France

Comment les sectes portent-elles atteinte

aux Droits de l'Enfant

(source : BULLES du 3ème trimestre 1998)

Chaque année, une Journée nationale est organisée en France, le 20 novembre, pour célébrer la Déclaration des Droits de l'Enfant (20 novembre 1959), la Convention des Nations-Unies (20 novembre 1989) et la ratification de cette Convention par la France (7 août 1990). Cette Journée nationale est l'occasion d'attirer l'attention de l'opinion et des pouvoirs publics sur la maltraitance des enfants dans les sectes : Comment, aujourd'hui, les sectes portent-elles atteinte aux Droits de l'Enfant ?


Le premier droit de l'enfant : celui d'être conçu et de naître normalement.

La secte de la Fraternité Blanche Universelle a inventé la " galvanoplastie spirituelle " pour aider les femmes enceintes à " transformer non seulement le corps physique de leur enfant, mais aussi ses corps astral et mental ".

La secte Invitation à la vie (IVI) réunit les futures mamans, tous les mois, pour les initier à une gynécologie spirituelle qui leur permettra d'accoucher par l'harmonisation d'énergie, technique qui a nécessité parfois des césariennes.

À Ecoovie, les accouchements se font dans la nature, dans les bois environnants et debout, selon la méthode ancestrale amérindienne.

Le deuxième droit de l'enfant : avoir un nom, une identité, une nationalité.

Chez les Enfants de Dieu, le fondateur Moïse David se vantait dans un message du Nouvel an d'avoir obtenu 4056 naissances en dix ans. Mais le plus souvent le père de ces enfants est inconnu.

Dans l'Église de la Sainte Famille, le gourou Pierre Poulain avait annoncé qu'une naissance miraculeuse allait se produire : une petite fille qui serait la mère de Jésus. Par malchance, le nouveau-né était un garçon. C'était Jésus. On l'appela Jésus-Pierre. Mais sans le déclarer. La gendarmerie s'en aperçut trois mois plus tard et fit régulariser la situation. Ainsi Jésus devint-il un citoyen républicain, détenteur d'une carte d'identité.

Le troisième droit de l'enfant : avoir un vrai père et une vraie mère.

Dans la secte Moon, on pratique le don d'enfant, appelé aussi le don d'amour, qui consiste à procréer un enfant pour le donner à un couple mooniste stérile, en faisant une fausse déclaration de paternité et sous maternité anonyme. Ainsi ces enfants ne connaîtront jamais leur vrai père et leur vraie mère.

De même encore à Ecoovie, il n'y a ni père, ni mère. Les vrais parents sont les adeptes du groupe, les mères : celles qui peuvent allaiter l'enfant.

Le quatrième droit de l'enfant : bénéficier de l'amour et de la compréhension de ses parents.

Sri Mataji, la gourelle de la secte du Sahaja Yoga, dit aux mères : " Vous ne devez pas vous attacher à votre enfant : c'est mon travail. Ces enfants sont les miens, pas les vôtres. Trop d'attachement aux enfants est un signe de dégradation ". On se rappelle le drame du petit Johan envoyé en Inde, chez Sri Mataji, à l'âge de trois ans sans ses parents.

Moon en dit tout autant : " chaque mère devrait considérer son enfant comme son ennemi. Alors, même si vos enfants pleuraient et tentaient de vous empêcher de partir, cela ne devrait pas vous faire mal ni vous briser le cour ".

À Copenhague, siège de la Scientologie, les enfants voient leurs parents une demi-heure par jour et si leurs statistiques sont bonnes : pendant les temps d'hygiène (2h30 ou 5 heures par semaine).

Le cinquième droit de l'enfant : son développement physique.

À la secte de la Citadelle, les enfants étaient soumis, comme leurs parents, à une nourriture très frugale, avec des jeûnes répétitifs (deux fois par semaine).

Dans de nombreuses sectes, sous prétexte d'un régime végétarien, les enfants sont victimes d'une alimentation carencée en vitamines et protéines qui porte gravement atteinte à leur santé, comme chez Krishna (ni viande, ni poisson, ni ouf).

Signalons encore :

  • Le manque d'hygiène, comme à Ecoovie où, pour ne pas couper le circuit vibratoire sol-plante-mangeur-déjection, il convient de déféquer par terre comme les animaux ; de même, pour avoir chaud l'hiver puisqu'on couche sous la tente, par terre, la chaleur sera fournie par un compost de détritus et de déjections.
  • L'absence de soins médicaux ou pharmaceutiques : je repense à cette petite Laurie, 12 ans, leucémique, que sa mère, adepte d'IVI, a retirée de l'hôpital, la soignant par " harmonisation ". Elle quitte sa fille, en phase terminale, pour aller en pèlerinage en Égypte chercher des énergies telluriques qui guériraient sa fille .
  • Des parents, Témoins de Jéhovah, refusent la transfusion sanguine pour leurs enfants.
  • Il y a aussi les enfants battus : comme à la secte Tabitha's Place, pour discipliner leur nature déchue, ou à la Citadelle où l'on bat les enfants avec une ceinture pour chasser les démons, ou encore chez les Enfants de Dieu où l'on utilise la tapette à mouche mais en employant le manche qui fait trique.

