Petit lexique pour la Soka Gakkaï

(Source : des familles d'adeptes et d'anciens adeptes et Florence Lacroix)


SOMMAIRE

DAISAKU IKEDA
DISTRICT, DEPARTEMENT ETUDIANT, JEUNESSE
GOHONZON, PARCHEMIN
GONGYO
GOSHO
NAM MYOHO RENGE KYO
NICHIREN SHÔSHÛ
SOKA GAKKAI
SÛTRA DU LOTUS
TRETS
UN PEU D'HISTOIRE
ZAD, ZADANKAI
REMARQUES ETCONCLUSION


DAISAKU IKEDA

Né en 1928, M. Ikeda dirige la SG de mai 60 à juillet 81 où M. AKIYA Einosuke devient le cinquième président nominal. En vérité,
M. Ikeda continue à détenir le pouvoir effectif. Il est la source de toutes les directives, décisions et nominations intervenant à la SG et fait l'objet, à l'exclusion de tout autre membre, d'un véritable culte de la personnalité.

Bon nombre d'adeptes croient ainsi qu'il est le réincarnation de Bouddha,ce qui l'autorise à formuler un avis sur tous les grands thèmes contemporains qu'il raccroche, par des raccourcis intellectuels indéfendables, à des notions de bouddhisme réinterprétées pour la circonstance.

Bon nombre d'ouvrages,signés par lui mais écrits par des porte-plumes de son entourage, popularisent ainsi sa vision très personnelle du bouddhisme et lui donnent une aura d'intellectuel et de lettré.

M. Ikeda, fasciné par les personnalités étrangères, en approche beaucoup et publie photos et interviews réalisées en leur compagnie dans des livres et articles publiés en de nombreuses langues.

Ce culte de la personnalité s'accompagne d'une véritable dérive sectaire intervenue sous son magistère, dont on peut brièvement citer quelque éléments:

  • la politisation de l'enseignement originel qui n'est plus du bouddhisme
  • la création d'une véritable force de frappe électorale
  • l'infiltration de tous les rouages bureaucratiques et centres décisionnels au Japon
  • la bureaucratisation de la secte
  • la pressuration financière systématique des adeptes nippons
  • une stratégie internationale sophistiquée, avec infiltration des organisations internationales, milieux diplomatiques et approche des personnalités de tous domaines
  • des techniques de manipulation mentale permettant mobilisation, soumission et entraînant une déréalisation.
  • Ce caractère sectaire n'est pas bien perçu à l'étranger car la SG colle aux grands thèmes porteurs (écologie, humanitaire, pacifisme etc...) et n'exerce pas de ponctions financières trop voyantes sur ses adeptes non-nippons. Souvent même, elle finance des activités "caritatives", fait des dons voyants à des organisations prestigieuses ... ou à des individus. Ces dons sont effectués pour améliorer son image de marque, mais aussi pour pénétrer nombre de milieux fermés.

    Sa générosité s'exerce également à l'égard d'individus, pour des raisons analogues. Ces dons sont des achats, des formes de corruption, et ne sont possibles que parce que les adeptes nippons, pressurés financièrement par des méthodes de manipulation et de pression, fournissent l'écrasante majorité des revenus.

    La SG prend aux Japonais pour donner à l'étranger. Cette origine essentiellement nationale des revenus et sa prodigalité outremer expliquent que la secte bénéficie d'une image de marque plutôt positive à l'étranger qui contraste vivement avec son image négative au Japon.

    Etant donné le culte de la personnalité dont fait preuve M. Ikeda, la grande inconnue est la succession de M. Ikeda.


    DISTRICT, DEPARTEMENT ETUDIANT, JEUNESSE

    La SG est structurée sur un mode pyramidal.

    Les adeptes sont enserrés dans de multiples réseaux qui se superposent et saisissent les individus par différentes facettes.
    Le quadrillage géographique systématique regroupe les adeptes en fonction de leur lieu de résidence, en cercles concentriques. La France est ainsi divisée en 5 "régions" (Ile de France, Nord- Ouest, Nord-Est, Sud-Ouest, Sud-Est) qui regroupent des "centres" divisés en "chapitres", divisés en "districts" etc...

    Il existe aussi des regroupements par catégories socio-professionnelles (groupes d'activité des médecins, enseignants etc..), par classes d'âge (département des jeunes hommes, des jeunes filles, des femmes, des lycéens, des enfants etc..) .


    GOHONZON, PARCHEMIN

    Réplique du parchemin inscrit par Nichiren Daishonin qui "concrétisa ainsi la Loi Fondamentale", il est installé sur le "butsudan" (petit autel) installé au domicile de chaque pratiquant.

    C'est le principal objet de culte,concrétisant "la vie du Vrai Bouddha". La réplique du Gohonzon, remise à chaque adepte, devrait être l'objet d'une grande vénération.

