Actualités sur les sectes en octobre 2003

MIVILUDES (*) 01/10/2003 Séminaire universitaire - Communiqué de presse.

Siddha Yoga (*) 01/10/03

Dossier 59 du GEMPPI
Mouvement gothique (1) 01/10/2003 A la rencontre du monde gothique
Témoins de Jéhovah (*) 01/10/03 Le grignotage jéhoviste
Moon (*) 18/11/2003 Moon et Corée du Nord
Scientologie Laurette Onkelinx se range derrière la procédure pénale en cours
OTS Un journaliste lyonnais au cœur du mystère de l’OTS
Bulles n°79 Claire Champollion
Bulles n°79 Aux abords des rives sectaires (document PDF)
Aum Washington confirme 25 groupes comme terroristes
Raël Le sida virus naturel ou artificiel ?
Scientologie (*) 03/10/2003 Le test de personnalité, témoignage
Raël (*) 03/10/2003 Morceaux d'anthologie de la suffisance raélienne
Raël (*) 03/10/2003 Pourquoi Rael a t-il désinformé sur les âges des 4 raeliens reconnus coupables de corruption de mineures ?
Raël (*) 03/10/2003 Pourquoi Rael a t-il accepté l'invitation du dictateur congolais ?
Gurdjieff Modiano et ses gourous
Raël Un laboratoire de clonage humain s'installe en Afrique
Scientologie La scientologie s'intrduirait-elle dans le football
Kinésiologie (*) 7/10/2003 Un témoignage
Kinésiologie (*) 7/10/2003 Extrait du rapport 2001 de la MILS
Raël Les raëliens infiltrés par deux journalistes
Eglise du Christ (*) 8/10/2003 Point de vus d'un ex adepte
Raël (*) 8/10/2003 Les "anges" de Raël prêtes à mourir pour leur prophète
MIVILUDES (*) 8/10/2003 Intervention de M. Jean-Louis Langlais pour l'ouverture du séminaire universitaire "Sectes et laïcité"
Raël (*) 9/10/2003 Une réponse des raéliens
Raël Le siège social de l'Église raëlienne est à Boucherville
Raël Un point de vue : Le Mouvement Raelien n'est pas L'OTS
Raël Les retombées médiatiques des prétendus bébés clones
Témoins de Jéhovah (*) 13/10/2003 Circulaire de l'UNADFI
Scientologie Peines allégées pour les délits informatiques de l'Eglise de Scientologie
Scientologie L'église de scientologie satisfaite de l'arrêt de la cour d'appel de Paris
Scientologie L'église de scientologie conteste un enseignement sur les sectes à l'ENM
Scientologie Une lettre au journal Le Monde
Raël Eglise Raelienne Canadienne - Non au harcèlement médiatique
Scientologie Avec les lobbyistes de la scientologie
Raël Les Raéliens manifestent leur mécontentement devant le Journal de Montréal
Raël Mise au point de la direction de TQS
Témoins de Jéhovah Une jeune femme jugée pour l'enlèvement d'un prématuré
Témoins de Jéhovah Prince devient Témoin de Jéhovah
Sectes et Religions Des églises qui rendent fou ?
Raël Le Gesù ne renouvellera pas le bail aux raëliens
Scientologie La Mongolie adopte un nouvelle méthode d'apprentissage
Sectes et Santé La pratique des psychothérapies réglementée
Sectes et opinions Comment le phénomène sectaire se banalise
OTS Un avocat des victimes demande une réouverture de l'information
Sectes Sectes, rumeurs et tribunaux
Raël Député UMP et M6 contre secte des Raéliens
Sectes Proposition de loi déposée par Philippe Monfils
Raël Raël s'estime injurié par un député
Raël Pas question d’enquêter sur les finances de Raël
OTS La justice va examiner les preuves des Vuarnet
Sectes et psy Un fourre-tout de pratiques
Sectes Question N° : 23925 de M. Raoult Éric
Sectes Pratiquement un million de russes sont impliqués dans des sectes religieuses
Aum Les avocats du gourou de la secte Aum plaident non coupable
Terranova de Montlaur Deux responsables d'une communauté condamnés
Sectes Une association et un mandat d'arrêt pour retrouver Natalie

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


Belgique : Scientologie

Laurette Onkelinx se range derrière la procédure pénale en cours

Le Soir, 1er octobre 2003 par Hugues Dorzée

[Texte intégral]

Sectes - Interpellée à la Chambre par la députée Payfa (MR), Laurette Onkelinx se range derrière la procédure pénale en cours
La ministre de la Justice tient l'Eglise de scientologie à l'œil

Qui finance le « QG » des scientologues situé 91 rue de la Loi à Bruxelles ? Quelles sont les activités qui y sont proposées ? Qu'en est-il du lobbying pratiqué dans la capitale de l'Europe ?

Lundi, à la Chambre, Martine Payfa, députée MR, a interpellé la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), sur ce sujet.

Inauguré le 17 septembre dernier, ce « Bureau européen des affaires publiques et des droits de l'homme » a été acheté et rénové par la société américaine « Building management services corporation », une filiale de l'Eglise de scientologie internationale, officiellement implantée 6331, Hollywood Boulevard, à Los Angeles. Cette société, a indiqué la ministre Onkelinx, est considérée par l'administration fiscale américaine comme une société religieuse et bénéficie, à ce titre, d'une exemption fiscale.

Ce bureau n'a pas, stricto sensu, de lien juridique direct avec l'Eglise de scientologie de Belgique. Laquelle, faut-il le rappeler (« Le Soir » du 27 août), est au centre d'une affaire judiciaire qui risque d'aboutir d'ici peu au renvoi, devant le tribunal, de huit personnes et d'une ASBL. Celles-ci sont inculpées d'escroquerie, d'exercice illégal de la médecine et de la pharmacie, d'organisation criminelle et d'infraction à la loi sur la vie privée.

La ministre Onkelinx a rappelé que cette même Eglise de scientologie a créé un bon nombre de sociétés commerciales ou pris pied au niveau de la direction de firmes déjà existantes et dispose d'importantes ressources financières. Elle se profile dans le secteur social, notamment celui de la lutte contre la drogue.

Après la création (en mars 1982) d'une première ASBL baptisée « Narconon » dissoute depuis (septembre 1985), deux autres associations ont vu le jour : il s'agit de « Non à la drogue, oui à la vie » (Uccle) et l'ASBL Narconon Infocenter (Dilbeek). A ce jour, a précisé Laurette Onkelinx, je n'ai pas été directement informée par mes collègues communautaires et régionaux d'éventuelles tentatives d'infiltration des secteurs relevant de leurs compétences. Mais la ministre promet de suivre cela de près.

A la question de savoir si le Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) a effectué un rapport sur l'Eglise de scientologie, la ministre de la Justice a répondu par la négative : Afin de ne pas interférer avec la procédure pénale en cours, il a semblé au centre qu'il était délicat de rendre un avis, a déclaré Laurette Onkelinx. Toutefois, le CIAOSN a donné suite à une trentaine de demandes relatives à la scientologie. Pour la députée Payfa (MR), c'est insuffisant : les autorités fédérales doivent assurer une meilleure information publique sur ce sujet. Un avis partagé par un réseau antifasciste (www.resistances.be), lequel dénonce les « intoxications scientologues » et relance un appel à la vigilance et à la lutte contre les organisations sectaires qui menacent nos démocraties.


France : OTS

Un journaliste lyonnais au cœur du mystère de l’OTS

Lyon capitale, le 1er octobre 2003 par José Noya

[Texte intégral]

Justice. Alors que le procès en appel de Michel Tabachnik a été repoussé, de nouvelles expertises scientifiques confirment la thèse développée par Maurice Fusier, grand reporter de Radio France à Lyon, dans son livre Des Mots qui font des morts.

Huit ans après la mort des seize membres de l’OTS (Ordre du Temple Solaire) retrouvés carbonisés dans le Massif du Vercors en décembre 1995, les analyses faites en juillet dernier, à la demande d’Alain Vuarnet, sur les corps de sa mère et de son frère semblent donner raison à Maurice Fusier, grand reporter de Radio France à Lyon. Ce dernier avait retracé dans Des Mots qui font des morts (1), l’intégralité du procès de Michel Tabachnik, le chef d’orchestre franco-suisse poursuivi en avril 2001 dans le procès de l’OTS pour “participation à une association de malfaiteurs”.

À l’époque déjà, et contrairement aux thèses avancées par l’instruction qui préférait voir, malgré les incohérences de la démonstration, un suicide collectif, Maurice Fusier s’interrogeait sur les taux anormalement élevés de phosphore retrouvé sur les lieux.

Deux ans après le procès de Tabachnik, Fusier reste persuadé “que ces gens sont tombés dans un traquenard et qu’on se moque de leur famille depuis le début de l’enquête”. Et d’ajouter : “il est incompréhensible qu’aucun homme politique à l’exception de Jean Pierre Brard (ndlr : vice président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale) ne soit pas monté au créneau pour dénoncer ces incohérences”.

Aujourd’hui, les résultats des analyses opérées sur les Vuarnet devraient permettre à Me Alain Leclerc, l’avocat de la famille Vuarnet, de demander dans les prochains jours une réouverture de l’instruction “afin que la vérité apparaisse enfin au grand jour”.

 


France

Editorial de BULLES n° 79 du 3ème trimestre 2003

Claire Champollion



Dans le dernier numéro de BULLES qui fêtait les 20 ans de ce bulletin, le nom de Claire Champollion n'apparaissait qu'une fois mentionnant l'interview publiée en 1992 dans le numéro 33. Nous avons bien plus à en dire.

Le Docteur et Claire Champollion furent parmi les premiers atteints en la personne de leur fils pris par la secte Moon un soir d'octobre 1974. Ils ont alors pris conscience du danger que représentaient les sectes qui, depuis, ont envahi l'Europe et de la nécessité d'une campagne d'investigations et d'informations.

Il faut relire cette interview pour comprendre le rôle de premier plan qu'a pris d'abord son mari (décédé en 1975) puis celui de Claire. Après la création de l'ADFI de Rennes, en 1974, ce fut celle de l'UNADFI et de ses 36 filiales.

Bénéficiant d'une large culture, professeur de langue et de civilisation allemande à l'université, maîtrisant également l'anglais, elle avait des amis et collègues en Autriche, Allemagne, Angleterre, Etats-Unis. Elle lança des appels dans toutes les directions. Plus tard, à ces premiers collaborateurs s'ajoutèrent des correspondants au Danemark, au Japon, en Grèce, en Australie, en Russie ... partout où le "fléau" sévissait.

Elle effectua de nombreux voyages à l'étranger dans ce cadre et participa activement, chaque fois qu'elle le pouvait, aux colloques organisés pour la lutte contre les sectes.

Elle acquit aussi une documentation abondante et sûre provenant soit d'associations similaires à l'ADFI, soit de familles concernées... Alors, suivant ses propres mots, "elle assemble, inventorie, lit, traduit, synthétise ..." Ses recherches étaient exigeantes, ses références précises, ses jugements fondés. Sa compétence sur les questions sectaires devint ainsi reconnue et universelle : les motifs des sectes, leurs projets, leurs tactiques et, plus particulièrement pour la secte Moon, l'amalgame entre visées politiques et religieuses.

A l'équipe de rédaction de BULLES, elle apportait le résultat de son travail car, jusqu'au bout, malgré l'éloignement et la fatigue, elle participa aux réunions à Paris ; elle était encore là le 12 Juin dernier. Quand son état de santé s'y opposait, elle compensait son absence par des articles dont, au fil des années, on peut retrouver la trace, même s'ils ne sont pas signés.

Son zèle et son travail incessants étaient entretenus, moins par la curiosité pour un problème qu'elle savait grave que par la souffrance évidente, bien que discrète, qui ne s'était jamais éteinte depuis ce fatidique soir d'octobre 1974.

Elle nous a quittés le 24 juillet ... trop discrètement à notre gré puisque nous n'avons pu assister à ses obsèques. Mais nous savions qu'elle affrontait sans peur la fin qu'elle savait prochaine et, ainsi qu'elle le confia à des amis, qu'elle partait "sereine et en paix".

Merci Claire.


Etats-Unis : Aum

Washington confirme 25 groupes comme terroristes

Cyberpresse, le 2 octobre 2003

[Texte intégral]

Washington - Les États-Unis ont renouvelé jeudi l'inscription de vingt-cinq organisations, dont Al-Qaeda d'Oussama ben Laden, sur leur liste des organisations terroristes internationales.

Cette inscription, valable pour deux ans, venait à expiration vendredi. Elle a été renouvelée par publication d'un avis du département d'État au Federal Register, le journal officiel américain.

Onze autres organisations, dont la présence sur la liste viendra à échéance l'an prochain, devraient être reconfirmées sur cette liste en 2004.

La présence sur cette liste implique des sanctions comme l'interdiction de délivrer des visa pour se rendre aux États-Unis ou l'interdiction d'y posséder ou d'y collecter des fonds.

Outre Al-Qaeda, on trouve le groupe philippin Abou Sayyaf, le Groupe armé islamique (GIA) algérien, la secte japonaise Aoum, les séparatistes basques de l'ETA, plusieurs groupes radicaux palestiniens comme le Hamas, le Hezbollah ou le Front Populaire de libération de la Palestine, ainsi que la rébellion des FARC colombiennes ou le Sentier lumineux péruvien.


Burkina : Raël

Le sida virus naturel ou artificiel ?

L'Observateur Paalga, le 2 octobre 2003

[Texte intégral]

"SIDA: virus naturel ou artificiel" c'est de ce thème que traitera mardi prochain à 10 heures au Conseil burkinabè des chargeurs, le Mouvement raélien du Burkina qui, de concert avec les autres structures africaines du genre, exigent une enquête internationale strictement indépendante pour dire si oui ou non le HIV a été fabriqué en laboratoire par les Américains pour diminuer la population noire.

Vrai ou faux ? Les Mouvements raéliens d'Afrique soutiennent l'activiste Noir-Américain le Dr Boyd Graves dans ses efforts pour prouver depuis plus de 10 ans que le virus du SIDA a été créé en laboratoire par les Américains, et ce délibérément, en vue de réduire la population noire. Le Dr Boyd Graves est en procès contre l'Etat américain et son "United States Special virus Program".

Les Mouvements raéliens d'Afrique exigent aussi des plus hauts dirigeants politiques du continent africain qu'ils réclament une Commission d'Enquête internationale garantie neutre, et qu'ils aillent jusqu'au bout de cette action pour savoir si le virus du SIDA est effectivement une arme secrète fabriquée par les USA afin de réduire la population noire.

