Actualités sur les sectes en octobre 2004.

Manmin (*) 01/10/2004 Le Raël coréen bouté hors de France
Scientologie Condamnation de l'Eglise de scientologie confirmée en cassation
Kabbale Outre-Atlantique, les people ont transformé la mystique juive « new age » en art de vivre
Kabbale Objectif: Le Centre de la Kabbale à la conquête du monde
Kabbale Clefs pour comprendre la Kabbale
Kabbale Détournement de kabbale, foi sonnante et trébuchante
Méditation Transcendantale Star sous influence
Méditation Transcendantale David Lynch, RP de luxe pour gourou milliardaire
Sectes Une grande dame n'est plus: Julia Nyssens, combattante des sectes
OTS Dix ans plus tard, bien des mystères subsistent
Raël Bonjour Elsa
OTS Il y a 10 ans, l’OTS sombrait dans l’horreur
Raël Octobre, mois de l'horreur!
Solidarité et progrès Cheminade condamné
Falungong Des élus américains demandent la fin des persécutions contre le Falungong
Raël Raël et la secte des fashion people
Raël « Le clone de Raël, c'était une supercherie ! »
Sectes Assemblée nationale - Question/Réponse ( Georges Fenech)
Soins Psy Comment choisir son thérapeute
OTS Dix ans après les derniers secrets de l'ordre du temple Solaire
OTS Les tueurs à gages de l'OTS c'est du roman-feuilleton
Témoins de Jéhovah Redressement fiscal pour les Témoins de Jéhovah
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah en appellent à la justice européenne
Religions Dérives sectaires dans des communautés catholiques : des mères supplient les évêques
Témoins de Jéhovah (*) 08/10/2004 Communiqué de presse des parlementaires membres du conseil d'orientation de la MIVILUDES
Témoins de Jéhovah (*) 08/10/2004 Communiqué de l'UNADFI - Les Témoins de Jéhovah doivent payer. (doc PDF)
Raël La journaliste Brigitte McCann ne serre pas la main aux Raeliens

Sectes

400 membres d'une secte escroqués
Kabbale Kabbale : une organisation étrange qui séduit les stars
Sectes Celles qui ont tué .... rappel
Solidarité et progrès (*) 11/10/2004 On les rencontre à la sortie d'un métro...
Témoins de Jéhovah (*) 11/10/2004 Communiqué de la Coordination Nationale des victimes des Témoins de Jéhovah
Néo-Phare Le gourou de la secte Néo-Phare comparaît jeudi et vendredi à Nantes
Raël Raël veut des excuses de Radio Canada
Néo-Phare Le profil du gourou de la secte Néo-Phare à Nantes passé au crible
Raël Raël veut s'éloigner du Québec et de son climat d'"intolérance"
Sectes Protéger l'enfant au nom de la dignité humaine
Néo-Phare La loi About-Picard renforce l'arsenal législatif contre les sectes
Stop au Cancer Le guérisseur Hamer transféré pour purger sa peine en France
Néo-Phare Gourou de Néo-Phare : 30 mois de sursis requis
Raël (*) 18/10/2004 La secte du hoax et de la désinformation raélienne
Solidarité et Progrès (*) 18/10/2004 "Je n'ai pas attendu longtemps"
Raël (*) 18/10/2004 Un mensonge en forme de "technique d'approche" répété 7 fois par Yahvé dans "Le livre qui dit la vérité"
OTS (*) 19/10/2004 Communiqué de presse
Sectes Assemblée nationale - question de J.P Brard - Impôts et taxes
Sectes Assemblée nationale - question de Philippe Vuilque - Esotérisme
Sectes Protection de l'enfance : le gouvernement crée deux groupes de travail
Stop au cancer - Méthode Hamer Le guérisseur Hamer à Fleury Merogis
Raël Les grosses manifestations
Témoins de Jéhovah (*) 22/10/2004 Eloge à Julia au travers de notre histoire (doc PDF)
Témoins de Jéhovah Agression sexuelle contre un enfant : quatre ans ferme
Ecoovie - Jos Maltais Le "gourou" a nouveau recherché par la DPJ
Satanisme Un marin de la Royal Navy autorisé à pratiquer le satanisme
Scientologie Les scientologues sommés de partir de Beslan

Raël (*) 26/10/2004

La "sience" (sic) est-elle la religion des raéliens ?
Scientologie Halte au stress !
Raël (*) 27/10/2004 Rael se prend encore les pieds dans le tapis au sujet de sa "première rencontre" avec un ET
Moon (*) 27/10/2004 La lutte contre les sectes a commencé à Rennes
Raël Raël va-t-il acheter un chalet en Valais?

