Actualités sur les sectes en avril 2001

Scientologie Une déclaration de guerre de la secte au gouvernement français et à ses législateurs.
Sectes (*) A l'assaut de la santé
Scientologie (*) La guerre de la scientologie contre les juges
Ordre du Temple Solaire (OTS) Michel Tabachnik persiste et signe
Raël Clone ou clown ? - On peut en rire ou en pleurer
Tvind Humana (*) Que sait-on de Tvind Humana ?
Sectes (*) Le phénomène des faux souvenirs - un vrai cauchemar
Au Coeur de la Communication (ACC) La secte voulait faire craquer les salariés
Sectes Lutte contre les sectes : Alain Vivien en Guadeloupe
Scientologie L'Association spirituelle de l'Eglise de Scientologie d'Ile-de-France en correctionnelle
Scientologie La section Ile-de-France de l'Eglise de Scientologie a été renvoyée en correctionnelle
Falungong Sur la voie du grand réveil!
Sectes Vigilance renforcée
Témoins de Jéhovah Rémi, témoin de Jéhovah, refuse toute transfusion sanguine
Sectes Mission à Saint-Martin
Sectes Les polonais se penchent sur les mouvements anti sectes
Tabitha's Place 19 membres de la secte Tabitha's place condamnés à 3 mois de prison avec sursis
Ordre du temple Solaire (OTS) Procès Temple solaire: questions pour cinq massacres
Sectes Alain Vivien achève sa visite dans l'île
Raël Dépôt d'un projet de loi au Sénat américain interdisant le clonage humain
Scientologie Quand Google fait de la pub aux Scientologues
Scientologie Google piégé par la scientologie
Témoins de Jéhovah Après l' Harmaguédon différé... Le Mémorial à retardement !
Raël Clones à vendre: quand les médias font le jeu des raéliens
Falungong Le Falungong dénonce les sévices à l'encontre de ses adeptes femmes
Sectes Ces sectes qui nous menacent
Sectes Ces sectes qui nous menacent : l'OTS
Témoins de Jéhovah Rémi, témoin de Jéhovah, refuse la transfusion qui pourrait le sauver
Scientologie Le logiciel "Panda" au Ministère de l'Intérieur
Scientologie "Le Profit", film controversé
Scientologie La FNAC ne vend plus le logiciel "PANDA"
Raël Les colonnes du temple raëlien ébranlées... par la neige
Témoins de Jéhovah Ouverture d'une enquête sur les pressions qu'un jeune témoin de Jéhovah aurait pu subir
Mormons Préparation du procès d'un mormon marié à 5 femmes et père de 29 enfants
Ordre du Temple Solaire Plongée au coeur d'une secte éteinte
Ordre du Temple Solaire Michel Tabachnik clame son innocence
Ordre du Temple Solaire "On fait de moi un bouc émissaire"
Ordre du Temple Solaire L'OTS, facteur déclencheur de la guerre contre les sectes
Raël Jésus était le premier clone, soutient Raël
Scientologie Panda, le cheval de Troie de la Scientologie ?
Ordre du Temple Solaire Les avocats se déchirent
Ordre du Temple Solaire

Deux témoins parlent

Aum Illuminés mais connectés
Ordre du Temple Solaire " La secte existe encore et peut tuer "
Ordre du Temple Solaire Le défilé des témoins nostalgiques de la secte de l'Ordre du Temple Solaire
Ordre du Temple Solaire L'employeur danois de Michel Tabachnik défend cet "homme consciencieux"
Ordre du Temple Solaire Défilé de "capes dorées"et plongée dans l'univers de la secte
Sectes Les sectes sont riches. D'où vient l'argent ?
Ordre du Temple Solaire Examen des circonstances de la mort de 16 adeptes dans le Vercors
Témoins de Jéhovah Un témoin de Jéhovah intente un procès à une école après avoir refusé de diriger l'hymne national
Sectes Implantation des sectes dans le Centre Ouest
Eglise du Christ de Paris (*) Les quêtes exceptionnelles
Ordre du Temple Solaire Tabachnik joue les incompris
Ordre du Temple Solaire Un expert explique la dérive de la secte vers la "carbonisation
Ordre du Temple Solaire Michel Tabachnik minimise son rôle qu'un expert juge primordial
Ordre du Temple Solaire L'ombre de la franc-maçonnerie plane sur le procès de l'OTS
Ordre du Temple Solaire L'OTS se reconstitue au Canada et en France
Ordre du Temple Solaire Succession de témoignages "surprenants" au procès de l'OTS
Ordre du Temple Solaire La thèse du commando extérieur ne tient pas selon le juge Fontaine
Ordre du Temple Solaire Tabachnik se présente comme un candide envoûté par Di Mambro
Ordre du Temple Solaire Les doigts pointés vers Tabachnik
Falungong La Chine interpelle plusieurs adeptes de la secte Falungong
Falungong Manifestation de partisans du Falungong à Hong Kong
Sectes Le Parlement veut dissoudre les sectes
Sectes Demande au Sénat français de retarder l'examen d'un projetde loi
Sectes (*) Déclaration de l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe du 26 avril 2001
Ordre du Temple Solaire Les avocats des parties civiles ont décrié les "Archées"
Témoins de Jéhovah Communiqué de presse
Témoins de Jéhovah Un témoin de Jéhovah décède après avoir refusé d'être transfusé
Témoins de Jéhovah Le jeune Témoin de Jéhovah atteint de leucémie, qui refusait la transfusion sanguine, est mort
Témoins de Jéhovah La soi-disant doctrine "religieuse" des Témoins de Jéhovah
Sectes Le Conseil de l'Europe ne s'est jamais prononcé contre la politique française en matière de lutte contre le sectarisme
Sectes Infosekta enregistre moins de demandes
Ordre du Temple Solaire "Tabachnik a donné le signal" du grand départ
Sectes Derrière le procès de l'OTS, les ambiguïtés de la notion de manipulation mentale
Ordre du Temple Solaire Le procureur a requis cinq ans de prison contre Michel Tabachnik dans l'affaire de l'OTS
Sectes La manipulation en question
Ordre du Temple Solaire Michel Tabachnik hésite à assister au prononcé de son verdict le 25 juin prochain
Falungong Deux adeptes du Falungong condamnés pour sabotage de trains

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.

 


   Etats-Unis : Scientologie

Une déclaration de guerre de la secte au gouvernement français et à ses législateurs.

Site de Roger Gonnet, 1er avril 2001

[Texte intégral traduction Roger Gonnet]

Message passé par un "ponte" d'OSA, les services secrets scientologiques, à divers scientologues. -

Sujet: URGENT: de quoi nous avons besoin pour la Liberté Religieuse en France. C

Chers amis,

Je tiens à vous mettre au parfum quant à la situation française et à vous demander de l'aide. Mais laissez-moi vous rappeler en premier lieu le premier point du "Code de l'Honneur" [un des nombreux "codes " publiés par Hubbard, gourou de la secte, ndt]: "Ne laissez jamais tomber un camarade dans le besoin, le danger ou les ennuis". C'est parce que nos camarades européens font face à des problèmes que je vous l'ai rappelé. Merci par conséquent de faire suivre ce message à d'autres, après y avoir répondu.

Depuis la dernière croisade et le Marathon de l'année passée en France, bien des évènements ont eu lieu. [ndt: la "croisade" en question était cette manifestation de quelques 1100 sectaires le 23 octobre 2000, Place de la Bastille]. Tout d'abord, nous avons lancé une critique externe et interne de la France, contre de la législation About-Picard proposée contre les minorités religieuses. Le point d'orgue de ces critiques peut se lire dans le 'méchant' Rapport annuel sur les droits de l'homme émis par le département d'Etat américain, le 26 février, [rapport qui critique une fois encore les français, avec de fausses données provenant de la désinformation essentiellement d'origine scientologue , ndt] ainsi que dans les enquètes engagées par le Comité des affaires légales du Parlement Européen à propos de discrimination religieuse française.

Enfin, les religions majeures ont aussi rompu le silence et exprimé leur inquiétude. Pas de doute sur le fait que la raison pour laquelle ce projet de loi n'ait pas passé immédiatement, réside dans notre travail de fond auprès des communautés inter-religieuses ou s'occupant des droits de l'homme. Et l'on me charge de vous faire savoir que votre aide à ce sujet a été très grandement appréciée.

Le climat est cependant encore très inquiétant en France. Quel niveau d'inquiétude doit-on avoir? Exemple: la semaine passée, l'Association des Editeurs Français, organisatrice de la foire aux livres de Paris, a refusé un stand à Bridge Publications [ndt: Bridge Publications est une société commerciale d'édition 100 % scientologue, et n'éditant que les ouvrages de la secte]. Par conséquent, une équipe d'enquèteurs a été envoyée pour rendre compte. L'équipe se composait de Hans Janitscheck, Président de la Société des Ecrivains des Nations Unies, de Bill Hanks, chef des écrivains de la Guilde des écrivains d'Harlem à New-York, et de Lord Mc Nair, anglais [ce Lord est un scientologue connu, ndt]. Lorsqu'il les aperçut, le responsable général de la Foire, qui travaille avec l'Association, ordonna à ses gardiens de les escorter (de force) hors de la foire. L'équipe a évidemment déposé plainte en justice, et utilise cet incident pour augmenter encore la pression sur la France vis à vis de sa censure évidente des ouvrages de L. Ron Hubbard. Ensuite, c'est à dire le lendemain du refus de participation à la Foire et quatre jours seulement avant l'ouverture de la nouvelle Exposition "Qu'est-ce que la Scientologie", il y eut d'autres harcèlements. La police française a mené des raids contre l'église de scientologie de Paris, le Centre des Célébrités de Paris, et les domiciles de nombre d'individus. Le raid faisait soi-disant suite à une plainte en justice antérieure, mais cela concernait en réalité une situation qui n'existait même plus. [à ma connaissance, il n'a pas été question de tout cela dans la presse française, généralement plutôt rapide à réagir sur la scientologie, ndt]

Aussi, en effet, la France est encore un sale pays. Et c'est un fait que le Parlement revient en séance après une interruption de six semaines, ce qui signifie que le projet de loi peut revenir sur le tapis à n'importe quel moment! Nous savons que certains Suppressifs [ndt: ce terme est hautement injurieux en scientologie, il désigne des "ennemis de l'humanité"] du Parlement sont très actifs pour faire passer le projet de loi. Les batailles [sic] qui ne sont pas encore gagnées doivent s'engager sur bien des fronts et je vous signale ici un nouveau front [sic], et vous demande donc à nouveau votre aide.

Tandis que le champ de cette affaire est européen, c'est à Washington D.C. que se trouve le gouvernement le plus influent au monde. La Fondation pour la Tolérance Religieuse, qui travaille avec le Département Droits de l'Homme d'OSA International [OSA: bureau des affaires secrètes scientologues, ndt], est une fois encore en première ligne pour défendre les droits de l'homme de toutes les religions. Deux évènements essentiels se produiront les 25 et 26 avril [2001].

Le 25, une manifestation spéciale patronnée par l'association Internationale des Scientologues [IAS] se tiendra au Capitol Hill; on y entendra entre autre ce brillant médaillé de l'IAS, Chick Corea [ce musicien de jazz apporte son aide à la secte depuis fort longtemps, ndt]. Des représentants du Congrès et autres dignitaires américains ou européens feront parties des invités choisis. Afin d'aider l'IAS et l'OSA, la Fondation pour la Tolérance religieuse prépare une autre manifestation le lendemain, à l'Eglise Fondatrice de Scientologie de Washington, DC, afin d'unifier les chefs religieux amricains et européens. Cela mobilisera ces autres religions, et les engagera dans l'action à l'encontre de la persécution religieuse européenne, qui a surtout lieu en France et en Allemagne. Et pour que ces chefs religieux membres de minorités religieuses de ces pays puissent aider, on les amènera en avion à Washington, pour qu'ils racontent leurs histoires personnelles. [ndt: c'est ici l'essentiel de cette manifestation: la scientologie va faire voyager à ses frais des gens d'imùportance on ne peut plus mineure sur le plan religieux ou sectaire, comme le chef de Tabitha's Place, ou le chef du groupuscule "ITN" - Institut théologique de Nïmes. Ces soi-disant "chefs religieux" vont diffamer la France comme je les ai déjà entendus le faire lors de réunions similaires tenues en Europe, ce qui provoquera de nouvelles accusations calomnieuses de quelques responsables américains, et de nouvelles possibilités d'enquètes ou de critiques par des associations comme la Fédération d'Helsinki, qui ont partie liée avec les USA.]

Après le rassemblement, ces chefs religieux et les scientologues qui auront fait le voyage de Washington D.C, y compris un groupe de "Croisés pour la Tolérance Religieuse" entraînés par nos soins - vous êtes invités à vous joindre à ces Croisés - rencontreront des représentants du Congrès et leur adjoints afin de les renseigner sur ce qui se passe en Europe. Pourquoi faire? Simplement, pour obtenir [qu'ils fassent passer] une Résolution du Congrès condamnant la persécution religieuse d'origine gouvernementale en Europe Occidentale, en particulier en France. C'est donc ici le coeur de l'affaire.

Afin d'aider IAS et l'OSA, la Fondattion a d'urgence besoin de votre participation et de votre aide financière (et en fait, votre présence à Washington serait plus que bienvenue). Appelez la Fondation pour en savoir plus. Elle a lancé une campagne pour accueilir des membres. Ca ne coute que 400 dollars annuels [3000 F, ndt!], qui vous fourniront un avantage: être tenus au courant des dernières nouvelles du front [sic] de liberté religieuse. Il va falloir de l'argent pour organiser ce type de choses et payer le voyage de ces chefs religieux vers Washington, les loger, organiser la manifestation et l'invasion [sic] du Capitole qui s'ensuivra! [sic] Je sais que les scientologues peuvent faire des dons pour de multiples secteurs, tous importants. Mais ici, il s'agit de quelque chose d'extraordinaire.

Le destin de la religion en Europe est entre nos mains. Des évènements extraordinaires exigent des efforts extraordinaires. Aussi, même si vous donnez déjà à divers secteurs, envoyez aussi de l'argent à la Fondation. Achetez, renouvelez ou augmentez votre adhésion, ou faites une donation. S'il vous plaît, quel que soit le montant, appelez-les aujourd'hui, dites que vous avez lu cet e-mail, et offrez votre aide. Vous pouvez nous joindre à Los Angeles, au 323 661 1196. Appelez, et expédiez votre don à la Fondation pour la Tolérance Religieuse, 1332 L.Ron Hubbard Way, Los Angeles, Californie 90027.

Merci de votre attention, et s'il vous plaît, faites passer ce courrier à vos amis. Sincèrement, Trevor Meldal-Johnsen ?

Note personnelle à ceux qui nous connaissent : ma femme française Corinne, qui fut la porte-parole de la Croisade Marathon en France l'an passé, est devenue citoyenne américaine la semaine dernière! Elle estimait ne plus pouvoir apporter son allégeance à la France en raison des actions suppressives de son gouvernement envers notre religion et d'autres minorités. Aussi est-elle vraiment satisfaite et fière d'être américaine. Mais elle désire néanmoins continuer à ouvrir les yeux de la France et à inverser la trajectoire à reculons, car il faut vraiment y parvenir. Sur cette petite planète, nous ne pouvons pas laisser les Suppressifs prendre le contrôle où que ce soit, et moins encore, là où notre présence est vraiment forte. La France est donc un autre champ de bataille où nous pouvons et devons rester debout. [sic]



   Suisse : Ordre du Temple Solaire

Michel Tabachnik persiste et signe

SWISSINFO, 1er avril 2001

[Texte intégral]

Le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik nie avoir été le numéro 3 de la secte l'Ordre du Temple solaire.

Inculpé dans cette affaire en France, il affirme au "Journal du Dimanche" qu'il n'assistera pas à son procès qui doit s'ouvrir le 17 avril à Grenoble.

Agé de 59 ans, Michel Tabachnik est poursuivi pour "participation à une association de malfaiteurs".

Le musicien reconnaît avoir fréquenté les gens de l'OTS et avoir "assisté avec eux à une cérémonie où il a porté une cape". Mais il affirme "qu'il n'était pas inscrit en tant que membre du temple solaire lui-même".

Le chef d'orchestre affirme qu'il n'a "rien à faire sur le banc des accusés" lors du procès qui doit s'ouvrir à Grenoble.

La justice française lui reproche notamment d'avoir participé en 1994 à des réunions avec les principaux membres de l'OTS, dont le "gourou" Joseph Di Mambro. Michel Tabachnik annonçait dans des propos ésotériques obscurs, la fin de l'ordre "et l'étape irréversible du retour vers le père".

Quelques jours plus tard, les 4 et 5 octobre 1994, 48 adeptes trouvaient la mort à Cheiry (FR) et Salvan (VS). Au total, 74 personnes ont péri lors de "suicides collectifs" présumés de membres de l'OTS, en octobre 1994 en Suisse et au Canada, puis en décembre 1995 en France et en mars 1997 au Canada.

En Suisse, la justice a classé l'affaire.


   Etats-Unis : Raël

Clone ou clown ? - On peut en rire ou en pleurer

La Presse , 1er avril 2001 par Pierre Gravel

[Texte intégral]

Mais à moins d'être irrémédiablement envoûté par ce gourou, on hésite entre le fou rire, la gêne ou l'inquiétude devant le spectacle loufoque de Claude Vorilhon, dit Raël, vantant les mérites du clonage humain à des parlementaires américains.

Ayant manoeuvré pour être entendu, en tant qu'associé à un projet en ce sens, par un sous-comité du Sénat, ce dernier n'aura, en tout cas, rien fait pour aider à la crédibilité de cette hypothèse scientifique. Au contraire.

En la reliant à ses élucubrations habituelles sur la dimension religieuse de la science et sur la conformité de cette expérience avec les soi-disant enseignements de Elohims, Vorilhon n'aura finalement qu'apporté un peu plus d'eau au moulin de ceux qui se méfient ou du moins prônent la plus grande prudence face à cette expérience. Et qui s'opposent à la tentation de transposer immédiatement chez des humains le fruit de recherches qui ne sont pas encore concluantes chez les animaux.

À vrai dire, nul n'est en mesure de dire aujourd'hui avec un minimum de sérieux où s'arrêtera la science. Ni à partir de quand ce qui apparaît impensable maintenant sera devenu monnaie courante. Exactement comme nos ancêtres, pas si lointains, auraient sans doute poussé des hauts cris horrifiés si on leur avait annoncé qu'un jour leurs descendants pourraient profiter de transplantations du coeur ou d'à peu près tout autre organe. Sauf que ces progrès n'ont pas été réalisés pour se conformer aux directives d'une quelconque race supérieure qui, d'une autre planète, enseignerait aux pauvres humains la marche à suivre pour enfin échapper à la mort. Ni encore moins pour soulager la douleur de parents effondrés, mais aussi et surtout fortunés, prêts à payer un demi million de dollars pour tenter de faire revivre leur bambin mort à dix mois à la suite d'une erreur médicale...

Aussi spectaculaires soient-ils, en bout de ligne, les progrès réalisés en médecine ou en biologie ne l'ont été qu'au terme de longs tâtonnements, d'erreurs coûteuses et au terme d'expériences répétées et rigoureuses chez les animaux. Avec, en arrière-plan, un constant souci de prudence avant d'autoriser la transposition de ces opérations chez des êtres humains.

Avec, en corollaire, la plus grande sévérité pour les illuminés qui, dans le plus profond secret ou à l'ombre des fours crématoires en Allemagne nazie, en prenaient à leur aise avec la dignité humaine en transformant en vulgaires rats de laboratoires des otages incapables de se défendre.

En donnant des allures de cirque à ce débat fort important, Claude Vorilhon n'a pas fait avancer les discussions sur le clonage.

Il a tout au plus montré son vrai visage: celui d'un clown dont il est, pour l'instant, difficile de savoir s'il est surtout lamentable ou dangereux.

 


   France : Au coeur de la communication (ACC)

La secte voulait faire craquer les salariés

Le Parisien, 2 avril 2001 par Cécile Beaulieu

[Texte intégral]

VILLENEUVE-LA-GARENNE. Les salariés de l'entreprise Essor ont obtenu gain de cause en démontrant que leur société était infiltrée par une secte. La Cour d'appel de Versailles vient de reconnaître le caractère " abusif " du licenciement de neuf employés de la société d'optique Essor de Villeneuve-la-Garenne qui avaient dénoncé une infiltration sectaire dans leur entreprise.

Déboutés au mois d'avril 2000 par le conseil des prud'hommes de Nanterre, les neuf commerciaux ont enfin obtenu gain de cause devant la cinquième chambre sociale de la cour d'appel qui reconnaît qu'Essor est bien infiltré par la secte Au coeur de la communication (ACC).

Les plaignants ont, en outre, obtenu des dommages et intérêts dont les montants - de 20 000 F (3048 euro) à 200 000 F (30489euro) - ont été fixés par la cour d'appel en fonction de leur ancienneté dans l'entreprise.

Licenciés en 1998 parce qu'ils avaient refusé de se rendre à un séminaire professionnel, au Canet-en-Roussillon, les commerciaux d'Essor avaient immédiatement porté l'affaire devant la justice, affirmant être victimes des pratiques sectaires de leur directeur Sam Cohen et de son épouse Claire Nuer, aujourd'hui décédée. " Nous avons vécu de véritables scènes organisées de destruction psychologique, confie l'un des salariés. On nous faisait culpabiliser, craquer devant tout le monde. Bref, nous servions de cobayes chargés d'expérimenter les méthodes prônées par ACC et Sam Cohen qui souhaitait changer nos schémas mentaux . "

Au Coeur de la communication , fondée en 1989 par Claire Nuer sous le nom de Clarté et confusion avant d'être rebaptisée en 1991, a, en outre, été sévèrement épinglée par le rapport parlementaire consacré aux sectes.

ACC a expérimenté ses méthodes au sein de l'entreprise Essor-Optique, peut-on lire.

Les dirigeants utilisaient des techniques de développement personnel pour inciter les salariés à procéder à de véritables confessions publiques (...). ACC, révèlent plus loin les auteurs, commercialisait également un élixir, le 714 X, vendu 1 000 F (152 euro) la bouteille. C'est sur ce même rapport que s'appuie, dans ses attendus, le jugement de la cour d'appel, mais également sur les témoignages de dernière minute d'un ancien directeur d'Essor, à qui la société avait fait subir un véritable stage d'endoctrinement aux Etas-Unis, et de deux ex-secrétaires de l'entreprise rudement éprouvées par les méthodes sectaires de Sam Cohen.

En première instance, au mois d'avril 2000, le conseil des prud'hommes de Nanterre n'avait pas reconnu les licenciements abusifs des commerciaux, mais il avait néanmoins condamné l'entreprise à payer à ses ex-employés plusieurs milliers de francs de dédommagement, considérant que le motif de " faute grave " invoqué par Essor n'était pas valable.

Aujourd'hui, les plaignants ont obtenu gain de cause sur tous les plans et la décision de la cour d'appel pourrait faire jurisprudence.


   France : Sectes

Lutte contre les sectes : Alain Vivien en guadeloupe

Web , 3 avril 2001

[Texte intégral]

Le président de la mission interministérielle anti sectes est de passage dans notre département pour y rencontrer tous les acteurs locaux de ce combat

De passage pour 4 jours dans le département, le président de la mission interministérielle de lutte contre les sectes est arrivé dimanche à l'aéroport Pôle Caraïbes.

Alain Vivien multiplie sur place les réunions de travail et les rencontres de terrain. Dès ce lundi, il a rencontré le président de l'association des maires de Guadeloupe, Albert Dorville, à la préfecture à Basse-Terre. Il a ensuite présidé la "cellule de vigilance" édifiée pour observer et préparer d'éventuelles ripostes aux dommageables conséquences de l'endoctrinement de certains esprits malléables par les nombreuses sectes qui sévissent en Guadeloupe.

Une grande rencontre est prévue ce mardi avec l'ensemble des fonctionnaires des services de l'Etat concernés par ce brûlant sujet. Alain Vivien poursuivra ensuite sa mission en Martinique.


   France : Scientologie

L'Association spirituelle de l'Eglise de Scientologie d'Ile-de-France en correctionnelle

AP, 3 avril 2001

[Texte intégral]

Un juge parisien, Mr Renaud Van Ruymbeke, a renvoyé l'Association spirituelle de l'Eglise de Scientologie d'Ile-de-France devant le tribunal correctionnel de Paris pour publicité mensongère et tentative d'escroquerie, a-t-on appris mardi de source judiciaire. ''C'est la première fois que l'Eglise de scientologie est renvoyée devant un tribunal en tant que personne morale'', a expliqué Me Olivier Morice, avocat de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et des individus (UNADFI), partie civile qui va demander la ''dissolution'' de cette association. [........]. Le magistrat a également renvoyé un membre de l'Eglise de Scientologie pour publicité mensongère et tentative d'escroquerie devant le tribunal correctionnel.


   France : Scientologie

La section Ile-de-France de l'Eglise de Scientologie a été renvoyée en correctionnelle

AFP, 3 avril 2001

[Texte intégral]

PARIS, - La section Ile-de-France de l'Eglise de Scientologie a été renvoyée en correctionnelle en tant que personne morale, ainsi que son président Marc Walter, pour notamment "tentative d'escroquerie", a-t-on indiqué mardi de source proche de l'enquête. Le juge d'instruction parisien Renaud van Ruymbeke, en charge de cette affaire, a signé le 28 mars son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris.

La section IDF de l'Eglise de Scientologie et son président étaient poursuivis pour "tentative d'escroquerie", "publicité mensongère", "traitement d'information nominative concernant une personne physique malgré l'opposition de celle-ci", et "entrave à l'action de la CNIL" (Commission nationale informatique et liberté).

L'enquête avait été ouverte après le dépôt d'une plainte d'un ancien adepte qui continuait à recevoir les publications de l'organisation en dépit de ses demandes d'être retiré du fichier. "C'est une grande victoire pour nous et un coup dur porté à la Scientologie", a indiqué à l'AFP Me Olivier Morice, avocat de l'UNADFI (Union nationale de la défense de la famille et de l'individu), partie civile dans ce dossier. "C'est la première fois que l'Eglise de Scientologie est renvoyée en correctionnelle, en tant que personne morale, pour tentative d'escroquerie. De plus, le juge démontre dans son ordonnance que "la personne morale a été créée pour commettre ces infractions", a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP Me Mourad Oussedik, avocat de la Scientologie, a minimisé ce renvoi. "C'est le tribunal qui tranchera. C'est une affaire sans importance, entre différentes parties, à la suite de la plainte d'un individu", a-t-il estimé.

La section IDF de l'Eglise de Scientologie, la plus importante de France, rassemble environ 20.000 membres sur un total de 50.000 dans le pays. L'Eglise de Scientologie a été fondée en 1954 par l'Américain Ron Hubbard (1911-1986), écrivain de science-fiction.

Ces dernières années, plusieurs de ses membres ont été condamnés par la justice française. En novembre 1999, cinq d'entre eux avaient été condamnés pour "escroquerie" à Marseille. Ils étaient accusés d'avoir usé de méthodes frauduleuses pour vendre des services très coûteux de la secte, tels que des cours de "Dianétique" définie comme une "science du mental" supposée "supprimer les maladies et les sensations indésirables". Trois ans plus tôt, lors d'un procès retentissant, à Lyon, six scientologues avaient été condamnés, notamment pour escroquerie, à des peines de prison avec sursis par la cour d'appel.

