Actualités sur les sectes en janvier 2007

Gurdjieff (*) 01/01/2007 Le système Gurdjieff (4ème Partie) Changer l’homme pour changer de société (docPDF)
Soins Psy (*) 01/01/2007 Euphonie gestuelle SAMADEVA (doc PDF)
Mormons (*) 01/01/2007 Témoignage d’une ex-adepte de l’église mormone (doc PDF)
Sectes (*) 01/01/2007 Le courage de dire - BULLES Editorial (doc PDF)
Scientologie La Scientologie s'inrtalle près de la Grand-Place
Coup de gueule C'est la faute à ...Rousseau !
Soins Psy (*) 08/01/2007 Marier psychologie et magie, c'est reculer vers le précipice
Sectes Protection de l'enfance : des associations indignées par deux amendements
Sectes Scolarisation à domicile : le ministre contre deux amendements
Le Patriarche Prison ferme pour le Patriarche
Témoins de Jéhovah La naissance de sextuplés pourrait relancer le débat sur la transfusion
Eglise Internationale du Christ Mme Gettliffe sera fixée sur son sort vendredi
Sectes Adoption de mesures luttant contre les mouvements sectaires
Scientologie Emoi en Allemagne autour du nouveau siège de l'Eglise de scientologie
Soins Psy Psychothérapeute : formation universitaire obligatoire
Mormons Les Mormons jettent l'éponge
Sectes Non déclaration d'accouchement: six mois de prison et 3 750 euros d'amende
Mormons fondamentalistes Colorado City : village polygame
Témoins de Jéhovah Transfusion refusée : décès d'un Témoin de Jehovah
Père Samuel Le Père Samuel renvoyé en correctionnelle
Soins Psy Formation des psychothérapeute: des "psy" défendent le "compromis" obtenu
Sectes Refuser de vacciner ses enfants bientôt passible de prison
Soins Psy (*) 13/01/2007 Communiqué de la FFPP (doc PDF)
Eglise internationale du Christ Nathalie Guettliffe a retrouvé les siens
Témoins de Jéhovah Un homme se bat pour faire interdire le refus de soins médicaux
Soins Psy Bernard Accoyer relance le débat sur la formation des psychothérapeutes
Eglise internationale du Christ (*) 15/01/2007 Nathalie Gettliffe libérée, l'Eglise Internationale du Christ encore libre d'exercer
Scientologie L'installation à Berlin de l'Eglise de scientologie provoque la polémique
Béatitudes (*) 16/01/2007 La secte qui prospère avec la bénédiction de l'Eglise (doc PDF)
Laïcité Questions au gouvernement
Scientologie La Scientologie en grande pompe à Berlin
Sectes Assemblée Nationale - question Mme Poletti Bérengère
Sectes (*) 24/01/2007 Rapport 2006 de la MIVILUDES
Sectes (*) 24/01/2007 Communiqué de presse de l'UNADFI
Sectes Les sectes délaissent les gourous pour les formateurs
Sectes Du risque sectaire dans la formation professionnelle
Scientologie Les scientologues, c'est tout "com"
Tradition, Famille propriété Enquête sur une arnaque à la médaille miraculeuse
Scientologie Des hôpitaux harcelés par un groupe lié à la Scientologie
Scientologie La Scientologie tente d'infiltrer les écoles belges
Sectes " Rien n'est fait pour les victimes"
GEPM

Abus de biens sociaux : trois ans de prison pour un patron américain

Sectes "Le paysage sectaire a beaucoup changé"
Temple du peuple Les derniers jours de Jim Jones et de son Temple du peuple
Soins Psy (*) 26/01/2007 Les organisations de psychologues et l'usage du titre de psychothérapeute
Iboga L'iboga bientôt inscrit dans la catégorie des stupéfiants en France
Raël Retour à la croix gammée
Iboga Stages à l'iboga: des responsables en garde à vue après un décès en Ardèche
Soins Psy (*) 29/01/2007 Lettre de l'UNADFI aux parlementaires
Nouvelle Acropole Des commerçants piégés
Soins Psy (*) 30/01/2007 Lettre à Messieurs les parlementaires
Religions Des évangélistes brésiliens arrêtés par le "démon" à Miami
Mouvement Gothique Trois tribus ados démythifiées

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


Belgique : Scientologie

La Scientologie s'installe près de la Grand-Place

RTL be, 4 janvier 2007

[Texte intégral]

L'église de scientologie a ouvert une enseigne dans la rue au Beurre, à deux pas de la Grand-Place. "A titre personnel, le bourgmestre n'est pas favorable à l'implantation de ce type de commerce dans le centre ville", a indiqué le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Freddy Thielemans. "Nous avons été extrêmement vigilants lors des demandes d'autorisation mais nous sommes tenus à la liberté de commerce".

Le bâtiment n'appartient pas à la Ville. Il s'agit d'une propriété privée.

Une information du quotidien « La Dernière Heure ».


France : Coup de gueule

C'est la faute à ...Rousseau

Courriel, 8 janvier 2007 par Athanase Kircher

[Texte intégral]

Sous le titre « Le génie de la liberté », Alain-Gérard Slama, dans sa chronique du 1 janvier au Figaro, s’empare d’un dossier de garde d’enfants et d’incarcération d’une mère par la justice canadienne, justice jusqu’ici présentée aux juristes français comme un modèle vers lequel tendre.

Voltaire aurait fait preuve de plus de vigilance dans l’analyse que Mr Slama fait de l’affaire « Cunégonde » dans Le Figaro. Il oublie en effet de noter que madame Cunégonde avait fait l’objet de deux condamnations de la part de l’Etat des Hurons, condamnations bien antérieures à son voyage à visée universitaire. Quelque soit le bien fondé de l’inquiétude de madame Cunégonde quant à l’influence sectaire du Huron sur les enfants qu’elle avait eu avec lui, elle aurait pu s’inquiéter des conséquences de l’exécution d’une décision de justice définitive qui l’exposait à un risque d’incarcération utilisé par l’Etat des Algonquins comme moyen pour contraindr l’«Ingénue» à ramener les enfants auprès du père.  Le droit français connaît lui aussi le délit de non représentation d’enfant qui intervient plus fréquemment qu’on ne le pense. Il manquait à Mr Slama qui pense juste et bien quelques informations qui lui aurait évité de faire endosser à Voltaire un habit qui ne lui allait pas.

Ceci étant, le dossier Cunégonde aurait mieux illustré l’abîme qui sépare la vision des choses de part et d’autre de l’atlantique, si Monsieur Slama avait exercé ses talents, qui sont grands, à analyser les inquiétudes qu’une mère pouvait nourrir quant à la construction de ses enfants soumis à l’influence d’un père qu’elle dit appartenir à une secte, car là réside la question liée au véritable intérêt des enfants qui seul aurait du être pris en compte, mais il y a de cela plusieurs années, avant que l’œil fermé de la justice (d’ici ou d’ailleurs) n’ait examiné le dossier initial lors du conflit conjugal ayant amené les parents à se séparer.

A. Kircher


France : Sectes

Protection de l'enfance : des associations indignées par deux amendements

AFP, 8 janvier 2007

[Texte intégral]

PARIS - Un collectif d'associations défendant l'instruction à domicile s'est indigné lundi de deux amendements déposés au projet de loi sur la protection de l'Enfance et limitant selon lui la liberté offerte aux parents de choisir le mode d'instruction de leurs enfants.

Ces deux amendements, déposés par Georges Fenech (UMP) et Philippe Vuilque, auteurs du rapport de la commission d'enquête sur les influences sectaires, proposent de modifier le code de l'Education.

Il s'agit d'obliger les parents à "justifier d'un état de santé et d'un handicap de leur enfant, d'un déplacement de la famille ou de toute autre raison réelle et sérieuse" et d'empêcher que l'instruction soit dispensée "au même domicile à plus de deux familles".

Les députés souhaitent par ailleurs contraindre les familles pratiquant l'instruction à domicile à une inscription à l'enseignement à distance.

"L'instruction à domicile n'a jamais été soumise à autorisation puisque c'est un droit constitutionnel", a déclaré à l'AFP Valérie Vincent, une des responsables du collectif qui instruit ses six enfants chez elle. "Qui va
définir les "raisons réelles et sérieuses ?"
, a-t-elle interrogé.

"Prendre des cours par correspondance, c'est faire l'école à la maison, moi, je ne fais pas l'école à la maison, j'ai des projets pédagogiques pour mes enfants", a-t-elle précisé.

Elle a critiqué en outre les contrôles de la mairie qui deviendraient annuels et non tous les deux ans, rappelant qu'il est "humiliant d'avoir une obligation de résultats que l'Ecole n'a pas".

Selon les chiffres de Mme Vincent, 30.000 enfants ne vont pas à l'école en France, dont 20.000 sont inscrits au Cned, et les associations qu'elle représente comptent 550 familles.

Le projet de loi sur la Protection de l'enfance, présenté par Philippe Bas, ministre de la Famille, et dont le Sénat a eu la primeur en juin 2006, doit commencer à être examiné par les députés mardi. Il a pour objectif d'améliorer
la prévention et le signalement des situations à risque, en tenant compte de l'évolution de la société.

Voir :

Assemblée Nationale : réforme de la protextion de l'enfance


France : Sectes

Scolarisation à domicile : le ministre contre deux amendements

AFP, 9 janvier 2007

[Texte intégral]

PARIS - Le ministre délégué à la famille Philippe Bas s'est déclaré mardi opposé à deux amendements au projet de loi sur la protection de l'Enfance, jugeant qu'ils sont "trop restrictifs" quant à la liberté des
parents de choisir le mode de scolarisation de leurs enfants.

"Tels qu'ils sont, je ne suis pas favorable à ces amendements, je les trouve trop restrictifs", a déclaré le ministre sur RMC.

"Lorsque des parents sont dans des sectes (...), qu'ils gardent leurs gosses à la maison, on ne peut pas rester sans réaction (...) pour autant, il faut aussi permettre à des parents qui par exemple habitent à la campagne, ont trois petits gosses jeunes, une maman qui veut bien s'en occuper, s'ils ont décidé d'apprendre à lire-écrire-compter à leurs enfants, si c'est leur choix de vie, à condition qu'on puisse vérifier que le travail pédagogique est bien fait, alors cette liberté doit être préservée", a ajouté le ministre.

Les deux amendements, déposés par Georges Fenech (UMP) et Philippe Vuilque (PS), respectivement président et rapporteur d'un rapport sur les influences sectaires, proposent de modifier le code de l'Education.
Il s'agit d'obliger les parents à "justifier d'un état de santé et d'un handicap de leur enfant, d'un déplacement de la famille ou de toute autre raison réelle et sérieuse" et d'empêcher que l'instruction soit dispensée "au même
domicile à plus de deux familles".


Un collectif d'associations défendant l'instruction à domicile s'est indigné lundi de ces deux amendements.


France : Le Patriarche

Prison ferme pour le "Patriarche"

La Libre belgique, 10 janvier 2007 par Bernard Delattre, correspondant à Paris

[Texte intégral]

Le gourou de cette célèbre secte antidrogue devenue un empire international avait jadis défrayé la chronique.

En fuite, il était jugé par défaut. C'était une véritable multinationale associative de lutte contre la drogue. Fondée en 1972 en Haute-Garonne, l'association "Le Patriarche" avait, à sa plus belle époque (les années 80), essaimé dans dix-sept pays, dont la Belgique, et brassé des budgets faramineux, hébergés notamment dans des paradis fiscaux comme le Luxembourg, le Lichtenstein et l'Uruguay.

Son fondateur et dirigeant, Lucien Engelmayer, aujourd'hui âgé de 86 ans, s'était érigé en pape ultra-médiatique de la lutte contre la drogue, largement subventionné par les pouvoirs publics.

Avant que, au milieu des années 90, son mouvement périclite à la suite des intenses controverses suscitées à la fois par son caractère sectaire, par les méthodes musclées de sevrage qu'il imposait aux usagers de drogue recueillis, et par le train de vie fastueux de son leader (qui roulait en Rolls-Royce).

Mardi, Lucien Engelmayer a été lourdement condamné par la justice française. Jugé par défaut - il s'est exilé au Belize -, objet déjà de deux mandats d'arrêt internationaux pour abus de biens sociaux, emploi de travailleurs clandestins, viols et tentatives de viols sur mineurs de moins de quinze ans, le gourou du "Patriarche" a été condamné à cinq ans de prison ferme et à 375 000 euros d'amende par le tribunal de grande instance de Toulouse, qui le jugeait pour abus de faiblesse, abus de confiance, recel, blanchiment d'argent et abus de biens sociaux. Cette peine est conforme aux réquisitions du ministère public.

