a également condamné Marc Walter, 60 ans, le président de l'Asesif, à payer 2 000 € d'amende pour les mêmes faits et l'a aussi relaxé pour la tentative d'escroquerie.

« Cela ouvre la voie pour d'autres procès, plus tard »

A l''origine de ce dossier, les plaintes de trois personnes, deux anciens adeptes de ce mouvement et un autre individu. Tous trois avaient reçu dans leurs boîtes aux lettres des tracts, une revue mensuelle et divers prospectus. Malgré leurs demandes écrites d'être rayés des listes de l'association, ils ont continué à recevoir tout ce matériel publicitaire. L'affaire avait été audiencée les 21 et 22 février devant la 13 e chambre du tribunal correctionnel de Paris et la représentante du ministère public avait, sans le requérir formellement, suggéré aux magistrats du siège de réfléchir pendant leur délibéré à une éventuelle dissolution de l'organisation.

Hier, M e Olivier Morice, avocat de l'Union nationale pour des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unadfi), une des parties civiles de ce procès, se montrait optimiste : « La décision qui vient d'être prise est importante, c'est la première fois que cette association est condamnée en tant que personne morale. Cela ouvre la voie pour d'autres procès, plus tard. Nous retrouverons l'Eglise de scientologie pour d'autres rendez-vous judiciaires. Il y a actuellement sept procédures en cours contre ce mouvement. »


  Chine: Falungong

Quatre membres du Falungong condamnés

AFP, 9 mai 2002

[Texte intégral]

PEKIN - Quatre membres du mouvement d'inspiration bouddhiste Falungong ont été condamnés à des peines de 7 à 16 années de détention par un tribunal chinois pour avoir diffusé de la propagande sur une chaîne de télévision câblée, a rapporté samedi la presse d'Etat chinoise.

Les quatre membres du Falungong, qui avaient fait passer leur message télévisé le 1er janvier 2002, ont été condamnés par un tribunal de Chongqing (sud-ouest), la plus grande municipalité autonome du pays, avec 30 millions d'habitants, a indiqué l'agence Chine nouvelle.

L'un des inculpés, Jin Wei, a été condamné à 16 ans de prison, un second Li Xiangdong à 15 et les deux derniers à sept, a ajouté l'agence, qui a indiqué, sans plus de précision, qu'une autre personne impliquée dans l'incident était morte en détention depuis l'arrestation du groupe en janvier.

Depuis l'interdiction en Chine de la secte en juillet 1999, des dizaines de milliers d'adeptes ont été interpellés et des milliers envoyés sans jugement dans des camps de rééducation par le travail, selon des associations de défense des droits de l'homme.


  France : Sectes

Attention aux sectes

Le Parisien, 20 mai 2002

[Texte intégral]

Sur internet, où le meilleur voisine souvent avec le pire, la cyberreligion ne fait pas exception. Avec la vogue de l'ésotérisme, de l'épanouissement de soi et des nouvelles croyances, un internaute peut rapidement, sans s'en rendre compte au premier abord, se retrouver piégé sur un site servant d'agent recruteur pour une secte. « Le meilleur moyen pour éviter ces sites masqués consiste à consulter la page des « sites amis » ou « liens recommandés », conseille Thierry Lamboley, rédacteur en chef de Croire.Com.

Les responsables de ces sites font souvent l'erreur, sans se préoccuper de cacher la vérité cette fois-ci, d'indiquer des adresses qui correspondent réellement à leur activité. Si vous surfez par exemple sur un site de méditation où l'on ne vous conseille que des adresses de boutiques de macrobiotique. » Il est également conseillé d'être circonspects sur les sites qui mettent surtout en avant le parcours spirituel d'une seule personne ou d'une communauté, tout comme les sites qui obligent les internautes, sous le prétexte de mieux les connaître, à leur confier des informations personnelles via des formulaires à remplir en ligne. Pour aider les « brebis égarées », les journalistes de Croire.Com et du mensuel « Panorama » viennent d'éditer un « Guide du web chrétien »


  Etats-Unis : Témoins de Jéhovah

Un homme de Miami accusé d'avoir escroqué des membres de son Église

Fr.soc.sectes, 20 mai 2002 , tiré de http://www.msnbc.com/local/wtvj/a1153584.asp?cp1=1, traduction de Charles Chasson

[Texte intégral]

MIAMI- Un fondateur d'une société de services financiers de Miami a été accusé d'avoir escroqué les membres essentiellement âgés de son église de plus d'un demi de million de dollars en leur offrant des investissements boiteux.

