Actualités sur les sectes en mai 2001

Témoins de Jéhovah (*)Les Témoins de Jéhovah et la transfusion sanguine 
SectesLoi contre les sectes en France: Washington exprime sa préoccupation
MoonRévérend Moon, le retour
SectesPour un débat public sur l'aliénation sectaire
Sectes (*)Manipulation mentale, normes et réalités
RaëlQuand Raël lutte contre les prêtres pédophiles
Témoins de Jéhovah (*)Lettre ouverte à Monsieur le Premier ministre 
SectesLes Etats-Unis perdent leur siège à la Commission des droits de l'homme
SectesLe Sénat adopte en seconde lecture le texte sur la lutte contre les sectes
Témoins de JéhovahDéclaration de Nicolas About Sénateur
SectesDes sénateurs défendent les sectes ? 
Ordre du temple SolaireHold-up au Luxembourg - L'ombre du temple solaireArnaud Bédat
Témoins de JéhovahAccueil d'enfants
SectesL'ombre des sectes
SectesLe combat de Serge
Sri Ram Chandra MissionGourou et politique: "Ça ne vous regarde pas!"
SectesCulte du secret
SectesLes sectes exploitent des enfants en Pologne, selon une ONG
Elan Vital (Guru Maharaji)Elan vital, une secte plus pernicieuse qu'il n'y paraît
Elan Vital (Guru Maharaji)On y entre comme dans une réunion Tuperware 
Elan Vital (Guru Maharaji)" Il faut rêver, mais aussi éviter d'être crédule " 
Scientologie"L'affiliation au réseau WISE d'entrepreneurs scientos est obligatoire"
AumDes victimes des attentats d'Aoum témoignent de leur douleur et de leur rage
SectesLa France s'apprête à adopter une loi anti-secte controversée
SectesAux cantons de légiférer
RaëlQuand les tracts de Raël provoquent des remous
SectesSectes = religions ?
SectesDes voleurs volent des bandes-annonces de film. Devinez qui et quoi
Contre-Réforme CatholiqueExtrême droite, royalistes et intégristes se mobilisent contre l'Europe
SectesDérives sectaires dans l'Eglise: les évêques créent une structure de médiation
SectesLiberté religieuse en France: les USA mal renseignés selon les protestants 
Le MandaromLe fisc assigne le Mandarom pour évasion de capitaux
Contre réforme catholiqueUne condamnation doctrinale ne suffit pas à mettre hors d'état de nuire l'abbé de Nantes, chef de la secte CRC.
Elan Vital (Guru Maharaji)Elan vital, ça réagit !
La Famille ex Enfants de DieuUn adepte d'une secte condamné pour incitation à la corruption de mineur
Elan Vital (Guru Maharaji)Elan vital, ça réagit ! DROIT DE REPONSE
ScientologieLa Scientology s'intéresse au site de "L'investigateur"
SectesProchaine adoption de la loi anti-sectes
Ordre du Temple Solaire (OTS)Le Temple solaire peut frapper encore
Fiat-LuxUne adepte de la secte Fiat-Lux réclame le rembousement d'un prêt
SectesProposition de loi : lettre à Jospin des Eglises catholique et protestantes
Elan VitalMobilisation contre la venue en Europe du gourou de la secte "Elan Vital"
Le PatriarcheL'ancien député RPR Jean-Paul Séguéla écroué dans l'affaire du "Patriarche"
ScientologieLes scientologues ne badinent pas avec les forums
IVI (*)Témoignage
SectesProtestants : Ouverture du synode de l'Eglise réformée de France
FalungongPékin voit rouge
Elan VitalSecte business
ScientologieLes organisations scientologues font l'objet de manifs...
RaëlTracts raëliens contre l'Eglise (catholique)
RaëlTracts raëliens: les évêques dénoncent une "incitation à la discrimination"
Secte MoonMgr Milingo, l'archevêque guérisseur, franchit le pas et se marie
Fiat-LuxLa prêtresse Uriella devra rembourser de l'argent prêté par une ex-adepte 
Contre-Réforme CatholiqueC'est clair, c'est net, l"'interdit" ecclésiastique de Georges de Nantes a valeur universelle
Anthroposophie

Les écoles Steiner remettent mardi une pétition à Jack Lang

SectesLe Parlement s'apprête à renforcer l'arsenal législatif contre les sectes
SectesLa France se veut à la pointe du combat contre les sectes
ScientologieManifestation de scientologues devant l'ambassade de France à Londres
SectesTrois questions à Catherine Picard (PS), rapporteuse de la proposition de loi sur les sectes
SectesUn numéro spécial de "Réforme" sur les sectes
ScientologieLa scientologie dénonce une "loi d'exception"
Témoins de JéhovahLes Témoins de Jéhova risquent de nouveau l'interdiction à Moscou
SectesLa MILS se félicite du vote de la loi About-Picard
AumUn ancien responsable de la secte Aoum, condamné à la réclusion à perpétuité
SectesLes sectes hors la loi à l'Assemblée
SectesAdoption définitive par les députés de la loi anti-secte
RaëlTracts raëliens: l'évêque de Metz porte plainte contre X pour "diffamation"
SectesLa FIH condamne la nouvelle loi française "anti-sectes"
Sectes (*)Adoption définitive de la loi About-Picard - Compte rendu de séance
Amway (*)Arwen témoigne
Lobbies des sectes (*)Au nom de la liberté religieuse. Les sectes, cheval de Troie des Etats-Unis en Europe

 

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.



   Etats-Unis : Sectes

Loi contre les sectes en France: Washington exprime sa préoccupation

AFP, 1er mai 2001

WASHINGTON, - Un haut responsable américain Michael Parmly a exprimé sa "préoccupation" mardi lors d'une audition au Sénat au sujet d'une proposition de loi française qui menacerait, selon Washington, la liberté religieuse en France. "Nous sommes préoccupés par le langage (contenu dans cette proposition de loi dite "About-Picard") qui est dangereusement ambigu et qui pourrait être utilisé contre des associations religieuses légitimes, comme les écoles religieuses, les séminaires, les monastères ou les retraites", a déclaré devant une sous-commission du Sénat, le sous-secrétaire d'Etat américain aux droits de l'homme, à la démocratie et au travail, Michael Parmly.

Selon lui, cette proposition de loi, qui autoriserait par exemple la possibilité de dissoudre les sectes ayant fait l'objet de condamnations pénales, pourrait être examiné par le Sénat français le 3 mai. Elle a déjà été adoptée par l'Assemblée nationale en juin dernier. "Nous allons suivre l'affaire de près", a-t-il dit, en soulignant que l'ambassade américaine à Paris était activement mobilisée à ce sujet.

Plus largement, le haut responsable s'est inquiété d'un contexte grandissant de discrimination religieuse en Europe occidentale, et il a mis en cause des "pratiques visant des "sectes" religieuses en Autriche et en Belgique, ainsi qu'en France" qui pourraient faire tache d'huile dans d'autres pays européens, notamment en Europe de l'Est.

Il a noté que des parlementaires du Conseil de l'Europe ont demandé, le 26 avril, au Sénat de retarder l'examen du projet de loi About-Picard, du nom de ses deux rapporteurs, Nicolas About pour le Sénat et Catherine Picard (PS) pour l'Assemblée nationale. M. Parmly a par ailleurs évoqué le cas de la Belgique et une liste officielle de 189 "sectes". "Cette liste choquerait beaucoup d'Américains" s'ils en avaient connaissance, a commenté le sénateur républicain Gordon Smith, lors de l'audition, en dénonçant "une tendance dans certains pays européens de cibler de façon discriminatoire des organisations religieuses".

Cette liste mentionne les Témoins de Jehovah, les Mormons ou encore les Amish, selon le sénateur Gordon. Washington est "par ailleurs préoccupé par des pratiques discriminatoires en Allemagne, ciblant l'Eglise de Scientologie", a indiqué M. Parmly.

La Chambre des Représentants, à majorité républicaine, a adopté en septembre dernier une résolution dénonçant les pratiques de discrimination religieuse en Europe occidentale, souvent dénoncées aux Etats-Unis. Lundi, une commission fédérale américaine sur la liberté religieuse avait appelé, dans son rapport annuel, l'administration Bush à relancer son combat contre la repression religieuse dans le monde, citant des abus en Chine, en Inde, au Vietnam et au Soudan.



   Etats-Unis : Moon

Révérend Moon, le retour

Combat face au sida, Numéro Spécial avril 2001 - Tribune libre par Thierry Meyssan, Président du Réseau Voltaire


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Le Washington Post a longuement relevé, au cours de la campagne présidentielle américaine, l'engagement de nombreuses autres organisations religieuses de la droite extrême, particulièrement de l'Eglise de l'Unification, aux côtés du candidat Georges W. Bush. Nous apportons quelques informations complémentaires.

L'Église de l'Unification a été fondée, en 1954, par le révérend Sun Myung Moon. Son histoire controversée a été établie par une enquête d'une sous-commission du Congrès des États-Unis, en 1978. L'Église a été créée par les services secrets sud-coréens (KCIA), comme sous-traitants des services américains (CIA). Elle devait servir de couverture à de nombreuses activités anti-communistes, dont celles de la World Anti- Communist League (WACL), à partir de 1966. Le dispositif a été mis en place en relation avec deux milliardaires fascistes japonais, Sasakawa (le bienfaiteur de 1'Organisation mondiale de la Santé) et Kodama, et la participation de la Chine nationaliste. Le révérend Moon a été présenté comme le second messie venu sur terre compléter l'oeuvre inachevée de Jésus-Christ.

Au cours des années soixante-dix, l'Église de l'Unification s'est étendue à tout le "monde libre". En 1982-83, le révérend Moon, a été poursuivi aux États-Unis pour fraude fiscale et conspiration. Ses adeptes ont dénoncé une persécution religieuse et ont obtenu le soutien de très nombreux leaders religieux de toutes confessions.

En 1984, l'Église de l'Unification a modifié sa stratégie et fait alliance avec Rome pour éradiquer la théologie de la libération en Amérique latine. Jean-Paul II a reçu solennellement ses dirigeants, le 16 décembre 1985.

Au début des années 90, le révérend Moon, bien que viscéralement anticommuniste, prit contact secrètement avec la Corée du Nord. Il souhaitait acquérir le lieu de sa naissance. Une propriété de neuf kilomètres carrés, située à Chongchu (Pyongaupukto), aurait bénéficié de la fiction d'ex-territorialité pour 99 ans. Elle serait devenue le micro-État de l'Église de l'Unification, sur le modèle de la Cité du Vatican.

Dans ce contexte, le révérend Moon eu une série d'entretiens secrets avec Kim Il Sung, en 1991, puis avec KimJong Il, lorsque celui-ci lui succéda. L'Église offrit divers présents aux dictateurs et investit en Corée du Nord. Selon des documents, rendus publics par la Defence Intelligence Agency en octobre 2000, des mouvements de fonds d'environ 3,5 milliards de dollars ont été observés sur les comptes de l'Eglise de l'Unification. Ils auraient servi à financer l'effort d'armement nord-coréen et à fournir ainsi un "ennemi" crédible aux partisans américains de la construction d'un bouclier antimissiles. Le colonel Bo Hi Park, porte-parole du révérend Moon, a opposé un démenti formel aux allégations de la DIA.

À partir de 1995, Georges Bush Sr (ancien directeur de la CIA et ancien président des États-Unis) a honoré de sa présence les principales manifestations de l'Église de l'Unification. Ainsi, assista-t-il à une cérémonie de masse, rassemblant 50 000 moonistes, à Tokyo, à la cérémonie d'ouverture du Congrès mondial de la Fédération des familles pour la paix., au dîner de lancement de l'hebdomadaire mooniste Tiempos del Mundo, avant de se rendre, en compagnie du Révérend, à Montevideo (Uruguay) pour prendre la parole devant 4 200 séminaristes japonais de la secte. Ces interventions publiques de Georges Bush Sr ont été rémunérées par l'Église de l'Unification à hauteur de 10 millions de dollars en cinq ans.

Au cours des dernières années, l'Église de l'Unification a affermi ses positions en Corée et au Japon, et pris le contrôle économique et politique de plusieurs États en Amérique latine et dans le Pacifique, notamment l'Uruguay, les îles Fidji et les îles Marshall.

Le 15 janvier 2001, l'Église de l'Unification a organisé la XVIIIe Conférence mondiale des médias, renouant avec un type de manifestation internationale qui avait fait son succès d'influence. L'événement, présidé par l'ancien sénateur Larry Pressler, réunissait autour du révérend Moon et de l'inévitable Alexander Haig (ancien suprême commandeur de l'OTAN et ancien secrétaire d'État américain), d'anciens présidents du Belarus, du Costa Rica, du Guatemala, du Libéria, de Madagascar, des Seychelles, de 1'Uruguay et de la Zambie.

À peine investi par le Congrès, le nouveau General Attorney (Garde des Sceaux), John Ashcroft, était l'invité de marque du révérend Moon, le 20 janvier 2001, pour la plus prestigieuse soirée oecuménique que les États-Unis aient connue. Mille sept cents leaders religieux de toutes confessions étaient venus prier avec Sun Muyng Moon au Hyatt Regency Hotel, un palace situé à proximité du Capitole.

L'événement était organisé par la Fondation du Washington Times (quotidien mooniste) sous le titre : "L'Amérique ensemble, dîner pour l'unité et le renouveau". Parmi les intervenants, Stephen Goldsmith, ancien directeur de campagne du candidat Bush et nouveau conseiller spécial du président pour les initiatives religieuses, déclara que la nouvelle Administration entendait s'appuyer sur les communautés religieuses et ethniques pour donner une seconde chance à ceux que la prospérité a laissés au bord du chemin. Le General Attorney John Ashcroft délivra une parabole sur les merveilles de la Grâce divine. Diverses personnalités vinrent le féliciter pour la manière courageuse dont il avait répondu au harcèlement des démocrates qui, lors de l'audition d'investiture, le questionnèrent sans relâche sur sa vision du racisme, de l'avortement et de l'homosexualité.

Les moonistes en France

L'Église de l'Unification est peu présente en France. Elle a financé le Front national et placé deux de ces membres au Parlement européen, Gustave Pordea, puis Pierre Ceyrac (neveu de l'ancien "patron des patrons "). Par le passé, elle a rallié à sa cause Jean Fontaine (député FN de La Réunion), Michel de Rostolan (député FN), Jacques Soustelle (ancien ministre), Jean-Louis Beaumont (député-maire de Saint-Maur-des-Fossés). Elle s'est distinguée sur des terrains aussi différents qu'une campagne antisoviétique, SOS Droits de l'homme (1984) ou qu'une campagne de désinformation sur les dangers du préservatif (1993).


   France : Sectes

Pour un débat public sur l'aliénation sectaire

Combat face au sida, mai 2001 (numéro spécial)

[Texte intégral]

En France et sur tous les continents, les mouvements sectaires ne cessent de faire la Une de l'actualité, notamment à l'occasion de drames meurtriers.

Cependant, les mouvements sectaires sont loin d'être toujours violents : bien des organisations ésotériques se développent aujourd'hui, qui font appel à la concentration, à la méditation, au pouvoir de soi sur soi. Quelle est leur dangerosité ? En quoi posent-ils problème à la société, au politique et à la citoyenneté ?

L'objet de cette première partie est de s'interroger sur cette aliénation dont il est trop facilement admis qu'elle serait spécialement néfaste quand d'autres sont passées sous silence. A l'occasion des débats sur la pénalisation des activités sectaires sont posées en fait des questions essentielles sur le contrôle social, d'où qu'il vienne et quelles que soient les assises de sa légitimation. Comme la diabolisation des usages de drogues, celle des mouvements sectaires est un échec.

Elle aussi renvoie les adeptes à la clandestinité au lieu de faire place à la parole et de développer une réflexion collective sur la quête d'un autre quotidien ou d'une autre identité.

Elle ignore l'emprise des mouvements sectaires sur une part croissante de citoyens, refuse de voir que l'effondrement en cours des valeurs collectives et des modes de socialisation traditionnels se traduit de plus en plus souvent par une indifférence aux moyens traditionnels d'exercer sa citoyenneté.

Tout cela n'amène nullement à négliger la dangerosité des sectes mais à considérer en quoi elles sont une réponse à des besoins, parfois existentiels, des membres de toute société : une réponse qui, bien souvent, trompe et avilit, une réponse synonyme de temps gâché et de relations humaines appauvries, une réponse finalement encore plus aliénante, souvent, que les aliénations dont elles prétendent nous débarrasser.

Il semble indispensable de gratter au-delà du vernis consensuel qui, lorsque des drames surviennent, ne manque pas de nous rassurer et de nous laisser croire que nous n'avons à gérer que quelques égarements passagers ou marginaux. Si les sectes nous font peur et si nous avons tellement besoin d'entendre qu'il faut s'en protéger et en protéger nos enfants, si la volonté d'en débattre publiquement n'aboutit jamais, c'est peut être parce que nous aurions alors à reconnaître que les mouvements sectaires existent et perdurent parce qu'ils répondent à des aspirations que notre société, elle, est incapable de satisfaire. Au fond, ne s'agit-il pas de constater les dysfonctionnements majeurs de notre société, incapable de proposer une vie épanouissante à une part croissante des citoyens ?

La réprobation morale ne pourra jamais réfréner le désir d'être bien, la recherche du plaisir.

Elle pourrait seulement se muer en proposition totalitaire : enfermer tous ceux qui s'écartent du droit chemin. Dans une secte ?



   Suisse : Raël

Quand Raël lutte contre les prêtres pédophiles

Le Temps, 2 mai 2001 par Patricia Briel

Alors que certains de ses membres ont été impliqués dans des affaires de mours sexuelles, la secte vient de créer une association qui attaque nommément l'Eglise catholique. Celle-ci prépare la riposte.

La secte raélienne, adepte du clonage humain et d'un dialogue avec les extraterrestres, vient de lancer une offensive contre l'Eglise catholique en créant l'Association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles (Nopedo) dans plusieurs pays européens, dont la Suisse.

Une initiative pour le moins étonnante, venant de la part d'un mouvement dont des membres ont été impliqués dans diverses affaires de pédophilie. En Suisse, les autorités ecclésiastiques de certains cantons préparent une riposte.

Ces derniers jours, des tracts tous ménages ont été distribués par le mouvement raélien dans toute la Suisse romande, informant les familles de la création de la nouvelle association et les invitant à «protéger» leurs enfants «des prêtres catholiques pédophiles», et à ne plus les envoyer au catéchisme. «Les risques d'abus sexuels de la part des prêtres catholiques étant statistiquement beaucoup plus grands que dans la population normale, envoyer ses enfants au catéchisme, c'est prendre un risque inacceptable de les exposer à la pédophilie», explique le document.

Pour combattre ce fléau, Nopedo entend faire circuler une pétition demandant «au gouvernement de prendre des mesures simples prouvant qu'il est réellement concerné par ce problème grave». L'association offre aux victimes d'abus sexuels commis par des prêtres le concours de spécialistes prêts à entreprendre des «poursuites avec demandes de dédommagements financiers importants auprès de la justice». Elle exige en particulier «que les cours d'éducation sexuelle comportent désormais un chapitre sur la prévention de la pédophilie» incluant la distribution d'un numéro de téléphone gratuit que les enfants pourront appeler «s'ils se sentent victimes ou en danger d'abus sexuels».

Ce chapitre, qui devrait être mis au point par des psychologues spécialisés, serait donné aux enfants «dès les premières années de scolarité afin de leur apprendre à se protéger des abus sexuels». Le tract conclut: «Nous insistons pour que ce cours soit en priorité donné dans les écoles catholiques, milieu, on l'a vu, à hauts risques.»

S'il y a effectivement des pédophiles au sein de l'Eglise catholique, pourquoi s'attaquer uniquement à elle, alors que d'autres institutions en comptent également? «Nous sommes souvent attaqués sur la pédophilie par l'Association pour la défense de la famille et de l'individu, soutenue par l'Eglise catholique, explique H.S. , porte-parole européen du Mouvement raélien. Avec la création de notre association, nous voulons prouver que nous ne sommes pas des pédophiles, et que nous luttons contre ce fléau.»

En somme, c'est un peu la réponse du berger à la bergère, une stratégie de contre-attaque qui vise «à se refaire une façade d'honorabilité», explique le sociologue des religions Roland Campiche.

En 1997, le quotidien fribourgeois La Liberté publiait un texte de l'Agence de presse internationale catholique affirmant que la secte «prône théoriquement dans ses écrits la pédophilie et l'inceste». Le mouvement raélien avait alors demandé un droit de réponse, refusé par le président du Tribunal de district de la Sarine. Celui-ci avait en effet conclu que la doctrine officielle du mouvement pouvait «indiscutablement conduire à des comportements prohibés à l'égard des mineurs». De plus, toujours en 1997, deux raéliens avaient été condamnés à Carpentras à cinq ans de prison pour abus sexuels sur une mineure de 11 ans, actes commis au domicile de la mère, elle aussi raélienne.

Hubert S. rétorque que seul un des deux accusés était membre de la secte.

Quant aux théories du mouvement sur l'éducation sexuelle des enfants, le porte-parole explique qu'elles visent à «leur apprendre que la sexualité n'existe pas seulement pour aller aux toilettes ou faire des enfants. Nous expliquons aux enfants qu'ils ont le droit d'avoir du plaisir et de se masturber. Nous les déculpabilisons.» Mais H.S. prend soin de préciser que les raéliens considèrent la pédophilie comme «une abomination», et que l'acte sexuel ne peut avoir lieu qu'entre deux adultes consentants.

En Suisse, l'Eglise catholique réagit vivement à l'initiative de la secte. «C'est vraiment se faire de la pub sur le dos des catholiques, lance Marc Aellen, porte-parole de la Conférence des évêques suisses. C'est un comble pour une secte qui ne brille pas par une morale sexuelle exemplaire. De plus, il n'est pas vrai que des milliers de prêtres catholiques sont concernés par la pédophilie. Aucune statistique ne permet d'affirmer cela.» Selon Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire à Genève, «une enquête réalisée aux Etats-Unis montre que 90% des délits de pédophilie ont lieu au sein des familles». L'injonction à retirer les enfants du catéchisme le fait sourire: «A Genève, sur mille catéchistes, on compte 900 femmes.» Selon Pierre Regad, secrétaire général de l'Association catholique romaine de Genève, «la rédaction d'une plainte contre l'association Nopedo est en cours».

Il est fort probable que d'autres cantons romands suivent la même voie.


   Etats-Unis : Sectes

Les Etats-Unis perdent leur siège à la Commission des droits de l'homme

AFP, 3 mai 2001

NEW YORK (Nations Unies) - Les Etats-Unis ont perdu leur siège à la Commission des droits de l'homme de l'ONU lors d'un vote jeudi qui a provoqué la surprise, ont rapporté des diplomates.

Les Etats-Unis font traditionnellement partie de cette Commission qui siège à Genève.

