Actualités sur les sectes en août 2006

Religions Internet à la maison, soeur en pantalon : refusé par une école protestante
Sectes Assemblée nationale - Question/réponse - Michel Jean - T.J recouvrement
Sectes Assemblée nationale - Question - Alain Suguenot - Classification : conséquences
Sectes Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Lutte et prévention
Sectes Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Esotérisme
Sectes Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Tentatives d'entrisme
Sectes Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Multiplication des offres
Sectes D'une drogue à l'autre
Sectes Les maux d'enfant
Eglise internationale du Christ Audience de libération conditionnelle le 11 août pour Nathalie Gettliffe
Eglise internationale du Christ (*) 06/08/2006 L'affaire Gettliffe ou la manipulation sectaire gagnant-gagnant (URL)
Mormons "Le témoignage de Matthieu"
Problèmes médicaux Mort mystérieuse lors d'une cure de désintoxication
Dahn Yoga Ecole ou secte? Un décès qui demeure entouré de mystère
Actualités diverses Assemblée nationale : Réponse à, Bruno Bourg-Broc - Protection enfants
Dahn Yoga Ecole ou secte? Seung Heun Lee: docteur ou charlatan ?
Scientologie Fermeture d'un centre Narconon
Scientologie Le fisc pourrait rembourser 6 millions d'euros de TVA à la Scientologie
Falun Gong Un pilote de ligne chinois demande asile aux Etats-Unis
Religions Dieu super star : le nouveau rêve américain
Actualités diverses Les cyberprédateurs avancent masqués sur la toile
OTS (Ordre du temple solaire) Hécatombe à la secte
Eglise internationale du Christ Une juge décidera vendredi si Nathalie Gettliffe peut être libérée sous caution
Dahn Yoga Une école de Yoga associée à une secte
Scientologie A Château Rouge les scientologues font mouche avec la drogue
Aum Condamanation à la peine capitale confirmée
Actualités diverses Le curé faisait sonner les cloches pour perturber une manifestation néonazie
Falun Gong Des membres du Falun Gong seraient victimes d'un trafic d'organe
Témoins de Jéhovah Treize ans d'attente, huit jours de travail
Eglise Internationale du Christ Nathalie Gettliffe restera en prison
Eglise Internationale du Christ Le refus de libérer Nathalie Gettliffe est "choquant et scandaleux" (avocat)
Eglise Internationale du Christ Affaire Gettliffe: la France demande un geste humanitaire au Canada
Coup de gueule A propos de l'affaire Gettliffe
Scientologie Le centre Narconon a cessé ses activités. Pour mieux renaître ?
Raël Un excommunié règle ses comptes avec Raël
Raël Raël dénoncé - Preuves attendues
Coup de gueule La Paramount et Tom Cruise
Religions Nonne roumaine crucifiée : le procès du prêtre "exorciste" reporté
Témoins de Jéhovah L'Ousbékistan met fin à l'activité des Témoins de Jéhovah
Landmark La secte qui vise les ados
Actualités diverses La crêche l'Enfanfreluche en liquidation judiciaire
Scientologie Se sortir de la Scientologie
Eglise internationale du Christ Vers un nouvel appel pour la libération conditionnelle de Nathalie Gettliffe
Mormons L'Eglise déclare que les sectes polygames ne sont pas des Mormons
Satanisme Cimetiere profané au Tessin
Raël Mes 19 ans chez les raéliens
Religions Père Marie-Dominique Philippe
Mormons fondamentalistes Un gourou polygame sous les verrous
Kingston Group Mon mari était déjà celui de ma soeur aînée

(*) Articles et documents qui compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

 


Pays-Bas : Religions

Internet à la maison, soeur en pantalon : refusé par une école protestante

AFP , 1er août 2006

[Texte intégral]

LA HAYE - Une école néerlandaise protestante extrêmement stricte a obtenu en justice le droit de refuser l'inscription d'un élève dont la famille a télévision et internet, et dont la soeur porte le pantalon, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Le tribunal d'Utrecht (centre) a estimé que le rejet de l'inscription de ce garçon de 16 ans pouvait être justifié pour protéger l'identité de l'école.

Sa famille dispose d'un téléviseur et d'une connection internet à domicile, ce que l'école juge "blasphématoire". La soeur du jeune hommme est également autorisée à porter le pantalon, alors que l'établissement insiste sur "la distinction biblique entre homme et femme, manifestée par le vêtement (ou) la coiffure".

Quelque 6% des Néerlandais font partie de l'Eglise protestante "réformée", une confession très stricte qui n'a pas de lien avec les Eglises calvinistes francophones du même nom. Au sein de cette Eglise, un petit groupe dit "l'Eglise des bas noirs", en référence à l'habillement des femmes, refuse pour l'essentiel ce qu'il estime être les dérives du monde moderne.


France : Sectes

Assemblée nationale - Question - Michel Jean - T.J recouvrement

JO , 1er août 2006

12ème législature
Question N° : 85500  de M. Michel Jean ( Socialiste - Puy-de-Dôme ) QE 
Ministère interrogé :  économie 
Ministère attributaire :  économie 
 Question publiée au JO le : 14/02/2006 page : 1432 
 Réponse publiée au JO le : 01/08/2006 page : 8089 
  Rubrique :  impôts et taxes 
Tête d'analyse :  contentieux 
Analyse :  Témoins de Jéhovah. recouvrement 

Texte de la QUESTION :  M. Jean Michel souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le non-paiement de la dette fiscale par l'organisation dite des Témoins de Jéhovah. En effet, selon les propres paroles du ministre délégué au budget devant l'Assemblée nationale le 24 octobre dernier, les Témoins de Jéhovah n'ont toujours pas payé leur redressement fiscal. Le montant de cette dette s'élevait déjà en 2004 à plus de 45 millions d'euros, impôts et pénalités comprises, lors du rejet de leur pourvoi en cassation. Cette situation est totalement injustifiée et injustifiable car en aucun cas l'État ne doit être indulgent envers une organisation classée comme secte par le rapport parlementaire de 1995. Prosélytes et adeptes de la manipulation mentale, les témoins de Jéhovah détournent à leur profit la loi de 1905 en revendiquant le statut d'organisation cultuelle pour obtenir des avantages fiscaux (exonération de taxe foncière et d'habitation, déductions fiscales pour les donateurs...). L'hétérogénéité d'interprétation des juridictions administratives en la matière leur permet de jouer d'ambiguïté et de refuser ainsi le paiement de leur dette fiscale. Il faut toutefois rappeler que le Conseil d'État s'est toujours refusé à reconnaître à l'organisation des Témoins de Jéhovah le caractère d'association cultuelle. Elle ne répond pas en effet aux critères selon lesquels une association cultuelle doit avoir pour objet exclusif l'exercice public d'un culte et le respect de l'ordre public. Par ailleurs, les Témoins de Jéhovah projettent de construire à Deyvilliers, dans les Vosges, une salle de réunion de 1 500 personnes, et ce sans permis de construire. Les frais engendrés se chiffrent actuellement à plus de 600 000 euros, inquiétant fortement les contribuables de Deyvilliers. On peut se demander en quoi ces derniers devraient supporter financièrement les activités prosélytes d'une organisation sectaire, riche de plus de 152 millions d'euros. Il lui demande donc ce qu'il entend faire pour que les dettes de cette organisation soient entièrement payées, rassurer les contribuables de Deyvilliers et s'opposer plus fermement aux abus de telles organisations. 

Texte de la REPONSE :  Les règles légales du secret édictées au profit des contribuables s'imposent à l'administration. Elles ne permettent pas de réponse à l'honorable parlementaire s'agissant de la créance restant due dans cette affaire, qui est traitée dans les conditions posées par la loi. 

SOC 12 REP_PUB Auvergne O


France : Sectes

Assemblée nationale - Question - Alain Suguenot - Classification : conséquences

JO , 1er août 2006

12ème législature
Question N° : 101587  de M. Suguenot Alain ( Union pour un Mouvement Populaire - Côte-d'Or ) QE 
Ministère interrogé :  justice 
Ministère attributaire :  justice 
 Question publiée au JO le : 01/08/2006 page : 7966 
  Rubrique :  ésotérisme 
Tête d'analyse :  sectes 
Analyse :  classification. conséquences 

Texte de la QUESTION :  M. Alain Suguenot appelle l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la lutte contre les sectes. Celle-ci est primordiale contre toute organisation qui s'avère dangereuse et endoctrinante pour les individus, à des fins d'ailleurs très souvent financières. Cependant, il faut être très prudent et ne pas tomber dans la stigmatisation systématique de certains courants philosophiques ou religieux qui n'ont rien de sectaire mais sont parfois considérés comme tels par certains qui ne les différencient pas des sectes. II peut alors y avoir un risque d'atteinte à la liberté de religion ou d'opinion philosophique. Dans certains cas, cela peut même avoir des conséquences au niveau professionnel. Aussi souhaiterait-il savoir si le fait d'appartenir à une organisation répertoriée dans le rapport parlementaire annuel comme étant une secte est susceptible de justifier des mesures de rétorsion de la part d'un employeur privé ou de la part de l'exécutif d'une collectivité territoriale. 

UMP 12 Bourgogne N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Lutte et prévention

JO , 1er août 2006

12ème législature
Question N° : 101015  de M. Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE 
Ministère interrogé :  jeunesse et sports 
Ministère attributaire :  jeunesse et sports 
 Question publiée au JO le : 01/08/2006 page : 7960 
  Rubrique :  ésotérisme 
Tête d'analyse :  sectes 
Analyse :  lutte et prévention
 
Texte de la QUESTION :  M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur le rapport 2005 présenté en avril dernier par Jean-Michel Roulet, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui aborde le sujet de l'emprise sectaire sur les mineurs, qui s'exerce soit directement, soit par l'intermédiaire de parents membres d'organisations déviantes. Ce phénomène, particulièrement inquiétant, pourrait faire l'objet de campagnes de prévention et d'information auprès des jeunes, qui sont des proies toutes indiquées pour les organisations sectaires, notamment à l'adolescence, période connue pour être difficile sur le plan émotionnel et psychologique. Il le remercie de bien vouloir lui donner son sentiment en la matière. 

UMP 12 Languedoc-Roussillon N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Esotérisme

JO , 1er août 2006

12ème législature
Question N° : 101016  de M. Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE 
Ministère interrogé :  affaires étrangères 
Ministère attributaire :  affaires étrangères 
 Question publiée au JO le : 01/08/2006 page : 7917 
 
Rubrique :  ésotérisme 
Tête d'analyse :  sectes 
Analyse :  lutte et prévention 
Texte de la QUESTION :  M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le fait que certaines organisations sectaires se sont introduites dans le secteur de l'aide humanitaire d'urgence et tendent à manipuler mentalement les victimes de catastrophes naturelles ou autres, ce qui est très préoccupant. Lors de la présentation de son rapport 2005 en avril dernier, Jean-Michel Roulet, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), s'est dit inquiet devant une offre qui se multiplie et des microstructures qui continuent d'apparaître. Il souhaiterait donc connaître les intentions du Gouvernement en la matière. 

UMP 12 Languedoc-Roussillon N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Tentatives d'entrisme

JO , 1er août 2006

12ème législature
Question N° : 101019  de M. Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE 
Ministère interrogé :  emploi, travail et insertion professionnelle des jeunes 
Ministère attributaire :  emploi, travail et insertion professionnelle des jeunes 
 Question publiée au JO le : 01/08/2006 page : 7949 
 
Rubrique :  ésotérisme 
Tête d'analyse :  sectes 
Analyse :  lutte et prévention 
Texte de la QUESTION :  M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes sur le rapport 2005 présenté en avril dernier par Jean-Michel Roulet, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui dénonce les tentatives par des organisations sectaires multinationales de s'introduire dans de grandes entreprises, notamment via la formation professionnelle et le perfectionnement professionnel. Il souhaiterait connaître son sentiment en la matière. 

UMP 12 Languedoc-Roussillon N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question - Pierre Morel-A-L'huissier- Multiplication des offres

JO , 1er août 2006

12ème législature
Question N° : 101018    de M. Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère )  QE     
Ministère interrogé :   intérieur et aménagement du territoire 
Ministère attributaire :        intérieur et aménagement du territoire 
        Question publiée au JO le : 01/08/2006 page : 7956   
                Rubrique :      ésotérisme     
Tête d'analyse :        sectes 
Analyse :       lutte et prévention    
Texte de la QUESTION :  M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur le risque sectaire. Ce risque est réel, il s'amplifie même, selon Jean-Michel Roulet, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Lors de la présentation de son rapport 2005 en avril dernier, il s'est dit inquiet devant une offre qui se multiplie et des microstructures qui continuent d'apparaître. Quatre domaines sont particulièrement préoccupants, parce qu'ils concentrent le plus grand nombre de victimes et que trois d'entre eux touchent les personnes les plus vulnérables : l'emprise sectaire sur les mineurs qui s'exerce soit directement, soit par l'intermédiaire de parents membres d'organisations déviantes ; l'engouement de certains malades et de leurs proches pour les « alter-médecines », qui n'ont aucune validation scientifique et qui sont pratiquées par des « thérapeutes » autoproclamés, issus de sectes à vocation spirituelle ; la pénétration du secteur de l'aide humanitaire d'urgence et la manipulation mentale des victimes de catastrophes naturelles ou autres ; enfin, les tentatives par des organisations sectaires multinationales de s'introduire dans de grandes entreprises, notamment via la formation professionnelle et le perfectionnement professionnel. En conséquence, il souhaiterait connaître les mesures qu'il entend prendre en la matière. 
         
UMP 12 Languedoc-Roussillon N


France : Sectes

D'une drogue à l'autre

L'Express , 3 août 2006 par Solenne Durox

[Texte intégral]

Sous couvert de lutte contre la toxicomanie, la Scientologie tente d'attirer de nouveaux adeptes

Sortie du métro Château-Rouge, à Paris, un matin de juillet. Les bénévoles de l'association Oui à la vie, non à la drogue distribuent aux passants des livrets d'information sur l'ecstasy, l'héroïne ou le cannabis. Carole et ses enfants signent la pétition et s'engagent à devenir « ambassadeurs pour une vie sansdrogue ». Fionna, 12 ans, prévoit d'apporter les livretsà l'école « pour en faire un exposé ». Quand on lui apprend que l'association est financée par la Scientologie, classée parmi les sectes dans les rapports parlementaires de 1995 et 1999, Carole ne regrette pas d'avoir signé. -« Je ne soutiens pas la Scientologie, dit-elle, mais c'est pour la bonne cause. »

Karim, 28 ans, dont le frère est mort d'une overdose, a peur pour ses enfants : « S'ils devaient y toucher, je me tournerais vers cette
association. Je lui fais confiance. »

Depuis quelque temps, la Scientologie se sert de la lutte antidrogue pour s'offrir une virginité. Mais, par méconnaissance, certains jeunes drogués et des parents désemparés risquent d'être recrutés. « S'ils veulent vraiment s'en sortir, nous les orientons vers les centres Narconon », explique François, l'un des bénévoles.

«Des théories incorrectes»

Ce programme antidrogue, dispensé à travers le monde depuis 1966, est fondé sur les travaux de L. Ron Hubbard, auteur de science fiction et créateur de la Scientologie. Le traitement, dit naturel, combine des exercices de communication et une procédure de purification. Jogging, sauna et vitamines à très haute dose, le tout censé déloger les toxines des « tissus adipeux », pour environ 80 euros par jour. Taux de succès affiché : 70 %. Pour ceux qui finissent le programme... A l'instar de plusieurs études très critiques, l'avis fourni en 1996 au Conseil national suédois de la santé par le Pr Folke Sjôqvist est, lui, sans appel : les méthodes « reposent sur des théories incorrectes et ne devraient pas être uti lisées dans le cadre de la médecine suédoise ».

Les scientologues prévoient d'ouvrir un centre Narconon en France d'ici à deux ans. Le dernier avait fermé en 1984, après la mort d'une patiente.


France : Sectes

Les maux d'enfant

L'Express , 3 août 2006 par François Koch

[Texte intégral]

La protection des mineurs, particulièrement vulnérables face aux gourous, est au cœur de la mission de la nouvelle commission d'enquête parlementaire

Pourquoi les députés unanimes viennent ils de voter la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la nocivité des sectes à l'égard de la santé physique et mentale des enfants ? « Parce que la situation s'est détériorée depuis dix ans », soutient le président de la toute nouvelle commission, le député (UMP) du Rhône Georges Fenech.

Après le rapport parlementaire de 1995, très généraliste, et celui de 1999, sur l'argent des sectes, le cru 2006 se focalisera donc sur les victimes les plus vulnérables. « On estime à 80 000, dont 45 000 chez les Témoins de Jéhovah, le nombre de mineurs sous emprise sectaire », souligne Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi).

