Actualités sur les sectes en décembre 2001

Instinctothérapie L'accusatrice du gourou jugée crédible par l'expert
Instinctothérapie Les témoignages des experts renforcent la présomption de viol
Instinctothérapie Affaire Burger : une semaine décisive
Scientologie Acquittement d'adeptes de l'Eglise de scientologie
Instinctothérapie Verdict jeudi contre Guy-Claude Burger, accusé de pédophilie
Raël Un Raëlien débouté de sa plainte pour licenciement abusif
Sectes et prévention Le Loiret en lutte contre les sectes
Instinctothérapie Les méthodes de Montramé au centre des débats
Le Mandarom Le constructeur de la statue géante bénéficie du marché de sa démolition
Scientologie Tom Cruise fait l'apologie de la Scientologie
Krishna La secte hérite
Témoins de Jéhovah (*) Mon histoire a débuté avant ma naissance...
Instinctothérapie Yves Lignon n'a pas cru le gourou du cru
Contre-Réforme catholique (*) Les mots de trop
Instinctothérapie Quinze ans demandés contre le gourou
Scientologie La Scientologie menacée de dissolution
Instinctothérapie Pas de circonstances atténuantes
Scientologie Renvoi du procès de la section IDF de l'Eglise de scientologie
Instinctothérapie Guy-Claude Burger condamné à 15 ans de réclusion
Scientologie "On a vu l'instit au local de la sciento."
Sectes Les sectes infiltrent les entreprises
Mormons Pas cataloguée comme secte !
Mormons (*) Un témoignage
Scientologie 10 ans après...
Avenir de la culture L'Echo républicain relaxé
Témoins de Jéhovah (*) Michel Marjollet précise
Moon Un pasteur récompensé
Scientologie La Scientologie perd un local
Scientologie La juge Moracchini blanchie dans le dossier de la Scientologie
Aum La peine de mort d'un ancien membre de la secte Aum confirmée
Sectes et religions Renforcement du contrôle sur les religions
Scientologie La justice interdit à la police l'infiltration de "l'Eglise de scientologie"
Raël Trois adeptes de la secte raélienne inculpés
Scientologie L'institutrice scientologue embarrasse le rectorat
Scientologie La scientologie recrute devant la cathédrale
Sectes et prévention La MILS et l'AMF publient une brochure à l'intention des maires
Scientologie La Scientologie a investi la rue piétonne à Meaux
Scientologie Tribunal cantonal de Lausanne : scientologues déboutés
Témoins de Jéhovah (*) Lettre ouverte de la Coordination Nationale des vicitmes de l'association des Témoins de Jéhovah
Scientologie La Scientologie obtient communication de documents sur les subventions
Tabitha's Place Six enfants soustraits à la justice
Sectes et politique Un symposium de l'Association de Chine contre les sectes
Scientologie La juge Moracchini veut attaquer Guigou
Sectes et croyances "Elles veulent toutes exercer le pouvoir"
Instinctothérapie L'ancien adepte réapparaît
Sectes Un tribunal malaisien a condamné à mort trois dirigeants d'une secte
Témoins de Jéhovah (*) Histoire d'une vie ou descente aux enfers
Intégrisme islamiste Ces islamistes qui ont fait basculer le taliban français
Rael (*) Rencontre entre le Zéro et l'infini
Rael (*) Clones, marchands et secte
Huanan Jiaohui Cinq condamnations à mort

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.

 


   France : Instinctothérapie

L'accusatrice du gourou jugée crédible par l'expert

Le Parisien, 1er décembre 2001 par Guénaèle Calant

[Texte intégral]

Sarah et Audrey étaient au coeur des débats, hier, devant les assises de Seine-et-Marne, à Melun.

Des psychologues sont venues parler de ces deux jeunes femmes, à l'origine de l'incarcération de Guy-Claude Burger. Le fondateur de l'instinctothérapie, 67 ans, est accusé de les avoir violées au château de Montramé, à Soisy-Bouy, où il avait créé un centre de cures en 1983. Des faits qu'il nie farouchement.

Aujourd'hui, tout oppose les deux femmes. Audrey, 25 ans, est toujours partie civile dans cette affaire et a quitté Soisy-Bouy voilà longtemps, alors que Sarah, 27 ans, est revenue sur ses déclarations et vit de nouveau au château. A Montramé, à la fin des années quatre-vingt, Audrey était devenue la princesse des lieux, la préférée. Elle ressemblait à Mafalda, la fillette de 9 ans dont Burger était tombé amoureux en Suisse dix ans plus tôt. " Elle a souffert d'une activité sexuelle précocement sollicitée ", explique une psychologue.

La commission d'indemnisation des victimes s'est d'ailleurs prononcée dans ce sens : Audrey a déjà été indemnisée, avant même l'ouverture des débats à Melun. Fascination, soumission, aversion, révolte : tels sont les sentiments ambivalents qui habitent la jeune femme lorsqu'elle est entendue par la psychologue. M e Lévy, avocat de Guy-Claude Burger, cherche absolument une réponse précise : " Y a-t-il dans votre expertise la preuve du viol ? " La psychologue le répète alors : " Audrey ne présente aucune tendance à l'affabulation. " Selon un adepte Audrey était une " esclave volontaire " Ces mêmes termes sont employés pour décrire Sarah, l'autre jeune femme clé du procès. A la différence que... celle-ci est revenue sur sa plainte !

En 1998, Sarah accusait de viol Guy-Claude Burger et Jean-Claude Rostaing, qui comparaît également devant les assises. Les deux hommes étaient amants. A l'époque, Sarah racontait avoir eu des relations sexuelles avec Guy-Claude Burger, pour ne pas perdre son ami, Jean-Claude Rostaing. Devant la psychologue, Sarah expliquait alors " se sentir sale ". Elle était apparue fragile, émotive, immature, dépendante. " Sans faculté d'analyse. " C'est d'ailleurs ainsi que tout le monde la décrit depuis le début du procès. Un ancien adepte de l'instinctothérapie a même eu ces mots lourds de sens : " C'était une esclave volontaire. " M e Lévy veut comprendre : " Sarah est revenue sur ses accusations. Elle a donc menti, à un moment ou à un autre ! Comment expliquez-vous cela ? " Et la psychologue de marteler : " C'est très douloureux de raconter des viols à des gendarmes ou à un juge, de parler de relations triangulaires. Elle a modifié ses déclarations parce qu'elle est influençable. "


   France : Instinctothérapie

Les témoignages des experts renforcent la présomption de viol

Le Temps, 1er décembre 2001 par Laurent Wolf

[Texte intégral]

Une semaine de procès, et toujours le doute. Guy-Claude Burger est-il de nouveau passé à l'acte? Sa condamnation par le Tribunal correctionnel de Cossonay en 1978 pour le viol d'une fillette et de son propre fils l'a-t-elle définitivement dissuadé de s'en prendre sexuellement aux enfants, comme il le prétend? Ou a-t-il recommencé à asservir des mineurs au château de Montramé, à 80 kilomètres de Paris, où il pratiquait l'instinctothérapie et professait la métapsychanalyse avant d'être mis en prison préventive?

Cette semaine, il se retrouve devant un jury populaire de cour d'assises à Melun (Seine-et-Marne), avec son ancien compagnon, Jean-Claude Rostaing. Ils risquent tous les deux de 7 à 20 ans de détention pour viols et agressions sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans. Le jugement interviendra jeudi prochain. Mais la journée d'hier pourrait bien avoir été décisive.

Elle avait pourtant bien commencé pour l'accusé. Par un concert de louanges. Les témoins cités par la défense se succèdent. Ils parlent de la vie au château de Montramé. "Avez-vous été frappé par des allées et venues d'enfants dans la chambre de Guy-Claude Burger", demande un avocat de la défense. "Non", répond le témoin. "Si vous aviez su que Guy-Claude Burger recevait des mineurs la nuit..." "J'aurais été scandalisé." "Vous ne seriez pas resté à Montramé un jour de plus?" "Non!" On sait que le témoin est resté.

La défense tente d'effacer l'impression terrible laissée par le témoignage d'Audrey et le récit des caresses, de la promiscuité infligée à une petite fille transformée en princesse du château. Elle y réussit presque. Succession de doutes "Saviez-vous, demande l'avocat d'Audrey à une femme qui a longtemps travaillé au château, que Guy-Claude Burger avait été condamné pour des abus sexuels sur des enfants?" "Je le savais." "Est-ce que cela vous a amenée à vous interroger sur ses théories?" "Il expliquait bien dans ses cours qu'il ne s'agissait pas de pratique." "Trouvez-vous grave qu'un adulte ait des relations sexuelles avec des enfants?" Le témoin hésite, dit: "Je ne sais pas, je ne sais pas, il faudrait que je leur pose la question."

Encore le doute. Ce procès repose sur deux témoignages. Celui d'Audrey, tout d'abord, qui accable Guy-Claude Burger. Celui de Sarah, ensuite, qui a renoncé depuis à se constituer partie civile et qui est revenue sur ses déclarations. Elle avait déclaré avoir été contrainte à des relations sexuelles à trois à l'âge de 14 ans avec Jean-Claude Rostaing et Guy-Claude Burger mais elle vit de nouveau au château. Audrey a-t-elle dit la vérité? Sarah a-t-elle dit la vérité avant de se rétracter?

L'opinion des jurés a peut-être basculé après les passes d'armes entre les avocats de la défense et les deux psychologues experts commis pour examiner Audrey et Sarah. L'expert qui a vu Audrey explique que la jeune fille est influençable, mais qu'elle n'a pas de prédisposition à l'affabulation. "Ce qui domine, dit-elle, c'est l'instabilité du foyer maternel, l'absence du père, la disqualification des images parentales. Il y a des indices manifestes de traumatismes correspondant à des pratiques sexuelles précoces sollicitées."

L'avocat de Guy-Claude Burger: "Votre expertise occupe dans ce procès une place particulière. Tout repose sur les affirmations d'Audrey. Ces faits sont niés par Guy-Claude Burger. C'est pourquoi votre expertise est accueillie ici comme un élément de preuve. Je vous demande de dire si cette expertise témoigne de la réalité du viol." "Je suis psychologue clinicienne, répond l'expert, j'apporte mon concours à la justice, mais je n'apporte pas la preuve ni sur les faits, ni sur les déclarations."

La défense respire. Brièvement. La psychologue continue: "Je répète qu'il y a chez Audrey des souffrances générées par la vie familiale et par une expérience sexuelle précocement sollicitée." L'avocat, puis Guy-Claude Burger tenteront ensuite vainement de faire dire à l'expert que les déclarations d'Audrey pourraient être le résultat de l'échec de sa relation avec le fils de Burger, un échec retourné contre le père. Quant à Sarah, elle s'est bien rétractée. Mais la psychologue qui l'a examinée avant qu'elle ne le fasse est ferme: "J'ai cru et je crois Sarah au moment où elle tient les propos qu'elle a tenus devant moi. Sarah a peur du monde extérieur. Elle est dans une relation de dépendance. Cela peut expliquer qu'elle se soit rétractée et qu'elle soit retournée à Montramé." Un avocat de la défense: "Avez-vous décelé des traces de traumatisme évoquant le viol?" "On peut parler de trace d'un traumatisme." L'avocat: "Avez-vous intégré l'hypothèse que cela ne soit pas des viols?" "Ce sont des relations sexuelles qui lui ont été imposées contre sa volonté. On peut parler de viol." Ensuite, les témoins appelés par la défense se succèdent de nouveau pour dire qu'ils n'ont rien vu d'anormal au château de Montramé. Mais l'impression laissée par les témoignages des experts ne s'efface pas.

Elle pèsera lourd jeudi prochain dans la délibération du jury.


   France : Instinctothérapie

Affaire Burger : une semaine décisive

Le Parisien, 3 décembre 2001 par Guénaèle Calant

[Texte intégral]

Le procès de Guy-Claude Burger se poursuit aujourd'hui devant les assises de Seine-et-Marne, à Melun. L'apôtre du manger cru, 67 ans, fondateur d'un centre d'instinctothérapie en 1983 au château de Montramé, à Soisy-Bouy, comparaît pour viol sur mineure et corruption de mineurs. A ses côtés, Jean-Claude Rostaing, 34 ans, libre, est accusé de complicité de viol.

Depuis dix jours, les jurés sont plongés dans l'ambiance de Montramé. Le défilé des anciens adeptes de l'instinctothérapie et des permanents vivant toujours au château a posé le décor.

