Actualités sur les sectes en avril 2005.

Solidarité et progrés (*) BULLES 01/04/2005 Que sait-on de Solidarité et progrès...?
Gurdjieff (*) BULLES 01/04/2005 Le système Gurdjieff (deuxième partie) (doc PDF)
Kabbale (*) Bulles 01/04/2005 Le Centre de la Kabbale : Le sacré commercialisé (doc PDF)
Solidarité et progrés Jeremy
Sectes Témoignage…Gourelle de village
Soka Gakkaï La Soka Gakkai offre ses condoléances suite au décès du pape Jean-Paul II
Kinésiologie Assemblée Nationale - Question de Mr Philippe Vuilque (Kinésiologie)
Sectes (Colonia Dignidad) La colonie de l'indignité
Religions (*) 06/04/2005 Enquête sur les soeurs mariales (doc PDF)
Medical «Guérisons divines» et amalgame
Médical L'Union des accoucheuses attaque l'ONE pour diffamation
Témoins de Jéhovah (*) 11/04/2005 Communiqué de presse de l'ADFI - Nord (doc PDF)
Aum Feu vert à la première exécution d'un membre de la secte Aum
Raël Recherche de la paix et de l'unité : les raéliens interpellent les hommes de Dieu
Opus Dei Dictature aux apparences démocratique
Raël Deux «anges de Raël» tiennent les rênes d'un «café féminité»
Satanisme Un membre des "bêtes de Satan" condamné à 19 ans de prison
Actualités diverses L'étrange gourou de Fourniret
Raël (*) 12/04/2005 "Cessez de penser" (le gourou "éveilleur")
Sectes Assemblée Nationale - Question ( Jean-Marc Roubaud) enfants scolarisation
Sectes Assemblée Nationale - Question ( Mme Chantal Robin-Rodrigo - lutte et prévention
Raël «Nous ne faisons pas de prosélytisme»
Soins Psy 1000 personnes sont venues écouter le psy de la communication non violente
Opus Dei Un diocèse sans territoire
Raël (*) 13/04/2005 Inquisition raelienne
Sectes Sectes : Attention danger
Sectes Relancer l'Association de défense de la famille et des individus
La famille ex Enfants de Dieu (*) 14/04/2005 Un jeune " Prophète " n'arrive pas à surmonter les démons de Son Passé (doc PDF)
Raël Au café des raéliens, la soucoupe volante a atterri pour recruter terriens et terriennes
Opus Dei Un conclave sous le regard attentif de l'Opus Dei
Satanisme La tentation du satanisme
Opus Dei Une école de l'Opus Dei visée par une information judiciaire à Paris
Témoins de Jéhovah L'enfance volée de Severine (reportage)
Actualités diverses Les femmes d'une communauté polygame défendent leur style de vie
Raël (*) 21/04/2005 Le bras droit de Raël au Québec a-t-il vraiment compris les Messages ?
Religions La Fédération évangélique de France choquée par certains propos
Opus Dei (*) 22/04/2005 Présentation diu livre L'Opus Dei une église au coeur de l'église
Raël (*) 22/04/2005 Un rayonnement radioactif qui ne tue que ceux qui regardent en arrière
Sectes Des adeptes d`une secte blessent 10 étudiants au Nigeria
Kinésiologie Quand la kinésiologie dérape
Raël (*) 26/04/2005 Rael dit tout et son contraire sur la valeur des diplômes en terme d'intelligence
Sectes Assemblée Nationale - Question - Réponse ( Mme Darciaux Claude)
Raël (*) 27/04/2005 Peut-on vraiment confondre les mots "saints" et "sains" en Hébreu ?
Aide aux victimes Un numéro pour toutes les victimes
«O8victimes» (08 842 846 37) orientera les personnes vers des associations d'aide.

Actualités diverses Une mère belge privée de ses enfants
Raël (*) 29/04/2005 L'anus, une partie "magnifique" de notre corps
Raël (*) 29/04/2005 Rael le timbré
Scientologie Insolite : L'Eglise de scientologie ne doit plus être placée sous surveillance en Sarre
Témoins de Jéhovah Témoins de Jéhovah acceptés à l'hôpital
Actualités diverses Voir Dieu et mourir...

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

 



France : Solidarité et progrés

Jeremy

BULLES , n°85 - 1er trimestre 2005

[Texte intégral]

Le 27 mars 2003, un étudiant de 22 ans, Jeremy Duggan est mort mystérieusement à Wiesbaden, en Allemagne. Le jeune homme était arrivé à Paris en septembre 2001 poursuivre des études à la Sorbonne et à l'Institut britannique. En mars 2003, il rencontre près de l'esplanade des Invalides un certain Benoît qui vend le journal "NouvelleSolidarité ", émanation de " Solidarité et Progrès ".

Le 18 mars, influencé, semble-t-il, par ce Benoît, Jeremy annonce par téléphone à sa mère qu'il part à Wiesbaden, en Allemagne, avec une dizaine dautres jeunes hommes, manifester contre la guerre en Irak et assister à la conférence annuelle de l'Institut Schiller. Il quitte Paris le vendredi 21 mars mais quelquesjours plus tard, en pleine nuit, il téléphone à son amie française puis à sa mère. Selon ses propres termes, il avait " appris des choses très
graves "
et paraissait se trouver en grande détresse. Etait-ce lié au fait que Jeremy est dorigine juive ?

En effet, Jeremy semblait ignorer que le leader Lyndon Larouche, antisémite notoire, véhicule l'idée que des Juifs américains conspirent pour dominer le monde...

Dans l'après-midi du jeudi 27 mars, deux inspecteurs de police viennent annoncer à la mèrede Jeremy que son fils sest suicidé. Ce dernier aurait quitté précipitamment la maison où il logeait à Wiesbaden, aurait couru 5 km, aurait été heurté par une voiture puis dix minutes plus tard, renversé et tué par deux autres voitures. La police avait alors conclu à un suicide. Le journal britannique, The Telegraph, a pu obtenir une copie du rapport de police relatant lamort de Jeremy. II révèle un grand nombre d'erreurs et de contradictions qui laissent à penser que l'enquête est partie sur de fausses pistes. Aucune autopsie ne fut demandée et les vêtements de Jeremy furent même détruits.

Compte tenu de ces éléments, l'avocat de lafamille Duggan annonçait en novembre 2003 que l'officier britannique saisi de l'affaire, appelait les autorités allemandes à la réouverture du dossier. (Source : The Guardian).

Deux ans après la mort de Jeremy, ses parents demeurent très actifs pour tenter de comprendre pourquoi et comment leur fils est décédé. Le 1 er avril 2004, à Londres, une manifestation de soutien réunissant personnalités et représentants de diverses organisations s'est déroulée à la Chambre des Communes. Une réunion comparable a eu lieu le 7 février 2005. Le 2 mars dernier, une conférence de presse a été donnée au Crowne Plaza Hotel à Wiesbaden en Allemagne.

Pour plus d'informationr : http://Justiceforjeremiah.com



France : Sectes

Témoignage…Gourelle de village

BULLES , n°85 - 1er trimestre 2005

[Texte intégral]

Point n’est besoin de s’appeler Sri Mataji, Mahikari ou autres personnages en haut de l’affiche, il existe dans une région de l’ouest, une personne qui depuis plus de vingt ans remplit ce rôle et met une dizaine de familles en galère.

Le départ de ce mouvement se trouve dans un petit village où plusieurs familles se reçoivent et font des travaux de construction en s’entraidant. Dans l’une des familles, se trouve le personnage clé de cette affaire, que l’on appellera N., une mère de famille, femme au foyer mais ce n’est pas tout… N. a soi-disant des dons – médium – magnétiseuse – guérisseuse. Elle se serait auto-guérie d’une tumeur au cerveau. (C’est ce qu’elle déclare à qui veut l’entendre) mais il s’avère après enquête qu’il ne s’agit que d’une tumeur bénigne opérée et soignée sans complication. Elle est, par ailleurs, en relation avec un médecin généraliste de son village qui lui adresse parfois quelques clients. Elle apparaît comme conseillère. Conviviale, elle anime sa résidence et règne sur son domaine. C’est l’âme de ce groupe sectaire.

Tout laisse supposer, au travers des témoignages recueillis par la gendarmerie locale et l’antenne ADFI, qu’elle se sert d’idées de plusieurs inspirations : Osho Rajneesh, New Age, hindouisme. Cela dans un but lucratif. Son rêve est d’avoir un château où elle regroupera ses adeptes. C’est une femme intuitive et rouée qui cultive des idées de grandeur. Elle aime être adulée, c’est une comédienne sans scrupule, une marionnettiste de talent qui a soif de pouvoir et d’argent, dotée d’un égoïsme énorme et d’une moralité plus que douteuse.

Sa façon de procéder est simple : mettre en confiance, ce qui lui est facile puisqu’elle connaît bien des jeunes dans son entourage, et les convaincre. Souvent ces jeunes sont en crise d’adolescence, d’autres ont vécu des chocs psychologiques d’ordre familiale ou amoureux. Tous ces jeunes travaillent avec le mari de N. à la remise en état de ses biens immobiliers. Ils sont encouragés à effectuer quelques petits larcins dans des supermarchés ou magasins de bricolage (vis, serrure, peinture, colle….). Cela est présenté sous forme de jeu. Certains enfants sont partis de ce groupe, rejetés soit parce qu’il apportaient la contradiction à N., soit parce qu’ils ne pouvaient rien apporter sur le plan du travail ou de la finance. Quelques-uns l’ont abandonnée après avoir pris conscience qu’en faisant des discours « elle s’y croyait ».

La famille de N. déménage plusieurs fois. De locataires de leur appartement, ils deviennent propriétaires d’une maison qu’ils construisent et revendent 76000 euros. Cette vente servira à financer l’achat d’un nouveau bien immobilier, qu’elle fera restaurer par les « jeunes adeptes » et certains parents : ouverture des fenêtres, transformation des écuries en pièces habitables ; le tout sans permis de construire et sans contrôle de la commune.
Une fois restaurée la bâtisse est revendue trois fois plus cher et le capital ainsi engrangé permet l’achat d’un château. Actuellement, le château est en vente pour 640 000 euros.
Ce groupe qui est sous l’influence d’une femme-gourou présente toutes les caractéristiques d’une secte. Le but recherché est l’enrichissement personnel ainsi que la soif de pouvoir sur des personnes qui étaient psychiquement faibles lors de leur rencontre. C’est bien l’abus frauduleux d’un état de faiblesse.
Lorsque les premiers jeunes ont été embrigadés, la recherche de nouveaux arrivants était présentée comme une « récolte ». Les filles étaient des « glaneuses », et les moyens de racolage typiquement féminins (pas de relation sexuelle mais filles provocantes, aguicheuses, flirts).
Il restait à N. à présenter sa pseudo-religion, ses pseudo-méditations et à se servir de quelques passages de livres ésotériques (Osho Rajneesh, La prophétie des Andes de James Redfield…) pour que tous soient convaincus de ses compétences.

Accueil très convivial, valorisation de l’adepte, compréhension des difficultés qu’il traverse, N. trouve toujours une solution à tous les problèmes et c’est toujours la même : il faut se débarrasser du passé, couper les liens qui nous y rattachent, c’est-à-dire la famille, les amis. Il ne faut pas penser à l’avenir, c’est le présent qui compte. Si un adepte essaye de comprendre et pose trop de questions, il est mis à l’index, dévalorisé devant tout le monde puis, s’il persiste, c’est la quarantaine : pendant 40 jours, personne ne lui adresse la parole – très difficile à vivre.
Dès qu’un couple se forme, N. le détruit car il représente un danger pour elle en apportant inévitablement la contestation (5 divorces et 3 couples non mariés).
Réunion deux fois par semaine et le week end. Quelques instants de convivialité. Méditation. Puis on va aider le mari aux travaux de la maison. Chose normale, N. apporte tellement qu’il faut bien la remercier. Cela a permis à cette famille de multiplier la valeur de ses biens immobiliers par 10 en 20 ans.
Ce n’est pas la première fois que l’on constate que des individus implantés très localement peuvent maintenir un petit groupe d’adeptes à leur dévotion.



Japon : Soka Gakkaï

La Soka Gakkai offre ses condoléances suite au décès du pape Jean-Paul II

Web , 4 avril 2005

[Texte intégral]

• TOKYO - Soka Gakkai International (SGI) a émis aujourd'hui la déclaration suivante au sujet de la mort du pape Jean-Paul II :

Le décès du pape Jean-Paul II est une occasion de grande tristesse pour tous ceux qui ont admiré et ont été inspiré par son engagement profond pour la paix. Dans un monde déchiré par la violence et la méfiance, ses initiatives courageuses pour promouvoir le dialogue continueront d'exercer une influence profonde et durable. Il a, sans relâche, tendu la main aux peuples de différentes religions et établi des passerelles de compréhension. Ses contributions à la cause de la paix resteront un testament précieux pour toute l'humanité. Avec les hommes de bonne volonté du monde entier, nous déplorons la disparition de ce grand homme.

Einosuke Akiya, le président de Soka Gakkai, s'est aujourd'hui rendu à l'ambassade du Vatican à Tokyo pour y exprimer formellement ses condoléances.

Soka Gakkai International est une association bouddhique laïque qui compte 12 millions de membres répartis dans 190 pays et territoires. Ses activités en faveur de la paix, de la culture, de l'éducation et du dialogue entre les religions s'inspirent de la longue tradition de l'humanisme bouddhique.



France : Kinésiologie

Assemblée Nationale - Question de Mr Philippe Vuilque (Kinésiologie)

JO , 5 avril 2005

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 61802 de M. Vuilque Philippe ( Socialiste - Ardennes ) QE
Ministère interrogé : solidarités, santé et famille
Ministère attributaire : solidarités, santé et famille
Question publiée au JO le : 05/04/2005 page : 3434

Rubrique : santé
Tête d'analyse : traitements
Analyse : kinésiologie. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION : M. Philippe Vuilque souhaite attirer l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur la kinésiologie. Au regard des dérives sectaires de cette théorie dénoncées par de nombreuses familles, il lui demande de bien vouloir faire le point sur la kinésiologie, son origine, son développement et ses risques.



Chili : Sectes (Colonia Dignidad)

La colonie de l'indignité

Libération, 5 avril 2005 par Claire Martin

[Texte intégral]

Santiago du Chili de notre correspondante - Au détour d'un long chemin de terre cahoteux et poussiéreux, longé ici et là de masures de tôle et de bois, se découvre un paysage tout droit sorti d'un film de Walt Disney. Au lointain, des champs et des forêts grimpent jusqu'aux neiges éternelles de la cordillère des Andes, tandis qu'au bas de la route, des enfants jouent au football à côté d'une jolie petite école blanche. A droite, un pan de ferme, un tracteur et quelques hangars. A gauche, une petite église qui semble fraîchement repeinte. Villa Baviera est-il annoncé, gravé dans la roche. C'est ici que débute la propriété de 17 000 hectares, située près de la petite ville de Parral, dans une région pauvre et rurale à 350 km au sud de Santiago, bordant le fleuve Perquilauquen jusqu'à la frontière avec l'Argentine. Une propriété isolée et bucolique qui a été, en fait, le nid d'un gourou, Paul Schäfer, accusé d'y avoir exercé sa pédophilie en toute liberté et un centre de torture sous la dictature de Pinochet.