Pour Jean-Michel Roulet, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), le danger est aujourd'hui plus grand pour les enfants parce que le paysage sectaire s'est atomisé : « Des centaines voire des milliers de groupuscules portent atteinte à la santé d'enfants de manière d'autant moins visible que les gourous abandonnent généralement leurs chapeaux à plumes pour de simples blouses blanches. »

A la fin de l'année, les parlementaires proposeront des actions préventives et de nouvelles lois. Reste à savoir si elles seront efficaces pour juguler un fléau déjà identifié depuis de nombreuses années.
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En ligne de mire Parmi les principaux mouvements sectaires identifiés par la Miviludes ou l'Unadfi, la commission d'enquête parlementaire sur les dangers des sectes à l'égard des enfants pourrait étudier:


- la Communication facilitée(comme technique)
- Ecoovie
- la Famille (ex-Enfants de Dieu)
- la Fraternité blanche universelle (FBU)
- les Frères de Plymouth n°4
- Horus
- les Enfants indigo
- Invitation à la vie (IVI)
- la kinésiologie (comme technique)
- Kryéon
- Krishna
- la Nouvelle Acropole
- le Mouvement raélien
- la Scientologie
-SahajaYoga
- la Soka Gakkaï;
-Tabitha's Place
- les Témoins de Jéhovah.


Canada : Eglise internationale du Christ

Audience de libération conditionnelle le 11 août pour Nathalie Gettliffe

AFP, 5 août 2006

[Texte intégral]

VANCOUVER (AFP) - La Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada depuis avril dans une affaire d'enlèvement et de garde d'enfants, doit se présenter au tribunal le 11 août pour une audience concernant son éventuelle libération conditionnelle, selon les autorités judiciaires.

L'audience de Nathalie Gettliffe était prévue début septembre, mais elle a été avancé au 11 août selon le registre de la Cour supérieure de la Colombie-Britannique, province de l'ouest canadien, interrogé vendredi par l'AFP.

Nathalie Gettliffe, 35 ans, est détenue au Canada depuis le 11 avril, où elle est accusée de l'enlèvement de ses propres enfants, un crime passible d'une peine maximale de dix ans au Canada. La jeune candidate au doctorat à l'Université de Colombie-Britannique (UBC) avait fui en 2001 pour la France en compagnie de ses deux enfants pour, selon elle, les soustraire à l'influence de leur père, membre de l'Eglise internationale du Christ, considérée comme un mouvement sectaire en France mais légale au Canada.

Nathalie Gettliffe qui est actuellement enceinte doit normalement accoucher en octobre, mais selon son ami actuel, Francis Gruzelle, elle est sous perfusion et sur le point d'accoucher, prématurément.

Contacté par l'AFP, le consulat français de Vancouver n'a pas voulu commenter l'état de santé de Mme Gettliffe, un porte-parole se limitant a déclarer que les autorités françaises étaient en "contact" avec la jeune femme qui vit dans une prison pour femmes en banlieue de Vancouver. "Je suis excessivement préoccupé par son état de santé et plus particulièrement par la santé de l'enfant qu'elle porte, mais j'ai besoin de plus d'informations", a déclaré son avocate canadienne, maître Deanne Gaffar. "Elle est alitée, c'est pourquoi elle a été incapable d'entrer récemment en contact avec moi", a-t-elle ajouté précisant que sa cliente avait une historique d'accouchement prématuré. Ses enfants Maximilien, 12 ans, et Joséphine, 11 ans, cachés en France par leur famille, ont été remis en juillet par la police française à leur père canadien, Scott Grant. "Elle a vu ses deux enfants mais je ne sais pas si elle a rencontré M. Grant", a assuré vendredi à l'AFP Lesley Aguirre, la tante de Nathalie Gettliffe qui vit dans la région de Vancouver.

Un tribunal de Colombie-Britannique avait rejeté en mai une première demande de mise en liberté conditionnelle de Nathalie Gettliffe et avait imposé une interdiction de publication sur les démarches judiciaires en cours. Son procès doit commencer à l'automne. 


France : Mormons

"Le témoignage de Matthieu"

Courriel , 8 août 2006

[Texte intégral]

Mon témoignage sur le mormonisme.

Né de parents convertis au mormonisme, c’est tout naturellement que j’ai reçu une éducation religieuse au sein de ce mouvement nommé « Eglise de Jésus Christ des saints des derniers jours ».

Convaincu, comme on me l’avait enseigné, que le Saint Esprit m’avait révélé que le mormonisme était la véritable église du Christ rétablie sur la terre, j’ai été baptisé assez jeune dans cette église.

Peu à peu, je me suis confronté à des opinions divergentes, et à différents textes critiques vis à vis du mormonisme.

J’ai trouvé sur Internet des citations racistes de la part de grands prophètes du mormonisme. Alors qu’au début je défendais sur Internet mes convictions, peu à peu je me suis rendu à l’évidence : un prophète disant (par exemple) que l’esclavage est une institution divine ne peut pas être le chef de la vraie église du Christ. Comment le prophète de Dieu peut-il soutenir l’esclavage ? Pourquoi avoir refusé la prêtrise aux noirs jusqu’à ce que le droit américain interdise ces discriminations ? J’ai assisté par la suite à une exposition sur le Christ, organisée par la Fédération Protestante de France. Ce fut pour moi comme une révélation, je découvrais alors un christianisme bien différent de ce qui m’avait été enseigné dans le mormonisme. Peu à peu, j’ai commencé à lire la bible avec un autre regard, et à douter de la véracité du mormonisme.

Après deux ans de réflexions, ne croyant plus au mormonisme, j’ai décidé de quitter ce mouvement, j’ai parlé de mes doutes à mon évêque mormon. Par la suite, j’ai confirmé mon choix en demandant que mon nom soit radié des fichiers de l’église mormone.

Je voudrais témoigner de ce que j’ai vu et vécu dans le mormonisme.

Les membres de l’ « église », d’abord ; Ils sont soumis à l’autorité de la hiérarchie qui est considérée comme divinement inspirée et instituée par Dieu. Ils considèrent que leur église est la seule vraie église et que toutes les autres dénominations, fussent-elles chrétiennes, sont dans l’erreur. On y retrouve même un certain nombre de personnes d’extrême droite allant jusqu’à dire que «le programme mondial de l’église, c’est le programme du front national ».

La hiérarchie ensuite ; Elle s’implique d’une manière excessive dans la vie privée des croyants. J’ai eu plusieurs entretiens avec des évêques, à leur demande. Ils posent d’innombrables questions sur la vie privée, certains allaient même jusqu’à me demander si je me masturbais ou de quel parti politique j’étais adhérent, ou encore si je payais bien la dîme. Je trouve que la hiérarchie s’implique trop dans la vie des gens. Cela va avec le point souligné plus haut, à savoir la soumission des adhérents à la hiérarchie.

Le fonctionnement ; Les membres de l’église mormone suivent tout un programme proposé par la hiérarchie : Soirées familiales, visites aux foyers, cours de séminaire puis d’institut, de prêtrise (pour les hommes), de la « société de secours » (pour les femmes), école du dimanche, activités diverses, etc.… Des manuels sont distribués pour étudier la Bible et les autres livres saints du mormonisme – livre de Mormon, Doctrines et Alliances, etc…-. La libre interprétation des textes n’est pas encouragée. On n’hésite pas à « recadrer » les mormons qui dévient de la ligne définie dans les manuels.

Les finances ; Une dîme de 10% des revenus est payée par tous les bons mormons pratiquants, sans que l’on sache exactement à quoi servent ces fonds : les comptes ne sont pas publiés. Selon des chiffres communiqués par "Deseret News Publishing Company", l'église mormone aurait dépensé l'équivalent de 22
ans de son budget humanitaire pour investir dans un centre commercial situé à Salt Lake City. Outre l’excès de dépenses en immobilier plutôt que dans l’aide humanitaire, je trouve profondément choquant que l’église mormone n’ait aucune transparence financière.

La doctrine enfin ; C’est sur des points de doctrine que j’étais en désaccord avec le mormonisme. Je ne croyais plus en cette hiérarchie qui imposait sa vision des choses. Je ne comprenais pas pourquoi les comptes n’étaient pas publiés, j’étais choqué par la doctrine qui changeait –sur les noirs par exemple, ou encore sur la polygamie- quand la loi américaine l’y obligeait …

De plus, la focalisation sur un conservatisme excessif (la misogynie et l’homophobie ne sont que deux exemples parmi tant d’autres), et la longue liste d’interdictions (pas de relation amoureuse avant 16 ans, pas de rapport sexuel avant le mariage, pas de tabac, de thé, de café, d’alcool, etc.…) qui s’imposent aux mormons ne me semblait pas pertinente.

Il y a aussi leur doctrine perverse selon laquelle le Saint Esprit révèle à chacun la véracité du mormonisme. Quand vous n’êtes encore qu’un gamin, et que l’on vous a répété cela depuis votre plus jeune age, vous finissez par y croire, quand bien même le Saint Esprit ne vous aurait rien révélé. Renier le Saint Esprit étant le plus grave péché, je vous laisse imaginer l’état psychologique de gens qui quittent le mormonisme et qui n’ont rien connu d’autre. Cette doctrine peut s’avérer destructrice pour le psychisme de jeunes trop endoctrinés.

La doctrine mormone sur le baptême me semble choquante : Outre le baptême pour les morts, j’ai du mal à admettre que l’on baptise les enfants à 8 ans. Soit le baptême est un sacrement comme dans les églises traditionnelles et il peut être pratiqué dès la naissance, soit il correspond à un engagement et s’engager à huit ans n’a à mon avis aucun sens, surtout que chez les mormons le baptême est un engagement avec l’église plutôt qu’avec Dieu.

Et puis pour finir, sur la question du salut, je n’étais pas d’accord. C’est en croyant au salut par la seule grâce du Dieu fait homme en Jésus Christ que j’ai été vraiment en désaccord avec la doctrine mormone.

Les mormons diront sans doute que je suis un anti-mormon, peut être même « un fils de perdition qui a renié le Saint Esprit », etc.… Pour ma part, je ne cherche qu’à témoigner de ce que j’ai constaté et vécu. Bien sur on trouve dans le mormonisme des gens très bien (comme par exemple l’enseignante que j’avais eue quand j’avais moins de 5 ans, et dont les enseignements étaient tout simplement chrétiens), mais on y trouve beaucoup trop de gens bien plus attachés à l’institution qu’au Christ, des gens fanatiques, des illuminés …

Globalement, le mormonisme, figé entre son institution mondiale et son rigorisme outrancier, me semble ne pas être propice à l’épanouissement des jeunes du 21eme siècle.

J’ai souhaité en toute liberté pardonner aux mormons pour les conséquences douloureuses de cette éducation assez particulière. Maintenant, c’est en homme libre, attaché à ses convictions et respectueux des convictions d’autrui, que je m’exprime et que je me reconstruis pour vivre ma vie comme je l’entends, loin des règles fixées par les potentats du mormonisme.


France : Problèmes médicaux

Mort mystérieuse lors d'une cure de désintoxication

Le Parisien , 8 août 2006 par Julien Dumond

[Texte intégral]

Le 18 juillet dernier, un toxicomane originaire d’Alsace est mort à La Voulte (Ardèche) au début d’un
« stage » à l’iboga, une racine africaine utilisée, dans ce cas, pour lutter contre la dépendance aux drogues. Le jeune homme, âgé de 26 ans, était arrivé la veille et avait consommé de cette substance dont le classement comme produit stupéfiant est en cours en France.

L’iboga, utilisé notamment dans la tradition ésotérique gabonaise pour entrer en contact avec les divinités, est déjà interdit en Belgique, en Suisse et aux Etats-Unis. Au tribunal de grande instance de Privas, une enquête pour « recherche des causes de la mort » a été ouverte et une autopsie pratiquée. «Nous attendons les résultats d’expertises toxicologiques, la piste de l’iboga est étudiée », confiait hier une magistrate. L’homme organisant ce « séminaire » nous a assuré que le toxicomane n’avait pris « qu’une cuillère d’iboga » et qu’il était certainement mort d’overdose suite à la « consommation d’autres drogues ».

« C’est un hallucinogène très puissant et dangereux »

Mais l’iboga fait débat. « Il y a deux utilisations connues en France, explique Patrick Sansoy, chargé de mission à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). D’une part, l’expérience personnelle, qui se rapproche souvent des dérives sectaires. L’autre usage propose de rompre avec l’addiction aux drogues, il y a eu des recherches scientifiques d’effectuées : le seul effet avéré de l’iboga est d’être un hallucinogène très puissant. C’est un produit dangereux. »

L’organisateur du séjour en Ardèche, qui fait aussi bien dans l’« expérience personnelle » que dans la désintoxication des toxicomanes, admet que ces stages « ne se font pas sous le contrôle d’un médecin ».  «Mais êtes-vous accompagné d’un médecin dès que vous consommez un verre de vin rouge ? », demande Gérard Sestier, à la tête de l’association Meyaya. L’homme ne souhaite pas donner le prix de ses cures, mais confirme une fourchette entre 500 et 800 € la semaine. « Tout cela pourrait être rapproché de la pratique illégale de la médecine, assure un policier. Il y a quand même une différence entre un verre de rouge et un produit en passe d’être classé stupéfiant. » Dans son rapport 2005, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) notait : « Le créneau du chamanisme commercial semble se développer via quelques initiatives personnelles de thérapeutes recrutant leur clientèle sur la foi d’une double promesse alliant le thème de la guérison à celui de la connaissance de soi. Très récemment en Ardèche, un séminaire de découverte de l’iboga, dont les effets peuvent être très dangereux pour la santé (risques de convulsions, paralysie ou mort), a été monté à l’initiative d’une association culturelle. » « Dans les pratiques traditionnelles africaines, les chamans connaissent leurs méthodes depuis des générations et possèdent les plantes qui peuvent servir d’antidotes à l’iboga, ce qui n’est pas forcément le cas des chamans français », ajoute un policier. « J’ai déjà fait bénéficier de cette expérience 8 000 personnes, prétend Gérard Sestier. Il y a même eu des médecins et un procureur de la République ! »

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Voir aussi : http://www.psyvig.com/default_page.php?menu=40&page=69


Etats-Unis : Dahn Yoga

Ecole ou secte? Un décès qui demeure entouré de mystère

Le journal de Montréal, 8 août 2006 par Marie-Joëlle Parent

[Texte intégral]

Julia Siverls, professeure de 41 ans, de Brooklyn, est décédée, en juillet 2003, dans les montagnes de Sedona, en Arizona.

Elle participait à une ultime épreuve d'endurance pour devenir maître guérisseuse de Dahn Yoga.

Si la police a conclu à une mort par déshydratation et insolation, les circonstances de sa mort restent mystérieuses pour la famille, qui poursuit l'entreprise pour 84 millions de dollars devant la Cour suprême de l'État de New York.

La famille allègue que leur fille a été notamment droguée et poussée à bout au cours de cette randonnée.

La poursuite indique que Mme Siverls a été forcée de transporter un sac de pierres de 40 lb pendant plus de 30 kilomètres, tout en étant rationnée à l'égard de l'eau. Le leader du groupe l'aurait alors forcée à poursuivre sa route, même si elle est tombée inconsciente à deux reprises le matin. La famille dénonce aussi le fait que la police n'a été alertée que tard en après-midi, laissant Mme Siverls souffrante durant de longues heures toute la journée.

Le centre Dahn Yoga aurait aussi refusé de rapatrier le corps de la victime auprès de sa famille. Mais ce sont les déclarations de Robert Rueb, un membre qui faisait aussi partie du petit groupe, qui viennent encore entretenir les doutes de la famille, tel que le rapportait, il y a deux semaines, la revue Village Voice de New York. Rueb poursuit également Dahn Yoga, parce qu'il s'est blessé au genou au cours de cette randonnée extrême. «Quand Julia s'est évanouie, le maître l'a installée au pied d'un arbre pendant trois heures.

Quand elle s'est mise à trembler, tout le monde a paniqué, et c'est là qu'un des membres a tenté de la réanimer, mais en vain», raconte-t-il. Il ajoute qu'avant l'arrivée de la police, le groupe aurait aussi eu la consigne de se débarrasser des pierres et de dire à la police qu'il transportait des quantités suffisantes d'eau et de nourriture. Julia Siverls pratiquait le Dahn Yoga depuis deux ans. Elle était docteure en éducation de l'Université de l'Iowa.


