Actualités sur les sectes en octobre 2007.

Siddha Yoga ( Swami Muktananda) Soixante minutes
Méditation Transcendantale Lynch, l'Elysée et la Tour de l'invincibilité
Siddha Yoga ( Swami Muktananda) La vie secrète de Swami Muktananda
Religions Le créationnisme n'est pas une discipline scientifique
Laïcité La Suède veut séparer clairement enseignement et croyances religieuses
Kabbale Un site portail pour l'étude de la "vraie" Kabbale
Sectes Les sectes aiment beaucoup les enfants
Sectes Assemblée Nationale - question - Eric Raout - Mormons
Sectes (*) 10/10/2007 Ados, démasquer, résister, en sortir (PDF)
Raël Raël traîne chrétiens et musulmans dans la boue
Tradition, Famille, Propriété Mise en examen de Mathieu Cossu pour diffamation.
Actualités diverses Esotérisme et lucidité
Sri Chinmoy Décès de Chinmoy K. Ghose, alias Sri Chinmoy
Sectes Une femme battue à mort dans une secte pour avoir négligé les rites
Sectes (*) 17/10/2007 Les sectes au centre du débat ( PDF)
Sectes (*) 17/10/2007 Thérapies alternatives "Tout le monde est manipulable" (PDF)
Sectes (*) 17/10/2007 C'était ma parole contre la sienne (PDF)
Sri Chinmoy Décès de Sri Chinmoy
Soka Gakkaï Comment définir la Soka Gakkaï alias Gakkaï
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah chassés du Tadjikistan pour prosélytisme
Sectes La justice donne raison à des mouvements soupçonnés de dérives sectaires
Médical (*) 23/10/2007 Méditations en santé (url))
Sectes Assemblée Nationale. Questions
Témoins de Jéhovah La Cour suprême tranchera sur le cas d'une Témoin de Jéhovah
Mère Meera Les yogis sont-ils en fait adeptes d'une secte ?
Tabitha's Place - Les Douze Tribus La communauté des Douze Tribus a choisi de vivre dans le Berry
Scientologie Le bourgmestre de Braine-l'Alleud attaque la Scientologie
Opus Dei (*) 29/10/2007 L'Opus Dei, ce sont des chrétiens de façade (PDF)
Raël Treize des 14 raéliens déboutés
Scientologie La Scientologie repart à l'assaut des écoles

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Siddha Yoga

Soixante minutes

Stripping.the Gurus. traduction en français par ml -

Chapitre XVIII - (p 143)

(SWAMI MUKTANANDA)

Pourquoi existe-t-il des faux gourous? C' est notre propre faute. Nous choisissons nos gourous comme nous choisissons nos politiciens. Le marché des faux gourous augmente parce que le marché des faux disciples augmente. A cause de son égoïsme aveugle, le faux gourou noie les gens, et à cause de son égoïsme aveugle et son compréhension erronée, le faux disciple est pris au piège. Un vrai disciple ne sera jamais pris au piège par un faux gourou

(Muktananda, 1981; les italiques sont rajoutés).

J'ai eu un darshan privé ... avec Swami Muktananda en Inde trois jours avant sa mort, et j'ai pensé qu'il était un homme magnifique, un homme incroyablement aimant (Anthony Robbins, in Hamilton 1999).

NE EN 1908 A MANGALORE, Inde, Swami Muktananda était, tout comme Neem Karoli Baba, un disciple du respecté gourou Bhagawan Nityananda, qu'il rencontra en 1947.

Ce n'est pas un hasard que Ram Dass introduisit Muktananda aux Etats Unis en 1970.

Pour aider sa mission, favoriser la pratique du Kundalini Yoga, Muktananda établit en 1974 le SYDA (Siddah Yoga) Foundation, avec le quartier général à South Fallsburgh, NY.

Les admirateurs de SYDA ont compté Jerry Brown, Carly Simon, James Taylor, Diana Ross et Isabella Rossellini. Ainsi que Rosanna Arquette, Meg Ryan, Phylicia Rashad du Cosby Show, Don Johnson de Miami Vice et sa femme, Melanie Griffith, et Marsha Mason (l'ex-femme de Neil Simon). Plus la chanteuse Mandy Patinkin, le célèbre auteur de chansons Jimmi Webb - compositeur de "MacArthur Park" et de "Up, Up and Away (With my Beautyful, My Beautiful Guru...) - et l'astronaute Edgar Mitchell.

* * *

Quiconque a atteint la perfection spirituelle l'a atteinte a travers de son Gourou.
Le Gourou garantit une vie pleine de grâce, de liberté totale et de libération du Moi.
La faveur du Gourou est absolument nécessaire à une réalisation durable.
Sans Gourou, l'homme est malheureux; avec un Gourou, il est plein de joie.
Donc, soumets-toi totalement au Gourou (Muktananda, 1978 ; les italiques sont rajoutés).
Le Gourou doit posséder tous les vertus... Il ne saurait être un véritable Gourou s'il ... se laisse aller aux plaisir des sens ...
Sans Gourou, il n'est pas possible pour une personne de comprendre la Vérité (Muktananda, 1999).

En ce qui concerne l'opinion de Muktananda dans le domaine spécifique des relations conjugales, elle se présentait comme suit :

Muktananda conseillait à ses disciples de s'abstenir de sexe... "Pour la méditation", dit-il à un auditoire à South Fallsbourgh en 1972, "ce dont vous avez besoin est ... de vigueur séminale. Aussi, j'insiste sur un célibat total aussi longtemps que vous resterez dans l'ashram" (Harris, 1994).

Mais évidemment, ces règles n'existaient que pour le bénéfice des élèves, et non pour le Gourou, qui n'en avait clairement plus besoin.

"A son ashram de Ganeshpuri en Inde "il y avait un passage secret entre sa maison et le dortoir des filles", dit un (ex)disciple. "Quelle qui fut sa liaison du moment, il restait branché sur ce dortoir. (Il) faisait entrer et sortir des filles de sa chambre toute la nuit" (Rae, 1991).

Une des ces filles dont on dit qu'elle entrait et sortait - "Jennifer" - déclare qu'elle a été violée par le grand gourou début 1978.

Le rapport de Muktanada avec Jennifer avait duré une heure, dit-elle, et il en était plutôt fier. Il n'arrêtait pas de dire "Soixante minutes," dit-elle (Rodarmor, 1983).

"Un homme incroyablement aimant".

L'indulgence signalé du gourou "célibataire" dans le domaine du sexe, n'allait apparemment pas jusqu'à la tolérance sexuelle :

"Un gourou ne flirterait jamais avec des maîtresses, ou frayerait avec des homosexuels", peut on lire dans une missive de Muktananda de 1976.Les homosexuels sont à considérer comme des eunuques - dégoûtants, impurs et de mauvaise augure" (Chew, 1998).

* * *

"Si Shiva est en colère, le Gourou peut te protéger, mais si le gourou se met en colère, personne ne peut te sauver" (in Muktananda, 1999).

Pour le malheur de ses disciples :

"Muktananda avait un tempérament terrible", dit (Richard) Grimes, "et se mettait à hurler ou crier après quelqu'un sans raison apparente." Il (dit qu'il) a vu le gourou frapper des gens à des nombreuses occasions (Rodarmor,1983).

En effet, Noni Patel, le valet du gourou, aurait un jour cherché à faire soigner une curieuse blessure du côté.

"Au début, il ne voulait pas dire comment il l'avait eue", se souvient Lotte, la femme de Grimes. "Plus tard on a su que (Muktananda) l'avait poignardé avec une fourchette" (Rodarmor, 1983).

Ce qui était clairement contraire à l'étiquette.

* * *
L'ex-journaliste Sally Kempton, alias Swami Durgananda, est devenue disciple de Muktananda en 1974. Après avoir passé des dizaine d'années dans l'ashram d'un Muktananda "totalement éclairé" puis près de son successeur, elle retourna dans le monde séculaire en 2002, pour enseigner.Depuis elle a trouvé du travail comme chroniqueur au Yoga Journal, et a été interviewée sur le forum de "Nu Intégral" de Ken Wilber (www.integralnaked.org).

L'article que Lis Harris a écrit sur SYDA en 1994, contient cependant des nombreux segments impliquant Durgananda et ses dénigrements du comportement supposé de Muktananda, qui valent tous d'être lus.

* * *

Quand au solennel gourou de Muktananda lui-même, c'est à dire Nityananda (mort en 1960), il subsiste l'information suivante :

"Il était né siddah ("être parfait"), et vivait sa vie entière au niveau de conscience le plus élevé (Muktananda, 1996).

"C'était le meilleur des gourous et le pire des gourous," etc.

"Lorsqu'il avait une vingtaine d'années, il se cachait derrière des arbres, attendant patiemment l'arrivé d'une vache.Lorsque l'animal s'arrêtait pour lâcher une bouse, il se précipitait pour l'écoper avant qu'elle ne touche terre, puis l'avalait" (Feuerstein,1992).

Miam-miam.Mais ces festoiements ne suffisaient pas à épuiser l'intérêt du yogi pour les vaches et leurs lâchers rectaux :

"On pouvait parfois le voir au milieu de la route (il n'y avait guère de circulation motorisé à cette époque), en train d'attraper une bouse de vache avant qu'elle ne tombe par terre, la mettant sur sa tête, sifflant ensuite à la manière d'un train, puis partant en faisant teuf-teuf comme le font souvent les enfants" (Hatengdi, 1984).

Tuut-Tuut. Prochain arrêt la Gare des Cinglés.

(Nityananda) parlait fréquemment de disciples qui avaient la mentalité d'une corneille. Une corneille, même si elle est au ciel, insiste pour manger de la merde, car c'est à cela qu'elle est habituée. Et c'est exactement ainsi que se comportent les disciples qui critiquent" (Muktananda,1996).

(...) de plus:

A une autre occasion, il s'est enduit d'excréments (humains) de la tête aux pieds (c. à. d. y compris les lèvres). Il était assis près des latrines avec des tas énormes d'excréments empilés devant lui.Chaque fois qu'un disciple passait, il criait : Halvas (sucrerie) de Bombay - succulents - vous voulez en manger? Je peux vous en peser et vous en donner" (Feuerstein, 1992)

C'est du yoga de South Park.

* * *

Lorsque Muktananda est mort en 1982, le SYDA Foundation dirigeait onze ashrams et des centaines de centres de méditation de par le monde.Initialement, ses co-successeurs furent Gurumayi, sa disciple (de 1955 à aujourd'hui) et le frère cadet de celle-ci. Depuis une lutte de pouvoir aurait eu lieu vers le milieu des années 1980, suite à laquelle le plus jeune des deux a quitté l'organisation dans des circonstances peu claires, Gurumayi dirige seule (Harris 1994).

On peut trouver des accusations d'abus et d'harcèlement dans SYDA sur www.leavingsiddahyoga.net et dans ((l'article?)) de Harris (1994).


France : Méditation transcendantale

Lynch, l'Elysée et la Tour de l'invincibilité

Le Monde . 3 octobre 2007 par Nicole Vulser

Chapitre XVIII - (p 143)

 Journée aussi parisienne que stakhanoviste et politique lundi 1er octobre pour David Lynch. Son film Mulholland Drive était diffusé en "prime time" sur Arte, mais là n'était pas le plus important. Le cinéaste avait commencé son après-midi en étant reçu à l'Elysée, par Nicolas Sarkozy, qui a l'a élevé au rang d'officier dans l'ordre de la Légion d'honneur. Distinction rare pour un citoyen américain. David Lynch en a profité, non pour parler 7e art avec le président de la République, mais pour tenter de le convaincre de l'aider à mettre en oeuvre un projet qui lui tient à coeur : la construction d'une "Tour de l'invincibilité" à Paris.

Sans rire, le réalisateur, accompagné de son gourou français, Dominique Lemoine, président de l'association Gouvernement de la paix, a expliqué au chef de l'Etat qu'il suffisait de faire circuler des énergies positives pour oeuvrer pour la paix dans le monde. De créer des champs magnétiques pacifiques. Il a ainsi calculé qu'en installant un millier d'adeptes de ce type de méditation au centre de la France - "chiffre non laissé au hasard puisqu'il correspond à la racine carrée de 1 % de la population française" - cela permettrait de résoudre des problèmes aussi complexes que la criminalité, le chômage ou les aléas boursiers... David Lynch a proposé à M. Sarkozy "l'exclusivité" de son projet.

