Actualités sur les sectes en mai 2006

Eglise du Christ Nathalie Gettliffe restera en prison au moins jusqu'au 11 mai
Soins Psy Communiqué de presse de la FFPP
Raël Raël rate son coup
Eglise du Christ Divorce franco-canadien : l'affaire Nathalie Gettliffe s'envenime
Scientologie Librairie scientologue: plaintes
Kinésiologie (*) 05/05/2006 Ma douloureuse expérience avec un kinésiologie rencontré cet été (URL)
Satanisme Laïcs et religieux s'inquiètent du retour de Satan
Sectes (*) 08/05/2006 Décret du ministère de l'Intérieur (PDF)
Religions Un adolescent catholique battu à mort par un groupe de protestants
Sectes Assemblée Nationale - Réponse - J.P Brard - Contentieux des TJ
Opus Dei Offensive de l'Opus Dei et de groupes religieux contre "Da Vinci code"
Moon (*) 11/05/2006 Infiltration Mooniste dans l'humanitaire
Formation Les arnaques de la formation professionnelle
Formation 23 milliards impossibles à contrôler
Formation Jean Wemaëre : «Les charlatans cassent les prix
Opus Dei L'Opus Dei joue la transparence pour contrer le Da Vinci Code
Opus Dei Une croisade silencieuse
Mormons fondamentalistes Une école sauvée par une secte polygame
Instinctothérapie Enlèvement d'enfant franco-suisse sur fond de pratiques sectaires
Sectes Trois questions à... Jean-Michel Roulet, préfet, président de la Miviludes
Mormons Fondamentalistes L'Utah réaffirme l'interdiction de la polygamie
Eglise internationale du Christ Le procès de Nathalie Gettliffe se tiendra devant un jury populaire
Scientologie Les directeurs d'hôpital alertent sur les actions d'une organisation proche de l'Eglise de scientologie
Opus Dei Une présence notable dans les écoles et universités
Religions Nonne roumaine crucifiée: le prêtre "exorciste" déféré en justice
Religions Le fondateur des Légionnaires du Christ sanctionné
Religions La sanction du Vatican ne répare pas le mal
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah avaient tu le viol d'une enfant
Actualités diverses Un gourou mis en examen
Eglise Internationale du Christ Nathalie Gettlife transférée dans une prison au régime moins sévère
Sectes (Colonia Dignidad) Le chef de la Colonia Dignidad condamné à vingt ans
Scientologie L'Eglise internationale de scientologie investit la Belgique
Scientologie La Scientologie avance à pas de loup
Scientologie Dans la ligne de mire de la justice belge
Scientologie Le vrai visage de la Scientologie
Sectes Le plus dur commence après la secte
Sectes Assemblée nationale - Question . Raoul Eric - Lutte et prévention
Sectes Assemblée nationale - Question . Dominique Paillé - exercice de la profession de psychothérapeute
Sectes Assemblée nationale - Question . Mme Darciaux Claude - exercice de la profession de psychothérapeute
Sectes Assemblée nationale - Question . Mme Morano Nadine - réglementation du titre de psychothérapeute
Sectes Assemblée nationale - Question . Lachaud Yvan - classification. conséquences
Religions Un prêtre américain condamné pour le meurtre satanique d'une religieuse

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

Canada : Eglise internationale du Christ

Nathalie Gettliffe restera en prison au moins jusqu'au 11 mai

AFP, 16 avril 2006 par Karine Gagnon

[Texte intégral]

VANCOUVER - La Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada depuis le 11 avril dans une affaire d'enlèvement d'enfants, restera en prison au moins jusqu'au 11 mai, dans l'attente d'une décision sur son éventuelle remise en liberté conditionnelle.

A l'issue d'une audition de plusieurs heures lundi, une juge de Colombie-Britannique a mis en délibéré sa décision sur une remise en liberté de la jeune femme de 35 ans, arrêtée et emprisonnée peu après son retour au Canada qu'elle avait fui en 2001 avec ses deux enfants.

La décision de la juge Margaret Rae du tribunal provincial de Richmond, dans la banlieue de Vancouver sur la côte ouest du Canada, sera annoncée le 11 mai.

Mme Gettliffe demeurera en détention jusqu'à cette date.

Elle avait comparu une première fois le 19 avril, mais son avocate canadienne Me Deanne Gaffar avait demandé à disposer de davantage de temps pour préparer la défense de sa cliente et une seconde audience avait été fixée au 1er mai.

"Elle va aussi bien que possible vu son état", a déclaré Me Gaffar à l'issue de l'audience. Mme Gettliffe est enceinte de plus de quatre mois et son compagnon actuel, Francis Gruzelle, a exprimé en France des inquiétudes sur son état de santé car la jeune française a déjà connu des grossesses à problèmes.

En vertu de la législation canadienne, aucune indication ne peut être donnée sur le déroulement de l'audience de lundi, hormis l'annonce de la mise en délibéré de la décision.

Nathalie Gettliffe fait face à une accusation au pénal d'avoir enlevé ses enfants et de non respect d'une ordonnance de garde, un délit passible d'une peine maximale de dix ans de prison, selon le code pénal canadien.

Elle avait été interpellée à son arrivée à Vancouver le 10 avril, puis relâchée, le consulat français de Vancouver ayant apporté la preuve de la levée d'un mandat d'arrêt qui avait été émis en 2001. Mais elle a de nouveau été arrêtée le 11 avril, sur la base d'un nouveau mandat pour non respect d'une décision de garde prise en 2001.

La Française avait expliqué sa décision de fuir le Canada en 2001 avec ses deux enfants, Maximilien (12 ans) et Joséphine (11 ans), en affirmant vouloir les soustraire à l'influence négative de leur père Scott Grant, un adepte de l'Église Internationale du Christ, considérée comme une secte en France mais légale au Canada.

A l'audience, Mme Gettliffe était vêtue d'une tenue de prison grise, composée d'un T-shirt et d'un pantalon de survêtement. Elle a à plusieurs reprises essuyé des larmes pendant que la défense et le ministère public exposaient leurs arguments.

L'ex-époux de Mme Gettliffe a également manifesté son émotion pendant l'audition. "C'est un processus très difficile pour tout le monde", a commenté l'avocate de Mme Gettliffe.

Après l'audience, Scott Grant a affirmé qu'il n'avait pas parlé à ses enfants depuis le 29 décembre. "J'ai le numéro de téléphone de la mère (de Mme Gettliffe), mais ils m'ont dit que si j'appelais ils feraient appel à la police et m'accuseraient de harcèlement", a-t-il assuré.

Selon l'avocat français de Mme Gettliffe, Me Dominique Chambon, cette derniére s'est rendue au Canada dans le cadre d'une médiation internationale pour finaliser les modalités du droit de visite des enfants qui vivent avec elle en France. M. Grant affirme de son côté qu'il n'y avait plus de médiation en cours et que Mme Gettliffe était venue soutenir sa thèse de doctorat à l'université de Colombie-Britannique.

M. Grant s'est plaint lundi que ses enfants ne lui aient pas été renvoyés, malgré des décisions en ce sens de la justice des deux pays.

Les autorités de la province de Colombie-Britannique ont à nouveau officiellement demandé il y a quelques jours à la France le retour des enfants.


France : Soins Psy

Communiqué de presse de la FFPP (1)

Courriel, 1er avril 2006

[Texte intégral]

La FFPP a été reçue le 27/04/06 par Monsieur Francis Brunelle (accompagné de Monsieur Basset et de Madame Nouvion), conseiller du Ministre de la Santé, Monsieur Xavier Bertrand.

La délégation a fortement souligné le caractère inacceptable et contraire aux objectifs de lutte anti secte du projet.

Contrairement à ce que prévoyait le projet de décret présenté par ce dernier aux organisations concernées le 7 avril, Monsieur Brunelle a indiqué que le ministre souhaitait :
  Une formation de niveau master en cinq ans confiée à l'université   Une clause du grand père ayant un haut degré d'exigence similaire a celle de la formation.
  Un décret conjoint du ministère de la santé et du ministère chargé de l'enseignement supérieur.

La délégation a enregistré ce retour à des positions plus responsables de la part du ministère et en a évidemment demandé des confirmations écrites.

Le même jour la FFPP a rencontré à la MIVILUDES trois personnes dont la Secrétaire générale de cette mission, Madame Katz. Une large convergence de vue a été constatée. Un certain nombre d'informations sur les enjeux du décret dans une perspective française puis européenne ont été fournies de part et d'autre. La FFPP va saisir officiellement la MIVILUDES pour souligner l'importance de la formation master, diplôme national et lui adresser un certain nombre de documents sur les projets européens en matière de formation.

Le 28/04/06, la FFPP a tenu une conférence de presse conjointement avec les associations Advocacy, Prevent sectes, SOS-Thérapires. Et le soutien de Psychothérapie-Vigilance et du Syndicat National des Psychiatres Privés. Elle y a fait part, entre autres, de ces potentielles avancées.

La FFPP reste extrêmement vigilante quant aux évolutions réelles dans le projet de décret et mettra tout en oeuvre pour obtenir la formation des ayants droit au titre de psychothérapeute par un master de psychologie ou un DES de psychiatrie correspondants aux pré-requis en matière de formation à la psychopathologie clinique

Le bureau de la FFPP

- (1) -Fédération Française des Psychologues et de Psychologie
 


Canada : Raël

Raël rate son coup

Journal de Montréal , 3 mai 2006 par Jessica Nadeau

[Texte intégral]

Il voulait museler les médias québécois

La Cour supérieure a rejeté la demande du mouvement raélien, qui souhaitait faire taire les journalistes en demandant une ordonnance d'injonction permanente contre neufs médias du Québec.

Dans leur requête datée du 20 septembre 2004, les raéliens demandent au tribunal de contraindre les défenderesses à cesser de violer leur liberté de religion, d'association et d'expression en s'abstenant de publier ou de diffuser des propos ou des écrits qui pourraient leur être préjudiciables.

Selon eux, les défenderesses Corporation Sun Media, Groupe TVA inc., ociété Radio-Canada, Quebecor Média inc., La Presse ltée, Astral Média Radio inc. et Les Magazines TVA inc. ont porté une atteinte illicite et intentionnelle à leurs droits et libertés en diffusant des émissions et en publiant des écrits qui ont un caractère dérisoire et infamant.

Liberté d'expression

Faisant notamment référence à la série de reportages publiés par Le Journal de Montréal en octobre 2003 et à l'incident qui s'est produit lors de l'émission Tout le monde en parle en septembre 2004, ils allèguent que de telles atteintes ont pour effet de les exposer individuellement et collectivement à l'opprobre de la population et sont susceptibles d'inciter certaines personnes à violer leur intégrité physique.

Dans son jugement émis le 28 avril, la juge Michèle Monast, de la Cour suprême, a donné raison aux médias et a conclu que la requête des raéliens devait être rejetée.

Elle soutient que le préjudice appréhendé est incertain et hypothétique. Mentionnant à plusieurs reprises l'importance de la liberté d'expression, elle ajoute que le tribunal ne peut empêcher la publication de propos dont la teneur n'est pas encore connue.

Une religion?

Quant à la requête des raéliens, qui demandaient au tribunal de reconnaître leur mouvement comme une religion au sens de l'article 3 de la Charte des droits et libertés de la personne, la juge a conclu qu'il n'était «ni utile ni nécessaire» de prononcer les conclusions déclaratoires recherchées pour sanctionner des atteintes à leurs droits, le cas échéant.


Canada : Eglise internationale du Christ

Divorce franco-canadien : l'affaire Nathalie Gettliffe s'envenime

Le Figaro, 4 mai 2006 par Delphine de Mallevoüe avec Ludovic Hirtzmann (à Montréal)

[Texte intégral]

FAMILLE Les deux parties durcissent leurs positions à une semaine de la décision concernant une éventuelle libération de la jeune mère de famille.

EMPRISONNÉE depuis près d'un mois dans la banlieue de Vancouver (Canada), la Française Nathalie Gettliffe devrait être fixée sur son sort le 11 mai. Les juges décideront ou non de la remettre en liberté conditionnelle. Cette mère de famille de 35 ans, professeur à l'université Lyon-II, est accusée d'avoir soustrait en 2001 ses deux enfants, Maximilien et Joséphine, à l'autorité de leur père canadien, son ex-mari, pour les ramener en France et les élever au sein de son nouveau couple. La raison ? Les «mettre à l'abri de l'influence néfaste de leur père», qu'elle accuse d'appartenir à une secte, l'Eglise internationale du Christ.

Guerre des mots

Cet acte demeure illégal au regard de la justice canadienne puisqu'un jugement de la Cour suprême de Colombie britannique lui a interdit, en 2001, de quitter la province avec ses enfants. Mais ce jugement a ensuite été révoqué par décision de la même cour le 13 septembre 2004, levant le mandat d'arrêt international à son encontre. Pourtant, le 10 avril, Nathalie Gettliffe est interpellée à l'aéroport de Vancouver, où elle était venue signer un protocole d'accord sur les droits de visite avec son ex-mari.

Depuis, la guerre des mots fait rage, par médias interposés. De part et d'autre de l'Atlantique, on s'accuse de tous les maux, en mettant en jeu les enfants.

Les avocats de Nathalie Gettliffe et son actuel compagnon, Francis Gruzelle, un journaliste avec lequel elle a eu un troisième enfant, âgé de neuf mois, dénoncent cette «incarcération violant le droit», rappelant que la jeune femme est enceinte de cinq mois. «Je suis des plus inquiets», confie son conjoint, qui précise qu'«elle n'a plus accès à ses médicaments pour ses risques de fausse couche».

Le consul général de France à Vancouver a rendu visite à deux reprises à Nathalie Gettliffe pour s'assurer que ses conditions de détention étaient convenables et qu'elle bénéficiait d'un suivi médical adéquat. «Dans un courrier de Nathalie reçu hier, elle écrit qu'elle n'a droit qu'à trois rations alimentaires par jour, non adaptées à son état», contredit Francis Gruzelle.

Suivi médical adéquat

Scott Grant, l'ex-mari, reste, lui, sur ses positions : «C'est terrible pour elle, mais elle n'a pas respecté les décisions de justice. Il n'y a qu'une façon de faire, qu'elle rende mes enfants et qu'elle retourne en France». Ce père n'a pu voir ses enfants, aujourd'hui âgés de 10 et 12 ans, que quelques jours depuis cinq ans.

«Ce n'est pas facile pour les enfants d'avoir un père au Canada et une mère en France, ajoute Scott Grant. Le plus simple serait que Nathalie vienne ici ou que j'aille vivre dans son pays, mais je ne me sens pas en sécurité en France.» Il reproche au compagnon actuel de Nathalie Gettliffe sa véhémence à son encontre.

«Les allégations de Scott Grant sont fausses, rétorque Francis Gruzelle. Son seul but est de nuire à Nathalie, mais il ne se rend pas compte qu'il s'est définitivement coupé des enfants qui le considèrent désormais comme un monstre car il a fait jeter leur maman chérie en prison.»


Belgique : Scientologie

Librairie scientologue: plaintes

La Capitale , 4 mai 2006 par M.B

[Texte intégral]

“Ils ont rénové un bâtiment juste à côté de la Grand’Place. Mais plusieurs commerçants se sont plaints ”, explique Jean-Marie Vande Plas (Francs Bourgeois).

En faisant allusion à la boutique ouverte récemment Petite rue au Beurre. “ Beaucoup de clients de province disent qu’ils ont peur de laisser leurs enfants venir à Bruxelles. Les gens ont très peur des sectes. Et puis ils se demandent: est ce que la secte Moon ne va pas venir s’installer demain?” Et notre commerçant d’ajouter: “ Je trouve cela dangereux. L’entrée est libre, on y distribue des brochures... Extérieurement, on ne voit pas bien ce que c’est. Car scientologie est écrit en petit. Mais les gens peuvent être attirés car science est écrit en grand...”