Une information judiciaire, ouverte en 1989 pour "escroquerie", est par ailleurs toujours en cours d'instruction à Paris. Une enquête a été ouverte après la disparition de plusieurs pièces d'instruction.



   Chine : Falungong

Sur la voie du grand réveil!

Construire, n°14, 3 avril 2001 par Elisabeth Gilles

[Texte intégral]

Pourquoi ça marche?
Le Falun Gong, c'est une technique corporelle et un texte fondateur plutôt déroutant. Il est interdit en Chine. En Suisse, quelques centaines de personnes le pratiquent.

Notre reportage

Il fait encore nuit, les lampadaires sont allumés. Le parc des Bastions, à Genève, regorge d'humidité: il a beaucoup plu ces jours derniers. Sous le kiosque, qui, en été, fait office de café, trois personnes sont assises: deux hommes et une femme aux cheveux gris. Il est 5 h 55. Et si c'était une secte? A 6 h 25, ils seront une centaine. Mais pour l'instant, les pratiquants du Falun Gong arrivent par petites vagues, silencieux. L'affluence, aujourd'hui, est exceptionnelle. Les habitués, Occidentaux pour la plupart, sont particulièrement nombreux. Petit à petit, des dizaines d'hommes et de femmes, venus du monde entier, vont les rejoindre. En début de semaine, ils sont venus manifester contre la terrible répression dont ce mouvement fait l'objet en Chine. C'était à l'occasion d'une réunion de la Commission des droits de l'homme, à l'ONU (le 19 mars dernier). C'est leur dernier jour en Suisse, la plupart d'entre eux repartent aujourd'hui, d'ailleurs, certains sont là avec leurs valises.

Li Hongzi, le fondateur

Les premiers arrivés sont déjà assis en lotus. Ils ont posé de petits tapis sur le sol de ciment. Ils ferment les yeux. Doucement, une musique chinoise monte dans l'obscurité, diffusée à bas volume par un petit enregistreur. Et puis, on entend, sur la cassette, la voix de Li Hongzi. Il vit actuellement aux Etats-Unis. Cet ancien fonctionnaire du régime est le fondateur du Falun Gong (ou Falun Dafa), créé en 1992 en Chine.

Les textes de son enseignement, on peut les charger sur Internet. "Gratuitement", insistent les pratiquants. Histoire de se débarrasser du soupçon qui pèse sur ce qu'ils considèrent, eux, comme une "pratique spirituelle". Pas d'argent en cause, donc. Tout au plus une participation minime à la location des salles (quand elles ne sont pas prêtées). Pas d'inscription pour les cours, pas de liste de noms... (et si ce n'était pas une secte?) Libre à chacun de cultiver "la vérité, la compassion et la tolérance", comme le prescrit maître Li Hongzi... Un maître? (mais alors, si...)

"Un travail sur l'énergie" "Cela n'a pas de sens péjoratif pour moi. C'est plutôt une référence", précise Daniel Holliger, 45 ans, enseignant de théâtre à Genève. Séduit par les principes de non-violence, de vertu et de tolérance, cet ancien élève du clown Dimitri pratique depuis une année. Aujourd'hui, il arrive un peu en retard. Qu'à cela ne tienne, il commencera avec la première des quatre séries de mouvements qui, après l'assise, se pratiquent debout. "Ces exercices aident à se centrer par un travail sur l'énergie. Cela est très important pour les comédiens", explique-t-il avant de partir trouver une place au milieu des autres. Pendant ce temps, Jean Piaget, sur son socle, regarde l'université. Le magnolia explose de ses lourdes fleurs roses. Un corbeau croasse, un tram passe, c'est presque le premier. La rumeur de la ville va bientôt monter. Jusque-là, c'était le silence et l'immobilité. Mais une cinquantaine d'autres participants sont arrivés. Les bruits de sacs en plastique qu'on ouvre pour en sortir de quoi poser ses pieds déchaussés ne réveilleront pas l'homme qui dort là, entouré sans le savoir d'une centaine de personnes. Les nouveaux venus se mettent en place avec une sorte de fluidité. Tout le monde est debout maintenant, le bas du corps immobile, le haut en mouvement. Le groupe des "locaux", à gauche, est en "tenue de ville". Les "étrangers", à droite, ont presque tous une veste d'un jaune solaire portant l'inscription "Falun Dafa" (tiens, une secte qui s'affiche le plus publiquement du monde!)

Le jour s'est levé, les lampadaires du parc s'éteignent. Passent un joggeur, un travailleur, un jeune homme à vélo et un camion de la ville. Le brouhaha alentour commence à bourdonner, les bruits de moteur deviennent omniprésents - les voitures existent, on les avait oubliées. Les mouvements des pratiquants se font un peu plus rapides (enfin, tout est relatif, ils restent quand même très lents). Chacun se rechausse et repart vers sa journée, une heure et demie a passé. Mais il faudra bien, à un moment donné, se pencher sur les textes fondateurs (il y en a deux): pas de "cultivation" digne de ce nom, sinon.

Cultivation?

C'est la formule consacrée. Ce drôle de mot est à prendre au sens horticole de "faire pousser, épanouir" les vertus en question. "Les exercices sont importants mais ce qui est primordial, c'est l'étude des textes, explique Jean-Pierre Marville, prof de maths de 54 ans. Elle conduit à une réflexion sur sa propre vie. A l'amélioration de la condition physique, rapide et évidente, que procure la pratique, correspond une ouverture de l'intellect, mais surtout, c'est le principal, une ouverture du cour. Cela constitue un tout, d'une richesse inouïe, pour qui éprouve le désir d'évoluer."

Un texte bric-à-brac

Evoluer, et qui plus est vers la bonté, on n'est pas contre. Mais il faut bien dire que, vue de l'extérieur, la "richesse" du texte a des allures de bric-à-brac: un salmigondis où se mêlent civilisations englouties, troisième oil, démons, molécules et autres merveilles paranormales. Une vision superficielle? C'est vrai. Davis Ownby, un historien canadien, a, lui, étudié longuement la question (sans être lui-même pratiquant). Il a donné sur le sujet une conférence passionnante à la Rice University, à la fin de l'année passéePour ce chercheur, le Falun Gong est une religion. Un terme utilisé faute de mieux pour décrire ce genre de phénomènes d'un point de vue académique occidental. Il y en a aussi pour penser qu'on a affaire au discours plutôt délirant (mais non malveillant) d'un illuminé, lui même dépassé par les événements.

Vers la fin des années 80, de très nombreux mouvements de ce type ont fleuri en Chine, alternativement autorisés puis interdits, dans une période de changements politiques et économiques qui en a laissé plus d'un désorienté. Des maîtres qui avaient tiré la quintessence de diverses traditions et en proposaient la meilleure forme, il y en avait beaucoup.

Une cause de tragédie

L'ambassade de Chine en Suisse déclare, elle, que "le Falun Gong est une secte hérétique qui contrôle l'esprit des individus. Interdite depuis 1999, elle est la cause de tragédies pour des millions de familles. Nous espérons que cela ne surviendra pas en Suisse." Quant au sociologue lausannois Roland Campiche (auteur de Quand les sectes affolent), il considère ce drôle d'objet plus ou moins bien identifié comme "un mouvement religieux d'obédience bouddhique". Nous voilà rassurés. Mais soudain, au détour d'un récent Mise au point (TSR), on apprend de la bouche de François Bellanger, avocat spécialiste des sectes, que bien que ne présentant pour l'instant aucun danger, les risques de dérive existent et qu'il faut avoir ce mouvement à l'oil. Cette déclaration a plutôt l'air d'amuser Dominique Nardin: "Ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y a ni prosternation, ni dévotion à quiconque, ni prières. J'ai plutôt appris à observer le mécanisme de mes pensées." Entre ses deux passions, la haute montagne et une activité artistique, cette infirmière de 39 ans a une vie bien remplie. "Mais j'ai trouvé dans le Falun Gong une dimension spirituelle qui me manquait." Plutôt pragmatique, elle juge cette méthode "adaptée à notre époque, simple et très efficace. La meilleure manière de la mettre en pratique est de coller à la réalité, d'être en prise directe avec sa vie sociale et familiale."

"Tout est compassion"

Une méthode qu'appliquent quelque 500 personnes en Suisse, quitte à se lever, parfois, à 5 heures du matin. "Nous sommes des gens pacifiques, assure Sue Chan (62 ans et pas une ride) en quittant les lieux. Regardez cet arbre, regardez... tout est compassion." C'est vrai qu'elles sont belles, ces branches noires qui se détachent sur le ciel bleu des Bastions... (décidément, non, ce n'en est pas une, de secte).

Tout le monde est parti maintenant. Finis, le silence et la musique chinoise. Evanouis, les fleurs de magnolia roses sur fond d'aube naissante et tous ces visages immobiles, aux yeux clos. La ville a repris ses droits. Un bus passe. Sur son flanc gauche, une grande affiche indiquant "www.falun.dafa"... et patatras, pour faire cela, il faut beaucoup d'argent, c'en est une, sûrement. "La campagne de pub Falun Dafa? elle a coûté 3800 francs pour vingt-huit jours", répond-on à l'agence. Ah, bon, seulement? Tout compte fait peut-être que non, alors. Mais qui sait?

L'avis de l'historien David Ownby

Mais au fait, ils racontent quoi, les textes fondateurs du Falun Gong (dont le principal est intitulé "Zhuan Falun")? L'historien David Ownby souligne leur caractère profondément chinois - dont les racines plongent dans de très anciennes traditions populaires ainsi que dans le bouddhisme et le taoïsme primitifs. Mais qu'est-ce qui fait que des milliers d'Occidentaux s'y intéressent? Trois éléments sont fondamentaux, selon le chercheur. La dimension profondément morale du discours. "Chinois ou non, nombreux sont les humains qui aspirent à être de bonnes personnes. Le Falun Gong leur en donne l'opportunité." Une vision relativisée de la valeur de la science. Avec des explications de ce qui lui échappe (traces mystérieuses dans les Andes et ce genre de choses) et qui relève des "para-sciences". La possibilité d'acquérir des pouvoirs surnaturels - vision à distance, clairvoyance, lévitation (ou simple capacité à améliorer sa santé). Ce ne sont que quelques exemples. Il y aurait plus de dix mille de ces pouvoirs - (mais les pratiquants, en général, n'en demandent pas tant) - qui ne sont accessibles qu'à ceux qui cultivent la vérité, la compassion et la tolérance.


   France : Sectes

Vigilance renforcée

Maxi-Mini, 4 avril 2001

[Texte intégral]

Guadeloupe - Le président du comité interministériel anti sectes (Mission interministérielle de lutte contre les sectes - MILS (Ndwm) préconise un renforcement de la lutte contre la vingtaine de sectes recensées localement.

Alain Vivien est formel : les sectes portent atteinte aux Droits de l'Homme et menacent l'équilibre social des régions où elles s'implantent. Le président du comité interministériel de lutte contre les sectes, de passage en Guadeloupe où il rencontre l'ensemble des acteurs publics de ce combat de longue haleine, considère les Antilles françaises comme des lieux très favorables au développement du phénomène sectaire.

Il a rappelé qu'une vingtaine de mouvements sévissaient en Guadeloupe, notant que la proximité géographique du Canada et des Etats-Unis constituait un facteur aggravant de recrudescence de tels phénomènes, notamment sur l'île franco-hollandaise de Saint-Martin, où la permissivité du gouvernement néerlandais vis-à-vis de tels mouvements ne facilitait guère la vigilance des autorités françaises impliquées dans cette lutte.

 


   France :Témoins de Jéhovah

Rémi, témoin de Jéhovah, refuse toute transfusion sanguine

ADFI, Communiqué de l'ADFI Nord, Pas-de-Calais, Picardie

[Texte intégral]

Rémi, un jeune homme de 21 ans risque de mourir d'une leucémie aigüe parce que la secte des Témoins de Jéhovah a réussi à le persuader qu'il est de son " devoir " de refuser toute transfusion de sang.

Or , dans ce cas précis, une transfusion sanguine pourrait sauver ce jeune homme.

Le père de Rémi qui n'est pas membre de la secte appelle au secours et a alerté l'ADFI Nord, Pas-de-Calais, Picardie enfin de faire le maximum pour sauver son enfant.

Cependant, sitôt que la secte totalitaire en a pris connaissance, elle a transféré le jeune homme de la clinique de Boulogne-sur-Mer (dans le Pas-de-Calais) jusqu'en Allemagne, pour soi-disant, lui administrer un traitement en naturopathie. En attendant, les jours passent et les chances de survie de Rémi s'amenuisent. Peut-on rester les bras croisés et dire que c'est son choix ?

Il convient de s'interroger sur les conditions de persuasion idéologique et morale pratiquée par la secte dans laquelle des gens, comme Rémi, sont amenés à prendre de telles décisions.

En réalité, Rémi n'a pas le choix : soit accepter une transfusion et, de ce fait, se sentir gravement coupable et être automatiquement exclu de sa communauté, soir obéir aux commandements de la secte et mourir.

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs dit-on parfois, mais dans une telle situation, il est légitime de se demander si une organisation qui enseigne à ses membres que le refus de toute transfusion sanguine est un commandement divin ne porte pas une lourde responsabilité dans les décès qui peuvent s'en suivre.

 


   France : Sectes

Mission à Saint-Martin

Outre-Mer, 4 avril 2001

[Texte intégral]

Saint-Martin, - Alain Vivien, le président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes effectue actuellement une visite aux Antilles.

Il était de passage ce mercredi à Saint-Martin, "pour dénoncer l'implantation de certaines sectes dans l'île du Nord", du fait notamment de l'influence toute proche des Etats-Unis qui "sanctuarisent les sectes".

Selon Alain Vivien, "il s'agit d'un voyage important, parce que la nature des organisations contre qui nous luttons aux Antilles ne correspond pas forcément au profil classique de celles qui prolifèrent en métropole".

Cette visite était la première du président de la Mission sur l'île. La MILS a constaté la présence d'une dizaine de sectes présumées dans les îles du Nord, "mais il nous faut encore vérifier des points précis avant d'affirmer qu'il s'agit réellement de sectes", a ajouté Alain Vivien.

Sa visite de l'année dernière ne concernait que la Martinique, la Guyane et la Guadeloupe, où une vingtaine de sectes sévissent. Selon un rapport remis au gouvernement, il y a un an, "25 % des habitants des départements d'outre-mer sont membres d'une secte".


   Pologne : Sectes

Les polonais se penchent sur les mouvements anti sectes

Web, 5 avril 2001

[Texte intégral]

Les polonais se penchent sur les mouvements anti sectes après les plaintes des minorités religieuses

Le gouvernement polonais réorganise sa campagne contre les nouveaux mouvements religieux après les plaintes pour harcèlement en provenance des minorités religieuses. Krzysztof Wiktor, de l'Equipe Inter-ministérielle de la Pologne pour les Nouveaux Mouvements Religieux à déclaré à l'agence de presse Kelton le 26 février, que la police nationale est sur le point de subir des remaniements importants qui lui permettra d'éviter les accusations de violer les libertés religieuses.

Un dirigeant subalterne de l'église adventiste du pays vient de démissionner sous ce prétexte. Des mouvements religieux, après avoir annoncé leur intention de dissoudre l'équipe actuelle pour la remplacer par une "nouvelle équipe inter-ministérielle pour l'examen des groupes de manipulation", accusent le gouvernement de soutenir la candidature de l'église catholique romaine en position dominante.

Wiktor a dit à Keston que les mouvements neo-religieux avaient été considérés comme la cible principale de son équipe créée en 1997. Mais il a ajouté que les membres de son équipe ne s'intéressaient plus aux groupes "qui offraient simplement un choix de religion différente".

"On avait donc besoin d'une équipe inter-ministérielle, car le phénomène sectaire est trop diversifié et trop difficile à appréhender pour être traité comme les autres pathologies".déclara t-il . "Mais nous ne sommes pas intéressés par les activités de telle ou telle église. Nous pensons qu'il y a dans le pays de plus en plus de problèmes avec les thérapies, les groupes d'amélioration de la santé et les associations politiques qui n'ont rien à voir avec la religion. On freinera leur expansion en les connaissant mieux et en les encadrant".

L'équipe inter-ministérielle de la Pologne a avoué, dans un document de juin 2000 que les sectes religieuses représentaient" un danger sérieux pour la société" et ont interpellé les institutions d'état (administratives) sur la façon d'agir avec les sectes. Un représentant, porte-parole de la justice Pawel Biedzak, a avoué, en novembre dernier, que les représentants de la loi agissaient sous la pression des responsables de l'église catholique romaine, et il a confirmé que le savoir-faire des groupes anti-sectes catholiques avait été utilisé pour la formation des groupes d'officiers de police locaux.

Dans le même temps, le secrétaire général de l'église Adventiste, comprenant 9000 membres, Andrzej Sicinski, a affirmé que des centres d'information catholiques avaient également donné des stages de formations sur les sectes à des enseignants et des directeurs d'établissement. Lors d'un interview de Keston, le 8 mars, Sicinski a laissé entendre qu'on s'attendait à la dissolution de l'équipe interministérielle, en ajoutant qu'il émettait des doutes au sujet de la nouvelle équipe qui ne survivrait pas à l'effondrement de la droite centriste après les élections de l'automne 2001.

La formule de la nouvelle équipe a été clairement mise en place pour permettre à Mr Wiktor et à son équipe de rester un peu plus longtemps, précisa Sicinski, dont l'église est reconnue parmi les 15 de Pologne avec leur propre administration et leurs particularités. Mais je pense qu'il s'agit d'un faux-semblant. La nouvelle équipe travaillera comme ses prédécesseurs, en ménageant l'église catholique et en utilisant des critères qui feront que l'étiquette "secte" sera attachée à tous les catholiques ne faisant pas partie de l'église romaine. Les minorités chrétiennes de Pologne ont souvent dénoncé cette pression de l'église romaine. L'église catholique représente en fait au moins 95% des 39 millions de citoyens polonais.

Dans son interview, Wiktor a mentionné que les "propos critiques" des Adventistes et autres églises avaient été pris en compte dans la préparation de la nouvelle équipe en ajoutant qu'il y avait eu des cas dans lesquels les autorités "ont montré de l'intérêt pour les églises qu'ils ne voulaient pas laisser isolées". Sicinsky, bien sûr, rejetant la réforme, a déclaré que la nouvelle équipe devrait avoir à se justifier son existence en montrant que les sectes présentant un danger étaient actives et nécessitaient une surveillance continue.

La constitution polonaise permet la liberté religieuse sous des conditions bien précises et bien définies. Il n'est fait mention nulle part de manipulation mentale ou psychique. Sicinski a déclaré à Kreston "L'argent du gouvernement est utilisé dans une campagne à long terme contre les églises qui ne sont pas catholiques. La police et les éducateurs reçoivent des renseignements au frais du contribuable par les organisations catholiques". Un expert de l'église catholique romaine, l'évêque Zygmunt Pawlowicz, a dit à Keston, début février, qu'il croyait que les effectifs des sectes s'élevaient au plus à 20 000 en Pologne. Il a également déclaré que son église continuerait à "coopérer" avec l'Etat "pour mettre en garde la société"." Les constitutions nationales s'appliquent aussi bien aux sectes qu'aux églises catholiques, orthodoxes et protestantes, poursuivit l'évêque".

Mais les lois individuelles posent aussi des limites à la liberté religieuse pour maintenir l'ordre public et les biens familiaux et matrimoniaux.

Les membres de la commission familiale du parlement polonais ont fait pression sur le gouvernement, le 15 février, pour que soient mis en place immédiatement des séminaires de formation sur la manipulation mentale pour les enseignants, la police, les juges et les victimes.

Dans son interview, KRYSSZTOF Wiktor a déclaré que les directives sur les "groupes de manipulation" commencent à circuler dans les services du gouvernement. Il a ajouté que la Pologne avait à faire face à de nouvelles menaces de groupes politiques extrémistes à base pseudo-religieuse.

Il a refusé de citer des exemples et de préciser l'ampleur du problème.


   France : Tabitha's Place

19 membres de la secte Tabitha's place condamnés à 3 mois de prison avec sursis

AFP, 5 avril 2001

[Texte intégral]

PAU - Le Tribunal de grande instance de Pau a condamné jeudi dix-neuf membres de la secte Tabitha's place à trois mois d'emprisonnement avec sursis et 2.000 francs d'amende pour soustraction aux obligations légales des parents, notamment refus de scolarisation et de vaccination, a-t-on appris de source judiciaire.

La communauté de l'Ordre apostolique Tabitha's place, installée à Sus (Pyrénées-Atlantiques), est forte d'une centaine d'adultes et de quelques dizaines d'enfants de plusieurs nationalités. Considérée comme une secte par l'Association de défense de la famille et de l'individu (ADFI) et le centre Roger Ikor de recherche et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) ainsi que par les Renseignements généraux, la communauté Tabitha's place compte plusieurs centaines d'adeptes dans son pays d'origine, les Etats-Unis. Ses membres vivent de la production d'objets d'artisanat et affirment respecter à la lettre les préceptes de la Bible, adoptant notamment des patronymes hébraïques.

L'éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté y est stricte, avec des châtiments corporels.

Le 22 mars, deux membres de Tabitha's place, Michel Ginhoux, 40 ans, et son épouse, Dagmar, née Zoller, une Allemande de 38 ans, avaient été reconnus coupables d'avoir volontairement privé d'aliments ou de soins leur fils Raphaël, âgé de 19 mois, au point d'entraîner la mort, ont également été privés de leurs droits civiques et de leur autorité parentale pendant 5 ans.

La mère a toutefois fait appel du jugement de même que le Parquet général.

Toute l'affaire devra donc être rejugée dans un délai de deux ans, mais par une autre cour d'assises qui sera désignée par la Chambre criminelle de la Cour de Cassation.


   France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Procès Temple solaire: questions pour cinq massacres

L'Express, 5 avril 2001 par François Koch

[Texte intégral]

Du 17 au 30 avril, le tribunal correctionnel de Grenoble s'interrogera sur le rôle joué par le chef d'orchestre Michel Tabachnik, soupçonné d'avoir été un cadre de la secte Les cinq massacres de l'Ordre du temple solaire (OTS) ont gardé une part de mystère.

La mort de 74 adeptes, entre 1994 et 1997 au Canada, en Suisse et en France, avait montré jusqu'où la folie de gourous peut mener une secte.

Du 17 au 30 avril, le tribunal correctionnel de Grenoble va faire revivre cette tragédie avant de juger un seul homme, le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, accusé d'avoir participé à "une association de malfaiteurs constituée en vue de commettre des assassinats". Il s'agirait en effet, selon le juge d'instruction Luc Fontaine, de "crimes à huis clos", sans tueur extérieur.

Et le massacre du Vercors a eu lieu quatorze mois après celui qui avait emporté les deux gourous, Jo Di Mambro et Luc Jouret, en 1994. Quatorze mois au bout desquels le conditionnement qu'ils avaient exercé sur leurs adeptes se serait montré suffisamment actif pour provoquer un nouveau massacre, terrible, extravagant. `

Dans la nuit du 15 au 16 décembre 1995, 13 adeptes de l'OTS emmitouflés dans des combinaisons de ski, accompagnés de 3 enfants âgés de 19 mois, 4 ans et demi et 6 ans, empruntent un chemin enneigé du massif du Vercors jusqu'à 1 200 mètres d'altitude, dans une cuvette de la forêt de Saint-Pierre-de-Chérennes, entre Grenoble et Romans-sur-Isère.

Tous, sauf l'architecte André Friedli et le policier Jean-Pierre Lardanchet, absorbent un produit à effet abrutissant, s'allongent sur le sol en formant un cercle, la tête recouverte d'un sac en plastique. Friedli et Lardanchet tirent une quarantaine de balles avec deux pistolets 22 LR à un coup. D'interminables minutes. Dans un ultime sursaut, deux femmes, demandant sans doute que leurs enfants soient épargnés, reçoivent de terribles coups au visage. Friedli et Lardanchet arrosent les corps d'essence, les recouvrent de branchages, mettent le feu, se tirent une balle dans la bouche avec un 357 Magnum avant de tomber dans le brasier.

La reconstitution de cette scène va alimenter les pires cauchemars du juge Fontaine. Comment ces 13 adultes membres de l'OTS ont-ils pu marcher délibérément vers la mort? La psychose créée par Jo Di Mambro et Luc Jouret chez les adeptes de leur secte, qui en compta près de 600, aurait-elle réussi à résister à l'épreuve du temps?

L'imminence de l'Apocalypse était pour eux obsessionnelle. Comme l'urgente nécessité de quitter la Terre pour rejoindre le paradis de la planète Sirius. "Cette dynamique morbide conduisant au massacre du Vercors provient de la doctrine de l'OTS", confirme le psychiatre Jean-Marie Abgrall. Cet expert près la Cour de cassation a convaincu le juge Fontaine que les écrits de Michel Tabachnik constituaient le fondement théorique du "transit", la phase ultime de l'endoctrinement.

En tant que président de la fondation Golden Way, qui regroupait l'élite de la secte sous l'appellation d' "Ecole des mystères", le chef d'orchestre avait la responsabilité de l'enseignement et décryptait les messages de l'au-delà. "L'Ecole des mystères conduisait l'adepte à accepter l'idée de sacrifice, dans un premier temps de manière purement symbolique, puis progressivement, insidieusement, il est conditionné pour accepter l'idée d'une mort provoquée comme l'aboutissement du cheminement initiatique", écrit le juge dans son ordonnance de renvoi.

Pour le chef d'orchestre - "Un bouc émissaire", s'offusque son avocat Me Francis Szpiner - rien n'était camouflé derrière les symboles qu'il utilisait dans ses écrits et ses discours. Et Michel Tabachnik accuse: "Di Mambro m'a trahi. Pourquoi a-t-il trahi son meilleur ami? Cette question me torture. Il a tué la mère de mes enfants [décédée dans l'un des massacres d'octobre 1994]." Mais Di Mambro et Jouret ne trouvaient-ils pas leur inspiration et leurs directives auprès de sommités ésotériques? L'enquête du juge Fontaine était quasi impossible: derrière une hiérarchie visible, les ordres templiers camouflent des "maîtres secrets", inconnus de la plupart des adeptes.

Le magistrat s'est intéressé à Raymond Bernard . Raymond Bernard, 78 ans, ancien grand maître et légat suprême de l'Amorc (Ancien et mystique ordre de la Rose-Croix) a été, en 1970, le président fondateur de l'Ordre rénové du temple (ORT), puis en a démissionné deux ans plus tard. Selon Fontaine, Bernard a installé un "homme de paille" à la tête de l'ORT, futur OTS, avant que le médecin homéopathe Jouret en devienne le grand maître, en 1983. Bernard se dit totalement étranger à l'OTS de Di Mambro.

Le procès de Grenoble éliminera-t-il une part des zones d'ombre? "Le rôle des deux policiers, membres de l'OTS, décédés dans le Vercors reste énigmatique, regrette Me Joëlle Vernay, pour l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu [Unadfi]. Comme ce que trafiquait Di Mambro en Australie ou ce qu'est devenu le patrimoine de la secte." Au nom de l'Association des victimes de l'OTS, Me Jacques Barillon remet, lui, en question la conclusion du juge Fontaine de "crimes à huis clos": "La mise en scène invraisemblable à Saint-Pierre-de-Chérennes rend impossible l'absence d'aide extérieure."

Mais pour quel mobile? Qui avait intérêt à favoriser l'élimination de quelques adeptes survivants, Di Mambro et Jouret ayant emporté avec eux les secrets qu'ils détenaient sans doute sur des réseaux franco-africains d'argent sale? Devant le tribunal correctionnel de Grenoble, le juge Luc Fontaine et le commandant de police judiciaire Gilbert Houvenaghel, cités par Me Vernay, défendront l'enquête - 50 000 pages de PV - qu'ils ont réalisée... bien seuls et dans un climat détestable.

