Actualités sur les sectes en janvier 2001

Falungong Au moins 700 adeptes arrêtés à Pékin le Jour de l'An
Stop au cancer Le docteur Hamer fait opposition
Sectes La " mutilation " mentale
Sectes L'association "Attention enfants", s'attache à sensibiliser les parents
Sectes Initiatives sectaires dans le cadre des Soins palliatifs
Sectes Liberté et vérité
Sectes Abus de faiblesse
Sectes
Sectes (*) La régression intellectuelle au centre de la manipulation mentale
Falungong Le Falungong récidive
Scientologie Les Droits de l'Homme selon Saint Ron
Témoins de Jéhovah (*) Réorganisation au sein de la Watch Tower
VPM Le vote sur les soldats armés à l'étranger resserre les liens entre l'UDC et la secte VPM
Nouvelle Acropole Des parents d'élèves contre la Nouvelle Acropole
Sectes Loi antisecte: la proposition de loi modifiée avant son examen par le Sénat
Sectes Les victimes du gourou libérées de leur imprudente caution financière
Sectes Naissance de Sectes Infos
Sectes Les sectes ne progressent plus
Témoins de Jéhovah Mort à la suite du refus de transfusion sanguine
Témoins de Jéhovah Les témoins de Jéhovah ne sont pas diffèrent des autres personnes "du monde"...
Falungong Le Falungong récidive encore
Falungong Douze adeptes de Falungong venus de l'étranger ont été interdits d'entrée samedi à Hong Kong
Roses-Croix d'Or (*) Expérience sectaire dans ma petite enfance
Sectes L'Eglise catholique admet qu'elle peut abriter des "dérives sectaires"
Sectes L´Eglise catholique admet de possibles " dérives sectaires " en son sein
Sectes L´Eglise catholique admet de possibles " dérives sectaires " en son sein (autre article)
Raël Les Raëliens intensifient la lutte contre l'Eglise Catholique
Communauté de la Nativité (*) Que sait-on de la Communauté de la Nativité
ECK (*) Droit de réponse
Moon La secte Moon veut prendre pied dans le Pacifique sud
Témoins de Jéhovah Jéhovah décide, l'Etat (le contribuable) paiera
Falungong Cinq adeptes du Falungong s'immolent
Scientologie Manifestation devant l'ambassade de France
Falungong L'année du serpent sous le signe du Falungong
Scientologie Nouvelle condamnation de l'Etat
Falungong La police de Pékin a empêché mercredi le Falungong de perturber la fête du Nouvel An chinois
Sectes La création du délit de manipulation mentale
Falungong Le gouvernement chinois ne sait plus comment faire
Opus Dei Le 262e pape a à ce jour personnellement désigné presque tous les 120 membres du Sacré Collège
Scientologie La juge Moracchini se constitue partie civile
Falungong Première passe d'armes sino-américaine, à propos du Falungong
Sectes Les sectes : un rempart contre la fragilité intérieure
Anthroposophie La vache et le philosophe
Sectes Des sectes dans l'Eglise catholique
Sectes Enquête sur des dérives sectaires au sein de l'Eglise catholique
Sectes Les "petits gris": erreur de casting manifestes
EURD Nouveau sursis pour la Scala
Raël Prison ferme requise contre cinq Raéliens
Sectes Les sectes, sauve-qui-peut au Congo-Kinshasa
Falungong Quelques uns des points douteux sur l'interview des rescapés du drame de la place Tian An Men
Sectes (*) Rapport de Stephen Kent sur la controverse américaine contre les français et les allemands.

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière.


   Chine : Falun Gong

        Au moins 700 adeptes arrêtés à Pékin le Jour de l'An

AFP (Yahoo), 1er janvier 2001. bar/md eaf.

Photo prise le 1er janvier 2001 /Andrew Wong REUTERS

PEKIN, 1er jan (AFP) - Au moins 700 adeptes de la secte interdite Falungong ont été brutalement appréhendés le Jour de l'An à Pékin sur la  place Tiananmen alors qu'ils tentaient de protester contre l'interdiction du mouvement à l'appel de leur gourou, Li Hongzhi.

Alors que des milliers de badauds avaient envahi la plus grande place du monde à l'occasion du Nouvel An, des membres de la secte, isolés ou en petits groupes de deux à dix personnes, ont défié la police pendant plusieurs heures, criant des slogans, jetant des tracts ou brandissant des petites banderoles rouges ou jaunes favorables au mouvement.

En quelques secondes, les forces de l'ordre, présentes par milliers sur l'immense esplanade, jetaient les manifestants à terre avant de les traîner, parfois par les cheveux, à bord de fourgonnettes de la police. Au moins trois jeunes enfants ont été embarqués dans les bras de leurs parents.

Même à terre, les contestataires, qui ne se défendaient pas, étaient roués de coups de pied et de coups de poing. Une femme d'une quarantaine d'années, qui saignait abondamment à la tête, était maintenue le visage contre le sol par un policier en attendant qu'une fourgonnette vienne la chercher.

Pendant ce temps, des nettoyeurs versaient des seaux d'eau sur la flaque de sang laissée par la blessée tout en balayant le sol pour faire
disparaître les traces de violence.

Sous la violence de l'interpellation, certains détenus laissaient sur le sol leurs lunettes ou leurs chaussures. Un bon nombre de badauds de passage à Pékin étaient visiblement ravis du spectacle et accouraient vers les manifestants dès que l'un d'entre eux se signalait dans la foule, accroissant encore la nervosité des forces de l'ordre.

"Reculez, reculez, il n'y a rien à voir", hurlaient les policiers.

Les journalistes de l'AFP ont assisté en l'espace de cinq heures à quelque 700 interpellations, mais leur nombre pourrait être plus élevé. Une adepte de la secte a déclaré à l'AFP qu'une première protestation avait eu lieu sur la place à minuit (dimanche 16H00 GMT) lors du changement de millénaire et que la contestation avait repris à l'aube avec le lever des couleurs.

Plusieurs manifestants ont alors été interpellés, a-t-elle indiqué sous couvert de l'anonymat.

La jeune femme âgée de 30 ans a expliqué que Li Hongzhi avait invité ses disciples à "sortir pour prouver leur foi". Le message du gourou, qui vit en exil aux Etats-Unis, a été envoyé vers le 20 décembre à ses disciples via l'internet, a-t-elle déclaré.

Li Hongzhi n'a pas explicitement appelé ses ouailles à se rendre sur la place le 1er janvier, mais les membres de la secte savent que c'est lors des jours fériés que leur arrestation à le plus de chances d'être vue par la population, a-t-elle expliqué.

"Les gens peuvent constater que nous ne faisons rien de mal et que nous sommes victimes d'une injustice", a ajouté la jeune femme originaire de Pékin qui a déjà purgé en deux fois deux mois de prison pour avoir manifesté par le passé sur la place, symbole du régime communiste, et a perdu depuis son emploi de secrétaire.

Selon Amnesty International, les autorités chinoises ont accentué ces derniers mois leur répression des adeptes du Falungong, dont au moins 77 sont morts en détention, soit du fait de mauvais traitements, soit à la suite de grèves de la faim.

La secte a été interdite en juillet 1999, trois mois après avoir rassemblé une énorme manifestation silencieuse devant le siège du régime communiste à Pékin pendant une journée entière. Ce rassemblement était le plus gros dans la capitale depuis les manifestations de 1989.


Il est ici nullement question de cautionner les méthodes policières employées par le régime communiste de Pékin, pour lequel nous n'avons d'ailleurs aucune sympathie. Mickael Tussier


   France : Stop au cancer

Le docteur Hamer fait opposition

Bulles, n° 68, 4ème trimestre 2000

[Texte intégral]

Le " docteur " Hamer, poursuivi pour exercice illégal la médecine et complicité de non-assistance à personne en danger dans l'affaire de " Stop au Cancer ", avait été condamné, par défaut en mars dernier. Depuis la justice française a trouvé son adresse en Espagne et lui a fait notifier sa condamnation.

Il a fait opposition au jugement et devrait comparaître devant le tribunal correctionnel de Chambéry au cours du 2ème trimestre 2001. Hamer, guérisseur allemand, est l'inventeur de la " médecine nouvelle " prônée par l'association chambérienne " Stop au Cancer ".

Il prétend qu'un choc émotionnel est à l'origine du cancer et qu'il peut être soigné par la résolution de ce conflit psychologique sans apport des thérapies de la médecine conventionnelle qui, selon lui, aggrave l'état des patients. (D'après Le Dauphiné Libéré, 14.10.2000)


   France : Sectes

La " mutilation " mentale

Bulles, n° 68, 4ème trimestre 2000

[Texte intégral]

Nous ne boudons pas notre joie lorsque l’Assemblée Nationale, à l’unanimité, vote une loi qui inscrit dans le Code Pénal une néo-délinquance, que nous dénonçons depuis des années : la délinquance sectaire. Nous ne pouvons que nous réjouir d’entendre les commentaires de représentants des religions établies, telle l’Eglise Catholique (lire le commentaire) et le Bouddhisme authentique, applaudir les nouvelles mesures qui discriminent les vraies des fausses religions. Ainsi, autorités politiques et religieuses ont pris en compte l’intrusion nocive des sectes dans notre société. C’est dire, n’en déplaise aux contempteurs des associations comme la nôtre, que nous ne sommes pas, comme ils veulent bien le dire, des groupes de fanatiques qui traquent systématiquement tout ce qui bouge et condamnent tout ce qui est en marge.

Dorénavant, cette judiciarisation des délits commis par les sectes permettra de placer leurs auteurs sur le même plan que les autres citoyens. Les procédures contradictoires, les enquêtes menées lorsqu’il y aura plainte permettront aux groupes et gourous de se justifier. Ils ne pourront plus revendiquer impunément la religion comme justification de leurs méfaits. Les bonnes âmes qui défendent les groupes pseudo-religieux pourront enfin savoir pour qui elles roulent.

Le noyau dur de cette loi concerne en particulier la manipulation mentale, instrument favori des sectes, qui conduit à ce que, malheureusement, nous constatons chaque jour : des blessures psychologiques et morales durables. En effet, il était temps, que l’on prenne acte de ce type de traumatismes infligés et d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne. Le virus est maintenant identifié et passible de la répression légale. Mais, paradoxalement, si nous savons bien constater la manipulation mentale ou, pour le moins, ses effets, il reste à la dé-finir précisément. De nombreuses questions restent posées : Où commence la manipulation mentale ? Comment définir les actes qui la caractérisent ? Existe-t-elle en soi ou en fonction des buts poursuivis ou de ses effets tangibles et constatables ?

Prenons quelques exemples :

- Lorsque je suis en présence d’un vendeur compétent, ne va-t-il pas tout mettre en œuvre pour me persuader que l’article dont il me vante les mérites me convient et jouer ainsi sur mes émotions et désirs ? Ne me tente-t-il pas par une manipulation de ces derniers – sans pour autant utiliser le mensonge ? Il cherche à faire tomber mes défenses pour parvenir à ses fins et, peut-être, in fine, à ma grande satisfaction !

- Combien de fois n’ai-je pas utilisé le chantage affectif vis-à-vis de mes proches pour les rallier à mes desseins ? N’est-ce pas assimilable à de la manipulation mentale ?

- La propagande, la publicité, la communication politique n’utilisent-elles pas les moyens de la manipulation pour me convaincre d’adhérer et d’agir conformément au discours
tenu ?

Nous pourrions multiplier ces exemples ou situations et montrer - si ce n’est démontrer - que chacun manipule chaque jour ses semblables.

Mais où est donc la frontière ?

Dans tous les cas que nous avons cités, le but est de faire adopter un comportement précis, dans un instant précis, pour un objectif précis. Nous remarquerons au passage que la liberté de l’individu lui permet de se reprendre voire de se renier. En tout état de cause, son identité, sa personnalité n’ont pas été touchées ontologiquement, si l’on peut dire. Son être profond n’a pas été atteint.

Définir la manipulation mentale en soi est périlleux. Nos adversaires ne manqueraient pas de s’emparer de cet absolutisme pour nous ridiculiser. En revanche, le délit peut mieux se définir et se comprendre si on le rattache à l’intention et aux effets. Dans la plupart des sectes, la personne est captée puis travaillée méthodiquement et conduite de manière systématique et concertée à une aliénation inconditionnelle. L’outil " manipulation mentale " devient alors redoutable car il transforme la personne dans sa globalité et il la chosifie. Il la rend conforme au modèle souhaité par le gourou ou la doctrine. Nous ne sommes plus dans l’ici et maintenant mais dans l’ailleurs et demain.

Ces quelques réflexions nous invitent à bien préciser ce que nous entendons par manipulation mentale. Par exclusion, elle va au-delà de la simple action de persuasion qui veut modifier un comportement ou une attitude qui sont réversibles et limités dans le temps.

En revanche, la manipulation mentale sectaire a comme objet la transformation radicale de l’individu en vue de le convertir en sujet conforme à la norme voulue. Cette préméditation suppose que - petit à petit, et pour l’éternité, si possible ! – celui-ci soit privé de son libre arbitre. La manipulation mentale sectaire a pour objectif la " mutilation mentale ". Ce type d’agression, non physique, est assimilable à un véritable crime, mais contentons-nous pour l’instant de sa dénomination de délit.

Nous avons fait un grand pas !

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Commentaire : Le représentant de l'Eglise catholique en matière de sectes en France semble avoir changé d'avis, si l'on en croit son intervention auprès du Sénat . Mathieu Cossu


   France : Sectes

L'association "Attention enfants", s'attache à sensibiliser les parents

Bulles, n° 68, 4ème trimestre 2000

[Texte intégral]

L'association " Attention enfants ", fondée en mars 2000, s'attache à sensibiliser les parents sur le problème des sectes.

Les riverains bénévoles à l'initiative de ce mouvement, s'intéressent particulièrement aux activités prosélytes des sectes, tels les ateliers proposant des activités ludiques pour les enfants et les adolescents.

L'association assure une permanence les 3èmes samedis du mois à la mairie du 17ème arrondissement de Paris.

Ses membres renseignent les parents sur l'affiliation éventuelle d'un atelier à une secte. Une antenne a été ouverte dans le 15è arrondissement où la Nouvelle Acropole est implantée. " Attention enfants " souhaiterait s'installer également dans le 2ème arrondissement où la Scientologie a ouvert une librairie.

Les méthodes de prosélytisme des sectes, recrutant par le biais d'activités de loisirs, sont illustrées par un encart titré " Derrière l'Ecole du rythme se cachait la
Scientologie "
.


   France : Sectes

Initiatives sectaires dans le cadre des Soins palliatifs

Bulles, n° 68, 4ème trimestre 2000

[Texte intégral]

Nous remercions le Docteur Michel Monroy de nous permettre de reproduire la communication qu’il a faite au 7ème Congrès de la Société Française de Soins d’Accompagnement et de Soins Palliatifs qui s’est tenu à Strasbourg les 23 et 24 juin 2000 sur le thème" Soins palliatifs, médecine et société ".

Actualité du problème

Si les praticiens et les bénévoles engagés dans l'accompagnement et les soins palliatifs sont amenés à s'intéresser aux dérives sectaires, ce n'est pas une question de mode et encore moins prétendre exclure toute dimension spirituelle des modalités d’aide qu'une personne peut être en droit d'attendre à la fin de sa vie. C'est plutôt parce que de réelles dérives préjudiciables aux patients ont pu être constatées au nom de l'idéologie développée par des groupes bien organisés et très actifs.

Ces dérives peuvent aller du harcèlement et de la pression exercée sur les patients à l'exploitation financière, au recrutement forcé de l'intéressé ou de sa famille par le biais de promesses fallacieuses ou de menaces de perdition et peuvent aller jusqu'à la prescription de l'interruption de soins ou à la mise en œuvre de pseudo-soins nuisibles.

Ces pratiques peuvent être le fait d'individus isolés, professionnels ou bénévoles, engagés dans des groupes à caractère sectaire. Elles peuvent également être le fait d'associations déclarées, filiales d'organisations plus importantes qui développent surtout des thèmes de guérison ou des thèmes religieux. Dans tous les cas, la démarche d'accompagnement et de soins palliatifs est subvertie au bénéfice d'autres finalités.

Analyser et comprendre pour mieux prévenir

S'agissant d'un phénomène social complexe, une prévention des risques en-courus par les personnes n'a de chances d'aboutir que si elle s’appuie sur une analyse approfondie et sereine des mécanismes en cause dans la dérive sectaire et de leur parfaite adéquation au champ particulier des soins palliatifs. La médiatisation, par ailleurs utile, d'événements dramatiques survenus dans le cadre des sectes n'a pas toujours permis de bien cerner l'essentiel de la mécanique, l'embrigadement sectaire.

Il faut savoir que l'essentiel du sectarisme ne se réduit pas à la croyance forte dans des idées erronées ni dans le fait que l'irrationnel y tient une grande part, ni dans le contenu métaphysique ou eschatologique des dogmes. Bien sûr, ces éléments sont souvent présents dans la démarche sectaire, mais ne suffisent aucunement à la définir.

On ne peut non plus assimiler la démarche individuelle de la plupart des adeptes à une tentative d'exploitation intéressée d'autrui relevant de l'escroquerie cynique. Même si des dommages sont occasionnés et si l'activité du groupe s'avère souvent délictueuse, les motivations personnelles des adeptes sont avant tout idéalistes.

Une autre erreur serait d'assimiler les transformations constatées chez les adeptes à un phénomène psychopathologique, une sorte de délire, même si des troubles de ce type ont pu être constatés dans des circonstances très particulières. S’il y a aliénation, au sens d'une perte de maîtrise de son destin (comme dans le cas de l'aliénation sociale), il s'agit ici de ce que l'on pourrait appeler aliénation groupale plus proche du fanatisme politique ou religieux que de la folie individuelle.

Enfin, il faut savoir que le champ des dérives sectaires n’est pas homogène, qu'il existe d'un groupe à l'autre d'énormes différences (dans la taille, l’organisation, le type de risques provoqués, les méthodes d'embrigadement, l’importance des facteurs affectifs, etc.). De même qu'il existe d'importantes différences dans le degré d'allégeance de différents adeptes et que l'embrigadement correspond le plus souvent à un processus insidieux et progressif.

Ces réserves étant établies, il est important de connaître ce qui fait la spécificité de la dérive sectaire et que l'on retrouve dans tous les groupes qualifiés de sectes. Il semble que le terme d'embrigadement résume approximativement la situation. On peut parler de construction d’une allégeance inconditionnelle à une personne ou à un groupe. Celle-ci est obtenue grâce à un travail de transformation personnelle orientée dans le sens d'une conformisation à un modèle invariable. L'entreprise vise à exclure toute diversité des choix et toute possibilité de remise en question.