A Montramé, les couples venus y pratiquer une cure n'en repartent pas toujours intacts. Les liaisons homosexuelles y sont valorisées et les relations à trois permettent de dépasser la jalousie...

Selon la théorie de la " métapsychanalyse " de Guy-Claude Burger. Ce violoncelliste de talent, à l'intelligence brillante et au charisme intact, le sait : ses théories sexuelles sur les pulsions infantiles " qu'il ne faut pas refouler " dérangent. Elles vont aussi à l'encontre de la loi. Mais il l'affirme haut et fort : " J'ai fait une expérience de ce type en Suisse, avec Mafalda, qui avait 9 ans. C'était nécessaire. Mais depuis que je suis en France, j'ai mis la barre à 18 ans. "

Eclaicir la situation des enfants
Vif, pointilleux, poli, Guy-Claude Burger ne perd pas une occasion d'intervenir dans les débats. " Ce qu'on gomme dans cette salle d'audience, c'est l'amour ", s'inquiète-t-il. Car les témoignages sur Montramé sont édifiants. Certes, les " constellations triangulaires " ne sont pas des infractions. Mais la question est dans toutes les têtes : où étaient les enfants des curistes et des permanents lorsque ces " rapprochements " avaient lieu ? Y a-t-il eu corruption de mineurs ? Nul doute que le témoignage d'Audrey, âgée de 10 ans quand elle est arrivée au château de Montramé pèsera dans la balance.

Cette jolie métisse, qui ressemble à la fillette de 9 ans dont Burger était tombé amoureux à la fin des années 70 en Suisse, est la seule à maintenir ses accusations de viol à l'encontre de son ancien gourou.

Le verdict est attendu en milieu de semaine.


   Espagne : Scientologie

Acquittement d'adeptes de l'Eglise de scientologie

AFP, 3 décembre 2001

[Texte intégral]

MADRID - Le tribunal provincial de Madrid a acquitté lundi tous les membres de l'église de scientologie contre lesquels le procureur avait demandé des peines de prison et des amendes pour divers délits.

Le procureur du tribunal provincial de Madrid avait demandé en septembre dernier la dissolution de l'Eglise de scientologie et des peines de cinq années à trois mois de prison pour 13 adeptes de cette secte accusés notamment d'association illégale, de faux témoignage ou de détention illégale.

Des amendes de 2.200 à 3.600 euros avaient en outre été requises à l'encontre de certains accusés. Dans son réquisitoire, le procureur avait qualifié l'Eglise de scientologie de "secte" animée par "un appât du gain et par un enrichissement obsessif".

Le parquet accusait notamment la scientologie d'avoir causé des dommages psychiques à certains de ses adeptes, soumis à des "lavages de cerveau" consistant à passer plusieurs jours enfermés sans manger ni boire, tout en subissant de rudes interrogatoires. Selon un communiqué des avocats de la défense, la décision du tribunal reconnaît que "les accusés, ni individuellement, ni collectivement, ni par l'intermédiaire de l'Eglise de scientologie" ni d'aucune autre association "n'ont commis de délit quelconque".

Les deux ex-adeptes, dont les plaintes ont été à l'origine du procès, avaient pour leur part renoncé à se constituer parties civiles.

Les adeptes de l'Eglise de scientologie comparaissaient depuis le mois de février au cours de ce procès qui a été reporté cinq fois depuis le début de la procédure en 1988. Les poursuites contre l'Eglise de scientologie en Espagne avaient été engagées en 1988. La police avait effectué une descente dans un hôtel madrilène où se tenait un congrès de l'organisation et avait arrêté 37 personnes.


   France : Instinctothérapie

Verdict jeudi contre Guy-Claude Burger, accusé de pédophilie

AFP, 3 décembre 2001

[Texte intégral]

MELUN - Le verdict de la cour d'assises de Seine-et-Marne à l'encontre de Guy-Claude Burger, fondateur de l'instinctothérapie, accusé de viols sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité, est attendu jeudi.

Les parties civiles plaideront mercredi matin, suivies du réquisitoire de l'avocat général, Dorothée Dard. Les plaidoiries en défense commenceront mercredi mais s'achèveront jeudi.

La défense de Burger a déposé lundi une demande de renvoi du procès parce que l'un des principaux accusateurs de Burger n'a pas pu être entendu par la Cour d'assises, a indiqué son avocat Me Jean-Michel Voyer. Jean Kicin, de nationalité luxembourgeoise, est l'auteur de la plainte à l'origine de l'enquête, a ajouté l'avocat, qui n'a que peu d'espoir de voir sa demande acceptée. Jean Kicin, ancien proche de Guy-Claude Burger n'a, en effet, pas pu être retrouvé malgré les recherches ordonnées par la cour d'assises.

Guy-Claude Burger, 67 ans, qui comparait depuis le 22 novembre, est soupçonné d'avoir entretenu des relations sexuelles avec des enfants ou des adolescents qui vivaient comme lui au château de Montramé, à Soisy-Bouy, près de Provins (Seine-et-Marne). A la barre, principale partie civile, Audrey, 25 ans aujourd'hui mais 11 ans au moment des faits, est venue raconter qu'elle partageait le lit de Burger.

De son côté, Sarah, 31 ans, qui avait reconnu puis contesté avoir été violée, a maintenu ses dénégations devant la cour d'assises. Des permanents du château de Montramé et des scientifiques sont venus défendre Guy-Claude Burger et l'instinctothérapie, à savoir se nourir d'aliments crus, viandes, poissons, fruits et légumes non épluchés, non assaisonnés. L'instinctothérapie est considérée comme un secte par le dernier rapport parlementaire sur les sectes et l'argent.


   France : Raël

Un Raëlien débouté de sa plainte pour licenciement abusif

AFP, 3 décembre 2001

[Texte intégral]

GAP - Le tribunal des prud'hommes de Gap (Hautes-Alpes) a débouté, lundi, un adepte de la secte Raël, enseignant à temps partiel, qui réclamait 6.860,21 euros (45.000 F) de dommages et intérêts pour licenciement abusif et 30.489 EUR (200.000 F) pour préjudice moral.

XX. XXXXXXX., recruté en 1994 pour dispenser 25 heures de cours de psychologie par an à l'Université du temps libre (UTL) de Gap, avait été licencié en février 1995 pour "prosélytisme". Le tribunal a estimé que le licenciement du prévenu était justifié.

Il s'est cependant vu accorder 164,64 euros (1.080 F), soit un mois de salaire, de dommages et intérêts pour non-respect de la procédure de licenciement : le délai entre l'entretien préalable de licenciement et celui pour le licenciement avait été de trois jours et non de cinq comme prévu par la loi.

La direction de l'UTL reprochait à l'enseignant d'inciter ses élèves à participer aux cours qu'il donnait dans une association dont il était le président, "XXXXXXXX".

Fin 1999, M. XXXXXXX. avait assigné le directeur de l'UTL, Christian Graglia, devant les prud'hommes pour licenciement abusif.

La secte fondée en 1973 par le Français Claude Vorilhon, dit Raël, qui revendiquent 55.000 membres dans le monde, affirme que la vie sur terre a été créée il y a 25.000 ans par des extraterrestres arrivés en soucoupes volantes de civilisations plus avancées.


   France : Sectes et prévention

Le Loiret en lutte contre les sectes

Le Quotidien du médecin, 4 décembre 2001

[Texte intégral]

Le Loiret s'est doté d'un plan de lutte contre les sectes, sous l'impulsion du président du conseil général, Eric Doligé, sénateur RPR, membre consultatif de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes.

" L'objectif, explique-t-il, est de combattre l'influence d'une quinzaine d'organisations sectaires répertoriées dans le département. "

Concrètement, des agents sociaux vont être formés au dossier des sectes dans les sept unités territoriales de solidarité. Ces structures, créées en 1997 et animées par des médecins, psychologues, éducateurs, assistantes sociales et puéricultrices, sont fréquentées par " une population vulnérable à la manipulation ". Il s'agit d'enfants, d'adolescents, de personnes âgées, et plus généralement de femmes et d'hommes en difficulté sociale, psychologique ou matérielle. Des opérations de communication sont développées à plusieurs niveaux, dès maintenant. Une affiche est placardée dans tout le Loiret : un panneau routier et un pictogramme illustrent la manipulation avec ces quelques mots : " Ne tombez pas dans le panneau ! " Elle est reprise dans un dépliant, tiré à 150 000 exemplaires, tandis que le slogan devrait être entendu sur les radios locales.

Enfin, une conférence réunira des spécialistes des sectes à Orléans, le 15 janvier.


   France : Instinctothérapie

Les méthodes de Montramé au centre des débats

Le Parisien, 4 décembre 2001 par Guénaèle Calant

[Texte intégral]

"Quand on vit au château de Montramé, on n'a plus d'argent, plus de pensée, plus de protection sociale. On n'a pas droit au chômage, pas de moyen de transport. Bien sûr, personne ne vous tire par les cheveux pour y rester. Mais, dans un tel groupe, c'est plus subtil. Il y a des pressions. Si vous voulez être intégré, il faut accepter certaines choses... "

Le témoignage de Bettina, hier, devant la cour d'assises de Seine-et-Marne, à Melun, a apporté un éclairage très intéressant sur les méthodes employées au château de Soisy-Bouy. Le maître des lieux, Guy-Claude Burger, comparaît pour viol sur mineure et corruption sur mineurs. Et, pourtant, une partie des débats, hier, a tourné autour des sectes. La cour doit d'ailleurs se prononcer avant la fin du procès sur la constitution de partie civile de l'UNADFI (Union nationale des associations de défense des familles). Les avocats de Guy-Claude Burger s'opposent à une telle constitution. Et pourtant : le château de Montramé est bel et bien cité dans un rapport parlementaire de 1999 sur les sectes.

" Contrainte à avoir des rapports "
Pour Bettina, qui a travaillé au château durant un an et demi, au service exportation de la société Orkos chargée de vendre des aliments " instincto " permettant le " manger cru ", aucun doute : l'organisation du centre d'instinctothérapie laissait peu de marge de manoeuvre à ceux qui le fréquentaient. " La plupart des gens venaient là par idéal, en tant que curistes. Certains devenaient ensuite bénévoles et travaillaient gratuitement pour la société. Entre les cours d'instinctothérapie et les cours de métapsychanalyse, Guy-Claude Burger expliquait qu'en dehors du château, on ne trouvait pas l'alimentation et l'amour nécessaires. "

Quant aux faits reprochés à Guy-Claude Burger et à Jean-Claude Rostaing, accusé de complicité de viol sur la jeune Sarah, Bettina l'a martelé : " Dans l'esprit de Sarah, elle a été contrainte à avoir des rapports avec Guy-Claude pour garder Jean-Claude. Elle me l'a confié. Si elle s'est rétractée depuis, c'est parce qu'elle est jeune. Sans références. Elle n'est pas de taille pour s'en sortir, elle a peur de rester seule. " Sarah, depuis sa rétractation, est retournée vivre à Montramé. Et Bettina d'analyser les théories sexuelles de l'apôtre du manger cru : " La métapsychanalyse, c'est une vision du monde qui lui permet de justifier ses pulsions. Pour moi, dans ses cours, Burger enseignait la pédophilie. Même s'il n'incitait personne à la pratiquer. "


   France : Le Mandarom

Le constructeur de la statue géante bénéficie du marché de sa démolition

AFP, 4 décembre 2001

[Texte intégral]

DIGNE-LES-BAINS - La société de transports publics "SATP Saint-Auban" dirigée par Pierre-René Cèze, ancien conseiller général (DVD) des Alpes-de-Haute-Provence, qui avait construit la statue géante du Mandarom via son entreprise CIOT, a été chargée d'évacuer les restes de l'effigie du "messie cosmoplanétaire", a annoncé mardi l'écologiste Robert Ferrato. "Cette entreprise a été prise comme sous-traitant de la Société Méditerranéenne de Démolition, choisie par l'Etat pour mener à bien la démolition de la statue", a confirmé la Direction départementale de l'Equipement.

Le colosse de béton de 33 m de haut à l'effigie du gourou de la secte, Gilbert Bourdin, érigé illégalement en 1990, avait été dynamité le 6 septembre sur décision de justice. "M. Cèze est très fort, il redescend ce qu'il a monté" et se "fait payer deux fois", a ironisé dans un communiqué Robert Ferrato, qui fut l'un des chefs de file des poursuites contre la secte. "L'Etat, maître d'ouvrage, n'a pas à approuver le choix d'un sous-traitant par une entreprise titulaire d'un marché", a fait valoir la DDE.