Pour les trois sièges du groupe occidental, les 54 membres du Conseil économique et social (ECOSOC) ont élu la France, l'Autriche et la Suède.

La France a obtenu un score raremement égalé avec 52 voix sur 53 votants, l'Autriche a eu 41 voix, la Suède 32. Les Etats-Unis ont recueilli 29 voix.
 
 


   France : Sectes

Le Sénat adopte en seconde lecture le texte sur la lutte contre les sectes

AFP, 3 avril 2001 par Claude Levy

[Texte intégral]

PARIS- Le Sénat a adopté, jeudi, à l'unanimité des groupes politiques, en seconde lecture, au cours d'une discussion empreinte de gravité et souvent animée, la proposition de loi sur "la prévention et la répression à l'encontre des sectes" en y apportant quelques modifications.

Le texte sera examiné, en seconde lecture, par l'Assemblée durant la deuxième quinzaine de mai.

Les sénateurs, qui en première lecture, avait opté pour la dissolution des groupements sectaires par décret du président de la République, se sont ralliés à la version votée par les députés d'une dissolution judiciaire lorqu'ils ont fait l'objet de plusieurs condamnations notamment pour des infractions comme les atteintes à la vie, à l'intégrité physique ou psychique, d'atteinte à la liberté de la personne, de la mise en péril des mineurs, d'exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie, de publicité mensongère, de fraudes et de falsifications.

Les sénateurs, à l'initiative du rapporteur de la Commission des Lois Nicolas About (RI, Yvelines) ont également permis au juge de dissoudre l'ensemble des établissements des groupement installés sur le territoire en cas d'une demande de dissolution d'un groupement sectaire condamné à plusieurs reprises.

"Régulation éthique" D'autre part, les sénateurs ont abandonné le délit de "manipulation mentale" qui avait provoqué des remous en le remplaçant, sur proposition de M. About, à l'instar des députés, par des dispositions relatives à "l'abus frauduleux de l'état d'ignorance" en l'insérant parmi les dispositions existantes du code pénal concernant la mise en danger de la personne.

Le gouvernement a donné son accord à cette disposition. "Nous avons tenu compte des critiques. Nous ne souhaitons pas créer un délit spécifique à l'encontre des sectes", a expliqué le rapporteur.

Par contre les sénateurs, contre l'avis du gouvernement, ont supprimé la possibilité par les maires d'interdire l'installation de sectes à moins de 200 mètres d'une école ou d'un hospice ainsi que la délivrance d'un permis de construire. Le rapporteur a indiqué que les maires "ne possédaient pas les informations nécessaires".

La Garde des Sceaux Marylise Lebranchu a déclaré que le texte constituait "une avancée significative" grâce au travail "complémentaire" de l'Assemblée nationale, du Sénat et du gouvernement qui permettra "de mieux lutter contre des groupements portant atteinte aux valeurs essentielles de notre démocratie". "Il s'agit d'un texte de régulation sociale et éthique", a-t-elle affirmé.

"La proposition de loi ne porte pas atteinte aux libertés de croyance et d'association. Elle ne s'attaque qu'aux groupements sectaires condamnés à plusieurs reprises pour des faits graves. La liberté ne doit pas servir à couvrir des délits", a déclaré M. About.

Quelques sénateurs dont Daniel Hoeffel (centriste, Bas-Rhin) et surtout Michel Caldaguès (RPR, Paris), qui a bataillé tout au long de la discussion et a voté contre le texte, ainsi qu'Emmanuel Hamel (RPR, Rhône) et Jean-Yves Autexier (MDC, Paris), ont fait part de leurs réserves et de leurs inquiétudes.
 
 


   France : Témoins de Jéhovah

Déclaration de Nicolas About - Sénateur

Web, 3 avril 2001 par Claude Levy

[Texte intégral]

Lors de la discussion, le 3 mai 2001, au Sénat, en seconde lecture sur le texte de la proposition de loi sur la lutte contre les sectes, proposition qui a été adoptée, le Sénateur Nicolas About, faisant allusion entre autres, au récent décès de Rémi, a déclaré :M. ABOUT, rapporteur. -" Je voterai ce texte en pensant à ceux qui sont morts, car les sectes font des massacres dans le monde entier. Ils sont morts parce qu'ils étaient faibles et qu'on les a mis en état de sujétion. Je pense à ce jeune mort récemment parce qu'on lui avait interdit de se soigner. Je pense à ces enfants malades et pas soignés, pas éduqués, qu'on sort du système social, qu'on ne met pas à l'école.

Voilà à qui je pense, et pas à d'éventuelles dérives auxquelles ce texte pourrait donner lieu : je fais confiance aux magistrats pour qu'il n'en aille pas ainsi. Il faut que cessent ces situations inadmissibles !


   France : Sectes

Des sénateurs défendent les sectes ?

Débats au Sénat, débats du 3 mai 2001

[Extraits]M. CALDAGUÈS. - Parmi les phénomènes caractérisant notre époque, on peut relever la prolifération d'organismes plus ou moins religieux dont certains repoussent les bornes de la possession des âmes et celles de la naïveté humaine. Cela n'est pas inédit. On pourrait en chercher les raisons, par exemple en se demandant si les Églises ayant pignon sur rue satisfont le besoin de spiritualité.

Toujours est-il que le phénomène soulève dans l'opinion une perplexité mêlée d'effroi.

J'ai parlé de ce texte avec mon entourage et je me suis demandé si nous n'allions pas, à un moment ou à un autre, parler de sorcellerie. J'ai eu l'impression d'un retour au Moyen-Âge.

Il est évident que ce phénomène s'est aggravé après la terrible affaire de l'Ordre du temple solaire. Certains se sont demandés s'il ne fallait pas, pour contrer une telle puissance mortifère totalement gratuite, appliquer un remède de choc.

Le procès qui se déroule prouve bien que les textes existent et je m'en félicite. Mais en présence d'une telle anomalie, on a pensé qu'il fallait traiter le problème de façon spécifique. Mais que de difficultés pour y parvenir ! Supposez sur une étagère des récipients de tailles variables, allant de grandes jarres à des fioles minuscules en passant par des magnums et des bouteilles simples, certains sont emplis de poison, d'autres de placebos, sans qu'on sache l'ordre et les précautions à prendre et vous êtes chargé de rédiger une seule étiquette pour toute l'étagère. C'est cela la question.

Notre rapporteur a réalisé un travail considérable et a rassemblé quantité de textes sur les infractions permettant de stigmatiser les dirigeants de certaines associations. Mais quand il évoque les entorses aux règles de l'exercice du métier de pharmaciens, pense-t-il qu'il y ait une commune mesure entre des faits certes répréhensibles et ceux qui mettent en cause la vie d'individus ?

La liste qu'il a dressée n'est pas seulement impressionnante par sa longueur mais aussi par sa disparité. Certaines des infractions relevées n'ont aucun rapport avec les déviations sectaires. Ainsi, on a vu des pédophiles siéger dans des organisations respectables, mais cela n'a mis nullement en cause l'existence de celles- ci.

La commission et son rapporteur ont tenté de résoudre la quadrature du cercle en définissant le contenant et le contenu de l'étagère. Mais il fallait que cette définition soit précise, intelligible, directement utilisable par les magistrats et qu'elle ne soit pas redondante. Mission impossible, comme en témoigne le texte qui nous est soumis !

J'ai été frappé de voir l'intitulé du texte utiliser l'appellation avant même que la définition ait été donnée. C'est extraordinaire. La commission avait été plus prudente en première lecture puisqu'elle avait proposé un texte « tendant à renforcer le dispositif pénal à l'encontre des associations ou groupements constituant, par leurs agissements délictueux, un trouble à l'ordre public ou un péril majeur pour les personnes humaines ».

Cette fois, vous allez directement au but, même si l'Assemblée nationale vous a précédé en parlant de « groupements à caractère sectaire ». Vous nous proposez un titre nouveau : proposition de loi tendant à renforcer la prévention et la répression à l'encontre des sectes, groupements portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales.

Mais c'est trop ou pas assez ! Si l'on vise les groupements qui portent atteinte aux droits de l'homme, les sectes ne seront pas les seules en cause, loin de là !

Quant au contenu, aucune des définitions des turpitudes à sanctionner ne me satisfait. Vous paraissez être victime de l'illusion que deux notions à demi précises aboutissent à quelque chose de clair. Je ne le pense pas !

Par ailleurs, j'ai été frappé de relire, dans les débats de première lecture, qu'un député avait déclaré choquante la présence dans les tribunes d'une représentante française d'une église dont je tairai le nom, supposée sectaire.

En d'autres temps, je parle des années noires, des écrits condamnaient la présence de quelqu'un en raison de son appartenance à une communauté ! (M. About s'exclame.)

Ce type de raisonnement est extrêmement dangereux et peut conduire aux pires excès.

Le dernier alinéa de l'article premier fait un amalgame des responsabilités totalement inacceptable au regard des principes démocratiques. Certes, un de vos amendements atténue la portée de la mesure puisqu'une association ne pourra être dissoute que si les personnes morales, juridiquement distinctes en raison des lieux où elles ont leur siège, poursuivent le même objectif et sont unies dans une communauté d'intérêts. Mais cela reste une iniquité caractérisée. Je note au passage qu'il n'est plus besoin de plusieurs condamnations pour dissoudre et qu'une seule suffit.

M. ABOUT, rapporteur. - Je n'ai jamais proposé ça !

M. CALDAGUÈS. - Mais le tribunal de grande instance peut procéder, au cours d'une même procédure, à la dissolution de l'association dès lors que les personnes morales poursuivent le même objectif et sont unies dans une communauté d'intérêt.

M. ABOUT, rapporteur. - S'il y a eu plusieurs condamnations.

M. CALDAGUÈS. - Mon inquiétude demeure même si vous avez tenté d'améliorer le texte.

Il y a une grande différence entre ceux qui ont connu les années noires : la liberté n'a pas le même goût pour ceux qui en ont été privés que pour les autres. De reste, pour ma part, très marqué par cette époque et j'ai compris qu'il ne fallait pas mettre n'importe quel texte entre toutes les mains.

Certes, le gouvernement de collaboration a élaboré des lois d'exception mais il a aussi utilisé des textes votés par nos bons devanciers de la IIIe République avec la meilleure bonne foi du monde qui ont été appliqués par des magistrats professionnels et non par les juges d'exception, sous l'autorité d'un garde des Sceaux juriste émérite. Cela n'a pas empêché les iniquités et les persécutions.

D'autre part, la faculté donnée à toute association reconnue d'utilité publique d'exercer les droits de la partie civile m'inquiète. Cela peut porter au pire. J'ai évoqué hier une affaire scandaleuse : une association s'était portée partie civile contre un membre en exercice du gouvernement d'alors, à qui elle reprochait d'avoir écrit dans un livre des propos qu'elle considérait comme une incitation à la haine raciale. C'étaient surtout des mots maladroits - j'en conviens. L'affaire avait donné lieu à une négociation au cours de laquelle l'auteur de la prétendue incitation à la haine raciale se vît proposer de rétrocéder de ses droits d'auteur à ladite association. Le scandale fut si grand que les dirigeants de celle-ci furent mis en difficulté. Mais l'affaire ne cessa que lorsque le gouvernement auquel appartenait ce ministre lui renouvela la subvention. N'est-ce pas digne du Code pénal ?

Il n'est certes pas douteux que certaines organisations pratiquent ce qu'il faut bien appeler un conditionnement de leurs adhérents, mais il ne faudrait pas que le souci de combattre ces abus passe à son tour par un conditionnement ! Je vous donne un exemple scandaleux : il y a quelques mois, nos assistants ont reçu une missive les incitant à la plus grande prudence, et leur déconseillant d'entrer dans la discussion que des interlocuteurs téléphoniques pourraient vouloir provoquer à propos de la liberté de conscience et de la pluralité des religions - thème dont la missive admettait « l'intérêt philosophique » - excusez du peu ! Nos assistants étaient vivement priés d'exiger de leurs interlocuteurs des documents écrits et de mettre fin à l'entretien téléphonique.

Voilà le type de pression qui a pu être exercée dans le dos des parlementaires !

M. LE PRÉSIDENT. - Sans doute avez-vous pu identifier les auteurs de ces missives ; pourriez-vous, pour l'information de nos collègues, leur dire qui a expédié ce courrier ?

M. CALDAGUÈS. - Je ne saurais mettre en cause du haut de cette tribune quelqu'un qui n'est pas en position de se défendre. La précision que vous souhaitez sera transmise au Président du Sénat.

M. ABOUT, rapporteur. - C'est une méthode insidieuse. On laisse entendre qu'il y a manipulation sans en dire assez !

M. LE PRÉSIDENT. - J'insiste en tant que président de l'A.G.A.S. : cette information doit circuler.

M. CALDAGUÈS. - Je ne puis donner de noms depuis cette tribune. Mais je les communiquerai au Président du Sénat et à vous-même.

M. LE PRÉSIDENT. - Comptez que j'en ferai le meilleur usage.

M. ABOUT, rapporteur. - Vous laissez entendre que cela pourrait venir de nous ! Votre mise en cause juste avant un vote est très grave.

M. CALDAGUÈS. - Loin de moi cette idée. Je dirai seulement que cela provient de l'intérieur du Sénat.

Faut-il ne rien faire ? Non. Il faut réprimer sans faiblesse les infractions au Code pénal. S'il y a des lacunes, définissons de nouvelles infractions et pénalités, mais avec la plus extrême précaution. Il faut ciseler la législation répressive, de façon que le pouvoir législatif ne soit pas abandonné à la jurisprudence, ce qui serait une régression.

Je conclurai sur des images militaires : ne répandons pas un tapis de bombes, définissons des cibles précises et procédons à des frappes chirurgicales en évitant les dommages collatéraux. Bref, ne prenons aucun risque au détriment des libertés publiques et individuelles. (M. Hamel applaudit.)

Mme BORVO. - Les propos de M. Caldaguès m'inquiètent. Je ne sais s'ils engagent notre seul collègue ou son groupe, mais je pensais qu'après les diverses péripéties que nous avons traversées, nous nous acheminions vers un consensus. Je remercie d'ailleurs M. About pour son rôle actif en ce sens.

M. CALDAGUÈS. - Timeo Danaos et dona ferentes ! (M. About, rapporteur, proteste.)

Mme BORVO. - L'ampleur et les méfaits du phénomène sectaire se sont accrus : il est passé du stade de « phénomène social inquiétant » à celui de « problème de sécurité publique de premier plan »
 

M. CALDAGUÈS. - Alors que rien ne me prédisposait à m'intéresser aux sectes, ma conviction en la matière a été forgée par la lecture d'une interview du professeur René Rémond parue le 12 avril 1999. Cet éminent juriste dont je ne partage pas toutes les opinions est incontestablement un homme épris de liberté et il refusait toute législation antisecte. Cela voudrait-il dire qu'il ne serait pas désireux de protéger la santé et l'intégrité des plus faibles ?

Je répète que je demande la plus grande rigueur contre les infractions à la loi, dans ce domaine comme dans d'autres. Je suis conscient des horreurs qui sont survenues mais il faut se garder des amalgames, ce que n'ont pas toujours fait nos collègues aujourd'hui. On emploie le mot « secte » à tout propos et hors de propos, on s'en sert contre n'importe quoi et n'importe qui pourrait être atteint par cette imputation. Cet état d'esprit, si bien inspiré soit-il, comme celui dont le président Jacques Larché vient une fois de plus de donner l'exemple, peut néanmoins être dangereux. Il faut évaluer plus soigneusement les risques d'atteinte aux libertés, fût-ce par ricochet.

Un certain nombre de mes amis m'ont demandé d'être leur interprète pour manifester ces inquiétudes qui sont, elles aussi, respectables. Je récuse tout esprit de chasse aux sorcières, d'où qu'elle vienne et où qu'elle mène : nous avons confronté avec la meilleure foi possible (M. Lagauche : « C'est le mot ! ») des convictions différentes.

Notre vote, je le répète, sera hostile. (M. Hamel approuve.)


   Luxembourg : Ordre du Temple Solaire

Hold-up au Luxembourg - L'ombre du temple solaire

L'Illustré, 3 mai 2001 par Arnaud Bédat

[Texte intégral]Il s'appelle Denis Guillaume, il a 48 ans. Avec Luc Jouret, le gourou de l'Ordre du Temple solaire, cet ancien militaire d'élite avait sauté sur Kolwezi avant de lui demeurer fidèle jusqu'au bout. Les enquêteurs le soupçonnent d'être le cerveau du hold-up du siècle le 17 avril dernier, au siège de la Brink's.

Un hold-up qui a fait les gros titres de la presse régionale, belge, luxembourgeoise, française et allemande.
Quatre minutes! C'est le temps record qu'il a fallu à six hommes vêtus de tenues paramilitaires noires, cagoulés et armés jusqu'aux dents, pour dérober 25 millions de francs suisses au siège de la Brink's, au cour même du bunker réputé imprenable du transporteur de fonds, avant de s'évaporer dans la nature. C'était le 17 avril dernier, dans la zone industrielle de Kehlen, en pleine campagne luxembourgeoise. Pour réussir leur coup audacieux, les membres du commando ont dû franchir six portes blindées protégées par des codes secrets régulièrement modifiés. Ils savaient sans doute que, ce lundi, le coffre-fort central de la Brink's concentrait exceptionnellement une aussi importante quantité d'argent, destiné aux établissements bancaires du Luxembourg. Les malfaiteurs ont aussi judicieusement choisi l'heure de passer à l'action: ils ont fait irruption à 4 h 45, après avoir neutralisé et ligoté les trois gardiens. Enfin, ils devaient savoir que le coffre-fort central est débloqué chaque jour entre 4 h 58 et 5 h 02. Mais était-il connu, pour ne pas dire familier, de ceux qui l'ont forcé?
Unité d'élite
C'est bien là toute la question. C'est en tout cas celle que se posent les enquêteurs belges et luxembourgeois. Après un épluchage minutieux des curriculum vitae des employés de la société, c'est vers un ex-cadre de la direction, licencié il y a peu, que s'orientent très vite leurs recherches. Il s'appelle Denis Guillaume, il a 48 ans.

Ancien élève de l'Ecole royale militaire, il est aussi un ancien membre des ESR (Escadrons de surveillance et de reconnaissance), l'unité d'élite de l'armée belge, chargée en temps de guerre d'infiltrer les lignes ennemies et de mener des actions de sabotage. Lors de son entrée à la Brink's, il aurait obtenu de faire embaucher comme vigiles dix-huit de ses connaissances, des commandos de parachutistes également, tous formés dans différentes bases du Plat Pays.

Depuis, la plupart d'entre eux auraient également été licenciés.

Aujourd'hui, Denis Guillaume demeure introuvable. Personne ne répond à toutes ses adresses connues, au Luxembourg et en Belgique. Ses voisins disent ne pas l'avoir vu depuis plusieurs jours. C'est un homme de l'ombre, comme on dit volontiers, qui aime brouiller les pistes, bien qu'il n'y ait à ce jour aucun mandat d'arrêt lancé contre lui. Cet amoureux de la discipline, strict, méticuleux, organisé, est aussi un homme de l'ordre. En effet, ce qui lui vaut d'être aujourd'hui l'attention des médias, c'est bien son long compagnonnage avec un certain Luc Jouret, le gourou de l'Ordre du Temple solaire, mort dans les ruines fumantes des chalets de Salvan en octobre 1994.

Pour lui, trois ans plus tard, il publiera un livre au libellé un peu provocateur: Luc Jouret toujours vivant!, un plaidoyer d'une centaine de pages pour réhabiliter son ami de vingt ans avec lequel il avait sauté sur Kolwezi en 1978. "Luc, un assassin? Jamais! Lui qui a toujours fait un détour pour éviter de marcher sur une fleur, le voilà accusé d'avoir perpétré un abominable crime en série", peut-on notamment lire sous sa plume. En résumé, les massacres à répétition de la secte, qui ont fait 74 morts au total, tiennent pour lui d'une "immense conspiration à l'échelle planétaire".

"Denis Guillaume se considère comme un chevalier des temps modernes. Il peut être un sujet à risque et un catalyseur potentiel. Il fait preuve d'une adhésion inconditionnelle vis-à-vis de Luc Jouret. Il affirme que le gourou lui aurait demandé de continuer son ouvre, de reprendre le flambeau", affirme le Rapport de la commission d'enquête belge sur les sectes publié en mai 1997. A l'époque, Denis Guillaume réfutait alors en bloc ces accusations: "Je ne suis pas membre de l'OTS (ndlr: il ne figure effectivement pas sur la liste des membres retrouvée par les enquêteurs canadiens en 1994), je n'ai pas l'intention de reprendre le flambeau de quoi que ce soit. Cette commission a voulu trouver quelque chose, sur l'OTS notamment; en fait, elle n'a rien trouvé, sauf un pauvre type, moi en l'occurrence..."

"Denis Guillaume est un personnage trouble"Pour Jean-Albert Fisch, Monsieur Anti-sectes au Luxembourg, "le rôle de Denis Guillaume dans l'OTS n'est absolument pas clair. Si c'est lui qui a fait le coup de la Brink's, je suis sûr qu'il a un bon alibi et qu'on ne réussira jamais à le coincer..."
[....]


   France : Témoins de Jéhovah

Accueil d'enfants

La Veille juridique, 3 mai 2001

[Texte intégral

En raison des risques d'isolement social et de marginalisation auxquels des parents qui font une demande d'adoption exposerait un enfant en raison de leur adhésion à la doctrine des témoins de Jéhovah, le Président du Conseil Général du Pas-de-Calais a, à bon droit, estimé que les intéressés ne présentaient pas des garanties suffisantes en ce qui concerne les conditions d'accueil qu'ils étaient susceptibles d'offrir à des enfants sur le plan familial, éducatif et psychologique.
C.A.A de Douai 3 mai 2001, Signabou-Cinquina
Req. n° 98DA01397
DA.2001.254


   France : Sectes

L'ombre des sectes

La Dépêche, débats du 3 mai 2001 par S.B

[Texte intégral]AGEN (47) Avec une demi-douzaine de groupes répertoriés depuis 1995 et autant de groupuscules, le Lot-et-Garonne n'est pas épargné par les mouvements dits sectaires.

Serge affirme que sa femme l'a quitté pour rejoindre l'un des adeptes d'un groupe religieux qui vient de déménager dans le Gers.

Aujourd'hui, dans le département, une demi-douzaine de ces associations cultuelles ou communautés religieuses signaleraient encore leur présence sur la cartographie des mouvements qui posent question.

La Fraternité Notre-Dame, le Mouvement du Graal, les Témoins de Jehovah et d'autres sont cités noir sur blanc dans le seul document officiel existant à ce jour. Sous le numéro 2468, les députés prenaient acte en décembre 1995 d'un rapport qui dénombre et cite ces groupes en dessinant une carte des « sectes en France » et de leur poids en nombre d'adeptes. C'est la partie visible de l'iceberg.