Deux des fils du gourou, Kim et François, ont également été condamnés à des peines de prison, respectivement de 2 ans avec sursis et de 36 mois dont 30 avec sursis. Parmi la dizaine d'anciens dirigeants de la secte condamnés mardi, figure l'ancien doyen de la faculté de médecine de Toulouse et député RPR Jean-Paul Séguéla, qui, avant de rejoindre le "Patriarche", avait été le "Monsieur Drogues" de Charles Pasqua lorsque celui-ci était ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Balladur.

Le terreau de la Scientologie

Ce jugement survient alors que le mouvement sectaire en France continue de mener un intense travail de prosélytisme sous un vernis de lutte contre la toxicomanie. Ainsi, depuis les émeutes urbaines de l'automne 2005, l'Église de Scientologie a mené dans une centaine de villes de banlieue parisienne et jusqu'au coeur de la capitale y compris une campagne intitulée "Oui à la vie, non aux drogues". Sous le couvert de la distribution de tracts haineux envers les usagers de drogues et de la signature d'une pétition, la secte diffuse sa littérature et recrute de nouveaux adhérents.

A l'UNAFDI, une des grandes associations anti-sectes, on affirmait mardi que, par ce biais, les sectes promeuvent aussi des thérapies dans des centres de soins suspects et l'usage de prétendus médicaments aux vertus non prouvées, voire potentiellement dangereux.

Cette condamnation du "Patriarche" intervient également alors qu'à la fin de l'année dernière, un rapport d'une commission parlementaire d'enquête a attiré l'attention des autorités sur l'ampleur de l'emprise sectaire sur des milliers de jeunes, notamment sur des mineurs scolarisés en dehors de l'Éducation nationale.


Canada : Témoins de Jéhovah

La naissance de sextuplés pourrait relancer le débat sur la transfusion

Cyberpresse, 10 janvier 2007

[Texte intégral]

Vancouver - La naissance de sextuplés, le week-end dernier à Vancouver, pourrait bien relancer un débat éthique.

Les parents des poupons, qui sont nés après une grossesse de 25 semaines, font partie des Témoins de Jéhovah. Or, les membres de ce mouvement religieux n'acceptent pas de recevoir des transfusions sanguines.

Des spécialistes affirment que des bébés nés aussi prématurément ont souvent besoin de transfusions pour éviter de développer une anémie qui pourrait menacer leur vie.

Si ce traitement devenait nécessaire, les autorités pourraient devoir s'adresser aux tribunaux pour imposer un tel traitement.

En 1995, la Cour suprême du Canada a établi que les intérêts des enfants l'emportaient sur les droits religieux des parents.


France : Eglise Internationale du Christ

Mme Gettliffe sera fixée sur son sort vendredi

Tageblatt, 10 janvier 2007

[Texte intégral] 

 La demande de libération conditionnelle de Nathalie Gettliffe, condamnée en décembre par la justice canadienne à 16 mois de prison pour l'enlèvement de deux de ses enfants et transférée en France le 22 décembre, a été mise en délibéré au vendredi 12 janvier.

Après l'audience, son avocat, Me Dominique Chambon, s'est déclaré "confiant", en précisant que le parquet avait émis un avis favorable.

L'audience s'est déroulée mardi à la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne) devant un juge d'applications des peines (JAP) du tribunal de grande instance d'Evry.

Selon son avocat, Mme Gettliffe a "besoin de se consacrer au plus beau des métiers, c'est-à-dire le métier de mère", et "doit être libérée"

Me Chambon a ajouté que sa cliente était "fatiguée", "inquiète", car "Martin (son fils né en détention le 26 septembre, avec qui elle est à Fleury-Mérogis, ndr), vit mal la détention, il prend difficilement du poids. C'est un bébé qui, dans le milieu carcéral, souffre", et ce malgré les""beaux efforts" qui sont faits à Fleury-Mérogis, a-t-il poursuivi.

Selon Me Chambon, le fait que sa cliente n'ait pas été libérée avant Noël est "anormal". "Il faut que ça cesse, je vais bientôt croire qu'on va lui faire faire au-delà de ce que la peine canadienne a prévu", a-t-il encore déclaré.

"La disposition qui, au Canada, lui permettait d'être libérée sur parole le 3 janvier, conduit en France à ce qu'elle reste en détention jusqu'au 12 janvier, il faut que ça s'arrête", a-t-il déclaré.

Depuis qu'elle est à Fleury-Mérogis, Nathalie Gettliffe a bénéficié de deux permissions de sorties de trois jours, l'une pour Noël, l'autre pour le jour de l'An.

Après avoir plaidé coupable, elle a été condamnée le 4 décembre par un tribunal de Vancouver, en Colombie-Britannique (ouest du Canada), à 16 mois de prison et 3 ans de mise à l'épreuve pour l'enlèvement en 2001 de ses deux aînés, de 11 et 13 ans, nés de son mariage avec le Canadien Scott Grant. Ceux-ci ont été remis à leur père en juillet dernier.

Au total, elle a été incarcérée huit mois au Canada, mais la justice canadienne l'a créditée de 10 mois de détention en tenant compte de diverses dispositions propres au droit canadien.

Les enfants avaient été cachés dans un premier temps par des proches de Mme Gettliffe avant d'être remis à leur père par la justice française.

Elle avait justifié son départ pour la France par l'appartenance de son mari à l'Eglise internationale du Christ, un mouvement considéré comme une secte en France, mais légal au Canada.

Selon son compagnon, Francis Gruzelle, père de Martin et d'un autre enfant du couple âgé de 17 mois, la justice canadienne doit rendre sa décision le 21 janvier sur la garde des deux aînés de Mme Gettliffe et leur éventuel retour en France.


France : Sectes

Adoption de mesures luttant contre les mouvements sectaires

AFP, 11 janvier 2007

[Texte intégral]

L'Assemblée nationale a adopté mercredi soir plusieurs dispositions, dans le cadre du projet de loi réformant la protection de l'enfance, destinées à lutter contre les mouvements sectaires, dont l'une punit de prison le refus de vaccination des enfants.

Les députés ont adopté plusieurs amendements inspirés par la commission d'enquête parlementaire sur les sectes, présidée par Georges Fenech (UMP).

L'un d'eux, voté contre l'avis du gouvernement et de la commission des Affaires sociales, punit de six mois de prison et 3.750 euros d'amende le refus des parents de faire vacciner leurs enfants contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou la tuberculose. Le gouvernement a demandé une seconde délibération sur cet amendement pour le supprimer, mais il n'a pas été suivi par l'Assemblée. Les députés ont en outre limité l'instruction à domicile aux enfants de "deux familles au plus" ce qui répond à une préoccupation de la commission d'enquête qui s'était inquiétée de la non scolarisation d'enfants dans des mouvements sectaires. En novembre dernier, plusieurs membres de cette commission avaient découvert au cours d'une visite inopinée dans une communauté biblique 18 enfants "coupés du monde", qui n'allaient pas à l'école, ne jouaient pas et ne sortaient pas.

Les députés adoptent la réforme de la protection de l'enfance

------------ Les députés ont adopté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de réforme de la protection de l'enfance, qui vise à améliorer la prévention et le signalement des situations à risque pour les mineurs, dont près de 20.000 sont victimes de maltraitance chaque année en France.

Le projet de loi de Philippe Bas (Famille), déjà adopté par le Sénat en juin 2006, a été voté par les députés UMP et UDF, les élus PS et PCF s'abstenant. Tout en saluant des "avancées non négligeables" dans le texte, Patricia Adam (PS) et Muguette Jacquaint (PCF) se sont inquiétées du financement de cette réforme par les départements même si une compensation par l'Etat est prévue par le biais d'un fonds national de financement. La réforme, que le gouvernement souhaite voir adoptée conforme par le Sénat à la mi-février avant la suspension des travaux de la législature, pourrait constituer la version définitive du projet, attendu par l'ensemble des acteurs de la protection de l'enfance. Trois axes d'intervention sont prévus: "renforcer la prévention pour venir en aide aux enfants et à leurs parents avant qu'il ne soit trop tard", "organiser le signalement pour détecter plus tôt et traiter plus efficacement les situations de danger" et "diversifier les modes de prise en charge, afin de les adapter aux besoins de chaque enfant".

Les députés y ont ajouté par voie d'amendements plusieurs dispositions qui reprennent les recommandations de la commission d'enquête sur les conséquences des sectes pour les mineurs. L'une d'elles punit de six mois de prison et 3.750 euros d'amende le fait de s'opposer aux obligations de vaccination des enfants.

Le projet de loi renforce le dispositif de signalement des mineurs en danger dans lequel le président du conseil général continue d'occuper un rôle central. Il stipule que "les personnes qui mettent en oeuvre la politique de protection de l'enfance, ainsi que celles qui lui apportent leur concours, transmettent sans délai au président du conseil général toute information préoccupante sur un mineur en danger ou risquant de l'être". Il prévoit en outre la mise en place dans les départements d'une "cellule de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes relatives aux mineurs", ainsi qu'un "partage d'informations entre professionnels du travail social et de la protection de l'enfance habilités au secret professionnel" et la création d'"observatoires départementaux de la protection de l'enfance". Lors de ces travaux, entamés mardi dans un esprit quasi-consensuel, les députés ont adopté une série de dispositifs dont celui instaurant une visite médicale triennale, obligatoire et gratuite, pour tous les enfants entre 6 et 15 ans, pour d'établir "un bilan de leur état de santé physique et psychologique". Ils ont aussi décidé de permettre à un mineur "capable de discernement" d'être entendu par le juge dans toute procédure le concernant, en précisant que "cette audition est de droit lorsque le mineur en fait la demande". Le projet prévoit en outre des modes d'accueil et de prise en charge des mineurs à risque "diversifiés" afin de les adapter "aux besoins de chaque enfant". Figurent également dans ce texte certaines recommandations formulées en janvier 2006 par la mission d'information de l'Assemblée sur la famille.


Allemagne : Scientologie

Emoi en Allemagne autour du nouveau siège de l'Eglise de scientologie

AFP, 11 janvier 2007

[Texte intégral]

BERLIN - L'inauguration prévue samedi du siège berlinois de l'Eglise de scientologie suscite l'émoi dans la capitale allemande, la secte ayant choisi d'occuper tout un immeuble en plein centre-ville alors que certains redoutent qu'elle ne cherche ainsi à influencer le monde politique.

Impossible de manquer le bâtiment de verre et d'acier dans le quartier berlinois de Charlottenburg. Situé à quelques encâblures d'un des plus grands carrefours de Berlin, Ernst-Reuter Platz, le nouveau siège de la secte fondée par l'Américain Lafayette Ron Hubbard occupe une surface de 4.000 m2 répartis sur six étages.

Sur le frontispice s'étale l'inscription "Scientology Kirche" ("Eglise de scientologie") et les visiteurs peuvent être accueillis du lundi au dimanche de 9H15 à 22H30 dans le "centre d'informations" de 500 m2 situé au rez-de-chaussée.

Les nouveaux locaux doivent être officiellement inaugurés samedi et la secte affirme attendre entre 5.000 et 10.000 invités. Certaines voix murmurent que l'acteur américain Tom Cruise, l'un de ses adeptes les plus renommés, pourrait y participer.

Pour autant, de nombreuses voix s'inquiètent de l'arrivée de la secte dans la capitale fédérale alors que son siège en Allemagne était jusqu'à présent situé à Munich (sud). "Le nouveau centre berlinois de la scientologie s'inscrit dans le cadre d'une campagne européenne de l'organisation", explique ainsi Ursula Caberta, qui dirige un groupe de travail sur la secte à la municipalité de Hambourg (nord). Les scientologues entendent ainsi à terme être représentés dans toutes les capitales européennes, ajoute-t-elle. L'organisation, qui a un centre européen à Copenhague, a ouvert en 2003 un bureau à Bruxelles. En octobre 2006, elle a inauguré un nouveau centre à Londres et dispose également de locaux importants à Madrid, ainsi qu'à Paris.

En s'installant dans la capitale allemande, l'Eglise de scientologie veut influencer la politique en effectuant un travail d'influence auprès du parlement et du gouvernement, juge encore Ursula Caberta. Pour Frank Nordhausen, journaliste et expert des sectes, il s'agit avant tout "d'émettre un signal" en choisissant un si grand bâtiment: "Nous, la scientologie, sommes visibles dans la ville, au milieu de la ville", explique-t-il.

L'Eglise de scientologie "veut être proche des décideurs dans le gouvernement et le parlement afin d'empêcher la mise en place de lois qui seraient dirigées contre elle en tant qu'organisation", souligne également Frank Nordhausen, auteur d'un livre sur les sectes ("Der Sektenkonzern"), dans le quotidien Tageszeitung de mercredi.

La branche allemande de l'organisation, qui compterait entre 5.000 et 6.000 membres, refuse quasiment de s'exprimer, se contentant d'indiquer laconiquement qu'il faudrait de nombreuses heures de discussion pour comprendre la scientologie.

