Actualités sur les sectes en octobre 2001

Falungong Falun Gong manifeste à Paris
Sectes Prise de conscience et action des pouvoirs publics
Sectes L'autre front du "choc des civilisations"
Scientologie La scientologie lance des actions juridiques tous azimuts
Rose Croix Journées mystiques. La Rose-croix s'ouvre au public
Scientologie Disparition de documents
Scientologie Tentative d'infiltration avortée
Sectes Affaire J´accuse ! : un "suprémaciste" devant le juge
Raël La justice aux trousses de l'ancien numéro deux des Raéliens
Stop au cancer Jugement confirmé contre le "docteur" Hamer
Témoins de Jéhovah Le lien des témoins de Jéhovah avec l'ONU mis en doute
Intégrisme Nouveau procès pour l'abbé Cottard
Raël Petit revers de l'Etat valaisan face aux raéliens
Sectes Gros plan sur des sectes qui ne désarment pas
Scientologie Les scientologues doivent limiter leur distribution de tracts
Raël (*) Le parler creux sans peine
Rajneesh Virus, bactéries, gaz mortels : la grande menace
Formation (*) Une séance de formation
Anthroposophie Relaxe du Député Jacques Guyard
Sectes Prévention et répression des mouvements sectaires
Témoins de Jéhovah Une bible des religions de Suisse romande
Raël J'ai eu le "privilège" de rencontrer Claude Vorilhon
Sectes Les adeptes de Yahweh (Followers of Yahweh) réémergent au Canada
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah effectuent une retraite rapide ....
Témoins de Jéhovah Le dossier d'un infanticide TJ ouvert pour la deuxième fois
Contre-réforme catholique CRC Où l'on reparle de la CRC
Sectes La secte qui veut prendre le pouvoir
Tabitha's Place Jugement en appel
Sectes (*) Lancement de l'INAVEM Institut National d'Aide aux Vicitmes et de Médiation
Sectes Placement sous curatelle
Tabitha's Place Mort d'un bébé : les convictions des parents devant les assises
Scientologie Des tracts de la scientologie chez les sinistrés d'AZF
Tabitha's Place Mort d'un bébé : Tabitha's Place sur le banc des accusés
Tabitha's Place Mort d'un bébé: les parents des accusés demandent la clémence du jury
Sectes et Droit Les libertés religieuses ont besoin d'être protégées...
Témoins de Jéhovah (*) Assassin protégé par les Témoins de Jéhovah
Graal (*) Mise à jour du dossier
Tabitha's Place La force d'une mère la soumission du père
Tabitha's Place Peine deux fois plus lourde en appel pour la mort d'un enfant
Témoins de Jéhovah (*) Une vie innocente... DANS LES GRIFFES de la WATCH TOWER...
Scientologie Dégrèvements fiscaux légaux pour la Scientologie
Scientologie Des scientologues devant l'hôpital psychiatrique
Formation (*) La programmation neuro-linguistique ou l'art de manipuler ses semblables
Témoins de Jéhovah Pour un Témoin de Jéhovah, une transfusion peut conduire à l'exclusion
Témoins de Jéhovah La transfusion pour sauvegarder la vie du malade....
Sectes et Prévention Un front commun contre les sectes
Gurdjieff (*) Ouverture d'un dossier
Sahaja Yoga (Shri Mataji) La Cour de cassation admet qu'un enfant reçoive l'enseignement d'une secte
Témoins de Jéhovah (*) L'association des Témoins de Jéhoavh avec l'O.N.U
Stop au cancer L'association est dissoute
Témoins de Jéhovah (*) Un bon moyen pour aider les adeptes à s'en sortir
Témoins de Jéhovah (*) L'exclusion ou la disparition ?
Scientologie La Scientologie mise à nu
Fraternité Blanche Universelle Il suffit parfois d'un mail
Raël (*) Juste pour voir...

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.


    Chine : Falungong

Falun Gong manifeste à Paris

Digipresse, 1 er octobre 2001 par Philippe Blanchard

[Texte integral]

Ils étaient une dizaine d'adeptes français de la méthode Falun Gong place de l'Hôtel de Ville ce matin, venus attirer l'attention des pouvoirs publics français sur la repression dont sont victimes les pratiquants chinois. Peu développé en Europe, Falun Gong réunirait une centaine de millions de membres en Chine. Suffisamment pour inquiéter Pékin.

Comme tous les adpetes à travers le monde, Hélène Petit s'empresse de le préciser afin d'évacuer la question : "nous ne sommes pas une secte, il n'y a pas de circuits financiers dans le Falun Gong et cette méthode est une pratique ancienne visant à atteindre l'harmonie basée sur la vérité, la bonté et la patience". Des déclarations confirmées par de nombreuses instances gouvernementales françaises dont la mission interministérielle sur l'étude des sectes, Amnesty International ou encore le Quai d'Orsay.

Pour les pratiquants, c'est Pékin qui véhiculerait à travers les médias une image sectaire de Falun Gong afin d'en discréditer les adeptes. Et pour cause, fondé en 1992 par Li Hongzhi, aujourd'hui exilé aux Etats-Unis, le mouvement serait désormais fort de près de cent millions de membres en Chine. Lorsqu'il aurait mesuré son pouvoir potentiel, le gouvernement qui l'avait d'abord reconnu et encouragé, se serait employé à le réprimer violemment.

En signe de protestation, de nombreux adeptes ont manifesté ouvertement et quotidiennement sur la place Tian an Men avant d'être arrétés. En France, Falun Gong compterait moins d'une centaine de membres, mais ses activités médiatiques sont dignes d'un lobby d'envergure. Après une première manifestation devant le consulat chinois, une seconde ce matin devant l'Hôtel de Ville, le mouvement prévoit d'aller pratiquer devant l'ambassade de Chine dans la soirée. Et pour leur prêter main forte, quelques représentants américains engagés dans une marche mondiale de protestation ont fait escale à Paris.

Méthode, pratique, groupe de pression, Falun Gong semble aujourd'hui lutter plus en faveur des Droits de l'Homme que de la promotion de ses activités. Une attitude qui tombe à pic pour les gouvernements occidentaux souhaitant ménager Pékin sans pour autant renoncer à leurs convictions démocratiques. Au point, pour certains spécialistes de relations internationales de se demander si les pratiquants du monde entier ne seraient pas manipulés par des services secrets de l'Ouest souhaitant exporter leurs valeurs en Asie. "Encore une rumeur lancée par le gouvernement chinois pour nous discréditer" rétorque Hélène Petit avec un regard malicieux.



   France : Sectes et prévention

Prise de conscience et action des pouvoirs publics

BULLES n° 71, 3ème trimestre 2001

[Texte intégral]

Pendant longtemps, les ADFI, puis avec elles l'UNADFI, ont eu l'im-pression d'être terriblement seules à se battre dans l'indifférence, voire au début dans la surprise amusée des Pouvoirs Publics, en un combat difficile semé d'obstacles et de pièges, pendant que les enfants de leurs créateurs, et beaucoup d'autres bien sûr, étaient captés par des groupes totalitaires insaisissables et incompréhensibles.

Cette période pénible, où le sentiment d'être totalement abandonnées par les autorités prévalait au sein des ADFI, amena celles-ci à faire le siège des ministères concernés pour leur faire prendre conscience du péril que les sectes faisaient peser sur les personnes, les familles, et sur la société elle-même.

Les droits de l'homme bafoués, sa dignité piétinée et un nouveau totalitarisme redoutable s'installant sans vergogne dans la société française par ses procédés manipulatoires mettaient en péril, à terme, la démocratie dans notre pays, comme dans d'autres, en Europe en particulier.

En 1981, un premier rapport fut mis en chantier par une commission d'information sur les sectes, dénommée "Commission Marchand", dans le cadre de la Commission des Lois de l'Assemblée Nationale. Les travaux de cette commission furent interrompus par les élections législatives de 1981

Dans le même temps, les ministères chargés respectivement de l'Intérieur et de la Santé créèrent ensemble une commission d'étude, présidée par Jean Ravail, Inspecteur Général de l'Administration, qui diffusa son rapport le 20 janvier 1982. Ce rapport alertait les Pouvoirs Publics sur les dangers des sectes. Il préconisait notamment la création d'un groupe interministériel permanent doté du pouvoir d'effectuer des enquêtes et d'en exploiter les conclusions. Les propositions de cette commission ne furent suivies d'aucune mesure concrète. Une autre manifestation de la préoccupation des Pouvoirs Publics fut la mission confiée par le Premier Ministre de l'époque, Monsieur Pierre Mauroy, à Monsieur Alain Vivien, alors député, d'établir un Rapport sur les sectes en France. Ce Rapport, intitulé "Les sectes en France : expression de la liberté morale ou facteurs de manipulation", fut remis au Premier Ministre en 1983, et publié en 1985.

Cette fois, les Pouvoirs Publics étaient alertés au plus haut niveau, par ce rapport, sur les dangers multiples que présentait le développement des sectes pour les familles, les individus, les citoyens et la société. Des propositions étaient faites, ainsi que l'indication de moyens de nature à mieux endiguer ce développement et à protéger les victimes. On doit à la vérité de dire que, pas plus que ses prédécesseurs, le rapport Vivien n'a pas eu auprès des autorités responsables l'impact qui en était attendu. En réalité, il n'a pas eu de suite concrète sensible, et, n'étaient les actions des ADFI et du CCMM tout récemment créé, les sectes auraient continué en toute impunité à occuper le terrain et à faire des ravages.

Cette inertie relative des autorités a duré jusqu'en 1995. Dix ans au cours desquels l'UNADFI a multiplié les interventions, les mises en garde et les actions sur le plan national et international, pour attirer l'attention des Pouvoirs Publics sur les dangers croissants des sectes. Ce fut à nouveau une période difficile, pleine d'espoirs déçus et de désillusions. Cela dura jusqu'au jour où le Parlement, en 1995, prit le taureau par les cornes et amorça enfin ce que l'on peut appeler la prise de conscience du problème par les autorités.

Le fait déclencheur fut l'élaboration du Rapport Parlementaire (Gest-Guyard), adopté à l'unanimité par l'Assemblée Nationale en décembre 1995, et publié en janvier 1996, sous le titre "Les sectes en France". Son retentissement fut considérable, y compris hors de nos frontières. Cette fois, la prise de conscience était bien réelle et depuis elle ne fait que se renforcer et s'étendre. Alors, se sont multipliées les initiatives gouvernementales et parlementaires. En faire une énumération même simplifiée serait fastidieux, tellement elles sont nombreuses. On citera celles d'entre elles qui paraissent les plus significatives : Ce fut d'abord la création, par décret du 9 mai 1996, de "l'Observatoire Interministériel sur les sectes", rattaché au Premier Ministre, présidé par le Préfet Guerrier de Dumast et dont la mission était d'analyser le phénomène des sectes, d'assurer un suivi de leur évolution, d'en informer les Pouvoirs Publics, et de faire à ceux-ci des propositions d'actions. Cet Observatoire, doté de peu de moyens, eut à peine le temps de s'imposer puisqu'il fut très vite supprimé. Il eut toutefois le temps d'établir à la fin de 1997 un rapport fort intéressant dont les propositions restent encore, pour beaucoup d'entre elles, d'actualité. Il disparut en effet moins de deux ans après sa création, pour être remplacé par une structure beaucoup plus importante, dotée de plus de moyens et chargée d'une mission plus offensive. Il s'agit de la créa-tion, par décret du 7 octobre 1998, de la "Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes" (MILS), dont le président est M. Alain VIVIEN.

En plus des tâches dont était chargé l'Observatoire, cette nouvelle instance, rattachée elle aussi au Premier Ministre, reçoit une mission fondamentale de proposition auprès des Pouvoirs Publics, mission pour laquelle elle a été dotée de moyens adaptés. En particulier, elle est chargée "d'inciter les services publics à prendre, dans le respect des libertés publiques, les mesures appropriées pour prévoir et combattre l'action des sectes..." A cette fin elle dispose d'une structure efficace, comprenant : - un Conseil d'Orientation, composé de personnalités nommées par arrêté du Premier Ministre. Depuis sa création, ce Conseil s'est réuni plus de 10 fois. Un des membres du Bureau de l'UNADFI en fait partie. - un Groupe Opérationnel, composé de représentants des départements ministériels concernés. La Mission établit chaque année son programme d'action et un rapport d'activité. Parallèlement à la création et au développement de l'Observatoire, puis de la MILS, les principaux départements ministériels intéressés ont agi : diffusion de circulaires à leurs administrations (Emploi et Solidarité, Justice, Inté-rieur, Education Nationale, Jeunesse et Sports notamment), directives diverses, création d'instances spécialisées, etc. Le Ministère de la Jeunesse et des Sports, dès 1995, mit à la disposition de toutes les organisations de jeunes un dépliant excellent de mise en garde. Depuis, les séminaires de formation des fonctionnaires se sont multipliés, notamment à l'intention des magistrats, des professeurs du secondaire, de la Police et de la Gendarmerie, et d'autres corps encore... Différents ministères ont créé des antennes "sectes" dans les départements (ou dans les Cours d'Appel, pour le Ministère de la Justice), et le Ministère de l'Intérieur a demandé par circulaire aux Préfets de constituer des "cellules de vigilance" sur le problème, regroupant toutes les instances publiques ou privées concernées. Dans de nombreux départements ces cel-lules sont actives. Le travail législatif a lui aussi beaucoup progressé. On notera en particulier la loi du 18 décembre 1998 "tendant à renforcer le contrôle de l'obligation scolaire" qui, suite à de nombreux et dramatiques abus de sectes prétendant instruire les enfants à leur manière, autorise désormais le Ministère de l'Edu-cation Nationale à effectuer des inspections dans les Ecoles non titulaires d'un contrat d'association (chose qui lui était interdite précédemment) afin d'examiner les conditions dans lesquelles elles appliquent aux enfants qui leurs sont confiés les lois et règlements existants. Par ailleurs, un second Rapport Parlementaire fut établi et publié en juin 1999 sous le titre "Les Sectes et l'Argent", qui eut comme son prédécesseur un grand retentissement, bien que son impact fût moins spectaculaire, n'étant en fait perçu que comme un document complémentaire du premier rapport.

Au cours de la même période, l'UNADFI a eu l'honneur d'être reconnue d'utilité publique par décret du 30 avril 1996. Le début de l'année 2001 a vu la conclusion des travaux en cours au Parle-ment sur la proposition de loi "tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales". Cette loi a été définitivement votée par l'Assemblée Nationale le 30 mai 2001. Ses dispositions, qui mettent notamment l'accent sur la responsabilité des personnes morales, visent à permettre la sanction par voie pénale, pouvant aller jusqu'à la dissolution de sectes qui se seraient avérées dangereuses, et à étendre le délit d'état de faiblesse à la mise en état de sujétion. En conclusion, on peut affirmer sans grand risque de faire erreur, que les responsables politiques de la France ont plus fait depuis quelques années pour la lutte contre les dérives sectaires et la protection de leurs victimes que la plupart des gouvernements des autres pays concernés par cette gangrène. Cette attitude déterminée des Pouvoirs publics a engendré, évidemment, des réactions violentes de la part des groupes qui se sentaient visés. Ceux-ci, tournant leur vindicte contre les autorités, multiplient les actions de "relations publiques" auprès d'une quantité d'instances nationales et internationales. On retrouve les plus connus d'entre eux affublés du statut d'ONG auprès de la plupart des organisations internationales les plus respectables par ailleurs, telles que l'ONU, l'UNESCO, l'OSCE, la conférence d'Helsinki, et bien d'autres. On les voit aussi faisant le siège, avec plus ou moins de succès, de tout ce que le monde comporte d'instances parlementaires, nationales et internationales, au point même qu'ils arrivent à obscurcir le jugement de certains des plus haut responsables de grands pays sur la politique française en la matière.

La politique des pouvoirs publics vise simplement, mais c'est considérable, à servir la conception française du respect des droits de l'Homme ainsi que de sa liberté de décision et de choix inscrits dans la Constitution et dans la loi. Elle permet de mieux défendre les victimes, et de mieux combattre les excès et les délits de toutes natures commis par les sectes. L'UNADFI et ses ADFI peuvent enfin se consacrer en priorité à ce qui constitue par excellence leur vocation au plan national, à savoir l'aide, l'assistance et la défense des victimes et de leurs familles soutenues par la recherche, la diffusion d'informations et la prévention. Dans ces domaines comme dans ceux des pouvoirs publics, il reste un énorme travail, souvent hélas un travail de Sisyphe, à mener à bien.

Maintenant, nos associations n'ont plus l'impression d'être abandonnées seules devant l'immense problème des sectes.

Que les hommes et les femmes qui ont été à l'origine de cette politique en soient vivement remerciés



  Afrique : Sectes

L'autre front du "choc des civilisations"

 

Courrier international, 2 octobre 2001 par Pierre Cherruau

[Texte intégral]

Sur le continent noir, le déclin de la laïcité et la montée en puissance de mouvements sectaires rend la cohabitation des chrétiens et des musulmans plus périlleuse que jamais.

