Actualités sur les sectes en décembre 2002

Star'sEdge - Avatar (*) 01/12/2002Le piège de la méthode Avatar
Témoins de JéhovahLes associations en question
Témoins de JéhovahRenvoyé aux assises
Raël (*) 3/12/2002Les murs de Jericho n'existaient plus à l'époque de Josué
KrishnaDes adeptes dans le département
RaëlLe clergé catholique accuse les raéliens de discrimination
Raël (*) 08/12/2002Dernière tactique de manipulation
ScientologieSupplément d'information dans la plainte contre la juge Moracchini
ScientologieProsélytisme?
Travail, Famille, PropriétéLa médaille miraculeuse victime de détournement
Opus Dei (*) 10/12/2002Les fantassins du Pape
MormonsLe cache-sexe version mormons
Raël - Actualités diversesCompte à rebours pour les bébés clonés
ScientologieLes élus sortent les bombes antisectes
Témoins de JéhovahLa question des preuves
Actualités diversesUn couple "soignait "avec du requin
AumSumiko Kono, victime oubliée du premier attentat au gaz sarin du monde
SectesDes membres de sectes chrétiennes attaquent une mosquée à coups de pierres
RaëlRaël et les médias
Raël (*) 20/12/2002Clonage du troisième type
Témoins de Jéhovah (*) 20/12/2002Ethique clinique et témoins de Jéhovah
Témoins de JéhovahJean-Pierre Brard devra verser 1 € aux Témoins de Jéhovah
Sectes (*) 24/12/2002Manipulation mentale
Actualités diverses (*) 25/12/2002 Soigner les toxicomanes à l'aide d'une plante hallucinogène
Actualités diverses (*) 26/12/2002Je voudrais témoigner d'un pan de ma vie qui faillit avoir raison de mon intégrité physique et morale
RaëlLa secte des raéliens revendique le premier bébé cloné
RaëlTout sur Raël et le clonage
RaëlPremiers bébés clonés : le grand bluff ?
Raël« Où sont les preuves ? »
RaëlUne secte qui vise la vie éternelle
Raël« La course à la gloire et l'argent »
RaëlLe Vatican a dénoncé le clonage humain fait par les raéliens
Raël"Une vraie atteinte aux droits de l'homme"
RaëlClonage humain: enquête de Washington sur la naissance d'Eve
RaëlL'annonce de Clonaid soulève l'indignation générale
RaëlPhilippe Amouyel : « Arrêtons cela ! »
RaëlRaid en Corée du Sud dans les locaux des raéliens
RaëlÈve arrive, Raël s'éloigne
RaëlClonage humain : Réaction du Président de la République
RaëlNul n'est prophète en son pays
RaëlLe clonage humain interdit, selon les plus hautes autorités sunnites

 

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

 


  France : Témoins de Jéhovah

Les associations en question

Clicanoo, 2 décembre 2002

[Texte intégral]

Par ricochet, la loi Kouchner permet l'exonération fiscale des dons au profit de la secte ! L'Etat, non content de perdre des rentrées fiscales considérables, se "couche" devant la secte ("La préfecture n’avait pas produit d’observations en défense") et est condamné à verser 500 euros à l'association des témoins de jéhovah de La Réunion.Les contribuables apprécieront...Michel MARJOLLET 0212/2002 --------------------------------------------------------------------------------

Le 16 octobre 2001, la préfecture du département avait rejeté la demande d’autorisation formulée par l’association à accepter un don ou un legs lui permettant de bénéficier des réductions d’impôts prévues par les articles 200 et 238 bis du code général des impôts. Motifs : il a été considéré que l’activité cultuelle de l’association constitue un trouble à l’ordre public dans le domaine de la santé publique. Cette décision visait notamment l’impossibilité dictée par le culte à avoir recours à la transfusion sanguine. Jugé recevable, le recours engagé par l’association cultuelle a donc consisté à demander l’annulation de cette décision, arguant du fait que :

1°) La loi Kouchner sur les droits des patients (article L1111-4 du code de la santé publique) stipule que tout patient doit consentir à l’acte médical et que le corps médical doit l’accepter.
2°) Le fait d’exprimer un choix médical est une liberté fondamentale, conformément à la décision du 16 août 2002 rendue par le Conseil d’état.

Autrement dit, toute personne qui exprime un choix médical accepté par le médecin exprime en l’occurrence une liberté. Et ne pas respecter ce choix constitue donc une atteinte à la liberté. A cet égard, et compte tenu du fait que l’association estime définir dans ses statuts un objet exclusif d’exercice du culte, dont l’activité est conforme à son objet statutaire et respectueuse de l’ordre public (comme le code général des impôts l’y oblige), l’avocat de l’association cultuelle des témoins de Jéhovah de La Réunion, Michel Trizac, du barreau de Paris, a demandé l’annulation de l’arrêté préfectoral. Le délibéré sera rendu le 27 novembre

Les dons possibles pour les Témoins de Jéhovah

Le tribunal administratif a donné raison à l’association cultuelle des Témoins de Jéhovah.

L’association va désormais pouvoir percevoir des dons par la délivrance d’un agrément fiscal, chose qui lui était impossible depuis un arrêté préfectoral en date du 16 octobre 2001. Les donateurs pourront donc par conséquent bénéficier d’une déduction fiscale.

L’arrêté préfectoral interdisait jusqu’à présent à l’association cultuelle des Témoins de Jéhovah de La Réunion de recevoir dons et legs.

La décision avait été motivée par le fait que le culte des témoins de Jéhovah portait atteinte à l’ordre public, au motif que le culte impose une impossibilité pour ses fidèles à avoir recours à la transfusion sanguine. C’est justement cette impossibilité de transfusion qui a été jugée par le tribunal comme “ne portant pas atteinte à l’ordre public”.

Hier, le tribunal administratif a donc donné raison à l’association cultuelle en annulant l’arrêté préfectoral en date du 16 octobre 2001. La préfecture n’avait pas produit d’observations en défense. L’arrêté précisait uniquement, comme élément à charge, que “l’association est susceptible de porter atteinte à l’ordre public dans l’exercice de ses activités directement liées à ses prises de position dans des domaines de la santé publique et de la vie citoyenne.”

Le tribunal a estimé que cette motivation était particulièrement vague. Il a en outre condamné l’Etat à verser à l’association requérante la somme de 500 euros.


  France : Témoins de Jéhovah

Renvoyé aux assises

Le républicain Lorrain, 2 décembre 2002

[Texte intégral

La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi d'un cadre commercial de Falck, Joseph Salmieri, 44 ans, qui contestait son renvoi devant la cour d'assises de la Moselle pour des viols qui remontent aux années 1987-1990. Le procès doit donc désormais être audiencé par le parquet général de Metz.

M. Salmieri est accusé d'avoir profité de son autorité religieuse, au sein de l'association des Témoins de Jehovah de Creutzwald, pour commettre attouchements et viols sur de jeunes recrues, de jeunes garçons mineurs.


France : Krishna

Des adeptes dans le département

La Dépêche du Midi, 2 décembre 2002

[Texte intégral)

Qui sont les Krishna?

Gui Bouchié de Belle est plus connu par les adeptes de Krishna sous le nom de Jayantakrid Dasa, ce qui signifie « celui qui remporte la victoire ultime ». Il a accepté de se faire le porte-parole de son mouvement pour « La Dépêche du Midi ».

Une centaine de personnes vénèrent Krishna en Ariège et dans l'Aude, ce qui fait de la région le plus important centre de la pratique en France. Gui affirme représenter la branche réformée du mouvement, dont il a autrefois été le secrétaire national: « Nous avons souffert au début d'une image de secte dont nous voulons résolument nous détacher. D'une part, bien qu'il appartienne à une tradition indienne millénaire, le mouvement a été introduit en Occident très récemment et a été confondu avec un ensemble de nouvelles religions qualifiées de sectes. D'autre part, il faut bien admettre que nous avons été victimes du comportement fanatique et des déviations de certains membres ».

Et de fait, on ne remarque pas sur le marché de Mirepoix ces groupes vêtus de robes pastel, au crâne rasé, clamant des mantras dans la rue. C'est le choix de l'intégration qui a été fait: « Il existe toujours un petit noyau sectaire, avec des dirigeants incompétents, ajoute Gui, mais le mouvement a éclaté pour renaître en d'autres endroits, sur d'autres bases. »

LE PLUS ANCIEN KRISHNA DE FRANCE
Gui, ou plutôt Jayantakrid Dasa, pratique depuis près de trente ans. Il dit d'ailleurs lui-même être le plus ancien Krishna de France. « Nous sommes arrivés ici en 1987. Au début, nous n'étions qu'une famille ». Cette branche « réformée » veut s'intégrer socialement. Les enfants sont scolarisés normalement dans les établissements du département et ne se font pas particulièrement remarquer. Dans la vie quotidienne, les adeptes sont strictement végétariens: ni viande, ni poisson, ni oeufs. Les substances qui altèrent l'esprit sont prohibées: pas de tabac ni d'alcool, et a fortiori de stupéfiants.

Interrogé sur le choix de l'Ariège, Gui répond qu'il y a ici « une tradition d'accueil des minorités ». Il insiste sur le fait qu'il n'y a pas d'organisation spécifique, « pas de cotisations, aucune manipulation d'argent quelle qu'elle soit. Nous célébrons nos fêtes les uns chez les autres ».

Le mouvement krishna compte environ 25.000 membres dans le monde. Il représente la branche contemporaine du vishnouisme. Son principal livre saint est la « Bhagavad-gita », qui enseigne les « quatre piliers de la vie spirituelle »: compassion, maîtrise des sens, véracité et pureté.

Un nouveau départ donc dans les collines ariégeoises pour ces messagers de la spiritualité indienne, qui ont aussi été les premiers à appliquer les principes de la culture biologique. Gui veut saisir cette opportunité (rare) pour s'exprimer: « Le mouvement pour la conscience de Krishna a été fondé pour préserver le monde des principes contraires à la spiritualité. Tous les hommes doivent coopérer avec le mouvement afin que paix et bonheur puissent vraiment régner sur la terre. »


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Atention aux dérives sectaires

Pour la responsable régionale d' « Info-sectes » Midi-Pyrénées, il n'y a pas de doutes: le groupe Krishna qui vit à Mirepoix est repertorié comme secte:
« Dans leurs pratiques, ils doivent réciter Haré Krishna 1.700 fois par jour. Leur mode de vie est totalement déstructurant. Ils ne vivent que par le groupe, se lèvent très tôt le matin (dès 3 ou 4 heures) avec des plannings très chargés et ils suivent un régime très dur. Ils sont toujours inscrits au rapport de 1995 sur les dérives sectaires ».


Suisse : Raël

Le clergé catholique accuse les raéliens de discrimination

La Tribune de Genève , 5 décembre 2002 par catherine Focas

[Texte intégral)

L'affaire concerne un tract de la secte accusant des prêtres de pédophilie.

«Dans ce tract, vous dites que pour un prêtre condamné, il y a fort à parier que des dizaines de prêtres catholiques continuent leurs activités pédophiles en toute impunité. D'où tenez-vous ces informations?», demande la présidente du Tribunal de police à l'un des accusés, membre de la secte des raéliens. «Je ne suis pas l'auteur de ce tract, mais depuis sa distribution beaucoup d'affaires de pédophilie ont éclaté aux Etats-Unis. (...) Pour moi, ce texte est prophétique puisqu'il ne se passe plus un mois sans qu'un cas d'abus au sein de l'Eglise défraie la chronique.»

Au printemps 2001, l'association Nopedo avait distribué 20 000 exemplaires d'un tract mettant en garde les parents contre «les prêtres catholiques pédophiles» et leur conseillant de ne plus envoyer leurs bambins au catéchisme. Ce message, selon les deux accusés, émanait directement de Raël, le prophète de la secte.

Dans un premier temps, le procureur général avait condamné, par ordonnance, les distributeurs de ce texte à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour diffamation et discrimination. Les condamnés ont fait appel et, au mois de septembre, la diffamation a été écartée par les juges du Tribunal de police. Ces derniers ont en effet estimé que «l'attaque dirigée contre une vaste collectivité de personnes prises dans son ensemble ou son universalité n'est pas propre à porter atteinte à l'honneur de chacun des individus qui lui appartient». Exit donc la diffamation.

Hier, les magistrats se penchaient sur la deuxième accusation figurant dans l'article 261bis du Code pénal, qui punit celui qui, publiquement, aura incité à la haine ou à la discrimination envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale, ethnique ou religieuse.

