Actualités sur les sectes en avril 2002

Ecoute ton corps (*) 01/04/02Informations et mise en garde
Sectes (*) 01/04/02Sectes et humanitaire
Sectes (*) 01/04/02L'engrenage de la sorcellerie
EURD (*) 01/04/02Que sait-on de l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu ou "Le business de la Foi"
Catharisme (*) 01/04/02Qu'est-ce que le Catharisme
SectesPhénomène sectaire - sa diversité - ses frontières
FalungongDix-huit personnes ont été placées en détention
Falungong (*)Que sait-on de ...
Témoins de JéhovahLa justice examine l'appel d'une jeune Témoin de Jéhovah
Témoins de JéhovahLes Jéhovah prient pour le salut d'un maire
Le MandaromL'ethnologue piégé
Contre-Réforme CatholiqueVigilance ; l'Ecole Saint-Gabriel au Québec, a retenu la leçon
Tvind-HumanaL'empire Tvind-Humana décapité
Fiat Lux (Uriella)Appel d'Uriella rejeté
Falungong "Le Falungong m'a complètement ruinée"
Eglise du ChristUne mère de famille témoigne sur l'embrigadement de son fils
Témoins de Jéhovah (*)" Depuis que les Jéhovah® sont entrés dans ma famille, C'EST L'ENFER "
Actualités diversesChristian Cotten condamné pour procédure abusive envers des parlementaires
Autres thèmes (*)L'incroyable imposture signée Thierry Meyssan
RaëlUn homme de 59 ans demande aux raëliens de le cloner
Témoins de JéhovahUne adolescente recevra des transfusions malgré ses convictions religieuses
Falungong (*) "Le Falungong fait peur à Pékin parce qu'il ressemble trop au Parti communiste»
RaëlLes raëliens tentent les premières grossesses
Samuel (*)Un cordon pour le Père Samuel
Sectes (*) La laïcité est une valeur spécifiquement française
Moon (*)Un Nouvel empire Moon
FalungongNeuf adeptes du Falungong inculpés après la diffusion clandestine de films
Sectes et entreprises(*)Le marché de la formation
Sectes et entreprises(*)Formation : les syndicats ont donné l'alerte
Sectes et enfants (*)Sectes : Les risques pour les enfants
La Famille ex Enfants de Dieu (*)Une rencontre décisive ...
AmritaAmrita est-elle une secte ?
MoonCorée : la péninsule divisée Le retour du révérend Moon
FalungongLes parents des victimes du Falungong dénoncent cette secte à Genève
Raël

Les "anges" de Raël

SectesNeuf étudiants victimes d'une secte déguisée ?
Falungong2.000 adeptes du Falungong interpellés après la diffusion de films
Saï Baba (*)La route est ouverte pour la secte Saï Baba


(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.


France : Sectes

Phénomène sectaire - sa diversité - ses frontières

Bulles, n°73, 1er trimestre 2002

[Texte intégral]

Au-delà d'une grande similitude dans les méthodes employées pour mettre sous dépendance les adeptes, on note une grande diversité et une grande complexité du phénomène sectaire.

- Diversité des degrés de dépendance qu'il entraîne, depuis la bienveillance incontrôlée jusqu'à la soumission totale.
- Diversité des dangers : paraître farfelu ou devenir asocial , perdre un temps de sa vie ou rencontrer la mort, perdre inutilement de l'argent ou finir ruiné.
- Diversité des thèmes de séduction, recherche mystique, écologie, amélioration du potentiel ou de l'équilibre personnel, guérison, projet politique ...
- Diversité des techniques d'action psychologique utilisées pour entraîner l'adhésion, puis la dépendance.
- Diversité des buts recherchés, des résultats obtenus.

Certaines organisations évoluent au cours du temps, inoffensives à l'origine, leur caractère sectaire apparaît par la suite ; certaines autres, considérées comme dangereuses à une époque, ne semblent plus faire parler d'elles au bout d'un temps : jusqu'à quand ? D'autres, enfin, ne montrent pas un caractère uniforme de leurs divers composants. Ainsi, il n'est pas rare de rencontrer des dérives locales au sein de mouvements respectables, voire d'institutions universellement reconnues. Les généraliser au mouvement tout entier serait faire preuve d'injustice inadmissible, les ignorer serait faire preuve de complaisance.
C'est l'une des raisons pour lesquelles l'UNADFI refuse de publier des listes et même d'établir des classements, tous étant des cas d'espèce, le plus souvent irréductibles au choix blanc, noir.

Le phénomène sectaire : phénomène général

La définition de la secte ne peut être aussi bien précisée que celle de l'adepte ou celle de la dépendance qui le lie à la secte. En effet, le phénomène sectaire est beaucoup plus vaste et grande est la difficulté d'en préciser les contours.

La secte, manifestation extrême du phénomène sectaire
Le mot secte apparaît devoir être réservé au cas particulier, souvent extrême, des organisations de type totalitaire qui obtiennent une emprise sur l'autre, sujétion obtenue à son seul profit, exploitation de l'homme par l'homme quand ce n'est pas, dans le cas des groupes terroristes et des projets totalitaires, la volonté d'asservir ou de détruire ceux ne partageant pas la même appartenance, la même philosophie, la même religion. Rappelons que, pour qualifier un groupe de secte et le distinguer de toutes les organisations alimentant le phénomène sectaire, il faut qu'il présente un caractère coercitif, que la personnalité des adeptes ait été détruite, qu'une nouvelle personnalité ait été reconstruite. C'est bien le cas des adeptes de la Scientologie, de MOON, des Témoins de Jéhovah, et de bien d'autres.

Autres manifestations du phénomène sectaire
Par contre, ce n'est pas le cas des nombreux groupes où l'on croit aux vertus extraordinaires de certaines techniques, où l'on croit aux pouvoirs de thaumaturges qui ont tout du père Noël, dont toute rationalité est absente. Bien qu'il soit inopportun de traiter ces groupes de sectes quand l'aspect totalitaire n'y figure pas, que seul est manifesté leur coté irrationnel, ces techniques, ces pouvoirs quasi miraculeux participent au phénomène sectaire et à tous ses dangers. Grands sont, d'ailleurs, les risques que ces techniques ne deviennent des supports pour l'émergence de sectes, que ces thaumaturges ne deviennent des gourous et leurs supporters des adeptes. Cependant les confondre avec les groupes qui détruisent la personnalité serait une erreur, n'en ayant pas les mêmes caractéristiques ils ne vont
pas jusque là. Leur dangerosité objective peut cependant être grande mais diverse, variable selon l'intensité et le type de dangers qu'elles présentent. Il faut émettre des réserves, quelquefois extrêmes, et toujours rester très vigilants. Il s'agit là de dérives sectaires, de tendances sectaires, de telle ou telle déstabilisation psychologique possible, etc.

Les psychothérapies abusives
D'origine et de nature très diverses, elles ont comme caractéristique commune, et c'est en cela qu'elles sont abusives, la création, le maintien ou l'exploitation d'un état de sujétion psychologique en vue d'atteintes volontaires à l'intégrité physique ou psychique d'une personne, de mise en danger de la personne, d'atteinte à ses libertés, toutes caractéristiques définissant le groupe à caractère de secte destructrice visé par les statuts de l'UNADFI.


  Chine: Falungong

Dix-huit personnes ont été placées en détention

Télésatellite, 2 avril 2002

[Texte intégral]

Dix-huit personnes ont été placées en détention pour avoir diffusé clandestinement le 5 mars deux films du Falungong en sectionnant des câbles du réseau télévisé de la ville de Changchun (nord-est), a déclaré un responsable du bureau de la propagande de la municipalité de cette ville.

L'agence Nouvelles de Chine a pour sa part précisé que Liang Zhenxing, Zhou Runjun et Zhao Jian, des "membres entêtés du Falungong", avaient "planifié et préparé l'utilisation du réseau de télévision câblée pour se livrer à des activités d'agitation et de propagande au nom du Falungong". L'opération visant à diffuser deux vidéos de la secte aurait été préparée depuis le mois de janvier par Liang Zhenxing, avec l'aide Zhou Runjun, Liu Chenjun et Yun Qinglin, selon cette agence semi-officielle qui précise que Liang aurait déboursé 11.000 yuans pour acheter les équipements nécessaires, rédigé un mode d'emploi et entraîné ses acolytes à l'utilisation du matériel.

Nouvelles de Chine publie sur son site internet Chinanews.com les photos en habits de prisonniers de quatre des personnes arrêtées, qui n'ont pas encore été inculpées. Il s'agit de Liang Zhenxing, Lei Ming, Liu Chengjun, qui paraît avoir les mains attachées, et d'une femme, Zhou Runjun. L'agence précise que la coupure du réseau câblé avait été planifiée à une heure de grande écoute à la veille du procès de plusieurs membres du Falungong le 6 mars à Changchun.

