Actualités sur les sectes en avril 2007

Mormons (*) 01/04/2007 Témoignage d’une ex-adepte de l’église mormone Deuxième partie (doc PDF)
Religions L'Eglise protestante change de président tout en réaffirmant sa mission
Sectes Le vide législatif toujours pas comblé
Raël Des raéliens porteant plainte contre une université
Petit Lys d'Amour Petit lys d'amour en cavale
Raël Raël fait recours contre le Conseil d'Etat Valaisan
Religions - Créationnisme Du beurre d'arachide pour discréditer Darwin
Coup de gueule A propos du beurre d'arachide !
Laïcité Nicolas Sarkosy renonce à mùodifier la loi de 1905 sur la laïcité
Scientologie L'Eglise de Scientologie gagne un procès contre Moscou
Religions La Fédération protestante "consternée" par une enquête des RG sur les évangéliques
Satanisme Les satanistes ont-ils tué Taïr Raada ?
Gothisme Néogothiques et cyberpunks, la filière de la douleur
Sectes (*) 10/04/2007 Conférence-débat ADFI 2Savoie-Isère
Sectes (*) 13/04/2007 Assemblée Nationale questions/réponses - dérives sectaires (PDF)
Témoins de Jéhovah L'avocat des parents des sextuplés veut contre interroger des experts
Témoins de Jéhovah Sextuplés : affaire ajournée
Témoins de Jéhovah Droit de préemption utilisé à tort contre les Témoins de Jéhovah
Béatitudes (*) 18/04/2007 Dérives d'une communauté et des médecins de l'âme
Religions Cinéma : Comment les enfants apprennent à devenir des soldats de Dieu
Opus Dei L'Opus Dei à l'assaut d'une grande Université progressiste du Pérou
Scientologie Une instruction retoquée
Sectes (Ordre Monastique d'Avallon) L'Association O.M.A a été déboutée
Sectes Un antéchrist autoproclamé annule une visite au Guatemala
Moon Le responsable japonaisde la secte Moon au Paraguay relâché.
Sectes La police kényane arrête 10 000 membres d'un gang quasi religieux
Scientologie La Scientologie s'immisce dans la lutte contre la pédophilie
Aum La Secte Aum serait toujours aussi dangereuse
Béatitudes Une secte dans l'Eglise ?
Scientologie Des dépliants scientologues échouent dans une école

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Religions

L'Eglise protestante change de président tout en réaffirmant sa mission

AFP, 1er avril 2007 Par Chantal Vallette

[Texte intégral]

PARIS - La Fédération protestante de France (FPF) a élu ce week-end son nouveau président qui a d'emblée placé son programme sous le signe de la continuité et de la collégialité.

Le pasteur Claude Baty, de l'Union des églises évangéliques libres (UEEL) prendra ses fonctions le 1er juillet en même temps que les nouveaux Conseil et Bureau de la FPF élus également samedi à l'issue de l'assemblée générale de la FPF. Il succèdera au pasteur Jean-Arnold de Clermont, de l'Eglise réformée, qui ne se représentait pas.

Juste après le culte, devant quelques journalistes, il a parlé de "continuité", soulignant qu'il était membre du Bureau de la FPF depuis 2003 et
qu'il n'avait pas l'intention de "tout changer". Il continuera donc le travail entrepris pour l'approfondissement de la communion entre les diverses composantes de la fédération, pour le dialogue avec le reste de la chrétienté, pour la "visibilité du protestantisme" et pour la défense des libertés.

Quant à ses "chantiers personnels", il n'en parlera qu'après en avoir discuté avec les instances de la FPF.

Ses vice-présidents sont Jean-François Collange, de l'Eglise protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine (EPCAAL), professeur de théologie, et Mme Victoria Kamondji de la Communauté des Eglises d'expressions africaines de France (CEAF), une église entrée à la FPF il y a 3 ans.

Le culte d'installation -au cours duquel les membres du bureau acceptent solennellement leur nouvelle charge- reflétait bien la diversité de la famille protestante. Il s'est tenu dans un temple de l'Eglise réformée, alors qu'on accueillait un président évangélique; des pasteurs des diverses églises (luthérien, baptiste, réformé, évangélique) ont participé à la célébration, et enfin un jeune enfant a été baptisé au début de la cérémonie, alors que chez les évangéliques on n'est baptisé qu'à l'âge adulte.

La FPF, fondée en 1905, est majoritairement luthéro-réformée mais réunit les églises luthériennes, réformées, évangéliques et pentecôtistes. Leurs différences tiennent surtout à la liturgie et les instances dirigeantes de la FPF insistent beaucoup sur le caractère collégial de la fédération.

Le protestantisme est la troisième religion en France, après le catholicisme et l'islam. Actuellement, ce sont surtout les églises des communautés venues d'Afrique - en majorité évangéliques et pentecôtistes- qui forment les nouveaux bataillons du protestantisme. On comptait 50.000 évangéliques en France il y a cinquante ans, ils seraient actuellement entre 400.000 et 500.000, soit à peu près un protestant sur deux.

Le pasteur Claude Baty fait partie de la branche "traditionnelle" des évangéliques. L'UEEL, fondée en 1849, relève du calvinisme. Ses églises sont dites "libres" parce qu'elles ont refusé le financement des cultes par l'Etat au moment du Concordat. Elle a participé à la fondation de la FPF en 1905.

Claude Baty estime d'ailleurs qu'il est sans doute "plus proche" des églises luthérienne et réformée que de "certains évangéliques pentecôtistes".

A l'horizon de 10 ans, l'actuel président Jean-Arnold de Clermont voit "le protestantisme en croissance". "Il ne peut que progresser et continuera à s'affirmer dans le débat public, quelquefois avec des difficultés liées à sa double exigence de liberté et de responsabilité", disait-il samedi. Il avait également fixé les quatre priorités de la "stratégie de présence de la fédération dans l'espace public": l'euthanasie, la solidarité, la famille et la justice, des priorités que son successeur ne remet pas en cause.


Belgique : Sectes

Le vide législatif toujours pas comblé

La Libre, 2 avril 2007 par Roland Planchard

[Texte intégral]

Voilà un an tout juste que le groupe parlementaire sur les sectes rendait son rapport. Les lacunes constatées n'ont pas été résorbées. Mais les sectes avancent toujours..

Exactement un an après le dépôt du rapport du groupe de travail parlementaire sur les sectes, la situation sur le terrain législatif n'a guère évolué. Une nouvelle proposition de loi, déposée par le député André Frédéric (PS), président de ce groupe de travail, jette certes un pont vers le futur.

Mais le phénomène sectaire, pour rampant qu'il soit, se propage, parfois sous des formes remodelées, en envahissant volontiers des secteurs comme celui de la santé, physique ou mentale - un terrain de prédilection. Et à cet égard, les avertissements donnés l'an dernier par le CIAOSN
(Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles) s'avèrent toujours un peu plus exactes.

L'alarme ne cesse de sonner. Rien qu'en cette jeune année 2007, le sénateur Luc Willems (VLD) indiquait en janvier que l'"Eglise" de scientologie avait rendu vigueur à son entrisme dans les écoles, par le
biais de son programme "Narconon", destiné sans doute davantage au recrutement des jeunes qu'à leur protection contre la drogue.

Le même mois, la "Nouvelle Acropole" se cachait sous le nom de "Centre Argos" pour inviter le public à des conférences réputées servir surtout aussi au recrutement, à Bruxelles.

En février, le nord du pays découvrait que les scientologues avaient réussi, par le biais d'une société IDeAS, à donner en sous-traitance des formations à des parlementaires flamands. Sur base de préceptes
scientologues...

Et même une colonie !

En mars, une réunion d'information regroupait - dans un village pourtant petit - quelque 200 personnes. En cause : l'implantation sur 1,65 hectare à Nil-St-Vincent (Walhain, au centre de la Belgique) de la secte Maharashi. Inquiets à l'idée d'accueillir dans de nouvelles constructions une "colonie" sectaire (150 pièces mises à disposition d'adeptes), les riverains avaient fait appel au CIAOSN et à M. Frédéric
pour en savoir plus. En mars encore, un procès toujours en cours lié à un détournement de 1,34 million d'euros au sein de l'"Institut de Sophia Analyse" (Bruxelles), mettait en lumière le risque des dérives
sectaires. L'institut, qui vend des psychothérapies et des cours de psychothérapie, n'est pas une secte.

Mais audiences et témoignages ont mis en lumière des comportements interpellants.

Celui qui, au tribunal, se dit le garant de la "Sophia Analyse" en Belgique a dû reconnaître ne disposer que d'un diplôme secondaire. Il y agit pourtant, selon le ministère public, "comme un despote". Et quand il évoque des transferts normaux entre patient et analyste, on pense plutôt à de la sujétion, à recevoir le témoignage (hors procès) d'une"ex". Sa "thérapeute" lui avait affirmé qu'elle avait développé une"dépendance négative" avec sa mère et qu'il valait mieux qu'elle s'attache à elle, la thérapeute, par une "dépendance positive"...