Non-cités par la commission parlementaire, d'autres groupuscules religieux allongent aujourd'hui la liste des communautés dont le mode de fonctionnement évoque l'organisation sectaire. Dans l'agglomération agenaise ou dans le Villeneuvois par exemple, en ville ou en zone rurale, il s'agit souvent de groupes réduits.

Les adeptes, rarement plus de trente, se retrouvent à l'occasion de messes organisées dans le Lot- et- Garonne, et parfois dans les départements voisins.

Car l'ésotérique et le mystique, voire même les thèses millénaristes restent les outils privilégiés pour attirer les ouailles désoeuvrées. Ces groupuscules évangéliques ou néo- pentecotistes sont rarement reconnues par leur obédience. Mais, sous couvert de la loi, ces communautés ont une existence légale. En vingt ans, les affaires liées de près ou de loin aux mouvements sectaires se comptent sur les doigts d'une main au tribunal correctionnel ou à la Cour d'Appel d'Agen.

« Nous ne pouvons agir que sur plainte », commente l'un des membres de la cellule de lutte installée en préfecture depuis mars 2000.

Déjà difficiles à cerner, c'est aujourd'hui la diversité de ces mouvements sectaires qui les rend encore plus insaisissables. Par exemple, l'idéologie du Nouvel Age (New-Age) draine aujourd'hui son lot de guérisseurs spirituels censés trouver le remède au mal de vivre. L'ADFI s'impose une vigilance face « à ces nombreuses initiatives personnelles concernant les offres de guérisons spirituelles, les subtilités d'activités humanitaires, le développement personnel ».

Comme ce guérisseur surnommé le Patriarche qui sévissait à Agen jusqu'en 1999, d'autres de ces associations ou individus cités en 1995 ont disparu des listes officielles en suivant le principe biologique de la chrysalide: ils changent de forme, pour renaître ailleurs, en ayant recours notamment aux parutions du journal officiel.

Le but sous-jacent reste l'extorsion de fonds. Au début avril, les gendarmes de Haute-Garonne mettaient fin aux agissements d'Alessandro Di Masi. Le Professeur Alexandre est soupçonné d'avoir détourné 50 millions de francs grâce notamment à des clubs « Pyramide » aux méthodes de fonctionnement rappelant les organisations sectaires. Une dizaine de Lot-et- Garonnais au moins se sont faits piéger.


   France : Sectes

Le combat de Serge

La Dépêche, débats du 3 mai 2001 par S.B

[Texte intégral]Sa femme est partie. A ce point de son histoire personnelle, l'errance de Serge ne diffère pas d'un banal adultère qui promène le mari trompé de conciliations en audiences de tribunal. Serge vient toutefois de souffler le premier anniversaire d'un combat différent, qu'il mène depuis le départ de son épouse, le 27 mars 2000.

Depuis cette date synonyme de séparation, il nourrit un doute qui l'a poussé à enquêter. Et ses recherches ont dirigé ses pas vers Lavardac, lieu de domiciliation d'un groupe religieux aujourd'hui installé dans le Gers. « Je n'ai pas réagi lorsqu'elle me parlait de sa nouvelle famille et de ses nouveaux amis(...) Je ne me méfiais pas des ses absences de plus en plus fréquentes à l'occasion de messes à Lavardac, Toulouse, Bordeaux Tarbes voir jusqu'en Lozères »

Armé d'une intime conviction bâtie jour après jour sur des faits, Serge se construit ses certitudes. Derrière des cadres fixés au mur, dans des livres, Serge découvre peu à peu la seconde vie de sa femme, vie soigneusement dissimulée depuis l'été précédent. Il découvre notamment un livret de baptême établi en juillet 1999. Serge constate que son épouse, catholique, a été rebaptisée huit mois avant son départ du domicile conjugal. « La vraie religion orthodoxe a comme fondement la famille. Ce soi-disant sacrement aurait du être approuvé par l'ensemble de notre cellule familiale. »

PENSION ALIMENTAIRE A la douleur d'une séparation s'ajoute rapidement la conviction que la mère de ses deux filles est elle aussi, la victime d'un mécanisme huilé qui emprunte autant à l'escroquerie qu'à la quête spirituelle. Au fil de son enquête, Serge a notamment constaté que d'importantes liquidités ont disparu du compte commun. Son cas n'est semble-t-il pas isolé. En 1997, les parents d'un jeune homme se sont officiellement inquiétés du « changement de comportement » constaté chez leur fils, majeur. Le fils a ensuite quitté la communauté.

« A quand la loi sur la manipulation mentale? » s'interroge Serge, qui a fait de sa lutte le combat d'une vie. Pris en charge par les ASSEDIC, le visage gonflé par cette dépression qui le ronge, Serge doit aujourd'hui s'acquitter d'une pension alimentaire dépassant ses revenus. Coup supplémentaire dans le drame qu'il vit au quotidien, sa femme « qui déclare avoir été chassée du domicile » a repris contact avec lui au début de l'année, lui proposant même de « reprendre la vie conjugale ».


   Suisse : Sri Ram Chandra Mission

Gourou et politique: "Ça ne vous regarde pas!"

Le Matin, 6 mai 2001 par Olivier Grivat

[Texte intégral]

Saisi par des disciples de la Shri Ram Chandra Mission, un juge lausannois considère que l'appartenance d'une personnalité publique à cette association fait partie de sa sphère privée. Et doit être tue sous peine de sanction

D'avantage de transparence, montrer le dessous des cartes notamment en matière économique, c'est ce que l'on réclame des politiciens et des élus du peuple. "Le Matin" s'apprêtait à publier un article sur les attaches d'un député avec le gourou d'une association religieuse. Le Tribunal d'arrondissement de Lausanne en a décidé autrement en interdisant non seulement la publication de l'article, mais aussi toute mention à des tiers des convictions et des appartenances religieuses de la personnalité et de l'une de ses condisciples qui avait aussi saisi la justice. Cela sous peine d'arrêts ou d'amende.

Dans les considérants qu'il vient de communiquer aux parties, le juge estime que la publication de leur appartenance à la Shri Ram Chandra Mission (SRCM) (réd.: considérée en France comme une secte dangereuse) pourrait leur causer des "dommages irréparables".

Union avec la source divine
Sans se prononcer sur la qualification sectaire du mouvement religieux, le président du Tribunal civil met en balance l'intérêt du public à être informé à celui des lésés potentiels. En ce qui concerne un personnage public, élu du peuple, il estime qu'il n'y a pas de lien évident entre les activités religieuses et le rôle politique et associatif de l'intéressé. Selon le juge, "les méditations pratiquées par l'association proposent de réaliser l'union avec la source divine qui est en soi tout en menant une vie familiale et professionnelle".

Le juge lausannois se réfère tout particulièrement à la publication dans 24 Heures, en octobre 1996, d'un article et d'une caricature de presse de Burki s'interrogeant sur l'appartenance d'un juge fédéral à la même SRCM: "Un juge fédéral peut-il s'en remettre à un gourou?" s'interrogeait déjà le quotidien vaudois. Le juge fédéral démissionnait peu après de la vice- présidence du mouvement.

Campagne de presse?
Défendant son confrère de Mon-Repos, le juge de Montbenon voit là "une campagne de presse menée un mois avant la réélection par l'Assemblée fédérale des juges du Tribunal fédéral" et craint apparemment sa répétition dans la vie politique: "Il est communément admis que le simple fait de désigner des personnes comme appartenant à une secte (...) ne peut leur causer que des dommages irréparables." Un avis qui, sur le fond du problème, n'est pas du tout partagé par le juriste Denis Barrelet: "La sphère privée d'un personnage public n'a de loin pas le même caractère restrictif", professe le spécialiste du droit des médias. En d'autres termes, un membre de la Constituante vaudoise, élu du peuple, ne peut revendiquer la même protection absolue en matière de mesures provisionnelles et de protection de la sphère privée.

Ashrams, châteaux et morts-vivants Secte ou association religieuse?
Les avis sont partagés à propos du Shri Ram Chandra Mission, qui possède des châteaux en France et au Danemark, un ashram au centre de Lausanne (un immeuble de 5 étages acheté un million de francs il y a cinq ans à la ruelle de Bourg) et de nombreux centres de méditation aux USA, au Canada, en Grande-Bretagne, en Israël, en Turquie, en Iran, au Japon, en Chine, en Malaisie, en Australie, en Afrique du Sud, au Kenya, etc. Son gourou (réd.: c'est ainsi qu'il se baptise lui-même) s'appelle Shri P.Rajagopalarachi (surnommé "Chariji"), il est âgé de 73 ans. C'est un homme d'affaires à la retraite qui bourlingue à travers le monde pour visiter ses nombreux disciples.

Il propage la Sahaj Marg (ou "voie naturelle"), une forme de yoga basée sur une technique de méditation ou cleaning qui nettoie les mauvaises impressions laissées au cours de la journée dans le mental et dans le cour. Les disciples (ou abhyasis) doivent méditer longuement, matin et soir, et prendre part tous les quinze jours à un sitting individuel avec un précepteur pour mener un travail plus approfondi. Entendu par le Tribunal de Lausanne, le trésorier de la SRCM précise que les cotisations annuelles, recommandées et non imposées, s'élèvent à 300 francs. Mais chaque membre est sollicité pour participer à la vie matérielle du mouvement. Le gourou ne percevrait aucun salaire, seuls 1500 dollars (environ (2600 francs suisses) par an lui seraient alloués pour ses nombreux déplacements. En France, le SRCM a acquis le château d'Augerans (Jura) pour 500 000 francs, mais le gourou cherche à s'en séparer pour acquérir d'autres structures jugées "plus adéquates" aux besoins de l'association. Les raisons du déménagement semblent autres.

En France, un rapport parlementaire, le "Rapport Gest", range le SRCM dans les sectes dangereuses. Idem pour le Centre Roger Ikor qui dénonce l'abandon de soi prôné par le Grand Maître, lequel demande à ses disciples de devenir des "morts-vivants". "Une dévotion inimaginable" Diacre de l'Eglise protestante appelé à la rescousse par les intéressés, Henri Chabloz parle, lui, d'un simple "groupe de méditation", mais avoue n'avoir pas approfondi la question.

Au contraire, son confrère Paul Ranc, spécialiste des sectes depuis trente ans, reproche au Grand Maître de faire l'objet d'une adoration sans limites, ce qui ne peut se faire qu'au détriment de sa vie privée, conjugale ou familiale: "En fait, cette secte manipule habilement spiritualité et argent, écrit-il, ce qui explique que ses membres vouent au gourou une dévotion inimaginable et font à la secte des dons plus ou moins importants."

Autre point de contestation, le SRCM comporte parmi ses membres et précepteurs plusieurs médecins psychiatres, chiropraticiens et ostéopathes qui concèdent faire parfois du prosélytisme parmi leurs patients, comme le recommande le Maître: "Chaque disciple est invité individuellement à propager la vérité divine et à s'en faire l'intermédiaire auprès de son prochain."


   Suisse : Sectes

Culte du secret

Le Matin, 6 mai 2001 par Olivier Grivat

[Texte intégral]

Lors du procès de l'OTS et du chef d'orchestre Michel Tabachnik, la justice suisse a passé un mauvais quart d'heure à Grenoble.

Un zeste de méfiance avant et après le double drame de Salvan et de Cheiry aurait-il empêché le drame du Vercors?

Si la France a parfois une attitude antisecte qui confine à la chasse aux sorcières, la Suisse se distingue par sa grande tolérance. On y enregistre un record de mouvements sectaires. Ils ne sont certes pas tous dangereux, mais pratiquent souvent le culte du secret.

La réponse d'un juge lausannois "Circulez, y rien à voir et rien à écrire!" faite au "Matin" dans une affaire concernant les rapports d'un politicien avec un gourou ne contribue pas à une meilleure transparence.

Saisi avant même la parution de l'article par deux adeptes de cette "mission" qui tient un ashram au centre de Lausanne, le Tribunal civil a non seulement interdit la publication de leurs noms, mais va jusqu'à empêcher, sous peine d'amende ou de prison, "d'informer des tiers de leurs convictions ou appartenances religieuses".

Une décision de tribunal qui rend impossible la recherche d'informations au journaliste. Pouvoir judiciaire et médias ne font pas toujours bon ménage. Ils ne travaillent pas au même rythme et ne partagent pas toujours les mêmes vues sur la notion de sphère privée. Mais tous deux devraient au moins s'entendre sur la mission la plus délicate et la plus sacrée: la recherche de la vérité.


   Pologne : Sectes

Les sectes exploitent des enfants en Pologne, selon une ONG

AFP, 7 mai 2001

[Texte intégral]

VARSOVIE - Les enfants sont souvent victimes en Pologne des sectes qui les forcent à travailler ou les exploitent sexuellement, selon le rapport d'une organisation non gouvernementale polonaise publié lundi.

Le Comité Polonais de Défense contre les Sectes (OKOS) a travaillé sur son rapport pendant cinq ans, utilisant des expertises du parlement et du ministère de l'Intérieur polonais, celles du Parlement européen, ainsi que des témoignages de victimes, a précisé à la presse le président d'OKOS, M. Ryszard Nowak. Intitulé "Les enfants dans les sectes", le rapport affirme que certaines communautés religieuses attirent de nouveaux adeptes en utilisant la procédure d'adoption.

Les enfants y sont exploités en tant que main d'oeuvre gratuite et même contraints à la prostitution, selon OKOS. Le Comité met en garde contre quatorze sectes, dont plusieurs internationales, comme celle des "Chrétiens", active à Varsovie, Wroclaw (sud-ouest) et Gdansk (nord), qui se livrerait "au rapt d'enfants".

Sur cette liste figurent aussi L'Eglise de Scientologie, qualifiée par le rapport de "mafia religieuse", et celle de la "Vérité Suprême", qui soumettraient les enfants à un lavage du cerveau et à une discipline draconienne. "Les enfants naissent dans les sectes, ou y arrivent en bas âge avec leurs parents, ou, lorsqu'ils sont plus âgés, ils sont recrutés directement sous prétexte d'être protégés contre le monde extérieur", a affirmé M. Nowak.

Son organisation estime à plusieurs centaines le nombre de sectes actives en Pologne. Officiellement, le ministère de l'Intérieur a recensé 115 organisations confessionnelles en date de 1999. Le nombre d'adeptes des différentes sectes en Pologne est estimé à plus de 100.000.


   France : Elan Vital

Elan vital, une secte plus pernicieuse qu'il n'y paraît

Voir le droit de réponse de Elan Vital

L'Humanité, 9 mai 2001 par Emilie Rive

[Texte intégral]Une secte qui programme très cher le bonheur, rien de bien nouveau...

Le gourou Maharaji, ses avions, sa résidence à Malibu et Elan Vital, sa secte qui se fait discrète pour mieux endoctriner. Histoire moderne d'une aliénation. Enquête.

Bouygues, British Airways, Canon, Continent, Du Pont de Nemours, Kodak, EDF-GDF, Esso, France Loisirs, France Télécom, Gestetner, Hewlett Packard, IBM, Motorola, Pechiney, Philips, Rhône-Poulenc, Rorer, SANOFI, Shell, Siemens, Valeo, Winterthur Assurances, Xerox, Yves Saint-Laurent. La liste est si longue que bien d'autres devraient chercher à savoir s'ils n'ont pas mis, un jour, le pied de leurs salariés dans la méthode de motivation proposée par Management & Performance, qui présente ces clients sur son site Internet. Ce qui n'aurait, d'ailleurs, rien pour étonner, puisque " grâce à la méthode, il devient possible d'évaluer clairement ses atouts et ses faiblesses, d'élaborer des stratégies de réussite, de percevoir autrui avec acuité, d'adopter des attitudes qui répondent aux exigences de l'environnement en adaptant son adaptabilité et sa flexibilité ". Dixit toujours le site Internet. Une promotion classique d'une entreprise de formation classique, répondant, visiblement, aux souhaits d'entreprises non moins libéralo-classiques.

Rien à voir, bien sûr, avec une secte. Sauf, peut-être, cette propension à se valoriser par l'intermédiaire de clients réels, potentiels ou simplement rencontrés voire contactés. Mais deux, au moins, des quatre propriétaires de Management & Performance, affirme Combat dans son numéro spécial de mai consacré à l'aliénation sectaire, sont d'anciens administrateurs du mouvement Elan vital. " Claude Artheix est encore chargé de la propagande en France, et Marc Levitte, président de la secte jusqu'en avril 1998, est devenu l'un des bras droits du gourou Maharaji. "

Maharaji ? Le " dieu " d'un groupement, signalé en 1995 dans le travail de la mission parlementaire qui s'est chargée d'inventorier les mouvements sectaires. En l'occurrence, la Mission de la lumière divine, devenue Elan vital. D'une transformation à l'autre, le Maître parfait est passé professeur de méditation, troquant " les habits festifs de l'Inde croyante " crédibles en 1970 pour le costard de " n'importe quel cadre de banque ", seul respectable dans notre monde mondialisé.

Côté face, une charte affiche le respect de la personne humaine et les principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Côté pile, c'est particulièrement fumeux, voire fumiste de haut vol. Le Figaro qualifiait, en 1978, Maharaji d'" amateur de voitures de sport et d'avions à réaction ". Les choses ne semblent pas s'être améliorées puisque ses tout nouveaux anciens adeptes parlent de son impossibilité à se déplacer sur les vols réguliers, pour raison de sécurité. Résultat : un Gulfstream V, 40 millions de dollars, remplaçant l'année dernière son prédécesseur sans doute arrivé en bout de course, un Gulfstream IV. Et tout à l'avenant : yacht, hélico, quelques résidences, bien sûr, comme celle de Malibu (Californie) avec héliport, ou centres de conférence, comme celui sur 526 hectares en Australie.

Financement ? La quête du bonheur. Et quelques trafics pas tous vraiment anodins, si l'on en croit les anciens adeptes que l'on retrouve sur le site www.ex-premie.org.

Quand Combat élargit son champ éditorial et se met à enquêter sur les formes d'aliénation sectaire, il entend, d'après sa rédaction, lancer un débat public sur ce sujet. Il a rencontré sur sa route, par hasard, Elan vital. Le résultat en est ce numéro de mai, dont nous vous offrons une présentation inédite. Parce que personne ne connaît vraiment Elan vital. Parce que des milliers de gens sont en recherche de repères, religieux ou pas, et sont donc des victimes potentielles. Parce que personne ne peut rester indifférent à la question.

Le Sénat vient de confirmer une proposition de loi pour améliorer la prévention et la répression contre les mouvements sectaires. La dissolution devient possible si un groupe, ou un mouvement, a fait l'objet de condamnations. La manipulation mentale devient délit d'abus de faiblesse (voir encadré).

Mais il reste à réfléchir aux attentes de ces milliers de victimes virtuelles et aux réponses, peut-être concrètes celles-là, à leur apporter. La quête du bonheur n'interroge pas que les Eglises établies, dans un monde où MacDo et Coca-Cola (intéressés, comme Reagan, par la Scientologie) sont devenus pourvoyeurs de bonheur, et où le père de l'actuel président américain recherchait le sien chez Moon. D'autant que les pressions américaines sur les parlementaires et le gouvernement français, au nom d'une liberté de " religion " qui ne reconnaît pas notre loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, ne cesse d'interférer sur nos affaires intérieures et les prises de position européennes.

Enfin, notons que Marc Levitte, ancien président de Elan vital-France, est le frère de Jean-David Levitte, ancien conseiller de Jacques Chirac, aujourd'hui ambassadeur de France aux Nations unies. Il se félicitait, le 3 mai, de l'exclusion des USA de la commission des droits de l'homme de l'ONU pour " arrogance " et intervenait, le même jour, à la commission d'enquête sur les pillages du Congo, pilotée par la France. Cet éminent diplomate peut-il ignorer les activités de son frère ?

Combat : 2, rue Edouard Vaillant, 93200 Saint-Denis.
Tél. : 01 42 43 77 21.
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et http://combat.ctw.net.


   France : Elan Vital

On y entre comme dans une réunion Tuperware

L'Humanité, 9 mai 2001 Entretien réalisé par Emilie Rive

[Texte intégral]Gilles Alfonsi est le rédacteur en chef de Combat. Une revue que l'on ne s'attend pas à rencontrer sur le terrain des sectes. Interview.

Pourquoi votre revue se lance-t-elle dans ce genre d'enquête ?

Gilles Alfonsi. Nous avons élargi le champ de notre réflexion et elle a, désormais, vocation à traiter toutes les aliénations et les phénomènes de société. Cette préoccupation a rencontré le phénomène sectaire.

Vous parlez donc d'aliénation sectaire. C'est-à-dire ?

Gilles Alfonsi. C'est une des formes du contrôle social et de l'aliénation mentale. Il existe de nombreux dispositifs de contrôle social, licites ou illicites. Ils consistent à s'en remettre à une personne, une idéologie, une croyance. Cela peut aller de " l'aliénation médiatique " à l'aliénation sectaire. Ici, nous faisons un zoom sur cette forme particulière. Nous voulons analyser tout ce qui fait qu'un individu n'est pas libre de penser ce qu'il veut, ni vivre sa vie comme il l'entend. C'est là qu'Elan vital réussit à créer la nasse dans laquelle l'adepte va se perdre. Il fait partie de ces sectes qui s'appuient sur la référence à la liberté, la défense des droits de l'homme. Et il en dévoie, en détourne le sens.

Comment avez-vous été amenés à cette enquête ?

Gilles Alfonsi. Il y a un peu plus d'un an, nous avons rencontré, par hasard, un ancien adepte. Nous avons commencé à regarder ce que d'autres en disaient et avons trouvé un site d'anciens disciples déterminés à en sortir. Nous les avons associés à notre travail de bout en bout. D'où l'originalité de ce que nous publions. Les victimes elles-mêmes, dont J.-M. Kahn, ancien administrateur et animateur de la fronde, ont mené une bonne partie des recherches. Nous avons travaillé avec des gens suffisamment distants du groupe pour que nos révélations ne soient pas éventées. Impossible de faire intervenir ceux qui étaient encore à l'intérieur. Elan vital est vraiment un mouvement qui cultive le secret de façon originale : pas de porte-parole public, pas de prosélytisme. L'implantation, la diffusion de la pensée, c'est l'ami, le copain, le proche qui s'en charge, comme pour une réunion Tuperware, conviviale.

Bien que signalée dans le rapport parlementaire de 1995, elle est pratiquement inconnue du grand public et presque autant des pouvoirs publics, y compris - dit-on - des renseignements généraux. Les derniers articles de presse datent de 1978. Ce qui fait que ce mouvement est largement sous-estimé. Evalué à quelques centaines d'adeptes, il englobe, en fait, plusieurs milliers de gens de milieux plutôt favorisés.

