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Témoignage

(Source: message reçu pour publication )

Je voudrais témoigner d'un pan de ma vie qui faillit avoir raison de mon intégrité physique et morale. On peut dire en ce sens que j'ai été victime d'un processus sectaire de la part d'une personne : oui, qui dit " secte " ne signifie pas systématiquement que l'on soit censé appartenir à un groupe !

J'avais alors 27 ans et menais une vie harmonieuse à l'étranger où j'étais coordinatrice d'édition. A l'époque, la France commençait toutefois à me manquer et c'est à l'occasion d'un week-end à Paris que je fis par hasard connaissance avec un homme d'une cinquantaine d'années qui cherchait un éditeur pour son ouvrage.

Nous avons discuté quelques heures ensemble et je lui proposai avant de reprendre le train de prendre son tapuscrit pour lui donner mon sentiment sur la qualité de l'œuvre. Il en était tout à fait d'accord et je suis repartie les mains pleines… Quelques semaines plus tard, je le recontactai pour lui faire part de mon enthousiasme et de mon optimisme sur ce qui allait sans aucun doute devenir un bon livre lu par un maximum de gens !

Nous allions nous revoir quelques jours plus tard (j'ai fait plusieurs centaines de kilomètres pour le retrouver) et ce monsieur en profita pour me dire qu'il était très amoureux de moi et qu'il avait l'impression de n'avoir pas vécu avant de m'avoir rencontrée. Je n'avais jamais connu le " grand amour " et me suis sentie fortement troublée par ses propos…

Quelques mois plus tard, je décidai de rejoindre Paris pour y vivre pleinement ce nouvel amour plein de promesses. J'eus la chance de trouver du travail à mon niveau comme éditrice à Paris même et réussis " dans la foulée " à prendre un mignon appartement. Mais peu à peu, " l'homme de ma vie " me faisait des scènes car il considérait que notre amour n'était pas complet tant que je ne le rejoindrais pas en province où ses deux premières filles habitaient avec leur mère. Tous mes amis me disaient qu'il valait mieux dans un premier temps que je garde mon appartement.

Au bout de quelques mois pourtant, je décidai d 'habiter avec ce Monsieur et renonçai à mon travail dans la mesure où il me promettait de m'en fournir comme journaliste, lui l'étant depuis plusieurs années.

Sans travail, j'attendis très vite un enfant. Ce n'était pas prévu et je n'avais pas l'habitude de me protéger, l'homme s'étant engagé à prendre ses précautions. Au cours de la grossesse, je pris peu à peu conscience de " l'autre nature " de cet homme si avenant au départ.

Tout ce qui n'allait pas dans sa vie m'était violemment reproché, et je perdis peu à peu mon assurance. J'avais pourtant consacré beaucoup de temps à la publication de son ouvrage et à des travaux de correction et de rédaction d'articles qui étaient toujours signés de son nom : il me disait qu'il était difficile de m'intégrer dans l'immédiat au Groupe pour lequel il travaillait et le fait que je sois enceinte n'allait pas lui faciliter les choses.

J'avais quand même le sentiment d'exister par procuration puisque je travaillais tout de même. Mais les heurts violents -qui s'exprimaient dès que je marquai une quelconque opposition sur quoi que ce soit- étaient de plus en plus fréquents. Je commençai à avoir des contractions et fis la première crise de nerfs de ma vie. Au huitième mois de grossesse, le gynécologue, inquiet, me demanda si " je fumais beaucoup " car le fœtus était très petit, alors que de ma vie je n'avais touché à une cigarette… Ce médecin me priant instamment de me reposer, je fis part de la mauvaise nouvelle à mon entourage qui me somma de partir, ce que je fis pour protéger mon bébé.

Je ne suis pas revenue chez cet homme par la suite, lequel me menaça à plusieurs reprises. Il réussit à obtenir l'autorité parentale conjointe à la naissance de l'enfant et je suis obligée de le voir assez régulièrement. J'oublais de vous dire que j'avais été témoin du fait que la précédente compagne de ce monsieur était régulièrement harcelée moralement par lui et que celui-ci essayait de manipuler ses enfants pour rendre la vie infernale à cette pauvre femme. Mais à l'époque, j'étais amoureuse et rejetais la faute sur cette femme : c'était si facile de se voiler la face !

Aujourd'hui, je me suis reconstruite avec toujours cette " épée de Damoclès " au-dessus de ma tête : que va dire le père de mon enfant quand ma fille sera en mesure de comprendre certaines choses, va-t-il opérer ce travail de destruction psycholgique auprès de ma petite fée de 14 mois et lui dire comme pour ces autres filles que je suis une sorcière responsable de leur séparation ? Je me sens en sursis au quotidien.

Ma fille m'aime, elle a confiance en moi, mais pourra peut-être à tout moment me renier pour ce qui s'est passé, car ce passé-là relève de l'inimaginable pour un petit être comme pour des adultes qui n'ont pas été confronté à un gourou formant une secte à lui tout seul…

 


 


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