Deux cassettes vidéo sur lesquelles apparaissaient notamment le fondateur de la secte Li Hongzhi, orginaire de Changchun et aujourd'hui exilé à New York, avaient été diffusées sur plusieurs zones du réseau câblé comptant 300.000 abonnés, soit un million de téléspectateurs. "En causant des dommages au réseau câblé de télévision, en troublant l'ordre social et intervenant dans la vie normale des masses populaires, les éléments entêtés du Falungong ont pleinement mis à jour la nature anti-humaine et anti-sociale du culte déviant. Ils ont violé le code pénal chinois et seront punis avec toute la sévérité de la loi", selon l'article de Nouvelles de Chine.

Depuis le début de la répression contre le Falungong en juillet 1999, des dizaines de milliers d'adeptes ont été interpellés et des milliers envoyés dans des camps de rééducation par le travail.


  Canada : Témoins de Jéhovah

La justice examine l'appel d'une jeune Témoin de Jéhovah

Canoe.ca, 3 avril 2002 sur fr.soc.sectes par Charles Chasson

[Texte intégral]

La Cour d'Alta va examiner l'appel d'une jeune Témoin de Jéhovah sur les transfusions sanguines CALGARY (CP) -

La jeune fille de 16 ans, Témoin de Jéhovah qui a été forcée de recevoir des transfusions sanguines va essayer de convaincre un juge jeudi qu'elle est assez mûre pour choisir son traitement dans sa bataille contre la leucémie . L'avocat de la jeune fille projette de demander à la Cour du Banc de Reine de casser un jugement d'une cour inférieure qui a stipulé que la fille n'a pas la maturité pour avoir le droit de refuser les transfusions, en partie en raison de son éducation religieuse.

Les Témoins croient que la Bible interdit la consommation du sang sous toute ses formes. "Je constate que son expérience de vie, son expérience sociale est très limitée, " a déclaré le Juge de la cour provincial Karen Jordan le 18 février dernier. "Ce n'est pas rare dans le contexte environnemental dans lequel elle a été élevée," a ajouté Jordan. "Beaucoup d'enfants sont limités par des circonstances sociales et religieuses diverses. "Ce n'est pas une critique, c'est simplement une constatation."

Le juge a attribué la garde provisoire de la jeune fille au gouvernement d'Alberta et a autorisé un traitement médical permettant les transfusions . La fille et sa famille ne peuvent pas être nommés parce que la jeune fille est sous tutelle provisoire de la province. Depuis cette décision de la cour, la jeune fille a subi une chimiothérapie intensive accompagnée de 12 transfusions sanguines. 18 sont encore prévues. Ses docteurs disent qu'elle est certaine de mourir sans transfusions, à comparer aux chances de l'ordre de 40 à 50 pour cent de survie avec transfusions.

Sa santé s'est maintenant améliorée au point qu'elle a été capable de rentrer à la maison ces derniers week-ends.

L'Avocat David Gnam a soutenu que le traitement viole les droits constitutionnels de son client touchant à l'égalité de traitement et à la liberté de religion. "On lui refuse ses droits en tant que mineur mûr, en tant que personne capable de prendre une décision médicale, et cela arbitrairement à cause de son âge," a déclaré Gnam. Jordan a rendu son jugement après l'audition du témoignage de la jeune fille, de ses parents, des docteurs et des travailleurs de la protection de l'enfance dans une salle de tribunal de fortune dans l'Hôpital pour enfant d'Alberta. L'affaire a causé un profond désaccord dans la famille. Deux soeurs de la jeune fille ainsi que la mère soutiennent sa position contre les transfusions, tandis que son père a consenti aux transfusions et a déclaré que les Témoins de Jéhovah depuis le rejettent.

Le père a déclaré que sa fille serait probablement morte si la famille ne s'était pas déplacée de Belleville dans l'Ontario en Alberta., il y a trois ans. Son avocat a déclaré que son client ne pourrait pas lutter en justice sur ce problème si sa fille vivait dans une autre juridiction. En Alberta, la résolution pour la Protection de l'enfance déclare que la province doit protéger les enfants de moins de 18 ans en lui assurant un traitement médical vital. En Ontario et plusieurs autres provinces, de telles lois ne concernent que les jeunes de moins de 16 ans. L'Ontario a aussi sa résolution de Consentement de Services médicaux, qui permet aux enfants indépendamment de leur âge de décider de leur traitement médical tant qu'ils sont entièrement informés, et en comprennent les conséquences et sont considérés comme un mineur mûr. "Je comprends qu'il y a toujours un risque à mon refus de transfusion sanguine et qu'il y a une possibilité importante que je puisses mourir," a déclaré la cour, la jeune fille de Calgary. "Et je ne veux pas mourir." Mais l'acceptation des transfusions sanguines seraient irrespectueuses envers Dieu, a-t-elle a rajoutée. "À cause de toutes les choses qu'il a faites pour moi, un tel Dieu d'amour ne me demande pas autre chose que de respecter ses principes et ne pas lui tourner le dos". "Je ne pense pas que je pourrais le faire. Cela me blesserait trop."

Sa mère en pleurs a témoigné qu'elle soutennait le souhait de sa fille de refuser les transfusions - bien qu'il puisse mener à la mort. "Cela me répulse, mais j'ai l'espoir que j'ai grâce à la connaissance de la Bible, que Jéhovah Dieu nous promet un paradis," a-t-elle déclaré. "Je sais que je la retrouverai là parce qu'elle sera morte avec sa foi intacte." Le père de la fille a témoigné que sa fille a eu une vie dirigée et est donc trop immature pour comprendre le concept de la mort. "Elle a très peu d'expérience de la vie," a-t-il déclaré. "Elle n'a jamais vraiment connu un décès ou une tragédie ou une expérience traumatique."

Il s'est rappelé plusieurs des conversations entre les membres de son église et sa fille lors de leurs dernières visites à l'hôpital. "Ils l'encourageaient à mourir pour sa foi," a-t-il déclaré à la cour. "Et que Jéhovah considérera qu'elle a fait comme une chose juste, en mourant et n'acceptant pas de transfusions sanguines." Gnam a l'intention de montrer que depuis qu'elle est à l'hôpital sa cliente a vécue des expériences de vie et de mort alors qu'elle était à l'hôpital.

Gnam s'est aussi adressé à la cour pour que sa cliente pour partir en Californie ou en Ontario afin de recevoir un traitement alternatif qui n'implique pas de transfusions sanguines.

Les représentants gouvernementaux de l'Alberta ont déclaré qu'ils permettront ce départ seulement si ses docteurs approuvent le traitement proposé.


  France : Témoins de Jéhovah

Les Jéhovah prient pour le salut d'un maire

Le Canard Enchaîné, 3 avril 2002

[Texte intégral]

Les imprécations des Témoins de Jéhovah n'ont pas eu d'effet: le tribunal de Grasse vient d'entendre, après l'avoir mis en examen, le maire divers-droite de Saint-Paul-de-Vence, René Buron.

C'est « Le Canard » qui avait découvert le pot aux roses, en août 1999, et raconté comment le maire s'était senti obligé d'accorder un permis de construire dans une zone enclavée à cette organisation, classée « secte apocalyptique » par la commission parlementaire spécialisée. Et c'est son beau-frère qui avait vendu ce terrain aux Jéhovah.

Illico, ces acheteurs pas comme les autres se sont empressés d'y construire un grand temple, moins haut certes que celui édifié jadis par la secte voisine du Mandarom, mais sans attendre de connaître le sort réservé à une plainte déposée par l'association locale de défense des sites. Plainte qui a fini par aboutir à cette mise en examen du maire, en compagnie de son beau-frère, pour « infraction au Code des marchés publics et prise illégale d'intérêts ». « C'est une vengeance politique », affirme René Buron.

En ce cas, il n'a rien à craindre sur l'issue de l'affaire, car les Témoins de Jéhovah ne vont cesser de prier pour lui jour et nuit... Les Jéhovah prient pour le salut d'un maire



  France : Le Mandarom

L'ethnologue piégé

L'Express , 4 avril 2002 par François Koch

[Texte intégral]

L'ethnologue Maurice Duval s'est immergé quatre ans parmi les adeptes: il n'a rien vu que de très normal...

«Aum... Aum... Aum...», psalmodient inlassablement les adeptes du Mandarom, alias Vajra triomphant. Le son «aum» doit résonner encore dans la tête de l'ethnologue Maurice Duval. Après quatre ans d'immersion au cœur du siège mondial de la secte, à Castellane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le chercheur montpelliérain en a fait un livre (Un ethnologue au Mandarom, PUF) qui nourrit une vive polémique dans les coulisses du monde universitaire.

