Actualités sur les sectes en octobre 2006

Scientologie Le canton ferme les yeux sur les pratiques de la Scientologie
Laïcité (*) 02/10/2006 Ne « baptisons » pas ces Sectes qui nous accusent de « criminaliser » leurs croyances !(PDF)
OTS (*) 03/10/2006 Les massacres OTS expliqués à mon petit fils
Coup de gueule (*) 03/10/2006 Non, Monsieur Jean-Claude Guillebaud (PDF)
Eglise internationale du Christ Le gouvernement français "ne ménage aucun effort" pour Mme Gettliffe
Ostad Elahi Ostad Elahi, pas une secte mais une "nébuleuse"
Mission de l'Esprit-Saint Une école clandestine à Montréal Nord
Sectes Assemblée Nationale - Question - Michel Hunault - lutte et prévention.
Sectes Assemblée Nationale - Question - Eric Raoult- enseignement privé
Ostad Elahi Ostad Elahi et le rapport de la MIVILUDES
Mission de l'Esprit-Saint Une école clandestine à Montréal Nord (suite)
Ostad Elahi Le maire d'Asnières voyait des sectes partout
Scientologie Les squatters du Bd de Waterloo en sursis
Mission de l'esprit Saint Il refuse une greffe par conviction religieuse
Laïcité La République est laïque, c'est tout !
La Famille Des nouvelles ...
Actualités diverses Enfants esclaves, enfants battus
Religions Un pasteur évangélique à la tête de la Fédération protestante
Sectes Assemblée Nationale - Question/réponse - Alain Suguenot - Classement conséquences
Sectes Assemblée Nationale - Question/réponse - Pierre Morel-A-L'Huiiser - Lutte et prévention
Témoins de Jéhovah (*) 11/10/2006 Le faux prophète Charles T Russel ( doc PDF)
Satanisme Un guide du satanisme publié par la Miviludes
Moon Le cardinal Maradiaga refuse un prix de la secte Moon
Témopins de jéhovah Vif échange à la commission parlementaire sur les sectes
Satanisme

Les fans de Satan suscitent l'inquiétude

Témoins de Jéhovah Querelles autour du statut des Témoins de Jéhovah
Satanisme Le Satanisme, simple rébellion ou dérive sectaire
OTS Une secte marquée par une série de tueries-suicides
OTS Le procès en appel de Michel Tabachnik s'ouvre mardi
OTS Premier jour du procès en appel de Michel Tabachnik
OTS Michel Tabachnik se décrit comme trop crédule
OTS Un expert accuse Michel Tabachnik d'être un chef de la secte
Eglise internationale du Christ Affaire Gettliffe: discussions en cours pour éviter un procès
Laïcité Faire vivre la loi de 1905
OTS « Il existe encore des adeptes de l'OTS dans le monde »
Témoins de Jéhovah L'UNADFI relaxée
OTS Michel Tabachnik a survécu car "il avait une mission"
OTS D'anciens membres de l'OTS prennent la défense de Michel Tabachnik
Sectes Communiqué de presse de Georges Fenech et Philippe Vuilque
OTS Le cinéaste Yves Boisset dénonce une affaire politico-mafieuse
OTS Un avocat dénonce la responsabilité morale de Tabachnik dans la tuerie
OTS Aucune peine requise contre Michel Tabachnik
OTS Michel Tabachnik sera fixé sur son sort le 20 décembre
Laïcité Le Grand Orient de France hostile au financement public des lieux de culte
Elan Vital Soupçon de prosélytisme
Médical La biologie totale
Médical La méthode Hamer

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


Suisse : Scientologie

Le canton ferme les yeux sur les pratiques de la Scientologie

24 heures, 1er octobre 2006 par Philippe Maspoli

[Texte intégral]

Après deux années d’attente, le Conseil d’Etat répond à un ennemi juré des scientologues, lequel demandait un meilleur contrôle. C’est la déception.

Ancien «officier» de la secte, Jean-Luc Barbier, musicien et peintre, combat depuis vingt ans la scientologie. En 2003, il a obtenu une victoire dans le canton de Vaud. C'était un procès en diffamation gagné contre Suzanne Montangero, présidente de l'Eglise de scientologie de Lausanne. Mais une action politique enclenchée il y a deux ans vient de se solder par une grosse déception.

Le responsable de l'Association d'aide aux victimes de la dianétique et de la scientologie (AVDS), basée à Porrentruy, dénonçait des abus médicaux et exigeait «un contrôle de la scientologie et de sa thérapie». Le 28 septembre 2004, le Grand Conseil acceptait le renvoi de sa pétition à l'Exécutif. Jean-Luc Barbier a attendu deux ans pour obtenir une réponse qui vient d'être communiquée aux parlementaires.

«Il est toujours possible pour un patient de se tourner vers le médecin cantonal en dénonçant des abus dont il aurait été l'objet», déclare le Conseil d'Etat. Donc, inutile de prendre des mesures de contrôles renforcées à l'égard d'un mouvement dont «le caractère parfois vindicatif» est pourtant reconnu.

Le traitement infligé à sa pétition agace fortement Jean-Luc Barbier. «Le Conseil d'Etat vaudois ferme une nouvelle fois les yeux sur les pratiques médicales illégales de la scientologie et semble vouloir ignorer que des actes pseudo-médicaux sont imposés et présentent des risques pour la santé mentale et physique de nos concitoyens», lance-t-il, avant d'annoncer le lancement d'une nouvelle pétition, avec collecte de signatures.

Le Conseil d'Etat argumente. Deux rapports fédéraux concluent «qu'on peut renoncer à toute surveillance préventive du mouvement». Par ailleurs, «le canton n'est pas confronté à une situation où les mouvements sectaires ou extrémistes sur le plan religieux représenteraient une problématique particulièrement aiguë». Les scientologues, eux, réfutent la notion d'«abus médical» à propos de leurs «thérapies». Au mois de juin, Suzanne Montangero évoquait dans nos colonnes un «nettoyage du corps» et accusait le responsable de l'AVDS de vouloir «fermer la scientologie».

Autant d'affirmations qui ne convainquent pas Jean-Luc Barbier: «Lors d'un prochain drame concernant la scientologie, le Conseil d'Etat sera tenu pour responsable.» Il peut au moins se targuer d'une victoire judiciaire dans le Jura, où il a obtenu la condamnation à 500 francs d'amende, pour diffamation, de deux responsables suisses de la scientologie.


Canada : Eglise internationale du Christ

Le gouvernement français "ne ménage aucun effort" pour Mme Gettliffe

AFP , 3 octobre 2006

[Texte intégral]

Le gouvernement français "ne ménage aucun effort pour qu'une solution soit trouvée" dans l'affaire de la Française Nathalie Gettliffe, incarcérée depuis le 11 avril au Canada pour non respect d'une décision de garde d'enfants, a assuré mardi Catherine Colonna, ministre déléguée aux Affaires européennes.

"Le gouvernement ne ménage aucun effort pour qu'une solution soit trouvée dans cette délicate affaire, dans le respect du droit ainsi que dans celui du principe", a déclaré la ministre lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale.

"Une procédure est en cours au Canada, il faut donc attendre qu'elle aille jusqu'à son terme", a-t-elle ajouté, en rappelant les interventions déjà faites par le président Jacques Chirac auprès du Premier ministre canadien Stephen Harper, en juillet, par le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy auprès de son homologue en août, ainsi que celles du consul de France à Vancouver.

C'est "une situation humainement très éprouvante" que vit "depuis plusieurs années" Mme Gettliffe, a déclaré Mme Colonna, ajoutant "nous apportons tout notre soutien possible".

Mme Gettliffe, qui vient d'accoucher d'un petit garçon, avait fui en 2001 le Canada pour la France en compagnie de ses deux premiers enfants afin, selon elle, de les soustraire à l'influence de leur père, Scott Grant, membre de l'Eglise internationale du Christ, considérée comme un mouvement sectaire en France mais légale au Canada.

Depuis son arrestation en avril à Vancouver, la justice a rejeté deux de ses requêtes de libération conditionnelle. Son procès, dans lequel elle risque une peine maximale de 10 ans de prison, doit s'ouvrir le 20 novembre.

Les deux enfants de Nathalie Gettliffe et de Scott Grant ont été remis à leur père par la justice française en juillet et se trouvent au Canada.


France : Ostad Elahi

Ostad Elahi, pas une secte mais une "nébuleuse"

AFP , 3 octobre 2006

[Texte intégral]

Fondation Elahi: pas une secte mais une "nébuleuse" (Miviludes)

PARIS - La Miviludes a estimé mardi que la Fondation Ostad Elahi ne pouvait être qualifiée d'organisation sectaire, mais que l'Etat devait réfléchir à son rôle dans cette "nébuleuse" qui jouit d'avantages fiscaux puisqu'elle est déclarée d'utilité publique.

"En dépit de l'existence de nombreux éléments constitutifs de dérives sectaires, on ne peut pour autant déclarer que l'on est confronté à une organisation sectaire, faute de signalements de victimes clairement identifiées, de dommages aux familles ou de prosélytisme caractérisé", selon le rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Installée à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et à Baillou (Loir-et-Cher), la Fondation créée en 2000 porte le nom du philosophe iranien Ostad Elahi (1895-1974) et veut promouvoir l'"éthique et la solidarité humaine". Elle avait été placée sous observation en novembre 2005 par la Miviludes qui a adressé son
rapport au président de la cour d'appel de Versailles et "attend les décisions de justice".

Le rapport incrimine "un communautarisme exacerbé, dont les dérapages ressemblent à des pratiques sectaires" au sein d'une nébuleuse rassemblant autour de la Fondation des associations et entreprises, notamment dans les hautes technologies, l'intelligence artificielle et la communication.

"On est en présence d'une confusion des genres caractérisée, entre éthique et spiritualité d'une part, business et questions de voisinage d'autre part", selon le rapport.

"Si compte tenu des éléments en sa possession, la Miviludes n'entrevoit pas pour l'instant matière à poursuites pénales, il reste que l'on est en droit de s'interroger sur le rôle de l'Etat qui se trouve, largement à son insu, partie prenante dans une démarche communautaire aussi complexe", affirme le rapport.

La Miviludes va recommander aux administrations qui siègent au conseil l'Université de Paris I-Panthéon Sorbonne) "de réfléchir aux conséquences de la présence de l'Etat dans cette nébuleuse et de l'exploitation curieuse qu'en font ses membres".

Le rapport s'interroge sur "l'intérêt pour la République française laïque de parrainer et d'avantager fiscalement une association communautaire étrangère traitant de questions spirituelles fondées pour l'essentiel sur le soufisme".

La Miviludes ne se prononce pas sur d'éventuelles dérives en matière d'exigences financières, en raison d'instructions judiciaires en cours.


Canada : Mission de l'Esprit-Saint

Une école clandestine à Montréal Nord

Radio Canada, 3 octobre 2006

[Texte intégral]

Pendant que la Mission de l'Esprit-Saint de Joliette se retrouve sur la sellette pour son programme d'enseignement à la maison, une autre branche du mouvement tiendrait une école clandestine à Montréal-Nord.

Radio-Canada a en effet découvert qu'une cinquantaine d'élèves de niveau primaire à secondaire un fréquenteraient une école du boulevard Henri-Bourassa qui ne détient aucun permis.

L'école clandestine aurait pignon sur rue depuis 10 ans, mais le ministère de l'Éducation soutient qu'elle a été fermée en décembre 2004. « Je pense qu'on a perdu les enfants [...], avance le ministre de l'Éducation, Jean-Marc Fournier. On n'a pas les moyens de savoir où ils sont rendus. Si on peut les retrouver, on va tenter de faire des suivis scolaires sur eux. »

Il ajoute que le ministère de l'Éducation n'a pas le rôle de jouer à la police et que les parents ont aussi une responsabilité.Les enquêteurs du ministère ont pourtant visité cette école de 2002 à 2004 à la suite d'une dénonciation. Toutefois, le ministère n'a pas donné suite au dossier. Pourtant, il n'a fallu que deux courtes visites aux journalistes Julie Miville-Deschenes et Émilie Dubreuil pour découvrir le stratagème.

Créée en 1912, la Mission de l'Esprit-Saint est un groupe religieux fermé dont les membres croient que son fondateur, Eugène Richer, est la réincarnation de Jésus-Christ. Ce groupe religieux compte 400 fidèles, mais son directeur, Eugène Lafleur, refuse de commenter le statut du bâtiment qui sert d'école à Montréal-Nord.


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question - Michel Hunault - lutte et prévention.

JO , 3 octobre 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 106070  de M. Hunault Michel ( Union pour la Démocratie Française - Loire-Atlantique ) QE 
Ministère interrogé :  intérieur et aménagement du territoire 
Ministère attributaire :  intérieur et aménagement du territoire 
 Question publiée au JO le : 03/10/2006 page : 10244 
 
Rubrique :  ésotérisme 
Tête d'analyse :  sectes 
Analyse :  lutte et prévention 
Texte de la QUESTIONM. Michel Hunault attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur la politique de lutte contre les sectes. Le Parlement à travers des commissions d'enquête, mais aussi l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, ont largement contribué à sensibiliser l'opinion et à préconiser des dispositions pour lutter contre les dérives sectaires dans un souci de protection des individus, tout spécialement des jeunes. Or il s'avère que sous prétexte de manifestations, colloques, réunions publiques, certains mouvements sectaires utilisent des associations écrans parfaitement déclarées. C'est pourquoi, il lui demande de publier officiellement en réponse la liste de l'ensemble de ces associations écrans d'organisations sectaires, dont l'existence légale nécessite une déclaration et un agrément en préfecture et de préciser quelles actions entend mener le Gouvernement pour sensibiliser la population, et particulier les jeunes, sur le phénomène sectaire et dans un souci de respect de l'ordre public les mesures qu'il entend prendre pour interdire les sectes. 
Texte de la REPONSE :  
UDF 12 Pays-de-Loire N


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question - Eric Raoult - enseignement privé

JO , 3 octobre 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 105507  de M. Raoult Éric ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
 Question publiée au JO le : 03/10/2006 page : 10229 
Rubrique :  enseignement privé
Tête d'analyse :  élèves
Analyse :  cours de rattrapage scolaire. réglementation
Texte de la QUESTION :  M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'augmentation importante du nombre de cours privés assurant le rattrapage scolaire des élèves en difficulté. En effet, il semblerait que ce secteur soit en constante progression, mais donne parfois lieu à de la publicité mensongère, à des tarifs prohibitifs ou à des documents de récupération sectaire. Il pourrait donc s'avérer intéressant de mieux cadrer cette activité pour éviter ces problèmes, par un suivi ou une réglementation plus fermes et plus fréquents de ces structures. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser ce qu'il compte faire en ce sens.
Texte de la REPONSE : 
UMP 12 Ile-de-France N


France : Ostad Elahi

Ostad Elahi et le rapport de la MIVILUDES

Le Parisien (Hauts de Seine), 4 octobre 2006 par Marisa Faion

[Texte intégral]

Asnières - Il était attendu avec une impatience non dissimulée. Le rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient enfin d'être rendu public, hier, après plusieurs mois d'enquête. Dans son dossier de huit pages, la Miviludes décrypte notamment le fonctionnement intime de la fondation Ostad Elahi dont le siège se trouve à Paris dans le XVI e arrondissement, et y souligne qu'« en dépit de l'existence de nombreux éléments constitutifs de dérives sectaires, on ne peut pour autant déclarer que l'on est confronté à une organisation sectaire, faute de signalements de victimes clairement identifiées, de dommages aux familles ou de prosélytisme caractérisé. »

Des conclusions qui semblent satisfaire les membres de la fondation : « Ça fait un an que la Miviludes nous observe et nous sommes plutôt contents de savoir que nous ne sommes pas une organisation sectaire », résume Marc Piévic, porte-parole de la fondation. L'affaire se révèle pourtant complexe. Créée en 2000, la fondation porte le nom du philosophe iranien Ostad Elahi (1895-1974) et veut promouvoir
l'« éthique et la solidarité humaine ». Elle se retrouve associée à une polémique locale qui démarre en 2003 avec l'action d'une association d'usagers d'Asnières qui s'oppose au programme immobilier de la ZAC Métro lancé par le député-maire UMP, Manuel Aeschlimann.

Par voie de tracts et de courriers, la fondation est bientôt accusée par la majorité municipale de vouloir infiltrer la mairie et un adjoint au maire est accusé de faire partie d'une secte. La fondation Ostad Elahi contre-attaque en justice pour diffamation. Le tribunal d'instance de Nanterre lui donne raison en première instance. Le 26 octobre, ce sera au tour de la cour d'appel de statuer. Elle s'appuiera notamment sur les conclusions de la Miviludes qui a adressé son rapport au président de la cour d'appel de Versailles et
« attend les décisions de justice ».

