Actualités sur les sectes en novembre 2003

Sectes et psy La contre-attaque des psys par la suggestion
Falungong Un cyber-dissident jugé à Pékin
Moon Le bureau n'est pas l'église
Raël Tribunal administratif : Raëliens : demande d'annulation du refus d'inscription
Scientologie L'ado reste en France
Raël Une visite à Raëland
Soka Gakkai La coalition avec la Soka Gakkaï recule au Japon
Sectes et psy Ravages des pseudo-psys
Témoins de Jéhovah Le congrès régional fait le plein au centre des expositions
Scientologie Président du Parlement un avocat des scientologues '
Energie Universelle Le gourou vit à Collioure
PNL (*) 12/11/2003 Lettre ouverte des formateurs en PNL
Rétablissement des dix commandements de Dieu Net trip en Ouganda
Sectes et religion Les nouvelles croyances
Gurdjieff L'adepte de Gurdjieff condamné
Sectes Les sectes accouchent de fous
Scientologie Un avocat et député peut-il défendre les scientologues '
Raël Raël affirme avoir trouvé la formule de la jeunesse éternelle
Eglise du Christ (*) 13/11/2003 Une lettre d'Edith Colyer, mère d'adepte
Kabbale Kabbale business
Scientologie RG contre sciento, Sarko fait son choix
Témoins de Jéhovah Le cadeau aux Témoins de Jéhovah
Temple du Peuple Commémoration du 25e anniversaire du massacre de Jonestown
Sectes et entrisme Prévention sur l'entrisme sectaire lors de catastrophes
Satanisme La dirigeante d'une secte satanique nie avoir castré et tué des enfants
Scientologie Penélope Cruz, nouvelle adepte de la Scientologie '
La Famille (ex-Enfants de Dieu) (*) 20/11/2003 Lettre-témoignage de Daniel
Sectes (*) 20/11/2003 La liberté oubliée (Conférence)
Sectes Les nouvelles proies des sectes
Sectes Recrutement et promotion pour les sectes
Scientologie 24 scientologues obtiennent gain de cause contre le ministère de l'Intérieur
Sectes et santé (*) 23/11/2003 Parler et agir au nom des victimes
Sectes Le pouvoir des sectes en Amérique latine
Sectes Arrestation de 12 membres d'une secte du culte de l'Apocalypse
Sectes L'affaire du château de Savilly, à La Grande-Verrière
Raël Raël à Crans-Montana!

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Sectes et psy

La contre-attaque des psy par la suggestion

Libération, 3 novembre 2003 par Eric Favereau

[Texte intégral]

Ils proposent leur amendement au texte réglementant la formation.

Mieux vaut tard que jamais. Alors que l'amendement dit Accoyer ­ visant à réglementer la psychothérapie en ne l'autorisant qu'aux seuls médecins ou aux psychologues dûment diplômés ­, avait été adopté à l'Assemblée dans l'indifférence générale (Libération des 25 et 26 octobre), le débat commence enfin à émerger. Après les craintes des psychanalystes, c'est au tour des psychothérapeutes de monter au créneau. Fermement. Et de lancer des contre-propositions.

«L'amendement Accoyer ne vise à rien d'autre qu'à médicaliser la psychothérapie», s'énerve ainsi Bruno Dal-Palu, président de l'Affop (Association fédérative française des organismes de psychothérapie). Même son de cloche de la part de la Fédération française de psychothérapie : «Dans le but de faire la chasse aux charlatans ou à des mouvements sectaires, on prescrit de faux remèdes, en psychiatrisant la population.» Et l'Affop d'analyser ce qu'elle perçoit comme une dérive : «Si ce texte était voté en l'état, il aurait pour effet de restreindre la psychothérapie aux seuls soins des troubles mentaux. Toute personne en souffrance qui ne souhaiterait pas voir qualifier sa problématique de "trouble mental" n'aurait plus qu'à faire sien le vieil adage : "Je ne suis pas fou donc je ne consulte pas."»

Pour toutes ces raisons, l'Affop a lancé ce week-end, lors d'un colloque, une vaste contre-offensive. C'est d'abord l'annonce de la rédaction d'un livre blanc sur la profession de psychothérapeute ; c'est ensuite une campagne publique, «Touche pas à mon psy», appuyée par des pétitions signées par des personnalités.

Enfin, a été rédigé un contre-amendement. «Les psychothérapies sont des modes d'accompagnement d'une personne en souffrance psychique avec ou non des troubles mentaux», est-il écrit dans cette contre-proposition qui insiste sur la nécessité de maintenir une formation autonome, à côté des psychothérapeutes, psychologues ou médecins : ce sont des personnes formées sur le tard, à partir d'une analyse, puis d'un contrôle et d'une formation personnelle. «C'est souvent très long», explique l'Affop. «Les différents types de psychothérapie seront fixés par décret du ministre chargé de la Santé, précise le contre-amendement. Leur mise en oeuvre ne peut relever que de médecins psychiatres, de psychologues cliniciens, de médecins formés à la psychothérapie, ou des psychothérapeutes certifiés ayant les qualifications professionnelles requises fixées par décret». Et «tous les psychothérapeutes devront figurer de manière obligatoire sur un registre des psychothérapeutes professionnels».

Au ministère de la Santé, on ne se dit pas hostile à l'«amélioration» de l'amendement Accoyer quand il sera débattu au Sénat, le mois prochain.


Chine : Falungong

Un cyber-dissident jugé à Pékin

Yahoo actualités, 4 novembre 2003

[Texte intégral]

PEKIN - Le cyber-dissident Jiang Lijun a été jugé mardi à Pékin pour incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat, malgré de récentes difficultés du gouvernement à faire condamner les Chinois qui utilisent l'internet pour critiquer le régime.

"Le procès s'est terminé à 13H20 (05H20 GMT). Le verdict a été mis en délibéré", a déclaré à un responsable de la Cour intermédiaire n°2 de la capitale chinoise.

"Le chef d'accusation d'incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat peut lui valoir dans le pire des cas une condamnation à vie", selon son avocat, Mo Shaoping, qui a demandé l'acquittement de son client.

Le parquet a notamment accusé Jiang d'avoir voulu instaurer la démocratie par des moyens violents, ce que le prévenu, arrêté en novembre dernier alors que le parti communiste tenait son 16ème congrès, a récusé.

Selon l'accusation, Jiang Lijun est responsable d'une alerte à la bombe, ce qu'il nie.

Jiang aurait été en étroite relation avec d'autres cyber-dissidents dont l'étudiante Liu Di, qui a vu son dossier renvoyé vendredi par le parquet à la police, suite à un revirement de témoins affirmant avoir été soumis à des pressions policières.

De leur côté, 58 intellectuels chinois ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre chinois Wen Jiabao pour faire part de leur inquiétude face à une nouvelle vague de procès et de détentions de cyber-dissidents, après l'arrestation la semaine dernière dans la province centrale du Hubei de Du Daobin.

Auteur de plusieurs articles publiés sur internet demandant la démocratie et la fin de la répression contre la secte Falungong, Du avait organisé le 4 octobre une journée de "simulation de détention" en solidarité avec Liu Di.


France : Moon

Le bureau n'est pas l'église

Libération, 5 novembre 2003 par Blandine Grosjean

[Texte intégral]

Le 15 octobre, les magistrats ont estimé que «l'utilisation par un agent public de la messagerie du service public au profit d'une association confessionnelle constitue un manquement au principe de laïcité et à l'obligation de neutralité».

Le Conseil d'Etat est donc capable d'émettre des avis tranchés sur le sacro-saint principe de laïcité, injustement réduit ces derniers temps aux histoires de voiles islamiques.

Rassurons immédiatement les adeptes de la religion catholique (magistrats, conseillers d'Etat, administrateurs du Parlement, fonctionnaires territoriaux) qui mélangeraient leurs bureaux avec un centre de publipostage (contre le Pacs pour ne prendre qu'un exemple) : l'arrêt en question vient sanctionner le comportement d'un adepte de la secte Moon, autrement connue en France sous le nom d'Association pour l'unification du christianisme mondial.

Le mooniste était en poste à l'Ecole nationale des arts et métiers. Il s'est servi de l'adresse électronique de l'école «à des fins personnelles d'échanges en sa qualité de membre de l'association». Pire, il a utilisé la messagerie électronique d'un directeur de laboratoire de l'école à l'insu de ce dernier.

En première instance, puis en appel, l'agent public mooniste a écopé d'une exclusion temporaire de fonction de six mois, dont trois avec sursis.

Le Conseil d'Etat approuve. Utiliser «des moyens de communications» du service public au profit d'une association confessionnelle est un premier manquement au principe de laïcité et de neutralité «qui s'impose à tout agent public».

Il s'agissait là d'Internet, mais on peut imaginer que l'usage du téléphone ou du service postal expose aux mêmes poursuites. Les magistrats reprochent également au mooniste d'apparaître sur le site de l'Association pour l'unification du christianisme en tant qu'agent d'un service public.

Dans sa grande neutralité, le Conseil d'Etat n'emploie pas le mot «secte» pour qualifier ladite association.


France : Raël

Tribunal administratif : Raëliens : demande d'annulation du refus d'inscription

Courriel, 6 novembre 2003

[Texte intégral]

Le commissaire du gouvernement a demandé l'annulation de la décision du sous-préfet de Mulhouse qui avait refusé l'inscription au registre des associations de l'Association religion raëlienne de l'est.

Le sous-préfet de Mulhouse avait, sur délégation du préfet du Haut-Rhin, refusé le 3 février de cette année l'inscription de l'Association raëlienne au registre des associations. En conséquence, celle-ci avait déposé une requête en annulation le 3 avril.

La décision préfectorale s'appuyait sur plusieurs motifs : thèses propagées de nature à heurter le sentiment religieux en Alsace, risques potentiels de troubles portés à la cohésion sociale de la région, activisme résultant notamment d'un affichage sauvage. L'association réfutait pour sa part ces arguments estimant qu'ils ne relevaient pas du droit, en particulier le droit civil local, mais de faits supposés, et que ce refus portait atteinte à la liberté d'association. Elle affirmait que le sentiment religieux n'est pas une composante de l'ordre public, que l'association n'était pas de nature à troubler ce dernier, et que l'affichage incriminé ne concernait que l'annonce d'une conférence et ne relevait pas d'une propagande idéologique.

Le commissaire du gouvernement a reconnu notamment qu'une commission d'enquête parlementaire avait considéré le mouvement raëlien comme étant une secte, mais il a fait droit à la requête en déclarant que le refus d'inscription était surmotivé en faits mais non motivé en droit. Il en a donc demandé l'annulation. L'affaire a été mise en délibéré. Il est vraisemblable qu'ensuite le préfet du Haut-Rhin devra à nouveau se prononcer.


France : Scientologie

L'ado reste en France

Ouest France, 8 novembre 2003

[Texte intégral]

En juillet dernier, une juge des enfants du tribunal de Nantes interdisait aux parents d'une adolescente, demeurant à Carquefou, de l'envoyer dans un centre de scientologie au Danemark. Ceux-ci ont fait appel de cette décision. Hier, la chambre spéciale des mineurs de la cour d'appel de Rennes a pris acte de l'engage ment des parents de ne pas envoyer leur fille au Danemark et a levé l'in terdiction prononcée à Nantes.

et aussi ::

l'adepte pourra sortir de France
La cour d'appel de Rennes a levé, hier, l'interdiction temporaire de sortie du territoire national imposée à une Nantaise de 14 ans. L'adolescente sou-
haitait intégrer un centre de l'église de scientologie à Copenhague. Ses parents se sont finalement engagés à scolariser leur fille en France. Ce dont
les juges ont pris acte. Ils lèvent ainsi l'interdiction de quitter la France prononcée en première instance, en juillet, par une juge pour enfants de Nantes.
C'est la tante de la jeune fille qui avait saisi la justice afin d'empêcher les parents de l'envoyer au Danemark.


Canada : Raël

Une visite à Raëland

Quebec Sceptique, n° 50 Hiver 2003 par Amélie Langlais et Daniel Coulombe

[Texte intégral]

Il y avait belle lurette que nous voulions rendre visite à Raël sur sa base Ufoland, à Valcourt, ouverte depuis l'été 1997. Les dépliants y étaient pour quelque chose : « Montez à bord d'un ovni! » Avec une certaine tendance de type « record Guinness » : « le plus grand bâtiment au monde construit en bottes de paille » (question d'économie davantage que d'écologie, et certainement pas de technologie; en plus, si le feu prend entre les murs, ça va chauffer!) et la plus haute réplique d'ADN au monde (tellement haute que la réplique ne reproduit qu'une partie de l'ADN, alors qu'elle aurait pu être complète si elle avait été un peu plus petite).