Alors que tous les regards étaient braqués sur l'attentat du World Trade Center, l'Afrique, qui compte 380 millions de musulmans, connaissait un drame presque ignoré par les médias occidentaux. Les heurts ont commencé dès le 7 septembre. Une chrétienne aurait tenté de se frayer un passage à proximité d'une mosquée de Jos, une ville du centre du Nigeria jusqu'alors réputée pour sa tolérance. Selon le quotidien "Nigerian Tribune", "près de 1 000 personnes seraient mortes depuis dans des confrontations entre chrétiens et musulmans". Les affrontements auraient repris lorsque des musulmans seraient sortis dans les rues pour "fêter" l'attentat contre le World Trade Center. Déjà en février 2000, des émeutes avaient fait près de 3 000 morts lors de l'instauration de la loi islamique à Kaduna, grand centre urbain du nord du Nigeria. L'explosion de Jos était prévisible.

Avec la mise en place de la charia dans une douzaine d'Etats du nord du Nigeria, les chrétiens résidant dans ces régions avaient fui en masse. Trouvant refuge à Jos, ils y ont considérablement accru les tensions religieuses. Comme le souligne "The Weekly Trust" de Kaduna, "les musulmans ne sont pas les seuls responsables de cette augmentation des tensions, car les chrétiens pratiquent, eux aussi, un prosélytisme croissant". En Afrique noire, l'Eglise catholique perd du terrain au profit des mouvements pentecôtistes et de sectes qui font preuve d'une "nouvelle agressivité commerciale".

Au Nigeria, dans le Nord à majorité musulmane, des mouvements sectaires chrétiens organisent des "croisades" (de grands rassemblements destinés aux manifestations de foi et de prosélytisme). Considérées comme des provocations, ces "croisades" provoquent régulièrement de graves affrontements avec les musulmans. L'Etat fédéral nigérian paraît désarmé face à cette montée en puissance des "forces religieuses". Alors que la laïcité est inscrite dans la Constitution fédérale du plus peuplé des pays d'Afrique, le président Olusegun Obasanjo n'a rien fait pour empêcher les Etats du nord de la Fédération de mettre en place la charia. Comme le souligne "The Guardian" de Lagos, "les mouvements religieux sont forts de la faiblesse de l'Etat".

Peu à peu, les sectes chrétiennes et musulmanes se sont immiscées dans tous les secteurs d'activités. Très puissantes financièrement, elles prélèvent fréquemment le dixième des revenus de leurs fidèles. En échange de cette dîme, elles les aident à trouver des emplois et à lever des fonds. Dans certaines régions délaissées par l'Etat, notamment le delta du Niger, elles prennent même à leur charge la construction de routes.

La déliquescence de l'Etat central a eu des conséquences encore plus brutales en Somalie. Pour 90 % des enfants, les seuls établissements scolaires disponibles sont des écoles coraniques. A Mogadiscio, les seules juridictions qui fonctionnent encore sont d'essence coranique. Désormais, presque toutes les femmes sont voilées dans la capitale somalienne. Dans l'Afrique sahélienne aussi, la laïcité est de plus en plus contestée. Au Mali, où 90 % de la population est musulmane, une récente conférence des associations islamiques du pays a demandé que seuls les hommes politiques "épousant des valeurs islamiques" soient autorisés à participer à l'élection présidentielle.

Au Niger, en milieu rural, les écoles coraniques prennent le pas sur les écoles publiques. Faute de moyens financiers, les Etats africains se trouvent dans l'incapacité de payer régulièrement leurs enseignants, alors que les établissements religieux bénéficient fréquemment d'apports extérieurs. Selon "Thisday", "la Libye et d'autres pays arabes financent nombre d'écoles coraniques d'Afrique de l'Ouest". Les écoles privées d'essence chrétienne se multiplient également. Elles profitent de la faillite des établissements publics, où l'absentéisme des enseignants bat des records. Elles offrent un enseignement réputé plus sérieux et jouissent fréquemment de l'aide de "parrains étrangers" - entre autres, des Eglises américaines, qui s'intéressent de plus en plus au continent noir.

La concurrence féroce entre cette multitude de mouvements chrétiens et musulmans entraîne fréquemment une surenchère. Comme le souligne "Le Messager", de Douala, "cette compétition fait la part belle aux extrémistes. Pour se faire remarquer, se distinguer, il faut adopter des positions plus intolérantes que les 'vieilles mouvances', notamment l'Eglise catholique."

Cette montée des tensions religieuses est d'autant plus inquiétante que, dans plusieurs pays clés pour la stabilité de l'Afrique, musulmans et chrétiens ont un poids démographique équivalent. En Côte-d'Ivoire comme au Nigeria, chacune des deux communautés religieuses se prétend majoritaire, sans qu'il lui soit possible de le démontrer.

Dans ces pays fragiles, l'Etat central sera-t-il assez fort pour empêcher la montée des intolérances religieuses ? Rien n'est moins sûr, d'autant que des partenaires de l'Afrique noire jettent de l'huile sur le feu. Lors de son dernier voyage officiel au Bénin, le colonel Kadhafi n'a pas hésité à inviter les musulmans du cru à se lancer dans le djihad : du jamais-vu dans un pays à la réputation, bien ancrée, de tolérance.



   France : Scientologie

La scientologie lance des actions juridiques tous azimuts

AFP, 2 octobre 2001

[Texte intégral]

La branche française de l'Eglise de scientologie a fait état mardi d'une série d'actions engagées ou qu'elle s'apprête à engager devant les juridictions européennes et les tribunaux administratifs contre ce qu'elle estime être des atteintes aux libertés publiques en France.

Après un premier recours engagé le 9 août dernier devant la cour européenne des droits de l'homme contre la loi renforçant l'arsenal législatif contre les sectes, dite "About-Picard", la scientologie envisage d'en déposer deux autres pour faire invalider les rapports parlementaires sur les sectes de 1995 et 1999, a indiqué sa porte-parole Danièle Gounord lors d'une conférence de presse.

Ces rapports dans lesquels la scientologie est nommément citée comme une organisation sectaire dangereuse ne peuvent être contestés devant un tribunal français au nom de la séparation des pouvoirs. Par ailleurs, une quarantaine de responsables de la scientologie ont déposé plainte devant le tribunal administratif après n'avoir pu obtenir communication de la fiche les concernant aux renseignements généraux. L'un d'entre eux a déjà obtenu satisfaction, pour constater "qu'il n'y avait rien contre lui", selon Danièle Gounord.

L'association a également demandé à la juridiction administrative d'ordonner que lui soient communiqués les comptes de deux associations anti-sectes, l'ADFI et la CCMM. Elle a obtenu gain de cause pour l'ADFI, dont le budget 1999 "établit que la quasi-totalité de ses ressources (plus de 290.000 euros) proviennent de subventions publiques", souligne-t-elle.

Plus discrète sur ses propres comptes, la porte-parole de la scientologie a reconnu sans plus de précision que toutes ces actions juridiques lui coûtent "très cher", d'autant plus qu'elle s'est adressée aux "meilleurs avocats" (les cabinets britanniques Peter Hodkin et Pushpinder Saini pour son recours devant la cour européenne de Strasbourg). Mme Gounord a indiqué que ces frais sont financés "à 75%" par l'association internationale basée aux Etats-Unis. C'est "l'aide internationale des scientologues" qui a également permis à la branche française d'organiser une semaine d'exposition salle Wagram à Paris, louée 7.620 euros (50.000 francs) par jour, a-t-elle précisé.



  Côte d'ivoire : Rose-croix

Journées mystiques. La Rose-croix s'ouvre au public

Fraternité Matin , 2 octobre 2001

[Texte intégral]

L'ordre de la Rose- Croix de la vallée du Bandama a organisé des journées mystiques qui ont eu pour thème " le sentier mystique ". C'était les 15 et 16 septembre derniers à Bouaké.

Il s'agissait à travers ces journées d'ouvrir la Rose Croix au public et lui faire connaître à la fois le 4è manifeste " positio Fraternitatis Rosae Crusis " lancé récemment en Suède, a indiqué M. François Yao K. ( Grand conseiller de l'ordre).

En effet, les rosicruciens ont jugé que l'heure est venue de sortir du silence et de la discrétion. C'est pourquoi ceux-ci ont révélé leur position sur la situation (économique, politique, culturelle) actuelle de l'humanité, dans le manifeste. Aussi, un accord a été conclu avec la direction du centre culturel Jacques Aka. Désormais, les documents relatifs à la Rose Croix seront à la portée du public dans la bibliothèque dudit centre.

Rappelons-le, " Rose-Croix n'est ni une religion, ni une secte, mais un mouvement philosophique " a déclaré M. François Yao K.

Commentaire : Les parlementaires français ne sont pas de son avis pour ce qui concerne les Rose croix d'or et l'AMORC !

 



  Slovaquie : Scientologie

Disparition de documents

Message UVSC , 3 octobre 2001par Michaela Moravcikova

[Texte intégral]

Le mercredi, 3 octobre 2001 un inconnu s'est introduit illégalement dans les bureaux de l' UVCS (Institut für Sozialwissenschaften und Sozialpolitik) . Toutes les données dangereuses et importantes concernant des membres de l'Église de Scientologie et l'infiltration de la scientologie dans les instances de la République slovaque sont perdues. Cela s'est passé alors que le personnel de l'Institut participait à un colloque international sur les activités de la Scientologie en Europe et organisé par l'UVSC.



   France : Scientologie

Tentative d'infiltration avortée

L'Express, 4 octobre 2001

[Extrait]

A la question posée par le journaliste :

Ne risquez-vous pas, du coup, d'être victimes de tentatives d'infiltration?

Alain Bauer, qui vient d'être réélu à la tête du grand Orient de France a répondu :

Elles sont très rares et nous finissons toujours par les déceler. Il y a trois ans, nous avons affronté une offensive de l'Eglise de Scientologie. Se revendiquant de la liberté de conscience que nous accordons à chacun, 8 scientologues s'étaient regroupés dans une loge. Mais l'un d'eux défendait publiquement cette secte devant les tribunaux et cette forme de prosélytisme est contraire à nos statuts: il a donc été exclu de l'obédience. Progressivement, ses acolytes sont partis eux aussi...

 



   France : Sectes

Affaire J´accuse ! : un "suprémaciste" devant le juge

Transfert, 4 octobre 2001 par Edgar Pansu

[Texte intégral]

Issu de l´extrême droite, le représentant français d´une secte raciste américaine est également assigné dans le procès J´accuse ! Il nie être responsable d´un site hébergé par le portail front14.

Il se présente comme un "révérend" de l´Église mondiale du créateur, une secte américaine ultra raciste qui milite rien moins que pour la "suprématie de la race blanche". Tatoueur de son état, Olivier Devalez, 37 ans, a été assigné en référé au tribunal de Paris dans le cadre de l´affaire J´accuse ! Un procès dans le procès, en somme, issu de l´ordonnance du 12 juillet rendue par le juge Gomez, qui exigeait que l´association J´accuse ! désigne des auteurs de sites illicites hébergés par le portail néo-nazi front14.org, en parallèle à leur demande de filtrage.

Boucle d´oreille et cheveux très courts, un tatouage dans le cou mal dissimulé par son col de chemise noire fermé par une cravate blanche, Olivier Devalez a été attrait devant le juge, en tant que correspondant français de l´Église mondiale du créateur (wcotc), dont l´un des sites se trouve sur le serveur de front14.

À plusieurs reprises lors du procès, les représentants des fournisseurs d´accès se sont étonnés qu´il fût le seul auteur français que l´association ait pu assigner. Mystique raciste Ex-skinhead, Olivier Devalez a pris pour avocat sur les conseils de son réseau Éric Delcroix, qui a fait du révisionnisme son fonds de commerce en défendant des gens comme l´écrivain Robert Faurisson et Pierre Guillaume, l´éditeur qui l´a publié.

Devalez, son client du moment a déjà été condamné pour incitation à la haine raciale et dit avoir comparu en justice avec Michel Lajoye. Également dans la mouvance d´extrême-droite, ce dernier a été emprisonné pour avoir posé une bombe dans un café fréquenté par des personnes d´origine maghrébine. Par le passé, Devalez aurait été correspondant du Ku Klux Klan en France. Présent à l´audience du 2 octobre, il n´a pas été entendu par le juge, la procédure étant civile. C´est Alain Jakubowicz, avocat du consistoire israélite de France, qui s´est chargé de rappeler l´idéologie nauséabonde véhiculée par ce groupuscule qui prône le racisme comme une religion, sous la direction d´un Américain qui, sans peur du ridicule, s´est intronisé "pontifex maximus". "Ce mouvement milite pour un monde plus blanc, a exposé Me Jakubowicz, définit les "nègres" comme une "race boueuse responsable du chaos" et prête aux Juifs "une apparence de rat." Le mot d´ordre de la secte, "rahowa" signifie "racial holy war" (la sainte guerre raciale). Stéphane Lilti, avocat de J´accuse !, mentionnera pour sa part un article de journal américain rapportant une tuerie raciste commise par des membres de cette "Église".

Quelle responsabilité ? Pour Éric Delcroix, avocat du "révérend" Devalez, on ne peut faire endosser à son client la paternité du site incriminé. Sur le site hébergé par Front14, des textes apparaissent signés de son nom et il est décrit comme le "représentant français" du mouvement. Pour J´accuse !, c´est suffisant pour lui demander des comptes. Pour Éric Delcroix, l´Église du créateur n´a pas d´existence juridique en France et les plaignants doivent assigner l´association aux États-Unis. "Si l´on prête une responsabilité rédactionnelle à mon client, plaide-t-il, alors, il faut l´attaquer en vertu de la loi sur la presse" et non en référé.

Dans la salle des pas perdus du palais de justice, Olivier Devalez affirme qu´il a seulement "donné son avis" sur la traduction des pages de l´anglais vers le français et qu´il n´est en rien responsable du site. Parallèlement à sa décision sur le filtrage, le juge Gomez dira, le 30 octobre, si le tatoueur doit faire retirer les propos illicites du site de son mouvement.

 



   Suisse : Raël

La justice aux trousses de l'ancien numéro deux des Raéliens

Mise au point concernant cet article
(24 novembre 2001)

De source raelienne, il n'y a jamais eu de membre ophtalmologue "numéro deux des raëliens". Par contre, il est certain que cet adepte a exercé des responsabilités importantes au sein de la secte.

Voir la Réponse au courrier de "Anonyme Raëlienne".

La Tribune de Genève, 6 octobre 2001. Par Alain Jourdan.

[Texte intégral]

BOURG-EN-BRESSE - L'ex-membre a été mis en examen pour coups et blessures involontaires.

L'ancien numéro deux des raéliens, responsable de la secte pour l'Europe, s'est vu signifier sa mise en examen pour coups et blessures involontaires, il y a trois semaines, alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire français. Julien*, qui a exercé son activité d'ophtalmologue à Ferney-Voltaire de 1993 à 1997, est poursuivi par l'une de ses anciennes patientes.

Sa mise en examen, prononcée par un juge d'instruction de Bourg-en-Bresse, lui a valu un séjour de deux jours dans une maison d'arrêt. Réfugié chez ses proches, dans le nord de la France, il se déclare très éprouvé moralement par cet épisode. A 54 ans, aujourd'hui éloigné du mouvement raélien, il refuse qu'on fasse un quelconque rapprochement entre cette mise en examen et ses responsabilités passées au sein de la secte. "Je suis dans ma famille avec les miens, qu'on me laisse tranquille à présent. L'instruction suit son cours", fournit pour seul et unique commentaire l'intéressé.

Début 1996, le docteur Julien avait fait parler de lui en se propulsant sur un micro, en pleine cérémonie de voeux. Devant des élus ferneysiens stupéfaits, il s'était alors lancé dans une diatribe contre l'intolérance religieuse avant de réclamer une plus large diffusion de la déclaration des droits de l'homme.

Le début de la fin.

En tant que numéro deux du mouvement raélien, chargé de promouvoir en Europe le message des Elohim, Julien s'est longtemps estimé persécuté. Quelques années auparavant, le 28 septembre 1992, l'ophtalmologue avait entamé une grève de la faim devant les grilles de TF1. Son activisme venait alors de lui coûter sa place de chef du service ophtalmologie au centre hospitalier de Roanne. La direction de l'établissement lui reprochait d'avoir utilisé des cassettes de sophrologie commercialisées par le mouvement raélien. Egalement épinglé par l'ordre des médecins pour des "dérapages verbaux" et "une forme de prosélytisme", il dut quitter son poste. A Ferney où il se réfugie en ouvrant un cabinet privé, on finit, également, par le soupçonner de mêler d'un peu trop près son activité professionnelle et ses convictions religieuses. Plusieurs signalements convainquent les organismes sociaux de mettre le nez dans ses ordonnances. Le début de la fin pour l'ophtalmologue qui décide alors de plier bagage et de ne plus faire parler de lui jusqu'à ce que la justice ne le rattrape.



   France : Stop au cancer

Jugement confirmé contre le "docteur" Hamer

Le Dauphiné Libéré, 6 octobre 2001 par F.C.

[Texte intégral]

En son absence à la barre, le tribunal correctionnel de Chambéry a confirmé hier matin, la condamnation du guérisseur allemand Ryke Geerd-Hamer, 66 ans, à dix-huit:mois d'emprisonnement dont neuf ferme et 50 000 francs d'amende prononcée, déjà par défaut; en mars 2000.

L'inventeur de la "médecine nouvelle", supposée guérir le cancer, la sclérose en plaques et d'autres maladies par la résolution du conflit psychologique à l'origine de leur déclenchements, était jugé pour complicité d'exercice illégal de la médecine et complicité d'escroquerie dans le cadre de l'affaire "Stop au. cancer", du nom de l'association chambérienne qui diffusait ses thèses en France.