La Colonia Dignidad, nommée aujourd'hui Villa Baviera, est fondée au Chili en 1961 pour «venir en aide aux orphelins du tremblement de terre», qui a eu lieu peu avant dans la région. Les 300 personnes qui la composent viennent d'Allemagne, d'une secte fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à Siegburg, près de Cologne, par Paul Schäfer. Cet obscur personnage autoritaire fuit, déjà, une plainte pour viols sur mineurs.

Malgré ces antécédents, la société de bienfaisance et d'éducation ­ ainsi que la définit son statut ­, est accueillie au Chili à bras ouverts par les autorités, et les paysans du coin. Ces derniers trouvent à la colonie, véritable exploitation agricole prospère qui compte une fabrique de carreaux, une scierie, une laiterie, un moulin et un atelier de mécanique automobile, un travail saisonnier. Mieux encore, elle construit une école, bientôt un hôpital de vingt-cinq lits à l'intérieur de l'enceinte. Le seul de la région. Tous deux sont gratuits (car subventionnés par l'Etat) et ouverts à la population.

Pris au piège derrière les barbelés

Derrière cette façade de générosité, la réalité est tout autre. Si aujourd'hui seuls des fils barbelés entourent la propriété, à leur arrivée dans les années 60, les colons sont pris au piège derrière des murs hauts de plusieurs mètres, des barrières électrifiées, surveillées par des détecteurs de mouvements et des caméras. Depuis 1999, alors que Paul Schäfer a quitté la colonie pour fuir la justice chilienne , la colonie évolue. En ce début d'année, elle a ouvert ses portes aux touristes et aux journalistes. Mais pendant quarante ans, protégée par des personnages haut placés du monde politique et économique, de la justice et de la police chilienne, elle aura été un Etat dans l'Etat.

Les colons sont coupés du monde et du temps, sous la coupe de Paul Schäfer, maître absolu des lieux. Tous s'expriment en allemand. «Il lisait la Bible, il prêchait. Il était l'envoyé de Dieu», explique Martin, un Allemand né dans la colonie qui continue d'y travailler comme chef de production de la boulangerie. «Tous les matins, il nous réunissait, il distribuait le travail de la journée et nous criait : "Quelles sont vos pensées sales ?" Il fallait qu'il sache tout, on ne pouvait rien cacher.» Pour éviter ces «pensées», la valeur prônée est le travail. «Enfant, j'ai travaillé du lever au coucher du soleil tous les jours de la semaine, sans relâche, sans jamais être payé, ni aller à l'école, relate Martin, visiblement nerveux et désireux de parler, sûrement pour la première fois. Et monsieur Schäfer, je le voyais, ne travaillait jamais, il passait en voiture saluer.»

«Je suis arrivée ici par bateau après quatre mois de voyage, j'avais 9 ans, se souvient quant à elle, dans un espagnol très approximatif, Sieglinde Zeitner Bohnau, âgée aujourd'hui de 51 ans. L'aîné de mes huit frères et soeurs avait seulement 10 ans», poursuit cette dame aux traits fatigués et aux vêtements désuets. «On a tous été séparés de notre mère, et, entre nous, séparés par sexe. Les contacts étaient interdits. Je pleurais toutes les nuits sous les couvertures et je fuguais pour aller la retrouver.» Aujourd'hui responsable avec son mari de la boucherie-charcuterie de la colonie, elle raconte avoir demandé des comptes à sa mère, il y a quelques mois. «Je ne pouvais pas repartir en Allemagne, lui aurait-elle répondu, j'étais seule sans mon mari, j'avais tout laissé, je ne savais pas qu'on m'empêcherait de vivre avec vous.»

Pour sa désobéissance, Sieglinde est mise à l'écart. Elle est dépréciée et surveillée. Si elle ne mentionne pas de châtiments corporels, d'autres témoignages relatent des passages à tabac en public, avec usage parfois d'électricité. Architecte, âgé de 81 ans, arrivé en même temps que Paul Schäfer dans la colonie où il continue de vivre, Johannes Wieske se souvient de ses pleurs et ses prières pour que «Dieu les sorte de cette situation» : «Une fois, j'ai dit à Paul Schäfer : "Tu mens." Et il m'a tapé dessus jusqu'à ce que je tombe inconscient à terre. Puis, il m'a drogué pour me maintenir dans un état second.» Il dit encore, comme pour se justifier : «J'ai toujours été très timide. Je n'ai pas pu m'opposer.»

Gourou pédophile

Du fait de l'évolution de la colonie qui serait impulsée par de jeunes dirigeants désireux de la «normaliser», Sieglinde peut enfin se marier à 46 ans avec l'homme qu'elle essaie de retrouver la nuit depuis six ans. Les mariages, comme les relations sexuelles, dépendaient avant du pouvoir discrétionnaire de Paul Schäfer. Six mois plus tard, elle a un petit garçon qu'elle appelle son «cadeau de Dieu». Martin, quant à lui, à la naissance de son premier fils, prend conscience qu'on lui a volé une partie de son enfance. «Avant je croyais que vivre sans mes parents était normal, explique-t-il amèrement. Je connais aujourd'hui combien la relation de père à fils est merveilleuse. Je ne connaîtrais jamais l'inverse.» Quand on lui demande s'il veut partir, il répond aussitôt, comme d'autres colons rencontrés : «Evidemment, mais avec quel argent ? D'autant que je n'ai pas de diplômes. J'ai juste obtenu mon permis de conduire. Et la boulangerie est un métier d'avenir : du pain, on en achètera toujours.» Le colon moyen, autrement dit qui ne fait pas partie de la direction, semble effectivement pauvre. Etrange quand la fortune de la Villa Baviera est évaluée à 100 millions d'euros par le sénateur de la région Jaime Naranjo, fervent opposant à l'enclave, et qu'elle est notamment poursuivie pour fraude fiscale. Où va donc l'argent ?

Une question sans réponse. Ce que le porte-parole de la Villa Baviera, Michaël Müller, aime en revanche à répéter, c'est que les colons sont soulagés de la récente arrestation de Paul Schäfer. Tous ceux rencontrés disent s'être sentis trahis dans leur croyance par un homme qui les a «abandonnés» et leur a menti. Et s'ils pensent que les témoignages d'actes pédophiles d'une part, de torture d'autre part, sont vrais, ils n'auraient rien vu, rien su. «Peut-être, suggère Marcelo Araya, journaliste d'investigation pour la chaîne Chilevision, parce que ces exactions, ils les ont vécues au quotidien, finissant quelque part par les trouver normales, peut-être aussi parce qu'ils se sentent coupables.»

«Car toute l'organisation de la secte avait pour but ultime, outre l'enrichissement, celui de satisfaire les appétits sexuels de Paul Schäfer», souligne Hernan Fernandez, l'un des principaux avocats de mineurs victimes d'abus. «A 76 ans, il avait encore des relations sexuelles avec trois à quatre enfants par jour. Il réveillait les jeunes garçons dans leur sommeil quand il avait envie d'eux, la maison des garçons se trouvant juste à côté de la sienne. Selon les témoignages, il y aurait plus de 200 victimes, abusées souvent en public, souvent aussi droguées.»

José Efrain Morales est amené à l'hôpital par ses parents alors qu'il n'a que 2 mois pour une grippe grave. Jamais ils ne pourront le récupérer. «La grippe ne passe pas», leur répondra l'hôpital. Adopté par la colonie, José Efrain, devenu «Vedder», réussit à la quitter en 2002 pour Santiago et porte plainte. Agé aujourd'hui de 37 ans, ce Chilien a raconté à l'hebdomadaire La Nacion Domingo (1) : «J'étais un des favoris de Schäfer. Mes relations sexuelles avec lui ont débuté à l'âge de 8 ans. Elles ont duré jusqu'à mes 25 ans. Il était très doux, séducteur. Il était comme un père pour nous. Etre avec lui signifiait avoir des privilèges. On ne travaillait pas, on pouvait se parfumer, on avait droit à du shampooing. Tous voulaient avoir cette place. Il poursuit : Tous ceux qui ont moins de 50 ans aujourd'hui sont passés une fois dans sa chambre. Schäfer était très attirant, il manipulait nos émotions.»

Aux adoptions validées par des juges complaisants, s'ajouteront d'autres méthodes. Dans les années 90, tous les week-ends, un bus passe ainsi chercher les enfants pauvres et les amène dans la colonie sous prétexte de se divertir. «A leur arrivée, Schäfer les recevait et choisissait un enfant pour le week-end», explique l'avocat Hernan Fernandez.

Centre de torture

Même si le puzzle est encore incomplet, il est établi que Paul Schäfer a collaboré avec la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). L'enclave allemande devient un des centres de torture les plus importants du Chili. Adriana Borquez raconte avoir été l'une des victimes de Schäfer lui-même. Enfermée durant vingt-quatre jours dans un souterrain à l'intérieur de la colonie en 1975, cette ancienne professeure de français, qui vit à Talca, à deux heures de la colonie et marche aujourd'hui à l'aide de béquilles, a porté plainte en 2004. «Je me souviens avoir senti que mes bourreaux se masturbaient pendant qu'ils me torturaient, soit avec de l'électricité, soit en me faisant violer par des chiens et d'autres techniques que je ne veux pas aborder, explique-t-elle avec lenteur. On entendait tout le temps des cris, jusqu'au moment où j'ai entendu ma propre voix. J'ai compris qu'ils étaient pré-enregistrés. La lumière n'était jamais éteinte et les repas étaient apportés à des heures complètement aléatoires pour éviter qu'on puisse se repérer dans le temps.»

Alors quand le porte-parole de la colonie, Michaël Müller, dit s'excuser pour ce qu'elle a subi, Adriana sort de ses gonds. «Ils disent ne rien savoir, ne pas pouvoir nous aider. Mensonges !, explose-t-elle. Les anciens bras droits de Paul Schäfer continuent de vivre là-bas, rien n'a changé.» Une certitude que partagent les familles de disparus de Parral, la ville voisine. Elles ne voient dans l'ouverture de la colonie qu'un rapide maquillage pour attirer les touristes. Et faire oublier que là sont peut-être enterrés leurs morts.



Belgique : Médical

«Guérisons divines» et amalgame

La Libre Belgique, 6 avril 2005 par Roland Planchard

[Texte intégral]

Le «Cercle des amis de Bruno Gröning» est véritablement dangereux. Mais fallait-il accuser de façon aussi globale? Même la Sûreté est «surprise».

Le «Cercle des amis de Bruno Gröning» est né en 1979 en Allemagne, 20 ans après la mort de l'intéressé, survenue alors qu'il comparaissait en jugement pour exercice illégal de l'art de guérir, à la suite de prétendues guérisons miraculeuses. Et ses proches avaient donc poursuivi plus tard sur sa lancée, fondant un mouvement vite perçu comme sectaire.

Cette organisation prône, selon une note publique du «Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles» (ou CIAOSN, qui fait référence en Belgique et même au-delà) , qu'il «existe une force supérieure (...) qui peut donner la guérison» et que Gröning «possédait une connaissance précise et intuitive de cette force». Bref, en suivant son enseignement, on pourrait «capter la force divine» et ainsi tout guérir: allergies, cécité, surdité, diabète, cancer, sclérose en plaques, maladies vasculaires ou gynécologiques, et on en passe!

Ce mouvement est donc véritablement dangereux, en ce qu'il rend, au mieux, la médecine classique supplétive, avec les risques que cela comporte. De surcroît, «si la guérison n'est pas constatée», le Cercle Gröning met en cause la «foi» du malade, la qualité et l'influence de son entourage, et non sa «technique». «De cette manière, la théorie reste toujours sauve.» Or le directeur du CIAOSN, Eric Brasseur, nous indiquait justement, mardi, que «les guérisons avancées par le Cercle ne sont pas validées scientifiquement, ni reconnues par la médecine conventionnelle». Le Bundestag allemand l'avait lui-même constaté dès 1998. Classique, côté sectes: l'individu est donc aussi porté à se séparer de sa famille, de son entourage.

Le problème ne réside donc certes pas dans la valeur de la mise en garde effectuée par la Sûreté de l'Etat, dont c'est d'ailleurs l'une des missions. En revanche, la forme ainsi que l'utilisation faite du courrier qui fut envoyé à l'ONE par le service de renseignement peuvent poser problème. Il s'agit du caractère global du reproche fait à ces institutions et aux accoucheuses (lire ci-contre).

En effet, si la tentative d'ingérence du Cercle Gröning dans le milieu de la petite enfance paraît relevée à bon escient par la Sûreté, il n'est en rien avéré que toutes les personnes mises en cause, dans ce milieu, auraient cédé à l'appel sectaire. Il s'agit au plus de quelques-unes, voire simplement de faits n'ayant plus cours.

Toujours est-il qu'on se souvient qu'une affaire peut-être du même ordre avait suscité la polémique, en février 2003, avec l'annonce prématurée qu'une choriste du groupe Urban Trad, qui allait représenter la Belgique à l'Eurovision, appartenait à l'extrême droite néo-nazie. Alors qu'elle avait en fait renié les opinions qui étaient celles de... son père. Une note de la Sûreté, émise par elle en version trop «brute», avait été «surutilisée» par le ministre de l'Audiovisuel de la Communauté française du moment.

La Sûreté parle

Alors, qu'en pense-t-on cette fois à la Sûreté? Son administrateur général, Koen Dassen, nous l'a dit mardi et se veut mesuré et ne condamne rien «parce qu'il y a une procédure judiciaire» à laquelle il donne priorité. Il n'empêche, il a «été surpris de voir qu'une circulaire se base presque directement sur des avis ou des informations données par la Sûreté. Dans un cadre général, je veux rappeler que toute administration doit respecter la règle de proportionnalité. Il y a des règles administratives. On ne peut se retrancher purement et simplement derrière une information d'un service (de renseignement). Ce n'est pas ainsi que cela marche. Ces informations ont une valeur de renseignement, rien de plus. Elles ne remplacent pas des procédures administratives». Pour lui, l'action de la Sûreté «ne peut prendre la place» des procédures de traitement de ces informations proprement dites.



Belgique : Médical

L'Union des accoucheuses attaque l'ONE pour diffamation

La Libre Belgique, 6 avril 2005 par Monique Baus

[Texte intégral]

Elle l'accuse de discréditer sa profession sur base d'un courrier de la Sûreté de l'État. En cause: une infiltration sectaire possible.

L'Union professionnelle des accoucheuses belges (UPAB) traîne l'Office de la naissance et de l'enfance (ONE) en justice pour diffamation. Son avocat, MeGeorges-Henri Beauthier, a lancé la procédure lundi.

A l'origine de l'histoire, un courrier adressé à l'administratrice générale de l'ONE, Danièle Lecleir: deux feuillets à l'en-tête de la Sûreté de l'Etat, datés du 7 février dernier et réceptionnés trois jours plus tard à l'ONE. Cette lettre prévient l'Office de l'intérêt témoigné au corps médical et paramédical par le Cercle des amis de Bruno Gröning (un organisme dont certaines caractéristiques lui font rencontrer la définition de l'organisation sectaire nuisible) qui «tente d'infiltrer le secteur de la petite enfance». Elle cite le cas précis «d'une des membres active dans cette stratégie et ayant lancé une maison de la naissance à Liège, la Maisonnée» et signale «l'ouverture de l'asbl la Maison de la naissance à Bruxelles» dont les promoteurs «insistent sur le choix qui est offert aux parents d'accoucher en dehors du cadre établi qu'est le milieu hospitalier».

«Le concept des maisons de la naissance (...) s'inspire de l'enseignement du gourou allemand, Bruno Gröning, dans la prévention, le traitement et la guérison des maladies», poursuit la lettre. «Dans cette logique, la place de la médecine traditionnelle est essentiellement supplétive. Ceci représente un danger potentiel pour les malades qui tombent entre leurs mains.»

