Actualités sur les sectes en octobre 1997

 

 
Scientologie  Les enseignants font barrage 
Secte Aum La secte Aum Shinrikyo se porte bien
Sectes Les "fast-foods de la foi" menacent l'Eglise catholique
Ordre du Temple Solaire Pierre Boulez prend la défense du chef d'orchestre Michel Tabachnik
Chevaliers du Lotus d'Or Pierre Rinaldi en garde à vue
Témoins de Jéhovah Le Conseil d'État a précisé, vendredi 10 octobre, le caractère cultuel...
Scientologie Une assurance noyautée par les scientologues
Mouvement raëlien Journée de prière à l'intention de ceux qui souffrent
Scientologie La police russe critique l'Eglise de Scientologie
Témoins de Jéhovah Si tu es gai, Harmaguédon
Sectes Un commissaire guérisseur aux RG chargés des sectes
Invitation à la Vie La secte IVI, un virus en voie d'extinction
Secte Aum La secte Aum projetait un coup d'état, selon un militaire ex-fidèle
Scientologie La scientologie s'érige en victime à Berlin
Adventistes du 7ème jour Frissons sur le sectaire

  France : Scientologie

Les enseignants font barrage

 Le Point, 4 octobre 1997, par Stéphanie Chayet

 [Résumé]

"C'est la première fois que la Scientologie déploie de tels moyens. Cette campagne est soutenue par la structure internationale de la secte puisque les documents sont fabriqués aux Etats-Unis, expédiés depuis Londres, avec une adresse à Angers. Nous estimons le coût de cette opération à plus de 500.000 francs." Ces propos de Daniel Groscolas, inspecteur général de l'Education Nationale et membre de l'Observatoire interministériel des sectes, relatifs à l'envoi de brochures luxueuses aux professeurs donnent une des raisons pour laquelle un module de "sensibilisation aux sectes" vient d'être inscrit au programme de formation des futurs enseignants.

Pour l'instant, l'initiative scientologue n'a pas eu de succès, estime la journaliste. Mais selon le président de la FPEEP (Fédération des Parents d'Élèves de l'Enseignement Public), Jean-Pierre Bocque (...), "Ils visent désormais le coeur même du système. Des documents ont été adressés avant la rentrée aux instituts de formation des maîtres (IUFM). C'est une stratégie boule de neige : s'ils parviennent à convaincre les formateurs que leur méthode est pertinente, cela touchera les futurs enseignants par un effet mécanique." D'où la décision de former des spécialistes des sectes qui pourront bientôt intervenir en représentation du ministère dans les IUFM.


  Japon : Secte Aum

La secte Aum Shinrikyo se porte bien

L'Express, 2 octobre 1997.

[Texte intégral]

Plus de deux ans après les attentats au gaz toxique dans le métro de Tokyo, commis à l'initiative de ses dirigeants, le mouvement compterait 500 dévots à temps plein (pour 1.100 lors des faits) et 5.000 sympathisants, selon un récent rapport de la police japonaise. En mai, la secte a ouvert un nouveau centre dans la capitale - son vingt-sixième dans l'archipel. Ses activités seraient financées par diverses entreprises commerciales, dont un magasin d'informatique à prix réduit.


Amérique Latine : sectes

Les "fast-foods de la foi" menacent l'Eglise catholique

Le Monde, 5-6 octobre 1997, par Jean-Jacques Sévilla.

 [Résumé]

"La 'rapide expansion des sectes' figure au nombre des 'préoccupations' que le pape a explicitement citées" dans une lettre adressée au Conseil des conférences épiscopales d'Amérique latine. "Les sectes néopentecôtistes ont inventé le 'fast-food' de la foi", dit le sociologue Flavio Pierucci, de l'Université de Sao Paulo. "Il s'en créerait près d'une centaine par jour au Brésil, mais leur durée de vie est souvent très courte. On estime aujourd'hui leurs crentes (croyants) à environ 15 % de la population contre moins de 5 % en 1980."

Une des sectes les plus offensives est l'Eglise Universelle du royaume de Dieu [voir article de Charlie-Hebdo pour ses actions en France], "avec des slogans aussi efficaces que "chez nous, le miracle est naturel", et un sens du marketing dépourvu de tout scrupule". Sur la chaîne TV Record de la secte, "la provocation la plus grave remonte à octobre 1995 : alors que les catholiques s'apprêtaient à honorer Mossa Senhora de Aparecida, la patronne du Brésil, un certain 'pasteur' von Helde osa, devant la caméra de TV Record, donner des coups de pied à une statue de la sainte en déclarant : 'Ce n'est que du plâtre'. En représailles, plusieurs temples de la secte avaient été saccagés."

