Actualités sur les sectes en juin 2002

Sectes Des sectes dans la rue
Parti humaniste (*) Comment j'ai rencontré les Humanistes
Sectes et religions Les sectes religieuses s'en prennent aux grandes églises
Eglise de la Providence Jouer au football pour fêter Dieu
Eglise de la Providence (*) Présentation du livre "Le salut par le foot"
Scientologie Une église dans l'église
Sectes La paranoïa des groupes sectaires
Sectes La pensée sectaire en noir et blanc
Sôka Gakkaï Sectes étranges des quatre coins du monde
Témoins de Jéhovah Jéhovah est bien soutenu à son extrême droite !
Scientologie Nouvelle suppression de photos
Témoins de Jéhovah (*) Une victime refuse une transfusion sanguine
Mormons (*) J'ai été membre de l'église
Gurjieff (*) Un témoignage
Falungong L'Islande ne pratique pas le Falun Gong
Sôka Gakkaï La Soka Gakkai séduit Chissano
Falungong ... la secte Falungong et les autres sectes
Contre-réforme catholique Coup de pouce à l'extrême droite
Sectes Alain Vivien démissionne de la présidence de la MILS
Sectes L'accusé avait des allures de Jésus
Sectes Arrestation du chef d'une secte aux Philippines
Scientologie Requête en conseil d'Etat de la scientologie contre la MILS
Scientologie Les scientologues écrivent à tous les enseignants genevois
Amrita (*) Mise au point
Tabitha'sPlace Une secte est-elle invitée au Printemps des comédiens ?
Actualités diverses La spiritualité en Alsace - Les «miracles» de la POC
Tabitha'sPlace Une secte chassée des fourneaux d'un festival montpelliérain
Sectes Le meurtier mystique condamné
OTS Soupçons sur deux experts judiciaires de l'OTS
Scientologie Condamnation de la présidente de l'église de scientologie
Témoins de Jéhovah (*) Mon enfant est mort
Témoins de Jéhovah (*) Communiqué de presse de la Coordination nationale des victimes de l'organisation des Témoins de Jéhovah
Le Mandarom Condamnation pour fraude fiscale maintenue pour le comptable
Témoins de Jéhovah La participation aux activités de la secte des témoins de Jéhovah peut justifier un licenciement
Aum Gaz sarin: un ancien haut dirigeant de la secte japonaise Aum condamné à mort
Le Mandarom La bataille juridique reprend autour de l'inhumation du gourou
Falungong Piratage du journal TV
Raël La directrice de CLONAID n'est pas contente
Sectes Sectes: en parler pour en sortir vraiment
Sectes «Je me sentais prisonnier de ma honte»
Falungong Hong Kong expulse près d'une centaine d'adeptes de Falungong
Témoins de Jéhovah Une salle du royaume construite secrètement à Paris


(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


  France : Sectes

Des sectes dans la rue

Dernieres nouvelles d'Alsace, 3 juin 2002 par D. Rose

[Texte intégral]

Les sectes n'hésitent plus à se montrer, se scandalise Bernadette Champel, responsable du centre régional Infos sectes,, qui les trouve très offensives en Alsace.

Tracts, visites à domicile, courriers, on a le sentiment que certains Mouvements sectaires redoublent d'activité, ces temps derniers?
- Ce n'est pas qu'une impression, C'est vrai. Le dernier rapport de la mission interministérielle de lutte contre les sectes indiquait que le prosélytisme sectaire en France était en stagnation., voire en régression. Nous avons aussitôt écrit à Matignon pour indiquer que ce n'est pas du tout le cas en Alsace.
Sur quoi vous basez-vous ?
- Il suffit de se promener certains jours en ville, et notamment dans la plus grande d'Alsace, Strasbourg. Vous y voyez des panneaux sur nos amis les extra-terrestres, sur de prétendues révélations cosmiques, des hommes-sandwichs avec des signes ésotériques... Certains organisent même des conférences en plein air sur des places ou des lâchers de ballons. Les efforts de séduction et de recrutement auprès du grand public sont évidents.
Comment réagissezvous à ces démonstrations ?
- Nous les avons évidemment signalées aux autorités locales et à la préfecture, qui se renvoient la balle: les uns arguent qu'il n'y a pas de trouble occasionné à l'ordre public, d'autres que, aucune autorisation n'ayant été demandée, on ne peut formellement interdire... Nos premières démarches datent de l'automne dernier, ce qui n'a pas empéché des groupes à dérive sectaire de graviter autour du marché de Noël : l'occasion de se signaler auprès des foules était trop belle.
Et ça marche, pour eux
- Ces groupuscules arrivent toujours à engager une conversation et à glisser leur message à l'une ou l'autre personne. Mais ce genre de présence est aussi gênant parce qu'est banalisé le message sectaire, qu'il est désamorcé. Un samedi après-midi, en ville, ça ne doit pas étre très dangereux, penseront les badauds. Or ce n'est ni plus ni moins que de l'escroquerie mentale.
Ces campagnes ne sont pourtant pas nouvelles...
- Ce qui l'est, c'est cette mise en avant, à des heures d'affluence. D'une manière générale. on a le sentiment que les sectes redoublent d'ingéniosité. Certaines ont récupéré le drapeau européen, d'autres s'affirment soutenues par le Dalaï Lama ou se prétendent parti politique.
Pourquoi cette résurgence?
- Depuis les événements de New York, les mouvements sectaires ont triplé le nombre d'adeptes pour faire du recrutement. ils sentent bien que l'époque est propice; les gens sont désarçonnés, c'est le moment de faire de la récupération. Et le contact direct fait partie de cette stratégie.
Par internet ?
- Sur internet on peut aller voir le message délivré, savoir à qui on fait face. Ainsi de cette secte qui s'est installée à Strasbourg et diffuse sur le net des ouvrages pornos, scatologiques ou racistes. D'une certaine manière, internet nous aide: il y a des traces.
Quant à pouvoir faire barrage...
- Le peu que nous arrivions à faire gêne déjà pas mal les sectes - comme l'annulation de cette conférence qui devait piéger des personnalités locales. Et puis le soutien que nous apportons aux victimes est vécu comme énorme, Simplement, il nous faut du temps.


  Kinshasa : Sectes et religions

Les sectes religieuses s'en prennent aux grandes églises

Le Phare (Kinshasa) , 3 juin 2002, par Jrt - Publié sur le web le 3 Juin 2002

[Texte intégral]

Sermons incendiaires, diabolisation à outrance, incitation à la haine « religieuse », destruction des symboles, tels sont les actes que posent les nouvelles églises congolaise...

Consacré au culte marial, le mois de mai qui s'achève bientôt, a été pour l'église catholique romaine révélateur de beaucoup d'agressions et provocations. Destruction des statues de la vierge Marie à Kingasani, menaces contre les autorités ecclésiastiques, pillages des couvents des pères et soeurs, ces signes évidents des attaques répétées contre les symboles de l'une de plus vieilles églises du monde ne trompent plus. Dans leurs campagnes de marketing religieux, les groupes de prières et les sectes religieuses s'en prennent ouvertement ou à demi-mot aux anciennes églises traditionnelles.

A l'ordre du jour de leurs prédications, la diabolisation à outrance du culte marial, la dénonciation du principe trinitaire de Dieu et les critiques acerbes sur la canonisation des saints et que savons-nous encore. Dans notre pays où la culture de la polémique commence à bien s'enraciner dans les moeurs, ces sermons incendiaires constituent des leviers certains d'une incitation à la haine « religieuse ».

Pressentant le danger, sinon les prémices d'une guerre des religions, la presse tire déjà la sonnette d'alarme. Dans ce dossier, nos limiers analysent les faits, démontent les mécanismes des conflits ouverts, enregistrent les plaintes des membres de certaines communautés religieuses et dévoilent les dangers qui se profilent à l'horizon.

Une campagne de diabolisation menée à chaque culte

A l'aube de leur implantation à travers la ville de Kinshasa d'abord et l'intérieur du pays ensuite, les églises de réveil à peine créées, ont eu pour se faire accepter des chrétiens et des païens, des discours très critiques à l'égard des églises traditionnelles.

Apparaissant comme des prophètes, des illuminés ou des inspirés chargés par Dieu pour « éclairer » son peuple et sauver la multitude, ces pasteurs et évangélistes autoproclamés ont alors entrepris de diaboliser tout ce qui a été fait avant eux.

Un discours ségrégationniste du genre : chez les autres, ce sont des ténèbres et la mort, chez nous, c'est la vraie lumière et le salut. La méthode à ses débuts, visait à grignoter des fidèles aux grandes églises. Le discours a effectivement accroché des milliers d'âmes versatiles, sinon naïves. Mais à la longue, ce type de discours de diabolisation crée l'inimitié, le mépris de l'autre, l'incitation à la haine «religieuse», ... Des prédications au vitriol n'incitent jamais à la tolérance, à l'amour et à la coexistence pacifique.

Ces sermons vitriolés portent des germes des conflits latents qui finiront par émerger au grand jour. Rappelons-nous que dernièrement, des fidèles d'une secte religieuse s'en sont violemment pris aux adeptes d'un autre groupement religieux partageant la même avenue à Kingasani.

Un jeune pasteur très enthousiaste et conflictuel, s'était permis de brûler les textes d'un livre religieux. Condamné à mort pour cet acte provocateur très révoltant, le jeune homme s'est senti en danger de mort. Il a fallu l'intervention des autorités judiciaires et de la ville pour éviter une guerre entre les deux mouvements religieux. Et comme si cela ne suffisait pas, les sectes religieuses ont pris la relève des attaques contres les grandes églises. Depuis un certain temps, les conversions des magiciens et grands sorciers ne font plus recette.

Aujourd'hui, les pasteurs aux surnoms de prophètes, apôtres, bishops et que savons-nous encore, sont revenus aux sermons incendiaires contre les doctrines des anciennes églises traditionnelles. Récemment, l'Eglise catholique romaine a enregistré des actes de vandalismes perpétrés par des partisans d'une secte religieuse. Des statues de la Vierge Marie et des grottes considérées comme des symboles de cette église ont été détruites ou profanées. Sur les murs, quelques graffitis traduisaient des menaces ouvertes contre les chrétiens catholiques et les princes de l'église.

Le message est clair : la libération du peuple noir passe par la destruction des églises importées de l'Occident. Après autant des provocations et d'agressions, ce message s'apparente à une déclaration de guerre. Et s'il est perçu comme tel, la communauté agressée se sentira dans le droit de se défendre. Les réactions diverses traduisent la révolte et l'indignation générale

Un chrétien catholique n'a pas eu de mots doux pour exprimer sa colère face à cette vague de provocations incontrôlées. " On nous a attaqué ! N'avons-nous pas le droit de nous défendre?, s'est-il intérrogé. Une fervente ménagère, membre de la légion de Marie, croit que l'Etat doit prendre ses responsabilités et punir les coupables. La culture de l'impunité, pense un Mokambi « (encadreur de la communauté ecclésiale de base, catolique ), peut laisser libre cours aux actions de représailles. Le gouvernement ne doit pas rester indifférent, déclare un laïcengagé. il doit sécuriser les églises et leurs fidèles. S'il n'assume pas ses prérogatives, ajoute un membre de la commission socio-culturelle, la justice populaire risque de ressurgir et de faire des dégâts incalculables.

Toutes ces réactions sont l'expression d'un ras-le-bol face aux invectives, aux violences verbales et aux attaques diverses. On ne peut pas lire dans la patience observée jusqu'ici par les fidèles de l'Eglise catholique romaine, des signes de faiblesse ou des manifestations d'un comportement stoïque. Même si dans leur tradition récente, les chrétiens catholiques privilégient la tolérance, la tension qui monte chaque jour au fil des agressions peut entraîner le pire.

Aujourd'hui que les petites querelles religieuses commencent à se multiplier, nous croyons qu'elles peuvent créer des « grands fleuves». L'Etat qui a pour mission d'assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, de garantir la liberté de religions, donc des droits fondamentaux des individus, doit avant qu'il ne soit trop tard, rappeler à l'ordre les dirigeants des églises de réveil et sectes religieuses aux discours belliqueux, haineux et incitatifs à la guerre des religions. La culture de la prévention des conflits religieux doit enfin voir le jour.


  Corée du Sud : Eglise de la Providence

Jouer au football pour fêter Dieu

Web, 4 juin 2002 - indiqué par Le Monde

[Texte intégral]

Le culte d’un groupe messianique coréen

Nathalie Luca, chargée de recherche CNRS au Centre d’Etudes Interdisciplinaires des Faits Religieux

Au sortir de la guerre Corée (1950-1953), qui eut pour conséquence la division de ce pays en une partie communiste, sous influence soviétique au Nord, et en une autre capitaliste, sous influence américaine, au Sud, Moon Sun Myung crée un groupe messianique, l’Eglise de l’Unification, mieux connu sous l’appellation "secte Moon". Sa doctrine, "les principes divins", livre une interprétation de l’histoire de l’humanité où le communisme, perçu comme l’ennemi de Dieu, est la manifestation moderne de l’esprit de Caïn, et le capitalisme, confondu avec la démocratie, est associé à la sagesse d’Abel. La lutte entre Abel et Caïn est représentée par la guerre froide qui divise à cette époque l’ex-URSS et les Etats-Unis, ou encore aujourd’hui, la Corée du Nord et la Corée du Sud. Dans l’Ancien Testament, Caïn a tué son frère et le mal a régné sur la terre. Moon, considéré par ses adeptes comme le messie revenu, doit permettre la destruction de Caïn et la restauration du paradis terrestre. Sa mission passe par la lutte contre le communisme, dont la victoire se concrétisera par la chute des dirigeants de la Corée du Nord, et par la réunification des deux Corées en un pays capitaliste.

Trente ans plus tard, soit en 1980, Jông Myông Sôk (appelé par ses adeptes JMS : Jesus Morning Star : Jésus étoile du matin), adepte de l’Eglise de l’Unification, décide de quitter le mouvement. Il s’auto-proclame à son tour messie et fonde son propre groupe : l’Eglise de la Providence, en reprenant à son compte la doctrine de Moon. Il s’adresse à un public estudiantin et vise lui aussi une audience internationale. En 1992, JMS avait environ 30 000 fidèles, quelques filiales importantes en Asie, et ses premiers lieutenants américains. A la différence de Moon, il n’accorde qu’un intérêt indirect à la propagande anticommuniste. Il la remplace par un engagement sportif qui se manifeste en particulier par ses cultes dominicaux : ils se déroulent dans les stades des universités coréennes. Elles s’opposent tour à tour une fois contre, une fois avec JMS. Celui-ci ne prend aucun repos. Il est le numéro dix, celui du capitaine d’équipe, du "roi" ou du "dieu" Pelé. Son équipe ne perd jamais mais ne gagne que de justesse. Le nombre de buts marqués de part et d’autre est toujours très élevé.