La méthode utilisée par Gouvernement de la paix provient d'une ancienne tradition védique, "scientifiquement prouvée", promet Dominique Lemoine. David Lynch avait déjà tenté, sans aucun succès, de convaincre Jacques Chirac, il y a trois ans, du bien-fondé de ses remèdes miracles en politique. En joignant même le geste à la parole, en s'allongeant sur la moquette pour mieux expliquer à l'ancien président où passaient les énergies positives dans le corps.

Cette fois-ci, plus confiant, David Lynch a laissé au chef de l'Etat un épais dossier sur son projet. "Le pays a changé et est prêt à des approches plus atypiques", pense Dominique Lemoine. Dans la foulée de sa visite à l'Elysée, Lynch a aussi voulu, sans avoir pris rendez-vous, aller serrer la main du maire de Paris. En plein Conseil de Paris, Bertrand Delanoë n'a pas reçu le cinéaste adepte de la méditation transcendantale qui arborait pourtant fièrement sa nouvelle décoration sur son veston. Au pied levé, Christophe Girard, adjoint au maire chargé de la culture, lui a fait visiter les lieux, l'a fait poser pour des photos dans les salons et n'a pas résisté à lui montrer comment fonctionnent les Vélib'. Mais le cinéaste est reparti penaud, sans avoir pu expliquer directement au maire qu'il cherchait pour sa Tour de l'invincibilité un immeuble parisien, entouré d'un jardin, pour installer ses élèves chargés de méditer pour améliorer, à terme, le sort des Français.


France : Siddha Yoga

La vie secrète de Swami Muktananda

Lu sur le web . traduction en français par ml -

Il n'y a rien de plus triste qu'un bon guru qui a mal tourné. Les cyniques parmi nous peuvent objecter qu'un "bon guru" est en soi une contradiction, et certainement, le spectacle qu’offrent les cultes corrompus de ces dernières années et qui se présentent comme des autorités, jette un voile sur le rôle des enseignants spirituels. Néanmoins, je suis prêt à admettre qu'une quantité significative de sagesse et d’œuvres de compassion nous est parvenue par l’intermédiaire de divers gurus et de leurs disciples, et je résiste à la tentation de les considérer tous comme des charlatans avides de pouvoir

D’après tous les renseignements recueillis, Swami Muktananda a, en son temps, aidé des milliers de gens (un fait que même des ex-dévots désillusionnés ne contestent pas). Cependant, dans les quelques dernières années de sa vie, il y a eu une prolifération d'abus qui n’émergent que maintenant à la lumière de William Rodarmor ; ancien avocat, garde forestier, guide touristique de régions sauvages, et actuellement étudiant de troisième cycle à l'école de journalisme de Berkeley, à l'Université de Californie, il a passé des mois à interviewer d'anciens et d’actuels disciples de Muktananda pour cet article d'investigation. CQ a contacté indépendamment ses principales sources et a confirmé l'authenticité de leurs citations et de leurs allégations.

-Jay Kinney

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La Vie Secrète de Swami Muktananda - William Rodarmor

"Il n'y a aucune déité supérieure au guru, aucune acquisition meilleure que la grâce du guru ... aucun état plus élevé que la méditation sur le guru". -Muktananda

Dans le milieu spirituel américain, Baba Muktananda était connu comme le "guru des gurus", un des maîtres de méditation les plus respectés jamais sorti de l'Inde. Respecté, c’est-à-dire jusqu'à maintenant.

Quand Baba Ram Dass le présenta aux Etats-Unis en 1970, Muktananda y était pratiquement inconnu. Grâce au pouvoir spirituel de Muktananda, son mouvement de méditation Siddha prit rapidement racine dans le sol fertile du mouvement américain pour le développement humain. Au moment où il mourut d'un arrêt du cœur en octobre 1982, les disciples de Muktananda avaient construit 31 ashrams ou centres de méditation, dans le monde entier. Quand les foules virent Muktananda descendre d'une limousine noire pour monter dans un avion à réaction de la Lear qui l'attendait, il était évident que le petit indien vêtu d'orange était un succès à l’américaine.

Jerry Brown, Werner Erhard, John Denver, Marsha Mason, James Taylor, Carry Simon, l'astronaute Edgar Mitchell et Meg Christian furent tous, à diverses époques, intéressés par le mouvement de Muktananda. Le coordonnateur des médias du grand ashram d'Oakland en Californie est l'ancien leader des Panthères Noires, Erika Huggins.

Baba Muktananda disait qu'il était un Siddha, le représentant d'une lignée hindoue séculaire. Selon sa biographie officielle, il a, au cours de sa jeunesse, erré à travers l'Inde, allant d'enseignant en enseignant, vivant la vie chaste et austère d'un moine. A Ganeshpuri, près de Bombay, il devint le disciple de Nityananda, un guru Siddha aux pouvoirs yogiques impressionnants. Après des années de méditation, Muktananda fit l'expérience de l'illumination. Quand Nityananda mourut en 1960, Muktananda prétendit que, sur son lit de mort, son guru lui avait passé le vêtement des Siddhas, une revendication contestée par certains disciples indiens de Nityananda. Quand, à son tour, Muktananda mourut, une presse bienveillante le voyait toujours comme un ‘Monsieur Propre’ spirituel et ses deux successeurs, une équipe de deux swamis frère et sœur, continuèrent à attirer des milliers de gens qui cherchaient à élever leur conscience.

Pour la plupart de ses disciples, Muktananda était un grand maître. Mais pour d'autres, c’était un homme incapable de vivre conformément aux principes élevés qu’il enseignait. "Quand on approche un guru pour la première fois", écrivait Muktananda, "il faut soigneusement examiner ses qualités et ses actes. Il doit avoir maîtrisé le désir et la colère, et banni tout orgueil de son cœur". Nombreux sont ceux qui n'ont compris l'avertissement qu'un peu trop tard.

Certains des anciens disciples les plus éminents de Muktananda dénoncent maintenant qu’à plusieurs reprises, le guru viola son vœu de chasteté, qu’il tirait des millions de dollars du travail de ses disciples, et autorisait les armes à feu et la violence dans son ashram. Accusations qui furent niées par les swamis qui reprirent son mouvement après la mort du maître.

Lors de la préparation de ce récit, j'ai interviewé 25 dévots actuels et anciens ; la plupart des entrevues sont enregistrées sur bande. Certaines personnes n’ont accepté de me parler que si je leur garantissais l'anonymat, et certains étaient aigris par ce qu'ils ressentaient comme une trahison de confiance de la part de Muktananda. Tous reconnaissent que Muktananda avait des pouvoirs hors du commun. Ils ne sont pas tous d’accord sur l’usage qu’il en faisait.

"Je n’ai pas de relations sexuelles pour la même raison que vous en avez : qui est parce que c'est si bon." –Muktananda

Dans ses enseignements, Muktananda met beaucoup l'accent sur le sexe (la plupart du temps négativement). Le réfrènement des pulsions sexuelles libère l'énergie de la Kundalini qui mène vers l'illumination, dit-il. Le swami prétendait être lui-même tout à fait chaste.

Les membres du cercle restreint auprès du guru disent cependant que Muktananda avait régulièrement des relations sexuelles avec des partenaires féminines. Michael Dinga, un entrepreneur d'Oakland, qui était le chef des constructions de l'ashram et un administrateur de la fondation, dit que les exploits sexuels du guru étaient bien connus à l'ashram. "C'était censé être le grand secret de Muktananda", disait Dinga, "mais comme beaucoup de filles étaient dans leur toute première ou moyenne adolescence, il leur était difficile de garder le secret".

Une jeune femme, que j'appellerai "Marie", affirme que c’est en 1981, au principal ashram américain de South Fallsburg dans l'état de New York, que le guru la séduisit. Marie avait à peine vingt ans à l'époque. Muktananda en avait 73.

A South Fallsburg, le soir, Muktananda restait debout derrière un rideau pour observer les filles qui rentraient au dortoir. A plusieurs reprises, il demanda à Marie de venir dans sa chambre et lui fit des cadeaux en argent et en bijoux. Finalement, elle y alla. Quand ensuite il lui demanda de se déshabiller, elle fut choquée, mais elle obéit.

"Il avait un endroit spécial qui, je suppose, servait à ses affaires sexuelles. Il y avait comme une table de gynécologue, mais sans les étriers". (Plus tard, c’est à son grand regret que Michael Dinga se rendit compte que c’était lui qui avait construit la table). "Il n'avait pas d'érection", dit Marie, "mais il s'insérait autant qu'il le pouvait. Il restait debout, les yeux roulés vers le plafond. On aurait dit qu’il était dans une sorte d'extase". Quand la session se termina, Muktananda ordonna à la fille de revenir le lendemain et ajouta : "Ne mets pas de sous-vêtements".

Le premier soir, Muktananda avait essayé de convaincre Marie qu'il s’agissait de l’initier au yoga tantrique, le yoga du sexe. Le lendemain soir, il ne s'en donna même pas la peine. "C'était un peu comme :'Bon, tu es là, enlève tes vêtements. Monte sur la table et en avant. Tout simplement du sexe, pur et dur, à froid".

Marie parla à deux personnes de ce qui lui était arrivé. Aucune ne parut particulièrement étonnée.

Cela affecta Chandra, la femme de Michael. Chandra était probablement l'américaine la plus éminente du mouvement. En tant que responsable des services de bouche, elle voyait Muktananda quotidiennement et savait ce qui se passait. "Toutes celles qui travaillaient dans sa cuisine étaient sollicitées d’une façon ou d’une autre", dit-elle. Une fille, que j'appellerai "Nina", travaillait pour Chandra. Un jour, le guru lui fit cette remarque en hindi : "Le sexe avec Nina, c'est très bon". Plus tard, la mère de Nina fut ordonnée swami.

Chandra raconte qu’avant, elle rationalisait le fait que le guru ait des relations sexuelles, mais elle fut consternée d'apprendre que c'était arrivé à sa jeune amie Marie. Consciente du pouvoir qu’avait Muktananda sur ceux qui lui étaient dévoués, ce fut pour elle comme une forme de viol.

L'autre personne à qui Marie se confia fut Malti, la traductrice attitrée de Muktananda.

Marie dit que Malti ne fut pas étonnée quand elle lui apprit qu’elle avait été séduite par le vieux guru. "Elle me dit que cela faisait des années et des années que les gens le lui rapportaient", dit Marie. "Elle se trouvait prise entre les deux". Malti et son frère, qui prirent respectivement les noms de Chidvilasananda et Nityananda, sont les nouveaux leaders du mouvement.

Une autre victime de Muktananda fut une femme que j'appellerai "Jennifer". Elle dit que c’est au printemps 1978, à l'ashram principal indien de Ganeshpuri, que Muktananda la viola. Il ordonna à Jennifer de venir dans sa chambre tard le soir, et lui dit de se déshabiller. "J'étais choquée", dit-elle, "mais au fur et à mesure des années, j'avais appris qu'on ne dit jamais non à ce qu'il vous demande de faire..."

Selon elle, le rapport sexuel que Muktananda eut avec Jennifer dura une heure, il en était très fier. "Il n’arrêtait pas de dire 'Soixante minutes !'", ajoute-t-elle. "Il prétendait utiliser les vraies positions indiennes, et non celles occidentalisées utilisées en Amérique". Pendant ses rapports sexuels, le guru aimait faire la conversation, mais Jennifer constatait qu'elle ne pouvait pas sortir un mot. "Tout ce qu'il voulait savoir, c’était l'âge que j’avais quand j'ai eu mes premières règles. Je répondis quelque chose et il dit : 'C'est bien, tu es pure'". Bouleversée par l'événement, Jennifer envisagea de quitter l'ashram au plus vite, mais Muktananda continuait à s’intéresser à elle. "Il m’observait par le trou de la serrure quand je me déshabillais", dit-elle. Elle ouvrait la porte et voyait le guru à l'extérieur. "J’ai commencé à avoir peur de lui, parce qu'il n'arrêtait pas de venir dans ma chambre le soir".

Ces deux femmes dirent, l’une et l’autre, que l'ashram de Ganeshpuri était aménagé pour servir les besoins de Muktananda.

