3.

Actualités sur les sectes en janvier 2006.

Actualités diverses Chamanisme, ayahuasca et NDE
Sectes Sectes et entreprises
Sectes Intellectuels et notables cautions des groupes sectaires
Kinésiologie Les infiltrations de la kinésiologie
Méditation transcendentale Le délire totalitaire du raja Félix
Religions Un père séquestre ses filles au nom de l'islam
Moïse (Roch Terriault) Le combat d'une femme pour se libérer du gourou qui l'a mutilée
Sectes Une affaire de secte et de sexe embarrasse la Justice Roumaine
Religions Un père séquestre ses filles au nom de l'islam : 10 mois avec sursis
Scientologie Les illuminations mystiques de Tom Cruise
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah annoncent marquer des points devant la justice
Scientologie L’acteur prophète
Scientologie Question écrite de Jean-Pierre Brard
Scientologie Question écrite de Jean-Pierre Brard
Sectes Le nouvel âge de la lutte contre les sectes
Soins Psy Nouvelle bataille contre l'Etat pour la planète psy
Scientologie Tom Cruise et la Scientologie
Sectes 10 ans après, Alain Gest revient sur les sectes
Religions Exorciseur condamné à 5 ans de prison
Actualités diverses A Ottawa une étude recommande de lever l'interdiction de la polygamie
Raël Le "prophète" Raël a de l'entregent
Sectes Marchands d'illusions
Falungong Arrestation d'un avocat chinois réputé pour sa défense des droits de l'homme
Témoins de Jéhovah Des Vosgiens à Paris contre une salle des Témoins de Jéhovah à Deyvillers
Témoins de Jéhovah Communiqué de presse de 6 députés
Témoins de Jéhovah Des Témoins de Jéhovah en justice contre des habitants dans les Vosges
OTS Le procès en appel de Michel Tabachnik fixé du 2 au 7 octobre 2006
Sectes Assemblée Nationale - Question - Francis Falala - Rapport Département d'Etat américain
Méditation transcendantale Le Parti Socialiste Jurassien réagit
Religions - Dozulé La Chaloupe Saint-Leu : Ils attendent la Vierge
Témoins de Jéhovah Des habitants de Deyvillers à l'Assemblée nationale
Raël L'Eglise raélienne souhaite embaucher l'ex-futur Prix Nobel de médecine
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah obtiennent la communication de rapports des RG
Opus Dei L'Opus Dei souhaite l'interdiction du film "Da Vinci Code" aux mineurs
Actualités diverses L'e-vasion des spaghettis volants
Témoins de Jéhovah Deyvillers ne veut pas devenir "Jéhovah City"
Sectes La lutte contre les sectes, problème d’intérêt général
Aum Japon: la surveillance de la secte Aum prolongée de trois ans
Témoins de Jéhovah Un père porte plainte contre les Témoins de Jéhovah
Falungong Falun Gong est une croyance protégée par le Code des droits de la personne
Actualités diverses La sombre affaire Mayetic : entre rumeurs et désinformation
Soins Psy Parlent-ils avec elle ?
Témoins de Jéhovah Communiqué de presse de Jean-Pierre Brard
Témoins de Jéhovah Transfusions sanguines
Témoins de Jéhovah Les 3 miracles des Témoins de Jéhovah d’Asnières
Satanisme De 24 ans de prison à la perpétuité pour les "Bêtes de Satan"

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Actualités diverses

Chamanisme, ayahuasca et NDE

GEMPPI , 1er janvier 2006 par Nicole Bétrencourt

[Texte intégral]

Lettre de réaction de Nicole Bétrancourt aux producteurs de l’émission de la 5 « La santé au quotidien » du 10/01/2006: l’Expérience de Mort Imminente. http://www.france5.fr/sante/societe/W00511/20/

En tant que psychologue, il me semble nécessaire de prendre au sérieux les E.M.I. (Expériences de Mort Imminente) Votre mise en garde sur l’éventuel détournement « du phénomène clinique des N.D.E » par les sectes tombe fort à propos. Sur ce dernier point, je me permets de porter à votre connaissance des informations sur l’ayahuasca, citée dans votre émission, susceptible de provoquer des N.D.E.
Je prépare actuellement un ouvrage sur les dérives du chamanisme en Occident. Et je mène des investigations sur l’ayahuasca (ou yagué), breuvage sacré hallucinogène, utilisé par les chamans amazoniens lors de rituels magico-religieux. Jusqu’à présent, l’usage de l’ayahuasca se limitait au cercle restreint de l’Amazonie. C’est une médecine traditionnelle qui soigne les populations locales. Nommée par les Indiens « la liane de la mort », l’hallucinogène amazonien connaît un nouvel essor en Europe, et a acquis le statut d’un outil chimique de manipulation redoutable par des micro-groupes, fonctionnant en « système clos » , sur le modèle des groupes totalitaires, voire d’officines sectaires.
Des réseaux d’influence sans scrupules font commerce, auprès d’Occidentaux, de pratiques supposées chamaniques pas toujours inoffensives. L'ayahuasca est proposée, en dehors de son contexte local, dans des séminaires sauvages organisés, sous le manteau, en Europe. Associée à des pratiques pseudo-chamaniques se réclamant du courant néochamanique , la drogue amazonienne permet à des charlatans, à des gourous du Bien-Être, de la médecine et de la psychothérapie de faire commerce de techniques comportementales déstructurantes . Et celles ci font des victimes, en nombre grandissant.

Les associations de victimes et la MIVILUDES s’intéressent de très près aux dérives du chamanisme amazonien. Car il correspond au paysage sectaire actuel: investissement du champ de la santé par des charlatans, des gourous et prolifération de micro-groupes sectaires s’ajoutant de plus en plus aux sectes clairement identifiées. Ces observateurs parlent d’embrigadement de nature sectaire, et ils ont constaté que les personnes, séduites par ce pseudo-chamanisme, sont manipulées jusqu’à la sujétion mentale. Ce qui tombe sous le coup de la loi About-Picard, disposition relative à l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse, votée le 12 juin 2001 pour défendre les victimes.

Dans le yagué, se trouve du DMT, un stupéfiant prohibé sur le plan international. Certains de ses effets sont comparables au L.S.D, la drogue fétiche du mouvement psychédélique. Psychotrope puissant dont le mésusage l’a emporté sur les vertus curatives, ce que reconnaît son inventeur lui même, Albert Hoffman qui vient de fêter ces jours ci, ses 100 printemps à Bâle.

Au printemps 2005, les autorités françaises sanitaires (l’AFAPPS) ont durci l’interdiction de l’ayahuasca sur le sol français, en classant comme stupéfiant l’une des plantes, absente du biotope européen, rentrant dans la composition du breuvage sacré, la liane géante portant le même nom que la boisson hallucinogène, l’ayahuasca. Mais celle ci n’est pas classée comme stupéfiant dans le reste de l’Europe. Et ce malgré la présence 3 du DMT, prohibé sur le plan international (sauf au Brésil). Ce vide juridique européen laisse le champ libre aux charlatans qui en profitent pour recruter des émules à tour de bras. La liste des victimes - d’une double dépendance chimique et sectaire- ne cesse de s’allonger.
L’ayahuasca suscite l’intérêt - et d’autres psychoactifs comme le peyotl, l’ibogaïne, la salvia divinorum - de la recherche psychédélique, tolérée dans certaines conditions outre-atlantique. L’organisation du MAPS se penche sur l’altération de la conscience, sous ayahuasca, proche des N.D.E .

Sur le web, on peut trouver le compte-rendu de Marcus Lumby, étudiant l’anthropologie à l’université de Cambridge. En 1998, il s’est rendu au Pérou étudier sur le terrain les N.D.E sous l’emprise du breuvage sacré amazonien. Son histoire est éloquente.

Lors de son premier voyage d’étude au centre Sachamama, Marcus Lumby ingéra une douzaine de fois le breuvage sacré amazonien. Lors d’une cérémonie se déroulant en plein air dans l’aire sacrée
« d’El Salon del Diablo », il a l’impression que le chaman officiant extirpe du corps de sa patiente des formes démoniaques, envoyées par un sorcier pratiquant la magie noire. Rédigeant son mémoire, l’étudiant s’interroge sur la réalité de ce qu’il voit. Reconnaissant qu’il est sensibilisé par l’ambiance du lieu et de la situation, il se demande si son imaginaire ne lui joue pas des tours, et s’il n’est pas en proie à des hallucinations dues à l’ayahuasca.

Après avoir séjourné à Sachamama, l’étudiant anglais va se rendre de nouveau au Pérou, cette fois ci, dans un centre de détoxication pour drogués dirigé par un médecin français, aux méthodes controversées par la communauté scientifique et régulièrement dénoncé par les associations de victimes françaises. Le directeur de ce centre a publié des articles, en 1996 et 2002, sur l’ayahuasca dans le bulletin officiel de MAPS. Non sur les N.D.E mais sur le traitement de la toxicomanie.
Six mois après ce deuxième séjour au Pérou, Marcus Lumby met fin à ses jours. Il n’avait que 25 ans!

La drogue, ici l’ayahuasca - adjointe à des techniques de psychothérapies- est destinée à provoquer des E.M.C (états modifiés de conscience). Le principe de base est de faire acquérir à celui qui la prend une nouvelle personnalité, développer son « quotient spirituel » et lui faire croire qu’il va guérir de tous ses maux physiques et psycho-spirituels en tous genres.

Provoquer des E.M.C et son cortège de phénomènes troublants est le but recherché. Parmi eux, les N.D.E. Entre les mains de charlatans, doublées de la technique de l’ayahuasca dont la capacité d’altération de la conscience est effective, les N.D.E sont susceptibles de devenir une forme d’addiction. Faussant l’objectivité de l’expérienceur, au profit d’une soumission sectaire, me
semble-t-il.
Pionnier des travaux sur les N.D.E, le Dr Raymond Moody, philosophe psychiatre, s’est toujours montré prudent pour aborder le sujet. Selon lui, le phénomène des N.D.E n’est pas rare du tout. Il est reproductible à volonté. Il reconnaît même que les neurologues savent comment injecter toutes les expériences virtuelles dans le système nerveux central. La C.I.A s’est beaucoup intéressée à ce genre de recherches avec le L.S.D et l’ayahuasca.

Si la littérature scientifique concernant la dangerosité de l’harmaline, et du DMT rentrant dans la composition du breuvage hallucinogène amazonien est prolixe, celle relative à l'ayahuasca, se fait plus rare. Elle émane, en partie, de la recherche psychédélique. Très favorable à l’ayahuasca, il faut le reconnaître!

Seuls deux spécialistes européens, de la recherche « non psychédélique », il faut le dire, dénoncent les dangers de l’ayahuasca.
L’un étant le Dr Gilbert Pépin, pharmacologue et expert auprès des tribunaux qui a co écrit deux articles:
Communication, société de médecine légale et de criminologie de France, séance 11 septembre 2000: “Un Nouvel hallucinogène en Europe: l’ayahuasca ou vin de l’esprit”, G.Pépin, M.Chèze, F.Billaut, Y.Gaillard.,
In annales de Toxicologie Analytique, vol XVI, n°1, 2004, “Ayahuasca: liane de l’âme, chamanes et soumissions chimiques “, G.Pepin, M.Chèze, F.Billaut, Y.Gaillard.

L’autre spécialiste, émettant des réserves sur l’ayahuasca, est le Dr Laurent Rivier ,, toxicologue suisse, de l’université de Lausanne.

Les caractéristiques et effets secondaires de l’ayahuasca sont en partie ceux du L.S.D, avec toutefois une composante pharmacologique et des effets secondaires inconnus. Des décompensations psychiatriques réversibles et irréversibles, des comas, des décès, des suicides ont été enregistrés.

Dans cette nébuleuse pseudo-chamanique, l’usage de l’ayahuasca n’est pas un phénomène isolé. D’autres drogues exotiques hallucinogènes comme l’iboga, le peyotl, les champignons magiques mexicains sont de plus en plus données dans les mêmes conditions.
L’iboga, le L.S.D. africain, deuxième drogue préférentielle, talonne l’ayahuasca depuis son récent classement en France. Il est, lui aussi, connu pour provoquer des N.D.E. Il fût commercialisé, un temps, comme antiasthénique sous le nom de Lambarène. Interdit aux USA, en Belgique et en Suisse, l’iboga n’est pas sur la liste des stupéfiants ou sur celle des psychotropes, en France. Mais il est en attente de classement. L’utilisation dévoyée de l’ayahuasca et d’autres drogues sacrées, hors de leur cadre religieux, est un nouveau phénomène de l’internationalisation des sectes hallucinogènes, qui n’épargne pas l’Europe. Consommées anarchiquement, les drogues des chamans se substituent au L.S.D.

Ces informations complémentaires sur l’usage dévoyé de l‘ayahuasca sont à signaler pour éviter d’éventuelles dérives sectaires liées aux E.M.I.


France : Sectes

Sectes et entreprises

Bulles, 4ème trimestre 2005 n°88

[Texte intégral]

Trop de gens considèrent encore les sectes comme des groupes d’« illuminés » qu’un minimum de bon sens suffit à fuir. En réalité, la secte est le lieu où se crée une situation d’assujettissement entre les adeptes et le guide. Les adeptes peuvent alors être « utilisés » selon leurs compétences pour servir les appétits expansionnistes des dirigeants.

En France, la dimension « spirituelle » représente environ 50% du marché sectaire. Mais d’autres secteurs ont émergé, en particulier dans le monde du développement personnel, de la formation en entreprise, voire du coaching permanent.

Un aspect de l’infiltration concerne la volonté des sectes de pénétrer tous les lieux de décision, tous les lieux clés de l’industrie, du commerce, de l’économie en général.

Les organismes à caractère sectaire ont investi le secteur de la formation professionnelle. Les dirigeants d’entreprises sont de plus en plus sollicités par les organismes qui se chargent de ce domaine d’activité. Car d’une part, la loi fait obligation de consacrer, au minimum, 1% de la masse salariale à la formation (ce pourcentage atteint parfois 2 à 4 %) et d’autre part, l’économie évoluant vite sous l’influence de la mondialisation, l’entreprise doit continuer à s’adapter, à progresser. Il existe plusieurs milliers de prestataires de formation. Plusieurs centaines émanent des sectes. Et, comme l’a écrit le député Jean-Pierre Brard : « Sous couvert de formation, les sociétés écrans des sectes accèdent aux dirigeants d’entreprises, à de nombreux fichiers et tout cela très facilement ».

Des sectes commercialisent, par exemple, des séminaires de développement personnel destinés à obtenir des employés une meilleure productivité. Ceux qui s’y refusent obèrent leurs possibilités de promotion.

En 1996, la Chambre Syndicale de Formation des Entreprises a été obligée de préciser quelques principes : l’Institut de certification professionnelle a établi l’obli-gation de citer les sources et les théories de ces organismes de formation. La législation sur la formation s’est encore renforcée depuis 2002. Les organismes de formation doivent procéder à une déclaration d’activité (Loi 920-4 du Code du Travail), et non plus seulement une déclaration d’existence. « Ce changement de régime a entraîné une diminution de l’ordre de 30% du nombre d’organismes déclarés en 2003 », précise Stéphane Rémy, Directeur adjoint du travail à la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (D.G.E.F.P.).

Mais malgré l’affermissement de la législation, les risques restent importants. On observe, en effet, plus de subtilité dans les techniques d’infiltration et nombre d’organismes de formation sont liés à des mouvements sectaires. Toutefois, les organismes liés aux sectes préfèrent de plus en plus taire ces liens et le plus souvent aucune mention n’en est faite, ni dans les discours, ni dans les plaquettes de présentation. Il faut donc que l’opinion publique reste vigilante.

L’infiltration ne se limite pas, bien sûr, aux entreprises de formation. Le Service Central des Préventions de la Corruption, service interministériel, s’intéresse aux « dérives qui consistent, notamment, à l’utilisation par des individus malhonnêtes d’organisations dites sectaires pour accaparer pouvoir et argent ». Par exemple, l’utilisation par une entreprise de logiciels informatiques… aptes à « pomper » des informations vitales ou confidentielles. C’est de l’espionnage industriel ou commercial.

Mais il existe d’autres domaines : la parapharmacie, les cabinets-conseils, l’immo-bilier... Les activités commerciales sont plus ou moins camouflées.

La Scientologie et son « Plan Spécial Zone »

Un certain nombre de scientologues sont membres d’un organisme du nom de WISE (Institut Mondial des Entreprises de Scientologie). L’objectif déclaré de WISE est de « mettre la technologie de management de Ron Hubbard dans le monde des affaires, d’assainir la scène économique en mettant l’éthique en place et en remplaçant les « fausses données » généralement utilisées en guise de « Business Tech » par la technologie administrative de L. R.H. ». WISE, branche de la Scientologie met en place le « Plan Spécial Zone » dans le monde des affaires.
Ce « Plan Spécial Zone » explique le rôle de la Scientologie dans la vie, rôle qui est d’influencer les groupes et les organisations en y infiltrant les pratiques de la secte. Et, selon Hubbard : « Ici, la clé, c’est de ne pas demander la coopération des groupes. Ne demandez pas la permission. Entrez et commencez à fonctionner dans le groupe [21].

Enfin, on peut s’interroger sur l’aveuglement (?) du business du football. La Peace Cup 2005, organisée en juillet en Corée du Sud, est en fait une action publicitaire de grande envergure de la secte Moon. Le club gagnant du tournoi s’est vu remettre un chèque de 2 millions de dollars. L’Olympique lyonnais, arrivé second, a reçu un chèque de 500 000 dollars. La participation de sportifs de haut niveau à ce genre de manifestations peut être prise comme une forme de cautionnement.

L’adepte des sectes, l’adepte « de base » est une victime exploitée. Les dirigeants des sectes ont, quant à eux, outre l’aspiration au pouvoir, à la puissance, de gros appétits d’argent.

[21] “Special Zone Plan” HCOB of June 23, 1960, par L.R. Hubbard.


France : Sectes

Intellectuels et notables cautions des groupes sectaires

Bulles, 4ème trimestre 2005 n°88 par Michel Monroy - Psychiatre co-auteur de « La dérive sectaire », PUF, 1999.

[Texte intégral]

On peut comprendre que des groupes puissants et organisés aient une « politique de communication », et fassent du lobbying, et que des avocats, rémunérés, tiennent un discours de soutien systématique. Il est plus surprenant que des personnalités n’ayant pas, a priori, partie liée avec l’un ou l’autre de ces groupes, apportent leur caution à certains, ou plus largement à « la cause sectaire ». Ces soutiens de renom, implicites ou déclarés, appartiennent à des mi-lieux très diversifiés : stars, intellectuels, politiques, écrivains, responsables religieux, journalistes ou universitaires. Sauf à conclure à une complicité généralisée fort improbable, il faut s’interroger sur les motivations, claires ou obscures, qui les amènent à soutenir des groupes dont nous connaissons la dangerosité.

Quelques exemples

Même si certaines attitudes ont en commun des effets promotionnels pour les groupes d’emprise, ou leur construisent une réputation d’innocuité, ce sont des mécanismes très différents qui interviennent. Avant d’aborder la question difficile des motivations de ces pro-sectaires, il convient de faire un inventaire des thèmes développés, des vecteurs utilisés et des différents impacts de ces comportements.

Thèmes, modalités d’expression, impact

Les thèmes peuvent être développés de façon verbale, écrite, ou encore comportementale (présence qui cautionne par exemple). Les plus lisibles concernent l’apologie directe d’un groupe connu, sa présentation sous un jour à la fois positif et non dangereux. L’impact prévisible relèvera principalement de la notoriété et crédibilité de l’auteur du propos. Certaines présentations des groupes, apparemment distanciées, insistent sur une originalité, un caractère farfelu, mais en fin de compte sympathique et anodin.