Raymond L. Knowles a été arrêté jeudi au Texas. Il a été libéré avec obligation de comparaître devant la cour de Miami sur l'acte d'accusation. Les enquêteurs ont déclarés que Knowles a dirigé All Diversified Financial Services Inc. Il est accusé d'avoir mis en place un système financier Ponzi, dans lequel l'argent des nouveaux investisseurs permettait de rémunérer les plus vieux investisseurs.

Les autorités ont déclarés qu'une partie de cet argent a été utilisé pour payer des locations de véhicules pour lui et sa femme et aussi pour entretenir l'affaire, ses dépenses personnelles. Elles ont déclarées que les cibles principales de Knowles étaient les membres âgés de l'église des Témoin de Jéhovah qui lui étaient présentés par parrainage.


  France : Raël

Procès en diffamation contre le Journal du Dimanche

Information, 21 mai 2002

[Texte intégral]

Un procès en diffamation intenté par Madame Boisselier s'estimant diffamée par un article du Journal du Dimanche s'est déroulé le 21 mai 2002 auprès de la XVII° Chambre du Tribunal de Paris.

Après témoignage et plaidoiries, l'affaire a été mise en délibéré. Résultat le 25 juin 2002


  Canada : Témoins de Jéhovah

Le bébé peut recevoir du sang

La Sentinelle, 23 mai 2002 par Susan Clary - message de Charles Chasson sur fr.soc.sectes

[Texte intégral]

Le juge désavoue les parents, et déclare que le bébé peut recevoir du sang

En désaccord avec les objections religieuses des parents, un juge a statué mercredi soir, que les médecins de l'Hôpital de la Floride pouvaient administrer une transfusion sanguine à un bébé prématuré si nécessaire pour lui sauver la vie.

Le Juge de circuit Fred Lauten a statué sur le cas de l'enfant de 1 jours, dont les parents sont Témoins de Jéhovah. La mère du bébé avait 25 ans et était enceinte de 26 semaines quand elle a donné naissance à un bébé pesant moins d'une livre. Ses parents, Arquelio et Caridad Soto de Kissimmee, ont refusé de donner la permission aux médecins d'administrer une transfusion.

Arquelio Soto a cité les Saintes Ecritures et les convictions religieuses du couple. "Je crois que Jéhovah nous a donné la vie et il fera tout ce qu'il peut pour que le bébé survive," a déclaré Arquelio Soto au juge dans une conversation téléphonique à plusieurs mercredi soir tard dans la soirée directement de la chambre de l'hôpital.

"Pas de sang ."
Les croyances des Témoins de Jéhovah proviennent de passages de la Bible dans lesquels les Israélites sont tenus de ne pas manger de sang d'animaux. Les témoins de Jéhovah croient que cela signifie qu'ils ne peuvent pas accepter du sang d'animal, y compris celui d'humain, directement dans leurs corps. L'avocat Jack Holt, qui représente l'hôpital, a déclaré à Lauten que l'Hôpital de la Floride n'a pas de position sur la question, mais est entré en contact avec le juge juste parce que la vie du bébé était en jeu.

L'aide du Procureur Dalel Raide a déclaré que la loi de l'état permet à un juge d'ordonner un traitement médical de secours contre les objections des parents.

Le docteur Eduardo Lugo, un néonatalogiste traitant le bébé, a déclaré que le corps du bébé ne produirait probablement pas assez d'hémoglobine, privant les organes principaux d'oxygène. Le bébé pourrait développer une anémie ou une hémorragie. Lugo a déclaré que l'expérience lui avait appris que la plupart des bébés nés sévèrement prématuré ont besoin d'une transfusion dans les heures juste après la naissance ou dans les semaines qui suivent. Avec une transfusion, Lugo a donné de 60 à 70 pour cent de chance au bébé de survivre. Sans une transfusion, il a déclaré que le bébé avait moins de 10 pour cent de chance de survie. Lugo a déclaré que si les docteurs ne pouvaient pas donner du sang, "cela mettrait en danger l'arrivée d'oxygène au cerveau, au coeur et aux reins et mettrait la vie du bébé en danger ."

Arquelio Soto, 41 ans, a déclaré qu'il restait sur ses convictions et qu'il n'a pas apprécier que l'hôpital prenne une décision contre l'avis de sa famille. Sa femme, Caridad, 38, a dit qu'elle était d'accord avec lui. "Ma croyance est que même s'il meurt, nous faisons une chose juste," a-t-il déclaré. "Je crois que Jéhovah aidera le bébé ." Lugo a déclaré que l'on pourrait donner au bébé une médicament pour stimuler la production d'hémoglobine, mais il prend plusieurs semaines pour agir. Lugo a déclaré que le bébé était sur IV ( ?) et avait reçu des nutriments.