Notre première surprise a trait à la durée de la visite : quelque 90 minutes. Avis aux sceptiques qui visiteront Ufoland, prévoir ce délai avant la fermeture du centre. Heureusement, un guide sympathique offre de faire des heures supplémentaires. Nous payons 10 $ au guichet (ce qui est raisonnable). Le guide, dans son introduction, s'empresse de nous rassurer avant le premier atelier : « Nous respectons vos croyances, il n'est pas question ici de faire un lavage de cerveau. Le but de cette visite est de vous présenter une autre vision du monde, de l'Univers ». C'est gentil, naïf, presque inoffensif. Scientifiques ou ésotériques, peu importe, nous apprécions toujours la gentillesse et l'amabilité des gens. Deux morceaux de robot pour le guide.

La visite comprend sept ateliers, notamment sur la génétique, l'exploration spatiale, la robotique (vie artificielle), l'astronomie, le futur, la révélation de Raël, ainsi que les ovnis dans le monde. On peut trouver plusieurs textes d'information sur le site des raéliens (bien qu'au moment d'écrire cet article, cette section du site ne fonctionnait pas). (Note du webmestre: En date du 4 novembre 2003, le site est bel et bien fonctionnel.) Dans l'ensemble, les ateliers sont de facture intéressante, chacun étant accompagné d'une bande vidéo (d'environ sept minutes) et les décors étant créés en fonction du thème de l'atelier. Le septième atelier nous montre l'ovni que Raël a vu dans le cratère d'un volcan. Le guide nous a rassurés dès que nous avons monté l'escalier menant à l'intérieur du vaisseau : « Ne vous attendez pas à voir un tableau de bord avec plein de petites lumières, les Élohim possèdent une technologie supérieure ». En effet, l'intérieur est vide. Complètement vide, hormis deux sièges gonflables en plastique transparent. De l'extérieur, l'ovni ressemble à un mamelon cosmique, ou encore à un condom sur la table de chevet, au point où on se demande même si Raël n'a pas pensé plus « marketing pansexuel » que théorie scientifique pour la conception de son vaisseau. À côté de l'ovni, dans les airs, plane une image représentant le visage de Jésus (une icône des années 60, les années hippies). N'oublions pas que Raël est le demi-frère de Jésus, que leur père est Yahvé. À notre gauche, on présente une maquette de l'ambassade raélienne. C'est drôle, puisque des numéros sur la maquette nous indiquent l'emplacement de la future salle de conférences des Élohim. Et pourquoi pas les toilettes et la cuisinette, tant qu'à faire'

Si les panneaux sont attrayants, disons que l'orthographe et la grammaire sont légèrement égratignées. Et, sans donner tous les détails des ateliers, ajoutons que les renseignements de nature « scientifique » et « religieuse » sont très généraux, la majorité étant véridiques, mais certains étant douteux, contestables et constituent parfois même une insulte à l'intelligence humaine (alors que dire de l'intelligence extraterrestre!). En effet, le visiteur n'a pas besoin de connaissances exégétiques, théologiques, informatiques, astronomiques, biochimiques ou autres pour reconnaître immédiatement la salade vulgarisée et les faussetés avancées par le raélisme. Il lui suffit d'un minimum d'esprit critique et de bon sens. Finalement, il était évident que le guide n'avait pas de doctorat en chimie ou en biologie. Il s'est fourvoyé à plusieurs reprises dans son discours sur le clonage et la génétique.

À la suite de cette visite, nous constatons que les deux principales tactiques employées à Ufoland sont : la preuve par l'absurde (le cosmos est si grand qu'il est évident que d'autres civilisations comme la nôtre existent) et la conspiration, telle que véhiculée par le cinéma (Contact)1 et la télévision (X-Files). Entre autres, on retrouve sur les panneaux de la visite des citations de l'association des anciens astronautes de la NASA, dont plusieurs membres avouent ouvertement, maintenant qu'ils ont le droit de dire la vérité, avoir été observés par des extraterrestres tout au long de leur mission (sur la lune, dans l'espace), ainsi qu'une photographie de la NASA sur laquelle on peut voir le sphinx et les trois célèbres pyramides d'Égypte (phénomène que la NASA et la science continuent de nier; c'est aussi ce qui explique l'intérêt des États-Unis pour la planète Mars).

Nous avons été étonnés de constater qu'à Ufoland, on n'utilise pas la technique de la « fausse preuve », qui consisterait à démasquer quelques charlatans ici et là, quelques faux ovnis ou quelques arnaques célèbres, afin de renforcer la crédibilité du pseudo-discours scientifique. C'est une méthode connue des charlatans.

Nous arrivons également à cette dernière conclusion : ce site ne devrait pas s'appeler « Ufoland : le monde fantastique des ovnis et extraterrestres », mais plutôt « Raëland : le monde et la salade de Claude Vorilhon » pour la simple et bonne raison que l'on ne retrouve presque pas d'information sur les ovnis et les extraterrestres et que l'omniprésence de Raël et de son message transparaissent tout au long des ateliers.

Dernière note négative : nous avons été déçus du peu de concret que l'on observe à Ufoland. Il est étonnant de constater qu'à Ufoland, où l'on côtoie prétendument des extraterrestres - qui possèdent une si grande technologie - on est encore à l'ère du panneau laminé et du magnétoscope (aucun ordinateur!), ainsi qu'aux portes traditionnelles, avec une poignée (seule la première porte était automatisée). Pourquoi ne pas présenter, au microscope, une cellule humaine, des robots, des plantes clonées, etc.'

À la sortie, on fait face à un comptoir de gadgets ufologiques et d'objets promotionnels raéliens : petits bas Ufoland pour les enfants, serviettes de plage avec la soucoupe des ovnis, extraterrestres en tout genre, bref, tout le bazar traditionnel que l'on retrouve dans des sites similaires, par exemple à Roswell. Toutefois, on ne pousse guerre la vente des souvenirs, et nous l'apprécions.

Somme toute, nous avons fait une agréable visite cosmique. C'est toujours plaisant et bienfaisant de sentir que des héros venus de l'espace vont parler à nos gouvernements, d'ici 2030, de notre piètre situation écologique et économique, qu'ils vont rétablir la paix, empêcher la réalisation d'une Troisième Guerre mondiale (nucléaire, bactériologique). Il est toujours fascinant d'espérer un jour pouvoir rendre visite à nos amis à l'autre bout de la galaxie et se cloner, question de tromper son conjoint, d'écoeurer davantage le voisin ou de vivre plus longtemps.

Ne soyons pas trop sceptiques en espérant que ce groupe soucoupiste parmi les plus en vue de la planète disparaîtra avec la mort de Raël. Déjà, tous les changements ont été prévus pour que le raélisme survive à son gourou. Concernant le problème de la venue des Élohim, qu'ils viennent ou non a peu d'importance : « De nombreux mouvements religieux ont eu à faire face à des prophéties qui ne se vérifient pas (p. ex., les Témoins de Jéhovah) et ces mouvements existent toujours aujourd'hui : il devrait en être de même pour le mouvement raélien ». (2)

Alors, si jamais vous avez envie d'une tournée paranormale estivale, après Valcourt, rendez-vous à Saint-Simon-de-Bagot, près de Saint-Hyacinthe, pour faire dodo sous la pyramide de Saint-Germain. En plus d'absorber de l'énergie cosmique, trois autres options s'offrent à vous : l'anneau transitionnel (perception de l'aura), le cylindre géomagnétique (pour la polarité du corps physique) et le théracube (pour la désintoxication). Comme quoi, pour environ 3 $ la minute pour chaque « concept », le Québec exploite merveilleusement bien son touriste crédule, friand d'ésotérisme et de parapsychologie.

Notes
1 Les raéliens n'ont d'ailleurs pas tardé à faire cette association. Voici le titre et le résumé de leur communiqué : « CONTACT », 1997 : le film, 1973 : « La réalité, le vrai CONTACT a déjà eu lieu! Ceci n'est pas de la fiction! C'est le 13 décembre 1973 que des extraterrestres ont rencontré un être humain nommé RAËL. Ils lui ont révélé la vérité sur nos origines : nous sommes le fruit d'une création scientifique. Nous pouvons retrouver leurs traces un peu partout sur la Terre. Ces êtres sont à l'origine de toutes les religions. Leur nom fut injustement traduit par Dieu dans la Bible; les ÉLOHIM (ceux qui sont venus du ciel) désirent reprendre contact avec nous et nous léguer leur héritage scientifique. La résurrection de Jésus n'est pas un miracle, mais plutôt la maîtrise du procédé du clonage pour prolonger la vie éternellement. RAËL est présentement leur seul représentant sur terre. Sa mission est de construire au nom de toute l'humanité une ambassade pour les accueillir. »

2 CHERBLANC Jacques. Raël et son mouvement au Canada : l'accueil et le développement d'une secte soucoupiste française dans un pays étranger (1976-1999), (mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en histoire), Université Jean Moulin Lyon III, juin 1999, p. 162.


Japon : Soka Gakkaï

La coalition avec la Soka Gakkaï recule au Japon

Yahoo, 9 novembre 2003

[Texte intégral]

Législatives japonaises: la coalition de Junichiro Koizumi conserverait sa majorité, selon un sondage sortie des urnes

TOKYO (AP) - Le Premier ministre Junichiro Koizumi devrait pouvoir poursuivre ses réformes économiques: sa coalition semblait en passe de conserver sa majorité dimanche à l'issue des législatives, selon un sondage sortie des urnes diffusé par la chaîne de télévision publique NHK.

Selon NHK, le Parti libéral-démocrate (PLD) obtiendrait entre 214 et 241 des 480 sièges de la chambre basse du Parlement. D'après la chaîne, le parti conserverait sa majorité mais l'élection restait serrée.

Le PLD comptait 247 sièges dans la chambre sortante et une quarantaine d'autres sièges étaient détenus par les partenaires de sa coalition, le Nouveau Komeito, émanation de la secte bouddhiste Sokka Gakkai, et le Nouveau Parti conservateur.

Le PLD pourrait avoir bénéficié d'une participation moins élevée que prévue. Traditionnellement, une forte participation profite au Parti démocrate dans l'opposition qui rassemble davantage chez les électeurs qui ne sont affiliés à aucun parti. AP


France : Sectes et Psy

Ravages des pseudo-psys

La Dépêche, 9 novembre 2003 par Sabine Bernède

[Texte intégral]

SOCIÉTÉ. IL Y A « PSY » ET « PSY ». LES PROFESSIONNELS, ET LES AUTOPROCLAMÉS. A LOURDES, UNE ASSOCIATION PART EN CROISADE CONTRE LES CHARLATANS.

Qui l'eut cru ' En mangeant vingt bananes par jour, ou quinze jaunes d'œufs, ou encore trois steaks crus, l'instinctothérapie était censée venir à bout de cancers ou de leucémies. Guy-Claude Burger, devenu le gourou du cru, officiait au château de Montramé dans le Val-de-Marne, en faisant payer très cher ses stages et ses légumes frais. Il a fini sa carrière en 2002 devant une cour d'assises : condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour viols sur mineures de moins de quinze ans.

Il y a à boire et à manger dans le domaine des thérapies. Tout et n'importe quoi. Le meilleur comme le pire. Gestalt, cri primal, analyse transactionnelle, psychogénéalogie, rebirth, bio-énergétique, kinésiologie, beaucoup d'autres techniques qui surfent sur la vague new-age… Au royaume de l'ego, il y a des professionnels formés et reconnus. Mais aussi des thérapeutes autoproclamés, qui se comportent en gourous et abusent du malaise existentiel ou de la souffrance psychique d'autrui.

Confronté dans son entourage à ce qu'il appelle de « véritables manipulations mentales », Guy Rouquet, enseignant à Lourdes, a créé en 2001 la première association de victimes de pseudos-pys, « Psychothérapie Vigilance ». Depuis, son téléphone n'arrête plus de sonner. Et son site internet (www.psyvig.com) reçoit 3 000 à 4 000 visiteurs par mois.

