Actualités sur les sectes en septembre 1998

Dévots de Krishna Émissions scolaires "info-secte" en Allemagne
Organisation d'Analyse Actionnelle Pédophile muséifié - AAO
Intégrisme catholique Les petits soldats du scoutisme
Intégrisme catholique Le Réseau Voltaire s'inquiète de l'élargissement de l'abbé Cottard
Communauté de l'Arche Une communauté injustement citée comme une secte
Institut de Recherches Psychanalytiques Maud Pison joue l'Arlésienne
Mouvement raëlien PLAF - Rael
Royaume Kongo Au " Royaume du Congo "
Sectes Fausse association cultuelle
Sectes Pauvre Russie
Sectes Expansion religieuse en Russie
Sectes Echecs ethnoplanétaires
Sri Chimnoy Caution pontificale manquée
Dévots de Krishna Ah que la guerre est jolie !
Secte Aum Encore une Apocalypse d'évitée
Sectes Dix-sept pays d'Europe limitent la liberté religieuse
Sectes Sectes, Nouvel Age et tolérance religieuse
Scientologie Un mensonge signé Serge Bornstein
Ordre du Temple Solaire Un Genevois est accusé à tort d'être membre de l'OTS
Siderella Psychopathosectaire
Sectes XIIè conférence du CESNUR
Sectes Question posée sur la location de salles aux sectes
Témoins de Jéhovah Compassion et prosélytisme
Sectes et enfants Sectes : vos enfants les intéressent
Secte Nao L'ancien gourou dénoncé pour viol sur mineure

 

  Allemagne : Dévots de Krishna

Émissions scolaires "info-secte" en Allemagne

Cet article, concernant des procès en diffamation intentés par les dévots de Krishna à la suite d'émissions d'information sur les sectes diffusées en Allemagne au profit des scolaires, montre, entre autres, la méthode utilisée pour réaliser ces émissions.

BULLES, 3ème trimestre 1998.

Ursula Zöpel, rédactrice de la revue El mitteleilungen de Leverkusen est le principal auteur d'émissions d'information sur les sectes, destinées aux scolaires (en particulier sur la Conscience de Krishna, la Scientologie, les Enfants de Dieu et les Témoins de Jéhovah). Elle a dû faire face à cinq procès en diffamation intentés par ISCKON Allemagne (Les dévots de Krishna) avec action en cessation d'émission. Trois jugements du Tribunal de Cologne (25-3-97, 17-7-97, 7-1-98) l'ont disculpée, condamnant le plaignant aux dépens.

Madame Zöpel avait systématiquement fondé l'émission sur les déclarations faites par les responsables des sectes eux-mêmes ou sur leur littérature.

Dans le procès verbal du dernier procès, les juges distinguent l'interprétation d'un texte (" à mon avis cela pourrait signifier ceci "), de l'affirmation d'un fait (" c'est ou bien vrai ou bien faux "). De l'avis des juges, les défendeurs, de même que ISCKON l'avait fait, se sont placés sur le terrain de l'interprétation. Celle-ci étant libre ne peut pas être considérée comme un délit, selon la loi qui réglemente les paroles et les écrits. Le Tribunal considère que les termes de l'émission restent dans le cadre d'un exposé objectif et concret, et qu'ils ne sont ni infâmants ni de nature à faire interdire les émissions. ISCKON est condamné à verser 20.000 DM aux défendeurs.

Ce jugement est conforme à la jurisprudence habituelle en Allemagne : les opinions sont libres, l'affirmation d'un fait nécessite une preuve.
 
 

 

  Autriche : Organisation d'Analyse Actionnelle

Pédophile muséifié - AAO

BULLES, 3ème trimestre 1998

Le Musé des Arts Appliqués de Vienne a exposé de février à avril 1998 les peintures d'Otto Mühl faites en prison. Le fondateur autrichien d'AAO (Organisation d'Analyse Actionnelle), qui avait été condamné à 7 ans de prison ferme pour pédophilie et exploi-tation sexuelle des enfants, avait été libéré en décembre 1996 après 6 ans et demi. Les thèmes : sa prison, sa rage contre l'État, l'Église ou le National socialisme, et surtout le sexe. Le prestigieux Burgtheater l'a aussi invité à lire ses textes. (Libération, 26/2/98)

 


  France : Intégrisme catholique

Les petits soldats du scoutisme

Le Monde, 2 septembre 1998, par Roland-Pierre Paringaux.

Au sein des associations scoutes des courants religieux intégristes et ultraconversateurs, on prépare les enfants, dans un esprit paramilitaire, à "sauver les valeurs de l'Occident chrétien".

[Résumé]

Mme B., membre de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, bien que choquée par le drame de la mort des scouts et du plaisancier en juillet, n'est en revanche pas surprise par la réaction des milieux catholiques où évoluait l'abbé Cottard, qui ont considéré son incarcération comme une injustice dans " un monde qui a perdu la foi " : " Tout se tient. Chez nous, tout le monde, prêtres, parents et enfants est lié par une logique de secte ". Si elle témoigne maintenant de facon critique, et sous couvert de l'anonymat, c'est " parce que les camps sont l'aboutissement d'un système dangereux dans lequel on ne respecte pas les règlements et où on enseigne la loi du plus fort. Parce que, cette fois, il y a eu des morts et que les parents ont le droit de savoir ".

Roland-Pierre Paringaux trace alors un historique de l'origine de la création de ces mouvement scouts intégristes, suite, entre autres, au refus de l'evolution de la société française, au refus des prises de position progressistes du concile Vatican II, et à l'attachement à la mystique d'un ordre chevaleresque. A partir des Scouts d'Europe, " groupuscule extrémiste pris en main dans les années 60 par des nationalistes bretons ", les scissions se multiplient pour créer une nébuleuse de mouvement (ne comptant pour certains que quelques dizaines de membres), dont celui des Scouts Saint-Georges, qui donne naissance en 1980 aux Scouts et guides catholiques de France, organisation à laquelle appartient l'abbé Cottard.

