Actualités sur les sectes en juillet 2001

Eglise unie de Dieu Droit à la fessée: le débat est relancé
Témoins de Jéhovah Une secte de première catégorie
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah veulent rebondir à Lyon
Témoins de Jéhovah (*) Tout ce qui est extérieur est satanique
Raël Washington refuse le clonage humain
Falungong Un adepte du Falungong mort en garde à vue
Hare Krishna Bhakti-Tirtha Swami Krishnapada Ascète, mais excentrique
Raël Un avocat renonce à sa demande de clonage de son enfant décédé
Témoins de Jéhovah Jéhovah: 100 000 témoins de mauvaise foi
Raël Le Pr italien Antinori fait resurgir le spectre du clonage humain
Sectes Un Grand Rabbin met en garde contre les "faux rabbins"
Raël Lettre du père du premier bébé qui devait être cloné
Contre-réforme catholique (crc) (*) Les dégâts d'un alibi religieux
Raël Le grand cirque des apprentis cloneurs
Moon Le Vatican efface l'ultimatum imposé à Mgr Milingo pour se repentir
Raël Le clonage humain est une "perversion", selon le grand mufti de Russie
Témoins de Jéhovah Ils n'ont pas réussi à faire oublier leur statut de secte
Raël Le clonage, pour la vie éternelle...
Scientologie La Scientologie saisit la Cour de Strasbourg
Stages (*) Des séminaires de personnalité peuvent avoir des conséquences monstrueuse
Intégrisme religieux Afghanistan : la peine de mort pour une Bible ?
Scientologie (*) Dépôt d'une requête contre l'Etat français auprès de la cour européenne de Strasbourg
Moon Mais où est passé l'archevêque Emmanuel Milingo ?
Le mandarom La statue du messie cosmoplanétaire
Moon Bras de foi entre Moon et le Vatican
Scientologie Quatre scientologues manifestent devant l'hôpital psychiatrique
Falungong Immolation par le feu : lourdes peines de prison pour les responsables
Moon Archevêque marié: l'ambassadeur sud-coréen auprès du Vatican entame une médiation
Sectes 78 morts dans l'incendie d'un hôtel
Raël (*) Les extra-terrestres atteints de fièvre aphteuse
Témoins de Jéhovah Sur la pyramide, un symbole maçonnique
Scientologie Lever la part de l'ombre
Falungong Peine de mort pour un adepte du Falun Gong
Moon La secte Moon refuse les conditions d'une rencontre Milingo-Maria Sung
Falungong La Suisse "très inquiète de la campagne de répression" contre le Falungong
Sectes Le canton de Vaud révise sa constitution
Sectes Création du Syndicat Européen contre la Discrimination dans le Travail
Mormons Un Mormon polygame condamné
Raël La secte du clonage....
Falungong Les grévistes de la faim ont été arrêtés à Hong Kong
Falungong (*) Sous la gymnastique douce de Falungong, une doctrine dure
Raël (*) Le tabou de la pedophilie
Sectes L'étrange gourou de l'association Adamah a quitté l'Ariège
Falungong Interpellation de trois adeptes du Falungong résidant en France
Témoins de Jéhovah (*) L'art de la manipulation mentale
Moon L'archevêque convainc sa femme d'une séparation
Raël Effectifs & peau de chagrin
Raël La " cloneuse " qui embarrasse l'Amérique
Raël Du clonage sur la Toile...
Elan vital (Maharaji) (*) Diffamations d'ex-adeptes de Gourou Maharaji
Sectes Lutte contre les sectes - Création d'une cellule de vigilance

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.



   Canada : Eglise Unie de Dieu

Droit à la fessée: le débat est relancé

La Presse, 1er août 2001 par Sébastien Rodriguez (transmis par Mike Kropveld)

[Texte intégral]

L'histoire abracadabrante d'une famille d'Aylmer, en Ontario, appartenant à l'Église unie de Dieu, une secte religieuse fondamentaliste chrétienne, relance le débat sur le droit des parents à châtier physiquement leurs enfants, une pratique qui demeure, selon les cas, permise en vertu d'un article du Code criminel canadien.

Après plusieurs avertissements, les autorités ontariennes ont retiré, le 4 juillet dernier, sept enfants âgés de 6 à 14 ans à leurs parents qui utilisaient une palette de bois pour faire régner la discipline. Les enfants ont pu retourner dans leur famille la semaine dernière, mais les parents doivent désormais respecter certaines conditions imposées par un juge, dont celle de ne plus recourir à la punition physique.

En échange, les services sociaux ontariens se sont engagés à mieux comprendre les fondements religieux, traditionnels et culturels de la famille. La Cour tranchera sur ce cas en septembre prochain.

Cette histoire a soulevé une vive polémique autour des valeurs mises de l'avant par la communauté religieuse qui se base sur une interprétation de la Bible pour justifier la punition corporelle des enfants. "L"Église enseigne et croit qu"une discipline doit être faite avec amour et respect et que la fessée est nécessaire dans certains cas", affirme Henry Hildebrandt, pasteur de l'Église unie de Dieu d'Aylmer. Ce mouvement religieux ne possède pas de ministères au Québec, mais s'étend dans le reste du Canada, aux États-Unis et au Mexique.

L'événement a néanmoins causé un vent panique au sein des 200 membres de la communauté religieuse et une centaine de personnes ont quitté le Canada pour les États-Unis ou le Mexique, de peur de perdre la garde de leurs enfants. "J"espère qu"ils reviendront, mais ils attendent d"être assurés de leur sécurité", précise le pasteur. Le droit d'administrer la fessée défraie souvent les manchettes ces dernières années puisque l'article 43 du Code criminel canadien permet toujours cette pratique dans les limites d'une force raisonnable. L'été dernier, par exemple, un juge ontarien statuait que les parents, professeurs et gardiens pouvaient continuer à discipliner physiquement un enfant sans encourir de sanction relevant du Code criminel. Le juge David McCombs ajoutait toutefois que cette loi, vieille de 109 ans, devait être clarifiée. "Au Québec, nous reconnaissons la liberté de religion, ce qui donne le droit de croire en quelque chose, mais cela ne permet pas d'agir contre quelqu'un", tranche Robert Sylvestre, agent d'information pour la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse qui a ouvertement pris position contre le droit à la fessée. "Nous trouvons anachronique que, depuis la création des chartes des droits et libertés, le Code criminel permette des corrections à des personnes", conclut M. Sylvestre. Une contradiction apparaît au plan juridique puisque le Code civil du Québec ne fait plus de référence aux châtiments corporels depuis sa refonte en 1991. "L"attitude générale est la tolérance zéro, particulièrement si l"enfant est jeune", dit Luc Vermette de l'Association des Centres jeunesses du Québec (ACJQ).

La plupart des intervenants joints par La Presse, hier, s'entendent toutefois pour dire que de nombreux facteurs peuvent entrer en ligne de compte comme la dimension ethnique ou religieuse. Selon Serge Descôteaux, chef de service de l'accueil à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), il faut d'abord tenter de changer les réflexes des parents. Même s'il n'existe pas une vaste jurisprudence ou une réglementation précise, la DPJ ne tolère pas l'usage de ceinture ou d'objets en bois pour punir des enfants. "Si le parent agit sur un coup de colère, il peut blesser l"enfant. Cette pratique amène des excès et occasionne des blessures", affirme M. Descôteaux. Le pasteur de la congrégation de l'Église unie de Dieu ne compte pas changer cette pratique dans sa communauté parce que, selon lui, la Bible recommande la fessée et qu'il s'agit de la responsabilité des parents selon lui. Il cite les Proverbes 13-24: "Celui qui ménage sa verge hait son fils, mais celui qui l"aime cherche à le corriger", selon la Bible protestante version 1910 par Louis Segond.



   France : Témoins de Jéhovah

Une secte de première catégorie

Lyoncapitale, 1er août 2001

[Extrait]

Les Témoins de Jéhovah sont une secte, selon la définition retenue par la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Ils constituent "une association de structure totalitaire [.], dont le comportement porte atteinte aux droits de l'Homme et à l'équilibre social". La Mils classe les Témoins dans sa première catégorie, celle des mouvements "dont le fondement philosophique ou religieux est incontestable mais dont certains comportements sont attentatoires aux libertés, aux droits de l'Homme ou encore aux principes constitutionnels et aux lois".

Elle préconise le dialogue pour "éliminer les 'irritants' inutiles", même s'il n'est pas facilité par le caractère "transnational" et "la recherche du martyre".



   France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah veulent rebondir à Lyon

Lyoncapitale, 1er août par Raphaël Ruffier

[Texte intégral]

Heureusement qu'ils pensent que l'Apocalypse est pour bientôt, car les temps sont durs pour les Témoins de Jéhovah : ils sont reconnus comme secte depuis quelques années, avouent un recrutement en panne, le fisc leur réclame 300 millions de francs et la France vient de se doter d'une nouvelle loi anti-secte ...Pour couronner le tout, ils se sont trouvés au cour d'une polémique en avril dernier, lorsque leur refus de la transfusion sanguine s'est traduit par la mort de Rémi, un jeune Français de 21 ans

L'assemblée chrétienne de Lyon sera l'occasion de centaines de baptêmes par immersion totale dans des piscines.

Alors pour regonfler le moral des troupes, ils ont décidé de regrouper sur trois villes seulement leurs assemblées annuelles, habituellement décentralisées. Ils attendent cent mille adeptes à Paris, vingt-cinq mille à Bordeaux et quarante-cinq mille à Lyon.

Le thème de cette année, "Enseignants de la parole de Dieu", axe clairement les débats sur la prédication, c'est-à-dire le recrutement de nouveaux adeptes. Déjà trois cents à cinq cents personnes rejoindront officiellement leurs rangs à Lyon, puisque ces assemblées sont l'occasion de baptêmes, par immersion totale dans des piscines. Dieu : une marque déposée

Cette perspective inquiète les associations anti-sectes. La Coordination nationale des victimes de l'organisation des Témoins de Jéhovah dénonce une "sinistre parade organisée dans le seul but de maintenir cent mille de nos concitoyens dans un état de dépendance indigne". Elle s'attaque au "culte-business" d'une secte "diffusant l'idéologie totalitaire et les directives d'une dizaine d'individus âgés, de sexe exclusivement masculin", qui "président aux destinées matérielles et terrestres de la Watch Tower and Tracts Society de New York. Une société qui possède une marque : Jéhovah(r) (enregistrée à l'Institut national de la propriété industrielle)".

Les Témoins contestent, y compris leur qualificatif de secte. Jean-Claude Pons, membre de leur consistoire national, dénonce "une liste noire" sur laquelle ils auraient été placés "par hasard" et accuse "l'acharnement des associations, qui se comportent en charognards". Il affirme que loin des polémiques : "Vous verrez ce week-end quarante mille personnes qui vivent en paix. Chez nous, il n'y a pas de racisme, pas de barrières nationales et nous ne participons pas aux guerres."

Yvette Genosy, présidente de l'ADFI du Rhône, leur réplique : "Ils auront droit au titre de secte, tant qu'ils n'accepteront pas la transfusion sanguine, tant qu'ils n'accepteront pas la joie des enfants : pas de sapin de Noël, pas de gâteau d'anniversaire, pas de fête avec les petits camarades de l'école... On ne peut pas exiger cela au nom d'un Dieu !"



    Etats-Unis : Raël

Washington refuse le clonage humain

Libération, 2 août 2001 par Fabrice Rousselot

[Texte integral]

Les chercheurs craignent l'interdiction des expérimentations scientifiques.
New York -" Il est inconcevable de donner le feu vert à des scientifiques fous afin qu'ils s'amusent avec le don de la vie. Le clonage est une insulte à l'humanité" C'est ainsi qu'un républicain a salué la décision de la Chambre des représentants de bannir outre-Atlantique toutes les formes de clonage humain. Après plusieurs heures d'échanges passionnés sur Capitol Hill, un texte très restrictif a été adopté, mardi soir, par 265 voix contre 162. Les législateurs, qui se prononçaient pour la première fois sur le sujet, ont décidé d'interdire le clonage à des fins de reproduction, mais aussi celui qualifié de "thérapeutique", destiné à la recherche médicale. "Les implications morales du clonage humain sont très importantes pour les générations d'aujourd'hui et celles à venir, a commenté le président George W. Bush dans un communiqué, le vote bipartisan et massif de la Chambre [...] est une prise de position sans ambiguïté d'un point de vue éthique, et je le soutiens. Nous devons faire avancer la cause de la science, mais d'une manière qui respecte et honore la vie."

Centaines de cobayes.
Ce vote intervient alors que deux chercheurs de l'université du Kentucky, ainsi que la secte des raéliens, affirmaient il y a quelques mois, à grand renfort de publicité, "qu'ils étaient très proches de leurs premières expériences de clonage humain", développant une technique apparemment similaire à celle qui avait permis la reproduction de la fameuse brebis écossaise Dolly, en 1997. La presse avait alors révélé que des centaines d'Américains s'étaient portés volontaires pour servir de cobayes ou pour faire cloner certains de leurs proches disparus, même si une large majorité d'entre eux (plus de 70 %) se prononçait contre le clonage humain. L'administration Clinton avait certes décidé en 1997 d'imposer un moratoire de cinq ans sur les expériences de clonage humain financées par l'argent public, mais aucune loi n'interdisait jusque-là le financement privé de telles recherches.

Hier, plusieurs groupes de scientifiques ont toutefois regretté que "les discussions sur le clonage soient réduites à des évocations de Frankenstein ou de Dr Jekyll et Mr Hyde". Ils ont notamment tenté de faire une distinction entre "clonage humain" et "clonage thérapeutique", rappelant que ce dernier, légal en Grande-Bretagne par exemple, pouvait être déterminant dans la recherche pour le traitement de la maladie d'Alzheimer ou du diabète.

Lobbying.
Le débat est d'autant plus vif outre-Atlantique qu'il résonne au cour d'une autre controverse, celle du financement public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, ces cellules qui donnent naissance à des lignées de cellules spécialisées. A la mi-juillet, une université de Virginie et une entreprise privée du Massachusetts ont ainsi révélé qu'elles avaient réalisé de facto des expériences de clonage thérapeutique, en "créant" des embryons dans le seul but de pouvoir les détruire et de favoriser les études sur les cellules souches. La nouvelle avait alors provoqué de vives réactions chez les groupes anti-avortement qui se sont mobilisés pour convaincre George W. Bush de ne pas soutenir la recherche sur les cellules souches, parce qu'elle implique à un moment ou à un autre la destruction d'un embryon. "Le danger, désormais, c'est que les gens fassent l'amalgame entre le clonage humain et les cellules souches, remarque Ron Green, le directeur de l'Institut éthique de l'université de Darmouth. Il est possible de faire des recherches sur les cellules souches à partir d'embryons qui ne sont pas utilisés lors des traitements de fertilité, et donc sans qu'aucun clonage n'intervienne." La polémique est en tout cas loin d'être close.

A la rentrée, le président Bush devrait ainsi faire connaître assez rapidement sa décision sur les cellules souches. Le Sénat se penchera de son côté sur le projet de loi sur le clonage humain. Si la seconde chambre approuve le document, toute personne qui tentera aux Etats-Unis des expériences de clonage humain - thérapeutique ou non - sera alors passible d'une peine de dix ans de prison et d'une amende de 1 million de dollars ou plus (1,1 million d'euros ou plus).


    Chine : Falungong

Un adepte du Falungong mort en garde à vue

AFP, juillet 2001

[Texte integral]

PEKIN - Un homme de 33 ans, arrêté en Chine pour avoir refusé de rompre avec la secte interdite du Falungong, est mort après avoir été torturé pendant sa garde à vue, a affirmé jeudi le Centre d'information pour les droits de l'Homme et la démocratie basé à Hong Kong.