On l’aura compris, cette présence de l’église chère à Tom Cruise, “ c’est mauvais pour le commerce. Et les gens se demandent pourquoi on a autorisé une telle présence à proximité de la Grand’Place...”

Au cabinet du bourgmestre Thielemans (PS), on ne peut que redire ce qui nous avait déjà été répondu il y a un mois (“ La Capitale ” du 5 avril).
“ Urbanistiquement, ils n’ont touché à rien. Ils n’avaient même pas besoin d’un permis car c’était précédemment un commerce et cela en reste un (librairie). Et c’est un privé qui leur a loué les lieux. Par contre, nous sommes vigilants pour éviter tout racolage (sur la voie publique). Mais c’est sûr, on se serait bien passé de cette antenne proche de la Grand’Place. ”

La preuve qu’il est difficile d’empêcher cette implantation? “ Ils possèdent déjà un centre gigantesque rue de la Loi, un bâtiment magnifique... Je pense qu’il y a une stratégie de leur part pour essaimer.”


France : Satanisme

Laïcs et religieux s'inquiètent du retour de Satan

Libération , 5 mai 2006 par Laure Espieu

[Texte intégral]

Alors que l'Eglise réédite un ouvrage sur l'exorcisme pour la première fois depuis 1614, l'Etat s'alarme de la recrudescence de pratiques.

La précédente version datait de 1614. Le nouveau Rituel de l'exorcisme a été distribué, il y a quelques semaines en France, à l'occasion du discret congrès des prêtres catholiques exerçant cette spécialité. Et, pour la première fois, le texte a été traduit du latin vers les langues nationales, notamment le français. Autre nouveauté, il invite désormais très clairement les prêtres exorcistes à se rapprocher de la médecine et de la psychiatrie pour affiner leur discernement.

«Séries télé». L'Eglise appelle toujours à la plus grande réserve autour de l'exorcisme. «On se gardera d'en faire un spectacle pour les personnes présentes. Il ne fera l'objet d'aucune publicité et, après l'exorcisme, l'exorciste et les personnes qui y auront assisté n'en divulgueront aucune information, en observant la discrétion qui s'impose», précise ainsi ce Rituel. Ce souci est conforté par les risques de dérive vers la magie ou la superstition, aujourd'hui croissants. «Nous sommes face à une explosion de l'occultisme», affirme le père Benoît Domergue, prêtre bordelais auteur d'une thèse en démonologie. «Le phénomène n'est pas nouveau, mais son accessibilité est sans précédent. On le retrouve partout, dans les films, les séries télé comme Buffy ou Charmed, un certain nombre de BD et tout un pan de la culture rock accompagné d'un culte du désespoir et de l'ultraviolence. Il est de plus en plus facile d'être versé dans ces extrêmes car ils sont rendus publics. Et, de fait, la demande d'exorcismes est en très nette augmentation.»

Même constat du côté de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes ) qui, dès 2004, attirait l'attention sur la résurgence des pratiques satanistes. Son président, Jean-Michel Roulet, constate «un accroissement constant depuis plusieurs années. Il ne se passe pas une semaine sans un cas. Du chiffre 666 tagué sur une tombe, à l'exhumation de cadavres. Ce sont des actes d'une gravité très disparate. Mais ils entretiennent un culte du dégoût, qui est parfois tellement difficile à assumer, que certaines personnes peuvent ensuite se penser la proie du démon». L'an dernier, police et gendarmerie ont enregistré 208 actes de profanations ou de dégradations de lieux de culte, contre 130 l'année précédente.

La Miviludes sortira d'ailleurs en juin un mémento d'une vingtaine de pages, à destination des enquêteurs, pour les aider à interpréter les signes ésotériques. Dans la foulée, un autre livret pour les parents et les enseignants est en préparation. Il alerte les familles sur les signes avant-coureurs, tout en tâchant de ne pas diaboliser la mode gothique. Dans la majorité des cas, elle ne joue que sur un imaginaire et une esthétique. Mais peut aussi se révéler une porte d'entrée. Membre de la Miviludes, le psychiatre Philippe-Jean Parquet observe le reflet sur la clientèle. Durant les quinze dernières années, une ou deux demandes par an, seulement, touchaient au satanisme. L'an dernier, il en enregistrait six ou sept. «L'idée de l'Eglise est que la force du mal envahit un homme, qui se retrouve alors possédé. Et le travail de l'exorciste sera de faire sortir Satan, explique le praticien. Le point de vue laïque est complètement différent : on aide à la non-adhésion de la personne à ces principes. On opère une mise à distance.» A plusieurs reprises, déjà, lui sont arrivés des patients envoyés par les exorcistes. Comme cette jeune fille convaincue d'avoir été choisie par Satan pour devenir sa meilleure prosélyte, s'arrêtant en pleine rue pour dialoguer avec les forces du mal, victime de crise de tétanie ou de somnambulisme. Diagnostiquée hystérique, elle relève en premier lieu de traitements thérapeutiques.

Rock extrême. Le nouveau rituel a aussi contribué à dédramatiser les cérémonies d'exorcisme. «En France, la tendance sur ce sujet est plutôt à la réserve, contrairement, peut-être, aux catholiques d'Afrique ou des Antilles», souligne Monique Brulin, du Service national de pastorale liturgique. «Les grands exorcismes sont finalement peu fréquents. On met d'avantage l'accent sur l'accompagnement, la prière, un travail d'écoute, pour clarifier les situations. Souvent ce sont des gens qu'il faut délier de ce qui les a enfermés et les relier à des choses plus positives. Dans ce domaine, l'Eglise ne peut que s'enrichir du dialogue avec les sciences humaines.» Surtout avec des jeunes issus du rock extrême, face auxquels, les prêtres manquent parfois de codes.


Irlande du nord : Religions

Un adolescent catholique battu à mort par un groupe de protestants

AFP, , 9 mai 2006

[Texte intégral]

BELFAST - Un adolescent catholique victime d'une agression intercommunautaire dimanche à Ballymena, ville à majorité protestante de la côte nord d'Antrim, est mort lundi de ses blessures à l'hôpital, a indiqué la police.

Quatre hommes et un adolescent ont été arrêtés lundi et placés en garde à vue dans le cadre de cette affaire.

Michael McIlveen, 15 ans, a été agressé par un groupe de jeunes protestants dimanche soir dans une ruelle de Ballymena, alors qu'il allait acheter une pizza dans un restaurant de son quartier.

Selon un témoin, un groupe de jeunes fanatiques s'est jeté sur la victime, le frappant à la tête avec des bates de base ball avant de sauter à pieds joints sur son visage.

Le jeune homme a tout de même réussi à se relever et à rentrer chez lui, avant de perdre connaissance et d'être transporté à l'hôpital par sa famille.

Il est décédé de ses blessures dans la soirée de lundi.

La tante de Michael McIlveen a affirmé que son neveu avait été tué simplement parce qu'il était catholique.

Le commissaire divisionnaire en charge de l'enquête, Terry Devlin, a confirmé que le mobile du crime était de "nature sectaire".


France : Sectes

Assemblée nationale - Réponse . J.P Brard - Contentieux TJ

JO , 5 mai 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 77636  de M. Brard Jean-Pierre ( Député-e-s Communistes et Républicains - Seine-Saint-Denis ) QE 
Ministère interrogé :  économie 
Ministère attributaire :  économie 
 Question publiée au JO le : 08/11/2005 page : 10270 
 Réponse publiée au JO le : 09/05/2006 page : 4945 
 Date de signalisat° : 02/05/2006 
Rubrique :  impôts et taxes 
Tête d'analyse :  contentieux 
Analyse :  Témoins de Jéhovah. recouvrement 
Texte de la QUESTION :  M. Jean-Pierre Brard attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le montant des versements d'ores et déjà intervenus dans le cadre du recouvrement des sommes dues par les Témoins de Jéhovah. En effet, dans son intervention du lundi 24 octobre lors de la discussion de l'amendement n° 244 au projet de loi de finances pour 2006 et relatif à la mise en recouvrement des droits, pénalités et intérêts de retard dus par l'association des Témoins de Jéhovah pour des dons non déclarés, le ministre délégué au budget a indiqué que « les garanties immobilières, consistant en des prises d'hypothèques sur des immeubles appartenant à l'association ont été prises par le comptable » et que « plusieurs versements sont d'ores et déjà intervenus ». Comme indiqué par M. le ministre délégué lui-même, les voies de recours en droit interne sont épuisées puisque la Cour de cassation a tranché le 5 octobre 2004. Le recours déposé par les Témoins de Jéhovah devant la Cour européenne des droits de l'homme n'étant pas suspensif, il lui demande, en conséquence, le montant des versements d'ores et déjà intervenus dans le cadre du recouvrement des 45 millions d'euros que les Témoins de Jéhovah sont condamnés à verser à l'État. 
Texte de la REPONSE :  Les règles légales du secret fiscal édictées au profit des contribuables s'imposent à l'administration. Elles ne permettent pas d'apporter toutes les précisions qu'il demande dès lors que la réponse fera l'objet d'une publication au Journal officiel. 
CR 12 REP_PUB Ile-de-France O


Etats-Unis : Opus Dei

Offensive de l'Opus Dei et de groupes religieux contre "Da Vinci code"

AFP, 10 mai 2006

[Texte intégral]

LOS ANGELES - L'organisation catholique Opus Dei et d'autres groupes religieux américains ont lancé mercredi une nouvelle offensive contre le livre "Da Vinci code", à quelques jours de la sortie de son adaptation au cinéma.

L'Opus Dei, décrit dans le roman de Dan Brown comme une organisation secrète dont les membres sans scrupules sont prêts à tuer pour défendre l'image biblique de Jésus Christ, a condamné les postulats religieux de l'oeuvre.

"Il n'y a aucune définition ou théorie, universitaire ou populaire, qui permette d'appliquer les termes péjoratifs +secte+ ou +culte+ à l'Opus Dei", a protesté l'organisation dans un communiqué.

"Ceux qui effectuent des recherches et font preuve d'esprit critique découvriront que les affirmations dans le +Da Vinci code+ sur Jésus Christ, Marie-Madeleine et l'histoire de l'Eglise ne sont pas soutenues par des spécialistes réputés", a souligné l'Opus Dei.

"Nous voudrions rappeler que le +Da Vinci code+ est une oeuvre de fiction et ne constitue pas une source fiable d'informations à ce sujet", selon la même source.

Des groupes religieux conservateurs, comme "Les femmes inquiètes pour l'Amérique" (CWA), ne sont pas en reste, cette organisation ayant publié une liste des "10 plus importantes déformations de la réalité du Da Vinci code", alors que le film adapté du livre est présenté le 17 mai en première du festival de Cannes.

"Le +Da Vinci code+ est un livre habile et dangereux, truffé de mensonges, de déformations de la réalité, d'images sataniques et d'inexactitudes historiques, toutes destinées à instiller le doute dans les esprits des lecteurs à propos du caractère divin de Jésus Christ", a affirmé l'un des responsables du CWA, Robert Knight.

Le livre de Brown affirme que Jésus était un simple mortel, qui a épousé Marie-Madeleine et a eu une descendance avec elle

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France : Formation

Les arnaques de la formation professionnelle

Le Figaro , 11 mai 2006 par Laurence Chavane

[Texte intégral]

Le ministère de l'Emploi s'inquiète de la forte croissance d'officines de formation farfelues, peu expérimentées ou liées à des sectes. Le mouvement prend de l'ampleur, nourri par le chômage et le développement des stages personnalisés.

QUI SONT ces formateurs qui réclament toujours plus nombreux un numéro d'enregistrement ? Face à un mouvement qui croît d'année en année, les services de contrôle du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle semblent quelque peu dépassés. Leur inquiétude rejoint celle de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) face à un phénomène qui se développe aux confins de l'entreprise et de la vie privée.

Près de 13 300 nouveaux dossiers d'organismes de formation ont en effet été déposés auprès des services de contrôle régionaux du ministère de l'Emploi en 2004 et 14 000 en 2005 : «Il y a de plus en plus d'offres farfelues qui n'ont pas pour objet la formation professionnelle continue», constatent les auteurs du rapport 2003-2004 de la délégation générale à l'emploi sur le contrôle de la formation professionnelle qui va être prochainement publié. En 2004, quelque 4 000 demandes n'ont pas abouti (documentation incomplète...) et près de 11% des dossiers ont été refusés. Mais plus de 7 000 nouvelles entités de formation ont tout de même été officiellement déclarées, en une seule année.

Parmi elles, certaines sont qualifiées par le ministère de l'Emploi d'«organismes fantomatiques». A ce premier stade, le contrôle en vue de l'enregistrement apprécie l'activité d'une société de formation à travers le contrat qu'elle propose à la signature de son premier client, entreprise ou particulier. Selon ses critères, les prestations de loisirs, de bien-être ou de thérapie ne peuvent entrer dans le champ de la formation continue. Le coaching, lui, ne peut pas être financé sur les fonds de la formation lorsqu'il s'éloigne des préoccupations professionnelles et dérive vers un plan éthique, ésotérique, sexuel ou environnemental. La gestion de stress n'entre pas, non plus, dans le champ légal des formations, sauf si elle correspond à un métier exposé, comme celui de videur de boîte de nuit.

L'enregistrement n'est qu'un filtre

L'enregistrement auprès du ministère de l'emploi n'est qu'un filtre, pas un agrément. Une fois passé ce premier barrage, certains formateurs évoluent donc discrètement vers des enseignements moins académiques. Jusqu'à présent, les services de contrôle ne pouvaient pas annuler l'enregistrement d'un prestataire en examinant le contenu effectif qu'il dispense. Ils pourront le faire à partir de l'été, en application de la loi du 4 mai 2004.

Cela permettra de réduire le nombre toujours croissant des quelque 45 000 organismes de formation enregistrés qui développent une offre de services multiformes. Seuls 710 sont reconnus par l'office professionnel de qualification des organismes de formation (OPQF), une association indépendante créée il y a dix ans à l'initiative de la Fédération de la formation professionnelle (FFP) pour répondre à l'attente des clients comme des pouvoirs publics.

«Nous sommes d'autant plus vigilants face à des formations touchant au comportemental et à la psychologie que le nouveau droit individuel à la formation (DIF) fait apparaître une demande de développement personnel du salarié à laquelle nous souhaitons aussi répondre», reconnaît Marie-Christine Soroko, déléguée générale de la FFP (320 adhérents).

Face à une individualisation croissante de la formation, la FFP préconise à ses adhérents de ne pas contacter directement les salariés. «Nous apprécions cette décision. Il peut y avoir danger pour l'individu, le salarié d'une petite entreprise notamment, face à la profusion des offres», estime Catherine Puzenat, déléguée du Groupement des responsables formation et relations humaines (Garf). La première préoccupation de ces professionnels qui ont créé une base de données pour croiser leurs informations concerne la qualité des prestataires de formation et la confiance à leur accorder.

«Des dérives sectaires»

Depuis quelques années, les sites Internet, les journaux gratuits et les magazines spécialisés en psychologie fourmillent de petites annonces et publicités mêlant développement personnel et professionnel. Elles sont épluchées par les contrôleurs de la formation, qui recoupent leurs observations avec les interrogations de certains stagiaires de retour de formation.