Sans même parler de la procédure toujours en cours contre la scientologie (pour escroquerie, organisation criminelle, violation de la vie privée et exercice illégal de la médecine), l'actualité sectaire
reste donc dense, un an après ce rapport parlementaire pourtant alarmant.

Trois questions à André Frédéric Député PS, président du Groupe de travail parlementaire sur les sectes

- En tant que député "spécialisé" dans la lutte contre les sectes, vous avez souvent été confronté au public, en de multiples conférences par exemple. Que dit-il ?

- Les gens sont en général inquiets, d'abord parce que c'est un sujet souvent mal connu mais aussi parce qu'ils se rendent compte que les autorités disposent de très peu d'outils pour refuser l'implantation
d'une secte. Le cas actuel de Nil-St-Vincent (NdlR : lire ci-dessus) est révélateur. Peut-être les pouvoirs locaux pourront-ils repousser le projet de Maharashi en vertu des prescriptions urbanistiques, mais pas,
comme on pourrait le faire dans certains Länder allemands, parce qu'il y aurait un problème éthique.

- Fin février, vous avez introduit une proposition de loi visant à pénaliser les actes de déstabilisation mentale, une arme anti-sectes puissante... et une bouteille à la mer, en fin de législature ?

- C'est plus que cela. Il y a eu une prise de conscience au Conseil des ministres, à la suite du groupe de travail parlementaire sur les sectes et du dépôt de son rapport, en mars 2006. Ce Conseil s'est alors mis
d'accord sur un projet de loi de la ministre de la Justice. Il s'agit en gros de permettre de poursuivre ceux qui abusent de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse des individus. Il est actuellement au
Conseil d'Etat, mais il tarde à revenir et, vu le peu de temps de travail parlementaire qui reste sous cette législature, ça ne passera pas. Ma proposition, qui pourra être reprise après le 10 juin, permettra
de relancer le débat sans attendre, au début de la législature à venir.

- Après l'abus de faiblesse et la déstabilisation mentale, faudra-il d'autres armes ?

-Il faudra à un moment donné qu'on puisse dire ouvertement qu'il y a des organisations dangereuses pour nos concitoyens et que de ce fait, non, elles ne peuvent s'implanter. Bien sûr, il faudrait contourner la
subjectivité, car le risque serait de coller l'étiquette sectaire sans respect de la liberté de culte. Il faudra donc aller prudemment, en se dotant d'un outil de référence. Mais ce ne serait pas difficile, à mon sens, car le CIAOSN (NdlR : Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles) existe et fonctionne avec grand sérieux. Il n'y a qu'un défaut : il faut le doter de plus de moyens. Si j'en juge par mon expérience, vu les demandes pour les conférences et le monde qui y vient, il y a place rien qu'à cet égard pour un travail à temps plein.


Suisse : Raël

Des raéliens portent plainte contre une université

AFP, 2 avril 2007

[Texte intégral]

MONTREAL - Canada: des raëliens portent plainte après leur expulsion d'une université

Le mouvement raëlien a porté plainte contre une université du Québec qui a interdit à ses membres d'y faire la collecte d'argent pour une organisation de la secte venant en aide aux femmes victimes d'excision en Afrique, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.

L'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) avait interdit en décembre dernier cette activité au profit de "Clitoraid" en remettant en cause, dans un communiqué, la crédibilité et le "sérieux scientifique" du mouvement raëlien et en rappelant son "projet Clonaid".

Les raëliens ont fait parler d'eux dans le monde entier en janvier 2003 en se targuant, sans preuve, d'avoir fait naître des bébés clonés.

S'estimant victimes de "discrimination", 118 raëliens ont porté plainte contre l'UQTR auprès de la Commission québécoise des droits de la personne, l'organisme qui veille au respect des droits et libertés dans la province.

Une porte-parole de la commission, Johanne Ricard, n'était pas en mesure de "confirmer" qu'une plainte avait été déposée. "C'est sûr que c'est un dossier intéressant" mais "si on a reçu une plainte, il faut vérifier si elle est recevable", a-t-elle dit à l'AFP.

Selon les raëliens, Clitoraid a pour objectif "d'aider les femmes excisées à retrouver leur clitoris en subventionnant une opération que malheureusement la plupart des femmes africaines ne peuvent pas s'offrir".

"Il ne fait aucun doute que si le groupe de personnes qui récoltait les fonds pour venir en aide aux femmes africaines avait été d'origine juive, catholique ou noire, l'UQTR ne se serait jamais permis un tel geste de discrimination", indique l'"Eglise raëlienne canadienne" dans son communiqué.

Fondé en 1975 par le Français Claude Vorilhon, le mouvement raëlien affirme que la vie humaine sur terre a été établie par des extra-terrestres arrivés en soucoupes volantes.


France : Petit lys d'amour

Petit lys d'amour en cavale

Clicanoo, 1er avril 2007

[Texte intégral]

La Réunion - Les gendarmes ont développé un important dispositif hier matin dans l’ouest et le nord de l’île dans l’espoir d’interpeller Juliano Verbard, plus connu sous le nom de “petit lys d’amour”. Condamné à 15 ans de réclusion criminelle en octobre dernier, le gourou de la secte “le cœur douloureux et immaculé de Marie” est en cavale. L’homme projetait depuis plusieurs mois de gagner l’Australie avec de faux passeports.

Six heures du matin. Les gendarmes ont attendu l’heure d’intervention légale pour débouler dans plusieurs cases des hauts de la commune de Saint-Paul. Au même moment, leurs collègues de la section de recherches, qui chapeautent l’opération, investissent les points de chute de Juliano Verbard sur Saint-Denis. Au total, une vingtaine d’habitations sont visitées. Mais en milieu de matinée, les militaires sont obligés d’admettre que le petit lys d’amour est introuvable. Condamné à 25 ans de réclusion criminelle en octobre dernier, le gourou de la secte “le cœur douloureux et immaculé de Marie” vit caché depuis sa condamnation. Un mandat d’arrêt a été délivré à l’encontre du jeune homme, inscrit au fichier des criminels recherchés. Un de ses proches affirme que le garçon projetait de quitter La Réunion. Juliano Verbard devait prendre l’avion accompagné de son amant et homme de main ainsi que de plusieurs autres adeptes de la secte. Muni d’un faux passeport, le petit lys d’amour comptait ainsi échapper au contrôle de la police de l’air aux frontières et gagner l’Australie pour ne pas purger sa condamnation.

Des témoins entendus

Une information qui est parvenue aux oreilles des enquêteurs qui ont immédiatement décidé de mettre un coup d’arrêt à la cavale du petit lys d’amour hier matin. En vain. Juliano Verbard avait été jugé par la procédure de défaut criminel le 25 octobre dernier, par les juges de la cour d’assises réduits à leur composition professionnelle.

La procédure de défaut criminel qui remplace la contumace permet de juger un accusé en fuite, mais son arrestation met à néant la condamnation par défaut, et rend obligatoire un nouveau procès. Âgé de 24 ans, le gourou avait été reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles sur deux enfants de 8 et 12 ans. Mais le jeune homme qui prétend avoir eu une apparition de la vierge le huitième jour de chaque mois, a toujours nié les faits. Depuis son interpellation en août 2003, Juliano Verbard évoque un conflit au sein de l’association religieuse et un complot organisé par la trésorière qui n’est autre que la mère des enfants abusés.

Placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Saint-Denis, le petit lys d’amour trouve rapidement un moyen de gagner à nouveau la liberté. En octobre 2003, il relate à un gardien de la prison avoir été violé sous les douches. Un mensonge avoué quelques mois plus tard mais qui lui permet d’être placé sous contrôle judiciaire sans aucune contrainte.

La justice ne se rend compte qu’elle a perdu sa trace que peu de temps avant son procès. Après plusieurs citations à ses dernières adresses connues, un mandat d’arrêt est délivré contre lui et le garçon est activement recherché. Les personnes qui le cachent encourent des peines de prison ferme. En effet, le code pénal prévoit un délit de “recel de criminel” dans son article 434.6 qui punit ses auteurs de cinq ans d’emprisonnement et de 80 000 euros d’amende.

Quoi qu’il advienne, le procès sera annulé dès que les forces de l’ordre auront mis la main sur le jeune homme, comme le veut la procédure de défaut criminel. Si ce dernier n’a pas déjà gagné l’Australie... Plusieurs personnes ont été entendues hier par les enquêteurs afin de faire le point sur la situation géographique du jeune homme.


Suisse : Raël

Raël fait recours contre le Conseil d'Etat Valaisan

Le Temps , 3 avril 2007

[Texte intégral]

SION - Claude Vorilhon, dit Raël, a déposé un recours au Conseil d'Etat valaisan contre son interdiction de séjourner en Valais. Le gouvernement cantonal a 30 jours pour prendre position.

Le service valaisan des étrangers avait refusé l'octroi d'une autorisation de séjour au ressortissant français. Ce dernier a, comme il l'avait annoncé, fait recours dans le délai légal, a indiqué l'Etat du Valais.La demande de séjour avait été déposée par une cave viticole de Miège (VS) à fin octobre.

Raël a pris résidence chez un de ses adepte à Miège et devait travailler dans son entreprise comme représentant commercial.Le service des étrangers a justifié son refus par des motifs liés à l'ordre public et à la protection de la morale. Il fera connaître sa position sur le recours d'ici la fin du mois, précise l'Etat du Valais.