Reste que dans ses fondements, le rapport de la Miviludes est rempli d'ambiguïtés. D'un côté, elle reconnaît que la fondation n'est pas une organisation sectaire, mais elle souligne « un communautarisme exacerbé, dont les dérapages ressemblent à des pratiques sectaires au sein d'une nébuleuse rassemblant autour de la fondation des associations et entreprises, notamment dans les hautes technologies, l'intelligence artificielle et la communication ».

« Un communautarisme exacerbé »

La fondation, elle, rappelle qu'elle est « une fondation de droit français reconnue d'utilité publique » et non pas une « association communautaire étrangère » soulignant au passage que dans son conseil d'administration figurent des représentants du Conseil de l'Europe, du ministère de l'Intérieur... « Les termes de ce rapport rejoignent les supputations qui existent déjà dans le tract de la mairie jugé diffamatoire, commente Marc Piévic. Et cela sans qu'aucun fait nouveau ne soit joint. Après un an d'enquête, c'est décevant. »


Canada : Mission de l'Esprit-Saint

Une école clandestine à Montréal Nord (suite)

CNV TELBEC, 4 octobre 2006

[Texte intégral]

LE MINISTRE JEAN-MARC FOURNIER MANDATE UN REPRESENTANT DU MINISTERE AFIN DE FAIRE LA LUMIERE SUR LES ACTIVITES DE LA MISSION DE L'ESPRIT-SAINT

QUÉBEC, le 4 oct. /CNW Telbec/ - A la suite d'un reportage de Radio-Canada selon lequel des jeunes de la Mission de l'Esprit-Saint recevraient des services éducatifs dans un établissement d'enseignement illégal, le ministre de l'Education, du Loisir et du Sport, M. Jean-Marc Fournier, a immédiatement mandaté un représentant du Ministère dans le but de faire la lumière sur la situation.

En 2002, le Ministère avait été informé que la Mission de l'Esprit-Saint dispensait des services éducatifs à des jeunes dans un établissement sans permis. Des discussions ont donc été amorcées avec le directeur de
l'établissement afin qu'il se conforme aux exigences de la Loi sur l'enseignement privé. Une mise en demeure a par la suite été acheminée à la Mission de l'Esprit-Saint, exigeant qu'elle cesse toute activité éducative
dans les locaux de Montréal-Nord.

Au cours de l'année 2004, la Mission de l'Esprit-Saint avisait le Ministère qu'elle allait se conformer à la mise en demeure en cessant de dispenser des services éducatifs aux jeunes dans son établissement. Une visite
des lieux par les représentants du Ministère, en novembre 2004, venait confirmer leurs déclarations. Toutefois, à la lumière du reportage diffusé par Radio-Canada hier soir, il semblerait que la situation ait changé et que le
local soit encore utilisé pour former les jeunes.

«Si la Mission de l'Esprit-Saint continue à enfreindre la loi en dispensant des services éducatifs dans son établissement de la région de Montréal sans tenir compte des avis du Ministère, des procédures judiciaires
seront entreprises», a conclu Jean-Marc Fournier.

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France : Ostad Elahi

Le maire d'Asnières voyait des sectes partout

Libération, 5 octobre 2006 par Renaud Lecadre

[Texte intégral]

Le sarkozyste Manuel Aeschlimann a harcelé la fondation Elahi. A tort.

Manuel Aeschlimann, maillon faible de Nicolas Sarkozy ? Maire d'Asnières (Hauts-de-Seine), conseiller pour «l'opinion publique» du président de l'UMP, il s'est lancé depuis quatre ans dans une croisade contre des associations locales de riverains, opposées à ses projets urbains, qu'il accuse de dérives sectaires. Aeschlimann avait obtenu le renfort des RG et de la DST, deux services sous la tutelle de son ami Sarkozy.

Utilisation à des fins partisanes des moyens du ministère de l'Intérieur ? Les RG avaient ainsi mis en cause le «fonctionnement totalitaire» de la Fondation Ostad Elahi, du nom d'un ancien magistrat iranien (1895-1974), philosophe et musicien (grand maître du tanbur, le luth persan), qualifié de «gourou» ou de «Dieu omniscient», dont les membres, très impliqués dans l'opposition asnièroise à Manuel Aeschlimann, s'érigeraient en «contre-pouvoir municipal» par «infiltration». Pour parfaire le tableau, ne manquait plus que l'avis de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), sous tutelle de Matignon. Elle dépend moins de Villepin que les RG ne dépendent de Sarkozy, son opinion plus éclairée a été rendue publique mardi : la Fondation Ostad Elahi n'est pas une secte, mais, sur fond de «communautarisme exacerbé» entre émigrés iraniens, une «nébuleuse» dont les «dérapages ressemblent à des pratiques sectaires.» 

Tract - Il aura fallu l'intervention de la justice pour que les notes RG estampillées «Confidentiel défense» soient mises au jour et que la Miviludes monte officiellement au créneau. A l'origine de l'affaire, la mairie d'Asnières avait distribué un tract à 40 000 exemplaires dénonçant une «infiltration par des membres d'une organisation spiritualiste, ésotérique et cultuelle». Après plainte de la Fondation Elahi, qui effectivement cultive la mystique soufiste, l'adjoint à la communication de Manuel Aeschlimann était condamné pour diffamation en septembre 2005, le tribunal de Nanterre relevant que les RG et la Miviludes ne l'ont jamais «répertoriée» comme secte. Dès le lendemain du jugement, avec une réactivité qui force l'admiration, les RG rédigeaient deux «blancs» (notes non signées) mettant en cause la Fondation Elahi... La Cour de Versailles, saisie en appel, a obtenu la déclassification de l'une de ces notes, puis «invité» la Miviludes à rendre un avis, reportant l'examen de l'affaire pendant neuf mois. La Cour va enfin pouvoir statuer le 28 octobre prochain. «Je n'ai pas cherché à faire plaisir ­ ou de la peine ­ à personne, nuance Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes : mais si on peut éclairer la justice et les médias» ... «Ses observations sont accablantes et dépassent de très loin le conflit local», se félicite au contraire Me Olivier Schnerb, avocat de la mairie d'Asnières. Or, la Miviludes n'a rien à reprocher au fonctionnement interne de la Fondation Ostad Elahi.

Adeptes. On y entre comme on en sort : pas de prosélytisme, pas d'adeptes sous dépendance psychologique, pas d'achat forcé de CD, livres et autres produits dérivés... Le harcèlement serait plutôt externe : «C'est bien la première fois que la mission relève autant d'interventions, autant de manoeuvres d'intoxication de la part d'une organisation», relève la Miviludes. Et de s'en prendre personnellement à Me François Ameli, avocat de la Fondation Elahi. Lequel a «du mal à comprendre : si on se défend, on est une secte ; si on laisse dire les RG, on est une secte». 

La Miviludes retient à charge «l'environnement judiciaire particulièrement complexe et chargé» de la «nébuleuse» Elahi. De fait, le harcèlement procédural est une forme particulièrement prisée des sectes. Mais dans les Hauts-de-Seine, le champion est incontestablement la mairie d'Asnières, qui passe sa vie à porter plainte contre ses opposants en tous genres. En juin , Francis Pourbagher, directeur de cabinet de Aeschlimann a été condamné à six mois de prison avec sursis pour dénonciation calomnieuse ­ il avait accusé à tort un Raccourci vers Internetmembre de la Fondation Elahi de lui avoir foncé dessus en voiture. Le tribunal de Nanterre, qui n'en peut plus des affaires asniéroises, dénonçait alors une «instrumentalisation de l'autorité judiciaire». 


Belgique : Scientologie

Les squatters du Bd de Waterloo en sursis

Le Soir Magazine , 6 octobre 2006 par Renaud Lecadre

[Texte intégral]  

Une tentative d'expulsion des "squatteurs" des immeubles sis aux numéros 101, 102 et 103 du boulevard de Waterloo, vides depuis 3 ans et d'une superficie de 20.000 m2, a été menée vendredi matin, vers 05h00, par un service d'ordre privé composé de plusieurs hommes et d'un chien qui portait une muselière.Selon la police, qui est intervenue sur place à la demande des occupants, la société pour laquelle travaillent les membres du service d'ordre est reconnue par le ministère de l'Intérieur. Dans un communiqué, le bourgmestre Freddy Thielemans a rappelé que seule une décision du Juge de Paix peut servir de base à une expulsion et qu'il revient aux forces de police d'exécuter cette décision du Juge de Paix.
 
Les hommes du service d'ordre mandaté par le propriétaire de l'immeuble ont tenté de changer les serrures des entrées des immeubles et ont réclamé des clés aux occupants. Selon l'un de ceux-ci, les membres du service d'ordre provoquaient les personnes présentes et dissuadaient celles à l'extérieur de rentrer.
 
La police a expliqué sur place qu'elle avait agi à la demande des occupants dans le cadre du maintien de l'ordre qui était menacé par la présence du service d'ordre. Dans la matinée, un avocat et un autre représentant du propriétaire ont procédé à une visite des lieux pour constater que l'intérieur de l'immeuble n'était pas détérioré.

Pour l'avocat des occupants, Me Alexis Deswaef, cette tentative d'expulsion viole les accords obtenus jeudi avec l'avocat du propriétaire. Une rencontre entre Me Deswaef, José Garcia, représentant le Syndicat des Locataires, l'Abbé des Marolles Jacques Van der Biest et l'avocat du propriétaire s'est déroulée jeudi. Une réponse à une date de départ devait être donnée lundi selon l'accord, a indiqué l'avocat des occupants.  
José Garcia a condamné cette intrusion d'une "milice privée" chez les habitants de l'immeuble. "Je pense qu'aujourd'hui, le propriétaire de l'immeuble a compris qu'il n'avait plus intérêt à expulser les gens avant lundi", a-t-il déclaré. Pour M. Garcia, la légalité de cette occupation repose sur le droit au logement garanti par la Constitution.
 
Par l'avis qu'elle a publié et collé aux portes, la société immobilière Belgium Buildings Acquisitions Inc. (BBAI), dont le siège est basé aux Etats-Unis et qui se déclare propriétaire de l'immeuble occupé, explique qu'une rénovation pour ce bâtiment est planifiée depuis des mois et qu'elle a pris du retard.
 
Selon le bourgmestre Freddy Thielemans et José Garcia, le propriétaire des lieux leur a confirmé la volonté de l'Eglise de Scientologie d'établir son siège européen à cette même adresse.

D'après BBAI, la phase préliminaire aux rénovations est prête à démarrer. Elle annonce une coupure de courant et d'eau pour lundi. Elle avertit que seuls les employés portant un casque de protection seront habilités à se trouver dans le bâtiment dont la démolition de l'intérieur devrait débuter selon elle lundi matin, à 09h00. "Nous nous sommes renseignés auprès du service d'urbanisme de la Ville et aucune demande de permis n'a été introduite. En cas de travaux, la Ville pourra clairement intervenir", a réagi José Garcia.
 

Le Syndicat des Locataires et la société Belgium Buildings Acquisitions Inc. ont toutefois un point de vue en commun: celui du constat de manque d'appartements à Bruxelles et de l'échec de la politique gouvernementale en matière de logement. "Les responsables de la société BBAI sont très conscients du problème inhérent au manque d'appartements à Bruxelles et du fait que le gouvernement a échoué à fournir des habitations à bas loyer pour les personnes dans le besoin. Nous regrettons grandement cette situation", indique l'avis laissé dans l'immeuble. La société immobilière propose un transport gratuit samedi aux personnes qui quitteront l'immeuble pour les emmener vers les lieux de leurs choix à Bruxelles ou en périphérie. Une assemblée générale des occupants de l'immeuble se tiendra samedi afin de déterminer la date de leur départ.


Canada : Mission de l'Esprit-Saint

Il refuse une greffe par conviction religieuse

Canoë, 6 octobre 2006

[Texte intégral]


Un membre du groupe religieux La Mission de l'Esprit-Saint atteint de leucémie refuse une greffe de moelle osseuse par conviction religieuse. La Mission de l'Esprit-Saint a été ciblée plus tôt cette semaine par le ministère de l'Éducation qui veut fermer ses écoles illégales.

La tante du jeune homme atteint de leucémie, qui est prête à faire don de sa moelle osseuse pour sauver son neveu, a quitté la Mission de l'Esprit-Saint il y a plus de 10 ans. Elle faisait partie du groupe situé à Lavaltrie. Un groupe différent de ceux de Montréal-Nord et de Joliette, dont on parle cette semaine dans l'actualité, mais qui enseigne la même doctrine. Eugène Bérubé, spécialiste en pensée sectaire, s’intéresse au groupe religieux depuis plusieurs années. «Comme dans tous les mouvements sectaires fermés, ils considèrent les gens à l'extérieur du groupe comme dangereux. Les familles ont honte de ceux qui quittent le groupe et les rejettent entièrement. Donc, au lieu d'accepter, par exemple, un don de moelle osseuse ou de sang, les gens préfèrent carrément laisser mourir quelqu'un», explique le spécialiste. Comme le patient est majeur, il est dans son plein droit de choisir si oui ou non, il recevra un traitement.


France : Laïcité

La République est laïque, c'est tout !

Témoignage, 6 octobre 2006

[Texte intégral]

Nous avons la chance inouïe de vivre dans une République laïque. Pour cette raison, les citoyens français ont le rare, le très rare privilège de jouir de l’absolue liberté de conscience et de la même absolue liberté d’expression. Jusqu’à quand ? Parce que beaucoup de religieux de tous poils, mais aussi de politiques qui se croient habiles, s’agitent, qui pour faire reconnaître le "blasphème" comme illicite, qui pour faire modifier la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État, qui pour introduire la notion de religiosité dans la Constitution, qui pour faire financer par la "res publica" la construction d’édifices religieux, qui pour confondre enseignement public et enseignement privé comme s’il n’y avait pas assez d’abus en ce domaine, etc, etc...

Et l’on voit un professeur de philosophie menacé de mort pour s’en être pris à la religion musulmane, et l’on voit Hani Ramadan (le frère de Tariq) interdit d’enseignement en Suisse par le Conseil Fédéral de Genève - venir enseigner la "charia" dans une école privée de Lyon. Ce personnage n’a-t-il pas déclaré la lapidation des femmes comme licite ? Ne prêche-t-il pas contre les lois de la République ? Comme beaucoup d’affiliés à telle ou telle secte ainsi les "évangélistes américains" qui prêchent à nos portes ?

Chers citoyens, une authentique déréliction serait-elle en marche et proche de l’aboutissement ? J’en ai bien peur, pure clause de style, car pour ce qui me concerne, il ne s’agit nullement de laisser enfermer notre Constitution - qui est l’affaire de chacun d’entre nous - dans les filets d’un dogme religieux quel qu’il soit ! Laïcité oblige ! Dans ce contexte, il convient que nous soyons clairvoyants pour déjouer et s’opposer à toutes manœuvres, de qui que ce soit, dont le but serait d’affaiblir ou de porter atteinte à la laïcité de la République, Laïcité dont beaucoup d’hommes politiques étrangers qui, après l’avoir dénigrée, disent qu’elle est, finalement, un facteur de paix !

Au sujet des atteintes qui se préparent ou qui sont "en marche" contre la laïcité de la République et la loi de 1905, il va falloir être extrêmement vigilants, et il importe que les candidats à l’élection présidentielle se déterminent clairement, sans langue de bois. Le député Rossinot, dans un rapport récent à Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur, dit qu’il lui faut surtout pas modifier la loi de 1905, mais au contraire la préciser, la renforcer. Sera-t-il entendu ? Ne devrons-nous pas y veiller et / ou nous donner les moyens de le faire ?

Alors, lorsque Gilbert Aubry, évêque catholique, "invoque" et mélange hardiment métissage réunionnais, religions, spiritualité, philosophie pour aboutir à la déclaration : "Rendons à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César" et dire qu’il y voit le fondement de la laïcité, il commet une grave erreur. Mais est-ce une erreur ? L’évêque, ce disant, subordonne la laïcité à la reconnaissance d’un dieu ! C’est un habile détournement de sens ou une monumentale bévue.

Encore qu’une bévue est en général attribuée à l’ignorance ou à la maladresse, ce dont je ne taxerai certainement pas cet évêque : c’est plutôt une tentative de dessaisissement de la laïcité de sa réelle signification, c’est une tentative de "prise de possession” de la laïcité.

Mais la laïcité n’appartient à personne l’évêque ! On y adhère, on la vit, on la fait vivre, on la défend, car la laïcité est une identité de notre République. Qui y porte atteinte porte atteinte à la République. Il faut que ce soit clair et que ce soit dit ! Cette tentative de supercherie serait cocasse si elle n’était aussi lourde de sous-entendus !


