19. Les pierres de Madère, ou "le concert de rocaille"


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pour devenir un surhomme, ou un "Thétan Opérant" en jargon sciento, rien de plus aisé: il suffit de suivre les cours dispensés par l'Église... et d'avoir un compte en banque bien garni.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Au début de septembre 1974, je retournai sur le bateau. A bord, je découvris que Quentin était parti en voyage pour ses trois semaines de congés annuels. Je commençai mon cours d'entraînement suivant, le niveau Classe VII et l'internat, qui qualifie l'auditeur pour une série de processus appelés "Puissance" et "Puissance Plus", conçus pour donner au PC des aptitudes à manier la Puissance. A cette époque, "Puissance" était un grade important dans la Scientologie, mais actuellement ces processus sont rarement, voire jamais, utilisés.

Peu après mon arrivée, un événement se produisit sur le bateau, qui bouscula notre vie quotidienne. Nous relâchions sur l'île de Madère, appartenant au Portugal. Il y avait des conflits politiques sur ce territoire, et un coup d'état avait récemment eu lieu à Lisbonne. Il semble qu'un groupe de communistes de Madère ait cru que notre bateau était occupé par des agents de la CIA; et un après-midi, ils se mirent à jeter des pierres sur le bateau, blessant plusieurs membres de l'équipage. Je ratai cet incident parce que je me trouvais à terre à ce moment là en compagnie de plusieurs membres, dont Mary Sue Hubbard. Mon amie Karen et moi sortions d'un cinéma et étions sur le chemin du retour quand nous rencontrâmes des gens qui nous racontèrent ce qui s'était passé. Nous nous réfugiâmes dans une discothèque de la ville, attendant de pouvoir retourner à bord dans des conditions plus sûres. Tard dans la nuit, nous rejoignîmes le bateau, qui leva bientôt l'ancre. Par la suite, cet événement fut baptisé le "concert de rocaille".

Hubbard décida de traverser l'Atlantique pour rejoindre les États- Unis, et le voyage commença le jour suivant. La traversée de l'océan se passa bien et, pour une fois, je n'attrapai pas le mal de mer. La mer était aussi lisse qu'un miroir. J'aimais rester sur le pont et observer l'immensité de l'océan de tous les côtés. Nous étions à peine en vue de la Caroline du Sud lorsque Ron Hubbard fut averti que des agents de l'IRS (ndt: le fisc américain) l'attendaient sur le quai pour l'arrêter. Nous changeâmes donc de cap, direction les Bermudes, où nous séjournâmes plusieurs semaines. A l'époque, je ne soupçonnais pas que ce merveilleux et paisible voyage à travers l'Atlantique était en fait le calme avant la tempête. Sans le savoir, j'étais aux portes de l'enfer...


chapitre 20/28: Mon ami Quentin

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