« Dans le domaine des thérapies, j'ai découvert une véritable nébuleuse », affirme Guy Rouquet. Cet enseignant passionné de littérature, puisqu'il a créé « L'atelier imaginaire » à Lourdes, s'est replongé dans les livres, et l'abondante prose qui fleurit sur le développement personnel. « La préoccupation première du psychothérapeute autoproclamé est d'ordre économique », dit-il ; « un patient doit durer. C'est d'abord un client qu'il faut fidéliser. Sans vergogne, avec un aplomb au cynisme inouï, le peudo-psy détecte des problèmes psychiques ou mentaux chez un sujet sain et équilibré. Il le convainc de suivre une thérapie, puis s'ingénie à déclencher une vraie souffrance à partir d'un mal imaginaire ».


« SA VERITE INTÉRIEURE »

Le drame de l'Ordre du Temple solaire, avec la mort de 16 adeptes, « suicidés » dans le Vercors en décembre 1995, est significatif de la dérive sectaire de certains groupes. Mais il y a d'autres abus, d'ordre financier, sexuel, moral.

Jacqueline, 48 ans, qui vit dans la région, raconte comment sa famille a « explosé » : « Mon mari a été confronté à des difficultés professionnelles, et je pense, à ce que l'on appelle la crise du milieu de la vie. Il est entré en relation avec une psycho-machin qui lui a fait faire des stages de relaxation et de développement personnel. Mon mari s'est alors mis en tête de découvrir sa vérité intérieure, et je peux dire que j'ai assisté à la déstructuration totale de sa personnalité ». Résultat : violence conjugale, divorce, enfants qui abandonnent leurs études.


« 22 000 € dilapidés »

A Paris, Guy, cadre commercial dans une multinationale, vit le même drame avec son épouse, qui, de stages de kinésiologie en séminaires de constellation familiale, a fini par « déménager ». « Une véritable descente aux enfers », commente Guy, qui a tenté, en vain, de déposer plainte contre la thérapeute de son épouse ; le tribunal d'Evry l'a débouté. « Ma femme a été influencée par un véritable charlatan. En cinq ans, elle a dilapidé 22 000 € en formations diverses. Son psychisme est fragilisé. J'ai failli perdre mon travail. Nous divorçons. Et nos trois enfants vont très mal ».

Il y a psy, et psy. La loi devrait bientôt permettre de faire la différence entre les professionnels formés et encadrés, et les marchands de bonheur. Mais pour le moment, n'importe qui peut prétendre devenir psychothérapeute. « Ce domaine est un véritable marché financier, avec des écoles privées qui vendent très cher formations et diplômes non validés », dénonce la psychologue Martine Maurer qui a publié un guide salutaire, « Comment choisir son psychothérapeute ' » (Hommes et Perspectives).

En France, 5 % des plus de 15 ans suivent, ou ont suivi, une psychothérapie, conduite par un professionnel, psychiatre, psychanalyste ou psychologue. Dans un sondage BVA publié en 2001, 84 % des patients interrogés estimaient que leur psychothérapeute les avait aidés.

La médecine de l'âme existe, fort heureusement. A condition de trouver une bonne oreille.

DISCUSSIONS. UN AMENDEMENT, PRÉSENTÉ EN JANVIER PAR UN DÉPUTÉ, VA ENFIN RÉGLEMENTER LE DOMAINE DE LA PSYCHOTHÉRAPIE. RÉACTIONS DIVERSES.

Il veut changer les règles du « je »

Bernard Accoyer, député UMP de Haute-Savoie, a fait voter le 8 octobre dernier par l'Assemblée nationale un amendement qui vise à réglementer la psychothérapie en ne l'autorisant qu'aux seuls médecins et psychologues cliniciens. Cet amendement doit être présenté en janvier devant le Sénat : « Des dérives se sont produites, et il est temps de clarifier la situation pour la sécurité des patients. Je reconnais que ce n'est pas simple; je reçois des pressions et même des menaces, mais je suis soutenu par les associations de victimes. J'ai effectivement proposé que le terme de psychothérapeute soit réservé aux psychiatres et psychologues cliniciens. Les psychanalystes, s'ils affirment être dans le soin, le traitement, devront se présenter devant un jury qui appréciera leurs pratiques et leurs connaissances. Quant aux autres, qui pratiquent l'hypnose, la relaxation, ou autre, je leur fais confiance pour trouver une autre appellation ».

Rémi Puyelo, psychiatre toulousain, membre de la Société psychanalytique de Paris : « Je vais vous donner ma définition de la psychothérapie : une aide qu'un psychisme peut apporter à un autre psychisme. Les buts pour en fixer les limites : la modification ou la disparition d'un mal-être. A partir de là , vous avez des théories de type psychologique ou psychanalytique. Les sociétés de psychanalyse ne forment certes pas que des psychiatres et des psychologues ; mais les formations sont longues, contrôlées et encadrées. Que l'État veuille remettre en question cette professionnalisation me paraît être davantage une préoccupation d'ordre économique, alors qu'il s'agit d'un problème de santé publique qui devrait faire l'objet d'un débat national ».

Bruno Dal-Palu, président de l'Affop (Association fédérative française des organismes de psychothérapie ) : « Nous ne sommes pas opposés à une réglementation. Mais pas celle qui est proposée ! Car elle va introduire une nouvelle fracture sanitaire en psychiatrisant la population. Un problème de deuil, des difficultés conjugales ne sont pas des troubles psychiques, mais peuvent nécessiter une aide, un accompagnement. Nous allons proposer un contre-amendement à Bernard Accoyer ».


France : Témoins de Jéhovah

Le congrès régional fait le plein au centre des expositions

Le Mans Actualités, 10 novembre 2003 par Thibaud Teillard

[Texte intégral]

Une salle pleine à craquer, preuve du succès des Témoins de Jéhovah qui comptent 1 000 adeptes rien qu'en Sarthe. Témoins de Jéhovah par centaines

Le congrès régional des Témoins de Jéhovah a réuni 1 500 adeptes, hier, au centre des expositions. Les autorités ne trouvent rien à redire.
La grande scène du forum du centre des expositions est constellée de fleurs. Dans un coin, à une petite table, Simone évoque en roulant les « r » les « 25 à 30 nouvelles visites » qu'elle effectue mensuellement. « Lors des cinq derniers mois, trois personnes sont devenues de nouvelles proclamatrices, dit fièrement la dame en utilisant le langage maison. J'imagine ce que doit vivre quelqu'un qui sort une personne du feu ou de la noyade. » A côté d'elle, « un ministre du culte » barbu aux allures de télévangéliste américain trouve manifestement la comparaison appropriée.

Simone est témoin de Jéhovah comme les 1 500 Sarthois et Ornais qui sont assis sagement devant elle. Un public mélangé, cheveux gris, messieurs cravatés, étudiants plutôt BCBG et petits enfants. Beaucoup d'enfants et de poussettes même pour entendre lire quelques morceaux savamment choisis de la Bible toute la journée. « Il plaît à Jéhovah que nous soyons là, lâche Adèle, une jolie adepte de 22 ans. Quand la journée est finie, je ressens un sentiment de bien-être. » Drôle de langage pour une jeune femme du XXIe siècle. Dénonçant certaines pratiques ­ tel le refus de la transfusion sanguine quels qu'en soient les risques pour la santé - et un prosélytisme acharné, un rapport parlementaire classe les Témoins de Jéhovah parmi les organisations sectaires. Michel Drouard, adepte manceau, s'insurge. « Un arrêt du Conseil d'État a tranché une fois pour toutes en juin 2000. Nous sommes une religion avec les avantages fiscaux qui s'y rattachent. » Derrière lui, un panneau invite les « fidèles » à réduire leurs impôts en finançant la nouvelle « salle des assemblées » de Dreux.

Le maire « découvre »

Un congrès régional avec autant de monde qu'hier, les Témoins de Jéhovah en tiennent deux par an au centre des expositions. Un lieu public financé par le contribuable, endroit adéquat pour ce genre de manifestation ' Interrogé vendredi, le maire avoue « découvrir » la présence et le succès de ce genre d'assemblée. « Bien sûr, cela ne m'enthousiasme pas et je n'aimerais pas qu'un des miens soit embarqué dans cette affaire, commente Jean-Claude Boulard. Sur le fait de les accueillir ou non, c'est la responsabilité du directeur du centre des expositions. » Le directeur avoue que tout ça « l'interpelle ». Mais pour Jean-Pierre Weissbeck, les Témoins de Jéhovah n'ont pas de raison d'être refoulés puisqu'ils ne se sont jamais fait remarquer. « Ils viennent ici depuis des années et mes techniciens ne m'ont jamais fait remonter le moindre incident. »

Lire la Bible toute la journée, un bon alibi pour avoir la paix avec les autorités.


Suisse : Scientologie

Président du Parlement un avocat des scientologues '

Indy media, 10 novembre 2003

[Texte intégral]

JURA : boris ryser, 10.11.2003

JURA PAYS OUVERT ' - QUE CACHE CETTE NOUVELLE PROPAGANDE DE NOS AUTORITES SUISSES '

Depuis le 1er janvier 2004 le canton suisse du JURA (près de Basel) aura comme Président de son Parlement un AVOCAT DEFENDANT LA SCIENTOLOGIE !!!

Bien qu'un avocat puisse défendre un criminel, un violeur, et pour cela lui trouver des circonstances atténuantes, ce qu'il faut dénoncer ici c'est que pour défendre la scientologie ce même avocat devra sans doute prétendre que la thérapie de la dianétique (une pseudo psychiatrie) n'est aucunement dangereuse pour la santé, et que son système de justice interne est compatible avec nos lois et sans aucune menace pour la paix civile !!!

Malheureusement il est prouvé aujourd'hui, et cela grâce au Net (www.antisectes.net), que non seulement les scientologues ont le droit de nuire et de porter de coups à ceux qui osent critiquer leurs méthodes, mais aussi que ces "barbouzes" sont protégés par des gens comme le chef de leur police interne (OSA- l'office des affaires spéciales), une police illégale dont les activités sont entièrement aux ordres des scientologues américains.

Nous pensons donc à juste raison qu'un politicien d'un côté ne peut défendre un tel groupe, et de l'autre garder toute sa liberté d'action pour décider certaines actions préventives.

En effet qui va promulger une loi interdisant la distribution de leurs tracts et "test de personnalité" devant nos écoles et nos rues '

Qui va proposer un suivi médical indépendant pour chaque nouvel adepte afin de protéger les personnes dans la détresse, ou handicapées, des victimes qui bien souvent sont les premières à tomber dans leurs filets '

Et enfin, qui va organiser une formation complémentaire au sujet des manipulations sectaires à notre magistrature '

Accepter qu'un politicien défende une secte connue pour dépouiller ses victimes, si ce n'est les conduire au suicide, comme pour ce jeune homme qui a sauté d'un pont à Lausanne et tué un passant, c'est avoir dans la tête comme définition de la "liberté de croyance" l'idée qu'en son nom IL EST POSSIBLE D'ACCEPTER N'IMPORTE QUOI !!!

Nous demandons et exigeons la démission d'une telle présidence, car nous, citoyens jurassiens, avons déjà assez souffert dans un passé récent des manipulations politiques.

NOUS AVONS CREE UN NOUVEAU CANTON, PAS UN PAYS OUVERT A LA SCIENTOLOGIE.

* * *

Comité Jurassien des Citoyens pour la Défense des Droits de l'Homme & AVDS association d'aide aux victimes de la dianétique et de la scientologie
CP 224 2900 Porrentruy Suisse


France : Energie Universelle (HUE)

Le gourou vit à Collioure

La semaine du Roussillon, 11 novembre 2003

[Texte intégral]

Arrêté en juin 2000, à Salses, puis libéré et jugé actuellement à Montpellier, le gourou de la secte Énergie Universelle et Humaine vit tranquillement à Collioure, selon une information publié récemment par l'hebdomadaire "El Punt".

La descente des brigades de képis à Salses a fait grand bruit à l'époque. En juin 2000, après quatre mois d'enquête, les gendarmes interviennent lors d'un séminaire réunissant 250 adeptes de la secte Énergie Universelle et Humaine au restaurant La Bergerie.

Le gourou, monsieur Huy, est interpellé. Les enquêteurs découvrent plus de 100 000 F en liquide en possession des responsables de la secte et de nombreux chèques au nom de Curtis Dao, l'autre nom de M. Duy.

Libéré depuis, le gourou n'en a pas moins continué son activité dans le secteur et en Catalogne Sud. Selon un excellent article publié par notre confrère "El Punt" la semaine dernière, le gourou vivrait depuis quelques temps tranquillement à Collioure, chez un ami. Recherché en Espagne pour escroquerie, il comparaissait début octobre devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour escroquerie suite à une plainte déposée par l'épouse d'un ancien adepte montpelliérain. Dix-huit mois de prison ferme dont cinq avec sursis et 800 euros d'amende ont été requis contre lui.

