Actualités sur les sectes en octobre 1999

 

Scientologie (*) La Scientologie dans le collimateur de la justice belge
Scientologie (*) Raid sur les pompes à finances de la scientologie
Scientologie (*) Jean vernette : Sur l'Eglise de Scientologie et la floraison de nouveaux mouvements religieux
Scientologie (*) Sciento Co : 66 à 131 milliards de revenus
Scientologie (*) Comment peut-on être scientologue ?
Scientologie (*) Contrôler la communication pour mieux manipuler.
Scientologie (*) La «magic box» à... 256.000 FB ?
Secte Aum La population de plus en plus hostile
Scientologie (*) Les coups tordus de leurs détectives
Scientologie (*) OSA, siège des barbouzes de la Scientologie
Scientologie (*) Un espionnage "inacceptable"
Scientologie (*) En France: intimidations, menaces, vols, sabotages
Scientologie (*) Témoin belge, victime du harcèlement médical
Scientologie (*) Vers quinze jours de perquisition
Scientologie (*) Pour séduire, la Scientologie enfile des habits multiples
Scientologie (*) Paul Ariès: "Une secte dangereuse parce que moderne"
Sukhyo Mahikari L'escroc dit avoir appris son métier dans une secte
Scientologie (*) "Mon frère ne rayonne pas d'amour"
Scientologie (*) Après l'Allemagne et la France, la justice belge s'eb prend à l'Eglise de Scientologie
Scientologie Attrape nigaud(e)s
Sectes Lettre de l'UNADFI à Madame Elisabeth Guigou, Garde des Sceaux
Sôka Gakkaï Bouddhistes... c'est vite dit
Sectes Six membres présumés d'une secte font condamner l'Espagne
Sectes La france s'irrite des critiques US sur la liberté religieuse
Chaînes d'argent Une escroquerie en or 
Intégrisme catholique L'Abbé Cottard devant la justice des hommes
Scientologie (*) Bug scientologique aux banques populaires 
Chaînes d'argent Pyramide Goldfinger :  la "secte des escrocs"
Intégrisme catholique Cottard : trop divin pour être humain
Tradition, Famille,Propriété Droit de naître et Tradition, Famille, Propriété
Tradition, Famille, propriété Les soutiens de TFP
Sectes Les zinzins du millénaire 
Chaînes d'argent Chaîne Goldfinger : des milliers de victimes
Falungong Les sectes font pleurer Mao
Intégrisme catholique  Le tartuffe tueur d'enfants en procès à Guingamp 
ACC Une secte aux prud'hommes
Sectes et apocalypse Le retour du Messie et du Jugement dernier
Témoins de Jéhovah  (*) Un point d'histoire
Eglise du Christ de Paris Une secte logée par la ville de Paris
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  Japon : Secte Aum

La population de plus en plus hostile

Le Soir Bruxelles, 1er octobre 1999

[Texte intégral]

Première condamnation à mort d'un chef de la secte Aum

La justice japonaise a encore resserré l'étau sur la secte Aum en condamnant à mort jeudi l'un de ses fidèles, coupable d'avoir tué douze personnes, dans le métro de Tokyo, avec un gaz extrêmement nocif, en1995.
Masato Yokohama, 35 ans, est le premier adepte d'Aum Shinrikyo (Aum Vérité suprême) à être condamné à la pendaison pour cet attentat qui avait profondément choqué le Japon.

Cette décision judiciaire est un nouveau coup dur pour le mouvement religieux, confronté à la profonde hostilité de la population japonaise et à la détermination des pouvoirs publics à stopper sa renaissance.

C'était un acte vicieux et barbare qui a fait fi de la dignité humaine, a déclaré le juge Manabu Yamazaki en prononçant le jugement. Il a estimé que Masato Yokohama était coupable d'avoir répandu du gaz sarin, inventé par les nazis, dans une rame du métro de Tokyo le 20 mars 1995.

Personne n'avait été tué dans ce train, mais l'ensemble des attaques menées simultanément sur d'autres lignes par Aum avaient fait douze morts et intoxiqué plusieurs centaines de personnes. Portant lunettes et costume sombre, le crâne dégarni, Yokoyama est resté impavide à l'annonce de la sentence.

Cet ancien responsable de la secte pourrait ne pas être le seul à payer de sa vie l'attentat puisque la justice juge, pour le même attentat, cinq autres ex-membres, dont le gourou Shoko Asahara.

Pour la secte, ce jugement intervient à un moment très délicat. La veille, ses responsables ont en effet tenté d'apaiser les pouvoirs publics en annonçant la suspension de toute activité publique, comme le démarchage, l'organisation de célébrations ou l'acquisition de propriétés. Aum a aussi organisé jeudi matin le déménagement de son siège à Tokyo, où ses responsables ont été accueillis aux cris de Aum dehors! et Une ville sans crime n'a pas besoin d'Aum.


  France : Sukhyo Mahikari

L'escroc dit avoir appris son métier dans une secte

Paris Normandie, 5 octobre 1999

[Texte intégral]

Tribunal correctionnel de Rouen

Thomas, 26 ans, est un engagé de la marine nationale en congé longue durée. S'il comparaît devant le tribunal de Rouen, c'est notamment pour des escroqueries à la carte bleue. Pas moins de 66 avec celle de sa concubine de l'époque, mais aussi plusieurs autres avec les cartes de certains de ses amis, pour un montant total de plusieurs milliers de francs, avec lesquels il a acheté des vêtements; des parfums, et même des places de concert.

"Le numéro de carte bleue de ma concubine, c'est elle qui me l'avait donné", explique Thomas. "Mais le numéro des cartes de vos amis?", s'interroge le président."J'ai appris à les reconnaître en les entendant taper sur les touches des distributeurs quand ils retiraient de l'argent", poursuit Thomas.

 Etonnement du tribunal. "Demandez-lui où il a appris cette technique", questionne son avocat Me Etienne Noël.

 Le procès prend une autre tournure.

 "Dans la secte Sukyo Mahikari", répond Thomas, "quand j'étais là-bas, je devais recruter cinq âmes pour la secte. Si je ne les trouvais pas, elles m'étais facturées entre 10 000 et 15 000 F".

Si on le croit, Thomas ne les a pas trouvées et a mis à profit les leçons de la secte pour indemniser ses gourous." Mais quand vous avez commis ces méfaits, vous aviez déjà quitté la secte. J'aimerais comprendre", lui dit le président. "Moi aussi", répond Thomas, qui avoue être suivi par un psychiatre.

"Cette secte fait l'objet d'un dossier qui est encore en cours", plaide l'avocat de Thomas." Mon client fait l'objet d'un conditionnement qui a perduré. On ne se débarrasse pas d'une telle emprise du jour au lendemain".

 Me Noël invite le tribunal à aller voir ce dossier ou à demander un supplément d'information dans l'intérêt de son client. Il n'est pas entendu - le dossier de la secte Sukyo Mahikari semble être passé aux oubliettes -, et le tribunal condamne Thomas à dix mois de prison avec sursis, l'interdiction d'émettre des chèques pendant trois ans et l'obligation de rembourser ceux qu'il a escroqués.


  France : Sectes et politique

Lettre de l'UNADFI à Madame Élisabeth GUIGOU
Garde des Sceaux

Bulles, n°64, 4ème trimestre 1999

[Texte intégral]

Paris, le 11 octobre 1999

Madame la Garde des Sceaux,
Fréquentant journellement des familles victimes de secte, rencontrant à cette occasion bon nombre d'atteintes à la liberté, nous nous opposons à des courants totalitaires qui prétendent incarner la défense des libertés de croyance. Cette longue expérience nous a conduit à réfléchir aux meilleures façons de clarifier un sujet que beaucoup ont intérêt à brouiller, celui des libertés publiques.

Les libertés publiques sont régies en France, à coté de la Constitution et des déclarations universelles, par des lois et règlements qui en précisent l'application dans notre pays.