La présidente du tribunal reprend patiemment: «De quelles informations précises disposiez-vous quant au nombre de prêtres catholiques incriminés?» L'accusé répond qu'il n'a pas été vérifier lui-même: «Je ne vis pas avec une calculette à la main.» La magistrate: «Alors pourquoi dites-vous que le risque de tomber sur un pédophile au sein du clergé catholique est plus élevé qu'ailleurs? Des tas de cas de pédophilie ont été dénoncés dernièrement dans tous les milieux, pourquoi désignez-vous particulièrement ce groupe-là?» L'accusé: c'est Raël qui l'a dit. La magistrate s'énerve: «Mais si Raël vous dit que statistiquement les Genevois commettent plus d'actes pédophiles que les Vaudois vous le diffuseriez sans réfléchir?» Pour toute réponse, l'accusé constate qu'il n'y pas, à sa connaissance, de cas d'abus sexuels dénoncés chez les imams ou les rabbins, ni dans aucune autre confession excepté «les ministres du culte catholique».

Dans sa plaidoirie, Me Nicolas Jeandin, avocat de la partie civile (Mgr Pierre Farine ainsi qu'une quarantaine de prêtres catholiques) dénonce une «vaste entreprise de démolition concertée». Les raéliens - critiqués à cause de leur concept de «méditation sensuelle», de préférence avec les enfants - veulent selon lui se racheter une virginité sur le dos des catholiques. Raël en veut à cette Eglise car il a perdu un procès contre elle. «Le mobile de toute cette action est la vengeance», poursuit l'avocat qui parle d'entreprise «haineuse», «perverse» et «discriminatoire».

Il demande la condamnation des accusés. Pour leur défenseur, Me Serge Milani, les raéliens ne sont pas animés par la haine. Ce tract était une manière de lancer le débat sur un sujet d'actualité. Ils l'ont peut-être fait de manière maladroite, mais l'intention n'était pas mauvaise.

Le tribunal rendra sa décision prochainement.


France : Scientologie

Supplément d'information dans la plainte contre la
juge Moracchini

AFP, 9 décembre 2002

[Texte intégral)

VERSAILLES- La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a ordonné, vendredi, un supplément d'information dans le cadre de l'instruction d'une plainte avec constitution de partie civile visant la juge Marie-Paule Moracchini, a-t-on appris lundi auprès de l'avocat des parties civiles.

En septembre 2001 plusieurs parties civiles dans le dossier de la scientologie, dont Mme Moracchini a eu la charge, avaient déposé plainte contre la magistrate parisienne.

Dans son arrêt, la chambre de l'instruction a infirmé partiellement une ordonnance d'un juge d'instruction de Nanterre qui avait refusé des demandes d'actes formulées par les parties civiles. La cour a ainsi ordonné l'audition de Jean-Paul Laurans, ancien président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

Le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a été désigné pour procéder à l'audition de M. Laurans et "à tous actes d'informations qui apparaîtraient en conséquence nécessaires".

Me Olivier Morice, avocat des parties civiles, s'est félicité de cette décision qui signifie selon lui le "dessaisissement" d'Alain Philibeaux, doyen des juges de Nanterre.

Me Morice avait réclamé le 18 septembre 2002 à M. Philibeaux, en charge de l'instruction de la plainte, plusieurs actes qui lui avaient été refusés par ordonnance du 7 octobre 2002. Le juge avait estimé que les investigations sollicitées par le conseil des parties civiles étaient à tout le moins inutiles ce qui avait conduit Me Morice à saisir la chambre de l'instruction.


Australie : Scientologie

Prosélytisme?

Le Point, 10 décembre 2002

[Texte intégral)

Après le show-biz, l'Eglise de Scientologie s'attaque au monde des affaires.

James Packer, fils et héritier désigné de Kerry Packer, l'australien le plus fortuné de la planète, est devenu en 2001 un ami intime de Tom Cruise, disciple assidu de l'Eglise de Scientologie. On soupçonne depuis l'héritier du milliardaire - dont le groupe familial est fortement implanté dans les médias, avec notamment la chaîne nationale australienne Channel 9, ainsi que les magazines "Women's Weekly", "Cleo" et "The Bulletin" - d'avoir été séduit par la secte.

Interrogé sur ses nouvelles "convictions", James Packer est resté énigmatique.


France : Travail, Famille Propriété

La "médaille miraculeuse" victime de détournement

La croix, 10 décembre 2002 par Isabelle de Gaulmyn

[Texte intégral)

FRAUDE L'association "Tradition, famille, propriété" sollicite des dons de chrétiens en utilisant la médaille miraculeuse de la chapelle de la rue du Bac à Paris. Elle en a l'apparence, la couleur, la forme et la taille.

Depuis plusieurs mois, de nombreux foyers reçoivent chez eux un tract les invitant à une neuvaine de prière avec, en cadeau, une petite médaille, identique en tout point à celles que l'on peut trouver à la chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac à Paris.

La lettre propose d'aider à la diffusion de cette médaille en envoyant des dons relativement importants (20 à 175 e) . Elle est signée par la "Société française pour la défense de la tradition, de la famille et de la propriété" (TFP), mouvement considéré comme secte dans un rapport parlementaire (1996) et, en tout état de cause, en aucune manière reconnu par l'Eglise catholique.

L'épiscopat français avait d'ailleurs, dès 1989, dénoncé "la campagne de dénigrement menée par TFP à l'égard de l'Eglise catholique et des autres religions", notamment par le biais de l'association "Avenir de la culture", et mis en garde les catholiques.

Il est difficile d'agir juridiquement contre une telle contrefaçon. "Des gens sont abusés car ils pensent nous envoyer de l'argent. Or nous n'avons rien à voir avec cela. Ce sont des sommes importantes." Choqué, le P. Daniel Planchot, prêtre de la mission, chapelain de Notre Dame de la Médaille miraculeuse, évoque "les avalanches de lettres qui arrivent rue du Bac, de personnes qui protestent, ou demandent des explications. Nous avons tout un service courrier, uniquement pour cela!"

Au plan juridique, il est difficile d'agir contre une telle contrefaçon: il n'existe pas de copyright sur la médaille. L'association TFP a pris ses précautions. En toute petite note, elle précise que le donateur "laisse "Tradition, famille, propriété" seule juge de l'utilisation de (son) don pour cette campagne ou pour la réalisation de ses buts statutaires". TFP est d'ailleurs coutumière du fait, puisqu'il y a quelques années, elle utilisait l'image de Notre-Dame de Fatima. "D'ailleurs, la popularité de la médaille est telle qu'elle est fabriquée un peu partout et qu'il serait difficile d'en contrôler la production, estime encore le P. Planchot. Ce n'est pas un produit commercial." Le Chapelain a donc diffusé une note (lire ci-dessous), pour mettre en garde les personnes qui reçoivent la lettre et éviter les confusions. Reste à savoir comment l'association se procure les fichiers qui lui permettent de cibler ainsi ses envois.

La mise en garde du P. Daniel Planchot. " En tant que responsable de la chapelle Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, 140, rue du Bac, Paris 7°, je vous signale que nous recevons de nombreuses plaintes au sujet de l'association Tradition, famille, propriété (TFP) suite à leur envoi par courrier de tracts pour une neuvaine se servant de la médaille miraculeuse et de son message. Par là même, on invite les gens à donner des sommes de 20 à 175 ? et même plus! un bon nombre de personnes pensant que c'est en relation avec notre chapelle se laissent abuser! Nous affirmons avec force que nous n'avons rien à voir avec cette association!."


Etats-Unis : Mormons

Le cache-sexe version mormons

Libération , 11 décembre 2002 par Philippe Garnier

[Texte intégral)

Procès contre treize sociétés américaines qui vendent des cassettes de films «nettoyés».

Los Angeles correspondance - Le 21 septembre, le syndicat des réalisateurs américains, le DGA, a intenté un procès contre treize sociétés auprès de la cour de justice fédérale de Denver (Colorado). Ces sociétés, toutes basées dans l'ouest des Etats-Unis et principalement en Utah, commercialisent de près ou de loin des versions altérées de DVD et cassettes VHS appartenant aux studios hollywoodiens. Cette action n'est que l'aboutissement de joutes verbales qui durent depuis trois ans. Les noms mêmes de ces compagnies rendent compte de leurs activités et de leurs appartenances morales ou religieuses : Movie Mask, ClearPlay Inc., Family Flix USA, Edit My Movie, Clean Flicks, Clean Cut Cinema, Family Safe Media, Play It Clean Video, Family Shield Technologies Llc., et Movie Shield. «Shield» semble être le mot mobilisateur pour cette levée de «boucliers» parmi les familles chrétiennes, principalement mormones... quand ce n'est pas carrément le cache-sexe.

Programmes à censure. La plus en vue de ces sociétés est Clean Flicks (toiles propres ?), une chaîne forte de 76 succursales avec siège social à Pleasant Grove en Utah, mais implantée dans dix-sept autres Etats. On y loue des DVD et des cassettes dont le contenu «répréhensible» a été préalablement coupé. Parmi les titres offerts : Il faut sauver le soldat Ryan sans les premières quarante minutes trop violentes, Titanic sans la scène de nu, et Mulholland Drive version on-se-demande-bien-ce-qui-reste. Clean Flicks contourne la loi sur la propriété commerciale : chaque cassette tripotée est préalablement achetée aux studios, et la location se fait sous un mode soi-disant coopératif, chaque client étant en partie et en théorie propriétaire de la cassette. Plus vicieux, mais finalement plus con, des sociétés commercialisent des programmes à censurer qui chuintent le son, version robot de ce que chacun peut faire avec sa télécommande.

Movie Mask est la plus connue dans ce genre, avec Clear Play. Leurs programmes laissent les DVD intacts, censurent à plusieurs niveaux, «enfants», «adolescents» et «adultes», et ne fonctionnent que sur DVD. Fabriqué en Utah par Trilogy Studio, le programme Movie Mask coûte 35 dollars et fonctionne jusqu'à présent sur 80 titres seulement car chaque film requiert un «dossier Mask» individuel, et seules trois personnes sont employées pour créer manuellement ces dossiers, repérer les segments à problèmes : le cul et les gros mots. On se demande bien qui voudrait montrer à ses enfants quelque chose d'aussi cru et adulte que Monster Ball, mais le titre est disponible. Pour le pays mormon où le fusil est un droit sacré, le programme réglé sur «adolescents» laisse intactes des scènes montrant un homme qui se donne un coup de fusil en plein coeur, un passage à tabac et un long gros plan sur un condamné en train d'être exécuté. Mais rien, évidemment, des charmes oscarisés de Hale Berry.

Les films ainsi «traités» sont à peine regardables et sautent sans arrêt. On se demande dans ces conditions pourquoi ne pas laisser ces forcenés à leur pitoyable sort, ce genre de technologie n'ayant visiblement pas grand avenir. Mais les marchands du Temple voient cela d'un autre oeil. Joe Roth, président du DGA, insiste bien sûr le fait que c'est pour défendre la propriété technologique et intellectuelle qu'il s'est décidé à réagir, pas pour lutter contre une quelconque censure : «Il s'agit de quelqu'un qui prend quelque chose que j'ai fait, qui le change et qui le vend avec mon nom dessus, tout ça pour le profit.» Le syndicat des scénaristes et des acteurs a suivi le mouvement comme un choeur de pleureuses, et les studios aussi, encore que bien plus mollement.

Il faut dire qu'ils sont un brin gênés aux entournures, puisqu'ils n'ont jamais été des défenseurs de la propriété intellectuelle, encore moins du droit moral des créateurs. Aux Etats-Unis, et malgré les efforts des syndicats pour changer la loi sur le copyright, un film appartient à celui qui l'a produit, pas celui qui l'a écrit ou dirigé. Les mormons font valoir que «si c'est bon pour Stanley Kubrick, c'est bon aussi pour nous». Celui-ci avait bien fait, quasi d'outre-tombe, du cache-sexe électronique sur la scène (version américaine) de partouze d'Eyes Wide Shut afin d'obtenir un visa de censure plus avantageux. Et il est indéniable que les studios dénaturent déjà allégrement les films de bien des façons, au nom du profit aussi, tant avec les versions spécialement doublées pour avions qu'avec les atroces VHS pan-and-scan scandaleusement mises sur le marché jusqu'à l'arrivée du DVD. Artistiquement, ces versions ne respectant pas le format original étaient plus dommageables encore que les derniers outrages que des farceurs comme Ted Turner leur faisaient subir avec la colorisation (dont on ne parle plus depuis longtemps, malgré les cris d'orfraie poussés à l'époque), ou les présentes mormoneries.

