Actualités sur les sectes en novembre 1997

 
Sectes Manipulations. Sectes (suite)
Ordre du Temple Solaire De Boulez au Temple Solaire. Tabachnik : fausses notes.
Sectes La loi de financement de la Sécurité sociale recèle une surprise
Lobbies des sectes Droit de réponse. Universitaires et sectes : les liaisons dangereuses
Secte Moon "Mariages" collectifs par le révérend Moon
Mouvement raëlien Le photographe briviste reconnaît deux viols sur mineurs et plusieurs attouchements
Maison de Jean Escroquerie cosmique au tribunal
Témoins de Jéhovah Mélanie au péril d'une secte
Témoins de Jéhovah "Fais coucou au monsieur !"
Témoins de Jéhovah Démonstration de force des jéhovistes à Villepinte
Sectes Les démissions de l'Etat
Sectes Attention ! Les sectes vous espionnent
 


  France : Sectes

Manipulations. Sectes (suite)

La Rue, novembre 1997, par Marc Laimé

 La publication dans "La Rue" d'une tribune libre intitulée "Dissoudre les sectes ?" signée par Alain Gest, ancien député et coauteur d'un rapport sur les sectes publié en janvier 1996, nous a valu un flot de courriers indignés... et fort peu spontanés.

 [Résumé]

 Pour avoir publié cette tribune, le journal aurait une attitude " fasciste ", entamerait une " croisade " digne du régime nazi, et ne mériterait plus de relayer la voix des exclus. Marc Laimé résumait ainsi la teneur de " l'argumentaire reproduit à l'identique en plusieurs dizaines d'exemplaires ". Il estime que ces " lecteurs " outragés n'ont vraisemblablement pas eu besoin d'acheter le journal pour lire le texte, mais qu'" en disciples fort disciplinés du mouvement Raëlien ou de la Scientologie, ils ont scrupuleusement recopié la circulaire que leur avait adressé leur organisation ".

 L'argumentaire consiste en l'affirmation que la justice française aurait reconnu récemment le droit à l'existence et à l'expression de ces "nouveaux mouvements religieux", et que les attaques contre celles-ci auraient été " démontrées comme absurdes par des scientifiques ".

 Les argumentaires comparent aussi les " occasionnels délits " commis par les responsables de ces mouvements, avec le " scandale des milliers d'affaires de pédophiles dont seraient coupables les prêtres de l'Eglise catholique dans le monde entier " (argumentation typiquement raëlienne, MT).

 A ceci s'ajoute également quelques menaces : " Il va vous arriver des malheurs ".

 M. Laimé rétorque que " les oukases des disciples allumés des puissances extraterrestres n'interdiront aucunement à la Rue de s'intéresser plus avant à cette autre forme d'exclusion que peut représenter l'embrigadement dans un groupe à l'idéologie totalitaire. "


  France : Ordre du Temple Solaire

De Boulez au Temple Solaire

Tabachnik : fausses notes

Le Nouvel Observateur, 5 novembre 1997, par Jacques Drillon.

L'ancien directeur musical de l'Ensemble InterContemporain et chef d'orchestre se raconte : pathétique.

[Résumé]

Le corps du texte consiste en une critique du livre que J. Drillon juge mal écrit sur la forme, et pathétique sur le fond : " la lecture de ce livre porte à ricaner (...) il s'agit là d'un incompréhensible fatras, où se mêlent le pamphlet, le plaidoyer, le sentimentalisme, la métaphysique, l'occultisme, où les informations sont données dans un ordre inouï, où la bonne volonté du lecteur est constamment découragée, où tout est noyé sous un déluge de citations hétéroclites, de digressions, d'anathèmes intempestifs et de fautes de français ".

Suivent alors quelques citations à l'appui de ces dires. Mais, estime le journaliste, " malgré toutes ces maladresses, peut-être même grâce à elles, et au-delà de son extrême confusion, Tabachnik sort blanchi de ce livre. Il en a bavé ; la police, les juges et les journaux l'ont écrasé, et il était de toute évidence étranger aux suicides collectifs de Suisse et du Canada. Il mettra du temps à s'en remettre. "


  France : Sectes

La loi de financement de la Sécurité sociale recèle une surprise

L'Express, 6 novembre 1997.