Dans tous les cas il s'agit de couper le sujet de ses références antérieures (intellectuelles, affectives, éthiques) et de les remplacer par celles du groupe, toujours exclusives et auto suffisantes. Il s'agit d'enfermer le sujet dans un isolat culturel imperméable aux influences extérieures. Ainsi transformé, modelé, conformé, l'adepte pourra être instrumentalisé au service du groupe, de ses dirigeants et de la Cause. Dès lors, le sujet ne s'appartiendra plus et ne connaîtra plus comme horizon existentiel que celui du groupe concerné.

L'entreprise suppose que le sujet participe activement au processus, qu'il soit poussé par la peur ou un fort désir de progression et d'appartenance. Les groupes sectaires ont parfaitement intégré toutes les subtilités des psychotechniques développées dans d'autres champs (thérapies, marketing, communications, politiques). Et leurs programmes exercent une séduction indéniable alors que les coûts et les risques pour les personnes et la collectivité restent soigneusement masqués.

La fin de la vie, occasion privilégiée d'emprise sectaire

Toute démarche visant l'embrigadement sectaire s'appuie sur les aspirations profondes et essentielles des sujets. C’est pourquoi les thèmes développés par les groupes sont le plus souvent universalistes (développement personnel, santé, sens de la vie, explication du monde, thèmes religieux et politiques). Or, la fin de la vie incite fortement à un retour à l'essentiel. Mais tandis que les praticiens de l'accompagnement cherchent à créer un contexte dans lequel le sujet puisse se réapproprier l’essentiel de sa vie, se retrouver dans sa singularité de personne libre et autonome, les groupes sectaires visent à s'identifier à l’essentiel, à capturer le sujet, à confisquer dans la dépendance cette singularité.

Le succès des entreprises sectaires s'explique en partie par l'apparence de possibilité qu'elles offrent d'une reprise de l’initiative dans les situations d’impasse. Ce projet n’est pas étranger à la situation d'accompagnement. Mais, alors que les praticiens et bénévoles concernés tentent d’aider les personnes à redécouvrir leurs propres ressources et les possibilités relationnelles et morales qu’ils détiennent, le discours sectaire incitera au reniement des références et des liens antérieurs, au déni de ce qui a fait la valeur du tissu singulier d'une vie qui se termine. L'initiative qui est proposée là est de tourner le dos à tout ce que l’on a été.

Il n'y a pas d'entreprise sectaire ou totalitaire sans production massive de promesses fallacieuses (l’âge d'or, la toute-puissance, la guérison, l'harmonie universelle, le salut, la valeur compétitive). Pour chacun de nous et pour nos proches, l'imminence de la mort incite à saisir le moindre indice d'espoir quitte à le payer cher ensuite. Les groupes sectaires ont en commun la prétention fallacieuse d’un pouvoir de refuser les limites. Les vraies pratiques d’accompagnement excluent le recours aux promesses fallacieuses sans pour autant imposer brutalement ce qui est encore inacceptable. Elles ne prétendent pas évacuer tous les questionnements et les incertitudes qui contribuent à la richesse de la condition humaine. Elles ne prétendent pas évacuer la complexité au bénéfice d'une exploitation totalisante, proposition d’un " kit existentiel tout compris " standardisant. Pour autant, elles ne prétendent pas faire réviser aux personnes concernées les convictions spirituelles et religieuses auxquelles elles peuvent être attachées pour les convertir à une rationalité intolérante.

Le moteur de la peur est systématiquement exploité dans les groupes sectaires, soit qu’il s’agisse de mettre en garde les adeptes contre un monde profane diabolisé, soit que l’on agite le risque de perdre les faveurs du gourou, soit encore que l’on soit menacé d’une perte d’appartenance par le rejet du groupe, soit enfin que l’on compromette sa promotion, sa guérison ou son salut par une docilité insuffisante. La peur inséparable des moments de fin de vie n’est pas exploitée par les vrais accompagnements comme un instrument d’emprise et une garantie de docilité.

En résumé, si la démarche sectaire auprès de personnes en fin de vie semble parfois reprendre certains aspects de la pratique d’accompagnement (disponibilité, présence, réconfort, dialogue), elle s’en distingue radicalement en ce sens que ces attitudes ne sont pas au service réel de la personne mais visent à servir une Cause supposée être l’expression d’une vérité exclusive.

Alors que faire ?

Il est hors de question de nier que, agissant dans le champ de l’accompagnement et des soins palliatifs, les groupes sectaires provoquent des préjudices et des dommages bien réels aux patients et à leurs familles. Pour autant on ne peut traiter les adeptes qui interviennent dans ce champ comme de simples délinquants intéressés et malfaisants. Le critère d’appréciation sera la qualité de la pratique et non la seule appartenance à un groupe.

Si le cahier des charges de la pratique des soins palliatifs et de l’accompagnement est suffisamment précis, les défaillances et les dérives seront plus faciles à déceler. Il s’agit plus de développer une culture de vigilance que de se livrer à une traque des adeptes potentiels. Il semble également souhaitable de développer auprès des intervenants mais aussi du public une information précise sur les mécanismes de l’emprise sectaire, de sorte que chacun dispose d’éléments d’évaluation, condition d’une prévention véritable.

Les pratiques de soins palliatifs et d’accompagnement par des personnels spécialisés ont dû se développer en raison de carences du monde médical et de la société globale à assurer dans les moins mauvaises conditions possibles l’approche de la mort. C’est aussi sur ces carences que s’appuient les groupes sectaires avec des finalités tout autres. Leur succès relatif doit nous interroger sur toute notre culture et nos valeurs collectives.

Michel Monroy


   France : Sectes

Liberté et vérité

Regards sur , novembre et décembre 2000, par Jean-Pierre Bousquet, président du CCMM

[Texte intégral]

Pendant de longues décennies, la liberté passait pour être l'apanage des pays du bloc occidental dont les régimes politiques étaient, et restent encore aujourd'hui, des démocraties représentatives.

A l'Est sévissait une utopie philosophique récupérée par des pouvoirs totalitaires privatifs de toute liberté.

Pendant cette période, à l'Ouest, les sectes ont émergé, pris leur essor et prospéré, tandis qu'il a fallu attendre à l'Est que les pouvoirs politiques desserrent leur emprise pour assister à leur invasion. Les sectes seraient-elles comprises dans le prix à payer pour la liberté ?

Des cinq parties du monde, l'Océanie est la seule à ne pas avoir été le théâtre d'un de ces massacres qui défient la raison et sont attribués au délire d'une secte ; sursis ou sagesse des peuples de l'océan ! En fait, comme partout maintenant dans le monde, le virus sectaire y est présent, mais son action n'a pas encore pris là cette dimension spectaculaire.

Partout, même en des lieux où les libertés n'ont certes pas encore toutes les couleurs démocratiques, l'homme est menacé de servitude dans son univers quotidien. Soyons réalistes : " La liberté n'est pas aisée comme le croient ses adversaires qui la calomnient, elle est dure, elle est un joug accablant; les hommes renoncent facilement, ils s'en exemptent. " Comme l'écrit Nicolas Berdiaev.

Le terme lui-même ne recouvre-t-il pas une vraie diversité de concepts ? La liberté est souvent confondue avec le libre-arbitre alors que celui-ci n'est que le moyen pour chacun de manifester celle-là. C'est le lïbre-arbitre qui est manipulable et non la liberté. C'est sur lui que pèse la menace liberticide.

Il y a bien menace : elle est fondée sur le mensonge.

Il est vrai que liberté et vérité sont parfois opposées l'une à l'autre. La vérité est contraignante et peut donc apparaître comme un obstacle à la liberté. Mais c'est en poursuivant la première que l'on peut rencontrer en chemin la seconde. Nombre d'agissements sectaires tombent sous le coup de condamnations répertoriées dans le code pénal. Mais il n'est pas prévu de qualification pour réprimer le mensonge érigé tout simplement en Vérité absolue, donc en tromperie absolue. Pour la première et la dernière fois de notre existence nous avons en en tête d'une lettre la date sous la forme 010101 comme un signal informatique annonçant le siècle nouveau.

Accueillons-le avec confiance. Même si nous devons encore subir la méfiance injuste de quelques-uns qui nous prétendent normatifs, inquisiteurs et intolérants, mais jurent de leur côté que la loi, c'est vrai, doit être respectée et les abus sanctionnés.

Cela ne nous découragera pas dans notre course à la vérité, ni dans notre goût pour la liberté, la nôtre et celle des autres. A vous tous qui vous dépensez avec courage au service des autres avec pour principale récompense, sinon la seule, leur confiance méritée, je souhaite une bonne Année et que ce siècle en son commencement voit prospérer votre famille et votre descendance dans la joie et la liberté.

 


   France : Sectes

Abus de faiblesse

Bulles, n° 68, 4ème trimestre 2000

[Texte intégral]

Qui n'a pas de faiblesse ? Tous nous avons des points plus ou moins sensibles qui dans certaines circonstances, ou suivant notre humeur, nous mettent en situation de faiblesse. De tout temps cela a existé et existera, mais peut-être cette faiblesse est-elle d'autant plus dangereuse que l'on n'en est pas conscient ou que l'on ne veut pas en être conscient "Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage." Qu'il se sent fier ce Corbeau sur cet arbre, fier d'avoir attrapé un fromage ! Il ne craint rien." Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : A l'odeur du fromage ce Renard développe une envie folle d'en manger ! N'a-t-il pas perçu en même temps la fierté du corbeau ? L'idée lui vient de tirer parti de la vanité du Corbeau qu'il perçoit pour assouvir sa gourmandise, il va donc abuser de la faiblesse qu'il a décelée et va exciter : " Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau, Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. " Et ça marche : "A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et, pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie". Le Corbeau a bien été manipulé, comme le Renard le lui fait remarquer : Le Renard s'en saisit et dit : " Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute "

Comme l'illustre bien cette fable, la soif de possession peut conduire à abuser de la faiblesse des personnes. Ici le préjudice semble mineur, mais en est-il de même lorsque la soif de puissance, de domination est la cause d'une telle manipulation. C'est bien ce qu'avait déjà retenu le législateur en édictant le délit d'abus de faiblesse (Article 313-4 du Code Pénal).

Mais n'y est prise en considération que la situation de faiblesse " soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse est apparente ou connue ". Rien donc pour une personne en " état normal " ; et pourtant celle-ci n'aurait-elle pas le droit d'avoir aussi des faiblesses ? Est-elle exempte de pressions morales graves exercées délibérément par des agresseurs mal
intentionnés ? Actuellement ne parle-t-on pas beaucoup de torture ? Celle-ci est-elle seulement une agression physique douloureuse mais aussi, hélas bien souvent, une mutilation ?

Les auteurs de cette torture ne cherchent-ils pas à travers elle une déstabilisation psychique, une manipulation mentale ? Ne peut-on pas dire alors que certaines pratiques de manipulation mentale peuvent être par elles-mêmes considérées comme de la torture ?

Voilà un délit manifeste. Aussi le législateur a-t-il eu bien raison de prendre en considération un délit de manipulation mentale en complément du délit d'abus de faiblesse déjà existant. Encore faut-il qualifier et définir précisément ce nouveau type de délit.

C'est pourquoi nous essayons dans ce numéro de donner quelques pistes ou exemples de réflexion .


   France : Sectes

Dérives sectaires et Droit de la consommation

Bulles, n° 68, 4ème trimestre 2000

[Texte intégral]

Plusieurs textes peuvent être utilisés pour poursuivre certaines dérives sectaires lorsqu'elles se caractérisent par un abus ou une fraude vis-à-vis de l'adepte. Tout l'intérêt consiste à bien cerner la meilleure arme lorsqu'on utilise un " arsenal " varié.

Certaines infractions sont connues, ainsi : l'escroquerie ou l'abus de faiblesse. D'autres le sont moins, mais sont tout aussi graves telles que celles qui se trouvent dans le code de la consommation comme la tromperie et la publicité mensongère.

Un exemple assez original dans lequel on a, à juste titre, utilisé ces deux dernières infractions nous a été donné par la Scientologie. Il pourrait tout aussi bien s'appliquer à d'autres organismes sectaires. Il s'agissait d'un centre de formation aux métiers de la vente qui proposait des stages au terme desquels " un emploi était garanti aux participants " Le dirigeant de ce centre a été condamné à deux titres : pour tromperie et pour publicité trompeuse,

Sur la tromperie
Les articles L 213-1 et L 213-2 du code de la consommation prévoient une répression d'un maximum de 2 ans d'emprisonnement et 250 000 F d'amende à quiconque aura trompé l'autre partie dans un contrat, sur les qualités essentielles de la marchandise (ou de la prestation de services : Art. 16, loi du 1 août 1905). Cette disposition donne toute une série de possibilités pour pouvoir caractériser la tromperie; les moyens et les buts visés sont assez vastes, et elle pourrait s'appliquer à un bon nombre de dérives sectaires.

Le centre de formation en question avait oublié de préciser aux participants des stages qu'ils avaient affaire à un organisme lié à la scientologie. S'agit-il pour autant d'une tromperie ?

Les juges ont estimé que cette information était une qualité substantielle du contrat que proposait le centre de formation scientologue. Reste à préciser qu'à l'origine cette infraction concernait uniquement les marchandises. Mais l'article 16 de la loi du 1er août 1905 qui crée ce délit a étendu son champ d'application aux contrats portant sur une prestation de services. C'était bien le cas des stages proposés sous l'enseignement de Ron Hubbard.
Qu'entend-on par " qualité substantielle " ? C'est cette notion qui fait toute l'originalité liée à l'affaire. Une qualité substantielle selon la jurisprudence est une " caractéristique qui, si elle avait été connue, aurait été de nature à écarter certains consommateurs ". Autrement dit, ici les juges ont pensé à juste titre que les clients d'un centre proposant des stages de formation ne se seraient pas engagés, s'ils avaient su que le centre dépendait d'une secte. La tromperie consiste alors à cacher cette particularité de la formation au moment de la signature du contrat.

Les juges ici n'ont visiblement pas voulu soulever une ancienne querelle sur une éventuelle distinction entre secte et religion. Si les inspirateurs du centre y avaient distillé la pensée religieuse d'une quelconque église, la dissimulation de cette circonstance aurait été pareillement trompeuse. S'il y a une liberté religieuse qui doit être protégée c'est celle du consommateur avant tout.

Quelques limites à noter cependant dans la mise en œuvre de cette infraction :
- Il s'agit d'un délit intentionnel, on doit en effet prouver que la personne avait l'intention de tromper son cocontractant. Néanmoins, l'intention est facilement déduite par les juges, puisqu'en général, les moyens et procédés utilisés n'ont rien d'innocent.
- D'autre part, cette infraction suppose l'existence d'un contrat ou d'un acte à titre onéreux et n'est donc pas applicable si l'objet est remis à titre gratuit.
Pour cette dernière hypothèse il est possible d'appliquer le délit de publicité trompeuse. C'est la deuxième infraction retenue contre le directeur du centre de formation scientologue, dans cette même affaire.

A propos de la publicité trompeuse .
Il s'agit d'une infraction prévue par les articles L 121-1 et suivants du code de la consommation. Cette disposition est rédigée d'une façon tellement large qu'elle prévoit pratiquement tous les cas de figure de publicité mensongère : " est interdite toute fausse indication portant sur un quelconque support publicitaire… " Les sanctions sont équivalentes à celles prévues sur le délit de tromperie. L'annonceur est responsable à titre principal de l'infraction et l'agence ou le complice peuvent être poursuivis à titre de complice ou coauteur.

Dans la même affaire évoquée plus haut, le responsable du centre de formation est déclaré également coupable de publicité mensongère. Lorsqu'on annonce " emploi garanti à la fin du stage ", la tromperie portait sur le caractère aléatoire des placements garantis par la même entreprise. Elle a porté préjudice à des chômeurs prêts à tout pour trouver un emploi.
La jurisprudence, par ailleurs, interprète de façon extensive la notion de publicité : il s'agit de tout message par lequel une personne fait connaître au public les biens ou les services qu'elle lui propose, même s'il s'agit d'une simple information sans but lucratif et sans caractère commercial. (Crim, 6 mai 1998).
Quant à la publicité, elle doit être fausse ou " de nature à induire en erreur " ce qui signifie que même si elle n'est pas " littéralement fausse " il suffit qu'elle soit assez suggestive pour tromper le public. Puisqu'il ne s'agit pas ici d'un délit intentionnel, il n'est donc pas nécessaire de prouver l'intention de tromper : la simple négligence ou imprudence suffit pour caractériser l'infraction.
Les juges utilisent souvent à la place du délit de tromperie ou de publicité trompeuse le délit d'escroquerie. L'escroquerie et la tromperie sont deux infractions similaires, et les tribunaux ont rarement l'occasion de le préciser : le seul fait qu'un consentement ait été surpris suffit à consommer le délit de tromperie, même si la personne trompée ne s'est pas appauvrie.

La règle est aussi celle applicable à l'escroquerie. Il suffit de se rapporter à la rédaction des deux infractions : Art. 1er de la loi du 1er août 1905 " quiconque… aura trompé… " et art. 313-1 du code Pénal " quiconque… aura escroqué… ".

L'impact psychologique et social d'une condamnation pour escroquerie est en effet plus important que pour les délits ci-dessus étudiés. Cependant, en général, la qualification d'escroquerie est retenue pour des faits ayant eu beaucoup d'ampleur ou ayant entraîné un préjudice (individuel ou collectif) économique important.

Les qualifications de tromperie ou de publicité trompeuse gardent toute leur importance pour les petits et moyens méfaits des sectes qui les font insidieusement progresser.


   Chine : Falun Gong

        Le Falungong récidive

Dernières Nouvelles d'Alsace, 2 Janvier 2001 par Eric Meyer

[Texte intégral]

Pékin. - De notre correspondant.La secte interdite Falungong continue à défier le pouvoir chinois : à l'occasion du Nouvel An, ses adeptes ont manifesté pendant plusieurs heures, par petits groupes, sur la place Tiananmen. Bilan : probablement un millier d'arrestations, très brutales.

Ce lundi à Pékin, une surprise de taille attendait les passants et les forces de l'ordre sur la place Tiananmen pour les premières heures du nouveau millénaire : dès l'aube, quelques centaines d'hommes et de femmes de tous âges, par petits groupes successifs, se sont déployés et ont entamé de lents mouvements de gymnastique, en brandissant des bannières jaunes ocre et en criant le mot d'ordre " falundafa hao ", " vive la roue de la loi ".