La décision de justice a été mise en délibéré à la fin du mois. M. Duy a déjà été condamné une première fois à trois mois de prison par la justice française pour exercice illégal de la médecine. On lui reproche notamment de prétendre guérir des personnes atteintes de maladies graves comme le cancer et le sida par imposition des mains, pratique à laquelle le gourou n'a toujours pas renoncé.

La secte Énergie Universelle et humaine est bien implantée localement. Ses statuts d'association sont déposés comme il se doit en préfecture et le siège déclarée de la secte est situé au 34, rue du Puits des chaînes, dans le quartier Saint-Mathieu à Perpignan.

EUH qui compte près de 200 adeptes dans les P.O. a développé ses activité de l'autre côté de la frontière, jusqu'à un avis de recherche récent lancé par la police espagnole à l'encontre du gourou pour escroquerie. Duy aurait transféré plusieurs millions d'euros soutirés à ses adeptes au Texas, ce qu'a démenti son avocate devant le tribunal correctionnel.

Hormis les promesses de guérison, les responsables de la secte annoncent régulièrement la fin du monde (voir Semaine du Roussillon N° 232 du 28 septembre 2000). Celle-ci aurait du intervenir le 29 janvier 1999 puis six mois plus tard... Comme on l'indiquait déjà alors : pour l'instant ça va.



Ouganda : Secte : Rétablissement des dix commandements de Dieu

Net trip en Ouganda

AFRIK.COM, 13 novembre 2003

mercredi 28 juin 2000, par Roch Sonnet

Le quotidien américain The Washington Post a publié un reportage photo des massacres de la secte des Dix Commandements de Dieu sur sa version on-line. Une nouvelle forme de grand reportage appelée à se développer.

C'est un homme jeune. Le photographe, l'a cadré de près. L'objectif n'a retenu que son visage. Une main élégante tenant une herbe odorante couvre son nez, laissant un regard insondable envahir l'écran. Tout est dit sur ce qu'ont ressenti les habitants de Kanungu, petite ville ougandaise, en découvrant les victimes de la secte des 10 Commandements de Dieu.

La version en ligne du Washington Post publie une galerie de photographies réalisées par le reporter Dudley M Brooks au moment des faits. Son titre dont la résonance biblique fait froid dans le dos : " Tu ne tueras point ".

Regards hallucinés

Ce nouveau mode de présentation du photo-reportage est en passe de devenir un genre journalistique à part entière par la magie du Net. Les clichés se succèdent par des fondus enchaînés, et, plus que l'horreur des corps carbonisés, ce sont les regards des vivants sur le carnage qui saisissent d'effroi l'internaute. Regards où se mêlent résignation et incrédulité. Regards révulsés par l'insoutenable odeur des corps en décomposition. Regards hallucinés perçant au-delà des différents bâillons qui masquent les visages.

Ailleurs, les prisonniers de droit commun réquisitionnés pour procéder aux inhumations vaquent à leur occupation avec la nonchalance inimitable des contraints. L'absurde est allé loin de ce côté-ci de l'Ouganda. Les milliers de corps enterrés à la va vite ont dû être exhumés pour les médecins légistes, armée de zombies étendus, attendant le repos devant une fosse béante. Ailleurs encore, un homme traîne ce qu'il reste d'un enfant au bout d'une corde. D'autres bambins contemplent librement les corps, auprès d'une femme effondrée. Certains détournent pudiquement la tête, mal à l'aise devant la douleur d'un adulte. D'autres plongent de grandes prunelles noires dans l'objectif, le confinant dans un rôle d'intermédiaire entre le spectateur et l'informulable question d'un enfant. Que se passe-t-il ' A cette question, aucun adulte ne peut apporter une réponse convenable. Alors, là encore, il ne reste que le regard.


France : Sectes et religions

Les nouvelles croyances

FR3 Normandie, 13 novembre 2003

[Texte intégral]

"Les nouvelles croyances" Jacques Perrotte - jeudi 20 novembre à 20h40 - Une soirée spéciale, en deux parties, proposée par la rédaction nationale et les 13 antennes régionales de France 3 . Rédaction en chef -Thierry Choupin Emission préparée par -Pascal Vannier

Nouveau thème, nouveau débat, les rédactions de France 3 Normandie ont enquêté dans notre région sur les « Les nouvelles croyances»

L'actualité met en évidence aussi bien l'engouement d'une partie des Français pour l'enseignement du Dalaï-Lama que l'épanouissement des fondamentalismes dans différentes religions.
Examiner l'état de la pratique religieuse en France, c'est découvrir qu'elle est au plus bas mais que certains mouvements charismatiques suscitent une adhésion enthousiaste.
Pourquoi y-a-t-il, dans certaines régions, un développement rapide de l'Islam, qui est, faut-il le rappeler, la deuxième religion en France '
On constate à la fois une mise en doute des grands systèmes dogmatiques et le développement d'une recherche personnelle qui peut aller vers toutes les directions. La foi est plus que jamais un acte individuel.

Cela dit, n'oublions pas que le monde occidental a été marqué de manière profonde dans la deuxième partie du XX° siècle par l'abandon de la foi. C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité qu’une société se construit sans référence à la foi.
Ce qui ne veut pas dire qu'on a éliminé le besoin de croire. Quel que soit l'objet de la croyance. Du succès des voyantes au développement des sectes.
Besoin de croire parfois en une idole. Il y a aussi des cultes pour des chanteurs, des vedettes du sport, ou des actrices.

C’est depuis la Baronnie de Bretteville sur Odon que Jacques Perrotte présentera l’émission. Il se trouvera en compagnie de Catherine Picard , ancienne député de l'Eure, que l'on peut surnommer Madame Loi anti-secte, Camille Tarot, sociologue des religions à l'Université de Caen, l'un des meilleurs spécialistes français et Colette Gressant qui découvre depuis un an la sophrologie et les médecines naturelles.

Des reportages seront consacrés au pèlerinage de la Croix Glorieuse de Dozulé dans le Calvados, à un adepte du Centre d'études et de prières tibétaines installé depuis 20 ans dans un petit village de l'Orne à Aubry le Panthou et au portrait de Colette Gressant dans sa pratique au quotidien de la sophrologie.

Posez vos questions au 0 810 733 115 et sur internet : dossier@rouen.france3.fr


France : Gurdjieff

L'adepte de Gurdjieff condamné

Lyon Mag , n° 130 novembre 2003

[Texte intégral]

Lyon Mag' racontait dans son édition de février 2003 le martyr de la jeune Sophie qui avait été agressée sexuellement par Frédéric Bérard, le compagnon de sa mère.

Ce pilote d'hélicoptère a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de deux ans, le mardi 28 octobre, par le tribunal correctionnel de Lyon.

Ce militaire de carrière est un adepte de Gurdjieff, un maître spirituel russe à l'origine d'un mouvement sectaire qui est implanté dans le 2e arrondissement de Lyon sous couvert de la Société pour l'étude de l'homme.


Caméroun : Sectes

Les sectes accouchent de fous

All Africa, 13 novembre 2003 Le Quotidien Mutations (Yaoundé) par Sebastien Chi Elvido

[Texte intégral]

Un par un, les dirigeants et leurs adeptes finissent dans la rue.

Les sectes connaissent de nos jours un développement exponentiel dans la province de l'Est. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer et de lire les plaques qui témoignent du nombre toujours croissant des nouvelles églises. Hormis les traditionnelles assemblées, on trouve encore des églises ésotériques, les loges maçonniques, la Rose croix et même des sectes anonymes. Cette multiplication pléthorique a donné naissance à un autre phénomène : celui des fous issus de ces sectes. Aujourd'hui, dans les villes de l'Est, il est fréquent de voir les hommes qui marchent nus, bavardent seuls, chantent dans les quartiers à des heures tardives et se livrent à des pratiques mystiques au nom de " Jesus ".

Jeudi 28 octobre 2003, il est 18h30mn. Nous sommes au hall d'embarquement d'une célèbre compagnie de transport de Bertoua. Les voyageurs se débrouillent soit pour obtenir un billet de voyage, soit pour négocier le prix pour leurs bagages. Soudain, une foule immense accourt de l'autre côté de la ville, avec à sa tête un monsieur d'une quarantaine d'années. Il chante " échoué, échoué, vous avez échoué... " Cette chanson est accompagnée d'un geste d'aspersion d'eau sur tout ce qu'il voyait.

Cet homme est un diplômé d'une université française, qui, depuis sa rentrée au Cameroun, réside tranquillement à Yokadouma en attendant des lendemains meilleurs, comme tout Camerounais à la quête d'un emploi. Dans cette attente qui ne se matérialise pas encore, il est approché par une secte dont il devient rapidement leader, espérant que son nouveau mouvement lui apportera le bonheur. Notre ancien étudiant à Paris est devenu fou et il traîne derrière lui un bon nombre d'adeptes. Son cas n'est pas isolé. Beaucoup sont tombés dans les filets des sectes qui leur promettent ciel et terre et séduisent à travers des faits spectaculaires au nom de " Jesus ". Aujourd'hui, les résultats sont palpables : les dirigeants de la plupart des sectes et leurs adeptes finissent dans la rue.


Suisse : Scientologie

Un avocat et député peut-il défendre les scientologues '

Presse Suisse , 13 novembre 2003

[Texte intégral]

Non, estime une pétition envoyée au Parlement jurassien.
Jean-Luc Barbier, professeur, musicien, compositeur et peintre à Porrentruy, vient d'envoyer au Parlementt une pétition munie de sa seule signature, pour lui demander d'établir une règlementation afin qu'un député exerçant la profession d'avocat ne puisse défendre une secte comme la scientologie.
"Nous estimons que l'image et le crédit de notre canton en seraient ternis" écrit cet Ajoulot, président de l'Association des vicitmes de la scientologie.

Il s'était déjà illustré en 2001 en déposant une première pétition déjà ornée d'un seul paraphe, pour dénoncer l'attitude indisciplinée de certains usagers des tunnels de l'A 16. Les députés l'avaient sévèrement rejetée.

Dans sa nouvelle pétition, Jean-Luc Barbier s'en prend à l'avocat et député delémontain Alain Schweingruber qui le persécuterait dans une procédure l'opposant à la scientologie.

Sa pétition sera envoyée à la commission de la justice et des pétitions qui la transmettra ensuite au Parlement avec son préavis.

"Les avocats sont tenus par le secret professionnel et ne peuvent parler de leurs clients", réagit Alain Scweingruber. Il poursuit: "Les avocats ont une totale liberté de manoeuvre , mais il arrive que nous nous fassions intimider à cause de gens dont nous avons un mandat. Cette pétition s'inscrit dans ce cadre. Je la trouve ridicule car le Parlement n'a pas à se mêler du contenu des mandats des avocats."

"Si chaque citoyen déposait une pétition par semaine, l'exercice parlementaire serait complètement encombré"souligne le député. Il considère que la piètre validité de cette pétition incitera certainement la commission de la justice et des pétitions à proposer son rejet.

A noter que jean-Luc Barbier vient également d'écrire au procureur pour lui demander la démission d'Alain Schweingruber de sa fonction de bâtonnier, "Comment pourrai-je me plaindre au bâtonnier des méthodes musclées qu'il utilise, en tant qu'avocat, pour défendre la scientologie" argumente le musicien ajoulot


Canada : Raël

Raël affirme avoir trouvé la formule de la jeunesse éternelle

AgenceNews, 15 novembre 2003

[Texte intégral]

Après avoir trompé la planète entière avec le clonage, Raël se lance à nouveau dans le cirque médiatique avec une autre bombe. La jeunesse éternelle.

Selon les scientifiques de la secte, l'usage de cellules spéciales permettrait d'arrêter complètement le vieillissement sur n'importe quelle partie du corps. Les scientifiques disent avoir déjà tenté quelque expériences sur de L'ADN humaine et que les résultats sont probants.

Brigitte Boisselier, une des ministres du culte Raélien, devait d'ailleurs dévoiler les résultats de ces expériences la semaine prochaine lors d'une conférence de presse à Londres. Toutefois, les organisateurs de la conférence ont du annuler le tout puisqu'ils avaient utilisé une fausse identité pour réserver la salle de conférence.

Le professeur Christopher Higgins, directeur du Medical Research Council's Clinical Sciences Centre à l'hôpital de Hammersmith, affirme :« Selon moi, ce n'est pas de la science tant et aussi longtemps qu'ils ne l'auront pas prouvé». Ces propos ont été rapportés dans le quotidien London Evening Standard.