Canada : Religions - Créationnisme

Du beurre d'arachide pour discréditer Darwin

Cyberpresse, 3 avril 2007 - La presse

[Texte intégral]

Dans une vidéo diffusée sur Internet par des tenants du créationnisme, on explique qu'un simple pot de beurre d'arachide
discrédite la théorie de l'évolution. Pour la démonstration, on a fait appel à un expert, «l'ingénieur et auteur» Chuck Missler.

Il commence par expliquer que, selon les évolutionnistes, l'apparition de la vie provient de la rencontre entre la matière inerte
et l'énergie - il s'agit en fait d'une hypothèse scientifique très exploratoire appelée l'abiogénèse.

Selon M. Missler, l'industrie agroalimentaire travaille depuis près d'un siècle à soumettre de la matière à de grandes quantités
d'énergie, et aucune nouvelle forme de vie n'est jamais apparue dans sa chaîne de production, mis à part la moisissure qui
provient de l'extérieur.

M. Missler, qui est aussi un pasteur chrétien fondamentaliste de l'Idaho, ouvre alors sous nos yeux un pot de beurre d'arachide
qui discrédite hors de tout doute l'abiogénèse, et par conséquent toute la théorie de l'évolution.

(commentaire ci-dessous)


France : Coup de Gueule

A propos du beurre d'arachide ( voir ci-dessus)

Courriel, 3 avril 2007

[Texte intégral]

Le Nouveau Monde voudrait nous faire croire qu'il a inventé l'eau chaude et réchauffe la théorie ancestrale du créationnisme pour justifier les dictats des sectes de tous poils. Le beurre d'arachide vient remettre de l'huile dans les rouages de la pensée unique pour ces penseurs dénués de la moindre culture.

Encore un effort et à force de s'intéresser aux cacahuètes, ils vont comprendre pourquoi l'homme descend du singe. Ils se demanderont alors
peut-être pourquoi leurs Ecritures leur enseigne que dieu a créé l'homme à son image.

Mais la logique sectaire de la pensée unique ne permet peut-être pas de se poser ce genre de question. Elle se contente de rabâcher !

Si encore les tenants du créationnisme avaient fait l'expérience avec du lait de brebis, ils auraient pu réinventer le roquefort, ce qui aurait
permis à José Bové d'agiter le bocal.

A. Kircher


France : Laïcité

Nicolas Sarkosy renonce à modifier la loi de 1905 sur la laïcité

AFP, 4 avril 2007

[Texte intégral]

PARIS - Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la présidentielle, renonce à modifier la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l'Etat, indique-t-il dans un interview au quotidien La Croix de mercredi, jugeant incontournable la recherche d'un "consensus".

Au journaliste qui lui demande s'il renonce à modifier la loi de 1905, il répond "oui. Je poursuivrai la discussion avec l'ensemble des religions. C'est un sujet sur lequel on ne peut avancer sans consensus".

A propos des suites qu'il compte donner au rapport Machelon sur les modifications à apporter à la loi de 1905, il répond qu'il "n'avancera pas sur ce sujet tant qu'il n'y aura pas de consensus en la matière".

M. Sarkozy avait pris possession en septembre d'un rapport de Jean-Pierre Machelon, professeur de droit public à l'université René Descartes-Paris V, et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, qui avait présidé la commission de réflexion sur l'adaptation de la loi de 1905 sur les relations entre les Cultes et l'Etat. La principale proposition de ce rapport était d'autoriser les municipalités à financer la construction de lieux de culte.

Dans sa lettre de mission à M. Machelon, près d'un an auparavant, M. Sarkozy se déclarait "convaincu de la nécessité d'apporter aujourd'hui un certain nombre d'amendements au corpus des textes" régissant la laïcité française.

Dans l'interview à La Croix, il dit vouloir s'en tenir à "quelques objectifs", comme mettre à la disposition des musulmans des lieux de culte appropriés et "couper l'islam de France des influences étrangères".

"A quoi sert-il de dire à nos compatriotes musulmans qu'ils ont les mêmes droits que les autres s'ils sont obligés de prier dans des caves ou des garages? Les problèmes de terrorisme, on les a dans les caves et les garages. Pas à la grande Mosquée de Lyon ou de Paris. Je veux également couper l'islam de France des influences étrangères, qu'il s'agisse du financement des lieux de culte ou de la formation des imams", explique M. Sarkozy.

Son troisième objectif est d'"aider les élus locaux à pouvoir répondre aux demandes des communautés présentes dans leurs villes", sans préciser à quels domaines il fait allusion.


Russie : Scientologie

L'Eglise de Scientologie gagne un procès contre Moscou

NouvelObs, 5 avril 2007

[Texte intégral]

Dans le conflit qui opposait la Russie aux scientologues de Moscou, la justice européenne a tranché en faveur de l'Eglise. Entre 1998 et 2005, onze demandes d'immatriculation avaient été refusées.

 

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné jeudi 5 avril la Russie, dans un conflit qui l'opposait à l'Eglise de scientologie de Moscou.

Cette dernière protestait contre le refus persistant d'immatriculation. Onze sollicitations ont été effectuées entre 1998 et 2005. La justice européenne a considéré que la Russie avait violé l'article 9 relatif à la liberté de pensée, de conscience et de religion, et l'article 11, concernant la liberté de réunion et d'association, de la Convention européenne des droits de l'Homme. Les tribunaux russes se sont défendus en avançant que l'Eglise n'avait "aucune base légale", et n'avait pas fourni les documents originaux.

La CEDH a répondu qu' "il incombait aux tribunaux russes de fournir à l'Eglise requérante des indications précises sur la manière dont elle devait procéder pour établir un dossier complet et conforme aux exigences en question".

La cour a décidé d'allouer à l'Eglise de scientologie de Moscou dix mille euros pour dommage moral, et quinze mille euros pour frais et dépens.


France :Religions

La Fédération protestante "consternée" par une enquête des RG sur les évangéliques

AFP, 5 avril 2007

[Texte intégral]

PARIS - Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la fédération protestante de France (FPF), s'est déclaré "consterné" par une enquête des Renseignements généraux sur les milieux évangéliques, et a incité les pasteurs "à la plus grande réserve", dans un communiqué publié jeudi.

Le président de la FPF dit avoir été "informé le 4 avril du lancement d'une enquête nationale diligentée par les Renseignements généraux pour un +recensement des milieux évangéliques+ avec une attention particulière portée aux +incidents+ liés à l'exercice du culte". Il se dit "consterné" par une telle enquête.

Au ministère de l'Intérieur, on indiquait jeudi soir que "dans le cadre de leur activité professionnelle, les RG se sont toujours intéréssés aux éléments les plus radicaux et les plus violents de toutes les communautés religieuses, quelles qu'elles soient".

Une telle mission, souligne le pasteur dans un courrier adressé aux 23 directions d'Églises membres de la Fédération protestante, ne relève pas des Renseignements généraux qui ont pour mission "de prévenir toutes formes de terrorisme, de violences urbaines, de menaces pesant sur la société française".
"En aucun cas les incidents liés à l'exercice du culte ne peuvent rentrer dans une telle mission", ajoute-t-il, "sauf pour un éclaircissement portant sur une situation locale. Une enquête nationale n'a aucun sens. Par ailleurs, rien ne justifie une telle enquête dont l'objectif n'est pas donné".

Jean-Arnold de Clermont "a fait savoir aux directions d'Eglises, qui transmettront aux pasteurs ou présidents de conseils presbytéraux que rien ne les oblige à répondre aux enquêteurs des renseignements généraux" et que "s'ils les reçoivent, ils devront faire preuve de la plus grande réserve".

Cette enquête n'a pas de lien avec l'élection récente du pasteur évangélique Claude Baty à la tête de la FPF (il prendra ses fonctions le 1er juillet) car "elle a été lancée bien avant", a déclaré à l'AFP Jean-Arnold de Clermont.

Le mot "évangélique" désigne une grande variété de formes de culte protestant. Ainsi le pasteur Baty est un évangélique "historique", proche du calvinisme, mais de nombreuses communautés noires sont des évangéliques pentecôtistes, nettement plus exubérantes et démonstratives.


Israël :Satanisme

Les satanistes ont-ils tué Taïr Raada ?

Arouts 7, 5 avril 2007

[Texte intégral]

De nouveaux détails publiés par les avocats de la famille de la jeune Taïr Raada, assassinée à Katsrin il y a quelques mois, éveillent des doutes supplémentaires quant à la culpabilité de Roman Zadorov. Il semblerait plutôt que des membres de la secte du satanisme soient impliqués dans le terrible assassinat de la jeune fille de 13 ans, retrouvée morte dans les toilettes de son lycée.

Après que le procureur de l’Etat a rejeté la demande de la famille de rouvrir l’enquête sur le meurtre de Taïr, zal, les avocats de la famille Raada, Shira et Moshé Maroz, ont déposé en début de semaine un appel devant la Cour suprême. Dans leur requête, ils dévoilent de nouveaux faits tirés du dossier sur le meurtre. Le rapport de l’autopsie révèle que le meurtrier de Taïr a écrit, en violet, sur le dos de la main gauche de la jeune fille le mort ‘‘HURT’’, en plus des incisions très particulières découvertes sur la main de l’adolescente.