«Les charlatans prolifèrent jusqu'à la dérive sectaire», observe-t-on à la sous-direction des politiques de formation et du contrôle du ministère de l'Emploi, qui travaille sur ces sujets main dans la main avec la Miviludes. L'un des responsables du contrôle est l'auteur direct d'une partie du rapport de la mission publié début mai. Il s'agit de débusquer les réseaux en forme pyramidale, c'est-à-dire ceux qui cherchent à utiliser le client qu'ils ont formé comme un possible futur diffuseur et formateur et l'encouragent à s'enregistrer auprès de l'Etat pour, à son tour, avoir un numéro officiel, bénéficier d'une exonération de TVA et de la possibilité de faire de la publicité. Les demandeurs d'emploi peuvent être une cible facile pour ces réseaux, promettant une formation et des gains financiers.

La tendance des entreprises à l'externalisation de certains services et la croissance de la population fragile des chômeurs participent à l'intérêt des sectes pour le marché de la formation. La Miviludes rappelle qu'il y a danger lorsqu'il existe un risque de mise en dépendance : «C'est dans l'actualité de nos préoccupations, c'est un grand problème qui s'installe sous nos yeux.»


France : Formation

23 milliards impossibles à contrôler

Le Figaro , 11 mai 2006 par Laurence Chavane

[Texte intégral]

La dépense pour la formation continue et l'apprentissage a augmenté de 1,8% en 2003 pour atteindre 22,9 milliards d'euros. Soit 1,47% du produit intérieur brut et presque la moitié de la dépense de l'éducation nationale pour l'enseignement scolaire. Les premiers financeurs sont l'État (42%) (dont 22% pour ses fonctionnaires) et les entreprises (41%), devant les régions (9%), l'Unedic (5%) et les ménages (3%).

9 100 organismes exercent une activité de formation à titre principal en France. Ils ont réalisé 3,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2003, soit un marché en hausse de 10,4%. Leur contrôle est assuré par 150 agents à l'échelon national. En 2004, moins de 2% des dépenses ont pu être contrôlés entraînant 21,9 millions d'euros de redressements. Selon nos informations, la sous-direction des politiques de formation et du contrôle fait elle-même actuellement l'objet d'un contrôle de la Cour des comptes.

04, moins de 2% des dépenses ont pu être contrôlés entraînant 21,9 millions d'euros de redressements. Selon nos informations, la sous-direction des politiques de formation et du contrôle fait elle-même actuellement l'objet d'un contrôle de la Cour des comptes.


France : Formation

Jean Wemaëre : «Les charlatans cassent les prix»

Le Figaro , 11 mai 2006 par Laurence Chavane

[Texte intégral]

Le fondateur de Demos préside la Fédération de la formation professionnelle,  qui compte 320 adhérents et forme 1,1 million de personnes chaque année. 
 
Le Figaro. - Comment luttez-vous contre la concurrence des charlatans qui se développe sur un marché où les formations sont de plus en plus individualisées ?

 Jean WEMAERE. - C'est effectivement un marché qui attire. Il ne faut pas le  fermer aux nouveaux acteurs et créer des rentes de situation et des  monopoles. Mais il faut aussi que le client, entreprise ou particulier, ne  se sente pas trompé. Cela a toujours été un problème. La concurrence de  charlatans existe et casse les prix. Actuellement, beaucoup de demandeurs  d'emploi essaient de faire valoir leur parcours professionnel en devenant à  leur tour des formateurs.

- Le simple enregistrement au ministère de l'Emploi est-il suffisant ?
 
- La déclaration d'activité suivie au bout de deux ans d'une vérification du  parcours et de la compétence d'un organisme de formation serait sans doute plus efficace. Nous avions participé à la création avec les pouvoirs  publics, il y a une dizaine d'années, d'une institution indépendante de la
 profession, l'office professionnel de qualification des organismes de  formation (OPQF). On peut se demander pourquoi l'Etat s'en sert si peu.
 
- Les 320 adhérents de la FFP ont-ils fait l'objet de tentative de pénétration  de la part de sectes ?

- Il est déjà arrivé que certaines entreprises de formation adhérentes soient  pénétrées par des sectes. Le risque existe toujours. Cela peut aussi être une méthode utilisée par un concurrent pour déconsidérer un organisme de formation.

- Pourquoi votre profession ne répond pas mieux à la demande importante de  formation des chômeurs...
 
- Pour les gens qui ont un emploi, les donneurs d'ordre que sont les entreprises nous poussent à nous adapter. Les métiers de la comptabilité, de
la finance, des achats changent. Les technologies de l'information permettent aussi des évaluations à distance. La demande des entreprises
évolue et nous y répondons.
 
- Pour les demandeurs d'emploi, c'est plus difficile. La tarification des  Assedic est plus faible. La recherche sur l'évolution de l'offre est moins
développée. Il y a moins de renouvellement des types de formation, car les  financements publics et les ASSEDIC ne le permettent pas. C'est un problème.

 - En Grande-Bretagne, les services de l'emploi ont réussi à structurer leur  offre et à travailler avec une grosse centaine d'organismes. En France,
 l'ANPE s'adresse à plus 5 000 structures de formation. Cela n'améliore pas  l'efficacité.


Etats-Unis : Opus Dei

L'Opus Dei joue la transparence pour contrer le Da Vinci Code

20 minutes avec AFP, 12 mai 2006

[Texte intégral]

Le Centre Puymarin géré par l'Opus Dei à Toulouse a ouvert jeudi ses portes aux journalistes comme pour leur montrer qu'aucun Silas - le moine-soldat criminel décrit par Dan Brown dans "Da Vinci Code" - ne se cachait dans ses murs en se flagellant jusqu'au sang.

Des initiatives semblables ont été prises par plusieurs autres centres en France, notamment à Strasbourg, Grenoble et Marseille avant la sortie au cinéma, le 17 mai, du film tiré du roman de Dan Brown.

Dans l'immeuble moderne qui abrite des bureaux, une chapelle et des studios pour certains membres et étudiants de passage, Joseph Grifone, le directeur du centre, dénonce les "inventions" de Dan Brown en les qualifiant de "fiction complète".

Cet italien, professeur de mathématiques, répond d'avance à une question assimilant l'Opus Dei à une secte, en rappelant qu'il s'agit d'une institution officielle de l'Eglise catholique, dirigée par un évêque, Mgr Xavier Echevarria.

Lorsqu'on lui parle d'organisation occulte, infiltrant pouvoir politique et économique et disposant d'un important trésor de guerre, Joseph Grifone répond en souriant: "Tout cela n'est qu'invention".

Un autre membre de l'Opus Dei, Michel Montariol, 33 ans, commercial dans une entreprise toulousaine, estime que le Da Vinci Code a eu un aspect positif. "Les gens sont curieux, ils sont venus nous poser des questions et ont fini par comprendre ce que nous faisons". "Notre site internet, qui vient d'être remodelé, a enregistré une forte augmentation des consultations".

Michel Montariol, qui s'est engagé dans l'Opus Dei après avoir lu l'oeuvre de son fondateur Josémaria Escriva - canonisé par Jean-Paul II -, explique que le but de l'Opus Dei est de vivre pleinement sa foi dans son travail au sein de la société civile.

L'engagement des membres - hommes et femmes - au sein de l'organisation est un quasi sacerdoce avec des règles strictes, sanctionné par un véritable contrat: ils s'engagent à prier tous les jours, à recevoir une formation, à faire de leur travail un service de Dieu et à participer à la tâche d'évangélisation de l'Eglise. Certains, comme Michel Montariol, décident d'opter pour le célibat même s'il ne s'agit pas d'un voeu solennel comme pour les prêtres.

Quant à la mortification avec des cilices (ceintures de crin), elle existe bel et bien. "Mais elle n'a rien à voir avec ce que décrit Dan Brown. Elle correspond à une tradition de l'Eglise catholique et n'est pas obligatoire", dit-il.

Implantée en France depuis 1947, l'Opus Dei compte 1.600 fidèles (85.000 dans le monde). Dirigée par l'abbé Antoine de Rochebrune, la prélature de l'Opus Dei est financée par des dons comme toutes les associations diocésaines


Etats-Unis : Opus Dei

Une croisade silencieuse

France 5, 15 mai 2006 par Ariane Dadier

[Texte intégral]

A l'occasion de la sortie en salles de l'adaptation cinématographique du Da Vinci Code, France 5 diffuse un documentaire sur l'Opus Dei, évoqué dans le best-seller de Dan Brown. "Partie en croisade pour sanctifier et rechristianiser le monde", l'OEuvre de Dieu représente l'un des mouvements les plus secrets et controversés de l'Eglise catholique. Après quatre ans d'enquête, Marcela Said et Jean de Certeau lèvent le voile sur le mystérieux fonctionnement de cette institution.

Avec près de 90 000 membres, l'Opus Dei est présent dans 80 pays, dont 21 pays de l'Union européenne. Devenu prélature personnelle de l'Eglise catholique, il dépend directement de l'autorité du pape, mais n'en demeure pas moins un sujet tabou.

Son fondateur, José María Escrivá de Balaguer, prêtre espagnol, a été canonisé par Jean-Paul II à Rome en octobre 2002. Cette image pieuse aurait tendance à faire oublier ses agissements passés. En 1974, huit mois après le coup d'Etat contre Salvador Allende, Escrivá de Balaguer, proche de Franco, se rend à Santiago, au Chili, pour "saluer la noble croisade contre le communisme totalitaire". Des prières destinées aux nouvelles autorités, celles d'Augusto Pinochet, autoproclamé président de la République...

Les auteurs de ce film ont recueilli les témoignages de personnes appartenant ou ayant appartenu à l'institution pour comprendre leurs motivations, leurs aspirations et le fonctionnement de cette organisation particulièrement bien implantée au Chili.

A première vue, l'Opus Dei donne un sentiment d'harmonie et de sérénité. Il fait de la spiritualité un signe d'excellence sociale, aspire à l'avènement d'une société propre, efficace et ordonnée. Entrer dans l'Opus Dei, c'est pénétrer dans un monde très hiérarchisé empreint de prière, d'obéissance, de soumission, de discipline. Les membres dits "surnuméraires" constituent plus de la moitié des effectifs.

Pour ces hommes et femmes mariés, "la sanctification des devoirs familiaux est au centre de la vie chrétienne". Aller à la messe tous les jours, avoir beaucoup d'enfants et offrir son travail à Dieu fait partie des engagements. Tenus de s'astreindre au sacrifice des petits conforts quotidiens, ces banquiers, avocats, professeurs, journalistes, ingénieurs et consorts obtiennent en contrepartie la promesse de la sainteté.

Une vie où ascétisme rime avec spiritualité

Quant à l'état-major de l'Opus, il se compose de membres "numéraires". Clercs ou laïcs, ces célibataires font voeu de chasteté et de pauvreté. Vivant en communauté dans des maisons dites "ordinaires" ou parfois dans leurs familles, ils versent l'intégralité de leur salaire à l'OEuvre.

Une de leurs missions consiste à convertir les adolescents en enseignant le catéchisme. Cette catégorie comprend à la fois l'élite de l'organisation, obligatoirement titulaire de doctorats, sans oublier les agrégés, aux diplômes moins prestigieux, et la sous-classe des auxiliaires, issus d'un milieu modeste et chargés des travaux ménagers dans les résidences de l'OEuvre.

En outre, l'Opus bénéficie de sa propre congrégation de prêtres. Derrière cette structure, souvent perçue par l'opinion publique comme une organisation qui infiltre les plus hautes sphères de l'Etat, se cache un réseau opaque. Officiellement, l'OEuvre n'a aucun bien. Pourtant elle possède, par l'intermédiaire de ses membres ou de sociétés dont l'identité n'est jamais révélée, des entreprises apostoliques, des écoles, des universités, des résidences, des fondations...

L'Opus en profite alors pour pratiquer la direction spirituelle sur ses adeptes, contrôler l'éducation et l'information. De l'école d'hôtellerie à Santiago où l'on forme la conscience des femmes de ménage à la prestigieuse école de commerce international de Madrid, Marcela Said Cares et Jean de Certeau révèlent un mécanisme redoutable de conquête des esprits et du pouvoir.

D'ailleurs la doctrine séduit de plus en plus d'entrepreneurs, qui voient dans l'Opus un lieu garantissant le succès personnel, financier, voire politique. Influent, l'Opus Dei - sans doute le plus puissant des groupes catholiques intégristes, selon les auteurs - prône un retour à l'ordre moral et un système élitiste, où les intérêts économiques imposent un silence d'or.

Ariane Dadier

Diffusion : mardi 16 mai 2006 à 14:35 (hertzien et TNT).

Durée : 52'
Auteurs et réalisateurs : Marcela Said Cares et Jean de Certeau
Production : Valparaiso Productions - Année : 2006 - Inédit

"Camino", le recueil d'Escriva de Balaguer

Pour avancer vers la sainteté et l'idéal de perfection, le "Père" en donne la recette dans Camino, traduit en plusieurs langues et vendu à 4 millions d'exemplaires. D'inspiration divine, ce recueil de 999 maximes rappelle avant tout les vertus de l'obéissance, de la discrétion et du prosélytisme.


Canada : Mormons fondamentalistes

Une école sauvée par une secte polygame

Nouvel Obs , 15 mai 2006 par Bet Duff-Brown

[Texte intégral]

Yahk, Canada (AP) - La petite école de Yahk, dans l'ouest du Canada, doit sa survie à une secte polygame déchirée par les querelles internes. Dans un effort pour briser leur isolement et leur image peu flatteuse, seize jeunes mormons fréquentent depuis cette année l'institution qui n'accueillait plus que trois élèves.

"Nous sommes normaux. On ne nous a pas lavé le cerveau", assure l'une des rares mères à parler aux journalistes, Rita Palmer, dont quatre des huit enfants sont maintenant inscrits à l'école publique.

"Cette école est un catalyseur d'espoir", affirme Linda Allred, seule enseignante de l'école de Yahk, en Colombie-Britannique. "La politique des écoles publiques est d'accepter tout le monde, musulmans, bouddhistes, catholiques."

Et maintenant, cette tolérance inclut une secte fondamentaliste mormone dont l'un des principaux dirigeants est activement recherché par le FBI, la police fédérale américaine. Avec Oussama ben Laden, Warren Jeffs est l'un des dix hommes les plus recherchés des Etats-Unis, pour le viol d'un enfant en Arizona (sud-ouest). Mais "on ne peut pas punir les enfants pour les péchés de leurs parents", rappelle le directeur administratif de l'école de Yahk, John Kettle.

Ce sont les récentes querelles entre mormons polygames -excommuniés par l'église mormone aux Etats-Unis- qui ont poussé l'un des dirigeants réfugié dans les Rocheuses canadiennes, Winston Blackmore, à lutter contre cette image peu flatteuse de sa secte. "Nous essayons simplement de vivre selon les fondements de notre foi", a-t-il expliqué à l'agence Associated Press. "Si nous faisions du mal, nous serions les premiers à corriger nos erreurs."

Soucieuse de contrer les critiques de l'autre camp, une femme n'hésite pas à faire visiter l'école mormone de Bountiful, village fondé en 1947 dans les Rocheuses par quatre familles suivant les enseignements originaux du fondateur mormon John Smith. Dans une classe, une douzaine d'enfants silencieux apprennent la grammaire en copiant la phrase écrite au tableau: "Durant l'été 1846, des milliers de saints ont voyagé jusqu'en Iowa..."

Bien que la polygamie soit illégale au Canada depuis 1878, des mormons y ont fui afin de continuer de vivre à leur façon, avec de nombreuses épouses. Pour l'instant, la police canadienne n'est pas intervenue, une enquête menée pendant 18 mois n'ayant pu prouver aucun crime. "Nous n'avons entendu que des rumeurs et nous tentons de voir s'il y a du vrai. Mais peu de gens sont prêts à nous aider et nous fournir des informations", explique un représentant de la police montée, le sergent John Ward.

