Actualités sur les sectes en mai 2004.

Raël (*) 03/05/2004Des Elohims incapables de prévoir l'arrivée du réseau des réseaux
Communauté Saint Jean - Petits GrisLes Petits gris dans le rouge
Témoins de JéhovahLe chantier éclair des témoins de Jéhovah
Témoins de JéhovahRente d'invalidité refusée à l'épouse d'un témoin de Jéhova
Tradition, Famille Propriété - Avenir de la cultureLa "Médaille Miraculeuse"
ScientologieDes scientologues se cachent derrière le courrier des lecteurs
ScientologieSuicide d'une scientologue à Moscou
Raël (*) 07/05/2004Les origines pseudo-hébraïques du raélisme
SectesLa vigilance reste nécessaire
MoonMésaventure !
Kryeon (*) 10/05/2004Enfants Indigo (doc PDF)
Kryeon (*) 10/05/2004EMF Balancing (doc PDF)
MahikariEducatrices sectaires : des familles accusent
Gurdjieff (*) 12/05/2004 Le Groupe (doc PDF)
SectesCÔTE-D'OR - Une cellule de vigilance face aux sectes
Le Mandarom Inhumation de M. Gilbert Bourdin (Décision du Conseil d'Etat)
SectesLutte contre le sectarisme
Sahaja YogaDébusquée à temps !
sectesVers une scandaleuse reconnaissance

Landmark

"Pièces à conviction" se penche sur les sectes et passe en "prime-time"

AumJapon: pendaison maintenue à l'encontre d'un chef de l'ex-secte Aum
InstinctothérapiePourvoi en cassation de Burger rejeté
Croix glorieuse de DozuléRevue de presse : Des croix très médiatiques
Croix glorieuse de DozuléLes Croix d’amour se multiplient à la Réunion
RaëlRenvoi du procès intenté par Raël à un ami d'enfance
Raël"un petit résumé" par Xavier Martin-Dupond
Foudre de l'OrientUne nouvelle catastrophe s'abat sur les chrétiens de Chine
LandmarkPolitiquement correct - Philippe Vuilque sur France 3
SectesAssemblée Nationale - Question - Réponse (Philippe Vuilque)
SectesAssemblée Nationale - Question - Réponse (Gérard Weber)
Raël (*) 20/05/2004Autopop était une "petite revue" où "un des plus importants magazines"
de sport
automobile ?
LandmarkVoyage au pays des nouveaux gourous
SectesEx-union soviétique: un espace sectaire
LandmarkDéveloppement durable
Arès ou Les pélerins d'Arès (*) 21/05/2004 Une Causerie conviviale
LandmarkVoyage au pays des nouveaux gourous
SectesRoumanie : plus de 350 sectes en activité
Landmark (*) 24/05/2004Jean Marie Abgrall écrit à l'équipe de "Pièces à conviction"
SectesQuand les prétoires deviennent des tribunes pour les sectes
Landmark (*) 26/05/2004Stages pour les enfants
LandmarkLes sectes s'attaquent au développement personnel
LandmarkAprès coup Le poison
ScientologieJazz sous les pommiers
SectesLes sectes, des groupes comme les autres ?
Témoins de JéhovahUne nouvelle affaire d'inceste aux assises
AumPendaison confirmée pour un des anciens chefs de la secte Aum
Landmark (cf: émission du 24 mai 2004) L'embarrassant rapport de l'expert antisectes
Landmark (cf: émission du 24 mai 2004) Vu à la télé : Chapeau bas Elise
Landmark (cf: émission du 24 mai 2004)L'expert antisectes abandonne la lutte
Témoins de JéhovahInceste : seize ans de réclusion criminelle pour seize années de calvaire
Témoins de JéhovahInterdiction de Témoins de Jéhovah à Moscou : les avocats font appel
Soka gakkai Le facisme souriant de la Soka Gakkai

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

 



France :Communauté Saint Jean - Les Petits gris

Les Petits gris dans le rouge

Témoignage Chrétien, 2 mai 2004 par Bernadette Sauvaget

[Texte intégral]

CATHOLIQUES. La pression monte contre la congrégation Saint-Jean. Elle va devoir faire le ménage au printemps.

Rendez-vous est pris pour avril. Secouée par une crise grave, la congrégation Saint-Jean, confrontée à des affaires de mœurs et des mises en cause pour dérives sectaires, tiendra alors son chapitre général (assemblée délibératrice). Les frères de Saint-Jean, appelés couramment Petits gris, vont-ils se réformer d'eux-mêmes ? Rome devra-t-il prendre de nouvelles mesures ?

Fin octobre 2003, quelques jours avant l'assemblée des évêques à Lourdes, les dirigeants des Petits gris ont dû s'expliquer longuement devant le dominicain Hubert Niclasse, l'un des deux assistants religieux nommés en janvier 2003 pour superviser la congrégation. Au terme d'une enquête de plusieurs mois, ce dernier a pointé un certain nombre de dysfonctionnements : manque de discernement à l'entrée, erreurs dans la formation et dans le gouvernement, problèmes posés par la relation très affective au fondateur (Marie-Dominique Philippe), vision apocalyptique... Si les décisions ne sont pas encore prises, les appuis des Petits gris commencent quand même à se raréfier. Lors de la réunion des évêques à Lourdes, en novembre, Raymond Séguy, l'évêque d'Autun dont Saint-Jean dépend hiérarchiquement, ne cachait plus sa défiance à leur égard et affichait même sa lassitude. " Ce dossier occupe la moitié de mon temps ", avouait-il, en privé, à quelques journalistes. L'évêque d'Autun a aussi profité de l'occasion pour informer ses collègues de la gravité du dossier Petits gris, distribuant, de son propre chef, des copies d'articles de journaux (ci-contre, la Une de notre numéro 3077(1)). D'ici à avril et même après, les Petits gris peuvent, malgré tout, encore gagner du temps. L'entourage de Jean Paul II s'inquiète certes de la situation. Mais il règne actuellement une vraie inertie au Vatican, à la Congrégation pour la vie consacrée (en charge des religieux, dirigée par le cardinal Éduardo Martinez Somalo, qui traite la question des Petits gris). À l'automne dernier, on parlait de l'arrivée possible d'un prélat français à la tête de cette congrégation, le cardinal Somalo ayant atteint la limite d'âge (75 ans) pour occuper de telles fonctions.

Quoi qu'il en soit, l'affaire de Saint-Jean préoccupe de plus en plus l'opinion publique catholique. Depuis le début de janvier, un libelle anonyme circule sur internet. Puisant manifestement ses informations aux meilleures sources, il se présente comme une " mise en garde " à l'égard de la communauté Saint-Jean. " Nous sommes catholiques romains. Compte tenu des menaces que nous avons reçues [...], nous ne voulons pas dévoiler ici notre identité ", y lit-on. Le texte est parvenu dans les aumôneries scolaires, a été largement diffusé auprès des journaux. Il révèle des affaires de mœurs qui n'avaient pas jusqu'alors été évoquées publiquement et donne des détails sur d'autres dossiers. De son côté, l'Avref (Association vie religieuse et famille) a écrit, l'automne dernier, à l'ensemble des évêques français pour leur faire part de son inquiétude. Elle demande notamment la suspension des recrutements chez les Petits gris. L'association a également pris contact avec les évêques étrangers qui ont une communauté Saint-Jean dans leur diocèse. " À la suite de notre courrier, nous avons reçu des demandes d'informations de Belgique, du Mexique, du Cameroun ", précise Jacques Héliot, son président. Enfin, une autre question commence sérieusement à agiter les esprits. Qui héritera, à Autun, de l'épineux dossier des Petits gris ? Raymond Séguy fêtera ses 75 ans le 8 décembre prochain, l'âge d'une retraite possible. Vus ses démêlés avec Saint-Jean, il y a fort à parier qu'il ne souhaite pas s'éterniser. Gageons aussi que son successeur ne sera pas aisé à trouver !

Sœurs encombrantes
Sur son bureau, Hervé Giraud, l'un de deux évêques auxiliaires de Lyon, a un épais dossier (33 centimètres !), celui des sœurs mariales. Accusée de graves dérives sectaires, cette communauté religieuse a été fondée, il y a une vingtaine d'années, dans l'orbite des Petits gris, par l'inquiétante Tünde Szentes, alias mère Myriam, l'une des égéries du père Marie-Dominique Philippe. Hervé Giraud a été chargé par son patron, le cardinal Philippe Barbarin, de remettre à plat le dossier d'une dizaine de communautés nouvelles dépendant du diocèse de Lyon. Un vrai baptême du feu pour cet homme affable et ouvert.



France :Témoins de Jéhovah

Le chantier éclair des témoins de Jéhovah

Sud-Ouest, 4 mai 2004 par Isabelle Sarran

[Texte intégral]

Le fait que les témoins de Jéhovah du pays lindois construisent leur nouveau lieu de culte, dit « salle du royaume » tout près de chez elles ne gêne pas vraiment Rachel Ahmed-Escot et sa voisine Michèle Canchon. « Chacun a droit à la liberté de pensée. Ce qui n'empêche pas de se poser des questions. » En revanche elles regrettent le champ qu'elles avaient sous leurs yeux, et la tranquillité qui allait avec. Car elles sont aux premières loges. « Alors que les murs ne sont pas faits, ils mettent déjà le carrelage », s'étonne Rachel.

C'est en effet un chantier éclair (avec permis de construire) que mènent à Couze les témoins de Jéhovah, pour construire une salle de 170 m2 (90 places assises), avec 40 places de parking. En deux week-ends tout sera terminé, jusqu'aux peintures et moquettes. Lundi 10 mai une journée portes ouvertes est prévue, pour que voisins ou curieux viennent voir le résultat. Ce week-end 300 fidèles venus de toute la région (voire plus) ont convergé pour attaquer la construction. Le week-end prochain, ils seront 500. L'organisation est rigoureuse, des « frères » qui sont du métier encadrent les travaux.

Les témoins de Jéhovah procèdent toujours comme ça pour édifier leurs salles. « Seul le terrassement aura été réalisé par une entreprise », précise Jacky Tronel, trésorier de l'association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Lalinde, qui compte une soixantaine de membres (1) et est présidée par Pierre Wojciechoski. « Tout le reste est fait par des fidèles, qui sont là bénévolement. » Blocs sanitaires avec douche, cantine pour servir plusieurs centaines de repas midi et soir, bureaux dans un car : tout est prévu sur place. « Cette construction représente un budget de 137 000 E (900 000 francs) » affirme Jacky Tronel. Un investissement financé par l'association par la vente du précédent lieu de culte de Port-de-Couze, un emprunt du tiers de la somme, et les membres locaux.

(1) Selon Jacky Tronel les témoins de Jéhovah et leurs « sympathisants » sont un millier en Dordogne, et disposent d'une douzaine de lieux de culte, qui représentent autant de « congrégations » ou « communautés ».



France :Témoins de Jéhovah

Rente d'invalidité refusée à l'épouse d'un témoin de Jéhovah

AFP, 4 mai 2004

[Texte intégral]

KASSEL (Allemagne) - Une veuve de témoin de Jéhovah s'est vu refuser par la justice allemande le droit à une rente d'invalidité à la suite de la mort de son mari pour lequel elle avait interdit toute transfusion sanguine lors d'une intervention chirurgicale délicate, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Blessé lors d'un accident de la route en rentrant du travail, l'homme avait subi une première opération de la hanche, à la suite de laquelle une grave infection s'était produite. L'homme ayant été de nouveau opéré, une transfusion sanguine s'était avérée vitale, mais elle avait été refusée par l'épouse.

La mutuelle professionnelle avait refusé de payer à la veuve une rente d'invalidité. L'affaire a ensuite été portée devant le tribunal social fédéral, basé à Kassel (centre-sud), qui a tranché au détriment de la femme témoin de Jéhovah, en arguant que le malade aurait survéçu très probablement à l'opération si du sang lui avait été transfusé.

Les témoins de Jéhovah refusent les transfusions d'éléments sanguins, ce qui a conduit à plusieurs reprises à des décès qui auraient pu être évités. Certains membres de cette secte demandent cependant une réforme de ces règles.



France : Tradition Famille propriété - Avenir de la Culture

La "Médaille Miraculeuse"

Note de mise en garde, 5 mai 2004

[Texte intégral]

Je reçois une lettre de Tradition, Famille Propriété, lettre à laquelle est jointe une médaille de la Vierge Marie. Je suis invité à porter cette médaille moyennant quoi les promesses de la Sainte Vierge se réaliseront, en effet

"Toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces en la portant au cou. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance.

Un paragraphe de la lettre précise :

"Vous même pouvez en faire l'expérience: demandez-moi d'autres médailles à distribuer autour de vous et, vous verrez par vous-même le regard brillant de joie et de reconnaissance de ceux qui la reçoivent, et vous verrez les merveilles que Marie fait pour ceux qui la prient avec confiance.
Voilà pourquoi je me permets d'insister et vous demande, si vous le pouvez, de soutenir cette campagne en faisant votre possible pour m'envoyer un don de 20 euros ou même de 30 euros.

Pour vous remercier de votre don, vous recevrez la neuvaine à ND de la médaille Miraculeuse. Elle vous permettre de demander les grâces dont vous avez besoin.

Je rappelle que Tradition, Famille, Propriété a été inscrite sur la liste des sectes du rapport parlementaire de décembre 1995

Vous pouvez également vous référer à une déposition du Père Jacques Trouslard devant le Tribunal Correctionnel de Chartres à l'Audience du 17 septembre 2001

Mathieu Ph. Cossu



France : Scientologie

Des scientologues se cachent derrière le courrier des lecteurs

La Croix, 5 mai 2004

[Texte intégral]

PARIS (AFP) - Des scientologues se cachent derrière des lettres de lecteurs adressées à des journaux, révèle l'hebdomadaire La Vie, qui a reçu récemment par erreur un courriel interne à l'Eglise de scientologie évoquant ces "envois aux médias" et dressant un bilan de ce travail de lobbying.
Le 16 avril, La Vie a reçu une lettre envoyée à des membres de l'Eglise de scientologie, signée d'un responsable, Michel Raoust, critiquant la "chute" du nombre d'envois aux médias, "de 470 lettres à 240 cette semaine".

"Je vous rappelle que ces courriers qui véhiculent nos lignes sont très importants", rappelle dans sa lettre Michel Raoust, président du comité français des scientologues contre la discrimination (CFSD).

L'organisation, classée comme secte par un rapport parlementaire, envoie des lettres aux journaux par l'intermédiaire de ses membres, qui ne se réclament jamais de la scientologie. Ces courriers électroniques reprennent les thèmes de prédilection des scientologues, souligne La Vie, comme les droits de l'Homme en France, la psychiatrie, la drogue, l'école, évoquant "l'humaniste américain Ron Hubbard", fondateur de la scientologie.

La Vie dit recevoir chaque semaine plusieurs courriers au style reconnaissable, et, reprenant un bilan cité dans un journal interne de l'organisation, estime à 6.783 le nombre de lettres adressées aux journaux en 2003, dont 63 ont été publiées.

Dans la lettre envoyée par erreur, Michel Raoust se félicite que trois de ses courriers "ont été publiés, deux sur la transparence au Figaro et dans Marianne, un sur une campagne sur les droits de l'Homme au Figaro".



Russie : Scientologie

Suicide d'une scientologue à Moscou

Interfax, 6 mai 2004 (traduction)

[Texte intégral]

Selon l'agence Interfax, une femme, membre de l'Eglise de scientologie s'est suicidée à Moscou. L'agence a appris cette nouvelle par un rapport de la police de Moscou: " le 4 mai nous avions appris qu'un suicide avait eu lieu au 79 de la rue Krasnobogatyrskaya. la police arrivée sur les lieux avait conclu que Yelena Shevtsova, née en 1981, s'était suicidée en sautant du seizième étage". Les parents de Yelena Shevtsova ont déclaré à la police qu'elle et son mari étaient tous les deux scientologues. L'enquête de la police se poursuit.

Ce cas n'est pas, et depuis longtemps, le premier concernant des scientologues. La cause principale de cette tragédie est l'appartenance à ce groupe.



France : Sectes

La vigilance reste nécessaire

Ouest-France, 7 mai 2004

[Texte intégral]

Bernard Le Héritte quitte la présidence de l'UNADFI

L'Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu (UNADFI) a changé de président. Catherine Picard, conseillère régionale de Haute-Normandie, succède au Guidélois Bernard Le Héritte. Pour le président sortant, la vigilance face aux sectes reste nécessaire.

Le phénomène sectaire reste très présent en France. Parents et amis se retrouvent désemparés quand un des leurs adhère à un groupe qui les coupe de leur vie sociale antérieure. C'est ainsi qu'est née à Rennes, en 1974, la première Association de défense de la famille et de l'individu. Aujourd'hui, il y a 26 associations en France, regroupées dans une Union nationale.

