Actualités sur la Scientologie

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• Quand on quitte la Scientologie
• La Scientologie à la rescousse de Moon
• Harcèlement contre un expert-psychiatre auprès des tribunaux à Toulon
• Quand la Scientologie embauchait les ex-flics de l'Elysée
• Témoignages d'anciens scientologues
• L'intégrale de l'émission Polémiques
• Un psychiatre partisan
• Allemagne :
• Mises en garde contre la Scientologie
• La scientologie, organisation commerciale
• La Scientologie non motivée politiquement
• Dispositions prises en Bavière
• Mesures contre la Scientologie en Allemagne
• Des moyens ont été mis en oeuvre à Hambourg
• A propos d'un film
• Etats-Unis :
• Page : Les démêlés judiciaires
• Quatre personne victimes de coups de feu dans un centre de Scientologie de l'Oregon
• Phénomène Travolta, ou la Scientology night fever
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• La Scientologie en Suisse
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• Assassinat de deux enfants
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• La Scientologie luxembourgeoise existe : des commerçants l'ont rencontrée...
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• La Scientologie prospecte dans le milieu carcéral
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• Les sectes multinationales en Russie
• Ron Hubbard fait docteur honoris causa, à titre posthume
• Annulation de l'agrément du "programme de purification" par le ministère de la santé
• Avatar, Enfant bâtard du Nouvel Age et de la Scientologie

Le 10 janvier 1996, en pleine émission de TFl, Danièle GOUNORD accuse l'ex-scientologue Ariane JACKSON, de nationalité suisse, ayant oeuvré pendant 17 ans dans la secte, d'avoir tenté « d'extorquer 17 millions de dollars à la Scientologie en échange de son silence, notamment sur le fait que deux de ses enfants - 12 et 14 ans - sont retenus dans un centre de scientologie en Grande Bretagne. » Ariane Jackson a assigné Danièle GOUNORD devant le TGI de Paris « pour atteinte à son honneur et à sa considération» demandant 5 millions de FF. (La Montagne, 2/10/96)

 Le témoignage d'Ariane Jackson est longuement évoqué dans le livre Scientologie. Vol au-dessus d'un nid de gourous, de José Lenzini.

Ce tract (format A4) a été distribué dans les boîtes à lettres de Parisiens, en particulier dans le 14ème arrondissement. Ceux qui ont eu la curiosité de savoir quel "lieu de culte" il pouvait bien s'agir ont appris en téléphonant au numéro indiqué que c'était "la façade de l'Eglise de l'Unification".
 
 

En fait, il s'agit du siège de l'organisation Moon en France, dans un ancien entrepôt pharmaceutique. L'enseigne, sur la vitrine de ce qui a l'air de boutiques, déclarait "CAUSA", à l'inquiétude des copropriétaires qui demandaient si c'était la mafia ("causa nostra"). Après de gros travaux, fort bruyants, les magasins servirent de centre de campagne électorale du Front National en 1986; une foule de jeunes de diverses nationalités s'y affairaient, les camionnettes déchargeaient jour et nuit les paquets d'affiches venues de l'imprimerie mooniste de Mauny. (Le Pen est venu en personne remercier les moonistes). Les enseignes "CAUSA" ont disparu depuis longtemps, il ne reste que les bandes tricolores sur les vitrines. Les tracts souvent distribués devant l'église de St Pierre de Montrouge par des Japonaises, Tchèques, Mauriciennes et autres, invitaient à des conférences dans un "cadre agréable", le centre su "CARP". Nulle trace de "nombreuses personnes" ni de "lieu de culte" - ou alors, peut-être se célébrait-il des cérémonies nocturnes et secrètes

 Il est vraiment touchant de voir la Scientologie voler ainsi au secours du moonisme. Sans doute considère-t-elle la police parisienne comme incapable de mener l'enquête. En tout cas, le Scientologie paraît avoir retrouvé de l'argent. Elle va donc commencer à payer ses dettes envers le fisc et la Sécurité Sociale.

L'Eglise de Scientologie surveille de très près ses anciens adeptes, les experts ou les magistrats chargés d'enquêter sur ses agissements Contre Jean-Marie Abgrall, la Scientologie a tout essayé, en vain. La secte l'a qualifié d'opposant notoire depuis qu'il a été nommé expert auprès des tribunaux. La secte en a fait donc une de ses cibles, il a eu droit à toute la panoplie d'intimidation: coups de fils anonymes, vols de courrier dans sa boîte aux lettres, prises de rendez-vous fictifs, coups de fil anonymes à son épouse pour annoncer son décès. L'expert-psychiatre a remarqué que tout ce qu'il lui arrivait était décrit selon une chronologie bien établie et que la Scientologie avait programmé les mesures de rétorsion à l'égard des personnes qui s'opposent à eux et qu'ils appellent des personnes susceptibles de provoquer des troubles à la Scientologie.

 La secte dispose de son service de renseignements, l'OSA, chargé d'enquêter sur toutes les personnes qui peuvent lui porter atteinte: "tous les opposants doivent être éliminés d'une manière ou d'une autre", révèle un ancien adepte. Mais les revues scientologues diffusent ce genre d'idée. Elles n'hésitent pas à écrire des articles diffamatoires contre ceux qui auraient dénoncé ses agissements: anciens adeptes, journalistes, avocats, magistrats, ... Elle n'épargne personne.

(Voir Plainte d'un expert psychiatre auprès des tribunaux).

Le juge Fenech chargé d'instruire le dossier de l'Eglise de Scientologie en 1990; apprend que des investigations avaient été menées contre lui par un ancien responsable de la cellule élyséenne... à la demande de l'Eglise de Scientologie. L'agent élyséen "F10" toujours pas identifié à ce jour. Extrait du procès verbal d'un agent d'OSA, qui est décédé depuis.

