Actualités sur les sectes en mars 2006

Sectes Sénat - Questions - réponses - Michel Charasse - dons déduction fiscale

Kabbale

Madonna veut acheter une maison en Israël sur le passage attendu du Messie
Témoins de Jéhovah Budapest, les vendeurs de paradis du XVI° arrondissement
Mormons

Les Mormons s'offrent le tiers de Villepreux

Sectes Assemblée Nationale - Questions - réponses - MmeNadine Morano - traitements électro-chocs
Actualités diverses Le millionnaire catholique rêve d'une ville "familiale"
Sectes Sénat - Question - Jean Louis Masson - Lutte contre les sectes
Sectes La France épinglée pour racisme, antisémitisme et brutalités policières
Témoins de Jéhovah (*) 10/03/2006 Communiqué de la Coordination nationale des familles victimes de l'organisation des Témoins de Kéhovah (PDF)
Religions Les protestants s'inquiètent du "regard soupçonneux" antisecte
ARES (*) 13/03/2006 Notre identité usurpée URL
Mormons Témoignage d'une ex mormone
Religions Les causes du décès de la nonne crucifiée
Raël Michel Onfray raélien d'honneur malgré lui
Actualités diverses Mais où est passé le petit Bouddha ?
Satanisme Le satanisme capte une jeunesse rebelle
Sectes Les députés veulent mieux protéger les enfants
Sectes Pour défendre les faibles contre les profiteurs
Falungong Plus de 6000 pratiquants en détention
Sectes Six membres d'une association sectaire condamnés pour privation de soins
Soins Psy Le "rebirthing" sous toutes ses formes
Sectes Députés contre gourous
Scientologie Vers un procès contre l'Eglise de Scientologie
Sectes Recrudescence des sectes
Aum Le gourou d'Aoum reste condamné à mort
Sectes La FECRIS à Bruxelles contre les sectes
Sectes Les sectes et l'ordre public
Sectes Prosélytisme sectaire
Sectes Journée d'études du Groupe d'études sur les sectes de l'Assemblée nationale
Sectes L'abus de faiblesse sera désormais puni

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Sectes

Sénat - Questions - réponses - Michel Charasse - dons, déduction fiscale

JO, 5 mars 2006

[Texte intégral]

SENAT

Question écrite n° 21911 de M. Michel Charasse (Puy-de-Dôme - SOC)
publiée dans le JO Sénat du 02/03/2006 - page 572
 
M. Michel Charasse appelle l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'Etat sur le régime de déduction des dons aux associations. Il lui fait observer que la réglementation s'applique
indifféremment à toutes les associations, même celles qui constituent des sectes dangereuses pour l'ordre public. Il lui demande s'il envisage de faire préciser la réglementation, afin d'éliminer des avantages fiscaux les organisations qui, au regard des principes de la République, ne méritent pas d'en bénéficier.
 
En attente de réponse du Ministère délégué au budget et à la réforme de l'Etat, porte parole du Gouvernement.


Etats-Unis : Kabbale

Madonna veut acheter une maison en Israël sur le passage attendu du Messie

AFP, 3 mars 2006

[Texte intégral]

La superstar américaine Madonna souhaite acheter une maison dans la localité israélienne de Rosh Pina, où le Messie est supposé passer à la fin des temps selon la Kabbale, a indiqué vendredi le quotidien Yédiot Aharonot.

Selon le journal, la propriétaire de cette maison centenaire de cinq pièces, qui surplombe le lac de Tibériade (Galilée), a récemment été contactée à cette fin à plusieurs reprises par les représentants de la vedette.

De même source, Madonna voudrait transformer cette demeure en centre d'études des textes mystiques juifs de la Kabbale.

Le principal de ces textes, le Livre du Zohar ("Splendeur" en hébreu), a été rédigé au cours du XIIIème siècle en Espagne, et a la réputation de pouvoir faire perdre la tête à ceux qui se plongent dans ses mystères sans une formation préalable.

Madonna a récemment décidé de se faire appeler Esther, et observe le shabbat, le repos hebdomadaire sacré de la religion juive.

En septembre 2004, elle a participé en Israël à une retraite mystique de quelques jours consacrée à la Kabbale très médiatisée.

Un de ses récents titres est la chanson intitulée "Isaac", du nom du célèbre kabbaliste Rabbi Isaac Louria (1534-1572), surnommé Ari (le lion) qui fit de Safed au 16ème siècle, où il est enterré, le grand centre de la Kabbale.


Hongrie : Témoins de Jéhovah

Budapest, les vendeurs de paradis du XVI° arrondissement

CAFEBABEL, 3 mars 2006 Srebrina Bognar - Köln - 3.3.2006 - Traduction : Anne Laigroz

[Texte intégral]

Les Témoins de Jéhovah cherchent de nouveaux membres en Europe de l'est. A Budapest, ils ont déjà leur propre paroisse, financée par la maison mère de New York.

Le XVIè arrondissement de Budapest ressemble à un ghetto de misère au fin fond de l'Europe de l'est. Dès qu'un étranger passe, un incessant concert d'aboiements résonne dans les cours intérieures et les bâtards grognent, montrant les dents. C'est ici que se trouve le « Béthel », surnom donné par les Témoins de Jéhovah (TJ) à leur foyer. « Béthel » signifie maison de Dieu en hébreu. La bâtisse a été construite à la place d'une ancienne caserne russe. Elle comprend un bâtiment administratif, des logements pour 75 membres, une cuisine, une salle à manger et une laverie. Aux alentours, un jardin avec un petit étang, des arbustes verdoyants et de jeunes bouleaux. Une vision paradisiaque ?

Ordonné, propre, coquet

A l'accueil du foyer, les locataires occupent tour à tour les postes de portier et de permanence téléphonique. Le décor évoque les photos des catalogues de vente par correspondance allemands des années 1980 : des murs blancs, des sols carrelés clairs, un nécessaire de bureau en cuir bleu roi, une table en verre ovale, des plantes d'appartement. Jadis, des soldats russes déambulaient ici. Aujourd'hui, des tableaux représentant des scènes bibliques ornent la pièce. Tout est ordonné, propre et coquet.

Rendez-vous est pris avec deux représentants de la branche hongroise des Témoins de Jéhovah : l'Allemand Karlheinz Hartkopf et l'Autrichien Bernhard Dorfner, responsables des relations presse de la communauté magyare. D'après Hartkopf, ils ont été nommés membres du comité directeur de l'organisation par la hiérarchie, les « apôtres » du siège new-yorkais des TJ, à Brooklyn. Tous deux ont l'habitude de fréquenter les journalistes. Ils estiment à 687 le nombre de nouveaux baptisés en Hongrie et à plus de 40 000 celui des personnes « intéressées ». Rapidement, ils font dévier la conversation sur le sujet du martyr des TJ sous le régime nazi. A cette époque-là, beaucoup de membres de la secte avaient été mis en camp de concentration, parce qu'ils avaient refusé d'accomplir leur service militaire.

Une esclave fidèle et avisée

Zsuzsa Tóth a 29 ans et vient de Szómbáthely, une petite ville de l'ouest de la Hongrie, près de la frontière autrichienne. Zsuzsa habite depuis cinq ans dans le Béthel. Il y a 13 ans, elle avait « cherché un sens à sa vie » et appris à connaître différentes religions attirant plutôt les jeunes, dont Hara Krishna. « Par chance », un témoin de Jéhovah l'aborde à l'époque, lui annonçant la parole de Dieu. La voix de Zsuzsa Tóth est posée et elle semble satisfaite lorsqu'elle parle. Aujourd'hui, elle dit être une « esclave fidèle et avisée » qui se trouve « dans la Vérité », deux concepts clef de la terminologie jéhovienne.

Le gîte et le couvert, la lessive et le coiffeur sont offerts et chaque habitant du Béthel reçoit 17 000 forints (environ 70 euros) d'argent de poche. Pour cela, chacun travaille de 8h à 17h à la traduction des écrits de Brooklyn et à la rédaction de publications propres au foyer. Zsuzsa a son bureau indépendant. Après le travail, elle participe aux rencontres des TJ, trois fois une heure et demie par semaine. Parfois elle va « en service » sur la place qui borde le musée national hongroisde Budapest. Là-bas, elle aborde les touristes pour leur apporter la parole de Dieu et leur rendre la Bible plus accessible. De temps à autre le samedi, elle doit faire la vaisselle dans la cuisine commune.

Des dons provenant d'Amérique

Les TJ sont persuadés que les services qu'ils rendent à la communauté les sauvera le jour d'Armaggedon, une sorte d'apocalypse divine. Ils espèrent rester mille ans au paradis après la fin du monde. Pour cela, ils doivent rayer de leur vie tout ce qui n'est pas conforme à la Bible : les TJ ne participent pas à la vie politique. Ils ne votent pas, n'accomplissent pas leur service militaire, ne font partie d'aucune organisation sociale. Ils refusent catégoriquement tout gouvernement et toute Eglise, parce qu'ils croient que ceux-ci sont « contrôlés par Satan», comme Raymond Franz, ancien membre du collège central de la secte, l'a écrit dans son livre Crise de conscience. Les TJ n'ont le droit de fêter ni leurs anniversaires, ni Noël, ni Pâques, ni la Pentecôte. Les enfants n'ont pas le droit d'habiter dans le Béthel de Budapest et les femmes enceintes doivent quitter la maison.

Les Témoins de Jéhova sont régulièrement critiquées. Ces dernières années, de nombreux reportages ont mis en évidence les mauvais traitements envers les enfants, les méthodes de travail et l'organisation hiérarchique de la communauté religieuse. Même la politique budgétaire est controversée. Certes, Karlheinz Hartkopf souligne que « la construction du site de Budapest a été possible grâce aux dons provenant de l'étranger et au travail des volontaires ». Cependant, la société de « la Tour de Garde » hongroise, expression juridique des Témoins de Jéhovah, ne publie aucun bilan.

Lorsque l'on jette un coup d'oeil aux sites web des sociétés américaines de la Tour de Garde, on devine ce que désigne Hartkopf par « dons provenant de l'étranger ». Au cours de l'exercice comptable 1997-1998, la Watchtower Bible and Tract Society of Pennsylvania possédait à elle seule 705 millions de dollars d'actifs net. La commission boursière américaine (U.S. Securities and Exchange Commission) indique que la société de la Tour de Garde, qui prône pourtant l'objection de conscience et l'abstinence politique, possède des parts dans le fonds de la banque d'affares américaine J.P. Morgan ainsi que 50% de l'entreprise responsable de la technologie d'armement « Silver Fox », un engin télé piloté testé pendant la deuxième guerre d'Irak. La banque américaine USPDR estime en outre les biens immobiliers de la société de la Tour de Garde de New York à près de 204 millions de dollars. Suffisamment d'argent à investir en Europe de l'est. Car pour les vendeurs de paradis, tous les marchés ne sont pas encore conquis.


France : Mormons

Les Mormons s'offrent le tiers de Villepreux

Le Parisien, 5 mars 2006 par Véronique Beaugrand

[Texte intégral]

Yvelines - En toute discrétion, les mormons sont en train d'acquérir un immense domaine à Villepreux. Sur un site de 400 ha, à moins de 30 km de Paris, l'organisation religieuse envisage de construire son premier temple français.

