Actualités sur les sectes en avril 2004.

Kinésiologie (*) Que sait-on de .... la kinésiologie
Petits Gris (*) Communiqué de l'AVREF
Témoins de Jéhovah (*) 01/04/04Français, il ne vous reste plus que 30 ans à vivre !
TwindUn empire corrompu sous couvert de charité
SectesSectes et laïcité
Actualités diverses Mégaéglises, un sacré business
RaëlNouvelle offensive d’une secte contre la Belgique
Soka Gakkaï (*) 05/04/2004"Les sectes" extrait du livre de Alain Vivien
RaëlLe mouvement raélien vu de l'intérieur : un livre d'enquête fascinant
Témoins de JéhovahRussie : rejet de la construction d'un centre des Témoins de Jéhovah
Sectes et religionsLe prêtre devant les sectes - Prof Jean Galot - à Rome

Sectes et religions (*) 06/04/2004

"Les sectes ne sont pas des religions" par le Père Jacques Trouslard (doc PDF)
Golden Down (*) 04/04/2004Fiche de lecture Crowley (doc PDF)
SatanismeLe "suicide" d'un co-fondateur d'une association
RaëlRaël - Journal d’une infiltrée est en librairie
RaëlTripotage chez les raëliens
Sectes (*) 07/04/2004 Communiqué de presse de la MIVILUDES (Doc PDF)
RaëlSoirée « travestie » chez Raël
ScientologieScientologie: le ministère de l'Intérieur condamné
SectesProposition de loi améliorant l'aide aux victimes de dérives sectaires
MoonLes éclaireurs du capitalisme rôdent à Pyongyang
RaëlLa crise de foi d'Ophélie Winter contre Raël et ses clones
SectesUne secte accusée de maltraiter des enfants
Soins PsyPsychotérapeutes: les députés imposent la nécessité d'une formation
MahikariMahikari, guérisseuse et apocalyptique
MahikariSecte : une éducatrice ardennaise en prison
RaëlDeux filles chez le capitaine Cosmos
Frères exclusifs Manifestation d'opposition lors d'une réunion des "Frères de Plymouth"
Soins PsyDouste-Blazy prend les commandes
Kinésiologie (*) 16/04/2004« Borderline ? Manipulée par un faux psy » (2003).
Kinésiologie (*) 16/04/2004
SectesCommuniqué de Parents, enfants, médiation
Frères Exclusifs - Frères de Plymouth n°4Les Frères exclusifs en réunion privée a Rillieux-la-Pape
Actualités diverses L'Etat de Rio met en place un enseignement religieux controversé
FalungongA propos des autorités francaises et du Falun Gong
MahikariEnfance ardennaise en danger : un nouveau rapport dérangeant
FalungongPlainte déposée par HE Wanji
Raël (*) 20/04/2004La secte rélienne incite au bidouillage des ordinateurs dans les cybercafés
Raël (*) 20/04/2004 Clonaid prétend pouvoir aider à cloner un mammouth
Raël (*) 20/04/2004 Jésus-Christ crucifié ? Ou remplacé par un robot biologique sur la croix ?
FECRIS (*) 23/04/2004 Congrès des 27 et 28 mars 2004 (PDF)
Sectes (*) 23/04/2004Santé et emprise sectaire (PDF)
Témoins de JéhovahLes gynécologues obstétriciens refusent d'être contraints d'accepter les pratiques religieuses de leurs patientes.
Landmark (*) 22/04/2004Jean Marie Abgrall écrit à l'équipe de "Pièces à conviction" (doc PDF)
Témoins de JéhovahLa Fondation Elahi est au cœur d’innombrables rumeurs à Asnières
Actualités diverses - SorcellerieLes Églises de réveil
ScientologieMétro, journal scientologue ?
RaëlSa Sainteté Rael veut faire l'élevage des mammouths clonés
SectesDes étudiants membres de sectes contrôlent le campus, leurs parents dirigent le Nigeria
RaëlDans les griffes de Raël
SatanismeAnnulation du culte contre Satan
Sectes (*) 27/04/2004 Communiqué de presse de Charlie Hebdo
SectesUniversité : des sectes dénoncées
RaëlUn adepte de Raël accusé d'attouchements sexuels sur une mineure de 13 ans
Actualités diversesLa communauté païenne à Montréal
Sectes et santéLa faute aux médecines alternatives…

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

 



Danemark : Tvind

Un empire corrompu sous couvert de charité

Courrier international, 1er avril 2004 par Marie-Louise von Holstein

[Texte intégral]

La fondation humanitaire danoise Tvind a été inculpée en 2002 par l’Etat danois d’évasion fiscale pour 7 millions d’euros et d’escroquerie pour 8 millions d’euros.

Depuis plusieurs années, des plaintes contre Tvind tombaient, adressées à la justice par des jeunes qui avaient été embrigadés via les réseaux d’écoles de cette fondation humanitaire, ou d'anciens enseignants qui avaient cru coopérer à des projets de développement mais s’étaient retrouvés exploités. "Pourtant, le procès contre les principaux suspects, le fondateur de Tvind, Mogens Amdi Petersen, et sept autres dirigeants de cet empire n’a finalement commencé qu'en 2003 et devrait trouver son épilogue à la fin de l’année 2004", annonce le quotidien danois Berlingske Tidende.

L'énorme scandale, à l'échelle danoise, n'a commencé qu'en 2001, lorsque la police judiciaire spécialisée dans la délinquance économique a ouvert une enquête pour fraude contre Tvind. Il a alors fallu retrouver M. Petersen, qui avait disparu en 1979 tout en restant à distance le leader spirituel et puissant de la fondation. Après un an de recherche, Mogens Amdi Petersen a été arrêté à l’aéroport de Los Angeles par la police américaine. "Depuis 1991, il vivait sur une île proche de Miami, Fisher Island, dans une résidence d’une valeur de 6 millions de dollars [5 millions d'euros]. L’aventure du gourou de Tvind s'est terminée avec son retour au Danemark", commente le journal Politiken. Il est resté en prison durant un an, puis a bénéficié d'une mise en liberté provisoire sous caution en 2003, même si l’Etat danois redoutait qu'il ne profite de cette occasion pour fuir à l’étranger. Il n'en a rien été et jusqu’à présent il s'est présenté à chaque audience.

"Une formidable communauté, aux ressources presque infinies"

Avec ses complices, dont sa compagne Kirsten Larsen, le leader est soupçonné d’avoir rempli ses coffres avec les salaires prévus pour des volontaires tiers-mondistes et ceux des enseignants qui s'engageaient à ses côtés. "Les salariés acceptaient de donner une grande partie de leur salaire à un fonds humanitaire, qui devait en théorie redistribuer cet argent pour des causes humanitaires, comme la protection de la nature ou la science. Du coup, Tvind obtenait une réduction d'impôts "pour don à une organisation charitable", alors qu'en fait le fonds alimentait les entreprises, les écoles et les boutiques gérées par la fondation elle-même", a expliqué Hans La Cour lors du procès, rapporte le quotidien Ekstra Bladet.

Hans La Cour, qui a travaillé comme professeur pour Tvind pendant dix-huit ans, accuse aujourd’hui Mogens Amdi Petersen de manipulation, de corruption et d'abus de pouvoir. En 2000, ce témoin clé coopérait avec la chaîne danoise TV2 pour une émission qui critiquait Tvind et qui a été à l'origine de toutes les enquêtes policières, s'achevant par l’arrestation de six dirigeants de la fondation, puis celle d’Amdi Petersen. L’ancien prof, qui vit aujourd’hui en Nouvelle-Zélande, a d'ailleurs publié un livre, Le Voyageur, en 2002, où il décrit comment des gens ont sacrifié leur liberté et leur argent pour Tvind. "Je faisais partie d’un système corrompu, mais en même temps je participais à une formidable communauté, aux ressources presque infinies", rapporte Politiken en le citant.

Petersen nie tout en bloc

Selon Hans La Cour, Tvind est une secte. Tous les gens qui travaillent pour elle sont sous la coupe de Petersen. Il révèle ainsi que, à une époque où il était employé dans une école de Tvind au Danemark, il vécut avec cinq autres membres dans une seule pièce, avec des lits superposés. Tous versaient leur traitement à Tvind, qui leur laissait juste un peu d’argent de poche. L’ordre était : "Economisez !" Ils devaient se "nourrir d’aliments périmés récupérés la nuit dans les poubelles des supermarchés", rapporte encore Politiken.

En 1996, l’Assemblée nationale danoise avait déjà voté une loi contre Tvind afin de supprimer les subventions de l’Etat aux trente-six écoles nationales de la fondation. Depuis les années 70, les établissements Tvind étaient en effet critiqués par tous les partis de droite, qui les soupçonnaient déjà de délinquance économique. Le ministre de l’Education de l'époque, Ole Vig Jensen, avait estimé que ces écoles escroquaient les deniers publics et il avait donc fait voter la "loi contre Tvind". Mais, au terme d'une procédure, la fondation avait fait reconnaître que ce texte était anticonstitutionnel et elle avait récupéré ses subventions en 1999.

L’affaire s'achèvera probablement à la fin de 2004, mais dans l'attente Tvind existe toujours, avec ses écoles et ses projets, au Danemark comme à l’étranger. D’un côté, le leader Amdi Petersen a toujours nié être coupable de quoi que ce soit, de l’autre d'anciens enseignants et l’Etat danois continuent à accuser le leader et ses compères.



France : Sectes

Sectes et laïcité

NB : Un séminaire sur ce sujet important s'est tenu, à l'initiative de la MIVILUDES

Bulles, n°81, 1er trimestre 2004

[Texte intégral]

Le débat actuel sur la laïcité suscite de nombreuses réflexions, alimente un grand nombre d’études, de conférences, d’articles, … Pour nous, ADFI, préoccupés que nous sommes par les dangers du phénomène sectaire, la laïcité dite à la française nous est toujours apparue comme une protection indispensable de l’individu.

Mais il faut bien constater que les sectes utilisent ce débat sur la laïcité pour deux raisons principales :

- d’une part, elles veulent convaincre l’opinion qu’elles sont des religions ou, à tout le moins, des nouveaux mouvements religieux.

- en outre, elles essayent de remettre en question cette notion de laïcité à la française selon laquelle les convictions religieuses relèvent de la sphère privée et qu’il convient de rendre à César ce qui est à César.

Pour illustrer cette dernière attitude, nous donnerons des exemples tirés des écrits mêmes des responsables de sectes.

Nous avons déjà développé le premier point (dans le BULLES n° 80 sous le titre Sectes et Religions) et avons expliqué pourquoi les sectes manifestent cette volonté d’être assimilées à des religions : la reconnaissance sociale, bien sûr, la poursuite d’avantages fiscaux, mais aussi le désir, revendiquant des croyances spirituelles, de profiter de la définition même de l’État laïc qui garantit la liberté de conscience. Mais comme l’explique très bien Henri Pena Ruiz 1 dans son ouvrage Qu’est-ce que la laïcité : L’État laïc n’est pas arbitre des croyances et il n’a donc pas à accepter de se situer sur le terrain où les sectes veulent l’entraîner, notamment pour dissimuler sous l’invocation de leur dimension religieuse supposée les pratiques de manipulation mentale qui les caractérisent."… " La spiritualité invoquée n’est que le paravent d’une volonté d’emprise (…) sur les hommes qui atteste qu’on se soucie plus souvent de la terre que du ciel."

Un autre professeur de philosophie, Guy Coq, dans Laïcité et République 2 arrive aux mêmes conclusions : " au sens extrême du terme, la secte est une véritable contre-société globale qui s’inscrit dans la société commune et qui prétend soustraire ses membres aux règles communes. Non seulement elle se caractérise par l’emprise spirituelle d’un gourou, chef religieux absolu qui exige une obéissance illimitée, mais celui-ci étend son pouvoir sur la totalité de la vie sociale et personnelle des adeptes, de sorte qu’il est en même temps le chef politique suprême."

Et cette prétention d’emprise totale sur les adeptes s’élargit en volonté d’emprise sur toute une société. Il s’agit d’une visée politique de gouvernement qui n’a bien entendu, rien à voir avec les démocraties modernes.

Quelques exemples illustrant cet objectif :
Hubbard, fondateur de la Scientologie, posant les bases du "département des affaires gouvernementales" (lettre de règlement n°7) demandait à ses adeptes de " procéder à des attaques du front politique en utilisant la législation pour enlever à l’ennemi son pouvoir et ses droits légaux… ", le but de ce département consistant à "amener le gouvernement et les philosophies hostiles vers un état d’obéissance complète aux buts de la Scientologie." Voilà clairement défini par Hubbard lui-même le projet de conquête du pouvoir par la Scientologie. Dans cette optique, la laïcité est pour Hubbard à la fois une arme de combat pour donner plus de moyens à la Scientologie et une cible à détruire en vidant la notion de son contenu protecteur du système social actuel.

Un autre exemple, concernant cette fois la religion athée raëlienne : Le projet politique de Raël est clairement exposé dans son ouvrage La Géniocratie (sous-titré le Génie au Pouvoir) dans lequel il explique calmement l’élimination des "débiles", l’exercice du pouvoir par les génies et la réalisation de ce projet eugéniste et élitiste réalisé par la reproduction des humains selon la technique du clonage.

Le projet politique de la Méditation Transcendantale est lui aussi clairement exposé par Maharishi en vue de "la reconstruction du monde entier" qui sera dirigé par le gouvernement mondial, incarné par le pouvoir suprême qu’exerceront les "méditants".

Moon quant à lui n’hésite pas à affirmer à ses adeptes que " le temps viendra où même le candidat à la présidence(des États Unis) aura besoin de l’agrément de Père(Moon lui-même) pour réunir…" " La population américaine et le gouvernement se prosterneront devant lui".

Même les Témoins de Jéhovah, opposés au vote, dans leur Manuel pour l’École du Ministère du Royaume exposent les grandes lignes du gouvernement théocratique pour lequel ils militent et qu’ils seront amenés à exercer, persuadés qu’ils sont que "l’organisation mondiale est dirigée par Dieu".

Pratiquement toutes les sectes, des plus petites aux plus grandes, sont persuadées qu’elles sont investies d’une mission elle-même porteuse d’un projet politique et il serait fastidieux de citer leurs leaders.

Ces quelques extraits de propos tenus réellement par divers gourous connus, et développés sur des centaines de pages, démontrent les visées politiques qui sont les leurs et qui servent de ciment à leur doctrine et à leur groupe. Personne ne resterait adepte d’une secte, si un idéal ne venait en permanence resserrer les liens autour d’une mission qui, à bien y regarder, relève essentiellement d’un projet politique. Celui-ci a pour objectif de battre en brèche la lente élaboration du modèle démocratique moderne.

----------------------

1 Qu'est-ce que la laïcité, Editions Folio Actuel. Henri Pena Ruiz est professeur de philosophie ne Kâgne au lycée Fénelon, Maître de conférences à l'Institut d'Etudes politiques de Paris, membre de la commission Stasi.

2 Laïcité et république, Le lien nécessaire, Editions de Félin. Guy Coq a été professeur associé à l'IUFM de Versailles. Il collabore à la revue "Esprit".



Etats-Unis : Actualités diverses

Mégaéglises, un sacré business

Libération, 2 avril 2004 par Pascal Riche

[Texte intégral

Le Christ en comédie musicale, des garderies pour enfants, des salles de muscu.. Dans la mégachurch évangélique du Kentucky, tout est bon pour attirer des ouailles bien pensantes à la bourse garnie. Leur trinité : Jésus, Gibson et Bush.

Kentucky envoyé spécial

Cela ressemble à tout sauf à une église. Une gare, peut-être, ou un multiplex de cinémas. Une entreprise, certainement. Pour y aller, il faut se garer dans un des parkings du «campus», et prendre une navette. Le hall d'entrée, couvert d'une moquette mauve, est gigantesque, avec des guichets d'accueil, quelques fauteuils épars, et des escalators. Une librairie vend des livres pieux ou moraux, comme la Foi de George W. Bush. Des policiers en uniforme veillent, à droite et à gauche. D'autres hommes, munis d'oreillettes, dévisagent les entrants. Car, ici, l'argent circule beaucoup : le week-end de notre visite, 19 407 personnes ont assisté aux trois offices, laissant dans des enveloppes 669 379 dollars.

Bienvenue à la Southeast Christian Church. Le bastion évangélique du Kentucky, l'une des plus grandes églises du monde. En arrivant, les ouailles déposent leurs enfants dans des salles où ils peuvent suivre le même office que leurs parents, entre deux baby-foot et sur fond de musique rock. Il y en a pour tous les âges, dans un labyrinthe de couloirs. Dans cette salle, des tout-petits sautent en criant : «Jump with Jésus.» Dans cette autre, des dames chantent «Pet the bible book !» en invitant des bébés d'un an à toucher le livre saint. Pendant ce temps, les parents prennent l'escalator, s'installent dans les 9 000 places d'un colossal amphithéâtre. Là, ils attendent un peu, comme au cinéma, en regardant les publicités défiler sur sept écrans géants : «Priez pour nos soldats», «Stage Plage & Bible, à Daytona, Floride», «Delirious en concert»...

Le film de Gibson sur des écrans géants

D'une durée d'une heure, l'office s'ouvre par l'entrée en scène d'une créature blonde aux accents de Britney Spears, qui pousse une chanson disneyenne. Premières paroles prononcées par le prêtre Greg Alen, guitare autour du cou : «Lorsque j'ai vu le film la Passion, il y a trois semaines, je suis resté sans voix...» Il poursuit avec emphase : «Le sang de Jésus, c'est le coût catastrophique de ma désobéissance...» Pendant qu'il parle, des orgues jouent des notes dramatiques et la lumière passe au rouge orange crépusculaire. Le film de Mel Gibson est cité tout au long de l'office. Le sermon s'inscrit lui-même dans le cadre d'une série baptisée The Passion of Christ, consacrée aux messages de l'Evangile selon Gibson. Pendant que le pasteur Dave Stone parle, des extraits du film défilent sur les écrans géants... A la fin de l'office, un des responsables de l'église, Don Waddell, appelle les ouailles à venir manifester le surlendemain contre le mariage des homosexuels, afin de lutter contre le «déclin moral» du pays.

La Southeast Christian Church est l'une de ces megachurches évangéliques qui, depuis les années 1980, redessinent le paysage religieux des Etats-Unis. Environ deux millions d'Américains fréquentent ces églises géantes, dont le but est d'évangéliser le plus de gens possible. Pour y parvenir, tous les moyens modernes (sport, musique, spectacles) sont bons. Le film de Gibson fait partie de la panoplie.