Angleterre : Enfants de Dieu - La Famille

Des nouvelles ....

Courriel, 9 octobre 2006 - Article à paraître dans le prochain numéro de FAIRNEWS (UK) Article reçu en anglais, traduction Jacques Richard.

[Texte intégral]

Fleetwood Mac, le guitariste Jeremy SPENCER et son épouse Fiona ont adhéré aux Enfants de Dieu en 1971, et leurs huit enfants ont été élevés dans des communautés partout dans le monde; mais les enfants ont quitté quand ils étaient grands, et maintenant trois d'entre eux ont constitué leur propre ensemble musical, ceci contre le voeu de leur père qui demeure dans la secte.

Jeremy SPENCER a disparu à Los Angeles au cours d'une tournée avec Fleetwood Mac. C'était un des meilleurs orchestres de la région.

Le FBI et la police de l'état ont lancé une grande recherche, avec des appels à la radio et à la TV. Des amis ont dit qu'l avait quitté l'hôtel "pour aller à la librairie, mais cinq jour plus tard le musicien est réapparu, ses longs cheveux rasés, et il a annoncé qu'il avait adhéré aux Enfants de Dieu. Il avait été recruté par un membre de la secte qui lui avait chanté une chanson.

Le manager de la tournée a fait alors cette remarque:"Il  marmonait  tout le temps simplement: Jésus t'aime! C'était affreux, comme s'il avait perdu la tête , ou tout comme". Il pensait que le guitariste avait subi un lavage de cerveau.

Fiona Spencer s'est envolée pour voir son mari, et , à l'étonnement général, elle a décidé qu'elle-même et leurs deux enfants le rejoindraient. Ils ont vécu au Sr Lanka, en Inde, aux Philippines, en Italie, en Sibérie et au Brésil, et ils ont eu trois enfants de plus, y compris Koa et Cat, deux menbres du nouvel orchestre, qu'ils ont nommé Jynxt. Tally, le troisième membre du groupe est leur demi-soeur. Fiona qui est encore dans la secte en Italie, a eu trois autres filles d'un autre partenaire.

Les frères et soeurs n'ont pas grandi ensemble parceque les enfants étaient groupés par âges et envoyés dans des communautés différentes du même pays. Quand on leur demandait s'ils mettaient en question les croyances de leurs parents et s'ils discutaient avec eux, Koa disait:"Tout le temps, mais pas toujours avec nos parents, parce que lorsque nous grandissons, ils ne vivent pas dans la même communauté que la nôtre". "Vous pouvez discuter avec les adultes qui nous prennent en charge, mais vous n'êtes pas vraiment de quelque part, et vous recevriez une sévère rebuffade, et ordinairement vous seriez mis dans une pièce pendant deux jours à jeûner et à vous remettre en accord avec Dieu".

Tally a raconté que le plus dur, à son avis, était la mendicité:"Nous devions mendier auprès des plus pauvres de la terre pour manger".
Elle a dit: "Je me souviens que pendant les deux étés que nous avons passés en Sibérie, Des gens vêtus de loques vendaient des légumes sur leurs brouettes, et ils nous donnaient quelquechose à manger". Elle secouait la tête à ce souvenir.

Prendre le monde réel en considération n'est pas facile. "Je n'ai pas de numéro national d'immatriculation",explique Koa,"Mon passeport est plein de tampons bizarres. je ne pouvais pas signer pour une allocation, ni ouvrir un compte bancaire. Je passais des journées à errer dans des super-marchés".

Jusqu'à ce qu'elle ait grandi, le seul son que Koa ait entendu de l'ensemble de son père a été une très courte séquence vidéo  pour "nous montrer comme le monde réel était mauvais". Pour leur album "Bring Back Tomorrow", Koa a écrit une chanson contenant ces mots:"Je ne crois pas en Dieu", ce qu'elle a refusé de changer, en dépit des objurgations de son père.

Jeremy Spencer vit en Irlande avec la secte. "Bien que je pense qu'il n'aime pas tellement être là", a dit un de ses fils. "C'est trop humide. Je pense qu'il aimerait retourner au Brésil".

Malgré leur étrange milieu de croissance, les enfants ont une relation affectueuse avec leur père, et ils disent qu'ils ne lui demanderaient jamais de quitter La Famille. 

"Qu'est-ce qu'il ferait", demandent-ils . "Il aura bientôt 60 ans. Il ne veut pas faire de tournées. D'un côté nous voyons le piège. Il n'est pas dans le coup. Les communautés ne sont pas branchées sur la réalité. Il ya une certaine attirance vers ça, même si ce n'est pas  [le cas] pour nous".
 
The Independant 10-8-2006                                            Daily Mail 17-8-2006                          trad. Jacques RICHARD
 La chaîne anglaise 4  a diffusé un programme sur Ricky Rodriguez, le beau-fils du fondateur des EDD,  et son successeur putatif, qui a assassiné la femme qui l'avait élevé, pui s'est suicidé (6-01-2005). Il avait quitté la secte en 2000. Il a laissé une vidéo où il accuse sa mère des abus sexuels qu'il avait subis en bas âge. (Chanel 4 , Cutting Edge: Cult Killer 21 -8-2006

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France : Actualités diverses

Enfants esclaves, enfants battus

Le Monde, 10 octobre 2006 par Claire Bisset, ancienne défenseure des enfants

[Texte intégral]

Pour la première fois, l'ONU a lancé une enquête mondiale sur les violences faites aux mineurs

Pendant longtemps, la violence contre les enfants a été traitée comme une sorte de compagnon de route obligé de toute société. Une expression inévitable du sadisme ordinaire. Devant l'évidence, une telle vision ne suffit plus à en rendre compte aujourd'hui. Ce 11 octobre, en effet, sont présentés à l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, les résultats d'une grande enquête menée sur ce thème pendant trois ans sous la direction d'un juriste et ancien ministre brésilien, Paulo Sergio Pinheiro, à la demande de Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU. Plus de 2 000 personnes ont participé à cette recherche, à laquelle, une fois n'est pas coutume, les enfants eux-mêmes ont été associés.

Les résultats sont saisissants, bien éloignés des abstractions qui les auraient rendus " acceptables ". Qu'on en juge. Au cours de la seule année 2002, 53 000 mineurs dans le monde ont succombé à un meurtre. Trois mille cinq cents enfants de moins de 15 ans sont assassinés tous les ans dans les pays développés. Partout, ces meurtres sont concentrés sur deux classes d'âge : de 0 à 4 ans et de 15 à 17 ans. Les victimes les plus nombreuses se recrutent bien sûr parmi les groupes les plus fragiles : enfants handicapés, enfants de la rue, membres de minorités ethniques, réfugiés et déplacés, mineurs délinquants...

Mais les meurtres ne rendent évidemment compte que d'une très petite partie de la violence contre les enfants. La violence sexuelle et les châtiments corporels sont incomparablement plus fréquents que les homicides. Sur ces deux chapitres, la recherche de l'ONU apporte de nouvelles et accablantes informations. Elle relève en effet que, au cours de l'année 2002, 150 millions de filles et 73 millions de garçons ont subi des relations sexuelles forcées, la plupart du temps exercées dans le cadre familial ou par un proche de l'enfant, y compris par l'un de ses pairs. Cette violence sexuelle atteint bien entendu des sommets lorsqu'elle est liée à une forme d'esclavage, par exemple la prostitution ou la pornographie infantile, qui, loin d'être " virtuelle ", a aussi besoin de " vrais " enfants. Au total, près de 2 millions de mineurs sont enrôlés de force dans la prostitution et la pornographie, plus d'un million d'entre eux étant littéralement achetés et revendus, parfois bien au-delà des frontières de leur pays.

L'étude analyse aussi la situation des enfants en institution, dont beaucoup, souligne-t-elle, font l'objet de mauvais traitements : les orphelinats, à eux seuls, regrouperaient environ 7 millions d'enfants, dans des conditions où les châtiments corporels sont très largement pratiqués comme une méthode d'éducation.

Les corrections physiques en famille sont désormais interdites - par la loi - dans seize pays industrialisés. De toute évidence, les experts souhaiteraient, sans le dire explicitement, que cette prohibition s'étende. Ils sont en revanche formels sur la nécessité d'interdire les châtiments corporels à l'école, encore pratiqués - en toute légalité - dans plus de cinquante pays du monde, et tolérés dans bien davantage.

L'étude réserve ses critiques les plus vives à des pratiques qui ne sont pas partout prohibées, telles que les mutilations sexuelles féminines, dont ont été victimes, dans leur enfance, entre 100 et 140 millions de femmes. Ou encore l'incarcération des adolescents, parfois décidée pour simple vagabondage. Enfin et surtout, la peine de mort appliquée aux mineurs en raison d'actes commis avant leur majorité. On découvre aussi que... 31 pays autorisent des sanctions " judiciaires " telles que les coups de fouet, la lapidation et l'amputation sur les mineurs.

Enfin, et ce n'est pas le moindre aspect de cette recherche, près de 220 millions d'enfants sont économiquement exploités à travers le monde, dont plus de la moitié dans des activités dangereuses (mines, fabrication d'explosifs, d'armes, manipulation de toxiques), et plus de 5 millions sont esclaves. Pourtant, l'espoir vient précisément du secteur du travail des enfants. Car ces données, pourtant effarantes, sont en diminution depuis quelques années. De plus en plus, grâce aux instruments de droit dont la communauté internationale s'est dotée depuis près de vingt ans, à commencer par la Convention internationale sur les droits de l'enfant (1989), des prises de conscience se font jour, les systèmes judiciaires évoluent, quelques améliorations apparaissent. La totalité des pays du monde sauf deux (Somalie et... Etats-Unis) ont aujourd'hui ratifié ce traité.

Mais les améliorations demeurent timides et trop lentes. Aussi Paulo Sergio Pinheiro conclut-il à la nécessité absolue de modifier les textes les plus inadmissibles (peine de mort, mutilations légales, etc.). Mais il demande également aux Etats membres de cesser de considérer la violence contre les enfants comme une sorte de phénomène naturel contre lequel on ne peut rien. Une vraie prévention est possible, dit-il, citant un exemple : celui des violences domestiques auxquelles assistent chaque année... entre 133 et 275 millions d'enfants. La violence, évidemment, suscite la révolte chez ceux qui en sont directement témoins. Mais elle agit aussi comme un " modèle " sur les générations qui vont suivre.

Modèles de violence, enfin, les adultes déclenchent des conflits armés qui, entre autres effets, ravagent la vie des plus jeunes. Dans le monde, 300 000 enfants sont devenus, bien malgré eux, des soldats, qui portent des armes trop lourdes pour eux, dans un monde aussi trop lourd pour eux.

Par cette étude, les Nations unies lancent un défi à leurs Etats membres. Reste aujourd'hui à le relever.


France : Religions

Un pasteur évangélique à la tête de la Fédération protestante

Le Figaro, 10 octobre 2006 par Sophie Ravinel

[Texte intégral]

L'élection de Claude Baty, issu d'une Église implantée de longue date en France, est un geste en direction des nouvelles Églises évangéliques.

Pour la deuxième fois depuis sa création en 1905, la Fédération protestante de France (FPF) va être dirigée par un pasteur évangélique. A moins d'un changement de cap imprévu, Claude Baty, pasteur de l'Église évangélique libre de Paris-Alésia, devrait en effet succéder en avril prochain au pasteur réformé Jean-Arnold de Clermont.

Cette nomination n'a rien d'anodin puisque l'histoire de la FPF ne compte que deux présidents qui ne sont pas issus des Églises réformées : Edouard Grüner (1905-1927, Union des Églises évangéliques libres de France) et Jacques Tartier (luthérien, 1997-1999).

La désignation, ce week-end, par le conseil de la FPF, du pasteur Baty – père de famille, président de la Fédération protestante d'Ile-de-France depuis 2004 et de l'Alliance biblique française depuis 1997 – devra être validée par l'assemblée générale de la Fédération, fin mars.

Mais elle manifeste d'ores et déjà la volonté de construire des ponts en direction des mouvances évangéliques en pleine croissance et susceptibles de changer le visage du protestantisme français. Un sondage Réforme/La Croix d'avril 2006 affirme qu'au moins 25% des protestants français appartiennent à la mouvance évangélique.

Tension entre deux pôles

Pour le président sortant, Jean-Arnold de Clermont, ce choix «manifeste la tension qui existe depuis une vingtaine d'années entre le pôle luthéro-réformé et celui des Églises dites «confessantes», évangéliques ou pentecôtistes». Dans cette configuration, «l'élection de Claude Baty peut être considérée comme un pont».

Selon le pasteur de Clermont, qui dirigeait la FPF depuis 1999 et ne se représentait pas, l'Union des Églises évangéliques libres de France, à laquelle appartient Claude Baty, «est située au centre, sans appartenir à l'un ou l'autre des pôles». «Fondée en 1849, elle ne peut en aucun cas être confondue avec les Églises évangéliques nouvelles en provenance des États-Unis par exemple», explique-t-il.

Reste à savoir si ces milieux évangéliques, appartenant ou non à la FPF, accepteront de se reconnaître dans la figure du pasteur Baty, déjà considéré par certains comme «crypto-réformé».


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question/réponse - Alain Suguenot - Classement conséquences

JO , 10 octobre 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 101587  de M. Suguenot Alain ( Union pour un Mouvement Populaire - Côte-d'Or ) QE
Ministère interrogé :  justice
Ministère attributaire :  justice
 Question publiée au JO le : 01/08/2006 page : 7966
 Réponse publiée au JO le : 03/10/2006 page : 10408
 
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  sectes
Analyse :  classification. conséquences
Texte de la QUESTION :  M. Alain Suguenot appelle l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la lutte contre les sectes. Celle-ci est primordiale contre toute organisation qui s'avère dangereuse et endoctrinante pour les individus, à des fins d'ailleurs très souvent financières. Cependant, il faut être très prudent et ne pas tomber dans la stigmatisation systématique de certains courants philosophiques ou religieux qui n'ont rien de sectaire mais sont parfois considérés comme tels par certains qui ne les différencient pas des sectes. II peut alors y avoir un risque d'atteinte à la liberté de religion ou d'opinion philosophique. Dans certains cas, cela peut même avoir des conséquences au niveau professionnel. Aussi souhaiterait-il savoir si le fait d'appartenir à une organisation répertoriée dans le rapport parlementaire annuel comme étant une secte est susceptible de justifier des mesures de rétorsion de la part d'un employeur privé ou de la part de l'exécutif d'une collectivité territoriale.
Texte de la REPONSE :  Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que le recours à liste des mouvements à caractère sectaire établie par la commission d'enquête parlementaire sur « les sectes en France », en 1995, doit être évité au profit de l'utilisation de faisceaux de critères, tel que le Premier ministre l'a rappelé par circulaire du 27 mai 2005. Par ailleurs, les principes garantis constitutionnellement interdisent à quelque autorité que ce soit de porter un jugement de valeur sur les motivations des personnes qui adhèrent à des organisations. Toutefois, lorsque ces organisations commettent des atteintes aux personnes et aux biens, il va de soi que l'autorité judiciaire doit apporter une réponse déterminée aux dérives constatées.
UMP 12 REP_PUB Bourgogne O


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question/réponse - Pierre Morel-A-L'Huissier - Lutte et prévention