Gilbert Houvenaghel a curieusement obtenu très peu de moyens et de soutien de sa hiérarchie. Un paradoxe pour une affaire si emblématique. Et pour un procès qui, s'il n'apporte pas de grandes révélations, devrait au moins avoir une fonction pédagogique, en informant le public des dangers des sectes apocalyptiques.


   France : Sectes

Alain Vivien achève sa visite dans l'île

RFO, 6 avril 2001

[Texte intégral]

MARTINIQUE Après trois jours passés en Martinique, le président de la mission interministérielle de lutte contre les sectes, Alain Vivien, repart vers Paris vendredi soir. Durant son court séjour, le " Monsieur secte " du gouvernement a pu s'entretenir avec de nombreuses personnalités de l'île : il a ainsi rencontré le maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, et celui de Sainte-Marie, Guy Lordinot, ainsi que les représentants de la ligue des droits de l'Homme, l'Union des femmes et le Conseil général de la Martinique.

Devant le rectorat et les chefs d'établissements jeudi, il a tenu à rappeler les droits de l'enfant et le devoir de prévention qui incombe aux enseignants et aux parents d'élèves :
" l'enfant a des droits particuliers qui ne se confondent pas avec ceux de ses parents ", explique-t-il. Droit à la vie, droit aux soins, droit à l'instruction, autant de droits " qui ne peuvent être menacés par quiconque ", poursuit Alain Vivien. Des droits inaliénables selon la déclaration des droits de l'enfant de 1989, pourtant mis à mal quotidiennement, notamment par les sectes.


   Etats-Unis : Raël

Dépôt d'un projet de loi au Sénat américain interdisant le clonage humain

Web, 6 avril 2001

[Texte intégral]

Un parlementaire américain a déposé jeudi au Sénat un projet de loi interdisant le clonage humain aux Etats-Unis, et pressé le Congrès d'agir rapidement dans ce domaine. "J'estime que le temps est venu d'imposer maint enant une interdiction du clonage humain avant que les recherches n'ouvrent des portes que nous ne pou rront jamais fermer", a déclaré le sénateur républicain du Colorado, Ben Nighthorse Campbell, le seul membre du Sénat d'origine indienne.

Le projet de loi interdirait toute activité de clonage humain, qu'elle soit financée avec des fonds publics ou privés. Il imposerait des amendes pouvant aller jusqu'à dix millions de dollars, ainsi que jusqu'à dix années d'emprisonnement pour toute personne qui serait en contravention.

L'administration Clinton avait décrété en 1997 un moratoire de cinq ans sur les expériences de clonage humain financées par l'argent public, mais rien n'interdit un financement privé. Ce n'est pas la première fois qu'une telle législation est présentée devant le Congrès, mais elle est toujours restée lettre morte.

Des initiatives similaires sont en cours à la Chambre des représentants. Le dépôt d'un nouveau projet de loi intervient dans la foulée d'une audition au Congrès fin mars sur le clonage humain, où plusieurs intervenants avaient évoqué leurs travaux en cours ou à venir pour cloner un humain.

Un consortium international de scientifiques di rigé par un gynécologue italien Severino Antinori, une scientifique française, membre de la secte des Raëliens, ainsi qu'un médecin de Chicago, Richard Seed, sont dans la course pour cloner un être humain.


  France : Scientologie

Quand Google fait de la pub aux Scientologues

TRANSFERT, 6 avril 2001 par Arnaud Gonzague et Sylviane Stein

[Texte intégral]

Tapez "drogue" dans Google. Des encarts de publicités pour l'Église de la Scientologie apparaissent soudain. La mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie enjoint le moteur de recherche de faire le ménage. Le test, révélé par des lecteurs du magazine en ligne Abondance, pourrait faire sourire, s'il ne portait sur des questions si graves.

Allez sur le moteur de recherche Google. Tapez "drogue", "lutte contre la drogue" ou "anti drogue". Surprise : à la droite des sites rapportés par Google, se profilent de petits encarts publicitaires. L'un de ceux-ci annonce "Scientologie, l'exposition" avec un lien vers le site de L'Église de Scientologie.

D'autres sont moins explicites : l'internaute peut ainsi tomber sur un anodin "Test de personnalité" ou un autre demandant : "Problèmes de drogues ? Aidez vous-mêmes ou d'autres", et qui mènent tous deux vers des pages de la secte (classifiée comme tel par le rapport parlementaire contre les sectes de 1999 et celui de la mission interministérielle de lutte contre les sectes de 2000).

Désinformation et contre-vérités Cette opportune récupération du problème de la toxicomanie et cette captation potentielle d'un public "fragile", les narco-dépendants, peut scandaliser. En tout cas, la très officielle mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) n'a pas du tout apprécié que ces encarts côtoient le site qui est le sien.

Vendredi 6 avril, la mission a envoyé une lettre à Google, dans laquelle elle s'indigne d'être potentiellement associée à des "messages qui (...) ne peuvent qu'entretenir des contre-vérités tant l'exposé des effets et des dangers des drogues y sont présentés de façon partiale".

Effectivement, les pages de la secte invitent les toxicomanes à rejoindre les centres "de désintoxication" Narconon. Ces centres destinés à "résoudre" les problèmes de dépendance par la "méthode Hubbard", du nom du fondateur de la Scientologie, n'ont naturellement rien de scientifiques.

Dans sa lettre, la MILDT enjoint aux responsables de "faire connaître [leurs] intentions quant au maintien en l'état de ces informations sous 72 heures". Passé ce délai, elle se réserve "le droit d'engager toute procédure permettant de lutter contre ce mode de désinformation".

Google scientologue ? Une question se pose : Google serait-il adepte du mouvement scientologue ? Que nenni. L'Église de Scientologie a tout simplement eu recours aux Adwords ou "pub self-service", ces encarts de publicité mis à la disposition des annonceurs.

L'avantage de ces self-service est qu'ils reposent sur des mots-clés fournis par l'annonceur, lesquels peuvent cibler leurs clients aux plus juste. Par exemple, si l'internaute tape "lunettes" dans le moteur de recherche, un Adword pour une marque d'opticien pourra s'afficher. Intéressant pour les publicitaires... mais aussi pour les sectes. Dans sa notice légale, Google est clair sur les Adwords : il "se réserve le droit de revoir, rejeter ou faire disparaître n'importe quelle publicité, à n'importe quel moment, quelle qu'en soit la raison, à sa seule discrétion". Mais Google vérifie-t-il la nature des publicités avant de les mettre sur son site ? Nous avons essayé de contacter les responsables juridiques du moteur en France et aux États-Unis. Sans succès. Pour l'instant, la question reste donc posée.


  France : Scientologie

Google piégé par la scientologie

Libération, 9 avril 2001 par É.LA

[Texte intégral]

Bavure publicitaire du moteur de recherche. Vendredi matin, lorsque l'on tapait "drogue" dans le moteur de recherche Google, le site renvoyait classiquement une liste d'adresses, assez peu pertinentes d'ailleurs. Mais la page de résultats comportait aussi, bien en évidence à l'écart des autres, un lien "sponsorisé" renvoyant vers... un site de l'Eglise de scientologie, avec des recettes à la Ron Hubbard pour se sortir de la toxicomanie.

Vendredi soir, le même test donnait un résultat fort différent. La pub pour la scientologie avait disparu et, en tête des adresses pêchées par le moteur, apparaissait celle du site de la très officielle Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT).

Pourquoi ce soudain virement de bord? La MILDT, alertée par des internautes, avait entretemps contacté Google pour lui faire part de son indignation. Et menaçait, selon le site d'infos Transfert.net, "d'engager toute procédure permettant de lutter contre ce mode de désinformation".

La secte avait simplement utilisé le système de pub en self-service que Google propose sur son site. Baptisé AdWords, ce dispositif donne à ses annonceurs la possibilité de choisir un mot-clé donné puis de faire apparaître automatiquement, dès qu'un utilisateur du moteur fait une recherche sur ce mot, un petit encart de pub dans la page de résultats.

Pour l'annonceur, tout se passe en ligne: choix du mot-clé, transmission de la pub, règlement, et l'affaire est faite. Seule précaution de Google: dans ses conditions, l'entreprise prévient qu'elle se réserve le droit d'éjecter une pub qui ne lui conviendrait pas, pour quelque motif que ce soit. Mais, apparemment, les responsables du moteur ne sont guère vigilants.

L'incident est clos, et la MILDT y a gagné le privilège d'apparaître, sur Google, en tête de liste (pour un temps) des recherches sur la drogue. Mais l'affaire rappelle, une nouvelle fois, que l'aiguillage des internautes est une activité qui ne va pas sans quelque responsabilité.


  France : Témoins de Jéhovah

Après l' Harmaguédon différé... Le Mémorial à retardement !

Une note de BJ, 9 avril 2001

[Texte intégral]

On lit dans LA TOUR DE GARDE - du 1er avril 2001 à la page 32: "Les Témoins de Jéhovah vous invitent chaleureusement à vous joindre à eux pour obéir au commandement de Jésus. Cette célebration annuelle aura lieu après le coucher du soleil le dimanche 8 avril 2001, date qui correspond au14 Nisan du calendrier lunaire de la Bible. Prenez bonne note de cette date. Vous pouvez vous renseigner auprès des Témoins de Jéhovah de votre localité pour connaître le lieu et l'heure exacts de cette réunion."

Cette réunion, commémorant la céne a bien eu lieu le 8 Avril après le coucher du soleil....mais si l'on examine le calendrier hébreux qui sert d'appui aux scrupuleux Témoins...le 8 Avril... est en réalité le 15 Nisan, et non le 14. Nous conseillons à ceux qui désireraient s'en assurer de consulter www.hebrewcalendar.net/cgi-bin/calendar.cgi, il n'est jamais trop tard pour bien faire!


  Canada : Raël

Clones à vendre: quand les médias font le jeu des raéliens

Le devoir, 9 avril 2001 par Jean-Claude Leclerc (1)

[Texte intégral]

Invités à Washington à donner leur avis sur le clonage humain, le chef du mouvement raélien et son expert «scientifique» ont couronné une habile campagne de presse par une controverse propre à faire rêver tout propagandiste.

Si la plupart des médias n'ont pas manqué de signaler les idées de cette secte qui prône l'amour «libre» et un paradis de petits êtres verts, la publicité qu'ils lui ont faite à la grandeur de l'Amérique pourrait avoir des conséquences moins innocentes qu'il n'y paraît.

Certes, à peine quelques centaines de raéliens attendent encore le retour des «élohim», ces extraterrestres avancés qui auraient créé la vie humaine «en laboratoire». Mais, des milliers de gens sont prêts à payer le prix fort pour avoir une descendance recréée par Clonaid, la firme insaisissable chargée par la secte de réaliser l'exploit.

L'automne passé, une représentante de Clonaid déclarait au New York Times que cette société clonerait un bébé cet hiver. En janvier, elle disait au magazine Time qu'on allait commencer en février. Février venu, la même représentante disait à Saturday Night qu'on ferait le clone en mars (photo d'une future mère porteuse à l'appui). Quand Jan Wong, du Globe and Mail, pose la question en mars, Clonaid espère avoir un embryon à la mi-avril.

Entre-temps, un couple américain, prétend le chef raélien, a investi un million de dollars dans Clonaid, soit 40 % du capital, ce qui lui vaudra d'obtenir le premier clone gratis. Pour le deuxième clone, le prix, fixé à 200 000 dollars, pourrait grimper. Car la liste d'attente, déjà rendue à 2000 noms (un marché de 400 millions de dollars), pourrait, bébé venu, atteindre 20 000 requérants.

Pourra-t-on répondre à la demande? Le chef raélien a suggéré à l'experte responsable du laboratoire de procéder, dit-il, par «vente aux enchères». La suggestion étonne. Car des extraterrestres, a révélé ce prophète, lui ont livré le secret de la multiplication des pains. Pas de miracle là-dedans, mais de la nourriture synthétique déshydratée: un peu d'eau et voilà de quoi rassasier la foule. Ne peut-on - le savoir de ces créateurs étant fort avancé - multiplier les clones et faire autant d'heureux?

Sans compter les revenus pour Clonaid, ajouterait l'observateur malveillant.

Si les dirigeants de la secte, tant au Québec qu'en Floride, ne pratiquent aucun voeu de pauvreté, c'est à tort que certains voient dans ce mouvement une simple affaire d'argent. Les dirigeants ont trouvé dans le clonage une occasion publicitaire en or d'attirer de nouveaux membres, mais la secte n'a pas renoncé pour autant à ses croyances.

On y parle moins d'un gouvernement du monde par les génies, certes, et cette religion, qui ne voulait pas en être une, est devenue officiellement une Église. Mais sa direction prépare toujours l'accueil d'êtres supérieurs venus d'ailleurs. Une cohorte de jeunes femmes seraient même recrutées, depuis 1997, pour être les futures hôtesses des «élohim». Le prophète a-t-il précisé avoir reçu à cet égard une directive d'en haut? Un chercheur, Jacques Cherblanc, n'a pu en trouver de preuve formelle.

Entre-temps, des membres n'en continuent pas moins de communiquer avec des chefs extraterrestres. Récemment encore, du 4e étage d'un institut, rue Bloor à Toronto, certains s'envolaient par télépathie vers la planète des élohim, distante d'une année-lumière (un astre fort mystérieux, car l'étoile la plus proche observée par les astronomes est à quatre années-lumière, note la journaliste Wong, qui fut du voyage...).

Rêve ou réalité?

Or, curieusement, la presse, souvent dédaigneuse de la religion, a fait de ce projet de clonage une réalité, sans vérifier l'état du laboratoire (secret), la préparation physiologique des porteuses (apparemment nulle), ou la compétence des «scientifiques» associés au clonage (inconnue). On aura même donné aux prétentions d'une secte éthérée plus de visibilité qu'aux mises en garde, sévères, de chercheurs ayant procédé à de vrais clonages.

Les médias ne pouvaient tomber dans pire panneau. Comme d'autres sectes, celle-là vit de publicité. Aucun sujet ne lui répugne qui peut la faire connaître, notamment des jeunes en mal d'un milieu chaleureux et d'une conception rassurante de la vie. Artistes, littéraires, plus d'un ont plongé dans la méditation «sensuelle», ce qui n'a rien de très neuf, mais surtout dans une mystique pseudo-scientifique.

Ils viennent de partout, mais d'abord du Québec, où ils sont tenus pour des originaux, mais pas nécessairement des détraqués. Dans ces Clubs Med pour hippies célestes, on ne voit pas grand-chose de nocif, encore moins de dangereux. La publicité obtenue par le mouvement aurait-elle vacciné le public contre trop de circonspection?

Pourtant, plusieurs traits de cette secte donnent à réfléchir. Si ses croyances ne sont guère plus étonnantes que d'autres, quelques-unes de ses méthodes rappellent trop certains embrigadements néfastes pour qu'on ne tente pas de faire la lumière sur elles. Hiérarchie sans responsabilité, culte du chef, intolérance aux dissidents, cession de biens personnels, réduction des femmes en «caste de service» sinon en servage sexuel. Sans oublier les tactiques d'intimidation des journalistes, moins fortes aujourd'hui mais néanmoins présentes.

Plus troublant encore, certains raéliens sont pris du désir d'aller sur une autre planète. D'aucuns semblent même disposés à entreprendre le voyage sans attendre la soucoupe des élohim. On se contenterait d'en sourire si plusieurs de nos contemporains, européens et québécois, n'avaient cru trouver, voici peu d'années, une vie meilleure sur Sirius. Ils ne sont jamais revenus du voyage, organisé par l'Ordre du Temple solaire. Si certains d'entre eux ont été contraints à pareil départ, d'autres s'y étaient inscrits consciemment.

On s'explique mal les raisons qui ont poussé ces gens, non seulement à se préparer pour une autre «planète», mais à entrer dans une secte telle que l'OTS. Bien sûr, certains groupes, si bizarres soient-ils, offrent un havre et un idéal valables autant que la plupart de nos milieux de travail et de loisir! Mais chez plusieurs, force est de se demander si on ne confond pas libre choix et aliénation maladive.

Des pays comme la France et l'Allemagne ont entrepris une action parfois jugée inutilement répressive. Si la police est mal outillée pour comprendre le phénomène dans ce qu'il a de pathologique ou d'antisocial, la recherche, elle, commence à peine à y jeter un peu de lumière. Une étude plus poussée des motifs des membres et de leur itinéraire antérieur ne serait-elle pas fort utile?

Au Québec, en tout cas, la dénonciation des sectes n'a guère freiné leur prolifération. Avec une facilité déconcertante, la plupart des milieux accueillent sans sourciller le premier guru venu. Dans le cas du groupe raélien, l'appartenance semble faible, et le roulement, important. Mais qu'il s'en trouve encore pour y adhérer ne devrait laisser personne indifférent.

Lectures complémentaires

«Stratégies sociales des groupes religieux» , dans Religiologiques, dir. M. Geoffroy et J.-G. Vaillancourt, coédition UQAM (Montréal) et GERFO (Strasbourg), automne 2000, 313 p.
Le Catholicisme québécois, R. Lemieux et J.-P. Montminy, IQRC, coll. Diagnostic, PUL, Sainte-Foy, 2000, 140 p.

(1) Jean-Claude Leclerc enseigne le journalisme à l'Université de Montréal.



   Chine : Falungong

Le Falungong dénonce les sévices à l'encontre de ses adeptes femmes

AFP, 9 avril 2001

[Texte intégral]

GENEVE, - Les femmes adeptes du mouvement interdit Falungong sont victimes dans les commissariats et camps de travail en Chine de tortures et mauvais traitements, qui restent impunis et sont parfois récompensés par les autorités, ont dénoncé lundi à Genève des membres de ce culte.

Dans une rencontre avec la presse, May Bakhtiar, représentante de l'association internationale pour les droits de l'Homme du Falungong et le professeur Shiyu Zhou, représentant du Falungong des Etats-Unis, ont cité de nombreux mauvais traitements qui sont infligés à ces femmes pour les contraindre à renoncer à pratiquer leurs exercices de méditation.

Des détenues chinoises, selon eux, sont torturées avec des matraques électriques, brûlées avec des cigarettes ou au fer rouge. Certaines seraient forcées de rester nues pendant des heures par des températures glaciales. Beaucoup de femmes membres du Falungong seraient violées.

Le Falungong cite ainsi le cas d'un camp de travail à Masanjia, dans la province du Liaoning (nord de la Chine) où, selon lui, des femmes ont été jetées dans des cellules où étaient détenus des prisonniers particulièrement violents qui les ont violées et maltraitées. "Les officiers de ce camp ont été loués par des responsables pour ces actes, et ont été envoyés dans d'autres camps pour former le personnel à ces pratiques vicieuses", a affirmé Mme Bakhtiar.

Selon le Falungong, en avril dernier, des informations en provenance de Chine faisaient état de la mort due à la torture de quelque 30 pratiquants du culte, hommes et femmes, alors qu'ils étaient sous garde policière. Aujourd'hui, affirme-t-il, leur nombre a dépassé 180, dont environ 50% de femmes.

Les représentants du mouvement interdit ont affirmé que des fonctionnaires et des policiers ont obtenu des primes et des promotions pour avoir traité durement ces prisonniers. "Pas un seul de ces sévices n'a été réprimandé par le gouvernement", a affirmé Mme Bakhtiar, qui estime au contraire que les plus hautes autorités empêchent les poursuites contre les policiers auteurs de brutalités.

Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'Homme sur les violences contre des femmes, Mme Radhika Coomaraswamy a reçu nombre de ces plaintes et a adressé le 19 janvier une lettre au gouvernement chinois exprimant "sa sérieuse préoccupation".

Elle n'a pas encore reçu de réponse. Dans son rapport à la Commission, elle détaille une quarantaine de cas, donnant leurs noms, décrivant leur détention et énumérant différents mauvais traitements. Le gouvernement chinois considère le Falungong, qui revendique 70 millions d'adeptes, comme la plus grande menace contre le Parti communiste et un instrument au service des forces "ennemies" de la Chine. Pékin se montre très sensible à toute critique à ce sujet.

Les pays occidentaux et en particulier les Etats-Unis, qui s'apprêtent à déposer une résolution en vue de condamner les violations des droits de l'Homme en Chine, ont dénoncé la persécution du Falungong.


  France : Sectes

Ces sectes qui nous menacent

TVMag, 9 avril 2001

[Texte intégral]

Comment se prémunir contre les sectes, comment protéger nos enfants? Comment devient-on gourou? Tels sont les questions abordées dans cette édition spéciale proposée par Leibovici et Laurent Delahousse, sept jours avant l'ouverture du procès de l'ordre du Temple Solaire, une secte meurtrière parmi les cent cinquante sectes répertoriées à ce jour, en France.

Dans le boxe, Michel Tabachnik sera jugé pour participation à une association de malfaiteurs alors qu'on dénombre soixante-quatorze assassinats au sein de l'ordre du Temple Solaire.

Une adepte du Peuple de Dieu assassinée à Guyana en 1978, avec 992 autres personnes par un gourou dément nous a laissé sous forme de testament ces quelques réflexions: "Quand vous rencontrez les gens les plus amicaux que vous ayez jamais connu qui vous amènent dans un groupe le plus chaleureux que vous ayez connu...et que tout semble trop beau pour être vrai, c'est probablement trop beau pour être vrai."

Difficile à définir, la secte est "un groupe visant par des manoeuvres de déstabilisation psychologique à obtenir de leurs adeptes une allégeance inconditionnelle, une diminution de l'esprit critique, une rupture avec les références communément admises (éthiques, scientifiques, civiques, éducatives) et, entraînant des dangers pour les libertés individuelles, la santé, l'éducation, les institutions démocratiques" selon la commission parlementaire française d'enquêtes sur les sectes.

La prévention reste essentielle car, lorsque le charme opère, il est déjà trop tard. Les enfants, les jeunes, les personnes isolées et fragiles sont des proies faciles. En France, près de cinquante mille enfants seraient actuellement embrigadés dans des sectes. Ils sont souvent les principales victimes de parents eux-mêmes sous influence sectaire.


  France : Sectes

Ces sectes qui nous menacent : l'OTS

TVMag, 9 avril 2001

[Texte intégral]

Le procès de l'Ordre du Temple Solaire (OTS), secte particulièrement néfaste, débute à Grenoble le 17 avril. M6 fait le lien avec l'actualité en proposant cette émission, présentée en direct par Laurent Delahousse et suivie d'un téléfilm. 150 organisations sectaires ont été répertoriées à ce jour. Des mouvements qui ont pignon sur rue et qui s'abritent derrière le principe de liberté d'expression.

Comment agissent-elles et s'organisent-elles ?

Les mystères du Temple Solaire.En décembre 1995, un promeneur découvre dans le massif du Vercors, en Isère, les corps carbonisés de 16 personnes. Treize d'entre elles appartenaient à l'Ordre du Temple Solaire, secte dont 58 membres étaient déjà décédés en 1994 lors de suicides collectifs en Suisse et au Canada...Ils m'ont volé mes enfants.En France, près de 50 000 enfants seraient, actuellement embrigadés dans des sectes...

Comment devient-on un gourou ? Claude Vorilhon, alias Raël, dirige l'Eglise raëlienne, qui regrouperait quelque 10 000 adeptes pratiquant la "méditation sensuelle" et l'"orgasme cosmique" sur l'ensemble de la planète. Selon Raël, le monde a été créé par des extra-terrestres, les Elohim, dont il prépare, avec ses disciples, le retour sur Terre. Une bonne idée de scénario pour un épisode de "X-Files" !


  France : Témoins de Jéhovah

Rémi, témoin de Jéhovah, refuse la transfusion qui pourrait le sauver

Le Monde , 10 avril 2001 par Xavier Ternisien

[Texte intégral]

Il a vingt et un ans et il va mourir.

Rémi, étudiant en institut universitaire professionnalisé (IUP) de gestion à Lille, a appris, le 22 mars, qu'il était atteint d'une leucémie aiguë. Son taux d'hémoglobine et de plaquettes est très bas et il risque à tout moment de faire une hémorragie fatale. Une transfusion sanguine pourrait le sauver. Mais Rémi est témoin de Jéhovah et refuse toute injection de sang. Sans ce traitement, les médecins ne lui donnent que quelques semaines à vivre. "J'ai tout essayé pour convaincre mon fils, mais c'est impossible", se désole son père, qui vit à Bauvin (Nord). Séparé de la mère du jeune homme depuis une quinzaine d'années, il ne partage pas les convictions religieuses de son ex-épouse et de son fils, tous deux témoins de Jéhovah. "Mon fils est majeur, je n'ai aucun recours juridique possible..."

Rémi a été hospitalisé le 23 mars à l'hôpital Cochin, à Paris, dans le service du professeur François Dreyfus. Les médecins lui ont proposé une transfusion sanguine, indispensable avant de commencer une chimiothérapie. Devant le refus du jeune homme, ils lui ont accordé un week-end pour réfléchir. "Le personnel médical a été formidable, raconte le père. Ils ont tout fait pour le convaincre. Mais mon fils a reçu aussi de nombreux appels téléphoniques de témoins de Jéhovah. Il a été soumis a des pressions."

Passé le délai de réflexion, Rémi a maintenu son refus. Sa mère lui a fait quitter l'hôpital pour le centre Joliot-Curie de Saint-Martin-lès-Boulogne (Pas-de-Calais). Là, elle a demandé au cancérologue Jacques Hernandez d'injecter à son fils un produit qu'elle était allée chercher en Allemagne, chez un naturopathe de Buhl-Baden. "C'était une solution de nature homéopathique, se souvient le médecin. J'ai refusé de l'administrer. De toute façon, le jeune homme n'était pas en état de recevoir une injection intramusculaire. Ce qui m'a choqué le plus, c'est l'attitude de la mère, qui acceptait de voir son fils s'enfoncer dans la mort sans réagir... Pourtant, avec une chimiothérapie, ses chances de guérison étaient de 65 % à 75 %."

"CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ DU MALADE"

Rémi a quitté le centre Joliot-Curie après avoir signé une décharge. Une ambulance privée l'a conduit en Allemagne, où il a reçu la fameuse injection. Il est désormais alité chez sa mère, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Interrogé par Le Monde, Guy Canonici, président de la Fédération chrétienne des témoins de Jéhovah de France, se défend de pouvoir agir : "Nous n'avons pas compétence pour donner un avis sur la question." "Ce qui est en jeu dans ce cas, selon M. Canonici, c'est le respect du consentement éclairé du malade. Les témoins de Jéhovah souscrivent à une croyance, inscrite dans la Bible, qui porte sur le caractère sacré du sang. Ils ne doivent pas absorber de sang ou en recevoir par injection pour se soigner. Mais chacun doit se déterminer librement. Ce n'est pas un dogme chez nous d'affirmer que celui qui refuse une transfusion perdra sa vie ou son âme !"

Pourtant, la Watch Tower Society, l'organe dirigeant des témoins de Jéhovah, précise, dans une lettre du 27 août 1998, que si un membre baptisé "persiste à ne pas respecter les préceptes de la Bible, y compris la notion de la mauvaise utilisation du sang, alors cela peut conduire à terme à son exclusion biblique".

Dans un communiqué du 9 avril, la Fédération des témoins de Jéhovah annonce que Rémi doit être "transféré dans un établissement médical spécialisé dans les prochaines heures".