Son bassin de recrutement a évolué au cours du temps, aucune catégorie socioprofessionnelle ne lui échappe. Ce sont des gens en quête spirituelle, intime, qui rencontrent une organisation prétendant leur apporter des réponses. Réponses qui vont induire des comportements particuliers et conduire à se retrouver dans des réseaux avec des conditions de convivialité, de sociabilité de l'ordre du contrôle social. Maharaji est un très bon acteur. Mais nous avons été prudents. Nous avons deux cabinets réputés sur le dos pour défendre, l'un " une petite association de méditation ", l'autre Management et développement.

Est-ce que cela ne concerne que des gens déjà attirés par une religion ?

Gilles Alfonsi. Cela montre à l'évidence que, pour certains, il n'existe pas d'offre attractive ailleurs. Que les gens ne puissent vivre leur volonté d'être bien, à l'aise dans le rapport avec eux-mêmes et avec les autres, contribue à ce que les sectes soient un recours. Elan vital attire des personnes aux pratiques inavouables et aux mours douteuses. On dépasse la quête spirituelle. Quand " le gourou me dit de vivre ma vie selon mes désirs et quand, quels que soient mes désirs, même réprimés par la loi, je les vis ", il n'y a plus de limites, plus de frontières, plus de lois. C'est là que le témoignage prend une autre dimension.

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   France : Elan Vital

" Il faut rêver, mais aussi éviter d'être crédule "

L'Humanité, 9 mai 2001

[Texte intégral]Nous reproduisons trois des témoignages inédits publiés dans le numéro spécial de mai de la revue Combat consacré à la secte Elan Vital. Un autre témoignage important est à découvrir dans les colonnes de la publication, celui d'un ancien administrateur de la Mission de la lumière divine, devenue ensuite Elan vital.

La DDASS s'en moque. François Denis : " J'avais quinze ans en 1980. J'étais dans une situation très précaire, sans famille, placé dans un foyer de la DDASS. J'ai été approché par un disciple dans un bar. Je devais me rendre à Bordeaux et il m'a proposé de m'accompagner. Au cours du voyage, il m'a incité à aller à un satsang, sorte de cérémonie où les adeptes parlent de leur expérience. J'étais curieux, je m'intéressais aux questions religieuses. J'ai aussitôt été accroc. J'ai trouvé un cadre agréable, paisible, des gens gentils. Pendant plusieurs années, j'ai passé la majeure partie de mon temps dans les communautés d'adeptes. Placé en chambre en ville, j'étais libre de mes mouvements.

Ni la DDASS ni mon éducateur ne semblent jamais s'être inquiétés, sauf à une période où des soupçons de pédophilie avaient ému le milieu de l'enfance en danger. J'ai parlé de la secte et de la Connaissance à mon éducateur. Je lui ai même fait rencontrer des disciples. Il me désapprouvait car, lui, était d'une autre secte, d'inspiration bouddhiste : la Soka Gakkaï (1). En fait, je crois que, tant qu'il n'y a pas d'histoire, tant qu'on ne se retrouve pas régulièrement au commissariat, la DDASS s'en moque. Je n'ai jamais approché Maharaji et pourtant j'ai tout donné, en particulier mon argent, car il était, pour moi, le Seigneur. On se sent très privilégié, différent des autres, supérieur. En 1991, je décide de partir six mois en Inde et au Népal. C'est à cette période que j'ai appris. l'existence de trafics, comme ceux de femmes venues du Népal. On m'a aussi parlé de terrains achetés un peu partout en Asie. Il n'y a pas d'amour de Maharaji pour les disciples, mais beaucoup de mépris, une dictature et, en définitive, un système totalitaire, le berger et ses moutons. "

La méditation est le leurre. Franck Algier : " Pour comprendre ce qui m'a amené à la fameuse (fumeuse) Connaissance de M. (Maharaji), il faut remontrer à 1970. J'avais alors dix-sept ans. Mes recherches personnelles me confortaient dans l'idée de l'existence de Dieu, motivée par des expériences d'ordre mystique, par la pratique de la méditation d'une manière naturelle et autodidacte, et somme toute, par l'envie de rencontrer un nouveau Christ. Le discours était attractif et collait à l'idée que je me faisais de la perfection, malgré les interrogations que j'avais sur les intentions réelles du gourou. Ma première interrogation repose sur l'affirmation de M., qui s'argumentait comme suit : l'apprentissage de la perfection ne peut être dispensé que par un maître parfait ; la Connaissance est parfaite, l'expérience est là pour le prouver ; l'expérience de la perfection est de nature divine, et je suis constamment dans cette expérience... Il ne restait plus qu'à tirer la conclusion suivante : M. et Dieu, c'est la même chose. Comment ai-je pu croire au divin fait homme !!!? Comment ai-je pu, à travers ce personnage, certes très charismatique, voir une sorte de descendance du Christ, de Bouddha et de Mahomet réunis ? Je me croyais pourtant nihiliste jusqu'au bout des ongles ; l'expérience concrète et satisfaisante de la médiation a eu raison de ma raison : il y a quelques mois encore, j'embrassais les pieds divins de mon maître !!! J'ai compris que la méditation est le leurre, le gadget, l'appât, et le "service" la véritable motivation du gourou : votre contribution financière à son enrichissement personnel. "

Il fallait un million de dollars. Estelle Rivière : " On a commencé à nous demander des sous pour visionner les cassettes. Le trésorier est venu nous expliquer que Maharaji avait besoin d'un nouvel avion car les compagnies habituelles n'étaient pas sûres. Il fallait, disait-il, un million de dollars. Ces sollicitations financières m'ont poussée à être plus critique. J'ai beaucoup réfléchi à la manipulation mentale et sur le risque qu'un sentiment religieux soit exploité. Je me suis aussi dit que cela aurait pu être plus grave et peut-être même dangereux. Je crois simplement qu'il faut faire attention à l'idéalisme, à l'idée que la vie pourrait être merveilleuse. Il faut rêver mais il faut aussi se méfier, éviter d'être crédule. "

(1) La Soka Gakkaï est une secte de 10 millions d'adeptes, s'abritant derrière les objets rituels et les lieux sacrés d'une école bouddhiste. Au Japon, elle est un groupe de pression qui ambitionne le pouvoir. " Concernant les enfants, le conditionnement effectué dès les premières années peut entraîner des conséquences dramatiques, en façonnant leur personnalité dans un contexte exclusif où toutes les références extérieures sont supprimées ou dévalorisées a priori. " (source : http://www.mygale.org/tussier).
 
 



   Suisse : Scientologie

"L'affiliation au réseau WISE d'entrepreneurs scientos est obligatoire"

News, 6 mai 2001 par Jean Luc Barbier président de l'association des victimes de la scientologie - switzerland ADVSN@hotmail.com

[Texte intégral]

"L'affiliation au réseau WISE d'entrepreneurs scientos est obligatoire"contrairement au mensonge de madame Gounord à FR3 en tant que représentante de la scientologie. OUI c'est un mensonge car, et j'en ai moi-même fait l'expérience car en effet, si vous êtes entrepreneur, l'église fera sans cesse des pressions et menaces sur vous pour : tout d'abord vous dire qu'un scientologue doit appliquer la technologie hubbard, puis dans un deuxième temps vous faire comprendre qu'il est normal et OBLIGATOIRE de payer de royalties à WISE pour cette application de la technologie et respecter les copyrights.

J'ai en fait été expulsé de la scientologie essentiellement à leurs yeux pour n'avoir pas accepté d'affilier mon entreprise au réseau Wise; par ailleurs ces copyrights sont gérés par la société RTC une société dont je soupçonne le contrôle en deuxième main par la femme de Hubbard et certains de ses enfants, et non le seul Miscavidge comme cela est souvent dit dans les médias, Miscavidge étant le directeur actuel depuis la mort du gourou, son héritier spirituel ... savez vous par exemple qu'il existe cette simple règle et évidence de la contrainte sur les entrepreneurs : il leur est interdit d'employer un membre du personnel de la scientologie SI L'ON N'AFFILIE PAS SON ENTREPRISE à WISE (le world institut sientology enterprises) tout de même bravo à FR3 d'avoir été au tournant de ce que va être la compréhension de la scientologie par nos citoyens. cette tâche de prévention est vraiment honorable


   Japon : Secte Aum

Des victimes des attentats d'Aoum témoignent de leur douleur et de leur rage

AFP, 10 mai 2001

[Texte intégral]TOKYO - Des victimes des attentats de la secte Aoum qui firent plusieurs dizaines de morts en 1994 et 1995 au Japon ont témoigné jeudi pour la première fois de leur rage et leur douleur, lors d'une audience du procès du gourou Shoko Asahara. "Je veux qu'il vive le même destin que mon père", a déclaré jeudi devant le tribunal de Tokyo la fille aînée de Mitsuo Okada, mort après avoir inhalé du gaz sarin, une substance hautement toxique inventée par les nazis.

"J'espère qu'il respirera du sarin et restera cloué au lit incapable de ne rien faire pendant un an et demi, branché à un respirateur artificiel... comme mon père", a encore dit cette femme, selon les médias japonais.

Shoko Asahara, ex-chef de la secte Aoum Shinrikyo (Aoum Vérité Suprême), a été arrêté le 16 mai 1995 et est jugé depuis pour un attentat en mars 1995 qui avait fait douze morts et intoxiqué des milliers de personnes dans le métro de Tokyo en mars 1995 et pour un précédent à Matsumoto en 1994. Il risque la peine de mort, qui est pratiquée par pendaison au Japon.

Comme au cours d'autres audiences, Asahara, âgé de 46 ans et presque aveugle, n'a manifesté aucune émotion face au désespoir des familles des victimes. Ce maître auto-proclamé de yoga est resté assis, silencieux, les yeux fermés. C'était la première fois que des proches des victimes d'Aoum s'exprimaient au cours du procès qui s'éternise depuis son ouverture en avril 1996, à cause des multiples incidents de procédures provoqués par les avocats du gourou.

Mitsuo Okada, qui avait alors 52 ans, se rendait à son travail lorsqu'il eut la malchance de s'installer dans l'un des wagons du métro de Tokyo, gazés par les membres de la secte. "Mon père était en excellente santé avant de se retrouver dans de telles conditions. Je voulais jouer au golf, boire avec mon père", a poursuivi sa fille, avant de fondre en larmes, au souvenir des 15 mois de coma de son père. L'attentat dans lequel plus de 5.500 personnes furent blessés n'était qu'un ballon d'essai pour la secte de Chizuo Matsumoto, le vrai nom d'Asahara, qui prédisait une fin du monde apocalyptique.

Shizue Takahashi, dont le mari est mort lui aussi des suites de l'attaque au sarin alors qu'il travaillait dans une station de métro, a souhaité une sentence "la plus rapide possible". "Je veux que l'accusé Matsumoto soit exécuté avec ce qui reste de son gaz sarin", a-t-elle dit. Les principaux dirigeants de la secte ont été condamnés à mort en première instance, mais la justice japonaise est lente et les sentences définitives n'ont pas été prononcées.

Les autres cadres sont en prison et la secte a changé son nom en Aleph l'an dernier après avoir reconnu en décembre 1999 ses responsabilités dans les attentats au sarin. Aoum a tenté de se donner une nouvelle image, mais le gouvernement la tient sous surveillance.

Selon un rapport du ministère de la Justice datant d'avril qui la jugeait encore "fondamentalement dangereuse", la secte compte 650 adeptes à plein temps et plus de 1.000 disciples dans 29 branches régionales.
 
 


   Suisse : Sectes

La France s'apprête à adopter une loi anti-secte controversée

Le Temps, 10 mai 2001 par Patricia Briel

[Texte Intégral]La France s'apprête à introduire une loi tendant à renforcer la répression à l'encontre des groupes sectaires.

Dans la nuit de jeudi à vendredi de la semaine dernière, les sénateurs ont adopté en seconde lecture un texte qui prévoit trois innovations principales:

l'extension du délit d'abus de faiblesse, déjà réprimé par le Code pénal, la possibilité de dissolution judiciaire des groupements à caractère sectaire quand ils ont fait l'objet de plusieurs condamnations pour certaines infractions graves, et la possibilité pour les maires d'interdire l'installation de sectes dans un périmètre de 200 mètres autour des établissements sensibles, comme les écoles, les maisons de retraite, etc.

La création d'un délit de manipulation mentale, comme l'avait souhaité l'Assemblée nationale le 22 juin 2000, n'a finalement pas été retenue.

Néanmoins, les trois nouvelles dispositions n'ont pas fait l'unanimité au Sénat. Avant que les sénateurs ne planchent sur le projet, une délégation de 50 parlementaires du Conseil de l'Europe ainsi que le sous-secrétaire d'Etat américain aux droits de l'homme étaient intervenus pour demander au Sénat de différer l'adoption de la proposition de loi. Quant aux sociologues des religions, ils critiquent une loi jugée redondante et inadéquate. Ce débat concerne de près un canton comme Genève, qui réfléchit à l'introduction d'une loi contre les dérives sectaires qui pourrait s'inspirer du modèle français.

Chasse aux sorcières?
La proposition de loi votée au Sénat réprime «l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse est apparente et connue de son auteur, soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables».

Pour Roland Campiche, directeur de l'Observatoire des religions à l'Université de Lausanne, «la panoplie judiciaire actuelle suffit pour réprimer les dérives sectaires. Je ne vois pas la nécessité d'introduire un droit d'exception qui vise uniquement les sectes. J'ai l'impression qu'on procède à une chasse aux sorcières.»

Jean-François Mayer, historien spécialiste des sectes, souligne la méconnaissance du phénomène sectaire par les politiciens français. «Cette législation vise à ériger les sectes en une réalité homogène. Or, il n'y a pas d'unité dans l'objet «sectes», pas plus qu'il n'y a de spécificité de la démarche sectaire. D'ailleurs, il n'y a pas eu la moindre tentative de définir ce qu'est une secte. Il y a donc une contradiction à vouloir légiférer sur un sujet qui n'a pas été défini. De plus, le mot secte ne recouvre pas la même réalité pour tout le monde. Différentes significations se superposent dans l'esprit des gens.» Jean-François Mayer remarque à cet égard que la controverse autour des sectes, née dans les années 70, a procédé par cercles concentriques incluant de plus en plus de groupements que personne n'aurait eu l'idée de qualifier de sectes auparavant.

A partir des années 80-90, des organisations de type politique et psychologique ont par exemple été intégrées dans la controverse. «On remarque que le terme secte tend à être utilisé de façon extensive, souligne l'historien. Il pourrait donc recouvrir un jour tout ce qui déplaît idéologiquement à un moment donné. Vu qu'il n'y a pas de définition, la loi pourra s'appliquer à ce que le législateur décidera de considérer comme secte à un moment donné. Il est donc vraisemblable qu'une telle législation concerne par exemple un jour des mouvements catholiques aux pratiques intensives, de type monastique ou paramonastique.»

Prévention absente du débat
La création d'un périmètre de sécurité est jugée «risible» par Roland Campiche. Certains ne comprennent pas pourquoi ce périmètre de sécurité ne concernerait que les sectes, et pas les établissements pornographiques, par exemple. Quant à la possibilité de prononcer la dissolution des groupements sectaires, Jean-François Mayer se demande pourquoi une telle loi ne s'appliquerait pas aussi aux partis politiques dont les dirigeants ont fait preuve de corruption. En définitive, selon l'historien, «toutes ces dispositions légales n'empêcheront pas un nouveau suicide collectif ou des assassinats». En effet, la grande absente du débat français, c'est la prévention.
Si elle est adoptée, une telle législation aura trois conséquences nocives, selon Roland Campiche: «Elle donnera à l'Etat l'impression qu'il a fait son devoir. Elle va accentuer l'idée que secte égale danger. Elle va freiner le dialogue et le débat, et contribuer à ce que des groupes se ferment.»

«Un projet utile»
L'avocat genevois François Bellanger, qui planche sur la création d'une législation antisectes à Genève, rejette ces critiques. «Le projet de loi français est utile car il renforce la législation actuelle. Il n'y a pas besoin de définir les sectes. Cela n'a pas d'intérêt au niveau juridique. C'est même un piège, car certains groupes pourront arguer qu'ils ne sont pas des sectes. Il vaut donc mieux s'attacher à un certain nombre d'actes répréhensibles. Le projet français protège la liberté de croyance, mais réprime les dérives de certains groupes.» Quant à la création d'un périmètre de sécurité, il estime que c'est un élément utile pour protéger les enfants, «susceptibles de subir des influences négatives. Les établissements pornographiques ne font pas de démarche active pour attirer les enfants dans leur magasin. Or, les groupements sectaires font du prosélytisme en abordant les gens».

Le projet de loi voté par le Sénat doit encore retourner devant l'Assemblée nationale d'ici la fin du mois de mai. Il pourrait être adopté définitivement d'ici au 30 juin.


   Suisse : Sectes

Aux cantons de légiférer

Le Temps, 10 mai 2001 par Patricia Briel

[Texte Intégral]Dans sa réponse de juin 2000 à un rapport de la Commission de gestion du Conseil national, le Conseil fédéral a jugé que l'élaboration d'une politique spécifique en matière de sectes n'était pas nécessaire: «Le Conseil fédéral privilégie la protection des droits fondamentaux, en particulier la liberté de conscience et de croyance [...]. Il n'appartient pas au Conseil fédéral d'élaborer une politique en matière de sectes.»

En d'autres termes, il revient aux cantons de se munir d'une éventuelle loi contre les dérives sectaires.

A Genève, le Département de justice et police et des transports réfléchit à la création d'une telle loi.


   Suisse : Raël

Quand les tracts de Raël provoquent des remous

Le Temps,11 mai 2001 par Patricia Briel

[Texte Intégral]L'Association Nopedo, créée par le Mouvement raélien dans le but de lutter contre les prêtres catholiques pédophiles , distribue ces jours dans les boîtes aux lettres des tracts rouges qui incitent les parents à ne plus envoyer les enfants au catéchisme pour les protéger d'éventuels abus sexuels.

Le vicariat de l'Eglise catholique de Genève vient de déposer plainte contre l'association, et les particuliers commencent à s'impatienter contre l'activisme de la secte. Certains, qui téléphonent pour demander à ne plus recevoir les tracts, s'estiment menacés.

Un autocollant «Pas de publicité SVP» figure sur la boîte à lettres de Aud Haugerud, qui habite à Genève. A la vue du tract rouge de l'Association Nopedo, qu'elle reçoit pour la seconde fois en l'espace de quelques jours, elle téléphone au numéro indiqué sur le tract, pour signaler qu'elle ne souhaitait plus recevoir ce genre de publicité. «La personne qui m'a répondu a dit qu'il ne s'agissait pas de publicité, mais d'information. Quand j'ai signalé qu'il y avait eu des cas de pédophilie dans le Mouvement raélien, j'ai reçu des menaces à deux reprises: «Vous nous accusez d'être pédophiles et vous semez des rumeurs. Nous allons porter plainte contre vous si vous ne vous excusez pas.»

Aud Haugerud rétorque alors qu'elle n'accuse en aucun cas le Mouvement raélien d'être pédophile, mais précise à son interlocutrice: «Je sais qu'il y a eu des cas de pédophilie dans la secte, car je l'ai lu dans un journal». La secrétaire de Nopedo, puisqu'il s'agit d'elle, répond alors: «J'ai votre numéro de téléphone. Nous allons porter plainte contre vous si vous ne vous excusez pas dans les trois secondes qui suivent. Je compte jusqu'à trois.» Se sentant menacée, Aud Haugerud obtempère.

La secrétaire de Nopedo, qui refuse de donner son nom «pour des raisons de sécurité», confirme les propos qui lui sont attribués par Aud Haugerud. Elle dit n'avoir pas voulu la menacer, mais l'inviter «à réfléchir sur la propagation de rumeurs non fondées». Elle précise qu'«il n'y avait pas d'écoute, alors pour couper court à un dialogue de sourds, j'ai placé cette personne en face de ses responsabilités dans ses accusations en lui demandant de choisir: «Soit vous portez plainte contre nous pour crime de pédophilie, soit vous vous excusez immédiatement, soit c'est nous qui portons plainte contre vous pour diffamation.» J'ai compté jusqu'à trois, histoire de ne pas rester sans fin au téléphone, et je reconnais que c'est une maladresse de ma part.»


   Suisse : Sectes

Sectes = Religions ?

Edicom, 14 mai 2001

[Texte intégral]Une centaine de parlementaires veulent abroger l'article sur les évêchés - L'article constitutionnel sur les évêchés est superflu, disciminatoire et contraire au droit international. Fort de cet avis, un comité comprenant 104 parlementaires fédéraux recommande d'accepter son abrogation le 10 juin prochain. Le comité estime en outre que le peuple et les cantons partageront cette opinion. Seul à Genève subsiste un doute quant à l'issue du scrutin. Les tenants d'un article sur les religions ne parlent que de religions chrétiennes. Mais aujourd'hui, il faudrait aussi tenir compte de l'islam et d'autres confessions, voire des sectes, d'après le comité.


   France : Scientologie

Des voleurs volent des bandes-annonces de film. Devinez qui et quoi

Groupe de Discussion : fr.soc.sectes. 14 mai 2001, par Roger Gonnet.

[Texte intégral]
 La productrice du Film "PROFIT" présenté à Cannes cette année, Patricia Greenway, et le metteur en scène , Peter Alexander (ex-vice président d'Universal Studios) viennent pour la seconde fois de se faire voler les bandes annonces sur cassettes vidéo, bandes qui leur avaient été expédiées des Etats-Unis.

Le film reflète l'histoire d'une secte criminelle et de son gourou. Il a déjà fait l'objet d'actions illégales et de pressions de la part d'une secte criminelle dénommée scientologie. Lors du premier envoi, les 20 cassettes ont disparu durant le transport. Nul critique de la secte criminelle ne peut imaginer que c'est par hasard.

La seconde fois, c'est à dire hier soir, les intéressés avaient changé de transporteur, et les cassettes sont parvenues jusqu'à l'hotel où résident nos amis.

Un quart d'heure avant qu'ils viennent les récupérer à la réception de l'hôtel, un individu ressemblant vraiment beaucoup à Monsieur Alexander, et parlant particulièrement bien anglais semble-t'il, s'est présenté à la réception de l'hotel comme étant "Peter Alexander", et il a emporté les cassettes. A qui profite le crime? Ceci dit, il est évident que cette crétinerie n'aura que des effets très limités (sauf pour les criminels coupables du vol, qui peuvent écoper de quelques mois ou années en prison), car ça ne coûte pas bien cher de faire des copies de cassettes vidéo et des les faire parvenir aux destinataires.

Par contre, la publicité supplémentaire autour de ce vol permettra d'augmenter l'impact de la présentation du "PROFIT" à Cannes.

Cette info est confirmé et relatée dans un reportage du 19-20 de 21 mai 2001, sur France 3.