Cependant, "une certaine neutralité est (...) observée (...) par la télé de la secte" à l'égard de Jean-Paul II peu avant sa nouvelle visite au Brésil.


  France : Ordre du Temple Solaire

Pierre Boulez prend la défense du chef d'orchestre Michel Tabachnik

Le Monde, 8 octobre 1997, d'après AFP.

 [Texte intégral]

 Le compositeur Pierre Boulez vient de prendre la défense du chef d'orchestre Michel Tabachnik, soupçonné d'être un membre influent de la secte de l'Ordre du Temple Solaire.

Dans une préface au livre de Michel Tabachnik Bouc émissaire (éditions Michel Lafon), Pierre Boulez écrit notamment : "Les journaux nous informent par rafales : ce sont les affaires financières et politiques, puis les sectes, puis la pédophilie, quoi encore ? Ce que l'on oublie, c'est qu'une fois affublé de la crécelle journalistique le citoyen se retrouve exactement dans la situation des lépreux du Moyen Age."

"Toute activité professionnelle s'est transformée pour Michel Tabachnik en un territoire interdit sans qu'on attende même les conclusions de la justice : il y a là un châtiment anticipé, profondément inique, voire totalement irrationnel", poursuit-il.

Pierre Boulez, dont Michel Tabachnik fut l'élève, s'étonne dans son texte que personne n'ait attendu les conclusions de la justice. Après le début de l'enquête sur la secte de l'Ordre du Temple solaire - dont 74 membres ont choisi de se donner la mort ou ont été tués depuis 1994 -, Michel Tabachnik avait été démis de ses fonctions de chef de l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée, qu'il avait fondé. En revanche, en juin 96, le Conservatoire national de musique de Copenhague, où il enseignait, lui renouvelait sa confiance.


  France : Chevaliers du Lotus d'Or

Pierre Rinaldi en garde à vue

Libération, 9 octobre 1997.

 [Texte intégral]

Pierre Rinaldi, président RPR du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, a été placé en garde à vue pour "ingérence" et "corruption", mardi, dans les locaux de la police judiciaire de Marseille, avec trois autres personnes, dans le cadre d'une enquête liée à la secte du Mandarom de Castellane. Ces auditions concernent d'éventuelles infractions portant sur les travaux d'aménagement de la route départementale 402 qui relie Castellane à la colline voisine où est installée la secte du Mandarom.

Ces travaux étaient destinés à permettre l'accès des camions des entreprises Campenon-Bernard et Ciot au site où devait être édifié un temple de taille imposante en forme de pyramide. Le coût de ces travaux d'aménagement, d'un million de francs, devait être financé en parts égales par le département et la secte.

Note : Le Canard Enchaîné ajoute dans son édition du 15 octobre 1997 que le but de ces travaux était l'élargissement des voies républicaines pour permettre le passage des engins de chantier nécessaires pour la construction d'un temple pyramidal de 33 mètres de haut.


  France : Témoins de Jéhovah

Le Conseil d'État a précisé, vendredi 10 octobre, le caractère cultuel...

Le Monde, 12-13 octobre 1997

 [Texte intégral]

 ...des associations après la demande d'avis du tribunal administratif de Clermont-Ferrand, qui voulait savoir si une association locale des témoins de Jéhovah pouvait être exemptée de taxe foncière. Le commissaire du gouvernement, Jacques Arrighi de Casanova, a estimé qu'une association cultuelle doit bien se vouer à un culte, c'est-à-dire qu'elle organise des cérémonies réunissant des croyants qui pratiquent en commun certains rites, qu'elle se consacre exclusivement à ce culte, ce qui interdit les activités culturelles, éditoriales ou sociales.


  Suisse : Scientologie

Une assurance noyautée par les scientologues

L'Hebdo, par Pierre-André Krol, 16 octobre 1997.

[Résumé]

Une dizaine de d'agents d'assurances se sont plaints au Service social et du Travail de Lausanne contre la société Expansion, noyautée par des scientologues qui pratiquaient un prosélytisme plus ou moins insistant sur eux.

Cela commençait par des stages classiques de formation. L'un des agents avait déjà mis un pied dans l'engrenage, en payant un cours destiné à améliorer ses qualités professionnelles et sa rentabilité jugée insuffisante. Depuis qu'il s'est aperçu qu'il s'agissait de Scientologie, il a quitté l'entreprise sans demander de remboursement.

