Actualités sur les sectes en août 2002

Scientologie Fiasco de la justice face à la scientologie
Scientologie Communiqué de l'UNADFI
Scientologie Le dossier judiciaire de l'Eglise de scientologie tourne au ralenti
Sectes Pas de sectes s'il vous plaît, nous sommes français
Eglise Univberselle du Royaume de Dieu L'EURD étend son influence au Brésil
Falungong Les critiques d'un académicien chinois
Raël Clonage humain: l'épisode sud-coréen
Falungong Quatre Suisses jugés à Hong Kong
Scientologie La nouvelle stratégie
Scientologie Attention ésotérisme
Reiki (*) 08/08/2002 A bon entendeur salut !
Actualités diverses Yahoo accusé de complicité avec la censure chinoise
Falungong Des dissidents toujours enfermés en hôpital psychiatrique
Falungong Quatre suisses adeptes de Falun Gong condamnés à Hong Kong
Scientologie La scientologie en campagne de séduction
Témoins de Jéhovah (*) 19/08/2002 Harmaguedon est pour demain... quoi que ...
Scientologie La scientologie se réjouit d'une nouvelle décision de justice en sa faveur
Scientologie A Montreuil, les scientologues distribuent 30 000 tracts
Scientologie La scientologie pavoise malgré un procès en vue
Sectes Pourquoi la bataille anti-sectes a échoué ?
Témoins de Jéhovah Deux Témoins de Jéhovah décapités
Méditation transcendantale La paix dans le monde pour un milliard de dollars
Moon Mgr Milingo rentrera à Rome en octobre
Scientologie Pendant les vacances, la Scientologie s’enhardit
Falungong La psychiatrie chinoise sera mise en examen
Sectes et religion Le plantureux commerce de la religion
Néo Phare Chronique d'un suicide collectif annoncé
Sectes Réaction de Daniel Groscolas à l'article de VSD du 22 août 2002
Sectes L'Observatoire des sectes a déja traite quarante dossiers
Sectes Bénévoles, les associations accueillent toujours les victimes
Sectes Le "machin" est là Et alors?
Raël (*) 31/08/2002) L'attaque des clones


(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


  France : Scientologie

Fiasco de la justice face à la scientologie

Libération, 1er août 2002 par Renaud LECADRE

[Texte intégral]

La procédure s'arrête à Paris pour cause de prescription.

La juge Moracchini a laissé pourrir le dossier. Aucun acte d'instruction n'est diligenté entre février 1993 et avril 1997. Plus de trois ans s'étant écoulés, la prescription est acquise et l'action publique est éteinte. «Nouvelle victoire de l'Eglise de scientologie.» La secte n'a pas boudé son plaisir, mardi, en annonçant qu'elle venait de bénéficier de l'annulation de toutes les procédures judiciaires pour escroquerie engagées contre elle à Paris. Plus qu'une victoire des scientologues, c'est un Waterloo pour la magistrature française. L'instruction, longtemps menée par Marie-Paule Moracchini, a tant cafouillé que certains ont cru y voir la preuve d'une infiltration des scientologues au sein de l'institution judiciaire. Au point de croire - bien à tort - que la juge Moracchini en était.

A l'origine, l'affaire est pourtant d'une simplicité biblique. En 1989, un ancien adepte, Juan Cordero, jeune pianiste d'origine équatorienne, porte plainte pour escroquerie : la secte lui avait facturé de prétendues «cures de purification» pour 1 million de francs. Dans la foulée, une quinzaine d'ex-scientologues se joignent à la procédure. Chargée de l'affaire, Marie-Paule Moracchini instruit sans complexe : début 1992, après une perquisition au siège parisien de la Scientologie, elle met en examen dix-sept de ses responsables. Puis c'est le trou noir. La juge semble douter que la qualifi cation pénale puisse tenir la route : «Est-ce qu'il y a escroquerie quand on est dans un système de pensée qui permet une amélioration personnelle ?» Sous ses yeux, plusieurs parties civiles acceptent de retirer leur plainte moyennant transaction, une spécialité scientologue.

Disparition.
Toutefois, une poignée d'irréductibles s'accrochent. La juge Moracchini aurait pu prononcer un non-lieu, formule procéduralement correcte. Mais, plutôt que d'afficher un choix clair, elle laisse pourrir le dossier. Aucun acte d'instruction n'est diligenté entre février 1993 et avril 1997. Plus de trois ans s'étant écoulés, la prescription est acquise. Dès lors, l'action publique est éteinte, l'affaire n'existe plus. De tout cela, on se rend compte des années plus tard, à l'occasion d'un désormais célèbre épisode : la disparition, en 1998, dans l'enceinte même du Palais de justice, d'une partie des tomes de la procédure. Saisie par un plaignant qui s'énervait de la langueur de la procédure et exigeait que les responsables scientologues soient enfin renvoyés en correctionnelle, la chambre de l'instruction constate qu'une partie du dossier manque à l'appel. Notamment la période 1993-1997, celle de l'encéphalogramme plat. Elle ordonne à la juge Moracchini de reconstituer les pièces manquantes, puis la dessaisit du dossier. La chambre de l'instruction tente alors de sauver les meubles : dans un arrêt de septembre 1999, elle indique que la disparition d'une partie du dossier est un cas de force majeure (un «obstacle imprévisible assimilable à un obstacle de droit») qui interrompt la prescription.

La suite se déroule dans le cabinet de la juge Colette Bismuth-Sauron. Elle a non seulement récupéré l'instruction de Marie-Paule Moracchini, mais également la procédure pénale pour «soustraction de pièces». C'est en jonglant de l'une à l'autre qu'elle a rédigé, le 26 juillet dernier, une «ordonnance constatant l'acquisition de la prescription de l'action publique». Dans le volet principal, elle a instruit comme si de rien n'était, jusqu'à mettre en examen trois scientologues supplémentaires. Parallèlement, dans le volet annexe, elle doit convenir que, «si l'information n'a pas déterminé à ce jour que la disparition des pièces a un caractère frauduleux, elle a en revanche apporté des précisions sur la nature des pièces disparues» : il s'agirait pour l'essentiel de courriers adressés par les avocats, d'informations sur les procédures engagées parallèlement à Lyon et Marseille contre la Scientologie. Mais aucun acte positif d'instruction qui soit de nature à in terrompre la prescription. Me Olivier Metzner, avocat des scientologues et spécialiste des vices de procédure, s'engouffre dans la brèche.

Expertise. Il y avait pourtant au dossier une expertise psychiatrique des parties civiles, effectuée en 1994. Cela en dit long, au passage, sur la vision du dossier qu'avait Marie-Paule Moracchini : plutôt que d'accabler la Scientologie, elle se demandait plutôt si les plaignants ne seraient pas un peu perturbés... Malgré tout, ce type d'expertise est défini comme un acte d'instruction, pour peu qu'il soit signifié aux différentes parties. La juge n'en fera rien. «Cela démontre les carences de Mme Moracchini», peste Me Olivier Morice, avocat de l'Unadfi (une association antisecte). Au passage, le parquet de Paris n'y a vu que du feu, alors qu'on pourrait également lui reprocher de n'avoir rien diligenté durant ces trois années. François Foulon, procureur chargé de l'affaire jusqu'en 1996, en a témoigné : «Au fil des années, j'ai constaté que la procédure évoluait peu. A mon départ, j'ai appelé l'attention de mon successeur sur la situation très préoccupante de ce dossier parce qu'on approchait des délais de prescription. Mais je pensais que les derniers actes interruptifs étaient les notifications des expertises, datant de 1994.» Les plaignants ont également manqué de vigilance, mais le principal d'entre eux, Juan Cordero, est décédé en juin 1993, et sa mère n'a pris le relais qu'en mai 1997.

D'autres plaintes, initialement déposées en 1983, sont passées à la trappe. Marie-Paule Moracchini les avait également en charge, mais sans jamais les joindre aux plaintes de 1989. La juge assure avoir rédigé une ordonnance de jonction, mais elle semble avoir été égarée Dieu sait où. La juge Bismuth était persuadée d'avoir hérité du tout, avant de se rendre à l'évidence : encore un bug paralysant le dossier scientologie. De toute façon, puisque rien n'a été diligenté de 1990 à 1993, ce volet-là est également planté pour de bon. Le parquet et les parties civiles ont fait appel, en se raccrochant à l'espoir de retrouver un jour une providentielle pièce manquante.

A ce jour, les seules condamnations ont été prononcées contre l'Etat français, pour «faute lourde» et «inexcusable». Des parties civiles ont reçu entre 20 000 et 50 000 francs de dommages et intérêts. L'association antisecte Unadfi a également porté plainte au pénal pour déni de justice : un juge de Nanterre est saisi depuis un an, mais il n'a toujours pas entendu Mme Moracchini.

La justice française sait prendre son temps.


  France : Scientologie

Communiqué de l'UNADFI

UNADFI, 1er août 2002

[Texte intégral]

Le juge d'instruction chargé des deux dossiers concernant la scientologie vient de rendre deux Ordonnances qui constatent la prescription des procédures pour escroquerie et exercice illégal de la médecine, l'une remontant à 1983, l'autre à 1989.

Appel a été interjeté de ces décisions par le Parquet et par les victimes.

L'UNADFI qui depuis plus de 25 ans est le fer de lance de la défense des victimes de sectes, s'inquiète de constater aujourd'hui dans les faits, que malgré plusieurs rapports parlementaires, malgré le travail effectué par la MILS, malgré les efforts fournis par tous les ministères, les acteurs de la société sont atteint d'une véritable cécité face à la dangerosité réelle des sectes.

L'UNADFI peut légitimement se demander s'il existe encore aujourd'hui une volonté de défendre les libertés individuelles face aux pratiques des sectes.

Chacun doit prendre conscience que l'enjeu du marché mondial des sectes est la mise en place de processus de déstructuration des individus et du tissu social.

p/o Bernard LE HERITTE
Président de l'UNADFI


  France : Scientologie

Le dossier judiciaire de l'Eglise de scientologie tourne au ralenti

AFP, 1er août 2002

[Texte intégral]

PARIS - Près de vingt ans après le dépôt de la première plainte contre l'Eglise de scientologie, le dossier judiciaire de la secte avance au ralenti, comme en témoigne la prescription des deux principales procédures la visant, constatée ces derniers jours par une juge parisienne.

Si la prescription de ces deux dossiers, remontant respectivement à 1983 et 1989, était confirmée en appel, les personnes mises en cause ne seraient plus poursuivies, suite à l'inaction pendant plusieurs années de la juge d'instruction Marie-Paule Moracchini, chargée de ces enquêtes jusqu'en 2000.

Cependant, la justice n'a pas complètement jeté l'éponge. La juge d'instruction parisienne Colette Bismuth-Sauron, qui a récupéré les dossiers depuis, est encore en charge de deux enquêtes visant l'Eglise de scientologie ou ses émanations, indique-t-on de source judiciaire.

La dernière procédure en date est récente: le parquet de Paris a ouvert, début mai, une information judiciaire contre X pour "extorsion de fonds en bande organisée", à la suite d'une plainte déposée par un ancien membre de l'église, A.S., un musicien de nationalité belge qui affirme notamment avoir fait l'objet de chantages.

A Créteil (Val-de-Marne), une autre enquête, ouverte en 1998 pour "tromperie, abus de biens sociaux et escroquerie en bande organisée", est également en cours, a précisé Me Olivier Morice, l'avocat de l'UNADFI (Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu), une association de lutte contre les sectes, partie civile dans ces dossiers. Le parquet et les parties civiles ont par ailleurs fait appel des ordonnances constatant les prescriptions des deux dossiers de 1983 et 1989. La chambre de l'instruction de la Cour d'appel se prononcera sur ce recours dans les mois qui viennent.