Li Changjun a été arrêté le 16 mai, quand la police l'a surpris en train de télécharger et d'imprimer des documents concernant le Falungong sur l'internet, selon la même source. M. Li travaillait au centre des impôts de la ville de Wuhan, dans la province de Hubei, dans le centre de la Chine. Il avait fait l'objet de plusieurs arrestations antérieures pour avoir maintenu son adhésion au Falungong, interdit par Pékin comme "secte malfaisante".

Le 27 juin, 40 jours après sa dernière détention, la police de Wuhan a informé sa famille de sa mort. La mère de M. Li, Wei Sumin, autorisée à voir le corps de son fils, a déclaré à l'organisme de droits de l'Homme qu'il était couvert d'hématomes et de cicatrices. Elle a ajouté que son cou et ses oreilles étaient violacés et qu'il avait perdu beaucoup de poids, alors qu'il était en bonne santé avant son arrestation.

Mme Wei pense que son fils a été battu à mort, selon le centre d'information pour les droits de l'Homme.

Un autre membre du Falungong qui était détenu dans la même cellule que M. Li avait déclaré cinq jours avant l'annonce de la mort de M. Li que ce dernier avait été battu jusqu'à en être inconscient, selon la même source. La police de Wuhan, contactée par l'AFP, n'a pas souhaité répondre.

M. Li est le 156ème membre du Falungong à mourir pendant une garde à vue, depuis l'interdiction du Falungong en 1999, selon le centre d'information pour les droits de l'Homme et la démocratie. Les responsables du Falungong à New York affirment que ce nombre s'élève en réalité à plus de 259.

La Chine, qui nie toute mort d'adepte du Falungong du fait des policiers pendant une garde à vue, parle de suicides ou de morts naturelles.


    Chine : Hare Krishna

Bhakti-Tirtha Swami Krishnapada Ascète, mais excentrique

Courrier international, 4 août 2001 par Neil Western

[Texte integral]

SOUTH CHINA MORNING POST Hongkong - Après une jeunesse marquée par des excès de toutes sortes, ce Noir américain est devenu le guide des Hare Krishna. Il prêche un mode de vie strict et se félicite d'avoir une influence bénéfique sur les grands de ce monde.

Sa Sainteté Bhakti-Tirtha Swami Krishna-pada n'a rien du sage noueux et desséché que l'on s'attendrait à voir en la personne du responsable mondial du Mouvement des Hare Krishna. D'abord parce qu'il est afro-américain - c'est l'unique swami sage hindounoir au monde. C'est de surcroît un immense bonhomme, au rire sonore et à la voix de stentor.

S'il ne correspond pas à l'image type du mystique oriental, Krishnapada n'est pas pour autant un homme comme les autres. Prédicateur dès l'âge de 9 ans, diplômé de l'université Princeton, dirigeant du mouvement des droits civiques de Martin Luther King junior, grand chef nigérian, ami intime de Nelson Mandela et gourou de la branche Vaishnavu [adorateurs de Vishnou, le conservateur de l'univers, dont Krishna est une incarnation], Krishnapada semble vivre plusieurs incarnations en même temps. "Ma vie n'a rien d'ordinaire", déclare-t-il avec un sourire radieux. Ce qui n'est pas peu dire. "En fait, je porte trois casquettes: pour les Occidentaux, je suis psychothérapeute et chercheur en relations internationales; pour les Africains, je suis roi; et, pour les Asiatiques, je suis le seul swami afro-américain au monde. Mélangez tout cela... " conclut-il en détachant bien ses mots, avant de partir d'un grand éclat de rire en décrivant un cercle de ses deux bras. Krishnapada a un rire et même un sourire tellement contagieux que l'on pourrait penser qu'il a trouvé l'élixir de vie, sinon de toutes les vies. Son escale de trois jours à Hongkong s'inscrit dans le cadre d'une tournée éclair de 32 pays, où il devrait rencontrer autant d'adeptes de Krishna que possible, parmi les quelque 15 millions de disciples de la secte dans le monde.

Le Mouvement Hare Krishna reconnaît toutes les confessions et part du principe que Mahomet, Jésus, Bouddha etYahvé sont autant de prophètes envoyés par le même Dieu. La liturgie comporte cependant des rituels très stricts, qui prévoient notamment de psalmodier le mantra maha [ "Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare/Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare", chant censé éveiller la conscience divine, pure et originelle] sur les 180 perles du rosaire, et cela plusieurs fois par jour. Les adeptes doivent par ailleurs respecter quatre grands interdits: le jeu, la consommation de viande et de produits toxiques (drogues, alcool, voire caféine) et les relations sexuelles illicites (c'est-à-dire ne visant pas strictement à la procréation). "C'est une vie très saine", commente Krishnapada, qui vit depuis trente ans dans le célibat. Il n'a toutefois pas toujours été aussi irréprochable.

Né à Cleveland, dans l'Ohio, de parents chrétiens, sous le nom de John E. Pavois, il dévoile très tôt son intelligence et ses talents d'orateur et, à 9 ans, il se destine déjà au ministère chrétien. Mais, lorsqu'il arrive à l'université Princeton et commence à militer et à organiser des manifestations pour les droits civiques, sa vie prend un tout autre tour. "J'ai tout essayé: l'alcool, le jeu, les joints, les filles à gogo... "avoue Krishnapada, préférant un sourire mutin à la pudibonderie. Mais il ne lui faut guère de temps pour remettre en question cette quête des plaisirs. "Je suis chercheur, psychothérapeute, roi et swami afro-américain" Tandis qu'il s'empêtre dans une thérapie de régression hypnotique vers la vie antérieure, il devient "absolument convaincu qu'il y a une vie après la mort". L'étudiant se tourne alors vers le mysticisme oriental et les écrits de A.C. Bhak-tivedanta Swami Prabhupada [1896-1977], maître indien qui a apporté en Occident la conscience de Krishna en 1965. Cinq ans plus tard, il accède au rang de swami et, depuis vingt ans, il consacre le plus clair de son temps à mettre un terme aux conflits entre factions chrétiennes et musulmanes. Krishnapada conseille de nombreux gouvernements africains sur des thèmes tels que la gouvernance, la résolution de conflits et la gestion politique, et il a noué des liens d'amitié avec Nelson Mandela. Il n'est pas peu fier d'avoir offert son livre Leadership for an Age of Higher Consciousness [Gouverner dans une ère de conscience plus élevée] à six chefs d'Etat, et il affirme que Tony Blair, le Premier ministre britannique, "est en train de l'étudier".

Ses interventions ne sont néanmoins pas gratuites. Cette semaine, le swami était invité à prononcer une conférence à Princeton pour une réunion commémorative. "Pour m'appâter, ils ont promis de donner 100 000 dollars pour m'entendre. Je me suis donc empressé de répondre que je serai au rendez-vous." Et d'esquisser un large sourire. Trois bagues en or ornent ses doigts et une montre en argent et or dépasse des manches de sa robe. Le métier de gourou serait-il lucratif ? "Non, je n'ai ni salaire, ni enfants, ni maison. Je mène une vie de moine. J'ai fait du monde mon chez-moi et je traite tous les individus de la planète comme s'ils étaient ma propre famille." Ses revenus financent ses voyages, ses missions et les frais de publication. "J'ai 52 ans, mais je crois que j'ai l'air un peu plus jeune, poursuit-il. Cela tient au célibat et au régime alimentaire. N'importe quel individu qui aurait autant voyagé et travaillé que moi aurait l'air d'avoir 60 ou 70 ans." S'il est vrai qu'il ne fait pas son âge, Krishnapada ne rayonne pas pour autant de santé. Ses journaux de voyage diffusés sur Internet sont dominés par le souci constant de résoudre sa "crise de santé". Avec ses records de pollution, Hongkong n'est pas l'escale idéale. "Je ne suis là que depuis quelques heures et je ne vois que des gens totalement stressés", dit-il en essayant de se faire entendre par-dessus la cacophonie de voix hurlant dans des téléphones portables qui s'est soudain déchaînée dans le hall de l'hôtel. L'abattage systématique des volailles après la grippe du poulet le met tout aussi mal à l'aise, au même titre d'ailleurs que les autres épizooties comme la fièvre aphteuse. "C'est un signe de Dieu qui nous met en garde contre le déséquilibre dans lequel nous vivons et les lourdes menaces que nous faisons peser sur la planète", estime-t-il. Le végétarisme contribuerait, à son sens, à rétablir un lien direct entre l'homme et la terre nourricière. Selon lui, cette doctrine adoptée à l'échelle mondiale éradiquerait la misère, relancerait les économies nationales et assurerait aux humains une bien meilleure santé physique et spirituelle. Le sexe est également un dérivatif qui détourne les individus des besoins d'autrui. "Nous sommes parfois soumis à des tentations, ne serait-ce qu'en nous souvenant de ce qu'on a pu faire par le passé", explique Krishnapada avec une lueur de malice dans le regard. "Mais nous croyons en une vie simple et une spiritualité élevée." Et les plaisirs de la vie dans tout ça ? "Oh, nous nous amusons aussi beaucoup !" assure le swami dans un dernier rire tintinnabulant, avant de disparaître derrière les portes de l'ascenseur et de s'élever vers de plus hautes sphères.



    Etats-Unis : Raël

Un avocat renonce à sa demande de clonage de son enfant décédé

Yahoo, 6 août 2001 par AP

[Texte integral]

CHARLESTON, Virginie . Un avocat de l'ouest de la Virginie a annoncé qu'il avait renoncé à soutenir une chercheuse française très controversée qui lui avait proposé de cloner son fils défunt, a rapporté le Sunday Gazette-Mail.

Mark Hunt a déclaré au journal local de Charleston que son épouse Tracy et lui s'étaient intéressé au clonage après la mort, en septembre 1999, de leur petit garçon de 10 mois, Andrew. L'enfant est décédé des suites de complications après une intervention chirurgicale pour une malformation cardiaque. M. Hunt a expliqué qu'il avait déboursé près de 500.000$ (environ 4 millions de francs, 610.000 euros) pour la construction et l'équipement d'un laboratoire destiné à héberger les travaux de Mme Boisselier, dans les locaux d'un ancien lycée, dans la ville voisine de Nitro.

L'ancien législateur a expliqué qu'il avait perdu confiance en la chercheuse lorsqu'elle est devenue ''une bête médiatique'' donnant des interviews à la presse internationale pour promouvoir les expériences de clonage et les projets dans ce domaine du mouvement sectaire de Raël. L'administration fédérale de contrôle des aliments et des drogues Food and Drug Administration) avait annoncé en juin que la chercheuse, Brigitte Boisselier, liée à la secte de Raël, avait accepté de ne pas poursuivre ses travaux sur le clonage humain tant que ces expériences n'étaient pas légalisées et réglementées.

Le porte-parole de la FDA, Lawrence Bachorik, avait alors déclaré que l'agence avait inspecté son laboratoire, sans préciser où il était situé.



   France : Témoins de Jéhovah

Jéhovah: 100 000 témoins de mauvaise foi

Libération, 6 août par Blandine Grosjean

[Texte intégral]

Réunis hier, ils refusent d'être considérés comme une secte.

En attendant le Christ...
Les témoins de Jéhovah sont nés aux Etats-Unis en 1831 d'une doctrine, l'adventisme, qui attend le salut d'un retour du Christ sur terre. Présents en France depuis cent ans, ils seraient 6 millions sur toute la planète. A plusieurs reprises, ils ont prédit la fin du monde. Affirmant que seules les personnes respectant les volontés de Jéhovah (Dieu ou Yahvé) gagneront leur place au paradis, "une terre remplie d'hommes et de femmes heureux qui loueront le Créateur à l'unisson".

En France, ils sont considérés comme une secte par le Parlement, à la différence des Etats-Unis.
Il existe une différence essentielle entre les Témoins de Jéhovah et les adeptes des grandes religions monothéistes: allumez une cigarette au milieu d'une assemblée de 100 000 personnes qui déambulent, comme ce week-end dans le Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), et vous les verrez se détourner imperceptiblement de vous. Car un Témoin ne fume ni ne vend de tabac, sous peine d'exclusion. "Il peut boire, mais modérément", explique Lisette Khalfon, juive convertie à 26 ans. Il n'a pas le droit d'entretenir des relations sexuelles avant le mariage: "Mes copains de Stains, ça les sidère", s'amuse Freddy Modestine, Martiniquais de 29 ans et toujours célibataire. Et le Témoin, bien sûr, refuse la transfusion sanguine (un commandement tiré, disent-ils, des Actes des Apôtres). "On raconte qu'on refuse de se faire soigner, c'est faux. J'ai eu un cancer du sein, et c'est l'hôpital qui m'a sauvée", s'emporte Kim, une Lilloise d'origine vietnamienne.

De vendredi à dimanche soir, l'Assemblée internationale des Témoins de Jéhovah a réuni à Villepinte (1) des dizaines de milliers de Témoins: hommes, femmes et enfants de tous pays, dans une ambiance étrangement calme malgré le nombre impressionnant de poussettes garées dans le hall. Femmes tamoules en sari, Basques de Pampelune en blanc et rouge, Anglaises ornées de piercing, Africains sapés comme des princes. Ou Japonais bardés de caméras numériques faisant la queue des heures durant pour aller aux toilettes, pendant que les autres assistaient à la litanie de prêches, chantant parfois, applaudissant régulièrement. Après la Grèce en 1998 où le regroupement avait été perturbé par l'hostilité du clergé orthodoxe, il s'agissait cette année de soutenir les "frères et soeurs" de France en butte à une campagne de "dénigrement" organisée par les médias et les associations antisectes. Et de leur prouver que, par leur nombre (130 000 membres actifs en France), ils sont bel et bien le troisième culte chrétien du pays.

"Dangereux".
L'objectif est clair: sortir de la liste des mouvements sectaires répertoriés dans le rapport parlementaire de 1996. Les Témoins y étaient qualifiés de "dangereux" à trois titres: les adeptes subiraient une déstabilisation mentale, ils seraient poussés à rompre avec leur environnement et enfin ils embrigaderaient leurs enfants. Secte ou religion, la distinction pèsera lourd face à la justice: l'administration leur inflige actuellement une taxation de 60 % sur les offrandes, faisant d'eux le seul culte obligé de reverser à l'Etat une partie des dons, et réclame 300 millions d'arriérés. Le contentieux est aujourd'hui devant les tribunaux. En juin 2000, le Conseil d'Etat a déjà implicitement reconnu le caractère culturel de deux associations de Témoins en leur accordant une exonération de la taxe foncière. Reste l'air du temps, qui leur serait de plus en plus hostile. "Beaucoup d'enfants et d'adolescents n'osent plus dire que leurs parents sont Jéhovah de peur d'être agressés. Je connais deux "frères" qui ont perdu leur travail à cause de ça", se plaint Estelle Rousseau, mère de famille alsacienne. Les deux jeunes Hollandaises qu'elle héberge ne comprennent pas cette hostilité: "Chez nous, c'est un culte comme les autres." Certes, mais en attendant, on reste vigilant.

