Actualités sur les sectes en décembre 2000

 
Mahikari Un père arrache sa fille à une secte
Sectes (*) Réunion de la FECRIS à Paris le 3 décembre 2000
Scientologie «Nous sommes obligés, sous couvert de liberté de la presse, de mettre [ce magazine] en vente.»
Opus Dei Quelles sont ses ambitions ?
Eglise du Christ de Paris (*) Folie à Deux : l'histoire de Dana Scully
Mandarom Le Mandarom se ramifie à l'étranger
Scientologie La Scientologie se vend en kiosque
Sectes (*) Le délit de manipulation mentale : une loi nécessaire
Sectes (*) Délit de manipulation mentale, mythe médiatique ou réalité psychiatrique
Témoins de Jéhovah Toujours pas de rectification sur la question du sang
Sectes Un couple frappait son enfant par conviction
Falungong Leur résistance n'est pas près de s'éteindre
Scientologie La Suisse renonce à surveiller de près l´Eglise de scientologie et d´autres mouvements sectaires
Sectes Un curieux procès pour viols avec une secte toile de fond
Sectes Turquie : messie contre messie
Ordre du Temple Solaire Cinq ans après, le Temple solaire garde ses mystères 
Scientologie Lettre ouverte au président de l'Omnium des libertés
Iglesia ni cristo La secte philippine dément abriter Alfred Sirven
Iglesia ni Cristo Précisions sur cette église
Sectes Un prêtre poignardé alors qu'il enquêtait sur une secte satanique à Gandia
Iglesia ni cristo La secte Iglesia ni Cristo veut collaborer à la traque de Sirven
Le Patriarche-Dianova Deux mandats d'arrêt contre l'ex-gourou du sevrage des toxicomanes
Sectes Les sectes en France: situation stable
Lobbies des sectes (*) 21.12.2000 Procès Cotten/Vivien
Eglise du Christ (*) L'histoire de Brian Jones
Eglise du Christ (*) L'histoire de Amelia Manteufel
Sectes Comment contrer ces dangereuses organisations ? 
Sectes Le rapport 2000 reste flou sur l'état de la lutte en France
Anthroposophie Polémique sur les écoles Steiner 
Anthroposophie Un contrôle des écoles Steiner est recommandé
Sectes Vigilance nécessaire
Sectes La lutte contre les sectes progresse en France
Sectes Alain Vivien gagne son procès contre l'Omnium des libertés
Scientologie (*) J'ai été membre de la Scientologie pendant des années. 
Sectes  Jean-Paul II : l'antidote contre les sectes
Raël (*) Suite de la diffusion du reportage sur France 2
Sectes Le couperet tombe dimanche
Sectes La nébuleuse des psychothérapies dans l'orbite sectaire
Ordre du Temple Solaire (OTS) Le procès de l'OTS se déroulera... dans un musée
 

  (*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière.


   France : Mahikari

Un père arrache sa fille à une secte

Le Parisien, 2 décembre 2000 par François Vignolle

[Texte intégral]

Aurélie, sept ans, a retrouvé sa chambre et ses habitudes. Depuis le mois d'août dernier, la petite fille vit de nouveau à Courcouronnes (Essonne) chez son père , Salulu M., salarié dans bureau d'études et séparé de sa femme depuis trois ans.

La fillette aurait dû rejoindre sa mère en Martinique à la rentrée scolaire mais Salulu n'a jamais remis l'enfant dans l'avion.

Le jude des affaires familiales à Fort de France devra statuer sur le sort de la fillette, le 7 décembre , dans une affaire qui dépasse le simple conflit sur des droits de garde.

Enlevée par sa mère, Aurélie avait intégré, en Martinique, la secte apocalyptique Sukyo Mahikari fondée par un ancien officier japonais et très implantée aux Antilles.

Ma belle-mère était déjà une adepte

" Le 24 juillet 1997, je suis rentré chez moi se souvient Salulu, ma femme et ma fille avaient disparu".

Le père, désemparé fait la tournée des hôpitaux et des commissariats. En vain. A l'école de la fillette, la directrice lui dit que l'enfant a été radiée des listes d'élèves par sa femme. Aurélie et sa mère sont déjà loin, en Martinique, et n'ont laissé aucune adresse à Salulu. Elles ont rejoint les rangs de la secte Mahikari. " Ma belle-mère les a faits rentrer dans cette secte. Elle en était déjà adepte" assure Salulu.

Le père tente alors de joindre son ex-compagne. On lui raccroche au nez. "J'aurais voulu savoir pourquoi elle était partie comme cela alors que tout se passait bien". Le père d'Aurélie dépose une plainte et contacte les associations de prévention contre les sectes. Il apprend qu'un autre père de famille, vivant vivant en région parisienne a vécu la même histoire.

"Les médicaments sont considérés comme du poison par Mahikari. Ses adeptes pensent que les enfants sont les intermédiaires entre les ancêtres et les parents. C'est à travers eux que les ancêtres vont se manifester en leur donnant des maladies" souligen Hayat El mountacir, chargée de mission au centre de documentation d'éducation et d'action contre les manipulations mentales.

Salulu se plonge dans la littérature produite par la secte. Voici un extrait du "cours d'initiation élémentaire de Mahikari" : " Jusqu'à présent nous pensions qu'il était préférable de faire descendre la fièvre en prenant de l'aspirine (...) mais la vérité est que, bien que le patient ait une forte température, il ne se sent pas malade. C'est au contraire quand on fait descendre la fièvre qu'il se sent faible et mal portant".

Des signes inquiétants d'endoctrinement.

Auscultée en Métropole lors d'un séjour chez son père par le docteur Jean-Marie Abgrall, psychiatre et spécialiste des sectes, le jeune Aurélie a révélé des signes inquiétants d'endoctrinement.

A Courcouronnes, la jeune fille trouble souvent son père par des questions bizarres : " Le vrai Dieu c'est le tien ou celui de maman ?"

En septembre dernier, Salulu a inscrit Aurélie dans une nouvelle école des Hauts-de-Seine " de peur qu'elle ne soit une nouvelle fois kidnappée".

Quelle que soit la décision du juge, la semaine prochaine, Salulu est bien décidé à ne pas passer Noël tout seul.


 

   France : Scientologie

«Nous sommes obligés, sous couvert de liberté de la presse, de mettre [ce magazine] en vente.»

Libération, 4 décembre 2000

[Texte intégral]

Il prétend être «le magazine de la spiritualité moderne». Et s'appelle L'Esprit libre. Mais il n'a franchement rien à voir avec feu L'Esprit libre (décidément ce titre inspire!), revue toute à la gloire du libéralisme lancée par Guy Sorman en 1994 et enterrée deux ans plus tard.

Non, le nouvel Esprit libre, mis en vente fin novembre, brasse, lui, de l'«immortalité de l'âme», rend hommage aux «grands chefs spirituels du passé»: Siddharta Gautama, Lao-Tseu, Moïse, Jésus-Christ, Mahomet, etc. Et n'est autre qu'un concentré de scientologie. Clairement revendiqué, puisque ce trimestriel a fait son apparition dans les kiosques accompagné d'un livre intitulé «Scientologie, les fondements de la vie» et rédigé par le pape du genre: Ron Hubbard.

Un danger public? C'est bien ce qu'ont d'emblée pensé certains kiosquiers, furieux de devoir glisser la chose dans leurs linéaires. Comme Jean-Pierre, marchand de journaux à Paris: «Alors que les politiques et les médias se battent contre les sectes, nous sommes obligés, sous couvert de liberté de la presse, de le mettre en vente. C'est insensé.» Mais vrai.

Interdit d'interdire. Depuis 1947 (et la loi du rapporteur Robert Bichet), il est en résumé interdit d'interdire, la liberté d'impression s'accompagnant d'une totale liberté de distribution. «Nous n'avons absolument pas à juger du contenu. A partir du moment où un titre répond à la définition de ce qu'est un produit de presse, avec notamment une périodicité définie, et à partir du moment où l'éditeur, inscrit au registre du commerce, a bien adhéré à une coopérative de presse, nous ne pouvons refuser de le distribuer», expliquent les NMPP (Nouvelles Messageries de la presse parisienne), auxquelles L'Esprit Libre a demandé d'être acheminé vers 10 000 points de ventes. Aussi simple que cela? En gros, oui. Et même si, dans ce cas précis, l'éditeur de L'Esprit Libre n'est autre que New Era Publications, société créée au Royaume-Uni en 1960 pour diffuser les (très discutables) pensées de Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie. 491 nouveautés par an. «En fait, sauf intervention expresse du ministère de l'Intérieur, un titre est assuré d'être distribué», résument les NMPP. Mais alors que fait la police? Le ministère intervient essentiellement sur les publications à caractère pornographique, pédophile ou zoophile. Et il a déjà fort à faire, quand il s'agit de les traquer au beau milieu de la foule de publications lancées chaque année. L'an passé, les seules NMPP ont ainsi distribué pas moins de 491 nouveautés.

N'empêche, le kiosquier Jean-Pierre s'en est d'ores et déjà remis à un sénateur (dont il préfère pour l'instant taire le nom) qui a promis d'envoyer une interrogation écrite au ministère de l'Intérieur sur L'Esprit libre. En attendant, la loi reste la loi. Même si, alertées par les NMPP, l'éditeur New Era Publications a laissé aux kiosquiers la possibilité d'un «retour prématuré»: ils pourront ainsi renvoyer très vite la marchandise à leurs grossistes, les dépositaires. En jeu: 30 000 exemplaires.
 
 


 

   France : Opus Dei

Quelles sont ses ambitions ?

La Dépêche., 4 décembre 2000

[Texte intégral]

La commission d'enquête du Parlement a mis en évidence la pénétration de certaines sectes dans les pouvoirs politiques et financiers.

L'Opus Dei, association catholique et monarchique, fondée par l'abbé José Maria Escriva de Balaguer, en Espagne, a pour objectif la restauration de la foi et des moeurs.

Pilier du franquisme, elle s'est illustrée par de violentes campagnes antisémites, antimarxistes, antimaçonniques.

Après avoir opéré un travail d'infiltration dans de nombreux pays, l'« OEuvre » dont les membres sont unis par un serment de secret absolu, a favorisé l'accession de Karol Wojtila (J. P. II) à la tête du Vatican.

Quelle est aujourd'hui l'importance de ce réseau international, tissé progressivement, fondé sur la relition et la morale... mais aussi sur un pouvoir financier très puissant? Quelles sont ses ambitions? A quelles valeurs de notre temps cette entreprise s'oppose-t-elle?

Ce soir à 20 h 30, à l'ancienne école Louis-Pergaud (13, rue de la Victoire ou 46 bis, rue de l'Abbé- Torné), au cours d'une conférence- débat, la Libre Pensée s'efforcera de répondre à ces questions.

Mathias Comas y présentera L'Opus Dei, société secrète ou secte d'obédience catholique? Entrée libre et gratuite.


 

   France : Le Mandarom

Le Mandarom se ramifie à l'étranger

La Provence , 5 décembre 2000 par Eric Espanet

[Texte intégral]

Acculé et en attente de la destruction de la statue de son gourou, la secte de castellane "rebondit" dans un paradis fiscal... le Lichtenstein.

Le feuilleton juridico financier ayant pour acteurs la secte du mandarom à Castellane et l'Etat français connaît un nouvel épisode.