Par un courrier de son avocat allemand, Ryke Geerd Hamer avait sollicité-le renvoi de cette nouvelle audience à une date ultérieure en produisant un certificat médical d'un spécialiste espagnol le décrivant atteint d'ostéolyses et attestant de son impossibilité à se déplacer.

" Il faut arrêter tous ces procès dilatoires ".
La justice doit suivre son cours a commenté le procureur de la République, Jacques Pin, en demandant que le tribunal statue malgré tout. Il a expliqué que la justice française avait eu du mal, d'une part, à notifier le premier jugement au guérisseur allemand, qu'elle y était parvenue grâce à là coopération des autorités suisses et, d'autre part, à le convoquer jusqu'à Malaga, avec la collaboration cette fois de la justice espagnole, pour un nouveau procès lorsqu'il s'était opposé à cette décision. En cela, il a reçu le soutien des parties civiles, M` Joëlle Vernet, pour l'association de défense des familles et de l'individu (UNADFI) et Me Philippe Choulet, pour le conseil départemental de l'Ordre des médecins.

A l'appui de sa réquisition visant à faire considérer non avenue l'opposition formée par Ryke Geerd Hamer, le procureur a fait état d'une expertise du certificat médical et des documents l'accompagnant. Le médecin expert saisi a conclu à la possibilité pour le guérisseur de se déplacer. L'avocat allemand du guérisseur, promettant d'exercer toutes les voies de recours possibles, a répondu par un fax qualifiant de "déloyal et d'arbitraire " un procès qui ne tiendrait pas compte d'une demande de renvoi pour motif de santé et qui se rangerait ainsi au diagnostic d'un médecin qui n'aurait pas ausculté le patient. A ce chapitre, Me Joëlle Vernet à mis en garde le tribunal. " Il est difficile de contester la réalité d'un certificat médical en retenant une expertise d'un médecin qui n'a pas vu le patient. Je ne suis pas sure de la réponse de la cour européenne saisie du problème sur le thème du procès équitable ". Me Choulet, en revanche, a estimé que la réponse immédiate du tribunal était nécessaire " la protection de la santé des citoyens étant enjeu ".

Le tribunal a confirmé le premier jugement en estimant non avenue l'opposition formée par le guérisseur allemand.



   Angleterre : Témoins de Jéhovah

Le lien des témoins de Jéhovah avec l'ONU mis en doute

The Guardian , 8 octobre 2001 par Stéphane Bates transmis par Charles Chasson

[Extraits traduits]

La secte est accusée d'hypocrisie à propos de son association avec une organisation qu'elle prétend être démoniaque.

Il est demandé aux Nations unies d'examiner la raison pour laquelle elle a accordé le statut d'associé aux Témoins de Jéhovah, la secte fondamentaliste Chrétienne basée aux Etats-Unis, qui considère L'ONU comme une bête écarlate prévue dans le Livre de la Révélation.

Les ex-membres de ce groupe fondamentaliste, qui déclare plus de 130,000 disciples au ROYAUME-UNI, accusent le collège central des Témoins de Jéhovah, d'hypocrisie en rapport avec l'accord secret avec l'ONU que l'organisation continue de dénoncer en termes apocalyptiques. L'ONU elle-même a admis hier qu'elle était étonnée que la secte, dont le nom est Watchtower Bible and tract Society of New York, ait pu accepter de figurer dans sa liste d'organisations non gouvernementales depuis une dizaine d'années. Un ancien membre a déclaré : "il y a une inconséquence évidente qui apparaît entre la représentation fréquente que la Watchtower fait de L'ONU comme une organisation mauvaise et ses tentatives en coulisses d'obtenir les faveurs de cette organisation. Si les fidèles en tant qu'individu prenait conscience de ce lien officiel ils en seraient consternés. "il faut beaucoup d'imagination pour considérer que la Watchtower partage les idéaux de la charte de l'ONU à moins que vous supposiez que la destruction de l'ONU par Dieu est compatible avec cette charte."

Les Témoins, fréquemment rencontrés par des non-membres quand ils essayent de faire des conversions au seuil des maisons, font face à des accusations de mauvaise foi. Ces accusations portent notablement sur l'insistance de la hiérarchie jéhoviste pour que les membres n'acceptent pas de transfusions sanguines et sur les abus sexuel sur enfants que les ministres des Témoins aux Etats-Unis ont dissimulés. Les disciples qui critiquent les leaders des Témoins ou mettent en doute leurs décisions sont par habitude "exclus" ce qui signifie que leurs collègues incluant leurs propre famille doivent les éviter.

Une décision obscure et rendue publique de façon biaisée par la hiérarchie de New York l'année dernière et modifiant l'interdiction des transfusions en considérant que Dieu leur avait révélé que les transfusions de certains composants sanguins pouvaient être acceptables, fournissant ainsi une repentance a posteriori, est arrivé trop tard pour plusieurs centaines de disciples dont on sait qu'ils sont mort pour avoir refusé du sang.

Dans certaines affaires de mauvais traitements sur enfant, la hiérarchie insiste pour qu'il y ait deux témoins indépendants - une condition pratiquement impossible - avant que les accusations ne soient examinées par elle. La Société Watchtower a dénoncé l'ONU et son prédécesseur la Société des Nations pendant plus de 80 années, croyant qu'elle était l'empire mondial des fausses religions, prévue dans le Livre de Révélation.

Une publication récente, publiée après que l'organisation ait obtenu sa reconnaissance auprès de l'ONU, décrit l'ONU comme "une chose répugnante du point de vue de Dieu et de son peuple". Dans un document interne, la Watchtower décrit sa politique comme "une stratégie de guerre théocratique". Elle affirme qu' "en période de guerre spirituelle il est approprié de tromper l'ennemi en lui cachant la vérité. C'est une action désintéressée; cela ne nuit à personne; au contraire cela fait beaucoup de bien."

Etre une ORGANISATION NON GOUVERNEMENTALE reconnue auprès des Nations unies - comme plus de 1,500 organisations procure un statut interessant quoique contraignant. Pour être qualifiées, les organisations doivent montrer qu'elles partagent les idéaux de la charte, fonctionnent sur une base à but non lucratif, "démontrent de l'intérêt envers les but que s'est fixée l'ONU et doivent prouver leur capacité à toucher un large public ou un public spécialisé" et doivent avoir l'obligation de conduire des programmes efficaces d'information sur les activités de l'ONU.

Des ex- témoins croient que l'association, qui n'a pas rendue publique ces faits aux disciples, tente d'augmenter sa respectabilité religieuse auprès des gouvernements sceptiques, comme la France, qui a refusé de la reconnaître. Paul Gillies, le porte-parole des Témoins en Grande-Bretagne, a déclaré : "nous n'avons pas d'attitudes hostiles envers les corps gouvernants et si nous devons faire de l'information sur les buts de l'ONU nous le ferons." "Il y a de bons et de mauvais gouvernements, de même qu'il y a de bons ou de mauvais politiciens. Nous croyons ce que le Livre de Révélation nous a dit mais nous n'essayons pas activement de changer le système politique." Un porte-parole de l'ONU a déclaré : "je pense que nous ne pouvons pas être vraiment conscients de leur attitude, qui semble être vraiment étrange." Tiré de http://www.guardian.co.uk/uk_news/story/0,3604,565005,00.html



   France : Intégrisme

Nouveau procès pour l'abbé Cottard

AFP, 9 octobre 2001

[Texte intégral]

La Cour de cassation a ordonné mardi que l'abbé Cottard, condamné pour négligence à quatre ans de prison dont 18 mois ferme après la mort en mer de 4 scouts et d'un sauveteur, soit rejugé en raison d'une modification de la loi sur les délits involontaires.

La Cour de cassation a désigné la Cour d'appel de Poitiers (Vienne) pour organiser ce nouveau procès.

Les magistrats de la plus haute juridiction pénale en France ont suivi les conclusions de l'avocat général, Huguette Fromont, qui avait indiqué que "la voie de la sagesse serait de casser l'arrêt pour faire un examen irréprochable des faits au regard de la loi nouvelle", tout en estimant qu'avec cette loi le prêtre reste punissable du fait de la gravité de ses fautes. L'abbé Jean-Yves Cottard a été déclaré coupable d'homicides et de blessures involontaires le 6 juillet 2000 par la Cour d'appel de Rennes, mais quatre jours après cette condamnation la loi du 10 juillet 2000 modifiait les règles de condamnation pour de tels délits. Cette loi sur les délits non-intentionnels stipule que pour condamner l'auteur indirect d'un dommage, il faut d'une part une "faute caractérisée", d'autre part que cette faute "expose autrui à un risque d'une particulière gravité", enfin qu'il soit établi que l'auteur de la faute "ne pouvait ignorer (le risque)".

Mme Fromont a estimé que l'abbé Cottard s'était rendu coupable de violation délibérée d'une obligation manifeste de prudence ou de sécurité prévue par la réglementation des camps de plein air ou d'enseignement de la voile. Elle a également estimé qu'il avait commis des négligences en envoyant en mer, sur une côte difficile, les scouts dépourvus d'assistance et de connaissances, âgés de 12 à 16 ans, et en ne donnant l'alerte que plus de six heures après l'heure de retour prévue.



   Suisse : Raël

Petit revers de l'Etat valaisan face aux raéliens

Le Temps, 9 octobre 2001 par Eric Felley

[Texte intégral]

En date du 3 octobre dernier, le juge d'instruction du Bas Valais Jean-Pascal Jaquemet a opposé une fin de non recevoir au chef du Département de l'économie, des institutions et de la sécurité Jean-René Fournier, qui avait déposé une plainte, au nom de l'Etat du Valais, contre l'association raélienne NOPEDO.

La plainte visait un tract distribué par l'association aux ménages du canton. Ce message avait pour but de mettre en garde la population, avec véhémence, contre la propension des prêtres catholiques à devenir pédophile. Ainsi NOPEDO n'hésitait pas à étayer ses propos en évoquant les nombreuses affaires ayant impliqué des hommes d'église. Ce texte n'avait pas manqué de heurter certains députés du Grand Conseil qui était intervenu devant le plénum au mois de juin dernier.

Jean-René Fournier avait alors répondu que le Conseil d'Etat envisageait de déposer une plainte pénale pour discrimination, selon l'article 261bis. Ce qui fut fait le 4 juillet. Sur la base d'une enquête préliminaire, le juge d'instruction du Bas Valais estime que les conditions ne sont pas réunies pour poursuivre l'association NOPEDO.

Dans sa décision, il relève qu'il faut faire la pesée des intérêts entre la discrimination religieuse, punissable par le Code pénal, et la liberté d'opinion et d'information garantie par la Constitution. Après avoir pris en compte le caractère "objectif" des propos des auteurs du trac, le juge constate, entre autres, que leurs textes ne sont pas discriminatoires "en ce sens qu'ils ne s'adressent pas à tous les prêtres et n'excluent pas la pédophilie dans d'autres groupes religieux".

Ton "inobjectif ou haineux". Selon le juge, qui rappelle la jurisprudence du Tribunal fédéral, "n'importe quelle critique ou la constatation objective d'une différence ne suffisent pas à faire apparaître les personnes qui appartiennent à une race, une ethnie ou une religion comme étant de moindre valeur". Il considère toutefois que le "ton" du tract est peut-être "inobjectif ou haineux", mais que cela ne suffit pas à le rendre discriminatoire sur le plan religieux.

De plus, il relève qu'aucune plainte n'a été déposée par les principaux concernés, soit les responsables religieux, et qu'il n'est dès lors pas possible de poursuivre NOPEDO pour atteinte à l'honneur. Il réserve enfin une réouverture de l'enquête si des faits nouveaux interviennent. Ajoutons que la même campagne de NOPEDO fait l'objet d'une procédure devant la justice genevoise après le dépôt d'une plainte d'une association catholique. Elle en est toujours au stade de l'enquête préliminaire.



   France : Sectes

Gros plan sur des sectes qui ne désarment pas

La Dépêche, 10 octobre 2001 par Dominique Delpiroux

[Texte intégral]

Ce n'était pas une oeuvre d'art. Plutôt une verrue tarabiscotée de trente mètres de haut, qui avait récolté ce qu'il y a de plus clinquant dans le sulpicien, de plus kitsch dans l'oriental. Le paysage provençal a donc retrouvé un peu de sa splendeur, lorsque le 30 mai dernier, la statue de Gilbert Bourdin, messie cosmoplanétaire du Mandarom, a été détruite à la dynamite. Mais pour une idole brisée, combien de victimes des sectes? Malgré le décès du gourou, les adeptes sont toujours fidèles... Comment peut-on vivre à côté d'un tel barnum? Comment peut-on dans son quotidien, croiser les membres d'une secte, c'est ce qu'a voulu savoir le magazine " Des Racines et des Ailes ". Qui a décidé de réaliser un numéro spécial sur les sectes.

DERRIERE, LA SCIENTOLOGIE... " C'est une bonne chose que l'on puisse aborder ce sujet hors d'une actualité sanglante, d'un événement monstrueux, note Alain Vivien, président de la mission interministérielle contre les sectes. Il est sain que l'on puisse disposer d'une information continue. De ce point de vue, la France n'est pas en retard... " L'une des séquences a été tournée à Toulouse: " Et plus spécialement sur la place du Capitole, et dans la rue du Taur, nous confirme Simone Rich, animatrice d'Info-sectes Midi-Pyrénées. Cela concerne Les Enfants de Dieu " qui se désigne aujourd'hui comme " La Famille ". Ces personnes abordent les passants en leur demandant une aide pour les enfants des ex- pays de l'Est. Il ne faut pas être dupe... " Le centre Roger-Ikor contre les manipulations mentales (info Sectes Midi-Pyrénées) a pu aider les journalistes de France 3, parce qu'il veille avec la plus grande attention à tous les mouvements suspects dans la région. " Dans le secteur de Toulouse, on trouve encore beaucoup de Raéliens. Nous nous sommes insurgés, tout récemment, contre de grandes affiches " Non à la drogue, Oui à la vie ", qui émanent d'une association qui a pour nom Narconon. En fait, nous savons que derrière cette structure, se cache l'Eglise de Scientologie. " Alerter l'opinion publique, montrer, dénoncer, bref, agir avant: " C'est à la prévention que nous devons nous attacher, répète Alain Vivien. L'autorité judiciaire, certes, réprime, mais cela veut dire qu'il est trop tard. Ce qui est rassurant, c'est que notre message passe, dans les administrations, dans le monde économique, où ou savons que les sectes cherchent à s'incruster. " Ce qui est moins rassurant, c'est que l'on trouve des militants de certaines organisations douteuses dans des secteurs comme la recherche spatiale, ou... la chimie et les laboratoires pharmaceutiques: " Il ne faut jamais exclure le risque d'attentat avec les mouvements sectaires, on l'a vu hélas, avec la secte japonaise Aoum. Et ce n'est pas être pessimiste que de voir les choses telles qu'elles sont... " France 3, 20 h 55, Des racines et des ailes.



   Suisse : Scientologie

Les scientologues doivent limiter leur distribution de tracts

AFP, 12 octobre 2001

[Extrait]

LAUSANNE - Les scientologues doivent continuer à limiter leur distribution de tracts dans le rues de Lausanne. Ainsi en a décidé le Tribunal fédéral, qui a rejeté un recours de l'Eglise de scientologie contre la municipalité.

En 1998, le Tribunal administratif vaudois avait restreint l'usage du domaine public par les scientologues, à la suite de plaintes de passants importunés. Le mouvement spirituel avait alors recouru contre cette décision qui, à leurs yeux, viole les libertés d'expression et religieuse. Le TF a donc rejeté leur requête d'effet suspensif, mais il doit encore se prononcer sur le fond.



   Etats-Unis : Osho Rajneesh

Virus, bactéries, gaz mortels : la grande menace

Le Nouveau Détective, 13 octobre 2001

[Texte intégral]

Nous sommes en 1984 - C'est en sortant du restaurant Fresh Choice, à The Dalles, dans l'Oregon (États-Unis), que Preston Morgon ressent les premiers maux de ventre.

Une douleur qui ne va faire que croître au fil des heures. Vers 16 heures, affreusement malade, cet employé d'assurances d'une quarantaine d'années quitte son travail pour se rendre à l'hôpital universitaire de la ville. Et là, stupeur! Une quinzaine de personnes, dont plusieurs clients du Fresh Choice, encombrent déjà les urgences. Toutes présentent les mêmes symptômes...

Tandis que Preston et ses compagnons d'infortune sont placés en observation, les services sanitaires de la ville mènent l'enquête dans les cuisines du restaurant. Rapidement, le "coupable " est identifié : c'est une bactérie, une salmonella, qui a empoisonné la fontaine à eau où se servaient les clients de l'établissement. Mais cette bactérie n'a pas atterri ici pas hasard...

Dans les jours qui suivent, alors que le nombre de malades augmente de façon effrayante - heureusement sans qu'aucun décès ne soit à déplorer - la police est saisie de l'affaire. Bientôt, on procède à une vague d'arrestations parmi les membres d'une secte installée non loin de la ville, et que dirige un certain Bhagwan Shree Rajneesh. Les adeptes de ce gourou Indien avouent avoir volontairement introduit la bactérie dans l'eau du Fresh Choice, ainsi que dans dix autres restaurants de la ville.

Leur but ? Rendre malades les gens de la ville pour les empêcher d'aller voter aux élections municipales. Un but pratiquement atteint, puisque pas moins de sept cent cinquante et un habitants de The Dalles ont dû être hospitalisés. Plus de peur que de mal.