«La justice n'a jamais inculpé le gourou», ose écrire Maurice Duval

Difficile, en effet, de croire qu'une secte épinglée par une commission parlementaire et par des associations de victimes ouvre ses portes en toute transparence. «J'ai vu l'essentiel de ce qui se passe au Mandarom, car personne ne peut tricher pendant quatre années, soutient Duval. J'ai constaté qu'il ne s'y passe rien de dangereux.» L'universitaire l'affirme, même s'il n'a pas rencontré le gourou, le «Seigneur Hamsah Manarah». «Quand j'ai souhaité le voir, il était trop malade, mais aucun des adeptes ne se plaint de lui», confie-t-il avec un rien de naïveté.

«La justice n'a jamais inculpé le gourou», ose écrire Maurice Duval. Comment peut-il ignorer que le messie cosmoplanétaire, Gilbert Bourdin pour l'état civil, a été mis en examen en 1995, puis placé en détention, pour viols, viols aggravés, tentatives de viol et agressions sexuelles?

Le gourou est décédé en 1998, avant la fin de l'instruction judiciaire, mais, en 2000, la commission d'indemnisation des victimes d'infractions a alloué
250 000 francs à deux femmes accusant le «dieu vivant» de leur avoir imposé des relations sexuelles. Duval a choisi de l'ignorer et de ne pas contacter les avocats de ces victimes. Il cite pourtant celui du Mandarom pour étayer ses critiques sur le travail du psychiatre Jean-Marie Abgrall, en affirmant que cet expert près la Cour de cassation a été membre de Krishna! Or c'était justement la fausse information utilisée en 1996 par la secte pour tenter, en vain, d'obtenir l'annulation de la désignation par le juge d'instruction de l'expert Abgrall. Ce dernier a décidé de porter plainte en diffamation contre l'ethnologue et son éditeur.

Comment les Presses universitaires de France ont-elles pu cautionner de tels dérapages? «Les questions judiciaires sont marginales dans cet ouvrage, répond avec légèreté Jean Cuisenier, directeur de la collection Ethnologies des PUF. Première observation participante d'une secte, c'est une analyse sociologique très intéressante sur les adeptes et leur mode de vie.»

Et très orientée: le chercheur affirme que la secte du Mandarom est une religion. Contre l'avis des experts officiels.


  Canada : Contre-Réforme Catholique (CRC)

Vigilance ; l'Ecole Saint-Gabriel au Québec, a retenu la leçon

Note de Michel Marjollet , 5 avril 2002

[Texte intégral]

Contre Réforme Catholique ou Centre de Renaissance catholique (Québec) Le 19 mars 2002, une note intitulée "ENSEIGNANTS ET PARENTS D'ELEVES, SOYEZ VIGILANTS !" mettait en évidence l'infiltration par le groupe sectaire CRC de l'Ecole Saint-Gabriel au Québec.

Il faut croire que la leçon a été retenue puisque nous constatons aujourd'hui que l'Ecole Saint-Gabriel a purement et simplement retiré du menu de son site le lien renvoyant à la page "Histoire Sainte du Canada" écrite par Pierre DUVAL alias Pierre de la transfiguration, "Prieur" et représentant au Canada de Georges de Nantes, prêtre officiellement "interdit".


  Suisse: Tvind Humana

L'empire Tvind-Humana décapité

Le Soir , 5 avril 2002 par Martine Vandemeulebroucke

[Texte intégral]

Escroquerie : L'organisation est aussi présente dans notre pays par le commerce de vêtements de seconde main

C'est tout un empire financier sectaire aussi qui s'écroule: Amdi Petersen, le dirigeant de Tvind a été arrêté à Los Angeles le 17 février dernier.

Il y a six mois, la justice danoise avait émis un avis de recherche international à l'encontre du fondateur et dirigeant de Tvind. La police le recherchait dans le cadre d'un énorme dossier de fraude mais le gourou, qui vivait reclus depuis plus de vingt ans dans une luxueuse villa surveillée par des caméras, avait pris la fuite dès le 25 mai. Au moment où débutait une grande opération antifraude dirigée contre une de ses fondations de charité nommée Trust for the Support of Humanitarian Purposes, the Advance of Research and the Protection of Environment, plus communément appelée la Fondation.

Tvind, c'est le nom d'un réseau d'enseignement alternatif au Danemark dans les années 70 et qui couvre aujourd'hui des dizaines d'organisations et d'entreprises à travers le monde. L'une de ses branches les plus connues dans les pays européens et chez nous est l'association Humana qui dispose d'un vaste réseau de cabines de collectes de vêtements et un magasin de seconde main à Bruxelles.

Ce sont des journalistes danois qui ont débusqué Amdi Petersen à Miami. L'homme ne devrait pas être extradé avant début août et multiplie les manoeuvres juridiques pour retarder son extradition. Il est vrai que la justice danoise n'en finit pas de découvrir les dessous d'une énorme escroquerie à la charité publique, une escroquerie pourtant dénoncée par plusieurs journalistes depuis plus de dix ans.

Ce qui a fait tomber Tvind, c'est la découverte par les autorités danoises que les dons des contribuables qui bénéficiaient d'une déductibilité fiscale n'étaient pas dépensés pour des projets d'intérêt public mais qu'Amdi Petersen et quatre autres inculpés les utilisaient pour investir dans ses entreprises privées, des plantations au Brésil et une chaîne de télévision privée. Le stratagème était immuable: l'argent versé pour des projets humanitairesou de défense de l'environnement finissait, après avoir transité par une multitude d'entreprises, d'associations (toutes dirigées par des membres de Tvind), par retourner dans les poches de la Fondation humanitaire, ou plutôt de ses dirigeants. Les autorités danoises parlent d'une fraude de plusieurs dizaines de millions d'euros. Il y a une dizaine de jours, la justice a décidé de s'attaquer également à trois autres fondations appartenant à Tvind. Elles possèdent des immeubles, des bateaux, des voitures, au Danemark... pour une valeur estimée à trente millions d'euros au moins!

Les policiers ont mis six mois avant de pouvoir briser les codes d'accès aux ordinateurs de Tvind. Ce long travail d'enquête leur a permis de dresser tout l'organigramme de Tvind et ses multiples fondations et associations s'empilant comme des poupées russes. Parmi ces satellites, l'importante fédération UFF-Humana ou ADPP-Humana qui collecte des vêtements de seconde main dans plusieurs pays européens et les vend soi-disant au profit de projets d'aide au développement. La fédération est aussi implantée aux Etats-Unis (sous le nom de Planet Aid) et même en Chine.

L'échelle dorsale du système, c'est le groupe des professeurs soit un réseau de 300 à 400 personnes qui, selon le procureur à la cour de Rinkobing, est à la base de l'expansion de toutes les activités de Tvind. Jusqu'en 96 les écoles Tvind ont en effet usé et abusé de la très libérale législation danoise qui subsidiait les écoles privées. Les professeurs reversaient une partie de leur salaire (payé par le gouvernement) dans le groupe qui a très vite accumulé des sommes phénoménales.

Le groupe des professeurs a toujours été dirigé par Amdi Petersen, sans qui rien ne se décidait. Au fil des années, le groupe a créé d'autres écoles dans les pays scandinaves mais aussi des entreprises (notamment textile) et la fédération UFF-Humana. Les professeurs n'étaient pas seulement tenus à pratiquer l'économie collective. C'est le groupe qui décidait où devaient travailler ses membres. Plusieurs d'entre eux ont ainsi créé les magasins Humana. L'une de ses figures les plus connues, Jütte Nielsen, a longtemps été la présidente d'Humana-Belgique. Le maître d'oeuvre de la fédération UFF-Humana, Poul Jorgensen qui fut aussi président en 93 de la Fondation est l'un des cinq inculpés.

Les enquêteurs danois ont trouvé plusieurs documents prouvant l'interaction financière constante entre la Fondation et la Fédération UFF-Humana. Dans ce dernier secteur, le procureur note que la Fédération a versé des contributions substantielles à la trésorerie du groupe des professeurs et que le commerce des vêtements de seconde main n'avait pas une finalité humanitaire mais que ce commerce est l'une des bases directes de la trésorerie du groupe des professeurs.

Les enquêteurs ont ainsi trouvé les traces d'un versement de 270.000dollars versés par la Fédération Humana directement à Amdi Petersen et à sa compagne Kristen Larsen sous prétexte de la lutte contre le sida en Afrique. Mais ce n'est sans doute encore que la pointe de l'iceberg. Le travail des enquêteurs sur le volet UFF-Humana n'est pas encore achevé. . Un mouvement sectaire
Sur la porte du magasin de vêtements de seconde main Humana à Bruxelles, on trouve la même petite affichette depuis des années. L'argent récolté par la vente des vêtements servirait à financer trois projets d'aide aux enfants, en Angola, au Mozambique et à Sainte-Lucie. Devant la caisse, une carte géographique des implantations de Humana -HPP dans le monde. Lorsqu'on interroge la vendeuse sur l'action de Humana-Belgique en faveur du tiers-monde, on est renvoyé à un numéro de téléphone.