   France : Scientologie

Tom Cruise fait l'apologie de la Scientologie

Yahoo, 4 décembre 2001 par Christophe Dubois

[Texte intégral]

Tom Cruise fait l'apologie de l'Eglise de Scientologie, expliquant qu'elle lui a donné ces 15 dernières années la force de faire face les forces négatives qui peuvent exister à Hollywoord. ''La vie vous malmène, vous voyez ce que je veux dire'', explique l'acteur dans un entretien publié dans le numéro de janvier du magazine ''Vanity Fair'' à l'occasion de la sortie aux Etats-Unis de son dernier film ''Vanilla Sky'', remake d'''Ouvre les Yeux'' de l'Espagnol Alejandro Amenabar. ''La Scientologie m'a aidé à trouver des outils pour saisir exactement la nature d'un problème et surmonter ces problèmes'', ajoute Tom Cruise.

En France, l'Eglise de Scientologie a été considérée comme une secte par l'Assemblée nationale. Beaucoup moins prolixe sur son divorce avec Nicole Kidman après une union de près de dix ans, Tom Cruise se contente de dire ''qu'elle sait pourquoi et je sais pourquoi'' ils se sont séparés. ''C'est la mère de mes enfants et je lui veux du bien'', dit l'acteur de 39 ans avant d'ajouter qu'''honnêtement, les gens devraient se mêler de leurs affaires. Et avoir leur propre vie''.


   Angleterre : Krishna

La secte hérite

Edicom, 5 décembre 2001 par Philippe Emer

[Texte intégral]

LONDRES - L'ex-Beatles George Harrison a légué 10 % de sa fortune, près de 47 millions de francs, à la secte Hare Krishna, selon le quotidien britannique "Daily Telegraph". L'essentiel de ses biens ira toutefois à ses proches.

La fortune de l'ex-Beatle, décédé jeudi passé, est estimée à 214 millions de livres (500 millions de francs). Selon le "Daily Telegraph", le défunt souhaitait que la majeure partie de ses biens revienne à sa proche famille: sa seconde femme Olivia et son fils Dhani. Il voulait aussi que la communauté Krishna hérite.

Le musicien appartenait à ce mouvement depuis la fin des années 1960. L'argent devrait être distribué aux temples Hare Krishna répartis dans le monde. Le mouvement recevra aussi des royalties des futures ventes des albums de George Harrison, ajoute le journal


   France : Instinctothérapie

Yves Lignon n'a pas cru le gourou du cru

La Dépêche, 5 décembre 2001 par Philippe Emer

[Texte intégral]

Qui l'eût cru ? Le parapsychologue toulousain victime des assiduités d'un gourou.

Guy-Claude Burger, apôtre du " manger cru " et gourou en chef de l'instinctothérapie, mouvement (aussi appelé Orkos) classé comme secte par deux rapports parlementaires, a tenté de séduire Yves Lignon. " Vous êtes le plus beau, vous êtes le plus intelligent. Vous êtes le phoenix des hôtes de ce bois ". C'est presque en ces termes que ce personnage a transmis (par l'intermédiaire d'un de ses adeptes) plusieurs messages flatteurs, sur internet, au pape toulousain de la parapsychologie. Le hic, c'est que ce Suisse né à Lausanne, fondateur d'un mouvement très en vogue dans les années " 80 ", a, depuis quelques années, maille à partir avec la justice. Déjà condamné en 1978 en Suisse pour attentat à la pudeur, il comparait depuis jeudi 22 novembre devant la cour d'assises de Melun pour " viol sur mineur " et " viol sur mineur par ascendant ".

Celui qui se présente comme physicien-mathématicien défend dans ses ouvrages des thèses très " osées " selon lesquelles " l'activité sexuelle favoriserait le développement de la faculté de voyance chez l'être humain et donc, toujours selon lui, que le non-refoulement de la sexualité infantile pourrait permettre une apparition précoce de cette faculté. " De même, selon lui, l'origine de la délinquance tiendrait au refoulement sexuel de l'enfant.

ULTRALUCIDE
" Guy-Claude Burger est entré en relation avec moi avec comme objectif de me citer comme témoin en sa faveur ", affirme Yves Lignon. Le parapsychologue n'a pas eu besoin de faire appel à ses facultés paranormales pour déjouer l'entreprise de séduction du gourou du cru. Il l'a fait savoir au procureur de la République de Seine-et-Marne dans une longue lettre titrée " Voyance et sexualité ". Yves Lignon résume son avis sur la question dans la conclusion de son texte: " La thèse de M. Burger me semble être scientifiquement indéfendable, même par quelqu'un comme moi, elle relève de l'irrationnel ou ne constitue peut-être, plus prosaïquement, qu'un simple prétexte pour se justifier. " On admirera le " peut-être " et le " même par quelqu'un comme moi ". Plus direct par voie orale, le parapsychologue ajoute: " Bien des charlatans jouent sur le goût du merveilleux ". Depuis des années, Guy-Claude Burger n'a pas hésité à défendre, depuis son château de Montramé, non loin de Provins, des thèses selon lesquelles l'homme prométhéen n'a rien gagné en volant le feu aux dieux et, donc, en mangeant cuit. Selon lui, manger cru permet de guérir comme par enchantement la plupart des maladies, du cancer au sida en passant par le diabète, l'épilepsie, la névrose, et même la cataracte ou l'acné! Ça pourrait prêter à rire si les agissements du personnage n'avaient de graves conséquences, des adeptes, dont sa propre épouse, ayant refusé de se soigner autrement que par le manger cru alors qu'ils étaient atteints de graves maladies.[......]


   France : Instinctothérapie

Quinze ans demandés contre le gourou

Le Parisien, 6 décembre 2001

[Texte intégral]

Une peine de quinze ans de réclusion criminelle a été requise hier devant la cour d'assises de Seine-et-Marne à l'encontre de Guy-Claude Burger, fondateur de l'instinctothérapie, accusé de viols sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité. Auteur d'une théorie prônant, notamment, les relations sexuelles entre adultes et enfants, Guy-Claude Burger, citoyen suisse de 67 ans, est accusé d'avoir entretenu des relations sexuelles avec des enfants et des adolescents qui vivaient comme lui au château de Montramé, à Soisy-Bouy, près de Provins (Seine-et-Marne).

Déjà condamné pour des faits de pédophilie à deux reprises en Suisse, il conteste les faits qui lui sont reprochés, tout en maintenant le bien-fondé de sa théorie.


   France : Scientologie

La Scientologie menacée de dissolution

Le Parisien, 6 décembre 2001 par Christophe Dubois

[Texte intégral]

Pour la première fois, une structure importante de l'Eglise de scientologie risque d'être dissoute.

L'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif), le noyau dur de la secte en France, est renvoyée à partir d'aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris comme personne morale pour " atteinte aux droits de la personne résultant des fichiers, publicité mensongère et tentative d'escroquerie ".

Selon le nouveau Code pénal entré en vigueur en 1994, une personne morale peut être " dissoute " lorsqu'un certain nombre de délits, notamment l'escroquerie, sont démontrés. Dans son ordonnance de renvoi, le juge Renaud Van Ruymbeke a pris le soin de préciser que la personne morale avait été " créée pour commettre ces infractions ". Le magistrat fait référence à un article du Code pénal qui prévoit explicitement la dissolution de la personne morale incriminée. Le président de l'Asesif, Marc Walter, est également renvoyé en correctionnelle.

Au départ, le dossier est banal. Un ancien adepte de l'Eglise de scientologie, Hédi B., se plaint d'être harcelé " à raison de trois fois par semaine " par des courriers, invitations, journaux... A plusieurs reprises, il demande à être radié des fichiers. En vain. Il décide en mars 1999 de porter plainte. Il est suivi par Gérard L., qui n'a jamais adhéré à la Scientologie, mais reçoit lui aussi une multitude de documents à la gloire de Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie. De plus, le parquet de Versailles transmet le 9 novembre au parquet de Paris un prospectus distribué en gare de Versailles, qui propose des tests de personnalité à renvoyer au Centre de dianétique, une structure de la Scientologie.

Enfin, la Commission nationale pour l'informatique et les libertés (Cnil) dénonce le cas de Pacal L., qui continue à recevoir, lui aussi, des courriers de la secte, malgré ses demandes réitérées de radiation. Les ordinateurs français sont en effet reliés aux différentes structures de la Scientologie dans le monde. Ainsi, le nom d'un membre de l'Asesif est immédiatement transmis au siège européen de la secte au Danemark, mais aussi en Grande-Bretagne et à l'Association internationale des scientologues (IAS), basée aux Etats-Unis. L'expertise de l'ordinateur de l'Asesif permet de retrouver plus de 67 000 noms, notamment ceux de MM. Hédi B. et Pascal L.

Selon un témoin, Roger Gonnet, ancien président de l'Eglise de scientologie à Lyon, les noms des nouveaux adhérents sont en fait envoyés aux
" organisations supérieures " et se retrouvent inscrits rapidement " dans quatre ou cinq fichiers différents ". Par ailleurs, un règlement prévoit de ne
" jamais effacer un nom figurant au fichier central " !

" Un procès d'un type nouveau "
Par ailleurs, l'enquête a établi une " tentative d'escroquerie " à l'encontre de l'Asesif, car les tracts et courriers reçus par les victimes faisaient état de
" promesses exorbitantes ". Roger Gonnet a expliqué que la Scientologie promettait " l'acquisition d'aptitudes extraordinaires " et qu'un client " voulant se faire auditer " pouvait y passer des centaines d'heures tout en déboursant " jusqu'à 400 000 dollars et parfois même plus d'un million de dollars ". " Pour la première fois, on va faire le procès de la méthode scientologue diffusée par la personne morale ", se réjouit M e Morice, avocat de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unafdfi). " C'est un procès d'un type nouveau, ajoute M e Weill-Raynal, avocat de Hédi B. Mon client ne demandait rien, juste être retiré de ces fichiers. "

Pour les scientologues, défendus par M e s Maisonneuve et Farthouat, ce dossier n'est qu'un " coup monté ". " On a ajouté un aspect escroquerie uniquement pour les besoins de la cause ", déplore M e Farthouat. " C'est beaucoup de remous pour pas grand-chose, renchérit Danielle Gounord, porte-parole de l'Eglise de scientologie. Ce sont les associations antisectes qui ont monté ce dossier de toutes pièces. "


   France : Instinctothérapie

Pas de circonstances atténuantes

Libération, 6 décembre 2001 par Fabrice Tassel

[Texte intégral]

15 ans requis contre le gourou de l'instinctothérapie L'avocate générale n'a pas trouvé de circonstances atténuantes au présumé pédophile.

"Pour les enfants du château, tout ce qui s'y pratique est la norme, d'où leur long silence." Un avocat : Guy-Claude Burger est inamendable, et cela ne s'arrangera pas. Il a de la culture, de l'intelligence, des antécédents judiciaires, trois outils qui signifient qu'il est pleinement conscient de ses actes. Je demande une mise à l'écart par une peine de prison de quinze ans.Vous montrerez aussi que vous n'avez pas été dupes de ses manouvres consistant à déplacer le débat sur le terrain des idées et non celui des faits.

L'avocate générale Dorothée Dard achève ses réquisitions. Guy-Claude Burger, le gourou de l'instinctothérapie, jugé depuis deux semaines par la cour d'assises de Seine-et-Marne pour viol et corruption sur mineurs, n'a pas souri une seule fois, posture rare pour un homme qui aime afficher ses certitudes. A 67 ans, il risque une troisième condamnation, après celles prononcées en Suisse en 1959 et 1977. Hier, les avocats des parties civiles et le parquet ont insisté sur "cette histoire qui se répète depuis quarante ans".

A travers le parcours de plusieurs victimes, l'avocate générale cerne le système Burger: "Chez toutes ces victimes, on note l'absence du père. Burger en profite pour culpabiliser la mère sur le vide affectif éprouvé par son enfant. Vient l'endoctrinement par l'instinctothérapie et la métapsychanalyse. Enfin, la communauté fait comprendre à la mère qu'elle ne peut plus prendre en charge ses enfants, qui sont alors livrés" à la secte. Me Alain Duflot, l'avocat d'une partie civile, parle "d'un laboratoire, d'une école de la pédophilie".