Selon les quelques transfuges de la secte, Winston Blackmore a épousé 28 femmes dont il aurait eu 102 enfants, informations qu'il refuse de confirmer. L'une de ces transfuges, Debbie Palmer, vit maintenant en Saskatchewan (centre du Canada) après avoir fui la secte en 1988. Elle craignait que son troisième mari n'abuse de sa fille âgée alors de 13 ans. La femme dit avoir été mariée pour la première fois à 15 ans avec un homme âgé de 57 ans. En plus de sa mère biologique, elle a eu 5 autres mères, 46 frères et soeurs, 3 maris, 8 enfants et 86 beaux-enfants.
La secte enseigne aux fillettes les bienfaits de la polygamie et des mariages avec les hommes âgés pour avoir droit à une vie éternelle heureuse .


France : Instinctothérapie

Enlèvement d'enfant franco-suisse sur fond de pratiques sectaires

AFP, 16 mai 2006

[Texte intégral]

PARIS - Un homme du sud-est de la France accuse son ex-compagne suisse d'avoir enlevé leur enfant pour pouvoir continuer à le soumettre à l'instinctothérapie, mouvement sectaire dont elle est adepte et qui préconise un régime alimentaire potentiellement dangereux, a-t-on appris mardi auprès de son avocate.

L'affaire doit passer en audience le 24 mai devant le tribunal de Baden, en Suisse, où l'enfant, aujourd'hui âgé de 17 mois, a été emmené par sa mère en janvier après avoir été enlevé en pleine nuit à La Cadière d'Azur (Var) avec la complicité d'un autre adepte de ce mouvement, a indiqué à l'AFP l'avocate, Me Line N'Kaoua, du barreau d'Aix-en-Provence
.
Une demande de retour en France de l'enfant, dans le cadre de la Convention de la Haye, a été présentée.

L'instinctothérapie, classée comme secte dans le rapport parlementaire de 1995, enjoint aux adeptes de ne manger que de la viande et du poisson crus ainsi que des fruits et légumes non épluchés et non lavés. Toute prise de médicaments et toute vaccination sont interdites.
"L'enfant semble réellement en danger du fait d'une malnutrition et d'un manque de soins", a noté l'avocate, ajoutant que "la mère communique sur un forum avec un nommé Thomas et donne des informations inquiétantes", notamment sur des diarrhées ou des fièvres de l'enfant.

Le gourou de l'instinctothérapie, Guy Claude Burger, a été condamné le 4 juillet 2003 par la cour d'assises de l'Essonne à 15 ans de réclusion criminelle pour viols, viols aggravés et corruption de mineurs. Le tribunal correctionnel de Chaumont (Haute-Marne) avait condamné en octobre 2002 une adepte de l'instinctothérapie dont la petite fille a pu être sauvée in extremis alors qu'elle se trouvait dans un état de dénutrition avancée


France : Sectes

Trois questions à... Jean-Michel Roulet, préfet, président de la Miviludes

Localtis info (*), 16 mai 2006 par Marc Horwitz

[Texte intégral]

Préfet et président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Jean-Michel Roulet attire l'attention des élus locaux et de leurs services sur la nécessité de détecter les risques de dérives sectaires. Il leur demande une vigilance de tous les instants.
 
La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient de rendre au Premier ministre son rapport annuel. Il met l'accent sur la nécessité de protéger les enfants face à l'emprise sectaire, souligne l'engouement qui existe aujourd'hui pour les "alter-médecines" ou encore s'inquiète du rôle que jouent les grandes organisations sectaires multinationales qui s'introduisent au coeur des entreprises. 

- Localtis.info : Si, face au risque de dérives sectaires, la vigilance de l'Etat est une nécessité absolue, qu'attendez-vous des collectivités territoriales ?

- Jean-Michel Roulet : Les collectivités territoriales doivent elles aussi se mobiliser car les mouvements sectaires agissent au quotidien, sur l'ensemble du territoire. Le métier de maire est le plus exposé. Son action doit être régie par le principe de précaution et dans le domaine qui est le nôtre, sa vigilance ne doit pas se relâcher. Il a en face de lui des gens qui avancent à visage masqué. Ils sont d'abord sympathiques et proposent des solutions à quelques-uns des problèmes que rencontrent tous les élus. Ces derniers sont tentés de les accueillir favorablement.

C'est bien là qu'est le risque quand on sait que l'enfance ou le soin sont parmi les principales cibles des mouvements sectaires. Aide aux familles, soutien scolaire pour les enfants, demande de prêt de locaux... ils sont très présents. Ils agissent souvent sous couvert d'une association, mais parfois c'est une personne seule à qui l'on fait confiance en tant que prestataire de service pour organiser la vie extrascolaire, les loisirs...  qui se révèle affiliée à une secte. Ce n'est pas répréhensible en soi et la liberté de conscience est un droit absolu ; ce qui est dangereux, c'est l'excès de prosélytisme et le risque d'embrigadement. Le maire et ses services doivent aussi être vigilants quant à l'obligation de scolarité et l'obligation de vaccination.

Autre domaine investi par les mouvements sectaires, le champ de la santé intéresse directement le maire quand celui-ci est président du conseil d'administration de l'établissement hospitalier de sa commune. Bénévoles, des membres de certains mouvements font de l'accompagnement de personnes en fin de vie d'une façon qui est rarement désintéressée. Ils se rapprochent aussi de leurs familles. Les soignants fragilisés par des conditions de travail difficiles sont également leur cible. Ils peuvent, tout à fait officiellement, organiser des stages de formation professionnelle, mais ils peuvent également s'adresser à chaque soignant en particulier et l'inviter à participer à des sessions de week-end où ils prétendent lui apprendre à échapper au stress.

Nous appelons aussi à la vigilance pour ce qui a trait au risque d'infiltration des services communaux. Une fois installé "dans les murs", les membres affiliés à une organisation sectaire pourront jouer un rôle de "facilitateur" pour obtenir un permis de construire, une subvention, un prêt de salle...

Ce qui se passe au niveau communal se décline au niveau départemental, dans les collèges et les lycées pour le soutien aux élèves, dans les établissements pour personnes âgées, pour l'agrément des assistantes maternelles... L'action sociale des conseils généraux est une manne financière qui "intéresse" les mouvements sectaires. Les Conseils régionaux n'échappent pas aux risques en particulier dans des domaines comme l'emploi et la formation. 

- Localtis.info : Quelle aide la Miviludes peut-elle apporter aux maires et aux agents territoriaux ?

- Jean-Michel Roulet :   Nous avons une convention avec le CNFPT et nous pouvons proposer des formations qui vont permettre aux élus comme aux agents publics de repérer des agissements répréhensibles, d'identifier des groupes à risques et de faire face en discernant ce qui relève du domaine privé et ce qui appelle une réponse des pouvoirs publics. Notre mission est aussi de les aider à s'informer en répondant à leurs questions. Nous voulons aussi être au plus près des élus locaux car c'est souvent à eux que les victimes des sectes ou les familles s'adressent en premier lieu. Pour nous, la remontée de ces informations de terrain est essentielle. 

- Localtis.info : N'exagère-t-on pas le problème des dérives sectaires ? Ne s'agit-il pas finalement d'un phénomène marginal ?

- Jean-Michel Roulet :   Il faut à cette question répondre sans ambiguïté : non. Quelle que soit la taille de la collectivité, les élus et leurs services doivent faire preuve de la plus grande vigilance. Ils peuvent en effet être confrontés à des situations inconfortables quand ils sont conduits à licencier une personne ou qu'ils veulent rompre un contrat passé avec une association ou une entreprise qui se révèlent proches d'un mouvement sectaire ou lorsqu'ils refusent le prêt d'une salle municipale parce qu'ils suspectent le demandeur de dérives sectaires. S'ils se bornent à invoquer la croyance ou l'appartenance de la personne ou de l'organisation à telle doctrine, sans fonder leur  décision sur des dérives clairement établies, sur les dangers des pratiques mises en œuvre, celle-ci  risque d'être sanctionnée par la justice et en tout cas d'être condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme.


Certes il ne faut pas dramatiser les risques de dérives sectaires, mais il faut savoir qu'aux côtés de la dizaine d'organisations multinationales connues, il existe des centaines de mini-réseaux implantés sur l'ensemble du territoire.

 (*)
Site de la Caisse des Dépôts, réservé à l'information des collectivités territoriales et des établissements publics de coopération intercommunale)


Etats-Unis : Mormons Fondamentalistes

L'Utah réaffirme l'interdiction de la polygamie

EDICOM , 16 mai 2006

[Texte intégral]

La Cour suprême de l'Utah, dans l'oeust des Etats-Unis, a réaffirmé le principe de l'interdiction de la polygamie. Elle a rejeté le recours du membre d'une secte condamné en 2003 pour ce motif.

Rodney Hans Holm affirmait que sa condamnation était anticonstitutionnelle, car elle entrait en contradiction avec son droit à pratiquer sa religion. Cet ancien policier est membre de l'Eglise fondamentaliste de Jésus-Christ des saints du dernier jour (FLDS), un schisme de l'Eglise des Mormons, dont certains membres pratiquent la polygamie.

Cette pratique est illégale depuis 1862 aux Etats-Unis et abandonnée par les mormons en 1890, alors que l'Utah n'était pas encore un Etat américain.

L'accusé avait été condamné en 2003 pour infraction à la loi sur la polygamie et pour avoir entretenu des relations sexuelles avec une mineure: il avait "épousé" lors d'une cérémonie sans valeur juridique la petite soeur de sa première femme, alors qu'elle n'avait que seize ans.

M. Holm avait été condamné à cinq ans de prison et 3000 dollars d'amende, peine ensuite commuée en trois ans de mise à l'épreuve, dont un an avec l'obligation de dormir en prison, et 200 heures de travaux d'intérêt général. Les juges ont rejeté mardi tous les arguments avancés par M. Holm.


Canada : Eglise internationale du Christ

Le procès de Nathalie Gettliffe se tiendra devant un jury populaire

AFP via Yahoo, 18 mai 2006

[Texte intégral]

VANCOUVER - La Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada depuis le 11 avril dans une affaire de garde d'enfants, a choisi d'avoir un procès devant un jury populaire, ce qui pourrait en retarder la date, ont indiqué mercredi des sources judiciaires.

Les autorités avaient indiqué que le procès de la jeune femme enceinte de quelque cinq mois et emprisonnée dans un centre de détention à Surrey, en banlieue de Vancouver, sur la côte ouest canadienne, pourrait débuter en juillet devant un tribunal provincial. Mais un procès avec un jury doit se tenir devant une instance supérieure souvent surchargée, ce qui pourrait prolonger la détention de Nathalie Gettliffe en attendant le procès.

Le ministère public et l'avocate canadienne de Mme Gettliffe doivent se rencontrer le 24 mai pour fixer la date du procès. Nathalie Gettliffe, 35 ans, fait face à une peine maximale de 10 ans de prison pour l'enlèvement en 2001 de ses deux enfants, Maximilien et Joséphine, aujourd'hui âgés respectivement de 12 et 11 ans.

La semaine dernière, la juge Margaret Rae de la Cour provinciale de Colombie-Britannique avait rejeté sa demande en remise en liberté conditionnelle. La jeune femme avait été interpellée par la police canadienne en avril, lors de son arrivée au Canada, pays qu'elle avait fui en 2001 pour la France en compagnie de ses deux enfants. Elle avait alors expliqué vouloir soustraire ces derniers à l'influence négative de leur père Scott Grant, un adepte de l'Église Internationale du Christ, considérée comme un "mouvement sectaire" selon un rapport parlementaire français datant de 1996, et légale au Canada. Suite à ce départ précipité pour la France de Nathalie Gettliffe avec ses deux enfants, un tribunal de Colombie-Britannique avait lancé en 2001 un mandat d'arrêt international contre elle. Ce mandat avait été levé en 2004 et une médiation se poursuivait concernant les modalités de garde des deux enfants.

Toutefois, malgré la levée des charges au civil, le ministère public de la Colombie-Britannique pouvait toujours porter des accusations au pénal contre la jeune française, ce qu'il a fait. Son ex-époux, Scott Grant, un Canadien âgé de 40 ans, se plaint que la France n'ait pas renvoyé au Canada ses deux enfants, malgré des décisions judiciaires en ce sens dans les deux pays. "La France ne semble pas du tout se préoccuper de la question du retour des enfants", a-t-il déclaré mercredi.

Dans une lettre adressée au Consul général de France à Vancouver et datée du 8 mai, Mme Gettliffe s'était plainte de n'avoir pas encore pu, à cette date, parler au téléphone à ses enfants et à son nouveau compagnon français Francis Gruzelle. Dans cette lettre, elle disait également avoir eu à "subir un confinement" dans une cellule à la suite d'un conflit entre certaines détenues auquel elle était étrangère. Elle dénonçait également "l'incapacité de l'administration de la prison à faire respecter les règles de conduite basiques" dans cet établissement.


France : Scientologie

Les directeurs d'hôpital alertent sur les actions d'une organisation proche de l'Eglise de scientologie

APM , 18 mai 2006

[Texte intégral]

RENNES, 18 mai (APM) - L'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm) a dénoncé les actions d'une association proche de l'Eglise de Scientologie qui diffuse des informations sur la dangerosité de la psychiatrie.

Dans un communiqué diffusé mardi, l'association des directeurs d'hôpitaux alerte sur la multiplication des manifestations de la Commission des citoyens pour les Droits de l'Homme qui organise des campagnes d'information pour dénoncer "les abus de la psychiatrie".

Emanation de l'Eglise de Scientologie, considérée comme une secte, la Commission des citoyens édite depuis plusieurs années de nombreux rapports et brochures cherchant à accréditer sa thèse selon laquelle la psychiatrie est une discipline dangereuse.

Souhaitant "exposer les violations des droits de l'homme commises en psychiatrie et assainir le domaine de la santé mentale", la Commission des citoyens alerte le public, en organisant des expositions sur la voie publique, sur la hausse du nombre d'hospitalisation d'office.

Elle dénonce "l'imposture de la psychiatrie" en indiquant que les traitements en psychiatrie connaissent un taux de réussite de moins de 1%.

Sur son site internet, l'association dénonce "les traitements nuisibles de la psychiatrie" et indique que "10.000 personnes dans le monde meurent chaque années des suite d'électrochocs" et que "toutes les 75 secondes, un citoyen du monde est interné dans un établissement en psychiatrie".

Craignant que les citoyens ne se laissent "abuser", l'Adesm rappelle dans son communiqué que les problèmes de psychiatrie sont couverts par des personnels de santé dans le cadre d'une déontologie et sont assurés dans des établissements régis par des règles strictes, notamment pour ce qui concerne les hospitalisations sous contraintes.


Canada : Opus Dei

Une présence notable dans les écoles et universités

Cyberpresse, 19 mai 2006 par Mathieu Perreault

[Texte intégral]

Des écoles secondaires, des ccolonies de vacances pour adolescents, des programmes d'aide aux devoirs et aux enfants défavorisés, des résidences universitaires: les activités éducatives de l'Opus Dei sont nombreuses au Canada.

À Montréal seulement, l'Opus Dei, ses membres ou ses «coopérateurs» s'occupent de deux résidences universitaires: pour les garçons près de l'Université McGill, pour les filles près de l'UdeM. Sans compter un programme de tutorat pour jeunes du secondaire, et d'un séminaire d'une semaine pour préparer les adolescents aux études postsecondaires et à devenir «de bons pères de famille».