Un autre thème relève de la fascination pour la puissance et l’influence de groupes capables de mobiliser des milliers d’adeptes. Dans le même ordre d’idées, s’exprime un intérêt « ethnographique » pour les différences, et le souci affiché de respecter des diversités culturelles, même s’il faut pour cela ignorer les risques.

Le thème le plus largement retenu est celui de la défense des libres opinions et croyances, comme si c’était de cela qu’il était question lorsqu’il s’agit de combattre certaines dérives. Par la victimisation des accusés d’infractions et délits liés à des comportements d’emprise, on va du déni caractérisé, à la minimisation du rôle de l’emprise groupale. La revendication d’un espace religieux intouchable passe par une justification « philosophique » de certains comportements délictueux. Le registre du religieux permet à certains d’assurer, sans rire, que certains groupes serviraient de cible parce qu’ils sont « nouveaux » et « minoritaires » face à la toute puissance des religions « établies ». Ces argumentations ont un effet d’inversion du problème au détriment des victimes, de masquage de risques bien réels, et de soupçon porté sur tous ceux qui se préoccupent de prévention.

On atteint un degré supérieur lorsqu’il s’agit de disqualifier radicalement les associations de défense, les organismes de prévention, les élus, les institutions policières et judiciaires accusés de tentatives liberticides. On parle alors de chasse aux sorcières, de nouvelle inquisition, ou l’on agite le spectre du « Maccarthysme ».

Ces exemples montrent que ce ne sont pas seulement les discours et les écrits qui ont pour effet de promouvoir l’influence des groupes d’emprise, mais que des attitudes et comportements de personnages de référence ont pour effet de semer le doute, d’endormir la vigilance et de cautionner de fait des entreprises de type sectaire. On voit se multiplier des colloques affichant une neutralité de façade, ou la défense d’objectifs humanistes, et dont les organisateurs recherchent le patronage d’officiels ou de personnalités en vue. Ces participations, acceptées le plus souvent par manque d’informations, seront bien sûr exploitées dans le renforcement de l’image de groupes douteux. On peut se demander ce qui contribue à l’impact plus ou moins grand de ce travail de justification et de promotion sur l’opinion publique. Il faut prendre en compte plusieurs paramètres :

Paradoxalement, l’impact le plus grave en matière de promotion du sectarisme organisé n’est pas forcément lié aux déclarations d’allégeance les plus claires par les gens les plus en vue. Peut-être provoquent-elles plus le sourire que des adhésions nombreuses. Les attaques les plus argumentées et les plus mobilisatrices n’auront qu’un faible impact si elles restent confinées dans des milieux spécialisés très minoritaires. Le danger le plus grave est peut-être celui d’une confusion, soigneusement entretenue par certains, entre le champ des croyances et celui de l’emprise sectaire.

Enfin, si l’on veut vraiment parler d’impact d’une propagande favorable aux organisations de type sectaire, il convient de distinguer :

Grande variété des motivations

Dans ce domaine, on ne peut formuler que des hypothèses. On trouve mélangées une méconnaissance des faits ou mécanismes, une sous estimation de l’impact, une solidarité d’appartenance ou de proximité idéologique, des options anticonformistes, une recherche d’intérêts, une cécité cognitive partagée et entretenue dans des milieux particuliers.

On peut penser que pour ceux qui bénéficient déjà d’une forte notoriété, une certaine « plus-value de surface sociale » n’est pas à négliger. Il y a dans une rencontre de « vedettes » (politiques, stars, dignitaires de groupes) un renforcement réciproque de reconnaissance et de notoriété, même et peut être surtout si la rencontre sent un peu le soufre.

La part de la provocation et de la recherche délibérée du scandale est évidente dans un plan média de sortie « littéraire ».

Dans le cas de personnalités indiscutables, apportant la caution de leur nom, on peut s’interroger sur une sous-estimation des risques et de l’impact, ou sur une surestimation de leur propre influence jugée non susceptible de contamination et de confusion dans les esprits.

Lorsqu’une œuvre universitaire montre une complaisance constante envers certaines expressions groupales violentes et le retour triomphant de l’irrationnel, on peut considérer qu’il s’agit du constat d’une réalité culturelle bien actuelle, et qu’il est salutaire de ne pas la nier. Mais on peut regretter une absence de prise en compte des effets négatifs de ces évolutions. Faut il en déduire une certaine indifférence morale entretenue au nom de la science ?

La cécité -entretenue par certains professionnels par rapport à des pratiques psychothérapiques relevant de l’emprise- pourrait correspondre à une certaine conception de la solidarité corporatiste. Le soutien inconditionnel, que semblent apporter certains responsables religieux à des groupes qui défraient régulièrement la chronique des plaintes, relève peut être de la même solidarité aveugle.

Dans le domaine de la sociologie religieuse, il semble s’agir d’une vision professionnellement déformée et restrictive du phénomène d’embrigadement groupal qui serait réduit au seul thème religieux. Cette façon de prendre la partie pour le tout traduit une erreur cognitive qui peut amener au déni ou à la minimisation des aspects dangereux de l’appartenance groupale.

Une personnalité ou un journaliste connaît personnellement un personnage sympathique et chaleureux, mis en cause par ailleurs par des victimes. Il lui sera difficile d’accepter le bien fondé de ces accusations, l’amitié lui fermera les yeux et lui dictera un plaidoyer de défense. On pourrait parler d’une cécité de proximité.

Le soutien délibéré aux groupes sectaires de toute nature, et surtout la virulence contre toute forme de défense sociale et de prévention peuvent s’expliquer dans certains cas par une attitude de révolte systématique contre l’institution, les limites, l’organisation sociale.

Plus sérieusement, ce sont des motivations éthiques et philosophiques qui peuvent dicter à certains un discours de défense des groupes mis en cause. Mais l’attachement de certains aux libertés, qui est aussi le nôtre, peut les empêcher de mesurer certains risques.

Quels enseignements tirer de cette situation ? D’abord l’évidence d’une vigilance toujours nécessaire. Tous les discours et comportements justificatifs, surtout émanant de personnages en vue, sont avidement repris et exploités par les groupes d’embrigadement. Bien que les médias se montrent globalement sensibilisés au problème du sectarisme, la présentation de certains débats met sur le même plan les fauteurs d’emprise et les victimes. Le harcèlement judiciaire opéré par les groupes en assimilant l’information et les plaintes à de la diffamation rend les actions d’information difficiles. On ne peut faire semblant d’ignorer les actions de lobbying d’où qu’elles viennent, il est utile de les connaître, de les analyser et d’en déceler ce qui les détermine.


France : Kinésiologie

Les infiltrations de la kinésiologie

Bulles, 4ème trimestre 2005

[Texte intégral]

La Kinésiologie n’est pas à proprement parler une secte : c’est une méthode sans aucune base scientifique qui peut être considérée comme une passerelle vers des comportements d’embrigadement.

Quelques exemples d’infiltration relevés par les ADFI :

Une ADFI reçoit un jour l’appel d’un professeur d’éducation physique exerçant dans un lycée qui s’inquiète du comportement d’une classe de 2de dont une bonne partie fait opposition aux exercices demandés. Après questionnement, elle apprend qu’une collègue linguiste consacre une heure de son enseignement par semaine à initier les élèves de cette classe à la Knésiologie. Cette enseignante avait fait un stage pour se former à cette méthode avec l’agrément du chef d’établissement…, lui aussi séduit sans doute par les promesses de la kinésiologie éducative (l’Edu-kinésiologie) qui « vise à permettre à chaque apprenant à mobi-liser son énergie pour une réalisation optimale de ses possibilités » (sic).

Une circulaire émanant de l’association de Kinésiologie est adressée, il y a quelques années, aux établissements primaires d’une académie. Elle vante, bien sûr, tous les bienfaits apportés par cette méthode et invite les instituteurs à suivre les stages de formation dont les frais peuvent être pris en charge (!?). Un instituteur éton-né par ce discours en informe l’ADFI du lieu qui répercute à l’inspecteur d’académie. Celui-ci réagit immédiatement en adressant une circulaire à tous les établissements scolaires.

Une étudiante d’un CEFEDEM (établissement régional de formation des professeurs de musique et de danse) informe une ADFI, par l’intermédiaire d’un professeur du conservatoire, qu’une kinésiologue, introduite dans l’établissement avec l’agrément du directeur, enseigne régulièrement aux étudiants instrumentistes des gestes jugés pour le moins curieux par le témoin en question (toucher du coccyx, par exemple). L’ADFI s’étonne auprès du directeur et alerte les autorités. Suit une réponse alambiquée du directeur qui ne veut sans doute pas perdre la face et prétend avoir inventé lui-même, par simplification, le terme de Kinésiologie, notamment pour les étudiants de danse.

Dernier exemple en date :
Le CDDP (centre départemental de documentation pédagogique) d’un département du midi, donc structure officielle de l’Éducation Nationale, organisait pour le mois de juillet dernier à l’attention de parents, d’enseignants, d’orthophonistes, etc., des stages de 6 jours. Le terme de Kinésiologie n’apparaissait pas, mais par la référence au touch for health, au test musculaire, à la libération des stress émotionnels, par la récession d’âge (!), etc., il était facile d’identifier le lien avec cette technique. Le tout pour 700 €, logement et nourriture non compris. Les autorités de l’Education Nationale alertées ont mis fin rapidement à ce projet. Ajoutons que l’ADFI a eu connaissance de ces stages par une association d’aide aux enfants dyslexiques invitée à ces stages.


Suisse : Méditation transcendantale

Le délire totalitaire du raja Félix

L'Hebdo, 5 janvier 2006 par Eric Felley avec la collaboration de Karin Suini

[Texte intégral]

Les adeptes de la Méditation transcendantale ont lancé une offensive sur la Suisse. Mais, après une campagne de presse visant les jeunes Suisses fortunés, le recrutement est à la peine.

Déambulant dans les couloirs feutrés du Palace à Lausanne, le raja Félix Kägi est satisfait de sa récente notoriété. Les annonces retentissantes que son mouvement d'inspiration védique a fait paraître au mois de décembre dans la presse suisse ont attiré l'attention sur sa personne, jusqu'ici totalement inconnue. Avec son médaillon de pacotille, sa couronne clinquante et sa tunique blanche finement brodée sur les manches, il rappelle l'iconographie des heures sombres de l'Ordre du temple solaire en 1995. De toute évidence, son sourire permanent se nourrit d'une autre dimension psychologique. Et, dans un anglais très alémanique, il assaisonne toutes ses réponses de world peace et de leadership.

Après avoir proposé de raser le tissu urbain de Genève pour en faire un utopique quadrillage, son mouvement a proposé juste avant Noël à 300 jeunes Suisses de se former afin de rendre le pays «invincible». Rien de moins que cela. Pour suivre le cours d'une année, il faut être dégagé de toute contingence matérielle et payer un écolage de 25 000 francs. Les participants seront formés à la «loi naturelle totale» et «ceci créera un nouveau genre d'emploi apprécié de la brillante jeunesse d'aujourd'hui».

Loi naturelle On devrait en rire et, à la limite, avoir une once de sympathie pour ce personnage qui semble tomber de la lune, mais la réalité est plus complexe. Après une formation aux Pays-Bas, le raja Félix dirige depuis peu le mouvement de la Méditation transcendantale en Suisse et a pris ses quartiers à Lausanne. Ce chimiste, né à Saint-Gall il y a une cinquantaine d'années, fait partie d'un mouvement aux ramifications mondiales. Fondé en 1957 par Maharishi Mahesh Yogi (88 ans), le Mouvement mondial de régénération spirituelle s'est installé à Los Angeles et s'est développé dans des dizaines de pays. Et chacun se souvient d'avoir vu le gourou en compagnie des Beatles, parmi autres célébrités.

En Suisse, le mouvement est apparu dans les années 60 et s'est établi dans la commune de Seelisberg (Uri), où se trouve la Maharishi European Research University. On prétend y enseigner de tout, du management, de l'administration publique, des sciences politiques, de l'architecture védique, de l'agriculture védique, de la prédiction ou de la maîtrise en gestion des affaires. En 1992, une branche politique s'est formée sous l'appellation de Parti de la loi naturelle. Elle a été représentée dans 82 pays et a même tenté une percée au Conseil national en 1995 dans le canton de Vaud (639 suffrages pour le premier de la liste!). Mais ces velléités électorales ont été abandonnées en 2000 «pour ne plus perdre de temps, de ressources et d'énergie».

Mardi 3 janvier, au 14 de la rue du Rhône à Genève, où le mouvement a installé également ses quartiers par le biais d'une société de domiciliation, on semble loin du compte quant au recrutement. Deux secrétaires travaillant pour la société Régus vous renvoient à un simple numéro de téléphone. Raja Félix sait très bien qu'il n'attirera pas d'un coup de baguette magique les 300 jeunes Suisses à son «Programme de formation en leadership pour une Suisse invincible». Il admet que s'il avait «entre cinq et dix personnes», ce serait déjà un bon début.

Paradoxalement, le terme «invincible» semble peu adapté à un mouvement qui prône la paix. Il ne s'agit pourtant pas d'une nouvelle lecture de la maxime Si vis pacem para belllum. Non, «il ne faut pas chercher à tuer son ennemi, mais à le transformer en ami». Ainsi, le maître parle d'une invincibilité «non armée», émotionnelle, silencieuse, qui se comprend dans un ordre naturel d'harmonie. Les mots viennent tout seuls, tous à connotations positives: paix, harmonie, indépendance, méditation, bien-être intérieur, etc.

Trois cents étudiants à 25000 francs, cela ferait tout de même 7, 5 millions. Mais peu importe, on ne cause pas d'argent entre gens de paix. Signe des temps, la Méditation transcendantale a pour objectif de créer une élite et de s'installer dans la Genève internationale. Selon le raja, des transactions sont en cours avec la Fondation de valorisation des biens de la Banque cantonale. Selon lui, il suffit que 1% de la population soit «éclairé» pour créer un climat favorable: «La société est l'expression des individus. Il n'est pas nécessaire que tous les Suisses soient influents pour que la Suisse soit influente.» Là, il a certainement raison, mais n'est-ce pas déjà le cas? Pour lui, la démocratie helvétique reste un bon système, qui n'en demeure pas moins «réactif et pas assez anticipatif. La Suisse n'est pas un pays idéal. Ses habitants sont parmi les gens les plus stressés d'Europe.»

Idéologie de la réussite S'il apparaît aujourd'hui sur la scène helvétique avec un effet d'annonce bien calculé, le mouvement de la Méditation transcendantale n'en est pas moins connu et observé par les spécialistes. Il est répertorié dans la liste française des sectes, mais celle-ci, critiquée de toutes parts, ne fait plus référence depuis le 1er janvier 2006.

A Genève, le Centre intercantonal d'information sur les croyances (CIC), présidé par François Bellanger, dispose d'un dossier exhaustif sur la question. Dans un livre paru en 1995, le philosophe français Michel Lacroix a parlé de l'évolution politique des mouvements du New Age, qui, chacun à leur façon, tentent de mettre en place une sorte de «directoire mondial des affaires planétaires.» Sur ce point, le mouvement de Maharishi Mahesh Yogi se rapproche des raéliens de Claude Vorilhon ou de la scientologie de Ron Hubbard. Tous cultivent un élitisme affirmé.

L'historienne des religions du CIC, Nicole Durisch Gauthier, cite également un ouvrage de Reinhart Hummel, Les gourous, qui écrit à propos de la Méditation transcendantale: «Les techniques de l'hindouisme ont été associées par Maharishi Mahesh Yogi à la croyance occidentale à la technologie et à la possibilité de tout réaliser pour constituer une idéologie de la réussite et un programme utopique de salut.»

Ainsi donc, le mouvement, associé dans les années 60 à la culture hippie, s'est actualisé d'une manière surprenante. La sociologue Brigitte Knobel, qui travaille aussi pour le CIC, y voit une connotation très «néolibérale» qui revendique un élitisme basé sur l'argent et des promesses de réussite. La brutalité des propositions (telles que raser des villes suisses pour en faire des quadrillages) procède également de la même volonté de provoquer l'opinion. Et l'annonce cible bien les jeunes issus des milieux nantis: «Venez avec détermination et confiance et vous satisferez les grands espoirs de vos parents pour votre carrière», écrit le raja Félix.

François Bellanger espère qu'on n'ait pas là une nouvelle affaire où la crédulité et l'argent «font bon ménage». Quant au contenu des annonces, il pondère: «Chacun est libre de croire ce qu'il veut. Si ces gens veulent le présenter comme ça, c'est leur droit, dans la mesure où ils ne violent pas les lois du pays.» Reste le soupçon d'escroquerie: «On peut y penser, fait-il remarquer, mais il faut être très prudent. Selon la loi, il faut qu'il y ait tromperie ou astuce. Dans le cas présent, la ficelle est tellement grosse que celui qui paie 25 000 francs est excessivement crédule.» Bref, une victime consentante aurait peu de chances devant un tribunal. A moins de prouver qu'elle n'a pas trouvé la paix intérieure et mondiale?


France : Religions

Un père séquestre ses filles au nom de l'islam

AFP, 5 janvier 2006

[Texte intégral]

Le tribunal correctionnel de Valence doit se prononcer vendredi matin sur le cas d'un Marocain de 45 ans, poursuivi pour soustraction à l'obligation légale d'éducation pour avoir, au nom de l'islam, maintenu recluses ses quatre filles.

Lors de l'audience le 2 décembre, le procureur de la République, Colette Clément-Barthez, avait requis 8 mois de prison avec sursis et un retrait définitif des droits parentaux du père.

L'homme, de nationalité marocaine, a récusé son avocat commis d'office. Le matin de l'audience, il s'était présenté au tribunal, avant de repartir dès qu'il s'est rendu compte que le juge, le procureur et le greffier étaient des femmes.

Depuis des années, il maintenait recluses sa femme et ses quatre filles, âgées de 4, 10, 13 et 14 ans, les cantonnant au ménage et au crochet entre les quatre murs de leur appartement de Romans-sur-Isère (Drôme).

Les enfants ne sont jamais allées à l'école. Elles n'ont appris que les rudiments de lecture et d'écriture que leur mère a pu leur enseigner en cachette. Elles n'ont jamais eu d'autre livre que le Coran.

Elles n'avaient pas le droit de sortir, à l'exception de quelques rares excursions dans le hall de l'immeuble. A cette occasion, elles ont croisé un travailleur social, qui a soufflé à l'aînée le 119, numéro d'urgence pour l'enfance maltraitée, que l'adolescente a réussi à appeler à la fin de l'été dernier.

Les services sociaux sont intervenus aussitôt. Le père a expliqué qu'il refusait que ses filles aillent non voilées à l'école, ni même qu'elles prennent des cours par correspondance, à cause du contenu des programmes.

Cet homme qui refusait les obligations de la République en acceptait cependant les avantages, puisqu'il touchait, avec le RMI et diverses allocations, plus de 1.400 euros par mois, sans oublier l'allocation de rentrée scolaire.

La mère, qui subissait le même sort que ses filles, n'a pas été poursuivie, et a trouvé un nouveau domicile loin de Romans. Les quatre filles ont été placées dans un foyer proche de leur mère.

"Malgré l'état de jachère où elles ont été laissées, ce sont des enfants vives, intelligentes, volontaires, très désireuses d'apprendre", a expliqué Mme Clément-Barthez.

"Mais la première chose qu'elles ont demandé à faire au foyer, c'est de courir dans le parc. Elles n'avaient jamais eu le droit de courir", a-t-elle ajouté.