Tout au long de ces matchs, l’assemblée est divisée en participants et en supporters. Chacun est actif sur le terrain comme dans les tribunes. Seuls les hommes jouent mais les jeunes filles les encouragent énergiquement. Bien sûr, elles sont plus sensibles à ce qui se passe dans l’entourage de JMS et montrent plus d’entrain à stimuler son équipe. Elles sont ses thuriféraires et chantent "Maître, vous êtes beau" à chaque but marqué ; lorsqu’il en manque, elles ajoutent "si vous marquez c’est bien, mais si vous ne marquez pas, ce n’est pas grave". Pour mieux encourager les jeunes gens et s’attirer le regard du messie, elles sont très maquillées vêtues de tenues courtes, aux couleurs vives. Ainsi parées, elles s’animent comme pour accompagner les gestes des joueurs. Elles sont stimulées par un petit groupe de majorette qui, du bas des estrades, leur donnent la cadence des chants, des danses et des applaudissements. Sur le terrain, JMS les encourage de temps à autre par quelques mots d’humour, une grimace ou une caricature. Il relance leur joie et multiplie leur rire pour que l’ambiance dans le stade soit chaude et chaque participant, spectateur ou joueur, concentré sur sa tâche.

Les adeptes sont d’autant mieux concentrés qu’ils croient absorber l’énergie que dépense JMS à jouer sans repos. Ils sont convaincus que cette énergie les fortifie et leur permet de réussir leurs examens. Ils croient également qu’elle peut se retourner contre eux lorsque un match se passe mal et que JMS est en colère. Ils croient enfin que cette énergie n’a pas seulement d’impact sur les individus qui la reçoivent, mais aussi sur le temps : quand JMS parle, les adeptes disent que le vent s’arrête ; quand il fait mauvais temps, que le soleil vient les réchauffer, et quand partout il pleut, que seul le terrain où ils jouent est épargné. Mais lorsque les choses se passent autrement, qu’il fait froid, qu’il vente, ou que le ciel menace, ils en concluent que JMS n’est pas content, et se persuadent qu’ils ont mal agi.

Le match est régulièrement arrêté pour permettre au fondateur de le commenter. Il explique les raisons d’un but marqué ou manqué, critique le jeu d’untel, ou celui de l’équipe : si tel joueur lui avait fait confiance, il lui aurait passé le ballon, même si l’opération paraissait délicate, ce qui aurait permis à l’équipe de marquer un but difficile ; si tel autre n’avait pas égoïstement accaparé le ballon, il aurait circulé et n’aurait pas été récupéré par l’équipe adverse. Si les supporters s’étaient montrés plus démonstratifs, les joueurs auraient été plus concentrés et auraient mieux joué. Tous, directement ou non, sciemment ou non, influencent la direction du ballon.

Ces commentaires sont construits de façon similaire à ceux que les néophytes entendent lorsqu’ils apprennent la doctrine et sont encouragés à se mettre en cause. Aussi, peu à peu, au fur et à mesure que les matchs s’enchaînent et à force d’écouter les réflexions du fondateur, leur regard sur le jeu se transforme : la ballon devient le symbole d’un être humain dont le destin dépend des joueurs qui le poussent et des spectateurs qui influencent le jeu. Les équipes jouent le combat d’Abel contre Caïn, de la Corée du Sud contre la Corée du Nord, de la démocratie contre le communisme. Chaque match gagné par l’équipe JMS équivaut à une avancée de l’instauration du royaume de Dieu sur terre. Le football met ainsi en scène toute la symbolique de la doctrine, construite sur un système de complémentarité entre un "monde des vivants", celui des humains, divisés notamment en démocrates et en communistes, et un "monde des esprits", celui de Dieu et de Satan qui influencent les vivants pour qu’ils se dirigent vers la démocratie, ou vers le communisme. Dans le stade, les joueurs représentent le "monde des vivants", les spectateurs, le "monde des esprits". De l’ardeur du jeu des premiers et de la clameur des seconds dépend l’orientation du monde.

Quand toutes les équipes ont joué tour à tour avec, puis contre JMS, le jeu s’arrête enfin. Il s’est écoulé plus de cinq heures. Les culte dominical se poursuit, après une longue pause, par une homélie beaucoup plus classique -sans eucharistie, puisque JMS est le Christ revenu. Son ton varie en fonction de l’humeur du fondateur, elle-même liée à la qualité du déroulement des matchs. Par conséquent, quand les adhérents sont moins nombreux au match qu’au sermon, JMS est froid. Il met son public mal à l’aise. Il se montre au contraire plein d’humour et très chaleureux quand les adhérents ont suivi les matchs avec attention. Ainsi leur salut hebdomadaire repose sur la qualité des matchs de football : l’enthousiasme ou la culpabilité les accompagne jusqu’au prochain dimanche.

NDLR : Pour de plus amples détails, voir nathalie LUCA, Le salut par le foot : une éthnologue chez une messie coréen, Genève, Labor et Fides, 1997.


  Canada : Scientologie

Une église dans l'église

Cyberpresse, 4 juin 2002 Le Soleil par Normand Provencher

[Texte intégral]

Une chicane de ménage éclate, le ton monte, le bonhomme s'énerve et l'envie lui prend de taper sur sa femme.
Stop, arrêt sur image.
On conseille au petit couple d'aller marcher autour du pâté de maison. L'homme dans un sens, la femme dans l'autre. Je suppose qu'il est interdit de se tirer la langue lorsqu'on se croise.

Après deux ou trois heures à tourner en rond, on doit avoir une seule envie, celle d'aller se coucher... Je résume, mais c'est à peu près ce que j'ai lu en diagonale dans un bouquin de l'Église de la Scientologie sur le mariage et l'art de survivre en couple. C'était hier matin, à l'ancienne église Saint-Coeur de Marie, sur Grande Allée.

Je venais de faire le tour d'une « exposition internationale » de l'Église, à l'affiche à Québec jusqu'à aujourd'hui. Sur une brochure, on précise que l'événement a déjà été présenté en Europe, en Asie et en Australie. De quoi donner l'impression qu'il s'agit du show planétaire de l'année. N'ayez crainte, ce n'est pas le cas. En fait, ce qu'il y a d'encore plus intéressant et saugrenu, c'est de voir une des plus belles églises de Québec devenir, l'espace de quelques jours, un lieu de prosélytisme pour le mouvement contesté et contestable de Ron Hubbard.

L'édifice a été acheté cet hiver par un Américain, qui veut en faire un Palais des Arts. Christopher Plummer est venu y tourner un film cet hiver. Pour ce qui est du lien avec l'Église de la Scientologie, excusez moi, mais je cherche encore. Le p'tit Jésus aussi. L'entrée à l'exposition est gratuite. Heureusement car il n'y a pas grand-chose à voir. Seulement de grands panneaux en couleurs expliquant aux béotiens comme moi les grandes lignes de la Scientologie. D'où ça vient, qu'est-ce que ça mange en hiver, comment ça peut aider à guérir tous les maux de la terre ou presque.

Le plus sérieusement du monde, ma guide m'a parlé de l'importance pour l'humain d'être capable de passer du mental réactif au mental analytique. Ce que j'aurais aimé la croire, la serrer dans mes bras et la remercier de m'avoir enfin fait découvrir la banlieue de mon moi profond. Au lieu de cela, c'était plus fort que moi, je pensais seulement au discours de Marc Messier sur la « dureté du mental » dans Les Boys...

Ron Hubbard, le maître à penser des scientologistes occupe une bonne place dans l'exposition. On le voit en photos alors qu'il était gamin, adolescent, scout, dans une rivière avec un ami et de l'eau jusqu'aux genoux, devant un avion. Il apparaît aussi endormi sur une grosse branche d'arbre, sans doute en train de reposer son mental réactif.

Le truc le plus bizarre de l'exposition s'appelle un électromètre. Il paraît que ça permet de « voir » une pensée. Ça marche comme ceci. Vous prenez dans chaque main une sorte de cylindre de métal relié par des fils à une machine. Il y a un cadran avec une aiguille. Votre guide vous pince la main, pas trop, juste assez pour ne pas avoir le réflexe de la pincer à votre tour. L'aiguille part jusqu'à l'extrême droite. On vous demande ensuite de repenser à la sensation que vous avez éprouvée. L'aiguille s'agite à nouveau. Je ne sais pas comment ça marche, mais je m'en fous dans la mesure où j'ai passé un lapin à la machine. Au lieu de songer à quelque chose d'aussi désagréable que de se faire pincer par une inconnue, je me suis remémoré le but gagnant d'Yvon Lambert en prolongation, dans le septième match de la demi-finale Canadien-Boston, en 1979. Dans le fond, j'aurais aussi bien pu penser à mon rapport d'impôts que l'aiguille se serait emballée de la même façon, allez donc savoir. À la fin de ma visite, personne n'a insisté pour que j'achète des bouquins ou que je m'inscrive à des cours. Ma guide devait avoir plutôt hâte que je déguerpisse, moi et mon scepticisme.

* * * * *

Une fois revenu au journal, le mental réactif en ébullition, j'ai découvert une chose étrange dans Internet au sujet de l'Église, réputée pour ne pas aimer qu'on dise du mal sur son compte. Par le passé, elle a d'ailleurs intenté des poursuites contre quelques sites créés par d'anciens membres insatisfaits. Elle a même demandé au moteur recherche Google de ne plus renvoyer les internautes à des sites qui divulguent des documents non autorisés par l'Église, soutenant que ce procédé viole la loi américaine du droit d'auteur. Toujours est-il que l'un de ces sites (www. xenu.net/archive/leaflet/xenufr.htm) fait état d'une histoire abracadabrante au sujet d'une sorte d'empereur, Xenu, qui aurait régné dans une galaxie près de chez nous, il y a 75 millions d'années, excusez du peu... Il est question de surpopulation galopante sur les planètes (178 milliards en moyenne, un peu compliqué quand tout le monde part en vacances en même temps...), d'un plan machiavélique de Xenu pour faire le ménage, de bombes H dans des cratères, d'âmes-thétans, d'implantations et de plein d'autres scénarios qu'on croirait sortis d'une série Z de science-fiction.

D'après ce qu'on raconte sur ce site, l'histoire serait à la base de la Scientologie, sauf qu'à peu près personne, sauf des membres haut gradés, ne serait au courant. On ne vous la révélerait qu'au moment où vous avez atteint un niveau secret appelé « Mur du feu ». Vérité, vengeance ou fabulation ? Je vais réfléchir à tout ça en allant marcher autour de la maison...


  Japon : Sectes

La paranoïa des groupes sectaires

Web, 5 juin 2002 , par Pascal Zivi (1)

[Texte intégral]

Les groupes sectaires totalitaires sont dirigées par des gourous qui pour la plupart du temps dans leurs manières de faire et de parler à leurs adeptes ont des comportements bizarres et dangereux.

Un gourou de groupe sectaire totalitaire a toujours des tendances paranoïaques. Malheureusement il n’y a pas que les gourous de ces groupes qui sont paranoïaques. Dans toutes les religions nous rencontrons des personnes qui bien qu’elles ne soient pas des gourous ont le même comportement paranoïaque. Ces personnes se rencontrent aussi dans toute la chrétienté.

Dans son livre « la mécanique des sectes, document Payot » Monsieur Jean Marie Abgrall psychiatre, criminologue au sujet de la paranoïa d’un gourou explique :« Il n’y a pas de gourou sans paranoïa. C’est cette psychose qui lui donne le sentiment d’être différent du reste de l’humanité. C’est elle aussi qui va lui donner la conviction qu’il a un rôle de leader et de guide à jouer. Il s’agit là d’une pathologie de la personne caractérisée par quatre critères que la psychiatrie connaît depuis longtemps: l’hypertrophie du moi, la fausseté du jugement, la méfiance et la psychorigidité....

1 : L’hypertrophie du moi

Il s’agit du classique moi-je. La totalité du monde doit se trouver a l’affût des désirs du gourou, qui deviennent l’expression de la volonté divine, et de sa pensée, qui devient le reflet de la vérité absolue. Construction égocentrique qui voue aux gémonies tout ce qui n’est pas a lui : ‘Hors de moi point de salut’ (ou hors de ma manière de voir les choses). En toute modestie, Moon se présente à ses disciples comme « le plus grand homme de l’univers, un géant, le prince de Dieu envoyé à la plénitude des temps ».

C’est ce caractère para-divin qui lui donne l’impression d’être éternel et lui permet de s’imposer à ses disciples, car il défie la mort et nie le caractère limité de son influence spatiale et temporelle. C’est ce sentiment d’éternité qui autorise la création de rituels sacrificiels morbides et qui explique en partie la dévotion des disciples. Une dévotion qui peut les entraîner dans la mort....

2 : La fausseté du jugement

Pour faire sourire, les discours des gourous n’en sont pas moins porteurs d’illogismes et d’absurdités aux conséquences dramatiques tels que le meurtre ou le suicide. Le faux jugement s’alimente de superstitions, de paralogisme, d’incompréhension du réel et d’interprétations abusives. Il tend à remplacer les éléments de cohérence de la société par l’incohérence du discours sectaire. C’est lui qui représente le fondement de la secte. Faire la preuve de l’incohérence du jugement d’un gourou entraîne la remise en question de la secte, car c’est s’attaquer à l’épine dorsale du système, à la crédibilité du leader, a la valeur même des idées qui cimentent le groupe. Ces aberrations de jugement se retrouvent dans tous les secteurs de la pensée, et c’est autour d’elles que se construisent les raisonnements paralogiques de la secte ; ce sont elles qui secrètent des vues contraires à la logique la plus élémentaire.....


3 : La méfiance

La mise en accusation par l’extérieur suscite chez le gourou un sentiment de défiance à l’égard de tous, sentiment qui va être renforcé par le fait que ces disciples sont convaincus qu’il est persécute à cause de son savoir et de son pouvoir. Il existe un auto-entretien de la méfiance, véritable phénomène de feed-back entre disciples et gourou. La soumission des premiers persuade le second qu’il est dans le droit et le juste chemin ; en retour, il les entretient dans la conviction délirante que le monde extérieur les persécute. Cette méfiance peut s’exercer à l’égard d’une communauté donnée ou l’ensemble de la population ou, mieux encore, envers les alentours cosmiques dans lesquels serait immergée la secte... Cette dynamique de méfiance généralisée est à la base d’un système manichéen sur lequel va reposer la psycho-dynamique du groupe et son leader, et qui va culminer dans des délires paranoïaques...