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Témoignages d'anciens scientologues

L'Ecole de l'Eveil fait partie de l'organisation scientologue ABLE ( ). Elle présente un lien pédagogique avec la Scientologie, mais aussi un lien financier, comme en témoigne Didier Lerouge, ancien adepte: "mon travail consistait à récupérer chaque semaine, le mercredi, les royalties que devaient verser l'Ecole de l'Eveil à la Scientologie. Cela correspond à 10% du chiffre d'affaire par semaine".
 

Du 15 au 19 octobre à Paris, Cité des Sciences, a eu lieu le 4ème Salon International "Psychiatrie et Système nerveux central". Un groupe de travail y avait pour thème : "Gourou, secte et hypnose collective"; président le docteur Serge Bornstein, neuro-psychiatre expert près la Cour de Cassation et responsable du certificat de psychiatrie légale à la Faculté de Médecine de Paris. Tous les travaux opposés aux sectes y ont été présentés comme participant d'« une tendance à la caricature » et la Scientologie y fut proclamée par lui « un des plus grands courants spirituels de l'humanité ». (Charlie Hebdo 16/10/96).

Voir aussi Un mensonge signé Serge Bornstein.

Le ministère fédéral de la Famille et de la Jeunesse vient de publier une brochure d'information sur l'Organisation de Scientologie - buts, pratiques et dangers (janvier 1996).

 Dans l'avant-propos, Mme Claudia Nolte, ministre, écrit : « L'organisation de scientologie n'est pas une religion ni une communauté d'idéologie, mais une entreprise opérant au niveau mondial, recherchant le profit de façon effrénée... Elle réunit ... des éléments de criminalité économique et de terrorisme psychologique... Ce développement me remplit d'inquiétude croissante. »

 La brochure expose de façon claire et nette les structures, le fonctionnement et les pratiques de l'organisation, tant envers ses membres qu'envers le monde extérieur, et en souligne les graves dangers pour les personnes comme pour les sociétés démocratiques tout entières.
 

Il y déjà des années que la Scientologie a déclaré la guerre à l'Allemagne, coupable de ne pas se laisser conquérir assez vite. Ce pays a donc été l'objet d'un "Appel aux armes", demandant aux scientologues du monde entier de souscrire généreusement pour le "Trésor de guerre" créé à cet effet. Leur argent a servi, entre autres, à payer une extraordinaire campagne de presse (pages entières de publicité dans les grands journaux américains, propagande moins voyante mais plus insidieuse - sous couvert parfois d'institutions internationales, telles que la "Commission pour la Sécurité et la coopération en Europe" - le thème martelé étant: l'Allemagne est toujours un Etat nazi, les scientologues y sont traités exactement comme les juifs sous le IIIème Reich. Le gouvernement et le Parlement allemand ont d'abord traité ces slogans ridicules par le mépris, mais ont fini par perdre patience. M. Norbert Blüm, ministre du gouvernement Kohl, a appelé la Scientologie un "cartel répressif de mépris de l'homme"; les "chefs de bande", des "criminels"; ses adeptes, selon lui, sont soumis à un "lavage de cerveau" et la Scientologie est une "pieuvre géante". La Scientologie a aussitôt attaqué en référé, pour que ces allégations soient interdites à M. Blüm. Le Tribunal administratif de Münster (Westphalie) a débouté la Scientologie (OVG Münster 5 B 993/95, 31/05/96), estimant que ces allégations étaient parfaitement fondées dans les faits, citant une décision du Tribunal fédéral du Travail (Réf. 5 AZB 21/96).

 De leur côté, les ministres-présidents des Länder, lors de leur réunion du 7 mars 1996, ont demandé que le Gouvernement fédéral, les Länder et les municipalités mettent publiquement en garde contre les pratiques de la Scientologie.

 Se référant à plusieurs résolutions des ministres des Finances, de l'Economie, de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé (95-96), les Länder devront entre autres:

• réexaminer le statut des associations scientologues,
• exiger leur inscription au registre du commerce, et éventuellement leur interdire, en cas d'infractions, l'exercice de leurs activités,
• s'assurer qu'elles s'acquittent de leurs obligations dans le domaine fiscal, social, celui du droit du travail et de la santé,
• mettre fin à la propagande et au recrutement sur la voie publique,
• intenter des poursuites relatives à l'exercice illégal de la médecine,
• examiner si les activités de la Scientologie relèvent du domaine de la protection de la Constitution,
• procéder à un échange permanent d'informations.

 Certes, la Scientologie n'est pas la seule multinationale de type "secte", mais c'est de loin la plus riche, la plus puissante et la plus agressive en Allemagne. Elle ne cesse de provoquer et d'injurier Gouvernement, Parlement, Justice et Administration. Quelle sera l'issue de la bataille La Scientologie ne conquerra ni l'Allemagne, ni le monde. Mais elle peut faire encore beaucoup de mal.

 (voir aussi Actualité sur la Scientologie en Allemagne).

« Décision fondamentale » SAZB 21/94 du Tribunal Fédéral du Travail (Bundesarbeitsgericht) relative à la Scientologie, en date du 22/3/95 :

1. Non, la Scientologie n'est pas une « religion ».
2. Oui, la Scientologie a une activité qui relève de la législation allemande du Travail. « Selon le constat du Tribunal Fédéral du Travail, la condition selon laquelle les collaborateurs en position extéfleure (FSMS) touchent des commissions pour leur prospection est commerciale.

