Actualités sur les sectes en février 2004.

SectesPetits meurtres entre paroissiens: l'affaire qui passionne la Suède
Gurdjieff (*) 2/2/2004Spiral of friends (SOF)
Mormons (*) 2/2/2004A Angers, les Mormons paieront la taxe
SatanismeSept satanistes néo-nazis présumés jugés en correctionnelle à Toulon
Sectes et préventionLutte contre les sectes : les collectivités locales doivent maintenir leur effort
RaëlClaude Vorilhon assigne une enseignante en diffamation
SatanismeJusqu'à six mois ferme requis contre des satanistes néo-nazis à Toulon
RaëlElle ne croit plus au père Raël, le gourou l'attaque en justice
Le Mandarom A Castellane, pas de miracle pour le Mandarom
RaëlUne ex-raélienne attaquée en justice par le gourou
Témoins de JéhovahRefus de soins du patient, le problème épineux des témoins de Jéhovah
Soinspsy (*) 4 /2/ 2004Lettre de L'ASSOCIATION FRANCAISE DE PSYCHIATRIE
RaëlJean Lapierre poursuivi pour diffamation
Témoins de Jéhovah (*) 7/2/2004Lettre de l'ADFI Nord au Président de la République (document PDF)
Seva (*) 7/2/2004Mise en garde par l'ADFI Nord-Pas-de-Calais-Picardie (document PDF)
ScientologieLe dernier Samouraï, manifeste scientologue?
Shri Ram ChandraLa justice contre la presse
Gurdjieff (*) 9/2/2004The New American Wing (ou NAW)
Croix Glorieuse Vigilance (*) 9/2/2004Mise en garde
Soins Psy (*) 9/2/2004F.O. contre la communication facilitée
Sectes et religionsSexe, sang et secte en Suède
Landmark (*) 11/2/2004"Je veux juste que les autres soient conscients du risque pris"
ScientologieLes morts cachés de la Scientologie
RaëlLes raëliens soutiennent Jean Lapierre
FalungongArrestations : le Falun Gong porte plainte contre X
Raël Clo-clones, de Sydney à Nice
Landmark (*) 13/02/2004Témoignages
La maison qui chante et Takiwasi et Nouvelle étape dans l'enquête sur les méthodes du centre péruvien Takiwasi
MoonPelé escroqué
SEVADerrière SEVA, le spectre d'une secte ?
Moïse (Roch Thériault)Gourou sanguinaire
MoonCharles Beer condamné par le Tribunal des prud'hommes
AumJapon: pleins feux sur la secte Aum
Landmark (*) 17/02/2004J'ai perdu ma meilleure amie
SatanismePeines de prison pour les satanistes
Sectes et enfantsAnalyse : enfants. scolarisation. statistiques
SectesLes sectes = faux amis
Falungong (*) 18/02/2004Quelques reflexions par une pratiquante française
Témoins de Jéhovah (*) 19/02/2004Arrêt de la cour d'appel d'Aix en Provence
ScientologieL'ex-directeur de la Scientologie relaxé
RaëlLes Raéliens annoncent la naissance de deux bébés clonés brésilien et britannique
Raël (*) 24/2/2004Morceau d'anthologie de la manipulation raélienne
Soins Psy (*) 25/2/2004 Lettre de l'AFPC (Association Française des Psychologues Cliniciens) Document PDF
Sectes Politiquement correct Lutte contre les sectes : Vuilque chez Sarkozy
Raël (*) 25/2/2004Victimisation de la secte raélienne
AumShoko Asahara: gourou "illuminé" ou manipulateur assoiffé de pouvoir ?
Sectes Internements forcés : Un parlementaire averti en vaut deux
SectesUne nouvelle association ouvre une antenne en Saône-et-Loire
AumL'heure de vérité pour le gourou d'Aum
EURDPlus de samba dans la Nouvelle Jérusalem
AumLe gourou de la secte Aoum condamné à mort
ScientologieL'Eglise de scientologie de Lyon s'acquitte de sa dette
AumLe gourou d'Aum envoyé au gibet pour les pires crimes terroristes au Japon
Témoins de JéhovahRetour en prison pour l'oncle pervers

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web



France : Sectes

Petits meurtres entre paroissiens: l'affaire qui passionne la Suède

AFP, 1er février 2004 par Nina Larson

[Texte intégral]

STOCKHOLM- Crime rituel? Drame de la jalousie? Le meurtre début janvier de l'épouse d'un pasteur pentecôtiste accusé de dérives sectaires rivalise avec les plus grandes affaires criminelles de la décennie en Suède.

L'arrestation et l'inculpation d'une nourrice, souffrant de troubles psychiques, puis de l'homme d'église et de sa maîtresse présumée ont fortement ajouté à la dramaturgie du simple fait divers.

Depuis la découverte le 10 janvier dernier du corps d'Alexandra Fossmo, 23 ans, abattue dans son lit de plusieurs balles de revolver, la Suède suit pied à pied les développements de ce que la presse qualifie désormais de "Twin Peaks" (série télévisée américaine fantastique) local.

Le jour du meurtre, un voisin est grièvement blessé par balles, tirées par la même arme. Dès le lendemain, une jeune femme est arrêtée. Ancienne nourrice des enfants du pasteur, elle avait violemment agressé Alexandra à coups de marteau en novembre 2003. Elle livre des aveux complets aux policiers, affirmant avoir agi seule, guidée par des "voix". Son récit est crédible, sa description de l'arme du crime correspond aux blessures des victimes. Elle est inculpée de meurtre mais les enquêteurs nourrissent des doutes sur le témoignage du pasteur, Helge Fossmo, 32 ans, qui assure ne pas avoir entendu les détonations alors qu'il dormait dans la pièce contiguë. Il est placé sur écoutes téléphoniques.

Le mercredi 28 janvier, près de trois semaines plus tard, Helge Fossmo et sa maîtresse, épouse du voisin blessé, sont placés en garde à vue, puis inculpés de complicité et d'incitation au meurtre. "L'enquête montre que les deux suspects avaient une relation amoureuse", a indiqué le procureur Elin Blank, cité par le quotidien Expressen. Pour éliminer leurs conjoints respectifs, le magistrat instructeur les soupçonnent d'avoir manipulé la nourrice. Il s'intéresse de près à la personnalité de Helge, qui avait tant insisté pour accompagner le voisin dans l'ambulance (pour l'achever?) et dont la première épouse a été retrouvée morte toute habillée dans sa... baignoire, en 1999. La police avait conclu à un accident. Le couple avait trois enfants.

L'affaire prend des dimensions insoupçonnées. Le village de Knutby, près d'Uppsala, à 70 km au nord-est de Stockholm, est sous le choc. Repliée sur elle-même, la petite paroisse pentecôtiste est dirigée par une poignée de prêtres autoritaires, qui régissent la vie de leurs fidèles. La soeur aînée de la victime, "femme du Christ" autoproclamée, édicterait à ce titre les conduites sexuelles appropriées, imposerait des mariages entre fidèles, comme elle l'aurait fait pour Alexandra. Les rancoeurs sont pléthore, le silence est d'or.

D'anciens fidèles anonymes dénoncent un "fonctionnement sectaire". Les femmes sont sommées de se soumettre aux désirs des hommes, les enfants doivent complète obéissance, rapportent les médias. Dans un enregistrement audio diffusé cette semaine dans les journaux télévisés, l'un des pasteurs défend les châtiments corporels pour redresser les enfants turbulents alors que la loi du pays scandinave sanctionne sévèrement la "fessée éducative".

Plusieurs écoles locales sont dans le collimateur de l'académie pour des retards importants dans les apprentissages et leur prise de contrôle par les pentecôtistes. La direction de la paroisse se défend, en vain. Le mutisme des enquêteurs alimente la rumeur: Le meurtrier aurait logé trois balles dans la tête d'Alexandra Fossmo, et une au niveau du sexe, écrivent les journaux. "Cela ressemble à un crime rituel", analyse un professeur d'université. "La mort d'Alexandra est l'oeuvre de Dieu", se hasardent des paroissiens.

Dernier coup de théâtre: la réouverture d'une enquête sur la mort de la première femme du pasteur.



France : Satanisme

Sept satanistes néo-nazis présumés jugés en correctionnelle à Toulon

AFP, 3 février 2004

[Texte intégral]

TOULON - Sept satanistes néo-nazis présumés, soupçonnés d'avoir profané plusieurs sépultures et diffusé une revue exhortant à la haine raciale et l'antisémitisme, étaient jugés à partir de lundi par le tribunal correctionnel de Toulon.

Sept hommes vêtus de noir, quatre portant une queue de cheval, les autres le poil ras, étaient présents à l'audience. L'un d'entre Hervé Guttuso, 31 ans, résidant en Grande-Bretagne, en fuite, sera jugé par défaut.

La justice reproche à quatre de "ces admirateurs du IIIe Reich" d'avoir profané plusieurs tombes à Six-Fours (Var) en 1997. Elle les soupçonne tous aussi d'avoir diffusé la revue W.O.T.A.N (Will of the aryan nation - volonté de la nation aryenne), bulletin mensuel de "rééducation" des CHS (Charlemagne Hammer Skin), édité à Londres. Simone Veil, Anne Sinclair, Patrick Gaubert, président de la Ligue internationale contre le racisme, Christian Spitz (le Doc'), injuriés et menacés de mort dans cette publication, se sont constitués parties civiles aux côtés de SOS Racisme, la Ligue des droits de l'Homme et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).

A la barre, les prévenus ont adopté un profil bas sans toutefois renier leurs convictions. "C'était des conneries, maintenant on fait de la musique", a déclaré Laurent Franchet, 27 ans. Il qualifie ses anciens propos antisémites "d'exagération, de provocation juvénile" avant d'affirmer: "maintenant je suis nietzschéen". Quant à Ronald Robin, 29 ans, créateur de SD-88 (Skin head Heil Hitler, h étant la 8ème lettre de l'alphabet), il affirme aujourd'hui: "tout cela est bête et méchant".

"Culte du mal"
En septembre 1996, une cache était découverte sur un terrain de la Marine nationale à Saint-Mandrier (Var), dans un blockhaus. Elle recelait un crucifix, des livres tels "Les sociétés secrètes néo-nazies", "L'histoire secrète de la Gestapo française", "La vie fantastique de Hitler", des notices de fabrication d'explosifs. Les gendarmes découvraient également des correspondances adressées à Mathatheos et Black Christ, surnoms des frères Christophe et David Magnoni, 28 et 31 ans, suspectés d'être les fondateurs d'une secte "l'Ordre sacré de l'Emeraude" (OSE). Leurs photos avaient été prises lors de messes noires sur des tombes du cimetière de Six-Fours, maculées du sigle OSE, dont certains marbres avaient été déplacés ou brisés. A leurs côtés se trouvait "Hades", identifié comme étant Laurent Franchet. Tous trois étaient vêtus de noir, portant un brassard à la croix gammée.

Selon l'accusation, "ils baignaient dans une idéologie fondée sur l'incitation à la haine raciale, le culte du mal, le nazisme, la mort, la vénération de la race blanche, l'extermination systématique des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans".

Deux des prévenus, Antony Mignoni, 28 ans, et Christophe Magnoni ont déjà été condamnés en octobre 1997 à des peines de quatre et deux ans de prison, assorties d'un an de sursis, pour avoir exhumé un corps du cimetière central de Toulon. Avec des complices, ils avaient mutilé le visage et le crâne à coups de marteau et avaient planté dans le thorax une croix inversée, symbole du satanisme. Les débats devaient se poursuivre mardi.



France : Sectes

Lutte contre les sectes : les collectivités locales doivent maintenir leur effort

La Gazette, 2 février 2004 n°1727 par Marion Cabellic

[Texte intégral]

La formation professionnelle et la santé demeurent les terrains de prédilection des sectes.

Depuis dix ans, le nombre de personnes évoluant dans un environnement sectaire semble être stabilisé.Néanmoins, il convient de rester vigilant, affirme la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui a succédé, le 28 novembre 2002, à la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, dans son premier rapport, remis le 26 janvier au Premier ministre. La Mission précise que « le nombre de structures est resté sensiblement identique, soit à peu près une quinzaine par département ». Elle rappelle que « la déstabilisation mentale, la rupture avec les environnements d’origine, l’abus de faiblesse résultant d’une sujétion physique ou psychologique, l’embrigadement des enfants » sont au cœur de la notion de dérive sectaire.

Selon la Mission, la loi dite « About-Picard » (12 juin 2001) contre les dérives sectaires a eu un « caractère dissuasif ». Mais les dérives persistent. Elles ont été observées dans deux domaines impliquant les collectivités territoriales. Le champ de la formation professionnelle, d’une part. Un organisme de formation, financé par un conseil régional, proposant de faux stages de bureautique à des chômeurs, a ainsi été identifié. D’autre part, ces dérives sectaires ont été signalées dans le champ de la santé (soins non conventionnels, organismes formateurs).

Pour soutenir l’action des collectivités dans la lutte contre les sectes, La Mission suggère de développer la création de cellules de vigilance départementales. Ces dernières faciliteraient l’échange d’information avec les directions départementales du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, et les DDASS. La Miviludes appelle les agents publics à « observer les pratiques et agissements des personnes pour apprécier leur caractère sectaire ». Des formations seront dispensées grâce à un accord avec le CNFPT, un guide méthodologique leur sera remis aux agents et une plaquette d’information à l’attention du public sera diffusée dans les grandes villes, les départements et les régions.

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Information

Les villes de plus de 100 000 habitants, les conseils généraux et régionaux vont recevoir, d’ici à quelques jours, une plaquette d’information sur les associations de défense contre les sectes, à l’attention du public. La lettre d’information bimestrielle de la Miviludes sera disponible à la mi-février sur le site web de la mission :

http://www.miviludes.org
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Trois propositions impliquent les acteurs locaux

Favoriser le signalement des personnes en état de faiblesse. La Miviludes propose que les professionnels de santé puissent signaler des personnes en état de faiblesse, comme les enfants victimes d’abus sexuels. La Chancellerie va vérifier si le nouvel article 226-14 du Code pénal permet aux agents soumis au secret professionnel de signaler les abus frauduleux de la faiblesse de personnes en situation de sujétion psychologique ou physique.

Contrôler les offres de formation. Des dérives sectaires ayant été signalées dans le cadre de formations professionnelles, il appartient aux personnes en formation d’être vigilants. Il est nécessaire de sensibiliser les personnels responsables et de leur proposer des actions de formations adéquates. A ces fins, une convention sera signée avec le CNFPT et un « guide de formation de l’agent public » sera édité en fin d’année.

Dynamiser les cellules de vigilance départementales. Quarante et un départements de métropole en sont toujours dépourvus. La Mission recommande que les représentants des collectivités locales, notamment des conseils généraux soient invités à y participer.

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Trois questions à Jean-Louis Langlais, président de la Miviludes

Vous souhaitez impliquer les collectivités locales dans la lutte contre les dérives sectaires. Pourquoi ?

C’est notre principal chantier pour 2004. Les conseils généraux constituent un niveau pertinent pour sensibiliser les travailleurs sociaux. A ce titre, l’initiative du Loiret est à souligner. Nous allons aussi aider la création et le développement de cellules de vigilance départementales. Nous souhaitons que les présidents de conseils généraux, les maires de grandes villes et les associations d’élus y participent, pour relayer ensuite l’information dans leurs services.

Quelles actions vont être menées pour former les agents de la FPT ?