 [Texte intégral]

 [Cette surprise est] la suppression du régime spécial de Sécurité sociale des cultes. Les religieux chrétiens, musulmans et bouddhiste relèveront désormais du régime général, qui empoche au passage les 300 millions de francs de trésorerie de ce régime spécial. Les rabbins, eux, sont couverts par le régime général depuis 1946. Une des raisons de cette décision : éviter de reconnaître l'Eglise de Scientologie, qui frappait à la porte de cette Sécu des cultes !


  France : Lobbies des Sectes

 Droit de réponse

Universitaires et sectes : les liaisons dangereuses

L'Événement du Jeudi, 6 novembre 1997.

[Texte intégral]
 

L'article "Ces universitaires qui flirtent avec les sectes" (l'Edj n. 672) appelle, tant que par son contenu que par sa présentation, les remarques suivantes. 

Il n'existe pas d'objet d'étude interdit par nature. Toute l'histoire de la démarche scientifique tend à le confirmer. 

Il est évident que les chercheurs ne peuvent demeurer étrangers au domaine qu'ils étudient. Les témoignages sont indispensables aux ethnologues et sociologues, ce qui implique de nécessaires rencontres. 

La méthode dite de de "l'observation participative" est couramment employée, par exemple en ethnologie et en sociologie. 

Tout amalgame entre différents intervenants à un même colloque repose sur l'ignorance, volontaire ou non, du fait que ce type de journée d'études est organisé pour réunir l'éventail d'idées le plus large possible, et non pas pour valider telle ou telle position. 

 Il est regrettable que le débat concernant le phénomène sectaire soit obscurci par des supputations, et des critiques ad hominen

 L'unanimité des chercheurs, dont Pour en finir avec les sectes, (Dervy, 1996) s'est fait l'écho, porte seulement sur l'approche méthodologique adoptée par la commission parlementaire. Cette unanimité n'implique nullement qu'il existe entre eux un consensus concernant les problèmes posés par le phénomène sectaire. 

 Jean Baubérot, Régis Dericquebourg, Antoine Faivre, Massimo Introvigne, Jean-Pierre Laurant, Emile Poulat, Pierre-André Taguieff. 
 

 

Réponse de l'EdJ : Jamais la liberté de recherche n'a été remise ne cause dans l'article consacré aux universitaires. Nous évoquions le bien-fondé de certaines méthodes qui ont conduit des chercheurs à présider des colloques de militants d'extrême-droite ou à soutenir les sectes. La recherche n'est pas compromission, le public devrait être averti. Il saura désormais qu'il a affaire à des universitaires partisans.


Secte Moon

"Mariages" collectifs par le révérend Moon

AFP. Par Brigitte Dusseau. 29 novembre 1997.

Des milliers de couples, quelque 2.500 venus du monde entier selon les organisateurs, ont été "mariés" samedi matin dans un stade de Washington par le révérend Sun Myung Moon, qui avait lui-même arrangé ces mariages.

En même temps, entre 5.000 et 6.000 couples assistaient dans un stade couvert de Montevideo, en Uruguay, à une cérémonie de "réaffirmation des valeurs familiales" à l'appel de l'église de l'Unification. La cérémonie de Washington a été retransmise par satellite dans le stade uruguayen.

Ovationné par la foule à Washington, vêtu de blanc et d'or, portant comme son épouse une couronne, le révérend Moon, 77 ans, a aspergé les mariés et les a unis après un long prêche en coréen, durant lequel il leur a demandé de construire "la famille idéale" dans la tradition de l'église de l'Unification.

Toutes vêtues de blanc, un voile de tulle sur la tête et un bouquet de fleurs artificielles à la main, des milliers de jeunes femmes, japonaises, coréennes, américaines, mais aussi venues d'Amérique latine et d'Afrique, ont ainsi engagé leur avenir avec un homme que beaucoup n'avaient jamais rencontré auparavant.