JO , 10 octobre 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 101015  de M. Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  jeunesse et sports
Ministère attributaire :  Premier ministre
 Question publiée au JO le : 01/08/2006 page : 7960
 Réponse publiée au JO le : 10/10/2006 page : 10563
 Date de changement d'attribution : 05/09/2006
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  sectes
Analyse :  lutte et prévention
Texte de la QUESTION :  M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur le rapport 2005 présenté en avril dernier par Jean-Michel Roulet, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui aborde le sujet de l'emprise sectaire sur les mineurs, qui s'exerce soit directement, soit par l'intermédiaire de parents membres d'organisations déviantes. Ce phénomène, particulièrement inquiétant, pourrait faire l'objet de campagnes de prévention et d'information auprès des jeunes, qui sont des proies toutes indiquées pour les organisations sectaires, notamment à l'adolescence, période connue pour être difficile sur le plan émotionnel et psychologique. Il le remercie de bien vouloir lui donner son sentiment en la matière. - Question transmise à M. le Premier ministre.
Texte de la REPONSE :  L'honorable parlementaire appelle l'attention de M. le Premier ministre sur la lutte contre les dérives sectaires. La question de la prévention des dérives sectaires est une préoccupation constante du Gouvernement, et en particulier des ministères qui ont en charge un public mineur, conscients de la nécessaire information régulière des différents intervenants de terrain. Dans cette optique, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) a publié un guide de formation de l'agent public et a placé des correspondants régionaux auprès des préfets de région afin que soient mises en place des formations décentralisées. Le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative, de même que le ministère de la justice, le ministère de l'éducation nationale et de la recherche et le ministère de la santé et des affaires sociales, ont désigné au niveau régional des correspondants sectes depuis 1996. Formés lors des stages nationaux organisés avec la participation de la MIVILUDES, par l'École nationale de la magistrature (ENM), l'École supérieure de l'éducation nationale (ESEN) ou l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), ces correspondants répercutent au niveau régional ces formations annuelles. Les autres fonctions publiques (territoriale et hospitalière) reçoivent aussi une formation annuelle, par le biais de l'Agence nationale de formation des hôpitaux (ANFH) ou du Centre national de fonction publique territoriale (CNFPT). Par ailleurs, certains ministères, comme celui de la jeunesse, des sports et de la vie associative, ont édité des plaquettes à l'occasion de ces formations (en 2000 et 2002). La prévention de risques sectaires passe aussi par l'information du public. C'est l'une des raisons d'être du rapport annuel de la MIVILUDES et de son site internet d'information au public (http ://www.miviludes.gouv.fr) qui ouvrira un espace jeunes en 2007. La MIVILUDES a aussi publié un livret sur le satanisme, disponible à la mi-octobre 2006 à la Documentation française. Par ailleurs, les associations de défense des victimes de sectes, en particulier l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu, victimes des sectes (UNADFI), ou le Centre de documentation et d'éducation contre les manipulations mentales (CCMM), reconnues d'utilité publique, subventionnées par divers ministères, assurent aussi un rôle de prévention, par les ouvrages qu'elles publient telles des bandes dessinées agréées par le ministère de l'éducation nationale et celui de la jeunesse et des sports, ces associations multiplient les conférences dans les établissements scolaires car la prévention à destination des adolescents passe surtout par l'école. Dans les programmes de l'éducation nationale, ce sujet peut être abordé dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté, en classe de 4e ou de seconde. Enfin, le Gouvernement sera attentif aux conclusions de la commission d'enquête parlementaire créée le 28 juin dernier par l'Assemblée nationale et qui sera chargée d'étudier l'influence des mouvements à caractère sectaire et les conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs.
UMP 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O


France : Satanisme

Un guide du satanisme publié par la Miviludes

AFP, 16 octobre 2006

[Texte intégral]

PARIS - Un guide du satanisme, mouvement à la mode chez les jeunes mais avec des risques de dérives sectaires, est publié lundi par la Miviludes pour aider parents et éducateurs.

Ce guide de 104 pages, tiré à 5.000 exemplaires et vendu en librairie, veut "fournir à tous ceux que le sujet préoccupe un éclairage objectif, inquiétant sans doute mais nullement alarmiste", écrit dans sa préface Jean-Michel Roulet, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

"Deux cents ans après le Siècle des Lumières, l'attrait des forces des ténèbres demeure bien réel pour certains penseurs et pour des adeptes, en nombre croissant depuis quelques années", poursuit-il. "Cette mode satanique s'accompagne d'un cortège d'exactions, de profanations de cimetières ou de lieux de cultes, de suicides, bref, de passages à l'acte qui, même s'ils ne sont pas très nombreux, restent extrêmement graves".

"Comme tout sujet de croyance, le Diable dispose, en vertu de l'application rigoureuse de la loi de 1905 et des principes de laïcité, du droit de cité dans notre pays", insiste-t-il. "La seule limite, comme toujours, sera établie par le possible trouble à l'ordre public et par les atteintes aux lois et règlements, notamment les menaces pesant sur les droits de l'Homme, la dignité et l'intégrité physique des adeptes ou des tiers".

Outre une présentation de l'histoire du phénomène sataniste, de ses bases philosophiques et de ses dimensions actuelles, l'ouvrage fournit des conseils pratiques pour mieux décrypter l'attitude et les pratiques d'un adolescent. Il comporte également une annexe sur l'univers musical d'inspiration sataniste.

Il s'attache à différencier les personnes qui vouent un culte à Satan de celles qui sont simplement imprégnées d'un imaginaire sataniste : gothiques, fans de rock metal, Hells Angels ...

Ce guide est destiné au grand public alors qu'un second document existe déjà, réservé aux magistrats et aux enquêteurs, pour leur fournir des outils précis (images, symboles utilisés...) permettant de déceler l'aspect sataniste éventuel d'une affaire de profanation ou de suicide.

("Le satanisme : un risque de dérive sectaire", La Documentation Française,
104 pages, 7 euros)


Honduras : Moon

Le cardinal Maradiaga refuse un prix de la secte Moon

APIC, 17 octobre 2006

[Texte intégral]

Tegucigalpa - La secte Moon, par le biais de l'une de ses organisations de façade, a octroyé un prix à l'archevêque de Tegucigalpa, au Honduras, le cardinal Oscar Andrès Rodriguez Maradiaga.

Ce dernier a immédiatement refusé cette distinction offerte par l'une des sectes les plus puissantes en Amérique. Selon le quotidien "La Prensa", les moonistes entendaient remettre le prix au cardinal au cours
d'une cérémonie fastueuse dans l'un des plus importants hôtels du pays.

Mgr Juan José Pineda, évêque auxiliaire, a expliqué que le cardinal avait refusé ce prix qui devait le distinguer pour son travail comme "ambassadeur de la paix", après avoir appris que derrière l'organisation
de façade se profilait en réalité la secte Moon.


France : Témoins de Jéhovah

Vif échange à la commission parlementaire sur les sectes

AFP, 17 octobre 2006

[Texte intégral]

PARIS - Vif échange au sujet des témoins de Jéhovah à la commission parlementaire sur les sectes

Les Témoins de Jéhovah ont fait l'objet mardi d'un vif échange d'arguments à propos de la notion de "trouble à l'ordre public" au cours d'une audition de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes et les mineurs.

Celle-ci entendait M. Didier Leschi, chef du bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur. Il a expliqué que ses services accordaient "systématiquement le bénéfice des dispositions (ndlr fiscales) prévues pour les associations cultuelles aux associations des témoins de Jéhovah en abandonnant l'argument selon lequel leur doctrine était constitutive d'un trouble à l'ordre public". Il s'appuie sur la jurisprudence du Conseil d'Etat qui, à deux reprises, a accordé à des associations des Témoins de Jéhovah les dispositions fiscales appliquées aux associations cultuelles.

Le président et le rapporteur de la commission, MM. Georges Fenech et Philippe Vuilque, ont dit leur stupéfaction considérant qu'on ne pouvait pas ignorer la maltraitance psychologique des enfants de Témoins de Jéhovah dont ont témoigné d'anciens adeptes, évoquant aussi l'interdiction des transfusions sanguines, le porte-à-porte prosélytique, etc. Les autres membres de la commission ont également insisté sur la nécessaire prise en considération de la souffrance des enfants.

M. Leschi a indiqué qu'il n'a pas connaissance de plaintes ni de condamnations, que le défenseur des enfants n'avait saisi la justice d'aucun cas de maltraitance.

Ignorant les arguments des membres de la commission, il a indiqué qu'il "appliquait le cadre juridique" et que le Bureau central des cultes n'était "pas chargé de la protection de l'enfance, ni de la PMI".

La commission parlementaire, constituée le 28 juin, a commencé ses auditions le 12 juillet. Elle rendra son rapport le 13 décembre.


France : Satanisme

Les fans de Satan suscitent l'inquiétude

Ouest France, 19 octobre 2006 par Bernard Le Solleu

[Texte intégral]

Mode folklorique, phénomène religieux ou dangereux fanatisme ? Les satanistes font peur. Président de la mission anti-sectes (Miviludes), Jean-Michel Roulet pense, en tout cas, qu'il faut être vigilant.

S'habiller de noir, arborer des croix, des piercings, aimer la musique metal, n'est-ce pas surtout une mode ?

Il y a un phénomène de mode incontestable et rien de particulièrement dangereux à écouter certaines musiques gothic et metal, à porter certains habits et à s'afficher fan de Satan. Mais cet imaginaire sataniste est une porte d'entrée vers des groupes aux leaders charismatiques et violents, prêts à profaner des cimetières, brûler des églises, qui professent la scarification, le viol et le suicide. Face à ces dérives, l'État ne peut pas rester indifférent.

En fait, Satan s'est banalisé.

Il ne fait plus peur. Il appartient à l'Histoire. À celle de la fin du Moyen-âge quand l'Europe est saisie de grandes peurs : la peste, les invasions. Satan personnifie alors l'esprit du mal. On brûle les hérétiques et les sorcières. Au XVIII e siècle, en revanche, une certaine élite commence à pratiquer le satanisme comme voie d'opposition au pouvoir absolu du roi. Satan devient symbole de liberté.

À l'époque du romantisme, il est tout à fait fréquentable : c'est Méphistophélès, c'est Faust. Puis il resurgit d'abord aux USA, dans les années 1960. Anton LaVey crée l'église sataniste. Un dissident en crée une autre. Les Rolling Stones chantent leur sympathie pour le diable. Satan a du succès au cinéma, et maintenant, avec Internet, il est partout.

Qui sont les fans de Satan ?

Vous avez d'abord des fondamentalistes. Ils connaissent parfaitement la « théologie » du satanisme, son histoire, ses rituels. Ils ne sont pas forcément dangereux. Il y a des sympathisants, très peu pratiquants. Et puis une foule de jeunes gens qui vivent dans l'univers satanique, sans ne rien en connaître. Qui ne distinguent pas le virtuel du réel, quand ils visionnent sur Internet messes noires ou messes rouges. C'est dans ce vivier que puisent les groupes sectaires.

Les délits commis sont peu nombreux.

Ils restent rares. Mais nous n'avons pas les moyens de mesurer ce qui se passe. Les enquêteurs n'ont pas toujours à l'esprit ce risque de dérives sataniques quand ils examinent des cas de suicide chez des ados. Mal de vivre, spleen, dépit amoureux ? Comment imaginer que, conditionnés après certains rituels, ils ont voulu rejoindre les forces des ténèbres ? Quelques dizaines de cas sont recensés chaque année. Il y en a certainement plus. Il faut renouer le dialogue, offrir des repères, fixer des limites à ne pas dépasser, sous peine de les laisser basculer dans ce nouvel obscurantisme.

Quels sont les liens entre groupes satanistes et néonazis ?

Ils adorent les mêmes symboles. Le Vvastika (la croix gammée), le chiffre 8, à la fois symbole de l'infini, quand il est couché, et date de naissance d'Hitler. Certains adeptes du Hard Metal adorent les tuniques nazies. Entre les groupes satanistes et néonazis, il peut y avoir fusion, d'autant plus que les néonazis offrent aux satanistes des gens prêts à passer à l'acte. C'est pourquoi, après une profanation de cimetière, le travail des enquêteurs n'est pas simple. Les croix tracées sur les tombes signent-elles un acte antisémite ou satanique ? Ces groupes cherchent, en réalité, à noyer le poisson.
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Le satanisme, un risque de dérive sectaire, (La Documentation française, 104 pages, 7 €). L'ouvrage de la Miviludes donne des conseils et des informations pratiques aux parents, enseignants, éducateurs, associations inquiets face à des adolescents fascinés par la mouvance sataniste.


France : Témoins de Jéhovah

Querelles autour du statut des Témoins de Jéhovah

Le Monde, 19 octobre 2006 par Xavier Ternisien

[Texte intégral]

Les Témoins de Jéhovah sont-ils une religion à part entière ou doivent-ils être considérés comme une secte ? L'administration a fait son choix. Pour Didier Leschi, chef du bureau central des cultes au ministère de l'intérieur, "en l'état actuel de la jurisprudence, ils ont le droit de bénéficier du statut d'association cultuelle". Ce statut, défini par la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat, donne droit à un certain nombre d'avantages fiscaux.
 
A l'inverse, la commission d'enquête parlementaire sur les sectes et les mineurs, présidée par le député Georges Fenech (UMP, Rhône), considère que les Témoins de Jéhovah sont une secte et que des enfants y sont victimes de "maltraitance psychologique".

Le chef du bureau des cultes se retranche derrière la jurisprudence du Conseil d'Etat. Au cours de ces dix dernières années, les préfectures ont refusé d'accorder le statut d'association cultuelle aux associations de Témoins de Jéhovah. Or, les tribunaux administratifs ont constamment donné raison à ceux-ci.

Dans deux arrêts du 23 juin 2000, le Conseil d'Etat a reconnu implicitement le statut cultuel de deux associations locales des Témoins de Jéhovah à Clamecy (Nièvre) et à Riom (Puy-de-Dôme), estimant qu'elles pouvaient bénéficier de l'exonération de la taxe foncière pour les lieux de culte consentie aux associations cultuelles, puisqu'aucun acte délictueux ne pouvait leur être reproché. En effet, selon la jurisprudence administrative, une association peut être reconnue comme cultuelle à deux conditions : qu'elle ait pour objet exclusif l'exercice du culte et qu'elle ne porte pas atteinte à l'ordre public.

Les principaux reproches adressés aux Témoins de Jéhovah concernent leur refus de la transfusion sanguine. Or, le bureau des cultes rappelle que, dans un arrêt du 16 août 2002, le Conseil d'Etat a estimé que "le refus de recevoir une transfusion sanguine constitue l'exercice d'une liberté fondamentale". Il s'appuie aussi sur les dispositions de la loi Kouchner du 4 mars 2002 sur le droit des malades. "Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision", dit ce texte.

"LIBERTÉ DE CONSCIENCE"

Le refus de la transfusion sanguine ne soulèverait donc plus de difficultés en termes juridiques, selon le bureau des cultes. Depuis peu, la Caisse d'assurance-vieillesse, invalidité, et maladie des cultes (Cavimac), qui assure notamment la couverture sociale des prêtres catholiques, a accepté d'assurer 700 ministres du culte des Témoins de Jéhovah.

Le chef du bureau des cultes a eu l'occasion d'exprimer le point de vue de l'administration, mardi 17 octobre, devant la commission parlementaire. Son intervention a provoqué des réactions très vives. "Nous sommes atterrés, a réagi Martine David (PS, Rhône). Vous donnez le sentiment d'être imperméable aux témoignages des anciens adeptes et à la maltraitance psychologique des enfants." "On ne m'a jamais avancé de dossiers précis sur des cas de maltraitance chez les Témoins de Jéhovah au cours de ces dernières années", a répondu M. Leschi.

"Dans ce que vous dites, j'entends une reconnaissance officielle des Témoins de Jéhovah, s'est indigné M. Fenech. Vous êtes en train de nous dire que cette organisation est devenue la cinquième religion de France !" Quant au député Alain Gest (UMP, Somme), il a reproché au chef du bureau des cultes, qui disait ne pas devoir porter de jugement sur les croyances, de "mettre sur le même plan les religions et les sectes".

Dans son exposé, M. Leschi s'en est pris à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), l'accusant d'"approximation". "Le ministère de l'intérieur est parfois accusé de sous-estimer le trouble à l'ordre public que généreraient 'par nature' certains mouvements, focalisant ainsi l'attention de la Miviludes, a-t-il expliqué. Je veux parler de mouvements qui, pour certains, ont des décennies, voire des siècles d'existence et sont issus de grands courants spirituels ou s'y rattachent, comme les Frères de Plymouth (un groupe fondamentaliste protestant), les Témoins de Jéhovah, et, depuis quelques mois, les Loubavitch, qui sont l'expression d'une vieille tradition du hassidisme juif. (...) Je crains fort que cette stigmatisation (...) ne constitue à terme des troubles à l'ordre public, ou pour le moins des manifestations d'intolérance à l'égard de l'une des libertés les plus fondamentales de tout homme et de tout citoyen : la liberté de conscience."


France : Satanisme

Simple rébellion ou dérive sectaire?

Libération, 20 octobre 2006 par Bruno Icher

[Texte intégral]

Faire, en un peu plus de 100 pages petit format, un tri cohérent dans le bazar référentiel qui hante satanisme, gothisme ou heavy metal, relevait de la mission suicide. Entre Nietzsche, J.-K. Huysmans, Anton LaVey, le créateur de l'Eglise satanique, des groupes comme Cradle of Filth ou les Rolling Stones, la confusion est à peu près totale dans le grand public. C'est pourtant le tour de force accompli par un ouvrage intitulé Satanisme, un risque de dérive sectaire (1).
 