La directrice du bureau de presse de l'Opus Dei, Isabelle Saint-Maurice, assure que les programmes pour adolescents ne visent pas à recruter de futurs membres. «Sur les 500 jeunes suivis depuis 10 ans par le programme de tutorat à Toronto, aucun n'est devenu membre ou coopérateur», affirme-t-elle. «Par contre, c'est sûr que plusieurs jeunes se sont rapprochés de leur foi.»

En Ontario, l'Opus Dei compte de plus une école pour filles, Hawthorne, à Toronto (qui va de la maternelle à l'université), une résidence universitaire aux règles très strictes, ainsi qu'une colonie de vacances, Chilawee Trails, qui offre de la «formation spirituelle et morale». Sur le site de la colonie, on peut lire qu'une ancienne élève a gagné un prix à un concours appelé Un prêtre qui a eu un impact sur ma vie.

Au Canada, l'Opus Dei compte 20 prêtres et 600 membres, dont 220 au Québec, et plus de 1500 «coopérateurs». Le groupe est arrivé au Canada en 1957, à l'invitation du cardinal Paul-Émile Léger, qui venait de faire un voyage en Espagne. La paroisse Saint-Ambroise, dans la Petite-Patrie, a été confiée en 1989 à un prêtre de l'Opus Dei par l'archevêché de Montréal. Il y a sept centres à Montréal, quatre pour les femmes et trois pour les hommes, dont le siège social de l'avenue des Pins. L'Opus Dei a aussi fait construire, au coût de 10 millions, un centre de retraite à Coteau-du-Lac, le manoir Beaujeu.

L'une des accusations les plus courantes contre l'Opus Dei est qu'elle «contrôle» plusieurs politiciens, juges et dirigeants d'entreprise. Selon Mme Saint-Maurice, seuls deux politiciens municipaux, dont l'ex-conseillère montréalaise Louise O'Sullivan, et deux hauts cadres montréalais, dont une avocate de la Sun Life, sont coopérateurs. «Il y a aussi mon frère Yves, qui dirige une commission scolaire près de Québec», dit-elle.

L'Opus Dei s'appuie sur plusieurs organismes de charité, dont la plus importante est la Fondation pour la culture et l'éducation, selon Mme Saint-Maurice. Selon le gouvernement canadien, cet organisme avait en 2004 trois millions de revenus, essentiellement des dons, 16 millions d'actifs et 10 millions de passif.

Selon un récent article de Canwest News Service, l'Opus Dei compterait une dizaine d'autres organismes de charité au pays. Cela pourrait porter ses actifs entre 20 et 50 millions, ce qui serait compatible avec la taille de l'Opus Dei ailleurs en Amérique du Nord.

Aux États-Unis, selon le vaticaniste John Allen, l'Opus Dei a 3000 membres, 85 000 coopérateurs et 344 millions $US d'actifs. Mais ce chiffre sous-estime la réelle capacité financière de l'Opus Dei, selon l'abbé James Martin, de la revue jésuite America, puisque ses coopérateurs connaissent souvent des gens riches disposés à financer certains projets.


Roumanie : Religions

Nonne roumaine crucifiée: le prêtre "exorciste" déféré en justice

AFP, 19 mai 2006

[Texte intégral]

BUCAREST - Le prêtre roumain Daniel Corogeanu, à l'origine du décès d'une nonne lors d'un rituel d'"exorcisme" en juin dernier, a été déféré en justice, a annoncé vendredi le Parquet général.

Le prêtre et quatre religieuses du monastère de Tanacu (est) sont accusés d'avoir "privé de liberté" et "soumis à de mauvais traitements" la religieuse Irina Cornici, 23 ans, morte après avoir été baillonnée, enchaînée sur une croix et privée d'eau et de nourriture pendant plusieurs jours.
Selon le réquisitoire, "durant l'enquête, les inculpés ont reconnu les faits mais ont affirmé avoir été motivés par le souhait de délivrer la victime des mauvais esprits qui la possédaient".

L'autopsie a révélé de nombreuses "lésions traumatiques" sur le corps de la jeune femme et le médecin légiste a conclu à l'existence d'un "lien direct entre l'immobilisation de la victime à l'aide d'une chaîne et son décès", selon la même source.

Les inculpés ont par ailleurs privé "intentionnellement" de traitement soeur Irina, qui souffrait d'une maladie psychique, se substituant ainsi au médecin, a ajouté le Parquet.

Arrêtés une semaine après le décès de la jeune femme, les cinq inculpés avaient été relâchés un mois plus tard pour "vices de procédure".
Ils seront jugés par le tribunal de Vaslui (est).


Vatican : Religions

Le fondateur des légionnaires du Christ sanctionné

Le Nouvel Obs, 20 mai 2006

[Texte intégral]

Le père Marcial Maciel, accusé de pédophilie par des membres qui avaient rejoint la Légion du Christ enfants, est prié de se retirer de sa congrégation.

Le Vatican a fait savoir par un communiqué qu'il a demandé vendredi 19 mai au père mexicain Marcial Maciel, 85 ans, fondateur des Légionnaires du Christ, une congrégation ultraconservatrice proche du Vatican, et accusé de pédophilie, d'abandonner toutes ses responsabilités dans cette congrégation.
"La Congrégation pour la doctrine de la foi (...) a décidé, tenant compte de l'âge avancé de père Maciel et de sa santé fragile, de renoncer à tout procès canonique et d'inviter le père à une vie discrète de prière et de pénitence, renonçant à tout ministère public", indique un communiqué du Vatican.
La Congrégation pour la doctrine de la foi a reçu dès 1998, à une époque où son chef était alors le cardinal Joseph Ratzinger, élu pape en 2005, des accusations de pédophilie contre père Maciel.

Approbation de Benoît XVI

Fondée en 1941 au Mexique, La Légion du Christ est aujourd'hui établie dans 20 pays, revendique 500 prêtres (Légionnaires), 2.500 séminaristes, 65.000 membres et gère 12 universités.
Père Maciel a renoncé en décembre 2004 à diriger l'organisation et le père mexicain Alvaro Corcuera lui a succédé.
La décision concernant père Maciel, prise par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal William Levada, a été "approuvée" par le pape Benoît XVI, précise le communiqué.

Accusations de pédophilie

"Indépendamment de la personnalité du fondateur", le Vatican "reconnaît avec gratitude l'apostolat des Légionnaires du Christ", assure cependant le communiqué.
L'image de l'organisation est entachée par les accusations de pédophilie portées contre le père Maciel par certains de ses anciens membres qui ont rejoint la Légion du Christ alors qu'ils étaient enfants.
Marcial Maciel a toujours récusé les accusations qui remontent aux années 50. Les plaignants expliquent leurs accusations tardives - 1997 pour les premières - par la difficulté de rompre le silence, règle d'or des légionnaires.
Le défunt pape Jean Paul II avait cependant une grande estime pour cette organisation et il avait rendu un hommage appuyé à père Maciel en janvier 2005, dans un message de félicitations à son successeur.
"Vous avez eu la chance de vivre 64 ans sous la conduite de votre fondateur. Ainsi vous avez grandi et vous vous êtes développés. Maintenant vous allez poursuivre votre chemin guidés par votre nouveau directeur général, mais vous allez encore bénéficier de la paternelle affection et de l'expérience du père Maciel", écrivait Jean Paul II dans son message.


Mexique : Religions

La sanction du Vatican ne répare pas le mal

AFP, 21 mai 2006

[Texte intégral]

La sanction du Vatican ne répare pas le mal, selon les victimes

MEXICO - Deux des victimes qui ont accusé d'abus sexuels le fondateur des "Légionnaires du Christ", Marcial Maciel, ont estimé ce week-end que la sanction annoncée par le Vatican ne répare pas le mal infligé durant des dizaines d'années à quelques 200 enfants.

Le Vatican a demandé vendredi au père mexicain Marcial Maciel, 85 ans, fondateur de la congrégation ultra-conservatrice, et accusé de pédophilie, d'abandonner toutes ses responsabilités dans cette congrégation proche du Vatican. Le Vatican renonce "à tout procès canonique et invite le père à une vie
discrète de prière et de pénitence, renonçant à tout ministère public"
, selon un communiqué.

"D'une part la sanction est très grave, et de l'autre trop faible, car, en lui interdisant de célébrer la messe, on ne répare en rien les maux incroyables infligés", a déclaré à l'AFP José Barba, un ex-légionnaire qui avait porté l'affaire à Rome.

Selon lui, "il importe beaucoup plus à l'Eglise l'opinion de beaucoup de gens qui envoient beaucoup d'argent au Vatican et qui sont très puissants".

Jose Barba, âgé aujourd'hui de 69 ans et professeur de politique internationale, est l'une des dix victimes qui ont décidé en 1998 de révéler les abus sexuels qu'ils avaient subis alors qu'ils étudiaient dans les années 50
dans un séminaire en Italie dirigé par Marcial Maciel.

Marcial Maciel a toujours récusé ces accusations.

Pour Jose Barba, le prêtre aurait dû être excommunié. "L'ex-communication aurait eu une conséquence de type pastorale impressionnante, car les gens auraient retiré leurs enfants des collèges de la congrégation" touchant ainsi à la puissance économique des "légionnaires", explique-t-il.

Il reconnaît toutefois que la mesure est "un pas nécessaire pour donner certaine crédibilité au pontificat" du pape Benoît XVI. Il accuse le pape Jean Paul II "d'avoir couvert Maciel alors qu'il avait les informations depuis des dizaines d'années".

Saul Barrales, qui a passé 13 ans dans la Congrégation, considère que la décision du Vatican est "tiède". Il aurait aussi souhaité que Maciel soit excommunié; "Je n'ai pas été ordonné prêtre, dit-il, car un jour j'ai refusé de continuer de faire des piqûres de morphine à Marcial Maciel". "Après les injections, il était dans un état de joie et nous disait: touche-moi", raconte-t-il.

"Je crois qu'il y a eu environ 200 victimes, abusés de toutes les formes possibles", affirme Jose Barba qui conclut que rien ne justifie "l'homosexualité, les penchants maladifs pour le sexe et les abus sur les mineurs" du fondateur de la congrégation.


France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah avaient tu le viol d'un enfant

Le Parisien, , 22 mai 2006 par Frédéric Naizot

[Texte intégral]

Assises/Sannois
Les pratiques sectaires des Témoins de Jéhovah dévoilées en cour d'assises. Le procès qui s'ouvre aujourd'hui à Pontoise va donner un coup de projecteur sur une « Eglise » qui agit en marge des institutions, dans le secret, jusqu'à dissimuler pendant treize ans aux yeux de la justice le viol présumé d'une enfant de 11 ans. Cest la justice interne de la secte* qui avait traité le dossier, excluant un an le « fautif», membre de la Salle du royaume d'Argenteuil. Celte procédure parallèle sera abordée lors des deux jours du procès.

Il a fallu que la jeune victime porte plainte à l'âge adulte, en 2001, pour que le dossier éclate enfin et finisse par conduire Joël G_ 35 ans, devant la cour d'assises. Les Témoins de Jéhovah n'ont pas été poursuivis dans cette affaire, au ternie des investigations menées par les gendarmes : la non-dénonciation du crime a été prescrite, les faits remontant à 1989.

Constitution d'un « comité Judiciaire »

Cétait lors d'une tournée classique des immeubles pour les membres de la secte. Accompagné de Joël G-, Laura fait du porte-à-porte à Sannois dans le cadre d'une « mission d'évangélîsation ». En fin de journée, il avait emmené l'enfant chez lui et l'aurait violée. La victime l'avait raconté à sa mère le soir même. Mais ses parents, comme l'Eglise, cacheront la vérité à la justice. Ils mettent l'auteur entre les mains des Anciens de la communauté qui vont prendre en main le dossier, constituant un « comité judi­ciaire », qui interrogera Laura. Ses parents, très impliqués dans la secte — son père était l'un des dirigeants —, garderont aussi le silence. Pour eux, seuls les Témoins de Jéhovah devaient juger l'auteur des faits. Joël G. est finalement placé en garde à vue en avril 2002. Son explication : l'enfant s'était montrée entreprenante, il n'avait pas su résister, évoquant « une morphologie avancée ». Sur plusieurs années, l'enquête allait mener les gendarmes à Argenteuil, où ils purent établir l'existence du « comité judiciaire », en auditionnant ses membres. Malheureusement, aucun procès-verbal des auditions n'a pu être retrouvé lors de la perquisition effectuée en jan­vier 2003. Seule découverte, les fiches d'exclusion et de réintégration. Les investigations seront poussées jusqu'à Louviers (Eure), le siège na­tional des Témoins de Jéhovah, sans plus de résultat, en mars 2005. Le bureau des affaires religieuses indi­quant que les PV sont détruits peu après leur arrivée.

Selon les Témoins de Jéhovah, ce n'est qu'à partir de 1994 et la créa­tion de ce bureau que les ministres du culte sont obligés de prendre en charge les dénonciations à la justice de faits graves, au cas où celles-ci ne seraient pas faites par les parents. Une ligne de conduite répétée ven­dredi par le siège national : « La première priorité du ministre du culte est de protéger l'enfant, puis de saisir les autorités. Les Témoins de Jéhovah n'ont jamais demandé de cacher des faits de cette gravité. Les ministres du culte ont toujours été amenés à coopérer avec les autorités judiciaires. »

* Les Témoins de Jéhovah ont été mentionnés en France parmi tes mouvements sectaires par la commission d'enquête parlementaire sur les sectes de 1995. Le rapport classe les Témoins de Jéhovah parmi les " mouvements apocalyptiques".

 

« Je n'ai jamais été déclarée comme victime »

LAURA*, 27 ans, partie civile

- Quand avez-vous décidé de porter plainte ?
- Laura. Cest à l'adolescence, en consultant des psy­chologues, que j'ai commencé à y songer. - - Pendant des années j'y ai pensé. J'ai aussi toujours occulté ce qui s'était passé. Ce n'est pas boa II faut crever l'abcès. Je me suis lancée toute seule. Une façon de m'avouer que cela m'était bien arrivé. Dans les témoins de Jéhovah, je n'ai jamais été déclarée comme ayant été victime d'un viol.

- Vous en voulez à vos parents de n'avoir pas porté plainte ?
- Bien sûr. Mais pas au point de porter plainte contre eux. Mon père était alors l'un des responsables du groupe d'Argenteuil. L'affaire, on n'en parie jamais. Le procès va nous permettre de nous exprimer les uns avec les autres.

- La justice interne ?
- Lorsque l'on est Témoin de Jéhovah, on ne ressent pas d'injustice à être traitée par la justice interne. Nous sommes tellement conditionnés. Le châtiment maxi­mum, c'est l'exclusion. Rien ne peut arriver de pire. Il faut savoir que les Témoins de jéhovah fonctionnent sur la délation. On est invités à dénoncer ceux qui ne font pas ce qu'il faut. Par contre, on ne dénonce jamais à l'extérieur.