Une convention-cadre devrait être signée avant la mi-février avec le CNFPT. Des échanges d’information et des formations sont prévus dans le cadre des formations initiales d’applications et des formations continues. Ces stages s’adresseront aux cadres dirigeants. Charge à eux, ensuite, d’informer leurs services sur les risques sectaires ou de leur proposer des formations.

Quel sera le contenu du « Guide de ­formation de l’agent public » ?

Rien n’a été encore définitivement fixé, mais il comportera très certainement un volet informatif sur les dérives sectaires, un point sur l’arsenal juridique et des pistes pour l’aide aux victimes (associations, démarches…). Il devrait être disponible à la fin de l’année.


Retrouvez plus de 10 000 articles sur le site Gazette a l'adresse suivante :
http://www.lagazettedescommunes.com


France : Raël

Claude Vorilhon assigne une enseignante en diffamation

La Croix, 3 février 2004

[Texte intégral]

Le gourou de la secte des raéliens, Claude Vorilhon, a assigné en "diffamation", mardi à Bordeaux, une enseignante de Gironde qui l'avait accusé devant une télévision canadienne de "manipuler" les gens.

Claude Vorilhon, alias "Raël", réclame 30.000 euros de dommages à Dominique Sainte-Hilaire, qui fut adepte pendant 13 ans de son mouvement, et qui a par ses propos "porté atteinte à son image et à son honneur", comme l'a expliqué son avocat, en son absence.

Dans un entretien, diffusé en octobre 2002 au Canada, où vit Claude Vorilhon, puis rediffusé deux mois plus tard sur un forum de discussions sur Internet, l'enseignante déclarait à propos du mouvement raélien que "c'était certainement une escroquerie".

"Je serais tentée de dire que Raël manipule les gens, avait-elle dit, j'ai l'impression que le fisc est après lui".

L'enseignante qui était parmi "les premiers anciens adeptes à parler" a pu "très bien observer le mouvement de l'intérieur", selon son avocat.

Me Daniel Picotin a plaidé "la bonne foi" de sa cliente et réclamé 10.000 euros de dommages pour "procédure abusive et injustifiée". Selon lui, le procès est "une tentative d'intimidation" pour la "faire taire".

L'avocat bordelais, également président de l'association Infos Sectes Aquitaine, a brossé le portrait de Claude Vorilhon, "passé maître dans l'art de la manipulation" et ironisé sur cet ancien chanteur qui affirme avoir rencontré des extra-terrestres, les Elohim, dans le cratère d'un volcan d'Auvergne en 1973.

La 1ère chambre civile du tribunal de grande instance de Bordeaux rendra son jugement le 16 mars.


France : Satanisme

Jusqu'à six mois ferme requis contre des satanistes néo-nazis à Toulon

AFP, 3 février 2004

[Texte intégral]

TOULON - Des peines de prison de deux ans avec sursis à six mois ferme ont été requises mardi, à l'encontre de sept satanistes néo-nazis présumés, qui comparaissent devant le tribunal correctionnel de Toulon pour la profanation de plusieurs sépultures et la diffusion d'une revue exhortant à la haine raciale et l'antisémitisme.

Une peine de trois ans de prison ferme a été réclamée pour Hervé Guttuso, 31 ans, résidant en Grande-Bretagne, en fuite, qui est jugé par défaut.

Le substitut du procureur de la République, Serge Bocoviz, a demandé 36 mois de prison dont 30 avec sursis pour Eric Monnier, 31 ans. Il est présenté comme l'inspirateur de la revue W.O.T.A.N (Will of the aryan nation - volonté de la nation aryenne), bulletin mensuel de "rééducation" des CHS (Charlemagne Hammer Skin), édité à Londres.

Il a requis 2 ans de prison dont 19 mois avec sursis à l'encontre de David Magnoni, 31 ans, et des peines ne dépassant pas les quatre mois de prison ferme pour les autres prévenus.

Il a demandé pour tous une mise à l'épreuve de 3 ans et 5 ans d'interdiction de leurs droits civiques, civils et familliaux.

Le représentant du ministère public, rappelant que les faits étaient anciens, datant de 1996 et 1997, a cependant estimé qu'ils restaient "d'une actualité brûlante". "On ne juge pas des dinosaures car nous sommes au coeur de la cyber-criminalité", a-t-il affirmé. "Ce ne sont pas des négationnistes. Ils disent que l'on n'en a pas assez brûlé", a-t-il souligné en analysant le document antisémite diffusé par les prévenus.

La justice reproche à quatre de "ces admirateurs du IIIe Reich" d'avoir profané plusieurs tombes à Six-Fours (Var) en 1997. Elle les soupçonne tous aussi d'avoir diffusé la revue W.O.T.A.N. Simone Veil, Anne Sinclair, Patrick Gaubert, président de la Ligue internationale contre le racisme, Christian Spitz (le Doc'), injuriés et menacés de mort dans cette publication, se sont constitués parties civiles aux côtés de SOS Racisme, la Ligue des droits de l'Homme et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).


France : Raël

Elle ne croit plus au père Raël, le gourou l'attaque en justice

Liberation, 4 février 2004 par Colette Goinère

[Texte intégral]

Elle ne croit plus au père Raël, le gourou l'attaque en justice, 30 000 euros demandés à une enseignante bordelaise pour diffamation.

«Il a annoncé qu'il créait une société avec une boîte aux lettres aux Bahamas. J'ai compris son jeu. Tout ça, c'était bidon.» Dominique Saint-Hilaire, raélienne pendant treize ans Bordeaux, correspondance

Il lui avait promis «du bonheur, le droit à la vie éternelle». Dominique Saint-Hilaire, 53 ans, y croyait. Et pendant des années, elle a adhéré au mouvement des «raéliens guidés par le prophète» Claude Vorilhon, alias Raël. Depuis, elle a déchanté. Et se trouvait hier devant le tribunal de grande instance de Bordeaux, assignée en diffamation par son ex-gourou, lequel n'a pas apprécié qu'elle mette en doute la probité de la secte dont elle s'était détachée deux ans plus tôt.

La rencontre de Dominique Saint-Hilaire avec les raéliens date de 1987. A cette époque, cette enseignante en anglais, en poste à la Guadeloupe, est «en souffrance». Divorcée, elle se retrouve seule à élever ses trois enfants, dont un handicapé. Les raéliens lui apportent du «soulagement». Pas seulement moral. La secte pratique aussi le soulagement financier. Dominique crache au bassinet. «1 000 euros par an en moyenne.» Cela dépendait. Ça pouvait être plus ou moins. «On donnait ce qu'on voulait.»

«Foi».
Pendant treize ans, Dominique ne rechigne pas à mettre la main à la poche, comme les 10 000 adhérents que compte la secte. Peu importe, «quand on a la foi». L'intervention des extraterrestres que revendique Raël ? «Pourquoi pas ? C'est pas ridicule», dit l'ex-raélienne, qui était en recherche de «quête spirituelle». C'est plutôt «la liberté sexuelle» qu'elle rencontre. Pas de regrets. «J'étais célibataire.» Et puis Dominique Saint-Hilaire n'est pas malheureuse. Au sein des raéliens, elle a pris du galon. Elle est assistant-guide au niveau 3. Elle s'exprime bien, est pédagogue. Et elle parle anglais. En clair, elle est chargée de diffuser la bonne parole dans les Antilles anglo-saxonnes. Un poste sur mesure.

C'est lorsqu'elle rentre à Bordeaux, en 1997, que les choses se compliquent. La secte devient pressante. «Il fallait aller dans les rues piétonnes, faire du porte-à-porte.» Et récolter l'argent qui va notamment entretenir l'écurie de voitures de course du prophète. Arrive le clonage de la brebis Dolly, qui donne des idées à Raël. «Il a annoncé qu'il créait une société avec une boîte aux lettres aux Bahamas. J'ai compris son jeu. Tout ça, c'était bidon.» Dominique Saint-Hilaire ouvre les yeux. Le message du gourou, du style «vous êtes la crème des crèmes, la conscience de l'humanité», ne fait plus d'effet. «C'était ridicule.»

A l'été 2000, elle quitte les raéliens. En octobre 2002, une télévision canadienne vient l'interviewer sur le prophète et la secte. Elle parle de ce qui était «une escroquerie», du «fisc qui est après lui». Elle est même «tentée de dire qu'il manipule». Deux mois plus tard, l'interview se retrouve sur un forum Internet. Le témoignage de Dominique Saint-Hilaire, l'un des rares d'ex-adeptes de la secte, n'est pas du goût du prophète, qui l'assigne en diffamation et lui demande 30 000 euros pour préjudice moral.

«Vaste bouffon».
Plus d'une heure durant, Daniel Picotin, avocat de l'ex-raélienne, a mis les projecteurs sur le prophète, expliquant que sa cliente s'était fait «berner», croyant entrer dans «un mouvement spirituel», qui en fait n'est qu'une «entreprise de gestion». Vorilhon ? «Un gourou, passé maître dans l'art de la manipulation», qui fait des «coups médiatiques», un «vaste bouffon qui fait des dessins de science-fiction des années 50». Les problèmes de fisc ? Bien réels selon Daniel Picotin, en référence au rapport parlementaire de juin 1999 qui a étudié la situation financière de la secte et fait état «d'absence de déclarations d'activités lucratives, de distribution occulte de revenus et d'état de créances non recouvrées par la comptabilité publique». Dominique Saint-Hilaire, elle, répète qu'elle témoigne à visage découvert pour «semer le doute» chez les membres de la secte. Sans se faire d'illusions.

Délibéré au 16 mars.


France : Le Mandarom

A Castellane, pas de miracle pour le Mandarom

Le Figaro, 4 février 2004 par André Lucchesi

[Texte intégral]

Ses adeptes espéraient une résurrection du «messie cosmoplanétaire»

Castellane - Ciel chargé de lourds nuages pour les quatre ou cinq «Chevaliers Vajrah triomphant» qui assurent encore une permanence vigilante au Mandarom de Castellane, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ils guettent, paraît-il, la réincarnation annoncée de leur seigneur, le défunt Gilbert Bourdin, alias Rhamsa Manarah, emporté il y a deux ans par un diabète après s'être autoproclamé «messie cosmoplanétaire» : grand pourfendeur, à coups de pétards, de milliards de mauvais esprits rôdant dans le coin sous la forme de «lémuriens» et d'«atlantes».

Pour l'instant, hors la visite quotidienne du facteur, ses gardiens n'ont reçu que la visite d'un expert de la justice de ce monde chargé, lui, d'évaluer les dégradations infligées à la colline de la Sainte-Baume par le chantier d'un temple-pyramide de huit mille mètres carrés et trente-trois mètres de haut. Un édifice dont les travaux contestés, mais lancés trop tôt, devaient, paraît-il, permettre «la réincarnation du Maître». Il a laissé, avec ses fondations et sa piste ouverte à flanc de colline, des traces inesthétiques dénoncées par une association de riverains.

La facture de la remise en état de ces plaies ouvertes dans le terrain et la végétation, désormais imputée au Mandarom par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, risque d'être très lourde pour les responsables de l'association. «C'est une sorte de coup de grâce dans l'actuelle agonie du Mandarom», croient pouvoir pronostiquer aujourd'hui les adversaires de ceux qui continuent de refuser leur étiquette de mouvement sectaire, en dépit de l'avis d'une commission d'enquête parlementaire.

De ce qui fut naguère un point chaud de l'actualité dans le haut pays de la Côte d'Azur, avec ses représentations colorées de divinités éclectiques rassemblées autour de la gigantesque statue du «messie cosmoplanétaire» - renversée il y a deux ans à coups de charges de dynamite -, il ne reste plus que les vestiges encore spectaculaires d'un grand bazar ésotérico-oecuménique. Un étrange Luna Park encore visitable pour quelques euros mais qui n'attire plus qu'un nombre décroissant de curieux en période estivale.

«Le calme est revenu», soupirent d'aise les riverains qui furent confrontés, parfois jour et nuit, au curieux rituel des «Chevaliers du lotus d'or», devenus ceux du Vajrah triomphant, avec l'assourdissant tintamarre de leurs parties de chasse aux démons. «On les voyait courir dans la neige avec leurs revolvers et canons en plastique et allumer des feux de Bengale pour repousser les lémuriens, se souviennent-ils. C'était surréaliste.»

Aujourd'hui, la colline de la Sainte-Baume, où l'on a découvert un dolmen et un papillon rare qui en font un site partiellement classé et freine toute extension inopportune, a retrouvé sa bucolique tranquillité. Ce ne sont pas quelques séminaires de quarante à cinquante personnes rassemblant périodiquement les derniers irréductibles des Chevaliers du Vajrah triomphant qui pourraient troubler de nouveau son grand silence.

L'impétueuse présidente de l'association affirme qu'elle continue de faire de nouveaux adeptes dans le monde. Elle conteste la matérialité des dégradations, refuse donc par avance la facture de remise en état que la justice devrait lui adresser dans quelques mois. Ajoutée au coût de la destruction du «messie cosmoplanétaire», celle-ci pourrait bien consommer l'agonie du Mandarom.


France : Raël

Une ex-raélienne attaquée en justice par le gourou

Sud Ouest, 4 février 2004 par Christine Morice

[Texte intégral]

BORDEAUX. Hier s'est tenu le procès d'une enseignante ex-adepte du mouvement raélien, assignée au tribunal par Claude Vorilhon, pour diffamation.

Une ex-raélienne attaquée en justice par le gourou Dominique Saint-Hilaire a longtemps hésité avant d'évoquer devant la presse bordelaise son passé d'adepte du mouvement raëlien. Hier pourtant, cette enseignante de 53 ans, professeur d'anglais au collège de Léognan, a. répondu courageusement .aux questions des journalistes alertés par son avocat, Me Daniel Picotin, d'autre part président de l'association Infos Sectes Aquitaine.

Elle a estimé que l'évocation de son passé, à l'occasion de son procès, avait des vertus pédagogiques. En effet, l'ancienne adepte qui a passé treize ans au sein mouvement raëlien, était assignée pour diffamation devant la première chambre civile du tribunal de grande instance par Claude Vorilhon alias Raël, absent du prétoire.

Le gourou, qui vit actuellement au Canada, estime que son honneur et sa réputation ont été salis par des propos que l'enseignante a tenus sur un forum de discussions reprenant, sur Internet, des extraits d'une interview qu'el1e avait accordée en 2002 à une chaîne de télévision canadienne.

Dans cet entretien, Dominique Saint-Hilaire écrivait que Claude Vorilhon, dont elle a, un temps, traduit les oeuvres .était " certainement escroc ", peut-être un manipulateur, et qu'il avait des problèmes avec le fisc.

Me Jean-Marc Florand, avocat au barreau de Paris, a réclamé pour son client 30 000 euros de dommages et intérêts. Il a d'autre part demandé au tribunal de rejeter les conclusions de la défense parce qu'elles ne lui avaient pas été communiquées dans les temps.

Extraterrestres.
Malgré cet incident, la présidente a souhaité que soit abordé le. fond de l'affaire. Ainsi Me Daniel Picotin est-il revenu pendant une heure sur l'histoire de Claude Vorilhon, " le guide des guides "né en 1946 en Auvergne, celui qui dit avoir rencontré à plusieurs reprises des extraterrestres lors de voyages intergalactiques, celui qui se présente comme le demi-frère de Jésus, l'ambassadeur des Elohim dans le monde, et s'est réfugié au Canada, où il " règne ", selon l'avocat bordelais, " en maître au milieu de son harem ".