Le "1971 HIV Flow Chart" du U.S Special Virus Program que le Dr Boyd Graves a découvert - qu'il montre et qu'il détaille devant les tribunaux aux USA - est d'une telle évidence qu'une réaction massive du continent noir s'impose, afin d'aller jusqu'au bout dans cette affaire, car il faut absolument que la vérité soit connue (http://ww.boydgraves.com). Le Dr Boyd Graves a fourni - documents, noms et références à l'appui - un historique tout à fait pertinent du développement du virus HIV (SIDA) en laboratoire. Cet historique qui peut être consulté sur http://www.boydgraves.com/timeline/?, recouvre toutes les étapes de l'élaboration du virus du Sida depuis 1887 jusqu'en 1977 et l'on y apprend des noms de codes secrets donnés pour le développement du virus du SIDA dont, entre autres, celui du programme fédéral secret MK-NAOMI, la partie "MK" représentant les deux coauteurs du virus, Robert Manaker et Paul Kotin, et la partie "NAOMI" étant formée des initiales de "Negroes Are Only Momentary Individuals" !

S'il est réellement vrai que les USA ont développé et fait proliférer le virus du SIDA par différents moyens, au nombre desquels diverses campagnes de vaccination en Afrique, le silence doit être rompu sur la vérité concernant l'origine de ce virus qui dévaste particulièrement la population noire africaine ainsi que la population afro-américaine. Selon les sources et référence produites par le Dr Boyd Graves, les USA auraient reçu, pour ce projet de prolifération du virus en Afrique noire et chez les Noirs-Américains homosexuels, diverses autorisations internationales émanant de pays dont notamment la Russie, l'Allemagne, la France, le Canada, et le Japon.Cette information qui circule les années 80 et qui refait surface en particulier grâce à l'Internet (voir "Origines du sida: naturelles ou artificielles ? http:www.legrandsoir.info/article.php3?id article=444), semble d'ailleurs bien connue des populations africaines de la région comprise entre l'Ouganda, la RDC et le Rwanda. Il existe par ailleurs des ouvrages sur le sujet qui mettent en cause outre la responsabilité des Etats-Unis d'Amérique celle de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la propagation du virus (voir 1. Dr David Scheweitze: Le Sida: d'où vient-il ? dans "La santé entre vos mains", édition Le Colibri, Lomé 1991, page 68-70; 2. Dr Léonard G. Horowitz: La guerre des virus: Sida et Ebola. 1. Emergence naturelle ou manipulation humaine ? Accident ou intention ? Les éditions Félix, Paris 1998).

Les Mouvements raéliens d'Afrique vont organiser une action de distribution de tracts et le lancement d'une pétition auprès des populations africaines, afin de leur faire connaître tous les éléments avancés par le Dr Boyd Graves dans le procès qu'il intente au "United States Spécial Virus Program"."Car, vrai ou faux, selon sa Sainteté Raël, fondateur du Mouvement raélien, pour qu'on le sache, il faut contribuer à la propagation de cette nouvelle afin d'accélérer la création d'une commission d'enquête internationale... Faire connaître la vérité tout en défendant la non-violence est notre devoir".

Le but de cette grande campagne d'information et de sensibilisation, c'est d'amener les populations d'Afrique à exiger des chefs d'Etats africains et également de l'Union africaine mais aussi du Secrétaire général de l'ONU qu'une action immédiate soit lancée afin que puisse être mise sur pied cette Commission d'Enquête internationale strictement neutre.

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NB : Décidément, le "prophète bien-aimé" "Sa Sainteté Raël" ne sait plus quoi inventer ! Mathieu Cossu


France : Gurdjieff

Modiano et ses gourous

Nouvel Obs , le 3 octobre 2003

[Extyrait]

L'OBS en ligne Semaine du jeudi 2 octobre 2003 - n°2030 - Livres
Rencontre avec Patrick Modiano

Sans famille Dans «Accident nocturne», l’écrivain évoque l’époque où il n’avait pas 20 ans, était rejeté par son père et se promenait en somnambule dans Paris. Dans l’entretien qu’il accorde à Jérôme Garcin, Patrick Modiano revient sur cette période capitale, et sombre, de sa vie

EXTRAITS de l'article :

Un gourou au visage «recouvert d’une sorte de graisse grise», l’étrange docteur Bouvière, auteur de «Drogues et thérapeutiques», rassemble ses disciples dans les cafés et leur fait perdre l’insouciance, la joie de vivre.

N. O. – Plus loin, p. 117, à la question: «Vous jugez-vous comme un bon fils?», vous répondez: «Je n’ai jamais été un fils.» Et vous ajoutez même: «Pas d’études, pas de parents.» C’est terrible...
P. Modiano. – C’est surtout péremptoire. Mais j’ai toujours été troublé de constater que beaucoup d’écrivains, y compris Baudelaire et de nombreux poètes maudits, exprimaient dans leur œuvre la conscience très forte d’être un fils. Moi, c’est un sentiment que, à l’adolescence comme à l’âge adulte, je n’ai jamais éprouvé et qui sans doute m’a manqué, me manque.

(...)

N. O. – Dans «Des inconnues» (1999), il y avait un certain docteur Bode dont vous écriviez que «la vérité et la sagesse sortaient de (sa) bouche». Ses disciples formaient une sorte de secte philosophique où il était question de «travail sur soi» et de «clé d’octave». Le docteur Bouvière, p. 34, ressemble au docteur Bode...
P. Modiano. – Pour les deux, j’ai pensé à Gurdjieff. Autour de ses livres, de sa pensée, remis au goût du jour par le New Age, gravitaient dans les années 1960 des gens vraiment bizarres qui prétendaient détenir la vérité. C’est l’époque où j’étais en pension en Haute-Savoie. On m’avait raconté que, dans la montagne et les sanatoriums de Praz-sur-Arly, s’étaient retrouvés autrefois des écrivains vulnérables comme Jacques Daumal et Luc Dietrich, qui étaient très influencés par la spiritualité et l’ésotérisme selon Gurdjieff. J’étais frappé par le fait que ses disciples étaient souvent recrutés chez des intellectuels qui se trouvaient dans un état physique désespéré. Après la guerre, de gens comme Louis Pauwels et Jean-François Revel se sont encore réclamés de cet homme, dont il ne faut pas oublier qu’il est tout de même responsable de la mort, en 1923, de Katherine Mansfield.


Côte d'Ivoire : Raël

Un laboratoire de clonage humain s'installe en Afrique

Afrika.com, le 3 octobre 2003 par David Cadasse

[Texte intégral]

La société Clonaid, laboratoire de clonage humain liée au mouvement religieux de Raël, s'installe en Afrique. C'est à Abidjan qu'elle a décidé d'élire domicile et sera opérationnelle dès janvier prochain. La chimiste Brigitte Boisselier, PDG de la société, fait face à la controverse et explique sa démarche. Interview

La société de clonage humain Clonaid, a décidé de poursuivre ses activités en Afrique. Elle installe une partie de ses laboratoires à Abidjan. La nouvelle antenne sera opérationnelle dès janvier prochain. Liée au mouvement religieux des Raëliens - considéré comme une secte -, l'entreprise développe depuis 2000 la technique du clonage et a déjà procédé à l'implantation d'embryons viables chez l'homme. Pour Brigitte Boisselier, PDG de Clonaid, les perspectives médicales sont énormes. La chimiste revient sur ses préceptes religieux pour expliquer sa conception du clonage et annonce que son travail en Afrique ne concernera, dans un premier temps, que les animaux.

Afrik : Pourquoi avez-vous décidé de vous installer en Afrique ?
Brigitte Boisselier : Nous avons beaucoup de demandes en Afrique. Nous avons de nombreuses demandes d'Afrique du Sud, de Côte d'Ivoire, de la Tunisie, du Maroc et même du Congo. C'est vrai que la demande n'est pas culturelle. Mais la question se pose pour les couples infertiles ou les personnes qui perdent des enfants. Après, les freins sont essentiellement religieux. L'amarrage catholique est moins fort en Afrique. J'ai participé à de nombreux débats radio ou télé en Afrique avec des scientifiques et des juristes et j'ai constaté qu'ils avaient une plus grande ouverture d'esprit que les occidentaux.

Afrik : Vous avez eu de gros déboires avec l'administration américaine qui à mis un terme à vos activités aux Etats-Unis. En vous installant à Abidjan, on pourrait légitimement vous accusez de profiter du vide juridique total en matière de clonage humain en Afrique...
Brigitte Boisselier : Nous n'avons pas l'intention de transférer tous nos labos à Abidjan. Notre activité concerna uniquement dans un premier temps le clonage bovin. Pour créer des cheptels plus performants. Il n'est pas encore question de clonage humain.

Afrik : Le clonage humain pose un problème étique extrêmement délicat. Comment expliquez-vous les nombreuses levées de boucliers ?
Brigitte Boisselier : La clonage humain véhicule une image de Frankenstein. D'un point de vue religieux classique, tout ce qui touche à la reproduction humaine relève du divin, une naissance est un cadeau de Dieu et non des hommes. En dehors de ces considérations, les personnes se basent sur les films hollywoodiens ou les livres sur les armées de clones. Et pour les dérives possibles du clonage ce n'est pas aux individus qu'il faut s'adresser mais aux gouvernements. On avait assisté à un même tollé général à la fin des années 70, pour le premier bébé éprouvette. Il existe un cycle d'acceptation d'une dizaine d'année. Aujourd'hui nous sommes dans des réactions intermédiaires. Certains pays ou Etats, comme la Californie -qui été le premier à interdire les recherches en 1998- commencent à légaliser les recherches sur les cellules souches.

Afrik : En quoi le clonage serait-il une bonne chose ?
Brigitte Boisselier : La culture des cellules souches offre, à elle seule, d'immenses perspectives médicales. Elles portent tout le codage génétique de l'individu et peuvent remplacer n'importe quelles cellules du corps humain. En les implantant vous introduisez des cellules neuves. A terme, en matière de médecine réparatrice on pourra faire de nouveaux foies, de nouveaux reins.

Afrik : Mais si l'on considère le clonage complet d'individus, on s'éloigne des applications purement médicales pour toucher aux questions idéologiques. En tant que raëlienne, qu'elle est exactement votre vision du clonage ?
Brigitte Boisselier : Le raëlisme est une religion athée dans le sens où, pour les raëliens, il n'y a pas de Dieu. La vie sur terre a été créée par des êtres venus d'ailleurs. Raël (fondateur du mouvement), au même titre que Moïse ou Mahomet, est un prophète envoyé par nos créateurs pour nous apporter un message sur terre. Le clonage est pour nous une manière d'atteindre une forme de vie éternelle car, en reproduisant à l'identique la cartographie d'un cerveau, il permettra bientôt de transférer une personnalité dans un nouveau corps. Il s'agit du même principe de réincarnation que l'on peut trouver dans d'autres religions.

Clonaid
L'entreprise Clonaid a été créée en 1997, par Raël, quelques semaines après Dolly, le premier cas de clonage réussi sur un être vivant (une brebis). La société à entièrement été cédée à la chimiste Brigitte Boisselier, raëlienne elle même. Clonaid annonce avoir développé ses premiers embryons en septembre 2001, ses premiers embryons viables en février 2002 et procédé aux premières implantations humaines en mars dernier. La société dispose d'une machine, de fabrication sud-coréenne, la RMX 2010, capable de réaliser la fusion, par impulsion électrique, entre un ovocyte énucléé (sans noyau) et le code génétique d'un donneur. Quatre scientifiques africains, ivoiriens et burkinabés, ont été sélectionnés pour travailler dans les futurs laboratoires d'Abidjan.


France : Scientologie

La scientologie s'introduirait-elle dans le football ?

Les cahiers du foorball, le 18 septembre 2003

[Texte intégral]

Trois projets sont candidats à la reprise du centre d'entraînement de La Gaillette, déclaré en faillite: le Real Madrid, l’église de scientologie
et les parcs d’attractions Walibi. Gervais Martel déclare: "C'est la faute aux charges sociales qui sont trop lourdes


Canada : Raël

Les raëliens infiltrés par deux journalistes

Canoë, le 7 octobre 2003

[Texte intégral]

Une enquête de neuf mois

Raël et ses disciples ont été infiltrés pendant près d'un an par une journaliste et une photographe du Journal de Montréal.
En côtoyant les raëliens, les deux reporters ont constaté que plusieurs femmes membres du groupe étaient prêtes à mourir pour protéger la sécurité de leur prophète.

Selon eux, Claude Vorilhon, alias Raël, est un être contrôlant au comportement paranoïaque. Il craint par exemple d'être la cible de nombreux complots pour l'assassiner.

L'enquête démontre par ailleurs que plusieurs femmes sont prêtes à donner leurs ovules pour permettre à Raël de lancer ses prétendues expériences de culture de cellules humaines.

Le reportage révèle aussi qu'il n'y a rien de gratuit chez les raëliens; l'une des journalistes a dû dépenser jusqu'à 2000 dollars en neuf mois.

(à suivre)


France : Raël

Le siège social de l'Église raëlienne est à Boucherville

L'Hebdo, le 9 octobre 2003 par Nathalie Gilbert

[Texte intégral]

C'est à Boucherville, plus précisément sur la rue Thomas-Pépin, qu'est situé le siège social de l'Église raëlienne, apprend-on dans le livre "Raël, enquête sur le Mouvement raëlien" publié récemment aux Éditions Des Intouchables.

Martin Bisaillon, historien et journaliste, s'est mis sur la trace de Claude Vorilhon, connu sous le nom de Raël, afin de faire découvrir les contradictions et les excès de ce flamboyant personnage qui prétend avoir été contacté par les extra-terrestres. Ces derniers, les Élohim, seraient les créateurs de l'univers. Raël, qui souhaite qu'on s'adresse à lui en l'appelant "Sa Sainteté" a fait parler de lui récemment en s'associant à la prétendue naissance d'un premier bébé cloné et encore une autre fois lors de la fermeture d'UFOland, un "centre d'interprétation" des OVNIS construit en bottes de foin et situé en Estrie. C'est en décembre 1994 que l'Église raëlienne a été officiellement constituée au Québec.

L'inspecteur général des institutions financières du Québec a alors octroyé à l'église le statut de corporation religieuse dont l'adresse officielle se trouve sur la rue Thomas-Pépin. Raël ne se trouve cependant pas sur la liste des administrateurs. L'activité économique qui figure au registre est "la diffusion des messages".