L'historien du scoutisme Jean-Jacques Gauthé explique : " Tous ces groupes ont certains point en commun : la défense du vrai scoutisme, puisqu'ils estiment que celui-ci a été dénaturé par les Scouts de France ; la défense de la vraie foi à travers la messe de Saint Pie X ; à la contestation des valeurs issues de la Révolution de 1789 ; des références constantes à la contre-révolution dont ils épousent les thèmes. (...) Les valeurs qu'ils défendent sont celles du dépassement de soi par des activités physiques exigeantes, de la virilité se traduisant parfois par un style paramilitaire (pièces d'uniforme, chaussures rangers, coupe de cheveux, esprit "fanamili" [fanatiques du monde militaire], poignard. (...) La volonté de former une élite catholique est manifeste ".

Le petit monde (en rupture de Rome, comme la Fraternité Saint-Pie X, ou n'ayant pas encore rompu, comme les comités Chrétienté-solidarité de Romain Marie) de cette idéologie proche des scouts intégristes se réunit périodiquement lors de certains cultes : " pèlerinage de Chartres, fête des chouans à Chiré-en-Montreuil (Vienne), grand-messes à Saint-Nicolas du Chardonnet (Paris) et à Sainte-Marie des Armées (Versailles), hommage à Jeanne d'Arc ". Un réseau discret d'associations, de paroisses et de réseaux de solidarités s'est également développé, permettant aux adhérents, parents et nombreux enfants (la Fraternité Saint-Pie X compte 17 écoles primaires, 6 secondaires et 2 instituts universitaires, toutes hors contrat), d'évoluer entre eux en de nombreuses circonstances. " C'est aussi ce genre de dispositif qui a permis au milicien Paul Touvier, recherché pour crimes contre l'humanité, et à sa famille d'échapper pendant plus de quarante ans à la justice ".

Dans une déclaration à l'AFP, un responsable des Scouts et guides catholiques de France expliquait la pédagogie des camps scouts : " Les niveaux d'épreuves sont déterminés en fonction de l'âge des garçons. La vie est une guerre, on est obligé de se battre tous les jours. Dans les grands jeux, on apprend à se battre loyalement. Nous avons des méthodes viriles, mais ceux qui viennent chez nous pour apprendre les méthodes de commando font long feu ". Un autre responsable dira que les activités de leurs camps de scouts sont similaires à celles des autres camps.

Cet avis est démenti par le commissaire général des Scouts de France, qui estime que, sous une facade de scoutisme " classique ", les valeurs profondes de ce mouvement sont à l'opposé des valeurs du scoutisme. Pour faire cesser la confusion, les Scouts de France avaient assigné en justice en 1982, l'Association des Scouts et guides catholiques de France. Ceux-ci ont été condamné en 1991 par la cour d'appel de Douai a l'interdiction du port d'insignes scouts et à porter ce nom, mais, le terme scout étant du domaine public, ils le changèrent tout simplement en Association française des Scouts et guides catholiques de France.

[A signaler : le numéro de septembre/octobre 1998 de Golias contient un dossier approfondi sur la question ainsi qu'une radiographie assez détaillée des mouvements " scouts " français]

 

  France : Intégrisme catholique

Le Réseau Voltaire s'inquiète de l'élargissement de l'abbé Cottard

Réseau Voltaire, notes d'informations du 4 septembre 1998

[Texte intégral]

En élargissant l'abbé Jean-Yves Cottard, détenu à titre préventif en raison de sa responsabilité dans le décès de quatre adolescents dont il avait la charge et du jeune homme qui tenta de les sauver, la justice manifeste l'interprétation politique qu'elle souhaite donner à cette affaire.

Tout se passe comme si cet accident était dû à une absence de précautions ayant entraîné la mort, alors que, selon les témoignages rapportés par la presse, il est dû à une volonté délibérée et répétée de mise en danger. Il s'ensuit que l'abbé Cottard n'est pas un éducateur incompétent qui aurait omis de s'inquiéter de la météo, mais un fanatique qui revendique comme pédagogie l'organisation d'épreuves mettant la vie des enfants en péril.

Le Réseau Voltaire s'inquiète que la justice ait cru suffisant d'interdire à l'abbé Cottard de diriger des colonies de vacances, alors que c'est son idéologie qui est meurtrière, et que tous ceux qui la professent et la mettent en oeuvre représentent un danger identique pour les enfants dont ils ont la charge.

Le Réseau Voltaire souligne la coresponsabilité de ceux qui ont aidé à recruter les victimes et de ceux qui ont offert un soutient logistique aux coupables.

Précisemment, le Réseau Voltaire rappelle que Jean-Marie Le Pen, dans sa Lettre n. 263 datée de la 1ère quinzaine de septembre 1997, invitait ses lecteurs à inscrire leurs enfants aux " Scouts et guides catholiques ". On pouvait y lire : " En fuyant comme la peste les cosmopolites Scouts de France et autres Eclaireurs de France, les parents peuvent, en inscrivant à certaines activités scoutes leurs enfants, leur faire bénéficier d'un cadre éducatif traditionnel encore attaché au civisme, au respect de l'autre et au dépassement de soi ".

De même, le Réseau Voltaire rappelle que l'évêque de Versailles a autorisé, ou fait autoriser, les Scouts et guides catholiques à célébrer une cérémonie funèbre dans une collégiale de son autorité, autour de l'aumonier des Cadets du Front National.

 


  France : Communauté de l'Arche

Une communauté injustement citée comme une secte

De Gandhi aux sans papiers, histoire de la plus ancienne communauté de France

Midi Libre, par J. Vilaceque, 17 septembre.

[Résumé]

Depuis 35 ans, la Communauté de l'Arche, implantée aux confins de l'Hérault et de l'Aveyron, est de tous les combats non-violents : Le Larzac, la guerre du Golfe, les sans-papiers, le nucléaire, les Canaques, et jusqu'à la défenses de la ligne de chemin de fer Béziers-Neussargues. Là-haut, à la Borie-Noble, près de Roqueredonde, on est chez les enfants de Lanza del Vasto, décédé en 1981 : noble, sicilien, et disciple de Gandhi, qu'il avait rencontré dans les années 30.

Les enfants de Del Vasto continuent leur vie en communauté, avec retour à la terre, nourriture végétale, et stric minimum en poche. Depuis sa création, la communauté a essaimé en France : 7 maisons, environ 200 membres. Dans l'Hérault, 70 personnes, adultes et enfants, vivent dans un sphère spirituelle où les séances de méditation, inspirées des méthodes indiennes, alternent avec les temps de prière : " on encourage les gens à retrouver les racines de leur profondeur religieuse, dit Anelyse de Mareuil, responsable de l'administration de la Borie Noble, mais on n'encourage pas les syncrétismes religieux : nous sommes largement d'inspiration chrétienne ".

