Actualités sur les sectes en mars 2001

Sectes La corruption et la secte interdite Falungong
CRC (*) " Papa, j'ai fait la sottise, châtiez-moi."
Falungong Le Falungong, "instrument" des ennemis de la Chine
Scientologie (*) Ciel ! des menaces scientologues
OTS Une expertise privée très contestée, présentée par la défense
Sectes Des familles dénoncent des "dérives sectaires" au sein de l'église catholique

Sectes

Dérives sectaires dans l'Eglise: des familles reçues par Mgr Billé vendredi
Ordre du temple Solaire (OTS) Faut-il rouvrir l'instruction de l'affaire dite de "l'Ordre du Temple solaire"?
Scientologie L'Eglise de Scientologie se pose en victime
Le Mandarom Requête du Mandarom rejetée par le Conseil d'Etat
Sectes Huit mois fermes pour avoir privé sa fille de traitement anti paludéen
Sectes Un père part en guerre contre les publications sataniques
Mormons (*) Un discours extrêmiste
Raël Prison ferme ou avec sursis pour quatre Raéliens
Eglise du Christ (*) La souffrance des parents d'adeptes de l'Eglise du Christ
Sectes Les protestants veulent faire évoluer la loi sur les associations cultuelles
Témoins de Jéhovah (*) (U.S.A) La conduite des témoins de jéhovah envers les pédophiles pose problème
Aum Le procès du gourou de la secte Aoum pourrait être remis en question
Scientologie Onze scientologues perdent leur procès contre Me Morice et Janine Tavernier
Raël Les Raéliens ne feront pas de conférence
Scientologie (*) Procès sciantologues contre UNADFI et autres
Rétablissement des dix commandements de Dieu Un an après le massacre de Kanungu mystère sur les leaders de la secte
Anthroposophie Une menace de fermeture pèse sur les écoles Rudolf-Steiner
Tabitha's Place Un couple membre d'une secte devant les assises pour la mort de son bébé
Scientologie

Tom Cruise quitte l'Église de scientologie

Scientologie Information démentie
Sectes Une responsable d'une secte bouddhiste s'immole par le feu
Scientologie Un site menacé par la Scientologie
Falungong Les 5 religions en Chine condamnent sévèrement la secte Falungong
Intégrisme Le Vatican confirme une reprise de dialogue avec les intégristes
Tabitha's Place La communauté a-t-elle fermé les yeux ?
Tabitha's Place Mort d'un enfant : 6 ans de réclusion contre les parents membres d'une secte
  22a
Scientologie La scientologie s'expose au grand jour
ICC (International Christian Center) Un pasteur poursuivi pour viol, son église apparentée à une secte
IVI (*) Une secte en presqu'île de crozon
Fraternité Blanche Universelle Une conception très physionomiste de l'intelligence
Raël Raël fonde l'ICCACI
Ordre du temple Solaire (OTS) Nouveau coup de tonnerre dans l'affaire de l'Ordre du temple solaire
Roses-Croix d'or Une simple question de vocabulaire
Scientologie Couronnement du film "Battlefield Earth"
Scientologie Bob Minton a gagné son procès en diffamation en Allemagne
Ordre du Temple Solaire (OTS) Les sectes à "Zone Interdite" - M6 à Montbard
Raël Clonage des êtres humains : des parlementaires américains, inquiets
Raël Le président américain est prêt à oeuvrer avec le Congrès pour interdire la recherche sur le clonage humain
Raël Clonage humain : lettre d'avertissement de la FDA aux Raëliens
Raël La société Clonaid, liée à la secte des Raëliens, a commencé ses travaux
Raël Le clonage humain serait un "désastre", selon des scientifiques
Raël On ne joue pas avec l'embryon
Au coeur de la communication (ACC) Les salariés de ESSOR gagnent en appel
Raël Raël et son projet secret de clonage humain affolent le Congrès américain

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.



   Chine : Corruption et Sectes

La corruption et la secte interdite Falungong

AFP, 2 mars 2001 par Elisabeth Zingg.

[Texte intégral]

La corruption et la secte interdite Falungong devraient figurer en bonne place des discussions des députés chinois qui ouvrent lundi leur grand-messe annuelle, sur fond de grandes manoeuvres politiques intervenant à 18 mois de la retraite théorique des dirigeants actuels.

Près de 3.000 députés ont commencé à arriver à Pékin pour une session plénière de l'Assemblée Nationale Populaire (ANP-parlement) dont le rôle essentiel consiste à avaliser des décisions prises au préalable par le parti communiste.

Mais au delà de cette fonction purement ratificative, les députés ont, au fil des années, pris l'habitude de faire entendre quelques récriminations sur des sujets populaires comme l'incapacité des autorités à juguler la corruption. Ils devraient en revanche s'abstenir de toute critique majeure sur la répression menée par le régime contre la secte Falungong, interdite en 1999, même si des dissensions ont commencé à apparaître sur ce sujet parmi les dirigeants, estiment plusieurs diplomates en poste à Pékin. "Des sensibilités différentes pourraient s'exprimer, notamment en ce qui concerne les délégués de Hong Kong, mais dans l'ensemble l'unité devrait prédominer" a averti un diplomate occidental.

Selon des indications concordantes, la nécessité de présenter une direction unie d'ici au 16ème Congrès du parti, prévu pour l'automne 2002, aurait été réaffirmée lors d'une réunion élargie du bureau politique le mois dernier, à laquelle assistaient notamment les principaux responsables provinciaux. La hiérarchie du régime doit en principe faire l'objet d'un renouvellement de fond lors de ce congrès, à l'issue duquel les trois premiers personnages du régime sont censés prendre leur retraite.

Atteints par la limite d'âge, le président Jiang Zemin, le président du parlement Li Peng et le premier ministre Zhu Rongji doivent, selon le scénario mis en place en 1997, passer la main à la "quatrième génération" de dirigeants communistes centrée autour de l'actuel vice-président Hu Jintao, 57 ans. Mais si M. Hu est quasiment assuré de remplacer M. Jiang, l'incertitude subsiste sur les prétendants aux deux autres postes-clés. Juste avant l'ouverture de la session parlementaire, le comité permanent de l'ANP a approuvé un mini-remaniement ministériel, qui s'est traduit par la nomination de Li Rongrong, 57 ans, un proche du premier ministre Zhu Rongji à la tête de la commission chargée de la délicate restructuration des entreprises publiques[.....].

 



   Chine : Falungong

Le Falungong, "instrument" des ennemis de la Chine

AFP, 5 mars 2001 par Elisabeth Zingg.

[Texte intégral]

PEKIN Le premier ministre chinois Zhu Rongji a annoncé lundi la poursuite de la répression contre la secte interdite Falungong, qu'il a accusée d'être un instrument au service des forces "ennemies" de la Chine. "Elle est l'instrument dont se servent les forces ennemies pour s'opposer, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, à notre Etat socialiste", a déclaré M. Zhu dans un discours prononcé à l'ouverture de la session annuelle plénière de l'Assemblée nationale populaire (ANP - le parlement chinois).

Prenant la parole devant 2.870 députés, M. Zhu a réclamé des sanctions sévères contre les responsables du Falungong, tout en préconisant une attitude plus clémente face aux membres ordinaires de la secte d'inspiration bouddhiste. "Nous devons punir sévèrement la petite poignée de criminels tout en faisant des efforts pour rallier, éduquer et sauver la grande majorité des autres qui sont désorientés" a dit M. Zhu.

Interdite en juillet 1999 après avoir défié le régime en organisant une manifestation monstre à Pékin trois mois plus tôt, la secte fait l'objet d'une répression féroce, qui s'est déjà traduite par des dizaines de milliers d'interpellations.

Plusieurs centaines de responsables ont été condamnés à de longues peines de prison, les dernières en date remontant à jeudi dernier, lorsque 37 responsables se sont vus infliger des peines allant de 3 à 10 ans de prison par des tribunaux de Pékin.

M. Zhu a également a insisté sur la nécessité de combattre légalement "les activités séparatistes nationales, les forces religieuses extrémistes, les actes de violence et de terrorisme et les sectes hérétiques et toutes les activités illégales menées sous le couvert de la religion".

D'importantes forces de police étaient présentes lundi dans le centre de Pékin pour éviter toute manifestation du Falungong, qui profite généralement des grandes fêtes du calendrier chinois, mais également de réunions comme celles du parlement pour protester contre la répression dont elle fait l'objet.

L'immolation par le feu de cinq adeptes en janvier dernier a relancé une vive campagne de dénonciation dans la presse officielle, qui reproche la secte d'être responsable du décès de 1.660 personnes, dont plus de 200 se seraient donné la mort pour atteindre "le nirvana".

Le gouvernement chinois considère le Falungong, qui revendique 70 millions d'adhérents, comme la plus grande menace contre le parti communiste depuis le mouvement pro-démocratique de 1989.


   France : Ordre du Temple Solaire

Une expertise privée très contestée, présentée par la défense

AFP, 7 mars 2001 par Jacques Guillon
[Texte intégral]
GRENOBLE - A 40 jours de l'ouverture à Grenoble du procès de Michel Tabachnick dans le cadre du présumé suicide collectif de membres l'Ordre du Temple Solaire (OTS), l'annonce jeudi sur France Inter des résultats d'une expertise non officielle accréditant la piste de tueurs qui auraient échappé au massacre, a provoqué la stupéfaction à Grenoble.

Un expert de Dijon, Gilbert Lavoué, a réalisé des expertises à la demande d'Alain Leclerc, avocat de la famille Vuarnet, dont un membre a été retrouvé mort le 23 décembre 1995 avec quinze adeptes dans une forêt du Vercors.

Selon M. Lavoué, de la terre prélevée à l'endroit du bûcher contiendrait "deux fois plus de phosphore" que de la terre prélevée à 300 m du drame. Comme ce phosphore, produit difficile à manier, "n'a pas pu être manipulé par les membres de l'OTS eux même, cela laisserait penser qu'ils ont tous été assassinés par des personnes extérieures au groupe", a expliqué France Inter.

S'appuyant sur cette expertise, Me Leclerc, demande le report du procès, "la réouverture de l'instruction avec un juge différent du juge Luc Fontaine" car l'instruction du procès "a été mal faite, sans expertise sérieuse et orientée", a-t-il déclaré à l'AFP.

Cette affirmation a fait bondir le commandant de gendarmerie Patrick Touron, chimiste analyste, qui a réalisé l'expertise officielle, contestée par Me Leclerc.

"Nous sommes chargés de phosphore"

"Notre ADN contient des éléments phosphatés. Nous sommes chargés de phosphore. Il y a eu une reconstitution sur les lieux du bûcher avec 16 cochons brûlés pour étudier les problèmes de combustion. Cela constitue un apport de phosphore qui peut expliquer le doublement trouvé par M. Lavoué", a-t-il expliqué à l'AFP. "Une proportion de deux fois plus ne veut rien dire en chimie, si on avait utilisé du phosphore, on en aurait trouvé 50 ou 100 fois plus 5 ans après", déclare M. Touron, ajoutant que M. Lavoué avait déjà évoqué l'utilisation de phosphore pour expliquer une série de 22 incendies volontaires à Moirans la Montagne (Jura). "L'incendiaire arrêté avait avoué utiliser un briquet et du papier", a ajouté M. Touron.

Le Procureur de la république de Grenoble, Xavier Richaud, reconnaît que Me Leclerc avait fait "des demandes d'actes complémentaires à des fins d'expertises qui ont toutes été refusées par le juge d'instruction, décision confirmée par la chambre d'instruction, considérant que les expertises effectuées dans le cadre de l'information judiciaire étaient suffisantes"

Le procureur s'étonne que les "parties civiles n'aient pas interjeté appel de l'ordonnance de non-lieu concernant les crimes, rendue en juillet 2000", s'ils n'étaient pas d'accord.

Me Joëlle Vernay, représentant l'Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu (UNADFI), une association de lutte contre les sectes estime qu'elle "ne connait d'expertises valables que celles ordonnées par le juge d'instruction, dont le rapport est débattu contradictoirement pendant la procédure". "La procédure engagée semble avoir pour but de retarder à tout prix le moment ou la vérité apparaîtra publiquement", estime t-elle citant "des lettres adressées aux rédactions des journaux contenant de pseudo-informations par des personnes qui cherchent autre chose que la vérité dans ce dossier".

Le procès du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnick, accusé de "participation à une association de malfaiteurs" se déroulera devant le tribunal correctionnel de Grenoble du 17 au 30 avril. Agé de 57 ans, Michel Tabachnick, soupçonné d'avoir été l'un des dirigeants de la secte, ce qu'il nie depuis le début de l'enquête, est la seule personne poursuivie dans cette affaire.


   France : Sectes

Des familles dénoncent des "dérives sectaires" au sein de l'église catholique

AFP, 7 mars 2001 par Martine Noailles

[Texte intégral]

Abus de pouvoir, exploitation de la vulnérabilité des adeptes, rupture des liens familiaux voire mauvais traitements: ces traits propres aux mouvements sectaires existent aussi dans certaines communautés religieuses de l'Eglise catholique, accusent des proches de victimes.

Regroupés dans l'association vie religieuse et familles (AVREF), ils ont déjà alerté à plusieurs reprises les évêques sur ces "dérives" et doivent une nouvelle fois rencontrer vendredi, à leur demande, le président de la conférence épiscopale Mgr Louis-Marie Billé.

Parmi les exemples cités par l'AVREF, le cas d'une jeune fille psychologiquement fragile "maintenue sous emprise spirituelle par le biais de prétendues apparitions". La supérieure de la communauté "des petites soeurs de Béthleem" "a fini par avouer que ces prétendues révélations avaient été inventées par elle", raconte l'association.
Autre histoire, celle d'une jeune fille partie pour une retraite spirituelle et dont les parents apprennent, deux semaines plus tard, qu'elle a "pris l'habit". Avant de la "récupérer" après huit mois d'efforts, ils ne la verront plus qu'encadrée par trois religieuses et apprendront que durant son séjour, elle n'avait bénéficié d'aucune couverture sociale.

Même s'ils sont minoritaires, ces cas rencontrés surtout dans des "communautés nouvelles" inspirées du mouvement charismatique témoignent d'un manque de discernement de l'institution ecclésiastique dans la reconnaissance et le contrôle de ces communautés, estime l'AVREF.

Au ban des accusés figurent notamment la communauté des "petites soeurs de la compassion, d'Israël et de Saint-Jean", fondée en 1975 par une religieuse d'origine hongroise, Mère Myriam, et reconnue par l'ancien archevêque de Lyon Mgr Albert Decourtray. La communauté, rattachée à la famille de Saint-Jean (les "petits gris", une communauté d'hommes rassemblant 514 religieux) compte une quarantaine de soeurs.

Des témoins ont dénoncé les actes de violence verbale et physique dont se serait rendue coupable mère Myriam.