Le projet est gigantesque. Les mormons sont en passe de faire l'acquisition de 400 ha à Villepreux (Yvelines), soit un tiers de la superficie de cette ville de 10 000 habitants située à quelques kilomètres de Versailles.
Ils souhaitent édifier sur ce domaine appartenant à la famille Clérico - propriétaire du Moulin-Rouge, notamment - le premier temple en France de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. « Aujourd'hui, pour nous marier, nous devons nous rendre soit en Angleterre, soit en Allemagne ou encore en Hollande. En France, nous n'avons aucun temple », explique un responsable de la communauté religieuse qui précise que « ce n'est pour le moment qu'un projet ». Il n'empêche que l'idée avance très vite et qu'une promesse de vente a déjà été signée. L'ancien domaine
de Gondi, doté de plusieurs bâtisses, de deux exploitations agricoles, d'un haras, d'un plan d'eau et d'un parc arboré serait estimé... entre 38 et 40 millions d'euros. « L'achat devrait être financé par la dîme versée par les fidèles », explique-t-on chez les mormons
.

Réticence des habitants

En janvier, des responsables de l'Eglise, accompagnés d'un architecte et d'un avocat, ont rencontré la maire (PS) Michèle Valladon pour lui faire part de leurs intentions.
« Je me suis renseignée auprès de communes qui accueillent des
mormons. Toutes m'ont dit que c'était une communauté très discrète, qui ne posait pas de problèmes, explique l'élue. C'est une solution qui me semble la moins préjudiciable à l'environnement, au développement de Villepreux et aux habitants. Par ailleurs, qui est prêt à investir une telle somme pour garder des terres agricoles ? », interroge-t-elle.

Pas question en effet de réaliser n'importe quoi sur les parcelles constructibles. Le site se trouve dans la perspective du château de Versailles. Le projet des mormons devra donc être soumis à l'architecte des Bâtiments de France. Prudente, l'Eglise a d'ailleurs assorti son achat d'une condition suspensive. Si jamais elle n'obtenait pas l'accord du ministère de la Culture, elle pourrait faire marche arrière. Villepreux est-il destiné à devenir le Salt Lake City français ? « Non », répondent les mormons, qui savent qu'ils devront  rassurer la population. Déjà, les rares habitants au courant du projet se montrent extrêmement réticents. Ils entendent « tout mettre en oeuvre pour empêcher cette implantation ». 

REPÈRES

Qui sont les mormons ?

L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est un mouvement religieux d'origine chrétienne fondé dans l'État de New York en 1830 par Joseph Smith.

Le siège mondial de cette Eglise se trouve à Salt Lake City, Utah, Etats-Unis. Ses membres sont appelés
mormons. Elle est la quatrième religion des Etats-Unis. Elle compte plus de 13 millions de fidèles dans le monde.  Leur mode de vie.

Les
mormons ne consomment ni alcool ni boissons excitantes. Ils ne fument pas. Leur vie est régie par les valeurs de la famille, du travail, de la fidélité conjugale et de l'obéissance des enfants. La femme est soumise à son mari. Le mariage pour la vie est célébré au sein d'une chapelle, celui pour l'éternité dans un temple.
Les
mormons jeûnent deux repas par mois pour offrir l'équivalent financier aux nécessiteux.  

Leur mode de recrutement.

Les
mormons recrutent en proposant notamment des cours d'anglais gratuits. Ils peuvent aussi proposer des voyages de tourisme en Utah (Etats-Unis), leur fief. Les jeunes
hommes doivent réaliser un voyage à l'étranger de deux ans, les filles de dix-huit mois. Au cours de ce voyage, ils font du prosélytisme. Les « missionnaires » sont reconnaissables à leur allure de collégien, avec leur pantalon foncé, leur chemise blanche sous un blazer bleu marine
où figure un badge.

Leur présence en France.

La France compte actuellement plus de 33 000 fidèles de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Ils étaient à peine un millier dans les années 1950. Il existe 120 chapelles, lieu de culte, en France.

Secte ou pas secte ?

Cette communauté religieuse n'est pas classée comme secte par la commission d'enquête parlementaire française, ce qui n'empêche pas des associations de dénoncer ses « dérives ».

" Une communauté à déviance sectaire

Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi), compte bien faire capoter ce projet. « J'ai été informée de ce projet. J'ai prévenu la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Et j'entends interpeller le préfet et le ministère de la Culture, puisque ce projet se situe dans la perspective du château de Versailles, explique cette militante antisecte. Les mormons, certes, ne sont pas reconnus comme une secte, mais il s'agit d'un mouvement à déviance sectaire. C'est une communauté qui vit en vase clos, où la place de la femme est réduite à néant. L'enseignement religieux pour les enfants est tellement important qu'ils n'ont pas de temps à consacrer à autre chose. C'est un fonctionnement très limite. »


France : Sectes

Assemblée Nationale - Questions - réponses - MmeNadine Morano - traitements électro-chocs

JO, 7 mars 2006

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 81337  de Mme Morano Nadine ( Union pour un Mouvement Populaire - Meurthe-et-Moselle ) QE 
Ministère interrogé :  santé et solidarités 
Ministère attributaire :  santé et solidarités 
 Question publiée au JO le : 20/12/2005 page : 11728 
 Réponse publiée au JO le : 07/03/2006 page : 2598 
 
Rubrique :  santé 
Tête d'analyse :  maladies mentales 
Analyse :  traitement. électrochocs. conséquences 

Texte de la QUESTION :  Mme Nadine Morano attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur l'usage des électrochocs administrés à plus de 20 000 personnes en France. De nombreux médecins soulignent que ce traitement pourrait être à l'origine de graves lésions du cerveau et compromettre les chances de guérison. Elle lui demande donc quelles conséquences il tire de ces risques sérieux en matière de santé publique.
 
Texte de la REPONSE :  La Commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH), affiliée à l'Église de scientologie, intervient depuis plusieurs années dans le champ de la psychiatrie. L'utilité de la technique des électrochocs a été largement démontrée au plan médical et scientifique. Plusieurs travaux ont été menés sur la mise en oeuvre de cette thérapie, tant au niveau européen qu'en France. Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe, dans l'exposé des motifs de sa recommandation REC(2004)10 du 22 septembre 2004 aux États membres, précise que « le traitement à l'ECT est appliqué pour des indications médicales rigoureusement définies et limitées et peut être salvateur quand il est administré pour ces raisons (il peut, par exemple, être le moyen le plus rapide d'obtenir une amélioration chez un patient atteint de dépression profonde qui ne parvient plus à manger ni à boire à cause de sa dépression et dont la santé physique est fortement menacée) ». En France, l'agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES) a édité en avril 1997 un fascicule de recommandations à l'usage des professionnels. Les recommandations pour la pratique clinique de l'ANAES sont fondées sur les données actuelles de la science et contribuent en conséquence à améliorer la qualité des soins. L'ANAES précise que « la décision de recourir à un traitement par électrochoc repose sur l'appréciation des avantages et des inconvénients respectifs de l'électrochoc et des autres thérapeutiques-au regard d'un examen approfondi de la sévérité de la pathologie du patient, des indications, contre-indications et de l'échec des autres traitements disponibles ». L'ANAES indique encore que cette thérapeutique peut être considérée comme un traitement de première intention lorsqu'il existe un risque vital à court terme ou lorsque l'état de santé d'un patient est incompatible avec l'utilisation d'une autre forme de thérapeutique efficace. Les instructions ministérielles du 16 août 1996 relatives à la pratique de l'anesthésie relative à la réalisation d'un électrochoc insistent sur le fait que celui-ci doit être pratiqué sous anesthésie générale et dans une salle spécifique, uniquement réservée à cette activité. 
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Etats-Unis : Actualités diverses

Le millionnaire catholique rêve d'une ville "familiale"

Ouest-France, 9 mars 2006 par Corine Lesnes

[Texte intégral]

New York (de notre correspondante). – Le richissime Thomas Monaghan, ex-patron de la chaîne de vente de pizzas à domicile Do­mino's Pizza, en rêvait, Une ville où les pharmaciens ne vendraient ni préservatifs ni pilule. Où les méde­cins ne pratiqueraient pas l'avortement, Où les librairies ne proposeraient pas de livres érotiques. Où les bars avec serveuses dénudées
seraient proscrits. Une ville à 100 % ca­tholique baptisée Ave Maria.

Le millionnaire conservateur n'a pas fait qu'en rêver, il a décidé de la bâtir au milieu des champs, près de Naples, en Floride. Ses premiers habitants devraient arriver dans un an, en même temps qu'ouvrira l'attrac­tion principale de cette ville nouvelle de 26000 habitants: Ave Maria University, la première université catholique fondée aux États-Unis depuis plus de quarante ans.

Bâtie autour d'une énorme église et d'un crucifix de 20 m de haut, la cité accueillera tous ceux qui veu­lent s'y installer, sans discrimination assure Thomas Monaghan qui a investi près de 210 millions d'eu­ros dans le projet. « Nous essayons de créer une ville avec des valeurs familiales, mais elle sera ouverte à tous.» Y compris aux non catholiques et homosexuels a assuré l'homme d'affaires.

L'homme d'affaires, un important donateur de l'Opus Dei, a en fait dû revoir ses ambitions initiales à la baisse. Depuis qu'il annoncé qu'il construisait une ville «libre de tout péché», les associations de dé­fense des droits civils se préparent à l'attaquer devant les tribunaux. In­terdire l'avortement ou censurer une chaîne du câble aussi porno soit-elle est inconstitutionnel, La ville sera donc ouverte à tous, promet le millionnaire. «Mais l'univer­sité, elle, sera strictement catho­lique et romaine.»


France : Sectes

Sénat - Question - Jean Louis Masson - Lutte contre les sectes

JO, 9 mars 2006

[Texte intégral]

Lutte contre les sectes  12 ème législature 
Question écrite n° 22122 de M. Jean Louis Masson (Moselle - NI)
publiée dans le JO Sénat du 09/03/2006 - page 702
 
M. Jean Louis Masson attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le fait que les pouvoirs publics et plusieurs initiatives parlementaires ont tendance à stigmatiser certains courants philosophiques ou religieux sous le prétexte de lutte contre les sectes. Il souhaiterait qu'il lui indique si le fait d'appartenir à une organisation répertoriée comme étant une secte dans le rapport parlementaire annuel est susceptible de justifier des mesures de rétorsion de la part d'un employeur privé ou de la part de l'exécutif d'une collectivité territoriale. Si oui, il souhaiterait qu'il lui indique s'il n'y a pas un risque d'atteinte à la liberté de religion ou d'opinion philosophique.


Etats-Unis : Sectes

La France épinglée pour racisme, antisémitisme et brutalités policières

Le Monde, 10 mars 2006 par Corine Lesnes

[Extrait]

Dans le chapitre consacré à la France, le rapport du département d'Etat sur les droits de l'homme dans le monde affirme que "les dernières élections ont eu lieu en 2002 et ont été libres et régulières". "Les autorités civiles contrôlent en général les forces de sécurité", ajoute le document du gouvernement américain. La "démocratie française" n'est pas pour autant exempte de critiques. Le document pointe les poursuites engagées contre des militaires français pour leurs actions en Côte d'Ivoire ; les brutalités policières lors des émeutes dans les banlieues à l'automne 2005 ; la surpopulation pénale ; les cas de "discrimination religieuse" dénoncés par l'Eglise de scientologie ; les violences racistes et antisémites en forte augmentation en 2004 par rapport à 2003. Enfin, le rapport n'épargne pas Jacques Chirac, rappelant que "des accusations de corruption" le visent, pour la période où l'actuel chef de l'Etat était maire de Paris.