4 : La psychorigidité

Quels que soient les arguments développés à l’encontre de sa pensée, le gourou est pénétré de la conviction que seul son raisonnement est fiable, et que lui seul détient la vérité. Rien ni personne ne le fera changer d’avis. Pour lui , le discours tenu par la société et visant à le contrarier n’est que l’expression de la bêtise humaine. Non seulement les arguments qui lui sont contraires ne le font pas ciller, mais au contraire ils alimentent ses thèmes et le poussent à des raisonnements paralogiques ; l’opposition rencontrée n’est que le signe de l’incompréhension du monde, incapable à ses yeux, d’analyse sereine...... » ( Fin de la citation)

J’ai rencontré des chrétiens qui ont des tendances paranoïaques comme Monsieur Jean Marie Abgrall l’explique. En général ces chrétiens croient qu’ils ont reçu de Dieu un ou des dons spéciaux .Grâce a ces dons ils pensent détenir la vérité et que seuls leurs raisonnements sont fiables. Il n’y a que leur interprétation de la Bible qui est juste. Dans leur délire paranoïaque ils utilisent les paroles de la Bible toujours en dehors de leurs contextes pour juger, condamner, excommunier, faire de la discrimination, des abus spirituels. S’ils rencontrent une opposition de certaines personnes , ils deviennent menaçants. Ils harcèlent ces personnes, par lettres, téléphone, e-mail..etc. Ils peuvent aussi demander à des amis (amies) qui partagent leurs idées de les aider pour faire le harcèlement. Bien entendu il font cela au nom de Dieu et du Christ et pour se justifier ils utilisent les paroles de la Bible. Certains de ces chrétiens peuvent parfois utiliser la violence.

Comme le dit Monsieur Jean Marie Abgrall : « Non seulement les arguments qui leur sont contraires ne les font pas ciller, mais au contraire ils alimentent leurs thèmes et les poussent à des raisonnements paralogiques ; l’opposition rencontrée n’est que le signe de l’incompréhension du monde, incapable, à leurs yeux, d’analyse sereine... »

Pascal Zivi

(1) Note de Claire Poujol : Pascal Zivi habite au Japon depuis 23 ans. Il est chrétien. Depuis seize ans il travaille sur le phénomène des groupes sectaires totalitaires et de leurs manipulations. Il a écrit en mai 2002 un livre (en japonais) " L'abus spirituel ".


  Japon : Sectes

La pensée sectaire en noir et blanc

Web, 5 juin 2002 , par Pascal Zivi (1)

[Texte intégral]

Parmi les différentes manipulations qui sont utilisées par ces groupes, je voudrais parler aujourd’hui en particulier sur ce que beaucoup de spécialistes appellent le « dualisme de la pensée sectaire totalitaire ».

Chaque groupe sectaire totalitaire enseigne aux personnes comment penser en acceptant les principes du groupe. Dans ces principes tout est noir ou blanc. Le gris ou les autres couleurs n’existent pas. La vie des adeptes est dirigée par la secte.

La secte dit blanc, les adeptes pensent blanc. La secte dit noir, les adeptes pensent noir ; il n’est pas possible pour eux de pouvoir penser par eux-mêmes. La secte ne tolère pas qu’ils regardent une couleur différente. Dans la logique des groupes sectaires, l’adepte est manipulé d’une manière tellement abusive, qu’il finit par être absolument persuadé qu’il a raison et que les autres sont dans l’erreur et qu’ils ont tort.

Pour une personne qui a été manipulée de cette manière, il est très difficile de reprendre une vie normale dans la société. Au début elle a toujours tendance à penser dans cette logique dualisme où tout est blanc ou noir.

Pour un ex-adepte d’un groupe sectaire il n’est pas facile de chercher sa propre réponse et aussi d’accepter que les autres n’aient pas la même réponse. Il lui est difficile d’être tolérant. Dans la logique sectaire vous êtes l’ami ou l’ennemi, de Dieu ou du Diable. Il n’y pas de place pour les nuances. Il lui est difficile d’admettre que dans la vie la pluralité existe. Il lui faut du temps pour apprendre à réfléchir sur des questions difficiles dont la pluralité de sens ne permet pas une interprétation sans équivoque. Lorsqu’il retourne dans notre société, au départ il peut être paniqué de se retrouver dans un monde où les réponses ne sont pas claires et précises. Il lui faudra un long entraînement pour sortir de ce piège qu’est le dualisme de la pensée sectaire.

Vendy Ford qui est Américaine et ancienne adepte d’un groupe sectaire totalitaire chrétien dans son livret « Recovery from Abuse Group », édition de l'American Family Foundation, page 41, explique comment elle a pu surmonter ce difficile problème :
« Pour démanteler cette logique du tout ou rien, chaque fois que je me trouvais confrontée à une question ou un problème, j’essayais de voir différentes réponses. De chercher s’il y avait une autre couleur que le blanc et le noir. Ceci est devenu ma question favorite, cela m’aide beaucoup dans mon combat pour me défaire de longues années dans un monde de noir et blanc. Grâce à cela on peut comprendre que la vie est remplie de nuances. Pour renforcer ce point je suis allée moi-même, un jour, dans un magasin de décoration et j’ai regardé le nombre de nuances de couleur allant du blanc au gris et au noir. Il y avait des dizaines de nuances de couleurs. Ce jour-là j’ai réalisé que la vie est plus riche que le noir et le blanc….

Je me suis posé de simples questions :

« Dois je prendre un toast ou deux ? » : Pourquoi pas un demi » ?
« Devrais-je aller au concert ou rester à la maison ? » : Pourquoi ne pas aller au concert et quitter plus tôt si vous le voulez ?
« Devrais-je être heureux ou triste ? » Pourquoi pas quelque chose entre les deux ?

Entre les deux peut paraître étrange après tant d'années dans un monde de noir ou blanc. Mais j’ai fini par prendre confiance en moi, même si je n'avais pas toutes les réponses et sans connaître quelqu'un qui les a. J’ai compris qu’il n'y avait aucun problème à cela….

La vie est pleine d'ambiguïtés. La vie est pleine de couleurs et chaque couleur a un vaste éventail de nuances. Pour s'habituer à l'ambiguïté il faut du temps. Quand vous commencez à vous sentir à l'aise dans le gris, un monde bien plus coloré s'ouvre à vous, plus coloré et plus complexe…. . »

Mon ami américain Steve Hassan, ancien adepte de la secte Moon, et qui est maintenant l’un des meilleurs spécialistes sur les problèmes des groupes sectaires totalitaires explique très bien cette manière de penser des sectes où la réalité est toujours noire ou blanche dans son livre « Protégez-vous contre les sectes », édition du Rocher, page 138 :
"Même les doctrines les plus complexes réduisent finalement la réalité à deux pôles : le noir opposé au blanc, le bien opposé au mal,le monde spirituel opposé au monde physique, « nous » à « eux ». Il n'y a jamais de place pour le pluralisme. La doctrine ne reconnaît aucun autre groupe comme valable (bon, divin, réel) parce que cela menacerait le monopole de la secte sur la vérité. Il n'y a pas de place non plus pour l'interprétation ou la déviation.

Si la doctrine ne fournit pas une réponse directe, le membre doit demander au chef. Si le chef n'a pas de réponse, il peut toujours s'en sortir en qualifiant la question de sans importance ou d'incongrue. L'ennemi peut varier d'un groupe à l'autre. Cela peut-être une institution politique et économique (le communisme, le socialisme, le capitalisme), les psychiatres ou des entités métaphysiques comme Satan, les esprits, des créatures extraterrestres ou simplement les dures lois de la nature. Les diables en tous genres habitent les corps des parents, des amis, des ex-membres, des journalistes et de tous ceux qui s'opposent au groupe. Les « grandes conspirations » ourdies contre le groupe sont, bien entendu, la preuve de son importance.

Certains groupes cultivent une paranoïa qui consiste à faire croire à leurs membres que des esprits les observent en permanence, prenant possession d’eux dès qu’ils pensent ou sentent d’une façon non autorisée. Un chef mooniste a emmené des autobus entiers de membres voir le film l’Exorciste, qui montrait d’horribles scènes de possession démoniaque. Il leur a dit ensuite que le même sort les attendait s’ils quittaient le groupe. Le film a servi d’instrument merveilleux pour créer une phobie. »

Comme l’explique Steve Hassan : « Même les doctrines les plus complexes réduisent finalement la réalité à deux pôles : le noir opposé au blanc, le bien au mal, le monde spirituel au monde physique, nous à eux. »

Dans le christianisme aussi nous trouvons dans certaines églises, dénominations et aussi communautés cette manière de penser ou la réalité et noire ou blanche. Où rien d'autre n'est accepté, excepté une certaine interprétation biblique. A partir de cette interprétation chaque chose est jugée « blanc ou noir ».

Le plus grand problème dans cela est que les chrétiens qui pensent comme cela ne peuvent jamais voir la réalité des choses. Ils ne la voient qu’à parti de leurs lunettes bibliques. De ce fait il en résulte beaucoup de discriminations.

La Bible nous dit que Dieu a créé le monde. Le petit Larousse illustré 1993 explique, que le monde est l'ensemble de tout ce qui existe ; l'univers. Chaque chose qui existe a été créée par Dieu. Les couleurs aussi. Dans la Genèse ch. 1 v. 31 il est écrit : Dieu vit tout ce qu'il avait fait, cela était très bon…

Tout était très bon, donc toutes les couleurs avec leurs différentes nuances aussi. Voici un point très important que beaucoup qui se disent chrétiens devraient profondément méditer. Dieu n'a pas créé que le blanc et le noir, mais un nombre considérable de couleurs avec leurs nuances. Pour permettre à chaque être humain de choisir sa couleur et de pouvoir dire en toute liberté : j'aime le rouge, le jaune, le vert, le blanc, le noir, etc. Lorsque que Dieu a fait son alliance avec Noé, tous les êtres vivants et les générations à venir, le signe de l'alliance qu’il a choisi n’est pas un arc-en-ciel seulement blanc et noir. Mais un arc en ciel composé des sept couleurs, avec toute l'infinité de leurs nuances. Ceci représente l'amour, la tolérance, la pluralité, et l'anti-discrimination de Dieu et Jésus Christ.

Que certains chrétiens ne veuillent voir la Bible qu’en noir et blanc cela ne me dérange pas, ils sont libres. Mais qu'ils blessent profondément d'autres personnes parce que celles-ci préfèrent une couleur différente de la leur est une chose inacceptable. Avant d'accuser que cette personne n'est pas chrétienne, n'a pas la foi, ou que sur tel forum il n'y pas Jésus-Christ, elles feraient bien de réfléchir si elle ne portent pas les dangereuses lunettes de la pensée dualiste des groupes sectaires totalitaires.

Pascal Zivi


  France : Sôka Gakkai

Sectes étranges des quatre coins du monde

Courrier international, 5 juin 2002

[Extrait de Courrier international n° 604, du 30 mai au 5 juin 2002]

Soka Gakkai International
Forme de bouddhisme épicurien, née au japon et fondée sur les enseignements d'un moine bouddhiste du XIIIe siècle, Nichiren.

La Soka Gakkai compte quelques 18 millions de membres dans 115 pays. Lancée en 1930 par Tsunesaburo Makiguchi et Josei Toda, elle se développe après la Seconde Guerre mondiale. Soka gakkai signifie " société créatrice de valeurs ", et ses adeptes pensent que les vrais bouddhistes devraient s'efforcer non d'échapper à l'expérience matérielle, mais au contraire de l'accepter pour la transformer en une vision éclairée. On reprocha aux premiers membres leur prosélytisme, qui s'est atténué ces derniers temps. Le mouvement entretient des connexions marquées, quoique officieuses, avec le Komeito, le " Parti du gouvernement propre ", l'un des trois groupes les plus importants au sein du Parlement japonais. Il a depuis peu ouvert une grande université des sciences humaines dans le sud de la Californie.



  France : Témoins de Jéhovah

Jéhovah est bien soutenu à son extrême droite !

Note de Michel Marjollet, 6 juin 2002

[Extrait]

Les dirigeants des témoins de jéhovah jurent qu'ils ne font pas de politique. Mais une certaine politique bien marquée à l'extrême droite les rattrape et leur accorde un soutien sans équivoque :

Extrait du journal "Les 4 vérités" dirigé par Alain DUMAIT

"Quand on sait que les témoins de Jéhovah - présents en France, paisiblement, depuis 1906, et forts de 200 000 membres - sont tenus pour une secte, on peut être sceptique sur la rigueur de la définition retenue par les néocenseurs."
"La moralité de ses adeptes est incontestablement supérieure à la moyenne nationale. Mais leur refus de se laisser inoculer n'importe quel vaccin, et de laisser y soumettre leurs enfants, leur vaut d'être traités de hors-la-loi."
Alain DUMAIT

N.B. : Alain Dumait, président fondateur de Contribuables associés et ancien adjoint de Mme Taffin à la mairie, ne cache pas sa sympathie pour Jean-Marie Le Pen. (Cf. : Contribuables associés affiche sa préférence pour le FN - ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 27.04.02 du Monde)
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Commentaire : Monsieur Alain Dumait ignore probablement que les Témoins de Jéhovah refusent également de se laisser "inoculer" du sang et préfèrent mourir et laisser mourir leurs enfants à cause de ce refus de transfusion sanguine... ce qui me paraît beaucoup plus grave que de refuser les vaccins .... maos c'est peut être cecla qui prouve que leur moralité est incontestablement supérieure !
Mathieu Ph.Cossu.


  France : Scientologie

Nouvelle suppression de photos

Communiqué, 11 juin 2002

A la demande de la Scientologie, j'ai été contraint de modifier deux photos ainsi qu'une bannière. Tous les copyright déposés par la scientologie sont maintenant respectés. Mathieu Ph Cossu.


  Islande : Falungong

L'Islande ne pratique pas le Falun Gong

Web, 14 juin 2002 par Philippe Blanchard - Digipresse.

[Texte intégral]

L'Islande, qui reçoit le président chinois Jiang Zemin en visite officielle jusqu'au 16 juin, tente d'empêcher les adeptes du Falun Gong de venir manifester. Avec des procédés assez peu démocratiques.

Roissy, terminal 1. Ils sont quelques dizaines de chinois et d'européens adeptes du mouvement Falun Gong à tenter d'embarquer sur un vol du soir pour Reykjavik, billet à la main et chariot à bagages devant eux. Embarrassé, un employé d'Icelandair consulte une liste d'une centaine de noms habilement dissimulée sous son comptoir. Après quelques minutes d'attente, car les nom orientaux restent abscons pour les cerveaux occidentaux, le verdict tombe. Impossible d'embarquer. La jeune Chinoise résidant en France s'offusque en levant les yeux au ciel : «J'ai l'invitation, le billet, le passeport... Alors, que me reproche t-on? Beaucoup plus zen qu'elle, l'employé de la compagnie aérienne lui prend le bras et l'adresse poliment à l'un des deux représentants de l'ambassade d'Islande à Paris. Entouré de candidats au départ déçus, M. Gislason distribue pour toute explication une lettre photocopiée émanant du ministère de la Justice islandaise expliquant que son pays compte peu de forces de police et qu'il lui appartient d'assurer la protection des chefs d'Etat étrangers en visite sur son sol. Par conséquent, il a été décidé d'en limiter l'accès aux membres de Falun Gong venus manifester. Il n'y aura pas de visas touristiques jusqu'à fin de la visite officielle ainsi qu'une réinstauration des visas même dans l'espace de Schengen, ce dont les membres de Falun Gong sont «priés de tenir compte». Le document s'accompagne d'une seconde lettre signée Ragnar Adalsteinsfon, avocat à la Cour Suprême, précisant les conditions de légalité de l'application d'une telle mesure au sein d'un Etat de 270000 habitants.