L'inspecteur du travail Michel Faure a recueilli 9 autres témoignages de procédés analogues pour les pousser vers le cours réputés ruineux de la Scientologie : pressions plus ou moins harcelante, racolage insidieux, propagande rampante au bureau, lors des déplacements sur le terrain, à la pause café... "A la longue, c'était devenu insupportable, l'atmosphère me paraissait de plus en plus lourde, j'avais constamment l'impression d'être observé, je me sentais terriblement perturbé", explique l'un des courtiers. Cinq d'entre eux ont démissionné, trois occupent toujours leur poste, et un a été licencié. Ce dernier soutient que son renvoi est dû à sa résistance, alors que la direction invoque des fautes professionnelles.

D'après l'inspecteur, les employés ont tous exigé l'anonymat du récit de leur témoignage par crainte des représailles de la part de la Scientologie. A leur demande, l'inspecteur évite d'ailleurs d'intervenir. Il se contente de les conseiller, les appuyer et d'enregistrer leurs déclarations, car il faut toujours agir avec prudence avec les sectes, dit-il.

De son côté, la direction d'Expansion nie en bloc les pressions exercées sur son personnel. "Il n'est aucunement question de Scientologie dans le fonctionnement de l'entreprise et dans les relations entre sa direction et le personnel", soutient César Polo, directeur. La société travaille en sous-traitance pour plusieurs compagnies d'assurances, dont le groupe Phenix, son principal client. La direction de Phenix déclare ne pas être au courant de liens réels ou supposé avec la Scientologie. Mais elle se dit consciente de la gravité des conséquences qu'aurait l'exploitation par la secte des contrats d'assurance qui sont des banques de données considérables.


  Canada : Mouvement raëlien

Journée de prière à l'intention de ceux qui souffrent

Le responsable mexicain, évêque raëlien depuis 1993, a vécu avec le sida ces 7 dernières années.

Business Wire, Montréal. 29 septembre 1997.

Dans son dernier livre intitulé Sida, une métaphore apocalyptique dans l'Amérique du Nord, Susan Palmer, professeur de religion au collège Dawson à Montréal, écrit à la page 77 : "Le mouvement raëlien est la religion qui montre le plus de compassion envers les personnes atteintes du sida".

Dans ce livre, publié la University of Toronto Press, on peut également lire que la majorité des églises traditionnelles engendrent des sentiments de culpabilité chez les personnes atteintes du sida en considérant que cette maladie est une "punition de Dieu", ce qui conduit à une exclusion de ceux qui en souffrent.

Pour le mouvement raëlien, le sida est une maladie comme les autres qui sera bientôt vaincue par la science. Mais les religions traditionnelles s'en servent pour engendrer des sentiments de culpabilité quant à leur vie sexuelle, tout comme ils l'ont fait dans le passé avec la syphilis, la peste ou le choléra, déjà considérés par l'Eglise catholique comme une "punition de Dieu".

Une journée de prière sera tenue le 30 septembre. Pour les raëliens, la prière est simplement un contact télépathique, qui leur permet d'envoyer de l'énergie positive à quiconque est en train de souffrir.


  France : Témoins de Jéhovah

Si tu es gai, Harmaguédon

Le Canard Enchaîné, 15 octobre 1997, par Jean-Luc Porquet.

Les témoins de Jéhovah (première secte en France avec 120 000 adeptes), ces doux allumés tout droit sortis des années 60 qui insistent lourdement pour vous refourguer une Bible : en  connaît-on vraiment la doctrine ?

[Résumé]

Dans une optique similaire à son résumé des croyances scientologues le 23 juillet 1997, Jean-Luc Porquet résume longuement les croyances des Témoins de Jéhovah, après avoir introduit le contexte de l'actualité de cette secte. Outre la décision du tribunal administratif de Strasbourg les exemptant de taxe foncière, "en Seine-Maritime ils ont réussi à faire mettre en examen le maire de Darnetal, qui refusait de les laisser construire une "salle du royaume" (Le Parisien, 2/10). Mais une troisième et sale histoire leur pend au nez : après le suicide d'un de leurs adeptes, un ingénieur corrézien de 31 ans déprimé après une exclusion temporaire, une plainte contre X pour homicide involontaire a été déposée (Le Figaro, 13/10).


  France : Sectes

Un commissaire guérisseur aux RG chargés des sectes

Libération, 14 octobre 1997, par Patricia Tourancheau.

Polémique dans la police autour de cet officier ésotérique.

[Résumé]

Ceux des officiers de polices censés surveiller les sectes appartenant au syndicat minoritaire Snuip-Fasp dénoncent dans des tracts les "agissements mystiques, irrationnels et transcendantaux" du commissaire chef de section depuis 1995. Le syndicat majoritaire des commissaires (SCHFPN) crie au règlement de compte, mais "pourtant, les 'RG sectes' de base stigmatisent depuis plusieurs lunes le 'commandement' de la 4ème section", affirme Patricia Tourancheau.