 « Une institution qui, comme la Scientologie, paie des commissions pour le recrutement d'adeptes et pour la publicité en faveur de la participation à certains cours payants, ne peut être une communauté religieuse ou idéologique dans le sens de l'article 4 (de la Constitution). »

 L'article 4 garantit la liberté de pensée et de croyance.

 Conclusion du Tribunal : la Scientologie agit au mépris des personnes, et elle a des aspects totalitaires.

Le Président de l'Office de Protection de la Constitution de l'Allemagne, Ernst UHRLAU déclare ne pas voir de danger pour l'État dans la secte de Scientologie. Selon lui, la Protection de la Constitution ne s'occupe que d'organisations motivées politiquement et la Scientologie n'entrerait pas dans cette catégorie. Cette déclaration est consécutive à une demande du Ministère de l'Intérieur du Land de Rhènanie-Westphalie qui avait fourni un rapport. (selon « Die Welt » - 29/12/95)

Les recommandations fédérales ne sont pas restées lettre morte; le 8 août 1996, le gouvernement du Land de Bavière a pris 3 mesures :

• à partir du 1er novembre 96, tous les candidats à un poste de fonctionnaire devront préciser s'ils appartiennent, ou non, à la Scientologie;
• les entreprises de "conseil en management", de recrutement ou formation du Personnel ne pourront obtenir de contrats publics que si elles déclarent ne Pas employer les techniques de Ron Hubbard;
• il n'y aura plus de subventions publiques pour les spectacles où se pro- duisent des scientologues. De plus, une information approfondie sur la Scientologie sera faite dans toutes les écoles.

Les bonnes raisons du Gouvernement allemand

 Les pratiques commerciales de la Scientologie ont amené les tribunaux à lui retirer le statut d'association "sans but lucratif", pour l'obliger à s'inscrire au registre du commerce. Mais cela a pris du temps, car il a fallu des plaintes contre de nombreuses filiales locales et des jugements avec appels jusqu'aux instances suprêmes. Ces jugements ont mis en rage les dirigeants scientologues qui se sont lancés, spécialement aux États-Unis, dans une campagne délirante contre l'Allemagne, accusée grossièrement d'être toujours nazie et de persécuter les scientologues comme autrefois les Juifs. Cette campagne a englouti des sommes énormes (Pages entières de publicité dans les grands journaux, comme le New York Times, brochures illustrées, lobbying auprès d'universitaires et de juristes priés de déclarer la Scientologie "religion") pour lesquelles existe un "trésor de guerre" que les scientologues du monde entier sont priés de remplir constamment.

 L'Allemagne a commencé par ignorer cette campagne, mais a fini par perdre patience. On ne pouvait laisser aux juges le soin de faire appliquer les lois au cas par cas. Il n'a pas échappé non plus aux autorités allemandes que la Scientologie s'est instituée le fer de lance de l'ensemble des groupes "sectaires". Le gouvernement et le Parlement estiment maintenant que des mesures doivent être prises pour obliger cette multinationale arrogante à obéir aux lois, au lieu de laisser les victimes se débrouiller comme elles peuvent avec leurs faibles moyens.

 L'histoire n'est pas finie. Le gouvernement allemand résistera-t-il mieux que le fisc américain qui a finalement accepté de faire bénéficier la Scientologie du statut d'« église » (largement exemptée d'impôt) qu'elle revendiquait depuis 40 ans à grand renfort de campagnes et de procès

 Déjà, à propos des mesures allemandes, comme du verdict passé à Lyon à l'encontre des dirigeants scientologues, on a pu lire dans la presse américai- ne des petites phrases telles que : « en Europe, la protection des libertés civiles est plus faible qu'aux États-Unis » (International Herald Tribune, 23 - 24/11/96). En effet, ni en France, ni en Allemagne, la liberté de l'individu ne va jusqu'à lui permettre de piétiner les droits et la liberté des autres !

Ultimatum

 La lutte contre cette secte est devenue une priorité. Cette organisation est considérée comme criminelle qui agit sans scrupule et comme poursuivant des buts contraires à la constitution. En Bavière à partir du 1er novembre, la fonction publique sera interdite aux scientologues. Deux banques, la Postbank et la Commerzbank refusent désormais l'ouverture de leur compte. La Scientologie parle de "persécutions religieuses et compare le sort de ses 30.000 fidèles à celui des juifs en Allemagne dans les années trente" [sic].

Déclaration du Dr. Hans Peter Bartels, responsable lutte antisecte: "Parce qu'ils font des lavages de cerveau, parce que cette organisation a pour but de mettre les gens du monde entier en état de dépendance, parce qu'ils font des profits sans payer d'impôts c'est une organisation qui ne respecte en aucune façon les règles d'un état démocratique".

Ursula Caberta est rémunérée pour enquêter sur l'Eglise de Scientologie. Hambourg est l'une des villes où la secte est la mieux implantée . Depuis plus de 4 ans, elle dirige la commission d'enquête sur la Scientologie qui dépend du Sénat de la ville. Elle a ainsi accumulé de nombreux témoignages d'adeptes sur les agissements de la secte. Elle a longuement étudié aussi l'abondante littérature scientologue de Ron Hubbard, le fondateur. Et son constat est plutôt inquiétant: "Hubbard lui-même a dit que c'était la guerre, puisque seul le monde des scientologues est le vrai. C'est un but politique. Il n'y a rien là d'original, on a déjà vu dans l'histoire des exemples de ce genre".

 Ainsi cet appareil mis au point par des scientologues, l'électromètre, pour déterminer la vraie personnalité de chacun, un peu sur le modèle des détecteurs de mensonge. Grâce à ce procédé, la secte peut en fait raconter ce qu'elle veut à ceux qui se plient à ce test. La secte gagne aussi beaucoup d'argent. La mallette et son contenu sont vendus environ 30.000 FF.