La Southeast Christian Church dispose d'un gigantesque gymnase entouré de salles de musculation gratuites. Elle abrite des groupes de soutien aux divorcés, aux alcooliques, aux chômeurs, aux sourds, aux malades du cancer... D'autres mégaéglises sont allées plus loin encore. L'une d'elles, l'église Brentwood, à Houston, a laissé un McDonald's s'installer sur son «campus». Le but est d'attirer le plus de monde possible vers «Jésus». Cela marche : alors que la plupart des églises protestantes traditionnelles battent de l'aile aux Etats-Unis, les megachurches évangéliques prospèrent.

Parmi ses appâts, la Southeast Christian Church organise un grand show, le Easter pageant, qui raconte la vie du Christ. Une sorte de comédie musicale kitschissime, avec des fumigènes, des lumières roses et vertes, des anges câblotractés, un diable aux doigts crochus, des centaines de figurants (bénévoles), des ânes et des dromadaires (payés). Cette année, 75 000 tickets ont été vendus, à raison de 8 dollars la place. Les spectateurs ressortent ravis, parfois convertis. Phil Breer, employé d'une entreprise de surgelés, avait cessé de fréquenter l'église depuis l'âge de 16 ans : «J'en suis revenu impressionné et troublé. J'avais gardé l'image d'un Jésus triste et austère, ce n'est pas ce que je croyais.» Greer est devenu aujourd'hui l'un des plus vibrants membres de l'église.

Des églises qui jouent sur l'émotion

La Southeast Christian Church compte 350 employés. Le principal pasteur s'appelle Bob Russell. Marié, deux enfants et quatre petits-enfants, il a 60 ans, le teint hâlé, une chemise rouge et des dents parfaites. Lorsqu'il est arrivé, à l'âge de 22 ans, de sa Pennsylvanie, l'église regroupait 120 fidèles dans un sous-sol. De déménagement en déménagement, elle en compte aujourd'hui plus de 20 000. «Je n'ai pas planifié cette croissance, c'est Dieu qui l'a voulu, et nous nous sommes adaptés», assure-t-il. Mais il sait aussi que les phénomènes divins n'expliquent pas à eux seuls le succès des megachurches aux Etats-Unis : «Les Américains ne vont plus chez le commerçant du coin, mais au supermarché ou au centre commercial», rappelle-t-il, et les églises géantes offrent l'anonymat recherché : «Chez nous, on peut venir voir ce qu'on fait, sans être aussitôt sous les feux des projecteurs.» Par ailleurs, poursuit Bob Russell, «les gens se sont habitués, avec la télé, à une qualité excellente de programmes qu'une petite église ne peut assurer» : de bons prêcheurs, une musique impeccable, bref, du spectacle. Il explique aussi que, les besoins des gens étant divers, «seule une très grande église peut avoir la masse critique pour y répondre», grâce à des groupes de soutien spécifiques... Et les fidèles recherchent une assistance fournie: «Le monde, pendant la semaine, devient de plus en plus diabolique et antichrétien, explique Russell. Alors, le week-end, les gens aiment se retrouver nombreux pour célébrer Jésus.»

Le phénomène est observé avec un peu d'inquiétude par les spécialistes de la religion. «Ces églises réduisent le contenu intellectuel de la religion au minimum, et ne se concentrent que sur les émotions ou les services sociaux qu'apporte l'affiliation à un groupe», estime Daniel Frankfurter, professeur au Behrend College, en Pennsylvanie.

De nombreux fidèles fréquentent la Southeast Christian Church à la suite d'un accident de la vie, afin de rencontrer des gens qui leur ressemblent. «Je suis là depuis 1991. J'avais divorcé, et mon Eglise baptiste considérait les divorcés comme de la crotte. Je cherchais un groupe biblique sérieux pour parents célibataires, et les autres Eglises n'avaient rien à m'offrir», raconte Beth Stenberg, 53 ans. La Southeast est un grand club de rencontre : le taux des célibataires y atteint 40 %. Le profil socioculturel des paroissiens est extrêmement homogène. Ce sont des Blancs à plus de 90 %, vivant dans des banlieues cossues de Louisville, avec de bons salaires. Les hommes ressemblent aux bons pères de famille des séries américaines des années 50. Les femmes sont souvent replètes, et vêtues sans grande élégance.

Les églises géantes poussent toujours dans les banlieues prospères. Don Waddell, le responsable de l'accueil des nouveaux membres à la Southeast Christian Church, admet que cela fait partie de leur modèle économique : «Vu l'argent nécessaire pour les faire fonctionner, elles ne pourraient pas se développer dans des quartiers défavorisés.» Politiquement, dit-il, les paroissiens «ont voté dans des proportions écrasantes pour Bush» : «Nous sommes des gens qui croient en la Bible, qui voient les choses en noir et blanc, qui aiment les règles claires...», explique Waddell, un ancien pilote de chasse de 58 ans qui a combattu au Vietnam.

Une influence sur la politique locale

Ces églises sont des groupes à but non lucratif, mais de gros business. Le nouveau bâtiment de la Southeast Christian Church, achevé en 1999, a coûté 100 millions de dollars, fournis par les paroissiens généreux. L'ancien manager de l'église, Gregg Dedrick, est aujourd'hui président de la chaîne de restauration rapide KFC (Kentucky Fried Chicken). Tout en haut de l'organigramme ­ un râteau impressionnant ­, on trouve le nom de «Jésus». Dessous, le «conseil des anciens» : quinze membres, rien que des hommes, des hommes d'affaires. Dessous, le pasteur charismatique Bob Russell. Ce dernier n'aime pas se voir comme un patron : «C'est vrai que j'ai l'expérience d'un gros complexe comme celui-ci, mais je ne pourrais pas diriger KFC ou Ford.» Par ailleurs, ajoute-t-il, «je ne signe pas les chèques. Trop de prêtres deviennent corrompus». Il est payé «selon les standards du Conseil évangélique pour la comptabilité financière», soit moins de 200 000 dollars par an, une somme qu'il arrondit avec des livres et des conférences.

Par sa seule taille, la Southeast Christian Church est devenue une force politique. Les politiciens du Kentucky se doivent de s'y afficher. «On ne veut pas s'impliquer dans la politique, mais, quand il y a un problème moral qui nous tient à coeur, on défend nos convictions haut et fort», explique le plus jeune des trois pasteurs, Kyle Idleman, 28 ans (bronzé, chemise jaune vif, dents blanches). L'église vient de remporter une victoire : le maire démocrate de Louisville a accepté, sous la pression, de renforcer la réglementation des sex-shops en centre-ville. Début 2003, la Southeast Christian Church défendait la guerre en Irak ; Bob Russell, dans un sermon, avait comparé les critiques anti-Bush émanant d'Hollywood aux «paroles dépourvues de connaissance» qui, dans le livre de Job, obscurcissent les plans de Dieu.



Belgique : Raël

Nouvelle offensive d’une secte contre la Belgique

Résistances, 4 avril 2004 par Nadia Geerts et Manuel Abramowicz

[Texte intégral]

Un vent favorable a déposé sur le bureau de la rédaction du journal d’investigation « RésistanceS » un courrier pour le moins curieux (voir annexe). La secte que le papier à en-tête qualifie de « Religion Raëlienne de Belgique » y exhorte les athées à unir leurs forces à celles de « Sa Sainteté Raël » pour débarrasser l’humanité du « concept divin atrophiant ». Une nouvelle offensive sectaire qui rappelle l’urgence qu’il y a à ce que le gouvernement fédéral réagisse. Avant qu’il ne soit trop tard.

Selon ce courrier générique, vraisemblablement adressé à bon nombre d’associations, Claude Vorilhon, alias Raël, a décidé de faire de 2004 l’année de l’athéisme. Et il appelle ceux qui, comme lui, clament que « Dieu n’existe pas » à rejoindre les soixante mille raëliens et autres « personnes de bonne conscience » qui ont entrepris de promouvoir l’athéisme.

Il s’agit là sans nul doute d’une nouvelle offensive sectaire, qui vise cette fois les milieux rationalistes, comme en témoignent les références faites à Giordano Bruno, victime de l’Inquisition, à l’obscurantisme, au terrorisme et autres crimes commis au nom d’un dieu, quel qu’il soit.

Pourtant, la « Religion Raëlienne », qu’elle soit de Belgique ou d’ailleurs, n’a guère brillé jusqu’ici par la rationalité de ses thèses prétendument scientifiques. On se souviendra des « Elohims », ces créatures extraterrestres qui seraient, selon Raël, les véritables créateurs de l’espèce humaine. Élohims dont personne n’a bien sûr jamais vu l’ombre d’un spécimen… On se souviendra aussi des rumeurs de clonage humain réussi que fit courir Clonaid, société filiale de la secte raëlienne, sans jamais parvenir à apporter la preuve de ses réalisations. On se souviendra surtout de Claude Vorilhon, apparaissant tout de blanc et de long vêtu sur les chaînes de télévision, semblable à un grand prêtre, et revendiquant le titre de « Sa Sainteté ».
Quant à éradiquer la violence, ce dont se targue également la secte raëlienne, on peut à juste titre douter des méthodes préconisées par celle-ci, à savoir la suppression de la démocratie au profit d’une géniocratie empreinte d’eugénisme.

Mais une chose semble claire : l’essentiel de sa rationalité, Raël l’a mise à profit pour tenter de recruter de nouveaux adeptes. Y compris dans des milieux que l’on pourrait espérer amplement prévenus contre les associations sectaires nuisibles que sont le raëlisme et ses clones…

La Belgique : cible des sectes internationales ?
L’offensive orchestrée aujourd’hui par la secte raëlienne n’est qu’un exemple parmi bien d’autres des actions menées depuis bien longtemps en Belgique par des groupes sectaires. Au mois d’août dernier, notre journal d’investigation dénonçait les agissements d’une autre secte internationale : la secte de Scientologie (voir notre communiqué de presse du 17 août 2003)

A cette occasion, nous interpellions le gouvernement fédéral afin de le sensibiliser aux dangers que représentent les sectes pour nos libertés individuelles et collectives. Nous l’alertions notamment quant à la présence de représentants d’organisations sectaires au sein même d’organismes publics.

Les sectes sont un danger pour nos démocraties, au même titre que le racisme, l’antisémitisme, l’extrême droite ou l’intégrisme. Aussi les autorités publiques de notre pays doivent-elles agir contre elles… avant qu’il ne soit trop tard !

Nous interpellons donc une nouvelle fois le gouvernement fédéral pour qu’il mette en place une véritable stratégie de lutte contre les organisations sectaires nuisibles.



Canada : Raël

Le mouvement raélien vu de l'intérieur : un livre d'enquête fascinant

CNW, 6 avril 2004

[Texte intégral]

Communiqué de presse de la maison d'édition Stanké

- MONTREAL - Malgré une injonction du mouvement raelien pour en interdire la publication, le livre Rael - Journal d'une infiltrée paraît en librairie sous l'étiquette Stanké.

Ecrit par la journaliste Brigitte McCann, illustré par la photographe Chantal Poirier, cet ouvrage relate une enquête de longue haleine sur l'un des mouvements religieux les plus controversés.

Demandée par les avocats du mouvement raelien le 24 mars dernier, l'injonction provisoire a été rejetée le jour même par la juge Diane Marcelin. Cette dernière a rappelé l'enseignement de la Cour suprême selon lequel "le droit du public à l'information soutenu par la liberté d'expression impose des limites au respect de la vie privée dans certaines circonstances".

Peu après l'annonce de la naissance du premier bébé cloné, le 27 décembre 2002, Le Journal de Montréal confie à l'une de ses journalistes la mission d'infiltrer le mouvement raelien. Bébé Eve : fabuleuse percée scientifique ou canular ? Le monde entier s'interroge. Brigitte McCann est lancée sans avertissement dans une enquête exemplaire qui lui fait découvrir les dessous du mouvement de Claude Vorilhon, alias Rael. Lentement mais sûrement, de rendez-vous en rencontre, de voyage en stage, elle fait la connaissance de raeliens, de guides, de figures marquantes du mouvement - jusqu'à être baptisée par le gourou lui-même. Elle fera éventuellement partie des quelques candidates retenues par Brigitte Boisselier en vue du prochain coup médiatique projeté par Clonaid.

Après plus de neuf mois d'enquête, Le Journal de Montréal publie dans ses pages, à compter du 7 octobre 2003 et durant six jours, les découvertes de Brigitte McCann. Diffusé aussi bien au Québec qu'au Canada anglais et aux Etats-Unis par les quotidiens de Sun Media, son reportage la propulse, du jour au lendemain, au rang de journaliste-vedette et elle multiplie les entrevues partout en Amérique du Nord auprès des plus grands médias. Rael - Journal d'une infiltrée propose aujourd'hui d'aller plus loin que le reportage et offre le récit, au jour le jour, de neuf mois de recherches ainsi que des retombées de l'enquête journalistique de l'année.

Voici le reportage que tous attendaient sur le mouvement raelien vu de l'intérieur. Rien n'est passé sous silence : la confirmation irréfutable et définitive de l'imposture du "prophète"; le canular de Clonaid; l'illustration des stratégies du gourou pour publiciser les activités du mouvement et récupérer à son profit l'intérêt des médias; le prétexte de la promiscuité sexuelle pour attirer des crédules dans les rangs du mouvement.

Il en résulte un document étonnant et passionnant sur les pratiques des leaders du mouvement raelien et de son chef suprême, et une sélection de plus d'une centaine de photographies exclusives percutantes - Rael et ses disciples comme on ne les a jamais vus - par Chantal Poirier, reporter photographe, et partenaire de Brigitte McCann dans cette aventure fascinante. Au-delà d'un livre d'enquête attendu, Rael - Journal d'une infiltrée inaugure un nouveau genre : le thriller-réalité, où une journaliste raconte, photos à l'appui, en temps réel, son expérience au sein d'un mystérieux mouvement religieux.

Renseignements: Evelyn Mailhot, relationniste, (450) 465-2938



Russie : Témoins de Jéhovah

Russie : rejet de la construction d'un centre des Témoins de Jéhovah

AFP, 5 avril 2004

[Texte intégral]

SAINT-PETERSBOURG - L'organisation des Témoins de Jéhovah s'est vu refuser un terrain sur lequel elle comptait bâtir un centre religieux dans la ville de Sosnovi Bor, près de Saint-Pétersbourg (nord-ouest), a annoncé lundi la municipalité qui a organisé un référendum sur le sujet.

Quelque 90% des habitants de cette ville de 65.000 habitants se sont dit "contre" la construction d'un centre des Témoins de Jéhovah, lors de ce référendum organisé le 14 mars dernier, a précisé la même source.

Les témoins de Jéhovah, considérés comme une secte dans plusieurs pays, sont officiellement enregistrés en Russie, où ils comptent 400 communautés et avancent le chiffre de près de 250.000 adeptes.

Une loi de 1997 proclame la liberté de culte pour les religions dites "traditionnelles" que sont l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme et le judaïsme, mais interdit le prosélytisme pour les religions considérées comme nouvellement implantées en Russie.

En mars dernier, un tribunal de Moscou avait prononcé l'interdiction de la communauté moscovite des Témoins de Jéhovah, accusée de porter atteinte à la vie et à la santé de leurs adeptes.



France : Sectes ou religions

Le prêtre devant les sectes - Prof Jean Galot - à Rome

et la réponse du Père Trouslard ci-après

Web, 5 avril 2004

[Texte intégral

Dans le monde d'aujourd'hui, on assiste à une multiplication des sectes. Les sectes sont des groupes religieux qui veulent exercer en commun des activité du culte, de formation spirituelle, de prière d'aide sociale. Il est difficile de définir une secte, mais généralement la secte compte un nombre limité: d'adhérents et se distingue ainsi des " grandes religions ".

Dans l'histoire des religions, il arrive souvent qu'un groupe soit considéré au début comme une sécessions puis, lorsqu'il a grandi, qu'il soit reconnu comme une religion. C'est ce qui s'est passé pour christianisme.Le prêtre est appelé àà reconnaître dans les sectes une manifestation de la soif de Dieu qui anime beaucoup de vies humaines.

Dans sa foi, le prêtre a une conception plus juste de Dieu. Mais même s'il discerne plus facilement les déviations et les erreurs de l'homme religieux, il doit accueillir avant toute valeur positive de toute tentative de l'homme pour établir des contacts avec Dieu. Il y a de bons aspects dans ces tentatives, et elles méritent d'être encouragées et développées.

Le danger serait de ne voir dans les sectes qu'une religiosité erronée. Le prêtre a un devoir particulier d'estime qui peut l'aider à comprendre le bien qui se cache ou se manifeste même dans le cadre d'une foi qui peut être imparfaite. Avec la lumière de l'Esprit Saint, il peut obtenir la grâce de découvrir des erreurs proposées parfois sous une forme très séduisante. Il ne doit jamais croire qu'il est à l'abri toute déviation : il a besoin de l'Esprit pour conserver une parfaite droiture de pensée.

Dans la mesure du possible, il doit tenter de corriger les erreurs sans blesser les personnes.Le prêtre a le devoir de témoigner une estime profonde et sincère envers toutes les associations qui ont pour but de développer la vocation religieuse de l'homme. Selon les déclarations de la société internationale, il doit respecter les droits de chaque homme à une liberté religieuse authentique, à éviter toute forme d'intolérance ou de discrimination fondée sur les convictions de foi ou sur l'appartenance à un groupe ou à un mouvement religieux.

En vertu du précepte d'amour universel annoncé par le Christ, le prêtre est invité à un effort spécial de sympathie et de compréhension envers tous ceux qui se sont engagés dans des groupes hostiles à l'église et qui luttent contre la doctrine proclamée par l'évangile en essayant de mieux comprendre les motifs de cette hostilité, il doit conserver l'espérance de leur faire surmonter leurs préjugés et d'obtenir une lumièe plus efficace capable de dissiper les malentendus et donner pleinement accès à la vérité.

En cas d'abus, et en particulier devant des comportements qui lèsent la personnalité humaine, le prêtre a le devoir de recourir à une autorité compétente, avec la plus grande discrétion, pour protéger les droits des personnes menacées.