Au-delà des faits, tous mettent d'abord en avant l'emprise psychologique sophistiquée développée par Guy-Claude Burger. "Pour les enfants du château, tout ce qui s'y pratique est la norme, d'où leur long silence." Un témoin s'est qualifié "de victime non de Guy-Claude Burger, mais de ses théories" pour caractériser sa perte de repères.

Me Agnès Fichot, le conseil de l'association Enfance majuscule, rappelle le propos d'une femme: "J'étais fière qu'il veuille passer une nuit avec moi." "En début d'audience, vous étiez un seigneur, le maître de l'instinctothérapie. Monsieur Burger, vous êtes un seigneur de la pédophilie, théoricien et praticien", lance Me Olivier Morice, le défenseur d'Audrey, la seule jeune femme à avoir maintenu sa plainte, qui évoque aussi "l'apparence sociale crédible de Burger, physicien, musicien. Mais s'il est condamné, toute la communauté s'écroulera".

Car la vie continue au château de Montramé, dont des adeptes sont venus témoigner en faveur de Guy-Claude Burger. "Vous ne pouvez pas leur faire confiance", lance l'avocate générale aux jurés, en détaillant "les contradictions, les oublis, les mensonges" de ces témoins. Mais pour Me Fichot, ils ne sont pas les coupables. "Ces victimes qui ne disent pas, ou celles qui disent, ont besoin de trouver une liberté fondamentale, le droit d'être une victime. Il faut savoir un jour s'émerveiller d'avoir dépassé le malheur."

Verdict aujourd'hui.


   France : Scientologie

Renvoi du procès de la section IDF de l'Eglise de scientologie

AFP, 6 décembre 2001 par Christophe Dubois

[Texte intégral]

Le tribunal correctionnel de Paris a renvoyé jeudi aux 21 et 22 février le procès de la section Ile-de-France de la secte de l'Eglise de scientologie, poursuivie aux côtés de son président Marc Walter notamment pour "tentative d'escroquerie".

Le procès, qui devait se tenir jeudi et vendredi, a été renvoyé à la suite d'un problème de calendrier, le tribunal n'étant pas en mesure d'examiner l'affaire, a rapporté à l'AFP Me Olivier Morice, avocat de l'UNADFI (Union nationale de la défense de la famille et de l'individu), partie civile.

L'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (ASESIF) est poursuivie comme personne morale, aux côtés de son président, pour "tentative d'escroquerie, traitement d'information nominative concernant une personne physique malgré l'opposition de celle-ci et entrave à l'action de la commission nationale informatique et liberté.

L'enquête avait été ouverte après le dépôt d'une plainte d'un ancien adepte qui continuait à recevoir les publications de l'organisation en dépit de ses demandes d'être radié du fichier. Fondée aux Etats-Unis par Ron Hubbard, un auteur de science-fiction, la secte revendique 10.000 adeptes en France mais compterait plutôt un noyau de 2.500 membres et 10.000 sympathisants, selon la mission interministérielle de lutte contre les sectes.


   France : Instinctothérapie

Guy-Claude Burger condamné à 15 ans de réclusion

AFP, 6 décembre 2001

[Texte intégral]

MELUN - Guy-Claude Burger a été condamné jeudi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Seine-et-Marne pour avoir commis des viols sur des enfants et des adolescents au château de Montramé, siège de l'instinctothérapie, près de Provins (Seine-et-Marne).

L'avocate générale avait requis 15 ans de réclusion contre cet homme qu'elle avait qualifié de "manipulateur" et d'"inamendable" pour avoir déjà été condamné pour des faits similaires en Suisse.

Jean-Claude Rostaing, accusé de complicité de viols pour avoir obligé sa petite amie à avoir des relations triangulaires avec Guy-Claude Burger, a été condamné à 5 ans de prison.

Guy-Claude Burger conteste les accusations portées contre lui tout en étant l'auteur d'une théorie prônant les relations sexuelles entre adultes et enfants. Sa défense avait plaidé l'acquittement au bénéfice du doute, estimant que l'accusation reposait sur des "ragots" et les "affabulations" de la principale victime, Audrey.


   France : Scientologie

"On a vu l'instit au local de la sciento."

Le Nouvel Obs, 6 décembre 2001- Recueilli par Céline Cabourg

[Texte intégral]

Le tract distribué à la sortie de l'école de la rue Lecomte est clair: " Une enseignante milite à la secte de Scientologie. Comment protéger nos enfants? Comment réagir?"

Deux associations de parents d'élèves (la FCPE et l'APEI) invitent donc les familles à se réunir pour " parler de la vie de l'école, des inquiétudes des uns et des autres face à ce qui se passe dans le quartier" (en effet, dans le courant de l'été, un deuxième local a été ouvert par l'Eglise de Scientologie, rue des Moines, dans le 17e, à deux pas du siège de la rue Legendre).

Rendez-vous est donné le mercredi 21 novembre, à 20 h 30, au café Le Select, sur le boulevard des Batignolles. Les adeptes de la Scientologie, bien informés, sont également là et perturbent la réunion. Du coup, les organisateurs de la réunion et les parents, à peu près 80 personnes, se replient au domicile de Xavier Laugaudin, le président de l'association Attention Enfants. Les scientologues attendent devant l'immeuble dans un froid glacial.

Xavier Laugaudin. - Nous avons deux associations et moi-même, une lettre d'intimidation. On nous avertissait que cette réunion serait enregistrée, que la liberté de conscience était en France un principe fondamental. Nous ne le nions pas. Je rappelle donc que nous n'avons rien contre les adeptes de la Scientologie, mais que nous combattons les agissements illégaux.

Une dame en rouge, visiblement très impatiente. - Nous sommes venus pour parler de l'institutrice, pas pour déblatérer sur la Scientologie en général !

Un monsieur.- Dans quelles conditions précises a-t-elle été vue?

Xavier Laugaudin.- Elle a été reconnue par plusieurs enfants qui passaient devant la vitrine du local avec leurs parents.

François Duchange, président de la FCPE de l'école. - Nous n'avons pour le moment aucun reproche concernant le contenu de ses cours.

Atanase Perifan, chargé de la Vie associative et de la Jeunesse à la mairie du 17e, surgit du fond de la pièce. - Dommage que je n'ai pas de caméra car, vous ici et eux dehors, ça vaut le détour. Madame de Panafieu est au courant de l'affaire. Des procédures sont en cours concernant l'enseigne ostentatoire de la Scientologie rue des Moines. Ma collègue des Affaires scolaires s'est assurée que l'inspecteur de l'Académie avait bien été mis au courant, et c'est le cas. Ils sont particulièrement vigilants

Une dame l'interrompt. - Qui donne l'autorisation d'installer un nouveau local ?

L'élu.- La préfecture, mais la mairie peut mettre le holà. Une dame, vêtue d'un manteau gris, recentre le débat. - Il y a deux problèmes différents, le quartier colonisé par la Sciento et l'école.

Une personne assise par terre. - Oui, mais les deux locaux de la Scientologie sont situés entre l'école et le jardin des Batignolles où vont jouer les enfants après les cours. Ça pose problème.

Commencent les messes basses. Une maman a été mise au courant par une commerçante, une autre au cours d'un dîner, une troisième par une voisine d'immeuble...

Une main se lève.- Le directeur savait-il que l'institutrice était scientologue ? Visiblement, tout le monde ruminait la question.

François Duchange. - Pas au départ. Nous avons écrit une lettre au ministre de l'Education nationale en demandant que l'enseignante quitte l'école, non pas pour des raisons disciplinaires mais dans l'intérêt du service.

Une dame blonde.- Est-ce une solution de la renvoyer à d'autres ?

Il est 22 heures, les parents se retirent.

A la sortie, l'institutrice est devant l'immeuble, aux côtés d'un responsable de la Scientologie.

Un père.- Comment avez-vous été nommée à l'école Lecomte, si près de la Scientologie? Quelle coincidence !

L'institutrice, caban marine, yeux clairs et taches de rousseur se défend. Elle parle sans quitter des yeux son supérieur scientologue, et à chaque phrase, cherche son approbation. - J'étais à Lyon, j'ai demandé ma mutation et je me suis retrouvée là. J'ai dit au directeur que j'étais prête à vous recevoir pour d'éventuelles questions.

Une dame, sarcastique. - J'en ai une ! Quand partez-vous ?

L'institutrice. - Je ne vois pas pourquoi je partirais.

Une mère. - Je suis inquiète, car vous êtes vous-même une victime de la Scientologie.

L'institutrice. - Je ne suis pas du tout victime, j'ai fait un libre choix. Vous savez très bien que je suis irréprochable sur la qualité de mes enseignements. Autour d'elle, quatre ou cinq adeptes distribuent la photocopie de deux articles de la loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations. Le ton monte entre les deux camps.

Le scientologue, qui suit de près l'institutrice. - Elle a déposé plainte contre la FCPE, l'APEI et ce monsieur Laugaudin qui, s'il prétend aider les enfants, devrait plutôt s'intéresser aux problèmes de drogue, de délinquance, de prostitution. Les vrais problèmes du 17e.

Pendant ce temps, les parents ont filé. Tout ce petit monde s'est retrouvé trois jours plus tard, le samedi 24, pour une manifestation contre les sectes, devant le local de la rue des Moines.


   France : Sectes et formation

Les sectes infiltrent les entreprises

Ouest France, 7 décembre 2001 par Paul Burel

[Texte intégral]

Les Sectes infiltrent les entreprises.Elles noyautent la formation, phagocytent l'informatique ou le recrutement Elles sont partout, les sectes. Dans les entreprises aussi.

La mission ad hoc du gouvernement s'en alarme. Alerte aux envahisseurs qui passent par la formation et l'informatique pour s'infiltrer. Cela se passe dans une ville du Grand-Ouest, il y a quelques mois. Une petite entreprise spécialisée dans la recherche agroalimentaire est en déconfiture. Trois repreneurs se présentent : deux sociétés du cru et un groupe franco-américain, sis en Floride, l'un des bastions d'une secte répertoriée dans le rapport parlementaire.

Alertée par les salariés et les collectivités locales sur le flou de ce candidat, la mission interministérielle de lutte contre les sectes découvre le pot aux roses. Il s'agit bien d'un faux nez de la secte. Démasqué, le repreneur se dissoudra dans la nature. Les entreprises infiltrées par les sectes, ce n'est pas de la science fiction. C'est une réalité qui inquiète de plus en plus le gouvernement. Selon un expert de Matignon, il y aurait " plusieurs dizaines d'associations " à caractère sectaire sur le marché de l'infiltration d'entreprise. " On ne peut pas être très précis. C'est très mobile, mais c'est entre 15 et 40 ".

Les trois " portes "
Et le cactus, c'est qu'il y a peu de prise sur des associations qui ont leur siège social aux États-Unis. Qui sont souvent " de gigantesques multinationales qui fonctionnent en réseaux, des États non territoriaux ", selon l'expression d'Alain Vivien, le président de la mission interministérielle. Des groupes capables de s'organiser en puissant lobby. Il existe par exemple " un syndicat européen contre la discrimination dans le travail " identifié par la mission comme pro-sectaire. Comment s'opère l'infiltration ? Les sectes et associations voisines privilégient trois portes d'entrée.

Primo : la formation. EDF a été l'un des premiers groupes visés, dans les centrales nucléaires. Aujourd'hui, comme n'importe qui (ou presque) peut créer sa boîte de formation, les sectes disposent d'un support tout trouvé. Et d'autant plus dangereux que les entreprises ont tendance à sous-traiter la formation sans être trop regardantes sur le contenu. " Et ça peut être très insidieux, précise un expert de la mission. Les deux premiers modules de formation peuvent s'avérer remarquables, et c'est au troisième que commence à s'instiller le venin. "

Secundo : le recrutement. Récemment, un grand groupe de distribution spécialisé, désireux de s'implanter massivement en Chine, a eu un doute sur le personnel recruté par un cabinet, pour des postes stratégiques. Bien lui en a pris. Deux dirigeants du cabinet étaient d'obédience sectaire.

Tercio : l'informatique. La nouvelle voie royale. Les sectes sécrètent des sociétés informatiques difficiles à repérer car elles n'ont aucun lien apparent avec elles. Une fois entrées dans la place, elles ont deux stratégies. Soit prendre carrément le pouvoir dans l'entreprise, soit, et c'est le cas le plus fréquent, pomper au fur et à mesure les informations vitales. Qui sont immédiatement transférées et stockées à Los Angeles, pour l'association sectaire la plus en vue du moment.