Cette fois le centre de l'intrigue se déplace dans un petit pays entre Suisse et Autriche, le Lichtenstein, place forte des finances et du commerce. En effet après avoir en partie transité sur des comptes de la Banca Commerciale Italiana, certains fonds propres du mandarom se trouveraient à présent concentrés au sein d'une nouvelle structure juridique recemment créée baptisée "Fondation Sa Sainteté le Seigneur Hamsah Manarah", du nom initiatique de Gilbert Bourdin, l'ex gourou décédé. Cette fondation ayant son siège à Vaduz, capitale de cet Etat de 31 000 habitants serait dirigée par un homme demeurant dans le pays.

C'est en toute discrétion, dans les bureaux d'un notaire marseillais, qu'en mars 1999, madame Christine Amaury, chercheur au CNRS et présidente de l'association du Vajra Triomphant, ayant repris le flambeau de l'ancienne association des Chevaliers du lotus d'Or, décidait d'un apport "pur et simple" des immeubles situés sur les terrains de la Baume, à Castellane, siège de la secte. Au total 17 hectares changeaient ainsi "de mains" avec les constructions érigées sur le site, y compris évidemment la statue géante qui sera démolie, sur décision de justice pour cause de non conformité du permis de construire, par les services de l'Etat. Une opération périlleuse, médiatique et coûteuse qui pourrait avoir lieu au printemps prochain.

La totalité des apports immobiliers est estimée à près de quatre millions de francs.

L'explication de cette transaction est d'une limpidité déconcertante. Afin de répondre à la vocation internationale allant en grandissant les dernières années, il est décidé de faire apport à une fondation au centre de l'Europe pour allèger la structure de l'association du Vajra Triomphant, trop lourde compte tenu de l'expansion de la mission".

Le Trésor Public met des bâtons dans les roues.

Cet acte notarié n'a pas échappé à la vigilance de l'association pour la protection du Verdon. "C'est à la lecture des fiches hypothécaires qu'on a découvert que le Trésor Public de Digne vient de saisir le tribunal de grande instance" remarque Robert ferrato, président de cette association, en guerre contre la secte depuis plusieurs années.

Défendu par Maître Philippe Magnan, le Trésor Public entend faire révoquer cet acte et ainsi éviter ces apports de bien immobiliers de la secte vers une Fondation étrangère.

En effet, on sait par ailleurs que le Ministère des Finances réclame au mandarom des millions de redressements fiscaux. L'Etat veut stopper cette "fuite" des biens au Lichtenstein. Le TGI de Dignes-les-Bains, pourrait rendre son jugement dans le courant du premier trimestre 2001.

Acculée, la secte tente par tous les moyens de retarder son déclin et d'échapper plus ou moins directement aux lois de la République.


   France : Scientologie

La Scientologie se vend en kiosque

La Dépêche, 8 décembre 2000 par Fabrice Vironneau

[Texte intégral]

«Je ne veux pas laisser ce genre de magazine dans mes rayons. Je trouve ça choquant », explique Marie-Christine Pinier, libraire au rond-point de Gesse à Albi. Lorsqu'elle a été livrée par son grossiste, il y a quelques jours, elle s'est aperçue qu'entre les revues de body-bulding, les magasines féminins et les BD pour enfants se trouvait quatre exemplaires de « L'esprit libre, le magazine de la spiritualité moderne ».

42 pages de papier glacé vendues avec un livre de poche intitulé « Scientologie, les fondements de la vie ». Ce magazine, tiré à 30.000 exemplaire et distribué dans 10.000 points de vente en France, est édité par New Era publications. Cette société édite l'ensemble des écrits de Ron Hubbard, le père fondateur de la Scientologie. Un mouvement dont le magazine se revendique ouvertement, mais qui a été catalogué comme secte par deux rapports parlementaires.

« On parle beaucoup de la Scientologie, nous voulons laisser les gens libres de la découvrir. Avec ce premier numéro, nous avons lancé un pavé dans la mare », explique Tania Quirion, directrice de la publication.

Pour faire la promotion du mouvement, l'éditeur n'a pas lésiné sur les moyens: on peut lire des articles de Ron Hubbard, découvrir comment faire connaissance avec soi-même avec un test scientologue, et, bien sûr, commander 5 livres de Ron Hubbard...

Le couple Pinier s'est même vu proposer une grande affiche annonçant la sortie du premier numéro de « L'esprit libre ». Ils l'ont vite rangé au garage. « Pour des raisons de moralité, nous avons décidé de mettre ce livre en attente. Nous sommes en train de nous renseigner afin de savoir si nous pouvons le faire rendre à notre fournisseur », explique Marie- Christine.

LIBERTE DE LA PRESSE

Ce n'est pas la première fois que la Scientologie fait une entrée dans les rayons des librairies en profitant de la liberté de la presse. « Il y a quelques années, ils avaient édité un magazine intitulé Terra Nova. La technique était la même, ils distribuaient quatre ou cinq exemplaires à chaque fois... », se souvient un membre du centre contre les manipulations mentales Roger Ikor.

« C'est une pratique régulière, tout comme les jeux qu'ils déposent dans les boîtes à lettres afin d'attirer les gens », affirme un membre d'une association de lutte contre les sectes qui souhaite conserver l'anonymat.

« Ces revues peuvent être dangereuse pour les enfants et les jeunes », poursuit un membre du centre contre les manipulations mentales Roger Ikor.

« Je ne comprends pas comment on peut les laisser utiliser notre réseau qui s'adresse au grand public », soupire Maire-Christine en retirant les exemplaires de ses rayons.


 

   Allemagne : Témoins de Jéhovah

Toujours pas de rectification sur la question du sang

Informationdiest sektennov 2000 - Andreas Finke

[Texte intégral]

Il y a régulièrement des rumeurs selon lesquelles la " société de la tour de garde " pourrait lever la problématique interdiction des transfusions sanguines. En juin, on a atteint. des sommets d'excitation après que le Times eut annoncé, le 14 juin 2000: " Les Témoins de Jéhovah pourront à l'avenir accepter des transfusions sanguines, suite à l'exceptionnel revirement des dirigeants de la communauté religieuse controversée. Les aînés ont été avisés du fait que les Témoins de Jéhovah qui recevraient une transfusion sanguine, dans des situations où il est question de vie ou de mort, n'auraient désormais plus à compter sur une excommunication de leur religion." (...) Paul Gilles, porte-parole des Témoins de Jéhovah (en Grande-Bretagne) a affirmé que même si un témoin de Jéhovah ne regrettait pas (une transfusion sanguine), il ne serait plus exclu, mais seulement considéré comme quelqu'un qui a quitté la communauté de son propre chef.

" Le démenti de la " société de la tour de garde " ne s'est pas fait attendre: " Dans un quotidien britannique est paru un article, sans fondement objectif, sur une prétendument plus grande tolérance des témoins de Jéhovah en ce qui concerne les transfusions sanguines. Pour rectifier cette information erronée, les témoins de Jéhovah présentent la déclaration suivante: la Bible ordonne au chrétien de " s'abstenir du sang " (Acte des Apôtres 15.20). Les témoins de Jéhovah pensent qu'il est contradictoire de s'abstenir du sang et d'accepter dans le même temps des transfusions sanguines. Depuis que les transfusions sanguines se sont largement répandues dans la médecine civile au cours des années 40, ils ont été conséquents en refusant le sang des donneurs et cette attitude biblique n'a pas changé.

Si un (ou une) témoin de Jéhovah reçoit une transfusion sanguine contre son gré, alors les témoins de Jéhovah pensent que l'on ne peut attribuer un quelconque pêché à l'individu. Cette attitude n'a pas changé. Si un témoin de Jéhovah accepte une transfusion sanguine du fait d'une faiblesse momentanée et regrette ultérieurement cet acte, cela serait considéré comme une affaire sérieuse. Un soutien spirituel serait proposé à la personne afin qu'elle puisse retrouver sa force spirituelle. Cette attitude n'a pas changé. Si un membre baptisé de la communauté religieuse accepte des transfusions sanguines sciemment ou sans remords, il indique par cet acte qu'il ne souhaite plus être un témoin de Jéhovah. À travers son acte, cet individu désavoue lui-même sa qualité de membre, au lieu que la décision soit initiée par l'assemblée. Cela est inscrit dans une modification des procédures qui est entrée en vigueur en avril 2000 et selon laquelle l'assemblée ne représente désormais plus le parti qui engage la procédure d'abrogation de la qualité de membre dans de tels cas. Cependant, le résultat final est resté le même: l'individu perd immédiatement son statut de témoin de Jéhovah parce qu'il ne respecte et ne se conforme plus à un dogme essentiel de la foi. Si un tel individu modifie cependant ultérieurement sa conception, il pourra à nouveau être admis comme témoin de Jéhovah. Cette attitude n'a pas changé.
On remarque immédiatement : en dehors d'une rectification cosmétique, rien n'a changé. En quoi consiste donc, dans une communauté aussi fermée que les témoins de Jéhovah, la différence entre une exclusion par l'assemblée et une (auto?)exclusion de l'assemblée ? Les modifications présentées ici sont une rectification pour l'opinion publique, elles n'ont aucune valeur pour le difficile cas de conscience devant laquelle peut se trouver un témoin à l'hôpital. Un lecteur autrichien du Times a ciblé la problématique, quand il écrit au courrier des lecteurs : " .. . si la direction de la " société de la tour de garde " rendait les transfusions sanguines acceptables ou du moins les réprimait moins sévèrement, alors il s'agirait vraiment d'une nouvelle significative. Mais il n'y a presque rien de changé. En réalité, il n'y a pas de différence entre le traitement des membres " exclus " ou " sortis par eux-mêmes ". Toutes ces sortes de personnes sont considérées comme des renégats et des antéchrists et doivent être évitées par les membres.

La " société de la tour de garde " joue avec les mots tandis que des vies humaines sont en jeu. > (Voir aussi aussi http: //www.geocities.com/athens/ithaka/6236/bluff.htm C'est également de là que sont issues les traductions citées.) De :EZWMaterialdienst8/2000


   Suisse : Sectes

Un couple frappait son enfant par conviction

Le Temps , 13 décembre 2000 par Patrick Combremont

[Texte intégral]

Jean-Bernard et Carole * sont-ils des brutes ou n'ont-ils pas trouvé d'autre moyen que la violence face au comportement très difficile de leur garçon aîné? C'est la question que doit trancher le Tribunal du Nord vaudois, qui juge depuis lundi un couple de pentecôtistes.

Les parents, dont le père était surveillant au pénitencier de Bochuz, sont accusés d'avoir distribué les coups et imposé des châtiments à certains de leurs cinq enfants, renforcés dans leur conviction par un livre recommandé par un pasteur de leur Eglise.

"Je suis né méchant", a lâché un jour Didier * à son instituteur, en précisant qu'il était arrivé "après une première fausse couche de sa mère". Il l'a dit à la suite d'une des nombreuses bagarres et crises qu'il a eues à l'école.

En novembre 1996, l'enfant, alors en cinquième année scolaire, a craqué. Paniqué à l'idée de rentrer à la maison, il a confié qu'il allait "prendre une fessée avec un bout de bois ou de fer, comme cela se passe souvent". L'élève, toujours triste et renfermé, était pourtant déjà suivi par une psychologue scolaire et par ses professeurs, car il était extrêmement agressif. Au point qu'il se battait souvent et qu'il a dû être changé de collège après avoir frappé la tête de son propre frère contre le goudron du préau. La psychologue s'était même entretenue avec les parents. Ceux- ci n'ont pas caché les corrections physiques et ont alors été mis en garde. Mais il a encore fallu plus de deux ans avant que l'affaire éclate et que le père soit arrêté.

