La Soka Gakkai n'est pas une religion mais une secte

(source : Une réponse de Florence Lacroix du 10 juin 1999)


La Soka Gakkaï n'est pas une religion, mais une secte de 10 millions d'adhérents environ (8 au Japon, 2 dans les 127 pays restants où elle est implantée). C'est même la secte la plus importante au monde, non seulement par l'effectif de ses adhérents, mais aussi par ses richesses (entre 500 et 700 milliards de francs) .

Créée dans les années 30 comme branche laïque d'une Ecole bouddhique fondée au XIII ème siècle, elle s'en est approprié la doctrine, qu'elle a pervertie en la politisant, les objets rituels et les lieux sacrés.

Au Japon ,elle dispose d'un parti politique le Komeito, a infiltré de longue date la bureaucratie, les milieux juridiques, la police des grandes villes, et a créé des réseaux secrets au Japon et à l'étranger. L'ambition de son leader, M. Ikeda, est de devenir le centre de gravité de l'échiquier politique nippon.

Elle dispose de toute une nébuleuse de centres de recherche,  musées, associations culturelles, revues, journaux etc... qui donnent une image positive de la secte à l'étranger et servent de vecteurs pour pénétrer les milieux les plus fermés. Certaines de ces structures fonctionnent comme des réseaux de renseignement.

Toutes ces caractéristiques, malgré un "emballage" bouddhiste, sophistiqué mais facile à démonter, jointes à un culte de la personnalité au profit du gourou, à son objectif de prendre le pouvoir et à d'autres dérives, sont très éloignées des caractéristiques des écoles bouddhistes classiques et font tomber cette organisation dans la catégorie des sectes et non dans celle des religions.

Les journalistes nippons ne s'y sont d'ailleurs pas trompés et certains hommes politiques, intellectuels , et religieux nippons demandent à ce qu'elle perde son statut d'organisation cultuelle, ce qui n'a pas été obtenu, jusqu'à présent, à cause des complicités dont bénéficie la secte et à cause de la spécificité des rapports entre politique et religion au Japon. La secte est perçue au Japon comme un "Etat dans l'Etat" et un tabou, et inquiète beaucoup le Japonais moyen.

Cconcrètement, les dangers pour les adeptes de base sont ceux d'une déréalisation, c'est-à-dire d'une substitution, à l'observation de faits, d'une grille d'interprétation pré-rédigée. C'est aussi le risque d'une manipulation au profit d'enjeux politiques ou de destabilisation dont les adeptes de base n'ont pas idée et qui n'ont rien de spirituel. Les adeptes sont ainsi sollicités pour relayer des activités en faveur de la "paix mondiale" et de la "dénucléarisation", objectifs apparemment louables, mais qui s'inscrivent dans le cadre de la stratégie de conquête du pouvoir menée par la secte.

Dans la majeure partie des cas, l'enseignement de la Soka Gakkaï et l'appartenance à cette secte fonctionnent comme un substitut à des traitements psychiatriques ou à des psychothérapies, et comme un compensateur social. La plupart des réunions de quartier auxquelles j'ai assisté sont à mi-chemin entre la psychothérapie de groupe et le point mensuel à l'ANPE, ce qui a peu de liens avec une démarche spirituelle. L'objectif des adeptes est d'obtenir, par la pratique, la réalisation de désirs purement  matériels, ce qui réintroduit un raisonnement de type "magique" au sein d'une démarche qui se veut "rationelle" et "logique". Tous les événements de la vie sont ainsi soumis à une "dictature des résultats" (les résultats matériels de la pratique "spirituelle") qui conduit, tôt ou tard, à une déréalisation. En effet, lorsque l'adepte n'obtient pas les résultats escomptés, on le culpabilise en lui disant qu'il n'a pas bien pratiqué. La pression exercée avec cet argument culpabilisant devient si insupportable que l'adepte en vient à nier l'échec et à s'auto-persuader que la pratique lui apporte  -ou va lui apporter- tout ce qu'il souhaite, que ce serait "pire" sans la pratique. Il y a donc installation d'une dépendance au profit de la secte.

Conditionnés à accepter  une vision du monde élaborée par la secte, les adeptes sont aussi conditionnés pour une soumission maximale (ne pas poser de questions dérangeantes, ne pas "douter",ce qui est pourtant un élémént majeur de l'ascèse spirituelle) qui en fait des objets et non des sujets.
 Cette soumission conduisant aussi, peu à peu, par un jeu de récompenses (nouvelles responsabilité, valorisation par la hiérarchie), à ne plus fréquenter que des adeptes ou des personnes non critiques, donc à éliminer les opinions contraires ou seulement extérieures. Ce sont ainsi  toutes les fréquenta- tions des adeptes qui changent au fil du temps.

Cette soumission se caractérise  aussi  par une prise de possession, par la secte, de l' espace-temps des adeptes. Ceux-ci, au-delà de la pratique quotidienne assez longue qui leur est imposée, sont en effet sollicités pour des activités collectives multiples, d'autant que le système a des appartenances multiples, à des réunions de quartier, mais aussi à des organisations socio-professionnelles (les membres sont regroupés par quartier, mais aussi par catégories socio-professionnelles), à des départements par sexe ( orgnisations féminines et masculines) et même par tranches d'âge , en vient à absorber tout leur temps libre. Parfois même, les supérieurs hiérarchiques des adeptes en viennent à réaménager leur décoration intérieure autour des objets de culte, se substituant ainsi à leur libre-arbitre.

Concernant des enfants, le conditionnement effectué dès les premières années peut entraîner des conséquences dramatiques, en façonnant leur personnalité dans un contexte "exclusif" où toutes les références extérieures sont supprimées ou dévalorisées a priori. Or, il faut savoir que l'une des premières directives données aux nouveaux adeptes est de convertir leur famille, de façon aussi à neutraliser toute influence extérieure.Il faut donc se montrer très vigilant en ce qui concerne des enfants, auxquels il est difficile de mettre en oeuvre des mécanismes de résistance ou de refus.

 Ce type d'organisation, au terme d'années de recherche menées en japonais, en français et en anglais, et au terme de 7 ans de vie au Japon, dont 3 ans à l'Université de Tôkyô comme chercheur invitée, qui m'ont permis de décryter les arrière-plans sociologiques, politiques, culturels et stratégiques, m'apparaît clairement présenter les caractéristiques d'une secte, d'un nouveau type. Une secte planétaire et géopolitique dont les ambitions de pouvoir lui font traiter ses adeptes comme de simples pions au service d'objectifs de pouvoir et non d'objectifs spirituels.

 Il faut, en tous les cas, lutter contre l'amalgame fait entre religion et secte dans le sens où la Soka profite de cet amalgame,dans l'espoir d'obtenir qualificatif de "nouvelle religion" or elle est une secte ! il n'y a aucun doute là-dessus!



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