Sur décision de son conseil d'administration, Danièle Lecleir décide de mettre en garde son personnel. Le mois dernier, elle envoie donc une série de lettres reproduisant celle reçue de la Sûreté de l'Etat. Elle y ajoute néanmoins un paragraphe: «Au regard de ce qui précède et dans la mesure où ces informations confirment le malaise que notre Office ressentait déjà face à certaines pratiques, notamment d'ordre publicitaire, développées par certaines maisons de la naissance et l'asbl Alter-natives, nous vous demandons d'adopter la plus grande réserve et de redoubler de prudence dans les contacts que vous pourriez avoir avec ces structures. Nous souhaitons également que vous vous absteniez de participer aux séances d'information (...) organisées par celles-ci et que, sans porter de jugement, vous attiriez l'attention des familles (...) sur le risque possible.»

A noter que deux concepts différents sont concernés. Les Maisons de naissance (la Maisonnée à Liège, et deux autres à Namur et La Louvière, pour le côté francophone). Et la Maison de la naissance, une asbl d'information située à Bruxelles. Toutes deux pratiquent l'accompagnement naturel des naissances, sans hyper- médicalisation.

Tardives précisions

Ayant eu vent de la mise en garde écrite de l'ONE, les infirmières accoucheuses ont décidé de réagir et de porter l'affaire devant la justice. «Danièle Lecleir aurait dû nous en parler», se plaint Bénédicte de Thysebaert, présidente de l'UPAB. «Nous n'avons pu avoir aucun contact avec l'ONE.» Ce que réfute l'administratrice de l'Office qui, vu l'ampleur prise par l'affaire, a envoyé un nouveau courrier lundi soir au même personnel visé par sa première mise en garde.

Elle y prend davantage de précautions et précise «n'avoir en aucun cas voulu créer un amalgame entre un possible mouvement sectaire et une profession ou quelques- un(e)s de ses représentant(e)s».



Japon : Aum

Feu vert à la première exécution d'un membre de la secte Aum

Swissinfo , 7 avril 2005

[Texte intégral]

TOKYO - Un des principaux membres de la secte meurtrière Aum va être exécuté, un tribunal de haute instance japonais venant de rejeter un dernier recours. Il sera le premier membre de la secte à être mis à mort.

Il a été reconnu coupable d'avoir assassiné quatre personnes quelque temps avant de participer à l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Il fait partie des treize membres de la secte Aum qui ont été condamnés à mort.

La Cour Suprême a confirmé le jugement. Les avocats de la défense ont demandé la clémence du tribunal, arguant que l'homme était sous le "contrôle mental" du gourou de la secte.

Mais les trois juges qui président le tribunal ont refusé en bloc son recours, bien qu'ils reconnaissent que le gourou a orchestré les crimes. Ceci laisse penser que la peine de mort prononcée l'an passé pour ce dernier sera aussi confirmée par le tribunal.



Côte d'Ivoire : Raël

Recherche de la paix et de l'unité : les raéliens interpellent les hommes de Dieu

AllAfrica , 7 avril 2005 par Renaud Djatchi

[Texte intégral]

Le mouvement raélien de Côte d'Ivoire a organisé le vendredi 1er avril dernier une conférence publique dans la salle Delafosse de l'hôtel du District du Plateau animée par Chrisostome Djoussouvi, son guide national. "Rôle de la religion dans un processus de paix" était le thème de cette conférence.

Pour Djoussouvi Chrisostome, l'objectif visé à travers cette conférence est d'interpeller les hommes de Dieu sur la situation de crise de la Côte d'Ivoire. Parce que la crise perdure et met tout le monde dans une situation désespérante. C'est pourquoi il est plus qu'indispensable que chaque religion amène ses fidèles et ses sympathisants à renouer véritablement avec la pratique religieuse et l'observation des commandements. Car la religion doit nous enseigner à être gracieux dans notre communication, élégant dans nos pensées et généreux avec amour. "Notre propre changement a des conséquences beaucoup plus importantes que nous ne l'imaginons pour une raison simple : si nous changeons, nous changeons le monde. Si nous voulons rétablir l'ordre dans notre pays, nous devons d'abord rétablir l'ordre en nous-mêmes et la religion a l'enseignement qu'il nous faut pour y arriver", a-t-il ajouté. Car pour le conférencier, la religion nous enseigne des valeurs que sont l'humilité, le pardon, la compassion, l'équité, l'honnêteté, la générosité. Il nous faut donc faire usage de tout cela pour ramener la paix dans notre pays.

Par ailleurs, M. Djoussouvi Chrisostome a souhaité la déchristianisation et la déislamisation du fonctionnement de la République en permettant aux chrétiens et aux musulmans de créer leur propre chaîne de télévision et de radio, de sorte que les temps d'antenne qui leur sont actuellement réservés sur les médias d'Etat soient accordés aux nouvelles minorités religieuses qui ont peu de moyens pour leur expression mais beaucoup de valeurs à enseigner. Il a également souhaité que toutes les confessions, entreprennent une campagne de réconciliation vraie qui passe par un nouveau Forum de réconciliation nationale interethnique dans un esprit d'humilité et de pardon véritable



France : Opus Dei

Dictature aux apparences démocratique

Medito , 5 avril 2005

[Texte intégral]

OPUS DEI, Saint Balaguer et Jean Paul II : dictature aux apparences démocratiques

Suzanne MOUTIN est religieuse dans une communauté. Elle offre à présent à nos lecteurs ses intéressantes réflexions sur l'Opus Dei. Vous pouvez consulter également son travail sur "la résistance dans l'Eglise d'aujourd'hui" (lien à cliquer)

- Quelques informations :

- L'OPUS DEI est un organisme officiellement créé en 1924, pendant la République Espagnole pour lutter contre cette République et afin de permettre le retour d'une monarchie de droit divin, au cours de la guerre civile espagnole, le fondateur Escriva de Balaguer s'est enfui d'abord en France, puis il est revenu en Espagne, il a rejoint le putschistes à Burgos et il est devenu le directeur de conscience des époux Franco, il s'est installé avec eux à Madrid. Les premiers bureaux de l'Opus Dei étant installés directement au Ministère de l'Intérieur à Madrid..
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- L'ambition de l'organisme à ce moment là, était de jouer un rôle comparable dans le régime franquiste à celui de l'inquisition sous Philippe II. L'Opus Dei s'est ainsi développé pendant toute la période franquiste en Espagne, puis en Amérique Latine, en plaçant des oratoires, des chapelles de l'Opus Dei dans chacune des délégations espagnoles où les ambassadeurs avaient leur chapelain de l'Opus Dei avec eux. Mais, comme à cette époque là il n'y avait pas de représentation diplomatique de l'Espagne dans les états démocratiques, il n'y a que dans les dictatures d'Amérique Latine que ça s'est développé.
- Simultanément, l'Opus Dei a commencé en Europe à renouer avec les cadres de certaines organisations catholiques. Quand Franco est mort , l'Opus Dei a commencé a faire sa transition, et à comprendre qu'il fallait s'adapter aux apparences démocratiques pour pouvoir survivre et conserver son pouvoir d'influence. C'est la période où l'Opus Dei abandonne progressivement son discours fascisant, et se retranche derrière un discours beaucoup plus démocratique.

- Après un moment de stagnation, l'Opus s'est de nouveau développé lors de l'élection de l'un de ses membres au trône pontifical, Karol Wojtyla, l'évêque de Cracovie. A ce moment-là d'ailleurs, personne ne savait qu'il était membre de l'Opus Dei. Ceci n'a été su que quelques semaines après son élection, parce qu'il a fait imprimer un recueil de ses prédications dans des centres de retraite de l'Opus Dei, il l'a diffusé au sein de la curie. A partir de ce moment-là Jean Paul II a changé le statut de l'Opus Dei pour le placer sous sa direction immédiate et personnelle, en dehors du contrôle des évêques locaux. Cela reste une organisation très secrète. Lorsque l'Opus Dei ouvre un centre dans une ville, elle en informe l'évêque du lieu et lui indique quel est le responsable du centre. Mais l'Opus Dei refuse d'indiquer à l'évêque du lieu les membres locaux. Il y a donc des membres de l'Opus Dei autour de lui, sans qu'il sache lesquels, ce qui est assez désagréable. Prenez le cas de Jacques Gaillot, découvrant au moment où il se fait démettre de ses fonctions, que son secrétaire depuis de nombreuses années était membre de cette organisation, et qu'il faisait régulièrement des rapports sur ses activités.

- Aujourd'hui, l'Opus est tout-puissant à Rome. Son ascension a été couronnée par la béatification de Mgr Escriva de Balaguer par Jean Paul II (un ami de longue date de l'œuvre) en 1992, dix-sept ans seulement après sa mort, à l'issue d'un procès expéditif, où seuls les témoignages positifs ont été retenus. Déjà évêque de Cracovie, Mgr Karol Wojtyla venait à Rome à l'invitation de l'Opus, qui l'hébergeait au 73, viale Bruno-Bozzi, dans une belle résidence de la banlieue cossue de Rome. L'Opus a continué à se montrer généreux envers le pape polonais, par exemple en participant au financement de Solidarnosc. Le cardinal Wojtyla était le candidat de l'Opus à la papauté. C'est le cardinal König, archevêque de Vienne et proche de l'Oeuvre, qui a joué un rôle déterminant dans son élection.
Outre le changement de statut et la béatification, le pape s'est entouré de membres de l'Opus. Parmi ses proches collaborateurs, on peut citer ses quatre chapelains, son porte-parole laïque, numéraire de l'Opus. M. Alberto Michelini, député national de l'ex-Démocratie chrétienne et membre de l'Opus, est conseiller du Vatican pour les questions de télévision et M. Gianmario Rovero, lui aussi membre, est conseiller financier.

- Les congrégations romaines ont également de nombreux membres " opusiens ", et celle chargée de la cause des saints, qui a statué sur la béatification d'Escriva, en a trois, dont Rafaello Cortesini, chef de bureau. Le cardinal Palazzini, ami de l'Oeuvre, en était le préfet lorsque la cause d'Escriva fut introduite en 1981, et Mgr Javier Echevarria Rodriguez, l'actuel prélat de l'Opus et successeur d'Escriva, était consultant !

- Mais la nouvelle stratégie de l'Oeuvre est d'infiltrer les organisations internationales, comme les Nations unies, l'Unesco ou l'OCDE. Le Parlement européen à Strasbourg et la Commission à Bruxelles sont ses lieux de prédilection, et le nouveau président de la Commission, M. Jacques Santer, un ami. A Louvain, en revanche, la bataille menée par l'Opus fut perdue grâce à la ténacité du vice-recteur, le Père Gabriel Ringlet. Il a refusé de renouveler le bail de deux résidences pour étudiants ouvertes sur le campus par l'Opus, en interdisant à celui-ci de distribuer sa littérature aux étudiants aussi longtemps qu'il triche sur son identité. Cette décision a été prise à l'unanimité par le conseil d'administration de l'université. " L'Opus ne vise que l'élite de la société, explique le Père Ringlet, ce qui est inacceptable pour notre université. Je ne peux pas voir ma foi là-dedans. La quête de la perfection a quelque chose de très orgueilleux et de malsain. Je ne peux accepter une religion qui lave plus blanc que blanc... la couleur des sépulcres ! Car, au bout du chemin, on trouve toujours l'exclusion, le racisme. En ces temps de montée de l'extrême droite, on ne se prémunit peut-être pas assez contre les dictatures spirituelles. "

- C'est bien d'une dictature qu'il s'agit, qui risque de prendre la papauté en otage. Cette " arme du Pape " est à double tranchant !
- Quelle influence aura-t-elle sur l'élection du nouveau pape ? quels seront ses rapports avec celui qui succédera à Jean Paul II ?
- En résumé : c'est une société fermée, très élitiste, et constituée de nombreuses ramifications internationales…. Avec une influence incontestable dans certains milieux et en particulier dans tout ce qui touche au gouvernement de l'Eglise catholique.. En France, le Père Trouslard, qui est le spécialiste des sectes et leur détracteur (du coup souvent menacé de mort) a fait des interventions et des commentaires qui sont intéressants.

Lien sur un commentaire du Père Trouslard
http://www.prevensectes.com/opus13.htm
Lien d'un article de Henri Denis théologien lyonnais
http://www.prevensectes.com/opus13.htm#14

- Suzanne MOUTIN

[religieuse]



Suisse : Raël

Deux «anges de Raël» tiennent les rênes d'un «café féminité»

La Liberté , 5 avril 2005 par Marie Bertholet/ Jerôme Cachin

[Texte intégral]

Des affiches invitent le public à des rencontres sur le thème de la féminité dans un restaurant de Lausanne. L'association qui les organise est d'obédience raélienne. Enquête.

Les affiches rose et mauve placardées sur les murs de Lausanne se gardent bien de le mentionner: au moins deux des organisatrices du «café féminité» qui a lieu demain soir dans l'établissement Le Ripp's sont membres de la secte de Raël. Il s'agit de Dora Kefi, attachée de presse de la secte en Suisse romande et de Myriam Dorsaz. Officiellement, c'est une association, Femmes planét'terre, qui organise ce nouveau café...

«Je suis raélienne», reconnaît Dora Kefi. «Mais les «cafés féminité» et l'association n'ont rien à voir avec ma religion», s'empresse-t-elle d'ajouter. Elle se défend de faire du prosélytisme.
Egalement membre de Femmes planét'terre, Myriam Dorsaz admet elle aussi volontiers son appartenance aux raéliens «depuis 25 ans». Et, comme Dora Kefi, elle nie un quelconque lien entre sa secte et les réunions organisées au Ripp's. La rencontre de demain est la deuxième d'une série qui a débuté le 8 mars (Journée internationale des femmes) avec pour thème «La féminité dans la société: son importance». Une rencontre doit avoir lieu chaque mois.

Les «valeurs» des deux sexes

«Il ne s'agit pas du tout d'un café féministe», affirme Dora Kefi, qui veut promouvoir «les valeurs féminines que sont l'écoute, la compassion, la douceur».
Quant aux valeurs des mâles, elles sont, toujours selon les mots de Dora Kefi, «l'action, le leadership et l'audace». Cette opposition entre les «valeurs» des deux sexes, bien en évidence sur l'affiche («valeurs féminines: valeurs de compréhension - valeurs masculines: valeurs d'action») et dans le discours des deux femmes, se retrouve aussi dans les textes de la secte.
Au cours de ces rencontres, Dora Kefi nous explique aussi vouloir inciter les mâles à développer leurs qualités «féminines», en leur apprenant à vivre plus pleinement leurs émotions. Le «café féminité» vise, de plus, à encourager les femmes à prendre leur place dans la société, «mais pas le pouvoir aux dépens des hommes», nuance Dora Kefi. «Je pense qu'il est faisable d'être à la fois douce et ferme», estime Myriam Dorsaz.

Similitudes troublantes

Là aussi, la rhétorique est raélienne. Sur un site internet de la secte, un texte intitulé «La féminisation - L'homme de demain sera-t-il une femme?» ne laisse en effet planer aucun doute sur la similitude entre le discours des organisatrices du café et celui de la secte. Mais il y a plus troublant encore, car Dora Kefi et Myriam Dorsaz ne sont pas n'importe quelles raéliennes...

La secte est née dans les années septante. A l'origine, il y a une prétendue révélation faite à Claude Vorilhon, alias Raël. Un petit extraterrestre aux longs cheveux noirs, aux yeux en amande et à la peau olivâtre lui aurait appris que les Elohims, venus d'une autre planète, avaient créé la vie sur terre. Le gourou vend ses livres et la secte prospère. L'engagement de la secte pour le clonage, avec ses relents d'eugénisme a défrayé récemment la chronique.