Italie : Satanisme

Le "suicide" d'un co-fondateur d'une association

Il Messaggero di Catana, mars 2004 par Marielle Regoli - traduction Mathieu Cossu

[Texte intégral]

Rome . On prétend qu'il aurait eu des problèmes d'argent mais lorsqu'au cours du mois de mai de l'année dernière (le 12 mai 2003 ndt) ils le trouvèrent pendu au parapet de l'escalier intérieur de sa maison dans la Banlieue de Trivignano, dans la province de Venise, ils ont été nombreux à ne pas croire que Maurizio Antonello s'était suicidé.

Parmi ceux qui n'y croyait pas il y avait un de ses collaborateurs auquel il avait donné rendez-vous pour l'après midi de sa mort..
Ceux qui fréquentaient habituellement sa maison, remplie de livres et de documents et de ses innombrables collections n'y croyaient pas non plus.

Quarante neuf ans, psychologue, dans les années 80 il avait fait partie des fondateurs de l'ARIS, l'association pour la recherche et l'information sur les sectes. Quelque chose avait inquiété Maurizio Antonello quelques jours avant sa mort, à tel point qu'il avait fait installer une alarme dans sa maison.

Un de ses amis, avocat, raconta qu'Antonello lui avait donné les raisons de son inquiétude : un adepte de la secte " Rosa Rossa" (Rose Rouge ndt) , à l'article de la mort, aurait révélé au psychologue quelques uns des crimes commis par cette organisation et même le nom du monstre de Venise ainsi que le dessous de la mort d'Elisabetta Cabani, l'étudiante d'une vingtaine d'années assassinée en Sicile et de Susanna Cambi, une autre victime du monstre qui avait été son amie et qui aurait également fréquenté le docteur de Perouse Pietro Narducci..

Les procureurs de Florence et de Pérouse ont décidé de reprendre l'enquête sur la mort de l'expert en psychosectes et sur son étrange suicide.

L'hypothèse selon laquelle Pietro Narducci ferait lui aussi partie de la " Rosa Rossa " semble prendre corps.

On a beaucoup parlé de la mystérieuse disparition de ce médecin que certains considéraient comme le gardien, peut être repenti mais certainement épouvanté par le fétichisme attribué aux victimes du monstre, mais jusqu'à présent, la secte qui aurait commandité les crimes de Pacciani et de ses " compagnons de bombance " a toujours de vagues contours.

" C'est le diable qui me parle " aurait confié Pacciani à Ruggero Perugini , alors chef de l'Equipe anti monstre (persuadé que Pacciani était victime d'une possession diabolique) au cours d'un des interrogatoires qui précédèrent son arrestation. Pacciani n'a pas été en mesure de nier qu'il avait fréquenté la maison de San Casciano où, périodiquement, avaient lieu des réunions de prostituées, de voyeurs et d'autres personnages étranges " venus d'ailleurs " où se produisaient de cruels rites ésotériques.Quant à la tristement célèbre secte " Rosa Rossa " certains pensent que Jo l'équarisseur qui était souvent interrogé lors des crimes du " monstre de Venise ", à cause des mutilations sexuelles que " the ripper " infligeait à ses victitmes en aurait fait partie.

Le coté Satanique de cette secte a été remis en cause, la confraternité " Rosae Rubrae " n'ayant rien à voir avec les Rose Croix mais viendrait de l'ordre ésotérique " Golden Down ". Sur ce dernier, on sait qu'on impute à cette institution, à Londres, des évènements étranges et inquiétants, pour nombvre d'entre eux à connotation sexuelle, attribués au rituel de l'odre et à de macabres pratiques d'alchimie sexuelle. Dans le " Testamentum Fraternitatis Rosae et Aureae Crucis " il est affirmé catégoriquement que prendre possession de cadavres humains (et d'animaux) et en y ajoutant du sang, permet d'obtenir d'incroyables réalisations magiques. Paracelse, lui-même et le mage-médecin Hartmann soutenaient que les dépouilles de victimes de mort violente avaient de grands pouvoirs occultes. Hypothèses suggestives mais seulement des hypothèses jusqu'à présent.

Des années d'enquêtes et de procès ont permis de dénombrer seize victimes innocentes, les violences sexuelles sur les filles de Paccini, encore enfants, sur la femme de Vanni jetée par son mari dans l'escalier alors qu'elle était enceinte. Et également les violences réciproques entre les personnages qui ont participé à cette histoire, comprenant également les autres cas de viol en famille et aux dommages de " Katanga " Lotti un des compagnons de bombance, violenté par Pacciani pour le convaincre de prendre part aux crimes.

Du reste, personne n'a jamais expliqué pourquoi les présumés mandants sataniques des crimes commis sur les couples se seraient limités à prélever uniquement les partie anatomiques féminines, ignorant les masculines qui, à des fins ésotériques, auraient la même efficacité.



Canada : Raël

Raël - Journal d’une infiltrée est en librairie

Canoë, 6 avril 2004 par Stéphane Alarie - Journal de Montréal

[Texte intégral]

Raël - Journal d’une infiltrée, le livre que Claude Vorilhon aurait préféré ne jamais voir sur les tablettes est pourtant en librairie et la journaliste Brigitte McCann y révèle les dessous d’une organisation religieuse controversée.

Semé de plus d’une centaine de clichés exclusifs de la photographe Chantal Poirier, l’ouvrage de quelque 350 pages est le fruit d’une enquête de neuf mois au cœur même du mouvement raélien.

On se souvient d’ailleurs de la série-choc que les reporters avaient publiée dans le Journal de Montréal, en octobre dernier, où elles dévoilaient comment elles avaient pu infiltrer l’entourage du gourou et de sa garde rapprochée.

L’affaire avait fait le tour du monde, au moment même où plusieurs commençaient à douter des prétentions des raéliens qui affirmaient avoir cloné un bébé.

Cette fois, à travers le saisissant récit quotidien de leur expérience, la journaliste livre de l’intérieur et avec force détails les stratagèmes utilisés pour recruter de nouveaux fidèles et manipuler les médias.

En parallèle, Brigitte McCann relate aussi le cheminement de Manon, une raélienne qui l’avait d’emblée adoptée.

« Son histoire m’a touchée. Elle illustre ce que le manque d’estime de soi et le conditionnement peuvent conduire à faire au nom de l’amour libre prôné par les raéliens », explique la journaliste.

Cette dernière dit s’étonner encore d’avoir constaté à quel point « des gens intelligents, des professionnels peuvent se laisser embarquer et se soumettre à l’autorité d’un petit groupe ».

L’auteure s’attarde d’ailleurs aux deux semaines passées incognito avec sa collègue photographe à UFOland de Maricourt, le siège du mouvement.

« Un véritable stage d’endoctrinement, de bourrage de crâne », dit-elle.

Elle précise enfin avoir alors noté un haut degré de désorganisation du mouvement. Cela ne cadre certes pas avec un exploit scientifique tel que le clonage d’un enfant – le fameux canular de Clonaid – fait remarquer Brigitte McCann. Le bouquin relate également les situations rocambolesques vécues par nos collègues en cours de reportage et leur crainte d’être maintes fois démasquées.

Quoi qu’en disent aujourd’hui les raéliens, ce document passionnant et étonnant a fait trembler Raël. Suffisamment pour que ses avocats tentent d’en bloquer la sortie par injonction, le 24 mars dernier.

Le tribunal a plutôt estimé que « le droit du public à l’information soutenu par la liberté d’expression impose des limites au respect de la vie privée dans certaines circonstances ».

NB - L'article indique que Brigitte McCann et Chantal Poirier ont été les invitées de Paul Arcand, à 19 h le 6 avril 2004 à TVA.



Canada : Raël

Tripotage chez les raëliens

Canoë, 6 avril 2004

[Texte intégral]

EXTRAIT de Raël - Journal d’une infiltréee

MISE EN SITUATION: Brigitte McCann et Chantal Poirier assistent à une première « méditation sensuelle » raëlienne, dans le hall de la salle du Gesù, en compagnie d’une quarantaine de membres. La méditation est animée par Yves Boni, un « guide » raëlien d’Afrique.

Samedi 5 avril 2003, Montréal
Yves nous demande de ne nous concentrer que sur notre sens du toucher…

– Touchez-vous le poignet et caressez-vous la peau et tirez-en du plaisir.

Je me frotte le poignet.

– Voyez comment vous arrivez à vous faire plaisir vous-même. Votre cerveau est en ébullition !

Le mien est plutôt en mode compote. Tout ça m’exaspère, mais je veux voir ce qui va se passer. Juste au moment où je pensais m’en être tirée sans trop de mal, ça se corse.

– Touchez votre voisin, commande Yves. N’importe où pour VOUS faire plaisir.

Ah merde !

Ma seule voisine, c’est Manon. Je sais de quoi elle est capable. J’ai le goût de piquer un sprint vers la sortie. Mais je reste assise. Tous mes voisins s’exécutent. Ils se touchent les bras et les jambes sans gêne apparente.

Avant que Manon ne me touche, je prends l’initiative en déposant ma main en zone neutre : son genou. Un contact très, très léger. Et je ne bouge plus. Après quelques secondes, elle met sa main sur la mienne […]

De longues, très longues secondes s’écoulent. L’animateur insiste : il faut caresser et sentir la réaction et le plaisir de l’autre. Le geste de ma main sur son genou mériterait sûrement un record Guinness du plus petit mouvement au monde.

Manon dépose sa main sur ma nuque et me chatouille. Je ne sais pas comment je fais, mais je garde mon sang-froid. Je suis sur le point de craquer quand l’animateur met fin à l’exercice […]

Yves nous invite à passer à l’autre bout du lobby pour un numéro de danse contemporaine offert par Jocelyne, une ange de Raël dans la trentaine. Je fais comme tout le monde et je m’assois par terre.

Au son de My Heart Will Go On de Céline Dion, une raëlienne prend le micro et invite tout le monde à se laisser aller sur la piste pour une danse sensuelle. Les participants se tripotent en se dirigeant vers la piste de danse, deux par deux ou trois par trois.

La piste est presque pleine de duos et de trios affairés quand je regarde à ma droite. Les caresses de mes trois voisins ne se limitent plus à une seule partie de l’anatomie. Face à face, ils se touchent lentement sur tout le corps en s’échangeant des baisers sur la bouche.

Mal à l’aise, je me lève en prenant soin de ne croiser aucun regard invitant. J’ai besoin d’oxygène. Tout de suite. Je me faufile entre les couples en cherchant Manon, ma porte de secours habituelle. Mais elle aussi est déjà très occupée.

Elle danse avec une plantureuse Asiatique, dont le string blanc dépasse de ses jeans à taille basse et dont la poitrine est écrasée par un minuscule bustier portant l’inscription « Sweetie ».

Tant pis. Yves Boni s’en donne aussi à cœur joie avec quelques filles.

Mais où est Chantal ?



Canada : Raël

Soirée « travestie » chez Raël

Canoë, 6 avril 2004

[Texte intégral]

EXTRAIT de Raël - Journal d’une infiltréee

Dans le cadre du lancement du livre de notre journaliste Brigitte McCann, Le Journal de Montréal présente des extraits de ce journal racontant son infiltration du mouvement raëlien, accompagnés des photos de sa collègue et complice, Chantal Poirier.

MISE EN SITUATION : Dans le cadre d'un stage de deux semaines à Maricourt, Brigitte McCann et Chantal Poirier prennent part à une «soirée travestie» qu'elles n'oublieront pas de sitôt...

Mardi 15 juillet 2003, Maricourt
19h. Chantal entre dans le «palace» [surnom donné à la tente des deux journalistes]. Elle me raconte que plusieurs hommes se déguisent en femmes, à côté du lac, pour la soirée travestie. Josée, la copine de Pierre Bolduc, lui a interdit de prendre des photos. Chantal veut y retourner avec moi, certaine que Josée la laissera tranquille si je demande qu'on me prenne en photo. Cela lui permettra de croquer toute la scène sans problème. J'y vais.

Au lac, une pile de vêtements de femmes sont éparpillés sur une table à pique-nique. Une Ange de Raël met du fard à paupières à un homme chauve qui porte un corset rose. Je fais semblant de fouiller dans les vêtements pendant que Chantal me photographie. Personne ne vient nous avertir. Ma collègue en profite pour fixer sur pellicule un vieux raëlien en robe à carreaux et un autre avec du rouge à lèvres éclatant.

Je me place ensuite au milieu d'autres hommes en robe et je fais un salut de la main à Chantal, qui immortalise toute la scène. Par crainte de se faire avertir, nous coupons court à notre session de photos et regagnons vite notre tente.

20h30. Je dois m'habiller en gars pour la soirée travestie. Pour une fois que mes vêtements de camping conviennent! J'enfile des jeans et une veste à carreaux. Chantal, qui adore se déguiser, s'attache les cheveux. Elle se dessine une barbichette et des favoris. Son déguisement est très réussi.

21h. La salle à manger a de nouveau été transformée en piste de danse. Jamais je n'aurais pensé voir autant d'hommes de tous âges en talons aiguilles. Le visage maquillé, les cheveux attachés, ils marchent et dansent en faisant rouler leurs hanches. Les filles en chandails en coton et en jeans s'écrasent nonchalamment sur les chaises, une main entre les jambes écartées. (...)

À ma grande surprise, dès mon entrée dans la salle, une grande «fille» m'invite à danser un slow.

«Elle» est tellement bien maquillée que je ne reconnais pas Charles, le spécialiste du patin à roues alignées qui a participé au spectacle amateur, hier soir. Je suis prise de court...



France : Scientologie

Scientologie: le ministère de l'Intérieur condamné

Nouvel Obs, 7 avril 2004

[Texte intégral]

PARIS (AP) -- Le tribunal administratif de Paris a condamné le 11 mars le ministre de l'Intérieur à communiquer, dans un délai d'un mois, à la présidente de l'Union des églises de scientologie de France les fiches des renseignements généraux la concernant.

Le ministre doit remettre à Agnès Bron «les informations la concernant contenues dans les fichiers des renseignements généraux», précise le jugement rendu public mercredi «et ce sous astreinte de 50 euros par jour de retard». Le ministère a la possibilité de faire appel de cette décision.

En novembre 2000, saisie par Agnès Bron, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) lui avait fait savoir que le ministre de l'Intérieur s'opposait à la communication de sa fiche RG pour des motifs de sécurité publique en raison de son appartenance à l'église de scientologie.

Le tribunal administratif de Paris a estimé dans son jugement que ce seul motif n'était pas de nature à justifier cette «décision de refus de communication».



France : Sectes

Proposition de loi améliorant l'aide aux victimes de dérives sectaires

Transmis par la MIVILUDES, 7 avril 2004

[Texte intégral]

N° 1491 - Proposition de loi améliorant l'aide aux victimes de dérives sectaires (M. Philippe Vuilque)


ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

DOUZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 4 mars 2004.

PROPOSITION DE LOI

visant à améliorer l'aide aux victimes de dérives sectaires,

(Renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration
générale de la République, à défaut de constitution d'une commission spéciale dans les délais
prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

PRÉSENTÉE

par M. Philippe VUILQUE, Mme Martine DAVID, MM. Jean-Marc AYRAULT, Damien ALARY, Mme Sylvie ANDRIEUX-BACQUET, MM. Jean-Marie AUBRON, Jean-Paul BACQUET, Claude BARTOLONE, Jacques BASCOU, Christian BATAILLE, Jean-Claude BATEUX, Jean-Louis BIANCO, Jean-Pierre BLAZY, Serge BLISKO, Patrick BLOCHE, Jean-Claude BOIS, Daniel BOISSERIE, Maxime BONO, Augustin BONREPAUX, Jean-Michel BOUCHERON, Pierre BOURGUIGNON, Mme Danielle BOUSQUET, MM. Thierry CARCENAC, Alain CLAEYS, Mme Marie-Françoise CLERGEAU, M. Pierre COHEN, Mme Claude DARCIAUX, MM. Michel DASSEUX, Marcel DEHOUX,

Jean DELOBEL, Bernard DEROSIER, François DOSÉ, René DOSIÈRE, Julien DRAY, Pierre DUCOUT, Jean-Louis DUMONT, Yves DURAND, Henri EMMANUELLI, Claude EVIN, Albert FACON, Jacques FLOCH, Michel FRANÇAIX, Mmes Nathalie GAUTIER, Catherine GÉNISSON, MM. Joël GIRAUD, Jean GLAVANY, Mme Paulette GUINCHARD-KUNSTLER, MM. David HABIB, François HUWART, Serge JANQUIN, Jean-Pierre KUCHEIDA, Mme Conchita LACUEY, MM. Jérôme LAMBERT, François LAMY, Jean LAUNAY, Gilbert LE BRIS, Jean-Yves LE DÉAUT, Jean-Yves LE DRIAN, Jean LE GARREC, Bruno LE ROUX, Michel LEFAIT, Patrick LEMASLE, Guy LENGAGNE, Jean-Claude LEROY, Michel LIEBGOTT, Mme Martine LIGNIÈRES-CASSOU, MM. François LONCLE, Victorin LUREL, Louis-Joseph MANSCOUR, Christophe MASSE, Didier MATHUS, Jean MICHEL, Didier MIGAUD, Mme Hélène MIGNON, M. Alain NÉRI, Mme Marie-Renée OGET, MM. Michel PAJON, Jean-Claude PEREZ, Mmes Marie-Françoise PÉROL-DUMONT, Geneviève PERRIN-GAILLARD, M. Paul QUILÈS, Mme Chantal ROBIN-RODRIGO, MM. Bernard ROMAN, René ROUQUET, Patrick ROY, Mme Odile SAUGUES, MM. Henri SICRE, Philippe TOURTELIER, Daniel VAILLANT, Alain VIDALIES et les membres du groupe socialiste et apparentés

Ce groupe est composé de : Mme Patricia Adam, M. Damien Alary, Mme Sylvie Andrieux-Bacquet, MM. Jean-Marie Aubron, Jean-Marc Ayrault, Jean-Paul Bacquet, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, Claude Bartolone, Jacques Bascou, Christian Bataille, Jean-Claude Bateux, Jean-Claude Beauchaud, Eric Besson, Jean-Louis Bianco, Jean-Pierre Blazy, Serge Blisko, Patrick Bloche, Jean-Claude Bois, Daniel Boisserie, Maxime Bono, Augustin Bonrepaux, Jean-Michel Boucheron, Pierre Bourguignon, Mme Danielle Bousquet, MM. François Brottes, Jean-Christophe Cambadélis, Thierry Carcenac, Christophe Caresche, Mme Martine Carrillon-Couvreur, MM. Laurent Cathala, Jean-Paul Chanteguet, Michel Charzat, Alain Claeys, Mme Marie-Françoise Clergeau, MM. Gilles Cocquempot, Pierre Cohen, Mme Claude Darciaux, M. Michel Dasseux, Mme Martine David, MM. Marcel Dehoux, Michel Delebarre, Jean Delobel, Bernard Derosier, Michel Destot, Marc Dolez, François Dosé, René Dosière, Julien Dray, Tony Dreyfus, Pierre Ducout, Jean-Pierre Dufau, Jean-Louis Dumont, Jean-Paul Dupré, Yves Durand, Mme Odette Duriez, MM. Henri Emmanuelli, Claude Evin, Laurent Fabius, Albert Facon, Jacques Floch, Pierre Forgues, Michel Françaix, Jean Gaubert, Mmes Nathalie Gautier, Catherine Génisson, MM. Jean Glavany, Gaëtan Gorce, Alain Gouriou, Mmes Elisabeth Guigou, Paulette Guinchard-Kunstler, M. David Habib, Mme Danièle Hoffman-Rispal, MM. François Hollande, Jean-Louis Idiart, Mme Françoise Imbert, MM. Serge Janquin, Armand Jung, Jean-Pierre Kucheida, Mme Conchita Lacuey, MM. Jérôme Lambert, François Lamy, Jack Lang, Jean Launay, Jean-Yves Le Bouillonnec, Mme Marylise Lebranchu, MM. Gilbert Le Bris, Jean-Yves Le Déaut, Jean-Yves Le Drian, Michel Lefait, Jean Le Garrec, Jean-Marie Le Guen, Patrick Lemasle, Guy Lengagne, Mme Annick Lepetit, MM. Bruno Le Roux, Jean-Claude Leroy, Michel Liebgott, Mme Martine Lignières-Cassou, MM. François Loncle, Victorin Lurel, Bernard Madrelle, Louis-Joseph Manscour, Philippe Martin (Gers), Christophe Masse, Didier Mathus, Kléber Mesquida, Jean Michel, Didier Migaud, Mme Hélène Mignon, MM. Arnaud Montebourg, Henri Nayrou, Alain Néri, Mme Marie-Renée Oget, MM. Michel Pajon, Christian Paul, Christophe Payet, Germinal Peiro, Jean-Claude Perez, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Geneviève Perrin-Gaillard, MM. Jean-Jack Queyranne, Paul Quilès, Alain Rodet, Bernard Roman, René Rouquet, Patrick Roy, Mme Ségolène Royal, M. Michel Sainte-Marie, Mme Odile Saugues, MM. Henri Sicre, Dominique Strauss-Kahn, Pascal Terrasse, Philippe Tourtelier, Daniel Vaillant, André Vallini, Manuel Valls, Michel Vergnier, Alain Vidalies, Jean-Claude Viollet, Philippe Vuilque.