L'impuissance de la police
C'était le mouvement du Falungong, interdit et persécuté depuis 18 mois, qui donnait une fois de plus la preuve de son pouvoir de nuisance contre l'Etat. Il a réussi à faire converger vers la capitale des milliers de militants de toute la Chine, afin de faire pression sur l'Etat et imposer une révision des mesures qui le frappent comme ennemi public nº1. Comme toutes les autres fois, la police a été incapable de prévoir ni prévenir le coup, et notamment d'empêcher les dissidents de se rendre à Pékin en train, en bus ou en avion. A mesure de leur apparition, d'innombrables policiers en uniforme ou en civil de saisissaient des adeptes par les cheveux, les vêtements ou les bras, les rouaient de coups de pied ou de matraque (le sang n'était pas rare), avant de les embarquer dans des minibus en attente.

Vers 17 heures, le nombre des arrestations était évalué à 700, mais le mouvement, qui avait débuté la veille au soir lors de la descente du drapeau national et s'était intensifié dès minuit, se poursuivait. Le nombre des arrestations pourrait dépasser le millier.

En fait, le Falungong suit une stratégie de longue date, démontrant au régime qu'il faut compter avec lui, et que la répression pure et dure ne marche plus face à une organisation de masse déterminée, organisée et prête au martyre.

La dernière grande démonstration de force du Falungong avait eu lieu place Tiananmen aussi, le 1er octobre, jour de la fête nationale, et avait duré deux heures, contre toute une journée ce lundi.

Les fêtes du printemps lunaire
Le bras de fer entre ce club de gymnastique mystique et l'Etat socialiste a donc franchi une nouvelle étape en intensité, à laquelle répond la violence sans précédent de la réaction des forces de l'ordre. Plus question désormais de raccompagner courtoisement les vieilles dames dissidentes vers les cars, voire de les laisser repartir avec un avertissement.

Cette réaction de la police ne fait que démontrer son sentiment d'impuissance, et son incapacité à éviter une humiliation de plus, avec d'autres manifestations désormais inévitables et impossibles à occulter, dans trois semaines, pour les fêtes du printemps lunaire. On peut se demander si le régime, à ce stade, avec le pragmatisme qui le caractérise, ne sera pas tenté de négocier secrètement avec Li Hongzhi, le maître du Falungong en exil aux USA (actuellement, semble-t-il, de passage à Taiwan), plutôt que de laisser perdurer ce dangereux étalage de sa vulnérabilité.


   France : Scientologie

Les Droits de l'Homme selon Saint Ron

La Dépêche du Midi, 4 décembre 2000 par Philippe Emery

[Texte intégral]

Les adeptes de Ron Hubbard ont envoyé à des associations 20.000 courriers très choquants "Psychiatrie: supercherie ".

C'est le titre de la brochure reçue il y a quelques jours au siège de l'association de lutte contre la toxicomanie Clémence-Isaure.

Un document envoyé à 20.000 exemplaires en France par une mystérieuse Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme-France.

Un courrier qui est une véritable charge contre la psychiatrie, accusée de tous les maux (lire encadré), et sur lequel on peut lire, en bas de page et en tout petit: " CCDH a été fondée par l'Eglise de scientologie pour enquêter sur les violations des Droits de l'Homme par la psychiatrie et pour les dénoncer ". " C'est scandaleux " s'insurge Martine Lacoste, directrice de l'association Clémence-Isaure, qui nous a fait part de son étonnement vis-à- vis de la démarche émanant d'un organisme reconnu comme secte par deux rapports parlementaires français.

De récents procès retentissants ont placé la scientologie sous les feux de l'actualité judiciaire et médiatique, en France et ailleurs dans le monde. Ce qui choque le plus les destinataires de l'envoi des adeptes de Ron Hubbard, le fondateur de la scientologie, est l'utilisation d'une en-tête officielle, évoquant les Droits de l'Homme.

Pour Frédéric Grossmann, le président de la CCDH, la dite commission est tout ce qu'il y a de plus officiel: " Notre association existe depuis 1974. Elle compte 400 membres. Elle s'occupe essentiellement de lutter contre les abus psychiatriques et notamment les internements forcés, trois fois plus nombreux en France qu'en Angleterre ou en Italie " selon lui.

Le responsable, qui ne fait pas mystère de son appartenance à l'église de scientologie, explique que la CCDH a envoyé les 20.000 exemplaires de la brochure et sa lettre d'accompagnement à "des associations qui travaillent dans le domaine social ", dont les adresses ont été trouvées suite à des achats de listes informatiques. L'action a été financée par des membres de la commission et par un certain nombre de membres de l'église de scientologie, selon le président. Celui-ci reconnaît le caractère volontiers
" provocateur " des accusations de son association et notamment du titre de la brochure: " Il y a des gens qui font des efforts en psychiatrie moderne, mais la situation globale est intolérable " affirme, péremptoire, cette personne qui reconnaît n'avoir " aucune formation médicale " pour étayer ses propos.

Ron Hubbard et la scientologie ont, dès les débuts de leur mouvement controversé, attaqué les psychiatres et la psychiatrie. L'offensive n'est donc pas nouvelle. Mais elle fait suite à plusieurs initiatives des scientologues qui semblent montrer un regain de leur activité, notamment à Toulouse. Il y a quelques jours, les marchands de journaux se sont étonnés de recevoir une revue de la scientologie destinée à leurs présentoirs. Le 10 octobre, un " Marathon 2000 " organisé par les scientologues a failli bénéficier du soutien de la mairie de Toulouse. Le mouvement est présenté par un rapport parlementaire comme parmi les plus riches et les plus structurées des organisations sectaires internationales: la scientologie a pignon sur rue aux USA et des comédiens fameux comme Tom Cruise en sont adeptes.

Morceaux choisis

Voici quelques morceaux choisis de la lettre accompagnant la brochure envoyée par la CCDH: " La psychiatrie est supposée soigner la dépression mais le nombre de suicides ne cesse d'augmenter (...), (elle) est présente auprès des écoles mais il n'y a jamais eu autant de violences dans les établissements scolaires (...), l'illettrisme gagne du terrain et le niveau scolaire s'effondre (...) (La psychiatrie) revendique l'exclusivité en matière de lutte contre la toxicomanie mais il n'y a jamais eu autant de trafic et de consommation de drogues (...), (elle) expertise et déclare soigner les criminels mais la plupart des grands tueurs en série ont été ou sont sous traitement psychiatrique avant de tuer. " Autrement dit, une version modernisée du " C'est la faute à Voltaire, c'est la faute à Rousseau ": " Je suis tombé en plan, c'est la faute à Lacan, le monde ne tourne pas rond, c'est la faute à Sigmund

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Un témoignage intéressant ! qui n'accompagne pas la brochure !


   Suisse : VPM

Le vote sur les soldats armés à l'étranger resserre les liens entre l'UDC et la secte VPM

Le Temps , 8 janvier 2001 par Sylvain Besson

[Texte intégral]

EXTREMISME. Le soutien de la psycho-secte zurichoise dans la campagne contre l'armement des soldats suisses à l'étranger est bien accueilli par le parti de Christoph Blocher. Mais ses dirigeants nient tout contact "conscient" avec ce groupe.

Que faire d'un ami utile mais avec lequel on ne tient pas trop à s'afficher en public? En dissimuler l'existence tout en recourant discrètement à ses services.

Cette relation quelque peu hypocrite est exactement celle qu'entretiennent depuis de longues années l'Union démocratique du centre (UDC) et l'Association pour la connaissance psychologique de l'homme, une secte ultraconservatrice basée à Zurich et désignée par l'abréviation allemande VPM.

Le journal dominical Sonntags-Blick offrait hier une nouvelle preuve de la connivence entre le parti de Christoph Blocher et les membres de la VPM, obsédés par la décadence des valeurs, la criminalité, l'hygiène et l'avènement d'un gouvernement mondial omnipotent. Il révélait que le président de l'Association pour une Suisse indépendante et neutre, Hans Fehr, qui est aussi conseiller national UDC, a rencontré dans un restaurant de la gare de Zurich la vice-présidente du VPM, Erika Vögeli, pour coordonner leurs efforts dans la campagne contre l'armement des soldats suisses envoyés en mission à l'étranger.

De nombreuses organisations, dont le VPM, récoltent actuellement des signatures en vue d'un référendum dont le succès constitue l'un des principaux objectifs de l'UDC pour cette année.

Fondé au début des années 80, le VPM est issu d'une groupe de thérapie psychologique plutôt orienté à l'extrême gauche. La secte a évolué vers la droite extrême et s'est dotée d'une structure rigide où l'application de l'ordre moral prôné par la doctrine fait l'objet de contrôles et de sanctions stricts au sein d'un appareil rigoureusement hiérarchisé.

Implantée également en Allemagne et en Autriche, elle compte dans ses rangs de nombreux enseignants, mais aussi des médecins et des juristes. L'une de ses caractéristiques est de rarement apparaître ouvertement, mais d'agir au travers d'organisations ad hoc contrôlées en sous-main, comme récemment l'association Hippocrate, opposée à l'euthanasie.

Ultra-droite
Les membres du VPM ont été de tous les combats de la droite conservatrice depuis le début des années 1990: contre le rapprochement avec l'Europe, contre l'envoi de casques bleus à l'étranger, contre la distribution d'héroïne... La secte entretient donc des liens étroits avec une nébuleuse d'organisations nationalistes bien implantées en Suisse orientale notamment. Ses contacts avec les cercles politiques ultra-conservateurs sont étroits. Ainsi les représentants de la secte côtoient-ils, au cours de réunions politiques anti-européennes, des personnalités de ce milieu comme le conseiller national Luzi Stamm (rad./AG), le jeune UDC saint-gallois Lukas Reimann ou le bras droit de Christoph Blocher, Ulrich Schlüer, également conseiller national UDC.

Ces liens, antérieurs à ceux noués dans le cadre de l'actuelle campagne contre l'engagement de soldats armés à l'étranger, sont donc parfaitement connus des spécialistes de l'ultra-droite helvétique. Mais l'UDC n'aime pas en faire état. Hans Fehr a expliqué ne pas avoir "consciemment réalisé" que son rendez-vous de la gare de Zurich était membre du VPM. Le président de l'UDC, Ueli Maurer, a déclaré au Temps que son parti "fait attention à ne pas avoir de contact avec ces gens" et se montre "très strict là-dessus", même s'il n'existe pas de "consignes formelles" à ce sujet.

Le président de l'UDC avoue cependant "qu'on ne peut pas exclure que ces gens récoltent des signatures" pour des référendums que soutient son parti.

Au début des années 90, le VPM avait tenté d'être plus actif au sein même de l'UDC, dont les dirigeants s'étaient opposés à cette tentative d'infiltration. Cela avait conduit à un refroidissement des relations entre la secte et le parti. L'enjeu crucial que représente le vote sur l'armement des soldats suisses à l'étranger pour l'UDC semble avoir resserré leurs liens.


   France : Nouvelle Acropole

Des parents d'élèves contre la Nouvelle Acropole

Le Figaro, 8 janvier 2001 par Arnaud Grellier

[Extraits]

L'association "Attention Enfants dénonce les cours de " philosophië proposés par cette secte

La philo, à quoi ça sert ? , demande un tract publicitaire du Forum. Les cours payants que propose la Nouvelle Acropole - autre appellation du Forrum - pour répondre à cette question dérangent et mobilsent toujours plus dans le XV° arrondissement de la capitale.

Installée rue Péclet depuis mars 1999, la Nouvelle Acropole se définit comme une association culturelle et une école philosophique. Mais le rapport parlementaire de 1996 sur
" Les sectes en France " la. qualifie de groupe sectaire à caractère néofasciste: Conséquence les cours de philosophie donnés actuellement par la Nouvelle Acropole les mardi et jeudi soir inquiètent, surtout chez les parents d'élèves de ce quartier à forte population scolaire.. Au lycée Camille-Sée, situé à deux pas du siège de la secte, on confirme que des adeptes ont .démarché plusieurs fois les élèves à la sortie du lycée depuis la rentrée. Progressivement, une prise de conscience s'opère." Nous essayons de faire savoir aux parents et aux autres établissements que ces tracts émanent d'une secte ", explique Annie Chéreau, présidente de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) du lycée. Une réunion d'information a déjà eu lieu au printemps, qui devrait être renouvelée cette année.. " Les parents ont compris le danger, et leur inquiétude grandit", note Didier Dehaene, coordinateur de l'association des parents d'élèves des écoles publiques (Deep) du XV°. Mais la mobilisation aussi prend de l'ampleur, et doit se confirmer dans les écoles.

Depuis un an, pétitions et manifestations se multiplient à l'appel d'un collectif d'associations pour demander le départ de la Nouvelle Acropole. A la tête du mouvement, Attention Enfants. Créée en février 2000 dans le XVII, arrondissement, cette association se bat pour la protection des jeunes contre les sectes." Nous refusons le prosélytisme pratiqué par la Nouvelle Acropole pour attirer des adolescents qui n'ont pas encore leur libre arbitre, Même à 19 ou 20 ans, affrme Christine Rose, responsable d'Attention Enfants pour le XV° arrondissement. La Nouvelle Acropole doit cesser de distribuer ses tracts autour des établissements scolaires".

Face aux accusations, la Nouvelle cropole se défend de toute volonté d'embrigadement et rappelle que ses cours sont 'destinés uniquement aux majeurs. " Les associations de parents sont manipulées, estime Isabelle Ohmann, présidente de l'association à Paris. Ces rumeurs sont non fondées, et motivées par des considérations purement électoralistes. " A la mairie, le sujet dépasse. les clivages politiques. Alertée par le PS, la majorité RPR a décidé de réagir. Elle envisage de mettre à la disposition d'Attention Enfants, deux samedis par mois à partir de janvier 2001, un local de permanence à la Maison des institutions sociales, rue Violet, afin de faciliter .l'information du public: " Il y va de la sécurité des jeunes du quartier. En attendant l'adoption définitive la loi Picard par le Parlement, l'information reste le moyen de lutte le plus efficace contre les sectes ", explique Cécile Renson, adjointe à la Santé.[.....]


   France : Sectes

Loi antisecte: la proposition de loi modifiée avant son examen par le Sénat

AFP , 10 janivier 2001

[Texte intégral]

Le Sénat examinera, en principe le 25 janvier, une version modifiée de la proposition de loi anti-sectes adoptée le 22 juin dernier par l'Assemblée nationale, a annoncé mercredi le sénateur UDF Nicolas About.

Les deux rapporteurs de cette proposition de loi, Nicolas About pour le Sénat et Catherine Picard (PS) pour l'assemblée nationale, travaillent à un texte "consensuel" qui prendra en compte les critiques soulevées par le texte de l'assemblée nationale, a-t-il indiqué à des journalistes en marge d'un colloque sur les sectes organisé par le président de l'UDF Hervé de Charette.

La nouvelle version ne retiendra pas le délit de manipulation mentale, dont la création n'a pas été jugé opportune par la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) et qui a suscité l'inquiétude des représentants des grands religions.

A la place, elle proposera la transformation du délit d'abus de faiblesse, déjà inscrit dans le code pénal, en celui d'"abus frauduleux d'un état de sujétion psychologique ou physique". Ce délit serait passible de trois ans d'emprisonnement et 2,5 millions de francs d'amende pour les particuliers, peine portée à cinq ans de prison et 5 MF d'amende pour les dirigeants de fait ou de droit de mouvements.

Concernant la possibilité de dissoudre les sectes ayant fait l'objet de condamnations pénales, la proposition de loi gardera en revanche l'esprit du texte adopté par l'assemblée nationale: elle sera confiée au pouvoir judiciaire et non au pouvoir politique comme le sénateur UDF l'aurait souhaité.

Le texte sera examiné le 17 janvier par la commission des Lois du Sénat et pourrait être adopté le 25 janvier. Ensuite, "si le gouvernement veut le faire adopter définitivement par l'assemblée nationale avant l'été, il en a les moyens", a estimé Nicolas About.

En ouvrant le colloque, Hervé de Charette s'est réjoui de la "recherche de solutions bipartisanes à des questions concernant l'ensemble de notre société". Le dossier des sectes montre "qu'on peut converger, se retrouver, en tout cas mener une réflexion commune" que l'on soit de droite ou de gauche, a-t-il estimé.


   France : Sectes

Les victimes du gourou libérées de leur imprudente caution financière

L'Echo- Le Régional, 10 janvier 2001

[Texte intégral]

La cour d'appel de Versailles a rendu un arrêt civil intéressant, qui peut être appelé à faire jurisprudence, mais en fait les magistrats n'avaient guère le choix. S'ils n'avaient pas annulé l'engagement de caution extorqué par le gourou de l'IPES à deux élèves, c'est eux qui auraient dû payer à sa place la punition infligée à la banque. Yves Darel; ancien bâtonnier, avocat à Pantoise, ne cache.pas sa satisfaction depuis l'arrêt de la cour d'appel qui libère de leurs cautions deux jeunes gens menacés d'être ruinés, toute leur vie durant, après avoir été abusés par Fay Chemli, le gourou du prétendu "Institut pédagogique des entrepreneurs stratèges" (IPES), longtemps installé dans le château d'Avernes, un village du Vexin.

Condamné et en fuite Nous avons relaté dans ces colonnes le caractère sectaire de ce pseudo institut dans lequel Fay Chemli (aujourd'hui condamné par contumace et en fuite en Tunisie) prétendait resocialiser des adolescents en situation de grave échec scolaire et relationnel. Dans une de ses dernières démonstrations spectaculaires autour d'une sorte d'opéra écrit, mis en scène et interprété comme premier rôle par lui même, Fay Chemli apparaissait comme le Christ au milieu de ses élèves déguisés en apôtres. Une ancienne usine d'Eragny avait été redécorée et aménagée en la circonstance en théâtre.

Peu avare de l'argent des riches parents qui lui confiaient leurs rejetons, Fay Chemli ne trouvait rien de trop beau ni de trop spectaculaire pour s'auto glorifier. Flambeur, escroc etc. Flambeur, frimeur, jouisseur, hâbleur, charlatan sans foi ni loi, Fay Chemli ne se contentait pas de soutirer aux parents culpabilisés tout l'argent possible.

En 1989, il avait convaincu deux adolescents à peine majeurs, à l'insu de leur famille, de garantir un prêt de un million de francs auprès de la société "Natiocrédit murs". Fay Chemli avait notamment promis à la jeune fille, Sonia, qu'elle aurait sans problème son bac et qu'elle deviendrait à son tour enseignante dans le mirobolant institut pour entrepreneurs. stratèges. Evidemment, Sonia avait lamentablement raté l'examen,.et du poste d'enseignante il n'avait plus été question. Ni de Fay Chenfli qui, quelques mois plus tard, incapable de payer plus longtemps de dettes ni de soutirer à ses victimes davantage d'argent, avait trouvé refuge dans son pays d'origine où il.réside toujours et d'où il n'est pas extradable.