Jean-Bernard et Carole doivent répondre de fortes fessées données à maintes reprises de 1989 à 1996, à mains nues ou avec une spatule à rösti, de coups de règle et de punitions diverses comme la douche froide, le savon dans la bouche ou la consignation en chambre durant un jour avec un verre de lait.

Les parents minimisent l'intensité des corrections. Ils affirment avoir été débordés par le comportement de Didier et avoir usé la force "quand on ne savait plus que faire". Le couple n'avait pas de fréquentations hors de l'Eglise pentecôtiste.

Il s'est adressé au pasteur de la communauté et, sur sa recommandation, a acheté le livre d'un certain docteur Dobson qui, citant l'Ancien Testament, préconise des préceptes autoritaires et musclés pour "éduquer un enfant à forte volonté". Mais les parents, sortis de cette Eglise depuis lors, ont admis que, eux-mêmes élevés à la dure, ils appliquaient déjà les corrections avant de lire cet ouvrage. Le procès se poursuit.

*Prénoms fictifs.
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NB : Il n'est pas question, en publiant ce texte, de considérer que les églises pentecôtistes sont des sectes. Il se trouve que, selon ce texte, un enfant a été maltraité sur les conseils donnés par le pasteur d'une église pentecôtiste à ses parents.




 

   Chine :Falungong

Leur résistance n'est pas près de s'éteindre

Le Temps (Suisse). 15 décembre 2000. Par Frédéric Koller.

[Texte intégral]

Ils surgissent par petits groupes de deux ou trois personnes dispersés sur la vaste étendue de la place Tiananmen balayée par un vent glacial.

En face du Parlement chinois, ils retirent de leur manteau des banderoles jaunes sur lesquelles s'inscrivent trois mots en caractères rouges: vérité, compassion, tolérance.

Ce sont des personnes âgées entre 40 et 60 ans, venus pour la plupart des provinces du Sichuan, du Hebei ou du Shandong. Elles sont parfaitement conscientes de leur sort: une arrestation immédiate. Dimanche, une vingtaine d'adeptes du Falun Gong ont de nouveau été embarqués, sans violence cette fois-ci. À peine ont-ils eu le temps de scander à la face de quelques touristes frigorifiés que leur mouvement n'était «pas un crime», qu'ils se retrouvaient déjà au chaud dans l'une des nombreuses fourgonnettes de la police qui quadrillent la place.

Les zélateurs de Li Hongzhi, le gourou en exil de la secte qui allie croyances taoïstes, bouddhistes et pratique du Qigong, continuent de défier le pouvoir de façon quasi hebdomadaire. Dimanche, ils voulaient marquer à leur façon la Journée internationale des droits de l'homme.

Depuis la fête nationale - le 1er octobre - où 350 pratiquants du Falun Gong furent brutalement maîtrisés sous les yeux d'une foule horrifiée, la scène se répète, dans un rituel aux allures de sacrifice.

Le Parti communiste aura tout essayé: interdiction du mouvement en juillet 1999, campagnes de rééducation de milliers d'adeptes, emprisonnement de milliers d'autres (une soixantaine seraient morts en prison, selon des ONG, puis, sentence suprême, désignation de la «secte» comme mouvement contre-révolutionnaire, le pire des crimes, il y a deux mois. Rien n'y fait! Dernière tactique en date: le silence. Le Falun Gong a disparu des médias chinois.

Les «ennemis du Parti», de leur côté, n'en continuent pas moins de communiquer par téléphone portable et Internet.

Et leur résistance n'est pas près de s'éteindre.


 

   Suisse : Scientologie

La Suisse renonce à surveiller de près l´Eglise de scientologie et d´autres mouvements sectaires

Swissinfo, 15 décembre. Par Olivier Pauchard

[Texte intégral]

Pour l'Office fédéral de la police, la protection contre les sectes relève davantage de la défense des consommateurs que de celle de l'Etat.
(Keystone Archive).

Contrairement à l´Allemagne, la Suisse renonce à surveiller de près l´Eglise de scientologie et d´autres mouvements sectaires. L´Office fédéral de la police (OFP) estime en effet que ces mouvements religieux ne menacent pas la sécurité de l´Etat.

Ce rapport intitulé «la scientologie et les sectes en Suisse» a été publié vendredi. Il est destiné au Département fédéral de Justice et police.

Pour l'OFP, la situation n'a pas notablement évolué depuis 1998, date de son premier rapport. L'office n'a ainsi constaté aucune tentative ciblée de la part de la scientologie pour infiltrer les autorités et les entreprises ou pour procéder à des activités de renseignement.

Dans ces conditions, il n'est donc pas possible de surveiller les scientologues de manière préventive. «Il ne suffit pas d'avoir des soupçons indéfinis», explique Urs von Däniken, chef de l'OFP.

Le Conseil fédéral a en effet édicté des conditions très strictes pour procéder à de telles surveillances. Il faut notamment que les mouvements exercent des violences en Suisse ou à l'étranger, présentent un caractère antidémocratique ou encore aient été interdits à l'étranger pour des raisons anticonstitutionnelles.

Mais les autorités suisses restent vigilantes. Elles observent ainsi avec un «intérêt certain» les travaux des autorités allemandes de protection de la Constitution, qui, elles, n'hésitent pas à surveiller préventivement les scientologues. Et à la lumière de ces informations, la Suisse se tient prête à agir le cas échéant.

On peut cependant se demander si la Suisse ne se repose pas sur ses voisins pour exercer une surveillance. Urs von Däniken réfute cette critique. «La situation en Suisse et en Allemagne est très différente.
Les scientologues allemands présentent ainsi un caractère plus agressif que les scientologues suisses», explique le chef de l'OFP.

Au final, le nouveau rapport arrive aux mêmes conclusions que celui de 1998. Les enquêteurs avaient alors découvert «d'importantes composantes financières» au sein de la scientologie. Ils avaient aussi constaté que ses membres sont soumis à une «forte pression».

Mais l'OFP estime que ces aspects relèvent plus de la protection du consommateur que de celle de l'Etat.
 
 


 

   France : Sectes

Un curieux procès pour viols avec une secte toile de fond

Midi Libre, 15 décembre 2000

[Texte intégral]

Assises de l'Hérault : Les jurés de la cour d'Assises de l'Hérault se penchent depuis jeudi sur un dossier assez inhabituel qui a pour toile de fond une secte dangereuse.

Alain Cipola, milliardaire et leader mondial du marché de gros de l'antiquité, qui tient ses assises plusieurs fois par an au Parc des Expositions de Montpellier est accusé de viol par sa belle-fille Gaëlle.

Retour sur les faits. En novembre 1995, l'épouse d'Alain Cipola porte plainte contre lui pour des viols qu'il aurait commis sur ses trois filles nées d'un premier mariage. La Cour d'Assises du Gard ne retient les éléments à charge que pour le cas de l'aînée, Gaëlle. Ils ont prononcé contre l'accusé sept ans de prison et l'acquittement pour les cas d'Armelle et Marielle. Alain Cipola fera deux mois de prison et sa première demande de remise en liberté sera immédiatement acceptée.

Son avocat, Me Jean-Michel Pesenti, c'est maître anti-sectes. Car il semble acquis que celle qui est à l'origine des plaintes, la mère, Maryline, fasse partie - et cela à un haut niveau - de l'association "Alfa international" - répertoriée officiellement comme secte dangereuse et dont le siège est à Poussan dans l'Hérault. Dangereuse par rapport à la manipulation mentale qu'elle pourrait induire.

L'accusé aurait été victime d'une machination. Plainte a été déposée en novembre 96, période à laquelle Alain Cipola décide de divorcer. Au même moment, Maryline est exclue du conseil d'administration de la société Cipola où elle avait 10 % des actions. Elle aurait alors manipulé ses filles. Cette femme ainsi que sa fille, seront entendues dès ce matin.


   Turquie : Sectes

Turquie : messie contre messie

Le Point , 15 décembre 2000 par Eric Biegala

Ce n'est pas Noël, mais la télévision qui a déclenché cette folle passion : la Turquie regorge de " messies ".

Tout a commencé avec Hasan Mezarci. Cet ancien imam est devenu parlementaire au début des années 90 dans les rangs du Refah, le parti islamiste de l'époque. Incarcéré un temps pour " insulte à Atatürk ", il avait depuis choisi de se retirer en Allemagne.

C'est là que les télévisions turques sont allées l'interroger il y a trois semaines. Hasan Mezarci est apparu en longue robe dorée, les cheveux teints en jaune et se proclamant la réincarnation de Jésus-Christ. " Les gens me voient en rêve, c'est la preuve de mon côté messianique ", expliquait-il à des reporters contenant leur fou rire.

Du fond de sa prison, Mehmet Ali Agça réagissait immédiatement. L'homme qui a voulu assassiner le pape en 1980 a été extradé vers son pays d'origine en mai dernier. Il y purge une peine de dix ans de prison pour l'assassinat d'un journaliste en 1979.

Détenu près de vingt ans en Italie, Mehmet Ali Agça a conçu une véritable fascination pour la papauté, affirmant à plusieurs reprises qu'il était lui-même le Messie. Son frère, qui lui sert de porte-parole, faisait valoir que c'était " une bonne chose pour la Turquie que d'avoir un Messie ".

Un, peut-être, mais deux ? Quant à l'hebdomadaire Aktuel, il en a repéré quelques autres parmi les sectes qui fleurissent dans le pays.


 

   France : Ordre du temple Solaire

Cinq ans après, le Temple solaire garde ses mystères

Le Parisien, 17 décembre 2000 par Frédéric Vézard

[Texte intégral]

DANS LA NUIT du 15 au 16 décembre 1995, au lieu-dit du Trou-de-l'Enfer, à Saint-Pierre-de-Chérennes, dans le massif du Vercors, seize personnes, dont trois enfants, périssaient lors d'un « transit » organisé au nom de l'Ordre du temple solaire.

Selon l'ordonnance de renvoi signée l'été dernier par le juge Luc Fontaine, elles auraient été droguées, puis abattues de plusieurs balles de revolver par André Friedli, un architecte suisse, et Jean-Luc Lardanchet, un policier français. Les deux hommes se sont ensuite suicidés d'une balle dans la bouche après avoir enflammé un bûcher. Le 23 décembre suivant, les cadavres calcinés étaient découverts par un promeneur. Ce « massacre », qui faisait suite à ceux perpétrés l'année précédente au Canada et en Suisse, portait à soixante-neuf le nombre des victimes de la secte fondée par le Français Joseph Di Mambro.

Le travail du juge Fontaine mis en cause
Cinq ans plus tard, un seul homme, le chef d'orchestre Michel Tabachnik, 58 ans, s'apprête à répondre, devant le tribunal correctionnel de Grenoble, des charges de
« participation à une association de malfaiteurs et recel commis en bande organisée ». Un bilan judiciaire bien maigre.