Depuis quelques années, Humana-Belgique a réduit le nombre de ses magasins. Le siège d'activités a été transplanté à Gand. C'est en Flandre aussi qu'on trouve le plus grand nombre de cabines de collecte de vêtements. Mais les vêtements récoltés sont de plus en plus vendus directement sur le marché africain.

Dirigée au départ par des membres du groupe des professeurs danois, l'association a aujourd'hui un ancrage belge. Comme toutes les associations Humana en Europe, ses responsables ont toujours nié tout lien structurel avec Tvind. Les enquêtes judiciaire et fiscale menées contre l'association notamment pour blanchiment d'argent n'ont jamais abouti. En Grande-Bretagne, par contre, l'association a été dissoute par la Justice. Lavage de cerveau

Le siège de Humana à Bruxelles ne se limite cependant pas à la vente de vêtements. C'est dans les locaux de la place Madou qu'a toujours été organisé le recrutement de jeunes Belges pour les projets de coopération de la fédération Humana en Afrique et ailleurs. Mais avec une condition préalable: être formé par l'Université Itinérantede Tvind au Danemark. Coût de la formation: environ 2.000 euros.

Il y a quatre ans, une dizaine de jeunes dont un Belge ont porté plainte pour escroquerie auprès de la police danoise. Ils ont payé pour des cours qu'ils n'ont jamais eus. A la place, ils ont dû travailler pour l'école en vendant des cartes postales dans différentes villes danoises et suédoises. L'argent devait servir à payer le voyage pour l'Afrique mais il est resté dans les caisses de Tvind. Le site internet Tvindalert regorge de témoignages de jeunes qui estiment avoir été ainsi abusés. Leur nombre augmente d'année en année et les récits émanent de partout: de Chine, du Portugal, de Bulgarie...

Ils dénoncent aussi un mouvement sectaire inquiétant où les élèves, comme les professeurs, sont appelés à se dévouer totalement pour l'humanisme solidaire de l'organisation et subissent un véritable lavage de cerveau. Les ex-membres (dont certains ont appartenu au groupe des professeurs) évoquent le travail forcé, le racket financier et les difficultés à sortir de l'organisation. Tvind-Humana a d'ailleurs été catégoriée comme une secte en France.


  Suisse : Fia Lux (Uriella)

Appel d'Uriella rejeté

Neue Zürcher Zeitung, 5 avril 2002 traduit de l'allemand

Le Tribunal fédéral rejette l'appel de la responsable d'une secte (sda) La responsable de "Fiat-Lux" Uriella (72 ans) doit payer : Le Tribunal fédéral a confirmé un jugement du Tribunal cantonal d'Appenzell Rhodes extérieures (Suisse) selon lequel la responsable de la secte doit rembourser à une ancienne adhérente 625 000 francs suisses.

Le Tribunal fédéral rejette l'appel d'Erika Bertschinger-Eikes alias Uriella dans un arrêt dont le dispositif a été remis vendredi 3 avril aux parties. Il la condamne, en outre à prendre à sa charge les frais de justice et les frais de procédure de l'ancienne adhérente, ce qui représente 19 000 francs suisses supplémentaires.

Cependant les considérants exacts du jugement de la 1ère chambre de droit civil du Tribunal fédéral ne sont pas encore connus. L'avocate de la demanderesse s'est réjouie de la décision du Tribunal fédéral.

Au centre de la secte à Ibach dans la Forêt-Noire (Allemagne), personne ne voulait prendre position vendredi après-midi, faute d'avoir pu prendre connaissance de la décision du Tribunal fédéral. Selon le jugement du Tribunal cantonal d'Appenzell Rhodes extérieures, maintenant confirmé par le Tribunal fédéral , Uriella doit rembourser à la demanderesse (60 ans) habitant le canton de Zurich sept prêts d'un montant total de 625 000 francs suisses plus les intérêts. La demanderesse avait appartenu à la secte "Fiat Lux" pendant 16 ans. Entre 1994 et 1996, elle a accordé à Uriella sept prêts pour une durée de plusieurs années. Après son départ de la secte en 1997, la femme demandait le remboursement de ces prêts, demande à laquelle Uriella s'opposait. .


  Chine: Falungong

"Le Falungong m'a complètement ruinée"

China.org, 8 avril 2002

[Texte intégral]

Des anciens adeptes du Falungong évoquent l'incident au cours duquel ils se sont brûlés par le feu sur la Place Tian'anmen

"Le Falungong est effectivement une secte dangereuse, qui m'a complètement ruinée", a dit à une dizaine de journalistes chinois et étrangers Chen guo, qui était une de ceux qui se sont brûlés par le feu sur la Place Tian'anmen et qui a souffert de graves brûlures sur de larges surfaces de son corps et a perdu ses deux mains.

"Après avoir lu, à ce moment-là, un article publié par Li Hongzhi sous le titre "Etre à bout de patience", nous avons estimé qu'il ne fallait plus attendre et qu'il faudrait recourir à un moyen pour prêcher en faveur du Falungong, moyen de s'immoler par le feu", a ajouté Chen Guo.

Elle avait à son chevet une carte de consultations médicales sur laquelle est collée une belle photo d'elle du passé.

Un correspondant de l'Agence Reuter a demandé à la mère de Chen: "Certains partisans du Falungong à l'étranger ont prétendu que vous, qui s'étaient brûlés par le feu, n'étaient pas adeptes du Falungong, et qu'en pensez-vous?".

La mère, Hao Huijun, qui avait participé à l'incident pour se brûler par le feu avec sa fille, a répondu: "j'ai commencé à pratiquer le Falungong à partir de 1996. J'étais professeur de musique dans une école secondaire de Kaifeng, mes collègues et amis savaient tous que je pratiquais le Falungong".

Des correspondants venus des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, du Japon, ainsi que de Hong Kong et des régions intérieures de la Chine, ont interviewé, dans une prison de Zhengzhou, capitale provinciale du Henan, trois personnes qui avaient manigancé l'incident de se brûler par le feu sur la place Tian'anmen: Wang Jindong, Xue Hongjun et Liu Yunfang.

"Pour parvenir à la "perfection" prêchée par Li Hongzhi, nous étions arrivés sur la Place Tian'anmen le 23 janvier 2001 pour prôner en faveur du Falungong. j'étais un des comploteurs de cet incident et j'étais le premier à se brûler par le feu", a reconnu Wang Jindong.

Malgré les opérations de sauvetage et les soins prodigués, des traces de brûlures se voient sur le visage et sur les deux mains de Wang.

Il a dit aux correspondants qu'il se rappelait souvent ses efforts faits dans le passé pour pratiquer le Falungong. "je m'étais entièrement engagé dans la pratique et maintenant j'ai découvert que j'étais tombé dans le piège et que j'ai été insulté. Li Hongzhi est le plus grand escroc du monde".

Xue Hongjun, un autre comploteur de l'incident, a dit: "Moi et Wang Jindong, nous sommes amis, depuis que nous sommes jeunes, nous avions moins de 20 ans. C'est moi qui lui ai donné le premier livre du Falungong. En voyant qu'il s'était brûlé par le feu sur la vidéo cassette, je me suis senti bourré de remords", a-t-il dit.

A la suite de l'incident dans lequel des adeptes du Falungong se sont brûlés par le feu sur la Place Tian'anmen, Liu Chunlin et sa fille Liu Siying sont mortes, Wang Jindong, Hao Huijun et Chen Guo, étudiante de 19 ans au Conservatoire central de Musique l'an dernier, ont souffert de graves brûlures. Les trois principaux comploteurs de cet incident: Liu Yunfang, Wang Jindong et Xue Hongjun ont été condamnés respectivement à un emprisonnement à vie, à 15 ans et 10 ans de prison.

Contrairement à Wang Jindong et à Xue Hongjun, Liu Yunfang, 59 ans, a, aujourd'hui encore, foi dans le Falungong et confiance en son "maître" Li Hongzhi. "Le Falungong est une loi que j'observe encore", a-t-il affirmé aux correspondants.

A une question de journaliste de CNN : "Est-ce que vous jouissez d'un même traitement que Wang Jindong et Xue Hongjun dans la prison", Liu Yunfang a répondu: "ils ne pratiquent plus le Falungong et ne sont plus mes amis de la secte. Mais nous sommes traités de la même façon ".

"Contrairement à ce qu'on a prétendu sur internet, des stagiaires dans la prison n'ont jamais été réprimandés, ni battus", a dit Xue Hongjun.