() MM. Jean-Pierre Defontaine, Paul Giacobbi, Joël Giraud, François Huwart, Simon Renucci, Mme Chantal Robin-Rodrigo, M. Roger-Gérard Schwartzenberg, Mme Christiane Taubira.

Députés.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Les personnes ayant fréquenté des mouvements sectaires pendant une longue période connaissent des difficultés importantes de retour à une vie normale. Soumises à une emprise idéologique qui perdure après la rupture avec le groupe, rongées par la culpabilité, voire la honte, il leur est difficile de se détacher de leur groupe d'appartenance antérieur.

Cette problématique, après avoir été ignorée par les autorités publiques, a été prise en considération au travers de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES). En effet, celle-ci a notamment pour mission de « faciliter la mise en œuvre d'actions d'aide aux victimes » de dérives sectaires. La MIVILUDES consacre d'ailleurs des développements, dans son rapport pour 2003, à l'aide aux victimes.

Pour se reconstruire, une victime a singulièrement besoin que la justice reconnaisse sa situation de victime. A défaut, la personne aura le sentiment d'un véritable déni de justice.

Or, il apparaît que les victimes de mouvements sectaires sont souvent en difficulté pour déposer plainte contre leur ancien groupe d'appartenance et ses responsables. Leur état psychologique ne le leur permet pas. Aussi la prescription, d'une durée de trois ans pour les délits tels que l'abus frauduleux de la situation de faiblesse ou de la situation psychologique ou physique, survient-elle laissant la victime sans recours devant les juridictions pénales. Le délai de prescription doit donc être aménagé et ouvert à compter du jour où la personne est psychologiquement en état de porter plainte, comme le suggère le rapport de la MIVILUDES.

Tout en regrettant l'absence de réforme globale des délais de prescription, pourtant promise par différents gouvernements, j'ai l'honneur de vous demander, Mesdames, Messieurs, l'adoption de la proposition de loi suivante.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

L'article 8 du code de procédure pénale est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Par dérogation aux dispositions du premier alinéa, le délai de prescription est de dix ans lorsque la personne est victime d'un abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse résultant d'un état de sujétion psychologique ou physique tel que visé à l'article 223-15-2 du code pénal. »

En vente au Kiosque de l'Assemblée nationale
4, rue Aristide Briand - 75007 Paris - Tél : 01 40 63 61 21



Corée du Nord : Moon

Les éclaireurs du capitalisme rôdent à Pyongyang

Libération, 7 avril 2004 par Michel Temman

[Extrait]

Des firmes occidentales se placent en Corée du Nord, en pariant sur une ouverture.

(...) Mieux : la marque automobile sud-coréenne Phyeonghwa Motors (affiliée à la secte Moon) a récemment délocalisé sa production en Corée du Nord et y fabrique, en partenariat avec l'italien Fiat, quelques centaines de voitures par mois.

La publicité très kitsch vantant cette familiale quatre portes ­ la première pub officielle dans le régime communiste ­ apparaît en couleurs dans des revues du régime et sur des panneaux de la capitale. (...)



France : Raël

La crise de foi d'Ophélie Winter contre Raël et ses clones

Libération, 6 avril 2004 par Renaud Lecadre

[Texte intégral]

La chanteuse se retrouve au tribunal pour avoir déclaré dans une interview qu'«il faut tuer» le gourou

La présidente fait mine de s'inquiéter : «Les gens se sont perdus ? On va être tranquilles...» C'est donc dans une salle déserte au fin fond du tribunal de Nanterre que s'est déroulée, hier, l'improbable audience : Claude Vorilhon, dit Raël, demi-frère autoproclamé du Christ, adepte du clonage humain, poursuit Ophélie Winter, chanteuse qui a la foi, pour «provocation publique, non suivie d'effet, à la commission d'un crime». C'était dans une interview au magazine Max, au printemps 2003. Question : «Comme J-Lo (Jennifer Lopez, ndlr), penses-tu que le clonage est l'avenir de l'homme ?» Réponse : «Non. Je pense qu'il faut tuer Raël.» Pour Me Jean-Marc Florand, avocat du gourou, «les mots de Mlle Winter sont simples, d'un usage courant : sujet, verbe et complément. Il n'y a pas lieu à interprétation».

Me Valentine Giraud intervient au nom de la chanteuse, en territoire connu. «Pas besoin de présenter Ophélie Winter, j'ai suffisamment plaidé devant vous pour atteinte au droit à l'image et à la vie privée.» Elle pose un gros bémol aux déclarations de sa cliente : «On est vraiment dans le léger, avec une Ophélie Winter assez dénudée.» L'interview est en effet titrée «Dieu lui a donné le string». Me Florand réfute le second degré : «Il y a un débat sur le clonage comme il y en avait un, avant 1975, sur l'avortement. Personne n'aurait alors accepté qu'on dise "il faut tuer Simone Veil".» Suit un concours de perfidies. Me Giraud, pour Ophélie : «Sa sainteté Raël affirme qu'il est immortel, car déjà cloné. Quand on est à ce point au-dessus du commun des mortels, je ne vois pas quel serait le préjudice d'une menace de mort.» Me Florand, pour Raël : «Mlle Winter a constitué sa fortune grâce à une chanson intitulée Dieu m'a donné la foi. Si elle a lu le Décalogue, elle aurait dû retenir "Tu ne tueras point".»

L'avocat de Max, Me Frédéric Gras, tente d'échapper aux poursuites au motif que le groupe Excelsior, qui édite le magazine, est situé dans «l'enclave» de l'héliport d'Issy-les-Moulineaux : «L'adresse postale est parisienne, mais le bâtiment est, du point de vue cadastral, à Issy», l'huissier s'étant mélangé les pinceaux. Il affirme que les propos litigieux s'inscrivent dans le cadre d'une «mise en valeur de la plastique d'Ophélie Winter : on est plus proche d'Eros que de Thanatos». A Me Florand qui s'inquiète de ce qu'un «fan au cerveau un peu dérangé» puisse prendre ses propos au pied de la lettre, Me Giraud rétorque que «Max n'est pas destiné au public d'Ophélie Winter, mais plutôt à un public masculin amateur de jolies filles assez dénudées».

Pour conclure, Me Gras exhume une vieille jurisprudence concernant un brûlot antiparlementaire où il était écrit : «Des députés communistes grillés, ça ferait de belles merguez à la Fête de l'Humanité.» Un tribunal l'avait relaxé au motif que les propos étaient «stupides et grossiers». L'avocat de Max n'est pas allé jusqu'à qualifier l'interview de la sorte.

Jugement le 2 juin.



Japon : Sectes

Une secte accusée de maltraiter des enfants

AFP, 8 avril 2004

[Texte intégral]

TOKYO - Cinq enfants japonais, dont un bébé d'un an, ont été soustraits à l'influence d'une secte accusée d'avoir enfermé certains d'entre eux dans des boîtes en carton et de leur avoir imposé des corvées, a indiqué jeudi la presse locale.

L'affaire a éclaté à la suite d'une perquisition dans les locaux de la secte "Home of Heart" ("la Maison du Coeur"), dirigée par un musicien de rock, à Tochigi, dans le nord-est du Japon.

Selon la presse, les disciples de la secte auraient enfermé des enfants dans des cartons et forcé les grands à s'occuper des bébés. D'autres enfants étaient obligés de faire de longues corvées domestiques et n'avaient pas le droit d'aller à l'école.

Certains enfants rescapés ont dû être hospitalisés pour malnutrition, a précisé l'agence de presse Jiji. La secte a démenti les accusations.

Une cinquantaine de membres de cette secte vivent en communauté, en vendant des disques de musique planante et en organisant des séminaires de relaxation.



France : Soins Psy

Psychotérapeutes: les députés imposent la nécessité d'une formation

AFP, 8 avril 2004

[Texte intégral]

PARIS - Les députés ont complété jeudi soir, en 2ème lecture du projet de loi sur la santé publique, le dispositif adopté par le Sénat pour réglementer l'activité des psychothérapeutes en imposant à ces derniers l'obligation d'une formation préalable.

En janvier dernier, les sénateurs ont décidé que l'usage du titre de psychothérapeute devait être réservé aux professionnels inscrits sur un registre national dressé par les préfets. Ce dispositif précise que "les titulaires d'un diplôme de docteur en médecine, les psychologues titulaires d'un diplôme d'Etat, et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations" sont dispensés de cette inscription.

A l'initiative de Jean-Michel Dubernard (UMP), président de la commission des Affaires sociales et rapporteur du projet de loi, les députés ont adopté un amendement qui stipule en préambule que "la conduite des psychothérapies nécessite soit une formation théorique et pratique en psychopathologie clinique, soit une formation reconnue par les associations de psychanalystes".

Evoquant le problème de l'infiltration des psychothérapeutes par les sectes, M. Dubernard a affirmé qu'il fallait "garantir que les personnes qui usent de (ce) titre ont la formation requise". La gauche s'est vivement opposée à ce dispositif, suggérant qu'il soit supprimé et retravaillé. "Ce texte n'est ni fait, ni à faire", a ainsi déclaré l'ancien ministre socialiste de la Santé Claude Evin, en affirmant qu'il serait "juridiquement inapplicable".

Jacqueline Fraysse (PCF, Hauts-de-Seine), a également estimé qu'il "pose davantage de problèmes qu'il n'en résout". De son côté, Jean-Marie Le Guen (PS, Paris) a déclaré que ce texte était "un péché d'orgueil du corps médical", car ces questions "n'appartiennent pas véritablement au domaine de la santé, mais à celui de la souffrance, de la demande". A l'inverse, Yves Bur (UMP, Bas-Rhin) a affirmé qu'il permettrait "d'apporter aux usagers des garanties supplémentaires sur la formation de ceux à qui ils confient leur détresse". Le problème de la règlementation de l'activité des psychothérapeutes avait été introduit dans ce projet de loi par Bernard Accoyer (UMP, Haute-Savoie) lors de sa première lecture à l'Assemblée, en octobre dernier, soulevant une tempête dans le monde des psys.



France : Sukyo Mahikari

Mahikari, guérisseuse et apocalyptique

L'Union, 10 avril 2004 par Christophe Perrin.

[Texte intégral]

Son nom officiel est « association Sûkyo-Mahikari-Lumière de Vérité », plus connue sous le nom de Mahikari. Le rapport parlementaire de 1996 la classe parmi les sectes « dangereuses » et estime le nombre de ses adeptes en France entre 500 et 1.000 (500.000 dans le monde).

Son fondateur, Okada (1901-1974), dissident de la secte Umotokyo, aurait reçu des révélations du dieu Su. Il a alors fondé son propre mouvement en 1960. L'association est apparue en France en 1973. Elle très implantée dans les Dom-Tom. Le siège européen est installé dans le château d'Assembourg au Luxembourg.

En 74, à la mort du gourou, deux obédiences s'affrontent : celle dirigée par Sekigutchi, successeur testamentaire d'Okada, et celle dirigée par la fille du fondateur.

Darius, membre de l'Association de la défense des familles et de l'individu (ADFI), dit recevoir des appels chaque mois au sujet de Mahikari : « C'est une secte guérisseuse, aux comptes bien garnis, manipulatrice, contre la médecine conventionnelle. Ses adeptes ont la hantise de l'impureté, qu'elle soit spirituelle, alimentaire. L'impureté attirant les mauvais esprits. » L'obsession de la purification aboutit à une culpabilisation et une angoisse. Les adeptes sont menacés par une catastrophe apocalyptique, née de la colère de Dieu. C'est pourquoi ils se tiennent prêts et font des provisions, au cas où.
« L'éducation des enfants est très rigoriste. Il y a également un aspect nationaliste, quasi militaire dans cette secte », ajoute le représentant de l'ADFI.

Chaque adepte porte constamment un talisman (un svastika dans une étoile de David). Une entité régionale de la secte comprenant le Nord et la Champagne-Ardenne serait dirigée par un Marnais.

(voir article ci dessous)



France : Sukyo Mahikari

Secte : une éducatrice ardennaise en prison

L'Union, 10 avril 2004 par Christophe Perrin

[Texte intégral]

L'Aide sociale à l'enfance, émanation du conseil général des Ardennes, abrite des membres de la secte Mahikari. La justice a mis en examen trois personnes. Depuis jeudi, une éducatrice spécialisée est en prison.

Le service de l'Aide sociale à l'enfance des Ardennes, en charge de l'enfance en difficulté, est dans la tourmente depuis l'incarcération d'Isabelle Rota-Rossbach, une éducatrice spécialisée, en poste à Charleville-Mézières depuis les années 80.

La fonctionnaire du conseil général, responsable du suivi des enfants placés par la justice en foyers ou en familles d'accueil, a été interpellée mardi par des policiers du SRPJ de Reims, puis placée 48 heures en garde à vue.

A l'issue de son interrogatoire, cette mère de famille, membre de la secte d'origine japonaise Mahikari (lire ci-dessous), a été mise en examen pour abus de faiblesse sur mineurs, privation de soins, violences morales et non présentation d'enfants. Malgré le soutien de sa hiérarchie, elle a ensuite été incarcérée à la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne. Si les faits sont avérés, elle encourt cinq ans de prison et 750.000 euros d'amende.

Deux autres éducateurs, un homme et une femme, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'exercer leur profession.
Francis Rota-Rossbach, enseignant, mari de l'éducatrice écrouée, s'est refusé hier à tout commentaire, mais a promis de contre-attaquer par l'intermédiaire de ses avocats. Dans le même temps, une source proche de l'enquête annonçait d'autres mises en examen imminentes.
Alertés dès 1996

Yves Pardonnet, directeur général des services départementaux et Didier Hamel, directeur des interventions sociales ardennaises, se sont réunis hier une bonne partie de la journée. L'affaire fait grand bruit, d'autant que Danièle Villière, secrétaire de l'Union santé CGT, les avait alertés oralement dès février 1996, puis avait adressé un courrier à Roger Aubry, alors président du conseil général, le 16 décembre de la même année. « Il est destructeur que des personnels éducatifs inféodés à une secte soient en contact avec des enfants qui vous sont confiés par le juge, alors que ceux-ci sont déjà en situation de danger chez eux et qu'ils se révèlent fragiles, vulnérables, en grande souffrance », écrivait Danièle Villière.
« Même si les faits évoqués nous préoccupent, il faut néanmoins apporter des preuves que les convictions personnelles affectent l'activité professionnelle. Faute d'éléments tangibles, je ne peux que vous inciter à la plus grande prudence », avait répondu Roger Aubry.

Joint hier soir, le même Roger Aubry expliquait qu'il avait appris cette semaine l'existence de Mahikari. Pour tout renseignement complémentaire, il renvoyait à Benoît Huré, son successeur depuis le 1er avril à la présidence du conseil général.

Malgré la dénonciation de la présence de membres de la secte Mahikari dans la hiérarchie des services sociaux, malgré la plainte avec constitution de partie civile de la mère d'un enfant placé, la situation a perduré.
« Pendant deux ans, j'ai l'exemple d'un enfant qui s'est retrouvé dans les griffes de certaines personnes et que sa mère ne pouvait récupérer », dénonce Danièle Villière.

Jusqu'au jour où le changement de procureur de la République et de directeur des affaires sanitaires et sociales a accéléré l'enquête.



Canada : Raël

Deux filles chez le capitaine Cosmos

Le devoir , 7 avril 2004 par Stéphane Baillargeon

[Texte intégral]

La journaliste Brigitte McCann et la photographe Chantal Poirier ont passé neuf mois chez les raéliens

Titre VO : Brigitte McCann Photos de Chantal Poirier Stanké/Quebecor Media Montréal, 2004, 346 pages

Quand son patron du Journal de Montréal (JdeM) lui propose le grand coup de l’infiltration du mouvement raélien, le 21 janvier 2002, la journaliste Brigitte McCann est déjà une abonnée aux dossiers de fond: les cours d’école abandonnées, l’obésité morbide, les alcootests défectueux... N’empêche, en quatre ans de métier, la jeune pro n’a encore jamais poussé l’investigation jusque-là, jusqu’à jouer l’espion ou l’agent double.