De fait, l'impressionnante et longue enquête menée par le juge Fontaine est loin de lever tous les mystères de l'OTS. Ce que le magistrat a reconnu lui-même à plusieurs reprises. « Sur ce qui s'est passé à Saint-Pierre-de-Chérennes, je n'ai plus de doute, expliquait-il fin 1999 à un journaliste de TF 1. Pour ce qui précède, on ne saura jamais. »

Excédés par cet aveu d'impuissance, les avocats de certaines familles continuent à remettre en cause le travail du magistrat. Alain Leclerc, le conseil de l'ex-champion de ski Jean Vuarnet qui a perdu son épouse et son fils dans le Vercors, est à la tête de cette guérilla judiciaire. Lui-même mis en cause par le juge pour son appartenance à la loge Opéra, une société maçonnique qui aurait accueilli certains membres de l'OTS, l'avocat ne veut pas croire à la thèse d'un « massacre en vase clos ».

Il s'apprête à lancer une série de contre-expertises visant à démonter la thèse officielle. Alain Leclerc dénonce aussi les carences de l'enquête sur le financement de l'OTS et l'occultation de certains témoignages. Deux d'entre eux, recueillis par les gendarmes de l'Isère au lendemain de la découverte des corps, sont troublants, puisqu'ils signalent la présence, à proximité du Trou-de-l'Enfer , le lendemain de la date supposée du massacre, d'un véhicule 4 X 4 de couleur « rouge » ou « marron métallisé ». Le premier témoin, Marie-France A., explique qu'elle s'est rendue, le dimanche 17 décembre 1995, sur le parking du Faz, d'où part le chemin forestier qui mène au Trou-de-l'Enfer. Là, elle remarque, outre les quatre véhicules dont on comprendra plus tard qu'ils sont ceux des victimes du massacre, « un 4 X 4 de couleur marron métallisé ». L'autre témoignage, déposée par Adrienne J., 70 ans, est des plus intrigants. Le dimanche 17 décembre, cette habitante de Villard-de-Lans se promenait près du bois de l'Enfer en compagnie de sa fille et d'un ami de celle-ci, spéléologue. Elle raconte : « Vers 15 h 15, nous avons remarqué la présence, en retrait de la piste forestière, sous les arbres, d'un véhicule type 4 X 4 de couleur rouge, avec, à proximité, deux hommes habillés de noir... Ils parlaient dans une radio. Lorsque nous sommes passés à leur hauteur, l'un d'eux a dit : « Feu ! » Leur comportement et le lieu où ils se trouvaient nous ont paru bizarres. »

Malgré les appels à témoin et les recherches effectuées par les gendarmes, ce véhicule n'a jamais été identifié.


   France : Scientologie

Lettre ouverte au président de l'Omnium des libertés

Lu sur les news, 18 décembre 2000

[Texte intégral]

Bonjour,

1/
Membre de l'omnium (en tout cas jusqu'à présent...), je me permets d'apporter une critique toute personnelle quant au choix de l'Église de Scientologie lors de votre dernière conférence. Je sais bien que cette conférence "Art et Spiritualité" était donnée davantage à titre personnel que dans le cadre de l'Omnium...mais pouvez-vous vraiment séparer les deux à présent ?

En effet, même si j'ai bien compris l'idée qui était la vôtre avec ce choix, je tenais à vous dire 2 choses :

a) D'une part, je ne crois pas qu'il était vraiment nécessaire d'apporter un peu plus de conviction à tous ceux qui pensent que l'OMNIUM n'est qu'une émanation de la scientologie (tel Vivien le menteur hystérique...!).
Même si les contacts sont bel et bien réels et sans doute trop à mon avis.
Je n'ignore pas non plus que c'est là le but de notre association de défendre les mouvements persécutés pour "sectarisme" (!), mais ceci en toute indépendance...J'espère que vous continuerez à maintenir scrupuleusement cette indépendance sans trop se rapprocher tantôt avec les scientologues tantôt avec Raël ou d'autres.
En tout cas, cette espèce de "bravade" à l'Église de Scientologie ne peut que se retourner contre vous et l'Omnium et nous n'avions pas besoin de ça en plus...!

b) D'autre part, je tenais à vous faire (ou refaire...) savoir que j'avais moi-même passé une soirée par curiosité à l'Église de scientologie à Paris (entretien pour suivre un premier stage, discussions dans la salle de café, visionnement d'un film de propagande...) et que j'ai été extrêmement critique sur bien des aspects, sans parler pour autant de "secte absolue"...

- Je venais assister à une discussion publique qui s'est transformé en discussion individuelle sans explication.

- Le diagramme qui a reproduit les résultats du test psychologique m'a paru quand-même un peu simpliste et surtout bien orienté...il est évident, comme dans toute entreprise commerciale que l'on a toujours quelque chose à nous apporter, en l'occurrence d'un point de vue psychologique. Mais les résultats n'ont pas été très probants pour autant...!

- Toute la discussion qui s'en est suivi m'a convaincu que la scientologie relève de la SOUS-PSYCHOLOGIE. Il est vrai que la psychologie, la psychanalyse...etc ne sont pas des sciences exactes et varient au cours des époques d'une idéologie à une autre, d'un pays à une autre mais ce qui est simpliste dans la scientologie c'est de voir leur réductionnisme" sur ce sujet ainsi que leur total dénigrement à tout va des autres approches des sciences psychologiques, encore des gens qui ont raisons seuls contre tous (ou presque...) ca suffirait déjà à ne pas les prendre en considération !

- En contrôlant sans trop de difficultés mes émotions les plus "subtiles", j'ai complètement fait échoué le test du "mental réactif" avec leur appareil potentiomètre attrape-nigaud.

- J'ai entrevu plusieurs scènes pour le moins étranges dans les pièces du fond de leur centre :

 
- une réprimande particulièrement féroce d'un homme dans son bureau vis à vis d'un autre homme qui ne savait plus trop quoi dire... (mon "conseiller scientologue" un peu gêné m'a alors expliqué qu'il s'agissait "d'exercices de communication" !)
- une femme en train de faire lire un texte sur un tableau à une personne à proximité et en tenant une baguette (un peu comme le test de la vue chez un ophtalmo, jouait-elle le rôle du médecin ...?!?)
Dans ces 2 cas, je vous assure que j'ai eu des sueurs froides ayant eu une forte impression d'une sorte de "quasi-esclavage" pour ss personnes isolées en difficulté.

- J'ai vu un film de propagande relevant RÉELLEMENT à mon sens de "manipulation mentale" dans le sens ou il est nécessaire, je dis bien nécessaire, de fournir un effort d'esprit critique pour ne pas se laisser envoûter par la charme de la scientologie. Et croyez-moi que j'ai été plusieurs fois à la limite de partir en courant de la salle de cinéma...tellement que j'étais écoeuré.

En effet, ce film, dans sa 1ere partie, montrait toute l'organisation de l'Église (pas de critique spéciale pour cette partie), mais dans sa 2eme partie et pendant près de 20 minutes, on assiste à un florilège de commentaires positifs de la part de scientologues (ou comédiens ?) qui n'en finissent plus pour donner finalement le dernier mot au président de l'Église de Scientologie qui invite les futurs scientologues potentiels à devenir des "sortes de surhommes" pour "sauver l'humanité" devant l'échec des religions, des philosophies, de la psychologie...etc. Et ce qu'il y a de plus de troublant à ce moment-là (je dois dire que je n'avais jamais vu ça auparavant...), c'est ce focus progressif qui se fait sur les yeux de cette personne en même temps que son discours qui monte en intensité, oui ce jour là j'ai cru peut-être pour la 1ere fois à la réalité de la manipulation
mentale sciemment provoquée...- Enfin, depuis la salle de café jusqu'au hall d'entrée, j'ai eu à faire face à bien des résistances de la part de plusieurs scientologues pour me convaincre de participer à ce fameux premier stage (pour lequel j'étais venu malgré moi en réalité car je n'avais fait que répondre à leur fameux test psy et désirait obtenir les résultats, évidemment je m'attendais bien à une proposition commerciale en retour mais...quand-même !). Pas d'obstacle physique il est vrai mais une très forte pression...

Ma conclusion est bien que la scientologie n'est qu'une entreprise commerciale relevant de l'escroquerie...même si, comme toujours, ses membres et cadres directeurs sont, au contraire, parfaitement convaincus du bien-fondé de leur action et même en l'occurrence de leur "mission salvatrice de l'humanité" (c'est ce que je crois en tout cas...). Je ne pense pas qu'elle puisse réellement aider la plupart des gens, les Travolta, Boetsch...etc ne sont sans-doute que des exceptions à la règle avec sans doute un "traitement de faveur".

Cependant, je ne les prends pas du tout pour des "idiots", bien au contraire, j'ai même eu à faire à des gens qui m'ont paru particulièrement intelligents et lucides...et pourtant, c'est ce genre de gens qui croient par exemple que la radioactivité peut être éliminée simplement avec un peu d'eau !

De par mon éducation, ma formation, ma culture...etc, je suis certain d'être suffisamment doté d'esprit critique et de réflexion pour pouvoir conserver une lucidité et une conduite en parfaite maîtrise de soi, mais il m'a paru évident que beaucoup de personnes auraient pu MALGRÉ ELLES accepter de franchir le 1er pas du stage en question tant il est vrai que les scientologues sont douées d'une capacité de persuasion exceptionnelles...(à se demander d'ailleurs pourquoi, à priori, ils ne font pas plutôt de la politique par exemple)

De manière plus générale, vous nous avez toujours dit (à moi en particulier à travers des échanges) que le problème des "sectes" en France ne concernait qu'une toute petite minorité de mouvements et que du même coup toute l'hystérie irrationnelle qui frappait l'ensemble des "minorités spirituelles" était totalement démesurée. J'ai toujours été TOTALEMENT d'accord sur ce point : j'ai moi-même "infiltré" par curiosité une bonne dizaine de "sectes" et, même si je ne les recommanderais à personne pour cause de croyances un peu fantaisistes surtout, j'ai bien compris que la "chasse aux sorcières" qui prévaut en France relevait beaucoup trop d'un aveuglement infondé et d'une "auto- manipulation" (ou plus simplement une "auto-suggestion") chez les "chasseurs de sectes".

Mais j'aimerais savoir justement quelle est cette toute petite minorité de mouvements que vous jugez justement dangereuse, parceque moi j'y verrais assez la scientologie, ça serait vraiment à la limite au pire...
 

2/
D'autre part, le papier de renouvellement d'adhésion que vous faites parvenir me parait tout aussi critiquable sur divers aspects et notamment les extraits de lettres dont on se demande bien comment elles ont pu vous parvenir, sans parler de leur origine bien peu "précise" (signé ADFI...etc).

Cela fait très "commercial" aussi...

Aussi je souhaitais vous demander s'il existe un moyen de continuer à recevoir votre bulletin, moyennant une contribution financière bien-entendu, sans continuer à être adhérent...car je ne crois pas que cela serve à qqchose finalement, en tout cas pas pour moi qui n'appartient à aucun mouvement "sectarisé" et qui n'a aucune intention dans ce sens.

Je me disais que cette formule pouvait intéresser BEAUCOUP d'autres personnes aussi... Tant il est vrai que vous apportez souvent bien des informations pertinentes et en général toujours parfaitement vérifiées et exactes (je dis en général simplement car je suis par contre extrêmement sceptique en ce qui concerne vos affirmations, qui ressemblent surtout à des suppositions, autour de l'OTS...la thèse du grand complot quasi-général, d'un côté ca n'a jamais vraiment fonctionné et il faut vraiment des preuves bétons pour avancer tout ca, d'un autre côté vous faîtes preuve là d'un courage et d'une prise de risques exceptionnels qui pourraient en effet justifier vos actions en justice).