La pétition provisoire tient lieu tant qu'une audition plus formelle ne puisse être prévue. Holt, l'avocat de l'hôpital, a souligné que personne ne blâmait les parents. "Ces parents ne négligent pas leur enfant ou n'essayent pas constamment de le faire souffrir," a déclaré Holt. "Personne n'essaye
de le dire ."


  France : Raël

Raéliens et représentants de l'Eglise sont réunis le temps d'un procès en diffamation

Le Temps, 24 mai 2002, par Fati Mansour

[Texte intégral]

«Il fallait bien commencer quelque part. Il se trouve qu'on a débuté par là.» Le président de l'association «Nopedo-Touche pas à mes enfants», créée à la demande du gourou de la secte raélienne, n'en démord pas.

S'il a distribué un tract dénonçant la pédophilie au sein du clergé catholique, c'est par simple souci de prévention et sans vouloir froisser quiconque, a-t-il déclaré jeudi devant le Tribunal de police de Genève où il doit répondre avec deux de ses acolytes de diffamation et de discrimination à l'égard d'un groupe religieux.

Sur le banc de la partie civile, Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire du diocèse de Genève, Lausanne et Fribourg, a parlé de l'atteinte causée par de tels écrits tout en tentant de redresser l'image d'une Eglise passablement ternie par la multiplication récente des scandales. Des affaires que les accusés n'hésitent pas à mettre au crédit de leur campagne de sensibilisation. «L'action de l'Eglise visant à régler ce type de problème a toujours existé sans avoir la même résonance. Aujourd'hui, les choses doivent être dites, c'est ce qu'on appelle la transparence, et c'est valable dans tous les domaines», a rétorqué Mgr Farine. Condamnés en février à 4 mois de prison avec sursis par le procureur général Bernard Bertossa, les trois responsables de la branche suisse de Nopedo contestent cette ordonnance.

Leur défenseur, Me Serge Milani, estime que les propos contenus dans le tract du printemps 1999 étaient trop vastes pour être diffamatoires. En invitant la population à «protéger ses enfants» et à ne plus les envoyer au catéchisme, en affirmant que des milliers de prêtres ont été condamnés pour pédophilie et ont parfois bénéficié de la protection de leurs évêques, ces écrits ne désignaient personne en particulier, souligne l'avocat tout en ajoutant qu'il existait un intérêt public évident à informer de faits qui font désormais la une dans le monde entier. «Il faut remettre l'église au milieu du village», a relevé de son côté le conseil des parties civiles.

Pour Me Nicolas Jeandin, Nopedo n'a jamais eu le souci de combattre la pédophile: «Il s'agissait de manger du curé et de se refaire une virginité.» L'avocat a ainsi rappelé la polémique entourant la fameuse «méditation sensuelle» prônée par Raël pour libérer les humains même très jeunes des tabous judéo-chrétiens. Face à ce qui n'est que vengeance et volonté de nuire, Me Jeandin a appelé les juges à refuser aux accusés la possibilité de prouver leur bonne foi pour échapper à une condamnation. La décision sera rendue ultérieurement.


  France : Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes

Alain Vivien remet son mandat à la disposition du Premier ministre

Nouvelobs, 23 mai 2002

[Texte intégral]

Alain Vivien, président de la Mission sur les sectes, qui avait révélé comment certaines sectes bénéficiaient du financement public des partis en présentant des candidats aux législatives, remettra son mandat à la disposition du Premier ministre.


  Suisse : Raël

Le clergé catholique traîne les raéliens en justice

La tribune de genève, 24 mai 2002, par Catherine Focas

[Texte intégral]

Un tract affirmant que des prêtres sont pédophiles a mis le feu aux poudres.

«Protégez vos enfants de la pédophilie: ne les envoyez plus au catéchisme. Les risques d'abus sexuels de la part des prêtres catholiques étant statistiquement beaucoup plus grands que dans la population normale...» Vingt mille exemplaires de ce tract comportant bien d'autres accusations à l'encontre du clergé ont été distribués à Genève, à Fribourg et en Valais au cours du mois d'avril 2001.

Les auteurs? Trois membres de la secte raélienne dont deux comparaissaient, hier, devant le Tribunal de police. Bien préparés, sûrs de leur fait, ils ont expliqué que le tract émanait du «prophète» Raël, lui-même. Ils n'étaient, quant à eux, que les humbles diffuseurs de ce message via leur association «NOPEDO-Touche pas à mes enfants».

De l'autre côté de la barre, des prêtres (une quarantaine d'entre eux se sont constitués partie civile) et Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire du diocèse de Genève, Lausanne et Fribourg, accusent les prévenus de diffamation.