À bien y penser, qui peut se vanter d’avoir jamais fait du journalisme d’infiltration ici, au Québec ? L’enquête elle-même demeure un fantasme inaccessible pour la très, très grande majorité des membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
«En quarante ans de carrière, des dizaines de collègues m’ont confié leur plus grand rêve : se lancer dans une enquête de longue haleine ! Hélas, bien peu y parviennent, écrit Michel Auger, dans la préface du livre sur son incroyable odyssée que publie maintenant sa collègue Brigitte McCann. [...] Une telle recherche apporte son lot insoupçonné de difficultés. D’abord, rares sont ceux qui échappent aux contraintes de productivité des salles de rédaction. Peu de médias ont les moyens de se passer d’un journaliste pendant des mois pour le laisser approfondir un seul sujet. Rentabilité oblige, la plupart des enquêtes visent à obtenir un reportage-choc en quelques jours.»
Dans ce contexte de disette, sa conception du journalisme d’infiltration, Mme McCann avoue l’avoir puisée dans le film Reservoir Dogs de Quentin Tarantino. Elle cite dès le départ l’extrait du dialogue dans lequel un policier donne ses conseils à un agent double prêt à infiltrer une bande de gangsters : «Pour faire ce job, il faut que tu sois un merveilleux acteur. Il faut que tu sois naturel à l’os.»
La journaliste et sa complice photographe vont se révéler à la hauteur pendant neuf longs mois. La reporter va se faire passer pour la fille gâtée et fainéante d’un riche p.-d.g. — qui existe vraiment et accepte de jouer le jeu. De rendez-vous en rencontres, de voyage en stage, elle va s’approcher des figures marquantes des raéliens et tracer le portrait le plus complet qui existe de leur mouvement.
Les filles vont notamment côtoyer Brigitte Boisselier, la scientifique qui a mené le coup de propagande du mouvement en annonçant la naissance du premier bébé cloné de l’humanité, le 27 décembre 2002, la frasque à l’origine de l’impressionnante enquête journalistique. Brigitte McCann sera même approchée par l’équipe «médicale» de la compagnie raélienne Clonaid pour lui donner volontairement des «œufs» à féconder. Les embryons devaient fournir des cellules souches à greffer sur d’autres volontaires malades, pour tenter de les guérir, une pratique totalement illégale.
Les enquêteuses ont aussi rencontré à plusieurs reprises le gourou lui-même, Claude Vorilhon, alias Raël, surnommé capitaine Cosmos par ses détracteurs à cause de son costume disco-soucoupiste. Celui qui préfère se faire appeler humblement Sa Sainteté se présente comme le prophète devant révéler la nouvelle du retour prochain (vers 2035) des extraterrestres, créateurs de l’humanité en laboratoire.

La leçon
Le résultat de l’enquête a été publié pendant une semaine, en octobre 2003. La confirmation irréfutable du canular raélien de décembre 2002 a eu un énorme impact, dont il est question dans la dernière partie de l’ouvrage. Oserons-nous comparer ce travail journalistique à celui produit à l’époque par les autres quotidiens francophones de Montréal ? Pourquoi pas. Le Devoir a suivi l’histoire d’un peu (trop ?) loin, avec méfiance ou désintérêt, ce qui a au moins eu pour effet de l’empêcher de se compromettre. La Presse s’est vautrée dedans comme un cochon dans la boue, multipliant les productions douteuses sur l’information douteuse, peignant ainsi du gris sur du gris.
La journaliste du JdeM n’appuie pas sur ces comparaisons pourtant tout à son avantage. Au début du récit, elle se contente de cette simple remarque : «Avant de quitter le bureau, je lis tout ce qu’on possède en archives sur les raéliens. Dans le lot, je survole la série d’articles de La Presse publiée à la mi-janvier. Malgré les apparences de canular, le quotidien a jugé bon d’envoyer un journaliste jusqu’à Ambert, la ville française où Claude Vorilhon, alias Raël, a passé son enfance, pour dresser un portrait du gourou et de son mouvement.»
De toute manière, Raël – Journal d’une infiltrée va beaucoup plus loin que la série d’articles dont elle présente en quelque sorte une version améliorée, avec un récit quotidien des neuf mois de travail. Le livre reprend aussi les petites et grandes révélations de la battue journalistique. On comprend par exemple que les plus importantes réunions du mouvement ont souvent lieu au Gesù, rue de Bleury, à Montréal, une salle toujours administrée par les jésuites, qui accueille ainsi généreusement un groupe d’apostats décrivant le pape comme un criminel. Que dit l’Évangile chrétien déjà ? Quand on vous frappe la joue gauche, tendez la droite !
L’ouvrage répète aussi que les dirigeants raéliens eux-mêmes avouent ne compter que sur 350 fidèles, au lieu des quelque 4000 dont ils se revendiquent publiquement. Les comptes apparaissent davantage reluisants, avec 1,8 million de dollars accumulés l’année de l’enquête. Le Québécois le plus généreux aurait à lui seul fourni 27 700 $.



France : Frères exclusifs (Frères de Plymouth)

Manifestation d'opposition lors d'une réunion des "Frères de Plymouth"

AFP,14 avril 2004

[Texte intégral]

LYON - Une dizaine d'opposants à l'association cultuelle "les Frères de Plymouth No4", créée en 1827 par un ex-théologien anglican, se sont rassemblés mercredi à Rillieux-la-Pape (Rhône), devant le site où étaient réunis un millier de fidèles, venus de plusieurs pays d'Europe, a constaté une journaliste de l'AFP.

A l'issue de la manifestation, les opposants, en majorité d'anciens adeptes, ont déposé huit plaintes, notamment pour "non-respect des lois 1905 et 1907, relatives à la séparation des églises et de l'Etat et à l'organisation du culte", a-t-on appris auprès des gendarmes.

Les manifestants, membres de l'AVIFE (Association d'aide aux victimes des frères exclusifs), ont affirmé à l'AFP avoir demandé à assister à la cérémonie de culte, mais s'en être vu refuser l'accès. "En tant qu'association cultuelle, ils bénéficient d'avantages sociaux et fiscaux", a déclaré Olivier Delouis, président de l'AVIFE, qui demande qu'ils soient "déclassés".

Aucun responsable des "Frères de Plymouth No4" n'a souhaité s'exprimer.

Cette communauté, qui regrouperait, selon l'AVIFE, 1.200 membres en France, - tous descendants des membres fondateurs -, n'a pas été recensée comme secte. L'AVIFE avait déployé des banderoles réclamant la "libération" de quatre enfants, âgés de 10 à 17 ans, qui vivent en Allemagne chez leurs grands-parents, "dignitaires" du mouvement.

De source judiciaire, on confirme que les parents de ces enfants, qui ont quitté la communauté, ont déposé en 2002 une plainte avec constitution de partie civile pour "enlèvement et séquestration". Une instruction est en cours. En Allemagne, la garde des enfants a été confiée, sur décision de l'Office de protection des mineurs, aux grands-parents qui dénonçaient des carences éducatives, selon la même source.



France : Soins Psy

Douste-Blazy prend les commandes

Le Quotidien du Médecin, 15 avril 2004

[Extrait]

L'examen en deuxième lecture du projet de loi sur la Santé publique à l'Assemblée, qui a démarré les 7 et 8 avril, sous la houlette du nouveau ministre de la Santé, pourrait reprendre dans la semaine et au plus tard fin avril. Les discussions sur l'introduction d'une formation préalable pour les psychothérapeutes et la lutte contre l'obésité des jeunes confirment un clivage droite-gauche.

"Instituer l'Etat comme le garant de la santé publique" (S.Toubon)
ADOPTE en première lecture par l'Assemblée nationale le 14 octobre 2003, puis au Sénat le 19 janvier, le projet de loi sur la santé publique a fait l'objet d'un deuxième examen partiel au Palais-Bourbon les 7 et 8 avril. Dopée par ses récents succès électoraux, l'opposition s'est retrouvée face au successeur de Jean-François Mattei qui avait présenté le projet en première lecture. Prudent et pragmatique, Philippe Douste-Blazy a estimé que ce texte de 79 articles devait « permettre de franchir une étape importante dans l'histoire un peu chaotique de la santé publique dans notre pays ».

Psychothérapeutes : une formation préalable.

A l'initiative du Pr Jean-Michel Dubernard, rapporteur et président de la commission des Affaires sociales, les députés ont adopté un amendement selon lequel « la conduite des psychothérapies nécessite soit une formation théorique et pratique en psychopathologie clinique, soit une formation reconnue par les associations de psychanalystes ». Compte tenu du risque d'infiltration du corps des psychothérapeutes par les sectes, le parlementaire UMP du Rhône juge indispensable que les personnes usant de ce titre aient « la formation requise ».
Mais le socialiste Claude Evin parle d'un « texte ni fait ni à faire », et le Dr Jacqueline Fraysse, communiste des Hauts-de-Seine, pense qu'il sera « juridiquement inapplicable ». En janvier, les sénateurs avaient décidé, en première lecture, que l'usage du titre de psychothérapeute serait réservé aux professionnels inscrits sur un registre national dressé par les préfets. Les docteurs en médecine, les psychologues titulaires d'un diplôme d'Etat et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations seraient dispensés de toute inscription.

(.....)



France : Sectes

Communiqué de Parents - Enfants - Médiation

Parents-Enfants-Médiation, 16 avril 2004

[Extrait]

Extrait du débat du Comité Parental de Réflexion mis en place à l'intérieur de Parents-Enfants-Médiation de Montpellier.
La question n° 21690 posée par Mme Poletti Bérengère ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) au Ministère de la justice dans le cadre de la lutte et la prévention contre les sectes, publiée au JO le 07/07/2003 page 5335, auquel le Ministère a répondu (JO le 23/03/2004 page 2335), aurait pu se présenter comme suit :

A la place de " des formations ont été mises en place, auprès des futurs magistrats, par le biais de modules, dans le cadre de l'école nationale de la magistrature. Pourtant, la multiplication des procédures judiciaires - et l'aggravation des infractions encourues (abus sexuels sur mineurs, mise en danger d'autrui, homicides involontaires, provocation au suicide, mise en état de sujétion psychologique et physique) - démontrent l'urgence d'un dispositif spécifique d'ensemble luttant contre l'emprise sectaire, et l'usage de techniques d'assujettissement mental et physique. Malgré ces avancées incontestables, elle lui demande où en est la réflexion du ministère pour mettre en place des magistrats spécialisés près des tribunaux et des cours d'appel",

Mme Poletti Bérengère aurait pu tout simplement demander :
L'école de la magistrature peut-elle mettre en place une formation spécifique et non pas seulement une sensibilisation aux phénomènes sectaires ?
La réponse reçue par la Ministre n'aurait peut-être pas été négative.
CPR
Alain BOUTHIER
Centre PEM
pem.mediation@wanadoo.fr
reseau.parental@wanadoo.fr



France : Frères exclusifs (Frères de Plymouth)

Les Frères exclusifs en réunion privée a Rillieux-la-Pape

Le Progrès,14 avril 2004 par Laurent Jaouen

[Texte intégral]

Véritable « secte » pour ses détracteurs et rares anciens membres, la communauté chrétienne des Frères exclusifs s'est réunie hier après-midi à. Une douzaine de personnes de l'AVIFE (Association nationale d'aide aux victimes des Frères exclusifs), est venue manifester contre « l'enlèvement de quatre enfants » et déposer plainte contre « cette association de culte fermée

Un millier de membres des Frères exclusifs s'est ras­semblé hier, dans le bâtiment privé du 690 chemin Pierre-Drevet, à, Rillieux, pour un « meeting ». Également présents, hors des grilles, une douzaine d'opposants de l’AViFE, pas les bienvenus comme tout étranger à la communauté.

« Nous sommes ici pour dénoncer cette association de culte fermée, qui ne respecte pas la loi ». expliquait Olivier Delouis, président de l'AViFE, et pour réclamer justice suite à l'enlèvement de quatre enfants par leurs membres ».

Enlèvement « aucune certitude »

Si en France,.une information judiciaire est toujours en cours; « avec pour l'heure aucune certitude qu'il y ait eu enlèvement, indique le procureur de la République Xavier Richaud. A l'époque, le procureur Richaud avait également ouvert une enquête sur les Frères exclusifs. «Nous n’avons pas trouvé de dérives sectaires affirme-t-il, les enfants sont médicalement suivis, il n'y a pas de connotation antisociale.A l'opposé des sectes, ils ne cherchent pas à embrigader, ne font pas de prosélytisme. »

Une discrétion perturbée

La discrétion de cette communauté issue de la religion anglicane, également appelée : « Frères de Plymouth n°4 » est telle qu'aucun responsable n'a souhaité se montrer hier pour commenter les banderoles de l’AViFE.

Bien implantés notamment en Ardèche, Haute-Loire et dans la Drôme, ces croyants tayloristes qui sont près de 1 250 en France se proclament aussi les
« Purs », et sont automatiquement membres par filiation biologique.

Les gendarmes de Rillieux, présents hier « pour assurer l'ordre public » selon le capitaine Roy, n'ont pas eu à intervenir. lls ont en revanche pris en fin de journée huit plaintes individuelles pour « discrimination », n'ayant pu assister au culte et pour « non respect de l'obligation d'exercice public du culte ». Olivier Delouis, éducateur spécialisé auprès des enfants maltraités, estimait en effet que « la loi de séparation des églises et de l'État de 1905 et 1907 n'a pas été respectée ». Une manière de continuer le combat de l'AViFE. •

Un cocon infernal

Plusieurs anciens membres des Frères exclusifs font partie de l'AVi­FE. Parmi eux, certains n'hési­tent pas à témoigner : « à vingt ans, on me reprochait de mettre de la pommade sur mes lèvres gercées. Comme tous ceux qui s'opposent à la volonté des chefs, j'ai été harcelée. » Excommuniée en juin 1967, pour « ne pas avoir demandé pardon pour ça » et « grâce à mon mauvais caractère », Paulette Courbis a toujours trois frères de sang « bien ancrés chez les Purs, comme ils s'appellent entre eux. » Elle souhaite «sauver des enfants et des femmes, qui n'ont pas le droit de travailler ou de décider de quoi que ce soit mais veulent sortir de ce bourbier, ce cocon infernal. Tous sont, coupés du monde, ils n'ont nulle part où aller. »

Patrick Vergnon, aîné de six frères, 42 ans, « sorti il y a treize ans », énumère quelques interdits : « côtoyer de gens extérieurs à la secte, notamment pour les mariages ou les repas », « pratiquer des sports collectifs », « lire les journaux et regarder la télé », « les pages d'éducation sexuelle qui sont arrachées des livres d'école », « le travail pour les femmes qui sont vues comme des reproductrices, pour alimenter les Frères, une obligation »...

Il évoque son expérience des « séances de pardon public devant 200 membres », au Chambon-sur-Lignon (43), « pour avoir bu un coup avec un copain » ou encore « pour avoir fumé une cigarette ». Ses parents sont toujours membres des Frères, pas ses deux en­fants, dont il a eu la garde
« bien après mon divorce».

Olivier Delouis, président de, l'AVIFE, a compté cent vingt trois directives, dont « la délation des désobéissants. La dernière ? L'interdiction d'aller au collège pour les enfants. Ils suivent des cours pas correspondance. » Catherine James, professeur d'Anglais en collège, ( auteur avec Stéphane Vergnon - frère de Patrick.- d’un livre […..](2002) traitant des Frères! exclusifs, s'interrogeait: « Comment l'Education nationale ne le voit-elle pas ?»



Brésil : Actualités diverses

L'Etat de Rio met en place un enseignement religieux controversé

Le Progrès,14 avril 2004 par Claire de Oliveira

[Texte intégral]

RIO DE JANEIRO - Après une bataille judiciaire de quatre ans, l'Etat de Rio de Janeiro implante ce mois-ci un enseignement religieux dans les collèges publics, une mesure vue par ses adversaires comme une atteinte au principe constitutionnel de laïcité. Votée en 2000 par l'Assemblée législative de l'Etat de Rio à l'initiative du député catholique Carlos Dias, membre du mouvement Rénovation charismatique, cette loi avait été bloquée depuis lors par un recours en justice du député Carlos Minc du Parti des Travailleurs (PT, gauche) de l'actuel président Luiz Inacio Lula da Silva.

La justice a rejeté le recours fin 2003 et le gouverneur de l'Etat, Rosinha Matheus, adepte active de l'Eglise presbytérienne, a organisé sa mise en oeuvre. "L'objectif de la nouvelle loi, qui instaure l'enseignement de différentes confessions (catholique, protestante, évangélique, rites afro-brésiliens et spiritisme), est d'offir des perspectives de vie aux jeunes pour les empêcher de basculer dans le crime et le trafic de drogue", s'est félicité l'évêque auxiliaire de Rio, Mgr Filippo Santoro, dans un entretien avec l'AFP. Carlos Minc, en revanche, s'insurge: "C'est un retour au Moyen-Age! Le gouvernement de Rio a sanctionné une loi, complètement inconstitutionnelle, qui nuit au principe de l'Etat laïc séparé des Eglises".

Soutenu par le Mouvement Inter-religieux, qui regroupe 26 organisations religieuses favorables à la laïcité, Minc avait présenté une "demande d'inconstitutionnalité" contre la loi votée en 2000. Dans un contre-projet de loi, Carlos Minc défendait un enseignement "non confessionnel", recommandant que les élèves étudient les différentes religions et croyances dans le cadre de l'enseignement de l'histoire ou de la philosophie.

Au Brésil, la plupart des enfants de la classe moyenne fréquentent des écoles privées car la qualité de l'enseignement dans le public a énormément baissé au cours des 30 dernières années en raison des bas salaires versés aux professeurs. Les élèves fréquentant l'école publique sont le plus souvent issus de milieux pauvres et, à Rio, vivent dans les favelas.

L'évêque Santoro estime qu'il est nécessaire de leur donner "des références claires" contre la drogue, le trafic et la violence. "La religion sert à illuminer le sens et la valeur de la vie", dit-il. Le gouvernement a recruté, début 2004, 500 professeurs de religion sur concours: 342 catholiques, 132 protestants et évangéliques et 26 d'autres confessions. Leur nombre est proportionnel à la religion déclarée par les élèves au moment de leur inscription au collège: 68,4% de catholiques, 26,4% protestants ou évangéliques, et 5,2% adepte du candomblé ou du spiritisme cette année. "Il n'existe pratiquement pas de juifs ni de musulmans dans les écoles publiques. Ils fréquentent des écoles privées", a relevé l'évêque.