- Est-ce une secte ?
- J'ai eu du mal à l'admettre. J'ai vraiment quitté les Témoins de Téhovah à l'âge de 17 ou 18 ans. Même si je n'étais déjà plus pratiquante
à 100 %, j'étais vraiment conditionnée. Ils sont les gentils. Le monde autour, ce sont les méchants. On met du temps à en sortir vraiment. Cest la vie dans le péché, la crainte de l'apocalypse réservée aux méchants. Je m'en suis tout à fait rendue compte un jour. Une amie fait une thèse sur les sectes et souhaitait m'interroger. Après l'entretien, nous avons relu les notes et je me suis rendue compte que je n'avais jamais prononcé le mot de secte. Je faisais tous les détours possibles. Aujourd'hui, j'ai plein de choses à rattraper. Je n'avais pas de contacts à l'extérieur. Pas de colonies de vacances, pas d'anniversaires, pas de Noël. J'ai été impatiente. Maintenant, je me dis que j'ai toute la vie devant moi. J'arrive à me dire que la fin du monde n'est pas pour maintenant.
Fr.N.
• Le prénom a été changé


France : Actualités diverses

Un gourou mis en examen

AFP, 22 mai 2006

[Texte intégral]

Un gourou mis en examen en Haute-Loire pour avoir escroqué des crédules

CLERMONT-FERRAND) - Un magnétiseur, qui se faisait appeler "maître Kamachi", a été mis en examen vendredi par le parquet du Puy-en-Velay pour avoir soutiré de l'argent à des personnes en état de faiblesse psychologique, a-t-on appris lundi auprès des gendarmes.
Depuis 2005, l'homme organisait en Haute-Loire des séminaires destinés à "ressentir du bienfait", qu'il facturait 260 euros par participant. Selon les gendarmes, il aurait reçu au moins 200 chèques dans ce cadre.
"Il s'adressait à des personnes qui étaient prêtes à l'entendre et qui avaient une faiblesse psychologique", a expliqué le capitaine Thierry Colomban, commandant de la compagnie de gendarmerie d'Yssingeaux (Haute-Loire).

Le gourou, qui a été écroué à la prison du Puy-en-Velay, avait par exemple convaincu ses victimes qu'une des ses colères avait provoqué le tsunami qui a ravagé les côtes du sud-est asiatique fin décembre 2004.
Sept personnes ont porté plainte contre lui.


Canada : Eglise internationale du Christ

Nathalie Gettlife transférée dans une prison au régime moins sévère

Radio France , 25 mai 2006

[Texte intégral]

La Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada depuis le 11 avril dans une affaire de garde d'enfants, a été transférée dans une prison où le régime de détention est moins sévère, ont indiqué jeudi des membres de sa famille.Son oncle Valentin Aguirre a déclaré que Mme Gettliffe, qui est enceinte, lui avait téléphoné mercredi pour lui annoncer son transfèrement au centre correctionnel Alouette River de Maple Ridge, en Colombie-Britannique (ouest du Canada).Le nouveau compagnon de Mme Gettliffe, Francis Gruzelle, a de son côté informé l'AFP en France avoir été informé du transfert par l'avocate canadienne de Mme Gettliffe, Me Deanne Gaffar."Il s'agit de la première bonne nouvelle depuis 45 jours", a dit M. Gruzelle, se déclarant soulagé. Il avait à  plusieurs reprises exprimé son inquiétude sur l'état de santé de sa compagne, enceinte et qui a connu des grossesses à  problèmes.

Mme Gettliffe qui fait face à  une peine maximale de 10 ans de prison pour l'enlèvement en 2001 de ses deux enfants, Maximilien et Joséphine, aujourd'hui âgés respectivement de 12 et 11 ans, attend que soit fixée la date de son procès.

Une décision à  ce sujet doit intervenir le 31 mai, après avoir été reportée mercredi. Mme Gettliffe a demandé à  être jugée par un jury populaire.Elle a en outre demandé que son procès se déroule en français, a indiqué jeudi une porte-parole du bureau du procureur, Carol Carman, précisant que cela risquait de le retarder."C'est son droit de demander cela, mais cela prendra un certain temps pour trouver des jurés francophones", dans une province anglophone, a-t-elle ajouté.Un porte-parole des autorités judiciaires de Colombie-Britannique, Bruce Bannerman, n'a pas voulu confirmer le transfèrement de Mme Gettliffe, soulignant que la législation canadienne lui interdisait de donner des informations sur les mouvements de prisonniers.Mais il a indiqué que les conditions de détention du centre d'Alouette River étaient plus souples que celles de la prison de Surrey, où Mme Gettliffe était détenue jusque là ."Il y a plus de liberté de mouvement", a-t-il dit en précisant que les détenues avaient des télévisions dans les cellules et un accès facile à  des téléphones.Dans une lettre au consul général de France à  Vancouver, datée du 8 mai, et dont M. Gruzelle avait fait parvenir une copie à  l'AFP, Mme Gettliffe s'était plainte de ses conditions de détention à  Surrey.Elle disait n'avoir à  l'époque pas encore pu parler au téléphone ni à  ses enfants, demeurés en France, ni à  son compagnon. Elle indiquait aussi avoir eu à  "subir un confinement" dans une cellule à  la suite d'un conflit entre certaines détenues, auquel elle était étrangère, et dénonçait "l'incapacité de l'administration de la prison à  faire respecter les règles de conduite basiques" dans cet établissement.


Chili : Sectes (Colonia Dignidad)

Le chef de la Colonia Dignidad condamné à vingt ans

Le Figaro , 26 mai 2006

[Texte intégral]

Chili. Un ancien nazi qui avait fondé une colonie allemande au Chili a été condamné avant-hier à vingt ans de prison pour maltraitance sexuelle d'enfants.

Paul Schäfer, 84 ans, a été reconnu coupable d'avoir molesté et torturé 25 enfants. Il a également été condamné à payer 1,4 million de dollars aux victimes.

La Colonia Dignidad, une secte aujourd'hui démantelée, a été établie par Schäfer à 350 km au sud de Santiago au début des années 60. Ses quelque 300 habitants vivaient de l'agriculture dans une enclave de 13 000 hectares. Les dirigeants de la colonie ont été accusés d'y avoir perpétré maintes violations des droits de l'homme.

Ils ont été également soupçonnés d'avoir laissé la police secrète de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet installer un centre de torture dans leurs bâtiments. Schäfer et les autres dirigeants de la colonie ont rejeté ces accusations, y voyant l'expression d'une campagne d'inspiration communiste visant à les diffamer.

Cependant, une série d'enquêtes menées depuis la fin de la dictature en 1990 ont établi que plusieurs personnes ont été arrêtées et détenues à cet endroit, notamment le mathématicien américain Boris Weisfeiler, interpellé en 1985 et porté disparu depuis. En janvier, une fosse ayant contenu des restes de victimes de la dictature a été découverte à la Colonia Dignidad.

Paul Schäfer est détenu au Chili depuis mars 2005, après avoir été arrêté en Argentine, où il s'était réfugié pendant huit ans.


Belgique : Scientologie

L'Eglise internationale de scientologie investit la Belgique

Le Soir Magazine , 27 mai 2006 par Julie Barreau

[Texte intégral]

Une décision avant tout politique - Bruxelles : Un nouveau centre européen de la Scientologie - La Scientologie tombe le masque. Objectif : prise du pouvoir.

Réunion au sommet. Samedi 8 avril 2006, 13 heures, Bruxelles, Hôtel Best Western «Carrefour de l’Europe». Plusieurs délégations se précipitent pour assister à une conférence hors du commun. Des scientologues venus de Belgique, France, Allemagne, Hollande, Luxembourg et Suisse se bousculent aux portes de l’hôtel. Une heure plus tard, quelques centaines de personnes sont réunies dans une des salles du sous-sol. Elles attendent, impatientes, les interventions successives des héros du jour, les cadres européens de la Scientologie. Le nouveau plan d’expansion de l’Eglise sur le vieux continent est sur le point de leur être révélé.

Enfin, un homme se dirige vers l’estrade, se penche vers le micro, et déclare en anglais d’une voix forte et convaincue :

«Nous sommes en guerre» ! Le ton est donné. Il ne s’agit pas d’une mauvaise blague.

7000 m² sous les fenêtres du ministre de la Justice !

Trois années seulement après le scandale engendré par l’achat d’un bâtiment 91 rue de la Loi, la Scientologie récidive. L’église mère américaine a jeté son dévolu sur la Belgique. Son centre européen va être transféré de Copenhague vers Bruxelles Bruxelles. L’Église internationale de Scientologie a les moyens de ses ambitions. Elle est à la tête d’un trésor de guerre colossal, qu’elle ne manque pas de faire fructifier. D’ailleurs, elle vient d’acheter d’autres bâtiments au 100, 101, 102 et 103 boulevard de Waterloo ! Pas moins de 7000 m2, situés entre le Service public fédéral de Justice et le Palais de justice …

L’emplacement est aussi stratégique que symbolique. Cette nouvelle exceptionnelle est annoncée aux adeptes durant la première
partie de la réunion. «Ce bâtiment sera deux fois plus grand que la plus grande Eglise de Scientologie en Europe. Il contiendra quatorze pièces réservées à l’audition, et pourra rassembler des centaines de personnes», déclare fièrement l’orateur. Des images en 3D du bâtiment sont montrées sur rétroprojecteur, sous les applaudissements assourdissants de la foule. Son inauguration en grande pompe devrait avoir lieu au mois d’octobre. La conférence ne s’arrête pas là.

L’implantation immobilière des scientologues n’est qu’une première étape dans leur projet d’infiltrer les institutions européennes.

En route vers le pouvoir

En effet, les scientologues sont en train d’essayer de programmer une conférence sur les Droits de l’homme au sein même du Parlement européen, leur cible suprême. La Scientologie se rapproche du pouvoir, doucement mais sûrement, et toujours de manière insidieuse. Les objectifs sont clairs. «Nous devons prendre le contrôle de la Belgique. Leurs intentions sont les mêmes que celles des nazis ! Il faut éduquer les forces du quatrième Reich aux droits de l’homme.» (Standing ovation …) Éclaircissement : les gouvernements qui ne reconnaissent pas la scientologie comme une religion à part entière sont considérés par les scientologues comme des nazis, d’où la dénomination de «quatrième Reich» pour désigner en l'occurrence la Commission et le Parlement européens. Les scientologues se sentent investis du devoir d'«éduquer » ces institutions pour les rallier à leur cause, et d’en prendre le contrôle pour sauver la planète !

Le discours interne de la Scientologie est celui d’une idéologie totalitaire. Tous les pouvoirs qui lui font concurrence sont désignés comme des puissances maléfiques oeuvrant à la destruction de l’humanité et à l'origine de tous les maux dont souffre notre planète. Sous couvert d’une «religion minoritaire» comme elle s'appelle elle-même, la scientologie est en fait une organisation politique dont le but ultime serait de prendre le pouvoir pour y établir une dictature.

Dernier acte, recruter massivement


L’achat de bâtiments cossus, et le désir irrépressible de s’emparer du pouvoir, ne sont pas suffisants. Les scientologues annoncent qu’ils souhaitent créer dix missions et quinze groupes autour de la grande Eglise de Bruxelles. La La Scientologie a donc besoin d’énormément de main-d’oeuvre pour mener à bien cette tâche titanesque. Première ombre au tableau : ses ressources humaines sont tout à fait insuffisantes. En effet, si l'Eglise de Scientologie de Belgique déclarait il y a peu n’avoir pas moins de 5000 membres, ils ne seraient en fait qu'environ 200 membres actifs, c’est-à-dire ayant des contacts réguliers avec l’Eglise. L’objectif de cette conférence était donc de dévoiler aux plus fervents membres de la Scientologie en Europe son nouveau plan d’action, mais également de recruter, le jour même, entre 70 et 150 membres ! Les orateurs ont donc secoué l’audience : «L’Europe est en danger, nous avons besoin de nous réveiller ! Si vous voulez gagner cette guerre, vous devez y participer !»

La seconde partie de la réunion fut consacrée à la lecture, à voix haute, d’un nombre incalculable de citations de L. Ron Hubbard, retranscrites sur rétroprojecteur, sur la nécessité de l’activisme et de la participation. À l’issue de cette interminable succession de phrases absurdes, une femme, a enjoint d’une voix criarde les volontaires à venir la rejoindre sur l’estrade. Après quelques hésitations, une silhouette se lève, tonnerre d’applaudissements. Au total, une bonne douzaine de personnes s’est portée volontaire … Pas de quoi remplir le nouveau bâtiment !

Assoiffée de pouvoir, la Scientologie vise le sommet. Mais bien des obstacles vont se dresser sur sa route. En premier lieu, le procès qui lui est intenté.


Belgique : Scientologie

La Scientologie avance à pas de loup...

Le Soir Magazine , 27 mai 2006 par Julie Barreau

[Texte intégral]

La mainmise de la Scientologie sur la capitale de l’Europe s’est faite progressivement. Il y a peu, elle ne possédait que deux bâtiments à Bruxelles. Un premier, rue du général Mc Arthur, réservé aux séances d’audition (pratique scientologue à vocation thérapeutique). Et un second, rue au Beurre, à proximité de la Grand-Place, destiné à faire du prosélytisme. Les scientologues y font passer des tests de personnalité afin d’amener le public à s’intéresser à leur cause. 


Au mois d’août 2003, l’Eglise internationale réussit un véritable tour de force en achetant un bâtiment situé au 91 rue de la Loi, un nom ô combien symbolique … Opération séduction, la Scientologie s’offre un lifting. Elle veut se donner un nouveau visage, celui d’une organisation caritative. Elle montre patte blanche.
 
Modestement intitulé «Bureau européen des relations publiques et des Droits de l’homme», ce centre installé sur trois étages est un véritable plaidoyer pour la cause des scientologues. L’édifice est sublime. Les murs sont d’un blanc immaculé; des lustres anciens mettent en valeur les moulures qui ornent les plafonds. Les actions pseudo-humanitaires de la Scientologie y sont dépeintes dans le faste et l’ostentation. Cette visite guidée d’une demi-journée vante les mérites des «ministres» volontaires se précipitant sur les lieux des catastrophes avec leurs traditionnels tee-shirts jaunes.
 
Il met également en avant les activités de Narconon (programme de désintoxication aux drogues sans suivi médical, ni méthadone) et de Criminon (programme de réhabilitation des prisonniers). Un étage entier est réservé à la biographie de L. Ron Hubbard, gourou fondateur décédé en 1986. Ce dernier y est présenté comme un véritable héros, un superman. Comment pourrait-il en être autrement ?
 
Ce centre contient également une pièce destinée à sensibiliser le public aux Droits de l’homme, la secte voulant se faire le nouveau porte-parole de ce combat. Une grande partie de l’«exposition» est consacrée à des attaques virulentes contre la psychiatrie, l’ennemi juré. La scientologie entre en concurrence avec cette branche de la médecine car elle est censée avoir le pouvoir de guérir les maladies mentales par le biais de la «dianétique». Enfin, ce centre fournit nombre d’explications sur ce que sont la dianétique et la scientologie.
 
Notre ambassade des Droits de l’homme est une vitrine.Tous les jours, nous y recevons des membres de la Commission et du Parlement européens, des ambassadeurs et ministres de tous horizons. Notre but est d’apporter de la transparence sur les actions de la Scientologie au-delà de ce qui est écrit dans les gros titres des journaux, déclare un membre haut placé dans la hiérarchie de l’Eglise, chargé de faire visiter le centre aux personnes qui s’y présentent. Ce centre n’est donc pas destiné aux scientologues, il a été créé de toutes pièces pour le public.
 
Lors de la visite, pas un mot n’est prononcé à propos des ambitions politiques de la Scientologie. Le double discours de la secte est désarmant. Malgré les efforts du personnel, l’endroit est fort peu fréquenté. Le nouveau bâtiment situé au boulevard de Waterloo sera quant à lui réservé aux adeptes, reste à savoir s’ils seront suffisamment nombreux pour le faire tourner.


Belgique : Scientologie

Dans la ligne de mire de la justice belge

Le Soir Magazine , 27 mai 2006 par Julie Barreau

[Texte intégral]

La Scientologie pourrait être condamnée en tant qu’organisation criminelle (1)
Dans la ligne de mire de la Justice belge ! 
Les scientologues sur le banc d’infamie avant la fin de l’année.