Canada : Moïse (Roch Terriault)

Le combat d'une femme pour se libérer du gourou qui l'a mutilée

L'Hebdo, 6 janvier 2006 par Yolande Brasset

[Texte intégral]

Gabrielle Lavallée veut mettre en garde les gens contre les sectes

Il était blond aux yeux bleus, beau parleur et d'un charme irrésistible. Elle était infirmière, venait d'un milieu disfonctionnel et avait vécu dans plusieurs pays. Ils se sont rencontrés dans un congrès sur les médecines douces à Toronto. Elle ne savait pas qu'elle venait de mettre les pieds en enfer.

Elle, c'est Gabrielle Lavallée, cette femme, aujourd'hui dans la jeune cinquantaine, qui a eu la main tranchée à froid par Roch Thériault, alias Moïse, gourou d'une secte qui a fait beaucoup parler d'elle dans les années 1980.
Mme Lavallée était de passage récemment au Café communautaire l'Entre-Gens de Sainte-Adèle, pour parler de son histoire et mettre en garde les gens contre ces gourous qui violent l'âme et le corps de leurs disciples, en majorité des femmes. De cette histoire d'horreur sont nés le livre de Gabrielle Lavallée, l'Alliance de la brebis, vendu à ce jour à 250 000 exemplaires et le film Moïse, l'affaire Roch Thériault, avec Luc Picard dans le rôle du gourou et Isabelle Blais, dans celui de Gabrielle Lavallée.

Dans les griffes du diable
Comment une femme instruite et autonome financièrement a-t-elle pu se retrouver sous le joug d'un tel bourreau? «J'étais au mauvais endroit, au mauvais moment», dit-elle. «On n'entre pas dans une secte, on est happé par ces prédateurs, qui profitent de notre vulnérabilité et notre manque d'amour.»
Une fois à l'intérieur, difficile d'en sortir, voire impossible. Pour avoir tenté de fuir, pour s'être opposée à Moïse, Gabrielle Lavallée l'a payé très cher. C'est à froid que son gourou lui a tranché la main gauche et l'a laissée sans soins pendant 19 jours. Le miracle c'est qu'elle ait survécu à cette terrible blessure et qu'elle ait réussi à s'extirper des griffes de son bourreau
.
En prison
Roch Thériault croupit en prison depuis 16 ans. Il y a trois ans, il a demandé une libération conditionnelle. Des 12 femmes qui vivaient dans la secte, elle était la seule à s'opposer à sa libération. La comparution de Thériault a été tellement médiatisée que ce dernier a eu peur et a retiré sa demande de libération. Il sera complètement libre dans neuf ans, à la fin de sa sentence de 25 ans.
Thériault a eu 22 enfants avec les femmes qu'il tenait sous son emprise dont deux avec Gabrielle Lavallée. Le garçon est mort à l'âge de cinq mois du syndrome de mort subite et sa fille a aujourd'hui 22 ans. Elle étudie en droit dans une université canadienne et souhaite un jour rencontrer son père pour boucler la boucle avec cet homme qui a tant fait souffrir sa mère. Les yeux de Gabrielle Lavallée s'illuminent quand elle parle de sa fille qu'elle ne croyait pas revoir et qui a été adoptée par une famille ontarienne lorsqu'elle était dans la secte.

Deux femmes sont restées sous le joug de Thériault. Elles le fréquentent en prison et ont même eu des enfants avec lui depuis qu'il est détenu. Gabrielle Lavallée affirme même que, de sa prison, Moïse a agressé sexuellement sa fillette de quatre ans, née d'une relation avec une de ses disciples.


Roumanie : Sectes

Une affaire de secte et de sexe embarrasse la Justice Roumaine

AFP, 5 janvier 2006 par Mihaela Rodina

[Texte intégral]

BUCAREST - Une affaire de sexe ayant fait les choux gras de la presse pendant plusieurs mois a plongé la justice roumaine dans un profond embarras, après que le principal protagoniste, le gourou d'une secte vilipendé dans son pays, eut obtenu l'asile politique en Suède.
Professeur de yoga et fondateur d'un mouvement revendiquant des milliers d'adeptes en Roumanie, Gregorian Bivolaru, 54 ans, avait été inculpé en mars 2004 de "relations sexuelles avec mineure, perversions sexuelles et trafic de mineurs".

Ces accusations avaient aussitôt été relayées voire amplifiées par les médias, à grand renfort d'images vidéo et de photos croustillantes fournies,
pour la plupart, par la police même.

Les images montrant les perquisitions particulièrement musclées de policiers armés encagoulés dans les "ashrams" où étaient logés les membres du groupe ont été diffusées en boucle par les chaînes de télévision, sans que l'identité des jeunes "yogis", surpris pour certains en tenue légère, ne soit protégée.

Des témoignages selon lesquels l'urinothérapie figurait parmi les "préceptes" que devaient suivre les adeptes de Bivolaru ont également contribué
à révulser l'opinion publique, pour qui cet homme à l'aspect peu soigné et portant de grosses lunettes était devenu "l'ennemi public numéro 1".
Bivolaru avait été interpellé et brièvement détenu au printemps 2004, avant d'être relâché pour vice de procédure.

Début 2005, son "Mouvement pour l'intégration dans l'absolu" (MISA) annonçait que le "gourou" avait demandé l'asile politique en Suède, après avoir
quitté illégalement le pays, dans des circonstances pas encore élucidées.

Après avoir rejeté une demande d'extradition transmise par les autorités roumaines, la justice suédoise a annoncé cette semaine avoir accordé le statut de réfugié politique à Bivolaru, "privé du droit à un procès équitable dans son pays", selon elle.

Cette annonce a pris au dépourvu les magistrats roumains, qui cherchent désormais dans leurs propres rangs les responsables de ce revers cinglant mettant en doute l'indépendance de la justice et le respect des droits de l'Homme dans un pays candidat à l'UE.

"La décision de la justice suédoise est très préoccupante", a déclaré le président du Conseil supérieur de la magistrature Dan Lupascu, qui a chargé cet organisme de "vérifier si les procédures légales ont bien été respectées".

"Le mal a déjà été fait, nous devons maintenant punir les responsables pour qu'une telle situation ne se répète pas", a pour sa part déclaré jeudi la
ministre de la Justice Monica Macovei, l'une des rares voix à avoir critiqué dès le début l'action de la police et du parquet.
Selon elle, cette affaire risque d'avoir des répercussions pour la Roumanie, dont l'intégration dans l'Union européenne en janvier 2007 est soumise à une clause de sauvegarde particulièrement sévère en ce qui concerne précisément la Justice. "Il est sûr que le Parlement européen va nous poser des questions, de même que le Parlement suédois, qui n'a pas encore ratifié le traité d'adhésion de la Roumanie à l'UE", a-t-elle souligné.

Selon la branche roumaine du Comité Helsinki pour la défense des droits de l'Homme, "cette histoire représente un camouflet pour la justice roumaine, qui n'a pas été capable de convaincre les magistrats suédois du bien fondé des accusations" formulées contre Bivolaru.
Plusieurs élus ont pour leur part critiqué les "abus" des autorités dans ce dossier, estimant, à l'instar du sénateur libéral Nicolae Vlad Popa, que cet "incident malheureux risque de retarder l'entrée de la Roumanie dans l'UE".


France : Religions

Un père séquestre ses filles au nom de l'islam : 10 mois avec sursis

AFP, 6 janvier 2006

[Texte intégral]

VALENCE - Le tribunal correctionnel de Valence a condamné vendredi à une peine de dix mois de prison avec sursis un Marocain de 45 ans poursuivi pour soustraction à l'obligation légale d'éducation pour avoir, au nom de l'islam, maintenu recluses ses quatre filles.

Le tribunal a également décidé un retrait définitif des droits parentaux du père.

Le tribunal correctionnel a ainsi suivi les réquisitions du procureur de la République, Colette Clément-Barthez, qui avait réclamé, lors de l'audience le 2 décembre, une peine comprise entre huit et dix mois de prison avec sursis et le retrait définitif des droits parentaux.

Cet homme a maintenu, pendant des années, recluses sa femme et ses quatre filles, âgées de 4, 10, 13 et 14 ans, les cantonnant au ménage dans leur appartement de Romans-sur-Isère (Drôme).

Les filles ne sont jamais allées à l'école. Elles n'ont appris que les rudiments de lecture et d'écriture que leur mère a pu leur enseigner en cachette.

Elles n'avaient pas le droit de sortir, à l'exception de quelques rares excursions dans le hall de l'immeuble.
A cette occasion, elles ont croisé un travailleur social, qui a soufflé à l'aînée le 119, numéro d'urgence pour l'enfance maltraitée, que l'adolescente a réussi à appeler à la fin de l'été dernier.

Les services sociaux sont intervenus aussitôt. Le père a expliqué qu'il refusait que ses filles aillent non voilées à l'école, et même qu'elles prennent des cours par correspondance, à cause du contenu des programmes.

La mère, qui subissait le même sort que ses filles, n'a pas été poursuivie, et a trouvé un nouveau domicile loin de Romans. Les quatre filles ont été placées dans un foyer proche de leur mère.


Etats-Unis : Scientologie

Les illuminations mystiques de Tom Cruise

Libération, 6 janvier 2006 par Bruno Icher

[Texte intégral]

M6, dimanche 22 h 50. «L'autre visage de Tom Cruise», reportage dans le cadre du magazine «Secrets d'actualité».

Attention, chaud devant : Tom Cruise est scientologue ! Non ? Si ! La nouvelle aurait de quoi ébranler le plus fanatique des admirateurs de
l'acteur américain si le monde entier ne l'avait déjà su. Cela n'empêche pas le numéro de dimanche de Secrets d'actualité de consacrer un long
sujet à cette brûlante question avec, comme toujours, un commentaire tragique et de la musique de mauvais film à suspense en fond sonore.

Pourtant, derrière la dramatisation de pacotille, l'histoire de Tom Cruise et de son obsession mystique ne manque pas de sel et l'enquête
fournit quelques éléments de divertissement avec, au passage, une poignée images inédites. Comme cette interview calamiteuse donnée à une
chaîne de télé américaine où le pauvre garçon, à peine âgé de 20 ans, semble éprouver de sérieuses difficultés de comprenette. Explications :
le jeune Tom était dyslexique durant sa triste jeunesse à Louisville, Kentucky, et c'est, selon lui, la scientologie qui lui a permis de s'en
sortir.

Le reste est une suite un peu fastidieuse des méthodes exercées par les scientologues pour installer Tom Cruise en ambassadeur universel et
charismatique de la secte. Seul grand moment de bravoure : la promotion du film le Dernier Samouraï, en 2004, au cours de laquelle l'acteur,
quelle que soit la question posée par les journalistes, répondait invariablement qu'être samouraï c'est un peu être scientologue
aujourd'hui. Hilarant. Accessoirement, le reportage ne précise pas que le film d'Edward Zwick était un navet magistral.


France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah annoncent marquer des points devant la justice

Commentaire

AFP, 8 janvier 2006 par Fernand Nouvet

[Texte intégral]

Les Témoins de Jéhovah viennent d'obtenir en justice l'accès à des documents-clefs du rapport parlementaire sur les sectes publié en 1996 et l'annulation d'un licenciement décidé pour raisons religieuses, a-t-on appris samedi auprès de l'association.

Dans un arrêt rendu le 1er décembre 2005 et transmis à l'AFP par les Témoins de Jéhovah, la cour administrative d'appel de Paris a décidé que le ministre de l'Intérieur devrait communiquer les documents émanant des Renseignements généraux auxquels faisait référence le rapport d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale sur les sectes rendu public le 10 janvier 1996.

Selon le jugement, ces documents contiennent des "appréciations qualitatives très laconiques sur les effets de l'activité" des Témoins de Jéhovah et des informations au "caractère succinct et anodin". Ils ne portent pas atteinte à la sûreté de l'Etat ou à la sécurité publique et doivent être communiqués à l'association.

C'est la première fois qu'un mouvement compris dans la liste des sectes de 1996 obtient une telle décision, selon des sources concordantes. La commission parlementaire, qui s'était appuyée sur les documents des RG, avait placé ses travaux sous le signe du secret.

Cet arrêt montre que "dix ans après le travail secret de la commission d'enquête Gest-Guyard, il s'avère que les Témoins de Jéhovah n'auraient jamais dû figurer sur la liste des sectes", a déclaré un porte-parole du Consistoire national des Témoins de Jéhovah.

Le classement des Témoins de Jéhovah parmi les sectes dans ce rapport "a déclenché une longue série de traitements injustes et discriminatoires à l'encontre de notre confession chrétienne dont la première association, légalement enregistrée en 1906, existe toujours", a-t-il souligné. Il a cité des lettres anonymes, des refus de location de salles, des actes de vandalisme contre des lieux de culte ou des pertes d'emploi en raison de l'appartenance aux Témoins de Jéhovah.

Par ailleurs, le 3 novembre 2005, le tribunal administratif de Pau a annulé le licenciement par le département du Gers d'une assistante maternelle Témoin de Jéhovah, Françoise Bardet, décidé en raison de ses convictions religieuses. Le tribunal a condamné le département à verser 26.000 euros d'indemnités à Mme Bardet.

Les Témoins de Jéhovah, qui fêtent cette année leur centenaire en France, revendiquent 210.000 adeptes en France métropolitaine (250.000 avec les Dom-Tom).

Commentaire :

 Publié dans la revue d'actualité juriduqe française, c'est arrêt similaire a celui récement rendu in rem "témoins de Jéhovas".
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Cour administrative d'appel de Paris, 18 novembre 2004, n° 03PA00345, Eglise universelle du Royaume de Dieu
 
Un dossier établi, sur une association, par la direction centrale des renseignements généraux en vue d'être remis à l'Assemblée nationale dans le cadre de l'élaboration, par cette assemblée, d'un rapport sur les sectes a le caractère d'un document administratif au sens des dispositions de la loi du 17 juillet 1978, dès lors que ce document a été élaboré par les agents de cette direction et qu'il était détenu par ce même service lorsque l'association requérante en a demandé la communication au ministre de l'intérieur.
 

COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL DE PARIS  N° 03PA00345  ÉGLISE UNIVERSELLE DU ROYAUME DE DIEU  Mme Anne LECOURBE
Rapporteur  M. JARDIN
Commissaire du gouvernement  Arrêt du 18 novembre 2004  REPUBLIQUE FRANCAISE  AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS  LA COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL DE PARIS  (5ème chambre - Formation A)  

Vu la requête, enregistrée le 24 janvier 2003, présentée pour l'association ÉGLISE UNIVERSELLE DU ROYAUME DE DIEU, représentée par son président, dont le siège est situé 254 rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris, par Me Maisonneuve, l'association ÉGLISE UNIVERSELLE DU ROYAUME DE DIEU demande à la cour :  

1°) d'annuler le jugement n° 0102510/7 en date du 7 novembre 2002 par lequel le Tribunal administratif de Paris a rejeté sa demande tendant d'une part à l'annulation de la décision implicite par laquelle le ministre de l'intérieur a refusé de lui communiquer le dossier détenu par la direction centrale des renseignement généraux justifiant son classement parmi les sectes dans le rapport n° 2468 du 22 septembre 1995 de l'Assemblée nationale, d'autre part à la communication dudit dossier sous astreinte de 1 000 F par jour ;  
2°) d'annuler la décision implicite du ministre de l'intérieur ;  
3°) d'ordonner la consultation sur place ou la délivrance d'une copie du dossier établi par la direction centrale des renseignements généraux dans un délai d'un mois à compter de la notification de l'arrêt sous astreinte de 1 500 euros par jour de retard à l'expiration du délai ;  4°) de condamner l'État à lui verser la somme de 2 000 euros sur le fondement des dispositions de l'article L.761-1 du code de justice administrative ;

 Vu les autres pièces du dossier ;  Vu la loi 78-753 du 17 juillet 1978 ;  Vu le code de justice administrative ;  Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

 Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 05 novembre 2004 :
 le rapport de Mme Lecourbe, rapporteur,
 et les conclusions de M. Jardin, commissaire du gouvernement ;

 Considérant que l'association ÉGLISE UNIVERSELLE DU ROYAUME DE DIEU relève appel du jugement en date du 7 novembre 2002 par lequel le Tribunal administratif de Paris a rejeté sa demande tendant d'une part à l'annulation de la décision implicite par laquelle le ministre de l'intérieur a refusé de lui communiquer le dossier détenu par la direction centrale des renseignements généraux élaboré à la demande de l'Assemblée nationale et sur le fondement duquel celle-ci l'a classée parmi les sectes dans son rapport n° 2468 du 22 septembre 1995, d'autre part à la communication dudit dossier sous astreinte de 1 000 F par jour ;  Sur les fins de non recevoir soulevées par le ministre :  Considérant d'une part que la requête de l'association a été enregistrée par télécopie au greffe de la cour le 24 janvier 2003, soit avant l'expiration du délai d'appel et d'autre part qu'il résulte des statuts de l'association que son président a qualité pour ester en justice ; qu'il y a lieu par suite d'écarter les fins de non recevoir soulevées par le ministre ;  

Au fond :  Considérant qu'aux termes de l'article 1er de la loi du 17 juillet 1978 dans sa rédaction applicable aux faits de l'espèce : "Sont considérés comme documents administratifs au sens du présent titre tous dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, directives, instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles qui comportent une interprétation du droit positif ou une description des procédures administratives, avis, prévisions et décisions, qui émanent de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissemnts publics ou des organismes de droit public ou privé chargés de la gestion d'un service public... Ne sont pas considérés comme documents administratifs, au sens du présent titre, les actes des assemblées parlementaires..." ;

 Considérant que le document litigieux a été élaboré par les agents de la direction centrale des renseignements généraux et était détenu par ce service lorsque l'association EGLISE UNIVERSELLE DU ROYAUME DE DIEU en a demandé la communication au ministre de l'intérieur ; que par suite il a le caractère d'un document administratif au sens de l'article 1er de la loi du 17 juillet 1978 précité ; que pour rejeter la demande de l'association, le tribunal a commis une erreur de droit en déduisant de la circonstance que ce document avait été constitué en vue d'être remis à l'Assemblée nationale dans le cadre de l'élaboration par celle-ci d'un rapport sur les sectes qu'il se rattachait à l'exercice de sa mission de contrôle par l'Assemblée nationale et qu'il n'avait donc pas le caractère d'un document administratif au sens des dispositions précitées de la loi du 17 juillet 1978 ; que par suite, il y a lieu d'annuler le jugement attaqué et par l'effet dévolutif de l'appel d'examiner les autres moyens présentés par l'association EGLISE UNIVERSELLE DU ROYAUME DE DIEU et le ministre de l'intérieur tant en appel qu'en première instance

Considérant qu'aux termes de l'article 2 de la loi du 17 juillet 1978 dans sa rédaction applicable : "Sous réserve des dispositions de l'article 6, les autorités mentionnées à l'article 1er sont tenues de communiquer les documents administratifs qu'elles détiennent aux personnes qui en font la demande, dans les conditions prévues par le présent titre" ; et qu'aux termes de l'article 6 de ladite loi :" Les administrations ... peuvent refuser de laisser consulter ou de communiquer un document administratif dont la consultation ou la communication porterait atteinte : ... - ... à la sûreté de l'Etat et à la sécurité publique..." ; que, pour s'opposer à la communication du document en cause, le ministre invoque le risque d'atteinte à la sûreté de l'Etat et à la sécurité publique qu'entraînerait celle-ci ; que l'état de l'instruction ne permet pas d'apprécier le bien-fondé des motifs invoqués par le ministre pour justifier son refus de communication ;  

Considérant qu'il appartient au juge administratif de requérir des administrations compétentes la production de tous les documents nécessaires à la solution des litiges qui lui sont soumis à la seule exception de ceux qui sont couverts par un secret garanti par la loi ; que si le caractère contradictoire de la procédure exige la communication à chacune des parties de toutes les pièces produites au cours de l'instance, cette exigence est nécessairement exclue en ce qui concerne les documents dont le refus de communication constitue l'objet même du litige ;  

Considérant qu'il y a lieu dès lors d'ordonner avant dire droit, tous droits et moyens des parties demeurant réservés à l'exception de ceux sur lesquels il est statué par le présent arrêt, la production du dossier dont s'agit à la chambre de la Cour administrative d'appel de Paris chargée de l'instruction de l'affaire sans que communication de ces pièces soit donnée à l'association requérante, pour qu'il soit ensuite statué ce qu'il appartiendra sur ses conclusions ;

 D E C I D E :

 Article 1er : Le jugement n° 0102510/7 en date du 7 novembre 2002 du Tribunal administratif de Paris est annulé.  Article 2 : Est ordonnée avant dire droit, tous droits et moyens des parties réservés, la production par le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales à la 5ème chambre de la cour administrative d'appel dans les conditions précisées dans les motifs de la présente décision, du dossier détenu par la direction centrale des renseignements généraux justifiant son classement par l'Assemblée nationale parmi les sectes dans son rapport n° 2468 du 22 septembre 1995. Cette production devra intervenir dans un délai de quinze jours à compter de la notification de la présente décision. 