France : Religions

Les protestants s'inquiètent du "regard soupçonneux" antisecte

Le Monde, 13 mars 2006 par Xavier Ternisien

[Texte intégral]

La Fédération protestante de France (FPF) a accueilli cinq nouvelles Eglises, lors de son assemblée générale, samedi 11 mars à Paris. Parmi elles, l'Union des fédérations adventistes de France. Les Adventistes du septième jour, qui comptent 10 000 fidèles dans l'Hexagone et plus de 20 000 outre-mer, se voient souvent reprocher une vision apocalyptique du monde et une lecture littérale de la Bible.

Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la FPF, se défend de "ternir l'image de la Fédération" en acceptant les Adventistes. "Bien au contraire, déclare-t-il. Nous sommes en train d'affirmer notre image en tant que protestants, en privilégiant le débat interne." Jean-François Collange, président des luthériens d'Alsace-Moselle, résume la philosophie de la FPF : "Sans doute a-t-on intérêt à aider de tels mouvements à évoluer, plutôt que de les laisser dans leurs ghettos."

Dans son message d'ouverture, le pasteur de Clermont s'est inquiété de "la phobie antisecte" et du "regard soupçonneux d'une part de la population française à l'égard du mouvement évangélique". "On a même inventé dans les médias une distinction sémantique entre les Eglises "évangélistes" et les Eglises "évangéliques", les mauvaises et les bonnes !", a-t-il déploré.

Devant la presse, Jean-Arnold de Clermont s'est inquiété d'un durcissement de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qu'il soupçonne de vouloir "faire du chiffre". Le président de la Miviludes, Jean-Michel Roulet, avait annoncé, lors de sa nomination, en septembre 2005, qu'il souhaitait obtenir rapidement cinq jugements contre des sectes.


France : Mormons

Témoignage d'une ex mormone

Courriel, 13 mars 2006

[Texte intégral]

C'est en consultant un site d’actualité sur les sectes que j'ai appris que les mormons envisageaient d'acheter une parcelle de terrain à Villepreux pour y construire un temple. J'ai été membre de cette secte durant plus de 10 ans. Il y a un peu plus de 5 ans, grâce à une thérapie, au soutien de ma famille et d'un membre de l'A.D.F.I., j'ai réussi à quitter l'organisation, non sans difficulté puisque j'ai été victime de relances téléphoniques, de visites "surprise" et j'ai même été menacée de "mort spirituelle".

Vous avez raison de vous méfier des mormons. A première vue, ils paraissent sains de corps et d’esprit. Il est vrai que leur présentation irréprochable (sourire blanc et omniprésent, costume cravate pour les jeunes missionnaires), leurs élans de solidarité  « bien en vue », leurs cours d’anglais ou de basket pour les plus démunis dans les locaux de l’association, leurs réunions familiales bienfaisantes, leur code de vie exemplaire (ni tabac, ni alcool, ni drogue, ni sexe avant le mariage) impressionnent dans le monde qui est le nôtre aujourd’hui.

Cependant, la structure interne annihile très rapidement la personnalité d’un individu qui s’est fait prendre au piège de l’idéal. Tout est fait en douceur, de façon insidieuse. Exemple : Si un problème familial se résout dans la vie d’un membre et que cela peut être lié à son paiement régulier de la dîme (10% de ses revenus), les autorités de l’église lui demanderont d’en rendre témoignage à la réunion de culte du dimanche. Devant les membres émus, ce fidèle tirera sa petite larme et remerciera Dieu pour sa bienveillance. Tout le monde pourra ainsi retenir la leçon : qui paye bien sa dîme recueille les bénédictions que le Seigneur juge digne de lui accorder. Si, au bout de quelque temps, un autre membre se demande pourquoi ses vœux à lui ne sont pas exaucés alors qu’il paye bien sa dîme, lit tous les jours le Livre de Mormon, récite ses prières, etc…, les autorités de l’église lui répondront par ce type de question : « Paies-tu correctement ta dîme ? Calcules-tu les 10% sur le salaire net ou brut ? Les dons que tu fais à l’église sont-ils effectués d’un cœur sincère ?». Le membre déçu se remettra en question et redoublera d’énergie (parfois à « coups de dons supplémentaires ») afin de « mériter » à son tour son lot de bénédictions. Il s’agira alors d’une véritable course à la bonne conduite qui ne cessera de hanter le membre désireux d’être reconnu par le Seigneur. Ceci est un exemple mais sachez que la manipulation mentale est très présente chez les mormons.

Aujourd’hui, je n’ai plus peur de révéler les pressions de cette organisation sur ses membres ; cela m’a fait tant de mal que je souhaite empêcher que d'autres innocents quelque peu idéalistes succombent à leur tour.

Le temple est un lieu "fermé au public". Il ne sera ouvert aux non membres que lors de sa "dédicace". Ensuite, seul un membre digne et détenteur d'une "recommandation" sera autorisé à y entrer pour y accomplir des "rites" pour lui-même dans un premier temps, puis pour les morts. Chez les mormons, un membre digne est un membre qui paye sa dîme et dont la moralité est jugée correcte par les autorités de la prêtrise. Je peux certifier que le montant de la dîme compense parfois largement le degré de moralité.

Pour moi, le temple a été un lieu de torture morale. Une fois que les membres y sont allés, il leur est interdit de parler de ce qui s'y passe compte tenu du caractère "sacré" des actes qui y sont accomplis (il s’agit pour le membre digne d'une répétition du passage vers la vie éternelle). Je pense quant à moi qu’il est de l’intérêt de l’église mormone que les rites pratiqués ne soient pas connus. C’est un moyen pour l’autorité de l’église de tenir ses fidèles sous sa coupe.

Les mormons sont puissants et mon témoignage ne pèse pas lourd face à leur énorme entreprise…mais il apporte des informations qui peuvent être utiles à ceux qui s'interrogent.


Roumanie : Religions

Les cause du décès de la nonne crucifiée

AFP, 14 mars 2006

[Texte intégral]

Roumanie: les "mauvais traitements", cause du décès de la nonne crucifiéede

La mort d'une jeune nonne roumaine crucifiée en juin au monastère de Tanacu (est de la Roumanie) par un prêtre et quatre religieuses a bel et bien été provoquée par les "mauvais traitements" qu'elle a subis, selon le rapport d'une "commission supérieure médico-légale", rendu public mardi.

Cette conclusion devrait mettre fin à la polémique entourant les circonstances de la mort de la jeune femme, Irina Cornici, 23 ans, alors que les résultats des deux premières autopsies s'étaient révélés contradictoires.

Un premier rapport, rendu public en juillet, incriminait le prêtre Daniel Corogeanu et quatre religieuses du monastère Sainte Trinité de Tanacu, qui avaient enchaîné la jeune femme sur une croix, l'avaient bâillonnée et privée d'eau et de nourriture pendant plusieurs jours, afin de la "délivrer du diable".

Mais un deuxième rapport, publié le 23 décembre à l'issue d'une nouvelle autopsie demandée par la défense, avait conclu que le décès avait été provoqué par une "surdose d'adrénaline" administrée par le médecin d'une ambulance appelée par les religieuses de Tanacu, affolées de constater que la nonne avait perdu connaissance.

"Le décès d'Irina Cornici a été provoqué par une forte baisse de la tension artérielle sur fond de déshydratation sévère", indique pour sa part ce troisième et dernier rapport d'autopsie.

Selon la commission supérieure médico-légale, "les chances de réanimation de la jeune femme étaient pratiquement nulles" au moment de l'arrivée de l'ambulance.

Arrêtés fin juin, le prêtre et les quatre religieuses se sont déclarés "innocents" et ont assuré avoir agi pour "délivrer du mal" la jeune femme.

Ils ont été remis en liberté un mois plus tard, la Cour d'appel de Bucarest ayant constaté des "vices de procédure" dans la décision des juges de prolonger leur détention provisoire.


France : Raël

Michel Onfray raélien d'honneur malgré lui

Le Monde, 15 mars 2006 par Jean-Yves Nau

[Texte intégral]

Présenté par son éditeur, Grasset, comme "le philosophe le plus lu de France", Michel Onfray ne goûte guère l'hommage que vient de lui rendre le mouvement raélien, cette "religion athée". L'affaire est datée du 4 mars, jour qui vit Claude Vorilhon, alias "Prophète Raël", attribuer le titre de "prêtre honoraire" à l'auteur adulé autant que controversé de la Contre-histoire de la philosophie. La décision du "prophète" vient d'être rendue publique, à Miami (Etats-Unis), par le service de presse raélien.

 
"La vision philosophique de Michel Onfray, telle que décrite dans ses nombreux ouvrages et ses exposés, est très proche de celle enseignée par le Prophète Raël. Prônant hédonisme, sensualité, mieux-vivre, révolte contre dogmatisme, conformisme et tout conservatisme, il affiche en outre un athéisme sans concession et dénonce les méfaits de tous les monothéismes", expliquent les proches de M. Vorilhon, ancien journaliste sportif à Clermont-Ferrand.

Ils ajoutent que "des extraits" des écrits du philosophe sont publiés sur leur site. Comme celui-ci, tiré de l'ouvrage intitulé Cynismes (2000) : "Devant n'importe quelle puissance qui exige la soumission et des sacrifices de toutes sortes, la tâche du philosophe est d'être irrespectueux, mutin, coquin, indiscipliné et insoumis. Rebelle et désobéissant, bien que convaincu que sa tâche est désespérée, il doit incarner la résistance contre le Léviathan et ses porteurs d'eau. Avec les affaires politiques, on doit être irrespectueux et athée." Lors du dernier congrès international raélien, organisé en Suisse, du 6 au 9 octobre 2005, le fondateur de la secte raélienne avait également nommé "prêtre honoraire" Michel Houellebecq pour les idées développées dans La Possibilité d'une île (Fayard).

A son domicile d'Argentan (Orne), Michel Onfray ne décolère pas. "J'apprends avec stupéfaction que Raël vient de me nommer "prêtre honoraire du mouvement raélien" et le fait savoir par un communiqué de presse international qui inonde les rédactions françaises, déclare-t-il. Il faut n'avoir jamais lu mes livres pour supposer que, depuis des années, je défends des positions "très proches" des siennes et trouver des points communs entre sa secte et ma critique radicale de toutes les religions - le Traité d'athéologie en témoigne... -, sans exclusives, sa secte obéissant aux mêmes lois qui régissent celles des religions ayant historiquement réussi ! J'ai pour habitude de définir la religion comme "une secte qui a réussi" ; dès lors, je me sens peu suspect d'être enrôlable dans cette entreprise qui permet à Raël d'utiliser habilement la mécanique médiatique pour faire la promotion de son mouvement. Mon éditeur et moi-même allons entreprendre une action en justice."

Dans son message de Miami, M. Vorilhon exprime aussi "son total soutien aux douze écrivains signataires du manifeste dénonçant le totalitarisme islamique publié sur Charlie Hebdo". Il propose de devenir le treizième signataire et rappelle la teneur du manifeste publié par son mouvement le 6 février 2006 : "Les manifestations violentes à la suite des caricatures d'un prophète constituent juste un petit détail qui révèle un autre danger : celui de nos propres valeurs modernes et libertés détruites par des gens intolérants, qui recherchent la domination et nous entraînent à nouveau au Moyen âge."

Pour mieux se faire comprendre, Raël prend soin de citer, une nouvelle fois, le philosophe d'Argentan. "Les trois monothéismes - je veux dire vraiment les trois d'entre eux - enseignent fondamentalement la même haine envers les femmes, les désirs, les pulsions, les passions, la sensualité et la liberté, toutes les libertés. Ne nous excitons pas quant à l'importance ou non d'enseigner les religions à l'école ! L'urgence est l'enseignement de l'athéisme."