Pour autant, les riverains s'inquiètent de l'arrivée de la secte dans leur quartier en particulier si elle cherche à "recruter" des enfants à la sortie des écoles. Car selon Frank Nordhausen, la secte ne devrait pas se priver d'interpeller les passants dans la rue: "Les scientologues sont tenus de recruter constamment de nouvelles personnes, de la 'viande fraîche' comme on dit dans le jargon scientologue", souligne-t-il.

La Ville de Berlin affirme n'avoir eu connaissance que très récemment de l'arrivée de la secte dans le quartier.

L'Eglise de scientologie n'est d'ailleurs officiellement pas propriétaire des locaux qu'elle loue à une société immobilière basée à Copenhague.


France : Soins Psy

Psychothérapeute : formation universitaire obligatoire

AFP, 11 janvier 2007

[Texte intégral]

PARIS - La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a adopté jeudi un amendement au texte d'adaptation au droit européen pour les médicaments, rendant obligatoire une formation
universitaire pour les psychothérapeutes, a-t-on appris de source parlementaire.

Cet amendement a été adopté juste avant le début des débats en séance publique sur le projet de loi jeudi.

Il prévoit que la formation "théorique et pratique" des psychothérapeutes "est de nature universitaire et doit se dérouler uniquement dans le cadre de l'université, à l'exclusion de tout autre organisme, sur la compétence et le sérieux desquels les usagers ne disposent d'aucune garantie", explique l'amendement présenté par les députés UMP Bernard Accoyer, Jean-Michel Dubernard, Cécile Gallez et Pierre-Louis Fagniez.

Ils cherchent ainsi à pallier une "carence incompréhensible" à savoir l'absence de décret d'application de l'article 52 de la loi du 9 août 2004 sur la politique de santé publique qui encadrait l'usage du titre de psychothérapeute.

Il s'agit pour eux de "veiller au respect des garanties voulues par le législateur en faveur des usagers des psychothérapies".

Un deuxième amendement, également voté par la commission, traite des psychothérapeutes déjà en exercice.
Il prévoit que ceux "justifiant d'au moins trois années d'exercice" à la date de promulgation de la loi "doivent préalablement obtenir l'autorisation d'une commission régionale composée à parité de titulaires d'un diplôme en médecine et de personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue", donc au moins titulaires d'une licence en psychologie.

Issu du combat du président du groupe UMP, Bernard Accoyer, l'article 52 de la loi sur la santé publique prévoit que "l'usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes".

Cette inscription est "enregistrée sur une liste dressée par le représentant de l'Etat dans le département de leur résidence professionnelle. Elle est tenue à jour, mise à la disposition du public et publiée régulièrement. Cette liste mentionne les formations suivies par le professionnel".

Les auteurs des amendements estiment que cet article comblait "un vide juridique permettant à tout un chacun dans notre pays de s'autoproclamer psychothérapeute (...) sans aucune garantie de formation ni de compétence".

Or l'absence de décret "a pour conséquence d'augmenter chaque jour, un peu plus, le nombre des victimes", déplorent-ils.


France : Mormons

Les Mormons jettent l'éponge

Le Parisien , 11 janvier 2007

[Extrait]

La nouvelle est tombée lundi en mairie. Les mormons ne construiront pas leur premier temple français à Villepreux. Ils viennent de retirer leur offre d'achat pour les terrains de la famille Clérico (propriétaire du Lido et du Moulin-Rouge), après plus d'un an de pourparlers.


France : Sectes

Non déclaration d'accouchement: six mois de prison et 3 750 euros d'amende

AFP, 11 janvier 2007

[Texte intégral]

PARIS - L'Assemblée nationale a décidé jeudi de sanctionner de six mois d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende toute personne ayant assisté à un accouchement et ne l'ayant pas déclaré dans les délais légaux de trois jours.

Ce dispositif a été introduit sous forme d'article additionnel dans le volet "protection des enfants contre les dérives sectaires" dans le projet de loi de réforme de la protection de l'enfance, adopté tôt jeudi par les députés

Aux termes de cet article, présenté par Georges Fenech (UMP), président de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes, il est stipulé que "le fait, pour une personne ayant assisté à un accouchement, de ne pas faire la déclaration dans les délais fixés par l'article 55 du code civil (soit trois jours) est puni de six mois d'emprisonnement et de 3.750 euros d'amende".

Parmi les dispositions adoptées par l'Assemblée et destinées à lutter contre les mouvements sectaires, figure aussi celle punissant de six mois de prison et 3.750 euros d'amende le refus des parents de faire vacciner leurs enfants contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou la tuberculose, ainsi que diverses mesures visant à mieux encadrer l'instruction des enfants à domicile.

Le projet de loi de Philippe Bas (Famille), qui doit poursuivre sa navette à la mi-février au Sénat pour une deuxième lecture, vise à améliorer la prévention et le signalement des situations à risque pour les mineurs, dont près de 20.000 sont victimes de maltraitance chaque année en France.


Etats-Unis : Mormons fondamentalistes

Colorado City : village polygame

Le Figaro, 11 janvier 2007 par Armelle Vincent, envoyée spéciale en Arizona

[Texte intégral]   

Un homme doit prendre au moins trois épouses pour accéder au paradis chez les mormons fondamentalistes, pour qui les femmes n'ont que le droit de se taire.

Dans un bourg de l'Arizona, loin du monde moderne, vit une communauté dissidente du mouvement mormon. Ici la polygamie est une règle de vie, les épouses n'ont aucun droit et les enfants sont surveillés de près. Le chef de cette secte, accusé notamment de complicité de viols, attend la tenue de son procès.

Prête à s'enfuir à la moindre alerte, Sara Hammon, 32 ans, s'accroche à la portière de sa voiture des deux mains tandis qu'elle s'entretient avec une femme jeune, et pourtant d'apparence sans âge. La tenue réservée mais féminine de Sara jure avec celle de son interlocutrice qui semble être descendue, la veille, d'un convoi de chariots de l'époque de la conquête de l'Ouest. Chaussée de baskets, accoutrée d'une robe longue disgracieuse au motif floral décoloré par le temps, laissant entrevoir des chevilles soigneusement couvertes par d'épais bas blancs, affublée d'une coiffure non moins démodée formant une espèce d'excroissance sur le haut du crâne et se terminant en une natte, Pam jette des regards craintifs de tous côtés.

Dans ce bourg rural de 5 000 habitants, isolé et ultrafermé des États-Unis, à cheval sur l'Arizona et l'Utah, fondé par des renégats mormons à 170 kilomètres de désert du premier tribunal, l'audace de parler à une
« païenne », une « créature de Satan », se paie très cher. Cependant, depuis que, fin août, leur tout-puissant prophète Warren Jeffs, 52 ans, a été incarcéré après un an et demi de cavale, les habitants de Colorado City ne savent plus à quel saint se vouer, à quel tyran soumettre leur volonté. Jeffs est accusé de détournement de mineurs et de complicité de viols. On lui reproche aussi l'arrangement de mariages illégaux à son profit: il aurait 75 épouses.

Fief des membres de la secte Fundamentalist Church of Jesus Christ of Latter Day Saints (FLDS), Colorado City est peut-être l'unique commune polygame du monde occidental. Ici, des hommes peuvent obliger des adolescentes à partager leur couche, sous prétexte de les avoir épousées religieusement, sans être inquiétés par les autorités. Car même si l'Église mormone a officiellement renoncé à la polygamie en 1890 pour permettre à l'Utah d'acquérir le statut d'État, elle tolère, de fait, les « plural marriages » (unions plurielles) sur son territoire. « Il ne faut pas oublier que de nombreux législateurs de l'Utah et de l'Arizona descendent de familles polygames », explique John Dougherty, un journaliste local.

« Bienvenue chez les talibans américains », raille la jolie Sara qui, comme chaque samedi, est venue rendre visite à sa mère Shari, dixième des dix-neuf épouses de feu son père, Marion Hammon. « C'est ici, dit-elle, que j'ai grandi, avec 73 frères et soeurs, jusqu'à 14 ans, âge auquel j'ai enfin réussi à m'échapper. » Sara est nerveuse. « Ne restons pas là. Généralement, les intrus sont suivis et intimidés », prévient-elle, alors que le parking du modeste supermarché où elle nous a donné rendez-vous est en train de se remplir de clones de Pam, toutes entourées d'une armée d'enfants qui vous dévisagent, éberlués. La stupeur et le malaise sont mutuels. Surtout à l'apparition d'une figure émaciée au beau visage douloureux, qui arpente la rue dans un désoeuvrement apparemment total, engoncée dans la robe réglementaire informe. « C'est Ruth Cook, précise Sara. Elle a été chassée pour avoir osé tenir tête à son mari, une offense impardonnable ici. Ils ont réussi à la faire interner, et ses enfants ont été réaffectés à ses « sisters-wives » (soeurs-épouses). Elle a fini par revenir, car elle ne supportait pas l'éloignement. Mais c'est une paria. »
 
À Colorado City, seules les rues principales sont goudronnées. Les autres sont en terre battue. Elles sont bordées d'énormes maisons, pour la plupart en continuelle construction. Chacune abrite un homme, ses femmes et leur imposante progéniture. Selon la croyance des mormons fondamentalistes, un homme doit prendre au moins trois épouses pour accéder au paradis, que la femme, elle, ne peut atteindre que sur invitation de son mari. Mais le nombre trois n'est que le minimum requis. Rulon Jeffs, le père de Warren, avait soixante épouses. « Et comme les filles sont données en mariage encore adolescentes et que la contraception est interdite, précise Carolyn Jessop, qui elle aussi a fui ses racines, les foyers de soixante personnes ne sont pas rares. » Dans les jardins des colossales maisons, il est effectivement impossible de compter le nombre d'enfants. « Lorsque mon père rentrait le soir et qu'il croisait l'un de nous, il demandait toujours : « Comment t'appelles-tu, qui est ta mère ? », raconte Sara. Aujourd'hui encore, elle fait référence à ses 19 « mères », en les nommant mère Susan, mère Martha, et ainsi de suite... «Mais depuis que je suis devenue apostate, la seule qui me parle encore est ma vraie mère », avoue-t-elle.

Dans les familles polygames, la vie quotidienne des femmes est un purgatoire. Elles n'ont qu'un droit, celui de se taire pour obéir aveuglément au prophète ou, à défaut, aux sept membres de la prêtrise. « Le prophète les donne en mariage à qui bon lui semble, elles ne peuvent pas refuser », explique Sara. La polygamie étant interdite aux Etats-Unis, seule la première femme devient l'épouse légale. Ses « sisters-wives » sont épousées au cours de cérémonies religieuses. Aux yeux de la loi, elles ne sont que des concubines dont le statut de mères célibataires les autorise à « saigner la bête », c'est-à-dire le gouvernement qui, chaque année, verse environ 17 millions de dollars à la commune en subventions de toutes sortes.

L'inceste, les viols, les violences physiques sont monnaie courante à Colorado City. Mais les femmes sont bien trop terrifiées par les hommes pour oser dire quoi que ce soit. Et elles ne peuvent se plaindre ni à la police, ni aux élus, ni aux quelques éducateurs de l'unique école publique aujourd'hui désertée : tous polygames, ils sont tous complices. Sans plaintes et sans témoins, point d'arrestation. Et puis, c'est la seule existence qu'elles connaissent. Télévisions, radios et journaux sont fortement déconseillés. Quant aux jeunes hommes, ils sont chassés, eux aussi, en cas de rébellion. « Les hommes mûrs veulent garder les jeunes filles pour eux et, comme il n'y a plus assez de filles à se partager, ils se sont mis à excommunier les adolescents les plus forts », indique Sara. La terre appartenant à la secte, personne n'est à l'abri du bannissement. Et après une existence passée à obéir aveuglément, il est souvent impossible de partir. Ceux qui ont osé fuir mettent tous leurs espoirs dans le procès de Warren Jeffs. Ils pourraient bien être déçus. Le témoin principal, une adolescente donnée en mariage contre son gré, refuse maintenant de témoigner contre lui.


Canada : Témoins de Jéhovah

Tranfusion refusée : décès d'un témoin de Jéhovah

Cyberpresse, 11 janvier 2007

[Texte intégral]

Québec - Un jeune Témoin de Jéhovah de Québec, Jean-Claude Lavoie, est décédé durant le temps des Fêtes après avoir refusé une transfusion sanguine pour des motifs religieux.

M. Lavoie, qui était âgé de 26 ans, souffrait d'une tumeur à l'intestin. Son taux d'hémoglobine avait rapidement chuté mais malgré les conseils des médecins, il aurait refusé des transfusions sanguines qui auraient pu lui être salutaires.

Outré, son frère aîné, un ex-témoin de Jéhovah, a confié au réseau de télévision TQS qu'il avait lancé une pétition sur le web pour que les gouvernements rendent illégaux les refus de traitement pour des raisons religieuses.

Les médecins ne peuvent légalement forcer un adulte à recevoir des traitements.