M. Gislason confirme au passage l'existence d'une liste de passagers indésirables en Islande, dont les employés de la compagnie aérienne viennent de nous affirmer «qu'elle ne nous regarde en rien» après que nous ayons réussi à la filmer (cf notre sujet vidéo). Extrêmement surpris par la nouvelle, les adeptes de Falun Gong s'inquiètent. «Comment peuvent-ils avoir mon nom, alors que la pratique de notre discipline est essentiellement basée sur l'adhésion individuelle et que notre association ne recense pas l'ensemble d'entre nous» s'interroge une Chinoise en anglais face à un représentant islandais assailli de demandes d'explications. Un autre adepte nous explique que d'autres tentent également de partir sur d'autres vols mais que visiblement, le gouvernement islandais a prévu leur départ. «Nous allons protester contre la répression inhumaine que subit actuellement notre mouvement en Chine à l'occasion de la visite du président Jiang Zemin à Reykjavik», affirme t-il.

Mercredi dernier, les autorités islandaises ont procédé à l'expulsion de soixante cinq personnes d'origines chinoise, américaine, danoise, canadienne, australienne et allemande, arrêtées peu après leur arrivée à l'aéroport de Keflavik. Officiellement, Falun Gong n'est pas considéré comme une secte ni par la commission du Sénat spécialisée en la matière, ni par le Quai d'Orsay en France. Depuis les États Unis ou il vit, le fondateur du mouvement prétend rayonner sur plusieurs millions de personnes converties à sa philosophie d'honnêteté et de vérité, essentiellement en Chine. Depuis 1999, la répression de Pékin à l'encontre du mouvement, qui s'était illustré par des immolations par le feu place Tien an Men, aurait fait près de deux mille victimes.

Reste que Li Hongzhi. en marge de ses demandes répétées de respect des droits de l'homme au gouvernement chinois, effectue parfois d'étranges déclarations. Il dit notamment s'inquiéter d'une manipulation des médias par les extra terrestres, propos que les adeptes veulent commenter avec véhémence. Les Etats-Unis travaillent bien eux aussi sur ce thème» affirme une jeune Chinoise. Mais, comme conclue subtilement l'un des pratiquants assez doué pour la rhétorique, il n'est pas interdit aux personnes croyant aux extra-terrestres de voyager, fût ce pour se rendre en Islande.


  Mozambique : Sôka Gakkaï

La Soka Gakkai séduit Chissano

Web, 15 juin 2002

[Résumé]

La secte bouddhiste d'origine japonaise, Soka Gakkai présidée par Daisaku Ikeda, qui ne regroupe pour l'instant qu'une dizaine de membres à Maputo, cherche à faire une percée au Mozambique en séduisant le président Joaquim Chissano

 


  Chine : Falungong

... la secte Falungong et les autres sectes

Web, 15 juin 2002

[Résumé]

Han Zhubin, procureur général du Parquet populaire suprême, a demandé, lors d'une réunion de travail nationale, aux parquets de différents échelons de mettre en relief les points clés, de renforcer les efforts et d'approfondir la lutte contre les milieux du crime afin de contribuer à l'amélioration sensible de la sécurité publique en deux ans.

Il faut rabattre l'insolence des criminels et contrôler la croissance des affaires criminelles afin de renforcer le sentiment de sécurité chez les masses populaires.

Premièrement, il faut mettre l'accent de la lutte sur les trois catégories d'affaires criminelles.

Deuxièmement, il faut associer la lutte contre les milieux du crime à celle menée contre la corruption et découvrir de façon approfondie le soutien et l'abri de ces forces.

Troisièmement, il faut approfondir la lutte contre les forces hostiles à l'intérieur comme à l'extérieur, contre les " trois forces " et contre la secte du Falungong. On doit renforcer la sensibilité politique et le sens de la sûreté de l'Etat, faire attention au filtrage et au sabotage des forces hostiles et punir sévèrement toute criminalité en la matière conformément à la loi.

Il faut profiter de l'arme légale pour lutter inlassablement contre le Falungong et les autres sectes.


  France : Contre-réforme catholique (CRC)

Coup de pouce à l'extrême droite

Web, 15 juin 2002

[Texte intégral]

Saint-Parres-lès-Vaudes (Aube) se distingue électoralement grace à l'abbé de Nantes* !

Georges de Nantes permet au représentant du Front National de faire un score de 10 % supérieur à la moyenne de la 2ème circonscription de l’Aube : 27 % contre 17,4% .(Les moines de la secte CRC comptent parmi les électeurs de la commune)

Le Numéro spécial (17) -Mai 2002- de La Contre-Réforme Catholique au XXIe siècle, Résurrection; fondateur et directeur : abbé georges de nantes, est dédié à J.M. Le Pen
Extraits :

[…] " la démocratie n'est pas seulement une énorme imposture, mais c'est une impiété, un blasphème,[…]

[…]Cependant, " de l'exemple de ses vertus [de Jeanne], de son exploit patriotique, on peut tirer des leçons militaires, politiques et morales ", comme s'y est employé Jean-Marie Le Pen le 1er mai, avec beaucoup de mérite. Il nous faut le citer :

[tirades de Le Pen]

" Foi, espérance, charité. Comment ne pas adhérer à un tel programme ? ! Est-ce là se prendre pour le Messie, comme l'en a accusé l'un de nos évêques ? Ce serait nous chercher une bien misérable querelle. Pourtant, ce n'est pas encore assez dire. C'est pourquoi nous dédions ce numéro spécial à Jean-Marie Le Pen.[…] "

Cf. : -sainte jeanne d'arc, notre seul recours- Sermon du dimanche 12 mai à la Mutualité. RESURECTION, Rédaction : Abbé Georges de Nantes Mai 2002 No17

" Notre Père [Georges de Nantes] a donc voulu que nous comprenions ce qu'il y a là de bon: Monsieur Le Pen, cette fois, ne s'est pas présenté comme chef de parti, mais pour le relèvement de notre pays. Cela l'a fait évoluer sur plusieurs points, telles l'immigration, l'Europe, etc., lui qui travaillait encore pour une Euro-droite païenne, il y a vingt ans. Comme à son insu, il est devenu le chef de la vraie droite française qu'il représente réellement et ce bloc national, comme il dit, s'est affermi aux dernières élections en ayant fait échec aux "républicains de doctrine et d'action". " CF. : La LIGUE


  France : Sectes

Alain Vivien démissionne de la présidence de la MILS

AFP , 18 juin 2002

[Texte intégral]

PARIS, - Alain Vivien a démissionné mardi de la présidence de la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), a-t-il annoncé à l'AFP.
M. Vivien, 63 ans, ancien député PS (1973 à 1991) et secrétaire d'Etat dans le gouvernement d'Edith Cresson, avait été nommé par Lionel Jospin à la tête de la MILS lors de sa création en 1998, pour une durée maximum de cinq ans.

Il a précisé à l'AFP que son départ n'était pas lié au changement de majorité et de gouvernement. Dans sa lettre de démission au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, datée du 18 juin, il rappelle avoir accepté cette mission "à titre bénévole, et pour un temps limité", ajoutant avoir "le sentiment que (sa) mission acceptée il y a quatre années est pour l'essentiel accomplie".

Dressant le bilan de son action, il cite la mise en place d'un réseau de prévention dans les départements de France métropolitaine et d'outre-mer, ainsi que l'adoption par le parlement de plusieurs textes de loi réprimant les activités illégales des associations sectaires. "Les informations en provenance des préfectures (...) confirment depuis deux années un recul certain du sectarisme en France métropolitaine tandis qu'au plan de l'autorité judiciaire (...) les affaires sectaires font l'objet d'une vigilance accrue", ajoute Alain Vivien.

Il souligne cependant qu'"il n'en reste pas moins que le sectarisme n'est pas éradiqué de notre société, que ses victimes demeurent trop nombreuses et que l'usage qu'en font certains Etats étrangers peut à tout moment conduire à des récurrences intolérables, dont le terrorisme est sans doute l'aspect le plus paroxystique".


  France : Sectes

L'accusé avait des allures de Jésus

AFP , 18 juin 2002 par Delphine Touitou

[Texte intégral]

BOBIGNY - Franck Ganot ressemblait à Jésus. L'homme a comparu mardi devant la Cour d'assises de Seine-Saint-Denis, accusé d'avoir infligé une séance de prière interminable puis d'avoir frappé à mort le fils de sa concubine parce qu'il n'avait pas dit "bonsoir".

Franck Ganot, 38 ans, crâne dégarni, chemise à carreaux, est apparu physiquement très différent de ce qu'il était le 9 juillet 1999, lorsqu'à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), il a battu à mort Emmanuel Luchel, 9 ans, qu'il venait d'obliger à prier, agenouillé devant un autel dans le salon, pour le punir de ne pas avoir salué. "Tu avais la barbe, les cheveux longs, tu ressemblais à Jésus", lui lance Léon Luchel, le grand-père de la victime. "Il ne fréquentait pas mon église mais on ne pouvait pas le manquer dans la rue. Il était vêtu tout de blanc, avec un crucifix autour du cou", témoigne à la barre le père Jean Massin, prêtre à Clichy-sous-Bois.

Les débats mardi ont été émaillés de déclarations de témoins affirmant qu'il appartenait à l'Eglise catholique universelle de Rouen, un groupuscule en marge de l'église catholique romane, une sorte de syncrétisme reconnaissant notamment la réincarnation. Ce 9 juillet, les policiers avaient constaté que chacune pièce principale de l'appartement était dotée d'un autel sur lequel reposaient des statues de la Vierge, du Christ, divers icônes, chapelets, bénitiers et autres objets à caractère religieux, en particulier une étole semblable à celle que portent les prêtres.

"influence morale"
Selon la mère de la victime, Josette Luchel, 30 ans, qui comparaît pour "non assistance à personne en danger", M. Ganot avait imposé à son fils et sa fille des temps de prières de plus en plus nombreux et de plus en plus longs. Il les avait également privés de confiseries et de jouets, selon elle. Interrogée sur sa passivité alors que par le passé elle n'avait pas hésité à porter plainte contre un concubin violent qu'elle a quitté, elle dit avoir subi une "influence morale". "Je ne peux vous dire comment il a fait. En huit mois, il s'est installé chez moi et a détruit ma vie. Je lui faisais confiance comme on peut faire confiance à un prêtre", a-t-elle déclaré. "Il me faisait peur, pas physiquement mais moralement car il me disait qu'il agissait au nom de Dieu."

Interrogé par l'AFP, Maurice Chardine, prêtre de l'église catholique universelle de Rouen, qui devait témoigner mardi soir, raconte que l'accusé était venu le voir quelques mois avant le drame. "Il était venu comme fidèle. Il assistait à la prière car il voulait devenir prêtre", a-t-il affirmé. Franck Ganot, dans une argumentation confuse, a nié être membre de cette église, justifiant ses liens avec ce prêtre par la "curiosité" et pour débusquer, tel un espion, les bizzareries de cette religion. "Je n'ai jamais adhéré à cette église et je n'ai rien imposé aux enfants. Je n'étais pas chez moi et ce n'était pas mes enfants. Je n'ai rien fait sans l'accord de leur mère", a-t-il répété.

Mercredi, la cour se penchera sur les faits qui ont conduit au décès du jeune garçon. Le verdict est attendu vendredi. Mme Luchel encourt cinq ans de réclusion criminelle, M. Ganot la réclusion à perpétuité.


  Philippines: Sectes

Arrestation du chef d'une secte aux Philippines

AFP , 19 juin 2002

[Texte intégral]

CEBU (Philippines) - 23 personnes au total ont été tuées au cours d'une nuit de violences qui ont éclaté après le déclenchement d'une opération de police pour arrêter le chef d'une secte philippine accusé d'avoir assassiné sa femme, a annoncé mercredi la police.

Ruben Ecleo, considéré comme étant la réincarnation de Jesus Christ par plus d'un million d'adeptes de l'Association missionnaire bénévole philippine (PBMA), s'est finalement rendu, mercredi, à l'issue d'une nuit d'affrontements entre des disciples armés et la police sur l'île de Dinagat (est), a déclaré à la radio le chef de la police de la région, Alberto Olario. 16 adeptes de la secte, dont un co-accusé du gourou dans l'affaire de meurtre, Juriven Padero, ont été tués alors qu'ils tentaient d'empêcher la police d'exécuter les mandats d'arrêt.

Un membre des forces de police a également trouvé la mort et deux autres ont été blessés au cours de cette intervention, a précisé l'officier. Alors que l'opération de police était en cours à Dinagat, à plusieurs centaines de kilomètres de là, dans le district de Mandaue, près de Cebu (centre), un adepte de la secte attaquait la maison de la belle-famille de Ruben Ecleo, tuant les beaux-parents du gourou meurtrier présumé de sa femme, deux de leurs enfants et un voisin.

L'agresseur a ensuite été abattu lors d'une fusillade avec la police. Le corps de l'épouse du chef de secte a été retrouvé, le 30 janvier dernier, dans un sac plastique au pied d'une falaise dans l'île de Cebu, où le couple habitait. Selon la police, Alona, âgée de 27 ans, a été étranglée. Après la découverte de son corps, Ruben Ecleo avait pris la fuite.

Agé de 47 ans, le chef de secte est l'ancien maire d'une localité de l'île de Dinagat. Sa mère, Glenda Ecleo, est membre de la Chambre des représentants des Philippines. Plusieurs milliers d'adeptes de la secte, qui fut fondée par le père de son actuel chef, sont regroupés sur l'île de Dinagat et beaucoup d'entre eux sont armés, a souligné un responsable de la police, Joselyn Cales. Des membres de l'Association missionnaire bénévole philippine, qui portent des amulettes censées les protéger des projectiles, avaient aidé les militaires à combattre la rebellion communiste à l'époque où son fondateur, décédé au milieu des années 1980, dirigeait la secte.


  France : Scientologie

Requête en conseil d'Etat de la scientologie contre la MILS

AFP , 18 juin 2002

[Texte intégral]

PARIS - L'Eglise de scientologie a annoncé mercredi avoir déposé une requête en conseil d'Etat contre le décret portant création de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS).