Par ailleurs, l’autopsie prouve que cette inscription a été faite après que Taïr a perdu quelque trois litres de sang. C’est-à-dire que l’assassin a écrit sur la main de la jeune fille alors qu’elle était déjà décédée. En outre, les avocats indiquent que peu après le meurtre, des jeunes ont écrit sur le forum de l’école que la date de l’assassinat avait une signification particulière pour les satanistes.

Une enquêteuse de la police a également découvert sur Internet des informations sur la secte des satanistes et a relevé plusieurs caractéristiques intéressantes, qu’elle a conseillé de comparer avec les preuves et les indices collectés sur les lieux du crime. Les avocats de la famille affirment cependant que les enquêteurs de la police n’ont pas vérifié de façon suffisamment approfondie toutes les données rassemblées par l’enquêteuse.

D’après le dossier de l’enquête, la police n’a pas trouvé de relation entre Taïr et les satanistes dans le PC de celle-ci. Cependant une vérification des conversations de chat de la défunte, retrouvées dans ce même ordinateur, a montré que cette dernière avait eu d’importantes discussions avec deux jeunes gens sur le sujet.

« Il s’agit d’une preuve supplémentaire des échecs de la police dans cette affaire, » a affirmé maître Shira Maroz. « La police n’a pas vérifié si l’inscription sur la main de Taïr avait été réalisée par cette dernière ou par le meurtrier. En outre, la vérification faite au sujet des satanistes a été des plus superficielles et n’a pas été menée jusqu’au bout. »

Saurons-nous un jour la vérité sur la mort de cette enfant ? Un innocent est-il derrière les barreaux, alors que de sombres meurtriers se promènent en liberté ? La police a le devoir de faire toute la lumière sur cette affaire, mais n’est-elle pas satisfaite d’avoir désigné un coupable idéal ?


France : Mouvement gothique

Néogothiques et cyberpunks, la filière de la douleur

Nouvel Obs, 5 avril 2007 par Marie Vaton

[Texte intégral]

Sur la planète ado, les piercings sont devenus des accessoires de mode. Des marques identitaires distinctives, modérées et réversibles. Rien de symptomatique a priori. Sauf que, chez l'ado en souffrance, ces signes d'identité prennent une tout autre fonction : celle de repousser pour mieux se protéger.

Les déchirures intérieures s'expriment alors à travers des pratiques spectaculaires. Exemple : des formes de marquage de la peau, jusqu'ici réservées au body art, comme le peeling, le cutting ou les implants sous-cutanés, sont récupérées par les ados. « Ces jeunes, qui s'affirment physiquement dans la radicalité, semblent vouloir dire à leur entourage : qui s'y frotte s'y pique », explique Xavier Pommereau, psychiatre.

Certains se rassemblent entre eux, en groupes plus ou moins identifiés. Chez les « émos » , terme issu de l'anglais emotional, un nouveau mouvement issu du néogothique, certains exhibent dès 12 ans leurs scarifications, comme ils arborent piercings et bracelets cloutés.

Dans certaines communautés cybergrundges ou cyberpunks, où l'on trouve de plus en plus de jeunes ados, les plus furieux sont prêts à tout : implants des billes, des croix ou des anneaux sous la peau, marquage au fer rouge ou application de braises de charbon sur les plaies pour que la peau cicatrise en relief... Les fanatiques pratiquent même le « body suspension », qui consiste à se faire soulever dans les airs par des crochets de boucherie accrochés à même la peau. Ces pratiques laissent des traces qui ressemblent à celles de la torture.

Le danger, disent les psys, vient de la banalisation croissante de certains comportements, largement relayés par les médias. Ceux, en particulier, de chanteurs de black metal : dans son clip « The Saint », Marilyn Manson se scarifie en gros plan, pendant que des rats lui rongent les organes génitaux...


Canada : Témoins de Jéhovah

L'avocat des parents des sextuplés veut contre-interroger des experts

TQS, 16 avril 2007

[Texte intégral] 

VANCOUVER (PC) - L'avocat des parents de sextuplés estime que les droits constitutionnels de ses clients ont été violés quand leurs bébés ont été saisis par le gouvernement de la Colombie-Britannique pour qu'ils puissent recevoir des transfusions sanguines, en dépit des objections de leurs parents.

Shane Brady souhaitait contre-interroger les médecins, les travailleurs sociaux et un avocat du gouvernement concernant leurs affidavits en appui à la décision du gouvernement. Un tel contre-interrogatoire est toutefois inhabituel et le juge en chef de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, Donald Brenner, a rejeté la demande de Me Brady.

Les parents, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, sont membres des Témoins de Jéhovah et leurs pratiques religieuses interdisent les transfusions sanguines

Me Brady avait fait valoir que les affidavits des médecins expliquent pourquoi ils sont d'avis que les bébés avaient besoin d'une transfusion sanguine, mais sans fournir de preuve en appui à leurs opinions


Canada : Témoins de Jéhovah

Sextuplés : affaire ajournée

Radio Canada, 17 avril 2007

[Texte intégral] 

Le juge Donald Brenner, de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, a ajourné l'affaire des sextuplés. Celle-ci a été reportée à une date ultérieure encore non déterminée.

Les parents des sextuplés, nés dans le BC Womens Hospital & Health Centre de Vancouver, devaient être entendus lundi pour tenter de casser une décision du gouvernement de prendre en charge leurs bébés et de leur administrer des transfusions sanguines.

Les sextuplés sont nés dans un hôpital provincial au début janvier. Les parents sont témoins de Jéhovah; leur religion interdit la pratique des transfusions sanguines.

Deux des sextuplés sont décédés avant que la province ne décide de prendre en charge la fratrie. L'avocat de la famille, Shane Brady, dit que les parents ont le droit constitutionnel d'être écoutés en audition avant que le gouvernement ne prenne leurs enfants en charge et ne décide de leur faire subir des transfusions de sang.

« La famille est très renversée par ce qui est arrivé. On ne leur a jamais donné l'occasion de se défendre », affirme Me Brady, qui pense que la cour devrait juger que les droits constitutionnels des parents ont été violés.

Les quatre bébés survivants, deux garçons et deux filles, sont en bonne santé, mais Me Brady n'a pas donné davantage de détails sur leur état.

Le gouvernement libéral a permis aux médecins de pratiquer des transfusions sur trois des enfants. Le contrôle médical des bébés a toutefois été redonné aux parents après qu'ils eurent lancé des procédures judiciaires.

L'audition en Cour suprême était initialement prévue le 21 février, mais le ministère provincial des Enfants et des Familles a demandé un report pour prendre le temps d'étudier le dossier.

Les noms des parents et des bébés sont protégés par une interdiction de publication. Les bébés, nés prématurément trois mois avant terme, pesaient environ 1,5 kg chacun à la naissance.


France : Témoins de Jéhovah

Droit de préemption utilisé à tort contre les Témoins de Jéhovah

Le Monde, 17 avril 2007 par Florence Moreau

[Texte intégral]

A Agen, le droit de préemption utilisé à tort contre les Témoins de Jéhovah

Le tribunal administratif de Bordeaux a récemment jugé que la mairie d'Agen avait préempté de manière illégale un terrain que l'association locale pour le culte des Témoins de Jéhovah s'apprêtait à acheter.

Au centre des débats, un immeuble et une parcelle, coincés au nord d'une zone d'activité commerciale. En vente depuis plusieurs années, ils sont soudain devenus l'objet de bien des convoitises. Plutôt bien installé dans le département du Lot-et-Garonne, le mouvement religieux souhaite y bâtir un lieu de culte, quand la mairie d'Agen affirme vouloir y construire des logements sociaux.

En juillet 2005, la ville a donc exercé son droit de préemption pour acquérir le terrain. Une décision immédiatement attaquée par l'association cultuelle qui estime qu'il y a là excès de pouvoir dans le seul but de l'empêcher de s'installer à cette adresse. D'autant que le maire socialiste d'Agen, Alain Veyret, avait publiquement et clairement pris position contre l'installation des Témoins de Jéhovah sur sa commune.

S'appuyant sur le code de l'urbanisme, la juridiction administrative démontre que "les communes ne peuvent décider d'exercer le droit de préemption urbain que si elles justifient de l'existence, à la date à laquelle elles exercent ce droit, d'un projet d'actions ou d'opérations d'aménagement suffisamment précis et certain". Or, constate les magistrats, dans le cas de ce terrain agenais, "il ne ressort pas des éléments versés au dossier par la commune qu'il en existait, à la date de la décision attaquée". Aucun programme d'habitat n'était en effet prévu. "Le maire de la commune d'Agen a agi dans le seul but de faire obstacle à la cession à l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de ce bien immobilier et ce motif, tiré de considérations étrangères à un but d'intérêt général, ne peut légalement fonder la décision de préemption critiquée", concluent les juges.

