Etats-Unis : Scientologie

L'affaire CAN - suite

ou comment faire de toute pièce de nouvelles victimes

(source : BULLES  n° 62,  2ème trimestre 1999)




12 mars 1999 . Le juge Thomas Quinn, de la Cour de Circuit du comté de Cook (Illinois -Etats Unis) a ordonné que tous les dossier de l'ancien CAN (Cult Awareness Network, Réseau d'information sur les sectes) soient remis au shérif du comté afin d'être mis aux enchères publiques.

Ces dossiers comprennent tous les documents confidentiels tels que : liste des abonnés à la circulaire, les correspondances reçues, les mains-courantes des appels téléphoniques.

Le précédent de la mise aux enchères du nom, du logo et du numéro de téléphone de CAN, acheté par la Scientologie1, fait craindre que cette dernière organisation (qui en a les moyens) s'approprie tout ce matériel confidentiel. Elle aura ainsi la possibilité de harceler toutes les personnes qui ont eu recours à CAN pour des problèmes personnels et familiaux.

La Scientologie avait réussi, en 1996, à obliger CAN à déposer son bilan, et cela après une kyrielle de procès, tous plus bidon les uns que les autres, qu'elle avait tous perdus ou abandonnés, mais qui coûtaient cher à CAN.

Finalement, c'est à l'occasion  d'un procès intenté par un adepte d'une autre secte à qui la Scientologie a fourni un avocat et une aide importante, que CAN, condamné à des dommages énormes, a été acculé à la faillite. (Le plus ironique : l'adepte en question a quitté la secte et retiré sa plainte, déclarant qu'il avait été utilisé par la Scientologie. Mais le jugement a été maintenu).

Pour un français (et pour d'autres européens de droit écrit), il est incompréhensible qu'on puisse ainsi livrer au public, et surtout à une
organisation qui a juré sa perte, les archives confidentielles d'une association qui conseillait les personnes et les familles en difficulté à cause des sectes.

Comment peut-on considérer de telles archives comme de vulgaires objets n'ayant d'autre valeur que marchande ? Quelle interprétation de la Déclaration universelle des droits de l'homme !

On sait très bien - et le juge ne peut l'ignorer - que seule la Scientologie, disposant de ressources pratiquement illimitées, sera en mesure d'emporter les enchères. Comme ces documents n'ont pas de valeur marchande, ils ne peuvent servir qu'au harcèlement, aux pressions, à la diffamation et au chantage.

Comment cela est-il possible dans un pays si fier de sa Constitution, qui se proclame - souvent à juste titre - si attaché aux Droits de l'Homme et particulièrement à la liberté de religion, au point d'intervenir dans les affaires d'autres pays démocratiques quand ceux-ci prennent des mesures bien anodines pour se défendre contre les agissements d'organisations opérant sous le couvert de la liberté de religion, et particulièrement la Scientologie ?

Dernièrement un colloque s'est réuni à Vienne sous l'égide de l'OSCE pour accuser de persécution religieuse des pays européens, dont la France !

Cette même Scientologie a réussi à plusieurs reprises, aux états-Unis, à faire opérer par la police, et sous le contrôle de fonctionnaires scientologues, des perquisitions au domicile de personnes soupçonnées d'avoir enfreint le copy-right de la Scientologie en diffusant des passages de livres et brochures scientologues.

Sont-ce là les mours qu'on voudrait nous imposer ?



Documentations diverses
sur la Scientologie

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Sectes = danger !