Du reste, l'archevêché n'a rien trouvé à redire à ces pratiques. Pas davantage le Rectorat lorsque l'Arche scolarisait à demeure ses enfants avant de les confier à l'école publique de Roqueredonde menacée de fermeture faute d'effectifs. Et pas davantage les associations de mise en garde contre les sectes. Car même si l'arche aime la discrétion, elle n'a jamais pratiqué le repliement névrotique. Organisation de congrès sur Gandhi, jeûnes publics pour les causes à défendre, adresse sur Internet qui lui vaut des visites depuis l'Australie (http://perso.wanadoo.fr/yann.forget/Nonviolence/Arche.html), les enfants de Lanza restent ouverts aux yeux du monde. Les membres vivent d'agriculture et d'élevage, mais aussi d'artisanat : bougies, sandales, tissage. De l'épluchage des légumes à la coupe du bois, les taches se font essentiellement en commun. Le responsable, quant à lui, est élu pour 3 ans. L'engagement dans la vie communautaire est renouvelable chaque année et bien peu s'en vont, constate J. Vilaceque.

Procès

D'où la consternation de Jean-Baptiste Libouban, responsable de l'Arche, en découvrant le nom de sa communauté dans le livre " La France aux cent sectes ". La communauté de l'Arche a assigné en justice Jean-Pierre Van Geirt, auteur de ce livre, ainsi que son éditeur, pour diffamation.

 

  France : Institut de Recherches Psychanalytiques

Maud Pison joue l'Arlésienne

BULLES, 3ème trimestre 1998.

Déjà, le 25 février 1995, Maud Pison, la fondatrice de l'Institut de Recherches psychanalytiques, plus connue comme " réincarnation de la Vierge de l'Apocalypse ", avait joué l'arlésienne en se signalant par son absence au Tribunal de Grande Instance de Draguignan, où elle aurait dû comparaître en tant que prévenue pour escroqueries, avec son comparse Jean-Pierre Galiano, réincarnation du Christ.

Le jugement tomba comme un couperet : " Il résulte ainsi que les mis en examen, par des mises en scène dans des réunions publiques, ont persuadé des gens incrédules de l'existence de pouvoirs surnaturels, leur permettant d'espérer un mieux vivre ou une guérison, tout en utilisant l'alibi de la science, à savoir la profession de psychanalyste pour l'un et de dentiste pour l'autre. En tentant de se faire remettre ou en percevant des sommes, ils ont commis le délit d'escroquerie ... ". Moyennant quoi, statuant sur l'action publique, le Tribunal les condamna chacun à un an d'emprisonnement avec sursis et à une amende de 50.000 F.

Bien évidemment, Mme Pison interjeta appel. Après de longs délais d'appel, l'affaire devait être plaidée devant la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, le mercredi 6 mai 1998. Les avocats, les parties civiles, les présidentes de l'UNADFI et de l'ADFI d'Aix-en-Provence, plus quelques amis venus de loin, étaient présents. L'arlésienne psychanalyste, terrassée, une fois de plus, par une maladie diplomatique chimérique, fournissait, par son avocat, un certificat médical.

Colère des avocats, qui demandent la désignation immédiate d'un expert médical, troubles, hésitation de la Cour, suspension de l'audience. De retour, le Président annonce sa décision : la Cour prenant une mesure d'administration judiciaire, charge le Président du T.G.I. de Draguignan de procéder à l'audition de Mme Pison, à son domicile, en présence de son avocat. Procédure, non contradictoire, rarissime !

  

  Etats-Unis : Mouvement raëlien

PLAF - Rael

BULLES, 3ème trimestre 1998.

Un tract de Peace Love and Fraternity (PLAF), une émanation de Raël, fait une proposition pour le moins étonnante :
 

" La règle donnée dans les Messages, demandant aux hommes de ne pas avoir plus d'un enfant par personne, ne s'applique pas aux mères porteuses qui portent un enfant pour quelqu'un d'autre qui n'en a pas. Donc, même si vous avez déjà un ou plusieurs enfants, vous avez le droit le droit d'être candidate. Vous pouvez également essayer de trouver des candidates non raëliennes qui seraient intéressées soit par la beauté du geste, soit pour la prime et des avantages financiers. "

Une adresse est donnée aux Etats-Unis...

 

  Au " Royaume du Congo "

Regards sur, septembre 1998.

[Texte intégral]

Quand les armées officielles n'affrontent pas les rebelles dans l'ex-Zaïre, ce sont les sectes qu'elles combattent, en l'occurrence une secte tribale du nom de Royaume Kongo.

Avec à sa tête le " Roi " Nsemi Mizele, actuellement en fuite, cette secte prétend affirmer la suprématie de la région du Bas Congo et de l'ethnie Kongo à laquelle appartiennent essentiellement ses adeptes.

Le 2 juillet dernier, les combats ont provoqué la mort d'au moins huit personnes, deux militaires et six civils, davantage selon le quotidien Le Palmarès qui fait état de 12 tués. Face à ces incidents, la devise de la secte laisse songeur : " Paix-Travail-Silence ".

Le 22 juillet, le procès contre neuf membres de cette secte s'est achevé sur une condamnation à mort pour " meurtres " et " attentats contre le régime établi et appartenane à une bande armée ", sans possibilité de faire appel. Les autres accusés ont été acquittés. Quant au " Roi " Mizele Nzemi, que le précédent régime avait condamné à la réclusion pertuelle, mais qui s'était évadé à la faveur de la chute de Mobotu le 17 mao 1997, il a été condamné à 20 ans de prison (AFP, 22 juillet 1998).

 

  France : sectes

Fausse association cultuelle

BULLES, 3ème trimestre 1998.

Une association quelconque dont les statuts comprennent une mention de culte peut adresser au Ministère de l'Intérieur une demande de reconnaissance en tant qu'association cultuelle. Elle recevra automatiquement un récépissé de ce ministère. Or il apparaît que certaines usent de celui-ci comme d'une reconnaissance par l'État, bien qu'il ne leur octroie aucun droit.