L'hebdomadaire catholique La Vie a consacré récemment un dossier aux "gourous dans les couvents" évoquant largement cette communauté et quelques autres. Cette enquête lui a valu un abondant courrier, soit pour apporter d'autres témoignages, soit pour s'indigner qu'un journal catholique "tire à boulets rouges" sur l'Eglise.

Dans son "forum des lecteurs" cette semaine, La Vie publie une lettre de l'Abbé Pierre qui salue le "courage" de l'hebdomadaire.

Félicitations également de l'ancien évêque d'Autun, Mgr Armand Le Bourgeois, qui avait refusé de reconnaître la communauté de Mère Myriam.

Pour l'instant, l'épiscopat n'a pas souhaité réagir à ces révélations et on indiquait mercredi à l'archevêché de Lyon (celui de Mgr Billé) que la rencontre de vendredi est de caractère "privé". Cependant pour la première fois en janvier dernier, une voix autorisée dans l'Eglise, celle de Mgr Jean Vernette, le prêtre en charge du service national "pastorale, sectes et nouvelles croyances" a reconnu que des "dérives sectaires" pouvaient exister dans certains mouvements. Mgr Vernette appelait à la mise en place de "médiations" par l'autorité écclésiale tout en reconnaissant qu'en cas de délit, la justice devait être saisie.


   France : Sectes

Dérives sectaires dans l'Eglise: des familles reçues par Mgr Billé vendredi

AFP, 7 mars 2001 par Martine Noailles

[Texte intégral]

L'association "vie religieuse et familles" (AVREF) qui regroupe des familles dénonçant des "dérives sectaires dans l'Eglise" sera reçue vendredi à Lyon par le cardinal Louis-Marie Billé, archevêque de Lyon président de la conférence des évêques de France, a-t-on appris auprès d'elle.

L'AVREF a écrit à plusieurs reprises aux évêques pour attirer leur attention sur "les dérives sectaires qui, parfois, peuvent apparaître dans certaines communautés religieuses reconnues par l'Eglise". L'existence de telles "dérives" a été reconnue pour la première fois publiquement à la mi-janvier par le prêtre chargé par l'épiscopat de suivre le dossier des sectes, Mgr Jean Vernette.

Mgr Billé, que l'AFP a tenté de joindre mercredi, n'a pas souhaité réagir pour l'instant.

La rencontre de vendredi est "de caractère privé", a précisé son secrétariat.


   France : Ordre du Temple Solaire (O.T.S)

Faut-il rouvrir l'instruction de l'affaire dite de "l'Ordre du Temple solaire"?

Libération , 8 mars 2001

 

C'est en tout cas le désir qu'exprimait hier Alain Leclerc, avocat de l'ancien champion de ski Alain Vuarnet, père et mari de deux des victimes.

Les deux hommes sont en effet à l'origine d'une expertise qui, affirme l'avocat, "apporte des éléments nouveaux très importants".

Depuis juillet dernier, l'instruction est close et la date du procès est connue. Il doit s'ouvrir le 17 avril prochain à Grenoble (Isère), dans l'ancien musée de Peinture transformé pour l'occasion en salle d'audience.

Une centaine de témoins devraient être entendus.

Transit vers Sirius.

Le 16 décembre 1995, un promeneur découvre les corps carbonisés de seize personnes, dont trois enfants, au cour du massif du Vercors. Une clairière enfouie dans un vallon connu sous le nom de "trou de l'Enfer". Treize d'entre elles sont membres de l'Ordre du Temple solaire, une secte dont 58 personnes ont déjà péri au cours de suicides collectifs en Suisse et au Canada en 1994. Dont les deux maîtres de l'OTS, Joseph Di Mambro et le docteur Luc Jouret, qui avaient alors effectué "leur transit vers Sirius", selon la terminologie de la secte.

Ils laissent une consigne aux survivants: "Rejoignez-nous dans le monde supérieur."

Les premiers éléments de l'enquête vont confirmer cette thèse: les seize morts du Vercors ont volontairement rejoints leurs maîtres. Sous l'effet de sédatifs combinés, Rohypnol notamment, quatorze des victimes se seraient laissé exécuter au revolver par Jean-Luc Lardanchet, un policier, et André Friedli, un architecte suisse. Les deux hommes auraient ensuite placé les corps en étoile, les auraient recouverts de branchages, arrosés d'essence. Ils auraient allumé le brasier avant de se suicider à leur tour, en se laissant tomber dans le feu.

Cette thèse mécontente aussitôt certaines parties civiles, qui n'admettent pas l'idée que leurs proches aient pu se suicider. La théorie d'un "complot" et d'intervenants extérieurs est distillée par certains protagonistes du dossier. Elle est confortée par le fatras ésotérique qui nimbe cette affaire.

Au fil des pages de l'instruction, on rencontre des personnages qui ouvrent, de façon souvent occultes, dans des groupes comme le puissant Amorc (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix), la GLTS-Opéra (Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra) et même la loge P2 italienne.

La plupart des initiateurs de l'Ordre du Temple solaire ont longuement fréquenté ces groupes. D'où l'impression tenace de beaucoup d'enquêteurs que l'OTS était une excroissance de ces groupes.

De là à imaginer que les derniers membres de la secte ont été "éliminés" par des barbouzes d'Etat, il y a un pas que certains ont visiblement franchi. C'est le cas de l'avocat Alain Leclerc qui, affirme-t-il, "y a toujours cru".

Expertises.

  1. Depuis le début de l'enquête, cet avocat, qui serait lui-même membre de la loge Opera, a multiplié les demandes d'actes, les recours, allant jusqu'à demander le dessaisissement du juge Fontaine, qui a conduit l'instruction. En vain. Depuis hier, Alain Leclerc brandit le prérapport d'expertise du professeur Gilbert Lavoué, expert en incendie auprès de la cour d'appel de Dijon, qu'il a lui-même commandité. Sa mission, retrouver des traces de napalm ou de phosphore dans le sol sous le brasier. "Aucune trace d'acide laurique n'a été décelée, indique-t-il. On doit donc en conclure que le napalm n'a pas été utilisé."

    Il en va tout autrement du phosphore: "Il faudrait des kilogrammes d'os, voire des dizaines de kilogrammes de squelettes, pour expliquer la teneur en phosphore des six échantillons prélevés [...]. Il reste donc l'hypothèse d'un produit à base de phosphore, hautement pyrophorique (inflammable, ndlr)."

    Pour l'avocat, c'est la preuve que des "spécialistes en explosifs" sont intervenus.

    C'est tirer très loin les conclusions de l'expert. Contacté par Libération, celui-ci indique qu'"il a pu y avoir un napalm dopé au phosphore fabriqué à partir de corps gras non usuels, mais aussi un phosphate mélangé à de l'essence". Du phosphate, autrement dit du désherbant.

    Une seule personne fait l'objet d'une accusation dans le procès tel qu'il est alors prévu. Michel Tabachnick, compositeur et chef d'orchestre, mais aussi "idéologue" de la secte, est renvoyé pour "participation à une association de malfaiteurs".


       Belgique : Scientologie

    L'Eglise de Scientologie se pose en victime

    La Meuse, 9 mars 2001 par E.Mathieu

    [Texte intégral]

    L'Eglise de Scientologie a déposé plainte contre la Belgique auprès du Haut Commissaire de l'ONU aux Droits de l'Homme et du Rapporteur spécial pour la liberté de religion et de croyance.

    Dans cette plainte de 16 pages, l'Eglise de Scientologie affirme être victime d'une campagne d'intimidation et de harcèlement de la part des autorités belges.

    En cause, l'instruction menée par le juge d'instruction bruxellois Jean-Claude Van Espen suite à une plainte pour escroquerie déposée en 1997 par une ancienne adepte de l'Eglise de scientologie de Belgique. Dans le cadre de cette enquête, 25 perquisitions avaient été menées un peu partout dans le pays, au siège central de l'Eglise, rue du Prince Royal à Ixelles et dans une série de sociétés commerciales gravitant autour de la secte. "Lors de ces perquisitions, 2.000 à 2.500 dossiers ont été saisis par la justice. Il s'agit de dossiers détenus par les ministres de l'Eglise qui retraçent la progression spirituelle de chaque paroissien. Ces dossiers sont constitués par les ministres avec le consentement du paroissien. Nous réclamons la restitution de ces dossiers. Le fait que ces dossiers soient détenus par la justice empêche matériellement les paroissiens de pratiquer leur religion. C'est une violation de la liberté de culte", affirme M. Bromberg du Bureau Européen des droits de l'Homme et des Affaires publiques de l'Eglise de scientologie.

    Il faut dire que les adeptes de Ron Hubbard ont reçu dernièrement le soutien du Département d'Etat des Etats-Unis, qui a épinglé la Belgique pour "entraves à la liberté religieuse" dans son dernier rapport sur les Droits de l'Homme. Ce rapport critiquait les perquisitions effectuées dans les sièges de l'Eglise de Scientologie ainsi que le refus des autorités belges d'accorder des visas aux missionaires de l'Eglise de Jésus Christ des Saints du Dernier Jour.

    Manifestement, les Américains n'ont pas du tout la même conception de la liberté de culte que nous. Ils ne souffrent aucune entrave à la liberté de culte, même lorsqu'il s'agit d'une secte.

    Dans le rapport sur la liberté religieuse dans le monde du département d'Etat des USA, on peut lire: "D'autres gouvernements encore- souvent démocratiques ou qui aspirent à la démocratie- ont adopté des lois ou des politiques discriminatoires qui accordent des préférences aux religions favorisées mais qui désavantagent les autres, ce qui contrevient aux instruments internationaux. Certains Etats démocratiques ont mis en place des politiques qui ont pour effet de mettre à l'index les religions minoritaires, celles-ci étant assimilées de manière non sélectives et à tort à des "sectes" ou à des "cultes" dangereux".

    Cette interprétation extrêmement large de la liberté de culte laisse libre cours à toutes les dérives comme la mort de 80 Davidiens adeptes du gourou David Koresh à Waco.


       France : Le Mandarom

    Requête du Mandarom rejetée par le Conseil d'Etat

    LE CONSEIL D'ETAT Statuant au contentieux N° 211419

    ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT

    M. Herondart, Rapporteur Mme Maugüé, Commissaire du Gouvernement

    Séance du 9 mars 2001 Lecture du 30 mars 2001

    REPUBLIQUE FRANÇAISE

    AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

    Le Conseil d'Etat statuant au contentieux (Section du contentieux, 10e et 9e sous-sections réunies)

    Sur le rapport de la 10e sous-section de la Section du contentieux Vu la requête, enregistrée le 10 août 1999 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présentée pour l'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT, dont le siège est à Castellane (04120) ; l'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT demande au Conseil d'Etat :

    1°) d'annuler le rapport de la commission d'enquête sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes, ainsi que sur leurs activités économiques et leurs relations avec les milieux économiques et financier enregistré le 10 juin 1999 à la Présidence de l'Assemblée nationale en tant qu'il classe l'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT parmi les sectes ;
    2°) d'enjoindre à l'Assemblée nationale, sous astreinte de 10 000 F, de faire cesser la diffusion de ce rapport ;
    3°) de condamner l'Assemblée nationale à lui verser une somme de 30 000 F au titre de l'article 75-I de la loi du 10 juillet 1991 ;

    Vu les autres pièces du dossier ;
    Vu l'ordonnance n° 58-1100 modifiée du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires ;
    Vu le code de justice administrative ;

    Après avoir entendu en audience publique :
    - le rapport de M. Herondart, Auditeur,
    - les observations de Me Roue-Villeneuve, avocat de l'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT et de Me Guinard, avocat du président de l'Assemblée nationale,
    - les conclusions de Mme Maugüé, Commissaire du gouvernement ;

    Considérant que la requête de l'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT est dirigée contre le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes ainsi que sur leurs activités économiques et leurs relations avec les milieux économiques et financiers en tant que ce rapport la classe parmi les mouvements sectaires ;
    Considérant qu'un rapport d'enquête parlementaire n'a pas le caractère d'un acte administratif susceptible d'être déféré au juge de l'excès de pouvoir ; que la requête de l'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT ne peut, dès lors, qu'être rejetée ;
    Sur les conclusions relatives aux frais exposés et non compris dans les dépens :
    Considérant que les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que l'association requérante reçoive une somme au titre des frais non compris dans les dépens qu'elle a exposés ; qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de la condamner à verser la somme de 23 520 F que le président de l'Assemblée nationale demande en remboursement des frais de même nature qu'il a exposés ;

    DÉCIDE :

    Article ler : La requête de l'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT est rejetée.
    Article 2 : L'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT est condamnée à verser à l'État (Assemblée nationale) la somme de 23 520 F au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
    Article 3 : La présente décision sera notifiée à L'ASSOCIATION DU VAJRA TRIOMPHANT au président de l'Assemblée nationale, au Premier ministre et au ministre de l'intérieur.


       France : Sectes

    Huit mois fermes pour avoir privé sa fille de traitement anti paludéen

    La Provence 10 mars 2001

    [Texte intégral]

    Le tribunal correctionnel de Valence a condamné un père qui avait refusé de donner à sa fille de 13 ans un traitement antipaludéen avant un séjour à Madagascar à l'automne 1999, où elle a contracté le paludisme.

    Cet ancien maçon de 47 ans avait empêché l'adolescente de prendre ce traitement en vertu des préceptes de l'institut de santé globale , une communauté installée à Taulignan dans la Drôme dont il est membre et qui refuse tout médicament.


   France : Sectes

Un père part en guerre contre les publications sataniques

Midi Libre, 11 mars 2001

[Texte intégral]

Gard. Il y a quelques semaines, dans la région parisienne un jeune Nîmois adepte de musique "death metal" et âgé d'à peine vingt ans mettait fin à ses jours.

Les parents ont découvert dans sa chambre la macabre mise en scène de leur fils, mort en tenue noire d'apparat, une cagoule lui couvrant le visage et le casque stéréo enfoncé dans les oreilles.

Fonctionnaire au ministère des Finances, son père part en guerre contre cette funeste mythologie qui peut faucher des ados influençables dans la fleur de l'âge. " Il faut les arrêter. Les empêcher de faire ce genre de dégâts qui touchent beaucoup plus de familles qu'on ne le croit ".

D'autant qu'il continue de recevoir à son adresse et au nom de son fils, des catalogues de publications qu'il qualifie de " merdiques ", et qui au milieu de la promotion de groupes gothiques propose à la vente par correspondance " les chants de la Waffen SS et autres marches militaires nazis et tout un fatras de pseudo littérature satanique d'auto-mutilation voire de tee-shirts glorifiant le cannibalisme ".

Parmi elles, deux sociétés de diffusion gardoises, l'une à Vézénobres et l'autre à Caveirac, qui vient de rouvrir une boîte postale à Avignon . Le père a alerté officiellement toutes les autorités du Gard et du Vaucluse pour attirer leur attention sur les deux sociétés de production.