France : Sectes

Assemblée nationale : Réponse à Bruno Bourg-Broc - Protection enfants

JO , 8 août 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 85155  de M. Bourg-Broc Bruno ( Union pour un Mouvement Populaire - Marne ) QE 
Ministère interrogé :  justice 
Ministère attributaire :  justice 
 Question publiée au JO le : 07/02/2006 page : 1174 
 Réponse publiée au JO le : 08/08/2006 page : 8449 
 
Rubrique :  enfants 
Tête d'analyse :  protection 
Analyse :  mission d'information. rapport. conclusions 
Texte de la QUESTION :  La mission d'information sur la famille et les droits des enfants propose dans le rapport qu'elle vient de rendre public de prévoir une formation spécifique pour les juges pour enfants avant leur prise de fonctions. M. Bruno Bourg-Broc demande à M. le garde des sceaux, ministre de la justice, de lui indiquer les perspectives de son action ministérielle s'inspirant de cette proposition parlementaire. 
Texte de la REPONSE :  Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que la situation des juridictions pour enfants retient toute son attention, ainsi que tout élément pouvant contribuer à leur bon fonctionnement, notamment la formation des juges des enfants, celle-ci faisant l'objet d'un intérêt tout particulier. S'agissant de la formation initiale des magistrats, il doit tout d'abord être rappelé que, dès le début de leur scolarité, les auditeurs de justice se voient proposer un stage de plein exercice, d'une durée de dix semaines, sur un lieu de stage extérieur à l'institution judiciaire française. Un nombre significatif de stages a ainsi lieu chaque année au sein d'associations oeuvrant dans le domaine de la prise en charge de l'enfance et de l'adolescence délinquante ou en danger. Ces stages donnent lieu, de la part des auditeurs, à la rédaction de rapports écrits d'une vingtaine de pages, conservés sur le site intranet de l'école. Cette documentation sert de base, par la suite, à des travaux de réflexion lors de la période d'études. Durant les huit mois de période d'études à Bordeaux, au cours de la première année de formation, les auditeurs de justice travaillent par groupes de 15 à 18 auditeurs, de composition fixe, dits « groupes de directions d'études ». Ils y acquièrent les techniques professionnelles propres aux métiers de substitut des mineurs et de juge des enfants. Au cours de ces enseignements, d'une durée totale de cinquante heures, est privilégiée une approche très concrète (travail sur dossiers, exercices de simulations d'audiences). Un certain nombre de directions d'études est co-animé par un chargé de formation et des personnels éducatifs des secteurs public et privé de la protection judiciaire de la jeunesse ou de l'aide sociale à l'enfance. Des activités de groupe sont par ailleurs consacrées à des thèmes laissés au choix des auditeurs. Parmi ces thèmes ont figuré notamment en 2005 « l'intérêt de l'enfant », « les mineurs étrangers isolés », « la protection des mineurs et le phénomène sectaire », « l'accès au droit en milieu scolaire », ce dernier thème donnant lieu à un travail mené conjointement par les auditeurs de justice concernés et des groupes scolaires issus d'un collège de la banlieue bordelaise. Le stage de plein exercice d'une durée de douze mois, effectué dans toutes les fonctions, dont les fonctions consacrées aux mineurs, au parquet comme au siège, permet ensuite à l'auditeur de justice de se confronter à la réalité juridictionnelle, sous le contrôle de ses maîtres de stage, substituts du procureur de la République ou juges des enfants. Des stages d'observation auprès des services compétents dans le domaine de la protection de l'enfance complètent cette formation. Avant leur prise de fonction, les auditeurs de justice suivent une formation spécialisée composée de deux phases : d'une part, une période de spécialisation fonctionnelle théorique d'un mois à Bordeaux, en mars de la troisième année, au cours de laquelle ils participent à des sessions organisées dans le cadre du réseau des écoles de service public (RESP) et notamment avec le Centre national de formation de la protection judiciaire de la jeunesse et l'Ecole nationale de la santé publique. Certaines de ces sessions ont un lien direct avec la protection de l'enfance (prévention de l'enfance maltraitée, prise en charge de la maltraitance à l'égard des mineurs, prise en compte de la parole de l'enfant, mineurs délinquants,...). En outre, des enseignements spécialisés sont délivrés dans la perspective de la prise de fonction en qualité de juge des enfants. D'une durée d'environ cent heures, ce cycle de formation permet d'approfondir l'acquisition des techniques professionnelles et les connaissances en sciences humaines dans le domaine de la prise en charge des mineurs délinquants ou en danger. D'autre part, le stage de préaffectation de cinq mois, effectué en fin de scolarité dans la fonction choisie, permet de parfaire cette formation. Le futur juge des enfants travaille aux côtés d'un magistrat en exercice, effectue des stages complémentaires dans les services sociaux ainsi qu'auprès des substituts généraux et conseillers de la cour d'appel spécialisés dans le domaine des mineurs. Il doit, par ailleurs, être souligné le rôle de la formation continue dans l'accompagnement de la mobilité des magistrats, et dans la préparation et l'accompagnement aux changements de fonctions tout au long de la carrière ; celle-ci étant une donnée essentielle, au développement de laquellr l'Ecole nationale de la magistrature s'attache de manière prioritaire. Dans le contrat d'objectifs et de moyens que l'École nationale de la magistrature a signé en juillet 2004 avec la Chancellerie, figure une proposition consistant à rendre obligatoire une période de formation continue lors d'un changement de fonctions. D'ores et déjà, l'école propose systématiquement aux magistrats, lorsqu'ils changent d'affectations, de participer à des sessions et stages au cours desquels s'effectuent des échanges fructueux entre praticiens. En 2005, 40 magistrats nommés en qualité de juge des enfants ont suivi ces actions de formation. En outre, il doit être souligné que le programme de formation continue de l'Ecole nationale de la magistrature comporte de nombreuses actions de formation dans le domaine des mineurs et que sont, de même, mis en oeuvre des stages dans des structures spécialisées en la matière (police, gendarmerie, conseils généraux, secteur associatif, protection judiciaire de la jeunesse etc.). 
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O

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Canada : Dahn Yoga

Ecole ou secte? Seung Heun Lee: docteur ou charlatan ?

Le journal de Montréal, 8 août 2006 par Marie-Joëlle Parent

[Texte intégral]

 Seung Heun Lee, créateur coréen du Dahn Yoga dans les années 1980, est aujourd'hui à la tête d'un empire de plusieurs millions de dollars, dont le quartier général se trouve à Sedona, en Arizona.

Si M. Lee se fait appeler Docteur ou Maître, ce dernier n'a pourtant aucun diplôme en médecine, mais plutôt un doctorat honorifique d'une université de Californie, tel que rapporté par The Journal News de New York.

Il affirme cependant avoir des dons surnaturels pour la guérison et les diagnostics. Le Dahn Yoga, qu'il a introduit aux États-Unis en 1991, est une discipline qui allie arts martiaux, étirements et prône la «respiration cérébrale» comme moyen d'autoguérison.

M. Lee projette de former d'ici dix ans 100 millions de guérisseurs pour arriver à former ce qu'il appelle «la société guérisseuse». Il y a déjà plus de 50 000 adeptes aux États-Unis.

Trafic illégal Si certains ex-membres et experts le qualifient de leader sectaire, M. Lee a également connu des démêlés avec la justice dans les années 1990 pour production illégale de suppléments alimentaires, tel que rapporté par la chaîne Eyewitness News de Las Vegas. L'entreprise qu'il a bâtie par la suite compte plus de 600 centres dans le monde, notamment au Japon, en Russie et en Grande-Bretagne. On dénombre neuf centres au Canada, et au Québec, à Brossard, à Laval et à Montréal. Sur différents sites Internet, on rapporte aussi qu'il est l'auteur de plusieurs livres sur la guérison, directeur du Korea Institute of Brain Science, président du World Earth Human Alliance for Peace, et fondateur de l'International Graduate University for Peace.

Techniques controversées Brian Cummings, neuroscientifique de Californie, est catégorique: les techniques de «respiration cérébrale» de M. Lee sont un canular. Ilchi Lee a donné une conférence il y a deux ans sur «la respiration cérébrale» à l'Université de Californie à Irvine (UCI). Le scientifique a vite fait de se rendre compte qu'il s'agissait d'un charlatan. «Il a essayé de montrer que les enfants pouvaient voir à travers des cartes, et ce fut un échec total» dit M. Cummings. «Mais voilà que depuis, il prétend sur son site Internet qu'il est un collaborateur de l'UCI. C'est tout à fait faux, il n'a même pas de diplôme universitaire», affirme M. Cummins, neuroscientifique de l'UCI.

Ce dernier ajoute qu'il ne s'agit que d'une tactique de marketing pour amasser plus d'argent.


Suisse : Scientologie

Fermeture d'un centre Narconon

Courriel, 11 août 2006

[Texte intégral]

Extrait du rapport de la commission chargée de contrôler la gestion du Conseil d'Etat du Canton de Vaud - Année 2005 (pages 102-103)

Suivi de Narconon confié à la COGES
Nous sommes en mesure de vous fournir les informations suivantes :
l'institution Narconon a cessé totalement ses activités à la fin de l'année 2005. Il semble que cette fermeture se soit même réalisée plus tôt. En effet, la visite de contrôle de cet établissement effectuée par le service le 21 octobre 2005 s'est trouvée en présence d'une institution inoccupée. C'est en demandant des informations suite à cette visite infructueuse que les responsables de NARCONON nous ont confirmé l'arrêt définitif de leur activité de « thérapie résidentielle » aux Plans-sur-Bex.


Angleterre : Scientologie

Le fisc pourrait rembourser 6 millions d'euros de TVA à la Scientologie

AFP, 11 août 2006

[Texte intégral]

LONDRES - Le fisc britannique pourrait avoir à rembourser au moins six millions d'euros à l'Eglise de Scientologie, après une décision juridique autorisant cette dernière à réclamer le remboursement de sa TVA depuis 1977, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Dans une décision rendue publique fin juillet, le Tribunal fiscal spécialisé (VAT and Duties Tribunal) a estimé que le fisc devait rembourser à l'Eglise de Scientologie la TVA qu'elle payait jusqu'en 2000, et dont elle a depuis été exemptée en obtenant le statut d'association à but non lucratif.

Publiée dans un premier temps, la décision du Tribunal a depuis été retirée, les deux parties demandant qu'y soient apportés des amendements, a expliqué vendredi à l'AFP une source du Tribunal.

Une porte-parole de l'Eglise de scientologie au Royaume-Uni a expliqué pour sa part que la décision du Tribunal avait été rendue publique "par erreur" et qu'elle était encore l'objet de délibérations vendredi.

L'Eglise de Scientologie avait été exemptée de payer la TVA en 2000. Or, selon les règles en vigueur jusque début 2006, personne ne pouvait demander le remboursement de TVA payée il y a plus de trois ans. Mais un jugement rendu cette année par le Tribunal fiscal a pour la première fois remis en cause ce principe.

Installée au Royaume-Uni depuis 1977 et inscrite au registre des sociétés, l'Eglise de scientologie peut donc réclamer un remboursement de TVA sur les années 1977 à 2000.

Selon la source du Tribunal, la somme que les impôts pourraient avoir à rembourser reste à déterminer, mais elle devrait être d'au moins 4,1 millions de livres.

La porte-parole de l'Eglise n'a pas confirmé pour sa part que la demande remontait à 1977. L'Eglise de Scientologie s'était vue refuser le statut d'oeuvre caritative (charity) au Royaume-Uni en 1999. Elle est classée en France comme une secte.


Etats Unis : Falun Gong

Un pilote de ligne chinois demande asile aux Etats-Unis

AFP, 11 août 2006

[Texte intégral]

Washington - Un pilote de ligne chinois, membre du mouvement spirituel chinois Falungong, interdit en Chine car accusé d'être une secte dangereuse, a demandé asile aux États-Unis par crainte de persécutions en Chine.

Yuan Sheng, 39 ans, pilote de la compagnie China Eastern Airlines, a expliqué lors d'une conférence de presse vendredi à Washington, avoir fait défection mardi à l'issue du vol Shanghai/Los Angeles dont il dirigeait l'équipage.

M. Yuan a indiqué qu'il avait été interrogé par la police juste avant son départ de Shanghai et affirmé qu'il craignait d'être arrêté, emprisonné et torturé s'il revenait en Chine.

Des responsables américains du département d'État ont refusé de faire des commentaires et l'ambassade de Chine à Washington a indiqué qu'elle n'avait pas connaissance de cette affaire.

L'Airbus de la China Eastern Airlines a quitté Los Angeles pour son vol retour vers la Chine vendredi.

Le Falungong est interdit en Chine depuis 1999. Ce mouvement affirme que des milliers de ses adeptes sont morts dans des camps à la suite de mauvais traitements et que des dizaines de milliers d'autres sont emprisonnés.

Le mouvement se présente comme une école de qigong, gymnastique traditionnelle chinoise où se mêlent exercices corporels et méditation.

La répression dont les adeptes sont victimes en Chine a suscité en Occident un vaste élan de solidarité, et a été condamnée par des ONG comme Amnesty International ou Human Rights Watch.

Les mouvements de lutte anti-sectaires ne qualifient pas le Falungong de secte, mais soulignent néanmoins que la soumission au maître et la valorisation purificatrice de la souffrance, donne au Falungong un discours aux accents apocalyptiques.


Etats-Unis : Religions

Dieu superstar : le nouveau rêve américain

Témoignages, 14 août 2006 " Publié dans l'édition du 14 août 2006 (page 3) Un avis sur un documentaire diffusé le 14 août 2006.

[Texte intégral

"Et si vraiment Dieu existait, il faudrait s’en débarrasser !". Pourquoi commencer ce papier par une déclaration volontairement provocatrice du camarade Bakounine ? C’est que si je n’ai nullement l’intention de nier ou d’affirmer l’existence d’un quelconque Dieu, sans vouloir non plus souscrire entièrement à cette phrase du célèbre anarchiste, je me dis que tout de même en y regardant de plus près, on peut trouver un fond de vérité dans cette maxime et la paraphraser en disant : "Si Dieu est présent dans la sphère publique, il faut s’en débarrasser".

Heureusement que notre pays n’a pas encore sauté le pas de l’intégrisme religieux. En cette année anniversaire du centenaire de la loi sur la laïcité, nous verrons par le truchement du documentaire "Dieu superstar : Le nouveau rêve Américain", ce qui pourrait nous arriver si demain, quelques apprentis sorciers du type Sarkozy venaient à toucher à notre loi sur la laïcité. Alors que notre pays a trouvé un juste équilibre entre la société civile et le pouvoir religieux, de toutes parts, les attaques contre ce qui a fait de nous une nation républicaine, sont de plus en plus agressives. Alors prenons garde que nos valeurs ne soient taillées à coup de "sabres et de goupillons". Croire est un droit inaliénable de l’individu qui ne peut s’imposer aux autres

La "croyance", ou pour certains la "foi", est un droit, mais elle ne peut interférer dans la sphère publique. Depuis quelque temps, des idéaux communautaristes se font jour. Certains militent pour que dans une éventuelle Constitution européenne, l’article premier stipule le rôle positif de l’Eglise romaine dans l’histoire de l’Europe, d’autres voudraient que l’on revienne à l’enseignement de l’église dans les écoles. Tout cela n’est pas à prendre à la légère. Nous voyons les dégâts faits par la religion en Pologne où actuellement deux jumeaux, simples d’esprit, sont au pouvoir au nom de Dieu. Nous avons vu les dégâts causés par Jean-Paul II en Afrique avec son appel à ne pas utiliser de préservatifs, enfin nous voyons la détresse des femmes irlandaises qui se mettent en danger parce qu’au nom de l’Eglise, le gouvernement de ce pays refuse le droit à l’avortement... La liste des dangers de l’implication de toutes les religions dans le domaine public n’est pas exhaustive et chacun pourra la compléter. Si la religion doit demeurer un des piliers de notre société, elle doit rester du domaine privé, elle ne peut intervenir dans la vie de la cité, si ce n’est dans le strict cadre de notre laïcité. Le mercantilisme politique pousse certains à courtiser telle ou telle communauté religieuse. Les vieux démons resurgissent alors que notre nation est devenue l’exemple de la stabilité à travers le monde grâce à la séparation des Églises et de l’État. Il y a eu trop de meurtres, trop de guerres au nom de Dieu et de nos jours, tous les déséquilibres du monde sont liés à des guerres de religion. L’Amérique est devenue un grand bateau ivre, ivre de religions ! On en vient tout naturellement au film de ce soir sur Télé Réunion, "Dieu superstar : Le nouveau rêve Américain". L’Amérique, depuis quelques décennies, découvre de nouveaux "Messies", jusque-là rien de bien méchant, mais le danger devient plus présent lorsqu’un président se fait porte-parole de Dieu et dirige l’état au nom de ce dernier. Tous les matins à la Maison-Blanche, c’est le même rituel, les conseillers du président Bush doivent s’y plier, la prière est obligatoire, là encore ce n’est pas bien méchant car après tout, libre à chacun de servir ce maître du monde, l’Amérique n’est elle pas une démocratie ! Mais là où cela se corse, c’est qu’il faut également dire la prière à chaque Conseil des Ministres, alors on voit la direction que prennent les responsables du pays le plus puissant du monde et dès lors le gouvernement iranien a beau jeu de déclarer que les différents conflits dans lesquels les USA sont partie prenante, sont des guerres de civilisation. Georges Bush légifère et discourt au nom de Dieu, l’Amérique toute entière est prise d’une frénésie de spiritualité, parfois douteuse. Un pays sous la coupe des illuminés

Le reportage de ce soir nous montrera les excès de cette nouvelle pensée qui déferle au pays de l’Oncle Sam. Dernièrement dans ce même pays, on a vu un illuminé qui a décidé d’ériger une ville où ne vivraient que des croyants (des "bons" de préférence) avec le soutien du gouverneur Bush, frère du président. D’autres illuminés remettent en cause la théorie de l’évolution de l’espèce, au nom du créationnisme, ils veulent interdire dans les écoles, l’enseignement de certaines découvertes, notamment la théorie du "Big Bang". Une seule théorie pour ces nouveaux fous de Dieu, l’Homme est apparu sur terre d’un coup, tel qu’il est, sans passer par la case évolution. Le créationnisme est tout aussi condamnable que le négationnisme. Vous pensez sans doute qu’il s’agit d’une minorité, détrompez-vous, c’est ce que tentera de nous démontrer le documentaire de ce soir. Des groupes de pression sont en passe de gagner, ils transforment peu à peu, État par État, les États-Unis en un vaste réservoir à prédicateurs, le tout avec l’assentiment des autorités. Bon nombre d’universités et d’établissements scolaires sont totalement coupés des réalités et enseignent le créationnisme aux futurs cadres de cette nation. ...