N'empêche: il s'agit de la première attaque bactériologique.



   France : Anthroposophie

Relaxe du Député Jacques Guyard

Information de l'UNADFI, 16 octobre 2001

[Texte intégral]

La Cour d'appel de Paris a rendu un arrêt le 6 septembre 2001 concernant le litige qui opposait le député Jacques Guyard à plusieurs mouvements anthroposophiques.

Cet arrêt confirme le jugement rendu par le Tribunal Correctionnel de Paris le 21 mars 2000. Les trois groupements anthroposophiques : l'Union des associations médicales anthroposophiques de France, la Société financière de la NEF et la Fédération des Ecoles Steiner, sont recevables à se constituer partie civile comme étant clairement identifiés et par là même, fondés à s'estimer mis en cause par les propos tenus par le Député.

La cour confirme ensuite le caractère diffamatoire des propos poursuivis. En effet, le fait d'imputer des " pratiques illégales gravement attentatoires aux libertés individuelles et dangereuses pour la santé d'autrui " sont sans nul doute " diffamatoires ". La cour a suivi le tribunal sur ce point. Enfin, sur la question de l'exception de l'immunité parlementaire soulevée par le prévenu, le tribunal l'avait rejetée.

La cour confirme le jugement également sur ce point. L'intérêt de l'arrêt réside en ce qu'il accorde le bénéfice de la " bonne foi " au député sur plusieurs arguments -

Le juge n'est pas lié par les conclusions d'une Commission d'enquête et ne peut donc pas se prononcer sur la qualité des investigations menées par l'enquêteur. -

Le sujet du rapport était la " situation financière patrimoniale et fiscale des sectes " et cette Commission " critique de manière explicite certaines dérives " du mouvement anthroposophique concernant son patrimoine.

- Le député s'est exprimé en tant que porte-parole d'un travail collectif, et il n'avait aucune animosité personnelle. Le bénéfice de la bonne foi accordé, a permis à la Cour de relaxer M. Jacques Guyard.



   France : Sectes

Prévention et répression des mouvements sectaires

Question orale à l'Assemblée Nationale, 16 octobre 2001 par Claire Barbereau Chargée de mission à la MILS

[Texte intégral]

Mme Françoise de Panafieu -
La liberté religieuse et la liberté d'association sont de grands principes républicains. Mais on ne peut les invoquer pour s'affranchir de la loi en vigueur. Le 12 juin dernier, l'Assemblée a voté des dispositions pour renforcer la répression contre les mouvements sectaires.

Les faits attestent que cela ne suffit pas. Dans le 17ème arrondissement, l'Eglise de scientologie vient d'ouvrir un onzième " point d'ancrage ". Ses adeptes abordent les passants autour de ces lieux, dans la rue, aux terrasses des cafés, une fleur à la main. Beaucoup d'habitants m'ont dit leur malaise ; les parents s'inquiètent pour leurs enfants qui, revenant seuls de l'école, passent dans ces endroits. Puisqu'il ne suffit pas de légiférer, quelles mesures peut-on prendre, en respectant la liberté de croire, pour empêcher ce prosélytisme ?

Mme Marylise Lebranchu, garde des sceaux, ministre de la justice -
La proposition de loi qu'a adoptée l'Assemblée nationale à ce sujet a été promulguée le 12 juin dernier et publiée le 13. Ses deux chapitres les plus importants portent sur la dissolution civile des mouvements sectaires et sur l'amélioration du délit d'abus frauduleux de l'état de faiblesse. D'autres éléments complètent cet arsenal juridique : extension de la responsabilité pénale des personnes morales, dissolution des personnes morales pénalement responsables, limitation de la publicité des mouvements sectaires et amélioration de l'article 2-17 du code de procédure pénale permettant l'action en justice des associations de lutte contre les sectes.Ce texte est important, mais difficile à appliquer, même s'il apporte des solutions intéressantes.

Dans le cadre de la discussion parlementaire, le Sénat a supprimé deux articles qui donnaient au maire la possibilité d'interdire aux groupements sectaires de s'installer à moins de deux cents mètres de certains lieux sensibles, comme les écoles ou les hôpitaux, ou de refuser la délivrance d'un permis de construire. C'est peut-être dommage, car même si le principe de liberté doit toujours s'appliquer, la proximité des écoles pose un véritable problème. Toutefois, les difficultés d'application de ces articles étaient réelles. En effet, le maire ne peut pas savoir exactement à qui il octroie un permis de construire et le contentieux aurait sans doute été important.

La dissolution civique des mouvements sectaires sera une réponse dans de nombreux cas. Dans ceux où elle ne pourra intervenir, il faut inciter les parents, maintenant qu'ils le peuvent, à poursuivre les mouvements sur la base des articles qui limitent la publicité et la diffusion des messages destinés à la jeunesse. Les actions que vous évoquez, menées en présence de témoins en nombre suffisant suffiraient à rendre les plaintes des parents recevables devant un tribunal.

Mme Françoise de Panafieu -
Justement, des parents m'ont avertie ce matin de leur intention de porter plainte après que leurs enfants ont été approchés en sortant de l'école samedi matin rue des Moines. Il n'empêche que la loi est régulièrement enfreinte et que le préfet de police s'avoue mal en mesure de la faire respecter, les personnes en cause se fichant bien des amendes et des contraventions qu'elles récoltent. Il faut donner à la police les moyens d'agir et inciter les parents - et je m'y emploierai - à porter plainte.



   Suisse : Témoins de Jéhovah

Une bible des religions de Suisse romande

Le Temps, 17 octobre 2001 par Patricia Briel

[Texte intégral]

Dans les écoles de Suisse romande, la curiosité des élèves à l'égard de l'islam et du Coran est actuellement très grande, constatent les professeurs chargés de l'enseignement religieux. Mais tous les enseignants n'ont pas forcément la formation pour répondre aux questions, notamment lorsque celles-ci surgissent pendant le cours de géographie, d'histoire ou de littérature. Un manuel publié conjointement par les Editions Enbiro à Lausanne et la Plateforme interreligieuse de Genève vient combler cette lacune à point nommé.

Panorama des religions. Traditions, convictions et pratiques en Suisse romande est un livre prioritairement destiné aux enseignants et aux élèves de l'école publique. Mais il intéressera aussi toute personne qui cherche des clés pour mieux appréhender une société devenue multiculturelle et marquée par la diversité des croyances et des pratiques religieuses. Ce "Panorama", très bien conçu et extrêmement didactique, est une véritable première en Suisse romande. Le livre, dont les pages se présentent sous la forme de fiches détachables à insérer dans un classeur, offre un tour d'horizon des principales communautés religieuses actives dans les cantons romands.

Les concepteurs de ce manuel en ont retenu vingt. "Dans le foisonnement religieux actuel, nous avons d'abord pris l'option de privilégier des courants religieux qui avaient une histoire et une insertion en Suisse romande", explique Jean-Claude Basset, président de la Plateforme interreligieuse, dans son avant-propos. Christianisme, bouddhisme, hindouisme et islam figurent bien entendu au menu. Différents mouvements issus du protestantisme, comme les évangéliques, les adventistes ou les mennonites sont aussi présentés. Le manuel fait également une belle place à certains nouveaux mouvements religieux, comme l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), l'Armée du salut, l'Eglise de la science chrétienne et les Témoins de Jéhovah. Un courant de pensée comme l'anthroposophie, qui n'a pas de caractère confessionnel, bénéficie aussi d'une description.

Selon Jean-Claude Basset, "une meilleure connaissance de ces mouvements est une nécessité". La volonté de ce manuel est claire: tordre le cou aux préjugés pour permettre le dialogue et la tolérance. Chaque communauté est présentée sur trois fiches distinctes. La fiche générale aborde les origines et l'histoire du mouvement, les textes de référence, les convictions et les pratiques cultuelles, l'organisation, etc. Une fiche "école" donne des informations utiles aux enseignants sur certains points qui peuvent poser problème en fonction de l'appartenance religieuse de l'enfant, comme la mixité, l'éducation sexuelle, l'alimentation, le rôle et le statut des femmes et des hommes, le rapport à la science et à la modernité. Enfin, une fiche pratique offre des renseignements dans quatre domaines: statistiques, publications, sites Internet et adresses utiles en Suisse romande.

Les fiches ont été rédigées en collaboration avec les membres des communautés concernées. Le canton de Vaud a d'ores et déjà commandé 5000 exemplaires de ce manuel, destiné à faire partie du matériel de classe. D'autres cantons, qui utilisent déjà le matériel d'Enbiro pour l'enseignement biblique ou religieux, pourraient se montrer intéressés. [....]
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Commentaire de Sylvie : Dans les prochaines éditions, raéliens et scientologues ?

 



   France : Raël

J'ai eu le "privilège" de rencontrer Claude Vorilhon

Un témoignage, 18 octobre 2001

[Texte intégral]

J'ai eu le "privilège", si je puis dire , de rencontrer Claude Vorilhon, dit raël en 1975 -

A l'origine, le but de ce Monsieur était de créer un club de recherche sur les ovnis.

Nous étions loin, très loin de l'idée de secte. J'étais beaucoup plus jeune à ce moment là, et aussi plus naïf. A l'époque j'habitai Béziers. C'est là que nous l'avons fait venir pour faire sa conférence. Nous, parce que j'étais en relation avec un groupe d'ufologues "sérieux!". Nous avonc donc déjeuné ensemble dans un restaurant avant la conférence. Mais j'avais beau être naïf, le bateau que vorilhon était entrain de nous construire ne pouvait absolument pas tenir la mer. La personne qui était avec moi, beaucoup plus agée, et psychologue de son état, me fit part rapidement de la supercherie.

Ce type avait une idée derrière la tête, il mentait, celà se voyait. Le problème pour lui, c'est qu'il s'est pris à son histoire et qu'il y a entrainé des centaines de personnes. Le soir de la conférence, à la fin, il s'est rapidement approché de la petite caisse, il la vidée, et s'est "tiré" s'en dire ni bonsoir ni m... Voilà raël, un affabulateur, un vrai de vrai.

Pour la petite histoire, il convient de savoir que vorilhon était un journaliste sportif spécialiser dans les courses automobiles à Clermont Ferrand sur le circuit de charade. C'était un "raté", qui a profité d'une mode - ' en 74 c'était la mode des ovnis - pour se faire de la pub et de l'argent tout simplement. Car, même naïf, à l'époque, j'ai très bien compris que le type aimait l'argent plus que toute autre chose. Je pense qu'il conviendrait de prévenir les imprudents qui seraient tentés d'aller vers lui. Par contre, cher Monsieur, je n'ai aucune preuve matérielle tangible pour prouver la véracité de mes propos. C'est du vécu, simplement. cordialement.

Publié avec l'autorisation de l'auteur



   Canada : Sectes

Les adeptes de Yahweh (Followers of Yahweh) réémergent au Canada

Miami Herald, 18 octobre 2001 traduit par Roger Gonnet

[Texte intégral]

MONTREAL - La Nation de Yahweh avait une importante célébration à fèter lorsque ses membres se réunirent à Montréal, leur "nouvelle Terre Promise", la semaine passée. En effet, leur chef Yahweh Ben Yahweh venait de sortir de prison où il avait passé 10 ans, en raison de sa participation à 14 meurtres à Miami, dans les années 80.

Ils sont de nouveau réunis et sortent au grand jour, alors que leur nombre croît. La question demeure: le message reste-t'il le même? Dans les années 80, le mieux qu'il savaient faire, c'était de faire penser aux noirs qu'ils avaient un pouvoir. Le pire, c'était de laver le cerveau des Yahwehs, au point qu'ils hurlaient qu'ils "mourraient pour Yahweh... tueraient pour Yahweh". Puis ils le faisaient.

Il y avait quelques 600 Yahwehs à leur conférence de Montréal de la semaine passée; dans leurs robes et rubans spécifiques, mais pas de promesse de tuer ou de mourir pour Yahweh. Et pourtant, plus que jamais, la plupart d'entre les Yahwehs se ressentent comme une nation de croyants en guerre avec les non-croyants, l'ancien message de fierté du groupe revenait, et allait vers "Le grand maître de Tous, le Dieu de l'Univers, Le Grand Potentat, l'infini Père et Messie Persécuté".

Le nouveau message est aussi plus cocardier, plus strident encore, et comprend un "serment d'allégeance" à Yahweh Ben Yahweh. Ce qui diffère maintenant, c'est que les USA ne sont pas seulement une société corrompue à leurs yeux, mais une nation que les yahwehs sont prèts à conquérir. Nous sommes devenus les Infidèles, explique l'ex-procureur fédéral de l'affaire, Richard Scruggs. Pourtant, Wendelyn Rush, membre de la société de Yahweh, avocate, informe qu'il faut éviter de diaboliser la mission. "Ce n'est pas une guerre violente, mais une guerre des mots", a-t'elle dit lors d'une audition fédérale réunie en Août pour décider des restrictions de parole destinées à Yahweh Ben Yahweh..

PRESQUE INVISIBLEs
Les Yahwehs sont devenus presque invisibles à Miami au cours de la dernière décennie. Mais durant leur jours de gloire des années 80, ils transformaient des bidonvilles et des quartiers toxicomanes en champions bien repeints de productivité. En 89, ils avaient des temples dans la majeure partie des grandes villes américaines, quelques 50 millions de dollars de biens, et les chefs politiques de Miami les admiraient. Mais vers la fin des années 80, la police commença à suivre l'historique de cadavres de noirs qui dénonçaient la religion, et aboutit alors au Temple de Yahweh et aux enseignements du leader. En 93, l'empire était en faillite, les membres dispersés, le gourou et six de ses lieutenants étant condamnés à la prison fédérale pour conspiration de meurtres en série. Au procès de Yahweh Ben Yahweh en 1992, le procureur fédéral fit observer que le leader avait passé du niveau d'enfant des quartiers pauvres d'Oklahoma à celui de personnel volant de l'AIR Force, puis à chef religieux musulman, puis évangéliste radio chrétien, pour finalement se déclarer prophète au coeur de la religion qu'il fonda, expliquant qu'il était le fils de Dieu. "Il vous a fallu un moment pour y parvenir, non?" avait demandé Scruggs. A quoi Yahweh Ben Yahweh repliqua: "le temps m'a révélé certains éléments". Pendant la "Fête du Tabernacle" de Montréal, qui se déroula dans une salle de bal du Hilton, il était resté chez lui à Miami, où il a un quatre pièces sur un lac, à cause des restrictions de déplacements (aussi longtemps qu'il est libéré sur parole).

Sa marque était néanmoins bien présente durant la semaine, divisée de séances de huit heures. Au commencement d'une des séances, une adepte agée annonça: "Je viens de parler au téléphone avec Yahweh Ben Yahweh, et il vous bénit tous". "Gloire à Yahweh", répondirent des centaines de voix à l'unisson, en réponse à l'annonce. On découvrait en réalité plusieurs réminiscences des jours anciens: les séances commençaient comme aux temps glorieux de Miami, avec les soldats de Yahweh - des gars mesurant plus d'un mètre quatre vingt dix, qui fouillaient tous les participants pour prendre les appareils de photo, les magnétophones et les armes. (mais on entendait ce qui se passait depuis les salles publiques voisines) Puis les anciens parlaient de la Grandeur du Dieu Yahweh Ben Yahweh. "Il contrôle la nature", dit l'un d'eux. "Il contrôle nos âmes; il contrôle le dix-millième de la longueur d'un cheveu, quelque chose que nul ne peut voir. Le Père des Etoiles a observé pour voir s'il existait un autre dieu, mais n'en a vu aucun."

Après les sermons des anciens, on écouta des bandes de Yahweh Ben Yahweh "J'ai du apprendre à dompter mes sensations imparfaites, disait-il; Vous ne sauriez faire çà; dans le temps, je n'avais pas du tout de sagesse, comme vous. Je ne pouvais pas même faire éclater une baudruche. J'avais une tête à la Batman, ou Robin des bois. Mais elle a dépassé celle de Salomon. Il m'a fallu vraiment devenir audacieux et dépasser la Terre... je suis le Dieu de tous les dieux, auto-proclamé, auto-ordonné, auto-ensiegné, le Roi de tout moi. Yahweh est Dieu!"

LES SERMONS
L'éditeur du Herald, Joe Oglesby, était présent lors des sermons de Yahweh dans les années 80. Il a écrit à ce sujet, et noté les différences d'avec ceux d'aujourd'hui. "Il y a longtemps, on ne percevait pas autant cette auto-glorification de Yahweh et de sa Grandeur, car le message de base était musulman, il portait sur le besoin de s'élever, de s'améliorer, de ce que cela signifiait qu'être noi"r, dit Oglesby. Les anciens sermons offraient plus d'espoir, moins de vanité. Après les sermons enregistrés de Montréal, auxquels les adeptes avaient assisté trois fois l'an passé, il y eut des quêtes.)" S'il vous plaît, levez les mains s'il vous faut une enveloppe", répétait un ancien toutes les heures. "Si vous avez un bol de soupe, puis-je en avoir la moitié?" La réponse venait à l'unisson: "Si j'ai un bol de soupe, tu peux en avoir la moitié!" Puis les adorateurs, moitié homme moitié femmes, faisaient passer les chèques et les billets dans les enveloppes, pendant qu'on faisait jouer du jazz. Des lyriques typiques: "Chute de Babylone - Satan, on va démolir ton royaume, Yahweh, on va construire ton Royaume!"