Discrimination raciale
Rappelons que le «guide des guides», autrement dit Raël, alias Claude Vorilhon, ex-journaliste sportif, tente de répandre depuis 1973 une nouvelle croyance fondée sur l'existence d'extra-terrestres - les Elohim - qui habitent une lointaine planète et qui sont les créateurs scientifiques de la vie sur terre.

Le 20 février, les trois membres de la secte avaient été condamnés à quatre mois de prison avec sursis par le procureur général. Dans son ordonnance, Bernard Bertossa soulignait le caractère «clairement diffamatoire» du tract. Il estimait que les auteurs étaient également coupables de discrimination raciale pour avoir «incité leurs lecteurs à la haine (...) à l'égard d'un groupe de personnes, identifiées par référence à leur appartenance religieuse». «Les prêtres sont censés représenter une autorité morale, lance l'un des prévenus. On attend d'eux une attitude irréprochable. Il n'en va pas de même d'un plombier ou d'un prof de sport...»

Question de la présidente du tribunal, Nathalie Magnenat-Fuchs: «Raël s'offusque lorsqu'on parle d'un raélien condamné pour pédophilie, il trouve ça aussi ignoble que de désigner un juif condamné pour pédophilie. Mais évoquer un prêtre catholique condamné pour pédophilie, ça ne vous gêne pas?» Embarrassé, le raélien ne répond pas. Il n'a pas à juger les propos du «guide des guides». «C'est ce qu'on appelle la transparence» Autre affirmation du tract: «Les évêques détournent à leur profit personnel la loi sur le secret professionnel en cas de confession.» Mgr Farine s'insurge: «Je parle en mon nom et au nom des 4200 évêques du monde entier, y compris celui de Rome. Il y a dans l'Eglise catholique une règle simple qui dit ceci: un évêque ne confesse jamais un prêtre de son diocèse, précisément pour qu'il puisse rester extérieur et inciter, en cas de problème, le religieux fautif à se dénoncer.» Il ajoute: «Les évêques ayant eu connaissance de cas de pédophilie ont toujours réagi, mais aujourd'hui on donne à ces événements une autre résonance. C'est ce qu'on appelle la transparence, voilà pourquoi l'Eglise rend aujourd'hui son action publique.»

Avocat du clergé, Me Nicolas Jeandin rappelle que nous ne sommes pas ici pour parler du Concile de Trente, mais parce que le tract incriminé a comme seul but de nuire aux prêtres catholiques. Selon l'homme de loi, il ne faut pas se laisser berner par l'air «bonasse» des prévenus qui veulent en réalité «bouffer du curé». Il rappelle par ailleurs les ambiguïtés de la «méditation sensuelle» prônée par les raéliens. Certains membres de la secte ont été condamnés pour pédophilie en mars 2001 par le Tribunal français de Saint-Etienne. Il demande finalement aux juges de condamner les prévenus sans les autoriser à faire la preuve de la vérité et de la bonne foi. Pour la partie adverse représentée par Me Serge Milani, l'infraction de diffamation n'est pas réalisée parce qu'aucun prêtre n'est désigné nommément. Par ailleurs, l'auteur du tract est Raël, c'est donc lui qu'il faudrait convoquer. Les inculpés seront-ils autorisés à démontrer que leur document n'est pas de la calomnie pure et simple? Le tribunal rendra son jugement ultérieurement.


  Etats-Unis : Témoins de Jéhovah

Une absence de direction

fr.soc.sectes, 25 mai 2002, traduction Charles Chasson

[Texte intégral]

Un Ex-ancien qui a critiqué son église sur les abus sexuel a été oublié par les anciens qui devaient se réunir avec lui en vue de son 'excommunication

DRAFFENVILLE, Ky. - une réunion en vue de l'excommunication d'un Témoin de Jéhovah n'a pas eu lieu comme prévu vendredi soir parce que les trois anciens assignés pour tenir la réunion ne sont pas venu.

Bill Bowen, 44 ans, de Draffenville, fait face à une mesure d'exclusion de son église pour avoir parlé contre le traitement des allégations d'abus sexuelles au sein de son église. Il prétend que les allégations de mauvais traitements à enfant ne sont pas systématiquement révélées aux autorités par les Témoins de Jéhovah en raison de la politique de cette église de traiter ces problèmes en interne. Bowen et environ 50 supporters - venus d'aussi loin que la Californie et la Floride se sont réuni devant la salle du Royaume de Draffenville peu de temps avant l'heure prévu pour la réunion. Certains d'entre eux étaient des victimes de mauvais traitements sur enfant provoquées par d'autres membres de l'église, a déclaré Bowen. Mais le jury des anciens n'est jamais arrivé, a-t-il déclaré. "Je suis tout à fait perplexe," . "Ils m'ont donné l'heure, l'adresse et le lieu par écrit. Il n'y avait aucun malentendu de mon côté, ils savaient que j'allais être là."