Pour Me Picotin, qui demande à son tour 10 000 euros de dommages pour l'ex-raëlienne, ce procès est une " tentative d'intimidation ". " Alors que tout a été dit dans la presse sur le mouvement. raélien lors de l'affaire du clonage ", Claude Vorilhon préfère s'en prendre à ses anciens adeptes, ceux qui ont connaissance de la dialectique utilisée au sein de la secte et sont donc capable de démonter son discours. L'avocat a plaidé la bonne foi de sa cliente et la " véracité des ses propos " en s'appuyant notamment sur une enquête parlementaire consacrée aux sectes.

A la sortie du tribunal, Dominique Saint-Hilaire a expliqué qu'elle avait adhéré au mouvement raëlien alors qu'elle vivait à la Guadeloupe. Mère d'un enfant handicapé, elle traversait alors une période difficile de sa vie; Plusieurs années, plus tard, vers 1998, après avoir versé environ 13 000 euros à la secte, elle a été lassée par les pressions sur la vente des livres.

Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 16 mars.



France : Témoins de Jéhovah

Refus de soins du patient, le problème épineux des témoins de Jéhovah

La Presse médicale, 4 février 2004

[Texte intégral]

Le principe du respect de la volonté du patient est un principe international, retrouvé dans plusieurs textes. En France, il a été rappelé dans le Code civil en 1994, lors des lois de bioéthique, et il vient d'être introduit dans le Code de santé publique (loi relative aux droits des malades du 4 mars 2002). Selon ces divers textes, la volonté du patient doit toujours être respectée, même en cas de risque vital. Il suffit d'avoir informé le patient du risque engendré par son refus.

Le refus des témoins de Jéhovah à l'égard des transfusions sanguines pose toujours un problème. Lorsque, sans altération de la conscience, un patient refuse une transfusion alors que le risque vital est engagé en l'absence de ce traitement, quelle doit-être l'attitude du médecin ? En juin 1998, la cour d'appel administrative de Paris, devant se prononcer sur cette question, a estimé que « l'obligation faite au médecin de toujours respecter la volonté du patient… trouve sa limite dans l'obligation qu'a également le médecin (conformément à la finalité même de son activité) de protéger la santé et la vie elle-même du patient ». En octobre 2001, le Conseil d'État, saisi par un pourvoi, a en effet estimé que, dans cette affaire, étant donné l'état extrême du patient et l'absence d'alternative thérapeutique, les médecins n'avaient pas commis de faute. Mais il a rappelé clairement que le médecin est tenu de respecter la volonté de son patient et que cette obligation ne disparaît pas devant le devoir de sauver la vie, contestant ainsi les juges de la cour d'appel.

Deux questions Deux ordonnances de référé confirment la position des juges : passer outre la volonté du patient est un acte illicite. Ce n'est qu'en raison de circonstances extrêmes et bien définies que le médecin ne sera pas sanctionné pour cette illicéité.

Deux questions se posent alors : le médecin peut-il soigner le patient contre sa volonté ? Que risque t-il s'il se soumet à ce refus alors que la vie du patient est en danger ?


Canada : Raël

Jean Lapierre poursuivi pour diffamation

Cyberpresse, 4 février 2004 par Christiane Desjardins (La Presse)

[Texte intégral]

L'ex-animateur de radio et presque candidat libéral, Jean Lapierre, est poursuivi en diffamation pour 125 000 $ par une journaliste du Journal de Montréal, Brigitte McCann, qui lui reproche les propos «mensongers et diffamatoires» qu'il a tenus à son égard, à la suite d'un reportage qu'elle a effectué dans la secte de Raël.

Au cours de deux émissions diffusées par CKAC le 10 octobre 2003, M. Lapierre aurait laissé entendre que la journaliste avait eu des relations sexuelles avec le garde du corps de Raël dans le cadre de son reportage.

Il aurait d'abord tenu ces propos à l'émission Bonjour Montréal, animée par Paul Arcand, à 7 h le matin. Mis en demeure de se rétracter le même jour, M. Lapierre aurait plutôt décidé d'en rajouter l'après-midi, au cours de sa propre émission, Lapierre et Cie, diffusée entre 15 h et 17 h 30.

Dès le début de l'émission, lui reproche-t-on dans la poursuite, M. Lapierre a annoncé qu'il aurait comme invité «le baiseur», et invitait les auditeurs à téléphoner à CKAC (poursuivie conjointement avec lui), pour dire s'ils voulaient l'entendre. Les avocats de la journaliste lui faisaient alors parvenir une autre mise en demeure dans le but d'empêcher l'entrevue avec «le baiseur».

Au lieu de prendre connaissance de la mise en demeure avec sérieux, reproche-t-on aussi à M. Lapierre, celui-ci l'a lue en ondes, répétant encore une fois les propos diffamatoires et humiliants qu'il avait tenus le matin à l'endroit de Brigitte McCann.


France : Scientologie

Le dernier Samouraï, manifeste scientologue?

France Soir, 7 février 2004 par Marie Nossereau

[Texte intégral]

Le dernier Samouraï, manifeste scientologue? Pour le savoir, France Soir a décidé d'aller voir le film en compagnie de Jean-Pierre Jougla, porte-parole de l'UNADFI, l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu, spécialisée dans l'aide aux victimes de sectes.

Au-delà des effets de caméra et des splendides paysages exotiques, le spécialiste a accepté d'apposer sur le film cette grille de lecture un peu particulière. Tom n'avait pas menti, le film tient ses promesses : la plongée du capitaine Nathan Algren dans le monde menacé des samouraïs a tous les symptômes de l'immersion du nouvel adepte dans un univers sectaire. Symbolisé par une tribu samouraï du XIXe siècle, retranchée dans des montagnes inaccessibles et dont les valeurs n'ont plus rien à voir avec la réalité.

Algren est victime du syndrome de Stockholm, il passe de la peur à la fascination pour son gourou, le chef samouraï, celui-là même qui l'a kidnappé.

 

L'Eglise de Scientologie de Paris "partage les valeurs prônées par Tom Cruise"
Sur la "route graduée" qui amène les scientologues vers "des sommets plus élevés", l'Eglise de Scientologie explique que la "première étape" est en effet la " purification" du corps "basée sur des techniques modernes comme le sauna", "élimination des toxines" qui permet ensuite de " penser plus clairement". Interrogée par France Soir, l'Eglise de scientologie de Paris, émanation du mouvement initié par Ron Hubbard aux USA et comptant environ 1,5 million d'adeptes, reconnaît volontiers " qu'elle partage les valeurs prônées par le film de Tom Cruise ".

Des stars en stock

Outre le craquant Tom Cruise, d'autres stars hollywoodiennes ne cachent pas leur appartenance à l'Eglise de Scientologie. John Travolta et son épouse Kelly Preston, n'hésitent jamais à commenter leurs convictions dans la presse. Autres membres actifs : le pianiste Chick Corea, le soulman Isaac Hayes, la cantatrice Julia Miguenes Johnson, Lisa Mary Presley, la fille du King et sa meilleure amie, Juliette Lewis.


Le film au crible de l'analyse

-LE DERNIER SAMOURAÏ RETRACE l'histoire des derniers guerriers japonais confrontés à la modernisation de leur pays en 1876. Le capitaine Nathan Algren, traumatisé par la guerre civile et les massacres d'Indiens auxquels il a participé, est en-gagé comme mercenaire pour for-mer les troupes du jeune empereur Meiji. Capturé par Katsumoto, le dernier chef d'une longue et fière lignée de Samouraïs, chevaliers d'une époque en voie de disparition, le capitaine va découvrir leur code de l'honneur.

- L'AVIS DU SPÉCIALISTE JEAN-PIERRE JOUGLA : " La tradition s'oppose à la modernité, l'Orient à l'Occident, la spiritualité au matérialisme. Cette vision binaire du monde est très américaine mais aussi très proche de la scientologie. La tradition est ici parée de toutes les vertus. Elle se résume à attribuer le pouvoir poli-tique à la sphère du religieux : l'une des aspirations de la scientologie. Le chef samouraï, Katsumoto, cherche à mettre les techniques modernes au service des valeurs traditionnelles. C'est le message que la scientologie, qui se prétend religieuse, veut faire passer en ayant recours à des pseudo techniques, qu'elle prétend utiliser pour le développement personnel des adeptes. "

AFFAIBLISSEMENT PHYSIQUE ET MORAL. Algren est capturé par les samouraïs mais il est gravement blessé. Pendant des jours, il délire, il s'affaiblit physiquement et moralement.

- L'AVIS DU SPÉCIALISTE : " Les sectes amènent leurs nouveaux adeptes à l'épuisement total. La scientologie en particulier préconise des joggings et des saunas. En théorie, ce sont des rites de purification, la pureté de l'esprit étant censée passer par la pureté du corps. En pratique, ils vous lessivent, ils vous poussent jusqu'à l'annihilation totale de votre personne pour vous faire baisser la garde. C'est ce que rapportent les ex-adeptes de la scientologie. Dans ce passage à prétention initiatique, Aldren se détruit lui-même. Toutes les images du passé lui reviennent. Mais sous l'emprise d'une culpabilité qui le submerge, il cherche à s'en débarrasser. Car c'est désormais sa logique d'adepte : oublier."

QUI SONT LES BARBARES? Sans les connaître, le capitaine Algren considère que les samouraïs sont des " barbares " sanguinaires. Mais très vite, en captivité, s'opère un retournement des valeurs : Algren finit par penser que les " barbares " ne sont pas ceux qu'il croit.

- L'AVIS DU SPECIALISTE : "Algren est victime du syndrome de Stockholm, il passe de la peur à la fascination pour son gourou, le chef samouraï, celui-là même qui l'a kidnappé. Ce qui est significatif, c'est qu'Algren accepte sans broncher que le samouraï en chef le méprise et le traite à son tour de barbare. Katsumoto sait alors que la personnalité de l'Américain est brisée. L'endoctrinement peut commencer. "

L'APPRENTISSAGE PAR LES ENFANTS. En captivité, Algren doit tout apprendre. Un nouveau langage, des nouveaux codes, un nouvel art du combat. Ce sont les enfants de la tribu des samouraïs qui commenceront son apprentissage.

- L'AVIS DU SPÉCIALISTE : "Tom Cruise apprend à découvrir ses hôtes en singeant des expressions qu'il ne comprend pas. Dans une secte, l'adulte perd tout ce qui fait de lui un adulte, et notamment son esprit critique. Obéir, répéter sans arrêt des consignes jusqu'à épuisement, c'est la seule façon pour un individu de se construire dans ces groupes. L'adulte est donc renvoyé au stade de l'enfance. "

NE PAS PENSER. Algren décide de s'initier à l'art samouraï du maniement du sabre. L'enfant lui donne un conseil pour améliorer ses médiocres performances : " Non penser. "

- L'AVIS DU SPÉCIALISTE : "Tout le travail du gourou et de ses affidés va être d'interdire à l'adepte de penser par lui-même et surtout d'avoir la moindre pensée critique. Non penser, c'est le seul conseil que ce groupe de samouraï ne lui donnera jamais. La pensée du gourou remplace la pensée individuelle, elle de-vient la norme. "

QUÊTE DE LA PERFECTION. "Dès son réveil, le samouraï se consacre entièrement à la perfection de ce qu'il a à réaliser. ", note Aldren dans son journal intime.

- L'AVIS DU SPÉCIALISTE : "Au service de la communauté, de l'organisation. Voilà le ciment qui fait tenir toutes les sectes. La soif d'idéal, qui en réalité, va amener les individus à la destruction d'eux-mêmes."

LE DESTIN. "Pensez-vous qu'un homme peut changer son destin?" demande Katsumoto à Algren avant le combat final qui va lui coûter la vie. Algren répond : "Un homme fait ce qu'il peut, jusqu'à ce que son destin lui soit révélé. "

- L'AVIS DU SPÉCIALISTE : "L'homme n'a pas le contrôle de lui-même. Il dépend de son destin, ou de son gourou. Le soubassement apocalyptique est inquiétant : leur cause leur paraît tellement importante, qu'ils vont à la mort la fleur au sabre. On assiste donc à la disparition de ce groupe sectaire par certains côtés. "

 

J'ai été frappé par le "le code japonais du Bushido" (La voie du Samouraï). Ce code parle de compassion, de responsabilité, d'intégrité, de loyauté, d'aider les autres... Ce sont des valeurs éternelles auxquelles je m'identifie depuis vingt ans que je pratique la scientologie" A l'occasion de la sortie de son film Le dernier Samourai; au début du mois de janvier (et qui a été vu depuis par 1.553.607 spectateurs pour la seule France), Tom Cruise en a profité pour asséner au public français ce commentaire pour le moins inattendu.
L'acteur américain, scientologue notoire, joue le rôle principal dans ce film réalisé par Edward Zwick. Il est également le producteur et l'un des scénaristes.


Suisse : Shri Ram Chandra Mission

La justice contre la presse

Le Matin, 8 février 2004

[Texte intégral]

VAUD - Un jugement contraint « Le Matin » à taire l'engagement spirituel d'une notable M. Z. (*)

A défaut d'être célèbre, Mme Z est une personnalité connue de la vie publique vaudoise. Son mari aussi. Elle a eu des engagements dans la vie associative et politique.

Il se trouve qu'elle est aussi membre d'un mouvement religieux, une communauté spirituelle orientalisante - le Shri Ram Chandra Mission (SRCM) - qu'un rapport français qualifie de « secte », même si son caractère dangereux est discuté.

Lorsque, au printemps 2001, « Le Matin » a publié un premier article sur le SRCM qu'il voulait prolonger, il s'est vu ensuite interdire, par mesures provisionnelles, de faire mention du nom et des fonctions de la notable. Au terme d'une longue procédure, le Tribunal civil de Lausanne vient de rendre un jugement sur le fond qui confirme cette première décision.

Un rapport officiel
La Cour se range en effet intégralement aux vues de Mme X. Arguant que, depuis lors, cette dernière et son mari n'exercent plus de mandats publics significatifs, elle justifie sa décision en estimant qu'il n'y a pas de véritable intérêt public à révéler ses attaches avec le SRCM. En outre, elle admet qu'on ne peut attacher au SRCM le terme de « secte », qui, dans son acception actuelle, est dévalorisant, lui préférant celui de « mouvement religieux ».

Sur ce sujet, les experts sont partagés. En France, le SRCM figure comme secte dangereuse dans un rapport officiel. D'autres jugent que l'association ne pratique pas d'endoctrinement forcé et ne mérite donc pas ce qualificatif. Le plus étonnant dans le jugement du tribunal est bien là: le terme de « secte » est aujourd'hui si péjorativement connoté qu'il peut nuire à la réputation d'une personne qui en serait membre. « Le Matin » aurait donc dû démontrer que le SRCM est une « secte » alors qu'un rapport français le dit explicitement ... Il y aurait donc des termes désormais interdits dans les journaux alors même qu'ils figurent dans des rapports crédibles. Comme si les juges voulaient purger le dictionnaire, contestant au passage qu'on pût s'interroger sur la compatibilité entre les fonctions de la notable et son appartenance au SRCM. « Le Matin » a fait appel de ce jugement, d'autant qu'il a été condamné à des dépens de près de 17 000 francs pour un article jamais publié.