Il est également en contact étroit avec le Mrap et la Mission interministérielle secte dirigée par un ancien responsable des Renseignements généraux (*) qui a recensé la présence de 36 sectes sataniques dans le Gard.


   France : Raël

Prison ferme ou avec sursis pour quatre Raéliens

AFP, 12 mars 2001

[Texte intégral]

Des peines de un à deux ans de prison, pour partie ou en totalité avec sursis, ont été prononcées lundi par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne à l'encontre de quatre membres du mouvement raélien, reconnus coupables d'avoir imposé des relations sexuelles à cinq adolescentes de 15 ans.

Un cinquième adepte de ce mouvement créé et dirigé par Claude Vorilhon, 54 ans, un Auvergnat exilé au Canada, a pour sa part été relaxé.

A l'audience, le 29 janvier, le procureur de la République avait requis des peines allant de trois à quatre ans de prison ferme à l'encontre des cinq prévenus, aujourd'hui âgés de 30 à 36 ans.

Les poursuites pour viols, requalifiées en corruption de mineures, avaient été engagées après des déclarations de l'une des victimes, scolarisée à Saint-Etienne, à l'association Allo Enfance Maltraitée en mai 1997.

Les prévenus --agents commerciaux, informaticien et professeurs d'éducation physique-- avaient argué pour leur défense qu'il s'agissait de relations sexuelles non contraintes, jamais en public ou à plusieurs.

Les faits se sont déroulés en 1996 et 1997 lors de stages payants "d'éveil à la méditation sensuelle", en France et à l'étranger, destinés aux adolescents et aux adultes, pour "développer les cinq sens", au cours desquels était pratiquée une "exacerbation de la sexualité".

A la surprise générale, les jeunes victimes s'étaient rétractées à l'audience, affirmant avoir été consentantes. L'une d'elles avait affirmé à la barre avoir dit aux services de police "ce qu'ils avaient envie d'entendre pour avoir la paix et pouvoir rentrer chez moi".

Affirmant à leur tour que les jeunes filles étaient consentantes, les avocats des victimes et ceux de la défense avaient réclamé la relaxe des cinq prévenus, au nom de la liberté sexuelle.

Pour Me Louis Cornillon, partie civile pour l'Unadfi (Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu), à qui le tribunal a accordé 10.000 francs de dommages et intérêts, les victimes "sont encore sous l'emprise du mouvement raëlien".


   France : Sectes

Les protestants veulent faire évoluer la loi sur les associations cultuelles

AFP, 12 mars 2001

[Texte intégral]

Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la fédération protestante de France (FPF), a estimé lundi lors d'une conférence de presse qu'il y a "des choses à changer" dans la loi de 1905 régissant les associations cultuelles.

Le pasteur de Clermont a notamment déclaré qu'il convenait de "clarifier" les relations entre les associations cultuelles et l'Etat, "dont la loi dit qu'il ne reconnait aucun culte alors que les préfets ont pouvoir d'accorder ou non des exonérations fiscales aux associations". "Arrêtons de penser qu'on va refaire la guerre entre laïcards et calotins en touchant à cette loi", a-t-il lancé.

Le président de la FPF rendait compte de l'assemblée générale annuelle de la fédération, consacrée par ailleurs aux aumôneries (prison, armée, hôpitaux), qui s'est tenue les 10 et 11 mars à Mulhouse.

Le pasteur de Clermont y avait rappelé l'opposition des protestants au renforcement "des lois dites "antisectes". Il avait souligné "l'enjeu décisif" qui est "de faire connaître et comprendre les profondes transformations du paysage religieux dans notre pays, et d'y situer la fédération protestante et son rôle".

Lundi, il a évoqué le cas des Témoins de Jéhovah, "qui progressivement, de région en région, sont reconnus comme associations cultuelles, mais après combien de procès?"

[.....]

Commentaire : Une curieuse déclaration concernant les Témoins de Jéhovah ! Veut-on dire qu'ils devraient être reconnus comme association cultuelle sans être contraint d'ester en justice ? Mais j'ai probablement mal compris le sens de la phrase .Mathieu Ph. Cossu

 


   Japon : Aum

Le procès du gourou de la secte Aoum pourrait être remis en question

AFP, 14 mars 2001

[Texte intégral]

Les avocats du fondateur de la secte japonaise Aoum, qui risque la peine de mort pour l'attentat au gaz sarin commis dans le métro de Tokyo en 1995, envisagent de demander une expertise psychatrique de leur client, ce qui pourrait remettre en cause son procès.

"Nous envisageons de demander au tribunal de Tokyo des tests psychatriques sur Shoko Asahara. Il est possible qu'il ait développé des troubles psychologiques et ne soit donc en mesure d'être jugé", a expliqué mercredi Yasuhiro Osaki, l'un des avocats.

Asahara, dont le vrai nom est Chizuo Matsumoto, est incarcéré depuis le 16 mai 1995 pour sa participation présumée à l'attentat qui avait fait douze morts et intoxiqué des milliers de personnes le 20 mars. Fondateur d'Aum Shinrikyo (Aoum Vérité Suprême), il est soupçonné d'avoir ordonné à des adeptes de lâcher dans le métro du gaz sarin, inventé par les nazis, afin de venger les opérations policières menées contre son organisation.

A moitié aveugle, Asahara est jugé depuis avril 1996 et son procès devrait encore durer environ trois ans, selon la défense. Il risque la peine de mort, qui a déjà été prononcée pour quatre ex-adeptes d'Aoum. Dans le cas où la santé psychique d'Asahara serait jugée anormale, "nous demanderons au tribunal de surseoir au procès", a indiqué Me Osaki. La secte a reconnu sa responsabilité dans l'attentat en décembre 1999 et a présenté ses excuses aux victimes. Elle s'est ensuite rebaptisée "Aleph" et compterait aujourd'hui 1.200 adeptes.


   France : Scientologie

Onze scientologues perdent leur procès contre Me Morice et Janine Tavernier

AFP, 14 mars 2001

[Texte intégral]

La 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris a jugé irrecevable mercredi l'action en diffamation de onze membres de l'Eglise de scientologie qui poursuivaient Jeanine Tavernier, présidente de l'Union nationale de la défense de la famille et de l'individu (UNADFI) et son avocat, Me Olivier Morice.

Ces scientologues reprochaient à Mme Tavernier et à Me Morice d'avoir dit, dans des reportages diffusés en octobre 1998 par France 2, France 3 ou LCI, que la disparition du dossier de l'Eglise de scientologie, découverte quelques semaines plus tôt au palais de justice de Paris, pouvait être le fait de "la Scientologie".

Mme Tavernier expliquait notamment que ces disparitions "montraient que l'Eglise de scientologie était prête à utiliser tous les moyens pour éviter que certains de ses membres ne comparaissent devant un tribunal correctionnel".

Le Tribunal présidé par M. Jean-Yves Monfort a jugé que les onze plaignants n'étaient pas nommés ni identifiables dans les propos reprochés, et qu'ils n'étaient d'ailleurs pas nécessairement visés.

Il a rappelé que, selon la secte elle-même, l'Eglise de scientologie rassemblerait plusieurs millions d'adeptes dans le monde, et qu'il n'était pas possible à certains d'entre eux seulement de se déclarer personnellement visés par ces imputations d'infiltration dans les milieux judiciaires ni par l'imputation de vol ou de détournement de pièces de la procédure qu'instruisait depuis 1983 le juge Marie-Paule Moracchini.

Me Morice, Mme Tavernier et le président de France-Télévision, Xavier Gouyou-Beauchamps, ont été mis hors de cause.


   France : Raël

Les Raéliens ne feront pas de conférence

La Dépêche du Midi, 14 mars 2001

[Texte intégral]

L'affiche faisait miroiter une soirée digne du meilleur épisode de la série X-files : petits hommes gris, soucoupe volante, une pyramide, le tout sur fond de voie lactée...

Comme à Castres le 30 novembre 2000, les Raéliens ont tenté d'organiser une conférence à Albi

Ce mouvement, répertorié comme une secte par le rapport de l'assemblée nationale, proposait de délivrer au public " le message donné par les extra-terrestres ".

Cette réunion devait se tenir jeudi 15 mars dans un salon de l'hôtel Chiffre à Albi. Les gérants de l'établissement ont préféré annuler cette soirée en fin de semaine dernière.

Il y a quelques jours, lorsque Denis Brouillard, gérant de la société Albicom, a vu les affiches bleu-nuit, son sang n'a fait qu'un tour. " Je suis allé de suite voir le maire pour lui demander ce qu'il comptait faire et ensuite j'ai informé l'hôtel Chiffre sur la nature des gens qu'il allait accueillir ", raconte Denis Brouillard. Ne faisant pas partie d'une association anti- secte, il estime simplement avoir eu un comportement citoyen. " J'aurais fait la même chose avec la Scientologie ou toute autre organisation de ce type ", assure-t-il. Lorsque Denis Brouillard a informé les responsables de l'hôtel Chiffre qu'ils allaient accueillir les représentants d'un groupe considéré comme une secte, ils sont tombés des nues. " On a tout simplement été trompé ", assure Alain Jolimoy, l'un des responsables de l'hôtel.

Quelques jours auparavant, une personne s'était présentée à la réception afin de réserver une salle. " Elle ne nous a pas informé de l'objet de cette réunion ", remarque Alain Jolimoy.

Contactés par téléphone, les Raéliens n'ont pas souhaités réagir.

MANIFESTATION- Quand Denis Brouillard a tiré la sonnette d'alarme, il a prévenu les autorités et la direction: si cette réunion se tenait, une manifestation serait organisée devant l'hôtel Chiffre. Philippe Bonnecarrère, le maire, a écrit un préfet, Michel Jau, pour lui faire part de ses inquiétudes face à la venue des Raéliens. " Personne ne semblait vouloir prendre de décision comme cela avait été fait à Castres. Là-bas, par exemple, le maire avait carrément interdit la réunion ", note Alain Jolimoy. " En fait, on s'est retrouvé pris entre le marteau et l'enclume ", constate-t-il.

Voulant a tout pris éviter que la quiétude de leurs clients soit troublée par des manifestants, les gérants de l'hôtel Chiffre ont eux même pris l'initiative d'annuler cette réunion consacrée aux messages des extra- terrestres. Denis Brouillard explique: " Si c'était une soirée sur les Ovnis avec Jean-Claude Bourret, je comprends que ça puisse plaire. Mais, on ne peut pas laisser organiser des soirées par des groupes comme les Raéliens, c'est trop dangereux ".

Fabrice VIRONNEAU " Des soirées pour appâter " Les responsables de l'association de défense des familles et de l'individu (Adfi) ont eux aussi alerté la municipalité et l'hôtelier sur le caractère sectaire de l'organisateur de cette soirée. " C'est durant ce genre de réunion que ces organisations essayent d'appâter les gens ", explique un membre de cette association. " Lors de ces soirées, ils essayent d'interpeller les personnes qui se sentent faibles ", poursuit-il.

En fait, c'est un premier pas dans un engrenage.

Pour tous renseignements, aides et conseils on peut contacter l'Adfi au 05. 34. 41. 38. 08 ou encore Info sectes Midi-Pyrénées au 0. 800. 412. 183.


   France : Tabitha's Place

Un couple membre d'une secte devant les assises pour la mort de son bébé

AFP, 19 mars 2001

[Texte intégral]

Le procès d'un couple franco-allemand, membre d'une secte considérée comme "apocalyptique" par la police et poursuivi pour avoir laissé mourir en avril 1997 son bébé de 19 mois, Raphaël, par manque de soins, s'est ouvert lundi à Pau devant la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques.

Michel Ginhoux, 40 ans, et son épouse, Dagmar, née Zoller, une Allemande de 38 ans, qui avaient été mis en examen par le juge palois Thierry Pons pour "privation d'aliments et de soins sur mineur de 15 ans par ascendant légitime ayant entraîné la mort", résident aujourd'hui dans la région lyonnaise.

Le petit Raphaël, qui souffrait d'une malformation cardiaque que le couple avait refusé de faire opérer et de rachitisme, était décédé en avril 1997 à Angous (Pyrénées-Atlantiques), dans une ferme de l'Ordre apostolique Tabitha's place.

Cette communauté, fondée dans le Vermont (Etats-Unis), compterait quelques centaines de membres aux Etats-Unis et une centaine installés dans les Pyrénées-Atlantiques.

Huit jours après la naissance de l'enfant, à Stodlen (Allemagne) en août 1995, les médecins avaient préconisé une opération au coeur, la malformation étant considérée comme accessible par les chirurgiens. Mais sa mère, inconditionnelle de la naturopathie, avait refusé. Les parents de Raphaël, qui comparaissent libres, avaient été écroués à la maison d'arrêt de Pau, où ils avaient effectué 18 mois de détention préventive, avant d'être remis en liberté.

Dagmar Ginhoux est également mère de deux enfants plus âgés. Le procès devrait s'achever jeudi soir, après l'audition d'une trentaine de témoins, dont plusieurs experts. La défense a indiqué avoir l'intention de plaider l'acquittement.

Hasard du calendrier judiciaire, c'est également jeudi que comparaîtront à Pau, devant le tribunal de grande instance cette fois, dix-neuf membres de la secte, neuf couples et une mère célibataire, poursuivis pour soustraction aux obligations légales des parents, notamment refus de scolarisation et de vaccination.

La communauté de l'Ordre apostolique Tabitha's place est considérée comme une secte par l'Association de défense de la famille et de l'individu (ADFI) et le Centre Roger Ikor de recherche et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) ainsi que par les Renseignements généraux.

Les membres de la communauté, qui vivent de la production d'objets d'artisanat, affirment respecter à la lettre les préceptes de la Bible et l'éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté, y est stricte.



Ouganda : Secte : Rétablissement des dix commandements de Dieu

Un an après le massacre de Kanungu mystère sur les leaders de la secte

AFP, 16 mars 2001 par Anna Borzello

[Texte intégral]

KAMPALA, - Un an après les massacres entamés à Kanungu, dans le sud-ouest de l'Ouganda, de plus de 700 adeptes de la secte de la Restauration des Dix Commandements de Dieu, nul ne sait encore si ses gourous ont péri avec les disciples tués ou s'ils se sont enfuis.

Le 17 mars 2000, une première vague d'environ 300 adeptes de cette secte apocalyptique, hommes, femmes et enfants, périssaient carbonisés dans leur église de Kanungu, dont les portes et fenêtres avaient été soigneusement barricadées de l'extérieur. Ils avaient été, auparavant, persudadés par leurs leaders, le "prophète" Joseph Kibwetere, entouré de douze "apôtres", et surtout son âme damnée et véritable cerveau de la secte, la "soeur" Credonia Mwerinde, que la fin du monde était proche et qu'ils allaient au Paradis, pour y rejoindre, à bord de l'"Arche", la Vierge Marie qui apparaissait régulièrement à Mwerinde.