Colliers de plumes

Mais, avant tout, au centre des principes prônés par Raël, il y a la soumission sexuelle de ses disciples femmes. L'instrument de cette soumission est l'«Ordre des anges», auquel peuvent adhérer «de belles jeunes femmes prêtes à tout pour le plaisir de Raël». («La Liberté», 2 août 2001). Les anges de Raël se distinguent par le port de colliers à plumes blanches. Or, en examinant la photo d'un récent article sur le «café féminité» («Lausanne-Cités», 7 avril 2005), une évidence s'impose: Myriam Dorsaz et Dora Kefi portent des colliers à plumes.

Sur cette question, Myriam Dorsaz refuse de s'expliquer. Dora Kefi déclare pour sa part: «Oui, j'appartiens à l'Ordre des anges et j'en suis fière!»
«La Liberté», en 1997 et 1998 avait refusé de publier un droit de réponse de la secte suite à un article qui affirmait que cette dernière «prône théoriquement dans ses écrits la pédophilie et l'inceste». Les raéliens avaient fait recours, mais le Tribunal cantonal fribourgeois, puis le Tribunal fédéral, avaient alors admis que la secte «promeut bel et bien la pédophilie et l'inceste dans ses écrits». La justice avait finalement donné raison à «La Liberté»: un journal a le droit de refuser un droit de réponse lorsqu'il est manifestement erroné. Comme l'était celui des raéliens lorsqu'ils disaient réprouver la pédophilie et l'inceste.



Italie : Satanisme

Un membre des "bêtes de Satan" condamné à 19 ans de prison

AFP , 5 avril 2005

[Texte intégral

MILAN - Un membre des "bêtes de Satan", un groupe satanique, a été condamné lundi à 19 ans de prison pour complicité de meurtre par le tribunal des mineurs de Milan (nord de l'Italie). Mario Maccione, 17 ans à l'époque des faits en 1998, a été reconnu coupable d'avoir participé aux meurtres de Fabio Tollis et Chiara Marino, âgés de 16 et 19 ans, brutalement assassinés et enterrés dans un bois.

Le juge a pratiquement suivi le procureur qui avait requis 20 ans de prison. Le juge Fabio Tucci a en revanche relaxé Massimiliano Magni, également 17 ans à l'époque des faits, estimant que les preuves retenues contre lui étaient insuffisantes. Le procureur avait requis une peine de 10 ans de prison. Les parents de Chiara Marino ont laissé éclaté leur colère à la suite de cette sentence : "Ce n'est pas une justice. Les juges devraient aller vendre de la charcuterie, du jambon et du fromage", a hurlé le père de la jeune fille à la sortie de l'audience.

Le père de Fabio Tollis a pour sa part déclaré qu'il était "satisfait à moitié" et qu'il attendait au moins une condamnation partielle de Massimiliano Magni. "Il ne faut pas oublier ce qu'ils ont fait, ils étaient mineurs et ils s'en sont pris de manière horrible à quelqu'un d'encore plus jeune qu'eux", a-t-il dit.

Deux membres des "bêtes de Satan", dont leur chef Andrea Volpe, avaient déjà été condamnés fin février à des peines de 30 et 16 ans de prison pour le meurtre de trois personnes. Outre Chiara Marino et Fabio tollis, ils étaient accusés d'avoir tué Mariangela Pezzotta, 27 ans, l'ancienne fiancée de Volpe. Cinq autres membres du groupe comparaîtront devant la justice en juin.



Belgique : Actualités diverses

L'étrange gourou de Fourniret

Le Soir, 11 avril 2005 par Marc Metdepenningen

[Texte intégral]

C'est la troisième fois que des fouilles sont menées dans la maison des Fourniret à Sart-Custinne. Photo Roger Milutin.

Les fouillesqui reprennent aujourd'hui à Sart-Custinne dans la propriété de Michel Fourniret constituent l'une des pièces majeures du puzzle criminel que reconstitue le juge d'instruction Bernard Claude. Mais les enquêteurs du SJA de Dinant continuent à explorer, discrètement, d'autres pistes susceptibles d'éclairer le parcours du tueur. C'est ainsi qu'ils se sont rendus à Neufchâteau pour y consulter le dossier d'une secte autrefois implantée à Libin, la « Noire Eau », dont le gourou, un prêtre défroqué, avait été consulté à plusieurs reprises par Michel Fourniret au début des années 90, alors qu'il travaillait comme surveillant dans un établissement d'enseignement de la région de Saint-Hubert.

Cette rencontre de Michel Fourniret avec les adeptes de la « Noire Eau » rend compte de la sexualité perturbée de « l'Ogre des Ardennes » et signale qu'au cours de sa période de « latence » (ces dix années sans agressions de jeunes filles, comme il l'affirme), il tentait au moins de trouver des dérivatifs à ses pulsions criminelles.

La « Noire Eau » était dirigée par un ancien prêtre dominicain, André T., aujourd'hui âgé de 68 ans. Ce prêtre, chassé de son Ordre « en raison de ses conceptions sexuelles », s'était signalé dans les années 70 par des prises de position singulières en faveur de la « liberté sexuelle » alors qu'il travaillait pour un centre communautaire créé à Bruxelles par l'Eglise de Belgique. Il nous a fait beaucoup de tort, il proclamait partout que le centre était favorable à ses thèses, nous rapporte Max D., un ancien prêtre avec lequel il publia un ouvrage sur le communautarisme chrétien.

Chassé des Dominicains, André T. créa à Bruxelles un centre où il enseignait « l'orgasmothérapie », fondée sur une technique de « massages sexuels » basée sur une interprétation libre des théories du disciple de Freud, Wilhelm Reich. La communauté déménagea ensuite vers Libin, en province du Luxembourg, où André T. créa, sous le nom de la « Noire Eau », un centre permanent dédié à ses croyances spiritualo-sexuelles. Il y avait là des résidents permanents, nous confie Jean L., un ancien adepte de la « Noire Eau ». J'y venais souvent de Paris. André T. se présentait comme un thérapeute. Nous nous y retrouvions à 13 ou 14 personnes. Nous payions 300 FF (45 euros) pour ses séances. Le gourou était omnipotent. Il nous enseignait sa technique de massages. Après, nous pratiquions l'amour naturel, soit des relations sexuelles entre participants libérés de toute attache conjugale ou autre.

Cette communauté, c'était la cour des miracles, nous confie un magistrat de Neufchâteau, aujourd'hui retraité, qui avait mené des poursuites pour « tenue de maison de débauche et exercice illégal de la médecine » à l'encontre d'André T. Condamné à Neufchâteau en 1990, le gourou fut toutefois acquitté par la cour d'appel de Liège.

En 1994, André T. fut dénoncé par une adolescente et une fillette âgée de moins de dix ans, victimes de ses théories sexuelles déviantes fondées sur « le massage des organes sexuels et la promiscuité copulative ». André T. préconisait la multiplicité des relations sexuelles apparaissant comme l'aboutissement bénéfique d'un massage. En 1996, il fut condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, à Neufchâteau.

Les enquêteurs de Dinant recherchent toujours André T., qui se serait établi en France. D'autres adeptes de la « Noire Eau » sont en cours d'interrogatoire.

Me Luc Balleux, avocat de Fourniret, confirme que le Français a eu des contacts avec le gourou de la secte. Pour les enquêteurs de Dinant, il s'agit maintenant d'établir si, à Libin, Fourniret n'avait pas trouvé l'occasion de satisfaire ses pulsions sur de jeunes adolescentes sans être contraints de les tuer à l'issue de ses sordides « parties de chasse ». Et d'éclairer aussi les relations de Fourniret, le mystique, avec le prêtre défroqué. En 1984, Fourniret se rangeait résolument du côté de « Dieu » dans une lettre adressée à la juge d'instruction qui venait de l'arrêter : « A présent tu (Dieu) seras mon complice »...



France : Sectes

Assemblée Nationale - Question ( Jean-Marc Roubaud) enfants scolarisation

JO , 12 avril 2005

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 62382 de M. Roubaud Jean-Marc ( Union pour un Mouvement Populaire - Gard ) QE
Ministère interrogé : intérieur
Ministère attributaire : intérieur
Question publiée au JO le : 12/04/2005 page : 3643

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : enfants. scolarisation
Texte de la QUESTION : M. Jean-Marc Roubaud appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales le problème des mouvements sectaires qui touchent les jeunes dans notre pays. La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s'inquiète dans son rapport annuel des mouvements sectaires, plus que les grandes sectes déjà connues des autorités ; ce rapport s'intéressant avant tout à la manière d'empêcher les jeunes de se laisser convaincre. La mission considère que les dérives sectaires ont été moins apparentes en 2004 mais qu'elles gagnent en diversité et complexité avec le développement de nouvelles structures plus diffuses. Elle observe notamment l'apparition de groupes comme le satanisme, la nébuleuse new age, les thérapies alternatives, ou encore les tentatives d'infiltration en direction des publics fragiles... Un essaimage qui ne remet pas en cause les sectes plus anciennes et plus connues comme les adeptes de Ron Hubbard ou de Moon. Le rapport demande notamment le renforcement du contrôle de l'obligation scolaire, contrôle de la situation des 1 000 enfants environ qui, hors de l'école, sont instruits dans leur famille, et contrôle des 40 000 élèves fréquentant les établissements privés hors contrats, dont une infime minorité sont des communautés fermées ou intégristes, ou des lieux de pédagogie alternative qui mériteraient une attention renforcée. Le plus souvent, en effet, ces établissements sans contrat avec l'éducation nationale n'ont rien à voir avec les sectes, il s'agit de boîtes à bac (des écoles de remise à niveau), d'écoles religieuses, ou de pédagogies libertaires. La mission demande aussi un contrôle des enseignements privés et indépendants en psychothérapie ; selon le rapport, ils se multiplient, gourous et charlatans aussi. En conséquence, il lui demande quelles mesures concrètes en phase avec ce rapport le Gouvernement entend prendre afin de lutter efficacement contre les mouvements sectaires en France et plus particulièrement concernant le renforcement du contrôle de l'obligation scolaire ainsi que des enseignements privés et indépendants en psychothérapie.

UMP 12 Languedoc-Roussillon N



France : Sectes

Assemblée Nationale - Question ( Mme Chantal Robin-Rodrigo - lutte et prévention

JO , 12 avril 2005

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 62600 de Mme Robin-Rodrigo Chantal ( Socialiste - Hautes-Pyrénées ) QE
Ministère interrogé : intérieur
Ministère attributaire : intérieur
Question publiée au JO le : 12/04/2005 page : 3644

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : lutte et prévention
Texte de la QUESTION : La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) s'est inquiétée dernièrement de la progression sensible du satanisme en France. En effet, la vague de profanations de cimetières en France a attiré l'attention de la mission interministérielle. La mode favoriserait cette évolution : la vague gothique est devenue une attitude esthétique très tendance chez certains adolescents. La mouvance sataniste serait constituée de « micro-groupes hybrides aux attaches multiples et aux obédiences mal affirmées ». Ils se rassembleraient autour d'un socle de valeurs communes, comme « des références antichrétiennes et antirépublicaines, de mêmes goûts musicaux, des pratiques sexuelles déviantes, un goût prononcé pour la magie et/ou le vampirisme ». Chez les jeunes, l'adhésion au satanisme serait souvent vécue comme une étape initiatique, un désir de se mettre à l'épreuve par la transgression des normes sociales. Cependant, la mission se veut rassurante et relève qu'en France, il n'existerait plus de structures officielles actives représentant le satanisme. Enfin, l'un des principaux vecteurs de développement serait Internet, qui joue un rôle non négligeable de diffusion pour toutes les pratiques sectaires. Les sites à risques seraient, par ailleurs, de plus en plus nombreux et la pratique des mots clés cachés peut amener le navigateur à des pages qu'il ne prévoyait pas de fréquenter. Ceci serait particulièrement pernicieux pour les enfants et les jeunes. Internet serait aussi un bon moyen de fixer des rendez-vous discrets, d'organiser des diffusions massives, sans que les pouvoirs publics (ou les parents) en aient connaissance. Dans l'impossibilité de réguler la circulation de l'information, le discours de prévention à l'égard des plus jeunes devient essentiel. En conséquence, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande à M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales de lui indiquer ses intentions au sujet de ce dossier.

SOC 12 Midi-Pyrénées N



Suisse : Raël

«Nous ne faisons pas de prosélytisme»

24 heures , 13 avril 2005 et la lettre d'une lectrice

[Texte intégral]

Le tout nouveau Café féminité est organisé par deux membres du mouvement de Raël. Sans annoncer la couleur.

Des rencontres sur le thème de la féminité organisées dans un restaurant lausannois sont orchestrées par deux raéliennes. Taisant leur appartenance
religieuse aux participants, cellesci se défendent de tout prosélytisme. Rien d’illégal, assurent les autorités.

«Valeurs féminines: valeurs de compréhension; valeurs masculines: valeurs d’action.» Voilà pour les thèmes de la deuxième rencontre du Café féminité qui se déroule ce soir dans l’établissement Le Ripp’s, place de la Riponne. Rien d’anormal dans un paysage lausannois animé par de nombreux et
variés cafés à thème. Sauf que le Café féminité est organisé, notamment, par deux adeptes de Claude Vorilhon, dit Raël, grand gourou de la secte du même nom, nous apprend le quotidien La Liberté d’hier.

Risque de prosélytisme? Tentative facile de «recrutement»? Dora Kefi, attachée de presse de la secte en Suisse romande, et l’une des chevilles ouvrières du café sous la bannière de l’association Planèt’terre, s’en défend. «Oui, je suis membre des raéliens, reconnaît-elle. Mais ces cafés n’ont rien à
voir avec ma religion. Je veux juste aider ces femmes, leur apporter une philosophie de vie positive.»

Sur quelle base? Les textes de Raël, dont les préceptes, trouvés sur certains sites internet, rappellent les idées développées par les instigatrices du café (la féminité comme remède pour l’humanité, vecteur d’une révolution pacifique)? «Non, je parle uniquement en tant que femme, avec son parcours
personnel, affirme Dora Kefi. Nous ne faisons pas de prosélytisme, même si je suis certainement influencée par la pensée de Raël, qui est belle.»

Les organisatrices du Café féminité ne sont pas punissables, pour autant que leurs activités ne heurtent pas la population. En effet, de telles réunions ne sont pas soumises à autorisation — liberté d’expression oblige — à condition qu’elles ne dépassent pas une certaine ampleur. Et il n’est, en
outre, pas obligatoire d’indiquer son appartenance religieuse. Quant au patron de l’établissement Le Ripp’s, il estime qu’il n’est pas de son ressort de contrôler les personnes louant ses locaux.
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La lettre adressée au journal par une lectrice :

cafés féminité organisés par des raéliennes : bonjour la publicité gratuite
(24Heures du 12 avril 2005).

S'il n'est pas possible légalement d'interdire la tenue de telles réunions, motifs pris qu'elles émanent d'une secte bien connue, il est parfaitement loisible pour un patron de bistrot ou un propriétaire de salle de refuser une manifestation de ce type dans ses locaux, moyennant certes la perte de quelques francs. Le Tribunal fédéral a d'ailleurs récemment débouté un raélien qui avait engagé action en justice contre un cafetier genevois qui avait refusé de lui servir une bière parce qu'il était raélien (arrêts 6P.137/2004 et 6S.374/2004 du 20 janvier 2005).

