Actualités sur les sectes en février 2008

Scientologie La Scientologie se lance dans une opération de séduction
Sectes La MIVILUDES en sursis ?
Scientologie La Scientologie s'installe peu à peu en Europe
Sectes Le lobbying sectaire est sur le point d'aboutir
Sectes Communiqué de presse de la ministre de l'Intérieur
Coup de gueule La nouvelle politique gouvernementale en matière sectaire
Sectes Polémique sur la lutte contre les dérives sectaires
Sectes Contre les dérives sectaires, Alliot-Marie veut s'inspirer des GIR
Sectes Les sectes à l'heure de la "laïcité ouverte" de Nicolas Sarkosy
Scientologie Amélie demande à la Scientologie de la rembourser
Sectes "Je dois assurer la liberté de croyance de tous"
Laïcité Sarkosy, la laïcité, la Religion
Sectes Les jours de la Mission contre les sectes sont comptés
Sectes Face aux sectes, le ministère de l'Intérieur adopte une politique "libérale mais ferme"
Sectes Protection des témoins de commissions parlementaires
Scientologie L'Eglise de Scientologie ne demande pas d'aménagement de la loi de 1905
Sectes L'Elysée prépare une réforme de la lutte contre les sectes
Laïcité Assemblée Nationale - question - Liebgott Michel - Laïcité
Sectes Communiqué de presse de Philippe Vuilque, député des Ardennes
Sectes Michèle Alliot-Marie relance le débat sur les sectes
Sectes Indignation et émotion après les déclarations d'Alliot-Marie sur les sectes
Sectes - Laïcité Jean-Pierre Brard refuse le "toilettage au karcher" de la loi de 1905
Scientologie Première : une manif contre la Scientologie
Sectes Alliot-Marie n'a "jamais prôné la suppression" de la MIVILUDES
Ecoovie Reportages radio sur l'énigmatique Pierre Maltais
Ecoovie Entre les mailles de la justice
Les Béatitudes Scandale pédophile dans une communauté religieuse
Ecoovie Le silence du gourou Maltais
Sectes Les parlementaires anti sectes passent à l'offensive
Scientologie La Scientologie a déjà gagné sa première victoire
Scientologie Eglise de Scientologie : avec la bénédiction de la justice espagnole
Scientologie La Scientologie en appelle à la loi de 1905
Scientologie Les renseignements intérieurs allemands vont continuer à surveiller l'église de Scientologie
Sectes Une nouvelle politique antisectes ? L'effet Tom Cruise
Satanisme Cimetières vandalisés : cinq jeunes satanistes interpellés
Sectes Sectes : un rapport dénonce les nouvelles dérives
Scientologie "Anonymous", le groupe anti-scientologie prend de l'ampleur
Sectes Sectes : le rapport remis à Fillon en avril
Sectes Utilisation croissante de la datura, drogue hallucinogène, par des sectes
Satanisme Adolescence : faut-il s'inquiéter de la montée du satanisme ?
Sectes Emmanuelle Mignon : "Les sectes sont un non problème"
Sectes "Un non-problème" Interview d'Emmanuelle MIGNON
Sectes Emmanuelle Mignon dément avoir affirmé que "les sectes sont un non- problème en France"
Sectes Mme Mignon (Elysée) dément des propos sur les sectes publiés dans VSD
Sectes VSD maintient sa version des propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkosy
Sectes Sectes : Nicolas Sarkosy prône la fermeté pour clore la polémique
Sectes Le patron de la MIVILUDES satisfait
Scientologie Angers : le Conseil d'Etat rejette un appel de la Scientologie
Sectes Communiqué de presse de Mr Eric Doligé
Sectes Myard (UMP) demande une nouvelle commission d'enquête sur les sectes
Sectes Le Grand Orient contre "toute évolution" du statut des sectes
Scientologie Scientologie : un mouvement qui n'a pas bonne réputation
Scientologie Les sectes, péché mignon de soeur Emmanuelle
Sectes Le problème des sectes existe, nous en avons la preuve
Scientologie Une vingtaine d'élus de gauche manifestent devant la Scientologie à Paris
Scientologie "Depuis 2002, l'Etat baisse la garde" , selon, un ex-officier des RG
Scientologie La Scientologie sort des clous de la loi
Sectes Dans le secret des sectes réunionnaises
Sectes Sectes : "Non à l'amalgame "
Sectes Communiqué de presse du Syndicat National des Officiers de Police
Scientologie La ville de Munich ferme une garderie liée à la Scientologie
Petit Lys d'amour Le Petit Lys d'Amour devant ses juges
Sectes Une circulaire aux préfets relance l'action contre les dérives sectaires
Sectes Alliot-Marie réactive la lutte contre les dérives sectaires
Laïcité La France laïque se mobilise
Sectes MAM continue d'ignorer la MIVILUDES
Sectes En France les sectes sont un vrai problème
Graal Mort d'une patiente : sursis requis en appel pour un médecin ex-adepte d'une secte
Petit Lys d'amour Le gourou pédophile condamné à quinze ans de réclusion criminelle
Scientologie Justice : le pourvoi de l'Eglise de Scientologie rejeté en cassation. L'information nuit-elle à la justice ?
Sectes Assemblée Nationale - questions et réponses - sujets divers
Sectes Assemblée Nationale - questions et réponses - sujets divers

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Scientologie

La Scientologie se lance dans une opération de séduction

Le figaro, 1er février 2008 par Anne-Charlotte De Langhe

[Texte intégral]

Confronté au vieillissement de ses adhérents, le mouvement use des moyens les plus modernes pour séduire associations, entreprises et collectivités.

Tout y est. En couverture, une photo de l'hôtel de ville, le nom du maire et les armes de la commune. Imprimé en couleurs, le livret est intitulé Le Chemin du bonheur, sous-titré Le Bon Sens pour être heureux. Sur une photo figurant au dos, le maire affiche son plus beau sourire et se dit «ravi de pouvoir offrir ce bouquin (sic)» à ses administrés… Ces derniers mois, plusieurs dizaines de villes en France ont reçu ce type de brochures personnalisées. L'expéditeur se veut discret. Derrière le logo imprimé en bas de page se cache pourtant l'Église de scientologie, disposée à rééditer l'ouvrage si besoin : 525 dollars pour 300 livrets.

Longtemps offensive, la Scientologie semble vouloir révolutionner ses méthodes de communication en douceur. L'Église fondée par l'Américain Ron Hubbard a remisé au placard le démarchage en pleine rue et s'appuie désormais sur la modernité : mailings, DVD, envois massifs de plaquettes d'information aux associations, collectivités territoriales, grandes entreprises… Les gendarmeries ont eu droit l'an dernier à leur brochure sur la lutte contre la drogue, vue par les scientologues. «Il s'agit d'une nouvelle stratégie d'occupation du terrain, relève Jean-Michel Roulet, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Ils partent chercher notoriété et respectabilité auprès d'organismes déjà bien établis sur le territoire».

Un système bien rodé

L'Association spirituelle de l'Église de scientologie d'Ile-de-France admet avoir «amélioré le marketing» de ses produits ainsi que la traduction de ses livres sur la «dianétique». En France, un budget de 50 000 euros est également consacré chaque année au lancement de campagnes dites «humanitaires». «Ils avancent masqués et leur système est parfaitement rodé». L'an passé, à l'occasion de la Journée des droits de l'enfant, une chaîne de télévision destinée au jeune public a diffusé sans le savoir un clip «très bien fait» réalisé et distribué par l'Association internationale des jeunes pour les droits de l'homme, «pure émanation» de la Scientologie. Une méthode que réprouve Danièle Gounord, porte-parole de l'Église de scientologie. «Nos stands et nos brochures sont toujours estampillés», rappelle-t-elle, ajoutant que «le prosélytisme de nos adeptes reste notre meilleure publicité».

Interrogée par la Commission nationale informatique et libertés fin 2007, la Scientologie aurait en outre confirmé avoir fait l'acquisition d'un fichier de noms, destiné à mieux cibler son public. Avec 40 000 à 45 000 adhérents en France «dont 10 % de membres actifs» , l'Église de scientologie reconnaît la première que sa population vieillit et qu'elle ne peut encore compter sur aucune célébrité censée jouer les ambassadeurs sur tout l'Hexagone, comme le fait l'acteur Tom Cruise aux États-Unis.

Elle ne lésine donc pas sur le nombre de courriers envoyés à tous les internautes visitant ne serait-ce qu'une seule fois son site Web. Victime d'un mystérieux virus faisant exploser le nombre de demandes de documentation, celui-ci s'est d'ailleurs retrouvé bloqué plusieurs jours en début de semaine.

Un coup dur supplémentaire pour l'Église, déjà affaiblie par moult rapports et commissions d'enquêtes parlementaires, mais également par un récent fait divers italien dans lequel serait impliqué l'un des principaux membres du Celebrity center parisien. Enfin, la perspective d'un procès-fleuve devant se tenir en 2009 en Belgique, et dans lequel sont poursuivis douze membres de l'Église de scientologie soupçonnés d'extorsion, escroquerie et non-assistance à personne en danger, ne laisse rien augurer de bon. Sauf aux yeux de Danièle Gounord, pour qui «le dossier est vide, monté de toutes pièces».


France : Sectes

La MIVILUDES en sursis ?

Le Parisien, 4 février 2008 par Emeline Cazi tet Anne-Cécile Juillet

[Texte intégral]

A l'Intérieur comme à l'Elysée, il se murmure que la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, la Miviludes, « est en voie d'extinction ». Dans la ligne de mire, son président, Jean-Michel Roulet, qui aurait « infléchi l'action de la mission en en faisant une instance tombée dans l'arbitraire » : « On ne décrète pas ce qui est une secte a priori. Mais a posteriori, si un comportement est répréhensible », appuie-t-on place Beauvau.

L'Elysée souhaiterait fondre cette instance dans une entité unique de « défense de tous les droits » qui accueillerait aussi le défenseur des enfants, et la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde). Côté Miviludes, on tombe de haut : « Nous n'avons reçu aucune information à ce sujet. Pour nous, cela tient de la rumeur. Nous savons que les mouvements sectaires réclament notre dissolution depuis longtemps. Mais si nous disparaissons, nul doute qu'il y aura une levée de boucliers pour défendre notre travail.


France : Scientologie

La Scientologie s'installe peu à peu en Europe

Le Parisien, 4 février 2008 par Emeline Cazi et Anne-Cécile Juillet

[Texte intégral]

Armée d'avocats très au fait des législations, l'Eglise de scientologie gagne en respectabilité un peu partout en Europe. Mais souvent, pour « vendre son image », elle joue sur les mots et la traduction du mot « culte ». Brandissant des décisions de justice favorables, « la plus litigieuse des nouvelles religions » américaines finit par s'installer petit à petit dans le paysage confessionnel du Vieux Continent.

La Suède reconnaît l'Eglise de scientologie comme « communauté religieuse » depuis 1999, et lui donne le droit de célébrer des mariages depuis huit ans.

Les décisions prises cet automne par les tribunaux portugais et espagnols sont moins franches et moins libérales. Pour autant, en Espagne, la Dianetica n'est plus une secte. Le 11 octobre, la plus haute juridiction espagnole a obligé le ministère de la Justice, qui s'y opposait jusqu'alors, à accepter l'inscription au registre des « entités religieuses ». Au Portugal, un décret de 2003 autorise toutes les associations inscrites au registre national des pessoas colectivas - le pendant de nos associations loi 1901 - à demander son inscription au registre national des pessoas colectivas religiosa. Ce texte a permis aux scientologues d'obtenir le 10 septembre dernier le statut d'association religieuse. Au même titre que 400 autres associations... Mais l'Eglise de scientologie ne s'encombre pas de cette précision et communique très largement sur cette « reconnaissance » depuis ce changement de statut.

Une démarche similaire a été entreprise en Autriche (avant finalement d'être retirée) ; mais, en République tchèque, elle reste d'actualité et les adeptes de Ron Hubbard pourraient être enregistrés comme une « communauté religieuse » comme les autres.

Trois pays lui résistent avec force. L' Allemagne la déclare « anticonstitutionnelle ». La Belgique s'apprête à juger douze adeptes pour « escroquerie, extorsion, organisation criminelle... ». En France, l'arsenal juridique actuel et la loi de 1905 freinent toute velléité de « l'Eglise ». La Scientologie n'a jamais demandé sa reconnaissance en tant qu'« association cultuelle ». D'abord parce que, comme l'exige la loi de 1905, son activité n'est pas « exclusivement » consacrée au culte mais génère un véritable business... Mais aussi parce qu'obtenir ce statut l'obligerait à rendre des comptes transparents à l'administration.


France : Sectes

Le lobbying sectaire est sur le point d'aboutir

Le Parisien, 4 février 2008 par Emeline Cazi

[Texte intégral]

Propos recueillis par Emeline Cazi auprès de Catherie Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des victimes de sectes

- Trouvez-vous qu'en France la position sur les sectes change ?

- Catherine Picard.
Les récentes prises de position de la ministre de l'Intérieur sur une éventuelle réforme de la loi de 1905 sont très inquiétantes. Il est vrai qu'au regard de l'histoire, cette loi a subi des améliorations.

Mais au nom de textes qui auraient vieilli et d'une évolution de la société, on donnerait le moyen à certaines associations de passer sous le régime de la loi de 1905 et donc d'obtenir une reconnaissance cultuelle. Le lobbying sectaire, très actif depuis dix ans, gagne du terrain. Il est sur le point d'aboutir.

- Que pensez-vous du fait que la ministre de l'Intérieur privilégie le rôle des services de police plutôt que celui de la Miviludes ?

J'en prends acte. Jean-Pierre Chevènement avait déjà souhaité installer une commision de vigilance dans chaque département. A peine quarante ont vu le jour. Et regardons le paradoxe : les actions des victimes de sectes relèvent du parcours du combattant car les juges sont de plus en plus distants par rapport à ce problème. Je reconnais que le travail est difficile, il faut nommer des experts. Mais les juges, pas tous bien sûr, n'ont pas le courage de s'embarquer dans l'instruction de ces dossiers.

- La Scientologie prétend ne plus être l'objet de poursuites judiciaires...

Pour éviter les procès qui nuisent à son image, la Scientologie dédommage ses anciens fidèles. J'accompagne la famille d'une de ses anciennes adeptes, qui s'est suicidée il y a un an et demi, épuisée et ruinée. L'affaire est à l'instruction. La famille est harcelée par la Scientologie qui lui propose un dédommagement financier contre l'abandon des poursuites.


France : Sectes

Communiqué de presse de la ministre de l'Intérieur

Ministère de l'Intérieur, 4 février 2008 par Emeline Cazi

[Texte intégral]

Lutte contre les dérives sectaires

Michèle Alliot-Marie, Ministre de l'Intérieur, de l'outre-mer et des Collectivités territoriales, a réuni les principaux responsables du ministère de l'Intérieur en charge de la lutte contre les dérives sectaires, DGPN, DGGN, Préfecture de Police, secrétariat général et direction juridique.
Le ministre a souligné l'importance des risques, et les nouvelles formes d'action aujourd'hui plus diffuses dans des domaines tels que la formation, l'accompagnement personnel, les activités para-médicales. Elle a fermement rappelé la nécessité de protéger les victimes, souvent très vulnérables.

Elle a demandé aux Préfets, au DGPN, au DGGN et au Préfet de Police, de faire preuve d'une vigilance accrue en matière de dérives sectaires, en renforçant le travail d'observation, de renseignement et de signalement systématique.

Le ministre a également demandé que la lutte contre les dérives sectaires fasse l'objet d'une attention particulière des services de police judiciaire, sous le contrôle du juge pénal, pour que puisse être établie et reconnue la dimension pénale de ces faits.

A cette fin, elle a également décidé que serait mise en œuvre une approche décloisonnée de la lutte contre les dérives sectaires, sur le modèle GIR, pour que puisse être décelées des infractions de type fiscal ou financier.

Les différents services de l'Etat (administration fiscale, inspection du travail, éducation nationale, …), seront mobilisés dans chaque département par les préfets, en liaison avec les procureurs, pour joindre leur action à celle des forces de sécurité dans la lutte contre toutes les formes de dérives sectaires.


France : Coup de gueule

La nouvelle politique gouvernementale en matière sectaire

Courriel, 4 février 2008 par A. Kircher

[Texte intégral]

La ministre de l'intérieur, ministre des cultes, est montée au créneau dans le but de mettre à bas l'approche secte du gouvernement et effectuer une marche arrière catastrophique pour les libertés publiques !

Jusqu'à maintenant la « politique » gouvernementale avait consisté à confier la question des sectes à une « Mission interministérielle » (MILS puis MIVILUDES) dépendant du Premier Ministre, ce qui était le meilleur gage du respect d'une véritable neutralité laïque.

La ministre des cultes s'empare de la question et au nom d'une prétendue laïcité, qui deviendrait molle sous prétexte d'être tolérante, vient bafouer l'approche laïque de la question secte puisque l'appropriation par le ministère des cultes revient ipso-facto à donner une dimension religieuse à des sectes que la Loi française considérait comme des «groupements qui poursuivent des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d'exploiter la sujétion … par l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer le jugement. » (art.223-15-2 du Code pénal)

Le gouvernement donne ainsi aux sectes la caution qu'elles attendaient pour continuer à déstructurer les religions instituées qui, elles, avaient appris à juguler en leur sein au cour de leur histoire les tentations de dérives sectaires et la ministre des cultes ouvre ainsi la porte à une politique au service des groupes de lobbys.

Faisant preuve d'une méconnaissance totale de la dangerosité sectaire, le gouvernement, cède ainsi aux pressions des sectes que connaissait mieux que quiconque la MIVILUDES.

L'annonce de la nouvelle politique gouvernementale en matière sectaire fait craindre le pire ne serait-ce qu'à cause de l'amalgame abusif de la secte à la religion.

Le premier résultat sera, et ce sera heureux, une chute vertigineuse du gouvernement actuel dans l'estime des français attachés aux valeurs de la République. Le deuxième résultat sera une levée de bouclier devant un tel démantèlement d'une action qui faisait de la France un modèle dans la réaction contre les sectes au niveau international. Alliot-Marie est décidément aussi douée pour désamianter le Clemenceau que pour réfléchir sur la laïcité.

A. Kircher


France : Sectes

Polémique sur la lutte contre les dérives sectaires

Nouve Obs, 4 février 2008

[Texte intégral]

Le ministère de l'Intérieur veut relancer la lutte contre les dérives sectaires, mais envisage de supprimer l'actuelle mission de lutte contre les sectes. Ce projet, paradoxal, vient alimenter les polémiques soulevées par les discours de Nicolas Sarkozy prônant une "laïcité positive".

La ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, a organisé lundi matin 4 février une réunion de travail confidentielle, rassemblant notamment les directeurs généraux de la police nationale, de la gendarmerie et des représentants de préfets, avec, pour objectif de renforcer la lutte contre les dérives sectaires. Paradoxe : la réunion arrive au moment où la ministre envisage de supprimer la mission de lutte contre les sectes, la Miviludes, révèle lundi le quotidien Le Parisien.
L'Union nationale de défense des victimes des sectes parle de victoire du "lobby sectaire".

Juger les croyances a posteriori


Reprenant le concept de "laïcité positive" mis en avant par le président de la République Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie a réaffirmé dans une interview donnée lundi au Parisien qu'elle privilégie une stricte lecture de la loi 1905. "La laïcité garantit que nulle ne puisse être pénalisé du fait de ce qu'il croit. Si certains ont une conception de la laïcité qui est l'intolérance à l'égard de certaines croyances, ce n'est pas la mienne", a-t-elle déclaré. Il s'agit donc de sévir a posteriori en cas d'actes répréhensibles avérés, et non de juger les croyances a priori, a-t-elle ajouté.
Cette nouvelle approche des différentes croyances et mouvements religieux en France, inaugurée par Nicolas Sarkozy, tranche avec celle qui prévalait depuis 1995. Cette année-là, une commission parlementaire avait repris en effet une note des renseignements généraux pour pointer du doigt 172 sectes en France.

La Miviludes va-t-elle disparaître ?


Selon les informations du Parisien, l'Elysée souhaite fondre l'actuel outil de lutte contre les dérives sectaires, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), dans une entité unique de "défense de tous les droits" qui accueillerait aussi le défenseur des enfants et la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde). A la Miviludes, on ne confirme cependant pas cette rumeur.

Une victoire du " lobby sectaire"


La présidente de l'Union nationale de défense des victimes des sectes (UNADFI) Catherine Picard s'alarme de ce qu'elle considère être une victoire "du lobby sectaire". "Le débat sur les témoins de Jéhovah est en train d'être banalisé", ajoute-t-elle dans l'interview qu'elle donne lundi au Parisien. Les Témoins de Jéhovah sont déjà enregistrés comme "association culturelle", prévient-elle.
Ce n'est en revanche pas le cas de la Scientologie, qui n'a jusqu'à présent pas eu intérêt à demander le statut d'association culturelle car celui-ci l'obligerait à se soumettre à des contrôles fiscaux et à la surveillance des préfets. Nicolas Sarkozy avait reçu l'acteur Tom Cruise, qui se positionne comme le porte-parole mondial de la Scientologie, à Bercy en août 2004 alors qu'il était ministre de l'Economie et des Finances. Nicolas Sarkozy avait plus tard reconnu ne pas avoir "d'opinion arrêtée" sur une organisation pourtant présentée communément comme sectaire.


France : Sectes

Contre les dérives sectaires, Alliot-Marie veut s'inspirer des GIR

La Croix (AFP) , 4 février 2008

[Texte intégral]

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, veut s'inspirer de la "méthode des GIR", les groupes d'intervention régionaux qui luttent contre les trafics de drogue et l'économie souterraine des cités, pour combattre les dérives sectaires, a-t-on appris lundi à l'Intérieur.

Il s'agira de "faire travailler ensemble les services (de sécurité intérieure) et des fonctionnaires venant d'autres ministères", notamment ceux du fisc, de l'Education nationale, du travail et de l'emploi, a précisé la ministre dans l'après-midi devant des journalistes.

Elle avait annoncé cette décision lundi matin lors d'une réunion des principaux responsables de son ministère en charge de la lutte contre les dérives sectaires (police, gendarmerie, préfecture de police, secrétariat général et direction juridique).

"Pour renforcer notre capacité d'action", a-t-elle commenté ensuite Place Beauvau devant des journalistes, la ministre entend utiliser "le modèle et les méthodes des GIR pour lutter contre ces dérives, en particulier pour obtenir davantage de renseignements ou pour pouvoir agir sur des indications, notamment financières, qui peuvent ensuite nous permettre de remonter à certains types d'action".

"En surveillant les avoirs financiers de certains groupes, on peut remonter (jusqu'à) l'origine des fonds et s'ils ont été obtenus par escroquerie dans le cadre d'une dérive sectaire, cela nous permet d'avoir une action", a poursuivi Mme Alliot-Marie.

Elle n'a accepté de s'exprimer que sur "les dérives sectaires", et non sur les sectes: "le droit français ne définit pas les sectes, c'est un mot qui ne constitue pas une base juridique d'action", a-t-elle en effet expliqué.

"Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'on appelle les dérives sectaires, c'est-à-dire les actes qui sont contraires à la loi ou qui risquent de porter atteinte à l'intégrité physique ou psychologique de personnes fragiles, (qu') il me revient de poursuivre", a-t-elle souligné.

Elle a en revanche assuré qu'il n'était question "en rien d'une remise en cause" de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui "a son rôle de réflexion, voire de propositions".

"Je laisse chacun faire son travail, toutes les études peuvent être intéressantes, mais l'action relève de moi, c'est à moi d'agir, cela entre dans ma mission qui est de protéger les Français", a-t-elle fait valoir.

Elle a enfin rappelé avoir "toujours dit" qu'elle ne "toucherait pas à la loi de 1905" (sur la séparation des Eglises et de l'Etat), en se prononçant pour "une laïcité fondée sur le respect et sur la tolérance".


France : Sectes

Les sectes à l'heure de la "laïcité ouverte" de Nicolas Sarkosy

20minutes, 4 février 2008 par Alexandre Sulzer

[Texte intégral]

Une réunion de travail réunit lundi matin place Beauvau les directeurs généraux de la police, de la gendarmerie, des représentants de préfets… Avec un objectif: redéfinir la politique de l'Etat vis-à-vis des sectes. Concrètement, selon «Le Parisien», la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui existe depuis 2002, pourrait disparaître au profit d'une entité unique de «défense de tous les droits» qui accueillerait également la Haute Autorité de lutte contre les discriminations. Notre décryptage.

Comment luttent les pouvoirs publics contre les sectes en France aujourd'hui?

Juridiquement, la secte, comme la religion, n'est pas définie dans la loi. Respectant la liberté de conscience, l'Etat se borne à lutter contre les dérives sectaires et non pas les sectes elles-mêmes. C'est donc devant les tribunaux que se joue la politique anti-sectes une fois une infraction constatée (qu'elle soit pénale, civile ou administrative). Les plus communes sont l'escroquerie financière, la rupture avec l'environnement familial ou la mise en danger de la santé d'autrui. Outres ces infractions de droit commun, une secte peut être attaquée depuis 2001 pour «emprise mentale» sur une personne, c'est-à-dire la mise en place d'un état de sujétion. Mais cette dérive sectaire peut également être reconnue pour des religions établies comme cela a été le cas pour la communauté catholique des béatitudes ou même des activités commerciales.

Outre cette lutte «a posteriori», l'Etat mène une politique de vigilance et de prévention via la Miviludes. Localement, les RG surveillent tandis que la Miviludes coordonne une politique nationale. Cette mission a également comme objectif de sensibiliser les agents de l'Etat aux dérives sectaires.

La Scientologie et les Témoins de Jéhovah sont-ils légaux en France?