Dans les semaines qui ont suivi le drame de Kanungu, les policiers ont exhumé au moins 395 corps entassés dans plusieurs tombes collectives dans les propriétés de responsables de la secte, dans le sud-ouest mais aussi dans la banlieue de Kampala.

Un grand nombre d'enfants, souvent en très bas âge et nus, peuplaient ces fosses communes, avait constaté un journaliste de l'AFP. Les victimes avaient été empoisonnées pour la plupart (par le biais de la nourriture, selon les légistes), mais certaines avaient été étranglées ou même poignardées, avait constaté l'AFP, sans doute les récalcitrants au poison. Depuis, la police ougandaise a lancé des mandats d'arrêt via Interpol contre Kibwetere, Mwerinde et quatre de leurs "apôtres", en vain. "On n'a pas appris grand chose sur les auteurs de ces actes, ni ce qu'ils sont devenus", avoue à l'AFP le chef de la Sécurité intérieure, le général Ivan Koreta.

En l'absence de preuves tangibles qu'ils se sont enfuis, "nos recherches semblent s'orienter vers l'hypothèse qu'ils ont également péri dans les flammes", explique l'officier, concédant toutefois:

"Nous essayons toujours d'en apprendre autant que nous pouvons" sur leur sort.

La police avait conclu, dans un premier temps, immédiatement après Kanungu, que les trois principaux gourous figuraient parmi les corps caronisés, avant de se rétracter et annoncer qu'ils avaient fui, puis concéder, in fine, qu'elle ne savait rien de leur sort. Les enquêteurs avaient dit que l'un des corps découverts dans l'église était celui du "père" Dominic Kataribaabo, un prêtre défroqué considéré comme l'exécuteur des basses oeuvres pour Kibwetere et Mwerinde.

Dans le jardin et le sous-sol de l'une de ses maison, on a retrouvé deux fosses contenant 155 cadavres. Il figure pourtant toujours parmi les six dirigeants recherchés par la police ougandaise et Interpol.

A mesure que les corps étaient exhumés, les témoignages se multipliaient d'Ougandais qui avaient vu les gourous fuir à bord d'une voiture en direction de la République Démocratique du Congo (RDC) ou du Rwanda, pays voisins. "On continue de collecter les informations mais n'avons rien trouvé" de tangible pour étayer la thèse de la fuite, assure le porte-parole de la police nationale, Assuman Mugenyi. "L'année dernière, nous avons eu un tuyau sur la présence de Kataribaabo à Nairobi. On a envoyé des enquêteurs et on ne l'a pas trouvé", cite-t-il en exemple. "Puis on a vu Kibwetere à Kisumu, au Kenya. On a dépêché des policiers qui n'ont chassé que des courants d'air", poursuit-il.

Les analyses des légistes ont prouvé que les victimes des fosses communes avaient été tuées de quatre à six semaines avant le drame de Kanungu, ruinant définitivement l'idée selon laquelle ils avaient entrepris leur "voyage" au Paradis au tournant du millénaire. Cette découverte redonnait de la vigueur à l'hypothèse selon laquelle les gourous, ayant collecté depuis des années les moindres richesses de leurs adeptes, avaient fini par les éliminer alors que, le 1er janvier 2000 passé sans l'apocalypse annoncée, des voix s'élevaient parmi ceux qui s'étaient sentis floués et réclamaient la restitution de leurs biens.

Divers témoignages recueillis alors par l'AFP dans la région, y compris parmi d'anciens adeptes dépouillés de tous leurs biens, assuraient que Kibwetere et Mwerinde s'étaient ainsi considérablement enrichis.



   France : Anthroposophie

Une menace de fermeture pèse sur les écoles Rudolf-Steiner

Dernières nouvelles d'Alsace, 16 mars 2001 par Michèle Singer -

[Texte intégral]

. L'Education nationale leur demande de se mettre en règle quant aux vaccinations pour la fin du mois." Ce n'est pas la guerre. Nous ne souhaitons pas arriver à la disparition des écoles Steiner, mais s'il n'y a pas d'évolution positive, nous appliquerons la loi. " Daniel Groscolas, inspecteur général auprès du ministère, est très clair : l'Education nationale attend des écoles Steiner " un signal " indiquant qu'elles agissent pour encourager la vaccination de leurs élèves.

A la fin du mois, des médecins scolaires effectueront un contrôle auprès des écoles du réseau français (une quinzaine, dont trois en Alsace) qui devront fournir chacune un tableau des vaccinations. Les résultats remonteront ensuite chez le ministre : il décidera s'il y a lieu, ou non, de saisir la justice et de prononcer des sanctions pouvant aller jusqu'à la fermeture. Les mesures seront adoptées école par école.

L'Education nationale reproche aux écoles Steiner de ne pas satisfaire (totalement ou partiellement) à l'obligation vaccinale -B.C.G., diphtérie, tétanos, polio. Ce manquement à la loi concerne globalement un enfant sur deux : " Ce sont les seules écoles privées non sectaires à être dans ce cas ", dit Daniel Groscolas.

Le respect de la loi

En Alsace, la situation diffère selon les sites. Entre Strasbourg, Colmar et Mulhouse, " c'est le Haut-Rhin qui pose le plus de problèmes ". A Colmar, " moins d'un enfant sur deux " était à jour lors d'un précédent contrôle : " Nous serons en conséquence très attentif sur cette école ", dit l'inspecteur général. A Strasbourg, une bonne majorité d'élèves était déjà vaccinée dans les règles : " Si on enregistre une amélioration, à priori, l'école ne devrait pas être menacée. " " Nous nous devons de respecter la
loi "
, acquiescent les représentants des trois sites alsaciens. D'ailleurs, expliquent-ils, les écoles ont adressé un courrier aux parents pour les " encourager " à se mettre en règle. " Nous ne sommes pas philosophiquement contre les vaccinations ", note Marcelle Erny, membre du conseil d'administration à Colmar, mais il est " difficile
d'obliger "
les familles. " En tant que parents éveillés, on peut logiquement se poser des questions sur la vaccination ", argumentent Colette Staehlé et Arthur Brom, parents d'élèves à Colmar et Mulhouse, en montrant une enquête du mensuel " Que choisir " (mars 2001). L'article, intitulé " le B.C.G. controversé ", remet en cause le caractère obligatoire du vaccin, " tombé en désuétude dans les pays développés ". Parent d'élève à Strasbourg, Edmond Haelberg cite une proposition de loi (octobre 2000) de la députée Christine Boutin visant à introduire une clause de conscience pour les personnes refusant la vaccination obligatoire. A l'école publique, dit-il, moins de 70% des enfants satisfont à l'obligation vaccinale. Daniel Groscolas avance un autre chiffre : plus de 90%.

Défaut de preuve

L'autre question qui pèse sur les écoles Rudolf-Steiner concerne leur évenuel caractère sectaire. En 1996, en 1999, en 2000, des commissions se sont penchées sur le mouvement anthroposophique, dont relèvent ces écoles. Le premier rapport a conclu à l'innocuité objective de l'anthroposophie. Les deux autres ont jeté le discrédit sur les établissements, épinglant le niveau des enseignants, les méthodes pédagogiques, le manque de transparence, les défauts de vaccination... Le dernier document, celui de la MILS (mission interministérielle de lutte contre les sectes), appelait à " une politique de veille soutenue " à l'égard des écoles Steiner.

Daniel Groscolas a tenu à s'en désolidariser : " Aucune preuve n'indique que ces écoles ont un caractère sectaire ", dit l'inspecteur général, responsable de la cellule pour la prévention du phénomène des sectes dans l'éducation(*). A Strasbourg, où l'école Steiner est implantée depuis 50 ans, la municipalité -qui n'a jamais été saisie de la moindre plainte- s'est étonnée de ces coups de boutoir. " Nous ne fonctionnons pas comme les autres, alors on a vite fait de dire que nous sommes une secte ", s'insurgent de leur côté les parents. Déplorant " l'amalgame ", ils dénoncent des jugements arrêtés " sans discernement ". Tous ressentent une certaine lassitude à devoir se défendre sans cesse, et proposent : " Que les gens viennent nous voir ! "

(*) Le rapport de la MILS entraînera cependant une nouvelle inspection pédagogique. La première, menée à la rentrée 1999-2000, n'a pas conclu au caractère sectaire des écoles.


   Etats-Unis : Scientologie

Tom Cruise quitte l'Église de scientologie

Tempo, 19 mars 2001

[Texte intégral]

Tom Cruise a versé des millions de dollars à l'Église de scientologie.

Après s'être séparé de sa femme, Nicole Kidman, l'acteur américain Tom Cruise a décidé de cesser toutes relations avec l'Église de scientologie. D'après les rumeurs, le dévouement de Tom Cruise envers cette secte serait la principale raison de son divorce. Nicole Kidman avait décidé de renouer avec l'Église catholique l'année dernière. L'un des porte-paroles de l'acteur confirme "Il a décidé d'arrêter son association avec l'Église de Scientologie pour des raisons personnelles. Il leur a donné des millions, et vient de faire sa dernière donation, très généreuse, pour en finir avec cette association."


   Etats-Unis : Scientologie

Tom Cruise quitte l'Église de scientologie - Information démentie

Message de Roger Gonnet : 19 mars 2001

C'est malheureusement faux. On sait depuis hier que l'affaire serait dépourvue de base dans la réalité, cruise serait toujours sciento.


   Viet-Nam : Hoa Hao

Une responsable d'une secte bouddhiste s'immole par le feu

AFP, 20 mars 2001 par Philippe Perdriau

[Texte intégral]

HANOI, - Une responsable de la secte bouddhiste Hoa Hao s'est immolée par le feu dans le sud du Vietnam pour protester contre l'interpellation d'un responsable de la secte et réclamer la liberté religieuse au Vietnam. "Nguyen Thi Thu, 75 ans, responsable de la Ligue des femmes des bouddhistes Hoa Hao, s'est arrosée d'essence et s'est immolée lundi dans le village de Tan Hoi de la province de Dong Thap lors d'une manifestation de protestation contre l'arrestation de Le Quang Liem, secrétaire de l'église bouddhiste Hoa Hao du Vietnam", a indiqué un communiqué de l'Association d'outre-mer des bouddhistes Hoa Hao basée aux Etats-Unis.

"Tandis que Nguyen Thi Thu était en flammes, un témoin l'a entendu réclamer la liberté religieuse pour le Vietnam", selon le communiqué de la secte qui ne précise par ailleurs ni la date ni les motifs de l'arrestation de Le Quang Liem.

Les autorités vietnamiennes ont reconnu implicitement l'immolation de Nguyen Thi Thu tout en affirmant ne pas en connaître les circonstances exactes. Un responsable de la police de la province de Vinh Long, voisine de la province de Dong Thap, a confirmé à l'AFP qu'une "femme est morte de brûlures lundi matin" dans le village de Tan Hoi de cette province.

La police enquête sur la raison de ce décès et "cherche à savoir si cette personne s'est suicidée où si elle a été brûlée par d'autres personnes", a-t-on ajouté de même source. "Une centaine de policiers se sont rendus sur place et ont emporté le corps de Nguyen Thi Thu malgré les protestations des membres de la secte qui souhaitent le remettre à sa famille", selon le communiqué de la secte. "La police a utilisé des bâtons pour disperser les manifestants", affirme la secte.

De son côté, la police a précisé que "trois ou quatre personnes qui accompagnaient cette femme sont recherchées", en ajoutant qu'une "dizaine de bouddhistes de la secte Hoa Hao s'étaient rassemblés lundi dans le village de Tan Hoi avant de se disperser".

La police a encore indiqué que deux femmes qui ont déployé des banderoles pendant ce rassemblement étaient également recherchées. Elle n'a pas précisé si ces banderoles faisaient état de revendications des manifestants. Un responsable de la police de la ville de Can Tho, capitale de la province du même nom, voisine de la province de Vinh Long, a précisé à l'AFP que Nguyen Thi Thu était une habitante de cette ville. "Thu, membre de la secte Hoa Hao, a mené des activités illégales à Ho Chi Minh-Ville, dans les provinces de An Giang, Dong Thap et dans d'autres provinces du sud du Vietnam malgré les avertissements des autorités lui enjoignant de renoncer à ces activités", selon ce responsable.

La secte bouddhiste Hoa Hao, compte environ 200.000 membres, principalement dans le sud du pays. Elle est reconnue officiellement mais ses dirigeants historiques ont été évincés et remplacés par des dirigeants approuvés par les autorités. L'année dernière, six membres dissidents de la secte Hoa Hao avaient été condamnés à des peines de un à trois ans de prison après avoir dénoncé dans une lettre au gouvernement des abus de pouvoirs de responsables de la province de An Giang (sud). Il avaient été accusés d'"abus des libertés démocratiques, atteinte à l'ordre social et opposition aux autorités publiques".

Les autorités communistes de Hanoi contrôlent étroitement les activités religieuses au Vietnam et un prêtre catholique, le père Tadeus Nguyen Van Ly a été placé début mars en résidence surveillée dans la ville de Hué (centre) pour avoir témoigné sur les violations de la liberté religieuse devant une commission américaine.

La secte Hoa Hao, qui avait affiché des opinions anti-communistes pendant la guerre du Vietnam, est particulièrement surveillée par les autorités.


   Etats-Unis : Scientologie

Un site menacé par la Scientologie

Web : 20 mars 2001, par Guillaume Bonjean

[Texte intégral]

Menacé par les avocats des scientologues, le site Slashdot, alimenté par ses lecteurs et généralement fort en gueule, a accepté de retirer de ses pages un message gênant pour la puissante "église" de Scientologie.

Le texte citait des extraits d'un texte du gourou (et ex-écrivain de science-fiction) Ron Hubbard, décédé de longue date.

Paradis des hackers et chantre de la liberté d'expression, Slashdot explique sa décision le premier cas d'autocensure de son existence dans un long message qui ne se prive pas de critiquer l'attitude de la secte.

Harcèlement judiciaire

La scientologie, qui dispose aux États-Unis du statut de religion, s'est fait le champion toutes catégories du harcèlement judiciaire. La secte use et abuse du fait que ses documents internes sont protégés par le copyright pour faire taire la critique. Et notamment sur l'internet.

En 1997, l'un des adeptes repentis de la secte avait vu sa maison perquisitionnée à la suite d'aveux en ligne (le site d'Arnie Lerma est toujours vivant).

Mais la scientologie a surtout été à l'origine de la mort du serveur de courrier anonyme Anon : le fondateur finlandais a jeté l'éponge après avoir été contraint par la justice poussée par le FBI de révéler l'identité d'un de ses utilisateurs anti-scientologue.

Pour le moment, c'est le fameux DMCA, la nouvelle loi américaine de protection du copyright, qui sert de prétexte aux scientologues pour poursuivre les particuliers qui postent sur le web des extraits des "textes secrets" de l'organisation.