Célèbre pour avoir annoncé, fin 2002, sans jamais en fournir la preuve, qu'elle avait créé un être humain par clonage, la secte affirme compter 60 000 membres, dans 86 pays, qui s'unissent pour diffuser les messages envoyés à Raël par des êtres venus de l'espace et appelés Elohim.


Népal : Actualités diverses

Mais où est passé le petit Bouddha ?

Libération, 16 mars 2006 par Pierre Prakashj

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Où est Ram Bahadur Bomzon ? Depuis samedi matin, villageois et policiers sont en train de passer le sud-est du Népal au peigne fin dans l'espoir de retrouver la trace de cet adolescent de 16 ans que beaucoup considèrent comme une réincarnation du Bouddha, disparu il y a 2 500 ans. Les yeux mi-clos, assis en position du lotus et vêtu d'une simple toge blanche, le garçon méditait en effet sous un arbre depuis le 16 mai 2005. Prétendument sans boire, ni manger, ni bouger. Pèlerins ou simples curieux, des centaines de personnes déferlaient chaque jour des quatre coins du royaume pour le voir, marchant pieds nus sur la route en terre qui serpente dans la forêt décorée de milliers de drapeaux bouddhistes pour rejoindre le figuier peepal sous lequel il s'était installé.

Depuis six jours, celui qui a hérité du surnom de «petit Bouddha» est cependant introuvable. A-t-il tenté de trouver un site plus tranquille pour poursuivre sa méditation loin des regards ? A-t-il au contraire décidé de disparaître avant d'être découvert comme imposteur ? Les autorités locales enquêtent, tout en démentant les rumeurs qui circulent sur un éventuel enlèvement. Cette disparition constitue néanmoins un rebondissement inattendu dans la saga qui tient le Népal en haleine depuis maintenant dix mois. D'autant que, selon son cousin et unique ami d'enfance, Prem Lama, Ram Bahadur Bomzon aurait affirmé lors d'une de ses rares prises de parole ­ quatre en tout ­ qu'il «ne s'arrêterait pas de méditer avant six ans, comme le Bouddha». Né dans une famille royale en 560 avant notre ère, Siddharta Gautama avait abandonné à 29 ans sa vie de luxe et de plaisirs pour partir à la recherche de «l'éveil» hors de son royaume. Il aurait ensuite passé six années à pratiquer la méditation à Bodh Gaya, dans le nord de l'Inde, avant de parvenir à atteindre cet état de contentement absolu, devenant ainsi le Bouddha. L'histoire veut que sa plus longue médiation austère (sans s'alimenter, ni boire) durât quarante-neuf jours. Après quoi, il y renonça pour méditer parmi les hommes et la nature.

«Il a dit qu'il méditait pour la paix dans le monde, mais il ne veut pas qu'on le compare au Bouddha, car il doit encore progresser pour atteindre son niveau», poursuit Prem Lama, qui soutient également que «chacune de ses interventions est accompagnée d'événements surnaturels». La dernière fois, le 18 janvier, il aurait ainsi parlé pour réclamer de nouveaux vêtements après que sa toge a subitement pris feu, sans pour autant lui brûler la peau... L'histoire veut aussi que le garçon ait déjà survécu à deux morsures de cobra, pourtant mortelles. Et surtout qu'il soit en parfaite santé, alors qu'il était censé ne pas s'alimenter.

Réincarnation et phénomènes surnaturels

Dans cette région du monde où chacun croit à la réincarnation et aux phénomènes surnaturels, le doute, cependant, subsiste. Au Népal, comme en Inde, où tout le monde se doit d'avoir un gourou et de parcourir régulièrement des centaines de kilomètres en pèlerinage, de telles histoires sont d'ailleurs courantes. Elles ne convainquent toutefois que les foules analphabètes, et encore.

Cette fois-ci, certains scientifiques se refusent à dénoncer d'emblée un imposteur. «Nous ne pouvons pas nous prononcer sans effectuer des tests médicaux, or, pour des questions éthiques et religieuses, il faudrait que l'intéressé nous donne sa permission, ce qui est impossible tant qu'il ne parle pas, affirmait ainsi le biologiste Dinesh Bhuju, de l'Académie royale des sciences et technologies, à Katmandou, avant la disparition de ce week-end. Evidemment, vivre aussi longtemps sans boire ni manger est a priori impossible mais, après tout, on pensait aussi que gravir l'Everest sans oxygène était impossible, or certains y parviennent.»

Les cheveux sales sur le visage, les ongles anormalement longs, Ram Bahadur Bomzon avait certes maigri mais ne semblait pas particulièrement affaibli avant sa disparition. Et, jusqu'à samedi dernier, sa présence, tous les jours au même endroit, était incontestable : chacun pouvait le vérifier, du moins à distance puisque le comité de villageois qui l'entoure empêchait les pèlerins de s'approcher de trop près, afin de ne pas troubler sa méditation. En revanche, à la nuit tombée, il était à sa demande laissé seul, d'où un gros doute sur ses activités nocturnes. Une chaîne de télévision a eu l'autorisation de rester à ses côtés quarante-huit heures d'affilée, et a affirmé qu'il n'avait pas bougé d'un pouce.

Lorsque Libération a visité le site, fin janvier, les avis restaient néanmoins partagés parmi les visiteurs qui se pressaient en silence derrière les barrières en bois érigées en cercle tout autour de lui. «Pourquoi ne peut-on pas l'approcher de plus près ? Ce pourrait être une statue qu'on ne ferait pas la différence !», s'indignait un paysan qui avait parcouru 300 kilomètres en bus pour en avoir le coeur net. «Je suis sûr que c'est vrai, je me suis senti apaisé rien qu'en le voyant», soutenait un autre, les mains jointes en signe de respect. Un jeune moinillon arrivé avec des offrandes était lui plus dubitatif : «Moi, je ne pourrais jamais méditer avec autant de monde autour, je me demande comment il fait pour garder sa concentration.» «Même s'il mange, boit et danse la nuit, le fait de passer tout l'hiver dehors alors qu'il n'est quasiment pas couvert est en soi exceptionnel. Cela mérite le respect», estimait pour sa part un étudiant en ingénierie venu avec des amis pour le week-end.

Des fugues à répétition

Les théologiens, aussi, débattent. «Le bouddhisme, comme l'hindouisme, considère que ce genre de choses est possible chez ceux qui atteignent un niveau de contrôle total sur leur corps et leur esprit, résume Laxman Shakya, professeur d'histoire et de littérature bouddhistes à l'université de Tribhuvan, à Katmandou. Mais cela ne s'est jamais vu depuis le Bouddha lui-même, or son histoire a été en partie réécrite a posteriori.» Comme beaucoup d'autres, l'universitaire estime toutefois que le garçon «possède clairement une capacité rare pour la méditation, surtout pour son âge. Je pense qu'il doit être la réincarnation d'un grand lama (moine bouddhiste, ndlr), pas forcément du Bouddha».

Originaire du petit village de Ratnapura, un hameau perdu dans les rizières, à proximité de la forêt où il s'est installé, Ram Bahadur Bomzon est issu d'une famille de pauvres paysans. Elevé avec ses six frères et soeurs, il a quitté l'école après le CM1 et n'a pas reçu d'éducation religieuse poussée. Dès l'enfance, cependant, il aurait été «à part», explique sa mère qui, heureux hasard, porte le même nom que la mère du Bouddha ­ Maya Devi. Occupée à traire les vaches derrière la ferme familiale, elle raconte ainsi comment «depuis l'âge de 4 ou 5 ans, il a toujours refusé de manger s'il n'était pas servi le premier, et il n'a jamais voulu avaler de viande». «Petit, il refusait aussi de se battre, même quand les autres enfants lui tapaient dessus. Et puis il semblait toujours plus à l'aise avec les moines qu'avec nous, sa propre famille. C'était très étrange.»

Ses fugues à répétition, aussi, restent inexpliquées, surtout dans un environnement rural où tout tourne autour de la vie en communauté. «Les villageois le considéraient un peu comme un fou, car il disparaissait régulièrement pendant plusieurs jours, et ne voulait jamais dire où il avait été, explique l'un de ses frères. Maintenant, on se dit qu'il devait méditer mais, sincèrement, on n'en sait rien.» Toujours est-il que Ram Bahadur Bomzon s'est lancé dans sa longue méditation après une fugue d'un an, au cours de laquelle il aurait séjourné à Lumbini, le lieu de naissance du Bouddha, puis en Inde.

Dans un pays en pleine crise politique, où dix ans de guerre entre l'Etat et la rébellion maoïste ont déjà fait plus de 13 000 morts, cette histoire divine offre une distraction bienvenue. Une lueur d'espoir, aussi, car Bomzon aurait affirmé que «la paix reviendra au Népal d'ici à six ans». La plupart des visiteurs, non bouddhistes puisque les Népalais sont à 95 % hindous, affirmaient d'ailleurs venir «en quête de paix». «Peu importe que ce soit vrai, ce garçon nous fait au moins espérer qu'il y a quelque chose à chercher en dehors de ce monde qui va si mal», philosophe Ram Yadav, un instituteur qui, comme beaucoup d'autres, était reparti de sa visite «sans savoir à quoi s'en tenir».

L'attitude des villageois des environs est moins louable. Ceux-ci ont en effet trouvé avec Bomzon un merveilleux filon, comme en témoigne la multitude d'échoppes sorties de terre sur la route qui menait à lui. Ce genre de business est toutefois courant dans tous les lieux de pèlerinage du sous-continent. Mais le comité qui «protégeait» le garçon est néanmoins suspect. Composé de dix-huit personnes, il est seul habilité à vendre sa photo, et encaisse les offrandes en liquide, qui atteignent des proportions colossales puisque le petit Bouddha a déjà attiré plus de 150 000 visiteurs, selon les estimations. L'argent a certes été en partie utilisé pour construire les infrastructures destinées à faciliter les visites, mais les membres du comité tiennent pour autant des discours incohérents, et les messes basses en dialecte local se multiplient dès que l'on commence à poser des questions dérangeantes.

Une légende lucrative

Leurs propos contredisent surtout les informations contenues dans le petit prospectus qu'ils vendent, comme s'ils alimentaient la légende au fur et à mesure. A en croire ce fascicule, écrit dans un anglais approximatif, Bomzon aurait notamment parlé à ses frères et soeurs à plusieurs reprises au début de sa quête spirituelle, et pas seulement quatre fois en tout. Le comité obligeait également les véhicules à s'arrêter 2 kilomètres avant le «site sacré», contraignant ainsi les pèlerins à poursuivre à pied afin qu'ils puissent acheter en route quelques offrandes, bâtons d'encens ou photos du méditatif.

Si la région a manifestement beaucoup gagné grâce à Bomzon, sa famille ne semble pas avoir bénéficié de sa nouvelle renommée. Ses parents et ses six frères et soeurs habitent toujours dans la même fermette traditionnelle, s'occupant des champs et des bêtes dans des conditions moyenâgeuses. Et sa mère, une paysanne analphabète, paraît totalement dépassée par les événements.

Alors, coup monté ou manifestation divine ? Personne, au Népal, ne veut trancher. Maintenant qu'il a disparu, Ram Bahadur Bomzon est en tout cas devenu un sujet d'importance nationale. «Sa disparition est une catastrophe, nous n'avons pas été capables de le protéger, s'indigne l'universitaire Laxman Shakya. Il faut à tout prix le retrouver, sinon nous ne saurons jamais qui il était vraiment.»