Selon la scientologie, la création de la MILS constitue un abus de pouvoir car "il n'existe pas de définition du terme "secte". Elle constitue également "une violation de la liberté religieuse" et "une violation de la neutralité de l'Etat en matière religieuse et laïque", affirme la scientologie dans un communiqué.

Elle indique qu'elle est prête à aller "jusqu'à la cour européenne des droits de l'Homme si nécessaire". Par ailleurs la secte demande au Premier ministre que lui soit communiquée la totalité des comptes de la MILS, et non "un sommaire expurgé" qui lui aurait été remis après une première demande.

Le président de la MILS, Alain Vivien, bête noire de l'Eglise de scientologie, a démissionné mardi après quatre ans de mandat.


  Suisse : Scientologie

Les scientologues écrivent à tous les enseignants genevois

La Tribune de Genève, 18 juin 2002 par Bernard Favre

[Texte intégral]

Le mouvement mène campagne contre des enquêtes psychiatriques sur l'hyperactivité.

«Oui, c'est vrai. Nous avons écrit à tous les enseignants romands», déclare, Laurence Walter, présidente de la «Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme» (CCDH), émanation de l'Eglise de scientologie.

Après les Neuchâtelois, les Valaisans, les Fribourgeois, c'est le tour des profs genevois. Qu'ils enseignent au primaire ou au secondaire, tous et toutes ont reçu ou recevront ces prochains jours une lettre de la CCDH. Cette lettre affirme que «des écoles procèdent à des enquêtes sur des enfants, à l'instigation du monde psychiatrique», visant à diagnostiquer des troubles d'hyperactivité avec déficit de l'attention (THADA). Or, aucun critère objectif scientifique ne confirme l'existence même du THADA», assène la missive.

En annexe, la CCDH a placé une brochure dénonçant un véritable complot psychiatrique. Selon cette brochure, l'hyperactivité servirait de prétexte à promouvoir les ventes de Ritaline, cette molécule que Laurence Walter, de la CCDH, assimile à une «drogue pire que de la cocaïne».

Pas d'enquête à Genève
Ce courrier pose plusieurs questions.

Petit a: l'hyperactivité existe-t-elle?
Petit b: l'instruction publique procède-t-elle à ce type d'enquêtes?
Petit c: comment la CCDH s'est-elle procuré les adresses privées des enseignants?

Réponses:

Petit a: Elena Perez-Crim, médecin adjoint au service médico-pédagogique, est formelle: l'hyperactivité existe. «Mais il est vrai que ce syndrome n'est pas encore totalement connu. On en ignore l'origine, et il reste difficile à diagnostiquer. C'est pourquoi, en Suisse, nous ne prescrivons la Ritaline qu'avec beaucoup de précautions.» Selon elle en revanche, il est totalement faux de comparer la Ritaline à de la cocaïne.

Petit b: Martine Brunschwig Graf assure qu'il n'y a aucune enquête psychiatrique sur l'hyperactivité dans les écoles genevoises. Il y a trois ans encore, les enseignants pouvaient remplir des grilles élaborées par des pédiatres pour surveiller l'évolution d'enfants traités à la Ritaline. «Même si ces grilles étaient utiles, nous y avons renoncé», explique Paul Bouvier, médecin directeur du service de santé de la jeunesse. Une enquête a bien eu lieu par contre l'an dernier dans une école de Morges par un pédopsychiatre. Le questionnaire avait été jugé «intrusif et déplacé» et la démarche avait été sévèrement réprouvée par le Conseil d'Etat vaudois.

Fichiers confidentiels
Petit c: comment la CCDH a-t-elle obtenu les adresses privées des enseignants? Certains ont d'abord craint une «fuite au sein du département». On sait que l'Eglise de scientologie compte plusieurs représentants au sein de l'Instruction publique. «Les adresses des enseignants sont des fichiers confidentiels que nous ne communiquons pas, assure Martine Brunschwig Graf. Je suis certaine que les adresses ne proviennent pas du DIP.» Elle précise que «nous sommes très vigilants, s'agissant des sectes et de celle-ci en particulier». En fait, la CCDH a simplement fait une recherche avec un annuaire sur CD-Rom, explique Luisella Sanna, cosignataire de la lettre. Elle ne dispose ainsi que des adresses des enseignant-e-s qui ont signalé leur profession à Swisscom. La preuve? L'institutrice S.C. a reçu la lettre au nom de S.R. «R., c'est mon nom de jeune fille. Je l'ai laissé dans l'annuaire, mais sur les listes de l'Etat, je porte depuis cinq ans le nom de mon mari, C.» C.Q.F.D.


  France : Tabitha's Place

Une secte est-elle invitée au Printemps des comédiens ?

Le Midi Libre, 20 juin 2002 par Camille-Solveig FOL

[Texte intégral]

Les adeptes de "Tabitha’s place", un ordre apostolique classé "secte" par les associations de défense des familles et les Renseignements généraux, sont-ils les invités du Printemps des comédiens ? Employés du "Common ground café", société nomade de restauration installée dans les jardins du Château d’Ô, ils servent au quotidien les cinq à huit cents repas du festival.

Depuis deux jours, « ils sont devenus Le sujet journalistique du Printemps », s’exclame son directeur artistique, Daniel Bedos. La troupe ne tient pourtant « pas d’autre rôle sur place que faire la cuisine et servir les convives, dans les normes d’hygiène et de sécurité requises. Ils ont été choisis pour ça », se défend Daniel Bedos.

Au dernier festival d’Avignon, le directeur avait goûté aux plats du "Common ground", et « vu le service et le rapport qualité-prix », il avait pensé à son Printemps. « D’autant que la prestation du dernier traiteur était déplorable : il insultait les étrangers qui venaient à sa table, servait des repas dégueulasses et se vantait de voter FN. » Alors, même si le look Petite maison dans la prairie des trente-cinq membres qui vivent et travaillent en couple et en famille sur la structure l’a « un peu surpris », Daniel Bedos confie : « Parmi les tribus qui viennent au Printemps, d’autres sont plus atypiques. »

Ceci dit, avant de s’engager, avec Jacques Atlan, conseiller général chargé du Printemps, le directeur artistique aurait « tout de même vérifié que la structure n’était pas classifiée comme secte, ni répertoriée dans le dernier rapport de l’Assemblée nationale ». Ni sur le net, ni sur le papier, la société n’est pointée... Mais c’est cet argument qui fait précisément frémir le président héraultais de l’Association de défense des familles et de l’individu (ADFI) de lutte contre les sectes : « Le "Common ground café" est lisiblement rattaché aux "Douze tribus", mouvement apostolique qui refuse la scolarisation des enfants mais aussi l’état civil. » Vigilance exigée, « mais sans oublier que les adeptes sont aussi victimes ».
« Nous avons effectivement fait le choix d’une autre vie que la vôtre »
, reprend Olivier Lembert, le gérant du "Common" qui a rejoint, jeune homme avec son épouse, le château pyrénéen des "Douze tribus", autre nom de "Tabitha’s place". Rebaptisé Haggaï, il raconte d’une voix sage avoir eu dix enfants - « Ma femme est faite pour ça » -, et sa fille de 20 ans attend son second...

Enfants qui renvoient à l’histoire de ce bébé de "Tabitha’s place" mort à Sus (64) pour n’avoir pas reçu les soins à temps (1). « Une affaire privée, qui ne regarde que les parents », répond Haggaï en assurant qu’il ne refuserait jamais l’hospitalisation d’un des siens
« s’il y avait urgence »
.

Parmi les membres de la communauté dépêchés à Montpellier, se trouvent aussi une Japonaise et deux Brésiliennes, ralliées dans leur pays d’origine. Les "Douze tribus" possèdent en effet des domaines sur les cinq continents et chacune des communautés œuvre, travaille, produit et échange « à l’image d’une ruche », raconte Haggaï, évoquant l’étendue de leurs produits artisanaux : huile d’olive, vêtements en fibres naturelles, chaussures en cuir... Sans oublier la restauration rapide et le palais en kit imaginé et conçu par les Pyrénéens.

Ce chalet démontable sur deux étages et avec une mezzanine offre au Château d’Ô près de 300 m² de plancher et autant de terrasse, une chaîne de froid aux normes et des cuisines de cantine... Montée en trois jours et en famille, la bâtisse réglementaire s’adapte à la demande et selon le terrain :
« Le festival d’Avignon, depuis dix ans, et de plus en plusde concerts rock et rassemblements punk en Angleterre », confie un serveur. A Montpellier, ils ont ouvert encore plus la structure. « Ils sont efficaces, discrets, bosseurs, on n’entend pas les enfants et ils ne vendent rien d’autre qu’à manger », rappelle Daniel Bedos. Chacun étant à son ouvrage, l’entente serait facile. Il a d’ailleurs réussi à leur faire accepter de profiter de la licence du Printemps pour vendre du vin aux convives... Concession que le "Common ground café" a refusée par contre au roi des sodas.

 


  France : Actualités diverses

La spiritualité en Alsace - Les «miracles» de la POC

L'express, 20 juin 2002 par François Koch

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Fonds de commerce de cette entreprise familiale pentecôtiste: la guérison divine. Des associations et une Eglise protestante parlent de dérives sectaires

Mardi 14 mai, 20 heures, quartier de Bourtzwiller à Mulhouse. Les bras dressés en V vers le ciel, des centaines d'adeptes se lèvent pour chanter avec ferveur le Seigneur Jésus. Ils suivent les paroles qui défilent sur de grands écrans et le rythme endiablé d'un orchestre. Ces femmes et ces hommes d'allure modeste viennent de toute la région. Le culte de la Porte ouverte chrétienne (POC), ou Mission du plein évangile, communauté évangélique charismatique, ou pentecôtiste (1), est animé par le «gourou» débutant Samuel Peterschmitt, 37 ans, depuis que son père, «Papa Jean», 75 ans, lui a passé le «relais spirituel». Avec un look de VRP ou d'animateur de télé locale, le pasteur en costume-cravate s'agite, micro à la main, sur la scène de son «église», un ancien supermarché Suma, devant une gigantesque croix de bois et des tentures bleues et blanches.

«Dieu me parle», explique Samuel Peterschmitt. Les yeux fermés, il voit la souffrance de certains de ses fidèles présents dans la salle et prie pour les soulager. C'est ce qu'il nomme des «paroles de connaissance». Un adepte monte sur l'estrade: «Je m'étais froissé l'épaule en tombant dans l'escalier et mes douleurs ont disparu grâce aux paroles de connaissance de Samuel.» Et le jeune copasteur Christian Gagnieux enchaîne: «Un de nos frères voyageait en avion lorsqu'une aile a pris feu; il s'est précipité dans les toilettes pour prier; Jésus lui est apparu et lui a parlé. Il est retourné s'asseoir, confiant malgré la panique générale. Ensuite, le réacteur s'est décroché, l'incendie s'est éteint et l'appareil a pu se poser sans dommage.»

«Nous sommes la lumière du monde, alors pourquoi nous cacher?», poursuit Gagnieux, afin d'inciter ses fidèles à ne pas vivre en marge de la société. Puis voici le moment tant attendu de l' «imposition des mains». Chacun est invité à se rapprocher de la scène, à exposer ce dont il souffre à l'un des «frères responsables», qui pratiquera un «service de prière» en posant ses mains sur la tête de la «sœur» ou du «frère».

«J'ai vu des adeptes s'écrouler par terre ou pris de convulsions après l'imposition des mains», raconte Monique, une Strasbourgeoise qui a fréquenté la POC pendant six années. Elle et son mari exerçaient une profession libérale avant de faire faillite, perdant 1 million d'euros. Une amie leur avait dit: «Vous devriez aller à la POC, ils réalisent des miracles!» Particulièrement vulnérables, ils rencontrent alors le pasteur qui officie dans le local de la Meinau, à Strasbourg, Siegfried Schelscke, dont l'épouse, Michèle, l'une des filles de Jean Peterschmitt, affirme que Dieu a vaincu son cancer du sein. Le «parler en langues», utilisation d'un charabia destiné uniquement à Dieu, les surprend, mais ils sont vite fascinés par le charisme des pasteurs. «Nous avons eu du mal à quitter cette secte, car nous étions harcelés au téléphone, confie aujourd'hui Monique. J'ai perdu six ans de ma vie, essentiellement victime de ma crédulité.»

Secte? Le mot est lâché. Bien que la POC ne soit nullement répertoriée dans les rapports parlementaires ad hoc, la Mils (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) soutient que cette communauté «a des comportements inacceptables et présente des risques forts de dérives sectaires». A l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu) et au CCMM (Centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales), la qualification de secte ne fait pas débat. Deux autres groupes alsaciens formulent la même accusation: le centre régional Infos sectes, basé à Strasbourg et à Mulhouse, et, naturellement, l'Association des victimes de la POC, présidée par Claude Onimus. Cet ancien patron d'une grande surface de décoration raconte sa bouleversante histoire: «Ma belle-mère, membre de la POC, a entraîné mon épouse, Dominique, dans la secte pour se faire baptiser à mon insu, alors que nous nous étions mariés à l'église catholique. Peu après, elle est tombée enceinte de deux jumelles. Comme elle était atteinte d'une grave hépatite, les médecins lui ont recommandé d'avorter. Suivant la doctrine de la secte, elle a refusé. Sa santé s'est vite détériorée. Elle est décédée l'an dernier à la suite d'une embolie pulmonaire, après une transplantation du foie.»

Dans le bureau de Samuel Peterschmitt, l' «affaire Onimus» occupe un très épais classeur: «Notre sœur Dominique était une femme de caractère, que nous n'aurions jamais pu manipuler, affirme le pasteur. Elle était bien suivie médicalement et nous l'avons encouragée à se faire opérer. Nous avons prié pour elle, mais elle n'a jamais été guérie. Dieu est souverain. Il l'a reprise. Dominique était pourtant sincère dans sa foi. Je n'ai pas d'explication.»

Combattue par les associations antisectes, la POC cherche une reconnaissance auprès de la puissante Fédération protestante de France (FPF). Le secrétaire général de celle-ci, Christian Seytre - «avec qui j'ai d'excellentes relations», confie Samuel Peterschmitt - a étudié cette «méga-church» qui a poussé comme un champignon. Voici ce qu'il en sait.

Son fondateur, Jean Peterschmitt, fils d'agriculteurs mennonites (2) de Haute-Saône, abandonne en 1970 sa carrière de confiseur en gros, quelques années après avoir créé la Porte ouverte chrétienne. Il y était poussé par la découverte, dit-il, du «Dieu du miracle», qui a guéri sa femme d'une hémiplégie à la suite des prières de Tsiganes pentecôtistes. Le nombre de ses fidèles explose à partir du milieu des années 80, pour atteindre 50 à Reims, 300 à Strasbourg, 500 à Draveil (Essonne) et 2 000 à Mulhouse.