Les passages reproduits sur Slashdot sont issus de " OT III ", un texte considéré comme fondateur pour les disciples de Ron Hubbard et dont la lecture est réservée à ceux ayant atteint un niveau "d'illumination" suffisant.

Ce texte pose en effet les bases historiques des croyances de la secte et présente pour la première fois le personnage du démoniaque Xenu, " empereur de la confédération des planètes " et ennemi juré du mythe scientologue, dont les adeptes ne citent le nom qu'avec réticence.

En ligne, malgré tout

Les amateurs de mauvaise science-fiction pourront trouver le texte et une (nécessaire) explication d'OT III sur www.xs4all.nl.

Cet hébergeur, bien qu'ayant été racheté par le groupe KPN il y a deux ans, a conservé les idéaux libertaires de ses fondateurs : ils avaient déjà protégé bon nombre d'anciens adeptes interdits de publication aux États-Unis.



   Chine : Falungong

Les 5 religions en Chine condamnent sévèrement la secte Falungong

Web, 20 mars 2001

[Texte intégral]

Lors de la réunion, Dao Shuren, vice-président de l'Association des Bouddhistes de Chine (ABC), a appelé les personnalités du bouddhisme à prendre part à la lutte contre le Falungong.

Dans la ''Lettre ouverte dite de l'ABC aux bouddhistes en Chine'', dont il a donné la lecture à la réunion, il est dit que ''ce misérable (Li Hongzhi) a eu l'audace d'usurper le terme ''Falun'' qui appartient au bouddhisme pour se donner un chapeau, de prendre la date de naissance de Sakyamuni pour la sienne et d'emprenter des termes bouddhiques pour propager ses idées erronées.''

Selon cette lettre ouverte, la secte Falungong trompe souvent les habitants et cause des malheurs partout. Le ''ciel'' comme l'Homme en sont indignes. Les méfaits de Falungong méritent des condamnations.

Min Zhiting, président de l'Association des Taoïstes de Chine (ADC), a affirmé qu'une secte et une religion différent fondamentalement l'une de l'autre sur le plan de leur attitude face à la vie humaine. Le Taoïsme estime que le respect de la vie et de la vertu est la vraie voie. Or, la secte Falungong préconise, en trompant ses adeptes, que le suicide permet d'atteindre l'accomplissement total. ''C'est là une invité aux actions criminelles'', a souligné ce responsable.

Han Shenggui, vice-président de l'Association Islamique de Chine, estime que les agissements de Falungong sont complètement à l'oppose des principes de l'Islam. Cette religion considère l'homme comme le sujet fondamental, elle respecte les droits de l'homme et chérit la vie. Selon lui, Falungong est purement et simplement une secte insane.

Ma Yinglin, secrétaire général de la conférence épiscopale catholique de Chine, a dit que les Catholiques vivent en harmonie avec le monde et respectent la vie. L' ''apocalypse'' de Li Hongzhi est une incantation perturbatrice.

D'autres personnalités religieuses ont exprimé lors de cette réunion que beaucoup de valeurs comme la bienveillance, la beauté et l'mour, chez l'homme, se transmettent de génération en gérération. ''Or, la secte Falungong anéantit toutes ces valeurs. Li Hongzhi et son organisation travaillent à enlever la vie. Si la société continuait à se laisser duper par les idées de cette secte, le monde et le développement de l'Humanité seraient compromis'', ont affirmé ces personnalités.



   Le Vatican : Intégrisme

Le Vatican confirme une reprise de dialogue avec les intégristes

AFP, 20 mars 2001

[Texte intégral]

CITE DU VATICAN, - Le Vatican a confirmé officiellement jeudi qu'un dialogue a été renoué entre le Saint-Siège et la communauté intégriste fondée par l'évêque français Mgr Marcel Lefebvre, à la demande personnelle du pape Jean Paul II. "Je peux confirmer, a déclaré le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, qu'il y a eu des contacts formels entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie X. Ces contacts, voulus par le Saint-Père, sont toujours en cours".

Dans une interview accordée à la fin de l'année dernière au mensuel catholique italien 30 Giorni, Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité, dont le siège central se trouve à Econe, en Suisse, avait affirmé: "Si le pape m'appelle, je viens. Tout de suite. Ou plutôt, je cours. C'est certain. Par obéissance filiale à l'égard du chef de l'Eglise".

Cette déclaration a encouragé le souverain pontife à prendre l'initiative de renouer le dialogue avec la communauté intégriste de Mgr Lefebvre, condamnée comme "schismatique" par le pape en 1988, selon des sources informées au Vatican. Les "lefebvriens" ne réclameraient que le droit de pouvoir célébrer librement la messe selon le rite de saint Pie V, remontant au Concile de Trente (XVI siècle). Mgr Marcel Lefebvre, ancien archevêque de Dakar et ensuite évêque de Tulle, mort en 1991, avait fondé en Suisse en 1969 sa Fraternité avec l'accord de l'évêque de Lausanne à l'époque.

A la suite de ses attaques au Vatican, accusé par le prélat de "tendance néo-moderniste et néo-protestante", une enquête a été menée sur sa communauté.

En 1975 Mgr Lefebre annonce sa décision de désobéir à tout rappel à l'ordre du Vatican et il ordonne ensuite un premier groupe de prêtres intégristes. Suspendu par le pape Paul VI "a divinis", c'est-à-dire interdit d'exercer son sacerdoce, le prélat français persiste dans son attitude.

Une rencontre avec Jean Paul II au Vatican en 1978 n'offre aucun resultat et en 1983 le chef de file des traditionalistes adresse une lettre ouverte au pape indiquant une liste des "erreurs" du Concile Vatican II.

En juin 1988 Mgr Lefebvre franchi le pas du schisme en ordonnant quatre évêques. Le pape se voit obligé de confirmer que la Fraternité Saint-Pie X était à considérer désormais comme schismatique, ayant rompu sa communion avec l'Eglise de Rome.

La Fraternité revendique actuellement environ 200.000 fidèles répartis dans une soixantaine de pays.

 


   France : Tabitha's Place

La communauté a-t-elle fermé les yeux ?

Sud Ouest, 21 mars 2001 par Jean-Paul Chaintrier

[Texte intégral]

La communauté de Sus doit-elle partager avec les deux accusés, les parents, la responsabilité du décès de Raphaël, 19 mois ? C'est le fond du débat du procès de Pau .

Depuis lundi, au palais de justice de Pau, la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques consacre sa fin de session à un procès exemplaire : celui d'un père et d'une mère dont un enfant en bas âge est mort, en avril 1997, au sein de la communauté de Sus (64), où le couple vivait avec ses deux fils et sa fille.

Raphaël souffrait d'une anomalie cardiaque dont ni ses parents ni leur environnement n'ont apprécié la gravité. Par négligence ? Peut-être. Surtout parce que la communauté en question répugne à faire appel à la médecine traditionnelle. Dans ce climat, les parents ont tellement temporisé pour prendre la décision énergique qui s'imposait, que leur petit garçon est mort faute de soins suffisants et d'alimentation adaptée.

Cela dit, les parents renvoyés en assises sont-ils seuls responsables de cette issue dramatique ? Le juge d'instruction s'était posé la question : il avait également mis en examen un responsable de la communauté et le père d'un de ses membres, médecin décédé en cours de procédure, deux personnes que la chambre d'accusation a fait bénéficier d'un non-lieu.

La cour d'assises a fait la même démarche intellectuelle que le juge en instruisant à l'audience, parallèlement au procès des parents, celui du groupe au sein duquel ils vivaient.

" NI APOCALYPTIQUE NI DANGEREUX "

Hier, c'est donc la communauté dans son ensemble qui a été sur la sellette au travers des témoins cités à la barre : ses gérants, une ancienne adepte, un psychiatre retraité spécialiste des groupes à caractère sectaire, une sociologue canadienne, professeur de religions à Montréal.

Se réclamant de l'Ordre apostolique Tabitha's place, né dans le Vermont (USA), la communauté de Sus ou de la Ferme du roi, du nom de sa structure secondaire d'Angous, est-elle une secte ? Répertoriée comme secte apocalyptique par une première commission parlementaire, elle ne figure plus dans le rapport d'une seconde.(1)

L'un des gérants de la SARL qui la gère, Olivier Lembert, ne récuse pourtant pas le terme de secte, sauf dans sa connotation péjorative : " Nous sommes considérés comme un groupe de cinquante à deux cents personnes ni apocalyptique, ni dangereux ", préfère-t-il constater.

Cela dit, le groupe de Sus n'est pas dans la norme, c'est clair. Ses membres ont tous refusé de prêter serment à la barre parce que certains passages de la Bible le leur interdisent. Ils refusent de scolariser leurs enfants, estimant que le monde extérieur est un danger pour leur éducation; leur assurent eux-mêmes un enseignement basé sur la Bible; refusent les vaccinations; pratiquent le châtiment corporel en corrigeant les enfants désobéissants à coups de baguettes souples sur les doigts. " Choisir un mode de vie pour soi, oui, l'imposer à des enfants, c'est une autre question ", a déclaré l'ancienne directrice de la Solidarité départementale, des Pyrénées-Atlantiques, citée comme témoin, en mettant l'accent sur les deux logiques qui s'affrontent à Sus : des principes autoritaires anachroniques dans une vie hors du temps et le niveau scolaire relativement bas des enfants.

LE CARNET DE SANTE MEPRISE

Sur le plan médical, ce sont les méthodes dites naturelles qui sont privilégiées. Le carnet de santé est un document méprisé et le médecin de famille inconnu : " Dans la réflexion de la communauté, tout est basé sur la foi, la prière et la confiance en Dieu ", a témoigné l'ancienne adepte citée à la barre. Dans ce contexte, ni Michel Ginhoux ni son épouse Dagmar, d'origine allemande, n'ont apprécié l'état de leur enfant pourtant réduit à l'état de cadavre ambulant : " Une image de camp de concentration ", a dit le médecin légiste, très ému. De leur côté, les responsables de la communauté, qui côtoyaient les Ginhoux, n'ont rien fait pour exhorter le couple à faire quelque chose, c'était contraire à leurs principes : " Chaque famille a la liberté totale de décision; les tiers peuvent les conseiller mais n'interfèrent pas. "

Le président Tignol a tiqué : " Je suis surpris que dans une communauté comme la vôtre ce soit chacun pour soi et Dieu pour tous; ainsi, personne n'a rien vu, personne ne s'est senti concerné par le sort de cet enfant, alors que tout le monde savait qu'il n'était pas en bonne santé ? "

Les jurés, particulièrement attentifs, posent des questions comme rarement en posent des jurés d'assises. Et des bonnes : " Dans votre communauté tout est organisé strictement, mais vous ne gérez pas le problème de la santé ", s'est étonné l'un d'eux. Il n'est sans doute pas le seul à s'interroger sur le comportement du groupe et sur celui des deux accusés qui ont eu une fille depuis la disparition de leur fils : Rachel, 18 mois, dont le suivi médical n'est pas plus assuré que celui de son défunt petit frère... Comme si la mort de ce dernier n'avait pas servi de leçon.

Le repentir de Michel Ginhoux (" Je ne me suis pas rendu compte que Raphaël allait mourir, j'ai manqué de sagesse, j'en suis désolé ") prend alors une tonalité de couac.

(1) Note : La seconde commission parlementaire a donné une liste de sectes auxquelles elle s'est interessée. le fait pour une secte de ne pas figurer sur cette liste ne veut pas dire qu'elle n'est plus considérée comme telle - Mathieu Ph Cossu.


   France : Tabitha's Place

Mort d'un enfant : 6 ans de réclusion contre les parents membres d'une secte

AFP, 21 mars 2001 par par Julie Fraysse

[Texte intégral]

La cour d'assises de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a condamné, jeudi soir, à 6 ans d'emprisonnement un couple franco-allemand membre d'une secte, poursuivi pour avoir laissé mourir par manque de soins, en avril 1997, son bébé de 19 mois.

Des peines de douze à quinze ans de réclusion criminelle avaient été requises. L'avocat général François Basset a demandé aux jurés, dans son réquisitoire, de "donner un sens à la mort de Raphaël pour qu'il n'y en ait pas d'autres demain", lors de la quatrième journée d'audience.

"Vous avez nié l'intérêt de l'enfant", a-t-il lancé aux parents de Raphaël, mort à l'âge de 19 mois en avril 1997.

Il a également requis à leur encontre la privation des droits civiques et la déchéance de l'autorité parentale. "Ces privations (alimentaires et de soins, NDLR) sont à l'origine de sa détérioration physique et de sa mort alors que vous saviez qu'il pouvait être sauvé. Ce n'est pas une négligence, c'est un processus vers lequel vous avez marché consciemment, vous n'avez pas été aveuglés, vous n'avez pas manqué de discernement", a-t-il affirmé.

Raphaël, atteint d'une malformation cardiaque que le couple avait refusé de faire opérer, et de rachitisme, était décédé en 1997, à Angous (Pyrénées-Atlantiques), dans une ferme de la communauté de l'Ordre apostolique Tabitha's place, où ses parents s'étaient installés quelques mois auparavant.

"Négligences"

L'avocat des parents, Me Claude Garcia, qui a plaidé l'acquittement, avait tenté de démontrer dans sa plaidoirie que Michel Ginhoux, 40 ans, et son épouse, Dagmar, une Allemande de 38 ans, n'avaient "jamais eu l'intention de priver leur enfant de soins". Le père de Raphaël a reconnu à l'audience qu'ils avaient été "victimes de leurs propres erreurs et négligences". "Ils l'ont soigné comme ils ont pu, en fonction de ce qu'ils savaient et de ce qu'on leur disait. Ils ont appliqué les principes (de la secte, NDLR) à la lettre comme celui d'avoir recours le moins possible à la médecine traditionnelle", a plaidé Me Garcia. "Ils étaient sous la contrainte des autres membres de la communauté, ils ne sont donc pas pénalement responsables", a expliqué l'avocat.

Les responsables de la mort de l'enfant, sont, a-t-il affirmé, l'administration et les médecins en raison de leur négligence ainsi que la communauté dont il a rappelé qu'elle était une secte fondée sur une lecture fondamentaliste de la Bible, vivant en autarcie.

Le père de la victime a conclu les débats en affirmant : "J'ai toujours attendu quelque chose, de l'aide." De son côté, son épouse, quelques minutes avant les délibérations, ajoutait : "on aurait fait autrement si on avait su. Je crois quand même en Dieu, c'est lui qui tire au sort et je m'en remets à lui" pour le verdict.