La possible mise en cause de la France par la CEDH Il n'en reste pas moins que ce dernier rebondissement est le produit d'un véritable "fiasco" judiciaire, selon une source proche de l'enquête. Mme Moracchini avait déjà été mise en cause pour avoir perdu certaines pièces du dossier. Elle avait de ce fait été poursuivie devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour "manque de rigueur" et "atteinte à la crédibilité de sa fonction". L'organe disciplinaire des magistrats l'avait finalement blanchie en décembre 2001, estimant qu'elle n'avait pas commis de faute.

Sur le fond, "il n'est pas impossible que la justice française craigne d'être une nouvelle fois mise en cause par la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg", estime Me Morice. Si ce dossier finissait par être renvoyé devant un tribunal, l'Etat français pourrait être mis en cause pour "procès inéquitable", car trop d'années ont passé depuis le dépôt de la première plainte, note-t-il.

Réagissant à la prescription des enquêtes de 1983 et 1989, l'UNADFI s'est demandé jeudi "s'il existe encore aujourd'hui une volonté de défendre les libertés individuelles face aux pratiques des sectes".

La secte avait toutefois subi une importante défaite judiciaire le 17 mai dernier. Le tribunal correctionnel de Paris avait condamné pour la première fois l'antenne parisienne de l'Eglise de scientologie en tant que personne morale pour atteinte à la loi informatique et libertés. Une décision qui pourrait aboutir à la dissolution de cette antenne si elle était à nouveau condamnée à l'avenir.


  Canada : Sectes

Pas de sectes s'il vous plaît, nous sommes français

Le Quebecois Libre, 3 août 2002 par Christophe Vincent

[Extraits]

En tant que libertarien français, je reviens sur l’article intitulé PAS DE SECTES S.V.P., NOUS SOMMES FRANÇAIS qui est paru dans le QL du 15 septembre 2001. L’auteur, Susan Palmer, s’en prenait aux Français et au fait qu’ils n’aiment pas les sectes.

Pourquoi les Français n’aiment pas les sectes? Selon Susan Palmer, cela viendrait de ce que nous serions intolérants, obtus, bourrés de préjugés, que nos gouvernants seraient stupides et ignorants, que nos médias feraient des amalgames, rien que ça.

Nous les Français, nous ne sommes pas parfaits malheureusement.

Mais l'essentiel n'est vraiment pas là, et je trouve pour le moins étonnant que Susan Palmer qui prétend être une spécialiste des sectes et qui se défend d'en être «amoureuse», ne parle absolument pas dans son article d'un point pourtant complètement essentiel dans cette affaire: Les victimes des sectes.

En effet, si les Français n'aiment pas les sectes, ce n'est pas tant à cause de leurs croyances extravagantes et saugrenues.

Des adeptes ont été escroqués, harcelés, exploités, manipulés, dépouillés de leurs biens, poussés au suicide.

J'invite ceux qui voudraient avoir plus d'informations à se rendre sur le site Pour ne pas se laisser piéger par les sectes...
où ils pourront notamment trouver des témoignages d'anciens adeptes de l'Église de scientologie extrêmement instructifs.

Ce que les Français n'aiment pas dans les sectes, ce sont les escrocs qui souvent s'y cachent.

L'intolérance envers telle ou telle croyance religieuse n'a vraiment pas grand-chose à voir là-dedans.

Plein de bonnes intentions (comme d'habitude), le gouvernement français a cru bon de faire voter une nouvelle loi (comme d'habitude), la loi About-Picard, qui prévoit de dissoudre les groupes reconnus comme sectaires lorsqu'ils auront fait l'objet de deux condamnations judiciaires.

D'abord, parce que cette loi va à l'encontre du principe de justice.

D'anciens adeptes courageux qui, à juste titre, ont porté plainte pour escroquerie contre leur secte ont fini par obtenir gain de cause.

Des responsables de la scientologie ont notamment été condamnés à Lyon pour escroquerie en 1999.

Cette lenteur, cette inefficacité de la justice française est un formidable gage d'impunité pour tous les escrocs, notamment ceux qui font partie partie d'organisations puissantes, l'Église de scientologie par exemple, des organisations qui ont les moyens de faire face à des procès longs et coûteux et d'épuiser tous les recours de la procédure.


  Brésil : Eglise Universelle du Royaume de Dieu (EURD)

L'EURD étend son influence au Brésil

Le Soir, 5 août 2002 par Christophe Vincent

[Extraits]

De nombreux observateurs voient dans les turbulences financières qui agitent le Brésil depuis plusieurs mois non pas seulement la contagion argentine, mais aussi le risque de voir le candidat incarnant la gauche radicale l'emporter lors des présidentielles d'octobre.

Chef historique du Parti des travailleurs (PT), la plus grande formation de gauche et d'opposition au Brésil, Lula, qui a déjà essuyé trois défaites successives, est cette fois en tête des sondages.

Il a fait de Alencar, du Parti libéral (PL), une formation de centre droit sinon de droite, contrôlée par la secte de l'Église universelle du royaume de Dieu alors que le PT est plutôt proche de l'Église catholique son candidat à la vice-présidence.


  Chine : Falungong

Les critiques d'un académicien chinois

China Org, 5 août 2002

[Texte intégral]

Un académicien chinois critique certains parlementaires américains de soutenir la secte chinoise « Falungong »

M. Zhuang Fenggan, membre de l'Académie des sciences de Chine a indiqué dimanche dans un article que la chambre des représentants des Etats Unis avait adopté le 24 juillet une résolution avancée par très peu de parlementaires américains dans laquelle ils demandaient à la partie chinoise d'arrêter la soi-disant « persécution » envers la secte chinoise « Falungong ». Cette résolution, sans fondement, s'ingère brutalement dans les affaires intérieures de la Chine, soutient ouvertement la secte chinoise « Falungong ». Ces parlementaires américains anti-chinois résulteront ce qu'ils ont semé.

L'article dit : Comme tout le monde le sait, « Falungong » est une organisation de secte anti-humanitaire, antisociale et antiscientifique. En Chine, plus de 1700 adeptes de « Falungong » ont trouvé la mort à cause de l'exercice de « Falungong ». En outre, cette organisation ne recule devant rien pour faire des sabotages et se dirige vers l'extrémisme et terrorisme. Cette organisation avait manipulé le début de l'année dernière un suicide sur la Place Tian'anmen. Un peu auparavant, des membres de « Falungong » avaient attaqué par des signaux illégaux une satellite de télécommunication de la Chine.

L'article souligne : Le gouvernement chinois a interdit en vertu de la loi chinoise la secte « Falungong ». Cela fait partie de la lutte internationale contre les activités de sectes. La chambre des représentants des Etats Unis a essayé d'utiliser une telle organisation criminelle de secte pour réaliser son but politique anti-chinois. Un tel agissement du parlement américain est très abject.


  Corée du Sud : Raël

Clonage humain: l'épisode sud-coréen

Science presse 7 août 2002

[Texte intégral]

(ASP) - Y a-t-il des bébés clonés "en route", ou pas? La controverse se poursuit, en Corée du Sud cette fois, où les autorités policières ont ouvert une enquête. Une plainte a été déposée là-bas à propos d'une femme, que l'on affirme être enceinte d'un clone. La plainte a plus précisément été déposée contre les "auteurs" du clonage, la compagnie Clonaid, cette compagnie créée par la secte religieuse des Raéliens.

Il y a deux ans qu'à chaque fois que resurgit Clonaid dans l'actualité , on soupçonne ses dirigeants de faire de l'esbrouffe, à seules fins de générer de la publicité pour le mouvement raélien. Mais le porte-parole de Clonaid n'en démord pas: "Cette femme est enceinte d'un embryon cloné qui lui a été implanté il y a environ 2 mois." L'opération aurait été menée en-dehors de la Corée -ce qui, en soi, n'était pas nécessaire puisque le clonage n'est pas illégal en vertu des lois coréennes. Mais il n'en faudra pas beaucoup pour qu'il le devienne: un projet de loi est actuellement à l'étude, et les derniers événements en ont sans doute accéléré "l'étude"…

Pendant ce temps, pas d'autres nouvelles de Severino Antinori, ce "médecin-qui-fabrique-des-clones", dont nous vous parlions il y a trois semaines. Après un article paru dans le quotidien français Libération, qui rapportait ses propos, selon lesquels une de ses patientes serait enceinte du clone de son époux, et en serait maintenant à sa 17e semaine de grossesse, le médecin, dès le lendemain, avait fait volte-face et publié un démenti. Trois mois plus tôt , il avait pourtant affirmé que trois patientes "de son réseau de spécialistes" étaient enceintes de clones. Allez donc chercher à comprendre…


  Chine (Hong Kong): Falungong

Quatre Suisses jugés à Hong Kong

Swissinfo, 5 août 2002 par Bernard Weissbrodt

[Texte intégral]

Depuis plusieurs semaines, des adeptes du Falun Gong comparaissent devant la justice de Hong Kong. Ils sont accusés d’avoir perturbé l’ordre public.

Les faits remontent au 14 mars. Ce jour-là, la police de Hong Kong arrête seize «pratiquants» du Falun Gong, ce mouvement qui se définit par une spiritualité traditionnelle chinoise faite de méditation et d’exercices corporels, et qui prône «la vérité, la compassion et la tolérance».

Ce petit groupe de militants, dont quatre Suisses (trois hommes et une femme), manifestait face au très officiel Bureau chinois de liaison pour dire combien il désapprouvait l’ordre donné à Pékin par le président Jiang Zemin de tirer sur les adeptes de Falun Gong.

Si depuis 1999 ce mouvement est interdit en Chine où il est considéré comme «une secte hérétique qui contrôle l’esprit des individus», il est autorisé à Hong Kong, territoire dont on rappellera qu’il est depuis cinq ans rattaché à la République populaire tout en gardant son autonomie.

Cette manifestation à seize, dont on peut imaginer qu’elle n’occupait que peu de place et ne faisait guère de bruit, n’a cependant pas plu à la police locale qui est intervenue et a procédé à l’arrestation du groupe, lequel passe maintenant devant la justice de Hong Kong.

Expulsés, ils y retournent

Mais pourquoi ces quatre ressortissants suisses - tous de Suisse alémanique - se trouvaient-ils là-bas? En fait, ils avaient au départ l’intention d’aller clamer leur protestation à Pékin même. Mais, n’ayant pas obtenu de visa, ils s’étaient repliés sur Hong Kong.

Leur propos était alors d’entamer un «sit-in» et une grève de la faim devant le Bureau de liaison chinois. «C’était leur projet personnel, nous explique Marianne Grangier, militante genevoise du Falun Gong, nous n’en étions pas informés.» Mais, sur place, douze adeptes locaux du mouvement les ont rejoints par solidarité.

Après leur arrestation, les quatre Suisses ont été expulsés de Hong Kong, mais ils y sont retournés pour assister à leur procès. Pourquoi? «Toujours par solidarité, poursuit Marianne Grangier, mais aussi parce que s’ils n’y retournaient pas, ils auraient été accusés et condamnés d’office.»

L’affaire paraît plutôt bénigne. Mais les gens de Falun Gong y voient non seulement une nouvelle attaque, avec de mauvais prétextes contre leur mouvement, mais aussi les prémices d’une main-mise grandissante de Pékin sur Hong Kong et une érosion des libertés dans ce grand carrefour de l’Asie.

Déjà huit semaines

Le procès ne devait durer que quelques jours, il en est déjà à sa huitième semaine. Les protestataires sont accusés d’avoir obstrué la voie publique, fait entrave à la force publique, et d’avoir déployé une banderole du style «Jiang Zemin, fin aux tueries».

L’accusation réfute les reproches de "persécution" adressés à la police par les prévenus. La défense plaide non coupable, vu que le droit de manifester existe à Hong Kong. Reste que ces seize militants risquent tout de même une amende de quelques centaines de dollars ou quelques mois de prison.