Belgique : Père Samuel

Le père Samuel renvoyé en correctionnelle

Le Soir, 11 janvier 2007

[Texte intégral]

Le père Samuel, en litige avec le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme pour des propos "incitant à la haine raciale" contre les musulmans, a été renvoyé en correctionnelle, cet après-midi, par la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Mons.A sa sortie de l'audience, son conseil, Me Michel Graindorge, a expliqué que la juridiction de deuxième instance avait estimé l'appel irrecevable.
 

L'ordonnance rendue le 23 mars 2006 par la chambre du conseil de Charleroi est en effet jugée conforme à la loi et suffisante comme telle. Le religieux, comme son avocat, se néanmoins ravis de l'ouverture prochaine d'un débat public sur le sujet.


France : Soins Psy

Formation des psychothérapeute: des "psy" défendent le "compromis" obtenu

AFP, 12 janvier 2007

[Texte intégral]

PARIS - Les dispositions encadrant la profession de psychothérapeute votées par les députés et le projet de décret du ministère de la Santé "constituent le compromis le plus avancé" que peut approuver le Syndicat national des psychologues, a déclaré vendredi le SNP dans un communiqué.

L'exigence d'une formation universitaire, qu'un amendement voté jeudi inscrit dans la loi, est "une garantie supplémentaire", a précisé à l'AFP le secrétaire général adjoint du SNP Jacques Borgy.

Il rappelle que la "position de principe" du SNP est que la pratique des psychothérapies devrait "être réservée à des personnes ayant l'usage professionnel du titre de psychologue ou à des psychiatres".

Un décret attendu depuis la promulgation de la loi de Santé publique du 9 août 2004 doit définir les conditions de formations requises pour les psychothérapeutes qui ne sont ni médecins, ni psychologues, ni psychanalystes
"régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations".

Le projet de décret prévoit une "formation universitaire en psychopathologie clinique de 500 heures" et 500 heures de stage professionnel, précise le SNP, satisfait que les députés aient opté jeudi pour une formation uniquement universitaire.

Ils ont expressément exclu "tout autre organisme sur la compétence et le sérieux desquels les usagers ne disposent d'aucune garantie".

Plusieurs spécialistes de la santé mentale redoutaient que Matignon intervienne pour modifier le projet décret en ouvrant la possibilité de formations au sein d'organismes privés, a mis en garde vendredi l'Association
lacanienne internationale dans un communiqué. Cette association, qui déclare réunir quelque 600 psychanalystes, se dit "surprise" de voir "Matignon intervenir pour contrarier la mise en oeuvre" de la loi d'août 2004 adoptée après de larges débats.


France : Sectes

Refuser de vacciner ses enfants bientôt passible de prison

Topinfo, 12 janvier 2007

[Texte intégral]

Les dérives sectaires ont été à l'ordre du jour lors de l'adoption du projet de réforme de la protection de l'enfance.

Parmi les nouveaux dispositifs : une peine de six mois d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende toute personne ayant assisté à un accouchement et ne l'ayant pas déclaré dans les délais légaux de trois jours.

Les dérives sectaires se sont invitées à l'Assemblée nationale dans la nuit de mercredi à jeudi, lors de l'adoption du projet de réforme de la protection de l'enfance par les députés. Trois axes d'intervention étaient déjà prévus : "renforcer la prévention pour venir en aide aux enfants et à leurs parents", "organiser le signalement pour détecter plus tôt et traiter plus efficacement les situations de danger" et "diversifier les modes de prise en charge, afin de les adapter aux besoins de chaque enfant".

A cela s'ajoute plusieurs dispositions qui reprennent les recommandations de la commission d'enquête sur les conséquences des sectes pour les mineurs. L'une d'elles punit de six mois de prison et 3.750 euros d'amende le fait de s'opposer aux obligations de vaccination des enfants contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou la tuberculose. L'Assemblée nationale a aussi décidé d'appliquer la même sanction à toute personne ayant assisté à un accouchement et ne l'ayant pas déclaré dans les délais légaux de trois jours.

Visite médicale triennale

Le projet de loi renforce aussi le dispositif de signalement des mineurs en danger dans lequel le président du conseil général continue d'occuper un rôle central. Il prévoit la mise en place dans les départements d'une "cellule de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes relatives aux mineurs", ainsi qu'un "partage d'informations entre professionnels du travail social et de la protection de l'enfance habilités au secret professionnel" et la création d'"observatoires départementaux de la protection de l'enfance". Une visite médicale triennale, obligatoire et gratuite, pour tous les enfants entre 6 et 15 ans, pour d'établir "un bilan de leur état de santé physique et psychologique" a aussi été décidée.

Le projet de loi de Philippe Bas, le ministre délégué à la famille, doit poursuivre sa navette à la mi-février au Sénat pour une deuxième lecture.


France : Eglise internationale du Christ

Nathalie Guettliffe a retrouvé les siens

Orange, 13 janvier 2007

[Texte intégral]

Nathalie Gettliffe, condamnée en décembre à 16 mois de prison par la justice canadienne pour l'enlèvement de ses deux enfants aînés, a retrouvé les siens samedi après-midi dans le petit village ardéchois de Saint-Alban-d'Ay.


Canada : Témoins de Jéhovah

Un homme se bat pour faire interdire le refus de soins médicaux

Canoë, 13 janvier 2007

[Texte intégral]

Depuis la mort de son frère cadet, Jonathan Lavoie se bat pour que les deux paliers de gouvernement rendent illégal le refus des traitements médicaux.

Jean-Claude Lavoie, Témoin de Jéhovah de 26 ans, est mort le 27 décembre dernier. Admis d'urgence à la fin octobre 2006 à l'hôpital Saint-François d'Assise pour une tumeur à l'intestin, son taux d'hémoglobine a rapidement chuté. Au nom de ses convictions religieuses, et passant outre aux conseils des médecins, il a refusé les transfusions sanguines.

«J'ai demandé à lui administrer moi-même la transfusion quitte à faire ensuite de la prison. Mais on me l'a refusé», regrette Jonathan Lavoie.

Selon ses dires, certaines infirmières se sont portées volontaires pour réaliser l'opération. Les autorités de l'hôpital s'y seraient catégoriquement opposées arguant que le personnel médical ne peut légalement pas forcer un adulte averti à recevoir des traitements. Jonathan Lavoie, 32 ans, a lui-même été Témoin de Jéhovah entre l'âge de huit et 17 ans. Rencontré par le Journal, le jeune homme a décrit un univers d'embrigadement impitoyable. «Ils nous entraînent pendant des milliers d'heures pour que nous connaissions les failles des gens dès qu'ils ouvrent les portes de leur maison», a relaté M. Lavoie à propos des Témoins de Jéhovah.

C'est pour éviter d'autres pertes de vie «inutiles» que Jonathan Lavoie a lancé une pétition sur Internet au www.primovivere.org (La vie d'abord). Les signataires demandent au gouvernement «que le droit à la vie (soit) plus grand que le droit de pratiquer la religion de son choix».

Accommodement déraisonnable

Dénonçant un «accommodement religieux déraisonnable», Jonathan Lavoie s'est confié au réseau TQS, mercredi dernier, pour lancer un débat de société sur cette épineuse question. Le problème des transfusions a refait surface à Vancouver, la semaine dernière. Au nom de leur appartenance aux Témoins de Jéhovah, les parents de sextuplés nés prématurément ont refusé que leurs bébés reçoivent des transfusions sanguines. S'il estime que la vie de ces enfants est menacée, le gouvernement de la Colombie-Britannique pourrait prendre des dispositions légales pour ordonner ces transfusions. Au nom de la protection des mineurs, les lois provinciales permettent de soustraire les enfants de l'autorités de leurs parents. La Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah, à Québec, n'a pas retourné l'appel au Journal.


France : Soins Psy

Bernard Accoyer relance le débat sur la formation des psychothérapeutes

Le Monde , 13 janvier 2007 par Cécile Prieur

[Texte intégral]

La question de la formation des psychothérapeutes suscite une nouvelle fois la querelle. Sur l'initiative du président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et contre l'avis du gouvernement, les députés ont voté, jeudi 11 janvier, dans le cadre d'un projet de loi sur le médicament, deux amendements visant à rendre obligatoire une formation universitaire exclusive pour les professionnels pratiquant la psychothérapie. Ces nouvelles dispositions entrent en contradiction avec les décrets préparés par le gouvernement, qui ouvrent la formation des psychothérapeutes à l'Université mais aussi à des organismes privés, agréés par l'Etat.

A l'origine de l'article 52 de la loi du 9 août 2004, qui réglemente l'usage du titre de psychothérapeute, M. Accoyer réclame depuis la traduction réglementaire de ce texte. Après avoir réuni à plusieurs reprises, courant 2006, l'ensemble des organisations de psy, et revu plusieurs fois sa copie, le ministère de la santé est parvenu, fin décembre, à une version définitive de projet de décret. Selon ce texte, qui devrait prochainement être transmis au Conseil d'Etat, les psychiatres, psychologues et psychanalystes pourront pratiquer de droit la psychothérapie. Les autres professionnels qui utilisent aujourd'hui le titre de psychothérapeute devront suivre une formation théorique de 400 heures en psychopathologie clinique, suivie d'un stage pratique de 5 mois. Cette formation sera dispensée par l'Université ou par des organismes privés agréés par l'Etat.

"AUTOPROCLAMÉS"

Décidée après un ultime arbitrage du premier ministre, Dominique de Villepin, la mention des organismes privés de psychothérapie a mis le feu aux poudres. Contacté par Le Monde, Bernard Accoyer estime qu'il s'agit "d'un compromis passé avec des gens, autoproclamés psychothérapeutes, qui ne sont que des charlatans". "Je demande que la formation des psychothérapeutes soit garantie par l'Etat et ne soit confiée qu'à l'Université, dit-il. C'est le seul moyen d'assurer la sécurité des patients."

Son initiative, qui satisfait les psychologues mais mécontente les organisations de psychothérapeutes, agace aussi le ministère, qui tentera de s'y opposer lors de son examen au Sénat, le 24 janvier. "Nous étions parvenus à un texte d'équilibre, respectueux de la diversité des approches, estime l'entourage de Xavier Bertrand. Au lieu d'accélérer l'adoption des décrets, ce vote pourrait les compromettre."

"La dernière version des décrets du gouvernement était opportuniste, mais le coup de force de Bernard Accoyer revient à produire une fausse sécurité, en s'abritant derrière l'Université, analyse pour sa part Roland Gori, président du Séminaire interuniversitaire européen d'enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse (Suerpp). Cela met par terre le travail de concertation mené avec les professionnels depuis deux ans."  


Allemagne : Scientologie

L'installation à Berlin de l'Eglise de scientologie provoque la polémique

Le Monde, 16 janvier 2007 par Cécile Calla

[Texte intégral]

L'ouverture, samedi 13 janvier, d'une filiale de l'Eglise de scientologie à Berlin a suscité de vives réactions au sein de la classe politique allemande. L'inauguration de cette succursale, qui occupe tout un immeuble de six étages sur 4 000 m2, dans un quartier ouest de la capitale, a pris de court les autorités berlinoises, qui ont appris la préparation de cet événement par la presse. Un petit groupe de manifestants s'est rassemblé devant le bâtiment avec des pancartes frappées du slogan "Lavage de cerveau, non merci !".

Le parti de la chancelière Angela Merkel (CDU) n'a pas manqué de s'en prendre au Sénat berlinois gouverné par une coalition SPD-PDS, fustigeant une politique de "l'indifférence en matière de valeurs", qui a favorisé l'implantation de la secte dans la capitale allemande.

Contrairement à la plupart des autres régions allemandes, le Land de Berlin a renoncé, depuis 2003, à surveiller les agissements de cette organisation après une décision du tribunal administratif de la ville. "Il est absolument nécessaire que la scientologie soit scrupuleusement observée dans tous les Länder", a exigé le ministre de l'intérieur bavarois (CSU), Günther Beckstein, dans le quotidien Berliner Zeitung.

De son côté, le vice-président du Bundestag, Wolfgang Thierse (SPD), s'est prononcé pour un éventuel renforcement de la surveillance au niveau fédéral. Pour le social-démocrate, l'Eglise de scientologie n'est pas une communauté religieuse mais "une entreprise dont l'objectif est d'obtenir du pouvoir sur les gens et de gagner, par là, de l'argent". L'organisation, qui a donné lieu à de nombreuses polémiques dans les années 1990, est placée, depuis 1997, sous observation par l'Office fédéral pour la protection de la Constitution. Pour cette politique, l'Allemagne est régulièrement montrée du doigt par les autorités américaines, qui reconnaissent à la scientologie le statut d'Eglise. Selon de nombreux experts, en s'implantant à Berlin, l'organisation, originaire des Etats-Unis et qui existe depuis 1970 outre-Rhin, poursuit sa stratégie d'expansion au niveau européen après l'ouverture de locaux à Madrid, à Bruxelles et récemment à Londres.