"Il y avait un passage secret entre sa maison et le dortoir des toutes jeunes filles", dit Marie. "Qu’une d’elles tombe sous son dévolu, et il la faisait transférer dans ce dortoir". Le guru visitait souvent le dortoir des filles pendant qu'elles se déshabillaient. "Il venait quand bon lui semblait" dit Jennifer, "et on ricanait sottement. Tout au début, je n’aurais jamais cru qu'il pouvait avoir des désirs sexuels. C’était le guru..." Marie, elle, en savait davantage : elle avait parlé avec au moins huit autres jeunes filles qui avaient eu des rapports sexuels avec Muktananda. "Je savais qu'il avait des filles qui entraient et sortaient de sa chambre toute la nuit", dit-elle.

En 1979, pendant que ses disciples procédaient à la rénovation d’un hôtel à Miami, Muktananda dormait à l'étage des femmes, et il ordonna que les plus jeunes soient logées dans les chambres les plus proches de la sienne, et les plus âgées, au bout du couloir.

"On savait toujours avec qui il avait des rapports" dit Chandra. "Elles descendaient le lendemain avec un nouveau bracelet en or ou une nouvelle paire de boucles d'oreille. "Dans l'ashram, dit Marie, les gens savaient que "toutes celles qui avaient des bijoux allaient souvent dans sa chambre.

Pendant un certain temps, les disciples de Muktananda trouvèrent de bonnes raisons à son comportement. Il ne pénétrait pas vraiment ses victimes, disaient-ils. Ou il n'éjaculait pas, ce qui, pour certains, constituait une différence importante, car garder le sperme est une façon de conserver l'énergie de la Kundalini.

Finalement, Chandra estima que cela ne faisait aucune différence. "Si l’on décide d’être chaste et de prêcher l’abstinence, cela ne permet pas d’y aller à moitié, et ensuite de se retirer. On vit ce qu’on prêche..."

Après avoir, pendant des années, réprimé des doutes grandissants envers Muktananda, quand ils apprirent qu'il harassait une petite de 13 ans, Michael et Chandra finirent par mettre un point final. Ses parents l’avaient confiée à l'ashram ; c’est la blanchisseuse et le chauffeur de Muktananda qui en avaient la garde. La blanchisseuse "me dit que Baba lui faisait des choses", dit Chandra. "Je crois qu'il lui tournait autour". La blanchisseuse suggéra que c’était peut-être "la façon de Baba de l'aimer", mais Chandra était épouvantée.

Les accusations sexuelles contre Muktananda continuèrent. En 1981, un de swamis de Muktananda, Stan Trout, écrivit une lettre ouverte accusant son guru de harasser des petites filles sous prétexte de vérifier leur virginité. La lettre fit l’effet d’une vague, mais cela ne sortit pas de l'ashram. Dans une "Note de Baba", Muktananda répondit simplement : "C’est par leur expérience et non par des lettres qu'ils reçoivent que les dévots devraient connaître la vérité... Vous devriez être heureux que je sois toujours vivant et en bonne santé, et qu'ils n'aient pas essayé de me pendre".

"Pitoyable est celui qui n’arrive pas observer la discipline et la maîtrise de soi même dans un ashram". –Muktananda

Au début de ses huit années avec Muktananda, Richard Grimes, qui avait abandonné ses études à Yale University, dit qu'il vécut "une sorte de période de grâce agréable où l’on est si impliqué à démarrer une vie intérieure qu'on ne remarque pas vraiment ce qui se passe autour". Mais ensuite il commença à voir des choses qui ne cadraient pas avec sa notion de retraite de méditation.

"Muktananda rentrait dans des colères féroces", dit Grimes, "et il se mettait à crier ou à hurler après quelqu'un sans raison apparente". Il lui est arrivé, en de nombreuses occasions, de voir le guru battre des gens. "En Inde, si des paysans étaient pris en train de voler une noix de coco dans son ashram, il arrivait souvent à Muktananda de les battre", dit Grimes. Les gens de l'ashram pensaient que c'était un grand honneur d'être battu par le guru. Personne ne demandait l'avis des paysans.

Noni Patel, le valet omniprésent de Muktananda, était la cible régulière de la colère de son maître. A Denver, pendant le tour, Noni descendit à la cuisine pour se faire soigner pour une étrange blessure au côté. "Au début, il ne voulait pas dire comment c’était arrivé", se rappelle Lotte, la femme de Grimes. "Ensuite, il s’avéra que c’était Baba qui lui avait planté une fourchette dans le côté".

Quand les ex-dévots racontèrent les tactiques musclées utilisées contre des dévots, les noms de deux personnes proches de Muktananda revenaient sans cesse. C'était ceux de David Lynn, connu sous le nom de Shripati, un ex-fusilier marin vétéran du Vietnam. L'autre, celui de Joe Don Looney, un ancien joueur de football, réputé, au sein des cinq équipes de la NFL où il avait joué, pour être un fauteur de troubles, d’où son casier judiciaire. On les connaissait comme les "hommes de main" ; Muktananda s’en servait pour tenir les gens dans le rang.

Une fois, sur les ordres du guru, Shripati provoqua une bagarre en public avec Stan Trout, qui était alors swami à l'ashram de South Fallsburg. Il arriva de Boston, où Muktananda résidait, et sans aucune provocation de la part de Trout, d'un coup de poing mit celui-ci à terre. Abed Simli, un très ancien dévot, fut témoin de l'attaque, mais il se dit que Shripati avait perdu les pédales. Michael Dinga, lui, vit cela tout autrement. Muktananda lui avait téléphoné le matin avant la bagarre, et il lui avait dit que l'ego de Trout devenait trop important, et qu'il envoyait Shripati pour le remettre à sa place. On demandait à Dinga, qui est un homme bien bâti, de ne pas s’en mêler.

En Inde, Dinga et un homme appelé Peter Polivka, furent témoins d’une bagarre particulièrement brutale provoquée par le valet de Muktananda, Noni Patel contre un jeune disciple, un allemand d'une vingtaine d'années, que Dinga décrivit comme "apparemment pas dans son état normal" commençait à gêner la séance de méditation d'une intensive. L'allemand fut traîné à l'extérieur, passé à la douche froide, et laissé tout nu sur le béton derrière l'ashram. Dinga dit que l'allemand resta simplement assis en position du lotus, tentant d’esquiver ce qui lui tombait dessus.

Muni d’un tuyau en caoutchouc de 50 cm de long, Noni Patel se mit à battre le garçon pendant trente minutes tout en l’interrogeant pendant qu'un grand noir appelé Hanuman le maintenait. "C’était des coups donnés de toutes leurs forces", dit Dinga, "et qui produisirent d'horribles marques sur le corps du garçon".

Les maîtres qui battent leurs élèves est une vieille tradition en Orient. Les tibétains et les bouddhistes Zen abondent d’histoires de bons coups secs qui arrêtent l’esprit rationnel des élèves suffisamment longtemps pour leur permettre d'atteindre l'illumination. Ne serait-ce pas ce que faisait Muktananda?

"C’est une façon de voir les choses", dit Richard Grimes. "Pendant des années, on croyait que tout ce qui ne collait pas venait de ce qu’il vivait hors des lois de la morale, qu’il pouvait faire tout ce qu'il voulait. C’est cela, en fait, le plus grand danger, celui d'avoir un maître parfait à la tête de n'importe quelle sorte de groupe : il n'y a plus aucune garantie".

Chandra Dinga dit qu'au fur et à mesure que grandissait le pouvoir de Muktananda, il ignorait les normes usuelles du comportement. "Il estimait qu'il était au-dessus et au-delà des lois", ajoute-t-elle. "Cela allait de rudoyer ceux qui ne faisaient pas ce qu'il voulait, jusqu'à finalement, avoir des armes à feu".

Bien que les ashrams soient des centres de méditation, le nombre de ceux qui avaient des armes à feu était surprenant. Chandra a vu l'arme à feu de Noni, l'arme à feu de Subash, le successeur de Muktananda, et le fusil de chasse que Muktananda gardait dans sa chambre. D'autres ont vu des armes à feu dans les mains de "l'homme de main", Shripati, et du manager de l'ashram, Yogi Ram. Le manager de l'ashram indien montra à Richard Grimes un pistolet qui était passé illégalement en Inde pour sa propre utilisation. A Santa Monica, un dévot ouvrit un sac en papier dans un véhicule de l'ashram, et y trouva des munitions.

Une femme qui, depuis de nombreuses années, dirigeait la boulangerie de l'ashram, dit qu'elle savait que certaines personnes avaient des armes à feu, mais que ça ne l'avait jamais inquiétée. L'Ashram de Santa Monica, par exemple, était situé dans une zone assez mal famée, dit-elle, et les armes à feu n’étaient là que pour se protéger.

"Dans un ashram, un endroit sacré, on ne doit pas gaspiller le temps précieux qu’on a à manger, boire, dormir, cancaner et bavarder sans cesse". -Muktananda

D’après tout ce j’ai pu récolter, les dévots de l'ashram travaillaient dur, et dans des conditions éprouvantes. En Inde, ils étaient isolés de leur culture. Même dans les ashrams américains, les amitiés proches étaient regardées de travers, et Muktananda décourageait fortement les dévots de rendre visite à leur famille. Une femme, que j'appellerai "Sally", se levait à 3h30 pour aller travailler. Elle dit que sa journée se passait à travailler, chanter, méditer et à observer le silence. "Certains jours, on ne pouvait parler à personne de toute la journée. Je me sentais très seule". On entendait souvent des chants dans les haut-parleurs. Même cette femme, qui est toujours impliquée dans le mouvement, admit que "les longues heures, ça n’en finissait pas".

Quant aux constructions, bien que Michael Dinga fût le bras droit de Muktananda, il travailla "dans des délais incroyables et des budgets ridicules", en fournissant autant d’heures que les membres de son équipe. Il dit qu’au cours des six années et demi qu'il passa à l'ashram, il eut un total de deux semaines de congé.

Au bout d’un certain temps, Dinga finit par être perturbé par ce qui lui paraissait de l'exploitation : "J'ai vu combien les gens étaient manipulés, combien ils travaillaient avec sincérité et dévotion sans se douter que, par derrière, on se moquait d’eux, on profitait d’eux".

"On doit considérer le moindre penny reçu en cadeau comme appartenant à Dieu et à la religion". -Muktananda

Le mouvement de MUKTANANDA fut à la fois un succès spirituel et financier. Une fois la méditation Siddha devenue populaire, dit Chandra Dinga, "l'argent afflua à l'ashram". Les deux jours "de méditation intensive" donnés par Muktananda, et maintenant par ses successeurs, étaient particulièrement lucratifs. Aujourd'hui, une intensive donnée par les deux nouveaux gurus coûte 200 $. (Mandats postaux ou chèques bancaires uniquement ! De grâce, aucune carte de crédit ou chèque personnel). Une intensive tenue à Oakland en mai 1983 rassembla 1200 participants et l’on dut refuser des gens. À raison de 200 $ par personne, les travailleurs de Chidvilasananda et de Nityananda faisaient gagner à l'ashram près d'un quart de million de dollars en un simple week-end.

Il y a toujours eu beaucoup de mystère autour des affaires de l'ashram, remarque Lotte Grimes. Du vivant de Muktananda, ce mystère concernait bel et bien les questions d’argent.

Combien de gens avaient participé à une intensive, par exemple, était un secret même pour les dévots. Une simple multiplication aurait suffi pour dire combien d'argent était rentré. Et quand Richard Grimes ouvrit un restaurant à l'ashram d'Oakland, il dit que Muktananda "rentra dans une grande colère" quand il apprit que Grimes avaient gardé ses propres archives de ce que cela avait rapporté.

Chandra Dinga, la directrice des services de bouche, dit que, dans tous les ashrams, les restaurants avaient toujours été de grosses machines à sous où les dévots travaillent de longues heures pour rien. L'été, pendant le tour, elle dit qu'ils servaient plus de mille personnes, et rapportaient trois mille dollars d'argent comptant par jour. Sally dit qu'un petit déjeuner qui était vendu deux dollars coûtait en fait environ trois centimes à l'ashram.

Les donations engraissaient les coffres encore bien davantage. Si quelqu'un d'important arrivait à l'ashram, le travail de Chandra consistait à les inciter à donner un banquet en faisant une grosse donation : 1500 $ à 3000 $, c’était considéré comme approprié. "Il y avait tout simplement un flux continuel d'argent dans ses poches", dit Chandra, "Cela lui permettait d'avoir ce qu'il voulait et d'acheter les gens".