COMME LES GRANDES RELIGIONS "À mon avis, il ne s'agit que d'une adresse de complaisance. Il ne se déroule probablement aucune activité particulière à cet endroit. Cependant, il est dommage de constater que le débat social qui devrait découler du fait qu'un pareil petit groupe puisse se constituer en église et donc percevoir des dons et être exemptée d'impôt ne se fasse pas au Québec", déplore l'auteur.

En France, souligne-t-il, les seules églises légalement reconnues sont issues des grandes religions monothéistes. "Ici, le processus de reconnaissance est vraiment très simple." Le Mouvement Raëlien prétend compter 60 000 membres en ses rangs. Selon M. Bisaillon, il y en aurait plutôt environ 5000, le plus fort contingent se trouvant en Asie.

Présent au Québec depuis la fin des années 70, le Mouvement raëlien a été étiqueté mouvement sectaire dans les années 90 en France, alors qu'ici, au même moment, un statut légal lui était accordé. Cette reconnaissance, dit M. Bisaillon dans son livre, permet au mouvement de se définir comme une véritable église auprès de ses membres et de la société, pouvant affirmer en toute légitimité que l'Église raëlienne est une religion officielle au même titre que les religions catholique, musulmane, bouddhiste et judaïque, comme le disait le mouvement dans un communiqué publié lors de sa constitution officielle en 1994.

Depuis la parution de son livre, M. Bisaillon dit n'avoir reçu aucune menace de poursuite de la part des Raëliens, réputés pour être extrêmement soucieux de leur image. "C'est probablement parce que tout ce que je dis est vrai. Tout ce que je sais, c'est que les membres ont reçu un mot d'ordre à l'effet de ne pas acheter mon livre."


France : Raël

Un point de vue : Le Mouvement Raelien n'est pas L'OTS

Alt.religion.raelian, le 10 octobre 2003

[Texte intégral]

Psiliste wrote: >... et poutant personne n'aurait cru ce qui allait se passer pour l'OTS!

je ne dirais pas ça... Ceux qui connaissaient l'OTS on perçu rapidement qu'il y avait un danger, mais comme les informations étaient extrêmement parcellaires et dispersées, que l'histoire du groupe était très largement méconnue il ne pouvaient pas cerner la nature exacte de celui-ci, même si l'on avait pointé très tôt des éléments de type apocalyptique. Personne n'as vu venir la spirale paranoïaque dans laquelle ont fini par sombrer Jouret et Di Membro. La seconde erreur a été de croire qu'après l'épisode meurtrier en Suisse et au Canada, le groupe avait cessé d'exister.

Ce qui nous a valu l'épisode de ST Casimir et du Vercors. Et l'OTS existe encore ... Il n'a pas disparus avec ses dernières victimes et ça j'ai l'impression qu'on semble l'oublier. Maintenant le mouvement raëlien n'est pas l'OTS. La doctrine en elle même n'est pas mortifère au point où l'était celles de L'OTS - même si elle contient des ingrédients apocalyptiques, les raëliens ne sont pas a priori suicidaires, mais cependant certain pattern peuvent être réactivés.

Le problème majeur qui se pose est le suivant

a) le degré de paranoïa de Vorilhon, là il existe des indices clairs que l'interessé tend à sucrer les fraises ( cf le projet Abraham).
b) L'intensité avec laquelle il peut répendre sa paranoïa dans le groupe - généralisé à tous ses adeptes où seulement à un petit cercle d'entre eux -
c) La pression exercée sur le groupe. C'est là le principal danger. Plus la pression sera forte : - plus la détérioration de l'image du mouvement sera rapide plus elle entraînera un sentiment de paranoïa ambiante vis à vis du monde extérieur.

L'image que les raëliens ont d'eux-mêmes est forcement en décalage avec l'image du mouvement image dans les media qui elle est sans nuance et caricaturale et plus cette pression augmentera plus se décalage entre les deux points de vue se creusera.

Le résultat ne peut être qu'un renfermement dans le groupe. Plus le groupe se renferme sur lui-même plus il est susceptible d'être réactif à la paranoïa de son leader. Tandis que dans le même temps . Cela augmente de façon "réciproque" l' idolâtrie du leader à l'intérieur du groupe. Plus son image externe est "dégradée" plus les adeptes auront tendance à réparer cette image et à le vénérer.

Cette vénération absolue renforce alors le pouvoir du leader sur son groupe. Et au delà d'un certains degré de pression si Raël se sent acculé alors, il existe effectivement un risque d'une combinaison entre les pattern apocalyptique et celui de sa propre paranoïa et c'est là que ça peut partir en flèche dans une dérive de type suicidaire. Raison pour laquelle, c'est tout sauf une bonne idée de plaquer sur le mouvement raëlien l'image de L'OTS. C'est même dangereux.

Dans l'opinion publique ça ne peut que déclencher un phénomène de peur entraînant une stigmatisation automatique de toute personne appartenant au mouvement, d'où le renfermement et d'où le processus précédemment décrit. Et ce n'est pas en générant une image totalement déformée du mouvement raëlien que l'on peut aider les adeptes à en sortir où à leur ouvrir les yeux.


Canada : Raël

Les retombées médiatiques des prétendus bébés clones

AFP, le 10 octobre 2003

[Texte intégral]

MONTREAL - Les Raëliens, qui avaient réussi à faire parler d'eux dans le monde entier en se targuant l'hiver dernier, sans preuve, d'avoir fait naître des bébés clones, estiment à 750 millions de dollars américains les retombées de ce coup de publicité pour la secte, dans un communiqué publié vendredi.

Réagissant à des articles parus cette semaine dans des journaux québécois, le fondateur du mouvement, le Français Claude Vorilhon, qui préfère se faire appeler "Sa Sainteté Raël", marque à nouveau ses distances avec son adepte la plus célèbre, Brigitte Boisselier, la scientifique française qui assurait fin décembre devant les caméras de télévision avoir réussi le premier clonage humain. "Sa Sainteté Raël a déclaré que si c'était vrai, le Dr Boisselier mériterait un prix Nobel mais que si c'était faux, elle avait de toute manière apporté au mouvement raëlien une couverture médiatique mondiale inestimable, évaluée à plus de 750 millions de dollars américains", souligne le communiqué.

"Tout en continuant de penser que le Dr Boisselier a réellement accompli ce qu'elle a annoncé, Sa Sainteté Raël ne se sent nullement responsable des actions ou déclarations des 60.000 membres du mouvement raëlien, que ce soit dans leurs entreprises privées ou à titre personnel", précise le texte. Il ajoute que la société de clonage du Dr Boisselier "est une société privée dont Sa Sainteté Raël ne connaît ni le nom, ni le pays où elle est enregistrée", dans laquelle ni lui ni la secte n'ont d'intérêts directs ou indirects.

M. Vorilhon, qui vit au Québec, se voit comme le dernier "prophète" envoyé par des extra-terrestres ayant créé l'espèce humaine il y a 25.000 ans en laboratoire. Il avait sacré Mme Boisselier sa future héritière à la tête du mouvement.

La scientifique a annoncé en décembre-janvier derniers cinq naissances de bébés clones, sans en avoir jamais montré la moindre preuve, faisant crier la communauté scientifique à la supercherie.


France : Scientologie

Peines allégées pour les délits informatiques de l'Eglise de Scientologie

AFP, le 13 octobre 2003

[Texte intégral]

PARIS - La cour d'appel de Paris a condamné lundi l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) à 5.000 euros d'amende avec sursis pour violation de la loi informatique et libertés. Elle l'a relaxée du délit d'entrave aux fonctions de contrôle des agents de la Commission nationale informatique et liberté (CNIL). La cour a infligé la même peine au président de l'association, Marc Walter, pour les délits de violation de la loi informatique et libertés et entrave aux fonctions des agents de la CNIL.

L'association et son président étaient poursuivis pour avoir conservé sur des fichiers informatiques des données concernant d'anciens membres de la secte, qui avaient porté plainte. En première instance, le 17 mai 2002, le président de l'association avait été condamné à 2.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris alors que l'association était condamnée à 8.000 euros d'amende. La condamnation de 2002 avait été la première pour l'Eglise de scientologie en tant que personne morale. Devant le tribunal, le Parquet avait réclamé en 2002 une amende de 300.000 euros contre l'Asesif et une peine de douze mois d'emprisonnement avec sursis et 12.000 euros d'amende à l'encontre de Marc Walter, qui étaient poursuivis pour escroquerie.

L'hypothèse d'une dissolution de l'association, qui utilisait un "système tendant à obtenir des fonds toujours plus importants pour des résultats illusoires et chimériques", avait même été évoquée. Mais cette dissolution n'avait finalement pas été réclamée et le tribunal avait relaxé l'association pour ce délit d'escroquerie. Le Parquet n'ayant pas fait appel, la question d'une éventuelle escroquerie n'était donc plus en cause lundi et il ne restait plus à rejuger que les délits relatifs au traitement d'informations nominatives par informatique.


France : Scientologie

L'église de scientologie satisfaite de l'arrêt de la cour d'appel de Paris

AFP, le 13 octobre 2003

[Texte intégral]

PARIS - L'église de scientologie s'est déclarée satisfaite de l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui a réduit lundi à des peines symboliques les condamnations de l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) et de son président Marc Walter.

La cour d'appel a en effet réduit à 5000 euros d'amende avec sursis les peines de 8000 et 2000 euros d'amende qui avaient respectivement été prononcées contre l'association et son président par le tribunal correctionnel en première instance, pour des délits liés à leur fichier informatique.

L'église de scientologie s'est déclarée principalement satisfaite du fait que la cour d'appel a déclaré irrecevable la constitution de partie civile de l'UNADFI, (l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu), qui lutte contre les sectes. La cour d'appel n'a toutefois pas rendu publiques les raisons pour lesquelles elle a déclaré cette association irrecevable. "C'est une victoire. Cette association fut le principal artisan de cette affaire et a perdu en jouant ses dernières cartes. Sa popularité ne cesse de se réduire à une peau de chagrin", a déclaré Danièle Gounord, porte-parole des scientologues.
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Note : Le contraire serait vraiment surprenant ! Mathieu Cossu


France : Scientologie

L'église de scientologie conteste un enseignement sur les sectes à l'ENM

AFP, le 13 octobre 2003

[Texte intégral]

PARIS - Le juge des référés du tribunal de grande instance s'est déclaré incompétent mardi pour statuer sur une contestation de l'église de scientologie de Paris visant une session de formation de magistrats sur les sectes, qui se déroule à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM), de mardi à vendredi.

L'église de scientologie considère qu'il s'agit d'"endoctriner les 150 participants, dont des magistrats du Siège, des gendarmes, des policiers, des greffiers, contre la" religion de la Scientologie", alors que certains de ses membres "font actuellement l'objet de plusieurs procédure judiciaires".

Elle réclamait la désignation d'un huissier pour identifier tous les intervenants et participants à la session de formation, obtenir une copie du programme et de tous les documents remis aux participants, et enregistrer toutes les déclarations relatives à la scientologie.

Le juge des référés, Louis-Marie Raingeard, a estimé que "les contentieux générés par le fonctionnement défectueux de l'Ecole nationale de la magistrature dans sa mission de formation statutaire des magistrats, échappent (...) à la compétence des juridictions de l'ordre judiciaire" et sont de la compétence du juge administratif. Il a qualifié de "succession d'hypothèses qu'aucun élément ne vient étayer" les craintes de la Scientologie.

La scientologie avait engagé cette demande afin d'argumenter son recours présenté au tribunal administratif pour faire interdire tout enseignement portant sur la scientologie, expliquait-elle dans son assignation.
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Note : Faire interdire tout enseignement... ça c'est de la démocratie ! Mathieu Cossu


France : Scientologie

Une lettre au journal Le Monde

Courriel, le 13 octobre 2003

[Texte intégral]

M.PUJO Jean-luc
Président des clubs
« Penser la France »

Monsieur le Directeur
du journal « Le Monde »

Le 14 octobre 2003,
Objet : publicité pour l'Eglise de scientologie

Monsieur le Directeur,

« Le Monde » dans son édition datée du 14 octobre 2003 mentionne la tenue d'une exposition intitulée « La face noire de la
psychiatrie de 1800 à nos jours » se tenant les 14 et 15 octobre rue Montorgueil à Paris.
Elève du Collège International de Philosophie, passionné par les débats sur la psychiatrie et l'anti-psychiatrie, je me faisais
une joie d'assister à cette exposition organisée par un mystérieux CCDH.
Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la Commission des citoyens pour les droits de l'Homme (CCDH) avait été
fondée en 1969 par l'Eglise de scientologie.
L'exposition a proprement parlé était bien sûr lamentable - à peine trois paneaux et une multitude de prospectus pour attirer le
chaland, c'est à dire des malades déçus par la psychiatrie et prêts à tomber dans les mains avenantes de cette secte.
Du reste les personnes chargées de l'accueil ne cachaient pas leur engagement scientologique.
Complaisance ou incompétence du journal « Le Monde » ?
J'imagine que vous allez me répondre ne pas pouvoir effectuer une enquête de moralité concernant toutes les annonces
publiées ?
Je tenais à vous informer qu'une simple recherche sur Internet aurait pu vous dispenser d'une telle publicité scandaleuse !
Cette absence de sérieux est lamentable !
Devons-nous nous résigner à croire que vous eussiez pu faire - en d'autre temps et par inadvertance - la publicité du nazisme ?

Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, en l'absence de toute considération distinguée.

Jean-luc Pujo

Copie :
- Observatoire interministériel des sectes ;
- Service du Premier ministre- DDM


Canada : Raël

Eglise Raelienne Canadienne - Non au harcèlement médiatique

Newswire, le 15 octobre 2003

[Texte intégral]

MONTREAL - La Religion Raelienne Canadienne proteste avec indignation contre la campagne d'incitation à la haine menée récemment par certains médias contre les Raeliens Canadiens et leur religion.

Il y a manifestement dans ces articles une invasion de la vie privée des Raeliens, et une volonté marquée de leur nuire en essayant de leur faire perdre leur emploi UNIQUEMENT A CAUSE DE LEUR RELIGION.... On retrouve les incitations à la haine de l'Allemagne pré nazie envers les Juifs. Tout cela est juridiquement contraire aux lois et à la Constitution Canadienne. De plus en faisant une série d'articles au lieu d'un seul, ils prouvent leur volonté de nuire non seulement à la religion raelienne mais aux membres eux-mêmes dans leur dignité et leur vie privée dans une véritable campagne d'incitation manifeste à la haine et à la discrimination.