«La POC n'a rien de dangereux: prêcher la guérison divine ou imposer les mains n'empêche pas ses fidèles de se soigner, soutient Christian Seytre, lui-même pentecôtiste. Seulement, leurs pasteurs ont été, au départ, très maladroits en affirmant: ``Nous sommes les meilleurs.'' Créant une situation de conflit avec les autres Eglises locales.» «Nous avons pu être perçus comme arrogants, reconnaît Samuel Peterschmitt. Nous avons une tradition de conversions et le fait que notre église soit mieux remplie que d'autres a pu susciter de la jalousie.»

«Peterschmitt a eu une attitude triomphaliste odieuse en répétant: ``Les églises catholiques et les temples sont vides! Nous sommes dans la vérité! Nous faisons des miracles de guérison! '', accuse Philippe Aubert, président du consistoire de Mulhouse de l'Eglise réformée d'Alsace-Loraine (Eral). La guérison par l'Esprit saint est théologiquement acceptable, mais la POC l'utilise comme un fonds de commerce, un instrument de pouvoir. Alors que la foi doit avoir de la pudeur!» «Nous ne demandons jamais d'argent aux fidèles», insiste Samuel Peterschmitt, cherchant à se prémunir de toute accusation d'escroquerie. Il n'empêche. La guérison du cancer ou de la stérilité, la libération de la drogue ou de l'alcool sont utilisés de manière insistante comme autant de publicités pour attirer de nouveaux fidèles aux cultes.

«Puisque Dieu est Dieu, il n'y a pas de maladie qu'Il ne puisse pas guérir, prêche Samuel Peterschmitt. Mais Dieu reste souverain. Il n'est donc pas question de promettre la guérison à quiconque.» Une mise en garde pas toujours entendue. Jean Peterschmitt n'évoque-t-il pas une sœur entièrement guérie de son cancer par le «divin médecin» Jésus-Christ, mais qui aurait rechuté juste après une nouvelle thérapie anticancéreuse recommandée par une amie? «Des conseils purement humains ont réussi à la faire douter de sa guérison, commente Peterschmitt. Mettre l'œuvre de Dieu en doute constitue un péché grave.»

«Non à cette surenchère où l'on dit: ``Il suffit de prier pour être guéri! '', s'indigne Jean-Paul Humbert, président du conseil synodal de l'Eral. Dieu n'est pas un pompier de service pour vaincre le sida, le cancer ou éviter une amputation. Avec la POC, on a affaire à de l'obscurantisme religieux.» «Du charlatanisme», renchérit Aubert.
Mais il y a encore plus fort. Les réformés haut-rhinois - pour qui l'entrée de la POC à la FPF constituerait un casus belli - sont surtout troublés par la mise en avant de la résurrection, comme l'a fait le pasteur-fondateur de la POC sur la couverture de son livre Maintenant mon œil te voit.

Appelé par une adepte auprès de son père décédé, Jean Peterschmitt se dit traversé par «l'onction du Saint-Esprit»: «Alors, nous lui imposons les mains au nom du Seigneur Jésus-Christ, raconte le pasteur. Et l'inimaginable se produit... C'est avec surprise que nous constatons que ses paupières remuent. Nous sommes tous stupéfaits à la vue de ce miracle! Nous venons d'assister à la résurrection d'un mort.» «Cette résurrection a profondément marqué ma vie et mon ministère, ajoute Peterschmitt. Sans doute a-t-elle été l'une des plus belles expériences que j'ai vécues avec le Seigneur.» «Ce qui me choque, c'est son utilisation comme argument publicitaire, accuse Michel Cordier, pasteur de l'Eral. Celui qui dit avoir ressuscité quelqu'un se prend pour Dieu lui-même. C'est le sommet du charlatanisme, du délire total.»

L'invocation de miracles divins, si énormes soient-ils, ne sont pourtant pas tout. Les options réactionnaires de la POC sur des questions de société gênent aussi. Officiellement, les Peterschmitt se disent farouchement opposés à l'avortement - «un crime aux yeux de Dieu» - mais pas à la contraception. «Ce qui n'a pas empêché Samuel Peterschmitt de lancer pendant un culte: ``Il y a ici une chrétienne souffrante, car elle porte en elle une puissance de mort, un stérilet'', se souvient Michel Cordier. L'homosexualité? «C'est une conduite anormale, un dérèglement, un grave péché condamné par la Bible, soutient le pasteur de la POC. Les homosexuels peuvent guérir et trouver une libération de cet état. Mais nous ne sommes pas homophobes, car nous distinguons les pécheurs de leur vice.» «Un non-sens théologique», estime Cordier.

Cooptation de père en fils
Au-delà de ce conservatisme, que l'on trouve chez bien des catholiques, la POC heurte parce qu'il s'agit d'une entreprise familiale avec femme et enfants. Après un long passage de relais spirituel, Jean Peterschmitt a transmis officiellement sa charge de pasteur à son fils Samuel, le 25 mai dernier, par un vote unanime des membres de l'association cultuelle. Au départ, Samuel ne se destinait pourtant pas à une carrière pastorale. Un BEP d'électrotechnique en poche, il a dépanné des machines pendant plus de quatre années dans une usine Peugeot. «La cooptation de père en fils rend la POC proche d'une secte ou d'un trust familial, assène Philippe Aubert. C'est inconcevable dans une Eglise!» «Je ne suis pas le seul cas où un fils succède à son père. Mais, certes, avoir la foi ne s'hérite pas, affirme Samuel. Quant aux accusations de secte, elles sont profondément injustes et proviennent de ceux qui ne nous connaissent pas.»

Samuel Peterschmitt accueille donc avec bienveillance une enquête menée pendant toute l'année 2002 sur sa communauté par le Groupe de sociologie des religions et de la laïcité de l'Ecole pratique des hautes études et du CNRS. Mais le responsable de cette recherche, Jean-Paul Willaime, connaît le besoin de caution scientifique de la POC au moment où son dialogue avec la FPF piétine: «Nous ne sommes pas dupes. Nous ne donnerons pas de blanc-seing. Nous nous intéresserons aux fidèles fragilisés qui, s'en remettant trop au secours spirituel, négligeraient les soins de la science. Reste à savoir si les pasteurs de la POC en seraient responsables.»
Un sociologue pourrait-il démêler la troublante histoire de Bernard, un employé des Mines de potasse d'Alsace de 49 ans? «Il est venu nous confier que sa femme (37 ans) l'avait quitté car il avait été violent, qu'il le regrettait et voulait se racheter, raconte Suzanne, une fidèle de la communauté. Bernard pensait que s'il fréquentait la POC, la prière ferait revenir sa femme.» Il aurait pris à la lettre les témoignages mis en avant par les Peterschmitt, selon lesquels «Dieu restaure les couples». Après quelques années, découragé, dépressif, il aurait quitté la POC, vivant de plus en plus replié sur lui-même, avant de se donner la mort en se tranchant les veines en avril dernier. A sa fille de 10 ans, bouleversée, il n'a laissé ni message ni héritage, emportant avec lui les secrets d'une vie incohérente. A Bernard, le Dieu tant loué à la POC n'a pas apporté la paix intérieure.

(1) L'un des mouvements religieux pour qui les dons visibles de l'Esprit saint opèrent toujours aujourd'hui.
(2) Secte anabaptiste, fondée par le réformateur Menno Simonsz (1496-1561), surtout implantée en Amérique (amish de Pennsylvanie).


  France : Tabitha's Place

Une secte chassée des fourneaux d'un festival montpelliérain

AFP, 21 juin 2002

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MONTPELLIER - Le festival "Le Printemps des Comédiens", qui se déroule à Montpellier jusqu'au 30 juin, ne renouvellera pas l'an prochain son contrat avec la société de restauration Common Ground Cafe, émanation directe de la secte Tabitha's Place, selon l'Association de défense des familles et de l'individu (ADFI), a indiqué vendredi le conseiller général responsable du festival, Jacques Atlan.

Le directeur artistique du festival, Daniel Bedos, avait apprécié les services de cette société, présente l'an dernier au festival d'Avignon, et décidé de leur confier la restauration du 16ème Printemps des Comédiens. Alerté en début de semaine par l'enquête d'un journaliste de la radio France Bleue Hérault, il a eu confirmation mercredi par l'ADFI de l'Hérault que "l'entreprise Common Ground Cafe est une émanation directe de la secte Tabitha's Place".

La société "Avignon Organisation", chargée pour la mairie d'Avignon de recruter les exposants participant au festival de théâtre, a également indiqué à l'AFP que, suite à ces informations, elle ne ferait pas appel cette année au Common Ground Cafe. Considérée comme une secte par l'ADFI et le centre Roger Ikor de recherche et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) ainsi que par les Renseignements généraux, Tabitha's Place est composée de membres qui vivent de la production d'objets d'artisanat et affirment respecter à la lettre les préceptes de la Bible. L'éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté, y est sévère, incluant des châtiments corporels.



  France : Sectes

Le meurtier mystique condamné

Le Parisien, 22 juin 2002 par J.C

[Texte intégral]

Les mensonges des accusés n'ont pas convaincu les jurés. Franck Ganot, 39 ans, a été condamné, hier, à vingt-cinq ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour avoir, le 9 juillet 1999, à Clichy-sous-Bois, battu à mort le petit Emmanuel Luchel, âgé de 9 ans.

La mère de l'enfant, Lucette Luchel, 30 ans, a elle a ussi été condamnée à cinq ans de prison pour avoir laissé son concubin s'acharner sur le petit "Manu".

L'avocate générale avait requis les mêmes peines contre le couple.

Rejetant la tonalité mystique du crime, elle avait insisté sur la bonne entente du couple sur l'éducation d'Emmanuel et de sa soeur Neslie, 7 ans.

Les enfants étaient contraints de vivre à la dure: sans jouet ni friandise. Obligés de se livrer à de longues prières ils étaient régulièrement battus.

Cette nuit-là, frappé plus que d'habitude, le coeur d'Emmanuel avait cessé de battre.


  France : OTS

Soupçons sur deux experts judiciaires de l'OTS

Le Parisien, 22 juin 2002 par Frédéric Vézard

[Texte intégral]

Le lent pourrissement de la tragique affaire du Temple solaire se poursuit.

En attendant le procès en appel du chef d'orchestre Michel Tabachnik, relaxé en première instance le 25 juin 2001 par le tribunal correctionnel de Grenoble, le juge d'instruction parisien Jean-Baptiste Parlos vient d'accroître la confusion qui règne dans cette procédure interminable censée élucider les morts atroces de soixante quatorze adeptes de la secte entre 1994 et 1997. Le 11 juin dernier, Jean-Baptiste Patios a en effet mis en examen deux des principaux experts sollicités par son homologue grenoblois Luc Fontaine dans le cadre de l'instruction sur les " suicides collectifs" de l'OTS.

Le docteur Jean-Marie Abgrall, psychiatre, spécialiste des mouvements sectaires, est mis en cause pour " violation du secret professionnel et du secret de l'instruction ". Jean-Luc Chaumeil, 57 ans, " Journaliste-écrivain ", est poursuivi pour les mêmes motifs auxquels s'ajoutent " la publication, avant la décision de justice, de commentaires aidant à exercer des pressions envue d'influencer les déclarations des témoins ou la décision des juridictions d'instruction ou de jugement " et " l'usage sanss droit d'un titre attaché à une profession réglementée par l'autorité publique ". II est principalement reproché à ces deux hommes d'avoir publié, avant le procès de Grenoble, des livres dans lesquels ils reproduisaient des éléments du dossier judiciaire et proposaient leur propre interprétation de l'affaire.

Guerre souterraine.
Au-delà des faits, cette nouvelle péripétie met en évidence là guerre souterraine qui mine cette affaire depuis ses origines. Le combat est conduit par un avocat parisien, Alain Leclerc, défenseur de plusieurs familles de victimes, dont celles de l'ancien champion de ski Jean Vuarnet qui a perdu son épouse et son fils en décembre 1995 lors du " suicide " de Saint-Pierre-de-Chérennes. Au cours du procès de Grenoble, Me Leclerc avait tenté de faire valoir, sans succès, la thèse d'"un massacre commis pour des motifs " politico-financiers ". L'intéressé, lui, affirme que Chaumeil et Abgrall ont pour mission secrète de défendre Michel Tabachnik et se félicite de leur mise en examen. " Leclerc veut faire taire tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui ", s'insurge Jean-Marie Abgrall.
De fait, la décision du juge Parlos, qui pourrait conduire les deux experts devant le tribunal correctionnel, devrait encore affaiblir un dossier bien mal engagé. Le procès en appel de Michel Tabachnik, sans cesse repoussé, ne devrait pas avoir lieu avant l'automne 2003.


  France : Scientologie

Condamnation de la présidente de l'église de scientologie

Le Parisien, 22 juin 2002

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La présidente de l'Eglise de scientologie a été condamnée, jeudi, en appel de Paris à payer 20 000 euros de dommages et intérêts à la présidente de l'UNADFI, association de lutte contre les sectes. Dans sa publication, la scientologie avait comparé les méthodes de l'UNADFI à celles du IIIème Reich

NB : Si j'apprends qu'appel a été interjeté, je ne manquerai pas de le signaler - Mathieu Cossu


  France : Le Mandarom

Condamnation pour fraude fiscale maintenue pour le comptable

AFP, 25 juin 2002

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PARIS - La Cour de cassation a rejeté le 5 juin le pourvoi de Bernard Tong-Viet, 55 ans, président de l'association cultuelle du Temple Pyramide (ACTP) et cadre juridique de la secte du Mandarom à Castellane (Alpes-de-Haute-Provence), condamné pour fraude fiscale au profit de l'ACTP, a-t-on appris mardi auprès de la Cour.

Bernard Tong-Viet, ex-inspecteur des impôts, s'était fait connaître en 1991 en publiant deux livres très critiques pour son administration, sous le nom de Robert Matthieu, "Racket fiscal" et "Echec à la dictature fiscale".

Il avait été condamné le 26 octobre 2000 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à un an d'emprisonnement avec sursis, 15.240 euros d'amende, et à payer solidairement avec l'ACTP le poids des impôts fraudés, majorations et amendes. L'arrêt de la Cour de cassation rend cette condamnation exécutoire.

Le fisc avait procédé en janvier 1995 à un contrôle, à la cité du Mandarom, et avait taxé d'office 2,2 M d'EUR de dons reçus par l'ACTP entre 1992 et 1995, et non déclarés, alors qu'ils étaient soumis à un impôt de 60%. M. Tong-Viet avait alors transféré tous les actifs de l'ACTP à une nouvelle association, au Liechtenstein, afin d'échapper à l'impôt.

Pour cette "organisation d'insolvabilité", il est désormais solidairement tenu avec son association au paiement des sommes réclamées. M. Tong-Viet a soutenu qu'il était victime d'une discrimination puisque les associations cultuelles sont exonérées des droits sur les dons.

