France

Parcours initiatique d'une adepte 
Les manoeuvres fallacieuses de la Scientologie

(extrait du verdict du procès de Lyon, 22 novembre 1996. Ce verdict est actuellement en appel)

 


Le parcours initiatique de Melle Sabine Gomez, décrit dans l'expertise psychiatrique confiée aux professeurs Vedrinne, Elchardus et au Docteur Canterine, est, lui aussi, exemplaire et démontre les différentes étapes des manoeuvres fallacieuses ayant conduit cette adhérente à une mise en condition de dépendance.

 C'est ainsi qu'à la suite du cours dit "des hauts et des bas", Melle Gomez va se faire auditer à la mission, puis suivre des cours de communication.

 Son parcours est intéressant et illustre les méthodes de manipulation utilisées.

 En juin 1989, Melle Gomez vient d'échouer un examen ; elle va plutôt plus mal que d'habitude car elle n'a jamais été bien dans sa peau du fait d'histoires non réglées avec son père.

 Un ami lui conseille alors de prendre contact avec l'Eglise de scientologie. Elle va à la mission, achète la Dianétique, parcourt l'ouvrage et se trouve intéressée par les témoignages à la louange de la scientologie. Elle suit le cours "des hauts et des bas" et a alors le sentiment que son père répond aux caractéristiques des personnalités anti-sociales.

 On lui explique que si elle a "des hauts et des bas", c'est parce qu'il existe dans son entourage une "personnalité suppressive" et Melle Gomez, dans cette théorie, est une PTS (Potential Source Trouble, Source Potentielle d'Ennuis). Dès lors, elle trouve immédiatement une explication et une maîtrise des problèmes relationnels entre elle et son père.

 En janvier 1990, ses problèmes professionnels et familiaux s'étant accentués, elle se réfugie dans ce qu'elle pense être le dernier recours, la scientologie. Elle se fait auditer et règle ses auditions par le prêt étudiant qu'elle avait obtenu. Elle relate avec précision ces séances d'audition où l'on évoque le passé. Elle précise avoir pu remonter jusqu'au jour de sa naissance ; c'est le principe de "l'auto hypnose", et Melle Gomez a pu remonter à la vie foetale.

 La pression du groupe participe à la motivation et cette jeune femme se souvient de l'impression qu'elle a ressentie d'aller beaucoup mieux. Pourtant, Melle Gomez déclare ainsi aux experts:

Le Docteur Abgrall reconnaît d'ailleurs, après étude des dossiers des adeptes, l'existence d'une période passagère d'effets bénéfiques obtenus par le sentiment de protection et de fin de solitude ou d'abandonnisme. Mais il précise aussitôt que les effets négatifs vont surgir, à savoir : Néanmoins, à partir de ce moment fugace de mieux être, Melle Gomez va suivre l'escalade des cours : cours de communication, cours d'éthique et d'intégrité et un cours de HDA.

 Melle Gomez, avec le recul nécessaire considère que les cours ont pour but d'apprendre à manipuler les gens, "on emploie un langage particulier spécifique qui nous coupe davantage du monde réel et on nous enseigne que la réalité est ce que l'on croit mais non pas ce qu'elle est, ce qui fait qu'on n'écoute plus les critiques venant de l'extérieur".

 Après ces cours, l'adepte est conditionné.

 Dans leur rapport déposé le 3/6/1991, les experts concluent, au terme de leur examen :

Tout ceci est bien explicité par la phrase de Melle Gomez : "J'avais des doutes devant leur côté totalitaire, mais je les mettais de côté".

 Pour les experts, cette jeune femme de 23 ans, étudiante alors aux Beaux Arts, ayant connu des problèmes familiaux, présentant de très nets points de fragilité psychique de type névrotique, a été "manipulée" en ce sens que les scientologues ont tiré parti des faiblesses psychologiques préexistantes du sujet.



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