D'après les tracts, le commissaire énergétise les plantes avec ses mains,  propose aux fonctionnaires de communiquer avec leurs parents défunts, ou d'aller mieux en allant voir "une Vietnamienne qui soigne avec des lentilles de verres colorées". Interrogé, un des supérieurs du commissaire le considère comme un "doux dingue". Mais "la hiérarchie cherche, paraît-il, une solution douce pour écarter le divisionnaire, depuis qu'elle sent la 4ème section partir comme une herbe folle".


Le flic antisectes réanimait les cactus

Marianne, 20 octobre 1997, par B.C.

 [Extrait]

 Cet article reprend les informations déjà développées par ailleurs sur ce sujet, mais apporte plus d'informations sur le contexte de cette révélation, expliquant mieux l'exaspération des "RG de base" de la section dirigée par ce flic mystique : "D'autant que leur chef n'est pas une flèche. Au moment des massacres de l'Ordre du temple solaire, en Suisse, n'avait-il pas assuré que l'OTS n'avait aucune activité à Paris ? Le soir même, France 3 diffusait un reportage sur le siège parisien de la secte... La section "associations et sectes" des RG parisiens, déjà affaiblie par son ancien dirigeant, une catholique intégriste, n'avait nul besoin de ce nouveau patron, sorti de quelques années de placard dues à la persistance de ses "troubles psychologiques". On ne licencie jamais dans la fonction publique."


Scientologie

La police russe critique l'Eglise de Scientologie

Agence Reuter, Moscou, 26 septembre 1977.

[extraits]

La police russe considère les activités des adeptes de l'Eglise de Scientologie en Russie comme "socialement dangereuse".

Les critiques de cette organisation basée à Los Angeles, qui compte parmi ses membres des stars d'Hollywood, ont commencé le jour où Boris Yeltsin a signé une loi destinée à interdire les sectes. "Les activités des adeptes de cette sorte d'enseignement sont nuisibles et socialement dangereuses", déclare Boris Tsilinski, responsable de la brigade des stupéfiants du Ministère de l'Intérieur, en réponse aux rapports présentés par un scientologue russe et revendiquant le succès du traitement de milliers de toxicomanes. " Le traitement de la toxicomanie doit être effectué par des établissements médicaux où travaillent des spécialistes ayant une qualification adaptée et intervenant conformément aux règlements en vigueur ", ajoute-t-il.

Vladimir Ivanov, un scientologue à la tête d'un fond pour sauver la jeunesse de la drogue, prétend que des milliers de personnes ont surmontés leur dépendance à la drogue grâce à ce traitement.

[...]

Yeltsin a signé un projet de loi visant à contrôler les sectes, qui ont proliféré en Russie dans les années qui ont suivi la fin du régime totalitaire, mais qui touche également, parmi les églises établies en Occident, l'Eglise catholique romaine.


Invitation à la Vie

 La secte IVI, un virus en voie d'extinction

Charlie-Hebdo, 22 octobre 1997, par Xavier Pasquini.

 "Invitation à la vie intense", une secte "de guérison". C'est-à-dire dangereuse. Ses pratiques sont à l'origine de nombreuses bavures médicales.

 [Résumé]

Après un rapide énoncé des principes de la secte, Xavier Pasquini rappelle qu'elle ne touche pas que quelques illuminés crédules : "des scientifiques (INSERM ou CNRS), des médecins, des psychothérapeutes, kinésithérapeutes, etc..." se retrouvent chaque mois à la "Maison de la santé" dépendant de la secte.

 "Le 23 mars 1996, le conseil régional de l'Ordre des Médecins a frappé un grand coup contre le Dr ............., en la suspendant puis en la radiant pour violation des articles 23, 30 et 67 de l'ancien Code de déontologie médicale. Cette sanction a été confirmée le 11 mars 1997. Dans les attendus, il est précis que "Madame le docteur ........... s'est rendue coupable de pratiques charlatanesques, qu'il s'agit de récidive, qu'elle porte en partie la responsabilité du décès de sa patiente, que ces faits prouvés méritent la sanction la plus sévère à laquelle la juridiction ordinale puisse la condamner".

 X. Pasquini ajoute que ni le milieu politique (via Georgina Dufoix, soeur d'un dirigeant de la secte) ni le milieu judiciaire ne sont épargnés : "Voici quelques mois, le président Jean Levanti, procureur général de Grenoble, a demandé un rapport écrit sur Mme Brohn-Bronner, vice-présidente de la chambre sociale à la cour d'appel de Grenoble, accusée de faire du prosélytisme en faveur d'IVI auprès des autres magistrats".