   France : Contre Réforme Catholique

Extrême droite, royalistes et intégristes se mobilisent contre l'Europe

Le Monde, 14 mai 2001, par Christiane Chombeau (avec Alain Maury, à Bar-le-Duc)

[Texte intégral]

De la Contre-Réforme Catholique à l'Ouvre française en passant par l'Action française et le Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret, l'essentiel de l'extrême droite française a célébré la fête de Jeanne d'Arc, dimanche 13 mai.

A l'exception du Front national, qui, lui, depuis 1988, fête l'héroïne le 1er mai (Le Monde du 3 mai).

Comme en 2000, M. Mégret avait choisi de se rendre à Domrémy-la-Pucelle (Vosges), où quelque cinq cents militants de Lorraine et Champagne-Ardenne ont participé à une fête campagnarde avant de défiler dans le village. Un important dispositif de sécurité avait été mis en place pour éviter les heurts qui avaient éclaté, en mai 2000, entre les militants du MNR et des manifestants de Ras l'front venus manifester leur opposition à l'extrême droite.

Le maire de Domrémy, Daniel Coincé, avait invité la population à fermer les volets et, le matin, en célébrant la fête officielle de Jeanne, il avait rappelé qu'elle était l'héroïne d'une nation et qu'elle ne saurait l'être de quelques-uns seulement.

Pas même un sifflet de protestation n'a salué le passage du cortège conduisant M. Mégret et ses troupes à l'église du village et au pied de la statue de Jeanne d'Arc, où ils ont déposé une gerbe tricolore.

Au cours du repas qu'il a présidé, M. Mégret a dénoncé avec véhémence le "désordre politique, social, moral, économique, international" qui, selon lui, règne en France, allant jusqu'à dire que "notre pays sombre dans une forme larvée de barbarie". Evoquant les effets néfastes de la mondialisation, l'euro qui efface les symboles ancestraux et l'absence de politique familiale qui favorise de nouvelles vagues d'immigration, il a fustigé la "classe politicienne" pour la comparer à "Loft Story" : "C'est aussi nul, aussi factice et aussi inutile, sauf que les Français en sont plus que lassés et que, pour eux, c'est surtout Bof Story."

"MARÉCHAL, NOUS VOILÀ !" Le matin, place des Pyramides, à Paris, la statue de Jeanne d'Arc avait vu défiler tour à tour à ses pieds une kyrielle de représentants de groupes d'extrême droite à l'audience parfois confidentielle mais qui, à la faveur du prochain remplacement du franc par l'euro, refont surface. L'Action française, dont un militant a, mardi 8 mai, "entarté" Michel Barnier, commissaire européen et ancien ministre, venu fêter Jeanne d'Arc à Orléans, a ouvert les célébrations. Environ 150 personnes ont défilé sous sa bannière en scandant les slogans "Ni droite ni gauche, monarchie populaire !", "Crève, crève, crève, l'Europe, pour notre bien !"et en entonnant des chants antirépublicains. Parmi elles, Bernard Chalumeau, le secrétaire général de l'Alliance pour la souveraineté de la France, a exhorté l'assistance à "entrer en résistance et à lutter par tous les moyens" contre l'euro et l'Union européenne.

Suivaient une poignée de royalistes légitimistes et environ 300 manifestants catholiques intégristes de l'Abbé de Nantes. Puis l'association Pétain-Verdun a entonné "Maréchal, nous voilà !", suivie par l'Ouvre française, organisation fasciste, au sein de laquelle on notait le retour de militants qui, ces dernières années, ont fait un passage au FN puis au MNR.


   France : Sectes

Dérives sectaires dans l'Eglise: les évêques créent une structure de médiation

AFP, 15 mai 2001

[Texte intégral]Le conseil permanent de la conférence des évêques de France a décidé mardi la création d'une structure de médiation à destination des personnes ayant à se plaindre de dérives sectaires dans des communautés religieuses, a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'épiscopat. Intitulé "service accueil-médiation pour la vie religieuse et communautaire", il permettra de répondre à l'attente de familles ou d'anciens membres de communautés religieuses qui ne savaient où adresser leurs plaintes, a précisé le père Stanislas Lalanne. Ce service, créé à l'issue "d'une réflexion menée depuis plusieurs mois", travaillera en liaison avec la commission épiscopale de la vie consacrée et le comité épiscopal pour le renouveau et les mouvements d'animation spirituelle (s'occupant des communautés nouvelles et des mouvements de spiritualité).

Le 15 janvier, l'Eglise catholique avait reconnu officiellement pour la première fois qu'elle pouvait abriter des dérives sectaires. Dans le bulletin de l'épiscopat, Mgr Vernette, secrétaire du service national "pastorale, sectes et nouvelles croyances" avait évoqué des pratiques contestables dans certains mouvements religieux: coupure abusive avec les familles, autoritarisme de responsables, violations de la législation sociale ou fiscale... Une "association vie religieuse et familles" (AVREF) a été récemment fondée par des proches de victimes.


   France : Sectes

Liberté religieuse en France: les USA mal renseignés selon les protestants

AFP, 15 mai 2001

[Texte intégral]Le président de la fédération protestante de France (FPF), le pasteur Jean-Arnold de Clermont, a estimé mardi que les accusations américaines contre la France en matière de liberté religieuse s'expliquaient largement par une mauvaise information. "Le chapitre consacré à la France dans le rapport du département d'Etat sur la liberté religieuse dans le monde est très mauvais", a-t-il déclaré, en estimant que l'administration américaine se fondait sur "des informateurs partiaux" pour accuser la France.

Il a cependant jugé "tout à fait normal qu'un pays pose des questions à un autre" sur la manière dont il respecte les libertés fondamentales. Le pasteur de Clermont s'est rendu à Washington fin avril à l'invitation d'une fondation de recherche (Institute for religion and public politics) à laquelle participent les Eglises américaines.

Lors d'une rencontre avec des journalistes à l'issue du conseil de la fédération protestante, le président de la FPF rappelé que l'article un de la constitution américaine interdit toute intervention de l'Etat dans le domaine religieux. Soulignant "l'extrême différence de situation entre les deux pays", il a revanche estimé "tout à fait légitime que le gouvernement français légifère aussi dans le domaine religieux".

Le pasteur de Clermont a cependant rappelé l'opposition des protestants aux premières moutures de la proposition de loi dite "About-Picard" visant à lutter contre les dérives sectaires. La mobilisation conjointe de la FPF et de l'Eglise catholique a permis de "briser le consensus parlementaire" et de faire évoluer ce projet dans le bon sens, s'est-il réjoui.

Le texte, adopté en seconde lecture au Sénat, sera examiné, en seconde lecture par l'Assemblée durant la deuxième quinzaine de mai. Un représentant du département d'Etat, Michael Parmly, a réitéré la "préoccupation" des Etats-Unis le 1er mai dernier devant cette proposition de loi qui menacerait, selon Washington, la liberté religieuse.

En vertu d'une loi du 27 octobre 1998, le département d'Etat américain est tenu de prendre en compte l'état des libertés religieuses dans ses relations avec les pays étrangers.

Le fisc assigne le Mandarom pour évasion de capitaux


   France : Le Mandarom

Le fisc assigne le Mandarom pour évasion de capitaux

AFP, 15 mai 2001

[Texte intégral]DIGNE-LES-BAINS- Le fisc a assigné mardi devant la chambre civile du tribunal de grande instance de Digne-les-Bains la secte du Mandarom pour lui réclamer 4 millions de francs (610.000 EUR) d'impôts qui auraient été soustraits à l'administration par une évasion de capitaux vers l'étranger.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 10 juillet. L'administration reproche au Mandarom d'avoir organisé la fuite de capitaux vers le Liechtenstein. Elle conteste et demande la révocation d'un acte notarié passé en mars 1999 à Marseille par lequel des biens appartenant à la secte avaient été transférés à une fondation, à la gloire de son gourou Gilbert Bourdin, dont le siège est sis au Liechtenstein.

Les avocats de la secte, Antoine Béraud et Michel Pezet, ont plaidé que le Mandarom avait dû transférer en Italie ses fonds devant le refus opposé par une quarantaine de banques françaises de recevoir l'argent. Selon les avocats, la secte a été victime d'un escroc en Italie et a été contrainte de se rabattre sur le paradis fiscal du Liechtenstein.

Le Mandarom reste confronté depuis le 20 novembre à une astreinte de 500 francs à payer chaque jour pour ne pas avoir détruit la statue de 33 mètres de haut de son "messie cosmoplanétaire" à Castellane (Alpes-de-Haute-Provence), comme l'ordonne un arrêt de juin de la Cour de cassation.

Christine Amory, présidente de l'association du Vajra triomphant, actuel gestionnaire des lieux, n'entend pas céder, arguant que son association "n'est pas juridiquement concernée".

L'association a porté l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme mais ce recours n'est pas suspensif. L'exécution de l'arrêt de la Cour de cassation peut être demandée à tout moment par une autorité publique, mairie ou préfecture.


   France : Contre réforme catholique

Une condamnation doctrinale ne suffit pas à mettre hors d'état de nuire l'abbé de Nantes, chef de la secte CRC.

Communiqué de François Decaris, 15 mai 2001

[Texte intégral]Le Tribunal de la Signature Apostolique, la plus haute instance juridique vaticane, a récemment "notifié à tous les intéressés pour tous effets de droit " son rejet, "pour manque de fondement ", du recours présenté par Georges de Nantes, prêtre schismatique de 77 ans, contre des sanctions prononcées par l'évêque de Troyes, diocèse où il s'était installé quelques années après son ordination (par usurpation de recommandation) à Grenoble en 1948.

Rome a ainsi confirmé la " suspense a divinis ", l'interdit des sacrements d'eucharistie et de pénitence dans le diocèse de Troyes et celui de demeurer à Saint-Parres-les Vaudes au diocèse de Troyes. Mais rien n'interdit à l'abbé d'aller communier, voire se confesser à Rome, à Paris, au Portugal, ou en Belgique ! Ni d'aller s'installer au Québec, comme c'est le cas à Shawinigan, où toutefois l'évêque de Trois-Rivières a fermement réagi dès son arrivée.

Dès lors l'abbé peut poursuivre ses sordides et néfastes activités tant ne seront pas sanctionnés des "comportements moraux inadmissibles de la part d'un prêtre " (Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi, 24 mars 1998). Au nom d'une vérité dont il fait croire à des familles de sensibilité traditionaliste qu'il est le seul détenteur, il se prend pour le supérieur divin d'une communauté mixte et d'une ligue phalangiste, la Contre-Réforme Catholique, association loi 1901 considérée comme "l'exemple d'une organisation sectaire complète "..."reproduisant fidèlement le modèle sectaire type " (rapport parlementaire de 1999 "Les sectes et l'argent "). Considérée aussi par les spécialistes du phénomène sectaire comme un modèle des techniques de manipulation mentale et du masque religieux.

Nombre de familles souffrent toujours du comportement pathologique du personnage..
 

Les récentes décisions romaines, malgré leur caractère restrictif, devraient normalement mettre un terme à des années de totalitarisme, d'hypocrisie, de mensonges, de ruses et de fausses promesses d'amendement. Encore faudrait-il qu'y contribuent sans "états d'âme " et de façon radicale ceux qui prétendent servir l'Evangile. Une seule condamnation doctrinale est hors de propos pour les victimes d'une imposture notoire !
 

13 mai 2001

François DECARIS, membre fondateur d' "Espoir et Dialogue ", collectif de familles victimes de la Phalange dite Contre-Réforme Catholique (CRC)
28 ter Grande Rue
49440 CHALLAIN LA POTHERIE


   France : Elan Vital

Elan vital, ça réagit !

L'Humanité, 16 mai 2001 Voir le droit de réponse ci après

[Texte intégral]

Suite aux révélations que nous avons publiées mercredi 9 mai sur les activités de la secte Elan vital, la société Management & Performance, usant de son droit de réponse, a tenu à nous préciser qu'elle " n'a strictement aucun lien d'aucune nature (pédagogique, juridique, financière ou autres...) avec le mouvement Elan vital ".

Elle poursuit : " Notre méthode se réfère, tel que mentionné dans notre site Internet, à deux éminents psychologues, Carl Jung et William Marston. " Et précise à propos des liens avec Elan vital que " Marc Levitte, qui n'est plus président de ce mouvement depuis 1998, et Claude Arheix, qui n'y exerce plus de fonctions officielles, sont à eux deux minoritaires dans Management & Performance ".

Patrice Fabart conclut qu'" en tant que gérant et associé de Management & Performance depuis avril 1997, et totalement en dehors de ce mouvement ", il n'aurait " pas toléré - et ne tolérerait pas - la moindre manifestation de prosélytisme et/ou de confusion entre ce mouvement et notre société, en interne comme en externe ".

Par ailleurs, le même jour, la société Winthertur Assurances, citée dans notre article comme utilisatrice des services de Management & Performance a souhaité nous préciser la nature de ce lien.

" Qu'en est-il en réalité, nous écrit cette société, Winterthur Assurances en tout et pour tout a testé une formation au sein de la direction commerciale en juillet 1997 d'une durée d'une journée pour 12 personnes. Cette formation avait pour but d'examiner comment améliorer le recrutement de commerciaux. Nous n'avons pas donné suite à l'issue de cette journée et n'avons pas développé des relations approfondies avec cette société."

" De plus en plus, les directions des ressources humaines et particulièrement chez Winterthur ne souhaitent entretenir des relations de qualité qu'après avoir testé les prestations fournies."

" L'article de votre journaliste, sans que nous ayons les moyens d'apprécier la réalité des faits, permet de rappeler la vigilance nécessaire parmi l'offre abondante de sociétés de formation en France où les parcours des dirigeants n'apparaissent pas clairement."

" · la suite de votre article, nous avons demandé à la société Management & Performance de ne pas nous faire figurer comme référence sur son site Internet compte tenu de la quasi-inexistence de nos liens contractuels. "

Dont acte.


   France : La Famille (ex Enfants de Dieu)

Un adepte d'une secte condamné pour incitation à la corruption de mineur

AFP, 16 mai 2001

[Texte intégral]

AIX-EN-PROVENCE (Bouches-du-Rhône), 16 mai (AFP) - Un adepte de "La famille", association qui a succédé à la secte des "Enfants de dieu" dissoute en
1978, a été condamné mardi par le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence à 18 mois de prison avec sursis pour incitation à la corruption de mineur, a-t-on
appris mercredi de source judiciaire.Le tribunal a assorti la peine d'une mise à l'épreuve de 2 ans avec obligation de soins. Il a également déchu le prévenu de son autorité parentale.

Le substitut du procureur, Annie Brunet-Fuster, avait requis 18 mois de prison avec sursis.

Le prévenu, qui reconnaît appartenir à la secte, était poursuivi pour avoir incité à la débauche son fils de 8 ans en le conviant notamment à assister aux ébats de jeunes enfants d'un couple d'amis, également adepte de la "Famille".

La vidéo de cette scène et une autre, filmée par le prévenu, montrant son fils nu dans une position équivoque, avaient été saisies par la police lors d'une perquisition.

Dans son réquisitoire, le procureur a rappelé que la secte pratiquait le "flirty fishing", consistant à utiliser les relations sexuelles comme moyen de prosélytisme ou pour obtenir des avantages pour la communauté. La "Famille" considère en outre les relations sexuelles, notamment entre enfants, comme la meilleure façon d'atteindre les cieux.

La mère de l'enfant et l'union nationale de défense de la famille et de l'individu s'étaient constituées parties civiles.

Cette condamnation intervient à l'issue d'une longue procédure ouverte en 1991 par une enquête de gendarmerie sur les agissements de membres de la secte, dans deux villages des Bouches-du-Rhône.

22 membres de cette communauté, mis en examen en 1993 pour "proxénétisme aggravé, violence volontaire sur mineur, séquestration et corruption de mineurs"
ont bénéficié d'un non-lieu en janvier 1999 faute de preuve.

Après appel des parties civiles, la chambre d'accusation a confirmé les non-lieux en février 2000 à l'exception de celui du prévenu contre lequel pesaient des charges suffisantes.


   France : Elan Vital

Elan vital, ça réagit !
DROIT DE REPONSE

L'Humanité, 25 mai 2001

[Texte intégral]

L'Humanité a publié des extraits d'un dossier sur les sectes tirés de la revue Combat - avant même qu'elle ne paraisse - dont l'essentiel concerne l'association que je préside, alors que le rédacteur en chef, Gilles Alfonsi, avoue n'avoir rencontré aucun responsable d'Elan Vital, prétendant que c'est un mouvement "qui cultive le secret et qui n'a pas de porte-parole public.

A l'heure où le gouvernement et la société mènent une lutte légitime contre les sectes afin de protéger les individus, il ne faudrait pas se tromper de cible en poursuivant, "au hasard d'une rencontre" comme vous l'écrivez, une association qui n'a jamais eu affaire avec la justice en trente années d'existence, et qui n'est nullement répertoriée comme secte dans l'ensemble des travaux parlementaires actuellement en cours. Ce serait là une dérive dangereuse, portant gravement atteinte à un droit fondamental de nos démocraties qui est la liberté de penser. Vous parlez de "manipulation" mais ce sont les journalistes qui ont rapporté de tels propos, qui se sont faits manipuler par un ancien membre. Depuis plusieurs années, celui-ci dépense une énergie colossale à nous nuire, notamment à travers le site Internet que vous citez dans votre article, sans qu'il ait de raisons de se considérer comme une "victime". En effet, il n'a, à ce jour, jamais entrepris d'action en justice? Il a tout simplement décidé de mettre fin à sa participation dans l'association, ce qui est son droit le plus strict et personne ne l'a retenu, chacun étant libre d'aller et venir en toute liberté. Pour toutes ces raisons, il ne me semble pas utile de répondre dans le détail à chaque accusation figurant dans l'article, ce qui risquerait de lasser le lecteur avec des polémiques sans intérêt pour lui. En revanche, il m'est apparu nécessaire de porter à la connaissance de vos lecteurs que votre article ne répondait pas à ce que l'on considère habituellement comme un des fondements de l'information: la contradiction dans l'enquête.

Jean-Paul Biberian Président de l'association Elan Vital

Rappelons que la fondation Elan Vital figure bien au nombre des 172 sectes répertoriées par le rapport de l'Assemblée Nationale du 22 décembre 1995, document de référence en la matière. Elle fut d'ailleurs surveillée par les Renseignements Généraux dès la fin des années soixante-dix, sous son ancien nom : mission de la lumière divine.  
 


   France : Scientologie

La Scientology s'intéresse au site de "L'investigateur"

L'investigateur 16 mai 2001

[Texte intégral]Le relevé des origines des visites sur le site internet de " L'investigateur " le prouve : la Scientology, cette très puissante secte mondiale, s'est intéressée pendant quelques heures le 31 mars 2001 au site de votre hebdomadaire. 31 März 05:59 Vereinigte Staaten (scientology.org) 5. 31 März 06:01 Vereinigte Staaten (scientology.org) 6. 31 März 06:18 Vereinigte Staaten (scientology.org) 7. 31 März 06:24 Vereinigte Staaten (scientology.org) 8. 31 März 31 März 09:46 Vereinigte Staaten (scientology.org).

Pourtant, il n'y avait guère d'information qui pouvait susciter cet intérêt soudain. Mais si ! C'est l'époque où chaque jour, nous publiâmes des listings issus des coffres forts de Clearstream avec notamment les comptes non publiés. Suivez mon regard...


   France : Sectes

Prochaine adoption de la loi anti-sectes

Juriforum, 21 mai 2001

La proposition de loi sur les sectes pourrait être adoptée définitivement par le Parlement le 30 mai, a indiqué vendredi le rapporteur du texte à l'Assemblée nationale, la députée PS Catherine Picard.

Le texte permettra à la justice de dissoudre les groupements sectaires qui ont fait l'objet de plusieurs condamnations pénales pour des infractions comme les atteintes aux personnes ou l'exercice illégal de la médecine et de la pharmacie. Le texte insère également dans le droit pénal la notion "d'abus frauduleux de l'état d'ignorance". Contrairement à ce qui était envisagé au début, il ne crée pas de délit de manipulation mentale, une notion qui avait suscité l'inquiétude des Eglises.


   France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Le Temple solaire peut frapper encore

Le Bien Public , 22 mai 2001 conférence de Paul Ranc[Texte intégral]

BEAUNE - À PROPOS DES SECTES P. Ranc : le Temple solaire peut frapper encore ! Cette conférence de l'association Les vendredis de Beaune a permis de faire le point sur les pièges à éviter, en matière de sectes.

Le conférencier, Paul Ranc, diacre réformé, vice-président de l'association Vigisecte très connue en Suisse a proposé un vaste tour d'horizon.

S'il n'y eut aucune révélation particulière, en revanche, cette soirée débat a permis de faire le point et de préciser les critères qui peuvent désigner une association comme étant une secte. Paul Ranc a bien rappelé que le seul critère de minorité religieuse ne pouvait être retenu. Il fallait en fait, cumuler plusieurs critères pour obtenir un faisceau de présomptions suffisamment fiable pour penser qu'on est en présence d'une secte.

Paul Ranc a rappelé qu'une secte avait un chef qui détient le monopole de la vérité. Dans une secte, il n'y a pas de vie démocratique ; pas d'assemblée générale et pas de décision collégiale. Enfin, la secte est souvent riche, voire très riche.

Le pouvoir, l'argent, les abus sexuels sont des critères objectifs.

Il a ensuite distingué différents types de sectes, (millénaristes, orientalistes, thérapeutiques, philosophiques, initiatiques). On recense en France, pas moins de mille sectes de toutes sortes. La différence entre la religion et la secte ? « La vraie religion enseigne que l'expérience est personnelle et volontaire. Dans une secte, une expérience est communautaire et automatique » a expliqué Paul Ranc.

Pour toute information complémentaire, tél. 03.80.22.83.99. ou par e mail : alyvaffel@libertysurf.fr


   Suisse : Fiat-Lux

Une adepte de la secte Fiat-Lux réclame le rembousement d'un prêt

Edicom, 22 mai 2001

[Texte intégral]

TROGEN - La dirigeante de la secte Fiat-Lux, Uriella, a des ennuis avec la justice. Une ancienne adepte lui réclame le remboursement d'un prêt de 625 000 francs.

L'affaire a été portée devant le tribunal supérieur d'Appenzell Rhodes-Extérieures. Lors du procès, Uriella était représentée par son mari, qui a déclaré qu'elle était disposée à rembourser les prêts dans le cadre d'une transaction extra judiciaire.

En avril 2000, lors du premier procès, le tribunal cantonal avait condamné la prêtresse à restituer la somme empruntée, plus les intérêts.


   France : Sectes

Proposition de loi : lettre à Jospin des Eglises catholique et protestantes

AFP , 22 mai 2001[Texte intégral]

Les présidents de la conférence des évêques de France et de la Fédération protestante de France ont souligné les "réserves" que la proposition de loi sur les sectes "continue de soulever" en dépit de ses "améliorations", dans une lettre adressée au Premier ministre Lionel Jospin.