Ce récépissé nous rappelle quelque chose : la manière dont l'École de l'Éveil (émanation de la Scientologie) avait usé d'un récépissé du Ministère de l'Éducation Nationale comme d'une reconnaissance par celui-ci. La Justice, en 1997, a condamné les responsables de cette supercherie.

 

 Russie : Sectes

Pauvre Russie

Regards sur, septembre 1998.

[Texte intégral]

Non contents d'avoir eu à se méfier, en avril, d'un premier ministre, Serguei Kirienko, qui avait flirté avec la Scientologie, les Russes sont littéralement submergés par le sectarisme. Quelque sept années après l'effondrement de l'URSS, 13.000 sectes et mouvements religieux, ont été indistinctement enregistrés.

Comme l'affirme Svetlana Romaniouk, présidente de l'organisation de sauvetage de la jeunesse moscovite, le "vide spirituel" provoqué pur la disparition de l'idéologie dominlante a favorisé un prosélytisme intensif dans les universités et les écoles. Les doctrines sectaires sont préconisées ouvertement dans certains cours de sciences humaines par des professeurs russes que des sectes, comme Moon, envoient préalablement se former dans leurs centres à l'étranger,

La bibliothèque même de la faculté de journalisme de l'université d'Etat de Moscou offre une exposition permanente de plusieurs centaines de publications scientologues.

Au nombre des autres exactions commises par les sectcs, le racket systématique. Les adeptes de Moon sont invités au paiement d'une contribution quotidienne de 100 roubles. D'autres sont contraints à collecter de l'argent sur la voie publique, voire à vendre leur appartement s'ils ne peuvent s'acquitter des obligations qui leur sont imposées.

La loi signée en septembre 1997 par le président Eltsine, proclamant la liberté de culte et l'interdiction du prosélytisme pour les religions " nouvellement implantées ", n'a pas atteint son but qui était d'entraver le développement des sectes, parce qu'elle pénalise des religions d'implantation relativement récente au regard des quinze annécs d'existence en Russie exigées légalement pour être autorisées à ouvrir des écoles, à diffuser de la littérature religieuse, à posséder des imprimeries ou d'autres médias (AFP 30 juillet 1998).

 

  Expansion religieuse en Russie

Selon les statistiques officielles russes, 13.000 nouveaux mouvements religieux ont été enregistrés depuis 1991. Svetlana Romaniouk, présidente d'une association qui s'occupe des victimes des sectes à Moscou met en évidence le fait que celles-ci recrutent ouvertement de nouveaux membres dans les écoles officielles et dans les instituts de formation. (La Croix, 16/9/98)

C'est dans un tel contexte que le 29 septembre les procureurs de l'arrondissement de Moscou-Nord ont lancé une action pour interdire les activités des Témoins de Jéhovah dans la capitale, ceci en application de la loi de 1997 approuvée par Eltsine, par les 2 chambres du Parlement et par l'Église Orthodoxe. Tous les groupes religieux doivent être réenregistrés avant la fin 1999. Les procureurs ont demandé que l'enregistrement des TJ soit an-nulé, étant donné que selon eux ils violent la constitution russe. Avec les partisans de la loi, ils affirment néces-saire d'endiguer l'influence des sectes dangereuses qui essaient d'exploiter le vide spirituel. (Infoseek/WBS, 29/9/98)

 

  Russie

Echecs ethnoplanétaires

Regards sur, septembre 1998.

[Texte intégral]

L'ex-URSS n'a pas fini de nous étonner.

Ainsi, si l'on en croit le Courrier International n° 404 (30/7-19/8/1998), dans la caucasienne Kalmoukie, Kirsan Ilioumjinov, président autoritaire et incontesté (il n'a guère d'états d'âme lorsqu'il s'agit d'obtenir le pouvoir par des élections pour le moins sujettes à caution, et de le conserver par la manière forte), et surtout joueur d'échecs patenté, a non seulement décidé d'organiser, moyennant le coût prohibitif de 150 millions de dollars, les Olympiades de ce jeu, dans une Cité intemationale des Echecs, fondée à cet effet, mais encore d'élaborer une "pensée ethnoplanétaire", par le biais d'un secrétariat pour l'idéologie spécialement créé dans cette optique.

Persuadé de ses pouvoirs exceptionnels, Ilioumjinov affirme donner des " instructions au peuple au niveau subconscient ", tout en créant " autour de la République un champ extrasensoriel ". Politique version Nouvel-Age, à l'aube de l'Ere du Verseau ?

  


Vatican : Sri Chimnoy

Caution pontificale manquée

Regards sur, septembre 1998.

[Texte intégral]

Sri Chimnoy, gourou bien connu, ne lésine pas sur les attestations de respectabilité, n'hésitant pas à produire publiquement des photos où il figure aux côtés du Pape. D'autres l'ont fait avant lui, avec des publics divers, tel W.Armstrong, leader défunt de l'Eglise Universelle de Dieu, qui offrait régulièrement des preuves de fréquentation des grands de ce monde.

Nos amis du GEMPPI de Marseille ayant écrit au Vatican à propos de ces photos de Sri Chinmoy aux côtés du Pape, le cardinal Michael Fitzgerald, secrétaire du très officiel " Pontificium Consilium pro Dialogo inter Religiones ", a répondu en ces termes à Didier Pachoud :

Il faudra désormais que le gourou recherche d'autres garants d'honorabilité.

 

  Croatie : Dévots de Krishna

Ah que la guerre est jolie !

Regards sur, septembre 1998 .

[Texte intégral]

Quatre années de guerre serbo-croate (1991-1995) ont fait du village croate de Licka Jesenica, à 120 km au sud de Zagreb, un désert à occuper. Ce que les dévots de Krishna n'ont pas manqué de faire, sans vergogne.

Sur les 444 habitants précédents, seuls 70 des Serbes sont demeurés, les 367 autres habitants ayant pris la fuite au cours de la guerre.

L'actuel maire croate, Luka Hodak, dévot de la secte sous le nom spirituel de Lokesa Das " le serviteur du Maître de la Planète ", a en effet invité ses co-adeptes à venir occuper des maisons vidées de leurs occupants et à exploiter leurs terres.

Ancien boucher, membre du parti, le HDZ, (Communauté démocratique croate), donne l'exemple en occupant lui-même une maison dont il interdit l'accès à ses anciens occupants.