Ne pensez pas que cela ne soit pas un danger pour nous, l’Amérique est la première force mondiale, les sectes millénaristes et autres telle que la scientologie y sont reconnues comme des religions. N’oubliez pas que c’est le pays de référence de Nicolas Sarkozy, le gouvernement polonais s’en inspire, ce pays décrète qui fait partie ou non de l’axe du mal. Sans entrer dans une parano exagérée, le documentaire de ce soir nous montrera le contre-balancement de notre laïcité. Alors, si comme on peut le penser, la religion peut être un bien, qu’elle peut apporter le respect et une meilleure façon de vivre en commun, de la spiritualité qui aide à supporter à mieux l’agression, la maladie et la mort, l’exemple que nous verrons ce soir prouvera, s’il était nécessaire, que de notre République est peut-être, le bon chemin pour un vivre ensemble plus tolérant et moins exacerbé. Le juste-milieu n’est-il pas la raison et le respect de chacun dans ses croyances et ses différences ? Mais pour cela il ne faut pas que le spirituel guide les affaires de la cité.

Philippe Tesseron
http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


France : Actualités diverses

Les cyberprédateurs avancent masqués sur la toile

Orange , 14 août 2006

[Texte intégral]

Derrière les masques angéliques de "Superlulu", 11 ans, et "Starlett", 13 ans, un seul et même prédateur de la toile "cherche nouveaux amis"... vos enfants internautes.

"Un pseudo peut cacher n'importe qui - Soyez vigilants sur Internet", avertit le slogan de la campagne "Le Masque", lancée en France par l'association Action Innocence (www.actioninnocence.org) pour sensibiliser parents, enfants et adolescents aux dangers de la navigation sur les sites dédiés aux 10-17 ans.

Jusqu'au 31 août, 6.000 emplacements dans les abribus de l'Hexagone accueillent les placards de la campagne, et à Paris, plusieurs espaces publics affichent à partir du 15 août et jusqu'à la fin du mois les portraits de "Superlulu" et "Starlett".

Cet automne, leurs masques s'animeront dans des spots cinématographiques et télévisés, et sur les "bannières" de sites pour enfants et adolescents du web, annonce Véronique Sima-Fromager, responsable de communication de l'association.

Le but de la campagne est d'inciter les parents à dialoguer avec leurs enfants et de proposer des règles de conduite: préférer l'ordinateur familial dans une pièce commune à un écran isolé dans la chambre de l'enfant, avertir ce dernier de ne jamais donner son nom, ses coordonnées, ou de diffuser photo ou vidéo de lui sur la toile et de ne jamais répondre à un rendez-vous fixé par un internaute.

Alain Permingeat, chef d'escadron à la division cyberpédophilie de la Gendarmerie de Rosny-Sous-Bois (région parisienne), préconise aussi une mise à niveau technique des parents pour maîtriser les outils de contrôle et de filtrage.

"Un PC, c'est comme une voiture, on ne le confie pas à un enfant seul" car la navigation à vue peut conduire le jeune internaute à des dérives sur des sites pornographiques ou pédophiles, à la manipulation de son image, voire à des rencontres dangereuses, dit-il.

Car les blogs, vlogs (blogs vidéo), chats, forums de discussions et autres messageries instantanées ou postées de la Toile sont autant "d'espaces à risques pour des enfants ou adolescents non avertis", avertit Sylvia Breger, criminologue spécialiste de la cyberpédophilie et porte-parole d'Action Innocence.

Or en 2005, 32% des mineurs internautes français de 9-17 ans se connectaient dans une pièce isolée comme un bureau ou leur chambre, 18% visitaient souvent des sites de chats et de forums de discussions, 22% utilisaient fréquemment les courriers électroniques, et 34% avaient déjà été confrontés à des contenus choquants, selon leurs parents sondés par l'institut IFOP.

Et 72% de ces parents reconnaissaient l'utilité de se procurer un guide d'information sur l'utilisation du net sans l'avoir jamais fait.

"Le cyberprédateur se cache derrière de faux pseudos dans les chats ou forums de discussions et fait tout un travail de manipulation pour isoler sa victime et l'emmener méthodiquement du virtuel au réel", explique Mme Breger.

Masqué sous un "pseudo" dans la chaîne de contacts des copains de copains, il peut facilement faire glisser le dialogue avec l'enfant de l'espace public du chat au mode plus confidentiel de la messagerie privée directe: "Il a ainsi toutes les cartes en main pour exercer des pressions sur sa victime ou la manipuler", explique le commandant Permingeat.

Mais "la cerise sur le gâteau, c'est le blog" et aussi désormais le vlog, poursuit la criminologue, citant la formule d'un cyberpédophile lors d'un interrogatoire.

Ce journal consultable par des milliers d'internautes offre au cyberprédateur une mine d'informations sur le profil et les habitudes de l'enfant ou de l'adolescent. Il lui suffit alors d'un clic sur le blog ou le vlog pour établir le contact.


France : OTS (Ordre du Temple Solaire)

Hécatombe à la secte

Le Monde, 15 août 2006 par Jean-Pierre Tenoux

[Texte intégral]

Le juge André Piller aime les journalistes. Au point de leur proposer, mercredi 5 octobre 1994, de se rendre par petits groupes à la ferme de la Rochette, à Cheiry, canton de Fribourg (Suisse), pour y faire "quelques images". Que la presse, qui part photographier les 23 corps sortis de la bâtisse incendiée et alignés sous des linceuls blancs dans le verger de la propriété, puisse brouiller au passage d'éventuelles traces ne l'émeut guère. Le magistrat, ce matin-là, en révélant au monde l'existence de l'Ordre du temple solaire (OTS), a d'emblée fait sienne la thèse du suicide collectif. Malgré les mains liées des victimes. Malgré les balles tirées sous d'improbables angles. Malgré les sacs plastique qui enveloppent les crânes et le dispositif de mise à feu de la maison, commandé à distance.

Quarante-huit heures plus tard, "pour ne pas choquer les croyants ni attirer les curieux", André Piller fera détruire le sanctuaire secret de la secte, creusé sous la demeure. A quoi bon s'encombrer d'un tel décor de carton-pâte puisqu'il n'y a pas de tueur venu de l'extérieur, donc pas d'empreintes à chercher ?

En laissant ainsi des pans entiers de l'affaire inexplorés, André Piller permettra à bien des fantasmes de prospérer. Certes, à 120 kilomètres plus au sud, ce même jour, Jean-Pascal Jacquemet, juge d'instruction du canton du Valais, optera pour un profil moins médiatique. Appelé aux Granges-sur-Salvan, où vingt-cinq autres cadavres ont été trouvés dans deux chalets brûlés, l'homme n'exploitera pourtant pas tous les éléments, comme le montreront plus tard des reporters en récupérant des pièces abandonnées sur place par les enquêteurs.

Ajoutées au manque de curiosité de la police canadienne après l'identification, toujours à la même date, de cinq autres corps de membres de l'OTS à Morin Heights, au nord de Montréal, ces carences ne seront jamais comblées. Quand Luc Fontaine, juge d'instruction à Grenoble (Isère), lance ses investigations après la découverte, le vendredi 22 décembre 1995, des dépouilles calcinées de seize autres adeptes dans la clairière du Trou de l'enfer, dans le Vercors, il le fait cette fois encore avec des moyens limités, sans être déchargé de ses autres dossiers, au grand dam des parties civiles.

Au final, avec le dernier "départ" de cinq membres de l'Ordre à Saint-Casimir (Québec), le samedi 22 mars 1997, 74 hommes, femmes, enfants ont trouvé la mort à l'occasion de ces "transits vers Sirius", du nom de l'étoile lointaine où leurs âmes étaient supposées commencer un nouveau cycle de vie. Les cadavres sont, la plupart du temps, revêtus d'une cape rituelle blanche, noire ou dorée, selon le degré d'initiation atteint. Auparavant, certains ont été tués à l'aide de calibres 22 long rifle, d'autres endormis après avoir pris des médicaments ou avoir subi une injection, prélude parfois à l'incendie de leurs cadavres. On ne saura jamais vraiment qui parmi eux était volontaire pour mettre fin à ses jours terrestres, quitte à se faire "assister", et qui a été assassiné. Sur des corps examinés dans le Vercors, les gendarmes ont relevé des traces de coups et de fractures. La preuve, pour leurs familles, d'ultimes tentatives de révolte.

Il faudra des mois pour démêler l'écheveau. A défaut de le comprendre. Car les deux gourous du groupe, Jo Di Mambro, 60 ans, ancien bijoutier dans le Gard reconverti dans le prêche apocalyptique, et Luc Jouret, 47 ans, le médecin homéopathe belge qui lui servait de recruteur, ont emporté leurs secrets dans la tombe, à Salvan, en 1994. Les enquêteurs devront se débrouiller avec le fatras laissé derrière eux. Côté ésotérique d'abord, avec un OTS bâti sur la légende des Templiers et de leurs avatars, mais dont la vocation première semble avoir été de faire de l'argent au profit de ses dirigeants. Cérémonies truquées suggérant aux adeptes l'apparition de leur grand maître, naissance d'un "enfant cosmique" supposé avoir été "conçu par théogamie" - autrement dit, sans rapport sexuel -, alors qu'il s'agissait de la fille de Jo Di Mambro et de sa maîtresse, rien n'a été épargné aux disciples crédules. Le mobile de la tuerie de Morin Heights se résumait d'ailleurs à éliminer un autre bébé que ses parents, en quittant la secte, avaient baptisé du même prénom, Emmanuel, que l'"enfant divin".

L'autre face de l'OTS, maintes fois évoquée, jamais mise en évidence par la justice, est faite de rumeurs : sommes d'argent considérables envoyées en Australie, liens avec l'ex-Service d'action civique, les services spéciaux, la Loge P2 italienne ou la mafia varoise, bien des pistes seront avancées. L'appartenance à l'OTS de deux policiers français, dont l'un, Jean-Pierre Lardanchet, a joué un rôle actif dans les tueries, posera aussi la question d'une infiltration ou d'une manipulation de l'Ordre. D'autant que Di Mambro, avant sa mort, a fait poster une lettre à Charles Pasqua, à l'époque ministre de l'intérieur, débutant par " Très cher Charlie". Chargé d'envoyer ce courrier, avec d'autres, après les drames de Cheiry et Salvan, en 1994, Patrick Vuarnet, qui appartenait à l'OTS, n'en a rien dit à son père, Jean, ancien champion olympique de ski. Il ne s'est confié qu'à sa mère, Edith, disciple comme lui de la secte, avec laquelle il mourra l'année suivante dans le Vercors. Quatre ans plus tard, l'enquête du juge Fontaine ne parviendra à cibler qu'un seul prévenu : Michel Tabachnik, 62 ans, dont l'ex-épouse a péri à Cheiry. Ce chef d'orchestre réputé, ami de Boulez et de Xenakis, est accusé d'être l'auteur des "Archées", textes initiatiques de l'OTS, d'avoir appartenu à sa hiérarchie et, surtout, d'avoir donné, samedi 24 septembre 1994 à Avignon, une conférence annonçant la fin programmée de l'Ordre, dix jours avant les "transits" en Suisse.

En avril 2001, il est finalement renvoyé devant le tribunal correctionnel de Grenoble pour "participation à une association de malfaiteurs". Mais les magistrats, incapables d'établir que ses écrits hermétiques s'inscrivaient dans une volonté homicide, prononcent sa relaxe.

Le parquet ayant contesté leur décision, Michel Tabachnik comparaîtra à nouveau, le 2 octobre 2006, devant la cour d'appel de Grenoble. Il est à craindre, plus de dix ans après les faits, que ce second procès n'apporte rien d'inédit.

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Canada : Eglise internationale du Christ

Une juge décidera vendredi si Nathalie Gettliffe peut être libérée sous caution

Presse Canadienne, 16 août 2006

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Une juge décidera d'ici quelques jours si une femme accusée d'avoir enlevés ses deux enfants pour se réfugier avec eux en France sera remise en liberté en attendant son procès.

La juge Heather Holmes, de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, décidera vendredi si elle remet ou non en liberté sous caution Nathalie Gettliffe.

Mme Gettliffe, âgée de 35 ans, avait quitté le Canada en 2001 avec ses deux enfants, afin, selon elle, de les soustraire à l'influence de leur père, Scott Grant, qui fréquente "l'Eglise internationale du Christ", répertoriée comme une secte en France mais pas au Canada.

Après de multiples rebondissements et des tentatives de médiation dans cette affaire complexe de garde d'enfants, Nathalie Gettliffe, enceinte, s'était rendue au Canada le 10 avril dernier dans le cadre, selon elle, d'une médiation internationale avec son ex-mari.

Le 11 avril, cette professeure d'anglais à l'université Lyon-II, avait été arrêtée à Vancouver pour le non-respect d'une décision de garde prise en 2001 par la justice canadienne.

Les deux enfants Maximilien, 12 ans, et Joséphine, 11 ans ont été remis à leur père en juin.

Mme Gettliffe doit être jugée à l'automne et risque jusqu'à 10 ans de prison.


Canada : Dahn Yoga

Une école de Yoga associée à une secte

Corus, 17 août 2006 par Marie-Claude Veillette

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Une école de yoga, associée à une organisation dénoncée comme étant une secte, a ouvert ses portes, rue Sherbrooke Ouest, à Montréal.

Le centre HSP, où on enseigne le dahn yoga, une technique très controversée aux États-Unis, compte déjà 50 abonnées à Montréal.

L'affaire inquiète, d'autant plus qu'une adepte est morte dans des circonstances nébuleuses lors d'un atelier donné en Arizona.

Si la police a conclu à une mort accidentelle par déshydratation, la famille a intenté une poursuite de 84 millions $ contre l'entreprise qualifiée de «secte autoritaire coréenne» par plusieurs spécialistes de la question.

Plusieurs médias américains rapportent que deux poursuites sont en cours contre l'organisation et que plusieurs membres se sont plaints des techniques de vente sous pression.

Info-secte Montréal a déjà reçu une plainte d'une femme ayant fréquenté un de leurs centres en Ontario.


France : Scientologie

A Château Rouge, les scientologues font mouche avec la drogue

Le Parisien , 17 août 2006 par Samuel Duhamel

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Campagne contre la toxicomanie - A Château-Rouge, les scientologues font mouche avec la drogue

Quarante signatures en un peu plus d'une heure : l'opération séduction de l'Eglise de scientologie a
une fois de plus atteint son but hier matin à Château-Rouge. Casquette blanche sur la tête, tee-shirt portant l'inscription « Non à la drogue, oui à la vie ! », moustache grisonnante, Jean-Claude distribue avec enthousiasme aux passants ses petits livrets pédagogiques et ludiques sur les méfaits du cannabis et autre ecstasy. Le message des scientologues est on ne peut plus simple : la drogue nuit à la vie... Rien que de très consensuel dans ce quartier africain du XVIIIe miné par le crack et l'héroïne.