Oui, ce sont les deux plus grosses sectes en termes de membres et de financement. La première n'a pas le statut d'association cultuelle qui l'obligerait à de stricts contrôles fiscaux, contrairement à la seconde.

Comment Michèle Alliot-Marie veut-elle redéfinir la lutte anti-sectes?

Elle veut mettre l'accent sur la lutte a posteriori une fois des actes répréhensibles constatés. Elle entend ainsi promouvoir «une approche décloisonnée de la lutte contre les dérives sectaires pour que puisse être décelées des infractions de type fiscal ou financier». Exit donc la Miviludes dont elle critique l'action. «Ce n'est pas à elle de définir une politique, ni de mener des actions de répression. C'est le rôle des pouvoirs publics. Je dois assurer la liberté de croyance de tous», affirme-t-elle. Une illustration concrète de la «laïcité ouverte» qu'entend promouvoir Nicolas Sarkozy.

Quelles réactions provoque cette annonce?

Officiellement, la Miviludes n'a pas été tenue au courant d'une éventuelle réforme. «Mais de toute façon, les victimes existent, il faudra bien les gérer», y estime-t-on, un poil vexé. Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des victimes de sectes (Unadfi), contactée par 20minutes.fr, est, elle, très remontée. «Il s'agit d'un recul énorme car la répression ne suffira pas». Pour elle, la lutte anti-sectes ne peut se faire au niveau départemental, une telle réforme menée par Jean-Pierre Chevènement ayant été un échec. Et d'accuser: «cette réforme est le fruit de dix ans de lobbying sectaire et de pressions des Etats-Unis dont le Congrès épingle chaque année dans un rapport la politique française vis-à-vis des sectes». Cette figure des milieux laïques promet toutefois une «large mobilisation» dans les semaines qui viennent. re Andrieu AFP/Archives ¦ Vue d'un panneau d'information pris le 30 mai 2001 dans les locaux de l'Eglise de Scientologie à Pari 


France : Scientologie

Amélie demande à la Scientologie de la rembourser

Le Parisien , 4 février 2008 par Emeline Cazi et Anne-Cécile Juillet

[Texte intégral]

AURELIE a quitté la Scientologie il y a un an et demi, après deux ans passés dans l'organisation. Elle a décidé de demander le remboursement intégral de toutes les sommes qu'elle y a versées, près de 2 000 €. Si elle n'y parvient pas, c'est devant un tribunal qu'elle ira raconter son histoire.

« Je travaillais non loin d'un centre de la Scientologie, dans le XVII e arrondissement de Paris. Une de mes clientes était scientologue. Sous couvert d'ouverture d'esprit, elle m'a conviée à une conférence. Dès lors, le harcèlement a commencé. D'abord par des coups de fil à répétition. Elle avait compris qu'à cette époque, alors que je sortais de difficultés personnelles, j'étais vulnérable. »

« Elle disait vouloir m'aider. J'ai cédé et commencé à me faire auditionner, c'est-à-dire à parler de mes douleurs passées. On a le sentiment de se libérer, mais ça c'est le côté séduction. Ensuite, j'ai dû prendre une série de cours, à 50 € la séance. Puis, contre 1 500 €, ils m'ont fait me purifier selon leur méthode : cinq heures de sauna et quelques vitamines pendant cinq semaines. Finalement, je suis allée travailler dans une station de ski, j'en rêvais depuis longtemps. Après quelques semaines, deux scientologues sont venus me voir, me proposant de travailler pour eux, en contrepartie d'enseignements. Quarante heures par semaine à mettre des lettres sous pli, pour 50 €. Je les ai suivis aveuglément. Lorsque j'ai prévenu mon père de mon retour à Paris, je lui ai parlé, pour la première fois, de la Scientologie. Il m'en a sorti manu militari. J'ai changé de numéro. Ils ont tenté de me retrouver. Finalement, ils ont laissé tomber.


France : Sectes

"Je dois assurer la liberté de croyance de tous"

Le Parisien, 4 février 2008 propos recueillis par E.C et A.-C.J.

[Texte intégral]

MICHÈLE ALLIOT-MARIE, ministre de l'Intérieur

Vous remobilisez ce matin les services de l'Etat dans la lutte contre les sectes. Dans quel but ?

Michèle Alliot-Marie.
J'entends décomplexer la lutte contre les dérives sectaires.

Nous avons en France un dispositif pénal très performant. Il faut renforcer la vigilance, l'intervention et la répression. Je demande donc aux préfets, aux différents services de police, de justice ou du fisc d'être particulièrement attentifs à tout ce qui pourrait constituer des dérives sectaires.

Il existe déjà une mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Est-ce un désaveu de son travail ?

Je ne remets pas en cause son travail d'étude et de recommandation. Il est intéressant et utile. Mais ce n'est pas à la Miviludes de définir une politique, ni de mener des actions de répression. C'est le rôle des pouvoirs publics. Je dois assurer la liberté de croyance de tous. Je n'ai pas à juger ce que chacun pense ou croit.

Est ce la fin de la Miviludes ?

Chacun doit être clairement dans son rôle. Le conseil d'un côté, l'action de l'autre. J'écoute tout le monde, et après j'assume les décisions.

Dans un entretien donné récemment à « la Croix », vous opposez votre conception de la laïcité « tolérante » à une laïcité plus « archaïque ». C'est-à-dire ?

La laïcité, c'est la tolérance, le respect de toutes les croyances et des religions. Elle exige la neutralité de l'Etat à leur égard. Il doit veiller à l'égalité de traitement entre elles. La laïcité garantit que nul ne puisse être pénalisé du fait de ce qu'il croit. Si certains ont une conception de la laïcité qui est l'intolérance à l'égard de certaines croyances, ce n'est pas la mienne.

Vous y évoquez de possibles aménagements de la loi 1905. Souhaitez-vous
la modifier ?


Non. La loi de 1905 établit un équilibre entre le religieux et le non-religieux. Elle fait aujourd'hui l'objet d'un consensus. Je ne veux pas remettre en cause ces principes. Mais contrairement à ce que beaucoup pensent, il n'y a pas que la loi de 1905. De nombreux textes techniques gravitent autour. Certains d'entre eux ont vieilli et ne sont plus adaptés à la société d'aujourd'hui, par exemple ceux précisant les carrés confessionnels dans les cimetières.

En France, les Témoins de Jéhovah sont-ils une religion comme une autre ?

C'est une association légale. Elle a pu poser, à un moment donné, des difficultés, notamment au regard de la liberté de soins. Le Conseil d'Etat a tranché : au regard de la loi, c'est une association cultuelle. Mon rôle, c'est de faire appliquer la loi.

« Je ne cible aucune association »

Qu'en est-il de la Scientologie ?

Je le répète : je ne cible aucune association par principe, mais je ne tolérerai aucun acte contraire à la loi. Je suis extrêmement attentive à toute action qui pourrait s'apparenter à une dérive sectaire, d'où qu'elle vienne.

La Scientologie communique largement sur son regain de respectabilité en Europe...

C'est de la communication. Ce n'est pas un domaine illégal.

Quel regard portez-vous sur la rencontre de Nicolas Sarkozy avec Tom Cruise à Bercy en 2004 ?

Je pense que c'est plutôt un bon acteur (rires) ! Je pense qu'il était reçu comme tel.


France : Laïcité

Sarkosy, la laïcité, la Religion

Le Parisien, 4 février 2008 propos recueillis par A.-C.J.

[Texte intégral]

NICOLAS SARKOZY avait prévenu, bien avant son élection à la présidence. Les propos qu'il a distillés après son arrivée place Beauvau, en 2002, tranchent avec ceux de ses prédécesseurs, réservés, voire indifférents, sur le fait religieux. Lui, décomplexé, remet la question de la religion sur la place publique.

Quitte à soulever la polémique sur un sujet qui a toujours été source de crispations en France.

En 2003, il s'investit dans l'installation du Conseil français du culte musulman. L'année suivante, son livre d'entretiens avec Thibault Collin et le père Verdin, « La République, les religions, l'espérance »,* montre son souci de contrer la laïcité « sectaire ». « Pour Nicolas Sarkozy, la laïcité positive est celle qui, tout en veillant à la liberté de croire ou de ne pas croire, ne considère pas les religions comme un danger mais comme un atout », analyse Jean-Pierre Machelon, doyen de la faculté de droit de l'université Paris-Descartes, auteur d'un rapport sur la laïcité à la demande de Nicolas Sarkozy. Sa vision fait des émules. Toujours selon le professeur, « le ministre de l'Intérieur et le président de la République marchent
du même pas ».

Il s'inspire du modèle anglo-saxon

Récemment, à Rome, puis en Arabie saoudite, le chef de l'Etat promeut dans ses discours son idée de la « laïcité tolérante ». Tollé général : droite, gauche, centre, militants de tout bord, associatifs, et même croyants, s'alarment. Du sénateur PS Mélenchon à l'historien de la laïcité Jean Baubérot, on s'indigne. Pour Caroline Fourest, qui a publié de nombreux ouvrages sur la question, Sarkozy prône une laïcité inspirée du modèle anglo-saxon, « au moment même où les Anglais se demandent si leur modèle ne favoriserait pas l'intégrisme ».

Est-ce sa fascination pour l'Amérique qui l'incite à recevoir Tom Cruise à Bercy, en août 2004, alors qu'il est ministre de l'Economie et des Finances et que l'acteur se positionne déjà comme le porte-parole mondial de la Scientologie ? Tom Cruise précisera, quelques mois après, qu'il a bien abordé avec les Sarkozy la question de sa foi. Avec franchise, Nicolas Sarkozy reconnaîtra plus tard ne pas avoir « d'opinion arrêtée » sur une organisation maintes fois présentée comme sectaire.

Au siège de la Scientologie à Paris, on se réjouit de cette absence de positionnement : « Nicolas Sarkozy n'est pas particulièrement bienveillant à notre égard, mais oui, il pense que la religion est nécessaire à l'homme. Et nous en sommes une », souligne Danièle Gounord, porte-parole de l'organisation. A peine lancé, le débat provoqué par Nicolas Sarkozy suscite la controverse.


France : Sectes

Les jours de la Mission contre les sectes sont comptés

Bakchich, 5 février 2008 par Serge Faubert

[Texte intégral]

C'est en lisant le Parisien, ce lundi 4 février, que le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Jean Michel Roulet, a appris que Michèle Alliot-Marie convoquait, le jour même, une réunion consacrée à la lutte contre les sectes. Réunion à laquelle étaient conviés les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie ainsi que des représentants des préfets, mais pas les responsables de la Miviludes. Une mauvaise manière qui confirme que les jours de l'institution sont comptés. La recension et surveillance préventive des mouvements sectaires n'est plus à l'ordre du jour. Le gouvernement, reprenant à son compte le concept de laïcité positive mis en avant par Nicolas Sarkozy, n'entend désormais intervenir qu'après la constatation d'une infraction pénale. C'est peu dire que les sectes ont de beaux jours devant elles…


France : Sectes

Face aux sectes, le ministère de l'Intérieur adopte une politique "libérale mais ferme

Le Monde , 5 février 2008 par Stéphanie Le Bars

[Texte intégral]

Le gouvernement souhaite donner une inflexion nouvelle à la lutte contre les dérives sectaires. Rompant avec la démarche symbolisée par les travaux des commissions parlementaires sur les sectes de 1995, 1999 et 2006 ou les rapports annuels de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) qui ont dressé des listes de mouvements et ont dénoncé des comportements potentiellement dangereux, le ministère de l'intérieur souhaite mettre l'accent sur la répression. 

Cette approche a été explicitée par la ministre, Michèle Alliot-Marie, lundi 4 février, aux responsables de la police, de la gendarmerie et de la Préfecture de police.

A première vue, la feuille de route livrée par la ministre relance la mobilisation contre les dérives sectaires. Elle prône aussi une meilleure coopération avec les services sociaux, éducatifs, fiscaux ou judiciaires. Mme Alliot-Marie a souligné "l'importance des risques, et les nouvelles formes d'action aujourd'hui plus diffuses, dans des domaines tels que la formation, l'accompagnement personnel, les activités paramédicales". La ministre a insisté pour que ces sujets fassent l'objet "d'une attention particulière des services de police judiciaire, sous le contrôle du juge pénal".

Il s'agit de "poursuivre et de réprimer des comportements caractérisés de troubles à l'ordre public ou des infractions pénales avérées" plutôt que de s'en tenir à "une vision arbitraire, stigmatisant a priori" des mouvements sur la base de critères " peu rigoureux", indique-t-on au ministère. Une critique à peine voilée des travaux de la Miviludes, dont les orientations pourraient être redéfinies, même si sa dissolution est démentie par les services du premier ministre, dont elle dépend. Cette approche "libérale mais ferme" s'accompagne d'un discours ministériel fondé sur "la liberté de croyances et de conviction de tous", qui illustre le concept de "laïcité positive" défendue par Nicolas Sarkozy.

Cet aspect inquiète le milieu anti-sectes. "Dans un contexte qui prône le religieux à tout va, il ne faut pas grand-chose pour que les sectes entrent par la porte", estime Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des victimes de sectes (Unadfi). "Je suis sur la même ligne que Nicolas Sarkozy sur la liberté de pensée et de religion", souligne Alain Gest, député (UMP, Somme), président de la commission parlementaire sur les sectes en 1995, "mais il faut différencier entre une religion et un mouvement qui porte préjudice à la population".

A leurs yeux, l'aspect principalement répressif est problématique. "Au-delà de l'abus de faiblesse ou de l'escroquerie, les victimes ne peuvent pas toujours faire référence à des lois existantes pour porter plainte et les infractions sont difficiles à matérialiser", indique M. Gest. Dans ce cadre, la Miviludes joue un rôle de "prévention et d'information indispensable".

Jusque-là largement fondée sur des rapports des renseignements généraux (RG), la connaissance des milieux sectaires pourrait à l'avenir s'appuyer sur des recherches universitaires, comme en Grande-Bretagne. Au-delà des groupes régulièrement soupçonnés de dérives, comme l'Eglise de scientologie, les Témoins de Jéhovah ou certains mouvements évangéliques, les RG peinent à travailler sur les petites structures, volatiles, qui concentrent une grande partie des risques.


France : Sectes

Protection des témoins de commissions parlementaires

AFP, 5 février 2008

[Texte intégral]

Protection des témoins de commissions: proposition Accoyer examinée en avril

PARIS - L'Assemblée nationale examinera le 3 avril la proposition de loi de son président Bernard Accoyer (UMP) visant à accorder aux témoins des commissions d'enquête la même protection juridique qu'aux personnes appelées à témoigner devant les tribunaux, a-t-on appris mardi à l'issue de la conférence des présidents.

"Ne donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage ni les
propos tenus ou les écrits produits par la personne tenue de déposer devant une
commission d'enquête, ni le compte rendu des séances publiques de ces
commissions fait de bonne foi"
, prévoit l'article unique de cette proposition de
loi.
En annonçant le dépôt de la proposition de loi, début novembre, M. Accoyer avait évoqué le cas d'une récente commission d'enquête sur les sectes qui avait donné lieu à "de nombreuses actions en diffamation engagées contre des personnes ayant témoigné devant elle".
"Lorsque l'acharnement procédurier de certains plaignants finit par s'apparenter à une forme de harcèlement, il risque de porter atteinte à la libre parole devant les commissions d'enquête", avait-il fait valoir.


France : Scientologie

L'Eglise de Scientologie ne demande pas d'aménagement de la loi de 1905

AFP, 5 février 2008

[Texte intégral]

PARIS - L'Eglise de Scientologie "n'a aucune revendication concernant la loi de 1905 sur la laïcité", indique mardi sa porte-parole Danièle Gounord dans un communiqué.

"Etant régulièrement citée dans le débat qui a lieu en ce moment sur des aménagements à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905, l'Eglise de Scientologie tient à faire savoir qu'elle n'a aucune revendication particulière et qu'elle ne demande à bénéficier d'aucun aménagement à cette loi qui lui convient parfaitement en l'espèce", écrit Mme Gounord.

"L'Eglise de Scientologie, précise-t-elle, finance toutes ses activités, missionnaires, humanitaires et la construction de nouveaux lieux de culte exclusivement par des donations de ses paroissiens, sans jamais solliciter de subventions publiques".

En revanche, "lorsque l'Eglise de Scientologie est nommément prise à partie par des associations militantes financées quasi exclusivement par de l'argent public (...), elle est en droit de s'interroger sur la neutralité de l'Etat à son encontre et de se demander si la loi de 1905, qui garantit le libre exercice des cultes, est bien appliquée à son endroit".

La Scientologie a été fondée par Ron Hubbard et sa première église établie aux Etats-Unis en 1954. Actuellement, indique sa porte-parole, elle "compte plus de 7500 églises, missions et groupes et plus de dix millions de membres dans 164 pays".


France : Sectes

L'Elysée prépare une réforme de la lutte contre les sectes

La Croix , 5 février 2008 par Marine Lamoureux

[Texte intégral]

Au nom de la liberté de conscience, la présidence de la République souhaite redéfinir l'action de la Miviludes.

La Miviludes, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, va bientôt être redéfinie. Alors que la rumeur courait depuis quelques jours, l'Élysée a confirmé hier à La Croix le projet d'en recentrer les travaux. Cette mission ne serait ni supprimée ni refondue dans les attributions d'un nouveau «défenseur des droits fondamentaux », fonction imaginée par l'ancien premier ministre Édouard Balladur dans son rapport sur la réforme des institutions et pouvant regrouper des entités comme la Halde (lutte contre les discriminations) ou la défenseure des enfants.

L'idée serait plutôt de « recentrer le travail de la Miviludes sur les mouvements dangereux», qui se sont rendus coupables d'infractions pénales, plutôt que de pointer du doigt des mouvements a priori sectaires avec un risque d'arbitraire, indique-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.

Mise en oeuvre « dans l'année », cette réforme coïnciderait avec le renouvellement du président de la mission, dont le mandat arrive à échéance à l'automne prochain. Il faut dire que certaines initiatives de la Miviludes, sous l'impulsion de son président actuel, Jean-Michel Roulet, ont déplu. Ce fut par exemple le cas d'une étude, figurant dans le rapport 2006, sur la manière dont sont traités à l'étranger les Témoins de Jéhovah, alors même que le Conseil d'État les avait reconnus en France comme association cultuelle.
« Une ligne rouge a été franchie »,
estime-t-on à l'Élysée, puisque la question de leur statut avait été réglée. De même l'exécutif regrette-t-il que la suspicion, non étayée par des troubles avérés à l'ordre public, notamment à l'égard de certains mouvements évangéliques, leur ôte, de fait, certains droits reconnus à n'importe quelle association : obtention de permis de construire, de subventions, etc. Au final, pour l'Élysée, la Miviludes aurait tendance à empiéter sur la liberté de conscience et de croyance, droit fondamental de la République.

« L'État doit respecter toutes les croyances et ne peut pas lutter a priori contre tel ou tel mouvement spirituel, même s
'il apparaît marginal ou ésotérique », fait de son côté observer un membre du cabinet de Michèle Alliot-Marie. De fait, la ministre de l'intérieur s'est positionnée dans le débat, en réunissant hier matin, place Beauvau, des représentants de la police et de la gendarmerie. Objectif : renforcer la lutte contre les dérives sectaires dans son champ propre, la répression des troubles à l'ordre public. À ce titre, Michèle Alliot-Marie a notamment promu une « approche décloisonnée, sur le modèle des GIR (NDLR : groupements d'intervention régionaux) pour que puissent être décelées des infractions de type fiscal ou financier » . Manière, là encore, de réaffirmer qu'en dehors des crimes et délits, la liberté de conscience doit primer.

Dans un entretien publié hier par Le Parisien, la ministre rappelle d'ailleurs qu'elle « doit assurer la liberté de croyance de tous » et n'a pas « à juger ce que chacun pense ou croit » . Elle y précise les contours des attributions de chacun : « Je ne remets pas en cause le travail d'étude et de recommandation (de la Miviludes). Il est intéressant et utile. Mais ce n'est pas à (elle) de définir une politique ni de mener des actions de répression. C'est le rôle des pouvoirs publics. »

Reste que le projet de l'Élysée risque de susciter de vives réactions. Jointe par téléphone hier après-midi, la Miviludes n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat. En revanche, certains acteurs de la lutte contre les sectes ont confié leur désarroi, à l'instar de Philippe Vuilque, député (PS) des Ardennes et président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée nationale. « La Miviludes fait un excellent travail. Son rapport annuel est un outil très important qui a permis, pour ne citer qu'un exemple, de mettre en lumière les pratiques sataniques de certains jeunes et les risques de mise en danger de la vie d'autrui », note l'élu, pour qui «la police et la gendarmerie ont d'autres chats à fouetter que de lutter contre les sectes » . Il redoute un coup porté à la prévention.


France : Laïcité - Sectes

Assemblée Nationale - question - Liebgott Michel - Laïcité LLiebgott MichelM. Liebgott Michel

JO, 5 février 2008

[Texte intégral]

13ème législature
Question N° : 15864  de M. Liebgott Michel(Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Moselle) QE
Ministère interrogé :  Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales
Ministère attributaire :  Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales
 Question publiée au JO le : 05/02/2008 page : 922
 
Rubrique :  cultes
Tête d'analyse :  financement
Analyse :  subventions. réglementation
Texte de la QUESTION :  M. Michel Liebgott alerte Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur le projet prêté au chef de l'État de réformer la loi de 1905 portant sur la séparation de l'Église et de l'État. De laïcité positive lors d'une visite pontificale mise à profit pour vanter les mérites soit disant supérieurs du curé ou du pasteur face à l'instituteur, fondés sur une transcendance dont ce dernier serait démuni, en passant par Riyad où les valeurs religieuses sont mises en avant avec la même verve par le président d'une République laïque, le chef de l'État préparerait à présent, selon les déclarations de sa directrice de cabinet, une refonte de la loi de 1905. Ses principaux objectifs seraient « d'élargir la notion d'association cultuelle ». Derrière cette avenante sémantique se dissimule en fait la volonté, à laquelle le président de la République a souvent fait allusion, de rétablir le financement public des religions en leur accordant un statut qui autorise les subventions de l'État et des dons et legs déductibles des impôts, donc puisés dans la richesse de la nation. Il suffit pour s'en convaincre de considérer l'accueil bienveillant réservé en son temps par M. Sarkozy, alors ministre de l'intérieur et donc en charge des cultes, à l'église de la scientologie, à travers son pape hollywoodien qu'est l'acteur Tom Cruise, alors même que cette organisation est reconnue comme étant sectaire. Dès lors se glisseront dans la brèche, témoins de Jéhovah, associations islamistes fondamentalistes et autres sectes dont les méthodes de décérébration ne sont que trop connues et dénoncées par ceux et celles qui ont eu la force et la chance de s'en émanciper. Il lui demande donc, en sa qualité de ministre des cultes, de bien prendre la mesure des conséquences d'une telle réforme qui dans les faits mettrait à bas les fondements de la loi de 1905 ainsi que notre pacte républicain et laïc, en alertant la présidence de la République sur les risques ainsi encourus par notre pays. 
S.R.C.13LorraineN


France : Sectes

Communiqué de presse de Philippe Vuilque, député des Ardennes

________________________________________________________________________________

REPUBLIQUE FRANCAISE
LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE

_________________________________________________________________________________

Philippe Vuilque
Député des Ardennes
Membre de la Commission des lois
Conseiller régional
de Ch
ampagne-Ardenne

Communiqué de Presse

Réforme annoncée de la lutte contre les sectes et remise en cause de l'action de la MIVILUDES ; Philippe VUILQUE, député des Ardennes, Président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée et rapporteur de la commission d'enquête sur les sectes et les enfants, s'inquiète des projets gouvernementaux et interpelle le Premier Ministre

La  presse écrite et audiovisuelle s'est fait l'écho des projets de la Ministre de l'Intérieur et des déclarations de l'Elysée sur la politique de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et sur le rôle de la MIVILUDES (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires) et son devenir.

 Le parlementaire rappelle que la MIVILUDES dépend du Premier Ministre et s'étonne du silence de ce dernier et des déclarations désordonnées sur l'avenir de la MIVILUDES (suppression et intégration dans une autorité de défense des droits pour le Ministre de l'Intérieur, redéfinition de sa mission pour l'Elysée).

L'affirmation, selon laquelle " la MIVILUDES aurait tendance à empiéter sur la liberté de conscience et de croyance", est grave et sans aucun fondement.

Au contraire, le parlementaire membre du Conseil d'Orientation de la MIVILUDES considère que cette dernière fait un travail remarquable de prévention et d'information et de vigilance en parfaite complémentarité avec le travail parlementaire.

 Le parlementaire ajoute que les membres de ce conseil d'orientation n'ont jamais eu à constater un quelconque manquement à ces obligations (respect des libertés publiques et des droits fondamentaux) de la part de cette instance. Philippe VUILQUE demande au Premier Ministre dont la MIVILUDES dépend une clarification rapide permettant de rassurer l'ensemble des acteurs de la lutte contre les dérives sectaires.

 

Permanence : 3, rue Gambetta - BP 130 - 08500 REVIN - Tél : 03 24 40 51 51 - Fax : 03 24 40 51 50
Assemblée Nationale : 101, rue de l'Université- 75007 PARIS - Tél: 01 40 63 75 13- Fax: 01 40 63 94 77
e mail : vuilque.philippe@wanadoo.fr

Adresse postale : BP 130 - 08500 REVIN

 


France : Sectes

Michèle Alliot-Marie relance le débat sur les sectes

AFP, 6 février 2008

[Texte intégral]

PARIS - Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur chargée des Cultes, a relancé le débat sur les sectes, en mettant en cause le fonctionnement de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), au moment où celle-ci est l'objet de critiques de mouvements comme la scientologie.