(*) Nom que nous avons l'interdiction de mentionner


Suède : Sectes et religions

Sexe, sang et secte en Suède

Libération, 10 février 2004 par Olivier TRUC - Knutby envoyé spécial

[Texte intégral]

Meurtre et adultères dans une communauté pentecôtiste défraient la chronique.

Depuis la mi-janvier, un fait-divers à tiroirs passionne la Suède et jette une lumière crue sur l'une de ces «Eglises libres» protestantes, creuset de puritanisme dans un pays qui passe pour l'un des plus sécularisés au monde.

Son cadre, une petite communauté pentecôtiste du village de Knutby, à 80 km au nord de Stockholm. Dans cette campagne isolée, boisée et voilée de neige, le drame s'est déroulé dans une belle maison de bois bleu pastel. Une femme de 23 ans, épouse de l'un des six pasteurs de la communauté, est abattue dans son lit la nuit. A l'aube, un voisin est grièvement blessé de deux balles tirées par le même revolver de calibre 38, équipé d'un silencieux. Très vite, une jeune fille est arrêtée. Elle avoue le meurtre et la tentative de meurtre. Elle travaillait comme baby-sitter dans la famille du pasteur. Pas de motif apparent. Trop grande indépendance. Assez vite, l'imbroglio des relations entre les membres de cette petite communauté très fermée éclate au grand jour. Les couples mariés et informels se mélangent.

Etonnant dans un milieu normalement si prude, où le respect de la Bible ne souffre pas d'écart, où l'on s'estime «meilleurs chrétiens» que les autres. On apprend ainsi que le pasteur avait pour maîtresse l'épouse de l'homme grièvement blessé. La police, qui a inculpé le révérend et son amante il y a quelques jours, est persuadée que ce sont eux qui ont prémédité les meurtres et ont «poussé» la baby-sitter à agir.

Dès lors, Knutby est passé au crible. Les pentecôtistes, qui comptent quelque 90 000 fidèles au sein de 485 paroisses indépendantes, sont les premiers à prendre les devants : la communauté de Knutby, dénoncent-ils, tournait à la secte. Les enfants étaient embrigadés, éloignés de leurs parents. Le pasteur incriminé décidait qui devait se marier avec qui. «Rien à voir avec nous !» lancent-ils, inquiets des dérives peut-être pas si isolées que permet une trop grande indépendance des paroisses.

Roman noir. De fait, on découvre que le pasteur inculpé tenait ses 90 paroissiens d'une main de fer, avec l'aide d'une énigmatique et autoritaire Kristi brud, fiancée autoproclamée du Christ, qui n'est autre que la soeur de la femme assassinée. Les médias ne lâchent plus ce roman noir, publiant certains jours quinze pages d'affilée sur le sujet.

Cette affaire passionne les Suédois car elle surgit dans un milieu qui prône des idéaux diamétralement opposés à ce qui est décrit à Knutby, analyse Sören Wibeck, ex-pasteur pentecôtiste devenu journaliste spécialiste des religions. Le monde normalement paisible des Eglises libres, qu'elles soient pentecôtistes, méthodistes, baptistes ou autres, est imprégné des valeurs d'amour, de sollicitude, de vérité. Toutes ces valeurs sont prises à contre-pied dans ce polar de Knutby.Le fait-divers choque et passionne autant par le contraste entre l'image d'Epinal des pentecôtistes et la réalité sordide de Knutby que par la place de choix qu'occupent ces Eglises libres en Suède. Sans doute certains Suédois ne sont-ils pas fâchés de rabattre le caquet de ces prédicateurs extatiques.

Pour saisir leur importance, il faut remonter au milieu du XIXe siècle, dans cette Suède paysanne, pauvre et abrutie d'alcool. C'est l'époque où sont jetées les prémices de la Suède moderne, avec la montée en puissance de trois courants qui ont façonné l'Etat-providence : le mouvement ouvrier, les ligues antialcool et... les Eglises libres.

Sous l'influence de pasteurs arrivés d'Amérique ou de Grande-Bretagne, ces dernières naissent alors en réaction contre la puissante et répressive «Eglise suédoise», l'officielle et luthérienne Eglise d'Etat, qui restera organiquement liée au pouvoir jusqu'en 2000. Ces Eglises séparatistes connaissent un rapide développement grâce à l'écho renvoyé par les émigrés suédois partis outre-Atlantique entre le milieu du XIXe et le début du XXe siècle (20 % de la population a émigré), où ils ont découvert les mouvements du Réveil. Dans les villes et villages, les temples des différentes congrégations fleurissaient partout, organisaient des activités pour les jeunes, prêchaient la morale. Plusieurs de ces mouvements du Réveil sont même intégrés au sein de l'Eglise suédoise aujourd'hui, poursuit Per Olov Enquist, qui a décrit dans le Voyage de Lewis l'essor du mouvement pentecôtiste suédois. Certains ont beaucoup travaillé avec les sociaux-démocrates pour bâtir cette société meilleure. De nos jours, quasiment tous les milieux suédois, qu'ils soient politiques, médiatiques ou culturels, ont des liens avec ces Eglises, et leurs représentants se retrouvent à tous les échelons.

«Ceinture de la Bible». Même si elles sont en perte de vitesse, avec quelque 215 000 fidèles (contre 310 000 en 1960), cette dizaine d'Eglises libres protestantes reste ancrée dans le paysage suédois. Dans le Sud, où certaines sont concentrées, on parle toujours d'une «ceinture de la Bible». Sur l'échiquier politique, leur débouché naturel est le Parti chrétien-démocrate. Créé en 1964 principalement à l'initiative de pentecôtistes alarmés par un projet de réduction de l'enseignement religieux à l'école, il a récolté 9,1 % des voix aux dernières législatives de 2002. Mais on les retrouve aussi bien de la gauche aux conservateurs, souligne Sören Wibeck. Je ne crois pas que l'on accepterait certaines de ces Eglises aussi facilement en France, où on les suspecterait de tendances sectaires. Mais en Suède, elles sont parfaitement intégrées»

Quasiment tous les milieux suédois, qu'ils soient politiques, médiatiques ou culturels, ont des liens avec ces Eglises.Per Olov Enquist, écrivain.


Danemark : Scientologie

Les morts cachés de la Scientologie

Charlie Hebdo, 11 février 2004 par Antonio Fischetti

[Texte intégral]

André et Eric étaient scientologues. Tous deux sont morts à Copenhague, le siège européen de la secte. Le premier d'un cancer non soigné, le second de faim. Les faits remontent à 2002 mais personne n'en a jamais parlé. N'empêche que, pour les familles, la responsabilité de la secte ne fait aucun doute.

Quand on grimpe dans la hiérarchie scientologue, on se doit, à un moment ou un autre, d'aller à Copenhague. C'est la tête de pont de la Scientologie pour l'Europe et l'Afrique. Après quinze ans de Scientologie, André était arrivé à un grade important dans la secte. Il avait donc choisi d'habiter la capitale danoise. " La Scientologie, c'était toute sa vie. Il s'est ruiné pour elle, il a vendu tous ses biens ainsi que des terres de famille ", rapporte le frère d'André. Et puis, un jour, André tombe malade. Cancer.

Évidemment, ce n'est pas la Sciento qui a fourni les métastases. Mais ce qui est sûr, c'est que les délires de Ron Hubbard ont aggravé les choses. Car, pour les scientologues, il y a un remède miracle pour tout et n'importe quoi : on se " purifie " en se gavant de vitamines durant des heures dans un sauna, on se " soigne " par des sortes d'impositions de mains, et ainsi de suite... Dans cette logique, n'importe quelle charlatanerie vaudra mieux que les médicaments des médecins, qualifiés de " drogues ".

À Copenhague, les scientologues ont leur clinique fétiche, appelée Humlegaarden. Une clinique " biologique "de traitement du cancer, où, pour 6 000 euros le séjour de trois semaines, on vous traite par décoctions de gui, cures de vitamines, et un tas de méthodes qui feraient bien rire dans un autre contexte, comme la " magnétothérapie " ou la " chromothérapie ". C'est là que la Scientologie envoie André.

Apprenant l'évolution de la situation, le frère d'André décide de partir pour Copenhague. Mais la clinique lui ferme d'abord la porte. À force d'insister, il finit par entrer. Et ce qu'il voit le sidère. "Je n'ai pas rencontré un seul infirmier, ni d'ailleurs personne en blouse blanche. J'ai trouvé mon frère sur un lit, couché et entubé. C'est tout ce qu'il avait comme signe de soins. En plus, les locaux étaient dans une propreté relative, il n'y avait rien de stérile. " Par contre, aucun mur n'est épargné par la pub scientologue. " Partout, des affiches, des posters et des livres de Ron Hubbard. Aussi bien dans le hall d'entrée que dans la chambre de mon frère. "

Quelques jours après cette visite, André meurt. Pour son frère, quels que soient les liens entre la clinique de Humlegaarden et la Scientologie, il ne fait aucun doute que cette dernière est responsable de l'absence de soins prodigués à André, et donc de sa mort.

A trente-cinq ans, Éric est scientologue depuis onze ans. Lui aussi a été amené à rejoindre 1'" élite " de Copenhague. Mais, à l'inverse d'André, Eric n'a plus de quoi payer ses cours. Alors, il travaille pour la secte.

Chaque semaine, l'organisation exige soixante heures de travail, en plus de la quinzaine d'heures de " formation " obligatoires. Ce régime finit par miner Éric, qui se confie à sa mère : "Je travaille pour100 couronnes par semaine [environ 15 euros], même parfois pour rien. Ils se moquent des gens. " Mais aucune rébellion n'étant admise, Éric est envoyé en " RPF ", le programme de rééducation de la secte (voir encadré).

Au bout du compte, Eric décide fuir l'engrenage. L'ennui, c'est qu'il a signé un contrat pour un milliard d'années. Oui, un milliard ! En effet, comme les scientologues croient en la réincarnation, la durée de leur contrat dépasse largement celle d'une vie humaine. Autrement dit, même si vous devenez cloporte dans une vie future, vous restez un cloporte scientologue.

Éric finit quand même par se barrer, mais à condition de payer la " dette de déserteur ", censée rembourser la " formation " reçue. Une addition qui se monte à 2 500 euros. Le problème, c'est qu'Éric n'a pas de revenus, hormis les 700 euros d'aide sociale que l'État danois lui file chaque mois. Là-dessus, 130 partent à la Sciento. Si bien qu'après avoir payé son loyer Éric n'a même plus de quoi se nourrir. De plus, comme il est imprégné de l'idée qu'il a besoin d'être " purifié ", il se met à suivre des cours de " nettoyage intestinal " dans une " école de méditation ". Ce qui l'amène à s'alimenter d'ail, de citron... et rien d'autre.

Ainsi, de jour en jour, il s'affaiblit.

Finalement, ses voisins retrouvent un corps éteint sur le carrelage de sa cuisine. Éric pèse alors 45 kg. Pour Cyril Malka, psychanalyste spécialisé sur les sectes au Danemark, la responsabilité de la Scientologie ne fait aucun doute : " Il ne mangeait pas car il était ruiné par la Scientologie. S'il avait eu suffisamment d'argent, il aurait mangé à sa faim. "

Avec la manipulation mentale, il y a bien des façons de mourir. Ça peut être en groupe, à la manière de la secte japonaise Aum ou de l'ordre du Temple solaire. Ou, plus discrètement, au cas par cas. Sur ce terrain, la Scientologie se défend bien, au hit-parade des sectes tueuses.

Goulag de Hubbard.
On compte environ deux cents scientologues français à Copenhague. La secte résuisitionnant leur passeport, l'ambassade de France reçoit régulièrement la visite de scientologues ayant " perdu " leurs papiers. C'est aussi à Copenhague qu'on trouve le RPF, le " Rehabilitation Project Force ". Autrement dit, le goulag de la sciento. On y " rééduque " les récalcitrants " en mauvaise condition éthique ". Il peut s'agir des adeptes qui se plaignent de l'organisation ou qui ne récoltent pas assez d'argent avec les ventes de cours et de livres.
Ces punis sont reclus dans une pièce délabrée et sans chauffage située au sous-sol d'un immeuble de la secte. Marqués d'un brassard gris ou noir, selon le degré de " rééducation " nécessaire ils sont astreints aux tâches les plus ingrates. Pas le droit d'aller aux toilettes sans permission. Télé et musique interdits. La communication se fait uniquement par écrit et seulement après autorisation préalable. Interdit de marcher, il faut courir en permanence. Mais c'est pour leur bien justifie la secte.


Canada : Raël

Les raëliens soutiennent Jean Lapierre

Canoë, 11 février 2004 par Christiane Desjardins (La Presse)

[Texte intégral]

Le mouvement raëlien soutient Jean Lapierre dans le litige qui l'oppose à la journaliste Brigitte McCann.

Brigitte McCann est la journaliste qui a signé une série de neuf articles publiés dans le Journal de Montréal après avoir côtoyé des membres du mouvement.

Les raëliens considèrent que Jean Lapierre, alors animateur à TQS, était tout à fait dans son droit lorsqu'il a a donné la parole aux raëliens au cours de son émission.

Nicole Bertrand, une porte-parole du mouvement, avait dénoncé l'«hypocrisie» de Mme McAnn. Elle déplorait le fait que la journaliste se dise choquée par la liberté sexuelle des raéliens alors qu'elle avait elle-même profité de cette «liberté» en ayant des relations sexuelles avec un garde du corps de Raël.

Mme McCann a déposé une poursuite contre M. Lapierre à la suite de cette émission.

Les raéliens affirment que la liberté de presse n'est pas à sens unique: ils estiment que s ielle est utilisée pour dénoncer leurs membres, elle peut également l'être pour dénoncer le travail d'un journaliste.


France : Falungong

Arrestations : le Falun Gong porte plainte contre X

Nouvel Obs, 12 février 2004 par Marie Nossereau

[Texte intégral]

A la suite des arrestations arbitraires d'une quarantaine de membres lors du défilé organisé à Paris, la secte du Falun Gong porte plainte contre X.

M aître Léon Lef Forster devait déposer lundi une plainte contre X suite à des dizaines d'arrestations arbitraires sur les Champs-Elysées lors du défilé du Nouvel An chinois co-organisé par l'Ambassade de Chine. Parce qu'elles portaient une écharpe jaune, et alors qu'elles ne manifestaient pas d'opposition au défilé et n'avaient en aucune manière troublé l'ordre public, plus de 40 personnes pratiquant le Falun Gong avaient été arrêtées, menottées et détenues pendant plusieurs heures. Selon Chang Chin-Hwa, porte-parole de la secte, la police ne pouvait pas leur donner de raisons satisfaisantes, disant simplement que les foulards étaient "illégaux en France". Cette plainte fait suite à la demande de la secte auprès du ministère taïwanais des Affaires étrangères pour qu'il émettre des protestations formelles auprès de Paris à propos de ce qu'elle qualifie d'actes "déraisonnés et illégaux" violant les droits et la liberté de ses adeptes.

La symbolique de ce geste a été particulièrement lourde, et elle a donné un signal que la propagande du régime chinois n'a pas manqué d'exploiter, diffusant dans toute la Chine le message suivant : "La France soutient notre répression du Falun Gong et le réprime elle aussi".