L'assemblée nationale doit en principe adopter définitivement le 30 mai la proposition de loi votée en deuxième lecture par le Sénat. Ce texte permettra à la justice de dissoudre les groupements sectaires qui ont fait l'objet de plusieurs condamnations pénales pour des infractions comme les atteintes aux personnes ou l'exercice illégal de la médecine et de la pharmacie.

Il crée également un délit "d'abus frauduleux de l'état d'ignorance".

Dans leur courrier daté du 15 mai révélé par Le Monde et dont l'AFP a eu copie, le cardinal Louis-Marie Billé et le pasteur Jean-Arnold de Clermont estiment de leur "devoir" de faire part au Premier ministre, "au nom des Eglises que nous représentons, des réserves que cette proposition continue de soulever" car "elles nous semblent, à terme, pouvoir conduire à dévoyer l'esprit de cette loi et porter atteinte aux libertés fondamentales".Les deux responsables religieux estiment que le mot "sectaire" devrait être retiré du titre de la loi, alors que la notion de secte, avancent-ils, est "juridiquement indéfinissable". Ils s'interrogent sur la définition du délit "d'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse" comme celui conduisant à conduire la victime à "un acte ou une abstention qui lui sont gravement préjudiciable": "qui jugera du caractère préjudiciable?", demandent-ils en estimant que "ce jugement sera soumis aux modes, aux variations du temps ou aux pressions extérieures". Enfin, ils estiment que le délit de manipulation mentale, formellement retiré du texte (notamment à la demande des Eglises) est en fait gardé dans l'article un qui définit le délit poursuivi comme l'acte de "créer, maintenir ou exploiter la sujétion psychologique".

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Commentaire : On doit donc avoir le droit de "créer, maintenir ou exploiter la sujétion psychologique" - Mathieu Cossu.
 
 


   France : Elan Vital

Mobilisation contre la venue en Europe du gourou de la secte "Elan Vital"

AFP , 22 mai 2001[Texte intégral]

Des associations se mobilisent contre la venue du gourou de la secte internationale "Elan Vital", "gourou Maharaji", qui doit débuter à Versailles les 26 et 27 mai une tournée de conférences en Europe. "Le gourou Maharaji doit être déclaré personna non grata dans l'espace Schengen", demandent le réseau Voltaire et Combat face au sida, qui dénoncent avec d'ancien adeptes d'Elan Vital les méthodes commerciales de cette "organisation sectaire internationale".

Prem Pal Singh Rawat, dit Gourou Maharaji, un Américain d'origine indienne qui se déplace généralement à bord de son jet privé, enseigne lors de ses "conférences" des techniques de méditation qu'il affirme être le seul à posséder.

La vente de cassettes et les "contributions financières" demandées à ses adeptes lui permettent de mener un train de vie "somptueux", affirment ses détracteurs, qui évoquent également, témoignages d'anciens adeptes à l'appui, ses moeurs et sa consommation de substances illicites.

La fondation Elan Vital avait été répertoriée comme secte en 1995 dans le rapport de l'assemblée nationale sur les sectes en france, avec un nombre d'adeptes estimé à moins de 500. Après Versailles, la tournée européenne du gourou prévoit des étapes à Barcelone, Lisbonne, Nottingham, Rome, Genève et Mayence.
 
 


   France : Le Patriarche (Dianova)

L'ancien député RPR Jean-Paul Séguéla écroué dans l'affaire du "Patriarche"

AFP , 22 mai 2001[Texte intégral]

L'ancien député RPR de Haute-Garonne Jean-Paul Séguéla, conseiller de Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur pour les questions de toxicomanie jusqu'en 1995 a été mis en examen et écroué mardi soir pour "recel d'abus de confiance et blanchiment aggravé" dans l'affaire de l'association le "Patriarche", a-t-on appris de source proche de l'enquête.

M. Séguéla, ancien doyen de la faculté de médecine de Toulouse est soupçonné d'avoir bénéficié à hauteur d'environ 6 millions de francs, en particulier sous forme de prêts jamais remboursés, de détournements de fonds reprochés au fondateur de l'association d'aide aux toxicomanes le "Patriarche" Marcel Engelmajer, a-t-on ajouté de même source. M. Engelmajer est recherché depuis deux ans par la justice française dans le cadre de deux dossiers confiés à la juge d'instruction toulousaine Nicole Bergougnan, qui a délivré deux mandats d'arrêts internationaux en novembre 2000 et janvier 2001, d'une part pour "abus de biens sociaux et emploi de travailleurs clandestins" d'autre part pour" viols et tentatives de viols sur mineures de moins de 15 ans".

Les enquêteurs cherchent à déterminer la destination de fonds, d'un montant de 10 à 20 millions de francs (1,5 à 3 millions d'euros), notamment collectés par des pensionnaires en vendant la revue de l'association, a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.

La seconde instruction a été ouverte à la suite de plusieurs plaintes déposées par d'anciennes pensionnaires de centres du "Patriarche", qui affirment que Lucien Engelmajer leur avait fait subir des viols ou tentatives de viols. M. Engelmajer a toujours vivement nié ces accusations. Le quotidien La Dépêche indiquait mardi matin que M. Séguéla, qui a perdu son dernier mandat électif en mars dernier avec la mairie de Bessières (nord de la Haute-Garonne), s'était rendu lundi à la convocation de la division financière du SRPJ de Toulouse et avait été placé en garde à vue. De source proche de l'enquête, on indique que sa mise en examen reflète les progrès de l'enquête sur les opérations financières suspectes de l'association.

Les commissions rogatoires exécutées dans toute l'Europe ont permis de retrouver des comptes sur lesquels avaient transité plus de 100 millions de francs suisses en Suisse, au Liechtenstein, au Luxembourg, selon des sources proches de l'enquête. De mêmes sources on confirme la mise en examen par la juge Bergougnan et l'incarcération lundi pour "recel d'abus de bien sociaux" d'un banquier de l'association, Jean-Yves Le Garrec. Selon la Dépêche ce résident suisse demeurant à Gimont (Gers) aurait permis le transit de fonds d'Espagne et de France vers la Suisse.

Lucien Engelmajer, un moment repéré au Brésil, serait actuellement en fuite en Amérique Centrale, estime-t-on de source proche de l'enquête. Lucien Engelmajer a dirigé l'association de 1974 à 1998, avant d'être mis à l'écart et n'a pas reparu en France depuis. Cet ancien marchand de meubles, avait créé "Le Patriarche" après l'ouverture d'un premier centre d'accueil de toxicomanes en 1972 à La Boëre (Haute-Garonne), fondé sur un sevrage absolu, une rupture avec le monde extérieur et une prise en charge de toxicomanes par d'anciens toxicomanes. Jusqu'en 1996, l'association a bénéficié en France de subventions publiques. "Le Patriarche" avait ensuite essaimé dans 17 pays, sous l'appellation d'"Organisation internationale Lucien Engelmajer", accueillant dans ses centres quelque 100.000 personnes. L'association s'appelle désormais Dianova.


   France : Scientologie

Les scientologues ne badinent pas avec les forums

01net. 22 mai 2001. Par Philippe Crouzillacq.

Il y a quelques semaines, Keith Henson, ingénieur de son état et détracteur historique de l'église de scientologie, postait sur le forum alt.religion.religion, un message incitant « à viser les scientologues avec un missile nucléaire ».

Quel que soit le sérieux et les motivations de sa démarche, mal lui en a pris. Car, aux Etats-Unis, si la liberté d'expression est protégée par le premier amendement de la Constitution, on ne badine pas avec la liberté de religion.

Keith Henson vient donc de se voir condamné à un an de prison pour « entrave à la liberté de religion ». Le jury du comté de Riverside (Californie) a en effet délaissé le premier amendement pour ne retenir à l'encontre du prévenu que les accusations de « terrorisme » et de « tentative de terrorisme ».

Il faut reconnaître qu'à sa décharge Keith Henson a tout du contrevenant récidiviste. L'homme a déjà été condamné il y a quelques années à 75 000 dollars d'amende pour avoir violé le droit de propriété intellectuelle en postant, toujours sur Internet, un tract détaillant des pratiques rituelles scientologues.

Dans un communiqué, cité par nos confrères de Wired, l'église de scientologie se félicite de cette décision de justice, et réaffirme que le « sectarisme religieux ne sera pas toléré dans le comté de Riverside » (sic). De son côté, dans un excès de témérité, Keith Henson a fui au Canada, où il vient de formuler une demande d'asile politique.

L'église de scientologie est aujourd'hui reconnue comme une religion par le gouvernement américain. En France, l'église de scientologie a été classée comme secte par plusieurs rapports d'enquête parlementaire.


   France : Sectes

Protestants : Ouverture du synode de l'Eglise réformée de France

AFP, 24 mai 2001

[Texte intégral]

SOISSONS - Le président du conseil de l'Eglise réformée de France, le pasteur Michel Bertrand, a invité les protestants à "maintenir ouverte, au sein de la culture, la question de Dieu et de la dimension spirituelle de l'humain", en ouvrant jeudi à Soissons le synode annuel de l'ERF.

Le pasteur Bertrand a évoqué les situations où "les religions sont en danger d'intolérance et en péril de violence", comme en Afghanistan, mais aussi "une sorte d'incapacité ou de refus de notre société sécularisée à penser et à reconnaître, d'une manière raisonnable et raisonnée, l'altérité et la transcendance". "Cela prend parfois, dans notre culture, la forme d'un rationalisme suffisant, voire d'un soupçon à l'égard du religieux et du spirituel dont certaines formes de laïcisme sont des symptômes inquiétants", a-t-il estimé. "Ainsi le projet de loi anti-sectes ou le refus du gouvernement d'une référence à "l'héritage religieux" de l'Europe". "Dans ce contexte et compte tenu de leur histoire, les protestants français ont une position tout à fait spécifique à tenir: à la fois pour défendre une laïcité qui protège la société de toute tutelle religieuse, du fanatisme et des dérives sectaires. Et en même temps maintenir ouverte, au sein de la culture, la question de Dieu et la dimension spirituelle de l'humain", a déclaré le pasteur réformé. Michel Bertrand, 55 ans, président du conseil de l'ERF depuis neuf ans, ne se représente pas pour un nouveau mandat.

Son successeur à la tête de l'ERF, la composante la plus importante du protestantisme français avec 350.000 fidèles, sera élu vendredi tard dans la soirée, au 2ème jour du synode consacré cette année aux sacrements et qui s'achèvera dimanche.



   Chine : Falungong

Pékin voit rouge

L'Express, 24 mai 2001 par Anne Loussouarn

[Texte intégral]

Falungong - Malgré la dureté de la répression, ses adeptes distribuent des tracts dans les boîtes aux lettres de la capitale. Et rendent les gérontes au pouvoir furieux

Ils ont parcouru des centaines ou parfois des milliers de kilomètres pour dérouler, quelques secondes seulement, leur banderole jaune sur la place Tiananmen. Avant d'être arrêtés, ils n'auront eu que le temps d'esquisser un geste de méditation, de s'asseoir dans la position du lotus ou de crier que "la roue de la loi est bonne" sous le regard souverain du Mao Zedong aux joues roses qui surplombe la porte de la Paix céleste.

Deux ans après la mise hors la loi du Falungong - dont 10 000 membres avaient, le 25 avril 1999, encerclé, pendant une journée, le siège du Parti communiste - les autorités chinoises ne s'attendaient certainement pas à une telle résistance de la part de cette secte d'inspiration bouddhiste et traditionaliste. Ses adeptes, rompus à la clandestinité et aux séjours répétés en prison ou en camp, n'en continuent pas moins de proclamer, sur leur site Internet comme sur les tracts qu'ils distribuent dans des boîtes aux lettres de Pékin, que le président Jiang Zemin est "la plus haute représentation des forces du mal au sein du monde humain".

Pourtant, le bilan de la "guerre totale" déclarée au Falungong par les autorités est déjà très lourd. Plus de 120 personnes (189 selon le Falungong) seraient mortes en détention des suites des violences policières, une centaine de condamnations ont été prononcées et plus de 10 000 personnes envoyées en camp sans procès selon les associations des droits de l'homme.

Li Hongzhi, le gourou au visage poupin réfugié aux Etats-Unis depuis plusieurs années, est devenu rien moins que l'ennemi public n° 1 du gouvernement chinois. Et le régime, incrédule face à la détermination des adeptes, n'a de cesse de renforcer l'arsenal de la répression.

"La Chine devrait tirer des enseignements de l'expérience française en matière de lutte contre les sectes"
Tous les moyens sont bons pour empêcher les membres du Falungong de se rendre sur la place Tiananmen manifester devant les touristes et les journalistes étrangers. "Dans les usines et les villages, les secrétaires de cellule font désormais l'objet de sanctions administratives si des adeptes dépendant de leur secteur sont interpellés à Pékin. Cette méthode est de plus en plus utilisée. Cela incite les cadres locaux à accroître la pression sur les affidés de la secte", explique Lu Siqing, responsable du Centre pour la démocratie et les droits de l'homme, basé à Hongkong. Selon lui, certains villages commencent à exiger des "cautions" de bonne conduite. Deux cents adeptes de la province centrale du Sichuan auraient ainsi été contraints de verser une caution de 10 000 yuans (environ 10 000 francs, soit plusieurs années de revenus à la campagne) à la police locale. "Les autorités leur ont expliqué que la police ne garderait cette caution que s'ils étaient arrêtés sur la place Tiananmen, mais l'argent ne leur sera probablement jamais rendu."

Certaines méthodes d'intimidation sont plus musclées. Au cours d'une audition, au mois d'avril, devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU, à Genève, les représentants de la secte à l'étranger ont affirmé que des adeptes avaient été contraints sous la torture à renier le Falungong. Les médias chinois ont également utilisé l'immolation de quelques-uns de ses membres présumés le 23 janvier, à la veille du Nouvel An chinois, pour la discréditer.

Parallèlement, Pékin, pour justifier sa politique répressive sur la scène internationale, brandit des "pétitions" anti-Falungong, lancées bien sûr par des associations officielles. Jiang Zemin critiqué Sima Nan, ancien journaliste reconverti en faucon de la lutte anti-Falungong, revient de Genève, où il a transmis "100 mètres de pétition" à la Commission des droits de l'homme. Ce quadragénaire à la voix de stentor était de ceux qui, en 1999, préconisaient l'élargissement de la répression à d'autres mouvements de qi gong - sectes mystiques. Avec d'autres intellectuels, dont He Zuoxiu, le père de la bombe atomique chinoise, il a fondé, à la fin de l'an dernier, une "Association contre les sectes malfaisantes" qui s'est fixé pour objectif de les étudier, de les "dévoiler", et de "conseiller le gouvernement" sur la politique à suivre. "Crier des slogans, organiser des réunions ne suffit pas, affirme Sima Nan. Les autres pays sont aussi confrontés au problème des sectes. Nous voulons étudier leur manière de traiter le problème." Une petite délégation de l'association s'est récemment rendue en France. Elle a été reçue au Centre contre la manipulation mentale, à l'Union nationale des associations de défense des familles et des individus, ainsi que par le Comité interministériel anti-secte. L'ancien journaliste, qui qualifie le Falungong "d'outre dégonflée", a même rendu visite à un groupe appartenant à l'Eglise de scientologie! "La Chine devrait tirer des enseignements de l'expérience française en matière de lutte contre les sectes. Les méthodes françaises correspondent davantage à un Etat de droit", explique- t-il. Selon des rumeurs pékinoises persistantes, certains membres du bureau politique auraient récemment reproché à Jiang Zemin la violence de la répression. Une information que Sima Nan confirme indirectement: "Ce ne sont que des rumeurs! lance-t-il. Et puis, il est normal que les gens aient des opinions différentes sur la façon de traiter un problème"...


   France : Elan Vital

Secte Business

Manipulations. Le gourou de la secte Elan vital est à Paris ce week-end.

L'Humanité, 25 mai 2001. Par Emilie Rive.

[Texte intégral]

Plus de mille personnes sont attendues, samedi et dimanche, au Palais des congrès de Versailles à l'occasion de la visite en France de Maharaji, inspirateur de la très lucrative secte Elan vital.

Versailles, ce week-end. Pour entrer au Palais des congrès et accéder à la félicité suprême en rencontrant l'homme de vos rêves - Maharaji, un petit homme sans beauté, une sorte de dieu, pourtant - on vous demandera votre carte de membre d'Elan vital, l'assurance que vous avez été initié à la " connaissance ", mais surtout votre carte bancaire. Tous les documents d'inscriptions sont formels : surtout ne l'oubliez pas. Parce que " vous êtes cordialement invités ", vous devez réserver votre place à l'avance, par Internet, par serveur vocal, au pire par téléphone ou la veille, au palais (dans la limite des places disponibles), mais dans tous les cas " ayez votre carte de crédit bancaire si vous désirez apporter une contribution ".

 Contribution ? 600, 750, 1 200 francs. Ou 91, 114, 182 Euros. Précisons que " vous pouvez, bien sûr, faire des dons d'un montant inférieur. Quelle que soit (sic) votre contribution, elle sera essentielle pour faire de ce congrès un succès ".

 La liste des hôtels de Versailles proposée est longue, des accords de tarifs sont annoncés mais non garantis. La quête du bonheur, décidément, n'est pas gratuite. Elan vital attend plusieurs milliers d'adeptes français pour la visite de son gourou Maharaji, passé, en quelques années, du prédicateur inspiré à la mode Katmandou à celle, beaucoup plus in aujourd'hui, du costard trois-pièces avec attaché-case. Et de l'Inde aux Etats-Unis, paradis des pseudo-nouvelles religions et sectes de tout acabit, et ignorants de notre loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

 Maharaji qui, depuis des années, vient ressourcer ses adeptes européens et améliorer, par-là même, son compte en banque, n'a jamais bénéficié d'une telle publicité. Le numéro spécial que lui consacre, ce mois-ci, la revue Combat (voir l'Humanité du 9 mai) en fait un champion presque inconnu de la manipulation mentale, ou, pour être dans le vent de la nouvelle loi de prévention et de répression des mouvements sectaires, de l'abus de faiblesse. Combat face au sida, Santé drogue société, le réseau Voltaire et les anciens adeptes, réunis sous le sigle de leur site Internet ex-premie.org, demandent que lui soit retiré son visa, au nom du trouble à l'ordre public et que l'on enquête sur ses conditions de séjour. Ils s'intéressent, en particulier, à la façon dont cet homme - au vu de ce qu'il représente - a pu obtenir les autorisations de circuler dans l'espace Schengen. En avion privé, sans doute, puisque " les lignes régulières ne sont pas sûres ".

 Précisons que la lutte contre les sectes, qui en est à ses balbutiements en France, et donc, à fortiori, en Europe, n'a jamais envisagé d'interdire des mouvements qui n'ont fait l'objet d'aucune condamnation. Ce qui est le cas d'Elan vital.

 La loi qui doit permettre cette interdiction, en cas de " condamnations ", sera examinée mercredi, en dernière lecture, à l'Assemblée nationale. Mais la venue du gourou, cette fois, ne passera pas inaperçue.


   France : Scientologie

Les organisations scientologues font l'objet de manifs...

Forum fr.soc.sectes, 25 mai 2001. Par Roger Gonnet.

Gerry Armstrong, l'un des tout premiers critiques mondiaux, dont les révélations ont lancé trois livres sur la secte (dont "le Gourou Démasqué", "A Piece of Blue Sky" et "Hubbard, Messiah or Madman", si je ne me trompe) est à Paris.

Il a donc organisé, comme il en a l'habitude, des manifestations devant les organisations de scientologie parisiennes.

J'ai participé à la première, au Centre des Célébrités de la rue Legendre.

Quel plaisir que de voir sortir aussitôt de ce repaire de la secte, non seulement l'un des plus importants personnages français, Alain Frank Rosenberg, mais il était aussi accompagné de l'un des principaux alliés de la sciento: le célèbre Joel Labruyère, qui a écrit cet ouvrage diffamatoire dont les raéliens nous ont abreuvé des mois durant, par citations diverses, voici deux ans.

C'est donc une preuve de plus que l'Omnium des Libertés est non seulement allié, mais dépend en bonne part de la sciento.

Autres sujets d'amusement: quelques scientologues sont sortis aussitôt, ont essayé de nous photographier; l'une a commencé à m'expliquer que je devrais aller manifester devant les hopitaux psychiatriques, etc...

Vous entendrez davantage parler bientôt des émissions et articles au sujet de Gerry  Armstrong.

C'est à propos de son procès contre la secte criminelle qu'on entendit ceci :
:

"[les dossiers du Tribunal] sont emplis de preuves [que la scientologie] n'est rien d'autre qu'une vaste entreprise destinée à extorquer un maximum d'argent de ses adeptes au moyen de théories pseudo-scientifiques... et à exercer un chantage contre tous ceux qui ne souhaitent pas continuer au sein des rangs de la secte...

En plus de violer les droits civils de ses membres, l'organisation a harcelé et abusé les gens qu'elle percevait comme des "ennemis" hors de l'organisation, en se servant de sa doctrine du Fair Game. L'organisation est manifestement schizophrène et paranoïaque, cette combinaison bizarre semble d'ailleurs refléter son fondateur LRH. Les preuves nous dressent le portrait d'un homme qui fut virtuellement un menteur pathologique quant à son passé et ses accomplissements. Les écrits et documents soumis reflètent par ailleurs son égoïsme, son âpreté au gain, son avarice, son désir fou de pouvoir, sa vindicte et son agressivité à l'encontre qe ceux qu'il percevait comme déloyaux ou hostiles."(Ex.D, 8:18-9:4).

(Cour Supérieure de Los Angeles, Juge Breckenridge, dans le procès Gerry Armstrong vs scientologie)"

 


   France : Raël

Quand Raël lutte contre les prêtres pédophiles

AFP, 26 mai 2000.

[Texte intégral]

L'évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin "envisage" de déposer plainte suite à la diffusion, au début du mois de mai, sur la voie publique à Metz de tracts émanant d'une secte et qui appelaient à "protéger (les) enfants des prêtres catholiques pédophiles".

Le dimanche 13 mai, des membres de Nopedo, "association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles", créée par le mouvement sectaire raëlien, ont distribué des tracts en plein centre de Metz, accusant les prêtres catholiques de pédophilie.

Par ailleurs, le site d'information régionale en ligne infodujour.com a publié cette semaine une lettre dans laquelle l'association raëlienne de l'Est (AREST), dont le siège se trouve à Dijon, demande à l'évêque de Metz "des excuses" publiques pour des propos publiés en 1997 dans un
livre. Ces propos accusent notamment les raëliens de pédophilie et d'inceste.

"Le pardon vous est d'ores et déjà accordé mais il va vous falloir réparer les préjudices causés par vos malencontreux propos, à savoir: 1 - faire retirer du livre votre texte qui concerne notre religion et cela dans les plus bref délais; 2 - informer de cette action et des raisons de celle-ci l'ensemble de la presse française", somme l'AREST à Mgr Raffin.