La Cour de cassation a répondu qu'il n'avait pas contesté le principe de l'impôt devant la juridiction compétente et que l'infraction était "caractérisée".


  France : Témoins de Jéhovah

La participation aux activités de la secte des témoins de Jéhovah peut justifier un licenciement

La Lettre de l'Employeur Territorial n° 831 du 25/06/2002

[Texte intégral]

Emplois et compétences

Une assistante maternelle qui accueille des enfants à titre permanent ne peut pas ignorer leurs familles. Elle n’est donc pas autorisée à initier et à faire participer ces enfants aux activités de la secte des témoins de Jéhovah, sans avoir consulté ou demandé l’autorisation du service, dans la mesure où ces pratiques favorisent l’éloignement, ici de fillettes, de leur mère.

Un tel comportement constitue une faute qui autorise le département à engager une procédure disciplinaire. Mais il ne présente pas un caractère de gravité suffisante pour justifier le licenciement de l’assistante maternelle pour faute grave.

Pour ces dernières, la différence de qualification conserve aux agents un droit à un délai-congé, à une notification de la décision par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. L’inobservation du délai-congé donne lieu au versement d’une indemnité compensatrice. Sans remettre en cause le principe du licenciement et l’existence de fautes, la Cour en limite les effets en imposant, au département employeur, le respect de la procédure prévue lorsqu’une collectivité décide de ne plus confier d’enfant à une assistante maternelle.

(CAA Nantes n° 98NT02067 département du Cher du 28 décembre 2001).


  Japon : Aum

Gaz sarin: un ancien haut dirigeant de la secte japonaise Aum condamné à mort

AFP 22 juin 2002

[Texte intégral]

TOKYO- Un tribunal japonais a condamné à mort, mercredi, un ancien dirigeant de la secte Aum pour sa participation à l'attentat meurtrier au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en 1995, et à d'autres meurtres. Tomomitsu (et non Tsutomu comme indiqué par erreur) Niimi, 38 ans, qui occupait la fonction officieuse de "ministre des Affaires intérieures" de la secte, est le huitième adepte de la secte à être condamné à mort.

Le juge du tribunal de district de Tokyo qui a lu le verdict, Yujiro Nakatani, a estimé que "la série de crimes (de Niimi) représentait des actes vicieux de terrorisme (...) rares dans l'histoire du pays". Niimi a été reconnu coupable d'avoir participé à la préparation et à l'exécution de 11 crimes qui ont provoqué la mort de 26 personnes entre février 1989 et avril 1995. Selon le tribunal, il a joué un rôle-clé d'"observateur et coordinateur" dans l'attentat qui fit 12 morts et des milliers de blessés en mars 1995 dans le métro de Tokyo. Il a également été reconnu coupable de participation au meurtre d'un avocat qui s'opposait à la secte, Tsutsumi Sakamoto, de sa femme et de leur bébé, en novembre 1989. Il a aussi pris part à un premier attentat au gaz sarin à Matsumoto, à 150 km à l'ouest de Tokyo, en juin 1994, qui a fait 7 morts et 144 blessés, ainsi qu'à l'assassinat de membres de la secte. "Il a joué un rôle significatif dans ces crimes en participant à leur planification et il doit en assumer la responsabilité criminelle. Jusqu'à ce jour, il a refusé de regretter ou de réfléchir à ce qu'il a fait. Il est difficile d'espérer dans une réhabilitation", a indiqué le juge.

A la lecture de la sentence, Niimi n'a pas exprimé d'émotion, baissant uniquement un peu la tête. Le juge présidant l'audience a rejeté les arguments de la défense selon laquelle les crimes de Niimi devraient être considérés comme une rébellion contre le pays et que ce cas devrait être traité comme une atteinte à la sûreté de l'Etat et pas comme des meurtres. "Les crimes ont été commis pour protéger la secte. Par exemple, l'attentat dans le métro a été mené pour empêcher la police de chercher à perquisitionner les locaux de la secte", a indiqué le juge, estimant que ceci montrait "clairement" qu'il ne s'agissait pas d'une atteinte à la sûreté de l'Etat. Niimi est le seul membre d'Aum impliqué dans les sept inculpations pour meurtre décrétées contre la secte dont le gourou, Chizuo Matsumoto, 47 ans, plus connu sous son pseudonyme de Shoko Asahara, est toujours en jugement. La défense de Niimi a immédiatement fait appel de la condamnation, arguant que le verdict n'avait pas pris en compte les croyances religieuses du condamné et que celui-ci n'avait fait qu'exécuter les ordres du chef d'Aum. Pendant son procès, Niimi avait reconnu son implication dans tous les crimes qui lui étaient reprochés et déclaré qu'il "exécuterait volontiers les ordres d'un guru, même s'il s'agissait de tuer un homme". Depuis l'an 2000, la secte Aum Vérité Suprême a été rebaptisée Aleph et a fait amende honorable mais elle reste sous surveillance permanente des autorités qui estiment qu'elle est encore potentiellement dangereuse.


  France : Le Mandarom

La bataille juridique reprend autour de l'inhumation du gourou

AFP, 26 juin 2002

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MARSEILLE - Le commissaire du gouvernement a contesté jeudi devant la cour administrative d'appel de Marseille la légalité de l'inhumation du gourou de la secte Mandarom, Gilbert Bourdin, à l'écart du village de Castellane (Alpes-de-Haute-Provence) où ses disciples souhaitaient qu'il repose, a-t-on appris de sources concordantes. Le commissaire a qualifié d'"ossuaire" le petit cimetière de Castillon, où a été enterré le "messie cosmoplanétaire" en avril 1998, estimant qu'il n'avait pas d'existence légale car aucune inhumation n'y a été effectuée depuis 1948.

Contre le souhait de la secte qui réclamait l'enterrement de son fondateur dans sa "Cité sainte de Mandarom Shambaselem" à Castellane, le conseil municipal avait ordonné que Bourdin repose dans le cimetière de Castillon, à une dizaine de kilomètres de Castellane, en rase campagne, afin d'éviter une sanctuarisation du lieu de la sépulture. Ce cimetière accueille seulement une quinzaine de tombes, celles de morts transférés il y a cinquante ans d'un village du fond de la vallée avant qu'il ne soit englouti par la mise en eau du barrage de Castillon.

Le Mandarom, qui qualifie la dernière demeure de son gourou de "trou en pleine terre, sans aucune concession", s'est félicité des conclusions du commissaire, estimant sur son site internet que la Cour d'appel avait "rouvert l'enquête". Le maire de Castellane, Michel Carle, a rappelé qu'il n'était "pas question d'enlever le corps" de Bourdin. Pour l'avocat de la municipalité, Me Gilles Broca, l'absence d'inhumation dans un cimetière n'entraîne pas la fin de son existence légale. "En Normandie, il y a des cimetières américains où personne n'a été inhumé depuis la guerre", a-t-il fait valoir.

La cour d'appel, non liée par les conclusions du commissaire, devrait rendre son jugement d'ici une dizaine de jours, selon Me Broca.

 




  Chine : Falungong

Piratage du journal TV

Zataz, 27 juin 2002

[Texte intégral]

La secte du Gong Falun, interdite en Chine, a de nouveau joué avec les ondes hertziennes de la télévision nationale. Le piratage a touché la ville de Laiyang. Les pirates ont diffusé un message du genre "Falun est Bon pour vous". Le piratage n'aurait duré qu'une seule minute d'aprés la police, mais d'autres informations font états d'un piratage de 15 minutes.

Plusieurs autres villes semblent avoir été touchées. Il parait qu'il faut une antenne de plus de 3 mètres de circonférence et pirater un satellite pour faire ce genre de chose.

Cette secte a déjà fait le coup en mars et avril dernier.


  France : Raël

La directrice de CLONAID n'est pas contente

Une note de Xavier Martin Dupont, 28 juin 2002

[Texte intégral]

Le 21 mai 2002, devant la 17 eme Chambre du Tribunal Correctionnel de Paris, madame Brigitte Boisselier assignait le Journal du Dimanche en Diffamation. Audience dont mon instinct me dit qu'elle ne manquera pas de défrayer la chronique judiciaire usenetienne du petit monde d' alt.religion.raelian.

Mais qu'elle était donc l'origine de l'ire procédurière de notre directrice de Clonaid qui faisait ainsi s'évanouir dans les limbes d'un tribunal, sa si belle et si parfaite sérénité " harmonisée avec l'infini " par l'orgasme cosmique zélohimesquement attesté à 90% - Tzeba vous le confirmera - par " notre prophète bien aimé " en personne ? Ne l'a-t-il pas d'ailleurs élevée au rang d'évêque, " responsable de la formation des Anges de Raël " promotion soucoupée qui supposait à tout le moins cette qualité harmonique suprême. Vertu dont elle n'avait jamais manqué jusqu'ici dans la boite à image y compris en mondovision sur CNN, quant elle n'écumait pas de façon plus prosaïque le papier glacé d'une presse plus people que scientifique.

Un simple article de presse aura donc suffi à déclencher les premiers symptômes de la " pelade " car l'ange gardien cloneur devrait, je n'en doute pas, perdre plus d'une plumes dans " l'Affaire ". Ce papier signé Marie Anne Kleibert & Adeline Fleury, publié dans le JDD du 12 août 2001, intitulé : " La raëlienne française veut être la première " était essentiellement consacré à CLONAID, contiendrait au dire de notre ange soudain pris de teigne, une allégation qu'elle juge diffamatoire à son endroit. Précisons pour la clarté de l'exposé que c'est bien Brigitte Boisselier qui, à titre exclusivement personnel, avait initié cette procédure. En effet ni CLONAID ni le mouvement raëlien qui jouissent pourtant d'une personnalité juridique n'avaient jugé bon de se constituer partie civile dans cette procédure.

Quant à la déclaration incriminée par la plaignante elle se limitait à une seule et unique phrase. Ce dont on devrait déjà pouvoir conclure au passage que madame Boisselier ou le mouvement raëlien ou bien encore CLONAID ne trouvèrent rien à redire à 99.9% de l'article dont on ne peut pas dire, à sa lecture qu'il témoignait d'une tendresse particulière. Les 203carères - espace compris - en procès étaient en fait une citation extraite d'une interview téléphonique que Mathieu Philippe Cossu avait accordé à Marie-Anne Kleibert au sujet de l'implication du mouvement raëlien dans CLONAID donc du
" sérieux " du projet de clonage raëloïde d'un point de vue général.

En réponse à ses questions Mathieu avait alors donné son sentiment bien profond et global sur cette affaire avec le franc parlé qui le caractérise : " Ils ont lancé ce projet pour gagner de l'argent . ce n'est qu'une vaste escroquerie ". A la même époque , j'avais moi-même été en contact par mail avec cette jeune journaliste que j'avais renvoyée notamment aux Articles de la Gazette de Charleston - sur le laboratoire clone pipeau des zelohims et la défection de Hunt - dont j'avais déjà fait état sur Usenet, ainsi qu'aux morceaux choisis de " Oui au clonage humain " où les propos même de Raël venaient confirmer avec un cynisme qui dépasse l'entendement, mon intime conviction selon laquelle aussi bien CLONAID que le labo de Nitro, n'étaient pas autre chose qu'une coquille vide, pour reprendre une expression que j'avais déjà largement utilisée et popularisée sur Usenet, dès juillet 2001. J'avais donc très largement contribué à réunir la documentation au sujet de Clonaid à l'attention de M.A Kleibert et c'est donc tout fait logiquement que l'Avocat du journal du dimanche a utilisé lors des débats les éléments d'appréciations que nous avions communiqués au JDD.

Quant à Mathieu Cossu il a été appeléà témoigner afin de confirmer la teneur des propos qu'avait reproduit le Journal du dimanche relatif à
" l'entreprise "
Clonaid et à la secte cloneuse.

Au final madame Boisselier a été fort mal inspirée d'attaquer le journal du dimanche en diffamation puisque ce 25 juin elle a été déboutée de sa constitution de partie civile et de toutes ses demandes.

En clair le tribunal a considéré qu'il n'était nullement attentatoire à l'honneur de madame boisselier de déclarer au sujet du mouvement raëlien et de Clonaid : " Ils ont lancé ce projet pour gagner de l'argent . ce n'est qu'une vaste escroquerie ". Je n'ai pas les détails de la décision mais il y a fort à parier que l'offre de preuve fournie par le journal du dimanche - offre basée sur la documentation que nous lui avions indiquée au sujet de Clonaid - a retenu toute l'attention du juge et qu'il s'est rangé à notre appréciation quant au " sérieux " et à la " matérialité chimérique " de l'entreprise en question. Par conséquent je pense, être en partie responsable de la soupe à la grimace judiciaire que dame Boisselier doit maintenant boire jusqu' la lie.

J'adresse d'ailleurs d'un coup de sourie, une copie du présent post afin qu'elle n'en ignore rien elle aura toute latitude pour réagir dans Contact - le bulletin de liaison Internet du mouvement raëlien - dont elle est la rédactrice en Chef afin de pleurnicher sur la " justice fasciste " ou autres joyeusetés lexicales dont les raëliens sont coutumiers dès lors qu'ils perdent un procès.

A noter que sur le plan des tribunaux la saison est plutôt mauvaise pour le mouvement. Nopedo a déjà été lessivé en Belgique, vient maintenant cette décision de la XVII eme chambre sur Boisselier versus Clonaid, et nous attendons sous peu une décision en Suisse ( Toujours au sujet de Nopedo). Comme quoi contrairement à ce que les raëliens se plaisent à affirmer : " ils ne gagnent pas tout leur procès "loin s'en faut - n'oublions pas non plus la condamnation de guides du mouvement pour corruption de mineur. Jamais deux sans trois donc. Quoique peut être faudrait il réviser cette expression à la hausse concernant Raël.

En effet j'ai appris que le mouvement avait intenté une procédure en diffamation contre Roland Chevaleyre, pour son intervention lors du reportage de M6 " profession Gourou " durant laquelle il avait révélé que Kifaitvroum lui avait avoué entre la poire et le fromage qu'il avait tout inventé et qu'il n'avait jamais de sa vie rencontré les zélohims, mais que les dupes qui croyaient à sa fable lui avaient permis d'acquérir un certain statut et qu'il y avait pris goût. Suite à cette émission Roland C. Avait fait l'objet de pression et de menace téléphonique anonyme - sans compter les insultes diffusées sur son compte dans une publication raëlienne ". L'intégrité physique de sa fille ayant été menacé, il avait pris peur et avait fourni à la demande expresse de Raël une pseudo lettre de rétractation dans laquelle il prétendait l'avoir mal compris ( il n'a jamais dit qu'il avait menti ) et que l'on aurait parlé en réalité de courses automobiles.