Les élèves qui n'ont pas déclaré d'appartenance religieuse pourront faire d'autres activités à l'heure des cours de religion. "Chaque confession fera sa part pour enseigner le respect de l'autre et la solidarité. Le manuel que nous avons élaboré a été fait en collaboration par des pasteurs, des rabbins et des autorités religieuses musulmanes", a souligné Mgr Santoro.



Conseil de l'Europe : Falungong

A propos des autorités francaises et du Falun Gong

transmis par la MIVILUDES,16 avril 2004

[Texte intégral]
_____________________________________________________

Parliamentary Assembly
Assemblée parlementaire du CONSEIL DE L'EUROPE
--------------------------------------------------------------------------------

Liberté d'expression et liberté de religion pour les adeptes du Falun Gong en France
Question écrite n° 443 au Président du Comité des Ministres

Doc. 10142
16 avril 2004

Réponse du Président du Comité des Ministres
--------------------------------------------------------------------------------

I. Question écrite n° 443 de M. Lindblad (Doc. 10102)

La police française a arrêté une cinquantaine d'adeptes du Falun Gong les 24 et 25 janvier 2004, à Paris. Ils venaient des Etats-Unis, d'Angleterre, de Suède, des Pays-Bas, de France, d'Autriche, d'Allemagne, de Norvège et de Taïwan. Un certain nombre d'entre eux ne faisaient que participer à la parade chinoise du nouvel an ; certains portaient une écharpe jaune ; d'autres avaient de la documentation sur le Falun Gong.

Il semblerait que les autorités françaises aient agi sur demande de la Chine communiste (RPC).

M. Lindblad,

Demande au Président du Comité des Ministres :

Quelles mesures le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe entend prendre pour garantir la liberté d'expression, la liberté de porter une écharpe jaune et la liberté d'exprimer son opinion religieuse et politique publiquement, même aux adeptes du Falun Gong en France.

II. Réponse du Président du Comité des Ministres

Le Président du Comité des Ministres a instruit les circonstances mentionnées dans la question de M. Lindblad ; il a été informé par les autorités françaises de ce qui suit :

Il convient tout d'abord de noter que les arrestations dont il est question ont eu lieu dans le contexte du dispositif de sécurité de grande envergure mis en place pour la Visite d'Etat du Président Hu Jintao, Chef d'Etat de la République populaire de Chine. Cette visite a coïncidé avec la célébration du Nouvel An chinois.

Dans le cadre de cette grande opération sécuritaire plusieurs personnes, y compris mais pas exclusivement des adeptes du Falun Gong, ont été retenues pour des contrôles d'identité du fait par exemple, d'avoir distribué illégalement des tractes sur l'avenue des Champs-Élysées ou pour avoir tenté de franchir les limites installées par les forces de sécurité. D'autres contrôles ont dû être effectués après que des adeptes du Falun Gong eurent été pris à partie par des spectateurs venus de Chine. Aucun de ces contrôles n'a donné lieu à une procédure de garde à vue.

Le Falun Gong n'a pas été mis en cause en France comme « secte » dans le sens juridique du terme ; il ne s'est pas fait connaître pour trouble à l'ordre public. En effet, depuis les évènements en question plusieurs manifestations publiques du Falun Gong ont eu lieu en France sans restriction ou entrave particulière.

Pour résumer, les opérations sécuritaires des 24-29 janvier 2004 étaient de caractère entièrement exceptionnel et ne visaient aucun groupe en particulier.

 



France : Mahikari

Enfance ardennaise en danger : un nouveau rapport dérangeant

L'Union, 17 avril 2004 par Christophe Perrin

[Texte intégral]

L'Aide sociale à l'enfance des Ardennes n'est pas seulement dans le collimateur de la justice qui soupçonne trois éducateurs de pratiques sectaires. Un rapport administratif de 82 pages dénonce des anomalies.

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur les anomalies de fonctionnement de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) des Ardennes est sur le bureau du ministre depuis fin mars. Marie Thérèse Roig, qui a succédé à Jean-François Mattéi à la tête du ministère de la Famille, est seule habilitée à rendre public un rapport pour l'instant confidentiel. L'Aide sociale à l'enfance, émanation du conseil général qui suit près de 600 enfants en danger, est en pleine tourmente depuis la mise en examen d'un éducateur et de deux éducatrices (nos éditions du 10 avril).

Une éducatrice, accusée d'abus de faiblesse sur mineurs, privation de soins, violences morales et non présentation d'enfants, est incarcérée depuis plus d'une semaine. Elle appartient à la secte d'origine japonaise Mahikiri.

Alerté par la DDASS, le préfet a demandé une inspection à l'Igas.

Arrivés en octobre à Charleville-Mézières, quatre inspecteurs ont traqué pendant quatre mois les dysfonctionnements des services et l'influence présumée d'une secte. " Sur le sujet sensible de l'existence de comportements sectaires, la mission n'a pas mis au jour de comportements anormaux, mais relève que les modalités de fonctionnement du service de l'ASE couvrent mal ce risque ", concluent les inspecteurs.

Le témoignage de plus de cinquante familles

Y a-t-il un lien entre cette enquête administrative et les investigations de la police judiciaire de Reims ? Officiellement non. Et pourtant les enquêtes apparaissent complémentaires.

Une éducatrice est accusée d'avoir soustrait volontairement des enfants à leurs parents légitimes. C'est l'une des pierres angulaires de l'enquête du SRPJ. Dans le même temps, l'Igas révèle des actes de maltraitance, des négligences dans la gestion des indemnisations des enfants victimes, une opacité du suivi des mineurs. au point que le rapport a été transmis à la justice.

L'Igas aurait découvert, entre autres anomalies, que les réunions d'évaluations obligatoires où sont rassemblés l'éducateur, la famille d'accueil, l'assistante sociale, le psychologue., bref, toute l'équipe pluridisciplinaire, autour de l'enfant en danger, n'étaient jamais organisées dans certaines circonscriptions. Ce que conteste la Direction des interventions sociales ardennaises (Disa).

" Des intervenants n'avaient plus accès aux dossiers des enfants. Une situation que nous avons dénoncée dès 96, mais personne ne nous avait pris au sérieux ", rappelle Danielle Villière, ex-secrétaire de la CGT Santé.

" Le cloisonnement des services était tel qu'il permettait à ces éducateurs d'isoler les enfants et de travailler en vase clos ", dénonce un ancien salarié de la Disa. Le rapport met en exergue le peu de suivi des éducateurs, des comptes-rendus d'évaluation succincts et des dissensions internes dans le domaine de la pédopsychiatrie.

Alors que le principe est, dans la mesure du possible, de ne jamais rompre les liens du sang, certains agents semblaient avoir des pratiques professionnelles inverses. Plus de cinquante familles auraient témoigné en ce sens.

Quant aux deux juges des enfants, autorité sous laquelle œuvraient les travailleurs sociaux, ils ont en charge près de 300 dossiers chacun. Difficile, dans ces conditions, de découvrir d'éventuels dérapages dans l'encadrement des enfants.



Chine : Falungong

Plainte déposée par HE Wanji

Clair Harmony, 20 avril 2004

[Texte intégral]

Plainte déposée par HE Wanji un pratiquant de Dafa, torturé à mort par la suite pour avoir participé à l’interception des émissions de TV

A la Cour Suprême du Peuple de la Province de Qinghai

Mon nom est HE Wanji, homme, je suis originaire de l’ethnie Han. Je suis né le 13 juin 1951 et je suis diplômé d’université. Je vivais à l’appartement 102, Unité 7, bâtiment 28 du sous-district de Binhe, District de Chengdong, ville de Xining, Province de Qinghai. Je suis actuellement détenu au Centre de Détention n°1 de la ville de Xining.

En tant que plaignant, moi, HE Wanji, j’aimerais plaider non coupable pour les accusations et la condamnation délivrées par la Cour Intermédiaire du Peuple de la ville de Xining dans son « jugement des criminels » (2003). Dans ce jugement, le plaignant HE Wanji a été condamné à 11 ans de prison pour des « crimes commis en utilisant une secte organisée pour interférer avec la loi en vigueur» et 9 autres années pour des « crimes commis en détruisant les équipements de radiodiffusion de la TV », faisant ainsi une durée totale de 17 ans. Le plaignant fait appel par la présente à la Cour Suprême du Peuple de la Province de Qinghai.

Les raisons de cet appel :

1. Falun Gong est une méthode cultivation et de pratique et non une secte ou une religion.

Falun Gong est une méthode de cultivation et de pratique avancée de l’école de Bouddha. Falun Gong enseigne aux gens à pratiquer la compassion. Cette méthode cultive aussi bien l’esprit que le corps et est basée sur les principes d’Authenticité, de Bienveillance et de Tolérance. Falun Gong a eu une haute estime de la part de l’Administration Générale chinoise de l’Athlétisme et a été chaleureusement accueilli en 1992 et en 1993 à l’Exposition de Pékin sur le Qigong et sur la Santé. Il a reçu le seul prix de cette exposition qui était le « Prix pour un Avancement de la Limite de la Science». L’éditeur du livre Zhuan Falun écrit par M. LI Hongzhi est la Maison d’Edition de la Radiodiffusion Centrale Chinoise. Zhuan Falun a été un des livres le plus populaire et il était lu par des millions de gens aussi bien en Chine qu’à l’étranger. Dans son livre Zhuan Falun, M. LI Hongzhi demande à un pratiquant de s’efforcer d’être d’abord une bonne personne, une personne altruiste, et qui met les intérêts des autres avant les siens.

J’ai mis en application ces principes dans mon travail afin de surveiller les opérations et la sécurité des transports sur rail. J’ai été très dévoué pour mon travail. Je suis quelqu’un de très méticuleux ; je travaillais dur et ne me fâchais pas à cause des critiques. Ainsi j’ai reçu des éloges venant de mes collègues et de la direction. J’ai été plusieurs fois nommé publiquement comme un travailleur avancé et un membre qui fait preuve d’initiatives dans le syndicat. On m’a attribué les titres de « Membre remarquable du Parti Communiste » et « Travailleur avancé du Bureau de Chemin de Fer de Xining. »

Je ne crois pas que Falun Gong est une secte ou une organisation. Je pratique le Falun Gong parce que je veux être une bonne personne, une meilleure personne. J’ai participé aux groupes d’exercices avec d’autres citoyens. Par conséquent, les charges du procureur et l’accusation de commettre des
« Crimes en utilisant une secte organisée pour interférer avec les lois en vigueur » délivrée par la Cour Intermédiaire du Peuple de la ville de Xining est fausse et non valide.

2. J’ai été persécuté

Je suis allé à Pékin pour faire appel contre la persécution de Falun Gong en 2000 ; j’ai été forcé de faire ainsi car mon entreprise m’a licencié sans raison et je n’avais pas d’autres choix que de faire appel. Faire appel est un droit constitutionnel garanti aux citoyens chinois par la « Constitution de la République Populaire de Chine ». C’est aussi une obligation des citoyens. Ce droit et cette obligation ne peuvent pas être dépouillé par aucune personne ou aucune organisation. J’ai été reçu par le Bureau Central d’Appel et par la police de la Place Tiananmen quand je suis allé faire appel à Pékin en mars 2000, mais ce qui m’attendait en retour était la prison, le camp de travaux forcés, la destitution par le Parti et la perte de mon travail.

Quelques policiers hors la loi ont sauvagement battu mon épouse, ZHAO Xiangzhong et moi-même, pendant la période où j’étais au Bureau de Sécurité Publique du Comté de Huangzhong où j’ai été condamné au camp de travaux forcés le 18 juin 2001. L’après-midi de ce même jour, la police de la Poste de Police de Tianjiazhai qui est sous le Bureau de Sécurité Publique du Comté de Huangzhong nous a pris par notre chemise et nos cheveux pour cogner notre tête contre le mur d’entrée du Poste de police. J’ai perdu connaissance immédiatement. Le soir du même jour, la police m’a de nouveau sauvagement battu pendant que j’ai été détenu comme un criminel dans le Centre de Détention du Bureau de Sécurité Publique. Le policier m’a frappé avec son poing, au visage et à la tête, mais il ne s’est pas arrêté là. Il a ensuite ordonné à plusieurs prisonniers du centre de détention de me battre à tour de rôle. J’ai de nouveau perdu connaissance. Quand je me suis réveillé, je gisais sur le sol en face de la « Salle pour les fonctionnaires en service » du centre. Je souffrais d’un mal de tête et d’une nausée sévère, j’avais aussi des douleurs aiguës dans le bas de mon dos et de mes jambes. Je ne pouvais marcher seulement en boitant, aux heures des repas.
---------------------------------------

Note : Il n'est pas question, sur ce site, de prendre position pour ou contre telle ou telle pratique, mais seulement de mettre en ligne une information concernant des actions inacceptables contre des individus. Mathieu Cossu



France : Témoins de Jéhovah

Les gynécologues obstétriciens refusent d'être contraints d'accepter les pratiques religieuses de leurs patientes.

Libération, 22 avril 2004

[Texte intégral]

Rebonds

Jacques Lansac, Bernard Blanc, Joëlle Bélaïsch-Allart, Bruno Carbonne, Patricia Monnier-Barbarino, professeurs
de gynécologie obstétrique, membres du Collège national de gynécologues et obstétriciens français

A l'heure de la loi sur la laïcité où tout tourne autour du foulard islamique, permettez aux gynécologues obstétriciens qui écoutent et soignent les femmes de dire que le problème n'est pas dans les dimensions du voile ou du bandana ! Il est dans la liberté des femmes à décider de leur vie, à décider de leur corps. Là, toutes les religions s'y mettent : l'Eglise catholique leur refuse les méthodes de contraception moderne, pilule ou stérilet, et bien sûr l'avortement, à tel point que des groupes intégristes se sont introduits dans les hôpitaux pour empêcher le fonctionnement des services. Les gynécologues obstétriciens ont dû appeler la police dans l'enceinte de nos hôpitaux pour protéger les femmes et les personnels hospitaliers contre ces agressions violentes. C'est l'Eglise catholique encore qui condamne les procréations médicalement assistées, même intraconjugales, qui permettent pourtant à des couples frappés d'infertilité d'avoir la joie d'être parents. Une unité de procréation médicalement assistée a fermé ses portes à l'hôpital du Bon-Secours à la demande de l'évêché de Paris en 1986...

Les témoins de Jéhovah veulent nous faire signer des documents nous obligeant à ne pas faire de transfusions aux femmes que nous accouchons, césarisons ou opérons. Il faut pourtant redire que l'hémorragie lors de l'accouchement est la première cause de mortalité maternelle en France et qu'une étude américaine publiée en 2001 a montré que, chez les témoins de Jéhovah, la mortalité des femmes qui accouchent est quarante fois supérieure à celle des femmes qui n'appartiennent pas à ce groupe. Sachant cela, allons-nous laisser mourir une maman qui vient de donner la vie et laisser un ou plusieurs enfants orphelins pour respecter les convictions religieuses de ces patientes ?

L'islam ne se contente pas de réclamer un examen des patientes par des médecins ou des sages-femmes du même sexe. Certains maris poussent leur femme à refuser une césarienne au motif que cela risque de diminuer le nombre des grossesses. Les gynécologues obstétriciens las de discuter à 3 heures du matin et vu l'urgence doivent demander au procureur de la République l'autorisation de faire une césarienne contre l'avis de la femme et/ou de son mari dans l'intérêt de l'enfant à naître. Ce sont ces mêmes maris qui refusent une ligature des trompes demandée par une femme épuisée par de multiples grossesses et ne pouvant recourir à d'autres méthodes de contraception. Ce sont les gynécologues obstétriciens qui sont aussi régulièrement sollicités pour faire des certificats de virginité à des jeunes filles traînées à l'hôpital par leur père ou leur mère qui veulent les marier souvent contre leur gré. Notre devoir est, avec le soutien du Conseil national de l'ordre des médecins, de refuser de produire ces documents au nom de la dignité de ces jeunes femmes. De même, nous devons refuser les interventions pour demande de réfection de l'hymen. Faut-il faire prendre les risques même minimes d'une intervention chirurgicale pour le simple désir de respecter la coutume du drap sanglant exposé au lendemain d'une nuit de noce ?

Alors, à l'heure où la société, majoritairement sans pratique religieuse, nous demande une médecine scientifique basée sur les preuves avec un risque thérapeutique voisin de zéro, ou le moindre défaut de l'enfant né nous est reproché, il faudrait que nous acceptions toutes les contraintes religieuses et supprimions planning familial, diagnostic prénatal, procréation médicalement assistée, pour nous consacrer à la réfection d'hymens et pourquoi pas demain à l'excision ! !

En ce début de XXIe siècle, c'est à la déesse Raison qu'il faut d'urgence consacrer un jour chômé.



France : Témoins de Jéhovah

La Fondation Elahi est au cœur d’innombrables rumeurs à Asnières

Nouvel Obs, 22 avril 2004 par Jérôme Pierrat

[Texte intégral]

Pendant ce temps, les Témoins de Jéhovah y ont installé l’une de leurs plus grandes salles du Royaume.

Agressions, tracts anonymes, plaintes en cascade… Une odeur de sérieB plane sur la ville d’Asnières-sur-Seine. Depuis l’automne, une affaire secoue la commune. Tout commence le 3novembre dernier. Lorsque le député-maire UMP Manuel Aeschlimann retire la délégation à la culture de son huitième adjoint. Le motif? Olivier Chazoule aurait cautionné les agissements d’une organisation spirituelle, la Fondation Elahi, présentée par le maire comme une secte. Mieux, il aurait mis son bureau à disposition du présumé «gourou» Barham Elahi et favorisé l’infiltration des services municipaux par le mouvement.
Chazoule refusant de démissionner, le maire convoque un conseil municipal extraordinaire le 6janvier. But de la manœuvre? Une démission collective du maire et de ses adjoints suivie d’une réélection des mêmes, à l’exclusion de l’intrus. L’opposition monte alors au créneau. «Ce n’est pas notre rôle d’arbitrer les querelles de la majorité municipale, mais nous sommes choqués par ce "49-3 municipal" destiné à se séparer d’un adjoint. Surtout, nous ne connaissons que trop bien cette méthode, habituelle dans la vie politique asniéroise», commente Dominique Riera, président du groupe Ps-Verts au conseil municipal.
Sur fond de casseroles judiciaires (le maire est mis en examen pour des tracts anonymes distribués en mars 2001 diffamant des élus de la ville), l’histoire de la Fondation Elahi est un serpent de mer qui a servi à dénigrer tous les gêneurs. A commencer par Manuel Aeschlimann lui-même, à l’époque où, jeune loup de 25ans, il était opposant au maire de l’époque. C’était au début des années90, la mairie avait lancé 12Zac, rien que ça, dont l’une dans un quartier de friches industrielles, poétiquement nommé le «quartier du Métro». Les habitants, victimes de l’activisme constructeur de la mairie, se regroupent alors dans une association, Logos. Parmi les habitants frondeurs, Barham Elahi, dont la grande maison est dans le quartier, et Olivier Chazoule, qui habite également là. Le jeune Manuel Aeschlimann se rapproche alors d’Olivier Chazoule, pour s’opposer au maire. Et les deux se retrouvent accusés –déjà!– de servir de paravent à une «secte»… la Fondation Elahi.