 C'est parce qu'elle révèle et dénonce, entre autres, ce genre de chose ainsi que la manipulation des esprits qu'Ursula Caberta est régulièrement maltraitée par la presse scientologue. Elle a fait également l'objet de menaces de mort. "Elle doit prouver que cela vient de nous, déclare Gisela Hackenjos, porte-parole de la Scientologie, elle devrait faire plus attention à ce qu'elle dit". Malgré tout, et avec tout ceux qui en Allemagne enquêtent sur la secte, Ursula Caberta a obtenu un premier résultat. La cour fédérale du travail a défini la Scientologie comme une entreprise commerciale dotée d'une organisation de type totalitaire.

 A propos d'un film

BULLES, 4ème trimestre 96.

 Il ne semble pas que l'appel au boycott ait dissuadé beaucoup d'Allemands d'aller voir le film, mais la Scientologie a alerté plusieurs parlementaires américains; le porte-parole du Département d'État (Ministère des affaires étrangères aux Etats-Unis) a émis une protestation officielle, allant jusqu'à recommander aux Allemands d'aller voir le film.

 Il faut savoir :

• que l'industrie du cinéma est fort généreuse envers les partis politiques américains;
• qu'on était en pleine campagne pour l'élection présidentielle;
• que la Californie, où Hollywood a un grand poids économique, est l'État qui désigne le plus de "grands électeurs".

PORTLAND, Oregon (CNN) -- Selon la police, un individu s'est présenté mercredi dernier avec une arme à feu et un bidon d'essence dans une centre de Scientologie du centre-ville, a tiré sur quatre personnes et provoqué un début d'incendie.

Le suspect, Jairus Godeka, 38 ans, se rendit en sortant du Celebrity Center de Portland, en compagnie d'une otage qu'il libéra saine et sauve. Godeka a immédiatement été arrêté, et les pompiers ont rapidement maitrisé les flammes.

Une femme enceinte a dû être hospitalisée dans des conditions critiques avec une balle dans son épaule et une autre dans son abdomen. Deux hommes sont dans un état critique et la quatrième victime avec une blessure par balle dans la hanche.

La police a déclaré que Godeka avait déjà eu des précédents avec cette église. Par contre, ils ne savait pas s'il était ou s'il est toujours membre.

3 articles intégraux :

• Croisade contre la Scientologie, par Catherine Bellini et Alain Rebetez
• Secte et église, où est la frontière par Pierre-André Krol
• « L'interdire ne l'empêchera pas d'agir », propos de Jean-Francois Mayer recueillis par Catherine Bellini et Alain Rebetez

Fin septembre à Copenhague, un couple scientologue avait confié ses tout jeunes jumeaux à une babysitter russe de 47 ans envoyée par la Scientologie.

 Celle-ci, dans un accès de démence a tué les deux enfants. La Scientologie, interdisant toute approche des parents, a empêché qu'ils reçoivent les secours psychologiques habituels aux services danois et elle en a fait l'occasion d'une violente campagne contre les psychiatres, alléguant que la meurtrière avait été victime de soins psychiatriques reçus au préalable. (Copenhague, Journal B.T. 27/9/96)

A partir du 20 septembre, un spot publicitaire scientologue de 60 secondes a été diffusé en Grande Bretagne par deux chaînes payantes. Il a coûté 560.000 F et prône un message de confiance entre les cultures (La Croix - L'événement 14/9/96).

Après Luxembourg-gare, Luxembourg-centre, Strassen-Bertrange et Howald-Gasperich, la société Life Power vient de publier un nouveau plan consacré cette fois au quartier Est de la capitale. Du bistrot de quartier à la compagnie aérienne nationale, en passant par la Chambre de Commerce et la Fédération des Industriels Luxembourgeois, ce sont en tout une quarantaine de sociétés commerciales et d'institutions publiques qui ont été mises à contribution pour financer un plan tiré en 8.200 exemplaires.

En fonction de contrats publicitaires variant, selon Life Power, de 16.000 à 60.000 LUF (francs luxembourgeois), ce sont près d'l,5 million LUF qui sont entrés dans les caisses de cette SARL qui, pour sa part, a versé un peu moins de 100 000 LUF à l'imprimerie des Presses de l'Avenir à Arlon pour la réalisation de ce travail. Une imprimerie qui, cela mérite d'être souligné, a pour actionnaire principal l'Evêché des provinces de Namur et de Luxembourg.

Tout cela n'aurait rien d'anormal si derrière cette juteuse opération commerciale ne se cachait en réalité une véritable tromperie sur la marchandise. Car Life Power, contrairement à ce que prétend son responsable Nick Weisen, n'est pas une agence publicitaire ni une société spécialisée dans le conseil aux entreprises. Selon ses statuts, déposés les 28 avril 1983 puis modifiés le 14 septembre 1984, elle a principalement pour objet " le marketing et la vente de la littérature de dianétique et de scientologie ".
 

Nick Weisen s'est bien gardé de présenter les choses de cette manière à ses clients.

Reste maintenant à savoir quelle sera la réaction de tous ces annonceurs sans doute trop crédules. Mais il nous étonnerait fort que ceux-ci restent impassibles après avoir été bernés de la sorte.

Car, comme l'affirme l'adage, « Qui ne dit mot consent »...

La Scientologie a fondé l'association "Patronat" visant les prisons et elle a probablement beaucoup de sympathisants dans le milieu des responsables de pénitenciers en Pologne. Mr Martin Runow-Marten, scientologue de haut rang venu de Suède, directeur et propriétaire de la firme internationale "U-Man test and Business Service" a donné des conférences sous le titre "Effective Education" dans l'Ecole Supérieure de Pédagogie à Kielce. De nombreux étudiants, éducateurs, pédagogues et des personnes de l'administration polonaise des prisons étaient présents.