La plupart avouaient avoir fait toute confiance au révérend Moon. "Il aura les mêmes idées que moi sur le mariage et la création d'une famille", expliquait à propos de son époux russe inconnu, Michelle Myeres, une Californienne de 23 ans dans une robe immaculée. Mais elle était seule samedi, l'époux n'ayant pu obtenir de visa.

Flower Guaman, une jeune femme du Costa Rica, était pour sa part fièrement accrochée au bras de Luis, 33 ans comme elle, originaire de l'Équateur. Membre de l'église de l'Unification depuis un an, elle sait gré à l'organisation d'avoir "des bonnes idées pour élever une famille et préparer (sa) vie future". Elle vivra désormais à New York, affirme ne pas savoir ce qu'elle fera.

"Heureuse, heureuse", explique dans un anglais hésitant Yumiko, une Japonaise de 25 ans qui s'impatiente dans l'attente d'un mari qu'elle n'a jamais rencontré.

Tous les mariés étaient en costume marine, cravate et chemise blanche. Selon les organisateurs de la cérémonie, les 2.500 couples venaient de 185 pays et l'événement devait être retransmis par satellite dans 54 pays, touchant un total de 39,6 millions de couples de quasiment toutes les religions.

Dans un souci affirmé d'oecuménisme, quelque 30.000 couples, déjà mariés et non membres de l'église de l'Unification, avaient également été invités dans un stade Robert F. Kennedy rempli aux deux tiers, pour faire bénir leur union par le révérend Moon.

Six leader religieux (présentés comme représentant l'hindouisme, l'islam, l'église orthodoxe, le bouddhisme, les Sikhs et la religion catholique) ont également béni l'assistance, parmi laquelle Louis Farrakhan, le leader controversé de la Nation de l'Islam.

Cette cérémonie de mariage, a toutefois insisté l'église de l'Unification, n'a pas de valeur légale, et les couples se marieront ensuite dans leur pays. Certains d'ailleurs l'avaient fait récemment, mais n'avaient pas été autorisés à vivre ensemble jusqu'à samedi.

Le précédent mariage collectif organisé par cette église avait eu lieu en 1995 en Corée du sud.

A l'extérieur du stade, un petit groupe de manifestants avait tenu à dénoncer ce mariage collectif, indiquant dans des tracts que des "dizaines de milliers de familles avaient souffert du lavage de cerveau pratiqué par l'organisation de Moon". "Moon est dangereux, c'est une secte destructrice, ils nous apprennent à mentir systématiquement", expliquait John Stacey, 23 ans, ayant quitté l'organisation en 1996 après y avoir passé quatre ans.

L'Eglise de l'Unification, créée en 1954 par Moon, revendique quelque 50. 000 membres aux États-Unis, mais selon plusieurs experts religieux, n'en aurait que quelques milliers réellement actifs.

Moon envisagerait même selon la presse américaine la dissolution de son église, une dissolution cependant rendue difficile par les nombreux biens qu'elle possède aux États-Unis. Elle détient notamment un quotidien (le Washington Times), une chaîne câblée, un studio d'enregistrement et une agence de voyage à Manhattan, une université dans le Connecticut et même d'un parcours de golf en Californie. ial eaf.


France : Mouvement raëlien

Le photographe briviste reconnaît deux viols sur mineurs et plusieurs attouchements

Note au sujet de cet article

Suite à un autre article publié par La Montagne le 28 février 1999, une lettre a été envoyée au journal par Benoît Aymonier, président du mouvement raelien de France.

(*) La lettre précise que Georges Talhouet serait devenu membre de leur mouvement en décembre 1988, et que dans ces conditions il n'aurait jamais pu être "un des fondateurs". Cette personne n'aurait fait ensuite que de brèves apparitions lors de quelques rassemblements des fidèles, et aurait définitivement coupé les ponts en août 1995.