L'évêque de Metz a fait savoir, vendredi, qu'il réfléchissait avec son avocat Me Jean-Charles Seyve à la possibilité de déposer une plainte pour faire face à ces attaques.

Créé en 1973 par un journaliste français, Raël, le mouvement raëlien, selon lequel la vie sur terre est d'origine extra-terrestre, condamne officiellement la pédophilie mais prône "l'éveil du corps des enfants" et le "droit au plaisir".


Commentaire de Zorg, ex-raelien, au sujet du dernier paragraphe de cette dépêche (source : fr.soc.sectes, 27 mai 2001) :
Ca c'est le genre de chose que je n'aime pas puisqu'il s'agit de la même méthode de manipulation utilisé par les raeliens en faisant des associations libres et fausses... le droit au plaisir ainsi que l'éveil du corps des enfants n'implique pas en lien directe des actes pédophiles...  Ce genre de fausse associations ne peut que contribuer à limiter le développement des enfants et freiner les pédiatres, et éducateurs spécialisés dans leurs implications...  Je pense par exemple aux enfants autistiques à qui on fait des massages et que l'on favorise le contact physique pour tenter d'établir le contact...  On les fait bouger, prendre des bains et toutes sortes d'actions visant à éveiller leurs sens, ce qui est nécessaire si l'on désire améliorer leurs vies... Et pourtant, personne ne parle de pédophilie dans ça...

C'est le chien qui cours après sa queue... Les mêmes méthodes de manipulations et de désinformations sont utilisés à la fois par les raeliens ainsi que par les autorités...  Et les deux camps sont tout aussi ridicules l'un que l'autre...


   France : Raël

Tracts raëliens: les évêques dénoncent une "incitation à la discrimination"

AFP, 26 mai 2000.

[Texte intégral]

Le porte-parole des évêques de France, le père Stanislas Lalanne, a dénoncé samedi la diffusion de tracts émanant du mouvement raëlien appelant à "protéger (les) enfants des prêtres catholiques pédophiles", qu'il assimile à une "incitation à la discrimination". "Beaucoup de catholiques et de prêtres ont été extrêmement choqués par ces calomnies, qui sont très graves et constituent une incitation à la discrimination", a-t-il déclaré à l'AFP.

Dans des tracts distribués dans plusieurs villes de France vantant le travail d'une association baptisée "Nopedo" - dont il est précisé qu'elle a été créée par le mouvement raëlien -, il est notamment demandé aux parents de ne plus envoyer leurs enfants au catéchisme afin de les "protéger de la pédophilie". "Ces documents ont été distribués dans une dizaine de diocèses, notamment à Paris, Lyon, Angers, Nice, Montpellier et Epinal. Certains diocèses se posent la question de savoir s'ils vont ou non porter plainte", a dit le père Lalanne.

L'évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin, avait indiqué vendredi qu'il "envisageait" de déposer une plainte.

Créé en 1973 par un journaliste français --de son vrai nom Claude Vorilhon--, Raël, le mouvement raëlien condamne officiellement la pédophilie mais prône "l'éveil du corps des enfants" et le "droit au plaisir". A l'origine, les Raëliens sont une secte "ufologique" et areligieuse qui professe que la vie sur Terre fut établie par des extra-terrestres (les "Elohims" de la Bible) venus en soucoupe volante il y a 25.000 ans et que les humains eux-mêmes sont des clones.

Aux Etats-Unis en mars dernier, une société liée à Raël, Clonaid, avait annoncé à la commission d'enquête sur le clonage humain de la chambre des représentants de Washington qu'elle avait commencé ses travaux pour produire le premier être humain cloné Les Raëliens veulent cloner, à la demande d'un couple de parents américains, un bébé mort à l'âge de dix mois à la suite d'une opération chirurgicale du coeur. Après cette annonce, l'Agence fédérale chargée du contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) avait envoyé un courrier à Clonaid pour l'avertir que toute tentative de clonage humain ne pourrait se faire sans autorisation, suggérant explicitement que cette autorisation serait refusée en l'état actuel des choses.



   Etats-Unis : Secte Moon

Mgr Milingo, l'archevêque guérisseur, franchit le pas et se marie

AFP, 27 mai 2000.

[Texte intégral]

CITE DU VATICAN, 27 mai - L'archevêque zambien Emmanuel Milingo, guérisseur, exorciste, chanteur, qui doit se marier dimanche à New York au cours d'une cérémonie organisée par la secte Moon, n'en finit pas de surprendre et de mettre dans l'embarras le Vatican.

 Selon l'agence de presse italienne ANSA, Mgr Milingo devrait épouser une Coréenne de 43 ans, choisie pour lui par le chef de la secte, le Sud-Coréen Sun Myung Moon, lors d'une cérémonie au cours de laquelle 60 couples au total devraient se marier.

 Agé de 71 ans, originaire de Mnukwa, un village de l'est de son pays, analphabète jusqu'à 12 ans, Mgr Milingo était tellement pauvre qu'il n'a chaussé ses premières chaussures qu'à 18 ans, dit-il. Il devient prêtre à 28 ans, une fois diplômé en théologie, philosophie et sciences sociales.

 Très connu en Afrique pour avoir dirigé des émissions de radio, le prélat zambien est nommé archevêque de Lusaka à l'âge de 39 ans. Quatorze ans après, il est obligé de démissionner à la demande de Jean Paul II : ses activités de guérisseur et de chasseur de démons provoquaient des remous excessifs, incompatibles avec sa charge ecclésiastique.

 Accusé d'avoir perdu son équilibre psychique, il est appelé à Rome et soumis à un véritable procès. Dans son autobiographie, "Le guérisseur des âmes", il accusera les autorités religieuses romaines de l'avoir littéralement "séquestré" et obligé de vivre pendant de nombreuses semaines comme "en prison" dans un monastère.

 Un poste de vice-président d'un organisme chargé de la pastorale du tourisme lui est trouvé au Vatican, où il vit dans une sorte d'exil depuis 1983. Entre-temps, il redouble ses activités de guérisseur, à Rome puis élargit le cercle à d'autres régions d'Italie et se met à sillonner l'Europe et d'autres continents. Des milliers de "possédés" par les démons et de malades s'adressent à lui. Des évêques le rejettent, d'autres l'accueillent.

 En 1995, Mgr Milingo fait la Une de nombreux journaux italiens, les hebdomadaires lui consacrent de longs articles, les télévisions se battent pour l'avoir: chemise à fleurs, casquette de base-ball sur la tête et des instruments traditionnels de Zambie en main, l'ancien archevêque de Lusaka présente "Gubudu Gubudu" (le soûlard), un disque de chansons composées par lui-même en langues cicewa et cinsenga, s'inspirant de la culture zulu.

 Fort de son succès, il recommence trois ans plus tard avec un nouveau disque, "Milingo" en toute simplicité, tout en continuant ses batailles contre le "Malin". Au cardinal italien Silvio Oddi qui le traite de "clown" et de "sorcier", le prélat zambien réplique: "Vous n'avez qu'à vous faire exorciser pour éviter de passer l'éternité à côté de Satan".

 Les supérieurs sont excédés, d'autant que ses contacts avec la secte Moon semblent s'intensifier. Il est démis de ses fonctions, perd son appartement de fonction près du Vatican et part habiter dans un village du Latium d'où il se rend dans le monde entier.

 "Dans l'Eglise, commente-t-il, chacun a sa vocation et la mienne est de me battre contre le Malin."



   Suisse : Fiat-Lux

Une adepte de la secte Fiat-Lux réclame le rembousement d'un prêt

Edicom, 27 mai 2001

[Texte intégral]
 
TROGEN - La dirigeante de la secte «Fiat-Lux», Erika Bertschinger devra rembourser un prêt de 625.000 francs plus intérêts que lui avait consenti une ancienne adepte. Le Tribunal supérieur d'Appenzell Rhodes - Extérieures a rejeté le recours de la «prêtresse» Uriella. La Cour a ainsi confirmé le jugement du Tribunal cantonal. Les considérants n'ont pas encore été publiés. La plaignante, une Zurichoise âgée de 60 ans, a fait partie pendant seize ans de la secte. Lorsqu'elle l'a quitté en 1997, elle a demandé le remboursement de la somme prêtée, ce qu'Uriella a refusé.


   France : Contre réforme catholique

C'est clair, c'est net, l"'interdit" ecclésiastique de Georges de Nantes a valeur universelle

Communiqué de François Decaris, 15 mai 2001

[Texte intégral]

Nous avons diffusé, le 13 mai 2001, un commentaire de la décision pontificale de rejeter le recours de Monsieur Georges de Nantes, contre l'"interdit" qui le frappe depuis 1997. Nous en avons souligné l'imprécision, le flou, bref une possible ambiguïté volontaire dont on pourrait imaginer qu'elle ait l'apparence d'une protection.

Oui ou non, le jugement de la Congrégation pour la doctrine de la foi, la plus haute instance judiciaire vaticane, n'a-t-elle des implications que dans le diocèse de Troyes?

Sur cet "interdit" de 1997,confirmé en appel en 1998 et en 2000, une réponse, dont voici l'essentiel, nous est donnée par un spécialiste français du droit canon:

Si la "suspense" ne concerne que les clercs,l'"interdit" lui, concerne tout baptisé chrétien. L'interdit est une censure par laquelle certains biens sacrés, expressément indiqués dans la loi, sont interdits aux fidèles, sans qu'ils perdent la communion avec l'Eglise. Depuis le droit canon de 1983, l'interdit n'est plus territorial. Il est toujours personnel. Il s'applique donc à la personne quelque soit le diocèse dans lequel elle se trouve. L'interdit ne participe qu'à certains effets de l'excommunication. On l'appelle encore "excommunication mineure".

A la personne interdite, il est défendu selon le canon 1332

- de participer de quelque façon en tant que ministre à la célébration de l'Eucharistie et aux autres cérémonies du culte quelles qu'elles soient. Si la personne interdite veut transgresser l'interdit, elle doit en être écartée, ou bien il faut interrompre l'action liturgique.
- de célébrer les sacrements ou les sacramentaux et de recevoir les sacrements.

L'interdit frappant non plus la personne du prêtre mais le simple baptisé, Monsieur Georges de Nantes ne peut plus ni donner ni recevoir de sacrements. La sanction de l'interdit ne se substitue pas à la "suspense" (de 1966). Elle étend l'amplitude de la sanction et l'aggrave en affectant les biens spirituels de la personne en tant que simple baptisé.

Les raisons de l'"interdit" L'interdit qui frappe l'intéressé repose explicitement sur trois motifs:

- pour ses "doctrines qui sont en contradiction avec la foi catholique, notamment au sujet de la Sainte Trinité, de la Sainte Vierge Marie et de la Sainte Eucharistie", qui conduisent à un comportement hérétique.
- pour "son attitude hostile au Magistère ecclésiastique et à la Hiérarchie catholique" qui conduit à un comportement schismatique.
- pour "avoir pris le risque de traduire ses doctrines erronées en comportements moraux inadmissibles de la part d'un prêtre".

C'est une accusation de scandale. (Ce dernier terme et celui d'hérésie, ont été utilisés dans des libelles par l'abbé pour salir Paul VI et Jean-Paul II. N'ayant été pape qu'un mois, Jéan-Paul Ier, lui, n'avait pas eu le temps d'être pris dans le collimateur des "gros mots").

Ayant épuisé tous les recours en appel possibles depuis 1997, Georges de Nantes a été condamné en dernière instance par le Pape lui-même le 7 octobre 2000. Le tribunal de la Signature Apostolique a rejeté l'appel "pour manque de fondement", a donné raison à l'évêque de Troyes et confirme la "suspense a divinis" et l'interdit de l'abbé. Il n'y a plus aucun recours possible, sauf celui d'obéir à ce que l'Eglise lui demande depuis 1968 : rétracter ses erreurs et ses accusations d'hérésie.

Le texte du Tribunal lui a été remis en décembre 2000 dans sa version latine et, début janvier 2001, dans sa traduction française.

Depuis, l'abbé de Nantes garde le silence sur cette ultime condamnation. Non seulement il n'avertit pas ses lecteurs, mais il continue ses activités comme s'il n'était au courant de rien. Il fait même diversion en affirmant que le procès tant attendu de ses écrits s'est enfin ouvert à la Congrégation pour la doctrine de la foi, ce qui est totalement faux.

Si de son côté l'évêque de Troyes n'a pas immédiatement rendu publique la décision du Tribunal de la Signature Apostolique, c'était pour laisser à l'intéressé le temps de se rétracter. Mais devant son obstination dans la provocation , l'évêque de Troyes se verra contraint de rendre public le rejet de son appel car, précise le texte apostolique "cela doit être notifié à tous les intéressés pour tous les effets de droit".


   France : Anthroposophie

Les écoles Steiner remettent mardi une pétition à Jack Lang

AFP, 28 mai 2001

[Texte intégral]

Les écoles Steiner vont remettre mardi au ministre de l'Education nationale Jack Lang une pétition lui demandant de faire respecter le pluralisme scolaire et de mettre fin tant aux "rumeurs" ainsi qu'aux "tracasseries administratives" à leur encontre, ont-elles annoncé lundi.

Les écoles Steiner déclarent, dans un communiqué, avoir recueilli 24.000 signatures et font état également d'un appel à soutien initié par le généticien Albert Jacquard et signé de nombreuses personnalités. Dans leur pétition, elles affirment "être victimes depuis dix-huit mois de procès en sorcellerie" avec des "rumeurs persistantes bien que reconnues officiellement sans fondement" et des "tracasseries administratives tatillonnes ne prenant pas en compte leur originalité ni leur spécificité". "N'est-ce pas contradictoire avec votre volonté de développer toutes les formes d'innovation pédagogique?", demandent-elles à Jack Lang l'appelant à "faire respecter le droit au pluralisme et laisser les écoles Steiner poursuivre leur mission".

La première école Steiner a été fondée en 1919 en Allemagne par le philosophe anthroposophique Rudolf Steiner. Il y en a maintenant 2.000 dans le monde (150.000 élèves) mais seulement 17 en France (2.200 élèves).

Les écoles Steiner françaises ont été mises en cause en 1999 et 2000 par la commission d'enquête parlementaire sur les sectes puis la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) qui ont recommandé une "surveillance vigilante" sans cependant conclure à une affiliation sectaire. Elles ont également été la cible d'une enquête approfondie de l'inspection de l'Education nationale à la fois sur la pédagogie et sur la sécurité.

Revendiquant 85% de réussite au bac (77% dans le public), elles font remarquer que leur pédagogie est maintenant reprise dans le public: soutien individualisé, travaux interdisciplinaires croisés, parcours de découverte.


   France : Sectes

Le Parlement s'apprête à renforcer l'arsenal législatif contre les sectes

AFP, 29 mai 2001 par Laurent Barthélemy

[Texte intégral]

Le Parlement s'apprête à adopter définitivement mercredi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, la proposition de loi contre les dérives sectaires, qui permettra à la justice de dissoudre une secte condamnée par les tribunaux pour certains types d'infraction.

La dissolution pourra s'appliquer aux sectes condamnées pour des atteintes aux personnes, l'exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie, ou la publicité mensongère et la fraude.

Cette disposition menace directement des sectes comme l'Eglise de scientologie, déjà frappée par plusieurs condamnations pénales de certains de ses responsables ou anciens responsables. La future loi, très consensuelle, a été préparée par un sénateur de droite (Nicolas About, RI-droite libérale) et une députée de gauche (Catherine Picard, députée PS), avec l'accord du gouvernement.

Lors de la dernière lecture au Sénat, quelques individualités, comme le sénateur centriste Daniel Hoeffel, le sénateur RPR Michel Caldaguès et le sénateur MDC Jean-Yves Autexier se sont opposés au texte, mais tous les groupes l'ont voté.

Inquiétude des catholiques et protestants L'autre disposition phare du texte est l'introduction d'une nouvelle arme anti-gourous avec la création d'un délit "d'abus de l'état d'ignorance ou de faiblesse". Il réprimera le fait de conduire une personne vulnérable (mineur, infirme, personnes en état de sujétion physique ou psychologique) "à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables".

Il sera punissable de 3 ans de prison et 2,5 millions de francs (381.122 euros) d'amende. Il remplace le délit de manipulation mentale, que l'Assemblée voulait initialement créer, mais que les sénateurs ont retiré du texte, notamment devant le tollé des grandes religions et de certains juristes. "Il n'est ni bon ni juste que le Parlement prétende ainsi vouloir prémunir tout le monde contre tout pour n'aboutir qu'à infantiliser chacun", écrivait en juin 2000 l'expert en droit constitutionnel Guy Carcassonne.

A la veille du vote définitif, les responsables catholiques ou protestants reconnaissent les améliorations du texte au fil des navettes entre l'Assemblée et le Sénat, mais ils continuent de s'inquiéter. Le président de la Conférence des évêques de France et celui de la Fédération protestante de France, le cardinal Louis-Marie Billé et le pasteur Jean-Arnold de Clermont ont envoyé une lettre commune au Premier ministre Lionel Jospin pour faire part de leurs réserves. La proposition de loi pourrait à terme "porter atteinte aux libertés fondamentales", ont mis en garde les deux responsables religieux.


   France : Sectes

La France se veut à la pointe du combat contre les sectes

AFP, 29 mai 2001 Par Martine Nouaille

[Texte intégral]

Depuis la création de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) et avec le renforcement de son arsenal législatif le Parlement doit adopter définitivement mercredi la proposition de loi About-Picard réprimant l'abus de faiblesse, la France se veut à la pointe du combat contre les dérives sectaires.

Sa politique en la matière lui vaut régulièrement les critiques du Département d'Etat américain, au nom de la défense des libertés religieuses, mais est regardée avec un intérêt croissant par de nombreux pays européens aux prises avec les mêmes problèmes.

On souligne d'ailleurs à la MILS que contrairement aux affirmations de l'Eglise de scientologie, la secte la plus activiste qui multiplie communiqués et actions de lobbying auprès des élus, la France n'est pas isolée sur le plan international. En témoigne le succès remporté par la France lors du renouvellement de la commission des droits de l'homme de l'ONU le 3 mai: alors que les Etats-Unis ont perdu leur siège en n'obtenant que 29 voix sur 53, le candidat français a été élu avec 52 voix.

Le président de la MILS, Alain Vivien, et son secrétaire général, Denis Barthelemy, sont régulièrement sollicités pour exposer à l'étranger la politique française. Parallèlement au travail législatif, cette politique met l'accent sur l'information et la formation des personnels administratifs (services sociaux, justice, éducation nationale...) pour prévenir, signaler ou réprimer toute infraction à la loi, quand bien même elle serait commise par un mouvement revendiquant un caractère religieux.

Tous les services relevant du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, en charge de publics souvent fragilisés, ont ainsi convenu en 2000 de mieux coordonner leur travail. action tous azimuts

Lors de la publication du dernier rapport de la MILS le 21 décembre 2000, Alain Vivien s'était félicité de l'efficacité de cette action tous azimuts. "Des préfets soulignent le caractère étal du prosélytisme de certaines grandes sectes internationales qui n'arrivent plus à recruter", avait-il affirmé.

En revanche, les représentants des Eglises se sont inquiétés de possibles effets pervers de la lutte anti-sectes. La semaine dernière, à quelques jours de l'examen définitif de la proposition de loi About-Picard par l'Assemblée nationale, les présidents de la Conférence des évêques de France et de la Fédération protestante de France soulignaient encore leurs "réserves" devant ce texte.

Pourtant, selon la MILS, celui-ci ne remet pas en cause les dispositions garantissant l'exercice de la liberté de conscience, qui impliquent la liberté pour chacun d'adhérer au mouvement de son choix, mais aussi d'en sortir.

Pourra donc être considérée comme abusive, et passible de poursuites, l'obligation pour un adepte de renoncer au droit de porter plainte contre le mouvement qu'il voudrait quitter.

En revanche, si une secte, quelle qu'elle soit, veut organiser des cérémonies de mariage de ses adeptes, elle pourra toujours le faire, à la condition que le mariage civil, le seul valide aux yeux de la loi, ait été préalablement célébré.


   France : Scientologie

Manifestation de scientologues devant l'ambassade de France à Londres

AFP, 29 mai 2001

[Texte intégral]

Plusieurs centaines de membres de l'Eglise de Scientologie ont manifesté mardi devant l'ambassade de France à Londres, pour dénoncer l'"inquisition" régnant selon eux dans ce pays sur le point de renforcer son arsenal législatif contre les sectes, a-t-on appris auprès de la police. Aux cris de "liberté", les manifestants ont symboliquement brûlé sur un bûcher l'un des leurs, déguisé en Jeanne d'Arc et censé incarner la liberté religieuse.

Plusieurs participants brandissaient des pancartes dénonçant "l'inquisition française" que représente selon eux la proposition de loi contre les dérives sectaires, qui doit être adoptée mercredi par le Parlement.

La manifestation organisée par la Fondation pour la tolérance religieuse, émanation de l'Eglise de scientologie, s'est déroulée dans le calme.


   France : Sectes

Trois questions à Catherine Picard (PS), rapporteuse de la proposition de loi sur les sectes

AFP, 29 mai 2001

[Texte intégral]

Le Parlement doit définitivement adopter mercredi par un ultime vote de l'Assemblée nationale la proposition de loi About-Picard contre les dérives des sectes, une "première mondiale" selon la rapporteuse PS Catherine Picard à l'Assemblée.

Question : La proposition de loi est très observée à l'étranger. Les Etats-Unis notamment ont manifesté leur inquiétude sur le respect des libertés religieuses. Comment expliquez-vous que le texte ait suscité autant de commentaires ?

Réponse : "C'est la première fois au monde qu'une législation va s'attaquer aux groupements sectaires en tant que tels. On est leader en Europe sur ce combat, et un certain nombre de Parlements observent avec intérêt notre démarche, comme en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Espagne, au Portugal ou dans les ex-pays de l'Est.

Il y a avec les sectes un vent de déstabilisation des démocraties (...) Tout cela va de pair avec l'impérialisme américain, l'OMC, le libéralisme avancé: c'est la marchandisation de l'éducation, de la croyance, dans laquelle tout a toujours un impact financier".

Q: Qu'est ce que la loi va apporter de nouveau ?

R: "Elle va permettre à la justice de dissoudre les sectes condamnées par les tribunaux pour un certain nombre d'infractions, cette dissolution pouvant s'appliquer à toute la myriade d'associations qui composent généralement les sectes. Par ailleurs, pour permettre aux victimes de mieux se défendre, nous étendons le délit d'abus de l'état de faiblesse ou d'ignorance, pour qu'il puisse concerner les atteintes aux personnes et non plus seulement les atteintes aux biens. Nous avons également introduit dans ce délit la notion de "sujétion psychologique" de la victime".