Retourner un dirigeant
En fait, explique-t-on à la mission interministérielle, les risques passent par les personnes (on les instrumentalise), les procédures (on les détourne), les fonctions (on phagocyte un secteur précis dans l'entreprise). Le risque " personne " est le plus voyant du moment. La secte repère un dirigeant et le fait basculer de son côté, en lien direct. C'est la méthode anglo-saxonne. Actuellement, un groupe de distribution surtout implanté dans le Sud-Ouest et dirigé par un homme identifié comme représentant d'une secte, tente de s'implanter en Bretagne.

Comment repérer les envahisseurs ?
Pas facile. En tout cas, il faut se méfier du jargon des prestataires extérieurs, surtout quand il s'appuie sur les citations d'un gourou. Les formations qui veulent un peu trop " la libération du moi " visent souvent l'effet inverse. Se méfier, aussi, des propositions de vente de matériels annexes. Le diable est dans le détail. Dans l'ordinateur portable qui disparaît de temps en temps du bureau, sans raison évidente. Dans le téléphone, curieusement utilisé sur des lignes sans lien avec l'activité de l'entreprise... Dans la rumeur aussi. Pendant longtemps, une chaîne de magasins a été considérée comme l'exemple type de l'entreprise proche d'un mouvement sectaire. " Totalement à tort ", dit Alain Vivien.


   France : Mormons

Pas cataloguée comme secte !

Le Parisien, 7 décembre 2001

[Texte intégral]

Si la religion mormone est citée dans le rapport parlementaire sur les sectes de décembre 1995, elle n'est pas pour autant considérée comme une secte.
" Leur théologie est une imposture, mais ils ne sont pas méchants ", considère Pierre Oddon, délégué Ile-de-France de l'association Vigi-secte.
" Tout ce qui sort du catholique, protestant, orthodoxe, juif et musulman est étiqueté comme secte. C'est par ignorance ", estime Pierre Batailler, Torcéen de 60 ans et mormon depuis quarante ans. " On privilégie la vraie famille, mari et femme, pas les personnes pacsées ou en concubinage ", souligne un fidèle.

La religion mormone n'interdit par ailleurs pas les transfusions sanguines. Néanmoins, comme nombre de sectes, l'Eglise mormone grossit ses troupes principalement grâce au porte-à-porte.

Elle a en permanence, dans le Nord-Seine-et-Marne, deux missionnaires célibataires aux allures de collégiens anglais, portant cravate et uniforme. Ils consacrent deux ans de leur vie à propager chaque jour la bonne parole.


   France : Scientologie

10 ans après...

Web, 7 décembre 2001 sur les news par Roger Gonnet

[Texte intégral]

Dix ans après... le tribunal refuse de reconsidérer le procès scientologie.
Dix ans après que le Magazine TIME ait écrit un article couronné de récompenses, et qualifiant l'église de scientologie de secte avide, la Cour Suprème a refusé lundi de reconsidérer le jugement du procès en diffamation lancé par l'église. Time Warner Inc. avait âprement défendu l'article de dix pages et expliqué qu'il refusait "de se laisser intimider par les ressources légales apparamment illimitées de l'église".

Le mouvement disait que l'auteur avait des préjugés et qu'il n'avait interviewé que les critiques de la scientologie, ce mouvement fondé par l'écrivain de science-fiction L. Ron Hubbard, qui exige que ses membres prennent des cours et des conseils pouvant coûter des milliers de dollars.

L'article de mai 1991 intitulé "Scientologie, la secte avide", expliquait que le mouvement "est en réalité une escroquerie brutale et globale". Time a dit que cet article de couverture avait remporté le Prix Gerald Loeb attribué au journalisme d'affaires et de finances; le Prix Worth Bingham, et le Prix Conscience dans les médias attribué par la société américaine des journalistes et auteurs.

L'article lauréat est traduit sur http://www.antisectes.net time9112.htm


   France : Tradition, Famille, Propriété

L'Echo républicain relaxé

Web,11 décembre 2001

[Texte intégral]

Il y a quelques mois, l'Echo républicain publiait un article sur les sectes faisant apparaître les liens unissant l'Imprimerie européenne de médias, entreprise implantée à Châteauneuf-en-Thymerais, et une secte installée non loin de là au château de Jaglu, Avenir de la culture, dénoncée dans deux rapports parlementaires.

L'imprimerie avait alors assigné l'Echo républicain en justice pour diffamation, affirmant que l'article incriminé l'amalgamait à la secte. Le tribunal, après examen des témoignages et délibéré, vient d'admettre que notre confrère avait simplement présenté l'imprimerie comme un outil économique au service d'Avenir et culture, et non comme une secte. Le journal a été relaxé.


   Japon : Moon

Un pasteur récompensé

Kyodo News,12 décembre 2001 communiqué par Pascal Zivi

[Texte intégral]

Un pasteur de l'église unie du Christ, église chrétienne protestante, Makoto Sugimoto,a été récompensé, ce lundi , au titre de la défense de droits de l'homme par l'association Nayoga Bar.

Il a été honoré pour avoir, après de longs efforts, réussi à faire quitter 350 adeptes de la secte Moon


   France : Scientologie

La Scientologie perd un local

Le Parisien, 13 décembre 2001 par Arnaud Murati

[Texte intégral]

Après plus de deux années de combat, Pierre Schapira, adjoint socialiste au maire du II e arrondissement, et bon nombre d'habitants peuvent s'estimer heureux. Le local de la Scientologie, association reconnue comme secte par la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), sis jusqu'à lundi au 65, rue Greneta, a finalement été vendu à une association de proximité, la Clairière : " On a eu les clefs mardi midi, et nous allons en faire un espace numérique gratuit pour les personnes en difficulté ", explique la présidente, visiblement satisfaite, avant de confier qu'" on a été plus vite qu'eux ".

Pour Pierre Schapira, c'est un pavé dans la mare d'une secte en pleine expansion dans Paris : " La Scientologie est arrivée en fin de bail le mois dernier. La Clairière a tout de suite proposé sa candidature à la reprise des locaux, et a fait une offre. La Scientologie a proposé le double, les propriétaires ont un peu hésité, et puis, finalement, ils ont vendu à l'association qui veut créer un espace numérique ", explique l'élu.

Avec un comité d'habitants, Pierre Schapira avait recueilli plus de 2 000 signatures favorables au départ de la secte de la rue Greneta. L'Eglise de scientologie d'Ile-de-France, qui possède bien plus de dix adresses dans la capitale, se défend pourtant d'avoir cherché à acquérir le local : " Nous n'étions pas intéressés parce que ce local est trop petit, et il ne cadre plus avec notre stratégie d'expansion. Nous voulons un lieu où l'on peut réaliser une exposition permanente, dans une rue plus passante que la rue Greneta ", assurent les dirigeants de la secte.

Avant de s'en prendre nommément à Pierre Schapira : " Il nous a ressorti sa pétition poussiéreuse, c'est scandaleux ! " Un autre membre de la secte considère pour sa part que l'élu PS est " un opportuniste, qui préfère sans doute qu'il y ait des sex-shops dans son arrondissement. " Au-delà d'une polémique locale, la secte aura à s'expliquer de ses activités en février prochain devant le tribunal correctionnel de Paris, où elle est convoquée pour
" tentative d'escroquerie " et " atteintes aux droits de la personne résultant des fichiers ".


   France : Scientologie

La juge Moracchini blanchie dans le dossier de la Scientologie

Yahoo, 13 décembre 2001

[Texte intégral]

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a refusé de sanctionner la juge d'instruction Marie-Paule Moracchini, qui faisait l'objet de poursuites disciplinaires, notamment pour des négligences supposées dans deux enquêtes visant l'Eglise de Scientologie.

Le 13 novembre, le représentant du ministère de la Justice avait demandé une simple "réprimande" contre la juge, soutenue par plusieurs dizaines de magistrats et des avocats. Le CSM ne l'a pas suivi, en estimant finalement qu'il "n'y avait pas lieu à sanction disciplinaire". "C'est la fin du cauchemar, on a une décision claire qui dit que je n'ai pas commis de faute", a déclaré Marie-Paule Moracchini, estimant avoir été victime "d'une cabale politique à laquelle la presse a participé".

Le CSM a estimé que le manque de moyens matériels, dont souffre en général la magistrature, était à l'origine des problèmes constatés. Il a jugé par ailleurs que l'absence d'enquête préalable sur les deux affaires ne permettait pas d'imputer de faute au juge. Les poursuites disciplinaires, engagées par Elisabeth Guigou, alors ministre de la Justice, en juin et octobre 2000, concernaient le traitement jugé négligent de poursuites pour "escroquerie et exercice illégale de la médecine" contre l"Eglise de Scientologie, considérée comme une secte par les autorités françaises.

La juge Moracchini a conduit cette affaire de 1987 à 1999, sans rendre ni décision ni non-lieu ni renvoi devant un tribunal et une partie du dossier a été égarée pour des raisons mystérieuses. La juge a été dessaisie de l'enquête, aujourd'hui paralysée. Me Olivier Morice, avocat d'anciens disciples de la Scientologie, qui sont parties civiles dans le dossier, a jugé la décision du CSM "scandaleuse" et a annoncé qu'il demanderait une nouvelle enquête au ministère de la Justice.

Dans l'autre affaire qui lui était reprochée, une procédure où deux policiers étaient poursuivis pour des malversations financières présumées depuis 1989 a disparu et la magistrate a dû reconnaître devant le CSM qu'elle ignorait ce qu'il en était advenu.


   Japon : Aum

La peine de mort d'un ancien membre de la secte Aum confirmée

AFP,13 décembre 2001 communiqué par Pascal Zivi

[Texte intégral]

TOKYO - La Haute Cour de Tokyo a maintenu jeudi la condamnation à mort prononcée contre un membre fondateur de la secte Aum pour participation au meurtre de quatre personnes dont un avocat, sa femme et leur petit garçon d'un an. "C'est un crime cruel, brutal qui a piétiné l'idée d'une société fondée sur la justice", a déclaré le juge Yoshimasa Kawabe, en rejetant l'appel des avocats de Kazuaki Okazaki, âgé de 41 ans.

Okazaki, vêtu d'une veste beige sur un pull-over, a gardé les yeux baissés, ne manifestant aucune réaction à l'énoncé de la décision. Il avait été le 23 octobre 1998, le premier membre de la secte millénariste japonaise à être condamné à la peine capitale. Des adeptes de cette organisation avaient provoqué la mort de 12 personnes et en avaient intoxiqué 5.000 en répendant du gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.

Les avocats de M. Okazaki avaient argué que celui-ci était "sous l'emprise mentale" du gourou de la secte Chizuo Matsumoto, 46 ans, mieux connu sous son pseudonyme de Shoko Asahara, qui est toujours en procès. Le juge Kawabe a rejeté cet argument. "L'accusé croyait en la doctrine de Matsumoto et avait en toute indépendance décidé de suivre ses ordres", a déclaré le juge.

Les défenseurs de M. Okazaki avaient argué que sa confession justifiait une peine moins sévère. Le juge a rétorqué que l'accusé avait nié toute participation devant la police pendant cinq ans et demi et a souligné le caractère prémédité du meurtre. "De la préparation à la destruction des preuves, l'accusé était profondément impliqué et a joué un rôle majeur dans ce crime", a déclaré M. Kawabe.

M. Okazaki a avoué avoir, avec cinq autres membres de la secte Aum, tué Tsutsumi Sakamoto, âgé de 33 ans, sa femme Satoko (29 ans) et leur fils d'un an Tatsuhiko en novembre 1989.

En février 1989, M. Okazaki avait également assassiné Shuji Taguchi, âgé de 21 ans, qui avait essayé de quitter la secte après avoir été témoin d'un meurtre.


   Chine : Sectes et religion

Renforcement du contrôle sur les religions

AFP,13 décembre 2001 communiqué par Pascal Zivi

[Texte intégral]

PEKIN - Le président chinois Jiang Zemin s'est prononcé pour un renforcement du controle exercé par le parti communiste chinois (PCC) sur les différentes religions en Chine, rapporte jeudi la presse chinoise.