 


   France : Scientologie

La scientologie s'expose au grand jour

Le Parisien, 23 mars 2001

[Texte intégral]

Le parisien 23 mars 2001-03-24 Le Port-Marly LA SCIENTOLOGIE, organisation souvent décriée par les associations de lutte contre les sectes, s'offre un coup de pub et fait un peu de provoc. Elle ouvre aujourd'hui, au Port-Marly, la deuxième édition de son exposition " Qu'est-ce que la Scientologie ", aux Pyramides, sur 1 000 m 2 . " Nous y avons trouvé l'espace idéal et c'est le département de Nicolas About et Janine Tavernier ! ", ironise Jean Dupuis, porte-parole de l'Eglise de scientologie francilienne. Allusion au sénateur-maire de Montigny-le-Bretonneux, connu pour ses propositions de loi antisectes, et à la présidente de l'Association de défense des familles et des individus contre les sectes (Adfi) qui habite non loin du Port-Marly... La " Sciento ", comme la surnomment ses détracteurs, présentera pendant trois jours ses programmes de lutte contre l'illettrisme, de " purification individuelle et de désaccoutumance aux drogues ". Les visiteurs pourront également tester " l'électromètre ", appareil censé " localiser les zones de détresse spirituelle ", selon Jean Dupuis. Deux stars américaines ont été mobilisées pour promouvoir les thèses du père fondateur, Ron Hubbard : Issac Hayes, chanteur de soul music, et l'actrice Anne Archer. " Visiblement, ils se sentent concernés par mon texte qui ne vise que des organisations très dangereuses mettant en péril la personne humaine, observe Nicolas About. J'incite les Yvelinois à protéger leurs enfants, à développer leur esprit critique. Il suffit de lire sur Internet les propos délirants de Ron Hubbard - je l'ai fait - pour y trouver de quoi se méfier. " Consternation du côté de l'Adfi. " Je suis désolée pour les futures victimes qui passeront par cette exposition, commente Janine Tavernier. Nous allons écrire au maire pour lui signifier notre étonnement. "


   France : ICC (International Christian Center)

Un pasteur poursuivi pour viol, son église apparentée à une secte

Web, 23 mars 2001 (RFO)

[Texte intégral]

MARTINIQUE - Le pasteur d'une église évangélique martiniquaise membre du Centre international chrétien (ICC) et son administrateur, ont été écroués, jeudi 22 mars, à la prison de Ducos.

Le révérend Gabriel Lowinsky (33 ans) est poursuivi pour " viol, agressions sexuelles, escroquerie, extorsion de fonds et travail illégal ". Anne-Marie Arnaud (36 ans) gestionnaire du groupement est, elle, mise en examen pour des infractions financières.

Cette arrestation a été réalisée après le dépôt d'une plainte, l'an dernier, par un ancien adepte de l'association cultuelle et après enquête et auditions de témoins dont d'anciens fidèles.

De récentes perquisitions à l'église et aux domiciles des prévenus ont permis à la justice de confisquer des cassettes vidéos et des documents comptables.

L'ICC est connue sous des noms divers selon ses secteurs ou pays d'implantation.

Alain Vivien se rendra en Martinique et en Guadeloupe en avril prochain parce que le Centre international chrétien se répand particulièrement dans la Caraïbe, mais aussi, dans le Pacifique et en Afrique.


   France : Fraternité Blanche Universelle

Une conception très physionomiste de l'intelligence

fr.soc.religion, 24 mars 2001

[Texte intégral]

Pour briller par son intelligence aux yeux de Peter Deunov et de ses adeptes, faut-il envisager une éventuelle chirurgie plastique ? Extrait du livre " Les Vertus Tome 1 " Editions Télesma Par Peter Deunov. (mise en caractères gras par nos soins)

 

Extrait du livre " Les Vertus - Tome 1 "

Editions Télesma - Par Peter Deunov.

(mise en caractères gras par nos soins)

 

"Croyez en votre intelligence. Elle est un rayon envoyé par le monde spirituel. Ne croyez pas que l'intelligence est supérieure à l'amour.
En réalité c'est l'amour qui crée l'intelligence humaine.
Dans les conditions actuelles, le monde invisible exprime l'amour sous la forme d'intelligence. L'homme est l'expression de cette intelligence. Il doit être conscient qu'il est porteur de cette intelligence. Il doit être heureux d'avoir reçu quelque chose du monde divin qu'il doit utiliser de manière sensée.
L'homme n'est qu'un conducteur de l'amour divin et de l'intelligence divine.
Pour être intelligent il doit être noble et pour être noble il doit être honnête. L'homme intelligent est honnête et sincère; il inspire entière confiance aux hommes et suscite un élan chez ceux qu'il approche. Il est comme une source qui donne et se réjouit lorsqu'il voit que les hommes font la volonté de Dieu. En voyant les hommes aspirer à Dieu, la flamme sacrée apparaît dans son coeur.
Le front vertical est signe d'intelligence. Si le front est incliné, l'intelligence diminue progressivement. En ce qui concerne le nez c'est tout le contraire: lorsque le nez est saillant, l'intelligence diminue.
Les hommes dont les sentiments et la volonté sont solides ont le menton non pas droit mais légèrement incurvé et saillant. Cela démontre une certaine intelligence. Si le menton n'est pas légèrement saillant l'intelligence est réduite.
L'intelligence d'un homme se manifeste par son habileté. Si l'homme désire que ses sentiments aussi soient en accord avec le registre de la nature avec laquelle il veut travailler, il aura toujours du succès.
Pour que nous puissons manifester notre intelligence et notre volonté nous avons besoin d'un milieu d'êtres intelligents de notre espèce qui nous stimulent. Des milliers d'êtres intelligents doivent se mouvoir parallèlement à nous pour que nous aussi puissions réussir.
Si vous avez l'intention d'augmenter votre intelligence, pensez au nez: il doit prendre la bonne direction, il ne doit pas être saillant.
Lorsque deux personnes ont une température différente, celui dont la température est plus élevée est le plus intelligent des deux. Les vibrations de sa pensée sont plus élevées et leur nombre est plus important.
Aucune autre force ne peut mieux aider le développement de l'intelligence humaine que la force du bien.

 


   France : Raël

Raël fonde l'ICCACI

Lu sur le Web, 24 mars 2001

RAEL , fondateur de CLONAID, la première société de clonage humain, vient de fonder l'ICACCI, Comité International Contre l'Impérialisme du Calendrier Chrétien, dont le but est de forcer l'ONU à ne plus utiliser le calendrier chrétien dans ses documents officiels. " Comment l'ONU peut-elle prétendre représenter tous les êtres humains si elle utilise le calendrier des chrétiens qui ne sont que 1 milliard sur une planète de 6 milliards d'habitants. " déclare RAEL qui ajoute: " ceci est un manque de respect pour tous les Musulmans,Bouddhistes, Juifs et autres qui ont tous d'autres calendriers. Que diraient les pays occidentaux si , pour réparer son erreur irrespectueuse de 50 ans, l'ONU adoptait soudainement le calendrier musulman pour les 50 prochaines années ? " La solution est l'adoption par l'ONU d'un calendrier neutre basé sur un événement historique non religieux comme par exemple le bombardement d'Hiroshima . Avec un tel calendrier nous serions en l'an 55 AH (Après Hiroshima).

Si L'ONU veut réellement rapprocher les peuples et n'est pas la marionnette de l'occident, elle ne peut continuer d'utiliser le calendrier chrétien. Les partis politiques et chefs religieux non chrétiens du monde entier contactés par RAEL ont tous réagi très positivement à cette initiative et envisagent la tenue d'un congrès international sur le sujet. Pour accès au texte de fondation de l'ICACCI voir www.icacci.org

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commentaire : Il y a déjà le changement d'heure, le franc qui devient l'euro..... s'il faut changer également de calendrier.... au secours les Elohims ! Mathieu.



Nouveau coup de tonnerre dans l'affaire de l'Ordre du temple solaire

Le Parisien, 24 mars 2001, par Frédéric Vezard

[Texte intégral]

Le 17 avril doit s'ouvrir, devant le tribunal correctionnel de Grenoble, le procès du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi pour "association de malfaiteurs", dans le cadre de l'instruction sur le massacre de Saint-Pierre-de-Cherennes, dans le Vercors, qui a fait 16 mort, en décembre 1995.

Trois semaines avant cette audience très attendue, l'ancien champion de ski, Jean Vuarnet, qui a perdu son épouse, son fils, sa belle-fille et sa petite-fille dans ce faux suicide collectif, a recueilli des éléments accablants contre le pharmacien brestois Claude Giron, 71 ans.

Mis en examen le 11 février 1997, pour " association de malfaiteurs ", ce spécialiste de l'homéopathie, ami du défunt Luc Jouret, avait bénéficié d'un non-lieu le 13 juillet. Le pharmacien était soupçonné d'avoir fourni les médicaments - un neuroleptique, le Rohypnol et un cardiotonique, la Digoxine - ingérés par les victimes du vercors avant leur mort. Dans son ordonnance de non-lieu, le juge d'instruction Luc Fontaine écrit : " Il convient de préciser que l'enquête judiciaire ne devait pas permettre d'identifier les distributeurs des médicaments utilisés. "

Jean Vuarnet, aidé de son avocat, Alain Leclerc et d'un huissier brestois, Bernard Legrand, a réussi en un mois à faire ce que la justice et la police n'ont pas su ou pas voulu faire. Dans les cendres de la clairière de Saint-Pierre-de-Chérennes, les enquêteurs ont retrouvé les reste d'emballages de plusieurs médicaments.. la plupart sont calcinés donc inexploitables. Une boîte de Digoxine, moins abîmée porte un numéro de lot : 621.

En juillet 1996, la 5° division de police judiciaire réclame à procter et Gamble , le laboratoire qui produit la Digoxine, la liste des grossistes qui ont commandé ce lot, distribué les 27, 28 et 29 septembre 1995. Les enquêteurs exploitent cette liste. Le 24 juillet 1996, ils rendent leur rapport. Ils expliquent que la ville de Brest est approvisionnée par un grossiste qui " n'a pas été destinataire du lot 621 de Digoxine ".

Plus de quatre ans après, en février, Jean Vuarnet prend connaissance de la totalité du dossier d'instruction. Il s'aperçoit que figurent parmi les destinataires du lot 621 indiqués par Procter et Gamble, la société OCP Répartition installée à Gouesnou, dans la banlieue de Brest et que celle-ci n'a jamais été contactée par les policiers.

Le 9 mars, OCP confirme être le " fournisseur régulier de la pharmacie Giron, depuis de nombreuses années ". Déloyauté de la procédure. Le 14 mars, Bernard Legrand, huissier de justice, se rend chez OCP et consulte les archives. Il découvre que Claude Giron a commandé les 29 et 30 septembre 1995, six boîtes de Digoxine issues du lot 621 ! A la demande de la famille Vuarnet, l'huissier consulte toutes les commandes passées par la pharmacie Giron en 1994 et 1995.

Sa conclusion et plus que troublante, notamment pour ce qui concerne le Rohypnol, un neuroleptique puissant qui a servi à droguer la plupart des 47 adeptes de l'OTS tués en Suisse en octobre 1994, 21 en juillet et 41 en août.

Autre constat étrange, l'examen des comptes du pharmacien montre qu'il a reçu en octobre 1994 un virement de 500 000 F dont les enquêteurs n'ont pas cherché à établir la provenance.

Fort de ces éléments, Jean Vuarnet s'apprête à contester en appel le non-lieu dont a bénéficié Claude Giron. Il entend aussi réclamer la nullité de l'instruction en dénonçant la
"déloyauté de la procédure". On peut, en effet, se demander pourquoi les enquêteurs ont "oublié " d'interroger le grossiste attitré du pharmacien


   France : Rose-Croix d'Or - Lectorium Rosicrucianum

Une simple question de vocabulaire

Lu sur le Web, 25 mars 2001

[Extraits et commentaires]

Toutes les sectes s'évertuent à utiliser un vocabulaire particulier, "spécifique", qui a quelque chose de nébuleux ou d'incompréhensible pour le non initié car les mots, même les plus simples sont vidés de leur sens commun ou premier et leurs signifiants sont remplacés par des notions compliquées, subtiles et parfois même totalement en contradiction avec le sens réel du mot utilisé ; ce procédé est un outil de déstructuration mentale et psychologique typique utilisé dans le but inavoué de troubler ou d'endormir les consciences.

Aux dernières nouvelles, la philosophie de la Rose- Croix veut à présent nous faire croire que le "moi" (à anéantir en soi, ) n'a rien à avoir avec la "personnalité" ;

Au vu de leurs propres définitions des concepts tels que "le moi, la conscience, l'homme, et la pensée" (récupéré sur un site "Rose-Croix") le lecteur saura juger par lui-même de la pertinence de leurs remarques et du danger que peut représenter pour l'esprit humain ce type de "vocabulaire particulier" :

Moi : Agrégat de conscience qui en est venu à prendre la direction de tout le système de la personnalité et dont les caractéristiques sont : · tout ramener à soi-même (égocentrisme) · se maintenir à tout prix ici-bas et dans l'au-delà. Cet état de conscience est né de la séparation (chute) et se maintient par les forces de l'ignorance et de l'oubli. Conscience : La plus haute forme de vie. L'état de conscience détermine l'état de la vie. Les sept cavités cérébrales (chandelier de la tête) peuvent être le siège de la conscience de l'homme naturel, l'homme-moi, ou celui de l'Ame Nouvelle, la merveilleuse Fleur d'Or.

Homme-moi : L'homme actuel, issu de la nature et dominé par ses tendances naturelles et son karma. Image-pensée : Toute pensée stimulée par le désir donne naissance à des formes éthériques qui emplissent le "champ de respiration". Les images-pensées individuelles comme celles provenant de la sphère astrale terrestre forment un véritable nuage emprisonnant, correspondant à l'état-moi qui devra être dissous par le candidat. Seule une pensée pure -parce que née du désir primordial de liberté issu de la Rose du coeur- peut donner vie à cette image de l'Immortel que nous portons en nous.

Champ de respiration : Parfois appelé sphère aurale, parfois corps du désir, c'est le champ de force entourant les corps physique et éthérique, et dont la qualité, le niveau vibratoire, détermine tout ce qui est "respiré" par l'homme. Toutes les pensées, images, désirs, forces qui poussent la personnalité humaine à réaliser l'une ou l'autre possibilité présente en elle, sont acceptés ou refusés par le champ de respiration selon l'Idée force qui y a pris forme. L'emprise actuelle de la sphère astrale réflectrice sur le champ de respiration des hommes est l'un des plus grands obstacles à la prise de conscience du chemin; la connaissance de soi en ce qui concerne l'emprisonnement mental ou émotionnel est la porte d'une vie nouvelle.

Karma : Tout ce que les personnalités qui se sont succédées dans le microcosme ont inscrit dans l'être aural en fait de désirs, pensées, volontés. Mais comme toute transgression des lois de la création divine est rectifiée en vertu de la loi de cause à effet pour préserver la volonté du Logos, le karma est donc la cause des souffrances des hommes et ce que, dans leur ignorance, ils appellent la fatalité, le destin.

(Ici je tiens à signaler qu'il m'a été expliqué un jour, lors d'une conférence publique, sans nul doute possible, que toute action d'aide humanitaire par exemple est considérée comme étant une "entrave" à l'accomplissement du karma de la personne qu'on aide, et donc à ....éviter !!!) ...A Suivre...