Si, dans tous les autres domaines, civil, pénal, travail, famille, etc, ont été rédigés des codes qui rassemblent les divers lois et règlements et leur jurisprudence, rien de tel n'existe en ce qui concerne les libertés publiques, aucun code concernant l'exercice de la Liberté.

Ne pensez-vous pas, Madame la Garde des Sceaux, face au désordre entretenu par le phénomène sectaire, face à d'autres conceptions du droit à la liberté se prévalant de traditions différentes, qu'il serait utile d'expliciter dans un seul recueil la position de la République ?

Pourquoi ne pas envisager la création d'un code des libertés ?

Très vigilants à tout ce qui pourrait entamer la conception laïque des diverses libertés et vous assurant de notre dévouement, nous vous prions de croire, Madame la Garde des Sceaux, à l'assurance de notre très haute considération.

La présidente

Janine TAVERNIER


  Espagne : Sectes

Six membres présumés d'une secte font condamner l'Espagne

Agence REUTER, 14 octobre 1999.

[Texte intégral]

STRASBOURG - La Cour européenne des droits de l'homme a donné gain de cause, jeudi, à six membres d'une secte espagnole qui se plaignaient d'avoir été séquestrés pendant dix jours, à des fins de "déprogrammation" mentale.

Dans un arrêt rendu à Strasbourg, la Cour condamne le gouvernement espagnol pour violation de l'article 5 de la Convention européenne des droits de l'homme (droit à la liberté et à la sûreté, interdiction de toute détention arbitraire).

Madrid devra verser 250.000 pesetas (environ 10.000 francs) à chacun des requérants, ainsi qu'une somme globale de 500.000 pesetas au titre des frais et dépens.

Les six plaignants, membres présumés de la secte CEIS (Centre ésotérique d'investigations), avaient été interpellés le 20 juin 1984 à leur domicile, dans le cadre d'une enquête préliminaire engagée par le tribunal de Barcelone à la suite d'une plainte des familles.

Transférés par la police dans un hôtel proche de Barcelone, ils avaient été soumis pendant dix jours, sous la surveillance de leurs familles et sur recommandation de la justice, à un processus de "déprogrammation" conduit par un psychologue et un psychiatre.

Libérés le 30 juin 1984, les membres de la secte avaient porté plainte contre le directeur général, le sous-directeur général et un fonctionnaire de la sécurité civile.

L'Audiencia provincial de Barcelone devait relaxer les trois prévenus le 7 mars 1990, en considérant toutefois que le motif ayant conduit à la détention était "philantropique, légitime et bien intentionné". Les recours ultérieurs furent tous rejetés.

Les familles des requérants, qui avaient saisi la direction générale de la sécurité civile de Catalogne, estimaient que les membres de la secte subissaient un changement complet de personnalité et étaient incités à se procurer de l'argent par des moyens illégaux.


  France : Sectes

La France s'irrite des critiques US sur la liberté religieuse

Agence REUTER, 15 octobre 1999.

[Texte intégral]

Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé vendredi son irritation à l'égard du département d'Etat américain, qui avait reproché à la France son attitude vis-à-vis de l'Eglise de Scientologie.

Le Quai d'Orsay a reçu Robert Seiple, ambassadeur itinérant des Etats-Unis pour la liberté religieuse et auteur d'un rapport publié le 9 septembre, qui mettait en cause la France.

"Le rapport sur la liberté religieuse publié le mois dernier contient une mise en cause regrettable de la mission ministérielle la lutte contre les sectes, présidée par l'ancien ministre Alain Vivien", a dit François Rivasseau, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay.

Affirmant l'indépendance et l'objectivité de la mission française, le Quai d'Orsay affirme que "M. Seiple a reconnu le caractère discutable de cette mise en cause par les auteurs d'un document officiel américain et a pris note des fortes préoccupations françaises à cet égard", ajoute-t-on de source diplomatique.

Les autorités françaises ont également profité de la visite de Robert Seiple à Paris, visite sollicitée par le département d'Etat, pour rappeler la position européenne en faveur de l'abolition de la peine de mort partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis.


  France :Chaînes d'argent

Une escroquerie en or

Nice Matin,19 octobre 1999 , par Philippe Dupuy

[Texte intégral]

Depuis quelques mois une nouvelle pyramide financière baptisée Goldfinger sévit dans toute la région PACA avec un ticket d'entrée de 20 000 F et des réunions hebdomadaires à la frontière italienne. Une information pour escroquerie est ouverte au parquet de Draguignan (Var), l'enquête a été confiée à la PJ de Nice.

Chaque dimanche depuis quelques semaines, San Remo est le théâtre d'un curieux ballet de véhicules immatriculés en 83, 06 et 13 dont les occupants, en majorité de jeunes couples, ne viennent pas acheter de l'alcool détaxé, ni des panetones.

Arrivés dans cette charmante station balnéaire de la frontière Italienne, ils se rendent directement dans un grand hôtel de la route de Gènes où les attendent ceux que les initiés appellent les hommes en noir.

Prix d'entrée : 20 000 F

Membres d'une organisation qui a pris pour nom le titre d'un film de James Bond, Goldfinger, les managers conduisent leurs invités directement au sous-sol de l'hôtel, où se tiennent derrière des parois coulissantes soigneusement cadenassées, des réunions de plusieurs heures qui ressemblent à s'y méprendre à celles de n'importe quelle secte. fouille scrupuleuse à l'entrée, musique abrutissante, discours logorrhéiques tour à tour culpabilisateurs et galvanisants, applaudissements délirants, scènes de liesse collectives

La seule différence avec une secte c'est qu'ici on ne vend pas un dieu mais un système destiné à faire des heureux élus, des millionnaires en puissance. Mais pour gagner, il faut commencer par payer, et cher !: le ticket d'entrée dans la pyramide Goldfinger est de 20 000 F. A ce prix-là, on est un simple commerçant . Ce qui signifie que, pour récupérer son investissement, il faut trouver plusieurs clients susceptibles de verser à leur tour leur écot.

Chaque client ramené à la pyramide vaut 6 000 F et chaque autre client introduit par ce dernier vaut 3 000 F. A partir de là, on devient un " commerçant" , puis un "group manager" , et pourquoi pas "directeur". A ce stade, les gains peuvent potentiellement dépasser les 100 000 F par mois. Sauf que l'expérience des pyramides financières prouve que seuls ses organisateurs s'enrichissent, tous les autres perdent irrémédiablement leur mise de départ.

Recette estimée: 2 MF par semaine

C'est pourquoi en France ces systèmes demeurent hors la loi et sont passibles, aux termes des articles 122-6 et 7 du code de la consommation d'une amende de 30 000 F et d'un an de prison. Cela explique pourquoi les réunions de Goldfinger se font en dehors des frontières, comme celles des nombreuses autres organisations clandestines du même type (Le Succès, Multi Level Marketting, Team Marketting, Top Stairs, Future Business, Marketting International, GSM, GMBH, Take Off, Royal Empire, WWTM, MI, MM, Titan, French Power), recensées ces dernières années par la très active Association pour la défense de la famille et des Individus (ADFI).

Depuis deux ans environ, on observe une recrudescence des systèmes pyramidaux en France. Après avoir fait des ravages dans le nord et l'est du pays, aux frontières de la Belgique et du Luxembourg notamment, les pyramides s'attaquent désormais au Sud. A la frontière espagnole, Club 2000 sévit depuis fin 98. Il semble que Goldfinger soit apparu début 99 dans notre région. Le groupe qui ouvre à San Remo dit être le numéro 7, ce qui indique qu'il en existerait (ou qu'il en ait existé) six autres. Il est dirigé par une femme d'une quarantaine d'années, Mme T., qui est assistée d'un jeune directeur, Patrick F.. Ses réunions hebdomadaires réunissent près de deux cents personnes chaque dimanche à San Remo. On y trouve une majorité de Marseillais, mais aussi nombre de Fréjusiens, , de Toulonnais, de Niçois et même quelques Lyonnais. Avec un taux de persuasion estimé à 80 %, la recette hebdomadaire de ce type de réunions dites à l'américaine pourrait avoisiner les deux millions de francs. On comprend la persévérance des organisateurs à contourner la loi. Hélas ! pour eux, le parquet de Draguignan, qui a déjà recueilli deux plaintes depuis le printemps, a ouvert une information pour escroquerie. Deux " group managers" ont été mis en examen et l'enquête a été confiée à la PJ de Nice. Les jours de Goldfinger sont comptés.