France : Satanisme

Le satanisme capte une jeunesse rebelle

Le Figaro magazine, 18 mars 2006 par Claudie Baran

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Phénomène de mode et problème de société, des milliers de jeunes se laissent séduire par des doctrines extrémistes. L'Eglise catholique tente de réagir en formant des prêtres exorcistes.
 
«Le satanisme fait de plus en plus d'émules chez les jeunes ! Profanations, meurtres et actes déviants se multiplient depuis dix ans... Il faut savoir qu'une quinzaine d'enfants se sont suicidés dans la Région Nord-Pas-de-Calais, ces derniers mois. Et tous se revendiquaient satanistes !»  
 
Jacques Cordonnier s'inquiète de ces «dérives religieuses». Ce spécialiste des mouvements sectaires, historien des religions, estime que les enfants sont à peine âgés d'une dizaine d'années lorsqu'ils se laissent séduire par cette doctrine. Et à peine des adolescents lorsque, pour certains d'entre eux, ils expriment ouvertement leur adhésion au satanisme par des actes violents ou criminels. Cet universitaire rappelle que, chaque année en France, pas moins de cinq cents faits divers sont attribués au satanisme. 
 
Un exemple, un seul. En 2005, deux gamines de 14 ans se jettent du dix-septième étage d'une tour d'Ivry-sur-Seine. Un suicide soigneusement mis en scène par les jeunes filles : elles ont convié leurs camarades de classe à assister à leur défenestration... On sait aujourd'hui qu'elles étaient adoratrices de Satan. Quelques jours avant de passer à l'acte, Julie écrivait dans son journal intime sur internet (un blog) : «Il y a une blessure qui saigne toujours...» Des mots accompagnés d'une série de photos sadomasochistes de jeune fille enchaînée et muselée : la négation de la vie, l'apologie du mal. 
 
Le Dictionnaire des religions définit le satanisme en ces termes : «Culte de Satan et des esprits du mal qui s'accompagne d'une perversion des rites religieux (messes noires, sorcellerie, sabbat, blasphèmes, immoralisme, profanation et diverses pratiques pseudo-religieuses).» Sur internet, il suffit d'effectuer une rapide recherche, avec «Satan» comme mot clé, pour accéder à une quarantaine de sites officiellement répertoriés (en réalité, ce sont des milliers de groupes informels qui sévissent sur la toile), et à des centaines de blogs rédigés par des ados convaincus. Antoine, par exemple, qui a 15 ans : «Moi, j'adore Satan... J'adoooorerai toujours Satan, un point c'est tout.» Ou cet autre garçon du même âge qui apostrophe l'internaute : «La vérité, c'est que vous avez peur de nous. Vous ignorez de quoi nous sommes capables. Eh bien, tremblez ! Le pire est à venir. LA PARTIE COMMENCE ! !»  
 
Des écrits sublimant la mort
 
Psychologue clinicien, Christophe Allanic explique cette attirance par le désir de l'adolescent de se séparer de ses parents. «A l'image de Satan se révoltant contre Dieu, les jeunes marquent leur opposition à l'autorité parentale dans le souci de s'individualiser, de se dégager de la problématique oedipienne réactualisée à l'adolescence...»  
 
Le diable est l'ange rebelle, le seul à défier le pouvoir de Dieu. Dans l'esprit adolescent, il incarne le séducteur, l'accusateur, le rebelle, le calomniateur. Un idéal pour le jeune adulte qui lui permet d'accéder, selon Christophe Allanic, «à l'autonomie, la toute-puissance hors des lois (divines), l'absence de limites et de peur, la liberté absolue, une libido exarcerbée, etc.»  
 
Une adhésion qui s'accompagne parfois d'une transformation radicale de l'apparence : l'enfant adopte un nouveau look et une attitude plus arrogante. 
 
«Le noir est seule couleur de référence... L'attrait soudain pour les formes les plus dures du rock metal, les films d'épouvante, le vampirisme, une fascination pour les emblèmes païens, les tenues militaires, les croix celtiques, la présence répétée de scarifications et le refuge dans des écrits sublimant la mort sont autant de signaux d'alerte», informe Daniel Groscolas, président du Centre contre les manipulations mentales. En revanche, tous s'accordent pour dire qu'il ne faut pas confondre satanisme et gothisme. Ces adolescents, qui expriment leur mal de vivre à travers une panoplie folklorique et des idées romantico-morbides, ne sont pas des adorateurs de Satan. Pourtant, le mouvement gothique est «l'une des portes d'entrée privilégiées» des satanistes, car il «représente la frange extrême et la plus subversive», selon le rapport annuel 2004 de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). «Ce sont des micro-groupes hybrides aux attaches multiples et aux obédiences mal affirmées.» Une nébuleuse qui regroupe aujourd'hui plusieurs milliers d'admirateurs. Des gamins, issus généralement de milieux favorisés, qui troquent leurs vieux Tintin pour la Bible satanique comme livre de chevet. Anton LaVey, le «pape noir», mort en 1997, est l'auteur de cet ouvrage fondateur du satanisme contemporain. Après un succès international - 600 000 exemplaires vendus dans le monde - The Satanic Bible vient d'être traduite en français. 319 pages blasphématoires où l'on peut lire ce genre de propos : «Exercez la loi du plus fort et la Terre tout entière sera vôtre, possédée et maîtrisée...» ou encore : «Soyez la terreur de votre adversaire, rendez coup pour coup, dédain pour dédain (...) toujours quatre fois plus, cent fois plus.»  
 
Des propos relayés par le black metal, une variante extrémiste du rock traditionnel. Emergeant à la fin des années 80, ce genre musical aux paroles hurlées et sans accords use de mises en scène macabres et ultra-réalistes. Des «tableaux» à peine voilés par les interprètes : mutilations, masturbations, viols sur la Croix... Les noms des groupes sont sans équivoque : God Dethroned, Dark Funeral, Cephalic Carnage, Napalm Death... Quant aux paroles, cet extrait suffit : «Mort à tous les anges, qu'ils tombent du ciel ! Mort et destruction, le meurtre satanique s'enflamme ce soir ! Que Dieu saint meure !»  
 
Des parents désorientés
 
A la suite d'une thèse de doctorat présentée devant l'université grégorienne de Rome, l'abbé Benoît Domergue, prêtre du diocèse de Bordeaux, s'est investi dans l'étude approfondie des déviances de la culture rock. Des recherches qui le poussent à fréquenter jusqu'aux salles de concert. «Le black metal revendique clairement sa filiation avec le diable. Le meilleur promoteur du satanisme est Marilyn Manson qui rassemble 5 millions de fans à travers le monde quand 300 sites internet lui sont consacrés !»  
 
Marilyn Manson : une fortune colossale, une gigantesque entreprise qui produit des millions de disques. Son message est clair, comme cette pochette d'album qui montre un crucifié à la mâchoire brisée... «Et si nous ne sommes pas convaincus, ajoute le père Domergue, il faut également notifier le poster géant exhibé sur la scène de ses concerts - plus de cent mètres carrés - d'un enfant crucifié et dépecé, littéralement écorché et pendant sur une croix non moins géante.»  
 
Dans l'espoir d'enrayer le mal et de protéger la jeunesse des dangers de l'occultisme et du satanisme, l'Eglise catholique se mobilise. Début février, une centaine de prêtres exorcistes se sont réunis à Lyon pour plancher sur le sujet. L'exorciste est un prêtre missionné par l'évêque de son diocèse pour «accueillir, écouter, conseiller, prier, guérir en adressant des prières à Dieu et des adjurations au diable». Des hommes de foi qui interviennent à la demande des intéressés : «Souvent, ce sont des parents désorientés qui s'adressent au prêtre. Ils viennent chercher des solutions pour sortir leur enfant du satanisme. Mais il y aussi beaucoup de jeunes que je rencontre dans les lycées et collèges. Ils viennent se confier à moi sur leurs pratiques occultes. J'essaie de leur ouvrir les yeux.»  
 

Dans son dernier ouvrage Culture jeune et Esotérisme (Ed. Bénédictines, 2005), Benoît Domergue témoigne du caractère antéchristique de la culture actuelle. Il met en garde contre les milliers de jeux et de livres qui envahissent les rayons pour enfants et qui font des rituels sataniques leur fonds de commerce. 
 
«Certaines bandes dessinées et jeux vidéo à la mode sont clairement toxiques. Mais que faire contre un marché aussi prolifique, qui compte vingt millions de consoles de jeux laissées, souvent, aux mains des enfants et où le joueur devient lui-même acteur. Dans un jeu interactif comme Manhunt, c'est le gamer qui massacre des centaines d'ennemis avec les mains, étouffe ses adversaires avec des sacs plastique, égorge avec des tessons de bouteilles...»  
 
Aux parents de se montrer très vigilants. Sur son site internet, la Miviludes donne des conseils pour déceler et lutter contre le comportement déviant d'un enfant.
 
«Il ne s'agit ici ni de faire peur ni de diaboliser, comme l'affirme Jacky Cordonnier, encore moins de réduire les dangers. Il s'agit seulement de prendre conscience...»
 
Et de faire la lumière sur ce monde de l'obscur.


France : Sectes

Les députés veulent mieux protéger les enfants

Le Quotidien du médecin, 20 mars 2006

[Texte intégral]

Le Groupe d’études sur les sectes de l’Assemblée organise le 30 mars un colloque sur l’enfance et les manipulations mentales, avec la participation du corps médical.

Les sectes aiment les enfants. Ils sont des cibles privilégiées pour les acteurs de la manipulation mentale. Parmi les quelque 400 000 adeptes des mouvements sectaires (moins d’un millier), deux sur cinq ont «été approchés» lorsqu’ils étaient enfants. C’est ce constat qui a conduit le Groupe d’études sur les sectes (GES) du Palais-Bourbon à organiser pour la deuxième fois un séminaire annuel sur le thème « Sectes et enfance ». Il aura lieu à Saint-Priest (Rhône) le 30 mars. L’embrigadement des jeunes, «le plus souvent par l’intermédiaire de leurs parents», constitue «un investissement rentable puisqu’il assure la relève: les adolescents sont des vecteurs du prosélytisme sectaire à l’école et, plus tard, dans le milieu professionnel», explique au « Quotidien » Philippe Vuilque, député socialiste des Ardennes, président du GES. Les conséquences se révèlent dramatiques, «car l’appartenance à une secte cause des traumatismes. La secte isole, enferme, coupe l’enfant de son milieu, l’empêche de s’émanciper». C’est la porte fermée à une éducation qui a pour dessein l’épanouissement et le développement.

Evolution législative. A ce fléau, des réponses existent, mais il faut souvent les réactualiser en tenant compte de l’ubiquité des organisations sectaires, qui disparaissent un jour pour mieux réapparaître le lendemain sous une autre forme. La loi de 2001, qui donne aux associations de défense de la famille et de l’individu la possibilité de se porter partie civile lors de procès, apparaît comme un outil fiable dans la mesure où elle définit l’abus de faiblesse. Quiconque abuse d’une personne en situation de faiblesse passagère ou durable est condamnable, dit le législateur, qui entend lutter contre toutes les manipulations mentales.