On dit que Muktananda était lui-même très attaché à l'argent. "Pendant des années, il ne s’intéressa qu'aux riches", dit Richard Grimes. "Il passait tout son temps, en dehors de ses apparitions publiques, à recevoir en privé tous ceux qui avaient beaucoup d'argent".

Une succession de Mercedes-Benz amenait de riches visiteurs à l'ashram de Ganeshpuri, dit Grimes. A Oakland, Lotte Grimes vit Malti demander, sur ses ordres, la liste des gens de l'ashram qui avaient de l'argent, pour organiser des entrevues privées avec Muktananda.

Les dévots, eux, devaient se contenter de petites bourses, si encore ils obtenaient quelque chose. Malgré son statut de chef des services de bouche, Chandra Dinga n'obtint jamais plus de 100 $ par mois. Les dévots moins prestigieux dépendaient entièrement de la générosité du guru. Une fois où Sally avait cassé ses lunettes, elle passa deux jours à pleurer sachant qu'elle devrait solliciter Muktananda pour en obtenir une autre paire.

Combien d'argent Muktananda amassa-t-il par ses actions ? Même les représentants officiels de la fondation, qui apparemment dirigeaient les affaires de Muktananda, ne le surent jamais avec certitude.

En tant qu’administrateur de la fondation, Michael Dinga devait cosigner les dépôts sur les comptes en banque suisses de l'ashram, mais le montant des formulaires était toujours laissé en blanc. En 1977 cependant, il eut une indication. Ron Friedland, le président de la fondation, lui dit que Muktananda avait 1,3 millions de dollars en Suisse. Trois ans plus tard, Muktananda dit à Chandra que c'était plutôt cinq millions. "Et puis il rit et dit : 'Il y a plus que ça !'".

Une femme appelée Amma, qui fut la compagne de Muktananda pendant plus de vingt ans, dit aux Dinga que tous les comptes étaient au nom des successeurs éventuels de Muktananda, Chidvilasananda et Nityananda.

En décembre 1980, Michael et Chandra Dinga finirent par quitter l'ashram. Ils avaient servi Muktananda seize ans et demi au total, et avaient acquis des postes vraiment importants. Tous deux savaient exactement comment fonctionnait l'ashram.

Ensemble, ils allèrent trouver Muktananda pour lui dire pourquoi ils voulaient partir. Cela ne plût pas au guru. Pour les faire rester, Muktananda proposa aux Dinga tout ce qui pourrait les tenter. Il leur offrit une voiture, une maison et de l'argent. Quand cela échoua, il se mit à pleurer. "Vous êtes mon sang, ma famille", dit-il. Puis Muktananda changea brusquement de tactique. "Ce n’est pas un jour propice pour venir", dit-il. "Je ne peux pas vous donner ma bénédiction". Le lendemain matin, par l'interphone public, il appela Chandra et lui dit qu'elle pouvait partir immédiatement.

Les Dinga disent qu'après leur départ, ils furent accusés par le guru et que leur vie fut menacée.

"Muktananda prétendit qu'il nous avait chassés parce que Chandra était une putain", dit Dinga, "qu'elle avait des rapports sexuels avec de jeunes garçons qui travaillaient au restaurant. Ensuite, il dit que j'avais un harem. Autrement dit, il nous accusait de tout ce qu'il faisait lui-même". Muktananda prétendit aussi que tous les bâtiments que Michael avait construits ne valaient rien. Quand un gars de l'équipe de Michael voulut le défendre, on le menaça physiquement.

Laissant tous leurs amis derrière eux à l'ashram, les Dinga emménagèrent dans la région de San Francisco, mais l'hostilité de Muktananda les suivit. Leur sonnette et leur téléphone se mirent à sonner à des heures indues, et un soir, Michael vit les "hommes de main" s'enfuir de leur porte. Chandra fit l’objet d’une cruelle mystification. Quelqu'un la suivit alors qu’elle emmenait son chat chez le vétérinaire, puis téléphona au bureau du vétérinaire avec un message disant que son mari avait eu un grave accident. Chandra attendit frénétiquement trois quarts d'heure à l'hôpital Alta Bates de Berkeley pour finalement apprendre que Michael était sain et sauf à son travail.

C’est vers la fin avril 1981, six mois après leur départ de l'ashram, que commencèrent les menaces de mort envers les Dinga. Le 7 mai, Shripati et Joe Don Looney rendirent visite à Lotte Grimes à son travail à Emeryville avec un avertissement effrayant : "Dis à Chandra que c'est un message de Baba : Chandra n’a plus que deux mois à vivre". Un autre ex-disciple dit qu'il reçut un message semblable : si les Dinga ne se tiennent pas tranquilles, on jettera de l'acide au visage de Chandra ; on castrera Michael.

Les Grimes et les Dinga rapportèrent les menaces à la police. Les Dinga engagèrent un avocat.

Ce n’est qu’après l’appel de l'officier de police de Berkeley, Clarick Brown, à l'ashram d'Oakland que s’arrêtèrent les menaces, mais Chandra était sérieusement effrayée. Certains ex-disciples le sont toujours.

Le départ de Michael et de Chandra suscitèrent un petit exode à l'ashram. Certains ex-disciples commencèrent à se rencontrer et à faire des rapprochements sur leurs expériences dans l'ashram. "Cela nous a étonnés et rajeunis", dit Richard Grimes. "Apprendre que c'était un escroc nous donna plus d’énergie que croire que c’était ‘quelqu'un’ ne nous en avait jamais donné".

Malgré tout, les dévots qui ont quitté l'ashram pansent toujours la plaie de leur vie. Michael et Chandra ont rompu leur mariage, tout comme Sally. Michael vient tout juste de sortir d'une période de dépression et de vide. Richard et Lotte Grimes s’en veulent amèrement d'avoir gaspillé tant d'années de leur vie à l'ashram. Stan Trout considère toujours Muktananda comme un grand yogi, mais avec de tragiques défauts.

Chandra Dinga mit des années pour arriver à accepter son expérience avec Muktananda : "Tout ton système de référence est de travers", dit-elle. "Ce que normalement tu croyais bien ou mal n'a plus aucune place. Le fin-fond de l’histoire, c’est que tout ce que fait le guru est pour ton propre bien. Le guru ne fait aucune erreur. Quand enfin je me suis rendu compte que tout ce qu'il faisait n'était pas pour notre propre bien, il m’a fallu partir".

Lorsque les deux successeurs de Muktananda étaient à l'ashram d'Oakland en fin mai, j’ai soulevé la question des accusations contre son guru auprès de Swami Chidvilasananda.

À sa connaissance, Muktananda avait-il des relations sexuelles avec des femmes de l'ashram ? "Pas que je sache", dit-elle avec précaution. Et l’accusation que Muktananda avait eu des rapports sexuels avec des jeunes filles ? "Ces filles ne s’en sont jamais plaintes à nous", dit Chidvilasananda. "Et nous n'avons jamais rien vu ; nous n’en avons entendu parler que quand Chandra a raconté ça à tout le monde".

Chidvilasananda nia également qu'il y avait un compte bancaire en Suisse. Quant aux finances de l'ashram, elle dit que tous les revenus étaient réinvestis dans des équipements. "Nous ne faisons aucun bénéfice", dit le nouveau leader.

Quant aux présumés passages à tabac, elle dit que les américains avaient leur propre façon de faire les choses. "Vous ne pouvez pas blâmer le guru, dit-elle, parce que ce n’est pas ce que le guru enseigne".

Pourquoi donc, demandai-je, les autres ex-dévots auxquels j'ai parlé soutiennent-ils les Dinga dans leurs accusations ?

Chidvilasananda répondit : "Je suis très contente qu'ils vous aient donné une très belle histoire qui les couvre, et ce que je veux vous dire c’est que je ne veux pas rentrer dans cette histoire parce que je connais leur histoire, moi aussi, et je ne veux pas du tout en parler". Quand j’ajoutai : "Vous avez là l’occasion de nous dire si vraiment vous pensez que ce sont des accusations valables, des mensonges ou des illusions", la réponse de Malti fut : "Je ne vais pas aller fouiller l’esprit des gens pour essayer de découvrir quelle est la vérité".

Deux swamis et un certain nombre de disciples actuels affirmèrent également que les accusations n'étaient pas vraies. D'autres disent qu'ils ne les croient tout simplement pas.

En ce qui concerne l'argent, lors d'une interview qui eut lieu le 1er octobre l983, Ed Olivier, le chef de la fondation, admit au Los Angeles Times "qu'il y avait un compte suisse avec 1,5 millions de dollars. Et quand je lui répétai le démenti de Swami Chidvilasananda concernant des femmes qui se seraient plaintes auprès d'elle, Marie, la femme qui prétend avoir été séduite à South Fallsburg par le guru, dit : "Eh bien, c’est un mensonge éhonté !"

"Les péchés commis ailleurs sont détruits dans un lieu saint, mais ceux commis dans un lieu saint vous collent fortement à la peau ; il est difficile de s’en débarrasser". Muktananda

Voici le récit d'accusations sérieuses faites à l'encontre d'un chef spirituel que des milliers de gens prient et révèrent toujours. Même ses détracteurs disent que Muktananda leur a beaucoup donné au début. "Il créait un champ de force autour de lui", dit Michael Dinga. "La force qui émanait de lui était tangible. J’avais l’impression de m’être saisi de quelque chose qui répondrait à mes questions". Des ex-dévots disent que les yeux de Muktananda avaient une sorte de lumière ; quand ils rencontrèrent le guru pour la première fois, celui-ci rayonnait d'amour et de bienveillance. Aussi, il avait sa façon à lui de faire sentir au dévot qu’il était spécial.

"Je pense que s'il m’aimait tant, dit Chandra, c’est que je n’étais pas impressionnée par toutes ces visions, tous ces sons, parce que je comprenais qu'avoir une expérience de Dieu était quelque chose de beaucoup plus riche et plus ordinaire". Chandra estime toujours que la spiritualité est la chose la plus importante de sa vie. Elle dit que c’est à force de découvrir le côté sombre de la personnalité de son guru que son amour et son respect furent petit à petit grignotés. "Quand vous avez quelqu’un que vous aimez, vous n’allez jamais imaginer qu'il pourrait vous faire du mal. À la fin, j'étais écrasée sous la peine". Pourtant, bien que la conclusion à laquelle Chandra aboutit au bout de ses dix années avec le swami soit très déplaisante, elle remarque malgré tout : "Si c’était à refaire, pour rien au monde je n'échangerais cette expérience".

Dans un certain sens, le sexe, la violence et la corruption, ce n’est pas ça l’important. Les défauts personnels de Muktananda étaient déjà suffisamment mauvais comme ça, explique Michael Dinga, mais "le pire, c’est qu'il n'était pas ce qu'il disait être".

Une personne peut faire des progrès spirituels sous l'égide d'un maître corrompu, de même qu’avec un placebo on peut vraiment se sentir mieux. Mais jusqu'à quel point peut-on réellement grandir spirituellement sous l'égide d'un maître qui lui-même ne vit pas la vérité ? Il y avait un fossé énorme entre ce que Muktananda prêchait et ce qu'il faisait, et seule son hypocrisie empira les choses. Ses successeurs sont en plein dilemme : s'ils admettent les péchés de leur guru, Chidvilasananda et Nityananda perdent leur façade divine, et leur revendication d’appartenance à une lignée de maîtres parfaits s’en trouve affaiblie. Mais s'ils ne le font pas, les gens qui viennent à eux dans l’espoir de trouver la vérité courent à la déception.

C’est en tant qu’enseignant et directeur d'ashram que Stan Trout, anciennement Swami Abhayananda, servit Muktananda pendant dix ans. Il partit en 1981. "Mon départ, en plein été, de l'organisation de Muktananda fut aussi un retrait de ce que je considérais comme ma famille fraternelle, mes amis et par-dessus tout, le travail de ma vie", nous écrit-il. C’est après avoir lu un premier tirage de "La Vie Secrète de Swami Muktananda" dans lequel il était cité qu’il nous envoya cette lettre ouverte. - Art Kleiner


Conseil de l'Europe : Religions

Le créationnisme n'est pas une discipline scientifique

AFP . 4 octobre 2007

[Texte intégral]

STRASBOURG (Conseil Europe), Les parlementaires du Conseil de l'Europe ont invité jeudi les instances éducatives nationales à s'opposer fermement aux tentatives de présenter le créationnisme comme une discipline scientifique.