Du coup, malgré l'étiquette de
secte qu'ils portent depuis le rapport de la commission parlementaire de décembre 1995, les adeptes de Ron Hubbard font mouche parmi les passants de Château-Rouge : « Savoir qui distribue ces fascicules ne m'intéresse pas, affirme Amadou en signant la pétition des Ambassadeurs pour une France sans drogue . Ce que je retiens, c'est la lutte menée contre les comportements addictifs. C'est ça le plus important. »

Aymé, un père de famille du quartier, n'en peut plus de voir ses enfants évoluer au milieu des toxicomanes :
« Qui peut critiquer une action qui vise à dénoncer les drogues ? Notre quartier est infesté de toxicomanes et de dealers. On ne peut plus tolérer cela. La scientologie est diabolisée dans les médias ou par les politiques, mais, sur le terrain, les scientologues agissent de manière responsable. »
« Qui peut critiquer une telle action ? »


Une « responsabilité » qui ne convainc guère les spécialistes de la Mission interministérielle de
lutte contre la drogue (Milt) : « Les scientologues ont beau transmettre des informations contre
la drogue depuis plusieurs années, nous ne pouvons pas cautionner leurs actions. Cette association
reste une organisation sectaire. »


Outre la dénonciation des méfaits des drogues, Jean-Claude, Marie-Claire et Alain ont un autre cheval de bataille : ils accusent le ministère de l'Education nationale, à qui les scientologues envoient régulièrement leurs pétitions, de rester passifs.

« Les pouvoirs publics ne se sont jamais occupés du problème des drogues chez les jeunes »,
tranche Alain Tizioli, le responsable de la communication à l'Eglise de scientologie de Paris.
Une accusation de laxisme qui scandalise le ministère, précisant que, depuis la rentrée 2005, des
comités d'éducation à la santé se sont constitués dans les collèges et les lycées et que des
guides antidrogue sont distribués aux élèves. « Nous n'avons pas attendu l'Eglise de scientologie
pour agir, s'agace-t-on Rue de Grenelle. Leurs actions ne nous intéressent pas : nous ne lisons
ni leurs courriers ni leurs pétitions. »
En attendant, les scientologues continuent de prodiguer
la bonne parole : mercredi prochain, ils seront à nouveau à Château-Rouge pour distribuer leurs
petits livrets.


Japon : Aum

Condamanation à la peine capitale confirmée

Nouve Obs, 18 août 2006

[Texte intégral

Japon: Condamnation à la peine capitale confirmée en appel pour un chimiste de la secte Aoum

TOKYO (AP) - La Haute Cour de Tokyo a confirmé vendredi en appel la condamnation à la peine capitale pronconcée l'encontre d'un chimiste responsable de la fabrication du gaz sarin, utilisé par la secte Aoum lors de l'attaque dans le métro de Tokyo en 1995 qui avait fait 12 morts et des milliers d'intoxiqués.

Le tribunal de Tokyo a rejeté l'appel de Masami Tschuya, qui était devenu en janvier 2004 11e membre de la secte Aoum condamnée à la peine capitale pour sa participation à l'attaque.

Les procureurs ont déclaré que sa responsabilité n'était secondaire que par rapport à celle du gourou de la secte, Shoko Asahara, lui-même condamné à la peine capitale en février 2004.


Allemagne : Actualités diverses

Le curé faisait sonner les cloches pour perturber une manifestation néonazie

AFP, 18 août 2006

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BERLIN - Un curé bavarois avait fait retentir les cloches de son église lors d'une manifestation du parti néonazi NPD: il doit répondre devant la justice de perturbation d'une manifestation
autorisée, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Quand les militants d'extrême droite ont voulu tenir sur la place du marché de la petite ville de Miltenberg (Bavière) leur manifestation, ils ont eu le désagrément d'entendre les cloches de l'église voisine sonner à toute
volée. Au bout de vingt minutes de vacarme, ils ont dû plier bagages.

Ils ne se sont pas pour autant avoués battus: ils ont porté plainte auprès du parquet d'Aschaffenburg qui a ouvert une enquête contre le prêtre, accusé d'avoir perturbé une manifestation autorisée.

Ernst Wich-Knoten, procureur de la République de cette ville, a expliqué que la loi obligeait la justice, dans un tel cas de plainte, à donner suite.


Chine : Falun Gong

Des membres du Falun Gong seraient victimes d'un trafic d'organes

Le Monde, 18 août 2006 par Brice Pedroletti

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La persécution, en Chine, des adeptes du mouvement religieux d'inspiration bouddhiste Fa Lun Gong a-t-elle conduit à un trafic d'organes à échelle industrielle ? Les prélèvements d'organes dont seraient victimes des détenus de cette secte interdite seraient l'aboutissement d'un système qui a déjà fait des condamnés à mort la principale source d'organes en Chine. Des milliers d'adeptes du Fa Lun Gong détenus au secret auraient ainsi "approvisionné" les centres de transplantation chinois, dont le nombre aurait beaucoup augmenté dans les années 2000. Date qui coïncide avec le bannissement du Fa Lun Gong en Chine en 1999, après que 10 000 pratiquants du qigong eurent défié le Parti communiste en se rassemblant devant son siège, à Pékin.


Ces allégations, faites en mars par le Fa Lun Gong, sont examinées dans un rapport rédigé par deux personnalités canadiennes indépendantes, David Matas, avocat spécialiste des droits de l'homme, et David Kilgour, ex-secrétaire d'Etat canadien. Traduit en français, ce rapport est disponible sur le site investigation.go.saveinter.net. Bien qu'ils aient été sollicités par une association émanant du Fa Lun Gong, MM. Kilgour et Matas affirment ne pas appartenir au mouvement et ne pas avoir été payés pour leur travail. Ils n'ont pas reçu l'autorisation de se rendre en Chine. Les autorités chinoises rappellent que, en juillet, une nouvelle législation est entrée en vigueur pour réglementer le don d'organes.

Les éléments rassemblés par les deux enquêteurs retracent le violent contexte des campagnes anti-Fa Lun Gong en Chine et le processus de "déshumanisation" à l'oeuvre qui, disent-ils, "favorise les violations de la pire sorte". La création, sur ordre de l'ancien président Jiang Zemin, d'un organisme spécifique chargé de l'"annihilation" de l'ennemi public numéro un, le "bureau 610", doté de tous les pouvoirs, ainsi que l'obligation formelle, pour les provinces, de limiter coûte que coûte le nombre de pétitionnaires du Fa Lun Gong se rendant à Pékin, ont formé les rouages d'une mécanique répressive.

Le rapport se penche sur l'augmentation spectaculaire du nombre de transferts d'organes en Chine (18 500 greffes d'organes enregistrées entre 1994 et 1999 et 60 000 entre 2000 et 2005), les incertitudes sur leur provenance et les témoignages de tests sanguins systématiques effectués sur les détenus du Fa Lun Gong.

Le rapport répertorie les sites Internet d'hôpitaux chinois qui vantent, à l'attention des étrangers, des délais très courts d'obtention d'organes - deux semaines pour un rein alors qu'il faut compter plusieurs années en Occident -, qui ne s'expliqueraient que par l'existence d'un réservoir de donneurs vivants. Les sommes indiquées (67 000 dollars pour un rein, 30 000 pour une cornée), alors que la vente d'organes est interdite en Occident, illustrent l'enjeu du "marché".

Le département d'Etat américain estime que la répression du Fa Lun Gong a fait de quelques centaines à plusieurs milliers de morts.

Au cours de leur enquête, MM. Kilgour et Matas ont eu largement recours aux sources apportées par le Fa Lun Gong. C'est le cas des coups de téléphone passés en Chine depuis mars par des enquêteurs du mouvement, qui, en se faisant passer pour des employés d'hôpitaux auraient réussi à piéger des interlocuteurs chinois qui admettent que les organes provenaient de membres du Fa Lun Gong. Les deux Canadiens disent avoir écouté ces conversations et fait certifier leurs traductions.

Ils ont aussi rencontré le principal témoin, réfugié aux Etats-Unis. C'est l'épouse d'un chirurgien qui aurait prélevé en deux ans 2 000 cornées sur des détenus du Fa Lun Gong, témoignage paru dans un journal du mouvement, La Grande Epoque, et révélant l'existence d'un prétendu "camp de concentration" avec 6 000 prisonniers, à Sujiatun, près de Shenyang.

Le dissident chinois Harry Wu, exilé aux Etats-Unis, qui à travers son association, China Information Center, n'a cessé de récolter des preuves du trafic d'organes en provenance des condamnés à mort en Chine, a exprimé ses doutes à propos du camp de Sujiatun. La guerre de l'information livrée à la Chine par les médias du Fa Lun Gong incite à la prudence. Mais, de leur côté, David Kilgour et David Matas ont promis d' apporter dès septembre de nouveaux éléments.


Canada : Témoins de Jéhovah

Treize ans d'attente, huit jours de travail

Cyberpresse, 18 août 2006 par Jean-Paul Charbonneau

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Témoins de Jéhovah: nouveau lieu de culte à Saint-Jérôme

Après 13 ans de débats juridiques qui se sont rendus jusqu'en Cour suprême, il n'aura fallu que neuf jours aux Témoins de Jéhovah pour construire complètement un immeuble et réaliser son aménagement extérieur, ce qui aurait pris des mois à un entrepreneur ordinaire.

Cette salle du Royaume, la 120e de la congrégation, se trouve au 2373, boulevard Curé-Labelle, dans le secteur Lafontaine de Saint-Jérôme. Quelque 150 journaliers et hommes de métier sont venus travailler bénévolement lors des deux premiers week-ends d'août à la construction de ce lieu de prière. Lors du passage de La Presse cette semaine, un groupe d'hommes et de femmes nivelait le terrain afin qu'on puisse y installer le gazon au cours du prochain week-end.

Le responsable du chantier, Richard Morin, a indiqué qu'aujourd'hui, demain et dimanche, plus de 100 travailleurs viendront terminer complètement l'intérieur, gazonner et poser les dernières pierres aux murs extérieurs. «Ils viennent de Montréal, de Trois-Rivières et d'ailleurs en province. Durant leur séjour ici, ils sont hébergés chez des membres et les repas sont pris sous des tentes où trois cuisines ont été aménagées. Comme les ouvriers, les préposés aux repas sont des bénévoles», a ajouté M. Morin, électricien à la retraite.


Canada : Eglise internationale du Christ

Nathalie Gettliffe restera en prison

Radio canada, 19 août 2006

[Texte intégral]

La Française Nathalie Gettliffe, accusée de l'enlèvement de ses propres enfants, devra rester en prison jusqu'à l'ouverture de son procès, le 20 novembre. La juge Heather Holmes, de la Cour suprême de Colombie-Britannique, a rejeté, vendredi, la demande de remise en liberté conditionnelle de la femme de 35 ans, confirmant ainsi une décision rendue en mai.

Nathalie Gettliffe est accusée d'avoir fui en France avec ses deux enfants, en 2001, un an après s'être séparée de son mari canadien Scott Grant. De retour au Canada, en avril dernier, elle a été arrêtée à Vancouver pour non-respect d'une décision sur la garde de ses enfants qui avait été prise par la justice canadienne en 2001. Elle est passible d'une peine maximale de 10 ans.

Maximilien, 12 ans, et Joséphine, 11 ans, ont été remis en juillet à leur père par la police française. Pour expliquer son geste, la jeune femme a expliqué qu'elle voulait soustraire ses enfants à l'influence de son ex-mari. Ce dernier est membre de l'Église internationale du Christ, répertoriée comme une secte en France, mais pas au Canada.

Nathalie Gettliffe a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme pour faire condamner l'État français. La professeure d'anglais à l'université Lyon-II reproche à son pays de ne pas avoir respecté un article de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Le président de la France, Jacques Chirac, a abordé l'affaire lors de sa rencontre avec le premier ministre Stephen Harper à l'Élysée, le mois dernier. Selon un porte-parole de M. Chirac, il a demandé qu'une « attention particulière soit accordée à Mme Gettliffe » en raison de sa grossesse.

Depuis sa séparation avec Scott Grant, Nathalie Gettliffe a eu un troisième enfant avec un autre homme et est aujourd'hui enceinte d'un quatrième.


Canada : Eglise internationale du Christ

Le refus de libérer Nathalie Gettliffe est "choquant et scandaleux" (avocat)

AFP, 19 août 2006

[Texte intégral]

L'avocat français de Nathalie Gettliffe, détenue au Canada pour l'enlèvement de ses deux enfants, a qualifié samedi de "choquant et scandaleux" le rejet, par un tribunal canadien, de la demande de libération conditionnelle de la jeune femme.

"Nous avons de gros soucis sur son état de santé et sur celui du bébé à venir", a déclaré à l'AFP
Me Dominique Chambon, dont la cliente, enceinte de huit mois devrait accoucher en prison, avant son procès prévu à l'automne.

"La justice canadienne est loin de protéger les femmes enceintes et les nouveaux-nés, c'est choquant et scandaleux", a-t-il ajouté.

"Nathalie n'est pas une délinquante et il aurait été possible de lui imposer une caution pour éviter la récidive", a poursuivi l'avocat ardéchois.

"On lui fait payer le combat qu'elle a engagé en 2001 contre une secte", a-t-il indiqué.

Son compagnon actuel, Francis Gruzelle, a pour sa part qualifié son maintien en détention de "disproportionné". "Elle n'a rien commis de grave", a-t-il estimé.

Pour lui, "le problème le plus urgent reste son état de santé". "Nathalie est alitée sous perfusion et son suivi médical n'est plus assuré en raison d'une grève du personnel médical des prisons de Colombie-Britannique", a-t-il indiqué à l'AFP.

M. Gruzelle considère également cette décision comme "une super paire de gifles à Jacques Chirac".

Le 19 juillet, le président français était intervenu auprès du Premier ministre canadien pour demander qu'"une attention particulière lui soit accordée eu égard à son état de grossesse".

Nathalie Gettliffe, 35 ans, avait fui en 2001 le Canada pour la France en compagnie de ses deux enfants afin, selon elle, de les soustraire à l'influence de leur père, membre de l'Eglise internationale du Christ, considérée comme un mouvement sectaire en France mais légale au Canada.

Le 11 avril dernier, elle a été interpellée à son arrivée sur le sol canadien, où elle venait soutenir une thèse.

Son procès doit s'ouvrir le 20 novembre prochain et elle est passible d'une peine maximale de dix ans de prison, en vertu du code pénal canadien.

Ses enfants Maximilien 12 ans, et Joséphine, 11 ans, ont été remis en juillet par la police française à leur père canadien, Scott Grant.


Canada : Eglise internationale du Christ

Affaire Gettliffe: la France demande un geste humanitaire au Canada

Cyberpresse, 20 août 2006

[Texte intégral]

Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a demandé à son homologue canadien Peter MacKay un geste humanitaire en faveur de la Française Nathalie Gettliffe, incarcérée à Vancouver alors qu'elle est enceinte de huit mois.

Au cours d'une conversation téléphonique, M. Douste-Blazy a fait part de son inquiétude au sujet de l'état de santé de Nathalie Gettliffe, qui est accusée d'avoir enlevé ses deux enfants pour les emmener en France.

Vendredi, la Cour suprême de Colombie-Britannique a décidé que Nathalie Gettliffe resterait incarcérée jusqu'à l'ouverture de son procès. En 2001, un an après s'être séparée de son mari canadien Scott Grant, la Française avait quitté le Canada avec leurs deux enfants. Elle faisait ainsi fi d'une décision de justice lui interdisant d'emmener ses enfants en vacances.

Accusée d'avoir enlevé ses deux enfants et de s'être réfugiée avec eux en France, Nathalie Gettliffe s'était rendue au Canada en avril dernier dans le cadre, selon elle, d'une médiation internationale avec son ex-mari. La Française explique avoir voulu soustraire les deux enfants à l'influence de leur père, Scott Grant, qui fréquente "l'Eglise internationale du Christ", répertoriée comme une secte en France mais pas au Canada.


France : Coup de gueule

A propos de l'affaire Gettliffe

Courriel , 21 août 2006 par A. Kircher

[Texte intégral]

La Française Nathalie Gettliffe, accusée de l'enlèvement de ses propres enfants qu'elle voulait protéger de l'influence d'une secte, reste dans les geôles canadiennes depuis plusieurs mois, alors qu'elle attend un
enfant qui risque fort de naître derrière les barreaux.

Voilà qui devrait ouvrir les yeux sur la réalité d'une justice d'outre-mer, présentée abusivement chez nous trop souvent comme une justice exemplaire, qui n'hésite pas à se comporter de façon inhumaine envers une mère, alors que l'objet de la prévention n'existe plus puisque les enfants ont retrouvé le sol canadien.

Voilà au
ssi qui devrait surtout ouvrir les yeux, à partir d'un exemple venu de l'étranger, sur les risques qui peuvent naître de la collusion entre la sphère du spirituel (même frelaté) et celle de l'exécutif.