«Cela dit, il est temps de faire évoluer la législation, dans un sens plus préventif, et peut-être plus répressif», estime Philippe Vuilque qui va déposer à l’Assemblée une proposition de résolution de commission d’enquête parlementaire sur le niveau d’infiltration sectaire dans la société française en 2006. Il faut comprendre qu’en la matière «nous sommes sur le fil du rasoir, entre liberté individuelle et religion». Les magistrats sont les premiers à pouvoir en témoigner tant leur tâche se révèle délicate, voire impossible. Alors que dire du rôle du médecin de famille, qui, dans l’exercice de ses fonctions, peut appréhender la mainmise d’une secte sur un jeune, au regard de troubles psychiques, par exemple ? Aussi est-ce avec modestie que Dominique Vuilque imagine que la journée du 30 mars, qui accueillera des médecins, pourrait contribuer à «garantir une meilleure protection de nos enfants» menacés par les sectes.

PHILIPPE ROY

* Inscriptions : André Desmedt, administrateur adjoint de l’Assemblée, adesmedt@assemblee-nationale.fr.

et non sur ce site comme d'aucuns le prétendent (Mathieu Cossu)


Belgique : Sectes

Pour défendre les faibles contre les profiteurs

La libre Belgique, 21 mars 2006 par Roland Planchard

[Texte intégral]

Un avant-projet de loi pour punir l'abus de faiblesse ou de l'état d'ignorance.

L'actualité revient sur le problème des sectes. On sait que le groupe de travail fondé en 2004 par le député (PS) André Frédéric et chargé du suivi des recommandations de la commission d'enquête dédiée au sujet, en 1996 et 1997, a déjà émis l'idée d'une proposition de loi permettant d'incriminer ce que, pour faire bref, on appellera l'abus de faiblesse («LLB» 28/06/2005). Mais il est rejoint dans son intention par la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), qui vient de formaliser un avant-projet de loi«visant à réprimer l'abus de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse des personnes».

Il s'agit d'introduire un chapitre supplémentaire dans le code pénal intitulé «De l'abus de l'état d'ignorance ou de faiblesse» ainsi qu'un
article disposant que «quiconque aura abusé de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur, soit d'une personne
particulièrement vulnérable, en raison de son âge, d'une maladie, d'une infirmité, d'une déficience physique ou psychique, de sa situation
administrative illégale ou précaire ou d'un état de grossesse pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention portant gravement atteinte à son intégrité physique ou mentale ou à son patrimoine, sera puni...».

Les peines prévues iraient de 3 mois à 3 ans de réclusion et, côté amendes, de 250 à 20000 euros, et davantage en cas de décès de la victime (6 mois à 5 ans, 500 à 40000 euros). Il est également prévu que le tribunal puisse ordonner la publication du jugement dans les quotidiens, aux frais de celui qui serait reconnu coupable. Là, c'est évidemment à la prévention qu'on touche, le but étant d'avertir le public d'une situation dangereuse.

Retour au groupe de travail parlementaire, dont on attend pour bientôt la proposition, laquelle devrait être plus ciblée «sectes» afin de permettre à l'arsenal législatif de sous-tendre vraiment l'action judiciaire même dans les cas difficiles. Il est vraisemblable qu'avant-projet et proposition
seront défendus ensemble et concrétisés à moyen terme. Nous y reviendrons prochainement.


Chine : Falungong

Plus de 6000 pratiquants en détention

La grande époque , 21 mars 2006

[Extrait]

Plus de 6 000 pratiquants de Falun Gong sont secrètement détenus dans le camp de concentration de Sujiatun

Dans le district de Sujiatun, de la ville de Shenyang, le PCC a établi un camp de concentration secret où sont détenus plus de 6 000 pratiquants de Falun Gong, affirme M. R.

Le camp de concentration possède un crématorium pour se débarrasser des corps. De plus, un grand nombre de médecins se trouvent sur le site. Aucun détenu n’est parvenu à quitter vivant ce camp de concentration. Avant incinération, les organes internes sont tous prélevés des corps et vendus.

Maintenant il n’y a que peu de pratiquants de Falun Gong dans le Camp de Travail de Masanjia et la Deuxième Prison de Dabei. La plupart d’entre eux ont été transféré à Sujiatun. D’autres pratiquants du nord-est de la Chine et du centre de la Chine y ont aussi été transférés.


France : Sectes

Six membres d'une association sectaire condamnés pour privation de soins

AFP, 22 mars 2006

[Texte intégral]

PARIS - Six membres d'une association soupçonnée de dérive sectaire, "Joie et loisirs", ont été condamnés en appel pour privation de soins ou d'aliments sur des mineurs à des peines d'emprisonnement pour la plupart assorties de sursis, a-t-on appris mercredi auprès de la cour.

Les faits ont été découverts à l'occasion de la mort d'un petit garçon survenue au service des urgences d'Avallon (Yonne) en août 1999.
L'enfant avait été amené par trois femmes appartenant à la communauté "Joie et loisirs" installée à Avallon et Teigny (Yonne), se présentant comme une association ayant pour objet le partage de loisirs en commun.

L'association était dirigée par M........., une des prévenues, qui imposait aux membres un régime alimentaire extrêmement strict.
Selon l'arrêt rendu le 17 mars par la 20e chambre de la cour d'appel, ce régime n'était composé que de fruits, de fromages, de produits laitiers et d'eau. Un mode d'alimentation qui, aux dires des experts, est "désastreux pour la croissance, le développement mental et la santé" des enfants.
Outre Mme Courat, cinq autres personnes, trois mères de famille et deux femmes célibataires qui s'occupaient des enfants vivant au sein de la
communauté, étaient poursuivies dans ce dossier.

Au moment de la découverte des faits, les enfants souffraient, selon les cas, d'anémie, de retard de croissance, de carences en vitamines ou en fer, voire de débuts de rachitisme.

La principale prévenue, Marie-Louise Courat, avait expliqué à l'audience se voir comme la "seconde maman" des membres de la communauté et déniait tout caractère sectaire à son association.

Elle a été condamnée par la cour à une peine de cinq ans d'emprisonnement dont quatre avec sursis. Les autres prévenues ont été condamnées à des peines de 12 à 18 mois de prison avec sursis.


France : Soins Psy

Le "rebirthing" sous toutes ses formes

Courriel, 23 mars 2006 par Nicole BETRENCOURT - Ecrivain-psychologue

[Texte intégral]

Dans l’émission “C dans l’air”, intitulée “la Guerre des Psy” et diffusée sur France 5, le vendredi 10 mars 2006, un reportage a montré une séance individuelle de rebirth dirigée par une comédienne reconvertie en praticienne de rebirth. En septembre 2002, le Parlement américain a mis hors la loi une technique thérapeutique connue sous le nom de Rebirth. S'agit-il de la même méthode vue sur
France 5 ? 

Des précisions doivent être apportées car malgré certains points communs, il y a deux pratiques du Rebirth.   

La Mémoire Retrouvée.

Originaire des États-Unis, le Rebirthing, technique psycho-spirituelle de somatothérapie, affirme que la naissance est traumatisante en elle même, comme dans la théorie du pionnier et dissident de la psychanalyse d'Otto Rank (1884-1939). 

Le rebirthing désigne des thérapies centrées sur la régression d’âge où il est proposé au patient de revivre les différentes étapes de sa naissance ou de la vie intra-utérine. C'est une pratique axée sur la modification du rythme respiratoire allant jusqu’à l'hyperventilation, afin de provoquer un état modifié de conscience, censé  libérer les mémoires du traumatisme de la naissance. 

   Le Rebirth fait partie des thérapies dites de la Mémoire Retrouvée (en anglais, Recovered Memory Thérapies).  

 Une théorie pseudo-scientifique.

Sur quoi repose cette théorie plus pseudo-scientifique que scientifique ?

- Le traumatisme de la naissance serait ignoré par la plupart des professionnels.
- On n’oublierait jamais sa naissance mais on ne s’en souviendrait plus.
- Il y aurait des cellules dites de "mémoire distribuées" dans tout le corps. Celles du  traumatisme de la naissance influencerait insidieusement sur le cours de la vie. Cette théorie ne repose sur aucune base validée scientifiquement .
- Si l’on arrive à se souvenir de sa naissance, il devient alors possible de reconfigurer positivement le cours de sa vie.
- La cause majeure des maladies est « l'accumulation du stress ». Même si la médecine admet que le stress est un facteur aggravant ou déclencheur de certaines maladies, il faut se méfier des raccourcis pseudo-scientifiques.
- La respiration est capable de rétablir le lien entre l’esprit et le corps et serait ainsi le vecteur susceptible de résoudre le traumatisme de la naissance. La respiration va alors être le moteur qui va agir comme un levier sur les tensions émotionnelles.
- Dans la plus pure tradition de la "guérison holistique" du New Age, ou de l’approche psycho-spirituelle, les tensions se résolvent par une purification physique, émotionnelle et spirituelle. 

La respiration consciente .

En France, l’usage le plus courant du Rebirthing est celui de la respiration consciente basée sur l’hyperventilation, censée faire revivre la naissance et ses émotions au rebirthé. Encore appelée Renaissance, Palingénésie, il s’agit d’une méthode du courant humaniste, mise au point par Léonard Orr dans les années 70. Ce dernier a contribué à diffuser le mouvement du New Age avec Ram Dass, Fritz Pearl, et Timothy Leary. .

Ses applications diverses montrent une technique de développement psycho-spirituel où le psychologique est amalgamé au spirituel, et le spirituel au psychologique et où viennent se mêler des notions empruntées au philosophies orientales. Léonard Orr pratique le yoga depuis de nombreuses années et a élaboré le Rebirth d’après le contrôle du souffle, le  "prana" des Hindouistes. Le titre de son dernier livre "Yoga de l'immortalité" n’en est que plus éloquent. .

La séance de rebirth du reportage de l’émission “C dans l'air” est la Respiration Consciente, développée par Léonard Orr ou ses disciples français. 

Très voisine du Rebirth, est la Respiration Holotropique (R.H), autre méthode d’hyperventilation, rentrant dans le cadre du Rebirth Therapy ou des Grof Therapies, mise au point par le Dr Stanislas Grof (et son épouse),  médecin psychiatre américain, et leader actuel du courant transpersonnel.

Associée à des musiques évocatrices subliminales et/ou agissant sur des zones du cerveau, la Respiration Holotropique permet d’obtenir des états modifiés de conscience proches (EMC) de ceux obtenus sous L.S.D. ou autres psychoactifs; des états de conscience qui permettent d'accéder aux émotions les plus archaïques incluants celles de la parapsychologie. Outre une référence à l’idéologie du courant humaniste, une théorie des matrices périnatales (les COEX) a été élaborée avec les Thérapies Grof. Chaque stade de l’accouchement aurait un équivalent spirituel dans le psychisme humain.

Rebirth ou thérapies Grof,  les techniques d’hyperventilation ne sont pas sans risques. Elles sont contre-indiquées chez les personnes sensibles à l’action des stupéfiants ou sujettes aux troubles délirants. Un certain nombre d’effets indésirables ont été observés: crises de spasmophilie, optimisme fidéiste ou émergence du "sentiment océanique" décrit par S.Freud, sensations pouvant s'avérer infantilisantes et périlleuses pour celui qui l’éprouve sur de longues prériodes.

L’un des risques majeurs des techniques d’hyperventilation est la « fabrication de souvenirs » en tous genres.  Ceux ci peuvent s’apparenter à des idées délirantes, ou à des hallucinations, des rêves éveillés.  Par exemple, sur la réincarnation, de nombreux sites web consacrés au rebirth rapportent de nombreux témoignages de vies antérieures, confortant par la suggestion de nouvelles croyances new age susceptibles de mettre sous influence les rebirthés. 