Bernard Le Héritte est entré à l'ADFI de la Sarthe en 1998. « Ma famille a été touchée par le mouvement sectaire dans les années 80. On se culpabilise toujours en voyant un ou plusieurs des siens tomber dans ce genre de logique. Presque tous les bénévoles des ADFI sont des proches ou des parents de victimes : il leur a fallu surmonter le choc, et lutter contre les dégâts commis dans leur entourage. »

Bernard Le Héritte rentre en Bretagne en 2000, adhère à l'ADFI Bretagne, puis crée l'ADFI de Bretagne Sud. En juin 2002, il est élu président de l'Union nationale. Pendant 18 mois, il s'y consacre à fond. Et il passe le relais en avril à Catherine Picard. Il continue désormais de s'occuper de l'ADFI de Bretagne Sud. « Les sectes sont toujours très présentes. Il y a de fortes pressions anglo-saxonnes pour soustraire leurs activités au champ de la justice. Nous pensons au contraire que la législation française assure une protection indispensable. On va en avoir deux illustrations bientôt. D'abord avec la reprise du procès de l'Ordre du Temple Solaire, le 14 juin à Grenoble. Et ensuite à Paris, où un scientologue, un membre de l'Ordre monastique d'Avalon et un membre de l'Institut de psychanimie nous assignent en dissolution pour atteinte à la liberté de conscience et de croyance ! »

Chaque année, les ADFI assurent 3 000 permanences, 52 000 heures de bénévolat, et accueillent 2 000 victimes.
Pour plus de renseignements : 02 97 87 00 20.



Cameroun : Moon

Mésaventure !

Mutations, 7 mai 2004

[Extrait]

[....]La mésaventure survenue au président Biya n’est pas sans rappeler celle qu’avait connue le chef de l’Etat béninois, Mathieu Kerekou, vers la fin des années 80. A l’époque, des hauts responsables de cet Etat et un certain Cissé, marabout du président de la République à l'époque, étaient allés acheter, à coup de milliards de F.Cfa dévalués, un vieux et croulant Boeing 707 chez le " révérend pasteur " Moon, prophète sud-coréen, gourou d'une obscure secte portant son nom. Entièrement repeint, pour son premier vol inaugural, l'avion s'était envolé quelque temps plus tard pour Montréal au Canada où le chef de l'Etat béninois devait assister à un sommet de la Francophonie. Seulement, ce Boeing 707 n'est jamais arrivé à destination. Effrayés, le président Kerekou et sa délégation avaient dû l'abandonner en Belgique, après que l'équipage eut réussi le miracle d'atterrir précipitamment sur le tarmac de l'aéroport de Bruxelles, après plusieurs incidents techniques en vol. Aux dernières nouvelles, " l’avion présidentiel " béninois s'y trouverait même peut être encore.



France : Mahikari

Educatrices sectaires : des familles accusent

L'Union, 7 mai 2004 par Christophe Perrin

[Texte intégral]

Depuis l'incarcération d'une éducatrice de l'Aide sociale à l'enfance des Ardennes, des familles en difficulté, privées pendant des années de leurs enfants, sortent de leur silence et déposent plainte.

Des parents de Charleville-Mézières suivis par les services sociaux, ont-ils été volontairement coupés de leurs enfants ? Depuis l'incarcération d'une éducatrice, membre de la secte Mahikari, et la mise en examen de deux autres fonctionnaires du conseil général des Ardennes, chaque semaine amène son lot de révélations et de plaintes.

Au nom de l'intérêt de l'enfant, des membres de l'Aide sociale à l'enfance des Ardennes sont accusés d'être à l'origine d'une dérive sectaire. Patrick Talois, 46 ans, Rmiste et malade, dénonce un système qu'il qualifie de « totalitaire » : « Quand ma femme est partie en 1990, me laissant seul avec mes trois enfants, j'étais complètement perdu. J'ai pris l'initiative de confier provisoirement mes enfants aux services sociaux. Je n'ai jamais réussi, pendant treize ans, à les récupérer. Et quand je me plaignais, on m'intimait l'ordre de me taire. »

Lui et sa fille Jessica, 18 ans, aujourd'hui inséparables, viennent de déposer plainte, un mois après la mise en examen de trois éducateurs « pour abus de faiblesse », « privation de soins » et « acte de violence ».

Jessica souligne l'attitude singulière de sa dernière famille d'accueil : « Ils dénigraient systématiquement mon père. Ils me faisaient du chantage : si tu ne vas pas le voir, tu auras ta paire de rollers. Et jamais nous n'étions réunis, ma sœur, mon frère et moi. Je suis contente de savoir que mon père n'a jamais renoncé. Je suis tellement heureuse que notre relation soit intacte malgré tout ce qu'ils ont fait. »

« Nous avons été détruits »
Des propos accusateurs que Jessica répétera au juge d'instruction qui ne sera pas en manque de témoignages. Une centaine de familles se plaignent des agissements des services sociaux dans le secteur Charleville-Nord.

Pour Patrick Talois, meurtri, « une équipe d'éducateurs a fonctionné en vase clos, édictant ses propres règles, au mépris de la loi et des familles. »
Ironie du sort, Patrick Talois a élevé les deux enfants de sa compagne. Mais impossible, pour lui, de vivre avec ses propres enfants dont un, ballotté de famille d'accueil en famille d'accueil, est parti à la dérive.

Patrick Talois refuse de crier vengeance mais il veut comprendre. « Pourquoi ont-ils agi ainsi ? A une époque, j'ai braqué l'éducatrice. Ensuite, j'ai baissé les bras pendant deux ans. J'avais peur de faire n'importe quoi. Je ne supportais plus la situation, je devenais fou.
Aujourd'hui, je la plains. Surtout ses proches qui souffrent à cause d'elle. Mais tout le monde doit savoir que mes enfants et moi-même avons été détruits. Et peut-être de manière irrémédiable. »

Après des années de luttes, Patrick Talois résume ainsi une situation ubuesque : « Quand j'ai fait des conneries, il y a plus de 22 ans, j'ai été puni mais je savais pourquoi. Là, je n'ai jamais connu les raisons. »



France : Sectes

CÔTE-D'OR - Une cellule de vigilance face aux sectes

Le Bien Public, 12 mai 2004 par G.D.

[Texte intégral]

Par l'intermédiaire de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), le gouvernement a demandé à chaque département de se doter d'une cellule de vigilance.

Celle de la Côte-d'Or a tenu sa première réunion le 19 avril, sous l'autorité du préfet. Y assistaient des représentants du conseil général, de l'association de défense de la famille et de l'individu (ADFI), du service diocésain, de la police, de la gendarmerie, des services fiscaux, du parquet et du parquet général.

Pédagogie
L'objectif premier de cette cellule, outre qu'elle poursuivra le « suivi » des dérives sectaires en faisant remonter à la MIVILUDES les informations qu'elle réunit, et qu'elle doit favoriser les échanges d'informations entre administrations de l'État, est de parvenir à former les acteurs publics en contact avec les citoyens pour amener les gens à fournir des signalements, voire à témoigner.

Il lui faudra pour cela faire œuvre de pédagogie, en informant les membres des pôles sociaux, de la DDASS, du milieu médical, et en signalant les risques.

Car la Côte-d'Or, si elle ne figure pas parmi les départements particulièrement touchés, n'échappe pas au phénomène sectaire.

On y trouve des raéliens, des membres de la scientologie, et une foule d'associations suspectes.
« Les deux champs importants en matière de dérives sectaires », explique Bachir Bakhti, directeur de cabinet du préfet, « sont la santé, tout ce qui touche de façon suspecte à la promotion du développement personnel, aux médecines nouvelles, aux méthodes new-age, et la formation professionnelle. Parce que nous savons que de plus en plus d'associations suspectes utilisent la formation professionnelle comme moyen de ressources, même si elles ne pratiquent pas forcément le prosélytisme dans cette activité, qui peut rapporter beaucoup d'argent. »

Les armes dont disposent ceux qui luttent contre les sectes sont celles de la loi : « les faits répréhensibles sur le plan pénal sont nombreux : abus de faiblesse, atteinte à la dignité de la personne, exercice illégal de la médecine. »

Tout le travail de la cellule de vigilance, qui se réunira trois fois par an et dont les noms des membres sont tenus secrets, consistera à permettre une meilleure détection des victimes, un meilleur repérage des dérives sectaires, et un suivi plus complet du phénomène.



France : Le Mandarom

Inhumation de M. Gilbert Bourdin

MIVILUDES, 12 mai 2004

[Texte intégral]

Conseil d'Etat, 12 mai 2004, n° 253341, Association du Vajra triomphant En relevant que l'importance des troubles à l'ordre public que risquait
de créer l'inhumation de M. Gilbert B. à l'intérieur d'une propriété privée, dénommée "cité sainte de Mandarom Shambhasalem" justifiait le
refus de l'autorisation sollicitée en application des dispositions précitées, la cour a écarté le moyen invoqué devant elle par les
requérants qui soutenaient que les troubles à l'ordre public invoqués n'étaient pas d'une importance telle que le préfet n'avait d'autre
moyen, pour les prévenir, que de refuser cette autorisation.

La Décision du Conseil d'Etat



France : Sectes

Lutte contre le sectarisme.

MIVILUDES, 13 mai 2004

[Texte intégral]

Ci-joint l'extrait (en anglais) du nouveau rapport annuel de la Commission américaine pour la liberté de religion dans le monde, comportant les critiques habituelles sur la politique menée par la France en matière de lutte contre le sectarisme

Il ne s'agit pas du rapport du département d'Etat. L'USCIRF est une commission consultative chargée de conseiller le gouvernement US. Ses représentants s'expriment aussi parfois dans le cadre de l'OSCE.

12 mai 2004 / Rapport annuel de l'USCIRF
The fifth annual report of the U.S. Commission on International Religious Freedom details religious persecution around the world and contains the Commission's recommendations to the President, Secretary of State, and Congress.
- EXTRAIT -
France
The Commission has directed its attention to France because of several recent trends or events that have affected conditions of religious freedom in that country. Official government initiatives and activities that target "sects" or "cults" have fueled an atmosphere of intolerance toward members of minority religious groups in France. There has been an upsurge in violence against Jewish persons and property. In addition, a new law banning certain religious garb in public schools threatens the religious freedom of many in France, especially Muslim women and girls, Jews, and Sikhs.
The government of France has taken active measures targeting certain minority religious groups, pejoratively characterized as "cults" or "sects," and the purported threats that these groups pose. These measures have taken a variety of forms, including the publication of official reports or lists characterizing specific groups as harmful or dangerous, and the creation of government agencies to investigate, monitor, and "fight" these groups. Among other consequences, these actions have created an atmosphere of hostility toward the members of several minority religious groups and threaten their right to religious freedom. These initiatives are particularly troubling because they are serving as models for countries in Eastern Europe and elsewhere where the rule of law and other human rights protections are much weaker than in France. In the past, French officials had traveled to several of these countries promoting its initiatives, although this practice reportedly has ceased. Other recent changes to French policy in this matter, including the restructuring of the main government agency concerned with this issue, have reportedly resulted in improvements in religious freedom protections. The Commission will continue to monitor the effects of these changes.
Anti-Semitic violence and other acts of anti-Semitism in France continue to be of concern. However, the French government appears to have taken several steps to address the problem since the spike in such incidents in the spring of 2002. For example, the government recently introduced a program to train French judges on ways to recognize hate crimes. More information about the Commission's concerns and activities with regard to anti-Semitism in Europe more generally can be found in the report on the OSCE, found in the Europe and Eurasia section of the Country Reports chapter.
In January 2004, the French government under President Jacques Chirac proposed a new law prohibiting students from wearing certain forms of religious clothing or symbols in French public schools. The proposal would ban dress or symbols that "conspicuously show religious affiliation," such as headscarves for Muslim girls, "plainly excessive" crosses for Christian children, skullcaps for Jewish boys, and turbans for Sikhs. Since many Muslims, Jews, and Sikhs consider it a religious obligation to cover one's head, there is concern that this law may violate France's international commitments, including the European Convention on Human Rights, under which each individual is guaranteed the freedom to manifest religion or belief, in public as well as in private. Under international law, the freedom to manifest one's religion or belief may be subject to limitation only as necessary to protect public order, health, safety, morals, and the rights and freedoms of others.
President Chirac called the proposed law necessary to maintain the secular (lai'c) nature of French schools. The legislation passed both houses of the legislature by very large margins in February and March 2004. It was signed into law on March 15, 2004 by President Chirac and is due to go into effect with the start of the new school year in the fall. The impact of the new law is to be evaluated one year after it has gone into effect. Reportedly, there are plans for similar legislation to cover the wearing of religious garb and symbols in other public institutions. In addition, there are reports that Belgium and several states in Germany are considering similar legislation regarding schools.
In February 2004, the Commission issued a public statement expressing concern over the proposed new law. The Commission expressed particular concern that the proposed restrictions may violate France's international human rights commitments. The Commission also stated that though increased immigration in France in recent years has created new challenges for the French government, including integration of these immigrants into French society as well as problems of public order, these challenges should be addressed directly, and not by inappropriately limiting the right to freedom of thought, conscience, religion, and belief. The French government's promotion of its understanding of the principle of secularism should not result in violations of the internationally recognized individual right to freedom of religion or belief.
In its February 2004 statement, the Commission recommended that the U.S. government urge the government of France to ensure that any state regulations on public expression of religious belief or affiliation adhere strictly to international human rights norms. The French government and legislature should be urged to reassess this initiative in light of its international obligations to ensure that every person in France is guaranteed the freedom to manifest his or her religion or belief in public, or not to do so.
In addition, in July of last year, the Commission held meetings with senior French officials charged with religious affairs to discuss concerns about religious freedom in France and recent changes in official policies.

AFP 12 mai 2004

[Extrait]


WASHINGTON - Une commission consultative américaine a souhaité mercredi que la France revoie sa loi sur l'interdiction des signes religieux ostensibles à l'école, en particulier le foulard islamique, jugée non conforme avec la liberté de religion.
Cette demande figure dans le rapport annuel de la Commission américaine pour la liberté de religion dans le monde (United States Commission on International Religious Freedom - USCIRF), une instance chargée de conseiller le gouvernement des Etats-Unis dans ce domaine.
[......]
Le rapport reprend aussi les critiques, régulières depuis des années de la part de Washington, sur les dispositions françaises contre les sectes. Ces
mesures ont notamment pour effet de "créer une atmophère d'hostilité autour de certaines minorités religieuses et de menacer leur droit à la liberté de culte", estime la commission.

La rapport redoute que ces mesures soient imitées par d'autres pays en Europe de l'Est et ailleurs "où les garanties légales et la protection des
droits de l'homme sont beaucoup plus faibles qu'en France".



France : Sahaja Yoga

Débusquée à temps !

La Nouvelle République , 13 mai 2004

[Extrait]

Sahaja Yoga, officiellement répertoriée comme secte par un rapport parlementaire devait donner une conférence dans un hôtel Niortais. tenu informé de la nature de sa cliente, ce dernier l'a aussitôt annulée.



France : Sectes

Vers une scandaleuse reconnaissance

VSD, 13 au 18 mai 2004 par Thomas Lardeur

[Extrait]

Pour se rapprocher des Etats-Unis le gouvernement français a assoupli sa politique et serait prêt à considérer les sectes comme des "nouveaux mouvements religieux" Les associations de victimes sont atterrées.

Sur une question aussi sensible, notre gouvernement pratique un dangereux double langage. Depuis que le Congrès américain a voté en 1998 une loi sur la liberté de religion dans le monde, la délicate question des sectes envenime les relations entre la France et les Etats-Unis. Alors que les français, suivis par de nombreux pays européens entendent lutter contre les agissements des groupes sectaires attentatoires aux droits de l'homme, les américains les reconnaissent officiellement comme de " nouveaux mouvements religieux " qu'il convient de respecter et protéger. Difficile de trouver un terrain d'entente entre ces deux positions diamétralement opposées, directement liées à la conception que revendiquent ces deux pays en matière de défense des droits de l'homme.

Dilemme : s'attaquer aux dérives sectaires et satisfaire tout le monde.

A la lecture du premier rapport de la Mission de Vigilance et de Lutte contre les dérives à caractère sectaire (MIVILUDES) rendu public le 26 janvier, il semble que ce soit finalement la France qui a accepté de mettre de l'eau dans son vin. Evidemment, en raison de la sensibilité du sujet, ce changement est subtil. En apparence, cette analyse entend à la fois s'attaquer aux dérives sectaires et satisfaire tout le monde. Dans le détail, toutefois, on découvre de nombreux signes qui laissent entrevoir une infléxion de la politique française à l'égard des sectes, inflexion qui ne peut se traduire à moyen terme que par une reconnaissance de certaines d'entre elles comme " nouveaux mouvements religieux "

"Remédier à des situations nées d'une mauvaise utilisation des travaux existant sur les sectes" (Rapport de la Miviludes)



France : Landmark

"Pièces à conviction" se penche sur les sectes et passe en "prime-time"

Voilà, 14 mai 2004 (AFP)

[Texte intégral]

L'émission de la rédaction nationale de France 3 "Pièces à conviction" sera diffusée pour la première fois à 20H50 le 24 mai avec une longue enquête sur la société Landmark Education intitulée "Voyage au pays des nouveaux gourous".

Créé en octobre 2000, ce magazine mensuel proposé par Hervé Brusini et Elise Lucet et présenté par cette dernière, saute le pas du "prime time" avec ce numéro exceptionnel qui devrait être suivi d'autres ultérieurement, l'émission étant habituellement diffusée à 23H00, a-t-on indiqué à France 3.

