24. Mon père et les soviétiques
 
 
 
 

"Après une intensive séance d'audition, ce PC a jeté ses lunettes... pour toujours" ! Prière de ne pas rigoler: c'est prouvé par les graphiques ! La Scientologie, concurrente déloyale des opticiens et ophtalmos ?
 
 
 
 
 
 
 

Un" jour de début juillet 1976, je reçus un appel affolé de ma mère. Mon père venait d'être victime d'une attaque cardiaque alors que mes parents séjournaient en vacances à Philadelphie. Elle dit qu'il se portait très mal et que les médecins se demandaient s'il arriverait à passer la nuit. Elle me dit qu'elle avait essayé de me joindre trois fois avant de réussir à m'avoir. Personne ne m'avait transmis les messages les deux premières fois.

"LA MORT NE SIGNIFIE RIEN"

Je m'envolai immédiatement pour Philadelphie, passant 5 longues heures à me demander si mon père serait encore en vie à mon arrivée. Mon côté scientologue me suggérait que la mort de mon père ne signifierait rien. La mort ne faisait que vous enlever de l'enveloppe corporelle que vous occupiez et vous relogeait dans un autre corps pour y commencer une nouvelle vie. Cependant, il subsistait une autre part de moi-même, celle qui avait conscience de la tragédie que représenterait la mort de mon père et la douleur que je ressentirais si, en arrivant à l'hôpital, il était déjà mort. Quand j'arrivai finalement à Philadelphie, tôt le matin suivant, je fus très soulagée d'apprendre que mon père s'en était sorti et qu'il se portait mieux. Cependant, il avait eu une sérieuse attaque, nécessitant une surveillance constante. On lui avait installé un pace-maker. A Philadelphie, je passai une grande partie de mon temps avec ma mère. J'étais dans le monde des Wogs, à l'abri des scientologues. Nous sommes restées dans un hôtel près de l'hôpital et, quand nous rendions visite à notre père, nous passions beaucoup de temps à parler ensemble.

LA VIE EN SCIENTOLOGIE: SEMBLABLE À CELLE D'UN CITOYEN SOVIÉTIQUE

Je me souviens d'une conversation au sujet de la vie en Union Soviétique. Ma mère me raconta que les citoyens soviétiques n'avaient pas le droit de choisir leur carrière. Dès leur plus jeune âge, le gouvernement décidait de l'orientation des gens, non pas selon leurs souhaits, mais en fonction de ce qui était le mieux pour l'Union Soviétique. Je ne pus m'empêcher de faire le parallèle avec ma situation, et je réalisais que ma vie dans la Scientologie était semblable à celle d'un citoyen soviétique. J'aurais aimé travailler en Floride en tant qu'auditeur et je me retrouvais à Los Angeles, à un poste qui ne me plaisait pas, et je n'avais rien à dire sur la question.

Je ne cachai pas à ma mère que je ne me sentais pas bien, et elle me demanda si j'envisageais de ne pas retourner à la Sea Org et de rentrer à la maison avec elle. Elle me dit que la porte me serait toujours ouverte. Je ne me sentais pas encore prête à prendre une telle décision, mais cela m'aida beaucoup de savoir que cette hypothèse était possible.

Voilà trois semaines que je me trouvais à Philadelphie, et vivre dans le monde des Wogs ne semblait pas aussi "horrible" que les scientologues me l'avaient fait croire. Quand mon père fut suffisamment rétabli pour voyager, nous l'emmenâmes chez mes parents à Michigan, où je restai environ une semaine.


chapitre 25/28: Ma décision de partir

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