Parmi les faux souvenirs, l’un des plus redoutables est celui des "Fausses Mémoires d'Inceste", en anglais le False Memory Syndrome, étudié par Élisabeth Loftus. Des personnes adultes sont convaincues d'avoir été victimes d'abus sexuels de la part de l'un de leurs deux parents (le plus souvent le père). Incestes virtuels qui firent l'objet d'accusations infondées d'actes de pédophilie et qui défrayèrent la chronique judiciaire américaine dans les années 80. 

Les deux techniques de "Rebirth" décrites précédemment, s'adressent à l'adulte pour relier et résoudre leurs souffrance « d'Ici et Maintenant » à celle du traumatisme de leur naissance.

Un amalgame  est souvent fait entre le Rebirth, la respiration consciente et un autre Rebirth. Et bien qu'il s'agisse du même mot, cet autre rebirthing s'adresse aux enfants adoptés. Une partie de la philosophie de ce dernier procèdent d’un esprit différent de la méthode mise au point par Léonard Orr même si la respiration est amenée à jouer un rôle.

La Thérapie de l’Attachement (Attachement Therapy)

Ce Rebirthing, a été mis hors la loi aux États-Unis en 2002, après la mort de la petite  Candice Newmaker, âgée de 10 ans. C'est un vocable raccourci qui désigne plusieurs techniques de la thérapie de l’attachement. Elle a été développée par  un groupe underground de thérapeutes dont les concepteurs sont notamment Robert Zaslow, Foster Cline, et Jacqui Schiff, l'une des théoriciennes clefs de l'analyse transactionnelle.

Leur méthode prétend traiter le trouble de l’attachement d’un enfant adopté à l'égard de ses parents adoptifs par des méthodes alternatives autres que celles en usage dans la psychiatrie.  

Ce courant marginal a une grille pseudo-clinique, très subjective, qui définit le désordre affectif d’un enfant. Elle n’est pas celle du DSM IV, le manuel psychiatrique de référence où y est défini le trouble réactionnel de l’attachement de la première et deuxième enfance. Le traitement proposé par ces thérapeutes criminels ne ressemble en rien à celui des vrais professionnels de la pédopsychiatrie et de l'enfance.

Ces thérapeutes, se réclament du courant du rebirthing mais en réalité, ils pratiquent une forme déviante de la thérapie de l'attachement, doublure de la Thérapie du Reparentage des Analystes Transactionnels qui pose la question du sérieux et de l'innocuité de cette méthode.

Dans cette théorie barbare, le désordre de l’attachement de l’enfant adopté doit être éradiqué par la manière forte pour éviter que l’enfant développe une personnalité de serial-killer, à l’instar de celle de l’américain Ted Boundy, enfant adopté et devenu, à l’âge adulte,  dans les  années 1980, un célèbre Serial killer .

Le but de la thérapie de l'attachement est de faire revivre à l'enfant sa naissance ou la vie intra-utérine -supposée occultée de sa mémoire - avec sa mère biologique; ce qui l'empêcherait de développer des liens affectifs avec ses parents adoptifs.

La boîte à outils de ces  thérapeutes fous du courant déviant de la thérapie de l’attachement comprend p lusieurs techniques coercitives:

-la thérapie par compression ou contention qui consiste par exemple à étouffer l’enfant sous une couverture. Candice Newmaker mourut ainsi sous le poids des adultes qui la maintenaient de force.
-Une autre est une supposée "Séance de câlin" où l'on force l'enfant à manifester de la tendresse à l'égard de ses parents adoptifs.
-Et la troisième est la phase de consolidation du process thérapeutique qui évalue l'attachement de l'enfant à sa mère adoptive.

Le mot « rebirthing » est, en fait, un label utilisé par Connel Watkins et Julie Ponders, les thérapeutes qui tuèrent par la torture durant deux semaines Candice Newmaker . Ils se sont inspirés des pratiques d’un certain Douglas Gosney qui recommandait de faire revivre à l’enfant  chaque étape de sa naissance en plusieurs séances. Ce même Rebirthing provoqua la mort d'au moins quatre autres enfants aux États-Unis dans d'atroces conditions. D'autres jugements sont en cours, comme celui de Neil Fenberg, interdit d'exercer au Colorado, et qui eût pour mentor Foster Cline et Jacqui Schiff.

Les dérives de la thérapie du rebirthing.

En juin 2002, l’America Psychiatric Association prit position officiellement contre les dérives de la Thérapie de l’Attachement, en  dénonçant ses formes coercitives telles que la torture et la violation des droits de l’enfant.

Cette thérapie meurtrière fait l'objet d’une interdiction aux États Unis. Depuis 2002, une résolution du Parlement américain recommande à tous les États de l’interdire. A ce jour, elle l’est au Colorado, et en Nouvelle Angleterre (Caroline du Nord). D’autres suivront probablement.

Le 18 octobre 2005, le Sénat américain a confirmé le caractère pseudo-scientifique du rebirthing et détaille les critères de dangerosité de cette thérapie de l'attachement.

Sous toutes ses formes, le rebirthing est une technique comportementale déstructurante qui n'a pas fait l'objet d’études validées scientifiquement et dont l'une des formes qui s'adresse aux enfants est criminelle.

L’article "Science and Pseudo-Science in Clinical Psychological" de Scott O.Lilienfeld, Steven Jay Lynn, Jeffrey  M.Lohr, paru dans le Jama du 9 juillet 2003, confirme le côté pseudo-scientifique du rebirthing et le classe parmi les thérapies new age.

Nicole BETRENCOURT - Ecrivain-psychologue

Sources  Sur Candice Newmaker:

http://www.prevensectes.com/at2.htm
http://www.childrenintherapy.org/proponents/feinberg.html
http://jama.ama-assn.org/cgi/content/extract/290/2/268?maxtoshow=&HITS=10&hits=
10&RESULTFORMAT=&fulltext=rebirthing&searchid=1142798426138_5334&FIRSTINDEX=0&journalcode=jama

http://en.wikipedia.org/wiki/Rebirthing
http://gerp.free.fr/Grof.htm


Belgique : Sectes

Députés contre gourous

La libre Belgique, 23 mars 2006 par Roland Planchard

[Texte intégral]

Le «groupe de travail» sur les sectes rend son rapport. Il constate d'abord de sérieuses lacunes dans la lutte contre ces organisations dont certaines sont dangereuses. Il recommande ensuite des corrections pour éviter les drames.

Un an et demi de labeur. De nombreuses réunions (à huis clos). Des centaines de documents compulsés. Une vingtaine d'auditions de «grands témoins» (les ministres de la Justice, de l'Intérieur et de la Santé publique, des dirigeants de la Sûreté, de la Police, des parquets, etc.). Voilà ce qui a animé le «groupe de travail parlementaire» constitué en juin 2004 à la Chambre en réaction à l'apparent et considérable manque de suivi des recommandations de la commission d'enquête lancée par la même Assemblée sur le problème des sectes, en 1997. «La» commission qui avait sonné l'alarme...

Ce groupe présente ce jeudi son rapport, qui paraît déjà essentiel pour le combat contre les «organisations sectaires nuisibles et dangereuses». «La Libre» a pu prendre connaissance tant de ses constatations, édifiantes, que des nouvelles recommandations qui vont influencer la politique en la matière.

Autant le dire: le constat posé par le président et fondateur du groupe de travail, André Frédéric (PS), par son vice-président Tony Van Parys (CD&V), son rapporteur J-P. Malmendier (MR) et ses membres (CDH, VLD, SP.A, VB) ne réjouit pas. Depuis 1997, c'était quasiment le vide...

1 Evolution de la situation. Les activités des sectes n'ont pas diminué, au contraire (lire ci-dessus). Mais, constate le groupe, elles avancent avec plus de discrétion. Il s'agit plus que par le passé de petites structures, même si de puissants groupes dissidents du protestantisme américain (évangélistes, pentecôtistes) occupent aussi le terrain.

2 Parquets, police et Sûreté. Leur connaissance du phénomène est fragmentaire, dit le groupe de travail. Un besoin de formation se fait sentir (déjà dit en 1997). Il est cependant vrai que les organisations sectaires disposent parfois de moyens colossaux et qu'il est malaisé d'enquêter sur leur patrimoine.

Côté parquets, un groupe de travail devait élaborer un plan de lutte, mais la note d'orientation attendue est toujours dans les limbes. Le gouvernement lui-même a omis de définir, en collaboration avec le Collège des procureurs généraux comme c'était prévu, une politique criminelle précise permettant aux services concernés d'orienter leur action. Et si la commission d'enquête avait préconisé la création d'une cellule spécifique transversale Police/Sûreté, elle n'existe pas. Enfin, si on notait en 1997 le manque de moyens matériels et humains dans ces services, c'est toujours le cas.

3 La cellule administrative de coordination de la lutte anti-sectes répond, elle, effectivement à une recommandation de 1997. Mais, sans locaux, elle semble en léthargie. On attend toujours la publication de l'arrêté royal l'organisant...

4 International. La coopération est étroite avec la France mais, même si la Sûreté entretient des contacts transfrontaliers de bon aloi, ça s'arrête à peu près là à cause de la disparité des législations en Europe et du fossé conceptuel entre les Latins et les Anglo-saxons, plus indifférents au phénomène. D'ailleurs, a remarqué le groupe de travail, les institutions européennes, cibles privilégiées du lobbying intense des organisations sectaires, s'intéressent peu au sujet. Pas de surprise, donc, à ce qu'Europol n'ait constitué aucun fichier d'analyse sur les sectes.

5 Médecine, psy et social. En 1997 déjà, il était évident que certaines sectes exploitaient le travail des adeptes. Mais les Affaires sociales se bornent à évoquer la jurisprudence, qui dit qu'adeptes et gourous ne sont pas liés par un contrat de travail. Constat d'amertume aussi côté médical: les pratiques sectaires éveillent peu l'intérêt des autorités et de l'Ordre des médecins. Les procès pour exercice illégal de la médecine sont rares. Les députés notent aussi que l'absence de statut du métier de psychothérapeute présente un réel danger.

6 Quelques avancées, malgré tout, directement liées aux recommandations de 1997 ou non: création du parquet fédéral; instauration de magistrats de référence dans les parquets locaux (mais ils n'ont pas reçu la moindre directive), obligation faite à ces parquets de notifier au parquet fédéral tout dossier secte; centralisation au même parquet des informations de la Sûreté de l'Etat (mais sans suites judiciaires jusqu'ici); enfin, un «carrefour d'information» a été créé dans chaque arrondissement judiciaire.

Ce qui ne paraît pas si lourd... Merci, donc, aux députés: il était temps que quelqu'un réagisse!

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CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS DE BELGIQUE
 
RAPPORT FAIT AU NOM DU GROUPE DE TRAVAIL CHARGÉ D’ASSURER LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION
D’ENQUÊTE PARLEMENTAIRE «SECTES»,
PAR M. Jean-Pierre MALMENDIER


Belgique : Scientologie

Vers un procès contre l'Eglise de Scientologie

Belga, 23 mars 2006

[Texte intégral]

BRUXELLES - Selon toute vraisemblance, il y aura, cette année encore, un grand procès contre l'Eglise de Scientologie en Belgique, affirme vendredi "De Morgen".

Le parquet fédéral confirme qu'un dossier est mûr pour un procès. Une instruction judiciaire est en cours depuis plusieurs années contre l'Eglise de Scientologie pour mise sur pied d'une organisation criminelle, exercice illégal de la médecine et escroquerie, sur base, notamment, de plaintes d'anciens membres de la Scientologie. (NLE)


Belgique : Sectes

Recrudescence des sectes

RTB, 24 mars 2006

[Texte intégral]

Le groupe de travail qui se penche sur les sectes dans notre pays a rendu jeudi un rapport qui pointe une série de lacunes dans la lutte contre le phénomène. Des lacunes qui expliquent sans doute une recrudescence des groupes observés.