Pour Pascal Richard, rédacteur en chef et Lionel de Coninck, rédacteur en chef adjoint, cette diffusion en première partie de soirée montre que la chaîne publique a "décidé de faire de l'information un vrai cheval de bataille".

La société Landmark Education, classée comme secte dans un rapport parlementaire de 1995, a réussi depuis plus de dix ans à passer à travers tous les contrôles, explique-t-on à France 3.

Elise Lucet explique que les enquêteurs ont développé "un mode opératoire particulier, à savoir pénétrer un système à son insu pour le décrire". Cette enquête "à l'intérieur" se double d'une enquête périphérique.

L'enquête sur Landmark Education a été réalisée grâce à un journaliste Laurent Richard (qui n'est pas salarié de France 3), équipé d'une caméra cachée. Il s'est présenté à un stage de développement personnel et a travaillé comme bénévole au service de comptabilité du siège de la société en France (la maison-mère est américaine). Le coût d'un stage est de 395 € pour trois jours et demi et les candidats signent un contrat dans lequel ils dégagent la société de toute responsabilité sur les conséquences du stage.

"un grand exercice de mise à nu, parfois d'humiliation"

Un seul repas est servi par jour, il est interdit de prendre des notes et l'animateur, patron de Landmark Education en France, se définit comme "coach" ou "animateur." Dans le reportage, on voit qu'il peut se montrer très agressif envers les stagiaires. Selon Hervé Brusini, directeur délégué à l'information de France 3, les stages de Landmark Education sont "un grand exercice de mise à nu, parfois d'humiliation, toujours de manipulation mentale".

Pour Elise Lucet," le débat n'est pas de savoir si c'est une secte mais de savoir si le système des stages de développement risque de mettre les gens en danger".

Elle recevra en plateau des stagiaires de Landmark Education, ainsi que des victimes d'autres sectes, les députés Jean-Pierre Brard et Philippe Vuilque, Catherine Picard, nouvelle présidente de l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu), Jean-Pierre Jougla, expert de la manipulation mentale et Gilles Bottine, secrétaire général de la Miviludes (mission inter-ministérielle de vigilance de lutte contre les dérives sectaires).

"Pièces à conviction" a été récompensée lors de la cérémonie des "Lauriers de la télévision" par le prix de la meilleure émission d'information de l'année 2003 pour l'enquête "Les frégates de Taïwan, un scandale de 5 milliards de francs" (diffusée le 30 octobre 2003). L'émission "11 septembre, autopsie d'un crime" diffusée le 18 octobre 2001 a réuni 1,8 million de téléspectateurs, de même que "Familles disparues, enquêtes en cours" diffusée le 26 juin 2003, selon des chiffres Médiamétrie cités par la chaîne.© AFP.



Japon : AUM

Japon: pendaison maintenue à l'encontre d'un chef de l'ex-secte Aum

La Croix , 14 mai 2004

[Texte intégral]

TOKYO - (AFP) - La Cour d'appel de Tokyo a maintenu la peine de mort prononcée à l'encontre d'un responsable de l'ancienne secte Aum Vérité Suprême condamné au gibet en 2000 pour le meurtre d'un avocat anti-secte et de sa famille.

Kiyohide Hayakawa, 54 ans, co-fondateur de la secte, avait été reconnu coupable notamment de l'assassinat en 1989 d'un avocat, de sa femme et de leur garçonnet d'un an. Les corps, enterrés, n'avaient été découverts par la police qu'en septembre 1995.

M. Hayakawa a également été tenu responsable de la construction d'une usine chimique, près du QG de la secte, au pied du Mont Fuji (centre), qui a servi à produire le gaz sarin utilisé lors du spectaculaire attentat du métro de Tokyo qui avait tué 12 personnes et empoisonné des milliers d'autres en 1995.

Estimant que "le jugement initial reconnaissant le rôle crucial (de M. Hayakawa) était équitable", le juge a rejeté l'appel.

Debout, vêtu d'un costume gris et d'une chemise ouverte, le condamné a écouté sans ciller la sentence du juge, puis se courbant légèrement, il est retourné dans son box, gribouillant quelques notes sur un carnet et souriant au public comme s'il reconnaissait quelqu'un, selon l'agence de presse Jiji.

Le père d'une des victimes a supplié le meurtrier de ne pas se pourvoir en cassation et d'assumer sa condamnation à mort.

"Notre conviction qu'il doit faire face à la peine capitale demeure inchangée même si cela n'apaisera pas notre chagrin", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Toutefois, un avocat de la défense a affirmé que son client allait se pourvoir en cassation, arguant que M. Hayakawa avait agi sous l'influence du gourou de la secte, Asahara, également condamné à la pendaison en février dernier au terme d'un procès-fleuve qui a duré près de huit ans.

Au total 12 anciens disciples de la secte, dont son gourou fondateur, ont été condamnés à mort mais aucun n'a été exécuté jusqu'à présent.



France : Instinctothérapie

Pourvoi en cassation de Burger rejeté

Le Parisien , 15 mai 2004 (AFP)

[Texte intégral]

La peine de Guy-Claude Burger est désormais définitive La Cour de cassation a rejet le pourvoi de l'apôtre du manger cru, et
surtout militant de la pédophilie.

Le gourou du château de Montramé avait été condamné appel, en juillet 2003, a 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Essonne pour viols et corruption de mineure de moins de quinze ans. La cour d'Evry avait confirmé une première condamnation, prononcée en décembre 2001 par les assises de Seine-et Marne à Melun.

Burger avait écopé d'une peine de quinze ans de réclusion criminelle. Fondateur de l" in stinctothérapie
" et père de la " métapsychanalyse Guy Claude Burger est aujourd'hui âgé de 69 ans

L affaire avait démarré en l 997, avec la plainte d'une ex-adepte de la secte de Montramé. Burger était
accuse d'avoir violé une fillette de 10 ans et une autre jeune femme avec un complice.



France : Croix Glorieuse de Dozulé

Revue de presse : Des croix très médiatiques

Clicanoo , 14 mai 2004

[Texte intégral]

Incompréhension, dépôts de plaintes, conflits et inquiétudes de toutes sortes… L’installation des croix de Dozulé fait souvent des remous. Et la presse s’en empare. Morceaux choisis.

L’Humanité, janvier 2000 - Dans une enquête intitulée “La multiplication des croix n’a rien d’un miracle”, Serge Garde décrit “les ramifications d’une secte normande en Haute-Garonne et dans le Loiret”. Extraits : “Presque partout, cela débute comme du Clochemerle. Des voisins s’affrontent autour d’une croix de 7,38 m de haut, phosphorescente et couverte de néons, qui perturbe leur cadre de vie. En Normandie, dans le Loiret ou dans les Gorges du Verdon. Mais cette affaire de croix n’a rien de folklorique. Elle révèle les activités lucratives d’une drôle d’association, les Amis de la croix glorieuse de Dozulé, répertoriée par la Commission d’enquête parlementaire parmi les sectes dangereuses. Une organisation à façade chrétienne, condamnée par l’Église catholique.”
L’installation d’une croix à Salles-sur-Verdon et ses avatars sont détaillées par le journaliste, qui revient sur la bataille entre les pro et les anti, l’ancien maire et le nouveau, l’ancien curé et le nouveau, les” dozuliens “et les riverains importunés. Avant de conclure :” Avec cette stratégie de microdissémination des croix, les Amis de la croix glorieuse essaiment leurs nuisances avec un minimum de risques. “

Les Nouvelles Calédoniennes, mars 2001-
Dans un article titré” Qui sont vraiment les amis de la croix glorieuse ? “, Philippe Frediere décrit la mise en place des croix d’amour, alors au nombre de trois en Nouvelle-Calédonie, ainsi que le comportement étrange des fidèles en question. Témoignage d’une habitante de Dumbéa :“Depuis que ma mère s’est entichée de ce mouvement, nous ne la reconnaissons plus. Elle est convaincue que la fin du monde est proche. Elle passe l’essentiel de sa vie à genoux, au point d’en avoir des durillons. Sa maison est remplie de croix en plastique, de statuettes de la Vierge, de cierges. Elle se ruine en objets de culte de pacotille et en cassettes de prêchi-prêcha où il n’est question que du Malin, des méchants, des ennemis, des démons et des blasphémateurs. “

La Montagne, novembre 2003 -
Dans son papier intitulé” Le calvaire d’un riverain d’une croix de Dozulé“, Yves Le Faou revient sur un conflit lié aux croix de 7m38 près de Clermont-Ferrand.” Trois croix dites de Dozulé sont encore présentes dans l’agglomération clermontoise. L’une d’entre elles, implantée en bordure d’une route nationale, est vite repérable. Les deux autres, dressées dans des propriétés privées sont plus discrètes, mais c’est pourtant l’une d'elles qui amène un habitant de Blanzat à faire en sorte qu’elle disparaisse au plus vite : lettres aux autorités, pétition, contacts avec l’évêque de Clermont-Ferrand et avec l’ADFI locale. Cette dernière a recueilli plusieurs manifestations d’inquiétude concernant l’implantation de cette croix de Dozulé.”



France : Raël

Renvoi du procès intenté par Raël à un ami d'enfance

Voir aussi, ci après : "un petit résumé" par Xavier Martin-Dupond

AFP , 17 mai 2004

[Texte intégral]

PARIS - Le procès intenté par le gourou de la secte des raëliens, Claude Vorilhon (alias Raël), à un de ses amis d'enfance qui avait remis en cause la sincérité de ses convictions a été renvoyé lundi pour mise à l'état au 14 juin.

Ce renvoi donne un délai supplémentaire pour compléter et formaliser le dossier avant qu'il passe en audience devant la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris.

Lors d'une émission sur les sectes sur M6 le 10 avril 2001, Roland Chevaleyre, restaurateur à Ambert (Puy-de-Dôme) et ami d'enfance du gourou, avait relaté une conversation qu'il avait eue avec lui quatre ans auparavant. Raël aurait alors avoué "avoir menti" sur les convictions qu'il professe depuis 25 ans. Ces propos avaient ensuite été repris sur un site internet dont le webmaster, Xavier Martin-Dupont, est lui aussi assigné par Claude Vorhilon.
M. Martin-Dupont, qui n'avait pas reçu l'assignation, était présent à l'audience de lundi mais sans avocat alors que la présence d'un conseil est nécessaire en matière civile, ce qui explique le renvoi de l'affaire.

Claude Vorhilon, ancien chanteur sans grand succès, affirme notamment avoir rencontré des extra-terrestres, les Elohim, dans le cratère d'un volcan d'Auvergne en 1973. Le 14 mai 2003, il avait été débouté d'une première poursuite contre M. Chevaleyre devant le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand.



France : Raël

"un petit résumé" par Xavier Martin-Dupond

Voir ci-dessus: Renvoi du procès intenté par Raël à un ami d'enfance

Courriel , 17 mai 2004

[Texte intégral]

un petit résumé...

Je me suis rendu lundi à l'audience du procès de Vorilhon/Roland Chevaleyre et M6 - aux environx de 17 heures - Pour m'apercevoir que j'étais assigné de concert avec Roland Chevaleyre et M6 par notre prophète bien aimé. J'avais faits effectuer des recherches préalables par un avocat pour savoir ce qu'il en était des éventuelles assignations relatives à mon site. Cependant j'avais négligé le fait que le conseil de Vorilhon procédait de façon plutôt curieuse.

Nous n'avions pas pensé que Claude Vorilhon intenterait devant une chambre correctionnelle une action civile et avions recherché sans en trouver la trace une assignation au pénal. Ceci dit dès les premières minutes de l'audience il était clair que du point de vue des magistrats j'étais partie prenante dans cette affaire alors même que l'assignation à comparaître ne m'avais jamais été délivrée. Le conseil de monsieur Vorilhon ou son huissier avaient eu en effet la brillante idée de m'assigner à mon ancienne adresse - sans même se renseigner auprès de mon hébergeur - une personne privée qui avait connaissance de mes coordonnées. Il m'était par conséquent impossible de connaître le contenu de cette assignation donc les faits qui m'étaient reprochés par Claude Vorilhon et son conseil

A partir du moment où j'apparaissais, pour les magistrats - comme assigné régulièrement ( ce qui n'est pas le cas) et non comparant je risquais fort d'être condamné par défaut. Dès lors je me suis manifesté à l'audience.La présidente a renvoyé "l'affaire" et fixé une mise en état au 14 juin prochain, le temps pour que mon avocat puisse se saisir du dossier. Le conseil de Vorilhon imaginait sans doute la jouer très fine ... En effet tant que je n'apparaissais pas en chair et en os dans la procédure il pouvait toujours raconter n'importe quoi.

Le conseil de Monsieur Chevaleyre - quelqu'un de charmant et au demeurant de très compétent - m'a permis de jeter un oeil à l'assignation et comme l'on peut s'en douter, celle-ci est une accumulation de non sens sur un plan juridique, d'affirmations gratuites sans l'ombre d'un début de preuve - sur une soi-disant collusion entre M6, Chevaleyre et moi même - le tout emballé dans une argumentation spécieuse. Alors évidement le fait que j'apparaisse à ce stade au moment même où Maître Florand imaginait sans doute que tout était joué et qu'à défaut de se payer M6 et Chevaleyre il pourrait obtenir ma condamnation c'est l'intégralité de son château de cartes qui s'est effondré devant ses yeux ... Une simple observation de ses réactions à l'audience démontrait qu'il était manifestement mal à l'aise. Maître Florand, le conseil de Claude Vorilhon alias Raël ne pouvait nier que je n'avais jamais eu connaissance de son assignation et ne pouvait pas s'opposer à ce que le tribunal me reconnaisse le droit et les moyens pour pourvoir à ma défense. Ayant parfaitement cerné son système d'attaque dont les failles sont béantes, je n'aurais aucun mal à le laminer, je sais très exactement comment débobiner cet écheveau. Et je ne doute pas qu'au terme de cette farce juridique que Vorilhon et son conseil se sont cru autorisés à jouer, qu'au final notre prophète de la procédure et son avocat ne soient déboutés de toutes leurs demandes. Je pense même qu'il pourrait être condamné au versement de dommages et intérêts conséquents vu le caractère manifestement abusif de la procédure intentée contre Roland Chevaleyre; n'oublions pas que pour Claude Vorilhon l'attaque contre mon site web (www.zelohim.org) n'était pour lui qu'un moyen supplémentaire pour punir Roland Chevaleyre d' avoir osé témoigner lors de ce fameux reportage de M6 "Raël profession prophète"...

Le caractère abusif de la procédure se déduira du fait que Vorilhon et son conseil ont entamé une poursuite en 2003 pour diffamation sur un contenu qui était disponible en ligne depuis juillet 2001 ( alors que mon site web était hebergé sur multimania.com). Notre prophète bien aimé m'assigne pour le contenu d'une page Web, vidéo en tête, dont je peut démontrer qu'elle remonte à Juillet 2001, soit avec deux ans de retard au regard de la loi de 1881 sur la presse; le délais de prescription est de 3 mois, la cour de cassation à précisé qu'il courait à compter de la date de la première publication sur le net.... Le conseil du sieur Vorilhon m'a donc assigné tout en sachant que l'objet de sa poursuite était en fait couvert par la prescription ... Sa procédure est en quelque sorte mort-née - quelles que soient les arguties utilisées pour essayer de contourner la prescription. Quant à la page en question, c'est un des classiques de mon site : http://www.zelohim.org/Z/Zelohim6.htm .Seul point à surveiller: la LEN - j'ose espérer que les dispositions délirantes qui aboutissent en fait à rendre caduque la notion même de prescription sur le net seront censurées par le Conseil Constitutionnel.



Chine : Foudre de l'Orient

Une nouvelle catastrophe s'abat sur les chrétiens de Chine

China News , 17 mai 2004

[Texte intégral]

Nombreux sont-ils en Chine à être la proie de sectes. Celle qui prolifère aujourd'hui se nomme "Foudre de l'Orient". En réalité, une organisation secrète terriblement dangereuse, à la structure complexe et à la morale mafieuse, qui tente d'instaurer un régime de terreur et de violence à travers le pays. Elle ne recule ni devant la cruauté dans l'intimidation et les représailles, ni devant le meurtre pour arriver à ses fins. Dans certaines régions, les agissements de cette secte diabolique sont couverts par une police et des autorités corrompues. Très bien organisée et très bien renseignée, sa connaissance du terrain lui permet de s'adapter aux différentes dénominations. Beaucoup se laissent séduire, emmenant parfois avec eux jusqu'à la moitié des membres de leur communauté.

Les autorités sont surprises qu'il y ait autant de chrétiens dans le pays. La Chine est en passe de devenir le pays qui abrite le plus de chrétiens au monde. Ils sont plus nombreux que les membres du parti communiste eux-mêmes. Soixante à quatre-vingt millions des 1,3 milliards d'habitants sont chrétiens. Quelque 20 millions d'entre eux sont membres de l'Eglise officielle contrôlée par le parti communiste. Les autres se répartissent dans les différents mouvements florissants d'Eglises de maison, le plus souvent clandestins.
Le zèle des nouveaux convertis est manifeste : ils sont à peine convertis qu'ils partent prêcher l'Evangile. Cependant leur niveau d'instruction est très bas, et leur compréhension de la foi chrétienne n'est souvent pas très claire. Ils ont eux-mêmes de la difficulté à comprendre et à expliquer la Bible. Ils en devinent la plupart du temps le sens, ce qui amène parfois des prédications et des prières très étranges. Nombreux sont-ils à être ainsi la proie de sectes qui agissent en prédateurs. Beaucoup se laissent séduire, emmenant parfois avec eux jusqu'à la moitié des membres de leur communauté.