À ce sujet, les Raéliens affirment qu'ils viennent tout juste de créer une nouvelle compagnie, Stemaid, qui travaille avec les cellules utilisées par le processus de rajeunissement. Selon eux, au moins 2 patients sont actuellement traités. Un pour une tumeur au cerveau et l'autre pour une blessure à la colonne vertébrale.

« Nous avons trouvé tellement de manières de guérir des maladies en plus d'avoir découvert comment vous donner l'air d'avoir 17 ans. On va continuer à faire nos expériences pendant 6 à 9 mois et par après, on dévoile le tout» explique Mme Boisellier.


France : Kabbale

Kabbale business

Libération, 18 novembre 2003 par Renaud Lecadre

[Texte intégral]

Des stars en produits d'appel, un bracelet magique, un merchandising tout-terrain, le tout sous couvert d'ésotérisme hébraïque... C'est le fonds de commerce d'un gourou américain qui a ouvert un centre à Paris. Au grand dam des autorités religieuses juives.

Dès l'entrée des locaux, le ton est donné. Une grande affiche vante le dernier livre de Karen Berg, l'épouse du «rabbin» Philip Berg, sur les vertus amaigrissantes de la Kabbale. Le Centre parisien, situé dans le XVIe arrondissement, est la digne filiale du Kabbalah Centre basé à New York (cinquante établissements dans le monde), qui surfe commercialement depuis trente ans sur les nouveaux besoins de spiritualité. Et sur l'incroyable crédulité des gens.

Feivel Gruberger est un ancien agent d'assurances, reconverti en 1962 en rabbin. Il est depuis devenu Philip Berg. Son segment de marché, c'est la Kabbale à la portée de tous et à toutes les sauces. Comme Ron Hubbard, ancien auteur de science-fiction reconverti prophète de lEglise» de scientologie, il n'hésite pas à recourir aux méthodes de vente les plus poussées. Comme la scientologie, le Centre de la Kabbale dispose en vitrine d'une belle brochette de stars qui pensent y avoir trouvé leur équilibre quand elles ne servent que de produits d'appel. Dans l'ordre d'apparition : Liz Taylor, Barbra Streisand, Jerry Hall (qui y avait traîné Mick Jagger pour résoudre leurs problèmes de couple ­ manifestement en vain ), Naomi Campbell et Madonna, entrée au Kabbalahland après une déprime consécutive au tournage du film Evita (et qui, fatalement, a embarqué sa copine Britney Spears dans cette galère). Comme en scientologie, des dérives sectaires sont pointées par d'anciens adeptes du Centre de la Kabbale. Mais, à la différence des partisans de feu Ron Hubbard, Philip Berg, lui, ne cherche pas à conquérir le monde. Seulement à développer son fonds de commerce.

La Kabbale des origines consiste en une relecture permanente des textes bibliques. C'est la «science» de l'étude de Dieu. Son aspect le plus pratique réside dans la numérologie. En hébreu ancien, les vingt-deux lettres font également office de nombres, d'où la tentation d'établir un catalogue des coïncidences (fruits du hasard ou de la providence, c'est selon). Les combinaisons étant aussi multiples qu'aléatoires, de quoi y consacrer toute une vie jusqu'à y perdre la raison, la tradition rabbinique, dans sa grande sagesse, avait interdit l'étude de la Kabbale aux moins de 40 ans.

Le kabbalisme a connu un grand essor au XIIIe siècle, avec la publication du Zohar (ou «livre de la splendeur»), un texte ésotérique rédigé par un juif espagnol, et devenu un texte fondateur de la mystique juive. Le bon rabbin Philip Berg le met en vente au prix de 345 dollars (édition reliée en vingt-trois volumes). Pour appâter le chaland, il a mis au point une version miniature, que les adeptes doivent glisser l'air de rien à leurs meilleurs amis, futurs clients.

Son activisme mercantile a toujours fait tousser les rabbins orthodoxes. Ils sont outrés, non seulement par la mise en vente à des fins privés d'un patrimoine de leur culture, mais surtout parce que Berg la ressert à de naïfs incapables d'entendre l'hébreu. Le camelot s'en est expliqué dans son ouvrage de référence, les Codes secrets de l'univers : «Il n'est pas nécessaire de comprendre les mots, mais il faut les prononcer correctement.» Pour la première fois, un gourou «kabbaliste» vise ouvertement un public non juif. Ainsi se constituent des cohortes de zombies, qui «scannent» le Zohar à défaut de le lire, selon la méthodologie mise en place par le gourou. Succès garanti, à en croire son merchandising : «La pratique peut créer des miracles, contrôler les événements et guérir les maladies.» Philip Berg partage le filon avec son épouse Karen et ses deux fils, Michael et Yehuda. A eux quatre, ils multiplient les ouvrages indispensables aux béotiens (Miracles, mystère et prières, le Pouvoir de l'un, Roues de l'âme, La force qui est en vous...).

Pognon, cul et verbiage

Leur entreprise familiale marque des points quand un magazine «sérieux» comme Elle (du 3 novembre 2003) fait grand étalage de stars arborant, dans le sillage de Madonna, ce petit bracelet rouge so fashion. L'hebdomadaire féminin, d'ordinaire très précis sur les prix dans les bonnes boutiques, omet de préciser le moyen de se le procurer. Ce «red string» est mis en vente à 26 dollars l'unité dans tous les Kaballah Centre. Avec son mode d'emploi : tourner le fil rouge sept fois autour du poignet gauche tout en scandant une prière hébraïque, pour plus d'efficacité contre «l'oeil du diable». On peut également se faire livrer des petites fioles d'eau bénite, dont les propriétés miraculeuses sont du même tonneau, des casquettes, des tee-shirts, de la musique d'ambiance... A Paris, le Centre de la Kabbale est déclaré en préfecture sous couvert d'une association à but non lucratif qui se donne pour objectif «l'étude, la pensée et la connaissance des oeuvres se rapportant à la Kabbale». Parallèlement, et avec le même dirigeant (1), une Sarl s'adonne au commerce de «livres, CD-Rom, produits d'hygiène corporelle et d'ambiance». Aux Etats-Unis, une organisation antisectes s'est un jour procuré le formulaire envoyé par le Kabbalah Center pour bénéficier d'une exemption d'impôts en tant que religion. Les chiffres sont anciens (année fiscale 1989) mais donnent déjà la mesure : près de 10 millions de dollars de revenus annuels.

Quelle est la raison de son succès ' De même que le bouddhisme appliqué à la sauce occidentale des CSP+ (catégorie socioprofessionnelle aisée), le kabbalisme de Philip Berg apporte, aux yeux de ceux qui s'y adonnent, un petit supplément d'âme (la «lumière», le «partage»), une métaphysique de pacotille («l'intelligence est énergie, il n'y a pas de place, dans ce scénario, pour un cosmos mécaniste») sans pour autant remettre en cause les fondamentaux matérialistes, le pognon et le cul. Le sexe est défini comme «le plus profond et le plus potentiellement spirituel de nos désirs». L'argent «est une forme d'énergie, comme l'électricité ou le nucléaire, qui mérite notre respect, pour des raisons aussi bien spirituelles que matérielles». Dans un verbiage typique du pragmatisme anglo-saxon, le Zohar permettrait d'ouvrir un «compte bancaire d'énergie positive», et même ­ il fallait y songer ­ de «vaincre la bureaucratie». Pour faire sérieux, une pointe de considérations pseudo-scientifiques : «La physique commence enfin à connaître ce que la Kabbale sait depuis des siècles. Le kabbaliste connaît l'interchangeabilité de la matière et de l'énergie, et l'activité subatomique qui porte son propre degré d'intelligence.» La santé ' «Aucun médecin n'a jamais soigné personne.» A l'instar des Témoins de Jéhovah, qui refusent tout traitement médical, le kabbalisme selon Berg s'en remet à la «lumière d'en haut» pour guérir tous les maux. S'il s'agit d'une allégorie, soit. Mais il est trop malin pour ignorer que des crédules le liront au premier degré. Récemment, le Centre de la Kabbale a organisé près de Créteil un séminaire devant un parterre de médecins et kinésithérapeutes, avides de traitements parallèles. Au secours !

En Israël, comme aux Etats-Unis, des rabbins dénoncent depuis longtemps les dérives de Philip Berg. Avec prudence, car le bonhomme est du genre procédurier. Dans l'Hexagone, Haïm Korsia, président de l'Association des rabbins de France, monte également au créneau. Il évoque un «marché de la crainte», les démarcheurs du Centre de la Kabbale, entre autres arguments de vente, promettant l'enfer aux juifs refusant d'acheter leur camelote. Il pointe également des «comportements sectaires». A l'étranger, d'anciens adeptes ont déjà eu l'occasion de dénoncer le comportement de la famille Berg, considérant leurs adeptes-volontaires comme de véritables esclaves, VRP le jour, serviteurs à domicile le soir. «Les Berg vivent comme des rois», résume l'un d'eux. Les porte-parole du «rabbin» refusent d'accorder le moindre crédit à ces témoignages apostats. En France, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), récemment rebaptisée Miviludes (pour «vigilance et lutte contre les dérives sectaires»), vient d'ouvrir une enquête à son sujet. Cet organisme dispose d'une dizaine de critères ; il suffit d'en remplir six pour être cataloguée comme secte. Au moins deux d'entre eux pourraient correspondre : la vente à outrance, la rupture avec le milieu familial.

Parents inquiets

Nous avons rencontré un couple de catholiques non pratiquants, qui redoutent de perdre leur fille de 25 ans, aspirée par le Centre de la Kabbale à Paris. Ils veulent rester anonymes, non par peur de témoigner publiquement, mais parce qu'ils redoutent de perdre le dernier fil qui les relie à leur enfant. «Elle préparait sa thèse, se posait beaucoup de questions. Son petit ami, d'origine israélienne, lui a apporté des éléments de la Kabbale sur un plateau. Son langage est devenu stéréotypé, les mêmes idées revenaient sans cesse, comme si on lui avait rabâché un discours. Son brusque amaigrissement nous a inquiétés. Les peu de fois ou nous pouvions la voir, elle rétorquait : "De quel droit me jugez-vous '" Ils nous ont proposé de l'eau kabbalistique en cas de maladie. Ils sont partis à Londres, pour la dédicace du livre de Madonna, puis à New York, pour la célébration du nouvel an auprès de Berg. On a peur qu'elle ne revienne jamais

Ces parents ont écrit à Gallimard, éditeur du récent livre pour enfants rédigé par Madonna, dédié à son gourou et à son «infinie sagesse». Le contenu est gentiment correct, les droits seront reversés à des «oeuvres caritatives consacrées aux enfants». On songe à la Kabbalah Children's Academy, qui dispose d'une école privée à Los Angeles, filiale de la nébuleuse Berg, lequel, toujours soucieux d'élargir sa clientèle, considère que les enfants de 6 ans ont la capacité d'entendre les mystères qui dépassent les adultes. Gallimard n'a pas répondu. Business must go on.

(1) Il a annulé un rendez-vous en dernière minute au motif qu'il n'avait pas obtenu l'«autorisation» de parler à Libération.


France : Scientologie

RG contre sciento, Sarko fait son choix

Charlie Hebdo, 18 novembre 2003 par Antonio Fischetti

[Texte intégral]

Au départ, Arnaud Palisson est un spécialiste du droit. Il décide de consacrer sa thèse de doctorat à la Scientologie. Avec tous les délits de la secte, ce n'est pas la matière qui manque. En même temps qu'il bûche sa thèse, il se fait embaucher aux Renseignements généraux, où il devient le spécialiste de la Scientologie. Jusque-là, tout va bien. C'était avant Sarkozy.

Les ennuis commencent avec la fin de la thèse, en 2002. La Scientologie cherche d'abord à faire annuler le doctorat auprès du tribunal administratif.
" Car M. Palisson est un fonctionnaire de police et il a fait cette thèse dans le cadre de ses fonctions ", bredouille Danielle Gounord, porte-parole de la secte. Mais la requête est (heureusement) rejetée et Arnaud Palisson obtient son doctorat.

Il en fait ensuite un livre.(1) Re-pressions auprès de l'éditeur, Pierre-Marcel Favre-: " Les scientologues m'ont téléphoné pour chercher à me rencontrer, mais j'ai refusé. " Par contre, aucune plainte contre le livre. " Car c'est un bouquin sans valeur ", justifie Danielle Gounord. Tu parles ! La vérité, c'est qu'il est juridiquement imparable.