La Montagne, 21 novembre 1997.

[Résumé]

Georges Talhouet, ex-membre du mouvement raëlien dont il était un des fondateurs (*), a reconnu deux viols sur des mineurs de moins de 15 ans, ainsi que diverses attouchements sur une dizaines de victimes également mineures.

Employé par la ville de Brives où il collaborait au mensuel municipal, Georges Talhouet avait été aussi pendant plus de dix ans animateur des centres culturels et socio-culturels de la ville. Il avait, semble-t-il, largement profité de ses fonctions pour répandre les idées de la secte auprès des jeunes.

Président de plusieurs associations, dont le centre de témoignage OVNI, Georges Talhouet animait aussi des ateliers de parapsychologie. Cette année, il s'occupait plus spécialement d'un atelier spécialement consacré au mentalisme dont le but était de " développer le mental et ses différentes facultés , à savoir le positivisme, la télépathie et sa conscience spirituelle ". Bien qu'ayant quitté la secte, Georges Talhouet était-il resté un adepte de la " méditation sensuelle " ?

Dans un de ses derniers ouvrages publiés à compte d'auteur sous le titre " L'Éveil de la Conscience ", Georges Talhouet écrivait notamment : " Nous nous sentons au fond de nous-mêmes toujours coupables... de tentation... coupables du plaisir que nous procure notre corps et ses sens ", mais aussi " Nous nous sentons mal dans notre peau. Nous en venons à nous mépriser nous-mêmes et mépriser autrui. Et pourtant ". Est-ce au nom de tels discours qu'il en a profité pour séduire des adolescentes sensibles à ses théories ? C'est ce que s'efforcent de déterminer avec précision les gendarmes de Brives.


France : "Maison de Jean"

Escroquerie cosmique au tribunal

Charlie-Hebdo, 26 novembre 1997, par Xavier Pasquini.

Moments agréables le 19 novembre : le gourou Genel et ses complices de la "Maison de Jean" étaient jugés en appel pour escroquerie.

 [Résumé]

Moments moins agréables ensuite : la justice a fait le constat de son " incompétence ".

L'ancien apprenti-coiffeur devenu gourou Genel avait réussi a convaincre ses adeptes (jusqu'à 900 il y a quelques années, 350 maintenant) à lui verser 3.000 FF par mois en échange de " messages de leurs époux morts à des veuves traumatisées par leur disparition ".

 Xavier Pasquini décrit ensuite l'organisation de la secte, en particulier les deux associations non déclarées : le " Fonds d'aides et de services " et le " Fonds d'aides et d'études ". La secte comprend aussi la SARL Exoforma destinée à dispenser des cours de " formation personnelle ", le temple "La Maison de Jean", et la maison d'édition des Trois Monts.

Les avocats du gourou rappelèrent que seul le parquet avait fait appel, et non les victimes. Quant au gourou, il a manifesté un certain mépris à propos des menaces que ceux-ci avaient subies, et surtout à propos de leur manque de moyens financiers. Ruinés, les victimes n'ont en effet plus les moyens de faire face aux frais occasionnés par ce nouveau procès.

Le journaliste rapporte en particulier le témoignage d'une des plaignantes qui, ayant tout donné au gourou, (...) n'a pas les moyens de s'acheter un fauteuil roulant. Réponse du gourou : "Mme X a trouvé auprès de nous un soutien moral."

Lors du premier procès, le substitut du procureur avait souligné que Genel avait commis " des escroqueries d'une toute autre ampleur que les faits résiduels dont la cour d'appel est saisie ", rappelle Xavier Pasquini. De même, onze mois plus tard, dans son réquisitoire, l'avocate générale évoque la " frustration de la justice " et demande une peine de prison avec sursis et une amende. Le jugement est prévu  le 7 janvier 1998.

 Le journaliste conclue alors en s'étonnant des nombreux oublis de l'instruction : Pourquoi n'a-t-on pas demandé à Genel et à André (le " sous-gourou ") de justifier leurs revenus ? (...) Pourquoi ne s'est-on pas penché sur l'existence légale et la compatibilité de la maison d'édition des Trois Monts (...) ? Etc.