Enjeu commercial. Les artistes et responsables corporatistes font valoir que le danger réside moins dans ce que ce genre de programmes informatiques enlèvent aux films que dans ce qu'ils peuvent leur ajouter. Rien n'empêcherait une version légèrement plus sophistiquée de tels programmes de détourner le sens et l'idéologie d'un film ­ une sorte de détournement situationniste, mais à échelle bêtement commerciale. Cela paraît un peu tiré par les cheveux, mais ce qui chiffonne les studios est moins de protéger les artistes que leur contrôle absolu sur l'usage commercial d'un produit qu'ils ont sous licence. Après tout, Warner avait donné son aval à sa succursale allemande en 1952 pour sortir une version spécialement doublée de Casablanca dans laquelle on ne voyait pas un seul nazi. Le chef résistant Victor Lazslo devenait Victor Larssen, physicien suédois inventeur du «rayon delta», qu'il détruit pour le bien de l'humanité. Le Major Strasser devenait l'Inspecteur Laporte, de «l'International Police». Et on n'y chantait plus la Marseillaise.

Rien de neuf. Warner n'était pas le seul studio à pratiquer de tels arrangements, ni l'Allemagne d'Adenauer le seul pays dont les susceptibilités devaient être épargnées. Dans la version allemande des Enchaînés de Hitchcock, les nazis échappés à Rio devenaient des trafiquants de drogue qui parlaient avec des accents sinistrement slaves. Ces versions ont disparu des réseaux de distribution vers 1970, remplacées par des doublages corrects. En France aussi les studios américains se faisaient complices des desiderata politiques contemporains. Le Port de la drogue de Fuller est le cas le plus célèbre, où par peur d'émeutes communistes les rouges devenaient de simples trafiquants, mais que penser du numéro de danse et chant coupé des Hommes préfèrent les blondes parce qu'on y voyait deux petits Arabes lorgner Jane et Marilyn en criant «Vive la France» ?

L'affaire Clean Flicks n'a pas suscité d'aussi hauts cris que lorsque Turner a annoncé qu'il coloriserait un certain nombre de classiques du cinéma pour les exploiter à la télévision. Peut-être que cette expérience a servi à quelque chose : tout comme il était facile de simplement tourner le bouton couleurs pour obtenir le plus acceptable des noir et blanc, personne ne force les gens à utiliser le programme Movie Mask ou louer une vidéo chez Clean Flicks. Et, plus que la justice, c'est sans doute la stupidité de l'entreprise et son avenir un brin limité qui feront disparaître le phénomène, rendant cet épisode commercial aussi suranné qu'un Laurel et Hardy coloré basané. Tout de même : on rêverait presque de voir un Mulholland Drive sauce mormone, le sexe et la violence remplacés par des séances de bingo et des séquences empreintes de spiritualité. Mais Lynch, probablement un fan de Movie Mask, y travaille sûrement déjà sur son site.


France : Raël - Actualités diverses

Compte à rebours pour les bébés clonés

Le Parisien, 12 décembre 2002 par Marc Payet

[Texte intégral)

Tout le monde s'intéresse au clonage humain, même Jacques Chirac ! « Je suis très préoccupé par la perspective d'un éventuel clonage humain et je souhaite qu'au plus vite son interdiction soit solennellement prononcée par les Nations unies », a déclaré hier le président de la République en Conseil des ministres. Jacques Chirac veut que « la France continue à jouer un rôle moteur sur le plan international en vue de l'interdiction du clonage reproductif », a ajouté son porte-parole, Jean-François Copé.

Cette intervention présidentielle a eu lieu alors que le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, présentait ses orientations concernant la révision des lois de bioéthique, prévue pour début 2003. Ce texte devra dire ce qui est interdit et ce qui est autorisé dans le domaine de la recherche sur l'embryon. Mais la
« sortie » présidentielle a lieu aussi alors que les feux de l'actualité sont braqués sur l'arrivée d'hypothétiques « clones » annoncés dans un mois, d'une part par le gynécologue italien Severiano Antinori ­ qui parle d'un clone masculin ­ et d'autre part par la société américaine Clonaid, proche des raëliens, qui annonce l'arrivée d'un clone féminin…

Selon nos informations, Severiano Antinori est intervenu le week-end dernier dans un colloque organisé à Belgrade, en Yougoslavie, au cours du quinzième congrès de la « société de fertilité serbe », à l'invitation de son président, Drazan Milacic. Cela signifie-t-il que le clone naîtra en Serbie ? « Il ne nous a rien dit là-dessus ! En revanche, il a réaffirmé que la grossesse se passait bien, que le terme était prévu pour janvier, et qu'il ne ferait pas de publication officielle pour protéger les parents d'une pression médiatique insupportable », nous déclare le gynécologue grec Stratis Koladinakis, l'un des intervenants lors de ce colloque en Yougoslavie, et qui a dîné avec Antinori « pendant deux heures » samedi soir.

Il était détendu mais sur ses gardes. On le sent remonté contre les institutions officielles. Il nous a annoncé vouloir créer une nouvelle société savante en reproduction humaine regroupant des représentants de vingt-cinq pays », ajoute le chercheur grec. Le mystère demeure donc sur le lieu de naissance du futur clone. « Si on raisonne en terme de marché, je voterai pour le Brésil ou l'Argentine. Certaines de leurs cliniques prennent beaucoup de liberté sur les règles éthiques en matière de reproduction », estime de son côté le docteur belge Franck Comhaire, lui-même spécialiste du « sexing », c'est-à-dire la sélection à la carte du sexe de l'enfant avant la naissance. Les déplacements prochains du chercheur italien sont donc traqués à la loupe, comme autant d'indices dans ce polar sanitaire. « Non, il ne va pas au Congrès de Casablanca ce week-end. Le professore reste dans sa clinique à Rome pour surveiller des grossesses classiques. Ensuite, il fera peut-être une tournée de conférences universitaires en Europe centrale », concède sa chargée de communication, très difficilement joignable. Quant à Clonaid, c'est pour l'instant le silence radio. Contactés hier à Las Vegas (Nevada), les représentants de la société Clonaid n'ont pas souhaité pour l'instant donner plus de précisions sur les grossesses « clonées » en cours. Le 27 novembre, la chercheuse française Brigitte Boisselier ­ qui a rang d'évêque du mouvement raëlien ­ avait déclaré : « Nous avons cinq grossesses en cours. On va bientôt avoir le premier bébé. »


France : Scientologie

Les élus sortent les bombes antisectes

20 Minutes, 12 décembre 2002 par Virginie Cuisinier (transmis par la MIVILUDE)

[Texte intégral)

«Il n'y a rien de plus beau qu'un enfant qui reçoit un cadeau du Père Noël, quelle que soit sa confession.» Comme chaque année, l'église de scientologie d'Ile-de-France organise une distribution de jouets aux enfants défavorisés du 12e arrondissement, la semaine prochaine. « Cette démarche, comme collecter des vêtements, lutter contre l'alcoolisme, n'est en fait qu'une initiative pour entrer en contact avec la population. Or, cette association a été classée "secte dangereuse" dans un récent rapport parlementaire», dénonce Jean-François Pernin, conseiller de Paris (UDF).

Hier, l'élu a écrit au maire de Paris pour lui demander de créer un Observatoire des sectes à Paris.

Première adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), qui rappelle que « l'idée avait été avancée par Jean Tiberi », la juge « passive», et annonce une batterie de mesures qui seront opérationnelles «courant 2003.» Numéro d'appel «SOS secte», campagne de sensibilisation auprès des jeunes, subvention à trois associations mobilisées contre les sectes, aide aux victimes... Surtout, la ville va former son personnel, appelé à être vigilant.

Il s'agit par exemple de repérer «si un mouvement sectaire est derrière une opération immobilière, explique Anne Hidalgo.Et, dans ce cas, de l'empêcher par tous les moyens légaux afin d'éviter d'ancrer dans le paysage urbain des actions sectaires.»

La mairie a aussi demandé à l'atelier parisien d'urbanisme de réaliser une cartographie des sectes connues.

Dérives
La ville travaille aussi avec la Mivilude (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, ex Mils) «pour identifier les sectes et leurs ramifications», précise l'adjointe.


France : Témoins de Jéhovah

La question des preuves

Sud Ouest, 12 décembre 2002

[Texte intégral)

Inceste, abus sexuel, esclavage... On évoque rarement ce genre de faits en audience civile de Tribunal de grande instance. Ce fut le cas toutefois hier.

Trois trentenaires, deux soeurs et leur frère, dont les parents vivent à Salies-de-Béarn, avaient fait le déplacement à Pau pour écouter plaider leur avocat sur des faits aujourd'hui prescrits... C'est d'ailleurs la raison pour laquelle maître Froment a expliqué qu'il avait « choisi » de demander réparation au civil. « Mes demandes portent donc sur la réparation pécunière, la seule possible, mais ce qui intéresse mes clients, c'est l'acte de justice qui, par cette sanction, désignera le coupable. »

Pour la défense des parents, maître Teillard, en revanche, il n'y a point de culpabilité à chercher et une seule issue : que les plaignants soient déboutés.
Tout le débat a tourné autour des preuves. Maître Froment a souligné la difficulté de faire émerger celles-ci, que ce soit dans le volet des agressions sexuelles ou pour le travail forcé des enfants. Mais pour lui, les témoignages des plaignants sur les pratiques sexuelles imposées par le père avec la complicité de la mère ne font aucun doute.

Pour appuyer ces dires, il a cité divers amis des enfants qui se plaignaient d'incursions du père durant la toilette des filles, des médecins qui indiquaient les perturbations psychologiques de ceux qui sont aujourd'hui leurs patients... Dans la même veine, l'avocat a recueilli des courriers de chefs ou d'employés d'entreprises qui ont raconté que les enfants du couple, à la tête d'une entreprise de nettoyage, travaillaient le soir après l'école.

Autre argument de maître Froment, le fait que les parents, qui appartiennent à l'église des Témoins de Jéhovah, aient dû affronter un genre de conseil de discipline pour inceste.

Pour maître Teillard, aucune de ces pièces ne peut constituer d'éléments objectifs, au-delà du fait que les trois enfants aient attendu tant d'années avant de parler. « On nous parle de photos pornographiques que le père aurait prises mais il n'y en a aucune dans le dossier. Celui qu'on accuse aujourd'hui a une version plus simple : il est passionné de photo et il en a fourni qui montre la famille en vacances, dans divers lieu. Il reconnaît que le soir, parfois, on partait en famille faire le ménage chez tel ou tel client.. »

Et de mettre cet épisode judiciaire sur une mésentente familiale. « Parents et enfants se sont fachés. Ou les premiers n'ont pas accepté certains choix des seconds. Cela n'a pas grand chose à voir avec leur pratique religieuse. »

Le jugement a été mis en délibéré au 21 janvier.


France : Actualités diverses

Un couple "soignait "avec du requin

AFP, 12 décembre 2002

[Texte intégral)

Un an d'emprisonnement requis contre un couple qui "soignait" avec du requin

BORDEAUX - Le parquet de Bordeaux a requis lundi un an d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende à l'encontre des époux Dubord, dont la société Vitalform a commercialisé à une centaine de personnes des "compléments alimentaires" - à base d'ailerons de requin et de moules de Nouvelle-Zélande - destinés à "soigner" l'arthrite ou l'arthrose.

Serge et Christiane Dubord, qui ont dirigé Vitalform de 1994 à 1999 étaient poursuivis notamment pour "exercice illégal de la pharmacie", "publicité mensongère" et "abus de faiblesse".

Selon le président du tribunal correctionnel de Bordeaux, une centaine de personnes âgées ont été victimes de leurs pratiques. La dizaine de vendeurs de la société passaient chez les particuliers pour leur proposer deux produits "naturels" destinés à lutter contre diverses douleurs articulaires.

Après un argumentaire basé sur de prétendues études scientifiques, les vendeurs proposaient un traitement de six mois pour une valeur moyenne 1.350 euros. Pour les victimes les moins fortunées, ils proposaient des crédits à des taux variant à plus de 17 %.

Pendant cinq ans, la société Vitalform a dégagé une marge brute de 94 %. En effet, un flacon de produit vendu à l'époque plus de 400 F contenait environ 20 F de matière première. "Ce type d'affaires est de plus en plus courant", selon Me Jambin qui représentait le Conseil national de l'Ordre des médecins. "Depuis janvier, nous nous sommes portés partie civile dans deux autres affaires similaires avec des produits à base d'ailerons de requin", a-t-il expliqué. Lors de l'audience, les avocats représentant une dizaine de victimes ont demandé le remboursement de ce "traitement".