    Il faut noter que cet objet de culte a fait l'objet de déviations par rapport à la doctrine originelle. Les conditions de son octroi (critères, modalités et délais d'obtention) se sont considérablement assouplies et varient en fonction des pays, au gré des nécessités imposées par le prosélytisme et l'internationalisation. D'objet de culte il est devenu objet commercial, subissant des transformations matérielles (miniaturisation, photocopie, ratures etc...) difficilement compatibles avec sa portée spirituelle.

    Par ailleurs, la SG lui prête un pouvoir surnaturel, magique, absent de la doctrine de Nichiren.


    GONGYO

    C'est la récitation deux fois par jour, devant le Gohonzon,des 2ème et 16ème chapitres précités du Sûtra du Lotus.


    GOSHO

    Traités et lettres adressés par NICHIREN Daishonin à ses disciples, et réunis après sa mort par son successeur NIKKO Shonin, pour que son enseignement soit préservé.

    Sa traduction fait l'objet de commentaires de plus en plus longs de M. Ikeda qui en politise l'interprétation.


    NAM MYOHO RENGE KYO

    Mantra (formule récitée), prononcé pour la première fois par Nichiren et dont la récitation ("daimoku") permet de s'harmoniser avec La Loi de l'Univers, loi fondamentale qui régit tous les phénomènes de l'univers.


    NICHIREN SHÔSHÛ

    Organisation religieuse, Ecole bouddhique (Ecole authentique de Nichiren) remontant au XIIIème siècle. Elle tire son nom du moine japonais Nichiren (1222-1282) qui se considérait comme le nouveau Bouddha fondamental, le maître des derniers jours de la loi. Dans un contexte de soumission totale du religieux au politique, il a essayé d'inverser le rapport de force prévalant à l'époque et a procédé à une "clarification" des enseignements de Shakyamuni.

    Ses remontrances au gouvernement, ainsi que ses critiques concernant le dévoiement des enseignements dispensés par certaines Ecoles bouddhiques, lui ont fait gagner une réputation de radicalisme qu'il faut néanmoins nuancer au regard des circonstances historiques et socio-politiques de l'époque.

    Pendant sept siècles,les moines de la Nichiren Shôshû ont assuré la transmission de l'enseignement et cette organisation est toujours la dépositaire légitime de la doctrine, des lieux sacrés et des objets de culte du bouddhisme Nichiren, malgré la dépossession de facto orchestrée, à ses dépends, par la Soka Gakkai.

    Elle compte, à ce jour, environ 270 membres en France, et 410.000 au Japon. Son Grand Patriarche actuel est le moine NIKKEN .


    SOKA GAKKAI

    Quelques chiffres

  • une dizaine de millions d'adeptes dans le monde (8 au Japon, 2 à l'étranger), qui en font la secte la plus importante au monde .A titre de comparaison, Moon comprend 3 millions d'adeptes dans le monde.
  • une fortune estimée entre 500 à 700 milliards de francs. Ce qui en fait la secte la plus riche.
  • un parti politique, le komeitô, appelé à entrer au gouvernement prochainement, et le contrôle d'un électorat flottant de 6 à 8 millions de bulletins de vote.
  • une cinquantaine de décorations ou prix décernées par de multiples organismes internationaux et étrangers.
  • la SG est ONG de plusieurs institutions spécialisées des Nations Unies depuis 1983 et a d'ailleurs reçu de celles-ci la médaille de la Paix.

  • SÛTRA DU LOTUS

    Texte de 28 chapitres rédigé d'après les enseignements du Bouddha Shakyamuni et après sa mort par ses disciples. Les chapitres les plus importants - le 2ème"Hoben" et le 16ème "Juryo" - révèlent que l'essence de la boddhéité est inhérente à chaque être humain.


    TRETS

    Localité des Bouches-du-Rhône où se trouve le centre européen de la SG. S'y tiennent des séminaires accueillant des adeptes venant de toute l'Europe et également de l'Afrique.

    Comme pour les autres centres de pratique, l'accès n'est pas libre, mais se fait sur autorisation.


    UN PEU D'HISTOIRE

    Elle a été créée en 1930, à Tôkyô, par MAKIGUCHI Tsunesaburo (1871-1944) sous le nom de Soka Kyôiku Gakkai (société pour une éducation créatrice de valeurs). Elle sera ensuite renommée Soka Gakkai en 1946.

    Elle n'était que la branche laïque de la Nichiren Shoshû, ne possédant, à ce titre, aucune doctrine religieuse propre, aucun lieux sacré ni objet de culte distincts de ceux de la Nichiren Shôshû, la réunion de ces trois éléments étant nécessaire pour prétendre au statut d'organisation cultuelle ou religieuse, d'aprés la loi japonaise sur les associations cultuelles.

    Dans l'effervescence de l'aprés-guerre où les errements des années 30 et 40 et la défaite multiplient les passerelles entre religion et politique et où les religions deviennent indépendantes par rapport au pouvoir politique, on note l'apparition d'un mouvement politique dépendant de la Soka Gakkai et présentant des candidats en mai 1955. On note aussi un début d'expansion à l'étranger sous la direction du second président de la Soka, TODA Josei.