A l’époque, ni le livre de Barham Elahi, «la Voie de la perfection», ni ses activités spirituelles ne gênaient le futur maire. D’où la surprise d’Olivier Chazoule de se retrouver épinglé dans un tract du 13novembre dernier par son ancien ami, aux côtés des «fervents de Dieu qui se réunissent autour d’un guide dans le quartier du Métro». Le tract les accuse de se dissimuler derrière l’Association des habitants et riverains des quartiers Métro, Philosophes et Voltaire.

L’arrosé se fait arroseur.
La Fondation Elahi n’a pourtant rien du Mandarom du défunt Gilbert Bourdin. Non seulement elle ne répond pas aux critères de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) qui définissent les dérives sectaires, mais elle a reçu le label «association d’utilité publique» par décret du 27janvier 2000. Une procédure exigeante selon son avocat, Maître François Améli: «La demande a été instruite de 1994 à 2000 avec avis successifs des ministères de l’Education nationale, des Affaires étrangères et de la Culture.» Et de préciser: «Quant au fait qu’Olivier Chazoule ait été en contact avec la fondation, ce n’est pas un secret puisqu’il était alors avocat et que nous étions associés.» Un second tract, cette fois signé «d’anciens adeptes qui ont choisi de ne plus se taire», dénonce les agissements de cette «secte» dans des termes étrangement similaires, et indique l’adresse personnelle de son guide. «La fondation a porté plainte contre X pour diffamation», précise l’avocat.

Ces derniers temps, Asnières est devenu un champ de bataille judiciaire de procédures en chassé-croisé. Du côté du maire, infatigable procédurier, on compte des poursuites sur quasiment chacun des opposants. Comme si ce n’était pas suffisant, son directeur de cabinet a porté plainte pour… tentative d’assassinat. Francis Pourbagher a été agressé: «Le mardi 28octobre dernier, en faisant une tournée dans la ville entre 19h et 20h, je me suis arrêté pour mesurer la fraîcheur d’une affichette de l’association des riverains. J’entends derrière moi une voiture qui fait vrombir son moteur. Alors que je traverse, elle bondit sur moi et tente de me renverser. Son rétroviseur me frôle, puis le véhicule s’arrête à cinq mètres de moi. J’ai relevé le numéro de sa plaque pour lui faire peur.» Et il dépose plainte dès le lendemain matin.

Le jeudi, le propriétaire de la voiture, centralien et cadre supérieur au Commissariat à l’énergie atomique, est interpellé à son domicile et passe huit heures en garde à vue. Avant d’être remis en liberté, faute de charges suffisantes, selon le parquet. Il reconnaît seulement avoir tracté ce soir-là. La plainte court toujours. Assortie d’une contre-plainte pour dénonciation calomnieuse. De son côté, l’association des riverains, qui a distribué 20000tracts pour réclamer un peu plus de concertation des habitants dans leur Zone d’aménagement… concertée, a décidé de lever le pied. «Bien évidemment tout est faux, les histoires de secte comme de tentative d’assassinat, précise Bruno de Beauregard, son président. Notre histoire de quartier est arrivée en pleine période préélectorale.

Nous n’avons pas compris que la situation se dramatisait à un point si caricatural. D’ailleurs, lorsque nous avons vu la tournure que ça prenait, nous avons arrêté nos diffusions.»

L’opposition a pris le relais et ajouté un peu d’huile sur le feu. L’un de ses fers de lance, Philippe Vassé, auteur du site asnierois.org, sorte de «Canard enchaîné» municipal, a tout à coup révélé une découverte embarrassante faite à la mi-octobre: un permis de construire signé du maire et accordé le 21janvier 2002. Passé totalement inaperçu. «Par hasard, un conseiller municipal a déniché ce permis au nom de l’ALCTJ. Après recherche, les initiales ont été décryptées: Association locale pour le culte des Témoins de Jéhovah. Il s’agit de la construction d’une salle du Royaume aujourd’hui rue Adolphe-Briffault et qui par sa taille est l’un des plus grands centres de France des Témoins de Jéhovah. Nous nous sommes juste étonnés que la population n’ait pas été informée de cette demande.» La mairie a répondu par un article dans le magazine municipal de mars 2004 rappelant que le maire a obligation de délivrer le permis s’il est conforme aux règles d’urbanisme. Et de mentionner un article du «Parisien» de 1996 citant le maire de Brie-Comte-Robert, confronté au même problème. «J’applique la loi […], un permis de construire est un document administratif, je ne peux pas m’y opposer.»

Les archives de l’opposition sont sans doute plus récentes. Un article du même journal daté de 2000 était consacré à la victoire des anti-sectes à Brie, la requête des Témoins de Jéhovah de Brie ayant été définitivement rejetée. A quand le prochain épisode de la série Asnières et ses corbeaux?



Congo : Actualités diverses - Sorcellerie

Les Églises de réveil

Cyberpresse, 22 avril 2004 par Émilie Miskdjian collaboration spéciale, La Presse

[Texte intégral]

Les pasteurs de certains Églises - appelées «de réveil» sont les premiers à entretenir la croyance aux enfants sorciers. L'organisation britannique Save the Children tente de lutter contre ce fléau par la sensibilisation.

«Nous avons formé des dizaines de pasteurs. Nous leur avons dit de ne pas prendre des maladies banales pour de la sorcellerie», indique le coordonnateur du programme d'intervention, Javier Aguilar.

Malgré tout, bon nombre de ces pasteurs entretiennent le mythe pour faire de l'argent en demandant aux parents de payer pour délivrer leur enfant. Bénéficiant d'une influence et d'une crédibilité sans limite, ils s'autoproclament «désensorcelleurs». Pour beaucoup de parents, ces pasteurs «ont la capacité de voir des choses que les gens en général ne peuvent pas voir», explique la chargée des programmes médias du Centre Lokole de Kinshasa, Anna Mayimona Ngemba. Les ONG nationales, appuyées par le gouvernement congolais, dénoncent ces charlatans et ont interdit l'hébergement des enfants dans leurs églises. «Les parents abandonnent leur enfant à l'église, croyant qu'elle assure un meilleur suivi. Or, les conditions de vie y sont terribles!» accuse Anna Mayimona Ngemba.

Origines

Les «Églises de réveil» indépendantes ont vu le jour au 20e siècle et accueillent 20 % de la population kinoise. À l'origine, elles sont liées au courant des Églises des années 20 fondées d'après le prophète Kimbangu. Leurs objectifs était de lutter contre les effets de la colonisation et l'acculturation du peuple congolais. L'ancien président et dictateur, Mobutu, a tenté de définir l'identité nationale des Congolais à travers ce mouvement.



France : Scientologie

Métro, journal scientologue ?

ACRIMED, 22 avril 2004 par Jérôme Munier

[Texte intégral]

Informer sur n’importe quoi et n’importe comment. Telle est, apparemment, la « ligne éditoriale, de Métro. Après la Fédération occidentalis (lire : Métro contre Sniper : une désinformation gratuite ?), c’est l’Eglise de Scientologie qui bénéficie de l’attention de « reporters » au long cours.
« L’association Non à la drogue, oui à la vie a mené une action de sensibilisation aux dangers de la drogue et ses substituts à la sortie du métro Château-Rouge », écrit Claire Cousin, dans l’édition du jeudi 15 avril 2004. En effet, l’opération a été menée dans toute la capitale, mercredi 14 avril. Le problème, c’est qu’elle a « oublié » de lire le tract où l’on pouvait lire en petites lettres que l’association est parrainée par l’église de Scientologie.

« Les produits de substitutions sont désormais dealés dans la rue », affirme notre journaliste en sous titre. Témoignages à la clé, elle « démontre » en réalité, ce que l’association combat, c’est-à-dire la substitution, jugée inefficace (ça ne marche pas) et dangereuse (ça favorise le trafic). « Je viens de croiser un mec avec vingt boîtes de Subutex et 1700 euros sur lui alors qu’il s’est fait coffrer il y deux semaines », explique Alexandra Michel, porte-parole, de l’association, avant d’oser ajouter qu’ « il est deux fois plus dur de décrocher du Subutex que de l’héroïne. » En outre, pour Saïd, commerçant à Château Rouge, « les pharmaciens et les médecins qui distribuent ordonnances et cachets sans véritable restriction sont aussi responsables : il faut leur donner juste leur dose, pas plus. »

Pour éviter de tomber dans le panneau de la propagande, Claire Cousin aurait pu lire sur le site Internet de « Non à la drogue » cette « Présentation » : « L’association “Non à la drogue, Oui à la vie” parrainée par l’église de Scientologie, a été créée en 1991 par l’acteur Xavier Deluc qui fit énormément pour informer les jeunes et leur éviter de tomber dans le piège de la drogue. Il monta et interpréta au théâtre Caumartin une pièce sur ce thème, "La pluie du soleil". Le but de notre association est d’informer et de prévenir des réels dangers de la drogue et de soutenir tout programme de désintoxication et de réhabilitation qui n’utilise pas de drogue de substitution comme le programme Narconon (créé d’après les travaux de Ron Hubbard).[...] Nous sommes aujourd’hui une des rares associations à dénoncer clairement les dangers de la drogue et à refuser la politique officielle de réduction des risques qui se contente d’apprendre aux jeunes à “se droguer proprement”.

Le programme Narconon s’apparente en fait plus à un programme miracle qu’a un véritable traitement. Car à bien chercher sur le site attitré, www.vivresansdrogue.com, on nous explique que le programme réussi a 70 % et que tous les autres traitements sont inefficaces [1].

En revanche, on ne trouve aucune trace des « solutions » : « Narconon est une démarche complètement naturelle, sans drogue de substitution, ni médicament, ni psy. (...).Tous les facteurs physiques, mentaux et moraux sont prix en compte, un par un, étape par étape, pour rendre à celui ou celle qui vous est cher sa vie affective et intellectuelle pleine et entière. (...) La procédure de Désintoxication pour une vie Nouvelle donne les résultats suivants : réduction ou élimination de l’état de manque, qu’il s’agisse de drogues ou d’alcool ; aptitude à penser plus clairement etc... »

En fait, la réponse est sans doute dans la bouche de ce passant cité dans l’article : « Mon neveu, il faudrait l’enfermer, quitte à le sevrer par la manière forte ». Ce que confirme Alexandra Michel, porte-parole, qui défend « la solution du sevrage strict, (...), même si c’est très douloureux ». Les
« drogués » apprécieront.

[1] Exemple de témoignages : « Quand je vais au centre, les psys me donnent ma dose, et c’est tout ».



Canada : Raël

Sa Sainteté Rael veut faire l'élevage des mammouths clonés

CNW, 7 avril 2004 par Stéphane Baillargeon

[Texte intégral]

Sa Sainteté Rael veut faire l'élevage des mammouths clonés à Valcourt au Québec

MONTREAL - Sa Sainteté RAEL chef spirituel du Mouvement Raelien a proposé à Brigitte Boisselier, directrice de CLONAID qui s'était illustrée en janvier 2003 par l'annonce du premier humain cloné, de cloner un 'mammouth laineux' grâce aux restes trouvés récemment en Sibérie par le scientifique français Bernard Buigues.

Sa Sainteté RAEL envisage en collaboration avec CLONAID d'exposer à UFOLAND à Valcourt, (Estrie, Québec) outre les mammouths, d'autres animaux clonés ou génétiquement modifiés.



Nigeria : Sectes

Des étudiants membres de sectes contrôlent le campus, leurs parents dirigent le Nigeria

IPSNEWS, 26 avril 2004 par Sam Olukoya

[Texte intégral]

LAGOS - Les agresseurs d'Omoyele Sowore portaient des casquettes de base-ball et des cagoules sur leurs visages.

''Deux d'entre eux m'ont suivi, ont sorti leurs armes et m'ont obligé à retourner vers leurs membres'', déclare-t-il.

C'était une attaque bien coordonnée. ''Environ 150 d'entre eux se dirigeaient vers moi, en courant et en tirant en l'air, avec des couteaux et des tessons de bouteilles en main. Dès qu'ils sont arrivés à ma hauteur, ils ont pointé des armes au niveau de ma taille et ont tiré plusieurs fois en l'air pour faire fuir les étudiants qui venaient en grand nombre dans ma direction'', se rappelle Sowore.

''Ils m'ont emmené dans la résidence universitaire et m'ont poignardé à plusieurs endroits sur mon corps. Ils m'ont cloué contre le mur et m'ont fait une injection, c'était très douloureux, j'ai senti tout mon corps trembler. J'ai réussi à sortir de la résidence avec mon corps couvert de sang mais j'ai été saisi par un autre groupe de membres des sectes qui m'ont déshabillé. Ils m'ont emmené au troisième étage et m'ont obligé à sauter en bas après m'avoir frappé avec une batte de base-ball'', raconte Sowore.

Les agresseurs ont injecté à Sowore une substance inconnue. ''Ils avaient décidé de me tuer lentement en m'injectant une substance chimique inconnue'', affirme-t-il.

De tels incidents sont courants dans les universités du Nigeria. Les agresseurs, qui ont attaqué Sowore, étaient des étudiants membres d'une secte à l'Université de Lagos.

Le crime de Sowore était que, en tant que responsable estudiantin, il a mené une campagne contre les sectes. ''Je travaillais conformément au mandat de l'Université de Lagos qui était de combattre les sectes. La campagne avait pris plusieurs dimensions. C'était une campagne de masse, réglée par des principes, très bien organisée et qui ciblait courageusement les membres des groupes-cultes et les démasquait. A de nombreuses occasions, nous avons dû les empêcher physiquement de nuire aux étudiants'', déclare l'ancien responsable du mouvement estudiantin.

Les universités du Nigeria sont aux mains des membres de groupes-cultes. Environ 20 groupes-cultes opèrent dans les universités du pays. Les plus en vue sont 'Buccaneers, Vikings, Black Axe and Eiye Confraternity'. Leur objectif est de contrôler les universités à des fins égoïstes.

Ils s'adonnent à des actes criminels comme le viol, le vol et l'extorsion. Ils contraignent également les enseignants à leur donner de bonnes notes.. Les enseignants rigoureux, qui refusent de coopérer, sont souvent abattus dans leurs bureaux. Au cours des trois derniers mois, six enseignants dans trois institutions différentes, dans le sud-est du Nigeria, ont été tués par des membres présumés de groupes-cultes, selon l'administration policière et universitaire. Un grand nombre d'étudiants est tué chaque année dans la violence liée au culte. Certains sont assassinés pour des raisons mineures comme une liaison avec des étudiantes qui plaisent aux membres des sectes. Des responsables d'étudiants, qui battent campagne contre les membres de culte, risquent également d'être tués. L'une des attaques les plus remarquables contre des leaders d'étudiants s'est produite en 1999 à l'Université Obafemi Awolowo à Ife, dans le sud-ouest du Nigeria.

Cinq étudiants, y compris le secrétaire général du mouvement estudiantin, ont été tués. Plusieurs étudiants ont été assassinés dans leur dernière année juste après avoir passé leurs derniers examens.

Tola Kazeem, un étudiant à l'Université d'Obafemi Awolowo, estime que les groupes-cultes font régner une angoisse et une crainte maximum sur le campus. ''Si vous les offensez, ils remettent à plus tard leur jugement et vous croyez qu'ils vous ont oublié. Non, ils n'ont pas oublié. Ils ripostent d'une façon qui heurte la plupart'', explique-t-il. Kazeem a échappé au meurtre lorsqu'un membre d'une secte a tiré sur lui l'année dernière. Plusieurs activistes de culte ont eux-mêmes été tués durant des combats à l'arme entre groupes rivaux.

Le gouvernement et l'administration universitaire indiquent qu'ils font des efforts pour réduire la menace des groupes-cultes. La Commission des universités nationales du Nigeria (NUC), l'agence gouvernementale coordonnant les universités du pays, tient beaucoup à mettre un frein à ces activités.

''Non seulement tout étudiant impliqué dans des activités de culte est simplement exclu de l'université, mais, de tels étudiants sont également frappés d'interdiction dans d'autres universités'', affirme Peter Okebukola, secrétaire exécutif de la NUC. Le gouvernement nigérian et certains des 36 Etats du pays envisagent de prendre de nouvelles législations contre les sectes.

Une proposition de loi dans l'Etat de Kwara dans le centre-nord du Nigeria, prévoit jusqu'à cinq ans d'emprisonnement pour des étudiants membres des sectes.

Mais des Nigérians ne sont pas convaincus que de nouvelles lois feront une différence puisque beaucoup de choses n'ont pas été faites pour poursuivre des membres des sectes conformément aux lois existantes.

Taiwo Adepoju, un sociologue, croit qu'il sera difficile d'éradiquer les sectes des campus sans s'attaquer premièrement aux causes premières des problèmes qui amènent des étudiants à adhérer au groupe. ''La nature de la société nigériane est telle que la plupart des gens veulent avoir le pouvoir à tout prix pour leurs intérêts économiques'', affirme-t-il.

Sowore souligne que les étudiants membres des sectes, qui sont principalement des enfants de la classe dirigeante du Nigeria, cherchent à contrôler les universités du pays tout comme leurs parents contrôlent le pays. ''Les membres constituent la branche jeune de la classe dirigeante. La plupart d'entre eux sont les enfants des officiers militaires, des chefs et de Nigérians influents qui étaient responsables du pourrissement dans la société plus large'', dit-il. Des étudiants membres des sectes passent outre la loi et se sauvent juste comme leurs parents le font. ''Nous avons une classe de Nigérians qui ont l'autorisation de tuer et ces personnages sont au pouvoir. La même autorisation ou immunité est étendue à leurs enfants, amis ou connaissances; ils ont également l'immunité pour la poursuite criminelle.. Bref, ils sont au-dessus de la loi du pays, chaque Nigérian est conscient de ce fait'', ajoute-t-il.