A Villepinte, le journaliste est immédiatement repéré et dirigé vers le centre "presse". Puis il est cornaqué par un "enseignant" chargé de la communication. Le nôtre, Georges Paulin, cadre supérieur, père de quatre enfants, est un bel homme affable, mais très présent. "On dit fidèle, pas adepte, ça fait secte", précise-t-il avant de présenter un document de la Sofres qui montre que les fidèles sont des Français presque comme les autres, scolarisant majoritairement leurs enfants dans l'enseignement public (94 %), menant une vie de famille harmonieuse et se "mélangeant" avec ceux qui ne croient pas au retour de Jésus sur terre ni à l'avènement d'un "nouveau royaume". Il raconte que l'essentiel du temps libre d'un Témoin est consacré au prêche, cette activité consistant à sonner chez des gens occupés à autre chose et à leur demander: "Vous connaissez Dieu?" Les fidèles affirment ne jamais se décourager devant l'indifférence ou l'agressivité, voire la moquerie des personnes visitées. Au contraire, ils se disent confortés dans leur croyance. "Même si on se fait rejeter toute la matinée, on a porté le témoignage et cela suffit à nous donner la joie", assure Daniel, de Besançon.

Concurrence.
En France, en tout cas, pour la première année le nombre d'adeptes "stagne". Et ce n'est pas seulement la faute des digicodes qui compliquent le porte-à-porte, ni de la "psychose fabriquée par les médias". René, 55 ans, l'explique par la terrible concurrence qui se joue sur le terrain captif de l'immigration. "Avec les Africains, c'était assez facile. Ce sont des gens très croyants, en attente d'une vérité. Mais ils sont de plus en plus nombreux à suivre des Eglises pentecôtistes." René a fait partie d'un groupe "oriental", spécifiquement tourné vers les Arabes et les Turcs: il a étudié le Coran, "parce que ces gens-là, on ne peut pas arriver chez eux en leur parlant de Jésus". Mais il dit que dans les cités, la situation s'est tendue. "Les gens doivent se cacher, déménager, rompre avec leur famille, même si elle n'est pas pratiquante. Les islamistes labourent le terrain.".

(1) Deux autres rassemblements se sont tenus ce week-end, à Lyon et à Bordeaux.

Question : Je me demande combien parmi ces enfants, femmes et hommes qui assistent à ces réunions vont mourir pour refus de transfusion sanguine ? Et cela me donne froid dans le dos ! Mathieu Ph. Cossu.



   Italie : Raël

Le Pr italien Antinori fait resurgir le spectre du clonage humain

AFP, 6 août par Brigitte Castelnau

[Texte intégral]

Le professeur italien Severino Antinori, surnommé le "Docteur Folamour" de la reproduction, qui a déjà permis à des femmes de plus de 60 d'avoir un bébé, a relancé dimanche la polémique en indiquant avoir recruté 200 couples volontaires de plusieurs pays pour son programme de clonage humain. Après avoir repoussé les frontières naturelles de la reproduction, en permettant à une femme de 62 ans d'avoir un enfant en 1994, ce briseur de tabous doit annoncer, mardi devant l'Académie nationale des Sciences américaine, à Washington, que ses "premières tentatives" de clonages d'embryons auront lieu en novembre, selon le Sunday Times.

Seront présents à cette séance d'académie parmi les meilleurs spécialistes de la reproduction humaine et animale, Ian Wilmut du Roslin Institute d'Edimbourg, créateur de Dolly, et le professeur André Van Steirteghem de l'université libre de Bruxelles. Le Pr Antinori a affirmé au journal britannique que 200 couples, dont huit britanniques, sélectionnés dans le monde, seront traités "gratuitement". Le clonage humain est la "dernière frontière donnant à l'homme infertile la possibilité de transmettre ses gènes et de devenir père", avait par ailleurs expliqué le Pr Antinori. Il a rassemblé autour de lui une vingtaine de scientifiques au sein d'un consortium international privé pour mener à bien son projet de clonage conçu à des "fins thérapeutiques et pour le bien de l'humanité", précise-t-il.

Les déclarations du professeur Antinori en faveur du clonage "reproductif", quasi-unanimement rejeté dans le monde, risque d'embrouiller encore plus le débat sur le clonage thérapeutique dont les scientifiques espèrent tirer médicaments et vaccins pour des maladies jusque là incurables. La demande existe D'autres ont clamé avant lui leur volonté de se lancer dans la course au clonage, comme le scientifique américain de Chicago, Richard Seed, en 1998 et plus récemment la secte des Raëliens installée sur le continent américain dont l'un des membres, la biochimiste française Brigitte Boisselier de la société Clonaid, sera également présenté à l'académie américaine ainsi qu'un associé d'Antinori, l'Américain Panayiotis Michael Zavos, spécialiste de la stérilité masculine. Face à l'hostilité internationale au clonage humain, le spécialiste italien est déterminé à aller jusqu'au bout quitte à opérer dans des "pays moins rigides sur le plan éthique", par exemple dans l'ex-URSS, "et dans les eaux internationales si besoin".

Parmi les mammifères, souris, vaches, cochons, moutons et quelques autres espèces ont déjà été clonée mais les scientifiques ont mis en garde à plusieurs reprises contre le clonage de bébés en évoquant les dangers de mortalité, de malformations et d'anomalies multiples (cardio-vasculaires, déficits immunitaires, difformité etc.). Le Pr Antinori admet dans le Sunday Times qu'il ignore quel sera le pourcentage d'anomalies: "Ce sera peut-être 10% ou peut-être 50 %" et il ne voit "rien de choquant à détruire les embryons anormaux, comme on le fait pour la fécondation in vitro". Reste à démontrer comment les clones anormaux seront décelés, car l'on ne retrouve pas toujours des altérations visibles du développement de l'embryon ou de ses chromosomes, selon des spécialistes. Mais la demande existe et avec de "formidables pressions d'argent", selon le Pr Jean-Paul Renard, spécialiste français du clonage animal. "Chez les animaux, le taux de succès n'est que de 3 à 4%", selon lui. Sauf progrès majeur, il faudrait des centaines d'ovules pour réussir le clonage de quelques bébés, pratiquement identiques à leur père ou leur mère, selon le cas.



   Israël : Sectes

Un Grand Rabbin met en garde contre les "faux rabbins"

AFP, 6 août

[Texte intégral]

JERUSALEM - Le Grand Rabbin séfarade d'Israël, Eliahou Bakchi Doron, a mis en garde lundi la population contre les "faux rabbins" guérisseurs, liseurs de bonne aventure et autres exorcistes qui se sont multipliés ces dernières années. "Ces soit-disant rabbins sont souvent des escrocs qui exploitent la crédulité des bonnes gens", a-t-il déclaré à la radio publique, s'inquiétant de l'extension du phénomène. "Il est tout à fait naturel de demander la bénédiction d'un saint homme et ses conseils, mais comme lorsqu'on s'adresse à un avocat ou à un médecin, il faut s'assurer qu'il a les qualifications nécessaires, en l'occurrence qu'il a accompli ses études rabbiniques", a ajouté le Grand Rabbin. Il a particulièrement mis en garde les "femmes naïves" qui risquent de se laisser abuser sexuellement, en venant chercher conseil auprès de ces guérisseurs, notamment pour trouver un époux ou avoir des enfants. Rappelant qu'aux yeux de la religion juive, personne ne prédit l'avenir "sauf d'authentiques prophètes," il a qualifié d'"escrocs et profanateurs" les diseurs de bonne aventure et autres cartomanciens.

La presse israélienne a fait état d'une prolifération de "faiseurs de miracles" particulièrement dans les localités pauvres du sud d'Israël, qui se font payer grassement leurs prestations et se livrent à une concurrence sans pitié entre eux.


   Etats-Unis : Raël

Lettre du père du premier bébé qui devait être cloné

Web : 6 août 2001 ( lettre du 20 mars 2001 de Monsieur Hunt dont l'identité a été révélée le 6 août 2001)

[Texte intégral]

Le 22 mars, 2001

Très honorable James C. Greenwood,
Chrm. Sous-commission de Surveillances & Enquêtes Chambre des représentants des Etats-Unis
2125 Rayburn House Office Building
Washington, D.C. 20515,

Cher Président Greenwood,
Qui suis-je et pourquoi est-ce que je soutiens le clonage humain ? Je suis avocat, ancien Législateur de l'Etat, actuellement fonctionnaire, mari, fils, et frère, mais le plus important, je suis père. A l'âge de trente-huit ans, j'ai eu le bonheur d'avoir un petit garçon parfait. Ma femme et moi n'attendions pas ce miracle; en réalité je n'avais jamais considéré le fait d'avoir des enfants. Le jour où notre fils est né était à la fois le jour le plus heureux et le plus triste de ma vie. Quand j'ai regardé les yeux de notre fils pour la première fois, mon cour a fondu, et je savais que lui et moi étions un, et que je ne serai plus jamais le même. Je serai meilleur et plus heureux que jamais dans ma vie. Alors le docteur nous a informé que notre enfant avait un défaut cardiaque rare qui exigerait une chirurgie à cour ouvert au cours de la première année de sa vie. Nous étions très inquiets et très tristes que notre enfant doive subir une telle chirurgie invasive.
Notre fils a grandi et est devenu un très bel enfant apparemment en bonne santé. Il avait les yeux bleus les plus profonds, quand vous les regardiez, on avait l'impression de pouvoir y voir l'éternité. Sur son visage, il avait toujours un large sourire qui s'étirait d'une joue à l'autre et pas une seule dent. Quand je rentrais à la maison le soir, il me voyait, se mettait debout dans sa petite chaise et me regardait avec ce sourire et ces yeux bleus comme s'il voulait dire "papa, prends-moi", ce que j'ai toujours fait et que dans mon cour je continue de faire. Et le seul mot qu'il ait jamais prononcé était "dada".

Quand notre fils a eu dix mois et demi, ma femme et moi avons emmené notre ange à l'hôpital des enfants pour que son cour soit réparé. Les Docteurs nous ont dits qu'il avait quatre-vingt-quatorze pour cent de chance de guérir complètement. Ma femme, moi-même, ainsi que notre famille et nos amis avons vécu dix-sept jours de souffrances et de lutte, dormant par terre à coté de notre enfant, à prier, à pleurer, notre petit cour mourant.
Notre doux bébé a succombé à l'insulte faite à son corps et nous l'avons perdu. Nous ne savions que faire et je ne pouvais pas accepter que tout soit fini pour notre enfant, et pour la première fois dans l'histoire de l'humanité nous n'avions pas à accepter la mort comme la fin. Pour la première fois depuis que notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ a parlé à Lazare et lui a ordonné de sortir de la tombe, un être humain est capable de passer le grand golfe de la mort. J'ai espéré et j'ai prié pour que mon fils soit le premier. Je ne pouvais pas faire moins pour lui. Il mérite une chance de vivre, de grandir, d'apprendre, de marcher, de parler, d'aller à l'école, d'écouter de la musique, de conduire une voiture, de faire une différence dans ce monde. Toutes ces choses qu'il n'aurait jamais la chance de faire si, pour l'échec d'une opération du cour avec un taux de quatre-vingt-quatorze pour cent de succès, c'était la fin.
Comment est-ce possible, comment un père peut-il accepter ce résultat ? J'ai décidé alors que je n'abandonnerai jamais mon enfant. Je n'arrêterai jamais jusqu'à ce que je puisse donner à son ADN - à son programme génétique - une chance. Je savais que nous avions une chance seulement : le clonage humain. Créer un double en bonne santé, un jumeau de notre fils. J'ai l'intention de le faire. Nous avons sauvé les cellules appropriées de son corps, j'ai étudié, j'ai lu, voyagé et écrit des lettres, appelé des scientifiques dans le monde entier. N'épargnant aucune dépense ou engagement financier pour notre enfant. Finalement, j'ai rencontré une femme très gentille et brillante à Albanie, état de New-York, le Dr. Brigitte Boisselier.

Je savais dès notre première rencontre qu'ensemble nous pourrions changer le monde. Ensemble nous pourrions changer la mort, éliminer le spectre menaçant qu'elle est aujourd'hui. Qu'à travers le clonage nous pourrions aider l'humanité à vivre plus longtemps et plus sainement, et que nous ne devons plus craindre la mort comme la fin de toutes choses, et pour nous, le clonage est la deuxième chance de vie que notre fils mérite, que tous les bébés de dix mois et demi méritent.

Je dois cacher mon identité jusqu'à ce que le projet soit un succès. Cependant, notre engagement pour le clonage humain et pour copier notre enfant est illimité, que ce soit aux Etats-Unis ou à l'étranger, nous n'abandonnerons jamais notre enfant. Avec optimisme, un jour, nous tous, célébrerons notre famille et nos amis, ma femme et notre fils, le Dr. Brigitte et le nouveau monde.
Jusqu' à ce jour, je suis. Respectueusement, Un père, (Dada)

Nous apprenons que ce père renonce à sa demande de clonage de son enfant par le Docteur Boisselier. Si j'ai décidé de publier cette lettre c'est pour souligner le degré de manipulation de la secte des raëlien, la bonne foi de ce père et surtout son fol espoir déçu. On apprend, de plus que le fameux laboratoire dirigé par Madame Boisselier, évêque raëlienne, financée à hauteur de 500 000 $ par ce père ne semble pas si l'on en croit la photo de ce laboratoire et certains articles de presse aux U.S.A avoir demandé un investissement aussi important........Ci-dessous le laboratoire ! - Mathieu Ph Cossu



    Etats-Unis : Raël

Le grand cirque des apprentis cloneurs

Libération, 8 août 2001 par Pascal Riché

[Texte integral]

Le docteur italien Antinori a présenté hier à Washington un projet très critiqué par la communauté scientifique.
C 'était hier le jour de gloire du Dr Severino Antinori. Lui, le "savant fou", le "nouveau Dr Frankenstein", surtout célèbre pour avoir aidé des femmes ménopausées à enfanter était invité à détailler ses projets de clonage humain devant l'un des plus sérieux clubs scientifiques au monde, la NAS, la prestigieuse Académie nationale des sciences de Washington.
Avant même de décoller d'Europe, Antinori jubilait: "C'est la première fois que je suis invité par une autorité d'un tel poids", avait-il déclaré au Sunday Times. Certes, il se serait bien passé de devoir partager son micro avec l'étrange femme qu'est Brigitte Boisselier, "directrice scientifique" de Clonaid, laboratoire créé par la secte des raéliens.

Ces derniers, dont le gourou Claude Vorilhon (alias Raël), ex-journaliste français, affirme avoir, dans les années 70, discuté avec des extra-terrestres en goguette, cherchent eux aussi à cloner l'être humain. Leur but final étant, disent-ils, de créer la "vie éternelle". 200 volontaires.

Mais le Dr Antinori n'a pas boudé son plaisir lorsqu'il est monté à la tribune, à 13 heures locales. Sous le regard glacial de ses "collègues", une trentaine de scientifiques comptant parmi les plus prestigieux embryologues mondiaux, il a détaillé d'une voix éraillée le travail de son groupe. Un discours assez confus, s'appuyant sur des diapositives défilant au pas de charge. Membre de l'équipe d'Antinori, Panayotis Zavos, chercheur américain d'origine chypriote et ancien enseignant à l'université du Kentucky, a confirmé dans les couloirs envahis par les caméras que les premiers embryons seraient bien "produits" en novembre. Quelque 200 couples, dans l'incapacité d'avoir des enfants à cause de la stérilité de l'homme, se seraient portés candidats à une insémination d'embryons clonés. Zavos a évoqué l'existence de deux laboratoires, sans préciser leur localisation.

Plusieurs scientifiques de renom s'en sont pris à ces apprentis cloneurs. Ian Wilmut, le père de la première brebis clonée, Dolly, a rappelé qu'une grande partie des mammifères clonés jusqu'à ce jour souffraient de malformations ou de surcharges pondérales. Il a estimé qu'il n'y avait aucune raison qu'il en soit autrement pour les clones humains. Reste qu'il y a un an encore, Antinori et les raéliens étaient considérés comme des olibrius inoffensifs. Ce n'est à l'évidence plus le cas. Car Antinori a réussi à s'entourer de véritables scientifiques de plusieurs pays, comme Zavos ou l'Israélien Avi Ben Abraham.