Japon : Aum

Sumiko Kono, victime oubliée du premier attentat au gaz sarin du monde

AFP, 15 décembre 2002 par Françoise Kadri et Nao Kaneko Matsumoto (Japon)

[Texte intégral)

Sumiko Kono bouge les yeux mais ne voit pas, elle est en état semi-végétatif depuis huit ans.

Cette Japonaise est l'une des victimes oubliées du premier attentat au monde commis avec du gaz sarin, substance inventée par les nazis pouvant entraîner la mort en dix minutes.

C'était le 27 juin 1994 à Matsumoto (centre), ville renommée pour son panorama sur les Alpes japonaises et son château et l'attaque allait tuer sept personnes et en blesser plus de 144. Il s'agissait d'une sorte de répétition pour la secte Aum (ATTN DESK merci garder orthographe Aum qui est correcte, Aoum ne correspondant pas à la prononciation du mot) Vérité Suprême avant la tragédie du métro de Tokyo où un autre attentat au gaz sarin de la secte allaient tuer 12 personnes et en intoxiquer près de 4.000 le 20 mars 1995.

Tous les jours, Yoshiyuki Kono, 52 ans, monte dans sa vieille Citroën pour rendre visite à sa femme Sumiko dans le centre pour handicapés lourds où elle vit depuis deux ans et demi après avoir séjourné dans d'autres centres.

Les Kono, le soir fatidique, regardaient la télévision dans leur maison traditionnelle quand Yoshiyuki a entendu du bruit dans le jardin où il a découvert ses deux chiens, l'un mort, l'autre tordu de convulsions. Il a appelé sa femme mais comme elle ne répondait pas, il s'est précipité à l'intérieur et l'a trouvée par terre, inconsciente. Son coeur s'était arrêté, et même si elle a pu être ranimée, Sumiko n'est plus la même. "Sumiko-chan (petite Sumiko), Sumiko-chan !", Yoshiyuki soulève la tête de sa femme et la laisse reposer sur son bras. Il repousse une mèche de cheveux, masse son dos et ses mains immobiles en racontant les menus détails de la journée. Sa peau est belle, sans rides malgré ses 54 ans.

"Les médecins m'ont dit qu'il n'y a plus rien à faire, son cerveau se réduit et elle n'entend que certains sons mais elle a beaucoup plus d'expressions du visage qu'avant", dit M. Kono. Il se souvient du passé: "elle était très active, adorait cuisiner avec ses milliers de recettes, elle aimait faire du camping avec les enfants et jouer de l'orgue électrique". M. Kono ne ressent aucune amertume alors qu'il a vécu un cauchemar.

Le lendemain de l'attentat, il devient le suspect numéro un aux yeux de la police et des médias au seul motif qu'il conserve chez lui des produits chimiques d'un ancien emploi qui lui servent à développer ses photos -- sa passion. Il faudra près d'un an pour qu'il soit innocenté lorsque des membres d'Aum arrêtés après l'attaque de Tokyo, avoueront qu'ils avaient répandu le gaz pour tuer des juges habitant près de chez lui. M. Kono n'a pas de haine pour Aleph, le nouveau nom d'Aum, parce qu'il pense que les coupables sont sous les verrous. Il a même accepté que des adeptes viennent offrir à Sumiko un disque de leur composition.

En revanche, M. Kono en veut à l'Etat japonais de n'avoir pas mis en place un cadre légal pour fournir une aide publique aux victimes des attaques de Matsumoto et Tokyo, uniquement indemnisées par Aum sur ordre des tribunaux. "Je connais des centaines de victimes qui ont une mauvaise vue ou qui, à cause de pertes de mémoire, ne peuvent rentrer chez eux sans aide, d'autres souffrent de stress post-traumatique. Certains ne peuvent plus travailler. Ils ont besoin d'un soutien financier public", estime M. Kono. Même si les soins médicaux sont couverts, c'est M. Kono qui finance les équipements spéciaux et le régime alimentaire particulier --stimulant les ondes cérébrales- dispensé à sa femme, pour un coût d'un million de yens par an.

Aux côtés d'avocats, médecins et d'autres représentants des victimes, M. Kono milite dans une association créée en mars: le Centre d'Aide et Convalescence. Les médecins membres offrent des examens gratuits dans un hôpital de Tokyo. "Un tel centre devrait être organisé par le gouvernement mais il ne veut pas car cela montrerait combien l'aide actuelle est limitée", dit-il. M. Kono regrette aussi que le ministère de la Santé ne constitue pas comme il l'avait annoncé un fichier des soins apportés depuis huit ans aux victimes du gaz sarin, qui pourrait s'avérer utile en cas d'autre attaque au Japon ou dans le monde.


Malawy : Sectes

Des membres de sectes chrétiennes attaquent une mosquée à coups de pierres

AFP, 16 décembre 2002

[Texte intégral)

BLANTYRE,- Des membres d'une secte chrétienne du Malawi ont attaqué à coups de pierres une mosquée de Nthawira, dans la banlieue de Blantyre, a-t-on appris lundi de source religieuse.

Le père Bernard Tiyesi, de l'église catholique, a indiqué à l'AFP que les incidents ont commencé lorsque des adeptes de la secte des "Apôtres" ont publiquement prêché contre l'islam sur un marché où se trouvaient des musulmans armés de machettes qui n'ont toutefois pas réagi.

Les membres de la secte se sont ensuite rendus en direction de la mosquée de cette localité dont ils ont détruit les vitres à coups de pierres. Selon le père Tiyesi, la tension est forte depuis plusieurs semaines à Nthawira, les adeptes des "Apôtres" ayant multiplié les provocations à l'égard de la communauté musulmane, notamment en déchirant en public des exemplaires du Coran.

C'est la seconde fois en trois ans que des incidents religieux se produisent au Malawi.

En 1999, de nombreuses mosquées avaient été incendiées à la suite de la victoire à la présidentielle du président Bakili Muluzi, lui-même un musulman. La communauté musulmane représente 20% des dix millions d'habitants du Malawi.


Canada : Raël

Raël et les médias

Cyberpresse, 12 décembre 2002 par Nicolas Bérubé - La Presse

[Texte intégral)

Raël se nommait Claude Celler lorsqu'il faisait carrière dans la chanson.

Raël adore faire parler de lui. Encore une fois, ses disciples ont réussi à attirer l'attention cet automne en distribuant des tracts à la sortie des écoles, et maintenant, les amis des extraterrestres nous disent que leur premier bébé cloné naîtra avant la fin de l'année. Que doit-on faire avec ces informations ? Est-ce de la nouvelle ? Faut-il parler des raéliens ou les ignorer?

L'année 2002 a été chargée pour les raéliens. En octobre, ils ont visité Montréal, Trois-Rivières, le Saguenay, Granby, et Sherbrooke pour diffuser leur propagande en face des écoles secondaire et pour attirer l'attention des médias. L'opération a été un succès : piqué au vif, un directeur d'école a même déclaré que «les journalistes étaient plus dérangeants que les distributeurs de tracts»...

Puis, le mois dernier, la société Clonaid, une entreprise de «clonage humain» dirigée par «l'évêque» raélienne Brigitte Boisselier a promis qu'un bébé cloné naîtrait aux alentours de Noël. «Cinq grossesses obtenues par implantation d'un embryon humain cloné sont en cours, et le premier bébé est attendu d'ici la fin de l'année», a-t-elle déclaré à l'Agence France Presse le 26 novembre dernier. Sur son site Web, Clonaid propose même une machine à cloner, qui est livrée à votre porte pour la somme de 9220 $US.

Que faire de cette annonce surprenante? Les médias doivent-ils lui accorder de l'importance, comme ils l'ont fait pour la distribution de tracts, ou l'ignorer?

Ce serait une erreur de reléguer Raël aux oubliettes, rétorque Cyril Barette, professeur de biologie à l'Université Laval qui a débattu publiquement avec Raël et qui a publié des articles critiquant le mouvement. «Il est inutile, voire néfaste, d'ignorer Raël. Il jouit d'un pouvoir véritable, il a de l'argent, il réussi à faire passer ses idées et il mobilise des gens. C'est certain qu'en le faisant, on lui offre une plate-forme publique. Mais le laisser faire et l'ignorer n'est pas la solution.»

Un point de vue que partage Marcel Desjardins, vice-président et éditeur adjoint de La Presse. «Nous devons en parler, mais devons le faire avec beaucoup de rigueur, précise-t-il. Plus les événements sont extraordinaires, plus il faut que les médias soient prudents. Il faut multiplier les points de vue, et vérifier nos sources.»

Le chroniqueur Richard Martineau a interviewé Raël l'hiver dernier dans le cadre de son émission Les Francs-Tireurs. C'est la popularité et l'influence du célèbre gourou qui l'ont poussé à vouloir faire une entrevue avec lui, explique-t-il. «Si Raël était un clown qui déblatérait tout seul dans son coin, on pourrait l'ignorer. Mais c'est un type potentiellement dangereux qui profite des faiblesses des gens. Il y a des accusations de fraude et de pédophilie qui entourent le mouvement raélien, ce n'est pas rien! Il y a plein d'articles qui ont été publiés en Europe, dans Le Nouvel Observateur notamment. Il faut continuer de le dénoncer.»

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Selon le psychiatre Jean-Yves Roy, auteur du Syndrome du berger, un livre qui traite du fonctionnement des sectes, il est important que les médias gardent Raël à l'oeil.

Derrière le désir qu'ont les raéliens d'être clonés se cache un retour aux anciennes valeurs élitistes d'extrême droite, explique-t-il. Au premier abord, on pourrait penser que les raéliens ne sont pas pires qu'un club d'échangistes. Mais Raël est convaincu d'avoir été élu, choisi. On est parfaits, on est l'élite, alors il faut assurer notre immortalité. Il ne faut pas oublier que le premier signe des raéliens comprenait une croix gammée...»

Suite logique

Raël a toujours aimé faire parler de lui. Même avant de monter à bord du vaisseau spatial des Elohims, selon l'histoire qu'il raconte, avant d'y subir ce qu'il appelle une opération au cerveau destinée à augmenter ses capacités intellectuelles, avant de s'habiller en blanc et de vivre entouré de plantureuses jeunes femmes, Claude Vorilhon se prenait pour Jacques Brel et cherchait la gloire.

Il s'habillait comme lui, agissait comme lui et chantait comme lui. Vorilhon a d'ailleurs enregistré six disques avant de mettre un terme à sa carrière d'auteur interprète. «Dans le milieu de la chanson, on m'appelait le Petit Brel», a-t-il déjà confié en entrevue.

Aujourd'hui, les rôles sont inversés. Raël ne se prend plus pour Brel, mais pour lui-même, et 55 000 disciples lui obéissent au doigt et à l'oeil. Tel un chanteur populaire en mal de publicité, Raël semble prêt à tout pour garder l'attention sur sa personne.

«Nous avons la chance d'avoir un projet très chaud avec notre bébé cloné à naître, a-t-il confié cet été au journal La Tribune. Par contre, lorsque le bébé sera né, il nous faudra trouver un autre sujet dérangeant pour garder l'attention médiatique, afin de contribuer à diffuser notre philosophie.»

Son voeu a été exaucé: ce mois-ci, Raël se retrouve sur la page couverture... du 50e numéro du Magazine des Sceptiques du Québec.

Pierre Cloutier, président et cofondateur des Sceptiques, dit n'accorder aucune valeur au discours de Raël. Mais il croit qu'il est important de dégonfler les prétentions du gourou. «Ce qui me fascine, c'est la facilité avec laquelle des gens sont capables de croire ses paroles, dit-il. Quand on y pense, on se dit que Raël a vraiment réussi dans la vie. Il est adulé, il vit son paradis sur terre. Comment ne pas être jaloux?»

«C'est impossible de vivre au Québec sans connaître les raéliens: ils font partie du décor», remarque le journaliste canadien Taras Grescoe, auteur de Sacré Blues, un livre sur la culture québécoise. Lorsqu'il est arrivé au Québec, en 1996, Taras Grescoe ne s'attendait pas à y trouver un mouvement aussi flyé. En fait, il a été tellement surpris par les raéliens qu'il a assisté à l'une de leurs rencontres, et y consacre plusieurs pages dans son livre. «Au Québec, la religion s'est littéralement effondrée au début des années 1960. Ç'a laissé un grand vide. Je crois que ça explique pourquoi les raéliens réussissent à rejoindre plus de gens ici qu'ailleurs.»