Entre temps Sonia et Quentin ont vieilli, ont refait leur vie. Mais ils ont été rattrapés par l'imprudente caution consentie devant notaire le 28 avril 1989.

Retour de bâton. En 1997, la banque, n'obtenant évidemment aucun remboursement de Fay Chemli, se retournait donc contre les deux jeunes gens. Outre le capital, ils étaient redevables des intérêts à compter de l'échéance des remboursements. Soit au total des sommes considérables, augmentant sans cesse, et qu'une vie d'épargne ne pourrait éteindre. En principe, la loi s'applique en pareil cas dans toute sa rigueur: la défaillance de l'emprunteur met en jeu la garantie des personnes caution. Mais Yves Darel, avocat des jeunes gens, a fait valoir que l'engagement de caution " était manifestement disproportionné à leurs facultés financières ", "que la société Natiocrédit murs a manqué à son obligation de conseil " et donc " engagé sa responsabilité ".

Cette argumentation a été retenue par la cour d'appel de Versailles, ce qui a provoqué un immense soulagement des deux jeunes gens et de leur famille, déjà durement éprouvés par le fait d'avoir été dupés par Fay Chemli durant des années. Sonia était ainsi entrée à l'Ipes sur le conseil du conseiller pédagogique de son lycée où son échec scolaire désolait parents et enseignants. Elle était alors âgée de 16 ans et a passé quatre années dans cette sorte de secte. " La banqué n'a qu'à se retourner vers Fay Chemli: C'est à lui de payer les dettes qu'il a contractées ", conclut Yves Darel.


   France : Sectes

Naissance de Sectes Infos

Midi Libre, 11 janvier 2001

[Texte intégral]

"Sectes-infos" a été portée mercredi à Narbonne sur les fonts baptismaux. Objectifs : rechercher d'abord toute l'information disponible sur les mouvements sectaires, les organisations pouvant générer des agissements de cet ordre, mais encore celles qui ne rentrent en aucune façon dans ces catégories et peuvent faire l'objet d'amalgames.

Puis informer aussi complètement que possible et répondre aux demandes d'aides, action judiciaire à l'appui en cas de nécessité.

Les relais du centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales (CCMM-Centre Roger Ikor) étant déjà solidement implantés dans les cinq départements de la région. " Or, travailler chacun dans son coin est peu efficace ", remarque le médecin nîmois Gérard Dahan, élu président de l'association. " Face à des mouvements sectaires qui ont une grande mobilité et une égale capacité à changer d'image, de nom, il faut travailler autrement ".


   France : Sectes

Les sectes ne progressent plus

Le Point, 12 janvier 2001 par Ugo Ranki 10 janivier 2001

[Texte intégral]

La Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) estime qu'il y a moins d'adeptes qu'il y a dix ans.

Les sectes ne progressent plus en France. C'est la conclusion essentielle du rapport 2000 de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes. On estime qu'il n'y a pas plus d'adeptes aujourd'hui qu'il y a dix ans.

Même si la Mission ne dispose pas de chiffres précis, la tendance au ralentissement de l'activité des sectes de tous ordres semble indiscutable.

La France se serait mieux protégée que tous les autres pays concernés du péril que représente l'activisme des gourous. C'est la première explication, en forme d'hommage à la MILS et aux associations antisectes, fournie à l'essoufflement du mouvement sectaire.

On peut en avancer d'autres, et en particulier le manque d'attrait de l'offre. La Scientologie semble particulièrement concernée par ce problème. La secte absolue , selon le vocable de la MILS, aurait quelques difficultés à proposer de nouveaux " produits spirituels " suffisamment attrayants pour inciter les anciens et les très rares nouveaux adeptes à s'endetter pour les acquérir.

L'adversaire piétine, mais le péril demeure. C'est le message de l'Unadfi et du CCMM, les deux associations antisectes les plus dynamiques. En fait, elles estiment que ceux qui luttent contre le mouvement sectaire ont aujourd'hui mangé leur pain blanc en mettant au pas les groupes les plus délirants et ceux dont l'activité constituait un trouble manifeste de l'ordre public.

On annonce désormais que la prochaine bataille se livrera contre un ennemi plus " professionnel ", plus discret, difficilement identifiable parce que totalement confondu aux milieux qui lui sont favorables : le réseau des psychothérapeutes et certaines ONG.

Autres sujets d'inquiétude, les sectes qui se propagent au sein même des religions officielles. On assiste en effet au développement de nombreux groupes de guérison ou de lutte contre le Diable constitués autour d'un leader charismatique qui, à la différence des gourous, se réfère à la Bible, au Coran ou au Talmud pour assurer son emprise sur les adeptes et les couper du monde.


   Engleterre : Témoins de Jéhovah

Mort à la suite du refus de transfuqion sanguine

Lu sur le Web, 12 janvier 2001

[Traduction

Un témoin de Jéhovah âgé de 22 ans qui a refusé une transfusion de sang après un accident de la route est mort l'Hôpital Général .

Le Coroner M. Barrie Williams a diligenté une enquête sur l'accident et pour déterminer si la mort de Jonathan James Everett est la conséquence de son refus de transfusion sanguine lors de son opération.

M. Everett, roulait sur sa moto quand il a eu une collision avec une voiture . Il a été hospitalisé à l'Hôpital Général pour des blessures internes, et une opération s'est revelée nécessaire.

Sa famille et son père , qui était présent à l'hôpital quand son fils est décédé ont été contactés.

Selon l''enquête, ouverte mardi (le 16 janvier), M. Everett, qui, comme ses parents, était Témoin de Jéhovah, aurait signé un accord pour l'intervention chirurgicale en excluant toute transfusion d'extraits de sang et de sang.

M. Everett et son frère fréquentaient la salle du Royaume de Bolton depuis 12 ans.

L'officier de police M. Geoff Cave a précisé que l'autorisation de l'opération excluant des transfusions de sang à cause des convictions religieuses les condamnant , avait été rédigée en présence d'un témoin et d'un médecin de l'hôpital.

M. Everett est mort le matin suivant à la suite d'une hémorragie interne consécutive à des blessures abdominales.

Commentaire : En notre beau pays de France aussi, les Témoins de Jéhovah ont le droit de choisir la mort sur les instructions de leurs dirigeants de la Watch Tower car les médecins doivent appliquer la loi . et c'est bien triste. Mathieu Cossu.


   France : Témoins de Jéhovah

Les témoins de Jéhovah ne sont pas diffèrent des autres personnes "du monde"...

Lu sur les news 12 janvier 2001

[Texte intégral]

Bof...........Pour les avoirs fréquentés très (trop ?) longtemps je peux affirmer qu' il se cachent derrières leurs certitudes de posséder la vérité en attaquant perpétuellement les catholiques dès que cela leurs est possible (NB : je ne défends pas non plus les catho..),ils se font passer pour des gens bien sur eux mêmes, sourires aux lèvres, prônant l'amour de leurs semblables, et les abandonnant dès que ceux-ci se posent des questions a leurs sujet ou traversent des mauvaises passes, appelant les anciens à la rescousses dès qu'ils ne sont plus capable de faire face à des problèmes internes, excluant jusqu'aux membres de leur propre famille si ceux-ci se montrent peu enclins a suivre leurs enseignements, ils se montrent juste en apparence et font pour la plupart tous le contraire, adaptant les textes bibliques a leurs sauce, déplaçant les virgules dans la bible pour donner une cohérence à leurs délires, (exemples connu "en vérité je te le dis, aujourd'hui tu sera avec moi dans le paradis", qui donne "en vérité je te le dis aujourd'hui, tu sera avec moi dans le paradis"..),

Ils assomment leurs fidèles de discours moralisateurs a deux balles, de lectures de livres, de préchi-précha incessant, faisant faire des devoirs aux gosses comme aux adultes, prônant la peur du diable qui est présent un peu près partout, ( anecdote : une personne témoin de Jéhovah baptisée est partie a l'hôpital pour cause de fatigue mentale due a d'incessantes lectures biblique, écoutant leurs k7 bibliques en plusieurs langues etc. etc. et ceci tous les jours, bilan des médecins : fatigue mental, bilan des témoins de Jéhovah : cette femme étais ennuyée par un esprits malins....(sic) ) et non je n'invente pas[.....].

Certes tous ne sont heureusement pas à mettre dans le même panier mais hélas c'est bon nombres de témoins anciens qui agissent dans cet état d'esprits, on comprend donc que beaucoup d'enfants pris dans la tornade de ces incessantes privations, (sorties avec des "gens du monde" seulement tolérées, mariage avec un témoin encouragé ou alors il faut essayer de convertir l'autres), flirt entre témoins avec chaperons...(et j'en passe), on comprend donc que la majorités des enfants arrivés a l'âge de raison et de la liberté religieuse préfèrent retourner dans le vrai monde.

Ils sont incapables pour la plupart de se remettre en questions, de prendre une décisions de leurs propre chef, faisant passer les personnes qui leurs posent des questions gênante pour des" gens du monde" voués a l'"armagedon" ou carrément débiles.

Ils mettent sur un piédestal leurs "oints" persuadés que ces derniers font partie des 144.000 élus prêts a régner avec leur Dieu, ils boivent leurs paroles comme source de vie. Ils travaillent comme bénévoles dans les bethel de par le monde, pour des sommes dérisoires allant contre les lois du travail. S'ils demandent de l'argent on leur donne l'exemple d'une enfants qui ne possédais pas beaucoup d'argent et qui a donné à la congrégations ses maigres sous encouragent ainsi les autres faire de même tout cela bien sur sous" l'appellation " "dons bénévoles"

Aux témoins de Jéhovah qui lisent ceci, je dirai," vous savez pertinemment que ceci est vrai, que vous êtes très loin de représenter aux yeux du monde le peuple de Dieu, (ou alors dieu ? si si vous me comprenez très bien), alors soyez un peu plus ouverts, cessez de marcher sur votre ligne ignorant que vous n'êtes pas le nombril du monde, mais simplement un mouvement qui dts a ses adeptes ce qu'ils ont envie d'entendre. Et cela existe depuis toujours, vous n'êtes pas les seul.

Prenez le temps de poser votre bible et de penser par vous mêmes.


   Chine : Falun Gong

        Le Falungong récidive encore

Yahoo, 13 Janvier 2001

[Texte intégral]

Des centaines de membres de la secte Falun Gong (Roue de la Loi) ont défilé samedi en fin d'après-midi devant le bureau de liaison du gouvernement chinois à Hong Kong pour protester contre les meurtres et tortures d'adeptes par la police chinoise.

''Il y a des gens qui meurent et leur nombre est en augmentation'', a déclaré Sophie Xaiao, porte-parole de la secte dans l'île. ''En septembre, 50 morts ont été signalées. Désormais, ce chiffre est passé à 120. Il est temps d'arrêter ça''.

Douze fidèles ont aussi été arrêtés à l'aéroport de Hong Kong, dont deux personnes titulaires de passeports australiens, sept Japonais et trois Américains, selon la secte.

Des adeptes de Falun Gong venus du monde entier se sont rassemblés ce week-end à Hong Kong, où la secte est légale, pour pratiquer leurs exercices physiques lents et rythmés et manifester leur mécontentement concernant l'interdiction de leur mouvement par le régime de Pékin.

Interdite en juillet 1999, cette secte fondée il y a huit ans compte aujourd'hui des millions d'adeptes attirés par le mélange d'exercices physiques et d'idées tirées du bouddhisme, du taoïsme et de son fondateur, Li Hongzi.

Selon les fidèles, la pratique de cet enseignement améliore la santé physique et mentale, et les plus aguerris en tireraient même des pouvoirs surnaturels.


   Chine : Falun Gong

        Douze adeptes de Falungong venus de l'étranger ont été interdits d'entrée samedi à Hong Kong

Yahoo, 13 Janvier 2001

[Texte intégral]

 

Douze adeptes de Falungong venus de l'étranger ont été interdits d'entrée samedi à Hong Kong où se tient un rassemblement mondial de ce mouvement banni par Pékin, mettant ainsi à l'épreuve l'autonomie du territoire vis à vis de la tutelle chinoise, a indiqué un porte-parole.

Trois adeptes de Falungong ont été refoulés, deux vers les Etats-Unis et un vers l'Australie. Les autres étaient retenus samedi dans les locaux de l'immigration de l'aéroport international de Chep Lap Kok, a déclaré à l'AFP Sophie Xiao, porte-parole du mouvement. "Je pense que les services de l'immigration disposent d'une liste des membres des Falungong qui leur a été fournie par Pékin", a déclaré une autre porte-parole du mouvement Hui Yee-han.

Elle a souligné que certaines des personnes retenues ont déjà été arrêtées lors de manifestations précédentes en Chine. Selon la porte-parole, l'une des Falungong actuellement retenue, Zhang Cuiying, de nationalité australienne, devrait vraisemblablement être refoulée vers son pays dans la soirée de samedi. Mme Zhang devait prendre la parole au cours du rassemblement qui aura lieu dimanche afin de témoigner de "l'expérience horrible endurée alors qu'elle avait été arrêtée en Chine l'an dernier", selon la porte-parole. D'après un groupe de défense des droits de l'Homme ayant son siège à Hong Kong, sept interdits d'entrée sont originaires du Japon, trois des Etats-Unis et deux d'Australie.

Frank Lu, porte-parole du centre international pour les droits de l'Homme, estime que l'initiative des responsables hongkongais de l'immigration "peut être interprétée comme un avertissement aux membres de Falungong de ne rien entreprendre de grave à Hong Kong". "Le gouvernement de Kong Kong a autorisé cette réunion et je pense que Pékin a inspiré ces mesures répressives", a-t-il ajouté.

Selon ce porte-parole, de nombreux autres adeptes des Falungong ont également été retenus pendant plusieurs heures ces derniers jours avant d'être autorisés à entrer sur le territoire.

Les autorités en charge de l'immigration à Hong Kong ont refusé de répondre aux questions concernant cette affaire.

La conférence qui se déroule dimanche dans les locaux du City Hall dans le centre de Hong Kong, un bâtiment du gouvernement de l'ex-colonie britannique, va réunir un millier d'adeptes originaires d'une vingtaine de pays. Ce sera le troisième rassemblement de ce genre à Hong Kong mais le premier à se dérouler dans un bâtiment public.

Le Falungong, qui allie exercices physiques traditionnels et méditation, est l'objet d'une répression féroce de la part des autorités chinoises qui le considèrent comme une secte dangereuse. Le mouvement a été interdit en juillet 1999 par Pékin après un grand rassemblement devant le siège du Parti communiste.

Le Falungong reste toutefois légal à Hong Kong, ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997 et qui jouit depuis d'un statut d'autonomie garantissant notamment les libertés publiques.

Voici une semaine, les autorités chinoises ont reconnu publiquement leur incapacité à endiguer une recrudescence des manifestations de protestation de la secte, tout en prenant vivement à partie le soutien apporté au mouvement à l'étranger. Dans un long article de l'agence Chine nouvelle, reproduit à la une, le Quotidien du peuple a admis le 5 janvier que les manifestations d'adeptes de la secte n'avaient pas cessé et que "le degré de nuisance avait augmenté".


   France : Sectes

L'Eglise catholique admet qu'elle peut abriter des "dérives sectaires"

AFP, 15 janvier 2001 par Martine Nouaille

[Texte intégral]

Pour la première fois, l'Eglise catholique a reconnu officiellement lundi qu'elle pouvait abriter des "dérives sectaires" et qu'il lui revenait de "faire le ménage" parmi les mouvements qui y succombent.

Elle a cependant précisé que toutes les accusations portées par les médias, les "réseaux anticléricaux" ou des familles contre tel ou tel mouvement reconnu par l'Eglise n'étaient pas fondées ou en tout cas ne relevaient pas nécessairement de la justice pénale. A quelques jours de l'examen par le Sénat de la proposition de loi renforçant le dispositif de lutte contre les sectes, le bulletin d'information de l'épiscopat a publié un texte de Mgr Jean Vernette, le prêtre en charge de ce dossier, sur "l'Eglise catholique et les sectes".

Dans une première partie, Mgr Vernette, secrétaire du service national "pastorale, sectes et nouvelles croyances", y réitère l'opposition de l'Eglise catholique à la création d'un délit de manipulation mentale en estimant que les lois existantes permettent d'ores et déjà de lutter efficacement contre les dérives sectaires.

Mais l'élément nouveau de ce document, c'est la deuxième partie: un "état des lieux" de la situation au sein de l'Eglise catholique, et une liste des "critères de discernement" à l'intention des fidèles et des responsables.

Aucun mouvement n'est cité nommément, mais Mgr Vernette évoque notamment les "mouvements de Réveil en christianisme" (communautés nouvelles) dont le fonctionnement est parfois l'objet de plaintes ou d'inquiétudes de proches: coupure abusive avec les familles, autorité incontestée des responsables qui refusent en outre de partager le savoir, non-respect de la législation sociale ou fiscale... En cas de délit la justice doit être saisie, mais bien souvent les dérives constatées "ne relèvent pas du pénal".

Ces mouvements "ne sont pas des groupes totalitaires trompeurs" mais "croient bien faire, au nom de Dieu". Quand une médiation est mise en place par les autorités ecclésiales, la situation évolue souvent favorablement, souligne Mgr Vernette.

Interrogé par l'AFP, il a cité le cas de la "Fondation du monde nouveau", un mouvement du renouveau charismatique dénoncé par d'anciens adeptes au début des années 90 et qui a corrigé son mode de fonctionnement sous l'égide de l'évêque de Versailles Mgr Jean-Charles Thomas. Dans un autre cas plus ancien, l'intervention de l'évêque de Grenoble avait conduit à la dissolution de la communauté Sainte-Croix.

Mgr Vernette souligne que dossier relève d'une "certaine urgence", mais qu'il est "difficile" car il s'agit à la fois de "défendre les groupes catholiques accusés sans discernement" et "faire le ménage en cernant les dérives existantes". Il ajoute cependant que ces dérives ne sont pas propres à l'Eglise catholique, mais peuvent concerner "tout groupe, religieux ou non".

NB : Nous avons toujours pensé, pour notre part, que les dérives n'étaient pas le propre des sectes mais qu'elles peuvaient concerner aussi l'Eglise Catholique ! Mathieu Cossu.