 Mais X. Pasquini relativise ce prosélytisme à haut niveau par la réalité des chiffres des membres. Ainsi, même le bulletin interne de la secte, Le Livre d'IVI reconnaît que ces chiffres baissent : 1900 en 1996, après en avoir annoncé 2200 en 1994 et 7000 dans les années 80. Parallèlement, un deuxième redressement fiscal est en cours, après un premier en 1994 qui s'était chiffré en millions de francs d'amende.


Secte Aum

La secte Aum projetait un coup d'état, selon un militaire ex-fidèle

AFP, Tockyo, 21 octobre 1997.

[Résumé]

Le procès de l'ex-numéro deux d'Aum, Kiyohide Hayakawa, 48 ans, "ministre de la construction" de la secte, est actuellement en cours au Tribunal de Tockyo. Il est accusé du meurtre en 1989 d'un avocat qui aidait les familles de membres de la secte, de sa femme et de son fils.

Selon l'agence Kyodo, un ancien adepte révèle comment la secte avait projeté de prendre le pouvoir au Japon. L'accusé avait envisagé d'enlever l'un des 3 Premiers ministres qu'a connu ce pays en 1994, d'attaquer le bâtiment du parlement et de répandre du gaz sarin par hélicoptère.

Les enquêteurs savaient déjà que la secte avait entrepris la fabrication en grandes quantités de fusils d'assaut, une imitation de la Kalachnikov soviétique. Elle avait également acquis en Russie et importé clandestinement au Japon un hélicoptère lourd MI-4 qu'elle avait en partie remonté près de sa base, au pied du Mont Fuji.

Toujours selon ce témoin, Hideo Murai, "ministre de la science et de la technologie" de la secte, avait exprimé son accord avec le plan exposé par le chef de la secte Shoko Asahara, le décrivant comme "un projet grandiose". Murai a été assassiné à coups de poignard devant le siège de la secte en avril 1995, un mois après l'attentat au gaz dans le métro de Tokyo qui coûta la vie à douze personnes.

Le témoin a encore indiqué qu'obéissant aux ordres du gourou, il avait acquis une licence de pilote d'hélicoptère aux Etats-Unis et en Russie dans le but de répandre du sarin. Le gourou l'avait mis en garde contre le fait qu'il ne pourrait pas quitter les rangs de la secte vivant.


  Scientologie

La scientologie s'érige en victime à Berlin

Libération, 28 octobre 1997, par Lorrain Millot

Des milliers de manifestants, hier, contre les "persécutions".

 [Résumé]

 La police n'a compté que 3000 manifestants là où la secte en attendait 10000. Quelques dignitaires étaient venus en grande soutane noire, le torse ceint de la grande croix scientologue. "La scientologie est une religion au-dessus des religions", expliquait ainsi l'une de ces "religieuses", Stéfanie, 28 ans, précisant qu'elle même était à la fois scientologue et protestante... jusqu'à ce que l'Eglise protestante décide de l'exclure. Pour souligner le caractère religieux de l'événement, quelques "prières" ont aussi été récitées. Extraits, repris en choeur : "Qui sommes nous ? Nous sommes l'amour ! Qui sommes nous ? Nous sommes la liberté ! Et nous vaincrons !"

 La journaliste rapporte le contexte de cette manifestation : "La scientologie sent que le sol est en train de se dérober sous ses pieds en Allemagne", estime Renate Rennebach, député social-démocrate spécialiste des sectes.

 L'Allemagne, "ultra-sensibilisée par son passé à toute menace pour son ordre politique et économique", a en effet mis cette secte sous très étroite observation, tandis que les campagnes lancées contre elle la frappent durement et que "les services spécialisés affirment n'avoir jamais accueilli autant de 'dissidents' de la Scientologie que ces derniers temps".

 La journaliste conclue en estimant que "la manifestation d'hier pourrait bien avoir été une manifestation de faiblesse plus que de force".

Note : d'après l'AFP, 500 membres du mouvement raëlien ont compté parmi ces manifestants.

 

  France : Adventistes du 7ème jour

Frissons sur le sectaire

Le Canard Enchaîné, 29 octobre 1997

 [Texte intégral]

 Les sectes ont encore frappé ("Paris Match", 30/10) : " Stupeur de dizaines de députés : ils ont découvert dans leur courrier interne un livre qui prédit l'apocalypse et la fin des grandes civilisations. Cet ouvrage serait diffusé par des dissidents du mouvement Adventiste du 7e jour. "

 Mais que font les adventistes des 35 heures ?