Ces dévots d'une secte qui proclame ses vertus pacifiques n'hésitent pus à " proférer des menaces et prédire que le sang allait couler et qu'ils ne quitteraient pas les maisons qu'ils ont occupées par la force ", ajoutant même cette précision " qu'ils occupaient 27 maisons et qu'ils prévoyaient d'en occuper dix autres " (selon un communiqué de l'antenne croate du Comité d'Helsinki pour les droits de l'Homme. AFP 26 août 1998).

 

  Japon : Secte Aum

Encore une Apocalypse d'évitée

Regards sur, septembre 1998 .

[Texte intégral]

Si l'on en croit Science et Vie Junior d'avril 1998, il y a cinq ans, le 28 mai 1993, l'Apocalypse version AUM de la Vérité Suprême-Shinrikyô était en marche. En effet, si les exactions meurtrières de la secte japonaise ne se sont matérialistes par le gaz sarin dans le métro de Tokyo que le 20 mars 1995, le désert sud-occidental australien avait été témoin, ainsi que quelques aborigènes fortuitement présents dans les parages, d'une formidable explosion difficilement explicable à cette époque-là.

Depuis, les enquêtes approfondies menées par l'IRIS (Institut américain de recherches sismologiques) ont abouti à un volumineux rapport du Sénat américain, qui donne quelques frissons rétrospectifs. Même si le Sénat a refusé de se prononcer, faute de preuves réellement tangibles à l'époque de l'enquête, un géologue australien a établi postérieurement ce qui semble bien être l'implication de la secte AUM qui pratiquait donc des expériences en Australie, tests sur le gaz mortel, recherche d'uranium, études nucléaires, le tout minutieusement informatisé et orienté dans la perspective de la découverte d'armes sismiques propres à déclencher des tremblements de terre à volonté. Ce que confirmait sans ambages dans une conférence de presse le 7 janvier 1995, Hideo Murai " ministre des sciences et technologies " de la secte, trois mois après le séisme de Kobé.

A la fin du XIXème siècle, un très original inventeur américain d'origine serbe, Nikola Tesla, avait consacré son étude à l'amplification des ondes, vibrations, oscillations électriques, qui selon lui permettraient la transmission de signaux ou d'énergies considérables à l'échelle planétaire. Et on sait maintenant que des adeptes de Shoko Asahara ont épluché dans le détail les résultats de ces recherches...

  

  Europe

Dix-sept pays d'Europe limitent la liberté religieuse

La Croix, vendredi 11 septembre 1998.

La FIHDDH constate une tendance nouvelle en Europe occidentale, visant à restreindre la liberté des minorités religieuses.

[Résumé]

Dans son rapport annule de 1998, la Fédération Internationale d'Helsinki pour les Droits de l'Homme (FIHDDH) estime que l'Europe n'a plus de leçon de tolérance religieuse à donner au reste du monde. Sur 41 pays recensés dans le monde, 17 sont épinglés pour violation de la liberté religieuse en 1997. " Nous avons relevé, dans les pays de l'Ouest, une tendance nouvelle à restreindre les droits des minorités religieuses ", explique Paula Tscherne-Lempiäinen, la rédactrice du rapport.

En fait de restriction, la rapport retient autant les persécutions à l'encontre d'individus qui ne pratiquent pas une religion dite " officielle " que les législations jugées discriminatoires. Par exemple, en Norvège, un cursus d'initiation à la tradition luthérienne est imposé dans les écoles primaires.

" La Fédération perçoit parfaitement les nouveaux problèmes posés par la lutte contre les sectes ", confirme Nils Anderson; du comité Helsinki-France, " mais elle s'en tient à une définition anglo-saxonne de la tolérance religieuse, qui considère que 5 personnes suffisent à fonder une religion et qu'il faut intégralement garantir leur liberté de culte ".

Le cas de la France divise :

Pour ce pays, un pré-rapport dénonce " des cas d'intolérance grandissante et de discriminations à l'égard des nouvelles religions ".  Mais l'avocat Dominique Tricaud, responsable du Comité Helsinki-France, juge cette position du siège central trop restrictive : " Nous n'avons aucun état d'âme quand les autorités s'attaquent à la Scientologie, mais il existe en France, selon nous, des formes de persécution à l'égard des musulmans ".

  

  France : Sectes

Sectes, Nouvel Age et tolérance religieuse

Le Monde, 17 septembre 1998, par Henri Tincq

[Résumé]

Henri Tincq commence en donnant plusieurs exemples de groupes considérées comme des sectes, voire des sectes dangereuses, dans un pays, tout en étant lavés officiellement de tout soupçon de danger dans d'autres pays, ce qui est signe pour lui d'une grande confusion des esprits en matière de sectes.

De plus, " cette dissémination de groupes incontrôlés, à prétention religieuse ou psychothérapeutiques " ne fait que commencer, via la circulation de l'information par l'Internet et la baisse d'influence des grandes religions, entre autres raisons. Il cite ainsi la baisse du nombre de pratiquant luthériens en Suède : " 11 millions en 1970 ", pour " 7 en 1997 "[1]. " Tous les spécialistes tablent sur une progression des fondamentalismes protestants, hindous, musulmans. Dans certaines régions de France et même du sud de l'Italie, il n'y a plus de curé catholique, mais des missions évangéliques débarquent: Frères darbystes en Italie, "Assemblées de Dieu" en France. Nées dans les quartiers les plus déshérités d'Amérique latine, les Eglises pentecôtistes (souvent appelées à tort sectes) devraient compter 400 millions de membres en l'an 2000 dans toutes les mégalopoles du tiers-monde. S'émancipant de leur fondamentalisme d'origine, elles créent des sociétés d'études, des universités, et touchent désormais des milieux intellectuels. Le sociologue américain Harvey Cox fait du pentecôtisme la religion du XXIè siècle ".

Mais Henri Tincq estime que cette " effervescence religieuse " déclence surtout une psychose anti-secte dangereuse pour la préservation des libertés individuelles dans nos sociétés. Ainsi, " dans des rapports officiels, la France et la Belgique ont cru bon de publier des listes où, à côté de groupes satanistes ou de sectes effectivement dangereuses (comme le Mandarom ou les Enfants de Dieu, devenus La Famille), figurent des groupes ésotériques traditionnels et inoffensifs (comme les rose-croix d'or) ou des communautés en lien avec des évêques (comme l'Office culturel de Cluny) ". Ces listes servent de base pour l'auteur à des exclusions injustifiées, et, en évoquant le livre d'Anne Morelli [2], il estime que plus aucun débat n'est possible entre " les universitaires et avocats spécialistes des minorités religieuses " et la " secte des adversaires des sectes ".