  

  France : Témoins de Jéhovah

Mélanie au péril d'une secte

Charlie-Hebdo, 19 novembre 1997, par Xavier Pasquini.

Pour donner d'elle une meilleure image, la secte des Témoins de Jéhovah vient de procéder à Louviers à l'inauguration du "Bethel", un centre du culte.

 [Résumé]

X. Pasquini raconte "l'histoire de Mélanie, une petite fille aux prises avec les gourous jéhovistes et un juge ignorant ou complaisant." Mélanie est la fille de deux membres de la secte des Témoins de Jéhovah. Sa mère quitte la secte en 1988 en l'emmenant avec elle. Son père bénéficie des droits habituels de visite mais en 1994 Mélanie refuse de le rencontrer, traumatisée par le fait que son oncle (lui aussi de la secte) lui annonce que son demi-frère et sa demi-soeur, toujours dans la secte, allaient mourir.

Le juge des enfants décide alors que le droit de visite du père se fera dans un "point de rencontre" à Bourges, mais Mélanie refuse de rester en tête à tête avec lui.

"En juillet dernier, le juge des enfants, M. Noël, décide de prendre une mesure d'assistance éducative en milieu ouvert. On pensait avoir trouvé un statu quo, mais, le 9 septembre 1997, c'est la grand-mère paternelle, elle aussi membre de la secte, qui réclame un droit de visite et d'hébergement." Sur décision du juge, Mélanie devra alors subir une nouvelle fois toutes les perturbations qu'entraîne une enquête sociale. X. Pasquini ajoute : "Dans ses attendus, le juge estime que l'appartenance de la grand-mère à la secte n'est pas "de nature à rejaillir automatiquement sur l'enfant dès lors qu'elle serait mise en contact avec sa mère [...]. Ainsi, l'intolérance viendrait de la mère de Mélanie, qui veut, en toute connaissance de cause, protéger sa fille..."


  France : Témoins de Jéhovah

"Fais coucou au monsieur !"

Le Canard Enchaîné, 12 novembre 1997.

 [Résumé]

L'hebdomadaire livre des extraits des documents internes de la secte concernant la préparation aux réponses des questions des journalistes, agrémentées de conseil de mise en scène. Ce sont entre autres des textes de saynètes "interprétées lors de petites séances de répétition, appelées 'démonstrations'". Ainsi, consigne est donnée aux soeurs âgées de renvoyer les journalistes vers les jeunes : "J'aime bien parler aux gens, mais la télé ça n'est pas mon fort ! Faut demander aux jeunes !".

Les jeunes, eux, apprennent à répondre sur le thème "êtes-vous une secte ?" : "Je suis ici dans une grande famille chrétienne. (...) Nous sommes venus ici pour entendre parler de l'amour du Christ (Il désigne le thème). J'ai beaucoup d'amis à voir. Merci. Au revoir ! (Il sourit et s'en va)." Enfin, aux questions sur les enfants dans la secte, on apprend aux parents à répondre : "La place des enfants est près de leurs parents. J'aime mes enfants. - Le journaliste - Vous croyez que le petit deviendra Témoin de Jéhovah ? - La soeur - Je l'espère, car il n'y a rien de plus beau que de vivre le christianisme. Mais il choisira."


  France : Témoins de Jéhovah

Démonstration de force des jéhovistes à Villepinte

France-Soir, 15 novembre 1997.

[Résumé]

Après un rassemblement de 30.000 membres en août dernier, 90.000 témoins sont attendus ce week-end au Parc des Expositions de Paris Nord, à Villepinte. C'est " la plus grande réunion de l'histoire du mouvement en France ", selon les organisateurs.