"Culte satanique"

Un millier de membres du Falungong de par le monde, dont 170 de Taïwan, s'étaient rassemblés à l'occasion du Nouvel an Chinois pour protester contre l'interdiction de leur groupe par Pékin. Publicité

Le Falungong est qualifié de "culte satanique" par le gouvernement chinois après avoir organisé une grande manifestation à Pékin en 1999. La secte revendique des millions d'adhérents. Le régime chinois la considère comme la menace la plus importante pour l'ordre social depuis les manifestations démocratiques de 1989.
"La France est restée aveugle devant les violations des droits de l'Homme en Chine", a ajouté Mme Chang.

Incident diplomatique

Cet épisode malheureux n'a cependant pas été le seul faux-pas français vis à vis de Taiwan.

En effet le président Jacques Chirac avait aussi condamné le référendum organisé par Taipei, le considérant comme une initiative "agressive" et "irresponsable" pour la stabilité de la région.

Cette déclaration avait déclenché la colère de Taiwan et obligé le Quai d'Orsay à se livrer à des acrobaties diplomatiques pour éviter toute fâcherie avec Taiwan.

Le Quai d'Orsay avait ainsi affirmé que la France ne critiquait pas le "principe d'un référendum" à Taïwan et souhaitait maintenir ses relations avec l'île, en réponse à l'accusation du président taïwanais Chen Shui-bian d'ingérence dans les affaires intérieures de Taïwan.

Taipei a cependant pris des mesures de rétorsion en annulant les visites prévues en février à Paris des ministres des Affaires culturelles Tchen Yu-chiou et des Sciences Wei Che-ho.

La France n'a plus de relations d'Etat à Etat avec Taïwan depuis qu'elle a reconnu la Chine en 1964 mais Taipei dispose d'un bureau à Paris. Les échanges commerciaux et culturels se poursuivent.


Australie France: Raël

Clo-clones, de Sydney à Nice

Libération, 12 février 2004 par Christiane Desjardins (La Presse)

[Texte intégral]

Clonaid a annoncé la naissance d'un sixième bébé cloné, le Carnaval de Nice celui du «roi de la Clonerie».

Il faut savoir profiter de l'exposition médiatique. Clonaid, l'entreprise proche de la secte des Raëliens, pour qui l'humanité a été créée par des extraterrestres, a en effet profité de la publication dans «Science» d'un article sur l'obtention du premier embryon humain cloné pour annoncer le même jour la naissance, par son entremise, d'un sixième bébé cloné à Sydney. Né le 5 février, ce bébé «en parfaite santé selon un pédiatre de Sydney» serait le premier d'une nouvelle série de huit clones qui «doivent voir le jour dans les semaines à venir.»

Les autorités médicales et scientifiques australiennes ont exprimé leurs doutes quant à la véracité des dires de Clonaid. «Je crois que c'est l'équivalent médical d'une histoire d'OVNI», a déclaré le ministre australien de la Santé. Clonaid déjà avait annoncé en 2002 la mise au monde par une Américaine du premier clone humain, baptisé Eve. Mais la firme n'a pas pu produire d'autres preuves –génétiques, par exemple– de ce clonage que de simples photographies du nouveau-né.

Le carnaval de Nice a également choisi le thème, décidemment brûlant, du clonage pour mieux vendre ses chars et son «Roi de la Clonerie». «Pour le clonage, nous avons été tentés de reproduire vingt fois le même char, a précisé le directeur artistique du carnaval. Mais l'envie a duré le temps de se rappeler que le public n'aurait pas forcément apprécié et que le carnaval est un spectacle». Un bon conseil pour Clonaid?


France et Perou : La Maison qui chante (IFRET) - Takiwasi

Nouvelle étape dans l'enquête sur les méthodes du centre péruvien Takiwasi

Sud Ouest, 13 février 2004

[Texte intégral]

Une psychothérapeute paloise mise en examen: J-P Ch.

Marie-Dominique Hamon, 55 ans, psychothérapeute au château d'Idron au moment de sa première audition, début juillet 2002, a été mise en examen par le juge palois Thierry Rolland du chef d'infraction à la législation sur les stupéfiants dans le cadre de l'information judiciaire visant le sulfureux centre Takiwasi. Elle est la troisième personne à être mise en examen dans ce dossier après Michel Mouret, 61 ans, médecin psychiatre à l'hôpital Saint-Luc de Pau ou Centre hospitalier des Pyrénées (lire « Sud-Ouest » du 21 janvier) et après Ghislaine Bourgogne, 46 ans, psychothérapeute à Lyon, présidente de l'IFRET (Institut français d'expérimentation sur les thérapies traditionnelles). L'affaire avait commencé en juillet 2000 avec la plainte d'un Bigourdan trouvant que le comportement de sa fille, étudiante à Pau, avait radicalement changé depuis qu'elle fréquentait la psychothérapeute paloise. La commission rogatoire délivrée aux gendarmes de la brigade des recherches départementales les amena à s'intéresser à l'IFRET, plus connue sous le nom de « la Maison qui chante ». Cette association, créée en 1991, dirigeait ses adhérents vers un centre péruvien appelé « Takiwasi » (la Maison qui chante est la traduction française de ce mot). Cette structure avait été fondée en 1992, à Tarapoto, en Haute-Amazonie, à 800 kilomètres de Lima, par un médecin français d'origine vendéenne, le docteur Jacques Mabit, dans le but initial de désintoxiquer les toxicomanes d'Amérique.

Chamanisme. Le centre s'ouvrit plus tard à des patients français. Le docteur Mouret et Mme Hamon, tous deux fervents partisans des méthodes de Takiwasi, entretenaient des relations avec ce centre; ils envoyaient ou accompagnaient des clients aux « séminaires d'évolution personnelle » organisé par le docteur Mabit (915 euros pour quinze jours, voyage non compris). Les pratiques magiques du chamanisme sont à la base des thérapies hallucinantes - au sens propre du terme - proposées par le docteur Mabit. Lors de sessions rituelles d'initiation, les « stagiaires », encadrés par des
« guérisseurs locaux », ingéraient des décoctions de plantes destinées à « libérer les noeuds émotionnels » des patients. Le problème, c'est que, parmi ces plantes, en figurait une, l'ayahuasca, classée produit stupéfiant par la législation française (les scientifiques l'assimilent à un hallucinogène) . D'où le placement en garde à vue, en juillet 2002, des principaux animateurs de la Maison qui chante, du docteur Mouret et de Mme Hamon. Les trois mises en examen intervenues depuis un mois sont venues nourrir le volet pénal de ce stupéfiant dossier dont la manipulation mentale constitue l'impalpable toile de fond.

Courriel du 30 décembre 2005 du Docteur Mouret

Les accusations de dérives sectaires nous concernant ont abouti à un non-lieu en Juillet 2005 confirmé en décembre par un jugement de la Cour d'Appel de Pau,

 

Les accusations de dérives sectaires nous concernant ont abouti à un non-lieu en Juillet 2005 confirmé en décembre par un jugement de la Cour d'Appel de Pau,


Brésil : Moon

Pelé escroqué

Sport , 13 février 2004

[Texte intégral]

Sur le terrain, Pelé était assurément le meilleur joueur du monde, mais en affaire Edson Arantes do Nascimento a souvent du mal à s'imposer - se rappeler de sa condamnation en janvier dernier par un tribunal de Rio de Janeiro pour diffamation à l'encontre de son ex-associé, Helio Viana (voir La Lettre du Sport n°302). Pelé attaque aujourd'hui la secte Moon.

La légende brésilienne accuse le club football appartenant au gourou de la secte Moon, l'Atletico Sorocaba, de ne pas l'avoir payé pour sa prestation lors de la Coupe de la Paix qui s'était déroulée en juillet 2003. Pour cette compétition, à laquelle participait l' Olympique Lyonnais, Pelé devait assurer la promotion de l'événement avec quelques apparitions en échange de 200.000 dollars et de 30% des recettes générées par la Coupe de la Paix. Il réclame 4 millions de dollars en dommages et intérêts pour l'utilisation abusive et illégale de son image.


France : SEVA

Derrière SEVA, le spectre d'une secte ?

La voix du nord, 13 février 2004 par Sophie Leroy

[Texte intégral]

Polémique - Une association qui distribue à Lille des repas aux SDF le dimanche

L'accuiel est chaleureux. SEVA ne dispose pourtant que d'une petite baraque de chantier, stationnée sur le côté de l'église Saint-Sauveur à Lille, pour distribuer une centaine de repas aux SDF qui se présentent le dimanche midi. Quelques-uns sont restés à la porte jusqu'à 14 heures le week-end dernier, malgré le froid. Jusqu'au dernier repas servi.

Une simple action de solidarité au premier regard. « C'est là tout le danger », témoigne Charline Delporte, présidente de l'Association pour la défense des familles et de l'individu (ADFI - Nord - Pas-de-Calais - Picardie). Pour l'ADFI, SEVA est en effet « une secte clairement identifiée ». Un des membres de l'association, « coordinateur » pour la métropole lilloise, est un ancien membre de Saï Baba (association répertoriée dans les rapports de la commission parlementaire sur les sectes de 1996 et 1999).

Aujourd'hui celui-ci n'en est plus officiellement membre mais il ne cache pas vénérer encore le gourou Sathya Saï Baba. Gourou accusé d'abus sexuels sur des enfants. L'UNESCO a suspendu tout partenariat depuis 2000 avec l'association.

« Et il n'y a qu'à lire les statuts de SEVA, insiste Charline Delporte. Tout est écrit : sous couvert de distribuer des repas gratuits, des vêtements, il est mentionné la création d'une bibliothèque "pour favoriser les activités philosophiques et spirituelles" ; l'importation et la vente de produits naturels de l'Inde et du Sri Lanka. Si pour l'instant tout est gratuit (SEVA n'accepte d'ailleurs aujourd'hui aucun don de chèque), la sortie sera bien payante. Les SDF ne sont que les premières victimes. Demain, on leur demandera peut-être de distribuer des tracts. Ils toucheront ainsi plus de gens, comme ils touchent déjà les bénévoles et les donateurs de denrées alimentaires. »


Canada : Moise (Roch Thériault)

Gourou sanguinaire

Canal CD, 13 février 2004

[Texte intégral]

Pendant douze ans, le gourou Roch Thériault a battu et torturé ses adeptes. Il a été condamné à 25 ans de prison. Mais la question reste en suspens : que faire contre les sectes? Le gouvernement québécois devrait-il mettre fin à sa complaisance, lui qui, au milieu des années 1990, a octroyé le statut de corporation religieuse à l'Église de Scientologie et aux Raéliens?


Suisse : Moon

Charles Beer condamné par le Tribunal des prud'hommes

La Tribune de Genève, 14 février 2004 par Catherine Focas

[Texte intégral]

Le syndicat Actions Unia doit verser 32 000 francs à l'employé licencié appartenant à la secte Moon.

Le jugement de la Cour d'appel des prud'hommes vient de tomber. L'actuel président du Département de l'instruction publique et ancien secrétaire syndical d'Actions Unia, Charles Beer, a été condamné pour la manière dont il a licencié Y., juriste et employé temporaire du syndicat en 2001. Actions Unia devra verser 32 000 francs à Y., dont 15 000 pour tort moral.

La Cour, présidée par le juge Richard Barbey; est convaincue qu'Y. appartenait bel et bien à la secte Moon. De ce point de vue, le licenciement était justifié. Ce qui ne l'était pas, c'est son caractère brutal et immédiat. Les juges estiment, en outre, inexcusable le fait que Charles Beer ait dénigré son employé dans un article de L'Hebdo (paru en décembre 2001) ainsi que devant les membres du syndicat. Ceci constitue une atteinte à sa personnalité.

Un membre de l'UDC

L'affaire avait fait beaucoup de bruit en janvier 2003, lorsqu'en pleine campagne électorale pour la succession de Micheline Calmy-Rey, on apprenait que le candidat socialiste était condamné par les Prud'hommes à payer 30 000 francs d'indemnités à Y. pour congé abusif. Il a fait appel. Et le nouveau jugement a été rendu lundi.

Y., avocat et juge au Tribunal des prud'hommes (actuellement membre de l'UDC) apparaît comme un membre actif de l'Eglise de l'Unification (fondée en 1951 par Sun Myung Moon). Contrairement à ses affirmations, la Cour pense qu'il a gardé certains liens avec la secte jusqu'en 2001 au moins. Ce fait établi, elle se demande si cette appartenance religieuse constitue un motif de licenciement. Elle juge que oui. Parce qu'un syndicat doit pouvoir choisir ses options politiques. Et les collaborateurs composant son personnel, en particulier ceux investis de responsabilités, ne peuvent pas librement adhérer au parti de leur choix.

En fonction de ses liens avec le Parti socialiste, Actions Unia pouvait légitimement s'opposer à ce que ses collaborateurs entretiennent des relations étroites avec des partis politiques réputés de droite, tels que Vigilance ou l'UDC. "Des responsabilités assumées au sein du mouvement Moon, très opposé aux systèmes communistes ou collectivistes et favorable aux idées capitalistes, pouvaient aussi être tenues pour incompatibles avec les orientations du syndicat." Le congé du 31 mai 2001 était légitime.

"Sans juste motif"

Le jugement condamne en revanche le licenciement brutal avec effet immédiat intervenu peu après: "La résiliation immédiate pour justes motifs doit être admise de manière restrictive, rappelle-t-il. Seul un manquement particulièrement grave la justifie." Charles Beer, note la Cour, a agi ainsi "sans juste motif et sans prendre la précaution de s'assurer du bien-fondé des raisons qu'il invoquait." Rien, selon elle, n'excuse ce comportement. Il s'agissait d'une "réaction de dépit face à l'opposition exprimée contre le licenciement (...) Le mouvement d'humeur de l'employeur apparaît critiquable et doit être sanctionné."

Frappé d'"ostracisme"

Par ailleurs, l'employé a droit au respect de sa vie privée et à la confidentialité. Charles Beer n'était nullement autorisé à évoquer les raisons du licenciement devant l'ensemble du personnel. Stigmatisé comme un dirigeant de la secte Moon, Y. a été frappé d'"ostracisme" par la direction du syndicat. "Les collaborateurs ont été invités à éviter désormais tout contact avec lui." L'atteinte sérieuse portée à la personnalité d'Y. dépasse les désagréments inhérents à tout licenciement.

Mais il y a plus, disent les juges, en décembre 2001, Charles Beer n'a pas hésité à se confier à un journaliste de L'Hebdo. Il a présenté Y. sous un jour très négatif. La seconde attaque portée inutilement à la personnalité de l'employé par voie de presse montre que l'ex-syndicaliste n'a eu aucun égard envers son ancien collaborateur et s'avère particulièrement grave. "L'amalgame de ces comportements justifie l'allocation d'une réparation de 15 000 francs destinée à compenser le tort moral et l'atteinte portée à l'avenir professionnel de la victime."

Actuellement, aucune des deux parties ne sait si elle fera recours au Tribunal fédéral.


Japon : Aum

Japon: pleins feux sur la secte Aum

Radio Canada , 16 février 2004

[Texte intégral]

Quelque 200 policiers ont perquisitionné, lundi, les locaux de la secte Aum Vérité Suprême. Le groupe est notamment responsable de l'attentat meurtrier au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, qui avait coûté la vie à 12 personnes et fait des milliers de blessés. Les policiers ont ainsi fouillé 11 bureaux et salles dans tout le Japon.