La ministre a confié au Parisien lundi, vouloir "décomplexer la lutte contre des dérives sectaires" et "assurer la liberté de croyance de tous". Dans la foulée, elle a affirmé que ce n'était "pas à la Miviludes de définir une politique, ni de mener des actions de répression".

Interrogée par l'AFP, la Miviludes s'est refusée à tout commentaire, indiquant n'avoir pas été prévenue. "Tout ce que nous apprenons, nous l'apprenons par la presse", a déploré un membre de la Mission, rappelant que la Miviludes était un organisme interministériel dépendant du Premier ministre et non du ministre de l'Intérieur.

Même si Mme Alliot-Marie a tempéré, peu après, son propos en assurant qu'il ne s'agissait "en rien d'une mise en cause" de la Miviludes qui "a son rôle de réflexion, voire de propositions", ses déclarations sont intervenues à un moment où certains mouvements critiquent l'action de la mission.

La Miviludes, créée en 2002, a succédé à la Mils (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) qui émanait elle-même d'un Observatoire créé en 1996 dans la foulée du rapport parlementaire sur "les sectes en France" et l'affaire de l'Ordre du Temple solaire (16 morts).

Dans ses récents rapports, elle a étudié le risque d'intrusion des sectes dans les secteurs de la formation professionnelle et de l'entreprise. Ses détracteurs l'accusent de "voir des sectes partout", ce que réfute son président Jean-Michel Roulet, rappelant qu'il chasse les dérives sectaires ("mise en état de sujétion"), et non les sectes.

Néanmoins, la Miviludes est vue comme un ennemi personnel par l'Eglise de Scientologie, qui lui préférerait un "observatoire" composé de professeurs et de chercheurs et juge ses critères "inappropriés".

En France, pays laïque, l'Etat ne définit pas la religion mais défend la liberté de croyance, qui doit s'exercer "sans trouble à l'ordre public". Une association, rassemblant des fidèles, ne réclamant pas de fonds publics et ne causant pas de scandale, peut demander à bénéficier du statut d'association cultuelle (loi de 1905). Mais certaines associations à caractère cultuel ont fondé des associations culturelles (loi de 1901), qui peuvent bénéficier de fonds publics.

Il y a une certaine confusion entre les deux statuts et une des propositions du rapport Machelon (septembre 2006) sur le toilettage de la loi de 1905 est justement de reconsidérer leur fonctionnement et leur objet.

Dans le contexte de "laïcité positive" mis en avant par le président Sarkozy, les anti-sectes craignent qu'au nom de la liberté de croyance, on n'ouvre le champ aux mouvements sectaires.

Pour tenter de décrisper le débat, l'Eglise de Scientologie a fait savoir mardi qu'elle ne demandait à "bénéficier d'aucun aménagement" de la loi de 1905, tandis que le porte parole des Témoins de Jéhovah (200.000 adeptes en France), Jean-Claude Pons, a dit à l'AFP qu'il n'y avait "pas grand'chose à attendre d'une modification de la loi de 1905". M. Pons a souhaité, toutefois, une "clarification" entre associations loi 1901 et loi 1905.

L'historien des religions Odon Vallet, dans son "petit lexique des mots essentiels", écrit qu'une secte est "à la fois un lieu où on suit un chef et où l'on se coupe du monde. (...) La secte est une île et la religion un continent".


France : Sectes

Indignation et émotion après les déclarations d'Alliot-Marie sur les sectes

AFP, 6 février 2008

[Texte intégral]

PARIS - Plusieurs associations dont l'Unadfi se sont déclarées mercredi dans un communiqué "émues et indignées" par les déclarations de la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie "sur sa conception de la
lutte contre les dérives sectaires".

Dans ce texte commun, l'UNADFI(Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu), le CCMM-centre Roger Ikor, le GEMPPI (Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l'individu) et SOFI (Société famille individu), "rappellent que les dérives sectaires ne se limitent pas à la sphère religieuse; plus de la moitié des cas concernent le secteur de
la santé, le développement personnel, les actions humanitaires, les activités sportives, éducatives et culturelles".

Elles apportent leur soutien à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) pour sa "vigilance constante sur les agissements sectaires" et son rôle dans la coordination dans les actions de prévention.

Elles demandent enfin au président Sarkozy de confirmer la promesse faite pendant sa campagne électorale d'aider les associations qui luttent contre les activités sectaires.

Par ailleurs Philippe Vuilque, député des Ardennes, Président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée, s'inquiète dans un communiqué diffusé mercredi de la "réforme annoncée de la lutte contre les sectes et de la remise en cause de l'action de la Miviludes.

Il rappelle que la Miviludes "dépend du Premier Ministre et s'étonne du silence de ce dernier" à propos des déclarations sur l'avenir de cette organisation.

Il juge "grave et sans fondement, la déclaration (ndlr de Mme Alliot-Marie) selon laquelle "la Miviludes aurait tendance à empiéter sur la liberté de conscience et de croyance". Philippe Vuilque considère qu'elle fait "un travail remarquable de prévention, d'information et de vigilance".

Enfin il demande au Premier ministre "une clarification rapide permettant de rassurer l'ensemble des acteurs de la lutte contre les dérives sectaires".


France : Sectes - Laïcité

Jean-Pierre Brard refuse le "toilettage au karcher" de la loi de 1905

AFP, 6 février 2008

[Texte intégral] (suivi du communiqué de presse dans son intégralité )

PARIS - Jean-Pierre Brard, député-maire (app.PCF) de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a invité à refuser le "toilettage au kärcher" de la loi de 1905 sur la laïcité, et pris la défense de la Miviludes (Mission
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) dans un communiqué diffusé mercredi.

Il a regretté que Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, ait parlé de "laïcité intolérante" à l'égard des croyances et déplore qu'au nom de la liberté de conscience, elle remette en cause la lutte contre les sectes.

Mme Alliot-Marie, poursuit-il, "a publiquement désavoué" la Miviludes, dont il est question de "recentrer le travail sur les +mouvements dangereux+, c'est-à-dire ceux ayant déjà commis des infractions pénales".
La ministre a confié au Parisien lundi, vouloir "décomplexer la lutte contre des dérives sectaires" et "assurer la liberté de croyance de tous". Dans la foulée, elle a affirmé que ce n'était "pas à la Miviludes de définir une politique, ni de mener des actions de répression".

Pour M. Brard, "c'est piétiner inconsidérément le travail rigoureux et méticuleux accompli depuis des années par la Miviludes. C'est nier la nécessité absolue d'un travail de prévention et d'information sur les dérives sectaires.

(...) Renoncer à cet indispensable outil d'investigation et d'alerte, c'est condamner les pouvoirs publics à l'aveuglement, c'est abandonner les victimes et leur famille".

Jean-Pierre Brard, qui a été membre de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes, regrette en outre que le président Nicolas Sarkozy "mélange allègrement tous les principes républicains qui fondent la séparation des Eglises et de l'Etat : il oppose les laïcs et les croyants, il confond tolérance et complaisance envers les sectes, il veut faire des associations cultuelles, des associations loi 1901.

Refusons le toilettage au kärcher de la loi de 1905 comme celui de la Miviludes",
conclut le député.

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Communiqué dans son intégralité : 

 COMMUNIQUE DE JEAN-PIERRE BRARD

Maire de Montreuil

Député de la Seine-Saint-Denis

Secrétaire de la commission des finances

La ministre de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, se fait décidément la voix de son maître, Nicolas Sarkozy, même dans les pires oeuvres. Prolongeant les attaques du Président contre l'héritage laïc de notre République, elle a dénoncé hier notre laïcité « intolérante » qui jugerait les croyances « a priori ».

Cette dérive gagne malheureusement le terrain de la lutte contre les sectes. Au nom de la « liberté de conscience », Mme Alliot-Marie a publiquement désavoué hier la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) dont les investigations auraient été trop audacieuses au goût du gouvernement. Il s'agit, entend-on, de « recentrer le travail de la Miviludes sur les mouvements dangereux », c'est-à-dire ceux ayant déjà commis des infractions pénales.

C'est piétiner inconsidérément le travail rigoureux et méticuleux accompli depuis des années par la Miviludes. C'est nier la nécessité absolue d'un travail de prévention et d'information sur les dérives sectaires. Dès que des illégalités sont avérées, la police et la justice peuvent intervenir et punir. C'est en amont qu'il faut exercer une « vigilance », comme l'indique le nom de la mission. Renoncer à cet indispensable outil d'investigation et d'alerte, c'est condamner les pouvoirs publics à l'aveuglement, c'est abandonner les victimes et leur famille.

Les travaux menés par les parlementaires de tous horizons politiques et par la Miviludes sur les sectes ont toujours scrupuleusement respecté les libertés publiques et la liberté de croyance. Mais la naïveté et la complaisance n'ont pas leur place face à des multinationales de la manipulation mentale et de l'argent.

Monsieur Sarkozy rêve d'une France atlantiste et communautariste où les « spiritualités » auraient leur place dans l'espace public. Il aime à louer Dieu « qui est dans la pensée et le coeur de chaque homme » et à afficher son amitié avec d'éminents responsables de la scientologie, comme l'acteur Tom Cruise. Il a même affirmé publiquement ne pas avoir « d'idées arrêtées » sur la scientologie. Cette confusion dans son esprit, doublée d'une inculture totale concernant notre héritage historique et philosophique, l'amène malheureusement à mélanger allègrement tous les principes républicains qui fondent la séparation des Eglises et de l'Etat : il oppose les laïcs et les croyants, il confond tolérance et complaisance envers les sectes, il veut faire des associations cultuelles, des associations loi 1901...

Refusons le toilettage « au kärcher » de la loi de 1905 comme celui de la Miviludes.


Belgique : Scientologie

Première : une manif contre la Scientologie

La Libre Belgique, 6 février 2008 par Roland Planchard

[Texte intégral]

Un groupe veut réunir 300 000 personnes dans le monde. Et à Bruxelles...

Du jamais vu, si tout se réalise comme prévu par le groupe de lutte contre l'"Eglise" de scientologie, "Anonymous". Après avoir appelé voilà peu de temps au harcèlement des sites Internet de la scientologie, ce mouvement international - et qui a semble-t-il un pilier belge - organise, le dimanche 10 février, une manifestation tout aussi internationale. Sur le site américain de NBC11, "Anonymous" annonçait lundi ne pas désespérer de réunir quelque 300 000 personnes. Aux Etats-Unis mais aussi en Europe. Et, en particulier, à Bruxelles où les scientologues ont établi un siège majeur.  

Partout, l'heure de rassemblement sera la même : 11 heures locales(1). Partout, la violence sera exclue au profit de la bonne humeur, annonce "Anonymous". Mais partout, le slogan "Nous n'oublions pas, nous ne pardonnons pas et nous sommes nombreux" pourrait fleurir... 

C'est que la scientologie est réputée, dans plusieurs pays dont le nôtre, être une organisation sectaire. Côté droit commun, elle a de surcroît été inculpée en Belgique, même en tant que personne morale, pour organisation criminelle et association de malfaiteurs ainsi que pour des infractions d'extorsion, d'escroquerie et on en passe. Le parquet fédéral belge avait tracé un réquisitoire en ce sens en septembre 2007 (l'"Eglise" étant présumée innocente en l'attente d'un jugement). 

Bref, si la manifestation obtient un certain succès, à Bruxelles et ailleurs, ce sera la première fois que d'anciens adeptes floués et ceux qui critiquent les sectes seront aussi visibles. 

Or, pour les scientologues, cela tombe mal car, confrontée au vieillissement de ses adhérents et à une fréquentation hésitante, leur multinationale change petit à petit ses méthodes de recrutement et de communication pour tenter de redorer son image.

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(1) Le rassemblement est prévu à la station de métro "Parc", en surface, à partir de 11 heures; les manifestants se déplaceront au siège du 91, rue de la Loi, pour l'après-midi. Voir
tp://anonymousbelgium.jottit.com/


France : Sectes

Alliot-Marie n'a "jamais prôné la suppression" de la MIVILUDES

La Croix, 7 février 2008

[Texte intégral]

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, n'a "jamais prôné la suppression" de la MIVILUDES, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, a-t-elle affirmé jeudi dans un courrier adressé à quatre associations anti-sectes.

Dans une lettre envoyée au GEMPI, au centre Roger Ikor, à l'UNADFI et à la SOFI, la ministre rappelle avoir "clairement indiqué la mission du ministre de l'Intérieur et ce qu'était le rôle de la MIVILUDES" (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

"Je n'ai jamais prôné la suppression de cet organisme", affirme la ministre, en ajoutant que "quelles que soient les critiques qui ont pu être formulées contre la mission, je ne remets pas en cause son travail d'étude et de recommandation".

"Je le juge au contraire intéressant et utile", poursuit Michèle Alliot-Marie, mais "il est évident que chacun doit être clairement dans son rôle, le conseil d'un côté, l'action de l'autre", ajoute-t-elle.

Réitérant que sa "préoccupation première est la protection des victimes", la ministre souligne qu'il est "de (sa) responsabilité de veiller à ce que les procédures établies par les services de police répondent aux exigences de l'autorité judiciaire et permettent le prononcé de condamnations ".


France : Ecoovie

Reportages radio sur l'énigmatique Pierre Maltais

Radio Canada , 7 février 2008

[Texte intégral]

Radio-Canada, Desautels - Une série de reportages radio sur l'énigmatique Pierre Maltais et son mouvement Ecoovie est disponible sur le site web de Radio-Canada:  

Le reportage d'Éric Plouffe, première partie 

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia%3Dhttp://www.radio-canada.ca/Medianet/2008/CBF/Desautels200802071717_2.asx 

Le reportage d'Éric Plouffe, deuxième partie

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia%3Dhttp://www.radio-canada.ca/Medianet/2008/CBF/Desautels200802071732_1.asx 

Le reportage d'Éric Plouffe, troisième partie 

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia%3Dhttp://www.radio-canada.ca/Medianet/2008/CBF/Desautels200802071813_1.asx


France : Ecoovie

Entre les mailles de la justice

Radio Canada , 7 février 2008

[Texte intégral]

Gourou d'un mouvement sectaire qui a défrayé la chronique en Europe durant les années 1980, Pierre Maltais traîne avec lui une image d'escroc, de manipulateur et d'abuseur.

Au Québec, il a eu des démêlés, en 2003, avec la Direction de la protection de la jeunesse, qui voulait lui retirer la garde de trois enfants qui vivaient à sa ferme, dans Lanaudière. Durant le procès qui a suivi, devant le Tribunal de la jeunesse, le procureur avait déposé des plaintes très accablantes contre lui.

« On parle de choses graves en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse », indique Me René Gauvreau.

Dans le jugement final, obtenu par Radio-Canada, il est écrit que cet homme « exploite sexuellement les jeunes garçons », qu'il « constitue un danger moral important pour les enfants » et qu'il existe « une preuve accablante quant à [sa] perversité ».

Des entrevues réalisées en Europe avec d'anciens adeptes de la secte de Pierre Maltais laissent aussi entendre qu'il a abusé de son pouvoir pour avoir des rapports sexuels avec des adolescents.

« À la puberté, c'est là où il y a le problème, il initiait, et l'initiation, c'était... se faire avoir par Maltais », raconte Bernard Olivier. Il ajoute que les enfants étaient parfois très jeunes.

Un homme de 27 ans a également témoigné, à visage couvert, que Pierre Maltais l'avait agressé aux Pays-Bas, alors qu'il avait à peine 12 ans et qu'il était gravement malade. « Il m'a fait venir à lui, pour que lui en personne puisse me soigner. Je suis arrivé là-bas et, petit à petit, il s'est rapproché de moi, pour avoir, finalement, des rapports de pédophile avec moi. »

Les anciens adeptes de Pierre Maltais affirment également que le gourou se prétendait guérisseur et interdisait aux personnes malades de voir un médecin. Trois membres de la secte seraient d'ailleurs décédés, faute de soins médicaux.

Toujours en liberté

Depuis qu'il a quitté le Canada, Pierre Maltais vit au Nicaragua. Mais étrangement, cet homme au lourd passé ne fait l'objet d'aucune accusation. C'est normal, explique Me René Gauvreau: il s'agissait au départ d'un procès sur la garde des enfants, pas sur Pierre Maltais lui-même. « Ce n'est pas un fugitif, M. Maltais. À ma connaissance, il n'y a pas de mandat d'arrestation qui a été émis contre lui. Il y a un mandat d'amener qui a été émis par le tribunal, pour les enfants ».

Toutefois, la véritable question est de savoir comment et pourquoi un homme à qui on reproche autant de choses a pu échapper aussi longtemps à la police et aux tribunaux.


France : Les Béatitudes

Scandale pédophile dans une communauté religieuse

Le Figaro, 8 février 2008 par Angélique Negroni

[Texte intégral]

L'affaire est embarrassaute pour la communauté des Béatitudes, association charismatique créée en 1973 L'un de ses membres, l'ancien frère Pierre-Êtienne A, 57 ans, vient d'avouer des agressions sexuelles sur plus de 50 mineurs, âgés de 5 à 13 ans entre 1985 et 2000.

Selon nos informations ces faits viennent d'être dénoncés par un fidèle de la communauté qui a averti le parquet de Rodez.

Après l'enquête démarrée en novembre ce dernier a décidé d'ouvrir mardi une information judiciaire pour
« agressions sexuelles ». Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire l'auteur présumé a reconnu les faits. Alors qu'il était frère avant d'être relevé de ses voeux récemment il aurait abusé de dizaines de fillettes et de garçons que les familles qui fréquentaient la communauté lui confiaient;

En charge de l'affaire, les gendarmes doivent retrouver ses nombreuses victimes pour les entendre, des investigations qui devraient durer des mois. Car frère Pierre-Etienne A., membre de l'association depuis trente ans, a fréquenté plusieurs de ces structures en France. Avant d'être rattrapé par cette affaire, il était depuis sept ans à l'abbaye de Bonnecombe, près de Rodez. C'est d'ailleurs l'un de ses membres qui, après avoir recueilli ses confidences, a saisi la justice.

Aujourd'hui, le responsable de l'abbaye affirme que les dirigeants de la communauté des Béatitudes avaient été prévenus de ces agissements depuis longtemps. « C'est ce que nous allons vérifier », dit-on de source proche de l'enquête. Contactés par Le Figaro les responsables de l'association étaient hier injoignables. En octobre dernier, ils auraient décidé d'exclure ce frère de leur communauté.


France : Ecoovie

Le silence du gourou Maltais

Radio Canada , 8 février 2008 par Alain Gravel

[Texte intégral]  

Pierre Maltais, que vous avez vu dans le reportage de mes collègues Normand Grondin et Pier Gagné à Enquête cette semaine, est loin d'être un inconnu. 
 
Au Québec, c'est le cinéaste Jacques Godbout qui l'a publiquement mis au monde avec un film qu'il lui a consacré en 1994 et qui avait pour titre L'affaire Norman William. Ce film a été produit par l'Office national du film. 
 
Il vaut la peine de revoir ce film pour se rendre compte à quel point Maltais est un menteur et un grand manipulateur.  
 
D'ailleurs, Jacques Godbout est tombé dans le panneau en le dépeignant comme une victime de la justice européenne, surtout des tribunaux belges. Maltais venait alors d'être condamné à quatre mois de prison pour fraude. 
 
Le cinéaste en a brossé un portrait positif, à tel point qu'il concluait son film en disant que Pierre Maltais était la personne la plus extraordinaire qu'il ait rencontrée. Tout un contraste avec l'enquête de mes collègues Normand Grondin et Pier Gagné. 
 
Jacques Godbout, à qui j'ai parlé cette semaine, se défend en disant qu'il ne pouvait quand même pas deviner ce qu'allait devenir Pierre Maltais. Qu'il n'a pas non plus à assumer les actes de Maltais.  
 
J'ai invité le cinéaste à s'expliquer devant la caméra. Il a décliné mon invitation. Dommage! 
 

Invitation à Pierre Maltais  

L'équipe d'Enquête a fait parvenir à Pierre Maltais diverses invitations afin qu'il puisse répondre aux accusations portées contre lui par d'anciens adeptes qui ont témoigné dans le cadre de notre reportage. 
 
Toutes ces demandes ont été faites par le truchement d'un de ses fils ou de certains de ses adeptes, puisqu'il était introuvable. 
 
On a bien vu dans notre reportage que Maltais est un spécialiste de la fuite en avant. Il n'a évidemment pas laissé son adresse lorsqu'il a quitté en coup de vent le Québec au beau milieu d'un procès au tribunal de la jeunesse, où il contestait la décision de la DPJ de lui retirer la garde de trois enfants.  
 
Nous l'avons finalement retracé au Nicaragua et, à nouveau, il a filé à l'anglaise, comme il nous avait donné un rendez-vous pour le lendemain. 
 
Il n'a répondu à aucune des demandes d'entrevue qui lui ont été faites et qui lui auraient permis de répondre aux accusations lancées contre lui. 
 
Pierre Maltais ne s'est manifesté qu'il y a deux semaines. Il a alors communiqué avec l'ombudsman de Radio-Canada, Mme Julie Miville-Dechêne, pour se plaindre de nos méthodes d'enquête. Mais l'ombudsman ne peut pas intervenir avant la diffusion d'un reportage. C'est une façon, pour elle, d'éviter l'ingérence. Elle ne réagira que s'il y a plainte formelle. 
 
Pierre Maltais n'entendait pas s'arrêter là. Il a communiqué mardi dernier, depuis le Nicaragua, avec le directeur des Documentaires et Grands Reportages de Radio-Canada, Jean Pelletier. 
 
Il acceptait de nous accorder une entrevue en échange de certaines conditions quant au contenu du reportage. Nous avons refusé de céder à ses pressions en vertu de nos politiques journalistiques. 
 
Nous lui avons réitéré notre demande d'entrevue, mais sans condition. À ce jour, nous n'avons reçu aucune réponse. Dommage! 


France : Sectes

Les parlementaires anti sectes passent à l'offensive

Le Monde, 9 février 2008 par Stéphanie Le Bars

[Texte intégral]

Les parlementaires spécialistes de la lutte antisectes sont vent debout contre les nouvelles orientations définies par le gouvernement, dans le cadre de la lutte contre les dérives sectaires.

Le ministère de l'intérieur entend désormais mettre l'accent sur la poursuite des cas avérés d'infractions pénales commises par des mouvements dangereux, rompant avec la politique privilégiée ces dernières années par les commissions parlementaires et la Mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) de désigner a priori les groupes soupçonnés de dérives sectaires.

Cette approche revient à "piétiner inconsidérément le travail rigoureux et méticuleux accompli par la Miviludes", s'indigne Jean-Pierre Brard, député (apparenté communiste) de Seine-Saint-Denis, vice-président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée nationale, qui assure que les travaux des parlementaires et de la Mission "ont toujours scrupuleusement respecté les libertés publiques et la liberté de conscience".

"Cette évolution est le fruit d'une manipulation orchestrée par des hauts fonctionnaires du ministère de l'intérieur favorables aux mouvements sectaires, qui placent le débat sur la liberté de conscience et la religion, alors que les mouvements dangereux, aujourd'hui, n'ont plus de références religieuses", a déclaré au Monde Alain Gest, député UMP de la Somme, membre du conseil d'orientation de la Miviludes, à l'issue d'une réunion de la Mission, jeudi 7 février.

Il souhaite rencontrer le premier ministre, dont dépend la Mission, sur ce sujet. Face à ces réactions, la ministre de l'intérieur a pris la peine d'écrire, jeudi, aux associations antisectes pour les assurer qu'elle n'avait "jamais prôné la suppression" de la Miviludes.

NOUVELLES ORIENTATIONS

Les interrogations formulées à l'égard des travaux de la Miviludes sont récurrentes depuis 2005 et l'arrivée à sa tête du préfet hors cadre Jean-Michel Roulet, notamment critiqué pour ses mises en cause répétées des Témoins de Jéhovah ou de communautés protestantes, telles que les Frères de Plymouth.

Sa mise en examen, en octobre 2007, pour "diffamation", à la suite de la plainte déposée par l'association Tradition, famille, propriété a contribué à fragiliser les méthodes employées dans la lutte antisectes. Son remplacement, prévu en septembre, devrait faciliter la mise en place de nouvelles orientations.

Par ailleurs, inquiets de voir les poursuites judiciaires se multiplier après des témoignages enregistrés par les commissions parlementaires sur les sectes, les députés ont obtenu le dépôt d'une proposition de loi par Bernard Accoyer, président (UMP) de l'Assemblée nationale.

Cette proposition, qui sera examinée le 3 avril, vise à accorder aux témoins des commissions d'enquête la même protection juridique qu'aux personnes appelées à témoigner devant les tribunaux.


Espagne : Scientologie

La Scientologie a déjà gagné sa première victoire

Le Petit Journal, 12 février 2008 ENTRETIEN – José María Vázquez Honrubia Propos recueillis par Caroline RODRIGUEZ.- Madrid) lundi 11 février 2008

[Texte intégral]

Vingt ans après son coup de filet contre l'Eglise de Scientologie, nous avons rencontré le juge Vázquez Honrubia. Il nous livre sans réserve ses impressions sur le verdict de la Audiencia Nacional, et nous raconte les dessous d'une organisation qu'il ne connaît que trop

- Lepetitjournal.com : Que vous inspire la décision de la Audiencia Nacional d'autoriser l'Eglise de Scientologie à s'inscrire au registre officiel des religions ?

- José María Vázquez Honrubia : J'ai sous les yeux la sentence, et un point en particulier me paraît incompréhensible. Mais bon, il faudrait avant tout souligner une chose : cette sentence n'est pas encore une décision ferme. Elle ouvre au recours devant le Tribunal Suprême.

- Sur quoi peut s'appuyer ce recours?