Alors que la Chine a lancé une répression de grande ampleur contre la secte d'obédience bouddhiste Falungong ces deux dernières années, le numéro un chinois a martelé les grandes lignes de la politique religieuse chinoise, lors d'une conférence sur la religion qui s'est achevée mercredi à Pékin. "Les croyants doivent aimer leur pays, soutenir le système socialiste et la direction du parti communiste et respecter les lois du pays" a déclaré M. Jiang, cité par le Quotidien du peuple. "La religion ne doit jamais être autorisée à s'opposer à la direction du parti ou au système socialiste, ni à détruire la réunification nationale ou l'unité ethnique" a-t-il encore dit avant d'ajouter que la direction du PCC sur la religion devait être "renforcée".

Après une interdiction complète des religions dans les années 60 et 70, le régime communiste chinois avait sensiblement assoupli sa politique dans les années 80, laissant se développer toutes les grandes religions, sous le controle des autorités. Dans la foulée, de nombreuses sectes étaient également apparues dont celle du Falungong, rassemblant des millions d'adeptes, mais échappant largement à l'emprise du régime.

Tout en insistant sur le fait que les membres du parti communiste devaient rester athées, M. Jiang a affirmé que les gens ordinaires bénéficiaient de "la liberté de croyance religieuse".

La Chine est régulièrement critiquée pour les restrictions qu'elle impose à la pratique des religions, qu'il s'agisse du bouddhisme tibétain, de l'islam ou du christianisme.


   Allemagne : Scientologie

La justice interdit à la police l'infiltration de "l'Eglise de scientologie"

AFP, 13 décembre 2001 par Gilles Cordillot

[Texte intégral]

BERLIN- La justice berlinoise a interdit à la police d'infiltrer "l'Eglise de scientologie" au moyen de membres de la secte retournés par des policiers afin d'obtenir des informations sur le fonctionnement interne de cette organisation.

Les renseignements intérieurs de Berlin ne doivent ni faire appel ni employer des adhérents de "l'Eglise de scientologie" en tant qu'informateurs, a décidé jeudi le Tribunal administratif de la capitale allemande, donnant ainsi partiellement droit à une plainte de la secte. Celle-ci avait saisi la justice afin d'interdire son placement sous surveillance par le service des renseignements intérieurs (Verfassungsschutz, Office de protection de la Constitution).

"L'Eglise de scientologie" pourra toutefois être surveillée par le biais d'autres moyens d'investigation. Cette secte est placée sous la surveillance des renseignements intérieurs depuis 1997 dans toute l'Allemagne, exceptée dans l'Etat régional (Land) du Schleswig-Holstein (nord). Cette décision intervient trois ans après qu'un ancien responsable de la police berlinoise ait été accusé en 1998, dans une lettre anonyme, d'être membre de "l'Eglise de scientologie" par un agent des renseignements intérieurs, qui plus tard s'était révélé être un ancien agent de la Stasi. L'ancien responsable de la police avait alors perdu son poste, avant d'être ensuite réhabilité. Depuis 1997, l'Allemagne considère "l'Eglise de scientologie" comme une organisation à but lucratif, aux méthodes "quasi totalitaires", accusée de noyauter l'économie du pays et de remettre en cause les fondements démocratiques de l'Allemagne en prônant un "nouvel ordre social".

Pour les autorités allemandes, cette secte, sans point commun avec une communauté religieuse, menace la sécurité intérieure dont l'Etat est garant au terme de la Constitution allemande. "L'Eglise de scientologie" dispose en outre en Allemagne d'un "service secret" aux desseins totalitaires, d'après les renseignements intérieurs. Fort d'une centaine "d'espions" pratiquant la "guerre psychologique", il a pour objectif "d'infiltrer" l'administration et les milieux économiques. Et de saper toute opposition interne par une "diffamation systématique". Premier Ministre


   Suisse : Raël

Trois adeptes de la secte raélienne inculpés

Le Temps,14 décembre 2001 par Fati Mansour

[Texte intégral]

Trois responsables suisses de l'Association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles (Nopedo) ont été inculpés mardi dernier par la juge d'instruction genevoise Isabelle Cuendet.

Diffamation, calomnie mais aussi discrimination raciale sont les délits reprochés à ces adeptes de la secte raélienne qui avaient distribué un trac invitant la population à "protéger" leurs enfants et à ne plus les envoyer au catéchisme, "les risques d'abus sexuels de la part de prêtres catholiques étant beaucoup plus grands que dans la population normale". Le mouvement raélien, celui-là même qui prône le clonage humain ou le dialogue avec les extraterrestres, avait lancé fin avril son offensive en créant Nopedo, en distribuant des tous-ménages alarmistes sur le "milieu à hauts risques" constitué par les écoles catholiques et en inondant son site Internet d'affirmations sur la pratique sexuelle des prêtres "parfois protégés par l'évêque".

La contre-offensive ne s'est pas fait attendre. Le 2 mai dernier, Me Nicolas Jeandin déposait une plainte pénale aux noms de Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire, de l'association catholique romaine de Genève, du Conseil pastoral cantonal et de 37 prêtres qui ont souhaité s'associer à la démarche. Saisie de ce dossier depuis le mois d'août, la juge devait encore découvrir l'identité des responsables de Nopedo. Ce ne fut pas chose facile. Finalement, deux informaticiens, soit le président et le vice-président de Nopedo, ainsi qu'une secrétaire trésorière, domiciliés dans les cantons de Vaud et Valais, ont été débusqués et convoqués en début de semaine pour inculpation.

Lors de cette audience, le principal responsable de l'association a déclaré que le tract avait été rédigé par Raël en personne, tout en affirmant être d'accord avec les propos publiés, et précisé que Nopedo avait également été créée à la demande de ce dernier. Un Raël qui se trouve au Canada et dont l'intéressé ignore s'il compte prochainement faire un passage en Suisse.

Discrimination raciale
Pour avoir accusé d'une manière générale et systématique les prêtres catholiques de pratiquer la pédophilie, les trois personnes ont été inculpées de diffamation et calomnie. La discrimination raciale s'ajoute car, souligne la juge, les propos en cause visent exclusivement un groupe de personnes en raison de leur appartenance religieuse. Une analyse à laquelle le défenseur des raéliens, Me Serge Milani, apporte déjà un bémol en rappelant que, sur dénonciation, un juge du Bas-Valais a déjà statué dans cette même affaire. Le caractère "inobjectif et haineux" de ces textes ne suffit pas à les rendre discriminatoires, ni à mettre en péril l'ordre public, relève son ordonnance tout en ajoutant que les propos ne s'adressent pas à tous les prêtres et n'excluent pas l'existence de pédophiles ailleurs.


   France : Scientologie

L'institutrice scientologue embarrasse le rectorat

Le Parisien,14 décembre 2001 par Marie-Anne Gairaud

[Texte intégral]

La révélation, il y a quelques semaines, de la présence d'une scientologue au sein de l'équipe pédagogique de l'école rue Lecomte (XVII e ) embarrasse sérieusement le rectorat de Paris.

Interrogé sur les dispositions qui allaient être prises pour remédier au problème, le directeur de l'académie Pascal Jardin refuse de répondre concrètement aux questions et se contente de répéter inlassablement " L'Académie a pris les mesures qu'elle pouvait prendre dans le cadre de la loi française. "

De quelles mesures s'agit-il ? Mystère... L'académie a, semble-t-il, rencontré l'enseignante incriminée mais depuis, plus rien. Le rectorat laisse entendre qu'il a fait ce qu'il fallait pour ramener le calme chez les parents mais les intéressés, eux, attendent encore d'avoir des réponses à leurs inquiétudes. " Nous ne sommes au courant de rien " explique une mère. " Il n'y a eu aucune réunion d'information, aucun affichage. Nous savons que le directeur a relayé nos demandes auprès de sa hiérarchie mais rien n'a été entrepris concrètement ", renchérit un parent d'élève.

Les habitants refusent pourtant catégoriquement qu'une membre de secte puisse être en contact avec leurs bambins. " Lorsque je vois l'importance que mes enfants accordent à la parole de leur maîtresse, je ne peux pas accepter que celle-ci soit membre actif de la scientologie ", fait valoir un père. " Chacun fait ce qu'il veut dans sa vie privée. Mais si on fait partie d'une secte, on ne peut pas, par ailleurs, être enseignant ", insiste une maman.

Aujourd'hui encore, plusieurs riverains s'étonnent que le rectorat ait accepté la mutation d'une institutrice ouvertement scientologue dans un quartier où le mouvement sectaire est particulièrement bien implanté. En attendant, les parents ne baissent pas les bras et réclament à cor et à cri la mutation de l'enseignante. Ils ont entrepris plusieurs démarches pour se faire entendre. Une pétition a réuni une centaine de signatures et une lettre a été adressée au rectorat. Un autre courrier doit par ailleurs être envoyé au ministre de l'Education nationale dans les prochains jours.

Samedi, les parents se réuniront à nouveau pour faire le point. " Si nous n'avons pas de nouvelles du rectorat d'ici les vacances, ça va chauffer ", prévient déjà une maman.
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Commentaire :
A une question qui lui était posée, Xavier répondait : "Pour le reste, si cette scientologue se conforme au programme et qu'elle s'abstient de toutes formes de prosélytisme auprès de ces jeunes enfants il n'y a pas de raison a priori de la sanctionner. Même si l'éducation est un secteur sensible on ne peut pas interdire à un scientologue - au seul prétexte qu'il est scientologue - d'exercer cette profession" et je partage tout à fait ce point de vue. Mathieu Cossu..


   France : Scientologie

La scientologie recrute devant la cathédrale

le Parisien, 17 décembre 2001 par Gilles Cordillot

[Texte intégral]

Provocation pour les uns, atteinte aux libertés pour les autres... Les scientologues n'hésitent plus à avancer à visage découvert.

Aujourd'hui, entre 11 heures et midi, des membres de l'association Non à la drogue, oui à la vie, parrainée par l'Eglise de scientologie, tiendront un stand... au pied de la cathédrale de Meaux. Le 17 février, une action du même type avait déjà été organisée à La Ferté-sous-Jouarre. Officiellement, l'association Narconon poursuit un but honorable : la lutte contre la drogue. Elle distribuera notamment des brochures d'information et de prévention sur le cannabis, l'ecstasy, l'héroïne... ainsi qu'un guide pratique intitulé " Drogue et enfants : que faire ? "

Mais il n'échappera à personne que ses membres appartiennent à l'Eglise de scientologie, classée comme secte dans un rapport de l'observatoire interministériel. Un statut que rejette leur porte-parole, Agnès Bron. " Sous la plume de Jean-Paul Geoffroy, le ministère de l'Intérieur souligne que le rapport annuel de l'observatoire interministériel sur les sectes ne constitue qu'un élément d'information et de proposition et n'a aucune valeur normative ", précise-t-elle. Ajoutant : " La scientologie est attaquée car elle remplit des vides. Elle est notamment la seule à sauver les gens de la drogue. 250 000 personnes chaque année. Evidemment, ça déplaît aux grands laboratoires pharmaceutiques. "

Des affirmations qui n'ont pas manqué de déclencher une avalanche de réactions locales. Tout d'abord celle de Jean Calvet, du Sajed 77 (service d'aide aux jeunes en difficulté) : " C'est de l'escroquerie thérapeutique. Ces apprentis sorciers se servent de la lutte antidrogue pour installer une vitrine avancée de la scientologie. " " Du prosélytisme indirect " Pour Jean-Marie Baudry, secrétaire général national du CCMM (Centre contre les manipulations mentales), c'est purement et simplement " de la provocation ! ". " Ce prosélytisme indirect est scandaleux. Je vais écrire au préfet. L'étau juridique se resserre sur les scientologues. C'est un baroud d'honneur. "

A l'évêché, le chargé de communication est littéralement estomaqué. Lui aussi parle de " provocation ", avant de conclure : " Je vais prévenir l'évêque. " Quant au premier adjoint du maire de Meaux, Ange Anziani, il fait remarquer que " cette association n'ayant demandé aucune autorisation pour installer son stand, il n'y aura pas de stand ". Et d'ajouter : " Je donnerai des consignes. Il n'est pas question de cautionner ce type de distribution. " Si vous voulez vraiment aider un proche à sortir de la drogue, vous pouvez contacter le Sajed 77 : tél. 01.64.61.76.75. Gilles Cordillot


   France : Sectes et prévention

La MILS et l'AMF publient une brochure à l'intention des maires

le Parisien, 18 décembre 2001 par Gilles Cordillot

[Texte intégral]

La mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) et l'association des maires de France (AMF) publient ensemble une brochure à l'intention des maires pour les aider à "lutter efficacement, avec tous les loyens légaux à leur disposition" contre le "fléau" des sectes, a annoncé la MILS lundi.