Et le clonage?

Les scientifiques raéliens sont-ils véritablement sur le point de mettre au monde un enfant cloné? Rien n'est mois sûr. Selon le Dr Claude Laberge, directeur du Réseau de médecine génétique appliquée (RMGA), ce n'est pas demain la veille que des scientifiques, raéliens ou pas, pourront cloner un humain.

«Les experts internationaux en génétique s'entendent pour dire que le clonage humain n'est pas réalisable à l'heure actuelle, dit-il. Et on ne parle pas des obstacles éthiques, on parle d'obstacles scientifiques. La technologie n'est pas au point, les risques de malformations sont extrêmement élevés. En matière de génétique, plus la science avance, et plus on s'aperçoit que le processus est complexe. On ne peut pas cloner un humain en claquant les doigts.» Clonaid a d'ailleurs fait sa déclaration-choc quelques jours à peine après que Severino Antinori, médecin italien, eut affirmé qu'une de ses patientes était elle-même sur le point d'accoucher du premier bébé cloné de l'histoire. «Le Dr Antinori aussi fait des déclarations sur ses projets de clonage, mais la communauté scientifique n'y croit pas», explique le Dr Laberge.

Quant à Mme Boisselier, elle a déjà prévenu les journalistes que le bébé cloné ne serait sans doute pas montré, du moins pas pour l'instant. «Je traite avec des parents qui attendent un enfant. Maintenant que l'enfant est sur le point d'arriver, ils sont un peu moins chauds à l'idée de s'afficher publiquement», a-t-elle confié à l'Agence France-Presse.

L'attachée de presse de Mme Boisselier, Nadine Gary, n'a pas donné suite aux demandes d'entrevue de La Presse.


France : Témoins de Jéhovah

Jean-Pierre Brard devra verser 1 € aux Témoins de Jéhovah

Le Parisien, 22 décembre 2002 par Blandine Seigle

[Texte intégral)

Le député maire (app. PCF) de Montreuil, Jean-Pierre Brard, vient d'être condamné par la cour d'appel de Versailles (Yvelines) à 1 € de dommages-intérêts à verser aux Témoins de Jéhovah qui le poursuivaient pour diffamation.

Interviewé en septembre 2001 par le magazine Internet « 15-25ans.Com », celui qui fut vice-président d'une commission d'enquête parlementaire sur les sectes dans les années 1990 avait notamment déclaré que « les sectes comme les Témoins de Jéhovah ou la Scientologie fonctionnent sur le mode de la criminalité internationale avec des ramifications insoupçonnées et un immense pouvoir de lobbying ».

En première instance, en mars, le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) avait débouté les plaignants. Les juges d'appel ont inversé la décision, estimant que « le bénéfice de la bonne foi ne saurait être valablement accordé à Jean-Pierre Brard, qui n'a cherché à aucun moment à s'en tenir de près aux conclusions des rapports d'enquête, se contentant d'approximations ». « Cette décision donnera satisfaction à l'ensemble des fidèles », a commenté le président du consistoire des Témoins de Jéhovah, Jean-Marie Bockaert.

Pas de quoi démonter le maire de Montreuil, qui va se pourvoir en cassation dès la semaine prochaine. « Ce n'est pas la première fois que les Témoins de Jéhovah s'en prennent à moi, j'ai toujours fini par gagner devant la justice », soulignait-il hier soir.

Pour Jean-Pierre Brard, le jugement des magistrats relève « de l'ignorance ». « Ils n'ont pas bien lu les rapports d'enquête parlementaire et les lois. Ils sauraient autrement que les Témoins de Jéhovah sont une secte contre laquelle il faut lutter. »

Le directeur de publication de « 15-25ans.Com », Hakim Benhalima, a lui aussi été condamné à 1 € de dommages-intérêts. Lui et Jean-Pierre Brard devront rembourser aux Témoins de Jéhovah 4 000 € au titre des frais de justice, à moins que la Cour de cassation n'inverse encore une fois la décision.

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Commentaire : Les Témoins de Jéhovah ont bien raison de se réjouir de ce verdict... pour le moment ! Attendons la suite.... et continuons à penser que, selon le rapport parlementaire de décembre 1995, les Témoins de Jéhovah sont bien considérés comme étant une secte, il n'est que d'écouter leurs vicitmes pour en être persuadés. Mathieu Cossu.


Etats-Unis : Raël

La secte des raéliens revendique le premier bébé cloné

Yahoo actualités, 27 décembre 2002

[Texte intégral)

MIAMI (AFP) - La scientifique française et membre de la secte des raéliens Brigitte Boisselier affirme avoir mis au monde jeudi un bébé obtenu par la technique du clonage.

Le bébé, une petite fille, est venue au monde "aujourd'hui" (jeudi) "par césarienne". "Ca s'est très bien passé", s'est bornée à affirmer Mme Boisselier, présidente de la société de clonage humain Clonaid, jointe par téléphone. Il n'est pas possible, en l'absence d'une publication scientifique dans les règles de l'art, d'obtenir pour l'instant une quelconque confirmation d'experts indépendants que le bébé est bien un clone.

Interrogée sur les circonstances de cette naissance, la scientifique française a refusé de fournir immédiatement davantage de précisions, en particulier la technique de clonage mise en oeuvre et le lieu de naissance, ajoutant qu'elle ferait une présentation publique vendredi en Floride. Elle n'a pas précisé non plus si elle présenterait le bébé à cette occasion.

Si cette naissance d'un clone humain était confirmée de source scientifique indépendante, il s'agirait du premier bébé obtenu par la technique controversée du clonage humain et dont la naissance aura été rendue publique.

Surtout elle marquerait l'entrée de l'humanité dans l'ère de la reproduction asexuée car, pour la première fois, un enfant ne serait plus le fruit d'un mélange génétique d'un père et d'une mère mais la reproduction à l'identique de l'un des deux parents.

Le 27 novembre, Mme Boisselier avait indiqué que cette naissance était attendue par un couple d'Américains. L'enfant né jeudi serait donc une copie génétique de sa mère, à des années d'intervalle.

De nombreux scientifiques ont mis en garde contre l'application à l'homme du clonage, une technique qui connaît encore des taux d'échec très importants chez l'animal et des séquelles parfois rédhibitoires chez les nouveaux-nés: malformations congénitales, difformités physiques, déficiences du système immunitaire, vieillissement prématuré, etc.

Agée de 46 ans, Brigitte Boisselier, chimiste de formation, s'est engagée en 1997 dans le projet controversé du clonage humain en prenant les rênes de Clonaid, dont les bureaux se trouvent à Las Vegas (Nevada).

Fin novembre, le professeur et gynécologue italien Severino Antinori avait annoncé la naissance d'un bébé créé par clonage pour janvier. Un autre scientifique, l'andrologue américain Panos Zavos, a annoncé publiquement être aussi dans la course pour produire le premier bébé cloné.

A la controverse scientifique sur le clonage humain reproductif qui suscite une large réprobation dans la communauté scientifique, politique et religieuse, risque de s'ajouter une dimension "théologique", Mme Boisselier se décrivant en effet aussi comme une "évêque raélienne".

De nature ufologique et areligieux, le mouvement des raéliens, qui réfute l'appellation de "secte", a été fondé en 1973 par un ancien journaliste français, Claude Vorilhon, installé au Québec et qui se fait appeler "Raël".

Se présentant comme un prophète dans la lignée de Moïse ou Mahomet, il prône une interprétation scientiste de la Bible. Il affirme ainsi que la vie humaine sur Terre a été établie par des extra-terrestres (les "Elohim" de la Genèse) arrivés en soucoupes volantes il y a 25.000 ans et que les humains ont été créés par clonage. Le clonage humain est donc à la base de la "croyance" raélienne.

Selon "Raël", le clonage permettra à l'humanité d'atteindre un jour la vie éternelle, en permettant de renouveler régulièrement son enveloppe corporelle.

Les raéliens, qui revendiquent 55.000 adeptes dans le monde, se disent aussi partisans de la "géniocratie", le pouvoir des plus intelligents.


France : Raël

Tout sur Raël et le clonage

TF1, 28 décembre 2002

[Texte intégral)

Suite à l'annonce faite par la secte Rael ce vendredi matin, une sélection de sites et d'articles sur le clonage.
Inquiétude des scientifiques
Les raéliens prétendent avoir cloné un humain
Une secte prétend avoir cloné un humain


Pour les adeptes de Raël, Dieu n'existe pas : nous avons été créé par clonage dans des laboratoires ultra-sophistiqués par des extra-terrestres venus nous déposer sur terre il y a 25.000 ans. Le clonage est donc à la source de la "pensée" raélienne, et son gourou affirme à qui veut l'entendre qu'il permettra à l'humanité d'accéder à la vie éternelle.

Qu'est-ce que Raël ? La section "Nouvelles religions" de l'Université de Virginie nous en retrace l'histoire et la philosophie dans un dossier très détaillé (malheureusement en Anglais). Raël, né en 1973, refuse d'être assimilé à une secte. Nombreuses association de luttes contre les sectes l'incluent cependant dans leurs listes, et le rapport de Jacques Guyard déposé en 1999 à l'Assemblée nationale considère Raël comme telle. Un site anti-sectes propose un autre dossier très complet et riche en liens sur Raël. Plus léger, le magazine Technikart avait assisté à une réunion de Raëliens à Strasbourg.

Peu après l'annonce de Raël, nombreux furent ceux qui ont douté de la véracité de la prouesse annoncée. Le clonage animal est en effet loin d'être au point, et il semble encore difficile de pouvoir cloner des humains sans risque. Le site Clonenet revient sur les problèmes éthiques et les débats que soulève cette pratique. La Documentation Française propose quant à elle un long dossier sur les questions de bioéthique. Plus technique, l'INRA explique les différentes méthodes et Info Science fait la synsthèse des débats. De quoi se documenter en attendant de voir si l'annonce de Raël était un coup de bluff ou non.
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Voir aussi le site de Xavier Martin-Dupont . Mathieu Cossu


France : Raël

Premiers bébés clonés : le grand bluff ?

Le Parisien, 28 décembre 2002

[Texte intégral)

Elle s'appelle Eve , elle pèse 3,1 kg et elle serait le premier bébé cloné de l'humanité. C'est en tout cas ce qu'a annoncé hier le Mouvement raëlien. Sans rien montrer ni prouver. Déjà les scientifiques du monde entier crient au scandale.

La scène se passe hier à Hollywood (Floride), et Eve vient de naître, explique la porte-parole de la secte raëlienne deux jours après Noël. Les raëliens avaient prévenu : il y aura un clone fin décembre. Depuis hier, personne ne rit plus après l'annonce de ce premier clone humain. Pour l'instant sans aucune preuve. Si elle est vraie, cette information est considérable. Elle ouvre la voie à la reproduction non sexuée, permettant la création des enfants photocopies génétiques d'un seul parent, qui n'aurait pas besoin de l'autre pour se reproduire. Nouveau et effrayant. Cette nouvelle est évidemment sujette à caution lorsque l'on connaît le sérieux des thèses des raëliens. N'affirment-ils pas que la vie humaine sur la Terre a été établie par des extraterrestres ? Quoi qu'il en soit, l'affaire arrive dans un contexte de course mondiale au premier clone, où l'Italien Antinori joue aussi un rôle de premier plan (il a promis lui aussi un bébé cloné pour dans quelques semaines). Alors, info ou intox ? Seule certitude, la chimiste française Brigitte Boisselier, « directrice scientifique » de Clonaid, le département « clonage » des raëliens, a affirmé hier depuis l'hôtel Hollywood Beach de Miami que la petite fille, prénommée Eve, obtenue par la technique du clonage « est venue au monde jeudi à 11 h 55 », qu'elle pèse 3,1 kg, sans préciser le pays de naissance de l'enfant, mais en indiquant que ses parents étaient américains (sa mère a 31 ans).