Dans une résolution adoptée à une large majorité, ils refusent que des thèses créationnistes soient présentées dans un cadre disciplinaire autre que celui de la religion.

L'Assemblée parlementaire (APCE) de l'organisation demande par contre de "promouvoir l'enseignement de l'évolution en tant que théorie scientifique fondamentale dans les programmes généraux d'enseignement".

Selon le rapport critique présenté aux parlementaires, les méthodes utilisées par les créationnistes sont de trois types: des affirmations purement dogmatiques, l'utilisation déformée de citations scientifiques illustrées parfois par de somptueuses photos et le recours à la caution de scientifiques qui ne sont pas spécialistes de ces questions.

Par cette démarche, les créationnistes entendent séduire et distiller le doute et la perplexité dans les esprits des non-spécialistes, affirme le document.

Le créationnisme, doctrine fondamentaliste née de la négation de l'évolution des espèces par la sélection naturelle et qui affirme que les êtres humains ont été créés par Dieu dans leur forme actuelle, occupe une place grandissante dans l'enseignement de certains pays, les Etats-Unis en particulier.


Suède : Laïcité

La Suède veut séparer clairement enseignement et croyances religieuses

AFP, 5 octobre 2007

[Texte intégral]

STOCKHOLM - Le gouvernement suédois a présenté lundi des mesures visant à interdire toute influence de la religion sur le contenu de l'enseignement dans les écoles communales comme dans les écoles indépendantes religieuses.

Les pratiques religieuses "peuvent avoir lieu (...) mais en marge de l'enseignement des matières. L'enseignement ne doit pas être influencé" par les croyances religieuses, a affirmé le ministre suédois de l'Education Jan Björklund, lors d'une conférence de presse.

Il a souligné que les religions pouvaient, et devaient être étudiées comme des sujets à l'école, mais qu'en aucun cas, les matières enseignées devaient être teintés de convictions religieuses.

Par exemple, l'origine du monde doit être expliquée aux élèves d'un point de vue scientifique et en aucun cas d'un point de vue religieux, a-t-il dit.

Le gouvernement prévoit par ailleurs l'allocation de fonds supplémentaires afin qu'une autorité chargée de contrôler l'enseignement dans les écoles suédoises puisse procéder à davantages de contrôles, parfois inoppinés.

Ces mesures doivent être intégrées dans la nouvelle loi sur l'enseignement actuellement en préparation et qui sera soumise à un vote au parlement.

Elles s'appliquent aux écoles publiques gérées par l'administration suédoise comme aux écoles libres, qui bénéficient elles aussi de financements publics. Le pays nordique compte environ 800 de ces écoles, primaire et secondaire confondu.

Selon le quotidien de référence suédois Dagens Nyheter, environ 10% de ces écoles indépendantes ont un "profil religieux".

Le ministre de l'Education a également expliqué que les nouvelles mesures visaient à renforcer la transparence autour des financements des écoles.

Il a cité le cas d'une école indépendante musulmane qui a reçu "plusieurs millions de couronnes" (une couronne vaut 0,10 euro) d'un fonds wahhabite en Arabie saoudite, une information qui avait été révélée par les médias. 


Israël : Kabbale

Un site portail pour l'étude de la "vraie" Kabbale

Israël Valley . 4 octobre 2007 par David Rosenfeld

[Texte intégral]

Un nouveau site promeut l’étude de la “vraie” Kabbale, par opposition à la Kabbale hollywoodienne à paillettes.

Le groupe Bnei Baruch, le plus grand rassemblement académique de kabbalistes en Israël avec plusieurs milliers de pratiquants de par le monde, a décidé d’agir. Face à la Hollywood Kabbalah dominée par Rav Berg et son Kabbalah Center, peu de gens n’avaient le pouvoir de montrer le chemin. Il est sûr qu’avec des poids lourds de la Kabbale hollywoodienne comme Madonna, Britney Spears, Ashton Kutcher, sa femme Demi Moore, ou encore Donna Karan, il est difficile de résister. Seule la secte de scientologie dispose d’assez de stars avec Tom Cruise et Travolta.

Raison il faut garder et paillettes retirer. La Kabbale est une tradition mystique juive des plus sérieuses et ne doit pas être l’objet de culte médiatique mais d’étude complexe et intérieure, c’est la dimension interne de la Torah.

Créé en 1991 par le Professeur et Rav Michael Laitman, Bnei Baruch, Les Enfants de Baruch a pour but d’enseigner la Kabbale ancestrale à qui veut bien étudier sagement. Rav Laitman se place dans la lignée du Rabash, le fils et successeur du plus grand kabbaliste du 20ème siècle, Rabbi Yehuda Leib HaLevi Ashlag.-

Désormais, Bnei Baruch Kabbalah ouvre l’étude de la kabbale authentique à tous via son site Web.


France : Sectes

Les sectes aiment beaucoup les enfants

Le Monde. 9 octobre 2007 par Dominique Dhombres

[Texte intégral]

Tous les enfants du petit village de Sus (Pyrénées- Atlantiques) ne vont pas à l'école. Une vingtaine d'entre eux restent cloîtrés le jour de la rentrée, comme les autres jours de l'année, dans le château de la secte Tabitha's Place.

Ainsi commence le documentaire de Stéphane Haussy intitulé Sectes : enfants sous emprise, diffusé lundi 8 octobre sur Canal+. "Nous vivons comme au temps des apôtres. Nos enfants sont éduqués comme notre Père veut qu'ils soient éduqués. A la maison", explique un membre de la secte. Les hommes portent de longues barbes, les femmes des robes informes.

La communauté, qui compte une trentaine de familles, vit plus ou moins en autarcie grâce aux légumes du potager. Pas de médecin ni de médicaments. C'est d'ailleurs à cause de la mort d'un enfant de 19 mois par manque de soins, il y a dix ans, que la secte avait eu un bref moment de célébrité. Rien n'a vraiment changé depuis.

L'éducation nationale accepte la fiction selon laquelle les enfants reçoivent un enseignement dispensé à tour de rôle par des adultes. Les autorités craignent qu'une injonction à observer la loi sur la scolarité obligatoire n'aboutisse qu'à une fuite des enfants à l'étranger.

La secte est présente dans le monde entier. Ses membres sont décidés à reconstituer les douze tribus d'Israël pour préparer le retour de Jésus sur la terre. Il s'agit de former une génération de "purs" qui participeront à cet événement. Pour ce faire, les enfants subissent une éducation spartiate, fondée sur les châtiments corporels. "L'enfant doit payer pour ses propres péchés, avec sa propre souffrance. Vous devez lui faire assez mal pour produire le résultat désiré", explique une sorte de règlement intérieur. Les bébés sont frappés dès l'âge de 6 mois. Les adolescents, censés avoir la peau plus dure, ont droit à une sorte de flagellation infligée avec des branches de palmier...

Le documentaire de Canal+ montre que les pouvoirs publics surveillent vaguement cette communauté au comportement aberrant, mais n'interviennent guère. Tabitha's Place est sans doute un cas extrême, mais, selon un rapport parlementaire publié en 2006, le nombre des enfants menacés en France par les dérives sectaires oscille entre 60 000 et 80 000.

Le contingent le plus important, 45 000, est fourni par les Témoins de Jéhovah. Ces enfants sont scolarisés, mais soumis à un très fort endoctrinement. On voit l'un d'entre eux, devenu adulte, reprocher à ses parents de lui avoir volé sa jeunesse. Il devait se rendre à des réunions plusieurs soirs par semaine et le dimanche.Accompagné par deux adultes, il devait faire du porte-à-porte.

Les sectes aiment énormément les enfants. Ils sont plus faciles à conditionner. Et c'est un investissement pour l'avenir.


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question Eric Raout - Mormons

JO. 9 octobre 2007

[Texte intégral]

 

13ème législature

Question N° : 6296

 de M. Raoult Éric(Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis)

QE

Ministère interrogé : 

Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales

Ministère attributaire : 

Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales

 

Question publiée au JO le : 09/10/2007 page : 6074

 

 

Rubrique : 

ésotérisme

Tête d'analyse : 

sectes

Analyse : 

lutte et prévention

Texte de la QUESTION :

M. Éric Raoult attire l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur le contenu proche du racisme de certaines dérives sectaires. En effet, le « racisme naturel » qui se trouve banalisé dans les préceptes de l'Association française de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours mérite d'être soulevé. Au-delà de ces doctrines qui peuvent s'avérer racistes, un autre problème sur une question d'archives. Les Archives nationales françaises semblent avoir un accord avec ce pseudo, mouvement religieux. Cet accord sous la forme d'un arrêté ministériel du 28 septembre 1987, semble donner toute l'attitude à une extension de l'Église (la société de généalogie Salt Lake City) pour effectuer le micro-filmage de tous les registres paroissiaux et d'état civil français. Dès lors, il semblerait que cette « Église » puisse avoir en sa possession le plus grand stock dans le monde de fiches d'état civil, mais personne ne connaît vraiment leurs véritables objectifs. Aucun contrôle effectif de l'usage de ces micros-filmages n'est véritablement effectué : tout ceci se passant dans la plus totale opacité. Dès lors, une question peut véritablement se poser : comment un État laïc et républicain comme la France peut continuer à confier à un mouvement religieux, parfois contesté dans les pays où il est présent et actif, les registres paroissiaux et d'état civil, mémoire de notre pays. Il lui demande donc de lui préciser sa position sur cette question.

Texte de la REPONSE :

 

UMPIle-de-FranceN


Suisse : Raël

Raël traîne chrétiens et musulmans dans la boue

Le Matin. 10 octobre 2007 par Melina Sargenti et Fabien Muhieddine

[Texte intégral]

Un tous-menages distribué en Valais par le mouvement raélien attaque la religion chrétienne et l'islam

Les raéliens font reparler d'eux en Valais, cette fois à travers un tous-ménages envoyé ces derniers jours. Le «prophète» se défend des soupçons de pédophilie adressés à son mouvement en attaquant les religions chrétiennes et musulmanes, accusées d'intégrisme et de pédophilie. «Ces intégristes catholiques s'acharnent à faire circuler des rumeurs diffamatrices accusant les raéliens de promouvoir la pédophilie alors qu'ils ne critiquent en rien les musulmans dont le prophète Mahomet s'est marié à 50 ans à une petite fille de 9 ans nommée Aicha et qu'il est écrit textuellement que le mariage a été «consommé», écrit Raël.

Il y a pire: le tous-ménages renvoie à un site Internet du mouvement sur lequel figurent des photos montrant des personnages religieux dans des positions plus que douteuses: masturbation du Christ, rapport sexuel entre Marie et l'archange Gabriel, par exemple.

"Attaquer les Valaisans sur une de leurs valeurs les plus profondes le discrédite»
François-Xavier Amherdt, abbé"

Si les attaques des raéliens contre la religion chrétienne ne datent pas d'hier, les photographies du site ont provoqué plusieurs réactions en Valais. «La Poste a distribué une lettre du gourou qui ferait sourire si elle n'était pas parcourue d'un souffle malsain et des attaques sidérales (...), écrivait notamment hier dans un éditorial le rédacteur en chef adjoint du Nouvelliste , Vincent Pellegrini. Sur ces photos, la pornographie le dispute au sacrilège pour traîner dans la fange ce qu'il y a de plus sacré dans le catholicisme.»

Du côté des «attaqués», tout le monde s'entend pour faire le moins de publicité possible à cette campagne. «Dans ce texte, Raël se défend plus qu'il ne s'en prend à nos religions», commente l'abbé François-Xavier Amherdt, professeur à la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg. «Ça n'est pas la première fois qu'il prend pour cible la religion catholique, dans ce sens il n'y a rien de neuf. De plus, c'est un autogoal. Traîner les Valaisans dans la boue sur une de leurs valeurs les plus profondes, alors qu'il veut venir s'installer en Valais le discrédite auprès d'une grande partie de la population.»