Pour lutter contre la recrudescence des groupes observés par le Centre d'Information et d'Avis sur les Organisations Sectaires Nuisibles, le rapport réclame notamment une pénalisation de l'abus d'ignorance et de faiblesse. Les méthodes des sectes sont connues, encore faut-il pouvoir lutter efficacement contre elles. D'où cette demande d'une loi en la matière, une loi dont nos voisins français ce sont déjà dotés et qui a déjà donné des premiers résultats. «La disposition est récente mais elle a déjà fait ses preuves dans l’affaire Léo Far, (lire Néo Phare) en France, qui a permis de condamner une personne. La décision a été confirmée en appel mais il faut surtout voir que ce type de disposition peut avoir un aspect dissuasif», explique Henri de Cordes, président du Centre d'Information et d'Avis sur les Organisations Sectaires Nuisibles.

Pour les experts il ne faut pas trop traîner à imiter le texte légal de nos voisins, faute de quoi la Belgique pourrait devenir terre d'asile pour certaines organisations sectaires. C'est, par exemple, le cas pour certains psychothérapeutes qui risquent très prochainement de devoir quitter la France parce qu'ils ne répondront plus aux critères imposés par la République française alors que la Belgique n'a toujours pas de disposition qui protège la pratique et le titre de psychothérapeute.

Mais modifier l'arsenal législatif ne suffira pourtant pas à combattre les sectes. Pour le groupe de travail, il faut commencer par mieux appliquer les législations sociales et médicales existantes.


Japon : Aum

Le gourou d'Aoum reste condamné à mort

Nouvel Obs , 27 mars 2006

[Texte intégral]

Le responsable de l'attentat au gaz sarin contre le métro de Tokyo en 1995, a vu son appel rejeté par la Haute Cour de la capitale.

La Haute Cour de Tokyo a rejeté lundi 27 mars l'appel interjeté par l'ancien gourou de la secte Aoum Shoko Asahara contre sa condamnation à mort pour l'attentat meurtrier au gaz sarin dans le métro de la capitale japonaise, en 1995.

L'appel a été rejeté parce que les avocats d'Asahara n'ont pas fourni à temps les documents requis, selon l'agence de presse Kyodo. La Haute Cour a par ailleurs considéré que l'ancien gourou était "sans aucun doute", apte sur le plan mental a être jugé.

Troubles mentaux contestés

Ses avocats avaient refusé de fournir les documents, faisant valoir qu'Asahara souffrait de troubles mentaux rendant son jugement impossible. Shoko Asahara a été condamné en 2004 à la pendaison pour l'attentat au gaz sarin et autres attaques qui ont fait 27 morts, dont 12 dans le métro de Tokyo, et des milliers de blessés.
Les avocats d'Asahara ont fait part de leur intention de contester la décision de la Haute Cour de Tokyo. (Avec AP)


Belgique : Sectes

La FECRIS à Bruxelles contre les sectes

La libre Belgique , 27 mars 2006 par Roland Planchard

[Texte intégral]

La Fédération européenne des centres de recherche et d'information sur le sectarisme (Fécris), qui a statut participatif au Conseil de l'Europe et est sans doute la plus importante organisation privée en la matière, a tenu colloque samedi à Bruxelles.

Au menu, la question: «L'internationalisation des sectes, un danger pour les droits de l'Homme en Europe?». Pour y répondre, des évocations de la situation belge (lire aussi LLB 23/3), avec par exemple un bilan - positif - du Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN). Mais aussi des expériences européennes (et notamment à propos du lobbying intense dont les sectes accablent les instances de l'Union).

On a ainsi parlé de l'expansion des sectes en Roumanie, après 1999 mais également des «vedettes» actuelles en la matière, comme la Scientologie vue d'Italie, les psychothérapies «insolites» - partout en Europe -, le chamanisme, qualifié de «voie internationale pour un nouvel usage sectaire des drogues» ou encore la protection des droits de l'enfant dans le contexte sectaire, telle qu'observée en Ukraine.


France : Sectes

Les sectes et l'ordre public

Tout l'U , n°139 mars 2006

[Texte intégral]

La doctrine juridique privilégie d’ordinaire la liberté individuelle. Elle se fonde sur la Déclaration de 1789 : les droits de chacun ne rencontrent d’autre limite que ceux d’autrui. Les sectes ne rencontreront alors nul obstacle à leur expansion ; le refus de soins médicaux, le travail fourni gratuitement, pour ne citer que quelques exemples, ne portent pas atteinte à la liberté de quiconque. D’autres normes peuvent-elles être opposées au défi du sectarisme ?

Cet ouvrage a justement pour objectif de rechercher les normes susceptibles de protéger l’individu contre lui-même sans pour autant porter atteinte à la tradition libérale française. Il fait suite à la thèse soutenu par l’auteur, Gilbert Klein, en juin 2004 à l’Université de Bourgogne, sous la direction du Professeur Jean-Claude Fortier, actuellement Président de cet établissement.

Dans sa préface, le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes en France (1995), Jacques Guyard, rappelle que l’action la plus efficace contre les dérives sectaires reste l’information. Sa commission et celle qui a enquêté par la suite sur les sectes et l’argent (1999) ont permis d’identifier clairement les dérives contraires à l’esprit de la loi que peuvent amener certaines croyances. Ce travail d’inventaire a donné suite ces dernières années à d’importantes adaptations du droit aux situations nouvelles, qui ont elles-mêmes permis d’identifier juridiquement certains délits.

L’auteur a également le mérite d’ouvrir son propos en professant avec conviction qu’une conception efficiente de l’ordre public peut être déduite des Traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme dont le socle est le respect de la dignité humaine.
Paru au PUFCL


Belgique : Sectes

Prosélytisme sectaire

Trend , 30 mars 2006 par Tony Coenjaerts

[Texte intégral]

Nos différents gouvernements financent-ils les sectes ? Depuis la multiplication des aides à la formation, c'est de plus en plus probable.
Et le pire est qu'il n'y a pas grand-chose à faire. Nombre d'entre elles opèrent en effet en ce domaine sous le couvert d'asbl, dont les subsides
ne peuvent être coupés qu'après décision motivée. Comme elles s'avancent toutes masquées, les preuves matérielles sont évidemment difficiles à réunir.

Le rapport de «suivi des recommandations de la commission d'enquête parlementaire sectes», qui vient d'être rendu public, épingle la santé et la formation professionnelle comme nouvelles terres d'élection des activités sectaires. N'importe qui peut, dans notre pays, s'autoproclamer ainsi psychothérapeute, se parer de titres plus ronflants encore, invoquer l'un la «mémoire cellulaire» ou le «décodage biologique», l'autre la «radionique» ou la «tradition atlante». Guérir, par simple imposition des mains, des maladies comme le sida et le cancer, ou les transformer en «dettes karmiques», résultat de nos mauvaises actions dans des vies antérieures.

Le créneau est porteur. Pourquoi se gêner lorsque des navets construits sur la croyance que le «vrai savoir» est caché, se transmet de manière
initiatique et procure à ceux qui le détiennent des pouvoirs extraordinaires, deviennent des succès de librairie ? Mieux que les retrouve jusque dans les consultations du Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN), submergé de demandes
relatives aux «guérisons divines».

De la santéà l'épanouissement personnel, il n'y a qu'un pas, d'autant plus allègrement franchi que la formation fait aujourd'hui l'objet de
toutes les attentions et que des budgets de plus en plus importants y sont affectés. D'où l'efflorescence des «maîtres ascensionnés» et autres
«éthiopathes» qui, par priorité, cibleront les publics les plus fragiles, c'est-à-dire les chômeurs en quête d'emploi. Puis chercherontà infiltrer les entreprises via des (pseudo)stages de formation et de développement personnel.

Le marché«est colossal». Et les relations de travail entre individus, ainsi que les contacts avec la clientèle, permettent un effet multiplicateur dans la diffusion du message et le recrutement de nouveaux adeptes. Une voie royale, en ce domaine, semble être l'informatique. Le développement de logiciels permet en effet d'obtenir des informations vitales sur la société et ses clients et de constituer des bases de données sur les personnes qui y travaillent. Ces activités sont souvent offertes par de petites sociétés, en apparence indépendantes, en réalité liées à l'une ou l'autre organisation par un système de redevance ou de franchise, ce qui rend évidemment malaisé leur dépistage.

Tout ceci n'est pas très nouveau. Un premier constat, accablant, avait déjàété dressé en 1997 par une Commission d'enquête parlementaire. Il en est résulté une Commission de suivi qui vient une nouvelle fois de contre les organisations sectaires nuisibles est «en léthargie» depuis
1998. La Sûreté de l'Etat «n'a pas modifié son mode de fonctionnement» et, depuis qu'il est fédéral, le parquet «n'a encore exercé aucune
action publique dans le cadre d'un dossier sectaire».
La Commission insiste, cependant : les sectes sont devenues plus discrètes mais plus
actives et, par le biais de la formation professionnelle, peuvent aujourd'hui «investir les points-clés du monde de l'entreprise».

Il lui paraît dès lors «primordial de sensibiliser les milieuxéconomiques à cette problématique», dont la vulnérabilité augmente avec l'externalisation des tâches de recrutement et de formation du personnel. Il propose également la mise en place d'un système de
détection précoce collectif. En attendant cette hypothétique bouée de secours, mieux vaut rester, chacun à son niveau, un «secticide» efficace.


Belgique : Sectes

L'abus de faiblesse sera désormais puni

Communiqué du Conseil des ministres , 31 mars 2006

[Texte intégral]

Sur proposition de Mme Laurette Onkelinx, Ministre de la Justice, le Conseil des Ministres aapprouvé l'avant-projet de loi visant à réprimer l'abus de l'état d'ignorance ou de la situation defaiblesse des personnes.

Il y a quelques années, des événements graves démontrant l'emprise des sectes sur des personnesavaient amené le Parlement à créer une Commission d'enquête.Cette Commission d'enquête devait étudier les mesures à appliquer pour élaborer une politique envue de lutter contre les pratiques illégales des sectes et le danger qu'elles représentent pour lasociété et pour les personnes, articulièrement pour les mineurs d'âge.

Dans son rapport, elle recommandait l'introduction dans notre droit pénal d'une disposition réprimant l'abus de la positionde faiblesse d'un individu.

La prise en compte de l'état de faiblesse n'est pas inconnue par le Code pénal. Ainsi, l'état de faiblesse est considéré comme circonstance aggravante dans le cadre du viol et de l'attentat à la pudeur (376 CP), de l'exploitation de la débauche et de la prostitution (380 CP), des actes de torture ou des traitements inhumains (417ter et quater), de l'exploitation de la mendicité (433quater), de la traite des êtres humains (433septies), des pratiques des marchands de sommeil (433 decies) et dut rafic des êtres humains (art. 77quater de la loi du 15 décembre 1980 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers).

L'avant-projet va plus loin en érigeant en infraction à part entière l'abus de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse d'une personne pour obliger celle-ci à un acte ou à une abstention portant gravement atteinte à son intégrité physique, à sa santé physique ou mentale ou portant gravement atteinte à son patrimoine.

A cet effet, un nouveau chapitre IV ter sera inséré au sein du titre VIII du code pénal « Des crimes et des délits contre les personnes ».L'avant-projet prévoit une peine d'emprisonnement de 3 mois à 3 ans et une amende 250 à 20.000 euros.