   France : Sectes

L´Eglise catholique admet de possibles " dérives sectaires " en son sein

Le Monde,16 janvier 2001par Xavier Ternisien

[Texte intégral

Le secrétaire du service " Pastorale, sectes et nouvelles croyances " de l´épiscopat, le Père Jean Vernette, reconnaît que des " dérives sectaires "peuvent exister au sein de l´Eglise catholique. Dans un document intitulé " L´Eglise catholique et les sectes ",publié le 15 janvier, il affirme, sans citer d´exemples, que de telles dérives peuvent se trouver notamment dans certains " mouvements de Réveil en christianisme ". Mais " ces groupes croient bien faire ", précise le Père Vernette, qui conseille aux fidèles de
" recourir aux tribunaux ecclésiastiques "
.

Il propose quelques " critères de discernement " pour repérer quatre types de dérives : oppression, endoctrinement, exploitation et fermeture.

A propos de la proposition de loi About-Picard contre les sectes (Le Monde du 12 janvier), le représentant de l´Eglise catholique réaffirme son opposition à toute " législation d´exception ", estimant que " certains souhaitent utiliser la lutte antisecte comme fusée porteuse d´une lutte antireligieuse ".

Le Père Vernette juge cependant que le délit d´abus de faiblesse est " le plus pertinent pour prévenir la manipulation mentale " et qu´il peut être " musclé ".

 

 


   France : Raël

Les Raëliens intensifient la lutte contre l'Eglise Catholique

NEWS, 17 janvier 2001 par Frank Muhletaler

[Texte intégral]

Bonjour! Nos amis raéliens planifient d'intensifier la lutte contre l'Eglise catholique romaine par une campagne de dénonciation internationale. Il est de notoriété publique que je ne défends absolument pas les pédophiles et qu'il m'arrive à moi aussi, de temps à autres, de signaler des activités de ce type aux services compétents des Etats concernés.

Cependant, je ne le fais absolument pas dans un but de combat religieux ni de prosélytisme. Ce n'est pas le cas de nos chers raéliens, comme à l'accoutumée.

Voici le message qui parle de cette future opération, publié tout récemment dans une de leurs revues internes :

Suite aux cas toujours croissants de pédophilie des prêtres catholiques, notre Prophète Bien Aimé lance une campagne de prévention de la pédophilie en Europe francophone, en Italie et au Quebec.

Voici les grandes lignes de mise en chantier du projet :

1 / Création d'un association par pays à but non lucratif appelée Association pour la Dénonciation des Prêtres Catholiques Pédophiles (ADEPRECAP) qui grâce aux nouvelles lois pourra se porter partie civile contre les prêtres catholiques.
2/ Mise en route d'un téléphone " hot line " à appel gratuit où les enfants ou adultes ayant été victimes dans leur jeunesse d'abus sexuels de la part de prêtres catholiques pourront téléphoner.
3/ mise en route d'un site internet avec les mêmes objectifs.
4 / Réalisation d'un tract que les Raëliens pourront distribuer incitant les gens à dénoncer les prêtres catholiques pédophiles auprès de notre association, leur citant les nombreux cas, et les incitant à ne plus envoyer leurs enfants au catéchisme car les risques y sont plus grands qu'ailleurs de les exposer à la pédophilie.
5/ signature d'une pétition réclamant au gouvernement des mesures pour lutter efficacement contre la pédophilie , à savoir : ajout à tous les cours d'éducation sexuelle d'un chapître sur la prévention et la dénonciation de la pédophilie leur donnant les numéros de téléphone de notre association afin qu'ils puissent se plaindre immédiatement sans attendre en subissant des années d'abus sexuels, en insistant sur le fait que ces cours devraient en priorité être imposés dans les écoles Catholiques étant donné les milliers de prêtres condamnés pour pédophilie.
5 / Envoi de communiqués de presse expliquant tout cela.
Bienôt dans vos régions....une belle façon de désarmer nos détracteurs n'est-ce pas ?

Amusant, non ? Je note au passage que la cible est parfaitement définie : l'ECR. On ne parle ni ne pense s'occuper de la masse de pédophiles laïcs n'ayant pas de rapport avec l'ECR. Une victime de ce type de pédophile n'aura donc aucun secours à attendre de nos raéliens. C'est assez ignoble. -


   Iles Marshall : Moon

La secte Moon veut prendre pied dans le Pacifique sud

AFP, 19 janvier 2001 (PAPIER D'ANGLE) Par Michael Field - AUCKLAND

[Texte intégral]

L'Eglise de l'Unification de Corée du sud, plus connue sous le nom de secte Moon, s'implante dans le Pacifique sud où on l'accuse d'avoir presque provoqué la chute d'un gouvernement et d'avoir des liens avec celui des îles Fidji.

La semaine dernière, le président des îles Marshall, Kessai Note, a failli être renversé par une motion de défiance à l'initiative de l'un de ses principaux opposants, le sénateur Justin de Brum, en raison de ses liens récents avec la secte.

Aux îles Fidji, le ministre de l'Information du gouvernement intérimaire, Inoke Kubuabola, a participé cette semaine à Tokyo à une Conférence Mondiale sur les Médias, sponsorisée et financée par l'Eglise de l'Unification.

Toutefois, dans un communiqué publié peu après, le ministre fidjien n'a fait aucune mention des liens entre cette conférence et la secte. "M. Kubuabola s'est joint à 300 personnalités politiques et professionnels des médias de 60 pays différents, qui se sont regroupés pour réfléchir à la responsabilité des médias dans un monde qui évolue rapidement", indiquait le communiqué du ministère fidjien.

Ce communiqué ajoutait que le thème de cette conférence était "une direction unifiée pour les médias dans le nouveau millénaire".

Le révérend Sun Myung Moon, gourou des Moonistes, prétend qu'il a été contacté par Jésus Christ en 1935 qui lui aurait demandé de fonder ce qui est devenue l'Eglise de l'Unification. Celle-ci revendique aujourd'hui quelque 200.000 membres à travers le monde. Elle a été créée en 1954. Cette secte est notamment devenue célèbre par ses mariages de masse organisés à travers le monde dans d'immenses stades.

Politiquement classée très à droite, cette organisation a aussi été mise en cause pour ses pratiques commerciales, ses manipulations de l'opinion publique et ses fraudes fiscales. En novembre dernier, des responsables de l'Eglise de l'Unification sont apparus aux îles Marshall, petit Etat insulaire de 60.000 habitants, en affirmant qu'ils venaient mettre en place une "force gouvernementale du Pacifique", tout en promettant un investissement de 10 millions de dollars dans l'éducation et la pêche.

Un porte-parole de l'organisation en Australie, Peter Murray, a indiqué que l'idée était de rassembler les peuples du Pacifique pour chercher "des solutions à des problèmes communs".

Début janvier, deux autres responsables de la secte sont arrivés aux îles Marshall pour entamer la construction d'un collège.

L'un d'eux, Neil Salonen, president de l'Université de Bridgeport dans le Connecticut aux Etats-Unis, a expliqué que plus les gens se familiariseraient avec le programme et les activités de Moon, moins ils le considérerait comme "effrayant".


   France : Témoins de Jéhovah

Jéhovah décide, l'Etat (le contribuable) paiera

Note de Michel marjollet, 20 janvier 2001

[Texte intégral]

Les sectes progressent en Nouvelle-Calédonie Selon leur directive (*) reproduite ci-dessous, les dirigeants américains de la multinationale jéhoviste ont décidé que l'Etat français serait mis à contribution afin de "contribuer considérablement à l'extension de l'ouvre du Royaume dans ce [Nouvelle-Calédonie] territoire français d'outre-mer".

En effet des transferts de fonctionnaires vers la Nouvelle-Calédonie sont fermement suscités pour le plus grand bénéfice de la secte.

En plus d'un risque de désorganisation du corps administratif (trouble à l'ordre public), le coût de ces futures mutations "sectaires" pèsera forcément sur le budget de l'Etat.

Il est vrai que depuis la publication de la Circulaire du ministère de l'Intérieur du 20 décembre 1999 adressée aux préfets -INT D 99 00262 C- ( lire les Commentaires de l'UNADFI Bulles N° 65), les dirigeants des témoins de jéhovah nommément cités dans le document, ont bien compris le message -toujours non démenti- plus que bienveillant de la part du ministre représentant le gouvernement Jospin.

De telles pratiques, effrontément énoncées, démontrent une fois de plus les intrusions de la secte au cour même du fonctionnement de l'Etat.

A ce propos, le scandale des jeunes témoins de jéhovah, sous influence, emprisonnés pour refus d'obéissance, toujours aux ordres de la secte et avec la troublante passivité de l'Etat, n'a toujours pas été éclairci.

Il est fort probable que les associations de défense, telles que l'UNADFI, les ADFI et CCMM, ne resteront pas inactives devant de tels faits.

Pour mémoire : Apocalypse fiscale pour les Témoins de Jéhovah de France (suite)

(*) Extrait de: "Le MINISTERE DU ROYAUME " Janvier 2001-France- km-F Fr 1/01 Vol. 44 n° 1 [Fascicule mensuel interne de directives des témoins de jéhovah édité par "Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania".] : "Il y a un grand besoin d'anciens [cadres locaux de la secte] expérimentés en Nouvelle-Calédonie. Si des anciens qui servent dans l'administration pouvaient y envisager un transfert ou si des anciens actuellement retraités avaient la possibilité de s'y installer, ils pourraient contribuer considérablement à l'extension de l'oeuvre du Royaume dans ce territoire français d'outre-mer."

 


   Chine : Falun Gong

        Cinq adeptes du Falungong s'immolent

Yahoo, 23 Janvier 2001

[Texte intégral]

Un homme et quatre femmes adeptes de la secte chinoise Falungong se sont immolés par le feu mardi sur la place Tiananmen à Pékin, l'une des femmes ayant péri des suites de ses blessures, a annoncé l'agence Chine nouvelle.

"Cinq intoxiqués du Falungong", a rapporté l'agence de presse officielle à la veille du Nouvel An chinois, ont "tenté de se suicider par le feu mardi après-midi sur la place Tiananm, trompés par l'hérésie de Li Hongzhi, meneur de la secte malfaisante Falungong".

L'une des femmes est morte et les quatre autres membre de la secte ont été blessés, a ajouté Chine nouvelle. L'agence a précisé que les cinq personnes, réparties en deux groupes, se sont aspergées d'essence simultanément vers 14h40 locales (06h40 GMT) avant d'allumer le feu. Les policiers leur ont "rapidement porté secours", et les blessés "ont été emmenés d'urgence à l'hôpital", selon Chine nouvelle.

L'agence a précisé que les suicidés étaient tous originaires de la ville de Kaifeng (province du Henan, centre).

Ce suicide sur la place symbole du régime communiste est le premier commis par un membre de la secte depuis l'interdiction du mouvement fondé par le gourou Li Hongzhi en 1992. Il survient alors que la secte, qui a lancé le plus grand défi au régime communiste depuis les manifestations de 1989 en faveur de la démocratie, s'apprête à manifester sur la plus grande place du monde à l'occasion du Nouvel An chinois, qui débute mardi à minuit (16h00 GMT).

Depuis l'interdiction du mouvement d'inspiration bouddhiste en juillet 1999, les adeptes de la secte ont mis à profit les grandes dates du calendrier pour manifester pacifiquement en petits groupes sur la place Tiananmen au moment où l'affluence des badauds est à son comble. Ces manifestations sont à chaque fois violemment réprimées en quelques secondes par la police.

Le 1er janvier dernier, environ un millier de membres de la secte ont ainsi été appréhendés, la plupart après avoir été jetés au sol par les policiers. Selon le Falungong, une femme est ainsi morte le jour du Nouvel an international, une accusation démentie par Pékin. Cette manifestation avait été précédée fin décembre par un appel de Li Hongzhi, qui avait appelé via l'internet ses disciples à "prouver publiquement leur foi". Il les avait également autorisés à abandonner le principe de "patience" en cas de persécution.

Interrogée à Hong Kong, une porte-parole de la secte a assuré que les cinq auteurs du suicide collectif ne pouvaient pas faire partie de la secte qui s'oppose selon elle au suicide. La porte-parole, Sophie Xiao, a accusé le régime de Pékin d'avoir organisé une mise en scène pour discréditer le groupe. Les suicides surviennent alors que Pékin vient de relancer sa machine de propagande médiatique à l'encontre de la secte, accusée de vouloir renverser le régime.

Le Falungong a été interdit en juillet 1999, trois mois après avoir rassemblé 10.000 disciples devant le siège du régime pour la plus grosse manifestation à Pékin depuis le massacre de Tiananmen en juin 1989.

Pékin explique que 1.600 Chinois sont morts par la faute du Falungong, la plupart en refusant de se soigner par croyance envers les pouvoirs de guérison du gourou Li Hongzhi, exilé aux Etats-Unis.

Selon le Centre d'information sur les droits de l'homme et la démocratie à Hong Kong, au moins 104 adeptes de la secte sont morts en détention au cours des 18 derniers mois à la suite de mauvais traitements policiers ou de grèves de la faim. Au moins 10.000 autres ont été envoyés en camp de travail.

Le régime a indiqué que 242 responsables du mouvement, qui revendique 70 millions d'adhérents, avaient été condamnés à des peines d'un maximum de 18 ans de prison.


   Danemark : Scientologie

        Manifestation devant l'ambassade de France

AFP, 23 Janvier 2001

[Texte intégral]

COPENHAGUE, - Environ une centaine d'adeptes de la scientologie et d'autres groupements religieux ont manifesté mardi matin devant l'ambassade de France à Copenhague pour protester contre un projet de loi qui sera débattu jeudi au Sénat français, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants, scandant entre autres "La France retourne au temps de la guillotine", ont appelé le Premier ministre Lionel Jospin à "rejeter cette proposition de loi extrémiste".

Le Sénat doit débattre jeudi en deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée nationale, tendant à la prévention et la répression à l'encontre de groupements à caractère sectaire. Une porte-parole de l'église de scientologie a déclaré à l'AFP "que ce projet de loi est dangereux et répressif car il donne la possibilité d'interdire les minorités religieuses en France, et détruit les droits de l'Homme des minorités".

La manifestation surveillée discrètement par la police, s'est déroulée sans incidents.

Les protestataires ont remis une motion de protestation à l'ambassade, et ont laissé devant la représentation diplomatique une guillotine grandeur nature.


   Chine : Falun Gong

        L'année du serpent sous le signe du Falungong

Web, 23 Janvier 2001

[Texte intégral]

Le Parti unique confronté à une technique respiratoire

De par le monde, des millions de Chinois ont fêté le passage de l'année lunaire du dragon à celle du serpent. En Chine, un imposant dispositif de sécurité s'est déployé sur la place Tiananmen pour parer à toutes manifestations de la secte Falungong, le nouvel ennemi.

Des manifestations que Pékin est bien loin d'apprécier

A la veille du nouvel an, cinq personnes se sont immolées sur la place de sinistre renommée et une femme en est morte. Selon la police chinoise, ils se réclamaient du Falungong. Un des hommes aurait harangué la foule au cri de 'le Falungong est bon, le Falungong est la bonne voie'.

En 1999, la secte s'est médiatiquement révélée au monde par un défilé de 10 000 de ses membres autour du Zhongnanhai, siège du Parti communiste chinois (PCC). Depuis, plusieurs manifestations ont eu lieu en Chine et se sont achevées par des arrestations massives, rarement dans la douceur. Selon Amnesty International, des milliers d'adeptes croupissent dans les geôles chinoises et plusieurs en seraient morts.

Pour le mouvement, ces manifestations ont pour but de réclamer la liberté de leur culte et de protester contre la répression subie. Pour l'Etat chinois, le Falungong est une secte malfaisante, hérétique et contre-révolutionnaire. Selon ses membres, les adeptes regrouperaient plus de 70 millions de Chinois. Pour le pouvoir, il n'y en aurait que 2 millions. Le PCC a officiellement 60 millions d'adhérents, dès lors, cette querelle de chiffre est plus compréhensible. L'enjeu étant de savoir qui est le plus populaire.

Depuis plusieurs années, l'Etat multiplie les campagnes contre 'la superstition' et mène une guerre impitoyable à ce qu'elle considère être une menace fomentée à l'étranger. La Chine n'a pas apprécié les réactions de Bill Clinton qui disait s'émouvoir de l'atteinte aux droits de l'Homme. Pour le PCC, il s'agissait là d'une volonté 'd'ingérence' dans les affaires intérieures et une preuve de l'affiliation américaine du mouvement.

Une secte qui brasse la culture chinoise

Le Falungong, littéralement 'Roue de la Loi' a été fondé en 1992 par Li Hongzhi, ancien militaire exilé en 1998 aux Etats-Unis. Depuis la terre promise des sectes, il distille par Internet une doctrine en forme de pot-pourri des sentiments populaires chinois. Mélange de bouddhisme et de taoïsme mâtiné de réincarnation hindouiste, elle est aussi fortement nationaliste et anti moderniste. Elle fait la part belle à des techniques alternatives à la médecine moderne comme l'art martial 'lent' du 'qigong', sensé être thérapeutique et surtout moins cher que les médicaments. Il consiste en une série de mouvements ralentis et se base sur le travail du souffle. En gros, il faut être 'zen' et non violent. Ceci explique pourquoi les manifestants ne résistent jamais aux arrestations et endossent en martyrs leur fardeau. A ce sujet, le gourou Li Hongzhi a démenti l'appartenance au Falongong des immolés de Tiananmen car le suicide est un péché. Mortel ?

Les raisons de la répression suscitent les interrogations des observateurs. A première vue, la secte est pacifique et son grand manitou a décrété ne pas vouloir faire de politique. Mais au fil des années, il apparaît qu'effectivement, le mouvement ait pris une énorme ampleur. Les populations rurales sont attirées par ce renouveau spirituel mais aussi des cadres, des intellectuels et même des membres très haut placés du pouvoir.

A défaut de représenter une force déstabilisatrice dans l'immédiat, il est évident qu'une sortie de l'apolitisme représenterait une menace potentielle d'envergure. La capacité de mobilisation de la secte est déjà importante. Malgré le rejet de la modernité, il est fait un usage privilégié d'Internet. La manifestation de 1999 se serait organisée par mails. En réponse, l'Etat a lancé ses 'hackers' sur les nombreux sites du Falungong et bloqué leur accès en Chine.

Une tradition issue de l'histoire

Même en se prétendant apolitiques, les manifestations n'en n'ont pas moins un contenu revendicatif pour plus de libertés. Cela, le PCC ne le tolère pas. Le seul gourou officiel étant Mao et ses disciples. Mais le Gouvernement connaît aussi l'histoire de Chine. Jadis, les plus grandes menaces à l'encontre de l'Empire du Milieu ont été deux mouvements d'obédience religieuse.