Henri Tincq conclut en rapportant les opinions de Massimo Introvigne, président du CESNUR, sur " les statistiques fantaisistes " [1] et les failles des enquêtes des différents parlements, " limitant les investigations sur les sectes aux seuls ex-adeptes et victimes ".

Commentaires d'Emmanuel Marin

[1] : Ces chiffres sont les seuls chiffres de tout l'article d'Henri Tincq. On ne saura donc pas quelles sont les " statistiques fantaisistes " utilisées par " la secte des anti-sectes ". On notera en revanche qu'un simple coup d'oeil à une encyclopédie permet de voir qu'il y avait en Suède, en 1970, environ 8 millions d'habitants, ce qui rend ce chiffre de 11 millions de pratiquants luthériens Suédois en effet très "fantaisiste"...

[2] : De même, le livre d'Anne Morelli, " Lettre ouverte à la secte des adversaires des sectes ", est le seul livre cité par Henri Tincq dans son article. Encore une fois, on est en droit de se demander si Henri Tincq s'est renseigné avant d'apporter la caution du Monde à ceux qu'ils citent. Car dans son livre, Anne Morelli, elle aussi avare de faits et de références dans ses reproches à la " secte des anti-sectes ", nomme pourtant une personne comme exemple type du discours de la " dérive anti-secte " un certain... Henri Tincq ! Ainsi, P. 10 : " Les militants antisectes appellent à la "vigilance" contre ce "bric-à-brac" de croyances. Le chroniqueur du Monde, Henri Tincq, lui-même prêtre, parle ainsi des "grandes surfaces connues de ce marché juteux de la crédulité " (11 janvier 1996). A opposer évidemment à la foi qui, elle, serait toujours désintéressée, rationnelle, homogène et sans contradiction ".

Et si Anne Morelli juge utile de préciser qu'Henri Tincq est prêtre, c'est pour ajouter quelques pages plus tard que cela le rend suspect de... pédophilie ! P. 23  : " Le célibat imposé aux prêtres nous semble " normal " parce que nous y sommes habitués, mais cette interdiction de mener une vie sexuelle harmonieuse débouche en réalité sur des désordres sociaux graves. On sait que nombre de ces hommes, énervés par le célibat forcé, se livrent à la pédophilie. La répression sévère de la sexualité ouvre en effet la porte à toutes les pathologies. Des Eglises catholiques réalistes, comme les Eglises américains et canadiennes, ont d'ailleurs prévu des fonds spéciaux pour indemniser les victimes des prêtres pédophiles, prêtres qui seraient à 20 % poussés à cette tendance ". [Tout ceci est bien évidemment donné sans la moindre réference, ce qui est regrettable quand on prétend donner des lecons à ceux qui utiliseraient des "statistiques fantaisistes"].

Anne Morelli donne donc à Henri Tincq une chance sur cinq d'être pédophile, ce qui expliquerait sa tendance, à ses yeux, à défendre son église, qui protège ses pédophiles, face à " l'invasion des sectes ". La seule chose qui semble sure est en tout cas que soit Henri Tincq s'est fait manipuler, soit il est masochiste...

Voir aussi :

 

  France : Scientologie

Un mensonge signé Serge Bornstein

Regards, septembre 1998.

[Texte intégral]

 Le docteur Serge Bornstein, connu pous ses sympathies à l'égard de la Scientologie, a récemment publié un long éditorial de " Les Cahiers de l'adolescence " annonçant la tenue à Paris, en novembre prochain, d'un congrès national de psychiatrie sur le thème de " l'Adolescent et la loi ". Le congrès étant placé, aux dires du Dr Bornstein et de ses amis, sous le haut patronage des ministères de la Justice, de la Santé et de l'Education Nationale? et devant par ailleurs bénéficier de concours européens. De nombreux médecins et psychiatres s'en sont émus.

Vérification faite, voici les réponses des trois ministères concernés par ce soi-disant " haut patronage ".

Mme la Garde des Sceaux, ministre de la Justice : " J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que si le Dr Sauveur Boukris, président du CFA (animateur d'un certain " Comité français pour l'Adolescence ", enregistré comme " organisme de formation ", et distribuant des " points équivalents-heures dans le cadre de la Formation médicale continue obligatoire "), m'a effectivement sollicitée pour inaugurer ce colloque, je puis vous indiquer qu'aucune réponse ne lui a été adréssée. Il apparaît ainsi que les organisateurs de ce colloque ont, indûment, fait état du patronage de cette manifestation par le minsitère de la Justice " (4 août 1998).

Mme Ségolène Royal, ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire : " Au terme des vérifications opérées dès réception de votre courrier, je suis en mesure de vous préciser que le ministère de l'Education nationale n'a jamais accordé son patronage au congrès national de psychiatrie. C'est pourquoi une plainte au chef de publicité mensongère a été déposée le 7 juillet auprès du Procureur de la République de Paris. Il est clair que les éventuels participants à ce congrès peuvent être abusés par cette affirmation totalement erronée " (20 juillet 1998).

M. Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé : " Mon chef de cabinet a immédiatement pris contact avec les organisateurs de la manifestation signalée. Il leur a confirmé mon refus de parrainer leur manifestation " (6 juillet 1998).


  France : Scientologie
La Scientologie baise les pychiatres

Charlie Hebdo, 7 octobre 1998, par Xavier Pasquini.