J'ai eu peur de ce qu'il y avait derrière !

Un participant raconte sa journée à San Remo et comment il a réussi à ne pas payer.

Appelons-le Lucien, car aujourd'hui il a peur et ne veut surtout pas être reconnu. Lucien est varois, il y a deux semaines il a été contacté par une connaissance professionnelle qui lui a proposé de "gagner beaucoup d'argent" en participant à des réunions de club à la frontière italienne.

Un manager du club, joignable uniquement sur téléphone portable, lui ayant confirmé que la proposition n'avait rien d'illégal, Lucien s'est rendu à San Remo: " Normalement, j'aurais dû être accompagné de ma femme, mais j'ai rusé en prétendant qu'elle était malade. C'est ce qui m'a permis de m'en sortir. Sinon, j'aurais sans doute signé comme les autres".

Des liasses de billets de 500 F.

Ce que j'ai vu là-bas est hallucinant, poursuit Lucien. Il y a une telle ambiance de délire collectif que, si l'on est un peu crédule, on signe tout de suite. Sinon, les managers (un pour huit convives) ne vous lâchent pas. Ils vous font miroiter tout ce que vous pourriez vous offrir et vous font sentir cruellement combien vous êtres fauchés. Si vous n'avez pas les 20 000 F sur vous, pas de problème, ils peuvent vous prêter de l'argent et vous font signer une reconnaissance de dette. " L'argent n'est pas un problème pour Goldfinger" à la fin de chaque réunion, on appelle les meilleurs "commerçants" au podium et on leur distribue ce qu'ils ont gagné en liasses de 500 F. " J'ai vu s'échanger ce jour-là quelque chose comme quarante enveloppes contenant 6 000 à 8 000 F chacune " raconte encore Lucien

Mais l'ambiance festive a tourné au vinaigre lorsque Lucien a fait savoir qu'il ne signerait pas. " J'ai tout de suite senti de l'hostilité. Si on n'est pas avec eux on est contre eux. Soudain, je suis revenu à la réalité et j'ai eu peur de ce qu'il pouvait y avoir derrière tout ça. Une secte, la mafia ? Je ne sais pas. En tout cas, j'imagine bien la pression qui doit s'exercer sur ceux qui ont signé des reconnaissances de dette. En partant, j'ai vu les sourires s'effacer sur les visages des jeunes couples qui avaient signé dans l'euphorie du moment. Beaucoup semblaient de modeste extraction. Ils se rendaient compte de ce qu'ils venaient de faire, mais c'était trop tard ! Lucien n'a pas osé raconter ce qu'il a vu à la police de peur des représailles. Heureusement, d'autres l'ont fait à sa place.

Ne pensez pas :" Il va me faire gagner du pognon !"

L'ADFI, qui observe une recrudescence des pyramides aux zones frontalières dénonce des manipulations à caractère sectaire.

En pointe dans le combat contre les pyramides et les ventes à la boule de neige, l'association de défense de la famille et des individus a pu récupérer un édifiant manuel de formation à l'usage des managers de pyramides. Les méthodes d'approche des futurs " membres aimés" y sont détaillées en trois points :

1) Demandez " Qu'est-ce que tu fais dimanche (et non pas" Est-ce que tu es libre ?) "

2) Si la réponse est " Rien de spécial", invitez-les à une " très belle journée festive au club " sur le thème "ça tombe bien il y a une journée portes ouvertes avec des gens fabuleux " et "Je voudrais te présenter à quelqu'un d'extraordinaire à qui j'ai parlé de toi et qui meurt d'envie de te connaître".

3) Pendant l'invitation, ne pensez pas: " Il va me faire gagner du pognon", ni " Ils n'ont pas d'argent". Pensez plutôt: " Ils vont passer une journée inoubliable", "Je l'aime et je lui donne la chance de sa vie" et "Qu'est-ce qu'on va s'amuser."

Le manuel préconise également de mettre l'accent sur la proximité des fêtes de famille et surtout de Noël, si la période s'y prête. Il est également recommandé de faire circuler un questionnaire dans lequel l'accent est mis sur les risques liés à la précarité financière:

" Si l'Etat n'Était plus en mesure de payer les retraites, savez-vous déjà comment vous allez survivre ? Avez-vous assez d'argent de côté pour profiter du restant de vos jours sans travailler ?" "Si vous perdiez votre emploi auriez-vous les moyens de survivre pendant au mois six mois ?". Au passage, le questionnaire permet aussi de tester la résistance psychologique de l'intéressé: "Si votre employeur exigeait que son personnel investisse financièrement dans 'l'entreprise, le feriez-vous ? S'il vous obligeait à suivre des cours de formation non rémunérés, le feriez-vous ? Si une occasion très intéressante de changer de travail se présentait, la saisiriez-vous ?, Aimeriez vous devenir indépendant ? Quelles sont les choses qui risquent de vous faire peur ? " etc.

Pour Mathieu Cossu, bénévole de l'ADFI plus spécialement en charge de ces questions " il s'agit là, clairement,de manipulations à caractère sectaire, même si l'organisation de pyramides n'est pas forcément liée aux sectes. Le plus souvent c'est de l'escroquerie pure et simple". Ces dernières semaines, l'ADFI a reçu une cinquantaine d'appels concernant des chaînes financières, ce qui semble montrer une recrudescence de l'activitÉ des pyramides dans notre pays. Le plus souvent ces appels au secours émanent de proches de personnes piégées : " Une fois qu'on est rentré dans le système, on en devient complice, explique M. Cossu, ce qui explique que l'on ait peu de plaintes et donc peu de procédures, alors que ces systèmes réapparaissent régulièrement".


  France :Intégrisme catholique

L'Abbé Cottard devant la justice des hommes

Libération , 18 octobre 1999, par Françoise-Marie Santucci

[Texte intégral]

En 1998, la virée en mer organisée par le chef des scouts fit cinq morts.

Rien ne pourra m'empêcher d'aller jusqu'au bout.» Jocelyne Lasnet de Lanty, mère d'un scout décédé

Le 13 août 1998, Jean-Yves Cottard est libéré après trois semaines de détention préventive.

Cinq morts et un abbé sur fond d'intégrisme religieux: ce matin s'ouvre, au tribunal de Guingamp (Côtes-d'Armor), le procès de Jean-Yves Cottard. L'ecclésiastique, membre de la très intégriste Fraternité Saint-Pie X et ancien dirigeant d'un camp de vacances, est poursuivi pour «homicides et blessures involontaires par manquements délibérés à des obligations de sécurité ou de prudence». Il avait organisé, le 22 juillet 1998 au large de Perros-Guirec, un raid maritime qui causa la mort de quatre scouts âgés de 12 à 16 ans, et de Guillaume Castanet, un plaisancier de 30 ans venu à leur secours.

L'affaire, hormis ses circonstances tragiques (la météo était défavorable, les enfants, épuisés, ont dérivé pendant des heures, les secours n'ont été prévenus que très tardivement), avait révélé l'étrange facette d'un milieu catholique intégriste: éducation spartiate, entraînement quasi militaire et dévotion totale à la hiérarchie, qu'elle soit humaine ou divine (lire encadré). Ainsi, juste après le drame, des parents d'enfants morts demandent la libération du prêtre: «Etre privé de notre abbé en ces heures douloureuses est une peine peut-être encore plus dure que la perte de nos enfants.»

Si les intégristes serrent les coudes et déplorent un «tragique accident», le parquet de Guingamp n'en démord pas. «Le hasard ne tient que peu de place dans cette affaire. Il y a eu accumulation de fautes graves. Ces enfants ont vécu un calvaire.» Immédiatement, la mère du plaisancier noyé se constitue partie civile: «Sans mon fils et ses amis, il y aurait eu encore plus de morts: c'est inadmissible. Il est hors de question qu'on passe l'éponge.» Après trois semaines de détention préventive, l'abbé sort de prison.