Quoi qu’il en soit, le Falun Gong aura de quoi faire encore parler de lui en Suisse. L’an dernier, à pareille époque, l’une de ses délégations avait déjà été reçue par des représentants de la section politique des droits de l’homme du Ministère suisse des Affaires étrangères.

On en avait profité à Berne pour rappeler que la Suisse avait déjà exhorté Pékin «à respecter la liberté de culte, la liberté d’opinion et les droits individuels des citoyennes et citoyens chinois».

Berne attentive

Le Ministère des Affaires étrangères semble d’ailleurs consacrer beaucoup d’attention à cette affaire. Sa porte-parole Muriel Berset-Kohen nous a expliqué que les quatre personnes concernées avaient même été averties des risques qu’elles couraient, d’abord en voulant manifester à Pékin, ensuite en retournant à Hong Kong pour leur procès.

Lors de leur arrestation, elles avaient bénéficié de toute la protection consulaire prévue dans ce genre de situation. Et le même consul général de Suisse n’a pas ménagé ses efforts pendant tout le procès, suivant son déroulement au jour le jour et faisant régulièrement rapport à Berne.

Lors d’un de ses voyages, Mme Ruth Metzler, ministre de la Justice, a semble-t-il évoqué le cas de ces quatre Suisses lors d’une rencontre avec son homologue de Hong Kong. Aujourd’hui, Berne attend le verdict sans anticiper les éventuels commentaires que pourrait susciter la décision du tribunal.


  Suisse : Scientologie

La nouvelle stratégie

Le Matin, 8 août 2002 par Victor Fingal

[Texte intégral]

Zurich - Un apprenti zurichois, âgé de 17 ans, tombe par hasard sur une brochure qui contient un questionnaire destiné «à des fins scientifiques». Le jeune homme, pris au jeu, répond aux 200 questions du test dit de «personnalité» et le renvoie à l'adresse mentionnée.

L'apprenti connaît l'existence des scientologues, et pourtant, il ne voit pas le danger venir. Seulement, quand il reçoit son questionnaire «corrigé», il se rend compte que la secte se cache derrière la brochure.

Rien de bien grave, direz-vous. Il n'empêche, à cause des réponses apportées au test, notre jeune homme, pourtant sain de corps et d'esprit, est au plus bas de l'échelle sur sept des dix points abordés. «En clair, commente le Zurichois Hugo Stamm, spécialiste des sectes et auteur de «Attention ésotérisme», si le test avait été sérieux, l'apprenti aurait dû être asocial, névrosé et débile.»

La suite, vous la devinez, les scientologues proposent à leur victime déstabilisée des cours ou des livres.

Encore plus insidieux, depuis peu, les disciples de Ron Hubbard, l'inventeur de la très controversée machine à détecter les mensonges, placent un tableau près de leur stand sur la Bahnhofstrasse: «Les sans-travail obtiennent de suite un job». Aujourd'hui, après plusieurs faillites retentissantes de certains membres et l'écho négatif dans les médias, les scientologues ont abandonné leur politique qui avait pour conséquence d'obliger les adeptes à se ruiner par le biais d'énormes emprunts (de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de francs). Mais les cours de haut niveau coûtent encore 1000 francs pour une heure.

Parmi les techniques de recrutement à la mode, signalons le téléphone marketing et le porte-à-porte, tous deux destinés à favoriser des «entretiens personnalisés». «Actuellement, ils sont entre deux et trois mille dans toute la Suisse. Et ils sont très actifs à Lausanne et à Genève.» Pour les récompenser de leur ardeur, les scientologues suisses ont été invités récemment par la maison mère américaine à un dîner d'honneur au Grand Hôtel Dolder, le cinq-étoiles qui surplombe Zurich. Une «invitation» qui a pourtant coûté 325 francs à chaque participant.


  Suisse : Scientologie

Attention ésotérisme

Le Matin, 8 août 2002 par Victor Fingal

[Texte intégral]

Sur les scientologues, pas une ligne d'écrite dans les médias, pas un reportage télévisé depuis des lustres: la secte a su se faire discrète.

Après les scandales des adeptes pressés comme des citrons et vidés de leurs comptes en banque, après les faillites retentissantes des membres qui n'ont probablement pas bien saisi les messages du maître, censés les améliorer fondamentalement, le silence radio était de rigueur. Pour un peu, on les aurait presque oubliés, ces scientologues. Surtout que la secte a finalement opté pour des méthodes plus douces, qui ne suscitent guère l'intérêt des journalistes.

Fini les demandes de crédits faramineux des membres obligés de rembourser leurs dettes ad aeternam. Pourtant, sous la cendre, le feu couve. La tactique des scientologues, qui consiste à faire passer des personnes fragiles pour des déchets de notre société, n'a pas changé. Sans oublier les promesses d'un travail immédiat à des chômeurs désarçonnés. La suite, vous la devinez: les Zorros, disciples de Ron Hubbard, l'inventeur de la machine à détecter les mensonges (sauf les siens), débarquent avec leur grand lasso.

Juste avant que le noeud ne se referme sur la malheureuse victime, qui croit atteindre les sommets de la maîtrise dans un univers hyper-concurrentiel. Mais la vérité, c'est qu'elle passera probablement le plus clair de son temps à faire du porte-à-porte pour vendre des bouquins à l'intérêt plus que discutable.

C'est vrai, notre système démocratique nous empêche souvent d'intervenir face à ceux qui polluent l'esprit de nos concitoyens afin de les métamorphoser en zombies endoctrinés. Nous devons donc, sans relâche, expliquer à tout ceux qui côtoient les sectes que leurs problèmes ne vont pas disparaître comme par enchantement juste en adhérant à des modes de pensées de traverse.


  Chine : Actualités diverses

Yahoo accusé de complicité avec la censure chinoise

Yahoo, 5 août 2002

[Texte intégral]

PEKIN - Yahoo, le géant américain de l'internet, a été accusé vendredi de complicité avec la censure chinoise par le groupe de défense des droits de l'homme Human Rights Watch.

Yahoo, qui se veut un défenseur de la liberté de l'information, a signé un accord avec les autorités chinoises où il s'engage à ne pas publier sur son site des informations "qui mettent en danger la sécurité de l'Etat et la stabilité sociale", dit l'organisation qui a son siège à New York.

Human Rights Watch (HRW) précise que Yahoo figure sur une liste de quelque 120 sociétés fournies le mois dernier par la Internet Society of China, qui regroupe des sociétés internet de Chine, signataires d'un pacte imposé par la Chine aux diffuseurs de sites web sur son territoire.

"S'il applique sa promesse, Yahoo va devenir un agent chargé de la mise en oeuvre de la loi chinoise. Il va passer du status de diffuseur d'information à celui de garde-chiourme de l'information", a dit Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW.

Dans la "Promesse public d'auto-discipline de l'industrie de l'internet en Chine", les signataires s'engagent également à ne pas diffuser des sites contenant des informations "nocives", afin que le contenu du net soit "sain et respecteux des lois".

Ils doivent également respecter "la riche tradition culturelle de la nation chinoise et les normes éthiques de la civilisation et de la culture socialiste".

Yahoo n'a pas voulu répondre aux questions des médias sur le pacte.

La Chine bloque régulièrement un certain nombre de sites, en particulier des sites d'information étrangers et des sites de dissidents ou groupes comme la secte interdite Falungong.

Mais les internautes sont de plus en plus habiles à contourner ces interdits et les autorités comptent sur l'auto-censure pour contrôler les 34 millions d'utlisateurs de l'internet de Chine.


  France : Actualités diverses et Sectes

La loi d'aministie publiée au JO

AFP, 1er août 2002

[Texte intégral]

PARIS - La loi d'amnistie sur les infractions, adoptée définitivement par le Parlement le 3 août, est parue au Journal officiel de vendredi.

La loi fixe la liste des infractions amnistiées - PV et petits délits - à condition notamment qu'elles aient été commises avant le 17 mai 2002. Un vif débat s'était engagé après l'élection présidentielle sur le principe même de cette tradition et la liste des délits amnistiés est moins longue que celle des infractions non amnistiables.

Sont notamment amnistiés les contraventions de stationnement, mais pas pour stationnement gênant, les délits de presse, les délits militaires, les délits commis au cours de conflits sociaux et certains délits mineurs (peine d'emprisonnement de trois mois ferme ou moins assortie de sursis avec mise à l'épreuve et six ou moins avec sursis simple).

Sont exclus de l'amnistie les infractions au code de la route, les délits de discrimination, d'abandon de famille, les atteintes à l'intégrité d'un mineur de moins de 15 ans, l'abus de bien social, le harcèlement sexuel et moral, la détention illégale d'arme, la détention et le commerce de chiens dangereux, les condamnations pouvant avoir un effet sur la mise en oeuvre de la loi de juin 2001 sur les sectes, ou encore les vols avec violence. cho/mfo/sp


  Chine : Falungong

Des dissidents toujours enfermés en hôpital psychiatrique

AFP, 12 août 2002

[Texte intégral]

PEKIN - La Chine enferme des dissidents politiques dans des hopitaux psychiatriques sur un mode qui rappelle les pratiques de l'Union soviétique, a déclaré lundi une organisation de défense des droits de l'homme.

Malgré les réformes, les autorités communistes ont placé des centaines, voire des milliers d'opposants et autres déviants de la norme officielle dans des institutions pour malades mentaux, selon un rapport de Human Rights Watch (HRW), une organisation dont le siège est à New York.

La pratique inclut "des membres (de la secte interdite) Falungong, des dirigeants syndicalistes indépendants, des gêneurs et des particuliers qui dénoncent des persécutions politiques ou des fautes de responssables", dit HRW.

L'utilisation de la psychiatrie à des fins politiques n'est pas aussi répandue qu'à l'époque de Mao Tsé-toung, mais elle reste un outil de répression, selon le rapport co-rédigé avec une organisation spécialisée, la Geneva Initiative on Psychiatry, l'Initiative de Genève en psychiatrie.

"Les psychiatres légistes continuent de diagnostiquer certaines catégories d'individus de type dissident comme 'de dangereux malades mentaux' et de les envoyer pour des séjours de longue durée dans des asiles psychiatriques", ajoute le document.

Il cite l'exemple de Wang Wanxing, un militant politique arrêté pour la première fois au milieu des années 1970 et qui a passé le plus clair de son temps depuis en institution psychiatrique.

La psychiatrie sert aussi contre la secte Falungong interdite en 1999, dont certains adeptes placés en détention sont soumis à des traitements douloureux dont les électro-chocs et l'acuponcture électrique, affirme HRW.

Il est quasi impossible de donner un chiffre pour le nombre de détenus mais on peut estimer que plus de 3.000 "cas politiques" sont passés entre les mains de psychiatres légistes au cours des vingt dernières années, selon l'organisation.

"Il est raisonnable de penser que la grande majorité ont été soumis en conséquence à une forme d'internement psychiatrique forcé et de traitement", ajoute HRW.

Par comparaison, le nombre de dissidents envoyés dans les hopitaux soviétiques dans les années 1970 et 1980 va de quelques centaines à plusieurs milliers, dit le rapport.

Il va dans le même sens qu'un article publié l'an dernier par un chercheur britannique qui estimait que le recours aux hopitaux psychiatriques à des fins politiques en Chine était plus répandu qu'on ne le pensait.

Cette pratique pourrait dépasser ce qui se passait en URSS, déclarait Robin Munro dans le Columbia Journal of Asian Law.

Le rapport de Human Rights Watch, un document de 298 pages, est publié avant un congrès de l'Association psychiatrique mondiale (APM) à la fin du mois à Yokohama, au Japon.

Le secrétaire général de l'Initiative de Genève en psychiatrie, Robert van Voren, invite les délégués à protester et appeler Pékin à cesser ces abus et coopèrer à une enquête de l'Association.