Le livre effectue un résumé historique plus qu'honorable sur les origines des divers mouvements et s'attache systématiquement à discerner ce qui relève du folklore de l'authentique dérive sectaire. «Il n'y a rien de pire que de laisser un vide face à des peurs nées de fantasmes», résume Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui a chapeauté cet ouvrage. «Ce guide grand public est une adaptation d'un travail réalisé pour les magistrats et les services de police ou de gendarmerie confrontés à des affaires criminelles», explique Jacky Cordonnier, universitaire et principal rédacteur de l'ouvrage, qui travaille sur cette thématique depuis une bonne vingtaine d'années. Il a constaté une augmentation significative de ce qu'il nomme les «déviances et troubles publics : tentatives de suicides, automutilations, profanations». 

Inquiétude croissante. De son côté, la Miviludes a perçu une inquiétude croissante des éducateurs, des services de police, des élus, des thérapeutes ou des parents face au phénomène. «Pour autant, nous voulions éviter de dramatiser, reprend Jacky Cordonnier. Nous savons que le chemin est long entre un jeune homme qui s'habille tout en noir et des faits criminels relevant du satanisme.» 

De fait, chaque chapitre est accompagné de précautions mettant en garde le lecteur contre l'amalgame avec une rébellion qui ne traduit jamais qu'une bonne vieille crise d'adolescence. En substance, si votre grand garçon ne parle plus à sa soeur, ne veut plus participer au concours de pétanque avec son grand-père et que, en revanche, il a exprimé l'intention de se faire tatouer «666»  sur le torse ou de sacrifier Jojo son hamster pendant la nuit des Walpurgis en écoutant Marilyn Manson, il n'y pas forcément lieu d'appeler les services psychiatriques. Bref, les symptômes décrits dans l'ouvrage, depuis l'écoute forcenée de heavy metal jusqu'à la fréquentation de sites spécialisées, ne conduisent pas directement, loin s'en faut, à une dérive sectaire.
«Vulnérabilité».  «Mais cela traduit une certaine vulnérabilité de ces jeunes, plaide Jean-Michel Roulet .

Pour prendre un exemple concret, si un garçon s'achète un T-shirt orné d'une représentation du diable, ce n'est pas bien méchant. En revanche, dans la boutique spécialisée, il risque d'y faire une rencontre avec un représentant d'une secte qui recrute ses adeptes.»
 

(1) La Documentation française ; collectif, 104 pages, 7 euros.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Une secte marquée par une série de tueries-suicides

AFP, 22 octobre 2006

[Texte intégral]

L'histoire de la secte de l'Ordre du temple solaire (OTS), dont un responsable, Michel Tabachnik, est jugé à partir de mardi devant la cour d'appel de Grenoble, est émaillée de drames qui ont fait au total 68 victimes.

- le mardi 4 octobre 1994 à Cheiry (canton de Fribourg en Suisse), les pompiers sont appelés pour l'incendie de la ferme de "La Rochette". Ils ont du mal a pénétrer dans la ferme dont les issues sont verrouillées. Ils constatent qu'un système de mise à feu a été installé dans différents endroits de la ferme. Ils découvrent à l'étage un homme sans vie, la tête dans un sac en plastique, et dans d'autres locaux les corps de 22 personnes.

- le mercredi 5 octobre à Granges-sur-Salvan en Suisse, localité située à 110 km de Cheiry, les pompiers interviennent sur l'incendie d'un chalet dans lequel ils découvrent 25 corps.

Dans les deux cas, la majorité des victimes portent des capes ou robes symboliques et ils ont absorbé une substance, le flunitrazepan, produit hypnotique puissant susceptible de provoquer le sommeil ou un évanouissement.

- le 4 octobre 1994 à Morin-Heights (province de Québec au Canada), les corps calcinés de deux personnes sont retrouvées dans un chalet en feu. Deux jours plus tard, dans un chalet voisin, les policiers retrouvent les cadavres d'un couple et d'un bébé de trois mois. Tous faisaient partie de l'OTS.

Les enquêteurs découvrent par la suite dans des habitations appartenant à des membres de la secte, à Territet (Suisse) et Aubignan (Vaucluse), des dispositifs de mise à feu à distance, qui n'ont pas fonctionné.

- Le 22 décembre 1995, les gendarmes de l'Isère retrouvent quatre voitures stationnées près du local de ski de fonds de Presles, dans le Vercors, qui appartiennent toutes à des membres de l'OTS. Un peu plus tard, ils découvrent un charnier où reposent les restes brûlés de 16 personnes.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Le procès en appel de Michel Tabachnik s'ouvre mardi

AFP, 22 octobre 2006

[Texte intégral]

Le procès en appel du chef d'orchestre Michel Tabachnik, poursuivi pour "association de malfaiteurs" après la mort de 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS) en 1995 dans le Vercors, s'ouvre mardi (aujourd'hui, note du WM) à Grenoble pour deux semaines.

Le 22 décembre 1995, dans une forêt du Vercors, les corps calcinés de 16 personnes avaient été retrouvés sur un bûcher, certaines tuées par balles. Parmi elles, il y avait les trois enfants de deux couples d'adeptes, ainsi qu'Edith et Patrick Vuarnet, l'épouse et le fils cadet de l'ancien champion de ski, Jean Vuarnet.

Entre octobre 1994 et décembre 1995, des tueries suicides de membres de l'organisation ont fait 68 morts en Suisse, en France et au Canada, dont le gourou de l'OTS, Jo Di Mambro, et le "rabatteur", le docteur Luc Jouret.

Après 9 jours de procès, Michel Tabachnik, 61 ans, chef d'orchestre franco-suisse, avait été relaxé au bénéfice du doute en avril 2001 par le tribunal correctionnel de Grenoble. Mais le parquet avait fait appel.

En première instance, le procureur avait requis cinq ans de prison contre M. Tabachnik, lui reprochant d'avoir, par ses écrits ésotériques, poussé les adeptes de l'organisation à un "transit vers Sirius", c'est-à-dire à se suicider avec leurs proches.

Le procès avait mis en évidence les écrits de M. Tabachnik, des textes incompréhensibles pour le commun des mortels, mêlant des notions tirées de l'alchimie, de la Kabbale, de l'astrophysique, ou évoquant "l'imminence de grands cataclysmes et de profondes mutations accompagnant le passage de l'humanité du 4ème au 5ème règne identifié à la notion de retour vers le père".

Le parquet avait néanmoins eu du mal à démontrer que les textes doctrinaux de M. Tabachnik, nommés les "archées", devaient placer les futures victimes "dans une dynamique mortifère".

Dans son jugement, le tribunal avait indiqué que, pendant "la réalisation des actes préparatoires concrétisant le projet criminel, Michel Tabachnik (était) resté éloigné des activités de la secte".

Il n'était réapparu que "pour annoncer aux membres de l'OTS, lors de réunions tenues à Avignon les 9 juillet et 24 septembre 1994, la fin du Temple et de l'ordre templier, et proposer la constitution d'une nouvelle organisation, l'alliance Croix".

Le procès en appel de M. Tabachnik a subi de nombreux reports du fait de la mise en examen à Paris de Jean-Marie Abgrall, le principal expert psychiatre du dossier de l'OTS, pour "violation du secret de l'instruction et du secret professionnel".

Les avocats des familles des parties civiles voulaient attendre le résultat de cette procédure avant que M. Tabachnik ne soit à nouveau jugé. Selon Me Jean-Michel Pesenti, avocat de plusieurs parties civiles, l'affaire s'est conclue par un non-lieu.

Partie civile dans le procès de l'OTS, Alain Vuarnet, qui a perdu sa mère et son frère dans le Vercors, est persuadé qu'il ne s'agit pas d'une tuerie-suicide mais d'un assassinat.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Premier jour du procès en appel de Michel Tabachnik

AFP, 24 octobre 2006

[Texte intégral]

GRENOBLE - Le procès en appel du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi après la mort de 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS) en 1995, a commencé mardi matin à Grenoble par le rappel des faits sanglants ayant émaillé l'existence de cette secte.

M. Tabachnik, 61 ans, qui n'a fait aucune déclaration à son arrivée au palais de justice, a décliné son identité à la barre en pleurant, avant de se rasseoir pendant que le président de la Cour, Jean-Yves Chauvin, détaillait les découvertes de corps de membres de l'OTS, souvent brûlés, en 1994 et 1995.

Entre octobre 1994 et décembre 1995, des "tueries-suicides" de membres de l'OTS ont fait 68 morts en Suisse, en France et au Canada, dont le gourou de la secte, Jo Di Mambro, et le "rabatteur", le docteur Luc Jouret.

L'avocat de plusieurs familles de victimes, Alain Leclerc, a de son côté demandé l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire, affirmant détenir de nouveaux éléments, notamment au sujet du financement de l'OTS.

En première instance en 2001, le procureur, qui avait requis cinq ans de prison contre M. Tabachnik, lui avait reproché d'avoir, par ses écrits ésotériques, poussé les adeptes de l'organisation à un "transit vers Sirius", c'est-à-dire à se suicider avec leurs proches.

Le parquet n'avait pas réussi à démontrer que ces écrits, lus à l'audience, avaient pu placer les futures victimes "dans une dynamique mortifère". Le chef d'orchestre avait été relaxé au bénéfice du doute mais le parquet avait fait appel.

Le 22 décembre 1995, dans une forêt du Vercors, les corps calcinés de 16 personnes tuées par balles avaient été retrouvés sur un bûcher. Quatorze d'entre elles avaient été tuées à l'aide de deux pistolets 22 long-rifle retrouvés sur place, et leur corps étaient disposés en rond, les pieds vers le centre du foyer.

Parmi elles, se trouvaient les trois enfants de deux couples d'adeptes, ainsi qu'Edith et Patrick Vuarnet, l'épouse et le fils cadet de l'ancien champion de ski Jean Vuarnet.

Les corps de deux chefs de la secte, l'architecte André Friedli et le policier Jean-Pierre Lardanchet, avaient été disposés autrement, tués à l'aide de deux magnum 357 retrouvés sur place.

Les écrits de M. Tabachnik, incompréhensibles pour le commun des mortels, mêlent des notions tirées de l'alchimie, de la Kabbale, de l'astrophysique. Ils évoquent "l'imminence de grands cataclysmes et de profondes mutations accompagnant le passage de l'humanité du 4e au 5e règne identifié à la notion de retour vers le père".

Le procès de M. Tabachnik, poursuivi pour "association de malfaiteurs", doit durer deux semaines et l'arrêt de la cour devrait être mis en délibéré.

Des experts seront entendus mercredi, et le cinéaste Yves Boisset, auteur en 2005 d'un film sur "les mystères sanglants de l'OTS", doit être entendu vendredi, a indiqué le président de la Cour.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Michel Tabachnik se décrit comme trop crédule

AFP, 24 octobre 2006

[Texte intégral]

GRENOBLE - Le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi après la mort de 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS) en 1995, s'est décrit comme une personne trop crédule, aveuglée par son goût pour l'ésotérisme, lors de la première journée de son procès en appel.

Devant la cour d'appel de Grenoble, M. Tabachnik, 61 ans, poursuivi pour "association de malfaiteurs" parce que ses écrits sont suspectés d'avoir placé les futures victimes "dans une dynamique mortifère", s'est présenté mardi comme un homme passionné par l'ésotérisme et l'histoire des templiers (ordre supprimé par le roi Philippe le Bel en 1314).

Il a affirmé avoir cru sans problème à des manifestations surnaturelles mises en scène par celui qui allait devenir le chef de la secte, un ex-bijoutier, Jo Di Mambro.

La structure, qui sera le berceau de l'OTS, est la "Golden way foundation", créée en 1978 à Genève et dont Di Mambro a été le premier président. Michel Tabachnik le remplacera de 1981 à 1984.

"J'ai participé à cette aventure de façon idéaliste, la fondation avait pour objectif le bien des hommes, on utilisait l'art, on organisait des conférences, on a invité l'astrophysicien Hubert Reeves, le musicien Xenakis...", explique le chef d'orchestre, qui louera un studio dans les locaux de la fondation jusqu'à leur vente en 1984.

La fondation devient vite un lieu de cérémonies. Le président de la cour, Jean-Yves Chauvin, presse Michel Tabachnik d'expliquer ce que sont "la consécration de la grande loge blanche universelle", "le conclave des maîtres cosmiques" ou "le dernier rituel traditionnel de l'ordre des poissons".

D'une voix calme, M. Tabachnik explique la tradition ésotérique où l'on fait couramment allusion aux temples égyptiens, aux dieux Isis et Osiris, à tout un symbolisme qui utilise aussi bien des rituels religieux que francs-maçons.

Au cours de cérémonies, des maîtres apparaissent et délivrent des messages. Le Saint-Graal apparaît une dizaine de fois. "Ca paraît idiot, mais j'y ai cru, je n'étais pas le seul, le bras droit du prince Rainier est venu et a assisté au miracle, j'ai appris que ces apparitions étaient des tricheries après le drame suisse en 1994", explique-t-il.

Jo Di Mambro organise une cérémonie où il explique qu'il va féconder sa maîtresse, Dominique Bellaton, sans contact sexuel mais par imposition de son épée sur sa gorge.

"On a voulu y croire et ça m'a ébranlé quand j'ai compris qu'il nous avait menés en bateau", affirme M. Tabachnik.

Peu avant les drames suisses -23 personnes découvertes mortes le 4 octobre 1994 et 25 autres corps retrouvés le lendemain-, Di Mambro se brouille avec le musicien: "il a fait des rituels contre moi, il a dit que mon fils était l'incarnation du noir" (antéchrist), ajoute-t-il.

La fondation, dissoute en 1990, reçoit beaucoup d'argent de riches donateurs, dont Di Mambro profitera largement. "Je gagnais ma vie, je faisais des dons, je n'ai jamais vu de malversations, de tricherie", explique le chef d'orchestre.

Le 22 décembre 1995, dans une forêt du Vercors, les corps calcinés de 16 personnes, tuées par balles, avaient été retrouvés sur un bûcher. L'enquête a conclu qu'il n'y avait pas eu d'intervention extérieure.

En première instance en 2001, M. Tabachnik avait été relaxé au bénéfice du doute mais le parquet avait fait appel.

Le procès en appel, qui doit durer deux semaines, se poursuit mercredi par l'audition d'experts.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Un expert accuse Michel Tabachnik d'être un chef de la secte

AFP, 24 octobre 2006

[Texte intégral]

GRENOBLE, 25 oct 2006 (AFP) - Un expert spécialisé dans les sectes, le docteur Jean-Marie Abgral, a accusé mercredi le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi après la mort en 1995 de 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS), d'être un des chefs de la secte.

Le chef d'orchestre faisait "partie des capes dorées", a affirmé M. Abgral devant la cour d'appel de Grenoble, au deuxième jour du procès de M. Tabachnik accusé d'avoir entraîné par ses écrits les membres de la secte dans une logique suicidaire mais relaxé faute de preuve en première instance.

"C'est le stade ultime dans la hiérarchie de l'OTS, dirigée par les +maîtres réincarnés+ Jo Di Mambro (chef reconnu de la secte NDLR) et Michel Tabachnik", a-t-il déclaré.

Le musicien a réfuté cette affirmation: "je n'ai jamais participé aux cérémonies des capes dorées".

M. Abgral a décrit le processus de main mise sur les adeptes de la secte par leurs chefs: "Dans l'organisation qui servira de berceau à l'OTS, la Golden Way, on habitue les adeptes à des rituels saugrenus, on leur fait voir des portes qui s'ouvrent toutes seules, des spectres qui apparaissent".

"Progressivement, ces idées poussent sur le côté le cohérent, certains abandonnent, ceux qui restent montent en grade, ils deviennent une élite d'initiés", a-t-il expliqué.

Selon l'expert, "les écrits de M. Tabachnik sont souvent incompréhensibles, c'est un méli mélo d'éléments sortant de la tradition chrétienne, de l'alchimie, de l'apocalypse (...) A la lettre, ça ne veut rien dire, mais il y a en filigrane le message suivant: notre passage sur terre est un avatar, il faut le sublimer pour accéder à une dimension spirituelle, divine, cosmique, mais pour cela notre enveloppe physique doit être détruite".

"L'enseignement de Michel Tabachnik, ses textes (...) vont amener les adeptes à accepter la notion de transit vers Sirius, et le feu est l'élément transcendental pour accéder à Sirius", a-t-il dit.

Un médecin légiste a raconté l'horreur de la tuerie dans une forêt du Vercors en décembre 1995.
Les 14 premiers membres de la secte, drogués après avoir absorbé des médicaments, se retrouvent dans une petite clairière, "se disposent en cercle, les pieds à l'intérieur du cercle, la tête couverte d'un sac en plastique", a affirmé le docteur Eric Baccard.

Deux chefs de la secte, l'architecte André Friedli et le policier Jean-Pierre Lardanchet, munis chacun d'un pistolet 22 long rifle, passent de l'un à l'autre et les tuent d'une balle dans la tête et le thorax, selon le Dr
Baccard. "L'exécution des enfants a sans doute suscité un mouvement de révolte de la part des mères, ce qui explique que les tueurs leur ont porté des coups violents pour les assommer", a-t-il déclaré.