Si les hérésies et les sectes ont toujours proliférés en Chine, la plus perverse et la plus dangereuse est sans doute Foudre de l'Orient (en référence à Matthieu 24:27), une secte qui annonce le retour d'un "Christ-femme" incarné en Deng, une femme de la province du Hé Nan. Une hérésie qui remet en cause la divinité de Jésus et l'autorité de la Bible, allant jusqu'à prétendre qu'elle constitue un obstacle à un réel engagement, en fait une soumission absolue à la secte et à son fondateur, Zhao Wei Shan. Forte d'un million d'adeptes, elle opère au cœur dans les différents mouvements d'Eglises de maison qu'elle cherche à anéantir.

Puisant dans le registre chrétien pour mieux tromper leurs victimes, elle enseigne une théologie séductrice. Il y a eu la période de la Loi de Jehovah et des prophètes, qui n'a pas vaincu le péché, puis celle de la Grâce, avec Jésus, qui n'a pas été reçu. Nous vivons désormais dans la période du Royaume. Le Christ est revenu sous l'apparence tangible d'une femme venue pour apporter un jugement destructeur et régner sur le monde, substituant ses propres paroles à la Parole biblique. Il n'y a plus ni bien ni mal, pourvu que l'on se soumette.

Des espions sont envoyés en repérage et cherchent à gagner la confiance de l'assemblée. Dès qu'un chrétien est visé, il est pris dans une spirale dont il lui sera difficile de s'extraire. Tous les moyens sont bons pour manipuler leurs cibles : aide financière ou matérielle, promesses de responsabilités, jusqu'aux méthodes les plus perverses, la manipulation mentale, la drogue, la séduction sexuelle, les montages photos pornographiques sur ordinateur pour exercer un chantage, la violence…

Dès leur entrée dans la secte, les victimes sont amenées à se donner corps et âme, dépouillées de leur argent, contraints d'abandonner travail, famille et enfants. Les familles sont rackettées, les opposants sauvagement mutilés ou assassinés, sans distinction de sexe ou d'âge, pour entrave à l'œuvre du "Christ-femme". Les chrétiens qui suivent son enseignement sont tenus de renoncer à Jésus, de déchirer leur bible, quand ils en ont, en public et de se reconnaître comme fils de Satan, pour accéder au royaume établi sur terre par cet antéchrist femme. Le mariage et la famille n'ont plus de raison d'être, ils deviennent les objets sexuels des cadres de la secte. Beaucoup ont contracté des maladies vénériennes et le sida dans une sorte de prostitution sacrée à laquelle tous sont soumis.

Le quartier général de Foudre de l'Orient se trouve au Japon et aux Etats-Unis, et entretient des contacts avec la mafia dans le monde. Elle ambitionne le contrôle du pays, et, au delà, la conquête du monde. Cette secte constitue une réelle menace pour la vie et la sécurité des personnes, semant le désarroi dans les Eglises et au cœur de la société chinoise, qui ne peuvent que constater la montée en puissance des forces des ténèbres.

[........]



France : Landmark

Politiquement correct - Philippe Vuilque sur France 3

L'Union, 14 mai 2004 (AFP)

[Texte intégral]

Philippe Vuilque, député des Ardennes et vice-président du Conseil régional, a participé à l'enregistrement de l'émission « Pièces à conviction » présentée par Elise Lucet.

L'émission consacre une enquête sur le mouvement sectaire américain implanté en France Landmark Education.

C'est en sa qualité de parlementaire et de président du groupe d'études sur les sectes que M. Vuilque est ainsi intervenu.

L'émission sera diffusée sur France 3 le lundi 24 mai, à 20 h 50.



France : Sectes

Assemblée Nationale - Question - Réponse (Philippe Vuilque)

Transmis par la MIVILUDES, 28 mai 2004

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 30756 de M. Vuilque Philippe ( Socialiste - Ardennes ) QE
Ministère interrogé : intérieur
Ministère attributaire : intérieur
Question publiée au JO le : 22/12/2003 page : 9754
Réponse publiée au JO le : 18/05/2004 page : 3693
Date de changement d'attribution : 31/03/2004
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : mission interministérielle. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION : M. Philippe Vuilque appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la lutte contre les dérives sectaires. Dans sa circulaire du 22 mai 2003 aux préfets, la direction des libertés publiques et des affaires juridiques de son ministère évoquait le développement d'instruments destinés à améliorer la mutualisation de l'information et à porter à la connaissance des préfets les éléments d'expertise élaborés par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Il souhaite connaître l'état d'avancement de ce projet.
Texte de la REPONSE : L'honorable parlementaire souhaite connaître les modalités mises en oeuvre pour atteindre un des objectifs annoncés dans le télégramme adressé à l'ensemble des préfectures, le 22 mai 2003, qui est de renforcer l'échange des informations entre la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) et les préfets. Afin que la MIVILUDES ait une bonne connaissance du phénomène des dérives sectaires au plan local, il a été demandé aux préfets de continuer d'associer systématiquement des représentants de la mission aux réunions des cellules départementales de vigilance. De même, les rapports de ces cellules sont régulièrement adressés à la mission par mes services. Depuis le 22 mai 2003, en matière d'échange d'informations, la principale innovation réside dans les moyens de communication développés par la mission, notamment la diffusion aux préfets de la « Lettre d'information de la MIVILUDES ». Il s'agit d'une publication trimestrielle qui présente les travaux de la mission ainsi que les éléments marquants dans le domaine de la lutte contre les dérives sectaires, en France et à l'étranger. Pour renforcer la mutualisation des renseignements, la MIVILUDES projette de créer une rubrique spécifique au sein de cette lettre qui permettra de valoriser et de faire connaître les innovations et les initiatives prises au plan départemental.
SOC 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O



France : Sectes

Assemblée Nationale - Question - Réponse (Gérard Weber)

Transmis par la MIVILUDES, 28 mai 2004

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 36358 de M. Weber Gérard ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardèche ) QE
Ministère interrogé : intérieur
Ministère attributaire : intérieur
Question publiée au JO le : 23/03/2004 page : 2183
Réponse publiée au JO le : 18/05/2004 page : 3704
Date de changement d'attribution : 31/03/2004
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Gérard Weber appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la création d'associations de type loi 1901. Il suffit simplement de déposer un dossier complet à la préfecture qui établit un accusé de réception à ladite association et l'inscrit au Journal officiel. Ceci concerne également les sectes, dont un rapport parlementaire a donné la liste ainsi que la « dangerosité » de chacune d'entre elles. Or, toutes ces sectes peuvent créer une association et s'installer où bon leur semble, y compris celles qui sont considérées aujourd'hui comme très dangereuses. Aussi, il souhaiterait connaître sa position à ce sujet.
Texte de la REPONSE : L'honorable parlementaire s'étonne de ce que les sectes puissent aisément se constituer sous la forme d'association de type loi 1901. Il faut avant tout souligner que la notion de secte est une notion de fait et non de droit, et qu'il ne s'y attache aucune conséquence juridique. Par ailleurs, la liste des mouvements figurant dans le rapport parlementaire « Les sectes en France » publié en décembre 1995, auquel l'honorable parlementaire fait référence, est un instrument indicatif mais dépourvu de valeur normative. Il n'existe pas de réglementation spécifique pour les mouvements dits sectaires. Le droit commun leur est applicable, y compris en matière de création d'association. Il est exact que nombre de mouvements à caractère sectaire sont constitués sous la forme d'association déclarée régie par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association. Comme le relève l'honorable parlementaire, les formalités visant à l'acquisition de la personnalité juridique par l'association sont simples. Prévue à l'article 5 de la loi du 1er juillet 1901, la procédure consiste en une déclaration préalable à la préfecture du département où l'association a son siège, par un dépôt des statuts en double exemplaire. La déclaration doit mentionner la dénomination de l'association, son objet, le siège de ses établissements, les noms, professions, domiciles et nationalités de ses responsables. Un récépissé doit être fourni dans un délai de cinq jours à compter du dépôt. Seule la procédure d'insertion au Journal officiel confère officiellement la personnalité morale à l'association déclarée. L'administration ne peut en aucun cas refuser le récépissé dès lors que les formalités matérielles ont bien été accomplies : elle dispose en la matière d'une compétence liée qui la contraint à délivrer le document. En d'autres termes, la déclaration et l'obtention d'un récépissé comme preuve de celle-ci sont un droit pour l'association si elle satisfait aux conditions administratives prévues. Il n'existe donc pas de contrôle a priori permettant à l'administration d'écarter alors les mouvements à caractère sectaire. Le principe de liberté d'association implique en effet la liberté la plus large dans le choix des statuts. Imposer un mode de fonctionnement aux associations constituerait une atteinte au principe fondamental reconnu par les lois de la République dégagé par le Conseil constitutionnel. Toutefois, à l'instar de toute association déclarée, le mouvement à caractère sectaire, conformément à l'article 3 de la loi de 1901, ne doit pas avoir un objet illicite, contraire aux lois, aux bonnes moeurs ou portant atteinte à l'intégrité du territoire et à la forme républicaine du Gouvernement. Le cas échéant, le ministère public peut décider de diligenter une procédure de dissolution, conformément à l'article 7 de la loi de 1901. Tant qu'une association ne fait pas l'objet d'une dissolution administrative ou judiciaire, elle jouit des libertés constitutionnellement reconnues et peut exercer l'activité correspondant à son objet dans le strict cadre des lois en vigueur. Il convient d'ajouter que les services du ministère de l'intérieur se montrent particulièrement vigilants à l'égard de tout mouvement, quel que soit leur statut juridique, et veillent à s'assurer que leurs agissements ne tombent pas sous le coup de qualifications pénales.
UMP 12 REP_PUB Rhône-Alpes O




France : Landmark

Voyage au pays des nouveaux gourous

Le point, 20 mai 2004 par Odile Tessier

[Texte intégral]

"Pièces à conviction" Voyage au pays des nouveaux gourous-le 24 mai si F3 20h55 - enquête

Un sujet brûlant pour ce numéro spécial de « Pièces à conviction » : comment une société de formation professionnelle inscrite au registre du commerce, classée dans deux rapports parlementaires de 1995 et 1999 dans la liste des sectes à cause de ses méthodes et de son prosélytisme, peut-elle encore être en activité ? Landmark Education propose des forums intensifs de trois jours et demi de développement personnel.

Devant l'impossibilité de rencontrer le directeur, un journaliste de France 3, équipé d'une caméra cachée, a participé à un forum. Dans un hôtel parisien, il joue le rôle d'un stagiaire moyennant 395 euros d'inscription et signe une décharge pour d'éventuels dommages physiques et psychologiques. Le stage commence avec une femme qui expose ses problèmes relationnels avec sa fille. L'animateur la harcèle d'invectives humiliantes. Elle craque.

Le reportage se poursuit, toujours en caméra cachée, au siège de Landmark Education, où d'anciens stagiaires travaillent bénévolement selon le principe de recrutement sectaire.

Le plus grave : deux faits divers tragiques mettent en cause les effets de cette culpabilisation excessive.

Sur le plateau, Elise Lucet donne la parole à tous les protagonistes : d'anciens participants aux forums qui dénoncent la manipulation ; d'autres au contraire, comme Jocelyne, qui a trouvé un épanouissement ; le responsable de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, un psychologue, un avocat, deux députés, etc. Une enquête fouillée et alarmante



Russie : Sectes

Ex-union soviétique: un espace sectaire

Le point, 20 mai 2004 par Régis Gente (à Tbilissi)

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Tout avait pourtant bien commencé après la chute du mur de Berlin. Les centaines de missionnaires baptistes, adventistes du septième jour et autres presbytériens, américains et allemands notamment, avaient été bien accueillis sur ces terres où la parole protestante n'avait guère été portée soixante-dix ans durant. Et puis, ces dernières années, gouvernements et représentants des confessions traditionnelles de l'espace postcommuniste en sont venus à se méfier de ce qu'ils ont vite fait de ranger dans la catégorie diabolique des « sectes ».

Avec leur prosélytisme, les protestants ont fini par susciter des réactions négatives en Asie centrale, en Russie ou dans le Caucase. Conséquence : on assiste à de multiples atteintes à la liberté religieuse dans toute l'ex-URSS. Les mouvements, chrétiens ou autres, peinent à se faire enregistrer et à obtenir un statut juridique. En 1997, la Douma votait une loi selon laquelle une association religieuse doit prouver qu'elle existe depuis quinze ans sur le territoire russe pour diffuser sa littérature, fonder des écoles ou pratiquer son culte.

En Géorgie, majoritairement orthodoxe, il y aurait moins de 100 000 protestants, soit 2 % de la population. Ce sont les Témoins de Jéhovah qui, dans l'espace postsoviétique, gagnent le plus de fidèles



France : Landmark

Développement durable

Télé Ciné Obs, 20 mai 2004 par Elodie Lepage

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Les stages de « développement personnel » ont la cote. Ils peuvent transformer les personnalités en profondeur. Enquête au royaume du lavage de cerveau.

Une salle de séminaire pleine à craquer. Sur une scène, un homme insulte copieusement une femme. Elle est debout, il trône sur une chaise haute. « Vous êtes une enfoirée ! Faut que vous réalisiez à quel point vous êtes une enfoirée ! Si vous voulez faire quelque chose pour votre fille, suicidez-vous ! » Silence dans l’assistance. L’agression dure trente minutes. La femme quitte la scène, brisée. Suit un long laïus dans un jargon abscons. Le « coach », Alain Roth, parle de « faire un racket », du « devoir d’être authentique »... Pendant trois jours, les 80 participants de ce stage de développement personnel vont être enivrés de propos délirants. Interdiction de quitter la salle sans autorisation. Un seul repas par jour. Pas de lumière naturelle. Rien de tel pour perdre pied. Et tout esprit critique.

Le développement personnel a la cote. Certaines sectes l’ont bien compris, qui jouent désormais cette carte. C’est le cas de Landmark Education. Enregistrée en 1992 au registre du commerce comme « entreprise de formation professionnelle », cette société américaine, dirigée en France par Alain Roth, un ancien de HEC, figure aussi sur la liste des sectes répertoriées dans un rapport parlementaire de 1995. Depuis, elle prospère pourtant sans souci. Des entreprises réputées lui envoient des salariés. Ses « stages » sont pleins. Pour son premier numéro en prime time, « Pièces à conviction » a réalisé, caméra cachée, une enquête en interne, fouillée et instructive, sur son f onctionnement.

Si la manipulation mentale est évidente, redoutable sur le long terme (un ancien de Landmark Education s’est suicidé, un autre a tué sa mère !) et bien décryptée ici, on est assez loin des pratiques habituelles des sectes. C’est le point fort de ce mouvement : avancer à pas feutrés. Un premier stage de trois jours, puis des cours avancés pour prendre confiance en soi, changer de peau, changer de vie : Landmark Education ne happe pas ses adeptes. Difficile, cependant, de décrocher. Certains prennent goût aux concepts fumeux du gourou Roth. Au point de travailler pour lui bénévolement. Ceux qui voudraient prendre le large sont harcelés de coups de téléphone, comme autant de piqûres de rappel. Landmark Education ne dépouille pas ses fidèles, ne les coupe pas de leur famille. Au contraire, elle les incite à recruter parmi leurs proches. Mis en confiance, ils tombent dans le panneau facilement. Les gains font boule de neige. Doucement mais sûrement. A raison de 395 euros le « stage », la secte gagnerait, selon « Pièces à conviction », entre 1 et 1,5 million d’euros par an.

Beaucoup plus que ses revenus déclarés.

La mansuétude de Bercy à son égard pose question. La négligence de la Miviludes (Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives sectaires) aussi. Face à la caméra, son secrétaire général s’enferre dans des explications emberlificotées pour justifier la passivité de son service. Autant de zones d’ombre sur lesquelles Elise Lucet reviendra en plateau, en présence d’un expert en manipulation mentale, d’un psychanalyste, de deux députés engagés dans la lutte contre les sectes, d’anciens adeptes de Landmark Education et d’une inconditionnelle d’Alain Roth.



France : Landmark

Voyage au pays des nouveaux gourous

Le Parisien, 24 mai 2004

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Pièces à conviction - 24/05/2004 20h55 Durée : 2h10 - 2004
Magazine - Réalisateur : Olivier d'Angely - Présenté par :Elise Lucet

RESUME
Premier «prime time» du magazine, une case qu'il occupera désormais ponctuellement, en alternance avec le rendez-vous habituel de seconde partie de soirée. «Pièces à conviction» propose ici une grande enquête sur Landmark Education (L.E.), une société d'apparence inoffensive, classée parmi les sectes en 1995 par le rapport parlementaire de la Commission d'enquête sur les sectes. L.E., holding américaine siégeant à San Francisco, est enregistrée en France depuis 1992 au Registre du commerce en tant qu'«entreprise de formation continue».