Les raéliens, de leur côté, inquiètent non pas pour leurs compétences scientifiques (Brigitte Boisselier est professeur de chimie, spécialiste des métaux), mais parce qu'ils disposent d'une ressource indispensable au clonage: des ventres de femmes. Comme l'ont montré les expériences menées sur des brebis, des vaches ou des souris, les risques d'arrêt du développement des embryons clonés sont très importants, sans même parler des malformations possibles (1). Il faut donc, pour avoir une petite chance de réussir, multiplier les embryons identiques et les faire porter par des dizaines de femmes, jeunes si possible. Or Raël ne manque pas de "disciples", toutes dévouées, et en âge de procréer. Les raéliens avaient commencé à s'installer aux Etats-Unis, pays qui n'avait pas, jusqu'à présent, de législation sur le clonage. Du coup, les autorités se sont affolées en début d'année. La Food and Drug Administration a ouvert une enquête sur les activités de Clonaid, dont le laboratoire "secret" est, vient-on d'apprendre, situé dans les locaux d'un ancien lycée de Nitro, en Virginie.

[...........]

(1) Il a fallu 277 embryons pour faire Dolly, mais des progrès ont été fait depuis lors.



   Cité duVatican : Moon

Le Vatican efface l'ultimatum imposé à Mgr Milingo pour se repentir

AFP 8 août 2001

[Texte intégral]

CITE DU VATICAN- Le Vatican a effacé mercredi l'ultimatum imposé en juillet dernier à l'archevêque guérisseur zambien Emmanuel Milingo, lui demandant de renoncer à son épouse et d'abandonner la secte Moon sous peine d'excommunication avant le 20 août prochain. L'ex-archevêque de Lusaka, 71 ans, a épousé Maria Sung, un médecin Coréen de 43 ans, lors d'une cérémonie de mariage collective présidée à New York par le Sud-Coréen Sun Myung Moon, chef de la secte du même nom. "Etant donné sa complexité, le dialogue entamé avec Mgr Milingo pourrait exiger une période de conversations relativement longue. C'est pour cela que l'on peut considérer comme dépassé le délai qui avait été fixé par la congrégation pour la doctrine de la foi", a affirmé le vice porte-parole du Vatican, le père Ciro Benedettini.

Mgr Milingo a eu mardi un très long entretien avec Jean Paul II à Castelgandolfo, d'abord en tête-à-tête et ensuite en présence de l'archevêque Tarcisio Bertone, sous-secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi. Lors d'un point de presse, le père Benedettini a démenti la nouvelle publiée par un journal italien, selon laquelle un dossier accusant le haut prélat de crime à caractère sexuel, notamment d'abus sexuels à l'égard d'une religieuse, aurait été remis mardi au Vatican.

Le père Benedettini a souligné que, selon les informations dont dispose le Vatican, le mariage du prélat organisé par Moon n'aurait aucune validité juridique. Mgr Milingo, quant à lui, garde le silence et son porte-parole Maurizio Bisantis, un vieil ami du prélat qui s'est chargé de le faire venir en secret à Rome lundi, évite tout contact avec la presse, après s'être dit certain que l'archevêque guérisseur quittera la secte Moon ainsi que son épouse coréenne.



   Russie : Raël

Le clonage humain est une "perversion", selon le grand mufti de Russie

AFP 8 août 2001

[Texte intégral]

MOSCOU - La plus haute autorité musulmane de Russie, le mufti Talgat Tadjouddine, a qualifié mercredi de "perversion" le clonage humain, selon Interfax.

Le grand mufti a estimé notamment que "les enfants clonés ne deviendront jamais vraiment des humains", car "même si le clonage d'un corps réussit, l'âme ne peut être cultivée dans un tube".

M. Tadjouddine réagissait à l'annonce mardi à Washington par un gynécologue italien, Severino Antinori, du lancement de son projet de clonage d'un être humain. Ceux qui ne peuvent avoir d'enfant par des moyens naturels doivent s'en accommoder, car leur sort dépend de la volonté de Dieu, selon le grand Mufti, qui admet en revanche le clonage de parties du corps humain à des fins thérapeutiques.

Commentaire : Comme il l'avait fait sans détour pour les scientologues, traités de suppôts de Satan, le grand Mufti Moscovite condamne Raël - Roger Gonnet



   France : Témoins de Jéhovah

Ils n'ont pas réussi à faire oublier leur statut de secte

Lyon Capitale, 8 août 2001 par Raphaël Ruffier

[Texte intégral]

La présence de quarante mille Témoins de Jéhovah le week-end dernier à Eurexpo devait donner une nouvelle image de cette organisation. Elle n'est pas parvenue à faire oublier son statut de secte.

"Je ne peux pas rester impassible devant la réaction de mes administrés." Le maire de Chassieu Jack Méchain (RPR) n'avait pas souhaité réagir la semaine dernière sur l'organisation à Eurexpo - et donc sur sa commune - d'une assemblée chrétienne des Témoins de Jéhovah. Mais la présence de quarante mille adeptes de la secte a, semble-t-il, ému la population.

En quelques jours, le maire a reçu plusieurs courriers et une douzaine de coups de téléphone. En plein mois d'août cela fait réfléchir ! "La plupart étaient des gens que je connais bien, poursuit le maire, ils m'ont raconté, certains en larmes, les drames qu'ils ont vécus à cause de cette secte : rupture du cadre familial, enfants isolés et endoctrinés."

Administrateur de la Cofil, il annonce qu'il posera le débat au sein de cet organisme qui supervise Eurexpo : "Est-ce que nous devons encore accueillir les Témoins de Jéhovah ? Je n'ai pas à répondre seul mais je pose la question."

La réponse pourrait être expéditive. Comme le rappelle simplement Yves Hunckler, directeur général d'Eurexpo : "Nous sommes une structure de droit privé, nous ne pouvons pas opposer un refus de vente à un client qui nous a toujours payés sans problème." Rien empêche donc l'organistion de revenir l'année prochaine. À moins qu'un changement législatif intervienne, ils le feront sûrement, mais en comité plus restreint. Malgré tout, ces réactions perturbent les Témoins de Jéhovah dans leur attente paisible de l'Apocalypse. Ils souhaitaient profiter de ce rassemblement exceptionnel pour faire oublier qu'un récent rapport parlementaire les a définis comme secte. C'est-à-dire une "association de structure totalitaire [.], dont le comportement porte atteinte aux droits de l'Homme et à l'équilibre social"

. À terme, ils voudraient être perçus comme "la troisième religion chrétienne de France" et demandent même, avec Patrick Cariou, que le gouvernement "publie un cahier des charges à respecter pour devenir une religion reconnue". Cela semble difficile, tant que des adeptes gravement malades ou blessés mourront après avoir refusé une transfusion sanguine. Par "choix thérapeutique" et surtout par obéissance aux préceptes énoncés par la direction new-yorkaise de l'organisation.



   Canada : Raël

Le clonage, pour la vie éternelle...

Cyberpresse 9 août 2001 par Judith Lachapelle transmis par Mike Kropveld

[Texte intégral]

"Pourquoi le clonage ? Parce que cela va de soi."
Sylvie Tremblay et Anouchka Bibens ne s'embarrassent pas trop des questions morales qui déchirent les scientifiques dès que la question du clonage resurgit dans les médias.

Pour elles et les autres raëliens, le clonage reproductif s'inscrit en toute logique avec le message que Raël proclame depuis plus d'un quart de siècle.

Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, et ses adeptes croient que toute vie sur Terre a été créée en laboratoire par les extraterrestres. Le Mouvement raëlien s'est associé l'an dernier à une société du nom de Clonaid pour concevoir le premier clone humain. Cinquante mères porteuses ont été sélectionnées pour porter le clone d'un enfant américain mort à dix mois. Sylvie et Anouchka sont parmi elles et, depuis près d'un an, elles attendent fébrilement le moment où on sera prêt à implanter dans leur utérus l'embryon cloné.

"La science est très importante dans notre religion, dit Anouchka Bibens en rejetant derrière son épaule une longue mèche blonde. Pour nous, la science, c'est le futur. C'est ce qui nous permet d'améliorer notre qualité de vie." À 25 ans, la jeune Française, qui étudie la massothérapie à Montréal, ne se dit pas prête à avoir un enfant. Mais l'expérience de Clonaid l'enchante. Elle se sent privilégiée de participer à cette première étape vers la vie éternelle. Car au fur et à mesure que la science progressera, dit-elle, on n'aura plus besoin des mères porteuses de clones. La seconde étape permettra la "croissance accélérée" en laboratoire d'êtres humains, pour dupliquer par exemple un adulte sans attendre des années. Enfin, la troisième étape permettra "d"insérer la mémoire" dans ce clone. La copie sera alors parfaite, la vie éternelle sera une réalité. Sylvie Tremblay a très envie de vivre une grossesse, mais l'éducation d'un enfant, très peu pour elle. Quand le Mouvement a lancé un appel pour recruter des mères porteuses, elle a posé sa candidature, appuyée par son conjoint. À 39 ans, le temps joue contre elle et elle souhaite que Clonaid soit prête très bientôt pour démarrer l'expérience. Quand ? Aucune idée. "Je suis prête, j"attends qu"on me donne des instructions. C'est pour bientôt." D'ici un an ? "J'imagine. Mais je ne peux pas vous donner ce genre de détails."

Les laboratoires américains de Clonaid ont reçu il y a un mois la visite d'agents de la Food and Drug Administration qui y ont effectué une perquisition. La directrice, le Dr Brigitte Boisselier, a dû s'engager à ne pas mener de recherches sur le clonage humain aux États-Unis et à ne pas utiliser d'embryons humains jusqu'à ce que le clonage soit réglementé. Cette semaine, Clonaid était aux côtés du Dr Antinori qui a annoncé officiellement son intention de cloner un être humain, malgré la réprobation générale dans la communauté scientifique.

Mais les deux femmes estiment que le clonage est incontournable, et s'il ne se fait pas aux États-Unis, il se fera ailleurs. "Je pense que les gens sont mal informés, dit Anouchka. La majorité ont eu peur quand on a créé le premier bébé éprouvette. Aujourd'hui, c'est commun."

Chez les animaux, la technique de clonage connaît un très faible taux de réussite, entre 1% et 5%. Même si Clonaid réussit à faire avancer suffisamment ses travaux, les grossesses d'Anouchka et de Sylvie risquent fort, selon les statistiques, de ne jamais se rendre à terme. La conception de la vie et de la science des raëliens est donc très loin des éthiciens qui s'opposent au clonage au nom du respect de la vie humaine. Quand les uns estiment que la science va trop loin, elles ne voient que les promesses de jours meilleurs. "Ce qui est effrayant, dit Anouchka, ce n'est pas la science. Ce sont ceux qui s'en servent. Comme les militaires, ou les gouvernements."



   C.E.E : Scientologie

La Scientologie saisit la Cour de Strasbourg

l'Est Républicain 10 août 2001

[Texte intégral]

L'Eglise de Scientologie a déposé mercredi une requête devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) à Strasbourg demandant la " récusation " de la loi renforçant l'arsenal législatif contre les sectes adoptée en mai par le Parlement. La nouvelle loi permet à la justice de dissoudre les sectes condamnées par un tribunal pour des infractions comme les atteintes aux personnes, l'abus de confiance, l'escroquerie, la fraude, l'exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie.



   Afganistan : Intégrisme religieux

Afghanistan : la peine de mort pour une Bible ?

fr.soc.sectes 11 août 2001 source TF1

[Texte intégral]

Depuis dimanche, huit membres d'une ONG sont détenus en Afghanistan pour avoir possédé une Bible. Accusés de "prosélytisme" par les taliban, ils risquent la peine de mort. Ils sont au cour d'un imbroglio diplomatique. Mis au ban de la communauté internationale, les taliban se soucient-ils de renouer des liens diplomatiques ? Il semble que non. Les maîtres de l' Afghanistan refusent en effet de recevoir une délégation de diplomates occidentaux, qui devaient arriver jeudi. Ils exigent de rencontrer les huit membres de l'organisation humanitaire "Shelter now international", détenus à Kaboul depuis dimanche.

Possesseurs d'une Bible dans ce pays régi par la Charia, ils sont accusés d'avoir tenté de convertir des musulmans afghans au christianisme. Cette arrestation a créé une certaine appréhension dans les pays d'origine des humanitaires - Allemagne, Etats-Unis et Australie. Selon la Charia, ils risquent la peine de mort.

Mercredi, le ministère de l'Information afghan s' est montré plus rassurant en indiquant que le châtiment capital pour prosélytisme ne s'appliquait qu'aux Afghans, les étrangers encourant pour leur part une peine de prison allant de trois jours à un mois ou une expulsion. Mais quelques heures plus tard, le ministère des Affaires religieuses a refusé d'écarter la peine de mort. Quel avenir pour les ONG ? L'attitude du régime afghan sur l'éventuelle "culpabilité" des membres de "Shelter now" ne semble pas faire de doute. Les humanitaires expliquent que les Bibles étaient uniquement destinées à leur usage personnel. Les autorités taliban affirment le contraire. "Les bibles en langue dari et pashtoune (ndlr : les principales langues du pays) prouvent que ce n'était pas pour leur usage personnel" souligne le vice-ministre de la Propagation de la Vertu et de la Prévention du Vice.

Les suites données à cette affaire pourraient influer sur le rôle futur des ONG en Afghanistan. Elles sont en effet déjà confrontées à un "désastre humanitaire" après environ vingt ans de guerre et, depuis trois ans, à la pire sécheresse de mémoire d'homme. "Le régime taliban n'a pas grand-chose à gagner sur le plan diplomatique international. Il pourrait toutefois vouloir montrer sa fermeté vis-à-vis de l'étranger pour prouver au peuple afghan que les taliban sont bien les seuls maîtres du jeu chez eux et n'entendent pas s'y laisser influencer" estiment certains analystes.



   Cité duVatican : Moon

Mais où est passé l'archevêque Emmanuel Milingo ?

AFP ,12 août 2001

[Texte intégral]

Alors que son épouse coréenne accuse l'Eglise catholique de l'empêcher de le voir, le Vatican démentait dimanche qu'il soit hébergé dans les appartements du pape. "Milingo est "en sécurité" dans le palais du pape", titre dimanche le quotidien romain Il Messagero qui affirme de source informée que l'ex-archevêque de Lusaka est hébergé dans le "grenier" du palais apostolique, à savoir "dans les mansardes situées au dessus de l'appartement de Jean Paul II. "Je ne peux tenir compte de l'imagination des journalistes" a répondu dimanche le vice directeur de la salle de presse du Vatican, le père Ciro Benedettini, en forme de démenti.

Mgr Milingo, 71 ans, a défrayé la chronique en épousant le 27 mai dernier Maria Sung, médecin coréen de 43 ans, lors d'un mariage collectif présidé à New York par le Sud-Coréen Sun Myung Moon, chef de la secte du même nom.

Alors que la Congrégation pour la doctrine de la foi, chargée du respect du dogme catholique, l'avait menacé d'excomunication s'il ne rompait pas avec Moon et son épouse avant le 20 août, Mgr Milingo est réapparu lundi dernier. Bousculant les us et coutumes, il est allé frapper, dans sa résidence d'été de Castelgandolfo, près de Rome, à la porte du pape qui l'a longuement reçu en tête à tête.

Le Vatican a alors annoncé la suspension de l'ultimatum d'excomunication puis indiqué que l'archevêque allait prendre un temps "de réflexion et de prières en vue d'une réconciliation".