Bowen a démissioné de sa position d'ancien en décembre 2000 pour protester contre la politique de l'église. Les leaders d'église ont nié les méfaits qu'il indiquait. Bowen peut être exclu -ou excommunié - de l'église pour avoir semé la discorde chez les Témoins de Jéhovah en se prononçant contre le traitement que fait subir l'église aux allégations d'abus sur enfant. Bowen a été déçu et irrité que la réunion n'est pas eu lieu. "J'avais plusieurs personnes pour témoigner pour ma défense et il y a fallu dépenser une somme considérable pour les réunir tous ici," . "S'ils demandent une autre réunion, je vais leur demander de supprimer les accusations contre moi ou de payer pour que tous les témoins reviennent, parce qu'ils les ont perturbés. Faire face à une réunion d'excommunication est une chose très stressante. J'ai eu cela au dessus de ma tête," a déclaré Bowen. "Quand j'ai finalement eu un moment pour obtenir cette réunion et pour pouvoir et témoigner et savoir ce que l'on me reproche, et qu'ils ne sont pas venus, me crée encore plus d'inquiétude. Ce n'est pas gentil et peu professionnel."

Trois autres Témoins de Jéhovah qui se sont prononcées contre la politique de l'église ont été exclus ces dernières semaines. Ils s'agit de Barbara Anderson, et Carl et Barbara Pandelo, de Belmar, N.J. "Quelque chose ne va pas," a déclaré Bowen. "Les victimes ne doivent pas être punies ." Tiré de http://www.myinky.com/ecp/news/article/0,1626,ECP_734_1169741,00.html


  Italie : Sectes

Au Japon, une secte n'a pas apprécié l'exclusion du défenseur Nakamura

Gazetta del sporto - 25 mai 2002 traduction Mathieu Cossu

[Texte intégral ]

De notre envoyé spécial
IBUZUKI - Japon

Même si personne n'a pour le moment confirmé ou infirmé la nouvelle il semblarait que les organisateurs et les autorités japonaises ont pris au sérieux la menace que quelques adeptes d'une sectes auraient formulée il y a quelques jours à l'encontre de Philippe Troussier, aimé et respecté par l'équipe nationale Japonaise auquel une bande dessinée a été consacrée.

Selon certaines sources proches des organisateurs, Troussier aurait eu des problèmes avec une secte religieuse qui compte parmi ses adeptes de nombreuses personnalités, plusieurs membres de la jet set, quelques sportifs de haut niveau et le défendeur du YOKOHAMA MARINOS, Shunsuke Nakamura que Troussier a décidé de ne pas inscrire sur la liste des 23 joueurs (ntd : du Mondial) à cause de son état de santé, consécutif à une longue convalescence suite à un accident.

Certains membres de la sectes ont une opinion différente et l'ont fait savoir : ils sont convaincus que leur "frère" a été écarté de l'équipe nationale nippone pour des questions à caractère personnel.

Cette affaire a inquiété les autorités qui sont pourtant déjà suffisamment préoccupées par mille problèmes d'organisation et de transport mais, malgré ces préoccupations, depuis quelques jours, Troussier est escorté en permanence par des gardes du corps personnels qui l'escortent pendant les entraînement au camp de base, lors des conférences et qui surveillent sa chambre et son bureau pour éviter d'éventuelles tentatives d'intimidation par des éléments violents qui voudraient le contraindre à modifier la liste des joueurs déposée à la FIFA et d'y inclure leur protégé.

Nakamura est considéré par beaucoup comme un excellent défenseur japonais qui cependant provoque beaucoup de sanctions.


  France : Scientologie

La scientologie dénonce le "maccarthysme à la française" des anti-sectes

AFP, 27 mai 2002

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PARIS - L'association spirituelle de l'église de scientologie d'Ile-de-France a critiqué lundi l'action des mouvements de lutte anti-sectes en France, en publiant une brochure intitulée "Le maccarthysme à la française" ou "comment des vies sont détruites".

La secte, qui vise principalement l'action de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), estime que "la France a remis au goût du jour la chasse aux sorcières de l'Amérique des années 50".

Elle s'attaque aussi aux associations anti-sectes, en estimant qu'elles sont des "agences publiques sans soutien populaire" et non "des associations privées" et en demandant "l'arrêt du versement de fonds publics" à deux associations comme l'UNADFI (Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu) et le CCMM (Centre contre les manipulations mentales).