Romandie arrosée
Au sein de la communauté musulmane non plus, la campagne raélienne n'a pas ému. «Les raéliens n'ont pas les moyens de nous toucher, répond Nadia Karmous, présidente de l'Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse. Je trouve dommage qu'ils utilisent la haine et le mensonge. Ils font de la pub en propageant de l'ignorance, mais tout cela ne va pas empêcher les gens de bonne volonté de continuer le dialogue.» Contacté hier, Chris Antille, porte-parole des raéliens pour la Suisse, a tenu à pré ciser que ça n'était pas du tout une attaque contre les musulmans ou les chrétiens, ni une provocation , mais une volonté de rétablir la vérité. Le Mouvement raélien annonce aussi que le tous-ménages serait distribué dans toute la Suisse romande dans les jours à venir.

Pour ce qui est des photographies, l'UDC Valais avait lancé une dénonciation pénale en mai dernier pour les faires retirer. «Nous n'avons pas d'accusé de réception pour l'instant», explique Jean-Luc Addor, secrétaire général du parti.


France : Tradition, Famille, Propriété

Mise en examen de Mathieu Cossu pour diffamation

Je viens d'être mis en examen pour avoir, lors d'une interview pour le journal télévisé de TFI du 24 janvier 2007, dit ce que je pensais des envois d'une médaille "miraculeuse" de la Sainte Vierge accompagnées de demandes d'argent à de très nombreuses personnes par Tradition, Famille propriété.

Lors de cette interview, j'ai fait part de mon point de vue qui est également celui des nombreuses personnes qui m'ont contacté, disant qu'elles étaient excédées par ces demandes d'argent plusieurs fois renouvelées, demandes que j'ai moi-même reçues, adressées entre autres à des personnes âgées qui pensent, compte tenu de leur teneur, qu'il s'agit de lettres d'une communauté appartenant à l'Eglise Catholique, ce qui à ma connaissance n'est pas confirmé par l'Eglise Catholique de France.

Mathieu Cossu.


Canada : Actualités diverses

Esotérisme et lucidité

La Presse. 12 octobre 2007 par Rafaële Germain

[Texte intégral]

Oh! l'irrésistible tentation de tout savoir. Nous devinons tous, je crois, qu'au fond personne ne sait jamais, et surtout qu'il n'y a pas de plus triste et de plus faux destin que celui de l'homme qui le connaît d'avance.

Personne ne veut vraiment savoir. Mais nous voulons tous tellement croire. Au plus beau, au plus impossible, à «il vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants» - à, en fait: «VOUS allez vivre heureux.»

Que raconteraient les lignes de mes mains si je les tendais vers une voyante? De quoi parleraient les cartes de tarot aux noms si jolis, les feuilles de thé, les boules de cristal? Et que leur demanderais-je? Je leur parlerais d'amour, sûrement, de carrière peut-être, d'hypothétiques enfants, de longévité et de bonheur.

Je me demande parfois, comme tout le monde je suppose, s'il y a eu un jour une voyante honnête ou un devin sincère qui a dit à quelqu'un: «Vous allez tomber passionnément amoureux, elle vous rendra votre amour. Vous allez passer une année magnifique, même si au bout de quelques semaine à peine, vous allez avoir tous les deux compris que vous n'êtes pas sexuellement compatibles. Vous allez la tromper - elle va coucher, un soir de brosse, avec votre meilleur ami. Disputes, cris, larmes, tentatives de réconciliation, constat d'échec, rupture, amertume, et problèmes avec l'hypothèque.»

Et alors? Que choisirait cette personne? Absurde question: si elle croit vraiment au pouvoir de voyance, elle sera persuadée qu'elle n'a pas de choix, qu'il lui faut traverser ces étapes lumineuses et ingrates puisque son destin est écrit et que son ascendant ou un paquet de cartes lui ont montré l'unique voie.

Je me demande aussi, comme tout le monde je suppose, s'il y a eu un jour une voyante chanceuse ou un devin perspicace qui a dit à quelqu'un: «Le grand amour est à votre porte» - et qui a eu raison. C'est évidemment cette histoire que je veux croire - malgré tout, malgré mon solide cynisme et mon incrédulité de bon aloi, je persiste à miser sur le bonheur.

Mais je ne voudrais jamais connaître l'histoire de mon bonheur. Je ne voudrais même pas qu'on m'assure de sa présence dans mon avenir, de son bel avènement. Y a-t-il volupté plus délicieuse que celle d'être surpris par l'amour? Quelle déception de l'avoir vu venir, quelle diminution du noble plaisir. Que nous dirions-nous alors: «Chéri, je suis ravie de t'avoir trouvé, mais honnêtement, je suis loin de tomber en bas de ma chaise, une madame t'avait prédit il y a deux ans»?

À l'ésotérisme, nous posons les questions que nous n'osons plus nous poser, peut-être parce que nous sommes un peu las de notre lucidité ; peut-être pour le simple plaisir d'entendre une inconnue nous promettre un bonheur facile et tout tracé ; nous assurer de la présence dans notre avenir d'un amour que nous ne soupçonnons pas, mais que nous souhaitons ardemment.

J'imagine un salon de l'ésotérisme de la mauvaise nouvelle. Entre les cristaux, les bracelets magnétiques, les traités d'astrologie et les ateliers de visualisation, des voyantes nous diraient nos quatre vérités, nous annonceraient malheurs et désespoirs. Un flop monumental, évidemment. Personne ne paye pour se faire donner de mauvaises nouvelles.

Nous payons pour nous faire dire que tout ira - inévitablement - mieux. Il y aura peut-être quelques obstacles, mais ultimement, tout ira mieux. Horizon rose et âme soeur. Nous payons pour croire, même si personne n'y croit. Peut-être, aussi, parce que ce qui est vraiment irrésistible n'est pas simplement la tentation de tout savoir de notre avenir, mais celle de se faire répéter par quelqu'un d'autre que nous qu'il sera beau, et qu'un jour mon prince viendra.

Hé, ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est le tarot. 


France : Sri Chinmoy (Harmonie universelle)

Décès de Chinmoy K. Ghose, alias Sri Chinmoy

Courriel. 13 octobre 2007

[Texte intégral]

Ce message pour vous signaler, si vous n'étiez pas déjà informés, de la disparition de ce personnage haut en couleurs, qui a "exercé la profession de Gourou" durant plus de 40 ans aux USA.

Communiqué officiel: http://www.srichinmoy.org/

Déclaration de Rudra Tamm, qui fut l'un des premiers disciples de Chinmoy et son conseiller juridique, pour ensuite devenir un de ses plus sévères critiques:
http://groups.yahoo.com/group/Sri_Chinmoy_Information/message/8823

Cordiales salutations
Un ex-membre de ce groupe.


Japon : Sectes

Une femme battue à mort dans une secte pour avoir négligé les rites

Cyberpresse. 15 octobre 2007 - Dépêche AFP

[Texte intégral]

Une femme battue à mort dans une secte pour avoir négligé les rites

Tokyo

Des centaines de policiers ont investi lundi les locaux d'une secte principalement composée de femmes dans le centre du Japon à la suite d'une enquête sur le décès d'une de ses membres battue à mort parce qu'elle aurait négligé les rites religieux, a rapporté la presse.

Les chaînes de télévision ont montré des dizaines de policiers pénétrant dans les locaux de la Kigankai, une secte basée depuis près de 40 ans dans la ville montagneuse de Nagano, au nord-ouest de la capitale.

La secte est connue pour vendre à ses membres de l'eau et des pierres «purifiées» censées guérir toutes les maladies.

Un porte-parole de la police a confirmé que le raid mené par 400 policiers était lié à l'enquête sur le meurtre le mois dernier de Motoko Okuno, 63 ans, propriétaire d'un restaurant de sushis.

Selon la presse, citant des sources proches de l'enquête, la victime a été battue à mort par une dizaine de membres de la secte pour la punir de sa négligence dans l'observation des rites religieux.

La police a saisi des documents et interrogé les responsables de la secte, a rapporté le journal Yomiuri Shimbun, en précisant que 21 mandats d'arrêt avaient été délivrés contre des femmes du groupe religieux.

La Kigankai, créée en 1970, rassemblerait quelque 400 membres.


France : Sri Chinmoy (Harmonie universelle)

Décès de Sri Chinmoy

Courriel. 18 octobre 2007 - Traduction du Dr Jacques Richard

[Texte intégral]

Chinmoy Kumar Ghose, plus connu sous le nom de gourou Sri Chinmoy, né au Bengale est décédé le mardi 11 octobre , chez lui dans le quartier de Queens à l’âge de 76 ans.

Sri Shinmoy, qui a résidé à New York depuis 1964 faisait partie d’une catégorie de gens auto-proclamés « holy men » (saints hommes), venus d’Inde, qui ont attiré des hippies et des chercheurs de spiritualité au cours des années 1960. En privé il confiait à ses disciples qu’il était l’Avatar le plus élevé, ou le Représentant Direct de Dieu, celui qui l’ait jamais été ou qui le serait jamais. Il se conformait aux pratiques hindoues traditionnelles, mais il insistait pour que ses disciples méditent essentiellement sur lui au travers d’une photographie spéciale de lui.

Son groupe, d’abord désigné comme le Centre AUM, et plus tard comme le Centre Sri Chinmoy, s’est développé rapidement au début et a inclu les guitaristes John McClaughlin, qui a reçu du gourou le nom de Mahavishnou, et Carlos Santana, renommé Dévadip.

Vers le début des années 70, la nouveauté d’être un gourou enseignant la méditation faiblissait, et Sri Chinmoy a commencé de se renouveler sous divers personnages en se servant comme disciples d’une série de Public relations hautement motivés, très en vue, pour s’attirer plus de publicité. Au cours des trente années suivantes il a été reconnu comme auteur, poète, peintre, leader d’un groupe de méditation à l’ONU, joueur de tennis, coureur de marathon, sprinter, cycliste, haltérophile, réalisateur de tours de force, auteur de chansons, chanteur, musicien, compositeur, promoteur du Bicentenaire,premier Homme global,du XXème siècle, avocat de la paix et constant candidat aux Prix Nobel de Littérature et de la Paix. Ses disciples ont continuellement arrangé des circonstances où prendre des photos de Sri Chinmoy avec n’importe qui de plus connu que lui.

Sri Chinmoy attendait de la part de se disciples une allégeance inconditionnelle, et souvent il veillait à tous les aspects de leur vie. Comme cela est habituel au sein des groupes de type sectaire, quiconque vivant dans la secte était mis à part du monde, et les contacts entre les disciples et les membres de leur famille étaient entravés. La domination sectaire aboutissait à la séparation entre maris et épouses et à la coupure entre parents et enfants.

Un certain nombre d’ex-disciples ont témoigné de leurs expériences sexuelles avec le gourou,alors que dans le même temps il prêchait le célibat pour ses disciples. Sri Chinmoy n’a jamais démenti les allégations quant au sexe, mais ses publicitaires ont clamé qu’il avait été mal compris. Selon des sources, Sri Chinmoy est mort d’une attaque cérébrale ou d’apoplexie. Une cérémonie funéraire rassemblant ses disciples est prévue à Queens.

Traduit de l’Anglais (site Infosecte), J.R. 17 oct. 2007

Note du traducteur: Une lettre de M. Alvaro DeSoto, Executive Director du cabinet du Secrétaire Général de l’ONU, M. Perez de Cuelar,datée du 15 mars 1990, adressée au Dr. Jacques Richard , vice-président de l‘ADFI-Rennes (traducteur) comporte cette phrase en Français: « J’ai bien reçu votre lettre du 3 mars concernant Sri Chinmoy, et vous en remercie. Soyez certain que j’ai pris bonne note de vos commentaires à ce sujet. Vous serez d’ailleurs intéressé de savoir que les adeptes de Sri Chinmoy aux Nations Unies n’ont désormais plus le droit d’utiliser l’adresse ou les bureaux des Nations Unies à des fins d’information. »

 


Tadjikistan : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah chassés du Tadjikistan pour prosélytisme

AFP. 22 octobre 2007

[Texte intégral ]

DOUCHANBE - Le ministère de la Culture du Tadjikistan a annoncé lundi l'interdiction du mouvement religieux des Témoins de Jéhovah pour son prosélytisme et ses appels contre le service militaire.

"Une enquête conduite par le ministère a montré que ce groupement religieux avait violé la constitution qui rend obligatoire le service militaire, en appelant à s'y opposer", a déclaré à l'AFP Saidbek Makhmadoulloyev, responsable du département religieux du ministère.