 
Après neuf années d’instruction, pas moins de 27 perquisitions et plusieurs plaintes déposées notamment par d’anciens membres, le procès tant attendu contre l’Église de Scientologie en Belgique arrive enfin. L’enjeu est énorme et dépasse largement le cadre de nos frontières. Pour la toute première fois, la Scientologie pourrait être condamnée en tant qu’organisation criminelle.
 
Quatre chefs d’inculpation
 
L’instruction judiciaire a été ouverte en 1997 concernant neuf scientologues. Le dossier constitué sur la Scientologie, haut de quatre mètres, couvre des infractions datant de la fin des années 1980 jusqu’à 2004. La rédaction du réquisitoire qui clôture le dossier devrait terminée d'ici deux mois.
 
Si l'instruction a pris autant de temps, c’est parce que deux nouveaux plaignant se sont manifestés. Il s’agit d’anciens membres de la Scientologie, qui avaient atteint des niveaux avancés dans la hiérarchie de l’Eglise et qui étaient donc en mesure d’apporter des informations capitales pour le futur procès.
 
Quatre chefs d’inculpation ont été retenus : organisation criminelle (1), escroquerie, pratique illégale de l'art de guérir et infractions à la loi sur la vie privée.
 
(1) Selon la loi belge, l’organisation criminelle est une association structurée de plus de deux personnes, établie dans le temps, en vue de commettre de façon concertée des crimes et délits, pour obtenir, directement ou indirectement, des avantages patrimoniaux,en utilisant l’intimidation, la menace, la violence, des manoeuvres frauduleuses ou la corruption ou en recourant à des structures commerciales ou autres pour dissimuler ou faciliter la réalisation des infractions.
 
La Scientologie a jusqu’ici réussi à échapper à toute condamnation en tant qu'organistaion criminelle. Or, ce concept est important. Car, dans ce cadre, c’est l’asbl «Église de Scientologie de Belgique» en tant que personne morale qui est susceptible d’être poursuivie et condamnée, et non plus ses responsables pris isolément.
 
La personne physique responsable aura probablement déjà organisé sa propre insolvabilité à l’approche du procès. En revanche, si l’organisation en tant qu’asbl est condamnée, ce sera tout à fait différent, explique Jean-Pierre Jougla juriste au sein de l’Unadfi, Union nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu victimes de Sectes. 
En effet si une telle condamnation était prononcée, l’Église de Scientologie de Belgique pourrait se voir dissoute sur le champ, sur la base de la loi de 1998 sur la responsabilité des personnes morales.
 
Dans la foulée, le juge pourrait ordonner la confiscation de tous les biens immobiliers qu’elle possède en Belgique, y compris l’ensemble immobilier dont elle s’est portée acquéreur boulevard de Waterloo à Bruxelles. Par ailleurs, une telle condamnation nuirait considérablement à l’image de respectabilité que la Scientologie tente de se donner au travers de ses ministres de volontaires ou de ses associations diverses.
 
Mais nous n’en sommes pas encore là d’autant qu’en la matière, la Justice belge marche sur des oeufs. Une condamnation de la Scientologie en tant qu’organisation criminelle serait susceptible de provoquer un sérieux incident diplomatique avec les États-Unis où la secte a pignon sur rue et bénéficie de soutiens aux plus hauts niveaux de l’État.
 
L’accusation d’escroquerie, quant à elle, est plus facile à établir. Le témoignage de personnes esmant avoir été extorquées par la Scientologie sera néanmoins essentiel. Le coût prohibitif des cours qui sont vendus aux adeptes ainsi que l’achat de l’électromètre pourraient également entrer en considération, ajoute Jean-Pierre  Jougla.
 
En ce qui concerne la pratique illégale de l’art de guérir, les magistrats devraient s’appuyer sur les «cures de purification» ou de «sudation» qui sont prescrites aux adeptes. Durant ces cures, les scientologues font du  sport, passent trois heures par jour dans un sauna et prennent des doses tout à fait excesives de vitamines, ce qui contribue à les affaiblir considérablement. Le reste du temps est consacré aux lectures de L. Ron Hubbard, seule nourriture intellectuelle à laquelle les adeptes sont autorisés, explique l’expert. Les séances d’audition qui s’apparentent à des séances de psychanalyse pourraient également être retenues.
 
Dernier chef d’inculpation, les infractions à la loi sur la vie privée devraient être établies sans difficulté via les documents internes qui ont été saisis lors des perquisitions. Il faut savoir que l’Église de Scientologie constitue un dossier privé sur chacun de ses membres, composé de tout ce qui a été «confessé» pendant chaque séance d’audition de l’adepte, précise Jean-Pierre Jougla.

 
Une défense offensive
 
Le dossier est donc sur le point d’être bouclé. Chaque camp affûte ses armes. Les magistrats utilisent tout l'arsenal juridique en leur possession. La Scientologie, qui s’offre une brochette de ténors du barreau bruxellois, élabore de son côté une stratégie de défense offensive envers … les plaignants ! Beaucoup de victimes de la Scientologie n’ont pas le courage d’exiger que Justice soit faite. Même après qu’ils ont quitté l'Eglise, celle-ci exerce toujours une forme de pouvoir sur ses anciens adeptes.
 
Beaucoup de victimes ne portent pas plainte. Ceci s’explique par le fait que ces individus continuent à raisonner selon le système de pensée de la secte pendant longtemps. La rupture est très progressive et vraiment douloureuse. Les victimes ne veulent plus entendre parler de la Scientologie, elles n’osent pas aller au-delà car elles sont intimidées, explique Jean-Pierre Jougla. Pour preuve, aucune des personnes qui ont porté plainte dans cette affaire n’a voulu témoigner à visage découvert.
 
Lorsqu’on quitte la Scientologie, toutes nos valeurs, toutes nos vérités s’effondrent, on est dans la confusion la plus totale. On n’a plus aucun repère. On se sent coupable et on a peur. La seule chose que l’on souhaite c’est couper le téléphone et s’enfermer chez soi à double tour, explique un plaignant. Aubaine pour la Scientologie, les victimes continuent indirectement à la protéger.
 
Pour ceux qui auraient l’audace de se tourner vers les autorités compétentes, elle dispose de plusieurs moyens de dissuasion. La Scientologie connaît les faiblesses de chacun des plaignants et sait comment les manipuler pour obtenir ce qu’elle veut.  Les scientologues n’ont aucune limite. Ils sont bien entraînés, sont prêts à tout et se croient immortels. Ce sont de véritables kamikazes !, explique le plaignant. Dans ce dossier, trois personnes se sont vu proposer des offres de transaction dont le montant n’a pas été révélé. La stratégie de la Scientologie pour contrer toute accusation est d’indemniser les personnes qui se disent victimes pour qu’elles retirent leurs plainte. Le montant de l’indemnisation correspond généralement à ce que demande le plaignant. S’il n’y a plus de plaignant, la Scientologie conclut qu’il n’y a pas eu de violation de la loi. De plus les plaignants se sont souvent endettés pour suivre les cours. Ils préfèrent donc être remboursés très rapidement, plutôt que d’attendre dix années de procédure judiciaire, explique Jean-Pierre Jougla.
 
D’autres méthodes ont également été dénoncées par d’anciens membres. Intimider, culpabiliser, espionner, diffamer, menacer, harceler, nuire, faire chanter et … attaquer en Justice à tout bout de champ ! Voilà comment se défend la Scientologie, s’indigne Roger Gonnet, ancien adepte. 
 

L’Eglise de Scientologie possède son propre service de renseignements appelé «Bureau des Affaires Spéciales» en Belgique. La Scientologie s’octroie tous les pouvoirs régaliens. Elle a sa propre police, sa propre justice … Il s’agit d’une forme d’Etat dans l’Etat. Le système de valeurs de l’État dans lequel elle s'implante est donc totalement remis en question.
 
C’est pourquoi la secte pense être au-dessus de ces lois qui ne lui conviennent pas. Tous les renseignements qu’elle récolte sur ses prétendus ennemis, elle menace de les révéler en faisant chanter l’intéressé. Par ailleurs, les confidences faites lors des séances d’audition sont utilisées pour faire pression sur l’individu afin qu’il ne sorte pas de la secte ou ne lui nuise pas, ajoute Jean-Pierre Jougla. Mais malgré tous les efforts de la Scientologie pour empêcher que ses crimes supposés ne soient exposés au grand jour et fassent l’objet d'une condamnation, le procès aura bel et bien lieu.
 
En droit pénal, même si les plaignants décident de retirer leur plainte, la Justice poursuit son travail. Et c’est avec impatience que les associations de lutte contre les sectes du monde entier attendent ce procès. La Belgique réussira-t-elle là où d’autres ont échoué ? Les 65 cartons de documents saisis lors des perquisitions pourraient faire la différence …

Le procès de Lyon
Un adepte s’était jeté par la fenêtre ...
 
Ce fut le premier grand procès contre la Scientologie en France.
 
Au mois de septembre 1996, vingt-trois scientologues comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Lyon pour escroquerie, tentative d’escroquerie, complicité d’escroquerie et abus de confiance. Le président de l’Église de Scientologie de Lyon en 1988, Jean-Jacques Mazier, était quant à lui poursuivi pour escroquerie et atteinte involontaire à la vie d’autrui.
 
Voici les faits. Le 24 mars 1988, Patrick Vic s’est défenestré, se jetant du douzième étage de son appartement. Il était entré à l’Église de Scientologie six mois auparavant. La veille de son suicide, Jean-Jacques Mazier avait tenté de le persuader d’emprunter 30'000 francs français pour suivre une cure de purification.
 
Patrick Vic, qui avait revenus modestes, était tiraillé entre l’enie de dépenser son argent pour la scientologie et celle de subvenir aux besoins de sa famille. Il n’a pas trouvé d’autre solution que le suicide, raconte Jean-Pierre Jouglas, juriste de l’Unadfi (Union nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu victimes de Sectes.).
 
L’épouse de Patrick Vic a porté plainte. Suite à cet événement 38 autres personnes ont déposé plainte avec constitution de partie civile. Cependant, à la fin de l’instruction il est étonnant de voir qu'il ne restait plus que sept victimes qui n’avaient pas retiré leur plainte.
 
Après plusieurs années d'une instruction mouvementée menée par le juge Georges Fenech, la Scientologie s’est retrouvée sur le banc des accusés. J’ai été harcelé. Je recevais des messages provenant du monde entier sur mon télécopieur. Ils pratiquaient ce qu’ils appellent leur propagande noire pour me mettre sous pression, se souvient le juge Georges Fenech. (Georges Fenech, auteur de «Main basse sur la justice», éd. J.C. Lattès).
 
Jean-Jacques Mazier a été condamné pour escroquerie et homicide involontaire. D’autres scientologues ont été reconnus coupables d’abus de confiance, escroquerie ou complicité d'escroquerie.
 
Ce procès fut emblématique. Il a permis de comprendre l’emprise psychologique que pouvait avoir la scientologie sur un individu. Il a également permis de prendre conscience que la législation existante était insuffisante pour lutter efficaement contre les sectes. Il a permis l’élaboration d’une loi permettant de réprimer la sujétion psychologique, ajoute Jean-Pierre Jouglas.
 
• Julie Barreau. 

 


Belgique : Scientologie

Le vrai visage de la scientologie

Le SoirMagazine , 27 mai 2006 par Julie Barreau

[Texte intégral]

Quand la Scientologie s’attaque au pouvoir


 
Voici un extrait d’un document saisi par le FBI sur ordre de la Justice américaine en 1977. Il démontre on ne peut plus clairement la volonté de prise de pouvoir de Ron Hubbard.
 
«Les cibles vitales où investir l’essentiel de votre temps sont les suivantes :
 
1. Dépopulariser l’ennemi jusqu’au point de l’effacer totalement.
 
2. Prendre le contrôle ou obtenir l’allégeance des chefs et propriétaires de tous les médias d’actualité.
 
3. Prendre le contrôle ou obtenir allégeance des personnalités politiques clé.
 
4. Prendre le contrôle ou obtenir allégeance de ceux qui gèrent les finances internationales et les faire passer à des normes de gestions financières moins précaires.»
 
Signé : L. Ron Hubbard, Fondateur.  
Extrait de «Cibles, défense». Lettre de règlements de HCO, du 16 février 1969,
Publication IV, CONFIDENTIEL.


  
Le vrai visage de la scientologie
Voici comment la scientologie agit sur ses adeptes
 
Les scientologues prétendent être 8 à 10 millions dans le monde. Ils seraient en réalité entre 100'000 et 200'000 adeptes. La scientologie est la plus grandearnaque pseudo-religieuse des XXe et XXIe siècles ! déclare Roger Gonnet, créateur de l’Église de Scientologie de Lyon, et ancien membre (1). La scientologie vous promet la liberté suprême et les pleins pouvoirs. À en croire les anciens adeptes, elle ne ferait toutefois que vous ruiner et vous détruire.
 
Ruiner le sujet
 
Ouverte à tout public, la Scientologie se réclamant à la fois de la science et de la religion, ne perd aucun «client potentiel». Elle est étudiée pour répondre à une demande. Elle est censée apporter les réponses sur l'origine de l’humanité et la complexité de l’être humain, explique un ancien membre. La Scientologie «recrute» ses adeptes par différents procédés.  En premier lieu, le bouche à oreille : les adeptes ont le devoir de faire du prosélytisme.
 
Des sociétés-écrans telles que Criminon, Narconon, U-man ou Management Efficiency sont également utilisées. Mais le moyen le plus répandu est le test de personnalité. Ces tests sont bidons ! s’insurge Roger Gonnet. En effet, les résultats du test sont toujours catastrophiques. Vous êtes déprimé, vous n’avez aucun but, ni aucun contrôle sur votre vie …, vous expliquera le scientologue qui vous a fait passer le test. Mais une  solution vous est «offerte» : les cours de dianétique !
 
Les cours disponibles sont extrêmement nombreux. Mais attention, à chaque étape, le prix augmente. En totalité, il existe une trentaine de niveaux à atteindre allant de «viande crue», c’est-à-dire un non- scientologue, à OT 15, niveau ultime. Pour franchir toutes ces étapes, il en coûtera à l’intéressé entre 300'000 et 500'000 euros. On dépense des fortunes dans des cours qui n’apportent jamais les réponses que l'on espère.
 
Ils vendent du vent, se désespère un ancien membre. La Scientologie est un système qui se déploie sur une longue durée. Les «vérité» sont délivrées au compte-gouttes. Lorsque l’on arrive au niveau OT 3, on nous apprend que l’on n’est pas qu’un seul être humain, mais qu’un millier d’esprits interagissent en nous. C’est quand même grave de se croire plusieurs dans un corps ! Si les choses étaient dites dès le départ, personne n’aurait jamais adhéré à la Scientologie, poursuit Roger Gonnet. Les gens qui sont dans le système y croient dur comme fer, insiste un ancien membre.
 
En dehors des cours, les adeptes doivent «auditer». L’audition est une sorte de psychanalyse durant laquelle la personne doit raconter un événement qui l’a traumatisée jusqu’à ce qu’elle en rie, ceci afin que lévénement en question n’ait plus d’influence sur elle. Imaginez une jeune fille victime d’inceste se tordant de rire en racontant le crime … Enfin, tout bon scientologue doit se doter d’un électromètre. Son coût: 5 000 euros (prix de revient, environ 100 euros).
 
Les scientologues sont bien souvent amenés à travailler pour l’organisation car, dans ce cas, leurs cours sont prétendument gratuits. Mais s’ils décident de quitter l’Eglise, ils devront rembourser l’intégralité des cours qu'ils ont suivis. La Scientologie dispose de plusieurs sortes de contrats sur base d’une durée de deux ans et demi, de cinq ans, ou d’un milliard d’années … les adeptes se croyant immortels !
 