"Le détournement du droit de préemption à des fins étrangères à l'urbanisme, simplement pour contrer l'arrivée de mouvements religieux n'est pas nouveau et a même été suggéré par certains membres d'organismes de lutte contre les dérives sectaires", déplore Me Philippe Goni, conseil des Témoins de Jéhovah.

Usant cette fois d'un autre moyen, le référé liberté, l'avocat a récemment obtenu, à Lyon comme au Passage (Lot-et-Garonne), une décision administrative obligeant ces deux villes à louer une salle municipale refusée à ses clients pour un rassemblement annuel. "Un refus illégal qui constitue une atteinte grave à la liberté de réunion", ont cette fois estimé les juges.


Etats-Unis : Religions

Cinéma : Comment les enfants apprennent à devenir des soldats de Dieu

New York Times, 18 avril 2007 par Stephen Holden Traduction Courrier international

[Texte intégral]

"JESUS CAMP" (au cinéma cette semaine) par le NY Times

Le documentaire "Jesus Camp" sur les évangélistes américains explore l'univers de quelque 30 millions de croyants. Ils mènent une véritable guerre culturelle et préparent leurs enfants à poursuivre le combat.

 "Les gauchistes vont en avoir des sueurs froides", se réjouit Becky Fischer dans le fascinant documentaire Jesus Camp. Becky Fischer, pasteur évangélique chrétienne, travaille à Kids on Fire, un camp d'été près de Devils Lake, dans le Dakota du Nord, où l'on apprend aux enfants à devenir des soldats de "l'armée de Dieu".

Cette femme joviale et dotée d'une carrure impressionnante ne cache pas son rêve de voir un jour le mouvement évangélique, en pleine croissance aux Etats-Unis, supprimer la barrière constitutionnelle entre l'Etat et l'Eglise. Et, à mesure que le film passe en revue ses méthodes, particulièrement efficaces, de mobilisation de cette armée de Dieu, ce rêve ne paraît pas si éloigné de la réalité.

Ms. Fischer est parfaitement consciente que l'avenir du mouvement repose sur l'endoctrinement des enfants à l'âge où ils sont le plus impressionnables (de préférence entre 7 et 9 ans, pas au-delà de 13). Pour elle, Kids on Fire est la version chrétienne des camps d'entraînement palestiniens du Moyen-Orient qui propagent un fondamentalisme islamiste agressif. Le mot "guerre", comme dans guerre culturelle, revient sans cesse pour décrire l'état d'esprit d'un mouvement qui compte déjà 30 millions d'adhérents aux Etats-Unis, notamment dans les Etats du centre du pays.

Dans le camp de Kids on Fire, on voit des enfants en tenue de camouflage et le visage peint en train d'exécuter des danses guerrières avec des épées de bois ou de faire le salut militaire en écoutant un morceau de heavy metal chrétien. On les voit pleurer et se mettre subitement à parler toutes les langues, possédés par le Saint-Esprit. Puis, à Washington, participant à une manifestation antiavortement.

Tourné en janvier 2006, au moment des auditions devant le Sénat du juge de la Cour suprême Samuel Alito [ce juge défend des positions antiavortement], le film montre une église où les fidèles prient devant un mannequin en carton à l'effigie de George W. Bush. La confirmation de la nomination du juge Alito est saluée comme une nouvelle victoire du mouvement, dont l'objectif prioritaire est l'interdiction de l'avortement.

La majorité des enfants de Jesus Camp ne vont pas à l'école. Ce sont leurs parents évangéliques qui se chargent de leur éducation. Ils leur enseignent le créationnisme et rejettent les sciences. L'adorable Levi, 12 ans, cheveux courts devant, longs derrière, est destiné à devenir un pasteur évangélique. Déjà doté d'un charisme de star, il parade au milieu d'un groupe d'enfants, agitant les bras et récitant le dogme sur l'importance de sa génération. La petite Tory, 10 ans, affirme le plus sérieusement du monde qu'elle danse "pour Dieu" et pas "pour la chair". Mais la grande question est de savoir ce qui adviendra quand ces enfants si mignons et si bien dressés grandiront et s'aventureront hors de leur maison et de l'église.

Dans Jesus Camp, une voix isolée et inquiète souligne les dangers du mouvement : c'est celle de Mike Papantonio, animateur vedette de la radio Air America. Chrétien à l'ancienne mode, comme il se définit lui-même, il s'engage dans un débat pointu mais amical avec Ms. Fischer quand celle-ci appelle lors de son émission.

Le seul véritable moment de tension du film survient au cours d'un voyage à la méga-église de Colorado Springs, où le pasteur Ted Haggard, président de l'Association nationale évangélique (et ami de Bush) s'adresse à la caméra plein de soupçons et d'agressivité. C'est tout ce que le film montrera du côté violent et détestable du mouvement.

Jesus Camp ne prétend pas être une étude complète du phénomène évangélique. Il n'offre aucune perspective historique ou sociologique, mais seulement quelques chiffres sur la croissance du mouvement. Il survole le programme politique en se concentrant sur le problème de l'avortement et sans mentionner l'homosexualité ni d'autres questions. Puisqu'elle insiste sur l'éducation des enfants, Becky Fischer peste contre Harry Potter. Mais il n'y a pas d'analyse de l'enseignement biblique et il n'est pas fait mention de "fin des temps" ni d'"enlèvement" [des justes au retour du Christ sur Terre].

Qui pourrait nier que la popularité de ce mouvement est en partie due à l'appauvrissement de la culture de masse, dans laquelle seules dominent les valeurs commerciales et où triomphe une vision darwinienne et amorale du monde ? Propagé à grande échelle par le petit écran, le plus petit dénominateur commun de "l'humanisme séculier" - ennemi juré des évangéliques – n'est guère séduisant.

Il n'y a pas si longtemps, une autre armée de jeunes puritains, les Gardes rouges de Mao Zedong, a bouleversé le pays le plus peuplé du monde. Aujourd'hui, l'émergence d'une version américaine, chrétienne et de droite de ce qu'on a vu en Chine ne paraît plus aussi chimérique. 


Perou : Opus Dei

L'Opus Dei à l'assaut d'une grande Université progressiste du Pérou

AFP, 18 avril 2007 par Gilles Bertin

[Texte intégral]


LIMA - Sous la houlette du cardinal péruvien Juan Luis Cipriani, le mouvement catholique ultra-conservateur Opus Dei, cherche à prendre le contrôle de l'université de Lima, "la Catolica", considérée comme un bastion de tolérance, selon des responsables universitaires.

La polémique fait rage depuis un mois dans les médias entre partisans de l'Opus et défenseurs de "l'humanisme chrétien, de la tolérance et de la pensée critique" à l'origine de la fondation de la "Pontificia Universidad Catolica".

Le cardinal Cipriani, proche du pape Benoît XVI qui effectuera bientôt son premier voyage dans la région, a lancé une offensive sur cette université progressiste, qui avec ses 18.000 étudiants et 2.500 professeurs, est considérée comme l'une des meilleures du Pérou.

"Mgr Cipriani a révélé son intérêt à contrôler les décisions de l'Université, c'est son objectif", a affirmé dans un entretien à l'AFP, Marcial Rubio, le vice-recteur de "la Catolica".

L'affaire a éclaté, le jour récent où le cardinal-archevêque de Lima, membre éminent de l'Opus Dei, a refusé de célébrer la messe à l'occasion du 90e anniversaire de "la Catolica" et même de lui prêter le parvis de sa cathédrale.

Pour le moment, bien que "grand chancelier de l'Université", un poste consultatif, Mgr Cipriani ne peut rien lui imposer et surtout pas décider son orientation ou la nomination des professeurs.

Mais l'Opus Dei a de nombreux appuis notamment au sein du gouvernement: le ministre de la Production Rafael Rey a qualifié "la Catolica" de repère d'enseignants "marxistes et de communistes" qui peuvent être divorcés ou homosexuels.

Après 90 ans de bonne entente entre l'Eglise et "la Catolica", l'Opus Dei a aussi été ressortir le testament d'un riche donateur, Jose Riva Agüero, décédé en 1944, pour réclamer devant la justice que le cardinal Cipriani puisse contrôler la gestion de l'Université.

Selon "la Catolica", le testament autorise l'Université après vingt ans de fonctionnement à se diriger elle-même, tandis que l'entourage du cardinal revendique le contrôle de l'héritage.

Depuis sa fondation en 1917 par un prêtre français, George Dintilhac, né à Provins, et quatre laïcs, "la Catolica" professe un esprit d'ouverture qui agace les secteurs conservateurs de l'Eglise locale.

"La Catolica a eu comme enseignant dans les années soixante, le père Gustavo Gutierrez", l'un des inspirateurs de la théologie de la libération, a noté M. Rubio. "C'est une personne très respectée, qu'il faut traiter comme un frère et pas comme un lépreux", a ajouté le vice-recteur en soulignant que la Catolica "se sent plus proche des Universités européennes, espagnoles, françaises ou
belges qui ont une vision sociale de la société que celles des Etats-Unis".


La lutte de pouvoirs actuelle a fait ressurgir l'hostilité entre Mgr Cipriani, proche de l'ex-président autoritaire, Alberto Fujimori (1990-2000) et l'ancien recteur de "la Catolica", le philosophe Salomon Lerner, défenseur acharné des droits de l'homme sous le mandat Fujimori.