Bravo en tout cas pour votre courage et votre combat pour la justice et contre la discrimination "sectaire" !

Cordialement à vous.

R.G


 

   Philippines : Iglesia ni Cristo

La secte philippine dément abriter Alfred Sirven

TF1, 19 décembre 2000

[Texte intégral]

Un haut responsable de la secte philippine Iglesia ni Cristo dément les allégations selon lesquelles il abriterait l'ex-grand argentier d'Elf, Alfred Sirven.

La secte philippine Iglesia ni Cristo a démenti abriter Alfred Sirven, l'homme d'affaires recherché dans le cadre de la tentaculaire affaire Elf. Ce démenti a été formulé par un haut responsable qui a reçu des inspecteurs de la police française. Ces derniers, sous les ordres du commissaire divisionnaire Pierre Goujard, se trouvent aux Philippines depuis le 24 octobre pour collaborer avec les autorités de Manille dans la recherche du fugitif.

Ancien numéro 2 d'Elf Aquitaine, Alfred Sirven, 73 ans, est en fuite depuis 1997 sous le coup de quatre mandats d'arrêts internationaux. Il est soupçonné d'avoir détourné des millions de dollars de la société et il se cacherait dans la région de Manille. Les policiers français sont entrés en contact avec la secte par le biais de l'ambassade de France qui leur a permis d'obtenir ce rendez-vous. Cette entrevue faisait suite aux nombreux soupçons ayant désigné la secte (dont ferait partie la compagne philippine d'Alfred Sirven Vilma Aguilando Medina Vilma) comme protégeant le fugitif.

Lundi les autorités de Manille ont affirmé être sur les traces d'Alfred Sirven en expliquant que ce dernier et sa compagne possèdent plusieurs propriétés immobilières à Manille et dans ses environs. "Nous sommes sur ses traces, nous allons certainement l'arrêter. C'est juste une question de temps", avait déclaré le commissaire du bureau de l'immigration Rufus Rodriguez.

Le fugitif utilise aux Philippines un passeport au nom de Robert Lapierre, un artisan parisien décédé en septembre 1997. Pour Rufus Rodriguez, cet élément est déterminant. "Dans la mesure où nous connaissons maintenant quel passeport il utilise, nous espérons pouvoir faire une percée dans cette enquête", a-t-il dit.

Dans le contexte politique troublé qui règne actuellement aux Philippines où le chef de l'Etat fait face à une procédure en destitution, les sectes semblent prendre une importance croissante.

L'Eglise catholique s'est rangée dans l'opposition au président Estrada dont elle réclame la démission alors que ce dernier se targue d'avoir le soutien du peuple.

Les sectes ont rassemblé récemment plus d'un million de personnes dans une "prière de masse" en faveur du président.


 

   Philippines : Iglesia ni Cristo

Précisions sur cette église

Le Monde , 19 décembre 2000

[Extraits]

L'article nous donne une précision concernant la secte philippine à laquelle les enquêteurs français se sont adressés, sollicitant son aide pour retrouver Alfred Sirven.

L'Eglise du Christ des Philippines ou Iglesia ni Cristo dispose, selon cet article, d'une organisation et d'un pouvoir considérables.

Elle compte de quatre à six millions de fidèles aux Philippines et des congrégations dans plus de soixante-dix pays..

Fondée en 1914 par Félix Manolo elle constitue la troisième force cultuelle de la nation dont la population est chrétienne à 85 %.

Sur le plan politique, cette secte donne à chaque élection des consignes de vote à ses ouailles, consignes qui sont scrupuleusement respectées.

C'est le fils de Félix Manolo, Erano qui a repris le flambeau à la mort de son père.


  Espagne : Sectes

Un prêtre poignardé alors qu'il enquêtait sur une secte satanique à Gandia

Vanguardia , 19 décembre 2000

[Traduction]

Le père Priscilio Ruiz est tombé dans un get-happen alors qu'il tentait d'aider un jeune de Gandia pris dans une secte.
" C'est une vengeance. Il a fait beaucoup de tort aux sectes ces dernières années " disent ceux qui ont approché de près les activités de Priscilio Ruiz Picazo, un prêtre de 42 ans qui a été poignardé dans le dos mercredi après-midi dans une rue de Port Gandia.

Le prêtre a consacré huit années à étudier toutes les sortes de sectes implantées sur le littoral valencien. Il y a un peu plus d'un an, la Conférence épiscopale espagnole a reconnu l'intérêt de son travail et la nommé conseillé spécialisé dans les sectes.

Priscilio Ruiz, menacé à de nombreuses reprises, a été victime d'un piège. Un jeune de Gandia lui avait demandé de l'aide pour sortir d'une secte qui l'avait happé presque à son insu. Le prêtre, averti des ruses mises en œuvre par ce type d'organisation, menait l'enquête dans l'entourage de ce jeune quand, mercredi dernier, vers trois heures de l'après-midi, il a reçu un appel au secours d'une soi-disant connaissance de son protégé. On lui donna rendez-vous une heure plus tard dans une rue au bout de la plage de Gandia. Quand il arriva, un inconnu lui planta un couteau à lame épaisse dans le côté gauche du dos.

Sans pouvoir identifier ses agresseurs - il a néanmoins remarqué qu'ils étaient trois - il est retourné vers sa voiture en courant. Avec le couteau toujours planté dans le dos, il a réussi à avancer son véhicule jusqu'à l'une des rotondes de Port Gandia. Là, voyant qu'il allait perdre connaissance, il a appelé sur son portable un ami médecin qui est venu à sa rencontre et l'a transporté à l'hôpital San Francisco de Borja.

Sa vie n'est pas en danger et une évolution favorable lui permettra peut-être de quitter l'hôpital bientôt.

La police n'a pas confirmé le lien entre cette agression et les activités du révérend, mais le vicaire épiscopal de la région, Juan José Llorens n'a aucun doute sur la réalité du lien entre cette agression brutale et son expérience des milieux sectaires. " Priscilio Ruiz n'est chargé d'aucune mission spéciale lui permettant d'agir dans le domaine des sectes, mais sa vocation est d'aider les victimes d'un monde souterrain à l'évidence dangereux ", affirmait hier Juan José Llorens. Le directeur de la police, Juan Cotino, a seulement déclaré avoir eu connaissance de l'agression.

La police de Gandia collabore à l'enquête, ainsi que le Commandement de la Garde Civile de Valence et jusqu'à des techniciens du Cesid qui ont fait le voyage dans la capitale de la région de Safor.

On sait que dans les régions centrales de la province de Valence se sont implantées au moins une douzaine d'organisations dont la philosophie est de s'opposer frontalement au système de vie en commun. Parmi elles, il se trouverait au moins sept sectes de type satanique comme celle des Frères (Hermanos), de l'Eglise de Satan (Iglesia de Satanas) ou des Fils de Lucifer (Hijos de Lucifer).

Leurs modes de recrutement sont très variés, y compris la dépendance à la drogue.

Le père Priscilio Ruiz était parvenu au cours des années à se rapprocher dangereusement de cérémonies réservées aux initiés à ce type de pratiques. " Son désir d'aider les victimes l'a amené à accroître sa connaissance dans un domaine inconnu de la plupart des gens ", racontent ses proches.

L'archevêque de Valence, Agustin Garcia-Gasco, a chargé le père Ruiz d'une fondation du nom de Veritas chargée de l'étude des sectes et des mouvements religieux. Bien que les statuts de la fondation soient encore en cours d'officialisation, Priscilio Ruiz l'a fait reconnaître par l'ensemble du milieu ecclésial valencien. Ce prêtre a participé en août dernier à Rome au Congrès mondial de l'exorcisme convoqué par le pape.

Profil :
Un homme de fer : Priscilio Ruiz a été curé pendant douze ans dans la petite paroisse valencienne d'Alqueria de la Condesa. Le 19 novembre dernier on l'a chargé d'une autre paroisse voisine, celle de San Josep de Gandia. Ses paroissiens ne le connaissent pas encore très bien. Ils le décrivent comme un homme d'une grande intelligence et d'une grande intuition. "Dur comme le fer, exigeant, courageux et d'une foi inébranlable ", disent ceux qui le connaissent. Né à Iniesta (Cuenca), il vit avec ses parents et ses deux sœurs. Ces dernières heures, il a reçu une multitude de messages de soutien et de sympathie. Sa famille affirme tout ignorer des activités extra-paroissiales du religieux. " Comme un bon médecin, il ne parle pas de ses patients ", nous a déclaré, sur le seuil de sa porte, son beau-frère Salvador.

Données :
Messes noires et rites sataniques : les vols dans les cimetières et les profanations de tombes sont des délits souvent perpétrés dans les régions du centre de la province de Valence. De nombreuses messes noires et autres rites sataniques se produisent sur la plage de Dénia. Dans la ville littorale de Xàvea, une paroisse a été attaquée il y a quelques semaines à peine.


 

   Philippines : Iglesia ni Cristo

La secte Iglesia ni Cristo veut collaborer à la traque de Sirven

AFP, 20 décembre 2000

[Texte intégral]

La secte philippine Iglesia ni Cristo, soupçonnée d'voir caché Alfred Sirven, a officiellement affirmé mercredi vouloir collaborer à la traque de l'ancien numéro 2 d'Elf en fuite à la suite de la tentaculaire affaire judiciaire touchant cette socétéi pétrolière française. Le frère Benvenido Santiago, porte-parole officiel de la secte chéitienne, a affirmé à l'AFP qu'Iglesia ni Cristo n'avait pas protégé Alfred Sirven, comme des médias français l'ont affirmé, assurant néanmoins que la secte ferait savoir aux autorités françaises tout ce qu'elle pourrait connaître sur l'ancien numéro deux de Elf.

Le porte-parole officiel a confirmé que les deux filles de Vilma Medina -la compagne philippine d'Alfred Sirven- étaient membres de la secte mais une seule seulement, dont le prénom est Oddeth, a été localisée. Elle a été récemment sermonnée par la hiérarchie de Iglesia ni Cristo, a-t-il expliqué. "Nous l'avons rencontéie après lui avoir demandé venir à l'office et nous lui avons demandé si elle avait des informations sur ce que devenait sa mère. Elle nous a dit que non, mais elle s'est engagé à nous prévenir immédiatement au cas où elle viendrait à le savoir", a déclaré le frère Santiago.

La secte a confirmé officiellement mercredi avoir rencontré les policiers français qui, sous les ordres du commissaire Pierre Goujard, séjournent à Manille depuis la fin octobre afin d'aider les policiers philippins dans leur traque d'Alfred Sirven. "Nous les avons assurés que nous ferions de notre mieux pour aider les autoriéis françaises à retrouver Vilma et son compagnon", a encore déclaéi le porte-parole qui a reconnu que la compagne philippine du fugitif avait été au dibut des années 80 membre de la secte mais qu'elle l'avait quittée après son départ en France en 1986.

Grâce, l'autre fille de Vilma Miranda, membre également de la secte, introuvable jusqu'ici, a travaillé pour le couple Sirven avant la mort en 1995 à Paris de l'épouse de l'homme d'affaires. [....]


   France : Le Patriarche

Deux mandats d'arrêt contre l'ex-gourou du sevrage des toxicomanes.