   Canada : Témoins de Jéhovah

Les témoins de Jéhovah effectuent une retraite hâtive....

 

The Gardian Weekly , 18 octobre 2001 par Stéphane Bates traduit par Charles Chasson

[Larges extraits]

Les témoins de Jéhovah effectuent une retraite hâtive après la controverse sur leur affiliation avec l''ONU- La direction âgée et recluse du mouvement fondamentaliste des Témoins de Jéhovah basée à New-York a effectuée une retraite hâtive et peu commune la semaine dernière après avoir été accusée par des ex-disciples d'hypocrisie pour s'être secrètement affiliée aux Nations unies, une organisation qu'elle condamne en termes virulents.

La décision d'abandonner son statut d'organisation non gouvernementale est venue deux jours après la révélation du Guardian sur le fait qu'elle était associée depuis neuf ans à l'organisation qu'elle identifie à la bête écarlate du Livre de la Révélation.

La Watchtower bible Society New York, qui possède 6 millions de membres de part le monde, dénonçait l'ONU comme "une chose répugnante pour Dieu et son peuple" dans une de ses publications qu'elle faisait circuler parmi les disciples il y a seulement trois ans. Il est requis des organisations non gouvernementales s'affiliant à l'ONU qu'elles démontrent qu'elles soutiennent les idéaux de sa charte, qu'elles démontrent un intérêt pour les questions qu'aborde l'ONU, qu'elles aient la capacité d'atteindre un large public ou un public spécialisé et qu'elles prennent l'engagement de conduire des programmes efficaces d'information sur les activités de l'ONU.

En fait les leaders des Témoins ont passé plus de 80 années à attaquer cette institution mondiale ainsi que son prédécesseur, la Société des Nations, comme étant Babylone la Grande. Un Témoin a déclaré : "il y a une inconséquence évidente qui apparaît entre la représentation fréquente de L'ONU que fait la Watchtower comme étant une mauvaise organisation et ses tentatives en coulisses pour obtenir les faveurs de cette organisation. Il est inimaginable de considérer la Watchtower comme partageant les idéaux de la charte de l'ONU à moins que vous ne supposiez que la destruction de l'ONU par Dieu soit compatible avec cette charte."

Les nouvelles de cette affiliation ont causé de la consternation parmi les disciples et les anciens membres, qui ont bombardé l'ONU de demande de confirmation. Les loyalistes ont prétendu que la nouvelle avait été inventée par des apostats et ont même essayés de prétendre que le site Web de l'ONU, inscrivant les 1.500 organisations non gouvernementales affiliées, avait été falsifié ou infiltré.

Dans une déclaration écrite Paul Hoeffel, le chef de la section des organisations non gouvernementale de l'ONU, a déclaré : "l'organisation a demandé son association ... en 1991 et on lui a accordé en 1992. En acceptant cette association ... [elle] a consenti à répondre aux critères .. .incluant le soutien et le respect des principes de la charte de l'ONU. En octobre 2001 la société Watchtower de New York a présenté sa démission ... [l'ONU] a pris sa décision de la dissocier à partir du 9 octobre."

Un porte-parole de l'ONU a décrit l'attitude de la secte comme "vraiment étrange" et s'est demandé la raison pour laquelle l'organisation avait pensé que les Témoins devaient s'affilier à l'ONU, étant donné la véhémence de la dénonciation de l'ONU par la secte. L'affiliation en tant qu'organisation non gouvernementale n'attire pas de soutien financier, mais confère vraiment un statut. Les critiques pensent que la Watchtower s'est affiliée pour se donner un air de respectabilité auprès des gouvernements sceptiques, comme la France, qui a refusé de reconnaître la secte.

La critique est le dernier moyen pour ennuyer la secte, qui est dirigée de Brooklyn par un groupe d'anciens. Les disciples qui critiquent leurs décisions sont souvent "exclus", ce qui signifie que les autres membres, y compris des membres de la famille même, ont l'ordre de les éviter. L'extrême littéralité de leur interprétation de la Bible a mené à des instructions controversées comme l'ordre donné aux membres de refuser les transfusions sanguins même au péril de leur vie. Une décision, prise par un vote de huit contre quatre par la direction l'année dernière, apparemment après une révélation divine, a modifié la règle pour permettre d'accepter des composants sanguins quand cette acceptation est suivie de repentir

Des anciens disciples mécontents ont aussi été outragés par les procédures de la secte en ce qui concerne le traitement des accusations de mauvais traitements à enfant. Les témoins de jéhovah insistent pour qu'il y ait deux témoins indépendants - une condition presque impossible à réaliser - avant que des accusations de ce type ne soient examinées. En Grande Bretagne il a été demandé aux aînés de brûler les preuves écrites.

 



   Danemark : Témoins de Jéhovah

Le dossier d'un infanticide TJ ouvert pour la deuxième fois

 

Site de Cyril Malka : 18 octobre 2001 Transmis par Karine

[Texte intégral]

Encore un exemple de ce que sont capables les TJ.....

Le drame s'est déroulé il y a plusieurs années. Un père de famille, maintenant âgé de 78 ans, a abusé de sa fille à intervalle régulier. Lorsque la jeune fille, alors âgée de 13 ans est tombée enceinte de son propre père, elle fut obligée, en secret, de donner naissance à l'enfant sur la table du salon.

Juste après cette naissance, elle put voir son père tuer le bébé. " Maintenant, il est mort, et on en parle plus " a-t-il dit après le meurtre.

C'est seulement aujourd'hui, 23 ans après, que sa fille a osé porter plainte. Il n'y a aucune preuve du meurtre, autre que le témoignage de la fille, aujourd'hui âgée de 36 ans. Sa mère a aidé à l'accouchement et a elle-même mis l'enfant, une fille, entre les mains du père.

Quant au cas d'inceste, il a plus de 10 ans et est périmé d'après la législation danoise. La police a donc fermé le dossier et la famille est toujours membre de la secte des Témoins de Jéhovah.

Malheureusement, il s'est avéré que le père a eu du mal à ne pas toucher aux enfants. Il a apparemment également abusé de sa petite-fille qui vient de sortir du silence. Le cas ayant moins de 10 ans, le dossier va donc être rouvert. Le secrétaire et porte-parole de la secte au Danemark, Erik Jørgensen, explique que la Watch Tower n'étant pas un tribunal, personne dans la secte n'a relevé le cas.

L'infanticide risque donc la justice humaine, mais celle de Jéhovah est moins pressée dans ce cas que si un membre fume

(Cyril Malka - d'après le journal B.T. et Kristeligt Dagblad)



   France : Contre-réforme catholique

Où l'on reparle de la CRC

Une mise au point , 18 octobre 2001 par François Decaris

[Texte intégral]

Une réponse à un ex adepte de la CRC auteur d'un projet de constitution d'un collectif de défense réunissant d'anciens adeptes .

Dans une circulaire, vous évoquez un projet de collectif de "victimes de la perversité de l'Abbé deNantes", anciens adeptes de la CRC (Contre-réforme catholique), au coté de leurs enfants, "victimes des erreurs de leurs parents".

Pour les raisons qui sont à l'origine d'un collectif apolitique et aconfessionnel rattaché longtemps à l'ADFI et auquel, malgré votre non-appartenance, vous devez aujourd'hui d'être dans une opposition militante, je me sens en partie concerné avec cette différence de taille que, ni mon épouse décédée ni moi-même, n'avons jamais été dupes de l'imposture nantiste ni aveuglés par une idéologie d'extrême-droite sous couverture pseudo-religieuse. Mes enfants seuls ont été trompés.

Je crains que vous et vos amis encore marqués peut être, malgré vous et votre "repentir", par un totalitarisme et une idéologie en contradiction avec la foi chrétienne, ne tombiez dans un certain sectarisme, d'autant que vous associeriez imprudemment à votre action"Les Petites Soeurs de la Consolation" de Draguignan, transfuges de la pseudo communauté mixte nantiste de Saint-Parres-les-Vaudes (Aube). Je me suis laissé dire, en effet que leur méthode de recrutement était assez sélective.



   Kenya : Sectes

La secte qui veut prendre le pouvoir

Courrier international, 19 octobre 2001 par Koert Lindijer

[Texte intégral]

Dans toute l'Afrique, les mouvements sectaires ne cessent de gagner du terrain sur les grandes religions traditionnelles. Au Kenya, les adeptes de Mungiki ambitionnent même de jouer un rôle politique de premier plan.


Le brouillard froid des hautes terres kenyanes plane encore sur les prairies quand le jeune David Kimani se lève pour aller traire les vaches. Mais il doit d'abord prier avec ses compagnons. Dans leurs vêtements effilochés et coiffés à la rasta, les adeptes de la secte Mungiki se tournent vers le mont Kenya, la maison de Dieu sur terre. lis se tiennent les mains en l'air et gardent les yeux ouverts. "Loué soit le Seigneur", marmonne David. II prend un peu de tabac à priser et la journée peut commencer.

"Toi aussi, tu étais mauvais quand tu étais petit ?" me demande David en trayant. Cet adolescent de 17 ans - qui a passé son enfance dans les rues de Nairobi à voler des sacs à main - n'a pas de parents, pas plus que les soixante autres garçons et les quelques filles qui se trouvent dans la ferme de Nyandurua. Leurs parents se sont fait assassiner en 1992, lors de conflits ethniques à caractère politique dirigés contre les Kikuyus, la principale ethnie du Kenya [dont les dirigeants sont fréquemment hostiles au président Daniel Arap Moi d'ethnie kalenjin]. Totalement seul, David a fait à pied les 200 kilomètres qui le séparaient de la capitale, où il vivait dans la rue. "Je ne ressentais rien, dit-il avec un rire gêné. Avec la colle que je sniffais, j'étais loin du monde." Jusqu'à ce que la police l'arrête et le place dans un orphelinat.

Un Africain sur cinq fait partie d'une secte
La nouvelle vie de David a alors commencé. Des membres de la secte Mungiki se sont occupés de lui et l'ont amené dans leur ferme, à Nyandurua, l'un des nombreux endroits dans le pays où ils vivent en communauté selon un principe égalitaire. "Sans Mungiki, c'est la colle ou une balle de la police qui m'aurait achevé", dit David. Le lait crémeux est projeté dans le seau. "Mungiki m'a transformé. J'ai commencé à sentir la chaleur de Dieu et je suis redevenu un être humain."
Mungiki est l'un des mouvements les plus étranges du paysage politique et religieux au Kenya. La secte milite sur les plans social, politique et spirituel. Les jeunes marginalisés de l'ethnie kikuyu, qui en ont assez de la pauvreté et des magouilles de l'élite politique corrompue, se révoltent. Beaucoup d'entre eux cherchent le réconfort dans la religion. Dans la froideur des églises, ils ne
se sentent pas chez eux.
Dans la tradition africaine, la religion recouvre tout. La vie de chacun tourne autour de la culture, des cérémonies, des rituels, des rêves, des prophètes. Pour vivre leur foi à leur manière, des millions d'Africains ont quitté les Eglises traditionnelles pour se tourner vers de nouveaux cultes qui mélangent la culture africaine avec des éléments de liturgie chrétienne et musulmane. L'Afrique est constellée d'Eglises indépendantes et de sectes. Depuis les années 80, époque où la crise économique a frappé, on parle même de prolifération. Le continent en compte plus de 9 000 : un Africain sur cinq fait partie d'une de ces Eglises ou sectes. Partout on voit les croyants se promener, dans des vêtements bleus voyants ou les biceps ceints de bandes vertes, ou encore la tête coiffée d'un turban blanc. Au Kenya, la secte Mungiki ne s'est pas seulement fixé une mission religieuse. Elle a également un programme politique et social radical. "La foi sans l'action est morte", peut-on lire sur ses banderoles. Elle réunit les Kikuyus démunis sous une bannière religieuse, mais canalise aussi leur frustration politique. Composée d'éléments de la chrétienté, de l'islam et de la culture traditionnelle kikuyu, elle s'érige en "religion d'action" pour libérer les Kenyans de l'oppression politique et de l'esclavage mental. Avec crainte ou mépris, le gouvernement et les Eglises traditionnelles suivent le développement fracassant de Mungiki, qui, d'après ses propres chiffres, compte désormais 1,5 million de membres.


Ces laissés-pour-compte n'ont rien à perdre
Le chef spirituel de Mungiki est Njenga Mwaina, 32 ans. Nous traversons à pied les pâturages détrempés en direction de la rivière où coule une eau fraîche tumultueuse. Dix mille membres y ont subi leur initiation, par l'eau et par le feu, de la même manière que les jeunes Kikuyus se faisaient circoncire autrefois. Njenga Mwaina s'installe sur un rocher et renifle une prise de tabac. "C'est ici qu'ils se font purifier, explique-t-il. De leurs péchés, du christianisme et des autres religions. Le christianisme n'a jamais été adapté pour nous, les Africains. Les Blancs s'en sont servis pour nous conquérir. Et nos propres hommes politiques se qualifient de chrétiens, mais ce sont des escrocs et des assassins. Nous devons nous libérer de nouveau. Pour cela, il faut commencer par retrouver nos valeurs, notre culture, notre propre religion." Le respect des anciens, l'excision, la polygamie, la vie en communauté, autant d'aspects des cultures africaines que Mungiki souhaite remettre en honneur.
A 16 ans, Njenga Mwaina a eu une vision. II a vu un pays rempli de squelettes et d'herbes sèches, et il a compris qu'il s'agissait du Kenya, qui attendait sa libération. Un autre jour, Dieu l'a invité dans un magnifique pays où toutes les races et toutes les ethnies vivaient en paix ensemble. Quand Njenga Mwaina est revenu trois jours plus tard sur terre, son corps était mort et prêt à être enterré. "Comme une boule de feu, j'ai atterri dans mon cercueil et mon corps s'est mis à revivre. Sauf qu'il ne voulait pas encore respirer, il fallait pour cela du tabac à priser pour nettoyer mon nez bouché. C'est pour cette raison que tous les membres de Mungiki prisent du tabac. D'ailleurs, quand on aspire une grande prise, on a des larmes qui se mettent à couler sur ses joues. C'est ainsi que Dieu nous rappelle l'amertume du monde."
Après la rivière, nous retournons à la ferme. Le prêtre Muithi Karime s'y trouve, le nez plongé dans les Ecritures. "Avant de rejoindre cette secte, je n'allais à l'église que le dimanche. Mais si l'on veut servir Dieu, il faut aussi s'occuper des pauvres." Quelqu'un l'interrompt : "Mungiki n'est pas que pour la libération des Kikuyus, mais pour tous les Kenyans." Et un autre d'ajouter : "Pour toute l'humanité."

Selon Mungiki, Jésus n'était pas le fils de Dieu, mais un prophète. Comme Moise. Et Dieu continue d'envoyer des prophètes sur terre. Comme Njenga Mwaina. "Nous voulons que l'on recommence à croire en la politique, dit-il. Dieu nous a punis pour nos péchés en remettant le pays entre les mains du président Moi. Nous voulons de vrais dirigeants, comme Moïse, des dirigeants avec une mission."
Animés par leur foi, les membres de Mungiki font partie, depuis la fondation de leur secte, en 1987, des opposants les plus dangereux à l'élite au pouvoir. Ils foncent droit vers leur objectif. A deux reprises, ils ont attaqué des commissariats de police pour libérer des membres de la secte qui avaient été arrêtés. lis ont semé le trouble lors de meetings politiques, sans aucune crainte, car ces laissés-pour-compte de l'humanité n'ont rien à perdre.
Presque tous les jours, Dieu se fait entendre. Entre les chèvres et les poulets, on boit du thé sur l'herbe sèche.

Un jeune arrive en courant en tenant un oeuf aux couleurs du drapeau de Mungiki. "L'oeuf symbolise le monde, le bord marron le lien qui unit l'humanité", affirme Njenga Mwaina pour expliquer le mystère à ses adeptes hypnotisés.
Dans un contexte de dénuement social grandissant, Mungiki montre la voie aux Africains en errance dans les quartiers pauvres et autres lieux de violence. "Nous n'avons pas de doutes, notre foi donne de l'espoir", chantent-ils le soir autour du feu de camp. "Personne ne peut nous retenir. Nous sommes les soldats de Dieu et, avec sa bénédiction, nous prendrons le pouvoir." Njenga Mwaina semble satisfait. "Nous verrons bien si c'est possible sans recourir à la violence", dit-il en riant d'un air triomphant.

 



   France : Tabitha's Place

Jugement en appel

AFP, 20 octobre 2001

[Texte intégral]

TARBES - La cour d'assises des Hautes-Pyrénées jugera en appel de lundi à jeudi deux membres d'une secte, Michel et Dagmar Ginhoux, condamnés en mars dernier par la cour d'assises des Pyrénées-atlantiques à six ans de prison pour avoir laissé mourir en 1997 leur bébé de 19 mois, faute de soins.

Reconnus coupables de "privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort", les époux Ginhoux, qui vivaient dans une ferme de la communauté Tabitha's Place, un mouvement sectaire né aux Etats-Unis, avaient également été privés de leurs droits civiques et de leur autorité parentale pendant cinq ans. Quelques jours après le verdict, la mère de l'enfant, une ressortissante allemande âgée de 38 ans, avait fait appel du verdict. Selon son avocat, qui avait plaidé l'acquittement des deux parents, Dagmar Ginhoux "n'a pas accepté sa culpabilité dans cette affaire".