France : Scientologie

L’acteur prophète

L'Humanité, 8 janvier 2006 par Fernand Nouvet

[Texte intégral]

Le magazine expose les raisons qui ont fait de l’acteur le porte-parole de la scientologie. Secret d’actualité : l’autre visage de Tom Cruise

Derrière sa gueule de star du cinéma, Tom Cruise cache tout le bagout de « prophète des temps modernes » à la tête d’une énorme entreprise de communication pour redorer le blason de - l’Église de scientologie. « Je ne suis pas un simple croyant. J’utilise les technologies scientologues chaque jour, dans mon travail, avec mes enfants. Tout le monde devrait en faire autant. Je suis la preuve vivante que ça marche. » Telle est le laïus auquel il s’est livré, en avril 2003, devant un parterre de scientologues. Pour la première fois, la star d’Hollywood affichait ouvertement son appartenance à la secte.

Dans le document de Secrets d’actualité, les auteurs Frédéric Martin et Christophe Coudre remontent à la petite enfance de la star pour tenter de comprendre les raisons de son « glissement » spirituel. Grâce à une masse d’enregistrements, l’Autre Visage de Tom Cruise dévoile l’intrigue des dirigeants de l’Église de scientologie autour du comédien. À partir du moment où celui-ci accède au gotha hollywoodien, il est pris dans la toile tissée par la secte et dirigé tout au long de sa route.

Le documentaire montre aussi l’intérêt des stratèges scientologues pour les hommes de pouvoir. Sachant qu’en Europe, et principalement en France, où l’Église de scientologie est répertoriée en tant que secte, l’aura scientologue ne parvient pas à s’imposer, l’« icône » porte-parole se démène pour pénétrer les sphères du pouvoir. En septembre 2004 à Paris, Tom Cruise a passé plus d’une heure en tête à tête avec Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances. Ce qui, selon Jean-Pierre Brard, député de Seine-Saint-Denis et auteur d’un rapport sur les sectes, a fait beaucoup de bruit. Photographié sous toutes les coutures avec Tom Cruise, Nicolas Sarkozy, depuis, fuit cette publicité. A-t-il passé ce temps avec la star d’Hollywood ou avec le « prophète » scientologue ? Une question qui, dans le documentaire, n’a pas de réponse.


France : Scientologie

Question écrite de Jean-Pierre Brard

Courriel, 9 janvier 2006

[Texte intégral]

Montreuil, le 9 janvier 2006
QUESTION ECRITE

Monsieur Jean-Pierre BRARD attitre l’attention de monsieur le ministre d’Etat, ministre l’Intérieur et de l’aménagement du territoire sur l’erreur qui semble s’être glissée dans la réponse qui a été apportée à la question n°46340 relative à l’entretien accordé le 30 août 2004, dans les locaux du ministère des finances, à M. Tom Cruise, connu pour son appartenance à l'église de scientologie.

En effet, monsieur le Ministre d’Etat a répondu que l'entretien n’avait donné lieu à aucun échange politique entre les deux hommes mais que « c'était une rencontre amicale ». Or, l’acteur américain a déclaré, dans une interview publiée par un quotidien national daté du 6 juillet 2005 : « Ce jour-là, on a parlé de tout. Du cinéma, de nos enfants, de la France, des Etats-Unis, et aussi de la scientologie ». En conséquence, il lui demande si le Ministre d’Etat a bien participé au même entretien et dans l’affirmative s’il confirme avoir parlé de tout, y compris de la scientologie, avec Tom CRUISE.


France : Scientologie

Question écrite de Jean-Pierre Brard

Courriel, 9 janvier 2006

[Texte intégral]

Montreuil, le 9 janvier 2006
QUESTION ECRITE

Monsieur Jean-Pierre BRARD attitre l’attention de monsieur le ministre d’Etat, ministre l’Intérieur et de l’aménagement du territoire sur le dîner organisé par M. Tom Cruise, connu pour son appartenance à l'église de scientologie.

En effet, monsieur le Ministre d’Etat a fait état du caractère amical de sa rencontre avec l’acteur américain qu’il avait reçu au Ministère des finances le 30 août 2004.

Or ce dernier aurait invité ses admirateurs à une rencontre, fin décembre, afin d'amasser des fonds pour un projet de l'église de Scientologie. Ayant pu lire les propos admiratifs du ministre d’Etat à l’égard de M. CRUISE, faire valoir de la scientologie dans le monde et apprenant que les participants à ce dîner pouvaient se faire prendre en photo avec la vedette moyennant 7 500 dollars, il lui demande s’il a participé à cette rencontre ?


France : Sectes

Le nouvel âge de la lutte contre les sectes

Le progrès , 10 janvier 2006 par Nathalie Mauret

[Texte intégral]

 Jean-Michel Roulet est le nouveau président de la mission de lutte contre les dérives sectaires. Il incarne le durcissement de la mission, voulu par le gouvernement
  
- Pourquoi parle-t-on moins des sectes ?

Le problème sectaire a été moins relayé dans les médias, mais il est toujours présent. Les sectes pratiquent leur prosélytisme : elles font des mailings, sont sur la voie publique et rencontrent les gens. Elles ne souhaitent pas faire les gros titres car c'est toujours péjoratif pour elles. Elles ont pris des formes nouvelles.
- Quels sont les nouveaux types de sectes ?
Les nouvelles organisations ont détourné la sémantique. On ne parle plus ouvertement de gourous et de sectes, mais de mouvements de pensée ou de mouvements spirituels et religieux. Toutes les nouvelles sectes ne jouent pas sur le spirituel. Nous avons vu arriver de nombreux thérapeutes qui soignent le corps, l'apparence et l'esprit et qui prônent parfois le refus de soins. Au lieu de taxer ces gens d'exercice illégal de la médecine et les pseudos églises de charlatans, on parle de « nouvelles médecines », de « nouveaux mouvements religieux ». Certains trouvent toutes les justifications et parfois avec bonne foi, à ces nouvelles méthodes de pensées. C'est une dérive très grave, certes pas sectaire, mais une dérive intellectuelle très grave. C'est celle qui m'oppose à certains sociologues.
- Quel est le rôle de la Miviludes ?
Nous avons une fonction de vigilance : nous devons être à l'affût de tout ce qui se passe, accueillir tous les renseignements tout en prenant garde à la désinformation dont nous pourrions être victimes. La vigilance sans action ne sert pas à grand-chose. Derrière la vigilance, nous agissons donc dans un seul sens : l'intérêt des victimes, à savoir les adeptes, les ex-adeptes et leur famille. La condamnation des gourous n'est pas notre premier moteur, même si c'est important. Il faut aussi donner de la publicité à l'action très néfaste des sectes pour les empêcher de nuire, au risque d'être poursuivi et d'être condamné. Car les sectes attaquent souvent l'Etat et les associations en se basant sur la liberté religieuse. Or où est le religieux dans la scientologie ? La scientologie est une multinationale du business. Il n'y a pas lieu de culte, ni liturgie, ni credo.
- Où sont majoritairement les sectes ?
Contrairement à l'idée reçue, elles sont dans les villes, et non pas dans les campagnes. Et surtout dans les grandes villes. A Lyon, le suivi des sectes est très bien assuré par le préfet.

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Contact : Miviludes, 66 rue de Bellechasse, 75007 Paris. www.miviludes.org


France : Soins Psy

Nouvelle bataille contre l'Etat pour la planète psy

Libération, 11 janvier 2006 par Eric Favereau

[Texte intégral]

Hier, la loi sur l'usage du titre de psychothérapeute ne faisait pas l'unanimité.

C'est reparti. Les uns contre les autres, certains analystes contre certains psychothérapeutes, freudiens contre lacaniens, partisans des thérapies comportementales cognitives (TCC) contre psys relationnelles.

Hier, pour la première fois de leur histoire, le ministère de la Santé a pourtant réuni toutes les composantes de la planète psy en France ­ soit près d'une cinquantaine de personnes ­, venues pour recevoir une première version des décrets très attendus de la loi, votée en 2005, qui entendait réglementer l'usage du titre de psychothérapeute. La réunion s'est tenue sous la présidence d'un responsable de la Direction générale de la santé. Le ministre, Xavier Bertrand, était absent, se souvenant peut-être des très méchantes polémiques qui ont entouré ce qu'on a appelé l'amendement Accoyer puis Mattei. Résultat ? C'est le brouillard qui prévaut, avec quelques gros orages en perspective.

Attestation. De fait, dans cette affaire, seul le point de départ a le mérite de la clarté. Qui peut se vanter du titre de psychothérapeute ? Des psys loufoques adorant le système lunaire ? Ou seulement des professionnels patentés, médecins, psychiatres ou psychologues cliniciens de préférence ? Mais quid des analystes qui ont suivi une formation originale, avec ses propres règles ? Que faire aussi de ceux, de plus en plus nombreux, qui ont une formation mélangée ? Telles étaient les questions initiales, très vite submergées par des querelles intimes, mais aussi par une interrogation de fond : est-ce à l'Etat de fixer les règles et de s'immiscer dans les mystères de la relation psychothérapeutique ?

Votée après moult péripéties, la loi a d'abord fixé un cadre : «L'usage du titre de psychothérapeute sera réservé aux professionnels inscrits sur un registre national des psychothérapeutes, géré à un niveau départemental. Cette inscription sera conditionnée au suivi d'une formation pratique et théorique en psychopathologie clinique.» Mais «les médecins et les psychologues, tout comme les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations, pourront figurer de droit dans ce registre». Les décrets d'applications allaient le préciser. Or ils se révèlent plus contraignants. Certes, ils insistent sur le fait que «l'usage du titre de psychothérapeute nécessite une démarche volontaire».

Uniformité. En somme, les analystes, qui ne veulent pas de ce titre, peuvent continuer à exercer comme bon leur semble. Mais pour ceux qui le souhaitent, c'est différent. Le décret oblige toute personne qui revendique le titre de psychothérapeute à «une attestation de certification en psychopathologie clinique». Cela renvoie à une formation de niveau mastère, validée par l'université. Cette formation en psychopathologie clinique vise à acquérir entre autres «une connaissance du fonctionnement psychique», et ajoute que «la personne doit avoir une connaissance des quatre approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative)»

Une formulation inquiétante», réagit Roland Gori, professeur à l'université d'Aix-Marseille 1 et président du Séminaire interuniversitaire européen de recherche et d'enseignement de la psychanalyse et de la psychopathologie, «c'est une psychologie d'Etat que l'on est en train de définir.» Philippe Grauer, président d'un syndicat de psychothérapeutes, assez proche des analystes poursuit : «On est en train de fabriquer des sous-officiers de santé mentale pour remplacer des psychiatres qui disparaissent.» «Sur le plan intellectuel, c'est choquant, surenchérit l'historienne de la psychanalyse Elizabeth Roudinesco. C'est l'Etat qui définit quatre courants, qu'il dit validés scientifiquement. Cela ne veut rien dire, la psychanalyse ne s'est jamais définie comme une science. On est toujours dans la même dérive d'un Etat qui veut écrire la science, quand ce n'est pas l'histoire. Et on met le tout dans un seul moule : l'université.»

D'autres, au contraire, s'en félicitent, comme Bruno Dal Palu qui préside Psy en mouvement : «Tout le monde est mis à la même enseigne.» Certains lacaniens comme ceux d'Espace analytique se disent intéressés.

Les freudiens pur sucre ne sont pas opposés, tout entiers dans leur guerre contre Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan, qui, lui, s'interroge : «Il y a un risque d'une réorganisation plate.»

Au ministère de la Santé, on insiste : «La séance n'est pas finie. Ces décrets sont en concertation. Nous aurons une autre réunion pour analyser les propositions des uns et des autres».


France : Scientologie

Tom Cruise et la Scientologie

Web, 11 janvier 2006

[Texte intégral]

Je viens de regarder le reportage de M6 sur Tom Cruise, qui est scientologue. Je suis impressionné par ce que j’ai vu. Jusqu’à aujourd’hui, je ne connaissais que l’acteur. Et je pense que beaucoup de monde est/était comme moi. Bien sûr, je ne me fie pas entièrement à ce que j’ai entendu dans le reportage. En heure de temps, les médias savent vous mener où ils le veulent. Mais en même temps, il y avait beaucoup de
témoignages de journalistes qui ont suivi de près Tom Cruise, ou encore qui l’ont rencontré. Donc certains éléments sont à prendre en compte.

Ce reportage nous montre un Tom Cruise complètement absorbé par une secte,l’église de scientologie. Je n’aime pas trop employer le mot
secte, car je ne connais pas réellement ce mouvement. Je l’emploie quand même, car d’après ce que j’ai vu à la télévision ce soir, c’est
réellement ce qu’on appelle une secte.

Toute la vie de l’acteur se déroule en fonction deses croyances. Ses mariages, divorces, son entourage, sa façon de respirer, de penser...
J’ai mis le mot croyance en italiques car je n’arrive pas à penser que l’amour porté par Tom Cruise à la scientologie soit complètement
sincère. Peut-être que maintenant, c’est réel, car il a appris à vivre ainsi et y a trouvé un certain équilibre. Mais à la base, il est entré
dans ce mouvement par faiblesse. Pas de père, échec scolaire, gros problème de dyslexie... Il cherchait une roue de secours. Quelqu’un ou
quelque chose qui lui redonne confiance à lui, qui lui montre qu’il peut appartenir à un groupe. Et les scientologues ont profité de cette grosse
faiblesse pour s’approprier cette star comme image de marque.

Quand on regarde la relation qu’il a avec sa compagne actuelle, Katie Holmes, il y a de quoi désespérer. Leur union a l’air aussi bidon que
l’amour qui peut exister entre une pierre et une chaise! Les journalistes ont bien analysé la chose: leur amour n’est pas naturel. Il
est rythmé par la scientologie. La jeune actrice a eu sur un plateau d’argent son héros de toujours, j’ai nommé Tom Cruise! Elle a évidemment
tout lâché! Aussi faible (apparemment) que son futur époux, elle va tout maintenant, leur mariage prévu en été prochain va se dérouler selon les rites religieux de l’église de scientologie.

Plus récemment, Tom Cruise aurait peut-être compris le message. Il aurait calmé ses ardeurs, à sans arrêt nous conter l’histoire de la vie
par rapport à la scientologie, et il se recentrerait un peu sur carrière hollywoodienne. Il est actuellement en tournage de Mission impossible
III. Lors de ses prochaines apparition devant la presse, nous verrons s’il a un peu changé ou non.

Quoi qu’il en soit, je dois bien avouer avoir été un peu effrayé par les images que j’ai vues ce soir. J’ignorais que cet acteur était autant
hypnotisé.


France : Sectes

10 ans après, Alain Gest revient sur les sectes

FR3 Nord , 11 janvier 2006

[Texte intégral]

Le député de la Somme avait présidé une commission parlementaire sur les sectes il y a tout juste 10 ans

Les travaux de la commission avaient débouché sur la publication d'une liste identifiant les sectes. Aujourd'hui celle-ci est toujours d'actualité mais, parallèmement, un certain nombre de nouvelles petites nébuleuses ont fait leur apparition et s'avancent masquées.

"Les sectes peuvent se présenter sous la forme d'associations proposant une formation professionnelle, une aide à l'apprentissage, un soutien aux personnes âgées... Elles font intrusion dans votre vie quotidienne par le mailing par exemple et profitent d'une période de votre vie où vous êtes plus réceptifs à ce qu'elles proposent pour vous embrigader", explique le parlementaire picard.

En Picardie, les sectes ne sont pas très présentes, les régions un peu plus riches de France constituent en fait une cible privilégiée pour ces mouvements. Toutefois on compte tout de même quelque 3 000 témoins de Jéhovah dans la région.

Dans certaines sectes, les effets sur les nouvelles recrues sont parfois dévastateurs. En quelques mois, l'adepte peut se couper complètement du monde qui l'entourait, de sa famille comme de son travail et de toutes ses relations sociales. Malheureusement, les moyens de lutter contre ce type de situation sont très réduits. Il n'est pas possible juridiquement d'attaquer une association, forme sous laquelle de nombreuses sectes se présentent. Seule une personne qui s'estime victime d'une secte peut agir en portant plainte pour escroquerie ou abus de faiblesse. Mais dans la pratique, ces recours sont rarement engagés par les adeptes qui abandonnent leurs croyances.

Alain Gest a été l'invité de Voix Publique en Picardie ce mercredi 11 janvier à 18h40


Belgique : Religions

Exorciseur condamné à 5 ans de prison

Dernière heure , 11 janvier 2006 par Ph Bt

[Texte intégral]

Sa patiente avait perdu la vie après avoir bu une grande quantité d'eau

BRUXELLES - Cinq ans de prison, dont trois années ferme: voilà la sanction prononcée à l'encontre d'Abdeslam Bouzid. L'homme était accusé d'avoir provoqué la mort d'une jeune femme lors d'une séance d'exorcisme.

C'est en raison de problèmes dans son couple que la jeune femme avait décidé de suivre les conseils de l'exorciseur. Son mari avait fait de même, peu avant. Les résultats n'étant pas satisfaisants, il avait été conseillé à la jeune femme de suivre également des séances auprès de l'exorciseur.

Pour Abdeslam, l'objectif était de purifier la jeune femme. Pour ce faire, il lui faisait boire de grandes quantités d'eau. L'eau, symbole de pureté. L'eau était avalée alors que des versets du Coran étaient récités.

Finalement, la jeune femme a sombré dans un coma dont elle ne devait plus sortir. C'était le 24 avril dernier. À l'arrivée des secours, la victime se trouvait dans un fauteuil, assise et inconsciente. Elle portait aussi un casque audio sur les oreilles. Les tentatives de réanimation n'ont pas abouti.

Selon le médecin légiste, il ne fait aucun doute que la jeune femme est décédée d'un arrêt cardiaque après avoir ingurgité de grandes quantités d'eau.

Pour sa défense, Abdeslam Bouzid avait déclaré qu'il avait foi en ses séances. Toutefois, son avocat, Me Denis Bosquet, avait précisé que son client avait compris: après cette triste expérience, il en avait définitivement terminé avec l'exorcisme. Le pénaliste bruxellois estimait qu'il fallait accorder un sursis.