"SOUPÇONNEUX"

Surtout, ajoutent-ils, les scientologues vont tenter d'exercer leur influence sur le pouvoir politique allemand. Détail symbolique, la nouvelle filiale se trouve sur le tracé emprunté par les chefs d'Etat étrangers en visite officielle. L'Eglise de scientologie, qui compte entre 5 000 et 8 000 membres en Allemagne, se défend de vouloir faire de Berlin son site principal - son siège est officiellement à Munich -, et affirme vouloir mener des activités sociales dans la capitale.

Dans le même temps, les spécialistes soulignent que les idées des scientologues n'ont pas rencontré beaucoup de succès outre-Rhin. Les Allemands deviennent "soupçonneux dès lors qu'il s'agit de promesses idéologiques et ils sont très bien informés sur cette organisation", explique Michael Utsch, de l'Institut de recherches de l'Eglise protestante allemande sur le site en ligne du Spiegel.


France : Laïcité

Questions au gouvernement

Lu sur le Web

[Extrait]

Avertissement :
Version provisoire réalisée à 17:48
complétée au fur et à mesure du déroulement de la séance
.

2ème séance du mardi 16 janvier 2007

Séance de 15 heures
49ème jour de séance, 111ème séance
Présidence de M. Jean-Louis Debré
La séance est ouverte à quinze heures.Questions au Gouvernement

L'ordre du jour appelle les questions au Gouvernement.

Laïcité

M. Christian Bataille – Monsieur le ministre de l’intérieur, notre Constitution a placé, dès ses premiers mots, la laïcité au c œur de ses principes fondateurs : « la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Héritage flamboyant de la Révolution française et des actes fondateurs de notre République, la laïcité est le droit de croire ou de ne pas croire. Selon les principes notamment énoncés par Jean Jaurès et Aristide Briand (« Ah ! » sur divers bancs), c’est aussi la séparation de la sphère publique et de la sphère privée, la neutralité de l'État et le caractère privé des croyances religieuses.

Vous avez commandé, voici quelques mois, un rapport sur les relations entre les pouvoirs publics et les religions, confiant sa rédaction à une commission placée sous la présidence de M. Machelon et composée – sur mesure – de membres sélectionnés pour leur attitude critique, voire hostile, à l’égard de la laïcité. Alors que notre assemblée avait réfléchi sur ce sujet sous la responsabilité personnelle de son président, et déposé des conclusions équilibrées tendant à conforter la laïcité, la commission Machelon a remis un rapport déstabilisant : jamais un texte n'était allé aussi loin dans la remise en question de la laïcité.

En outre, ce rapport comporte un certain nombre de propositions communautaristes, susceptibles de remettre en cause l'unité de notre peuple, la paix religieuse et la synthèse républicaine. Ce texte dangereux revient sur le financement privé des lieux de culte, plaçant les collectivités locales en première ligne et ouvrant la voie à une communautarisation de notre société sur le modèle américain, notamment avec la reconnaissance des sectes, pudiquement qualifiées de « mouvements religieux atypiques » par le rapport Machelon.

Entendez-vous poursuivre dans la remise en cause de l'équilibre instauré par les lois laïques, Monsieur le ministre ? Quelles suites donnerez-vous à ce rapport que vous avez vous-même commandé ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste)

M. Nicolas Sarkozy, ministre d’État, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire La laïcité est un principe essentiel de la République française. C’est le respect de tous, de ceux qui croient et espèrent, et de ceux qui ne croient pas.

M. Jean Glavany – Ils espèrent quand même !

M. le Ministre d’État Il faut que vous alliez bien mal pour faire preuve d’un tel sectarisme… (Quelques applaudissements sur les bancs du groupe UMP ; protestations sur les bancs du groupe socialiste). Ne puis-je pas évoquer ceux qui croient ?

La laïcité, c’est la neutralité de l’État et l’égalité entre tous. Or, convenons que certains de nos concitoyens éprouvent un sentiment d’injustice, malgré notre attachement commun à la laïcité. Le groupe socialiste devrait être sensible à cette question s’il était fidèle à ses valeurs et à son histoire (Protestations sur les bancs du groupe socialiste). Nous y sommes, pour notre part, attentifs : certains ont l’impression, à tort ou à raison, d’être des citoyens de seconde zone, faute de pouvoir vivre leur foi comme les autres.

Il se pose aujourd’hui un certain nombre de questions, dont certaines grandes voix du parti socialiste se sont d’ailleurs fait l’écho : devons-nous accepter qu’il y ait des imams ne parlant pas la langue française sur le territoire de notre République ? Je ne l’accepte pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)

M. Jean Glavany – Cela n’a rien à voir avec la question !

M. le Ministre d’État Quelle place devons-nous donc donner aux imams ?

Autre sujet d’interrogation, le financement des lieux de culte : nous ne devons plus accepter d’argent de l’étranger pour financer des lieux de culte sur le territoire de notre République. Quelle réponse apporter ?

M. Jean-Marie Le Guen – Et la scientologie ?

M. le Ministre d’État Dans les hôpitaux, certains maris interdisent à leur femme de consulter un médecin, au motif que c’est un homme. Face à ces questions, il y a deux stratégies : la vôtre consiste à rester immobile, comme tétanisé par la gravité des événements ; l’autre solution, c’est d’affirmer l’intangibilité du principe de la laïcité, tout en l’adaptant au nouveau contexte social et politique.

M. Jean Glavany – Il suffit de l’appliquer, ce principe !

M. le Ministre d’État La République, c’est le mouvement. Il est des questions auxquelles nous devons répondre... Certains, dont vous faites partie, refusent le débat que nous voulons ouvrir. Les Français choisiront. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)


Allemagne : Scientologie

La Scientologie en grande pompe à Berlin

L'Humanité, 16 janvier 2007 par Magali Jauffret

[Texte intégral]

Il y a de quoi être inquiet ! Ce week-end, l’Église de scientologie s’est offert une sacrée vitrine en plein centre de Berlin. Des centaines de militants sectaires (dont le musicien de jazz Chick Corea, l’actrice Ann Archer, mais pas Tom Cruise ou Julia Migenez-Johnson) ont fait le voyage pour fêter l’inauguration d’un bâtiment moderne de six étages, flanqué des drapeaux des grandes nations européennes et des indispensables prédications de son dangereux fondateur, L. Ron Hubbard, dont les photos et les très onéreux ouvrages trônaient partout...

La structure totalitaire a mis ainsi à profit la liberté dont elle jouit dans la capitale allemande, car dans les autres Länder, c’est une autre histoire ! Voilà des années qu’unanimes, l’État fédéral et les seize Länder régionaux ont engagé le combat contre la secte, dans laquelle ils voient « une organisation à but lucratif, aux méthodes quasi totalitaires », accusée de noyauter l’économie du pays et de remettre en cause les fondements démocratiques de l’Allemagne en prônant « un nouvel ordre social ». C’est bien simple, des tensions sont même nées entre Bonn et Washington après que l’Allemagne ait déclaré que la scientologie menaçait sa sécurité intérieure, dont l’État est garant au terme de la Constitution !

En attendant, une grave question se pose : À quoi va servir cette représentation berlinoise ? De tête de pont vers l’Europe entière ?


France : Sectes

Assemblée Nationale - question Mme Poletti Bérengère

JO, 23 janvier 2007

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 116684  de Mme Poletti Bérengère(Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes) QE
Ministère interrogé :  justice
Ministère attributaire :  justice
 Question publiée au JO le : 23/01/2007 page : 723
 
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  sectes
Analyse :  commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION :  Mme Bérengère Poletti attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le rapport n° 3507 remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le cadre de la formation professionnelle continue, de permettre, en priorité, aux juges des enfants et aux juges aux affaires familiales d'assister à la session annuelle de formation continue sur les sectes, assurée par l'École nationale de la magistrature, d'organiser avec les magistrats, au sein de chaque cour d'appel, des rencontres semestrielles ou annuelles, présidées par le magistrat « référent sectes » ou par un membre de la MIVILUDES et au cours desquelles pourront être confrontées les expériences, et enfin, d'inviter le Conseil national des barreaux à instituer des formations sur le fait sectaire, notamment sur la spécificité des contentieux relatifs au droit de la famille et au droit de l'enfant, Aussi, il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à ces propositions, d'une part et, dans quel délai il compte les mettre en oeuvre, d'autre part. 

UMP12Champagne-ArdenneN


NOTA BENE : outre cette question, Madame POLETTI en a posé 27 autres sur  le rapport de la commission d'enquête parlementaire numérotées de 116672 à 11700 dans la rubrique QUESTIONS que vous pouvez retrouver sur le site de l'assemblée nationale à l'adresse suivante : http://questions.assemblee-nationale.fr


France : Sectes

Les sectes délaissent les gourous pour les formateurs

TF1 - LCI , 24 janvier 2007

[Texte intégral]

Elles misent sur des stages de formation professionnelle ou de réinsertion sociale pour recruter leurs adeptes, selon un rapport rendu public mercredi.

Certaines sectes font aussi une intense activité de lobbying dans le domaine de la propriété intellectuelle et dans le domaine informatique.

Les sectes font leur mue et recrutent désormais dans le secteur professionnel. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ( Miviludes), qui a publié son quatrième rapport annuel mercredi, constate que les mouvements sectaires s'adaptent, délaissant désormais les gourous mystiques, au profit de formateurs qui se fondent dans le paysage, sans signes extérieurs de prosélytisme, pour recruter des adeptes.

L'emprise d'une secte sur un individu peut commencer par un banal stage de formation professionnelle ou de réinsertion sociale, conclut ce rapport. Il y a danger s'il est coûteux, exigeant en temps et en "obéissance", ou s'il implique des mises en condition à coup de jeûne ou de substances diverses.

"Praticien en analyse et réinformation cellulaire"

Mais selon la Miviludes, il ne faut pas voir des sectes partout : on peut parler de " dérive sectaire" quand il y a une " mise en état de sujétion", c'est-à-dire une emprise manifeste sur la personne, qui s'insinue dans la vie de tous les jours. Cette dérive se caractérise également par la rupture des liens familiaux et la disparition du patrimoine de la personne.

Le rapport précise que le contexte économique est porteur : les métiers évoluent, les individus cherchent à optimiser leurs capacités d'adaptation, d'où une profusion de stages de " reconstruction personnelle" et de formation liées au domaine de la santé.

La Miviludes cite ainsi la formation non reconnue de " praticien en analyse et réinformation cellulaire", mélange de psychothérapie et de naturopathie qui " vise à rétablir l'harmonie entre le corps, l'esprit et son environnement", ou encore la formation de Doula (accompagnatrice d'accouchement). Certaines sectes font aussi une intense activité de lobbying dans le domaine de la propriété intellectuelle (source de copyrights) et dans le domaine informatique.

Dans son rapport, la Miviludes s'inquiète du développement des stages de " mieux-être" utilisant une plante hallucinogène d'origine africaine, l'iboga. Ces stages sont une adaptation de pratiques chamaniques africaines qui accompagnent les rites d'initiation des adolescents. La Miviludes remarque que dans les rites africains, cet usage est strictement dosé. Le ministère de la Santé, alerté sur le fonctionnement de ces " stages", a indiqué que l'iboga constitue, à forte dose, un hallucinogène et qu'à faible dose, il peut être considéré comme un psycho-stimulant. L'Agence française de sécurité sanitaire a ouvert une enquête sur ce produit à la suite du décès d'un " stagiaire" ayant consommé la plante. L'une des mesures demandées par la miviludes est l'inscription de l'iboga sur la liste des stupéfiants .


France : Sectes

Du risque sectaire dans la formation professionnelle

Libération, 24 janvier 2007 par Julie Lestrade

[Texte intégral]

C'est l'un des éléments que met en exergue le rapport annuel de la Miviludes, la Mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires • Ou comment le marché de la formation professionnelle peut s'avérer périlleux

Ils veulent s'initier au management et se retrouvent nus avec leurs collègues dans une piscine. Ils aimeraient se sentir plus sûrs d'eux et s'inscrivent pour un stage de «guérison du passé». Ils veulent se réorienter professionnellement pour faire du bien aux autres et choisissent une formation de «guérisseur à mains nues». Ils risquent de se retrouver entre les mains de mouvements «à caractères sectaires»....

Dans son quatrième rapport annuel rendu public mercredi, la Miviludes (Mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) met l'accent sur «la formation professionnelle et le risque sectaire». Ou comment le marché de la formation professionnelle serait devenu un champ miné.

«Augmentation croissante de prestations visant au développement de la personne, de ses capacités comportementales», «prestations qui investissent de plus en plus l'intimité des personnes», «nouveaux labels, nouveaux métiers», la Miviludes s'inquiète. «Le détournement des objectifs de la formation professionnelle peut conduire notamment, par des procédés de séduction, à des actes ou des pratiques illicites», craint-elle.

La Miviludes refuse de lister les organismes et les formations «à risque». Mais elle cite tout de même la formation de «doula, une nouvelle profession [qui se] développe généralement dans les milieux hostiles à la médicalisation de la maternité» et qui «pose un certain nombre de questions» et «peut concerner des publics vulnérables».