"Une délégation dirigée par l'APM doit visiter les asiles, procèder à des examens médicaux indépendants et surveiller les conditions et traitements, en particulier dans les asiles gérés par la police", dit-il.


  Chine (Hong Kong) : Falungong

Quatre suisses adeptes de Falun Gong condamnés à Hong Kong

Edicom, 15 août 2002

[Texte intégral]

HONG KONG - Quatre Suisses, et douze autres adeptes de Falun Gong, ont été condamnés à des amendes à Honk Kong pour trouble de l'ordre public.

Ce verdict est vu comme un durcissement de l'attitude des autorités locales à l'égard des détracteurs de Pékin.

Ce procès était le premier à Hong Kong d'adhérents du mouvement interdit comme «culte malfaisant» en Chine, mais légal dans l'ex-colonie britannique. Celle-ci conserve une large autonomie depuis son retour sous juridiction chinoise il y a cinq ans.

Les quatre Suisses, un Néo-zélandais et onze Hongkongais ont été reconnus coupables de troubles de l'ordre public lors d'une manifestation organisée le 14 mars dernier pour protester contre la répression de ce mouvement considéré comme une secte en Chine.

Les amendes infligées vont de 1300 à 3800 dollars de Hong Kong (entre 247 et 735 francs). Les quatre adeptes suisses ont écopé de la peine minimale de 1300 dollars (247 francs), ont précisé à l'ats des porte-parole du Falun Gong.

Neuf accusés ont également été condamnés pour entrave aux forces de l'ordre qui les délogeaient des abords du bâtiment de la représentation de Pékin à Hong Kong. Trois adeptes ont été reconnus coupables de violence à agents. Les accusés, 12 femmes et quatre hommes, avaient plaidé non coupable. Ils ont décidé de faire appel.

L'une des condamnées, Mme Lu Jie, a parlé d'un «dangereux précédent». Elle a estimé que ce verdict de culpabilité a été rendu sous la pression de Pékin et de son président Jiang Zemin.

Le procès était considéré par des militants des droits de l'homme comme un test de l'indépendance de la justice hongkongaise dans le cadre de l'accord d'autonomie «un pays, deux systèmes».


  France : Scientologie

La scientologie en campagne de séduction

La voix du Nord, 19 août 2002 par Fanny Saintot et Gilles Contraire

[Texte intégral]

Hier et aujourd’hui, la secte présente sur le secteur à travers deux manifestations sportives

Visiblement, la question des droits de l’homme préoccupe beaucoup l’Eglise de la scientologie. Hier, une association proche des scientologues, la Commission des citoyens pour les droits de l’homme (CCDH), manifestait devant les hôpitaux de Valenciennes et Maubeuge, pour sensibiliser le public aux internements psychiatriques abusifs.

Ce dimanche, cette fois, la secte avance à visage découvert. Par voie de presse, elle a fait savoir qu’elle coordonnait une manifestation sportive partie de Russie le 16 juillet, qui traversera le Valenciennois vers midi via la RN 30. Tout au long de leur route, les athlètes distribueront des livrets intitulés : « Droits de l’homme : qu’est-ce que c’est ? ».

Le communiqué de presse précise que cette épreuve est aussi « organisée par la Fondation internationale pour les droits de l’homme et l’Association des amis des Nations Unies, et soutenue par des bouddhistes, des musulmans, des chrétiens, des hindous et des juifs ».

« Commission des citoyens pour les droits de l’homme, association loi 1901 » : rien dans cet intitulé ne laisse prévoir qu’il s’agit d’un satellite de l’Eglise de la scientologie, reconnue comme secte par un rapport parlementaire. Pourtant, il y a trois ans déjà, la Ligue des droits de l’homme mettait en garde contre la Commission des citoyens pour les droits de l’homme, soulignant que celle-ci est « un appendice de l’Eglise de la scientologie. Par sa dénomination et par son sigle, cette commission entretient une confusion intolérable avec la Ligue des droits de l’homme. En fait, cet organisme n’a qu’une seule vocation : défendre les intérêts de l’Eglise de la scientologie et la vision que celle-ci a des droits de l’homme (...) Elle n’est que l’un des modes d’intervention de l’Eglise de la scientologie. »

« Eviter l’amalgame »
Hier à 11 heures devant le centre hospitalier, l’heure n’était pas au dialogue avec le corps médical. Cela ressemblait plutôt à une opération de promotion destinée à se faire connaître du public. Partis du Mans et comptant rejoindre Bruxelles, les six manifestants entendent dénoncer « la situation déplorable de la psychiatrie française » et réclamer des comptes concernant l’utilisation des subventions européennes en matière de psychiatrie.
Ils veulent promouvoir les alternatives à l’enfermement. Frédéric Grossmann, président de l’association, dénonce les décisions arbitraires des psychiatres :
« On ne peut pas interner les gens juste parce qu’on pense que c’est bien pour eux. Le critère doit être qu’ils sont un danger pour eux mêmes ou pour autrui. » Sur le site internet de l’association, le discours est nettement plus radical : « L’oeuvre de la CCDH ne sera accomplie que lorsque le flambeau de la dignité humaine illuminera les quatre coins du monde et que la psychiatrie sera reconnue pour ce qu’elle est : une imposture. »

Et la scientologie, dans tout ça ? Du côté de la CCDH, on veut éviter l’amalgame. « C’est vrai que, au sein de l’association, nous sommes principalement scientologues, mais nous ne sommes pas là pour parler de ça », déclare Christine Morin, membre de l’association.

Non, la CCDH n’est pas venue à Valenciennes pour parler scientologie. De la psychiatrie, encore et encore, même si la bénévole déclare qu’il n’y a pas de psychiatres dans l’association. A l’entendre, pourtant, F. Grossman connaît bien le sujet de l’internement psychiatrique : « En cas de péril imminent, un seul certificat délivré par un hôpital est suffisant. Ça devient aléatoire ».

Des propos démentis par le service psychiatrie de l’hôpital de Maubeuge : « Le certificat d’admission n’est délivré que lorsque deux médecins ont constaté des troubles. Tout cela est contrôlé par le procureur de la République ou le président du tribunal de grande instance », explique un infirmier.

Mise à mal par des démêlés judiciaires, l’Eglise de la scientologie semble en tout cas avoir trouvé un nouveau créneau pour se refaire une virginité.


France : Scientologie

La scientologie se réjouit d'une nouvelle décision de justice en sa faveur

AFP, 22 août 2002

[Texte intégral]

PARIS - L'Eglise de scientologie d'Ile-de-France s'est félicitée mercredi dans un communiqué d'avoir pu manifester mardi dans les jardins du Trocadéro à Paris pour saluer une décision du tribunal administratif de Paris en sa faveur et aussi fêter des sportifs venant de Saint-Petersbourg.

Dans une décision rendue le 19 juin et dont l'AFP a eu copie mercredi, le tribunal administratif de Paris a annulé un arrêté du préfet de police qui
interdisait une manifestation de l'église de scientologie prévue en octobre 2000.

La préfecture de police (PP) avait justifié sa décision par des "motifs d'ordre et de sécurité publics et de contraintes liées aux impératifs de circulation générale dans la capitale".

Cependant le tribunal administratif a estimé que la PP n'avait pas établi "que la manifestation prévue présentait des risques de trouble à l'ordre public
d'une gravité telle qu'il aurait été impossible, sans interdire la manifestation, de maintenir l'ordre".

Mardi, les scientologues ont "célébré cette victoire" à l'occasion de l'arrivée de six athlètes qui, en un mois, ont rallié Saint-Petersbourg à Paris
à pied en vélo, en roller, en bateau à voile, en canoë et à cheval. Une centaine de personnes se sont rassemblées de 13H00 à 14H45 près du Trocadéro, a-t-on confirmé à la préfecture de police de Paris.

Ce périple, intitulé la "course européenne pour les droits de l'homme", est organisé pour la cinquième année consécutive par l'Eglise de scientologie
internationale, précise le communiqué.

En juillet, deux procédures contre la scientologie ouvertes en 1983 et 1989 avaient été déclarées prescrites par la justice. En mai, l'antenne parisienne de
l'Eglise de scientologie avait été condamnée pour violation de la loi informatique et libertés mais relaxée des délits plus grave d'escroquerie et de
publicité mensongère.


  France : Scientologie

A Montreuil, les scientologues distribuent 30 000 tracts

Le Parisien, 22 août 2002

[Texte intégral]

Par tracts interposés, la guerre fait rage entre l'Eglise de scientologie et Jean-Pierre Brard, le maire apparenté PC de Montreuil, membre de la mission interministérielle de lutte contre les sectes.

En quelques jours, quelque 30 000 brochures « contre les drogues » ont été déposées dans les boîtes aux lettres des habitants par les adeptes de Ron Hubbard, le gourou des scientologues. Des tracts dans lesquels l'Eglise de scientologie accuse le premier magistrat montreuillois de ne rien faire « pour lutter contre ce fléau » : « C'est une riposte à un courrier de Jean-Pierre Brard qui nous empêche de nous exprimer », explique Agnès Bron, une responsable scientologue.

Dans une lettre distribuée, début août, à la population, le maire avait mis en garde ses administrés contre l'existence d'un fascicule intitulé « Non à la drogue, oui à la vie », diffusé sur la ville par l'Eglise de scientologie, « une association répertoriée comme secte particulièrement dangereuse dans le rapport interministériel de lutte contre les sectes ».


  France : Scientologie

La scientologie pavoise malgré un procès en vue

Libération, 22 août 2002

[Texte intégral]

Elle se félicite d'une nouvelle décision de la justice, mais un ex-adepte la poursuit.

Stoffen, l'ex-adepte, a subtilisé un dossier, où étaient consignés tous les détails de sa vie privée et «un programme» pour le «manier».

Dernier communiqué de victoire des scientologues, décidément très en verve cet été : ils viennent d'obtenir du tribunal administratif l'annulation d'une décision préfectorale interdisant une manifestation à Paris qu'ils devaient organiser le 23 octobre 2000. Pas de quoi pavoiser, pourtant : outre que ce jugement ne va pas ressusciter la manif qui n'a pas eu lieu, le tribunal a refusé d'accorder des indemnités à la secte et n'a pas plus condamné la préfecture à lui payer ses frais de procédure. Hier, la scientologie n'en a pas moins proclamé urbi et orbi son «changement de statut en France», après des années «d'interdiction arbitraire».

Il y a trois semaines, les scientologues faisaient également grand cas de l'annulation de plusieurs procédures pénales pour escroquerie, instruites maladroitement par la juge Marie-Paule Moracchini (Libération du 1er août). En dépit de ce fiasco, la justice profane n'a pourtant pas dit son dernier mot. Depuis le printemps, est ouverte à Paris une information judiciaire pour extorsion en bande organisée ­ une qualification criminelle. Pour la première fois en France, une affaire concernant la scientologie pourrait être jugée par une cour d'assises.

Escroquerie.
Le plaignant, A.S., n'est toujours pas revenu de son parcours en scientologie. Outre l'escroquerie classique (des adeptes acculés à payer plusieurs centaines de milliers de francs pour des cours et auditions totalement bidons), ce musicien belge a été pris en otage par la secte, qui a été jusqu'à régenter les modalités de son divorce. Pour étayer sa plainte, Stoffen dispose de pièces qu'un adepte ne doit jamais avoir entre les mains : son «dossier éthique». Comme aux temps du KGB, y étaient consignés les moindres détails de sa vie privée, mais aussi un «programme pour manier A.S.». Ce dernier a profité d'un ­ rare ­ moment d'égarement des scientologues pour photocopier le tout.