Le 3 avril, le parquet général avait lui aussi fait appel de la condamnation du couple. Lors du procès, l'avocat général avait en effet requis des peines de douze à quinze ans de réclusion criminelle, assortis de la privation des droits civiques et la déchéance de l'autorité parentale.

L'enfant du couple était mort en avril 1997 à Angous (Pyrénées-Atlantiques), dans une ferme de l'ordre apostolique Tabitha's Place, une communauté fondée dans l'Etat du Vermont. Le petit Raphaël était atteint d'une malformation cardiaque pour laquelle les médecins avaient recommandé une opération mais les parents avaient refusé toute intervention chirurgicale.

Lors du procès, l'avocat des parents, Me Claude Garcia, avait plaidé leur acquittement, estimant que les époux Ginhoux avaient "appliqué les principes" de la secte, fondés sur une lecture fondamentaliste de la Bible, et qu'ils étaient "sous la contrainte des autres membres de la communauté". L'avocat général avait au contraire relevé que les parents avaient délibérément privé leur enfant de soins.

 



   France : Sectes

Placement sous curatelle

Dalloz, 20 octobre 2001

[Texte intégral]

Le membre d'une secte peut-il être placé sous curatelle? 22 octobre 2001 Le placement sous curatelle n'est possible que si l'une des causes prévues par les articles 490, alinéa 1er, et 508 du Code civil est constatée. Cass. 1re civ., 2 oct. 2001, n° 1430 FS-P+B (Décision en ligne)



   France : Tabitha's Place

Mort d'un bébé : les convictions des parents devant les assises

AFP, 23 octobre 2001 par Philippe Alfroy

[Texte intégral]

TARBES, 22 oct (AFP) - La cour d'assises des Hautes-Pyrénées a tenté lundi de comprendre comment Michel et Dagmar Ginhoux, un couple membre d'une secte jugé jusqu'à jeudi en appel, avaient pu laisser mourir le dernier de leurs trois enfants, Raphaël, âgé d'à peine 19 mois.

En mars, la cour d'assises de Pau avait condamné en première instance à six ans d'emprisonnement le couple Ginhoux, reconnu coupable de privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort de leur fils, en 1997 dans une ferme de la communauté Tabitha's Place, une secte née aux Etats-Unis, à Angous (Pyrénées-Atlantiques).

Six mois après ce premier procès, les convictions des époux Ginhoux n'ont pas changé : ils ont tout fait pour aider leur fils.

Droite dans sa robe beige, les cheveux rassemblés en un épais chignon, Dagmar, 39 ans, s'exprime la première. "Ce que je voudrais dire, c'est que j'ai aimé mon bébé, je lui ai donné toute mon affection", lance-t-elle avec un fort accent allemand. "Je n'ai jamais pensé lui faire de mal". Et pendant plus d'une heure, elle explique à la cour qu'elle savait que son enfant souffrait d'un problème cardiaque et qu'elle avait bien remarqué qu'il ne grandissait pas normalement. Mais jamais elle ne s'est rendue compte de la gravité de son état. "Il avait le sourire, il était gai, je ne me suis pas doutée que c'était grave", dit-elle. La présidente Françoise Pons insiste et lui fait remarquer que le poids de Raphaël ne cessait de diminuer, qu'elle aurait pu le faire examiner par un médecin. "On ne savait pas qu'il était malade à ce point", rétorque l'accusée : "j'avais l'espoir que Dieu guérisse mon enfant". "Foi mystique"

Le discours est le même chez son mari Michel. Le visage mangé par une épaisse barbe noire, il parle d'une petite voix fluette, le mouchoir à la main. "Cet enfant, je l'ai aimé et je l'aime encore. Je n'ai jamais pensé qu'il pouvait mourir", assure-t-il. "On n'était pas contre un examen mais on en a pas saisi la nécessité", plaide l'accusé : "je ne suis pas médecin". La présidente Pons lui rappelle alors qu'il a admis, pendant l'instruction, avoir été "aveuglé par (sa) foi qui était devenue mystique". "La communauté ne nous a pas empêchés d'aller voir un médecin, répond Michel Ginhoux, mais je crois que Dieu peut guérir des enfants".

Irrité par les explications du couple, l'avocat général François Basset s'impatiente. "Vous nous dites en même temps que n'étiez pas médecin mais que vous ne jugiez pas indispensable un examen. Ca n'est pas un peu contradictoire?", s'interroge le magistrat. "Je ne comprends pas la question", se contente de répondre Michel Ginhoux.

Le docteur Dominique Madine s'avance alors à la barre. C'est lui qui s'est déplacé pour constater le décès du petit Raphaël et a refusé de délivrer le permis d'inhumer. Face à la présidente, il décrit "l'extrême maigreur", "l'état lamentable" du bambin. "C'est peu de dire que c'était un enfant décharné", lâche-t-il. "Même un non professionnel pouvait déceler que cet enfant était en danger de mort". La présidente Pons se tourne alors vers les accusés. "Qu'est ce que vous avez à répondre au docteur Madine?". "Rien", répond Dagmar Ginhoux, "je n'ai pas vu dans quel état il était". "Je n'ai pas vu le même enfant que le docteur", ose son mari. Suite des débats mardi.
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Commentaire : C'est à la lecture de tels articles que l'on peut se rendre compte des dégâts causés par la manipulation des adeptes d'une secte.
Mathieu Cossu.



   France : Scientologie

Des tracts de la scientologie chez les sinistrés d'AZF

AFP, 23 octobre 2001 par Ph.E

[Extrait]

TOULOUSE : On sait que les organisations sectaires recrutent le plus souvent leurs adeptes chez les personnes en difficulté psychologique notamment.

L'association pour la défense des familles et de l'individu (ADFI Midi-Pyrénées) nous signale qu'une distribution de tracts vient d'être effectuée dans le quartier d'Empalot, un secteur très touché par l'explosion d'AZF, par des militants de la scientologie.

Le texte du tract est particulièrment explicite, hélas: " New York... Toulouse... Si vous vous sentez moralement affecté et avez du mal à vous soustraire à l'avalanche d'images, de stress et d'informations alarmantes que ces catsatrophes ont déclenchée, vous pouvez appeler les numéros suivants (que nous ne donnerons pas, pour des raisons évidentes-NDLR).Des ministres volontaires de l'association spirituelle des scientologues de Midi- Pyrénées, pourront vous aider ". Et les auteurs de ce texte de parler de " religion " pour défendre la scientologie, reconnue comme secte par deux rapports parlementaires et qui a été au centre de plusieurs affaires judiciaires.

Inutile de conseiller aux destinataires de ces tracts de ne pas donner suite à cet appel.



   France : Tabitha's Place

Mort d'un bébé : Tabitha's Place sur le banc des accusés

AFP, 23 octobre 2001

[Texte intégral]

TARBES, 23 oct (AFP) - La cour d'assises des Hautes-Pyrénées s'est penchée mardi sur les conditions de vie au sein de la secte Tabitha's Place, dont deux membres, Michel et Dagmar Ginhoux, sont jugés depuis lundi en appel pour avoir laissé mourir leur enfant de 19 mois faute de soins. Ancien membre de cette secte d'origine américaine, Patrick Nicolaï, 38 ans, est venu dénoncer à la barre les "choses inacceptables" qui, selon lui, faisaient le quotidien des enfants au sein de la communauté de l'ordre apostolique Tabitha's Place, à Sus (Pyrénées-Atlantiques). "Il se passait des choses inacceptables. Les enfants de la communauté étaient corrigés avec une baguette enduite d'huile", a expliqué le témoin. "On nous a fait comprendre que l'aide médicale extérieure était interdite", a-t-il poursuivi, expliquant que sa femme avait été victime d'un début d'infection après s'être fait soigner une carie par un membre de la secte. "Je vivais là dans une sorte de prison", a conclu M. Nicolaï. "On était pas libre, on aurait dit qu'il y avait des caméras partout".

Un témoignage vivement contesté par l'un des responsables de la communauté. Contraint à témoigner par un mandat d'amener délivré par la présidente de la Cour, Olivier Lambert, 42 ans, a assuré qu'il n'était "pas opposé à la médecine". "On est d'avantage basé sur une vie saine, sur la morale", a-t-il poursuivi. "Nous aimons nos enfants, nous ne les frappons pas, cela est faux".

Sollicités par la présidente, Françoise Pons, les époux Ginhoux ont répété qu'ils n'avaient subi "aucune pression" et que les autres membres de la secte ne les avaient pas empêché de consulter un médecin pour leur fils, qui souffrait d'une malformation cardiaque. Reconnus coupables de "privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort", les époux Ginhoux avaient été condamnés en première instance par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à six ans de prison. Suite des débats mercredi.



   France : Tabitha's Place

Mort d'un bébé: les parents des accusés demandent la clémence du jury

AFP, 24 octobre 2001

[Texte intégral]

TARBES - Les parents de Michel et Dagmar Ginhoux, jugés en appel depuis lundi pour avoir laissé mourir en 1997 leur enfant de 19 mois faute de soins, sont venus mercredi à la barre de la cour d'assises des Hautes-Pyrénées demander la clémence du jury.

Le père de Dagmar Ginhoux, d'origine allemande, Juergen Zoller, a avoué que ses enfants "paraissaient heureux, en bonne santé, même si j'étais en désaccord sur leur appartenance à la secte". "Ils sont terriblement punis par cette tragédie, c'est une sanction terrible pour les enfants qui sont privés de leurs parents", a poursuivi M. Zoller, dont les propos étaient traduits. "Je vous demande de l'aide, je vous demande de ne pas les punir". A son tour, la mère de Michel Ginhoux, Albina Dominguez da Costa, a décrit à la barre son fils comme "un gentil garçon, très amuseur". "Il a changé après son mariage", a-t-elle toutefois relevé. "Il était très influençable, très obéissant, facile à manipuler".

Dans la matinée, le gendarme Patrick Laborie est venu dresser un tout autre portrait des accusés. Alors enquêteur à la brigade de recherches d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques), il a entendu Michel Ginhoux dans les heures qui ont suivi la mort du petit Raphaël, le 3 avril 1997. "M. Ginhoux pensait que son enfant n'allait pas mourir, je l'ai vu s'effondrer en s'en voulant de ne pas avoir réagi à temps", a-t-il dit. "Mais ils n'ont rien fait pour sortir de ce drame", s'est empressé d'ajouter le témoin. "M. Ginhoux avait peur de la médecine traditionnelle (...) son enfant est mort à petit feu". Reconnus coupables de "privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort", les époux Ginhoux ont été condamnés en mars en première instance par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à six ans de prison.

La cour devrait rendre son verdict jeudi, après le réquisitoire de l'avocat général et les plaidoiries de la défense.



   France : Sectes

Les libertés religieuses ont besoin d'être protégées...

La Croix , 24 octobre 2001 par le Père Gaston Piétri Prêtre à Ajaccio

[Texte intégral]

Les libertés religieuses ont besoin d'être protégées contre les restrictions éventuelles des Pouvoirs Publics et contre les dérives internes.

La loi sur les mouvements sectaires, promulguée le 12 juin dernier, est assurément une loi opportune. On comprend qu'elle inspire quelques craintes d'extension indue dans son application on comprend mal pourquoi l'on s'opposerait par principe à la définition d'un délit " d'abus frauduleux de l'état d'ignorance et de faiblesse. "

La " sujétion psychologique ou physique ", mentionnée par la loi,, est hélas une réalité. Le même article de la loi compte du reste un certain nombre de précisions utiles. Celles-ci montrent à qui veut l'entendre que la loi ne vise pas directement des groupements en tant que tels, mais des comportements, d'où qu'ils viennent, qui sont incompatibles purement et simplement. avec le respect de la personne humaine en sa dignité et son intégrité. Pourquoi cette loi serait-elle forcément liberticide?

Elle le serait si le législateur se mêlait de définir la secte, et donc d'opérer par lui-même une discrimination entre les groupements religieux ou à coloration religieuse qui seraient des sectes et ceux qui ne le seraient pas. C'est sur cette voie que semblait s'engager le rapport de 1996 avec la liste de 173 sectes. La contradiction se situait entre la reconnaissance d'une " impossible définition juridique "et cette liste dont il était bien évident qu'elle clouait au pilori un certain nombre de groupes en leur extrême variété.

Si la loi n'a aucunement l'intention d'entrer dans ce débat qui n'est pas de son ressort, il lui revient par contre de poser aussi clairement que possible les limites à l'intérieur desquelles doit s'exercer la liberté de conscience et donc de croyance. Les libertés en matière religieuse ont besoin, dans le champ social, d'être doublement protégées.

Protégées d'abord contre les restrictions abusives que les pouvoirs publics seraient tentés de leur imposer. Protégées aussi contre les dérives qui, de l'intérieur des groupes, pourraient se manifester à travers des méthodes d'encadrement et de pression contraires à cette " dignité humaine " qu'affirme, par exemple, d'entrée de jeu la déclaration du Concile Vatican Il sur la liberté religieuse. C'est pourquoi le Concile lui-même introduit sobrement et clairement la notion de "justes limites ".

Si la liberté n'est pas protégée des deux côtés, elle peut tout aussi bien être étouffée qu'être dénaturée. Pourquoi une loi de la part de la société civile et la mise en évidence d'un délit qui a fait crier à " la loi d'exception " ? Certes, dans l'idéal, on pourrait trouver meilleur qu'il soit fait confiance aux Eglises, ainsi qu'aux autres confessions et groupes religieux pour opérer eux mêmes en leur sein une régulation efficace. Chacun sait par ailleurs qu'il suffit d'un a priori antireligieux pour qualifier toute forme de renoncement ou d'obéissance, comme l'a fait en d'autres temps la " libre pensée ", d'abdication de tout esprit critique et, en définitive, d'aliénation. C'est ainsi qu'ont été traités à un moment donné les "voux de religion ".

Nous ne serons jamais totalement à l'abri de pareilles interprétations. Nous ne pouvons cependant nous contenter d'agiter cette sorte d' " épouvantail ". Le foisonnement actuel des groupes en tout genre, même si on ne peut se hâter de les classer parmi les sectes, implique un devoir de vigilance de la part de la société. S'y refuser serait un moyen de se placer en dehors ou au-dessus des exigences sociales. Il est facile certes à des croyants de reprocher à cette même société de méconnaître au même moment d'autres droits. II reste que ce n'est pas une raison pour lui demander de ne pas se préoccuper d'abus intolérables exercés sous le couvert d'une croyance religieuse et dans certains cas d'une croyance bien vaguement définie.

Des responsables religieux donnent trop l'impression, dans ce domaine, de craindre pour leurs propres institutions, alors qu'il s'agit d'abord de l'homme et de quelques valeurs fondamentales sur lesquelles repose le " vivre ensemble ".

La cause de la liberté est indivisible. La loi étant ce qu'elle est, il revient aux institutions religieuses en ce qui les concerne d'effectuer elles-mêmes, et s'il le faut en se donnant des moyens nouveaux, le discernement nécessaire. L'Eglise catholique, pour sa part, détient, dans son propre droit, les critères et les possibilités d'intervention qui devraient, s'ils sont bien compris, garantir la juste liberté du croyant. Le service dont elle vient de se doter en France, sous le nom de " service de l'accueil et de la médiation pour la vie religieuse et communautaire " (La Croix du 22 mai 2001), est le signe d'un redoublement de vigilance par rapport à certains écueils.

Ceux qui sont plus récemment apparus s'expliquent en partie par le climat social ambiant, et notamment la facilité avec laquelle certains individus sont tentés de se décharger du poids trop lourd de leur existence sur des guides spirituels plus ou moins sûrs. L'individualisation extrême des modes de vie entraîne inévitablement des effets pervers.

A propos d'une loi qui effectivement déborde le cadre du droit commun, il est excessif et finalement injuste de dénoncer je ne sais quelle volonté d'instaurer une " pensée en liberté surveillée ". Ce n'est pas la pensée qui est surveillée. Ce sont certains comportements qui doivent faire l'objet d'un examen attentif et, si des indices sérieux le réclament, d'un réel contrôle. Rien ne va sans risque. Mais, à bien calculer les risques, c'est la liberté ici qui devrait être gagnante.



   France : Tabitha's Place

La force d'une mère la soumission du père

La dépêche 25 octobre 2001 par Michel Fagois

[Texte intégral]

TARBES : Troisième journée du procès des époux Ginhoux, accusés d'avoir privé leur fils de soins ayant entraîné sa mort. Le verdict sera rendu aujourd'hui "Madame Ginhoux, seriez- vous prête à quitter la communauté pour voir vos enfants? - Je mets ma vie entre les mains de Dieu. Je ne peux pas prendre une décision comme ça. "Cette question posée par l'avocat général à Dagmar Ginhoux sera, sans conteste, celle qu'il faudra retenir de cette troisième journée d'audience.

Les volets clos du château de la communauté de Sus, en Béarn, sont aujourd'hui entrebaillés pour laisser passer un filet d'informations. Trois jours de procès ont été nécessaires pour cela. Entre dit et non-dit, supposition et affirmation, croyance et non-croyance, jeux d'influences ou de convictions: le chapitre 3 du procès des époux Ginhoux, accusés d'avoir volontairement privé d'aliments et de soins leur bébé Raphaël, a gardé toute son intensité dramatique.