Rien n'a été oublié. Ni les 20 francs demandés à chaque "assistant", ni les conseils donnés aux fidèles pour faire face à la presse. Les "anciens" ont préparé une série des questions-réponses avec démonstrations et répétitions de scènes. Pour l'ADFI, " cela montre que l'on considère les fidèles comme des marionnettes ". Pas du tout répond Patrick Cariou, ministre du culte des TJ : " Cet été, des témoins ont ressentis du mépris. Face aux journalistes, on ne voulait pas qu'ils se sentent mal à l'aise. Le but n'est pas de dire comment répondre mais de donner un ton, de faire passer un message ".

Egalement invité à ces festivités, Jean-Claude Mejsak, maire de Villepinte, n'appécie guère. Mais il reconnaît ne rien pourvoir faire contre ce genre de manifestation.


  France : sectes

Les démissions de l'Etat

Le Point, 8 novembre 1997, par Jean-François Jacquier

 [Résumé]

Dans un dossier aux thèmes variés sur les démissions de l'Etat, le journaliste aborde le problème des sectes. Interrogée, Jeanine Tavernier, présidente de l'ADFI, déclare : "Nous venons enfin d'obtenir une partie de ce que nous réclamions depuis... 1974" au sujet, par exemple, "de la mise en place de cellules sur les sectes dans les ministères sensibles, comme celui de l'Education nationale".

Mais même les enfants dont les conditions de vie furent dénoncées sur la place publique sont toujours dans leurs sectes respectives les plus dangereuses pour eux, comme Horus ou Tabitha's Place. "Certains de ces groupes choisissent la France parce que, si la scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans, la scolarisation, elle, peut se faire hors de tout établissement, explique Jeanine Tavernier. Mais cette liberté de ne pas scolariser devrait impliquer des contreparties."

J.F. Jacquier donne également comme exemple d'une démission de l'Etat le flou qui règne sur la question des Témoins de Jéhovah au sein du Conseil d'État. Ainsi, lorsque des juristes argumentent sur le fait que, depuis l'affaire du sang contaminé, il serait difficile de considérer leur refus des transfusions sanguines comme susceptible de leur dénier l'appellation d'association cultuelle, le pouvoir politique n'apporte aucun éclaircissement sur le fond. Il accorda même "un statut particulier aux Témoins de Jéhovah concernant le service national".


  France : sectes

Attention ! Les sectes vous espionnent

Entrevue, N° 65 (novembre 97), par Renaud Marhic

 [Résumé]

Sur le sujet des services secrets des sectes, Renaud Marhic a interrogé plusieurs témoins.

Didier Lerouge raconte ainsi les conséquences de sa plainte déposée en octobre 1989 contre la Scientologie pour escroquerie, abus de confiance et exercice illégal de la médecine : "J'ai reçu des appels anonymes, style : "Si tu continues, on aura ta peau". J'ai été "dénoncé" pour soi-disant participation à un attentat à la bombe contre la Scientologie... On m'a accusé d'avoir menacé de mort un enfant de parents scientologues, de passer des coups de fils scabreux à une scientologue... De faux journalistes enquêtaient sur ma vie privée. (...) Le juge d'instruction a subi des pressions pour que le dossier ne sorte pas. Elle a reçu une lettre de ma part disant que je retirais ma plainte, ce qui est complètement faux !"

L'inspecteur de la police judiciaire Roger Facon raconte également qu'"au cours de mes recherches sur les sectes templières j'ai été suivi. Ma voiture a été volée et incendiée."

Enfin, l'amiral Lacoste, ex-patron de la DGSE, admet ne pas avoir réalisé à l'époque où il était en poste l'importance des services secrets des sectes. Depuis, il dit : "J'ai compris qu'[ils] sont un risque pour la société. Quand j'évoque la privatisation du renseignement, cela ne concerne pas que des sectes très puissantes. (...) Certains services actions sont capables d'influencer les milieux judiciaires ou d'aller chercher des documents ou des choses difficiles à trouver" Il dénonce leurs méthodes à la limite du renseignement et de la police privée : "Certaines peuvent engranger des millions de dollars en traquant, par exemple, les escroqueries à l'assurance."