Les multinationales connues en Occident comme " sectes " n'ont pas perdu une minute pour envahir les pays brusquement libérés de la dictature communiste. Bien organisées dans leurs pays d'origine, disposant de ressources financières apparemment inépuisables - en dollars ! - d'un personnel rompu aux méthodes de recrutement, ces organisations ont pu exploiter à fond leur avantage initial ; personne ne les connaissait, personne ne se méfiait d'elles.

 Evidemment, il a fallu une mise de fonds initiale pour financer les largesses à répandre sur des gens influents. Dès 1992, les scientologues européens ont reçu une " Importante information sur la Russie ", faisant appel à leur générosité pour la " Mission Russie ". Ils ont fourni l'investissement initial pour une action massive de propagande. Mais il a été rapidement rentabilisé : dès 1994, selon la scientologie, le Centre de Dianétique de Moscou, à lui seul, avait dispensé des cours à plus de 14 000 personnes. Quand on connaît les prix facturés, et les salaires insignifiants des " instructeurs ", on comprend que les profits ont rapidement dépassé les dépenses : publicité tapageuse, affiches sur les murs de Moscou, émissions commerciales sur les radios et télévisions : le grand jeu. Mais cela en valait la peine: les Russes qui en ont les moyens se sont précipités sur l'appât : ils ont l'impression que c'est " chic ", parce que c'est américain, et utile pour faire carrière.

 Sans négliger complètement le recrutement d'adeptes individuels par les techniques bien connues, ces multinationales ont pénétré en Russie par la grande porte, en s'assurant l'appui de dirigeants politiques, de journalistes, de scientifiques, en proposant les " produits " les plus attrayants étant donné la situation du pays, et en dissimulant leur idéologie. C'est ce qu'illustrent deux exemples remarquables : la Scientologie et l'organisation Moon.

 Il est particulièrement intéressant de constater qu'elles ont choisi de présenter un visage totalement différent de celui dont elles se parent chez nous. Cela illustre admirablement leur opportunisme : là où " religions " et " Églises " bénéficient d'un statut privilégié sur le plan fiscal, ou à tout le moins d'un préjugé favorable dans l'opinion, elles revendiquent le statut de "religion", et clament à la persécution religieuse dès qu'on met le nez dans leurs affaires et trafics d'argent (ventes de produits, " services " spirituels, " instruments " religieux, livres et revues) sans parler même des dons disproportionnés avec la situation financière des donateurs, de la captation d'héritages, de la fraude fiscale...

 En Russie, pas un mot de religion : cela leur fermerait les écoles, Universités, institutions publiques. Nos pays auraient intérêt à connaître ce double visage.
 

 Dès 1990, des personnalités russes très connues ont été invitées à Londres par la scientologie : le général Pavel Popovitch (ancien cosmonaute), le Dr Vladimir Ivanov, spécialiste de la toxicomanie, ancien chef du département spécialisé dans ce problème au ministère de l'intérieur et président de l'association pour la protection des jeunes contre l'alcool et les drogues, Igor Andreïev, directeur adjoint des Izvestia, et Léonide Todorov, assistant du directeur général du théâtre Soyouz. Ces quatre personnages ont signé des accords établissant officiellement en Russie des centres Narconon. Le Dr Ivanov s'est vu offrir un voyage à travers l'Allemagne, la Suède, le Danemark et les États-Unis (pour visiter des " centres de désintoxication "), alors que son ministère venait de lui refuser un voyage d'études à l'étranger. Il n'est pas étonnant qu'il ait apprécié la générosité scientologue. Il affirme même aujourd'hui que Narconon ne guérit pas seulement les dépendances, mais implante des " valeurs morales. "

 Le général cosmonaute Popovitch, lui, a une grande reconnaissance envers Narconon, qui a embauché sa fille dans une de ses succursales en Suède.

 Forte de ces hautes protections, (auxquelles il faut ajouter Sacha Malinine, vedette pop, et sa femme, médecin, qui sont allés visiter les centres de scientologie ABLE, Association for Better Living and Education ", et Narconon à Los Angeles où ils ont sûrement été impressionnés par les célébrités scientologues du " show biz " : Tom Cruise, John Travolta et bien d'autres), la scientologie a pu s'introduire dans les " Cliniques du Kremlin ", les anciens hôpitaux de la " nomenklatura " soviétique, où se font soigner politiciens, hauts fonctionnaires et nouveaux riches. Dix médecins scientologues y appliquent les méthodes de Hubbard - 1 000 $ le traitement - en plus de la guérison de l'alcoolisme et de la toxicomanie, ils offrent celle de toute sorte de maux, depuis les migraines jusqu'à la criminalité...

 Les cocktails de vitamines à hautes doses, administrés lors des traitements, sont fabriqués et commercialisés par l'entreprise G&G, basée à Londres. Elle appartient à David Gaiman, qui n'a jamais été médecin, mais a été longtemps membre du " Guardian Office " (remplacé depuis par OSA, Office of Special Affairs, la police secrète de la scientologie), et à sa femme Sheila. Les hautes relations de l'organisation leur ont fait obtenir dans des délais record l'autorisation d'exercer la médecine.

 A noter que la plupart des parents n'avaient pas été informés de ce nouveau traitement et ne l'avaient pas autorisé, comme la loi le prescrit. Plus de la moitié des médecins de l'hôpital sont d'avis que ces expérimentations humaines peuvent être très dangereuses.