L'illégalité de ces articles est claire et les poursuites que nous entamons confirmeront le délit de non respect de la dignité des Raeliens et de leur vie privée garantie par la loi. Au Canada, il y a des lois et si une organisation quelle qu'elle soit, même religieuse, fait quoi que ce soit d'illégal, elle serait poursuivie, ce qui n'est pas le cas. Aucun média n'a le droit de jeter le discrédit sur une minorité religieuse en créant une sorte de justice populaire parallèle qui rappelle les dictatures staliniennes, où tout ce qui constitue les croyances et les rites d'une religion est présenté comme ridicule et condamnable et ne comportant absolument rien de positif.

En faisant cela ces médias ne respectent ni les lois Canadiennes ni la Constitution et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les faire condamner le plus lourdement possible afin que cela serve d'exemple aux médias qui seraient tentés de faire de même dans le futur. La liberté religieuse existe pour chaque citoyen au Canada et elle s'accompagne du respect de sa dignité et du droit au respect de sa vie privée;

Qu'il soit Catholique, Juif, Musulman, ou Raelien. C'est le privilège de tout citoyen canadien de choisir librement sa religion en ayant la garantie que sa dignité et la sécurité de sa vie privée seront respectées.

Voilà pourquoi les Raeliens parallèlement aux poursuites juridiques et organisent des manifestations de protestation devant le siège les médias qui viennent de leur manquer du respect que la loi leur garantit. [....]


France : Scientologie

Avec les lobbyistes de la scientologie

Charlie Hebdo, le 15 octobre 2003 par Antonio Fischetti

[Texte intégral]

Achaque session du conseil de l'Europe, à Strasbourg, les scientologues s'invitent. Sous couvert de lutte pour les droits de l'homme, ils parviennent à convaincre de nombreux parlementaires de signer des textes en leur faveur. On a espionné leur manège.

Pour les trouver, pas difficile. Il suffit de traîner au bar des parlementaires. La dame aux cheveux blancs qui fume clope sur clope, le bellâtre en chemise turquoise, le grand chauve respectable et le jeune loup en costard. On les confondrait avec des attachés parlementaires. Il faut se pencher pour découvrir leur simple badge « visiteurs ». Les aborder de front ? Bof, ils vont me rabâcher le discours habituel. Bien plus intéressant de les observer en douce. Le premier jour, ils ne décollent pas du bar. Feuillettent l'annuaire des parlementaires et prennent des rendez-vous. Juste un verre avec quelques députés. Tiens, un néerlandais. Logique, c'est la délégation des Pays-Bas qui demande leur accréditation. Dans le couloir, je croise l'ex ministres de la santé Claude Evin. C'est la première fois que les scientologues demandent à le voir. « Ils ont téléphoné à ma secrétaire en disant qu'ils étaient membres d'une ONG. Ce n'est qu'une fois dans mon bureau qu'ils ont parlé de la scientologie. Ils voulaient m'inviter visiter un centre NARCONON, mais j'ai refusé. »

Ils connaissent tous les recoins, tous les bureaux. Forcément, à chaque session du conseil de l'Europe ils sont là, quatre fois par an, et depuis des années. De mémoire de parlementaires, on n'a jamais vu lobbyistes plus assidus. Ils inondent les casiers de leurs brochures et un jour ils ont même filé le livre de Ron Hubbard à tous les parlementaires. Alerte ! Le jeune loup prend l'ascenseur. Petite filature... Je le retrouve au troisième étage... qui fait des photocopies ! Les couloirs sont accessibles, les bureaux sont ouverts, et vides le plus souvent. Piquer des dossiers ne doit pas être un grand problème. Pour tout dire, hormis la salle plénière, le seul endroit dont l'entrée est filtrée... c'est la salle de presse !

Après Brejnef, Ron Hubbard

Les choses sérieuses commencent le deuxième jour. Là, ça défile à la table des scientologues. Je les vois discuter avec un septuagénaire. C'est le russe Sergueï... ancien dissident soviétique, passé par le goulag pour son combat en faveur des droits de l'homme et représentant « l'union des forces de droite » à la Douma. Une heure plus tard, je retrouve la troupe aux bureaux de la « commission des droits de l'homme ». Le russe est tout excité. Il veut sans tarder organiser un colloque sur la psychiatrie. Évidemment, les internements abusifs, ça lui rappelle des souvenirs. Quant à Ron Hubbard, il ne connaît pas. Faut dire que la secte s'est présentée au nom d'une ONG pour les droits des malades mentaux : le comité des citoyens pour les droits de l'homme, ou quelque chose de ce genre. On devine la manoeuvre. Ils vont proposer leurs propres « experts » pour vendre la dianétique, (remède miracle de Ron Hubbard) en remplacement de la psychiatrie officielle. Et les Français vont encore ramer pour tenter de convaincre les parlementaires du risque de manipulation... Autant dire que c'est loin d'être gagné.

L'union sacrée : Mahomet, Jéhovah et les autres.

Actuellement, le second front des scientologues concerne un regroupement d'association antisectes, la FECRIS (fédération européenne des centres d'information sur le phénomène sectaire). Elle a fait une demande de statut d'O.N.G. consultative, afin de pouvoir intervenir dans les commissions. Le secrétaire général du conseil de l'Europe a déjà donné un avis favorable. Mais trois parlementaires ont signé une déclaration contraire. Ce qui suffit à bloquer le processus. Une première dans l'histoire du conseil de l'Europe ! Qui sont-ils ? Un Anglais, un danois et un néerlandais... Dont on retrouve comme par hasard, les noms dans une déclaration sur la psychiatrie, cheval de bataille de la sciento ! Cela dit, les parlementaires pro secte n'en sont pas forcément des adeptes. Il s'agit le plus souvent de bigots (cathos, protestants ou islamistes) soucieux de « liberté religieuse ». Le député anglais McNamara est l'un de ceux-là. D'ailleurs, ce matin, il a fait reporter une session sur l'euthanasie, qu'il trouvait trop contraire à sa foi. Et comme par hasard, c'est le même Mc Namara qu'on retrouve à la tête de textes condamnant la loi française About Picard contre les sectes. En somme, on peut parler d'alliance objective entre sectes et religions.

La tenaille des bigots.

Au conseil de l'Europe, il existe deux façons de faire passer des textes. D'une part, le vote d'une recommandation ou d'une résolution. Cela n'a aucune valeur législative, mais peut influencer la façon dont chaque pays considérera ultérieurement la question des sectes. Un autre moyen est une simple « déclaration » de parlementaires. Elle n'engage que ses signataires... Mais la sciento n'hésitera pas à la brandir en clamant que le conseil de l'Europe soutient ses thèses. J'ai fait le calcul : dans tous les textes pilotés par la scientologie (voir ci dessous) la moitié des signataires est originaire des pays nordiques (Danemark, Angleterre, Pays-Bas...), et l'autre moitié des pays de l'Est, genre Azerbaïdjan, Slovaquie, ou Roumanie... Le conseil de l'Europe, à ne pas confondre avec le parlement européen à Bruxelles, compte 45 états, qui ne sont pas forcément membres de l'union européenne. Les pays du Nord se justifient par une tradition de tolérance par principe. Admettons. À l'Est, c'est différent. Il y a ceux qui ont souffert de véritables persécutions et défendent en toute candeur la liberté religieuse. Et les hypocrites, qui ont une conception sélective de la « liberté » et adoptent de grands airs pour défendre le droit d'idolâtrer et d'enrichir le premier timbré venu... pendant qu'ils mettent leurs opposants politiques en prison ! Si l'on se contente de regarder la France, le pièges est de croire le combat gagné, en considérant le danger sectaire comme une idée bien ancrée dans l'opinion. Mais il suffit d'un voyage à Strasbourg pour déchanter. C'est bien simple. Prise en tenaille entre le Nord et l'Est, la laïcité ne survit que dans trois bastions : la France, la Belgique et l'Allemagne. Ce n'est pas pour se vanter, mais le jour où le combat anti sectes sera abandonné dans ces pays, il ne restera plus grand monde pour le poursuivre.

Quelques succès du lobbying sectaire

Avril 2001
Déclaration dénonçant les menaces pesant sur la liberté religieuse en France

Mai 2002
Recommandation qui s'élève contre le traitement médical des enfants hyperactifs, autre cheval de bataille de la Scientologie

Septembre 2002
Résolution qui "invite instamment les autorités arméniennes à enregistrer les Témoins de Jéhovah comme organisation religieuse".

Novembre 2002
Résolution qui "invite le gouvernement français à revoir la loi About-Picard contre les sectes".

Janvier 2003
Déclaration vantant les mérites de Narconon, la pseudo méthode de lutte contre la toxicomanie de la Scientologie


Canada : Raël

Les Raéliens manifestent leur mécontentement devant le Journal de Montréal

Le Matinternet, le 16 octobre 2003 par Colette Cyr [AgenceNews]

[Texte intégral]

Depuis 7 heures 30 ce jeudi matin, une quarantaine de Raéliens manifestent leur mécontentement devant le Journal de Montréal. Ils défilent dans le calme, portant des pancartes sur lesquelles on peut lire entre autres «Non au harcèlement médiatique»et «Nous sommes fiers d’être Raéliens».

Ils souhaitent ainsi protester contre la mauvaise presse dont ils ont été la cible la semaine dernière suite aux articles publiés dans le Journal de Montréal et grâce à l’infiltration de deux journalistes au sein du mouvement pendant quelque neuf mois.

Un grand absent dans cette manifestation, Raël lui-même. Il semblerait que ce dernier avait d’autres chats à fouetter. Sa porte-parole a cependant signifié que dès la fin de la manifestation, elle se rendait en compagnie de quelques autres collègues rencontrer les avocats de la secte. Selon elle, plusieurs accusations seront portées de façon à dissuader tous les autres médias d’entreprendre de telles initiatives dans le futur.

Les patrons du journal devraient éventuellement réagir à cette manifestation. C’est à suivre…


Canada : Raël

Mise au point de la direction de TQS

News TQS, 16 octobre 2003

[Texte intégral]

À la suite des allégations d’une porte-parole du Mouvement Raëlien contre une journaliste du Journal de Montréal

Montréal - La direction de TQS désire faire une mise au point concernant les allégations de Mme Nicole Bertrand, évêque du Mouvement Raëlien, à l’endroit de la journaliste Brigitte McCann du Journal de Montréal, dans le cadre du bulletin de nouvelles Le Grand Journal de 22 h.

Rappel des faits

Le jeudi 9 octobre au Grand Journal de 22 h, l’animateur Jean Lapierre recevait Mme Nicole Bertrand, évêque du Mouvement Raëlien, à la suite d’une série de reportages dans Le Journal de Montréal. Celle-ci réagissait aux attaques contre son chef Raël et elle a déclaré que la journaliste Brigitte McCann avait eu des relations très intimes avec l’un des responsables de la sécurité de Raël, l’été dernier à Maricourt.

À la suite des allégations de Mme Bertrand, les avocats de la journaliste faisaient parvenir à la direction de TQS une mise en demeure en déclarant que les propos de la porte-parole du Mouvement Raëlien étaient faux et diffamatoires. Ils ont alors demandé au réseau TQS de diffuser un communiqué qui présenterait des excuses à Mme McCann.

Il importe de souligner que la direction de TQS a invité à deux reprises la journaliste Brigitte McCann à venir à l’émission Le Grand Journal de 22 h pour donner sa version aux allégations de Mme Bertrand. Cette invitation, d’abord verbale, a par la suite été réitérée par écrit aux avocats de Mme McCann. Malheureusement, cette dernière a refusé.

Le mardi 14 octobre au Grand Journal de 22 h, l’animateur Jean Lapierre a rappelé les faits et a lancé une nouvelle invitation à Mme McCann pour qu’elle vienne dans le studio de TQS réfuter les allégations de Mme Bertrand qui, selon elle, sont fausses et diffamatoires. La direction de TQS attend toujours une réponse des conseillers juridiques de la journaliste du Journal de Montréal.


France : Témoins de Jéhovah

Une jeune femme jugée pour l'enlèvement d'un prématuré

Dernières nouvelles d'Alsace, le 17 octobre 2003

[Texte intégral]


Une jeune femme avait enlevé pendant quelques heures un bébé prématuré au CHU de Nantes, le 11 juin 2001. Son procès s'est ouvert hier devant la cour d'assises de Loire-Atlantique.

Au premier jour de son procès, l'accusée a redit qu'elle avait « volé un enfant » par désespoir après avoir fait quatre fausse-couches. Agée de 19 ans à l'époque des faits, elle était gravement dépressive et marginalisée. Libérée après deux mois de détention préventive, elle a eu depuis une petite fille, qui a maintenant quatre mois et dont elle semble s'occuper normalement.

Le jour du rapt, elle avait fait une première tentative à la maternité du CHU de Nantes. Prétendant être stagiaire, elle s'était proposée d'emmener seule un nourrisson dans la nurserie. La mère du bébé, méfiante, l'avait suivie et finalement mise en fuite. Peu après, l'accusée avait pénétré dans le service de néonatologie et s'était emparée d'un prématuré pesant moins d'1,5 kg. Elle avait ensuite pris le train pour Angers, où elle se partageait entre un foyer et un squat.

Elle avait acheté du lait, des tétines, des couches et même une peluche. Les témoins qui l'ont croisée l'ont trouvée soucieuse du bien-être du bébé. Après une enquête-éclair, la police les avait retrouvés tous deux dans un parc, elle commençant à s'inquiéter pour cet enfant « si petit et si maigre ». Une pédiatre a déclaré à l'audience que la petite Léonie avait risqué de graves séquelles neurologiques en raison de sa prématurité et aurait pu mourir d'hypothermie si les faits avaient eu lieu en hiver. « Même si le bébé est sorti indemne de l'enlèvement », a insisté cette expert, « cela aura des conséquences lourdes pour toute la famille, qui devra suivre une psychothérapie ».

« Profonde immaturité »

Examinant auparavant la personnalité de l'accusée, le président Jean-Charles Maout l'avait décrite comme « une enfant en danger ». Le juge a encouragé la jeune femme à évoquer son adoption, puis son éducation austère par des parents témoins de Jehovah.

Plusieurs témoins se sont aussi souvenus d'une enfant silencieuse, morbide et solitaire. L'adolescence accentue sa dérive dépressive. Elle fugue, se dit victime d'agressions imaginaires, tente de se suicider et est internée deux fois. A sa majorité, en 2000, elle se retrouve dans la rue à Angers, partageant alcool et drogues avec d'autres jeunes en déshérence, devenant la proie d'hommes violents. La jeune fille souffre d'une « profonde immaturité psycho-affective », ont dit les experts.

La peine maximale encourue pour l'enlèvement d'un enfant de moins de quinze ans est de trente ans de réclusion criminelle. Les plaidoiries et le verdict sont attendus aujourd'hui.