Il est regrettable que surfant sur l'actualité, 24Heures se soit empressé de faire un article le jour-même de la tenue du second café, totalement dépourvu d'un quelconque sens critique, comme les autres médias qui se sont fait abuser par les affiches roses racoleuses. Ainsi, il aurait par exemple été possible de proposer une analyse plus poussée de textes de la secte ou de propos d'adeptes concernant le thème de la féminité. Ou encore, consulter quelques sites internet de prévention contre les sectes pour nuancer l'argumentation, voire poser quelques questions à leurs webmasters, dont certains se seraient alors fait un plaisir de vous fournir une publication du mouvement raélien dans laquelle Dora Kefi se vantait du succès de son premier café et d'échos élogieux reçus par quelques médias romands. Pas de prosélitysme caché ? Pas de rapport avec le mouvement raélien ? Allons bon... à d'autres !

Mais hélas, de nos jours, de jolis minois et un discours anti-féministe rousseauiste crasseux ont plus de chance d'attirer le lecteur qu'une information critique. C'est triste !

Sylvie Freymond, Lausanne
collaboratrice de http://www.prevensectes.com,



Belgique : Soins Psy

1000 personnes sont venues écouter le psy de la communication non violente

La Libre Belgique , 12 avril 2005

[Texte intégral]

Marshall Rosenberg, séduction ou prédiction?

Selon Marshall Rosenberg, le monde est peuplé de chacals et de girafes. Les uns critiquent, jugent et se heurtent au conflit. Les autres, adeptes de la communication non violente (CNV), ignorent les remarques et décèlent la sensibilité sous l'agressivité des chacals.

La girafe, l'animal au plus grand coeur, est également le symbole choisi par la jeune asbl verviétoise Girasol convertie à la CNV, à l'initiative de la venue de Rosenberg jeudi dernier au Palais des Congrès. Le «maître» a exposé sa douce théorie devant 1000 personnes, adeptes ou découvreurs du concept.

Présenté par Thomas d'Ansembourg («Cessez d'être gentil, soyez vrai!»), «sauvé des eaux par Marshall», le psychologue américain a titillé le public, par des exercices pratiques et des récits d'anecdotes. Comment, dans des camps de réfugiés au Moyen-Orient, il a su nouer le dialogue. Dans les «écoles girafe» qu'il a créées, il a fait table rase des punitions, récompenses et évaluations. Dans bien des prisons, il a usé de justice réparatrice plutôt que punitive.

Objectif de la conférence: apprendre à éradiquer de notre comportement les critiques, les punitions, les récompenses, la culpabilité et le langage du «je n'avais pas le choix». A remplacer par «la prise de responsabilité de ses sentiments et la formulation de demandes et non d'exigences, dans un langage positif» assène Rosenberg, traduit dans une sorte d'écho martelant.

Ainsi, ne dites plus: «Tu ne m'écoutes jamais!», dites: «Lorsque je parle, pourrais-tu avoir l'élan d'attendre que j'aie fini avant de prendre la parole à ton tour pour répondre ainsi à mon besoin d'expression?» Tordu? «C'est l'exercice à fournir pour ne plus parler la langue des chacals» répond-il, imitant les deux animaux à l'aide de marionnettes. Et le public de rire, d'opiner, de réfléchir profondément.

A entendre la formule magique, on aurait presque envie que Rosenberg s'installe à Liège afin de faire profiter certains secteurs plutôt «chauds» en ce moment des vertus de la communication non violente...

Mais, comme l'a souligné Olivier Hamal, député permanent MR, «si l'expression peut éviter certains conflits, cette conférence apparaît un peu comme un prêche de secte. Et je doute que ces théories soient facilement applicables...» La mélodie enjouée grattée à la guitare par le conférencier en fin de soirée achève le tableau. Marshall Rosenberg, nouveau gourou ou gentil utopiste?



Cité du Vatican : Opus Dei

Un diocèse sans territoire

AFP, 12 avril 2005 par Barry James

[Texte intégral]

CITE DU VATICAN - Parmi les questions sans réponse sur le conclave qui élira la semaine prochaine le successeur de Jean Paul II, l'une concerne le rôle qu'y jouera l'Opus Dei, une puissante organisation conservatrice catholique aussi appelée "l'Oeuvre".

L'Opus Dei (Oeuvre de Dieu), qui compte 80.000 membres à travers le monde, essentiellement des laïcs, est aussi surnommée "la pieuvre de Dieu" en Espagne où elle a été fondée en 1928 et où elle a joué un rôle politique majeur dans la période du franquisme et de l'après-franquisme.

Deux des 115 cardinaux électeurs du prochain pape, le Mexicain Julian Herranz et le Péruvien Juan Luis Cipriani Thorne, appartiennent à l'Opus Dei. Mais ce chiffre ne reflète pas le rôle que "l'Oeuvre" joue au Vatican. Si d'autres groupes conservateurs, comme les Légionnaires du Christ ou Communion et Libération, bénéficiaient de l'appui du pape défunt, l'Opus Dei est le seul à qui Jean Paul II a accordé en 1982 le statut - unique dans l'église catholique - de Prélature personnelle. L'Opus Dei est ainsi devenu un diocèse sans territoire, régi à la fois par
le droit canon et ses propres statuts et ne rendant compte qu'au pape.

L'organisation jouit de la confiance du cardinal Camillo Ruini, vicaire de Rome et président de la conférence épiscopale italienne. Le cardinal Ruini, présenté comme un possible "papabile", a engagé l'an dernier la procédure de béatification du deuxième dirigeant de l'Opus Dei, Mgr Alvaro del Portillo. Jean Paul II avait canonisé son fondateur, Jose Maria Escriva de Balaguer, en 2002, 27 ans seulement après sa mort, lors d'une célébration à laquelle assistaient plus de 40 cardinaux.

En 1998, le pape a aussi accordé à l'Oeuvre une université théologique à Rome, placée au même niveau que la prestigieuse université grégorienne tenue par les jésuites.

De tels signes de confiance donnent à l'Opus Dei des arguments pour rejeter les étiquettes d'organisation manipulatrice, secrète ou sectaire qui lui sont apposées, même de l'intérieur de l'Eglise catholique.

Les membres de l'Opus Dei sont encouragés à rechercher la perfection spirituelle dans leur vie quotidienne et dans leur travail. Les "numéraires", le noyau dur de l'organisation, sont recrutés dans les milieux cultivés et éduqués et incités à occuper un rôle important dans leur domaine. Ils font voeu de chasteté et d'obéissance, pratiquent la mortification corporelle (flagellation) au moins une fois par semaine et vivent en communauté selon des règles strictes avec d'autres membres de "l'Oeuvre".

Dans le passé, des évêques s'étaient inquiétés du prosélytisme agressif de l'Opus Dei sur les campus universitaires et de ses entreprises pour couper les
adeptes de leur famille.

Tout en se présentant comme une organisation de laïcs, l'Opus Dei compte ses propres prêtres qui confessent et accompagnent spirituellement les membres. Au Vatican, le porte-parole, Joaquin Navarro-Valls, est membre de l'Opus Dei.

Julian Herranz, président sortant de la commission disciplinaire de la Curie romaine et membre de plusieurs congrégations, est connu pour inviter d'autres prélats à de fréquentes rencontres dans une villa romaine appartenant à l'Opus Dei.

Selon les observateurs, l'Opus Dei est le seul groupe organisé suffisamment influent pour jouer un rôle durant le conclave.

Le Vatican a récemment confié à l'archevêque de Gênes, Tarcisio Bertone, le soin de combattre les hérésies contenues dans "Da Vinci Code", le best-seller de Dan Brown dans lequel un évêque de l'Opus Dei commande à un moine de l'organisation (qui ne compte pas de moines) de commettre des meurtres.



France : Sectes

Sectes : Attention danger

Clicanoo , 13 avril 2005 par Jérome Leglaye

[Texte intégral]

Catherine Picard, la présidente de l’Union nationale des associations de défense de la famille et des individus (UNADFI), et ancienne députée, auteur de la loi About-Picard, se trouvait hier à la Réunion. La présidente de “l’association anti-sectes”, venait faire le point sur l’implantation de ces mouvements à la Réunion.

“Élue depuis un an à la présidence de l’UNADFI, je suis venue à la Réunion, non seulement pour faire un point sur l’implantation des sectes dans l’île, mais aussi pour relancer la section locale qui est en sommeil depuis quelques mois.” C’est sur sa propre initiative que l’ancienne parlementaire, auteur de la loi qui porte son nom sur les sectes et nouvelle présidente de l’association, est venue à la Réunion afin de faire le point sur les sectes. Le constat est particulièrement alarmant. “On s’aperçoit rapidement que l’ensemble des grands mouvements sectaires nationaux et internationaux sont présents à la Réunion, précise la présidente de l’UNADFI. Mais depuis quelques temps, on constate une pénétration importante des mouvements évangélistes de guérison ainsi que des nouveaux gourous new age.”

Pour Catherine Picard, les enfants et les femmes sont les premières victimes de ce type de sectes qui profitent d’une certaine forme de fragilité pour s’engouffrer dans la brèche. Ainsi, dès 2000, un rapport interministériel mettait ces faits en exergue. “Dans l’ensemble des départements d’outre-mer et à la Réunion, les populations semblent particulièrement sensibles à la propagande et au prosélytisme sectaire... A la Réunion, cette influence provient de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Elle se juxtapose partiellement avec celle qu’exercent des sectes d’origine asiatique dans la plupart des états de l’océan Indien.” Ce constat, qui certes date de l’an 2000, est toujours d’actualité.

De plus, il est accentué, d’après la nouvelle présidente de l’UNADFI par l’accroissement des mouvements dits évangélistes et de tous les pseudo gourous qui apportent de nouvelles méthodes de bien être. Ainsi, on évalue à 20 000 le nombre des personnes à la Réunion qui seraient impliquées dans un mouvement sectaire ou qui pourraient en être très proches. Si ce chiffre peut paraître important, il faut savoir que les statistiques de l’association relayés par les pouvoirs publics montrent que plus de 500 000 personnes, au minimum, sont impliquées dans des mouvements sectaires en métropole.

Une offensive militaire

Si le problème sectaire est grave pour l’individu, il peut l’être aussi sur un plan beaucoup plus insidieux comme la politique et l’économie. Ainsi, on sait que nombre d’églises évangélistes qui proviennent du nord du continent américain ont comme slogan “Convertir l’Amérique, pour conquérir l’Europe”. Ces missions ont véritablement une politique agressive de conquête par le prosélytisme. Ainsi, un église évangéliste du sud des USA forme 3000 missionnaires par an. Missionnaires qui sont parfaitement intégrés à la population locale car avant de pouvoir précher, les candidats missionnaires doivent se rendre deux ans dans le pays qui leur a été assigné afin d’apprendre la langue et les coutumes locales.

D’autres sectes, par le biais de centres de formation ou de pseudo recherche, s’implantent dans des entreprises de pointe et cherchent à récupérer le maximum de personnes ayant des connaissances très spécifiques. Catherine Picard ne dit pas autre chose : “Les grands mouvements sectaires internationaux travaillent, évoluent et pensent, comme des entreprises internationales. Et elles font la guerre comme elles.” Mais, les pays européens s’organisent. Une grande majorité des pays de l’Europe de l’ouest prennent exemple sur la situation française qui, avec le rapport Vivien de 1995 et la loi About-Picard, a été le premier pays à pointer du doigt le problème des sectes, non seulement concernant l’intégrité des individus, mais aussi sur le problème de l’interpénétration entre ce type de “croyances” et le verrouillage de certaines sociétés de pointe.

Cependant, la lutte contre les sectes doit aussi respecter la liberté de chacun et rester très prudente sur le choix religieux de chaque individu. Catherine Picard, malgré son combat, reste très sereine sur ce problème : “Jamais le travail sur les sectes ne doit être attentatoire à la liberté de conscience, mais au nom de la liberté de conscience on ne doit pas être attentatoire aux libertés individuelles et publiques.”

L’association anti secte Créée il y a trente ans, l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu, reconnu d’utilité publique, étudie les phénomènes sectaires, organise les préventions contre ce risque et aide les personnes qui ont subi l’influence des sectes. L’association travaille avec les pouvoirs publics comme l’Éducation nationale, le ministère de l’Intérieur et des Cultes ou encore le ministère de la Justice. De nombreux parlementaires sont impliqués dans l’association. Ainsi la nouvelle présidente Catherine Picard, qui remplace la figure emblématique qu’était Jeanine Tavernier, est une ancienne députée qui a fait voter en 2001 une loi qui porte son nom. L’union regroupe 21 associations et possède 15 antennes en France et dans les Dom. En 2004, elle a reçu plus de 18 000 appels et elle s’est occupée de près de 500 victimes. L’union édite un bulletin qui peut être commandé au 130 rue de Clignancourt à Paris, et possède un site http://www.unadfi.org



France : Sectes

Relancer l'Association de défense de la famille et des individus

Journal de la Réunion , 13 avril 2005

[Texte intégral]

Combattre la dérive sectaire

À La Réunion, l'Association de défense de la famille et des individus est en sommeil depuis deux ans. La présidente de l'Union nationale, Catherine Picard, a multiplié les contacts durant une semaine pour la relancer.

La présidente de l'Union nationale des Associations de défense de la famille et des individus, Catherine Picard, auteur de la Loi About-Picard contre les manipulations mentales, était dans l'île pendant une semaine. Durant son séjour à La Réunion, elle a multiplié les rencontres avec les partenaires éducatifs, institutionnels et socioculturels pour remettre en place l'Association de défense de la famille et des individus de La Réunion, en sommeil depuis 2 ans.

Prévention et information

Hier, le directeur du CRIJ (Centre régional d'information jeunesse), Olivier Bresch, a convié les journalistes à la rencontrer en compagnie de Serge Fabresson, conseiller d'Éducation populaire et de jeunesse à la DDJS, et représentant secte à la Préfecture de La Réunion. Il s'occupe entre autres du contrôle d'agrément des associations sportives, de jeunesse et d'éducation populaire et vérifie les projets éducatifs des centres de loisirs et de vacances.
La prévention et l'information sont importantes. La maxime de la lutte est peut-être celle qu'elle énonce ainsi : "jamais le travail sur les sectes ne doit être attentatoire à la liberté de conscience de l'individu et jamais au nom de la liberté de conscience, on ne peut porter atteintes aux libertés individuelles et publiques".

Tous victimes

Lors de cet entretien, Catherine Picard n'a pas livré de diagnostic de la situation à La Réunion, mais elle a combattu les idées reçues : "il n'est pas vrai que les adeptes sont forcément des personnes fragiles. Vous pouvez assister à une conférence historique sur l'Égypte et être victime de méthodes de manipulation. Le terreau de la misère sociale est favorisant, mais les sectes touchent tout le monde. Il n'y a pas de lien entre le nombre d'adeptes d'une secte et sa dangerosité. Un petit mouvement peut être très dangereux".
Mouvement Évangéliste, Mission Salut et Guérison, Témoins de Jéhovah, Église évangéliste du septième jour... Il n'y a pas de chiffres sur La Réunion aujourd'hui, mais le phénomène s'intensifie en France comme dans les DOM. Cependant, "les cellules de vigilance présidées par les préfets ne sont pas toujours mises en route", bien qu'elles soient "le seul lieu où l'ensemble des responsables des pouvoirs publics peut se concerter".