A l'heure actuelle, Wang Jindong, bien que dans la prison, fait des études de philosophie et apprennent à écrire des articles pour se préparer à l'examen d'admission aux études supérieures organisé pour les adultes.

Pour atteindre la "perfection", beaucoup de fanatiques du Falungong se sont suicidés ou ont tué des siens.

Selon les statistiques incomplètes, 1 660 personnes ont été tuées dans ces cas.

En juillet 1999, le gouvernement chinois a proclamé hors la loi l'organisation du Falungong et a aidé les fanatiques de cette secte dangereuse à changer d'idée. A l'heure actuelle, la majorité absolue des adeptes du Falungong se sont déjà débarrassés de l'emprise spirituelle de cette secte et leur vie est revenue à la normale.


  France : Eglise du Christ

Une mère de famille témoigne sur l'embrigadement de son fils

Est Eclair, , 8 avril 2002 par Rodolphe Pete

[Extraits]]

Une mère de famille auboise témoigne sur l'embrigadement de son fils par une secte parisienne. Depuis deux ans elle tente de comprendre les raisons de ce basculement.

Depuis deux ans la vie de Sonia Debernard a basculé. Cette mère de famille auboise ne voit presque plus son fils, Christophe, âgé de 27 ans. Ce grand sportif, autrefois professeur de judo à Paris, vit toujours dans la capitale mais a radicalement changé de mentalité et de façon d'être. " Tout a commencé quand il a été abordé dans la rue . Depuis il a quitté son emploi et déménagé , vivant avec d'autres membres dans le même appartement. Depuis février 2001 il est pasteur assistant de l'Eglise du Christ de Paris et se voit déjà évangéliste. Il se donne corps et âme, se lève à cinq heures du matin pour prier, lui qui n'a pas eu d'éducation religieuse".

Séduction .
Pas de doute pour Sonia Debernard , son enfant a été victime d'une secte et de son embrigadement. " La dernière fois que je l'ai vu c'est à Noël. Il était amaigri et fatigué. Il est venu avec son amie, une étudiante polonaise qui est dans la secte depuis quatre ans. Ils vont se marier en août et à cette occasion, les parents doivent donner environ 4 000 euros. Mais je ne cèderai pas, il ne faut jamais donner d'argent. On commence par demander aux adeptes 10 % de leurs revenus et certains, comme mon fils, deviennent salariés de la secte , qui vit selon un statut d'association."

En voyant son fils changer de plus en plus (" pour l'instant il n'entend pas mon langage ") elle a eu envie de prendre contact avec une association. " J'ai appelé les renseignements. L'ADFI m'a orienté vers Mathieu Cossu, bénévole, qui est un parfait connaisseur de cette secte. Il faut savoir que l'approche d'un éventuel futur adepte est insoupçonnable, douce : il n'existe aucune violence physique ni sexuelle dans cette secte. Tout est dans la séduction au travers du langage, des comportements et attitudes on ne peut plus chaleureuses. Deux mois ont suffi pour que la trappe se referme sur Christophe. Il leur appartient désormais pour un temps certain, une tranche de vie que nul ne peut définir. Elle se comptera en années ".

Esclavage.
Pour mieux comprendre, Sonia a surfé sur internet, lu des livres et beaucoup écrit sur son ordinateur. " Un jour, je crois, le déclic viendra le surprendre lui-même et tout faire exploser dans son univers sectaire, à la suite d'un détail dérisoire, comme un élément détonateur, révélateur pour s'extirper enfin des méandres de cette torpeur. Une secte c'est une drogue, la dépendance affective, émotive de chaque jour. L'esclavage n'a fait que changer de forme, d'apparence. Ces vautours guettent la jeunesse, proie idéale, idéaliste, aux alentours des facultés, des universités, auprès des ANPE, dans les rues aussi, dans les quartiers où les familles subissent la douleur d'un deuil, d'un divorce, bref, les drames de la vie, mais également dans les foyers très stables. Les sectes, il faut en parler, comme le sida ou la drogue. Les familles ne doivent pas culpabiliser lorsqu'elles sont confrontées à un tel problème".


  France : Actualités diverses

Christian Cotten condamné pour procédure abusive envers des parlementaires

AFP, , 9 avril 2002

[Texte intégral]

PARIS, - Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi Christian Cotten, "psychosociologue" et défenseur de "minorités religieuses", pour avoir fait comparaître de façon abusive devant la justice les auteurs et témoins d'un rapport parlementaire sur les "sectes et l'argent".

Quarante personnes avaient été poursuivies par M. Cotten et ont obtenu 155 euros de dommages-intérêts pour seize d'entre elles et 1.000 euros pour les 24 autres.

M. Cotten, Réjutas Paulais et l'association Politique et Vie qu'ils dirigeaient, s'étaient constitués partie civile et devront en outre payer chacun une amende de 7.500 euros pour avoir utilisé le tribunal comme tribune politique.

M. Cotten, membre du mouvement "Omnium des libertés", avait fait citer directement devant la justice les auteurs du rapport parlementaire de 1999 sur "les sectes et l'argent" et ceux qui ont été interrogés pour la rédaction de ce rapport. Il s'agissait notamment des députés Jean-Pierre Brard (app. PCF), Roselyne Bachelot (RPR), Yvette Roudy (PS), Alain Gest (PS), Jacques Guyard (PS) mais aussi Olivier Schrameck, directeur de cabinet de Lionel Jospin, et Clotilde Valter, conseiller technique du Premier ministre, ou encore Jean-Marie Abgrall, psychiatre spécialiste des sectes. Le plaignant leur reprochait d'avoir fait figurer sa société, la SARL "Stratégique", comme étant affiliée à la scientologie, ce qu'il juge "discriminatoire" et qui lui aurait fait perdre tous ses clients.

Le tribunal a en outre jugé que l'action en justice de M. Cotten était nulle, faute d'être suffisamment précise sur les faits reprochés.


  Etats-Unis : Raël

Un homme de 59 ans demande aux raëliens de le cloner

AFP, 9 avril 2002

[Texte intégral]

WASHINGTON - Un homme de 59 ans atteint d'une maladie incurable et en phase terminale a demandé au mouvement des Raéliens, une secte ufologique et areligieuse basée au Canada, de le cloner, a-t-on appris auprès de la société Clonaid.

"Le nouveau candidat est un homme très riche de 59 ans, célibataire et sans enfants. Il souffre d'une maladie incurable", a expliqué Nadine Gary, porte-parole de la société Clonaid, liée aux Raéliens.

Dirigé par une chimiste française de 45 ans, Brigitte Boisselier, directrice scientifique de Clonaid, ce nouvel effort de clonage est mené "dans un nouveau laboratoire dans un endroit tenu secret", affirme le mouvement.

Le candidat au clonage, dont l'identité est maintenue confidentielle, "lèguera la moitié de sa fortune à la mère porteuse qui donnera naissance à son clone et l'autre moitié à son nouveau-né", affirme par ailleurs le mouvement dans un communiqué.

Le mouvement dispose de "plusieurs mères porteuses actuellement. L'une d'entre elles est la propre fille de Mme Boisselier, Marina", a indiqué la porte-parole. "Dès que le bébé sera né, l'homme cessera de prendre son traitement, ce qui mettra très probablement fin à sa vie, car les effets secondaires et la souffrance causés par cette maladies sont insupportables", a-t-elle précisé.

Un précédent candidat au clonage, Mark Hunt, avocat de Virginie occidentale, avait renoncé, après avoir investi 500.000 dollars, à faire cloner son bébé mort par la secte en raison des remous suscités par des révélations dans la presse et des menaces de l'Agence de règlementation sanitaire américaine (FDA). Des inspecteurs de la FDA avaient perquisitionné le laboratoire secret de la secte en Virginie Occidentale et saisi des documents.

Les Raëliens, qui revendiquent 55.000 membres dans le monde, professent que la vie sur Terre fut établie par des extra-terrestres (les "Elohim" de la Bible) venus en soucoupe volante il y a 25.000 ans et que les humains sont eux-mêmes des clones.

Son fondateur, Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, est un ancien journaliste français, installé au Québec. Il se présente comme un prophète dans la lignée de Moïse, Jésus et Mahomet et soutient que "le clonage permettra à l'humanité d'accéder à la vie éternelle".


  Canada : Témoins de Jéhovah

Une adolescente recevra des transfusions malgré ses convictions religieuses

Cyberpresse, 10 avril 2002

[Texte intégral]

Atteinte de la leucémie, une adolescente de Calgary membre des Témoins de Jéhovah déplore qu'un second tribunal l'oblige à recevoir des transfusions de sang en dépit de ses convictions religieuses, a fait savoir son avocat, David Gnam, mercredi.

«Il va lui falloir réfléchir aux options qui se présentent à elle», a déclaré M. Gnam à des journalistes de Calgary, à l'extérieur de la cour, ajoutant qu'un nouvel appel n'était pas exclu.