De 1851 à 1864, Hung Xiu-quan, fortement influencé par des missionnaires chrétiens et persuadé d'être un fils de Jésus, instaura une véritable théocratie militaire dans les terres qu'il contrôllait. Après plusieurs années de résistance, le "Royaume Paradisiaque de la Grande Paix" de la rébellion Taiping s'effondra. En 1901 ce sont les moines Shaolin, rodés aux arts populaires du Kung-Fu, qui ont mené la révolte des Boxers. Celle-ci était également très nationaliste et prit pour cible l'empire décadent et les étrangers. Beaucoup de jésuites y périrent.

Ainsi, il est dans les traditions de l'histoire populaire chinoise de passer par des courants spirituels vaguement cohérents pour exprimer ses révoltes (si on excepte la révolution avortée de 1927). Les traits de la culture chinoise exploités par le Falungong pour étendre son emprise sont les seuls qui ont résisté au laminage idéologique du PCC. C'est sans doute pourquoi ils sont à ce point peu cohérents et se basent essentiellement sur une technique, le 'qigong', plus que sur une philosophie.

Les symptômes d'un système malade

Le développement spectaculaire du Falungong dans les années 90 correspond aux bouleversements sociaux causés par la libéralisation économique. La population urbaine, bien que toujours minoritaire, a rapidement crû au détriment de la campagne. Le chômage toucherait 20 % de la population et la précarité apparaît comme un fléau chronique. L'Etat n'a pas daigné développer des structures sociales en accompagnement de cette évolution et la population s'est retrouvée livrée à elle-même. De plus, une certaine frange des élites économiques regrette cette ouverture rapide et réclame un protectionnisme nationaliste. Le discours très intemporel de la secte permet donc à un grand nombre d'adeptes de retrouver une communauté sociale manquante et d'exprimer une volonté de repli. Cette unique dimension un peu politique du mouvement est d'ailleurs la seule que le pouvoir n'a pas éliminé. En effet, la propagande a toujours été attachée à l'idée d'une nation forte et fière de sa culture, essentiellement confucéenne.

La Chine fait donc face à un mouvement au contenu contestataire peu clair qui s'est développé en marge de la répression politique. Malgré le durcissement de son attitude envers le Falungong, elle ne semble pas capable d'y mettre un terme même si elle essaye de pousser au développement d'autres sectes. Celles-ci sont contrôllées et se basent également sur des pratiques inspirées du 'qigong', comme le Putigong ou le Xianggong.

La lutte contre le Falungong n'est pas sans rappeler celles menées contre le lamaïsme tibétain et l'islamisme ouïgour. Dans tous ces cas, l'usage de la violence prévaut et les atrocités se multiplient. Plus de dix ans après les évènements sanglants de Tiananmen, les étudiants se sont peut-être mués en adeptes religieux mais leurs raisons d'être n'ont pas changé. Les méthodes de l'Etat non plus.

D.B.


   France : Scientologie

Nouvelle condamnation de l'Etat

AFP, 24 janvier 2001

[Texte intégral]

Nouvelle condamnation de l'Etat pour la disparition d'une partie du dossier de la Scientologie PARIS.

La 1ère chambre du Tribunal de grande instance de Paris a de nouveau condamné l'Etat mercredi à indemniser une partie civile pour l'immobilisme de l'instruction du dossier de la Scientologie et pour la disparition d'une partie de ce dossier en 1999.

L'Etat, qui avait déjà été condamné le 5 janvier 2000 à payer 20.000 francs de dommages-intérêts pour cette "faute inexcusable" à deux des parties civiles, doit cette fois payer 50.000 francs à Mme ............ en réparation de son préjudice moral.

Cette plaignante faisait valoir qu'elle avait porté plainte en mars 1989 et que depuis lors elle n'avait pas vu progresser le dossier du fait de l'inertie du Parquet comme du juge d'instruction, et du fait de la disparition de pièces du dossier.

En octobre 1998, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris, saisie par une partie civile qui estimait que l'instruction trainait en longueur, avait constaté la disparition de la moitié du tome 8 et de l'intégralité du tome 9 de ce dossier d'"escroquerie, exercice illégal de la médecine et complicité", instruit depuis 1989 et repris en 1993 par le juge d'instruction Marie-Paule Moracchini.

Un an plus tard, le 29 septembre 1999, la chambre d'accusation avait constaté que la reconstitution n'avait pas été possible, et que l'instruction devait être reprise. Elle rejetait l'argument de la prescription soulevée par les scientologues.

Le 18 octobre 2000, Mme Moracchini, qui fait l'objet d'une précédure disciplinaire devant le Conseil supérieur de la magistrature, a été dessaisie de ce dossier.


   Chine : Falun Gong

        La police de Pékin a empêché mercredi le Falungong de perturber la fête du Nouvel An chinois

AFP, 24 Janvier 2001

[Texte intégral]

La police de Pékin a empêché mercredi le Falungong de perturber la fête du Nouvel An chinois sur la place Tiananmen, mais au prix d'une extrême surveillance au lendemain de la tentative de suicide de cinq adeptes de la secte interdite, dont un a péri, sur l'immense esplanade.

Les huit accès à la place symbole du régime communiste étaient filtrés par des cordons de policiers qui vérifiaient l'identité des milliers de Chinois venus célébrer la plus grande fête du calendrier national.

Les policiers faisaient ouvrir les sacs des badauds à la recherche de banderoles et les interrogeaient sur leur possible appartenance au mouvement d'inspiration bouddhiste interdit en juillet 1999, trois mois après une manifestation devant le siège du régime à Pékin.

Un témoin a indiqué à l'AFP avoir vu à l'un des barrages trois membres de la secte obligés à monter dans une fourgonnette de la police, dont une femme qui a été traînée au sol.

Sur la place elle-même, des centaines de policiers en uniforme ou en civil surveillaient la foule.

Malgré ce dispositif, le plus imposant depuis la répression des manifestations en faveur de la démocratie en 1989, une dizaine de personnes sont parvenues à protester quelques secondes, avant d'être brutalement interpellées.

Un homme d'une quarantaine d'années, monté sur un tas de neige, s'est mis à haranguer la foule aux cris de "le Falungong est bon, le Falungong est la bonne voie", avant d'être brutalement poussé en arrière par deux policiers. Tombé au sol, il a été roué de coups de pied et traîné par les oreilles jusqu'à une fourgonnette. Ces actes isolés restaient sans commune mesure avec les manifestations organisées par le Falungong les 1er janvier et 1er octobre (fête nationale) derniers, lorsque un millier d'adeptes avaient été violemment arrêtés sans opposer de résistance.

La secte met à profit les jours fériés pour manifester lorsque l'affluence est à son comble sur la plus grande place du monde, obtenant ainsi une publicité maximum.

La police a considérablement renforcé ses contrôles dans l'ensemble de la capitale après le geste, mardi, d'un homme et quatre femmes qui se sont immolés par le feu à Tiananmen. Une femme a succombé à ses blessures et les quatre autres ont été hospitalisés. Ce suicide est le premier d'adeptes de la secte depuis l'interdiction du mouvement qui a lancé le plus grave défi au régime depuis 1989.

Une équipe de CNN qui se trouvait sur place a rapporté que l'homme s'est assis en tailleur "dans la position habituelle de méditation du Falungong", s'est aspergé d'essence et s'est enflammé à côté du Monument aux Héros du Peuple, sorte d'obélisque qui occupe le centre de la place. Quelques secondes plus tard, les quatre femmes se sont à leur tour immolées, les bras en cercle au-dessus de la tête, avant de s'effondrer, les vêtements en feu, selon le site internet de la chaîne de télévision américaine.

Une des victimes, gravement brûlée, se tordait de douleur sans que la police lui vienne en aide. Deux ambulances, arrivées 25 minutes plus tard, ont évacué les victimes dont l'identité n'a pas été révélée. L'équipe de CNN a été interpellée par la police qui a confisqué ses images.

L'agence officielle Chine nouvelle a rapidement rapporté l'événement, accusant le gourou du Falungong, Li Hongzhi, qui vit en exil à New York, d'avoir incité ses disciples au suicide.

Depuis les Etats-Unis, la secte a démenti que les désespérés puissent faire partie du Falungong, assurant que le suicide est contraire à ses principes. Dans un message diffusé fin décembre via l'internet, Li Hongzhi avait appelé ses fidèles à "ne plus tolérer" la persécution exercée par Pékin.


   France : Sectes

La création du délit de manipulation mentale

Libération, 25 janvier 2001

[Texte intégral]

"Tout orateur ayant un ascendant naturel sur son auditoire pourrait être accusé de manipulation mentale." Le grand rabbin

Le 22 juin 2000, la création du délit de manipulation mentale et son introduction dans le code pénal (article 313.4) avaient été adoptées par des députés unanimes.

L'enthousiasme des élus lancés dans la chasse aux sectes a été immédiatement douché par une série d'objections fondamentales

Doutes. Hormis les protestations de la principale visée, la Scientologie, qui avait qualifié le projet de liberticide, de nombreuses voix se sont élevées contre le nouveau délit. Celle de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, saisie par la garde des Sceaux. Son président, Pierre Truche, doutait de l'utilité de créer un nouveau délit. De plus, il jugeait une autre disposition de la loi, sur la dissolution d'un groupement sectaire, comme une atteinte portée à la liberté de religion garantie notamment par la Déclaration européenne des droits de l'homme.

Norme. Auditionnés le 8 novembre au Sénat, les responsables religieux ont tous exprimé de sérieuses réserves. Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, au nom de "l'atteinte à la liberté de conscience, de pensée et de religion".

Comme a déclaré Joseph Sitruk, grand rabbin de France, "tout orateur ayant un ascendant naturel sur son auditoire pourrait être accusé de manipulation mentale", et d'ailleurs, "tout discours religieux tend à convaincre ceux auxquels il s'adresse". Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France, a expliqué que "les termes de secte, de schisme ou d'hérésie étaient employés par référence à une norme" et il s'était demandé "par qui cette norme pourrait être fixée dans une société marquée par la séparation de l'Eglise et de l'Etat". Mgr Jean Vernette, représentant de la conférence des évêques de France, a pris l'exemple des règles respectées par certaines congrégations religieuses (clôture, jeûne, voux d'obéissance, pauvreté, chasteté). Il a averti que "si ces règles n'étaient pas aujourd'hui assimilées à des manipulations, le sentiment à ce sujet pouvait changer". Il s'est enfin demandé si l'adoption d'un tel délit ne donnerait pas à penser que "toute conviction religieuse serait la manifestation d'une déficience de l'individu".

Interrogé hier par Libération, François Terré, professeur de droit et président de l'Association de philosophie du droit, estime que la nouvelle définition des sénateurs est "exactement pareille" à l'ancienne, et tout aussi "dangereuse". Le texte parle de réprimer "les techniques propres à altérer le jugement". "Mais tout le monde s'en sert, de ces techniques, argumente-t-il, moi comme professeur, vous comme journaliste, la communication publicitaire, la télévision. Et tous les parents qui élèvent leurs enfants.".

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Commentaire : Tout lemonde se sert de ces techniques mais tout le monde ne s'en sert pas pour faire du mal ! Mathieu Cossu.


   Chine : Falun Gong

       Le gouvernement chinois ne sait plus comment faire

TF1, 25 Janvier 2001

[Texte intégral]

Mardi à minuit commençait le Nouvel an chinois et la police de Pékin était en alerte à l'occasion de cette fête essentielle de l'Empire du Milieu, craignant, comme à chaque étape importante du calendrier, de nouvelles protestations du mouvement Falungong. Mais celles-ci se révèlent aussi pacifiques qu'incompréhensibles pour les tenants de la ligne maoïste du matérialisme historique au pouvoir en Chine.

Face à l'impuissance de ses services de renseignements, la prolifération des adeptes de la secte et à la brutalité croissante de ses services de police, les autorités n'ont plus d'autre recours que de lancer une campagne de dénonciation dans les médias.

Mais combien de temps leur faudra-t-il pour faire comprendre que l'interdiction du Falungong répond à une demande de la société et que la répression engagée est limité au cadre de la loi ?


Le 1er janvier dernier, un millier d'adeptes du Falungong avaient ainsi été brutalement interpellés sur la place Tiananmen. Une femme y avait été tuée, en étant jetée à terre par les policiers de Pékin. Mardi, cinq membres du mouvement s'y sont immolés par le feu, l'un d'entre eux ayant trouvé la mort sur place. Chaque jour, de nouveaux adeptes meurent sous la torture ou au fond de leur cellule, le Falungong maintenant la pression sur Pékin grâce à ses nombreux relais sur l'Internet.

Le mouvement du gourou Li Hongzi, tenace, n'a de cesse de dénoncer la campagne meurtrière qui la vise, en toute impunité, sur le territoire chinois.

Un mouvement sectaire mais pacifique
Issu de la pratique du Qi Gong, une très ancienne nébuleuse de pratiques spirituelles et physiques issue du Bouddhisme, le Falungong ne reconnaît l'autorité que d'un homme, le Maître Li Hongzi. Lui seul, qui se définit comme un "extraterrestre" aux pouvoirs illimités, est en droit d'indiquer quels exercices doivent être pratiqués, les enseignements anciens devant désormais être oubliés. Li Hongzi affirme qu'en plus de la gymnastique Xiu Lian, ses adeptes se doivent de s'appliquer une discipline spirituelle, dite "culture du Xingxing".

Un parcours moral doit être ainsi strictement observé, s'appuyant sur les valeurs fondamentales que sont le Zhen, le Shan et le Rhen : la sincérité, le don de soi et la persévérance.

L'enseignement du Falungong ajoute à ces épreuves quotidiennes l'enseignement des lois de la "dette karmique" et de la réincarnation. Et la reconnaissance des forces démoniaques et divines qui régissent le monde.

Au-dessus de tout, le mouvement place une idée simple au centre de ses exercices physiques. Au bas de l'abdomen humain se trouverait le centre de l'énergie spirituelle et physique, nommé par l'ancien Qi Gong le "Falun". Ce noyau renfermerait les secrets de l'univers, l'objectif du Falungong étant de faire circuler cette énergie cruciale de manière harmonieuse dans l'ensemble du corps, l'ultime maîtrise consistant, grâce à une pratique rigourseuse, à acquérir des pouvoirs surnaturels.

Depuis New York, où il s'est exilé en 1998, le gourou Li Hongzi continue inlassablement d'appeler ses adeptes à "prouver publiquement leur foi". Alors qu'à Pékin, le président Jiang Zemin ne sait plus comment mater ceux que l'agence Chine nouvelle appelle "les intoxiqués". "Jiang ne peut plus reculer, estime Frank Lu, directeur du Centre d'information sur les droits de l'homme et de la démocratie à Hong Kong. C'est une question de pouvoir. S'il lâche du lest, il apparaîtra affaibli vis-à-vis du Parti, c'est à dire pas assez ferme pour rester à la tête du régime".


   Le Vatican : Opus Dei

Le 262e pape a à ce jour personnellement désigné presque tous les 120 membres du Sacré Collège

 

Le Devoir, 25 janvier 2001 par Stéphane Baillardon

[Extraits]

Sauf erreur, Jean-Paul II vient d'oser la plus forte création simultanée de cardinaux de son institution deux fois millénaire. Le 262e pape a à ce jour personnellement désigné presque tous les 120 membres du Sacré Collège qui éliront un jour son successeur. [....]

 

On peut distinguer trois groupes dans le lot des nouvelles barrettes rouges: d'abord, les prélats in pectore (tenus secrets pour protéger les élus, victimes de persécutions dans leur pays); ensuite, les cardinaux de curie (douze postes, dont sept à des Italiens), résidant et travaillant à Rome, ministres du gouvernement pontifical en quelque sorte, dont l'accession au cardinalat demeure davantage un résultat mécanique qu'un choix ecclésiologique; enfin, les cardinaux-évêques résidentiels (22 créations). Dans ce cas, il faut encore distinguer les choix favorisant des villes traditionnellement empourprées (Turin, Lyon, New York, Washington, São Paulo, Buenos Aires, Caracas, etc.) et les nominations plus stratégiques ou carrément idéologiques.

Ainsi en est-il de l'élévation du premier cardinal membre de l'Opus Dei, le Péruvien Luis Cipriani Thorne. "L'OEuvre de Dieu" est souvent décrite comme l'arme secrète de la papauté dans sa guerre contre les courants progressistes au sein de l'Église. Le mouvement, très puissant au Pérou, y compte sept évêques et donc autant de contrepoids lourds à l'influence jugée néfaste du compatriote Gustavo Guttierez, père de la théologie de la libération, critique et engagée à souhait.


   France : Scientologie

La juge Moracchini se constitue partie civile

Libération, 25 janvier 2001

[Texte intégral

Disparition de pièces: la juge Moracchini se constitue partie civile-

La juge d'instruction parisienne Marie-Paule Moracchini s'est constituée partie civile dans la procédure concernant la disparition de pièces d'un dossier sur l'Eglise de Scientologie dont elle a eu la charge jusqu'en octobre, a-t-elle indiqué vendredi à l'AFP. "J'étais la personne dépositaire du dossier. Je suis victime de l'infraction retenue par le parquet", a expliqué Mme Moracchini, qui s'est constituée partie civile en début de semaine.

"Dans cette procédure, je suis victime, et je ne tiens pas être déclarée coupable dans la presse en restant un témoin muet", a ajouté la magistrate.

Une information judiciaire contre X avait été ouverte en juillet 2000 pour "soustraction de pièces remises à une personne dépositaire de l'autorité publique", à la suite de la transmission au parquet d'un rapport de l'inspection générale des affaires judiciaires sur cette disparition.

La juge d'instruction parisienne Colette Bismuth-Sauron a été chargée de ce dossier.


  Chine : Falun Gong 

Première passe d'armes sino-américaine, à propos du Falungong

AFP, 25 janvier 2001

[Texte intégral

La Chine s'est livrée à sa première passe d'armes avec la nouvelle administration américaine, moins d'une semaine après l'investiture de George W. Bush, à propos de la répression exercée par Pékin à l'encontre de la secte d'inspiration bouddhiste Falungong.

Le gouvernement chinois a qualifié de "totalement inacceptables" les critiques de Washington à propos de l'interdiction du mouvement, qui s'est signalé mardi par une tentative de suicide de cinq adeptes, dont un a péri, sur la place Tiananmen à Pékin.

"La Chine exige que le gouvernement américain respecte la position du gouvernement chinois en ce qui concerne le Falungong et cesse de s'ingérer dans les affaires intérieures chinoises en utilisant le Falungong comme prétexte, et ce afin de prévenir une détérioration des relations sino-américaines", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhu Bangzao, cité vendredi par la presse officielle.