[Résumé]

Xavier Pasquini rappelle que le Dr. Bornstein est un compagnon de route de la Scientologie : dans un rapport de juin 1997 sur les procédures de purification utilisées comme méthodes miracles par la secte, il écrivait d'ailleurs : " Indépendamment d'une signification spirituelle qui échappe à notre analyse, on peut raisonnablement penser sur un plan scientifique que le protocole proposé n'a rien de contraire aux données actuelles de la science en matière d'obtenir [sic] un bon équilibre sur le plan psychique et somatique. "

Dans une interview du 21/09/98 au Quotidien de la Médecine, le Dr. Bornstein refusait d'être associé à la Scientologie et disait s'être " employé toujours à démolir les sectes ". Xavier Pasquini exhume alors un numéro de mars 1982 de la revue les Dossiers de l'Histoire dans lequel on peut lire, sous la plume du Dr Bornstein : " L.R. Hubbard s'impose comme une figure marquante du XXè siècle et sa philosophie religieuse se range parmi les grands courants spirituels de l'humanité. "


Dans son livre Une secte au coeur de la République, Serge Faubert révèle ces propos également signés Serge Bornstein (étude du 9 octobre 1979) : " Par son système de pensée, qui est aussi un système de valeurs, forgeant ses propres pensées, son vocabulaire, sa pratique, la Scientologie apparaît donc comme un mouvement religieux récent, bien codifié, en constante progression, sans rapport avec la profusion des sectes [...] auxquelles on peut tenter de l'assimiler dans un but d'élimination, car la religion des autres est toujours un fatras de superstitions ".

Voir aussi Un psychiatre partisan.

  

  Suisse : Ordre du Temple Solaire

Un Genevois est accusé à tort d'être membre de l'OTS

Le Point, 19 septembre 1998, par Jean Lalande.

[Résumé]

Un couple de français frontaliers utilise depuis deux ans tout les moyens, y compris la fabrication de faux, pour faire passer un président d'une association locale qu'ils détestent pour un dignitaire de l'Ordre du Temple Solaire. La calomnie est remontée jusqu'à Lionel Jospin, via le député socialiste Jacques Guyard, piégé par le couple. Depuis, [le citoyen suisse en question] vit un calvaire. Victime de deux alertes cardiaques, il a abandonné la plupart de ses mandats pour se défendre. " Le plus grave, c'est que ni la police ni la justice n'ont le droit de me remettre un document attestant que je ne suis pas membre de l'OTS ", explique-t-il. " La justice genevoise a toutefois condamné l'un des membres du couple à un mois de prison ".

 

  France : Siderella

Psychopathosectaire

Charlie-Hebdo, 23 septembre 1998, courrier des lecteurs, par A.S.

[Texte intégral]

N'ayant pas acheté la revue Psychologie depuis dix ans, je découvre par hasard un intéressant article sur le tantra dans son numéro spécial été. Ma femme et moi nous nous inscrivons pour un stage à l'association Amour dirigée par Mme A.D. Je verse 500 francs d'arrhes... Je reçois un dépliant qui semble trop new-age à mon goût rationnel (quoique curieux) et, après quelques coups de fil, j'apprends que le stage est annulé mais que A.D. viendra passer deux jours chez nous pour un stage privé... Pourquoi pas ?

Mais, dès les premiers instants du stage, je m'aperçois vite de l'incompétence notoire de cette personne et de son délire évident, qui me rappelle trop les mises en garde de Pasquini dans ses articles ! Je demande donc un bilan de ces quelques heures de stage, et là, A.D. perd les pédales, reste dans le flou sur sa formation (elle a tout fait : shiatsu, yoga, massages, méditation avec des gens que, de toute façon, je ne connais pas, c'est aux Indes ou aux Etats-Unis...).

Je décide donc de la renvoyer hors de chez nous, et elle souhaite que je l'amène à Saint-Gilles sur un bateau où séjourne Iso-Zen, une secte que décrit Isabelle Sebagh dans son livre L'Adepte, aux éditions Le Comptoir.

La revue Psychologie est-elle au courant du non-sérieux des infos qu'elle donne (sachant que A.D. nous a dit avoir ses entrées dans cette revue) ?

 

  France : sectes

XIIè conférence du CESNUR

Réseau Voltaire. Notes d'informations du 21 septembre 1998.

[Texte intégral]

La XIIè conférence du CESNUR s'est tenue à Turin du 10 au 12 septembre 1998. Cette association, qui se présente comme indépendante sur le plan religieux et confessionnel, défend la liberté de culte des " nouveaux mouvement relifieux (NMR) ", souvent qualifiés de " sectes ". Elle est animée par Massimo Introvigne, un militant d'extrême-droite et professeur à l'université catholique des Légionnaires du Christ. Elle développe une forme de dialogue oecuménique entre l'Eglise catholique et les sectes marquées à l'extrême-droite.

Parmi les orateurs inscrits, on note plusieurs français : Xavier Accart, Arnaud d'Apremont (rédacteur en chef de Secrets et Sociétés, membre du GRECE), Régis Dericquebourg (CNRS), Maurice Duval (Institut d'ethnologie, Aix-en-Provence), professeur Antoine Faivre (la Sorbonne, président du CESNUR-France), François Faivre, Me Alain Garay, Pierre Gohar, Sébastien Grevoy, Louis Hourmant (CNRS), professeur Jean-Pierre Laurant (la Sorbonne), Jean-Claude Pascal, Marco Pasi, Me Olivier-Louis Séguy, Nicolas Tereshchneko. Dans Le Monde du 17 septembre 1998, Henri Tincq rend compte très positivement de ce congrès auquel il a participé, et dénonce la publication, par la commission d'enquêtes parlementaire Gest, d'une liste de sectes.


  France : sectes

Question posée sur la location de salles aux sectes

Le Journal Officiel, 21 septembre 1998.

[Texte intégral]

Question posée par Jean-Pierre Brard, au ministre de l'Intérieur, sur la possibilité de refuser la location de salles aux sectes et d'interdire toute manifestation de celles-ci. Dans sa réponse, Jean-Pierre Chevènement déclare qu'en vertu de la loi du 28 mars 1907, les réunions publiques "sont totalement libres et échappent à tout contrôle administratif préalable." Toutefois une interdiction exceptionnelle peut être prononcée lorsque ces réunions risquent de troubler l'ordre public. Le ministre précise qu'une municipalité concernée par ce problème ne peut se fonder sur la liste des sectes du rapport parlementaire. Le droit ignorant la notion de secte, celle-ci demeure subjective.

  

  France : Témoins de Jéhovah

Compassion et prosélytisme

Regards, septembre 1998.

[Texte intégral]

Les scientologues ne sont pas les seuls à tenter de faire leur miel de toutes les situations de fragilisation, celle du deuil par exemple. Dans leur bulletin " Le ministère du royaume " d'octobre 1994, page 7, les témoins de Jéhovah une consigne sans ambiguïté :

 

  France : sectes et enfants

Sectes : vos enfants les intéressent

V.S.D., 25 septembre 1998. Dossier réalisé par Ludovic Pompignoli avec Delphine Gillot, Nathalie Gillot, Stéphane Munka, Sophie Palies et Hamid Tinouch.