Etats-Unis : Témoins de Jéhovah

Prince devient Témoin de Jéhovah

Yahoo, le 17 octobre 2003 par Véronique Juneau

[Texte intégral]

L'insaisissable artiste Prince aurait aujourd'hui trouvé sa voie à travers la religion. L'homme ferait en effet du porte à porte à Minneapolis, sa ville natale, pour le compte des Témoins de Jéhovah. Prince se serait découvert une passion pour le travail de missionnaire et chercherait à professer les préceptes de ce mouvement à quiconque croise son chemin.

L'artiste, dont la carrière musicale est en déclin, serait désormais membre de l'association des Témoins de Jéhovah, une secte basée sur une doctrine que plusieurs observateurs disent en confrontation avec la foi chrétienne.


Maurice : Sectes

Des églises qui rendent fou ?

L'Express (Port Louis), le 18 octobre 2003 par Raj Jugernauth

[Texte intégral]

PORT-LOUIS - Paméla Louison croyait dur comme fer que son fils, retrouvé étranglé dans le lit de ses parents, était habité par un démon. D'où lui venaient ces idées, elle si parfaite dans son rôle de mère, si stable ? Les doigts se pointent vers une église de Quatre-Bornes, dissidence de l'Assemblée de Dieu. Le pasteur fait le tour de l'assemblée. Il la balaie d'un regard terrible. Un regard qui a fait sa réputation de « saint » homme. Un à un, il fixe ses fidèles dans les yeux. Puis soudain en choisit un. Au hasard. Le fidèle s'approche, se place devant l'assistance. Le pasteur ne le quitte pas des yeux. Commence alors la séance d'exorcisme Qui es-tu ? lance le pasteur. Je suis sa tante, dit une voix qui « sort » de la bouche du fidèle. Cela suffit pour gagner l'assistance. La personne interrogée est bien « habitée » par un ou plusieurs parents morts. L'homme tient en haleine ses ouailles, impressionnées. Tu es sa tante, mais d'où viens-tu ?, continue le pasteur. - De l'Inde, répond la voix. Réponse qui ne satisfait pas l'hypnotiseur. Il lui inflige une magistrale gifle et hurle : Non, tu mens, tu ne viens pas de l'Inde, mais d'Angleterre. L'autre reprend sur le même ton monocorde : - Oui, je viens d'Angleterre. - A combien êtes-vous dedans ? demande le pasteur. A cinq, répond la voix. L'interrogatoire se poursuit jusqu'à ce que le pasteur apprenne que le « chef » des cinq est le défunt grand-père. Il le fera alors « remonter à la surface » pour un nouvel interrogatoire. Et durant les deux heures qui suivront, le fidèle, debout, sera malmené, bousculé, giflé, tiré par les cheveux. Au bout de la manoeuvre, le pasteur ordonnera aux démons de sortir du corps du fidèle, de le libérer.

De telles séances, P.K.A., businessman, âgé d'une cinquantaine d'années, en a assisté à plusieurs. Lui-même a été hypnotisé, pas exactement de la même manière, mais de façon aussi violente. « Vous devenez presque fou. Vous ne savez même pas si vous êtes un homme ou une femme. Et vous commencez à faire certaines choses, à croire en certaines choses... Après un tel lavage de cerveau, je suis arrivé à croire que je mourrais tout de suite si je ne donnais pas une grosse somme d'argent et ma voiture à la famille du pasteur et à son ami. »

P.K.A. a fait le tour de ce type d'églises, y compris celle que fréquentait Paméla Louison, à Quatre-Bornes. Au lendemain de la mort de son fils Gaël, trouvé étranglé dans le lit de ses parents, Pamela soutenait qu'il était possédé par un démon. "Je suis convaincu que c'est après avoir subi une ou plusieurs de ces séances que Paméla Louison a fini par croire à ces idées, dit P.K.A. Après les actions brutales physiques et psychologiques qu'on exerce sur vous, vous devenez extrêmement réceptif à un nouveau comportement, aux ordres donnés et aux images qu'on met devant vous».

Le pasteur de l'église de Quatre-Bornes est un ancien membre de l'Assemblée de Dieu, qui s'en est séparé pour fonder son propre mouvement. Ancien fonctionnaire, il se consacre à plein temps à ses ouailles et à des séances d'hypnotisme. Sa popularité, il la doit en quelque sorte au passage d'un pasteur américain, un certain Kelly, qui avait fait le déplacement vers Maurice pour animer certaines séances d'hypnotisme et d'exorcisme. Ses propres séances sont devenues du coup plus « crédibles ».

Une mère exemplaire et dévouée Paméla fréquentait cette église depuis quelques mois. Ses proches assurent n'avoir toutefois observé aucune modification dans son comportement. Pour la famille et les voisins de Paméla, il ne peut y avoir d'autre explication qu'un lavage de cerveau pour expliquer l'hystérie soudaine de cette mère qu'ils disent exemplaire et dévouée. « Ma femme m'a parlé d'une séance d'exorcisme qu'elle a subie, confirme son époux Didier. Je ne sais si cela a été fait chez nous ou alors dans l'église de la secte à Quatre-Bornes». Chez eux, car Paméla recevait de temps à autres des groupes de femmes venues animer des séances de prière. « Elles arrivaient toujours en mini-bus et passaient des heures là, racontent les voisins, qui disent savoir que Paméla fréquentait la secte de Quatre-Bornes. Pas plus tard que jeudi de la semaine dernière, trois jours avant le drame, elles y étaient.Ce jour-là, je me suis retiré dans ma chambre. J'entendais bien des prières dites à haute voix. Mais je ne savais pas ce qui se passait réellement », dit Didier Louison.

Paméla Louison a d'abord frappé à la porte de l'église Mission, Salut et Guérison de Rose-Hill il y a six mois, sans doute dans l'espoir d'une guérison pour son fils né avec un problème au pied. Ses responsables s'en souviennent très bien. « Nous l'avons effectivement accueilli une ou deux fois. C'était une personne stable. Son fils Gaël était un adorable gosse qui courait dans l'église lors du sermon,» raconte l'un d'eux.

«Il faut donner les noms à la police»

Stable, la famille Louison l'était, confirment les voisins. « Jamais de disputes, jamais de cris. Comme les deux autres enfants du couple, Gaël était très bien élevé et donnait toujours le bonjour ou le bonsoir aux passants », confie une voisine. Après quatre années à Madagascar, où Didier Louison avait décroché un contrat, la famille avait retrouvé sa maison de Camp-Levieux à la suite des bouleversements politiques. Aujourd'hui, ce petit « modèle familial » est éclaté. Didier a pris ses deux enfants et est allé habiter chez un ami. « C'est trop dur d'habiter sur place, ou de retourner dans cette maison. Même chez mon ami, je n'arrive pas à bien dormir »

Pamela Louison se trouve à l'hôpital psychiatrique Brown-Séquard. Sans doute ne réalise-t-elle pas tout à fait ce qui est arrivé Devant ce gâchis, les voisins sont furieux. Ils fustigent ces sectes qui poussent à chaque coin de rue, qu'ils mettent tous dans un même panier. « Il faut que justice soit faite. Didier en sait suffisamment et a des noms. Il faut qu'il les donne à la police, » dit cette habitante de Camp Levieux, où plus qu'ailleurs ces églises se sont développées. Didier Louison n'hésitera pas, si l'enquête policière s'oriente dans cette direction. Pour l'heure, l'église de Quatre-Bornes est fermée. Elle l'était du moins toute la semaine. Et le pasteur, lui, est introuvable.

Foisonnement de sectes

En ce moment les sectes se multiplient dans les cités ouvrières de Rose-Hill, plus particulièrement à Plaisance, à Stanley et à Camp-Levieux. On compte, autour du supermarché Winners à Camp-Levieux, une demi-douzaine d'églises issues de la mouvance Mission, Salut et Guérison. Un généreux financement américain et sud-africain serait à l'origine de ce foisonnement d'églises. « Des églises protestantes très puissantes d'Afrique du Sud et des Etats-Unis n'hésitent pas à débourser gros pour financer la mise en place de branches de leurs églises à Maurice. En général, ce sont des membres de « Mission Salut et Guérison » qui mettent en place de telles églises et attirent d'autres adeptes de la secte en leur disant que c'est la même église bien qu'en fait la doctrine soit différente », nous explique un responsable de Mission, Salut et Guérison.

On allègue également qu'avec la naissance de nouvelles églises, des personnes se sont fait beaucoup d'argent, roulant carrosse et achetant campement. On retrouve parmi les fondateurs de telles églises, un ex-commis de banque, un ex-policier, mais aussi des ex-jardiniers et ex-plantons qui sont aujourd'hui chefs d'église. « Personne n'a de contrôle sur eux et ils prêchent ce qu'ils veulent et ce sont de telles personnes qui finissent par pratiquer l'exorcisme et l'hypnotisme », nous affirme un responsable de Mission, Salut et Guérison, parlant sous le couvert de l'anonymat.

Quant au président de Mission, Salut et Guérison, le pasteur Lindsay Blackburn, il nie que son église reçoive de l'argent de l'étranger. « Nous n'avons rien à voir avec ces sectes qui hypnotisent et exorcisent et nos fonds proviennent uniquement des contributions de nos fidèles », nous précise-t-il.

L'Assemblée de Dieu, aussi connue comme Mission, Salut et Guérison s'implante à Maurice en 1967 avec le pasteur Ciseron décédé cette année à l'âge de 86 ans. Selon le pasteur Lindsay Blackburn, cette église compte aujourd'hui 80 000 membres avec 130 centres à travers le pays. Mais Mission, Salut et Guérison allait connaître très vite des scissions, la plus importante étant celle provoquée par une aile qui a fondé La Voix de la Délivrance (LVD). Toutefois, LVD allait elle-même à son tour connaître des divisions, donnant lieu à d'autres sectes, chacun essayant de s'attirer un maximum de membres. LVD a cependant réalisé l'exploit de créer une aile à l'île de la Réunion, qui s'appelle également LVD.


Canada : Raël

Le Gesù ne renouvellera pas le bail aux raëliens

Canoë, 18 octobre 2003 par Mathieu Turbide et Marc Pigeon

[Texte intégral]

Raël devra trouver un autre endroit pour réunir ses fidèles à Montréal. Le Gesù ne renouvellera pas le bail qui le lie depuis cinq ans au mouvement raëlien.
Le Journal a appris que le Centre de créativité Le Gesù, situé rue Bleury, a signifié aux raëliens, récemment, qu’ils devront se trouver un autre lieu de rassemblement après le mois d’août prochain.

La direction du Gesù a indiqué avoir été « défavorisée » par le bail de cinq ans signé avec les raëliens en 1999. Le contrat accordait aux raëliens l’utilisation de la salle du Gesù le troisième dimanche de chaque mois.

« Des locations à partir du dimanche pour les représentations le mercredi, ça nous est beaucoup demandé. On a donc été défavorisé dans cet aspect-là. On a prévenu le locataire qu’on ne renouvellerait pas ce bail-là parce qu’on rend notre salle non disponible », a indiqué la coordonnatrice générale du Gesù, Christine Lécuyer.

Les Jésuites
Les propriétaires du Gesù, les Jésuites canadiens, avaient tenté, en 2000, d’expulser les raëliens de leur salle. L’ordre religieux avait été choqué par une campagne anti-catholique lancée par les raëliens. L’administration du Gesù s’était adressée aux tribunaux pour résilier le bail, sous prétexte que l’identité des raëliens n’avait pas été clairement établie lors de la signature du bail, quelques mois plus tôt.

Mais le Gesù a perdu la bataille, puisqu’il ne pouvait pas invoquer des motifs religieux pour casser le bail. « Les avis juridiques n’étaient pas en notre faveur. On aurait contrevenu à la Charte des droits et libertés », a ajouté Mme Lécuyer.

Manif raëlienne
Par ailleurs, une vingtaine de raëliens ont manifesté, hier matin, devant l’édifice du Journal de Montréal pour dénoncer ce qu’ils appellent le « harcèlement médiatique » dont ils seraient l’objet.


Mongolie : Scientologie

La Mongolie adopte un nouvelle méthode d'apprentissage

Star on line, le 19 octobre 2003

[Texte intégral]

Une technique d'enseignement, mise au point par L.Ron.Hubbard, est en passe d'être introduite dans les écoles de Mongolie par le truchment de Applied Scholastics (AS), une organisation ayant pour objet de mettre à la dispostion du monde les méthodes éducatives d'Hubbard.

Sur l'invitation de Tumor OCHI, représentant du Parlement de Mongolie, les délégués de Applied Scholastics dont S. Krishnan et le, directeur de la branche malaysienne, se sont rendus sur place.

Hubbar, fondateur de l'Eglise de Scientologie, a développé sa technique d'étude afin d'aider les élèves à apprendre comment apprendre et comprendre ce qu'ils étudient.

Cette méthode comprend des outils et des techniques que les enseignants sont censés pouvoir utiliser pour améliorer le taux d'apprentissage de leurs élèves.

Krishnan, Ann Roberts - interprètes des techniques de AS pour les nations africaines et Damien Bolger de la branche anglaise ont présenté la technique d'enseignement à Ochi. "La démocratie est toute neuve en Mongolie et les réformes de toutes ses composantes socio-économiques ont été amorcées durant la dernière décennie" a déclaré Ochi qui a été initié aux méthodes d'enseignement de Hubbard au cours d'une visite en Angleterre.

Un accord d'intention a été signé pour l'implentation de cette technique d'enseignement par le Ministre de l'Education mongol.

Il y a, à l'heure actuelle, 624 000 élèves dans les écoles des 29 provinces de Mongolie.

Krishnan a déclaré que AS Malaysie travaillera en étroite collaboration avec le ministre de l'éducation à la définition de la stratégie d'implantation de la méthode. Il ajoute : "Ce sera un énorme défi car les supports de cours et les livres devront être traduits. La langue nationale mongol, l'Altaic, a des racines communes aevc le finlandais et le hongrois. Le mongol moderne s'écrit en alphabet cyrillique".


France : Sectes et psy

La pratique des psychothérapies réglementée

Le Quotidien du Médecin, 20 octobre 2003 par Philippe Roy

[Texte intégral]

La mode des psychothérapies en tout genre, face à une demande grandissante de prise en charge de la souffrance psychique, n'est pas sans poser de problèmes. En effet, nombre de personnes, insuffisamment qualifiées, se proclament elles-mêmes « psychothérapeutes ».