Vers le haut. Son défenseur, Me Olivier Morice, qui est également l'avocat de l'Unafdi (une association anti-sectes), voit dans cette affaire «en bande organisée» le moyen de remonter aux responsables internationaux de la scientologie, aux Etats-Unis, au Royame-Uni, au Danemark, qui semblent s'être mobilisés sur le cas Stoffen. Dans le premier procès des scientologues, en 1996 à Lyon, les tribunaux avaient buté sur cette «organisation complexe», qui «présente l'avantage, en cas de démêlés judiciaires, de n'impliquer que telle ou telle Eglise constituée sous forme d'association». Les responsables nationaux avaient alors été relaxés.

La qualification criminelle serait aussi un moyen de contourner la clémence présumée des tribunaux correctionnels. A Lyon, toujours, la cour d'appel avait adouci les peines prononcées en première instance, au motif que, s'agissant d'une «Eglise», ses responsables ont pu agir de bonne foi. Là encore, la scientologie avait crié victoire : pour la première fois, elle n'était plus qualifiée de «secte».

Un magistrat parisien estime pourtant peu «raisonnable» que la qualification criminelle, bien que retenue par le parquet en ouverture d'information judiciaire, tienne la route jusqu'au bout. De même, les responsables parisiens de la scientologie soulignent que des tentatives similaires ont déjà échoué par le passé.

S'agissant de l'escroquerie «classique», la juge d'instruction Colette Bismuth-Sauron poursuit son chemin. Après avoir osé classer une bonne fois pour toutes les dossiers bien mal engagés par sa prédécesseuse (1), elle a repris la litanie des plaintes récurrentes d'anciens adeptes, déposées à partir de 1998, qui, elles, n'ont pas été caviardées.

Vedettes.
Au printemps, la juge Bismuth a ainsi mis en examen trois responsables scientologues (deux autres étant entendus comme témoins assistés). L'affaire tourne autour du Celebrity Center, simple antenne parisienne de la scientologie, qui, à la différence de son pendant américain, peine à recruter des vedettes qui feront ensuite du prosélytisme dans les médias. La scientologie ne s'en laisse pas compter : experte en manoeuvres procédurales, elle a engagé 102 actions judiciaires ou administratives contre ses contempteurs.

(1) Marie-Paule Moracchini a été entendue en juillet par un juge de Nanterre, saisi par des victimes ayant porté plainte pour déni de justice. Contrairement à ce qu'avait indiqué Libération (le 1er août), la procédure, après dépaysement, s'est enclenchée rapidement.


  France : Sectes

Pourquoi la bataille anti-sectes a échoué ?

VSD, 22 au 28 août 2002 par Thomas Lardeur

[Texte intégral]

Dans sa lettre de démission adressée au Premier ministre le 18 juin dernier, Alain Vivien, président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), est plutôt fier de son bilan. Il rappelle que le travail accompli en matière de formation des agents de l'Etat et d'information du public porte ses premiers fruits puisque le sectarisme ne progresse pas en France. La loi anti-sectes, votée cri 2001, laisse entrevoir la possibilité de dissoudre un jour les mouvements les plus dangereux.

Pourtant, on peut s'étonner que plus de la moitié du budget de la Mils (soit 130000 euros environ) ait été utilisée en frais de déplacement à l'étranger. (on se souvient qu'une importante délégation s'est rendue à Pékin en 2000 pour un symposium sur le phénomène sectaire. On peut aussi regretter que la Mission ait laissé en suspens des sujets aussi essentiels que l'informatique ou Internet et que le gouvernement n'ait pas pris suffisamment en compte le volet international. Mais il y a plus grave. Jamais la « famille antisectes » ne s'est retrouvée face à une situation aussi explosive. Longtemps solidaire, elle est désormais divisée et désabusée:.

Des figures légendaires ont fait les frais de ce climat. Ainsi, Jean-Marie Abgrall, expert psychiatre reconnu auprès des tribunaux, a été écarté au début de l'année 2001 du conseil d'orientation de la Mils (qui réunit une vingtaine de membres qualifiés), au prétexte que ses fonctions d'expert étaient incompatibles avec son appartenance à la Mission.

"Mon départ, tempête-t-il, s'explique par la volonté de Vivien d'éliminer tout ce qui pouvait lui faire de l'ombre. J'étais son plus grand rival. » Et de poursuivre: « Le conseil d'orientation n'avait qu'une fonction, entériner et valider les décisions prises par Vivien, qui se considère comme la seule personne compétente. Les avis divergents n'étaient pas pris en compte, le dialogue était impossible:. Une preuve ? J'ai pris connaissance du premier rapport de la Mils après sa publication et j'ai acheté le second ! A quoi peut servir le conseil d'orientation si ce n'est au minimum de donner son avis avant diffusion ? Alain Vi­vien a détourné la lutte à son seul profit".

Daniel Groscolas, inspecteur général chargé du dossier sectes au ministère de l'Éducation nationale, a démissionné du conseil le 11 jan­vier 2001 pour les mêmes raisons :

Dans sa lettre à Lionel Jospin, il reproche à Vivien d'avoir trafiqué les rapports de la Mils qui, "réalisés sans concertation ", contiennent "inexactitudes et affirmations mensongères,". l’accusation est grave, mais l'inspecteur a traité certains dossiers et est allé sur le terrain se faire sa propre opinion.

Dans les ministères aussi, les reproches vont bon train. Sous couvert d'anonymat, plu­sieurs-responsables se plaignent de cette Mission qui "se veut interministérielle mais qui ne l'est pas. On nous demande sans cesse des informations sans nous en donner en échange".

Longtemps isolées sur ce terrain, les deux principales associations, l'Unadfi et le Centre contre les manipulations mentales (CCMM), ont également été fragilisées par la mise en place de la Mission. Elles se sont retrouvées cantonnées dans le rôle d'aide aux victimes, abandonnant presque totalement leur action politique faite de critiques et de propositions.

La première a traversé une violente crise de croissance. Querelles de personnes, divergences sur la stratégie à adopter, scissions, départs... Jusqu'à celui de sa présidente emblématique, Janine Tavernier, lassée par cette situation "trop radicale et exagérée". Bernard Le Heritte, le nouveau président, élu le 20 juin, devra faire preuve de doigté, surtout depuis que la loi a accordé aux associations reconnues d'utilité publique l'exercice des droits de la partie civile dans les affaires de sectes, avec la possibilité de demander la dissolution de ces dernières. L'arme est à double tranchant, car l'erreur interdite.

Le Centre contre les manipulations mentales au bord du gouffre

La situation du CCMM est encore plus critique. Créé en 1981 par l'écrivain Roger lkor à la suite du décès de son plus jeune fils dénutri par un régime macrobiotique, le Centre est au bord du gouffre. Encore une fois, Alain Vivien est accusé d'en être en partie responsable. En 1998, alors qu'il présidait l'association juste avant son départ pour la Mils, il embauche son épouse comme directrice administrative. Et met trois ans à démissionner de son poste d'administrateur. Patricia Casano-Vivien, forte du soutien de son mari, va pendant quatre ans s'accaparer l'association, au mépris des règles élémentaires de la vie associative et des intérêts du CCMM, indépendant en théorie. Résultat: l'association est bientôt considérée comme une succursale de la Mils, elle a connu quatre présidents en quatre ans, dont Jean-Pierre Bousquet, remercié par un pseudo-bureau sans aucune légitimité, et Jacques Delmas, démissionnaire désabusé par l'impossibilité d'accomplir sa fonction. Sans compter le départ d'une dizaine de membres historiques, un train de vie élevé, des dettes qui s'amoncellent, la nomination d'un liquidateur judiciaire, des atteintes aux principes démocratiques de la vie associative... Cette succession de bévues a même offert l'occasion à la scientologie de publier un article dans son journal Éthique et Liberté, intitulé "Une affaire de famille, la gestion financière des Vivien en question"».

Avec le départ d'Alain Vivien, une page se tourne. La "famille antisectes "attend un signe fort de la part du Premier ministre Raffarin à qui il appartient de nommer un successeur et de redéfinir, si besoin est, la tâche de la Mission afin de préciser le rôle des structures mises en place et de rétablir la confiance entre les différents acteurs. A Matignon, on s'est accordé un mois de réflexion avant de se prononcer.

Thomas Lardeur

Alain Ostmont, ancien juge d'instruction, répond point par point aux attaques.

Alain Osmont, secrétaire générai de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), défend l'insti­tution et son ex-président.
VSD - Alain Vivien est accusé d'avoir utilisé l'essentiel du budget de la Mils dans des voyages à l'étranger. Qu'en est-il ?
Alain Osmont. La Mils a un budget de fonc­tionnement d'environ 213 000 euros (1,4 mil­lion de francs), qui sert, entre autres, aux déplacements, dont ceux dans la zone euro, et notamment à Bruxelles, où l'on se rend souvent. Une fois ou deux, en quatre ans d'existence de la Mils, il est arrivé que deux membres se rendent outre-mer. Les frais sont alors plus importants. Alain Vivien s'est peu déplacé pour la Mils. on confond ses missions avec celles pour l'association hu­manitaire Volontaires du progrès, pour laquelle il est allé au Sénégal, par exemple, il y a quelques mois.
VSD - Le fait que la propre femme d'Alain Vivien préside le Centre contre les manipulations mentales (CCMM) pouvait également prêter le flanc aux critiques.
Alain Osmont - Patricia Vi­vien occupait le poste de directrice administrative du CCMM bien avant l'arri­vée de son mari à la Mils. Mais, à mon avis, cette situation était loin d'être idéale. Comme ce tristement fameux congrès à Pékin sur le phénomène sectaire, où le couple s'est rendu. SI elle y était bien pour le CCMM, Alain Vivien était, lui, envoyé par le gouver­nement en tant qu'ancien secrétaire d'État, et non par la Mils.
VSD - Pourquoi plusieurs membres du conseil d'orientation de la Mils ont-ils démissionné ?
Alain Osmont - Daniel Groscolas espérait de­venir président de la Mils, pour des raisons d'antériorité, d'où son conflit avec Alain Vi­vien. Mais il n'a pas démissionné: on ne l'a pas reconduit. Quant à Jean-Marie Abgrall, psychiatre compétent, on a estimé que sa situation d'expert auprès des tribunaux était incompatible avec sa mission à la Mils, notamment parce que l'on pressentait ce qui lui est arrivé il y a quelques mois: il a été mis en examen pour violation du secret de l'instruction. II utilisait en effet sa double situation pour alimenter ses livres sur les sectes. II est donc très en colère, car il a perdu une de ses sources d'information. Recueilli par Sandra Tosello

Commentaire : Les journalistes ont mené leur enquête, les propos rapportés n'engagent que la reponsabilité de ceux qui les ont tenus. Il n'est pas question, ici, de prendre parti mais de rappeler que dans les organismes cités dans cet article qu'il s'agisse de la MILS ou des associations (CCMM, UNADFI) , des personnes ont poursuivi leur action avec dévouement dans des conditions, il est vrai, parfois difficiles.
Il convient également de rappeler l'existence d'associations qui n'ont pas cessé d'informer, de faire de la prévention, d'aider les victimes des sectes et leurs familles. Ces associations, en région parisienne ou en province sont nombreuses et exercent leur activité sans se préoccuper de ce qui est évoque ci- dessus, tout ceci pour dire que la bataille, si bataille il y a, est, à mon avis, loin d'avoir échoué. Mathieu Ph Cossu


  Philippines : Témoins de Jéhovah

Deux Témoins de Jéhovah décapités

news : fr.soc.sectes, 22 août 2002

[Extrait]

JOLO, Philippines (AP) - Les extrémistes musulmans du groupe Abou Sayyaf ont décapité au moins deux des six Témoins de Jéhovah qu'ils ont enlevés dans le sud des Philippines et ont jeté leurs têtes dans un marché public de la région, ont annoncé les autorités jeudi.