Sectes, attention danger

Entre 1995 et 2001, l'État s'est engagé à combattre les sectes, c'est même, ajoute-t-elle, "une problématique européenne sur laquelle les gouvernements s'entendent pour travailler. Il y a aussi une prise de conscience des pouvoirs publics européens". Certaines propositions d'épanouissement personnel, de coaching peuvent conduire à une dérive sectaire. La psychothérapie également peut être détournée et utilisée.
Comment reconnaître un mouvement sectaire ? "À partir du moment où il y a atteinte à la dignité humaine, mise en état de sujétion, physique ou psychologique, il y a dérive sectaire", indique Catherine Picard.



Suisse : Raël

Au café des raéliens, la soucoupe volante a atterri pour recruter terriens et terriennes

La Liberté , 14 avril 2005 par Marie Bertholet

[Texte intégral]

Mardi soir, à Lausanne, une quarantaine de personnes ont pris part au «café féminité», dont un quart d'adeptes venus orchestrer la discussion. Regards croisés d'un participant berné et d'une participante pas dupe.

Il est 19h30, dans l'arrière-salle du restaurant Le Ripp's, à Lausanne. En ce mardi 12 avril, c'est la responsable suisse des «anges de Raël» Dora Kefi qui ouvre le deuxième «café féminité » devant une quarantaine de participants, dont une dizaine d'hommes (voir nos éditions de lundi, mardi et mercredi). Flanquée de ses deux acolytes, Myriam Dorsaz et la jeune Valérie, la cheffe des «anges» pèse ses mots: «Je n'ai qu'un rêve: que le café féminité se développe.» Tout au long des deux heures que va durer la réunion, les raéliens ne feront aucune mention de leur secte. Mais une dizaine de participants abondent dans le sens des trois animatrices en adoptant sans détour la phraséologie raélienne et échangent des sourires complices avec elles: à l'évidence, au moins un quart de l'assistance est composé de bons disciples de la secte.

En guise d'introduction au thème de la féminité, un court-métrage sans commentaire est projeté au public. Le film met en scène des planètes, l'atterrissage d'une soucoupe volante, ainsi qu'un extrait du film «Le cinquième élément» montrant Leeloo, la séduisante extraterrestre de fiction créée par Luc Besson. Mais l'inscription «Université raélienne », visible sur le boîtier de la cassette vidéo, trahit sa provenance... Les raéliens ne sont pas toujours discrets.

«Je ne voyais pas le rapport entre le film et la féminité», témoignera Marc* après la réunion. Le jeune homme s'est laissé avoir: il ne savait pas que le «café féminité» était une réunion visant à recruter de nouveaux adeptes de la secte. «La vidéo était kitsch et sa bande-son était celle du Roi lion!», remarque Patricia*, qui, pas dupe, y était allée pour voir des raéliens en action, et pour s'en moquer ensuite.

Le film montre aussi des humains de tous les continents et des animaux très colorés se côtoyant en harmonie. D'ailleurs, «couleur» est un concept qui revient fréquemment, non seulement dans la bouche de Dora Kefi, mais aussi dans le discours de plusieurs participants.

Pour lancer la discussion, les animatrices invitent l'assistance à évoquer les «valeurs féminines» et «masculines» qui leur venaient à l'esprit. Largement suggérées par Dora Kefi et Myriam Dorsaz, les réponses sont notées sur un tableau: «sensualité, douceur et sensibilité» ont été inscrites dans la colonne féminine; «courage, action et audace» dans celle réservée aux mâles. Les trois animatrices exhortent ensuite les femmes à développer leurs «qualités masculines», et vice versa. «Le discours était relativement banal et tournait en rond», estime Patricia.

«C’était orchestré»

«C'était orchestré. Certains discours tenus par des participants montraient qu'ils étaient là pour orienter les sujets», estime Patricia. «J'ai tendance à prendre toujours le côté positif des choses, c'est pour ça que je n'ai pas remarqué qu'il s'agissait d'un café raélien», avoue Marc, énervé.

La séance en est à sa deuxième moitié. Fermant les yeux, Dora Kefi invite le public à réfléchir deux minutes à ce que chacun «a envie de changer en soi». Un tiers des participants ferme aussi les yeux. «A ce moment-là, j'ai pensé qu'il y avait peut-être quelque chose de louche. Mais cela ne m'a pas inquiété outre mesure», poursuit Marc. Sous prétexte d'«inviter les participants au prochain café féminité, qui se tiendra le 10 mai prochain», les animatrices font circuler une feuille. Les participants sont invités à y inscrire leurs coordonnées. Mais pourquoi devoir s'inscrire, alors que la date du prochain rendez-vous est déjà annoncée? A deux moments distincts, Dora Kefi et Renata (la quatrième organisatrice du café) ne manqueront pas de fustiger leur éducation religieuse, musulmane pour l'une, catholique pour l'autre. Il est 21h30: le deuxième «café féminité» des raéliens est terminé.
* Noms fictifs



France : Opus Dei

Un conclave sous le regard attentif de l'Opus Dei

Nouvel Obs , 15 avril 2005 par Daniel Woolls

[Texte intégral]

MADRID (AP) -- Alors que les cardinaux préparent le conclave dans le plus grand secret, il est une organisation catholique qui joue très gros dans l'élection du futur pape: c'est le très influent et très conservateur Opus Dei, dépeint sous un jour si peu flatteur dans le «Da Vinci Code», le best-seller de l'écrivain américain Dan Brown.

Fondé en Espagne en 1928, ce mouvement controversé regroupe aujourd'hui plus de 80.000 membres à travers le monde, dont un grand nombre de laïcs mais aussi des centaines de prêtres, d'évêques et même deux des cardinaux chargés de choisir le nouveau pape lors du conclave qui s'ouvre lundi au Vatican.

Or, l'Opus Dei -qui s'est fixé pour mission de donner aux laïcs un rôle dynamique dans la propagation de la parole de Dieu- a été fermement soutenu par Jean Paul II tout au long de son pontificat. Cet appui s'est même traduit par la canonisation en 2002 de son fondateur, Josemaria Escriva de Balaguer, ou encore par la nomination de l'un de ses membres, Joaquin Navarro-Valls, pour occuper le poste ultrasensible de porte-parole du Vatican.
Jean Paul II voyait en l'Opus Dei un excellent moyen de faire face à la sécularisation croissante de la société et de conforter ses positions doctrinales conservatrices dans toute une série de domaines.

L'ennui, c'est que l'Opus Dei (L'Oeuvre de Dieu, en latin) est un mouvement controversé, prônant la discrétion, qui a été accusé de pratiques sectaires, tels le lavage de cerveaux pour encourager la dévotion aveugle ou les activités financières douteuses.

Dan Brown a d'ailleurs surfé sur cette réputation pour dresser un tableau particulièrement sombre de l'Opus Dei dans le «Da Vinci Code» où le meurtre de départ a été commis par un de ses membres, un dévot adepte de pratiques de mortification. L'organisation est présentée dans le roman comme un centre occulte de pouvoir religieux, politique et économique oeuvrant à dissimuler et limiter le rôle des femmes dans l'Eglise catholique.
Sans tomber dans cette hystérie anti-Opus Dei, il est indéniable que l'organisation a encore accru son influence et son poids dans l'Eglise catholique, notablement au Vatican, au cours du pontificat de Jean Paul II.

«Il y a évidemment une inquiétude sur le fait de savoir si le prochain pape sera ouvert à quelque chose comme l'Opus Dei», souligne Anthony Figueiredo, professeur de théologie à l'université Seton Hall, près de New York, un prêtre qui exerçait autrefois son sacerdoce au Saint-Siège. «Je suis sûr qu'en cette période de pré-conclave, c'est l'un des sujets dont discutent les cardinaux», ajoute le père Figueiredo, en faisant allusion aux congrégations générales (réunion de tous les cardinaux au Vatican) qui se tiennent quotidiennement depuis lundi.

L'Opus Dei bénéficie du statut privilégié de «prélature personnelle», ce qui signifie, dans les faits, que son chef, actuellement Mgr Javier Echevarria, n'a de comptes à rendre à aucun diocèse mais uniquement au pape.

Le père Figueiredo ne doute pas que des membres influents de l'Opus Dei jouent, en cette période de pré-conclave, un rôle actif de lobbying au Vatican. «Je suis sûr que quelqu'un comme le prélat de l'Opus Dei parle probablement en ce moment à ses membres cardinaux», avance-t-il. Pour lui, Opus Dei jouit d'une «énorme influence» au Vatican à travers ces cardinaux et tous les autres membres du clergé qui occupent des postes dans les bureaux du Saint-Siège et qui peuvent en être proches.

Toutefois, pour certains théologiens en Espagne et ailleurs, l'enjeu du conclave ne devrait pas être déterminant pour l'Opus Dei: l'organisation est désormais si bien implantée au Vatican, selon eux, qu'il sera difficile pour le prochain pape de l'en déloger, si tant est qu'il en ait l'envie. «Dans la vie de l'Eglise, quand une congrégation religieuse est déjà bien établie, les papes peuvent effectivement avoir leurs préférences mais ils ont beaucoup de mal à influencer la façon dont elle est dirigée», explique Juan Maria Laboa, prêtre et historien de l'Eglise catholique à Madrid.

Au sein du Sacré Collège, deux cardinaux ne cachent pas leur appartenance à l'Opus Dei: il s'agit de l'archevêque de Lima (Pérou), Mgr Juan Luis Cipriani, et de l'Espagnol Julian Herranz, président du Conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs au Vatican.

Mais un autre cardinal électeur, l'archevêque de Milan, Dionigi Tettamanzi, sans être membre de l'Opus Dei, est connu pour avoir de la sympathie à l'égard de ce mouvement, selon le père Figuereido et le théologien espagnol Enrique Miret Magdalena. Or, Mgr Tettamanzi figure précisément parmi les «papabili», les cardinaux donnés favoris pour succéder à Jean Paul II.

Sollicité par l'agence Associated Press (AP) pour une interview lors de la rédaction de cet article, les services de l'Opus Dei à Madrid ont décliné la demande.



France : Satanisme

La tentation du satanisme

L'Express , 18 avril 2005 par Jacques Sedat

[Texte intégral

Les adeptes des nouvelles sectes ne veulent pas rentrer dans le monde civilisé, mais au contraire l'anéantir

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui remplace la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), vient de publier en mars son premier rapport. Ce changement de sigle, qui date de 2003, témoigne de l'approche de phénomènes nouveaux par rapport aux sectes instituées.

Entrer dans une démarche sectaire relève d'une demande. Demande de soin face à la fatigue d'être soi. Fatigue marquée par des interrogations sur son identité dans un monde désenchanté, où les repères familiaux, sociaux ne sont pas réellement lisibles. Il y a la tentation de se réfugier sous la coupe d'un maître ou d'un gourou, d'une doctrine ou d'une communauté qui puisse nous mettre à l'abri de notre propre subjectivité. Car la secte offre une intelligibilité totale des choses et du monde qui permet de soigner les incertitudes de l'existence. Même si le prix à payer est de se priver de sa liberté de penser. Entrer dans une secte, c'est donc la possibilité de mettre fin à nos questions, au besoin à travers une identification totale au maître incarné. On l'a vu en 1978 en Guyana où toute une communauté a suivi Jim Jones dans le suicide et, plus récemment, avec l'autodestruction de l'Ordre du temple solaire.

Aujourd'hui apparaissent, notamment en France, des formes nouvelles de dérives sectaires totalement solitaires et individualisées. Souvent par Internet, dont les premières cibles sont des adolescents à l'identité fragile. Là, on ne demande rien. On devient soi-même une réponse en s'identifiant à la pure négativité et au fantasme de détruire la civilisation.

Cela s'accomplit à travers la mode gothique, le satanisme mêlé d'un zeste de nazisme éventuellement, et une façon de retrouver de vieux mythes païens et nordiques de l'homme des bois qui échappe à la civilisation. Celui que Pierre Vidal-Naquet appelle le «chasseur noir» des civilisations méditerranéennes antiques, ce guerrier jamais civilisé, éphèbe et éternel adolescent, qui ne deviendra jamais adulte ni sexué. Dans le Ku Klux Klan, on était encore socialisé contre l'autre, le différent, le «nègre», qu'il fallait exterminer. Avec ces nouveaux rites individuels - véritables religions privées - il s'agit d'une expédition solitaire, une mission de pureté pour accroître le mal dans le monde.

Peter Pan ne voulait pas grandir, pour rester dans le monde bienheureux de l'enfance. Le jeune sataniste, version modernisée d'Orange mécanique, ne veut pas entrer dans le monde civilisé. Désinhibé sous son identité d'emprunt, il entend au contraire l'anéantir.

Deux livres récents nous éclairent sur ce nouveau phénomène: Le Complexe du loup-garou. La fascination de la violence dans la culture américaine, par Denis Duclos (La Découverte, 2005), et Satanisme et vampyrisme, par Paul Ariès (Golias, 2004).



France : Opus Dei

Une école de l'Opus Dei visée par une information judiciaire à Paris

AFP , 20 avril 2005

[Texte intégral

Une école française de l'Opus Dei, puissante organisation conservatrice catholique, est au centre d'une instruction menée par un juge parisien à la suite de la plainte d'une ancienne de ses membres, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Catherine T. a porté plainte le 11 janvier 2002 avec constitution de partie civile à Paris pour "condition de travail et d'hébergement contraire à la dignité humaine".

La juge d'instruction désignée, Dominique de Talancé, a obtenu en février 2002 un élargissement de sa saisine à des faits présumés de "travail dissimulé, abus de faiblesse, abus de confiance et mise en danger délibéré de la vie d'autrui".

Entrée en 1985, à l'âge de 14 ans, à l'école technique privée d'hôtellerie de Dosnon (Aisne) pour y suivre une formation professionnelle, elle en est sortie seize ans plus tard, a expliqué à l'AFP son avocat Me Rodolphe Bosselut, selon lequel sa cliente aurait été exploitée, endoctrinée durant son séjour et aurait subi des mauvais traitements.

"Ses parents ignoraient l'appartenance de l'école à l'Opus Dei", explique l'avocat, selon lequel la jeune fille aurait été amenée à prononcer à 16 ans des voeux d'obéissance, de pauvreté et de chasteté et à rédiger un testament antidaté par lequel elle s'engageait à léguer à sa majorité ses biens à l'oeuvre, comme l'écrit France Soir dans son édition de mercredi.

Une perquisition menée dans l'école a permis la saisie de documents faisant apparaître des flux financiers importants, notamment sur les comptes d'un commerçant parisien, membre de l'oeuvre, a ajouté l'avocat.

La magistrate a sollicité le 4 janvier un réquisitoire supplétif du parquet pour enquêter sur des faits de blanchiment. Le parquet lui a répondu le 7 février en lui demandant de nouvelles mesures d'instruction pour étayer son dossier.

L'Opus Dei (Oeuvre de Dieu) compte parmi ses quelque 80.000 membres à travers le monde, essentiellement des laïcs, deux cardinaux qui ont élu le nouveau pape Benoît XVI.

Soutenu par Jean-Paul II qui lui avait accordé en 1982 le statut - unique dans l'église - de Prélature personnelle (ne rendant compte qu'au pape, NDLR), l'Opus dei est présentée par ses détracteurs comme une organisation manipulatrice, secrète et sectaire.



Canada : Actualités diverses

Les femmes d'une communauté polygame défendent leur style de vie

Canadian Press , 20 avril 2005

[Texte intégra]

CRESTON, C.-B. (PC) - Les femmes de la communauté polygame de Bountiful, en Colombie-Britannique, ont défendu leur style de vie face aux critiques, mardi, lors d'une rencontre de trois heures présentée comme un sommet de la polygamie par ses organisateurs mormons.