 Cela n'a pas empêché David Gaiman, entouré de dignitaires scientologues, d'organiser le 15 mai à l'hôpital de Vassilievskoïe une conférence de presse triomphale, en présence de hauts fonctionnaires du ministère de la Santé. Les larmes de joie aux yeux, Gaiman a déclaré : " Je suis si heureux que je n'arrive pas à y croire ... Ce que nous avons fait à Vassilievskoïe est une première mondiale. Aucun autre pays n'a voulu nous donner ses enfants... " (voir note 3). Apparemment, aucune des personnes présentes n'a eu l'idée de mettre en question le droit de la scientologie de se livrer à des expériences sur des enfants russes - et des enfants très malades. Et quand on lit les noms de ceux qui, en signant la lettre de recommandation, ont fait obtenir à Gaiman l'agrément pour pratiquer le " programme de purification " en Russie, on se demande de quels moyens de persuasion dispose la scientologie dans ce pays. (Le sous-ministre de la Santé ; le chef du service des agréments; deux professeurs de l'Académie des Sciences.)

 Et les " nouveaux Russes " (les nouveaux riches), ceux qui peuvent se payer des cures " Narconon " dans les cliniques du Kremlin, deviennent à leur tour des relations précieuses.
 

 La fin brutale du système économique communiste a mis tous les directeurs d'usines, d'administrations, ainsi que les maires des grandes villes, devant des tâches auxquelles ils n'étaient absolument pas préparés. Alors, comment refuser les offres des scientologues qui promettent la solution de tous les problèmes, l'augmentation immédiate de la productivité et des profits, alignant des listes impressionnantes de grandes entreprises américaines et internationales qui auraient adopté ces méthodes
 

 C'est ainsi, entre autres, que la scientologie s'est déjà introduite dans des centaines d'usines, de banques, de compagnies d'assurances, d'administrations. Ce qui signifie, en fait, qu'elles sont sous contrôle scientologue.

 Les efforts paraissent se concentrer sur la région de l'Oural, où se trouvent, depuis la Seconde Guerre mondiale, les grands " Kombinats ", particulièrement l'industrie lourde d'armement. S'agissant d'entreprises d'État (entièrement ou en partie), la connivence des autorités est nécessaire. Selon la revue moscovite Ogonjok, les directeurs et managers de 28 de ces usines, employant des dizaines de milliers de personnes, ont été soumis à un entraînement aux méthodes Hubbard, dans le bâtiment mis à la disposition de la scientologie par Vladimir Fil, maire de Perm (ville d'environ 1,5 million d'habitants). M. Fil ne se cache pas d'avoir lui-même suivi cette formation dans un des centres scientologues de Moscou, et aussi à Los Angeles, siège international de l'organisation (de même, entre autres, qu'Alexandre Gouriev, préfet de la province de Perm, et Gregori Voltchek, patron de la station de télévision locale, T 7).

Deux Kombinats de Perrn, classés " secret défense " ont installé leurs propres " Collèges Hubbard " pour former le personnel sur place, avec des instructeurs scientologues. Les fidèles de Hubbard placés dans ces entreprises ont l'obligation de rendre compte à la centrale de Los Angeles, qui leur envoie ses ordres. Ils surveillent particulièrement la comptabilité et la gestion du personnel. Comme partout où la " tech " est employée, il faut obligatoirement payer une redevance, en plus des honoraires versés aux " professeurs " de management, qui eux-mêmes, étant de bons scientologues, en reversent une bonne partie sous des formes diverses. On voit très bien ici comment sont liés les deux objectifs : pouvoir et argent.

 L'introduction du système Hubbard n'a pas enthousiasmé tout le monde, loin de là : les employés se plaignent de structures de commandement " staliniennes ", des licenciements ou démissions des meilleurs spécialistes, écoeurés par l'obsession des " stats " (= statistiques de productivité, qui doivent grimper sans cesse, à tout prix).

 Dans un des premiers Kombinats passés à la "tech Hubbard" (usine de ventilateurs " MOW ", à Moscou), l'expérience s'est mal terminée, avec le meurtre (non élucidé) du directeur de la production, M. Mironov.
 

Les efforts de la scientologie pour investir les niveaux les plus élevés du pouvoir ne sont pas secrets : ils bénéficient d'une publicité tapageuse. Des exemplaires de luxe de la " Dianétique " (livre de base de Ron Hubbard), dorés sur tranche et reliés en cuir, ont été remis à Ruslan Khasboulatov, alors Président de la Douma, et à 72 députés. Sergei Stepachim, membre du Comité pour la Sécurité, (il est devenu depuis président de l'Office fédéral de la Sécurité, successeur du KGB), a exprimé sa très grande admiration pour l'auteur du livre, " l'humaniste le plus humain du monde ". Et Alexandre Routskoï, à l'époque vice-président de la Fédération russe, a cité dans une interview à la Literatoumaya Gazeta de copieux passages de la Dianétique (voir note 4). M. A. Sivertsev, membre de la commission du Conseil Fédéral pour les Affaires Internationales, va jusqu'à recommander dans un article sur " Dianétique et Scientologie " l'application des méthodes Hubbardiennes " pour résoudre les conflits entre les religions traditionnelles " !

Note 1. Narconon pratique le sevrage brutal, sans surveillance médicale. Le " traitement ", appliqué par des scientologues, souvent sans aucun secours médical accessible, consiste en cinq heures de sauna par jour, du jogging, la prise d'énormes quantités de diverses vitamines (fabriquées et distribuées par la Scientologie), et des séances de " conseil " psychologique, qui ne sont autres que l'" auditing " pratiqué par la Scientologie, à savoir : questions répétitives, réponses contrôlées par " électromètre " (prétendu "instrument religieux ") censées débarrasser le sujet de ses " engrammes " négatifs, résultat de traumatismes oubliés, subis surtout dans l'enfance, avant la naissance et même dans les vies antérieures. Lorsque le traitement Narconon réussit à sevrer le toxicomane, c'est pour en faire un scientologue. En France, Narconon n'est pas agréé par la Sécurité sociale.