Mercredi, le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, s'était dit "attristé" par la tentative de suicide de cinq adeptes du Falungong qui se sont immolés sur la place symbole du régime communiste à Pékin à la veille du Nouvel An chinois. Il avait également "renouvelé la condamnation" des Etats-Unis à l'égard de la répression de la secte et appelé à la libération des adeptes emprisonnés "pour avoir exercé leur liberté de religion, de croyance ou de conscience".

En réponse, M. Zhu a estimé que le Falungong n'est pas une religion mais "une secte malfaisante" qui a conduit près de 1.700 de ses adeptes à la mort "par folie, suicide ou refus de traitement médical". "Aucun gouvernement ayant le sens de ses responsabilités ne saurait adopter une politique de laissez-faire", a-t-il déclaré.

Selon une organisation de défense des droits de l'homme à Hong Kong, une centaine d'adeptes sont morts en détention depuis l'interdiction du Falungong en juillet 1999, et des dizaines de milliers ont été envoyés en camp de travail. La secte avait organisé en avril 1999 la plus grosse manifestation à Pékin depuis l'écrasement des manifestations en faveur de la démocratie dix ans plus tôt.


   Suisse : Sectes

Les sectes : un rempart contre la fragilité intérieure

Web, 29 janvier 2001

[Texte intégral

Qu'est-ce qui nous pousse à adhérer à une secte ou à tout mouvement se réclamant d'une idéologie forte?

Théologien, psychologue et psychanalyste, le professeur Thierry de Saussure s'intéresse aux motivations inconscientes des adeptes. Propos recueillis par Marlyse Tschui

On les qualifie d'intégristes, de fondamentalistes, de fanatiques ou de dogmatiques. Leur étiquette est religieuse, politique ou culturelle au sens le plus large. Quoi qu'il en soit, les groupements sectaires partagent tous une même et solide conviction: celle de détenir la vérité absolue. Conviction qui leur permet de condamner en bloc tous ceux qui pensent autrement.

En observant les comportements d'un groupe fondamentaliste, on est frappé par cette nécessité de délimiter la vérité. Les manifestations sectaires se caractérisent par une très forte affirmation d'une identité collective, avec une référence à un modèle, à un gourou, à un chef... ou à Dieu lui-même, et par une tendance à définir de manière très précise le vrai et le faux, le bien et le mal , remarque Thierry de Saussure.

Professeur extraordinaire à l'Université de Lausanne, chargé de cours à l'Université de Genève, Thierry de Saussure s'est longuement penché sur ce phénomène: Je ne suis pas un spécialiste des sectes, je m'intéresse plutôt à ce qui rend l'être humain sectaire ou fanatique. Il ne s'agit pas de classifier ou de psychiatriser l'intégrisme. Mais si l'on veut s'intéresser à ce qui se passe dans les dérives intégristes ou fanatiques, on se doit de comprendre ce qui se passe en chaque être humain, au-delà des facteurs historiques, sociologiques ou culturels.

Pour que l'identité de l'enfant puisse se construire sur des bases suffisamment solides, il a d'abord besoin de se savoir aimé dans le regard de ses parents. Consolidé par l'amour reçu, il est capable d'aimer autrui, quoique différent de lui, sans se sentir menacé. Afin de s'assurer l'amour de ses proches, l'enfant se conforme de son mieux à ce qu'il croit que ses parents attendent de lui.

De la même manière, pour être sûr d'être aimé de Dieu, le fidèle cherche à fixer son comportement le plus près possible de ce qu'il croit être la vérité. Le fondamentalisme, qu'est-ce d'autre que le respect à la lettre de l'Ecriture et de la tradition, pour se croire le plus aimé?

Chaque enfant compose progressivement son identité, en prenant appui sur des modèles: ses parents, des personnes de son entourage, voire des personnalités connues. Cette identification lui permet de développer ses propres potentialités. Mais il arrive qu'un jeune, pour s'assurer l'estime et l'amour des siens, emprunte des caractéristiques qui ne sont pas les siennes, développant ce qu'on appelle un faux self , une personnalité d'emprunt. Plus l'identité d'un individu est fragile, moins il se sent digne d'amour, plus il sera tenté de recourir à l'imitation de personnes influentes, de solliciter leur approbation.

Cela explique pourquoi un leader exerce une fascination sur ceux dont l'identité personnelle a du mal à se construire. Pour des êtres sujets aux angoisses, les références dogmatiques sont recherchées comme une forteresse où s'abriter. En suivant un leader et en appartenant à un groupe convaincu de détenir la vérité, les personnes à l'identité chancelante trouvent un remède à leur sentiment d'infériorité: cette appartenance leur permet de condamner ceux qui sont dans l'erreur, donc de se sentir supérieures. La soumission au chef idéalisé et l'obéissance à la doctrine remplacent chez les adeptes l'amour vivant, ouvert aux autres.

Dans un tel groupe, c'est le côté défensif qui prend le dessus: pour protéger son identité, il faut combattre les mauvais, ceux qui pensent autrement, croient autrement, vivent autrement. On peut ainsi en arriver à se sentir autorisé à détruire les autres, puisqu'ils sont l'incarnation du mal.

Dans les cas extrêmes, cette agressivité peut se retourner contre la secte elle-même: lorsqu'on s'aperçoit qu'on ne parvient pas à convaincre et à conquérir le monde, il ne reste plus qu'à se soustraire à ce monde mauvais pour rejoindre un hypothétique paradis. Le suicide devient alors un idéal. La personne qui adhère à une secte peut perdre tout jugement critique: elle est tellement emballée par la dynamique collective de la vérité, du chef, qu'elle régresse quant à son pouvoir critique d'adulte. Le système doctrinaire lui donne l'illusion de distinguer le bien et le mal, de se trouver du bon côté en projetant tout le mal à l'extérieur, et sur autrui.

Une manière de se déresponsabiliser et de fuir ses propres conflits internes... Nous nous trouvons, avec les caractéristiques de ces mouvements, en présence de solutions qui évacuent la plus difficile et la plus extraordinaire question qui soit posée à toute vie humaine: comment puis-je, jour après jour, réussir à la fois à m'aimer moi-même et à aimer tout autant l'autre, si différent?

Car cela ne cesse de nous apparaître comme contradictoire, insécurisant. Quelle provocation à oser vivre une identité personnelle solide, une certitude de sa valeur découverte et à trouver dès lors les moyens d'une ouverture souple et attentive à autrui, à la différence, à la nouveauté!

C'est ici, précisément, que se rejoignent la maturité et l'esprit d'enfance.


   France : Anthroposophie

La vache et le philosophe

Sud-Ouest dimanche, 28 janvier 2001par Xavier Ternisien

[Extraits]

Le 13janvier1923, à Dornarch en Suisse, le conférencier Rudolf Steiner, disciple du biologiste Ernst Haeckel, l'inventeur du mot écologie, se livre à une étrange digression sur le thème de la nourriture animale "Que se produirait-il donc si, au lieu de végétaux, le bouf se mettait à manger de la viande ? Il se remplirait notamment d'acide urique et d'urate, (qui ont un faible pour le système nerveux et le cerveau.

Si le boeuf mangeait directement de la viande, il en résulterait une sécrétion d'urate en énorme quantité, l'urate irait au cerveau et le boeuf deviendrait fou.

Quantre-vingts ans plus tard, alors que la maladie de la vache folle dépasse totalement la communauté scientifique, la prédiction du fondateur de l'anthroposophie et de l'agriculture biodynamique a de quoi laisser perplexe.

Non que Rudolf Steiner, également inspirateur d'une pédagogie qui porte son nom, ait pressenti dès 1923 la contamination par une protéine (prion) infectieuse. " De par certains des termes, employés, ce discours idéologique du début du siècle croise la réalité d'une maladie qui apparaît à la fin du même siècle. Il s'agit d'une incroyable coïncidence. Rien de plus ", commente ainsi Annick Alperovitch, l'épidémiologiste chargée du suivi de la maladie de Creutzfeldt-Jakob à I'INSERM.

Certes, les propos de Steiner sont scientifiquement éloignés de la maladie de la vache folle. Certains médecins reconnaissent néanmoins qu'il ne fallait pas être idiot pour entrevoir à l'époque une connexion entre acide urique et trouble neurologique grave. Les psychiatres admettent en effet depuis assez peu de temps l'idée que l'acidité du sang puisse être facteur d'angoisse


   France : Sectes

Des sectes dans l'Eglise catholique

Le Monde, 29 janvier 2001par Xavier Ternisien

[Texte intégral

Des parents d'enfants recrutés par des groupes reconnus par l'Eglise viennent d'écrire aux évêques pour dénoncer les abus de pouvoir de " certains fondateurs de ces communautés ". L'épiscopat commence timidement à reconnaître cette réalité.

En mai 1996, un livre portant cette affirmation en sous-titre avait créé un beau scandale. Les auteurs de cet ouvrage collectif (Les Naufragés de l'Esprit, Seuil,) mettaient en cause de graves dérives existant, selon eux, dans plusieurs communautés religieuses issues du Renouveau charismatique.

L'épiscopat avait vivement protesté, dans un communiqué, contre ce " réquisitoire " jetant le soupçon sur " la vigilance des évêques ": " Veut-on accréditer l'idée qu'il y aurait des sectes dans l'Eglise? (.) Nous ne pouvons l'admettre. "

Cinq ans plus tard, une timide prise de conscience semble se dessiner. L'Eglise catholique de France vient d'admettre, dans un texte rédigé par le Père Jean Vernette, secrétaire national du service " Pastorale, sectes et nouvelles croyances ", que des " dérives sectaires " pouvaient exister en son sein (Le Monde du 17janvier). Le document, publié dans la lettre d'information de l'épiscopat (SNOP) datée du 15 janvier, est l'un des premiers résultats d'une réflexion entamée depuis deux ans au sein d'un " groupe Gamaliel ": constituée dans la plus grande discrétion, cette commission de travail intra-ecclésial a pour but de remédier à de possibles abus dans des communautés religieuses, et particulièrement dans ce qu'on appelle les " communautés nouvelles ", fondées au cours des trente dernières années.

"FORTES PRESSIONS MORALES " Il est temps: plusieurs familles dont les enfants appartiennent à des groupes reconnus par l'Eglise catholique se sont organisées en association et interpellent la hiérarchie. L'Association vie religieuse et familles (Avref), créée en 1998, a adressé le 29 novembre une lettre à tous les évêques de France. Elle y dénonce les abus de pouvoir de certains " fondateurs de communautés ou de leurs collaborateurs ", le " manque de discernement " au stade du recrutement et surtout " les fortes pressions morales exercées lors de retraites ou au cours de directions spirituelles ou de confessions privées ".

L'Avref déplore que, jusqu'à présent, ses " appels au secours n'aient pas été entendus et pris au sérieux " par les responsables catholiques. Au premier rang des communautés visées par l'Avref figurent les Sours mariales d'Israël et de Saint-Jean: une communauté dont la fondatrice, Mère Myriam, a défrayé la chronique en menant une grève de la faim, en 1988, sous les fenêtres de l'archevêché de Lyon.

En 1982, cette jeune femme d'origine hongroise (elle s'appelle Tünde Szentes) fonde à Rimont, près d'Autun (Saône-et-Loire), la communauté des Petites Sours d'Israël et prend le nom de Mère Myriam. Elle cherche à obtenir une reconnaissance canonique auprès de MgrArmand Le Bourgeois, alors évêque d'Autun, qui lui accorde un agrément provisoire ad experimentum.En 1986, plusieurs familles dont les filles sont chez les Petites Sours, ainsi qu'une ex-religieuse, dénoncent la " pression psychologique " exercée par la supérieure, et même des " vexations, humiliations et sévices corporels ". Plusieurs témoignages relatent des scènes d'hystérie au cours desquelles Mère Myriam frappe ses compagnes. Les parents-des catholiques convaincus-décident de s'adresser au tribunal ecclésiastique (ou officialité) de Lyon. Le jugement est rendu le 23 septembre 1987. Il déclare recevable la demande des familles. Il conclut que " l'étroite dépendance des filles à l'égard de Mère Myriam est certaine et dûment établie. L'autorité que Tünde Szentes exerce sur elles est assez contraignante pour être considérée comme abusive et de nature à porter atteinte à leur liberté spirituelle. "

Comme il est d'usage dans les officialités, les juges s'en remettent à la décision de l'archevêque de Lyon et de l'évêque d'Autun.

GRÈVE DE LA FAIM

C'est alors que Mère Myriam entame sa grève de la faim. Elle se plaint qu'on la persécute parce qu'elle est " juive, immigrée et socialiste ". Le cardinal Decourtray, archevêque de Lyon, cède: il renouvelle l'agrément de la communauté. Le 18 février 1991, un deuxième jugement en appel annule le premier, au motif que les parents des victimes n'avaient pas qualité pour ester en justice devant une officialité. En 1994, Mgr Decourtray accorde à la communauté le statut d'association privée de fidèles. Un an plus tard, les Petites Sours de la Compassion, d'Israël et de Saint-Jean sont admises par les congrégations des Frères et Sours de Saint-Jean comme une "nouvelle branche" de leur "famille". A partir de cette date, la communauté de Mère Myriam est régulièrement mentionnée dans la Lettre aux amis de Saint-Jean. Il faut dire que le fondateur des Frères de Saint-Jean, le dominicain Marie-Dominique Philippe, est très proche de Tünde Szentes, dont il a été le professeur de philosophie à Fribourg. Dernière péripétie: le 2 février 1999, la communauté de Mère Myriam, dont la maison se trouve désormais à Mars (Loire), dans le diocèse de Lyon, obtient d'un évêque slovaque, Mgr Kosnoc, de Roznavsky, une reconnaissance comme institut de vie consacrée. Aujourd'hui, les Petites sours d'Israël continuent de recruter, en France, mais aussi en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie, dans des conditions pour le moins discutables. M. H. (comme beaucoup de membres de l'Avref, il préfère garder l'anonymat "par crainte de représailles") en a fait la douloureuse expérience. Au cours d'un rassemblement catholique, sa fille de vingt-trois ans fait la connaissance des Petites Sours d'Israël, qui lui proposent de participer à "une retraite de jeunes". En fait de retraite, elle se trouve être la seule laïque quand elle arrive au couvent, le 26 décembre 1997.

Dès le 1erjanvier, on lui remet l'habit religieux. Le Père Marie-Dominique Philippe prend contact avec sa famille: " Au cours d'une confession, j'ai découvert que votre fille avait la vocation. " Les parents tentent en vain de rencontrer leur fille en tête-à-tête: cette permission leur est refusée. Finalement, c'est grâce à l'intervention énergique d'un parent prêtre que la jeune fille peut sortir du couvent de Mère Myriam, en septembre 1998. " Elle reconnaît aujourd'hui qu'elle s'est fait avoir ", raconte son père. Le Père Fülop, aumônier de la Mission catholique hongroise à Lyon, est très disert sur le cas de Mère Myriam. Il décrit ses méthodes de recrutement musclées, lorsqu'elle se rend en Hongrie, accompagnée du Père Marie-Dominique Philippe: " Elle parcourt les villages et dit aux jeunes filles: "Suivez-moi, je vous offrirai une belle vie en France." Les filles sont attirées. Elle les fait entrer dans une maison dont elles ne peuvent plus sortir.

Au mois d'août1998, le Père Philippe et Mère Myriam se sont battus à coups de bâtons de chaise avec des villageois qui voulaient récupérer leur fille, enfermée dans le presbytère. Cela se passait dans le village de Sur, au nord du lac Balaton. La presse et la télévision hongroise en ont largement parlé et ont dénoncé ces méthodes."

Une autre fois, en avril 1999, c'est une jeune Hongroise que la police trouve égarée sur un quai de gare à Lyon. Elle a tenté de s'échapper du couvent de Mère Myriam, mais celle-ci lui a confisqué son passeport. Les familles dont les filles se trouvent toujours dans la communauté des Petites Sours d'Israël ne savent plus à quel saint se vouer. L'une d'elles a appris par hasard, en lisant la Lettre aux amis, que sa fille venait de prononcer ses voux perpétuels. Les parents tirent toutes les sonnettes. En vain. Réponse de l'évêque d'Autun, MgrSegui: " Je n'ai malheureusement aucune compétence pour ce dossier, n'étant pas l'évêque protecteur de cette association. " Réponse de l'archevêque de Lyon, MgrBillé: " Qu'il soit bien clair que je n'ai pas reconnu cette communauté. " Réponse de la Congrégation pour les religieux, au Vatican: " Ces problèmes (.) doivent être examinés par l'autorité diocésaine du lieu où est établie l'association concernée ". Interrogé par Le Monde, le Père Vernette se veut optimiste: " L'Eglise catholique s'est engagée dans une opération vérité à laquelle elle tient et qui sera bénéfique à tous. " De son côté, Mgr Billé fait savoir qu'il " examine tous les points qui permettront de dire si la communauté de Mère Myriam a ou non un avenir ".


   France : Sectes

Enquête sur des dérives sectaires au sein de l'Eglise catholique

Le Monde, 29 janvier 2001

[Texte intégral]

Dans son document (lire ci-dessus), le Père Vernette conseille aux familles de recourir aux tribunaux ecclésiastiques : " Le premier recours d'une famille ou d'une personne contre un groupe, s'il est justifié, peut se faire auprès du tribunal ecclésiastique diocésain, qui a compétence et expérience en la matière. "

Or le jugement en appel prononcé le 18 février 1991 par l'officialité de Lyon, dans l'affaire de Mère Myriam, affirme que " le demandeur [les familles] n'avait pas qualité pour ester en justice ", parce que " l'action appartient par nature à qui est titulaire du droit violé et non à un tiers ".

Cette décision, qui pourrait faire jurisprudence, pose donc comme principe que les familles n'ont aucun titre pour agir devant un tribunal d'Eglise.

Le Père Jacques Trouslard, engagé depuis des années dans la lutte contre les groupes sectaires, a en la matière une position très tranchée : " Les familles doivent s'adresser aux tribunaux de la République, et non pas aux officialités. Ce qui est en jeu, ce n'est pas une question doctrinale ou religieuse, mais une atteinte aux droits de l'homme. "


   France : Sectes

Les "petits gris": erreurs de casting manifestes

Le Monde, 29 janvier 2001 par Xavier Ternisien

[Extraits]

Fondée il y a 25 ans, la communauté des frères de Saint Jean, surnommés "les petits gris" ont été écartés de l'aumônerie du Collège Stanislas. Leur présence dans ce collège a donné lieu à un certain nombre de maladresses. Un prêtre de Paris, qui leur est pourtant favorable a déclaré qu'il y a eu "des erreurs de casting manifestes - Ils sont tous extrêmement jeunes, anthousiastes , mais pas très bien régulés. Ils reçoivent une formation unilatérale qui les prépare mal aux tâches éducatives" ." Ils sont très tradi sous des dehoirs modernes, "explique un professeur qui les a cotoyés.

