Scandale autour des ex-"Enfants de Dieu"

(Source : BULLES du 4ème trimestre 1992)

BULLES a déjà eu l'occasion de signaler que les " Enfants de Dieu " n'ont pas disparu de France ni d'Europe, bien au contraire. Un certain nombre sont revenus de pays lointains (en particulier d'Amérique du Sud). Ils ont changé de nom. Ce fut la " Famille d'Amour", puis "Christian Family  ministries ", " Service missionnaire International "ou simplement " missionnaires", " Heavenly Magis " (Magie Céleste), " Service mondial ", " Kiddie Viddie ", " The singing arrows "(les flèches chantantes), " New links " etc. En Bulgarie, ils s'appellent " les Italiens "..


BULLES du 4ème Trimestre 88 a rendu compte de l'implantation au Japon, sous couvert " d'Écoles Internationales du 21ème siècle ", d'un groupe important d'Enfants de Dieu installés depuis au moins 1986. On pensait que les autorités japonaises, une fois averties, s'étaient débarrassées de ces missionnaires aux méthodes de recrutement inquiétantes, tout simplement en ne prolongeant pas leurs visas.

Or l'hebdomadaire japonais Shukon Bunshun (semaine du 6 au 13 juin 92) publie un long article de Hirooka Yugi sur " La réalité angoissante de la secte sexuelle Famille d'amour, qui a subjugué une célèbre patronne de boîte de nuit de Ginza ".

Après avoir mentionné les événements du printemps 92 en Australie, où les services sociaux ont retiré temporairement de la secte un grand nombre d'enfants, en raison de leurs conditions de vie déplorables, décrit les colonies installées au Japon, dont " l'École internationale du 21ème siècle ", dans la banlieue de Tateyama (Préfecture du Chiba). Selon les enquêteurs, il y a par moment jusqu'à cent quatre-vingts personnes dans cette communauté, dont beaucoup d'enfants.

Les témoignages cités correspondent aux pratiques en usage depuis plus de vingt ans, instituées par David Berg (alias Moïse David, alias MO, et souvent décrites par d'anciens adeptes. L'article insiste sur les conditions d'hygiène souvent déplorables: surpeuplement, rationnement de l'eau, alimentation au hasard des dons ou produits soldés, vite périmés, peu de soins médicaux (moins peut-être par conviction religieuse que pour éviter qu'un médecin se rende compte des conditions de vie des enfants ; on préfère, en cas de grande urgence, les amener à l'hôpital), enseignement à l'intérieur de la secte, très sommaire et limité à la connaissance des bandes dessinées de MO. L'instruction sexuelle, en revanche, est très précoce, avec beaucoup de travaux pratiques. Les femmes pratiquent toujours le " Flirty Fishing ", ce qui pourrait expliquer non seulement la naissance d'enfants de couleur différente de celle du père déclaré, mais aussi les protections étonnantes dont bénéficie la secte.

Le Japon serait le seul pays où les effectifs augmentent. (Une récente lettre de MO serait intitulée : " Allons au Japon ", et le bruit a couru qu'il y vivrait clandestinement, ce qui n'a pas été confirmé). Cette affaire a fait grand bruit au Japon, où plusieurs chaînes de télévision ont consacré des émissions à une information et des témoignages sur les " Enfants de Dieu " au mois de juillet 92.

En Australie, la controverse autour des" Enfants de Dieu " continue depuis mars 92. De mars à mai, cent quarante neuf enfants, dont des bébés, ont été retirés par les services sociaux de plusieurs maisons des environs de Sydney, de Melbourne et d'une zone rurale de l'État de Victoria. La police de Melbourne a également saisi des documents et des publications. Certains centres, disent les enquêteurs, étaient infestés de mouches et de rats, il y avait des produits alimentaires périmés depuis un an, les installations sanitaires étaient insuffisantes et en mauvais état, l'odeur était nauséabonde...

Les avocats de la secte ont crié au scandale: cette action, selon eux, était illégale et scandaleuse; les parents ne faisaient plus partie, disent-ils, des " Enfants de Dieu " mais seraient des chrétiens modérés, respectueux des lois. " On n'appréhende pas les enfants de Juifs orthodoxes ou de Musulmans, qui ont des coutumes différentes des nôtres "... Les tout-petits ont été rapidement rendus à leurs mères, les autres un peu plus tard, à des conditions assez strictes et sans préjudice de mesures définitives; les parents ont dû remettre leurs passeport aux autorités, ce qui les empêche de quitter le pays clandestinement ou d'en faire partir leurs enfants. (The Herald-Sun, Australie, 25/03/92 ; The West Australian, Perth, 19/03, 16, 17,18, 22/92 ; The Sunday Times, Londres, 17/05/92).



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