La juge Adele Kent, de la Cour du banc de la reine, a débouté la jeune fille de son premier appel, mercredi, statuant que les transfusions sanguines imposées par l'État étaient essentielles pour l'adolescente de 16 ans, qui lutte contre la leucémie depuis deux mois.

«En tenant compte de tous les facteurs, il est dans le meilleur intérêt (de la jeune fille) de recevoir le traitement médical conseillé par l'hôpital», a affirmé la juge Kent, refusant du même coup de renverser un précédent jugement obligeant l'adolescente à se soumettre à des transfusions.

À la mi-février, Karen Jordan, juge à la Cour provinciale, avait placé la jeune fille sous la garde provisoire du gouvernement de l'Alberta, tout en lui ordonnant de recevoir des transfusions sanguines, dans le cadre de son traitement.

L'adolescente, dont il est interdit de révéler l'identité parce qu'elle se trouve sous la tutelle de la province, fait partie des Témoins de Jéhovah. Ces derniers prétendent que le Bible interdit d'accepter tout produit sanguin, et que ceux qui consentent à des transfusions ne se rendent pas au paradis après la mort.

La jeune malade a jusqu'à présent été contrainte de recevoir 14 transfusions, et 16 autres sont prévues. Grâce aux premières transfusions, combinées à de la chimiothérapie, sa leucémie est maintenant en rémission.

Le père de l'adolescente a accepté que sa fille reçoive des transfusions. Son épouse et les deux soeurs de l'adolescente se sont plutôt rangées du côté de cette dernière.


  Etats-Unis : Raël

Les raëliens tentent les premières grossesses

AFP, 12 avril 2002

[Texte intégral]

WASHINGTON - La course de vitesse au clonage humain s'accélère: des scientifiques de la société Clonaid, liée à la secte des raëliens, affirment avoir implanté des embryons humains clonés chez des femmes dans l'espoir de donner naissance au premier "bébé" cloné. "Nous avons développé des embryons humains jusqu'au stade de blastocyste, c'est-à-dire plus d'une centaine de cellules. Quand ils sont bons, on implante", a affirmé le directeur général de Clonaid, la scientifique française Brigitte Boisselier, dans un entretien téléphonique avec l'AFP depuis la Californie.

"Le principe même du clonage humain, c'est de faire des embryons et d'implanter. Quand je dis qu'on le fait, on le fait mais je ne vous dirai pas où nous en sommes par rapport à une naissance", a-t-elle ajouté.

Elle s'est refusée également à préciser si les tentatives de grossesses avaient réussi et combien était actuellement en cours. "Je ne ferai l'annonce que quand l'enfant sera né, quelle que soit la date, parce que, comme dans la fertilisation in vitro, il y a des risques de fausses couches", a-t-elle indiqué, en poursuivant: "Tout ce que je peux vous dire, c'est que ça se passe très bien".

Commentant des informations non confirmées selon lesquelles le gynécologue italien Severino Antinori aurait affirmé que, grâce à lui, une femme était enceinte de huit semaines avec un embryon humain cloné, Mme Boisselier s'est dit "très contente si c'est vrai". "Je ne sais pas si ça l'est. Je n'ai pas de contacts privilégiés avec lui", a-t-elle dit. "D'une certaine façon, c'est sûr que je préférerais arriver la première. A mon avis, je suis en bonne position", confie-t-elle, amusée. "Quand l'enfant sera né, on fera une conférence de presse. On présentera l'enfant. C'est d'accord avec les parents contractuellement", a-t-elle précisé.

Selon Mme Boisselier, une dizaine de candidats au clonage participent à cette "première vague". Ils ont tous accepté que leur nom soit rendu public en cas de réussite. Il s'agit soit de couples, soit de personnes célibataires. L'une d'entre elles est un homme de 59 ans très riche mais atteint d'une maladie incurable et en phase terminale et qui souhaite être cloné. Dans au moins un cas, il s'agit de parents souhaitant "ressusciter" leur enfant mort. "C'est plus difficile. Il faut s'assurer que les cellules sont bien préservées. Là, il y a un gros travail", dit-elle. "Le premier enfant mort qui sera d'une certaine façon "ressuscité", ça, au niveau scientifique, ce sera une vraie première parce que c'est pas facile", affirme-t-elle. Ces premières tentatives ne sont pas facturées, a assuré la scientifique française. Mme Boisselier a indiqué qu'elle ne procédera pas une publication scientifique avant la finalisation de son expérience.

"Tous nos essais sont documentés", a-t-elle cependant ajouté, en précisant qu'un universitaire de haut rang américain, un expert en génétique dont elle n'a pas souhaité préciser le nom, avait accepté de contrôler indépendamment la véracité scientifique de ces expériences. Des inspecteurs de la Food and Drug Administration (FDA, Agence fédérale de contrôle alimentaire et sanitaire) avaient perquisitionné en août dernier un premier laboratoire clandestin de Clonaid en Virginie occidentale et saisi des documents. Depuis, ce laboratoire a été délocalisé à l'étranger, a précisé Mme Boisselier, en se refusant à préciser dans quel pays.


  Chine: Falungong

Neuf adeptes du Falungong inculpés après la diffusion clandestine de films

AFP , 18 avril 2002

[Texte intégral]

PEKIN - Neuf adeptes du Falungong ont été formellement inculpés pour avoir diffusé clandestinement deux films de la secte interdite sur le réseau cablé d'une grande ville du nord-est de la Chine, rapporte jeudi la presse chnois.

Selon des policiers de Changchun cités par l'agence, la diffusion clandestine de deux films faisant l'apologie de la secte constitue "un crime bien organisé et prémédité avec un objectif clairement diabolique".

Les deux films, dont l'un visait à démentir la version officielle chinoise d'une immolation de plusieurs membres du Falungong en janvier 2001 sur la place Tiananmen à Pékin, avaient été diffusés le 5 mars dernier prendant 20 minutes sur un réseau possédant 300.000 abonnés, soit un million de téléspectateurs. Immédiatement après cet incident, les autorités de la ville avaient lancé une opération de répression de grande ampleur pour tenter de retrouver les coupables. "Cette fois-ci, nous pouvons constater que le Falungong vise également la population et non plus seulement le gouvernement", a estimé l'agence officielle chinoise, citant un enseignant local.

Depuis l'interdiction de la secte d'inspiraton bouddhiste en juillet 1999, des dizaines de milliers d'adeptes ont été interpellés et des milliers envoyés dans des camps de rééducation par le travail, selon des associations de défense des droits de l'homme.


  France : Amrita

"Amrita" est-elle une secte ?

Intensité, 23 avril 2002

[Texte intégral]

L'association Amrita, proclamant sa finalité spirituelle mais soupçonnée d'être une secte, a entrepris d'acheter une ferme en Eure-et-Loir, près de Pontgouin.

Ce week-end, à Courville, deux responsables de l'organisme ont rencontré une soixantaine de riverains pendant près de trois heures pour exposer leurs arguments et répondre aux questions, voire aux attaques.

Jusqu'à présent implantée en Alsace, Amrita se veut d'inspiration hindouiste, officiellement n'accueille aucun mineur sans l'autorisation de ses parents, n'impose rien à ses adeptes, ne refuse pas la médecine occidentale et s'implique dans maintes actions caritatives en Inde, le tout avec un financement transparent.

Les habitants sont restés sceptiques ou carrément hostiles face à ce tableau idyllique. Révoltés d'avoir été informés trop tard de la procédure d'achat de la ferme, ils ont estimé qu'on tentait de les séduire, et que le caractère sectaire de l'organisme risquera fort de se manifester au grand jour une fois qu'il sera trop tard.

A titre indicatif, la ferme proposera de guérir les maladies chroniques pour 1400 F, de consoler de la perte d'un être cher pour 750 F, et de dispenser des vibrations positives pour 350 F.

On nous affirme que c'est de l'hindouisme.


  Corée : Moon

Corée : la péninsule divisée ; Le retour du révérend Moon

L'Express, 23 avril 2002 par Julai Dion.

[Texte intégral]

Le fondateur de l'Eglise de l'unification, dont les affaires vont mal, est revenu au pays. Son nouvel objectif: bâtir un empire financier chez le voisin du Nord C'est ce qui s'appelle être prophète en son pays.

3 500 couples en smoking et robe de satin ont reçu récemment, dans un gymnase du parc olympique de Séoul, la bénédiction du révérend Moon, affublé de sa toge immaculée et de sa couronne dorée. Avec la musique du film Titanic en guise de marche nuptiale. Cela faisait des mois que Moon Sun-myung, qui se présente comme le «nouveau Messie», n'était pas revenu dans son fief sud-coréen: il y a été accueilli à bras ouverts. «Moon ne joue pas sur le devant de la scène, il nomme les hommes et tire les ficelles» «Il souhaite revenir en Corée car les Etats-Unis ne sont plus si accueillants», note un spécialiste de la secte.