Les crânes de deux mères qui étaient accompagnées de leurs enfants, Marie-France Lardanchet (deux petits garçons) et Ute Verona (une petite fille), portent des traces de fractures.

Selon le médecin, les deux tueurs ont, aussitôt après, déposé du bois sur le corps des victimes, versé de l'essence et allumé. Ils se sont ensuite placés sur le brasier et se sont suicidés en se tirant une balle dans la tête.

Entre octobre 1994 et décembre 1995, des "tueries-suicides" de membres de l'OTS ont fait 68 morts en Suisse, en France et au Canada, dont le gourou de la secte Jo Di Mambro.


Affaire Gettliffe: discussions en cours pour éviter un procès

AFP, 25 octobre 2006

[Larges extraits]

VANCOUVER (Canada) - Le ministère public et les avocats de Nathalie Gettliffe discutent d'un accord qui pourrait éviter un procès à la Française, incarcérée depuis avril au Canada pour non respect d'une décision de garde d'enfants, a-t-on appris mercredi de sources judiciaires.

Des discussions sont en cours "pour voir si nous pouvons parvenir à un réglement", a déclaré Richard Fowler, un avocat de Mme Gettliffe, lors d'une audition devant un juge de Vancouver, sur le côte ouest canadienne. Il a ajouté que "sa cliente souhaitait conserver une date pour le procès au cas où les discussions n'aboutiraient pas".

Le procès de la jeune française, accusée d'avoir enlevé les deux enfants qu'elle a eus avec son ex-mari canadien Scott Grant, doit débuter le 20 novembre. Elle risque 10 ans de prison.

Interrogé par l'AFP après l'audition, Me Fowler a noté que "dans chaque affaire, il existe une possibilité que celle-ci ne se termine pas par un procès". Mais il a souligné qu'il parlait en termes généraux et pas
spécifiquement du cas de Mme Gettliffe.

Me Fowler a également indiqué devant le tribunal que Mme Gettliffe avait accepté que son procès, s'il a lieu, se déroule en anglais. "Nathalie Gettliffe souhaite maintenant avoir un procès en anglais avec un
jury anglophone",
a-t-il dit.

Mme Gettliffe avait demandé que son procès se déroule devant un jury populaire et en français, ce qui soulevait quelques problèmes dans la province de Colombie-Britannique majoritairement anglophone, même si le français est avec l'anglais une des deux langues officielles du Canada.

La semaine dernière un autre avocat de Mme Gettliffe, Me Joseph Arvay, avait indiqué qu'une décision sur la langue du procès n'avait pas encore été prise, mais qu'il serait vraisemblablement bilingue.

Une audition prévue lundi prochain pour commencer la sélection d'un jury francophone a d'autre part été reportée, a-t-on indiqué se sources judiciaires.

[........]


France : Laïcité

Faire vivre la loi de 1905

Communiqué de presse , 26 octobre 2006

[Texte intégral]

 

COMMUNIQUE DE PRESSE DE  

 

Pierre ALBERTINI (député apparenté UDF de Seine-Maritime)

Christian BATAILLE (député PS du Nord)

Jean-Pierre BRARD (député apparenté PC de Seine-Saint-Denis)

Michel CHARZAT (député PS de Paris)

Martine DAVID (députée PS du Rhône)

Nicolas DUPONT-AIGNAN (député UMP de l'Essonne)

Jacques DESALLANGRE (député apparenté PC de l'Aisne)

Muguette JACQUAINT (députée PC de Seine-Saint-Denis)

Maurice LEROY (député UDF du Loir-et-Cher)

Lionnel LUCA (député UMP des Alpes-Maritimes)

Jacques MYARD (député UMP des Yvelines)

Robert PANDRAUD (député UMP de Seine-Saint-Denis)

Nicolas PERRUCHOT (député UDF du Loir-et-Cher)

Rudy SALLES (député UDF des Alpes-Maritimes)

Jean-Claude SANDRIER (député PC du Cher)

Philippe VUILQUE (député PS des Ardennes) 

 

Faire vivre la loi de 1905 

Le rapport sur la laïcité remis au Ministre de l’Intérieur Nicolas SARKOZY le 21 septembre est tout à fait surprenant tant les conclusions de la commission présidée par le Professeur MACHELON semblent taillées sur mesure pour satisfaire les exigences professées méthodiquement par les adeptes de la révision de la loi de 1905 et de la remise en cause de l'un des fondements historiques de notre Etat républicain et laïc : 

  • Possibilité pour les communes de subventionner directement la construction de lieux de culte sur leur sol

  • Incitation faite aux cultes à saisir la justice en cas de difficultés à s'implanter dans certaines communes

  • Mise en doute de « la portée constitutionnelle de l’article 2 de la loi de 1905, qui dispose que « la République ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte »

  • Mise à mal de l’article 19 de la loi de 1905 en encourageant les associations à objet cultuel (lois de 1905) qui le souhaitent à se transformer, sans incidence fiscale, en associations culturelles (loi de  1901). Ainsi, les associations cultuelles n’auraient plus exclusivement à financer l’exercice d’un culte et seraient en capacité de financer des associations culturelles.

  • Création d'une forme particulière de reconnaissance d'utilité publique pour les activités religieuses


Si elles devaient être suivies d’effet, ces recommandations saperaient les fondements de la loi de 1905 notamment en introduisant le financement public sans plafonnement des lieux de culte et la banalisation des associations cultuelles.
 

La loi de 1905 affirme que la séparation des églises et de l’Etat résulte de la liberté de conscience qui est le socle de nos libertés. Le « toilettage » de la loi de 1905 - tel qu’il est proposé - porte essentiellement sur deux articles « verrous » de l’étanchéité des rapports entre l’Etat et les cultes : l’article 2 qui dispose que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » et l’article 19 qui définit le régime très spécifique des associations cultuelles pour bien les distinguer des associations de la loi 1901 et précise qu’elles « ne pourront, sous quelque forme que ce soit, recevoir des subventions de l'État, des départements ou des communes ».  

La commission préconise que les associations cultuelles puissent exercer des activités sociales, culturelles et même obtenir la « reconnaissance d’utilité publique » !   

La volonté d'utiliser les collectivités territoriales pour faire sauter le verrou du financement des cultes, au sens large du terme est en contradiction totale avec l'article 2 de la loi de 1905. Cela ferait évoluer notre système vers la délégation de la solidarité, de l'éducation, de la santé, etc. vers les communautés religieuses à la façon anglo-saxonne. 

Sous prétexte d’assurer l’égalité des cultes, la commission Machelon propose que la République mette le nez dans les affaires des cultes. En faisant cela nous affaiblirions la République. Les préconisations de ladite commission déboucheraient sur l’établissement d’une citoyenneté à deux vitesses, ceux dont la croyance serait financée par les deniers publics et les incroyants qui seraient contraints de financer des choix individuels relevant exclusivement de la sphère privée. 

Sur quelles bases les pouvoirs publics éliraient-ils les cultes méritant des financements. Ils n’ont aucun moyen de vérifier les chiffres de fidèles affichés par les différentes églises. Comment les pouvoirs publics choisiraient-ils entre les différents courants au sein des religions ? La République ne doit pas mettre le doigt dans cet engrenage infernal et dangereux. Sombre perspective, d'autant que les mouvements sectaires à prétention religieuse s'engouffreraient dans la brèche sans coup férir ! 

Il suffit d'appliquer la loi, avec cohérence.  

La laïcité est un des fondements de notre pacte républicain. Elle appartient à notre patrimoine national. Elle ne doit pas devenir un objet de confrontation politicienne. Le rapport Machelon démontre qu’elle et ne doit jamais être considérée comme définitivement acquise.  

Ainsi que l’écrit Régis Debray : « La laïcité n’est pas une option spirituelle parmi d’autres, elle est ce qui rend possible leur coexistence, car ce qui est commun en droit à tous les hommes doit avoir le pas sur ce qui les sépare en fait. » 

En réalité, la laïcité est la règle commune de la tolérance et de notre vouloir vivre ensemble au-delà de toute croyance ! Ce serait pure folie que de la remettre en cause.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

« Il existe encore des adeptes de l'OTS dans le monde »

Le Parisien, 26 octobre 2006 par Gilles Carle

[Texte intégral]

Massacre du Temple solaire

Grenoble (Isère) - Hier, devant la Cour d'appel de Grenoble qui juge Michel Tabachnik pour « participation à une association de malfaiteurs », l'horreur de la tuerie du Vercors a été évoquée par le médecin légiste. En pleine nuit, les seize adeptes de l'OTS se sont retrouvés dans une clairière de la forêt de Saint-Pierre-de-Chérennes. Drogués, quatorze d'entre eux, dont trois enfants, se placent alors en cercle, la tête recouverte d'un sac plastique. L'architecte André Friedly et le policier Jean-Pierre Lardanchet commencent à les abattre à bout portant, mais les mères, dans un sursaut, se rebellent, refusant que l'on tue leurs petits. Elles sont violemment frappées, comme Ute Verona que l'on retrouvera la mâchoire fracturée, ou comme Marie-France Lardanchet, le crâne brisé, sans doute tuée par son propre mari.

Pour comprendre comment des mots peuvent faire des morts, l'entrée en scène du docteur Abgrall était donc très attendue hier après-midi. Dix ans après la rédaction de son rapport sur la secte, l'expert psychiatre persiste et signe. Pour lui, il s'agit bien d'un suicide collectif. Les adeptes ont été préparés psychologiquement durant des années par les enseignements pseudo-ésotériques du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik.

L'expert vivement critiqué par la défense

Selon le docteur Abgrall, dans « les Archées », le texte rédigé par l'accusé, « il faut comprendre en filigrane que l'Homme peut s'unir au cosmos en transmutant, c'est-à-dire en détruisant son enveloppe corporelle par l'énergie du feu. Je pense qu'il existe aujourd'hui encore des adeptes de l'OTS dans le monde, qui communiquent entre eux et qui sont toujours convaincus de l'utilité de ces suicides collectifs ». Et de conclure : « Certains éléments du dossier nous échapperont jusqu'à la fin des jours, sauf si un repenti parle. »

Interrogé par le président, Michel Tabachnik proteste aussitôt : « Je suis un idéaliste du bien. Je n'ai jamais prôné la rédemption par la mort » « C'est peut-être plus subtil que cela », lâche dans un sourire le président de la cour d'appel. Puis, soudain, l'ambiance devient électrique, les avocats de certaines parties civiles accusant l'expert de ne pas être objectif.

« Depuis le début, lance un avocat, vous êtes convaincu qu'il s'agit bien d'un suicide collectif » L'expert psychiatre hausse alors le ton : « Depuis onze ans, vous me traînez dans la boue, j'en ai assez. J'ai fait honnêtement mon travail d'expert. » Le président de la cour met fin à cet incident et reprend le fil de l'audience. Aujourd'hui, la cour va entendre le policier qui a enquêté sur l'affaire et certains anciens adeptes.


France : Témoins de Jéhovah

L'UNADFI relaxée

AFP, 26 octobre 2006

[Texte intégral]

EVREUX - L'Unadfi relaxée d'une plainte en diffamation des Témoins de Jéhovah

Le tribunal correctionnel d'Evreux a relaxé jeudi Catherine Picard, la présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi) qui était poursuivie pour diffamation envers les Témoins de Jéhovah.

Catherine Picard, qui est aussi conseillère régionale PS de Haute-Normandie, avait été citée le 7 septembre devant ce tribunal par les Témoins de Jéhovah pour un entretien accordé à la Dépêche d'Evreux dans lequel elle les accusait "d'être structurés de manière pyramidale comme tous les mouvements mafieux".

L'avocat des Témoins de Jéhovah, Me Guy Canonici, a indiqué à l'issue de l'audience que ses clients allaient faire appel du jugement qui les condamne par ailleurs à payer 1.600 euros à Catherine Picard pour les frais du procès. "Tant en cour d'appel qu'en Cour de cassation des personnalités ont été condamnées pour des propos similaires", a-t-il affirmé.

A l'inverse, Me Rodolphe Bosselud, conseil de Catherine Picard, s'est réjouit de la décision du tribunal, en assurant que les propos tenus étaient "nullement" diffamatoires. "Cette procédure engagée par les Témoins de Jéhovah s'inscrivait en réalité dans une action plus globale et systématique de guérilla permanente qu'ils mènent contre les associations de victimes de sectes comme l'Unadfi", a-t-il ajouté


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Michel Tabachnik a survécu car "il avait une mission"

AFP via Yahoo! Actualités : 26 octobre 2006

[Texte intégral]

Ordre du temple solaire: Michel Tabachnik a survécu car "il avait une mission", selon un policier

GRENOBLE - Le commandant Gilbert Houvenaghel de la police judiciaire a estimé jeudi à Grenoble que le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi après la mort en 1995 de 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS), avait "survécu au drame car il avait une mission secrète".

"A Avignon (peu avant le drame, ndlr), Michel Tabachnik, seul, habillé d'une cape noire, annonce de façon ésotérique le transit vers Sirius, et on voudrait me faire croire que celui qui donne les cours ne sait pas ce que c'est que le transit", s'est exclamé le policier devant la cour d'appel de Grenoble, au troisième jour du procès de M. Tabachnik.

Le chef d'orchestre, accusé d'avoir entraîné par ses écrits les membres de la secte dans une logique suicidaire, avait été relaxé, faute de preuve, en première instance.

"Michel Tabachnik n'est pas un mauvais bougre, mais c'était un convaincu, un type qui y croyait et qui, quand il a appris ce qui s'est passé, était dépassé par l'ampleur du massacre", a ajouté le directeur de l'enquête. Il a reconnu toutefois qu'on ne pouvait accuser le musicien "de véritable assassinat". Lorsque le ministère public lui a demandé de quelle "mission secrète" il s'agissait, le policier n'a pu donner de réponse.

L'avocat du prévenu, Me Francis Szpiner, est intervenu alors en ironisant: "Michel Tabachnik est coupable car il n'a pas été assassiné, la preuve de sa culpabilité, c'est qu'il est vivant".

Le directeur d'enquête a également rejeté les différentes théories tournant autour du drame, comme une intervention de la mafia ou de trafiquants d'armes. Il a ajouté que les adeptes de l'OTS "étaient souvent des gens bien, qui cherchaient un absolu dans une société qui va mal, qui s'entraidaient mais ignoraient les agissements secrets de leur chefs".

Des anciens membres de la secte doivent témoigner jeudi après-midi. Le procès, initialement prévu pour se dérouler jusqu'au 3 novembre, devrait s'achever le 31 octobre. Entre octobre 1994 et décembre 1995, des "tueries-suicides" de membres de l'OTS ont fait 68 morts en Suisse, en France et au Canada, dont le gourou de la secte Jo Di Mambro.  


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

D'anciens membres de l'OTS prennent la défense de Michel Tabachnik

AFP : 26 octobre 2006 - Compte rendu par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE - Plusieurs anciens membres de l'Ordre du temple solaire (OTS) ont pris la défense jeudi, devant la cour d'appel de Grenoble, du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi après la "tuerie-suicide" en 1995 de 16 adeptes de la secte dans une forêt du Vercors.

Le chef d'orchestre, accusé d'avoir entraîné par ses écrits les membres de la secte dans une logique suicidaire, et relaxé, faute de preuve, en première instance, "n'est pas coupable car les gens qui se sont donné la mort étaient tous très consentants", a déclaré Louis Faucon, 76 ans, membre important de la secte jusqu'en 1995 car il avait le grade de "cape dorée".

"Mon ex-épouse Mercedes (morte dans le Vercors), j'ai essayé de la retenir, mais c'était peine perdue, les gens du Vercors n'ont pas supporté que les autres membres de la secte soient partis rejoindre le bon dieu sans eux", a-t-il dit en faisant allusion aux suicides collectifs des membres de la secte découverts en octobre 1994 en Suisse à Cheiry (22 morts) et à Granges-sur-Salvan (25 morts).

Ancien moniteur d'équitation, il a reconnu avoir lu les textes de Tabachnik: "je n'ai rien compris mais je suis sûr que Michel Tabachnik (qui avait animé une réunion en évoquant un transit sur Sirius peu avant le drame, NDLR) ignorait ce qui se préparait".

Une autre ancienne adepte, Liliane Chantry, 48 ans, professeur de musique, a estimé que dans ses interventions de 1995, Michel Tabachnik "nous demandait de continuer personnellement notre travail spirituel, il n'y avait pas l'idée de suicide".