Hier, la 56e chambre a rendu son jugement. Le tribunal a déclaré Abdeslam coupable d'avoir administré volontairement une substance nocive ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Par contre, le tribunal a octroyé au prévenu un sursis partiel. Abdeslam Bouzid est donc condamné à 5 ans de prison, dont trois ferme. Il devra en outre s'acquitter des frais de l'action publique qui avoisine les 20.000 euros.

Enfin, il devra verser une somme provisionnelle de 21.000 euros aux parties civiles sur un montant final qui reste à déterminer.


Canada : Actualités diverses

A Ottawa une étude recommande de lever l'interdiction de la polygamie

Cyberpresse, 6 janvier 2006 par Dean Beeby

[Texte intégral]

Une nouvelle étude effectuée pour le ministère fédéral de la Justice affirme que le Canada devrait se débarrasser de sa loi interdisant la polygamie et qu'Ottawa devrait changer d'autres lois afin d'aider les femmes et enfants qui vivent dans de telles relations.

«La criminalisation n'élimine pas les conséquences associées à des unions polygames reconnues à l'étranger, notamment quant aux conséquences pour les femmes, indique le rapport, obtenu par la Presse Canadienne grâce la loi d'accès sur l'information. Le rapport recommande que cette disposition soit retirée.»

Le document fait partie d'un controversé projet sur la polygamie, doté d'un budget de 150 000 $. Cette initiative a été lancée l'année dernière par le ministère de la Justice et de l'organisme Situation de la femme du Canada.

Le document, rédigé par trois professeurs de droit de l'Université Queen's, de Kingston, soutient que l'article 293 du Code criminel, qui interdit la polygamie, est inutile et n'est que très rarement invoqué devant les tribunaux.

Au lieu de cela, les lois canadiennes devraient être modifiées afin de mieux répondre aux problèmes des femmes qui sont dans des unions polygames, en clarifiant notamment leurs droits relatifs aux pensions alimentaires et aux successions.

Actuellement, les lois varient, d'une province à l'autre. Certaines — dont l'Ontario — reconnaissent très peu de droits aux unions polygames concernant les pensions alimentaires. Certaines juridictions n'offrent aucune protection.

Ce projet du ministère de la Justice a été mis sur pied à la suite d'une enquête de la GRC sur la communauté religieuse de Bountiful, en Colombie-Britannique, où la polygamie est pratiquée ouvertement.

Le projet devait fournir au gouvernement fédéral des munitions pour défendre son projet de loi sur le mariage entre conjoints de même sexe.

Des opposants ont soutenu que le projet de loi, maintenant adopté, ouvrait la porte à la polygamie et même à la bestialité.

Le ministre de la Justice, Irwin Cotler, a dit n'avoir vu qu'un résumé de ce document de recherche, mais il écarte déjà la possibilité de lever l'interdiction sur la polygamie.


Pays d'Afrique : Raël

Le "prophète" Raël a de l'entregent

Le gri-gri international , 12 janvier 2006 par E.M.

[Texte intégral]

Le "prophète" Rael a de l'entregent. Apprécié de Houellebecq et de Dieudonné, il essaime en Afrique. Les évangélistes américains ont de
la concurrence. Uriel-Rael a compris très tôt que le continent avait un potentiel. Déjà, en 2001, la chambre des extra-terrestres
s'arrangeait pour fêter Noël avec Denis Sassou-Nguesso. Le président congolais se faisait encenser au passage par la propagande raellienne
(dans "Mouvement", le journal des adeptes) pour sa "position pacifiste dans le traitement du conflit du Pool". L'année suivante, son ministre de la Forêt rendait visite au Prophète dans sa résidence française.

En Côte d'Ivoire aussi, Uriel se flatte de ses bonnes relations avec la présidence. Les médias pro-gouvernementaux médiatisent largement la
secte. Il y a trois ans, ils annonçaient l'ouverture d'une usine de clonage à Abidjan. Plus récemment, la radio-télévision ivoirienne (RTI),
Fraternité Matin et Notre Voie relayaient les conférences raeliennes d'aout 2005 dans la banlieue abidjanaise. Autre annonce: un projet de
laboratoire de biotechnologies à Abidjan. Si son existence est aussi virtuelle que celle de l'usine à clones...

Le succès de Rael au Burkina peut aussi faire sourire. Mais au-delà du folklore, la secte fait du lobbying pour des thèses concrètes.
A commencer par la révision des lois anti-OGM dans les pays africains... 


Cameroun : Sectes

Marchands d'illusions

ECOVOX, 13 janvier 2006 par le Pasteur Jean-Blaise Kenmogne, Directeur Général du CIPCRE (1)

[Texte intégral]

Ils sont nombreux ceux qui, aujourd’hui, face à l’incapacité de maintes religions à apporter des réponses radicales à leurs angoisses quotidiennes et à leur soif de fraternité, ont décidé de prendre leur distance par rapport aux Eglises institutionnelles. Cette prise de distance correspond, dans de nombreux cas, à un acte de naissance dans la galaxie sectaire en pleine expansion. Une brève revue de la littérature fait ressortir les mouvements mystico-politiques d’inspirations diverses dont entre autres les sectes millénaristes issues du christianisme, les sectes venues d’Orient et certains groupuscules écologiques essentiellement préoccupés par des questions de santé et d’hygiène corporelles.

La Restauration des dix commandements de Dieu qui a défrayé la chronique en avril dernier en Ouganda en laissant sur le carreau près de
1 000 victimes s’inscrit dans la longue lignée des 350 à 400 sectes qui embrigadent des millions de disciples dans le monde et dont l’ambition affichée n’est autre que de leur apporter le salut. Mais qu’apportent-elles en réalité ? Une fausse chaleur fraternelle, une destruction physique et psychologique et une illusion d’espérance.

Pour gagner les fidèles à leur cause, les sectes opèrent sur le registre de la séduction. Pour cela, elles miroitent à leurs futurs adeptes la perspective du bonheur qu’elles tentent de décliner sur des tons aussi variés que la chaleur humaine, la convivialité et la paix de l’âme. Ce qui les fonde dans cette approche, c’est d’une part l’incapacité de la civilisation moderne à fabriquer autre chose que des producteurs et des consommateurs davantage portés sur leur sécurité matérielle que sur leur survie spirituelle et d’autre part l’échec des Eglises conventionnelles à semer en leur sein la graine d’une fraternité confiante.

Mais le prix à payer est socialement scandaleux, psychologiquement destructeur et financièrement ruineux. L’adhésion à la plupart des sectes est synonyme de rupture avec le cercle familial, de reniement des amitiés, voire de renoncement à l’exercice d’une profession. Il faut se séparer de ses biens, les vendre et en remettre le produit au gourou qui en use comme bon lui semble sans avoir de compte à rendre à personne. Le disciple se trouve ainsi en position d’extrême dépendance vis-à-vis de sa "nouvelle famille".

C’est à ce moment précis que le gourou entreprend l’œuvre de "reconstruction". Pour l’essentiel, elle consiste en un lavage de cerveau et en une habile manipulation mentale des proies faciles que sont devenus les disciples. Ayant perdu leurs repères, les voilà engagés dans une absurde quête d’absolu qui bien souvent, s’abîme dans des drames déchirants : viols collectifs de femmes, tortures physiques et morales, assassinats, enterrements dans des fosses communes... La reconstruction dans ce contexte prend les allures d’une déconstruction et d’une déstructuration subtiles dont les nouvelles recrues ne se rendent pas toujours compte. Bien au contraire elles vivent cette étape avec beaucoup d’exaltation et la conviction qu’elles sont sur la voie de la félicité.

Au total, les sectes avancent masquées. Ce qu’elles présentent au public n’est pas ce qu’elles sont en privé. La partie émergée que l’on voit n’est qu’une fraction infime et faussement attrayante d’un immense iceberg autrement plus redoutable. Pour réaliser leur funeste dessein, elles disposent de trois armes imparables : la séduction, la destruction et la reconstruction dont nous devons nous efforcer de comprendre les ressorts cachés et le mode de fonctionnement. Pour nous prémunir contre tous les épiciers d’illusions et autres marchands du salut, mais surtout pour aider les sectaires à procéder à leur propre dépollution mentale et pourquoi pas à quitter la barque avant qu’elle ne soit emportée par les flots de l’irréparable.

(1) Centre international pour la Promotion de la Création


Chine : Falungong

Arrestation d'un avocat chinois réputé pour sa défense des droits de l'homme

ECOVOX, 13 janvier 2006 par le Pasteur Jean-Blaise Kenmogne, Directeur Général du CIPCRE (1)

[Texte intégral]

PEKIN - Un avocat chinois réputé pour sa défense des droits de l'homme et pour avoir appelé à l'arrêt de la persécution de la secte interdite d'inspiration bouddhiste Falungong, a été arrêté vendredi par la police, a indiqué à l'AFP sa femme.

"Je ne sais pas où ils l'ont emmené et ce qu'ils en ont fait", a déclaré Geng He. "Alors qu'il était sorti pour déjeuner, plusieurs policiers en civil ont commencé à le filmer, depuis leur voiture, avant que M. Gao, lui-même, ne se mette à les filmer", a-t-elle expliqué.

Les policiers sont alors sortis, ont indiqué Mme Geng et un collègue de Gao. "Ils ont dit qu'il n'avait pas le droit de les filmer", a dit ce dernier, témoin de l'incident.

Des policiers en uniforme sont arrivés ensuite et l'ont emmené, a-t-il ajouté, sous couvert de l'anonymat.

En décembre dernier, M. Gao avait publiquement annoncé qu'il quittait le Parti communiste chinois, dans une lettre diffusée sur un site internet géré hors de Chine, donnant comme raison le traitement très dur réservé par les autorités aux membres du Falungong.

Cet avocat a écrit en octobre une lettre ouverte au président chinois Hu Jintao et au Premier ministre Wen Jiabao pour les appeler à cesser les
persécutions envers la secte. Les autorités l'avaient rencontré à plusieurs reprises pour lui conseiller de retirer sa requête.

La Chine a interdit le Falungong en 1999, l'accusant d'être un "culte satanique". Ce mouvement, devenu extrêmement populaire et revendiquant des millions d'adeptes, est considéré par Pékin comme la plus importante menace pour la stabilité du pays depuis le mouvement démocratique écrasé dans le sang le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen de Pékin.


France : Témoins de Jéhovah

Des Vosgiens à Paris contre une salle des Témoins de Jéhovah à Deyvillers

AFP, 16 janvier 2006

[Texte intégral]  

EPINAL - Une quarantaine d'habitants de Deyvillers (Vosges), hostiles à un projet de construction d'une "Salle du Royaume" des Témoins de Jéhovah sur la commune, vont se rendre à Paris mercredi pour rencontrer des parlementaires et demander audience au ministère des finances à Bercy.

Les habitants, regroupés au sein d'une Association de défense de l'environnement de Deyvillers (Aded), ont écrit une lettre au ministre de l'Economie Thierry Breton. Ils réclament le paiement de la dette fiscale des Témoins de Jéhovah, sujets, selon eux, à un redressement fiscal pas encore payé
alors qu'ils ont investi dans un terrain à Deyvillers.

"Les Témoins de Jéhovah projettent de construire à Deyvillers une salle de réunion de 1.500 places (...) leur association régionale a acheté deux parcelles" et "a pu verser au comptant la somme de 546.869 euros", écrivent dans leur lettre les habitants qui se disent "profondément choqués".

Ayant affrété un car, les habitants mécontents quitteront la commune vosgienne à 5H00 du matin mercredi: "nous serons à Bercy à 11H00 même si nous n'avons pas obtenu de rendez-vous au ministère", a indiqué lundi un responsable de l'association.

La délégation se rendra au Sénat avant d'être reçue à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) par son président Jean-Michel Roulet et à l'assemblée nationale par un groupe de députés actifs dans l'étude des sectes dont Jean-Pierre Brard (App PCF)

Un recours du mouvement religieux devant le tribunal administratif de Nancy contre le refus de permis de construire est dans l'attente d'être jugé. Il y a un an le maire de ce village de 1.400 habitants avait refusé "pour des raisons techniques" le permis de construire de cette salle de 1.500 places.

 


France : Témoins de Jéhovah

Communiqué de presse

[Texte intégral]  

                                                                            Paris, le 17 janvier 2006

 COMMUNIQUE DE PRESSE DE

Philippe VUILQUE – Martine DAVID – Jean-Pierre BRARD - Georges FENECH –
Alain GEST et Michel HEINRICH

POURQUOI NOUS SOUTENONS LA DEMARCHE DES HABITANTS DE DEYVILLERS QUE NOUS ACCUEILLERONS A L’ASSEMBLEE NATIONALE

 Nous recevrons, mercredi 18 janvier, les responsables de l’association de défense de l'environnement de Deyvillers ainsi que les habitants de ce petit village des Vosges qui feront le déplacement, jusqu’à l’Assemblée nationale afin de manifester leur opposition au projet d'implantation d'une salle du royaume de 1500 places par l’organisation des Témoins de Jéhovah. 

Les responsables de l’association ont fait savoir qu’ils avaient l’intention de remettre, à la représentation nationale, un courrier - pétition dans lequel ils expriment leur mécontentement quant au silence du gouvernement et en particulier du Ministère des finances au sujet du non recouvrement de la dette fiscale des Témoins de Jéhovah à l’égard de l’Etat. Nous partageons ce mécontentement, que nous avons déjà eu l’occasion d’exprimer au gouvernement et c’est la raison pour laquelle nous accueillerons les représentants de DEYVILLERS afin de leur renouveler notre soutien.

 Cette organisation redevable de plus de 45 millions d'euros à l'Etat, ne paye pas ses dettes et n’a toujours pas renoncé à construire l'une de ses plus grandes salles du Royaume sur notre territoire.

 Le Ministre des Finances a été interpellé à de nombreuses reprises au sujet du non recouvrement de la dette des Témoins de Jéhovah par les parlementaires de droite, comme de gauche.

 Les réponses partielles qui nous ont été apportées sont bien insuffisantes et nos concitoyens ne comprendraient pas que les services fiscaux ne demandent pas plus expressément le recouvrement d’une telle dette alors que, parallèlement, l’administration fiscale saura exiger le recouvrement d’une simple contravention pour un ticket d’horodateur non affiché ! Comment pourrait-il en être autrement avec une organisation faisant partie des mouvements épinglés à plusieurs reprises par les rapports parlementaires sur les sectes pour des agissements contraires aux lois de la République ?

 Nous soutenons le combat mené depuis plusieurs mois par les habitants de DEYVILLERS et nous soutenons leur demande d’explication sur le non recouvrement de la dette de l’organisation des Témoins de Jéhovah. C’est la raison pour laquelle, nous les accueillerons, le mercredi 18 janvier à 16h15, au 7ème bureau de l’Assemblée nationale.  

Philippe VUILQUE   Président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée - tionale - Député de Ardennes (Soc.) - Vice-Président du Conseil régional (Champagne-Ardenne)

 Martine DAVID -  Députée du Rhône (Soc.) - Vice Présidente du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale - Membre du Conseil d’Orientation de la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES)

Jean-Pierre BRARD - Vice-Président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale - Membre du Conseil d’orientation de la Mission Interministérielle de Vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) - Député de la Seine-Saint-Denis (CR) - Maire de Montreuil (93) 

Georges FENECH - Vice-Président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale - Député du Rhône (UMP) - Membre du Conseil d’orientation de la Mission Interministérielle de Vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES)

Alain GEST - Député de la Somme (UMP) - Membre du groupe d’études sur les sectesà l’Assemblée nationale - Membre du Conseil d’Orientation de la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES)

 Michel HEINRICH - Député des Vosges (UMP) - Maire d’Epinal


France : Témoins de Jéhovah

Des Témoins de Jéhovah en justice contre des habitants dans les Vosges

AFP, 17 janvier 2006

[Texte intégral]  

EPINAL - Les Témoins de Jéhovah ont assigné en justice pour dissolution une association d'habitants de Deyvillers (Vosges) qui milite contre le projet de construction d'une "Salle du Royaume" de 1.500 places sur la commune, ont indiqué les deux parties mardi.

L'association des Témoins de Jéhovah de l'Est de la France estime que l'association des Deyvillois, l'ADED (association de défense de l'Environnement de Deyvillers), "dépasse le cadre légal de la liberté d'expression". "Elle a orchestré une campagne de dénigrement systématique et mène des actions de nature discriminatoire pour empêcher la construction d'un édifice de culte", estime le
mouvement religieux dans un communiqué à l'AFP.

Mardi matin un huissier a transmis l'assignation en dissolution au président de l'association deyvilloise, Hubert Sylvestre, "pour objet et activité illicite et atteinte à la liberté de culte".

De son côté, l'association de défense des habitants entend riposter en dénonçant une procédure abusive, a indiqué son président. "Nous n'avons rien contre les Témoins de Jéhovah individuellement et nous respectons la liberté de culte mais certains aspects de leurs idées vont à l'encontre de principes fondamentaux comme ceux contenus dans la Convention internationale des droits de l'enfant", a indiqué M. Sylvestre pour justifier l'opposition farouche depuis un an des habitants de Deyvillers à la construction d'une "Salle du Royaume".

Une quarantaine d'habitants doivent se rendre mercredi à Paris pour plaider leur cause et rencontrer notamment des parlementaires.


France : OTS

Le procès en appel de Michel Tabachnik fixé du 2 au 7 octobre 2006

AFP, 17 janvier 2006 par Jean Baptiste Ketchateng

[Texte intégral]  

GRENOBLE, 17 jan 2006 (AFP) - Le procès en appel de Michel Tabachnik, poursuivi après la mort de 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS) en 1995 dans le Vercors, se déroulera du 2 au 7 octobre, avec une possibilité de prolongation de deux jours, a indiqué mardi la cour d'appel de Grenoble, au cours d'une "audience de fixation".

Michel Tabachnik, 61 ans, chef d'orchestre franco-suisse poursuivi après la tuerie-suicide de seize adeptes de l'OTS en 1995 pour "participation à une association de malfaiteurs", avait été relaxé au bénéfice du doute en avril 2001 par le tribunal correctionnel de Grenoble. Mais le parquet avait fait appel.

Le procès en appel de M. Tabachnik avait été fixé au 22 septembre 2003, puis au 14 juin 2004, avant d'être repoussé au 13 juin 2005, du fait d'une affaire incidente concernant Jean-Marie Abgrall, le principal expert psychiatre du dossier de l'OTS, mis en examen pour "violation du secret de l'instruction et du secret professionnel".

Les avocats des familles de parties civiles, qui ont demandé de nouvelles investigations après la mise en examen de M. Abgrall, voulaient attendre le résultat de la procédure avant que M. Tabachnik ne soit à nouveau jugé.

La chambre de l'instruction a entendu M. Abgrall à Paris le 28 juin 2005 et l'arrêt de cette chambre, qui doit dire si elle accepte une demande de supplément d'information, a été plusieurs fois ajourné avant d'être mis en délibéré au 19 janvier 2006.

"Nous espérons que l'instruction parisienne sera terminée d'ici la date qui vient d'être fixée pour le procès en appel. Les parents des victimes sont orphelins de vérité. Ca traîne, mais la justice parisienne commence peut-être à prendre conscience de l'importance de cette affaire", a déclaré Me Alain Leclerc, défenseur des familles ayant fait appel, à sa sortie de l'audience de fixation à Grenoble.