- Il y a quelque chose d'évident, et d'ailleurs, je ne comprends pas ce qu'a fait l'avocat de l'Etat, j'aimerais bien que l'on m'explique. Moi, je ne parviens pas à saisir pourquoi cette organisation n'entre pas dans les critères d'exclusion de l'article 3.2 (de la loi organique de liberté religieuse, NDLR)*.

- Si elle n'est pas une religion, d'après vous, qu'est-ce que la Scientologie ?

- C'est une organisation qui se dédie tout spécialement à l'expérimentation des phénomènes psychiques et parapsychologiques, et sans aucune qualification légale de surcroît. Ses membres appellent ça "le pouvoir de l'esprit". Ils donnent des cours pour libérer l'esprit. Les confessions, qui se font avec un détecteur de mensonge dont on s'amuse à bouger l'aiguille, vont également dans ce sens. C'est comme ça qu'ils manipulent les gens.

Les médecins parlent de "syndrome dissociatif atypique", une particularité des sectes dites "destructives" puisque la personnalité est détruite à travers ce processus. Moi j'appelle ça de la régression psychologique. A la fin des enseignements, ils assurent que l'on peut résister à la maladie, on devient une espèce de surhomme, de super héros. Et tout ça se paye très cher.

- Selon vous, que représente une telle inscription pour l'Eglise de Scientologie espagnole ?


- Principalement deux choses. Il faut aussi savoir que c'est une formidable multinationale, qui détient des sommes d'argent prodigieuses. Avec le statut d'association religieuse, elle ne payerait plus d'impôts. Toutefois, la loi est sur le point de changer à ce niveau. Mais je crois que l'idée fondamentale est de se définir comme une religion, et pas seulement en Espagne. La Scientologie a beaucoup de problèmes en Europe, parce que réellement c'est une organisation problématique.
Après ils pourront se poser en victime de persécution religieuse, et invoquer les droits de l'Homme.

- Depuis 20 ans, il semble que la Scientologie se soit renforcée en Espagne, malgré l'absence de cette inscription...


- En 2001, la Scientologie s'en est tirée avec une absolution en pénal. Même le délit fiscal, qui était le plus "objectif" de tous n'a pas été jugé. L'affaire a trop tardé et il y a eu prescription. Beaucoup de preuves ont disparu, les gens ont pris peur, tout porte à croire qu'il y a eu des pressions.

- En avez-vous été vous-même une victime ?


Bien sûr que oui ! Ils ont même envoyé des gens des Etats-Unis pour moi, pour me suivre. Je recevais des coups de fil et des lettres anonymes en tout genre. Ce fût une période assez difficile. Cela ne m'étonne pas que les gens aient pris peur. Cette organisation possède un dispositif de défense très efficace et organisé.
Ce sont leurs méthodes.

- Au train où vont les choses, diriez-vous que la Scientologie a déjà gagné la bataille ?


- Je le répète : je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé. Je ne sais pas ce que contient le dossier de la défense de l'Etat, et je ne vois pas vers quelle solution celle-ci se dirige. Mais tant que la décision n'est pas ferme, la Scientologie ne pourra pas s'inscrire sur le registre qu'elle convoite.
Cette organisation n'a jamais cessé de fonctionner ici, sans avoir besoin de cette distinction. Elle joue déjà sur le registre de la victimisation, en proclamant que l'Inquisition existe encore en Espagne : c'est un thème très "local" qui fonctionne assez bien. Et comme elle dispose d'un très bon service de propagande, l'inscription effective sera une cerise sur le gâteau. Mais quelle que soit la décision du Tribunal Suprême, la Scientologie a déjà remporté sa première victoire.



* "[la garantie de la liberté religieuse exclut] les activités, finalités et entités en relation avec l'étude et l'expérimentation de phénomènes psychiques ou parapsychiques"

Chaude actualité pour la Scientologie en 2008 :
- Suite à une guerre virtuelle démarrée depuis le 16 janvier (lire
Le Monde du 01.02.08), les internautes anti-scientologie ont convoqué des grandes manifestations hier, dans plusieurs grandes villes du monde : New York, Toronto, Berlin et Paris ont répondu présents.
- 2008 sera l'année du grand procès pour les scientologues belges.  


Espagne : Scientologie

Eglise de Scientologie : avec la bénédiction de la justice espagnole

Le Petit Journal, 11 février 2008 par Caroline Rodriguez

[Texte intégral]

Autorisée à s'inscrire au registre des religions, la Scientologie achève de se racheter une bonne conduite en Espagne. Une véritable conversion pour le pays qui lui avait mené la vie dure dans une formidable croisade judiciaire il y 20 ans. Avancée démocratique ou absolution douteuse ? Retour sur une saga aux contours "pas très catholique

Le 3 janvier, le quotidien El País titrait : "La Scientologie n'est plus une secte". Et le journaliste de se féliciter de la maturité d'un Etat espagnol, lanterne des démocraties par son exemple de "neutralité face aux croyances religieuses". Le Monde reprenait l'info à son compte le 9 janvier : "La justice espagnole vient d'inscrire la scientologie au registre légal des religions". 
En réalité, la sentence de la Audiencia Nacional -haute instance judiciaire espagnole- était tombée depuis le 19 décembre. La haute autorité judiciaire statuait contre le Ministère de la Justice qui avait refusé d'accorder à la Scientologie le graal d'une inscription au registre officiel*. En vertu de la Constitution Espagnole de 1978**, et de la loi organique de liberté religieuse de 1980, "aucun des documents présentés [par l'administration espagnole] montre qu'il ne s'agit pas d'une entité religieuse ou avec des fins religieuses". Voilà maintenant sept ans que l'Etat espagnol cherche à inculper l'organisation pour motifs administratifs, en vue de l'interdire, ou tout au moins de la contraindre. Cette fois, la messe semble être dite.

Péchés par omission
"Il faudrait quand même souligner une chose : cette sentence n'est pas encore une décision ferme", rappelle le juge Vázquez Honrubia. Le verdict, s'il est un sésame, n'est pas une inscription de fait. Or, l'Eglise de Scientologie espagnole ne peut pas encore prétendre à celle-ci, un recours devant être déposé par le Ministère devant le Tribunal Suprême de l'Etat. Voilà un détail auquel ce magistrat tient tout particulièrement : Vázquez Honrubia est l'homme qui a fait trembler l'Eglise de Scientologie à la fin des années 1980. Lorsqu'il lit le verdict 2007, le juge ne peut s'empêcher d'étouffer un rire amer : "il y a pourtant ici quelque chose d'évident (…), je ne comprends pas ce qu'a fait l'avocat de l'Etat, j'aimerais bien que l'on m'explique." Le réquisitoire s'appuie essentiellement sur la loi de 1980, et va jusqu'à citer son article 3.2 : "[la garantie de la liberté religieuse exclut] les activités, finalités et entités en relation avec l'étude et l'expérimentation de phénomènes psychiques ou parapsychiques". Or pour le juge qui a bien connu les scientologues et leurs victimes, il y a ici comme une dissonance.

Quand l'Espagne était frondeuse

Les faits remontent à 1988, le 20 novembre. Le congrès international de Scientologie se tient à Madrid. La police joue les trouble-fête, et embarque, mandat d'arrêt en main 71 personnes de 15 nationalités différentes. Les "sans grades" sont relâchés ; six personnes sont écrouées, dont Herbert Jentzch, le président international de l'époque. Pour le jeune juge, l'enquête dure 9 mois, ponctuée d'arrestations, d'un scandale politico-financier, et d'une avalanche de plaintes et de témoignages de victimes. Évasion de capitaux, fraude fiscale, escroquerie, atteinte à la santé publique, le juge recense en tout 12 délits dans un réquisitoire "sans précédent de sévérité".
Puis le dossier lui échappe et passe de main en main. Il se découpe, fait la navette entre l'échelle nationale et l'échelle locale. Des pièces à conviction se perdent, chantage et pressions sont exercés contre les magistrats, contre les victimes. Les plaintes se retirent les unes après les autres. Finalement, 17 personnes seront convoquées face à 150 témoins, pour une sentence finale le 3 décembre 2001 : l'absolution. La promesse des "retombées incroyables" du "dossier énorme", prédite à l'époque par Vázquez Honrubia s'était alors envolée, dans un silence assourdissant.
C'est dire si aujourd'hui, la proclamation, en fanfare, d'une inscription -non effective- au registre de la respectabilité, tranche avec cette époque pas si lointaine.

* Fin novembre et dans un premier temps, la Audiencia Nacional avait accepté le recours de l'Eglise de Scientologie espagnole, qui contestait le refus de son inscription opposé par le ministère de la Justice en février 2005.

** Constitution de 1978: Art14 : Tous les Espagnols sont égaux devant la loi sans discrimination
Art 16 : Les libertés de idéologiques, religieuses et de culte sont garanties pour tous les citoyens.


France : Scientologie

La Scientologie en appelle à la loi de 1905

Nouvel Obs, 12 février 2008

[Texte intégral]

S'estimant victime de "violations" de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'Eglise de Scientologie demande que ses membres bénéficient de la liberté de conscience reconnue dans la Constitution.

Dans un communiqué diffusé mardi 12 février, l'Eglise de Scientologie s'estime victime de "violations de la loi de 1905" sur la séparation des Eglises et de l'Etat. Elle demande que ses membres bénéficient de la liberté de conscience reconnue dans la Constitution.
La Scientologie fait référence à un dossier des Renseignements généraux de 1999 qui comporte une liste de "117 associations ou sociétés présentées comme 'filiale de l'Eglise de Scientologie' ou comme ayant un 'adepte' en 'position stratégique'. Toutes sont des entreprises commerciales n'ayant aucun lien juridique ou commercial, direct ou indirect, avec l'Eglise de Scientologie", assure le communiqué. Une "liste noire", selon la Scientologie, établie "en violation flagrante" de la Convention européenne des droits de l'Homme et de la loi de 1905 sur la liberté de conscience.

Mesures liberticides

"Si les Renseignements généraux jetaient ainsi en pâture à l'opinion publique une liste de 'filiales' de l'Eglise catholique ou du Grand Orient de France, il se trouverait, à juste titre, suffisamment de bonnes âmes pour dénoncer une violation inadmissible des libertés fondamentales et de la loi de 1905", dénonce-t-elle. Les Scientologues demandent donc "que soient appliquées, à leur endroit, les lois, rien que les lois, et non des dispositions qui s'apparentent à des mesures liberticides",


Allemagne : Scientologie

Les renseignements intérieurs allemands vont continuer à surveiller l'église de Scientologie

Euronews, 12 février 2008

[Texte intégral]

Un tribunal administratif a rejeté une plainte de cette organisation, qui estime être injustement surveillée depuis 1997. Pour la justice allemande, il y a des indices réels montrant que la scientologie continue à suivre une tendance opposée à l'ordre démocratique. L'organisation elle se présente comme une communauté religieuse sans connotation politique. En Allemagne, on évoque une secte. Et l'inquiétude qu'elle inspire est renforcée par l'inauguration récente du nouveau siège de la scientologie, l'église s'est installée il y a juste un mois sur 4000 m2, en plein Berlin.

Accusée par ses détracteurs de pratiquer le lavage de cerveau, la scientologie a pu bâtir son siège berlinois en toute discrétion car elle n'a pas été surveillée correctement depuis 2003. Une situation qui a provoqué la colère de Gunther Beckstein. Le ministre président bavarois était il y a 5 ans, ministre de l'intérieur: "La scientologie est très clairement une entreprise qui n'est pas une église religieuse, mais une entreprise dont l'intérêt est le pouvoir, l'argent et l'influence politqiue. c'est pour cela qu'il est crucial de surveiller la scientologie en tant qu'organisation hostile à la constitution."

La scientologie qui décidément crispe l'Allemagne: son plus illustre ambassadeur, l'acteur Tom Cruise, a récemment été comparé à Joseph Goebbles, le ministre nazi de la propagande. L'attaque est lancée par un historien allemand de renom, qui s'appuie sur cette vidéo visible sur internet. On y entend Tom cruise, lancer devant des scientologues enthousiastes, "Devons nous nettoyer ce monde?". Une phrase que l'historien compare au "voulez vous la guerre totale ?", de Goebbles, en 1943, devant une foule en délire.

Et le bras de fer se poursuit, autour de l'américain, qui serait le n°2 de l'église de scientologie. la polémique cette fois concerne le lieu du tournage d'un film dont Tom Cruise est l'interprète principal. L'équipe veut filmer là même où Claus Von Stauffenberg a été exécuté le 20 juillet 44, sur le site du ministère de la défense. Claus Von Stauffenberg est l'officier qui avait tenté d'assassiner Hitler, ce 20 juillet 44.

Et que ce héros anti-nazi soit interprété par Tom Cruise, cela est insupportable pour de nombreux allemands...


France : Sectes

Une nouvelle politique antisectes ? L'effet Tom Cruise

Le Nouvel Obs, 14 février 2008 par Sylvain Courage

[Texte intégral]

Branle-bas de combat chez les militants antisectes ! La semaine dernière, Michèle Alliot-Marie a critiqué l'action de la très officielle Miviludes (Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives sectaires) qui, selon la ministre de l'Intérieur, «s'en tient à une vision arbitraire, stigmatisant a priori» des mouvements sur la base de critères «peu rigoureux». Colère de Philippe Vuilque, député socialiste et président du groupe d'étude sur les sectes à l'Assemblée nationale : «Depuis 2002, la Miviludes ne s attaque pas à des mouvements prétendument spirituels, elle traque les extorsions de fonds et la sujétion qui ont cours dans toutes sortes de milieux. Dire que la lutte contre toutes les dérives sectaires mena ce la liberté de croyance, c'est l'argument des sectes mêmes. Le retrouver dans le discours d'un ministre est très inquiétant.» Alliot-Marie assure qu'il s'agit d'un mauvais procès, et qu'elle entend juste rendre plus efficace le combat contre les dérives sectaires. Pourtant un vilain soupçon empoisonne le débat. En 2004, Sarkozy, alors ministre de l'Economie, a reçu avec les honneurs la star Tom Cruise, numéro deux et ambassadeur international de l'Eglise de Scientologie, puissante organisation inscrite sur la liste des organisations sectaires. «Je ne connais pas [la Scientologie], je n'arrive pas à me faire une idée», avait expliqué Sarkozy, un an plus tard, sur Canal+. Cette neutralité a été évidemment appréciée par les disciples de Ron Hubbard qui dénoncent le «harcèlement» de la Miviludes. «Nous sommes victimes de discrimina tien. La France est l'un des seuls pays où nous nous heurtons à de tek préjugés», peste Danièle Gounord, porte-parole de la Scientologie tricolore qui se vante d'avoir fait tomber la Mils, ancêtre de l'actuelle mission. Les scientologues sont-ils à la manoeuvre ? Siégeant à droite comme à gauche, les parlementaires du groupe d'étude des sectes ont demandé un rendez-vous au Premier ministre. «Le gouvernement est tombé dans le piège dialectique d'organisations sectaires qui ont un discours effrayant», accuse Philippe Vuilque.


France : Satanisme

Cimetières vandalisés : cinq jeunes satanistes interpellés

AFP, 14 février 2008

[Texte intégral]

TOULOUSE - Cinq jeunes âgés de 25 à 27 ans, adeptes de cultes sataniques et soupçonnés de dégradations dans deux cimetières pendant l'été dernier à Toulouse, ont été interpellés et placés sous contrôle judiciaire, a-t-on appris jeudi de source policière.

Les cinq suspects ont été interpellés lundi à leurs domiciles dans l'agglomération toulousaine au cours d'une opération de police menée par une cinquantaine de membres de la sûreté de la ville.

Les cinq jeunes gens, qui ont été déférés devant le juge, "appartiennent à la mouvance satanique", a précisé à l'AFP un porte-parole de la police de Toulouse. Quelques croix et objets mortuaires ont été découverts lors de perquisitions effectuées à leurs domiciles, a-t-il ajouté.

Inconnus jusqu'à présent des services de police, les cinq jeunes gens ont reconnu leur responsabilité dans les saccages de deux cimetières à l'été dernier, a-t-on précisé de même source.

En août, des inscriptions sataniques en anglais et des croix gammées avaient été découvertes sur une dizaine de tombes dans le cimetière de Terre-Cabade, situé dans le centre-ville de Toulouse, où des jardinières de fleurs et des panneaux indicateurs de sections avaient aussi été endommagés.

Fin juin, 46 tombes avaient été saccagées dans un autre cimetière de la ville, celui de Croix-Daurade. Des crucifix avaient été retrouvés renversés, des pots de fleurs cassés et des tags inscrits, mais aucune tombe n'avait été profanée.


France : Sectes

Sectes : un rapport dénonce les nouvelles dérives

Le Figaro, 15 février 2008 par Anne-Charlotte De Langhe

[Texte intégral]

La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires pointe la monté du satanisme.

À l'heure où la Place Beauvau réfléchit à un renforcement de sa capacité d'action contre les dérives sectaires, Le Figaro s'est procuré le rapport 2007 de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), destiné à attirer l'attention du gouvernement sur plusieurs phénomènes inquiétants.

Mis à part la multiplication «considérable» jusqu'au sein des entreprises de structures consacrées à l'enseignement des techniques de bien-être ou de développement personnel, mais également l'utilisation croissante de la datura, nouvelle drogue hallucinogène des «apprentis sorciers», l'organisme semble en effet préoccupé par la montée du satanisme en France.

Avec 92 cas de profanations attribuées l'an passé à cette mouvance (+ 300 % en trois ans) et une augmentation des suicides de jeunes, ce culte pourrait bien être en train d'opérer une véritable «mutation». «On voit naître un satanisme qui, au-delà des croyances traditionnelles, s'inspire de l'idéologie nazie et des croyances celtique ou nordique» , indique le rapport. La Miviludes aurait aussi été «très sollicitée» en 2007 par des familles «dont les enfants sont devenus dépendants de contacts électroniques qui sont à l'origine de troubles comportementaux assez effrayants». Toutes branches et chapelles confondues, le nombre d'adeptes s'élèverait aujourd'hui à 25 000 personnes, «dont 80 % de moins de 21 ans».

Cible privilégiée des sectes, les enfants et les adolescents se retrouvent également au cœur d'un autre chapitre du rapport, consacré aux séjours linguistiques. Plusieurs élèves partis aux États-Unis ou en Irlande auraient ainsi été hébergés dans des familles «dont la pratique religieuse est proche de l'intégrisme, et qui se livrent à un prosélytisme excessif, parfois forcené».

Toiletter une structure controversée

Membre du bureau de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes (Unadfi), Marie Drilhon rappelle le cas de ce jeune lycéen parti étudier dix mois outre-Atlantique. Accueilli par une famille de Mormons, l'adolescent de 17 ans avait été soumis à «une heure d'éducation religieuse avant les cours, des prières quotidiennes, des activités encadrées par la communauté et une retraite forcée à la maison le week-end pour mieux penser à Jésus».

«Les parents nous contactent de plus en plus souvent pour vérifier le sérieux de l'organisme qu'ils ont choisi et se renseigner sur la façon dont les familles d'accueil sont recrutées», ajoute pour sa part Didier Pachoud, président du Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l'individu. Si le nombre de cas rapportés et connus demeure «fort heureusement très limité», (3 en 2007), la Miviludes préconise que «les mesures de précaution soient adoptées par les organisateurs avant la mise en place des séjours de l'été 2008».

Toutefois, l'Intérieur plancherait, lui, sur une Miviludes «nouvelle version», type d'observatoire universitaire, proche du modèle britannique. L'occasion de toiletter une structure relativement controversée sur laquelle planche d'ailleurs la Cour des comptes.


France : Scientologie

"Anonymous", le groupe anti-scientologie prend de l'ampleur

Come4news, 15 février 2008

[Texte intégral]

Après le piratage du site de la scientologie, le groupe "Anonymous" qui se proclame anti-scientologie a gardé ses promesses et a démontré à travers le monde qu'il n'adhère pas à l'église de la Scientologie.

Dimanche dernier, les activistes se  sont réunis dans plusieurs grandes villes du monde entier comme Los Angeles, Sydney, Dublin ou encore Stockholm, pour combattre les crimes de la Scientologie. Les manifestations se sont déroulées dans le calme et aucun incident n'a été signalé. Apparemment, ce qui semblait être un petit groupe émergeant de l'internet, commence à devenir assez puissant et est prêt à entrer en "guerre" contre la Scientologie et ses lavages de cerveau.

La première vidéo publiée par le groupe "Anonymous" a déjà été visionnée plus de 2 millions de fois. Le groupe promet de tenir la Scientologie hors du web.

Les moyens qu'utilise "Anonymous" pour communiquer sont les sites de socialisation tels que MySpace ou encore Facebook.

Que pense la scientologie de ce groupe? Pendant un long moment, l'église de la scientologie a ignoré les attaques du groupe mais récemment, après les attaques subies par le site de la scientologie, un porte-parole affirme que "Anonymous" essaie de supprimer la liberté d'expression et essaie par des moyens illégaux de mettre à mal cette "religion" avec des fax, appels téléphoniques, internet, ...

Jusqu'où iront-ils? 


France : Sectes

Sectes : le rapport remis à Fillon en avril

AFP, 16 février 2008

[Texte intégral]

Le rapport 2007 de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) sera présenté au Premier ministre François Fillon début avril, a indiqué cet organisme.

C'est au Premier ministre qu'il revient de décider de rendre public ce rapport ou non, a-t-on précisé à la Miviludes.

Un document de travail, issu d'une réunion commune du conseil d'orientation et du comité exécutif de la Miviludes tenue le 7 février, a été transmis vendredi aux différents ministères concernés (Intérieur, Justice, Santé...).

Quelques pages du rapport seront consacrées à la montée du satanisme, qui "inquiète" la Miviludes, ainsi que le rapporte Le Figaro de samedi, en faisant état d'un premier document de travail préparé cet hiver qui a servi de base de discussion du 7 février.

Ce phénomène du satanisme avait déjà été abordé par la Miviludes il y a deux ans.


France : Sectes

Utilisation croissante de la datura, drogue hallucinogène, par des sectes

Psychomedia, 17 février 2008

[Texte intégral]  

 Dans son rapport 2007, dont Le Figaro s'est procuré une copie, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte (Miviludes) fait état d'une utilisation croissante de la datura par des sectes.

La datura, une plante originaire d'Amérique du Sud ou de l'Inde selon son espèce, se retrouve notamment en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Europe. Elle est cultivée comme plante ornementale.

La plante (notamment les espèces : Datura stramonium, Datura metel, Datura inoxia, Datura seratocaula, Datura aurea, Datura candida, Datura dolichocarpa, Datura sanguinea) a été utilisée par de nombreuses sociétés traditionnelles (notamment les Aztèques) sur tous les continents pour ses propriétés psychotropes et hallucinogènes.

Elle est toujours utilisée par certaines ethnies d'Amérique lors de rites initiatiques. Son usage et sa préparation restent variables d'une ethnie à l'autre. Sa grande toxicité la rend potentiellement dangereuse même pour un usage chamanique.

L'ingestion d'une partie de cette plante entraine un délire hallucinatoire de plusieurs heures.

De très petites quantités suffisent pour déclencher une intoxication grave, l'ingestion de 4 à 5 grammes de feuilles suffit pour tuer un enfant.

À faible dose, le datura provoque la dilatation des pupilles, une diminution des sécrétions, une diminution du péristaltisme entraînant la constipation, une élévation du rythme cardiaque, une dilatation des bronches, et a des effets hallucinogènes. De fortes doses entrainent le décès par troubles du rythme cardiaque.

En cas d'empoisonnement au datura, une hospitalisation d'urgence est requise où sera pratiqué un traitement qui est avant tout symptomatique : lavage d'estomac, sédation par injection de benzodiazépines, réhydratation.

Les graines et les feuilles de la plante sont la plupart du temps absorbées sous forme d'infusion. Plus rarement elles sont fumées.

L'utilisation dans un cadre récréatif reste anecdotique et souvent limité à une expérimentation isolée et de brève durée du fait de la difficulté de gestion du produit, des effets secondaires désagréables (importante sécheresse des muqueuses, amnésie, confusion mentale et impression d'étrangeté persistante plusieurs jours après la prise), et des risques d'accidents (intoxication) liés à la difficulté à déterminer la dose souhaitée car la limite entre la dose hallucinogène et une surdose est très étroite et liés à la période de latence entre l'absorption et l'apparition des effets qui peut amener les usagers à se surdoser.

En janvier 2007, la Miviludes s'inquiétait dans son rapport annuel du développement des stages de "mieux-être" utilisant une autre drogue, l'iboga.


France : Satanisme

Adolescence : faut-il s'inquiéter de la montée du satanisme ?

Come4news, 17 février 2008

[Texte intégral]  w.come4news.com/adolescence-faut-il-sinquieter-de-la-montee-du-satanisme--602028.html

17 février La mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) attire l'attention du gouvernement, en insistant sur l'émergence de plusieurs phénomènes inquiétants.

Une hausse de 300% des profanations de cimetières et d'églises à l'ordre du jour. Internet est particulièrement ciblé, les sites pullulent, attirant l'attention de nombreux adolescents, animés d'une curiosité naturelle pour le bizarre et le paranormal, en quête d'identité.

Certains de ces groupuscules sont dangereux. L'exemple de "L'Ordre des Neuf Angles", organisant des messes noires, en l'honneur de "Mein Kampf" (Adolf Hitler), est révélateur d'un mal être. On ne peut parler de réel adoration de Satan, mais d'une idéologie néo-nazie, embrigadant une jeunesse désœuvrée, en perte de repères. Pour beaucoup, ces adolescents sont issus de milieux sociaux aisés, intelligents et souvent livrés à eux mêmes.