M. Lerner fut aussi président de la "Commission de la Vérité et de la réconciliation" chargée de dresser le bilan humanitaire de 20 ans d'affrontements entre armée et guérilla maoïste du Sentier Lumineux (1980-2000).

En dépit de la polémique en cours, l'église péruvienne a pris soin de prendre ses distances des projets du cardinal conservateur, la conférence épiscopale ayant déclaré que c'était à la justice de trancher.

Un tribunal a donc été saisi par les proches de Mgr Cipriani et "la Catolica" est résolue à aller s'il le faut jusqu'à la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction suprême.

A moins que le Vatican n'intervienne: le pape Joseph Ratzinger, docteur Honoris Causa de la Catolica depuis 1986 sera au Brésil en mai pour présider notamment l'Assemblée des évêques latino-américains à laquelle assistera Mgr Cipriani.


France : Scientologie

Une instruction retoquée

L'Express, 19 avril 2007 par François Koch

[Texte intégral]

Par une décision spectaculaire, la cour d'appel de Paris vient de porter un mauvais coup à la Scientologie, dont les pratiques sont souvent contestées devant les tribunaux.

En 2002, le musicien belge Alain Stoffen avait porté plainte contre cette secte internationale pour escroquerie et extorsion en bande organisée, exercice illégal de la médecine et de la pharmacie.

En septembre 2006, la juge d'instruction Sylvia Caillard avait rendu une ordonnance de non-lieu. Mais, le 27 mars dernier, la 3e chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a ordonné la poursuite de l'information judiciaire en la confiant, cette fois, au vice-président du TGI de Paris, Jean-Christophe Hullin.

Les magistrats d'appel reprochent à Sylvia Caillard de ne pas avoir entendu tous les scientologues «susceptibles d'avoir participé aux faits et d'être mis en examen» et d'avoir ignoré les expertises psychiatrique et psychologique selon lesquelles Alain Stoffen était sous l' «influence permanente» et la «pression du harcèlement» de la Scientologie, accusée d'avoir utilisé des «moyens violents» pour le faire céder, financièrement surtout.

«C'est un désaveu cinglant pour le magistrat instructeur et pour le parquet, qui avait requis le non-lieu», se réjouit Me Olivier Morice, avocat d'Alain Stoffen et de l'Unadfi, une association de victimes de sectes.

Le nouveau juge d'instruction n'a pas été choisi au hasard: il est chargé de plusieurs affaires visant la Scientologie. L'une d'elles est toujours à l'instruction depuis vingt-quatre années et elle a connu bien des errements, comme, en 1998, la disparition, jamais élucidée, d'un tome et demi d'un dossier qui en comptait dix.


France : Sectes : (Ordre Monastique d'Avallon)

L'Association O.M.A a été déboutée

Courriel, 20 avril 2007

[Texte intégral]

Le jugement de la cour de Cassation

Bonjour, 

Je suis heureux de vous l’annoncer : 

L’association Ordre Monastique d’Avallon (OMA) a été déboutée par la Chambre civile de la Cour de Cassation (3 avril 2007) qui a jugé notamment : « (…) attendu que la Cour d’appel a énoncé, par motifs tant propres qu’adoptés, que compte tenu des buts poursuivis par le magazine Un autre Finistère, l’article procédait d’une motivation légitime d’information pour ses lecteurs en faisant le point à l’échelon régional sur un sujet d’intérêt, voire de préoccupation, national ; qu’il se gardait de développer une critique quelconque sur “l’association” ou de formuler un jugement de valeur mais se bornait à rappeler, en la situant dans le contexte avec des termes neutres, non péjoratifs, qu’elle figurait au classement de la commission d’enquête ; que, par ces seuls motifs, caractérisant la bonne foi et qui échappent au grief du moyen, elle a légalement justifié sa décision ;

D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

 

Condamne l’association Ordre monastique d’Avallon aux dépens :

Vu l’article 700 du nouveau code de procédure civile, rejette les demandes ; » 

De plus, la Cour de cassation a assorti son arrêt d’une mention de publication à son bulletin mensuel, démontrant par là même qu’elle entend lui donner toute publicité. 

J'étais attaqué conjointement à "Un Autre Finistère".

Renaud Marhic


Etats-Unis : Sectes

Un antéchrist autoproclamé annule une visite au Guatemala

Le Matin , 21 avril 2007

[Texte intégral]

Le chef d'un mouvement sectaire basé en Floride qui se présente comme l'Antéchrist a annulé samedi une visite au Guatemala où des milliers de d'adeptes du monde entier s'étaient pourtant rassemblés en vue d'un congrès.

José Luis de Jesus Miranda avait juré de braver l'interdiction d'entrer sur le territoire guatémaltèque imposée par les autorités du pays et de participer coûte que coûte au congrès annuel de son église Grandir dans la Grâce, mais il devra finalement s'adresser à la foule par vidéoconférence, a indiqué le pasteur responsable de la secte au Guatemala, Jorge Batres.

Pour les autorités guatémaltèques, De Jesus Miranda représente un risque de trouble à l'ordre public dans la mesure où il est en conflit avec l'Eglise catholique et divers groupes évangéliques.

Le chef de la secte Grandir dans la Grâce porte le nombre 666 tatoué sur le bras et revendique 2 millions d'adeptes, la plupart à Miami et en Colombie, et organise tous les ans un congrès dans différentes villes des Amériques.

Né à Puerto-Rico avant de s'établir à Miami, De Jesus Miranda a fondé l'église Grandir dans la Grâce en 1986. Il prêche dans quelque 35 pays -surtout en Amérique latine-, possède 287 programmes radiophoniques et une chaîne de télévision en espagnol qui émet 24 heures sur 24.

Miranda prend souvent pour cible l'Eglise catholique qualifiant tous les prêtres d'abuseurs d'enfants et affirmant que les voeux de chasteté vont à l'encontre des enseignements de la Bible.

Il affirme être l'incarnation vivante de Jésus-Christ et prêche la non-existence du péché et du diable. En janvier, il a dévoilé des tatouages du nombre 666 sur son avant-bras et s'est proclamé Antéchrist.

La Bible décrit l'Antéchrist comme un individu qui répandra le mal sur la terre avant d'être vaincu par un second retour du Christ.

De Jesus Miranda s'est également vu interdire l'entrée au Honduras et au Salvador.


Paraguay : Moon

Le responsable japonaisde la secte Moon au Paraguay relâché.

AFP , 21 avril 2007

[Texte intégral]

Le chef la secte Moon au Paraguay, un homme d'affaires japonais qui était séquestré depuis 1er avril, a été libéré vendredi en échange d'une rançon de 140.000 dollars, a annoncé la police paraguayenne.

Hirosaku Ota, 62 ans, avait été kidnappé à bord de son 4X4 avec sa secrétaire, ainsi qu'un agent de police paraguayen et sa petite amie qui s'étaient arrêtés pour leur venir en aide.

Après avoir relâché il y a 15 jours la secrétaire, les ravisseurs ont libéré vendredi à l'aube tous les autres otages qui ont été retrouvés sains et saufs sur une place de la localité de Presidente Franco (350 km à l'est d'Asuncion), près de la frontière entre le Paraguay, l'Argentine et le Brésil.

M. Ota a été conduit à l'ambassade japonaise à Asuncion et devrait se rendre prochainement à Tokyo retrouver sa famille, selon des sources diplomatiques. Le policier, Rafael Ramos Balmori et son amie, Nancy Gimenez, une enseignante, ont de leur côté regagné leur domicile.

Les négociations ont d'abord été menées entre les ravisseurs et les représentants de la secte Moon via un téléphone portable remis à la secrétaire de M. Ota. Elles s'étaient poursuivies par communiqués dans les médias locaux après que la police paraguayenne eut intercepté les communications.

La rançon a été remise dans la région de Minga Guazu, située à 320 km de la capitale, où un vaste dispositif a été déployé pour tenter d'intercepter les délinquants. Neuf suspects, parmi lesquels figurent d'anciens responsables des forces de l'ordre, ont déjà été interpellés.

Les investigations se sont concentrées autour de la ville de Ciudad del Este, près de la triple frontière, véritable plaque tournante du trafic de drogue régional.

Les autorités paraguayennes avaient offert une récompense de 20.000 dollars pour toute information permettant de localiser le responsable de la secte.

M. Ota, installé depuis dix ans au Paraguay, y préside la société Victoria SA, propriété du révérend Sung Myung Moon, le fondateur du groupement religieux.


Kenya : Sectes

La police kényane arrête 10 000 membres d'un gang quasi religieux

Panapress , 25 avril 2007

[Texte intégral]

Le groupe était accusé de meurtres très violents

Le commissaire de Police, le général de Division Hussein Ali a annoncé mardi à Nairobi l'arrestation par ses forces de plus de 10.000 membres d'un groupe militaire quasi- religieux illégal, accusés de meurtres violents depuis le début de l'année.