   Etats-Unis : Scientologie

Couronnement du film "Battlefield Earth"

AFP 25 mars 2001

[Texte intégral]

Le film de science-fiction à gros budget ("Terre et Champ de Bataille"), avec John Travolta, a été sélectionné samedi pour les 21èmes "Razzies", les "Framboises d'Or", qui récompensent "le pire film de l'année".

Ce film de Roger Christian, couronné pour l'occasion "Pire réalisateur", est inspiré d'un roman du fondateur de l'Eglise de Scientologie, L. Ron Hubbard, dont Travolta est un adepte.

L'acteur a été lui même gratifié de la Framboise d'Or du "Pire acteur de l'année", tandis que Kelly Preston, son épouse à la ville, n'a pas été épargnée puisqu'elle se voit décernée le "Razzie" du "Pire second rôle féminin", toujours dans "Battlefield Earth".

Dans la catégorie "Pire actrice principale", la chanteuse Madonna s'est distinguée pour son interprétation dans "The Next Best Thing".

Cette distinction est décernée chaque année à Los Angeles par la Golden Rasperry Award Foundation, peu avant la cérémonie des Oscars, qui doit se tenir dimanche soir. Les 465 membres de cette fondation sont des professionnels du cinéma, journalistes et cinéphiles venus pour l'occasion de 35 Etats américains et de sept pays étrangers. Habituellement, les lauréats ne se pressent pas de venir chercher leur récompense, une boîte de pellicule 8 mm peinte en or, surmontée d'une framboise en plastique de la taille d'une balle de golf, et d'une valeur estimée à environ 4 dollars.


  Allemagne : Scientologie

Bob Minton a gagné son procès en diffamation en Allemagne

Message de Roger Gonnet, 28 mars 2001

[Texte intégral]

De Stacy Brooks, présidente du Lisa Mc Pherson Trust, un groupe d'amis ayant pris à partie la scientologie depuis quelques temps. "Aujourd'hui à Berlin, Bob Minton [fondateur et mécène du Lisa Mc Pherson Trust, ndt] a gagné son procès en diffamation contre la scientologie en Allemagne, contre Sabina Weber, chef des services secrets OSA de la secte, et contre "Freiheit", le magazine sciento allemand. Résultat immédiat: la secte scientologue doit retirer de la distribution les trois éditions de "Freiheit" qui contenaient les diffamations à l'encontre de Bob Minton. La décision sera postée dès que possible." (posté à minuit cette nuit sur news:alt.religion.scientology par Stacy Brooks) --


   France : Ordre du temple Solaire (OTS)

Les sectes à "Zone Interdite" - M6 à Montbard

Le Bien Public, 28 mars 2001

[Texte intégral]

Soirée spéciale le 10 avril sur M6 avec une émission de "Zone Interdite" consacrée aux sectes.

Le 22 mars dernier, une équipe de journalistes a planté caméra et micro dans le bureau du chef d'escadron Patrik Touron, aujourd'hui commandant la compagnie de gendarmerie de Montbard et qui a été un des experts désignés par le juge Luc Fontaine chargé de l'instruction après la découverte le 22 décembre 1995 de 16 cadavres à Saint-Pierre-de-Chérennes (Isère) dans le Vercors.

Après une série du 4 au 6 octobre 1994 de crimes, suicides et incendies au Québec et en Suisse qui avaient fait 53 morts, tous membres de l'ordre du Temple solaire, la France était touchée à son tour par l'implosion de cette secte dont les membres avaient annoncé "un départ pour Sirius".

Expert chimiste, patron du département "incendie, explosion, peinture" de l'Institut de recherche criminalistique de la gendarmerie nationale (IRCGN), le chef d'escadron Patrick Touron a notamment été interrogé sur les méthodes des investigations menées à l'époque. Après plusieurs mois d'enquête, l'instruction du juge Fontaine est aujourd'hui bouclée.

Les différents experts, parmi lesquels le chef d'escadron Patrick Touron, ont expliqué les circonstances de la mort qui permettent de reconstituer un scénario. Ils ont notamment conclu que les éléments nécessaires et suffisants étaient réunis pour que l'immolation par le feu soit possible sans intervention extérieure.

Ce que conteste l'avocat de trois familles de victimes qui se sont portées partie civile et qui accrédite la thèse d'une intervention extérieure.

A quelques jours de l'ouverture du procès de Michel Tabachnik, la seule personne qui soit encore mise en examen pour "association de malfaiteurs" dans cette affaire, l'enquête des journalistes de Zone Interdite, reviendra sur l'impossible deuil des familles et la bataille juridique engagée par l'avocat des familles.

L'émission de M6 consacrera sa première partie à ce dossier, avant plusieurs sujets sur d'autres mouvements sectaires en deuxième partie.


   Etats-Unis : Raël

Clonage des êtres humains : des parlementaires américains, inquiets

AFP, 28 mars 2001 par Léon Bruneau

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WASHINGTON, Des parlementaires américains, inquiets des efforts en cours visant à cloner le premier être humain, ont appelé mercredi le Congrès à légiférer pour interdire cette pratique. "Il est de notre responsabilité de légiférer afin d'assurer que le clonage humain ne soit pas légal et acceptable aux Etats-Unis", a déclaré le représentant démocrate Peter Deutsch au début d'une audition à la Chambre sur les avancées du clonage humain et devant laquelle témoignaient des personnalités controversées ayant annoncé leur intention de cloner bientôt un être humain, dont un médecin américain, le Dr Panos Zavos.

"La question du clonage humain et l'annonce d'expérimentations en cours soulèvent des questions morales, éthiques, médicales et scientifiques auxquelles nous devons nous confronter en tant que nation", a indiqué pour sa part un autre élu, le républicain Billy Tauzin, en se déclarant "prêt à agir" en faveur d'une législation interdisant le clonage humain. "Il est impératif que le Congrès agisse et réponde de façon responsable à la communauté scientifique", a renchéri un élu démocrate, Chris John.

Parmi les personnes invitées à témoigner sous serment figurait le Dr Panos Zavos, un grec chypriote naturalisé américain, ex-professeur de physiologie reproductive à l'Université du Kentucky et membre d'un consortium international privé de médecins récemment créé pour cloner un être humain. Ou encore Raël, le chef controversé d'une secte canadienne qui croit aux extraterrestres, ainsi qu'une scientifique française, Brigitte Boisselier, membre de cette secte, et qui a annoncé son intention de cloner, dans un laboratoire secret, un bébé mort récemment aux Etats-Unis.

Malgré différents efforts entrepris dans la foulée de la naissance de la brebis Dolly, en 1997, le Congrès américain s'est jusqu'à présent montré réticent à légiférer dans ce domaine. Mais les expérimentations en cours ont eu pour effet de réveiller l'inquiétude d'élus américains. "Si le financement public du clonage humain est interdit, cela n'est pas le cas pour le financement privé", a souligné le représentant républicain James Greenwood, qui présidait l'audition.

Au moins une vingtaine de pays ont interdit le clonage humain, ont indiqué les intervenants. Aux Etats-Unis, l'administration Clinton avait décrété en 1997 un moratoire de cinq ans sur toute expérience de clonage humain financée par de l'argent public en attendant le vote d'une loi. Celle-ci n'a pas encore vu le jour.

En l'absence de décision au niveau fédéral, des Etats ont déjà pris les devants, tels la Californie qui, avec trois autres Etats (le Michigan, la Louisiane et le Rhode Island), a interdit le clonage humain sur son territoire. Des mesures similaires sont à l'étude dans huit autres Etats.

Selon Thomas Okarma, PDG d'une entreprise de biomédecine, Geron Corporation, qui témoignait mercredi au nom de l'industrie biotechnologique, le clonage "est simplement trop dangereux d'un point de vue technique et cela soulève trop de questions d'éthique".

Pour sa part, le Dr Rudolf Jaenisch, du Massachusetts Institute of Technology, a insisté sur les risques encourus, en relevant que le clonage des animaux "nous permet de prévoir avec un haut degré de confiance que peu d'êtres humains clonés pourraient survivre et qu'une majorité de ceux qui survivraient auraient des déformations".


   Etats-Unis : Raël

Le président américain est prêt à oeuvrer avec le Congrès pour interdire la recherche sur le clonage humain

AFP, 28 mars 2001

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WASHINGTON, Le président américain George W. Bush est prêt à oeuvrer avec le Congrès pour interdire la recherche sur le clonage humain aux Etats-Unis, a indiqué mercredi la Maison Blanche.

Cette question fait actuellement l'objet d'un examen au Congrès, où une commission d'enquête de la Chambre des représentants auditionne des partisans et des adversaires du clonage humain pour déterminer s'il est nécessaire de légiférer dans ce domaine. "Le président s'oppose au clonage humain (...) et il oeuvrera avec le Congrès car il estime qu'aucune recherche visant à la création d'un être humain ne devrait être menée aux Etats-Unis", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer. "Il estime que les questions morales et éthiques soulevées par le clonage humain sont profondes et ne peuvent être ignorées, même s'il s'agit de faire avancer la science", a ajouté le porte-parole .

Il a rappelé que M. Bush soutenait le décret passé par son prédécesseur Bill Clinton pour interdire tout aide financière fédérale à la recherche en matière de clonage humain.

Parmi les témoins devant être entendus par la commission d'enquête parlementaire figurent un médecin américain et le dirigeant du mouvement des Raëliens, qui ont fait part de leur volonté de cloner un être humain. Le Dr Panos Zavos, un Grec chypriote naturalisé américain, professeur de physiologie reproductive à l'Université du Kentucky, est membre d'un consortium international privé de médecins créé pour cloner un être humain. Raël est le chef controversé d'une secte canadienne qui croit aux extraterrestres. Il n'existe aucune législation fédérale interdisant explicitement le clonage humain aux Etats-Unis, mais l'administration Clinton avait décrété en 1997 un moratoire de cinq ans sur toute expérience à ce sujet financée par de l'argent public.


   Etats-Unis : Raël

Clonage humain : lettre d'avertissement de la FDA aux Raëliens

AFP, 28 mars 2001

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WASHINGTON, L'Agence fédérale américaine chargée du contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) a envoyé un courrier à la société Clonaid, liée à la secte des Raëliens, pour l'avertir que toute tentative de clonage humain ne peut se faire sans autorisation, a annoncé mercredi une parlementaire américaine.


   Etats-Unis : Raël

La société Clonaid, liée à la secte des Raëliens, a commencé ses travaux

AFP, 28 mars 2001

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WASHINGTON, La société Clonaid, liée à la secte des Raëliens, a commencé ses travaux dans un laboratoire secret aux Etats-Unis pour produire le premier être humain cloné, alors que les autorités sanitaires américaines l'ont avertie qu'une telle tentative ne pouvait se faire sans autorisation préalable, peu susceptible d'ailleurs d'être accordée.

Les Raëliens veulent cloner, à la demande d'un couple de parents américains, un bébé mort à l'âge de dix mois à la suite d'une opération chirurgicale du coeur. "Nous sommes en train de le faire aux Etats-Unis", a affirmé Mme Boisselier, directeur scientifique de Clonaid, qui témoignait sous serment devant la commission d'enquête sur le clonage humain de la Chambre des représentants à Washington.

Cette scientifique française de 44 ans, professeur de chimie dans une université de l'Etat de New York et adepte des Raëliens, a précisé qu'une équipe de quatre personnes --deux biologistes, un généticien et un médecin -- travaillait depuis le mois de décembre sous sa direction, dans un lieu gardé secret sur le territoire américain. "Je ne souhaite pas dire où", a-t-elle ajouté.

Elle a précisé que les travaux se poursuivraient aux Etats-Unis aussi longtemps que cela resterait légal. Pressée de questions sur l'état d'avancement de sa tentative, elle a affirmé que son équipe s'entraînait pour l'instant à "énucléer (ndlr: retirer le noyau) d'oeufs de vache". "Ils travaillent à mettre au point les procédures", a-t-elle indiqué, en précisant qu'une fois les protocoles cliniques établis, la méthode sera appliquée "bientôt" sur des ovocytes de la mère du bébé mort.

Les scientifiques de Clonaid veulent introduire le matériel génétique (ADN) prélevé sur des cellules préservées du bébé mort et l'introduire dans un ovocyte dont le noyau aura préalablement été retiré. L'embryon obtenu sera ensuite introduit dans l'utérus de la mère en vue de la grossesse. Mais il n'est pas du tout certain que l'expérience aille à son terme.

L'Agence fédérale chargée du contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) a en effet envoyé un courrier à Clonaid pour l'avertir que toute tentative de clonage humain ne pourrait se faire sans autorisation, a annoncé un membre de la commission d'enquête, la représentante démocrate du Colorado, Diana DeGette.

La lettre demande à la société de soumettre une demande d'autorisation en vue d'effectuer de tels travaux conformément à la réglementation et suggère explicitement que cette autorisation sera refusée en l'état actuel des choses. "La FDA estime qu'en ce qui concerne l'usage de la technologie du clonage pour cloner un être humain, il existe de nombreuses questions de sûreté non encore résolues et, par conséquent, elle n'autoriserait pas de telles recherches", selon le texte de la lettre.

Mme Boisselier a confirmé avoir reçu une telle lettre. "Je l'ai reçue hier et je n'ai pas eu le temps de l'étudier", a-t-elle dit. Interrogée pour savoir si elle allait déposer une demande d'autorisation, Mme Boisselier s'est contentée de répondre qu'elle allait "en parler avec (son) avocat". Elle n'a pas semblée troublée par le coup de semonce de la FDA, précisant à l'AFP qu'elle était prête "à aller jusqu'à la Cour suprême".

Les Raëliens, qui revendiquent 55.000 membres dans le monde, professent que la vie sur Terre fut établie par des extra-terrestres venus en soucoupe volante il y a 25.000 ans et que les humains sont eux-mêmes des clones. Son fondateur, l'ancien journaliste français Claude Vorilhon, qui se fait appeler Raël, vit au Québec et se présente comme un prophète dans la lignée de Moïse, Jésus et Mahomet, soutient que "le clonage permettra à l'humanité d'accéder à la vie éternelle".


   Etats-Unis : Raël

Le clonage humain serait un "désastre", selon des scientifiques

AFP, 29 mars 2001 par Francis Temman

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WASHINGTON - La technique du clonage qui connaît des taux d'échec impressionnants chez les animaux aboutirait inéluctablement, si elle était appliquée à l'homme, à la mise au monde d'enfants souffrant de terribles malformations ou déficiences mentales, mettent en garde des scientifiques.

Témoignant cette semaine devant une commission d'enquête sur le clonage humain de la Chambre des représentants, plusieurs experts ont tiré la sonnette d'alarme face aux tentatives annoncées ou en cours pour cloner le premier être humain. Fausses couches, naissances prématurées, malformations physiques, complications et fort taux de décès périnatal: les expériences de clonage reproductif chez les animaux, affirment-ils, montrent que le clonage humain n'a pratiquement aucune chance de réussir en l'état actuel des connaissances.