Partie civile dans le procès de l'OTS, Alain Vuarnet, qui a perdu sa mère et son frère dans le Vercors, est persuadé qu'il ne s'agit pas d'une tuerie-suicide mais d'un assassinat. Il avait indiqué précédemment qu'il espérait une condamnation de M. Abgrall et l'annulation de son rapport d'expertise afin de
rouvrir l'instruction de ce drame et obtenir l'organisation d'un nouveau procès, avec d'autres prévenus que M. Tabachnik


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question - Francis Falala - Rapport Département d'Etat américain

JO, 17 janvier 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 83218  de M. Falala Francis ( Union pour un Mouvement Populaire - Marne ) QE 
Ministère interrogé :  affaires étrangères 
Ministère attributaire :  affaires étrangères 
 Question publiée au JO le : 17/01/2006 page : 396 
 
Rubrique :  politique extérieure 
Tête d'analyse :  États-Unis 
Analyse :  département d'État. rapport. attitude de la France 
Texte de la QUESTION :  M. Francis Falala attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le 7e Rapport annuel du Département d'État américain, publié le 8 novembre 2005. Dans ce rapport, la France n'échappe pas a certaines remarques de Washington, mettant en exergue la « législation restrictive » visant les communautés religieuses, que l'on qualifie de sectes ou de cultes dangereux. Visant précisément la loi ABOUT PICARD de 2001 contre les dérives sectaires, il souhaite qu'il lui indique les intention
s de la France afin de répondre à ces récriminations. 
Texte de la REPONSE :  
UMP 12 Champagne-Ardenne N


Suisse : Méditation transcendantale

Le Parti Socialiste Jurassien réagit

RFJ, 17 janvier 2006

[Texte intégral] 

Suisse : Centre de méditation transcendantale à Vendlincourt, le Parti Socialiste Jurassien réagit

Le PSJ souligne qu'avant le Jura, d'autres régions ont été sollicitées comme l'Europe de l'Est ou l'Amérique du Sud.
Des pays qui, malgré leur état de pauvreté, ont tous refusé.

Le Parti Socialiste s'interroge sur les raisons qui poussent à l'implantation de ce groupe sectaire dans le Jura et se refuse catégoriquement à cautionner cette «monumentale supercherie».


France : Religions - Dozulé

La Chaloupe Saint-Leu : Ils attendent la Vierge

Clicanoo, 17 janvier 2006 par Georges Lazarre et Adrien Lecomte Photos : Frédéric Laï-Yu

[Texte intégral]

“Une apparition de la Vierge est prévue pour le 8 février prochain”. C’est un mystérieux groupe de prière de la Chaloupe Saint-Leu qui l’annonce. Depuis des mois, le mouvement prépare l’événement et la petite case située face à la mairie annexe attire de plus en plus d’adeptes. Le curé estime de son côté qu’il s’y passe des choses “pas très catholiques” et met en garde les paroissiens contre le piège d’un mouvement sectaire.

“Revenez le 8 février au soir, vous allez mieux comprendre. Pour le moment, c’est tout ce que nous pouvons dire.” Après avoir précisé que l’apparition est attendue vers 22 heures, les responsables des lieux se font laconiques. Tout au plus nous ont-ils concédé cinq minutes de discussion. Au début de ces courts échanges, “l’apparition prochaine de la Vierge” est clairement annoncée. “Tout le monde pourra y venir. Ce sera un événement ouvert au grand public, explique-t-on. Mais pour ne pas perturber son bon déroulement, les appareils photos et les caméras seront interdits...” Selon les habitants de la Chaloupe, ce “mystérieux” groupe de prière prépare cet événement surnaturel depuis des mois. Les adeptes affluent ainsi régulièrement pour assister aux cérémonies religieuses organisées à l’intérieur de la propriété. Il n’y a semble-t-il pas de jours précis et en général ça se passe en fin de journée, jusqu’à tard dans la nuit, et le week-end. Ce dimanche encore, il n’y avait plus une seule place de stationnement libre sur le parking extérieur de la mairie annexe. Les voitures ont même été garées au niveau de la rue des Pervenches voisine... La première cérémonie et les premières prières ont débuté vers 7 h du matin et ont duré plus de deux heures. Pas moyen d’y assister, le filtrage est efficace. “Revenez un autre jour et vous pourrez entrer. Nous sommes simplement en réunion. Il n’y a pas de prière ce matin”, affirme un des responsables des lieux. “Revenez plutôt le 8 février”, conseille un autre... De toute évidence, l’assistance est triée sur le volet ou se compose déjà de “fidèles” patentés...

UNE CLÔTURE ET UNE OMBRIÈRE DE PLUS DE 3 M DE HAUT

Le site fait face à la mairie annexe de la Chaloupe et surplombe légèrement la Départementale 3. Une gigantesque croix de plus de 7 mètres s’élève dans le ciel. La petite propriété transformée en lieu de culte abrite deux bâtiments. Une statue de la Vierge tournée vers la route domine le balcon de l’un des deux corps de bâtiment auquel a été accrochée une bruyante cloche. Celle-ci est régulièrement sonnée avant, pendant et après les cérémonies. Si comparaison il y a avec une église, celle-ci s’arrête là. Le site où est attendue la Vierge dans moins d’un mois est ceinturé par une épaisse clôture doublée sur plus de trois mètres de haut d’une ombrière de serre. Comme pour éviter tout regard indiscret de la route. D’autant plus que la propriété est adossée à une épaisse végétation. Deux portails donnent sur la D3 dont l’un pour le passage des voitures. Mais ce dimanche matin au moment des célébrations, ces accès étaient condamnés par une chaîne et un cadenas. “C’est ainsi tous les jours”, selon un riverain. Comme quoi, il faut vraiment montrer patte blanche pour accéder au “sanctuaire”.

UN PAROISSIEN AVERTI EN VAUT DEUX

Même le curé de la paroisse n’y est pas le bienvenu. “Une fois j’ai été agressé par un membre de cette secte devant la mairie”, assène le Père Jeanette. "Secte", le mot est lâché par le chef de la paroisse. L’imposante “croix d’amour”, plantée en ces lieux signe pour lui comme une hérésie... Ce serait une croix Dozulé”. “Cette croix fréquente en métropole notamment du côté de la Normandie, est bien celle utilisée par un mouvement sectaire”, poursuit le curé de la paroisse Notre-Dame des enfants. “La Normandie où la femme qui dirige le mystérieux groupe de prière habitait autrefois”. Cette femme, ce serait une certaine “Madame G”. C’est elle qui avait pris sous son aile un certain Juliano de Savanah. Celui qui prétendait être témoin de l’apparition de la Vierge à travers les feuilles de palmiers, qui a eu par la suite des ennuis judiciaires et même fait un court séjour à l’établissement public de santé mentale. “Ce sont les neveux de cette dame qui dirigent les prières”, affirme un habitant de la Chaloupe. Le Père Jeannette, lui, a pris les devants : “J’ai mis en garde les paroissiens pour qu’ils ne se laissent pas attirer et pour qu’ils ne tombent pas dans le piège. Pour l’instant en tout cas, cette présence là-bas n’affecte pas la paroisse. Et parmi ceux qui fréquentent ce lieu de prière, il n’y a pratiquement pas d’habitants de la Chaloupe”. Dans le quartier, la présence de cet “étrange groupe de prière” commence à inquiéter et même agacer. “Un soir, tard entre 22 heures et 23 heures, mon frère a été surpris en plein virage par un groupe de personnes qui circulaient avec des petites lumières”, raconte une animatrice de chorale, évoquant une retraite aux flambeaux, “événement de plus en plus fréquent”. Et l’affaire se déplace même sur le terrain politique. Élu de l’opposition, Philippe Boisvilliers annonce son intention de saisir la majorité municipale. “Je ne suis pas contre le fait que des gens se réunissent pour prier, mais je trouve étonnant qu’ils agissent ainsi en cachette”, dit-il. “Parfois, il n’y a plus une seule place de parking lorsque les administrés viennent à la mairie. Le maire doit faire quelque chose. D’autant plus que le bruit de leur cloche est insupportable”.

DE QUOI ONT-ILS PEUR ?

Pas de transparence. Le mystérieux groupe de prière de la Chaloupe Saint-Leu reste très discret sur ses activités. Malgré de nombreux coups de téléphone ainsi que plusieurs visites, le Jir n’est pas parvenu à obtenir une interview.

Alerté sur un étrange rassemblement de croyants dans une case de la Chaloupe Saint-Leu, le Jir a ensuite tenté de joindre ces adorateurs de la Vierge Marie. Peine perdue ces derniers ont tous refusé de parler. Ils se sont contentés de confirmer les rumeurs affirmant que l’un d’entre eux pouvait entrer en contact avec la Sainte Vierge tout les huit du mois. Mais que se passe-t-il exactement et qui est cet homme qui prétend avoir des apparitions ? “Je ne peux pas vous en dire plus, je ne peux pas prendre cette responsabilité, il faut d’abord que j’en réfère au Principal, sans son accord, je n’ai pas le droit de vous en parler.” Voilà la seule réponse apportée à ces interrogations, par la propriétaire de la maison où se réunissent les croyants. Interrogée sur l’identité de ce mystérieux “Principal” dont elle reçoit des instructions, elle s’est contentée de dire qu’il s’agissait d’“une personne anonyme”. Joint par téléphone, un autre fidèle affirmait quant à lui qu’il “ne pouvait pas faire confiance à un journaliste sans avoir d’abord l’autorisation de l’Éternel.” “Nous ne voulons pas qu’on nous présente comme une secte”, expliquait également cette même personne.

ILS SONT NOMBREUX

Malheureusement, tout ce mystère qui entoure les rites pratiqués dans la case qui fait face à la mairie annexe, fait justement penser au secret dont savent si bien jouer les gourous au sein des sectes. Pourquoi ne pas expliquer ce qui se passe ? Les habitants de la Chaloupe Saint-Leu aimeraient bien eux aussi comprendre ce qui pousse tous ces croyants à se réunir dans cette maison qui, a priori, n’a rien d’exceptionnel. “C’est vrai qu’il y a beaucoup de monde qui se retrouve dans cette case, parfois ils sont vraiment très nombreux. On ne sait pas pourquoi ils se regroupent là-bas”, témoignent les employées municipales qui travaillent dans le bâtiment juste en face. Un autre habitant de la Chaloupe Saint-Leu raconte : “Il y a des gens qui viennent là tous les dimanches matin vers 7 h 30, ils sont au moins une centaine. Je ne sais pas ce qu’ils font, apparemment ils célèbrent la messe, mais la maison est petite, je me demande comment ils font pour tous rentrer dedans. En tout cas, c’est pas des gens de la Chaloupe, il y en a qui viennent de Saint-Paul et peut-être même de plus loin.” Décidément le manque de transparence qui entoure ces apparitions de la Vierge, laisse tout le monde perplexe

REPÈRE
Le souvenir du Petit Lys d’amour “Marie, madone de la réparation, ma mère, ma confiance, priez pour nous”. C’est la prière adressée par les membres du mystérieux groupe de prière de la Chaloupe. C’est cette même prière qui était déjà récitée en novembre 2002 lorsque, à Savannah, un jeune du quartier prétendait être témoin des apparitions de la Vierge. L’Oasis de paix - le nom donné au lieu de rassemblement et de prières - avait parfois du mal à contenir la foule accourue à cette annonce. Un groupe formé par des personnes issues des différentes régions de l’île et partageant l’engagement religieux du jeune Saint-Paulois qu’il avait baptisé “le petit Lys d’amour”. À l’époque déjà, l’évêque de la Réunion avait mis en garde contre ce qu’il appelait une “dérive sectaire” et appelait les fidèles “à retrouver le chemin de l’Église”. Une réaction de chef de l’église à la Réunion qui aura ébranlé les membres du “cercle d’amour”. Même si, dans un communiqué, le “Petit lys d’amour” invitait simplement à “plus de prières encore”. Quelques jours plus tard, le petit Lys d’amour s’est retrouvé au centre d’une sombre affaire d’escroquerie. Il a même fait un séjour au CHS de Saint-Paul.



France : Dozulé

L’histoire de la croix de Dozulé

Clicanoo, 17 janvier 2006

On dénombre près de 40 croix Dozulé à la Réunion. Celles-ci se caractérisent par leur impressionnante dimension. Hautes, bleues et blanches, lumineuses, les croix d’amour, également appelées croix glorieuses, sont l’œuvre des “ouvriers de la croix d’amour”.

Les “ouvriers de la croix d’amour” craignent les pires catastrophes pour l’humanité si ces croix ne prolifèrent pas. Une crainte expliquant ainsi une certaine volonté d’en installer le plus possible et de les faire bénir. Mais l’évêché ne l’entend pas de cette oreille et recommande la prudence aux prêtres, tandis qu’une incontrôlable nébuleuse d’associations s’est emparée du message de Dozulé, le lieu des apparitions du Christ à l’origine de l’élévation des croix glorieuses. “À chaque endroit où la croix de 7m38 sera construite et où sera dite la prière de Dozulé, ce lieu sera protégé de tout cataclysme, cela vient de Jésus” : dit ce message de Dozulé qui circule sur l’île depuis plusieurs mois... “Seule ma croix d’amour peut faire barrage au Mal, arrêter les peuples en guerre, repousser les maladies contagieuses (...). Que vous soyez de France ou d’ailleurs, la croix du Seigneur veillera toujours sur ses enfants qui donnent leur terrain, leur argent (Ndlr : une croix vaut entre 600 et 2300 euros), pour faire naître une croix d’amour, ses enfants qui la fabriquent, la posent”. Une de ces croix bleue et banche, haute de 7m38, entourée d’un néon lumineux et orientée d’est en ouest, a été installée à la Plaine des Cafres en décembre 1999. Ce fut la troisième “croix glorieuse”, après celle du Guillaume et du Quartier français, à être installée à la Réunion par les “ouvriers de la croix d’amour”, venus de métropole. Entre 1972 et 1978, à Dozulé - petit chef-lieu de canton du Calvados -, une femme d’une cinquantaine d’années nommée Madeleine Aumont aurait eu des apparitions : le Christ lui annonçant son prochain retour en gloire, et demandant, avec la minutie et la précision d’un architecte, la construction d’un bassin de purification et d’une croix glorieuse de 738 m - soit la hauteur du Golgotha, et deux fois celle de la Tour Eiffel-, pour que Dozulé soit épargné par le cataclysme annoncé. L’évêque de Bayeux, puis le cardinal Ratzinger, refusent de reconnaître ces apparitions et interdisent la construction d’un sanctuaire à Dozulé. L’idée est reprise par de nombreuses associations - dont certaines à tendance sectaire, comme les Amis de la croix glorieuse de Dozulé (ACGD). Une femme se faisant appeler JNSR (Je ne suis rien, ou encore Jésus notre seigneur revient) prend le relais de la dame Aumont et propose de construire des centaines de croix de 7m38... D’après les derniers recensements, 7000 croix d’amour seraient dispersées sur tous les continents, et se développeraient essentiellement en Afrique ces derniers temps. La Réunion n’échappe donc pas au phénomène.


France : Témoins de Jéhovah

Des habitants de Deyvillers à l'Assemblée nationale

AFP, 18 janvier 2006

[Texte intégral] 

Une quarantaine d'habitants de Deyvillers (Vosges) ont apporté mercredi à l'Assemblée nationale une pétition pour réclamer le soutien des députés contre un projet de construction d'une "salle du Royaume" des Témoins de Jéhovah dans leur commune.

La pétition, avec quelque 800 signatures, demande aux députés d'intervenir auprès du ministre des Finances pour exiger des Témoins de Jéhovah le règlement de l'intégralité de leur dette fiscale représentant 45 millions d'euros, suite à une décision de la Cour de cassation du 5 octobre 2004.

Accompagnée par le député-maire d'Epinal Michel Heinrich (UMP), la délégation avait auparavant été reçue au ministère des Finances par le chef de cabinet du ministre du Budget, Jean-François Copé, ainsi qu'au Sénat par son président, Christian Poncelet --également président du conseil général des Vosges-- et à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) par son président, Jean-Michel Roulet.

La pétition a été remise à des députés du groupe d'étude sur les sectes, dont Philippe Vuilque (PS) et Jean-Pierre Brard (app PCF) qui s'étaient rendus voilà un an à Deyvillers, village de 1.400 habitants, pour soutenir les habitants après le refus par le maire d'un permis de construire pour une "salle du Royaume" de 1.500 places.

Les Témoins de Jéhovah ont saisi le tribunal administratif de Nancy contre ce refus après avoir acheté, le 17 février 2005, des terrains sur la commune moyennant quelque 600.000 euros, a dit le président de l'Association de défense de l'environnement de Deyvillers (Aded), Hubert Sylvestre.

L'Aded, elle-même assignée pour dissolution par les Témoins de Jéhovah, proteste contre le fait que cette association puisse consacrer de telles sommes à l'achat de terrains alors qu'elle n'a pas réglé sa dette fiscale.

"Au ministère des Finances, on nous a dit qu'ils avaient commencé à payer leur dette et que des sûretés avaient été prises", a poursuivi M. Sylvestre. Mais pour parer tout risque d'insolvabilité organisée "nous demandons que le comptable du Trésor saisisse les terrains de Deyvillers".

M. Brard a salué "cette idée géniale", assurant que Deyvillers "va être bientôt aussi célèbre que le village d'Astérix".


France : Raël

L'Eglise raélienne souhaite embaucher l'ex-futur Prix Nobel de médecine

Le Monde, 18 janvier 2006

[Texte intégral] 

Brigitte Boisselier, scientifique d'origine française et l'une des responsables de l'Eglise raélienne, a annoncé, lundi 16 janvier, avoir adressé un courrier à Hwang Woo-suk dans lequel elle propose au chercheur sud-coréen de rejoindre sa société, Clonaid, et les scientifiques qui, selon elle, travaillent sur le clonage humain à visée à la foi reproductive et thérapeutique.

L'Eglise raélienne soutient avoir réussi à créer par clonage plusieurs dizaines d'êtres humains dont le plus âgé aurait aujourd'hui 4 ans. Aucune preuve de l'existence de ces enfants n'a jamais été apportée.

Madame Boisselier explique aujourd'hui qu'elle soutient le chercheur sud-coréen déchu de toutes ses fonctions scientifiques et universitaires. Elle se dit persuadée qu'il avait bel et bien obtenu les résultats annoncés mais qu'il a, au total, été victime des opposants au recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines et notamment des militants catholiques, qui auraient tout mis en oeuvre pour qu'il soit discrédité. " J'ai moi-même été victime de ce type de comportement des opposants à la science, dit-elle. Je serais honorée d'accueillir le docteur Hwang dans notre équipe. "


France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah obtiennent la communication de rapports des RG

Le Monde, 19 janvier 2006 par Xavier Ternisien

[Texte intégral] 

 La cour administrative d'appel de Paris a enjoint le ministère de l'intérieur de communiquer aux Témoins de Jéhovah les documents de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG) les concernant. L'arrêt, daté 1er décembre 2005, précise que l'administration dispose d'un délai d'un mois pour transmettre ces éléments à l'organisation. Le ministère a décidé de se pourvoir en cassation.

 La cour dévoile la nature de ces documents, qui lui ont été communiqués : "Les informations qu'ils contiennent, constituées de l'adresse de l'association et de ses filiales, d'appréciations qualitatives très laconiques sur les effets de l'activité de l'association sur les individus et la société, et du nombre de ses antennes par département, ne peuvent être regardées (...) comme comportant des éléments dont la divulgation porterait atteinte à la sûreté de l'Etat ou à la sécurité publique."

Les Témoins de Jéhovah avaient demandé la transmission des documents sur la base desquels leur association avait été classée dans une liste de 173 mouvements sectaires, dans le rapport parlementaire Gest-Guyard sur les sectes de janvier 1996. Devant le refus du ministère de l'intérieur, ils avaient saisi la juridiction administrative. Un premier jugement, en date du 7 décembre 2001, avait rejeté cette demande.