Le général de brigade Romeo Tolentino, qui commande les forces armées gouvernementales dans l'île de Jolo (sud) a précisé que les autorités avaient découvert les têtes de deux otages masculins dans un marché en plein air de la ville de Jolo. L'une se trouvait dans un sac de toile auquel était attaché un message évoquant les"infidèles" et la guerre sainte, le "djihad". L'autre tête avait été placée dans un sac en plastique avec un mot similaire.

Ces deux hommes avaient été enlevés mardi avec quatre femmes alors que le groupe vendait au porte-à-porte des cosmétiques de la marque Avon près de la ville de Patikul, dans le sud de l'île. Certains journaux philippins les décrivent aussi comme des "missionnaires"qui tentaient de familiarier à leur religion la population de Patikul, ville considérée comme extrêmement dangereuse pour les Chrétiens dans une zone très majoritairement musulmane.

Les autorités de Jolo n'ont pu confirmer ces informations. Des représentants de la police et de l'armée pensent que ces enlèvements ont été menés par Muin Maulod Sahiron, neveu d'un chef local d'Abou Sayyaf, Radullan Sahiron. [..........]

Six des victimes, originaires de Zamboanga -la plus grande ville de la région- et dont trois pourraient être parentes, logeaient dans un hôtel local et vendaient leurs produits sur l'île de Jolo, a précisé le colonel Ajirim. La police n'a rien trouvé montrant que les six otages, témoins de Jéhovah, aient fait du prosélytisme dans cette région à majorité musulmane. La société Avon, basée aux Etats-Unis, est le numéro un mondial de la vente directe de produits de beauté et compte des milliers de revendeurs en porte-à-porte aux Philippines. Les responsables du bureau de Manille affirment tout ignorer des enlèvements.

Commentaire de Xavier Martin-Dupont : S'il est une donnée que la société n'ignore pas c'est justement ce qu'il en est secteurs par secrteurs des activités missionaires de ses troupes. Il est particulièrement irresponsable d'exposer la vie des gens dans de telles conditions pour fourguer des revues à trois francs six sous dans une population qui dans les condition de guerre civile sous fond d'integrisme religieux tend à être hostile quand elle n'est pas méfiantes dans le meilleurs des cas aux étrangers voir même aux locaux qui plus est s'ils symbolisent un élément de la culture nord américaine. Et chez les barbus je ne doute pas que les témoins de Jéhovah sont encore moins populaires que le Coca Colla... Mais bon le martyr étant la seule valeur encore sûre du côté de la WatchTower il ne faut pas rêver il n'y a que très peu de chance qu'ils prennent les précautions qui s'imposent dans de telles conditions.


  France : Méditation transcendantale

La paix dans le monde pour un milliard de dollars

Le Monde, 23 août 2002 par Youri Chartier

[Texte intégral]

La paix dans le monde : voilà ce que propose d'apporter Maharishi Mahesh. Sa méthode est simple, il suffit de "tuer le terrorisme mondial avec de l'amour". Mais, pour cela, toute chose ayant un prix, il a besoin d'un milliard de dollars afin de former 40 000 experts en méditation, qui "généreraient assez de bonnes vibrations pour sauver le monde".

Maharishi Mahesh yogi, qui est âgé de plus de 80 ans, a fondé en 1957 le programme de méditation transcendantale et le mouvement de régénération spirituelle, inspiré de l'antique tradition védique. Ce gourou indien, particulièrement influent auprès de stars de la musique pop comme les Beatles, à la fin des années 60, s'est livré à une compilation de traditions de l'Inde antique, mais vulgarisées et occidentalisées, mêlant yoga et méditation, le tout dans un style très new age avant l'heure.

Maharishi Mahesh n'en est pas à sa première proposition de paix par la méditation. En 1993, il avait organisé des séances de méditation collective à Washington, affirmant, démonstration scientifique plus que douteuse à l'appui, que l'énergie positive qui s'en était dégagée avait réussi à réduire la criminalité dans la capitale des Etats-Unis de 18 %.

Après les attentats du 11 septembre, il avait également proposé d'apporter "la connaissance de la loi naturelle" à l'humanité et de s'en servir pour "rendre invincibles toutes les nations", argumentant que ni la guerre ni la diplomatie n'avaient été capables d'amener la paix sur terre. En outre, il ajoutait que si les Etats-Unis n'arrivaient pas à se prémunir contre des attaques terroristes avec un budget de 300 milliards de dollars, le ministère de la défense pouvait bien lui en céder un pour apporter la paix dans le monde. Rien de moins.

N'étant pas assuré d'obtenir une réponse positive du gouvernement américain, le gourou, qui a toujours eu le sens des affaires, a proposé aux Américains de bonne volonté, c'est-à-dire aux plus riches, de souscrire à son fonds de dotation. Sa fortune personnelle lui permettait d'ailleurs d'envisager, en 1999, la construction de la tour la plus haute du monde (495 mètres) à Sao Paulo, au Brésil, pour la modique somme de 1,7 milliard d'euros.

Tout cela peut sembler totalement fantaisiste. Mais Maharishi Mahesh n'est pas qu'un illuminé et sa démarche a tous les aspects des activités d'une secte, notamment l'enrichissement personnel du gourou et la manipulation mentale des adeptes. Avec comme point de départ une simple méthode de relaxation, apparemment anodine, Maharishi Mahesh se livre à une véritable tentative d'infiltration du pouvoir. La secte s'est ainsi dotée d'un habillage politique, le Parti de la loi naturelle, présent dans de nombreux pays dont la France, où il a présenté des candidats aux élections législatives de 1993, provoquant l'inquiétude des associations de lutte contre les sectes. Sa démarche ne laissera pas en paix tout le monde.


  Le Vatican : Moon

Mgr Milingo rentrera à Rome en octobre

AFP, 23 août 2002 par Youri Chartier

[Texte intégral]

ROME - L'archevêque zambien Emmanuel Milingo et mari éphémère du médecin coréen Maria Sung rentrera à Rome en octobre, a déclaré vendredi à la presse le secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Tarcisio Bertone.

Après un an de "retraite" en Argentine, qu'il a mis notamment à profit pour écrire une autobiographie, le prélat-guérisseur se prépare à reprendre son ministère au Centre de spiritualité de Zagarolo, près de Rome, a indiqué Mgr Bertone selon lequel l'archevêque zambien "se porte bien, physiquement, moralement et spirituellement".

Dans ses mémoires, Mgr Milingo racontera son expérience spirituelle en Afrique, puis en Europe, l'"affaire" de son mariage avec Maria Sung et son retour vers l'Eglise à la demande du Pape auquel il avait demandé pardon il y a pratiquement un an jour pour jour. "Je veux agir avec vous, Saint père, avec mes frères évêques, avec toute l'Eglise catholique. Je suis désolé pour l'affliction et la grande douleur que je vous ai personnellement causées, pour le scandale créé à toute l'église catholique", avait écrit au pape le prélat zambien.

Il avait aussi remercié Jean Paul II de l'avoir ramené dans le giron de l'Eglise dans cette lettre écrite, selon le Vatican, le 25 août 2001. La rupture entre Mgr Milingo et son épouse avait été officiellement consommée quatre jours plus tard. Maria Sung avait annoncé sa décision de mettre un terme à un jeûne de quinze jours et de vivre seule le reste de sa vie, après une rencontre de près de trois heures avec le prélat catholique.

Mgr Milingo et Maria Sung avaient été unis le 27 mai 2001 par le révérend Moon, leader de la secte portant son nom, au cours d'une cérémonie de mariage collective à New York. Les prêtres catholiques font voeux de célibat.

Commentaire : Maria Sung se sent probablement un peu moins bien mais bon !..... Mathieu Cossu.


  France : Scientologie

Pendant les vacances, la Scientologie s’enhardit

20minutes, 26 août 2002 par Mickaël Bosredon

[Texte intégral]

Même si elle n’en a pas fini avec les «casseroles», l’antenne parisienne de la Scientologie ne s’est jamais montrée aussi arrogante que depuis le début de l’été.Après l’annulation, en juillet, de procédures pour escroquerie et exercice illégal de la médecine, la Scientologie brandit l’annulation, par le tribunal administratif, d’une décision préfectorale d’octobre 2000, qui interdisait un rassemblement.

Histoire de bien enfoncer le clou, elle a organisé une manifestation, mardi dernier, dans les jardins du Trocadéro. Fin juillet, plusieurs scientologues, déguisés en estivants, ont paradé devant le siège de la Mils (Mission interministérielle de lutte contre les sectes).Depuis la démission de son président Alain Vivien, le 18 juin, il est vrai que la Mils essuie un vent de critiques, portant notamment sur son budget consacré aux voyages.

Pour l’antenne parisienne de la Scientologie, «cela remet de l’ordre.Depuis 1995, date à laquelle la lutte contre les sectes a pris un aspect politique, la Scientologie est injustement dans l’œil du cyclone.»

La Mils dénonce ceux qui attaquent à tout va, profitant d’une activité réduite. «Mais dès la rentrée, le Premier ministre nommera un nouveau président, et la lutte pourra reprendre.» Elle se félicite surtout du travail accompli ces dernières années : «Les grandes sectes comme la Scientologie ont de plus en plus de mal à recruter en Ile-de-France.»
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Commentaire : Quand on lit que "la lutte pourra reprendre quand le Premier ministre aura nommé un nouveau président"on pourrait penser que l'aide aux victimes, la prévention contre les sectes et les diverses activités dans ce domaine ont pris des vacances et attendent la rentrée.
Il convient de rétablir la vérité car n'est pas tout à fait exact. Il y a, en effet, outre les organismes gouvernementaux, des associations qui n'ont pas cessé leurs activités et des bénévoles, internautes et autres qui ne font pas forcément partie d'associations qui ont poursuivi les leurs, répondant aux appels téléphoniques, aux e mails reçus, mettant à jour les sites web dont ils ont la reponsabilité. Il n'est que de consulter le dossier informer pour se rendre compte du nombre de ces associations dont bien souvent on oublie l'existence et le dévouement.
Mathieu Ph Cossu.


  Chine : Falungong

La psychiatrie chinoise sera mise en examen

TFI, 15 août 2002

[Extrait]

Le Congrès mondial de psychiatrie, réuni au Japon, a décidé l'envoi de représentants en Chine, afin d'enquêter sur l'usage politique des asiles. Cette initiative doit encore être approuvée par les autorités chinoises.

Les délégués des associations de psychiatres du monde entier, réunis près de Tokyo, se sont accordés lundi pour envoyer des représentants en Chine afin d'y mener une enquête indépendante sur les allégations d'usage répressif de la psychiatrie. La décision a été prise après examen de documents au sujet de 500 cas d'usage abusif de la psychiatrie fournis par des associations membres, concernant principalement la détention d'adeptes de la secte interdite Falungong. Ces cas comprennent des faits portés à l'attention de l'AMP par l'association chinoise de psychiatrie.


  Congo : Sectes

Le plantureux commerce de la religion

La Meuse, 15 août 2002 par Y.H

[texte intégral]

Dans un pays ravagé par la guerre et la pauvreté, les prêcheurs de tous poils prospèrent

Les petites échoppes, ligablo en langue locale, ont pour nom "Grâce à Dieu", "La main de Dieu" ou "Le rocher". À Kinshasa, la religion se porte bien, même très bien. Avec les stations-services et les sociétés étrangères, les églises sont les seuls édifices qui échappent à la décrépitude générale. En parallèle aux cultes officiels, on assiste à une multiplication de sectes empruntant largement leur message aux Évangiles. Apparues dans les années 1980, ces "Églises du réveil" également appelées "Assemblées" ne sont montées en puissance qu’à la décennie suivante, en parallèle à la crise économique. Depuis lors, elles gagnent quotidiennement de nouveaux adeptes. La moindre rue de Kinshasa en compte au moins deux. À Kalamu, qui est loin d’être la commune la plus peuplée et la plus pauvre, 435 Églises du réveil ont vu le jour en une quinzaine d’années.