M. Ali a fait cette annonce en même temps que celle de l'interdiction des rassemblements politiques non-autorisés, afin de parer à toute escalade de la violence politique en prévision des élections générales qui se tiendront en décembre de cette année.

"Je souhaite avertir tous les hommes politiques que personne n'est autorisé à tenir des discours provocateurs, injurieux ou humiliants contre ses adversaires et particulièrement le chef de l'Etat dans le cadre de la campagne électorale", a avertit le chef de la Police kenyane dans un communiqué.

M. Ali a indiqué que la majorité des 10.000 membres de Mungiki, une secte interdite qui prône l'excision et dont les adeptes sniffent du tabac et fument du cannabis et prient en faisant face au Mt Kenya, ont été arrêtés à Nairobi et dans ses environs, où ils sont constamment en conflit avec les propriétaires des véhicules de transport public pour le contrôle du secteur lucratif du transport public.

La secte Mungiki exige des frais de protection de 5 dollars par véhicule pour les milliers de bus qui assurent le transport public à Nairobi et dans sa banlieue.

Le commissaire de Police a déclaré que "le vide créé par l'incapacité de certains conseils municipaux à assurer la sécurité au niveau des terminus des autocars a permis au fil des ans aux membres du Mungiki d'extorquer des fonds aux transporteurs".

Il a déploré le fait que malgré les torts causés au public innocent par cette secte, cette dernière bénéficiait toujours du soutien de hauts responsables du gouvernement, dont des ministres de la région centrale du Kenya.

Malheureusement, il y a des défenseurs de Mungiki qui sont toujours prêts à condamner la Police pour sa répression de cette secte, a-t-il souligné.

Il a averti: "toute personne qui incite la population à la violence, menace ou profère des menaces ou participe à des actes violents sera rapidement appréhendée et traduite en justice, quelle que soit sa position dans le gouvernement ou l'opposition".

Le commissaire de Police a également déclaré illégales les tournées impromptues de rencontre avec les populations par les hommes politiques pour solliciter du soutien pour leurs partis.


France : Scientologie

La Scientologie s'immisce dans la lutte contre la pédophilie

Le Parisien, 27 avril 2007 par Jean-Marc Ducos

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L'Eglise de scientologie, répertoriée comme organisation sectaire, aime les grandes causes nobles comme la protection de l'enfance, la lutte contre la drogue, l'aide aux sinistrés, le soutien scolaire et la lutte contre la pédophilie sur le Net.

L'occasion pour la secte de gagner en respectabilité et en légitimité. L'association E-Enfance, qui vient de lancer cette semaine une grande campagne de prévention contre les dangers de l'Internet non contrôlé, vient d'en faire les frais à son insu.

Elle a fait référence dans son dossier de presse à deux reprises à des données statistiques issues d'une enquête effectuée par la société multinationale de logiciels Panda Software sur le risque pornographique sur le Net.

Mais les dirigeants du groupe Panda Software sont des scientologues reconnus, selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Ils ne s'en cachent d'ailleurs pas.

La Scientologie prend place ainsi de manière déguisée dans un domaine ultrasensible. « Nous l'ignorions. Nous allons faire le nécessaire pour que ces données ne figurent plus sur nos références », assure Christine du Fretay, la présidente de l'association E-Enfance, dont la philosophie ne colle pas du tout avec l'esprit des sectes. Pour nourrir sa documentation, l'association est allée chercher les données fournies par Panda Software sur un site appelé Clicmineur.org. Ce site n'est plus accessible.

« Les Scientologues utilisent des organisations de façade »

« A aucun moment nous n'avons eu de lien direct avec la société Panda », affirme l'association, qui promet d'être « plus vigilante » à l'avenir. Et pour cause car la société Panda Software est un des outils économiques de l'Eglise de scientologie.

Toutes les filiales sont dirigées par des cadres de la secte. Son directeur général, Grégoire Sénamé Agbossou, était il y a deux ans le président de l'Institut mondial des entreprises scientologues pour la France. Mais cette intrusion de la secte sur la Toile, sous forme de référence statistique et d'argumentations, inquiète la mission de lutte contre les sectes. « Surfer sur la cause des enfants victimes permet à la Scientologie de diffuser au plus grand nombre son discours antipsychiatres pour proposer ses propres méthodes de soins », explique la Miviludes.

Ces méthodes ont été dénoncées en France par plusieurs rapports parlementaires. La mission interministérielle rappelle d'ailleurs, dans son rapport 2006 : « Le président de Panda Software pour les Etats-Unis tout comme le président international sont connus pour leur appartenance à la Scientologie et au World Institute of Scientology Entreprises (Institut mondial des entreprises scientologues). » « La Scientologie utilise des organisations de façade pour faire passer son message et rendre son idéologie indispensable. Cela fait un demi-siècle que cela dure », résume Roger Gonnet, ancien membre de la secte pendant huit ans, ex-président de l'organisation à Lyon, aujourd'hui adversaire attentif.

La Scientologie a aussi surfé sur les difficultés des banlieues lors des émeutes de l'automne 2005 en envoyant des missionnaires dans les cités à travers l'organisation des Jeunes pour les droits de l'homme. L'une des proches parentes de l'ancien patron de Panda n'était autre qu'une des dirigeantes de ces
« services de coordination sociale ».


Japon : Aum

La Secte Aum serait toujours aussi dangereuse

AFP, 27 avril 2007

[Texte intégral]

TOKYO - Japon: la secte Aum serait toujours dangereuse, selon un rapport policier

La secte Aum, responsable du pire attentat terroriste de l'histoire du Japon en 1995, représente toujours un danger tant la loyauté envers l'ancien gourou Asahara reste forte parmi les fidèles, indique vendredi un rapport des autorités japonaises.

Rebaptisée "Aleph", la secte compte encore quelque 1.650 fidèles au Japon et 300 en Russie.

Aum Vérité Suprême a été fondé par le gourou Shoko Asahara, 52 ans, condamné à mort pour un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo (12 morts et 5.500 blessés) en 1995 ainsi que pour 15 autres homicides.

"Les dirigeants du groupe encouragent toujours les adeptes à suivre l'enseignement de Chizuo Matsumoto", le vrai nom d'Asahara, "même après la confirmation de sa peine de mort" en septembre 2006, souligne un rapport annuel des services de renseignements et de la police.

"Chaque mois, les fidèles participent à des programmes d'entraînements intensifs et témoignent d'une dévotion indéfectible à l'égard de Matsumoto et de ses sermons", souligne le rapport.

La secte a également diversifié ses sources de financement et s'adonne au prosélytisme en Russie, pour augmenter son nombre d'adeptes, avertissent les autorités.

Un dirigeant de la secte, Fumihiro Joyu, a récemment annoncé son intention de créer un groupe dissident afin de rompre avec le passé meurtrier de la secte.

Les autorités ont décidé de maintenir la secte sous étroite surveillance et ont également mis en garde contre les répercussions possibles lorsque l'ex-gourou Asahara sera pendu.


Belgique : Béatitudes

Une secte dans l'Eglise ?

Le Vif-L'express, 27 avril 2007 par Olivier Rogeau

[Texte intégral]

Implantée dans 30 pays, dont la Belgique, la communauté charismatique des Béatitudes est accusée de dérives sectaires par certains de ses membres. Enquête.

Agitation inhabituelle à Thy-le-Château, au sud de Charleroi. La plupart des résidents du château, membres de la communauté des Béatitudes, partent en pèlerinage. « C'est un bonheur immense, confie l'une des soeurs. Nous allons à Medjugorje, où nous avons rendez-vous avec la Sainte Vierge... » Haut lieu d'« apparitions » mariales depuis un quart de siècle, le village de Bosnie-Herzégovine attire chaque année des centaines de milliers de fidèles venus du monde entier. Le Vatican n'a toutefois pas reconnu ces manifestations « surnaturelles » et interdit, en principe, toute propagande pour Medjugorje.

Les mouvements charismatiques n'en ont cure. Parmi eux, les « Béats » sont les plus actifs dans la promotion du site : publication de livres, diffusions des « messages » de la Vierge, rganisation de voyages... Ils ont même installé leur « maison » sur place, contre la volonté de l'évêque local.

La très catholique communauté aurait-elle oublié l'une de ses règles essentielles, l'obéissance absolue ?

Information judiciaire
Si la filiale belge des « Béatitudes » est accaparée par les préparatifs du séjour, les dirigeants français de la communauté nouvelle ont d'autres chats à fouetter. Leurs pratiques financières font l'objet d'une information judiciaire. Le fondateur du mouvement charismatique, appelé
« Ephraïm », aurait délocalisé il y a peu une partie des activités de la communauté en Suisse, à cause, semble-t-il, d'ennuis avec le fisc français. Certains « bergers » (chefs de communauté) ont apparemment une conception particulière du v£u de pauvreté que les membres sont censés
observer. L'un d'eux demeurait dans une résidence avec piscine attenante au couvent de Cordes-sur-Ciel. Un autre se serait offert une maison de sept chambres près d'Arcachon, en Gironde.