Note 2. A l'issue de chaque série de cours et " auditions " déclarés " réussis ", le scientologue doit écrire une " lettre de succès ". Il s'y déclare satisfait et décrit avec enthousiasme les heureux effets du " traitement ". Certaines de ces lettres sont affichées dans les centres de dianétique, ou même publiées.

Note 3. Pour sa propagande, la Scientologie se sert d'une cassette vidéo montrant les enfants pendant leur traitement, avec commentaires enthousiastes. On distingue, à l'arrière-plan, de la littérature scientologue, comme " Le Chemin du bonheur " de Ron Hubbard. Les enfants, interviewés, répondent qu'ils sont très contents, grâce à Hubbard, bien sûr.

Note 4. Alexandre Routskoï est écléctique : il avait en effet accordé son appui à la secte japonaise AUM. Il s'est fait photographier en compagnie de Soko Asahara, gourou de Aum, et d'Oleg Lobov, secrétaire du Conseil de sécurité du Président russe. Cette photo, entre autres, était diffusée dans les brochures de propagande d'Aum.

C'est l'Université d'État de Moscou qui lui a conféré cette distinction : une première dans l'histoire de cette Université. Hubbard a été fait docteur en littérature. On ne sait pas si c'est au titre de sa copieuse production dans le domaine de la science-fiction la plus échevelée, ou pour ses découvertes en Dianétique et Scientologie. Ce doctorat n'était pas tout à fait gratuit : la Scientologie a en effet installé et refait à neuf la bibliothèque de l'Institut de journalisme de l'Université. La salle s'appelle désormais « Salle de lecture L. Ron Hubbard »; elle est décorée de superbes photos du fondateur de la Scientologie, et, à l'entrée, le buste de Hubbard a remplacé celui de Lénine. Toutes les oeuvres de Hubbard figurent sur les rayons - don généreux de l'organisation. Aucun de ces ouvrages ne traite de journalisme, mais cela ne semble gêner personne.

Par décret (n° 45 du 19 juin 96), le nouveau ministre russe de la Santé, A.D. Tsaregorodtsev, a annulé l'agrément donné précipitamment en 1994 par des fonctionnaires de ce ministère au "programme de purification" de la Scientologie et interdit l'utilisation des technologies et programmes de Ron Hubbard (scientologie et dianétique) dans les institutions russes dépendant de ce ministère. Ces "technologies" prétendaient même guérir des effets nocifs de l'exposition à la radioactivité, particulièrement les victimes de la catastrophe de Tchernobyl. (source : centre st Irénée, Moscou).

"Les idées visionnaires qui sous-tendent les matériaux Avatar ont mûri pendant quarante ans dans l'esprit de Harry Palmer". Ainsi commence la courte présentation de l'oeuvre de cet Américain en quatrième page de couverture de la luxueuse revue intitulée « le Créalivisme. De Palmer lui-même, il est dit qu'il "ne se présente ni n'agit comme le gourou de qui que ce soit ni comme un chef d'entreprise du Nouvel Age, bien qu'il puisse aisément jouer ces deux rôles". Il est permis de se demander si cette dernière assertion relève d'un humour cynique ou s'il s'agit d'un aveu quelque peu ingénu.

 Modeste conseiller pour école secondaire (hight school counselor) jusqu'en 1970, Harry Palmer est renvoyé en 1971 pour avoir incorporé des méthodes scientologues dans son travail. Il devient alors directeur d'un « center for creative learning » de 1971 à 1987 pour le compte de la Scientologie. Celle-ci lui intente un procès, qu'elle gagne, en raison d'un différend sur les sommes dues à l'Organisation pour les cours dispensés. Il est patent que les matériaux Avatar doivent énormément aux méthodes de Ron Hubbard, au point que l'on peut s'étonner de la bienveillante neutralité observée par la Scientologie vis-à-vis de Palmer, devenu concurrent depuis 1987. Le seul fait d'avoir marié plus ou moins adroitement l'enseignement du Lama tibétain Tarthang Tulku, fondateur et directeur de l'Institut Nyimgma à Berkeley (Californie), avec les méthodes de la Scientologie, ne paraît pas être de nature à satisfaire les disciples de cette dernière et à assurer une heureuse cohabitation entre les deux organisations.

 La marque Avatar est la propriété de la société « Star's Edge Inc. » L'organisation Avatar ou, selon son langage, la « Famille Mondiale Avatar » comporte trois niveaux de membres : Avatars, Masters et Magiciens.

 Le produit d'appel est un stage qui s'inscrit parmi les formations en communication et développement personnel très à la mode dans les entreprises depuis quelques années. Présenté sous différentes appellations, « créativisme », « dynamisation des ressources humaines », « séminaires de gestion des croyances », etc., le produit s'adapte à la clientèle la plus étendue possible en proposant suivant les cas un stage résidentiel en trois parties sur une période de 5 à 8 jours ou un simple atelier de développement personnel, appelé « Resurfacing », qui se déroule sur 2 jours seulement.