Comment expliquer une telle pléthore? Par l’appât du gain tout simplement. Nombre d’assistants de pasteur fondent leur propre paroisse lorsqu’ils perçoivent l’ampleur du montant des quêtes. Pas besoin de prouver son savoir théologique. Outre le charisme, il suffit de disposer d’un lieu de prêche, en l’occurrence un toit et quelques bancs entourés d’une palissade. Grâce aux dons (le fidèle se doit de verser un dixième de ses revenus) et à la vente de pagnes à motifs religieux, la bicoque cède la place à un hangar, prélude à l’achat d’un bâtiment en dur comme, par exemple, un restaurant désaffecté.

Les meilleurs prêcheurs se livrent à une guerre de prestige. C’est à qui aura la plus belle voiture ou le costume le plus cher. Rien n’est trop beau. Après tout, les richesses sont dispensées par Dieu, il est normal que son "envoyé" soit le premier à en profiter. Personne ne s’offusque d’un tel raisonnement.

Un bon lavage
En bon gourou, le pasteur s’attache à rompre les liens entre le nouvel adepte et sa famille, accusée de le freiner dans sa quête de Dieu. Pour affermir son autorité morale, il n’hésite pas à prononcer l’anathème contre l’un des enfants de la maison. Il le présente comme un sorcier dont les pratiques ont attiré le malheur, une faillite, une maladie ou un divorce. Rejetés, ces enfants-sorciers grossissent les cohortes de SDF. Pendant ce temps, le pasteur mène sa barque.

Les plus doués investissent dans la communication. Pas moins de huit chaînes de télévision et de radio se partagent la ferveur populaire. En marge du prosélytisme, elles diffusent des films grand public.

Prier, prier, et prier encore. Tel est le credo. Littéralement envoûtés, certains paroissiens se recueillent pendant des jours entiers, sans se soucier de leur mari, femme ou enfants. D’autres rebaptisent le magasin ou pharmacie du nom de l’assemblée, espérant ainsi s’attirer de bonnes grâces, mais aussi dans le souci, plus commercial, d’avoir de nouveaux clients par le canal de leurs coreligionnaires.

Pour l’instant, le gouvernement n’intervient pas contre ces prêcheurs de beaux jours et de sacrifices. Le phénomène l’arrange. Il canalise les tensions provoquées par la misère générale.


  France : Néo Phare

Chronique d'un suicide collectif annoncé

Le Figaro, 31 août 2002 par Christophe Cornevin

[Texte intégral]

La police surveille sans pouvoir intervenir un groupe apocalyptique nantais qui veut se supprimer le 24 octobre

A l'origine, rien ne prédisposait policiers et gendarmes à s'intéresser d'aussi près à ces illuminés. "On s'est rapidement retrouvés confrontés à un véritable cas d'école, confie un officier. D'une association organisant des réunions anodines dans Paris à l'actuel groupuscule susceptible de se supprimer avant le Déluge, nous avons assisté à une descente aux enfers qui a déjà coûté la vie d'au moins une personne."

Le principal acteur se prénomme Arnaud. Aujourd'hui âgé de 36 ans, ce "routard" a bourlingué en Argentine plusieurs années avant de revenir en France en 1990. Préoccupé par diverses questions "existentielles" sur la place de l'homme dans l'univers ou la vie après la mort, cet homme décrit comme un grand escogriffe, spécialiste en programmation neuro-linguiste (PNL), dévalise les librairies ésotériques. Un temps, il dévore les livres de Paco Rabanne avant de découvrir ceux d'André Bouguenec. Expert de la cabale et chantre de la numérologie, ce dernier aurait appris à lire certaines dates historiques permettant de prévoir la fin des temps.

"Pour Arnaud, c'est la révélation, explique un policier. Il rencontre son maître spirituel peu avant son décès en 1997 et profite de son propre charisme pour reprendre en main Phare-Ouest, l'association que Bouguenec avait mise sur pied avec une quarantaine d'originaux de Paris et de Loire-Atlantique." Persuadé que l'Apocalypse approche, le nouveau gourou veut convaincre le groupe de s'y préparer. Mais les plus modérés s'y opposent jusqu'au 11 septembre dernier. "Lors d'une réunion un peu spéciale, Arnaud déclare y voir le signe de la fin des temps, poursuit le fonctionnaire. Dans la foulée, il rallie les intégristes et crée une dissidence radicale baptisée Néo-Phare."

Du jour au lendemain, une vingtaine de membres, parmi lesquels des professeurs de l'Éducation nationale, une conseillère principale d'éducation, un inspecteur des impôts ou encore un médecin généraliste, se mettent secrètement à ce que la police appelle la "numérologie à la dure", empruntant tous les traits d'une secte. "Le cérémonial se déroule avec des capes, dans le plus pur style de l'Ordre du temple solaire, confie un spécialiste. Lors des séances de spiritisme, les adeptes tentent d'entrer en contact avec le défunt Bouguenec grâce aux soi-disant pouvoirs de médium de Joséphine, une étudiante à l'Institut universitaire de formation des maîtres."

"Elle se déclarait "énergétique", se rappelle Anouk, une ancienne adepte qu'a retrouvée Le Figaro. Quand elle entrait en relation avec l'esprit d'André Bouguenec, ce dernier disait que l'Apocalypse était proche. Mais je ne comprenais pas la logique de ce phénomène et Arnaud, en véritable gourou, martelait qu'il fallait nous couper de l'extérieur pour accéder à ces mystères. Son emprise s'est manifestée progressivement sur notre groupe: d'une réunion par semaine, il a bientôt fallu que l'on reste ensemble en permanence."

A l'automne 2001, le gourou décide de recomposer les couples pour créer des "âmes sœurs". "Arnaud commençait déjà à se prendre pour le Christ, Dieu n'étant autre qu'André Bouguenec, raconte Anouk. S'inspirant de l'Évangile selon Mathieu, il voulait créer la "Famille Divine", des apôtres du Nouveau Monde né du cataclysme final." "En séparant les couples qu'ils trouvaient mal assortis d'un point de vue énergétique, le gourou ne voulait qu'accroître son emprise, commente un policier. Les parents des adeptes ont alors prévenu l'Association de défense des familles et des individus (ADFI) contre les sectes."

Les 15 et 16 décembre 2001, les adeptes de Néo-Phare se retrouvent à Vézelay, village roman chargé de symboles, d'où est notamment partie la deuxième croisade. A l'occasion d'une cérémonie, ils retiennent pour la première fois une date de fin du monde: le 24 février 2002. Dès lors, chacun est invité à démissionner ou à se mettre en congé maladie, grâce à de faux certificats médicaux délivrés par un des adeptes. Pendant les vacances de février, le groupe stocke de la nourriture et se retrouve au lieu-dit de la Haute-Rivière, sur la commune d'Aigrefeuille, à une trentaine de kilomètres de Nantes. Là, dans une coquette ferme rénovée, ils attendent la fin du monde. "On avait peur mais Arnaud nous disait que nous étions les "Éveillés", ceux qui survivraient d'entre les morts", confie Anouk.

"La doctrine de Néo-Phare s'est enrichie d'une coloration ufologique", se rappelle un policier. "Nous étions persuadés que des soucoupes volantes pilotées par des êtres de Lumière ou encore des Célestes allaient débarquer pour remettre la Terre dans le droit chemin", note encore l'ancienne adepte. Qu'importe qu'il ne soit rien arrivé ce fameux 24 février. Arnaud a une bonne explication: "Nous avons mal prié"...

Alarmée, l'Adfi alerte la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils). Les renseignements généraux locaux établissent plusieurs rapports. Le dossier est transmis aux gendarmes qui interviennent en mars dernier, prétextant une enquête sur les conditions de vie des enfants. Les adeptes et leurs familles, au total des dizaines de personnes, sont longuement entendus. Sans que les enquêteurs puissent percer à jour les nébuleuses intentions de Néo-Phare.
Abandonnant leurs enfants à des parents, les adeptes plongent alors dans la clandestinité, en se réfugiant dans une maisonnette du Cellier, village pittoresque recroquevillé autour d'une place battue par les vents. "Vivant dans l'autarcie la plus absolue, les couples recomposés ont alors multiplié les rapports sexuels extra-conjugaux jusqu'à ce que certains perdent la tête, explique un observateur. La série noire pouvait alors commencer."

Le 14 juillet dernier, un membre de Néo-Phare se jette sous les roues d'une voiture, à Houdon (Loire-Atlantique), ne supportant plus la séparation de son épouse, enceinte du frère jumeau du gourou. Le lendemain, une autre disciple se jette du haut du château de Clermont, ancienne propriété de Louis de Funès aujourd'hui en vente. La désespérée, grièvement blessée, a été hospitalisée dans un état de délire. Le jour suivant, son mari emprunte à son tour la longue allée bordée de feuillus centenaires menant au domaine et fait lui aussi le saut de l'ange. Survivant, il est brièvement interné. L'enquête sur ces gestes désespérés, diligentée par gendarmes nantais, est désormais close et le dossier transmis au procureur de la République.
"La pression subie par le groupe est à son comble, explique une source policière. Récemment, Néo-Phare s'est partiellement disloqué et le dernier carré, composé d'une demi-douzaine de fanatiques, est désormais retranché dans le pavillon de la Jonelière, chez la belle-mère du gourou." Depuis deux mois, un ballet de policiers et de gendarmes en civil se met en place autour de cette "retraite" où s'organiserait un ultime voyage vers Vénus, pour une fin du monde reprogrammée au 24 octobre prochain, c'est-à-dire au cinquième anniversaire de la mort du père spirituel André Bouguenec.

"Le groupe s'est enfermé dans une logique parfaitement paranoïde et nous craignons une issue tragique", commente un spécialiste des sectes. Pour l'heure, les multiples notes de la DCRG n'ont pu permettre aucune intervention. "Ce voyage vers Vénus rappelle le voyage vers Sirius de l'OTS...", concède de son côté Anouk, en faisant la grimace.

Dans le voisinage du pavillon, l'inquiétude grandit. A l'image de cette retraitée de la banque qui, tout en caressant son caniche noir, s'interroge sur le "comportement bizarre de ces jeunes. Quelques rares fois, je les ai vus sortir dans le jardin et méditer en position du lotus en murmurant. J'espère qu'ils ne vont pas me construire une sorte de Mandarom sous les fenêtres!".

Mais, les forces de l'ordre sont confrontées au "vide juridique" de ce type de dossier. Un officier de gendarmerie admet: "Comme il n'y a ni manipulation d'enfants ni détournement de fonds, on ne peut rien faire. Il faut que des morts surviennent pour intervenir." Reste donc à attendre le 24 octobre. A moins qu'Arnaud et ses derniers fidèles avancent leur aller simple vers Vénus.


  France : Sectes

Réaction de Daniel Groscolas à l'article de VSD

Courriel : 31 août 2002

[Texte intégral]

Je trouve que l'article de Thomas Lardeur donne un juste aperçu des tristes péripéties de la MILS, par contre je suis étonné des déclarations de ce monsieur Alain Osmont actuel secrétaire général de la MILS que je ne connais pas. Comment peut-il défendre l'indéfendable? Pourquoi est-il solidaire de Vivien? Peut-être est ce parce que c'est VIVIEN qui l'a fait nommer? Pour défendre Vivien il tente de jeter le discrédit sur le Docteur Jean-Marie ABGRALL et sur moi même alors que, récemment arrivé à la MILS, il n'a connu ni le docteur ABGRALL ni moi même. La voix de son maître? Décevant pour un ancien magistrat.