Antinori doute
Reste qu'il faudra attendre pour savoir la vérité. Dans « huit à neuf jours », des experts - mais apparemment désignés par un journaliste ayant conclu un accord financier avec la secte pour une exclusivité - devraient dire si l'ADN du bébé est le même que celui de sa mère, preuve formelle alors du clonage. Sera alors communiquée l'adresse dudit bébé. Brigitte Boisselier a également allégué qu'un autre bébé cloné naîtrait « dans le nord de l'Europe la semaine prochaine », et trois autres en janvier, dont deux en Asie... Aussitôt, Jacques Chirac appelait hier tous les Etats à « se rallier sans plus tarder » à la proposition franco-allemande visant à la « prohibition universelle » de cette pratique « criminelle ». En France, les lois de bioéthique sont en cours de réécriture, avant leur présentation en première lecture au Sénat dans un mois à partir du 29 janvier. Le souhait du ministre de la Santé, Jean-François Mattei, de créer un nouveau « crime contre la dignité de la personne humaine » prend tout son sens. L'inquiétude des politiques s'explique : c'est parce que le Mouvement raëlien est une secte que l'on ne peut pas exclure que les « illuminés » aient réussi. « Sur les 55 000 adeptes, des dizaines de jeunes femmes - dont la propre fille du docteur Boisselier, âgée de 23 ans - sont prêtes à se plier aux dons multiples d'ovocytes. (...) Au total, l'affaire semble jouable et pourrait statistiquement aboutir à un clone. Ce ne serait pas une prouesse scientifique, mais un gâchis infligé à des jeunes femmes instrumentalisées par une secte », s'alarmait dès mai 2001 la revue « Médecine-Sciences ». Autre facteur favorable : l'argent des donateurs, qui reversent de 3 à 10 % de leurs revenus à la cause. « Les raëliens sont riches et ont pu s'attirer les services de scientifiques plus ou moins dévoyés. En revanche, Brigitte Boisselier n'est pas une scientifique connue, elle n'a rien publié de sérieux », explique le généticien Axel Kahn. Les réactions pour condamner cette démarche se sont multipliées hier. « C'est une course fantasque à l'immortalité, aux réserves d'organes et aux affaires », déclare le professeur Jacques Montaigut, membre du comité d'éthique. Même Severino Antinori, le gynécologue romain créateur lui aussi « pour bientôt » d'un clone, « doute » des affirmations des raëliens. Venant du maître des vraies-fausses annonces sur le clonage, ce commentaire ne manque pas de sel.


France : Raël

« Où sont les preuves ? »

Le Parisien, 28 décembre 2002, propos recueillis par M.P

[Texte intégral)

Le Pr Israël Nisand, est l'un des plus grands spécialistes français en reproduction humaine

- Professeur Israël Nisand. Où sont les preuves ?

- La probabilité d'une telle information est infinitésimale sur le plan scientifique. Donc, tant qu'on ne me présente pas de preuve scientifique irréfutable, j'estime qu'il s'agit d'une falsification. Mais on ne peut pas totalement exclure que cela soit vrai.

- Quelles pourraient être les techniques utilisées ?

- Ce que je crois comprendre, c'est que nous sommes face à une tentative de clonage avec absence d'homme. Le bébé cloné serait le fruit d'une association entre un ovule de la mère et une cellule non sexuelle d'une autre partie de son corps. Donc l'embryon ainsi créé serait porteur uniquement des chromosomes de sa mère, dont il serait à 100 % la copie génétique. Mais on pourrait être très vite fixé sur la réalité ou non des dires des Raëliens, en comparant l'ADN du bébé et celui de la mère. S'il est identique, il s'agirait bien d'un clone. Dans le cas contraire, non. Je pense que, s'ils disaient vrai, on aurait déjà eu connaissance de ce résultat.

- Pourquoi êtes-vous contre le clonage reproductif humain ?

- Un enfant est déterminé au hasard de la rencontre des cellules sexuelles. Dans le clonage, l'enfant est totalement prédéterminé par les adultes. C'est une atteinte à sa liberté. Et en plus, comment imaginer vivre sereinement quand vous êtes une copie conforme de l'un de vos parents ? On sait aussi que les clones animaux, comme Dolly, ont de graves problèmes de santé.

- Que proposez-vous pour mettre un terme à ces tentatives ?

- Je pense, comme le président de la République, qu'il faudrait criminaliser le clonage, en le faisant interdire formellement par l'ONU. Les cloneurs devraient être traduits devant le Tribunal pénal international pour crime contre l'humanité. Sinon nous risquons de voir apparaître des « paradis génétiques » avec fabrication de bébé clonés sur des bateaux naviguant dans les eaux internationales, contournant l'interdiction formelle du clonage édictée par les Etats.


France : Raël

Une secte qui vise la vie éternelle

Le Parisien, 28 décembre 2002, par Charles de Saint Sauveur

[Texte intégral)

Petit, il rêvait de devenir champion du monde de formule 1. Claude Vorilhon sera finalement prophète : un gourou qui voit le clonage, dont il s'est fait l'apôtre, comme la porte d'entrée vers la vie éternelle, le « but ultime ».

Le Mouvement raélien, qu'il a fondé au milieu des années 1970, est profondément athée, érige en dogme la liberté de pensée et se dit voué à la quête du plaisir individuel par le biais (notamment) d'une sexualité débridée. Aujourd'hui, la secte revendique 55 000 adeptes dans plus de 80 pays, surtout en France, au Japon et au Canada. Tout avait pourtant commencé normalement pour cet Auvergnat d'aujourd'hui 56 ans. Journaliste fondateur d'une revue automobile obscure (Auto-pop), chanteur sans lendemain, VRP inabouti, le futur messie s'est fait un nom... en en changeant. Raël : c'est sous ce curieux pseudonyme intersidéral - qui veut dire « lumière de Dieu » - que la France de la fin des années 1970 a découvert son visage cerné par la barbe, ses yeux sombres pénétrants, ses habits blancs dignes d'un spationaute et ses monologues surréalistes sur la « méditation sensuelle », l'« orgasme cosmique », la « géniocratie » (le genre humain sera gouverné par les plus intelligents), l'eugénisme ou encore... l'accueil des extraterrestres qu'il a rencontrés pour la première fois en 1973, au fin fond de l'Auvergne.

« Claude Vorilhon (Raël) est un aventurier charismatique et visiblement très intelligent »

Deux ans plus tard, Claude Vorilhon, qui vit aujourd'hui en Floride, décidera de se faire le « Messager » de ces nains couleur vert olive, après un court séjour en leur compagnie sur une planète lointaine. De ce voyage galactique, il gardera une conviction : les extraterrestres - « Elohim » - ont créé les hommes grâce à la science il y a plus de 25 000 ans. C'est donc en utilisant cette dernière - l'homme créé à 100 % en laboratoire sans avoir besoin de passer neuf mois dans le ventre de sa mère - que l'humanité sera sauvée et pourra fonder à son tour sa propre civilisation sur une autre planète lorsque l'apocalypse surviendra. On comprend dès lors mieux pourquoi le clonage humain tient une place de choix dans la philosophie raélienne... qui n'exclut pas le matérialisme puisque, pour se voir offrir un double, ses riches clients doivent débourser plus de 200 000 € ! « Cette secte tient plus de l'escroquerie que de l'entreprise religieuse », explique l'historien Philippe Delorme, auteur (*) d'un récent ouvrage intitulé « les Aventuriers de Dieu ». « Claude Vorilhon est un aventurier charismatique et visiblement très intelligent qui a bâti sa fortune - colossale - sur la crédulité de ses adeptes, car le « raélien d'en bas » est financièrement exploité par la hiérarchie du mouvement. Je suis d'ailleurs persuadé qu'il ne croit pas un traître mot de ce qu'il raconte, mais on ne peut pas reprocher à ce mouvement de jouer les Tartuffe. Sur le clonage comme sur la libération sexuelle (NDLR : quatre membres ont été condamnés en janvier 2002 par la cour d'appel de Lyon à des peines de prison pour corruption sexuelle de jeunes adolescentes) , il annonce la couleur sans avancer masqué. »

Il y a vingt-cinq ans, l'apparition de Claude Vorilhon dans les lucarnes françaises - « le Grand Echiquier », de Jacques Chancel - avait entraîné des vagues d'adhésions. Que l'annonce du premier bébé clone soit vraie ou fausse, le Mouvement raélien s'est offert hier un nouveau coup de pub, planétaire celui-là, qui pourrait lui assurer une seconde jeunesse.

(*) « Les Aventuriers de Dieu », éditions Jean-Picollec, 20 €.


Belgique : Raël

« La course à la gloire et l'argent »

Le Soir, 28 décembre 2002, par Christophe Schoune

[Texte intégral)

Entretien avec de Léon Cassiers - Président de la commission nationale de bioethique

- Vous mettez sérieusement en doute les affirmations de la secte raélienne. Pourquoi?

- Jusqu'à présent, on n'a jamais réussi à cloner des primates. Compte tenu des difficultés techniques et des inconnues scientifiques à ce niveau, je ne crois guère à cette annonce. Il faudra qu'elle soit certifiée par une analyse scientifique neutre.

- Vous condamnez toute tentative de clonage humain...

- Pour la mise sur le marché du moindre médicament, on exige des procédures et des contrôles très importants. Dans le cas présent, la course au clonage apparente l'humain à un cobaye. Dans l'état actuel des connaissances, les risques sont énormes tant pour la mère que pour l'enfant. Les expériences effectuées sur les animaux montrent le risque d'un vieillissement précoce et d'éventuelles maladies. Les Raéliens ne sont pas les seuls à rêver d'assumer la première maternité du clonage... Il y a une course à la gloire et à l'argent. Ces enjeux ne prennent nullement en compte la dimension du devenir de l'individu. On peut clairement se demander quelle liberté l'enfant pourra se donner face à ce jumeau qui a déjà fait la moitié du chemin de la vie ? Tous les êtres humains ont besoin d'une histoire d'origine. Cela se manifeste très fort chez les enfants adoptés qui déploient des trésors d'imagination pour retrouver leurs parents. Pour s'inscrire dans une culture, l'être doit provenir du désir d'autres humains à travers cette culture : c'est important pour la stabilité affective de l'individu. En cherchant leurs traces, ces enfants clonés remonteront jusqu'à un laboratoire...

- En Belgique, doit-on craindre pareille dérive ?

- La loi qui vient d'être adoptée au Sénat interdit le clonage à des fins reproductives. On peut regretter qu'il n'y ait pas eu de débat public sur ce sujet. La population ne comprend pas grand-chose à ces questions. Elle doit être formée pour pouvoir prendre position sereinement.

- Est-ce un hasard si l'annonce a pour cadre les États-Unis?

- Non, je ne pense pas. Il n'y a pas de loi aux États-Unis qui réglemente cette question. Le président George Bush a interdit que les crédits accordés à la recherche publique soient consacrés au clonage humain. Mais aucune interdiction ne pèse sur les firmes privées. Cela dit, les États-Unis ne sont pas les seuls à cultiver ce genre de paradoxe.

- Le clonage de l'être humain est-il évitable ?

- A mon sens, non. Tous les pays ne sont pas équipés au plan juridique pour l'empêcher. Quand bien même, ceux qui désirent cloner un être humain iraient sur un bateau ! Mais, je demeure persuadé que cela ne fera jamais des régiments de clonés. La naissance d'un clone pourrait même augmenter les mesures d'interdiction dans les États...


Le Vatican : Raël

Le Vatican a dénoncé le clonage humain fait par les raéliens

Edicom, 28 décembre 2002

[Texte intégral)

Londres - Le Vatican a qualifié l'annonce de la secte des raéliens de la naissance du premier bébé cloné d'acte «brutal privé de toute considération éthique et morale».

L'Institut Roslin d'Edimbourg a quant à lui mis en garde contre les dangers du clonage humain.
«Je trouve cela clairement répréhensible», a commenté le Dr Harry Griffin, porte-parole de l'Institut Roslin. Roslin est mondialement connu depuis la naissance en 1996 de la première brebis clonée, baptisée Dolly.
«Tous les groupes qui ont travaillé sur le clonage des animaux - bovins, moutons, porcs, souris, chèvres - ont fait état d'un fort taux de fausses couches, de mortalité post-natale et de problèmes avec les clones au cours de leur vie», a déclaré le chercheur.
«Ce n'est pas une conséquence inévitable du clonage, mais c'est une conséquence courante», a-t-il ajouté. Les recherches du créateur de la brebis Dolly, le Pr Ian Wilmut, ont montré que tous les animaux clonés dans le monde avaient des malformations génétiques et physiques.

Dolly, premier animal cloné au monde à partir d'une cellule adulte, est née avec des anomalies chromosomiques et souffre d'une arthrite prématurée.

Quant au gynécologue italien Severino Antinori, célèbre depuis qu'il a réussi à faire accoucher une femme ménopausée, il a exprimé son scepticisme. «Ces déclarations font une mauvaise réputation à la science. Elles ne contiennent rien de crédible», a-t-il déclaré. En novembre dernier, il avait annoncé que l'une de ses patientes accoucherait elle-même d'un embryon cloné en janvier.