Au très sélect hôtel Hilton, le gourou de 82 ans s'est fait acclamer par les «militants de la paix» de la Fédération internationale interreligieuse avec, en guest star, l'actuel ministre de la Culture et du Tourisme coréen, Jin Nam- kung. En Corée, avec ses 50 000 membres et ses cinq églises, la secte Moon ne fait l'objet d'aucun ostracisme. Le bureau des cultes reconnaît le moonisme, répertorié comme «nouvelle religion». «Les Coréens ne se méfient plus, déplore Park Joon-chul, qui dénonce le "système Moon" dans un livre publié en 2001, après avoir été pasteur mooniste pendant vingt-huit ans. Ils sont indifférents.»

Ils ont tort, car l'organisation reste puissante. Elle contrôle surtout de très nombreuses associations: la troupe de spectacle Little Angels, le Ballet universel, le club de football Il Hwa Chonma, etc. Personne ne s'émeut vraiment de la présence des moonistes à la tête de l'école primaire de Kyung-bok, du collège et du lycée d'art de Sun-hwa ou de l'université de Sun Moon. «Moon ne joue pas sur le devant de la scène, il nomme les hommes et tire les ficelles», constate un ancien journaliste du Segye Times, seul quotidien mooniste de la capitale. Le chef de l'Eglise de l'unification s'intéresse à la politique. S'il ne finance aucun parti précis, il entretient des relations personnelles avec certains ministres et députés, au pouvoir et dans l'opposition. «Eux lui apportent la caution morale et lui, les votes», assure un ex-adepte.

Des centaines de millions d'euros de dettes
Mais le domaine de prédilection de la secte Moon, c'est le business. On ne pénètre que sous bonne escorte au siège du Tong Il Group («le conglomérat de l'Unification»), situé au sud-ouest de la ville. Pas question de jeter un coup d'oeil dans les étages où sont installées les entreprises moonistes. «On propose d'abord aux postulants un prêt ou un emploi, puis on leur demande de l'argent», affirme Park Joon-chul. Chaque mois, en effet, les membres doivent verser à la secte une partie de leur salaire. Et, chez Moon, le salut s'achète au prix fort: 8 649 euros par couple pour la cérémonie de mariage, 11 398 euros pour laver ses parents de leurs péchés... Toutefois, ces contributions régulières ne suffisent plus à faire vivre la secte. La crise asiatique l'a obligée à réduire ses activités et nombre de ses entreprises, comme sa production de ginseng, sont aujourd'hui gérées par l'Etat sud-coréen. Elle aurait accumulé des centaines de millions d'euros de dettes. Et c'est cette situation financière qui expliquerait la dernière pirouette du gourou, qui, oubliant son anticommunisme, fait maintenant les yeux doux à Pyongyang. «Ni le gouvernement ni les centaines d'entreprises sud-coréennes qui l'ont tenté n'ont su établir un partenariat solide avec la Corée du Nord. Nous, nous réussirons!» affirme Sun Jo-hwang, président du Tongil Group.

Certains des projets, comme le parc de la Paix ou le centre culturel de Pyongyang, ne sont que des vitrines. Mais d'autres pourraient s'avérer bien plus lucratifs: un hôtel de 350 chambres, «le seul connecté à Internet», a été édifié dans la capitale et Pyonghwa Motors a investi 342,2 millions d'euros dans une «industrie automobile de la paix» où 350 personnes produiront 10 000 voitures par an pour le compte du constructeur Fiat. Qui paie? Le Japon serait la première source de financement de ces investissements. Le roi Moon y compte, il est vrai, de nombreux admirateurs. Certains d'entre eux, il y a quelques années, ont été jusqu'à débourser plusieurs milliers d'euros pour acquérir... les jupes de l'épouse du révérend.


  Suisse: Falungong

Les parents des victimes du Falungong dénoncent cette secte à Genève

China Org , 18 avril 2002

[Texte intégral]

Lors d’une conférence de presse tenue le 17 avril à Genève, les parents de deux des victimes du Falungong, venus participer à la 58e Conférence des droits de l'Homme des Nations unies, ont dénoncé, en faisant part de leur propre expérience, les rumeurs répandues par le Falungong et appelé les adeptes fanatiques de cette secte à revenir de leur égarement.


Wang Juan, représentante de la Fédération nationale des Femmes de Chine, fille de Wang Jindong, auteur de l'incident de l'immolation par le feu qui avait eu lieu sur la place Tian'anmen en janvier de l'année dernière, a dit qu'elle était, avec toute sa famille, adepte fanatique du Falungong. Mais le Bureau général du Falungong aux Etats-Unis a refusé de reconnaître ces personnes immolées comme ses disciples. "Moi, fille de Wang Jindong, je peux vous affirmer avec des faits à l'appui que pour 'accéder à la perfection', mon père a cru aux paroles fallacieuses de Li Hongzhi, gourou de la secte Falungong, et pour 'se désintéresser de la vie et de la mort et abandonner la rigidité', a participé à l'immolation par le feu. Finalement, ayant violé la loi, il a été condamné à une peine."

Pendant la conférence de presse, Wang Juan a montré une photo prise récemment avec ses parents en prison. Sur la photo, on peut discerner clairement les cicatrices sur la face de Wang Jindong dues aux brûlures.

Teng Yuben, représentant de la Société d'étude des droits de l'Homme de Chine, a réfuté, avec des faits à l'appui, les rumeurs du Falungong et remercié le gouvernement chinois qui a aidé sa fille Teng Chunyan devenue une "diablesse" à redevenir humaine et qui a ainsi sauvé sa famille.

Teng Chunyan, née à Harbin, province du Heilongjiang, a émigré en 1991 aux Etats-Unis. Elle avait un caractère doux et bienveillant. Depuis qu'elle avait commencé à pratiquer les exercices du Falungong, elle avait abandonné la vie normale et, devenue étrange, reniait toute sa parenté. Elle était revenue plusieurs fois en Chine propager la "Grande Loi", et perturber l'ordre social. En l’an 2000, elle a été arrêtée et condamnée à une peine. Teng Yuben, dont la vie était tout à fait déréglée à cause des exercices du Falungong pratiqués par sa fille, a dit que grâce à l'aide et à l'éducation du gouvernement sa fille a pu renoncer à la secte Falungong et retrouver la nature humaine normale. "Au mois dernier, je suis allé lui rendre visite; à ma vue, elle a versé des larmes de remord. Elle a dit qu'elle avait été bernée et avait porté préjudice à la société et à l'Etat. Maintenant elle a repris une nouvelle vie tant physiquement que mentalement."

Enfin, Wang Juan et Teng Yuben ont appelé les pratiquants qui s'adonnent encore aux exercices du Falungong à s’apercevoir le plus tôt possible du vrai visage du Falungong, à revenir de leur égarement et à ne pas servir d'instrument de Li Hongzhi pour se nuire à eux-mêmes et à autrui. Ils ont appelé également la communauté internationale à conjuguer ses efforts pour aider les gens empoisonnés par le Falungong à sortir du bourbier de la secte et pour que leurs droits de l'Homme ne soient pas foulés aux pieds.


  Etats-Unis : Raël

Les "anges" de Raël

Fr.soc.sectes, 25 avril 2002 par Frank Muhletaler

[Texte intégral]

Bonjour à toutes et à tous,

Nous connaissions déjà bien l'Ordre des Anges de Raël (pour les nouveaux, le détails sont ici : http://www.prevensectes.com/sciure).

Ce que nous ne savions pas encore, c'est ce que ces jeunes filles arrivant d'un peu partout en visite au Canada font, et quels sont les risques réels qu'elles prennent.

Voyez plutôt : Les visiteuses, souvent sans le sou (on est rarement jeune et riche), ont un type de travail assez bien rémunéré lorsqu'elles veulent rendre visite au prophète Raël: elles jouent les danseuses nues dans certains clubs du Québec et de l'Ontario. Accordant des danses "privées" (guillemets de rigueur car ces danses sont en général surveillées par la sécurité de la boîte : attouchements autorisés, mais pas plus) à leurs clients, elles peuvent se faire entre $600.-- et $900.-- par nuit (c'est sans compter les possibles "extras" en-dehors des heures de travail parfaitement autorisés par les employeurs, qui se contentent de n'en rien vouloir savoir).

Joli, non ? Evidemment, une partie de ces fonds leur permet de payer leurs cotisations au mouvement, sans oublier le 1% à Raël lui-même, histoire d'être bien vues et de faire comme il se doit.