"Nous sommes des femmes qui ont choisi le style de vie de Bountiful", a affirmé Leah Barlow, infirmière et sage-femme de métier.

"Nous aimons ça ici et nous croyons en ce style de vie, a-t-elle ajouté. Nous savons mieux que vous ce qu'est notre culture. Ce n'est pas pour tout le monde, mais il s'agit pour nous du bon choix et nous ne le changerions pour rien au monde."

Quelque 300 personnes ont pris part à la rencontre de mardi, dans un centre récréatif local. Elles ont pu y entendre une douzaine de femmes de la communauté affirmer avoir été victimes de "mythes et d'opinions fausses".

Winston Blackmore, évêque autoproclamé de Bountiful, a pris la parole vers la fin de la réunion. Il a cependant refusé de préciser le nombre de ses épouses et enfants.

"J'ai épousé plusieurs jeunes femmes durant ma vie", s'est-il borné à dire.

La polygamie est ouvertement pratiquée depuis plus de 60 ans au sein de la communauté mormone fondamentaliste de Bountiful, dans le sud-est de la Colombie-Britannique, qui compte aujourd'hui 1000 personnes.

L'été dernier, le ministre de la Justice de la province, Geoff Plant, a annoncé le début d'une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur des allégations de violence à l'endroit d'enfants, de mariages forcés et d'exploitation sexuelle. Aucun accusation n'a été portée.

Mardi, les femmes de Bountiful, qui souvent ne donnaient que leur prénom, ont affirmé avoir été victimes de préjugés et de discrimination en raison de leurs convictions.

"Nous, les femmes de notre communauté, ne nous tairons pas davantage", a déclaré l'une d'elles, prénommée Zelpha.

"Bountiful n'est pas une communauté fermée, a-t-elle ajouté. Cela a déjà été le cas, mais c'était à cause de la persécution."

La plupart des gens ayant pris part à la rencontre étaient favorables à la cause des membres de la collectivité, mais une femme de Cranbrook, Nora Minnie, a dit avoir trouvé l'affaire partiale.

"C'était très dirigé et je crois que les hommes se cachent derrière leurs nombreuses épouses", a affirmé Mme Minnie.



France : Religions

La Fédération évangélique de France choquée par certains propos

Clicanoo , 21 avril 2005 par Jérome Leglaye

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La venue et les propos tenus par Catherine Picard, la présidente de l’UNADFI, ont choqué plusieurs associations cultuelles dont le Centre d’Information et de conseil des nouvelles spiritualités (CICNS) et la Fédération évangélique de France.

Lors de son passage à la Réunion, afin de réactiver la cellule locale de l’association de défense de l’individu et de la famille, le discours tenu par Catherine Picard, la présidente de l’UNADFI et la parlementaire qui a fait voter au parlement une loi qui porte son nom, a profondément choqué plusieurs associations cultuelles dont la Fédération évangélique de France, dont le délégué pour la Réunion tient à apporter certaines précisions. “Dans les interviews donnés par Catherine Picard, l’ancienne parlementaire parle d’églises évangélistes sans faire de distinctions”, s’étonne Jean-Yves Drapel, délégué de la Fédération évangélique de France et pasteur de l’église évangélique de Saint-Denis.

Vivre librement sa spiritualité

Pour le pasteur, l’église évangélique de la Réunion qui regroupe sept associations membres, ne peut être confondue avec certains mouvements sectaires qui se disent évangéliques. “Les églises évangéliques expriment leur désaccord envers l’amalgame et les généralisations du discours de Catherine Picard, mêlant souvent sans distinction et sans précision mouvements évangéliques et sectes de notoriété publique. Elles réaffirment leur appartenance à une fédération d’églises évangéliques et historiques dans le courant du protestantisme”, conclut Jean-Yves Drapel. Un autre mouvement, le Centre d’information et de conseil des nouvelles spiritualités, a décidé lui aussi de réagir aux propos de Catherine Picard. Pour le CICNS, des citoyens sont “traumatisés”, par des choix, éducatifs, thérapeutiques qui leurs sont imposés par la société, car ils appartiennent à des minorités spirituelles dont rien à ce jour ne prouve la dangerosité. Un peu plus loin, le CICNS continue sur la même lancée. “Et si les minorités spirituelles stigmatisées sous le nom de sectes étaient en réalité constituées en très grande majorité de citoyens en parfaite possession de leurs facultés mentales, vivant le droit légitime à une inspiration spirituelle, sans enfreindre les lois de leurs pays.” Certes, on ne peut qu’être d’accord avec les dires du CICNS car depuis la loi de 1905 et mieux depuis la Révolution, la liberté des cultes est l’un des fondements de notre république, et chacun a droit de croire ce qu’il veut même si cela peut paraître aberrant. Cependant, on passe rapidement la ligne jaune lorsque ces croyances amènent à des déviances qui peuvent être dangereuses non seulement pour la société mais aussi pour les individus.

Ainsi, ces gens qui arrêtent leur traitement, pour suivre des pseudo prescriptions, ou ces jeunes filles qui sont devenues de véritables prostituées, chargées de recruter de nouveaux membres, riches si possible, pour la “nouvelle religion” avec leur corps. La liste est longue, très longue, de ces mouvements ou minorités spirituelles, qui en réalité ne servent qu’à assouvir les instincts physiques et financiers de certains gourous.



Nigeria : Sectes

Des adeptes d`une secte blessent 10 étudiants au Nigeria

Angolapress , 22 avril 2005

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Ijebu-Ode, Nigeria - Des adeptes présumés d`une secte ont blessé jeudi au moins 10 étudiants et un enseignant dans l`enceinte de l`université d` Ijebu-Ode, dans le sud-ouest du Nigeria.

L`incident est causé par l`annulation de l`élection d`un des candidats par les autorités universitaires sous prétexte qu`il est membre d`une secte.

Les étudiants en colère ont tout saccagé dans le campus, molestant un responsable de l`université chargé des affaires sociales qu`ils accusent d`être l`instigateur de l`annulation de l`élection.

Il a fallu l`intervention de la police pour ramener le calme dans le campus de l`université.



France : Kinésiologie

Quand la kinésiologie dérape

Le Dauphiné Libéré , 25 avril 2005 - Une enquête de Gilles Debernardi

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Un couple de bretons devant les Assises pour "privation de soins et d'aliments"

A cette " thérapie parallèle " prometteuse de bien-être, Pascale et Ronan Boucher-Durand croyait dur comme fer. Et puis leur fils est mort, des suites d'une sévère malnutrition. Agé de 16 mois, le petit Kerywan ne pesait que six kilos…

Le soir du 12 novembre 2000, à Moëlan-sur-Mer, un enfant est mort de malnutrition. Alerté pour des " difficultés respiratoires ", le SAMU du Finistère n'a rien pu faire. Trop tard. Kerywan, âgé de 16 mois, ne pesait que six kilos. Le poids normal d'un bébé de 4 mois. Cette criante anomalie pondérale - et dramatiquement visible à l'œil nu - n'a pas alerté outre-mesure ses parents. Lesquels, note le juge d'instruction, " sont pourtant de formation scientifique ".

La mise en cause " d'une conception idéologique "

Mais la " science " de Pascale et Ronan Boucher-Durand a dévié vers la " kinésiologie ". C'est même leur nouveau métier. Ils pratiquent et enseignent cette technique qui, à partir d'un " test musculaire ", se fait fort de répondre aux souffrances tant physiques que mentales. Derrière ce vocable pompeux, créant l'amalgame entre kinésithérapie et physiologie, on trouve une de ces innombrables doctrines en vogue qui interroge le corps pour débloquer l'esprit.

Parle à mon biceps, ma tête est malade ! Ambiance "new age" garantie. En dénouant ses muscles, lesquels ont gardé la mémoire des traumatismes anciens, on se libère des maux et névroses. Bon.

La méthode n'est pas nouvelle. Elle a été inventée par un chiropracteur américain dans les années 60, avant que plusieurs générations de " praticiens " n'y ajoutent leur touche personnelle. Pour le meilleur et pour le pire...

Dans son rapport 2001, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes attire l'attention sur la kinésiologie. Ce qui, à première vue, pourrait s'apparenter à une sorte de gymnastique inoffensive (il n'y a que le coût des stages qui soit douloureux !) présente également de vrais dangers. Car certains kinésiologues, forts de leur savoir supérieur, arrivent à se persuader de " l'inutilité de la médecine conventionnelle ". Tel semble être le cas de Pascale Boucher-Durand. Après son accouchement, souffrant d'anémie, elle a ainsi obstinément refusé de " prendre du fer ", prescription pourtant élémentaire. Pire, la mère a ensuite imposé à son petit " un allaitement maternel exclusif ", elle-même suivant un régime " quasi végétalien ". Cette alimentation aberrante, " sans aucune protéine animale ni supplément vitaminique ", a conduit Kerywan vers un lent et inexorable dépérissement. Le rapport d'autopsie est formel : " La cause du décès réside dans une infection aiguë, consécutive à une malnutrition chronique particulièrement sévère ". On voit ça tous les jours au Sahel, hélas. Pas en Bretagne.

Trois médecins, qui ont épisodiquement examiné le nourrisson, sont poursuivis pour " non-assistance à personne en danger ". Celui-ci avait noté
" l'apparence cadavérique " de l'enfant et d'évidentes " privations de soins ". Celui-là, sans s'inquiéter du suivi de l'affaire, a prescrit " un bilan
sanguin "
qui ne sera jamais effectué. Le dernier semble s'être contenté de l'explication fumeuse de papa-maman, " une anorexie due à des causes psychologiques... " Aucun n'a pris la décision adéquate qui, jusqu'au dernier moment ou presque, aurait pu sauver une vie : l'hospitalisation en urgence.
Mais, au regard de l'Accusation, la responsabilité principale revient aux Boucher-Durand. Ils disposaient des " moyens intellectuels " pour percevoir la gravité de la situation. Leur " conception idéologique ", et non pas des négligences involontaires ou de simples imprudences, a provoqué le drame. Le couple devra en répondre, le 30 mai prochain, devant la Cour d'assises de Quimper.

Jouer sur les mots pour contourner la loi

Sera-ce le procès de la kinésiologie ? Dans le Finistère, le Conseil départemental de l'Ordre rapproche cette pratique de la " thaumaturgie " (prétention à des pouvoirs magiques) voire de " l'exercice illégal de la médecine ". Les Boucher-Durand, avec une belle constance, se placent sur un autre terrain :
" Nous faisons de la pédagogie ". Leçon bien apprise. Dans leurs cours, ils distribuaient une plaquette sur " la manière de se présenter face aux organismes officiels ". Le kinésiologue y apprend comment réagir face à des enquêtes menées par la police, le Trésor public, et les autres administrations. Les " erreurs à éviter " sont soigneusement répertoriées. Ne dites pas : " Je soigne, je guéris, je suis thérapeute, j'utilise une méthode énergétique " . Dites plutôt : " J'enseigne les compétences transversales au programme de l'école primaire ". Ne dites pas : " Je rééduque la dyslexie, j'aide les gens à aller mieux ". Dites plutôt : " Je fais de la formation continue pour adultes ".

Le tout s'étale sur une dizaine de pages, précieux mémento pour éviter les embarras juridiques.

On joue évidemment sur les mots, Mais les époux bretons ont rédigé des documents beaucoup plus explicites. Et notamment cette brochure qui présente le programme réservé à leurs " clients ". Il s'agit d'appliquer les " cinq lois biologiques " et d'apprendre " à modifier son organisme " afin d'éviter " divers problèmes de santé ". Au programme de l'école primaire ?

Autant de questions dérangeantes que le procès de Quimper ne manquera pas de poser. Reste que la kinésiologie, organisée en fédération, n'est pas une secte. "Elle constitue cependant une doctrine de nature à aveugler les gens, et singulièrement les plus fragiles psychologiquement ", estime Jean-Pierre Jougla, le vice-président de l'ADFI. Voilà pourquoi l'Association de Défense des Familles et de l'Individu se portera partie civile.

Se proclamer kinésiologue - et poser la plaque sur sa porte - ne nécessite pas d'études longues et sélectives. 8000 euros suffisent (encore faut-il les avoir !) pour suivre 500 heures de stage étalées sur trois ans et obtenir le " droit " d'exercer à son tour. Au sein d'une structure associative, d'une micro-entreprise ou en profession libérale... Le " diplôme " n'est évidemment pas reconnu par l'État. Mais la phase de " formation " se trouve souvent prise en charge, au moins partiellement, par l'employeur du candidat ou l'ANPE. La loi le permet et même, l'encourage. Comprenne qui pourra.

" Chez nous, tout est transparent ! "

Les kinésiologues de notre région - de plus en plus nombreux - réfutent toute " dérive sectaire ".
A l'image de Freddy Potschka, qui a pignon sur rue dans la cité grenobloise…

Visiblement, les affaires marchent bien : bâtiment cossu, quatre permanents, une quinzaine "d'intervenants extérieurs"... Freddy Potschka dirige, depuis 1992, l'Institut français de kinésiologie appliquée (IFKA) à Grenoble. Le drame de Moëlan-sur-Mer est parvenu à ses oreilles. Mais il s'indigne, par avance, d'une infamante généralisation : " Les parents poursuivis dans cette histoire ont agi à titre individuel. Ce n'est pas parce qu'un praticien commet une faute que l'on doit remettre en cause toute la pratique ! "

Son activité, à l'entendre, n'a rien de mystérieux: "Chez nous, tout est ouvert et transparent, nos portes ne sont pas fermées". Il s'agit de laisser s'exprimer le corps - "qui a mémorisé toutes nos expériences" - à travers le fameux "test musculaire". Phase d'évaluation. Ensuite, le kinésiologue agit "en levant les blocages énergétiques par des corrections précises, fruit de recherches solidement expérimentées". Bon.
Un esprit rationnel va certes renâcler devant les concepts flous de " cette approche globale de l'être par la structure, la biochimie et le psychisme ".
M. Potschka s'en moque et cite Bismarck : " Celui qui guérit a raison! ". C'est le résultat qui compte: " On ne sait pas forcément pourquoi ça marche, mais ça marche ".

Les taux de réussite de sa méthode pourraient facilement rivaliser " avec n'importe quel médicament ". Parole : " Notre publicité, c'est notre
efficacité ".
Efficace pour quoi, au juste ? Un peu tout, on dirait : les allergies, les phobies, les troubles psychiques, les maladies fonctionnelles chroniques... Mais, attention, le directeur de l'IFKA se montre catégorique: " Nous n'avons ni la vocation, ni le droit de nous substituer aux soins traditionnels. Au moindre doute, il est impératif d'aviser un médecin pour un diagnostic, voire, si besoin, un traitement adapté ". Voilà qui est clair et net, inscrit en toutes lettres dans les prospectus que distribue l'établissement. Prudence élémentaire. On lit aussi que le Kinésiologue s'intéresse de près au " secteur nutritionnel ". A ses clients, il peut conseiller " tel ou tel aliment, source de stress négatif ". La mère du petit Kerywan a-t-elle extrapolé ces consignes en imposant - à elle-même et à son bébé - le plus aberrant des régimes ? Telle sera la thèse de l'accusation devant les assises du Finistère. Freddy Potschka ne se sent pas concerné : " Comment les gens utilisent notre enseignement ? Ca, je ne peux pas la contrôler. Tout comme le professeur de médecine ignore ce que ses étudiants feront du savoir qu'il leur dispense… "

L'ADFI Savoie-Isère (1) dénonce au contraire , " un business potentiellement dangereux, dont le principe est de transformer des malades en thérapeutes, moyennant finances ". Stages et séminaires se développent dans notre région. " les candidats sont des personnes en souffrance, psychologiquement fragiles. Mais aussi certains professionnels de la santé - infirmières, ostéopathes, psychologues… - en quête d'une spécialisation plus lucrative " affirme le président Franck Villard. Le 8 avril dernier, le député socialiste des Ardennes, Philippe Vuilque, a relayé cette inquiétude. Au ministre de la Santé, il a demandé une position sur la kinésiologie, " au regard des dérives sectaires dénoncées par de nombreuses familles ". Philippe Douste-Blazy devra répondre début mai. Juste avant l'ouverture du procès de Quimper.