Un consortium international de scientifiques dirigé par un gynécologue italien Severino Antinori, une scientifique française, membre de la secte des Raëliens, ainsi qu'un médecin de Chicago, Richard Seed, sont dans la course pour cloner un être humain. "L'expérience que nous avons avec le clonage animal nous permet de prédire avec un haut degré de certitude que peu d'humains clonés survivraient à une naissance et ceux qui y parviendraient seraient anormaux", affirme Rudolf Jaenisch, spécialiste du clonage animal à l'Institut Whitehead de recherche biomédicale, situé à Cambridge (Massachusetts).

A ce jour, cinq espèces de mammifères ont été clonées, avec des taux de réussite n'excédant pas 3 à 5%: mouton, souris, chèvre, vache et cochon. "La grande majorité des clones meurent soit durant les divers stades du développement embryonnaire, soit à la naissance, soit juste après", constate Rudolf Jaenisch. La plupart de ces clones nouveaux-nés sont trop gros. Ceux qui survivent à la période périnatale meurent en général dans les jours ou semaines qui suivent: malformations rénales, cardiopulmonaires ou cérébrales, difformités physiques, déficits du système immunitaire, etc. "Chez les vaches, environ 90% des foetus produits par clonage meurent ou sont avortés spontanément entre 35 et 90 jours de gestation", souligne Mark Westhusin, professeur de physiologie vétérinaire à l'Université AetM du Texas. La plus courante des malformations observées à ce jour chez les foetus avortés ou les nouveaux-nés est un placenta anormalement gros et dysfonctionnel. Les généticiens ne savent pas encore exactement pourquoi le clonage reproductif animal échoue aussi souvent. "La cause la plus probable du développement anormal du clone est une reprogrammation erronée du génome", qui entraîne une expression anormale des gènes de l'animal, avance Rudolf Jaenisch.

Le problème est que cette reprogrammation erronée n'entraîne pas d'altérations génétiques ou chromosomales et il est donc pratiquement impossible de détecter une quelconque malformation génétique au stade de la pré-implantation ou même du foetus, soulignent les spécialistes. Même la brebis Dolly, qui fut en 1997 le premier animal cloné avec succès, est obèse. "Nous ne savons pas pourquoi", confie M. Jaenisch. Le cas Dolly est d'ailleurs édifiant. Avant de réussir, il y eut 276 échecs. Or les brebis ont un taux de fertilité trois à quatre fois plus élevé que l'homme. Selon le Dr Simon Best, l'un des créateurs de la brebis écossaise, il faudrait donc environ un millier de mères porteuses pour produire avec succès un enfant cloné à partir d'une seule cellule d'un être humain. "Cela veut dire 999 fausses couches, morts-nés ou enfants nés avec des déficiences congénitales imprévisibles", a relevé le président de la commission d'enquête, James Greenwood. "Les nombreux problèmes constatés, bien que malheureux chez l'animal, seraient un désastre chez l'homme", conclut Michael Soules, président de la société américaine pour la médecine reproductive (ASRM), qui rappelle le principe premier du serment médical d'Hippocrate: "Je m'abstiendrai de tout mal".


   Etats-Unis : Raël

On ne joue pas avec l'embryon

L'Humanité, 30 mars 2001 par Lucien Degoy

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La secte Raël soigne sa publicité. Depuis plusieurs mois, sa filiale " scientifique " Clonaid dirigée par l'une de ses adeptes, Brigitte Boisselier, annonce à intervalles réguliers la naissance aux Etats-Unis, dans un laboratoire " secret ", du premier bébé humain cloné à partir d'un enfant mort nous dit-on, à l'âge de deux ans.

Le mystère entretenu autour de ce programme et de quelques autres du même acabit fait naturellement l'affaire des médias en quête de tartarinades. Quant au fond, pourtant, les spécialistes s'accordent aujourd'hui à dire qu'on est loin, très loin de se montrer capable de cloner l'espèce humaine, si tant est qu'un jour on sache le faire. " à moins qu'ils n'aient trouvé un truc, ça ne marche pas du tout ", résume le généticien Axel Kahn, évoquant les recherches internationales engagées sur le clonage d'espèces de primates cousins de l'homme. Les clones mis en culture arrêtent leur développement en quelques jours, avant l'apparition des cellules différenciées (celles qui forment à terme les organes et fonctions organiques) victimes de divisions cellulaires asynchrones et d'accidents chromosomiques rédhibitoires. Tout se passe comme si, à l'inverse d'autres espèces - comme le mouton ou le bouf - les cellules descendantes de la cellule d'origine clonée, se montraient incapables chez le singe, de lire et de reproduire à l'identique le programme génétique contenu dans leurs noyaux.

L'information génétique part dans tous les sens, et le processus de développement cellulaire s'interrompt dans un amas de cellules désorganisées. La raison de ce phénomène (qu'on retrouve chez d'autres espèces comme la souris) et qui n'a pas d'explication théorique décisive, pourrait tenir à la façon dont le potentiel génomique s'exprime lors de la reproduction cellulaire : plus le génome se " met en marche " précocement (au bout de quatre divisions cellulaires chez le singe ou l'homme alors qu'il en faut huit chez la vache) et plus le processus se désorganise. L'idée de recourir aux services d'une espèce porteuse - la vache -, a bien été explorée par quelque Dr Folamour, là encore aux USA. C'est ainsi que la photo d'un amas de cellules d'un clone " hybride " homme-vache crée par la société Advanced Therapeutics a été publiée dans une revue scientifique américaine.

Mais, ni cette entreprise, ni d'autres, n'ont jamais pu reproduire " l'expérience ", qui manifestement était vouée à l'échec.

Précisons, enfin, que même dans le cas d'espèces moins rétives au clonage, comme le mouton, plus de la moitié des animaux fabriqués meurent à la naissance ou peu après, victimes d'anomalies organiques et d'infirmités, dont beaucoup ne sont détectées que tardivement à l'échographie. Dans l'hypothèse du clonage humain, ce type de difficulté devrait aussi se poser et n'est pas près d'être résolu. Le clone n'est pas pour demain.

On dira, à juste titre, qu'une impossibilité de fait ne saurait tenir lieu de principe : ces expérimentations, dès lors qu'elles s'appliquent à l'homme et qu'elles sont susceptibles de fabriquer des embryons humains - même " in vitro " et non-viables -, posent une question essentielle de droit. Elles ne sauraient tirer leur légitimité de leur seule scientificité - que cette dernière soit réelle ou parodiée -, on ne joue pas impunément avec l'embryon humain.

C'est tout le sens de la réflexion éthique engagée voilà plusieurs années dans plusieurs pays du monde - notamment en France et en Europe - et qui s'est traduite dans la formulation de lois de bioéthique, de règles déontologiques, quelquefois largement débattues dans la société, et qui se montrent de plus en plus précises et exigeantes.

La France doit, on le sait, réviser son propre arsenal législatif adopté en 1994, dans le courant de cette année. Comme les pays qui se sont dotés, à sa suite, de lois d'éthique, elle interdit (et sanctionne pénalement) toute recherche, toute expérimentation qui chercherait à créer un clone, c'est-à-dire un être humain aux caractéristiques génétiques totalement connues et prédéterminées à l'avance.

Issu d'une reproduction asexuée dans son principe, l'individu né d'un clonage n'est que la chose de son ou de ses décideurs : un peu comme l'esclave de l'Antiquité, il n'existe pas dans sa liberté fondamentale d'être humain, mais comme simple instrument mis au service d'un objectif qui lui est étranger.

Aucune liberté humaine, aucune dignité ne sont pensables dans un tel contexte utilitariste. N'est-il pas paradoxal que le pays qui se flatte d'être le plus attaché à cette liberté n'ait pas jusqu'ici jugé bon d'en garantir l'expression médicale ou scientifique ?



Les salariés de ESSOR gagnent en appel

AFP, 30 mars 2001

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La Cour d'appel de Versailles a reconnu le caractère " abusif " du licenciement de neuf commerciaux, licenciés après avoir dénoncé une infiltration sectaire dans leur entreprise, a-t-on appris vendredi auprès de leur avocat Rachid Brihi.

M°Brihi a indiqué à l'AFP que la 5ème Chambre sociale de la Cour d'appel de Versailles , dans ses motivations " a reconnu ", le 22 mars " qu'ESSOR est bien une entreprise infiltrée par une secte : ACC " et que cela présentait " une situation de danger moral pour les salariés ".

Selon les employés licenciés de cette entreprise spécialisée dans l'optique et basée à Villeneuve la Garenne (Hauts de Seine) en septembre 1998, le directeur d'ESSOR avait voulu faire de sa société " le champ expérimental des méthodes d'ACC (Au cour de la communication)", une association sectaire selon un rapport parlementaire.

Fondée par l'épouse du directeur d'ESSOR, Samy Cohen, aujourd'hui décédée, ACC suit notamment les préceptes du médecin américain Carl Simonton, qui privilégient l'aspect psychologique des pathologies et affirment que guérir, même d'une maladie grave, est avant tout une affaire de développement mental.

C'est à l'issue d'une réunion au cours de laquelle ils avaient fait part au directeur de leur " désaccord total avec les orientations philosophiques de la société " que les employés avaient été licenciés. En avril 2000, le conseil des prud'hommes de Nanterre (Hauts-de-Seine) , avait estimé que le licenciement de six salariés reposait sur " des causes réelles et sérieuses " et les avait déboutés de leur demande de reconnaissance de " licenciement abusif ". Il avait toutefois indiqué que le motif de " faute grave " évoqué par ESSOR pour justifier ces licenciements n'était pas valable et avait condamné l'entreprise à payer à ses ex-employés plusieurs milliers de francs de frais divers (préavis, congés payes, remboursements, etc.) un jugement en tout point identique à une première décision prise en janvier de la même année par les prud'hommes de Nanterre concernant trois autres cadres licenciés par cette même entreprise et pour les mêmes motifs.


   Etats-Unis : Raël

Raël et son projet secret de clonage humain affolent le Congrès américain

Le Temps, 31 mars 2001 par Alain Campiotti

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C'était vraiment une rencontre d'un nouveau type. Claude Vorilhon, dans sa combinaison blanche, le chignon bien noué au milieu de la calvitie pour mieux communiquer avec ses copains extraterrestres, glissait de sa démarche souple dans les couloirs du Congrès.

Il venait demander aux membres costumés-cravatés de la sous-commission de la Chambre des représentants pour l'énergie et le commerce de le laisser poursuivre son chemin vers la vie éternelle. Cela ne pouvait arriver qu'à Washington, Etats-Unis, et on dirait une farce. Mais c'est tout le contraire.

En écoutant Raël (vous l'aviez reconnu), les députés américains se sont dit qu'il était urgent de préparer une loi pour interdire totalement le clonage humain. A côté du guide en blanc des raéliens était assise Brigitte Boisselier, la directrice du laboratoire secret de la secte, qui a entrepris des travaux, quelque part aux Etats-Unis, afin de cloner d'ici un an un enfant mort l'année dernière.

A sa droite, un petit homme sec approuvait. Il s'appelle Panayiotis Zavos; il était récemment encore professeur à l'Université du Kentucky, et il prépare avec l'Italien Severino Antinori, "quelque part en Méditerranée", la même expérience de reproduction. Des éthiciens et des généticiens, dont Rudolf Jaenisch, du MIT ont défilé devant la commission pour dénoncer l'imprudence, l'inconscience, la folie des apprentis sorciers assis à côté d'eux.

Mais Raël et les siens n'étaient visiblement pas ébranlés. "Rien ne doit arrêter la science, a dit Vorilhon qui s'en prenait au pouvoir des forces conservatrices et obscurantistes".

On connaît l'histoire de cet ancien journaliste sportif français. Il dit avoir rencontré à trois reprises, dans les années 70, des extraterrestres. Ces Elohim, êtres supérieurs, lui ont dit qu'ils avaient jadis créé les hommes par clonage, et qu'on pouvait faire mieux, pour atteindre l'éternité. Ils allaient d'ailleurs revenir, et la secte a déjà recueilli 7 millions de dollars pour construire une ambassade digne de les accueillir.

Surtout, Raël et ses 55 000 fidèles (chiffre officiel) se sont pris de passion pour la manipulation génétique. Car après Dolly, Elohim n'est pas loin... En juin dernier, des membres américains de la secte ont rencontré une famille éplorée qui venait de perdre un fils de 10 mois à la suite d'une erreur médicale. L'hôpital coupable a admis sa faute, son assurance a payé très cher. Mais les parents (tout ce récit est d'origine raélienne) ne croyaient pas vraiment à la mort de leur fils: ils entendaient "pleurer ses gènes", et ils avaient pris la précaution de faire congeler le corps, ou un élément du corps du cher petit disparu. Le père et la mère, s'étant mis dans la tête de récupérer leur enfant par clonage, ont passé un marché avec les fidèles de Vorilhon: l'argent de l'hôpital et les cellules conservées permettront de tenter une reproduction.

C'est ce qu'est en train de préparer Clonaid, société fondée par Raël, dans un laboratoire américain dont personne ne connaît la localisation. Contre l'avis de tous les chercheurs qui tirent des clonages post dollyens la conviction que les risques d'échec, de malformation ou de dégénérescence sont énormes, Brigitte Boisselier a expliqué au Congrès qu'elle était sûre de son succès: "L'embryon sera contrôlé en permanence. Nous voulons un enfant sain." Elle connaît les risques d'échecs, et plusieurs dizaines de mères porteuses ont été recrutées dans la secte, pour accueillir chacune un embryon en cas de nécessité. La fille de la directrice du laboratoire de Clonaid, Marina Cocolios, 22 ans, est du nombre. Une enquêtrice américaine, Margaret Talbot, de la New America Foundation, a rencontré au Canada cette jeune femme. "Je veux offrir cette grossesse en présent à l'humanité entière", lui a-t-elle dit avec un peu d'exaltation.

La loi américaine, pour le moment, le lui permet. Il y a quatre ans, Bill Clinton avait signé une ordonnance interdisant l'utilisation de l'argent public dans des tentatives de clonage humain. Mais sa signature n'interdisait pas des entreprises privées. Car les chercheurs du domaine génétique, aux Etats-Unis comme ailleurs, redoutent qu'une loi restrictive en vienne à empêcher toute recherche sur l'embryon, pourtant utile dans le développement de traitements de maladies pour l'heure incurables. Quatre Etats ont cependant légiféré pour interdire le clonage humain. Pour le reste, la Food and Drug Administration applique un texte qui interdit des expériences quand les conditions de sécurité ne sont pas réunies. Pas suffisant, ont estimé les congressistes: ils vont préparer une loi dont George Bush a déjà dit qu'il la signera. Mais un texte pourra-t-il contenir ce désir d'enfant qui monte?