Le mouvement skinhead, largement dépassé par ces émergences sataniques. Le coté mystique magnétise l'attention, encouragé par les décibels émanant des groupes trash ou gothiques. Marylin Manson, en véritable gourou, interagit sur le désœuvrement, stimulant le coté satanique, qui peut s'avérer aller du folklore, à la destruction et malheureusement se terminer dans le suicide.

Les fanzines, du style "Succubus" ou "Napalm Rock" ne font qu'attiser ces mouvements sectaires. Bien loin de l'Eglise de Satan et de la "philosophie" d'Anton Szandor Lavey, quoique...La date de création de l'Eglise de Satan, à San Francisco, correspond à la date présumée de la mort d'Adolf Hitler. Toujours cette déviance malsaine vers l'idéologie nazie, en toile de fond.

Bien loin du culte de Satan, s'opposant aux dogmes chrétiens.  Une véritable mutation, parsemée de quelques liens avec ce culte, le 666 (le chiffre de la bête), les croix inversés, le coté folklorique donnant cette impression d'appartenance à un groupe. Une bande de copains, au fil du temps, devenant un groupe sectaire. Autrefois un courant sporadique, mais des chiffres nous confèrent le droit de s'inquiéter. Près de 25 000 personnes sont concernées, dont plus de 80% ont moins de 21 ans.

Internet devenant la vitrine de ces groupuscules. Un peu de recherches avec Google et vous serez surpris de l'abondance de ces sites. Il ne faut pas non plus tomber dans la dramaturgie, beaucoup d'adolescent n'agissent de sorte, que par provocation, une manière de clamer leurs différences. Par contre cette mouvance néo-nazie se doit d'être prise au sérieux. Le retour d'un antisémitisme galopant, les profanations, attestent de la dangerosité de certains groupuscules. La vigilance s'impose...


France : Sectes

Emmanuelle Mignon : "Les sectes sont un non problème"

L'Express, 20 février 2008

[Texte intégral]  

La directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy estime aussi qu'on peut "s'interroger" sur la menace représentée par la Scientologie, dans un entretien publié par l'hebdomadaire VSD. Des propos partiellement démentis dans un communiqué de l'Elysée.

Les sectes "sont un non-problème" en France, affirme Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet du président Nicolas Sarkozy, : dans un entretien publié mercredi dans l'hebdomadaire VSD. Et encore:  "Quant à la Scientologie, "je ne les connais pas, mais on peut s'interroger. Ou bien c'est une dangereuse organisation et on l'interdit, ou alors ils ne représentent pas de menace particulière pour l'ordre public et ils ont le droit d'exister en paix".

[ note du WM : merci Madame, vous avez tout compris !! Mathieu Cossu. ]

Ces mots ont aussitôt été démentis par un communiqué de l'Elysée: "Je n'ai jamais tenu les propos qui me sont prêtés par l'hebdomadaire VSD" assure Emmanuelle Mignon.

Dans VSD, on peut encore lire: "La lutte contre les sectes a longtemps permis de dissimuler les vrais sujets". "La liste établie en 1995 est scandaleuse", ajoute-t-elle, évoquant la liste des "mouvements sectaires" mise au point alors par la Commission parlementaire d'enquête sur les sectes.

Toujours dans le journal, elle assure que le gouvernement veut "transformer" la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), instituée auprès du Premier ministre, "en quelque chose de plus efficace et en finir avec le bla-bla". "A part publier des rapports annuels, la Miviludes ne fait rien", accuse-t-elle. Selon la directrice de cabinet du président, "l'idée serait de rattacher ce nouvel organisme au ministère de l'Intérieur, afin de collaborer plus étroitement avec les services de police. Le reste doit relever de la justice".

Inquiétude des associations
Début février, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur chargée des Cultes, a relancé le débat sur les sectes en mettant en cause le fonctionnement de la Miviludes, au moment où celle-ci est précisément l'objet de critiques de mouvements comme la Scientologie. Dans un entretien au Parisien, la ministre confiait vouloir "décomplexer la lutte contre des dérives sectaires" et "assurer la liberté de croyance de tous".

Plusieurs associations, dont l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu), s'étaient déclarées "émues et indignées" par ces déclarations. L'église de Scientologie s'est dite la semaine dernière victime de "violations de la loi de 1905" sur la séparation des Eglises et de l'Etat et a demandé que ses membres bénéficient de la liberté de conscience reconnue dans la Constitution.

La Miviludes doit présenter son rapport 2007 à François Fillon début avril.

Défendant les positions controversées du chef de l'Etat sur la religion, Mignon souligne par ailleurs qu'il est le premier président français à avoir dit que "la question spirituelle doit jouer un rôle dans la société". "La quête de sens n'a sûrement jamais été aussi importante qu'aujourd'hui. La croyance diffuse des valeurs, et tout ce qui diffuse des valeurs est positif", assure-t-elle.


France : Sectes

"Un non-problème"

VSD, 20 février 2008

[résumé]    

Selon l'hebdomadaire VSD en date du 28 février 2008, madame Emmanuelle Mignon - principale inspiratrice des thèses de Nicolas Sarkozy sur la laïcité et directrice de cabinet du président de la république aurait déclaré " La lutte contre les sectes a longtemps permis de dissimuler les vrais sujets. Mais, en France, les sectes sont un non-problème. La liste établie en 1995 est scandaleuse. Quant à la Scientologie, je ne les connais pas, mais on peut s'interroger. Ou bien c'est une dangereuse organisation et on l'interdit, ou alors ils ne représentent pas de menace particulière pour l'ordre public et ils ont le droit d'exister en paix. " et aurait poursuivi son propos en mettant en cause l'action de la MIVILUDES jugée inefficace.

 


France : Sectes

Emmanuelle Mignon dément avoir affirmé que "les sectes sont un non- problème en France"

Nouvelobs, 21 février 2008

[Texte intégral]  

"Je n'ai jamais tenu les propos qui me sont prêtés par l'hebdomadaire VSD, selon lesquels 'les sectes seraient un non-problème en France'", a affirmé mercredi la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, dans un communiqué.

"Interrogée de manière informelle sur les positions du président de la République dans ce domaine, j'ai rappelé la position constante de Nicolas Sarkozy sur ce sujet", explique-t-elle dans son communiqué.

"Soit ces mouvements et ces groupes troublent l'ordre public et abusent de la faiblesse psychologique des personnes, et dans ce cas ils doivent être poursuivis et sanctionnés -les moyens de rendre plus efficaces ces poursuites sont d'ailleurs à l'étude. Soit ils ne troublent pas l'ordre public et respectent les personnes, et ils doivent alors pouvoir exister normalement conformément au principe de la liberté de conscience", résume-t-elle.

Selon l'hebdomadaire "VSD" paraissant mercredi, Emmanuelle Mignon aurait affirmé qu'"en France, les sectes sont un non-problème", qualifiant la liste des organisations considérées comme sectaires établie en 1995 de "scandaleuse".

"Quant à la Scientologie, je ne les connais pas, mais on peut s'interroger", poursuit-elle selon "VSD". "Ou bien c'est une dangereuse organisation et on l'interdit, ou alors ils ne représentent pas de menace particulière pour l'ordre public et ils ont le droit d'exister en paix".

Evoquant la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Mme Mignon souhaite selon l'hebdomadaire "la transformer en quelque chose de plus efficace et en finir avec le blabla". "A part publier des rapports annuels, la Miviludes ne fait rien", estime-t-elle, selon "VSD".

Interrogé lors d'un déplacement dans le XIVe arrondissement de Paris dans le cadre des élections municipales, François Bayrou a défendu le "travail ouvert" fait en France pour lutter contre les sectes.

"Je n'aime pas les sectes, parce que les sectes emprisonnent. Je suis un croyant qui assume ses convictions spirituelles, religieuses, personnelles et familiales, mais je pense que l'esprit sectaire est un très, très grand danger parce qu'il met la main sur les gens, il les manipule", a expliqué le président du Mouvement démocrate (MoDem), tout en précisant n'avoir "pas d'information particulière" sur les propos rapportés par "VSD".

Nicolas Sarkozy avait été critiqué en 2004 par les associations de lutte contre les sectes pour avoir reçu l'acteur Tom Cruise, membre éminent de l'Eglise de scientologie. La Scientologie est considérée comme une secte en France. AP


France : Sectes

Mme Mignon (Elysée) dément des propos sur les sectes publiés dans VSD

AFP, 20 février 2008

[Texte intégral]  

PARIS - La directrice de cabinet du président Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, a démenti mercredi les propos qui lui sont attribués dans l'hebdomadaire VSD, selon lesquels elle estime que les sectes sont "un non-problème" en France.

"Je n'ai jamais tenu les propos qui me sont prêtés par l'hebdomadaire VSD, selon lesquels +les sectes seraient un non-problème en France+", a déclaré Mme Mignon dans un communiqué rendu public par l'Elysée.

Contacté par l'AFP, le magazine, qui a publié ces propos sous forme de trois questions avec réponses, n'a pas réagi dans l'immédiat à ce démenti.

"Interrogée de manière informelle sur les positions du président de la République dans ce domaine, j'ai rappelé la position constante de Nicolas Sarkozy sur ce sujet", ajoute Mme Mignon.

"Soit ces mouvements et ces groupes troublent l'ordre public et abusent de la faiblesse psychologique des personnes, et dans ce cas ils doivent être poursuivis et sanctionnés; les moyens de rendre plus efficaces ces poursuites sont d'ailleurs à l'étude", poursuit Emmanuelle Mignon.

"Soit ils ne troublent pas l'ordre public et respectent les personnes, et ils doivent alors pouvoir exister normalement conformément au principe de la liberté de conscience", conclut-elle dans ce communiqué.

Dans les propos qui lui sont attribués mercredi par VSD, Emmanuelle Mignon déclare que "la lutte contre les sectes a longtemps permis de dissimuler les vrais sujets. Mais, en France, les sectes sont un non-problème".

"La liste établie en 1995 est scandaleuse", y ajoute-t-elle en évoquant la liste des "mouvements sectaires" de la Commission parlementaire d'enquête sur les sectes. "Quant à la Scientologie", qui figurait dans cette liste, "je ne les
connais pas, mais on peut s'interroger", estime-t-elle.

Dans cet entretien, Mme Mignon indique aussi que le gouvernement veut "transformer" la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), instituée auprès du Premier ministre, "en quelque
chose de plus efficace et en finir avec le bla-bla".

"A part publier des rapports annuels, la Miviludes ne fait rien", accuse-t-elle.

Selon la directrice de cabinet du président, "l'idée serait de rattacher ce nouvel organisme au ministère de l'Intérieur, afin de collaborer plus étroitement avec les services de police. Le reste doit relever de la justice".

Dans son communiqué de démenti, Mme Mignon n'évoque pas nommément l'Eglise de Scientologie et ne revient pas sur les déclarations qui lui sont prêtées concernant la Miviludes.


France : Sectes

VSD maintient sa version des propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkosy

Nouvelobs, 21 février 2008

[Texte intégral]  

L'hebdomadaire a publié une interview dans laquelle Emmanuelle Mignon déclare que les sectes sont "un non-problème", que "la liste établie en 1995 est scandaleuse" et qu'"on peut s'interroger" sur la menace représentée par la Scientologie. La directrice de cabinet avait démenti avoir tenu de tels propos.

Interrogé par nouvelobs.com, Marc Dolisi, rédacteur en chef légué de l'hebdomadaire VSD a maintenu, mercredi 20 février, les propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon.

Dans un communiqué, cette dernière avait démenti les propos que lui avait fait tenir le magazine mercredi. Je "n'ai jamais tenu les propos qui me sont prêtés par l'hebdomadaire VSD, selon lesquels 'les sectes seraient un non-problème en France'", avait affirmé la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon.

"Interrogée de manière informelle sur les positions du président de la République dans ce domaine, j'ai rappelé la position constante de Nicolas Sarkozy sur ce sujet", explique-t-elle.

"Soit ces mouvements et ces groupes troublent l'ordre public et abusent de la faiblesse psychologique des personnes, et dans ce cas ils doivent être poursuivis et sanctionnés -les moyens de rendre plus efficaces ces poursuites sont d'ailleurs à l'étude. Soit ils ne troublent pas l'ordre public et respectent les personnes, et ils doivent alors pouvoir exister normalement conformément au principe de la liberté de conscience", résume-t-elle.

"Il semblerait que l'on soit entré dans l'ère du démenti. Bientôt il faudra la présence d'un huissier à chaque interview, comme pour les mariages", commente Marc Dolisi à nouvelobs.com.

"Scandaleuse"

L'hebdomadaire a ensuite fait parvenir un communiqué dans lequel il confirme bien les propos d'Emmanuelle Mignon. "Emmanuel Fansten, journaliste à VSD, a rencontré Mme Emmanuelle Mignon a son bureau de l'Elysée le mercredi 6 février de 11h15 à 12h00", indique le magazine.
"La rédaction de VSD confirme que les propos cités dans l'entretien ont bien été tenus, dans le cadre de ce rendez-vous", précise le communiqué.

VSD est paru mercredi matin avec une interview de cette proche du chef de l'Etat. Elle affirme que "la lutte contre les sectes a longtemps permis de dissimuler les vrais sujets. Mais, en France, les sectes sont un non-problème". "La liste établie en 1995 est scandaleuse", ajoute-t-elle, évoquant la liste des "mouvements sectaires" mise au point alors par la Commission parlementaire d'enquête sur les sectes. "Quant à la Scientologie, je ne les connais pas, mais on peut s'interroger", poursuit-elle selon VSD. "Ou bien c'est une dangereuse organisation et on l'interdit, ou alors ils ne représentent pas de menace particulière pour l'ordre public et ils ont le droit d'exister en paix". Les rapports parlementaires français considèrent que l'Eglise de Scientologie est une secte. La scientologie bénéficie toutefois du statut de religion dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis.

La Miviludes bientôt rattachée à l'Intérieur

Emmanuelle Mignon indique, selon VSD, que le gouvernement compte "transformer" la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), instituée auprès du Premier ministre, "en quelque chose de plus efficace et en finir avec le bla-bla". "A part publier des rapports annuels, la Miviludes ne fait rien", accuse-t-elle.

Selon la directrice de cabinet du président, "l'idée serait de rattacher ce nouvel organisme au ministère de l'Intérieur, afin de collaborer plus étroitement avec les services de police. Le reste doit relever de la justice".

"Assurer la liberté de croyance de tous"


Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur chargée des Cultes, a relancé le débat sur les sectes début février. Elle a notamment mis en cause le fonctionnement de la Miviludes, au moment où celle-ci est précisément l'objet de critiques de mouvements comme la Scientologie.

Dans un entretien au Parisien, la ministre confiait vouloir "décomplexer la lutte contre des dérives sectaires" et "assurer la liberté de croyance de tous".

Plusieurs associations, dont l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu), s'étaient déclarées "émues et indignées" par ces déclarations.
L'église de Scientologie s'est dite la semaine dernière victime de "violations de la loi de 1905" sur la séparation des Eglises et de l'Etat et a demandé que ses membres bénéficient de la liberté de conscience reconnue dans la Constitution.

"La croyance diffuse des valeurs"


La Miviludes doit présenter son rapport 2007 à François Fillon début avril, a indiqué l'organisme samedi, précisant que c'est au chef du gouvernement qu'il revient de décider de rendre public ce rapport ou non.
Un document de travail, issu d'une réunion commune du conseil d'orientation et du comité exécutif de la Miviludes tenue le 7 février, a été transmis vendredi aux différents ministères concernés (Intérieur, Justice, Santé...).
Emmanuelle Mignon souligne par ailleurs que Nicolas Sarkozy est le premier président français à avoir dit que "la question spirituelle doit jouer un rôle dans la société".
"La quête de sens n'a sûrement jamais été aussi importante qu'aujourd'hui. La croyance diffuse des valeurs, et tout ce qui diffuse des valeurs est positif", assure-t-elle.


France : Sectes

Sectes : Nicolas Sarkosy prône la fermeté pour clore la polémique

Le point , 21 février 2008 par Emmanuel Jarry et Laure Bretton

[Texte intégral]  

Nicolas Sarkozy se défend d'avoir jamais eu la moindre faiblesse envers l'Eglise de scientologie après la polémique déclenchée par des propos prêtés à sa directrice de cabinet, Emmanuelle Mignon.

"En ce qui concerne les sectes, ma position a toujours été claire : les activités sectaires sont inadmissibles et inacceptables et il faut faire preuve de la plus grande fermeté", a-t-il dit à Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, en marge d'un déplacement sur le thème de l'emploi.

A la question de savoir si l'Eglise de scientologie était une secte, il a répondu : "Ce n'est pas à moi de le dire".

"Il y a une commission, c'est à elle de le dire", a-t-il ajouté, faisant référence à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

"Je n'ai jamais eu la moindre faiblesse, quand j'étais ministre de l'Intérieur, avec eux", a-t-il affirmé.

En août 2004, alors ministre de l'Economie, Nicolas Sarkozy avait reçu l'acteur américain Tom Cruise, scientologue revendiqué, à Bercy, déclenchant alors une salve de critiques.

François Fillon est à son tour intervenu dans le débat en défendant l'action de la Miviludes, "qui restera sous l'autorité du Premier ministre".

"Il n'y a pas de polémique. Mme Mignon s'est expliquée. Moi, je n'ai pas à commenter les propos des collaborateurs du président de la République", a dit le chef du gouvernement en marge d'une visite de soutien à Françoise de Panafieu, à Paris.

François Fillon a ajouté que la mission de la Miviludes ne subirait "aucun changement". "Je souhaite plutôt qu'on renforce ses moyens. Ça restera un instrument interministériel, parce que c'est sa vocation", a-t-il souligné.

Jeudi, Emmanuelle Mignon a de nouveau corrigé les propos qui lui ont été prêtés sur les sectes - "un non-problème", aurait-elle dit à VSD - sans réussir à faire taire la controverse, à droite comme à gauche.

"S'il y a des mouvements sectaires qui abusent de la faiblesse des gens ou qui troublent l'ordre public, ils constituent un problème", explique-t-elle dans Le Figaro.

Elle ne contredit pas en revanche d'autres déclarations rapportées par VSD, quand elle juge "scandaleuse" la liste des mouvements sectaires établie en 1995 par une commission parlementaire sur laquelle figure notamment l'Eglise de scientologie.

TOM CRUISE AU GOUVERNEMENT?

Profondément catholique, Emmanuelle Mignon a écrit certains des discours les plus contestés de Nicolas Sarkozy sur la religion et la laïcité, en particulier celui de Latran.

C'est aussi elle qui a inspiré la dernière initiative présidentielle, également contestée, sur le "parrainage" par chaque élève de CM2 d'un enfant juif français tué par les nazis.

Entre VSD et Emmanuelle Mignon, "il y a eu une incompréhension, à l'évidence, des deux côtés", a plaidé jeudi le porte-parole de l'Elysée, David Martinon.

"Le gouvernement n'a aucun projet tendant à relâcher (sa) vigilance" et souhaite "au contraire" renforcer ses moyens d'action" face aux sectes, a-t-il assuré.

Dans VSD, Emmanuelle Mignon explique que le gouvernement entend transformer la Miviludes "en quelque chose de plus efficace et en finir avec le bla bla".

"Il est vrai qu'il y a une interrogation sur le travail de la Miviludes, qui n'est sans doute pas assez coordonné avec celui des forces de police", a confirmé David Martinon, évoquant des "réflexions (...) en cours au ministère de l'Intérieur".

"Que la mission fasse son travail, qu'elle soit sévère avec toutes les sectes", a commenté pour sa part Nicolas Sarkozy à Noyelles-Godault.

Les propos d'Emmanuelle Mignon ont continué à alimenter le débat jeudi, sur les sectes mais également sur l'expression des conseillers présidentiels dans les médias.

"S'exprimer c'est un métier", a jugé Jean-Pierre Raffarin sur LCI. "Ce genre de polémique on s'en passerait, surtout en période électorale", a déploré l'ancien Premier ministre UMP à moins de trois semaines du premier tour des municipales.

Pour Claude Goasguen, député UMP de Paris, "Nicolas Sarkozy a donné le feu vert à ses conseillers de parler et c'est bien là le problème". S'exprimant sur Radio Classique, il a ajouté : "S'il y a eu une stratégie assez machiavélique qui consistait à dire 'on va essayer de faire oublier le pouvoir d'achat en faisant des déclarations sur tous autres sujets', c'est raté".

De son côté, Ségolène Royal a jugé "totalement irresponsables" les propos d'Emmanuelle Mignon et le PS a réclamé sa démission. "Il faut que le gouvernement redevienne sérieux. On voit aujourd'hui des dérapages sur tous les sujets", a déclaré l'ancienne candidate socialiste à l'Elysée.

"Extrêmement choquée", Corinne Lepage, candidate du Mouvement démocrate aux municipales à Paris, a manié l'acidité. Pourquoi pas nommer Tom Cruise au gouvernement, à la tête d'un "secrétariat d'Etat à la scientologie et au développement des sectes en France", a ironisé l'avocate sur Canal+.


France : Sectes

Le patron de la MIVILUDES satisfait

Le Figaro , 21 février 2008

[Texte intégral]  

Le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Jean-Michel Roulet, a estimé "très important qu'il y ait unanimité de la classe politique" sur le problème des sectes en France, après la mise en point de Nicolas Sarkozy.

"Depuis plus de 11 ans, a-t-il dit sur France-Info, l'Etat s'est préoccupé de cette question et l'a toujours fait sans approche politicienne, dans l'unanimité". "Il y a une unanimité, a-t-il ajouté, dans cette approche de protéger les victimes et de leur faire comprendre que nous sommes auprès d'elles".

Dans une interview partiellement démentie à VSD, la directrice de cabinet du chef de l'Etat, Emmanuelle Mignon, a eu des propos très controversés sur les sectes et a affirmé que le gouvernement voulait "transformer" la Miviludes
qui, "à part publier des rapports annuels", "ne fait rien".

Après la mise au point, à la mi-journée du président Sarkozy, qui a prôné "la plus grande fermeté" vis à vis des sectes, M. Roulet, s'est déclaré "très heureux d'entendre ces messages d'encouragement". "Cela fera chaud au coeur de beaucoup de personnes", a-t-il affirmé, soulignant que "souvent on nous reprochait soit d'en faire trop, soit pas assez".

Source : AFP


France : Scientologie

Angers : le Conseil d'Etat rejette un appel de la Scientologie

AFP, 21 février 2008

[Texte intégral]

ANGERS - Le Conseil d'Etat a rejeté une demande en appel de l'église de scientologie contre un arrêté municipal, pris à l'automne dernier à Angers, pour interdire la diffusion sur le domaine public des documents émanant de l'organisation, a-t-on appris jeudi auprès de la mairie.

Jean-Claude Antonini, maire PS d'Angers, avait pris cet arrêté le 25 octobre 2007 aussitôt après avoir reçu une plaquette de l'église de scientologie reprenant la charte graphique d'une revue éditée par la ville, et comportant un éditorial prétendument signé de son nom, a indiqué à l'AFP son directeur de cabinet, Olivier Vaillant.

Via une société, la SARL SEL, la Scientologie avait attaqué en référé l'arrêté devant le tribunal administratif, mais celui-ci l'avait rejeté le 18 janvier.

Le 6 février, le Conseil d'Etat a confirmé cette décision, estimant notamment que l'arrêté "ne portait en rien atteinte à la liberté de diffuser et de commercialiser des ouvrages en d'autres endroits" et qu'il "ne portait pas une atteinte telle aux libertés fondamentales d'expression" qu'il justifie une procédure d'urgence.

"C'est une satisfaction car les maires ne disposent souvent d'aucun outil juridique, pour protéger leurs administrés des dérives sectaires", a fait savoir la ville d'Angers. En avril 2007, un premier arrêté pris pour éviter la présence régulière de la scientologie sur les marchés la ville, avait été cassé par le tribunal administratif


France : Sectes

Communiqué de presse de Mr Eric Doligé

Courriel, 21 février 2008

[Texte intégral]  

 Communiqué de presse de M Eric Doligé - Président du Conseil général du Loiret - Sénateur - Mambre de la MIVILUDES

Le ministre Xavier Darcos vient, à juste titre, d'annoncer qu'il fallait, dès le primaire, apprendre des maximes aux jeunes élèves. Il a donné comme exemple : « La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres ».

Emmanuelle Mignon, brillante conseillère à l'Elysée, a du manquer la case départ : le CM2. 

Elle aurait pu y apprendre : « Quand on a rien à dire on ferme sa g… ». 

Il y a 8 jours, elle aurait été la rédactrice du discours demandant de faire parrainer des enfants tués lors de la Shoah par les élèves de CM2. 

Elle vient de récidiver en annonçant semble-t-il « les sectes sont un non problème » et elle donne en prime tout apaisement à l'Eglise de scientologie qui n'en revient pas. 

Là encore démenti de sa part. Pour ne pas avoir à démentir, il suffit de ne pas faire de déclaration. 

Pour ceux qui, comme moi, ont participé à toutes les missions d'enquêtes sur les sectes à l'Assemblée Nationale et sont membres de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), c'est une nouvelle gifle fort désagréable et nous ne sommes pas prêts à tendre l'autre joue. 

Les parlementaires qui s'intéressent à de vrais sujets de société et travaillent en profondeur en ont assez de ces conseillers dits de l'ombre qui aiment de plus en plus la lumière et veulent briller en balayant d'un revers de main, ou d'une phrase bien ciselée, des mois de réflexion et de propositions des élus du Parlement. 

Les conseillers utilisent nos rapports, reconnus par tous comme de grande qualité, pour caler les meubles de leurs bureaux, et pourtant, ils n'ont qu'un rêve : pouvoir se voir confier une belle circonscription et faire à leur tour des rapports et propositions qui subiront le même sort entre les mains de leurs successeurs. 