Elle pointe également l'EMF balancing technique dont elle n'hésite pas à dénoncer «la dangerosité dans la mesure où ses applications peuvent se substituer à des traitements médicaux classique». Pas de liste, donc, «le paysage est trop mouvant», explique Françoise Chalmeau, de la Miviludes, mais des mots clefs comme «analyse transactionnelle», «rebirth», «kinésiologie» qui la font tiquer.

«Ce ne sont pas les méthodes qui sont en cause, précise Henri-Pierre Debord, mais les interprétations qui en sont faites». D'apres lui, lorsque des prestataires de services appartiennent à des mouvements caractérisés comme sectaires, c'est la «sécurité» de certaines entreprises qui serait en danger. «Des vols d'ordinateurs par exemple, avance-t-il, des risques d'ordre financier, des risques de déstabilisation des salariés, de modification de comportements ou des risques d'infiltration, comme des détournements de données et d'informations stratégiques».

Henri-Pierre Debord ajoute qu'il recoit entre 200 et 300 questions de salariés ou d'entreprises chaque années sur le risque de dérives sectaires de tel ou tel organisme. Mais rien de plus précis. Le rapport cite en exemple quelques cas d'associations ayant fait l'objet de controles ou d'enquetes. Mais les délits avérés semblent rarissimes. Néanmoins, Henri-Pierre Debord insiste, «nous sommes de plus en plus sollicités par des entreprises, des syndicats ou des salariés confrontés à des situations qu'ils ne comprennent pas». Ils lui demandent «tel organisme présente-t-il un risque sectaire ?», «Telle méthode peut-elle être en lien avec un mouvement sectaire ?», «le responsable de cette société de conseil est membre de ce mouvement, traiter avec lui représente-t-il un risque pour mon entreprise ou pour mes salariés?», rapporte-t-il.

Pour les éviter, c'est cette fois-ci la Miviludes qui se propose de jouer les prestataires de services dans les entreprises et de «sensibiliser au risque sectaire» les responsables administratifs et des ressources humaines. Il s'agit de leur apprendre à repérer «le vocabulaire obscur, le discours anti-social, explique Françoise Chalmeau. De définir un cahier des charges précis de ce que l'on attend de la prestation, de demander aux intervenant de fournir un diplome reconnus par l'éducation nationale. Méfiance aussi si les formations sont organisées le soir ou le week-end, si elles font sauter des repas et jouent sur l'épuisement physique». Et éventuellement, en cas de gros doute, de «suivre l'actualité juridique» de l'organisme de formation.


France : Scientologie

Les scientologues, c'est tout "com"

Le canard Enchaîné, 24 janvier 2007 par Didier Hassoux

[Texte intégral]

"L'éducation des enfants repose sur une morale disciplinaire : on obtient seulement quand on a mérité ! » Du Sarko ? Du Ségo ? Non, du pur sciento, selon un ancien de la secte cité par le « Fig-Mag » (20/1). L'air de rien, l'Eglise de Scientologie poursuit son opération de camouflage. Objectif : être dans le paysage sans y être. Dans son rapport annuel, rendu public le 24 janvier, la Mission intermi­nistérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) dévoile les mille et un faux nez des scientologues. A commencer par ceux qu'utilisent ces braves gens dans les médias.

Plusieurs chaînes de télévision reçoivent par la poste, en février 2006, un DVD d'apparence anodine. Il est accompagné d'une lettre signée d'une certaine Association internationale des jeunes pour les droits de l'homme. Ce courrier explique que le DVD contient des clips d'appel pour la Journée mondiale de l'enfant organisée par l'Unicef. Sur les images, des mômes batifolent, en vantant les droits de l'homme ou la lutte contre le racisme. Deux chaînes ont diffusé ces clips, ignorant totalement qu'ils avaient été réalisés pour promouvoir la Scien­tologie. ..

La secte fait plus fort encore. Elle squatte ainsi les rubriques « petites annonces » dans les journaux. Ce texte, paru dans la presse gratuite, dit : « Vous aimez aider les autres. Rejoignez notre équipe, formation assurée. » Suivent un prénom et un numéro de téléphone. Sur le site Internet du gratuit, le même texte est assorti d'une promesse de contrat à durée indéterminée. Le numéro de téléphone est celui de l'Association spirituelle de l'Eglise de Scientologie d'Ile-de-France. Et le boulot proposé se résume à distribuer, gratuitement, des brochures de la secte... Et à ingurgiter les théories scientologues.

Si les petites annonces ne suffisent pas, les scientologues s'infiltrent - toujours discrètement - dans les courriers des lecteurs de la presse quotidienne nationale. A l'occasion d'une « enquête rapide », la Mission interministérielle a débusqué une soixantaine de ces intrusions en 2006. Là encore, les auteurs avancent masqués, signant de pseudonymes des exposés fumeux à prétention psychologique. Tout cela pour quoi ? Simplement pour pouvoir affirmer aux adeptes que l'Eglise a «pignon sur rue ». Et pognon en poche ?


France : Tradition, Famille, Propriété

Enquête sur une arnaque à la médaille miraculeuse

Le Parisien, 24 janvier 2007 par Jean-Marc Ducos

[Texte intégral]
 
Depuis quatre ans, la secte Tradition Famille Propriété (TFP) écoule des médailles miraculeuses de la Vierge. L'escroquerie rapporterait 3 millions d'euros par an. Dans son rapport annuel publié ce matin, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) décortique les stratégies d'influence et le montage de cette organisation d'origine brésilienne. Depuis son château de Châteauneuf-en-Thymerais (Eure), la TFP lance des campagnes intensives d'appel aux dons sous forme de courriers envoyés aux particuliers. La plupart croit avoir affaire à une institution catholique, la Chapelle miraculeuse de la rue du Bac à Paris, où, selon la croyance, la Vierge est apparue à Catherine Labouré en 1830.

Des structures opaques

La Miviludes a enquêté sur la technique de « publipostage » utilisée par la secte pour se constituer des fichiers d'adresses. Cette méthode permet « ensuite la sollicitation de dons à domicile ». L'occasion de pratiquer une levée de fonds dans toute la France pour un chiffre d'affaires estimé à 3 millions d'euros. La secte revendique sur son site Internet la « diffusion gratuite » de 4 millions de médailles. Mais les bénéficiaires sont invités à faire un don en échange de l'objet.

La mission de lutte contre les sectes dénonce des « modes opératoires assez peu transparents et une intégration financière qui ne peut être qu'ignorée par les dizaines de milliers de donateurs. » Autre anomalie : la TFP demande aux donateurs de laisser l'association « seule juge » de l'utilisation de l'argent. Ce qui laisse entendre qu'elle n'a pas de comptes à rendre, contrairement aux règles comptables dont elle ne peut s'affranchir.

La secte fait l'objet d'une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Sans oublier celle des services fiscaux qui voudraient comprendre où va l'argent et si tout est déclaré : la TFP fait appel à des travailleurs bénévoles pour ses campagnes.

Cette opacité des structures accrédite son caractère sectaire car il existe « distorsion entre l'objet
annoncé »
et « la destination des fonds ». Le rapport de la Miviludes devrait déclencher d'autres poursuites judiciaires, selon nos informations.

Sur son site Internet, Tradition Famille Propriété se défend en criant à la persécution et en assurant que
« la médaille est en vente libre partout dans le monde, personne n'en a l'exclusivité ». La Chapelle de la rue du Bac, elle, multiplie les mises en garde et prévient qu'elle ne « sollicite jamais » les acheteurs de sa médaille.


France : Scientologie

Des hôpitaux harcelés par un groupe lié à la Scientologie

AFP, 24 janvier 2007 par Laurence Chabert

[Texte intégral]

MARSEILLE - Les sectes utilisent "l'arme juridique", comme le montre la récente condamnation d'un hôpital de Marseille, obtenue devant la justice administrative par un groupe affilié à l'Eglise de Scientologie, la Commission des citoyens pour les droits de l'Homme (CCDH).

Le 14 juin 2006, le centre hospitalier spécialisé (CHS) Edouard Toulouse, l'un des principaux hôpitaux publics psychiatriques de Marseille, a été condamné par le tribunal administratif à communiquer à la CCDH des documents qu'elle réclamait depuis cinq ans.

L'établissement n'a pas fait appel, "estimant ne pouvoir obtenir gain de cause en l'état actuel de la réglementation", a expliqué à l'AFP son directeur adjoint Vincent Vioujas.

Visant la psychiatrie publique, la CCDH sollicite régulièrement "les visites d'internements psychiatriques, le règlement intérieur des CHS, les demandes d'habilitation préfectorales, le budget et les comptes financiers des établissements", selon le rapport annuel de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

Le danger est de communiquer les identités des patients, "cibles idéales pour les mouvements sectaires", ajoute la mission dont la secrétaire générale Catherine Katz s'interroge: "S'agit-il de protéger des libertés ou au contraire de mener un combat s'inscrivant dans la doctrine anti-psychiatrique de la scientologie?".

A l'instar d'autres CHS, Edouard Toulouse s'était vu réclamer en 2001 ses budgets et comptes depuis 1990 --15.000 feuillets pour l'établissement. La CCDH s'appuyait sur la loi de 1978 ouvrant l'accès aux documents administratifs.

L'Association des établissements gérant des secteurs de santé mentale (Adesm) avait prévenu qu'elle ne répondrait pas, malgré l'avis favorable de la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada). L'Adesm jugeait la demande abusive en raison du nombre de pièces demandées et parce qu'"elle s'inscrit dans la volonté d'entraver le bon fonctionnement des soins psychiatriques en France".

Un autre centre marseillais, Valvert, a choisi d'ignorer les demandes reçues chaque année. "Nous pouvons être sanctionnés, mais nous sommes là aussi pour défendre nos patients et le secret médical", déclare son directeur Robert Brenguier; "lorsqu'une organisation harcèle les établissements dans le cadre d'une démarche sectaire, il n'y a pas lieu de répondre".

"On sait très bien qu'ils ne cherchent pas à faire une enquête sérieuse mais simplement à mettre bout à bout des chiffres avec pour postulat que la psychiatrie c'est du lavage de cerveau", explique Jean-Pierre Vidal, directeur adjoint de l'hôpital Montperrin à Aix-en-Provence, qui avait répondu aux demandes avec une synthèse budgétaire et une note listant ironiquement les rapports officiels publics.

"L'Eglise de scientologie s'attaque plus particulièrement à la psychiatrie publique qui prend en charge les hospitalisations sans consentement", souligne M. Vidal. "Elle a peut être l'ambition de représenter les usagers mais n'est absolument pas crédible, à la différence des associations reconnues".


Belgique : Scientologie

La Scientologie tente d'infiltrer les écoles belges

7sur7, 25 janvier 2007

[Texte intégral]

Le sénateur VLD Luc Willems est inquiet au, sujet de l'augmentation du nombre d'activités de l'église de Scientologie en Belgique. Sous le couvert de la lutte contre la drogue, elle tente de faire passer son message auprès des enfants dans les écoles, selon le sénateur. C'est ce que rapportent jeudi plusieurs quotidiens flamands.

Le sénateur est inquiet parce que l'association anti-drogue Narconon, liée à l'église de Scientologie, est à nouveau active en Belgique. "Narconon travaille en suivant les préceptes de Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie". "Toutes les entreprises liées à la Scientologie ont la mission de promouvoir les idées de Hubbard".

Narconon avait déjà été active comme asbl en Belgique mais l'association avait été dissoute en 1988, quelques années après le décès en France d'un toxicomane "désintoxiqué" avec une méthode contestée. Narconon est active dans le monde entier et vient de faire parler d'elle en Grande-Bretagne où elle est entrée en contact avec près de 500 enfants dans des écoles avant qu'on se rende compte de son lien avec la Scientologie. (belga).


France : Sectes

"Rien n'est fait pour les victimes"

Nouvel Obs, 25 janvier 2007 propos recueillis par Paul-Aimé Drouhin
Opinions : 3 questions à M.C

[Texte intégral]

La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives à caractère sectaire suffit-elle? Quels outils pourrait-on mettre en place pour améliorer la lutte contre le risque sectaire?
 
- La Miviludes est à mon sens la mission la plus efficace et indispensable à ce jour. Elle met en relation tous les ministères sur cette question, ce qui lui permet de vraiment agir. Dans les missions précédentes, on avait fait l'erreur de parler de "lutte" contre les sectes. Et de se retrouver attaqués et critiqués de toute part, au nom de la liberté de religion, contre laquelle la France semblait soudainement s'opposer. Car c'est ainsi que les sectes tentent de se maintenir, en s'assimilant à des religions.
Ce qui manque le plus, aujourd'hui, c'est le suivi des victimes. Rien n'est fait pour elles. Quelqu'un qui parvient à sortir d'une secte, au sein de laquelle elle a été enfermée pendant longtemps, n'a aucun moyen de se réinsérer. Elle est sortie du système, généralement coupée avec sa famille, donc sans travail, sans possibilité d'en trouver, et sans ressources. Il faudrait donc une assistance sociale pour la réinsertion des victimes, ainsi qu'une assistance juridique, pour leur permettre de porter plainte et de faire face aux puissants avocats des sectes.
 