Ce guide "pratique et pédagogique" fait état des principaux éléments constitutifs du caractère sectaire d'une association. Il fait le point sur les principaux textes de loi auxquels le maire peut se référer en matière d'urbanisme, d'obligation scolaire, de vaccination, de colportage ou de mises à disposition de salles communales. Le document mentionne aussi les différents organismes auxquels les maires peuvent s'adresser pour les aider à identifier ou combattre une secte agissant sur leur commune. Ce guide sera prochainement consultable sur le site de l'AMF ou disponible sur demande à la MILS, précise cette dernière.


   France : Scientologie

La Scientologie a investi la rue piétonne à Meaux

le Parisien, 18 décembre 2001 par Gilles Cordillot

[Texte intégral]

Les membres de l'association Non à la drogue, oui à la vie, parrainée par l'Eglise de scientologie ont préféré la rue du Général-Leclerc au parvis de la cathédrale pour distribuer leurs tracts.

Dérangés par les rondes de la police municipale autour de la cité Bossuet, les huit membres de la secte, qui voulaient à l'origine installer leur stand au pied de la cathédrale, ont investi la rue piétonne samedi en fin de matinée pour " recruter " de nouveaux adeptes. Sans mentionner leur appartenance à la secte, ils ont distribué des brochures d'information sur le cannabis, l'ecstasy et l'héroïne, et ont fait signer une pétition contre la drogue.


   Suisse : Scientologie

Tribunal cantonal de Lausanne : scientologues déboutés

Edicom, 18 décembre 2001

[Texte intégral]

LAUSANNE - L'Eglise de scientologie n'est pas une religion, estime le Tribunal cantonal de Lausanne.

Il a rejeté la plainte déposée par les scientologues contre trois conseillers municipaux de la Ville pour discrimination religieuse. Selon le Tribunal cantonal, une religion doit être acceptée et reconnue comme telle. Il ne suffit donc pas qu'elle se désigne par les termes d'Eglise ou de religion pour bénéficier de la protection contre la discrimination religieuse. "On ne discerne dans la scientologie aucun rapport de l'homme à Dieu ou à un principe supérieur et sacré", estiment les juges. Ses prestations et les biens qu'elle offre "n'ont rien de religieux".

Le Tribunal cantonal confirme ainsi le non-lieu préalablement prononcé par le juge d'instruction du canton de Vaud. Pour l'Eglise de scientologie, le syndic Jean-Jacques Schilt, le municipal de la police Bernard Métraux et la directrice des affaires sociales Silvia Zamora s'étaient rendus coupables de discrimination religieuse.

Les scientologues leur reprochaient d'avoir rendu un préavis négatif à une campagne d'affichage. Bernard Métraux était également accusé d'abus d'autorité. Il avait refusé la location d'une salle dans un restaurant appartenant à la ville, et avait restreint l'usage du domaine public aux scientologues.

La Municipalité de Lausanne se félicite de la décision du Tribunal cantonal. Elle lève à son sens toute équivoque quant à la nature des activités des scientologues, que la justice a clairement apparentée à une activité commerciale non religieuse.


  France : Scientologie

La Scientologie obtient communication de documents sur les subventions

AFP, 19 décembre 2001

[Texte intégral]

La Scientologie obtient communication de documents sur les subventions à l'UNADFI-

Le tribunal administratif de Paris a ordonné au ministre de la Défense de communiquer à l'association "Ethique et libertés", émanation de l'Eglise de Scientologie, les documents relatifs à une subvention accordée par le ministère à une association de lutte contre les sectes, a-t-on appris auprès du tribunal.

Le ministère de la Défense avait refusé de communiquer à la Scientologie les pièces relatives à une subvention accordée pour les années 1995 à 2000 à l'Union nationale des associations de la défense de la famille et de l'individu (UNADFI), une association de lutte contre les sectes.

Saisi par la Scientologie, le tribunal a notamment souligné dans son jugement en date du 7 décembre que la loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations prévoit que les conventions de subvention conclues entre une autorité administrative et un organisme de droit privé soient communiquées "à toute personne qui en fait la demande". Le ministère de la Défense doit communiquer ces documents dans un délai d'un mois.


   France : Tabitha's Place

Six enfants soustraits à la justice

AFP, 20 décembre 2001

[Texte intégral]

Un adepte de Tabitha's Place mis en examen pour avoir soustrait six enfants à la justice

PAU - Le procureur de la République de Pau a mis en examen mercredi soir pour non présentation d'enfants un membre de la secte Tabitha's Place, après la disparition en début de semaine de six enfants, âgés de 2 à 16 ans, qui faisaient l'objet d'une ordonnance de placement, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Une information judiciaire a été ouverte et l'homme, Jean-Pierre Fillos, placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le département des Pyrénées-Atlantiques. En vertu d'une ordonnance de placement prononcée par un juge des enfants, l'homme devait présenter jeudi ses enfants à la gendarmerie de Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques) afin qu'ils soient conduits dans un foyer. Il s'y est rendu seul, assurant que sa femme, d'origine brésilienne et ses six enfants, avaient quitté la communauté, basées dans une ferme à Sus, et qu'il ignorait où ils s'étaient rendus.

Selon les enquêteurs, la famille a fait le choix de soustraire les enfants à la justice avant la notification de l'ordonnance pour se réfugier dans l'une ou l'autre des communautés de la secte, en France ou en Espagne.

La secte Tabitha's Place a fait parler d'elle en 1997 quand un enfant de 19 mois, atteint de malformation cardiaque, était décédé, après ses parents avaient refusé toute intervention chirurgicale. Le couple franco-allemand a été condamnés à 6 ans de prison en janvier par la cour d'assises de Pau après avoir été jugé coupable de "privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort", une peine doublée en appel, en octobre à Tarbes (Hauters-Pyrénées), à 12 ans de réclusion criminelle.

Depuis ce drame, le juge des enfants de Pau a ordonné à plusieurs reprises des mesures d'assistance éducative pour la cinquantaine d'enfants vivant dans la communauté.

L'ordre apostolique Tabitha's Place, une secte née aux Etats-Unis suit des préceptes très stricts, refusant notamment de faire vacciner ses enfants et de les scolariser à l'extérieur. Considérée comme une secte par l'Association de défense de la famille et de l'individu (ADFI) et le centre Roger Ikor de recherche et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) ainsi que par les Renseignements généraux, Tabitha's Place est composée de membres qui vivent de la production d'objets d'artisanat et affirment respecter à la lettre les préceptes de la Bible, adoptant notamment des patronymes hébraïques.

L'éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté, y est sévère, avec des châtiments corporels.


   Chine : Sectes et politique

Un symposium de l'Association de Chine contre les sectes

China News, 21 décembre 2001

[Texte intégral]

L'Association de Chine contre les sectes a tenu sa première réunion nationale à Beijing mercredi pour discuter de la théorie et de la pratique engagées dans la lutte contre les sectes telles que le Falun gong.

Environ 150 experts de l'Association des Sciences et Technologies et de l'Association de Chine contre les sectes participent à ce symposium de deux jours.

He Zuoxiu, directeur général adjoint de l'Association de Chine contre les sectes et qui est aussi membre de l'Académie des Sciences de Chine, a sorti un rapport pour dénoncer la secte du Falun gong.

Une cinquantaine de notes et de rapports ont été soumis au symposium centrés sur les différences entre les religions et les sectes et sur l'emprise psychologique du Falun gong sur ses adeptes. Une trentaine de participants de tous les coins du pays ont échangé leurs expériences pour réformer des anciens membres du Falun gong.

Ils ont proposé que l'Association de Chine contre les sectes et ses branches locales à travers tout le pays encouragent toute la société à combattre les sectes.


   France : Scientologie

La juge Moracchini veut attaquer Guigou

Libération, 21 décembre 2001

[Texte intégral]

Elle reproche à l'ex-garde des Sceaux une dénonciation calomnieuse.

Marie-Paule Moracchini serait "remontée comme un petit cheval", selon un de ses proches, et décidée à porter plainte contre Elisabeth Guigou pour dénonciation calomnieuse. C'est ce que la juge d'instruction parisienne a déclaré dans une interview au Figaro hier.

La magistrate ne digère pas les propos tenus par l'ancienne garde des Sceaux à son encontre en juin 2000. On s'en souvient: des dossiers de Marie-Paule Moracchini, qui instruisait, depuis 1993, l'affaire de l'Eglise de scientologie, avaient mystérieusement disparu dans le labyrinthe du palais de justice de Paris. Découverte fin 1998, l'évaporation d'un tome et demi de documents n'a pas été élucidée. Mais l'enquête de l'inspection des services judiciaires a permis d'établir que la magistrate ne disposait pas d'une copie, comme elle aurait dû, et avait conclu, sans invoquer la responsabilité de la juge, à une disparition "frauduleuse".

La ministre de la Justice avait alors saisi l'instance disciplinaire des magistrats: le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Dans sa lettre de saisine en juin 2000, Elisabeth Guigou évoquait "un dossier en déshérence durant cinq années" et reprochait à la juge d'avoir fait le jeu d'une secte aux moyens financiers importants en choisissant de "favoriser le processus d'indemnisation des victimes".

La juge Marie-Paule Moracchini a été entièrement blanchie par le CSM le 13 décembre. Elle veut aujourd'hui passer à l'attaque. Elle n'aurait rien à redire à la saisine même du CSM, mais ne supporte pas les termes de la lettre qui l'accompagnait et qui serait, selon un de ses avocats, "bourrée sur 21 pages de choses fausses et calomnieuses concernant une juge dont chacun s'accorde à louer les qualités".


   France : Sectes et croyances

"Elles veulent toutes exercer le pouvoir"

Valeurs actuelles, n° 3395 du 21 décembre 2001

[Texte intégral]

"Elles veulent toutes exercer le pouvoir". Le père Yvon Le Mince est responsable du service diocésain Nouvelles Croyances et sectes, membre, avec le père Vernette du groupe de travail Pastorale, sectes et nouvelles croyances.

Quelle est votre définition de la secte ?.
Y. LE MINCE : Il est bien difficile en effet de la définir, d'autant que d'un pays à l'autre la perception n'est pas la même. En France et en Allemagne, peut-être en raison d'un certain rationalisme, elles sont davantage combattues qu'aux Etats-Unis ou en Asie, où elles existent depuis plus longtemps. En fin de compte, c'est la manipulation psychologique et l'emprise totalitaire qui les caractérisent. C'est pourquoi j'aurais souhaité que le mot "manipulation" reste dans le texte de la loi Picart-About, votée en juin dernier.

Elles ont commencé à inquiéter quand il y a eu des morts, des viols, des privations de soins. Elles devraient donc être combattues comme n'importe quelle organisation criminelle. Il faut travailler à les comprimer. La meilleure arme est de former des personnes capables de penser par elles-mêmes. Mais il serait inexact de penser que toutes les sectes présentent le même danger.

Le dénominateur commun, c'est sans doute une histoire de pouvoir. Certaines veulent notamment exercer le pouvoir politique.

Quelle est leur importance ?
Y. LE MINCE -
Il est bien difficile de connaître leur poids. Personne n'est capable de dire combien de personnes elles rassemblent. Une chose est sûre : chaque membre est un militant. Leur impact est donc beaucoup plus grand que ce que le seul nombre peut laisser supposer.

Les sectes participent-elles à l'essor actuel du religieux ?
Il faut bien préciser de quoi on parle. Couramment, la confusion est faite entre nouvelles croyances et sectes. Or, fort heureusement, beaucoup de nouvelles croyances, celles notamment liées au mouvement du Nouvel Age, ne donnent pas naissance à des sectes. A côté de choses très farfelues, il y a aussi des recherches plus sérieuses ou des sectes qui n'ont rien de religieux !

A vrai dire, on constate deux tendances opposées qui correspondent à deux besoins actuels : celui d'un encadrement strict de la part de personnes qui ont l'impression de "flotter" dans la vie, de ne pas s'y retrouver dans un monde complexe où de nombreuses théories veulent expliquer le monde, où les choses ne sont pas blanches ou noires, bonnes ou mauvaises, et qui trouvent lourd d'être constamment renvoyées à elles-mêmes pour penser, agir. Elles ne se sentent pas portées. Celles-là seront tentées de rejoindre un groupe très carré où on va leur dire quoi penser, quoi faire à chaque moment. Tout leur horizon sera pris. Elles auront l'impression, au moins au début, de trouver la sécurité mais elles n'affronteront plus la vie, ne penseront plus par elles-mêmes.