Cet exemple de confusion de pouvoirs, illustration d'une « gouvernance » par groupe de pression interposé, ramène la justice d'un état démocratique au niveau de ceux qui sont sous la coupe du religieux !

Une leçon internationale d'obscurantisme !
A. Kircher


Suisse : Scientologie

Le centre Narconon a cessé ses activités. Pour mieux renaître ?

24 heures , 22 août 2006 par Florence Perret

[Texte intégral]

SURRPRISE - L’institution pour toxicomanes teintée de scientologie n’accueille plus aucun pensionnaire depuis l’automne dernier. Arrêt «définitif», comme l’a annoncé la commission de gestion de l’Etat de Vaud, ou simple «restructuration», comme l’affirme son fondateur?

Narconon ne répond plus. Ni au téléphone – la ligne a été coupée – ni via son site internet. Le chalet des Plans-sur-Bex, acheté en 1988 par le Dr Bernard Uthemann et son épouse Catherine, aurait-il fermé? C'est en tout cas l'information qu'a fournie la commission de gestion de l'Etat de Vaud (COGES) dans son rapport de juin dernier: «L'institution Narconon a cessé totalement ses activités à la fin de l'année 2005».

Etonnement général

Cette nouvelle, noyée dans la somme du rapport, est passée inaperçue. Au point que ni le médecin cantonal Daniel Laufer ni le directeur de la Fondation du Levant, Yves Lanini, ni le député Francis Thévoz qui s'était mouillé dans cette affaire ni même l'ancien médecin cantonal Jean Martin, «très impliqué» lorsque la polémique battait son plein (lire encadré), étaient au courant de la fermeture du chalet des Plans-sur-Bex. Seul Michel Flückiger, le syndic de Bex, semble savoir quelque chose: «Ah mais c'est vieux ça, c'était l'année passée, ou il y a deux ans!»

Que s'est-il passé pour que Narconon ferme ainsi? L'autorisation d'exploiter lui aurait-elle été retirée? Vérifications faites auprès du Service de la santé publique (SSP) et du Service de prévoyance et d'aide sociale (SPAS), elle courait jusqu'au 30 novembre 2004 et était en passe d'être renouvelée. En sa qualité de gestionnaire des institutions, le SPAS n'avait rien constaté d'anormal lors de ses quatre visites entre décembre 2002 et décembre 2004. C'est dix mois plus tard qu'il a appris que Narconon ne répondait pas aux courriers. Après avoir trouvé un chalet «vide» fin octobre 2005, le SPAS a rencontré début décembre Mme Uthemann qui aurait «confirmé la cessation d'activités», relate Anouck Farine, déléguée à la communication du Département de la Santé et de l'action sociale (DSAS).

La fermeture serait-elle due à un problème d'ordre, de santé publique? «Non, il faut être correct, dit le syndic, Narconon ne nous gênait pas tellement.» «Il n'y a pas eu de motifs de notre côté», affirme pour sa part le médecin cantonal. «Il n'y a rien eu de grave, c'était l'établissement le plus surveillé du canton», ajoute Jean Martin.

Alors quoi? Sont-ce des questions d'ordre financier, de fréquentation, de personnel? Un peu de tout cela, vraisemblablement. «Le public changeait, confirme le Dr Bernard Uthemann. La structure d'accueil était très lourde et il n'y avait plus aucun soutien financier…» Le scientologue fait allusion à la décision, en 2002, du DSAS de Charles-Louis Rochat de couper les aides individuelles aux pensionnaires de Narconon. Une subvention indirecte de 500 000 francs par an abandonnée, selon Jean Martin, «sous la pression de parlementaires alimentés par la polémique» et, selon le DSAS, «pour des raisons d'approches de traitement, moins en profondeur que les autres».

Nouveau rebondissement

Mais le plus étonnant est à venir et sort de la bouche du Dr Uthemann: «Nous n'avons jamais parlé de fermeture définitive, dit-il. Nous avons arrêté avec les pensionnaires, mais c'est une période de transition.» Un passage à vide? «Je dirais plutôt une restructuration», insiste-t-il alors que cela fait près d'une année que le centre ne remplit plus son rôle. «Je reconnais que c'est un peu long, poursuit le scientologue. Mais nous avons été un peu démotivés et puis nous n'avons pas encore trouvé le mode de faire». Pour faire revivre Narconon. Dans ce même chalet? «Il m'appartient toujours», répond-il. «Mais s'il faut le vendre pour recréer d'autres structures ailleurs…», Bernard Uthemann n'hésitera probablement pas.

Les dates clés de Narconon

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FÉVRIER 1966 D ans une prison d'Arizona, William Benitez, héroïnomane, fonde Narco (tics) Non(e). Le premier centre ouvre à Los Angeles en 1971.

MAI 1988 Deux scientologues, le Dr Bernard Uthemann et sa femme Catherine, rachètent à Pro Juventute le chalet des Plans-sur-Bex.

ÉTÉ 1988 Refusé à Lausanne, le centre Narconon accueille ses premiers pensionnaires.

DÉCEMBRE 1988 L'autorisation d'exploiter est accordée à Narconon. Le centre est toutefois soumis à des règles particulières et des visites régulières.

AVRIL 1992 Pétition de tous les habitants (moins un) des Plans-sur-Bex: ils craignent «une mainmise de la secte sur le village».

1992-2002 L'institution et ses dirigeants scientologues sont régulièrement pris à partie pour leurs agissements, notamment par des parlementaires.

DÉCEMBRE 2002 Le DSAS supprime le soutien financier individuel qu'il accordait aux pensionnaires de Narconon, de l'ordre de 500 000 francs par an.

OCTOBRE 2005
Visite du SPAS: le chalet est inoccupé.

DÉCEMBRE 2005 Catherine Uthemann confirme au SPAS la cessation d'activité.

JUIN 2006 La COGES annonce dans son rapport que Narconon a cessé totalement ses activités à la fin de l'année 2005.

AOÛT 2006 Le Dr Bernard Uthemann annonce que son «action n'est pas terminée».


Canada : Raël

Un excommunié règle ses comptes avec Raël

Le journal de Montréal, 22 août 2006 par Fabrice De Pierrebourg

[Texte intégral]

Roland Dussault se vide le coeur

Menteur, imposteur, avide de pouvoir et d'argent, persuadé que tout est possible dans la sexualité, voilà le portrait peu flatteur de Claude Vorilhon, dit Raël, selon Roland Dussault, «excommunié» du groupe après 20 ans de bons et loyaux services.

L'ex-politicien Roland Dussault, député du Parti québécois jusqu'en 1985, n'emploie pas la langue de bois quand vient le temps de parler du Mouvement raëlien et surtout de son ancien gourou.

«Tout ce qu'il fait a pour objectif de se mettre plein d'argent dans les poches. [...] J'ai toujours entendu ce personnage encourager ses membres à se soustraire à l'impôt. L'histoire du clonage était aussi une histoire de fric», affirme-t-il.

C'est cette histoire rocambolesque d'Ève, le prétendu bébé cloné, qui aurait semé le doute dans son esprit «critique».

Au point de se poser des questions sur le «comportement» peu «exemplaire» de son gourou. Peu ouvert à la critique, le «faux prophète» l'aurait alors «excommunié».

Aujourd'hui, M. Dussault se demande ouvertement «où s'en va l'argent de tout ça». Une partie de la réponse se trouverait en Suisse, ajoute-t-il, puisque le Mouvement raëlien international est basé dans ce paradis des millionnaires.

L'ex-député dit s'être joint au mouvement en 1986 parce qu'il s'intéressait à tout ce qui concerne le phénomène des ovnis. Il a rapidement grimpé dans la hiérarchie et s'est occupé des affaires légales.

Selon lui, Vorilhon avait le «goût de partir du Québec dès 2003». «Pendant longtemps, dit-il, il a cru qu'il y avait une grande histoire d'amour entre lui et le Québec.»

Depuis, au moins cinq hauts responsables auraient fait leurs valises. Quant à Roland Dussault, il promet des révélations explosives lorsqu'il sera «prêt» à tout déballer.

En entrevue avec Paul Arcand au 98,5 FM hier, il a confié ne pas avoir peur des représailles même si Vorilhon promet la «punition éternelle» à ses opposants.

Il a aussi évoqué l'attrait du gourou pour les femmes «très peu en chair et assez jeunes», affirmant qu'il avait rencontré Sophie, sa femme, alors qu'elle n'avait que 15 ans. Et d'ajouter que le gourou «dit toujours que tout est possible au point de vue sexuel. [...] Les raëliens comprenaient que cela voulait dire aussi la pédophilie».

Le Mouvement raëlien a été créé par un ancien journaliste sportif français, Claude Vorilhon, qui affirme avoir rencontré des extraterrestres, les Élohims, en 1973.


Canada : Raël

Raël dénoncé - Preuves attendues

Le journal de Montréal, 22 août 2006 par Fabrice De Pierrebourg

[Texte intégral]

Roland Dussault lance des «affirmations comme ça» sans rien prouver, déplore Daniel Chabot, qui se présente comme guide-évêque du Mouvement raëlien.

«Il est supposé avoir de grosses révélations à l'effet que Raël est un imposteur, sauf qu'il ne dit rien. Le jour où il les dévoilera, on en discutera.»

Au sujet de l'argent, M. Chabot explique que les cotisations de cette OSBL (Organisation sans but lucratif) sont utilisées «aux fins promotionnelles du mouvement». «Il n'y a pas de scandale là. [...] Tous nos livres comptables sont ouverts depuis des années.»

M. Chabot nie que Roland Dussault ait été viré. «Il s'est exclu lui-même [...]. Un jour il s'est levé et a annoncé qu'il remettait sa démission. [...] C'est la preuve vivante que tout le monde est libre d'adhérer au mouvement et de le quitter quand ils le veulent.»

Prudent jusque-là dans ses commentaires, Daniel Chabot s'emporte lorsqu'on aborde le sujet de la sexualité débridée et les ambiguïtés autour de la pédophilie.

Depuis 30 ans, Raël dit « Effectivement, tout est possible en matière de sexualité entre adultes consentants , que la pédophilie est une maladie. [...] Les hallucinations collectives sur la pédophilie, il va falloir que ça s'arrête. Il n'y en a pas de pédophilie. C'est clair? :»

Le Mouvement raëlien va-t-il poursuivre M. Dussault? Daniel Chabot laisse planer le doute. «Comme toute personne qui affirme des choses, on les examine.»


France : Coup de gueule

La Paramount et Tom Cruise

Courriel , 23 août 2006 par A. Kircher

[Texte intégral]

La Paramount  a enfin décidé de dénoncer le contrat la liant à Tom Cruise au motif que son comportement et surtout les promotions de la Scientologie auxquelles il se livre lors de chaque sortie de film, ont fait perdre 150 millions de dollars d'entrée dans les salles de cinéma.

Je suggère à la Paramount de réclamer à la Scientologie un dédommagement correspondant aux sommes perdues puisque Cruise a utilisé les supports publicitaires que lui offrait la Paramount pour délivrer son message de propagande sectaire. Ce ne serait que la juste application logique de la démarche commerciale et mercantile de la Scientologie qui ne peut continuer à la fois à profiter des règles du libéralisme économique et à échapper à leurs sanctions.

A. Kircher


Roumanie : Religions

Nonne roumaine crucifiée : le procès du prêtre "exorciste" reporté

AFP , 26 août 2006

[Texte intégral]

Le procès du prêtre roumain Daniel Corogeanu, accusé d'avoir provoqué la mort d'une nonne lors d'un rituel d'"exorcisme" en juin 2005, a été reporté au 20 septembre, en raison de l'absence des avocats, a-t-on appris mercredi auprès du tribunal de Vaslui (est).

Le prêtre et quatre religieuses du monastère de Tanacu (est), accusés d'avoir "privé de liberté" et "soumis à de mauvais traitements" le jeune nonne Irina Cornici, ont brièvement comparu devant le juge, avant que ce dernier ne décide d'un ajournement.

Plusieurs paroissiens de Tanacu, présents dans la salle, ont défendu les inculpés, assurant qu'ils étaient "innocents".

Irina Cornici, 23 ans, est morte en juin 2005, après avoir été bâillonnée, enchaînée sur une croix et privée d'eau et de nourriture pendant plusieurs jours.

Selon le réquisitoire, "durant l'enquête, les inculpés ont reconnu les faits mais ont affirmé avoir été motivés par le souhait de délivrer la victime des mauvais esprits qui la possédaient".

L'autopsie a révélé de nombreuses "lésions traumatiques" sur le corps de la jeune femme et le médecin légiste a conclu à l'existence d'un "lien direct entre l'immobilisation de la victime à l'aide d'une chaîne et son décès", selon la même source.

Le prêtre âgé de 29 ans et les quatre religieuses, exclus depuis de l'ordre monastique, avaient été arrêtés une semaine après le décès de la nonne, puis relâchés un mois plus tard pour "vices de procédure".


Ousbékistan : Témoins de Jéhovah

L'Ousbékistan met fin à l'activité des Témoins de Jéhovah

Top Chrétien , 26 août 2006

[Texte intégral]

L'Ouzbékistan a fermé l'unique représentation des Témoins de Jéhovah dans ce pays d'Asie centrale, accusant ce groupe religieux de prosélytisme agressif, a annoncé vendredi la presse locale.

Les autorités de la province de Fergana (est) avaient reçu de nombreuses plaintes de résidents sur le comportement des Témoins de Jéhovah actifs dans la région depuis 1999, a indiqué www.press-uz.info, un site internet proche du gouvernement.

"Les Témoins de Jéhovah, ne tenant aucun compte des lois sur la vie privée des citoyens et la liberté de conscience ainsi que des traditions nationales, ont avec obstination mené un travail de missionnaire belliqueux et agressif, entrant même de force dans des maisons, importunant les gens avec leurs prêches et leur littérature", écrit le site en citant un responsable du ministère de la Justice.

Les Témoins de Jéhovah, une organisation se présentant comme chrétienne et engagée dans l'évangélisation à travers le monde, n'étaient actifs en Ouzbékistan que dans la région de Fergana.

Dans ce pays d'Asie centrale, 90% des 26 millions d'habitants sont musulmans.


Suisse : Landmark

La secte qui vise les ados

Le Matin , 27 août 2006 par Victor Fingal

[Texte intégral]

Zurich - Un étudiant de 18 ans s'est fait embobiner par Landmark Education, qui voulait de lui soutirer 700 francs pour des cours, séjour à Francfort non compris. Et il n'est pas le seul...

«J'ai envie d'y aller parce que je fais entièrement confiance à la personne qui m'a parlé de Landmark Education.» Constantin Marty, 18 ans, un élève zurichois qui prépare actuellement la deuxième partie de son
bac, voulait se rendre à Francfort pour suivre un cours de cinq jours dispensé par la secte fondée par un ancien scientologue allemand, Werner Erhard. Prix du séminaire: 700 francs, séjour non compris. «J'ai
travaillé pendant mes vacances pour me payer le voyage»
, confie le jeune homme, toujours à la charge de ses parents. Mais grâce aux conseils prodigués à la dernière minute par un ami de la famille qui connaissait
le fonctionnement de la secte, il a finalement abandonné son projet.

Secte très active à Zurich
Constantin a été recruté par les proches d'une amie qui organisaient une soirée d'information dans un appartement zurichois. Difficile, vu le rapport de confiance qui le lie à l'entremetteuse, de ne pas céder à la
tentation. D'autant plus que les cours promettent monts et merveilles à un garçon encore influençable: «Dans le Forum Landmark, souligne le programme des cours, la notion de «possibilité» passe d'un idéal abstrait à une réalité vécue au quotidien. La vie apparaît sous un nouveau jour.» Tout un programme.

Le hic, c'est que Werner Erhard, 71 ans, un vendeur d'automobiles et d'encyclopédies passé à la scientologie avant de fonder son propre mouvement en Californie (appelé EST, pour Erhard Seminar Training), a
déjà dû rendre des comptes à la justice. En août 1983, au cours d'une séance d'EST qui se déroulait alors dans un théâtre à New Haven (Connecticut), un jeune homme de 26 ans s'effondre sur la scène. Les
assistantes d'EST ne laissent pas entrer les pompiers et le jeune homme décède. L'autopsie va parler d'un «fort stress émotionnel» comme cause possible de la mort. Un an plus tard, Werner Erhard rentre en Allemagne et fonde en 1991 sa nouvelle société, qui porte désormais le nom de Landmark Education.

Dans la région zurichoise, Landmark Education figure en deuxième position du hit-parade des sectes, juste derrière l'église de scientologie, d'après InfoSekta. Sur la toile, de nombreuses victimes du gourou des séminaires parlent ouvertement de l'asservissement mental qu'elles ont subi.