Pour le Vatican, un mariage organisé par une secte n'aurait aucune validité juridique. Mgr Milingo a réapparu pour la dernière fois mercredi devant la presse affirmant qu'il allait présenter, le vendredi, son épouse au Vatican pour qu'elle soit écoutée. "Je ne peux pas me débarasser de mon épouse comme d'un objet", avait-il dit ajoutant qu'il fallait qu'elle soit consultée dans le respect de ses droits. Cette "présentation" n'a pas eu lieu et un bras de fer entrer le Vatican et la secte Moon semble désormais engagé.

L'épouse du prélat est sortie samedi de sa réserve. En pleurs, elle a lu une déclaration devant la presse où elle menaçe de se mettre en grève de la faim si "l'église ne me permet pas de voir mon mari".

Un porte-parole de Moon, Antonio Ciacciarelli a précisé dimanche que Mme Sung pourrait commencer son jeûne dès mardi. Le représentant de la salle de presse du Vatican a aussitôt réagi, affirmant que Mgr Milingo avait "librement demandé une période de réflexion et de prières" sans préciser toutefois le lieu de cette retraite. Si "les sentiments de Mme Maria Sung méritent le respect, le travail spirituel de Mgr Milingo mérite le même respect", a observé le père Ciro Benedettini.

Guérisseur, exorciste, chanteur, originaire de Mnukwa, à l'est de la Zambie, analphabète jusqu'à 12 ans, Mgr Milingo, prêtre à 28 ans, une fois diplômé en théologie, philosophie et sciences sociales est devenu archevêque de Lusaka à 39 ans. Quatorze ans après, il démissionne à la demande de Jean Paul II qui jugeait incompatible ses activités de guérisseur et de chasseur de démons avec sa charge ecclésiastique.

Il est rappelé à Rome et soumis à un véritable procès. Il vivait depuis 1983 dans une sorte d'exil au Vatican avec un poste symbolique. En 1995, il refait sensation en présentant chemise à fleurs, casquette sur la tête "Gubudu Gubudu" (le soûlard), un disque de ses chansons zoulou et s'exhibe au festival de San Remo. Alors que ses contacts avec la secte Moon s'intensifiaient, il avait été démis il y a quelques mois de ses fonctions au Vatican.



   France : Le Mandarom

La statue du messie cosmoplanétaire

Yahoo, 12 août 2001

[Texte intégral]

DIGNE-LES-BAINS, Alpes de Haute Provence (Reuters) - La statue de Gilbert Bourdin, le défunt "messie cosmoplanétaire" de la secte du Mandarom, devrait être détruite dans la "première semaine de septembre", apprend-on de source proche de la préfecture des Alpes de Haute Provence. "Sa destruction a été envisagée au mois d'août, mais nous nous heurtons notamment à des problèmes d'effectifs de police durant cette période traditionnelle de vacances", précise-t-on de même source.

Le tribunal de grande instance de Digne a ordonné, le 6 juillet, de raser le monument avant le 15 septembre 2001. Au-delà, le jugement deviendrait "caduque". Conformément à ce jugement, la dizaine de membres de la secte vivant encore dans la "Cité sainte du Mandarom Shambhasalem" devront "évacuer les lieux" pendant 48 heures pour permettre la destruction de la statue, haute de 33 mètres et pesant 1.100 tonnes.

La cour de cassation avait ordonné en juin 2000 la destruction de la statue à l'effigie de Gilbert Bourdin, le gourou de la secte décédé en 1998 à l'âge de 74 ans. Construite en quatre mois en 1990, elle trône au centre d'une vingtaine d'édifices censés représenter "toutes les religions du monde". La plupart de ces "temples" ont été érigés dans les années 70 sur les hauteurs du lac de Castillon, près de Castellane, où la communauté est installée depuis 1968.



   Cité duVatican : Moon

Bras de foi entre Moon et le Vatican

Libération ,16 août 2001 Par Eric Jozsef

[Texte intégral]

Le pape a contraint Mgr Milingo à renier la secte et son épouse.

Chanteur de rap et chasseur de démons.Guérisseur, exorciste et chanteur de rap, l'exubérant archevêque Emmanuel Milingo est à l'origine d'une bagarre sans précédent entre le Vatican et la secte Moon. Plusieurs fois rappelé à l'ordre dans le passé par ses supérieurs, le fantasque prélat zambien de 71 ans n'a en effet pas hésité à se marier, en mai dernier, sous les auspices du révérend Moon à New York, avec Maria Sung, une Sud-Coréenne de plus de 25 ans sa cadette qu'il n'avait jamais rencontrée auparavant. Depuis, les deux camps se disputent l'archevêque. Pour l'heure, le Vatican, qui a diffusé une lettre du prélat faisant acte de repentance, semble avoir gagné la partie. Mais Milingo, dont on a perdu toute trace depuis plusieurs jours à Rome, n'a ni confirmé ni infirmé.

Après l'avoir dans un premier temps menacé d'excommunication, le Vatican avait mis tout en œuvre pour récupérer sa brebis égarée. La semaine dernière, Jean Paul II a même accepté de recevoir longuement l'archevêque dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo pour lui demander de revenir au bercail, autrement dit de se séparer de son épouse, de renier la secte Moon et de réaffirmer son obédience au pape. L'audience aurait duré plus d'une heure quarante-cinq minutes. Mieux que pour un chef d'Etat !

Risques. L'Eglise catholique prend en fait la chose très au sérieux. Selon le vaticaniste du quotidien Il Corriere della Sera, Luigi Accatoli, la curie romaine «serait en train de se rendre compte que s'il était risqué de donner de l'espace à Milingo dans l'Eglise, il est encore plus risqué de le chasser. Il a toujours dit qu'il retournera en Afrique pour y accomplir sa "mission". S'il y retourne en tant qu'excommunié ou propagandiste de Moon, que se passera-t-il ?»

D'autant que, malgré les interventions répétées du Vatican, au cours des trente dernières années, la popularité de Milingo ne s'est pas démentie. Pour mettre un terme à sa sulfureuse activité de «guérisseur» en Afrique, en 1982, le Saint-Siège l'avait appelé à Rome, espérant ainsi le condamner à une sorte d'exil intérieur. Milingo est alors désigné vice-président du Conseil pontifical pour les migrants. Une fonction principalement honorifique mais qui lui permet d'obtenir un passeport diplomatique. L'archevêque ne désarme pas et multiplie les cérémonies «d'exorcisme», principalement en Italie. Avec un égal succès. On lui interdit les églises, il s'active dans les halls d'hôtel ou dans de grands hangars. En 1995, il enregistre un disque de rap africain et se produit dans plusieurs émissions de télévision. Deux ans plus tard, il participe même au festival de la chanson de San Remo. Avec son large sourire, le prélat anime aussi des croisières estivales, des soirées dansantes rythmées au son des tambours.

Au Vatican, les prestations de Mgr Milingo irritent. La Congrégation pour la doctrine de la foi finit par publier une «instruction». En clair, un rappel à l'ordre. Mais rien n'y fait. Le prélat se rapproche même de la secte Moon. En 1999, il assiste à un mariage de masse de l'organisation avant de célébrer lui-même ses noces, en mai, avec Maria Sung. Le mois dernier, dans une note sur «Monseigneur Milingo et le révérend Moon», la revue des Jésuites Civiltà Cattolica s'inquiétait : «Nous devons espérer qu'il reviendra sur ses pas et surtout qu'il ne mettra pas en œuvre le projet de créer une Eglise parallèle en Afrique.»

Retraite spirituelle. Depuis, Milingo ressemble à l'un de ces espions que l'Est et l'Ouest s'arrachaient du temps de la guerre froide. La semaine dernière, les fidèles du pape ont monté un véritable stratagème à l'aéroport de Milan pour tromper la surveillance de la secte Moon et conduire l'archevêque jusqu'à un avion, destination Rome et les salles pontificales. Après son audience avec Jean Paul II, Milingo n'a donné qu'une brève conférence de presse, indiquant : «Le pape m'a convaincu, mais avant de décider, je dois en parler à ma femme.» Puis il a été apparemment mis au secret. «Il effectue une retraite spirituelle», explique-t-on au Vatican.

Arrivée à Rome, Maria Sung, étroitement encadrée par la secte, multiplie de son côté les déclarations publiques : «J'engagerai une grève de la faim, je suis prête à mourir pour le retrouver», a-t-elle annoncé, laissant même entendre qu'elle pourrait être enceinte. Telle une habile actrice jouant le rôle de l'épouse éplorée, madame Milingo se rend chaque jour place Saint-Pierre pour prier et réclamer, devant les caméras, la restitution de son archevêque de mari.

Mardi soir, le Vatican a finalement présenté une lettre, datée du 11 août, dans laquelle Mgr Milingo annoncerait sa décision de renoncer à la secte et à son épouse : «A sa Sainteté le pape Jean Paul II (...), avec tout mon cœur, je renonce à mon existence avec Maria Sung et à mes rapports avec le révérend Moon. Au nom de Jésus, je retourne dans l'Eglise catholique, je suis votre humble et obéissant serviteur.»

Séquestration. Réplique immédiate du révérend Philippe Shanker, bras droit de Moon : «Cette lettre est bonne à jeter. Elle n'est même pas signée et ne révèle pas dans quelles conditions elle a été écrite. Pour nous, elle ne signifie rien.» Et d'agiter, menaçant et ravi de se retrouver au centre de l'agitation médiatique, des feuilles manuscrites de Milingo, écrites le 2 août, dans lesquelles l'archevêque exigerait du pape l'abolition du célibat des prêtres. «Je suis sûre qu'il est sous l'effet de drogues et qu'il est prisonnier», a, de son côté, commenté Maria Sung qui a annoncé son intention de porter plainte contre le Vatican pour «séquestration de personne».



   France : Scientologie

Quatre scientologues manifestent devant l'hôpital psychiatrique

Radio Intensité, 12 août 2001

[Texte intégral]

Quatre militants d'une association appelée pompeusement "Commission des citoyens pour les droits de l'homme" ont manifesté hier matin de 9h à 10h devant l'hôpital psychiatrique de Bonneval, puis hier après-midi devant celui de Fleury les Aubrais.

Cette association est en fait une émanation de l'église de scientologie, officiellement répertoriée comme une secte dans un rapport parlementaire. Les militants de cette association ont quitté Paris lundi, à vélo, pour rejoindre le Conseil de l'Europe à Strasbourg. Ils dénoncent ce qu'ils appellent des abus de la psychiatrie en France et des internements abusifs.

Par leur nom et l'allusion aux droits de l'homme, ils entretiennent la confusion, c'est que dénonce justement la Ligue des Droits de l'Homme.



    Chine : Falungong

Immolation par le feu : lourdes peines de prison pour les responsables

AFP, 17 août 2001

[Texte integral]

PEKIN - Un tribunal chinois a condamné vendredi les quatre personnes tenues pour responsables d'un suicide collectif d'adeptes de la secte Falungong à Pékin en janvier dernier, à des peines allant de sept ans de prison à la détention à perpétuité, a rapporté l'agence Chine Nouvelle.

Elles ont été reconnues coupables d'homicide volontaire pour avoir "organisé, planifié, incité et aidé des adeptes du Falungong" à s'immoler par le feu sur la place Tiananmen, à Pékin, le 23 janvier dernier.

Deux adeptes, dont une fillette de douze ans, sont décédées lors de ce drame, largement utilisé par la presse officielle pour discréditer le Falungong. Trois autres avaient été grièvement brulés. Des images de l'immolation collective avaient notamment été diffusées en boucle par la télévision chinoise, suscitant une vive émotion dans la population.

Chine nouvelle a précisé que le principal cerveau de l'incident, Liu Yunfang, un homme de 57 ans, originaire de la province centrale du Henan avait été condamné à la prison à perpétuité par le tribunal intermédiaire de Pékin pour avoir propagé "l'idée que les adeptes pouvaient atteindre le nirvana par l'immolation par le feu" et avoir diffusé des tracts en ce sens. Son complice Wang Jindong, 50 ans, le seul des quatre condamnés à avoir directement pris part à l'immolation par le feu, a été condamné pour sa part à 15 ans de prison, tandis qu'un autre adepte Xue Hongjun, 49 ans a été condamné à 10 ans de prison pour avoir accompagné les "suicidés" à la gare de Kaifeng dans la province du Henan. Une Pékinoise de 34 ans Liu Xiuqin, s'est pour sa part vu infliger 7 ans de détention pour avoir fourni le logement et l'essence ayant permis aux adeptes de la secte de s'immoler. Une autre femme Liu Baorong, 56 ans, a en revanche été relaxée, pour avoir joué un role mineur dans l'immolation par le feu et avoir dénoncé d'autres "criminels impliqués dans l'affaire", selon Chine Nouvelle.

Un porte-parole de la secte à Hong Kong a immédiatement démenti que les personnes condamnées aient été des adeptes de la secte, comme cela avait déjà été le cas immédiatement après l'immolation par le feu lorsque la secte avait accusé Pékin d'avoir organisé une mise en scène pour discréditer le groupe. "Nous pensons que ces gens ne sont pas des membres du Falungong car le Falungong est opposé au meurtre comme au suicide. De véritables adeptes ne peuvent participer à une immolation par le feu" a déclaré vendredi à l'AFP Kan Hung-cheung.

L'immolation par le feu de janvier dernier avait relancé une virulente campagne de propagande contre la secte d'inspiration bouddhiste qui revendique 70 millions d'adhérents en Chine. Une répression féroce s'est abattue depuis juillet 1999 sur le Falungong, accusé d'avoir voulu renverser le régime. La secte constitue le plus grave défi à la tutelle communiste depuis le mouvement de 1989 en faveur de la démocratie. La répression s'est traduite par l'envoi en camps de rééducation par le travail de plusieurs dizaines de milliers d'adeptes sans jugement tandis que plusieurs centaines d'autres ont été condamnés à de lourdes peines de prison par des tribunaux. Plus d'une centaine d'adeptes seraient par ailleurs morts en détention par suite de mauvais traitements, selon des associations de défense des droits de l'homme.

Les autorités chinoises accusent pour leur part la secte d'avoir provoqué la mort de 1.660 personnes, principalement par refus de soins médicaux, tandis que plus de 200 adeptes se seraient suicidés afin d'atteindre le "nirvana".



   Cité duVatican : Moon

Archevêque marié: l'ambassadeur sud-coréen auprès du Vatican entame une médiation

Yahoo ,18 août 2001 Par Eric Jozsef

[Texte intégral]

CITE DU VATICAN- La diplomatie se mêle des affaires de coeur et de religion.

Samedi, l'ambassadeur sud-coréen auprès du Saint-Siège a entamé une médiation entre l'archevêque zambien Emmanuel Milingo et son épouse en grève de la faim. Le couple avait été marié fin mai lors d'une cérémonie collective organisée par la secte Moon, mais l'archevêque, venu plaider sa cause au Vatican, serait depuis rentré dans le droit chemin, selon le Saint-Siège.

Une lettre a été rendue publique dans laquelle l'évêque dit renoncer à son épouse et couper ses liens avec la secte Moon, mais le Vatican n'a toujours pas révélé où il se trouvait, affirmant qu'il fait retraite. Son épouse, Maria Sung, médecin sud-coréen de 43 ans, n'en croit pas un mot, affirmant que son mari agirait sous la contrainte. Elle a entamé une grève de la faim il y a cinq jours, exigeant de s'expliquer directement avec son mari.

Le Vatican pourrait ''d'ici quelques jours autoriser Mgr à rencontrer Maria'', a déclaré à l'agence italienne ANSA l'ambassadeur Yang Il-Bae, qui a rencontré des responsables du Vatican juste après son entretien avec la jeune femme.