Il a aussi accusé les Témoins de Jéhovah d'avoir enfreint les législations religieuses et régissant les médias "en tenant des réunions de propagande sur des places, chez des gens et d'avoir recruté des citoyens par la force".

Les Témoins de Jehovah, mouvement religieux qui se présente comme chrétien et est considéré commme une secte dans de nombreux pays, revendiquaient il y a deux ans 6,5 millions de membres dans le monde. Le mouvement est enregistré au Tadjikistan depuis 1997 et compte 500 adeptes dans un pays de 7 millions d'habitants composés pour 99% de musulmans.


France : Sectes

La justice donne raison à des mouvements soupçonnés de dérives sectaires

Le Monde. 23 octobre 2007 par Stéphanie Le Bars

[Texte intégral]

Le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Jean-Michel Roulet, a annoncé devant des hauts fonctionnaires réunis mercredi 17 octobre avoir été mis en examen pour "diffamation", après avoir indiqué, dans un reportage télévisé, que les sommes collectées par l'organisation Tradition Famille Propriété (TFP) pouvaient "servir à tout et à n'importe quoi". Le mouvement se définit comme une association catholique de laïcs sans but lucratif. Il comporte, selon le dernier rapport de la mission, "un risque de dérives sectaires (...) marqué par l'opacité de (son) fonctionnement et l'incertitude sur (ses) finalités". Mais s'il fait l'objet d'actions administratives et judiciaires, "il n'a jamais été condamné", rappelle son avocat, Gérard Ducrey.

Cette mise en examen, automatique dans les affaires de diffamation, constitue le point d'orgue d'une série de procédures judiciaires engagées par des mouvements soupçonnés de dérives sectaires par les pouvoirs publics, à l'encontre de représentants de l'Etat, d'élus ou d'acteurs de la lutte antisectes. M. Roulet est aussi "témoin assisté" dans le cadre d'une plainte déposée par les Témoins de Jéhovah pour diffamation, après les auditions de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes et les mineurs. Nicolas Jacquette, un ancien membre de ce mouvement, auteur d'un livre-témoignage - Nicolas, 25 ans, rescapé des Témoins de Jéhovah (éditions Balland) - est dans le même cas.

Par ailleurs, le député Jean-Pierre Brard (app. PCF), plusieurs fois attaqué, et une fois condamné pour diffamation envers les Témoins de Jéhovah, devrait comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel de Paris. Le vice-président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée nationale est poursuivi pour avoir qualifié les Témoins de Jéhovah de "parfaits délinquants". "Cible habituelle" de ces mouvements, M. Brard demeure convaincu que "malgré tous ces procès qui nous sont faits, il ne faut pas céder".

CRÉDIBILITÉ FRAGILISÉE

Cette offensive judiciaire ne doit rien au hasard. "Les Témoins de Jéhovah se font plus procéduriers, par la force des choses", estime leur avocat, Philippe Goni. "Depuis 2000, date à laquelle le Conseil d'Etat a reconnu le caractère cultuel du mouvement, ils sont harcelés par les groupes antisectes. Ils ont décidé de ne plus rien laisser passer."

"Face aux attaques permanentes, TFP a aussi décidé qu'il fallait que cela s'arrête", ajoute Me Ducrey. Et même si, reconnaît Me Goni, "l'image des Témoins demeure assez négative dans l'opinion publique" - le nombre d'actes de vandalisme contre leurs édifices cultuels est en hausse constante, selon le ministère de l'intérieur -, les dernières décisions de justice leur sont plutôt favorables.

Ainsi, en juillet, Catherine Picard, présidente de l'Unadfi (Union nationale des associations de défense de la famille et des individus), a été condamnée pour diffamation à l'encontre des Témoins de Jéhovah. Dans un entretien, elle affirmait que le groupe était "structuré de manière pyramidale, comme tous les mouvements mafieux".

En mars, la justice a statué en faveur du mouvement, à qui la ville de Lyon avait refusé la location d'une salle municipale. En septembre, la décision d'un directeur d'hôpital qui avait interdit à un membre des Témoins de Jéhovah de rendre visite à un patient a été annulée par le tribunal administratif de Caen.

Pour M. Roulet, "le harcèlement et l'intimidation judiciaires constituent précisément l'un des critères de la dérive sectaire" d'un mouvement. D'autres observateurs estiment que la multiplication de ces décisions pourrait fragiliser la crédibilité de la lutte antisectes telle qu'elle est menée en France.


France : Sectes

Assemblée Nationale - Questions

JO. 23 octobre 2007

[Texte intégral]

13ème législature
Question N° : 8449       de M. Leonetti Jean(Union pour un Mouvement Populaire - Alpes-Maritimes)       QE
Ministère interrogé :   Premier ministre
Ministère attributaire :        Premier ministre
Question publiée au JO le : 23/10/2007 page : 6415

Rubrique :      ministères et secrétariats d'État
Tête d'analyse :        Premier ministre : structures administratives
Analyse :       personnel. crédits. statistiques
Texte de la QUESTION :  Dans la loi de finances, l'action n° 1 du programme « direction de l'action du Gouvernement » porte sur la coordination du travail gouvernemental. Cette action regroupe les crédits destinés au cabinet du Premier ministre et des secrétaires d'État délégués, au secrétariat général du Gouvernement, au service d'information du Gouvernement et à plusieurs commissions rattachées aux services centraux. Figurent parmi ces commissions : le secrétariat général de la mer ; la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) ; le secrétariat général de l'administration ainsi que trois commissions, consultatives, Dans la mesure où les documents budgétaires ne permettent pas d'identifier ces données, M. Jean Leonetti demande à M. le Premier ministre quels sont les effectifs budgétaires du secrétariat général de la mer et de la MIVILUDES, le nombre de fonctionnaires placés en position de détachement, mis à disposition, et le nombre de contractuels dans ces deux structures. Il souhaiterait connaître également le montant total de leurs crédits de personnel et de fonctionnement.

UMP13Provence-Alpes-Côte-d'AzurN
____________________________________________________________________________________________________________________


13ème législature
Question N° : 8448       de M. Leonetti Jean(Union pour un Mouvement Populaire - Alpes-Maritimes)       QE
Ministère interrogé :   Premier ministre
Ministère attributaire :        Premier ministre
        Question publiée au JO le : 23/10/2007 page : 6415
       
Rubrique :      ministères et secrétariats d'État
Tête d'analyse :        structures administratives
Analyse :       liste. contenu
Texte de la QUESTION :  Une liste des commissions et instances consultatives ou délibératives placées directement auprès du Premier ministre ou des ministères est annexée au projet de loi de finances. Ce document recense pour chaque organisme son coût de fonctionnement, le nombre de ses membres et de ses réunions. M. Jean Leonetti demande à M. le Premier ministre de lui indiquer les raisons pour lesquelles la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires instituée par le décret n° 2002-1392 du 28 novembre 2002 ne figure pas sur ce document public.
UMP13Provence-Alpes-Côte-d'AzurN
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13ème législature
Question N° : 8331       de M. Villain François-Xavier(Députés n'appartenant à aucun groupe - Nord)     QE
Ministère interrogé :   Premier ministre
Ministère attributaire :        Premier ministre
        Question publiée au JO le : 23/10/2007 page : 6415
       
Rubrique :      ésotérisme
Tête d'analyse :        sectes
Analyse :       commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION :  M. François-Xavier Villain attire l'attention de M. le Premier ministre sur le rapport n° 3507 remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose d'inciter les conseils généraux à mettre en place des formations au fait sectaire en direction des personnels de leurs services sociaux, en charge des procédures d'agrément des assistants familiaux ou des adoptants. Aussi, il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à cette proposition, d'une part et, dans quel délai il compte la mettre en oeuvre, d'autre part.

NI13Nord-Pas-de-CalaisN



Canada : Témoins de Jéhovah

La Cour suprême tranchera sur le cas d'une Témoin de Jéhovah

Le Matin . 25 octobre 2007

[Texte intégral ]

La Cour suprême du Canada a décidé de déterminer si l'État avait sa place dans la chambre d'hôpital d'une adolescente de Winnipeg membre des Témoins de Jehovah.

Le plus haut tribunal au pays a fait savoir jeudi qu'il examinerait un jugement rendu par la Cour d'appel du Manitoba, qui a estimé approprié pour les tribunaux de s'opposer à une décision prise par une personne mineure si cela est susceptible de lui sauver la vie.

La date de l'audience n'a pas encore été établie.

Atteinte de la maladie de Crohn, l'adolescente, qui était âgée de 14 ans en avril 2006, était hospitalisée lorsqu'un juge de la Cour du banc de la reine a émis une ordonnance permettant à des médecins de lui donner du sang, contre la volonté de la jeune fille et de ses parents.

La maladie de Crohn est une maladie chronique qui affecte le tractus gastro-intestinal, impossible à soigner. Ses symptômes peuvent cependant être soignés au moyen de médicaments et d'interventions chirurgicales.

Les Témoins de Jehovah n'autorisent pas les transfusions de sang parce qu'ils croient que la Bible comporte des passages interdisant de telles procédures.

Il y a environ 184 000 Témoins de Jehovah au Canada.


France : Mère Meera

Les yogis sont-ils en fait adeptes d'une secte ?

Ouest France . 25 octobre 2007 par Jean-Luc Cochennec.

[Texte intégral]

Mercredi et jeudi, 1 600 personnes sont venues voir Mère Meera, gourou indienne qui prétend être l'incarnation de Dieu. Cela se passait à Concarneau.

Grand silence dans le hall du Centre des arts et de la culture (Cac). Les portes de la grande salle sont closes, celle de la galerie gardée par un homme souriant, aimable, mais qui vous maintient à distance. Seule indication du rassemblement, les petites affichettes posées sur les portes du bâtiment : « Darshan de Mère Meera », et la photo d'une femme en costume traditionnel indien. À l'accueil du Cac, le personnel de la Ville ne cache pas sa gêne. « Ils avaient réservé pour une conférence sur le yoga... »

De même, deux Concarnoises venues donner leur sang à l'étage au-dessus se posent des questions. « Comme je fais du yoga, je suis allée dire au monsieur de l'entrée que j'étais intéressée. Mais je n'ai rien pu savoir. C'est bizarre. On dirait une secte. » On pourrait en effet parler de secte, même si celle-ci n'est pas considérée comme dangereuse. La gourou, Mère Meera, est une indienne de 46 ans. Elle affirme être un « avatar », une incarnation divine. Son enseignement repose sur le silence, la méditation avec répétition de noms divins, dont son propre nom.

Cette méditation, pratiquée une heure par jour environ, permet d'atteindre une plénitude intérieure, et aussi d'obtenir de Mère Meera la réalisation des prières. « Si vous voulez quoi que ce soit, amour, vérité, ou courage, par exemple, vous devez demander pour cela, écrit Mère Meera. Si vous demandez à Dieu n'importe quoi, humblement et amoureusement, vous le recevrez. »

Première venue en France

Mère Meera est mariée et demeure en Allemagne. C'est la première fois qu'elle vient en France pour une série de «  darshan ». Il s'agit de cérémonies durant lesquelles les adeptes voient Mère Meera, et sont vus d'elle individuellement. Le mot « darshan » vient du sanskrit et signifie « vision du divin ». Après Paris, et avant Arcachon, Concarneau a été le siège de ce « darshan », mercredi et jeudi. La capacité de la salle n'étant que de 400 places, il a fallu étaler la cérémonie sur quatre demi-journées pour accueillir 1 600 participants venus de tout l'Ouest.

Mercredi, les centaines de participants attendaient l'ouverture des portes sur le trottoir. Ce qui a nui à la discrétion du rassemblement. Jeudi, les arrivants étaient immédiatement accueillis et dirigés vers la grande salle. Seules les petites affichettes trahissaient la présence de Mère Meera dans les lieux. Il était demandé aux participants d'ôter leurs chaussures et d'observer un silence total. « Une fois dans la salle, il ne se passe rien que le silence, explique celui qui garde l'entrée. Les gens restent assis sur des chaises pendant environ trois heures. »

La « magie » du darshan

En fait, il se passe bien quelque chose : chaque participant se lève à son tour, et vient s'agenouiller devant Mère Meera, qui lui impose les mains sur la tête. Quand elle les retire, l'adepte lève les yeux et plonge son regard dans celui de Mère Meera. L'échange de regards peut durer un certain temps, puis Mère Meera baisse les yeux, ce qui signifie qu'une autre personne doit se présenter. C'est pour cet échange muet, et impressionnant, que les gens font des centaines de kilomètres.