(1) ADFI : Association de défense des familles et de l'individu.



France : Sectes et Kinésiologie

Assemblée Nationale - Question - Réponse ( Mme Darciaux Claude)

JO , 18 mai 200

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 63640 de ( Socialiste - Côte-d'Or ) QE
Ministère interrogé : solidarités, santé et famille
Ministère attributaire : solidarités, santé et famille
Question publiée au JO le : 26/04/2005 page : 4197

Rubrique : santé
Tête d'analyse : traitements
Analyse : kinésiologie. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION : Mme Claude Darciaux souhaiterait attirer l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur la kinésiologie. Au regard des dérives sectaires de cette théorie dénoncées par de nombreuses familles, elle lui demande de bien vouloir faire le point sur la kinésiologie, son origine, son développement et ses risques.
Texte de la REPONSE :
SOC 12 Bourgogne N



France : Actualités diverses

Un numéro pour toutes les victimes
«O8victimes» (08 842 846 37) orientera les personnes vers des associations d'aide.

Libération , 27 avril 2005 par Elsa Evrard

[Texte intégra]

Au prix d'un appel local, les victimes ont désormais un nouveau numéro de téléphone. Nicole Guedj, secrétaire d'Etat aux Droits des victimes, a annoncé hier le lancement de «08VICTIMES», pour toutes les personnes ayant subi des discriminations, vols, accidents de voiture... Il s'agit d'«un numéro facilement mémorisable», à condition d'avoir un téléphone dont les touches comportent des lettres en dessous des chiffres. Sinon, il ne reste qu'à apprendre par coeur le 08 842 846 37...

Le service gouvernemental fonctionnera 7 jours sur 7, de 9 à 21 heures. Quatorze professionnels sont chargés de répondre aux questions juridiques ou médicales. Ils orientent éventuellement leur interlocuteur vers l'association d'aide la plus proche, avec qui des chartes d'engagement et des conventions ont été passées. 118 points d'aide aux victimes existent dans toute la France. Selon les cas, le service proposera aussi de diriger la victime vers un psychiatre ou un avocat. «Le but est de fournir une réaction en temps réel et tout au long du parcours de la victime, a expliqué hier la secrétaire d'Etat. Ce n'est pas un service de prévention mais un service de réparation.»

Avec ce nouveau système, Nicole Guedj veut remédier au manque d'informations. Une enquête Ifop montre que seulement 6 % des victimes d'agressions physiques ont été en contact avec une association. C'est pourquoi le ministère a lancé une campagne de communication, avec spot publicitaire à la télévision. Trois séquences se succèdent : «Quand on est victime de la mode, on a besoin d'être sûr de son choix, quand on est victime de la célébrité, on a besoin d'un garde du corps, quand on est vraiment victime, on a besoin d'aide.» Le spot se clôt sur cette formule : «08Victimes, le numéro à faire pour savoir faire.»

Des affiches avec des papillons détachables, «comme les services de proximité dans les boulangeries», seront mises dans les commissariats, les hôpitaux et autres lieux publics.



Italie : Actualités diverses

Une mère belge privée de ses enfants

La Libre Belgique , 28 avril 2005 par Jean-Claude Matgen

[Texte intégral]

En 1997, la justice italienne plaçait les deux fils de MmeScozzari dans une institution très controversée. Depuis, la maman a les pires difficultés à renouer de vrais liens avec ses enfants. Elle se trouve aujourd'hui dans de mauvais draps. Récit.

L'affaire "Scozzari" n'est pas neuve, elle a déjà fait l'objet d'une couverture médiatique importante mais elle a récemment rebondi de telle manière que Mm eDolorata Scozzari, quadragénaire habitant aujourd'hui Erquelinnes, entrevoit le pire et a décidé d'alerter les médias.

Drame familial
Ses deux enfants ont été placés en 1997, à la suite d'une décision du tribunal pour enfants de Florence, au sein d'une communauté controversée, "Il Forteto", dont deux dirigeants ont été condamnés en première instance (mais blanchis en appel) pour abus sexuels sur des enfants handicapés en 1985.

La maman, qui possède les nationalités belge et italienne, tout comme son fils aîné, né en Belgique, éprouve les pires difficultés à revoir ses enfants dans des conditions normales et à faire exécuter deux arrêts importants. En 2000, la Cour européenne des droits de l'homme (lire ci-dessous) avait condamné les pratiques de la justice et du gouvernement italiens. Le 30 octobre 2002, la cour d'appel de Florence ordonnait le rétablissement des liens entre MmeScozzari (défendue par Me Marie-Françoise Lecomte) et ses fils et le placement de ceux-ci dans un autre milieu, à dater de la fin de l'année scolaire 2002-2003.
Or, depuis, rien n'a vraiment changé, sinon que MmeScozzari, affirme avoir été menacée de mort et qu'elle se retrouve, par ailleurs, depuis quelques semaines, sous le coup d'une accusation de tentative de rapt. Elle craint, enfin, que la tutelle sur son fils cadet, lequel présente, selon elle, des troubles psychologiques, soit bientôt confiée à son aîné, qui aura 18 ans en juillet.

La décision de placement a été prise le 9 septembre 1997. En raison d'une situation qualifiée de dramatique au sein de la famille, le tribunal pour enfants de Florence a suspendu l'autorité parentale de MmeScozzari. Il lui permettait cependant de voir son cadet (mais cette mesure fut rapportée le 6 juillet 1998) puis, le 22 décembre, l'autorisa à voir ses deux enfants. Deux rencontres seulement eurent lieu, les 29 avril et 9 septembre 1999. Elles furent ensuite suspendues par les services sociaux italiens.

Rapt ou mise en scène?
MmeScozzari saisit, avec succès, la Cour européenne des droits de l'homme. Le 30 octobre 2002, la cour d'appel de Florence rendit un arrêt favorable à un placement dans une autre institution qu'"Il Forteto", afin de rendre plus aisé un rétablissement progressif des liens entre les enfants et leur mère. Cet arrêt n'a jamais été exécuté même si depuis lors, MmeScozzari a pu voir ses fils de façon plus régulière, mais toujours sous la haute surveillance du personnel du "Forteto".

C'est à l'occasion, affirme-t-elle, d'une de ces rencontres qu'elle aurait été menacée de mort par un psychologue. Elle déposa plainte mais le juge de paix italien a rejeté celle-ci en février 2005. La maman était absente à l'audience, étant rentrée précipitamment en Belgique à la mi-janvier après avoir été mêlée à deux incidents les 4 et 11 janvier. Des incidents à propos desquels la justice italienne doit se prononcer bientôt. On parle, en effet, d'une tentative de rapt de la maman et de son ex-mari sur les enfants. L'aîné affirme avoir reconnu son père sous les traits d'un individu ayant tenté d'emmener son petit frère. Or, plusieurs documents d'instances officielles démontrent que l'ex-mari était en Belgique aux dates où se sont produits ces incidents que MmeScozzari qualifie de mises en scène.


Efforts restés vains
Depuis, MmeScozzari a peur d'être interpellée si elle met les pieds en Italie. Dans ce dossier, une audience est prévue le 17 mai. Comme il l'a fait à Strasbourg et, depuis, à tous les stades de la procédure, l'Etat belge sera représenté, agissant en tierce intervention dans l'intérêt des enfants.
Les autorités belges (délégué général aux droits de l'enfant, service public fédéral justice et ministère des Affaires étrangères, parquet fédéral, services d'aide à la jeunesse de Bruxelles et de Charleroi) n'ont, en effet, pas ménagé leurs efforts pour tenter de restaurer les liens entre la maman et les enfants et pour faire exécuter les décisions de justice.

A plusieurs reprises, le comité des ministres du Conseil de l'Europe a été saisi du dossier mais les autorités italiennes n'ont à ce jour fourni que des réponses lacunaires, dit-on au SPF Justice, où l'on nous confirme que toutes les tentatives menées en vue d'un placement des enfants dans une institution belge sont restées vaines, les services italiens concernés se repliant derrière les liens qui les unissent à la leur famille d'accueil, à leur langue et à leur environnement.

"Nous sommes convaincus de la sincérité de Mme Scozzari" nous a dit une représentante du service des droits de l'homme du SPF Justice. Qui partage les inquiétudes de la maman. "Si elle devait être déchue de son autorité parentale, la tutelle du cadet pourrait être confiée à l'aîné." Lequel, d'après plusieurs témoignages, semble acquis à la cause du "Forteto". Cela, MmeScozzari tente de l'éviter à tout prix.



Allemagne : Scientologie

Insolite : L'Eglise de scientologie ne doit plus être placée sous surveillance en Sarre

AFP , 29 avril 2005

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La Cour administrative d'appel de Sarre (sud-ouest de l'Allemagne) a ordonné mercredi la fin de la surveillance des adeptes de l'Eglise de scientologie dans cette région par les services de renseignements intérieurs.
Dans son jugement, la Cour, basée à Sarrelouis, a estimé que cette surveillance, qui durait depuis sept ans, n'avait "apporté aucun résultat justifiant la poursuite de cette surveillance".

L'Eglise de scientologie, estimée à moins d'une vingtaine de membres en Sarre, avait déposé un recours contre une décision de première instance de 2001 qui avait permis la poursuite de sa surveillance par la police.

Le jugement de la Cour administrative d'appel de Sarrelouis est "un pas important" pour la reconnaissance de l'Eglise de scientologie au niveau fédéral, a estimé sa porte-parole Sabine Weber.

En novembre dernier, le tribunal administratif de Cologne (ouest) avait rejeté un recours des scientologues qui demandaient la fin de la surveillance de ses activités.

Selon le tribunal, des "indices concrets" montraient que certaines des activités des scientologues sont dirigées "contre les fondements même de la démocratie" et des droits de l'Homme.

Les autorités allemandes avaient décidé en 1997 de placer sous observation l'Eglise de scientologie, qui compte entre 5.000 et 6.000 membres en Allemagne selon les autorités, et 30.000 selon elle.

Fondée en 1954 aux Etats-Unis, la scientologie, classée comme une secte en France, s'est implantée en Allemagne en 1970.

Pour les services de renseignement intérieurs, le mouvement influence ses membres dans un esprit "hostile à la Constitution" allemande, sur la base des écrits du fondateur de la Scientologie, Ron Hubbard, mort en 1986



France : Témoins de Jéhovah

Témoins de Jéhovah acceptés à l'hôpital

Ouest France , 29 avril 2005 par Jean-Pierre Beuve

[Texte intégra]

Témoins de Jéhovah acceptés à l'hôpital - Le tribunal administratif suspend l'interdiction

L'hôpital d'Orbec (Calvados) accueille 133 patients. Ouest-France -
La direction d'un hôpital du Calvados avait, le 15 mars, interdit aux Témoins de Jéhovah de rendre visite à un patient. Au prix de deux jugements, les Témoins de Jehovah ont obtenu gain de cause.

CAEN. - Peut-on fixer des limites à la liberté religieuse dans un État laïc ? Ce débat a été évoqué, par deux fois, au tribunal administratif de Caen : pas question, ici, de signe religieux ostentoire, mais de l'accès des représentants d'un culte dans un hôpital public.

Le 15 mars, le directeur de l'hôpital local d'Orbec (Calvados) interdit aux Témoins de Jéhovah de Lisieux de rendre visite à un patient de 78 ans. Ce dernier reçoit un adepte, une heure par semaine, chaque samedi après-midi. L'établissement d'Orbec accueille 133 patients : des personnes très âgées, des malades psychiatriques « stabilisés » et des handicapés mentaux adultes. « Le patient en question appartient à la catégorie des personnes très fragiles. D'ailleurs, il est sous tutelle depuis 1978 », précise le directeur.

Les Témoins de Jéhovah de Lisieux se sont émus de cette interdiction. Le 15 avril, ils saisissent le tribunal administratif, selon la procédure d'urgence de référé liberté. Ils invoquent une « atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ». En l'occurrence, la liberté de culte puisque le patient ne peut recevoir « l'assistance spirituelle qu'il a réclamée par lettre ». Ce premier recours est rejeté : le juge estime que la condition d'urgence n'est pas remplie.

Quinze jours plus tard, retour au tribunal administratif selon, cette fois, la procédure d'urgence de référé suspension. Les arguments sont les mêmes. Outre la fragilité psychologique du patient, l'hôpital met en avant la « dérive sectaire des Témoins de Jéhovah telle qu'elle apparaît dans un rapport de l'Assemblée nationale de 1996 ».

Dans une décision rendue mercredi, le juge suspend, cette fois, l'interdiction prise à l'encontre des Témoins de Jehovah. D'une part, la fragilité psychique du patient ne lui interdit pas d'avoir des entretiens d'ordre spirituel. D'autre part, la mesure prise à l'encontre du patient et des Témoins de Jéhovah équivaut à une interdiction générale et absolue, ce qui « crée un doute sérieux sur la légalité de cette décision ».

Les Témoins peuvent donc visiter le malade. Le débat n'est pas clos : le tribunal administratif examinera le dossier une troisième fois. Mais dans quelques mois et sur le fond.



Etats-Unis : Actualités diverses

Voir Dieu et mourir...

AP, 29 avril 2005

[Texte intégra]

SALT LAKE CITY - Après avoir gagné en première instance, puis perdu en appel, deux Américaines originaires de l'Utah (ouest des Etats-Unis) ont une nouvelle fois interjeté appel, affirmant avoir été dépossédées de l'épargne de toute une vie par une obscure secte apocalyptique qui leur avait promis, à leur mort, la terre promise et une rencontre avec Jésus-Christ. En face à face.

Kaziah Hancock et Cindy Stewart avaient gagné en première instance en poursuivant Jim Harmston, ancien mormon et fondateur de l'Eglise véritable et vivante de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Mais cette décision a été invalidée en appel.

Aujourd'hui, les deux femmes ont porté l'affaire devant la cour supérieure d'appel de l'Utah. Dans son exposé, leur avocat, Me Don Redd, estime que la congrégation et le pasteur Harmston ne devraient avoir le droit de créer un «cocon religieux» pour leur propre protection.

De son côté, Me Kevin Bond, l'avocat de Harmston et de son église, estime que les promesses faites par son client ne devaient pas être tenues par lui mais par Dieu.

Mieux, avertit Me Bond, toute décision en faveur des deux plaignantes constituerait un précédent qui ouvrirait béante la porte à tous les excommuniés en quête d'un quelconque remboursement de cotisation. En première instance, le jury avait accordé aux deux femmes 300.000 dollars (232.198 euros) de dommages-intérêt. Un jugement invalidé en appel.

Après son excommunication de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (mormons), Jim Harmston a fondé sa propre Eglise en 1994 en prêchant la polygamie comme l'un de ses principes fondamentaux.

Cette secte avait fait la «une» des médias en 2002 après avoir lancé sur Internet une déclaration annonçant la fin imminente du monde et selon laquelle seuls ses membres devaient y survivre. AP