Sôka Gakkaï

" Bouddhistes " … c'est vite dit !

(Source : Le Dauphiné Libéré par Gilles Debernardi)

Suite à une plainte de la Sôka Gakkaï, cet article a fait l'objet d'un jugement le 13 décembre 2001

Lundi 11 octobre 1999

Depuis plusieurs mois, la Soka Gakkaï semble faire des émules dans notre région. Préférant le discret bouche-à-oreille au racolage intempestif, cette organisation japonaise a tout pour rassurer avec son " bouddhisme " apparemment sans danger. Le rapport parlementaire de 1996 l'a pourtant classée parmi les sectes. Voilà pourquoi…

La révélation peut tomber pendant l'apéro, le plus souvent au cours d'une petite discussion philosophique entre amis. Sur la difficulté de vivre, chacun a son mot à dire. Et soudain une voix s'élève dans le groupe : " Tu devrais essayer la Soka Gakkaï, c'est formidable. " Soka quoi ? On ignore naturellement que ce vocable exotique recouvre une puissante organisation japonaise, classée parmi les sectes dans le rapport parlementaire de 1996. Les premiers renseignements sont plutôt rassurants : " C'est une sorte de " bouddhisme " qui aide à supporter le quotidien et défend le droit au bonheur immédiat pour tous. " Bon. On y va " pour voir ". Un soir, lors d'une réunion de discussion (une " Z.A.D. " en jargon d'initié), quelques adeptes vous vantent les extraordinaires bienfaits de leur pratique. Pas sorcier, en plus. Il s'agit, pour l'essentiel, de répéter obstinément la formule du sûtra du Lotus : Nam Myo Renge Kyo (" Salut à toi, Loi merveilleuse "). Priez vous serez exaucé. Si ça ne marche pas, c'est que vous n'avez pas assez prié. Faute de maîtriser les langues orientales, le sens de la prière vous échappe ? Ce n'est pas grave : " Pratiquez d'abord, vous comprendrez ensuite. "
Pour avoir observé de près le processus, le Savoyard Franck V. réplique : " Le problème, c'est que plus on pratique, moins on comprend. Et moins on a les idées claires. Et plus on s'enferme. " La répétition à l'infini des mantras (" phrases sacrées ") ne s'apparente pas, en effet, à une inoffensive méthode Coué. Des spécialistes, tel que le docteur Jean-Marie Abgrall, dénoncent même ces litanies comme un phénomène
" d'hypnose auto-suggestive " qui crée des accoutumances et peut produire un effet aliénant. Le prix à payer pour atteindre la " parfaite béatitude " ? A chacun sa vérité.

Des familles désemparées
Franck enquête depuis que sa compagne l'a quitté : " Nous avons vécu cinq ans ensemble, et puis, un jour, son comportement a spectaculairement changé. Elle était en permanence sur la défensive, rendant tout dialogue impossible. J'ai compris que nos conflits étaient directement liés à sa fréquentation de la Soka Gakkaï et au déséquilibre psychologique qui en résultait. A la fin, elle a rompu brutalement toute relation avec moi, mais aussi avec tous ses amis non-pratiquants. L'adhésion à cette religion provoque, presque à coup sûr, ce genre de rupture radicale. Pour le conjoint, la conversion est quasi obligatoire. L'intolérance de la doctrine, ajoutée au sentiment de persécution, conduit les membres au rejet de toute forme d'opposition. Petit à petit, la Soka Gakkaï envahit complètement leur vie. "
Michèle, à Aix-les Bains, est tout aussi désemparée. " Chaque jour, pendant des heures, mon chômeur de mari égrène son Nam Myo Renge Kyo. Impossible de lui parler d'autre chose. Il tente d'atteindre un certain niveau spirituel… persuadé qu'après, on viendra comme par miracle lui proposer un travail. Je ne sais plus quoi faire. "
Les témoignages de cet acabit s'accumulent au siège régional de l'ADFI, la principale association de défense contre les sectes. La permanente, Marie-Renée Boulanger, dresse le constat : " depuis quelques mois, c'est très net, la Soka Gakkaï fait parler d'elle en Savoie, en Haute-Savoie et en Isère. Son recrutement se veut pourtant discret et fonctionne essentiellement par le bouche à oreille. Mais les plaintes des familles sont de plus en plus nombreuses. Il faut dénoncer le piège de cette organisation pernicieuse qui vend du " faux bouddhisme " à des gens mal informés. "