"Le seul responsable du groupe, c'est Jo Di Mambro et c'est injuste que Michel Tabachnik soit là devant la justice"
, a ajouté cette femme qui avoue avoir été subjuguée par le gourou de la secte Di Mambro, mort en Suisse avec les adeptes.

Un autre adepte, ancien adjudant dans l'armée, Jean-Martin Rihl, explique aussi, comme les deux autres, qu'il a assisté à des cérémonies truquées avec des voix, des apparitions, et qu'il y a cru. Louis Faucon y croit encore: "Je n'ai pas la preuve que cela était truqué, les catholiques ont les anges, pourquoi ne pourrait-on pas avoir les +maîtres cachés+".

Avant ces témoignages, le commandant Gilbert Houvenaghel de la police judiciaire avait estimé que Tabachnik avait "survécu au drame (du Vercors) car il avait une mission secrète", sans donner de précision.
"A Avignon (peu avant le drame, ndlr), Michel Tabachnik, seul, habillé d'une cape noire, annonce de façon ésotérique le transit vers Sirius, et on voudrait me faire croire que celui qui donne les cours ne sait pas ce que c'est que le transit", s'est exclamé le policier.

"Michel Tabachnik n'est pas un mauvais bougre, mais c'était un convaincu, un type qui y croyait et qui, quand il a appris ce qui s'est passé, était dépassé par l'ampleur du massacre", a ajouté le directeur de l'enquête, en reconnaissant toutefois qu'on ne pouvait l'accuser "de véritable assassinat".

Il a également rejeté les différentes théories tournant autour du drame, comme une intervention de la mafia ou de trafiquants d'armes.

Le procès, initialement prévu pour se dérouler jusqu'au 3 novembre, devrait s'achever le 31 octobre, selon la cour.

Entre octobre 1994 et décembre 1995, des "tueries-suicides" de membres de l'OTS ont fait au total 68 morts en Suisse, en France et au Canada.


France : Sectes

Communiqué de presse de Georges Fenech et Philippe Vuilque

27 octobre 2006

[Texte intégral]

ASSEMBLÉE NATIONALE

RËPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ - EGAlITÉ - FRATERNITÉ

Communiqué de Presse de

Georges FENECH et Philippe VUILQUE

Président et Rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire relative à l'influence des mouvements à caractères sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs

La commission d'enquête parlementaire sur l'influence des sectes sur les mineurs s'étonne de l'ingérence manifeste du Pasteur Jean-Arnold de CLERMONT dans le déroulement de travaux parlementaires indépendants et décidés à l'unanimité des groupes politiques.

La commission d'enquête rappelle que dans le strict respect de la liberté de conscience, elle ne s'intéresse qu'à l'influence des mouvements à caractères sectaires sur la santé physique et mentale des mineurs.

La commission s'étonne enfin, qu'interrogé par le journal Le Monde dans son édition du 27 octobre, le Pasteur Jean-Arnold de CLERMONT attribue de manière erronée à la commission un questionnaire adressé par l'Agence Régionale d'Hospitalisation de la région PACA aux directeurs d'hôpitaux et qui résulte en réalité de l'initiative personnelle de Monsieur LESCHI, comme en atteste ses propres déclarations lors de son audition publique par la commission le 17 octobre.

CONTACT:

Georges FENECH : 06 80 04 38 16 - Permanence parlementaire: 04 78 07 01 98


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Le cinéaste Yves Boisset dénonce une affaire politico-mafieuse

AFP 26 octobre 2006

[Texte intégral]

Le cinéaste Yves Boisset a affirmé vendredi devant la cour d'appel de Grenoble que les enquêteurs travaillant sur l'Ordre du temple solaire (OTS) et la "tuerie-suicide" en 1995 de 16 adeptes de cette secte dans une forêt du Vercors avaient négligé le côté "politico-mafieux" de l'affaire.

"La police a négligé les relations de Jo Di Mambro, le chef de la secte, avec le personnel politique du département du Var et ses relations avec Jean-Louis Fargette (ancien parrain de Toulon tué en Italie en 1993) qui avait acheté avec Di Mambro un terrain militaire", a déclaré M. Boisset lors du procès du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik.

Auteur d'un film intitulé "les mystères sanglants de l'OTS" et diffusé sur France 2, il a ajouté que "l'ombre de Charles Pasqua traînait sur cette affaire" et que l'ancien ministre de l'Intérieur avait refusé toute interview, sans donner d'autres précisions.

M. Boisset, témoin cité par les parties civiles, a évoqué aussi des trafics d'armes entre le Canada et l'Angola. Mais lorsqu'on lui demande si Michel Tabachnik, qui est le seul prévenu dans le procès, a été mêlé à ces trafics, il répond non.

"Tout au long de mes six mois d'enquête, j'ai vu souvent apparaître le nom de Michel Tabachnik, mais jamais dans les affaires mafieuses du Var ou du Canada", a-t-il déclaré.

Michel Tabachnik, accusé d'avoir entraîné par ses écrits les membres de la secte dans une logique suicidaire, et relaxé, faute de preuve, en première instance, esquisse alors un large sourire.

Plus tôt, un ancien membre de l'OTS, Claude le Doth, enseignant de 45 ans, avait affirmé que les membres de la secte "s'interrogaient sur la position de Tabachnik dans la hiérarchie de l'OTS, car il donnait l'impression d'être important".

Mais, selon lui, le chef d'orchestre n'est pas responsable du drame du Vercors car les gens "étaient fanatisés et regrettaient de ne pas être morts en Suisse l'année précédente". "Il a une responsabilité morale dans la crédulité des adeptes, mais pas dans les suicides", a-t-il dit.

Le procès de M. Tabachnik, qui s'est ouvert mardi, se poursuivra lundi avec de nouveaux témoignages et surtout les plaidoiries des parties civiles. La journée de mardi sera consacrée au réquisitoire et à la défense, l'arrêt devant être mis en délibéré.

Les quatre jours de débats n'ont pas permis d'avoir des éléments nouveaux sur le rôle exact du chef d'orchestre dans l'organigramme de l'OTS. Tous les témoins, experts, anciens adeptes et policiers, se sont accordés pour dire que les textes écrits par M. Tabachnik étaient incompréhensibles, ce qui compliquera la tâche de l'accusation.

Entre octobre 1994 et décembre 1995, des "tueries-suicides" de membres de l'OTS ont fait au total 68 morts en Suisse, en France et au Canada.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Un avocat dénonce la responsabilité morale de Tabachnik dans la tuerie

AFP 30 octobre 2006 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE - L'avocat d'une association anti-secte, Jean-Michel Pesenti, a dénoncé, lundi devant la cour d'appel de Grenoble, la responsabilité morale du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik dans la "tuerie-suicide" en 1995 de 16 adeptes de l'Ordre du temple solaire (OTS) dans une forêt du Vercors.

Me Pesenti, qui défend les intérêts de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (UNADFI), a rappelé ses écrits au prévenu accusé d'avoir entraîné par ses textes (archées) les membres de la secte dans une logique suicidaire, et relaxé, faute de preuves, en première instance: "le feu alchimique sacré va permettre à l'homme de s'approcher de la vérité à travers un voyage cosmique et trans-temporel vers Sirius".

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"Vos archées sont hermétiques, le propre de la philosophie hermétique, c'est de ne pas être accessible aux non-initiés. Vos adeptes, qui avaient suivi 6 années d'enseignement, comprenaient parfaitement vos propos et toutes les victimes avaient compris les archées", a-t-il dit.

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"Vous aviez en charge l'enseignement au sein de l'OTS, et dans une secte, celui qui enseigne la doctrine est celui qui a le pouvoir", a ajouté l'avocat en rappelant les déclarations changeantes du musicien à mesure de l'avancée de l'enquête. "Vos déclarations évoluent au fur et à mesure que les enquêteurs vous mettent le nez dans votre caca", a-t-il déclaré en ajoutant que M. Tabachnik, malgré ses dénégations, avait reçu de l'argent de l'OTS par le biais d'une société écran.

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Me Alain Leclerc, qui défend plusieurs familles parties civiles, a dénoncé de son côté le fait que "l'instruction n'était pas allée au bout de sa logique, et qu'il fallait rechercher les +maîtres de Zurich+ (les chefs supposés de l'OTS jamais identifiés, NDLR) pour comprendre cet assassinat maquillé en suicide".

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Avant l'intervention des avocats des parties civiles, quatre parents de victimes sont venus dire à la barre qu'ils ne croyaient pas à une "tuerie-suicide" mais à l'intervention d'un commando extérieur.

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Le fils du champion de ski Jean Vuarnet, Alain Vuarnet, qui a perdu sa mère et son frère, est persuadé que les 16 victimes du Vercors ont été tuées par un commando. Il a "dénoncé les négligences du juge d'instruction Luc Fontaine" et "le travail de la police, des experts incendie, de l'expert psychiatre", en évoquant comme piste l'action possible de "membres de la CIA ou des réseaux Foccart".

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"Avec cette instruction et cette enquête peu fiable, comment allez-vous juger?", a-t-il demandé à la cour.

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Selon le médecin légiste Eric Baccard, les 14 premiers membres de la secte, drogués après avoir absorbé des médicaments, s'étaient disposés en cercle, les pieds à l'intérieur du cercle, la tête couverte d'un sac en plastique. Deux chefs du groupe, l'architecte André Friedli et le policier Jean-Pierre Lardanchet, munis chacun d'un pistolet 22 long rifle, les avaient abattus, avaient mis le feu au bûcher et s'étaient jetés dans le feu.

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Le procès s'achève mardi avec le réquisitoire de l'avocat général et la plaidoirie de la défense. L'arrêt de la cour sera mis en délibéré.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Aucune peine requise contre Michel Tabachnik

L'express , 31 octobre 2006

[Texte intégral]

Le parquet général de Grenoble a abandonné implicitement l'accusation contre le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, jugé en appel dans le dossier visant la mort de 74 adeptes de la secte de l'Ordre du Temple solaire (OTS) de 1994 à 1997.

Dans un réquisitoire de deux heures et demie, l'avocat général Jean-Pierre Mélendez a estimé que le prévenu, seul personne jamais poursuivie dans une affaire qui avait fait grand bruit, n'était pas un membre important de la secte.

"Michel Tabachnik n'appartient même pas à l'OTS, il le dit et nous n'avons même pas la preuve du contraire", a-t-il estimé. Selon lui, le musicien se consacrait principalement à ses activités professionnelles et ne venait que les week-ends dans les réunions de la secte.

Le 25 juin 2001, en première instance, le tribunal correctionnel de Grenoble avait relaxé Michel Tabachnik, contre l'avis du parquet qui a provoqué le procès en appel.

Cette fois, sans requérir explicitement une relaxe, le représentant de l'accusation n'a demandé aucune peine, s'en remettant à la cour après un exposé favorable au prévenu.

"Je ne vous demanderai pas de choisir, car vous êtes tenu de le faire, juger c'est choisir. Je me suis évertué à vous proposer quelques pistes, sans en privilégier une", a conclu Jean-Pierre Mélendez.

L'arrêt devait être mis en délibéré dans la soirée après les plaidoiries de la défense.

Poursuivi pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des assassinats", le chef d'orchestre se voit reprocher d'avoir incité les adeptes de la secte à se suicider ou à accepter une mise à mort, par ses écrits ou ses discours.

FRANCE, SUISSE, CANADA

Les massacres de l'OTS ont eu lieu dans trois pays : cinq morts le 30 septembre 1994 à Morin Heights, au Canada, 48 morts les 3 et 4 octobre 1994 à Cheiry et Salvan, en Suisse, 16 morts le 16 décembre 1995 en France, dans le Vercors, à Saint-Pierre-de-Chérennes, et enfin cinq morts le 22 mars 1997 à Saint-Casimir, au Canada.

Les victimes - dont les deux gourous Luc Jouret et Joseph di Mambro - s'étaient pour la plupart laissées tuer par des personnes qui s'étaient elles-mêmes suicidées ensuite.

Il est établi que Michel Tabachnik a participé durant près de vingt ans à la vie de la secte par ses écrits, les "Archées", et les enseignements qu'il dispensait. En cape et tenue rituelle, il animait des cérémonies où il "interprétait" de faux messages des "maîtres cosmiques".

L'accusation considérait initialement qu'il avait conditionné les adeptes à accepter la mort que les deux "gourous" présentaient comme un "transit" vers l'étoile Sirius.

Deux discours tenus à Avignon devant des adeptes de la secte, en juillet et septembre 1994, lui étaient particulièrement reprochés car il y annonçait la fin de l'OTS.

L'avocat général a jugé que cette participation n'était pas active et estimé que les "Archées" ou les discours étaient si hermétiques qu'on ne pouvait y voir un appel au suicide.

"Ici, devant nous, on n'a pas l'OTS, mais un homme", a-t-il dit. Ses discours ont pu enflammer les disciples, mais involontairement : "il a la maîtrise de ses mots, mais son public n'est pas au diapason. Ce qu'il comprend peut l'entraîner vers la gouffre".

La motivation réelle du prévenu pour ses travaux dans l'OTS pourrait avoir été l'appât du gain, un "besoin de considération" et un attrait pour l'aspect sulfureux du groupe. "Il jouissait de cette dimension mystérieuse", a estimé l'avocat général.

L'avocat du musicien, Me Francis Szpiner, dénonce depuis le début une "accusation de délit d'opinion". Les associations anti-sectes estiment que le dossier prouve que la législation actuelle est trop réduite pour empêcher les agissements des théoriciens des sectes.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Michel Tabachnik sera fixé sur son sort le 20 décembre

AFP 31 octobre 2006 par Jacques Guillon

[Texte intégral]

GRENOBLE - Le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi devant la cour d'appel de Grenoble pour sa responsabilité morale dans la "tuerie-suicide" de 16 membres de l'Ordre du temple solaire (OTS) dans le Vercors en 1995, sera fixé sur son sort le 20 décembre, 11 ans après le
drame.

"Je suis innocent", a dit une dernière fois à la barre le musicien, à l'issue de 6 jours de procès au cours desquels aucun élément nouveau n'est apparu depuis sa comparution en première instance en 2001.

M. Tabachnik, 61 ans, poursuivi pour "association de malfaiteurs", est accusé d'avoir placé, par ses écrits, les victimes "dans une dynamique mortifère". Il avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Grenoble, faute
de preuves, alors que le parquet avait requis 5 ans de prison.

Mardi, l'avocat général Jean-Pierre Melendez n'a demandé ni la condamnation ni la relaxe de M. Tabachnik, ne se prononçant pas explicitement sur sa culpabilité ou son innocence aux termes d'un réquisitoire qui a laissé le public et la presse pantois.

Pendant 2h30, M. Melendez a parlé des religions et de l'ésotérisme, évoquant l'Egypte, le Coran, la tradition hindoue ou le mythe d'Osiris. Il s'est demandé si "Michel Tabachnik est plus rosicrucien que rose-croix" et a affirmé: "la dialectique ésotérique/exotérique avec un schéma kabbalistique de Michel Tabachnik est intéressante". M. Melendez a ajouté: "Michel Tabachnik aime faire des conférences. C'est une intelligence très au-dessus des membres de la fondation Golden Way (structure à l'origine de la création de l'OTS)... Cela ne l'empêche pas de se livrer avec la meute à des séances d'incantation des maîtres, avec une mise en scène qui laisse songeur". Afin d'impressionner les adeptes, les chefs de la secte avaient recours à des trucages lors de cérémonies pour faire croire qu'ils communiquaient avec des "maîtres".

L'avocat d'une association anti-secte, Jean-Michel Pesenti, s'est déclaré surpris par ce réquisitoire. "On était un peu sur Sirius, un peu en Perse, un peu en Egypte, c'était très étonnant", a affirmé Me Pesenti qui défend les intérêts de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unadfi).
"C'est un réquisitoire sans réquisitions, c'est une première, la montagne n'accouche pas d'une souris, mais de rien", a estimé un autre avocat des parties civiles, Me Alain Leclerc.

L'avocat de M. Tabachnik, Me Francis Szpiner, a rappelé que tous les adeptes venus témoigner à la barre avaient reconnu "soit qu'ils ne lisaient pas les textes de M. Tabachnik, soit qu'ils n'y comprenaient rien", et que la justice suisse l'avait mis hors de cause pour les massacres commis en 1994 en Suisse. "Les écrits de M. Tabachnik sont un galimatias ésotérique. Sanctionner les élucubrations de Michel Tabachnik, ce serait sanctionner un délit d'opinion", a déclaré son avocat en réclamant une nouvelle relaxe.

Le 22 décembre 1995, dans une forêt du Vercors, les corps calcinés de 16 personnes avaient été découverts sur un bûcher, tuées par balles, et quatre armes retrouvées sur place. Trois enfants d'adeptes se trouvaient parmi les victimes, ainsi qu'Edith et Patrick Vuarnet, l'épouse et le fils cadet de l'ancien champion de ski Jean Vuarnet.