Le père de Rémi, lui, est condamné à l'impuissance devant la dégradation de la santé de son fils. "Que voulez-vous dire à quelqu'un de vingt et un ans qui vous dit : "Je ne meurs pas, je vais vers la résurrection" ? Pour moi, les témoins de Jéhovah seront complices de son suicide."


  France : Scientologie

Le logiciel "Panda" au Ministère de l'Intérieur

AFP, 11 avril 2001

[Texte intégral]

Le ministère de l'Intérieur a équipé une partie de son parc informatique avec le logiciel antivirus "Panda" fabriqué et fourni par une société dont le dirigeant, selon l'Express, est l'un des plus importants donateurs annuels de l'Eglise de Scientologie.

Le ministère de l'Intérieur a confirmé, mercredi, avoir choisi ce logiciel dans le cadre normal d'un appel d'offres. Le ministère de l'Intérieur a choisi pour équiper un peu plus de 10% de son parc informatique, indique l'hebdomadaire "l'Express" à paraître jeudi, le logiciel antivirus "Panda", fabriqué par la société "Panda software", dont le dirigeant Mikel Urizarbarrena est, selon le journal, l'un des plus importants donateurs de l'Eglise de Scientologie.

Chaque année, il donne 40.000 dollars (45.500 euros) à cette organisation, classée comme secte dans le rapport de l'Assemblée Nationale, tandis que sa société verse un pourcentage du produit de son activité à l'organisation "World institut of scientology enterprise", écrit l'hebdomadaire. "Plusieurs antivirus de différentes origines sont utilisés au ministère de l'Intérieur, dont celui-ci", reconnaît-on Place Beauvau où l'on précise toutefois que l'ensemble du réseau informatique du ministère fait l'objet d'une "protection spéciale rendant toute intrusion ou tout espionnage particulièrement difficile."

La Direction des transmissions et de l'informatique (DTI) du ministère de l'Intérieur utilise notamment une technologie à base de "système de balayage croisé" afin d'assurer une surveillance permanente.


  France : Scientologie

"Le Profit", film controversé

TFCVP@aol.com, 11 avril 2001

[Texte intégral]

Le film controversé "Le Profit" qui vient d'achever sa production sera diffusé à Cannes au Festival du Film.Ce long métrage a été et continue d'être la cible de l'Eglise de Scientologie. "Le Profit", fut tourné aux Etats Unis, c'est une fiction de la biographie d'un leader de secte ayant obtenu le pouvoir par la manipulation mentale permanente de ses disciples, lui permettant ainsi un controle absolu des individus.

Pour des raisons étranges, l'Eglise de Scientologie a essayé de compromettre la réalisation de ce film. En effet, elle a poursuivi tout les membres de cette production sur leur lieu de tournage, a distribué des tracts accusant le Directeur Peter ALEXANDER et le Producteur Patricia GREENWAY d'être des Nazi et membres du KKK, a traqué les employés jusqu'à leur domicile afin d'obtenir par intimidation et menaces des informations sur "Le Profit".

Elle a harcelé le Directeur et le Producteur en mettant jusqu'à 7 détectives privés à leurs trousses, pour épier leurs moindres faits et gestes

.L'Eglise de Scientologie a également envoyé de nombreux courriers à tous les intervenants de la production, afin d'effrayer ceux-ci pour qu'ils renoncent à poursuivre leur travail. En temps normal, un film en cours de production bénéficie généralement d'une promotion publicitaire. A aucun moment celle-ci n'a pu être envisagée, le Directeur et le Producteur cherchant à éviter toutes provocations d'intimidation vis à vis de leurs employés.

A ce jour le film "Le Profit" est achevé et sera projeté au Palais des Festivals, mais pour des raisons de sécurité cette projection ne sera accessible que sur invitation personnelle.

Il vous est donc possible de contacter : COURAGE PRODUCTIONS 119 Whiting street TAMPA FLORIDA 33602 USA TEL : 00 1 8133149033 ext. 135

De plus, le Directeur Peter ALEXANDER, sera à Paris les 17 et 19 avril, vous pourrez le joindre au 06 17 72 40 95 ou à l'hotel MARRIOTT Champs Elysées
tel : 0153 93 55 00. Il sera ravi de rencontrer les journalistes Français afin de répondre à toutes leurs questions concernant le film et les attaques perpétuées par l'Eglise de Scientologie.


  France : Scientologie

La FNAC ne vend plus le logiciel "PANDA"

Information, 13 avril 2001

Le service de vente par correspondance de la FNAC m'a confirmé, ce matin, que le logiciel antivirus "Panda" fabriqué et fourni par une société dont le dirigeant, selon l'Express, est l'un des plus importants donateurs annuels de l'Eglise de Scientologie.n'était plus en vente dans ses magasins, qu'il n'est plus vendu par correspondance, que les clients qui l'ont acheté chez elle peuvent en demander le remboursement et que cet article ne figure plus sur son site. Merci la FNAC et bravo.

Mathieu Cossu.



   Canada : Raël

Les colonnes du temple raëlien ébranlées... par la neige

Cyberpresse, 13 avril 2001 par Éric Yvan Lemay La Voix de l'Est VALCOURT

[Texte intégral]

Une autre tuile s'est abattue sur la tête des raéliens. Leur amphithéâtre situé sur le site d'Ufoland à Valcourt s'est écroulé sous le poids de la neige au cours des derniers jours. La vaste salle qui pouvait accueillir jusqu'à 550 fidèles s'est effondrée comme un château de carte après une tempête de neige le 25 mars dernier. Les dommages s'élèvent à plus de 160 000 $. " On n'avait pas remarqué de problème (dans l'infrastructure). La bordée de neige nous a pris par surprise ", indique le prêtre raélien Jocelyn Chabot. Seule une petite boutique située à l'avant de la bâtisse a résisté à la pression de la neige. L'amphithéâtre de 10 000 pieds carrés ne servait uniquement que deux semaines par année lors des stages de méditation sensuelle.

Cet événement réunit chaque année plus de 500 personnes des quatre coins du monde durant les deux dernières semaines de juillet. On espère maintenant que de nouvelles installations pourront être construites d'ici la mi-juillet. " On s'attendait à avoir encore plus de monde cette année avec le passage de Raël devant le congrès américain ", estime Jocelyn Chabot.

Raël a dû expliquer au congrès les recherches entreprises par son groupe pour cloner le premier être humain.

Selon Jocelyn Chabot, l'annulation éventuelle du stage de méditation aurait un impact négatif sur les commerçants de Valcourt. " Cette catastrophe est regrettable puisqu'elle risque de priver tous les commerçants de Valcourt de retombées économiques importantes ", indique-t-on dans un communiqué émis par le Mouvement Raélien. Malgré tout, on garde espoir de pouvoir reconstruire dans les plus brefs délais. Les responsables du site invitent d'ailleurs tous les raéliens qui peuvent travailler bénévolement à se manifester. " On accepte aussi tous ceux de la région qui voudraient nous aider ", souligne Jocelyn Chabot.

Les raéliens pourraient également décider d'agrandir l'amphithéâtre pour accueillir encore plus de monde dans les prochaines années. On ignore également pour le moment si l'on reconstruira le bâtiment au même endroit.


   France :Témoins de Jéhovah

Ouverture d'une enquête sur les pressions qu'un jeune témoin de Jéhovah aurait pu subir

Le Monde, 14 avril 2001 par Xavier Ternizien

[Texte intégral]

Rémi, le jeune témoin de Jéhovah atteint d'une leucémie aiguë, qui refuse une transfusion sanguine en raison de ses convictions religieuses (Le Monde du 11 avril), a quitté le domicile de sa mère, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), pour une destination inconnue. Il se trouverait actuellement en Allemagne.

Selon son avocat, Me Frank Berton du barreau de Lille, le jeune homme, âgé de vingt et un ans, serait hospitalisé dans "un grand centre universitaire de recherche" et attendrait une greffe de moelle osseuse. "La médecine française affirme que tout préalable à une chimiothérapie est une transfusion. Rémi veut voir s'il n'existe pas un autre traitement applicable", explique Me Berton.

Les médecins que le jeune homme avait consultés en France ne lui avaient donné que quelques semaines à vivre, s'il ne subissait pas rapidement une transfusion sanguine, suivie d'une chimiothérapie.

DÉCHARGE SIGNÉE
Le père de Rémi, qui n'appartient pas aux témoins de Jéhovah et déplore la décision de son fils, n'envisage pas de saisir la justice pour l'instant. Il est sans nouvelles de son fils depuis trois jours. Selon nos informations, le parquet de Boulogne-sur-Mer devrait ouvrir une enquête préliminaire, à la suite d'un signalement effectué par l'ADFI (Association de défense des familles et de l'individu) du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Elle porterait sur les conditions dans lesquelles le jeune homme a quitté la clinique de Saint-Martin-Boulogne (Pas-de-Calais) en signant une décharge.

Les premiers éléments recueillis mettent en évidence que Rémi a reçu, au cours de son séjour dans l'établissement médical, la visite de plusieurs témoins de Jéhovah qui auraient pu faire pression sur lui. L'enquête pourrait déboucher sur une information judiciaire pour "non-assistance à personne en danger" et, éventuellement, abus de faiblesse.

Cette affaire pourrait bien gêner la reconnaissance d'association cultuelle que les témoins de Jéhovah tentent d'obtenir de l'administration française depuis plusieurs années.

Jusqu'à présent, les juridictions administratives avaient donné systématiquement raison aux témoins de Jéhovah contre le gouvernement.

Dans deux arrêts du 23 juin 2000, le Conseil d'Etat statuant en cassation avait estimé que deux de leurs associations pouvaient bénéficier des exonérations foncières reconnues aux associations cultuelles, parce qu'elles ne portaient pas atteinte à l'ordre public et n'avaient pas "incité -leurs- membres à commettre des délits, en particulier celui de non-assistance à personne en danger".


   Etats-Unis :Mormons

Préparation du procès d'un mormon marié à 5 femmes et père de 29 enfants

AFP, 14 avril 2001

[Texte intégral]

PROVO (Etats-Unis)- La sélection du jury a commencé lundi dans le procès de Tom Green, un mormon marié cinq fois et père de 29 enfants en
dépit du rejet de la polygamie par l'Eglise des mormons il y a plus d'un siècle.

Les cinq épouses de M. Green, dont trois sont enceintes, ainsi que 11 de ses enfants, étaient présents lundi au tribunal, dont les débats devraient tourner
autour d'une pratique abandonnée par l'Eglise des mormons en échange du statut d'Etat accordé à l'Utah (ouest) où vit la plus forte communauté d'adeptes de
cette religion.

Parmi les 30.000 personnes qui, selon les estimations, continuent à pratiquer la polygamie en Utah, peu affichent cette pratique au grand jour comme
le fait M. Green. M. Green, qui est âgé de 52 ans, a été excommunié par l'Eglise des mormons.

Il affirme être prêt à aller en prison pour défendre sa pratique. Il vit avec sa famille à Partoun, une région isolée dans le centre-sud de l'Utah. Avant de se
rendre à son procès, M. Green a nommé son fils Melvin, âgé de 14 ans, chef de famille en son absence.

Lundi, les jurés potentiels étaient interrogés pour savoir ce qu'ils savaient de l'affaire et ce qu'ils pensaient de la polygamie.

Dans une autre affaire, M. Green est par ailleurs accusé de viol sur mineure pour avoir mis enceinte sa première femme, Linda Kunz, lorsque celle-ci était
âgée de 13 ans. Aucune date n'a été fixée pour un procès dans cette deuxième affaire.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Plongée au coeur d'une secte éteinte

La Voix du Nord, 15 avril 2001 par Eric Dussart

[Texte intégral]

C'était le 24 septembre 1994, à Avignon. Une conférence organisée par l'Ordre du temple solaire, comme tant d'autres, depuis 1990.

Jo Di Mambro, le gourou de la secte, et Luc Jouret, un médecin homéopathe qui tient le rôle de prédicateur, sont aux premières loges. Ils sont les leaders charismatiques autant que les fondateurs de l'OTS.

Et Michel Tabachnik en est le conférencier. Ce jour-là, en fait, ce n'est pas tout à fait une conférence comme les autres. Parce que Michel Tabachnik annonce la fin de l'Ordre du temple solaire, parce qu'il y parle de " transit ", de " retour vers le père ". Et parce que ce sera la dernière.

Moins de deux semaines plus tard, les 4 et 5 octobre, quarante-huit personnes seront retrouvées mortes, assassinées ou suicidées, dans les villages suisses de Salvan et Cherey. Les mêmes jours, à Morin-Height, au Québec, cinq autres hommes et femmes sont également découverts morts, dans les mêmes conditions. Tueries-suicides Ce sont tous des adeptes de l'OTS, ils portent tous leurs capes distinctives de la secte et ils sont passés de la vie à la mort dans des chalets appartenant à l'ordre.

Jo Di Mambro et Luc Jouret font partie du nombre. Le premier est retrouvé à Salvan, l'autre à Cherey. Mais ce n'est pas tout.

Le 23 décembre 1995, c'est à Saint-Pierre-de-Cherennes, dans le massif du Vercors, que l'on retrouve seize autres adeptes. Leurs corps carbonisés sont disposés en étoile, certains ont reçu des balles de pistolet et on apprendra par la suite qu'ils ont tous avalé des médicaments, de gré ou de force. C'est à la suite de cette découverte que le juge Fontaine, à Grenoble, a mené une très longue enquête qui s'est achevée au milieu de l'année dernière par le renvoi devant le tribunal correctionnel de Grenoble de Michel Tabachnik.

L'ex-conférencier de l'OTS, chef d'orchestre et compositeur suisse de renom, est en fait, selon le juge, le seul membre de la hiérarchie de l'OTS toujours en vie. A-t-il participé aux tueries-suicides ? A-t-il profité du fonctionnement de la secte à titre personnel ? Deux réponses s'opposent formellement. La sienne, d'abord. Elle est brève, puisqu'il refuse de s'exprimer sur le sujet, mais elle a le mérite d'être nette : " Je n'ai jamais rien eu à voir avec l'OTS, à part les conférences que j'y donnais. Je n'en ai jamais été membre, et encore moins dirigeant. " C'est à peu près tout. D'ailleurs, Michel Tabachnik se dit tellement étranger à cette affaire qu'il laisse planer le doute sur sa présence au procès qui s'ouvre mardi. La loi l'autorise désormais à ne pas comparaître. On sait néanmoins, depuis que le chef d'orchestre a écrit un livre, en 1997, qu'il ne se compte pas parmi les amis de Jo Di Mambro : " C'était un escroc, mais aussi un mythomane qui croyait à sa mission et y a sans doute cru jusqu'à sa mort. " Pour sa part, il assure n'avoir " jamais assisté aux réunions ordinaires, aux rituels traditionnels ou aux cérémonies régulières de l'ordre ".

Enquête minutieuse
Le problème est que cette affirmation ne colle pas du tout avec les conclusions du juge Fontaine. Auteur d'une enquête précise, fouillée, minutieuse, sur le fonctionnement de la secte, de la France au Canada, en passant par la Suisse ou les Canaries, Luc Fontaine est remonté jusqu'aux origines du mouvement, qu'il situe dans les années soixante-dix, avec la fondation, notamment, de la Fondation Golden Way, par Jo Di Mambro. Luc Jouret est dans le coup, déjà, ainsi qu'une cinquantaine d'autres adeptes, qui deviendront, en 1990, le " noyau dur " de l'OTS, à sa création.

Entre-temps, depuis 1981, le président de la fondation s'appelle... Michel Tabachnik. Le juge Fontaine l'accroche également sur la création de l'Ordre chevaleresque international de tradition solaire, l'une des ramifications de la nébuleuse OTS. Il a " participé à son conseil secret avec le titre occulte d'ambassadeur " et il avait, seul et pour tout l'Ordre, " la responsabilité de l'enseignement initiatique des Archées, réservé aux hauts grades ".

Pour résumer sa pensée, le juge écrit, dans son ordonnance de renvoi, que M. Tabachnik était " l'alter ego de Jo Di Mambro au plan des rituels ". Voilà donc le musicien suisse renvoyé pour associations de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes d'assassinats. C'est le seul prévenu du procès, les autres responsables présumés étant décédés, mais ce procès sera surtout l'occasion d'une plongée, dans le sillage du travail effectué par le juge Fontaine, vers le fonctionnement des sectes et leurs moyens (immenses, dans ce cas précis...) de subsistance...


  Suisse : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Michel Tabachnik clame son innocence

Swinssinfo, 15 avril 2001 par Isidore Fuchs

[Texte intégral]

Le chef d'orchestre franco-suisse est appelé à comparaître mardi devant le tribunal correctionnel de Grenoble, en France voisine.

Accusé d'association de malfaiteurs dans le procès de l'Ordre du Temple solaire (OTS), Michel Tabachnik clame son innocence. Viendra, viendra pas? "Aujourd'hui, il y a autant de bonnes raisons d'y aller que de ne pas y aller. Y aller, ce serait courageux. Ne pas y aller serait considéré comme une dérobade", lance Me Francis Szpiner. Et l'avocat de Michel Tabachnik d'ajouter aussitôt: "Ce qu'il y a de scandaleux, c'est que ce procès est le prétexte à un grand déballage sur les sectes malsaines. Et que, à aucun moment, la justice française n'a incriminé mon client pour assassinat. On lui reproche un délit d'opinion".

Ce qu'il y a de sûr, c'est que Me Francis Szpiner - qui est aussi l'avocat du président Jacques Chirac - se présentera mardi devant la Cour correctionnelle de Grenoble. Quant à son client, lui, il se décidera au tout dernier moment.

Michel Tabachnik conteste la légitimité du procès qui lui est intenté pour association de malfaiteurs. Mais il sait trop bien que son absence amènerait de l'eau au moulin de ses ennemis et accréditerait la thèse de ceux qui voient en lui le cerveau occulte d'un drame en quatre actes qui s'est soldé par la mort de 74 personnes, dont plusieurs enfants. Car, à l'évidence, le procès de Grenoble, c'est d'abord celui de l'Ordre du Temple Solaire, l'unique épisode judiciaire public d'un drame collectif particulièrement odieux et choquant.

Ce traumatisme d'une ampleur exceptionnelle a, d'ailleurs, poussé l'Assemblée nationale française à admettre le concept de "manipulation mentale", un délit susceptible de favoriser la lutte contre les sectes les plus dangereuses. D'une certaine manière, le rendez-vous de Grenoble aura des allures d'expiation.

Même si, à priori, ce procès est intenté à un seul accusé, Michel Tabachnik. Le chef d'orchestre franco-suisse a pourtant bénéficié d'un non-lieu dans les deux massacres de Cheiry et Salvan (Suisse), qui ont fait 48 morts dans la nuit du 4 au 5 octobre 1994.

Et puis, il a aussi été mis hors de cause dans celui de Morin Heights (Canada), qui s'est soldé par la mort de six personnes. Dans celui de Saint-Pierre-de-Chérennes (France), où 16 corps ont été découverts à la veille de Noël 1994. Et dans celui de Saint-Casimir (Canada), où six personnes ont perdu la vie en mars 1997.

Déjà longuement interrogé par le juge d'instruction fribourgeois Daniel Piller, Michel Tabachnik a été repris par le magistrat français Luc Fontaine peu après le drame du Vercors. Motif? Le juge d'instruction grenoblois lui reproche d'avoir moralement favorisé le "transit". A cause des conférences données en été 1994 au cours desquelles le chef d'orchestre a évoqué le "retour au père". L'accusé se défend bien sûr d'avoir encouragé des desseins aussi macabres. Et il relève, d'ailleurs, que la plupart des personnes mortes n'avaient pas participé à ses conférences. Quant aux survivants - une cinquantaine de témoins ont été assignés -, ils ne l'ont jusqu'ici jamais mis en cause. Michel Tabachnik, comme il l'a écrit et clamé à maintes reprises, ne serait-il alors qu'un bouc émissaire?


  Suisse : Ordre du Temple Solaire (OTS)

"On fait de moi un bouc émissaire"

Swinssinfo, 15 avril 2001 par Isidore Fuchs

[Texte intégral]

"On fait de moi un bouc émissaire" Michel Tabachnik: "c'est le retour à l'inquisition".

A la veille du procès qui doit s'ouvrir mardi devant la Cour correctionnelle de Grenoble, Michel Tabachnik s'est retiré dans son chalet, à La Sage, au-dessus d'Evolène, en Valais. C'est là qu'il s'est confié à swissinfo, entouré de ses deux grands enfants - Serge et Valérie, nés d'un premier mariage avec Christine qui est décédée lors du massacre de Cheiry.

- swissinfo: Avez-vous passé une semaine normale à la veille de ce procès ?

- Michel Tabachnik: Pas tout à fait. J'ai dû répondre aux interviews des journalistes. Mes enfants sont venus me voir. Et ils ont aussi lu le dossier. Serge et Valérie ont mieux compris certaines choses. Il faut dire que, trois ans avant le drame de Cheiry, leur mère Christine leur avait déjà dit qu'elle avait quitté tout cela. Pour le reste, j'ai eu des journées de travail plutôt normales. En ce moment, j'écris un livre sur la musique du vingtième siècle. Je travaille douze heures par jour. - Vous ne dirigez donc plus ? - Il ne me reste que peu de choses. Je conserve l'enseignement de la direction au Conservatoire royal de Copenhague. Mais, depuis le déclenchement de cette affaire, les grands orchestres, c'est fini.

Avant, Karajan m'invitait à Berlin. Je dirigeais aussi l'Orchestre de Paris, celui de la Suisse romande et d'autres grands ensembles.

- swissinfo: Depuis plusieurs semaines, vous laissez planer le doute. Serez-vous ou non à Grenoble ?

- Michel Tabachnik:Je suis très partagé et je ne me déciderai qu'à la toute dernière minute. Je vous rappelle que le juge Piller, auquel je me suis totalement livré, avait conclu son enquête par un non-lieu. De quel droit peut-on revenir là-dessus? C'est un procès injuste qu'on me fait. Est-ce que je vais me plier à cette justice. Comme je l'ai déjà écrit, on fait de moi un bouc émissaire.

- swissinfo: Les propos que vous avez tenus lors de votre conférence du 24 septembre 1994 à Avignon laissent planer un doute. Qu'entendiez-vous par un retour au père ou un retour à Dieu ?

- Michel Tabachnik: C'était un discours philosophique. Je vous jure que je ne savais rien de ce qui allait se passer. Vous pensez que j'aurais pu organiser la mort de la mère de mes deux grands enfants? Je vous signale aussi que mon appartement de Territet, dans lequel dormaient Serge et Valérie, aurait dû sauter parce que celui situé en dessous était piégé. Comment aurais-je pu me prêter à un scénario aussi macabre dont mes enfants auraient dû être les victimes? Tous ces éléments qui plaident en ma faveur ont toujours été cachés. Si je vais à Grenoble, je dirai un certain nombre de vérités. Dans le réquisitoire de 450 pages, 10 seulement me sont consacrées. Avant le massacre du Vercors, des gens savaient. Pour autant, ils n'ont pas été inquiétés par le juge.

- swissinfo:Au début de l'affaire, vous avez nié votre appartenance à l'Ordre du Temple solaire (OTS). Cette position ne s'est-elle pas retournée contre vous ?

- Michel Tabachnik: Formellement, je n'étais pas membre. Il est vrai qu'au début des années quatre-vingts, j'ai participé aux activités. C'est mon épouse Christine qui m'a présenté Joseph Di Mambro. J'ai trouvé en lui quelqu'un avec qui je pouvais parler de mes problèmes. A l'époque, la Fondation Golden Way était une sorte de kibboutz de survie. Di Mambro était obsédé par la survie. Et c'est pourtant lui qui a fomenté ces massacres. Pour moi, cette question est insoluble. Selon Jean-François Mayer (spécialiste des sectes), la dérive a commencé au début des années nonante. La notion de transit serait apparue lors d'un séjour en Australie. Pour moi, Di Mambro était un ami. Il est devenu un traître. Je ne vois pas pourquoi on me reproche cette dérive. On est revenu au Moyen Age. C'est l'inquisition !


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

L'OTS, facteur déclencheur de la guerre contre les sectes

TF1, 16 avril 2001

[Texte intégral]

Les divers massacres liés à l'OTS, survenant à la même période que divers drames au fort retentissement international également liés à des mouvements sectaires, ont fortement contribué à durcir en France la lutte contre les sectes. Mais il reste beaucoup à faire.

Qu'est-ce qu'une secte ?
C'est un mouvement qui attire à lui des personnes, sous couvert de grands discours libératoires. Les esseulés viennent, fascinés et croyant trouver là le but ultime de leur vie. L'association s'empare alors des plus influençables, les coupe bien souvent de leur milieu familial et, comme si cela ne suffisait pas, leur extorque de l'argent. Beaucoup d'argent bien sûr. Et le "Dieu" qui manipule les adeptes est de chair et d'os : c'est un "gourou ".

Depuis longtemps, les sectes font peur en France - bien plus d'ailleurs que dans d'autres pays, comme les Etats-Unis, où en vertu tant de principes sociaux libéraux que du 1er Amendement de la Constitution sur la liberté d'expression, elles bénéficient d'une très large marge de manouvre. Mais dans l'opinion française, les massacres collectifs de l'Ordre du Temple solaire, par leur horreur et leur proximité, ont joué un rôle d'électrochoc et ont contribué à mobiliser les pouvoirs publics.

Lutter contre l'emprise sectaire
La constitution par l'assemblée nationale d'une commission d'enquête sur les sectes date de juin 1995, quelques mois entre les massacres de Salvan et Cheiry. Et son rapport a été rendu public le 10 janvier 1996, au lendemain de la tuerie du Vercors, sur lequel se penche à partir de mardi le tribunal correctionnel de Grenoble. Le texte évoquait alors l'émotion soulevée par ces drames spectaculaires ainsi que par d'autres survenus dans le monde à la même période (affrontement des Davidsoniens avec la police à Waco au Texas en 1993, ou attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo par la secte Aoum en 1995).

Mais ce rapport soulignait aussi la nécessité d'agir même une fois retombée l'attention provoquée par ces événements heureusement exceptionnels, pour prévenir les "méfaits quotidiens" commis "insidieusement" par un certain nombre de sectes "dans l'indifférence générale".

Dans un premier temps, parlementaires et gouvernement ont pensé que les lois existantes suffisaient pour lutter contre ces infractions, à condition de les appliquer avec plus de vigilance. Depuis 1994, la loi permet en effet de poursuivre les personnes morales, et non plus seulement les personnes physiques, pour des crimes et des délits. Mais il aura fallu attendre plusieurs années pour que cette disposition du code pénal soit appliquée à un mouvement sectaire.

C'est en effet le 28 mars dernier que la section Ile de France de l'Eglise de Scientologie a été renvoyée en correctionnelle, en même temps que son président, pour "tentative d'escroquerie" "publicité mensongère", "traitement d'information nominative concernant une personne physique malgré l'opposition de celle-ci" et "entrave à l'action de la CNIL" (Commission nationale informatique et liberté), à la suite de la plainte d'un particulier.

Le refus d'un délit de "manipulation mentale"
A la lumière de sa nouvelle vigilance, le législateur a peu à peu considéré qu'il convenait aussi de renforcer la législation. Ainsi, pour mieux protéger les enfants, une loi a été adoptée renforçant le contrôle de l'obligation scolaire pour ceux qui sont instruits dans des écoles hors contrat, soupçonnées pour certaines d'entre elles d'entretenir des liens avec les sectes.