 Les vrais « Avatars » sont invités ensuite à enseigner Avatar et à devenir Masters. H. Palmer déclarait aux futurs Màtres le 2 avril 1987 : "Vous êtes les missionnaires qui apportez la lumière. Vous apportez la vérité au sujet de la vérité"... "C'est à vous que seront confiés le pouvoir et la richesse PARCE QUE vous reconnaissez que le désir ardent de poursuivre des satisfactions extérieures insensées n'est que la réflexion d'une croyance qui en fait ne nous rend pas service mais nous conduit à la confusion de la conscience intérieure" (sic ).

 Enfin le cours de Magiciens, très confidentiel, est censé faire acquérir des « aptitudes extrasensorielles » et permettre de participer à la création d'une "organisation coopérante qui puisse assumer une gestion éclairée et SAGE du monde" dont évidemment Harry Palmer sera la tête. Combien ne se laisseraient pas séduire

 C'est même trop beau pour être vrai. En fait, il n'est surtout guère discutable que la méthode a apporté la fortune à son auteur, beaucoup de troubles à des entreprises qui avaient fait confiance à des Masters sans connaître la finalité de Star's Edge, et parfois de graves désillusions à des particuliers qui espéraient sincèrement y trouver matière à amélioration personnelle.

 Le héros, interprété par Travolta, est aveuglé et touché par des lumières venues du ciel. Dès lors, il possède le don de déplacer les objets à distance, de guérir, de communiquer avec la nature, etc.

 En langage scientologique, cela s'appelle phénomène OT, le niveau supérieur (Sur un dépliant interne, il est dit que, "grâce à la procédure OT, on peut devenir totalement certain et inébranlable en tant que thétan". Le "thétan", différent du mental, est situé en dehors du corps humain, c'est une énergie cosmique qui s'exprime en passant par le mental puis par le corps physique. Selon la "charge mentale" personnelle, le sujet est plus ou moins "en progression" dans la secte) atteint par seulement quelques membres qui se trouvent ainsi en possession de facultés spirituelles particulières.

 Après cet événement, Travolta apprend le portugais en une heure (Ron Hubbard, lui, avait appris l'igoroti, une langue des Philippines, en une nuit, à la lueur d'une lampe à pétrole!). Pour y parvenir, il utilise une encyclopédie rouge. Rouge comme les douze volumes intitulés "Bulletins techniques" auxquels se réfèrent exclusivement les scientologues pour leur formation. Cela s'appelle "La Tech".
 

 Atteint d'une tumeur au cerveau, le héros hubbardien est poursuivi par des médecins (Le corps médical est animé de mauvaises intentions à son égard comme il l'est au sujet des méthodes pseudo-médicales de la Scientologie) et le FBI. Il lui reste suffisamment de temps pour tomber amoureux d'une jeune mère de famille qui explique à ses enfants qu'il faut le fixer dans les yeux pour le connaître.

 Dans la pratique scientologue, se fixer dans les yeux est un exercice pratiqué lors des "Cours de training". Il faut pour l'adepte rester impassible malgré tout ce qui peut être dit par le sous-gourou de service. Le comportement individuel est alors noté en fonction d'une "échelle de tons" (Tableau représentant les "niveaux émotionnels" d'une personne). Les scientologues peuvent ainsi découvrir la faille émotionnelle qui permettra de donner prise sur l'esprit du candidat.

 Ensuite, Travolta prononce deux phrases. L'une à la jeune femme, qu'il fixe dans les yeux: "Mais qu'est-ce qu'il arrive " L'autre a la journaliste: "De quoi avez-vous peur " Toutes deux lui permettent de transmettre son message en les inquiétant puis en les rassurant.

 En langage sciento, cela s'appelle appuyer sur "le bouton d'aide". Cette opération consiste à trouver le problème de la personne et à le lui présenter comme une réalité de ruine. Une fois le cassage psychologique assené, on lui dit que "seule la scientologie peut l'aider".

 Dans une autre scène, en montrant une main puis l'autre tout en écartant les bras, Travolta dit à un ami: "D'une main j'ai la technologie... et de l'autre, j'ai la médecine". Ces termes correspondent aux volumes verts de "la Technologie de management" et aux volumes rouges de la "Technologie de l'audition" (autrement dit de la "médecine"), grâce auxquels la Scientologie s'imposera.

 Plus tard, Travolta demande à la jeune femme de fermer les yeux et de se souvenir de ses enfants. Elle revit alors des moments d'émotion et de bonheur. Fermer les yeux et revivre un événement heureux est en fait une scène d'"audition".

 L'"auditeur" (sorte de confesseur) fait aussitôt suivre ce moment en demandant à la personne de se remémorer un événement douloureux. Le but est là encore de trouver la source des problèmes de l'audité pour avoir barre sur lui.

 Vers la fin du film, Travolta annonce à sa bien-aimée qu'il va mourir... et il défuncte dans ses bras. Quelque temps plus tard, elle utilise les livres et les écrits du mort pour transmettre ses expériences et ses découvertes aux autres humains. En suivant ce processus, elle apparaît donc manifestement habitée par le disparu.

 Cela correspond à la légende d'Hubbard. Selon ses adeptes, il a été capable de prédire sa mort et d'indiquer qu'il reviendrait sur terre dans la peau d'un homme politique (cela est contenu dans les documents du niveau supérieur OT VIII).

 Quand Travolta prétend qu'être scientologue ne coûte pas cher, il oublie de préciser que c'est parce que certains films lui permettent de contribuer en nature à la propagande de cette secte...

 On trouve donc dans "Phénomène", à travers une habile manipulation mentale sur fond de mélo mielleux, tous les thèmes du combat de l'Eglise de Scientologie, avec ses récurrences habituelles: dénonciation de tous ses opposants, considérés comme les "SP", c'est-à-dire les oppresseurs de la Scientologie, psychiatres, journalistes, FBI, etc. Comme dans toutes les organisations totalitaires.