Compte tenu du contexte et de la teneur de sa déclaration sur M6 c'était bien évidemment absurde. Raël a utilisé ce démenti à usage interne, on aurait pu croire qu'il en resterait là cela eut été beaucoup plus sage. Il a donc décidé de mettre a exécution sa menace procédurière sauf qu'il s'agit de toute façon d'un coup pour rien. En effet c'est au bout de dix mois - en janvier de cette année - et non pas des 3 mois conforme au délai de prescription en matière de Presse que plainte a été déposée. Autant le dire tout de suite Raël et le mouvement vont être automatiquement débouté par les juges. D'où une nouvelle série de couinements à venir sur le thème déjà usé jusqu' la corde de la " justice fasciste ". Simplement voilà on ne me ferra pas croire que le team juridique ( j'ai reconnu l'oeuvre des petites mains juridique dans la plaidoirie du conseil de madame Boisselier) peut ignorer dans le cas de Raël, le délai de prescription et dans le cas de Brigitte Boisselier l'avoir parfaitement pris en compte. Ce qui revient à dire que Raël sachant qu'il ne pouvait que perdre cette procédure à fait en sorte de la perdre pour une raison de forme, quant à l'attaque il fallait bien qu'il ne perde pas la face devant ses adeptes. Gageons que cette prochaine défaite devait cimenter encore un peu plus le groupe sur la base de la paranoïa - cf. la " justice fasciste ".Et une défaite purement formelle vaut mieux à tout prendre qu'une bérézina sur le fond.

Xavier Martin-Dupont


  France : Sectes

Sectes: en parler pour en sortir vraiment

Libération, 28 juin 2002 par Marie-Joëlle GROS

[Texte intégral]

Une expérience d'ethnopsychiatrie pour aider les ex-adeptes.

Au centre Georges-Devereux, dirigé par l'ethno-psychiatre Tobie Nathan, les spécialistes tentent de ne pas culpabiliser les ex-adeptes. «Ce n'est pas parce qu'on est sorti d'une secte que la secte est sortie de vous.» Marie-Fran çoise Masse, membre de l'Association de défense des familles et de l'individu (Adfi) évoque les séquelles, ces bouffées d'angoisse qui saisissent encore, parfois des mois ou des années plus tard, ceux qui ont réussi à claquer la porte d'une secte. «On ne se libère pas d'une emprise mentale simplement en s'éloignant physiquement», poursuit-elle. L'Adfi sait de quoi elle parle : elle a participé durant trois ans à une expérience inédite d'assistance psychologique aux ex-adeptes. Confiée à l'ethnopsychiatre Tobie Nathan, elle s'est déroulée très discrètement. L'heure est au bilan.

En novembre 1998, la Mission interministérielle pour la lutte contre les sectes (Mils) a demandé au centre Georges-Devereux, dirigé par Tobie Nathan, de mettre sur pied un dispositif de soutien psychologique aux victimes des sectes. Jusque-là, rien n'était prévu dans ce registre. Au mieux, le récit des ex-adeptes échouait sur le divan d'un psy isolé. De mars 1999 à décembre 2001, l'Adfi a ainsi accompagné 90 personnes au centre. Des gens de tous âges. Leur route a croisé celles de l'Eglise de scientologie, des Témoins de Jéhovah, de Moon ou du Temple solaire, mais aussi d'une multitude de groupes diffus, de tendance New Age, orientale, ou prônant le développement personnel... Soit une cinquantaine de situations différentes.

«A priori redoutable».
Le centre Georges-Devereux est à la fois un lieu de recherches et de soins, installé sur le campus de l'université de Paris-VIII Saint-Denis. Fidèle à l'ethnopsychiatrie, l'équipe s'est attachée à décortiquer l'univers de la secte. «L'idée de départ était de s'intéresser aux pratiques de la secte, d'identifier les méthodes de l'agresseur, de comprendre comment la mécanique se met en place», explique Jean-Luc Swertvaegher, coordinateur du projet. Ce qui a conduit à porter un autre regard sur les adeptes : «Ils sont souvent perçus comme des gens faibles, candides, qui se sont fait avoir», explique Catherine Grandsard, psychologue clinicienne du centre. «Or c'est un a priori redoutable pour eux. C'est considérer que leur crédulité explique tout, et nier l'efficacité des méthodes de la secte. Sentant que leur récit ne peut pas se faire entendre, les ex-adeptes apprennent souvent à se taire.» Pour libérer la parole, les chercheurs et les soignants ont imaginé des séances mêlant psychiatres, historiens spécialistes de tel ou tel mouvement religieux, anthropologues, philosophes, etc.

Confrontation.
Autre originalité, l'ex-adepte est accompagné d'un bénévole de l'Adfi. Spécialiste des méthodes et du langage de la secte, il fait office de médiateur ou de traducteur de l'expérience vécue. Sa présence rassure: «L'ex-adepte n'est pas en position de sujet observé. Il ne concentre pas les regards sur lui. Il est partie prenante d'une discussion où les points de vue peuvent s'affronter», explique Jean-Luc Swertvaegher. L'inverse de ce que l'on vit dans une secte où les divergences de pensée n'existent pas. Pour Marie-Françoise Masse, de l'Adfi, «on parie sur la richesse et l'intelligence des gens». Cela passe aussi par des concessions: comme d'admettre que «la secte a pu être valorisante pour l'individu à un moment donné». La durée des thérapies varie. «Certains se sont libérés en quelques séances, raconte l'équipe. Pour d'autres, le travail a pris plusieurs mois.» Il ne reste plus désormais aux pouvoirs publics qu'à décider du sort à réserver à cette expérimentation.


  France : Sectes

«Je me sentais prisonnier de ma honte»

Libération, 28 juin 2002

[Texte intégral]

«Le lien spirituel qui me tenait reposait sur la confiance. Un peu comme dans une relation amoureuse.»

Julien, 58 ans, a vécu plus de cinq ans sous l'influence d'un mouvement sectaire avant de prendre la fuite. Il est passé par la structure de soutien psychologique du centre Georges-Devereux.

"Aujourd'hui, je me sens comme quelqu'un qui fabrique un moteur. Je comprends la mécanique, je peux démonter ce moteur et le remonter. Le centre Georges-Devereux m'a aidé à redonner du sens à ma vie. Mais il m'est impossible, pour l'instant, de retrouver goût à la vie. Je suis pourtant bien vivant. Mais peut-être à la manière de quelqu'un qui a eu un cancer : je suis marqué. Si je veux témoigner, c'est pour mettre en garde contre un danger. Je voudrais faire toucher du doigt la qualité du piège. Car ce piège est commun à tous les mouvements spirituels. Il mène à la trahison de la partie la plus fine, la plus subtile de l'être. Les gens que j'ai rencontrés étaient en fait des voleurs d'âme, comme on dit à Devereux".

«J'avais en moi un désir de transformation. Je cherchais dans ce monde quelque chose qui fasse que je change personnellement et que ce changement influe sur la marche du monde. Mais ce que j'ai rencontré, c'est un rétrécissement : au lieu d'ouvrir ma vie, cela m'a conduit dans un mouvement de fermeture au monde.»

Recherche de zen. «Je suis entré dans une secte par amour, mais cela a été un long cheminement. Mes parents avaient un commerce de fleurs. Après un premier mariage et un divorce, j'ai repris cette affaire, et j'en vivais bien. Je suis tombé amoureux d'une femme. En 1972, nous sommes partis ensemble au Japon, je voulais apprendre l'art floral japonais. Cette rencontre a été un bouleversement majeur dans mon existence. Je ne pouvais plus travailler le végétal comme un produit. C'était devenu une voie spirituelle, la voie des fleurs. Je ne sais plus quand le basculement a eu lieu entre esthétisme et spiritualité : sans doute par petites touches, un peu comme un tableau. Dans l'art floral, l'arrangement des végétaux devient un support de méditation. C'est une recherche de zen. Je suis rentré en France. On peut très bien passer toute sa vie à faire de l'art floral japonais sans danger. Mais je crois qu'il existe une vraie difficulté à importer une culture, à l'acclimater à l'Occident.

«Il y avait en France un homme qui avait fait de grands reportages sur des chemins spirituels en Inde, en Afghanistan. Je parcourais ses livres avec intérêt, sans plus. Ma compagne, elle, s'est passionnée. Elle a su qu'il avait créé un ashram dans le Sud et nous y sommes partis. Au début, notre engagement était limité. Puis il a pris de plus en plus de place. A cette époque, nous n'habitions pas l'ashram, je ne me sentais pas encore pris en otage. Nous suivions tous les enseignements : sur les émotions, le désir, la peur. Puis nous sommes partis en Inde, elle et moi.

«A notre retour, l'homme dont j'étais le disciple m'a proposé d'être mon thérapeute. Je lui ai tout confié de moi, et de moi avec elle. Il a jugé bon qu'elle suive aussi une thérapie. Au fur et à mesure, il lui a proposé de devenir la "mère de l'ashram". Ce qui conduisait à faire couple avec elle. J'étais révolté. Mais on me demandait de prouver, à travers cette expérience, mes qualités de disciple. J'avais vécu vingt-trois ans avec elle, je l'aimais. J'étais très déstabilisé. Le gourou a tenté en vain de me convaincre. Je me suis enfui seul au Japon.

«Ce que j'ai vécu au cours de cette fuite est très secouant : la perte de tous mes repères. C'est un peu comme pendant un accident de voiture : deux films se déroulent en même temps, l'un au ralenti où l'on voit tout, et l'autre en accéléré. C'est une double perception de soi, quelque chose de paniquant. J'ai eu besoin d'écrire pour me délivrer de tout ce fatras d'émotions. Et je me suis peu à peu réapproprié mon autonomie. Mais c'était très douloureux.

«De retour en France, j'ai flanqué deux beignes à mon maître. Et demandé au gourou de pouvoir lire un texte en public. C'était cinq pages de récit : celui de cette trahison. La rupture était consommée. Puis je suis reparti à l'étranger, me laver la tête de tout cela. Quand je suis rentré, l'ashram avait déménagé. J'ai perdu tout contact avec ma femme pendant un an. Finalement, nous nous sommes revus. Elle est toujours captive de cet univers-là.»

Trahison. «Je me suis longtemps senti prisonnier de ma honte, elle m'empêchait de parler. Je m'étais fait avoir. Le lien spirituel qui me tenait reposait sur la confiance. Un peu comme dans une relation amoureuse, sauf que cette relation se jouait avec le divin. Et la trahison que j'ai ressentie se situe aussi à ce niveau. Conduire quelqu'un sur un chemin spirituel, c'est une énorme responsabilité. C'est l'ultime responsabilité. J'ai été trompé. D'abord parce que l'initiation qui m'a été proposée était finalement un dévoiement. Et que la thérapie que je devais suivre m'a détruit.

«Dans les années qui ont suivi, mes tentatives pour aller mieux ont été des échecs. J'ai vu des psy, connu des moments où je faisais surface, puis replongeais. Tout ce qui concernait la partie spirituelle de mon histoire ne leur était pas accessible. Ils ne voyaient que la trahison de ma femme et pas celle que j'ai vécue, qui est autrement plus complexe. Finalement, j'ai appelé l'Adfi et rencontré le centre Georges-Devereux. Je quittai le statut de victime. Dès la troisième séance, j'allais mieux. Nous avons trouvé des raccords dans ma vie, cherché des incidences avec mes attentes, ma quête personnelle...

Aujourd'hui, je peux regarder cette trajectoire avec distance. Je prépare un DESS d'ethnologie sur "la conscience de soi et le libre arbitre". Une manière de réparer les choses du passé.».


  Chine : Falungong

Hong Kong expulse près d'une centaine d'adeptes de Falungong

AFP ,30 juin 2002

[Texte intégral]

HONG KONG - Les autorités de Hong Kong ont expulsé près d'une centaine d'adeptes de la secte Falungong, interdite en Chine mais légale à Hong Kong, avant la célébration du cinquième anniversaire du retour de l'ex-colonie britannique sous souveraineté chinoise, a déclaré dimanche une porte-parole du groupe religieux. Quelque 90 membres au moins de Falungong ont été refoulés à leur arrivée à l'aéroport de Chek Lap Kok au cours de la semaine écoulée, selon Sophia Xiao.

Entre 40 et 50 adeptes venant de Taïwan ont été refoulés samedi soir et 44 autres venant de Taïwan, Australie, France, Allemagne, Etats-Unis et Singapour se sont vus refuser l'entrée de Hong Kong en moins d'une semaine, selon la porte-parole.

Les adeptes devaient participer aux manifestations prévues lundi pour célébrer le retour de l'ancienne colonie britannique sous souveraineté chinoise en présence du président Jiang Zemin. Cependant, quelque 150 manifestants de Falungong ont pu organiser un défilé de protestation dimanche à Hong Kong. Mais ils ont été tenus à l'écart du lieu où doivent se dérouler les cérémonies de lundi.

La secte a prévu une veillée aux chandelles dans la nuit de dimanche à lundi dans le centre de Hong Kong "pour appeler Jiang Zemin à stopper les persécutions de pratiquants innocents en Chine", a déclaré la porte-parole.

Depuis l'interdiction de la secte d'inspiration bouddhiste en juillet 1999, des dizaines de milliers de fidèles ont été interpellés en Chine ou envoyés dans des camps de rééducation par le travail, selon des associations de défense des droits de l'Homme. Le groupe, qui associe méditation et enseignement bouddhiste et taoïste, est légal à Hong Kong en vertu de la large autonomie dont doit bénéficier le territoire pendant cinquante ans après la rétrocession en 1997.

L'an dernier, des centaines de membres de la secte avaient été interdits d'entrée pour la cérémonie marquant l'anniversaire de la rétrocession. Seize membres de la secte, dont quatre Suisses, sont actuellement en procès à Hong Kong où ils sont accusés d'avoir troublé l'ordre public.


  France : Témoins de Jéhovah

Une salle du royaume construite secrètement à Paris

Un message reçu ,30 juin 2002 - Traduction Corinne Cuidard

[Texte intégral]

Bonjour tout le monde. Voilà quelques nouvelles supplémentaires de France

Nos frères des comités de construction ont des tas de problèmes avec l'administration lorsqu'ils veulent acheter un terrain pour bâtir "une salle du Royaume".
à Paris, ce problème est très sérieux.

En fait depuis des années à chaque fois que les frères ont voulu faire une acquisition de terrain, l'administration a toujours trouvér moyen de ne pas accorder de permis de construire.

C'est pourquoi les frères sont à présent obligés de cacher le fait que l'endroit est dédié à Jéhovah.

Par exemple , nous construisons en secret à Paris une nouveau salle du royaume.. Personne ne sait que cet endroit est une future maison du Royaume de Jéhovah. le "bethel" l'utilisera pour des rencontres avec les journalistes, des expositions et des projections. Ce sera le premier en France.

Quand quelqu'un voudra entrer et nous demandera ce que nous faisons ici, seul un frère spécialement préparé pour cela pourra répondre.

Nous espérons que beaucoup de gens pourrons nous connaître mieux.

Ernesto