Pour le président de l'UNADFI, Maurice Bigot, joint par l'AFP, "ces accusations ne sont pas nouvelles". "L'UNADFI n'a pas de soutien populaire, car ce sont les 24 associations locales (ADFI) qui reçoivent les adhésions, l'UNADFI n'a pas d'adhérents directs", a-t-il dit. Par ailleurs, "l'UNADFI est reconnue d'utilité publique, pour les missions qu'elle réalise" a ajouté M. Bigot, en se demandant "si la scientologie, elle, publie ses comptes".


  Suisse : Scientologie

La présidente évite la prison

24 heures, 27 mai 2002 par Léo Bolliger

[Texte intégral]

Pour insoumission à une décision de l'autorité, Suzanne Montangero avait été condamnée au début de l'année à trois jours d'arrêt. Bien que la faute ait été commise, les juges de l'Hermitage ont estimé cette peine excessive.

La présidente de l'Eglise de scientologie de Lausanne, Suzanne Montangero, n'ira pas en prison. Condamnée au début de l'année par le Tribunal de police de l'arrondissement de Lausanne à trois jours d'arrêt pour insoumission à une décision de l'autorité, elle avait interjeté recours contre ce jugement auprès de la Cour de cassation du Tribunal cantonal (TC). Hier après-midi, les juges de l'Hermitage lui ont partiellement donné raison. Ils considèrent que la peine infligée en première instance est «arbitrairement excessive» en regard des faits incriminés. Pour eux, la sanction prononcée contre Suzanne Montangero doit se limiter à une seule amende, dont ils ont arrêté le montant à 1000 francs. Mais sur le fond, ils ne remettent pas en cause les considérants du premier jugement. Les faits qui valaient à la présidente des scientologues lausannois de se retrouver devant la justice remontent à deux ans.

Au mois de juin 2000, les adeptes de Ron Hubbard avaient organisé, trois jours durant, une exposition dans des locaux situés à la rue de la Madeleine, à Lausanne. En marge de cette manifestation qui visait à faire connaître leur Eglise au public, ils avaient installé des stands dans la rue et organisé des concerts sans autorisation préalable des autorités communales. De plus, la ville avait estimé qu'ils harcelaient les passants, notamment sur les escaliers reliant la place de la Riponne à la Cathédrale.

Le 16 juin, la Direction de la sécurité publique, qui était alors dirigée par le municipal Bernard Métraux, avait adressé un courrier à la direction de l'Eglise de scientologie pour lui intimer l'ordre de mettre immédiatement fin à ses agissements et à l'utilisation illégale du domaine public. N'ayant pas tout de suite obtempéré et ayant «continué à perturber l'ordre public», Suzanne Montangero s'était alors vu dénoncée auprès du juge d'instruction par la Municipalité pour insoumission à une décision de l'autorité.

Pas d'auréole de martyre
Dans son recours au TC contre le jugement de première instance, l'avocat de Suzanne Montangero, Me Jean Lob, invoquait notamment une violation par le Tribunal de police d'un article de la Constitution fédérale ainsi que celle d'un article de la Convention européenne des droits de l'homme relatifs à la liberté d'expression. Ces dispositions «n'autorisent cependant personne à faire du prosélytisme agressif et à importuner les passants dans la rue», a souligné le juge cantonal Laurent de Mestral.

Pour sa part, le second juge rapporteur, Paul-Eugène Rochat, a estimé qu'une peine d'amende était préférable dans cette affaire à une peine d'arrêt en cela qu'elle «évite de donner à la dame une auréole de martyre». Bien que relativement satisfaite du jugement rendu par la Cour de cassation, Suzanne Montangero se réserve la possibilité de recourir devant le Tribunal fédéral.


  Egypte : Sectes

Procès d'un Egyptien se proclamant "prophète"

AFP, 27 mai 2002

[Texte intégral]

LE CAIRE - Le procès d'un Egyptien se proclamant "prophète de notre ère", et de ses 20 disciples, accusés de "mépris de l'islam", s'est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de la Haute cour de sûreté de l'Etat, a-t-on appris de source judiciaire. Sayed Tolba Abou Ali, 48 ans, fonctionnaire à l'Autorité égyptienne de l'énergie atomique, et les membres de sa secte, dont quatre femmes, avaient été arrêtés fin mars à Médinet Nasr, dans la banlieue du Caire.

Les 21 personnes sont accusées "de mépriser l'islam, de propager des idées et des doctrines contraires aux préceptes de la religion" et "d'exploiter l'islam pour propager des idées extrémistes dans le but de provoquer des émeutes". Dix-sept des accusés, tous des hommes présents dans le box des prévenus, ont plaidé "non coupable", a-t-on déclaré, ajoutant que les quatre femmes ont été remises en liberté pour "raisons humanitaires".