Le révérend mooniste Phillip Schanker, porter-parole de Mme Sung a précisé que des négociations étaient en cours et que ''les parties se parlaient par intermédiaire interposé''. La secte Moon respectera toute décision prise en commun par le couple, a-t-il ajouté. La Congrégation pour la doctrine de la foi, tout-puissant organisme de l'Eglise chargé du respect de l'orthodoxie, avait menacé l'archevêque d'excommunication après ce mariage.

Le prélat zambien de 71 ans était déjà mal vu par sa hiérarchie, en raison de ses pratiques un peu parallèles, entre guérisons étranges et exorcismes. Le Vatican craignait qu'il ne s'éloigne de l'Eglise officielle et se mette à ordonner ses propres prêtres, sans leur imposer ce célibat contre lequel il est parti en campagne.



   Philippines : Sectes

78 morts dans l'incendie d'un hôtel

Nouvelle République du Centre ,18 août 2001 Par Eric Jozsef

[Texte intégral]

Au moins 78 personnes, la plupart des membres de la secte chrétienne " Les fidèles de Dieu ", ont péri dans l'incendie d'un hôtel samedi à l'aube à Quezon City, près de Manille.

Parmi les clients de l'hôtel, 169 étaient des membres de la secte, originaires de plusieurs provinces des Philippines, qui étaient venus assister à un rassemblement religieux d'une semaine à Manille.

De nombreuses victimes sont mortes asphyxiées dans leurs chambres et n'ont pas pu s'échapper en raison d'un manque de sorties de secours et de la présence de grilles aux fenêtres des chambres.

C'est l'incendie le plus meurtrier aux Philippines depuis celui qui avait fait 160 morts en 1996 dans une discothèque, également à Quezon City



   France : Scientologie

Lever la part de l'ombre

Le Parisien, 12 août 2001

[Texte intégral]

Soisy-sous-Montmorency - Stains L'étrange personnalité du tueur à la fourche - Au domicile de Thierry , une carte d'adepte de la scientologie a été retrouvée ainsi que de nombreux produits de régime Herbalife .

Les proches de Thierry veulent comprendre. Comprendre ce qui a poussé cet homme de 30 ans, domicilié à Stains (Seine-Saint-Denis), à basculer dans l'horreur mercredi après-midi et s'acharner sur sa mère, Sylvaine, en lui portant une dizaine de coups de fourche.

Le terrible drame familial s'est joué à Soisy-sous-Montmorency. Malgré l'intervention des secours, la victime de 54 ans, souffrant d'importantes plaies au visage et au cou, n'a pu être sauvée. L'auteur de ce geste fou, qui, depuis lors, a été interné à l'hôpital de Beaumont-sur-Oise, subira une expertise psychiatrique approfondie qui permettra de déterminer s'il était responsable de ses actes.

Selon les conclusions d'un premier examen, le déséquilibré serait atteint de schizophrénie aiguë. Derrière ces troubles, se dessine également une étrange personnalité.

D'après Marc, le frère de Thierry, il aurait d'abord été professeur de mathématiques avant de sombrer petit à petit dans l'irrationnel. Au chômage, l'homme vivait de la vente de produits de repas de substitution Herbalife, société réputée pour son fonctionnement quelque peu opaque.

Il évoque ses relations sectaires dans des lettres envoyées à sa mère

A son domicile de Stains, des dizaines de récipients remplis de gélules sont encore présents ainsi que des cartons d'envoi, en provenance d'Allemagne.

Une boîte rassemble également de nombreux pin's récompensant les consommateurs perdant du poids. Des photos montrent Thierry, le badge Herbalife fixé à sa veste, en compagnie d'autres participants lors de différentes réunions de distributeurs.

Les proches ont aussi trouvé chez cet homme une importante documentation sur l'Eglise de scientologie dont le livre de Ron Hubbard, le fondateur américain de ce qui a été répertorié comme une secte dans le rapport parlementaire mené par Alain Gest et publié fin 1995.

Thierry détenait en particulier une carte magnétique d'adepte à l'International Association of Scientologists. Numérotée et à son nom, elle expirait le 27 juin 2001.

Marc a également découvert une dizaine de lettres envoyées par le tueur à sa mère au cours de ces deux derniers mois. Dans ces courriers, l'homme évoquerait ses relations sectaires. D'après certains témoignages, Sylvaine cherchait d'ailleurs à sortir son fils de la spirale infernale dans laquelle il s'était embarqué. Thierry aurait commencé à aller vraiment mal en janvier de cette année. Au début de l'été, il est une première fois interné à l'hôpital de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) après une crise où il casse tout autour de lui.

Toujours dans la même période, il aurait aussi eu ses premiers gestes violents à l'encontre de sa mère. Ces éléments matériels, le frère de Thierry les a en tout cas transmis aux policiers chargés de l'enquête. Il a également pris contact avec des associations de lutte contre les sectes. Pour comprendre.



    Chine : Falungong

Peine de mort pour un adepte du Falun Gong

Radio Canada, 22 août 2001

[Extrait]

Le gouvernement chinois a pour la première fois condamné à mort un adepte de Falun Gong.

Sa peine pourra cependant être commuée en prison à vie au bout d'une période probatoire de deux ans.

Lan Yunchang a été reconnu coupable d'avoir tué un homme qui refusait de lui vendre de l'arsenic pour se suicider et ainsi atteindre le nirvana. Jusqu'à présent, les tribunaux chinois s'étaient contentés d'infliger de longues peines de prison aux adeptes de la secte qui défie le régime communiste depuis deux ans.



   Cité duVatican : Moon

La secte Moon refuse les conditions d'une rencontre Milingo-Maria Sung

AFP ,22 août 2001

[Texte intégral]

ROME- La secte Moon a refusé "sept conditions inacceptables" posées, selon elle, par le Vatican à une rencontre entre l'archevêque zambien Emmanuel Milingo et son épouse coréenne Maria Sung qui observe une grève de la faim pour voir son mari, a indiqué mercredi un porte-parole de la secte.

Selon le porte-parole de l'église pour l'unification, nom officiel de la secte Moon, Phillip Schanker, le Vatican a posé mardi soir "sept conditions inacceptables" qui ôteraient le caractère privé à la rencontre entre Mgr Milingo et Maria Sung. "Nous sommes déçus", a-t-il ajouté. Le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro Valls avait annoncé, mercredi matin, que Mgr Milingo rencontrerait son épouse coréenne dans des conditions décidées par lui-même. Des sources proches du Vatican ont par ailleurs affirmé mercredi qu'il n'y avait aucune lettre du Saint-Siège posant sept conditions.

M. Schanker a également précisé que la rencontre entre Mgr Milingo et Maria Sung pourrait avoir lieu le 24 août. D'autre part, la secte Moon prévoit une cérémonie de veille aux chandelles devant la basilique Saint-Pierre mercredi soir, pas en signe de protestation contre le Saint-Siège mais en geste de solidarité avec Maria Sung, a précisé Phillip Schanker.

Mme Sung, médecin coréen de 43 ans, a épousé Mgr Milingo, 71 ans, le 27 mai dernier lors d'un mariage collectif présidé à New York par le Sud-Coréen Sun Myung Moon. A la suite d'une rencontre de l'archevêque avec le pape Jean Paul II le 7 août, le Vatican avait suspendu une menace d'excommunication pesant sur Mgr Milingo. A partir de ce moment son épouse n'a plus eu de nouvelles de lui à part une lettre, publiée par le Vatican, lui annonçant qu'il renonçait à elle et revenait au sein de l'Eglise catholique. Elle a entamé une grève de la faim réclamant une rencontre privée avec son mari.



    Suisse : Falungong

La Suisse "très inquiète de la campagne de répression" contre le Falungong

AFP, 23 août 2001

[Texte intégral]

GENEVE - La Suisse est très inquiète de la campagne de répression de la Chine à l'encontre du mouvement Falungong, a indiqué jeudi à Berne le ministère des Affaires étrangères où était reçue une délégation d'adeptes de ce mouvement spirituel.

Six adeptes du Falungong, de nationalité suisse, se sont entretenus jeudi avec des représentants de la division politique et de celle des droits de l'homme du Département fédéral (DFAE). "Concrètement la Suisse a exhorté la Chine à respecter la liberté de culte, la liberté d'opinion et les droits individuels des citoyennes et citoyens chinois", indique un communiqué du ministère, à l'issue de la rencontre.

Il rappelle que le chef de la diplomatie suisse Joseph Deiss, lors de la Commission des droits de l'homme de l'ONU en mars à Genève, a fait part de "sa préoccupation au vu de la répression massive des groupes et minorités religieux dont les droits fondamentaux sont régulièrement bafoués".

Berne compte, à l'avenir encore, s'engager en faveur du respect des droits fondamentaux en Chine, notamment ceux du Falungong et en particulier dans les cas de détention de ces derniers, ajoute le ministère.

Une délégation suisse du DFAE doit se rendre en Chine avant la fin de l'année afin d'y rencontrer différentes autorités et évoquer la liberté de religion, l'exécution des peines et l'interdiction de la torture, des "thèmes importants (qui) concernent entre autres le mouvement Falungong".



 

    Suisse : Sectes

Le canton de Vaud révise sa constitution

Message reçu, 23 août 2001 par Sylvie Freymont

[Texte intégral]

Le canton de Vaud révise sa constitution et je viens de recevoir le projet mis en consultation. Je ne résiste pas à vous faire partager les 4 points de l'article 23 "liberté de conscience et de croyance"

1.- La liberté de conscience et de croyance est garantie.
2.- Toute personne a le droit de choisir librement sa religion et ses convictions philosophiques, de les professer individuellement ou en communauté.
3.- Toute personne a le droit de se joindre à la communauté de son choix ou de la quitter.
4.- Toute contrainte, abus de pouvoir ou manipulation en matière de conscience et de croyance sont interdits.

A noter que cette article ne fait pas l'objet d'oppositions particulières, ou d'autres propositions ! Et le projet ayant été élaboré sous les yeux attentifs d'un bataillon de juristes, il faut croire que le point 4 ne contrevient aucunement aux droits fondamentaux universels.

 



   France : Sectes

Création du Syndicat Européen contre la Discrimination dans le Travail

Communiqué, reçu le 12 août 2001

[Texte intégral]

C En réponse à une France s'écartant de plus en plus des Droits de l'Homme, des chefs d'entreprise créent un nouveau syndicat à l'échelle européenne.

Paris, le 16 Mai 2001.

Jean-Claude Michel, chef d'entreprise, annonce la création du "Syndicat Européen contre la Discrimination dans le Travail". Les statuts sont en cours de dépôt aux Pays-Bas, pays connu pour son attachement aux Droits de l'Homme.

La présidence de ce syndicat sera assurée par Roger Van Loocke, chef d'entreprise Belge, et la branche française du syndicat sera présidée par Monsieur Jean-Claude Michel.

Le Syndicat Européen contre la Discrimination dans le Travail a pour but de faire respecter les droits de l'homme dans le monde du travail, particulièrement en ce qui concerne les membres des minorités religieuses et spirituelles.

Le SEDT entend représenter et aider tous les salariés, cadres, dirigeants d'entreprises ou travailleurs indépendants faisant l'objet de discrimination dans leur activité professionnelle du fait de leurs pratiques religieuses ou de leurs croyances. Aussi, toute personne concernée par ce sujet peut participer activement à notre syndicat ou simplement y adhérer.

Le SEDT souhaite par ailleurs aider tout autre syndicat confronté à ce type de problème. Il présentera devant toute instance européenne compétente les cas de discrimination portés à sa connaissance. Premier dépôt de plainte auprès de l'Organisation Internationale du Travail. L'affaire du lynchage médiatique de la société Panda Software, soutenu par certaines instances gouvernementales, est le premier dossier traité par le SEDT.

Pour mémoire, Panda Software est spécialisée dans le domaine de la sécurité informatique. Le groupe implanté dans plus de 35 pays est le 4ème éditeur mondial d'antivirus et tient la position de leader européen. Symptômatique du climat anti-religieux régnant en France, une campagne médiatique pernicieuse à l'encontre de la filiale française a engendré nombre de dénonciations de contrats et la perte de son réseau de distribution. Les conséquences d'un tel acharnement sont considérables pour cette entreprise.

Cette affaire fera donc l'objet de notre premier dépôt de plaintes auprès de l'Organisation Internationale du Travail, basée à Genève et dont la France est l'un des membres. En effet, cette affaire rentre dans le cadre des procédures de plainte de l'OIT au titre de l'article 26 qui stipule : Des plaintes peuvent être déposées au titre de l'article 26 de la Constitution de l'OIT lorsqu'elles portent sur un Etat Membre de l'OIT qui n'assure pas de manière satisfaisante l'exécution d'une convention de l'OIT qu'il a ratifiée. Et au titre de la convention C111 de 1958 concernant la discrimination qui stipule notamment: Le terme discrimination comprend : toute distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l 'opinion politique, l'ascendance nationale ou l'origine sociale, qui a pour effet de détruire ou d'altérer l'égalité de chances ou de traitement en matière d'emploi ou de profession....



    Etats-Unis : Mormons

Un Mormon polygame condamné

AFP, 24 août 2001

[Texte intégral]

SALT LAKE CITY (Etats-Unis), - Un Mormon, polygame et fier de l'être, a été condamné vendredi à cinq ans de prison par un tribunal de l'Utah, du jamais vu depuis cinquante ans dans cet Etat de l'ouest des Etats-Unis. Tom Green, 53 ans, devra en outre rembourser 78.000 dollars en aides sociales indûment percues, a indiqué Paul Sheffield, un porte-parole du tribunal de Provo où il a été condamné.

Ce père de 30 enfants, grand, barbu et sûr de lui, condamné au grand désespoir de ses cinq jeunes épouses présentes vendredi au tribunal, était le premier en 50 ans à être jugé pour polygamie dans l'Utah, où cette pratique a été officiellement interdite en 1896. "Nous sommes très tristes de vivre dans une société où un homme peut être envoyé en prison parce qu'il est père", a déclaré Tom Green à des journalistes.

Avant de partir en prison, il a embrassé ses cinq femmes, âgées de 24 à 31 ans, et cinq de ses enfants. Jusqu'à son procès en mai, Tom Green gérait une affaire de télémarketing installée dans les modestes préfabriqués où il vivait avec ses cinq épouses et leurs enfants, dans la localité isolée de Partoun. L'Utah, où 70% de la population est de religion mormone, ignore généralement les cas de polygamie, sauf en cas de violences à enfants ou de fraude aux aides sociales.

L'église mormone a rejeté la polygamie il y a plus d'un siècle, et excommunie ses adeptes comme M. Green, mais entre 30.000 et 50.000 personnes, selon les estimations officielles, soit environ 2% de la population de l'Utah, vivent dans une famille comptant plusieurs épouses. Et à quelques mois des Jeux olympiques d'hiver prévus du 8 au 24 février prochains à Salt Lake City, Tom Green avait attiré l'attention de la justice en défendant lors d'interviews télévisées ce qu'une de ses jeunes épouses a qualifié de "culture complètement différente". Improbable patriarche, il s'était produit dans plusieurs émissions, présentant fièrement ses cinq femmes, Linda, Shirley, LeeAnn, Cari et Hannah, et précisant le nombre d'enfants qu'il avait eu avec chacune. Il avait même organisé des conférences de presse sur le sujet, et c'est en regardant la télévision que le procureur, David O. Leavitt, dont certains ancêtres étaient eux-mêmes polygames, avait décidé d'entamer des poursuites. D'autant que Green avait épousé sa première femme, Linda Kunz, quand elle avait 13 ans. Il est pour cela poursuivi pour viol de mineure, une inculpation qui doit faire l'objet d'un autre procès.