France : Actualités diverses

La crêche l'Enfanfreluche en liquidation judiciaire

Le Parisien , 28 août 2006

Les peluvhes resteront dans leurs coffres, les puzzles dans leurs boîtes et les petits vélos tournés contre le mur... A la rentrée, - le 29 août -, la crèche l'Enfanfreluche, située rue le Pelletier (IX e), ne rouvrira pas ses portes. Les parents l'ont appris il y a quelques jours, par avis du liquidateur judiciaire remis dans leur boîte aux lettres.

A leur grande surprise, l'association, qui gère cette crèche depuis 1985, a été mise en liquidation par le tribunal de grande instance le 3 août. Les parents sont partis en vacances sans avoir connaissance de la situation de la crèche qui, le 25 juillet, s'est déclarée en cessation de paiement après que la Ville, en juin, lui a suspendu le versement de ses subventions à cause « d'irrégularités de gestion ». La directrice-fondatrice et la présidente de l'association ont parallèlement été mises en examen suite à une plainte de la Ville pour recel et abus de confiance.
 

« De graves irrégularités de gestion »

Pour Nicole Dambrin, la directrice, cette affaire n'est motivée que par la volonté de la mairie de Paris d'en finir avec elle, à cause de son ancienne appartenance avec l'Eglise de scientologie, répertoriée comme
secte par la commission d'enquête parlementaire sur les sectes de décembre 1995.

« Pas du tout, rétorque-t-on au cabinet d'Olga Trostiansky, l'adjointe de Delanoë chargée de la petite enfance, qui a eu connaissance de la liquidation judiciaire le 8 août, nous ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières. La directrice peut adopter la stratégie de défense qu'elle veut... Mais nous avons constaté de graves irrégularités de gestion. Et c'est pour ça que nous avons suspendu nos

subventions. »
Qu'importent les dessous de l'affaire, qui est renvoyée le 14 septembre au tribunal, il s'agit maintenant de parer au plus pressé. D'urgence.

Aujourd'hui, la mairie de Paris et la mairie du IX e sont en train de chercher tant bien que mal des places pour les 60 enfants de la crèche dans les autres structures du IX e CorusNouvelles.com 


Canada : Scientologie

Se sortir de la Scientologie

Corus , 29 août 2006 par Jean-Pierre Quirion

[Texte intégral]

Un Sherbrookois, Jean-Paul Dubreuil, poursuit sa croisade d'information sur l'Église de scientologie.

Cet ancien membre a quitté cette secte en 1990, laissant derrière lui sa femme et ses 3 enfants. Depuis, il n'a jamais eu de contact direct avec ses enfants.

Jean-Paul Dubreuil a publié, en 1994, un livre sur son passage dans cette église où les membres les plus en vue sont sans doute John Travolta et Tom Cruise.

M. Dubreuil était thérapeute à ses débuts, aidant les gens malades. C'est ainsi qu'il arrivait à gravir les échelons. Mais sans argent, le processus est plus lent.

À son arrivée, un nouveau membre doit suivre un parcours de purification d'une semaine qui comprend 4 heures de sauna par jour et la prise de nombreuses vitamines.

Une fois le corps purifié, on s'attaque ensuite à l'esprit.


Canada : Eglise internationale du Christ

Vers un nouvel appel pour la libération conditionnelle de Nathalie Gettliffe

Cyberpresse , 29 août 2006

[Texte intégral]

Montréal - La Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada dans une affaire d'enlèvement d'enfants a engagé un nouvel avocat canadien, qui va faire appel de la décision de la justice refusant la remise en liberté conditionnelle de la jeune femme, a indiqué ce dernier mardi.

«Nous allons faire tout notre possible pour qu'elle puisse sortir de prison et avoir son bébé dans un endroit plus approprié (hors de prison). C'est notre premier objectif. Le second sera de nous occuper des accusations d'enlèvement», a déclaré le pénaliste Joseph Arvay dans une conversation téléphonique avec l'AFP.

Détenue depuis le 11 avril, Mme Gettliffe, qui connaît une grossesse difficile, est enceinte de huit mois et son accouchement interviendra avant la date de son procès, prévu en novembre.Une juge de Colombie-Britannique a refusé en appel le 18 août la libération conditionnelle de la jeune femme âgée de 35 ans. En raison de la législation canadienne la juge n'a pas rendu publiques les raisons de sa décision, mais elle a laissé la porte ouverte à un nouvel appel.

Me Arvay, un avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme, a indiqué qu'il travaillait à un nouvel appel, mais que celui-ci n'avait pas encore été déposé. Il n'a pas voulu faire d'autres commentaires, soulignant qu'il venait de se voir confier le dossier et qu'il était en train de l'étudier.

Dans un communiqué annonçant la désignation de Me Arvay, Francis Gruzelle, compagnon de Mme Gettliffe, souligne que celle-ci intervient «après plusieurs incidents» ces derniers jours.

Selon lui, Mme Gettliffe aurait récemment reçu des soins médicaux sans qu'on lui enlève ses menottes. Il affirme aussi que son dossier juridique a été volé dans l'enceinte du tribunal en Colombie-Britannique et il dénonce «des reports injustifiés d'audiences ainsi que le maintien inhumain en détention de la jeune femme sous des prétextes vaseux».

Selon M. Gruzelle, Me Arvay mènera l'offensive juridique pour le compte de Mme Gettliffe et sera soutenu par Me Deanne Gaffar, qui avait jusqu'à présent assuré la défense de la jeune femme.

Nathalie Gettliffe est détenue en Colombie-britannique depuis le 11 avril. Elle avait été arrêtée à son retour au Canada, qu'elle avait fui en 2001 en compagnie de ses deux enfants afin, selon elle, de les soustraire à l'influence de leur père, membre de l'Église internationale du Christ, considérée comme un mouvement sectaire en France mais légale au Canada.

Son procès doit s'ouvrir le 20 novembre. Elle est passible d'une peine maximale de dix ans de prison, en vertu du code pénal canadien.


Etats-Unis : Mormons

L'Eglise déclare que les sectes polygames ne sont pas des Mormons

AP, 29 août 2006

[Texte intégral]

SALT LAKE CITY - Il a été question à plusieurs reprises dernièrement de l'arrestation du leader polygame fugitif Warren Jeffs, dont le nom figure sur les listes des personnes les plus recherchées par le FBI.

   

Certains médias ont pris la peine de préciser que Warren Jeffs est le "leader fugitif d'une secte polygame". D'autres par contre le décrive comme

étant un "mormon", un "mormon intégriste" ou encore comme le leader d'une"secte de mormons".

    On peut discuter du sens du terme "mormon" mais des expressions bien connues comme la "Mormon Tabernacle Choir" le "temple Mormon" et les "missionnaires Mormons" sont comprises par tous comme ayant trait à l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours qui compte 12 millions d'adhérents. Le fait de qualifier Warren Jeffs de mormon ne fait que créer de la confusion chez bien des gens qui, avec raison, associe le terme mormon avec l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.

    Les renseignements suivants seront utiles pour faire la distinction qui s'impose :     Warren Jeffs n'est pas un mormon.     Warren Jeffs n'est pas membre de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et ne l'a jamais été.

    Les mormons ne pratiquent pas la polygamie.

    L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours n'approuve plus les pratiques polygames depuis 1890.

    En 1998, le président Gordon B. Hinckley a déclaré : "Je tiens à rappeler catégoriquement que notre Eglise n'a absolument rien à voir avec les personnes qui pratiquent la polygamie. Ces dernières ne sont pas membres de notre Eglise. La majorité d'entre elles n'en ont jamais été membres. Ces personnes violent la loi civile. ... "
    "Si on découvrait que certains des membres de notre Eglise sont mariés à plus d'une personne, ils seraient excommuniés, ce qui est la pénalité la plus grave que peut imposer notre Eglise. Non seulement ces personnes violent la loi civile mais aussi la loi de notre Eglise.
"

    "Il n'existe pas d'"intégriste mormon" ni de "secte mormone".    Le terme "mormon" est un sobriquet qu'on utilise habituellement pour
décrire les membres de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.

Il n'existe pas d'"intégriste mormon" ni non plus de "secte mormone". Un terme approprié pour décrire de tels groupes serait des "sectes polygames" L'utilisation du terme "mormon" porte à confusion et n'est pas exacte. 

Associated Press 

    L'ouvrage de référence sur la rédaction publié par l'Associated Press stipule qu'il n'est pas approprié d'utiliser le terme mormon pour décrire les autres Eglises des saints des derniers jours qui ont résulté des schismes qui ont suivi le décès de Joseph Smith. 

Renseignements: Kim Farah of de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, +1-801-240-1977


Suisse : Satanisme

Cimetiere profané au Tessin

20 Minutes, 29 août 2006

[Texte intégral]

Le village tessinois est sous le choc. Des vandales ont souillé son cimetière samedi soir, pendant un festival rock open air.

Une dizaine de tombes ont été profanées, selon la police cantonale tessinoise. «Nous n’avons pour l’heure aucun indice sur les auteurs de ces actes», a précisé son porte-parole. Des croix, dont certaines pesaient près de 100 kg, ont été arrachées de leur socle de granit.

Un christ a été décloué de sa croix et brisé. D’autres crucifix ont été jetés par-dessus l’enceinte du cimetière. Parmi les tombes profanées figure celle de l’artiste-peintre Hans Tomamichel. Décédé il y a une vingtaine d’années, il avait dessiné le petit bonhomme de la marque Knorr.

La profanation a eu lieu samedi soir entre 19 h et 21 h 45, selon la police. A ce moment-là, plus de 400 personnes assistaient à un festival open air. D’après des témoignages recueillis par les médias tessinois, les vandales se seraient trouvés parmi les spectateurs du concert de rock.

Après la découverte des actes délictueux, samedi vers 22 h, la manifestation a été interrompue. Le petit village a été profondément choqué par l’événement. La police se refuse pour l’heure à confirmer ou infirmer toute hypothèse. Une piste sataniste n’est pas exclue.

En 2005, le Ministère public tessinois avait ouvert une enquête, soupçonnant la présence de sectes sataniques dans le canton. Les chefs de la secte italienne Bêtes de Satan avaient affirmé que des rituels sataniques avaient lieu au Tessin.


Canada : Raël

Mes 19 ans chez les raéliens

La semaine, août 2006 par Jean-Pierre Quirion

[Texte intégral]

Roland Dussault, ancien député du Parti québécois, a fait partie du Mouvement raélien pendant 19 ans. Il a déposé récemment une requête visant à obtenir le remboursement de ses dons au groupe religieux, arguant qu'un mensonge de Claude Vorilhon, cet homme qui se fait appeler Raël, a conduit à son adhésion au groupe.

- Monsieur Dussault, parlez-nous de votre carrière politique.

- J'ai une formation d'enseignant, et j'ai été député du Parti québécois de 1976 à 1985. J'y ai occupé les fonctions de président de commissions parlementaires, de whip adjoint et d'adjoint parlementaire au ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. J'ai quitté la politique en novembre 1985 et je suis ensuite revenu à l’enseignement, mais j'ai vite pris ma retraite. Contrairement à ce qui a été rapporté dans certains médias, je ne suis pas avocat.

- Comment êtes-vous devenu Raëiien?

- J'ai évidemment déjà été catholique. A l'âge de 21 ans, j'ai cessé de pratiquer parce qu'il m'apparaissait que cette religion brimait la liberté des sens. Quand j'ai lu les «révélations» de Claude Vorilhon j'y ai trouve quelque chose qui était plus proche de mes intérêts. Je m'étais toujours intéressé à la question des extraterrestres et j'ai lu beaucoup de livres sur le sujet. Après avoir lu ceux de Vorilhon. je suis allé à un stage d'été chez les Raéliens, en espérant en apprendre davantage, et j'ai joint le Mouvement. C'était en 1986.

- Vous avez progressé rapidement dans ce mouvement? Habituellement, chez les Raëliens, on commence dans la structure de fonctionnement comme aide- animateur, une espèce de niveau 0, et ensuite., on passe au niveau 1.

- Ça prend généralement un certain temps avant de passer d'un niveau à un autre. Je soupçonne que c'était en raison de mon statut d'ex-député, mais dès le moment où j'ai mis les pieds chez les Raéliens pour effectuer un stage, on m'a offert de passer au niveau 2. puis j'ai atteint le niveau 3 l'année suivante.

- Quel était votre rôle?

Comme j'ai pris ma retraite en 1987, j'avais beaucoup de temps pour moi. J'étais forcément intéressant pour le Mouvement raélien. À un moment donné, le Mouvement s'est installé à Maricourt, à côté de Valcourt. Certains membres y avaient acheté un terrain de camping (rebaptisé depuis «Les Jardins du Prophète»), et le conseil municipal avait tenu un débat peu flatteur pour l'ego de Vorilhon. A ce moment, j'allais visiblement être nommé guide - on me disait que c'était mon tour -, et il s'est passé ce qui se passe tout le temps: Raël rencontre le membre en coulisses et s'assure que celui-ci accepte bien d'être nommé guide, parce qu'un refus serait assez mauvais pour l'ambiance...

- Que vous a-t-îl dit?

Il m'a demandé si j'aspirais à devenir guide. Et, sachant que j'étais familier avec la politique, il m'a demandé de monter une cabale contre l'administration municipale de Maricourt afin de battre les élus en place pour en faire élire d'antres. Pour moi, la politique, c'est parfois une affaire de magouille, mais ça doit rester propre. Je n'avais pas vraiment le goût de m'embarquer dans une telle histoire, alors je lui ai dit: «Ça va à l'encontre de ma conscience.» Il a accepté mes réserves, mais quand je suis parti. Quelqu’un l'a entendu dire. «Je savais que je ne pouvais pas lui faire confiance »

- Vous avez donc rapidement perdu vos galons dans le Mouvement...

Il a fallu que j'accomplisse beaucoup de mandats pour qu'on me fasse confiance à nouveau. Quelques années plus tard, j'étais toujours en com­munication directe avec des guides de niveau 5. le niveau en dessous de Claude Vurilhon. J'assistais parfois à des réunions de niveau 5, alors je voyais comment ces guides opéraient. À la fin, j'écrivais à des autorités de certains pays. et ce que je vais vous dire, aucun journaliste n'en a entendu parler. Je préparais des lettres à destination de l'État cubain ou de l'État vénézuélien dans lesquelles je leur proposais des associations avec Clonaid, histoire de permettre la création d'un laboratoire dans le but de faire du développement. Aucun des pays concernés n’a répondu ce qui démontre qu'ils ne prenaient pas la chose au sérieux. Ce qui était dérangeant, c’est que le « prophète » estimait que la façon d’arriver à ses fins était de flatter le dirigeant d’un pays. Il y avait une espèce de flagornerie du genre « vous avez déclaré ceci récemment et je suis parfaitement d’accord avec vous » A un moment donné c’était trop. "

- Vous avez été dans ce mouvement pendant 19 ans. Quand le doute a t-il commencé à germer dans votre esprit ?

J'ai toujours eu un esprit critique même si avoir l’esprit critique est très mal vu dans le Mouvement raélien. J'ai toujours trouvé que les déclarations de Vorilhon avaient un côté farfelu, et moi, ça m'agaçait profondément. Le personnage est prêt à dire n'importe quoi pour avoir l'air intéressant

- Quels sont les autres aspects qui vous ont dérangé?

- Par exemple, quand il a mis sur pied l'Ordre des anges. Toutes les femmes pouvaient s'y inscrire afin que Vorilhon puisse se constituer une sorte de harem. J'ai vu des femmes s'inscrire qui n'étaient pas au goût de Raël, alors l'Ordre ne lui plaisait plus autant. II a dû créer un nouvel ordre, les Cordons dorés. Ces femmes s'engagent par écrit à ne pas dire non à Raël quand le «prophète» leur demandera de l'accompagner; dans son lit. La personne consent peut-être, mais on peut douter de son libre arbitre quand elle consent à quelque chose de la sorte. Toute cette histoire a agacé beaucoup de gens à l'époque. Mais quand on est membre du Mouvement raëlien, on pardonne tout. Et on est tellement occupé...

- Que voulez-vous dire?

- On dit à la farce qu'un Raëlien, c'est quelqu'un qui travaille le jour pour gagner sa vie, et qui travaille le soir pour gagner celle du «prophète». Par exemple, j'avais une copine dans le Mouvement qui est couturière; Le jour, elle gagnait sa vie, et le soir, elle confectionnait les vêtements de Sophie, la femme de Raël. Une autre travaillait le jour et faisait du ménage le soir dans le condo de Raël. Cet. homme a mis une très grande quantité de gens à son service. Pendant un stage d'été, il y a plus de gens au service de Raël qu'il n'y en a occupés à faire fonctionner le stage pour les participants. Beaucoup plus. Tout ça est organisé au profit du personnage.