Cette communauté a déjà été écartée d'un autre établissement de la région parisienne, le collège de Passy-Buzenvald à Rueil Malmaison.


   France :EURD

Nouveau sursis pour la Scala

Le Parisien, 29 janvier 2001 par Laure Pelé

[Texte intégral]

L'Eglise universelle du royaume de Dieu, qui s'était portée acquéreur de l'ancien cinéma en 1999, vient de se voir refuser une troisième fois un permis de construire pour transformer les locaux en lieu de culte.

L'Eglise universelle du royaume de Dieu (EURD), classée parmi les organisations sectaires dans le rapport sur les sectes, vient d'essuyer un troisième refus à sa demande de permis de construire pour la transformation de la Scala en lieu de culte.

L'ancien cinéma, construit en 1874, haut lieu de l'histoire culturelle parisienne, music-hall, puis cinéma en vogue des années quarante, transformé ces dernières années en cinéma pornographique, avait été racheté 15 millions de francs par la secte en 1999. Depuis, c'est la course contre la montre pour retarder, voire empêcher son installation.

Les services municipaux des permis de construire viennent de faire savoir aux représentants de l'EURD qu'aucune suite ne pourra être donnée à leur demande, considérée comme incomplète. Premièrement, a rétorqué la Ville, les travaux projetés doivent, au regard de la réglementation, être approuvés par une majorité qualifiée de copropriétaires qui n'a pas été atteinte, à la lecture du procès?verbal de l'assemblée générale de copropriétaires portant approbation des travaux. Deuxièmement, le demandeur doit fournir un justificatif détaillé concernant les besoins en matière de stationnement générés par la réalisation de locaux cultuels à vocation prétendument "universelle", en substitution d'un cinéma de proximité.

Faute de pouvoir interdire l'implantation de l'EURD, l'Hôtel de Ville a adopté la stratégie de " recherche systématique de la petite bête ", histoire de retarder les travaux. Sauf que, là où les précédents dépôts de permis étaient notoirement incohérents, ce dossier-ci est nettement plus complet. Mais jusqu'à quand la mairie pourra-t-elle les refuser ? Car rien n'empêche l'Église de déposer de nouvelles demandes à chaque fois améliorées... Et c'est d'ailleurs bien ce qu'elle compte faire.

Si le énième projet tient la route, le début des travaux semble inéluctable. L'Hôtel de Ville mise tous ses espoirs sur la future loi sur les sectes, qui prévoit d'interdire à toute organisation épinglée par le rapport parlementaire sur les sectes de s'implanter dans un périmètre de 100 mètres autour d'une école.

D'autant que, derrière cette guerre administrative, toute une communauté s'est constituée pour faire bloc au projet. Le producteur de cinéma Maurice Tinchant, qui était à l'époque sur les rangs pour racheter la Scala, souhaite en faire un cinéma d'auteurs indépendants.


   France : Raël

Prison ferme requise contre cinq Raéliens

AFP, 30 janvier 2001

[Texte intégral

Des peines de trois à quatre ans de prison ferme ont été requises lundi soir par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne contre cinq membres du mouvement raélien accusés d'avoir imposé des relations sexuelles à cinq adolescentes de 15 ans.

Le jugement a été mis en délibéré au 12 mars.

Poursuivis initialement pour viols, requalifié en corruption de mineures, les prévenus, deux agents commerciaux, un informaticien et deux professeurs d'éducation physique, ont affirmé avoir eu des relations sexuelles non-contraintes, après que les adolescentes eurent atteint l'âge de 15 ans, jamais en public ou à plusieurs.

En 1997, une jeune fille alors âgée de 15 ans, scolarisée à Saint-Etienne, avait confié avoir été violée par des Raëliens, un mouvement dont ses parents étaient des responsables locaux, au cours de "stages d'éveil" en France et à l'étranger.

Dans le cadre de l'enquête, cinq hommes, aujourd'hui âgés de 30 à 34 ans, avaient été placés sous mandat de dépôt pendant deux mois, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire.

A l'audience, à la surprise générale, les jeunes victimes se sont rétractées, affirmant avoir été consentantes pour ces relations sexuelles.

Le procureur de la République de Saint-Etienne, Paul Michel, a qualifié la partie civile représentant les victimes, de "fausse partie civile, coopérant avec la défense des prévenus". Me Raoul François Mestre, avocat de ces parties civiles et ceux de la défense, Mes Ducray et Seguy, ont en effet demandé la relaxe des cinq hommes, au nom de la liberté sexuelle et en affirmant que les jeunes filles étaient consentantes.

Me Louis Cornillon, partie civile pour l'Unadfi (Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu), estime que les victimes "sont encore sous l'emprise du mouvement raëlien".


   Congo Kinshasa : Sectes

Les sectes, sauve-qui-peut au Congo-Kinshasa

Libération, 31 janvier 2001 par Christophe Ayad

[Texte intégral

Très en prise avec la vie quotidienne, les Eglises du Réveil prospèrent en RDC sur la misère et la guerre. Avec la bénédiction du régime.

Répétez après moi, hurle le pasteur à s'en arracher les cordes vocales." Cette année, je n'ai pas besoin de gymnastique!" Et la foule de répéter trois fois à tue-tête l'énigmatique formule. D'autres suivront: "Tu es la propriété privée de Jésus-Christ", etc. C'est dimanche et l'église de la Victoire a fait le plein. Trois cultes dans la journée suffisent à peine à écluser le flot de fidèles qui se massent dans le grand hangar fermé par une porte noire où l'on a peint à l'intention des incrédules: "Miracle Center".

Un pasteur en chemise rayée et cravate à pois débite son sermon en hurlant dans un micro sans fil à la manière d'un gangsta rappeur. Un assistant traduit du français au lingala, la langue la plus usitée à Kinshasa, en quasi-simultané. Le sens du sermon est passablement confus mais peu importe, la foule est déjà en transe: de temps en temps, une femme se jette au pied du pasteur qui la projette face contre terre en hurlant "Retire-toi démon, et ne reviens pas!"

Le décorum en impose: deux fauteuils Louis XV tropicalisés tiennent lieu de trône. Au mur, une inscription: "Je suis ce que Dieu dit que je suis et non ce que dit le monde que je suis." Signé Fernando Kutino, fondateur de l'Eglise de la Victoire.

Or et croco. Au fond de la cour, un bâtiment abrite les studios de télé de l'Eglise ainsi que ses bureaux. A l'étage, Fernando Kutino, le fondateur, se prélasse pendant que la foule entame des cantiques en dansant. A 38 ans, il est à la tête de l'une des plus célèbres et des plus riches Eglises du Réveil, un terme générique qui sert à désigner les mouvements charismatiques d'obédience protestante américaine qui ont prospéré sur la misère et la guerre dans le Congo de ces dernières années.

L'homme, qui se fait appeler "Archybishop", a plus la dégaine d'un gangster de Los Angeles que d'un pasteur: bagouzes, gourmette en or, chaussures en croco et téléphone portable chromé. Il prêterait à rire s'il n'était pas à la tête d'un empire financier: "Je ne vous dirai pas quel est notre budget. Mais sachez que ça représente beaucoup d'argent. Il n'y a pas de honte à cela. J'aime l'argent. Ça aide à bien vivre."

Le 31 décembre dernier, il a rassemblé quelque 100000 personnes au stade des Martyrs de Kinshasa. Autant attendaient dehors. Fernando Kutino vient de passer six mois en prison pour avoir brûlé une page du Coran en public. "Ce n'était pas le Coran, c'était une formule de magie écrite en arabe. Il faut combattre la magie, elle est contraire au message de Jésus-Christ." Quel est le message de Jésus-Christ? "Je prône l'épanouissement, la libération, le développement et le progrès."

Mais encore? En fait, l'Eglise de la Victoire, comme les autres Eglises du Réveil, tient un discours quiétiste du type: "Si tu as la foi (et que tu passes à la caisse), Dieu t'aidera." [......]

Le père Robert Abelawa, qui dirige la paroisse catholique de Saint-Kibuka, reconnaît: "Ces mouvements répondent à la crise actuelle. Les gens ont besoin de miracles, de surnaturel. En fait, on les endort: ils vont là-bas en laissant leur cervelle à la maison. On vous fait croire que vous pourrez guérir en touchant la télévision. Mais cette concurrence nous a forcés à évoluer. Nous avons adopté la prière charismatique qui est plus vivante. Nous faisons aussi attention à puiser nos sermons dans la vie quotidienne." Contrairement à certains de ses collègues qui disent encore la messe en latin, l'abbé Robert est passé au lingala. "En plus, nous avons un discours politique que les sectes n'ont pas."

Lors de l'enterrement de Kabila, l'évêque de Kinshasa a appelé le nouveau pouvoir au "dialogue politique". Il a aussi condamné "celui qui prend le pouvoir par les armes et celui qui le garde par les armes".

Le régime, lui, préfère à l'évidence Sony Kafuta, qui le lui rend bien. "Sous Mobutu, on nous empêchait de nous développer parce que le pouvoir avait peur qu'on dévoile sa vraie face." En remerciement, Laurent-Désiré Kabila a nommé en décembre Kafuta aumônier général des armées. "On l'a choisi parce qu'il est originaire du Katanga, comme Kabila", expliquent les mauvaises langues. Kafuta, lui, est persuadé que "si l'armée et la rue sont restées calmes après la mort du Président, c'est grâce à nous les messagers de Dieu. Si l'Etat écoute les hommes d'Eglise, la solution aux problèmes du pays viendra".


  Chine : Falun Gong 

Quelques uns des points douteux sur l'interview des rescapés du drame de la place Tian An Men

Web, 31 janvier 2001

[Texte intégral]

Le 23 janvier 2001, l'agence Chine Nouvelle rapportait la tentative de suicide de 5 pratiquants de Falun Gong supposés sur la place Tian An Men.

Les porte-paroles du Falun Gong demandaient immédiatement l'ouverture d'une enquête indépendante, ne croyant pas que des pratiquants de Falun Gong, dont l'éthique est de ne porter atteinte à aucune vie, y compris à la leur propre, aient pu chercher à se suicider.

Une semaine plus tard, le 30 janvier 2001, l'agence Chine Nouvelle publiit l'interview de personnes dites rescapées du drame. En une semaine, deux personnes dont l'Agence Chine Nouvelle n'avait pas mentionné l'existence le 23 janvier, et qu'aucun des journalistes étrangers témoins de a scène n'avait vues, se sont rajoutées aux victimes. Nous demandons à nouveau au gouvernement chinois d'autoriser des investigations indépendantes. L'augmentation du nombre supposé de victimes ainsi que certains détails du reportage de l'Agence Chine Nouvelle nous confirment dans notre impression qu'il s'agit d'une manouvre visant à discréditer le Falun Gong.

Quelques uns des points douteux sont énoncés ci-dessous:

1/ L'article de l'agence Chine Nouvelle dit qu'en moins d'une minute, de policiers sont allés sauver les gens qui tentaient de se suicider par le feu en utilisant un extincteur. Un journaliste européen travaillant à Pékin remet anonymement ceci en question : " Je n'ai jamais vu des policiers patrouiller sur la Place Tian An Men en emmenant avec eux un extincteur, comment se fait-il qu'ils en aient eu quatre ce jour-là ? Il faut au moins 20 minutes pour faire un aller-retour entre le lieu du drame et l'Assemblée du Peuple. Et ils seraient allés chercher les extincteurs en une minute ?! "
2/ Un autre journaliste occidental s'étonne: " Habituellement l'agence Chine Nouvelle ne publie rien sans l'approbation des supérieurs ; or, cette fois-ci elle a annoncé la nouvelle tout de suite après l'événement." En effet, la publication d'un article de Chine Nouvelle demande normalement de passer par un grand nombre de personnes du gouvernement à différents échelons, ce qui lui donne généralement beaucoup de retard sur l'actualité. D'où vient cette rapidité soudaine ? Qui plus est, la nouvelle a été immédiatement publiée en anglais. Pourquoi donc en anglais, et pas en chinois ?
3/ L'agence Chine Nouvelle dit dans son reportage : " Les médecins ont décidé d'ouvrir la trachée des patients après y avoir vu les oedèmes sanguins dus à l'aspiration d'une grande quantité de fumée, afin d'éviter une asphyxie par obturation trachéenne. Chen Guo a été brûlée à 80 %, le degré de brûlure est de 4 au visage. et elle est tombée dans le coma. Le corps de la fillette de 12 ans, Liu Siying, est brûlé à 40 %, sa tête et son visage sont brûlés au 4ème degré. Il ne reste presque rien de son visage et ses mains. Hao Huijun, Wang Jingdong etc. ont aussi eu de graves brûlures et la trachée blessée...... " Cependant Liu Guo et Liu Siying qui étaient si grièvement blessés ont malgré tout pu dialoguer très naturellement avec les journalistes dans le reportage de l'agence Chine Nouvelle. Un médecin américain, après avoir lu ce reportage, a dit : " Il est absolument impossible de parler si peu de temps après une trachéotomie Soit l'agence Chine Nouvelle ment, soit la médecine a fait un miracle. "
4/ Un pédiatre chinois : " Ouvrir la trachée pour y introduire un tuyau a pour but de garantir la fluidité de respiration. Quand un enfant reçoit ce genre d'opération, c'est généralement pour éviter que des corps étrangers ne bloquent sa respiration. La trachéotomie de Lui Siying était justifiée par les oedèmes sanguins de ses voies respiratoires. Ceci montre la gravité de ses blessures. Pourtant, même si l'on place un tuyau, il faut le maintenir soigneusement car les oedèmes des voies respiratoires secrètent beaucoup de pus qui doit être nettoyé par des infirmières avec une machine aspirante. Siying n'a que 12 ans, de plus elle a été gravement brûlée. Une interview dans une telle situation est non seulement inhumaine, mais quasiment impossible : L'endroit où l'on introduit le tuyau se trouve généralement entre le 3ème et le 4ème chaînon de la trachée, juste au-dessous des cordes vocales [autrement dit, l'air expiré passe par le tuyau et ne fait pas vibrer les cordes vocales, qui ne devraient donc émettre aucun son]. Une enfant de 12 ans, si grièvement brûlée qu'elle doit subir une autogreffe de peau, que sa gorge a été ouverte, il est inimaginable qu'elle puisse chanter et parler avec un cathéter à la gorge 4 jours après. "

L'agence Chine Nouvelle, porte-parole du Parti Communiste étouffe généralement les incidents qui se produisent sur la Place, symbole du pouvoir. Il est surprenant que celui-ci n'ait non seulement pas été dissimulé comme c'est l'habitude, mais de plus publié si rapidement et avec tant d'ampleur. Il est encore plus surprenant que, sur la plus grande place du monde, un événement normalement non prévu ait pu être intégralement filmé, à une distance de moins de dix mètres, par les caméras de la télévision chinoise. De plus, les policiers qui travaillent sur la Place Tian An Men sont extrêmement nombreux, ils ont tous été bien entraînés, et réagissent extrêmement rapidement à la moindre " anomalie " : Pourquoi cette fois-ci les suicidaires ont-ils eu non seulement le temps de s'installer, mais a ussi de verser de l'essence sur eux, puis d'y mettre le feu pour s'immoler ?

Enfin, la majorité des policiers de la place Tian An Men sont habillés en civil pour pouvoir observer discrètement la préparation des manifestations du Falun Gong. Par quel hasard les policiers qui tenaient les extincteurs ce jour-là étaient ils tous en uniforme, et présents simultanément autour de la victime, comme si ils attendaient un signal pour
déclencher les extincteurs ?

Depuis le début de la répression, les pratiquants de Falun Gong n'ont ja mais utilisé que des moyens pacifiques pour protester sur la place Tian An Men : choisir un endroit, et déployer une banderole jaune avec un slogan " Falun Dafa est bon", ou "Restaurez l'innocence du Falun Gong". Depuis deux ans, on n'a jamais entendu parler de violence de la part des p atiquants de Falun Gong, tous n'ont utilisé que les moyens les plus pacifiques pour expliquer la vérité, ceci malgré les pertes d'emploi, de logement, les lourdes amendes, les coups, les viols, les tortures et les assassinats.

Amnesty International , Human Rights Watch et d'autres associtions humanitaires documentent ces faits. Face à la pire cruauté ils ont toujours appliqué, résolument, le principe de Vérité-Bonté-Patience. Comment leur attribuer un acte si extrême, si contraire à leur attitude habituelle, et qui plus est opposé aux principes de leur méthode ?

Le reportage de L'agence Chine Nouvelle mentionne des textes du fondateu du Falun Gong, Monsieur Li, qui n'existent tout simplement pas, et dan lesquels les actions extrêmes sont encouragées. Ils affirment aussi qu 'un récent article de M. Li, " Au delà de la patience ", implique d'utiliser la violence contre les forces policières, alors que ce texte explique simplement que " Patience " ne signifie pas passivité et que faire sa voir activement, par des moyens non-violents, la vérité de la répression , ne s'oppose pas aux principes du Falun Gong (Falun Dafa). N'est-il pas possible que les autorités aient voulu rejeter la responsabilité de la mort des suicidaires sur le compte de Falun Gong ?

De ce fai t, elles peuvent dénigrer plus encore le Falun Gong et justifier face à l'opinion internationale de la centaine de morts et des dizaines de milliers d'arrestations et de tortures qui ont marqué leur répression. Or, si le Parti Communiste chinois voulait prouver la responsabilité du Falun Gong, les images prises par les médias étrangers pouvaient servir de preuves objectives éloquentes. Pourquoi¨alors, quand un journaliste de CNN prenait des images sur place, la police lui a t'elle confisqué son film , et l'a détenu pendant 1 heure et demie ? Avait-on peur que ces images montrent qu'il ne s'agissait en fait pas d'élèves de Falun Gong ? Une sinologue française de renom a mis en doute l'authenticité des informations données par le gouvernement chinois, supposant que le scénario aurait pu être copié d'un livre de politique-fiction publié en 1987, "Le Péril Jaune". Dans ce livre, pour discréditer un groupe d'opposants et attirer la haine contre eux, le gouvernement convainc une femme de s'asperger d'essence sur la place Tian An Men en lui promettant d'éteindre le feu avant qu'elle ne soit brûlée. mais la laisse finalement périr dans les flammes.

La tentative de suicide de ces personnes est un drame dont nous ne pouvos qu'être affligés. Cela montre à quel point la situation en Chine est devenue désespérante pour de nombreux citoyens. Devant des accusations si graves, nous espérons que les informations données par l'Agence Chine Nouvelle seront regardées avec circonspection : Il est important de ne pas oublier que cette agence est avant tout l'organe de propagande du gou vernement chinois.