Par ailleurs, les associations de défense de la famille se sont vu reconnaître le droit de se porter partie civile dans les procès impliquant des sectes. Des propositions de loi ont également été déposées visant à réguler la profession de psychothérapeute. Enfin, le Sénat doit examiner en deuxième lecture une proposition de loi (dite "About-Picard") donnant à la justice pouvoir de dissoudre les sectes ayant fait l'objet de condamnations pénales. Le texte prévoit également la création d'un délit "d'abus frauduleux d'un état de sujétion psychologique ou physique", une version renforcée de l'actuel délit d'abus de faiblesse. En revanche, devant l'inquiétude des représentants religieux et l'avis négatif de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), les parlementaires ont renoncé à créer un délit de "manipulation mentale".

C'est également à la suite du rapport parlementaire qu'a été créé un observatoire interministériel sur les sectes, remplacé depuis par une mission interministérielle de lutte contre les sectes.


  Canada : Raël

Jésus était le premier clone, soutient Raël

Web , 16 avril 2001 par Steve Bergeron

[Texte intégral]

LA TRIBUNE Montréal

Raël a encore confirmé sa réputation de provocateur hier, en affirmant en plein jour de Pâques que Jésus ressuscité était le premier clone.

Ce que les hommes de l'an 33 ont appelé la résurrection du Christ était, en fait, le clonage de Jésus par les extra-terrestres, que Raël appelle les Élohims. Voilà pourquoi Raël a choisi le jour de la plus grande fête chrétienne du Monde entier pour lancer hier son nouveau livre, intitulé Oui au clonage humain; la vie éternelle grâce à la science.

Ce lancement s'est fait devant un peu plus de 300 adeptes, réunis dans une salle de spectacle de Montréal qui s'appelle, incidemment, Le Gésu. " Après que les antisectes hostiles de l'époque eurent tué Jésus, les Élohims ont pris ses cellules pour le cloner, et ils ont downloadé [reprogrammé] sa mémoire dans son corps tout neuf ", explique Raël, qui croit que cette technologie sera un jour accessible aux humains, ce qui rendra la vie éternelle accessible aux humains. " La raison pour laquelle Jésus est venu sur Terre, c'est que les Juifs gardaient jalousement pour eux l'Ancien Testament, dans lequel il était question des Élohims. Il fallait diffuser ce savoir. "

Raël mentionne qu'il existe en ce moment un mouvement pour cloner Jésus. " À partir de reliques de son corps, par exemple son sang, on pourrait recréer Jésus, et ainsi provoquer le retour du Christ. Mais je suis contre ", a-t-il ajouté. Le chef des raéliens juge que ces reliques ne sont peut-être pas celles du Christ. " Il faudrait en être bien sûr. Imaginez que ce soit celles de Judas! Je n'ai rien contre Judas mais que penseraient les Élohims si on prenait Judas pour Jésus? " " Aujourd'hui, notre état
d 'esprit a changé, et nous pouvons mieux comprendre ces événements "
, ajoute celui qui prétend avoir rencontré des extraterrestres il y a 28 ans.

Ces derniers auraient créé les humains, et Raël est aujourd'hui leur prophète. Raël affirme toutefois que la foi n'est pas nécessaire pour entériner la philosophie raélienne, même s'il est le seul à avoir rencontré les Élohims. " Même que les vrais raéliens se moquent des Élohims. Ma philosophie s'adresse à l'intelligence de l'homme: celle de leur dire qu'ils ont la capacité de comprendre le monde, grâce à la science. L'explication du monde que j'apporte est la plus logique et la plus rationnelle. " Dans Oui au clonage humain, Raël parle de la possibilité de transférer un jour notre mémoire et notre personnalité d'un corps à l'autre, voire même dans un corps d'animal ou dans un ordinateur, ce qui devrait nous permettre d'accumuler des connaissances à l'infini. Raël prédit également, grâce au mélange de la robotique et de la biologie, la création de robots biologiques, sortes de robots à apparence humaine, Sans conscience, sans sentiment, sans capacité de se reproduire, totalement soumis, qui pourront effectuer tout le travail des hommes, voire même leur servir de " poupée gonflable ".


  France : Scientologie

Panda, le cheval de Troie de la Scientologie ?

l'Humanité, 16 avril 2001 par E.R

[Texte intégral]

Comment la sécurité informatique du ministère de l'Intérieur a été confiée à une secte. Qu'est-ce qu'un panda ? Une adorable petite bête. Presque une peluche, blanc et noir, qui se nourrit de bambous frais au kilomètre par seconde, et qu'un Marsupilami, un jour, a sauvée de la mort par inanition, dans une BD. " Le gentil panda ", de préférence de Chine, sa terre d'affection, en voie de disparition, a été choisi, il y a longtemps, par l'association de protection de la nature WWW comme emblème.

Accessoirement, le symbole est aussi devenu celui d'une voiture. Mais si votre curiosité, votre désir d'évasion, votre attirance pour cette bestiole charmante vont plus loin, le moteur de recherche Internet Voilà peut aussi vous faire rencontrer un panda antivirus. Pourquoi pas ?

Autant apprendre en même temps à sauvegarder les espèces protégées et à se protéger des destructeurs de données, de logiciels et autre système qui, vous en êtes convaincu, n'appartiennent qu'à vous et, parlant panda, à vos enfants.

Le fil de la consultation des quelque vingt pages est lassant. Le relevé des dizaines de sites de connexion aussi. Il est donc difficile d'échapper à la tentation d'entrer sur Panda Software. Cette firme, " le premier pôle européen de sécurité informatique ", comme on l'apprend dans une des présentations, appartient à Mikel Urizarbarrena de Bilbao. C'est le quatrième éditeur mondial de logiciels antivirus. Il est implanté dans cinquante pays. En France il fournit, selon l'Express, les conseils généraux de Gironde, du Gard, d'Indre-et-Loire mais aussi les sociétés Naf-Naf, Carrefour, J.C. Decaux. Et le ministère de l'Intérieur.

Le journaliste de l'hebdomadaire, Jérôme Dupuis, révèle que la direction des transmissions et de l'informatique dudit ministère a signé l'année dernière, un contrat de 200 000 francs, pour protéger 12 % de son parc informatique, contrat qui prévoit une utilisation illimitée du logiciel.

Où est le hic ? Mikel Urizarbarrena fait partie, à titre personnel, à hauteur de 240 000 francs pour la seule année 1996, des généreux donateurs dont se prévaut très ostensiblement la secte de Ron Hubbard. Sa société, elle, émarge au World Institute of Scientologie Enterprise et rémunère l'utilisation de la " technologie " de la secte. Un certain pourcentage (plus de 5 %) des fonds payés par le ministère de la place Beauvau a donc financé la Scientologie. Pouvait-il y échapper, compte tenu de la règle du
" moins disant " qui régit les marchés des administrations ? Peut-être pas, quand on sait la ténacité de la secte pour s'introduire dans les organismes d'Etat. Ce qui ne fait, d'ailleurs, que renforcer l'urgence de la modification de cette contrainte, annoncée récemment par le gouvernement. Mais quelle assurance a-t-on que l'antivirus ne soit pas, aussi, un cheval de Troie qui donnerait accès aux données ultra-confidentielles du ministère ?

" Il n'y a aucun danger ", répond-on chez Daniel Vaillant. Espérons-le. Mais cette affaire, de toute façon, fait plus que très mauvais effet dans un ministère censé être à la pointe de la lutte contre les sectes et de la protection des libertés publiques. Le conseil général de Gironde vient d'annoncer, quant à lui, sa décision de supprimer le logiciel de son parc informatique, logiciel qui lui aura coûté 150 000 francs, depuis la signature du contrat en 1998.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Les avocats se déchirent

La Nouvelle République du Centre Ouest, 18 avril 2001

[Texte intégral]

Michel Tabachnik a hésité jusqu'à la dernière minute avant de se présenter à son propre procès.Un droit élémentaire décidément très en vogue depuis le retour d'Alfred Sirven.

Les choses ne sont pas claires dans ce dossier, prétend le chef d'orchestre franco-suisse qui " redoute de tomber dans un traquenard judiciaire ". Mais fuir les lourdes suspicions qui pèsent sur lui dans cette tragédie aux 74 morts, c'était aussi prendre le risque d'accréditer son éventuelle culpabilité. Alors, Michel Tabachnik, incontestable dignitaire et penseur de l'Ordre du Temple solaire est venu. Parce qu'il " n'a rien à se reprocher ". Qu'il soit l'unique prévenu - et encore, pour
" associations de malfaiteurs "
- peut à la rigueur surprendre.

De fait, il fait vraiment seul. Trop seul ? Mais force est d'admettre que les principaux inspirateurs de cette secte apocalyptique ont également disparu, par le feu, dans le
" grand transit " vers Sirius. A commencer par Joseph Di Mambro, le gourou et Luc Jouret, le trop beau prédicateur. Le disciple de Pierre Boulez a-t-il orchestré l'ultime mise en scène machiavélique ? Son avocat, Francis Szpinzer, en rajoute d'un mot peu heureux, sur les craintes d'un " procès en sorcellerie ".

Grenoble n'avait pas l'espace judiciaire suffisant pour abriter ce procès international. Alors, les autorités ont réquisitionné l'ancien musée de peinture. Un lieu étrange et quasi religieux, en harmonie singulière avec la " mystique " du dossier.

D'autres exécuteurs ? Le trouble est de circonstance. Me Alain Leclerc, défenseur de Jean Vuarnet, ancien champion olympique de ski, qui perdit sa femme et l'un de ses fils dans le " suicide collectif " du Vercors, avance sur un autre terrain. La nature criminelle des " assassinats " perpétrés, en décembre 1995, dans une clairière du " Puits de l'enfer " relève, à son sens, moins de la correctionnelle que des assises grenobloises. Car il s'en prend violemment aux failles de l'instruction. Au point d'accuser un magistrat d'avoir
" monnayé " le non-lieu de Claude Giron, un pharmacien de Brest, membre de la secte, soupçonné un temps d'avoir fourni les sédatifs qui anesthésièrent les victimes avant le coup de feu final. Un praticien dans le coffre-fort duquel, il prétend que l'on retrouva des munitions semblables à celles qui achevèrent les adeptes du Temple solaire. " Sur les 35 coups tirés, 13 douilles n'ont jamais été retrouvées ". Sa propre contre-enquête implique " Renseignements généraux " et " détectives privés ". Il annonce " 93 millions de dollars " susceptibles d'avoir transité sur les multiples comptes de la secte entre Suisse et Australie. Me Leclerc s'enfonce un peu plus dans l'insinuation : les liens supposés du Temple solaire avec le SAC, " le renouvellement inexpliqué de sept passeports en cinq ans de Jo Di Mambro par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua "

Et déjà les parties civiles censées défendre les mêmes victimes, s'insurgent. Et se déchirent au nom d'une même cause. Défenseur de l'Association de défense contre les sectes (ADFI), Me Francis Villemin, avocat en d'autres temps de Maurice Papon, s'enflamme, sans ménagement, contre le " double jeu " de son confrère. Il l'accuse, non sans raison, " d'alliance objective " avec Tabachnik. En insinuant la piste d'une intervention extérieure, " des barbouzes et des services secrets au service de Charles Pasqua ", Me Leclerc chercherait à " brouiller les pistes ". Le procureur de la République est pareillement fâché qui qualifie " d'indécentes " les allégations de Me Leclerc. " On nous sort en dernière heure je ne sais quel détective privé venu faire les fonds de tiroirs des Renseignements généraux. Vos propos sont insultants ". Il faut dire que Me Alain Leclerc est un membre influent de la loge maçonnique Opéra qui entretint longtemps des liens particuliers avec le Temple solaire... A l'appel des témoins pressentis, nombre d'entre eux ont fait transmettre un certificat médical. L'une d'entre elle a écrit sa peur d'une " vengeance post-mortem des psychopathes de l'OTS ".

Une autre, orpheline de la secte, a franchi le pas de la barre : " je ne vois pas comment mes parents auraient décidé de mourir d'eux mêmes "


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Deux témoins parlent

AFP, 19 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE, - Deux témoins, ancien membres de la fondation "Golden Way", à l'origine de la secte de l'Ordre du Temple Solaire (OTS), ont estimé devant le tribunal correctionnel de Grenoble que les meurtres-suicides organisés par des membres de l'OTS avaient été décidés en haut lieu et ont avoué avoir peur. "Je suis convaincu qu'il existe quelque chose au dessus de Di Mambro (le chef présumé de l'OTS) et que chaque adepte encore en vie n'a qu'à bien se tenir", a déclaré mercredi, lors du deuxième jour du procès de l'OTS, Evelyne Brunner-Bellaton, 57 ans, cantatrice et membre de "Golden Way" de 1979 à 1985, dans une déposition de plus de 2 heures.

Elle a précisé avoir assisté un jour à une intervention d'un membre de l'OTS, Jean-Louis Marsan, affirmant à Di Mambro que ceux qui n'étaient pas d'accord, "nous, on se charge de les suicider". Puis elle a raconté son arrivée dans la secte après le décès de sa mère: "à la fondation, j'ai trouvé des regards, des gens beaux -- je parle de l'âme -- Voir cette famille, ça m'a aimantée", a expliqué cette petite femme ronde qui a quitté la secte par amour pour un homme en 1985, mais est restée nostalgique "des cérémonies magnifiques, comme dans la franc-maçonnerie".

Pour elle, le seul prévenu dans ce dossier, le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, inculpé de "participation à une association de malfaiteurs" était le "dauphin de Di Mambro". "Il était capable de le remplacer pour les cérémonies, de manier l'épée, mais cela (la succession) a échoué car ils se sont fâchés".

Après les massacres suisses d'octobre 1994 où 48 adeptes sont morts à Cheiry et Salvan, Michel Tabachnik lui a téléphoné pour lui demander de ne pas parler de l'OTS. "Je me suis dit qu'il avait soit peur d'une vengeance, soit qu'il était le nouveau maître de l'OTS qui durera toujours" a t-elle expliqué. Si elle admet que certains des enseignements de la secte étaient ridicules, elle s'interroge encore sur des épées se déplaçant seules pendant les cérémonies et reste persuadée "que des femmes peuvent être enceintes par la seule pensée", comme l'avait affirmé Di Mambro pour sa fille.

Roland Bellaton, gérant de société retraité et actuel époux de la cantatrice, a expliqué avoir perdu dans les massacres suisses sa fille Dominique, et sa petite fille Emmanuelle, que Di Mambro avait proclamé "nouveau christ". "Tabachnik n'a rien fait de mal", selon un témoin Dominique, entrée dans la "Golden Way", était devenue la deuxième femme de Di Mambro. "Ensemencée par imposition de l'épée", elle n'aura plus le droit de voir son père. "Je suis rentré à la fondation pour garder le contact avec elle, mais elle s'éloignait et je l'ai perdu peu à peu", a-t-il expliqué.

Pour lui, M. Tabachnik n'a rien à faire dans un tribunal "car il n'a rien fait de mal" et "ma conviction c'est que toutes ces morts sont dûes à une intervention extérieure". Sur la soixantaine de témoins cités au tribunal, 22 manquaient à l'appel mercredi, dont 5 pour des raisons médicales. Le pharmacien brestois Claude Giron, soupçonné d'avoir fourni des somnifères à la secte, ne s'est pas présenté. Le chef de la brigade judiciaire de Fribourg (Suisse), Hervé Joye, a évoqué une enquête longue et compliquée après les massacres de Salvan et de Cheiry: "on nageait en plein cirage, on ne connaissait pas l'OTS avant". "Il existe une liste de 700 membres de l'OTS, avez-vous pris des mesures de surveillance et d'écoute pour que de tels meurtres ne se reproduisent pas ?", lui a demandé Me Barillon, avocat genevois de parties civiles. "Non, il n'y avait pas de motif", a expliqué le policier. "On se moque du monde, a expliqué Me Barillon estimant que si les enquêtes en Suisse avaient été sérieuses, il n'y aurait pas eu les 16 morts de Saint-Pierre-de-Cherennes (Isère)" en décembre 1995.

Le procès de l'OTS qui couvre une série d'assassinats-suicides de 1994 à 1997 en Suisse, au Canada, en France où 74 adeptes de l'OTS ont trouvé la mort, se déroule jusqu'au 30 avril.


  Japon : Aum

Illuminés mais connectés

Web, 18 avril 2001 par Sébastien Gesell

[Texte intégral]

On la croyait neutralisée. L´inquiétante secte Aum continue pourtant son activité en se recentrant sur le Web.

La secte millénariste japonaise Aum, tristement célèbre depuis l´attentat au gaz toxique perpétré, le 20 avril 1995, dans le métro de Tokyo, continue de se faire entendre.

En effet, à l´approche du sixième anniversaire de l´attentat, l´organisation multiplie les déclarations sur son site. Elle consacre même une page à de pseudos excuses à l´attention des victimes. La secte, qui en appelle à leur compréhension, paraît essayer de se racheter une conduite. Voire de rallier les victimes à sa cause !

Le Web constitue un vecteur essentiel pour la secte qui s´est rebaptisée Aleph. L´organisation, qui recrute ses membres parmi les élites des universités japonaises, a monté des sites en japonais, en anglais ou en russe. Pour cela, elle ne lésine pas sur les moyens : elle a recruté quelques 50 développeurs pour ces activités.

Des news letters sont même disponibles au format i-mode (le format d´Internet mobile adapté aux téléphones portables). La police tente pourtant de lutter contre ce racolage électronique.

Lors d´une perquisition récente chez l´un des membres de la secte, elle a saisi une impressionnante base de données cryptée contenant les noms et les adresses (physique et web) de plus 50 000 étudiants ou de foyers étudiants susceptibles d´être recrutés ou infiltrés.

Ce CD-Rom contenait également des données personnelles (lieu de travail, numéro de téléphone, etc.) de propriétaires d´immeubles situés dans le centre des principales villes de l´archipel... âgé de 38 ans, l´homme arrêté par les autorités japonaises proclamait sur sa page web que les jeunes se transformeraient bientôt en personnages virtuels vivant sur Internet.

Et que le seul moyen de les sauver serait de les prendre en main via le Web et les attirer vers la secte.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

" La secte existe encore et peut tuer "

Le Parisien, 19 avril 2001 par Frédéric Vezard

[Texte intégral]

" La secte existe encore et peut tuer " EVELYNE BRUNNER-BELLATON, ancienne adepte de l'OTS

Grenoble - deuxième jour du procès de l'Ordre du temple solaire, devant le tribunal correctionnel de Grenoble, le témoignage d'Evelyne Brunner-Bellaton, 58 ans, adepte de la première heure, a sérieusement ébranlé la thèse privilégiée par la justice.

Les épaules recouvertes d'un châle aux couleurs chatoyantes, cette ancienne cantatrice à l'éloquence vive, a égrené, sous le regard impassible de Michel Tabachnik plus énigmatique que jamais, les souvenirs de son passage dans la secte. Aimantée par Jo Di Mambro en 1979, elle a logé pendant deux ans dans les locaux de la Fondation Golden Way, ancêtre de l'OTS, et a alors partagé le quotidien de Di Mambro, mais aussi de Michel Tabachnik. " Je venais de perdre ma mère et je me cherchais moi-même ", précise-t-elle.

En 1981, elle a épousé Roland Bellaton qui perdra sa fille, Dominique, la maîtresse de Di Mambro, et sa petite-fille Emmanuelle " l'enfant cosmique " du gourou, dans le
" suicide collectif " de Granges-sur-Salvan, en Suisse. Evelyne Brunner-Bellaton s'est progressivement éloignée de la secte. " Je suis convaincue qu'il y avait quelque chose au-dessus de Di Mambro et de la Golden Way, lâche-t-elle un trémolo dans la voix. La secte existe encore et peut tuer. Chaque adepte encore en vie a intérêt à bien se tenir. "

A ses yeux, le mal ne prend pas le visage de Michel Tabachnik, " un homme très intelligent, d'une grande pureté spirituelle ", mais celui de Jo Di Mambro " un personnage extrêmement manipulateur qui savait exploiter la faiblesse psychologique des gens " et surtout de Luc Jouret. " Tout a commencé à se dégrader quand il est arrivé, explique-t-elle. Dans les derniers mois, il ne parlait plus que de la fin du monde et de l'argent qui ne rentrait pas assez vite. C'est pour cela que j'ai quitté l'Ordre. "

Pour ce témoin, donc, Tabachnik, bien que " rusé et capable de cacher des choses ", n'a rien à voir avec les 74 morts de l'OTS.

Evelyne se remémore ensuite deux épisodes qui, selon elle, montrent Di Mambro qui s'est fourvoyé avec des hommes peu recommandables. " Un jour, nous sommes allés dîner avec Jean-Louis Marsan, qui dirigeait un ordre templier à Monaco. Ce monsieur tenait des propos de barbouze. Il a dit : Ceux qui ne suivent pas, on les supprime. Ici, ils ne se suicident pas deux fois. J'étais très mal à l'aise. "

Peu de temps après, elle accompagne Di Mambro à Rome. " Il avait rendez-vous dans un hôtel, soi-disant avec des émissaires, des fameux Maîtres de Zurich. Deux baroudeurs sont arrivés. Ils avaient plus l'air mafioso que spirituel. " Ce témoignage fort fait le jeu de Michel Tabachnik et complique singulièrement la tâche de la justice.

Francis Vuillemin, avocat de l'association antisecte Unadfi, a tenu à en relativiser la portée : " Mme Bellaton a témoigné sous l'emprise de la peur, matérialisée par le regard de Tabachnik. C'est un phénomène malheureusement fréquent lors des procès contre les organisations sectaires. "


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Le défilé des témoins nostalgiques de la secte de l'Ordre du Temple Solaire

AFP, 19 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE - Le défilé des témoins nostalgiques de la secte de l'Ordre du Temple Solaire (OTS), tous membres respectables de la bourgeoisie suisse et française, s'est poursuivi jeudi devant le tribunal correctionnel de Grenoble, pour le troisième jour du procès de cette organisation qui a conduit à la mort 74 adeptes de 1994 à 1997 en Suisse, au Canada et en France.

Louis Faucon, 70 ans, est un ancien professeur d'équitation qui avait le grade de "cape dorée" dans la secte. Sa femme, Mercedes, dont il était séparé, est morte en décembre 1995 avec 15 autres adeptes de l'OTS dans une "tuerie-suicides" dans le Vercors. Cet homme explique qu'il est venu à Grenoble pour défendre son ami, le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, seul prévenu dans ce dossier, accusé de "participation à une association de malfaiteurs" : "on cherche un bouc émissaire, et je ferai tout pour le sortir de là". Selon lui, les massacres en Suisse qui ont fait 48 victimes ont un seul responsable : le chef de la secte, Jo Di Mambro, qui a appelé certains adeptes et est mort avec eux. "S'il m'avait appelé, j'y serais allé. Ces gens ont choisi de mourir pour aller dans l'au-delà, pour une autre mission. Si un autre que Di Mambro avait proposé la mort, ça n'aurait pas marché", explique Louis Faucon.

Concernant le massacre du Vercors, M. Faucon explique : "ils étaient frustrés de ne pas avoir été appelés par Di Mambro, ils ont fait cela seuls, sans aide extérieure et c'est archi-évident que les responsables (des massacres, NDLR) sont morts". Pour lui, les écrits ésotériques de Tabachnik n'auraient pas pu pousser les gens au suicide car "ça nous dépassait, on ne comprenait pas".

Mercredi soir, un graveur suisse, Hubert Nicollet, 56 ans, également "cape dorée", avait expliqué qu'avec sa compagne "il s'était engagé à donner sa vie pour l'Ordre", mais qu'il n'avait pas été "appelé". Pour lui, le fait que des parents aient "emmené leurs enfants dans ces massacres est une preuve d'amour supplémentaire car ils ne voulaient pas les laisser seuls". Le procès se déroule jusqu'au 30 avril.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

L'employeur danois de Michel Tabachnik défend cet "homme consciencieux"

AFP, 19 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

COPENHAGUE, - Le recteur du Conservatoire royal de musique du Danemark, Steen Pade, a défendu jeudi le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, 58 ans, seule personne poursuivie dans le procès de la secte de l'Ordre du temple solaire (OTS) et dont le procès se déroule actuellement à Grenoble (sud-est de la France). "Il (Tabachnik) est consciencieux, plein d'égards et une personne très réfléchie (...) avec un grand charisme" a-t-il déclaré au quotidien danois à grand tirage Extra Bladet.

Michel Tabachnik est employé depuis 1995 par le conservatoire danois comme professeur pour enseigner les futurs dirigeants d'orchestres. "Son inculpation est une catastrophe pour sa carrière, car Michel a dirigé avant ces accusations en France contre lui entre 70 et 80 concerts par an" a estimé M. Pade, qui est en contact régulier avec le musicien. "Après ces accusations, sa carrière est totalement en ruines, et cela lui fait mal" a-t-il ajouté.

En dépit de ces accusations, M. Pade n'a pas regretté de l'avoir engagé. "J'ai toujours comme principe qu'on est innocent jusqu'à preuve du contraire" a-t-il observé.

Michel Tabachnik quittera son poste au conservatoire danois en été. "Ce départ n'a rien à voir avec cette affaire en cours. La décision de supprimer ce poste de professeur a été prise il y a longtemps pour des raisons budgétaires" selon M. Pade.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Défilé de "capes dorées"et plongée dans l'univers de la secte

AFP, 19 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE, - Des "capes dorées", dignitaires de l'Ordre du Temple Solaire, sont venus témoigner, jeudi à Grenoble, dans le procès en correctionnel du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, considéré comme un personnage central de l'OTS dont 74 adeptes ont été retrouvés morts en Suisse, au Canada et en France entre 1994 et 1997.

La troisième journée du procès a été marquée par une série de témoignages dégageant le prévenu d'une responsabilité directe dans les tueries-suicides. Christian Le Gall, 54 ans, médecin homéopathe a Avignon (Vaucluse), grand ami du gourou de la secte, le docteur Luc Jouret, a expliqué d'une voix pleurnicharde qu'il avait participé à une première cérémonie en 1991. Il a accepté de devenir "cape dorée" en 1994, puis de participer à "l'école des mystères", sorte d'université des cadres de la secte et à de nombreuses cérémonies rituelles au nom évocateur, de "la pleine lune", "d'équinoxe" ou "du rite de Melchisédech".

C'est à son domicile qu'ont été organisées deux conférences de Michel Tabachnik, qui annonçait la fin de la secte, un mois avant les tueries-suicides qui ont fait 48 victimes à Cheiry et Salvan en Suisse.

"Pas de passage"
Le Gall était le médecin traitant de 11 des 16 victimes du Vercors. Sur le dossier médical d'une petite fille tuée dans la forêt, il a écrit quelques jours avant la tuerie la mention "Pas de passage", comme s'il avait voulu s'opposer à ce que les adeptes appelaient le "transit vers Sirius", en fait un passage dans l'au-delà. "Cette mention, je ne peux pas la commenter, je ne me souviens pas", affirme-t-il.

Liliane Chantry, 43 ans, est elle entrée dans la secte en 1977, et en est sortie en 1995. C'est l'organisation qui lui a payé ses cours pour être professeur de musique. "Si Jo Di Mambro (le chef de la secte) m'avait appelée pour le transit, je l'aurais suivi", explique t-elle. Pour elle, comme pour son compagnon Louis Faucon, 70 ans, également "cape dorée", comme aussi pour Le Gall, les écrits de Michel Tabachnik "étaient incompréhensibles" et ne pouvaient en aucun cas être une incitation au meurtre et au suicide.