Les accusations qu'il formule en ma direction ne sont pas sérieuses: Je suis certain qu'il ignore que c'est moi qui ai pris alors contact avec Vivien pour envisager sa présidence de la MILS (eh oui: l'erreur est humaine! mais je n'en suis pas très fier). En ce qui me concerne j'ai effectivement été préssenti, mais j'ai récusé pour différentes raisons dont celle que j'avais décidé de quitter la région parisienne et de demander ma retraite en 2002 pour résider à 500 kms de Paris avec des projets que je réalise actuellement comme élu local. Qu'il le veuille ou non (mais il n'était pas Secrétaire général de la MILS à cette époque) j'ai écrit au premier ministre L. Jospin pour dénoncer le fonctionnement de la MILS et les pratiques de monsieur Vivien, incompatibles avec l'idéal que nous défendons; je terminais en indiquant que je ne pouvais cautionner, par ma présence, le fonctionnement de la MILS . Le renouvellement du conseil d'orientation de la MILS intervenait dans les semaines suivantes, je n'ai donc, sur ma demande, pas été reconduit mais j'ai été confirmé comme responsable de la lutte contre les tentatives des sectes dans le domaine de l'Education par le Ministre de l'Education nationale. Si le gouvernement avait voulu m'éliminer je n'aurais pas été confirmé dans cette responsabilité. Tels sont les faits, n'en déplaise au défenseur de monsieur Vivien.

Les déclarations de ce monsieur sont tout aussi choquantes en ce qui concerne J.M. ABGRALL: il n'a pas attendu la MILS pour écrire des ouvrages qui font référence sur les sectes. La MILS n'a jamais été en mesure de donner la moindre information: elle a été détournée au service de monsieur Vivien. Le docteur ABGRALL a été éliminé parce que sa notoriété indisposait monsieur VIVIEN. Les sectes dans tout cela? Je pense que les dérives de monsieur VIVIEN et de ses affidés ont fait, hélas, en réalité le jeu des sectes qui ont été ravies de pouvoir dénoncer cette triste réalité. IL EST TEMPS DE SE REPRENDRE, toutes ces polémiques servent les sectes.

Daniel GROSCOLAS


  Suisse : Sectes

L'Observatoire des sectes a déja traite quarante dossiers

La tribune de Genève: 31 août 2002 par Valerie Duby

[Texte intégral]

Contre la diabolisation de ces mouvements, le Centre d'information sur les croyances (CIC) prône neutralité et rigueur.

Les murs sont blancs. Pour ainsi dire immaculés. Au numéro 27, du boulevard Helvétique, le CIC (Centre intercantonal d'information sur les croyances et sur les activités des groupements à caractère religieux, spirituel ou ésotérique), a pris possession des anciens locaux du Droit des pauvres. Ce service, créé par le canton de Genève a l'initiative du Département de justice et police et de la sécurité (DJPS) et constitué en Fondation, est en fonction depuis la mi-mai dernier. "Il est gratuit", précise Nathalie Narbel. A 34 ans, la directrice du CIC a pris la tête d'un bureau né de l'audit réalisé en 1997 par l'avocat Francois Bellanger suite aux drames de l'Ordre du temple solaire (OTS) en 1994.

"Tout était a faire", remarque Nathalie Narbel qui travaille à temps partiel avec une sociologue, Brigitte Knobel. Y compris a redéfinir sa vocation, car Internet répond souvent à une demande d'informations qui s'est un peu tarie. Le budget du CIC ? Deux cent cinquante mille francs. Une somme repartie entre les cantons du Valais, de Vaud et du Tessin, Genève étant le plus gros pourvoyeur de fonds.

"Une info objective"

Licenciée en philosophie et en histoire des religions, ayant travaille pour l'Église reformée, Nathalie Narbel le dit d'emblée: "Ici, nous ne parlons pas de sectes. Mais de minorités religieuses." Dans les locaux du CIC, on ne trouve pas pour l'instant de centre de documentation sur les différents mouvements entre 150 et 180 recensés en Suisse romande. Les gens téléphonent ou viennent poser des questions sur tel ou tel organisme: églises évangéliques, méthodes de développement personnel ou sectes plus connues telles que la Scientologie, etc. Depuis que le CIC fonctionne, il a traite environ 40 demandes. "Il faut comprendre que notre travail ne consiste pas a dire si telle ou telle entité est dangereuse ou non. Notre information se veut objective: les gens ont le droit de croire ce qu'ils veulent tant que la loi n'est pas transgressée. Notre mission consiste a informer car l'on a souvent peur de ce que l'on ne connaît pas."

En cas de nécessité, le CIC oriente les personnes vers différents services (assistant social, centre LAVI, éventuellement police) ou associations de défense de victimes (ASDFI ou GPFI). La méthode de travail du CIC "sans aucun parti pris" est la suivante: analyse du groupement, recherche de littérature scientifique et d'articles de presse, points de vue des associations de défense des victimes. "Nous travaillons beaucoup en réseau. Sur le plan national et international. Nous allons aussi a la rencontre des mouvements religieux qui peuvent, s'ils le désirent, répondre a un questionnaire relatif a leur structure et a leur doctrine. Généralement, ils sont d'accord." Une fois ces recherches effectuées, les réponses sont adressées par écrit aux demandeurs.

Mouvements méfiants

On le voit, l'attitude du CIC se veut résolument neutre. Dépassionnée."Avec son rapport sur les sectes de 1996 dans lequel on trouvait un peu tout et n'importe quoi, la France a eu jusqu'ici une attitude relativement répressive", estime la directrice. A l'oppose, les Etats-Unis prônent une liberté de conscience pour ainsi dire totale. "A Genève, nous sommes entre les deux. Encore une fois, nous ne sommes pas la pour chasser les sectes. Nous faisons de l'information. La diabolisation de certains mouvements est tout a fait contre-productive", commente Madame Narbel. Justement. Alors que les drames de l'OTS avaient eu pour conséquence une prolifération d'informations sur de nombreux mouvements, on a l'impression, aujourd'hui, que les sectes sont un peu retombées dans l'oubli. A ce sujet, Nathalie Narbel émet une hypothèse: "Il faut se rendre compte que la liste françaises a engendré des réflexes de défense de certains mouvements qui ont eu peur. Ils se sont renfermés, sont devenus prudents et méfiants. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'existent plus."

CIC, 27, bd Helvétique, 1207 Genève. Tel. (022) 735 47 50. Fax: (022) 840 08 58. site internet: http://www.cic-info.ch

Commentaire :

1) "Ne pas prendre parti ?" Lorsqu'on voit les dégâts subis par les victimes de sectes, on ne peut que prendre parti mais évidemment encore faut-il prendre connaissance de l'état dans lequel se trouvent les victimes.
2) "Ici, nous ne parlons pas de sectes. Mais de minorités religieuses." Minorités religieuses ? Par exemple: Néo Phare, la Scientologie, l'Energie universelle, Raël, Aum...etc
3) "...les gens ont le droit de croire ce qu'ils veulent tant que la loi n'est pas transgressée" Les machinations mises en place par les sectes pour attirer leurs adeptes, les fausses promesses, les buts réèls non avoués ne constituent donc pas une transgresseion de la loi !
4) " "Il faut se rendre compte que la liste françaises a engendré des réflexes de défense de certains mouvements qui ont eu peur. Ils se sont renfermés, sont devenus prudents et méfiants". La liste française a permis aussi et surtout une prise de conscience de la population sur le phénomène sectaire et si certains mouvements ont eu peur, on ne peut tout de même pas le regretter, s'ils sont devenus prudents et méfiants, c'est un point de vue, ce n'est pas pour autant que les sectes ont cessé leur recrutement !
5) Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'existent plus." ouf... j'ai eu peur !

Mathieu Ph Cossu


  Suisse : Sectes

Bénévoles, les associations accueillent toujours les victimes

La tribune de Genève: 31 août 2002 par Valerie Duby

[Texte intégral]

La mission du CIC ne consiste pas a être a l'écoute des victimes. D'abord pressenti pour faire ce travail difficile, le centre LAVI n'a pas été retenu. Ce sont donc les associations de défense de victimes qui continuent, bénévolement, à assumer cette activité."Nous recevons toujours des familles, inquiètes parce que l'un des leurs appartient a tel ou tel mouvement a caractère sectaire", explique Daniele Muller, présidente de l'ASDFI (Association suisse pour la défense des familles et de l'individu).

"Outre les informations que nous procurons, nous offrons un soutien psychologique. Souvent, ces personnes nous demandent quel comportement adopter face aux membres de leur famille", poursuit Madame Muller.

En deux ans, le nombre d'appels a l'ASDFI a diminue d'environ trente pour cent. L'explication? L'accès facilite a l'information par le biais d'Internet et le fait qu'aucun drame style OTS ne se soit reproduit. "Nous constatons aussi que les demandes de renseignements ne concernent plus les grands mouvements connus mais plutôt les thérapies New Age de même que les groupes chrétiens", conclut la présidente de l'ASDFI.

Quatre questions a Me Francois Bellanger, président du Conseil de Fondation du CIC.

- Des différents projets présentes ayant trait aux minorités religieuses sous l'ère Ramseyer, le CIC est-il finalement le seul a avoir abouti?
- Oui, mais c'est celui qui me tient le plus à coeur. L'information est un outil essentiel de prévention et de tolérance.
- Le centre correspond-il a vos attentes?
- Tout à fait. Fonctionnant avec une structure relativement légère, il est très bien conçu et aborde de manière objective les questions. Les réponses qui sont faites sont scientifiques. Elles s'adressent au public.
- Oui, mais ce sont pourtant les associations, telle l'ASDFI, qui font le travail d'écoute des victimes...
- Effectivement. Et il faut être reconnaissant pour tout le travail qu'elles effectuent. Je reste néanmoins persuadé qu'il est essentiel de séparer information et aide aux victimes. L'activité de ces associations mérite bien entendu d'être soutenue.
- L'avenir du CIC?
- Il a toujours été convenu que le centre vivrait une période test de trois ans. A l'issue de cette période, nous réexaminerons le dossier. J'espère que le résultat sera satisfaisant. Mais je suis sûr que cela sera le cas! Nous verrons alors s'il est opportun d'augmenter le budget et de renforcer l'équipe.


  Suisse : Sectes

Le "machin" est là Et alors?

La tribune de Genève: 31 août 2002 par Alain Dupraz

[Texte intégral}

Le CIC est donc sur pied. Huit ans après la tragédie de l'Ordre du Temple solaire (qui a provoque la mort violente de 69adultes et enfants), le "fruit" de l'émotion soulevée apparaît, après une pénible et longue gestation, bien malingre: un bureau, deux employées à temps partiel, quelques livres. Il est censé informer les personnes qui le désirent sur les mouvements religieux, minoritaires et autres, mais surtout pas d'avertir d'un éventuel danger, car le CIC est neutre et entend le rester, d'après les déclarations de sa directrice.

A ce stade, il aurait mieux valu ne rien faire du tout. Cela aurait épargné de l'énergie au politique et de l'argent aux contribuables. Car on ne voit pas très bien a quoi sert ce CIC-là, dont l'activité n'est d'ailleurs pas débordante: ouvert au début de l'année, il a "traité une quarantaine de cas"...

"Le CIC sera-t-il un "machin" étatique de plus?" demandait-on dans ce journal lors de sa présentation en novembre dernier. La réponse est oui. Plus que la pauvreté de ses moyens, c'est l'insignifiance de ses ambitions qui déconcerte: informer dans une stricte neutralité. Ce n'est pas vraiment ce qu'on était en droit d'attendre après la catastrophe humaine de l'OTS. Bien sur, la critique est facile. Mais quand même. Les raeliens et les prêtres catholiques se disputent devant les tribunaux. Les scientologues écrivent directement aux enseignants. Le fanatisme religieux fait des victimes chaque semaine sur la planète. Et le CIC, pourtant né d'une excellente intention, se tourne les pouces.

Cette inactivité démontre que la prévention des problèmes, voire des drames que peut provoquer l'intolérance religieuse ou le comportement sectaire est ailleurs. Mais ou?