Pour finir, Arnaud Palisson met sa thèse en accès libre sur Internet. En toute logique, on s'attendrait à ce que ce travail rapporte une promotion, ou du moins une reconnaissance d'estime à Arnaud Palisson. Mais c'est tout l'inverse qui se produit, comme le raconte Pierre-Marcel Favre : " Sa hiérarchie lui a dit de ne pas maintenir la thèse sur Internet. Mais il l'a conservée et Arnaud a été mis au placard. On lui a demandé de ne plus travailler sur les sectes. A sa place on a mis quelqu'un d'autre, qui ne connaît pas la Scientologie. "

Arnaud Palisson aurait-il été puni pour avoir divulgué des dossiers secrets ' " Pas du tout, il a fait un travail d'enquête, mais avec des documents publics qu'il cite et qu'on peut trouver partout ", explique Roger Gonnet, le créateur du site hébergeant la thèse d'Arnaud Palisson.(2) Ce dernier ne peut pas s'exprimer à cause du devoir de réserve.

Quant au service de communication de la Direction Générale de la police nationale, il se borne à la version officielle : " C'est M. Palisson qui a demandé lui-même son changement d'affectation. " Peut-être, oui, à force d'être placardisé... Mais on voit mal comment, à peine son travail abouti, un spécialiste qui a consacré de longues années à un sujet solliciterait un changement d'affectation sans y être gentiment poussé...

Alors, quoi ' Des pressions de la Scientologie auprès du ministère de l'Intérieur ' Sans doute... Bien qu'on ose espérer les RG au-dessus de ça.
L'explication la plus vraisemblable, c'est plus simplement la volonté de calmer le jeu sur les sectes. Pas de vagues chez les gourous ! Et ça se retrouve à tous les niveaux.

Prenons la mission gouvernementale qui s'occupe des sectes. Au départ, elle s'appelait la Mils, la Mission intermi
nistérielle de lutte contre les sectes
, créée par Alain Vivien. Aujourd'hui, c'est la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Petit détail hautement signifiant : alors que les RG faisaient partie de la Mils... les voilà tout bonnement virés de la Miviludes ! Difficile de faire mieux pour leur signifier de lever la pédale sur les sectes.

Encore un détail. Depuis onze ans, le scientologue Michel Raoust demandait l'accès à son dossier aux RG. Ces derniers avaient toujours refusé, comme ils en ont le droit, en invoquant la " sûreté de l'État ". Mais Michel Raoust a tellement joué les sangsues de tribunal que l'affaire est arrivée devant le Conseil d'État... qui vient de donner raison au scientologue.(3)

Tout ça ravit évidemment les adorateurs de Ron Hubbard, qui avaient naguère exigé rien de moins que la dissolution des RG ! Sarko peut faire mine de chouchouter les flics. Tout va bien tant qu'ils s'attaquent aux sans-papiers. Mais gare à leurs galons s'ils s'aventurent à taquiner les escrocs vêtus de religion.
Rappelons que Sarko accusait Alain Vivien de provoquer des " polémiques contre-productives". Évidemment, les sectes sont sacrément utiles : pendant
que les gens récitent des mantras, ils ne descendent pas dans la rue.

1. Grande Enquête sur la Scientologie. Une secte hors la loi, Arnaud Palisson, Éditions Favre.
2. www.antisectes.net/these-droit.htm
3. L'Express, 24 octobre 2002.


France : Témoins de Jéhovah

Le cadeau aux Témoins de Jéhovah

Charlie Hebdo, 18 novembre 2003 par Antonio Fischetti

[Texte intégral]

L'État français est laïc, certes. Mais il est surtout hypocrite, puisqu'il exonère d'impôts les cultes. C'est contradictoire, mais scandaleusement légal. Une association bénéficiera de juteuses défiscalisations sur les legs, les dons et les propriétés, si elle obtient la bénédiction de sa préfecture : celle-ci, sans reconnaître pour autant la religion (en raison de la laïcité de la République), lui octroiera une sorte de " statut cultuel " qui aura pour effet de gonfler ses caisses au détriment de l'argent public.

Pendant longtemps, les préfectures ont refusé ce statut aux Témoins de Jéhovah. Mais on connait l'acharnement procédurier de ces derniers. D'appel en cassation, le dossier est finalement arrivé au Conseil d'État (encore lui). Lequel, en 2000, a ouvert la brèche en accordant le statut cultuel à deux associations locales de la secte. Et depuis - jurisprudence et consignes gouvernementales aidant -, les préfectures accordent systématiquement le statut !

L'enjeu n'est pas symbolique. En effet, , les Témoins de Jéhovah doivent 45 millions d'euros au fisc.Dans le procès qui va bientôt aller en cassation, nul doute que l'obtention du statut cultuel pèsera lourd en faveur de la secte

Théoriquement, il faut répondre à deux conditions pour obtenir ce fameux statut : Premièrement, se réserver exclusivement à un culte. Pour ça, les Témoins de Jéhovah ont trouvé la combine : créer deux types d'associations, une pour la prière, l'autre pour la distribution des revues. Deuxième condition, ne pas créer de trouble à l'ordre public. Mais ça, tout dépend de la définition qu'on en donne.

Comme l'explique Charline Delporte de la Coordination nationale des victimes des Témoins de Jéhovah: "Evidemment, les anciens adeptes portent rarement plainte. Mais c'est tout le problème de la manipulation mentale Si on écoute vraiment les souffrances des victimes, cela suffit à justifier un trouble à l'ordre public "

Forts de leur reconnaissance, les Jéhovah vont même jusqu'à s'affilier à la caisse maladie des curés, la Cavimac (Caisse d'assistance vieillesse invalidité maladie des cultes). Jusqu'ici, cette caisse était réservée aux religions classiques (cathos, protestants, musulmans...) et les demandes des Témoins de Jéhovah étaient systématiquement refusées. Mais, en 2002, coup de tonnerre dans les bénitiers avec la première affiliation d'un membre de la secte. " Au plan juridique, tout est correct. La commission consultative qui a donné son accord n'a pas les moyens d'aller à l'encontre de la décision du Conseil d'État ", se justifie la Cavimac.

Aujourd'hui, sept cents Témoins de Jéhovah bénéficient de l'affiliation. Le pire, c'est qu'elle est financièrement moins intéressante que le régime général de la Sécu. Cest juste un pas de plus vers la reconnaissance officielle.

Voilà une énorme brèche qui s'ouvre. Bientôt, n'importe quelle secte pourra prétendre au statut de religion. Par la suite, qu'elle fabrique des bougies magiques ou des stages de communication avec les Martiens, il lui suffira de ne pas les " vendre ", mais de les " donner " aux adeptes, qui se fendront d'une aumône... Et fini les impôts ! Merci le Conseil d'Etat, et merci Sarkozy.


Etats-Unis : Temple du peuple

Commémoration du 25e anniversaire du massacre de Jonestown

AFP, 19 novembre 2003

[Texte intégral]

SAN FRANCISCO - Les proches des 913 personnes qui ont suivi leur gourou dans la mort, dans la jungle du Guyana, se sont réunis dans un cimetière près de San Francisco pour commémorer le 25e anniversaire du massacre de Jonestown.

La cérémonie a réuni dans le cimetière Evergreeen, à Oakland, où sont enterrées 409 victimes du massacre, les deux fils du révérend Jim Jones, Stephen and Jim Jr., et environ 150 amis et proches des disciples du gourou, morts le 18 novembre 1978, après avoir été forcés de boire un cocktail au cyanure. Quelques disciples récalcitrants, qui avaient refusé de boire le poison, ont été exécutés par balle ou par des injections mortelles.

Le prédicateur originaire de San Francisco avait déménagé sa secte, le Temple du peuple, dans la jungle du Guyana en 1974 avant de décider spectaculairement, quatre ans plus tard, de tuer ses disciples alors qu'il était sur le point d'être démasqué comme un faux prophète.

La sénatrice Jackie Speier qui était au Guyana quand le massacre s'est produit se trouvait mardi dans l'assistance des proches des victimes. Mme Speier était l'avocate du député Leo Ryan, abattu sur le tarmac de l'aéroport de Jonestown alors qu'il enquêtait sur des informations affirmant que Jones retenait prisonniers des membres de la secte contre leur volonté. La fusillade à l'aéroport s'est déroulée en même temps que le suicide collectif qui a eu lieu dans l'enclave "utopique" du gourou, dans la jungle.

Mme Speier était restée sur la piste pendant 22 heures, perdant son sang et couverte de fourmis, convaincue qu'elle allait mourir après que les hommes de main de Jones eurent ouvert le feu sur son groupe, a raconté le porte-parole de la sénatrice, Richard Steffen. Deux balles sont restées dans son corps, trop proches des organes vitaux pour être retirées, lui rappelant cet épisode horrible.

La cérémonie de commémoration, qui a rassemblé moins de monde qu'il y a cinq ans, a duré environ deux heures.


France : Sectes

Prévention sur l'entrisme sectaire lors de catastrophes

AFP, 19 novembre 2003

[Texte intégral]

PARIS - Une brochure du ministère de la Santé, éditée récemment à l'attention des professionnels de santé et dont l'AFP a eu copie mercredi, dresse un ensemble de conduites à tenir pour prévenir les risques de pénétration des sectes sur les lieux de catastrophes.

"Actuellement les sectes cherchent à étendre leur prosélytisme sur un nouveau "terrain de chasse", celui de l'humanitaire et de l'aide aux victimes", prévient la brochure ministérielle dont les recommandations ont été révélées mardi par le journal La Croix.

"Lors de chaque catastrophe naturelle ou accidentelle, on assiste à l'intervention massive, systématique et organisée de plusieurs sectes qui, sous prétexte d'aider matériellement les victimes, les entraînent dans la mécanique de l'embrigadement", ajoute le document qui détaille les "motivations des sectes" et leur façon d'opérer auprès des victimes de catastrophes.

"Les victimes vont accepter avec plaisir et soulagement l'aide matérielle qui leur est donnée, s'en remettre aux mains de ceux qui les aident, sans toutefois pouvoir repérer dans la pression de l'urgence d'où vient cette aide et ce qu'elle cache".

Plusieurs experts ont participé à l'élaboration de cette brochure, dont des psychiatres, le directeur du Samu de Paris, des responsables du ministère de la Justice et de la direction générale de la santé.


Brésil : Satanisme

La dirigeante d'une secte satanique nie avoir castré et tué des enfants

AFP, 19 novembre 2003

[Texte intégral]

RIO DE JANEIRO - La dirigeante d'une secte satanique au Brésil, Valentina Andrade, a nié mercredi devant le tribunal de Belem (Para, Amazonie) avoir torturé, castré et assassiné des enfants au cours de rituels, a-t-on appris de source judiciaire.

Le 5 septembre dernier, le juge Ronaldo Valle, avait décrété sa mise en détention préventivedès qu'elle avait comparu au tribunal dans le cadre d'un procès qui s'est ouvert fin août à Belem.

Valentina Andrade, 75 ans, est la dernière des cinq personnes accusées d'avoir émasculé et tué cinq enfants dans des rituels de magie noire à Altamira (Etat du Para) de 1989 à 1993 à être jugée. Les quatre autres accusés ont été condamnés à des peines de prison allant de 32 à 77 ans et incarcérés.

L'accusée a déclaré au juge Valle mercredi "n'avoir même pas le courage de tuer un poulet" et a affirmé ne pas connaître les autres accusés, déjà condamnés.

Mercredi, premier jour de la dernière session du procès, le juge Valle a fait diffuser une cassette vidéo où était simulée une émasculation afin de permettre aux jurés de prendre conscience de l'ampleur du drame vécue par les victimes. Dix-neuf enfants au total, dont cinq ont survécu, ont été victimes de ces mutilations, mais une seule des sept enquêtes ouvertes sur ces crimes pratiqués de 1989 à 1993 a donné des résultats et permis de traduire les présumés coupables en justice.

Valentina Andrade, leader de la secte Alignement Universel Supérieur (LUS), et ses complices ont réussi pendant toutes ces années à entraver les enquêtes à l'aide d'un trafic d'influence, en faisant disparaître des preuves et en intimidant les victimes. La LUS considère notamment que les enfants nés après 1981 sont porteurs d'une "énergie néfaste" et doivent disparaître. Les membres de la secte, qui existe encore, affirment que seuls ses fidèles se sauveront de la destruction du monde en partant dans une navette spatiale.