En octobre 1998, Jocelyne Lasnet de Lanty, mère de l'un des scouts décédés, rejoint la partie civile. Elle veut «savoir qui est responsable». Même «si cela semble à certains incompréhensible ou gênant, rien ne pourra m'empêcher d'aller jusqu'au bout de ma démarche». Depuis, beaucoup craignent qu'elle ne se désiste, victime de pressions. Jointe au téléphone voici quelques jours, elle a juste précisé: «Pour l'instant, je continue.»

Depuis sa maison de l'Ain, Dominique Sigogneau, la mère de Guillaume Castanet, se disait, la semaine dernière, «très angoissée»: «La colère est toujours là, je n'arrive pas à m'en sortir. J'aimerais pouvoir parler avec lui, savoir pourquoi il s'est obstiné à faire partir ces enfants et tant tardé à prévenir les secours...» En plus d'un an, elle n'a reçu qu'un mot de l'Association françaises des scouts et guides catholiques, dont dépendent les scouts marins de l'abbé: «Ils m'expliquaient que mon fils est mort en faisant honneur à leurs valeurs de courage, de sacrifice...» Elle dit aussi: «L'intelligence de cet homme serait de dire: "Je plaide coupable." Car il est responsable à 100%, sans circonstances atténuantes.»

Ça ne semble pas être la position de l'ecclésiastique. Le 22 juillet, lors d'une messe anniversaire en mémoire des scouts, célébrée dans la très intégriste Fraternité de la Transfiguration de Mérigny (Indre), il avait prononcé un sermon tranché. Selon des journalistes de France 3 présents, l'abbé a «clamé son innocence, dit que la presse racontait n'importe quoi, et fortement déconseillé aux parents des victimes, rassemblés dans l'église, d'intenter une quelconque action contre lui».

Familles des victimes, traditionalistes, journalistes, un public important est attendu à Guingamp. L'exiguïté du tribunal correctionnel n'offrant pas plus de cinquante places, le procès sera retransmis sur l'écran géant du théâtre municipal (le ministère de la Justice a débloqué 50 000 F pour financer l'opération).

Selon le nouveau procureur de Guingamp, qui «soutiendra à fond l'accusation» dans les mêmes termes que son prédécesseur, ce duplex est justifié par «l'impact énorme de la catastrophe et par l'émotion ressentie dans la région envers les drames de la mer». Le procès s'achèvera demain soir. L'abbé risque cinq ans de prison.


  France :Chaînes d'argent

Pyramide Golfinger: la secte des escrocs

Nice Matin,19 octobre 1999 , par Philippe Dupuy

[Texte intégral]

La chaîne financière qui sévit depuis au moins six mois sur la Côte d¹Azur aurait déjà fait entre deux et trois mille adeptes. Les victimes témoignent des pratiques à caractère sectaire des animateurs de cette filouterie à grande échelle

La publication, hier, de notre enquête sur la résurgence de chaînes financières illégales dans tout le pays et notamment sur la Côte d¹Azur (1) n¹a pas manqué de provoquer des réactions.

Nombre de personnes contactées pour faire partie de la pyramide Goldfinger, qui sévit particulièrement dans les Alpes-Maritimes, le Var et les Bouches-du-Rhône, nous ont contactés pour raconter comment elles ont été approchées. Ce qui permet de mieux cerner les méthodes employées par l'organisation.

A recrute B qui recrute C

Grâce à des correspondants qui ont été approchés au mois d¹avril, on sait désormais que Goldfinger sévit depuis au moins sept mois sur la Côte d¹Azur et que son secteur de recrutement va de Marseille à Menton en passant par Toulon, avec des extensions jusque dans la région de Lyon. Tous confirment que le principe de fonctionnement de cette société, qui se présente comme
une entreprise financière (dont le siège social est aux Seychelles !), est celui, classique, des pyramides : A verse 20 000 F pour adhérer puis recrute B qui verse à son tour 20 000 F. Moyennant quoi A reçoit 6 000 F Quand B recrute C, A reçoit 3 000 F et ainsi de suite. Un système totalement illégal en France mais toléré en Italie, en Espagne, en Belgique et en Hollande où se font les signatures de contrats.

Les réunions de Goldfinger se tiennent tous les dimanches dans un hôtel de San Remo avec, à chaque fois, une centaine de nouveaux candidats. « Là, encadrés par nos parrains on est pris en charge par les hommes en noir, managers de l¹organisation, sous la surveillance étroite d¹une dizaine de gorilles qui fouillent les entrants et limitent vos déplacements dans l'hôtel, raconte un Toulonnais. La pression psychologique est constante ».

Les méthodes de recrutement des nouveaux candidats varient d¹un département à l'autre. Selon nos informateurs, elles sont élaborées lors de réunions hebdomadaires qui se tiennent à Toulon pour le Var et à Saint Laurent du Var pour les A.-M.

Dans le Var, le manager local, un certain Gérard B., joignable uniquement  sur téléphone mobile, se contente apparemment de conseiller aux nouveaux membres de faire miroiter à leurs amis des « gains importants et faciles » pour les attirer sans leur préciser qu¹il s¹agit d¹une chaîne d¹argent.

Dans les Alpes-Maritimes, le discours est plus élaboré : Jenny C, par exemple, préconise d'appâter le gogo en lui faisant croire qu¹il s¹agit simplement d¹aller jouer les « applaudisseurs » pour une émission de la télé italienne.

Peur des représailles

Après approbation des candidatures par le manager, le voyage à San Remo se fait obligatoirement à bord de la voiture du parrain ou du minibus affrété par le manager. Ce qui interdit évidemment aux réfractaires de partir avant la fin de la réunion.

Celle-ci dure de 14 heures à 19 heures sous la forme d¹un show à l'américaine que tous décrivent de la même manière : musique abrutissante, discours interminables et applaudissements forcés dans une ambiance de délire collectif destinée à accréditer l'idée que tout le monde va devenir millionnaire. Suit un frugal buffet (facturé 200 F) au cours duquel les candidats sont isolés pour signer leur contrat. « A ce moment, il est très difficile de faire marche arrière, raconte une Cannoise. On se sent immédiatement rejeté voire en danger, si l¹on ne signe pas  On m¹a clairement laissé entendre que j¹avais intérêt à ne rien dire de ce
que j¹avais vu » renchérit un Varois qui a refusé d¹entrer dans le jeu. Le manager lui avait pourtant proposé de lui prêter lui-même l¹argent ou de favoriser l¹attribution d¹un prêt personnel.

Il semblerait qu¹un grand organisme de crédit national fasse des facilités surprenantes aux membres de l'organisation.

Avec un taux de persuasion estimé à 80 % par les spécialistes de ce type de conditionnement le nombre d¹adeptes de Goldfinger dans notre région pourrait déjà être de l¹ordre de deux mille à trois mille personnes.


  France :Intégrisme catholique

Cottard trop divin pour être humain

Libération , 20 octobre 1999, par Françoise-Marie Santucci

[Texte intégral]

L'abbé n'a pas hésité à mettre en cause les enfants dans leur mortelle équipée.
«Nous avons eu le malheur de perdre un enfant, l'abbé en pleure quatre.»
La mère de l'une des victimes
Sous le soleil qui filtrait, hier matin, dans la salle d'audience du tribunal de Guingamp (Côtes- d'Armor), Jean-Yves Cottard a fait montre d'une certaine décence, à défaut de remords. Un peu voûté, l'ecclésiastique mouille sa voix de repentir. «Je n'ai pas suffisamment pris conscience de mon incompétence, j'ai commis une erreur d'appréciation.» Ces mots, que tout le monde attendait depuis le début du procès lundi matin, l'abbé les a lâchés faute de mieux, acculé par l'insistance de la présidente Maryvonne Lecuyer. Il est jugé pour «homicides et blessures involontaires avec manquement délibéré aux obligations de sécurité et de prudence».