Elle propose divers séminaires de «développement personnel» payants, dont la base est le «Forum de Landmark». Une équipe du magazine s'est infiltrée au sein même de L.E. : filmé en caméra cachée, le forum, étalé sur trois jours, amorce un implacable engrenage savamment élaboré. Poussés par les organisateurs à s'inscrire à des sessions supplémentaires, de très nombreux participants exercent aussi un prosélytisme actif en faveur de L.E. auprès de leurs familles et amis. Les plus fervents adeptes du forum devenant «assistants bénévoles» dans les bureaux parisiens de L.E., au fonctionnement nébuleux…

En plateau, Elise Lucet présente les reportages et interroge les divers intervenants : des personnes ayant participé aux forums de L.E., ainsi que des victimes de la Scientologie ; Olivier Morice, avocat de l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu) ; Jean-Pierre Jougla, spécialiste des sectes et de la manipulation mentale ; les députés Jean-Pierre Brard et Philippe Vuilque ; Catherine Picard, nouvelle présidente de l'Unadfi ; Gilles Bottine, secrétaire général de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

AVIS
Un remarquable travail d'investigation, qui dévoile de l'intérieur des procédés de manipulation mentale bien huilés, livrant des pistes de réflexion pertinentes sur la vulnérabilité de tout un chacun dans une société en mal de repères.



Roumanie : Sectes

Roumanie : plus de 350 sectes en activité

Courrier des Balkans, 24 mai 2004 - Par Diana Evantia Barca - enquête menée par Evenimentul Zilei - traduit par Oana Rusu

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Publié dans la presse : 4 avril 2004

Mouvement pour l’Intégration spirituelle dans l’Absolu : ce nom fait la Une de la presse depuis plusieurs mois. Perquisitions, des tonnes de matériel pornographique confisqués. Plus de 100 adeptes de la secte ont été interrogés et son leader s’est exprimé sur toutes les chaînes de télévision. Mais le MISA n’est qu’une des 350 sectes actives en Roumanie, révèle l’enquête menée par Evenimentul Zilei.

Ces deux dernières semaines l’affaire « MISA » a fait la une des journaux de la télévision et de la radio. Une histoire qui prend chaque jour plus d’ampleur. Les poursuites lancées par le Parquet et les opérations de police à l’encontre du Mouvement pour l’Intégration Spirituelle dans l’Absolu (MISA) ont retenu l’attention de l’opinion publique, notamment en raison du fait que cette affaire contient tous les ingrédients d’un feuilleton à succès : du sexe (avec des parties de débauche à plusieurs), de la pornographie, de la spiritualité, des mystères et des coups de théâtre, dont la découverte d’un frère [n.d.t. en fait demi-frère de M. Bivolaru qui était à son tour poursuivi par la police et en fuite).

Plusieurs locaux de l’organisation à Bucarest ont été perquisitionnés par la police et des tonnes de matériel pornographique ont été confisquées. Plus de 100 adeptes de la secte ont été interrogés et son leader est allé s’exprimer sur toutes les chaînes de télévision et a fait la une de la plupart des journaux. Il a été arrêté et ensuite remis en liberté. Cependant le MISA n’est qu’une des 350 sectes actives en Roumanie.

Ces événements ramènent dans l’actualité la situation des sectes en Roumanie. Des psychologues, des sociologues ainsi que le Service Roumain de Renseignements se sont penchés sur la question. Au delà de l’inquiétude et de étonnement qu’on peut éprouver par rapport à l’appartenance de quelqu’un à une secte, il est important d’aborder ce sujet afin d’éviter de tirer des conclusions hâtives ou au contraire, de traiter avec de l’indifférence des choses qui peuvent affecter les personnes concernées ainsi que la société toute entière.

En raison de la pauvreté et du manque de perspectives claires, la Roumanie est un terrain fertile pour les trafiquants d’illusions. Les Roumains sont de plus en plus nombreux à se faire racoler par les sectes parce qu’ils sont poussés par l’espoir d’un salut après la mort ou attirés par les avantages matériels qu’on leur fait miroiter. Ces sectes sont autant d’organisations obscures apparues après la chute du régime communiste et qui ont à présent une activité fleurissante.

Dès le début des années ’90, ce sujet a été abordé parce qu’à l’époque tout un chacun voulait trouver des formules non conventionnelles, miraculeuses, pour sortir d’une impasse qui semblait devenir une maladie chronique. L’évolution du phénomène dépend davantage d’une attitude que de la conjoncture. « Plus que l’absence de la foi, ce qui nous frappe chez les jeunes d’aujourd’hui, c’est leur disponibilité face à toutes sortes de croyances » disait le sociologue Danièle-Hervieu Léger.

Il a été dit à un moment donné que les Roumains étaient plus susceptibles que d’autres de se laisser séduire par des promesses qui étaient à la hauteur de leurs grands espoirs et frustrations.

L’homme postmoderne s’est éloigné de la foi, les religions traditionnelles ne lui suffisent plus ; accepter les anciens préceptes lui semble une attitude dogmatique et rétrograde ; il cherche un nouveau sens dans les écritures d’antan et est prêt, au nom de la tolérance, à faire de la place dans son univers à quelques ingrédients exotiques. C’est ainsi que s’explique l’intérêt croissant pour des pratiques alternatives à la religion, phénomène flairé dans un premier temps par les spécialistes de l’industrie de divertissement. Aussi, des livres traitant de l’ésotérisme ont-ils atteint des tirages impressionnants et les films et les séries mettant en scène des phénomènes surnaturels tels que les vampires, les sorcières ont fait des scores d’audience exceptionnels. Adopter certains préceptes bouddhistes (le bouddhisme étant d’après les sondages la religion la « plus tolérante et la plus complète du monde », grâce à l’importance qu’il accorde à la méditation et au silence) y inclus en ce qui concerne la nourriture ou la vie sexuelle, n’est pas condamnable en soi. Le phénomène est inquiétant quand l’intérêt devient pathologique.

« Les sectes sont de petits groupements religieux, ayant rompu avec la religion officielle d’un Etat et qui sont constitués d’adeptes d’une certaine doctrine. Il est intéressant de noter que les sectes refusent la majorité des styles de vie ainsi que le système de valeurs déjà en place. Les sectes sont d’ailleurs souvent l’expression d’une dissidence sociale. Leur but est d’apporter une réponse à des besoins collectifs ou individuels qui sont ressentis comme des dictats d’une société ou de la religion dominante. », nous explique le sociologue Traila Cernescu, directeur de l’institut CURS.

En Roumanie les sectes les plus virulentes sont celles qui prêchent des doctrines éclectiques (un mélange de christianisme, bouddhisme, yoga etc ;) et elles se font remarquer par le fait que la religion n’est qu’une façade. En réalité, elles ne sont que les antennes locales d’un réseau mondial qui essaye d’imposer « un nouvel ordre » spirituel, social et politico-économique. La secte « Les Enfants de Dieu », interdite dans plusieurs pays d’Europe, en fait partie. Accusée d’avoir pratiqué la pédophilie, le chantage, la prostitution, la corruption et la séquestration de mineurs, la secte a été impliquée dans plusieurs procès dans des pays européens, aux Etats-Unis et en Australie. En Roumanie elle masque ses activités derrière une fondation paravent dont le siège se trouve à Bucarest, et qui s’est fait enregistrée comme « organisation humanitaire » en juillet 1994. Ce qui ne l’a pas empêchée d’organiser plusieurs « ashram » à différents endroits.

Les adeptes vivent en communauté fermée et y sont endoctrinés avec les « prophéties » du chef de la secte, David Moses Berg. Ce dernier affirme que « toute la société humaine est l’œuvre du Diable » et que les jeunes adeptes femmes ont le devoir de pratiquer le « flirty-fishing » (pratique assimilable à la prostitution où les filles font du racolage de personnes publiques) pour convaincre les puissants de ce monde de se détourner du Diable. « Votre unique responsabilité dans ce monde est de transmettre l’amour et d’accomplir votre vie par la Grâce et non par le travail » dit Berg. Les membres de la secte (dont certains sont des mineurs) menant ce genre de vie surnomment leurs locaux des « maisons » et à l’intérieur, sous prétexte « d’apprentissage des lois de la vie en communauté », règne la promiscuité sexuelle, montre le rapport du Service Roumain de Renseignements (SRI).

Derrière la façade religieuse ces sectes font du militantisme politique et social, ce qui implique parfois d’être en contact avec des structures illégales spécialisées dans le recueillement d’informations ou avec des organisations terroristes.

En Roumanie parmi les sectes illégales on compte le groupement « Ananda Marga » (La voie du bonheur) ainsi que des organisations islamistes fondamentalistes shiites ou wahabbites. La branche roumaine de la secte Ananda Marga s’appelle en fait « Ananda Marga Universal Relief Team » (n.d.t. l’équipe du salut universel de la Voie du Bonheur). Fondée en Inde en 1963, la secte a des antécédents extrémistes et terroristes notoires, ce qui lui a valu d’être interdite dans plusieurs pays. Cependant, depuis 1982 elle n’a plus jamais été suspectée d’activités dangereuses ou à caractère extrémiste. Son but est de « s’impliquer activement dans le changement du monde, de lutter contre le communisme, contre le capitalisme afin d’instaurer une société construite selon le principe « PRAUD »-une forme de syndicalisme primitif. Sur le plan international, Ananda Marga s’est fait connaître parce qu’elle avait l’habitude de racoler ses adeptes parmi les enfants orphelins ou abandonnés. Enfermés, soumis à un programme rigide et déshumanisant et à un régime alimentaire pauvre en protéines, ces enfants devenaient des adeptes inconditionnels convaincus de leur « nature divine », note le rapport du SRI.

En dehors de la Roumanie la situation est pire si l’on se rappelle certaines des grandes tragédies qui ont été le fait des sectes. Par exemple « l’Eglise Chrétienne le Temple du Peuple » dont les adeptes, plus de mille personnes convaincues que l’apocalypse était imminente, se sont suicidés en masse le 29 novembre 1978 en Guyane. Les adeptes de la secte des « Davidiens » aux Etats-Unis et ceux de « l’Ordre du Temple Solaire » ont connu des morts similaires en 1993 et respectivement en 1997. En l’été 2000, une autre organisation mortifère, « l’Eglise de la Restauration des 10 commandements » d’Ouganda a terrifié le monde entier en massacrant des centaines de personnes. Se nourrissant plus des faiblesses humaines que des frustrations d’un peuple, les sectes réussissent à transformer leurs sympathisants en adeptes qui leur obéissent aveuglement. Interdites du temps du communisme, les sectes se sont multipliées en Roumanie après le changement de régime politique. « Ces derniers temps on signale que des sectes millénaristes agressives pénètrent de plus en plus en Roumanie et agissent sous différentes appellations et en toute illégalité » dévoile un rapport du SRI en 2003.

La multiplication du nombre des sectes est inversement proportionnelle sur le plan international avec l’évolution des religions traditionnelles comme le montrent les sondages effectués dans les pays occidentaux. Ainsi, dans une étude de 1994, seulement 67% des Français se déclaraient catholiques alors qu’ils étaient 81% huit ans auparavant ; en revanche 71% croyaient dans la télépathie et 60% dans l’astrologie. Parmi les jeunes la tendance est encore plus marquée : en 1997 seulement 46% des jeunes âgés de 18 à 24 ans affirmaient leur foi en Dieu. Ils étaient 62% en 1977 et 81% en 1967. 40% des jeunes déclarent « ne pas avoir de religion » cependant ils sont prêts à croire dans la réincarnation, l’astrologie, les charmes, la sorcellerie, les extraterrestres et les démons. Des études faites dans d’autres pays occidentaux et en Europe de l’Est font apparaître les mêmes tendances.

D’après les chercheurs, il existe 2000 « associations à caractère spirituel » aux Etats-Unis, 1500 au Japon, 800 en France, et on y classe aussi bien les clubs de yoga, que les organisations psychotechniques ou les communautés chrétiennes. Les Roumains, quant à eux, se déclarent chrétiens à 90% et beaucoup se disent pratiquants. Néanmoins, les structures qui rencontrent beaucoup de succès en Roumanie actuellement sont celles qui font la promotion d’un mélange de christianisme, de bouddhisme et de pratiques chamanistes (comme « le repos du Saint Esprit » qui est une sorte de transe mystique et « l’ivresse avec du Saint Esprit » qui se manifeste par des accès de fous rires). « Ces structures sectaires propagent des dogmes subversives. A leurs yeux l’Etat, la nation, le gouvernement, les institutions sont les agents d’une « force maléfique », constituant une « hiérarchie diabolique » que les adeptes doivent combattre par la parole et par les gestes. Ces sectes issues d’un terreau non chrétien ne sont pas moins dangereuses, comme le prouvent l’attentat perpétré par des membres de la secte AUM en 1995, dans le métro de Tokyo ou le suicide collectif des membres de l’organisation californienne « Heaven’s gate » (Les portes du Paradis), signale toujours le rapport du SRI.

Le professeur Ioan Mihailescu, sociologue, affirme que les sectes se manifestent « contre le monde » parce qu’elles sont le résultat des frustrations imposées par la société, et qu’elles offrent une réponse sous la forme d’un refuge dans les valeurs religieuses. « Les adeptes poursuivent une série d’objectifs dont le plus important est : de dépasser sa frustration et de la remplacer par la conviction d’avoir acquis la perfection religieuse et le privilège du salut dans l’au-delà ».

« Simultanément les sectes essaient de se constituer en communautés d’élus, les plus purs et les plus parfaits parmi les humains » explique le sociologue Traila Cernescu, directeur du CURS. « En règle générale, les membres d’une secte pensent que les autres organisations religieuses sont dans le faux et que le monde qui les entoure est soit décadent, soit une création du diable. D’un point de vue sociologique on peut se demander jusqu’à quel point les sectes représentent une aventure de l’esprit humain. Pour y répondre nous devons connaître les tenants et les aboutissants de chaque cas. Quoi qu’il en soit, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule aux articles 10-11 que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits le plus précieux de l ‘homme ». Par conséquent, tout citoyen a le droit d’exprimer d’écrire et d’imprimer ses opinions librement pourvu qu’il n’enfreigne pas la loi, auquel cas il doit répondre de l’utilisation abusive de ces libertés. En d’autres mots, la liberté c’est de pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à l’autre, explique le sociologue Traila Cernescu.

« En règle générale, les sectes se développent au moment où se produisent des changements sociaux rapides et que les sentiments de frustration sont fréquents. Les sectes se soucient de tous les aspects de la vie des individus et insistent beaucoup sur l’éducation religieuse. Celle-ci est prise en charge par du personnel qualifié », nous explique encore le professeur Traila Cernescu. « Le financement est privé, elles ne reçoivent que rarement des subventions publiques ». D’après le professeur Ioan Mihailescu, en Roumanie on a identifié 350 sectes d’une très grande diversité, ce qui rend difficile tout classement. Même s’il s’agit de petits groupements, les sectes ont été étudiées par de nombreux sociologues et psychologues connus. La religion a souvent été le ciment de la vie sociale, un instrument spirituel et institutionnel permettant d’accroître la cohésion sociale et de mobiliser les ressources pour faciliter l’adaptation à un milieu modifié.

« Il est cependant important de souligner le fait que les différences religieuses peuvent accroître les tensions et intensifier les conflits au sein d’une communauté. Malgré le fait que ces dernières années beaucoup d’études ont été faites sur les sectes, leur degré de religiosité, leur statut, il est nécessaire de poursuivre ces efforts pour déchiffrer ce phénomène complexe et pour garantir à notre société un fonctionnement normal », dit le sociologue Traila Cernescu.



France : Sectes

Quand les prétoires deviennent des tribunes pour les sectes

Psychothérapie Vigilance, 25 mai 2004 - Par jacques Trouslard (*)

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« En ouvrant une procédure judiciaire, la secte joue sur plusieurs tableaux »

C'est une pratique, à laquelle recourent fréquemment de nombreuses sectes, que d'utiliser les prétoires pour les transformer en de véritables tribunes du haut desquelles elles peuvent développer, urbi et orbi, leurs théories et pratiques «injustement attaquées». Cette technique consiste à attraire devant les tribunaux toute personne ou association qui ose dénoncer publiquement les activités ou dérives sectaires d'un groupe bafouant et violant les Droits de l'Homme. Rien de plus simple : il suffit de déposer plainte contre X du chef de diffamation, auprès du Doyen des Juges d'Instruction.

Décidée par le gourou, cette intervention judiciaire s'impose pour trois raisons : la nécessité de garder le contrôle des adeptes, l’occasion offerte de retourner en sa faveur une opinion publique ébranlée, la volonté farouche d’affaiblir ou de discréditer toute association en mesure de dénoncer la mécanique des sectes.

Les adeptes de la secte ont été touchés par ces attaques dites diffamatoires. Certains ont pu être troublés. Des interrogations ont pu naître. Des doutes et des soupçons ont pu être éveillés ou réveillés. Ne dit-on pas d’ailleurs qu'il n'y a jamais de fumée sans feu, que derrière les rumeurs il y a toujours un fond de vérité, et qu'il n'y a que la vérité qui blesse ? Si, en interne, le gourou est en mesure de rassurer ses troupes, de convaincre ses adeptes que toutes ces accusations sont fausses, cela ne saurait suffire. Il importe de rétablir publiquement la vérité auprès de l’ennemi qui a osé se déclarer. Et il est hors de question de laisser le maître, considéré comme premier responsable en sa qualité de gourou, d'assurer seul sa défense. C’est une victime innocente désignée à la vindicte populaire. Son seul tort est d’avoir raison. Aussi est-il du devoir de tous de se mobiliser, de galvaniser les énergies, pour prendre la défense du père humilié. Traduire en justice, n’est-ce pas le moyen le plus efficace de prouver qu'on a raison, qu'on est attaqué par des esprits rétrogrades, diabolisé par les ennemis de la liberté de conscience, que la Cause est juste puisque combattue par des chasseurs de sorcières, des esprits bornés, qui voient des sectes partout.