    C'est sous le magistère du troisième président, IKEDA Daisaku, nommé en mai 1960 à la tête de la Soka Gakkai, et qui reste le leader effectif aujourd'hui, que cette organisation va s'impliquer, de façon systématique, dans la vie politique en créant, en 1964, un parti politique, le kômeitô. C'est aussi à partir de cette époque que la S.G va mener une politique de recrutement agressive qui lui permet de revendiquer, aujourd'hui, environ 8.300.000 foyers au Japon et environ 2 millions de membres, hors Japon.

    Sur la base de cette expansion, elle va développer dès les années 60 un entrisme bureaucratique, lui permettant de mettre en place des réseaux dans les ministères et administrations. Symétriquement, elle va s'internationaliser. Elle est ainsi présente, à ce jour, dans 128 pays.

    Elle possède toute une nébuleuse d'organisations satellites, centres de recherche, centres culturels, associations, revues et journaux, musées, au Japon et à l'étranger. Elle possède aussi, depuis les années 70, son propre réseau scolaire, du jardin d'enfants à l'université, certaines de ces structures étant présentes à l'étranger. Ajoutées aux centres de pratique réservés aux fidèles, ces structures représentent un parc immobilier important.

    Elle est aujourd'hui officiellement séparée de la Nichiren Shôshû qui a exclu la totalité de ses membres et son statut est contesté, puisqu'elle ne remplit aucune des conditions requises par la loi nippone pour se voir conférer le statut d'organisation religieuse. Sa puissance politique et financière et son degré d'infiltration lui ont néanmoins valu la tranquillité jusqu'à présent.

    Les deux organisations sont à couteau tiré, ce qui est en jeu est la légitimité de l'héritage spirituel de Nichiren.


    ZAD, ZADANKAI

    Réunions de quartier hebdomadaires ou bi-hebdomadaires d'adeptes de la SG . Elles sont le lieu de discussions et de témoignages de chacun sur son vécu des "bienfaits" résultant de la pratique.

    On distingue la pratique "pour soi" et "pour les autres". La pratique orthodoxe consiste à réciter,devant le "Gohonzon", le mantra "Nam Myoho Renge Kyo", les chapitres "hoben" ( 2ème) et "juryo" (16ème)du Sûtra du Lotus. Cette pratique est le volet d'un tryptique avec l'étude et la transmission.

    On commente également,en fonction d'un thème préalablement choisi, les textes de Nichiren "actualisés", c'est-à-dire réinterprétés dans le sens d'une politisation, par M. Ikeda. C'est aussi au sein de la "zad" qu'est accueilli le futur adepte.


    REMARQUES ETCONCLUSION

    Il faut insister sur certains points.

    L'enseignement Soka n'est pas du bouddhisme.

    La focalisation sur les résultats matériels sensés découler de la pratique, introduit un raisonnemment de type magique (la récitation du mantra doit produire des effets matériels), et renverse le rapport traditionnel entre matériel et spirituel.

    Les bienfaits matériels qui, dans tout bouddhisme, ne sont que l'accompagnement éventuel d'une élévation spirituelle, deviennent,dans l'enseignement SG la concrétisation d'une pratique "correcte". Il s'ensuit une "dictature des résultats" qui conduit à une déréalisation et à une soumission accrue.

    Les techniques de manipulation mentale, "soft", par rapport à celles de certains concurrents, aboutissent néanmoins, de façon progressive, à modifier les opinions profondes des adeptes et à les déréaliser. La centralité de la "preuve actuelle" (résultats matériels) entraîne une négation de l'échec et le recours à une grille de lecture des événements qui se substitue à l'observation des faits. La peur d'échouer, les techniques de pression, de culpabilisation et de mobilisation, mises en oeuvre par la hiérarchie et relayées d'échelon en échelon, génèrent un conformisme et une soumission de l'individu au groupe. Le doute est assimilé au manque de foi et fait l'objet d'une culpabilisation. La focalisation sur les résultats neutralise l'émergence d'un sens critique. Le confort psychologique de l'adepte, pris en charge et trouvant une réponse (simpliste) à toutes ses interrogations, se double d'une myopie corrélative en ce qui concerne les agissements réels (politisation, corruption) de la hiérarchie.

    Le culte de la personnalité : la déviation "commerciale" du Gohonzon, le monopole du pouvoir et du savoir par M. Ikeda, la vénération que lui portent les adeptes, attestent que M. Ikeda est devenu l'objet de culte de la Soka Gakkai et est assimilé au "Bouddha vivant", ce qui est contraire à l'ensemble du bouddhisme qui prône un effacement de l'ego.

     le bouddhisme est devenu au fil du temps l'alibi, ou le prétexte, à une stratégie géopolitique sur l'échiquier international et à une stratégie de pouvoir au Japon.

    La Soka Gakkai est le prototype des nouvelles sectes planétaires et géopolitiques qui vont apparaître au XXIème siècle. Et il ne faut pas croire que cela ne peut arriver qu'au Japon. Le caractère purement nippon de cette secte n'a pas été un obstacle à son internationalisation...



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