Ecoles privées sous influence, pseudo-clubs de sport, cours de danse dévoyés... les gourous rivalisent d'imagination pour recruter les jeunes. Enquête.

[Résumé]

Ce dossier évoque d'abord une école pour très jeunes surdoués, Enixia, fondée par deux ex-raëliens, dont on craint que le passé ressurgisse dans les thèses enseignées. De plus, les "ex-raëliens" sont en fait toujours en contact avec la secte malgré leurs dénégations : " certains fournisseurs sont identifiés comme raëliens, et une déclaration fiscale fait état de liens financiers bien réels remontant à Ramuel, 26 ans, le fils de Raël. "

Puis il présente le témoignage de Nicolas, 15 ans, développé dans le livre " Ils m'ont dit de me taire... " - Ed. Michel Lafon, à propos des sévices infligés lors de son séjour dans le château de Philippe Mailhebiau, proche de la secte de la Fraternité Blanche Universelle.

Séverine, 22 ans, a elle été Témoin de Jéhovah jusqu'à sa majorité : mais de la 6ème jusqu'à son CAP, elle aura approché une centaine d'enfants, et ramené ainsi " une trentaine de serviteurs de Jéhovah mûrs et zélés ". Les Témoins de Jehovah organisent en effet le recrutement d'enfants par des adeptes enfants : ces derniers disposent d'un ouvrage pour les guider - " Les jeunes s'interrogent. Réponses pratiques ". Elle témoigne : " Ce soir-là, à la Salle du Royaume, j'ai pu annoncer fièrement que j'avais "touché" une adepte potentielle ". Les Anciens ont alors rendu visite à cette personne, aujourd'hui fervente adepte. Séverine eut droit à des félicitations publiques.

Le dossier présente aussi une enquête sur une école privée en perte de vitesse rachetée par la Scientologie à Vincennes : l'Institut Aubert, qui date de 1934. Sa directrice, Arlette Sanguinetti, était la directrice de l'Ecole de l'Eveil, maintenant fermée. Elle avait dans cette fonction écopé d'une amende de 30.000 francs pour publicité mensongère pour avoir prétendu que son école avait était " agréée par le Ministère de l'Education nationale ". La brochure de l'Institut Aubert semble banale, mais une simple prise de contact se révèle rapidement édifiante : toute la pédagogie est axée sur les travaux de L.R. Hubbard, qui promet " l'absence de devoirs a la maison et d'interrogation écrite, tout en introduisant le recours à la pâte à modeler pour en finir avec le stress, le tout pour 33.300 francs par an ". Les parents d'élèves découvrent seulement maintenant ce lien avec la Scientologie, même si le fait que tout le personnel avait changé en avait surpris certains. Le gèrant de l'Institut Aubert jusqu'en 1997 l'ignorait également : " Pour moi, c'était une transaction classique par le biais d'une agence spécialisée. Ces repreneurs se sont présentés comme les dirigeants de l'Ecole de l'Eveil, que je ne connaissais pas. Ils m'ont dit qu'ils devaient changer de locaux à cause de la présence d'amiante dans leur établissement. Ils étaient accompagnés d'un groupe de parents d'élèves. Apparemment, ils faisaient appel à eux pour financer l'opération ". Le gérant devait vendre rapidement pour des raisons financières, et aucun enseignant de l'ancienne équipe ne restera en poste. Les élèves sont maintenant sous la coupe d'un " superviseur ", terme utilisé au sein de la secte pour désigner ses cadres.

Pourquoi le recrutement des enfants est-il si important pour ces sectes ? Philippe-Jean Parquet, professeur en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université de la Santé de Lille; explique : " Les jeunes sont des "gadgets" de qualité. En adhérant au système mis en place par le gourou, ils confortent les adultes dans leurs convictions. Les adolescents cimentent la communauté parce que ce sont des êtres qui réfléchissent sur le destin de l'humanité. Ils sont donc très prisés. "

 

  France : secte Nao

L'ancien gourou dénoncé pour viol sur mineure

La Montagne, samedi 26 septembre 1996.

[Résumé]

A Magnat-l'Etrange (département de la Creuse), l'ancien gourou de la secte " Nao ", Alain Vétier, 50 ans, a été mis en examen et incarcéré à la maison d'arrêt de Guéret. Ce breton était venu s'installer fin 1987, où il " régnait " sur une communauté d'une dizaine de femmes. Ce sont certaines d'entre elles qui ont dénoncé aux gendarmes les viols commis depuis plusieurs années sur la fille de l'une d'elles, actuellement âgée de 16 ans.

Alain Vétier, s'était fait connaître en Bretagne comme le fondateur de l'association " Droit de survie ", dont le but affiché était " d'aider moralement et matériellement toute personne en situation de pauvreté et de précarité ". Mais cette association était également connue sous le nom de " secte Nao " - nom que se donnait le gourou en référence à son " mage spirituel " - et classée dans le rapport parlementaire. C'est suite à ce rapport que fut dissoute son association, ce qui ne l'empêchait pas de vivre toujours en communauté, entouré de femmes, toutes en exclusion sociale. La communauté subsistait grâce aux aides, notamment le RMI versé à ses membres, mais aussi grâce aux talents d'Alain Vétier en sculpture sur bois et à la troupe de théâtre qu'il avait créée fin 1995.

Si cette communauté cohabitait bien avec le voisinage immédiat et acceptait un certain nombre de règles de la vie sociale (scolarisation, exposition d'oeuvres, ...), les relations internes obéissaient à des règles particulières, fondées sur le " magnétisme " exercé par Alain Vétier sur ses compagnes : il se disait être la réincarnation d'un être supérieur, voir de " l'être suprême ", " bien au-dessus du Christ " qu'il prétendait avoir croisé dans le cosmos... Dans ce contexte, l'acte sexuel était considéré comme " un acte de purification " lui permettant d'avoir des relations sexuelles librement consenties avec toutes ces femmes. Mais " Nao " a également abusé d'une jeune fille, partenaire occasionnelle depuis l'âge de 8 ans. Apparemment, c'est son comportement violent et notamment certains outrages récents qui aurait convaincu la mère de la jeune fille et certaines adeptes de le dénoncer aux gendarmes.