Q: Que répondez vous aux craintes des Eglises, catholiques et protestantes, qui mettent en avant le risque d'atteinte à la liberté de croyance, et se demandent commemt mesurer la "sujétion psychologique" d'un individu ?

R: "On ne condamne en aucun cas les croyances. Nous visons simplement tous les groupements qui sortent du cadre de la loi sous des prétextes divers, que cela soit spirituel, ethnologique, philosophique, et qui commettent des exactions par rapport au code pénal. Sur la sujétion psychologique, rappelons que le débat en droit français est toujours un débat contradictoire, appuyé par des expertises. Ceux qui se sentent agressés pourront tous avoir un avocat qui les défend".


   France : Sectes

Un numéro spécial de "Réforme"(1) sur les sectes

Le Monde, 30 mai 2001, par Henri Tincq

[Texte intégral]

C'est une pièce indispensable à la clarification du débat sur les sectes que verse l'hebdomadaire protestant Réforme, en publiant un hors-série qui donne la parole aux différents acteurs, juristes, universitaires, associations de défense des victimes, représentants des pouvoirs publics, jusqu'à des scientologues.

Depuis les massacres de l'Ordre du Temple solaire et la publication de rapports parlementaires contestés, depuis la création d'une Mission de "lutte" contre les sectes et la discussion d'une proposition de loi instituant un délit de "manipulation mentale", la controverse a pris un tour si violent que les échanges ne se font presque plus que par publications interposées.

Confronter des points de vue ne veut pas dire s'abstenir de prendre position. Dans l'éditorial de ce numéro spécial, le pasteur Jean-Luc Mouton, directeur de Réforme, n'hésite pas à parler d'une "hystérie française" à propos des sectes. Celle-ci est due à une "panique", liée au développement d'affaires tragiques, amplifiée par les médias et les responsables politiques, autant qu'à une histoire hexagonale marquée par des affrontements religieux qui, aujourd'hui apaisés, laissent derrière eux une traînée de ressentiments et de suspicions.

A cet égard, les pays anglo-saxons ont une attitude si "libérale" à l'égard des sectes que, de chaque côté de l'Atlantique, on se renvoie les accusations d'extrême laxisme - aux Etats-Unis - et de viol des libertés - en France.

"Toiletter la loi"- Les éléments du débat sur la définition d'une "secte" et les limites de la répression sont connus. L'intérêt premier de ce hors-série de Réforme, à travers les contributions de Danièle et de Benoît Hervieu-Léger, Jean-Paul Willaime, Alain Boyer, Jean Bauberot, est de démontrer une certaine incohérence des pouvoirs publics français.

L'Etat ne viole-t-il pas sa propre règle de neutralité confessionnelle et ses propres lois (celles de 1901 sur les associations et de 1905 sur la séparation Eglise-Etat) quand il définit la "dangerosité"d'un groupe en fonction de son contenu religieux ? L'abus de pouvoir est évident dans la publication, selon une procédure non contradictoire, d'une liste de "sectes" (rapport parlementaire Gest-Guyard de 1996). Ou dans les restrictions apportées à l'accès au statut d'associations cultuelles (loi 1905) par la Mission Vivien de lutte contre les sectes. Faudra-il alors "toiletter", à l'occasion de leur centenaire, les lois de 1901 et de 1905 ?

Dans ce numéro de Réforme, interprètes d'une pensée protestante qui défend traditionnellement la laïcité et les minorités, plusieurs intervenants ne sont pas loin de souhaiter une telle mise à jour. Il s'agit, pour eux, de tenir compte de l'éclatement de la scène religieuse depuis un siècle (avec l'irruption de l'islam et des "nouveaux mouvements religieux") et de sortir de la "gestion sécuritaire" (Jean-Paul Willaime), voire de la "vision thérapeutique" (Danièle Hervieu-Léger) de la question des sectes, qui n'est qu'un phénomène classique de modernité religieuse. Mais les mêmes sont conscients des risques qu'il y aurait à soulever de tels monuments de la législation.

Ce qui n'est pas une bonne raison pour ne rien faire.

(1)Réforme. "Sectes... entre panique et confusion". 53-55, avenue du Maine, 75015 Paris. Henri Tincq

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Commentaire : Je me demande si, un jour, on voudra bien admettre qu'il n'est absolument pas question de "définir la "dangerosité"d'un groupe en fonction de son contenu religieux ?" mais uniquement en fonction du mal qu'il fait à ses victimes. Mathieu Cossu.


   France : Scientologie

La scientologie dénonce une "loi d'exception"

AFP, 30 mai 2001

[Texte intégral]

L'Eglise de scientologie a qualifié mercredi de "loi d'exception" la proposition de loi sur les dérives sectaires examinée le même jour en deuxième lecture par l'Assemblée nationale. Lors d'un point de presse "informel" alternant les têtes à têtes avec les journalistes en marge d'une exposition organisée par la scientologie dans les salons d'un luxueux hôtel des Champs Elysées à Paris, Marc Bromberg, responsable du "bureau européen des droits de l'homme" de la secte à Bruxelles, a déclaré que cette loi était l'oeuvre "d'une poignée d'extrémistes voulant instaurer un athéisme d'Etat". "Nous espérons un sursaut de la représentation nationale, car il n'y a pas eu débat", a-t-il ajouté, en plaçant le texte de loi "dans la droite ligne" des persécutions contre les premiers chrétiens, contre les protestants lors de la Réforme ou contre les juifs sous Hitler.

Marc Bromberg a rappelé que les représentants de l'Eglise catholique et de la Fédération protestante de France avaient critiqué la proposition de loi dont "la cible est la liberté de religion".

L'Eglise de scientologie critique particulièrement la possibilité qui sera donnée à la justice de prononcer la dissolution de personnes morales condamnées pour atteintes aux personnes, exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie, publicité mensongère ou fraude, une disposition qui "permettra de tuer tous ceux qui ne seront pas dans la droite ligne des autorités".

Ces dernières années plusieurs responsables scientologues ont été condamnés pour escroquerie par la justice française. Par ailleurs la section Ile-de-France en tant que personne morale et son président Marc Walter, ont été renvoyés en correctionnelle le 28 mars 2001 par le juge Renaud van Ruymbeke, notamment pour "tentative d'escroquerie". Cette mise en examen d'une personne morale pour de tels faits, à la suite d'une plainte d'un ancien adepte, constitue une première en France. Selon son porte-parole pour la France Jean Dupuis, l'Eglise de scientologie a dans ses fichiers 40.000 noms (essentiellement des personnes ayant acheté des livres) dont 4.000 sont des "pratiquants" et 500 des permanents "dont beaucoup de bénévoles".


   Russie : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhova risquent de nouveau l'interdiction à Moscou

AFP, 30 mai 2001

[Texte intégral]

MOSCOU - Les Témoins de Jéhova risquent de nouveau l'interdiction à Moscou après qu'une cour d'appel moscovite eut réfuté mercredi la décision de première instance qui les autorisait à poursuivre leurs activités dans la capitale russe, selon l'agence RIA Novosti.

L'appel avait été interjeté par le Parquet général et le "comité de défense contre les sectes", formé par les parents des adeptes et à l'origine de la plainte. A l'issue d'un procès de plus de deux ans, un tribunal de Moscou avait refusé le 23 février dernier d'interdire la branche moscovite des Témoins de Jéhovah, bien que les experts cités à la barre se fussent prononcés en faveur d'une interdiction. La branche moscovite des Témoins de Jéhovah est accusée de "briser des familles, d'inciter ses adeptes au suicide et de porter atteinte à leur vie et à leur santé" en leur interdisant les transfusions sanguines.

Le procès contre les Témoins de Jéhovah s'était ouvert à Moscou en septembre 1998. Il avait été suspendu durant près d'un an, le tribunal ayant chargé cinq spécialistes en religion, en psychologie et en linguistique de faire une expertise des publications publiées par cette communauté. Une loi russe de 1997 proclame la liberté de culte pour les religions dites "traditionnelles" que sont l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme et le judaïsme, et interdit le prosélytisme pour les religions considérées comme nouvellement implantées en Russie. Les Témoins de Jéhovah affirment avoir près de 250.000 adeptes en Russie, dont 10.000 à Moscou.


   France : Sectes

La MILS se félicite du vote de la loi About-Picard

[Texte intégral]

La Mission interministérielle de lutte contre les sectes se félicite du vote définitif par l'Assemblée nationale de la proposition de loi About-Picard " tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales ".

Ce texte équilibré, respectueux des libertés fondamentales, vise à prévenir et réprimer les comportements des organisations qui portent atteinte aux droits de l'homme et aux équilibres sociaux. Il permet la dissolution, sans possibilité de reconstitution, des associations condamnées pour une infraction grave. Il aggrave certaines peines encourues par la personne morale tout en étendant sa responsabilité pénale à un certain nombre d'infractions. Il étend le délit d'abus frauduleux d'état de faiblesse à la personne " en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves et réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables ", prenant ainsi en compte le fait que l'adepte n'est pas nécessairement en " état de faiblesse " mais qu'il le devient sous la pression de l'environnement sectaire.

Enfin il déplace cet article du livre 2 du code pénal qui ne concerne que les atteintes aux biens au livre 3 qui réprime les atteintes aux personnes. La loi nouvelle est le fruit d'une longue réflexion menée pas à pas en commun par les parlementaires des deux assemblées - toutes tendances politiques confondues -, par la MILS et par la Chancellerie qui se sont conformés à l'avis de la Commission nationale consultative des droits de l'homme sans négliger les observations des grandes confessions religieuses ni celles de la Ligue des droits de l'Homme.

Elle permettra à l'autorité judiciaire, et à elle seule, de sanctionner des délits et des crimes, mettant ainsi un terme au sentiment injuste d'impunité dont se plaint l'opinion publique depuis des années.

Elle concerne toute association dont le comportement est répréhensible et évite ainsi le piège de la spécificité. La France, considérée à juste titre comme l'une des nations fondatrices en matière de droits de l'homme, ajoute par cette loi une série de dispositions qui permettront de combattre efficacement l'action liberticide des sectes.

De nombreux Etats, confrontés aux mêmes problèmes, ont marqué leur intérêt pour la loi About-Picard dont ils ont suivi avec la plus grande attention l'élaboration progressive. En dépit des allégations des sectes transnationales qui croyaient opportun de dénoncer son " isolement ", la brillante réélection de la France à la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, par 52 voix sur 53, consacre l'image réelle de notre pays dans le concert des nations.


   France : Aum

Un ancien responsable de la secte Aoum, condamné à la réclusion à perpétuité

AFP, 30 mai 2001

[Texte intégral]

TOKYO - Un ancien responsable de la secte auto-dissoute Aoum, a été condamné mercredi à la réclusion à perpétuité par un tribunal de Tokyo pour avoir pris part à une attaque au gaz sarin à Matsumoto (centre du Japon) en 1994 qui avait tué sept personnes.

Le tribunal de Tokyo a condamné Noboru Nakamura, 34 ans, à rester toute sa vie en prison pour meurtre, tentative de meurtre et enlèvement. Le procureur avait requis la peine capitale. Nakamura a été considéré comme coupable d'avoir préparé une attaque mortelle au gaz sarin le 27 juin 1994, avec le fondateur de la secte, Shoko Asahara, de son vrai nom Chizuo Matsumoto, âgé de 46 ans, jugé depuis mai 1995 comme commanditaire de tous les crimes commis par la secte.

Aoum Shinrikyo (Aoum Vérité Suprême) avait déversé ce jour là du gaz sarin -- une substance toxique utilisée par les Nazis pendant la seconde guerre mondiale -- devant un immeuble résidentiel habité par des magistrats. Sept personnes périrent d'avoir inhalé ce gaz et 144 furent blessées, dont certaines si gravement qu'elles souffrent encore de séquelles. L'attentat avait aussi servi de banc d'essai pour la secte qui allait en perpétrer un attentat encore plus meurtrier en mars 1995 dans le métro de Tokyo, avec un bilan de 12 morts et de plus de 5.500 blessés. "La responsabilité criminelle de l'accusé est grave car l'attentat de Matsumoto avait été mené sous la supervision de Chizuo Matsumoto qui est anti-social et dangereux", a déclaré le président du tribunal Toshio Nagai. "L'accusé n'a jamais exprimé de regrets directement aux familles des victimes", a-t-il ajouté. Nakamura a aussi été jugé coupable de l'enlèvement et de l'assassinat en 1995 de Kyoshi Kariya, 68 ans, frère d'un adepte de la secte, d'une tentative d'assassinat sur un autre membre de la secte âgé de 27 ans en 1994 et de participation à la construction de l'usine de production de sarin bâtie par la secte.

Les principaux dirigeants de la secte ont été condamné à mort en première instance mais la justice japonaise est lente et les sentences définitives n'ont pas été prononcées. Les autres cadres sont en prison et la secte a changé son nom en Aleph l'an dernier après avoir reconnu en décembre 1999 ses responsabilités dans les attentats au sarin.

Aoum a tenté de se donner une nouvelle image mais le gouvernement la tient sous surveillance. Selon un rapport du ministère de la Justice datant d'avril qui la jugeait encore "fondamentalement dangereuse", la secte compte 650 adeptes à plein temps et plus de 1.000 disciples dans 29 branches régionales.


   France : Sectes

Les sectes hors la loi à l'Assemblée

Libération, 31 mai 2001, par Daniel Licht

[Texte intégral]

Les députés ont voté une loi spécifique sur laquelle les Eglises sont réservées.

300 000 personnes seraient victimes en France des dérives totalitaires des sectes. l'unanimité moins une voix (celle du député DL du Morbihan François Goulard), l'Assemblée nationale a adopté définitivement hier le premier grand texte visant à réprimer des mouvements sectaires.

La France se place ainsi en tête des pays dotés d'une législation spécifique contre les déviances sectaires. Avec des innovations majeures, comme le pouvoir conféré à la justice de dissoudre définitivement et d'interdire la refondation de groupes condamnés.

Souvent à la tête de financements prolifiques, les sectes seront aussi frappées au porte-monnaie. Le texte prévoit de condamner à 5 millions de francs (760 000 euros) d'amende et cinq ans d'emprisonnement les dirigeants de groupes dont les activités consistent à maintenir ou exploiter "la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités".

Texte-école ? Autre grande nouveauté introduite dans le code pénal, la liberté de se constituer parties civiles accordée aux associations reconnues pour leur défense des droits et libertés. Faut-il oui ou non créer de nouvelles lois ou se contenter d'appliquer rigoureusement le code pénal ? A cette question, qui a envahi sans discontinuer le débat sur les sectes, l'Assemblée nationale répond par l'affirmative. Vols de dossiers concernant la scientologie à la cour d'appel de Paris, impossibilité de prévenir les dérives meurtrières de l'Ordre du temple solaire... pour le député RPR René André, ces exemples montrent qu'"on ne lutte pas à armes égales contre les sectes, qui sont devenues expertes dans l'art de s'affranchir des lois et des règlements".

Initié par le sénateur républicain indépendant Nicolas About et la députée PS de l'Eure, Catherine Picard, le texte visant à "renforcer la prévention et la répression à l'encontre des mouvements sectaires" fera-t-il école en Europe ?

La Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils) assure qu'elle est d'ores et déjà en contact avec d'autres gouvernements pour mettre en place l'espace judiciaire européen, évoqué au cours du débat par le député UDF Rudy Salles. Pour Catherine Picard, ce vote est "une grande première mondiale". Il a été salué avec enthousiasme par les députés présents. "Les sectes sont furieuses, eh bien nous, nous sommes ravis. Quant aux perpétuels rappels à l'ordre contre la France de la part de l'administration américaine, ils font plutôt sourire quand on sait à quel point elle est vérolée par la scientologie", s'est enflammé à la tribune le député PS Philippe Vuilque.

Equilibriste. Certes, ce n'est pas le grand dispositif d'éradication dont rêvaient les opposants aux dérives totalitaires dont 300 000 personnes seraient victimes en France. Les députés ont abandonné le "délit de manipulation mentale", une notion qui avait été dénoncée par les responsables des différentes confessions et par la Commission nationale consultative des droits de l'homme. En retenant la notion plus ancienne - elle remonte aux origines du code Napoléon - d'"abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse", l'Assemblée réussit un subtil exercice d'équilibriste entre répression des escroqueries intellectuelles, atteintes à la dignité de l'individu et le respect de la liberté de culte garantie par la Constitution. "On ne condamne en aucun cas les croyances. Nous visons simplement tous les groupements qui sortent du cadre de la loi sous des prétextes divers, que cela soit spirituel, ethnologique, philosophique, et qui commettent des exactions par rapport au code pénal", précise Catherine Picard.

"Indéfinissable". Les représentants des Eglises ne sont pas convaincus. Dans un courrier au Premier ministre daté du 15 mai, les présidents de la Conférence des évêques de France et de la Fédération protestante de France, le cardinal Louis-Marie Billé et le pasteur Jean-Arnold de Clermont, faisaient part "des réserves que cette proposition continue de soulever". Les deux responsables religieux craignent qu'il soit possible "de dévoyer l'esprit de cette loi et de porter atteinte aux libertés fondamentales". Selon eux, le mot "sectaire" aurait dû être retiré du titre de la loi, la notion de secte étant "juridiquement indéfinissable".

De même d'ailleurs que la notion de religion....


   France : Sectes

Adoption définitive par les députés de la loi anti-sectes

Le Monde, 31 mai 2001, par Xavier Ternisien

[Texte intégral]

La proposition de loi About-Picard, "tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires", a été définitivement adoptée par les députés, mercredi 30 mai, à l'unanimité des groupes parlementaires. Ce texte, adopté par le Sénat en deuxième lecture le 3 mai (Le Monde du 5 mai), permet la dissolution par le tribunal de grande instance des personnes morales ayant pour but "d'exploiter la sujétion psychologique ou physique de personnes", et qui ont été condamnées définitivement à plusieurs reprises. Il étend la responsabilité pénale de personnes morales à certaines infractions graves. Il élargit le délit d'abus frauduleux de faiblesse à la situation de personnes "en état de sujétion psychologique ou physique résultant de pressions graves et réitérées ou de techniques propres à altérer le jugement".

Enfin, il permet aux associations de lutte contre les sectes, reconnues d'utilité publique, de se porter partie civile à la place des victimes. La garde des sceaux, Marylise Lebranchu, a demandé, au nom du gouvernement, le vote conforme du texte adopté par le Sénat.

Le rapporteur du projet de loi, la députée (PS) Catherine Picard, n'a pas hésité à qualifier ce texte de "première mondiale". Les diverses pressions exercées sur les parlementaires n'ont apparemment pas porté leurs fruits. "Nous sommes absolument ravis que les sectes soient furieuses", a déclaré à la tribune Philippe Vuilque (PS), pour qui "la haute administration américaine est vérolée par la Scientologie". Le député (app. communiste) Jean-Pierre Brard a dénoncé "une campagne sans précédent du lobby international des mouvements sectaires"contre le texte de loi. Il a estimé que l'intervention du président de la Conférence des évêques de France, le cardinal Billé, et du président de la Fédération protestante, le pasteur de Clermont, critiquant le texte de loi dans une lettre adressée au premier ministre (Le Monde du 23 mai), violait "la séparation des pouvoirs". René André, représentant le groupe RPR, a jugé pour sa part que les deux responsables religieux avaient "le droit et le devoir de s'exprimer" et que "ce serait mal augurer de l'application du texte de loi que de leur contester ce droit".


   France : Raël

Tracts raëliens: l'évêque de Metz porte plainte contre X pour "diffamation"

AFP, 31 mai 2001

[Texte intégral]

METZ - L'évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin, a déposé jeudi une plainte contre X pour "diffamation" suite à la diffusion au début du mois de mai sur la voie publique de tracts émanant d'une secte et qui appelaient à "protéger (les) enfants des prêtres catholiques pédophiles", a-t-on appris auprès de l'évêché.

La plainte invoque également la "provocation à la discrimination" et a été déposée avec constitution de partie civile devant le TGI de Metz. C'est l'évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin, "garant de l'honorabilité de son clergé", qui a dénoncé devant la justice la "provocation à la discrimination à la haine ou à la violence" et la "diffamation envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".

Le dimanche 13 mai, des membres de l'association "Nopedo", "association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles", créée par le mouvement sectaire raëlien, ont distribué des tracts en plein centre de Metz, accusant les prêtres catholiques de pédophilie. Ces mêmes tracts ont été distribués dans plusieurs autres villes de France. Par ailleurs, le site d'information régionale en ligne infodujour.com a publié la semaine dernière une lettre dans laquelle l'association raëlienne de l'Est (AREST), dont le siège se trouve à Dijon, demande à l'évêque de Metz "des excuses" publiques pour des propos publiés en 1997 dans un livre. Ces propos accusent notamment les raëliens de pédophilie et d'inceste. "Le pardon vous est d'ores et déjà accordé mais il va vous falloir réparer les préjudices causés par vos malencontreux propos, à savoir: 1 - faire retirer du livre votre texte qui concerne notre religion et cela dans les plus bref délais; 2 - informer de cette action et des raisons de celle-ci l'ensemble de la presse française".

L'évêque ne "porte pas plainte sur ce point (la lettre de l'AREST, ndlr)", a indiqué le porte-parole du prélat. Créé en 1973 par un journaliste français --Claude Vorilhon, alias Raël--, le mouvement raëlien condamne officiellement la pédophilie mais prône "l'éveil du corps des enfants" et le "droit au plaisir". A l'origine, les Raëliens sont une secte "ufologique" et areligieuse qui professe que la vie a été établie sur Terre par des extra-terrestres (les "Elohims" de la Bible) venus en soucoupe volante il y a 25.000 ans et que les humains eux-mêmes sont des clones.


   France : Sectes

La FIH condamne la nouvelle loi française "anti-sectes"

AFP, 31 mai 2001

[Texte intégral]

VIENNE, - La Fédération internationale d'Helsinki pour les droits de l'homme (FIH) a condamné jeudi la nouvelle législation française pour contrôler l'activité des sectes, la qualifiant d'"anti-sectes". La loi "anti-sectes" adoptée mercredi par le parlement français "est une menace pour la tolérance religieuse et les libertés fondamentales qui sont au centre des valeurs politiques françaises", a critiqué la FIH dans un communiqué.

"La loi reflète une attitude diabolisant les religions minoritaires et va accroître le sentiment d'insécurité ressenti par les membres de ces religions minoritaires", a ajouté l'organisation non gouvernementale dont le siège est à Vienne.

Aux termes de cette loi, une secte condamnée pour atteintes aux personnes, exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie, publicité mensongère ou fraude pourra être dissoute.

Le texte de loi renferme également une disposition "anti-gourous" et la création d'un délit "d'abus de l'état d'ignorance ou de faiblesse". Fondée en 1983, la FIH cherche à promouvoir le respect des engagements des pays membres de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) en matière de droits de l'homme.

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Voir, pour info : http://home.worldnet.fr/~gonnet/helsinki-president.htm