Cette opération policière est la plus spectaculaire depuis la renaissance de la secte comme «nouveau groupe religieux» fin 1999, alors rebaptisée «Aleph». Aum Vérité Suprême était une secte mêlant mysticisme hindou, croyances primitives bouddhistes et visions apocalyptiques révolutionnaires

Un verdict attendu

Le verdict contre le mystérieux fondateur de la secte est attendu le 27 février après plus de sept ans de procédure. Asahara, 48 ans, de son vrai nom Chizuo Matsumoto, risque la peine de mort par pendaison. Il est accusé de la mort de 27 personnes et d'avoir organisé une dizaine de crimes, dont l'attaque au gaz sarin et l'assassinat de la famille d'un avocat ennemi juré de la secte en 1989. Ses avocats ont plaidé non coupable, rejetant tout le blâme sur ses disciples.

11 fidèles d'Aum ont déjà été condamnés à la pendaison. Aucun n'a été exécuté.


France : Satanisme

Peines de prison pour les satanistes

Le Figaro, 17 février 2004 par Bernard Oustrières

[Texte intégral]

Le tribunal correctionnel de Toulon a rendu hier son jugement dans l'affaire des sept satanistes néonazis jugés au début du mois (Le Figaro du 3 février). Hervé Guttuso, en fuite, a été condamné à quatre ans de prison ferme. Pour ses émules et complices, les peines vont d'un à deux ans de prison, la période non assortie de sursis couvrant les mois déjà passés en détention. Pour quatre d'entre eux, Christophe Magnoni, David Magnoni, Laurent Franchet et Anthony Mignoni, seul le crime de violation de sépultures a été retenu.

Les juges se sont donc montrés sensibles aux arguments développés par leurs avocats, en particulier Me Hervé Andréani. Ce dernier s'est en effet efforcé de démontrer que l'appartenance de ses clients à un groupe musical morbide se référant par provocation au IIIe Reich hitlérien ne faisait pas forcément d'eux des propagandistes nazis. Les magistrats n'en ont pas moins considéré que l'extrême gravité de la «littérature» retrouvée chez eux traduisait au moins des perturbations psychiques préoccupantes et leur imposent donc un suivi médical approprié. Les autres prévenus, âgés de 20 à 23 ans au moment des faits, ont été reconnus coupables d'apologie d'atteintes volontaires à la vie, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, et de provocation à la haine raciale. Aux peines prononcées s'ajoutent donc pour eux des dommages et intérêts dus aux parties civiles, à savoir la Ligue des droits de l'homme, la Licra et SOS Racisme, ainsi qu'à certaines personnalités visées par leurs insultes, dont Anne Sinclair.


France : Sectes

Analyse : enfants. scolarisation. statistiques

Assemblée Nationale , 17 février 2004

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 30854 de M. Vuilque Philippe ( Socialiste - Ardennes ) QE
Ministère interrogé : jeunesse et éducation nationale
Ministère attributaire : jeunesse et éducation nationale
Question publiée au JO le : 22/12/2003 page : 9759
Réponse publiée au JO le : 17/02/2004 page : 1267

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes

Texte de la QUESTION : M. Philippe Vuilque attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur le cas des enfants soumis aux mouvements sectaires dans le cadre de leur éducation. En effet, la loi du 18 décembre 1998 a procédé au renforcement du contrôle sur l'obligation scolaire afin que le droit à l'éducation et à l'instruction de tous les enfants soit respecté. Alors qu'avait été évoqué, il y a quelques années, le chiffre de 6 000 enfants soumis à une instruction délivrée par des mouvements sectaires, il lui demande de fournir le chiffre actuel des enfants échappant à l'instruction dans les écoles publiques ou privées sous contrat et dont on peut penser qu'ils subissent une instruction sectaire, qu'elle soit délivrée par les parents ou par un institut privé hors contrat. Il lui demande également d'indiquer le nombre de contrôles opérés par les inspecteurs de l'éducation nationale et les procédures auxquelles les manquements à la loi ont pu donner lieu.

Texte de la REPONSE : En application de la loi du 18 décembre 1998, l'enseignement assuré aux mineurs instruits dans les familles est régulièrement contrôlé par les personnels d'inspection de l'éducation nationale. Pour l'année scolaire 2002-2003, 1 156 enfants étaient instruits dans les familles. Parmi eux il est très difficile de distinguer ceux qui le sont pour des raisons « pseudo-religieuses », les parents n'ayant pas à invoquer un motif précis. Les nombreux contrôles effectués (677 pour la même année scolaire) semblent indiquer toutefois qu'une proportion non négligeable de ces élèves (de 10 à 20 %), correspondent au public visé par votre question. Lorsque les parents se dérobent à l'obligation d'évaluation de leur enseignement, un signalement auprès du procureur de la République est automatiquement effectué par les autorités académiques. C'est ainsi que plusieurs procédures judiciaires sont actuellement en cours. Certaines ont d'ores et déjà abouti au retrait d'enfants à leurs familles.


France : Sectes

Les sectes = faux amis

Ados.fr, 17 février 2004

[Texte intégral]

ADOS.FR | LA REDAC | INFOS DIVERSES | ACTUALITÉ

C'est dans une brochure que j'ai trouvé cet article dont j'aimerais vous faire part... Etant complet, je vous conseille de le lire :

On traverse parfois des moments difficiles, qui révèlent nos fragilités. Celles ci intéressent tout particulièrement les envoyés des sectes qui cherchent à les utiliser pour enrôler de nouveaux adeptes.

L'actualité récente a fourni de nombreux exemples des errements auxquels pouvaient mener les pratiques sectaires : le clonage du mouvement Raëlien ou les suicides collectifs du Temple du Solaire. Les sectes font des jeunes leurs cibles privilégiées, parcequ'ils les savent porteurs d'avenir et sont plus facile à enrôler. Ils essaient souvent d'établir un premier contact avec vous à travers de questionnaires, à priori anodins, mais qui leurs permettent en réalité de mieux cerner votre personnage, vos points faibles...ILs se comportent d'abord en amis, vous proposent d'assister à des réunions, des stages ou des formations où vous sera distillé la "bonne parole". Ils s'avancent toujours masqués, et il faut beaucoup de vigilence pour ne pas tomber dans leur piège, pour démasquer les faux prophètes. Ils parlent bien, paraissent heureux, ils vous offrent la "chaleur" de l'appartenance à un groupe et "la lumière" d'un guide, et cherchent à vous flatter, vous, "les incompris". Leur seul objectif sera de vous faire du bourrage de crane, de vous séparer de vos proches. Face aux pratiques sectaires, c'est le moment ou jamais d'exercer votre esprit crtique.

Des masques multiples et changeant

Souvent les sectes se cachent derrière des associations apparemment innocentes, par exemple de soutien scolaire ou de yoga. Et ce n'est qu'au bout d'un moment que le vrai nom de la secte apparaît. De plus, parfois à la suite de sciences internes, mais surtout pour brouiller les pistes, ces groupes modifient leurs noms, n'hésitant pas à changer de pays en fonction des législations. Une seule solution : la vigilence.

Des mineurs embrigadés

Dans le monde, plusieurs milliers de mineurs sont embrigadés dans près de 100 sectes. Dans certains cas, ils sont soumis à une scolarité hors normes, ou éduqués chez eux par leurs parents qui appartiennenent à une secte. Pour lutter contre les sectes et protéger les jeunes, une loi a été votée en fin 98 et s'exposent à des sanctions : jusqu'à 6 mois de prison et 7622,45? d'amende pour le directeur d'un établissement incriminée.

Pour connaitre la liste d'organisations recensés comme sectes, procurez vous le livre : "Les sectes et l'argent".
Par Fleurdaria - Publié le lundi 17 février 2003.


France : Scientologie

L'ex-directeur de la Scientologie relaxé

Le progrès , 20 février 2004 par Christophe Gallet

[Texte intégral]

Roger Gonnet, ex-fondateur de la Scientologie à Lyon et, depuis 6 ans, animateur d'un site combattant ce mouvement, a été relaxé des faits de diffamation pour lesquels le poursuivait Kendrick Moxon, présenté comme le numéro 3 mondial de cette secte.

Le tribunal a jugé : Roger Gonnet n'a pas diffamé l'avocat américain Kendrick Moxon, présenté comme le n° 3 de la Scientologie. Le délibéré a été rendu mardi par le Palais de justice de Villefranche, qui avait audiencé cette affaire début janvier.

Il y a un mois et demi, Roger Gonnet, l'ancien fondateur de la Scientologie lyonnaise, président de l'instance départementale de 1974 à 1982 et devenu depuis son plus grand combattant, par le biais de son site internet Le secticide créé en 1997, avait dû comparaître devant les juges pour répondre d'une accusation de racisme développée sur son site internet.

Roger Gonnet avait reproduit sur son site un extrait des minutes d'audience d'un procès à Tempa en Floride. L'avocat avait dit, au sujet de la pensée des scientologues vis-à-vis des non scientologues : « everybody is wog ». Roger Gonnet avait expliqué qu'en anglais, ce terme était péjoratif et discriminant. Et l'avait écrit. D'où la plainte et la constitution en partie civile du ponte scientologue. « Si le tribunal me relaxe, cela confirme que «wog» est bien un terme péjoratif », traduit Roger Gonnet, qui toutefois souhaiterait savoir sur quelles bases se sont fondés les juges.

Me Pasta, avocat de Kendrick Moxon, qui avait expliqué à l'audience de janvier que les scientologues n'employaient pas le mot «wog» de manière péjorative, voudrait également connaître les motivations des magistrats. « Le jugement n'a pas été motivé. Il est donc difficile de se prononcer sur cette relaxe. On ne sait dès lors pas pourquoi le tribunal a estimé que ce qu'avait fait Roger Gonnet n'était pas diffamatoire. Nous réfléchissons à un appel éventuel de ce jugement », indique Me Pasta. Ce qui ne fera alors que rajouter une nouvelle ligne à la liste déjà bien fournie des procédures entre la Scientologie et Roger Gonnet.

Ce dernier, à ce sujet, rappelle que « le 25 février, la Cour d'appel de Lyon va rendre son jugement au sujet d'une affaire jugée et perdue à Villefranche. J'avais été condamné pour ne pas avoir déclaré à temps mon site internet Le secticide. Par ailleurs, je vais réactiver deux plaintes pour menaces de mort et d'anéantissement proférées contre moi. Elles avaient été classées mais pour des motifs que je peux régler ».

Le combat continue et ne semble pas prêt de s'arrêter


Brésil : Rael

Les Raéliens annoncent la naissance de deux bébés clonés brésilien et britannique

La Croix, 21 février 2004.

[Texte intégral]

L'entreprise Clonaid, fondée par la secte des raéliens, a annoncé samedi la naissance de que ce qu'elle affirme être les premiers bébés clonés brésilien et britannique.

Selon Clonaid, une petite fille clonée par l'entreprise est née lundi à Londres et un bébé garçon est né à Sao Paolo, et "les deux sont en parfaite santé", selon un communiqué de l'organisation.

Clonaid annonce cinq autres naissances dans les dix jours qui viennent. Un autre bébé serait né en Australie la semaine dernière, selon Clonaid qui affirme avoir préparé tous les embryons en Corée du Sud avant d'avoir des problèmes dans ce pays.

Clonaid avait provoqué un grand bouleversement après avoir annoncé la naissance du premier bébé cloné, Eva, il y a un peu plus d'un an.

L'organisation, qui croit à une vie extra-terrestre et voue un culte à son chef, Rael, n'a jamais fourni de preuves scientifiques de ses affirmations.

La directrice de Clonaid, Brigitte Boisselier, et le chef des raéliens, fondateur de Clonaid, l'ancien journaliste français Claude Vorilhon, alias Rael, ont annoncé l'année dernière au Brésil qu'ils souhaitaient créer le premier laboratoire ainsi qu'une grande clinique de clonage dans ce pays.

Le ministère de la Science et de la Technologie a affirmé de son côté sans ambiguïté que la secte ne pourrait pas mener à terme ses projets dans la mesure où les lois brésiliennes n'autorisent pas ces pratiques.

"La loi brésilienne interdit le clonage humain. Ils (Clonaid) ne pourront pas avoir leur laboratoire ici", a affirmé de son côté à l'AFP le porte-parole du ministère.


France : Sectes

Politiquement correct Lutte contre les sectes : Vuilque chez Sarkozy

L'Union, 20 février 2004 par Christophe Gallet

[Texte intégral]

Président du groupe d'études sur les sectes de l'Assemblée nationale, Philippe Vuilque conduira une délégation de ce groupe au ministère de l'Intérieur, ce mercredi 25 février.

La rencontre a pour objet de discuter des conditions dans lesquelles certains mouvements sectaires ont pu obtenir le bénéfice du régime juridique de l'association cultuelle.

Philippe Vuilque propose que le critère du respect de l'ordre public - condition indispensable pour bénéficier du statut d'association cultuelle - soit entendu plus strictement par les services des préfectures habilités à autoriser les associations à recevoir des libéralités.

Autrement dit de vérifier que les associations respectent véritablement l'intérêt de l'enfant et qu'elles ne commettent pas d'infractions de non-assistance à personne en danger.


Japon : Aum

Shoko Asahara: gourou "illuminé" ou manipulateur assoiffé de pouvoir ?

AFP : 25 février 2004

[Texte intégral]

TOKYO - Véritable "illuminé" pour les uns, redoutable manipulateur de foule assoiffé de pouvoir pour les autres, Shoko Asahara, le gourou fondateur de l'ex-secte Aum Vérité Suprême, n'en finit pas de susciter répulsion et dégoût au Japon, où il est devenu l'ennemi public No 1.

Depuis l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo qui a fait 12 morts le 20 mars 1995 et quelque 5.500 intoxiqués, les médias japonais lui ont consacré des milliers d'articles et de programmes télévisés pour tenter d'expliquer comment cet ancien acupuncteur à demi-aveugle a pu devenir un "serial killer".

Né le 2 mars 1955 d'un fabricant pauvre de tatami sur l'île de Kyûshû (sud-ouest du Japon), ce sixième enfant d'une famille de sept souffrait d'une cécité de l'oeil gauche, due à un glaucome congénital, ce qui lui valut d'être envoyé par ses parent, à l'âge de six ans, dans une école pour aveugles.

Selon les experts, tout jeune déjà, le gourou était animé d'une ambition et d'une soif de puissance sans égal. Il aurait acquis son goût de la domination et de la manipulation durant son séjour de 13 ans chez les aveugles où son handicap de borgne lui avait conféré un statut de leader. Déterminé à "monter à Tokyo pour réaliser quelque chose de grand", il tente sans succès le concours d'entrée à la prestigieuse Université de Tokyo. Après avoir voulu devenir médecin, il voulait faire de la politique. Toutefois, quelques mois avant de se marier, il ouvre une clinique d'acupuncture dans la banlieue de Tokyo à la fin des années 1970, et parvient à gagner beaucoup d'argent en vendant des herbes médicinales, dont un "produit miracle": une décoction d'épluchures d'orange qui lui vaut ses premiers ennuis avec la police en 1982.

En 1984, il fonde une première secte religieuse à Tokyo mais ce n'est qu'en 1987 que le culte est rebaptisé "Aum Vérité Suprême", au retour d'un de ses voyages dans l'Himalaya, durant lequel il affirme avoir été touché par "l'illumination", cet état d'éveil et de connaissance suprême que recherchent les moines bouddhistes. Depuis, le "prophète", de son vrai nom Chizuo Matsumoto, bientôt 49 ans, adorateur de Shiva, dieu de la destruction dans la mythologie hindouiste, n'hésitait plus à se présenter comme le Christ et le Bouddha réincarnés. Des cassettes vidéo le montrant en train de "léviter" dans les airs lui servaient d'ailleurs à recruter ses jeunes proies en mal de spiritualité et de repères dans le Japon de la "bulle" financière des années 1980. Ses disciples, entièrement dévoués, astreints à une discipline de fer, portaient en permanence sur le crâne des casques spéciaux munis d'électrodes censées diffuser les ondes cérébrales du "maître".