« Elles peuvent faire courir de graves dangers à des patients qui, par définition, sont vulnérables et risquent de voir leur détresse ou leur pathologie aggravée. Elles connaissent parfois des dérives. » Depuis février 2000, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes signale que certaines techniques psychothérapiques sont un outil au service de l'infiltration sectaire, et elle recommande régulièrement aux autorités sanitaires de cadrer ces pratiques.

"Une telle situation constitue un danger réel pour la santé mentale des patients et relève de la santé publique », souligne le Dr Bernard Accoyer, député UMP de Haute-Savoie, qui a fait adopter par l'Assemblée un amendement au projet de loi sur la santé publique, voté le 14 octobre en première lecture, visant à combler ce vide juridique. « Les différentes catégories de psychothérapies sont fixées par décret du ministre chargé de la Santé, prévoit le texte. Leur mise en œuvre ne peut relever que de psychiatres ou de médecins et psychologues ayant les qualifications professionnelles requises fixées par ce même décret. L'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé apporte son concours à l'élaboration de ces conditions. »

Quant aux professionnels en activité non titulaires de ces qualifications, ceux qui mettent en œuvre des psychothérapies depuis plus de cinq ans à la date de la promulgation de la loi pourront poursuivre leur mission thérapeutique « sous réserve de satisfaire dans les trois ans suivant la promulgation de la loi à une évaluation de leurs connaissances et pratiques par un jury ».


France : Sectes

Comment le phénomène sectaire se banalise

Marianne, 20 au 26 octobre 2003

[Extrait]

Aujourd'hui les adeptes de sectes ne sont plus enchaînés à un seul groupe. Ils vont picorer à droite et à gauche leurs croyances. L'ère du zapping sectaire est née

Sectes, adeptes, emprise psychologique, destruction de la vie Sociale, captation des revenus... Il fut un temps où ces mots avaient un sens, une époque bénie où un minimum d'informations permettait de savoir si tel ou tel groupe était ou non une secte. On savait que des milliers de couples renonçaient à tout pour se marier chez Moon, que Raël prônait tour à tour la méditation sensuelle (partouze) et le clonage (onanisme en éprouvette) qu'il fallait trimer dur pour accéder au stade de" clair " chez l'obscure Scientologie; que certains refusaient vaccins et transfusions en échange d'une vie deVRP chez les Témoins de Jéhovah, bref, que des légions d'embrigadés se gouraient sur toute la ligne en donnant à des gourous gourmands leur vie, leur argent ou leur corps parfois les trois à la fois.
On le savait parce qu'il y avait les rapports de la Commission d'enquête surltes sectes de l'Assemblée nationale, les investigations des Renseignements généraux et de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unadfi), les nombreuses enquêtes publiées par la presse... Du coup les grandes sectes classiques sont aujourd'hui en perte de vitesse ou stagnent, au mieux. Raël a perdu tant d'adeptes que la secte a dû modifier sa stratégie de communication, délaisser le clonage pour revenir à des méthodes plus traditionnelles (la partouze) et mettre en vente son Ufoland du Canada. Les Témoins de Jéhovah enregistrent, de leur côté, plus de défections que d'engagements, en dépit d'une campagne active de recrutement. Quant à la Scientologie, qui a raté son OPA dans l'Hexagone, elle se contente d'une stabilité de ses effectifs. Même la "'Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils)" s'est rebaptisée "Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) "...

Le temps du consumérisme
A lire ce joyeux constat, on pourrait presque croire que le phénomène sectaire n'était qu'une bulle de spéculation médiatique qui a crevé de sa belle mort. Il n'en est rien. " Les sectes ont au contraire plus de sympathisants aujourd'hui. La pensée sectaire se vulgarise et se diffuse comme un prêt-à-penser bon marché qu'on peut appeler au choix, "obscurantisme" ou "connerie", explique Jean-Pierre Jougla, de l'Unadfi. Le monde des sectes est simplement passé à l'ère du consumérisme. Résultat: les adeptes ne sont plus enchaînés à un seul groupe. Ils picorent, ils zappent. Mais ils laissent toujours leur jugement au vestiaire,
Une grande partie des croyances des divers mouvements NewAge ont été intégrées par la société. Les chakras et auras ne sont plus évoqués avec distance ou ironie, mais considérés comme les données intrinsèques d'un phénomène de mode. Le summum de la modernité chez le bo-bo (décalé ou non) ? Faire appel au meilleur architecte d'intérieur pour décorer sa yourte ? Non! Consulter un maître de feng shui. Un spécialiste de l' harmonie universelle des énergies dans l'habitation " qui lui expliquera, en gros, qu'il ne faut pas dormir la tête au nord et autres stupidités du même acabit, mais qu'il croira quand même parce qu'il aura déboursé plusieurs centaines d'euros pour s'entendre dire qu'il faut changer ses meubles de place. Consacré hype, le feng shui hante les magasins de décoration, sans jamais être mis en cause : n'est-il pas présenté comme une science millénaire chinoise ?

Mais le zen, la lutte contre le stress, la conquête de" l'harmonie intérieure " ne sont pas que des arguments de vente de produits cosmétiques ou de soupes en sachet. . Ils sont devenus le terreau favori de groupes sectaires multiformes qui fleurissent là où on ne les attendait et par conséquent là ou la vigilance est moindre. " il y a une imprégnation de l'idéologie sectaire dans des secteurs qui ne s qui ne le sont pas""assure Gilles Bottine, secrétaire général de la Miviludes. Ainsi, la formation professionnelle. Une vraie manne! Des sociêtés tout à fait sérieuses peuvent payer très.cher pour envoyer leurs cadres suivre une formation à la PNL (programmation neurolinguistique) sous la férule d'un psychothérapeute à moitié gourou. Mais il y a pire encore...
De nombreuses formations s'adressent aux professionnels de la santé. La psychobiogénéalogie " articulation entre le psychologique et le biologique", paraît-il, par exemple, regroupe nombre de médecins qui se chargent de diffuser la bonne parole de théoriciens comme le Dr Hamer. Un homme qui prétend avoir, entre autres, trouvé le remède au sida: ne jamais dire au patient qu'il est séropositif. Sinon il stresse et se rend malade tout seul!
Difficile d'imaginer que de tels discours puissent trouver des oreilles attentives. Erreur! Les hérauts de ces prétendues " médecines alternatives " peuvent: se montrer très persuasifs. C'est ainsi que des gens guère plus stupides ou incultes que la moyenne en arrivent à boire leur propre pipi. Eh oui: l'urinothérapie préconisée par le Dr Christian Tal Shaller a ses adeptes, Ce constat n'a plus rien de comique lorsqu'on sait que, récemment, un bébé de 18 mois à été hospitalisé à la suite d'une urinothérapie. Ou que l'une des nombreuses activités du Dr Schaller, auteur d'ouvrages aussi profonds que "Vivre gaiement la joie"ou encore "Rire pour gai-rire"avec Kinou le clown, consiste a promouvoir le rire en milieu hospitalier, dans les services d'enfants cancéreux, avec une formation du personnel de l'hôpital à la clé.

Dérives dans la psychothérapie

Autre domaine prisé des groupes sectaires, la psychothérapie. L'absence de réglementation de la profession facilite grandement le travail des neogourous
au point que Bernard Accoyer, député (UMP) de Haute-Savoie, vient de déposer un amendement visant à assainir le milieu, en imposant un contrôle pour les thérapeutes déjà installés et la possession d'un diplôme de médecine pour les aspirants psychothérapeutes. La Miviludes s'en félicite, qui constate chaque jour un nombre croissant de dérives sectaires dans cette profession. Ainsi, de Bernard Lempert, dont le groupe " l'Arbre au milieu" au milieu figurait en bonne place dans le rapport parlementaire sur les sectes. Régulièrement accusé de conduire ses patients et adeptes à rompre totalement avec leurs familles, le psychothérapeute a pourtant encore pignon sur rue. Il a simplement rebaptisé son groupe "Association pour la formation à la protection de l'enfance (AFPE) ", ce qui lui permet d'organiser des colloques avec des caisses d'allocations familiales, dans des hôpitaux et de diriger des stages de formation pour les acteurs sociaux liés à la protection de l'enfance.


France : OTS

Un avocat des victimes demande une réouverture de l'information

AFP, 21 octobre 2003

[Texte intégral]

GRENOBLE - Me Alain Leclerc, l'avocat des familles de cinq des seize adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS) morts en 1995 dans le Vercors, a déposé mardi au greffe du parquet de Grenoble une demande de réouverture de l'information judiciaire.

Il a indiqué que le document contenait de nouveaux éléments, notamment une expertise privée faisant état de traces de phosphore "anormales" sur les restes carbonisés de la mère et du frère de son client Alain Vuarnet.

Cette analyse avait été évoquée lors de l'ouverture du procès en appel de l'OTS, le 22 septembre 2003. L'avocat général, rejetant le principe d'un supplément d'information, avait invité les plaignants à saisir le procureur de la République.

Le procès avait été reporté au 14 juin 2004 pour une autre raison. Le parquet de Grenoble a indiqué qu'un certain nombre d'arguments, figurant dans la demande déposée mardi, avaient "déjà été soumis au juge d'instruction et au tribunal de Grenoble lors du procès en correctionnelle en avril 2001", notamment celui concernant le taux élevé de phosphore, et rejetés. Le parquet a prévu de rendre sa décision au début 2004.


France : Sectes

Sectes, rumeurs et tribunaux

Dernières Nouvelles d'Alsace, 21 octobre 2003

[Texte intégral]

LIVRES
Sectes : contre la chasse aux sorcières
L'avocat strasbourgeois Laurent Hincker interpelle l'Etat et la société : dans la lutte contre les sectes, le remède choisi n'est-il pas pire que le mal ?

" Ce mouvement, est-ce que c'est une secte ? " La question est classique et l'enjeu important. Un groupe ainsi catalogué sera socialement suspect et ses membres soupçonnés des pires turpitudes. Or, la plupart du temps, on va chercher la réponse dans les deux rapports parlementaires consacrés récemment au phénomène sectaire : Gest-Guyard (1995-96) et Guyard-Brard (1999). Le premier comporte une liste de 172 groupes classés comme sectes, le second analyse les finances d'une soixantaine de groupes, dont certains n'était pas fichés quatre ans plus tôt...

Amalgames et partis pris
Me Laurent Hincker, avocat au barreau de Strasbourg, connaît bien la question. Il a été le conseil de la fédération des écoles Steiner, du nom du philosophe et pédagogue Rudolf Steiner (1861-1925), dont la pensée s'appelle l'anthroposophie. Or l'anthroposophie est épinglée dans le rapport Guyard-Brard. De même, il a épaulé la Shri Ram Chandra Mission, école de yoga méditatif d'origine indienne, fichée dans le rapport Gest-Guyard. Dans les deux cas, il y a maldonne, plaide l'avocat, qui raconte le gonflement des rumeurs et les démêlés judiciaires de ses clients. Comme il est impossible d'attaquer directement les rapports parlementaires, c'est sur le terrain de la diffamation qu'avec des bonheurs différents il a fallu ferrailler. En luttant contre les partis pris et surtout les amalgames et les approximations d'une certaine information télévisée. Dans Sectes, rumeurs et tribunaux, Me Hincker élargit la réflexion. Comment un Etat qui, au nom de la laïcité s'interdit de définir les religions, a-t-il pu se risquer ainsi à une pseudo-définition de la secte ? Pourquoi le législateur a-t-il, en 2001, par la loi About-Picard, fabriqué cette nouvelle notion d'" activités ayant pour but la sujétion psychologique ou physique d'une personne ", qui, en toute logique, pourrait amener à dissoudre l'Eglise catholique en France à cause des délits de quelques prêtres, et que la Cour de Cassation a soigneusement éviter de définir dans un recours au sujet des Raëliens ?

L'arsenal pénal existe déjà
Pour lutter contre les vraies sectes dangereuses, inutile de fabriquer des armes nouvelles potentiellement liberticides, note Me Hincker. L'arsenal pénal existe pour poursuivre qui -à partir d'un groupe pseudo-religieux ou d'ailleurs- tue, blesse, escroque, abuse, corrompt, soigne illégalement, profite de la faiblesse d'autrui, provoque à l'abandon d'enfants... bref viole les droits de l'Homme et menace le corps social. Créer de nouveaux délits serait un remède pire que le mal. Le Conseil de l'Europe l'a bien compris, qui, rappelle l'avocat, déconseille toute législation spécifique anti-secte, pour protéger la liberté de conscience et de religion.

Jacques Fortier
* " Sectes, rumeurs et tribunaux, la République menacée par la chasse aux sorcières ? ", Laurent Hincker, éditions La Nuée-Bleue, 160 pages/ 13 €


France : Raël

Député UMP et M6 contre secte des Raéliens

AFP, 22 octobre 2003

[Texte intégral]

NANTERRE- Le tribunal de Nanterre a mis en délibéré au 3 décembre son jugement dans l'affaire opposant le député du Rhône Georges Fenech (UMP) et M6 à la secte des Raéliens, qui poursuivait mercredi l'élu et la chaîne pour "injures publiques". La secte réclame à Georges Fenech "70.000 euros de dommages et intérêts" dans le cadre d'une procédure judiciaire engagée en octobre 2002.

Cette procédure visait des propos tenus sur M6, lors d'une émission télévisée où il avait qualifié la secte de "groupe criminogène" et de "groupe criminel". L'avocat de Georges Fenech, Me Lev Forster, s'est attaché à démontrer la prescription et la nullité de la procédure, en raison de l'assignation "tardive" adressée à la permanence électorale de son client et non à son domicile personnel, "comme le prévoit la loi". Me Forster a par ailleurs soutenu que les propos de son client "étaient nuancés et même très nuancés", en citant des passages de documents internes à la secte qui font la promotion, selon lui, de la pédophilie et du clonage.

La défense du mouvement raélien a pour sa part dénoncé des "propos très peu nuancés, voire outrageants, dans une émission à très grand public". Les avocats de Georges Fenech et de M6 ont également réclamé le remboursement des frais de justice de leurs clients. Georges Fenech a publié plusieurs ouvrages sur les sectes et avait, en tant que juge d'instruction à Lyon, enquêté sur un vaste dossier visant l'Eglise de scientologie.


Belgique : Sectes et loi

Proposition de loi déposée par Philippe Monfils

Transmis par la MIVILUDES, 22 octobre 2003

[Texte intégral]

CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS DE BELGIQUE
DOC 51 0322/001
PROPOSITION DE LOI
22 octobre 2003 visant à réprimer l'abus frauduleux de la situation de faiblesse des personnes afin de les pousser à un acte ou une abstention (déposée par M. Philippe Monfils) Dans son Rapport, la Commission d'enquête sur les sectes recommandait l'introduction dans notre droit pénal d'une disposition réprimant l'abus de la position de faiblesse d'un individu (Doc. Parl., Chambre, n° 313/8-95/96, p. 224). La présente proposition vise à mettre cette recommandation en oeuvre en érigeant en infraction l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse d'une personne dont la particulière vulnérabilité est apparente ou connue de son auteur, pour obliger cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables.