Des organismes de lutte contre les sectes ont surtout alerté les autorités ecclésiastiques sur les stages d'accompagnement psychospirituel et autres sessions d' « agapè-thérapie » (guérison par
l'amour de Dieu) organisés par les « bergers ». Une quarantaine de plaintes provenant de toute la France ont été collectées par ces associations. D'anciens membres de la communauté parlent de manipulations mentales, d'humiliations, voire d'une entreprise de racket... Les Michelena, un couple de trentenaires qui, avec ses trois enfants, a séjourné, entre 1999 et 2001, aux Béatitudes, dénonce ces pratiques dans un livre, Les Marchands d'âmes (Golias).

La branche belge de la communauté pourrait-elle être secouée par la tempête ? Le Centre d'information et d'avis sur les organismes sectaires nuisibles (Ciaosn), communément appelé l'Observatoire des sectes, se veut rassurant : « Des citoyens belges ne nous ont sollicités qu'à trois reprises, depuis 2001, à propos des Béatitudes, assure Anne-Sophie Lecomte, chargée du secteur charismatique. C'est peu. D'autant qu'aucune de ces demandes de enseignement ne faisait état d'une situation alarmante. Les témoignages vraiment inquiétants oncernent plutôt les Eglises pentecôtistes ou du Réveil, bien implantées dans la diaspora africaine en Belgique... »

Soumission
Côté français, on tire pourtant la sonnette d'alarme. Le dernier rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) relève des situations d'infantilisation des membres, de soumission à un supérieur, de travail harassant sans
rémunération... Des familles se sont plaintes de perdre le contact avec des proches entrés chez les « Béats ».

La presse hexagonale, du Canard enchaîné au Nouvel Observateur, en passant par le magazine chrétien La Vie, a donné, ces dernières semaines, un écho à ce feu nourri de critiques. « On écrit sur nous beaucoup d'inepties, fondées sur des témoignages de gens fragiles, estime soeur Marie de la Visitation, la Bruxelloise qui dirige Feu et Lumière, le mensuel des Béatitudes. Nous n'avons que trente ans d'existence, alors que d'autres courants de l'Eglise ont une sagesse millénaire derrière eux. Nous acceptons de nous remettre en question. Mais constatez aussi que les églises se vident, alors que nous, nous suscitons des vocations. »

Reconnue par Rome depuis 2002 et présente dans une trentaine de pays, du Liban au Canada, la communauté compte, à ce jour, 1 450 membres, dont une quarantaine en Belgique. Un tiers des adeptes sont des frères et soeurs consacrés ; un autre tiers, des célibataires en recherche de
vocation ; et un dernier tiers, des couples avec ou sans enfants. Le site Internet de la ommunauté wallonne de Thy-le-Château précise les intentions des adhérents : « Nous avons le désir d'imiter le plus possible le modèle de la communauté chrétienne primitive par la vie
commune, le partage des biens, la pauvreté volontaire... La vie de la communauté est avant tout contemplative. »


« Maisons » châteaux
Les Béatitudes sont installées dans pas moins de 77 « maisons », un euphémisme pour désigner de splendides propriétés, monastères ou châteaux. « En général, en bien mauvais état, abandonnés par d'autres communautés religieuses », tient toutefois à préciser soeur Marie de la Visitation. « Ces investissements immobiliers ne sont pas surprenants, remarque l'Observatoire belge des sectes, car les membres se dépossèdent de leurs biens au profit de la communauté. »

Dirigée par le « berger » Giovanni di Gesù, la « maison » belge de Thy organise surtout des retraites et des journées de formation spirituelle, animées, notamment, par Mgr Léonard, évêque du diocèse de Namur, dont dépend la communauté. Elle est aussi réputée pour ses « sessions de
danses d'Israël ». « Nous sommes très attachés aux racines hébraïques de notre foi »
, signale l'une des soeurs. Une référence conforme aux préceptes de Gérard Croissant, alias Ephraïm, le gourou fondateur, qui, après plusieurs séjours en Israël, a élaboré une spiritualité très
oecuménique.

De confession protestante dans sa jeunesse, fasciné par les prédicateurs évangélistes américains, Croissant a finalement fait son chemin au sein d'un catholicisme à bout de souffle dans nos pays d'Europe. Et quel chemin ! Il est ordonné diacre en 1978. Entre-temps, en 1973, il a
l' « inspiration divine » dans une pizzeria de Montpellier. Avec sa compagne, Jo, et un couple d'amis, le barbu décide de vivre en communauté. Ainsi apparaît la Communauté du Lion de Judas et de l'Agneau immolé, rebaptisée, en 1991, Communauté des Béatitudes. Aujourd'hui, Ephraïm ne dirige plus le mouvement, mais y conserve une influence et signe les éditoriaux du mensuel Feu et Lumière, entièrement fabriqué par des bénévoles de la communauté, installés dans un château près d'Angers. On le dit « en fuite », en Afrique. « Il est en France, malade », assure un membre.

Depuis trois ans, des fidèles dénoncent les méthodes jugées autoritaires de François-Xavier Wallays, « modérateur général » (supérieur) de la communauté. Il aurait évincé des laïques du gouvernement pastoral et, en 2005, des frères et soeurs et des familles contestataires ont quitté le
mouvement. « Le "patron'' des Béatitudes a été convoqué deux fois au Vatican pour s'expliquer, assure Christian Terras, de la revue Golias.

Il fait croire que les seuls problèmes et oppositions rencontrés sont l'oeuvre du Démon. Sa réélection a été contestée par certains laïques, admet un membre. Selon d'autres, les Béatitudes donneraient plus que jamais la priorité aux rentrées d'argent.

Incitations à la prudence
« En Belgique, les Béatitudes font désormais partie du paysage ecclésial, constate Eric de Beuklaer, porte-parole de l'épiscopat belge. Un cas mis à part, il n'y a pas eu, ces dernières années, d'intervention officielle d'un évêque à l'encontre d'une communauté charismatique. En revanche, il y a parfois des incitations à la prudence. Le Renouveau a
fait ses maladies de jeunesse. »


Certains membres évoquent des carences dans la formation théologique et philosophique donnée par les Béatitudes, notamment à Thy-le-Château. « Une grande fumisterie intellectuelle », confie un ancien participant aux formations wallonnes, cité par Golias. « Au début, les formations laissaient à désirer, reconnaît soeur Marie de la Visitation, la directrice belge de Feu et Lumière. Mais, il y a une dizaine d'années, Rome a demandé l'amélioration de notre enseignement, ce qui a été fait. Aux Etats-Unis, une communauté comme la nôtre serait tout à fait dans la norme. En France ou en Belgique, on dérange encore, comme si nous étions des gens bizarres. Et quand nous parlons d'obéissance, on nous accuse d'abus de pouvoir ! »


Suisse : Scientologie

Des dépliants scientologues échouent dans une école

La Tribune de Genève , 28 avril 2007 par Chloë Dethurens

[Texte intégral]

Pour un exposé, une fillette utilise des dépliants «Dites non à la drogue», distribués au centre-ville. Des parents d’élèves découvrent qu’ils sont financés par la scientologie et alertent la direction.

Place du Molard, il y a deux semaines. Le petit stand de prévention «Non à la drogue, oui à la vie» tombe à pic pour Coralie et sa fille. Cette dernière, 11 ans, doit faire un exposé sur les drogues pour sa classe. Quelques jours plus tard, la fillette fait son exposé et distribue les dépliants en question aux élèves de son école des Eaux-Vives.

Peu après, les problèmes commencent. Deux familles alertent la maîtresse: à l’arrière des dépliants, on peut lire en petits caractères que cette association «est parrainée par les Eglises de scientologie de Lausanne et de Genève». Les parents sont scandalisés. La direction de l’établissement est interpellée. Dans l’école, un sentiment de panique gagne soudainement du terrain. «On s’est tous demandé comment des flyers scientologues pouvaient arriver entre les mains d’une fillette», déplore une mère. Coralie, au centre des soupçons, doit se justifier: «Ils croient que je fais du prosélytisme alors que je n’étais même pas au courant.»

Images et textes chocs

«Dites non à la drogue» affirme être indépendant des scientologues. «Le seul objectif est d’informer sur les dangers de la toxicomanie», assure Francine Bielawski, porte-parole de l’organisation. Cocaïne et autres substances font l’objet de fascicules proposés sur des stands, installés le plus souvent dans les Rues-Basses. 54 000 dépliants ont été distribués en Suisse romande en 2006. Les images sont chocs, les textes aussi. L’un d’eux explique comment organiser soi-même un stand et des conférences pour écoliers.

Pourtant, certains estiment que cette campagne manipule plus qu’elle n’aide. «Les scientologues ciblent un public faible tout en visant un créneau qui les crédibilise», accuse Paulette Lavenia, membre du Groupement de protection de la famille et de l’individu. Pour beaucoup d’associations de victimes de la scientologie, cette campagne ne servirait en réalité qu’à attirer de nouveaux adeptes dans une cure de désintoxication scientologue, «Narconon»: une méthode de sevrage instantané, payante et souvent contestée.

Pourquoi la scientologie cible-t-elle la drogue? «Comme de nombreux mouvements religieux, elle se lance aussi dans le social», explique Jörg Stolz, professeur en sociologie des religions à l’Université de Lausanne et directeur de l’Observatoire des religions en Suisse.

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