En faire un robot
 
Le but inavoué de la Scientologie est d’apprendre à ses adeptes l’obéissance inconditionnelle à l’autorité. Après quelques années, j’étais devenu un véritable robot. J’étais prêt à tout et à n’importe quoi pour défendre la scientologie, avoue Roger Gonnet. La Scientologie persuade les gens qu’ils sont profondément mauvais, ils ne deviennent meilleurs qu’en dépensant énormément d’argent en atteignant les cours de haut niveau (OT). Et en défendant corps et âme la Scientologie, ajoute un ancien membre. Les rapports de délation sont rendus obligatoires. La délation se fait par écrit, mondialement, et en seize langues sur un de leurs sites spécialisés à cet effet (www.rtc.org/), précise Roger Gonnet.
 
La scientologie apprend à ses membres comment ils doivent se comporter. Ces séances d’entraînement peuvent durer des heures et même des jours entiers. Elles s’étalent sur des mois, voire des années. C’est pire qu’un entraînement militaire de haut niveau ! témoigne un ancien membre. Et, en cas d’erreur de parcours, la Scientologie possède également son propre système de «justice». Toute personne ayant un «dossier d'éthique» chargé doit passer en «comité d’évidence», véritable tribunal. Si vous êtes convoqué par cette pseudo-juridiction, votre condamnation est certaine. Vous n’avez pas d’avocat, n’êtes que rarement autorisé à parler, et êtes même absent la plupart du temps. Ces évaluations se pratiquent de nuit, et par des personnes n’ayant aucune compétence juridique. Mon comité d’évidence a duré plus d’une semaine, rapporte Roger Gonnet.
 
Enfin, la Scientologie n’apprécie guère ses détracteurs. Elle qualifie ces derniers de «suppressifs». Ron Hubbard a déclaré qu’il y avait 2,5 % de personnes «suppressives» dans le monde. Voici comment David Miscavidge, actuel numéro un, envisage de convaincre ses opposants : «Nous allons tirer les suppressifs comme des canards dans la marre».
 
Le but ultime de la Scientologie est d’avoir tout pouvoir sur le temps, la matière, l’énergie et l’espace. En deux mots, devenir superman !
 
À partir d’un certain niveau, on est censé pouvoir soulever un immeuble, se déplacer dans le temps ... Mais il est interdit aux scientologues de montrer à quiconque ces superpouvoirs, car cela pourrait être traumatisant …, explique notre repenti.  Les anciens membres de la Scientologie continuent de souffrir de cette supercherie encore bien longtemps après avoir quitté l’Eglise. Les séquelles sont inestimables, ils arrachent des vies, conclut-il.
 
 
(1) Roger Gonnet, auteur de «La Secte», éditions Alban, et du site www.antisectes.net/ 
 En cas de problème avec la scientologie en Belgique, vous pouvez contacter : www.ciaosn.be 
 


Suisse : Cravanzola

Le plus dur commence après la secte

La Liberté, 30 mai 2006 par Patrice Favre

[Texte intégral]

Témoignage · Une ancienne participante de l'équipe à Jean-Michel décrit son difficile retour à la vie normale. La souffrance des «sortants de sectes» est méconnue. La vigilance, elle, doit rester de mise.

«Jean-Michel et son équipe». Dans les années 70, cette secte avait fait parler d'elle en Suisse romande. Elle refait surface aujourd'hui dans le témoignage d'une ancienne adepte qui y a cru pendant dix-sept ans, jusqu'en 1992. Un témoignage important, car il montre bien que le plus difficile, dans une secte, n'est pas d'en sortir, mais de se reconstuire, de reprendre goût à la vie.

Isabelle Camara a 16 ans quand elle est séduite par l'accueil chaleureux d'une «communauté» du Jura vaudois. Elle-même vit mal le divorce de ses parents, elle a soif d'idéal et elle se sent si bien avec ses nouveaux amis: elle adhère au groupe en 1975, à dix-huit ans. Itinéraire sectaire classique.

Trente livres par jour

Le fondateur, Jean-Michel Cravanzola, est un Français arrivé en Suisse romande dans les années 60. Il se convertit à Lausanne, dans une Eglise évangélique. Désormais la Bible lui sert de guide, et il se sent appelé à sauver les paumés, les drogués. Il se finance en envoyant les adeptes vendre ses livres dans toute la Suisse et bientôt à l'étranger: 30 par jour, sinon les reproches pleuvent.

Condamné en 1979 pour «escroquerie à la charité», Cravanzola se réfugie en France. A nouveau poursuivi, il part en Floride, toujours financé par la «dîme» de 20% qu'il prélève sur les activités de ses disciples. Il les dirige par téléphone et par «confessions» interposées.

Cette vie, Iabelle Camara la raconte avec simplicité, décrivant l'amabilité de façade des adeptes et la violence cachée qui s'exerce contre les membres ou, pire encore, contre les enfants de la secte. Histoires banales, hélas.

Après 1990, le petit empire Cravanzola s'écroule: les chefs qu'il a laissés en Europe ne veulent plus payer, les enfants devenus adolescents ne veulent plus obéir, les communautés se dispersent. Isabelle revient auprès de son ex-mari à Genève. Elle a 35 ans, des dettes, pas de formation achevée. Le retour à la vie normale va être dur, très dur.

«Ce n'est pas parce qu'ils quittent une secte que la secte les quitte», disent les professionnels du centre Georges Devereux, de Paris, avec qui a travaillé Isabelle Camara. Devenue assistante sociale, elle a en effet analysé son expérience et celle de plusieurs ex-adeptes, dans le cadre d'un travail de diplôme présenté à Genève. C'est la base du livre qu'elle publie aujourd'hui.

Sept jours sur sept
La secte blesse en profondeur. Pendant des années, elle occupe toutes les pensées du disciple, sept jours sur sept, lui imposant une vie intense, sans cesse tendue vers l'objectif à atteindre: se sauver soi-même et sauver le monde.

Quand il prend conscience d'avoir été trompé, le choc est terrible. Si tout n'était qu'illusion, comment croire encore à quelque chose? Comment avoir confiance en soi-même, à ses propres choix? Comment croire en Dieu, puisque le gourou parlait en Son nom? Isabelle Camara dit les dépressions, le drame aussi d'une normalité sans idéal.

Une soif d'idéal

Car celui qui tombe dans une secte n'est pas nécessairement le «pauvre type fragile». Il peut avoir une personnalité forte, qui a soif d'absolu. Se retrouver dans un appartement de banlieue ne lui suffit pas: «J'étais comme tout le monde alors que j'avais donné tant d'années pour une cause que j'avais crue noble, et cela me déprimait».

Isabelle a pu se reconstruire en donnant sens à ce qu'elle a vécu. Ses questions sur le sens de l'existence, le besoin de se sentir vivante et solidaire avec les autres. Elle a retrouvé cela dans son nouveau métier, et dans le réseau qu'elle a mis sur pied pour «sortants de sectes».

«Elles font des dégâts»
Elle donne de nombreux conseils aux familles et aux thérapeutes. Elle met aussi en garde: si les sectes ne sont plus à la mode, d'autres «offres de développement personnel» les ont remplacées. Et certaines «font de gros dégâts». I

Isabelle Camara, Les sectes - Sortir... et après? Editions Cabédita 127 p


France : Sectes

Assemblée nationale - Question . Raoul Eric - Lutte et prévention

JO , 30 mai 2006

12ème législature
Question N° : 95647 de M. Raoult Éric ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé : justice
Ministère attributaire : justice
Question publiée au JO le : 30/05/2006 page : 5620
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Éric Raoult attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le développement des sectes dans notre pays. En effet, d'après diverses informations parues tant dans la presse que dans certains rapports, notamment parlementaires, ces sectes se développent depuis plusieurs années dans les banlieues, dans les départements d'outre-mer, par l'intermédiaire d'organismes de formation professionnelle en direction de la jeunesse. Ces informations sont inquiétantes dans le contexte de tension actuel. Il lui demande donc de lui préciser l'action qu'il compte mener dans ce domaine.
Texte de la REPONSE : en attente
UMP 12 Ile-de-France N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question . Dominique Paillé - exercice de la profession de psychothérapeute

JO , 30 mai 2006

12ème législature
Question N° : 95836 de M. Paillé Dominique ( Union pour un Mouvement Populaire - Deux-Sèvres ) QE
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère attributaire : santé et solidarités
Question publiée au JO le : 30/05/2006 page : 5630

Rubrique : professions de santé
Tête d'analyse : psychothérapeutes
Analyse : exercice de la profession
Texte de la QUESTION : M. Dominique Paillé attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la question de la réglementation de l'exercice de la profession de psychothérapeute, et, notamment sur la démarche entamée en sa direction par les différentes associations regroupant les psychothérapeutes. En effet, celles-ci manifestent leur inquiétude et leur opposition face aux projets de réglementation de l'exercice de leur pratique. Sans méconnaître l'objectif assigné à l'encadrement de la pratique de la psychothérapie, en vue de mieux assurer la protection des patients face aux risques de dérives sectaires pouvant caractériser certaines pratiques utilisant le paravent de la psychothérapie, le souci d'assurer l'efficacité de tout dispositif de prévention rend nécessaire l'adhésion de la profession à ces mesures, qui ne pourront valablement être conçues et mises en oeuvre sans l'éclairage et la coopération des praticiens concernés. Or, l'inquiétude exprimée par ces professionnels depuis plusieurs mois ne permet pas aujourd'hui d'aborder cette question dans un climat serein en vue d'aboutir à la création d'un dispositif protecteur des patients et acceptable pour les praticiens. Dans ces conditions, il lui demande quelles initiatives il envisage de prendre en vue de relancer le dialogue entre les pouvoirs publics et les psychothérapeutes afin de tenter d'ouvrir la voie à une solution réellement consensuelle.
Texte de la REPONSE : en attente
UMP 12 Poitou-Charentes N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question . Mme Darciaux Claude - exercice de la profession de psychothérapeute

JO , 30 mai 2006

12ème législature
Question N° : 95386 de Mme Darciaux Claude ( Socialiste - Côte-d'Or ) QE
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère attributaire : santé et solidarités
Question publiée au JO le : 23/05/2006 page : 5350

Rubrique : professions de santé
Tête d'analyse : psychothérapeutes
Analyse : exercice de la profession
Texte de la QUESTION : Mme Claude Darciaux souhaiterait attirer l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la question de la réglementation de l'exercice de la profession de psychothérapeute et notamment sur la démarche entamée en sa direction par les différentes associations regroupant les psychothérapeutes. En effet, celles-ci manifestent leur inquiétude et leur opposition face aux projets de réglementation de l'exercice de leur pratique. Sans méconnaître l'objectif assigné à l'encadrement de la pratique de la psychothérapie en vue de mieux assurer la protection des patients face aux risques de dérives sectaires pouvant caractériser certaines pratiques utilisant le paravent de la psychothérapie, le souci d'assurer l'efficacité de tout dispositif de prévention rend nécessaire l'adhésion de la profession à ces mesures qui ne pourront valablement être conçues et mises en oeuvre sans l'éclairage et la coopération des praticiens concernés. Or l'inquiétude exprimée par ces professionnels depuis plusieurs mois ne permet pas aujourd'hui d'aborder cette question dans un climat serein en vue d'aboutir à la création d'un dispositif protecteur des patients et acceptable pour les praticiens. Aussi elle lui demande quelles initiatives il envisage de prendre en vue de relancer le dialogue entre les pouvoirs publics et les psychothérapeutes afin de tenter d'ouvrir la voie à une solution réellement consensuelle.
Texte de la REPONSE : en attente
SOC 12 Bourgogne N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question . Mme Morano Nadine - réglementation du titre de psychothérapeute

JO , 30 mai 2006

12ème législature
Question N° : 95281 de Mme Morano Nadine ( Union pour un Mouvement Populaire - Meurthe-et-Moselle ) QE
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère attributaire : santé et solidarités
Question publiée au JO le : 23/05/2006 page : 5346

Rubrique : professions de santé
Tête d'analyse : psychothérapeutes
Analyse : exercice de la profession
Texte de la QUESTION : Mme Nadine Morano attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la réglementation du titre de psychothérapeute. L'article 52 de la loi n° 806-2004 du 9 août 2004 stipule que l'usage de ce titre est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes. Ces dispositions visent entre autres à garantir au public le niveau de compétence et de qualification des praticiens et à lutter contre les dérives sectaires. Une concertation avec les organisations professionnelles a débuté en janvier 2006 au sujet du décret d'application définissant notamment les conditions de formation théorique et de pratique. À ce titre, le ministre a proposé une formation de cent cinquante heures et une pratique de quatre mois pour bénéficier du droit d'exercer. Les représentants de la profession s'inquiètent du décalage de ce dispositif par rapport aux recommandations européennes préconisant une formation de type master et une pratique d'au moins trois ans. Ils redoutent que cet écart conduise à une dépréciation de la psychothérapie. Elle souhaite connaître sa position sur ce sujet et les réponses qu'il entend donner à ces remarques.
Texte de la REPONSE :
UMP 12 Lorraine N


France : Sectes

Assemblée nationale - Question . Lachaud Yvan - classification. conséquences

JO , 30 mai 2006

12ème législature
Question N° : 94874 de M. ( Union pour la Démocratie Française - Gard ) QE
Ministère interrogé : justice
Ministère attributaire : justice
Question publiée au JO le : 23/05/2006 page : 5330

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : classification. conséquences
Texte de la QUESTION : M. Yvan Lachaud attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le fait que les pouvoirs publics et plusieurs initiatives parlementaires ont tendance à stigmatiser certains courants philosophiques ou religieux sous le prétexte de lutte contre les sectes. Il souhaiterait qu'il lui indique si le fait d'appartenir à une organisation répertoriée comme étant une secte dans le rapport parlementaire annuel est susceptible de justifier des mesures de rétorsion de la part d'un employeur privé ou de la part de l'exécutif d'une collectivité territoriale. Si oui, il souhaiterait qu'il lui indique s'il n'y a pas un risque d'atteinte à la liberté de religion ou d'opinion philosophique.
Texte de la REPONSE :
UDF 12 Languedoc-Roussillon N


Etats-Unis : Religions

Un prêtre américain condamné pour le meurtre satanique d'une religieuse

AFP , 30 mai 2006

[Texte intégral]

TOLEDO - Un prêtre américain a été condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d'une religieuse, sauvagement poignardée, suivant des rituels sataniques, peu avant la veillée pascale en 1980.

Le jury du tribunal de Toledo (Ohio, nord), où le procès s'était ouvert il y a trois semaine, a reconnu le père Gerald Robinson, 68 ans, coupable du meurtre. La réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de 10 ans est la peine automatique pour ce type de crime dans l'Ohio.

En avril 1980, Gerald Robinson avait célébré les funérailles de Soeur Margaret Ann Pahl, retrouvée morte à 71 ans sur le sol de la sacristie de la chapelle de l'hôpital de Toledo, où le prêtre était aumônier.

La religieuse avait été brutalisée, étranglée, poignardée 31 fois, les coups portés formant un crucifix renversé sur sa poitrine, ses sous-vêtements abaissés sur ses chevilles, et laissée à moitié nue, le corps recouvert d'une nappe d'autel.

Le prêtre est apparu comme un gentil grand-père en soutane, les cheveux blanchis et clairsemés, les épaules affaissées, mais n'a pas prononcé un mot pendant le procès, sa défense niant toute implication dans le meurtre.

Les soupçons s'étaient portés sur Gerald Robinson dès le début de l'enquête, mais il n'avait été inculpé qu'en 2004, après la découverte de nouveaux éléments.



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