"La cour administrative d'appel met en cause les bases mêmes du rapport parlementaire de 1996, estime Me Philippe Goni, avocat des Témoins de Jéhovah. Les rapporteurs se sont contentés de reprendre les rapports de RG, qui ne contenaient pas grand-chose..."

Les Témoins de Jéhovah ont bénéficié récemment de plusieurs décisions de justice leur étant favorables. Le 3 novembre 2005, le tribunal administratif de Pau a annulé le licenciement par le conseil général du Gers d'une assistante maternelle membre de ce mouvement en raison de ses convictions religieuses.

Le 22 décembre 2005, la Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour violation de la liberté d'expression : les juridictions françaises avaient condamné pour diffamation Christian Paturel, membre des Témoins de Jéhovah et auteur d'un livre dans lequel il critiquait l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi).


Italie : Opus Dei

L'Opus Dei souhaite l'interdiction du film "Da Vinci Code" aux mineurs

AFP, 19 janvier 2006 par Xavier Ternisien

[Texte intégral] 

ROME - L'Opus Dei, qui s'estime diabolisée par "Le code Da Vinci", souhaite que le film tiré du best-seller de Dan Brown soit interdit aux mineurs pour les préserver de l'influence négative d'une "manipulation de l'histoire".
"Il vaudrait la peine de se demander si ce film ne devrait pas être interdit aux mineurs", a déclaré un porte-parole de la congrégation religieuse, car si "un adulte peut distinguer la réalité de la fiction", en revanche "face à une manipulation de l'histoire, un enfant est dépourvu d'éléments critiques".

Interrogé cette semaine par l'agence catholique Zenit, Marc Carrogio, responsable des relations avec les médias internationaux, a mis en cause la "violence insidieuse" du film tourné avec les acteurs Tom Hanks et Audrey Tautou et qui sortira en mai prochain sur les écrans américains.
"De même qu'on protège les enfants des scènes explicites de sexe ou de violence, ne faudrait-il pas les protéger contre une violence exprimée de façon plus subtile, et de ce fait plus insidieuse,", s'est-il demandé.

M. Carrogio a cependant précisé que l'Opus Dei n'intentera pas d'action en justice contre le film, ne serait-ce que pour ne pas lui faire "de la
promotion".
"La seule réponse qui viendra de l'Opus Dei sera une déclaration de paix", a-t-il assuré.

Il s'est d'ailleurs réjoui de la "publicité indirecte" pour l'Opus Dei faite par le livre de Dan Brown en relevant que "ces derniers mois, rien qu'aux Etats-Unis, plus d'un million de personnes ont consulté notre site web".

Le succès mondial du Code Da Vinci, polar ésotérico-religieux dont l'intrigue prend des libertés avec l'histoire et avec les dogmes chrétiens,
perturbe la hiérarchie de l'Eglise qui ne sait trop comment organiser la riposte. Le cardinal italien Tarcisio Bertone, archevêque de Gènes et membre de la Curie, a organisé l'an dernier un colloque pour "rétablir la vérité" et a demandé aux catholiques de ne pas lire le livre.
Les anglicans sont également perplexes et l'abbaye de Westminster, dans le coeur de Londres, qui voit affluer des touristes partis sur les traces des héros de Dan Brown, a édité une brochure pour aider ses guides à répondre à leurs questions.

Le Code Da Vinci décrit un jeu de piste meurtrier entre Paris, Rome et Londres sur les traces de la descendance d'une fille putative de Jésus et de la pécheresse Marie-Madeleine.

L'Opus Dei, organisation conservatrice de l'Eglise catholique, y joue le rôle du méchant qui use de tous les moyens, y compris un assassin, pour éviter que la vérité n'éclate.


France : Actualités diverses

L'e-vasion des spaghettis volants

Web, 19 janvier 2006


Cela ressemble à une pieuvre mais a l'allure d'un tas de pâtes métamorphosé en OVNI de la Toile.

L'Eglise du monstre des spaghettis volants est une parodie de religion qui possède ses "pastafaristes" en France et un peu partout dans le monde. Son gourou, Bobby Henderson, est un jeune chômeur américain de l'Oregon qui défend une théorie selon laquelle le monde a été créé par un monstrueux spaghetti volant.

La supercherie a germé en mai 2005 à la suite de la décision de la commission d'éducation de l'Etat du Kansas de déclarer que la théorie darwinienne de l'évolution est "non prouvée et souvent réfutée".

Pour protester, le jeune homme, licencié en physique, envoie une lettre au comité exigeant que sa théorie soit enseignée dans les classes de sciences aux Etats-Unis sous peine d'action en justice. Depuis, plusieurs blogs ont pris le relais et polémiquent sur ce spaghetti volant.


France : Témoins de Jéhovah

Deyvillers ne veut pas devenir "Jéhovah City"

Le Monde, 19 janvier 2006 par Patrick Roger

[Texte intégral] 

Vous allez bientôt être aussi célèbres que le village d'Astérix", a prédit Jean-Pierre Brard à la quarantaine d'habitants de Deyvillers (Vosges), reçus mercredi 18 janvier à l'Assemblée nationale. Le député (apparenté PCF) de Seine-Saint-Denis, vice-président du groupe d'étude sur les sectes, tenait ainsi à saluer la ténacité de cette commune de 1 400 habitants, située à 4 kilomètres d'Epinal. Depuis plus d'un an, elle s'oppose au projet de construction, à l'initiative des Témoins de Jéhovah, d'une "salle du Royaume" d'une capacité de 1 500 places, équipée d'un parking de 500 places.

Tôt dans la matinée, des habitants avaient pris le car pour Paris. Successivement reçue au Sénat, à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et à l'Assemblée nationale, la délégation de l'Association de défense de l'environnement de Deyvillers (ADED) avait aussi demandé un rendez-vous au ministère de l'économie et des finances. Jusqu'au dernier moment, Michel Heinrich, député (UMP) des Vosges, qui l'accompagnait, s'est démené. Il a réussi à obtenir ce rendez-vous "juste avant que la batterie de (son) téléphone portable ne rende l'âme".

A l'arrivée à Bercy, les villageois ont remarqué des gens que rien n'identifiait comme des journalistes filmant leur descente du car et leur entrée au ministère. Au chef de cabinet de Jean-François Copé, ministre délégué au budget, ils ont exprimé leur étonnement que les Témoins de Jéhovah aient pu acquérir pour 600 000 euros un terrain de 6 hectares situé sur leur commune alors qu'ils n'ont toujours pas réglé une dette fiscale de 45 millions d'euros, confirmée par la Cour de cassation le 5 octobre 2004. "On nous a dit qu'ils avaient commencé à payer leur dette et que des sûretés avaient été prises. Nous demandons que le Trésor saisisse le terrain de Deyvillers pour parer tout risque d'insolvabilité organisée", a expliqué plus tard Hubert Sylvestre, président de l'ADED, aux députés du groupe d'étude sur les sectes en leur remettant une lettre-pétition réclamant leur soutien. M. Brard a trouvé l'idée "géniale".

Des idées, les habitants de Deyvillers n'en ont pas manqué depuis qu'à l'automne 2004 ils ont eu vent des intentions des Témoins de Jehovah et se sont constitués en association. Sous le panneau d'entrée dans la commune est suspendue une pancarte la rebaptisant " Jéhovah City ?". "Avec un point d'interrogation, car on espère que ça n'arrivera pas", précise M. Sylvestre. Le 11 décembre 2004, un référendum consultatif local était organisé. Avec une participation de 74 %, plus de 96 % des votants ont dit non au projet.

Le maire du village, René Crozat, a refusé le permis de construire déposé par la société civile dite "Les vergers fleuris", en invoquant des raisons techniques et de sécurité. Manifestations, opérations escargots de 300 voitures entre Deyvillers et Epinal ou "maisons à vendre", au cours de laquelle 70 % des propriétaires ont affiché ce panneau sur leur façade, remise au préfet des Vosges d'une pétition portant 3 500 signatures, conférence-débat réunissant un demi-millier de participants, la mobilisation des habitants de Deyvillers et des alentours n'a pas faibli depuis un an.

Le mouvement des Témoins de Jéhovah a fait transmettre par huissier, mardi 17 janvier, une assignation réclamant la dissolution de l'ADED. Il dénonce "une campagne de dénigrement systématique qui dépasse le cadre légal de la liberté d'expression". Pour Alain Gest (UMP, Somme), se pose une simple question de "traitement équitable" devant la loi : "Comment expliquer à nos concitoyens que l'administration fiscale n'exige pas d'une des organisations les plus puissantes financièrement au plan mondial le recouvrement de sa dette alors qu'elle saura le faire pour une simple contravention de stationnement ?"

En fin de journée, les habitants de Deyvillers sont remontés dans le car qui les attendait devant le Palais-Bourbon. De l'autre côté du quai, des caméras filmaient leur départ.


France : Sectes

La lutte contre les sectes, problème d’intérêt général

Courriel , 22 janvier 2006 par ADFI Nord

[Texte intégral] 

Le 22 décembre 2005, La Cour Européenne des Droits de l’Homme le confirme : La lutte contre les sectes, problème d’intérêt général, ne menace en rien les libertés de pensée, de conscience et de religion.

Par un arrêt du 22.12.2005 qui ne deviendra définitif qu’au terme d’un délai de 3 mois ou si les parties renoncent au renvoi de l’affaire devant sa Grande chambre, la Cour européenne des Droits de l’Homme ( CEDH) a condamné le France pour avoir violé la liberté d’expression de l’auteur d’un ouvrage mettant en cause l’UNADFI.

Cet auteur , membre éminent d’une secte connue, avait été pénalement condamné par les juridictions françaises, et ce jusqu’en Cour de Cassation, pour s’être exprimé en ayant omis “ les exigences de sérieux et de prudence ” tout en faisant preuve “ d’animosité personnelle ” à l’égard de l’UNADFI. Il avait ensuite porté l’affaire devant le CEDH estimant que sa condamnation pénale avait emporté violation des articles 9 (droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion) et 10 ( droit à la liberté d’expression) de la convention européenne des droits de l’Homme dont la CEDH est la garante.

L’arrêt de chambre décide tout d’abord de n’examiner la requête que sous l’angle de l’article 10 uniquement et reconnaît ensuite que “ certains passages de l’ouvrage incriminé ont assurément une connotation négative ” mais qu’en définitive il porte sur la “ question

centrale .... des méthodes de lutte contre les organisations qualifiées de sectes ” une question “ largement débattue dans les sociétés européennes ” et qui “ concerne à l’évidence un problème d’intérêt général ”.

Ce faisant, tout en reconnaissant la légitimité de la lutte contre les organisations sectaires, la CEDH reconnaît aussi à l’auteur de l’ouvrage incriminé le droit d’exprimer, en application de l’article 10 ( et de l’article 10 seulement !) de la convention, des critiques sur les méthodes de lutte mises en oeuvre.

Qu’en déduire ? Que cet arrêt reconnaît la légitimité et l’intérêt général de la lutte contre les organisations sectaires tout en veillant à ce que soit garantie la libre expression de toutes les opinions , fussent elles sectaires !

Qu’en l’espèce les droits de pensée, de conscience et de religion de l’auteur de l’ouvrage incriminé n’ont en aucune façon été violé puisque l’arrêt balaye d’un revers de la main, la prétendue violation de l’article 9 de la convention soutenue par l’auteur.

Que l’auteur en question, qui comptait se servir de la CEDH et de l’article 9 de la convention, pour faire progresser les intérêts de sa secte, en est pour ses frais.

Qu’en définitive le CEDH a adressé un avertissement d’une grande limpidité à tous ceux qui, regroupés ou non, tenteraient de détourner l’esprit de l’article 9 de la convention européenne des droits de l’Homme en y cherchant les moyens de légitimer le masque religieux , ou celui de la bonne conscience, dont ils s’affublent .


Japon : Aum

Japon: la surveillance de la secte Aum prolongée de trois ans

AFP, 23 janvier 2006

[Texte intégral] 

TOKYO - Le gouvernement japonais a décidé lundi de prolonger de trois ans la mise sous surveillance de la secte Aum Vérité Suprême, responsable en particulier d'une spectaculaire attaque mortelle au gaz sarin à Tokyo en 1995.

En novembre dernier, l'Agence de sécurité publique avait sollicité l'extension de cette mise sous surveillance pour une nouvelle période de trois
ans à compte du 31 janvier prochain.

Dans un rapport, l'Agence de sécurité avait précisé que la secte comptait encore quelque 1.650 fidèles et 28 établissements, et qu'elle représentait toujours un danger.

Le gourou (fondateur) de la secte Aum, Shoko Asahara, 50 ans, a fait appel de sa condamnation à la pendaison en février 2004 pour l'attentat du métro de Tokyo qui avait fait 12 morts et 5.500 blessés, ainsi que pour 15 autres homicides.

Les avocats du gourou ont récemment engagé des démarches auprès de la justice pour plaider le déséquilibre mental de leur client incapable, selon eux, d'affronter un nouveau procès.


France : Témoins de Jéhovah

Un père porte plainte contre les Témoins de Jéhovah

Le Progrès , 25 janvier 2006 par Geoffrey Mercier

[Texte intégral] 

Un Vénissian de 28 ans veut interdire à son ex-femme, adepte de la secte, la présence de son fils de cinq ans qui assimile Noël à Satan, aux réunions des Témoins de Jéhovah

Laurent (1), un père de famille de 28 ans qui habite Vénissieux, a été entendu près de quatre heures il y a quelques jours par les services de la brigade de protection de l'enfance à Lyon. A l'issue de son audition, il a déposé plainte contre les Témoins de Jéhovah et son ex-femme adepte de la secte depuis douze ans.

Au coeur de la procédure, Tom (1), 5 ans, qui vit avec sa mère depuis le divorce du couple. Il y a quelques semaines, juste avant Noël, Laurent a enregistré une conversation qu'il a eue avec son fils : « Noël, c'est avec Satan ! Et moi, je suis avec Jéhovah et toi t'es avec Satan. Facile ! Satan est méchant, moi j'suis gentil. Bien sûr Jéhovah il est gentil ! ».

N'exerçant que marginalement son droit d'hébergement, Laurent n'est assurément pas un père modèle, il le confesse volontiers. Mais il s'inquiète. Au point d'intervenir sans relâche auprès de toutes les institutions qui pourraient l'aider à préserver la santé psychologique d'un enfant qu'il considère aujourd'hui en danger. Frappant à la porte de nombreuses associations, d'élus, ainsi que de la Miviludes (2) il a alerté le procureur de la République de Lyon qui a diligenté une enquête.

Laurent avait pourtant épousé la mère de Tom en connaissance de cause. Mais l'emprise de la secte a été tous les jours un peu plus forte, jusqu'au divorce. «Effectivement que mon fils parle de Noël et Satan, ça m'a choqué» reconnaît Nathalie (1), sa mère, «mais mon fils n'a transcrit que ce qu'il pensait, c'est ce qu'il avait au fond de lui. Je lui ai juste dit que Noël n'avait rien à voir avec la naissance de Jésus, c'est lui qui a fait le lien avec Satan ».

Laurent ne souhaite pas enlever Tom à sa mère, juste que son fils ne soit pas en contact avec la secte. « Heureusement que je l'emmène» commente sa mère, «je l'éduque avec des principes que je pense justes, son père ne veut pas le prendre, c'est moi qui enseigne à notre fils, il n'a pas été baptisé, après il choisira. Son père devrait dépenser davantage son énergie à s'occuper de son fils. Ce que je veux vraiment dire, c'est que je ne suis pas malheureuse ! ».

Sur la transfusion sanguine, refusée par les adeptes, Nathalie tranche : « On verra quand ça arrivera, moi je suis contre, son père aura son mot à dire mais moi aussi ». Nathalie a été entendue hier par les policiers.

(1) Les prénoms utilisés ont été modifiés afin de préserver l'identité de l'enfant
(2) Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires qui dépend directement du Premier Ministre.


Canada : Falungong

Falun Gong est une croyance protégée par le Code des droits de la personne

Web , 25 janvier 2006

[Texte intégral] 

Le Tribunal conclut que Falun Gong est une croyance protégée par le Code des droits de la personne de l'Ontario

TORONTO, /CNW/ - Dans une décision publiée le 18 janvier 2006, le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario a jugé que l'Ottawa Chinese Senior Association a commis un acte discriminatoire en révoquant l'adhésion d'un de ses membres parce qu'il pratique le Falun Gong.

La plaignante, Daiming Huang, une citoyenne canadienne de soixante-treize ans qui a émigré de Chine à un âge tardif, a porté plainte devant la Commission ontarienne des droits de la personne en août 2004.

Après avoir fait enquête, en décembre 2004 la Commission a décidé qu'il y avait suffisamment de preuves pour renvoyer la cause devant le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario aux fins d'audience. Le Tribunal a jugé que l'association avait confronté la plaignante à maintes reprises à propos de sa croyance au Falun Gong, publiquement révoqué son adhésion (une décision qui a été confirmée plus tard par le nouveau conseil de l'association), participé à l'organisation de pétitions contre ses pratiques durant les réunions de l'association et avait fait des commentaires humiliants sur sa croyance.

Le Tribunal a également déterminé que ces actes discriminatoires exposaient la plaignante au mépris, à la perte de sa position sociale et à l'isolement au sein de sa propre communauté culturelle et constituaient un affront à sa dignité. Après avoir examiné toutes les preuves, y compris des témoignages d'experts en histoire des religions populaires en Chine, le Tribunal a jugé que le Falun Gong constitue une forme de croyance protégée au sens du Code des droits de la personne de l'Ontario. De plus, dans cette cause, il façonne les croyances personnelles profondes et sincères de la plaignante à propos de sa propre spiritualité.

Le Tribunal a ordonné à l'association de verser à la plaignante la somme de 10 000 dollars pour la perte de dignité et de 8 000 $ pour la souffrance morale causée par l'atteinte à ses droits. Il a également ordonné à l'association de prendre certaines mesures pour se conformer au Code, notamment : permettre immédiatement à la plaignante et à tout autre adepte du Falun Gong autrement admissible de devenir membre de l'association; modifier la constitution de l'association pour inclure des dispositions anti- discrimination; et mettre en oeuvre une politique anti-discrimination portant spécifiquement sur la question de la croyance.

Commentant le cas, la commissaire en chef Barbara Hall a déclaré : "Cette décision confirme que le motif de la croyance ne se limite pas aux religions institutionnalisées ou traditionnelles. Les particuliers ont droit à leurs croyances ainsi qu'à un traitement digne et respectueux sans discrimination fondée sur leur religion ou leurs pratiques."  

Le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario est une autorité judiciaire indépendante de la Commission. Ses décisions sont exécutoires et peuvent être portées en appel devant une cour supérieure. Pour obtenir de la documentation sur la décision ou consulter la Politique sur la croyance et les mesures d'adaptation relatives aux observances religieuses, parcourez le site Web de la Commission à l'adresse www.ohrc.on.ca. Pour obtenir la version intégrale de la décision, visitez le site Web du Tribunal à l'adresse www.hrto.ca


France : Actualités diverses

La sombre affaire Mayetic : entre rumeurs et désinformation


Agoravox , 25 janvier 2006 par Ollivier Gilles

[Ttexte intégral]

A la suite d’une sombre affaire de diffamation impliquant Bruno de Beauregard et le député-maire d’Asnières, Manuel Aeschlimann, Mayetic perd brutalement son principal actionnaire, la Caisse de dépôts et consignations. Tout s’enchaîne rapidement: dépôt de bilan au mois de novembre 2005, liquidation judiciaire en décembre, 23 salariés licenciés, et un repreneur désigné ce mardi 24 janvier (voir cet article).

