23. Une O.T à L.A


 
 
 
 

Le siège de L'Org Avancée de Los Angeles (AOLA), du temps de Monica. Aujourd'hui, cette bâtisse ayant sans doute été jugée trop minable, l'AOLA est installée dans des locaux plus dignes.
 
 
 
 
 

En mai, l'Officier Commandant de l'AOLA, Gary Epstein, souhaita me voir retourner à Los Angeles et déposa une demande auprès de Flag. Sa demande fut acceptée et on m'envoya à Los Angeles pour occuper le poste de Directeur du Processing à l'Org Avancée de Los Angeles (AOLA), dans laquelle j'avais débuté. Avant de quitter Flag, Jeff Walker m'avait finalement établi un programme à suivre pour que je récupère mes certificats d'auditeur. En tant que Directeur du Processing, je serais responsable de l'audition solo de toutes les personnes venant à l'AOLA pour y suivre les cours de Clair et les niveaux d'OT. Même si ce nouveau poste constituait une belle promotion par rapport à celui qui consistait à FESer les enregistrements, je regrettai beaucoup de quitter la Floride. Ma requête pour rester en Floride ayant été rejetée, je n'eus pas d'autre choix que de partir pour Los Angeles.

MA CHAMBRE À LOS ANGELES

En mai 1976, j'intégrai mon nouveau poste à l'AOLA. Je me sentais très seule et je gardais mes distances avec tout le monde. Je semblais intimider certains membres du fait que j'avais passé autant de temps à Flag. Personne ne semblait au courant des problèmes que j'y avais rencontrés. Je ne me liai d'amitié avec personne de l'AOLA pendant toute la durée de mon séjour. Comme dans la plupart des quartiers d'habitation de la Sea Org, les conditions de logement étaient déplorables, mais au moins j'avais ma propre chambre. La maison se trouvait à Los Angeles, et nous étions transportés tous les jours par camionnette jusqu'à Hollywood, où l'Org était installée. En tant que Directeur du Processing, je recevais des primes en plus de ma rémunération de base de membre de la Sea Org, et je décidai de prendre un appartement à mes frais. Je m'installai donc bientôt dans un coquet appartement de deux chambres en face de mon lieu de travail, avec deux messieurs du Guardian's Office, non membres de la Sea Org. Je partageai une chambre avec l'un d'eux, Gene, mais nos relations restèrent rigoureusement platoniques. Nous dormions dans des lits séparés. Vivre ailleurs que dans un logement de la Sea Org était inhabituel pour un membre de la Sea Org, mais je m'y suis quand même faite, probablement parce que je venais de Flag et que l'on me respectait. Loger dans cet appartement m'apporta bien plus d'intimité que j'avais pu en avoir depuis des années.

Isolée des autres, je m'apercevais de plus en plus que je n'avais pas du tout été heureuse dans la Sea Org. Gene était la seule personne de qui je me sentais proche, mais bien que scientologue, il ne faisait pas partie de la Sea Org. Mes amis de Flag en Floride me manquaient beaucoup, particulièrement Quentin. Nous nous écrivions très régulièrement.

JE TÉLÉPHONE AUX ADEPTES POUR LES OBLIGER À PAYER LEURS COURS

Pendant mon séjour à Los Angeles, je passai de plus en plus de temps à vivre en solitaire. Je retournais à chaque occasion dans mon appartement, situé à deux pas de l'Org. Parfois, durant cette pause du déjeuner d'une demi-heure, je faisais le bilan de ma situation. Je m'asseyais chez moi, avec l'appréhension d'avoir à retourner au travail, et je commençais à éprouver le sentiment d'être tombée dans un traquenard. Il y avait certaines tâches que je détestais dans mon nouveau travail, comme téléphoner aux adeptes qui n'avaient pas encore payé pour leur niveau d'OT suivant. Il m'était demandé d'exercer avec insistance des pressions psychologiques pour faire payer les retardataires. Je me souviens même d'avoir dit à un adepte que, s'il ne s'inscrivait pas au niveau d'OT supérieur, il risquait d'en mourir. Je détestais particulièrement ces appels téléphoniques, mais c'était une obligation de mon poste.

Je n'avais vraiment pas envie de devenir administrateur, même si la fonction était considérée comme "senior" par rapport à celle d'auditeur. J'aurais bien préféré exercer en tant qu'auditeur et travailler avec les gens en face à face; mais dans la Sea Org, on ne prenait jamais en compte mes désirs. Je commençai à envisager sérieusement de quitter la secte, et semaine après semaine, je mis un peu d'argent de côté grâce aux primes que je touchais. A cette époque, je n'étais pas encore prête à prendre une décision de ma propre initiative, mais j'économisais "juste pour le cas où".


chapitre 24/28: Mon père et les soviétiques

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