Corpulent, barbu, les cheveux longs et noirs, le "maître spirituel" s'affublait généralement d'une tunique mauve devant ses fidèles qui, sauf ceux d'un rang élevé, ne pouvaient regarder le "sage" en face, par déférence. Ce qui ne l'empêcha pas de préfèrer le luxe à l'ascétisme. Amateur de voitures de luxe et de femmes, il n'hésitait pas à voyager en première classe et aurait eu 3 enfants conçus hors mariage (sans compter quatre filles et deux fils légitimes). En février 1990, il se présente dans la banlieue de Tokyo aux élections législatives sans parvenir à se faire élire député. Cet échec l'entraîne vers une "descente aux enfers" dans laquelle il précipite les disciples de la secte.

Se mettant à prédire l'apocalypse, il assure que "tuer peut être utile parfois". Parallèlement il voue une fascination pour le sarin, gaz de combat inventé par les nazis, comme en témoignent des articles publiés dans ses revues.

Depuis son incarcération le 16 mai 1995, il a beaucoup maigri. Pendant toute la durée du procès, Asahara a refusé de témoigner devant le tribunal, marmonnant seulement quelques paroles inintelligibles et incantations mystiques, les yeux clos.


France : Sectes

Internements forcés : Un parlementaire averti en vaut deux

MIVILUDES : 26 février 2004

[Texte intégral]

Communiqué de presse de Jean-Pierre Brard

Veuillez trouver ci-dessous le communiqué de Jean-Pierre BRARD faisant suite au dépôt, sur le bureau de l’Assemblée nationale, d’une demande de commission d’enquête parlementaire relative aux internements psychiatriques.

Montreuil, le 26 février 2004

L’Assemblée nationale a été saisie d’une demande de commission d’enquête parlementaire relative aux internements psychiatriques. Cette question mérite toute l’attention du législateur mais elle n’en demeure pas moins l’un des sujets favoris d’organisations telles que la Commission des citoyens pour les droits de l'Homme (C.C.D.H.) émanation de l’Eglise de Scientologie.

En saisissant systématiquement les parlementaires au sujet d’augmentations du nombre – par ailleurs caricaturalement exagéré – de ce qu'elle appelle les « internements psychiatriques » et, plus particulièrement, des hospitalisations sur demande d'un tiers, la C.C.D.H. oublie de faire référence à ses liens avec la Scientologie.

Comme il est d'usage en scientologie, des informations "vraies" sont mêlées à de fausses informations ou détournées de leur sens premier, comme en attestent les réponses ministérielles régulièrement apportées aux parlementaires qui se font abuser faute d’être informés des liens existants entre la Scientologie et la CCDH .

Mais qu'a fait la psychiatrie pour mériter de telles attaques ? Fait-elle de l'ombre au marché scientologue en lui volant ses clients potentiels. Il convient de rappeler que « des infiltrations de structures de santé dans le domaine de la psychiatrie, notamment des institutions de soins, ont été tentées par la Commission des citoyens pour les droits de l’homme, […]. L’activisme de la secte dans ce domaine a justifié une mise en garde officielle de la part de la Direction générale de la Santé, par note du 27 mai 1997. » (extrait du rapport parlementaire « Les sectes et l’argent »).

* Jean-Pierre BRARD est député de la Seine Saint Denis et maire de Montreuil - Il est vice-président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale - Il a été le rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire de 1999 sur "Les sectes et l’argent"


France : Sectes

Une nouvelle association ouvre une antenne en Saône-et-Loire

Le Journal de saône et Loire : 26 février 2004

[Texte intégral]

La lutte contre les sectes dispose de divers outils. Parmi ceux-ci, figure le CLPS _ Cercle laïque pour la prévention du sectarisme _ qui vient d'ouvrir une antenne en Saône-et-Loire.

Appelons-les : Paul et Virginie. Ils sont deux, qui se sont passionnés et engagés dans la lutte contre les sectes, en Saône-et-Loire. Pourquoi l'anonymat ? « Parce que vous ne connaissez pas ces individus. Ils nous traqueraient jusque chez nous, nous rendraient la vie impossible. »
Anonymat donc.

Le CLPS s'installe donc en Saône-et-Loire, les sectes sont prévenues ! Cette association est née d'une scission d'avec le CCMM _ Centre contre les manipulations mentales. Il ne reçoit aucune subvention de l'État et regroupe toutes les bonnes volontés décidées à barrer la route au sectarisme.

Son rôle, les deux compères le définissent ainsi : « Nous détectons l'arrivée ou la présence de sectes dans notre environnement. Notre rôle est un rôle de vigilance, nous recueillons les informations sur le terrain qui sont ensuite transmises à notre mouvement et aux autorités concernées. » D'ailleurs, à ce titre, le CLSP travaille en totale collaboration avec la cellule de vigilance de la préfecture et les Renseignements généraux. Afin de faciliter la vie de ceux qui se sentent sous l'emprise d'une secte, de ceux qui subodorent une présence malsaine, de ceux qui ont besoin d'aide, victimes comme familles, le CLPS a mis à leur disposition un numéro de téléphone fort utile et discret : 03.84.97.57.12 ainsi qu'un site Internet : actu-sectarisme.fr.st

Mais comment reconnaître un mouvement sectaire ? « Il y a plusieurs filons. Méfiez-vous des donations généreuses qui ne sont jamais désintéressées, de tous ces pseudo-praticiens « psy » qui exercent sans l'obligation d'un diplôme, de la mode du « bio » et tous ces mouvements qui tournent autour du retour à la nature idéale. Mais attention, contrairement à ce que l'on s'imagine, les sectes ne s'intéressent pas seulement aux personnes faibles, à problème, fragilisées, solitaires. Elles recrutent également des personnes qui peuvent leur être utiles dans diverses activités. Et surtout, elles s'adressent principalement à des personnes dont elles peuvent tirer de l'argent ! »
En Saône-et-Loire, les sectes sont déjà bien repérées et surveillées : « Mais on relève diverses autres choses qui nous ont mis la puce à l'oreille. »

Qu'est ce que le CLPS ?
Le CLPS est une association fondée en 2002, par une volonté collective de lutter contre l'influence et les dégâts occasionnés par le phénomène sectaire. Il accueille en son sein, toutes les sensibilités, toutes les bonnes volontés, se sentant en phase avec les buts de l'association. Le CLPS a fait siens les engagements de Roger Ikor, quand il débuta son combat. Les tâches du CLSP sont claires : action éducative de prévention, notamment en direction de la jeunesse et des parents et alerte des pouvoirs publics et aide aux victimes et aux familles


Japon : Aum

L'heure de vérité pour le gourou d'Aum

TF1 : 26 février 2004

[Texte intégral]

Au terme de huit ans de procès, la justice japonaise doit rendre son verdict à l'encontre de Shoko Asahara, le gourou de l'ex-secte Aum. Il est jugé pour sa responsabilité dans plusieurs attentats, dont celui au gaz sarin dans le métro de Tokyo.

Au terme d'un procès-fleuve de huit ans, le gourou fondateur de l'ex-secte Aum Vérité Suprême connaîtra son sort vendredi, probablement la pendaison, pour les crimes terroristes les plus spectaculaires, mais aussi les plus mystérieux, jamais commis au Japon.

Le gourou Shoko Asahara, de son vrai nom Chizuo Matsumoto, qui aura 49 ans la semaine prochaine, a été inculpé de 13 crimes ayant tué 27 personnes et blessé des milliers d'autres, notamment lors d'un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, qui avait tué 12 personnes et en avait intoxiqué 5.500 autres.

Il risque la pendaison comme 11 des autres membres de la secte condamnés à la peine capitale. Jusqu'à présent, aucun n'a été exécuté. "Les crimes d'un démon" En avril dernier, l'accusation avait réclamé la mort pour le gourou pour "avoir, sous couvert de la religion, ordonné à ses disciples de commettre des crimes uniquement afin d'assouvir sa propre soif de puissance". Qualifié par le procureur de "plus monstrueux criminel de toute l'histoire du Japon", le gourou - un ancien acupuncteur et professeur de yoga à moitié aveugle - a accompli des actes qui sont "les crimes d'un démon qui a perdu toute trace d'humanité".

Asahara est aussi accusé d'avoir poussé au crime ses disciples envoûtés par leur "maître spirituel".

Tout au long du procès qui a débuté en avril 1996, plusieurs membres de la secte fondée par Asahara en 1987 ont expliqué avoir agi sous la direction de leur gourou. Des arguments réfutés par les 12 avocats d'Asahara qui ont plaidé non coupable le 30 octobre dernier, arguant que le tribunal devait distinguer la responsabilité morale du gourou, indéniable en tant que chef de la secte, de sa responsabilité criminelle.

Le mystère reste entier
Dans ce climat de bataille juridique acharnée, il est peu probable que la lumière soit un jour faite sur ces forfaits, le gourou lui-même gardant le silence complet depuis 1998 après avoir affirmé être "responsable" dans un premier temps, avant de clamer ensuite son innocence. Il avait alors nié être le cerveau de l'attaque au sarin perpétrée en mars 1995 par des membres de la secte dans le métro de Tokyo, neuf mois après un premier attentat au même gaz mortel à Matsumoto, qui avait tué sept personnes.

Le gourou fut arrêté en mai 1995 au QG d'Aum dans les environs du Mont Fuji, à l'endroit même où la secte dirigeait une usine chimique capable de produire suffisamment de sarin -invention des Nazis - pour tuer des millions de personnes. Le mystère demeure entier quant aux réels motifs des crimes perpétrés.

Aum existe toujours Rebaptisée "Aleph" en 2000, "Aum Vérité Suprême" compte aujourd'hui 1.600 membres et fait l'objet d'une surveillance attentive de la part de la police, l'influence de l'ancien gourou étant supposée encore grande parmi les fidèles. Outre les attentats au gaz sarin, Asahara est accusé d'avoir orchestré l'assassinat de plusieurs personnes dont celui en 1989 de la famille d'un avocat ennemi juré de la secte. Selon l'accusation, le gourou aurait aussi recruté et endoctriné de brillants scientifiques marginaux pour qu'ils produisent des armes chimiques, biologiques et même nucléaires au sein de la secte. La secte, qui mêlait mysticisme hindou, croyances primitives bouddhistes et visions apocalyptiques, existe toujours.


Brésil : EURD (Eglise Universelle du Royaume de Dieu)

Plus de samba dans la Nouvelle Jérusalem

Nouve Obs : 26 février 2004 par Slimane Zeghidour

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L'Eglise universelle du Règne de Dieu - l'Universal -, d'obédience évangélique, recourt au marketing le plus agressif pour convertir au Nouvel Israël. Avec un succès considérable

De notre envoyé spécial à Rio de Janeiro

Ce sera "le futur clou touristique" de Rio de Janeiro, jure l'hôtesse d'accueil Ana Paula Franco, si fière de servir le temple de la Gloire du Nouvel Israël. Curieux temple, dont l'aspect mastoc hésite entre le vaisseau spatial pour péplum à petit budget et l'immeuble HLM ravalé à grands frais. Et d'autant plus extravagant, avec l'immense calotte de métal noir qui le coiffe, qu'il se dresse au cœur du faubourg de Del Castilho, un archipel de favelas qui recouvre la si mal famée "zone Nord", repaire des mafias de la drogue, du jeu et du crime.

C'est là, à une heure de taxi des palaces de Copacabana, que l'Eglise universelle du Règne de Dieu - l'Universal pour les intimes -, véritable "multinationale de la foi", a choisi d'ériger son siège mondial. "Rien d'étonnant à cela, explique Regina Novaes, chercheur à l'Institut des Sciences des Religions (Iser), l'Universal s'installe d'abord chez les pauvres, là où l'Etat n'existe plus et là où l'Eglise catholique s'accroche encore." En clair, cette obédience évangélique cherche à se substituer à un Etat pas assez libéral à son goût, et à une Eglise romaine coupable de vitupérer "le veau d'or du marché capitaliste".

Ouvert il y a cinq ans, le temple ne désemplit pas. C'est un véritable complexe cultuel, dont la salle de prière, style Palais des Congrès, peut accueillir 15000croyants à la fois. Derrière la façade de pierre taillée "importée d'Israël", indique la brochure de promotion, on trouve fast-food, garderie d'enfants, musée, cybercafé, librairie, kiosque à journaux, parking - de 1500places! -, jardin et, c'est le clou de l'endroit, une maquette de 1hectare construite à ciel ouvert avec des "matériaux de Terre sainte", reproduisant la Jérusalem du temps de Jésus. "L'Universal, c'est-à-dire les millions de croyants qui s'en réclament, est le Nouvel Israël, le peuple choisi par Dieu pour sauver les hommes des griffes du diable", prêche, l'air de rien, Clodomir Santos en sa qualité d'"évêque" du temple.

Le diable? Il est partout, martèlent journaux, radios et télévisions de l'Universal, il revêt tant de visages. Et d'abord celui du... pape de Rome. L'Eglise catholique, voilà l'ennemi mortel. Pour s'en convaincre, si besoin est, un coup d'oeil sur les rayonnages de la librairie suffit. La meilleure vente du mois? "L'Histoire secrète des jésuites" d'un certain Edmond Pérès. L'illustration de la couverture en donne la couleur: un crucifix dressé sur une croix gammée "embroche" une Bible. "Ils s'infiltrent dans les Etats, les instituts, les partis politiques, lit-on sur le verso, pour fomenter révolutions, crimes de sang et désordres sociaux, politiques, moraux, militaires et sexuels afin d'instaurer un pouvoir mondial", sous la tiare de l'Eglise catholique.

Ce matin, comme chaque dimanche, c'est le "jour de l'exorcisme", les croyants viennent tordre le cou à Satan. En voiture, par bus spéciaux, ils débarquent, jeunes, vieillards et nourrissons, riches et pauvres, bien vêtus, débonnaires. Un détail saute aux yeux: la plupart des "élus" sont des femmes, noires ou métisses. Un signe qui parle à Fernando Altmeyer, professeur de journalisme, ex-bras droit du cardinal "rouge" Evaristo Arns. "L'Eglise catholique est encore trop masculine, trop cérébrale, trop blanche", déplore ce partisan de la théologie de la libération, lui-même fils d'une Espagnole et d'un Allemand. "Pensez, révèle-t-il en tendant la main ouverte, qu'il n'y a que 5 Noirs parmi les 414 évêques du Brésil, pays où le brassage racial n'est pas un vain mot. La force des évangéliques est d'avoir compris qu'il faut s'ouvrir aux femmes, aux gens de couleur, à une religiosité affective."

La foule des croyants se répand à travers les méandres du jardin du temple, bordé par de modestes maisons de brique que rongent le soleil et la moiteur de l'été tropical. Beaucoup arborent un pin's maison clamant "Brésil, nation évangélique". Ils lambinent en attendant non point la messe, qu'ils laissent aux "païens", mais l'"office", prennent des photos de la Jérusalem antique, puis s'installent à la cafétéria pour parcourir l'hebdo de la secte, la "Folha Universal", qui tire à pas moins de 1million d'exemplaires, de très loin le plus fort tirage de la presse d'Amérique latine.