La pénétration des sectes dans la formation professionnelle se fait-elle avec la complicité des patrons?
 
- Je ne sais pas s'il y a complicité des patrons, mais ce qui est certain, c'est qu'ils manquent d'information. Les patrons et DRH sont très sollicités par ces entreprises de formation, et nombre d'entre eux ne pensent pas à vérifier les beaux palmarès affichés par certaines d'entre elles. Ils sont souvent faux. Je reçois souvent des appels de salariés, invités par leur entreprise à suivre une formation, qui s'inquiètent des étranges exercices qu'on leur demande. Publier une liste de ces entreprises dangereuses, comme l'explique la Miviludes, serait inutile; c'est un milieu bien trop mouvant. Et encore une fois, pour dénoncer une entreprise comme sectaire, encore faut-il des preuves, donc que des victimes se soient plaintes.
 
On se souvient de la poignée de main hyper médiatisée entre Nicolas Sarkozy et Tom Cruise. Qu'en avez-vous pensé?
 
- Ce fut une erreur monumentale. Nicolas Sarkozy savait très bien ce qu'il faisait. On n'oserait soupçonner un ministre de l'Intérieur de ne pas savoir que Tom Cruise est le second personnage le plus important de l'église de scientologie! Et le recevoir au ministère? Tom Cruise s'est fait une publicité extraordinaire aux dépens du ministre… Ce dernier a d'ailleurs dit qu'ils n'avaient parlé que de cinéma, mais l'acteur ne s'est pas gêné pour dire que la scientologie avait aussi largement été abordée. D'une manière générale, et sans engagement politique aucun de ma part, à l'exception de la Miviludes, la gauche a fait, par le passé, plus que la droite dans la lutte contre le phénomène sectaire. 


France :GEPM (Groupement Européen des professionnels du Marketing)

Abus de biens sociaux : trois ans de prison pour un patron américain

AFP, 25 janvier 2007

[Texte intégral]

EVREUX (Eure) - Le tribunal correctionnel d'Evreux a condamné jeudi à trois ans de prison par défaut pour abus de biens sociaux Jean Godzich, 57 ans, le patron américain de l'ex-Groupement européen des professionnels du marketing (GEPM), qui avait déposé son bilan en 1995.

Fondateur du GEPM en 1987, Jean Godzich était soupçonné d'avoir transféré illégalement vers les Etats-Unis près de six millions d'euros provenant de la trésorerie de l'entreprise. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, M. Godzich, également condamné à une amende de 500.000 euros, n'avait pas assisté à son procès qui s'est tenu le 18 octobre 2006.

Trois cadres français de l'ex-GEPM poursuivis pour complicité et qui avaient assisté à l'audience ont été condamnés à des peines allant de huit mois à deux ans de prison, toutes assorties de sursis, ainsi qu'à des amendes allant de 10.000 à 80.000 euros.

Installé à Fleury-sur-Andelle (Eure), le GEPM était une entreprise commerciale qui a été accusée de pratiquer "la vente pyramidale". Ce procédé consiste pour un vendeur mandaté par une société-mère à s'attacher les services d'autres vendeurs qui eux-mêmes recruteront d'autres vendeurs et ainsi de suite.

L'ex-GEPM qui commercialisait des articles très divers, des bijoux jusqu'aux lessives en passant par des vêtements et des cosmétiques, a compté jusqu'à 400 salariés, s'appuyant sur une "toile" de 40.000 vendeurs. L'entreprise s'était fait connaître en 1994 en achetant l'équipe du coureur cycliste Luc Leblanc
mais, accusée dans de multiples articles de presse de pratiques sectaires, elle avait déposé son bilan en 1995.


France : Sectes

"Le paysage sectaire a beaucoup changé"

le Dauphiné Libéré, 26 janvier 2007

[Texte intégral]

 Propos recueillis par Denis MASLIAH

Trois questions à Franck Villard, président de l'"Association de défense des familles et de l'individu victime de sectes" (ADFI) pour l'Isère et la Savoie.

- Quelles sont les tendances principales du phénomène sectaire en France et dans notre région?

"On pourrait penser que le phénomène sectaire est en sommeil parce que les grandes sectes font moins parler d'elles. En réalité, c'est le paysage sectaire qui a beaucoup changé. Depuis quelques années, une multitude de micro-structures ont fleuri, qui évoluent avec discrétion. En France, les sectes ne sont pas à la fête, on le sait: elles se sont donc adaptées au "terrain". Certaines ont par exemple créé des comités se donnant pour objectifs les droits de l'homme, la lutte contre la drogue ou d'autres visées prétendument humanitaires..."

- La Miviludes évoque les dérives liées au secteur de la formation. Qu'en pensez-vous?

"Les grands mouvements sont sur le terrain de la formation depuis longtemps. Il y a aussi la santé: les patamédecines sectaires, les thérapies déviantes ont beaucoup de succès! En psychothérapie, l'objectif est de permettre au patient d'aller mieux. Les sectes, elles, ont pour objectif la mise sous suggestion. Le phénomène des faux souvenirs, par lequel le prétendu psy va convaincre des patientes qu'elles ont été violées à l'âge de six ans par leur père, cause des dégâts épouvantables dans les familles! Nous sommes confrontés à des cas critiques, des personnes qui accusent tous leurs proches de viol du jour au lendemain".

- Quid des sectes apocalyptiques?

"C'est l'arbre qui cache la forêt. L'affaire de l'Ordre du temple solaire a secoué l'opinion, et c'est normal. Mais aujourd'hui, les sectes font énormément de victimes co-latérales - les familles, notamment - dans le silence le plus total: des grands-parents qui ne peuvent plus voir leurs petits-enfants du jour au lendemain, des maris qui perdent leur épouse, embrigadée en quelques mois. Et puis il y a toute la thématique du New Age, s'appuyant sur un retour aux valeurs hippies pour professer une nouvelle ère: nouvelle façon de penser, de manger, de vivre sa sexualité. La plupart des micro-structures récupèrent ce langage du Nouvel Age pour séduire les futurs adeptes".


Guyana : Temple du Peuple

Les derniers jours de Jim Jones et de son Temple du peuple

AFP, 25 janvier 2007

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Emission de télévision le 6 février 2007 sur France 3

Présentation parr Marie-Dominique FOLLAIN

PARIS - Novembre 1978, le monde découvre le plus grand massacre de l'histoire récente des Etats-Unis: samedi 18, au fin fond de la jungle guyanaise, 914 adeptes d'une secte, le Temple du Peuple, se sont suicidés ou ont été assassinés sur ordre de leur gourou Jim Jones.

Un docu-fiction, "Jim Jones, la folie meurtrière d'un gourou" réalisé pour France 3 par Catherine Berthillier et Tim Wolochatiuk, revient sur les jours ayant précédé le drame avec des témoignages poignants et des images d'archives saisissantes.

"Cette histoire remonte à un documentaire, Sectes tueuses, tourné pour France 3 il y a quelques années. Nous voulions montrer que la mécanique sectaire était la même d'une secte à une autre: le fonctionnement, le lavage de cerveau, la façon dont les adeptes sont choyés au début et comment ils sont transformés en petits soldats", a expliqué à l'AFP Catherine Berthillier.

Pour aborder d'une manière originale ce drame mondialement connu, la réalisatrice a choisi de raconter comment la venue au Guyana de la mission du député américain Leo Ryan avait été l'élément déclencheur des meurtres. "Nous avons trouvé qu'il y avait une intensité dramatique condensée en quelques jours
qui permettait de rebondir en permanence au niveau du scénario et de la réalisation du film"
, dit-elle.
Stephen Jones, le fils du gourou, qui avait toujours refusé de témoigner et a échappé miraculeusement à la tuerie, donne un éclairage particulièrement intéressant sur la dérive de son père. Autre "survivant", Vernon Gosney, dont le jeune fils a été empoisonné avec quelque 200 autres enfants, parle de la douleur
qui le poursuivra jusqu'à la fin de ses jours.

"Les Américains ont conservé seulement les images d'archives les plus fortes, celles montées pour des sujets très courts. D'autres ont été tournées par les adeptes à l'époque où ils ont construit le village de Jonestown", raconte Catherine Berthillier. Les plus fortes sont celles du cameraman de la NBC qui faisait partie de la mission du député. Il filme la visite guidée organisée pour l'équipe de télévision découvrant "un lieu idyllique", assistant à un dîner et à une soirée musicale.

Tout commence au début des années 70 quand mouvements hippy et pacifistes embrasent les rues pour réclamer la fin de la guerre au Vietnam et que le pasteur Jim Jones, au charisme indiscutable, réunit des milliers de fidèles dans ses églises de Californie. L'argent afflue, Jim Jones se livre à des guérisons
miraculeuses et certains se rendent bien compte des supercheries employées.

C'est ainsi qu'un député de la Chambre des Représentants part au Guyana accompagné de membres des familles d'adeptes et de plusieurs journalistes avec pour mission officielle de visiter Jonestown. Le député et trois autres personnes de son entourage seront abattus sur un aérodrome de brousse du Guyana
au moment de quitter le pays.

"Toute son existence tournait autour de ceux qui vivaient sous son emprise. A chaque heure, il savait qu'il était un charlatan, un malade, mais il voulait que personne ne le sache", dit Stephen Jones à propos de son père.


France :Iboga

L'iboga bientôt inscrit dans la catégorie des stupéfiants en France

Culture Femme, (*) 26 janvier 2007

[Texte intégral]

C’est ce que demande un rapport officiel !

Selon le dernier rapport de Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (les sectes seraient de plus en plus présentes dans la formation professionnelle, misant de plus en plus sur des stages de formation professionnelle ou de réinsertion sociale pour recruter leurs adeptes. Aux gourous ont succédé des méthodes sans signes extérieurs de prosélytisme, et le domaine de la formation professionnelle semble tout indiqué pour ces recruteurs d’un genre nouveau. Tout en reconnaissant qu’il ne faut pas tomber dans la paranoïa et voir des sectes partout, Miviludes parle de dérive sectaire dès lors que ce qui est sensée être une formation banale ou stage de reconstruction personnelle tombe dans le domaine d’une mise en état de sujétion, une immiscions de plus en plus profonde dans la vie de l’individu, pouvant aboutir à la rupture des liens familiaux.

Autre pratique indexée dans le rapport de Miviludes, et ce pour la deuxième année consécutive, le rite sacré de l’Iboga, si cher à de nombreux Africains ! Plus qu’un rite de plus, toute une façon de voir le monde, une spiritualité d’une richesse inouïe, et ayant pour pivot l’Iboga, plante sacrée.

Pour Miviludes, si dans les rites africains le recours à l’Iboga est strictement dosé et constitue un psycho-stimulant, la plante, à forte dose, est un hallucinogène et il demande d’inscrire la plante sacrée dans la catégorie des stupéfiants !

L’Iboga est un petit arbuste d’Afrique équatoriale qui pousse principalement au Gabon, Guinée Equatoriale, Congo et au Cameroun. Sa racine, considérée comme un puissant psychotrope, est notamment au centre du Bwiti, religion africaine. Il aurait aussi des vertus thérapeutiques dans le traitement de certaines addictions comme la toxicomanie. En France, certaines mouvances recouraient à l’Iboga, hors de son cadre traditionnel ou alors avec des personnes pas suffisamment initiées, et un jeune stagiaire est mort été dernier dans l’Ardèche suite à sa consommation et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a ordonné une enquête.

L’Iboga est déjà interdit dans des pays comme les Etats-Unis, la Suisse ou la Belgique. Pour les défenseurs traditionnels de l’Iboga, même s’il faut se méfier des apprentis-sorciers et autres profiteurs, l’Iboga, planté sacrée au cœur d’un rite millénaire, ne saurait être considérée comme un vulgaire stupéfiant.

Ainsi, le collectif Meyaya met en garde contre ceux qui, par leurs actions, ternissent cette religion : « Notre association, depuis sa création en 2000 (voir statuts) se bat pour une connaissance OBJECTIVE de l’iboga et du Bwiti, elle a repris l’action menée par Gérard Sestier et l’association "Ideesun" depuis 1995. Notre association n’est pas comptable des agissements d’un certain nombre de personnes qui surfent actuellement sur la mode IBOGA et proposent leurs services alors qu’elles ne possèdent pas les qualifications requises. Certains sont simplement venus assister à un de nos séminaires et se propulsent Nganga ! D’autres vendent par Internet de l’iboga, alors que la prise en solitaire d’une plante de cette puissance peut provoquer des troubles psychiques graves, sans oublier les nombreuses interactions médicamenteuses ... On ne fait le "voyage d’Eboka" qu’une fois dans sa vie, s’il est réussi, il est totalement inutile de recommencer. Méfiez-vous des dérives sectaires (ou financières) toujours possibles ... Soyez prudents, on ne joue pas impunément avec des traditions chamaniques vieilles de plusieurs millénaires.