Quel honneur que de pouvoir témoigner, face à la Justice de la République, en faveur du Maître ! Quelle joie de pouvoir se saigner aux quatre veines pour faire face aux dépenses que le procès va entraîner ? Pour la secte, le procès constitue toujours une occasion merveilleuse de souder et de renforcer l'adhésion et la cohésion du groupe. La victoire est d’ailleurs certaine : doué du don d'inerrance, le maître ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Et si, par malheur, la partie adverse gagne la partie, c’est parce que la justice est corrompue et que, c’est bien connu, la vérité est toujours étouffée. Pour sauver les apparences et renforcer son emprise, le gourou en profitera toujours pour exalter l’esprit de sacrifice de ses adeptes et, dans les cas extrêmes, susciter des vocations au martyre.

Le procès s'impose surtout au regard de l'opinion publique qui, selon la secte, a été désinformée dans les médias par des propos diffamatoires portant gravement atteinte à son honneur et à sa réputation. Les tribunaux de grande instance ploient sous le nombre effarant des procès intentés par les sectes qui choisissent comme avocats des ténors du barreau, certains d'ailleurs étant eux-mêmes des adeptes. Et puis, comme témoins, on fera citer des personnalités de haut niveau. On se rappelle un fameux procès où la secte n'avait pas hésité à faire intervenir comme experts les plus grands spécialistes des sociologues des religions, venus tout exprès des Etats-Unis, du Canada, de Belgique, d'Italie, d'Angleterre… Pendant toute une journée, lesdits experts s’ingénièrent à expliquer au Tribunal que, loin de constituer une secte, les plaignants étaient les fidèles d’une véritable religion, d’un nouveau mouvement religieux, d’une Eglise persécutée, et persécutée parce que minoritaire… Or l'accusation portait sur les infractions et les délits suivants : manoeuvres frauduleuses, promesses, menaces, abus d'autorité ou de pouvoir, machination ou artifices, utilisation de conditionnement ou de contrainte morale, bref d'escroquerie. A ces témoins prestigieux vinrent s'ajouter des adeptes dûment aguerris et rompus aux techniques de défense de la secte. Peut-on imaginer plus belle défense et illustration, et plus grand retentissement médiatique, surtout si la secte prend la précaution d'attaquer en correctionnelle ?

Enfin, le procès permet d'intimider les personnes ou les associations engagés dans la lutte contre les sectes et les dérives sectaires. Pour parvenir à ses fins, la secte procède à un véritable harcèlement judiciaire. Elle s'en donne à cœur joie pour faire assigner des présidents d'association, des médecins, des députés-maires, des prêtres, des officiers de police judiciaire, des sociologues, des scientifiques, des journalistes et même des avocats de la défense. Pour faire durer le plaisir, elle utilisera toutes les manoeuvres dilatoires possibles: renvois pour maladie, hospitalisation de l'avocat, train raté .... Après deux années de procédure, on a même vu une secte se désister « attendu que les concluants (la secte) pratiquent la charité chrétienne et l'oubli des offenses, que l'affaire est ancienne... qu'il convient dès lors de donner acte aux concluants qu'ils se désistent purement et simplement de la présente instance et de leurs demandes contre le défendeur».

Ainsi, en ouvrant une procédure judiciaire, la secte joue sur plusieurs tableaux. Elle en profite pour renforcer son emprise sur ses membres et pour acquérir une certaine honorabilité et respectabilité auprès de l'opinion publique. Mais son intention majeure est de décourager, d’affaiblir, et, rêve suprême, d’éliminer son adversaire en l’intimidant moralement et financièrement, en tentant de le jeter sur la paille après avoir réclamé des sommes faramineuses au titre des dommages et intérêts, - sans compter les frais d'avocats et de déplacements… Car on épuisera toutes les possibilités : du Tribunal de Première Instance, à la Cour d'Appel et jusqu'à la Cour de Cassation. Ainsi, les pourfendeurs de sectes y regarderont-ils à deux fois avant d’engager à l'avenir toute intervention publique.

Les sectes sont-elles sûres de gagner ? Non, mais la question de fond n’est pas là. Il arrive que des juges se montrent parfois très hésitants pour identifier ce qui est atteinte à la liberté religieuse et ce qui est atteinte à la liberté d'expression. Et puis, si, à la fin des fins, la secte est déboutée, un objectif inestimable aura été atteint : pendant un certain temps, elle aura retenu l’attention et parfois séduit de nouveaux membres.

Les personnes et les associations qui prennent la défense des personnes manipulées par les sectes ont-elles peur de perdre leur procès ? Absolument pas. Certes, il n'est pas facile de gagner un procès en diffamation. Mais, la plupart du temps, la défense est relaxée, sinon parce qu'elle a pu rapporter la preuve complète de la vérité des faits diffamatoires incriminés (l'exceptio veritatis), mais au titre de la bonne foi, qui se caractérise par la prudence dans l'expression de la pensée, une enquête documentée, l'absence d'animosité exagérée envers le diffamé et l'intention de poursuivre un but légitime. C'est au regard de ces critères, que les Juges examinent, jugent et relaxent la plupart du temps les prévenus.

Non, nous ne pouvons nous taire.

(*) Le Père Jacques Trouslard est prêtre «incardiné» au diocèse de Soissons. Il a abandonné son poste de Vicaire Général pour se consacrer exclusivement au combat contre les sectes depuis vingt ans. Il est chevalier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite en reconnaissance d’une vie de combat pour les droits de l’homme. courriel: ASSOCIATION-DIOCESAINE2@wanadoo.fr
A la rubrique « Nos invités », on lira avec intérêt l’entretien que Jacques Trouslard a accordé à Guy Rouquet, président de Psychothérapie Vigilance, le 18 mars 2003.



France : Landmark

Les sectes s'attaquent au développement personnel

Le Petit Journal, 24 mai 2004 par Anne Lapierre

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Dans ses stages de développement personnel, Landmark Education propose d'être authentique. Ici, pas de glorification ni d'idéologie, mais un simple coach. Pourtant, l'équipe de Pièces à Conviction montre en quoi cet organisme de formation est en réalité une secte

Les sectes ont changé. C'est ce qu'a démontré mardi soir pendant deux heures, l'équipe de Pièces à conviction. À partir d'un solide travail d'enquêtes et d'investigations sur un soi-disant organisme de formation, le magazine de France 3 a mis en garde contre les nouvelles formes de la manipulation mentale. S'il n'est en effet plus forcément question d'idéologie, de dimension religieuse ou de glorification d'un gourou, les sectes se réactualisent en s'attaquant aux domaines du développement personnel.

Ainsi Landmark Education (LE) est classée depuis 1996 parmi les sectes répertoriées par la commission d'enquête parlementaire. Elle propose des stages dont le discours déstabilisant contraint le stagiaire à renoncer à tout esprit critique dans le seul but de l'assujettir pour mieux le plumer financièrement. Et, grande nouveauté dans la technique de prosélytisme, elle n'isole plus le stagiaire de son environnement, au contraire, elle lui demande d'enrôler ses proches.

Une authentique manipulation

Laurent Richard a emprunté un nom, et participé au Forum, le premier stage de développement personnel organisé par LE qu'il a filmé en caméra cachée.
Pendant 3 jours à 395€, dans une salle retranchée d'un luxueux hôtel parisien, 80 stagiaires affrontent la technologie d'Alain Roth, animateur et président de LE-France. "Ça doit être dur de vous regarder dans la glace. Vous êtes une enfoirée…" dit-il par exemple à une femme qui se plaint des relations qu'elle a avec sa fille.

Après les exercices de confessions, humiliations publiques, ou de réveil des terreurs enfantines, la solution arrive implacable : il faut être authentique, et lutter contre son inauthenticité. Aussi chacun écrit ou téléphone à un de ses proches pour se faire pardonner. Rendez-vous pour la soirée de clôture quelques jours plus tard ou chaque participant doit inviter ses proches. Le stage 2 lui coûtera 625€ ou 525€ si on s'inscrit sous 3 jours…
Jamais inquiétée par Bercy

Pendant 3 mois, le journaliste qui se faisait passer pour un chômeur en bilan de compétence, a ensuite infiltré le siège parisien comme assistant bénévole. Il y a découvert que la société n'emploie que 5 salariés (mais tourne à temps plein avec une vingtaine de bénévoles), qu'elle génère un chiffre d'affaires entre 1 million et 1,5 million par an, et qu'elle n'a jamais été inquiétée ni par Bercy ni par l'Inspection du travail.

Avant de quitter son rôle, le journaliste dîne une dernière fois avec un chirurgien qui, lors du Forum s'était réconcilié avec son fils. Le toubib est tout content, sa vie a complètement changé, il se sent tellement mieux qu'il a enrôlé sa femme, ses enfants, son équipe à l'hôpital et a même vivement recommandé le stage à un de ses patients…

Voir aussi
Pièces à conviction pour la première fois en prime time
http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-05-24/2004-05-24-394266
Voyage au pays des nouveaux gourous
http://www.lepoint.fr/television/document.html?did=147296
Que sait-on de Landmark education ?
http://www.prevensectes.com/landmar1.htm
Le site de Pièces à conviction
http://info.france3.fr/emissions/1389638-fr.php



France : Landmark

Après coup Le poison

Libération, 24 mai 2004 par Sorj Chalandon

[Texte intégral]

Dans les Pages jaunes, Landmark Education est désignée comme une «entreprise de formation continue». En 1995, on retrouve ce holding américain cité dans le rapport d'enquête parlementaire sur les sectes. Le premier contact avec Landmark s'appelle le Forum, un stage de soixante-douze heures facturé 395 euros. En caméra cachée, nous allons assister à un Forum parisien. Assis haut sur une chaise d'arbitre, Alain Roth, le manager. Face à lui au pied de l'estrade, quatre-vingts personnes. Chacune d'elle est invitée à exposer publiquement son problème. Au micro, Danielle est la première (1).

«Ma fille est avec un homme qui ne me va pas. Et je ne le supporte pas.» «Comment ça ? Elle sort avec un homme dont vous n'êtes pas amoureuse ?», demande Roth. «Les hommes, faut pas leur faire confiance. Elle a entendu ça toute sa vie. Elle était à peine née que c'était déjà comme ça. Ce sont tous des salauds. Je me suis toujours arrangée, mais dans le silence, pour lui faire croire que les hommes...» «Vous faites ça subtilement. Vous distillez le poison lentement», lâche Roth. Elle est debout, les bras croisés. Il parle jambes énervées, en regardant l'assistance. «Donc, vous vous êtes servie de votre fille et vous lui avez gâché la vie. Ça doit être dur de vous regarder dans la glace, hein ? Et vous prétendez que vous l'aimez ? Vous plaisantez ou quoi ?» «Je l'aime. Je l'ai mise en garde...» «Ouais ! Ouais ! Vous prenez votre revanche par fille interposée.» Il la regarde. «Vous êtes une enfoirée !» «Non...» «Attendez Danielle, il faut vous réveiller et commencer à embrasser à quel point vous êtes une enfoirée. Vraiment. Ce qui est aux commandes de votre vie, c'est un mécanisme pour détruire le bonheur de votre fille. Et vous prétendez que vous l'aimez ? C'est un scandale !» «Je suis une enfoirée... Mais je l'aime...» Il crie : «C'est grave ! Vous l'aimez pas ! Vous vous aimez vous !» Danielle pleure. «Vous passez votre temps à pleurnicher sur vous ! Beu... Beu... C'est pas beau à voir !» «Je reconnais... Mais qu'est-ce que je fais avec ça ?», gémit la femme. «Vous arrêtez de culpabiliser, parce que la culpabilité est encore plus dégueulasse. Si vous voulez faire quelque chose pour votre fille, je ne sais pas moi, vous pouvez vous suicider ! Non ! C'est pas assez bien, non ! Filez-vous des coups ! Trouvez un truc qui vous fasse souffrir. Attrapez un cancer. Assurez-vous pour que ça dure vingt ans et que vous mouriez dans des souffrances épouvantables. Comme ça vous vous sentirez mieux pendant que votre fille crève.»

(1) C'était lundi à 21 h 07, Pièces à conviction sur France 3.



France : Scientologie

Jazz sous les pommiers

Communiqué, 26 mai 2004

[Texte intégral]

Coutances -Le festival Jazz sous les pommiers a accueilli cet après-midi le pianiste Chick Corea pour un concert avec sa formation Touchstone.

Le comité d’organisation avait connaissance de l’appartenance du musicien à l’église de la scientologie, mais a décidé de le programmer en ne prenant en considération que son talent musical et artistique.

A l’insu des organisateurs, Chick Corea a profité de la vente de ses cd pendant l’entracte pour mettre à disposition du public un livre écrit par Ron Hubbard, fondateur de la scientologie.

De ce fait, inquiets de l’utilisation qui pourrait être faite des bulletins de participation, remis aux spectateurs au début du concert pour gagner un cd dédicacé par Chick Corea, les organisateurs ont décidé de récupérer tous ceux qui avaient été remplis. Ces bulletins demeurent en leur possession.

Le comité d’organisation condamne sans réserve cette utilisation du festival à des fins de prosélytisme et décide de ne plus jamais accueillir ce musicien à Jazz sous les pommiers.

Pour le comité d’organisation
Le directeur,

Denis Le Bas.



Canada: Sectes

Les sectes, des groupes comme les autres ?

Arrondissement, 27 mai 2004 par Carole le Hirez

[Texte intégral]

Le phénomène des sectes est souvent associé aux abus et aux morts violentes. Dans un livre qui vient de paraître, Info-Secte compare leur fonctionnement à celui d'autres groupes dans la société.

Mike Kropveld connaît bien le phénomène des sectes. Depuis les années 70, le directeur d’ Info-Secte dissèque le sujet. Reconnu comme un expert dans le domaine au-delà des frontières du Québec, il intervient tour à tour à titre de conférencier, conseiller auprès d'avocats, formateur pour des policiers, médecins et autres professionnels, ou encore comme consultant.

Intarissable quand on le branche sur son domaine de prédilection, il balaie volontiers les idées reçues et critique le sensationnalisme du traitement médiatique qui est souvent réservé aux sectes. « Les gens veulent des réponses simples à leurs questions, à savoir si tel groupe est une secte ou non. Or, la complexité du phénomène sectaire s'accorde difficilement avec une réponse tranchée. »

Cette volonté d'apporter une vision différente a donné naissance à un livre. Le phénomène des sectes, dont la réalisation a été financée par le ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, aborde le sujet sous l'angle du fonctionnement des groupes.

« Quelle que soit la définition qu'on donne au mot secte, ces organisations fonctionnent selon des mécanismes comme les autres groupes de notre société. Ce livre montre comment on embarque dans un groupe, comment on peut être vulnérable à certains moments. »

Présents dans notre vie quotidienne

La victimisation des membres, le rôle prépondérant d'un leader, le fonctionnement démocratique sont autant d'éléments que l'on retrouve à la base de plusieurs groupes dans notre société, qu'ils soient de caractère spirituel ou politique, souligne M. Kropveld.

Plutôt que de présenter les sectes comme en marge de la société, le livre les considère comme des groupes présents dans notre vie quotidienne. À l'aide de trois exemples extrêmes, ceux de Roch « Moise »Thériault, l'ordre du temple solaire, et Heaven’s Gate, il démontre comment le glissement peut se produire graduellement vers l'horreur.

Plus que de chercher à définir le mouvement sectaire, Le phénomène des sectes vise donc à informer le lecteur sur la place des groupes dans une société démocratique et à faciliter le développement d'une pensée critique sur les groupes qui nous entourent.

La loi remplit son rôle

Dans le cadre du 25e anniversaire de la Charte québécoise des droits et libertés, un chapitre du livre est consacré à ce sujet. M. Kropveld considère d'ailleurs que le cadre juridique actuel est suffisant pour protéger les éventuelles victimes de sectes. « C'est le rôle de chaque personne de déposer une plainte si elle se sent lésée. Il ne faudrait pas laisser le gouvernement intervenir sur la base de ce qui pourrait être considéré comme étrange ou bizarre », indique-t-il. Il estime en outre que la connaissance du phénomène n'est pas suffisante pour l'encadrer davantage par la loi.

Observateur des groupes sectaires depuis de nombreuses années, Mike Kropveld a vu leur tendance évoluer à travers les ans. Alors qu’au début des années 70, ils se manifestaient par des mouvements de style commune, au tournant du 21e siècle, on assiste plutôt au développement de mouvements ésotériques aux formes multiples : religions, médiums, thérapies, croissance personnelle. « C’est le signe d'une société vibrante », considère le directeur d'Info-Secte, qui y voit certains aspects positifs.

Et les questions adressées au service téléphonique d'Info-Secte reflètent cette nouvelle réalité : Inquiétude de voir un proche s'engager dans un groupe, désir de s'informer avant de s’impliquer dans un mouvement, volonté d'entreprendre des démarches pour faire sortir un parent d'une organisation.