Deux des enfants mutilés ayant survécu ont déjà témoigné au procès. Wandiclei Pinheiro, maintenant âgé de 22 ans, avait 9 ans à l'époque de sa mutilation. Il a reconnu l'un des accusés comme étant l'un des participants au rituel de magie noire. Il a donné des détails terrifiants sur la façon dont il avait été enlevé et endormi avec un chiffon à "l'odeur bizarre" et l'horreur qu'il avait vécue à son réveil, "entièrement nu sans les organes génitaux", dans un bosquet où il avait été laissé pour mort.


France : Scientologie

Penélope Cruz, nouvelle adepte de la Scientologie '

Canalstars, 18 novembre 2003 par Antonio Fischetti

[Texte intégral]

Elevée dans la tradition catholique, puis convertie au bouddhisme, Penélope Cruz aurait finalement choisi d'embrasser la religion de Tom Cruise, la Scientologie. "Grâce à lui, j'ai pu connaître la Scientologie et je ne peux en dire que des choses positives", a déclaré l'actrice espagnole.

Peut-être une manière pour elle de cimenter son couple, alors que l'une des raisons invoquées pour expliquer la rupture du couple Kidman-Cruise il y a trois ans, était justement l'aversion de la comédienne australienne pour les préceptes de Ron Hubbard, le père de la Scientologie, considérée comme une secte dans notre pays...


France : Sectes

Les nouvelles proies des sectes

Dernières nouvelles d'Alsace 20 novembre 2003

[Texte intégral]

Une nouvelle forme de prosélytisme sectaire visant les victimes de catastrophes inquiète les pouvoirs publics qui dénoncent, dans une brochure de mise en garde pour les soignants, ces tentatives de récupération.

« Le phénomène a commencé à être remarqué lors des inondations de l'Aude où environ 200 témoins de Jéhovah se sont rendus à Cuxacs, dans ce département, et ont aidé les habitants, en déblayant, en apportant des groupes électrogènes, de l'eau, etc. Ils sont aussi allé dans une maison de retraite », explique Sonya Jougla, psychologue-clinicienne spécialisées dans la prise en charge des victimes de secte. Elle est membre d'un groupe d'experts qui a rédigé un chapitre consacré à la présence des sectes après les attentats et catastrophes naturelles, inclus dans une brochure du ministère de la Santé destinée aux professionnels. Ce chapitre évoque notamment les différentes conduites à tenir pour prévenir les risques de pénétration des sectes sur les lieux de catastrophes.

15 000 tracts après l'explosion chez AZF

Après l'explosion d'AZF à Toulouse, « les scientologues ont distribué 15 000 tracts dans les boîtes aux lettres. Ils se font passer pour des médecins, des assureurs, des psychologues », explique encore l'experte, qui travaille depuis 30 ans dans l'Hérault avec les victimes des sectes. Témoins de Jéhovah, scientologues, membres de la secte japonaise Soka Gakai : le nombre d'intervention des sectes sur les victimes n'est pas encore bien connu. « La grande spécialité des organismes sectaires consiste à profiter de la détresse humaine pour faire du prosélytisme et recruter. Cette brochure est donc une excellente initiative », souligne Philippe Vuilque, député et président du groupe d'étude sur les sectes à l'Assemblée nationale. En 2001, la MILS (remplacée il y a un an par la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) avait déjà constaté le problème dans un court rapport sur la présence de sectes après le drame d'AZF. « On ne peut pas parler non plus d'invasion sectaire », nuance toutefois Gilles Bottine, secrétaire général à la Miviludes. « Ce phénomène se manifeste là où il y a une souffrance lors de drames ou de catastrophes », explique-t-il.

Dans les maisons de retraite

Encore cet été, de nombreuses personnes âgées victimes de la canicule ont été la cible de sectes, qui leur ont proposé aides et soutien. « Des témoins de Jéhovah et d'autres sectes, se sont saisis de la solitude des personnes âgées cet été pour leur rendre visite en maisons de retraite et dans les hôpitaux », assure Sonya Jougla.

Selon elle, en s'immisçant petit à petit dans la vie des victimes, elles vont parfois jusqu'à s'occuper des questions d'héritage. « Quand il y a eu le massacre de l'OTS (Ordre du temple solaire) dans le Vercors, un avocat scientologue s'était porté au secours des familles. Ces gens là font commerce de la misère et du désespoir », se souvient aussi Jean-Pierre Brard, député-maire (app. PC) de Montreuil (Seine-Saint-Denis) et vice-président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée nationale.


France : Sectes

Recrutement et promotion pour les sectes

Le Midi Libre 21 novembre 2003 - Interview de Sonya Jougla - propos recueillis par Pierre Bruynooghe

[Texte intégral]

« L'aide humanitaire est, pour les sectes, un moyen de recruter et de promouvoir leur image »

Sonya Jougla, psychologue clinicienne installée à Sète, a participé à la rédaction du guide des conduites à tenir . Elle est également responsable du diplôme universitaire de victimologie liée à l'emprise sectaire, qu'accueille l'université Lyon I.

Selon elle, toutes les sectes, connues et moins connues, utilisent l'aide humanitaire. Ce n'est qu'en 1999 que l'on s'est aperçu que les sectes utilisaient l'aide humanitaire pour recruter. Est-ce vraiment un phénomène nouveau '-

Sonya Jougla : Pendant les inondations de Nîmes et de Vaison-la-Romaine, nous n'avons pas, c'est vrai, vu affluer les sectes. Et ce n'est réellement qu'en 1999, dans l'Aude, que le phénomène a été observé, à Cuxac précisément, où les Témoins de Jéhovah étaient venus en nombre. Les pouvoirs publics estiment que ce nouveau mode de recrutement est très dangereux.

Est-il si efficace que cela ' :
Sur les lieux de catastrophe, les équipes de secours sont aussi formées de bénévoles, de gens qui ont un boulot à côté et qui doivent bien travailler pour vivre. Nous ne sommes donc pas toujours totalement disponibles, alors que les adeptes des sectes n'ont, quant à eux, qu'un seul objectif : être sur place en permanence, pour aider les victimes, en sachant qu'un jour, ils pourront les convaincre de rejoindre leur secte. En clair, ils ont du temps et ils le mettent à profit.

L'aide humanitaire n'est utilisée que par les Témoins de Jéhovah et les scientologues ou toutes les sectes y recourent ' :
Certes, on a parlé des Témoins de Jéhovah et de la scientologie, mais toutes les sectes utilisent l'aide humanitaire et l'aide aux victimes, pour recruter. Parmi elles figurent aussi la secte japonaise Soka Gakai et le courant New Age en a amené d'autres, dont des petites sectes d'une vingtaine de personnes qui proposent elles aussi leurs services.

Procèdent-elles toujours toutes de la même manière ' :
A Toulouse, après l'explosion d'AZF, une secte a proposé aux victimes d'aller marcher dans la rosée. A Paris, les scientologues ont monté une exposition de photos, mettant en valeur leur travail après les attentats du 11 septembre, un moyen de promouvoir leur image. Mais, les sectes s'intéressent de plus en plus aux personnes âgées. Cet été, elles ont démarché les hôpitaux et les maisons de retraite. Et certaines d'entre elles profitent du manque de place dans les structures spécialisées, pour mettre en place des familles d'accueil susceptibles de s'occuper d'un personne âgée.


France : Scientologie

24 scientologues obtiennent gain de cause contre le ministère de l'Intérieur

AFP, 18 novembre 2003 par Antonio Fischetti

[Texte intégral]

PARIS - Le Conseil d'Etat a donné raison vendredi à 24 scientologues en annulant des décisions du ministère de l'Intérieur qui refusaient de leur communiquer des fiches des Renseignements généraux (RG) les concernant en raison de leur appartenance à l'Eglise de Scientologie, a-t-on appris auprès de cette juridiction.

Dans 24 arrêts aux motivations similaires, la plus haute juridiction administrative française a estimé que le ministre de l'Intérieur avait mal motivé les refus de communication de ces renseignements et a annulé ces décisions de refus. "Le ministre de l'Intérieur s'est fondé exclusivement sur l'appartenance de Mme Danièle Gounord à l'Eglise de Scientologie et sur la menace pour la sécurité publique que représente ce mouvement sectaire", note le texte de l'un des arrêts au sujet de Danièle Gounord.

"Ce seul motif d'ordre général (...) n'est pas de nature à justifier la décision de refus de communication", ajoute l'arrêt, qui ne va toutefois pas jusqu'à ordonner au ministère de communiquer ces pièces. Ces arrêts interviennent après une autre décision similaire du 30 juillet à propos d'une demande de Michel Raoust, président du Comité français des scientologues contre la discrimination (CFSD).

En vertu de la loi informatique et liberté du 6 janvier 1978, chaque citoyen peut demander, via la Commission nationale informatique et liberté (Cnil), la communication de ce type d'informations. Mais cette loi permet aussi au ministère de s'y opposer lorsque qu'elle "peut nuire à la sûreté de l'Etat, à la défense ou à la sécurité publique". Depuis cette décision, M. Raoust a fait une nouvelle demande au ministère de l'Intérieur et n'a pas encore obtenu de réponse favorable ou défavorable, a annoncé le CFSD à l'AFP.


Indonésie : Sectes

Arrestation de 12 membres d'une secte du culte de l'Apocalypse

Xinhuanet 25 novembre 2003

[Texte intégral]

JAKARTA - Au moins 12 membres d'une secte vénérant le culte de l'Apocalypse ont été détenus mardi par la police après avoir tenu une cérémonie, au cours de laquelle ils proféraient l'arrivée de Dieu et leur montée au ciel.

Au total 283 personnes de cette secte se sont rassemblées lundi dans la ville de Bandung, dans la ferme convinction que la fin du monde arriverait le 10 novembre à 15H00 locales (08H00 GMT Lundi).


Espagne : Sectes

Le pouvoir des sectes en Amérique latine

AIS (Agencia de Información Solidaria) 23 novembre 2003 par Roger Pascual - Traduction de l'espagnol : Hapifil, pour RISAL

[Texte intégral]

Sectes, la menace dans l'ombre

Cycliquement, à la suite d'un suicide collectif ou d'un cas d'abus de mineurs, le phénomène des sectes destructives fait la une. La hâte et l'économie du langage induisent une couverture hors contexte et sans nuance de cette réalité, et l'attention médiatique finit par s'éteindre au bout de quelques jours, diluée sous l'effet de la dictature de l'actualité.

Il est nécessaire de distinguer clairement les sectes des sectes destructives. Une secte, au sens strict du terme, n'est qu'un groupe qui s'est détaché d'un tronc religieux préexistant ou de la société dans laquelle il a pris naissance. Le problème survient quand, au lieu de poursuivre une réalité transcendante, l'organisation oriente ses objectifs vers des fins moins élevées et cherche à s'enrichir aux dépens de ses membres, passant outre leur bien-être psychologique, économique et social. C'est à cela qu'on arrive lorsqu'une secte ou un nouveau mouvement religieux se transforme en une secte manipulatrice.

Le pouvoir des sectes a souvent fait l'objet d'une instrumentalisation visant à combattre des idéologies qui menaçaient l'ordre établi. Ainsi par exemple, les États-Unis encouragèrent-ils dans les années 60 l'établissement de multiples sectes évangéliques en Amérique du Sud afin qu'elles freinent l'avancée du communisme. Cette opération, légitimée à partir du rapport Rockfeller (1969) et réaffirmée postérieurement par les documents de Santa Fe (1980 et 1986), représentait pour le gouvernement états-unien la meilleure façon de consolider son pouvoir politique et économique face à la Théologie de la libération, l'option pour les pauvres en faveur de laquelle plaidaient nombre de représentants de l'Église catholique. Suivant cette ligne de conduite, huit évèques mexicains dénoncèrent en 1982 l'action pro-étasunienne de plusieurs missionnaires protestants - en particulier des Mormons et des Témoins de Jéhova - qui prêchaient la soumission au voisin d'en haut. Il convient également de souligner l'appui que l'administration Nixon donna à Sun Myung Moon et à son Église de l'Unification, principaux instigateurs de la Ligue mondiale anticommuniste créée en 1966.

Au Guatemala, outre sa participation active à l'assassinat de 200.000 opposants, le gouvernement états-unien a contribué au renforcement de la secte pentecôtiste Assemblée de Dieu au point qu'elle en arriva à contrôler 1.500 lieux de cultes, sans compter plusieurs canaux de télévisions et émetteurs de radio. L'administration Reagan fut elle-aussi derrière l'implantation de l'Église du Verbe qui collabora au coup d'État conduit par le général José Efraín Ríos Montt en 1982. Ce dictateur guatémaltèque créa un régime de terreur qui coûta la vie à des milliers de personnes et laissa derrière lui des centaines de milliers de déplacés en une seule année. Adepte du mouvement pentecôtiste, il favorisa la croissance de l'Église du Verbe jusqu'à la transformer en un pouvoir de fait.