Charles Dauvergne, 50 ans, ancien maître-auxiliaire dans un collège est actuellement prêtre dans une église marginale "l'église catholique latine". Il fut "grand prieur" de "l'ordre rénové du temple" puis "cape dorée" à l'OTS et est une sorte d'historien des églises templières qui a écrit un livre (un tapuscrit non publié) pour rétablir la vérité sur l'OTS. Il évoque nombre d'organisations templières aux noms évocateurs comme "la loge des alliances secrètes", "l'ordre rénové du temple" ou la "résurgence du temple". Il s'est éloigné de l'OTS lorsqu'il a découvert qu'une cérémonie était truquée: "On était dans un salon rouge placé dans l'obscurité, une trappe s'est ouverte, on a aperçu un coffre fort avec un vase et Di Mambro nous a expliqué que c'était l'Arche d'alliance. Là, j'ai compris que des gens de l'ordre nous mentaient".


  France : Sectes

Les sectes sont riches. D'où vient l'argent ?

La Voix du Nord, 19 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

Les sectes sont riches. D'où vient l'argent ? Les Témoins de Jéhovah réaliseraient un chiffre dÿaffaires annuel de 200 millions de francs, leur capital dépasserait le milliard et leurs acquis immobiliers les 600 millions. LÿEglise de scientologie récolterait plus de 300 millions de francs en Europe dont 60 en France. Ces estimations seraient nettement sous évaluées.(1)

Les sectes sont riches. Pas toutes à cette hauteur certes. Mais elles ne manquent pas d'argent parce que l'argent est au coeur de leurs préoccupations. Cet argent, d'où vient-il ? D'abord des " dons ", souvent fixés en fonction des revenus des adeptes.

Les Témoins de Jéhovah ont reconnu en avoir reçu pour plus de 150 millions en 1997-98. L'argent vient aussi des activités sectaires : les adeptes sont sollicités pour acheter des publications, des produits para-médicaux ou des stages. L'argent vient encore, plus rarement certes, du financement public aux associations. Enfin, les sectes, derrière leur vitrine publique, ont souvent mis au point un réseau économique très structuré. Elles se sont investies dans le commerce (produits diététiques), la formation professionnelle et le conseil aux entreprises, l'éducation, le médico-social...

Pour réduire leurs frais, les sectes usent et abusent du bénévolat, du " travail dissimulé " et elle paient rarement leurs charges sociales. Cet argent, à quoi leur sert-il ? A investir dans l'immobilier (achat de châteaux -notre photo- ou de lieux de réunion) et à asseoir leur influence, à enrichir leurs dirigeants et à financer leur organisation internationale.

(1) Rapport d'enquête de juin 1999 de l'Assemblée nationale sur " La situation financière, "patrimoniale" et fiscale des sectes ".


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Examen des circonstances de la mort de 16 adeptes dans le Vercors

AFP, 20 avril 2001

[Texte intégral]

GRENOBLE- Les circonstances de la mort de 16 adeptes de l'Ordre du Temple Solaire (OTS), en décembre 1995 dans une forêt du Vercors, ont été examinées vendredi par le tribunal correctionnel de Grenoble, à mi-parcours du procès dans lequel Michel Tabachnick, considéré comme un personnage-clé au sein de l'OTS, est le seul prévenu.

L'audition des témoins qui ont découvert le charnier de la tuerie-massacres du Vercors a commencé en matinée.

Robert Arnaud, 54 ans, chaudronnier mais aussi chasseur, s'est rendu le 16 décembre 1995 dans la forêt des Coulmes, dans le massif du Vercors. Sur un parking, il a vu quatre voitures, et des traces de pas dans la neige partant dans la direction nord. Il est formel : il n'y avait pas de traces de pas dans l'autre sens. Il a fait un tour dans le bois et a senti une odeur froide "de cuir brûlé, de cheveux brûlés, comme une bête qu'on aurait brûlée". Il ne s'est pas senti en sécurité et en a parlé à des amis, mais n'a alerté la gendarmerie que le 22 décembre.

Alain Rozand, agriculteur, 48 ans, chargé du déneigement, s'est rendu sur place un peu plus tard, et n'a pas vu de traces suspectes non plus. Pour lui, le site de la tuerie n'est pas accessible en 4x4. Les conditions de la découverte sont importantes, car elles sont au coeur d'un affrontement entre deux thèses opposées : soit les adeptes sont allés à la mort volontairement, après s'être drogués, soit ils ont été abattus par un commando extérieur, peut-être composé de barbouzes des services secrets dans une histoire compliquée de blanchiment d'argent sale, venus en 4x4.

Juste avant l'ouverture de l'audience, Alain Vuarnet, qui a perdu dans le Vercors sa mère et son frère et dont l'avocat, Me Alain Leclerc, défend la thèse d'un commando extérieur, a attaqué devant les caméras l'existence même de ce procès. "Ce procès profite à l'UNADFI (groupe anti-secte pour la défense des familles et de l'individu), aux parties civiles suisses qui ont été privées de procès en Suisse car les juges suisses ont classé l'affaire, et à Tabachnik qui devrait être renvoyé devant une cour d'assises", a-t-il déclaré. Michel Tabachnik, seul prévenu dans ce dossier, est accusé de "participation à une association de malfaiteurs". "L'enquête a été mal faite et on se fout de ce qui s'est passé réellement dans le Vercors", a regretté M. Vuarnet .


   Etats-Unis :Témoins de Jéhovah

Un témoin de Jéhovah intente un procès à une école après avoir refusé de diriger l'hymne national

AFP, 20 avril 2001

[Texte intégral]

LOS ANGELES.- Un professeur de musique intente un procès à l'école locale déclarant avoir été déchu de ses droits en refusant d'interpréter l'hymne national avec l'orchestre de son école.

Bruce Cooke, un témoin de Jéhovah, se plaint que l'école unifiée du district de Los Angeles fait de la discrimination envers lui en lui retirant son emploi de chef d'orchestre et de professeur de musique pour avoir refusé de jouer l'hymne national lors d'un match de football américain de son école.

Les témoins de Jéhovah refusent de porter les armes, de saluer le drapeau ou de participer au service militaire. Cooke avait débuté à l'école supérieure des Beaux Arts en Septembre 1995, et devint chef d'orchestre en Janvier 1996 selon les archives du procès. Cooke se plaint qu'après avoir prévenu l'école par lettre qu'il ne dirigerait pas l'orchestre pour l'hymne national, l'école n'avait pas cherché de solution de remplacement.

Il déclare qu'on aurait pu trouver des "solutions de rechange acceptables ", comme celle consistant à le remplacer par un autre chef d'orchestre ou par un élève en cours de formation de chef d'orchestre.

En avril 2000, Cooke s'était plaint auprès du Principal Wendel Greer, qui lui avait affecté cinq classes dans lesquelles il devait enseigner la musique, qu'il ne serait plus chef d'orchestre.. Quand il lui avait demandé de s'expliquer, Greer lui aurait répondu " qu'il recherchait un chef d'orchestre qui exécuterait l'hymne national", est-il écrit dans les archives du procès. Il demande des dommages et intérêts.


  France : Sectes

Implantation des sectes dans le Centre-Ouest

La Nouvelle République du Centre, 19 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

En marge du procès du Temple solaire à Grenoble, la" Nouvelle République" fait le point sur l'implantation, bien vivante, des mouvements sectaires dans le Centre-Ouest.

CHER. - Les Témoins de Jéhovah disposent de pas moins de neuf congrégations. Quelques sectes sont présentes sous forme de patrimoine bâti et une quinzaine de groupuscules, non recensés sur la liste du rapport parlementaire de 1995, sont " sous surveillance ".

INDRE. - La secte Krishna, regroupe encore une cinquantaine d'adeptes dans le petit village de Luçay-le-Mâle, au château d'Oublaise, où se trouvait installé en 1978 son siège national. La propriété a été revendue à la fin des années 80 après des démêlés de son gourou avec le fisc, mais des membres n'en occupent pas moins encore les lieux. La dizaine d'enfants qui vivent à Oublaise fréquentent normalement l'école publique. Les adeptes participaient l'an dernier à la fête de la musique à Tours.

INDRE-ET-LOIRE. - Les Témoins de Jéhovah dominent avec une salle du Royaume à Joué-lès-Tours. Vient ensuite la Soka Gakkaï qui, sous couvert de bouddhisme, disposerait de 500 à 800 adeptes à Tours et Loches. La secte, très active, recrute auprès de personnes " installées ", dans les milieux culturels. Le Pèlerin d'Arès, organise des réunions mensuelles et édite le cinquième évangile. Le Sahaja Yoga agissait à Courçay, sous couvert de chambres d'hôtes. L'Invitation à la Vie Intense agit sur Amboise, l'Énergie Universelle est présente sur Fondettes. À signaler également l'IHT (Institut humaniste de Touraine) qui propose des stages, le parti de la Loi naturelle et la Rose Croix Amorc qui aurait une quarantaine d'adeptes.

LOIR-ET-CHER. - Les Témoins de Jéhovah disposent d'une salle de prière à Blois. Des adorateurs des extra-terrestres, basés au château de Jaugy à Gièvres, actifs il y a quelques années, ne font plus parler d'eux. Attention ! La communauté des Béatitudes ou du Lion de Juda, à Nouan-le-Fuzelier, d'obédience catholique, n'est pas répertoriée comme une secte.

DEUX-SÈVRES. - Les Témoins de Jéhovah sont les plus actifs et un rassemblement régional, organisé il y a quelques années, avait rassemblé plusieurs milliers d'adeptes. Parmi les groupuscules actifs, signalons une communauté ésotérique, installée à Soudan. Le Sahaja Yoga organisait encore en octobre des réunions à Thouars mais l'association a été dissoute à Niort en mai 2000.

VIENNE. - En dehors des Témoins de Jéhovah, qui ont des congrégations à Poitiers, Montmorillon, Châtellerault, Loudun, Romagne et Chauvigny, la plupart des sectes implantées recueillent une audience très faible, pour ne pas dire nulle. Il s'agit de la Rose Croix d'Or, des représentants raéliens, de l'Ordre de la Rose Croix Amorc, du Culte antoiniste, de la Croix Glorieuse ou de la Fraternité Blanche. Dianova (ex-Le Patriarche) est installé près de La Trimouille.

MAINE-ET-LOIRE. - L'église de Scientologie, reste très active à Angers, et a changé récemment de locaux qui pourraient abriter son siège pour tout l'Ouest. Mais ce sont les Témoins de Jéhovah qui dominent avec une implantation dans les principales villes.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Tabachnik joue les incompris

TF1, 23 avril 2001 Par Franck LEFEBVRE

[Texte intégral]

Au cinquième jour du procès de l'Ordre du temple solaire, Michel Tabachnik, le seul prévenu, a gardé face à toutes les accusations une même ligne de défense. Il a affirmé lundi sa totale ignorance des éventuelles utilisations "maléfiques" qui avaient pu être faites de ses écrits, les "Archées". Michel Tabachnik, le troisième homme L'OTS, facteur déclencheur de la guerre contre les sectes

Face aux accusations, Michel Tabachnik se dérobe. Le désigne-t-on comme le créateur du fonds de doctrine de l'Ordre du temple solaire ? Il se retranche derrière sa passion pour l'occultisme et l'ésotérisme pour justifier la rédaction de textes somme toute inoffensifs. C'est pourtant autour de ces textes, les "Archées", 21 articles de 15 à 20 pages rédigés entre 1984 et 1989, que se sont concentrés les débats au cinquième jour du procès de l'OTS, devant le tribunal correctionnel de Grenoble.

A première vue, la prose de Tabachnik semble inaccessible au profane. En voici un échantillon : "De Véga, d'Andromède et du coeur des Galaxies, les premiers mythes apprirent aux hommes à exister. Ces savoirs souvent perdus vivent par les légendes, les symboles et perdurent dans les comportements les plus intimes de la vie. L'Alchimie antique et la psychanalyse moderne, entre autres, ont tenté de décrypter les sens cachés de ces vérités ancestrales. Une nouvelle synthèse va émerger. La Connaissance des Arcanes de Sirius, les nouvelles révélations de la Crypte, l'état de grâce de l'Adepte que tu es devenu, vont se conjuguer pour élever plus haut encore le conscienciel des Hommes R + C. Tu es partie permanente de ce voyage de demain. Les Maîtres t'assistent dans ta persévérance et ton application." On a peine à imaginer que plusieurs dizaines d'adeptes de la secte aient pu mourir à cause de semblable littérature...

Les "armes psychologiques" de l'OTS - La défense de Michel Tabachnik s'appuie largement sur cette invraisemblance. Elle est invariable ; une phrase, lancée ce lundi à l'audience par le prévenu, la résume : "je n'ai jamais eu la moindre impression que mes textes servaient de prétexte à quelque chose de maléfique". Dans cette compilation de textes souvent incompréhensibles, il ne voit que des écrits personnels inspirés d'ouvrages traitant de la kabbale. De plus, ces "Archées", à l'origine, n'avaient pas été rédigées pour être diffusées. Interrogé sur la raison pour laquelle, après l'annonce des massacres en Suisse qui ont fait 48 victimes en octobre 1994, il a téléphoné à son fils pour lui ordonner de brûler 3 classeurs, Tabachnik se contente de répondre : "Personne ne peut imaginer la panique dans laquelle on était".

Mais pour Me Francis Vuillemin, l'un des avocats des familles de victimes, ces textes "étaient les armes psychologiques des crimes de l'OTS". Et pour Jean-Marie Abgrall, l'expert-psychiatre, "les Archées" forment le fondement de la doctrine de l'OTS et de la doctrine du transit (le transit vers Sirius signifiant la mort et la renaissance pour les adeptes). Selon lui, le chef d'orchestre suisse était en fait le numéro 3 de la secte derrière le chef Jo Di Mambro et le gourou, Luc Jouret. Et il explique le conditionnement des adeptes, au cours de cérémonies où des truquages font apparaître "les Maîtres", ou bien le Graal, où l'on communique avec les anciens par le biais de coups frappés sur le plancher, que Tabachnik décryptait parfois.

Les adeptes doivent manger bio, laver 7 fois la salade, mâcher 49 fois les aliments, ce qui transforme les repas en longue messe. "Le conditionnement crée chez les adeptes une dynamique de sacrifice. Le maître lance le délire, mais après il ne peut plus maîtriser le délire des adeptes" déclare l'expert-psychiatre. "Si je compare avec le football, Tabachnik serait distributeur de balles (...) Avec ces Archées, on a donné des grenades dégoupillées à des gens". [....]


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Un expert explique la dérive de la secte vers la "carbonisation"

AFP, 23 avril 2001

[Texte intégral]

GRENOBLE, - Un expert-psychiatre, Jean-Marie Abgrall, a expliqué lundi matin devant le tribunal correctionnel de Grenoble comment la secte de l'Ordre du Temple Solaire (OTS) était passée de l'aspiration à la rédemption par l'envol dans l'espace avec des extra-terrestres, à un passage vers "Sirius (paradis) grâce à la carbonisation".

Soixante-quatorze adeptes sont morts dans des tueries-suicides suivies de bûchers ou d'incendies de 1994 à 1997 en Suisse, au Canada et en France. M. Abgrall a retracé longuement l'historique de différents mouvements templiers et de la secte et notamment de l'organisation qui a précédé la création de l'OTS en 1990: la "Golden Way" qui naît en 1978 et dont le premier maître sera le chef de l'OTS, Jo Di Mambro. Son second chef sera Michel Tabachnik, chef d'orchestre et seul prévenu dans ce procès. Pour les adeptes, "l'homme est une parcelle de l'énergie cosmique". A travers des rituels, des enseignements et de l'alchimie, il peut réintégrer l'énergie cosmique primordiale en suivant des épreuves de l'alchimie physique et spirituelle" a expliqué le médecin expert.

Au début les membres de la "Golden Way" pensent que des soucoupes volantes viendront les chercher. Puis on met l'accent sur l'enseignement qui "vise à charger sa puissance énergétique par le biais de sauts et de transits énergétiques" pour que la "conscience minérale se transforme pour donner naissance à l'homme divin". Mais en 1993, comme la "fin du monde approche", que Di Mambro est malade, la secte abandonne la théorie de "l'alchimie mutante au profit de la carbonisation des corps, car le feu apporte l'énergie suffisante pour un saut énergétique".

L'étude des textes du musicien intitulés "Les Archées", où même l'expert avoue ne pas "avoir compris de nombreux passages", est l'objet du débat de lundi, pour savoir s'ils pouvaient conduire les adeptes à accepter la mort et le suicide.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Michel Tabachnik minimise son rôle qu'un expert juge primordial

AFP, 23 avril 2001 par Jacques Guillon

[Extraits]

GRENOBLE, - Un expert-psychiatre a insisté lundi, devant le tribunal correctionnel de Grenoble, sur le rôle important du chef d'orchestre Michel Tabachnik au sein de la secte de l'Ordre du Temple Solaire (OTS) alors que celui-ci s'est présenté comme étant seulement un passionné d'ésotérisme.

Seul prévenu dans cette affaire, M. Tabachnik, 58 ans, a été mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs". On lui reproche d'avoir "rédigé et diffusé un enseignement doctrinal destiné à conditionner les individus et créer une dynamique homicide" par le biais de textes intitulés "les Archées".

[....] M. Tabachnik affirme qu'il n'a jamais été un des responsables de l'OTS et qu'il a été lui aussi victime des truquages de Di Mambro : "L'apparition des maîtres, du Graal, étaient remarquablement bien faites, ça parait ridicule maintenant, mais nous étions tous impressionnés." "Pour le décryptage des messages, Di Mambro me donnait une grille qui permettait de savoir qu'un nombre de coups correspondait à des lettres ou à des syllabes. Les messages que j'ai traduit n'annonçaient pas l'Apocalypse, mais étaient métaphysiques et intéressants", explique t-il.

Ayant hérité d'une bibliothèque ésotérique de son père, il commence à écrire des textes en 1975, trouvant notamment son inspiration dans la Kabbale. Puis à la demande de Di Mambro, il écrira 21 Archées, et 12 commentaires dans lesquels il "défend son idéal rosicrucien de réconciliation de l'eau et du feu, et de la terre et de la mer". Ces Archées très difficilement compréhensibles, sont vendues fort cher, aux adeptes. "Il est certain que je n'ai jamais supposé qu'elles pourraient cautionner une démarche mortifère, je suis un homme de vie" dit-il.

Après l'annonce des massacres en Suisse qui ont fait 48 victimes en octobre 1994, il téléphone à son fils pour lui ordonner de brûler 3 classeurs : "Personne ne peut imaginer la panique dans laquelle on était", déclare t-il. Mardi, le tribunal devrait entendre le magistrat qui a instruit le dossier, le juge Luc Fontaine.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

L'ombre de la franc-maçonnerie plane sur le procès de l'OTS

AFP, 23 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE, -

L'avocat de la famille Vuarnet, partie civile, Me Alain Leclerc, a aussi été longtemps membre de la loge Opéra. Il défend la thèse d'un complot extérieur de façon très maladroite, en déformant parfois les pièces officielles qu'il a eu en main et a fait l'objet de plusieurs mise en garde de la part du président du tribunal et du procureur. L'expert-psychiatre, Jean-Marie Abgrall, qui a témoigné lundi à propos de l'organisation de la secte et rôle de Michel Tabachnik, a aussi reconnu à la barre, avoir été membre de la même loge.

Enfin, 150 adeptes de l'OTS venaient d'une organisation religieuse initiatique: l'ancien et mystique Ordre Rose-Croix-Amorc. Raymond Bernard avait appartenu à cette organisation, comme Jo Di Mambro, le chef de l'OTS.

L'OTS a d'ailleurs repris certains rite de la franc-maçonnerie et l'Amorc.


  Suisse : Ordre du Temple Solaire (OTS)

L'OTS se reconstitue au Canada et en France

Dimanche, 23 avril 2001 par Véronique Egloff

[Texte intégral]

Rosemarie Jaton, parente de victimes de l'OTS, a assisté aux premiers jours du procès Tabachnik, à Grenoble. Elle en tire deux conclusions: les membres restants sont encore sous influence. Et la secte existe toujours.

Dans vingt minutes, le procès Tabachnik reprend à l'ancien Musée de peinture de Grenoble, reconverti en tribunal pour l'occasion. Au programme de ce vendredi après-midi, l'audition d'un ancien membre de l'Ordre du temple solaire à laquelle Rosemarie Jaton tient à assister.

Chaque jour, la secrétaire de l'Association internationale de défense des victimes de l'OTS prend place dans le secteur des parties civiles et écoute les témoignages d'un bout à l'autre. Toujours élégante, la tête haute, le regard attentif. C'est qu'elle tient à ne pas perdre un mot de ce qui s'y dit. Elle a tellement lutté pour en arriver là, depuis le décès de son frère, de sa belle-sour et de leurs deux enfants, morts tous quatre à Cheiry de sept, neuf, cinq et trois balles dans la tête en octobre 1994.

Aidée bénévolement par l'avocat Jacques Barillon, cela fait sept ans qu'elle sacrifie sa retraite pour soutenir les familles et mener ses propres recherches depuis chez elle, à Epalinges, dans le canton de Vaud. En 1999, elle a même écrit un livre de 300 pages, OTS, en quête de vérité. Elle s'attendait à ce que ce procès mette le point final à cette recherche. Elle a dû déchanter: ces deux semaines d'audience n'amèneront certainement pas de réponse à toutes ses interrogations. Mais elle a au moins découvert un fait essentiel: l'OTS a survécu.

Après sept ans, vous entendez à nouveau parler du drame dans ses moindres détails. N'est-ce pas trop difficile? - Non, pas trop. Vous savez, beaucoup de proches de victimes se sont désistés au dernier moment, parce qu'ils étaient malades ou parce qu'ils venaient de perdre quelqu'un. L'OTS a détruit les familles, plusieurs parents de membres de l'ordre sont morts de chagrin. Mais j'estime que cela fait du bien de parler de tout ça.

Depuis lundi, Michel Tabachnik affirme être innocent. Qu'en pensez-vous?

- J'espérais qu'on apprendrait la vérité à ce procès, mais je n'y crois plus vraiment. Michel Tabachnik affirme par exemple n'avoir jamais rencontré les anciens adeptes de l'OTS qui sont venus témoigner ces derniers jours. Or, il a vécu cinq ans dans la propriété de Jo Di Mambro et de ses familiers. Sa mauvaise foi donne envie de l'écraser.

Plusieurs témoins sont arrivés cagoulés jeudi. Pourquoi?

- Il y a une terrible angoisse latente. Jeudi, une ancienne adepte a dit avoir peur et a mis en garde les membres restants. Mais aucun représentant de la justice ne lui a demandé de qui elle avait peur, ni pourquoi. J'ai remarqué de nombreux manquements aussi graves que celui-ci. Et je ne comprends pas pourquoi personne ne fouille plus profondément dans le passé.

Vous avez fait vous-même de nombreuses recherches sur l'OTS. Arrivez-vous à expliquer cette peur?

- Il y a encore de nombreux adeptes de l'OTS vivants. Les drames de Cheiry, Salvan et du Vercors ont fait 74 victimes. Mais les listes retrouvées dans les chalets font état de 585 noms de membres, sans parler des plus influents dont on ne parle même pas. Tabachnik, lui, déclare que l'OTS comptait 800 personnes.

Que croyez-vous que font tous ces gens?

- J'ai entendu dire que les membres suisses continuaient à se réunir au Canada. On m'a aussi parlé de réunions en France. Mais il faudra que je fasse des recherches avant de pouvoir en parler.

Ainsi, l'OTS serait en train de se reconstituer?

- Oui. Durant cette première semaine, j'ai appris quelque chose que je ne savais pas. Les anciens membres de l'ordre sont encore totalement sous influence. J'ai toujours pensé que les adeptes avaient suivi en toute confiance ceux qui les ont fait mourir. Maintenant, je sais que j'ai raison. Rien qu'à les écouter, on réalise que les anciens membres de l'OTS ont été endoctrinés et que cette influence reste la même aujourd'hui. Le problème, c'est que certaines personnes ne l'ont pas encore compris.

Il y a, en effet, de fortes dissensions entre les avocats ?

- Il le semble en effet. Il est vrai que Me Alain Leclerc fait partie de la loge Opera qui accueillait certains membres importants de l'OTS. Cela crée donc un certain malaise.

Mais ne craignez-vous pas que ces tensions causent du tort aux familles des victimes?

- Je ne suis ni juge ni avocat, et j'attendrai la fin du procès pour me prononcer. Néanmoins, quel que soit le verdict, il marquera la fin de ma mission. J'en ai assez. Dorénavant, j'aimerais faire des voyages, visiter des musées. Mettre tout ça de côté, et me consacrer à des choses plus gaies.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Succession de témoignages "surprenants" au procès de l'OTS

AFP, 24 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE, - Le procès de l'OTS, avec ses évocations des traditions templières, des cultes solaires et égyptiens et où parfois sont évoqués les rôles d'hypothétiques barbouzes, est accompagné d'une défilé de témoins surprenants, inquiétants, mythomanes, parfois drôles.

Roger Facon, 51 ans, se présente comme un marxiste rentré dans la police pour pouvoir espionner les fascistes. Il s'est inscrit à l'ordre de la Rose-Croix AMORC pour voir ce qui passait dans cette "association crée par un ancien collabo, Julien Oriegas". Il fait du renseignement sur ce "fascisme pseudo-initiatique", puis quitte la police. Par la suite, il sera contacté par des personnes voulant lui donner des tuyaux sur l'OTS, mais ça ne marche pas. Il défend la thèse d'un commando extérieur ayant tué les adeptes, mais comme il ne fait que donner ses impressions sans donner de preuves, le président le remerciera en lui rappelant qu'un tribunal n'est "pas un café du commerce".

Un autre témoin, Kesli Bayran, chauffeur d'origine turque, affirme que Jean-Pierre Lardanchet, policier qui a participé aux assassinats du Vercors avant de se suicider, lui a demandé de le conduire plusieurs fois au ministère de l'Intérieur. Il lui demandera de tuer une femme (non identifiée) avant de trouver un autre tueur, affirme-t-il. Anouar Benyamed vient dénoncer des tueries secrètes en Ecosse et l'internement de ses filles à Chambéry le haut.

Dominique Dupuis, ancien policier de la PJ sanctionné pour des indélicatesses, évoque la présence d'un sanglier radio-actif. Pour lui, cet animal est la preuve que les sectes "menacent le monde avec leur source de radioactivité".

Jean Soucasse, 80 ans affirme avoir été "le 23ème maître de l'ordre souverain du temple solaire jusqu'en 1964, une mouvance dont certains membres iront à l'OTS. Puis, il créera le "Temple de l'ordre cosmique". Il évoque notamment les hommes de Sirius, "hauts de 3 mètres". Enfin, il dit recevoir des messages de Sirius indiquant: "Vous allez vivre une époque bouleversée, teintée de sodomies" et annonce que "l'occultation du temple se fera dans de terribles souffrances et d'incalculables sacrifices".


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

La thèse du commando extérieur ne tient pas selon le juge Fontaine

AFP, 24 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE, - Le juge Luc Fontaine, qui a enquêté pendant quatre ans et demi sur les agissements de l'Ordre du Temple Solaire (OTS), a indiqué mardi pourquoi la thèse d'un commando extérieur ne tenait pas pour expliquer les 16 victimes retrouvées mortes en décembre 1995 dans une forêt du Vercors.

Soixante-quatorze adeptes de cette secte sont morts dans des tueries-suicides de 1994 à 1997 en Suisse, au Canada et en France.

Dans une longue intervention devant le tribunal correctionnel de Grenoble, face au seul prévenu dans cette affaire, le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, considéré comme un personnage central de l'OTS, M. Fontaine a expliqué la découverte du charnier le 22 décembre 1995.