La veille au soir, il s'était essayé à la gratitude. L'audience touchait aux moments tragiques, ceux du 22 juillet 1998 où quatre scouts et un plaisancier trouvèrent la mort après une virée en mer ordonnée par l'abbé. Les deux plaisanciers de l'Alphin, le voilier qui porta secours aux scouts en perdition, finissaient leur déposition. Cottard se lève et dit : «Quoi qu'il en soit, merci.» Le skipper Yves Bécognée lui répond sèchement : «Je dois indiquer au tribunal que ni Corneloup [le troisième équipier à bord de l'Alphin, ndlr], ni Sigogneau [la mère de Guillaume Castanet, le jeune homme qui mourut dans le sauvetage, ndlr], ni moi-même n'avons reçu aucune lettre d'un parent d'enfant mort ou rescapé. Je vous remercie de vos remerciements, je ne peux que constater qu'ils sont un peu tardifs.»

Malgré ces deux jours d'audience calamiteux pour elle, la maison intégriste tient bon dans l'adversité. A défaut de reporter les fautes sur l'encadrement du camp scout, pourquoi ne pas charger les enfants eux-mêmes ? Cottard lance : «S'ils sont partis ce matin-là, c'est parce qu'ils en avaient envie.» Son avocat renchérit : le drame ne résulterait-il pas d'une erreur de navigation imputable aux scouts ? L'un d'entre eux justement, le rescapé Grégoire A. au visage crayeux, ne se risque pas à écorner la version divine. Le drame, selon lui ? «Une vague et un coup de vent.» Et quand Yves Bécognée, rappelé pour une confrontation avec Grégoire A., entre à nouveau dans la salle d'audience, il embrasse avec émotion le «petit scout». Celui-ci se raidit instinctivement, corseté, comme ses proches, dans une foi qui lui fait oublier la moindre humanité.

Cheveux ras. Pas une fois les regards des proches de Cottard ne se tournent vers Dominique Sigogneau, la mère de Guillaume Castanet, cachée derrière de grosses lunettes de soleil. Chez les hommes en soutane et les familles des scouts, on porte le cheveu ras et le menton fier, on lit la Bible pour conjurer la réalité humaine. Ainsi la maman d'un enfant décédé, malgré la succession d'erreurs pointées depuis lundi, malgré les faux-fuyants de Jean-Yves Cottard, le décharge-t-elle encore. «Nous avons eu le malheur de perdre un enfant, l'abbé en pleure quatre.»

Seul Dominique Lasnet de Lanty, un grand barbu aux yeux tristes, semble parfois abattu. Il a perdu un enfant cette nuit-là - sa femme s'était constituée partie civile, elle a préféré ne pas venir. Trop de pression dans ce milieu intégriste ? Jamais l'audience ne se hasarda sur ce terrain glissant : pourquoi de tels camps, quasi militaires, existent-ils ? Pourquoi tant de cruauté envers ces enfants, pour soi-disant en faire des hommes ? Et quels hommes ?

Mais il ne s'agissait pas d'instruire le procès de l'intégrisme, ses affidés eussent été trop heureux d'y voir un complot, et cela risquait d'exonérer un abbé plus que jamais responsable de tout. Responsable et coupable ? Sûrement, selon le procureur Michel Belin qui, au terme d'un réquisitoire d'une heure et quart, lance à Cottard : «Puissent ces cris d'enfants et ces noms de victimes hanter à tout jamais vos nuits.» Selon lui, «les scouts furent envoyés à la mort. Rien, dans ce qui est arrivé, ne relève du destin». Et d'accuser l'abbé d'être l'instigateur d'une «doctrine» réservée à «un groupuscule d'individus enfermés dans leurs certitudes et coupés du reste du monde», où «la prise de risques était érigée en méthode éducative».

«Gourou d'une secte».

Michel Belin a requis cinq ans de prison dont deux ferme pour Jean-Yves Cottard (avec affichage du jugement dans les locaux de l'organisation scoute), assortis de l'interdiction, à tout jamais, d'encadrer des jeunes. Un peu plus tôt, l'avocat de Dominique Sigogneau avait désigné l'abbé comme le «gourou d'une secte», qui «obligeait les gamins à dire des choses extravagantes pour ne pas lui nuire». Evoquant la mort de Guillaume Castanet et la douleur de sa mère, qui «parvient à respirer mais ne vit plus», Me Yann Gasnier a demandé en son nom 300000 F de dommages et intérêts. Jugement le 6 décembre.*

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Encart relevé sur libération du 19 octobre 1999

 
 Ce même fatal été, un second témoin trouve sur sa route un petit scout de l'abbé Cottard. Seul, il doit parcourir une cinquantaine de kilomètres. Il crève de faim. 



  France :TFP

Droit de naître et Tradition, Famille, Propriété

Réseau Voltaire , 20 octobre 1999.

[Texte intégral]
 

Interrogés par la presse, les dirigeants de Droit de naître nient tout lien direct avec TFP. On peut néanmoins constater :

Les publipostages de Droit de naître sont réalisés, dans l'Indre, par l'Européenne de médias GIEE. Les principaux autres clients de cette société sont TFP et Avenir de la Culture. Ce GIEE est d'ailleurs la propriété des sections allemande, française et italienne de TFP.Le rapport de la Commission d'enquête parlementaire " Les sectes et l'argent " (AN n° 1687), présente ce GIEE comme la structure de financement de TFP.

L'aumônier de Droit de naître est S. Exc. Mgr Custodio Alvim Pereira, un prêtre portugais devenu évêque au Mozambique et poursuivant aujourd'hui une carrière à la Curie romaine. Ce membre de TFP est archevêque du chapitre de la Basilique Saint-Pierre de Rome et surtout second Grand-Prieur de l'Ordre militaire sacré constantinien de Saint-George.

[L'Ordre militaire sacré constantinien de Saint-George est une société secrète de la haute noblesse catholique consacrée à la défense du Saint-Siège et de la vraie Foi. Il est reconnu par le Saint-Siège et présidé héréditairement par les princes de Bourbon-Parme.]

À l'occasion de leur voyage organisé lors de la Marche pour la vie à Washington (21 au 23 janvier 1999), la délégation de Droit de naître n'a eu le temps que de visiter une organisation alliée : la section américaine de TFP. Crusade, la revue de TFP-America rend compte de cette rencontre en présentant Droit de naître comme une organisation correspondante en France.

Le président de Droit de naître, Nelson Frangeli, est membre de TFP et écrit dans les revues de l'organisation. Ainsi a-t-il commis un article contre la Révolution française dans la revue de la branche universitaire de TFP au Brésil, Post-Modernidade.

La brochure de propagande de Droit de naître, " 50 questions et réponses que tout Français devrait connaître... contre l'avortement ", initialement publiée en anglais par TFP, a été rédigée par Earl Appleby, lui-même membre de TFP et traducteur, du portugais vers l'anglais, des ouvres du fondateur Plinio Corrêa de Oliveira.


  France :TFP

Les soutiens de TFP.

Réseau Voltaire , 20 octobre 1999.

[Texte intégral]

Le Comité d'honneur d'Avenir de la Culture, mis en place par TFP à l'occasion du dixième anniversaire de la secte en France (1997), comprenait :


  Israël : Sectes

Les Zinzins du millénaire

Moustique , 20 octobre 1999.

[Texte intégral]

Même en agrandissant les hôpitaux psychiatriques de Jérusalem, Israël ne peut accueillir tous les illuminés du monde à l'occasion du passage à l'an 2000. 25 adeptes de Sekta, «un groupe hérétique inconnu", arrivés a Haïfa avec chiens et chats et soupçonnés de préparer un suicide collectif en guise de Saint-Sylvestre, ont été refoulés vers Chypre. Où ils ont été priés de poursuivre leur voyage vers la Grèce.

Déjà en janvier, huit membres des "Chrétiens inquiets", une secte américaine (à moins qu'ils ne disent une Église là-bas), soupçonnés des mêmes desseins, avaient été rembarrés. Leur gourou prophétisait qu'il serait tué à Jérusalem en décembre, ce qui déclencherait l'Apocalypse. Rien que ça.