"Techniquement", il n'était cependant marié qu'à une femme à la fois, prenant soin d'être séparé légalement de la précédente avant de convoler à nouveau. Mais il vivait avec elles toutes. En tout, il a été marié à dix femmes. Il aurait a une époque été marié à deux soeurs et à deux de leurs filles. Durant son procès, ses jeunes épouses en longue robe de cotonade avaient imploré qu'on ne le condamne pas, faisant valoir l'inquiétude des enfants et la leur qu'il ne revienne pas à la maison. "C'est un mode de vie dans notre culture (...) vous ne pouvez pas demander à quelqu'un de renoncer à ses croyances", avait lui même déclaré Tom Green. Mais le procureur avait dénoncé sa propension à épouser de très jeunes filles.

Et le 19 mai, Tom Green avait été déclaré coupable de quatre charges de bigamie et de défaut d'aide financière envers neuf enfants issus de précédents mariages. Il risquait jusqu'à 20 ans de prison. Le juge l'a condamné à un an de prison pour chacune de ces charges.



    Suisse : Raël

La secte du clonage....

Blick, 24 août 2001

[Texte intégral, traduit et adapté de l'allemand]

ZURICH - la secte du clonage possède quelques 50 000 membres de par le monde. Elle est dotée du mode hiérarchique suivant :

* niveau 6 : Raël - c'est ainsi que s'appelle le gourou de la secte, alias Claude Vorilhon. Le Français s'arroge également le titre de "Pape des Raëliens".
* niveau 5 : les guides évêques, dont le guide "continental". En Europe, c'est le Suisse Gérard Jeandupeux qui porte ce titre. Brigitte Boisselier appartient également à ce niveau. Cette chimiste française dirige en outre la société de Raël : Clonaid. Elle est désormais à la tête scientifique de la secte. Par ailleurs, sa fille, Marina, a été désignée pour donner naissance au premier bébé cloné.
* niveau 4 : les guides nationaux. En Suisse, Allan Tschopp. Les prêtres raëliens - ou affiliés aux tâches administratives - appartiennent au même niveau que le porte-parole helvétique, en la personne de Thomas Känzig.
* niveau 3 : les assistants guides. Pour la Suisse : Jean - Marie Briaud.
* niveau 2 : les animateurs - membres de la secte, chargés de répandre l'"évangile raëlien" (les fameux "messages") à travers la population.
* niveau 1 : les animateurs auxiliaires.
* niveau 0 : les stagiaires - membres ordinaires.

Un Français nommé "assistant-guide" pour la Suisse. MIÈGE (canton du Valais) - le guide national a un adjoint : Jean - Marie Briaud. A la fois "chanteur" "informaticien" et "Raëlien", c'est sous le patronyme de "Briaud" que l'on peut trouver Jean-Marie dans l'annuaire du téléphone. Le Français appartient depuis 1982 à la secte et a été nommé assistant guide pour la Suisse. Pour Jean-Marie Briaud, il n'y a aucun Dieu. L'informaticien est également objecteur de conscience : "Nous autres, Raëliens, sommes pacifistes et opposés à toute forme de violence. Jean-Marie Briaud est convaincu que le clonage finira par s'imposer sur terre : "Il y a belle lurette, dans notre mouvement, que l'ingénierie génétique constitue, à nos yeux, une réalité tangible palpable et un avant-goût des nouveaux progrès à venir pour l'humanité".

Résumés d'autres articles

L'interview du journal BLICK, par Claudio Praper de Thomas Känzig , porte-parole de Raël en Suisse

La secte de Raël se compose d'athées qui veulent égaler Dieu. "Nous voulons transmettre la personnalité et les souvenirs du passé aux êtres nouvellement clonés, en vue de l'acquisition de la vie éternelle"...

Ils veulent même créer des "bio-robots" modifiables à volonté, à dessein de "sexualité ludique et récréative" - La secte du clonage voudrait reproduire des bio-robots identiques à ceux qui ont servi jadis aux jeux sexuels de Raël .

La secte de Raël s'amuse encore à jouer à Dieu. "L'humain devient créateur, il s'assimile à Dieu", explique son porte-parole helvétique Thomas Känzig. Mieux encore: avec la biologie du futur, tout devient possible...



    Chine : Falungong

Les grévistes de la faim ont été arrêtés à Hong Kong

Edicom, 25 août 2001

[Texte intégral]

HONG KONG - La police de Hong Kong a arrêté dix membres de la secte Falun Gong qui avaient entamé une grève de la faim.

Accusés de trouble à l'ordre public, ils voulaient montrer leur soutien à d'autres adeptes emprisonnés en Chine continentale. Considérée comme un fléau social par Pékin, la secte est interdite sur le continent, mais est légale à Hong Kong.

Des mouvements de protestation semblables se sont déroulés un peu partout dans le monde. Jeudi, la marche suisse de solidarité avec les adeptes de Falun Gong s'est présentée à Berne pour y revendiquer le respect des droits de l'homme en Chine.



  France : Sectes

L'étrange gourou de l'association Adamah a quitté l'Ariège

La Dépêche, 12 août 2001 par Jean-Paul Rouquier et Olivier Aubre

[Texte intégral]

MONTGAILHARD (09) : Le paisible pavillon abritait-il une secte ? "Tout le monde savait, mais personne n'en dira rien ".

En quelques mots, le propriétaire de la maison louée par Midaho, pseudonyme de Marie-Odile Leclerc, résume le silence qui a longtemps entouré l'association Adamah et ses activités mystiques.

Domiciliée à Montgailhard, au 6 rue des Chênes, dans l'ancien lotissement Logéafricoop, Marie-Odile Leclerc, s'est proclamée " channel de l'archange Raphaël " et prétend dialoguer directement avec Dieu.

Elle a quitté les lieux au mois de juillet, laissant à son fils le soin de faire l'état des lieux. Elle serait partie au Vénézuela avec des adeptes afin de construire un " ashram ". Des fidèles auraient même vendu tous leurs biens pour la suivre. Selon d'autres sources, elle serait repartie vers Montpellier. Pendant trois ans, Midaho aura suscité la curiosité de ses voisins, même s'il s'agissait " d'une dame convenable " selon le propriétaire de la maison. " Elle payait correctement le loyer ".

Des défilés de voitures venues de toute la France, et même de Suisse, se rendaient régulièrement chez elle. " Une majorité de véhicules étaient immatriculés 34 " souligne un proche voisin. En 1997, soit un an avant de s'installer à Montgailhard, Midaho a en effet fondé Adamah (association des amis de Midaho), son mouvement religieux, à Mèze, dans l'Hérault.

Les ballets d'automobiles avaient lieu une à deux fois par mois, surtout pendant les vacances scolaires. De la 304 break à la Mercedes, toutes les classes sociales étaient représentées.

Condamnée pour travail illégal- " Il y a avait beaucoup de jolies femmes ", " je n'ai jamais eu aucun contact avec elle alors que j'habite ici depuis 1967 ", " les gens restaient parfois une semaine, mais on voyait juste de la lumière à travers les rideaux fermés ", telles sont les maigres renseignements glanés auprès des habitants du lotissement. " La nuit du jour de l'an, ils ont fait un grand feu dans le jardin, avant d'entonner des chants lugubres. Les enfants étaient terrorisés " poursuit une autre voisine.

Les stagiaires de Midaho payaient cher les consultations de la " sophrologue ": 250F la séance, 1000F le week-end, 2800F la semaine. Les rumeurs sont allées bon train, mais aucune preuve n'a été suffisante pour faire condamner l'association au titre de secte, malgré une perquisition de la gendarmerie la première année.

Midaho a cependant été condamnée en janvier dernier à 10 000F d'amende pour travail illégal. " Nous n'avons pas pu la coincer sur la pratique illégale de la médecine " explique-t-on du côté de la justice. Jusque là peu inquiet, Benoît Alvarez, le maire de Montgailhard a reçu un coup de téléphone alarmant au mois de juin. " Un jeune homme de Toulouse avait l'air angoissé parce que trois de ses amis avaient été embrigadés par Midaho ". Les amis du jeune homme ont aujourd'hui pris de la distance avec Adamah, mais se refusent à tout commentaire. " C'est une association dangereuse, qui professe des idées racistes et homophobes " s'insurge le Toulousain, " Midaho a réussi à aveugler mes amis, pourtant tolérants et humanistes. Lisez ses ouvrages relatant de ses dialogues avec Dieu, c'est horrible!".

Montgailhard n'a plus à s'inquiéter, Midaho est partie " dialoguer avec Dieu " sous d'autres cieux. Selon certains, Midaho a sans doute pris peur suite à une conférence d'information sur les sectes, qui a eu lieu le 23 juin à Foix.

Le stage prévu au mois de juin a été annulé. Le " channel de l'archange Raphaël " a-t-elle pris la fuite?



    France : Falungong

Interpellation de trois adeptes du Falungong résidant en France

AFP, 27 août 2001

[Texte intégral]

PEKIN, - Trois adeptes chinois du Falungong résidant en France ont été interpellés le mois dernier alors qu'ils rendaient visite à des parents en Mongolie intérieure, rapporte lundi la secte dans un communiqué.

Selon le centre d'information de la secte, basé aux Etats-Unis, Chi Jian, un étudiant en doctorat à l'Université de Grenoble II a été interpellé le 7 août dernier en compagnie de son épouse Sun Fenglong et de leur fille Chi Yifan, alors qu'ils se trouvaient au domicile d'un de leur parent. Aucune nouvelle n'a pu être obtenue sur leur sort depuis cette date. "Nous ne pouvons rien vous dire sur cette affaire" s'est contenté d'indiquer lundi un porte-parole du département de la police de la région autonome de Mongolie Intérieure, interrogé par l'AFP.

Adam Montanaro, le porte-parole du centre d'information de la secte, a relevé pour sa part que ce n'était pas la première fois que des Chinois d'outremer étaient pris à partie par la police alors qu'ils rendaient visite à leurs familles en Chine. "La famille doit être relâchée immédiatement et Chi Jian autorisé à retourner en France pour y achever ses études" a encore dit M. Montanaro.

Teng Chunyuan, une Chinoise résidente aux Etats-Unis avait été condamnée à trois ans de prison à Pékin en novembre dernier pour espionnage après avoir révèlé les conditions de détention de membre du Falungong dans des hopitaux psychiatriques.



   Cité duVatican : Moon

L'archevêque convainc sa femme d'une séparation

Yahoo ,29 août 2001

[Texte intégral]

L'archevêque zambien Emmanuel Milingo a pu rencontrer mercredi soir dans un hôtel romain son épouse sud-coréenne pour la première fois depuis trois semaines et l'a convaincue qu'il ne pouvait rester marié en raison de son voeu de célibat.

Mgr Milingo, 71 ans, avait soulevé l'ire du Vatican après avoir épousé le 27 mai dernier une Sud-Coréenne âgée de 43 ans, Maria Sung, lors d'une cérémonie collective célébrée à New York par la secte du révérend Sun Myung Moon, l'Eglise de l'Unification.

Menacé d'excommunication, le prélat avait finalement annoncé la semaine dernière qu'il renonçait à sa femme et qu'il réintégrait le giron de l'Eglise catholique. Mais Maria Sung avait entamé une grève de la faim il y a deux semaines en exigeant de voir son mari ''seul et en face à face''.

La rencontre a donc eu lieu mercredi à l'hôtel Michelangelo et l'ancien chef du diocèse de Lusaka a remis une lettre à son épouse lui expliquant pourquoi il devait la quitter, selon le Vatican. ''Mes engagements envers la vie de l'Eglise, dans le célibat, ne me permettent pas d'être marié'', écrit Mgr Milingo dans cette lettre manuscrite dont une copie a été remise à la presse. Le prélat a ajouté qu'il comprenait la souffrance de la Sud-Coréenne et qu'il resterait en contact avec elle.

Selon un porte-parole de Maria Sung, le révérend Phillip Schanker, la rencontre qui a duré trois heures a été ''merveilleuse'' et ''tout le monde a pleuré''. La Sud-Coréenne a souligné qu'au nom de l'amour qu'elle éprouvait pour Mgr Milingo, elle acceptait sa décision de se séparer d'elle. ''Mais ça ne modifie en rien le sentiment que j'éprouve pour lui'', a-t-elle souligné.

Commentaire irrévérentieux : Monseigneur Milingo avait probablement, par distraction, oublié ses voeux de célibat ; mais tout est bien qui finit bien puisque la brebis a pris certainement en toute liberté, la décision de revenir dans le bercail.... et peu importe ce que Maria Sung peut ressentir ! Mathieu Ph Cossu



    Etats-Unis : Raël

Effectifs & peau de chagrin

Forum fr.soc.sectes, 29 août 2001

[Texte intégral]

Amis des mathématiques, bonjour !

Il y a déjà un fil de posts un peu compliqué et polémique sur les effectifs réels (effectifs donc) des raëliens. Aussi j'en recommence hardiment un nouveau.

Pour en avoir le coeur net, j'en ai parlé de nouveau hier "les yeux dans les yeux avec le bras droit" :-) du guide national (et non pas l'ex-bras droit comme je l'avais malencontreusement déclaré). A savoir M. G., n° 2 dans la structure pour la France. Voici ce qu'il m'a dit. Evidemment, cela n'engage que lui, je ne tiens pas à polémiquer sur ses chiffres (d'autant que certains "s'en tapent", ce qui a le mérite de la clarté).

Je les donne à titre d'information en citant ma source, à chacun de se faire sa propre opinion. Toutefois, à titre personnel, je crois M. G. sincère dans ses dires, nous avons débattu franchement, ouvertement, et je ne vois vraiment pas quel intérêt il aurait eu à minimiser autant les chiffres. Il m'a autorisé à en parler dans ces news car à son avis, "il n'y a pas grand-monde qui les lit, cela n'a pas grand intérêt d'essayer de convaincre des gens sur un forum".

Je remercie ici publiquement M.G. pour sa franchise et sa volonté de transparence que j'ai réellement senti chez lui. C'est un signe d'ouverture intéressant de sa part.

Voici : " Le noyau dur, c'est à dire les personnes qui agissent vraiment (diffusion, membres de la structure, etc) représente environ 2 000 personnes au total sur la Terre. M. me répète à quelques unités près les chiffres qu'il m'a donné en mars pour la France (189) et l'Europe (350) , me cite d'autres chiffres : 60 pour les USA ! Il trouve cela ridiculement bas pour ce pays... M me donne les chiffres de l'Afrique, l 'Australie, le Japon.(j'ai oublié, mais c'est des petits chiffres, le tout pour arriver à 2 000). Avec la nébuleuse des sympathisants, et même de tous ceux qui ont "donné un jour leur plan cellulaire" comme moi (en été 1977 ! j'avais oublié l'année :-)) ça peut monter à 5 000, voire au grand grand maximum à 10 000. J'évoque alors le chiffre des 55 000 membres présenté sur leur site. Il me répond franchement que "c'est évidemment surgonflé, sans doute pour l'impact médiatique, pour l'effet d'annonce publicitaire, et pour ne pas démoraliser les troupes". J.......



    Etats-Unis : Raël

La " cloneuse " qui embarrasse l'Amérique

France-Amérique, 24 août 2001 par Jean-Jacques MEVEL

[Texte intégral]

Brigitte Boisselier, biologiste et raëlienne, est menacée d'un " grand jury "

Qu'elle parle de science ou de religion, Brigitte Boisselier a l'habitude de déclencher les sarcasmes et les sifflets. Elle a quitté la France il y a trois ans, posant en exilée de l'obscurantisme. Les États-Unis ne la traitent pas mieux. Au printemps, elle a perdu sa chaire à Hamilton College, près de New York. Aujourd'hui, la justice fédérale la menace d'un " grand jury ", procédure d'instruction dont Bill Clinton a connu l'acharnement inquisitorial. Qu'importe, chaque assaut fortifie aussi les convictions de la petite biochimiste de Dijon : elle a la foi des persécutés.