Dans une clairière située sur la commune de Saint-Pierre de Chérennes (Isère), 16 corps étaient enchevêtrés et en partie brûlés. Les gendarmes ont découvert sur un parking voisin les quatre véhicules appartenant aux victimes et les pièces d'identité de tout le groupe "comme si elles voulaient permettre aux autorités de les identifier facilement", indique M. Fontaine.

Une grève ayant touché le personnel des péages autoroutiers lors du massacre, on retrouve aussi dans les voitures des tickets d'autoroutes, montrant que les adeptes ont pris la route le 15 au soir, pour se retrouver en pleine nuit sur un parking de la forêt des Coulmes.

De là, le groupe dont faisaient partie trois enfants âgés de 18 mois, 2 ans et 4 ans, marche jusqu'à la clairière. Quatorze personnes avalent un mélange de médicaments provoquant la somnolence et s'allongent sur le sol, la tête couverte d'un sac en plastique. Jean-Pierre Lardanchet, policier, et André Friedli, architecte, exécutent les malheureux à bout portant, explique encore M. Fontaine. Les deux mères de famille semblent se rebeller, peut-être en comprenant que leurs enfants allaient mourir, car leurs corps porteront d'autres blessures.

Les corps sont alors recouverts de bois mort, arrosés de probablement vingt litres d'essence, que les deux tireurs allumeront avant de se tirer une balle dans la tête. La petite quantité d'essence utilisée posait question, a reconnu le juge, mais des tests faits avec seize cochons habillés d'anoraks, qui ont joué un rôle de mèche, et recouverts de bois, donne des cadavres dans un état très voisin de ceux retrouvés initialement.

De plus, cinq membres du groupe ont laissé des testaments indiquant: "Je fais don de mon enveloppe corporelle".

Plusieurs adeptes avaient regretté à plusieurs reprises de ne pas avoir été appelés lors des transits vers Sirius (passage vers la mort) en octobre 1994 en Suisse. "Il n'y a pas besoin d'intervention extérieure pour l'assassinat suivi de deux suicides dans le Vercors", a déclaré le juge.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Tabachnik se présente comme un candide envoûté par Di Mambro

AFP, 24 avril 2001 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE,- Le chef d'orchestre Michel Tabachnik, 58 ans, seul prévenu dans le procès de l'Ordre du Temple Solaire (OTS), s'est présenté mercredi comme un candide envoûté par le chef de la secte Jo Di Mambro. Prenant la parole à la barre du tribunal correctionnel de Grenoble, M. Tabachnik, poursuivi pour "participation à une association de malfaiteurs", a longuement expliqué sa quête spirituelle et comment il se sentait étranger à la fin de la secte dont les soubresauts ont provoqué la mort de 74 adeptes dans des tueries-suicides de 1994 à 1997 en Suisse, au Canada et en France.

Il a d'abord retracé le contexte de sa démarche spirituelle, les années 1975 où on découvre le "bouddhisme et l'hindouisme, la macrobiotique, le yoga et les communautés". Sa femme, Christine, épousée en 1965, était attirée par cette mouvance: "à la maison, on mangeait du riz complet".

Mais cet ancien assistant de Pierre Boulez a une unique passion: la musique. "Je ne prenais jamais de vacances et ma femme supportait mal cela". Une amie lui présente Jo Di Mambro qui vit dans une communauté," la ¨Pyramide", où "la ferveur, l'enthousiasme, l'amour entre les membres m'a ému". Il assiste à une première conférence de l'épouse de Di Mambro, Jocelyne, sur les Roses-Croix et devient familier de son mari. Un voyage en Egypte scelle l'amitié avec Di Mambro qui décrypte les correspondances entre les dieux, Sothis chez les Egyptiens qui devient Sirius, qui, en fait, est "la connaissance", représentée par la pomme dans la religion chrétienne.

Di Mambro expliquait que" l'homme devait retrouver la connaissance originale qui a été perdue avec le libre-arbitre", explique-t-il. En 1978, M. Tabachnik crée la fondation "Golden Way" qui est une association culturelle (ancêtre de l'OTS) dont il sera président. Cette association invite des chanteurs comme Michel Jonas, ou des scientifiques, mais organise aussi discrètement des cérémonies. Michel Tabachnik participe à ces méditations où se produisent des phénomènes para-normaux: apparition des maîtres, du Graal, ou envoi de messages. "Tout le monde y croyait et il y avait parmi nous un physicien connu, un administrateur du Gatt, Desmond Peart", se souvient le chef d'orchestre.

Lorsqu'il doit se produire à Berlin pour un gros contrat, Di Mambro lui annonce: "tu n'iras jamais à Berlin car les maîtres vont te mettre sur l'enclume et te frapper". "Je lui ai dit, arrêtes tes conneries", affirme Michel Tabachnik, qui juste après, tombe dans l'escalier, "se casse le dos" et n'ira pas à Berlin. "Je ne sais pas si d'autres auraient résisté à cet amoncellement d'événements", explique-t-il encore.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Les doigts pointés vers Tabachnik

La Voix du Nord, 25 avril 2001 par Eric DUSSART

[Texte intégral]

C'est aujourd'hui que l'ex-conférencier de la secte va pouvoir enfin s'expliquer. Il est temps car les choses tournent de plus en plus au vinaigre, pour lui...

Dans son large fauteuil de cuir vert, Michel Tabachnik semble de plus en plus nerveux. Il répète désormais à qui veut l'entendre sa hâte de s'exprimer, de livrer sa vérité.

Aujourd'hui, il aura donc satisfaction, puisque le président l'entendra vraisemblablement toute la journée, mais il n'aura pas, cette fois, affaire à un auditoire conquis d'avance...

En tout cas, deux hommes ont tout fait pour cela, hier. Deux hommes qui ont travaillé pendant plus de quatre années sur l'enquête qui leur était confiée, deux hommes qui ont dû se plonger jusqu'au cou dans un monde qu'ils ne soupçonnaient apparemment même pas, avant l'hiver 1995.

C'est d'abord le juge d'instruction Luc Fontaine, qui a été cité - fait extrêmement rare - à la demande de l'ADFI. Il en était visiblement ravi, le jeune juge, qui trouvait là la première occasion de s'exprimer après avoir été malmené depuis des mois. Devant lui, Me Leclerc, l'avocat de la famille Vuarnet, a plusieurs fois répété qu'il ne voulait " pas dire que le juge a mal fait son travail " - alors qu'il l'a dit chaque fois qu'il l'a pu quand le juge était absent -, mais qu'il voulait quand même revenir sur cette fameuse théorie d'une intervention extérieure, balayée par l'instruction. Et... balayée une nouvelle fois hier par le juge. Pour le juge, donc, quatorze des seize victimes ont été droguées sur place, " sinon, ils n'auraient jamais pu monter ce Golgotha ", avant d'être éliminés par balles par le policier français Jean-Pierre Lardanchet et l'architecte suisse André Friedli, puis brûlés, alors que les deux derniers se donnaient la mort à leur tour. " Notre énorme interrogation était de savoir comment les seize corps avaient pu brûler avec vingt litres de supercarburant ", explique le juge. Il n'y avait pas trente-six solutions : il fallait expérimenter, dans les conditions similaires. C'est exactement ce qui a été fait, avec... des cochons. " Il nous a fallu mener trois expériences, raconte Luc Fontaine. La première fois, la combustion ne se faisait pas. La seconde, en ajoutant du bois sous les cochons, ce fut la même chose ; mais la troisième, en habillant les animaux d'anoraks, qui favorisaient la combustion, et en plaçant le bois au-dessus des corps, nous avons obtenu des résultats exactement similaires aux constatations de la police scientifique. " CQFD.

Restait l'autre interrogation : " Comment se fait-il que l'activité de la secte ait continué après les décès de Di Mambro et Jouret ? " C'est là que Michel Tabachnik s'est mis à remuer sur son fauteuil. " Nous ne sommes pas dans le dossier d'une secte risible, a prévenu le juge, mais face à une société initiatique avec une idéologie
dévastatrice. "
Et cette idéologie, bien sûr, il l'attribue aux écrits du chef d'orchestre franco-suisse, qui " savait parfaitement ce qu'il faisait " : " Pour le profane, c'était peut-être incompréhensible, mais pour les initiés, ceux du premier cercle, c'était très clair. M. Tabachnik a bien annoncé une étape irréversible de retour vers le père, c'est une logique criminelle implacable. "

Dur, très dur. Et ce n'était pas tout. Aussi méthodique, aussi convaincu, aussi direct que le juge, le capitaine de police qui a dirigé l'enquête a conclu : " Si j'étais méchant, je dirais qu'il y a eu ceux qui se sont ruinés et ceux qui ont reçu de l'argent de l'OTS. Ceux qui vivaient à la ferme et ceux qui habitaient des logements de maîtres. Et si j'étais terrible, je dirais qu'il y a ceux qui sont morts et celui qui est vivant "...



   Chine : Falungong

La Chine interpelle plusieurs adeptes de la secte Falungong

Edicom, 25 avril 2001

[Texte intégral]

PÉKIN - La police chinoise était sur les dents aujourd'hui, date du deuxième anniversaire d'une manifestation monstre du Falungong à Pékin. Elle a brutalement interpellé plusieurs adeptes du mouvement spirituel d'inspiration bouddhiste qui s'efforçaient de déployer des banderoles sur la place Tiananmen. La secte avait fait sa première grande démonstration de force le 25 avril 1999. Plus de 10 000 adeptes avaient encerclé pendant treize heures la résidence de Zhongnanhai, l'un des hauts lieux du régime communiste à Pékin. Trois mois plus tard, les autorités interdisaient la secte.



   Chine : Falungong

Manifestation de partisans du Falungong à Hong Kong

AFP, 25 avril 2001

[Texte intégral]

HONG KONG, - Des partisans du Falungong ont manifesté librement mercredi à Hong Kong à l'occasion du second anniversaire d'une manifestation de masse à Pékin de cette secte d'inspiration bouddhiste, interdite depuis en Chine.

Une vingtaine d'adeptes se sont rassemblés devant le bureau de liaison de Pékin à Hong Kong en brandissant des pancartes dénonçant la "persécution brutale" de Pékin à l'encontre de leur mouvement.

Le Falungong a été interdit en juillet 1999 en Chine mais reste autorisé à Hong Kong, qui jouit depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 d'une large autonomie. Une porte-parole du Falungong, Hui Yee-han, a expliqué que la secte avait essayé de remettre une pétition réclamant des autorités de Pékin qu'elles mettent un terme à la répression dont est victime le Falungong depuis son interdiction. Cette mesure avait été prise à la suite d'une manifestation de quelque 10.000 partisans de la secte le 25 avril 1999 devant le siège du Parti communiste chinois à Pékin. Personne du bureau de liaison n'a voulu accepter cette pétition qui a été laissée sur une barricade érigée par la police à l'extérieur de l'immeuble. Ces adeptes ont également pratiqué leurs exercices de méditation dans un jardin du centre-ville.

Une autre manifestation devait avoir lieu en fin de journée au cours de laquelle des tracts seront distribués à la population, selon cette porte-parole. Le Falungong a également annoncé son intention d'organiser un "appel pacifique" à l'adresse du président chinois Jiang Zemin, attendu à Hong Kong du 8 au 10 mai, a indiqué Mme Hui, ajoutant qu'aucune décision n'avait été encore prise car tout doit se faire en coopération avec la police une semaine à l'avance.

Plusieurs responsables du Bureau chinois de la sécurité intérieure sont arrivés à Hong Kong pour surveiller les agissements de la secte avant cette visite du président chinois, a indiqué le journal en langue chinoise Sing Tao, citant des sources à Pékin.

[.....]


  France : Sectes

Le Parlement veut dissoudre les sectes

Mister Droit, 26 avril 2001

[Texte intégral]

Depuis le 17 avril, le tribunal correctionnel de Grenoble juge Michel Tabachnik, responsable présumé des suicides collectifs de l'Ordre du Temple Solaire. Le chef d'orchestre est poursuivi en tant que personne physique, mais son organisation, si elle existe encore, ne peut être poursuivie en tant que telle pour homicide volontaire.

Une loi " anti-secte ", qui doit passer en deuxième lecture devant le Sénat, début mai pourrait faire évoluer cette situation choquante. 86 % des Français sont favorables à
" l'interdiction de certaines sectes comme l'Eglise de Scientologie ou l'Ordre du Temple Solaire ". Voilà le principal enseignement du sondage CSA-La Vie, réalisé au mois de février 2000.

Les parlementaires semblent avoir devancé le souhait de leurs électeurs. Depuis plusieurs années, ils réfléchissent à un renforcement du dispositif répressif, qui permettrait de viser spécialement les sectes.

Le 16 décembre 1999, le Sénat a adopté une proposition de loi tendant " à renforcer le dispositif pénal à l'encontre des associations ou groupements constituant, par leurs agissements délictueux, un trouble à l'ordre public ou un péril majeur pour la personne humaine ".

Le 22 juin 2000, l'Assemblée nationale a franchi un pas décisif. Dans une version amendée de ce texte, intégrant des dispositions de plusieurs autres propositions de loi, la Chambre basse vise expressément les " groupements à caractère sectaire ".

La commission des lois, chargée d'établir un compromis entre les deux chambres, est encore plus claire. Elle propose une loi relative aux " sectes, groupements portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales ". Ce dernier texte doit passer en deuxième lecture au Sénat durant la première quinzaine de mai.

Une dissolution facilitée
Si cette énième proposition de loi venait à être adoptée définitivement par les deux chambres, elle mettrait fin à une situation ubuesque. En l'état actuel du droit, les sectes ne peuvent être poursuivies, en tant que personne morale, que pour escroqueries, homicides involontaires ou abus de faiblesse.

L'article premier du texte législatif permettrait de les poursuivre pour " les atteintes volontaires ou involontaires à la vie ou à l'intégrité physique ou psychique de la personne ".

Ainsi, les meurtres, les actes de torture ou de barbarie et les viols seraient sanctionnés. " La mise en danger de la personne " et " l'atteinte aux libertés de la personne " pourraient également servir de fondement à une action. Enfin, ce texte prévoit la possibilité pour le tribunal de grande instance de dissoudre toute personne morale, quand celle-ci, ou l'un de ses dirigeants, a été condamné définitivement à plusieurs reprises pour une ou plusieurs de ces infractions. Ce démantèlement peut être demandé par le Ministère public ou par toute personne y ayant intérêt.

Délit de manipulation mentale
Reste la question délicate du délit de manipulation mentale, adopté par l'Assemblée nationale en juin 2000 mais qui a été modifié par la commission. Le texte originel prévoyait la création d'une nouvelle infraction définie comme " le fait, au sein d'un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer ou d'exploiter la dépendance psychologique ou physique, d'exercer sur l'une d'entre elles des pressions graves et réitérées ou d'utiliser des techniques propres à altérer son jugement afin de la conduire, contre son gré ou non, à un acte ou à une abstention qui lui est gravement préjudiciable ". Les psychiatres et psychologues du groupe indépendant d'experts Copernic, consulté par l'Assemblée nationale, avaient mis en garde les députés quant à la définition de ce concept en termes psychiatriques et sa transposition dans le domaine juridique.

La Ligue des droits de l'homme avait également souligné la dangerosité d'une telle qualification : " il ne saurait être question de contrôler les choix personnels de chacun ou de porter atteinte à la liberté d'association ".

La Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), dans une note transmise à Matignon soulignait que le terme " n'est pas des plus heureux ". En réponse à ces écueils, la commission des lois propose la création d'une infraction moins décriée, " l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse ".

Celui-ci correspond à une aggravation de " l'abus de faiblesse " existant actuellement et ne visant que les personnes particulièrement vulnérables, comme les enfants, les personnes âgées ou les femmes enceintes (art. 313-4 du Code pénal). Ce texte prévoit l'ajout des personnes " en état de sujétion psychologique ou physique " à la liste des personnes vulnérables.

La peine encourue est de 3 ans de prison et de 2 500 000 francs d'amende.


  France : Sectes

Demande au Sénat français de retarder l'examen d'un projet de loi

AFP, 26 avril 2001

[Texte intégral]

STRASBOURG - Une cinquantaine de parlementaires du Conseil de l'Europe ont demandé, dans une déclaration au sénat français, de retarder l'examen d'un projet de loi sur les sectes, provoquant la colère du sénateur français Nicolas About (RI), rapporteur.

Cette proposition de loi, qui doit être votée le 10 mai par le sénat selon les 50 signataires, "suscite une vive inquiétude car elle risque de créer une discrimination religieuse en France", écrivent-ils dans un texte publié jeudi. Au nom de la "liberté religieuse" et de la "défense des minorités religieuses en France", les signataires, majoritairement socialistes, mais aussi chrétiens-démocrates et libéraux, demandent au sénat d'attendre la fin des travaux du Conseil de l'Europe sur ce sujet et de s'en s'inspirer "en vue de formuler un texte qui ne soit ni discriminatoire ni contraire aux normes internationales relatives aux droits de l'Homme".

M. About s'est indigné de cette déclaration qui tend, selon lui, à essayer de s'opposer au travail des parlementaires français, et au sien en particulier, en faisant croire que la France porte atteinte à la liberté religieuse. "Il est scandaleux que des membres du Conseil de l'Europe attaquent la France sur ce point alors qu'il s'agit seulement d'un texte à l'étude", a-t-il dit. "Il est scandaleux que des membres de cette Assemblée prêtent main forte à une des sectes les plus dangereuses qui soient pour nuire à un Etat respectueux des libertés", a-t-il dit sans nommer la secte.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Les avocats des parties civiles ont décrié les "Archées"

TF1, 25 avril 2001 par Nicolas Fauroux

[Texte intégral]

OTS : réquisitoire attendu aujourd'hui Les avocats des parties civiles ont décrié, à l'audience d'hier, les écrits du chef d'orchestre Michel Tabachnik, les "Archées". Ils constituent, selon eux, "l'arme psychique" ayant conduit à la mort 74 adeptes de la secte de l'Ordre du temple Solaire.

Me Francis Vuillemin, l'avocat de l'UNADFI, une association anti-sectes, partie civile, a qualifié le chef d'orchestre, adepte de capes blanche ou noire lors des rituels de l'OTS, de "criminel hors normes" alors que le prévenu s'était évertué la veille à se présenter comme un intellectuel épris de fraternité et d'ésotérisme.

Evoquant l'enseignement doctrinal dispensé par Michel Tabachnik à l'élite de l'Ordre, l'avocat a estimé que ses Archées sont "l'arme psychique du crime". Me Vuillemin a souhaité que la justice française "accouche enfin du délit de manipulation mentale".

Les avocats des parties civiles ne cachent en effet plus leur crainte de voir le chef d'orchestre échapper à une condamnation conforme au souhait de leurs clients au terme d'un procès qui se voulait pédagogique.

Me Alain Leclerc, avocat d'Alain Vuarnet qui a perdu sa mère et son frère en décembre 1995 dans le Vercors, a déclaré à l'adresse du tribunal: "Vous n'avez le choix qu'entre la relaxe ou une condamnation de principe", critiquant l'absence de témoins importants et le décalage entre l'ampleur des drames et le manque de moyens.

Me Joëlle Vernay, autre avocate de l'UNADFI, a utilisé le registre émotionnel, évoquant les 3 enfants figurant parmi les 16 victimes du Vercors en décembre 1995 "qui donnaient sans doute la main à leurs parents sur le sentier qui menait au bûcher". L'émotion a également été sensible en matinée lorsque Alain Vuarnet a demandé une minute de silence à l'assistance en mémoire de sa mère, de son petit-frère et des autres adeptes disparus.


  France :Témoins de Jéhovah

COORDINATION NATIONALE DES VICTIMES DE L'ORGANISATION DES TEMOINS DE JEHOVAH
Contact : Madame Charline Delporte : 19 place Sébastopol - 59000 Lille - 03.20.07.34.30

COMMUNIQUE DE PRESSE

Les sectes peuvent-elles disposer de la vie de nos compatriotes ? La coordination nationale des familles victimes de l'Organisation des Témoins de Jéhovah, avec le soutien des associations citées ci-après interpelle solennellement par une lettre ouverte, Monsieur le Ministre de l'Intérieur.

Après l'OTS et ses massacres dramatiquement spectacuilaires , n'est-il pas temps de se préoccuper aussi de nos compatriotes membres de la secte des Témoins de Jéhovah, qui meurent ou risquent de mourir, chaque année dans l'anonymat, victimes innocentes et oubliées du refus de transfusion sanguine ?

Le cas de Rémi, évoqué dans les médias et notamment dans le journal Le Monde des 11, 15 et 16 avril 2001, est loin d'être isolé et il n'est plus possible de se résigner à accepter l'inacceptable.

Il faut sauver Rémi comme il faut sauver nos 120 000 compatriotes captifs de cette secte et de ses préceptes mortifères.

Dans ce but, une délégation se rendra le mercredi 2 mai à 15 heures, d'abord à la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes pour remettre à son président, M.Alain Vivien, une lettre ouverte à l'attention de M. Lionel Jospin, Premier ministre et, ensuite se rendra Place Beauvau pour remettre la même lettre ouverte à M.Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur, pour leur faire part de son indignation et leur demander des mesures immédiates et concrètes de protection

Avec le soutien des associations :

UNADFI ( Union Nationale des Association de Défense des Familles et de l'Individu, reconnue d'utilité publique - Paris
CCMM - Centre Roger Ikor - ( Centre de documentation, d'éducation et d'Action Contre les Manipulations Mentales - Paris
FECRIS - Fédération Européenne des Centres de Recherche et d'Information sur le Sectarisme - Paris
GEMPPI - Groupe d'Etude des Mouvements de Pensées en vue de la Prévention de l'Individu - Marseille
CENTRE REGIONAL INFOS SECTES- Strasbourg
SECTICIDE - Verdun
INFOS SECTES - MIDI PYRENNEES - Toulouse
SECTES INFOS LANGUEDOC ROUSSILLON - Narbonne
ATTENTION ENFANTS (Pour la défense des enfants et des adolescents contre les agissements des sectes) - Paris
AVCS ( Aide aux Victimes des Comportements Sectaires , asbl) Durbuy - Belgique
ADIF (Association de Défense de l'Individu et de la Famille, asbl) - Tervuren - Belgique

Rendez-vous à la MILS :
Salle du Parc - 35 rue Saint Dominique à Paris dans le 7ème arrondissement
le mercredi 2 mai à 15 heures
Nous comptons sur vous. Merci.

Rémi est décédé le 24 avril 2001


  France :Témoins de Jéhovah

Un témoin de Jéhovah décède après avoir refusé d'être transfusé

AFP, 27 avril 2001

[Texte intégral]

Un témoin de Jéhovah leucémique de 21 ans, demeurant à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), est décédé mercredi dernier en Allemagne aprés avoir refusé une transfusion sanguine, indique vendredi la coordination nationale des victimes de la secte dont le siège est à Lille.

Le jeune Rémi avait quitté, en signant une décharge, une clinique proche de Boulogne-sur-mer après un diagnostic de leucémie aiguë nécessitant une transfusion immédiate et une chimiothérapie.

Le patient, informé qu'il n'avait que quelques semaines à vivre s'il n'entreprenait pas un traitement intensif, avait invoqué ses convictions religieuses pour refuser de subir une transfusion que les témoins de Jéhovah considèrent comme "interdite par la bible".

A la suite d'un signalement de l'ADFI (association de défense des familles et de l'individu) du Nord Pas-de-Calais Picardie, le parquet de Boulogne-sur-mer a ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire avant l'ouverture d'une éventuelle information pour "non assistance à personne en danger ou abus de faiblesse".

La mère de Rémi, elle-même membre de la secte, avait effectué un voyage en Allemagne pour trouver une alternative au traitement proposé, affirme la "Coordination nationale des victimes des témoins de Jéhovah" dans un communiqué. Le corps de Rémi a été rapatrié en France jeudi, apprend-t-on également auprès des adversaires de la secte.


  France :Témoins de Jéhovah

Le jeune Témoin de Jéhovah atteint de leucémie, qui refusait la transfusion sanguine, est mort

Le Monde, 27 avril 2001, par Xavier Ternisien

[Texte intégral]

Le jeune Témoin de Jéhovah atteint d'une leucémie aiguë myéloïde, qui refusait la transfusion sanguine en raison de ses convictions religieuses (Le Monde du 16 avril), est décédé mercredi 25 avril, dans un hôpital d'Aix-la-Chapelle, en Allemagne.

Selon son avocat, Me Frank Berton du barreau de Lille, Rémi, âgé de vingt et un ans, était soigné dans le service d'hémato-oncologie du professeur Oseika.

D'après les informations transmises par celui-ci à Me Berton en date du 18 avril, le jeune homme aurait reçu un traitement à base d'érythropoïétine (EPO), un facteur de croissance des globules rouges, avant de subir une chimiothérapie. Me Berton ignore si Rémi a finalement reçu une transfusion sanguine.

Le jeune homme avait appris le 22 mars qu'il était atteint d'une leucémie aiguë. Hospitalisé le 23 mars à l'hôpital Cochin, à Paris, il avait refusé une première fois de recevoir une transfusion sanguine, que les médecins jugeaient pourtant indispensable avant une chimiothérapie.

Transféré au centre Joliot-Curie de Saint-Martin-Boulogne (Pas-de-Calais), Rémi a de nouveau refusé d'être transfusé. Le 11 avril, il a été transféré en Allemagne, pour y être soigné. Le jeune homme était soutenu dans ses choix par sa mère, Témoin de Jéhovah. Son père, divorcé depuis plusieurs années et ne partageant pas les convictions de son ex-épouse, ne pouvait que déplorer la décision de son fils.

Une enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), a été menée auprès du personnel de la clinique de Saint-Martin-Boulogne, pour déterminer si le jeune homme était capable de prendre sa décision librement et n'avait pas été victime de pressions.

Interrogé par le quotidien Nord-Littoral (19 avril), le procureur de Boulogne-sur-Mer, Gérald Lesigne, affirmait que les "investigations auprès du personnel du centre Joliot-Curie de Boulogne-sur-Mer font apparaître que ce jeune Témoin de Jéhovah a choisi librement de ne pas suivre le traitement médical. Il a toutes ses facultés individuelles. Ce n'est pas un majeur protégé. Au nom de la liberté de choix, nous ne pouvons aller plus loin..." L'enquête pourrait donc déboucher sur un classement sans suite.

Les représentants du parquet font valoir que, dans une telle affaire, il est difficile de trouver l'incrimination.

Le délit d'abus de faiblesse, qui pourrait s'appliquer, est en effet placé dans la partie du code pénal qui concerne les infractions contre les biens (article 313-4). Jusqu'à présent, les tribunaux en ont fait une application très restrictive.

La proposition de loi About-Picard "à l'encontre des groupements à caractère sectaire", qui devrait être examinée par le Sénat au début du mois de mai, prévoit de compléter cet article et de l'insérer dans la partie du code pénal concernant les crimes et délits contre les personnes.

 


  France :Témoins de Jéhovah

La soi-disant doctrine "religieuse" des Témoins de Jéhovah

fr.soc.sectes, 27 avril 2001

[Texte intégral]

La soi disant doctrine religieuse des Témoins de Jéhovah sur la transfusion sanguine n'est pas plus fondée "bibliquement" que logiquement l'organisation autorisant des produits (dérivés sanguin et certain composant) qu'elle interdit par ailleur dès lors qu'il s'agit de transfusion.