France : Laïcité

Le Grand Orient de France hostile au financement public des lieux de culte

AFP 31 octobre 2006

[Texte intégral]

PARIS - Le Grand Orient de France, dans un rapport publié mardi, se déclare hostile au financement par l'Etat des lieux de culte et estime que toute révision de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat serait "inopportune et dangereuse".

Le GOF, principale obédience maçonnique en France, affirme en préambule que "plus que jamais, face aux défis de la société française, la laïcité est le garant de la concorde, de la paix civile et de l'unité de la Nation. Elle est garante de la liberté absolue de conscience et donc de la liberté de pratiquer une religion ou de n'en pratiquer aucune (...)".

Ce texte de la Commission de défense de la loi de 1905, qui a auditionné une vingtaine de personnalités politiques, présidents d'associations, historiens, prend le contre-pied du rapport Machelon sur les "relations des cultes avec les pouvoirs publics", qui proposait notamment le financement par les municipalités des lieux de culte.

Le GOF critique ce "combat douteux" pour un retour au régime concordataire (1802), réfute les arguments selon lesquels un lien Etat-religion empêcherait l'expression des extrémismes et parle de mise en place d'une "tutelle cléricale". Il estime légitime que les religions aient des lieux de culte appropriés mais conteste la proposition de financement public, soulignant qu'il existe déjà de nombreuses solutions financières, immobilières et fiscales applicables aux associations de droit privé.

"La laïcité", affirme le GOF, "n'a pas besoin de nouvelles lois mais nécessite des affirmations fortes et des exigences reconnues".


Soupçon de prosélytisme

Midi Libr 31 octobre 2006

[Texte intégral]

Le directeur de mairie soupçonné de prosélytisme

Le maire de Pérols est très embêté, depuis quelques jours. Christian Valette, réputé pour son habituel calme et sa discrétion politique, voit se ternir l'image de sa municipalité. La raison tient dans la mise en cause dont est officiellement l'objet son directeur général des services.

Celui-ci, en poste depuis près d'une quinzaine d'années, est soupçonné de faire du prosélytisme auprès d'une partie du personnel communal pour le compte d'un "mouvement caractérisé comme sectaire" par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) : La Connaissance, ex-Élan Vital et ex-Mission de la lumière divine.

« Un mouvement typiquement hindouiste qui a migré aux États-Unis et qui, représenté par Maharaji, dit aussi Prem Rawatt, le fils du fondateur, serait venu sur Terre pour annoncer cent ans de paix », explique Jean-François Ottan, de l'Association de défense de la famille et de l'individu victimes de sectes (Adfi, 1).

Jeudi, le conseil municipal de Pérols s'est terminé à huis clos pour évoquer cette question diverse portée à l'ordre du jour par les élus d'opposition. Eux voulaient savoir si oui ou non le maire était informé des éventuels agissements de son haut fonctionnaire. Christian Valette, qui déclare n'avoir « rien à dire » sur le sujet, aurait confirmé l'existence de ces soupçons.

Ainsi, ces dernières semaines, il aurait auditionné une dizaine d'employés municipaux pour se forger sa propre opinion. Tous les témoignages seraient convergents : à plusieurs reprises, des employés auraient été invités avec insistance à participer à des conférences dans un hôtel situé aux Prés-d'Arènes, à Montpellier. Certains s'y seraient rendus, d'autres se seraient vu remettre des DVD présentant l'une des conférences de Maharaji. Christian Valette aurait ensuite rencontré son directeur, qui « aurait reconnu mais regretté ses gestes », selon Jean-Pierre Rico, un des élus d'opposition.

Après réflexion, le maire a décidé de maintenir le directeur dans ses fonctions, assurant toutefois qu'il userait d'une sanction en interne.

Officiellement informée, la Miviludes a demandé à la préfecture de se pencher sur ce conseil municipal dont elle attend un résumé. Pour le reste, elle se borne à dire de ce mouvement qu'« il intervient en général en tant qu'organisme de formation professionnelle animé ou dirigé par un de ses membres ».

Pour l'élue d'opposition Claude-Jacqueline Martin, « le personnel qui avait commencé à parler risque, si rien ne se passe, de se refermer sur lui-même ». L'Adfi avait reçu une lettre anonyme sollicitant une intervention : « L'auteur craignait pour sa santé et pour sa carrière, cette histoire va très loin », dit Jean-François Ottan. C'est en effet un drôle de climat qui plane aujourd'hui sur Pérols.


France : Médical

La biologie totale

Sciences et pseudo sciences n°274 octobre 2006 par Nadine de Vos

[Texte intégral]

La biologie totale est présentée par ses zélateurs comme une « médecine nouvelle », une méthode à vocation thérapeutique censée expliquer « le processus de formation des maladies ».

Esprit frappeur ?

Elle repose sur la spéculation que toutes les affections sont des manifestations physiques – biologiques – de conflits psychiques : le cerveau, menacé par un « surstress », se mettrait off pour assurer sa survie et enverrait un message au soma qui prendrait le relais. Selon cette hypothèse, le concept de mal incurable deviendrait dès lors obsolète, il n’y aurait en fait que des malades inaptes à utiliser leur potentiel de guérison naturel, à savoir : traquer et résoudre le trouble psy, opération qui annulerait ipso facto l’ordre donné au corps par le cerveau.D’entrée de jeu, il est important de préciser que rien de tout ce qui précède n’a le fondement scientifique annoncé par les initiateurs de cette démarche et que les pratiques à visée thérapeutique qui y sont corrélées ne se fondent que sur des affirmations vides, mais non réfutables parce que non vérifiables, qualité qui fait la force de toutes les superstitions et croyances, même les plus délétères.

Flou sur les pratiques

Pratiquement, la thérapie proposée comporte deux étapes principales. La première est supposée « décoder biologiquement la maladie » à l’aide d’une grille interprétative. On ne sait pas précisément de quoi est composée cette grille mais certains sites donnent des exemples. Ainsi, des douleurs au pied seraient signes d’un conflit entre « la direction et le mouvement » pris par l’individu « qui ne sait plus sur quel pied danser ». Les jambes représentent sa « capacité à avancer dans la vie ». Une hanche douloureuse montrerait une « certaine inflexibilité ». Un cancer de la vessie serait affaire de marquage de territoire. Et cætera… et cætera…Des « questions pertinentes » sont posées au patient pour essayer d’établir l’histoire de son mal. Afin de mener à bien son « travail de détective », c’est-à-dire tenter de définir quand les symptômes ont été ressentis pour la première fois, de trouver quel « symbole » a généré le trouble, la personne (désignée dans la suite par « BT ») ayant suivi les week-ends de formation en « biologie totale » va, le cas échéant, faire appel à l’hypnose ou à des outils carrément spécieux.Le patient, pour avoir, éventuellement et entre autres, fait des recherches généalogiques – car le problème peut provenir d’un ancêtre jusqu’à la quatrième génération selon certains BT – est censé découvrir d’où viennent ses symptômes. Ainsi, par exemple, une myopathie trouverait son origine dans le « surstress » d’un ancêtre immobilisé dans une tranchée pendant la Grande Guerre…Une fois que le « bon événement » a été isolé, la guérison est amorcée, dit la doctrine. Comment savoir quel est le « bon événement » ? Eh bien, il paraît que le malade en a l’intime certitude et, en outre, qu’il a l’«  absolue conviction » d’être sur la bonne voie. Cependant, il est précisé qu’il faut encore déterminer quels actes vont être décisifs pour y parvenir : cela exige évidemment l’aide du BT, cela peut durer longtemps et cela peut même rater.Lorsque le « processus de résolution » est lancé, débute la deuxième partie appelée « phase de rétablissement ». Pendant cette étape, la théorie annonce que des symptômes désagréables peuvent se manifester ; elle avertit en outre que « dans certains cas, la phase de réparation peut s’avérer encore plus dangereuse que la phase de maladie »…À ce stade encore, diverses questions restent en suspens. Comment les symptômes vont-ils disparaître ? De quoi est fait « l’accompagnement professionnel parfois assez long » pas toujours couronné de succès et susceptible de rechutes si on ne se garde pas « en forme » ? Comment comprendre « professionnel » et « se garder en forme » ? Parle-t-on de ces BT formés en quelques stages et séminaires sans aucune base médicale ou psychologique ? Ou bien, une fois établie la source du problème, le BT envoie-t-il son client chez un médecin ? Pour diminuer les risques de rechute et rester en forme, faut-il fidéliser les visites et en ce cas, pendant combien de temps ? Selon la littérature disponible sur le web, on s’aperçoit qu’en cas de récidive dans les « cinq ans et demi » – c’est précis – cela signifie que le problème n’a pas été résolu et que, « donc », la maladie intervient à nouveau pour soulager le « conflit psychologique ».

Rites et risques

Une jeune femme ayant consulté un BT pour un problème dermatologique confie son expérience. Interrogée à propos de la phase dite « de réparation », elle répète les instructions reçues : après avoir trouvé l’origine du mal, le patient doit l’écrire (ah, les vertus cathartiques de l’écriture !), puis déchirer menu la feuille chargée désormais de toutes les misères (autrefois c’était un bouc qui portait tous les maux) et enterrer les morceaux (le bouc, lui, était chassé dans le désert). S’il n’a pas de jardin, une plante d’appartement fera l’affaire… Mais, a-t-elle ajouté, elle-même n’a pas dû aller jusque là. La seule évocation de l’origine de son problème de peau aurait enclenché le processus de guérison qui, selon ses dires, fut spectaculaire. Le décodage dans ce cas était le suivant : l’individu peu amène qui lui empoisonne la vie au quotidien serait l’hôte indésirable, en chair et en os, responsable du « surstress » et donc, in fine, de la mycose de la dame.Il faut quand même préciser ici que ce genre d’affection demande souvent un traitement médical relativement long, qu’en l’occurrence celui-ci était en cours depuis plusieurs semaines et que le BT consulté avait bien recommandé de ne pas l’interrompre.Mais tous les témoignages ne prêtent pas à sourire, comme celui-ci. Des cas dramatiques ont été relatés et, notamment, dans un article – édifiant et alarmant – de Pascale Gruber, in Le Vif-L’Express du 27 juin 2003 [1]. Comme celui de cette femme atteinte d’un cancer du sein qui, sur les conseils d’un généraliste homéopathe BT, a refusé tout traitement classique. Pendant des mois, la patiente a rendu visite à son BT – une ou plusieurs fois par semaine – jusqu’à ce qu’elle soit alarmée par l’apparition de symptômes plus menaçants. À ce moment seulement, le BT lui a conseillé de se faire contrôler. Ou encore, celui d’une petite fille soustraite à la chimiothérapie prescrite pour combattre une tumeur rénale. Ces deux personnes, rattrapées par la médecine seraient à ce jour hors de danger. Mais il y a aussi le triste cas d’une mère de famille belge, décédée d’un cancer. Sur les conseils du BT, elle avait arrêté son traitement. Une plainte a été introduite [2]. Il y en a d’autres. À noter que, selon l’AFP, la première plainte contre Hamer a été déposée en 1996 : une autre femme, était décédée pour avoir suivi les conseils du guérisseur.

Charabiadabra

En effet, les BT ne se contentent pas de soigner des bobos. Leurs ambitions vont plus loin et visent les personnes les plus désemparées parce qu’atteintes de grandes maladies comme le sida, le cancer, la sclérose en plaques… Cette dernière, par exemple, vue avec la lorgnette du BT, serait la manifestation d’un conflit intégrant dévalorisation et déplacement…Comme pour toutes les magies, plus le discours est obscur, sibyllin, hermétique, plus il paraît sérieux aux yeux de certains. Les BT usent d’ailleurs d’un charabia pseudo-scientifique creux mais qui peut impressionner les natures crédules et déstabilisées.En plus d’un jargon abstrus, les BT utilisent également des outils à prétentions thérapeutiques, dont la psycho-généalogie, qui va par exemple expliquer vos maux de gorge par le fait qu’un de vos ancêtres a péri sur la guillotine ( !), ou la kinésiologie, ou encore les tarots qui vous permettront de « voir l’avenir déjà contenu dans le présent »…

Arnaque intellectuelle, morale et financière

Vous souriez ? Vous trouvez tout ceci un peu léger ? Et pourtant, la biologie totale est dangereuse à bien des égards.

Sources écrites

http://www.biologie-totale.org/.

http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx ?doc=biologie_totale_thhttp://osteo.corsaletti.free.fr/.http://www.net.addr.com/eveil/bio.htmhttp://www.prevensectes.com/hamer.htm .http://www.prevensectes.com/hamer and co.pdf.http://griess.st1.at/gsk/fecris/34 conf franc BERLINER.htm

http://www.unadfi.com/actualite/themes/methode_hamer.htm.

Dangereuse d’abord, parce qu’il y manipulation. La personne qui vient consulter un BT montre déjà, de par cette démarche, sa propension à la crédulité, son découragement, son désespoir peut-être devant un mal difficile, voire impossible, à guérir. Profitant de cette situation, le BT – qu’il fasse partie des imposteurs cyniques ou des gogos de première main – vient encore accroître cet état de faiblesse et de fragilité, en faisant croire au patient qu’il est seul responsable (avec ou sans ancêtre) de sa maladie et de sa guérison (ce qui ne doit pas arranger son « surstress » !). En lui faisant gober ensuite que lui, BT, détient le savoir qui permet de guérir, il installe une dépendance dont le malade n’est pas prêt de sortir.C’est un remake du schéma classique culpabilité-rachat-rédemption tristement célèbre, dans lequel sont inclus les proches et les ancêtres.Ensuite, comme toute pseudo-médecine, ce système – s’il ne semble pas nuisible à première vue, sinon pour le portefeuille – est pernicieux de par la perte de temps que sa mise en application entraîne. Le malade qui, comme cela arrive souvent, va consulter d’emblée un pseudo-thérapeute, peut ainsi retarder l’établissement d’un diagnostic grave et le traitement qui en découle… ou ne jamais les connaître. Et pourtant, dans certains cas, quelques mois, quelques semaines même, peuvent être déterminants pour la survie.En outre, certains BT demandent l’abandon pur et simple des éventuels traitements médicaux en cours, mettant ainsi la santé et parfois la vie des malades directement en péril. Cependant, cette pratique semble avoir été le fait des premiers BT – les fondateurs ! – mais les diverses interdictions, inculpations et condamnations – y compris des peines d’emprisonnement – prononcées à leur égard poussent désormais leurs disciples à davantage de prudence [].Puisse cette prudence devenir épidémique et contaminer sans rémission les victimes des charlatans de tout poil !


France : Médical

La méthode Hamer

Sciences et pseudo sciences n°274 octobre 2006 par le docteur Charles Berliner

[Texte intégral]

J’aimerais apporter quelques compléments d’information concernant l’article sur la « Biologie totale » publié dans le n° 274 de votre revue. Actuellement, parmi les diverses pseudo-médecines sévissant dans nos pays, on peut dire que la « méthode Hamer » est la plus dangereuse. Les praticiens en Biologie Totale ciblent en effet les patients qui refusent la médecine classique, quelle que soit la gravité de leur maladie.Le cas de cette pianiste n’a pas nécessité plusieurs contacts hebdomadaires chez un BT pour être dramatique. L’erreur n’a pu être récupérée à temps par la médecine classique et cette jeune maman de deux enfants est décédée prématurément. C’est grâce aux pressions exercées par le Conseil de l’Ordre sur son homéopathe-BT que cette jeune femme a accepté de se soigner correctement mais trop tardivement.Le cas de la petite Olivia a connu une issue plus heureuse… grâce à la détermination des autorités politiques autrichiennes. Celles-ci ont en effet exigé que les parents, qui avaient suivi Hamer en Espagne, ramènent leur fille en Autriche pour y recevoir les soins adéquats (chimio puis opération).Sabbah, qui a déclaré que son maître Hamer aurait dû recevoir le prix Nobel ( !), accepte tout le monde à ses séminaires de formation, avec ou sans connaissances médicales. A partir de là, on ne peut affirmer qu’il soit « plus prudent » ; il est surtout plus rusé… Ce n’est qu’officiellement (pour éviter les ennuis) qu’il demanderait aux patients de ne pas interrompre les traitements médicaux sérieux en cours. Mais ce qui se passe dans l’intimité de son cabinet et lors des formations qu’il organise est bien différent.

Dr Charles Berliner

Charles Berliner est docteur en médecine, membre du Centre belge d’Information et d’Avis sur les Organisations Sectaires Nuisibles (CIAOSN), président de l’Association des Victimes des Pratiques Illégales de la Médecine (AVPIM). 

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