  France :Chaînes d'argent

Chaîne Goldfinger : des milliers de victimes

Nice Matin, 20 octobre 1999 , par Philippe Dupuy

[Texte intégral]

Sous couvert d¹une société financière basée dans l¹océan Indien («Gold-Fingers Ltd »), la pyramide qui sévit sur la Côte d'Azur aurait déjà engrangé plus de 40 millions de francs.

Les révélations continuent d¹affluer sur la chaîne Goldfinger, « la secte des escrocs ». Depuis la publication de notre enquête(1), les témoignages se multiplient pour dénoncer les méthodes de conditionnement employées par l¹organisation et les ravages qu¹elle fait dans notre région auprès de personnes crédules, souvent jeunes et désargentées.

On peut désormais estimer entre 2 000 et 3 000, les victimes potentielles de l¹escroquerie à la « boule de neige » mise en place depuis le printemps 1999 entre la frontière italienne, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. A 20 000 F le ticket d¹entrée dans la pyramide, les sommes mises en jeu pourraient déjà dépasser les 40 millions de francs !

Premières plaintes

Où va l¹argent ? Sans doute pas dans les poches des participants, auxquels on fait pourtant miroiter des gains de « 200 000 F par semaine et plus ».
Selon l¹organigramme de la pyramide, à chaque nouvelle adhésion, le « petit commerçant » (celui qui a amené l¹adhérent) est censé toucher 5 600 F, le « gros commerçant » (qui a fait entrer le « petit » dans la chaîne) 3 250 F ; le responsable de groupe 3 250 F ; le sous-directeur 3 250 F et le directeur 1 650 F. Les 3 000 F restants iraient aux frais d¹administration et aux impôts italiens !

Détail piquant, Goldfinger s¹est déjà mis à la monnaie européenne puisque les cotisations sont calculées en euros. Ainsi, le prix d¹entrée est de 3 090 euros.

Mais comme dans toutes les pyramides, les gains ne sont évidemment que théoriques... sauf pour les organisateurs. Les premières plaintes commencent d¹ailleurs à arriver : elles émanent de Varois et de Niçois qui sont entrés dans la chaîne il y a déjà plusieurs mois et qui n¹ont toujours pas réussi à récupérer leur mise de fonds.

Boîte postale : Atoll 21 aux Seychelles.

L¹information, ouverte au cabinet du juge Lombard au parquet de Draguignan, a déjà abouti à deux mises en examen et l¹enquête a été confiée au SRPJ. Mais on ne cache pas qu¹elle risque d¹être « longue et difficile », tant les victimes hésitent à se déclarer (par peur du ridicule ou des représailles) et tant le secret entoure Goldfinger. Il sera difficile, en effet, de savoir qui est à la tête de la société écran, Gold-Fingers Ltd, dont se sert l'organisation pour donner un semblant de respectabilité à ses activités illicites : le siège social est basé « Atoll 21 » à Victoria Mahé aux Seychelles !

L¹autre difficulté réside dans le fait que les transactions se font à l'étranger et qu¹apparemment, les sommes en liquide qui circulent à la frontière n¹excèdent pas le maximum légal par personne. Ce qui n¹empêche pas les managers d¹exhiber des liasses de 500 F pour appâter le client lors des réunions dominicales de la pyramide à San Remo.

Si l'on en croit les témoignages, les sommes qui circulent à ce moment-là dans la salle dépassent largement les 200 000 F de gains hebdomadaires promis aux futurs adeptes. Selon un de nos informateurs, une partie de l'argent récolté lors des réunions transiterait par une banque marocaine installée en Italie. Destination ? Mystère.


  Chine :Falungong

Les sectes font pleurer Mao

Charlie Hebdo, 27 octobre 1999, par Samia Paraoui

[Texte intégral]

Après sa tournée européenne, Jiang Zemin retourne dans 1'« empire du silence », où les laissés-pour-compte de la société n'ont pas d'autres moyens de s'exprimer que les sectes mystiques.

Les tapis rouges, les meubles molletonnés et les décors feutrés des châteaux corréziens ont tant bien que mal isolé le président chinois du vacarme des dissidents réfugiés,en France.

En Chine, rien ne viendra troubler la tranquillité de Jiang Zemin. Tout embryon de syndicat indépendant, d'association ou de parti politique est immédiatement écrasé. Depuis la conversion de la Chine populaire au libéralisme, le dégraissage massif des entreprises d'Etat ne s'accompagne pas vraiment d'un développement du dialogue social. En réponse, depuis le début des années 90, les sectes mystiques prolifèrent.

L'éducation par la matraque

En avril demier, pour réclamer sa reconnaissance officielle, la plus puissante d'entre elles, la secte Falungong (littéralement : « l'art de la roue de la loi ») a organisé une manifestation qui a déchaîné la répression du régime. Le fondateur de la secte, Li Honghzi, exilé aux Etats-Unis a eu la révélation de ses pouvoirs sumaturels à l'âge de huit ans : lorsqu'il jouait à cache-cache avec ses camarades, il gagnait toujours la partie... en devenant invisible. Il n'a malheureusement pas transmis ce don à ses adeptes, qui se sont fait cueillir par les flics chinois.

Selon Amnesty, des milliers d'adeptes de Falungong ont été embarqués, entassés dans des stades pour suivre des séances
d'« éducation », à coups de matraque électrifiée. Leurs dirigeants ont été arrêtés et condamnés à mort, en vertu d'une très officielle « campagne contre la superstition ».

On pourrait s'étonner de ce que le puissant Parti communiste chinois ait été effrayé par des gens dont les pratiques consistent en de lentes gesticulations dans les parcs. En fait, le régime n'a pas trouvé zen du tout que les adeptes de la secte commencent à se compter par millions, et que leurs dirigeants soient infiltrés jusque dans le Parti, y compris dans les services chargés « de la sécurité et de la propagande »...

La guérison par le concombre

Pour autant, en Chine populaire,tous les dingos mystiques ne sont pas considérées comme « contre-révolutionnaires ». Ainsi,la secte Putigong (« pratique de la sagesse suprême »), fondée elle aussi au début des années 90, organise ouvertement des stages pour apprendre des exercices de relaxation et de méditation destinés à « accroître l'énergie intérieure », mais aussi à diagnostiquer et à guérir les maladies à distance. Pour cela, pas besoin de médicaments, une pomme de terre ou un concombre suffisent, voire une simple feuille de papier et un crayon pour « éliminer la maladie » en noircissant progressivement un dessin représentant l'organe malade...

Pourquoi, alors, de pareils allumés ne sont-ils pas, eux aussi, concernés par la « campagne contre la superstition » et continuent-ils à gommer des cancers tranquillement ? Simplement parce que le Putigong fait totalement allégeance au régime. Et, surtout, allège les dépenses de la Sécurité sociale, puisque ses adeptes vont acheter leurs médicaments chez l'épicier ou le papetier.

Le Chanmi Gong ou le Xianggong sont eux aussi des sectes professant des « thérapies » farfelues. Elles aussi sont libres de recruter leurs adeptes parmi les laissés-pour-compte du libéralisme à la chinoise - 30 millions de licenciements depuis 1997 - pour qui la médecine est devenue un service inaccessible. Aux Etats-nis, pour être une secte en règle, il faut avoir du fric. En Chine, il suffit de ne pas s'opposer au régime et de permettre à la Sécu de faire des économies, en disant aux fidèles de remplacer les antibiotiques par le concombre.


 France : Intégrisme catholique

Le Tartuffe tueur d'enfants en procès à Guingamp

Charlie Hebdo, 27 octobre 1999, par Riss.