A l'opposé se trouvent ceux qui ne supportent aucune contrainte et se fabriquent une religion à la carte, sans soumission à une institution. Le mouvement du Nouvel Age, qui puise dans toutes les traditions religieuses, rassemble des personnes en quête d'énergie nouvelle et d'harmonie. Il utilise une terminologie religieuse assez vague et tout le monde y trouve son compte. Beaucoup pratiquent un zapping religieux, picorent ici et là, n'approfondissent rien. L'essentiel est au fond de se faire plaisir, de se sentir bien, de ne plus connaître de tension. C'est une pratique très individualiste où l'homme risque d'être divinisé.

Est-ce que l'Eglise, en ayant souvent mis entre parenthèses les éléments symboliques et spirituels qui ont structuré des générations, n'est pas en partie responsable du succès de ces nouvelles quêtes ?
En partie sans doute. Mais c'est de moins en moins vrai car il y a bien des façons d'être dans l'Eglise. Les mouvements charismatiques, en reconnaissant la place de l'affectivité et en remettant à l'honneur certaines formes de rites, ont permis à bien des chrétiens de trouver leur place. A cet égard on pourrait se demander si le succès des sectes n'est pas dû non aux défauts mais aux qualités d'une Eglise qui justement ne fonctionne pas comme une secte. Certes, elle peut, elle aussi, être traversée par des dérives sectaires, mais constatons qu'elle ne dit plus qu'il n'y a pas de salut hors d'elle, ce que disent les sectes.

Ces nouvelles quêtes devraient tout autant interroger la société civile car elles correspondent quelque part à une faiblesse du lien social et politique. Elles veulent dire aussi en creux une ignorance générale de tout ce qui est religieux et donc des racines de notre civilisation.


   France : Instinctothérapie

L'ancien adepte réapparaît

Le Parisien, 24 décembre 2001 par Guénaèle Calant

[Texte intégral]

Jean Kicin, l'ancien adepte du château de Montramé resté introuvable pendant les onze jours du procès de Guy-Claude Burger, a refait surface.

Guy-Claude Burger, le gourou prônant l'instinctothérapie, condamné le 6 décembre dernier à quinze ans de réclusion criminelle par les assises de Seine-et-Marne, pour viols sur mineure et corruption de mineurs, aurait certainement aimé le voir lors des débats.

C'est en effet Jean Kicin qui a déposé les premières plaintes contre lui en décembre 1995. Longtemps injoignable " Je ne savais pas que le procès se tenait Et je ne savais pas qu'on me recherchait Depuis plusieurs années, je préférais ne pas être joignable, pour des raisons de sécurité ", assure ce Luxembourgeois de 38 ans. Avant de promettre : " Je serai présent au procès en appel. Je rapporterai les confidences que j'ai reçues au château de Montramé. Pas en tant que témoin direct des agressions sexuelles car je ne suis qu'une victime financière. Mais mon témoignage peut éclaircir les circonstances. "

Poursuivi pour diffamation, Jean Kicin vit depuis plusieurs années en Belgique, dans la région bruxelloise. Aujourd'hui, il est, selon ses dires, à la tête d'une petite entreprise d'import-export Sa spécialité : les vins bio. Car Jean Kicin n'est pas arrivé par hasard à Soisy-Bouy, au château de'Montramé, où Guy-Claude Burger avait ouvert un centre d'instinctothérapie en 1983. " J'étais intéressé par cette pratique alimentaire. Et je suis tombé dans une secte pédophile ", résume-t-il. Avant d'insinuer que ces activités criminelles se sont poursuivies après l'incarcération de Burger : " J'ai téléphoné à la gendarmerie de Provins, récemment, pour leur proposer mon témoignage car tout cela continue. "

Des propos jugés tout simplement scandaleux par Benjamin Etié, le directeur d'Orkos, l'entreprise implantée à Montramé et spécialisée dans les produits bio " C'est de l'acharnement. Cet homme est complètement malade. "


   Malaisie : Sectes

Un tribunal malaisien a condamné à mort trois dirigeants d'une secte

Edicom, 28 décembre 2001

[Texte intégral]

KUALA LUMPUR - Un tribunal malaisien a condamné à mort trois dirigeants d'une secte musulmane.

Ceux-ci ont été reconnus coupables d'avoir fomenté une "guerre sainte" destinée à renverser le premier ministre Mahathir Mohamad et imposer un Etat islamique.

Les trois dirigeants de la secte Al-Maunah seront pendus. Seize autres membres du mouvement qui comparaissaient en même temps devant la haute cour de Kuala Lumpur ont été condamnés à la prison à perpétuité pour trahison, a déclaré le juge Zulkefli Ahmad Makinudin. Les prévenus avaient été interpellés au milieu de l'année dernière après une fusillade dans la jungle.

Quelques semaines auparavant, des membres du groupe avaient volé des armes dans deux camps militaires. La secte avait vu le jour sous la forme d'un groupe d'arts martiaux et avait pour but la défense des musulmans opprimés.

Ses dirigeants étaient parvenus à convaincre les adeptes que ceux-ci étaient dotés de pouvoirs mystiques les rendant invulnérables aux balles et leur garantissant la victoire dans les combats.


   France : Integrisme islamiste

Ces islamistes qui ont fait basculer le taliban français

Le Parisien, lundi 31 décembre 2001. Par Julien Dumond.

Moussaoui, Beghal, Reid, Loiseau ont pour point commun d'être passés par le mouvement tabligh. Implantés notamment boulevard de Belleville, à Paris, ces missionnaires sont spécialisés dans l'embrigadement de nombreux jeunes en mal d'intégration.

Pour le père d'Hervé Djamel Loiseau, ce Français de 28 ans découvert mort de froid dans les montagnes proches de Tora Bora en Afghanistan, " ce sont les intégristes de Belleville qui ont lavé le cerveau de (son) fils ". " Loiseau a en effet basculé dans l'intégrisme en fréquentant assidûment la mosquée Abu Bakr du 39, boulevard de Belleville ", confirme un policier parisien. L'endroit, où la police est descendue après l'annonce de la mort du taliban français qui avait été arrêté en 1998 et condamné par défaut en 2000 pour " association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ", est tenu par le mouvement tabligh (prononcer tablir).

Interlocuteurs officiels du gouvernement dans le cadre de la consultation des musulmans de France, les tablighis n'incitent ni à la politique ni à la violence. Les policiers leur reconnaissent même une qualité, celle de combattre la délinquance dans certaines banlieues dites sensibles. Mais c'est au prix d'un prosélytisme hors du commun. " Ceux qui passent pour non-violents au début sont parfois les plus dangereux ", résume Antoine Sfeir, directeur de la rédaction des " Cahiers de l'Orient " (lire ci-dessous) .

" C'est une secte ! "

Vêtus de longues djellabas blanches, la barbe longue, les tablighis arpentent ainsi, lors de leurs " sorties ", les trottoirs du boulevard de Belleville à la recherche de jeunes un peu perdus comme l'était Loiseau à l'époque où il a commencé à fréquenter les lieux. " C'est une secte ", lâche un musulman du quartier. " Ils exercent la terreur intellectuelle ", prévient Abderrahmane Dahmane, président du cercle des démocrates musulmans.

D'autres voient dans ce mouvement, créé en 1927 en Inde et implanté en France depuis 1982 à travers l'association Foi et pratique, un sas d'embrigadement vers un islam bien plus violent et radical.

Selon nos informations, Richard Reid, l'homme à la chaussure piégée du vol Paris-Miami, Zacarias Moussaoui, inculpé aux Etats-Unis, et Djamel Beghal, soupçonné d'être le cerveau du commando préparant un attentat sur l'ambassade américaine à Paris, ont eux aussi longtemps côtoyé le mouvement tabligh, implanté dans une centaine de pays. Et en Essonne par exemple, ces " missionnaires " seraient à l'origine de l'embrigadement d'environ 400 jeunes par an.

Le vendredi, les fidèles sont jusqu'à 300 dans les trois étages de la mosquée du boulevard de Belleville. " L'essentiel de leurs prières tourne autour des versets de Médine, les plus guerriers du Coran ", raconte un expert de l'islam qui a pu s'introduire dans l'édifice et assister à plusieurs reprises aux prières. " Le discours est très radical : les imams tentent de victimiser au maximum leurs frères attaqués partout dans le monde. " Comme les fondamentalistes, ils insistent sur le choc avec l'Occident et sont contre l'intégration.

" Peut-on rester indifférent à ce qui se passe au Pakistan ou au Kosovo ? Peut-on rester indifférent à la mort d'enfants de 2 ou 3 ans en Palestine ? " martèle pour se défendre l'imam Mohammed Sherrif. Il est en poste depuis près de dix-huit ans mais dit ne pas connaître Hervé Djamel Loiseau. " Je ne suis pas responsable de chacune des personnes qui viennent ici ", lâche l'homme au regard noir. " A force d'entendre qu'ils sont maltraités, certains veulent aller plus loin que le simple discours religieux ", explique Antoine Sfeir. " Ils ont besoin d'action comme devant un jeu vidéo, confirme un tabligh sous couvert d'anonymat. Il y a parfois, c'est vrai, des prêches tendancieuses de gens qui savent très bien qui est réceptif à leur discours. " Des tablighis pakistanais viennent même souvent de Dewsbury (banlieue sud de Londres), où ils ont leur centre européen. Pour recruter ?

Hervé Djamel Loiseau, lui, a en tout cas passé plusieurs mois là-bas avant de s'envoler pour Lahore, au Pakistan, où le mouvement a un autre centre de recrutement. Définitivement acquis à la cause de l'islam radical, les jeunes sont ensuite pris en main par des groupes plus violents comme les salafites et conduits vers des camps militaires.


   Chine : Huanan Jiaohui

Cinq condamnations à mort

AFP, 31 décembre 2001

[Texte intégral]

PEKIN - Cinq membres de la secte protestante Huanan Jiaohui (Eglise de Chine du Sud) ont été condamnés à mort dimanche en Chine par un tribunal de la province du Hubei (centre), a-t-on appris lundi auprès d'un responsable de la Cour. Trois ont été condamnés à être exécutés, deux autres ont reçu la peine capitale avec une mise à l'épreuve de deux ans, un autre a été condamné à la perpétuité et onze à diverses peines de prison, a précisé ce responsable du tribunal intermédiaire de la ville de Jingmen, qui a prononcé les sentences samedi soir.

Le Centre d'information sur les droits de l'Homme et la démocratie en Chine avait rapporté dimanche deux condamnations à mort, dont une assortie de deux années de mise à l'épreuve, dans cette affaire. Une seule personne n'a pas été jugée publiquement dans cette affaire par "respect pour la vie privée de plusieurs femmes", selon le responsable.

Le Centre d'information, basé à Hong Kong, avait pour sa part indiqué que les 17 protestants de la secte avaient été jugés le 18 décembre lors d'un procès à huis clos. Gong Shengliang, âgé de 46 ans, sera mis à mort pour avoir fondé la secte et avoir été impliqué dans plus d'une dizaine d'affaires de viol et de "conduite immorale", selon le Centre, qui a précisé que le condamné a fait appel de sa sentence devant la Haute Cour du Hubei. Selon le responsable du tribunal, seuls "quelques condamnés ont fait appel de leur sentence, mais la plupart ne l'ont pas fait". Li Ying, âgée de 36 ans et qui est la nièce de Gong, a été condamnée à la peine capitale avec une mise à l'épreuve de deux ans pour avoir imprimé et diffusé, depuis 1994, 48 numéros de la revue clandestine Huanan Zhuankan ("Edition spéciale de Chine du Sud"), soit un tirage total de 500.000 exemplaires, selon le Centre d'information.

Officiellement, Mme Li a été condamnée pour avoir causé des "dommages intentionnels" et commis un crime en bande organisée. La secte Huanan Jiaohui compterait environ 50.000 membres répartis dans dix provinces chinoises.

Selon le Centre basée à Hong Kong, elle été estampillée comme secte au mois d'avril dans un document secret du ministère chinois de la Sécurité publique, après quoi les 17 membres de la secte ont été arrêtés. Il y aurait actuellement en Chine au moins seize églises protestantes clandestines qualifiées de "sectes" par le gouvernement.

En 1999, Liu Jiaguo, gourou de la secte Zhushenjiao (Eglise de l'esprit suprême), avait été exécuté pour viol dans la province du Henan. Sa secte comptait une centaine de milliers de fidèles.