DÉVELOPPEMENTS
MESDAMES, MESSIEURS, Il y a quelques années, les événements graves démontrant l'emprise des sectes sur des personnes avaient amené le Parlement à créer une Commission d'enquête. Après un travail fouillé, celle-ci avait présenté ses conclusions dans un volumineux rapport rédigé par les députés Duquesne et Willems (Doc. parl., Chambre, n° 313/8-95/96). Ce rapport préconisait plusieurs mesures, tant au plan fédéral qu'au niveau communautaire. Au plan fédéral, il était proposé de compléter notre arsenal juridique par une disposition réprimant l'abus de la situation de faiblesse. La prise en compte de la situation psychique plutôt que physique n'est pas inconnue de notre droit pénal. Ainsi, l'attentat à la pudeur ou le viol sont plus sévèrement réprimés si la victime est mineure, donc plus vulnérable. Il en est de même en ce qui concerne les articles du Code pénal relatifs à la corruption de la jeunesse, particulièrement développés par les lois du 13 avril 1995 et du 28 novembre 2000. On peut aussi citer la loi du 11 juin 2002 relative à la protection contre la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail. La présente proposition, dans la ligne des conclusions du rapport de 1997, prévoit d'ériger en infraction l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse, soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une déficience physique ou psychique, ou un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, pour obliger ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. Ainsi, les menaces, intimidations ou pressions morales commises intentionnellement sur une personne vulnérable pour obtenir de lui un acte déterminé positif ou négatif seront condamnables. Notre société n'est pas celle du " renard libre, dans un poulailler libre ". Il convient de protéger nos citoyens les plus faibles contre l'action de prédateurs qui, pour servir leurs desseins s'attaquent par tous les moyens à la conscience des personnes. Philippe MONFILS (MR) 19 september 2003

PROPOSITION DE LOI
Article 1er La présente loi règle une matière visée à l'article 78 de la Constitution. Art. 2 Dans le livre II, titre II, du Code pénal, sous un chapitre II bis (nouveau), intitulé "Des atteintes portées aux droits garantis par la Constitution et par la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales", il est inséré un article 146 bis, rédigé comme suit : "Art. 146 bis. - L'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse, soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, pour obliger ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention, qui lui sont gravement préjudiciables, est puni d'un emprisonnement de trois mois à deux ans et d'une amende de 100 EUR à 2.000 EUR.".
19 septembre 2003 Philippe MONFILS (MR)


France : Raël

Raël s'estime injurié par un député

Le Parisien, 23 octobre 2003 par Cécile Beaulieu

[Texte intégral]

LORSQUE le gourou Raël est piqué au vif, il le fait savoir. Se sentant insulté par les propos tenus par le magistrat et député UMP du Rhône Georges Fenech, sur le plateau télé d'une émission de M 6, Claude Vorihlon, alias Raël, n'a pas hésité à saisir la justice pour injures publiques.

Interrogé par Bernard de La Villardière, le présentateur de « Zone interdite », en tant que vice-président du groupe d'étude sur les sectes à l'Assemblée nationale, Georges Fenech avait qualifié le mouvement raëlien de « criminogène » parce qu'encourageant, notamment, à l'« éducation sensuelle des enfants ». Mais hier, devant la première chambre civile du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), Raël n'est pas venu affronter Georges Fenech, laissant à son avocate le soin de plaider sa cause. Et à deux de ses plus vieux adeptes, celui d'assister aux débats.

Le député, lui, traîné pour la trentième fois en justice par un dirigeant de mouvement sectaire, n'en est pas à sa première comparution. Hier encore, il a mis un point d'honneur à faire le déplacement jusqu'au tribunal, pour y réitérer ses arguments, par la voix de son conseil, Me Lev Forster. « Je ne suis pas venu en soucoupe volante il y a 25 000 ans et tout le monde pourra constater que mes lobes d'oreilles sont parfaitement collés », a ironisé l'avocat de Georges Fenech en référence aux croyances véhiculées par Raël, qui affirme avoir été consacré par les extraterrestres.

« La pédophilie n'est pas loin ! » « Je suis seulement venu dire, poursuit M e Lev Forster, que mon client ne s'est en aucun cas montré injurieux. Magistrat et spécialiste des sectes, auteur d'ouvrages traitant du sujet, il a simplement donné son opinion sur un mouvement à l'évidence sectaire. Et qui parle des enfants en des termes sans équivoques. » Et de brandir à l'appui quelques extraits édifiants de la profession de foi du gourou, où Claude Vorilhon, mage révéré par 35 000 adeptes dans le monde auprès desquels il prône l'« orgasme cosmique » et le clonage humain, disserte longuement sur les bénéfices qu'il attribue aux contacts physiques entre adultes et enfants. « La pédophilie n'est pas loin ! » clame M e Forster.

Mais en face, la démonstration laisse de marbre. L'avocate du gourou, manifestement rompue à tous les arguments, se borne à préciser qu'il y a bien eu injure. Et l'injure, selon Raël, est évaluée à 7 622 €, somme qu'il réclame à Georges Fenech pour le préjudice subi. Le jugement a été mis en délibéré au 3 décembre... Mais les débats, eux, se sont poursuivis dans la salle des pas perdus, où l'un des adeptes du gourou, raëlien fervent depuis vingt-sept ans, s'employait à défendre la cause de Claude Vorihlon contre vents et marées, tandis que Georges Fenech brandissait, de son côté, un extrait de son ouvrage
« Face aux sectes »
, consacré aux dangers de Raël.


Canada : Raël

Pas question d’enquêter sur les finances de Raël

Le journal de Montreal, 23 octobre 2003 par Mathieu Turbide

[Texte intégral]

Raël pourra continuer de vivre aux crochets de ses disciples sans payer d’impôt. Les gouvernements canadien et québécois n’ont pas l’intention d’enquêter sur les opérations financières des raëliens.

Le Mouvement raëlien et ses sociétés satellites (Les Jardins du prophète, Ufoland, Assistance Révélation 1973, etc.) ne paient pas un sou d’impôt sur leurs revenus, grâce à leur statut d’organismes sans but lucratif (OSBL) obtenu en vertu de la Loi sur les corporations canadiennes, une loi datant de 1917.

Contrairement aux organismes de bienfaisance, qui peuvent émettre des reçus pour fins d’impôt à leurs donateurs, les OSBL ne sont pas soumis à des enquêtes systématiques sur leurs opérations financières. La plupart du temps, ce sont des associations de baseball amateur, des groupes sociaux et des clubs de golf.

Pas de plainte
Il faudrait une plainte pour qu’Industrie Canada déclenche une enquête, a affirmé au Journal Sheryl Ringor, directrice de la conformité et des politiques de Corporations Canada, une division d’Industrie Canada.

Enquête rare
Selon elle, il est très rare que son ministère enquête sur la conformité d’un OSBL. « Il n’y a pas beaucoup de pouvoirs pour le ministre et le directeur pour administrer la loi. Il faut aller en cour si on veut obtenir quelque chose. C’est très rare que ça arrive », a-t-elle affirmé. Le fisc non plus ne s’inquiète pas outre mesure des revenus et dépenses des raëliens.

« Comme pour tout autre organisme, nous pouvons faire des enquêtes fiscales, mais ce n’est pas systématique », a répondu un porte-parole de l’Agence de douanes et du revenu, Dominique McNeely.

Une enquête publiée par Le Journal de Montréal, il y a deux semaines, a révélé que le gourou du mouvement, Claude Vorilhon, profite à des fins personnelles des activités financières des OSBL raëliens.

M. Vorilhon, qui se fait appeler Raël, vit dans un luxueux appartement, propriété de l’OSBL Ufoland, à Maricourt, dans les Cantons de l’Est. Il soutient ne recevoir « aucun salaire », mais ses disciples lui fournissent des milliers de dollars en dons, collectes de fonds et ventes d’articles de toutes sortes.

Pas de problème
Toutefois, tout cela serait parfaitement légal, estime François Prud’homme, fiscaliste chez Ernst et Young, à Montréal. Raël, souligne-t-il, comme n’importe quel directeur de ligue de baseball, a droit à un salaire.

« Dans la mesure où il déclare son salaire et les avantages qu’il reçoit – parce qu’avoir une maison ou une auto à sa disposition, c’est un avantage imposable aux fins de l’impôt – donc s’il déclare tous les bénéfices qui découlent de sa fonction, il n’y a pas de problème », explique M. Prud’homme.

Dans une conférence réservée aux membres, Claude Vorilhon avait prétendu que son mouvement avait reçu des cotisations totalisant 1,8 million $, l’an dernier, dont 202 000 $ provenant de membres canadiens.


France : OTS

La justice va examiner les preuves des Vuarnet

La Tribune de Génève, 23 octobre 2003 par Alain Jourdan

[Texte intégral]

Le procureur de Grenoble est saisi d’une demande de réouverture de l’enquête.

L’avocat parisien d’Alain Vuarnet, MeAlain Leclerc, vient d’adresser au procureur de la République de Grenoble une requête en vue d’obtenir la réouverture de l’information ouverte après la découverte des corps carbonisés de seize adeptes de l’Ordre du Temple solaire dans la forêt de Saint-Pierre-de-Chérennes, le 23 décembre 1995.

Toujours aussi farouchement opposée à la thèse du crime commis en vase clos, retenue jusque-là par la justice, la famille Vuarnet a donc, comme elle l’avait annoncé le 22 septembre dernier à Grenoble, lors du renvoi du procès en appel de Michel Tabachnik, engagé une procédure auprès du Parquet.

Egalement mandaté par les familles Rostan et Schleimer, MeAlain Leclerc a remis mardi à la justice une copie des documents qui attestent de la découverte d’éléments pouvant justifier une réouverture du dossier d’instruction. L’avocat évoque "huit charges nouvelles" qui accréditeraient la thèse de l’intervention extérieure. Parmi elles, une nouvelle expertise médico-médicale. Mais aussi une série d’anomalies et d’incohérences sur lesquelles MeAlain Leclerc avait déjà bâti sa plaidoirie lors du premier procès, en avril 2001.

Au procureur de phosphorer

Le procureur de la République jugera seul s’il est nécessaire de pratiquer de nouvelles autopsies, comme le réclame l’avocat, ou encore s’il y a matière à reconsidérer "la responsabilité pénale" de trois membres de la secte proches de Jouret et Di Mambro que l’avocat des Vuarnet désigne comme de probables complices des crimes perpétrés en Suisse et en France.

Le seul véritable élément nouveau apporté par l’avocat parisien est une expertise médico-médicale effectuée le 4juillet dernier sur les corps d’Edith et Patrick Vuarnet à Morzine. Le professeur Gilbert Lavoué, expert auprès des tribunaux, affirme avoir découvert comme dans le sol de Saint-Pierre-de-Chérennes des concentrations de phosphore anormalement élevées. La preuve qu’on a bien utilisé un lance-flammes pour brûler les corps des adeptes après leur exécution, pour Maître Alain Leclerc.

En 2001, l’entêtement de l’avocat à démontrer l’existence d’une intervention extérieure avait été sérieusement critiqué.

Peu de chance d’aboutir

Un autre avocat avait fait remarquer que l’intéressé avait été lui-même membre de la loge Opéra, une obédience maçonnique citée à plusieurs reprises dans le dossier OTS. Accusé de manipuler le dossier, l’avocat d’Alain Vuarnet s’est toujours défendu de jouer un double jeu. Il n’a jamais perdu la confiance des familles Vuarnet, Schleimer et Rostan, et il a su, de toute évidence, soulever des questions restées jusque-là sans réponses.

Reste que la démarche engagée mardi auprès du procureur de Grenoble a peu de chances d’aboutir. En 2001, les magistrats avaient rejeté la première expertise du professeur Lavoué en arguant que l’instruction avait montré l’impossibilité d’une intervention extérieure. La besace de l’avocat est d’autant moins chargée qu’il a dû se résoudre à exclure de son paquetage une seconde expertise réalisée par un laboratoire irlandais. Elle aussi abondait dans les sens des constatations faites par le professeur Lavoué.

Expert écarté

Malheureusement, Me Alain Leclerc et Alain Vuarnet ont découvert, un peu tard, que l’expert irlandais Loïc le Ribault était recherché par la justice française. L’intéressé, fondateur du Carme, un célèbre laboratoire privé de police scientifique qui a déposé le bilan au début des années 90, est poursuivi pour exercice illégal de la médecine. Son irruption dans le dossier aurait pu semer le trouble. Loïc le Ribault prétend avoir découvert un médicament miracle qui guérit du cancer et du sida.

Les mêmes associations qui soutiennent aujourd’hui la thèse du complot d’Etat dans l’affaire du Vercors estiment que Loïc le Ribault a été victime d’une cabale montée par les services secrets parce qu’il en savait trop sur les opérations clandestines... Ecœuré par ces rebondissements de dernières minutes, Alain Vuarnet refuse de battre en retraite tant les faiblesses du dossier d’instruction paraissent évidentes. Un constat d’ailleurs partagé par toutes les autres parties civiles. La voie judiciaire paraissant de plus en plus étroite, le fils de l’ancien champion de ski compte emmener le débat sur le terrain politique en interpellant les députés français. L’un d’eux s’est déjà déclaré favorable à une réouverture de l’enquête.


France : Sectes et psy

Un fourre-tout de pratiques

Libération , 25 octobre 2003

[Texte intégral]

Les victimes de thérapeutes autoproclamés tentent de s'organiser.

«Des gens peuvent être déstabilisés en 24 heures par des pseudo-psychothérapeutes, employant des techniques extrêmement dangereuses.» Guy Rouquet, président de Psychothérapie Vigilance . Rebirth, sophrologie, utilisation des émotions pour l'éveil, thérapie de groupe, programmation neurolinguistique, travail sur les perceptions sensorielles : la psychothérapie, comme le grand magasin bien connu, on y trouve de tout. Toutes sortes d'outils et toutes sortes d'ouvriers appliqués à les utiliser, docteurs de l'esprit autoproclamés, prêts à soigner les petits maux de l'existence ou un mal plus profond. En cas de dérapage, les «victimes» ne savent pas trop quels pourraient être leurs recours.