[Larges extraits]

Une association qui tente de dissimuler l'aspect paramilitaire de son activité

En quoi consistait les activités des camps de l'abbé Cottard ? Ce dernier est peu bavard à ce sujet. Les seules informations obtenues sont celles données par les habitants de la région qui hébergeaient parfois des scouts pendant leur marche :

" Ils devaient rentrer au camp à 18 heures 30 précises, ni avant, ni après, sinon il y avait pénalité. Un scout m'a dit : "si un chef nous voit utiliser un autre moyen que la marche à pied, on aura une pénalité de 10 km en plus". J'ai calculé qu'ils avaient fait 50 km dans la journée. Ils partaient avec des bottes de carottes et une boîte de raviolis pour cinq. Les jeunes étaient affamés ! J'ai vu un garçon de 11 ans qui m'a fait pitié. Je leur ai fait des tomates farcies, ils ont tout mangé. Mais ils avaient encore faim. Je leur ai fait à manger encore une fois. "
Ces "raids" étaient désignés pudiquement sous l'appellation d' "explorations côtières" dans les documents que l'association était tenue d'envoyer aux services de la Jeunesse et des Sports. L'abbé Cottard : " Nous essayions d'éviter les termes militaires qui auraient risqué de déplaire à l'administration ".

Des déclarations contrastées de l'un des rescapés

Le procureur lit la déposition de Benoît Dandré, un des survivants du naufrage de Perros-Guirec :

" Tous les 7, nous nous agrippions sur la coque. On allait vers le large. Le premier qui a lâché la corde c'est Jean-Baptiste. Il était dans un état second. Ensuite, il a craché un liquide blanc par le nez. Sur une vague, il m'a lâché... ".
Par contre, sa version devant le tribunal est manifestement embellie :
" On voulait réussir cette journée de voile pour un peu remonter notre image [...] On a crié pour qu'ils nous repèrent. C'était notre dernière fusée. On a chanté, on a prié. On était angoissé, mais on gardait notre calme ".
Le procureur ne croit pas un mot de cette version.

Un aspect idéologique qui ne peut être éludé

Les avocats de Cottard tentent de minimiser l'aspect idéologique de ce drame :

" On a voulu faire le procès d'un système de pensée, d'une philosophie, d'un mode de vie qui sont aux antipodes de la réalité ".
Pourtant, on découvre ces extraits dans la revue de l'association :
" ... si vous voulez mettre votre honneur à mourir en chrétien et non en lâche [...] " " Scouts marins, parés à l'appel de Dieu. A travers cette succession de morts, à travers le récit de survivants qui se croyaient appelés, apprenant avec une clarté fulgurante le mystérieux appel de Dieu. [...] Craignez madame le juge que la roue tourne. N'entendez-vous pas le sourd grondement de la révolution ? "
Des aveux d'incompétence... tous sincères ?

Jean-François Pept, chef de troupe des scouts marins : "Je n'ai pas de compétences marines. Je n'avais jamais fait de voile. [...] Je collectionnais les insignes scouts".

Pascal Téry, chef de troupe des scouts marins : "Pour moi, la navigation n'est pas une activité particulièrement dangereuse. C'est comme la conduite sur route".

A la conseillère du ministère de la Jeunesse et des Sports qui avait inspecté le camp en 1996, l'abbé Cottard s'était fait passer pour un ancien officier de marine. Devant le tribunal, il avoue son incompétence et tout le monde est content. Mais comment le croire car pour le traditionnaliste qu'il est, les critères qui définissent "la compétence" n'ont rien à voir avec ceux couramment partagés dans une démocratie. Par lui, et son association, l'individu "compétent", c'est celui qui surmonte les épreuves, celui qui est fort, celui qui survit. Celui là deviendra le chef et dirigera les autres, les faibles. C'était le sens de ces raids qu'il organisait. Une sorte de sélection naturelle comme elle s'opère dans le monde animal.

Donc, rien à voir avec les critères de compétence d'une société civilisée moderne. Les aveux d'incompétence de Cottard apparaissent alors comme un honteux numéro de Tartuffe. Un Tartuffe dont l'hypocrisie n'est pas de dissimuler un faux dévot mais un faux citoyen démocrate respectueux des lois républicaines et de leurs valeurs. Il faut le voir se répandre en excuses et en courbettes devant la présidente : " Oui, c'est vrai, je l'avoue, je n'avais pas pris conscience suffisamment de mon incompétence ! "
 

TARTUFFE 

Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable,
Un malheureux pécheur, tout plein d'iniquité, 
Plus grand scélérat qui jamais ait été.
Instant de ma vie est chargé de souillures ; 
Qu'un amas de crimes et d'ordures , 
Et je vois que le Ciel, pour ma punition, 
Me veut mortifier en cette occasion. 
De quelque grand forfait qu'on me puisse reprendre, 
Je n'ai garde d'avoir l'orgueil de m'en défendre. 
Croyez ce qu'on vous dit, armez votre courroux, 
Et comme un criminel chassez-moi de chez vous. 
Je ne saurais avoir tant de honte en partage 
Que je n'en aie encor mérité davantage.

(acte III, scène VI)

Quel sort le tribunal va-t-il réserver à ce Tartuffe, non pas de comédie, mais de tragédie ? A la fin de sa pièce, Molière envoyait son faux dévot en prison. Espérons que dans sa décision qui sera rendue le 6 décembre, le tribunal soit aussi inspiré.


  France :ACC

Une secte aux prud'hommes

L'express, 28 octobre 1999 , par François Koch

[Texte intégral]

Pour avoir dénoncé l'infiltration de leur entreprise , neuf salariés ont été licenciés. Reflexe salutaire ou faute ?

Ambiance irrespirable.

Le 19 octobre, le conseil des prud'hommes de Nanterre (Hauts-de-Seine) est le théâtre d'une joute peu ordinaire. Neuf des onze commerciaux d'Essor, une petite entreprise familiale spécialisée dans la vente de verres et de montures, contestent leur licenciement pour faute grave: on leur reproche un acte d'insubordination à l'égard de leur directeur général (DG), Sam Cohen. Mais c'est l'appartenance de ce dernier à une secte qui est au cour des débats. Et c'est cet état de fait qui explique que les salariés aient demandé la tête de leur directeur à son père, le PDG Clément Cohen. L'affaire avait été jugée en son temps suffisamment grave et significative pour être évoquée au sein même du rapport de l'Assemblée nationale «Les sectes et l'argent», rendu public en juin 1999.

Retour sur les faits.

Dès l'ouverture du séminaire commercial organisé par Essor au Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), le 17 août 1998, un salarié se présente comme le porte-parole de huit autres collègues et lit une déclaration adressée à Sam Cohen: «La majorité de la force de vente se trouve en désaccord total avec les orientations philosophiques que vous donnez à cette société.» Que se passe-t-il ensuite? Selon les neuf protestataires, le DG les a expressément invités à quitter le séminaire. La direction d'Essor soutient, elle, que les «putschistes» ont refusé de réintégrer la salle de réunion, après cet ultimatum de Cohen fils: «Soit vous faites ce que l'on vous demande, soit vous démissionnez!»

Et, dès le lendemain, la procédure de licenciement pour faute grave est engagée; autrement dit, les «rebelles» sont immédiatement mis à la porte, sans préavis ni la moindre indemnité. Pourquoi appliquer la sanction la plus forte à ces contestataires d'apparence bien modérée? Et pourquoi une telle précipitation?

La réponse est sans doute liée à la détérioration du climat social d'Essor, une PME de 43 salariés sans délégués du personnel, au profond malaise débouchant sur cette protestation collective. «Les salariés voulaient lancer un appel à la direction: ``Nous sommes en danger''», plaide Me Rachid Brihi. Au départ, ils sont simplement choqués que les réunions de formation commerciale se transforment en «séances de culpabilisation» particulièrement éprouvantes. Leur inquiétude grandit quand ils découvrent le vrai visage de l'étrange intervenante extérieure dans leurs séminaires: Claire Nuer, gourou d'ACC (Au cour de la communication).