La société Clonaid a affirmé vendredi avoir mis au monde une petite fille, réplique identique de sa mère, une Américaine de 31 ans. Le bébé, baptisé Eve, a été créé à partir de cellules de peau prélevée sur la mère.


France : Raël

"Une vraie atteinte aux droits de l'homme"

Le Monde, 29 décembre 2002, par Charles de Saint Sauveur

[Extrait]

Le président de la République, Jacques Chirac, "saisit -l'occasion de l'annonce de la naissance d'Eve- pour renouveler sa condamnation énergique de toute recherche concernant le clonage humain reproductif et pour réaffirmer solennellement que, pour la France, cette pratique, contraire à la dignité de l'homme, est criminelle", indique un communiqué de l'Elysée. Sur LCI, M. Chirac a ajouté : "Je considère que c'est là un crime et que les criminels doivent être poursuivis. Ce n'est pas parce qu'un crime est perpétré qu'on le déclare légitime. Ce que je redoute énormément, c'est que l'on finisse par s'accoutumer, d'une certaine manière, alors qu'il s'agit là d'une vraie atteinte aux droits de l'homme."

George Bush, de son côté, se déclare profondément troublé et réclame l'interdiction totale de cette pratique, a déclaré, vendredi, la Maison Blanche, qui précise que "le président estime, comme la plupart des Américains, que le clonage humain est profondément inquiétant, et il est fortement favorable à une législation bannissant toute forme de clonage humain", autrement dit le clonage reproductif mais aussi le clonage thérapeutique.


Etats-Unis : Raël

Clonage humain: enquête de Washington sur la naissance d'Eve

Edicom, 29 décembre 2002

[Texte intégral]

WASHINGTON - Les autorités américaines ont lancé une enquête sur l'annonce faite vendredi par la secte des raéliens de la naissance du premier clone humain «Eve». Le clonage n'est pas illégal aux Etats-Unis, mais doit obtenir l'approbation des autorités.
«Nous allons enquêter sur les circonstances entourant ce supposé clonage. Et nous avons entrepris de premières démarches pour l'examiner», a déclaré un porte-parole de la l'agence fédérale pour la sécurité alimentaire et pharmaceutique américaine (FDA). «Nous voulons vérifier d'abord si le clonage a bien eu lieu et ensuite si cela a violé notre législation», a-t-il dit.

Bien que le clonage ne soit pas illégal aux Etats-Unis, tout protocole impliquant des êtres humains doit d'abord obtenir l'approbation de la FDA, a-t-il précisé. Selon les raéliens, le clonage n'a pas eu lieu aux Etats-Unis.
«Nous avons inspecté des installations que (la secte raélienne) avait en Virginie occidentale en 2001 et nous avons eu avec eux des discussions qui ont abouti à un accord pour qu'ils ne procèdent à aucune recherche sur le clonage à l'intérieur des Etats-Unis», a affirmé le porte-parole.

Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid, liée à la secte des raéliens, a annoncé vendredi en Floride la naissance d'une petite fille surnommée «Eve» et conçue par la technique du clonage. Cette affirmation qui n'a été vérifiée par aucun expert indépendant a suscité le plus grand scepticisme dans la communauté


Canada : Raël

L'annonce de Clonaid soulève l'indignation générale

Radio Canada, 29 décembre 2002

[Extrait]

La naissance présumée du premier bébé cloné, qu'on aurait prénommé Ève, soulève l'indignation tant dans la communauté scientifique que politique. Pour les uns, cette percée est une irresponsabilité scientifique. Pour les autres, c'est un crime contre la dignité humaine.

Le Vatican s'élève contre cette annonce. Le porte-parole pontifical, Joaquin Navarro-Valls, affirme que cette annonce est l'expression d'une mentalité brutale, dénuée de toute considération éthique et humaine.

À plusieurs reprises, l'Église catholique, qui considère que la vie commence à la conception, a condamné le clonage d'embryons humains parce que des embryons sont sacrifiés dans le processus. Le pape lui-même a critiqué toute expérimentation scientifique qui porte atteinte à la dignité de la vie humaine, notamment l'utilisation d'embryons humains pour la recherche sur les cellules souche.

À la Maison-Blanche, l'annonce de Clonaid a été qualifiée vendredi de «profondément inquiétante». Le président George W. Bush a d'ailleurs demandé au Congrès américain d'interdire tout clonage humain, y compris thérapeutique. La Chambre des représentants a adopté une telle interdiction, mais un projet de loi semblable est bloqué au Sénat en raison de pressions exercées par certains scientifiques qui soutiennent qu'une telle interdiction pourrait entraver les avancées médicales.

La France et l'Allemagne, qui avaient proposé en juin 2001 une convention internationale bannissant tout clonage humain reproductif, se sont heurtées en novembre dernier au veto des États-Unis, qui souhaitent que le texte interdise toutes formes de clonage, y compris le clonage thérapeutique.

Vendredi, le président français Jacques Chirac a condamné le clonage humain reproductif et exhorté tous les États à «interdire et réprimer sévèrement» cette pratique «criminelle» et «contraire à la dignité de l'homme».

Le Canada n'a pas encore de législation

L'annonce de la naissance d'un premier être humain cloné inquiète également de nombreux Canadiens. Le Canada ne s'est pas encore doté d'une loi empêchant le clonage d'embryons humains, mais un projet de loi interdisant cette pratique pourrait être adopté dès le début de la nouvelle année.


Ce projet de loi a été déposé le printemps dernier aux Communes par la ministre de la Santé, Anne McLellan. La législation en est à l'étape de l'étude en comité. Le projet de loi concerne la procréation assistée et devrait interdire le clonage humain, même le clonage d'embryons à des fins médicales ou de recherche.

[....]


France : Raël

Philippe Amouyel : « Arrêtons cela ! »

La Voix du Nord, 29 décembre 2002, par J.-P. Bonduel

[Texte intégral]

Le chercheur lillois reste dubitatif après l’annonce de la naissance du premier bébé cloné

L’annonce, vendredi, par la secte des raéliens de la naissance d’un premier bébé cloné a suscité dans le monde un vaste mouvement de réprobations.

Expert en thérapies géniques et responsable du Génopole de Lille, Philippe Amouyel est pour le moins dubitatif.
« Pour le moment, tout ce que j’en sais, c’est par un entrefilet dans un journal et cette fameuse conférence de presse... », explique-t-il. Et comme tout chercheur qui se respecte, il s’étonne que les techniques utilisées par Clonaid n’aient fait l’objet d’aucune publication scientifique. « Habituellement, un chercheur a à coeur de publier sa découverte dans l’une des grandes revues internationales. Dans ces cas-là, l’objet de la découverte est vérifié par les scientifiques reconnus mondialement dans la discipline, et ils cherchent naturellement à contredire tout ce que vous affirmez. » Et quand c’est publié par de grandes revues comme Nature, on peut être assuré que des vérifications solides ont été assurées.
« En général, les scientifiques se tiennent à quelques semaines les uns des autres et des articles complémentaires viennent infirmer ou confirmer... Là, j’ai vérifié ! La directrice de Clonaid n’a rien produit de majeur au plan scientifique... »

Avec de l’argent...
Le fait que les raéliens confient à un journaliste « free-lance » le soin de désigner une commission scientifique pour confirmer ce clonage humain renforce naturellement l’incrédulité du chercheur. En l’affaire, il y a beaucoup de battage médiatique, de fantasmes et, pour l’instant, aucune vérification scientifique des résultats...

Et pour autant, est-ce pour autant inimaginable ?
« Tout est possible, répond le professeur Amouyel. C’est une question d’argent tout simplement. Ce n’est peut-être pas Brigitte Boisselier qui a fait le travail. Clonaid est une start-up qui a des moyens importants, issus d’actionnaires généreux, les donateurs raéliens. Quand vous avez des dons, quand vous avez des chercheurs capables d’utiliser les techniques de génie génétique, il suffit de payer : ce n’est alors pas difficile de se procurer des incubateurs, des séquenceurs, des centrifugeuses... »

Et de réussir ? Peut-être... mais il faut se souvenir que l’homme est un mammifère. Pour la brebis Dolly, le clonage a demandé énormément d’essais, de travaux de multiplication, de fécondation qui se révèlent encore plus délicats chez l’homme.

Questions d’éthique
« L’un des problèmes, c’est qu’on ne sait rien du devenir évolutif des sujets clonés : quand vous prenez une cellule, après un certain nombre de divisions, elle vieillit plus rapidement. Quand on prend l’ADN d’une personne, il a déjà un certain âge et une espérance de vie plus courte... Il faut aussi savoir que le clonage parfait, en l’état actuel de la science, n’existe pas : on parle généralement d’ADN génomique, ce qui constitue le patrimoine génétique. Mais il existe un autre ADN mytocondrial, qui intervient dans le mécanisme de respiration des cellules, et celui-là n’est transmis que par les femmes. On ne peut donc reconstituer un clone parfait parce qu’il manque la cellule maternelle initiale. »

Autant le chercheur souhaite qu’on prenne conscience de l’intérêt du clonage thérapeutique, car il suscite l’espoir d’enrayer certaines maladies, autant le clonage reproductif le heurte : « Il ne faut pas oublier que ce n’est pas un numéro de cirque : on met au monde un être humain qui aura des problèmes de structuration terribles puisque sa mère sera aussi sa soeur génétique... Il vaudrait mieux arrêter cela. Les Etats doivent prendre leurs responsabilités et légiférer. Les moyens d’action sont d’ordre économique : si le clonage reproductif est interdit, il sera toujours possible de se retourner contre les sociétés ayant fourni le matériel. Si la société refuse ce genre de choses, on peut mettre des barrières... »



  Corée du Sud : Raël

Raid en Corée du Sud dans les locaux des raéliens

AFP, 30 décembre 2002

[Texte intégral]

SEOUL - La justice sud-coréenne a annoncé lundi avoir procédé à un raid dans les locaux dans le pays de la secte des raéliens qui a affirmé la semaine dernière aux Etats-Unis avoir réussi le premier clonage d'un être humain.

Les procureurs de la république ont expliqué qu'ils cherchaient à vérifier une implication possible des raéliens de Corée dans l'expérience controversée et ont interdit à leurs dirigeants de quitter le pays. Un responsable du parquet a ajouté que des membres de la filiale coréenne de Clonaid, une société américaine dirigée par les raéliens, étaient interrogés.

La filiale sud-coréenne de Clonaid, BioFusion Tech Inc., située dans la ville de Daegu, dans le sud, est l'objet d'une enquête depuis juillet. Elle avait alors déclaré que trois Sud-coréennes participaient à une expérience de clonage humain et que l'une d'elles était enceinte d'un foetus cloné. "Les enquêteurs ont cassé les fenêtres pour pénétrer chez moi et dans les bureaux de Séoul et Daegu pour saisir des documents", a déclaré à l'AFP un porte-parole de BioFusion, Kwak Gi-Hwa. M. Kwank, qui a été entendu à trois reprises par les procureurs depuis le début de l'enquête, a ajouté que le président de BioFusion Tech et lui-même s'étaient vu interdire de quitter la Corée.

L'agence sud-coréenne Yonhap a ajouté que les procureurs avaient également interrogés une femme qui s'était inscrite pour l'expérience de clonage.

Clonaid a provoqué une controverse internationale en annonçant la semaine dernière la naissance de ce qu'elle a dit être le premier être humain cloné, une petite Eve. Clonaid, dont le siège est à Las Vegas (Nevada, Etats-Unis) a été créée en 1997 par la secte qui revendique 55.000 membres dans le monde. Le mouvement des raéliens a été fondé en 1975 par un ancien journaliste français, Claude Vorilhon, qui se fait appeler "Raël". Il affirme que la vie humaine sur Terre a été établie par des extra-terrestres arrivés en soucoupes volantes il y a 25.000 ans et que les humains ont été créés par clonage
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Canada : Raël

Ève arrive, Raël s'éloigne

Cyber Presse, 29 décembre 2002 par François Cardinal - La Presse avec A.P et AFP

[Extrait]

Alors que l'Agence fédérale pour la sécurité alimentaire et pharmaceutique américaine (FDA) indiquait hier qu'elle allait enquêter sur la présumée naissance d'un clone humain, le fondateur de Clonaid, Raël, se dissociait complètement de l'annonce faite vendredi par l'entreprise. Il prétend même ne pas savoir si le bébé existe réellement.