L'Express, 20 décmebre 2000

[Texte intégral]

Où se cache-t-il? Lucien Engelmajer est désormais à la merci d'un simple contrôle de police.

La juge d'instruction toulousaine Nicole Bergougnan a délivré ces deux derniers mois deux mandats d'arrêt contre le gourou. L'étau judiciaire se resserre donc un peu plus sur Engelmajer, qui anima pendant vingt-cinq ans le Patriarche, une association spécialisée dans le sevrage de toxicomanes.

Celui qu'on surnomme «le Vieux» est rattrapé par deux enquêtes. Pour la première - abus de faiblesse et travail illégal notamment - il risque un renvoi en correctionnelle. Pour la seconde, il est passible de la cour d'assises. Engelmajer est en effet soupçonné d'avoir violé une mineure et agressé sexuellement plusieurs pensionnaires. Les policiers du SRPJ de Toulouse ont accumulé, et recoupé, les témoignages.

Mais, depuis plusieurs mois, Engelmajer reste introuvable.

Le Vieux, qui a toujours rejeté ces accusations, coulerait une retraite paisible quelque part aux Etats-Unis ou en Amérique latine. L'homme vient de fêter ses 80 ans. Il a officiellement quitté le Patriarche pour «raisons de santé liées à son âge». Il a en réalité été débarqué par d'anciens fidèles réclamant leur part de cet incroyable empire financier (voir L'Express du 1er juillet 1999 ).

La secte, aux allures de multinationale, était alimentée par 250 centres, répartis en Europe et sur le continent américain. L'Express, 20/12/00.


   France : Sectes

Les sectes en France: situation stable

RTL, 21 décembre 2000[Texte intégral]

La mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) a remis son rapport annuel à Lionel Jospin.

Le rapport indique une stabilité du développement des sectes en France mais s'inquiète de "l'entrisme" des sectes dans les Organisations non gouvernementales et souhaite une régulation du métier de psychothérapeute.

Installée le 28 janvier 1999, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes a présenté son second rapport. Il souligne les progrès effectués dans la lutte contre les sectes en France, grâce au travail législatif accompli .

La vigilance et le travail d'information de tous les ministères concernés (justice, éducation nationale, jeunesse et sports, santé.) ont permis en outre de réduire l'influence des sectes.

Les sectes et les ONG

Selon le rapport de la mission présidée par Alain Vivien "les sectes utilisent volontiers les outils qui leur permettent d'échapper en toute légalité au contrôle des Etats et à la vigilance croissante de la plupart de ceux-ci...Les ONG, dont le nombre connaît une croissance exponentielle sont devenus de très forts leviers d'influence, de puissants relais d'opinion, de grands coordinateurs internationaux".

2.012 ONG (dont un tiers d'origine religieuse) ont obtenu un statut consultatif auprès de l'ONU. Aucune n'est nommément citée dans le rapport.

Réguler le métier de psychothérapeute La mission interministérielle demande que le métier de psychothérapeute soit mieux défini, car il recouvre les pratiques les plus diverses. La profession compte aujourd'hui 15 000 praticiens.


 

   France : Sectes

Comment contrer ces dangereuses organisations ?

ASSOCIANET, 22 décembre 2000

[Texte intégral]
 

On compte environ 150 procédures judiciaires en cours à l'heure actuelle. La mission interministérielle de lutte contre ces mouvements prépare une définition juridique de la secte pour faciliter le travail des juges. Peut-être pourrait-on alors dissoudre les plus dangereuses d'entre elles.

Rappel : en 1998, disparition d'un dossier d'instruction concernant la scientologie, au Palais de Justice de Paris. Septembre 1999, destruction de pièces à conviction concernant aussi la scientologie, à l'intérieur du Palais de Justice de Marseille. On en conclu alors que les grandes sectes cherchent à introduire leurs adeptes au sein de l'administration...Méfiance...
D'autre part, les sectes réussissent facilement à faire traîner les procédures les concernant, la justice n'étant ni formée, ni préparée à affronter les gourous et leurs "troupeaux".

D'après l'UNADFI (Association Nationale des Associations de Défense des Familles et de l'individu), elles utilisent des méthodes d'intimidation : menaces envers les plaignants ou les hommes de loi. Indirectement, elles menacent les entreprises en s'y infiltrant sous couvert de formations professionnelles et ce marché, plutôt en essor, se développe énormément et ne peut être soumis à aucun contrôle.

Certains organismes travaillent sur ce "fléau" pour, en finalité, réussir à dissoudre les mouvements les plus dangereux. Il existe une loi datant de 1936 contre les "milices privées" qui pourrait être complétée, sur proposition du Sénateur Nicolas About et autoriser la dissolution des structures sectaires ayant fait l'objet de condamnation menaçant l'ordre public et les personnes.
A savoir : dans les chiffres de l'UNADFI, 50000 enfants (en 1998) ont subi une influence sectaire ; 6000 mineurs seraient scolarisés dans des écoles hors contrat qui sont en fait des sectes ; 500 vivraient dans des communautés fermées, coupés du monde extérieur et parfois même de leurs parents. C'est pourquoi le 10 décembre 1998 a été votée une loi instaurant le contrôle systématique de tous les enfants instruits dans leur famille ou dans des établissements privés ne dépendant pas de l'éducation nationale.

Les sectes ont différents degrés de dangerosité avec des tendances plus ou moins extrémistes comme l'ordre du Temple solaire ou la Restauration des commandements de Dieu.

Quoi qu'il en soit, toute organisation sectaire effraie et nous laisse impuissant quand l'un de nos proches s'y laisse prendre. On veut les en sortir mais on ne peut agir, si ce n'est d'essayer de savoir à qui on a affaire, agir rapidement pour éviter un enfermement total, essayer de recueillir des renseignements par d'anciens adeptes avec l'aide d'associations, ne pas parler de la secte en termes négatifs avec la victime qui a besoin qu'on la comprenne, , tenter de savoir pourquoi elle a été séduite par ces personnes, récolter un maximum d'arguments et de preuves sur l'association ce qui aidera les associations de lutte contre le sectarisme, essayer de garder le contact avec la victime pour la relier à l'extérieur et porter plainte auprès du procureur de la république.

Même s'il est souvent difficile de voir le danger quand on nous propose des séminaires de formation, des conférences, des tests de personnalité... Les doutes se concrétisent quand, on vous annonce les prix exorbitants des cours ou des stages.

L'UNADFI (01.47.97.96.08.) ou le CCMM ( 01.53.98.73.98). (Centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales) sont des associations qui sauront vous donner des renseignements


 

   France : Sectes

Le rapport 2000 reste flou sur l'état de la lutte en France.

Libération, 22 décembre 2000 par Didier Arnaud

[Texte intégral]

Pour la première fois, c'est le rapport d'un organisme qui fonctionne à plein régime.

Alain Vivien, président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils) - qui regroupe une quinzaine de fonctionnaires -, ne cachait pas sa satisfaction, hier, en présentant le rapport de l'année 2000. Un ouvrage de 69 pages, sans les annexes, qui laisse pourtant une impression de touche-à-tout un peu vague. On s'accorde des bons points, on raille les défauts des autres et on reste un peu en retrait quand il s'agit de dire concrètement l'état de la lutte.

Ainsi le président se félicite des sollicitations extérieures. On se déplace depuis la Mongolie et le Japon pour demander des conseils à la Mils. Avec la France, l'Allemagne et la Belgique sont en pointe de la lutte. Alain Vivien en profite pour donner le coup de pied de l'âne aux Etats-Unis. Pays de sanctuarisation des sectes, son Département d'Etat a écrit dans un rapport: "Il est vrai que la France a été à l'avant-garde pour créer des prétendues listes de sectes." Et a défendu "l'Eglise de scientologie [qui] se plaint que ses membres [aient] été les cibles de comportements discriminatoires".

Au-delà, le président de la Mils note "l'avance très sensible de la tâche de prévention". Une cellule de vigilance dans chaque département, des correspondants dans tous les secteurs, y compris l'autorité judiciaire, ont permis de faire progresser le combat antisectes. Ainsi, selon Alain Vivien, grâce à ces présences, plusieurs rapports de préfet signalent que deux grandes sectes multinationales ont de plus en plus de mal à recruter. Mais ne précise pas lesquelles.

L'autre volet de la prévention concerne la formation pour les collectivités territoriales (une brochure "L'élu local face aux sectes" devrait être éditée prochainement), ou encore les magistrats et les enseignants (une formation au sectarisme pourrait voir le jour dans les IUFM).

Le rapport de la Mils pointe également les dangers de l'entrisme des sectes dans la formation professionnelle. Pour y remédier, le rapport préconise des accords de partenariat avec les entreprises, demande aux directions départementales du travail de détecter les entreprises illégales, réclame une charte de déontologie pour les consultants.

Enfin, la mission insiste sur la manière dont les sectes utilisent les ONG. "Il y a une avalanche de demandes d'agréments de l'Amérique du Nord où l'on trouve toutes les sectes", précise Alain Vivien. Avant d'ajouter: "Dans les forums internationaux, on trouve des mouvements sectaires déclarés qui déblatèrent contre les pays qui les combattent." Le président de la Mils souhaiterait qu'il n'y ait plus d'agrément sur dossier pour les ONG et qu'un contrôle soit effectué entre les objectifs déclarés et les pratiques réelles.

Préconisations, recommandations. Alain Vivien reconnaît ne pas avoir beaucoup progressé dans le domaine de la réglementation des activités des psychothérapeutes ou celui des centres de loisirs ouverts par des instances étrangères, joli terrain de jeu des sectes.

Il ne livre pas plus d'évaluation quantitative du phénomène: "Le sectarisme ne progresse guère dans notre pays. Il a du mal à avancer. Pour autant, il faut être vigilant et attentif, car c'est un monde mouvant", se contente-t-il de conclure


 

   France : Anthroposophie

Polémique sur les écoles Steiner

Libération, 22 décembre 2000 par Didier Arnaud

[Texte intégral]

Cette année, la Mils consacre son "étude de cas" à "la galaxie anthroposophique".

La mission s'intéresse aux écoles Steiner, à la médecine anthroposophique et à la NEF (Nouvelle économie fraternelle), organisme bancaire "d'orientation anthroposophique".

Dans ses conclusions, le rapport invite les pouvoirs publics à "maintenir une politique de veille soutenue". L'anthroposophie reste donc suspecte, comme elle l'était déjà dans le rapport parlementaire de 1999 sur "les sectes et l'argent".

En fait, l'étude de cas n'est qu'une compilation de quelques extraits de textes de Rudolf Steiner (conférences de 1923) et des passages d'un rapport de l'Education nationale sur les 14 écoles Steiner recensées en France.

Daniel Groscolas, l'inspecteur général de l'Education nationale qui avait dirigé cette enquête, avait pourtant reconnu qu'il n'avait trouvé "aucune trace de lien sectaire" dans les établissements visités (Libération du 11 septembre). Il a indiqué hier qu'il se désolidarisait du rapport et qu'il allait "écrire au Premier ministre pour mettre en sommeil [sa] participation à la Mils".

Jacques Dallé, président de la Fédération des écoles Steiner, a rappelé hier que "la Mils a pour objet de recenser ce qui est contraire à la dignité de la personne humaine. Pas à donner son point de vue sur un projet pédagogique". Selon lui, il est très probable que la mission s'intéresserait moins à l'anthroposophie si les représentants de cette "galaxie" n'avaient pas obtenu en mars 2000 la condamnation pour diffamation du député Jacques Guyard, rapporteur du rapport sur les sectes et l'argent.