    Enfin il y a les horreurs des massacres d'enfants : le suicide collectif de la secte du Temple du Peuple, de Jim Jones, au Guyanna où les mères tuaient leurs enfants avant de se suicider. Plus près de nous, la mort de la petite Tania, six ans, tuée par balle, puis carbonisée dans le brasier du Vercors où furent immolées les victimes de la secte du Temple Solaire.

    Le sixième droit de l'enfant : son développement intellectuel.

    L'enfant doit bénéficier d'une éducation qui contribue à sa culture générale et lui permettre de développer ses facultés, son jugement personnel. Or de nombreuse sectes refusent que les enfants de leurs adeptes soient scolarisés, comme Horus pour se limiter à ce seul exemple. Un certain nombre de sectes ouvrent des écoles qui ne sont soumises à aucun contrôle, sans contrat simple, sans contrat d'association, et posent ainsi de graves problèmes quant à l'avenir intellectuel des enfants.

    Mais il faut citer les méthodes d'endoctrinement auxquelles les enfants ont été longtemps assujettis chez Krishna , même en France :

  •  3 h 30 : Réveil, douche.
  •  3 h 30 - 4 h 30 : Visite du temple en compagnie des adultes, incantations.
  •  4 h 30 - 7 h 30 : Lecture du Baghavatam au temple. Tous les enfants et les adultes y assistent.
  •  8 h 30 : Petit déjeuner en compagnie des adultes, les femmes dans une pièce, les hommes dans une autre.
  •  9 h 30 - 13 h : Enseignement.
  • 13 h - 13 h 30 : Déjeuner en compagnie des adultes.
  • 13 h 30 - 16 h 30 : Activités dirigées dans des ateliers (bricolage et judo pour les garçons, cuisine, tissage et couture pour les filles).
  • 16 h 30 - 17 h : Douche.
  • 17 h 30 - 18 h : Lecture du Baghavatam faite par un adulte exclusivement pour les enfants.
  • 18 h : Coucher des enfants de 6/10 ans, les 10/15 ans se couchant en même temps que les adultes à 20 h 30.
  • Ainsi, entre 4 et 5 heures, les enfants chantaient le Japa, c'est à dire 108 x 16 fois le mantra Hare Krishna. Un tel matraquage, bourrage de crâne interdit tout développement des facultés de discernement, de l'esprit critique. Sans compter les enfants français qui ne connaissent même pas leur langue maternelle.

    Quant à l'éducation des enfants, elle est aussi compromise par le climat de crainte, de discipline, de culpabilisation : une éducation faite d'interdits qui supprime l'épanouissement de ces enfants, leur joie de vivre.

    En matière d'enseignement et d'éducation, on ne peut ignorer les efforts déployés par la Scientologie, qui non seulement ouvre des cours de rattrapage ou de déblocage scolaire, mais qui a organisé une grande campagne en adressant à tous les établissements scolaires de France un superbe album, intitulé : " Éducation, alphabétisation, civilisation. Devant le déclin de l'éducation, il existe des solutions : la méthode R. Hubbard ".

    Le septième droit de l'enfant : son développement sur le plan social.

    L'enfant doit bénéficier d'une éducation qui lui permette de développer ses responsabilités sociales pour devenir un membre à part entière de la société.

    Les Témoins de Jéhovah offrent l'exemple le plus frappant de l'enfermement des enfants dans une secte, par l'ensemble d'interdits et de refus qui leurs sont imposés :

    Une telle éducation est à l'inverse d'une ouverture sur le monde.

    Le huitième droit de l'enfant : son développement sur le plan moral.

    Au lieu de faire acquérir à l'enfant le sens de ses responsabilités morales, certaines sectes sont en fait des écoles d'immoralité, écoles du vice.

    Au Mandarom, le Messie cosmoplanétaire est mis en examen suite à la plainte de Florence Roncaglia violée à l'age de 14 ans.

    Chez les Enfants de Dieu, les filles de 10 ou 12 ans étaient soumises à la pratique du Flirty Fishing (prostitution) et son fondateur, Moïse David, conseillait et pratiquait l'inceste qu'il imposait à ses filles sous peine de rejet et de malédiction.

    À Ecoovie, les adeptes masculins devaient pratiquer l'homosexualité.

    La Cour d'Assise du Vaucluse a condamné un raëlien à 5 ans de prison dont 3 fermes pour agression sexuelle sur une fillette de 11 ans.

    Guy-Claude Burger, fondateur de l'Instincto-thérapie, ainsi que 4 adeptes de Montramé ont été mis en examen (dont 2 écroués) pour viols de mineurs par personne ayant autorité, corruption de mineurs ...

    Inutile d'allonger la liste de ces sectes perverses.

    Triste bilan ! Dans l'antiquité grecque le même mot " païs, païdos " désignait aussi bien l'enfant que l'esclave. Les enfants des sectes sont les nouveaux esclaves des temps modernes.

     


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