Dans la plupart des universités, les étudiants vivent dans la peur. Personne ne sait qui sera la prochaine cible des gangs. ''La vie sur le campus est imprévisible, les membres de culte sont partout, certains d'entre eux ont fini les études mais ont décidé de rester sur le campus'', souligne Kazeem. Kazeem dit qu'il a rencontré ''des parents en pleurs'' qui se sont déplacés pour retirer les corps de leurs enfants chéris de l'université. Certains parents riches, qui ne veulent pas soumettre leurs enfants aux activités des sectes, les envoient étudier à l'étranger.



France : Raël

Dans les griffes de Raël

France Dimanche, 26 avril 2004 par Anita Buttez

[Texte intégral]

Le mercredi 7 avril 2004, au tribunal de Nanterre, Ophélie Winter était accusée par Claude Vorilhon, alias «Raël», de «provocation publique, non suivie d'effet, à la commission d'un crime».

Cette incroyable attaque a de quoi surprendre. En mars 2003, la belle Ophélie était loin de se douter que l'interview accordée au magazine Max, l'obligerait à se justifier.

À l'époque, à la question :

«Penses-tu que le clonage est l'avenir de l'homme?» la chanteuse avait répondu : «Non. Je pense qu'il faut tuer Raël.»

Une phrase que Claude Vorilhon a prise au pied de la lettre. Cet Auvergnat de 58 ans, exilé au Canada, affirme être devenu le «demi-frère de Jésus-Christ», depuis sa rencontre, en 1973 avec les Élohim des extraterrestres qui seraient les créateurs de l'espèce humaine ! Et c'est sans doute grâce à eux que sa société Clonaid aurait réalisé le premier clonage humain en décembre 2002.

Une prouesse jamais confirmée, mais qui a suscité la réaction d'Ophélie.

Pour en savoir plus, nous avons contacté les avocats des deux parties. Maître Jean-Marc Florand rappelle au nom de «Sa Sainteté Raël», qu'en France, les incitations à la haine et au meurtre sont des délits sanctionnés par la loi. Il précise aussi qu'à sa connaissance, il n'y a pas eu de cas semblables à celui d'Ophélie. Pourtant, la 17e Chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris vient de condamner Bernard Kouchner à 1000 de dommages et intérêts pour injure publique envers Marcel Terusse, porte-parole du mouvement raëlien (placé sur la liste de sectes en 1996 par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale)... Maître Florand nie, par ailleurs, que son client cherche seulement à faire parler de lui :

«Raël n'a pas besoin de publicité, déclare-t-il. L'affaire du clonage a été reprise dans la presse du monde entier. La responsabilité d'Ophélie Winter est d'avoir tenue des propos inadmissibles.»

Des propos qui ont déjà valu à la chanteuse de sérieuses représailles.

Ainsi, début avril, trouvait-on d'étranges messages sur certains sites Internet : «Les raëliens du monde entier boycottent les spectacles et les produits d'Ophélie Winter et encouragent leurs amis à en faire de même, à moins que Mlle Winter ne s'excuse publiquement pour son incitation au meurtre et son appel à la violence. »

L'avocat de Raël ne nie pas l'existence de tels appels au boycott : «Je l'ignore, mais c'est tout à fait possible», nous a-t-il confié.

Le conseil de la chanteuse, Maître Sylvain Jaraud, et sa collaboratrice Valentine Giraud, qui a plaidé le 7 avril, n'ont pu évoquer ces faits lors du procès : «Une semaine avant l'audience, les débats étant clos, je ne pouvais pas verser de nouvelles pièces au dossier», précise Valentine Giraud.

L'avocate d'Ophélie conteste aussi la méthode choisie par les raëliens pour obtenir réparation : «Puisque l'article dans Max était jugé diffamatoire par Raël, il aurait pu nous demander une publication judiciaire. Ainsi, le public aurait été alerté d'une éventuelle condamnation. Mais quand, de leur propre chef, sur Internet, ils exigent des excuses publiques, c'est à mon sens, une recherche de publicité. L'interview était du second degré, mais Raël l'a pris au pied de la lettre. Ophélie n'avait aucune intention de nuire. Elle a cité Raël après avoir entendu ses révélations fracassantes sur le clonage. Certes, avec le vocabulaire qui est le sien. »

Elle conclut : «Nous espérons que Raël sera débouté de sa demande et, que personne n'aura à payer les 40 000 de dommages et intérêts. »

Mais ce n'est que le 2 juin qu'Ophélie sera définitivement fixée sur son sort.



Madagascar : Satanisme

Annulation du culte contre Satan

La Gazette, 26 avril 2004 par Adelson Razafy

[Texte intégral]

Au Palais des Sports - Le culte “contre Satan”, programmé pour samedi après-midi au Palais des Sports de Mahamasina, n’a pas eu lieu. Une foule, estimée à 500 ou 600 personnes, s’était présentée sur le site, mais a dû se disperser après une vaine attente devant la porte fermée.

Selon des informations recueillies auprès des organisateurs, le Palais des Sports leur fut refusé pour des “raisons techniques”, et ils en furent notifiés le vendredi. Motif invoqué : le temple FJKM d’Ambalavao-Isotry, qui célèbre son jubilé, s’était adjugé ce Palais des sports pour le dimanche 25 avril. La manifestation de la veille (c’est-à-dire le culte contre Satan) avait donc été annulée pour permettre aux fidèles de ce temple de se livrer aux préparatifs de leur messe. Mais à ce qu’il semble, le culte contre Satan avait été coulé par le régime. Le Palais des Sports relève, en effet, du ministère de la Jeunesse et des Sports, lequel peut-être n’a fait que se plier à des consignes émanant du sommet de l’Etat.

L’organisateur de ce culte est un religieux protestant, connu pour son sérieux et la sincérité de sa foi : Razafiarison Emilien, pasteur de l’Eglise FJKM et membre de la Société Biblique Malgache. C’est lui qui dirige les offices religieux organisés à l’intérieur même de l’Assemblée nationale lors de l’ouverture des sessions parlementaires.

En fait, l’expression “culte contre Satan” n’est pas de lui, mais est une dénomination donnée par le public à la manifestation de samedi. Selon ce pasteur, le peuple malgache endure actuellement une avalanche de malheurs parce qu’il se livre à un double jeu spirituel : il se dévoue à Dieu certes, mais par ailleurs, il se livre à des cultes païens et s’adresse aussi aux idoles.

L’office religieux du Palais des Sports était donc destiné à purger la chrétienté malgache de ses mauvaises inclinations, et à la ramener dans le droit chemin.

En fait, cet ecclésiastique protestant compte parmi ceux qui se posent des questions après les révélations sur l’adhésion de Marc Ravalomanana à une secte sataniste. Dans les milieux protestants, en effet, un courant s’est fait jour, estimant que les événements funestes, survenant actuellement, sont un châtiment divin qui frappe un pays qui s’est donné à Satan : les deux cyclones dévastateurs, l’effondrement du Fmg, la vive inflation, l’extension de la pauvreté, etc.

Le culte du Palais des Sports visait à exorciser l’île et à attirer sur lui la faveur divine. Un profond désarroi s’est emparé du clergé protestant (Eglises ou sectes) face à la situation, et les pasteurs se positionnent les uns après les autres. On signalera que le pasteur Mailhol, fondateur de la secte évangelique Apokalipsy, s’est rangé publiquement du côté du pasteur Razafiarison Emilien.

En supprimant l’office, le régime a-t-il voulu refuser une tribune à ceux qui pensent que Marc Ravalomanana “a peut-être adhéré” ? Mais le procédé pourrait aller à l’encontre du but visé. Pour les chrétiens malgaches, en fait, empêcher la tenue d’un culte religieux est un acte… démoniaque.



Suisse : Sectes

Université : des sectes dénoncées

Tribune de Genève, 27 avril 2004 par Sophie Davaris

[Texte intégral]

Le recteur refuse de se dresser en inquisiteur et prône une tolérance... relative.

Est-il normal de dispenser un message religieux au sein de l'Université? En citant deux événements récents, l'association des étudiants progressistes en droit (Aprod) s'étonne "de la présence répétée de sectes à l'Université de Genève". Et demande au rectorat une prise de position officielle. Mi-mars, une dizaine d'adeptes du Falun Dafa organisait un rite dans le cadre d'Uni-Mail. "Ils ont mimé en musique la répression chinoise contre le Falun Gong, rapporte Christian Dandrès, membre du comité de l'Aprod. Ce faisant, ils ont distribué des tracts appelant les étudiants à participer à leurs exercices."

Dans une lettre adressée au recteur André Hurst le 31mars, l'Aprod admet que "la féroce répression chinoise doit être dénoncée". En revanche, elle trouve "difficile d'accepter qu'une secte, sous couvert de la souffrance de certains de ses membres, puisse avoir pignon sur rue dans un lieu destiné, entre autres, à combattre les préjugés aliénants". Or, selon l'Aprod, le Falun Dafa est bien une secte, qui divise la société entre initiés et damnés, qui octroie à son maître un rôle central et se dote d'une grande discipline interne.

Evangiles distribués gratuitement Le 20 avril, un autre événement suscite la réaction de l'Aprod: les Gédéons, une association connue pour délivrer des Bibles aux hôtels américains, distribuent gratuitement le Nouveau Testament aux étudiants. "L'Université n'est pas un espace public comme un autre, critique Christian Dandrès. Le phénomène religieux doit y être étudié, mais pas livré au public par le témoignage direct de la foi."

Présidente de l'Association suisse de la défense de la famille et de l'individu, Danièle Muller abonde dans ce sens. "Je trouve regrettable que l'Université n'ait jamais pris position. Elle devrait rester laïque et neutre et demander à ces gens d'aller manifester ailleurs."

Le prosélytisme a-t-il droit de cité à l'Université? Le recteur André Hurst s'en défend, rejetant le terme de sectes. "Le Falun Gong est une association inspirée du bouddhisme. Reconnue par le précédent rectorat, elle peut utiliser les panneaux d'affichage et les salles de l'Université." Pour André Hurst, l'incident du 15 mars résulte d'un malentendu. Une autorisation a bien été donnée par la vice-rectrice Nadia Thalmann, mais elle aurait été mal interprétée. "L'Université a toujours refusé que cette association fasse référence aux persécutions." Pourquoi? "C'est de la politique, et nous ne voulons pas nous mêler de cette querelle avec la Chine." Quant aux Gédéons, ils ont bien reçu l'autorisation de disposer des exemplaires du Nouveau Testament sur des tables, à l'occasion des fêtes de Pâques. "Il ne s'agissait pas de les distribuer, nuance André Hurst. Dans une Université fondée par Jean Calvin et dans une culture qui trouve son fondement dans le christianisme, cela ne me choque pas."

Pourtant, le recteur ajoute qu'il aurait refusé une demande similaire émanant de l'Eglise de scientologie. Alors, où est la limite? "Elle est délicate à établir", convient le recteur, qui admet ne pas avoir de "bonne recette" à appliquer. "Je ne souhaite pas mettre en place une grande inquisition. Je préfère prôner la tolérance, ce qui implique que les uns ne soient pas forcément d'accord avec les autres."



Canada : Raël

Un adepte de Raël accusé d'attouchements sexuels sur une mineure de 13 ans

Canoë, 27 avril 2004 par Sylvain Trépanier.Journal de Montreal par

[Texte intégral]

Québec - Un membre du mouvement raélien es éducateur dans un service de garde d'une école de Val Bel Air, accusé d'attouchements sur une mineure de 13 ans a été cité à procès , hier, au terme de son enquête préliminaire au palais de justice de Québec .

Rodolphe Samson, 40 ans est accusé de s'^tre adonné à des attouchements sexuels sur une victime qui était alors âgée entre neuf ans et douze ans entre septembre 1999 et juillet 2002. Comme c'est souvent le cas, l'enquête préliminaire s'est tenue sans ordonnance de non publication, mais dans ce cas particulier, le témoignage de la jeune plaignante s'est tenu à huis clos.

Rodolphe Samson avait fait parler de lui en octobre 2002 alors qu'il distribuait des tracts de promotion du mouvement raélien devant l'école Joseph-François-Perrault de Québec

Inquiétude

En l'apercevant dans les médias, les parents d'élèves fréquentant l'école où il agissait comme éducateur au service de garde s'étaient soulevés contre cette pratique et avaient manifesté une certaine inquiétude. Ceux-ci craignaient que la liberté des mœurs sexuels prônée par les raéliens ne soit inculquée aux enfants fréquentant le service de garde.

Du côté de la commission scolaire, on indique que Rodolphe Samson a été, au fil des derniers mois, d'abord suspendu avec solde, puis sans solde avant d'être congédié, en août dernier, après que des accusations de nature criminelle eurent été portées contre lui

Samson reviendra en cour le 21 juin



Canada : Actualités diverses

La communauté païenne à Montréal

Voir, 29 avril 2004 par Steve Proulx

[Texte intégral]

Ils croient en la réincarnation, invoquent des divinités égyptiennes, puisent à même les forces des éléments et manient la baguette magique. Ils refusent de croire que le monde fut créé par un monsieur barbu qu'on appelle Dieu. Ils sont païens. Et fiers de l'être.

Isahée (Julie de son vrai nom) a 27 ans. Païenne affirmée, elle raconte son cheminement, ses rêves et parle de la communauté païenne de Montréal, au sein de laquelle elle est fortement impliquée. Une communauté timide, certes, mais bien vivante. À l'âge de 5 ans, Isahée était déjà convaincue qu'elle était réincarnée. "Je savais qu'il y avait eu quelque chose avant", dit-elle. Plus tard, elle se lancera à la poursuite d'une spiritualité "autre". Elle dévorera la littérature païenne, en découvrira les rites et s'initiera à la magie blanche, qui, à l'opposé de la magie noire, n'a que des effets bénéfiques.

Aujourd'hui, Isahée pratique le paganisme et fête le cycle des saisons. Ses rituels se matérialisent sous la forme de poèmes et d'évocations prononcés le plus sérieusement du monde à une énergie en particulier. "J'invoque Sekhmet, une déesse égyptienne qui apporte force et courage", explique-t-elle. Un dieu, dans le langage païen, n'est pas un personnage sorti de l'imaginaire, mais plutôt une énergie. "Lorsqu'un amas de personnes croit en quelque chose pendant longtemps, cela crée une énergie qu'on appelle un égrégore." Logique.

Isahée explique que le mot "païen" vient du latin paganus qui signifie "paysan". Cinq mille ans avant l'arrivée du christianisme, les païens étaient probablement de simples paysans, qui croyaient aux forces de la nature, célébraient la fin des récoltes ou le solstice d'été. C'est aussi l'époque faste des druides, chamans et autres faiseurs de potions magiques. Pendant longtemps, l'Église catholique a tenté de discréditer les païens. Durant l'Inquisition, du XIIIe au XVIe siècle, les chrétiens ont brûlé vif un million de païens (des non-croyants). Dans le lot, des Juifs et une belle brochette d'hérétiques et de sorcières.

Le paganisme n'est pas une religion, et encore moins une secte: "C'est un "melting pot" de croyances inspirées de celles qu'on trouvait avant le christianisme", explique Isahée. Si la foi chrétienne perd des plumes au Québec, de nombreuses personnes en quête de spiritualité se tournent vers le paganisme. "Présentement, à Montréal, il y a plusieurs coven (des regroupements de sorciers et sorcières) qui suivent différentes traditions (chamaniques, wiccas), explique Marie-Renée Patry, comédienne et magicienne. Les rosicruciens (adeptes d'une confrérie secrète originaire d'Allemagne), par exemple, font un rituel chaque jeudi soir et demandent aux énergies présentes de les aider à purifier l'aura de la planète. Ils envoient des ondes positives pour que la planète se purifie en termes de pollution, mais aussi humainement parlant."

Une étude réalisée au début des années 90 et citée par Mme Patry indique qu'il y avait à l'époque quelque 20 000 praticiens de la magie à Montréal. C'est du monde à la messe! Enfin, façon de parler... "Ce sont des gens ordinaires, qui haïssent la complexité, adorent la vie, aiment boire, manger, fumer du pot et célébrer la vie", ajoute Isahée.

Marie-Renée Patry, que l'on a pu voir dans le rôle de Térésa, l'ange incarné dans le défunt téléroman La part des anges, pratique la magie blanche "d'une façon douce et naturelle" depuis environ 25 ans. "Je travaille plus avec la magie élémentaliste et avec les herbes. C'est une approche beaucoup plus druidique dans mon cas", dit-elle. "Pour moi, quand quelqu'un dit qu'il ne croit pas en la magie, c'est comme s'il disait qu'il ne croit pas en l'humain. On ne peut pas nier qu'on a des ressources intérieures que la science ne peut pas expliquer."

[........]



France : Sectes et santé

La faute aux médecines alternatives…

Médecines douces, 30 avril 2004

[Texte intégral]

Amalgamer les thérapeutiques alternatives aux pratiques sectaires fait toujours recette. En publiant son premier rapport, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) rappelle qu'elle a pour objectif non de s'attaquer à des doctrines mais de signaler " des actes contraires aux droits de l'homme, aux libertés fondamentales ou qui constituent une atteinte à l'ordre public ".

Les informations de la Mission sur certains groupes ont de quoi faire frémir, quand ceux-ci font l'apologie de la pédophilie, de l'inceste ou de l'euthanasie. On reste tout aussi perplexe quand certains soit-disant thérapeutes font arrêter les traitements conventionnels du cancer au seul profit de prétendues techniques de psychothérapies ou, sous couvert de psychothérapie, se livrent à des pratiques ésotériques (désenvoûtement, recours à des entités extraterrestres). Mais à côté de ces dérives, la Mission met en cause pêle-mêle : la sophrologie, la naturopathie, l'iridologie, l'ostéopathie, la magnétothérapie, le jeûne, la thérapie par les plantes, les élixirs floraux, la psychogénéaologie, les constellations familiales, et les groupes qui refusent les vaccinations obligatoires. L'indigence des informations données sur tous ces sujets est tout à fait déplorable. Une grande partie du rapport concerne les moyens de lutte utilisés contre les dérives sectaires dont la Miviludes demande un élargissement.