 

   France : Anthroposophie

Un contrôle des écoles Steiner est recommandé

Dernières Nouvelles d'Alsace, 22 Décembre 2000.
 

[Texte intégral]

La mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) recommande aux pouvoirs publics « de maintenir une politique de veille soutenue » et un « contrôle » des écoles Steiner ainsi que de toutes les activités liées à la « galaxie anthroposophique ».

Le rapport annuel de la MILS rend compte de « l'étude de cas » qu'elle a effectuée avec les organismes se référant à la pensée de Rudolf Steiner, « polygraphe autrichien (1861-1925) connue sous le nom d'anthroposophie ».

Cette galaxie comprend les écoles Steiner, la médecine anthroposophique ainsi que la « société financière de la Nouvelle économie fraternelle », « organisme bancaire d'orientation anthroposophique ».

Les écoles Steiner ont déjà fait l'objet en décembre 1999 d'une inspection par les fonctionnaires de l'Education nationale, qui ont fait « un constat préoccupant sur le niveau des enseignants » et ont relevé d'étranges méthodes d'enseignement.

Le rapport rappelle que « la conception du monde de Steiner est fondée sur une néo-interprétation des cycles de réincarnation orientalistes ». Il souligne que « pour Steiner, l'enfant doit d'abord imiter, puis imaginer, et seulement à l'adolescence acquérir des connaissances intellectuelles ». Il met en garde les parents qui peuvent être tentés de voir les écoles Steiner comme des « écoles alternatives », alors qu'il s'agit « d'établissements scolaires se rattachant à une doctrine, l'anthroposophie ». En ce qui concerne la médecine anthroposophique, le rapport, citant la secrétaire d'Etat à la Santé, souligne qu'elle « s'inspire d'une tradition mystique et ésotérique » et "n'a fait l'objet d'aucune évaluation attestée ". En France, contrairement à d'autres pays, elle n'est pas reconnue comme « médecine non conventionnelle », même si la question a été posée.


France : Sectes

Vigilance nécessaire

Dernières Nouvelles d'Alsace, 22 Décembre 2000 par Christiane Vettu.

 
[Texte intégral]

Entre la protection des droits de l'homme et celle de la liberté de conscience, la frontière est parfois difficile à établir.

C'est tout l'enjeu cependant de la vigilance nécessaire face à l'emprise de certaines sectes sur des êtres soit immatures, soit en état de faiblesse. Jusqu'où ne pas aller trop loin dans la méfiance envers des mouvements de pensée, des églises, des écoles, au risque d'être liberticide ?

Mais, parallèlement, comment établir les garde-fous qui vont empêcher de dramatiques dérives, des pratiques du type « lavage de cerveau »? La France fut la première à se lancer dans la lutte contre les sectes. Grâce au courage et à la ténacité de certains parents qui ont vu leurs enfants se perdre dans ces réseaux d'essence totalitaire. Grâce aussi à certains « repentis », autrement dit des hommes et des femmes qui, un jour, après avoir été acculés à la ruine financière, après avoir perdu leur esprit critique et leur libre arbitre, ont entrepris de se retourner contre ces gourous-escrocs, préoccupés uniquement de pouvoir et d'argent. Grâce enfin à certains députés, de tous bords politiques, qui ont joué le rôle que l'on doit attendre des représentants du peuple et qui ont réussi à imposer la création d'une mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS).

Cette attitude paraît à certains - les Etats-Unis notamment - attentatoire à la liberté religieuse. Mais la France a fait école chez la plupart de ses voisins. On ne peut que se féliciter de cette vigilance.

Les organismes qui n'ont rien à se reprocher ne risquent rien de cette surveillance attentive. En revanche, celle-ci doit empêcher les grandes sectes internationales de déployer leurs filets rapaces.

La MILS vient de publier son deuxième rapport. Elle s'intéresse désormais à l'entrisme de ces grandes sectes dans les organisations non gouvernementales (ONG). Elle veut alerter l'ONU qui accorde facilement le statut d'observateur à ces ONG.

Mais, et c'est nouveau, elle se préoccupe aussi d'une profession, celle de psychothérapeute, qui se développe dans notre pays, sans que toutes les garanties soient toujours réunies. Avant, on se préoccupait peu du retentissement psychique des conséquences d'une éducation mal faite ou de traumatismes venant après une épreuve grave. Aujourd'hui, on est presque dans l'excès inverse. Surtout, on n'a pas fixé clairement les conditions d'accès à cette profession qui veut aider les patients dans leurs ressorts les plus intimes. A la limite, des charlatans pourraient s'établir. En demandant une meilleure définition administrative et déontologique de métier, la MILS est dans son rôle.

On ne peut que l'approuver.


France : Sectes

La lutte contre les sectes progresse en France

Dernières nouvelles d'Alsace, 22 Décembre 2000

[Texte intégral]

Selon le rapport 2000 de la MILS, le second depuis sa création en janvier 1999, le travail législatif ainsi que les opérations d'information menées par les ministères de la justice, de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports et de la santé commencent à porter leurs fruits. " Des préfets soulignent le caractère étal du prosélytisme de certaines grandes sectes internationales, qui n'arrivent plus à recruter ", a estimé le président de la MILS, Alain Vivien.

La MILS se félicite également d'une " évolution internationale favorable à la vigilance française ". La " très grande majorité " des gouvernements partagent avec la France le double souci de " protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales contre les tentatives d'asservissement ou d'exploitation provenant de mouvements d'essence totalitaire " et de " lutter contre les prétentions fiscales de certains mouvements sectaires ".

Selon la mission, le département d'Etat américain, qui stigmatise régulièrement Paris dans ses rapports consacrés à la liberté religieuse dans le monde, ferait de plus en plus cavalier seul.

Dans le détail, la MILS s'est penchée cette année sur le métier de psychothérapeute, les ONG, les écoles Steiner (voir encadré), les campagnes électorales, la gestion associative, la profession de formateur.

Pour le métier de psychothérapeute, elle met en garde contre les " dérives " que peut favoriser l'absence de " garde-fous " dans une profession très diversifiée -15 000 praticiens actuellement-. Elle souhaite ainsi que soit accélérée " la mise en place d'une régulation administrative et déontologique des activités de psychothérapeute ".

Deux propositions de loi déposées à l'Assemblée au printemps, l'une par les Verts, l'autre par le RPR, avaient déjà souligné un risque d'infiltration. Elles n'avaient pas eu de suite. Mais la ministre de la justice avait à l'époque promis de reprendre le dossier de manière plus approfondie.

Des enjeux internationaux - La MILS suggère de même aux parlementaires de légiférer sur la démocratisation de la gestion associative (la plupart des sectes ont un statut d'association), la réglementation de la profession de formateur (également très investie par les sectes) et les conditions de remboursement des frais de certaines propagandes électorales.

Les organisations non-gouvernementales (ONG), dont le nombre connaît une croissance exponentielle, constituent l'autre point fort du rapport. Elles " sont devenues de très forts leviers d'influence, de puissants relais d'opinion, de grands coordinateurs internationaux ". Or, " dans leur fonctionnement international, les mouvements sectaires, surtout quand ils atteignent une dimension leur permettant et nécessitant des stratégies globales, utilisent volontiers les outils qui leur permettent d'échapper en toute légalité au contrôle des Etats et à la vigilance croissante de la plupart de ceux-ci ".

Les ONG constituent, selon la MILS, des cibles faciles pour les sectes. Or 2 012 ONG (dont un tiers d'origine religieuse) ont obtenu un statut consultatif auprès de l'ONU, et 918 autres ont déposé des demandes pour l'obtenir. Ce statut, souvent accordé sans que l'ONU ait pu sérieusement étudier la nature juridique et la raison sociale des demandeurs, confère à ces organisations une respectabilité et leur permet de participer à des conférences internationales.

La vigilance s'impose donc. Nombre d'ONG tout à fait respectables s'inquiètent, elles aussi, de cette évolution et dénoncent celles de leurs consoeurs qui " semblent plus préoccupées de se servir que de servir ". Au point que le comité des ONG à l'ONU a demandé un contrôle plus strict lors du renouvellement de ce statut d'ONG, tous les quatre ans.

La MILS a épluché la proposition de loi About-Picard. Elle s'est rangée à l'avis de la commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) qui n'a pas jugé opportune la création d'un délit de manipulation mentale. Le texte, qui a été adopté en première lecture par l'assemblée nationale et sera examiné prochainement au Sénat, ouvre également la possibilité pour la justice de dissoudre un mouvement plusieurs fois condamné.


France : Sectes

Alain Vivien gagne son procès contre l'Omnium des libertés

Le Monde, 23 Décembre 2000

[Texte intégral]

La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a déclaré irrecevable, jeudi 21 décembre, la demande de dommages-intérêts pour diffamation présentée contre Alain Vivien, président de la MILS, par Christian Cotten, animateur du mouvement Omnium des libertés et d´une " commission d´enquête permanente sur les violations des droits de l´homme en France ".

Regroupés autour de la Scientologie, l´Omnium et cette commission prétendent défendre les " minorités religieuses ".

Le tribunal, présidé par Edith Dubreuil, a jugé que la demande de M. Cotten relevait d´une " intention malveillante à l´égard du président de la MILS "et l´a condamné à lui payer 15 000 francs de dommages-intérêts. Christian Cotten reprochait à Alain Vivien les termes d´un communiqué de la MILS du 20 avril 2000 faisant état de "scènes d´hystérie collective ", organisées " par la Scientologie sous couvert d´une soi-disant commission d´enquête permanente sur les violations des droits de l´homme ".


 

   Italie : Sectes

Jean-Paul II : l'antidote contre les sectes

CITÉ DU VATICAN, 24 Décembre 2000
 
[Texte intégral]
"Une foi profonde vécue de façon cohérente" - Jean-Paul II a reçu hier en audience plusieurs centaines de personnes ayant été victimes de sectes ou de gourous, accompagnés par leurs familles. Le Saint Père a commencé par dénoncer les "dangers" et les "pièges" qui peuvent se présenter à la foi, surtout des gens simples, à "notre époque".

Rien qu'en Italie, le "Telefono anti-plagio", une organisation non gouvernementale, estime qu'il y a dans le pays environ quatre millions de familles victimes de "faux sauveurs". Les personnes se laissant entraîner par les sectes ont en moyenne 45 ans et sont des femmes dans 58 % des cas.

La réponse chrétienne au phénomène des sectes, qui préoccupe l'Église, explique le pape, doit être une réaction basée sur des convictions intérieures profondes, soutenue par "un solide renouvellement de l'engagement pastoral". "Seule une foi profonde, vécue de façon cohérente, peut constituer une antidote efficace contre des déviations si dangereuses du sentiment religieux et de la pratique religieuse", a-t-il déclaré.

Le quotidien italien "Il Messaggero" précisait dans son édition du 21 décembre qu'il y a en Italie 20.000 devins et 650 sectes, qui sont hors la loi mais qui paradoxalement réussissent à se faire de la publicité et qui ont un chiffre d'affaire colossal.