Miguel Membrado et Bruno de Beauregard étaient encore sous le choc, se demandant comment une association de quartier en opposition avec un maire sur une ZAC (zone d’aménagement concertée) peut être accusée de couvrir une secte, et pourquoi un procès en diffamation peut faire couler une entreprise de dix ans.

C’est Bruno de Beauregard qui parle: "Cette histoire très compliquée a démarré en septembre 2003, par le refus de concertation du député-maire UMP d’Asnières avec l’association de quartier dont je suis le président, sur l’aménagement de la ZAC Métro à Asnières". Le maire d’Asnières aurait fait croire que l’association de la ZAC Métro était le paravent d’une prétendue secte, la fondation Ostad Elâhi, pourtant reconnue d’utilité publique, et dont la présidente d’honneur est Madame Bernadette Chirac!!! En outre, le nom de cette fondation est celui d’une famille iranienne persécutée par le régime de la république islamique d’Iran, alors que le directeur de cabinet du député-maire d’Asnières, Ramine (Francis) Pourbagher, est lui aussi iranien, et serait très proche du régime actuel.

L’association de la ZAC Métro et la fondation Ostad Elâhi ont attaqué la mairie en diffamation. La mairie a perdu en première instance, les jugements en appel des trois procès lancés sont attendus le 25 janvier. Pour faire bon poids, le directeur de cabinet du député-maire a fait croire qu’un membre de l’association de la ZAC Métro, qui distribuait des tracts, avait tenté de l’écraser avec sa voiture. Mis en examen pour dénonciation calomnieuse, le directeur de cabinet attend son procès devant le tribunal correctionnel de Nanterre (92).

Et les rapports de la DCRG (Direction centrale des renseignements généraux) ou de la DST (la Direction de surveillance du territoire) déconseillent aux organisations gouvernementales de faire appel à la société Mayetic, en raison des liens de Bruno de Beauregard, son président, avec la fondation Ostad Elâhi? (voir le Monde du 22/01/05). Des faux, selon Bruno de Beauregard, "s’il est vrai que j’ai infiltré la direction générale des impôts, la Gendarmerie nationale et l’OTAN, alors qu’on me passe immédiatement les menottes, et qu’on me mette en prison!"

Et maintenant, qu’allez-vous faire? "Immigrer aux Etats-Unis, pour créer une autre entreprise, les entrepreneurs sont mal vus en France"


France : Soins Psy

Parlent-ils avec elle ?

L'Express , 26 janvier 2006 par François Koch

[Texte intégral]

Une «thérapeute» affirme faire communiquer les victimes de lourds handicaps cérébraux ou de comas. La justice enquête

«C'est une méthode révolutionnaire!» affirme Anne-Marguerite Vexiau, orthophoniste parisienne de 58 ans, en vantant les mérites de la Communication facilitée (CF), qui, selon elle, «donne la parole» à ceux qui ne l'ont pas - autistes, infirmes moteurs cérébraux, mais aussi polyhandicapés grabataires ou comateux. Anne-Marguerite Vexiau soutient la main de son patient, dont elle tend l'index vers un clavier d'ordinateur. Elle frappe les touches, en suivant, dit-elle, les «impulsions» de la personne handicapée: une succession de mots s'inscrit sur l'écran. Ces séances de «communication d'inconscient à inconscient» sont payantes et remboursables par la Sécurité sociale. Mais elles font l'objet, depuis septembre 2005, à Saint-Brieuc, d'une information judiciaire pour escroquerie et exercice illégal de la médecine. Trois ans auparavant, déjà, la Ddass et le conseil général des Côtes-d'Armor avaient interdit, pour manque de garanties éthiques, la CF dans un foyer pour grands handicapés, Ker Spi, à Plérin, où Anne-Marguerite Vexiau avait formé deux praticiens.

A la tête d'un réseau de plusieurs dizaines de «disciples» et d'une école de formation, Anne-Marguerite Vexiau se flatte d'avoir recueilli 1 900 signatures au bas d'une pétition de soutien, surtout celles de parents d'enfants handicapés. Mais la CF, appelée aussi «psychophanie», est de plus en plus controversée. Des spécialistes de la rééducation la qualifient de «charlatanesque» ou d' «ésotérique». Président de l'Association des médecins rééducateurs hospitaliers de Bretagne, le Dr Luc Cavé dénonce cette méthode qui «peut s'avérer dangereuse et déstabilisante pour les familles». Par exemple lorsque Anne-Marguerite Vexiau fait dire à un handicapé qu'il manquait d'amour quand il était dans le ventre de sa mère ou qu'elle amène une petite fille à déclarer qu'elle désire la mort du fœtus que porte sa maman.

«L'état de nos résidents qui ne peuvent plus utiliser la CF s'est plutôt détérioré», rétorque Jean Lucas, président du foyer Ker Spi. Cependant, il précise: «Nous n'adhérons pas à tout ce que fait Anne-Marguerite Vexiau, surtout la communication avec les fœtus et les morts.» La «thérapeute» assure en effet qu'un fœtus lui «a exprimé sa peur de naître avec une mère fragile» et qu'elle a pu entrer en liaison avec un embryon décédé, via l'inconscient de sa mère. «Je communique avec l'âme indépendamment de l'enveloppe charnelle», affirme-t-elle.

Etrangement, le ministère de la Santé ne s'est toujours pas décidé à demander une évaluation scientifique sur la CF à la Haute Autorité de santé.


France : Témoins de Jéhovah

Communiqué de presse de Jean-Pierre Brard

Courriel, 30 janvier 2006

[Texte intégral] 

ASSEMBLEE NATIONALE

Paris, le 30 janvier 2006

COMMUNIQUE DE PRESSE DE JEAN-PIERRE BRARD

 EN SE DESISTANT DE SA PLAINTE… PATRICK PELLOUX NOUS PRIVE D’UN DEBAT SUR LE FOND

 Je viens de prendre connaissance de la décision de Patrick PELLOUX, de se désister de sa plainte en diffamation qui devait être plaidée, ce mardi 31 janvier devant la 17ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.

 Monsieur PELLOUX avait porté plainte contre moi à la suite de la publication d’extraits de la tribune que j’avais adressée à la presse en août 2004 et faisant état de relations entre cette personnalité médiatique et les Témoins de Jéhovah.

 Je prends acte de la décision de monsieur PELLOUX tout en regrettant que le retrait de cette plainte nous prive du débat public et donc de la transparence que j’appelle de mes vœux et qui permettrait de lever toute ambiguïté que les faits induisent, comme j’ai eu l’occasion de l’exprimer publiquement. En ne venant pas devant le tribunal qu’il avait lui-même saisi, monsieur PELLOUX refuse de s’expliquer sur ses relations avec les Témoins de Jéhovah.

 Je renouvelle donc mon appel à l’adresse de monsieur PELLOUX afin que la notoriété dont il bénéficie ne puisse être exploitée par cette organisation dont la dangerosité a été soulignée par deux rapports parlementaires successifs. N’oublions pas que l’organisation des Témoins de Jéhovah prône, notamment, le refus de la transfusion sanguine. Ce refus peut, dans biens des cas, conduire à la mort.
 Après ce désistement, il est du devoir de monsieur PELLOUX de dire publiquement qu’il est criminel, lorsqu’il y a risque vital pour le patient, de refuser la transfusion sanguine.
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Jean-Pierre BRARD - Vice-Président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale
- Membre du Conseil d’orientation de la Mission Interministérielle de Vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) - Député de la Seine-Saint-Denis (CR) -
Maire de Montreuil (93)
.


Etats-Unis : Témoins de Jéhovah

Transfusions sanguines

AP, 30 janvier 2006 par Richard Ostling

[Texte intégral] 

NEW YORK - Les Témoins de jéhovah sont connus pour enseigner que Jésus n'est pas Dieu et que le monde tel que nous le connaissons finira bientôt . Mais une autre de leurs croyances provoque plus de controverses - à savoir, que Dieu défend des transfusions sanguines même lorsque la vie des patients est en jeu.

L'importance de cette doctrine sera soulignée la semaine prochaine quand les ?anciens? qui dirigent les plus de 98,000 congrégations du monde entier liront une nouvelle circulaire de cinq pages sur le sang venant du siège central aux fidèles Témoins de Jéhovah.

La secte à la discipline ferme croit que la Bible défend de recevoir des transfusions sanguines, bien que des concessions aient été faites au cours des années. Raymond Franz, un ex-membre du ?Collège Central?, l'Organe central omnipotent qui édicte les règles pour la foi, croit que les chefs hésitent à aller davantage plus loin de peur que l'élimination totale de l'interdiction n'expose l'organisation à des poursuites juridiques de plusieurs millions de dollars sur des cas médicaux passés.

Les Témoins se sont opposés aux transfusions sanguines depuis 1945. Une des dernières déclarations a aussi encadré les transfusions des "composants primaires du sang," en interdisant celles des globules rouges, globules blancs, des plaquettes et du plasma.

Une annonce parue en 2000 dans le magazine officiel La Tour de Garde, a déclaré qu'en raison des ambiguïtés de la Bible, les individus sont libres de décider pour eux-memes des thérapies utilisant des composants biologiques tirés des quatre composants majeurs du sang, par exemple les gammaglobulines et les facteurs coagulant contre l'hémophilie.

La directive de la semaine prochaine pourrait créer une confusion sur ces composants sanguins, connus sous le nom de " fractions ."
Sans présenter de changement par rapport à 2000, la nouvelle directive dit aux parents de considérer : " si un docteur ou un hôpital donnera l'assurance complète que le sang ou les fractions de sang ne seront pas utilisés dans le traitement d'un mineur ?"
En marge de cette nouvelle directive, une note en bas de page cite la brochure des Témoins, "Comment le Sang peut-il Sauver Votre Vie ?," et mentionne l'article de 2000 sur les fractions - mais omet de citer son contenu.

Par coïncidence, la directive de la semaine prochaine a été précédée d'une lourde critique sur la politique de transfusion sanguine par l'avocat Kerry Louderback-Wood de Fort Myers, Fla., dans The Journal of Church and State, publié par l'Université Baylor.

Louderback-Wood , qui a été élevé chez les Témoins, mais n'est plus lié à aucun mouvement religieux, accuse son ancienne foi de donner "des arguments inexacts et peut-être malhonnêtes" aux croyants faisant face à des décisions médicales cruciales.

Louderback-Wood prétend que l'on ne donne pas aux médecins ainsi qu'à beaucoup de Témoins d'instruction claire sur la politique en matière de transfusion sanguine du mouvement, particulièrement sur le sujet des fractions.

Elle n'est pas un observateur neutre. L'avocat affirme que sa mère est morte d'une anémie sévère en 2004 parce que les anciens locaux ne se sont pas rendus compte que l'hémoglobine était permise par la foi.

Louderback-Wood a appris que l'hémoglobine était permise grce au Site Internet des Témoins de Jéhovah Associé pour la Réforme sur le Sang, qui a été fondé en 1997 par des anciens locaux, dont huit servaient dans des Comités de Liaison Hospitalier charger de conseiller les Témoins et les médecins.

Le fondateur des Témoins de Jéhovah Associé, parlant sous le couvert de l'anonymat pour se protéger car dans son mouvement, on ne tolère pas de contestation, a déclaré que les membres des Comités de Liaison sont au courant des révisions portés à l'enseignement, mais la plupart des Témoins refusent automatiquement toutes les formes de sang sans consulter ces comités. Les docteurs sont souvent mal informés des convictions des Témoins selon lui.

Louderback-Wood croit que le mouvement peut voir sa responsabilité juridique engagée en raison des mauvais renseignements fournis aux adhérents, théorie pour l'instant qui n'a pas été évaluée dans les cours de justice américaines. Des problèmes similaires ont été soulevés dans un procès en cours à Calgary, en Alberta, sur la "mort prétendument injustifiée " d'une adolescente leucémique Bethany Hughes.
Le siège social de témoins a refusé une demande d'interview venant de Associated Press sur leurs convictions en rapport avec le sang. Au lieu de cela le conseiller juridique Philip Brumley a publié une déclaration préparée rejetant l' "analyse de Louderback-Wood et ses conclusions" en général.

"N'importe quel argument défiant la validité de cette conviction religieuse s'introduit d'une manière inopportune et illégale dans des questions profondément théologiques et dogmatiques," a exposé Brumley.

L'interdit de 1945 était formulé de la sorte: "tous les fidèles de Jéhovah qui recherchent la vie éternelle dans son nouveau monde" doivent obéir. De tels édits sont considérés comme une loi divine, puisque le Collège Central est le seul à définir l'orthodoxie. Ceux qui contreviendraient à cette loi risquent d'etre rejeté par leur famille et leurs amis témoins de Jéhovah.

Une déclaration plus récentes de la Tour de Garde a interdit le stockage du propre sang du patient pour une transfusion sanguine. En tout, les Témoins de Jéhovah Associé énumèrent 20 changements et précisions dans les règles concernant le sang au fil des ans.

Au coeur de leurs convictions sur le sang, les Témoins citent Actes 15:29, où les apôtres de Jésus ont convenu que les Gentils devrait "continuer à s'abstenir des choses sacrifiées aux idoles et du sang." Les Témoins citent aussi des passages de la Genèse et du Lévitique.
Le judaïsme et le Christianisme ont toujours compris ces passages des Saintes Écritures pour interdire la consommation du sang comme nourriture. Cela se note par les procédures kaschères de Judaïsme pour extraire le sang de la viande, que les Témoins ne suivent pas. Le christianisme a finalement décidé que la règle avait été temporaire.

Les experts supposent que l'oncle de Raymond Franz, Frederick Franz, qui a servi anonymement comme le principal théologien des Témoins, a décidé que ces passages couvrent les transfusions sanguines. Mais Raymond Franz soulève des questions à propos de cette politique sur le sang dans son livre "À la recherche de la Liberté chrétienne." Parmi eux :

- Pour quelles raisons interdirent le stockage du propre sang d'un patient alors qu'il est permis de recevoir des composants sanguins nécessitant de grandes quantités de sang donné et conservé ?
- Pour quelles raisons la transplantation d'organe est permise, alors qu'elle introduit dans le corps beaucoup plus de leucocytes que les transfusions sanguines ?
- Pour quelles raisons les Témoins interdisent le plasma, qui est surtout de l'eau, mais permettent l'utilisation des composants tirés du plasma en thérapie ?

Les avancées de la chirurgie sans transfusion ont réduitles dangers médicaux pour les Témoins aux États-Unis, mais les Témoins de Jéhovah Associés maintiennent que leur politique sur le sang est encore un problème critique ailleurs.

Louderback-Wood a déclaré qu'elle sera contente si sa critique sauvait la vie d'un enfant.


France : Témoins de Jéhovah

Les 3 miracles des Témoins de Jéhovah d’Asnières

L'Asniérois , janvier 2006 (reçu par courriel le 31)

[Texte intégral] 

Le permis de construire accordé en silence par Manuel Aeschlimann et son adjoint Antoine BARY à la secte des Témoins de Jéhovah, secte se présentant sous l’appellation légale d’A.C.L.T.J d’Asnières, présente, y compris dans sa réalisation, des étrangetés qui devraient intéresser, voire alarmer la Préfecture, les services de l’Inspection du Travail et le service municipal de l’urbanisme.

Nous avons relevé, avec les habitants de la rue Adolphe Briffault, au moins 3 miracles des Témoins de Jéhovah, propres à intriguer les autorités publiques compétentes.

Le premier se trouvait contenu dans le Permis de Construire originel donné aux « Témoins de Jéhovah », sous la forme de l’absence de parkings publics, obligatoires pour un bâtiment de type ERP (Etablissement Recevant le Public). C’est là un miracle contre le Code de l’Urbanisme et les règles administratives terrestres. Mais, visiblement, Jéhovah, à Asnières, est obligé de réaliser des miracles successifs tous les plans.

Dans la même rue Adolphe Briffault, une entreprise (les Etablissements GODIN) s’est installée en 2001. Son Permis de Construire initial accordé ( que nous avons obtenu) a été ensuite bloqué et modifié pour….l’obliger à construire à ses frais, en application des règles urbanistiques administratives, une Cuve de Rétention des Eaux ! Coût de cette imposition administrative : 400000 FF.

Un an plus tard, les « Témoins de Jéhovah » obtiennent en catimini leur Permis de Construire du Maire. Exit les parkings obligatoires, mais exit aussi la fameuse « Cuve de Rétention des Eaux » tout aussi obligatoire pourtant pour ce type de bâtiment !!! L’ACLTJ fait donc ainsi, sans que le service de l’urbanisme municipal y voit une quelconque anomalie prodigieuse, de juteuses économies. C’est le second miracle jéhoviste d’Asnières !

Troisième miracle, car il n’y en jamais deux sans trois : le chantier n’est actif que le samedi et le dimanche !!! Et ce depuis le début, d’où son rythme lent de long fleuve tranquille. Certains y voient, dans le voisinage et dans le canton nord, un rapport direct avec du travail dissimulé clandestin non rémunéré. Comme si une « association cultuelle » accueillie par notre Maire avec une si belle discrétion pouvait s’y faire ensuite remarquer par de telles odieuses pratiques, interdites et sanctionnées par la loi républicaine.

Travailler le jour consacré à Jéhovah, cela n’est-il pas interdit aussi de plus par le « culte » des Témoins de cette divinité ? Et personne n’oserait imaginer que l’ACLTJ enfreindrait ouvertement le Code de l’Urbanisme et le Code du Travail, aux yeux et à la barbe de notre vigilante majorité municipale, de la Préfecture et de la DDTEFP 92, par exemple en faisant travailler « au noir » des « frères », Témoins de plus, terme prédestiné en cas de délit, ces jours sacrés de fin de semaine !

En tout cas, l’édification du sanctuaire asniérois des « Témoins » traîne, ce qui souligne un manque de productivité peu divin pour les entreprises intervenantes sur ce chantier bien particulier. Nos élus pourraient peut-être regarder, sous l’apparence, la réalité des faits et demander pourquoi, dans la même rue, pour le même type de bâtiment, les normes imposées par le Maire sont différentes, d’autant plus quand elles coûtent moins à une secte réputée dangereuse qu’à des entreprises créatrices d’emploi et de richesses.


Italie : Satanisme

De 24 ans de prison à la perpétuité pour les "Bêtes de Satan"

AFP ,31 janvier 2006

[Texte intégral] 

ROME, 31 jan 2006 (AFP) - Des peines de prison allant de 24 ans à la réclusion criminelle à perpétuité ont été prononcées mardi contre cinq personnes, membres du groupe rebaptisé "les Bêtes de Satan", accusées de trois meurtres dans une affaire macabre mêlant drogue et satanisme près de Milan (nord).

Les cinq personnes, âgées d'une vingtaine à une trentaine d'années, étaient accusées des meurtres en janvier 2004 de Mariangela Pezzotta, 27 ans, ainsi que de Fabio Tollis et Chiara Marino, 16 ans et 19 ans, dont les corps avaient disparu en 1998.

Nicola Sapone, 27 ans, considéré par certains comme un des leaders du groupe, a été condamné mardi à la réclusion criminelle à perpétuité par le tribunal de Busto Arsizio (nord). Les quatre autres accusés ont été condamnés à 26 ans, 24 ans et trois mois, et 24 ans de prison.

En février 2005, deux autres membres du groupe, Andrea Volpe et Pietro Guerrieri avaient été condamnés respectivement à 20 ans et 16 ans et demi, lors d'une procédure judiciaire distincte.

Entre drogue, rites sataniques et musique heavy-metal, le groupe des "Bêtes de Satan" avait longtemps occupé les rubriques "faits-divers" de la presse italienne.

Les accusés se sont également vu reprocher le suicide d'Andrea Bontade, mort au volant de sa voiture en fonçant à 180km/h.

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