A grand renfort d'annonces on nous promet une vraie place pour le travail du Parlement. Ainsi les assemblées pourraient être maître de 50 % de leur ordre du jour. Est-ce un rêve ou une utopie ? 

Soyons réalistes. A quoi cela sert-il si tout est systématiquement repris et effacé par les conseillers et administratifs des ministères. 

La réponse la plus importante serait de remettre chacun à sa place. Rien n'interdit de prendre déjà en considération le travail du Parlement ; c'est un problème d'état d'esprit au niveau de l'Etat. 

Il est vrai qu'Emmanuelle Mignon s'est peut être sentie pousser des ailes après le rapport Attali qui a du donner le sentiment aux conseillers que le pouvoir était à leur portée. Les 316 propositions du rapport ont pour quelques unes remué ceux qui étaient directement visés (taxis, Département, avoués...). 

Elle a fait encore plus fort : deux propositions et deux flops magistraux à la veille des élections. Un grand merci et quelle vision politique ! 

Pourvu qu'elle ne découvre pas la maxime : « Jamais deux sans trois » !! 


France : Sectes

Myard (UMP) demande une nouvelle commission d'enquête sur les sectes

AFP, 21 février 2008

[Texte intégral]  

PARIS, 21 fév 2008 (AFP) - Le député UMP souverainiste, Jacques Myard, a demandé jeudi la création d'une nouvelle commission d'enquête sur les dangers des sectes, après la polémique déclenchée par la directrice de cabinet du
président Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, sur le sujet.

Le député a annoncé dans un communiqué avoir saisi le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, d'une proposition de résolution "visant à créer une commission d'enquête sur les dangers des sectes, notamment dans les domaines médical et paramédical"

"Il est, plus que jamais, nécessaire de poursuivre et d'approfondir les travaux engagés par l'Assemblée nationale lors de trois commissions d'enquête sur ce sujet très sensible", a-t-il déclaré

Pour lui, "les mouvements sectaires, par leurs dérives, restent dangereux dans la mesure où ils utilisent des méthodes cachées pour parvenir à leurs fins"

"Malgré l'engagement des pouvoirs publics et des associations, elles ne cessent de se développer, explorant de nouveaux domaines, en particulier le champ médical et paramédical", a-t-il assuré

Le député a fait partie des trois précédentes commissions dont la première en 1995 a abouti à la création de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), mise en cause par Mme Mignon. Deux autres commissions ont été constituées l'une sur le financement des sectes en 1999 et l'autre sur l'influence des sectes sur les mineurs en 2006.

Mme Mignon a suscité mercredi une polémique en affirmant dans VSD qu'en France les sectes "sont un non-problème", des propos ensuite partiellement démentis par l'intéressée.


France : Sectes

Le Grand Orient contre "toute évolution" du statut des sectes

AFP, 21 février 2008

[Texte intégral]

PARIS - Le Grand Orient de France a dénoncé jeudi "de la manière la plus ferme toute évolution dans la politique du gouvernement quant à la modification des statuts des sectes".

Dans un communiqué, le Grand Orient de France "s'insurge contre les propos qu'aurait tenus Emmanuelle Mignon", directrice de cabinet du président Sarkozy dans un entretien à VSD.

"Ainsi donc, écrit le Grand Orient, après une tentative de reformulation des rapports des religions et de l'Etat (...) voilà qu'un haut personnage de l'appareil gouvernemental entendrait de manière implicite faire admettre que de nombreuses sectes pourraient être considérées comme des cultes. Cette prise de position est inacceptable si elle se révèle exacte".

"Les sectes inscrites sur la liste de 1995 par la Commission Parlementaire et en particulier l'Eglise de Scientologie, ne peuvent être considérées comme des cultes, car leurs pratiques (....) témoignent d'atteintes à l'intégrité des corps, ainsi qu'à l'intégrité des consciences", ajoute le texte.


"Toute évolution dans la politique du gouvernement de la République française quant à la modification des statuts des dites sectes ne peut être que dénoncée de la manière la plus ferme. Les Francs-Maçons du Grand Orient de
France, quant à eux, ne l'accepteront pas".


France : Scientologie

Scientologie : un mouvement qui n'a pas bonne réputation

20 minutes, 21 février 2008

[Texte intégral]
 
En déplacement dans le Nord, Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il était pour «la plus grande fermeté» vis-à-vis des mouvements sectaires et rappelé que le rôle de surveillance revenait à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Son président, Jean-Michel Roulet, réagit.

Que pensez-vous de la position de Nicolas Sarkozy sur les sectes?

Elle est juste. La France est un pays laïc, elle n'a pas à se prononcer sur un mouvement, à dire s'il est sectaire ou non, qu'il s'agisse de l'Eglise de scientologie ou d'un autre mouvement. Il faut savoir que le terme de secte n'est pas défini juridiquement. Ce n'est pas à l'Etat de donner un label, dans un état laïc, chacun peut rejoindre les mouvements spirituels qu'il souhaite, dans la limite de la légalité.

Quelle est la position de la Miviludes sur la scientologie?

La mission reçoit chaque année de nombreuses plaintes émanant de personnes approchées par l'Eglise de scientologie, ou ayant des proches qui ont rejoint l'organisation. Les anciens membres disent qu'il est très difficile d'en sortir, beaucoup ont subi des pressions et des menaces. Il nous parvient que les dirigeants exigent beaucoup d'argent, qu'ils prônent une forme de médecine parallèle.

C'est  donc un mouvement qui n'a pas bonne réputation, qui a une communication très ambigue et agressive. Très active sur les Droits de l'homme, sur la jeunesse, qui dit «non à la drogue, oui à la vie». Mais derrière tout ça il y a une idéologie inquiètante, qui ne trompe personne. Ainsi dans plusieurs länders allemands, les candidats députés doivent déclarer sur l'honneur qu'ils ne sont pas scientologues.

En 1995, une liste regroupant les mouvements sectaires avait été établie. Elle a subi le feu de beaucoup de critiques. Si on établissait une nouvelle liste, aujourd'hui, l'Eglise de scientologie y figurerait-elle?

Une chose est sûre, elle avait sa place sur la liste de 1995, qui provenait des Renseignements généraux. En 2005, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a interdit de faire de nouvelles listes sur les dérives sectaires. On en est donc resté à l'ancienne liste.


France : Scientologie

Les sectes, péché mignon de soeur Emmanuelle

Bakchich, 21 février 2008 par Serge Faubert

[Texte intégral]

La directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy considère que les sectes sont un « non problème » et qu'il y a trop de « bla-bla » sur la question. Heureusement, « Bakchich » est là pour lui rafraichir la mémoire.

Ainsi donc les sectes seraient « un non-problème » et l'organisme chargée de les surveiller, la Miviludes, un machine à produire du « bla-bla ». Ces fortes considérations exprimées dans le magazine VSD par Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, que l'on dit très catho-comme-il-faut – propos démentis par l'intéressée, mais confirmés par l'hebdomadaire - ne résistent pas à un rapide rappel historique.

1 février 2008 La constitution de la première commission d'enquête parlementaire sur les sectes remonte à juin 1995. Si les députés s'intéressent cette année-là au phénomène, ce n'est nullement parce qu'une soudaine fièvre inquisitoriale les a saisis, mais bien parce qu'ils pressentent un danger. Quelques mois plus tôt, en octobre 1994, en Suisse et au Canada, 48 adeptes de l'Ordre du temple solaire se sont donnés la mort ou ont été assassinés par d'autres disciples. Un an plus tôt, à Waco au Texas, les affrontements entre la police et la secte des Davidiens, retranchée dans une ferme, se sont soldés par la mort de 88 adeptes.

Attentat au gaz sarin (Tokyo), massacre dans le Vercors…

Les députés redoutent la contagion. Et ils ont raison. Cette même année, au japon, la secte Aoum commet un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo. 11 morts. Et puis c'est le massacre du Vercors. Le 23 décembre 1995, 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire, alors même que l'on croit l'organisation dissoute, périssent dans des circonstances non-élucidées. Là encore, certains adeptes ont été assassinés, d'autres se sont suicidés. S'agit-il d'un crime en vase-clos ou y-a-t-il implication de tiers ou implication de tiers qui auraient pris la fuite ? La justice n'est pas parvenue à le déterminer. Dernier responsable encore en vie de l'ordre, le compositeur Michel Tabachnik, sera accusé d'être l'instigateur intellectuel de cette tuerie. Fausse piste puisque le tribunal de Grenoble puis la Cour d'appel l'ont relaxé.

A ce jour, l'affaire du temple solaire reste le plus grand dossier criminel de l'après-guerre. Un drôle de « non-problème » qui aurait peut-être mérité qu'on y consacrât, ne serait-ce que la moitié des effectifs de police déployés l'autre matin à Villiers-le-Bel. Le juge d'instruction chargé du dossier, a bénéficié, en tout et pour tout, de la collaboration d'un unique fonctionnaire de police !

La première commission d'enquête parlementaire a rendu son rapport en janvier 1996, au lendemain du massacre du Vercors. S'appuyant sur un document de travail des renseignements généraux, elle a répertorié 172 mouvements sectaires. Une mise à l'index contestable dans son principe, puisqu'elle revient à établir une liste de suspects. Mais cette nomenclature a le mérite de baliser une mouvance jusqu'alors opaque. Dans la foulée, une Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), est créée. Elle a pour tâche de maintenir à jour la cartographie sectaire. Les massacres de l'OTS ont en effet mis en lumière l'absence quasi complète d'informations sur ce type de mouvements.

Liquidation et réapparition de la secte

La mobilisation s'étend à la justice. On exhume les dossiers d'instruction avant qu'ils ne soient frappés par la prescription. A Lyon puis à Marseille, les tribunaux vont condamner plusieurs responsables de l'Eglise de scientologie pour escroquerie ou exercice illégal de la médecine. A Paris, le tribunal de commerce prononce la liquidation de l'Eglise de scientologie pour ne pas s'être acquittée des sommes qu'elle devait au fisc. Ce qui n'empêche pas la secte de réapparaître quelques semaines plus tard sous une dénomination à peine altérée.

« Je ne les connais pas », confie benoîtement Emmanuelle Mignon à VSD à propos de la scientologie. Cet aveu justifie à lui seul les travaux des deux autres commissions d'enquête parlementaire sur le phénomène (Les sectes et l'argent en 1999 et Les sectes et les mineurs en 2006) et les études de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, devenue la Miviludes. Si elle avait parcouru les différents rapports – le bla-bla – Emmanuelle Mignon n'aurait pas manqué de constater combien l'histoire judiciaire de la secte était chargée. Au point qu'elle pourrait bien étrenner, un jour prochain, une disposition de la loi Aboud Picard, adoptée en 2001, qui donne à la justice la possibilité de dissoudre les sectes ayant fait l'objet de condamnations pénales.

Enfin, quelques ouvrages bien documentés lui auraient appris que ces drôles de paroissiens ont une fâcheuse tendance à infiltrer les entreprises, disposent d'un service de renseignements, le bureau des affaires spéciales (OSA), et réfèrent de leurs moindres agissements au quartier général de la secte, aux Etats-Unis. Bref, que la scientologie, ce n'est pas simplement le beau et souriant Tom Cruise, reçu en fanfare, en 2004, par le président alors qu'il n'était que ministre des Finances, [..........]


France : Sectes

Le problème des sectes existe, nous en avons la preuve

Nouvel Obs, 21 février 2008 Interview de Jean-Michel Roulet par Sibylle Laurent (réalisée le jeudi 21 février 2008)

[Texte intégral]  

Comment réagissez-vous aux propos tenus par Emmanuelle Mignon, chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, dans VSD ? Les sectes en France sont-elles un "non-problème" ?

- Je crois au contraire que les dérives sectaires sont un vrai problème. A la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), nous constatons tous les jours qu'il y a en France un certain nombre d'organisations qui se livrent sur des personnes à des actions dangereuses. Cette semaine encore, nous avons reçu deux victimes de ces mouvements.
Je peux donc dire sans hésitation que le problème des sectes existe : nous le voyons de façon concrète et nous en avons les preuves.

Emmanuelle Mignon a également indiqué dans VSD que le gouvernement voulait "transformer" la Miviludes en "quelque chose de plus efficace et en finir avec le blabla". Partagez-vous cette opinion sur la fonction de la Miviludes ?


- La Miviludes fait un travail très, très concret, en analysant les dérives sectaires. D'abord parce qu'elle observe et suit l'évolution du paysage sectaire. Ensuite parce qu'elle en rend compte : au Premier ministre, mais surtout au public. Elle l'informe sur les dangers auquel il est exposé, dans la formation, la santé, le bien-être, domaines où il y a un grave danger de dérives sectaires.

La Miviludes fait son travail de façon très rigoureuse, et c'est une critique imméritée pour nous que de dire qu'elle n'est pas efficace ni active. Nous avons mis à disposition du public dernièrement un guide sur le satanisme, un autre sur le risque sectaire dans les entreprises, qui a été salué dans ces milieux. Nous concevons ces rapports et ces guides dans une optique très concrète, d'un usage facile, pour informer le citoyen sur les risques auxquels il est exposé.
Evidemment, on peut toujours faire mieux. Mais pour l'ensemble des collègues et des membres de la Miviludes qui planchent sur ces rapports, je trouve que cette critique n'est pas du tout méritée.

La Miviludes, attachée au Premier ministre depuis sa création en 2002 a remplacé la Mission interministérielle pour la lutte contre les sectes (MILS), créée en 1998. Ces deux organismes répondent et ont toujours répondu à un besoin. Le Premier ministre et l'Assemblée nationale, tous courants confondus, les ont toujours soutenu et accompagné ces organismes, en veillant à ce que le travail soit bien fait et les libertés publiques respectées.

Quels sont les critères mis en avant en France pour définir les sectes ? Est-ce une bonne chose de s'aligner sur d'autres pays d'Europe en la matière, dont certains reconnaissent la Scientologie comme une religion ?

- Dans le domaine de la lutte contre les dérives sectaires, la France est au contraire plutôt en avance par rapport aux autres pays. Nous sommes aujourd'hui bien au point dans l'analyse et la connaissance de ces mouvements, nous avons défini une batterie de critères qui permettent de dire quand nous sommes en présence d'une secte, comme l'emprise mentale, les exigences financières exorbitantes, les violences, le discours radical, la rupture avec l'environnement familial. La plupart des pays d'Europe s'appuient au contraire sur la méthode française.

Sur le problème plus particulier de la Scientologie, il faut faire attention, car c'est un mouvement qui est passé maître dans l'art de communiquer. Les Scientologues se targuent d'être reconnus comme religion dans beaucoup de pays, comme l'Espagne par exemple. Ce que le mouvement ne précise pas, c'est qu'en Espagne, la reconnaissance des religions repose sur un régime déclaratif. Chaque mouvement peut là-bas s'autoproclamer religion. En France, si n'importe qui peut faire de même, cela ne sera pas reconnu comme religion.

Nous avons la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, au terme de laquelle l'Etat garantit la liberté totale de conscience et de culte. Mais l'Etat français ne définit pas la religion. Il y a ainsi en France beaucoup de mouvements qui, parce qu'ils ont un lieu de culte, des rituels, se sont rassemblés en associations cultuelles. Ce que la Scientologie aurait pu faire mais n'a pas fait.

Les mouvements sectaires sont très habiles pour se servir de l'argument de la liberté de conscience, et pour éviter qu'on ne puisse regarder comment ils fonctionnent. Ils s'abritent derrière une pseudo-discrimination religieuse. J'y vois une volonté d'effectuer un petit business plutôt que de proposer une véritable solution spirituelle.


France : Scientologie

Une vingtaine d'élus de gauche manifestent devant la Scientologie à Paris

AFP, 21 février 2008

[Texte intégral]

PARIS - Une vingtaine d'élus de gauche se sont rassemblés vendredi devant le siège de la Scientologie à Paris pour faire part de leur "vigilance", après les déclarations controversées sur les sectes d'Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy.
Parlementaires, élus de Paris PS, MRC, PRG ainsi que Jean-François Pernin, ancien maire centriste du XIIè arrondissement et candidat aux municipales, se sont réunis rue Jules-César, dans le XIIè, la plupart ceints de leur écharpe tricolore.

"C'est un acte de vigilance. Nous considérons que la laïcité est en danger lorsque de tels propos sont tenus dans notre République (...) et que les sectes ne peuvent pas se confondre avec la République", a expliqué Anne Hidalgo, première adjointe au maire PS de Paris.
Pour l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, député-maire PS du XVIIIe, la déclaration de Mme Mignon a été "une piqûre de rappel".


Patrick Bloche, député socialiste de la circonscription, a jugé qu'"une ligne jaune a été franchie, au-delà des rectifications et démentis".
Pour le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon, Mme Mignon "adresse un message d'encouragement aux sectes" et témoigne d'un "mépris absolument incroyable" pour les victimes des sectes.

Une porte-parole de la Scientologie, Danielle Gounord, est sortie s'enquérir du rassemblement. A suivi un dialogue vif avec Daniel Vaillant, qui lui a lancé: "Circulez, y a rien à voir ! Nous manifestons contre les mouvements sectaires. Dégagez ! Rentrez dans votre église !"
"La rue m'appartient !", a répliqué Mme Gounord. "Elle m'appartient aussi", a rétorqué M. Vaillant
Mme Gounord a jugé "grotesque" le "coup médiatique" de ces élus, revendiquant le droit pour ses adeptes de "pratiquer (leur) religion en paix".


France : Scientologie

"Depuis 2002, l'Etat baisse la garde" , selon, un ex-officier des RG

VSD, 21 février 2008

[Résumé]

dans une interview accordée à l'hebdomadaire VSD, Ancien officier des Renseignements généraux au service "Cultes et sectes", Arnaud Palisson muté en 2002 auteur d'une une thèse universitaire sur la Scientologie. Libéré de de son devoir de réserve, il prend position sur la polémique née des déclarations d'Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy : " C'est la suite logique des choses. Depuis 2002, l'État baisse la garde sur les mouvements sectaires au nom de la liberté de croyance. Aujourd'hui, il faut sortir de l'aveuglement et clarifier le débat. Rappelons qu'en France, certaines associations de Scientologie sont déjà déclarées comme associations cultuelles et peuvent se prévaloir de ce statut. Cela entraîne une confusion dans l'opinion publique et c'est dangereux. Au sujet des conditions de sa mise à l'écart suite à la publication de sa thèse sur Internet il déclare "Ayant conclu que mes travaux étaient inattaquables en justice, l'Église a d'abord fait pression sur le ministre de l'Éducation nationale pour tenter de faire annuler mon doctorat. Puis sur mon éditeur suisse, pour éviter la publication d'une version vulgarisée de ma thèse. En vain. C'est finalement le cabinet du ministre de l'Intérieur de l'époque (Nicolas Sarkozy, NDLR) qui a contacté Yves Bertrand, le patron des Renseignements généraux, en lui expliquant que les avocats de la Scientologie étaient très embêtés. Mon supérieur m'a convoqué quelques jours plus tard et m'a laissé le choix : retirer la thèse d'Internet ou quitter mon poste. J'ai choisi d'être muté."


France : Scientologie

La Scientologie sort des clous de la loi

Le Parisien, 22 février 2008 par A.- CJ

[Texte intégral]

Arnaud Palisson, 40 ans, a quitté la France pour s'installer à Montréal, loin de son ancienne vie de lieutenant de police affecté à la Direction centrale des renseignements généraux. Pendant dix ans, il y avait pour charge d'observer les mouvements sectaires, en particulier la Scientologie, sur laquelle il a rédigé une thèse de droit pénal en 2002. Le début des ennuis : « placardisé » suite à la publication de ses travaux, à son sens sous la pression des avocats de la Scientologie, il a démissionné et s'est installé au Canada où désormais il travaille pour le secteur privé.

Pour ce spécialiste de l'Eglise de scientologie, qui a consulté d'innombrables documents internes, les mots prononcés, puis amendés, par Emmanuelle Mignon tiennent du « n'importe quoi ». « Lorsque Mme Mignon affirme que la liste des sectes de 1995 est scandaleuse, je peux comprendre, tempère d'abord l'ancien RG. Cette liste a été faite en dépit du bon sens sans jamais vraiment définir ce qu'est une secte. » En revanche, Arnaud Palisson s'emporte à la lecture des propos de la conseillère sur la Scientologie. « Cela ajoute de l'eau au moulin de la litanie pro-sectaire que je connais hélas trop bien », déplore-t-il, avant d'avancer « au moins quatre points sur lesquels la Scientologie sort des clous de la loi. »

Exercice illégal de la médecine. « Le processus de purification tel qu'il est proposé aux nouveaux adeptes en est un exemple parfait, mais ce n'est pas le seul », explique Arnaud Palisson. Dans les faits, ces séances imposent chaque jour, pendant quatre ou cinq semaines, du sport, essentiellement de la course à pied, suivie de plusieurs heures de sauna, assaisonnées de cocktails de vitamines. Les scientologues établissent un « diagnostic » puis un « traitement de désintoxication », des termes médicaux, abusifs. Une ancienne adepte explique avoir payé 1 500 € pour sa purification.

Escroquerie. « La Scientologie met en place des stratégies, des scénarios, des mises en scène et des manoeuvres frauduleuses pour forcer à l'achat des packs d'audition dianétique, explique Arnaud Palisson. Tout un processus est clairement mis en place et répond point par point à la définition de l'escroquerie. C'est d'ailleurs rare de voir une escroquerie aussi bien montée ! »

Fraude au droit de la consommation. Pour le juriste, c'est un corollaire de l'escroquerie. Dans le « pack dianétique », on utilise un électromètre, engin « pseudo-scientifique » censé établir un bilan d'émotivité, sur lequel les auditeurs du futur scientologue se fonderont. « Mais quelles que soient les réponses données par la future recrue, l'engin réagira de la même façon. »

Arrestation et séquestration arbitraire. « Au sein même des textes de la Scientologie, la méthode de la séquestration est totalement admise aussi longtemps que la situation ne sera pas réglée, poursuit Arnaud Palisson. Cela s'appelle « réhabiliter » un adepte un peu divergent, dans le cadre d'un Rehabilitation Project Force. Du lavage de cerveau dans le cadre d'un enfermement forcé. Il n'existe
pas de centre de ce type en France, mais plusieurs au Danemark et aux Etats-Unis. Les méthodes sont absolument illégales. Une adepte y a trouvé la mort. »


France : Sectes

Dans le secret des sectes réunionnaises

Clicanoo, 24 février 2008

[Texte intégral]

À l'aulne des révélations sur le gourou Vijay et à la veille du procès du Petit Lys d'Amour, il y a tout lieu de s'interroger sur l'ampleur du phénomène sectaire dans notre île. Selon un dernier recensement, il y aurait 17 sectes à la Réunion, soit environ 5 000 adeptes. Les dérives sectaires ont beau être marginales ici, comme l'indique un rapport des renseignements généraux, certains considèrent que les autorités ne mettent pas en place un dispositif suffisant pour enrayer ces groupuscules. Enquête sur un milieu très fermé.

La Réunion, terre de sectes ? Voilà un vice qui ne collait pas encore à la peau de l'île. C'est pourtant la question que certains se posent après l'improbable épopée du "Coeur douloureux et immaculé de Marie" et la découverte de la "secte sans nom". Une vision que ne semblent pas partager les spécialistes locaux de la question.

Quel type de secte ?

A l'occasion de la dernière cellule de vigilance sur les mouvements sectaires qui s'est tenue en préfecture, les renseignements généraux, en charge de la surveillance des sectes, ont émis un rapport plutôt rassurant sur le sujet. "Ils ont conclu que la Réunion était assez épargnée par le phénomène sectaire", rapporte Michel Baud, substitut général et correspondant secte pour le ministère de la Justice. "Il n'y a pas de secte dangereuse à la Réunion qui serait inquiétante comme en métropole, confirme un membre des services de police. Le cas du Petit Lys d'Amour est par exemple atypique et plus lié à la personnalité forte du gourou." Selon le dernier recensement officiel de 2003, 17 sectes ont été signalées à la Réunion, représentant au total près de 5 000 adeptes. Un nombre qui semble assez marginal au regard des 250 000 personnes (1) et des 172 sectes répertoriées dans toute la France (2). Ce sont les témoins de Jéhovah qui rassemblerait le plus d'adeptes dans notre île. "Environ 4 000", assure un spécialiste. Loin d'être les plus virulents, ils restent "surveillés car en matière éducative et sanitaire, il peut y avoir des dérives chez eux", assure Michel Baud. "On a eu un problème de refus de transfusion sanguine une fois à la Réunion. Il y a eu saisine du juge des enfants pour que la transfusion, refusée par les parents, puisse quand même être réalisée." "New age", orientaliste, occultiste, apocalyptique, psychanalytique, syncrétique, satanique ou néo-païen ? Dans quel type de secte se situe le millier d'adepte restant ? Les représentations sont diverses. Les orientalistes, par le truchement de la secte Sôka Gakkaï, ont bien tenté de s'implanter dans notre département, mais sans grande réussite. "C'était lors d'une exposition sur la paix organisée en 2004 à Saint-André. Sur les panneaux exposés, on retrouvait Nelson Mandela, Martin Luther-King et juste à côté, la secte Sôka Gakkaï, explique le correspondant secte dépendant du ministère de la jeunesse et des sports. Dès qu'on a en a eu connaissance, on a fait stopper la manifestation."