Attention, danger ?

Comment évaluer le degré de dangerosité d'un groupe ? Mike Kropveld reconnaît que l'exercice est difficile. Il conseille de bien s'informer avant tout et de faire un choix éclairé avant de rejoindre un mouvement. Il encourage le nouvel adepte à toujours garder le contact avec son entourage et à rester vigilant face à certains indices, par exemple un groupe qui se replierait sur lui-même et chercherait à isoler ses membres de l'extérieur.

Établi depuis 1990 sur l'avenue du Parc, dans le Mile-End, Info-Secte remplit une mission de sensibilisation et de prévention face au phénomène des sectes. Outre les ateliers d'information et les services de consultation, il met à la disposition du public une vaste collection de quelque 2500 livres, 10 000 dossiers, 2000 documents audiovisuels et des dizaines de revues, ce qui en fait une des plus importantes bibliothèques au monde sur le sujet. Le directeur d'Info-Secte souhaiterait d’ailleurs trouver un lieu public de diffusion pour abriter cette impressionnante documentation, pour l'instant accessible uniquement sur rendez-vous, faute de place dans les locaux de l’organisme



France : Témoins de Jéhovah

Une nouvelle affaire d'inceste aux assises

Le progrès, 27 mai 2004 par Christophe Bouyer

[Texte intégral]

Audience pesante à la cour d'assises. Depuis hier comparait un homme de cinquante ans accusé de viols sur sa fille. Les
faits remontent à l'époque où la victime avait quatorze ans mais également après sa majorité. Des actes commis sur une jeune femme
particulièrement vulnérable, sous l'emprise de l'alcool et des médicaments. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

A nouveau l'inceste est au centre des débats de la cour d'assises de la Haute-Loire (1). Pour cette seconde et dernière
affaire de la session, les neuf jurés tirés au sort (quatre femmes et cinq hommes) voient comparaître un postier de cinquante ans
accusé d'avoir abusé sexuellement de sa fille aujourd'hui âgée de trente ans.

Les faits portent sur plusieurs périodes et ont été dévoilés par la jeune femme à un médecin du service de réanimation de
l'hôpital Émile-Roux en août 2001 alors qu'elle venait d'attenter à ses jours.

Les premiers viols auraient été commis entre août 1988 et avril 1989 dans la maison familiale de Montregard. Lors des
premières sévices, la victime avait quatorze ans. Puis en 1995 à Langeac, et entre 1999 jusqu'à août 2001, à Dunières et
Monistrol-sur-Loire. Des relations sexuelles imposées régulièrement alors que la victime est majeure et particulièrement
vulnérable car systématiquement sous l'emprise de l'alcool et des médicaments.

Depuis la plainte déposée et l'enquête ouverte, le quinquagénaire campe sur ses positions : seuls des rapports consentis
ont eu lieu avec sa fille lorsqu'elle était majeure. Il reconnaît « avoir commis une faute morale mais non pénale ».

Témoin de Jéhovah
Vêtu d'une chemise cravate sous un blouson, les cheveux poivre et sel, celui qui est présenté comme un « homme à femmes »
se prête volontiers, et avec un calme presque déconcertant, au jeu des questions-réponses lors de l'enquête de personnalité.
Père de trois enfants, originaire de la Somme, une scolarité interrompue à seize ans pour aller travailler à l'usine, il
décide de suivre au Puy-en-Velay celle qui deviendra son épouse. « Ce n'était pas le grand amour » précise-t-il. Son union sera
ponctuée par une série d'infidélités. Après un passage à Elastelle, il obtient le concours de postier et est affecté à Paris puis
à Creil, Dunières et Monistrol-sur-Loire avant de rejoindre, suite à la séparation du couple, le centre postal d'Uzès dans le
Gard. « Je n'étais pas bien dans ma peau, à la recherche d'une vie différente ».

Cette recherche d'idéal le poussera à embrasser les principes des Témoins de Jéhovah en 1985. « Parfois, j'allais aux
offices seul, parfois en famille. Parmi mes enfants, Nathalie (2) était la plus motivée »
. Il sera exclu du mouvement après la
révélation des faits.

Expertise et contre-expertise dépeignent l'intéressé comme immature, narcissique, présentant une absence totale de
culpabilité et de compassion pour la victime.

La famille fait bloc
Le défilé des témoins cités par la défense débute avec la famille. Tous les membres font bloc derrière l'accusé. Et
notamment ses nièces. Les deux femmes, l'une est éducatrice, l'autre agent hospitalier dans le nord de la France, décrivent leur
cousine (la victime, NDLR) comme une fille exubérante, perturbée, « à côté de ses pompes », ayant des soucis avec l'alcool.
Elles évoquent une réunion de famille où la jeune femme, alors âgée de vingt-sept ans, confie « avec détachement » avoir
eu tout récemment des rapports sexuels avec son père « et puis vers l'âge de dix-neuf ans mais pas avant, nous avait-elle
assuré ».

Ensuite viennent les amis et anciens collaborateurs. Tous sont unanimes : « Ces accusations, je n'y crois pas. Ça ne lui
ressemble pas du tout ».

Interrogé par la présidente, Françoise Goujon, le postier garde son flegme à l'évocation des faits reconnus. Face aux
contradictions à répétition entre ses propos à l'audience et les différentes auditions figurant au dossier, il ne se déstabilise
pas. Les réponses sont courtes, souvent réduites à un simple « oui », « non », « je ne sais pas », « je ne me souviens plus ».
« Était-elle consciente de faire librement l'amour avec son père ? » interroge la présidente. Hospitalisée à de multiple
reprises en milieux psychiatriques, la victime souffre d'un alcoolisme sévère et d'une dépendance médicamenteuse. Le rythme des
questions est intense : « Elle était malade et vous alliez lui rendre visite en apportant de l'alcool à son domicile ? »
Chaque réponse de l'accusé est précédée d'un silence. « Elle avait l'air tout a fait lucide, elle savait ce qu'elle
faisait ( ) Quand nous couchions ensemble, je n'avais pas l'impression que c'était ma fille mais une femme ( ) Mon attirance pour
elle remonte à son adolescence, à l'âge de quatorze-quinze ans. Mais il ne s'était rien passé à l'époque »
.

Les débats se poursuivent aujourd'hui.

(1) Le procès se déroule à huis clos mais la presse est autorisée à suivre les débats.
(2) Prénom d'emprunt.



Japon : Aum

Pendaison confirmée pour un des anciens chefs de la secte Aum

AFP, 28 mai 2004

[Texte intégral]

TOKYO - La Cour d'appel de Tokyo a confirmé vendredi la condamnation à mort par pendaison de l'ancien chef du renseignement de la secte Aum Vérité Suprême responsable d'un spectaculaire attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.

Condamné au gibet, Yoshihiro Inoue, 34 ans, considéré comme le coordinateur de l'attaque, avait obtenu en juin 2000 que la peine soit transformée en prison à perpétuité, ses avocats ayant argué qu'il n'était pas présent sur les lieux de l'attentat et qu'il s'était repenti. Mais la Cour d'appel a estimé vendredi que "sa responsabilité est aussi grave que celle de ceux qui ont commis l'attaque au sarin du métro" qui avait fait 12 morts et des milliers de blessés. M. Inoue a reconnu sa participation à l'attentat de Tokyo mais s'est défendu en assurant qu'il s'était contenté "passer des messages au commando".

En décembre 1995, il avait exhorté depuis sa cellule les disciples du culte à se détacher du gourou Shoko Asahara dont les enseignements "ressemblent à la vérité mais ne sont pas vrais". Maître de karaté, Inoue avait été le premier des dirigeants de la secte à témoigner publiquement contre le gourou Asahara, l'accusant d'avoir orchestré l'attentat au sarin.

Au total 12 anciens disciples de la secte, dont son gourou fondateur, ont été condamnés à mort mais aucun n'a été exécuté jusqu'à présent.



France : Landmark

L'embarrassant rapport de l'expert antisectes

Le Parisien, 28 mai 2004

[Texte intégral]

L'affaire illustre le malaise qui entoure la lutte contre les sectes en France. Au détour d'une information judiciaire connexe au dossier de l'Ordre du temple solaire, le juge d'instruction parisien Baudoin Thouvenot a fait une découverte fort embarrassante pour le psychiatre Jean-Marie Abgrall, référence scientifique incontournable des associations antisectes.

En 2001 et 2002, ce praticien toulonnais de 54 ans a en effet reçu la somme de 45 699,49 € de la part de Landmark Education, une organisation américaine qualifiée en 1996 de secte par un rapport d'enquête parlementaire français.

Une révélation d'autant plus gênante que Jean-Marie Abgrall était à l'époque membre, en tant qu'expert associé, de la Mils (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) et que Landmark était le sujet principal, lundi soir, d'un reportage accablant diffusé dans l'émission « Pièces à conviction » sur France 3. Considérée comme une branche dissidente de l'Eglise de scientologie, Landmark Education est surtout présente dans le secteur de la formation. Elle avait fait parler d'elle en 1991 lorsque son principal dirigeant en France, Alain Roth, avait réussi à infiltrer la direction d'IBM France. Radiée depuis du registre du commerce, Landmark continue pourtant de proposer des « stages de développement personnel » et serait notamment très bien implantée, selon un rapport parlementaire récent, dans le monde de l'enseignement.

Les méthodes de Landmark, qui s'apparentent à des « thérapies collectives », sont extrêmement violentes et déstabilisantes. « Un séminaire de formation y coûte 2 300 F (350 €) pour trois jours et rassemble entre 85 et 250 personnes », précise le rapport parlementaire « les Sectes et l'argent », publié en juin 1999.

« J'ai pointé toutes leurs erreurs »

Soucieuse de prospérer en France, Landmark Education a multiplié les efforts pour s'acheter une respectabilité. C'est dans ce cadre qu'en 2001 elle a pris contact, via son avocat, avec Jean-Marie Abgrall. « Ils m'ont demandé de réaliser un rapport sur leur mode de fonctionnement, explique le psychiatre. Ils se disaient très surpris d'être considérés comme une secte et souhaitaient comprendre pourquoi. Je suis expert judiciaire et consultant, j'ai accepté de réaliser ce travail. Cela peut choquer mais il s'agit d'une pratique courante aux Etats-Unis. J'ai pris mes précautions : j'ai prévenu les associations antisectes et la Mils et j'ai surtout exigé que mon rapport ne soit exploité que dans son intégralité et avec mon autorisation. »

Le psychiatre, qui dément s'être fait piéger, réalise son étude. Le 15 septembre 2001, il perçoit la somme de 15 244,90 €, complétée, le 20 août 2002, par un second virement de 30 454,59 € versé directement depuis San Francisco (Californie), où est installé le siège de Landmark.

Ses conclusions, affirme-t-il, sont très sévères pour l'organisation. « J'ai pointé toutes leurs erreurs, leurs abus, affirme Jean-Marie Abgrall. La preuve est qu'ils n'ont jamais utilisé mon nom ou mon travail dans leurs discours publicitaires. Et s'il s'agissait d'une opération frauduleuse, je n'aurais pas pris soin de faire établir des factures. »

Reste cette somme, non négligeable, qui a atterri sur les comptes de l'expert et qui vient gravement entacher sa réputation de probité.

Déjà mis en examen par le juge Thouvenot pour « violation du secret professionnel » - il lui est reproché d'avoir publié, dans un livre, le contenu de son expertise judiciaire sur l'Ordre du temple solaire - Jean-Marie Abgrall devrait être prochainement interrogé par le même magistrat sur ces étranges virements. En l'état, cette transaction ne semble pas constituer une infraction pénale, mais elle illustre de manière aiguë les méthodes insidieuses des organisations sectaires les plus puissantes.



France : Landmark

Vu à la télé : Chapeau bas Elise !

Téléfil, 28 mai 2004 par Julia Santi

[Texte intégral]

Quand la rédaction de France 3 se met au travail, ça vaut toutes les soirées de télé réalité ! Après l’info made in Bignolas ou de Carolis, c’est Elise Lucet qui mène la danse sur France 3 en présentant le magazine « Pièces à conviction ». Sur le thème « Voyage au pays des gourous » diffusé lundi 24 mai à 20H55 et bien chapeau bas Miss Lucet !

Ce que la presse écrite n’a pas su révéler et ce que le gouvernement tous ministères confondus n’arrivent pas à formaliser et bien Elise, tu nous l’apportes sur un plateau télé.

Landmark Education, son gourou Alain Roth, ancien HEC fait proliférer en France depuis presque 10 ans, une toile d’araignée aux allures toutes pyramidales pour faire fructifier un business sacrément juteux où les adeptes offrent de leur temps et de leur carnet d’adresse pour te porter encore plus haut. IBM mord à l’hameçon et t’envoie ses cadres en coaching faisant fi du rapport parlementaire de 1995 référençant noir sur blanc Landmark Education comme secte.

Les pièces à conviction ont été rapportées en caméra cachée par Laurent Richard, journaliste téméraire qui a infiltré du dedans la secte durant 3 mois. De la formation de base en développement personnel appelée « Forum » à l’assistanat bénévole au siège à Paris, le système Landmark est disséqué en tous points.

Miss Elise, en bonne journaliste ponctue la diffusion de l’enquête par des plateaux témoins, non pas une seule pause de pub et quel bonheur ! Tu interroges donc pour nous des anciens stagiaires de Landmark Education, des chercheurs spécialistes des sectes et de la scientologie, un responsable politique gouvernemental absolument acculé et tous espèrent beaucoup de la diffusion de ce reportage pour enfin avancer sur le dossier Landmark. Un grand merci à la télé, notre secte salvatrice !

Je t’ai vu pâlir quand une fervente de Landmark s’est retrouvée littéralement « suffoquée » pour reprendre ses termes, se demandant se qu’elle faisait dans cette galère ? « On m’aurait menti ». « Moi, je n’ai rien vu de tout cela » déclara t’elle avant de verser une larme …snif, « Pourtant Alain (Roth) était, euh … est tellement génial et je parle déjà au passé », nous glisse t’elle atterrée !

Ah ! Elise ! Quel beau métier que celui de journaliste, quand il est bien fait et c’est si rare ! Alors carpe diem !

Bien cordialement.
Julia Santi pour telefil.com




France : Landmark

L'expert antisectes abandonne la lutte

Nice Matin , 29 mai 2004 par Martin Mireille

[Texte intégral]

On lui reproche d'avoir perçu des honoraires d'une organisation qualifiée de secte, Landmark Education. Le psychiatre toulonnais Jean-Marie Abgrall dénonce une stratégie de blocage du procès de l'Ordre du Temple Solaire et exprime son ras-le-bol

L'expert antisectes abandonne la lutte

On lui reproche d'avoir perçu des honoraires d'une organisation qualifiée de secte, Landmark Education. Le psychiatre toulonnais Jean-Marie Abgrall dénonce une stratégie de blocage du procès de l'Ordre du Temple Solaire et exprime son ras-le-bol

Ras-le-bol : le docteur Jean-Marie Abgrall, expert antisectes, raccroche les gants. Et abandonne le combat qu'il a mené douze ans durant contre les sectes de tous genres. « J'y ai laissé trop de plumes » constate, désabusé, le psychiatre toulonnais, expert auprès des tribunaux.

Dernier avatar : l'instruction menée à Paris dans l'affaire de l'Ordre du Temple Solaire a révélé que Jean-Marie Abgrall avait perçu 45 600 € d'honoraires de Landmark. Une organisation américaine considérée comme une branche dissidente de l'Eglise de scientologie. Classée sur la liste des sectes en France, par un rapport parlementaire, elle proposait notamment des stages de « développement personnel ». « J'ai rendu un rapport défavorable à Landmark, mais personne ne s'en soucie » regrette, amer, l'expert qui voit dans ces révélations une nouvelle façon de jeter le discrédit sur sa personne.
- Vous, le fervent expert antisectes, semblez quelque peu désabusé- C'est exact. J'en ai ras-le-bol des histoires de sectes, des histoires judiciaires. - - J'abandonne la lutte antisectes à ceux qui ne font rien. Dans ce genre de combat, mieux vaut brasser beaucoup d'air plutôt qu'aller au feu. J'y ai consacré douze ans de ma vie, j'en ai pris plein la gueule. Je dois être l'homme qui a eu le plus de procès en France. Et qui y a perdu le plus d'argent. Malgré les honoraires que j'ai parfois touchés.
- Comme ceux de Landmark Education que l'on vous reproche aujourd'hui ?
- Cette histoire sort comme par hasard maintenant alors que ça date déjà de 2001. Il s'agit de semer le désordre dans le dossier de l'Ordre du Temple Solaire et de jeter le discrédit sur moi. C'est une stratégie de blocage du procès qui n'a rien à voir avec la vérité de justice. Mais je suis à l'aise car ces fameux honoraires sont parus dans ma comptabilité, j'ai des factures, j'ai payé des impôts dessus. J'avais averti tout le monde, y compris la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils). Et contrairement à ce qui été dit ou écrit, à l'époque, je n'y participais plus, j'avais démissionné.
- Que disait votre rapport ?
- Il s'agissait d'un audit de fonctionnement. J'avais été contacté par le cabinet américain d'avocats de Landmark Education. L'organisation venait d'être inscrite sur la liste des sectes en France et se demandait pourquoi alors qu'aux Etats Unis, elle bénéficiait de rapports élogieux. J'ai relevé dans mon rapport ce qui n'allait pas, beaucoup de choses étaient à revoir. Certains personnages sont inquiétants. Landmark n'est pas très bien installé en France. Du moins à l'époque de mon rapport. Un seul coach, trois à cinq permanents et en tout un turn-over de 200 à 300 personnes. De toute façon, la justice a toujours mon audit en sa possession. Si elle veut agir, elle peut.
- Bref, vous avez perçu un peu plus de 45 000 €pour établir un rapport négatif.
- Oui, et on devrait comprendre qu'un expert qui se fait payer ce genre d'honoraires pour un rapport défavorable, ça prouve au moins qu'il est totalement indépendant et qu'il ne s'agit pas d'un pot-de-vin. Mais quoiqu'on fasse, on est maudit. Si j'avais refusé cet audit, on m'aurait reproché de ne pas être allé voir ce qui se passait à l'intérieur de Landmark. J'ai accepté : on m'accuse d'avoir touché un chèque. Mais j'ai rendu un rapport défavorable et ça, personne ne s'y est intéressé ».