«  Mère Meera n'est pas un gourou, il n'y a derrière elle ni mouvement, ni secte, » explique-t-on devant la porte. Pourtant, les centaines de participants, dûment inscrits, sont accueillis par des stands de donations. Si l'entrée au « darshan » est gratuite, difficile d'échapper à la souscription. Ensuite, ils passent devant une impressionnante collection des livres consacrés à Mère Meera.

Mais, s'il n'y a aucun mouvement derrière tout cela, où vont les donations ? « Les donations sont nécessaires, parce que Mère Meera vit en Allemagne, la vie est très chère là-bas... » Le portier hésite, se rend compte que sa réponse n'est pas la bonne. « Non, en fait, il y a une association qui reçoit les donations. Les donations sont pour l'association... » On y arrive.


France : Tabitha's place ou Les douze tribus

La communauté des Douze Tribus a choisi de vivre
dans le Berry

La nouvelle république. 26 octobre 2007 par Jean-Pierre Frugier correspondant.

[Texte intégral]
 
La communauté veut transformer l’ancien café du Mail en une crêperie qui serait un lieu de vie et d’échanges, le plus convivial de la région Centre.

Depuis son arrivée en octobre 2006 à Châtillon-sur-Indre, Michel Vergnaud et sa famille ont provoqué commentaires et interrogations. Ils ont accepté – en exclusivité – de nous parler d'eux, de leur mode de vie, de leurs projets.

Michel Vergnaud a rejoint « la communauté », il y a une vingtaine d'années à Navarrenx dans les Pyrénées Atlantiques. Près de quatre-vingts personnes toutes générations confondues y vivaient. Elles partagent une même foi, une croyance religieuse qui n'est guère éloignée du catholicisme. Le respect de certaines valeurs comme la famille, le mariage sont prioritaires. L'enfant est au centre de cette famille et c'est la raison pour laquelle ils veulent assurer en leur sein leur éducation et leur instruction. Ce qui les amènera d'ailleurs directement sous les feux des projecteurs il y a un an quand une commission parlementaire se rendit sur place pour vérifier la nature de cette instruction.

La communauté que l'on appelle à tort « Thabista place » (c'est le nom d'une maison) s'appelle en
réalité « Les Douze Tribus ». A ce jour, ils seraient quelques milliers à travers le monde notamment aux USA, en Australie, en Grande-Bretagne, en Allemagne et cent cinquante en France répartis sur trois site : Navarrenx, Heimsbrunn dans le Haut Rhin et désormais Châtillon-sur-Indre où ils sont une petite douzaine : la famille de Michel Vergnaud et six ou sept autres personnes y séjournent à tour de rôle.

Châtillon-sur-Indre est le troisième site en France « Nous avons choisi Châtillon-sur-Indre pour les
affaires »
, précise M. Vergnaud « Nous recherchions un lieu dans le centre de la France.

Une de nos connaissances, est installée tout près de Châtillon-sur-Indre, il y a un an, nous a parlé de cette petite ville », précise Michel Vergnaud. La communauté a finalement loué puis acheté une maison : l'ancien café du Mail qui a la particularité de posséder une des deux dernières tours historiques de l'enceinte de la ville. Une crêperie – qui portera le nom de « La Tour du Mail » – devrait ouvrir dans le courant du premier trimestre 2008. On veut en faire poursuit Michel Vergnaud « le lieu le plus convivial de la région
Centre. C'est en tous les cas notre rêve et notre but. Notre emblème sera le prince et le mendiant. Le prince ayant ici la couronne du mendiant sur la tête. On pourra discuter de tous les sujets, avec tout le monde. On veutêtre ouvert. »

En abordant la notion de « prosélytisme » Michel Vergnaud répond simplement : « Si quelqu'un s'intéresse à notre mode de vie, alors bien sûr nous échangerons avec lui, car nous souhaitons partager. » La famille Vergnaud sait bien qu'elle est observée, et c'est madame qui précise « Chez nous il n'y a pas de mysticisme. On n'impose rien et à personne. Chacun apporte sa contribution en fonction de ses moyens et de son savoir. Il n'y a pas de “ gourou ” qui tel un commandeur suprême impose je ne sais quelle philosophie, et qui réclamerait de l'argent. Simplement la volonté de vivre ensemble une aventure humaine basée sur la foi, et rien d'autre. Quantà nos enfants, on ne les maltraite pas, on les aime et on veut les élever dans le respect des traditions et de l'ordre familial. »

Avant de conclure, Michel Vergnaud livre un dernier proverbe : « Celui qui fait le mal est attentif à la lèvre injuste et l'homme faux prête l'oreille à la langue pernicieuse.»


Belgique : Scientologie

Le bourgmestre de Braine-l'Alleud attaque la Scientologie

7sur7 be. 28octobre 2007

[Texte intégral]

Vincent Scourneau, le bourgmestre de Braine-l'Alleud, a déposé une plainte pour utilisation abusive de son nom en découvrant qu'il était cité sur la couverture et au dos d'un petit ouvrage intitulé Le chemin du bonheur, le bon sens pour être heureux. Le livre est édité par la fondation californienne "The Way to Happiness", derrière laquelle se trouve en réalité l'église de scientologie.

Le bourgmestre brainois a reçu il y a quelques jours un colis entier de ces ouvrages. En couverture, son nom y est accompagné d'un drapeau belge et de l'inscription "commune de Braine-l'Alleud". Au dos de l'ouvrage, dans une traduction visiblement non expurgée des fautes d'orthographe, on peut lire: "Je suis ravi d'être capable de vous offrir ce bouquin comme un guide pour chaque membre de cette communauté. Vous pouvez obtenir d'autres exemplaires de cet ouvrage en vous adressant à Vincent Scourneau, commune de Braine-l'Alleud". Suivent les coordonnées de la maison communale de Braine-l'Alleud, celles de la maison d'édition californienne et la précision en touts petits caractères que le livre, "code moral non religieux", a été écrit par L. Ron Hubbard.

Le bourgmestre a immédiatement demandé à la police locale d'enquêter. Celle-ci n'a pour l'instant pas découvert un autre moyen de diffusion que l'envoi d'une vingtaine d'exemplaires du livre au bourgmestre. Mais elle a confirmé, après contact avec la cellule spécialisée de la police fédérale, qu'il s'agissait bien d'une action de l'église de scientologie. Vincent Scourneau a immédiatement déposé une plainte contre l'éditeur, pour utilisation abusive de son nom. (belga)


Canada : Raël

Treize des 14 raéliens déboutés

Journal de Montréal . 30 octobre 2007 par Charles Poulin

[Texte intégral]

Les raéliens qui poursuivaient Sun Media pour «publication de leur photo portant atteinte à leur vie privée» dans le cadre de l'enquête du Journal de Montréal diffusée en octobre 2003 ont tous été déboutés, hier, par la Cour des petites créances, parce que les images étaient d'intérêt public.

Les photos au centre de la contestation ont été publiées lors de l'enquête de la journaliste Brigitte McCann et de la photographe Chantal Poirier portant sur les raéliens diffusée en octobre 2003.

Les raéliens, dont l'évêque Nicole Bertrand, le docteur Marc Rivard, qui a déjà été responsable des affaires juridiques des raéliens, et Daniel Chabot, autre haut gradé du mouvement, affirmaient que les images étaient publiées sans leur autorisation et portaient atteinte à leur vie privée.

Les faits mis en lumière dans ces articles, par contre, n'étaient pas en jeu dans cette affaire.

On retrouve également parmi les plaignants l'ex-conjointe de Raël, Sophie de Niverville (Lemieux), Pierre Bolduc, missionnaire officiel du mouvement aux États-Unis, et Shizue Kaneko, qui a posé dans Playboy avec Claude Vorilhon.

Les intimés réclamaient le maximum de 7000 $ alloué par les petites créances, certains dans deux dossiers distincts, pour un total de 102 000 $. Un dossier n'a pas été mené à terme pour des raisons techniques.

Demandes rejetées

Le juge a rejeté toutes les demandes, sauf une, parce que les publications «répondent à la nécessité de procurer au public une information légitime. De plus, les dommages sont inexistants.»

Une seule photo est considérée inappropriée. Elle a été publiée lors de la sortie du livre Raël Journal d'une infiltrée, en avril 2004. La photo était d'intérêt public, mais le Journal aurait dû cacher l'identité de la plaignante car, considérant son implication restreinte dans le mouvement raélien, il y a atteinte à sa vie privée.

Le juge accorde donc 1500 $ à la femme en dommages moraux, 1000 $ en dommages punitifs et 140 $ de frais judiciaires.

En revanche, il ordonne aux raéliens déboutés de rembourser au Journal 1200 $ en frais judiciaires.


Belgique : Scientologie

La Scientologie repart à l'assaut des écoles

La Libre . 30 octobre 2007 par R.P

[Texte intégral]

Une fondation qu'elle parraine répand "La vérité sur les drogues". Arena met en garde.

Thierry Antoine était très surpris de voir dans son courrier, il y a quelques semaines, un envoi de la "Fondation pour un monde sans drogue", parrainée par l'Eglise de scientologie. Dans ce colis, le directeur du Collège technique Saint-Jean à Wavre découvre un document intitulé "La vérité sur les drogues", ainsi qu'un DVD et un paquet de fiches consacrées à une série de drogues (joints, ecstasy, cocaïne,...), à destination des élèves. On y trouve également des bons de commande pour suivre des formations ou pour se procurer des kits, ainsi que des invitations à faire des dons et à parrainer d'autres personnes. Dans la lettre adressée à "Dear Thierry Antoine", la Fondation précise qu'elle sert "à soutenir les activités des milliers de membres des Eglises de scientologie et d'autres associations bénévoles" .

Arena appelle à la prudence

Le directeur alerte immédiatement le cabinet de la ministre de l'Enseignement. Après analyse du contenu, Marie Arena (PS) adresse, le 24 octobre, une circulaire de mise en garde à propos de la diffusion du document dans les établissements d'enseignement. "La probable origine de ce dossier impose la plus grande prudence quant à son exploitation , dit la circulaire. En outre, il semble que la thématique des assuétudes y soit abordée de manière relativement brutale et orientée. Aussi, je compte sur chacun d'entre vous pour adopter une démarche critique par rapport à l'éventuelle arrivée de cet outil dans les écoles."

"Nous pensons que les directions et les enseignants sont eux-mêmes très critiques vis-à-vis de ce type de documents, mais deux précautions valent mieux qu'une", explique-t-on au cabinet. "La présentation de ce dossier est glauque et extrêmement effrayante, avec des couleurs "trash" et des photos où l'on soupçonne des choses pas claires. On veut faire peur, sans jamais avoir un discours sur les comportements positifs. Or, on sait qu'il ne faut pas effrayer les jeunes, que ça revient à leur dire : T'es pas cap !"

En fait, ce n'est pas la première fois que la scientologie tente de s'infiltrer dans les écoles belges. En 2001, le ministre de l'Enseignement fondamental Jean-Marc Nollet (Ecolo), rédigeait déjà une circulaire semblable, précisant qu'il n'était "pas exclu que ces campagnes constituent un recrutement déguisé pour l'Eglise de scientologie" .

De fait. L'attrait des scientologues pour l'enseignement avait encore été remarqué en 2003, quand ils distribuaient des brochures pseudo-didactiques sur les droits de l'homme à la sortie d'un lycée bruxellois, en laissant croire à une action "européenne".

En janvier 2007 encore, la presse flamande faisait état de campagnes de sensibilisation dans les écoles flamandes. Elle citait entre autres le sénateur Luc Willems (VLD), qui s'inquiétait de la hausse de l'activité du mouvement qualifié de sectaire par le Parlement belge (et par d'autres), lequel tentait encore et toujours de "faire passer son message auprès des enfants dans les écoles, sous le couvert de la lutte antidrogue", via un programme spécifique défendu par une ASBL satellite, "Narconon" - lequel a été décrié même aux Etats-Unis.

On attend donc avec intérêt le fruit du travail annoncé par le cabinet Arena, par lequel l'administration de l'enseignement obligatoire et le Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) préparent un dépliant sur les méthodes de recrutement des organisations sectaires. Il devrait sortir aux environs de Pâques.



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