Toujours hier, la présidente de Clonaid, Brigitte Boisselier, indiquait toutefois que le bébé, prénommé Ève, devait arriver aujourd'hui aux États-Unis par avion.

Un porte-parole de la FDA a indiqué hier que les circonstances entourant le clonage d'un premier humain né le 26 décembre allaient faire l'objet d'une enquête et que des démarches avaient déjà été entreprises en ce sens. La présidente de la compagnie Clonaid et évêque raélienne, Brigitte Boisselier, devra donc rendre des comptes, mais non Raël lui-même, si l'on se fie aux propos du principal intéressé. «Je ne veux rien savoir (de ce que fait Clonaid), a-t-il confié hier à La Presse lors d'un entretien téléphonique depuis Miami. Je ne veux pas savoir où est le laboratoire. Je ne sais pas combien il y a de scientifiques. Je ne veux rien savoir.»

Bien que le chef spirituel du mouvement raélien se réjouisse de l'annonce faite la semaine dernière, celui qui a fondé Clonaid en février 1997 dit ne plus entretenir de liens avec l'entreprise depuis deux ans. «Personnellement, je n'ai créé qu'un casier postal aux Bahamas, lequel a d'ailleurs été dissous par le gouvernement depuis. (...) Par la suite, c'est le Dr Boisselier qui a créé une compagnie, dans laquelle je n'ai plus rien à voir.» Or, en février dernier, lors d'une conférence de presse à Londres, Raël présentait lui-même au nom de Clonaid un nouveau candidat au clonage... Cela ne l'empêche pas d'affirmer qu'il n'a «jamais mis un centime dans cette entreprise». «J'ai appris la nouvelle (de la naissance) presque en même temps que tout le monde, prétend-il. Je l'ai su la veille au soir!»

Mais il admet qu'il sait que le laboratoire où ont eu lieu les manipulations n'est pas situé aux États-Unis. En ce sens, il dit n'avoir aucune crainte à la suite de la décision de la FDA de procéder à une enquête peu importe les propos du Dr Boisselier et de Raël. «Nous voulons vérifier d'abord si le clonage a bien eu lieu et ensuite si cela a violé notre législation», a précisé Brad Stone, porte-parole de l'agence américaine. Le clonage n'est pas illégal aux États-Unis, mais tout protocole impliquant des êtres humains doit d'abord obtenir l'approbation de la FDA.

Ni vue ni connue
Bien que le bébé, dont la mère est Américaine, ne soit pas né aux États-Unis, c'est visiblement là qu'il résidera à compter d'aujourd'hui. Au cours de la journée, celle que l'on prénomme Ève doit en effet rentrer aux États-Unis par avion, a déclaré hier le Dr Boisselier. «Le bébé rentre à la maison et, une fois qu'elle y sera, il sera possible à un expert indépendant de s'y rendre. Une fois qu'un échantillon sera prélevé, nous verrons», a-t-elle expliqué, faisant référence aux tests d'ADN requis pour vérifier si l'enfant est réellement un clone. «Si un échantillon est prélevé (aujourd'hui), peut-être qu'avant la fin de la semaine ou le début de la semaine prochaine nous pourrions avoir tous les détails.»

Malgré ces affirmations, Raël affirme qu'il n'a pas encore vu l'enfant, ni de près ni de loin. Qui plus est, il ne sait même pas si tout cela relève de l'imposture ou non. Le Dr Boisselier «aurait beaucoup de crédibilité à perdre si ce qu'elle a dit se révélait faux», indique-t-il simplement. Et son mouvement, lui, souffrirait-il de telles révélations? «Non, rétorque-t-il. Je ne suis pas mêlé à cette activité. Si ce n'était pas vrai, ça ne me toucherait donc pas.»

Les raéliens profitent donc de la publicité en se dissociant d'avance de tout éventuel problème? «Oui, c'est vrai. On pourrait dire qu'on a les avantages sans les inconvénients. Mais ce n'est pas ça l'objectif.» Non, l'objectif du mouvement n'est pas d'avoir de la publicité gratuitement, renchérit-il, mais plutôt d'«éveiller les humains». Pour ce faire, les raéliens travaillent actuellement à un jeu vidéo qui devrait voir le jour d'ici un an. «Ce sera le premier jeu vidéo de sexe virtuel au monde, confie-t-il. Les gens pourront se retrouver sur Internet pour avoir du sexe virtuel. Ça entre dans le cadre de nos activités visant à faire sortir l'humanité du primitivisme dans lequel l'Église catholique l'a tenue longtemps.»

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Le moins que l'on puisse dire est que le "prophète bien-aimé a un sacré courage ! Mathieu Cossu


France : Raël

Clonage humain : Réaction du Président de la République

New Presse, 30 décembre 2002

[Texte intégral]

Clonage humain : Réaction du Président de la République rendue publique par l'Elysée

''Une secte prétend être à l'origine de la naissance d'un bébé conçu par clonage. Beaucoup de scientifiques soulignent le caractère douteux de cette affirmation.

Quoi qu'il en soit de la réalité de cette annonce, le Président de la République saisit cette occasion pour renouveler sa condamnation énergique de toute recherche concernant le clonage humain reproductif et pour réaffirmer solennellement que pour la France, cette pratique, contraire à la dignité de l'homme, est criminelle.

Il appelle tous les Etats à interdire et réprimer sévèrement les tentatives de clonage humain. Il rappelle à ce titre que la France et l'Allemagne ont présenté aux Nations Unies une convention visant la prohibition universelle du clonage humain reproductif. Il demande à tous les Etats de se rallier sans plus tarder à cette approche, indispensable réaction contre les tentatives conduites par des chercheurs dévoyés''.


France : Raël

Nul n'est prophète en son pays

Le Monde, 31 décembre 2002, par Xavier Ternisien

[Texte intégral]

Claude Vorithorn, alias Raël, n'échappe pas à la règle : le mouvement qu'il a fondé en 1976 revendique 55 000 membres dans le monde entier, mais seulement 1000 eni France. Encore ces chiffres sont ils largement surestimés : Xavier Martin-Dupont, qui enquête sur la secte depuis cinq ans, estime à
5000 le nombre total de ses adeptes dans le monde, dont seulement 200 en France.

Curieusement, la branche française ne dispose ni d'un local ni d'un centre permanent : son site Internet fournit une boite postale à Paris et un numero de téléphone portable. Le curieux qui appelletombe invariablement sur une messagerie vocale. Une voix féminine lui précise : " Nous répondons très rarement au téléphone en direct. "Si nous sommes si méfiants, justifie une attachée de presse, c'est parce que !a France bafoue la liberté de religion. "
Le mouvement raélien n'a pas toujours été aussi distant avec les médias. On peut même affirmer qu'il leur doit son succès.

Souvenirs : nous sommes en 1974, au " Grand Echiquier " de Jacques Chancel, l'émission la plus populaire du moment. L'animateur donne la parole à un jeune homme qui a rencontré les extraterrestres. " C'est un témoignage ou un conte de fées ", prévient-il.

Après l'émission, le jeune homme en question, Claude Vorilhon, recevra des centaines de lettres. C'est le début de son ascension.

Par la suite, la secte va prospérer grâce à des coups médiatiques, en surfant sur la vague du moment. En 2000, le débat sur les OGM bat son plein. Les raéliens diffusent des communiqués sur le thème ; " Mangez des OGM, c'est bon pour la santé ! "

En 2001, les cas de pédophilie dans l'Eglise catholique font l'actualité. La secte change de cheval de bataille. Elle distribue des tracts
intitulés " Nopédo " : " Protégez vos enfants des prêtres catholiques : ne les envoyez plus au catéchisme. " L'évêché de Metz porte plainte, et un membre de la secte est condamné à une amende pour "provocation à la discrimination ".

Ce n'est pas la première fois que les raéliens sont épinglés par les tribunaux français. Le 12 mars 2001, le tribunal de grande instance de Saint-Etienne avait condamné quatre adeptes à des peines allant d'un an à dix-huit mois de prison avec sursis, pour corruption de mineures, peines aggravées en appel.

Il arrive aussi que la logique médiatique se retourne contre Raël : le 10 avril 2000, la chaîne M6 diffuse une enquête sur la secte. Les journalistes ont interrogé la mère de Claude Vorilhon sur les origines supposées extraterrestres de son fils. Ce qui donne ce dialogue savoureux: " Vous n'avez pas été inséminée par un extraterrestre ? - J'ai pas été quoi ? - Inséminée par un extraterrestre ?- Hé, qui sait ?" répond la maman au bord du fou rire, comme la Sainte Vierge pendant son sommeil, l'ange est rentré par la fenêtre, comme j'dors toujours la fenêtre ouverte, moi, l'été... "


Egypte : Raël

Le clonage humain interdit, selon les plus hautes autorités sunnites

AFP, 31 décembre 2002 par Acil Tabbara

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LE CAIRE, - Les plus hautes autorités de l'islam sunnite ont assuré samedi que le clonage humain était formellement interdit, au lendemain de l'annonce par la secte des raéliens de la naissance du premier bébé conçu par clonage.

Selon une fatwa (avis religieux) du Centre de recherches islamiques d'al-Azhar au Caire, la plus haute autorité de l'islam sunnite, "le clonage humain est prohibé et il faut s'y opposer et l'empêcher par tous les moyens". "Le clonage humain expose l'homme au danger d'être un champ d'expériences et de profanation, et peut mener à des défigurations et des monstruosités", affirme le texte.

La fatwa est antérieure à l'annonce vendredi aux Etats-Unis par Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid, liée à la secte des raéliens, de la naissance d'"Eve", premier bébé conçu selon elle par clonage.

Le texte d'al-Azhar souligne cependant que "l'islam n'est pas contre la science qui peut être bénéfique à l'homme, au contraire il l'encourage, mais il prohibe la science qui peut être source de préjudices, afin de protéger les hommes contre ses conséquences négatives".

La fatwa explique ainsi que l'usage du clonage "pour le traitement des maladies est bénéfique et ne contrevient pas aux principes religieux".

Dans une fatwa datant du 12 décembre et publiée sur son site internet, le théologien égypto-qatariote cheikh Youssef al-Qaradaoui, jouissant d'une large audience dans le monde arabe, détaille pour sa part les raisons poussant l'islam à prohiber le clonage humain. Ce procédé "est en contradiction avec la diversité de la création: Allah a créé l'univers sur la base de la diversité alors que le clonage est basé sur la reproduction d'une copie des caractéristiques d'un corps", explique-t-il. En outre, il est "en contradiction avec le modèle de la création de tout par paires, alors que le clonage humain dépend d'un seul sexe", ajoute-t-il. En effet, un enfant cloné ne serait plus le fruit de la combinaison génétique d'un père et d'une mère mais la reproduction à l'identique de l'un des deux parents. Il souligne en revanche que "le clonage de parties spécifiques du corps humain comme le coeur et les reins pour traiter des maladies est permis et même recommandé (...) car l'islam encourage le progrès dans tous les domaines de la science, tant qu'il est en conformité avec les principes de la religion". "Quant au clonage animal, il est permis s'il apporte un grand bénéfice aux êtres humains mais il ne doit pas comporter d'atteintes ou de tortures contre l'animal", spécifie-t-il.

Mais au Liban, l'ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, guide spirituel des intégristes chiites pro-iraniens, qui adopte souvent des positions d'avant-garde et qui possède une école théologique ayant beaucoup d'adeptes au Liban et dans le monde chiite, a exprimé un point de vue plus nuancé. "Il n'y a pas du point de vue religieux de position a priori par rapport au clonage humain", a-t-il déclaré à l'AFP. "On ne peut pas dire que c'est un mal absolu ou un bien absolu, tout dépend de l'usage qu'on en fait. Si c'est pour le bien de l'humanité, il doit être permis, et dans le cas contraire, interdit. En fait c'est aux scientifiques de décider". Le dignitaire chiite a estimé que le clonage "n'est pas un mal dans l'absolu car si Dieu ne voulait pas que l'être humain aboutisse à ce degré de découverte scientifique il aurait obscurci les yeux des scientifiques". Il souligne que "le clonage n'est pas un défi à la puissance divine, car l'homme ne fait qu'utiliser les réactions chimiques et génétiques que Dieu lui a donné dans son corps ainsi que dans toutes les autres matières terrestres", ajoutant que "cela peut apporter le bien au genre humain", comme dans le cas de greffe d'organes, comme "cela peut être utilisé pour créer des monstres physiques ou moraux".