La quarantaine élégante, sac à main, bijoux et chignon tiré, Brigitte Boisselier affiche cette " french touch " que les États-Unis persistent à apprécier. Elle entretient soigneusement son accent. Mais ce raffinement sent aussi le soufre. Sous les projecteurs américains, elle est devenue " Mme Clonage humain ", dans un tandem improbable avec le gynécologue romain Severino Antinori, Mephisto de la reproduction à tout âge de la vie.

Trop de publicité nuit, même en Amérique. Le clonage n'est plus du tout en odeur de sainteté, précisément parce qu'il est aujourd'hui possible. Le Vatican l'a banni, le Congrès veut l'interdire et George W. Bush l'a condamné depuis son ranch, dans un appel exceptionnel à la télévision. Prudemment, Brigitte Boisselier vient d'entamer une retraite médiatique. La directrice scientifique de Clonaid, " première compagnie de clonage humain au monde ", se cache quelque part entre Albany et Las Vegas.

Course avec Antinori - L'illégalité ? Pas encore. Sur le sol américain, rien n'empêche de tenter l'expérience. L'obstination de la chercheuse est intacte. La Française veut être la première à dupliquer l'être humain, dans une course inavouée avec l'Italien Antinori. " Je ne vous dirai pas où j'en suis, confie-t-elle. Il y a un an, quand je disais avoir un budget, tout le monde a rigolé. L'argent, je l'ai. Il y a six mois, quand j'ai annoncé la création d'un laboratoire, personne ne m'a cru. Les agents fédéraux, eux, ont fini par le trouver et ils m'ont demandé d'arrêter mes recherches. " La Food and Drug Administration (FDA), qui a la haute main sur le dossier, confirme. Et maintenant, le clone ? Brigitte Boisselier répond par une autre question, sur le ton de la bravade : " Qui pourrait déterminer si l'enfant que porte une femme américaine est le résultat d'une conception naturelle, d'une fécondation in vitro ou d'un clonage ? La preuve, croyez-moi, serait très difficile à apporter. " Sourire. Le premier des bébés au pochoir pourrait donc bien débarquer à la maternité, comme un clandestin.

Coût prohibitif - La conversation glisse, et il est difficile de savoir si l'on a affaire à un précurseur audacieux ou à un charlatan sans scrupule. Le problème de Brigitte Boisselier est d'appartenir au Mouvement raëlien. Cette secte euro-américaine, assez bien implantée dans les milieux scientifiques, fait de l'humanité le produit d'un bricolage génétique réalisé il y a quelques milliers d'années par les Elohim, humanoïdes descendus de l'espace. Ce qui est a priori une tare en relations publiques peut se transformer en avantage dans le contexte un peu particulier des recherches sur le clonage. Depuis la brebis écossaise Dolly, la duplication de souris, de chèvres, de cochons et de vaches a montré que la technique est à la fois accessible et facile à transmettre d'un mammifère à l'autre. La morale mise à part, la seule chose qui retient les scientifiques de l'appliquer à l'homme est son coût sanitaire prohibitif : il faudrait des centaines de coups manqués, d'avortons, voire de tarés pour parvenir à un individu présentable.

L'atout des raëliens et de leurs fidèles est précisément d'avoir les gènes, les ovules, les mères porteuses et surtout l'aveuglement nécessaires pour tenter l'expérience du clonage. Ce n'est pas le génie de Brigitte Boisselier qui fait que les États-Unis la prennent au sérieux. Ce sont les milliers de ventres dévoués y compris celui de sa fille Marina, 22 ans qu'elle pourrait mobiliser pour embarquer l'espèce humaine dans cette galère.

Avocat du diable - La Française, d'ailleurs, ne se présente pas en sommité de la science. Mais plutôt en " directrice de recherche " capable de rassembler les scientifiques, d'animer l'équipe et, bien sûr, de la conduire à son objectif. " La chose la plus importante pour moi est de présenter au monde un bébé en bonne santé, dit-elle. Je sais que produire un enfant à problème serait signer l'arrêt de mort de cette nouvelle science. Ce serait aussi une contre-publicité formidable pour le Mouve ment raëlien. " Le secret est-il aussi destiné à faire écran aux mauvaises nouvelles ? La directrice de Clonaid se garde de répondre. Il est vrai que Brigitte Boisse-lier, titulaire d'un double doctorat en chimie décroché à Dijon, puis à Houston (Texas), n'a plus le droit de continuer ses recherches. Aucune loi américaine ne le lui interdit encore. Mais, transaction classique en droit américain, elle s'est évité de probables ennuis en signant, précise la FDA, " un engagement écrit de ne plus travailler ni sur les ovules humains ni sur le clonage en territoire américain ".

Dans le même temps, elle joue l'avocat du diable, invitée au Congrès pour la mise au point d'un projet de loi sur le clonage. Ou par la prestigieuse National Academy of Sciences, pour un débat de fond en compagnie de l'inévitable Pr Antinori. Même si l'argument peut être repoussé d'un geste de dégoût, elle persiste à le marteler : le dilemme du clonage n'est pas près de disparaître et cette méthode de reproduction finira par s'imposer, comme toutes les autres. " Les gens qui viennent vers moi désirent un enfant, dit-elle, mais ils ne peuvent pas l'avoir, à cause d'une incapacité sévère, d'un décès ou parce qu'ils refusent d'acheter du sperme ou un ovule. Quiconque veut se reproduire a le droit fondamental de le faire. Les enfants du clonage ne seront pas des monstres. Ce seront les bébés les plus désirés de la planète. "

Immortalité - Dans sa quête, Brigitte Boisselier a un dernier privilège : l'argent. Le Mouvement raëlien a levé des millions de dollars en donations afin d'ériger un temple aux extraterrestres précurseurs. Qui sait combien la secte pourrait mobiliser pour le clonage humain et ses laboratoires, une entreprise où le fondateur français Claude Vorilhon alias Raël croit voir les prémices de l'immortalité ? Clonaid n'est pas en reste. Le site Web de la firme (1) engage les candidats au clonage humain vers un devis de 200.000 dollars avec, comme préalable, un prélèvement immédiat du matériel génétique pour 50.000 dollars. Ce ne sont pas des chiffres en l'air, et ce n'est pas la crédulité qui manque. L'an dernier, Mark Hunt, avocat de Charleston et ex-candidat à la Chambre des représentants, a avancé 500.000 dollars à Clonaid afin de cloner certains diraient ressusciter son bébé de 10 mois mort des suites d'une intervention chirurgicale.

Le deuil passé, l'affaire a mal tourné et l'avocat dénonce aujourd'hui une supercherie. La justice américaine aurait saisi l'occasion pour réunir un " grand jury ", chargé d'enquêter secrètement sur les activités de Clonaid. Brigitte Boisselier feint de l'ignorer.

Les autorités américaines, en tout cas, l'ont mise au défi. Si elle tient parole, elle encourt l'illégalité. Si elle échoue, elle sera accusée d'escroquerie. Finalement, entre le précurseur et le charlatan, c'est à elle maintenant de faire la différence .



   Canada : Raël

Du clonage sur la Toile...

Cyberpresse 30 août 2001 par Ludovic Hirtzmann transmis par Mike Kropveld

[Texte intégral]

"J'attends avec impatience le clonage. Ça fera du personnel pas cher." a dit un jour le comédien Jean Yanne.

Si la plupart des gouvernements occidentaux sont en passe de condamner le clonage humain à des fins reproductives, de nombreux flous subsistent cependant. Les requins de la copie facile y voient une source de profit commode alors que certains chercheurs détectent le Nobel en bout de course. Le Web est devenu un outil de prédilection pour les cloneurs de tous acabits.

Pourra-t-on bientôt cloner sa vieille grand-mère en appuyant sur le bouton d'un photocopieur ? C'est la faute aux Anglais, plus précisément d'une brebis anglaise, Dolly, clonée en 1996 dans les locaux du Roslin Institute .Depuis, rien ne va plus. Les rêves de l'être parfait renaissent dans les cerveaux de chercheurs plus ou moins sérieux. Selon le Petit Larousse, le clone est une "copie conforme, imitation bon marché". Voilà qui n'a rien de rassurant. Heureusement, les lecteurs internautes seront contents. Les ressources sur le clonage ne manquent pas sur le réseau des réseaux. Yahoo ! consacre même une page complète de liens sur le sujet (http://dailynews.yahoo.com/fc/Science/Cloning). Le célèbre portail propose des liens vers des sites traitant du sujet, mais également des capsules audio, vidéo ainsi que des dépêches d'agences de presse sur le sujet. Le clonage est abordé par des individus et des institutions plus ou moins raisonnables.

Parmi les plus farfelus, le gourou Raël, béni par des extraterrestres il y a une vingtaine d'années, a créé le site Clonaid.com . Comme son nom l'indique, Clonaid a pour mission de concevoir des clones humains faute de pouvoir cloner les billets verts. "Raël est disponible pour des conférences publiques sur le clonage humain pour un coût de 100 000 $US." Bon prince, Raël accorde une remise de plus de 90% "si la conférence est uniquement destinée à des étudiants universitaires". Jamais à court de cynisme, le fondateur de la secte raëlienne affirme: "Clonaid fera payer le prix modique de 200 000 $US pour ses services de clonage". L'entreprise de Claude Vorilhon, dit Raël depuis que les extraterrestres l'ont emmené dans leur soucoupe volante, vend également le service Insurclone qui, "moyennant 50 000 dollars US, offrira le prélèvement et le stockage en toute sécurité des cellules d'un enfant vivant ou d'une personne aimée afin de créer un clone". Enfin, le grand manitou originaire de Vichy, patrie de l'eau gazeuse curative, propose avec Clonapet de dupliquer votre animal préféré. Selon les raéliens, la compagnie Valiant Venture ltd fondée aux Bahamas pour le projet Clonaid n'existe plus. "Elle a été annulée par le gouvernement des Bahamas suite aux pressions de la télévision française...".

Si les affirmations des raéliens ne sont pas encore scientifiquement très plausibles, leurs ambitions font peur.

Bébés transgéniques À travers son service Ovulaid, la société Clonaid donnait aux femmes stériles "la possibilité de choisir leurs futurs bébés sur un catalogue montrant les photos des femmes qui offrent leurs ovules". De plus en plus facilement, des catalogues en ligne permettent de choisir son bébé en fonction de traits physiques, du quotient intellectuel des donneurs... Les premiers bébés transgéniques arrivent. Selon la BBC, le chercheur Jacques Cohen, de l'Institut de médecine reproductive et de science de Saint-Barnabas dans le New Jersey aux États-Unis , aurait donné naissance à des bébés dont les gènes proviennent de leur père, de leur mère mais aussi d'une mère donneuse. Bref, les premiers bébés dont le patrimoine génétique aurait été modifié sont peut-être déjà parmi nous. Des choix qui rappellent un peu trop ceux de sinistres expériences menées par les médecins nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un point commun anime tous ces faussaires de la vie: la notoriété et paradoxalement un certain goût du secret. Le docteur Brigitte Boisselier, directeur scientifique de Clonaid, a répondu à nos questions par des oui ou non sans donner plus de détails. La scientifique affirme cependant avoir trouvé un pays hôte pour créer des clones et qu'elle est "très proche" d'un résultat sur le clonage humain.

Parmi les apprentis cloneurs, le professeur Zavos est l'un des plus crédibles. Panos Michael Zavos est professeur à l'Université du Kentucky (http://www.aia-zavos.com) et travaille avec l'Italien Severino Antinori qui avait défrayé la chronique il y a quelques années pour avoir permis à une femme de 62 ans de donner naissance à un enfant. Le docteur Zavos propose aussi bien des services de congélation de cellules que des trousses d'analyse de sperme ou la sélection du sexe de votre futur bébé... Selon le professeur Zavos et son confrère Severino Antinori, le clonage d'un être humain n'est plus qu'une affaire de semaines.

C'est peut-être pourquoi le DNA Copyright Institute nous propose de protéger notre code génétique des cloneurs. Le site Internet de la société affirme que pour 1500 $US, l'Institut est en mesure de défendre notre profil génétique en le plaçant dans sa base de données. Inutile de dire que l'entreprise vise un marché immense avec les célébrités qui voudront préserver l'unicité de leur petite personne !

Éthiques et toc Outre les enjeux financiers du clonage, les enjeux éthiques sont bien présents. Selon un sondage de l'institut Léger Marketing publié le 20 août dernier, plus de 88% des Canadiens sont opposés au clonage humain et seuls 4,4% d'entre eux souhaiteraient être clonés. En éliminant les gènes non désirés, va-t-on vers une société génétiquement parfaite comme dans le film Gattaca ? L'humain peut-il être manipulé comme un objet ? La déclaration universelle sur le génome humain de l'Unesco résout la question : "Des pratiques qui sont contraires à la dignité humaine, telles que le clonage à des fins de reproduction, ne doivent pas être permises." C'est sur le clonage à des fins non reproductives que les avis divergent. Si la majorité des pays occidentaux commencent à légiférer sur le clonage, force est de constater qu'il y a autant de trous dans l'éthique des pays de la planète que dans la couche d'ozone. L'Europe, probablement échaudée par les dérives du nazisme a été parmi les premières à réglementer contre le clonage humain. Les États-Unis ont suivi, et le Canada, bon dernier, est en train de légiférer sur le chapitre. Les gouvernements hésitent et voient un risque de perdre une avance technologique, des débouchés thérapeutiques et donc de l'argent. Pourtant, les inquiétudes ne viennent pas des pays riches qui devraient se plier à l'éthique dominante. C'est plutôt du côté des pays pauvres que viennent les craintes où les contrôles sont moins aisés. Une fois les clonages effectués, les apprentis cloneurs pourront-ils dire comme dans la chanson: "Non raélien, je ne regrette rien..."

Quelques sites pour s'informer Genomics, The American journal of bioethics online, La revue Nature , National Institutes of Health , IVF&Genetics Institute de Fairfax , National fertility registry



  France : Sectes

Lutte contre les sectes - Création d'une cellule de vigilance

RFO, 31 août 2001

[Texte intégral]

NOUVELLE-CALÉDONIE - Le haut-commissariat de Nouvelle-Calédonie a annoncé cette semaine la création prochaine d'une cellule de vigilance et de lutte contre les sectes, qui sera composée de gendarmes, de policiers, de magistrats, de membres des principales administrations, mais aussi de représentants des autorités religieuses.

Cette cellule aura plusieurs axes de travail : observer les mouvements sectaires, les recenser, et mettre en ouvre des mesures de lutte contre les plus dangereuses. En effet, terre d'immigration récente, dont les populations ont été colonisées il y a environ cent-cinquante ans, la Calédonie apparaît comme un lieu privilégié de création ou d'implantation de secte.

Entre les religions " apportées ", comme le catholicisme, le protestantisme ou l'islam, et les croyances coutumières, les conditions sont favorables à l'expression d'idées neuves et originales , de nouvelles façons de penser. Certaines organisations considérées par la France comme des sectes font déjà leur chemin sur le territoire, comme les témoins de Jéhovah, ou encore les Raëliens, qui croient que leur prophète, un extra-terrestre dont nous serions tous les descendants, viendra un jour leur donner la bonne parole dans une rutilante soucoupe volante.