17 millions d'adeptes
De fait, l'Union des Bouddhistes de France ne reconnaît pas la Soka Gakkaï. On lui reproche son prosélytisme agressif, traduit par l'objectif
" kosen rufu ", c'est à dire une volonté de propager sa doctrine partout dans le monde. Et aussi son intolérance vis-à-vis des autres religions, qui la pousse par exemple à déclare : " Le Christianisme est une affaire de snobs qui aiment le tweed anglais, les films français et le whisky américain. " Enfin, le bouddhisme prône l'élévation au-delà de ses désirs pour parvenir à l'état de sagesse suprême, l'Eveil. La Soka Gakkaï, au contraire, promet à l'individu une satisfaction de toute ses aspirations terrestres : santé, prospérité, réussite sociale… Plutôt matérialiste comme idéal.
Depuis son quartier général de Tokyo, la Soka Gakkaï (fondée en 1930) s'impose surtout comme un empire financier considérable avec ses écoles, ses universités, son journal - le " Seiko Shimbum " qui tire à quatre millions d'exemplaires - sa banque . . . et même son propre parti politique. Tout en haut de la pyramide depuis 1960, le président Daisaku Ikeda règne en maître. Il est d'ailleurs vénéré comme tel par 17 millions d'adeptes dans le monde, dont 7 millions hors du Japon et 500 000 aux Etats Unis. Selon le Centre Roger Ikor, La France ferait figure de
" plate forme européenne " pour la secte qui a installé des " centres spirituels " importants à Sceaux en région parisienne et à Trets dans les Bouches du Rhône. Et de redouter un prochain " blitz " dans l'Hexagone, c'est-à-dire une campagne intensive de recrutement, semblable à celle qui fut menée en 1986 Outre-Atlantique. " Peut être ont-ils déjà commencé en Rhône-Alpes ", s'inquiète-t-on du côté des Renseignements Généraux. Va savoir. La Soka Gakkaï fait entendre un autre son de gong. Elle dénonce " l'irruption de la pensée unique dans le domaine religieux ", stigmatise " la chasse aux sorcières " et proteste de son intégrité. Sinon, pourquoi François Mittérand aurait-il officiellement reçu l'honorable Daisaku Ikeda à l'Elysée en 1989 ? Encore une question qui restera sans réponse. Les voies du Bouddha sont décidément impénétrables.

De l'éducation des enfants.
Dans son magazine mensuel 3ème Civilisation, en date de juillet 1999, la Soka Gakkai publie un édifiant témoignage sous le titre " Il n'y a pas d'age pour décider ". Un bambin de 5 ans et demi (" avec l'aide de ses parents ") raconte les bienfaits que lui procure la récitation régulière du Daimoku. Tout se passe en famille : si on apprend que quelqu'un est malade, on fait tout de suite Daimoku pour lui et on y croît !
Quelques lignes plus loin, le Président Ikeda en personne prodigue ses conseils aux jeunes parents :" l'important est d'enseigner aux enfants l'esprit de chérir et de respecter la Soka Gakkai. L'idéal est d'élever vos enfants de telle manière qu'ils chérissent notre organisation. Avec cet esprit, les enfants se développeront remarquablement. Sans cette attitude, si vous ne vous préoccupez que des apparences, c'est l'attitude de Kishimonji. " Qui est cette " Kishimonji ", promise aux mauvais papas-mamans ? " L'ogresse dévoreuse d'enfants ". Ca fait effectivement froid dans le dos.

 



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