En 1998, le Centre Georges-Devereux (université Paris-VIII) s'est vu confier un mandat par le ministère des Affaires sociales, visant à mettre en place un outil clinique pour répondre aux victimes d'expériences sectaires. «Petit à petit, on a vu apparaître des gens qui n'avaient pas été victimes de sectes, mais de thérapies déviantes ou abusives», note Jean-Luc Swertvaegher, l'un des psychologues de l'équipe qui travaille sur ce sujet. Modeste ­ «nous n'observons qu'un échantillon de cas, je ne peux parler que d'une soixantaine de situations différentes» ­, il estime «urgent» de réglementer ce secteur. «La question posée, c'est : qui contrôle ceux qui sont en train de faire le métier de guérir des gens ? L'existence d'un code de déontologie, c'est insuffisant. La réponse ne peut pas être que d'ordre moral. Il faut repenser tout le cadre des thérapies. Réinventer des règles», estime-t-il, sans pour autant se satisfaire d'une réponse simpliste comme celle des diplômes ou des connaissances.

A ses yeux, si le psychothérapeute autoproclamé peut provoquer une «catastrophe, qui dissimule une autre visée, comme un intérêt purement économique ou des bricolages d'initiation au New Age», la question ne s'arrête pas là. Parmi les abîmés des thérapies qui sont orientés vers le Centre Georges-Devereux, se trouvent aussi des gens qui ont consulté un psychiatre ou un psychologue diplômé. Enseignant, Jean-Luc Swertvaegher note que le plus souvent les étudiants en psychologie vont chercher à l'extérieur de la fac les outils pratiques leur permettant de mener des entretiens thérapeutiques. «Ce sont le plus souvent des écoles privées, des écoles de pensée, qui vont former des gens adeptes de théories auxquelles ils sont parfois complètement inféodés.»

Inventer une technique d'évaluation et de contrôle suppose, selon lui, nécessairement d'associer les patients. Lesquels, victimes de dérapages ou soucieux de mise en ordre, commenceraient à s'organiser. A Tarbes (Hautes-Pyrénées), une association intitulée Psychothérapie Vigilance s'est récemment créée. Son président, Guy Rouquet, enseignant, s'est lancé dans cette activité militante, après que l'un de ses proches a subi les dégâts d'une thérapie mal gérée. Cette association commence à avoir une petite notoriété. «Nous avons 3 000 à 4 000 connexions Internet par semaine. Et nous recueillons des témoignages, souvent de victimes indirectes, des membres de la famille, qui vont tous dans le même sens. Des gens peuvent être déstabilisés en 24 heures par des pseudo-psychothérapeutes, qui emploient des techniques extrêmement dangereuses», estime Guy Rouquet. D'autres structures seraient, selon Jean-Luc Swertvaegher, en train d'émerger. Pour instaurer des règles du jeu. Mais lesquelles ?


France : Sectes et prévention

Question N° : 23925 de M. Raoult Éric

J.O, 27 octobre 2003

[Texte intégral]

12ème législature
( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé : intérieur
Ministère attributaire : intérieur
Question publiée au JO le : 25/08/2003 page : 6594
Réponse publiée au JO le : 27/10/2003 page : 8238

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur le renforcement de la prévention des méfaits de l'action des sectes, notamment envers les jeunes. De récents événements, qui ont montré de nouveaux drames de l'endoctrinement et de l'emprise psychologique et mentale de personnes fragiles, prouvent qu'il est nécessaire de ne pas baisser la garde face au développement des sectes. Les initiatives associatives sont méritantes et louables mais devraient être relayées par une action forte de prévention et de communication des pouvoirs publics. Il lui demande donc s'il compte mener cette campagne de communication de prévention contre les menaces sectaires.
Texte de la REPONSE : L'honorable parlementaire souhaite savoir si, compte tenu de la nécessité d'une politique volontariste des pouvoirs publics pour faire face aux risques présentés par les mouvements sectaires pour les personnes les plus fragiles, notamment les mineurs, le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, entend mettre en place des actions d'information et de prévention. L'ensemble des acteurs institutionnels et des partenaires associatifs doit demeurer vigilant en ce qui concerne la lutte contre les dérives sectaires. Les services de mon ministère sont mobilisés pour mener cette action dans le respect des principes démocratiques et républicains et dans un cadre interministériel. La sensibilisation du public constitue également un élément important de l'action de prévention qui doit être menée contre les dérives sectaires. A cet égard, c'est à la « Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires », créée par décret, le 28 novembre 2002, auprès du Premier ministre, qu'il appartient, à titre principal, de conduire la politique d'information du public. Aux termes de ce décret, elle est chargée, notamment, « d'informer le public sur les risques, et le cas échéant les dangers, auxquels les dérives sectaires l'exposent et de faciliter la mise en oeuvre d'actions d'aide aux victimes de ces dérives ». Elle s'est fixé comme priorité d'améliorer la protection des mineurs et l'aide aux victimes. Il convient également de mentionner le rôle des cellules de vigilance dans la politique de prévention. Celles-ci, mises en place dans les départements depuis 1999, sont placées sous la présidence des préfets et réunissent les différents services de l'État et le milieu associatif concernés par les dérives sectaires. A leur initiative, plusieurs actions locales de sensibilisation de la population et de formation des fonctionnaires aux dangers de ces dérives ont été organisées.
UMP 12 REP_PUB Ile-de-France O


Russie : Sectes

Un million de russes sont impliqués dans des sectes religieuses

La Pravda, 30 octobre 2003

[Texte intégral]

Pratiquement un million de russes sont impliqués dans des sectes religieuses.

Il y a environ 300 à 500 sectes "religieuses" différentes en Russie. Un million de personnes sont ainsi impliquées dans des sectse religieuses destructives ou occultistes. La majorité de leurs membres se situe dans une tranche d'âge de 18 à 27 ans.

De telles données ont été exposées au cours de la "table ronde" intitulés "les sectes totalitaires, armes de destructions massives" qui s'est tenue à Moscou, mardi.

La discussion a réuni des psychologues de premier plan, des représentants de l'Eglise Russe Orthodoxe, le Ministre de l'Intérieur et d'autres organes de l'Etat. Selon le président du Centre des Etudes Religieuses, docteur en philosophie et auteur du terme" sectes totalitaires", Alexander Dvorkin, de nombreuses sectes actives sont importées de l'étranger sur le territoire russe comme celles des "scientolgues, des krishnaites, des témoins de Jehovah et les munites". Parmi les sectes locales, M. Dvorkin a mentionné ,entre autres, le Centre Bogorodichny à Moscou , Ashram Shabaly à Novosibirsk, la secte de Vissarion dans la région de Krasnoyarsk , Radasteya de la région de l'oural.

"La secte la plus puissante et en augmentation constante est le mouvement Néo-Pentecôtiste, réparti autour des régions de l'Oural, la Sibérie et l'extrême est du pays" a décalré M. Dvorkin."Comme toujours, les Mormons et le Témoins de Jehovah sont très actifs sur le territoire russe" "D'autres sectes enregistrent un taux égal d'entrée et de sorties, les personnes financièrement, physiquement et moralement détruites étant tout simplement rejetées après plusieurs années d'appartenance."

Selon les experts, les sectes acquièrent activement de véritables propriétés, forment des groupes de pression dans les structures de pouvoir locales, déclanchent des procédures judiciaires au prétexte de violation de la liberté de conscience, essayant de s'assurer une emprise la plus sodide dans la société russe. Selon la définition apportée par M. Dvorkin, une secte totalitaire est une organisation autoritaire qui convoite principalement des gains politiques et financiers, déguisant ses véritables objectifs avec des slogans pseudo religieux, pseudo-culturels et autres détours. Beaucoup de groupes psychologiques sont aussi à considérer comme des sectes totalitaires.


Japon : Aum

Les avocats du gourou de la secte Aum plaident non coupable

AFP, 30 octobre 2003

[Texte intégral]

TOKYO - Les avocats de Shoko Asahara, le gourou de la secte Aum Vérité Suprême, accusé notamment de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, ont plaidé non coupable jeudi, rejetant tout le blâme sur ses disciples.

Le gourou Asahara a fait une rare apparition devant le tribunal de Tokyo alors que son procès-fleuve tire à sa fin après plus de sept ans de procédure. Le verdict est attendu le 27 février prochain.

Asahara, 48 ans, de son vrai nom Chizuo Matsumoto, risque la peine de mort par pendaison. Il est accusé de la mort de 27 personnes et d'avoir organisé une douzaine de crimes, dont l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995 (12 morts et des milliers de blessés) et l'assassinat de la famille d'un avocat ennemi juré de la secte en 1989.

Le principal défenseur d'Asahara a soutenu jeudi que le tribunal devait distinguer la responsabilité morale du gourou, indéniable en tant que chef de la secte, de sa responsabilité criminelle. Le gourou, lui, garde le silence complet depuis janvier 1998. Il avait alors nié être le cerveau de l'attaque au sarin à Tokyo.

Habillé d'un polo gris et d'un pantalon de survêtement foncé, il est apparu légèrement agité au début de la plaidoirie, les yeux clos, levant la main droite et marmonnant quelques syllabes inintelligibles. Mercredi, un des principaux affidés du gourou, Tomomasa Nakagawa, ancien étudiant en médecine de 41 ans, avait été condamné à mort pour avoir assassiné au moins 24 personnes entre 1989 et 1995.

Dix fidèles d'Aum ont déjà été condamnés à la pendaison. Aucun n'a été exécuté. Aum, qui existe toujours au Japon sous le nom d'"Aleph", est une secte mêlant mysticisme hindou, croyances primitives bouddhistes et visions apocalyptiques.


France : Terranova de Montlaur

Deux responsables d'une communauté condamnés

AFP, 27 octobre 2003

[Texte intégral]

MILLAU (Aveyron) - Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis vendredi devant le tribunal correctionnel de Millau contre les deux responsables de la petite communauté Terranova de Montlaur (Aveyron), qualifiée de secte, lors d'un procès contre huit membres du groupe.

Olivier Martin, "le gourou", et sa compagne Magali Guérin étaient poursuivis pour abus de confiance, fraude aux Assedic, construction sans permis de construire, abus de biens sociaux, et comparaissaient libres.

Le parquet a requis des peines inférieures (à partir de 2 mois avec sursis) pour les autres prévenus et des amendes s'échelonnant de 1.500 à 40.000 euros. L'avocat des deux animateurs du groupe, Me Jean-Pierre Joseph, a dénoncé la "psychose anti-secte" et fait valoir que les chefs de mise en examen étaient bien loin de ceux relatifs à des pratiques sectaires. L'avocat a plaidé la relaxe des prévenus tout en réclamant un sursis à statuer dans la mesure où une plainte des prévenus "pour actes de barbarie, discrimination, abus d'autorité, séquestration", relative à leurs conditions d'interpellation en novembre 2000, est en cours d'instruction à Montpellier.

Dix membres de Terranova avaient alors été interpellés, neuf mis en examen puis relâchés sous contrôle judiciaire. Suspecté d'entretenir des liens avec la "Fraternité blanche universelle", un mouvement référencé comme secte dans le rapport parlementaire de 1995, Olivier Martin, 39 ans, est l'auteur d'ouvrages (livres, cassettes audio et vidéo, CD, site internet) dans lesquels apparaissent des références à la "Fraternité blanche universelle", et édités par la société Télesma, dont il était le co-gérant avec Magali Guérin.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 28 novembre.


France : Sectes

Une association et un mandat d'arrêt pour retrouver Natalie

Dernières Nouvelles d'Alsace, 31 octobre 2003 par Régis Schneider

[Texte intégral]

Kidnappée par son père, Natalie, une fillette de 3 ans, se trouve actuellement retenue en Uruguay. Les proches de la maman ont fondé une association pour la retrouver. Un mandat d'arrêt international a été délivré, cette semaine, par un juge colmarien.

Fragile, Crystal ? Ce serait mal connaître la frêle jeune femme. « C'est long, c'est difficile. Mais jamais, je n'abandonnerai », dit-elle dans un français encore hésitant. Depuis le 23 février, Crystal Hui Tsz Shan, 35 ans, d'origine chinoise et de nationalité britannique, n'a plus revu sa fille Natalie. Le ravisseur : le père de la fillette, Lothar Möltgen, un ressortissant allemand de 41 ans qui, ce week-end-là, exerçait son droit de visite (DNA du 12.03.03).
« Odieux chantage »

Les parents vivaient alors séparés. La maman avait fui la violence de son conjoint, épousé en 1999, et avait trouvé refuge au centre d'hébergement et de réinsertion sociale « Les Epis » à Colmar. Une enquête avait été ouverte par l'unité d'investigation et de recherches du commissariat de Colmar, avant transmission du dossier à la justice fin avril. Des proches et amis de la jeune femme fondaient parallèlement une association, « Retrouvons Natalie », et prenaient attache avec le ministère de la Justice.


La trace du père était retrouvée, via Interpol, en Argentine, puis en Uruguay, à Punta del Este. L'homme y poursuivrait son activité de consultant pour une société ayant des liens supposés avec l'Eglise de scientologie. Le dossier était transmis en septembre au ministère des Affaires étrangères. « Ce serait enfantin de le localiser, dit Roland Bougabri, président de l'association. L'enfant doit être inscrit dans une école internationale. Le père se vante de conduire une "New Beetle", ce qui ne doit pas être courant en Uruguay ».

Le juge d'instruction colmarien André Schmitt a délivré, cette semaine, un mandat d'arrêt international à l'encontre de Lothar Möltgen. Les membres de l'association invitent les personnes sensibilisées par leur combat à les rejoindre. « Les fonds collectés permettront de financer des investigations complémentaires par un détective privé et, le moment venu, le billet d'avion de la maman pour lui permettre de se rendre en Uruguay afin de récupérer l'enfant », précise Christophe Gavat, trésorier de « Retrouvons Natalie ».

La maman reçoit de temps en temps des e-mails envoyés par son ex-époux au moyen d'une connexion sécurisée. Leur auteur s'y livre à un « odieux chantage ». « Il écrit que sa fille ne l'aime plus, qu'elle voudrait une maman aux cheveux blonds, rapporte Roland Bougabri. Ou alors, il promet de rendre la petite si sa mère retire la plainte pour enlèvement ».

Divorcée depuis le 10 juin et titulaire de l'autorité parentale, Crystal affronte « avec courage » ces épreuves. Le calendrier se charge de lui rappeler le temps qui passe. Le 6 novembre, Natalie fêtera son 4e anniversaire. Quelque part du côté de Punta del Este.

 

« Retrouvons Natalie », chez Roland Bougabri, 28, cours Sainte-Anne à Colmar, * 06 81 12 84 11. Cotisation : 10 ou 20 €.