A la une, ce titre au-dessus d'une main tenant un revolver: "45 000 crimes par an", dont 8 500 rien qu'à Rio. "10% des tués par balle dans le monde sont brésiliens, souligne Pablo Dreyfus, chercheur franco-argentin au sein de l'ONG Viva Rio, soit un taux de mortalité supérieur à celui de la Colombie ou même de l'Irak." D'où le mot d'ordre, fleurant un marketing avisé, de l'évêque Clodomir Santos: "Là où la mafia fauchait les corps, l'Universal sauve les âmes." Et, si besoin est, les aide à se racheter. Aussi a-t-elle tôt investi les prisons, où il lui arrive d'organiser des baptêmes collectifs dans… des piscines gonflables en plastique.

Les corps ayant survécu peuvent se nourrir au fast-food "national" Bob's, aménagé au rez-de-jardin du temple. L'Universal promet des produits sains - et saints - qu'elle s'apprête à cultiver dans une ferme pilote baptisée - toujours la Bible - la Nouvelle Canaan. Fondé dans l'arrière-pays de Bahia par Marcello Crivela, pasteur, chanteur évangélique à succès, neveu du fondateur de l'Eglise universelle du Règne de Dieu, Edir Macedo, et depuis peu sénateur fédéral du Parti libéral, le "projet Nordeste" vient d'être reconnu, selon la "Folha Universal", d'utilité publique. Du coup la fazenda de 500hectares, comprenant habitations familiales, écoles, restaurants, temples, terrain de foot et supermarché, sera dispensée d'impôts. La "théologie de la prospérité" peut donc rapporter gros.

"Théologie de la prospérité", c'est justement le titre du livre-profession de foi d'Edir Macedo, le fondateur de l'Universal. Sans cesse réédité, il est disponible à la librairie du temple. L'évêque en chef y dénonce l'option catholique pour les pauvres, si chère à la théologie de la libération, et sa haine des puissants. Non, plaide-t-il, Jésus n'est pas l'homme loqueteux, doux et indigent que l'Eglise romaine popularise depuis deux mille ans. C'est un héros positif, prêt à guerroyer, ne boudant nullement honneurs et richesses. En vertu de quoi, observe le journaliste Paulo Farah, "il existe au Brésil un business évangélique en plein essor. Appuyé sur l'Association des Hommes d'Affaires du Plein Evangile (Adhonep), qui rassemble 25000chefs d'entreprise, il pèse 1 milliard d'euros".

Un business dont les magasins du temple proposent les produits. En tête du hit-parade des ventes, les CD de funk chrétien, d'aérobic de Dieu, de capoeira de Jésus, autant de styles qui déjà font école. "Le public vénère les stars évangéliques, raconte Leia Dahan, la responsable de la librairie. Il en réclame photos, posters, pin's, autographes." Petite-fille d'un immigrant juif marocain, d'abord mariée à un catholique, la libraire jure avoir tout plaqué, mari et enfants, pour Jésus, la superstar des stars évangéliques. Sur une étagère de la boutique où s'entassent candélabres à sept branches, arches de Yahvé en cuivre, flacons d'eau du Jourdain ou d'huile d'olive d'Israël trônent les divas des croyants: Cassiane - 1 million de CD vendus! -, les groupes de rock Catedral et Apocalypse16, ainsi nommé par allusion à la bataille d'Armageddon...

Et pas un seul CD de samba ou de bossa-nova ni des grands noms de la MPB, la musique populaire brésilienne. L'un d'entre eux, Toquinho, rencontré chez le célèbre disquaire Toca do Vinicius à Ipanema, lâchera, ironique: "Rien ne les arrête. Après le rock évangélique, pourquoi pas le strip-tease évangélique?" 10heures. L'office d'exorcisme va commencer. 15 000croyants, calmes, prennent place à l'intérieur du temple en forme d'hémicycle, avec balcon et orchestre comme au cinéma. Sur la tribune, l'évêque Clodomir Santos se concentre, micro en main, à côté d'une arche de Yahvé en bronze veillée par deux chérubins au-dessous de la devise de l'Universal inscrite en lettres de métal doré: "Jésus-Christ est le Seigneur." Des ouvriers - appellation maison des curés évangéliques - y conduisent des possédés par le démon: une hystérique, un kleptomane, un travesti. Les "malades" s'avancent un à un au milieu de la tribune. L'évêque appose une main sur le front, l'autre sur le sommet du crâne et hurle à l'oreille de la victime: "Sors de là, Satan, sors de là, Jésus te maudit !" Les croyants se dressent comme un seul homme, bras levés, en reprenant: "Dehors, Satan, dehors, Lucifer, ta place est en Enfer !" Le possédé se débat, gémit, se convulse puis s'effondre dans un râle de soulagement pour se redresser aussitôt devant l'évêque épuisé et les fidèles ravis.

En repartant, les fidèles achèteront à la vidéothèque du temple des DVD aux titres évocateurs - "Colons de Canaan", "Victoire à Hébron" - du superhéros BibleMan, le Superman évangélique justicier et vengeur. Histoire de passer une bonne soirée en attendant le grand soir.

A lire
Qui sont les évangéliques?", par Alfred Kuen, Ed. Emmaüs.
Billy Graham, pape protestant", par Sébastien Fath, Albin Michel.
"L'Essor des Eglises évangéliques", par Philippe Larère, Bayard-Centurion.


Japon : Aum

Le gourou de la secte Aoum condamné à mort

Nouvel Obs : 27 février 2004

[Texte intégral]

Il était notamment poursuivi pour avoir ordonné et organisé l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.

L'ancien gourou de la secte Aoum, Shoko Asahara, a été condamné à la peine capitale pour avoir ordonné et organisé l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995 et d'autres crimes qui se sont soldés par la mort de 27 personnes.

Ce verdict vient clore un procès qui aura duré près de huit ans. Les avocats d'Asahara -dont le vrai nom est Chizuo Matsumoto- ont argué que le gourou avait perdu le contrôle de ses fidèles quand ils ont décidé l'attaque dans le métro de Tokyo au gaz sarin le 20 mars 1995.
Mais d'anciens adeptes sont venus dire au tribunal qu'Asahara avait planifié et ordonné l'attaque du métro qui avait fait 12 morts et des milliers d'intoxiqués.

Asahara était également accusé d'avoir organisé une autre attaque au sarin en juin 1994 à Matsumoto dans le centre du Japon, d'avoir commandité l'assassinat d'un avocat farouche adversaire de la secte Aoum et de sa famille, et l'assassinat d'anciens adeptes et d'autres personnes qui aidaient les membres à quitter la secte.

Asahara est la 12e personne condamnée à la peine capitale pour l'attaque du métro de Tokyo. AP


France : Scientologie

L'Eglise de scientologie de Lyon s'acquitte de sa dette

AFP, 27 février 2004

[Texte intégral]

LYON - L'Eglise de scientologie de Lyon a réglé plus de 7.000 euros de loyers impayés à son propriétaire qui s'est désisté, vendredi, de son action en justice devant le tribunal d'instance de la ville, a-t-on appris auprès de l'avocat du propriétaire.

A l'audience devant la chambre des référés du tribunal d'instance, Me Hugues Ducrot a expliqué que l'organisation s'était acquittée, courant février, de sa dette de 7.174,93 euros, correspondant à trois loyers trimestriels. L'avocat s'est ensuite désisté de sa double action, visant également l'antenne parisienne de la scientologie.


Japon : Aum

Le gourou d'Aum envoyé au gibet pour les pires crimes terroristes au Japon

AFP : 27 février 2004

[Texte intégral]

TOKYO - Shoko Asahara, le gourou fondateur de l'ex-secte Aum Vérité Suprême, a été condamné vendredi à la pendaison pour les crimes terroristes les plus choquants, mais aussi les plus mystérieux, jamais commis au Japon, dont un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. "L'accusé est condamné à mort", a asséné le juge principal Shoji Ogawa au terme d'un procès-fleuve qui aura duré presque huit ans. Un verdict qui faisait peu de doute. Considérant que le gourou avait "exploité la religion comme un rempart derrière lequel il se cachait", le juge Ogawa a qualifié ses crimes de "cruels, vicieux et sans pitié". "L'accusé a tenté de devenir le maître du Japon en créant la secte Aum Vérité Suprême et en l'armant... Mais il ne s'est pas contenté d'assassiner des individus spécifiques, ses crimes ont dégénéré en actes de terrorisme indiscriminés", a poursuivi M. Ogawa.

L'ennemi public numéro 1 du Japon, qui va sur ses 49 ans, n'a pas bronché à l'énoncé du verdict. Ses avocats ont aussitôt fait appel, estimant que le verdict était fondé sur "des faits et des motifs trop inconsistants", ce qui devrait permettre au condamné d'être renvoyé derrière les barreaux pour plusieurs années encore. La sentence est apparue comme trop clémente aux yeux de beaucoup de Japonais qui ne cachent pas leur répulsion et leur haine envers le gourou et auraient souhaité une exécution plus douloureuse. Quant à l'avocat des familles des victimes, il a dénoncé "la responsabilité du gouvernement" qui n'a pas "su empêcher cette attaque terroriste majeure".

Le charismatique Asahara, de son vrai nom Chizuo Matsumoto, était accusé d'avoir orchestré 13 crimes ayant tué au total 27 personnes et empoisonné des milliers d'autres. Il a été reconnu coupable d'être le cerveau de la spectaculaire attaque au gaz sarin perpétrée en mars 1995 dans le métro de Tokyo (12 morts et plus de 5.000 intoxiqués) mais aussi d'une "répétition" au sarin neuf mois auparavant à Matsumoto (centre du Japon) qui avait tué sept personnes. Enfin, il a été tenu responsable de l'assassinat d'un avocat, ennemi juré de la secte, et de sa famille. Les trois juges du tribunal ont rejeté la plaidoirie de la défense qui avait argué que les disciples de la secte, dont 11 ont déjà été condamnés à mort mais pas exécutés, avaient agi de leur propre chef, indépendamment du "maître". Le gourou, menottes aux poignets, était escorté de huit gardiens pour entendre sa condamnation. Il portait des vêtements noirs informes. Sa chevelure et sa barbe grisonnantes étaient coupées court. Il a gardé les yeux clos et la tête baissée durant la lecture des attendus.

Asahara avait été arrêté en mai 1995 au QG d'Aum à Kamikuishiki dans les environs du Mont Fuji, à l'endroit même où la secte dirigeait une usine chimique capable de produire suffisament de sarin --invention des Nazis-- pour tuer des millions de personnes. En décembre 1999, la secte Aum avait admis pour la première fois officiellement sa responsabilité dans les attentats au sarin. Fondée en 1984 et rebaptisée "Aleph" en 2000, elle a de nouveau présenté "ses plus profondes excuses aux victimes et à leurs familles" après le verdict. Aleph s'est engagé à verser 960 millions de yens (7 M EUR) de dédommagements aux victimes d'ici juillet 2005 dont 464,8 millions ont déjà été payés.

La secte, qui mêle mysticisme hindou, croyances bouddhistes et visions apocalyptiques, regroupe actuellement près de 2.000 fidèles et fait l'objet d'une surveillance attentive de la police. Au Japon, qui a rétabli le châtiment capital en 1993, la peine de mort est exécutée par pendaison. Depuis cette date, 44 condamnés ont subi la potence. Une soixantaine de prisonniers attendent actuellement leur exécution.


France : Témoins de Jéhovah

Retour en prison pour l'oncle pervers

La Nouvelle République : 27 février 2004 par Michel Embareck

[Texte intégral]

INDRE-ET-LOIRE - Un homme âgé de 35 ans a été condamné, hier, à six ans de prison ferme pour avoir abusé de sa jeune nièce. Il avait été remis en liberté après une " boulette " du parquet.

On donnerait le bon Dieu sans confession à David L...., 35 ans, plutôt beau gosse, pétri de la morale rigoureuse des Témoins de Jéhovah auxquels il appartient. Mais, hier, la façade lisse et respectable de cet imprimeur s'est effondrée à la barre du tribunal correctionnel de Tours. L'oncle modèle abusait de sa nièce, une enfant âgée de 9 ans lorsqu'ont débuté, à Hossegor (Landes) les agressions sexuelles qui se sont ensuite poursuivies pendant six ans à Saint-Cyr-sur-Loire.

Un dossier sordide et exceptionnel puisqu'il a débuté par la confession presque spontanée de l'oncle devant les policiers. Un soir de juin 2002, il a, en effet, téléphoné au commissariat central de Tours pour s'accuser d'un crime avant de se livrer et d'avouer dans les moindres détails ses agissements. Une démarche effectuée toutefois sous la pression de la famille qui avait menacé de le dénoncer s'il ne se dénonçait pas.

Au-delà des faits, longuement décortiqués par la présidente Mme Goix, l'audience a mis en lumière les liens ambigus unissant l'oncle et sa jeune nièce. « Il était de bon conseil et en même temps me blessait », a déclaré l'adolescente au juge d'instruction alors que l'accusé confiait « je lui ai toujours dit qu'elle n'était qu'une victime et que je perdrais tout à cause de mes actes ». Manipulateur vis-à-vis de la petite fille qui en avait fait son confident, David L... se révélait également pervers, allant jusqu'à filmer en cachette sa victime dans la salle de bains, quand il ne lui faisait pas visionner des cassettes pornographiques.

Restait à connaître les motivations de sa conduite. L'audience n'a guère levé le voile sur cette « double personnalité égocentrique ayant reçu une éducation stricte et affichant une haute moralité ». Par contre, les parents de la victime ont témoigné du traumatisme vécu par leur fille, « une adolescente difficile » qui a choisi comme voie professionnelle... l'imprimerie.

Le père de la jeune fille s'est également indigné de la remise en liberté de David L..., il y a quelques semaines. Comme le tribunal semblait s'interroger, l'avocat de la famille, Me Morin a expliqué la seconde dimension exceptionnelle du dossier. Celui-ci devait être jugé par la cour d'assises mais, pour éviter à la victime de devoir témoigner oralement devant les jurés, les parents en accord avec le doyen des juges d'instruction avaient accepté la correctionnalisation de l'affaire. « À la suite d'une analyse juridique erronée, le parquet a pris une décision incompréhensible alors que ce monsieur ne demandait même pas à sortir de prison. En urgence et en catimini, on a remis un pédophile dehors. Il s'agit pourtant d'un dossier criminel où une enfant fragile a subi des violences morales extrêmes de la part de son oncle en plus des actes de pénétration. »

Le procureur, M. Thomas a prudemment éludé ce débat, se contentant d'une leçon de psychologie à destination des parents sur les relations entre enfants et abuseurs sexuels. Il a ensuite requis huit ans de prison ainsi qu'un suivi socio-judiciaire du prévenu.

Des réquisitions « démesurées pour racheter la boulette du parquet », s'est aussitôt exclamée Me Lison Croze, avocate du prévenu. Elle a demandé
« une sanction équilibrée pour un homme qui sait avoir trahi sa famille et sa religion en salissant cette enfant ».
Le tribunal l'a finalement condamné à six ans de prison avec mandat de dépôt. Libéré dans des circonstances litigieuses, David L... est retourné directement en prison.

La loi interdit à la presse de donner toute indication permettant d'identifier une victime mineure.