Lundi, le décor était planté et les faits exposés. Mardi, l'un des accusés, le mari, devait faire face à l'extrême colère de sa maman, à la fois accusatrice et compatissante. Il s'ensuivait l'arrivée de deux responsables de la communauté appelés à témoigner. Ils étaient présentés à la barre, menottes aux poignets. A ce stade des débats, il manquait encore de nombreuses clefs. Certes, les portes de la communauté, assimilée à une secte, ont été ouvertes, mais une meilleure connaissance de la personnalité des époux Ginhoux s'imposait car le milieu sectaire dans lequel ils vivaient ne peut, à lui seul, expliquer si la mort du petit Raphaël résulte d'un acte volontaire. Chez les Ginhoux, la force est du côté de Dagmar, la mère; la soumission du côté de Michel, le père. Les experts ont bien dépeint ces rôles, malgré le fait que Dagmar ait tenté d'expliquer que celui d'une femme, dans le couple, est d'être soumise pour se sentir bien et avoir une bonne conscience.

PAS PRETE A QUITTER LA SECTE - Tout deux semblent avoir eu une vie sur deux périodes: ce qu'il y avait avant l'arrivée dans la communauté et ce qu'il y a eu après. On peut dire que tout deux ont eu des enfances relativement banales. Néanmoins, Dagmar a souffert des rapports entre ses parents et s'est attachée fortement à l'une de ses grands- mères, à la conviction catholique. Pour elle, c'est déjà un conflit puisque ses parents sont protestants. Très tôt, Dagmar a montré un penchant pour les médecines alternatives. Elle passe son bac. A 17 ans, elle doit avorter. Plus tard, elle part en France et mène une vie de bohème. Pour Michel, l'enfance est un peu plus tourmentée. Ses parents sont témoins de Jéhovah. Son père n'hésite pas à le corriger. On le dit espiègle, un peu turbulent et faisant preuve d'humour. Lors du premier procès, il affirme avoir été sodomisé par un groupe de garçons. Par rejet du système il décide de ne pas passer son bac.

Michel et Dagmar se rencontrent en 1984. Deux ans plus tard, ils se marient sans que les parents ne soient au courant. Nathanaël, leur premier enfant, naît à cette période. En 1989, ils s'installent en Allemagne. Le couple vit de façon très simple et Dagmar lit beaucoup la Bible. Ils s'achètent une petite maison. Le deuxième enfant, Anaïs, naît en 1992. En 1994, Michel est victime d'un accident du travail. Le couple se lance alors dans une activité commerciale de vente de vêtements naturels. Le 29 avril 1995, naît Raphaël. C'est à cette époque qu'ils font la connaissance de membres de la secte. Ces derniers sont de plus en plus présents. Lorsque le couple décide de partir à Sus, ce sont eux qui vont reprendre la maison en continuant de payer les échéances de l'emprunt.

Le 3 avril 1997, Raphaël décède. Le père de Dagmar est venu expliquer que le couple ne fonctionnait pas très bien au moment du départ en France. La vie en communauté semblait, surtout pour Dagmar, une bonne alternative. C'est d'ailleurs Dagmar qui montre le plus de croyance. La première partie de sa vie lui pèse. Elle a besoin de s'en purifier. Dans la communauté, elle trouve la structure protectrice. Quant à Michel, dans le groupe, la soumission lui convient très bien. A ce jour, Dagmar n'est pas vraiment prête à quitter la secte pour revoir ses enfants. Sur ce point, sa réponse n'est pas claire. Il en est de même pour son mari, qui avoue encore que son coeur est dans la communauté. Par contre, il affirme qu'il irait n'importe où pour voir sa progéniture. Le verdict de cette affaire sera rendu aujourd'hui.



   France : Tabitha's Place

Peine deux fois plus lourde en appel pour la mort d'un enfant

AFP 25 octobre 2001 par Philippe Alfroy

[Texte intégral]

TARBES - La cour d'assises des Hautes-Pyrénées a reconnu un couple membre d'une secte coupable d'avoir laissé mourir son bébé et l'a condamné à 12 ans de réclusion criminelle alors qu'en première instance la cour d'assises des Pyrénées-atlantiques l'avait condamné à 6 ans.

Après quatre heures de délibéré, la cour a reconnu Michel et Dagmar Ginhoux coupables de "privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort" en 1997 de leur enfant de 19 mois. Les jurés de Tarbes ont également condamné les époux Ginhoux à dix ans de privation de leurs droits civiques, civils et familiaux. Tête baissée, Michel Ginhoux, 40 ans, et son épouse Dagmar, 39 ans, ont écouté le verdict sans broncher. Sonné par sa sévérité, l'un de leurs avocats, Me Pierre Pecastaing, a indiqué qu'il formerait, sans trop d'espoir, un pourvoi en cassation, "comme on jette une bouteille à la mer".

Le verdict, sévère par rapport à celui des assises de première instance, est néanmoins resté en deçà des 15 années de réclusion requises par l'avocat général François Basset. Pendant plus d'une heure, M. Basset avait dénoncé l'aveuglement criminel des parents qui, sachant leur enfant atteint d'une grave malformation cardiaque, ont délibérément refusé de le confier à un médecin, malgré les mises en garde et "son état gravissime, épouvantable". "Vous avez volontairement mis en place le scénario qui a abouti à la mort de votre enfant, vous saviez l'état de santé de Raphaël mais vous n'avez pas bougé", a fustigé le magistrat à l'adresse des deux accusés. -

"Mourir par conviction" - "En refusant la médecine, vous avez répondu à ses souffrances par le respect de vos convictions", a encore lancé François Basset, qui a dénié à Michel et Dagmar Ginhoux, tous deux membres de l'ordre apostolique Tabitha's Place, une secte née aux Etats-Unis, toute atténuation de leur responsabilité. "Les principes absurdes au nom desquels vous avez laissé mourir Raphaël existaient avant votre entrée dans la communauté", a estimé M. Basset.

L'avocat général, qui avait demandé contre eux douze à quinze ans de réclusion lors du premier procès à Pau, a également pris bien soin de préciser à Tarbes qu'il demandait cette fois "la partie haute" de ses précédentes réquisitions car il refusait d'admettre "que Raphaël soit mort parce que ses parents l'ont laissé mourir par conviction".

Au nom de la défense, Me Pecastaing a reconnu, contrairement au premier procès où un de ses confrères avait plaidé leur acquittement, la culpabilité des époux Ginhoux. Mais il a écarté toute intention criminelle de leur part. "Les époux Ginhoux sont responsables, coupables et ils doivent être punis", a-t-il admis, "mais tous ceux qui ont témoigné, la famille, les amis et les experts ont considéré qu'ils (...) n'avaient pas voulu la mort de leur enfant". "Ils ont été victimes d'un égarement mystique", a martelé l'avocat.

Sur le même ton, Me Françoise Selles a plaidé l'imprudence et la négligence du couple Ginhoux. "Jamais ils n'ont pensé que ce qu'ils faisaient allait causer la mort de leur enfant", a estimé l'avocate. "Ce qui a prédominé dans leur obstination, c'est cet espoir immense, cette foi que Dieu allait sauver leur enfant", a conclu Me Selles.

Invitée par la présidente Françoise Pons à prononcer une dernière parole pour sa défense, Dagmar a simplement répondu: "Je remets ma vie entre les mains de Dieu. Je n'ai rien à ajouter".



   Italie : Scientologie

Dégrèvements fiscaux légaux pour la Scientologie

La Repubblica 26 octobre 2001 par Philippe Alfroy

[Texte intégral]

Jugement de la cour de Cassation

Rome . la Scientologie est considérée comme une église depuis une décennie : c'est pourquoi selon la Cour de cassation, elle peut bénéficier de dégrèvements fiscaux. C'est ainsi que la section Fiscale a accepté le recours de l'Eglise de Scientologie de Milan qui, lors des deux premiers degrés de justice s'était vu refuser le droit aux dégrèvements fiscaux qui sont accordés aux communautés religieuses .

Commentaire : Et peut-être même, cette section de l'Eglise de Ron Hubbard sera subventionnée en Italie ! Mathieu Cossu.



   France : Scientologie

Des scientologues devant l'hôpital psychiatrique

Le Parisien, 27 octobre 2001 par Olivier Bossut

[Extrait]

Des scientologues manifesteront, ce matin à 10 h 30, devant les grilles de l'hôpital psychiatrique Charcot, à Plaisir. C'est une association baptisée Commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH) qui organise ce mouvement destiné à dénoncer un " scandale des internements psychiatriques " en France. Mais l'organisme affiche clairement la couleur. Il précise qu'il a été " cofondé en 1969 par l'Eglise de scientologie et le professeur de psychiatrie Thomas Szasz ".

Le nom de ce dernier, un docteur américain, figure en bonne place sur le site Internet français de la Scientologie. Depuis quelques semaines, la CCDH fait un tour d'Ile-de-France des hôpitaux psychiatriques franciliens. Elle a déjà manifesté à Paris devant l'hôpital Sainte-Anne. Ses sympathisants dénoncent quelques mots de la future loi de modernisation sociale en examen au Sénat. " La loi peut être interprétée et risque de faciliter l'internement ", explique Christian Mirre de la CCDH.

Plus globalement, les militants de l'association attaquent la psychiatrie. " La psychiatrie détruit le mental de l'individu qui devient un légume par l'usage de médicaments ", estime Chritian Mirre. La patte de la Scientologie, organisation régulièrement décriée par les associations de lutte contre les sectes, perce nettement dans le discours. Le fondateur de ce culte, l'écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard, est tout aussi virulent sur les " psy ". " Il fut un temps où la psychologie et la psychiatrie étaient bien parties pour faire de chaque société une maison de fous où régneraient le crime et l'immoralité ", écrivait, le 29 juillet 1980, l'inventeur de la dianétique, dans un texte intitulé " les Criminels et la psychiatrie ".

La fameuse commission des citoyens est bien connue de l'Association de défense des familles et de l'individu contre les mouvements sectaires (Adfi).
" Cette manifestation est choquante, en plus leur nom est une tromperie car il entretient la confusion avec la Ligue des droits de l'homme, explique Janine Tavernier, présidente de l'Adfi. Ils ont une telle haine de la psychiatrie parce qu'elle leur soustrait des clients potentiels. " C'est la deuxième fois cette année que l'Eglise de scientologie se manifeste dans les Yvelines. En mars dernier, sa branche française avait monté une vaste exposition, sur 1 000 m 2 , aux Pyramides, à Port-Marly.



   France : Témoins de Jéhovah

Pour un Témoin de Jéhovah, une transfusion peut conduire à l'exclusion

Le Monde, 27 octobre 2001 par Xavier Ternisien

[Extraits]

Si l'on classe les Témoins de Jéhovah parmi les mouvements sectaires, comme l'a fait le rapport parlementaire de 1995, ils constituent la plus importante secte en France par le nombre des fidèles : l'organisation avance le chiffre de 250 000 Témoins et sympathisants en France, dont 120 000 actifs. De son côté, la Coordination nationale des victimes des Témoins de Jéhovah parle d'"un peu plus de 100 000 adeptes", un chiffre sans doute plus proche de la réalité.

Les effectifs seraient en légère baisse depuis quelques années : le rapport parlementaire sur "Les sectes en France", de 1995, estimait en effet, il y a six ans, le nombre des Témoins à 130 000. Depuis deux ans, la position des pouvoirs publics a évolué à l'égard de ce mouvement d'inspiration chrétienne fondé en 1874 aux Etats-Unis.

Dans un rapport de 1999, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) présidée par Alain Vivien préconisait un "dialogue" avec cette organisation. Plus récemment (Le Monde du 16 septembre 2000), la Mission, dans une note adressée à Matignon au sujet de la proposition de loi About-Picard et du délit de "manipulation mentale", la Mission, , suggérait même de ne plus ranger les Témoins de Jéhovah parmi les sectes, mais dans "les mouvances chrétiennes" dont "la doctrine et la pratique peuvent "seulement" contrevenir à la loi par une rigueur ou un intégrisme intransigeant, ou une tendance à couper l'individu de ses repères familiaux et sociaux" (Le Monde du 16 septembre 2000).

Le 23 juin 2000, le Conseil d'Etat a rendu deux arrêts par lesquels il reconnaissait implicitement le caractère cultuel de deux associations de Témoins de Jéhovah au regard du droit fiscal. Cette décision était venue trancher un contentieux opposant depuis plusieurs années les Témoins de Jéhovah, qui demandaient à bénéficier des avantages fiscaux liés au statut d'associations cultuelles selon la loi de 1905, et le ministère de l'économie et des finances, qui leur contestait ce droit.

Dans ces deux arrêts, le Conseil d'Etat a estimé que les associations concernées n'avaient pas fait "l'objet de poursuites ou d'une dissolution de la part des autorités administratives ou judiciaires" et n'avaient pas "incité -leurs- membres à commettre des délits, en particulier celui de non-assistance à personne en danger".

MORT DU JEUNE RÉMI L'arrêt rendu vendredi par le Conseil d'Etat concerne non plus le caractère cultuel des Témoins de Jéhovah, mais leur refus de la transfusion sanguine. Les Témoins de Jéhovah souscrivent en effet à une croyance sur le caractère sacré du sang, dont ils affirment qu'il est "inscrit dans la Bible". Ils refusent d'absorber du sang ou d'en recevoir par injection pour se soigner. Même si les dirigeants français affirment qu'il ne s'agit pas là d'"un dogme", les publications officielles de l'organisation continuent de préciser que l'acceptation d'une transfusion sanguine peut conduire à "l'exclusion" de la personne concernée. Aujourd'hui, l'organisation permet que ses membres aient recours à des méthodes telles que l'utilisation de substituts au sang ou l'autotransfusion.

En avril, Rémi, un jeune Témoin de Jéhovah de vingt et un ans, était décédé après avoir refusé de recevoir des produits sanguins (Le Monde du 28 avril). Le jeune homme était atteint d'une leucémie aiguë myéloïde. Les médecins qu'il avait consultés estimaient "de 65 % à 75 %" ses chances de guérison s'il subissait une chimiothérapie. Mais, dans le cas d'une leucémie myéloïde, la majorité des médecins français considèrent que la transfusion sanguine est un préalable indispensable à tout traitement par chimiothérapie, et le jeune homme l'a refusée. Le jeune Rémi était alors allé se faire soigner dans un établissement hospitalier allemand, où il avait reçu une injection d'érythropoïétine (EPO), un facteur de croissance des globules rouges autorisé par les Témoins de Jéhovah. Le jeune homme est décédé quelques heures plus tard.



   France : Témoins de Jéhovah

La transfusion pour sauvegarder la vie du malade....

Web, 29 octobre 2001

[Extraits]

La transfusion sanguine d'un témoin de Jéhovah, seul traitement susceptible de sauvegarder la vie du malade

A une époque où l'on s'interroge sur le préjudice de vie devant les juridictions judiciaires, cette décision du Conseil d'Etat vient rajouter un élément au débat, mais certes par une voie plus dérobée.

Par une décision en date du 26 octobre 2001, le juge administratif suprême a statué sur la responsabilité de l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris du fait de la transfusion sanguine d'un malade appartenant aux témoins de Jéhovah et a refusé de reconnaître une quelconque faute de la part du centre hospitalier.

M. X a été hospitalisé le 2 janvier 1991 dans un centre hospitalier de l'Ouest parisien en raison d'une insuffisance rénale aiguë, puis transféré dans un autre centre hospitalier en raison de l'aggravation de son état. Avant son transfert M. X avait déclaré qu'il refusait, en tant que témoin de Jéhovah, que lui soient administrés des produits sanguins, même dans l'hypothèse où ce traitement constitueraient le seul moyen de sauver sa vie. Il avait eu l'occasion de répéter à plusieurs reprises ce refus. Or, avant son décès, plusieurs transfusions sanguines ont été pratiquées à la suite de l'apparition d'une grave anémie. Son épouse, également témoin de Jéhovah, a décidé de saisir la juridiction administrative afin de voir réparé le préjudice qui serait résulté pour son mari de la méconnaissance de la volonté qu'il a exprimé.

Dans une première instance, le Tribunal administratif de Paris a rejeté le 5 avril 1995 la demande. Cette solution a été ensuite confirmée le 9 juin 1998 par un arrêt de la Cour administrative de Paris. Dans cet arrêt la Cour précisait que "l'obligation faite au médecin de toujours respecter la volonté du malade en l'état de l'exprimer trouve sa limite dans l'obligation qu'à également le médecin conformément à la finalité même de son activité, de protéger la santé, c'est-à-dire, la vie elle-même de l'individu". Cette position tendant de manière générale à faire prévaloir l'obligation de sauvegarder la vie sur le respect de la volonté du malade a été jugée contraire au droit par le Conseil d'Etat dans cette affaire. Néanmoins, souhaitant juger l'affaire au fond, le Conseil d'Etat a examiné lui-même le fond de la requête. Le juge administratif relève tout d'abord que "compte-tenu de la situation extrême dans laquelle M. X se trouvait, les médecins qui le soignaient ont choisi, dans le seul but de tenter de le sauver, d'accomplir un acte indispensable à sa survie et proportionnée à son état". Dans ces conditions, et "quelle que fût par ailleurs leur obligation de respecter une volonté fondée sur des convictions religieuses", le centre hospitalier n'a commis aucune faute.