"J'ai vu atterrir une soucoupe volante"

Les sectes à tendance "ufologique" ne rencontrent pas plus de succès à la Réunion. Les Raëliens ne sont représentés que par deux personnes dans l'île et leurs tentatives de prosélytisme ont toujours échoué. Il n'y a guère que Vijay, le gourou de "la secte sans nom", qui soit parvenu à faire croire à sa centaine de fidèles - dont de nombreux notables - qu'il avait été enlevé par des extra-terrestres. "Ce jour, j'étais malade et au milieu de la nuit, j'ai vu atterrir une soucoupe volante auprès de la fenêtre de ma chambre. J'ai vu, les yeux ouverts, deux hommes sortir de cette soucoupe avec une civière. Ils sont entrés par la fenêtre. Enfin, ils ont traversé le mur. J'étais couché et ils m'ont enlevé du lit pour me mettre sur la civière. Et là, je me rendais compte qu'ils allaient m'emmener. J'allais m'y opposer et là, j'ai vu Mata Kali dans la soucoupe volante. Alors je n'ai rien dit et mon double est revenu deux jours après et j'étais complètement guéri", raconte l'escroc dans un de ses livres mystiques.

Selon Bruno Raffi, avocat au barreau de Saint-Pierre et représentant local du centre contre les manipulations mentales (CCMM), les sectes axées sur le développement personnel, ont également tenté une percée à la Réunion."Il y a eu tout d'abord "Landmark education international" et puis "Écoute ton corps", dont la fondatrice, Lise Bourbeau, une Canadienne, a rapidement été renvoyée à Maurice." Définitivement, à la Réunion, les sectes qui prospèrent sont celles qui se revendiquent d'obédience catholique ou hindoue et qui axent leur message sur leur capacité thérapeutique et thaumaturge (voir "Le profil des sectes péi").


Le profil des sectes péi

Si les mouvements raëliens ou de développement personnel ont du mal à prendre racine dans notre île, c'est parce que les sectes réunionnaises sont avant tout axées sur la religiosité. Catholicisme et hindouisme shivaïte forment un humus sur lequel se sédimentent de nouvelles croyances. Des doctrines qui exploitent largement le filon du surnaturel, qui trouve encore un fort écho dans la population réunionnaise. Les gourous péi jouent sur deux tableaux : entre peur et guérison.

Ainsi, quand des malades ou personnes en détresse psychique frappent pour la première fois à la porte de Vijay, c'est à un guérisseur qu'ils veulent s'adresser. L'homme est connu pour ses prétentions thérapeutiques, voire thaumaturges. Très vite, par des discours mystico-religieux, ils se font enrôler en tant qu'adeptes, puis prosélytes. Le gourou profite de leur crédulité pour les escroquer et lorsque ceux-ci veulent quitter la secte parce qu'ils se sont aperçus de la supercherie - quand ils ont la chance de s'en rendre compte - il utilise l'intimidation comme arme de dissuasion. Des menaces irrationnelles à dimension sorcellaire mais que l'adepte n'est plus à même de discerner. Le Petit Lys d'Amour a également profité de la ferveur catholique de ses disciples pour les guider dans ses délires. Mais comment des fidèles chrétiens parviennent à glisser de la religion à la secte ? Pour Monseigneur Aubry, "la Réunion est une "île intense" où la religiosité est très forte dans la population, toutes confessions religieuses prises en considération. Mais quelles que soient les religions, s'il n'y a pas en même temps un approfondissement de la foi ou des connaissances religieuses, l'embrigadement sectaire peut devenir possible par aliénation de la liberté et de la responsabilité aux mains de manipulateurs déstructurant les consciences et jouant sur les ressorts de la peur"

Dossier Marie Payrard


France : Sectes

Sectes : "Non à l'amalgame "

Paris Normandie, 24 février 2008

[Texte intégral]

Après la polémique déclenchée par les propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy sur les sectes, Catherine Picard, conseillère régionale socialiste et présidente de l'Unadfi*, exprime ses doutes.

- Comment réagissez-vous aux propos d'Emmanuelle Mignon ?

« Nous avons été interloqués par cette prise de position à la fois désinvolte et qui marque une profonde méconnaissance du dossier. C'est étonnant de la part de la directrice de cabinet du président. Il y a 600 mouvements sectaires actifs en France, que n'ignorent ni les renseignements généraux, ni la gendarmerie. L'ensemble des ministères ont organisé des groupes de travail pour développer l'information et la prévention. Il est donc très bizarre que Mme Mignon, qui n'est pas élue, s'exprime au nom d'un gouvernement plus qu'attentif au sujet. »

- Les mises au point de Nicolas Sarkozy et de François Fillon vous rassurent-elles ?

« Le chef de l'Etat et le Premier ministre ont donné des assurances sur la suite du travail réalisé par les pouvoirs publics, par la Miviludes et les associations, dont l'Unadfi que je représente. J'espère que tout cela n'est pas qu'un acte de communication. Nous en jugerons dans les mois à venir. »

- Dire que « les sectes sont un non-problème », n'est-ce pas nier les victimes ?

« C'est réduire à zéro toutes les victimes. Rappelons que 84 000 mineurs sont embarqués par leurs parents dans des mouvements sectaires. De nombreux procès sont en cours qui rendent l'actualité des sectes très lisible. »

- Ces déclarations vous paraissent-elles le fruit du hasard ?

« Dans le contexte actuel lié à la réforme de la loi de 1905, et vu le discours ambiant qui semble prôner le retour de la religion au premier plan de la sphère publique, j'exprime des doutes sur une erreur éventuelle d'expression. Mais c'est un amalgame et une confusion que nous ne pouvons pas entretenir car les sectes n'ont rien à voir avec la religion. Ce sont des mouvements totalitaires qui exercent une emprise psychologique, physique et financière sur les individus. Il est impératif de les surveiller et de prévenir leur dangerosité. »

- La scientologie est-elle une secte ?

« La scientologie a été reconnue comme un mouvement sectaire en 1995 et cela n'a jamais été démenti depuis par les pouvoirs publics. Elle nous intente un procès (en cours) en réclamant la dissolution de l'Unadfi, pourtant reconnue d'utilité publique ! Et j'apprends hier que nous aurons bientôt un contrôle de la cour des comptes. Cela montre l'importance du lobbying et de la pénétration des milieux sectaires et de la scientologie auprès des plus hautes sphères de l'Etat. »

Propos recueillis par Sandrine Grosjean


France : Sectes

Communiqué de presse du Syndicat National des Officiers de Police

Courriel, 25 février 2008

[Texte intégral]

En réaction aux déclarations de Mme Emmanuelle MIGNON, Directrice de cabinet du Président de la République lors d'une interview donnée au Figaro le 21 février dernier à propos du rapport parlementaire sur les sectes réalisé en 1995 en partie, grâce aux travaux des Renseignements Généraux, le Syndicat National des Officiers de Police (SNOP-majoritaire), condamne les jugements de valeur portés par Mme MIGNON. Elle a en effet déclaré que « la liste » des organisations ayant attiré l'attention du ministère de l'Intérieur et venant « des Renseignements Généraux a été retranscrite dans un rapport parlementaire sur les sectes sans vérification approfondie ». Cette déclaration qui ne trouve aucun fondement, met considérablement en cause le travail de ces professionnels qui n'ont de cesse d'alerter les pouvoirs publics sur toutes les formes de menaces émergentes qui pèsent sur notre société.
Ils le font à partir d'éléments d'observations et d'analyse à chaque fois recoupés dans une durée de temps qui ne laisse pas de doute sur la fiabilité des informations données.

Contacts Presse :
Michel DJABIAN - Secrétaire Général Adjoint
06 87 29 97 21
Christophe DUMONT - Secrétaire Régional Ile De France
06 20 83 55 39


Allemagne : Scientologie

La ville de Munich ferme une garderie liée à la Scientologie

AFP, 25 février 2008

[Texte intégral]

http://www.la-croix.com/img/la-croix/commun/pix_trans.gifhttp://www.la-croix.com/img/la-croix/commun/pix_trans.gifBERLIN - La municipalité de Munich (sud de l'Allemagne) a fermé lundi une garderie liée à l'Eglise de Scientologie --très controversée en Allemagne--, a déclaré le service de presse de l'Etat régional de Bavière.

La ville a retiré sa licence de garderie "avec effet immédiat" à l'association Kinderhäusl e. V., où deux éducatrices veillaient sur une vingtaine d'enfants depuis l'été 2007.

L'Office régional de protection de la Constitution (renseignements intérieurs) de Bavière a informé l'administration scolaire de Munich des liens de l'association et des éducatrices avec la Scientologie, qui n'est pas reconnue comme une église en Allemagne.

La ville est convaincue que ce lien "menace le bien-être des enfants de cet établissement, car le travail de formation et d'éducation y est fondé sur les préceptes de la Scientologie", a expliqué le service de presse.

Les principes et la méthodologie de la Scientologie contredisent les objectifs de l'Etat de droit, en particulier le droit des enfants à développer librement leur personnalité, ajoute cette source.

L'organisation, surveillée depuis 1997 par l'Office national de protection de la Constitution à travers tout le pays, est régulièrement accusée d'être une secte dangereuse par des experts et des services de renseignements intérieurs de plusieurs pays.

Fondée en 1954 aux Etats-Unis par Ron Hubbard (1911-1986), un auteur de science-fiction, l'organisation revendique "des millions de membres et 6.000 églises" dans 159 pays.


France : Petit Lys d'amour

Le Petit Lys d'Amour devant ses juges

Clicanoo, 25 février 2008

[Texte intégral]

Condamné par défaut à 15 ans de prison alors qu'il était en cavale en octobre 2006, Juliano Verbard alias Petit Lys d'Amour sera rejugé mercredi, en sa présence cette fois, par la cour d'assises de la Réunion. Repris par la police durant l'épisode de l'enlèvement du petit Alexandre en août 2007, le gourou du "Cœur douloureux et immaculé de Marie" devra répondre de faits de viols et d'agressions sexuelles commis sur des mineurs en 2003 dans le cadre de cette secte. Un premier volet du dossier "Petit Lys d'Amour", en attendant un second concernant l'enlèvement et la séquestration de mineur en bande organisée, un troisième pour un autre crime à caractère sexuel.


Ce 23 octobre 2006, la cour d'assises de la Réunion expérimente pour la première fois de son histoire la procédure de "défaut criminel" qui remplace depuis 2004 la fameuse et un peu vieillotte "contumace". En cavale depuis le 6 août 2004 malgré un placement sous contrôle judiciaire, celui qui se fait appeler le Petit Lys d'Amour, alors âgé de 24 ans, est absent du box des accusés. "J'ai délivré un mandat d'arrêt, mais on n'arrive pas à lui mettre la main dessus", déplore l'avocat général François Basset.

CONDAMNÉ À 15 ANS DE RÉCLUSION

Celui qui s'est fait connaître à la Réunion comme l'inspiration d'abord, et le gourou ensuite, d'un groupe de prière originaire de Saint-Paul, le "Cœur douloureux et immaculé de Marie", fait un pied de nez à la justice alors qu'il doit être jugé pour des faits de viols et agressions sexuelles sur mineurs de quinze ans.

Les victimes, deux frères âgés de 13 et 9 ans, se plaignent en août 2003 l'un de viols et l'autre d'attouchements sexuels répétés depuis le début d'année. Le plus âgé est enfant de chœur au sens propre du terme, issu d'une famille très pieuse qui fréquente les membres du groupe de prière. La mère est même la trésorière de l'association. Il indique dans ses déclarations que le gourou l'obligeait à garder le silence depuis de longs mois le menaçant d'être "puni par Jésus" s'il parlait. Cela fait un peu plus d'un an qu'un solide noyau s'est constitué autour de Juliano Verbard, surnommé le Petit Lys d'Amour.

Le jeune homme se prétend depuis le début d'année 2002 "confident" de la Vierge Marie et son mouvement connaît un succès grandissant auprès d'un fervent public de catholiques, malgré une mise en garde de l'évêque. Placé en garde à vue, Juliano Verbard nie tout en bloc devant les gendarmes, évoque un complot au sein du groupe et met en cause la trésorière, mère des deux victimes.

Il est cependant inculpé et placé en détention provisoire. Mais le gourou a de la ressource. Le 28 octobre 2003, il affirme avoir été violé dans les douches de la maison d'arrêt par un codétenu. Hospitalisé au CHD de Bellepierre, il tente de s'évader avec l'aide de deux disciples, qui aspergent le gardien de sa chambre sécurisée. Mais la tentative échoue.

TROIS ANS DE CAVALE

Rebelote en février 2004. Dans la nuit du 11 au 12, Juliano Verbard tente à nouveau de mettre les voiles à l'aide de deux lames de scies à métaux remises par un adepte au parloir de la prison. Jugé pour cette tentative d'évasion encore une fois infructueuse, il est condamné à huit mois de prison ferme. En mai suivant, il est à nouveau jugé par le tribunal correctionnel pour dénonciation de crime imaginaire, à propos du faux viol qui a permis de l'hospitaliser. "Oui, j'ai menti", reconnaît Verbard avec aplomb, "mais je suis accusé d'un viol dont je suis innocent. J'ai fait cela pour sortir de prison." Il est condamné à cinq mois de prison ferme.

Miracle ou bévue judiciaire, Juliano Verbard se retrouve dans la nature au mois d'août suivant cette condamnation, soit trois mois plus tard. Il est libre, placé sous contrôle judiciaire. La cavale va durer trois ans jour pour jour. Entre-temps, son procès criminel s'est donc déroulé sans lui. Après deux jours d'audience à huis clos, les jurés reconnaissent Juliano Verbard coupable des faits qui lui sont reprochés. Il est condamné "par défaut" à 15 ans de réclusion. Un verdict aujourd'hui mis entre parenthèses puisque la justice a désormais le gourou sous sa main. En détention depuis août 2007, celui-ci sera complètement rejugé, indépendamment du premier verdict.

Ceci en attendant un autre procès d'assises à venir. Verbard est également mis en examen pour viols sur mineur avec torture et acte de barbarie contre un autre enfant de la secte.


France : Sectes

Une circulaire aux préfets relance l'action contre les dérives sectaires

AFP, 26 février 2008

[Texte intégral]

PARIS - La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a adressé mardi une circulaire aux préfets les engageant
"à mener une action coordonnée de lutte contre les dérives sectaires"
et à créer des groupes de travail spécifiques.

Le texte, dévoilé mardi par Le Parisien et dont l'AFP a eu copie, rappelle le principe fondamental de la liberté d'opinion et de croyance, le critère de respect de l'ordre public, les sanctions pénales possibles et les différentes dérives sectaires constatées.

Les textes et la jurisprudence mettent à la disposition des pouvoirs publics "un arsenal juridique suffisant pour sanctionner les dérives sectaires", assure la circulaire. "La difficulté tient dès lors à la mise en oeuvre de ce dispositif juridique qui nécessite que soient établis des faits avérés constitutifs d'une atteinte à l'ordre public, aux biens et aux personnes", ajoute-t-elle.

La circulaire insiste sur l'abandon de toute référence à des listes de sectes, comme celle du rapport parlementaire de 1995 et qui n'ont pas été réactualisées.

La ministre demande aux préfets la création d'un groupe de travail spécifique à la lutte contre les dérives sectaires, "qui s'inspire, dans ses méthodes de travail, du fonctionnement des GIR (groupe d'intervention régional) qui ont fait la preuve de leur efficacité". Ce groupe de travail sera "le lieu de centralisation et de recoupement des informations concernant d'éventuelles dérives sectaires susceptibles de faire l'objet de procédures judiciaires après signalement au procureur de la République".

La ministre demande enfin au préfets de rendre compte avant le 15 avril de la mise en place de ces groupes de travail qui devront se réunir "au moins une fois par trimestre".

La rédaction de cette circulaire, indique-t-on au ministère de l'Intérieur, est antérieure à la polémique suscitée par les propos de la directrice de cabinet de l'Elysée Emmanuelle Mignon, laquelle avait estimé dans VSD la semaine dernière que les sectes étaient "un non-problème" en France.


France : Sectes

Alliot-Marie réactive la lutte contre les dérives sectaires

AFP, 26 février 2008 par Chantal Vallette

[Texte intégral]

PARIS - Michèle Alliot-Marie a réactivé mardi la lutte contre les dérives sectaires dans une circulaire aux préfets, au moment où les propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy sur les sectes et la scientologie ont provoqué un tollé à gauche et à droite.

Dans ce contexte, la publication de cette circulaire, même si le ministère de l'Intérieur n'y voit qu'un hasard du calendrier, arrive à point nommé pour éteindre les passions.

Cette circulaire de la ministre de l'Intérieur, qui appelle les préfets à "mener une action coordonnée de lutte contre les dérives sectaires", rappelle le principe fondamental de la liberté d'opinion et de croyance, le critère de respect de l'ordre public, les sanctions pénales possibles et les différentes dérives sectaires constatées.

Tout en relevant que l'arsenal juridique est "suffisant pour sanctionner les dérives sectaires", elle insiste sur la nécessité de bien argumenter les plaintes pour éviter les marathons judiciaires.

Plusieurs spécialistes du dossier assurent que le texte ne comporte pas de nouveautés essentielles, excepté le projet de création de groupes de travail spécifiques, sur le modèle des GIR (Groupement d'intervention régional), que Mme Alliot-Marie avait annoncé début février.

Le député PS Philippe Vuilque, président du groupe parlementaire sur les sectes à l'Assemblée, s'est dit mardi "surpris" par cette circulaire, parce qu'elle émane de la ministre de l'Intérieur alors que la lutte contre les dérives sectaires, confiée à la
Miviludes (Mission interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires) relève du Premier ministre.

La précédente circulaire aux préfets, à laquelle fait d'ailleurs référence le nouveau texte, était signée de Jean-Pierre Raffarin, le 27 mai 2005.

Du côté de la Miviludes, on souligne qu'il existe déjà des "groupes de travail spécifiques" dans les départements, créés à la suite d'une note aux préfets du président de la Mission (27 mars 2007). La Miviludes regrette aussi que la circulaire ne parle pas de prévention, un de ses domaines d'action.

Déjà début février, Mme Alliot-Marie avait souhaité avoir autorité sur la lutte contre les dérives sectaires, en mettant en doute l'efficacité de la Miviludes. Pour elle, le rôle de la Mission devrait se limiter à "un travail d'étude et de recommandation". Ce qui avait provoqué l'émoi des partisans de la Mission.


A l'Intérieur, on a fait valoir que la circulaire était dans "la droite ligne" des déclarations précédentes de Mme Alliot-Marie, également en charge des Cultes.

Cette circulaire, préparée au début du mois, n'a donc rien à voir, a-t-on assuré au ministère, avec la polémique suscitée par les propos de la directrice de cabinet de l'Elysée Emmanuelle Mignon. Celle-ci avait estimé, dans VSD, la
semaine dernière que les sectes étaient "un non-problème" - avant de se rétracter - en France, ce qui avait réjoui l'Eglise de Scientologie mais navré les associations de défense des victimes de mouvements sectaires et les tenants
de la laïcité.

Le camp laïque est quasiment sur le pied de guerre depuis les discours de Nicolas Sarkozy sur la "laïcité positive", sur "la supériorité du curé sur l'institeur", sur la transcendance et le besoin d'espérance.

Si bien que les propos d'une proche collaboratrice du chef de l'Etat avaient fait monter la pression d'un cran. Julien Dray, porte-parole du PS, avait même estimé que "dans les mois à venir, le camp laïque" allait devoir "descendre dans la rue".


France : Laïcité

La France laïque se mobilise

Libération, 26 février 2008 par Marion Mourgue

[Texte intégral]

La barre symbolique a été franchie ce week-end : plus de 100 000 personnes et organisations ont désormais signé «l'appel laïque» initié le 4 février par la Ligue de l'enseignement contre les «atteintes à la laïcité de la République» que constituent les «déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle». Des signataires qui, après le discours de Latran du Président, le 20 décembre, et celui du 14 janvier à Riyad, en Arabie Saoudite, «rappellent solennellement que, selon l'article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque et démocratique et sociale» (lire ci-dessous).

 «Cohésion». Parmi les premiers à juger «inacceptable la mise en cause de ce principe indispensable à la paix civile» , figurent les syndicats de l'enseignement, la FSU, le Sgen-CFDT, l'Unsa éducation, les confédérations syndicales CGT, CFDT, mais aussi le Grand Orient de France, la Libre Pensée, la Ligue des droits de l'homme…

Tous craignent une modification du contenu de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat. «C'est un sujet sensible qui touche à l'identité des personnes et la cohésion sociale. Jusqu'à présent, un équilibre avait été trouvé. Y toucher, c'est prendre le risque d'un mouvement de grande ampleur» , juge Pierre Tournemire, secrétaire général de la Ligue de l'enseignement.

Et les pétitionnaires de s'inquiéter de voir que, en recevant le 20 décembre le titre de chanoine honoraire de l'église romaine de Saint-Jean de Latran, Nicolas Sarkozy prend ses distances avec la conception de la «laïcité à la française» , incarnée par la loi de 1905.

Ballons d'essai. Le message de félicitations envoyé hier à quatre diacres traditionalistes ordonnés à Latran (lire page ci-contre) ne devrait pas les rassurer. Dans son discours, le chef de l'Etat avait insisté sur les «racines chrétiennes de la France» et vanté une laïcité dite «positive» , c'est-à-dire «qui, tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas les religions comme un danger, mais un atout».

Moins d'un mois plus tard, lors de son déplacement en Arabie Saoudite, Nicolas Sarkozy exalte l'héritage «civilisateur» des religions. Le 20 février, c'est au tour de la directrice de cabinet du président, Emmanuelle Mignon, de créer la polémique. L'hebdomadaire VSD rapporte ses déclarations selon lesquelles les sectes sont un «non-problème» en France.

Résultat, la France laïque se mobilise, inquiète de voir Nicolas Sarkozy accorder une place croissante aux croyances. A tout le moins suspicieuse de le voir lancer des ballons d'essai pour évaluer le soutien de la France religieuse. «Les réactions aujourd'hui ne touchent pas forcément des gens hostiles au religieux» , précise Pierre Tournemire, ravi de faire «la démonstration que la laïcité suscite toujours beaucoup de réactions dans la société.» Un constat partagé par le secrétaire général de l'Unsa-éducation, Patrick Gonthier : «On a senti un grand trouble dans l'opinion publique, y compris dans le camp de la majorité». Il ajoute : «Malgré ou grâce à Nicolas Sarkozy, on voit que la laïcité reste un vrai débat de société.»

«Populaire». Daniel Robin, co-secrétaire général du Snes précise que l'appel «n'est pas qu'un mouvement d'humeur, mais la mise en place d'une structure de vigilance pour répondre à toute tentative de modification de la loi de 1905». Jean-Michel Quillardet, grand maître du Grand Orient de France évoque même la possibilité d'organiser un mouvement équivalent à celui de janvier 1994, quand 1 million de personnes avaient manifesté dans la rue contre la révision de la loi Falloux, qui limite l'aide des collectivités locales aux établissements privés.

Quatorze ans plus tard, «les réactions du mouvement laïc traversent les clivages politiques. Le Président l'entend bien» , souligne Jean-Michel Quillardet. Il traverse aussi les âges. «C'est même assez étonnant , reconnaît Charles Conte, chargé de mission laïcité à la Ligue de l'enseignement. La pétition traduit un vrai mouvement populaire avec des signataires de tous les âges, que l'on ne connaissait pas forcément avant.»

Tous les jours, la Ligue de l'enseignement vérifie et enregistre 5 000 nouvelles signatures. Le Mouvement de la jeunesse rurale chrétienne, animé par des responsables de 20 à 30 ans, a lui aussi décidé de se joindre à l'appel. « On assume pleinement notre identité chrétienne. Mais on l'inscrit dans une société laïque, condition selon nous pour que chacun puisse vivre sa foi pleinement» , conclut la présidente, Audrey Massié.

«Le temps des discours inquiétants et des paroles est passé», analyse Christian Eyschen, secrétaire général de la Libre Pensée, les signataires attendent maintenant de voir si les déclarations du Président se traduiront en actes. Prêts, dans cette hypothèse, à bondir pour défendre la loi de 1905.


France : Sectes

MAM continue d'ignorer la MIVILUDES

Bakchich, 27 février 2008

[Texte intégral]

C'est en lisant Le Parisien, mardi matin, que les responsables de la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) ont pris connaissance de la circulaire adressée ce même jour, aux préfets, par Michèle Alliot-Marie, à propos de la lutte contre les sectes.

Il y a quelques semaines, c'est également en lisant le même journal que le président de la Mission avait appris que la ministre de l'intérieur organisait, le même jour, une réunion consacrée aux sectes. Réunion à laquelle il n'était pas invité.

Après la gaffe d'Emmanuelle Mignon sur le « non-problème » des sectes, et la polémique qui s'en est suivi, le président de la République et le premier ministre ont pourtant renouvelé leur confiance à la Miviludes.

Le premier a indiqué qu'il n'y avait pas à « réformer » l'organisme tandis que le second soulignait la nécessité de « renforcer ses moyens ».

MAM aurait-elle compris par là qu'il s'agissait simplement d'abonner la Miviludes au Parisien ?


France : Sectes

En France les sectes sont un vrai problème

Entretien avec Jacques Trouslard , 28 février 2008

[Texte intégral]

Soissons le 28 février 2008

- Que pensez-vous des propos de Mme MIGNON: «En France, les sectes sont un non problème» ?

Pour avoir consacré plus de vingt cinq ans à la lutte pour la défense des victimes des sectes, sur un plan aconfessionnel et apolitique, uniquement sur le plan des Droits de l'Homme, je ne peux qu'exprimer ma consternation, mon indignation, ma révolte devant ces propos. Tout aussi scandaleuses avaient été auparavant les interventions (relatées dans la presse) du Ministre de l'Intérieur, Madame Alliot-Marie, accusant la Miviludes et son Président «d'empiéter sur la liberté de conscience et de croyance» et proposant «de décomplexer la lutte contre les dérives sectaires et d'assurer la liberté de croyance de tous».