J'ajoute qu'à partir du où la même organisation exerce une pression directe sur ses adeptes :

1) Par une désinformation systématique sur la question.
2) Par une véritable intrusion et le flicage de la vie privé de ses adeptes. [....]
3) Par des pression aussi bien sur les membres de la famille que sur le corps médical (les comités de liaison), lesquels m'ont l'air d'avoir autant de légalité que les commandos anti-ivg et les organisations qui les structurent et les soutiennent.

Je ne pense donc pas que sur cette question de la transfusion sanguine on puisse mettre en avant la notion de consentement éclairé de la part de Rémi et par conséquent sa liberté de choix :

-Il ne disposait d'aucune des informations nécessaires - prohibées par l'organisation - autres que celle des mensonge patents de la dite organisation -
-Il a été inicité à abandonner son traitement pour une "thérapie" dont l'inneficacité n'est même plus à démontrer à la vue du résultat.

Remi n'aurait pas été témoin de Jéhovah il aurait alors, au moins, pu bénéficier du traitement qui laissait une chance de guérison. Car dans le cas présent le recours à la transfusion était tout simplement indispensable parce qu'il n'y avait pas d'autres alternatives viables. Sur ce point la conclusion est simple Jehovah l'a tué. L'énoncé pourra sembler caricatural mais il ne l'est que si l'on ne tient pas compte du fait que l'organisation "humaine" WatchTower Bible & Tract Society se prétend le "canal de dieu" sur terre et à ce titre parfaitement infaillible car elle ne ferait que retranscrire, à l'image de l'esclave fidèle et avisé, la volonté de celui-ci. Simplement voila dès lors que l'on se penche avec un peu d'attention sur les oukazes des rédacteurs terrestres de la "maison d'édition céleste" c'est pour constater que c'est l'alogique qui y trône de haut en bas.


  France : Sectes

Le Conseil de l'Europe ne s'est jamais prononcé contre la politique française en matière de lutte contre le sectarisme

Communiqué de la MILS, 27 avril 2001

[Texte intégral]

Ci-après un communiqué adressé ce jour à l'AFP par la MILS.

Le Conseil de l'Europe ne s'est jamais prononcé contre la politique française en matière de lutte contre le sectarisme

Lors de la séance du 26 avril de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, sur question de M. Nicolas ABOUT, membre de la délégation française à cette même assemblée, le président du Comité des ministres, M. Indulis BERZINS, a formellement démenti les accusations portées par plusieurs lobbies sectaires à l'encontre de la politique menée par la France contre le sectarisme.

Il a précisé que " concernant la France, le Comité des ministres ne s'est pas prononcé sur des questions relatives aux sectes ".

Le même jour, dans une lettre adressée à Lord RUSSELL-JOHNSTON, président de l'assemblée parlementaire, il a confirmé officiellement, " pour éviter tout malentendu " que cette déclaration impliquait évidemment que " le Conseil de l'Europe ne s'est jamais prononcé contre la France à ce sujet ".

Voir la Déclaration de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Euroipe du 26 avril 2001


  Suisse : Sectes

Infosekta enregistre moins de demandes

Edicom, 27 avril 2001

[Texte intégral]

ZURICH - Infosekta, la centrale alémanique d'information et de conseils sur les sectes, a été moins sollicitée en l'année passée.

Au total, 1120 demandes lui ont été adressées, contre 1345 en 1999.

Le recul des requêtes observé depuis trois ans peut s'expliquer par le fait que de plus en plus de personnes utilisent internet comme source d'information. Plus d'un tiers des questions portaient sur des communautés d'orientation chrétienne, dont surtout le mouvement pentecôtiste.

Un autre tiers concernait les sectes ésotériques: scientologie et Association pour l'encouragement de la connaissance par la psychologie


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

"Tabachnik a donné le signal" du grand départ

Libération, 28 avril 2001 par Marc Pivois

[Texte intégral]

Le procés du suicide collectif du temple solaire "Tabachnik a donné le signal" du grand départ. Le procureur insiste sur le rôle de ses écrits et requiert cinq ans ferme.

Cinq années de prison, c'est la peine requise vendredi par le ministère public à l'encontre de Michel Tabachnik, prévenu d'"association de malfaiteurs" dans l'affaire de l'Ordre du Temple solaire et de sa cellule mère, la Golden Way.

Coupable donc, selon lui, d'avoir contribué, par des faits matériels, à la préparation de crime au sein d'un groupe constitué: ainsi la loi détermine-t-elle ce délit d'association de malfaiteurs. Avant d'argumenter, encore fallait-il évacuer le débat annexe qui s'est lové dans la procédure avant et pendant l'audience: la thèse du "commando extérieur".

Racines du mal.
Cette question aura joué un rôle important dans ce procès. Celui de leurre. Il est vrai que l'intervention de tiers extérieurs à la secte hante certaines parties civiles. Comment ne pas comprendre qu'elle exonérerait leurs proches disparus, qu'ils aient été assassinés, se soient suicidés ou qu'ils aient tués leurs amis templiers auparavant. Elle blanchirait aussi le prévenu Michel Tabachnik. Son avocat, Francis Szpiner, le reconnaît dans sa plaidoirie. Surtout, elle permet de ne pas avoir à chercher où se situent les racines du mal qui a rongé, au fil des ans, la conscience des adeptes: les ordres initiatiques, les groupes ésotériques ou apocalyptiques.

Le procès aura eu ce mérite: il a décortiqué le fonctionnement de ces idéologies. Le substitut Pierre-Marie Cuny a donc, d'abord, montré méthodiquement qu'il était impossible qu'un commando soit intervenu. "S'il y a des indices qui interpellent, ils ne remettent en rien en cause les conclusions de l'enquête." Pour terminer la digression par une question: "S'il y avait eu intervention extérieure, pourquoi Jo Di Mambro et Michel Tabachnik auraient-ils eu besoin d'annoncer la fin de l'Ordre?"

Souvent silencieux durant le procès du chef d'orchestre, le procureur vient de donner le la: "Ces soixante-quatorze victimes sont mortes d'avoir été endoctrinées par un message mortifère." Message mortifère qui est le fruit de "l'enseignement" distillé dans la secte. Pour "investir les consciences", il y avait d'abord les "épîtres" et les "plagiums". La communauté s'appelle alors la "Pyramide": un noyau réuni autour de Jo Di Mambro dans les années 70. On y parle déjà, cite le procureur, de "la mutation de l'homme adamique en homme cosmique par le feu alchimique". Plus loin, le magistrat note que "ce qui est grossier et épais doit être rendu subtil et fin par la calcination", pour en conclure: "Déjà à cette époque, l'adepte qui lit et entend ce genre de propos comprend qu'il devra comme il est écrit, apprendre à accepter et tolérer l'humainement intolérable." Ces textes n'ont pas été rédigés par Michel Tabachnik, l'accusation le sait. Mais les 21 Archées, oui.

Indéchiffrables à qui n'est pas initié par les textes précédents, elles s'inscrivaient dans la suite du cursus, explique le procureur. "Michel Tabachnik, dans cette affaire, on le retrouve partout du début, en 1977, à la fin, en septembre 1994. Dix-sept années au cours desquelles il est à tous les niveaux des structures de la nébuleuse." Des textes en attestent, où la signature du prévenu apparaît sous des serments de "garder silence et de ne jamais révéler quoi que ce soit, fût-ce à [son] plus cher ami ou à [son] parent le plus proche". "Dupont et Dupond". Di Mambro, le gourou de la secte qui entraîna avec lui 74 adeptes dans la mort, était "l'alter ego" de Tabachnik. "Ces Dupont et Dupond s'habillaient pareil, déménageaient ensemble d'un continent à l'autre, l'un apportant son intelligence à la malignité de l'autre." Le musicien a apporté "crédit, caution, participé au conditionnement".

Enfin, en septembre 1994, Tabachnik, estime le procureur, "a donné le signal du départ en sachant ce que ça signifiait, même s'il en ignorait l'ampleur". Le magistrat termine par une supplique: "Réunissez vos anciens amis, je vous en conjure, vous seuls pouvez leur dire qu'ils ont été les objets du mal. Sauvez-les!" Cette prière de l'accusation, c'est encore une preuve pour Caroline Toby, avocate de Tabachnik, que son client "crie dans le désert", que personne ne veut l'entendre, "y compris la justice".

Les enseignements de Michel Tabachnik cessent en 1991, mais, affirme l'avocate, "c'est à partir de 1993 que prend forme le projet criminel, alors que Tabachnik et Di Mambro ne se côtoient plus. En 1994, son projet criminel prêt, Di Mambro prépare les réunions d'Avignon et met en ouvre sa dernière manipulation, celle de Michel Tabachnik".

Retour donc au Michel Tabachnik manipulé, jouet dans les mains démoniaques de Di Mambro. Caroline Toby se tourne vers les deux enfants du musicien, orphelins de leur mère morte dans les "transits". Ils sont restés aux côtés de leur père durant tout le procès. "Di Mambro a pris leur mère, il continue de les atteindre, puisque vous, monsieur le procureur, vous voulez leur enlever leur père pour cinq ans", conclut Caroline Toby.

"Son côté cocotte".
Moins lyrique, parsemant sa plaidoirie d'astuces, Francis Szpiner voit dans Tabachnik un "compagnon de route, à l'image de ces intellectuels signataires de pétitions que les communistes appelaient leur idiots utiles". C'est vrai que le musicien accepte d'appeler à la fin de l'Ordre en Avignon, onze jours avant les massacres, mais "c'est son côté cocotte, il aime parler en public". Plus sérieusement, l'avocat se révolte contre une accusation constituée de "bribes de phrases coupées-collées", relevées au hasard de textes épars. "Peut-on se défendre contre une paire de ciseaux qui chemine pendant quinze ans?" Pour lui, condamner son client, ce serait "la pire défaite de la justice". Le relaxer, "ce serait appliquer le droit, ne pas entrer dans un procès en sorcellerie."

Le jugement a été mis en délibéré au 25 juin.


  France : Sectes

Derrière le procès de l'OTS, les ambiguïtés de la notion de manipulation mentale

Le Temps, 28 avril 2001 par Patricia Briel

[Texte intégral]

Peut-on être manipulé mentalement?
Oui, à entendre les acteurs du procès de Michel Tabachnik, qui s'est déroulé ces derniers jours à Grenoble. Le principal inculpé lui-même dit avoir été envoûté par Jo Di Mambro.

Pourtant, la notion de manipulation mentale est loin de faire l'unanimité. Pour certains, elle devrait faire partie de l'arsenal judiciaire. D'autres estiment qu'elle n'existe pas, et que l'individu reste responsable de ses actes jusqu'au bout.

Ces dernières années, quelques pays européens, comme la France, la Belgique, et l'Italie ont été amenés à réfléchir sur l'introduction d'un délit de manipulation mentale, estimant que la législation en vigueur était devenue insuffisante pour lutter contre les sectes. Le projet de loi français About-Picard, adopté en juin 2000 par l'Assemblée nationale, prévoit ainsi la création d'un délit de manipulation mentale, défini comme le fait, "au sein d'un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer ou d'exploiter la dépendance psychologique ou psychique des personnes qui participent à ces activités, d'exercer sur l'une d'entre elles des pressions graves et réitérées ou d'utiliser des techniques propres à altérer son jugement afin de la conduire, contre son gré ou non, à un acte ou une abstention qui lui est gravement préjudiciable."

Ce projet a donné lieu à une levée de boucliers en France. Au premier rang de la contestation: les religions traditionnelles, qui craignent que la création d'un tel délit ne leur porte préjudice.

A Genève, le Département de justice et police et des transports réfléchit à la création d'un délit défini de façon similaire. Pour l'avocat François Bellanger, président du groupe d'experts genevois qui s'est penché sur la question, "la manipulation mentale est une réalité. Mais il est vrai que le sujet est extrêmement difficile à réglementer. Il faut distinguer entre la manipulation mentale quotidienne, car nous sommes tous manipulés à des degrés divers, par la publicité par exemple, et la manipulation criminelle. Pour que celle-ci ait lieu, il faut une action physique et psychique répétée et systématique sur autrui dans le dessein d'affaiblir sa capacité de jugement ou de le placer dans un état de dépendance".

La plupart des associations de défense des victimes ne doutent pas de l'existence de la manipulation mentale. Selon Jean-Luc Barbier, ancien membre de la scientologie, aujourd'hui président de l'Association des victimes de la dianétique et de la scientologie à Neuchâtel, "dans une secte, il est difficile de se défendre contre ce qu'on vous impose".

C'est aussi l'avis de François Bellanger: "L'adepte qui entre dans une secte voit sa capacité de discernement progressivement réduite, de telle sorte qu'il n'est plus à même de refuser ce qu'on lui demande de faire."

Une thèse que contestent la plupart des sociologues des religions.

Pour Roland Campiche, directeur de l'Observatoire des religions à l'Université de Lausanne, "il n'y a pas de secte sans l'approbation des disciples", donc sans une adhésion libre et volontaire. Le sociologue nie l'existence de la manipulation mentale: "Les expertises américaines qui ont étudié cette notion ont conclu qu'elle n'avait pas de consistance, et que l'individu restait capable de discernement lorsqu'il était engagé dans une secte. Cela dit, on ne peut faire abstraction de l'exploitation par les sectes d'une faiblesse passagère d'une personne. Mais au-delà, la responsabilité de l'individu reste engagée. On vit dans une société où la responsabilité individuelle est fortement mise en valeur. Alors pourquoi les gens ne seraient-ils pas aussi responsables dans le domaine de la religion?"

Danièle Hervieu-Léger,(1) sociologue des religions à l'Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris, est du même avis: "D'un point de vue juridique, le délit de manipulation mentale incrimine des pratiques dont il est impossible de déterminer à quel moment elles produisent leurs effets. Dans ce débat, on oublie trop souvent, quand on parle des victimes, que ce sont des individus qui ont fait un choix. C'est d'abord de sujets croyants qu'il s'agit."

Dans un livre récent, la sociologue s'élève contre la thèse de la manipulation, qui "postule que l'individu qui choisit d'entrer dans une secte n'exerce en fait aucune volonté autonome".

Jean-Luc Barbier fait remarquer que certaines sectes trompent les adeptes en n'explicitant pas dès le début leurs desseins. "On ne choisit pas librement de se faire escroquer, avance-t-il. Quand je lis parfois que les victimes ont en quelque sorte cherché ce qui leur arrive, ça me rend furieux. C'est comme affirmer que les filles qui portent des minijupes et qui se font violer l'ont bien cherché."

S'il ne nie pas la responsabilité de l'individu qui entre dans une secte, il estime en revanche que celle-ci est minime par rapport à celle de la société qui n'informe pas assez sur le danger sectaire. Plutôt que la création d'un délit de manipulation mentale, il souhaiterait un effort de prévention accru.

(1) La religion en miettes ou la question des sectes, par Danièle Hervieu-Léger, Calmann-Lévy, 2001, 222 pages.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Le procureur a requis cinq ans de prison contre Michel Tabachnik dans l'affaire de l'OTS

Le Monde, 28 avril 2001 par Acacio Pereira

[Texte intégral]

Devant le tribunal correctionnel, le procureur de la République de Grenoble a demandé, vendredi 27 avril, cinq ans de prison contre Michel Tabachnik, poursuivi pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes d'assassinats".Plaidant la relaxe, l'avocat du chef d'orchestre, Me Francis Szpiner, a affirmé que son client n'avait été qu'un "simple compagnon de route" de l'OTS, sans lien avec le "projet criminel" de ses dirigeants.

Depuis qu'il a entendu, quelques jours plus tôt, le témoignage d'un adepte de l'Ordre du Temple solaire (OTS), quelque chose "obsède" le procureur de la République de Grenoble, Pierre-Marie Cuny. Entendu au procès de Michel Tabachnik devant le tribunal correctionnel, ce témoin, fidèle de Joseph Di Mambro, le gourou de la secte, avait affirmé qu'il y avait toujours dans la nature "d'anciens adeptes qui restaient pollués par le conditionnement" et qu'il fallait "leur parler avec des mots qu'ils puissent comprendre" pour éviter que de nouveaux massacres se produisent.

Alors, le représentant du ministère public s'adresse au prévenu : "Je vous en conjure. Si vous le pouvez, réunissez-les pour leur dire qu'ils ont été victimes de l'esprit du mal. Si vous croyez en l'homme, sauvez-les !" L'exhortation est venue conclure, vendredi 27 avril, un réquisitoire de près de trois heures, à l'issue duquel M. Cuny a réclamé cinq ans de prison à l'encontre de Michel Tabachnik, poursuivi pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes d'assassinats". Avant d'aborder le fond du dossier, le procureur avait consacré une partie de son intervention à tordre le cou à "l'autre thèse" du procès, défendue par Me Alain Leclerc, conseil de plusieurs familles de victimes. Durant les débats, l'avocat avait assuré que les seize adeptes de l'OTS, retrouvés morts en décembre 1995 dans le Vercors, auraient été tués par des "barbouzes" à la solde d'un groupe politico-mafieux. "Si des éléments nouveaux sont apparus, vous pouvez faire rouvrir une procédure, a rappelé le procureur. Mais, il y a dans le dossier des charges précises contre Michel Tabachnik." Pour M. Cuny, les victimes seraient "mortes d'avoir été conditionnées, endoctrinées sur un message mortifère présenté comme étant la porte dorée vers le salut". "Les structures dimambresques, a-t-il estimé, ont toutes eu pour objectif de réunir autour du gourou un groupe de fidèles pour satisfaire son goût du confort, sa mégalomanie et il a vite compris que, pour garder ses affidés, il fallait les tenir dans un état d'asservissement." Outre les privations quotidiennes, les enseignements délivrés aux adeptes auraient, selon lui, contribué à leur conditionnement.

"Dans la doctrine templière, l'enseignement est un parcours initiatique, avec une cohérence, une progression, qui devaient amener l'adepte à l'Ecole des Mystères", a-t-il ajouté. C'est de cette structure, regroupant l'élite de la secte, qu'étaient issus la quasi-totalité des soixante-quatorze victimes retrouvées après les cinq massacres, entre 1994 et 1997.

"DUPONT ET DUPOND"
La "ligne de force" de cet enseignement visait d'abord, selon le procureur, à convaincre l'adepte que "le genre humain entrait dans une importante phase de mutation annonçant l'avènement du cinquième règne, celui de l'homme divin". Seule "une mutation alchimique" consentie par "une élite consciente de sauver la planète" devait permettre d'atteindre ce stade.

Fondant ses conclusions sur l'analyse des textes enseignés aux adeptes, Pierre-Marie Cuny estime que cette "mutation alchimique passait par le feu", et donc leur mort physique. Il cite encore : "Le retour vers le Père ne s'effectue qu'en s'extrayant par transformation de la densité de la matière."

Pendant dix-sept ans, affirme-t-il alors, Michel Tabachnik aurait "cautionné" ce type de discours, qui n'avait "rien de symbolique", et ainsi "renforcé la position de Di Mambro".

Membre de la hiérarchie du Temple, le chef d'orchestre aurait aussi activement participé à ses activités, notamment les rituels et les enseignements qu'il délivrait, par le biais de ses Archées, aux hauts gradés de la secte. "On a beaucoup focalisé sur ces textes, reconnaît le procureur. Mais ils ne sont qu'un élément du dossier et c'est donc l'ensemble du discours doctrinal, que Michel Tabachnik ne pouvait ignorer, qu'il faut prendre en compte."

M. Cuny date l'implication du prévenu à 1991.
Cette année-là, M. Tabachnik rédigeait un texte, Epiphanie 91, dans lequel il annonçait le "retour vers le Père". Trois ans plus tard, en juillet 1994, lors d'une conférence à Avignon, il confirmait aux adeptes que le Temple allait s'occulter au profit d'une nouvelle structure, l'Alliance Rose-Croix hermétique, ésotérique, exotérique -l'Archée-. "En annonçant le passage à l'Archée, et donc le retour vers le Père, il a donné le sésame, le message selon lequel il est temps de quitter la Terre pour l'au-delà, en sachant ce qu'il signifiait même s'il en ignorait la dimension et l'ampleur exacte", affirme le procureur. A l'entendre, il n'y aurait donc eu aucune différence entre ceux qu'il appelle les "Dupont et Dupond" de l'OTS : le gourou, Joseph Di Mambro, obsédé par l'Apocalypse, et Michel Tabachnik, "l'apprenti sorcier".

"CET IMBÉCILE, CET ÂNE"
Evoquant un "procès en sorcellerie", où le prévenu ne serait que le "cobaye de la répression pédagogique", son défenseur, Me Francis Szpiner, a au contraire qualifié le chef d'orchestre de simple "compagnon de route". "Nous avons tous donné notre interprétation des Archées, indique-t-il. Pour le président du tribunal, c'est un jeu de l'esprit ; pour certains avocats des parties civiles, c'est mortifère ou luciférien ; Eh bien pour les adeptes, c'était chiant. Il faut arrêter de malaxer les mots !" Pour affirmer l'innocence de Michel Tabachnik, il affirme que le "projet criminel" de l'OTS a été mis en ouvre en Australie en 1993, précisant qu'"à cette période, il n'avait plus de lien avec le groupe qui va préparer les assassinats". Quand Joseph Di Mambro le relança, en juillet 1994, pour animer une conférence à Avignon, M. Tabachnik -"cet imbécile, cet âne", dit-il - a accepté. "C'est le côté cocotte des artistes, s'amuse Me Szpiner. Un chef d'orchestre, ça aime briller, ça aime paraître." Si le prévenu a été "complaisant" et "irresponsable", a-t-il plaidé, "c'est une qualification morale, un jugement de valeur, mais pas une responsabilité pénale". Aussi l'avocat a-t-il demandé la relaxe de M. Tabachnik. A l'issue de la plaidoirie, ce dernier, entouré de sa fille et de son fils, a essuyé une larme.

Le tribunal rendra son jugement le 25 juin.


  France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Michel Tabachnik hésite à assister au prononcé de son verdict le 25 juin prochain

AFP, 29 avril 2001

[Texte intégral]

GENEVE, - Le chef d'orchestre franco-suisse, Michel Tabachnik, contre lequel le procureur du tribunal correctionnel de Grenoble a requis 5 ans de prison ferme pour sa responsabilité dans la mort de 74 adeptes de la secte de l'ordre du temple solaire (OTS), hésite à assister au prononcé du verdict qui aura lieu le 25 juin prochain.

"Deux mois avant le 25 juin, vous pensez bien que je ne sais pas ce que je vais faire", déclare le musicien dans une interview au journal suisse Le Matin, publiée dimanche et datée du canton du Valais, sans autres précisions, où il réside. Michel Tabachnik a comparu libre devant le tribunal de Grenoble pendant quinze jours pour "association de malfaiteurs" en raison de son engagement dans la secte OTS dont il serait l'un des principaux idéologues.

Avant l'ouverture du procès il avait entretenu le même suspens sur son éventuelle venue. 74 adeptes de l'OTS ont péri par les balles et par les flammes entre 1994 et 1997 au Canada, en Suisse et en France dans le Vercors. Interrogé sur le réquisitoire du procureur, Pierre-Marie Cuny, le chef d'orchestre précise qu'il ne s'attendait pas à être relaxé comme l'avait demandé son avocat. "Je ne suis pas naïf à ce point", précise-t-il.

Cependant, Michel Tabachnik s'étonne de sa comparution devant un tribunal français alors qu'un juge suisse de Fribourg avait prononcé un non-lieu à son égard sur les mêmes faits évoqués.

Convaincu d'être tombé dans "un traquenard judiciaire", le musicien reproche au policier et au juge d'instruction français l'ayant interrogé sur le drame du Vercors de l'avoir "violemment accablé sur des spéculations, des présomptions, des idées, des convictions, mais jamais sur des faits". Michel Tabachnik a regagné sa maison du Valais et déclare avoir l'intention de continuer à donner quelques cours de musique à Copenhague jusqu'à la fin de son contrat en juin.


  France : Sectes

La manipulation en question

L'Humanité, 28 avril 2001 par E.R

[Texte intégral]

La proposition de loi contre les sectes devrait passer en deuxième lecture au Sénat le 3 mai.

Depuis 1998, la proposition de loi du sénateur Nicolas About qui renforce le dispositif législatif de prévention et de répression contre les sectes, a fait son chemin.

Adoptée au Sénat, complétée et votée à l'Assemblée nationale, elle s'était enrichie des réflexions des socialistes, des communistes et du gouvernement. La loi About-Picard revient, en ce début mai, sur les pupitres des sénateurs. Les députés rendaient possible la dissolution des groupements sectaires condamnés à plusieurs reprises, créaient un délit " de manipulation mentale ", réclamé depuis longtemps par les associations de défense des victimes, étendaient la responsabilité pénale aux groupes sectaires et limitaient leur installation ou leur publicité.

Depuis, la proposition a été quelque peu modifiée. Les grandes confessions religieuses craignent que le délit de manipulation ne porte atteinte à la liberté de culte. La Commission nationale consultative des droits de l'homme estime qu'il suffit de compléter le Code pénal.

En conséquence, le texte issu de la commission des lois écarte le délit de manipulation mentale, mais complète celui d'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de l'état de faiblesse.

Il ajoute, en victimes, aux mineurs et aux personnes particulièrement vulnérables, celles " en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer leur jugement ". Cette disposition s'appliquera, dans le Code pénal, au chapitre des atteintes aux personnes.

Les peines encourues seront aggravées lorsque le délit est commis par " le dirigeant ou le représentant de fait d'une personne morale " dont les activités " maintiennent ou exploitent " cette sujétion psychologique. Les coupables pourront perdre jusqu'à leurs droits civiques, les organisations seront poursuivies en tant que telles.

Les dispositions tendant au contrôle de l'installation des sectes sont abandonnées, en raison " des difficultés sérieuses soulevées par la procédure retenue ". La possibilité de dissolution, par la justice, de l'ensemble des établissements d'une secte sur tout le territoire, dès lors qu'elle, ou un de ses dirigeants, a fait l'objet de condamnations, est confirmée. Nicolas About souhaitait, cependant, comme il le rappelle dans son rapport, une procédure plus rapide que celle que peut mettre en ouvre la lourde machine judiciaire.



   Chine : Falungong

Deux adeptes du Falungong condamnés pour sabotage de trains

AFP, 30 avril 2001

[Texte intégral]

PEKIN - Deux membres de la secte interdite Falungong ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir tenté de faire dérailler des trains de passagers dans le nord-est de la Chine, a rapporté lundi l'agence Chine nouvelle.

Dou Zhenyang a été condamné dimanche à la prison à perpétuité et Wang Hongjun à 13 ans de prison pour "sabotage d'équipements de communication et autres crimes" par un tribunal de Fushun, dans la province du Liaoning, a annoncé l'agence de presse officielle.

Début janvier, les deux hommes avaient menacé par téléphone les autorités locales de faire dérailler des trains, afin d'exiger la libération d'un groupe d'adeptes du Falungong, a indiqué Chine nouvelle. La mairie de Fushun a choisi d'ignorer la menace. Courant janvier, les deux hommes ont alors tenté à deux reprises de faire dérailler des trains en déposant des blocs de béton sur la voie ferrée, selon l'agence.

Ces incidents n'ont causé que des retards et des dégâts matériels mineurs. Chine nouvelle a précisé que les deux hommes avaient également par le passé imprimé et distribué des tracts concernant le Falungong.

La sentence infligée à Dou Zhenyang est la plus lourde jamais infligée par la justice chinoise à un membre du Falungong. Jusqu'à présent, la peine maximum avait été imposée en décembre 1999 à un organisateur du mouvement, condamné à 18 ans de prison. [.....]