Les prévenus ont accusé les médias d'avoir gonflé l'affaire, et des membres des familles des prévenus s'en sont pris aux journalistes présents. Les 18 avocats représentant les 21 prévenus ont appelé la cour à libérer leurs clients sous caution. La cour a fixé au 5 juin la prochaine audience, pour permettre à la défense d'étudier le dossier de l'affaire, a-t-on ajouté.

Cette secte regroupe un médecin, des fonctionnaires, des ingénieurs, et des hommes d'affaires. M. Abou Ali a prétendu recevoir des lettres signées de Dieu, et parler aux anges, selon les enquêteurs. Une cassette vidéo le montrant en train de s'adresser aux anges, et 33 messages portant "la signature de Dieu", ont été saisis lors de son arrestation, selon la police. Lors des interrogatoires, il s'est déclaré être "prophète de notre ère", et a affirmé être doté de pouvoirs lui permettant de traiter les "maux incurables".


  Belgique : Actualités diverses

C'est pas sorcier d'être savant

La Libre Belgique, 29 mai 2002 par Guy Duplat

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Georges Charpak et Henri Broch publient `Devenez sorciers, devenez savants´.
Ils dénoncent les fausses sciences qui font fureur et appellent à plus de raison.
La science est le meilleur outil pour lutter contre les méfaits de la science.

Ce livre est avant tout un appel à la raison contre les ténèbres des fausses sciences (astrologie, superstition) qui reviendraient en force. Georges Charpak, 78 ans, en fait son ultime combat. Grand physicien, prix Nobel 1992, Juif rescapé de Dachau, d'origine polonaise né non loin de Tchernobyl, il a émigré à Paris à l'âge de 8 ans. Il ne garde pas ses convictions en poche. Après avoir milité au PCF, il a combattu avec virulence tous les excès staliniens du parti communiste.

Après avoir fait sa carrière au CERN à Genève, il se bat pour un meilleur apprentissage des sciences aux jeunes élèves avec l'opération `la main à la pâte´ qui a donné lieu à un livre. Il lutte aussi à contre-courant pour une utilisation rationnelle de l'énergie nucléaire. Autant, dit-il, il faut bannir toute forme d'utilisation militaire de l'atome, autant il serait absurde de se priver de l'atome civil, indispensable pour répondre aux défis, entre autres, des pays pauvres. Et la science, ajoute-t-il, peut aider à répondre aux défis réels des déchets nucléaires. Pour lui, ce débat est pollué par de fausses informations qui effraient inutilement l'opinion. Son troisième combat s'en prend à toutes les sectes, tous les charlatans, toutes les croyances irrationnelles qui `empoisonnent la sérénité du jugement´.

Il s'est allié à Henri Broch pour ce livre. Professeur de physique, Broch étudie depuis des lustres le paranormal dans son laboratoire de `Zététique´ de l'université de Sophia Antipolis.

Les auteurs ne sont pas des scientistes extrêmes. Ils font leur la situation dénoncée par Voltaire: `Seul, la nuit, dans une vaste et sombre forêt, je ne dispose que d'une petite bougie pour m'éclairer. Survient un inconnu qui me dit:`souffle ta bougie, tu y verras bien mieux´. La bougie c'est la raison. `Un outil modeste, sans doute, qui ne saurait à lui seul résoudre tous nos problèmes, mais cette bougie est aussi ce que nous avons de plus précieux´. Ils ne prétendent nullement que la science peut répondre à tout et encouragent les gens à suivre ce qui les charme ou leur semble indispensable à leur équilibre. `Mais apprenez à ne pas vous laisser berner par des charlatans à courte vue qui exploitent votre candeur et votre ignorance´.

Les fakirs et les astres

Les auteurs passent en revue les pseudo-sciences et les démontent de manière amusante. L'astrologie chère à Elizabeth Tessier d'abord, s'insurgeant contre sa présence à la Sorbonne et dans le calendrier officiel de la Poste. Ils démontrent aisément que la position des astres à la naissance ne peut influencer le caractère. `Mme Tessier croit que celui qui est né le 20 mars 1920 a le même environnement astral que celui qui est né le 20 mars 1996, c'est complètement faux à cause de la précession du système solaire´. Le pendule est tout aussi inefficace: `On n'a jamais vu un pendule aider à trouver des mines antipersonnelles´. Et le pendule qui indique qu'il y a de l'eau à 20 mètres sous le sol parce qu'il a tourné 20 fois est une absurdité, car ce même pendule devrait-il tourner trois fois plus en Angleterre où on compte en pieds et pas en mètres?