Le "Telefono anti-plagio" estime qu'entre 1990 et 1999 leur chiffre d'affaire s'élevait à 11 milliards de dollars. Une étude du ministère de l'intérieur italien, réalisée en avril 1998, en préparation au Jubilé, révélait que dans le pays il y avait 83.100 personnes adhérant aux sectes religieuses ou aux nouveaux mouvements tournant autour de la magie, divisés en 137 groupes.
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Commentaire : Le Pape donne son point de vue - Certains représentants de l'Eglise catholique en France, auraient avantage à s'en inspirer - Mathieu Cossu.


 

   Russie : Sectes

Le couperet tombe dimanche

AFP, 29 décembre 2000
 
[Texte intégral]
Plusieurs milliers d'organisations islamiques, de groupes protestants et de communautés orthodoxes dissidentes sont menacées de disparition dans la Russie de Vladimir Poutine si elles n'ont pas réussi à s'enregistrer avant le 31 décembre.

Toutes les organisations et communautés religieuses doivent se réenregistrer d'ici le nouvel an selon la loi sur les religions adoptée en 1997. Or, en octobre dernier, 56 % seulement des organisations religieuses (soit 8.962) avaient été enregistrées, selon des chiffres officiels. "Cette loi contredit la constitution russe qui proclame l'égalité des religions en Russie", a déclaré à l'AFP un responsable des Mormons, Alexeï Martchenko.

Pour l'Armée du Salut, organisation d'obédience protestante, la loi sur les religions est non seulement contraire à la constitution mais aussi arbitraire. "Nous sommes enregistrés auprès de toutes les autorités régionales, sauf celles de Moscou. Dans la capitale, notre demande a été rejetée sous prétexte que nous sommes une organisation militaire subversive, c'est absurde!", s'exclame un responsable de l'Armée du Salut, le colonel Kenneth Baillie.

Revendiquant 100.000 fidèles, les 1.400 communautés baptistes sont confrontées au même problème, tout comme les pentecôtistes qui ont notamment vu leurs publications interdites dans la ville de Penza (Volga).

La situation est encore plus complexe pour les Témoins de Jéhovah, assignés à quatre reprises devant un tribunal depuis 1996, et dont le "prosélytisme agressif" a été dénoncé par l'église orthodoxe. "En Ossétie du Nord, nous avions obtenu toutes les autorisations nécessaires, acheté un local que nous avions commencé à réparer et puis, quand tout a été prêt, on nous a chassés sans motif", explique un responsable des Témoins de Jéhovah, Iaroslav Sivoulski. Si elles ne sont pas enregistrées auprès du ministère de la Justice, ces organisations n'auront plus le droit de célébrer des services dans les lieux publics, de distribuer de la littérature religieuse ou d'être propriétaire. Le responsable mormon accuse l'Eglise orthodoxe d'avoir inspiré cette loi sur les religions, dénoncée autant par le Vatican que par Washington. "L'Eglise orthodoxe cherche à disposer d'un monopole idéologique en Russie", affirme M. Martchenko. "Jamais l'Eglise orthodoxe n'a officiellement condamné les nombreux actes de violence dont sont victimes nos missionnaires", affirme M. Martchenko, dont la communauté compterait 11.000 membres en Russie. "Certaines organisations n'ont pas pris la date limite du 31 décembre au sérieux, la plupart manquent de juriste qualifiés pour les aider à se faire enregistrer.

"En outre, les autorités locales sont souvent opposées à l'enregistrement de communautés qui ne sont pas considérées comme traditionnelles en Russie", a déclaré à l'AFP un défense des droits de l'homme spécialiste de ces questions Lev Levinson.

La loi de 1997 reconnaît comme seules religions "traditionnelles", le judaïsme, le bouddhisme, l'islam et le christianisme, tout en accordant une place particulière à l'orthodoxie.

Fragilisée par des années de répression de la part du régime soviétique, l'Eglise orthodoxe a vu d'un mauvais oeil se répandre sectes et religions sur ce qu'elle considère comme son territoire canonique.

Le Vatican a dénoncé cette loi tout comme les Etats-Unis qui ont récemment accusé Moscou de ne pas respecter la liberté de culte et d'établir "une hiérarchie parmi les groupes religieux". "Les sectes cherchent à diviser notre peuple", s'est inquiété le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II, soulignant que leur situation financière était bien meilleure que celle des religions traditionnelles de Russie.


   France : Sectes

La nébuleuse des psychothérapies dans l'orbite sectaire

Medisite , 29 décembre 2000, 30 décembre 2000 par Jean-Louis Ruchon

Pour la deuxième année consécutive, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) a remis son rapport au premier ministre.

La cuvée 2 000 ne dresse pas un état des lieux de la mouvance sectaire en France, pas plus qu'elle ne détaille les offensives menées contre telle organisation ou telle autre. L'équipe de la MILS, qui comptent désormais une quinzaine de personnes, a préféré apporter un éclairage nouveau sur des formes plus inattendues de dérives sectaires. Parmi celles-ci, on peut être surpris de trouver les " activités de psychothérapeutes ", selon la terminologie adoptée par la Mission.

Mais à y regarder de plus près, on découvre une véritable nébuleuse où la diversité des pratiques laisse le champ libre aux méthodes les plus exotiques ainsi qu'aux techniques de manipulation prisées par les gourous.

On estime à 15 000 le nombre des psychothérapeutes en France et à plusieurs centaines les différentes méthodes auxquelles ils ont recours. La profession n'est définie par aucun statut et il n'existe pas d'habilitation certifiant les compétences. Des médecins, des psychiatres, des psychologues et des non diplômés, dont le seul point commun est d'avoir entrepris un travail sur eux-mêmes, ou du moins sont-ils censés l'avoir fait, exercent ce métier dont la MILS reconnaît " l'utilité sociale ".

En conséquence, n'importe qui peut, du jour au lendemain, s'improviser psychothérapeute, visser sa plaque et attendre le client en souffrance. On comprend dès lors le risque d'avoir à faire à des incapables, bluffeurs, charlatans et autres imposteurs que dénoncent les associations professionnelles responsables. Face au désarroi, l'incompétence peut être criminelle, mais " les dégâts sont beaucoup plus graves, s'inquiète Alain Vivien, le président de la MILS, lorsque des techniques de manipulation adaptées sont employées ".

Le psychothérapeute se fait alors maître à penser en détournant la détresse du consultant, sa soif de bien être, pour le conduire sur le chemin de la manipulation sectaire. C'est le détournement " d'un lien relationnel, d'un rapport thérapeutique , explique Jean Michel Martin (Rhône Alpes), membre du Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie (SNPPsy), pour induire indirectement ou directement chez le patient une adhésion à mes propres valeurs (éthiques, morales et/ou religieuses) ou à mes références ".

De surcroît, le travail en groupe favorise le développement de communautés centrées autour d'un mentor qui, en entretenant la confusion entre quête de sens et recherche de spiritualité, devient plus chef spirituel que thérapeute.

A titre d'exemple, on se souvient du créateur de l'instinctothérapie, Guy-Claude Burger, écroué depuis juillet 1998 pour "viols sur mineurs de quinze ans par personne ayant autorité, corruption de mineurs et menaces de mort réitérées", qui attend aujourd'hui son procès aux assises. Pour remédier à ce grand capharnaüm, la MILS propose, par la voix d'Alain Vivien, " de mettre de l'ordre dans la profession sans aucun préjugé sur les moyens d'y parvenir et en menant une négociation avec les organisations représentatives, à la quelle participera également un représentant de l'Ordre des médecins ".

La situation pourrait évoluer prochainement puisqu'une proposition de loi dans ce sens a déjà été votée en première lecture à l'assemblée nationale. Tronc commun d'enseignement à l'ensemble des psychothérapeutes, formation pratique supervisée, création d'un Ordre gardien de la déontologie et de l'éthique, conception d'un contrat entre le patient et son thérapeute, telles sont, rapidement résumées, les propositions de la Mission qui, dans leurs grandes lignes, recoupent celles du SNPPsy. " Rien ne s'oppose à la régulation de la profession, si ce n'est le désir d'hégémonie et l'incapacité qui nous guette de nous mettre d'accord entre différents professionnels " remarque Jean-Michel Martin avec un brin d'ironie.

Sur ce terrain, gageons en effet que tout reste à faire. Dr G.L.


   France : Ordre du Temple Solaire

Le procès de l'OTS se déroulera... dans un musée

Le Parisien, 30 décembre 2000 par Jean-Louis Ruchon
 
[Texte intégral]
Le procès de l'Ordre du Temple solaire (OTS) se déroulera devant le tribunal correctionnel de Grenoble, du 17 au 30 avril 2001.

Un homme seul se trouvera dans le box des prévenus : le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, 58 ans.

Il sera jugé pour sa participation à une association de malfaiteurs, en l'occurrence celle que formaient les membres de l'OTS dont il était un des adeptes.

Une centaine de témoins devraient être cités à comparaître dans l'ancien musée de peinture de la ville de Grenoble, transformée en salle d'audience pour la circonstance, car l'actuel tribunal est trop exigu pour accueillir le public et les journalistes, attendus en très grand nombre.

Au terme de l'instruction conduite par le juge grenoblois Luc Fontaine, c'est un arrêt de renvoi devant le tribunal correctionnel grenoblois qui ne comporte pas moins de 427 pages qui a été établi. Un document lourd de charges contre le chef d'orchestre domicilié en Suisse. Il lui est notamment reproché d'avoir, sur le territoire français, et particulièrement en juillet et septembre 1994, participé à l'association de malfaiteurs que constituait la secte, aux côtés de ses responsables : Joseph Di Mambro et Luc Jouret, ainsi qu'un bon nombre d'autres, qualifiés d'auteurs, coauteurs ou complices de crimes, d'assassinats dont furent victimes 74 personnes, tant au Canada qu'en Suisse et dans le Vercors en France, entre le 30 septembre 1994 et le 22 mars 1997.

Ce procès sera très certainement le seul intenté en Europe dans le cadre des activités reprochées à la secte apocalyptique. La Suisse, où se déroulèrent les 4 et 5 octobre 1994 les massacres de Cheiry et de Salvan, dans lesquels moururent successivement 23 et 25 personnes, a, pour sa part, clos le volet pénal, considérant, au terme de l'enquête conduite par ses policiers, qu'il n'avait pas été possible d'identifier formellement le ou les auteurs de ces homicides.

Le deuxième homme mis en examen par la France pour participation à l'association de malfaiteurs dans le cadre de l'instruction ouverte au lendemain du massacre du Vercors, qui avait fait 14 victimes à Saint-Pierre-de-Chérennes, le 16 décembre 1995, est un pharmacien homéopathe de Brest, Claude Giron, 72 ans. Ce dernier a finalement bénéficié d'un non-lieu partiel.

Les activités de la secte

Michel Tabachnik sera donc seul devant la justice, pour un procès qui devra permettre d'examiner en détail, au cours des deux semaines d'audiences prévues, les activités de la secte, ses liens et ramifications avec divers ordres et mouvements plus ou moins occultes. Il ne s'agira pas du procès des auteurs des massacres. Tous sont décédés. Mais, pour les proches des victimes, ce sera l'occasion de mettre au grand jour les agissements de l'OTS et de ceux qui gravitaient dans sa sphère, même si la constitution de parties civiles n'est pas recevable en matière d'associations de malfaiteurs.

Une centaine de témoins devraient être cités à comparaître dans l'ancien musée de peinture de la ville de Grenoble, transformée en salle d'audience pour la circonstance, car l'actuel tribunal est trop exigu pour accueillir le public et les journalistes, attendus en très grand nombre.


 

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