Jean-Marie Abgrall, après douze années passées à lutter contre les sectes, a décidé de quitter la scène.



France :Témoins de Jéhovah

Inceste : seize ans de réclusion criminelle pour seize années de calvaire

Le progrès , 29 mai 2004 par Christophe Bouyer

[Texte intégral]

Invité à s'exprimer dès l'ouverture de son troisième et dernier jour de procès (1), l'accusé demande, comme la veille, le pardon de sa fille. « Il y a un temps pour la peine et la haine, je voudrai qu'il y ait un temps pour la réconciliation ». Françoise Goujon, la présidente, interrompt : « Il ne peut y avoir réconciliation que si la vérité est dite ».

Le postier de 50 ans comparaît depuis mercredi (lire nos éditions du jeudi 27 et vendredi 28 mai) pour avoir violé à plusieurs reprises la jeune femme aujourd'hui âgée de 30 ans. Des viols commis dès l'âge de 14 ans dans la maison familiale de Montregard puis, alors que la victime est majeure et lourdement dépendante de l'alcool et des médicaments, à Langeac, Dunières et surtout Monistrol-sur-Loire. « J'aurai voulu qu'elle dise la vérité. Une nouvelle fois, je ne peux pas m'accuser de choses que je n'ai pas faites ». Cette dernière phrase reviendra comme un leitmotiv tout au long des débats, le quinquagénaire ne reconnaissant n'avoir eu que des relations sexuelles avec sa fille « majeure et consentante ». Du moins, jusqu'à ce moment-là.
Disposait-elle d'un libre discernement alors que ces actes se déroulaient systématiquement sous le double effet de l'alcool et des cachets, fournis parfois par le père lui-même ? « Non, elle avait effectivement une faiblesse » consentait-il finalement. Au regard de la loi, cela s'appelle un viol.

Chronique d'une destruction annoncée

Me Emmanuelle Bonnet, représentant la partie civile, ne peut que constater le résultat de cette relation avec un père « qu'elle aimait, qui l'a trahie et qui continue à la trahir contre vents et marées ». Une vie bâtie sur l'isolement, l'emprise fusionnelle d'un père, une soumission et un conditionnement aux principes des Témoins de Jéhova, une culpabilité «d'être une enfant non désirée que sa famille n'entendait pas lorsqu'elle demandait de l'aide ». Autant de frustrations qui la pousseront à la déchéance. « Chaque cachet, chaque verre d'alcool était un verrou supplémentaire à la barrière qu'elle fermait entre elle et son père ». Une chronique d'une destruction annoncée.

Pour l'avocat général, cette histoire est également celle de « l'ignominie et du mensonge ». Se tournant vers la victime, Éric Sandvivy confie : « Je ne sais pas ce que décidera la cour mais moi, je vous crois ».

Le ministère public présente l'accusé comme un fin manipulateur, « la manipulation qui est la substance même d'une secte ». Un homme qui s'est servi de ce qu'il y a appris pour l'utiliser contre sa fille : le lavage de cerveau « au point qu'elle considère normal que les premières relations sexuelles se déroulent avec son père ». Puis à l'encontre de la mère considérée comme atteinte de surdité pendant toutes ces années, « à défaut de faute pénale établie, vous devrez porter le poids d'une énorme faute morale ».
Pour « ces actes ignobles d'un père à la lâcheté rare », dix-sept à dix-huit années de réclusion criminelle sont requises.

La place au doute

Les derniers mots revenant à la défense, Me Géraldine Villand, du barreau de Saint-Étienne, réclame aux jurés de prendre en compte les faits et non la souffrance de la victime. « Seule compte la réponse judiciaire ».

Méticuleusement, l'avocate liste et analyse les éléments à décharge. A commencer par les faits de viols dès l'âge de 14 ans où des doutes planent. Il est établi qu'à l'époque, le père s'était rendu coupable d'un comportement particulièrement douteux dans le lit de sa fille en lui avouant son attirance physique (selon la victime, des mots, il y a eu passage à l'acte). Par ailleurs, à l'âge de 6 ans, un petit cousin aurait eu des gestes à caractère sexuel avec elle. Pour la
défense, la possibilité d'une confusion dans ces souvenirs traumatisants est soulevée. Enfin, « il y a eu une exagération sur le nombre de viols dans les premières auditions. On peut s'interroger sur une exagération quant à l'existence des viols eux-mêmes ».

Le doute profitant toujours à l'accusé, le défenseur plaide l'acquittement sur cette question.

Quant aux accusations portant sur la période où la jeune femme était majeure, « il a toujours reconnu. Mais sa difficulté était de poser le terme «viol» sur ces faits. Il a voulu se masquer l'horreur de la situation. Jusqu'à aujourd'hui ».

A-t-il eu une volonté délibérée de maintenir sa fille sous son emprise ? L'avocate répond par la négative en indiquant que plusieurs hospitalisations en milieu psychiatrique sont de sa propre initiative. Un lieu où elle allait obligatoirement se confier à des spécialistes. « Je crois qu'il n'y a pas de démarche consciente de sa part. Il avait l'illusion qu'elle était d'accord. Ce n'est pas le monstre qu'on a voulu vous décrire ».

S'interrogeant sur le quantum de la peine requise, la défense conclut : « Il ne doit pas purger une peine aussi longue que la souffrance endurée par la victime. Ce n'est pas ça la justice ».

Les jurés ont estimé le contraire en reconnaissant une culpabilité totale. Seize années de réclusion criminelle ont été prononcées, une peine assortie de dix ans d'interdiction de droits civils, civiques et de famille.

Dans le box, le condamné est resté de marbre.

(1) Le procès se déroulait à huis clos mais la presse était autorisée à suivre les débats.

Note : Dans ce procès, il est intéressant de souligner l'influence forte de la "secte" [Témoins de jéhovah] rappelée par le
minstère public, sur le comportement de "fin manipulateur" de l'accusé. :
Extrait de l'article :
" Le ministère public présente l'accusé comme un fin manipulateur, « la manipulation qui est la substance même
d'une secte »
. Un homme qui s'est servi de ce qu'il y a appris pour l'utiliser contre sa fille : le lavage de cerveau « au point
qu'elle considère normal que les premières relations sexuelles se déroulent avec son père »
. "

Michel MARJOLLET



Russie :Témoins de Jéhovah

Interdiction de Témoins de Jéhovah à Moscou : les avocats font appel

AFP, 31 mai 2004

[Texte intégral]

MOSCOU - Les avocats des Témoins de Jéhovah ont fait lundi appel d'une décision de justice ayant interdit fin mars l'activité de la communauté moscovite de la secte, a rapporté l'agence Ria Novosti. "Nous avons fait appel devant le tribunal municipal de Moscou en demandant l'annulation de la décision précédente", a déclaré l'avocat Artour Leontiev cité par l'agence.

Le tribunal du district Golovinski a prononcé le 26 mars l'interdiction de la communauté moscovite des Témoins de Jéhovah, accusée de porter atteinte à la vie et à la santé de ses adeptes. Le procès des Témoins de Jéhovah dure depuis septembre 1998.

Le Parquet du district nord de Moscou a conclu à la suite d'une inspection que la secte attisait la haine religieuse, brisait des familles et obligeait les malades à renoncer à l'aide médicale pour des raisons religieuses.

Les Témoins de Jéhovah affirment avoir près de 250.000 adeptes en Russie, dont 10.000 à Moscou. La secte est enregistrée en Russie où elle compte 400 communautés.



France : Landmark

Le facisme souriant de la Soka Gakkai

Charlie Hebdo , Hors série n°18 par " Charlie saute sur les sectes " par Antonio Fischetti et Tignous, mai 2004.

[Texte intégral

La Soka Gakkai se définit comme une branche du bouddhisme. Mais son vrai but est ailleurs. Elle a des ministres au gouvernement, et elle contrôle le Komeito, troisième parti politique du Japon. Sous des atours " pacifistes ", l'organisation du gourou Daisaku Ikeda est une secte totalitaire qui rêve de prendre le pouvoir.

Dès la sortie du métro Shinano Machi, la présence de la Soka saute aux yeux. Les enseignes de la secte se pavanent sur les immeubles alentour : Soka des femmes, Soka International, centre culturel de la Soka, centre des jeunes, etc. Il faut dire que ce quartier de Tokyo est le fief de l'organisation du gourou Daisaku Ikeda. Même les magasins, librairies et restaurants ont été achetés par des adeptes, comme l'atteste la cocarde rouge-jaune-bleu de la secte sur toutes les devantures. A l'intérieur, pas un bâtiment sans le portrait du gourou. On y vend de tout : stylos-billes aux couleurs de la secte, cadres pour mettre la photo d'Ikeda (vénéré comme un dieu vivant par les adeptes), jusqu'aux autels domestiques de luxe à 100 000 euros. Très vite, le regard est attiré par une rue gardée par des policiers. La vraie nature de la Soka Gakkai, qui veut faire passer son gourou pour un grand militant de la paix dans la lignée de Gandhi et de Martin Luther King […], tient plutôt de l'univers guerrier. Caméras, barbelés, mirador, le quartier n'est qu'un blockhaus. Au-delà de cette limite, il ne se passera pas une fraction de seconde sans que je ne sois surveillé par un vigile avec oreillette et blouson de la secte. Si je m'accroupis pour lacer mes chaussures, aussitôt des têtes inquiètes se tournent dans ma direction. Je profite d'un groupe pour me glisser à l'intérieur. L'air interrogatif, le vigile joint les mains en un geste de prière. Je fais oui de la tête. Reste à décliner nom et adresse. Me voilà dans le cœur de la secte.

L'encens dans une main, le flingue dans l'autre

Partout, sur les murs, des portraits d'Ikeda. Imaginez un bon millier de personnes, les mains jointes, en train de réciter à haute voix le "Nam myo renge kyo", ce mantra que les adeptes de la Soka rabâchent des centaines de fois par jour. On le récite le matin dans sa voiture pour trouver une place de parking, en faisant ses courses pour dénicher la robe de ses rêves, pour réussir à un examen, etc. Le mantra induit une véritable dépendance de l'adepte, qui est ligoté d'un côté par l'obligation d'en réciter le plus possible pour réaliser ses désirs, et de l'autre par la frayeur de tout perdre s'il ralentit son rythme.
Je m'assieds, et remue vaguement les lèvres en faisant semblant de psalmodier tant bien que mal les mots magiques. Les vigiles sont partout dans la salle. Devant, au milieu, au fond. Ils passent dans les rangs, scrutent longuement chaque visage. Qu'y a-t-il à surveiller ? Des personnes en train de prier. C'est quand même bizarre de s'en méfier ainsi.
Il m'est arrivé d'entrer dans une église, une mosquée ou un temple bouddhiste. A aucun moment je n'ai eu l'impression de me retrouver dans une caserne. Seule la Soka cultive la parano guerrière à ce point. Et pourquoi donc ? Parce qu'elle poursuit un tout autre but que la diffusion du bouddhisme dont elle se targue.

Komeito, le ver sectaire dans le fruit démocratique

En vérité, l'alibi religieux est secondaire pour la Soka. On découvre bien vite que son véritable objectif est tout simplement politique. Pour ce faire, elle a son propre parti, appelé Komeito. Avec 20 % des électeurs et une trentaine de députés, c'est le troisième parti politique du Japon. Mais ce n'est pas parce qu'on a du succès qu'on a des idées. Le Komeito n'est qu'un parti opportuniste qui veut seulement être au chaud dans la majorité, et qui pour cela s'aligne sur le Jimito, le parti au pouvoir.
Le Komeito permet en tout cas à la Soka d'arbitrer le jeu politique. En effet, le Jimito ne peut pas gouverner sans le soutien du parti sectaire. D'où, en remerciements, l'octroi de postes ministériels à la Soka. En ce moment, elle contrôle le ministère de la Santé et du Travail.
Mais le poids politique de la Soka Gakkai va bien au-delà. En fait, l'appui du Komeito étant nécessaire au gouvernement, il est impossible de promulguer une nouvelle loi au Japon sans l'aval de la secte. Par exemple, à la suite de l'attentat d'Aum dans le métro de Tokyo, beaucoup de députés, de gauche comme de droite, se sont exprimés en faveur d'une loi contre les sectes. Mais les adeptes d'Ikeda, via le Komeito, s'y sont fermement opposés. Alors, si demain des tarés balancent du gaz ou une bombe dans le métro, il faudra bien se souvenir de mettre aussi en prison les dirigeants de la Soka et ses valets en costard de député.

Plus riche que Toyota

Pas de puissance politique sans trésor de guerre. Selon la chercheuse Florence Lacroix, qui fait une thèse sur la Soka Gakkai, "cette secte dispose d'une fortune supérieure à celle du groupe Toyota ". La Soka puise d'abord dans les cotisations de ses 5 à 7 millions d'adeptes japonais (2 autres millions dans le reste du monde)... Ensuite, dans ses activités d'édition : un quotidien vendu à 5 millions d'exemplaires et dont l'achat est obligatoire pour chaque adepte, un bimensuel, trois mensuels, sans compter les nouveaux livres et vidéos à la gloire du gourou qui sortent chaque mois... Il y aussi le marché funéraire et religieux. Autels, pierres tombales... Au Japon, le coût moyen d'une cérémonie funéraire avoisine 10 000 euros. " La Soka Gakkai gagne énormément d'argent sur la vente de pierres tombales. Elle possède onze cimetières et 300 000 tombes ", poursuit Florence Lacroix.
Avec tout ça, on se doute que le gourou Ikeda vit plutôt confortablement. " En 2000, il a payé plus de 1 million d'euros d'impôt sur le revenu." Sans oublier que l'argent fait des petits. "La Soka possède 100 milliards de liquidités, qui sont investis dans différentes banques qui s'en servent comme fonds de roulement. " C'est surtout la banque Mitsubishi qui reçoit les faveurs de la secte. Échange de bons procédés, le groupe Mitsubishi recrute les étudiants sortis de l'université de la Soka Gakkai.

Voilà l'exemple type d'une secte parfaitement intégrée dans la société. Chaque maillon est optimisé. Pour les adeptes : les apparences d'une religion. Pour la communauté internationale : un discours pacifiste. Pour infiltrer le pouvoir : un parti politique. Pour le fric : le soutien d'un important groupe financier... Toutes ces respectables facettes pourraient créer l'illusion d'une honnête institution. Mais au fond, si Ikeda avait le pouvoir dont il rêve, qu'en ferait-il ? Demandons à Seigo, un ex-adepte de la secte : " À coup sûr, ce serait une dictature. Au japon, on dit que la Soka Gakkai, c'est le fascisme souriant, et Ikeda, c'est Hitler qui chante le Soutra. "

La vraie nature de la secte, ce n'est pas dans le miel de son discours faussement spirituel qu'on la comprend, mais dans l'œil militaire des vigiles du quartier de Shinano Machi.


Ikeda une sangsue de salon

Ikeda veut se faire passer pour un militant de la paix. Mais on ne risque pas de le voir dans un pays en guerre. Non, ce qu'il aime, ce sont les salons d'ambassades, où il peut ressasser avec succès des phrases comme " Laissons donc entrer en nos cœurs et jour après jour le nouveau soleil". C'est un mégalo qui passe son temps à se faire photographier en serrant la pogne de célébrités, chaque cliché étant reproduit dans la revue de la Soka Gakkai Internationale... Laquelle n'a rien à envier aux plus grandes heures du stalinisme : à chaque page, Ikeda sous tous les angles en train de serrer des mains. Il a réussi à séduire des gens comme Nelson Mandela, Mikhaïl Gorbatchev (dont il paie certains voyages), le footballeur Roberto Baggio, Yehudi Menuhin , Danielle Mitterrand et sa Fondation France-Libertés, qui a reçu de l'argent de la secte, et même André Malraux, dont la photo est aujourd'hui encore placardée en guise de pub pour la Soka dans le métro japonais. Efficace dans son genre, Ikeda. Il a récolté 250 titres de citoyen honoraire dans le monde. Son lobbying est particulièrement actif à l'ONU, qui a accordé un statut consultatif à la secte, et, en 1983, la médaille de la Paix à son gourou.


 
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