Ainsi, le Conseil d'Etat admet la possibilité pour le médecin d'aller à l'encontre de la volonté de son patient (fondée sur des convictions religieuses). L'acte doit être indispensable à la survie du patient et être proportionné à son état. Au surplus, le juge administratif relève que les transfusions sanguines étaient imposées comme le seul traitement susceptible de sauvegarder la vie du malade. Ainsi, on ne pouvait reprocher en aucune sorte au centre hospitalier de n'avoir pas mis en oeuvre d'autres traitements, potentiellement alternatifs.

En outre, le Conseil d'Etat a repoussé les conclusions de la requérante tendant à considérer que les transfusions sanguines administrées constitueraient un traitement inhumain et dégradant. Cette décision est assez intéressante. En effet, le patient perd d'une certaine manière la possibilité d'exprimer son opinion et même de refuser telle ou telle opération. L'obligation de recueillir préalablement à toute intervention l'aval du patient ne tiendrait plus dès lors que la survie du malade serait en cause. Cette dernière deviendrait alors prioritaire. (BT)



   Suisse : Sectes

Un front commun contre les sectes

Swissinfo, 30 octobre 2001 par Caroline Zuercher

[Texte intégral]

Vaud, Genève, le Valais et le Tessin créent ensemble un Centre d'information sur les croyances. Son but: la prévention des dérives sectaires. Le drame de la secte de l'Ordre du temple solaire (OTS) a marqué la Suisse romande. Six ans après la mort de 74 personnes, quatre cantons suisses lancent le "Centre inter-cantonal d'information sur les croyances et sur les activités des groupements à caractère spirituel, religieux ou ésotérique". Ce Centre, qui ouvre ses portes en janvier à Genève, emploiera deux personnes. Leur tâche: renseigner "de façon neutre" le public et les administrations sur différents mouvements et d'éventuelles dérives sectaires.

A la disposition de tous sur Internet
Pour cela, les deux employés enquêteront sur les mouvements à caractère religieux, spirituel ou ésotérique. Les informations obtenues seront mises à la disposition de tous sur Internet. Ces deux personnes répondront aussi aux demandes plus ponctuelles du public. Elles présenteront aussi l'opinion de différents acteurs: celle de l'organisation elle-même, celle d'anciens membres, de la justice... Rien à voir, en revanche, avec la prise en charge des victimes.

D'autres cantons pourront se joindre au projet, dont le budget actuel est de 260 000 francs. Selon l'ATS, celui de Fribourg, qui avait également été touché par le drame de l'OTS, a déjà fait savoir qu'il renonçait à y participer. Motif: le dossier doit être empoigné par la Confédération, les problèmes étant identiques des deux côtés de la Sarine. Malheureusement, les responsables fribourgeois n'étaient pas atteignables mardi après-midi.

Un centre fédéral en vue
Côté alémanique, un tel site existe déjà. "Sans aucun doute, un Centre fédéral devrait, à terme, voir le jour en Suisse, concède François Bellanger, président du Conseil de fondation du nouveau Centre. C'est une nécessité: informer les citoyens est une tâche essentielle de l'Etat." Mais, toujours selon l'avocat genevois, il faut procéder par étapes. Ainsi, la structure du Centre qui doit naître en janvier est "évolutive". Dans le futur, ce bureau pourrait aussi bien collaborer avec d'autres centres régionaux suisses que s'intégrer dans une structure fédérale. Mardi à Genève, les autorités ont aussi annoncé la sortie en librairie d'un ouvrage qui présente les droits des personnes face aux dérives sectaires. Et la diffusion, dans quelques semaines à Genève, d'un dépliant décrivant la façon dont les sectes recrutent leurs adeptes.



   France : Sahaja Yoga (Shri Mataji)

La Cour de cassation admet qu'un enfant reçoive l'enseignement d'une secte

AFP, 31 octobre 2001

[Texte intégral]

La Cour de cassation a jugé le 17 octobre qu'envoyer un enfant de six ans en Inde pour y recevoir l'enseignement de la secte Sahaja Yoga ne constituait pas pour les parents le délit de soustraction à leurs obligations, a-t-on appris mercredi auprès de la Cour.

La chambre criminelle de la Cour de cassation a estimé qu'une telle démarche pouvait ne pas compromettre gravement la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de l'enfant, et elle a rejeté le pourvoi du procureur général de Montpellier, qui soutenait le contraire.

Le mouvement Sahaja Yoga, d'obédience hindouiste, est classé comme secte par le rapport parlementaire des députés Alain Gest et Jacques Guyard. Il a ouvert un établissement à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence) en janvier 2000. Bernard et Marie-Pierre Vuillot, demeurant à Montpellier, avaient envoyé leur fils âgé de six ans en Inde, à Dharmsala, pour y suivre l'enseignement de la secte. Au bout de six mois, les parents avaient rapatrié leur fils sur l'injonction du procureur de la République de Montpellier, qui avait ensuite engagé des poursuites pour "soustraction sans motif légitime à leurs obligations légales au point de compromettre gravement la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de leur enfant mineur".

La Cour d'appel de Montpellier, dans son arrêt du 7 mars 2001, a jugé que le délit n'était pas constitué et a relaxé les parents. La Cour d'appel expliquait que "l'éloignement seul ne peut constituer un abandon de l'enfant dès lors qu'il est habituel dans de nombreux cas et que le kilométrage est moins important que les facilités d'accès". Elle expliquait que l'enfant avait auparavant été scolarisé à Rome et qu'il ne présentait "aucune carence, soit psychique, soit physique".

Pour réclamer la cassation de cet arrêt, le procureur général soutenait dans son pourvoi qu'il aurait fallu rechercher si ce choix d'enseignement n'était pas de nature à compromettre l'éducation de l'enfant. Il observait que les parents n'avaient pas le droit de rencontrer leur enfant pendant l'année scolaire, ce qui ôtait toute pertinence aux considérations de la Cour d'appel sur les facilités d'accès de Montpellier à Dharmsala. Le magistrat ajoutait que si l'enfant n'avait pas été traumatisé, c'était parce que le parquet avait interrompu l'expérience. Mais la Cour de cassation, présidée par M. Bruno Cotte, a jugé que la Cour d'appel avait pu souverainement apprécier que les faits n'avaient pas compromis la moralité, la santé, la sécurité ou l'éducation de l'enfant. Elle a rejeté le recours.

Note d'un ami, éminent juriste : "Cela mérite explications, car la CCass a simplement voulu dire que l'appréciation des faits relevait des juges du fond (1ère instance et cour d'appel) et non des juges du seul droit (i.e. la CCass). Cet arrêt est cependant très maladroit".

 



   France : Stop au cancer

L'association est dissoute

Information de l'ADFI Deux Savoie-Isère, 31 octobre 2001

[Texte intégral]

L'association" Stop au cancer, Amis de Dirk, Centre de médecine nouvelle" Siège Social : 280 avenue du Comte -Vert, 73001 Chambéry est dissoute.
Cette information est parue au JO du 11 août 2001.

 



   France : Scientologie

La Scientologie mise à nu

Transfert, octobre 2001

[Texte intégral]

" Le Secticide, l'anti-scientologue " de Roger Gonnet affiche, d'emblée : " Tous les documents traduits ou originaux publiés dans ce site peuvent être utilisés pour toute cause anti-sectaire ou liés depuis d'autres sites anti-sectaires ou pro-sectaires. .. mais ces derniers ne s'y risquent pas. "

Mille deux cents textes, en anglais et en français, dont beaucoup d'articles de journaux américains traduits, des scripts d'émissions de télé, une rubrique
" apologistes et défenseurs des sectes ", etc. Sans oublier un peu d'humour anti-sectes.

Auteur d'un livre - La Secte, éditions Alban, 1998 - dans lequel il met à nu le fonctionnement scientologique, Roger Gonnet a ouvert son site il y a quatre ans. Il est aussi un participant actif du forum altreligion.org, un newsgroup lancé par d'anciens scientologues. " Au mois de juin 2001, j'en ai même été le contributeur le plus important avec... 688 messages ! " se réjouit-il. À Lyon, où il vit toujours, il passe ainsi le plus clair de son temps rivé à son ordinateur. Son arme ultime contre la secte qui lui a volé une partie de sa vie.

Roger Gonnet a créé, il y a quatre ans, le " Secticide ", un site anti-secte. Pour cet ancien scientologue, le Réseau incarne l'arme idéale pour combattre les sectes.

- Vous avez entrepris de combattre les sectes sur Internet, quelles leçons en tirez-vous ?
- Internet, c'est la seule méthode rapide et efficace pour apprendre et faire connaître les nouvelles, sans trop y passer de temps et d'argent .

- Comment l'idée vous en est-elle venue ?
- J'avais l'ordinateur, le livre que j'avais déjà écrit sur la Scientologie - dont la dernière édition est enrichie de documents trouvés sur Internet ! - et l'envie de continuer à faire savoir ce qui se passait réellement derrière les murs de la secte.

- Vous dites qu'Internet est létal pour les sectes, pourquoi ?
- Impossible de bloquer Internet : ça va trop vite. Quand une idée est vraiment saine, des tas de gens sont prêts à prendre le relais si l'un des piliers de défense de cette idée tombe. La Sciento mourra à cause de nous. S'il n'y avait pas Internet, on serait loin d'avoir obtenu ce qu'on a obtenu. On répand leurs données secrètes. Faire cela, diffuser gratuitement ce qu'ils font payer, ça permet de les ridiculiser. Imaginez qu'il faut débourser... 1,5 million de francs pour arriver à être initié à la fameuse histoire de " Xenu ", en Scientologie !

- Avez-vous été soumis à des pressions de leur part ?
- Dès que je l'ai quittée, la Scientologie a tenté quelques " coups " contre moi. Sur Internet, elle a essayé diverses recettes sans succès : m'accuser futilement de violer ses " droits d'auteur ", par exemple, parce que j'avais publié des textes sur mon site. Désormais, ils sont passés à la vitesse supérieure : j'ai eu deux huissiers chez moi ! En outre, depuis le mois de juillet, l'un d'eux tente -sur ordre de la secte - de me faire traduire en justice : une instruction est en cours, car ce plaignant est cité dans un article de journal présent sur mon site .

- Quels usages les sectes font-elles du Net ?
- Plusieurs d'entre elles ont eu des problèmes avec leurs sites ou leurs activités internautes. Par exemple, la Cavalry Chapel, une secte américaine qui annonçait la fin du monde,avait lancé un forum de discussions qui a presque mis fin à ses activités tant les critiques s'y amoncelaient. La Scientologie, elle, a subi plusieurs campagnes de presse hostiles en raison de son prosélytisme et des illégalités qu'elle commet sur la Toile. Dans mon livre, j'explique comment, en 1994, une circulaire interne prônait de faire disparaître d'un forum de discussions les messages critiquant la secte. Il y en a eu des dizaines. C'était un viol caractérisé des lois sur le courrier privé. Le coupable était connu, mais nul ne savait comment il procédait.

- Existe-t-il des stratégies de recrutement en ligne ?
- C'est au moyen de tests de personnalité truqués, présents sur son site, que la Scientologie tente de convaincre. Il y a trois ans, elle a même fait du spamming pour le faire connaître auprès des internautes. C'est une boîte sciento canadienne qui est à l'origine de cette initiative, mais il y a probablement eu des gens travaillant chez des fournisseurs d'accès qui ont ramassé les adresses. Bien des groupes " new age " ou des sectes ufologues, comme Raël, essaient aussi de vendre leurs ouvrages sur le Net.

- C'est efficace.?

- C'est à la mode ! Mais, entre nous, ça ne doit pas leur rapporter lourd, car les moteurs de recherche affichent autant d'adresses de sites anti-sectes que de sites prosélytes. Et il y a trop d'informations sur Internet qui les disqualifient : un jour ou l'autre, l'internaute finira bien par découvrir le pot aux roses !

- Quelle parade existe-t-il quand les sectes spamment les forums de discussions ?
- La liste alt.religion.scientology, surtout, a été soumise à ces attaques. Il s'agit d'un des forums les plus actifs au monde avec quelque cinq cents messages en moyenne chaque jour. Depuis qu'il a été lancé en 1991, la secte a tenté de le faire fermer, d'en attaquer la légitimité, et de l'inonder un bon nombre de fois. Il y a eu une période où plusieurs dizaines de milliers de messages pirates passaient chaque nuit, jusqu'à ce que quelqu'un trouve une parade informatique. Nous avons même eu droit, dernièrement, à un spam de messages à caractère pédophile. On a installé des filtres pour y parer..

- On dit que les sectes ont constitué de solides réseaux de mobilisation via le Net...
- Elles mènent un travail d'arrière-plan via des sites qui n'apparaissent pas comme leur étant liés, sur lesquels la critique dès sectes n'est pas admise. J'ai moi-même été chassé d'un forum universitaire, parce que, officiellement, je n'avais pas les diplômes requis. Le CESNUR {Centre d'études sur les nouvelles religions}, animé par l'Italien Massimo Introvigne, mène une action de fond sur Internet en publiant des contributions sur la liberté religieuse dont le but est on ne peut plus clair : défendre les sectes. .

Le site de Roger Gonnet http://myweb.worlnet.net/gonnet



   France : Fraternité Blanche Universelle - (FBU)

Il suffit parfois d'un mail

Transfert, n°18 - octobre 2001 par Julie Krassovski

[Texte intégral]

Pour les sectes, le Net est un bon moyen pour toucher d'éventuels adeptes.

La mère du jeune Alexandre en a fait les frais... Cela ressemble à une histoire de recrutement sectaire sur le Net. Elle concerne un adolescent français, mais elle aurait pu être jugée devant les tribunaux belges.

Alexandre* est studieux et plutôt réservé. Agé de 17 ans, il suit avec aisance les cours de sa classe de première scientifique, dans un lycée de l'ouest de la France. Chaque jour, à la sortie des cours, le jeune garçon se réfugie dans sa chambre, l'oeil rivé à son écran d'ordinateur.

Fan des Chevaliers du Zodiaque, une bande dessinée japonaise adaptée en dessin animé télévisé, le jeune nomme traque, sur le Réseau, des images de ses héros mythologiques. Au hasard de ses recherches, il sympathise avec des garçons de son âge : trois frères qui partagent sa passion pour les chevaliers nippons et qui résident en Belgique.

Nous sommes au mois le novembre 1998, Alexandre commence sa correspondance avec ses nouveaux amis. après quelques trocs d'images des chevaliers, la relation à distance prend un nouveau tour. La mère de ses copains du Net s'immisce dans la conversation. Interloqué, Alexandre n'ose pas réagir et poursuit ses échanges virtuels. Le mois de décembre pointant le nez, Alexandre parle, pour la première fois, de ses nouveaux amis sa mère : il lui demande la permission de se rendre chez eux, en Belgique. Très surprise et un peu méfiante, Christine, sa mère, lui explique qu'elle préférerait d'abord les connaître et que c'est elle qui les invite. Finalement, ils déclinent l'invitation... les fêtes de Noël passent. Puis, un jour de ,nettoyage, Christine découvre un colis postal planqué sous le lit de son fils. Dans le fouillis, elle trouve pêle-mêle, un poussin en peluche, une bande dessinée sur la Guerre de Troie, une cassette de musique portant la mention " pour Alexandre de la part de Saho ", un livre en hommage à Peter Deunov écrit par Mickaël Aivanhov, le gourou de la Fraternité blanche universelle (FBU) et une bande sur laquelle une voix féminine murmure : "je veux que tu saches que tu seras toujours à mes côtés. je t'aime, je t'aime, etc. " Sur le bureau traînent quelques pages sur lesquelles le lycéen loue le Seigneur en évoquant son " corps mental, serviteur de son esprit " ...

Il n'en faut pas plus pour que la maman s'affole. Soleil et mythologie Ne sachant comment interpréter cette littérature obscure aux accents ésotériques, elle prend contact avec l'UNADFI (Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu) qui, par chance, a une antenne dans sa ville. La responsable locale examine les objets.

L'ouvrage de Michaël Aivanhov n'est autre qu'une apologie du fondateur de la FBU, une secte répertoriée dans le rapport de l'Assemblée nationale. De même, la signature de la mère de famille belge s'accompagne souvent d'un soleil et ses propos font souvent référence à la mythologie... Autant d'indices qui orientent les soupçons vers la FBU.

Très vite, l'UNADFI envoie un dossier à sa correspondante en Belgique, accompagné des interrogations suivantes " Pourrait-il s'agir d'une tentative de recrutement sectaire ? Ou cette correspondance marque-t-elle un réseau à caractère pédophile ?" Le jeune homme paraît très influencé par cette personne. Ces informations sont ensuite transmises à la police belge qui ouvre une enquête. Entre-temps, Christine remarque, sur le bureau de son fils, un document portant mention d'horaires de trains, à destination de la Belgique, pour le mois de février. Craignant que l'adolescent ne fugue sous l'influence de ses correspondants douteux, la maman porte plainte, en France, contre la famille belge, le 19 janvier 1999.

L'affaire n'aura toutefois pas de suites et sera classée par le tribunal. La mère de famille belge, employée de mairie, a bien été interrogée par la police, mais sans résultat. " Bizarrement, elle se disait " protégée " par le maire de sa commune, un élu du parti social chrétien qui n'est plus au pouvoir aujourd'hui ", précise une correspondante belge de l'UNADFI. Le lien entre cette employée municipale et la secte n'ayant jamais pu être prouvé, l'enquête a pris fin. Le procureur du Roi chargé de l'affaire a même affirmé à Transfert " ne retrouver aucune trace du dossier ".

Afin de préserver l'anonymat des personnes mentionnées, leurs noms ont été modifiés. transfert