Etats-Unis : Scientologie

De l'imparable méthode de la secte pour faire infléchir les juges

(source : Regards sur, décembre 1998)

 

Jesse Prince, transfuge américain de la Scientologie dont il a été un des leaders, a révélé au cours d'un très long entretien les méthodes secrètes d'intimidation exercées à l'encontre des juges. Voici la teneur de cet entretien, révélé par FACTNET, site Internet sans but lucratif qui se consacre à la protection de la liberté de penser contre les torts causés par les sectes destructrices et de contrôle mental.

Cet " art de la guerre ", inspiré d'un texte chinois millénaire de Sun Tzu, dont la Scientologie impose la lecture attentive à ses services de renseignement, permet de connaître les accointances et les points faibles de l'adversaire. Selon Jesse Prince, chaque juge qui a à traiter une affaire concemant la Scientologie est l'objet de deux types de répertoire de données, collectées par des enquêteurs privés et des représentants scientologues, l'une " overt data collection " (ODC), l'autre " covert data collection " (CDC).


Premier pas : le chantage grâce à l'information rassemblée dans l'ODC

" L'overt data collection " qui répertorie les données sur des actes fautifs imputables au juge, son profil complet, ses décisions judiciaires, des documents légaux, ses relations personnelles et professionnelles, l'histoire de sa vie. Tout détail est recensé quel que soit le prix pour l'obtenir, dans tous les domaines, goûts et allergies, repas, boissons, jeu. Ses amitiés actuelles et passées, ses relations et collègues sont interviewés, " amicalement " ou " near invisible " (mine de rien).
 
Au cours de cette CDC, toujours sans aucun souci du prix à payer, on constitue une recueil secret de données, en acquérant illégalement des documents concemant le juge, rentrées fiscales, relevés téléphoniques et bancaires, rapports médicaux, toute sorte de relevés privés. L'important est de se procurer ce qui sera source de déstabilisation et d'embarras pour le juge, en laissant planer la menace que quelqu'un en sait suffisamment pour causer sa ruine.
 
Outre ces divers renseignements, on inclura dans la liste de données les entretiens " amicaux " de l'ODC et des interviews contradictoires émanant de quiconque nourrira une rancoeur personnelle contre le juge, en raison de ses faux pas, ses éventuels ennuis et/ou problèmes familiaux. Les informations dommageables au juge et d'autres éventuels rancuniers sont particulièrement recherchées. Tout est utilisable contre ce juge : versements pour la pomographie ou les " sex services ", maniement illégal d'argent, problèmes financiers, conflits d'intérêts à l'intérieur du devoir judiciaire, relation avec des gens équivoques, problèmes familiaux, conjugaux, mentaux ou médicaux.

Seconde étape : la révélation de ces informations compromettantes sans que la scientologie puisse être accusée de " magouille "

On assiste là à un mécanisme méthodologique particulièrement pervers pour parvenir à déstabiliser un juge. Les messagers scientologues s'adressent maintenant, de manière apparemment anodine, à de nouveaux interlocuteurs, anciens associés, anciens employés, amis, ex-épouses, flirts, copains de sport, barmen etc...Ces rencontres permettent de faire passer subrepticement deux messages, premièrement dans des bribes d'information secrète, astucieuse, dérangeante concernant la vie privée du juge, dans un deuxième temps par la mention de la Scientologie, soit dans un commentaire favorable la concemant, soit dans la révélation " en passant " que justement le juge traite d'une affaire concemant cette même scientologie et que le juge serait bien inspiré d'y aller doucement parce que " la scientologie est un si bon groupe religieux ".
 
Réaction prévisible de la relation du juge face à cette information dérangeante et au subtil soutien proposé : l'ami prend contact avec lui et s'enquiert de la rumeur. Le juge vraisemblablement veut en savoir la source et peut ou non découvrir que la scientologie a été évoquée.
 
La véritable efficacité d'une telle tactique est qu'il n'y a pas un seul, mais plusieurs impacts qui s'accumulent et s'entrecroisent pour causer la détresse du juge, qui ainsi entend des informations dommageables non d'une source, mais de plusieurs, réparties dans le temps, chacune relative à un secret personnel différent. Sa crainte augmentera donc que quelqu'un puisse dénoncer des points vulnérables, et il découvre, tôt ou tard que chacune de ces révélations est associée à un propos favorable à la scientologie.
 
Mais, précaution subtile, la scientologie ne peut être reliée ouvertement à cette tactique de déstabilisation, aucun message émanant d'elle n'étant délivré directement au juge, puisque ce sont les relations mêmes du juge, ainsi dupées dans leur intérêt personnel et légitime à son égard, qui lui ont apporté ces informations.
 
Le juge est ainsi placé dans une impasse : soumis à une menace collective de la part de ses relations il ne peut pourtant les traduire individuellement devant les Autorités. Même s'ils ont agi de leur propre gré et indépendamment de leur propre considération amicale ou professionnelle à l'égard du juge ils ont travaillé à leur insu, pour la Scientologie, dans des messages d'intimidation partielle non condamnable en tant que tels, si subtils que les dénoncer ferait passer le juge pour ridicule ou paranoïaque.

Grande habileté de ces procédés d'intimidation, parce que, de ce puzzle, ressort une menace : " allez-y doucement, sinon chacun des secrets de votre privée sera dénoncé ". La menace, à la fois claire et diffuse ne peut en tout cas, pas être reliée à la Scientologie.
 
Et le juge ne peut rien en faire...

Troisième étape : le piège se referme

Si le juge n'a pas tenu compte de cette menace au point d'infléchir ses décisions en faveur de la scientologie, l'étape suivant est celle de la " stinging operation " (épinglage), dont le " sex sting " est la tactique favorite. Par exemple, en Floride, la scientologie est allée jusqu'à payer 260.000 dollars pour placer un juge sur un yacht en galante compagnie de deux prostituées (pour plus amples détails voir www.factnet.org/scientology/adversa.htm), dans la partie relative aux juges). Certaines décisions récentes prises par des juges ont semblé si bizarres qu'un article de la direction même du Wall Street Journal a souligné leur excentricité (voir www.marcab.com/white.txt).
 
La coulisse en révélerait sûrement encore beaucoup plus...

Souhaitons au plus grand nombre de juges la lecture de telles révélations et surtout leur expansion, afin que ne soit pas compromise leur intégrité du fait de cette " secte brutale " (ruthless cult).



Documentations diverses
sur la Scientologie

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