Pour être précis, le néopentecôtisme, qui représente la version la plus fanatique de l'évangélisme, connut une fortune particulière au Brésil où l'Église universelle du Règne de Dieu a pu construire un véritable empire médiatique sous la direction de TV Record, la troisième chaîne de télévision du pays qui possède 47 canaux. La mecque du football s'est soumise au pouvoir d'Edir Macedo depuis que ce pasteur pentecôtiste a fondé en 1977 un groupe lucratif qui compte actuellement six millions de fidèles (la majorité d'entre eux au Brésil), 2.000 temples, 30 radios et quotidiens nationaux (l'un d'eux, Folha Universal, tire à un million et demi d'exemplaires). En 2000, leur chiffre d'affaires s'est élevé à 735 millions d'euros, 400 millions de plus qu'Autolatina, l'entreprise privée la plus rentable du pays.

En vue d'augmenter son influence politique, la congrégation a fini par épouser la candidature d'Inácio Lula Da Silva. Pour obtenir la victoire électorale, Lula a soutenu le pacte avec le Parti libéral, organisation sous le contrôle de l'Église universelle du Règne de Dieu et, après les élections, le mandataire brésilien a placé à la vice-présidence l'entrepreneur José Alencar, fidèle dévot de l' Église.

Au Mexique, le potentiel économique des Légionnaires du Christ a pénétré à profusion les hautes sphères du monde politique, médiatique et social grâce à un système endogame. En Espagne, la première dame, Ana Botella, est l'une des figures les plus saillantes de cette secte, avec les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Ángel Acebes et José María Michavila. Il se trouve que l'épouse du président José María Aznar est la nièce de José Botella, l'un des membres fondateurs de l'Opus Dei. Ce groupe qui, même s'il n'est pas considéré comme une secte destructive, présente des éléments sectaires, et a réussi à s'étendre à profusion à l'intérieur du continent américain, spécialement en Argentine - avec une clique adossée au gouvernement de Carlos Menem - et au Chili, où le leader de l'opposition, Joaquín Lavín, est un opusdéiste convaincu (il faut se souvenir que c'est l'Opus Dei qui encouragea la médiation du Vatican en faveur du général Pinochet).

L'absence de mécanismes légaux pour freiner les actions de ces groupes et la volonté dérisoire d'une classe politique de plus en plus imprégnée d'arômes sectaires rendent extrêmement difficile la lutte contre des organisations qui vivent et s'enrichissent au prix de la souffrance d'autrui.


France : Sectes

L'affaire du château de Savilly, à La Grande-Verrière

Le Joiurnal de Saône et Loire 25 novembre 2003 par Michel Limoges

[Texte intégral]

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE CHALON
Épilogue de l'affaire du château de Savilly, à La Grande-Verrière
Pour fraude aux Assedic et exercice illégal de la médecine, M. Philippe Weber et Mme Sabine de Bono ont été condamnés chacun à 18 mois de prison avec sursis et à une lourde amende.

Le plaidoyer, pourtant très habile, de Me Hopgood, n'a pas réussi à sauver M. Philippe Weber, 49 ans, mis en examen pour fraude aux prestations chômage, ni Mme Sabine de Bono, son ex-épouse, mise en examen pour exercice illégal de la médecine. Ils furent condamnés l'un et l'autre à 18 mois de prison avec sursis et à 10.000 euros d'amende. C'était exactement ce qu'avait requis contre eux le procureur Denier. Et ces peines confirment, au montant d'une amende près, la condamnation qui leur avait été infligée lors d'un premier jugement le 13 mai dernier. Ils furent par contre relaxés d'un chef de mise en examen pour lequel ils étaient poursuivis ensemble : travail dissimulé.

L'affaire est venu en audience, devant le tribunal correctionnel de Chalon le lundi 27 octobre et a été mise en délibéré. Le jugement a été rendu hier après-midi.
M. Weber et Mme de Bono étaient domiciliés entre 1996 et 1998 au château de Savilly, dans le Morvan, une demeure appartenant à un médecin suisse, M. le docteur Dreyfus. Ils géraient alors la propriété. Les agissements pour lesquels le tribunal de Chalon les poursuivait ont été mis au jour lors d'une enquête de très grand envergure qui avait mobilisé de longues semaines des dizaines de policiers et de gendarmes.

On était en pleine époque de l'affaire de la secte du Temple Solaire et ce château avait alors été mis sous haute (et très discrète) surveillance. On y organisait des 'séminaires', on y dispensait des séances de relaxation et ces activités n'étaient pas sans rappeler le comportement de certaines sectes. Le dossier, sous cet aspect-là, se révéla absolument vide et aucune action en justice ne fut entreprise. Mais la surveillance, et notamment les écoutes téléphoniques mises en oeuvre dans ce cadre-là, permirent de mettre en examen les deux personnes qui géraient cette demeure.

On reprochait à M. Weber d'avoir perçu des sommes importantes des Assedic, alors qu'il était occupé à des activités de gestion de la société qui administrait le château de Savilly. Étant répertorié comme chômeur, cet ingénieur percevait environ 17.000 francs d'indemnités mensuelles. Il était mis en examen pour avoir indument perçu la somme totale de 285.700 francs. On notera que les Assedic ne s'étaient pas portées partie civile, ce que ne manqua pas de faire remarquer l'avocat du prévenu.

Mme de Bono, infirmière diplômée, et exerçant officiellement au château de Savilly les fonctions de gérante, avait pris le titre de psychosomaticienne et était animatrice, au château, de stages «d'écoute» et de gestion du stress. «On travaillait en émotionnel», expliqua-t-elle à la barre. Deux ou trois participantes à ces séances s'étaient plaintes de certains agissements de l'infirmière et de la cherté de ses tarifs. «On ne peut pas plaire à tout le monde», dit la prévenue en guise d'explication.

Les deux prévenus étaient en outre poursuivis, ensemble, pour travail dissimulé : ils auraient employé sans les déclarer des domestiques et des traducteurs.
Mme de Bono fournit une défense parfois maladroitement musclée, et M. Weber fut plutôt évasif dans ses réponses. Incapable de citer des chiffres, incapable de répondre directement à une question, donnant fréquemment l'impression de vouloir noyer le poisson, il fut une proie assez facile pour l'accusation et la tâche de son défenseur, lorsque vint l'instant de la plaidoirie, semblait compliquée.

Me Hopgood trouva cependant quelques belles failles à ce dossier que les prévenus avaient rendus un peu branlant.

Il rappela d'abord les conditions de l'enquête : des moyens énormes, des écoutes téléphoniques, une surveillance de tous les instants. Et la rumeur publique accompagnant cette enquête (en dépit de la discrétion avec laquelle on voulut la mener) : M. Weber fut montré comme un gourou de secte, Mme de Bono fut réputée se livrer à des actes illégaux dans les sous-sols du château, et les enfants du couple furent tympanisés à l'école...

L'avocat n'eut pas de mal à effacer l'accusation, très mal étayée, de travail dissimulé. Sur le chef de mise en examen pour fraude aux Assedic, Me Hopgood souligna la légèreté du dossier où ne figurait aucune déposition de l'Assedic, et (on l'a vu) aucune demande de dommages et intérêts.

Sur le chef de mise en examen pour exercice illégal de la médecine, l'avocat prit son temps pour montrer que tout ce qu'avait pu faire Mme de Bono au cours des stages qu'elle animait n'outrepassait pas les compétences que lui attribuait son diplôme d'infirmière.

Le procureur de la République avait requis 18 mois avec sursis et 10.000 euros d'amende. On a vu que le tribunal avait finalement suivi ce verdict à la lettre.


Suisse : Raël

Raël à Crans-Montana!

Le Nouvelliste 27 novembre 2003 par Vincent Fragnière http://www.nouvelliste.ch/archive/valais/031127_indexg.htm

[Texte intégral]

Du 11 au 14 décembre, près de 500 raëliens se retrouveront au Grand Hôtel du Golf à Crans-Montana. La polémique a déjà débuté.

Dans une dizaines de jours, plus de 500 Raëliens vont débarquer au Grand Hôtel du Golf à Crans-Montana. "Même si j'ai accepté d'accuellir dans mon hôtel les raëliens, je suis et je reste un catholique convaincu!" Propriétaire de l'établissement 5 étoiles Le Grand Hôtel du Golf, l'hôtelier François Rielle a permis aux Raëliens d'organiser leur 5e convention à Crans-Montana «en l'honneur du 30e anniversaire de la rencontre de Raël et Yavhé».

Si 600 membres sont attendus du 11 au 14 décembre 2003, près de 450 auraient déjà effectué leur réservation. «Raël lui-même a déjà réservé une suite chez nous», précise François Rielle, tandis qu'Allan Tschopp, le Miégeois responsable suisse des raëliens tient à dire que, contrairement à ce qu'a annoncé Le Matin samedi dernier Raël ne se déplacera pas en hélicoptère. «Il a lui même refusé ce moyen de locomotion.»

Reste que la station de Crans-Montana est en émulation. Si Crans-Montana Tourisme ne veut pas s'exprimer sur le sujet, «car il s'agit d'une affaire privée qui se déroule dans un lieu privé», affirme le directeur Walter Loser, Jacky Bagnoud, président d'Icogne et responsable de la coordination sur le Haut-Plateau reconnaît qu'une réservation au Centre de Congrès Le Régent a été refusée aux Raëliens. «Leur présence sur le Haut-Plateau ne me plaît pas à titre personnel, mais aussi en raison de notre image tourisitique. J'espère simplement que ce lien entre Crans-Montana et les raëliens va s'oublier très rapidement.»

Clonage raëlien -
Si les autorités politiques cantonales (cf. encadré) et communales reconnaissent de ne pas pouvoir interdire cette convention, un élément de leur programme pose passablement de problèmes. Le site internet du mouvement raëlien international annonce pour le 11 décembre un colloque sur le clonage. Une information que l'on retrouve aussi sur le site de la société Transfutur qui prévoit un symposium sur le clonage en deux parties, l'une à Crans-Montana le 11 décembre et l'autre les 1er et 2 avril 2003 à Genève.

Membre de l'amicale internationale des ex-raëliens (A.I.D.E.R.), Boris Ryser qui habite également sur le Haut-Plateau dénonce cette convention. «Que des raëliens se réunissent dans un lieu privé ne me dérange aucunement, mais qu'ils profitent de leur convention pour accueillir un symposium sur le clonage doit être dénoncé, surtout qu'ils annoncent la présence de parents d'enfants clonés. Le clonage a été considéré par plusieurs pays comme un crime contre l'humanité.»

Du côté d'Allan Tschopp, le discours est évidemment tout autre. «L'ONU a repoussé en 2002 la demande de certains pays de mettre en place une loi qui interdit le clonage. Ces pays comme l'Allemagne, la France ou les Etats-Unis qui veulent cette interdiction, car ils ont une éthique catholique et le clonage détruirait leur base religieuse, mais des pays musulmans ou bouddhistes ne sont pas contre cette pratique. De plus, s'il est interdit de faire du clonage en Suisse, il n'est pas interdit d'en parler.»

Reste que Allan Tschopp et les raëliens se sont bien gardés d'avertir les autorités locales de ce symposium sur le clonage lié à la convention raëlienne. «Vous me l'apprenez», concède Gaston Clivaz, président de Chermignon, commune sur laquelle se trouve le Grand Hôtel du Golf et qui a accepté la construction d'un chapiteau alors qu'il ne savait pas à quoi il allait servir. «La demande de l'hôtel ne nous précisait pas qu'elle concernait les raëliens. Mais, de toute manière, nous n'allions pas la refuser, car il s'agit d'une affaire privée.»

Mais la dénonciation d'A.I.D.E.R risque de mettre un terme à ce symposium sur le clonage avant qu'il n'ait existé. S'il figure toujours sur les sites de Raël et de la société Transfutur, le directeur de cette dernière, Jean-Pierre Sonier, affirme que celui-ci n'aura finalement pas lieu. «Nous voulions réaliser cette rencontre croisée avec les Raëliens, mais les débuts de polémiques amènent un mauvais esprit. Nous n'organiserons donc que la partie genevoise du Symposium.»

Si l'information se confirme, Crans-Montana peut tirer un ouf de soulement, tandis que la convention raëlienne devient médiatiquement nettement moins attrayante... Vincent Fragnière --

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