Avec humour, ils notent que la télékinésie (le déplacement d'objets sans exercer de force apparente) diminue avec le temps. Il y a mille ans, on pouvait selon certains, déplacer les colosses de l'île de Pâques, il y a un siècle, c'étaient les tables qui tournaient. Aujourd'hui, la télékinésie ne parviendrait plus à déplacer que des pièces minuscules.

En expliquant ces fausses idées, les auteurs espèrent faire davantage exercer l'esprit critique. Ce serait bien nécessaire, notent-ils, reprenant les résultats d'anciens sondages. En 1982, 68pc des étudiants de 1re année science à Nice croyaient que l'esprit pouvait faire se tordre des cuillers, mais seuls 18pc croyaient en la dilatation relativiste du temps, démontrée par Einstein, 50 ans plus tôt. En 1993, un sondage Sofres indiquait que 55pc des gens croyaient à la guérison par imposition des mains et 11pc croyaient aux fantômes.

Tout ne se vaut pas

Ils mettent en cause les idées `postmodernes´ qui estiment que toutes les opinions se valent et que tout est moralement licite. La fausse science proliférant d'autant plus que les problèmes de notre monde s'accumulent. Mais pour Charpak et Broch, toutes les idées ne se valent pas (`y compris les idées irrationnelles de quelques écologistes contre le nucléaire´). `Et seule la science peut constituer l'outil indispensable pour déjouer les méfaits de la science´. Les médias ne devraient pas être neutres et relayer tout. Ils ont une responsabilité dans ce qu'ils diffusent. Les auteurs plaident contre toute pensée unique, et pour le scepticisme, la curiosité, la pensée scientifique complément indispensable à la sagesse et à la lucidité.

`Devenez sorciers, devenez savants´ par Georges Charpak et Henri Broch, chez Odile Jacob.224 pages. 21 €


  France : Intégrisme

Troisième procès pour l'abbé Cottard

Le Parisien, 30 mai 2002

[Texte intégral]

L'abbé jean-Yves Cottard répond aujourd'hui devant la cour d'appel de Poitiers de ses responsabilités dans la mort, le 22 juillet 1998, de quatre scouts et d'un plaisancier lors d'un naufrage au large de Perros-Guirec (Côtes-d'Armor). C'est son troisième rendez-vous judiciaire.

La Cour de cassation a annulé le 9 octobre 2001 sa condamnation à dix-huit mois de prison ferme prononcée par la cour d'appel de Rennes le 6 juillet 2000. Les magistrats ont estimé que le prêtre n'avait pas bénéficié de la loi sur les délits intentionnels adoptée quatre jours après sa condamnation en appel et qui est globalement plus douce pour les justiciables.

Poursuivi pour « homicide et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence », Jean-Yves Cottard, 54 ans, encourt une peine de cinq ans de prison. Il a toujours nié avoir négligé les règles de sécurité, en envoyant des adolescents de 13 à 17 ans naviguer sur un bateau en mauvais état, sans assistance, dans une météo difficile.

Soutenu par les parents
Lorsque les scouts prennent la mer, à 8 heures, ils sont sept dans une embarcation prévue pour six. Ils doivent rejoindre Port-Béni (Côtes-d'Armor) où ils sont attendus vers 15 heures. Mais la mer se forme et le vent souffle : le petit voilier ne tient pas longtemps et chavire vers 13 heures. Perdant vite espoir de rétablir le bateau, les jeunes se cramponnent à sa coque, dérivent pendant onze heures et voient mourir l'un des leurs, épuisé. Peu avant minuit, un voilier les repère et son équipage tente de leur porter secours.

En effectuant une manoeuvre, Guillaume Castanet, 31 ans, est heurté de plein fouet par la bôme et tombe à l'eau. Son corps n'a jamais été retrouvé. Trois scouts seront sauvés.

A terre, l'alerte est donnée à 21 h 57, l'abbé n'appelant les secours qu'à 22 h 53. Lors des précédentes audiences, l'ecclésiastique avait reconnu qu'il n'avait aucune connaissance en matière nautique et il était apparu qu'aucun encadrant de ce camp n'avait de formation à la voile.

Les méthodes d'éducation autoritaires prônées par l'Association française des scouts et guides catholiques avaient été dénoncées par des témoins et les avocats des parties civiles. Soutenu depuis le début par les parents des victimes, à l'exception de la mère d'un des scouts qui s'est portée partie civile, l'abbé avait choqué par son impassibilité. Il a passé vingt jours en détention provisoire et comparaîtra libre.