Il s'agit ni plus ni moins d'une secte guérisseuse. Révélée en 1996 par l'émission Le Droit de savoir (TF 1), ACC est combattue par la principale association de victimes des mouvements sectaires, l'Unadfi. La même année, en Belgique, le rapport parlementaire sur les <sectes> dénonce les méthodes d'infantilisation, de dépersonnalisation, de manipulation mentale utilisées dans les séminaires d'ACC et, beaucoup plus grave, le fait que des adeptes atteints du cancer ou du sida soient invités à cesser tout traitement et à acheter à ACC des fioles «miracles» de «714 X»! L'angoisse gagne enfin les commerciaux d'Essor lorsqu'ils apprennent que leur DG, Sam Cohen, est à la fois cofondateur d'ACC et conjoint de la gourou.

Un «droit à protéger leur dignité»

«Ces neuf salariés ont prémédité un putsch contre Sam Cohen, soutient l'avocat d'Essor, Me Jean-Marc Fédida. Mais ils sont dans l'incapacité de démontrer que la gestion de la société était sectaire.» Pourquoi devraient-ils le faire, puisqu'ils n'ont pas dénoncé l'infiltration d'Essor par la secte ACC avant leur licenciement? «Avec des termes très prudents, sans jeter aucun anathème, ils ont simplement utilisé leur droit d'expression, leur droit à protéger leur dignité, argumente Me Brihi. Le contrat de travail n'oblige pas un salarié à tout subir!» Et de citer un arrêt de la cour d'appel de Paris du 15 juin 1999, accordant 860 000 francs de dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse à un cadre ayant informé sa maison mère de l'appartenance à une secte de son supérieur hiérarchique, les magistrats ayant considéré qu'il avait «accompli avec un courage méritoire ce qui était son devoir». N'est-ce pas aussi pour avoir fait preuve de ce courage-là que neuf salariés d'Essor ont été licenciés pour faute grave il y a un an? Jugement le 11 janvier 2000.


  Israël : Sectes et Apocalypse

Le retour du Messie et du Jugement dernier

AFP, 28 octobre 1999

[Larges extraits]

JERUSALEM.A deux mois du Jubilé de l'an 2000, Israël se mobilise contre l'arrivée d'un afflux d'illuminés chrétiens soupçonnés
de vouloir hâter par la violence le retour du Messie et le Jugement dernier.

Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, a appelé à une étroite coopération entre ses services et la sûreté
fédérale américaine (FBI) pour identifier les sectes "aux intentions apocalyptiques".

Selon un récent sondage d'opinion, pas moins de 40 % des Américains croient en la fin biblique des temps.

L'un d'entre eux, qui se promenait depuis des mois dans les rues de Jérusalem vêtu d'une toge, la barbe et les cheveux hirsutes, a récemment été expulsé. Se faisant appeler "le Prophète Elie", il affirmait qu'une prophétie d'Ezechiel se réaliserait bientôt : le surgissement d'une source, annonciateur de la fin des temps, au Mont du Temple de la Ville Sainte, où se trouve l'Esplanade des Mosquées, Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, troisième lieu saint de l'islam.[.....]

Israël attend plusieurs millions de pèlerins chrétiens à l'occasion du Jubilé, notamment dans le sillage d'une visite en Terre sainte du pape Jean Paul II prévue en mars.[.....]

Les habitants de Jérusalem se sont déjà habitués à la présence de personnages "bizarres", croyant réincarner des personnages de la Bible ou du Nouveau Testament. Dans les supermarchés de la ville, il n'est pas rare de rencontrer un "Jean Le Baptiste" ou un "Jésus" faisant ses courses.

"Récemment, trois Vierges Marie ont été signalées en un seul mois", a indiqué au quotidien Haaretz le docteur Yaïr Bar-El, de l'hôpital psychiatrique de Guivat Shaoul à Jérusalem.

Il a compté des adeptes de 37 sectes chrétiennes messianiques parmi les malades du "syndrome de Jérusalem", pathologie due au poids spirituel de la ville sainte qui provoque angoisses et besoin de purification.

"Parmi ces illuminés, certains sont dangereux", a déclaré à l'AFP le commandant Yitzhaki.

Le 11 octobre, Israël a refoulé 26 chrétiens millénaristes extrémistes et ce même sort a été réservé en janvier à huit membres de la secte "Chrétiens Inquiets" (Concerned Christians), soupçonnés de vouloir se suicider collectivement.

Selon la presse américaine, le gourou de la secte, Monte Kim Miller, a prophétisé qu'il serait tué dans les rues de Jérusalem en décembre 1999, en lever de rideau de l'Apocalypse.[.....]
 
 
 
 
 


  France :Eglise du Christ de Paris

Une secte logée par la ville de Paris

Le Parisien, 31 octobre 1999 , par Eric Giacometti

[Texte intégral]

On trouve de tout dans la grande famille des heureux bénéficiaires des appartements « sociaux » de la Ville de Paris, et même, c'est une première, des dirigeants de secte.

Pendant huit ans, de 1991 à 1998, les responsables français de l'Eglise du Christ de Paris, classée comme secte par la commission d'enquête parlementaire, ont été herbergés, à un loyer au-dessous des prix du marché, dans un appartement situé dans le XIIIe arrondissement, au 135, rue Léon-Maurice-Nordman.

L'Eglise du Christ de Paris appartient à la très puissante Eglise internationale du Christ, un groupe fondamentaliste américain brassant des dizaines de millions de dollars chaque année, qui possède aux Etats-Unis une chaîne de télévision, un golf luxueux et des immeubles. Comment des responsables d'une association roulant sur l'or ont-ils bénéficié d'un appartement social ? Par un heureux hasard, le père du locataire officiel est salarié à la SGIM (Société de gestion des immeubles municipaux), un organisme qui administre plus de 9 000 logements de la Ville de Paris. Ce que confirme, par téléphone, le directeur de la SGIM, Claude Babinet : « Effectivement, Denis D. a loué cet appartement pendant sept ans et son père travaille chez nous, mais cela n'a aucun rapport. Nous ne savions rien de son appartenance à cette association. Les croyances religieuses de nos locataires ne nous concernent pas. »

Seulement voilà, Denis D. est un des responsables de l'Eglise du Christ, secte dont les membres, appelés les Bostoniens (l'église mère fut fondée à Boston), recyclent les logements en lieux de réunion et d'hébergement communautaire.

« Quel pourcentage de mon revenu je donne chaque semaine ? »

Un mémoire d'ethnologie sur cette secte, publié par l'université Paris-VII, décrit le rôle clé de ces appartements. Les adeptes y vivent entre eux et « deviennent frères et soeurs d'appartement. (...) Le nombre de Bostoniens par appartement est variable, de deux à six, sept ou huit ou même plus. Les Bostoniens se repassent leurs appartements entre eux, les baux restant toujours aux mêmes noms. Le système est parfaitement rodé à Paris et en banlieue. Ainsi l'Eglise du Christ publie-t-elle un annuaire interne où l'on découvre que plusieurs membres habitent le même logement avec des lignes téléphoniques différentes ».

D'autres appartements appartiendraient-ils à la Ville de Paris ?

Aucune enquête n'a été lancée sur le sujet pour pouvoir l'affirmer. Contacté par téléphone, Denis D., l'ancien locataire, pasteur de l'Eglise, se défend. « Quand j'ai obtenu ce logement, j'étais étudiant et, exlique-t-il, je l'ai passé ensuite à des amis. » Et comme la SGIM n'a jamais vérifié qui habitait réellement le logement, la combine a perduré pendant des années.

Pour Matthieu Cossu, spécialiste de cette église au sein de l'Adfi, les nouveaux adeptes « sont souvent des étudiants venant de province et seuls sur Paris. Chaperonnés par un formateur, ils croient trouver une nouvelle famille d'accueil. Mais, très vite, l'Eglise leur demande de ramener le plus d'argent possible. » De fait, les documents internes de l'Eglise sont édifiants : « donne avec ton coeur » ; « planifie ton budget » ; « quel pourcentage de mon revenu je donne chaque semaine ? ».

Bref, la Bible revue et corrigée par Wall Street. L'argent ne manque pas. L'émission de France 3 « Des racines et des ailes » révélait mercredi dernier qu'une société internationale liée à l'Eglise avait proposé 7 millions de francs pour l'achat de terrains à Montreuil (Seine-Saint-Denis).