- Faut-Il vraiment verser 10 % de son salaire à Raël?

- C'est plus subtil que cela. Le seul règlement, le seul commandement .(qu'on, trouve dans le second livre de Raël) à ce sujet stipule qu'on doit donner 1 % de ses revenus au «prophète» par le biais d'une fondation, pour assurer sa subsistance. Ce qui est dit dans l’église ensuite c’est qu’on doit verser 10 % de notre salaire net au mouvement, 7% sur le plan international et 3% sur le plan national. Dans le mouvement on fait signer beaucoup de papiers aux membres, les engageant sur l’honneur à respecter cette règle. Mais très peu de gens la respectent à la lettre.

Il y a des gens qui versent très peu. Moi, à la fin, je ne donnais que le strict minimum. Il y a toutefois un écart important entre les dons: un guide de la région montréalaise donne chaque année 10 000 $, alors qu'en Asie, une dame verse l'équivalent de 25 000 $ par année.

- Quand avez-vous quitté du Mouvement raëlien?

- Au mois de mars 2005. Quand on dit «quitter», il faut faire des nuances. Quand j'ai commencé à avoir de sérieux doutes sur le affirmations de Vorilhon sur le clonage, j'ai annoncé à plusieurs membres autour de moi: «Si jamais il ment à ce sujet je vais faire toute une crise » Quand j’ai eu la certitude qu’il nous avait monté un beau bateau avec cette histoire, j’ai quitté la structure. A ceux qui m’ont demandé pourquoi, j’ai expliqué que le « prophète ne représentait plus un personnage exemplaire pour moi, sans rien ajouter. Par la suite, j'ai été officiellement excommunié. Par la suite il y a eu de démissions dans la foulée de cette affaire de clonage.

- Vous n'avez pas été le seul Raëlien à vous montrer sceptique dans cette affaire.

- Non. Brigitte Boisselier, qui est en charge du projet de clonage, avait affirmé qu'un bébé clone était prévu pour février-mars 2003. Elle avait finalement annoncé la naissance du premier bébé «Eve», en déclarant qu'il était né le 26 décembre 2002.

C’est un peu étrange comme erreur d’autant que personne n’a vu de aélienne enceinte parmi celles qui devaient être mères porteuses.Et croyez-moi une raélienne enceinte ça se remarque puisque Vorilhon décourage les raéliens d’avoir des enfants. Autour de cette histoire est né un grand malaise dans le mouvement. Mais moi, ce qui me dérange le plus c’est que Raël se dissocie du clonage.

- Que voulez-vous dire?

-Les Raëliens, en Floride, ont vu qu'il se mêlait des affaires de Clonaid. Quand il affirme que la seule action qu'il a menée dans toute cette histoire, c'est d'avoir ouvert une boîte postale aux Bahamas, c'est une fausseté. C'est incroyable de rire du monde comme ça! Et pas seulement du monde en général, mais de ses propres membres!. C'est un homme qui est incapable de se dissocier de la moindre décision prise dans le Mouvement pour l'ensemble de la planète, et subitement, il laisserait Brigitte Boisselier faire ce qu'elle voudrait avec Clonaid ? Allons donc !

- Est- ce qu'il y a un courant plus critique chez les Raéliens ou est-ce que vous êtes une exception?

- Relativement aux démissions, trois très anciens Raëliens ayant plus de 20 ans d'ancienneté m'avaient précédé de peu dont une qui avait le statut de guide. Quand j’ai démissionné six personnes sont parties en même temps que moi. Dans les semaines qui ont suivi, cinq autres ont suivi.

- On voit moins Claude Vorilhon au Québec depuis l'histoire de Tout le monde en parle...

- Oui. Il y a eu une histoire légale avec le quotidien Le Droit, et Vorilhon a affirmé que sa nouvelle adresse était en Suisse. D'après moi, il est là-bas, dans le vignoble dont lui a fait cadeau un membre et qui s’appelle « la vigne du prophète ». Depuis très longtemps, il vit eu se promenant dans le monde et en vivant chez des disciples. Je connais une Raëlienne de Floride qui recevait Raël cinq mois par année. Le temps qu'il était chez elle, elle ne pouvait rien faire d'autre qu'être à son service. Elle a démissionné récemment. C'est la première qui a senti qu'il y avait anguille sous roche dans l'affaire du clonage. Elle était bien placée pour le savoir puisqu'elle a constaté de visu ses contradictions. Les premiers clients de Clonaid n'ont pas rencontré Brigitte Boisselier, ils ont rencontré Claude Vorilhon.

- Vous, qu'avez-vous pensé de son passage à l’émission de Guy A. Lepage ?

- Quand Serge Chapleau a mis la main sur la toque de Raël et que ce dernier s'est tourné pour lui mettre la main dans les cheveux, il lui a dit: «Si vous me touchez, je vous touche.» Ça, c'est la loi du talion: œil pour œil, dent pour dent. Ce n'est pas la philosophie raélienne. La perception que Vorilhon a laissée de lui lors de son passage à cette émission était tellement éloignée de l'image de «prophète» qu'il veut se donner, de quelqu'un qui mérite d'être appelé «Sa Sainteté», qu'il a fait circuler une information auprès des membres du Mouvement raëlien pour leur dire: «N'écoutez pas cela, ça n'en vaut pas la peine.» Très peu de Raëliens ont écouté l'émission. Si leur prophète leur ordonne de ne pas l'écouter, ils ne l'écouteront pas. Moi, si on me dit de ne pas écouter telle chose, je me dirais tout de suite que c'est parce que c'est intéressant. Quand on est Raëlien depuis longtemps, une sorte d'aliénation s'installe, et ça rend le sens critique moins présent. Le personnage se targue d'être en méditation permanente. À cette émission, on a pu voir que c'est faux. En fait, il ne médite jamais. Moi, j'avais déjà commencé sérieusement à douter de l'exemplarité de Vorilhon.

- Avez-vous un exemple précis?

- Pendant le stage à Maricourt, Raël se promène entre sa résidence et le terrain de pétanque (où il joue avec des gens qu'il peut battre), dans son 4x4. Il empoussière ainsi tous les gens au milieu desquels il circule, sans le moindre égard. Et là, les disciples sont dans un nuage de poussière et se disent:|«C'est le prophète!» Est-ce le Comportement de quelqu'un qu'on devrait appeler «Sa Sainteté»? Et que penser de ses propos contradictoires, récemment au sujet de la pollution ? Il la dénonce, suggère même des solutions, mais il continue de rouler avec son 4x4

- Que se passe-t-il quand on quitte le mouvement raélien ?

- C’est difficile. Au point que plusieurs personnes sont encore raéliennes par désoeuvrement. De toute évidence, perdre sa religion, quitter la prétendue religion raélienne, c'est une épreuve pénible, parce que dans ce mouvement, on dît: «Si tu restes, tu es fort, et si tu quittes, tu es faible.» Plusieurs restent donc pour se convaincre qu'ils sont forts. Pourtant, lorsqu'on quitte, on se rend compte que c'est là qu'on fait preuve de force.

- En quoi croyez-vous aujourd'hui?

- Même si je considère aujourd'hui que Raël n'a pas dit la vérité, je ne pense pas que ça remette définitivement en question l'existence des ex­traterrestres. Pour ma part, j'ai vu huit fois des phénomènes ovnis et, attention, pas en fixant le ciel pendant des heures et en imaginant voir quelque chose bouger à un moment donné! Non. Par exemple, j'étais en compagnie de trois autres députés, au début des années 1980, et nous avons; vu un ovni pendant que nous nous rendions de Sacramento en Californie à Las Vegas. Une énorme lumière blanc bleuté est descendue du ciel avant de disparaître à une vitesse inimaginable. Nous avions tous vu la même chose! Mais dorénavant je n'adhérerai à aucune: croyance religieuse sur la base de cette expérience.

- Est-ce que le Mouvement raëlien a répondu à votre demande de remboursement?

- Oui, il refuse en s'appuyant sur des points techniques. Dans les faits, je continue de croire que toutes les sommes que j'ai versées au Mouvement raëlien l'ont été à cause d'un mensonge. Je n'ai pas l'intention pour le moment, de révéler la preuve qui m'a confirmé mes doutes. Je me contente de l'évoquer. Cette information est ma meilleure arme contre toute tentative judiciaire d'intimidation de la part du Mouvement rélien et de Claude Vorilhon. Je cherche encore la meilleure façon de la révéler. Pour le moment, l'AISE, l'Association d'information et de soutien aux ex-Raëliens, est née. Elle s'occupera des dossiers de remboursements de dons. Une ex-Raëlienne vient à son tour d'exiger le remboursement des dons qu’elle a versés.


France : Religions

Père Marie-Dominique Philippe

Le Monde, 30 août 2006 par Henri Tincq

[Texte intégral]

Le Père Marie-Dominique Philippe, fondateur de la communauté des Frères de Saint-Jean, plus connus sous le nom de "Petits Gris" en raison de leur jeune âge et de la couleur de leur habit, est mort samedi 26 août. Il était âgé de 93 ans.

Né le 8 septembre 1912 à Cysoing (Nord), le Père Philippe est le huitième d'une famille de douze enfants, dont quatre deviendront moniales et trois religieux, comme lui, dans l'ordre dominicain. Prêtre ordonné en 1936, professeur à l'université de Fribourg (Suisse), Marie-Dominique Philippe est d'abord un grand prédicateur et un philosophe fécond, auteur d'une trentaine d'ouvrages inspirés par le thomisme le plus classique.

Il s'éloigne toutefois de l'ordre dominicain dont il n'épouse pas les options réformatrices après le concile Vatican II (1962-1965). Avec cinq étudiants français de Fribourg, il fonde en 1975 sa propre communauté, celle des Frères de Saint-Jean, d'abord rattachée à l'abbaye cistercienne de Lérins, puis reconnue par l'évêque d'Autun et installée dans l'ancien petit séminaire de Rimont (Saône-et-Loire), avant d'être promue par le Vatican comme congrégation religieuse autonome.

Le succès de cette communauté - dont le Père Philippe sera le prieur jusqu'en 2001 - est immédiat. Elle compte aujourd'hui 500 prêtres et frères dans une vingtaine de pays, ainsi que 250 religieuses. Elle ouvre des prieurés, ordonne des prêtres, se voit confier des paroisses en déclin, des centres de pèlerinages, des aumôneries de grands collèges (Stanislas à Paris, Passy-Buzenval à Rueil), ce qui suscite des tensions. On lui reproche de créer un clergé parallèle. Le Père Philippe est très introduit à Rome et proche de Jean Paul II, qui lui dit : "Vos jeunes frères sont les religieux de la deuxième évangélisation de l'Europe."

Mais les "Petits Gris" n'échappent pas aux dérives propres à toute nouvelle communauté : culte de la personnalité du fondateur, tendances sectaires (discipline de fer), idéologie très traditionnelle. Si la communauté de Saint-Jean recrute beaucoup de jeunes à la recherche d'une forte identité catholique, beaucoup aussi claquent la porte.

Le Père Philippe se voit reprocher de recruter sans solide formation. Il fait scandale aussi pour ses liens avec Mère Myriam, une Hongroise du nom de Tünde Szentes, l'une de ses anciennes étudiantes, fondatrice des Petites Soeurs de la compassion, d'Israël et de Saint-Jean, accusée d'être une secte.

En 2000, le cardinal Lustiger retire à la communauté la direction de l'aumônerie de Stanislas à Paris. Signe de ce malaise, en février 2006, pour les trente ans de sa fondation, le pape Benoît XVI demandait au Père Philippe "un discernement plus profond des vocations", ainsi qu'"une collaboration confiante avec les responsables des Eglises locales"


Etats-Unis : Mormons fondamentalistes

Un gourou polygame sous les verrous

Libération, 31 août 2006 par Laurent Mauriac

[Texte intégral]

Recherché pour complicité de viol sur des mineures, Warren Jeffs figurait sur la liste noire du FBI.

New York de notre correspondant - Si toutes les femmes de Warren Jeffs viennent lui rendre visite pendant sa détention, le parloir risque de ne pas désemplir. Selon les estimations, l'homme, arrêté mardi, a entre 40 et 60 épouses. Sans compter les enfants, une soixantaine. Warren Jeffs ne se contente pas de pratiquer la polygamie, il est le chef d'une secte d'inspiration mormone qui la promeut chez ses membres.

Cet homme de 50 ans figurait depuis quatre mois sur la liste des dix personnes les plus recherchées par le FBI. Il est accusé de complicité de viol pour avoir arrangé plusieurs mariages entre messieurs âgés et jeunes filles mineures. Il s'est fait arrêter lundi soir lors d'un banal contrôle de circulation, près de Las Vegas (Nevada). Le FBI a indiqué qu'il avait «une forte somme d'argent, plusieurs perruques et des appareils de transmission radio». Se trouvaient avec lui une de ses femmes et son frère.

Sa secte, l'Eglise fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours, compte environ 10 000 membres. La plupart habitent dans deux villes voisines, Hildale dans l'Utah et Colorado City dans l'Arizona. «Il reste beaucoup de poches isolées de polygamie aux Etats-Unis, concentrées dans ces deux Etats», explique Sarah Barringer Gordon, historienne des religions et professeure à l'Université de Pennsylvanie. Cette pratique est pourtant combattue par l'Eglise mormone officielle. Celle-ci a d'ailleurs pris soin de préciser sur son site Web qu'elle n'avait aucun lien avec Warren Jeffs. Elle refusait, hier, de répondre aux journalistes pour «éviter toute connexion» avec lui.

C'est en 1890 que les mormons ont officiellement abandonné la polygamie. Leur président avait alors reçu un message divin lui recommandant de suivre les lois en vigueur dans le pays. Message qui tombait à point nommé : «L'Eglise était quasiment considérée comme une organisation criminelle aux Etats-Unis, précise Sarah Barringer Gordon. Il devenait clair qu'il fallait changer pour survivre.» Cet ordre divin contredisait celui qu'avait reçu Joseph Smith, fondateur de l'Eglise, vers 1830.

Depuis le milieu des années 90, les autorités ont accru leur lutte contre la polygamie, interdite sur l'ensemble du territoire américain. En 1999, deux membres d'une autre secte, le Kingston Group ont été condamnés à des peines de prison après la plainte d'une jeune femme. Celle-ci avait été mariée à son oncle (dont elle était la quinzième femme) par son père mais avait pu s'échapper. Son géniteur, pour la sanctionner, l'avait battue au point de lui faire perdre conscience.


Etats-Unis : Kingston Group

Mon mari était déjà celui de ma soeur aînée

Libération, 31 août 2006 par Laurent Mauriac

[Texte intégral]

Rowenna Erickson était membre d'une secte polygame, semblable à celle de Warren Jeffs:

Rowenna Erickson, 66 ans, a cofondé en 1998 l'association Tapestry Against Polygamy, qui apporte un soutien aux femmes de polygames . L'arrestation de Warren Jeffs représente pour elle «un des moments les plus palpitants» de sa vie. Elle-même a fait partie d'une secte polygame, comparable à celle de Warren Jeffs, le Kingston Group (officiellement l'Eglise du Christ du dernier jour), qu'elle a quittée à 54 ans.

«Dans mon groupe, les relations maritales sont fondées sur la polygamie et sur l'inceste. Le chef a une trentaine de femmes. Comme Warren Jeffs, il a repris celles de son père. Le Kingston Group compte plusieurs milliers de membres. Les gens pensent qu'ils sont issus d'une lignée qui remonte à Jésus-Christ. On se marie fréquemment entre cousins, demi-frères ou demi-soeurs, oncles et tantes.

«Je me suis mariée à l'âge de 20 ans. Mon mari avait 26 ans, il était déjà celui de ma soeur aînée. On nous expliquait que c'était la volonté de Dieu et la condition de notre salut. J'ai eu huit enfants avec lui, que j'ai élevés seule, dans la pauvreté. Mon mari n'habitait pas avec nous. J'ai sans cesse menti pendant ma vie. Notamment à mes enfants, qui n'ont pas su pendant longtemps qui était leur père. Pour obtenir des coupons alimentaires, je disais que mon mari m'avait quittée. A d'autres, qu'il était constamment en voyage pour ses affaires.

Peu à peu, j'ai appris à séparer ma spiritualité de ma religion. Je me suis aperçu que j'avais été trompée. J'ai écrit aux supérieurs de mon groupe. Je leur ai dit qu'ils étaient malhonnêtes, que nous étions des esclaves. J'ai été excommuniée, et j'ai rompu avec mon mari. Il continue de m'aider financièrement, ainsi que mes enfants. Le principal changement pour moi est que je n'ai plus besoin de mentir.»



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