(*)
(bimestriel féminin destiné aux femmes africaines ou d'origine africaine)


Suisse :Raël

Retour à la croix gammée

Le Matin, 26 janvier 2007 par Frédéric Julliard

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SUISSE Raël revient à son ancien emblème. Le mélange entre l'étoile juive et le symbole nazi indigne les organisations antiracistes

Quinze ans après l'avoir effacée, Raël ressort sa croix gammée. Le fondateur du Mouvement raélien, qui revendique 65 000 adeptes dans 86 pays, a utilisé pendant plusieurs années un emblème mélangeant une croix gammée et une étoile de David. Selon Raël, ce motif est celui porté par les extraterrestres (les «Elohim») qui ont apporté la vie sur Terre et créé l'espèce humaine.

Mais, pour la plupart des Européens, la croix gammée rappelle surtout Hitler et les crimes nazis. Son association avec l'étoile juive a suscité une vague de protestations, contraignant Raël, il y a quinze ans, à remplacer la croix par une spirale évoquant une galaxie.

Aujourd'hui, retour en arrière: la croix gammée va réapparaître sur les affiches, les livres et les sites Internet du Mouvement, considéré comme une secte en France, notamment. Selon les raéliens, la suppression de la croix gammée «n'a pas permis d'éduquer les populations et de leur faire découvrir que ce symbole est celui des scientifiques qui nous ont créés.»

Un motif vieux de 5000 ans
Motif «vieux de 5000 ans», le svastika, un mot signifiant «il fait bon être» en langue sanskrite, doit être considéré comme un signe de paix et de chance, et non comme un symbole du nazisme, estiment les raéliens.

Le retour de la croix gammée indigne la Coordination intercommunautaire contre le racisme et l'antisémitisme (CICAD). «Même si la croix gammée a d'autres significations, il faut être vraiment stupide ou naïf pour ne pas voir qu'en Europe elle rappelle immédiatement le IIIe Reich et le massacre de millions de personnes, juives et non juives, dénonce Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD. Les raéliens devraient redescendre sur terre. Quand on parle de symboles de paix, on peut penser à une colombe ou à un rameau d'olivier. Mais employer la croix gammée constitue une provocation, surtout associée à l'étoile de David. Je trouve cela profondément inacceptable.»

Inacceptable, mais pas illégal en Suisse. Pour l'instant du moins: le Conseil fédéral prépare une modification du Code pénal, qui permettrait de punir l'utilisation des symboles à caractère raciste, au premier rang desquels la croix gammée nazie.

Si ce texte entre en vigueur, Raël et ses adeptes pourraient être obligés de revenir à leur bonne vieille galaxie...


France :Iboga

Stages à l'iboga: des responsables en garde à vue après un décès en Ardèche

AFP, 27 janvier 2007

[Texte intégral]

LYON - Trois responsables de stages de "mieux-être" à l'iboga, une plante hallucinogène d'origine africaine, ont été placés en garde à vue samedi à la suite du décès d'un jeune toxicomane lors d'un séminaire organisé en juillet en Ardèche, a-t-on appris de source judiciaire.

Au moins deux de ces trois responsables, interpellés lors d'une opération de police menée samedi après-midi au château de Liviers, près de Privas, devraient être mis en examen d'ici dimanche midi pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence" ainsi que "mise en danger d'autrui", a-t-on précisé de même source.

Il s'agit des deux organisateurs -un couple d'une quarantaine d'années- et de l'administrateur, qui serait de nationalité étrangère. Ils risquent plusieurs années de prison.

En juillet, un jeune alsacien, venu effectuer un séminaire de désintoxication, était décédé au lendemain de son arrivée. Les analyses, dont les résultats ont été obtenus cet automne, avaient fait apparaître une surdose
d'Iboga, a indiqué le procureur de la République de Privas, Christophe Raffin.

L'opération de police de samedi a été menée à l'occasion de l'organisation d'un nouveau séminaire. Une trentaine de gendarmes ont participé à l'opération.

De même source, la quinzaine de séminaristes, des personnes souffrant de dépendances où de dépressions et qui "devaient renaître meilleures" à l'issue du stage, ont été entendus en tant que simples témoins.

Pour recruter ces personnes, les responsables disposaient d'un site internet ou comptaient sur "le bouche à oreille", a fait valoir M. Raffin.

L'iboga, tiré de la racine d'un arbre à latex, est utilisé pour des cures de sevrage des toxicomanes comme possible substitut de la méthadone. Mais il doit être administré dans un cadre précis et sur prescription, a rappelé M. Raffin.

Dans son dernier rapport annuel, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s'est inquiétée du développement de ces stages. La mission parlementaire d'enquête sur les sectes a elle demandé l'inscription de l'iboga sur la liste des stupéfiants.


Belgique :Nouvelle Acropole

Des commerçants piégés

Dernière heure, 30 janvier 2007 par N.F

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Sans le savoir, ils apposent des affiches qui font la promotion de la secte Nouvelle Acropole

Bruxelles - "Plusieurs commerçants naïfs de la capitale font actuellement sans le savoir la promotion de la Nouvelle Acropole, une organisation semi-secrète bien connue des spécialistes des sectes ."

L'Observatoire belge de l'extrême droite et des mouvements sectaires RésistanceS dénonçait hier les faits et interpellait d'urgence les autorités compétentes.

Les faits ? Depuis plusieurs jours, des affiches sont apparues aux vitrines de plusieurs commerces bruxellois, notamment dans les communes d'Anderlecht et de Saint-Gilles. Deux grands yeux sur fond jaune et un titre accrocheur : Connais-toi toi-même . Les affiches font la promotion de cours de philo , sur le thème la Sagesse d'Orient et d'Occident, une soirée d'info ce mardi 30 janvier.

L'affiche mentionne également un certain centre Argos et un site Internet. "Une association inconnue au bataillon, pour le grand public , précise Manuel Abramowicz pour RésistanceS . Car si ce centre, installé dans la commune d'Anderlecht, reste un mystère, il n'est rien d'autre que le paravent utilisé par la Nouvelle Acropole (NA) pour brouiller les pistes, depuis que le nom de cette association sectaire est devenu médiatiquement connu ."

Pour les spécialistes, la Nouvelle Acropole est définitivement à ranger au rayon des sectes, ce dont se défend cette association d'origine sud-américaine, qui propose des conférences et des cycles d'études sur l'origine des mouvements philosophiques et religieux. Son implantation est internationale (plus de 50 pays dans le monde), on compterait 10.000 membres actifs et des centaines de milliers de sympathisants.

"Elle adopte un profil semi-secret, se refuse à diffuser des informations pouvant pourtant être rendues publiques sur son mode de fonctionnement et la désignation de ses dirigeants, propose une définition vague ou fumeuse de son organisation, et elle tente de se camoufler pour éviter que sa vraie nature sectaire soit dévoilée", , ses responsables en Belgique estiment que la NA n'est pas une secte, pourquoi alors avancer une nouvelle fois derrière un nom d'emprunt ?


Brésil :Religions

Des évangélistes brésiliens arrêtés par le "démon" à Miami

Le Monde, 30 janvier 2007 par Annie Gasnier

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Rio de Janeiro correspondance

Comme chaque année au mois de janvier, Estevam et Sonia Hernandes étaient partis pour Miami, séjourner dans leur luxueuse résidence. Mais cette fois, les fondateurs de l'Eglise évangélique brésilienne "Renascer em Cristo" (Renaître en Christ) ont été arrêtés par le FBI à l'aéroport. Ils transportaient une forte somme non déclarée - 56 000 dollars - dissimulés dans un porte-CD et leur Bible.

En liberté sous caution, ils ne peuvent plus quitter la Floride. Selon leur avocat à Sao Paulo, Luiz Flavio d'Urso, "ils se sont trompés sur la déclaration de douane, car l'argent allait servir à leur séjour en famille". Une demande d'extradition envoyée par le Brésil, où ils sont poursuivis pour "blanchiment d'argent", a compliqué leur situation.

Au Brésil, la "Renascer" est une influente Eglise évangélique, la deuxième du pays, qui revendique deux millions de fidèles et 1 500 temples, dont quelques-uns à l'étranger, notamment à Miami. En 1986, à Sao Paulo, Estevam Hernandes, responsable du marketing d'une multinationale, et Sonia Hernandes, nutritionniste, ont converti leur groupe de prière en une Eglise, devenue un petit empire spirituel et financier. Ils ont été les premiers à lancer une radio FM évangélique.

Aujourd'hui, Gospel, leur "ministère de la communication" comprend des radios, un quotidien, un site d'informations, une maison d'édition de livres, de CD et de DVD, ainsi qu'une chaîne de télévision dont le relais est situé sur la très chic avenue Paulista, à Sao Paulo.La fortune des fondateurs - des immeubles, des fermes et un haras avec 200 chevaux - est évaluée à 7 millions d'euros par le ministère public. Un magot suspect, qui serait l'objet d'une centaine de procès en justice pour blanchiment, évasion de devises et fraude fiscale. Juste avant Noël, un juge de Sao Paulo avait demandé l'arrestation préventive du couple Hernandes.

Pour leurs fidèles, "l'apôtre Estevam" et "l'évêque Sonia" (c'est ainsi qu'ils se font appeler) sont victimes du "démon". Choqués, ces adeptes leur ont déjà adressé des centaines de messages via Internet.


France : Mouvement Gothique

Trois tribus ados démythifiées

Le Monde , 31 janvier 2007

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Qui sont les "gothiques", "métal" et autres "hip-hopeurs" ? Ces jeunes dont l'allure provoque les passants et inquiète les parents se voient consacrer une exposition à Paris. "Les adolescents intègrent ces "tribus" de plus en plus tôt (vers 12 ans) pour en sortir de plus en plus tard, parfois bien après 20 ans", expose le sociologue de l'adolescence Michel Fize.

Tout de noir vêtus, souvent issus d'un milieu favorisé, les "gothiques", sont les descendants des punks. "A 14 ans, on aime le romantisme : manteaux noirs, longues jupes... avant d'arborer un look moyenâgeux, avec bagues-armures et bracelets de cuir, explique David, 19 ans, alias Crimson ("couleur du sang séché au soleil" en breton). Vers 16 ou 17 ans, on passe au "gothique XVIIe", avec vêtements d'époque et goût plus prononcé pour les vampires. A moins qu'on ne s'oriente dès le début vers le style "indus", repérable à ses accessoires fluorescents.

Manière de s'habiller et provocation font partie des rites de l'adolescence. "En s'identifiant à une forme vestimentaire ou musicale, les adolescents se déchargent d'une angoisse identitaire. Ils se démarquent ainsi des enfants et des adultes, qu'ils considèrent comme ringards et dont la vie les effraie", analyse le psychiatre Patrice Huerre.

En 2006, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) avait mis en garde contre la possibilité de "déviance" des gothiques vers le satanisme. En réalité, il semble que rituels satanistes, scarifications et sacrifices d'animaux soient minoritaires chez eux.

"Leur fascination pour la mort leur permet de s'interroger sur leur propre existence, explique Dr Huerre. Ils peuvent cacher des fragilités psychologiques, mais il n'y a pas de quoi s'inquiéter tant qu'ils ne se mutilent pas et continuent d'avoir des loisirs et des amis hors de la tribu."

"Nous aimons la fête"

Certains jeunes gothiques fréquentent en même temps la tribu "métal" - du nom de cette musique popularisée dans les années 1990, aux paroles nihilistes et antireligieuses. Parmi eux, les filles sont désormais presque aussi nombreuses que les garçons.

Présents dans tous les milieux sociaux, les "métal" portent treillis et tee-shirts à l'effigie de leurs groupes favoris ou de figures révolutionnaires comme Che Guevara. "La musique est notre mode de vie... Et, contrairement aux idées reçues, nous aimons la vie et la fête !" s'exclame Laure, 17 ans. Pas d'affolement tant que l'adolescent reste ouvert à d'autres formes de loisirs et de culture. "Comme les gothiques, ils suscitent la peur chez les adultes : leur propre violence, du coup, les effraie moins", explique Dr Huerre.

Cette violence se retrouve aussi dans la tribu des "hip-hopeurs". Héritier de la musique noire américaine, ce courant a colonisé les banlieues à partir des années 1980. Les filles y sont minoritaires, malgré le succès récent de la rappeuse Diam's. Coiffés de casquettes ou de capuches, vêtus de jeans ou de survêtements, certains se tournent vers la violence, mais d'autres préfèrent s'exprimer par la danse ou le slam. "Contrairement aux autres tribus, assure Yoann, 17 ans, nous sommes impliqués dans la société."