Au contraire, j'ai toujours été témoin de l'objectivité, de la prudence et de la vigilance avec lesquelles la Miviludes, présidée par le Préfet Jean-Michel Roulet, menait la lutte contre les dérives sectaires, dans le total respect des croyances qui ne causent aucune atteinte à l'ordre public, ne dénonçant que les déviances, les dérives qui portent gravement atteinte à la liberté, à la dignité de la personne humaine, aux Droits de 1 'Homme.

On est en pleine confusion entre «secte» et «religion». Oui, en France, les sectes sont un vrai problème.

- A votre avis, d'où provient cette confusion entre secte et religion?

Pour une part, cette confusion provient de la non considération de l'évolution sémantique du terme secte. En effet, autrefois, les «sectes anciennes» se définissaient par leur doctrine, leurs croyances. On appelait «secte» un groupe de personnes qui professaient une même doctrine, ou bien un groupe de personnes qui faisaient dissidence pour une divergence doctrinale.

Mais depuis une trentaine d'années, s'est produit un événement sociologique: l'avènement des «nouvelles sectes» et, dans le langage courant, dans les médias, dans l'opinion publique, même parfois dans le langage juridique, ce mot a pris une connotation péjorative et a fini par désigner, pratiquement et uniquement, les sectes dangereuses, nocives, destructrices, en raison de leurs agissements et comportements. On emploie donc aujourd'hui le terme «sectes»,
non pour indiquer leurs croyances, mais pour dénoncer des groupes totalitaires, religieux ou non, qui portent gravement atteinte aux Droits de 1 'Homme.

- Qui a intérêt à utiliser cette confusion entre religion et secte?

D'abord les sectes elles-mêmes, qui ont rapidement compris l'intérêt de cette ambiguïté et l'utilité de se présenter comme de nouvelles religions, de nouvelles croyances, des nouveaux mouvements religieux, des Eglises. Elles donnaient ainsi une image d'honorabilité et de respectabilité. Pour se protéger contre toute accusation de sectarisme, elles
pourraient ainsi invoquer le motif de discrimination religieuse et se déclarer persécutées, victimes de l'intolérance et du mépris.
…/…
En même temps, des sociologues des religions, des juristes, des magistrats, des responsables des religions monothéistes craignirent que cette nouvelle acception du terme secte ne porte dangereusement atteinte aux libertés fondamentales: de conscience, d'association et de religion et, selon certains, ne devienne un jour «la fusée porteuse de la lutte antireligieuse».

Sans oublier la formidable pression exercée par les Etats-Unis contre la France accusée de porter atteinte à la liberté religieuse.

C'est ce courant de pensée qui a provoqué le changement de cap de la MILS en MIVILUDES, supprimant le terme secte communément admis (cf. Rapport Vivien: «Les Sectes en France», l'Observatoire Interministériel contre les Sectes», les Commissions parlementaires et leurs Rapports: « Les Sectes en France» (1995), « Les Sectes et l'argent» (1999), « Les mineurs victimes des sectes» (2006), pour lui substituer celui de « dérives sectaires».

- Mais qu'entend-on exactement par le terme secte ?

Le principe fondamental de la secte c'est la manipulation mentale. La secte pratique: - une triple manipulation mentale, en utilisant, dans un but d'encadrement, d'enfermement, une triple technique cognitive, comportementale et affective, qui
provoque:
- une triple destruction:
. de la personne, sur un plan soit physique, mais toujours psychologique: perte de l'esprit critique et du libre arbitre
. de la famille: rupture parents-enfants, séparation, divorces
. de la société: rupture avec la vie sociale ou ingérence, à partir d'
- une triple escroquerie: intellectuelle, morale et financière.

- On accuse souvent ceux qui luttent contre les sectes de porter atteinte au principe de laïcité.

On peut, en effet, s'étonner de voir si souvent invoqué le principe constitutionnel de laïcité de la République Française dans une approche du phénomène sectaire. Citons à titre d'exemple le Rapport de la Commission d'Enquête Parlementaire sur «Les sectes en France» (1995) et la Circulaire du Premier Ministre (2005) Déjà, en 1995, le Rapport de l'Enquête Parlementaire: «Les Sectes en France» affirmait que «le phénomène des sectes était un phénomène difficile à définir» que «l'absence de définition juridique des sectes en droit résulte de la conception française de la notion de
laïcité» et que « tenter de donner une définition juridique (pouvait exposer) au risque de heurter le principe de la liberté de conscience» (p.8).

Le 27 mai 2005, le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, adressait à Mesdames et Messieurs les ministres et secrétaires d'Etat, Mesdames et Messieurs les Préfets, une circulaire relative à la lutte contre les dérives sectaires.

Dans «un souci de sécurité juridique», on rappelait notamment « le souci de concilier la lutte contre les agissements de certains groupes qui exploitent la sujétion physique ou psychologique ... avec le respect des libertés publiques et du principe de laïcité»

Or, le principe de laïcité concerne uniquement les églises, les religions, les cultes, et non les sectes.

La loi du 9 décembre 1905 promulgue la séparation des Eglises et de l'Etat. L'article 1er stipule que « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public ». L'article II affirme que «la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte».

Il est donc clair que la loi de 1905 ne concerne absolument pas les sectes qui ne sont pas des religions. A la question: «y a-t-il une définition de la secte ?», il est donc faux de répondre: «puisque, en raison du principe de laïcité, il n'y a pas de définition de la religion, de même, ne peut-il y avoir une définition de la secte».

Ce n'est pas, parce que la République ne reconnaît aucun culte et garantit le libre exercice du culte, qu'elle doit ne pas reconnaître, ne pas définir et ne pas condamner les sectes intrinsèquement nocives et perverses.

- Peut-on définir juridiquement le terme secte?

Oui, on peut et l'on doit définir juridiquement le terme secte. En dénonçant et en condamnant, selon les normes du Droit, les comportements délictueux ou criminels des sectes, à condition d'en rapporter la preuve à partir de faits précis,
collectifs, répétitifs et coercitifs, on ne porte en aucune manière atteinte au principe de laïcité, à la liberté de conscience.

C'est pourquoi une définition juridique s'impose. On en trouve les éléments dans les attendus ou les considérants des Tribunaux, des Cours d'Appel, du Conseil d'Etat: La secte apparaît comme un groupe, constitué à l'origine sous la direction, l'influence, la domination d'un maître, «d'un dirigeant de droit ou de fait», communément appelé «gourou»,
qui, par « l'emploi de manoeuvres frauduleuses, promesses, menaces, abus d'autorité ou de pouvoir, machination ou artifices, utilisation de techniques de conditionnement ou de contrainte morale, provoque chez ses adeptes une situation de faiblesse, de vulnérabilité, de dépendance et de complicité» qui leur fait perdre tout esprit critique et tout libre arbitre en ce qui concerne les méthodes et les pratiques de la secte. Bref, un groupe qui utilise des procédés répréhensibles
dans un but d'aliénation des adeptes à des fins financières ou commerciales.

Après d'âpres discussions, les Parlementaires ont voté, le 12 juin 2001, la loi About- Picard, que le Dictionnaire de Culture Juridique présente comme une définition de la secte, p.1401 :

« Une secte est un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d'exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes, par l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement pour les conduire à un acte ou une abstention qui leur sont gravement
préjudiciables».

Vouloir concilier la lutte ou la vigilance contre les sectes ou les dérives sectaires avec le respect de la laïcité consiste donc, une fois de plus, à confondre et assimiler «secte» et «religion», à baptiser religieusement les sectes.

Ne «baptisons» pas ces sectes qui nous accusent de «criminaliser» leurs croyances.

- Que pensez-vous de la récente circulaire de Mme Alliot-Marie contre les dérives sectaires ?

Tout d'abord, je m'aperçois que les propos de Mme Mignon et de Mme Alliot-Marie ont provoqué l'irritation de l'opinion publique, déclenchant un véritable déluge médiatique, et ont obligé leurs auteurs à publier des démentis et des rectificatifs pour intensifier la lutte contre les dérives sectaires.

La meilleure preuve en est la circulaire que Mme le Ministre de l'Intérieur vient d'adresser aux Préfets. Je n'en ai connaissance que par la presse.

Mais il me semble qu'il faut réaffirmer en tout premier lieu, la mission irremplaçable de la Miviludes, Mission Interministérielle qui ne dépend que du Premier Ministre.

Le projet de création des groupes spécifiques selon le modèle des GIR concerne la responsabilité de la Police et de la Gendarmerie, et ne peut ni ne doit en aucun cas se substituer à la Miviludes. Doit-on comprendre que, jusque là, ces services ne répondaient pas ou insuffisamment aux sollicitations de la Miviludes qui travaille avec tous les Ministères.

Enfin, le Ministère de l'Intérieur a sous son autorité le Bureau des Cultes. C'est pourquoi, si l'on veut éviter la confusion entre «secte»et «religion» il ne faut pas créer un bureau des sectes siégeant au Ministère de l'Intérieur à côté du Bureau des Cultes.

Pour conclure, on peut donc affirmer que, «En France, les sectes sont un vrai problème». Comme la drogue, comme le terrorisme, comme le sida, comme le viol, la secte est une drogue psychique, un terrorisme intellectuel, un sida social et culturel, un viol psychique qu'il convient de combattre selon les normes du Droit.

Les victimes des sectes attendent du Gouvernement qu'il assume sa mission de protéger les personnes et les biens.

J. TROUSLARD


France : Graal

Mort d'une patiente : sursis requis en appel pour un médecin ex-adepte d'une secte

AFP, 28 février 2008

[Texte intégral]

DOUAI (Nord), 28 fév 2008 (AFP) - Une peine de deux ans de prison avec sursis et l'interdiction définitive d'exercer ont été requises jeudi contre un médecin, ex-membre de la secte Graal, jugé devant la cour d'appel de Douai pour non-assistance à personne en danger après la mort d'une patiente en 1997.
Les réquisitions correspondent à la peine prononcée en première instance en juin 2006 par le tribunal correctionnel de Lille à l'encontre du docteur Gérard Guéniot, 61 ans, spécialiste de l'homéopathie.>>

La cour a mis sa décision en délibéré au 18 septembre.>>

Dans son réquisitoire, l'avocate générale Catherine Champrenault, qui a également réclamé une amende de 50.000 euros, a rappelé les "conditions atroces du décès" d'Evelyne Marsaleix, une mère de deux enfants atteinte d'un cancer du sein, morte à 31 ans en janvier 1997.

Cette dernière, dont le cancer avait été diagnostiqué début 1995, craignait de suivre une chimiothérapie. Elle s'était alors tournée vers M. Guéniot et un autre médecin, Michel Saint-Omer, qui exerçaient dans le métropole lilloise.
Un an avant sa mort, Evelyne Marsaleix avait notamment observé un jeûne de 21 jours et suivi des soins à base de cataplasme d'argile. Elle avait également suivi un traitement avec des gélules homéopathiques à base de gui.

Pour Mme Champrenault, le docteur Guéniot a "contrevenu totalement à la mission d'un médecin", pour n'avoir pas envoyé la jeune femme chez un cancérologue et ne lui avoir pas dit que l'homéopathie n'était qu'un traitement d'appui.

Partie civile au procès comme en première instance, l'Association de défense des familles et de l'individu victimes de sectes (ADFI) a dénoncé les méthodes du Dr Guéniot, ancien membre du Graal, un mouvement classé comme secte dans un rapport parlementaire de 1995, qui recommande notamment les thérapies parallèles plutôt que la médecine classique.

Comme lors de son procès à Lille, la défense a demandé la relaxe de M. Guéniot en plaidant qu'il n'avait vu qu'une seule fois Mme Marsaleix, "22 mois avant sa mort", et qu'il n'avait fait que l'orienter vers son collègue
Saint-Omer, lui aussi ancien membre du Graal.

Jugé aussi en juin 2006 pour le même chef, ce dernier avait été condamné comme M. Guéniot à deux ans de prison avec sursis. Il n'avait pas fait appel de la condamnation.



France : Petit Lys d'amour

Le gourou pédophile condamné à quinze ans de réclusion criminelle

AFP, 28 février 2008

[Texte intégral]

SAINT-DENIS-DE-LA REUNION, 28 fév 2008 - Le gourou de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" Juliano Verbard a été condamné jeudi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Saint-Denis pour viols et agressions sexuelles sur deux enfants dont les parents étaient membres de la
secte.

Il avait déjà été condamné à la même peine en octobre 2006 dans l'affaire alors qu'il était en fuite, d'où sa seconde comparution aux assises. Le gourou comparaissait pour avoir violé et agressé sexuellement deux enfants de 13 et 9
ans pour lesquels il disait s'être pris d'affection en 2003 et dont la mère était trésorière de la secte.

Il est par ailleurs poursuivi dans une autre affaire de viol sur mineur ainsi que pour l'enlèvement et la séquestration du jeune Alexandre, 12 ans, en août 2007. Les deux dossiers sont toujours à l'instruction.

Lors des deux jours d'audience qui se sont déroulés à huis clos, Juliano Verbard, 27 ans, a clamé son innocence, affirmant que la justice ne détient aucune preuve de sa culpabilité. Selon son avocat, Me Jacques Hoarau,
l'accusation ne s'appuie que sur les témoignages des deux enfants concernés, dont les parents, membres de la secte, avaient été expulsés à la suite d'un différend financier avec le gourou.

Plusieurs des adeptes appelés à témoigner ont pris la défense de leur mentor à l'audience, dont une femme de 50 ans, actuellement en prison pour avoir participé à la séquestration du jeune Alexandre. Pour elle, la mère des deux
enfants a "tout inventé" parce qu'elle était "jalouse" d'un disciple, devenu un proche du gourou. "Il est innocent, sinon prouvez-moi le contraire", a-t-elle lancé à la cour.

Selon un psychiatre, le Dr Gérard Toulfayan, Juliano Verbard est un "manipulateur de très grande envergure et de très grande intelligence".

Juiliano Verbard avait créé sa secte en 2002 après avoir convaincu des centaines de fidèles que la vierge lui parlait le 8ème jour de chaque mois à 22 heures. Les disciples devaient payer 20 euros pour assister à ces apparitions que le gourou recevait, installé dans un fauteuil. Il leur faisait également croire que la vierge l'appelait "petit lys d'amour".


La secte a été dissoute par le ministre de l'Intérieur après l'enlèvement du jeune Alexandre, enlevé sous les yeux de ses parents en août 2007, sous prétexte qu'il était le futur "élu". L'enfant avait été libéré sain et sauf deux jours
plus tard par la police.


Belgique : Scientologie

Justice : le pourvoi de l'Eglise de Scientologie rejeté en cassation. L'information nuit-elle à la justice ?

Le Soir, 28 février 2008 par Jean-Pierre Borloo

[Texte intégral]

On est encore loin d'avoir épuisé tous les recours avant un hypothétique procès lié aux activités de l'Eglise de scientologie en Belgique. Hier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de l'Eglise visant à dire les
poursuites irrecevables. Prochaine étape : la fixation de cette affaire devant la chambre du conseil ; affaire pour laquelle le parquet fédéral demande le renvoi de douze personnes devant le tribunal.
>>
>
>Mais là encore, il sera possible de demander à la justice d'effectuer des devoirs complémentaires.>
L'affaire, pourtant, remonte déjà à 1997. Terminé en 2003, le dossier d'enquête était retourné au parquet fédéral, en vue de rédiger ce que l'on appelle le réquisitoire de renvoi. Ces réquisitions ont été formulées par le magistrat Christophe Caliman, qui, en septembre 2007, a demandé de renvoyer douze personnes et deux associations devant le tribunal correctionnel. Ceci, pour escroquerie, extorsion, exercice illégal de la médecine, infraction sur les pratiques de commerce et organisation criminelle.

Comme pour tous les gros dossiers, le parquet a régulièrement informé la presse de ces avancées.

L'Eglise de scientologie estime que ces communications « persistantes et fautives » ont violé le secret de l'instruction et donneront donc lieu à un procès inéquitable. D'où ce pourvoi en cassation, dans le cadre d'un contrôle de la régularité de la procédure.

Hier, la Cour a tranché en rejetant le pourvoi de la Scientologie.

La haute juridiction estime que les arguments avancés, quelle que soit leur pertinence, ne relèvent pas du règlement de la procédure.

Il reviendra à la juridiction du fond, c'est-à-dire au tribunal, de dire si les droits fondamentaux de la défense ont été violés.
On attend maintenant que l'affaire soit fixée devant la chambre du conseil. Et qu'éventuellement, l'Eglise demande d'effectuer de nouveaux devoirs d'enquête.


France : Sectes

Assemblée Nationale - questions et réponses - sujets divers

JO, février 2008

[Texte intégral]

13ème législature
Question N° : 3419  de Mme Poletti Bérengère(Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes) QE
Ministère interrogé :  Santé, jeunesse et sports
Ministère attributaire :  Éducation nationale
 Question publiée au JO le : 14/08/2007 page : 5267
 Réponse publiée au JO le : 26/02/2008 page : 1653
 Date de changement d'attribution : 28/08/2007
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  sectes
Analyse :  commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION :  Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur le rapport n° 3507, remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le domaine de la santé publique, de rendre obligatoire un contrôle médical annuel effectué par la médecine scolaire pour les enfants de plus de six ans, qui sont soit instruits dans leur famille, soit scolarisés dans des établissements hors contrat.
En effet, si les visites médicales s'imposent pour tous les enfants jusqu'à l'âge de six ans, les enfants à compter de cet âge, qui sont soit instruits dans leur famille, soit scolarisés dans des établissements hors contrat échappent aujourd'hui à tout suivi médical obligatoire. Aussi il lui serait agréable de connaître, d'une part, la position du Gouvernement quant à cette proposition et, d'autre part, dans quel délai il compte la mettre en oeuvre. 
Texte de la REPONSELe médecin scolaire peut être associé par l'inspecteur d'académie aux contrôles des établissements hors contrat, conformément aux dispositions de l'article 2 de la loi n° 59-1557 du 31 décembre 1959 qui prévoit que le contrôle de l'État sur les établissements d'enseignement privé concerne en particulier « la prévention sanitaire et sociale ». Le droit de la famille d'instruire son enfant à domicile, droit reconnu sans discontinuer depuis 1830, inclut aussi le libre choix du médecin. Le seul contrôle susceptible d'être effectué est la vérification du carnet des vaccinations obligatoires qui pourrait être faite par un médecin sous statut État
UMP13REP_PUBChampagne-ArdenneO

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13ème législature
Question N° : 16493  de M. Grellier Jean(Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Deux-Sèvres) QE
Ministère interrogé :  Relations avec le Parlement
Ministère attributaire :  Relations avec le Parlement
 Question publiée au JO le : 12/02/2008 page : 1117
 
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  sectes
Analyse :  lutte et prévention
Texte de la QUESTION :  M. Jean Grellier alerte M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement sur les publications récemment reçues par les parlementaires relatives à la psychiatrie. Il y a quelques semaines, une brochure luxueuse, agrémentée de surcroît d'un DVD édifiant quant au diagnostic sur les "mérites " de la pratique de la psychiatrie, était transmise à tous les députés. Lecture faite des mentions légales de ce document, il apparaît qu'il émane de l'Église de scientologie.
Selon le rapport parlementaire n° 2468, l'Église de scientologie est identifiée de manière indéniable comme un mouvement sectaire. Les sectes peuvent donc librement faire oeuvre de prosélytisme jusque dans nos institutions où les principes de laïcité et de rationalisme éclairé conditionnent nos principes républicains. Il lui demande donc de bien vouloir lui expliquer sa position quant à ce qui semble être pour le moins un paradoxe extrêmement gênant. 
S.R.C.13Poitou-CharentesN
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13ème législature
Question N° : 17051  de M. Lachaud Yvan(Nouveau Centre - Gard) QE
Ministère interrogé :  Premier ministre
Ministère attributaire :  Premier ministre
 Question publiée au JO le : 19/02/2008 page : 1305
 
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
Analyse :  fonctionnement. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION :  M. Yvan Lachaud attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'intérêt du maintien de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. En effet, dans un contexte actuel où les valeurs religieuses sont mises en exergue, il est bon de rappeler que les dérives sectaires ne se limitent pas à la sphère religieuse, puisque plus de la moitié des cas concernent le secteur de la santé, du développement personnel, des actions humaines, éducatives et culturelles. Aussi, il lui demande de maintenir cette mission interministérielle en l'état. 
Texte de la REPONSE :  
NC13Languedoc-RoussillonN
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13ème législature
Question N° : 3415  de Mme Poletti Bérengère(Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes) QE
Ministère interrogé :  Santé, jeunesse et sports
Ministère attributaire :  Travail, relations sociales et solidarité
 Question publiée au JO le : 14/08/2007 page : 5267
 Réponse publiée au JO le : 19/02/2008 page : 1486
 Date de changement d'attribution : 18/09/2007
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  sectes
Analyse :  commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION :  Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur le rapport n° 3507 remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le domaine de la santé publique, de réaliser une monographie décrivant les conséquences sociales et sanitaires de l'appartenance de jeunes à des organisations sectaires. Aussi il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à cette proposition, d'une part, et dans quel délai il compte la mettre en oeuvre d'autre part. 
Texte de la REPONSE
:  L'attention du Gouvernement a été appelée sur le rapport n° 3507 de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiquessur la santé physique et mentale des mineurs. Le Gouvernement a engagé depuis plusieursannées une série d'actions de sensibilisation et d'information relative à la situation des enfants confrontés à des dérives sectaires. Parallèlement, il a examiné les problèmes soulevés par la prise en compte de ces enfants par le système de protection de l'enfance. Est apparue une difficulté liée à l'absence de connaissance sur la situation de ces enfants. Pour combler ce manque, le Gouvernement a recueilli des informations auprès de jeunes adultes ayant vécu leur enfance dans une secte. Ces éléments, non formalisés dans un écrit, ont fait l'objet d'une présentation, en juin 2006, devant la commission d'enquête parlementaire sur l'enfance et les sectes. Ce recueil était destiné à l'élaboration d'un guide méthodologique à l'usage des professionnels de la protection de l'enfance. Ce guide est principalement constitué d'une série de réponses aux questions les plus habituelles posées par des professionnels travaillant dans ce contexte. Il est accompagné des textes utiles à la compréhension des missions. Ce document présente une problématique d'ensemble sur la situation de ces enfants. Le guide devrait être consultable sur Internet au cours du premier semestre de l'année 2008.


France : Sectes

Assemblée Nationale - questions et réponses - sujets divers

JO, février 2008

[Texte intégral]

13ème législature
Question N° : 17645  de M. Bianco Jean-Louis(Socialiste, radical, citoyen et
divers gauche - Alpes-de-Haute-Provence) QE
Ministère interrogé :  Premier ministre
Ministère attributaire :  Premier ministre
 Question publiée au JO le : 26/02/2008 page : 1513

Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
Analyse :  fonctionnement. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION :  M. Jean-Louis Bianco appelle l'attention de M. le Premier ministre sur la redéfinition de la politique de l'État vis-à-vis des
sectes. Il lui demande quel est l'avenir de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) qui existe
depuis 2002 et si elle pourrait disparaître au profit d'une entité unique de défense de tous les droits. Il rappelle que l'État doit mener une politique
de vigilance et de prévention via la Miviludes, qui doit ainsi continuer à exercer une vigilance constante sur les agissements sectaires, couvrir la
totalité du phénomène sectaire et favoriser la coordination des actions de prévention. Constatant l'actuelle organisation des "conseils départementaux
de prévention de la délinquance, d'aide aux victimes et de lutte contre la drogue, les dérives sectaires et les violences faites aux femmes" qui
n'abordent que très rarement la problématique sectaire, il lui demande enfin si le Gouvernement compte rétablir les cellules préfectorales de vigilance
sur les agissements répréhensibles des mouvements sectaires.

S.R.C.13Provence-Alpes-Côte-d'AzurN

________________________________________________________________________________________________________________________
13ème législature
Question N° : 17646  de M. Mourrut Étienne(Union pour un Mouvement
Populaire - Gard) QE
Ministère interrogé :  Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales
Ministère attributaire :  Intérieur, outre-mer et collectivités
territoriales
 Question publiée au JO le : 26/02/2008 page : 1545

Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
Analyse :  fonctionnement. bilan et perspectives

Texte de la QUESTION :  M. Étienne Mourrut attire l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur les sectes et la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). En effet, les dérives sectaires ne se limitent pas à la sphère religieuse ; plus de la moitié des cas concernent le secteur de la santé, du développement personnel, des actions humanitaires, des activités sportives éducatives et culturelles. C'est dans ce cadre, de pluralité des risques, que la Miviludes oeuvre, afin de lutter contre ces dérives, avec une vigilance constante sur les agissements sectaires. Aussi, il lui demande quelles mesures pourraient être adoptées
pour soutenir et améliorer l'action de la Miviludes.

UMP13Languedoc-RoussillonN
______________________________________________________________________________________________________________________
13ème législature
Question N° : 17647  de M. Delebarre Michel(Socialiste, radical, citoyen et
divers gauche - Nord) QE
Ministère interrogé :  Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales
Ministère attributaire :  Intérieur, outre-mer et collectivités
territoriales
 Question publiée au JO le : 26/02/2008 page : 1545

Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  mission interministérielle de vigilance et de lutte contre
les dérives sectaires
Analyse :  fonctionnement. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION :  M. Michel Delebarre appelle l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales
sur l'avenir de la Mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Il s'interroge sur la liberté d'action de cette
mission, dont les compétences et le professionnalisme sont unanimement reconnus. Il semble aujourd'hui que plusieurs projets viendraient mettre à
mal le travail minutieux accompli par la mission, la privant de certaines de ses compétences. Aussi aimerait-il que le Gouvernement précise ses
intentions dans ce domaine, et les orientations qu'elle compte prendre dans la lutte contre les dérives sectaires.
S.R.C.13Nord-Pas-de-CalaisN


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