Il y a quelques semaines, elles ont eu un problème : une des danseuses "régulières" d'un de ces clubs (canadienne de souche et faisant ce métier pour vivre), vexée par la concurrence qu'elle estimait déloyale de la part de ces visiteuses sans autorisation, a averti le Département de l'Immigration canadien. Trois filles étaient particulièrement visées: deux sans droit de travail aucun (visa touriste), une avec un visa étudiant... Elles ont toutes trois été embarquées menottes aux poings. Après quelques heures de contrôle et d'interrogatoire, elles ont été relâchées, avec interdiction formelle de retravailler et injonction claire de quitter le territoire canadien à l'échéance de leur visa. Ça, du moins, c'est pour les deux "touristes". L'étudiante, elle, est dans une bien mauvaise posture : ayant transgressé son visa universitaire, elle a été virée de l'école et obligée de quitter le territoire rapidement.

Ce qui est intéressant, c'est que cette jeune fille est (était ?) la responsable des Cordons Dorés pour le Canada (le Cordon Doré est une distiction accordée par Raël à celles dont le physique est particulièrement plaisant et qui sont d'accord de s'occuper *activement* de son confort personnel, avec tout ce que cela comporte). Elle se prénomme Anouchka (je dis ça pour les connaisseurs). Raël, bien évidemment, n'a tenté aucune démarche officielle pour couvrir ses petites protégées (elles sont en apparence assez faciles à remplacer). Il ne leur a pas non plus proposé de dédommagement, ni d'hébergement (alors qu'il a mis en location une aile entière de son palais).

Moralité : une jeune fille se donnant corps (eh oui...) et âme à son gourou se retrouve avec au moins un an d'études bousillé ainsi que dans une situation financière précaire. Les autres ont été obligées de se déplacer d'Ottawa à Montréal pour tenter de discrètement recommencer leur activité là-bas, mais les tarifs ne sont pas les mêmes... Pour elles non plus, aucune aide concrète du mouvement raélien.

Moralité : Raël gagne ses sous en partie grâce à la (semi-)prostitution de ses Anges, mais, à l'inverse des maqueraux habituels, il ne fait rien pour protéger ses filles lorsqu'elles sont en souci... L'information m'a été transmise de manière anonyme par une Ange d'Europe ayant été scandalisée par l'événement (elle m'a donné suffisamment de détails pour me persuader qu'elle fait bien partie de l'Ordre des Anges). Il m'a fallu un certain temps pour vérifier l'info principale auprès des services de l'Immigration du Canada, mais je peux maintenant garantir l'exactitude du témoignage. Je peux encore signaler que la consigne du secret absolu avait été donnée sur cet événement, spécialement à l'endroit des raéliens d'Europe (hommes et femmes). On comprend aisément pourquoi : il ne faudrait pas paniquer ces jeunes filles, surtout celles qui, comme tout Cordon Doré bien éduqué, se doivent physiquement au prophète! Visiblement, l'information a quand même fini par filtrer... :-) --

Frank



  France : Sectes

Neuf étudiants victimes d'une secte déguisée ?

La Dépêche, 25 avril 2002 par Stéphane Bersauter

[Texte Intégral]

Lot & Garonne : Neuf étudiants placés en centre psychiatrique - Victimes d'une secte déguisée

Le dossier des mouvements à tendance sectaire réapparaît en Lot-et-Garonne. De source concordante, des étudiants bordelais, au nombre de neuf selon les premiers renseignements, ont été placés en établissement psychiatrique en Gironde. Une première fois au moment des fêtes de fin d'année, puis en janvier et février. Trois d'entre-eux au moins auraient tenté de mettre fin à leur jour.

Aucune plainte n'a pour l'instant été déposée auprès de la justice bordelaise par les familles, mais il apparaît au vu des premiers éléments du dossier qu'ils participaient régulièrement, dans l'Agenais et dans le Bordelais, à des « sessions » proposées, aux jeunes de 13 à 30 ans, par un mouvement religieux identifié. Mais, jusqu'à ce jour, il n'avait pas attiré la suspicion dans le département. Les méthodes de recrutement ont été simplissimes puisqu'ils ont été approchés par des jeunes de leur âge, domiciliés en Lot-et-Garonne et membres de ce groupe.

Ce n'était visiblement pas la seule technique d'approche. En septembre 1999, une mère de famille d'Agen avait déjà signalé que son fils a un comportement et des propos surprenants (« tu es le diable... ») à son retour d'une colonie de vacances organisé dans les Pyrénées par les responsables de ce groupuscule. Elle cite le nom de son responsable, toujours en place d'ailleurs.

Ce mouvement pseudo-chrétien est en marge des obédiences traditionnelles. Il compterait une petite centaine d'adeptes domiciliés en Lot- et-Garonne et dans les départements limitrophes. Le mouvement religieux n'est pourtant pas repertorié dans les différents rapports parlementaires de ces dernières années, pas plus qu'il n'apparaît sur la liste des groupes à tendance sectaire de la MILS, la mission interministérielle de lutte contre les sectes.

C'est toutefois un secret de polichinelle: le Lot-et-Garonne est considéré comme une « terre d'accueil » propice au développement de ces groupes religieux dont les actions, à la frontière de la légalité, sont souvent sujettes à caution (lire ci- dessous). Exception faite des mouvements à tendance sectaire connus à l'échelon national, il existe une dizaine de ces mini-groupes dans le département.

Certains vivotent, d'autres prospèrent au gré d'un recrutement effectué dans la plus grande discrétion au sein des publics qualifiés de « fragiles »: demandeurs d'emplois, parents isolés, SDF... La liste n'est hélas pas exhaustive comme le montre cette affaire soulevée à Bordeaux, mais qui trouve ses racines en Lot-et-Garonne.

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Des moyens de lutte renforcés

Longtemps bloqués par le manque de moyens mis à la disposition des associations et de la justice, l'arsenal des outils de lutte contre les mouvements sectaires s'est renforcé depuis l'an dernier.

En juin 2001, les parlementaires adoptent notamment une série de textes censés limiter le pouvoir de ces mouvements. Ainsi, la « dissolution civile » des personnes morales susceptibles d'exploiter la sujétion psychologique. Seul obstacle, il faut que la personne morale ou ses dirigeants aient été l'objet de condamnations pénales définitives.

Par ailleurs, l'association des maires de France vient d'éditer un document sur « le maire et les sectes », considérant que les élus locaux sont en prise directe avec ces mouvements. Le ministère de l'Education nationale a fait de même en distribuant des informations regroupées sous le titre prudent: « prévention des risques de prosélytisme sectaire ».

A l'échelon local, l'Unadfi (qui peut désormais se porter partie civile) possède des correspondants susceptibles de répondre aux inquiétudes des proches. Mais l'ensemble de ce dispositif se heurte souvent aux craintes des familles, qui rechignent souvent soit à porter plainte, soit à témoigner même si leur anonymat est préservé.


  Chine: Falungong

2.000 adeptes du Falungong interpellés après la diffusion de films

AFP , 25 avril 2002

[Texte intégral]

PEKIN - Plus de 2.000 adeptes du Falungong (interdit) ont été interpellés dans la grande ville de Changchun située dans le nord-est de la Chine, depuis la diffusion clandestines de films sur le réseau cablé de la ville le mois dernier, affirme jeudi une association de défense des droits de l'homme.

Le chiffre a été rendu public par le Centre d'information sur les droits de l'homme et la démocratie en Chine, basé à Hong Kong, le jour même du troisième anniversaire de la première manifestation monstre organisée par la secte à Pékin.

Dans un communiqué, le Centre a également invité la communauté internationale à faire pression sur la Chine pour qu'elle cesse de persécuter les adeptes du Falungong, notamment ceux interpellés depuis le début du mois de mars à Changchun. 150 d'entre eux ont été envoyés en camps de rééducation par le travail, précise le centre, tandis que 9 d'entre eux ont été formellement inculpés récemment pour avoir "utilisé la secte afin de saboter l'application de la loi et endommagé des équipements de la radio télévision de Changchun".

Deux films, dont l'un visait à démentir la version officielle chinoise d'une immolation de plusieurs membres du Falungong en janvier 2001 sur la place Tiananmen à Pékin, avaient été diffusés le 5 mars dernier prendant 20 minutes sur un réseau cablé de Chanchun possédant 300.000 abonnés, soit un million de téléspectateurs. Immédiatement après cet incident, les autorités de la ville avaient lancé une opération de répression de grande ampleur pour tenter de retrouver les coupables.

Selon le Centre d'information, le procès des 9 accusés - dont certains risquent la détention à perpétuité - devrait s'ouvrir fin mai.

Depuis l'interdiction de la secte d'inspiration bouddhiste en juillet 1999, des dizaines de milliers d'adeptes ont été interpellés et des milliers envoyés dans des camps de rééducation par le travail, selon des associations de défense des droits de l'homme.