Témoins de jéhovah

Jéhovah lorgne sur Deyvillers
Mouvement humaniste Mouvement Humaniste : petit rappel
Raël(*) 28/10/2004 Les victimes de la Shoah étaient des "imbéciles inconscients" ?
Raël Les raéliens déposent une plainte contre Mailloux
Raël (*) 29/10/2004 Délire paranoïaque : des satellites équipés de canons émettant des "ondes hautement cancérigènes"
Tabitha's Place 7 pères de famille évangéliques incarcérés...
Sectes Secte : Un fléau qui nous frappe
Sectes Un organisme pour venir en aide aux victimes d'une secte

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web



France : Scientologie

Condamnation de l'Eglise de scientologie confirmée en cassation

AFP , 1er octobre 2004

[Texte intégral]

PARIS - La Cour de cassation a confirmé les condamnations prononcées par la cour d'appel de Paris contre l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) et son président pour des délits liés à leur fichier informatique, a-t-on appris vendredi auprès de la Cour.

Le 13 octobre 2003, la cour d'appel de Paris avait condamné l'Asesif à 5.000 euros d'amende avec sursis pour violation de la loi informatique et libertés
mais l'avait relaxée du délit d'entrave aux fonctions de contrôle des agents de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL).

La cour avait infligé la même peine au président de l'association, Marc Walter, pour les délits de violation de la loi informatique et libertés, ainsi
qu'entrave aux fonctions des agents de la CNIL.

La chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé ces décisions et rejeté les pourvois formés par l'Asesif, Marc Walter mais aussi par l'Unionnationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (UNADFI), dont la constitution de partie civile avait été considérée comme
irrecevable par la cour d'appel.

L'Asesif et son président étaient poursuivis pour avoir conservé sur des fichiers informatiques des données concernant d'anciens membres de la secte, qui
avaient porté plainte.

En première instance, le 17 mai 2002, le président de l'association avait été condamné à 2.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris alors
que l'association était condamnée à 8.000 euros d'amende.
La condamnation de 2002 avait été la première pour l'Eglise de scientologie en tant que personne morale.



France : Kabbale

Outre-Atlantique, les people ont transformé la mystique juive « new age » en art de vivre

Actualité Juive , 1er octobre 2004

[Texte intégral]

Email de l'auteur : a-j-presse@actuj.com


Depuis son engagement dans la voie spirituelle après la naissance de sa fille Lourdes en 1996, la diva de la pop américaine se la joue mère de famille responsable et grande prêtresse de la paix. Terminées les références coquines qui jusque-là constituaient son fonds de commerce. Sa dernière tournée mondiale « Re-invention » imagine un monde meilleur et dénonce le star-system d’Hollywood. « Kabbalists do it better » lisait-on sur l’un de ses T-Shirts de scène.

Convaincue par le « cocktail de bonheur, d'astrologie, de sexe, de sagesse et d'immortalité » délivré par le Centre de la Kabbale du rabbin Berg, Madonna se fait appeler Esther, observe le shabbat et écrit des bandes dessinées ésotériques pour enfants. Un supplément d’âme pour l’ancienne sulfureuse, une baraka pour le gourou. « Il y a trente ans, les gens se tournaient vers le bouddhisme. Aujourd'hui, ils s’orientent vers le soufisme ou la Kabbale »

Grâce à cette ambassadrice, une cohorte de célébrités ont succombé à cette doctrine. À commencer par Britney Spears à laquelle la Madonne vient d’offrir une édition spéciale du Zohar datée du XIIe siècle. Converties ou pas par leur acolyte, d’autres stars se sont laissées séduire. Demi Moore, Ashton Kutcher, Paris Hilton, Gwyneth Paltrow, Naomi Campbell, Barbara Streisand, Donna Karan, le couple Beckham, Elizabeth Taylor, Guy Ritchie, Jerry Hall, Mick Jagger, Roseanne Bear, Missy Elliot, Stella Mc Cartney, Torry Speeling, Courtney Love ou encore Winona Ryder.

Non-juives, plutôt dans le creux de la vague aux plans affectif et professionnel, elles affirment depuis leur rencontre avec le Kabbalah Center avoir retrouvé la sérénité et l’harmonie intérieure. Quête authentique ou phénomène de mode ? Dans une récente interview accordée à un journal américain, le rabbin Yeshua Engelman de Jérusalem lie la popularité de la Kabbale au besoin de trouver un sens à la vie. Avec une indulgence déconcertante, il explique « qu'il y a trente ans, les gens se tournaient vers le bouddhisme. Aujourd'hui, ils s’orientent vers le soufisme ou la Kabbale ». Censée fournir des solutions, répondre aux questions et décrypter les codes, la Kabbale new-age doit son expansion à la brochette de personnalités qui lui servent de vitrine.

Davantage perçue comme un art de vivre que comme une religion - la plupart de ses adeptes ne maîtrisent pas un mot d’hébreu -, elle serait aux yeux de Maryelle Allemand un « courant hybride de spiritualité ». Peu au fait du discours professé par Philip Berg, la directrice marketing de Carlin International - un bureau de style spécialisé dans le repérage des macro-tendances - analyse ce mouvement comme un phénomène de mode « porté par Madonna qui s’inscrit dans une tendance globale de quête de sens. Il devrait arriver à terme en 2006. La perte des valeurs conduit le grand public à s’accrocher à la spiritualité ». CQFD.

Y.S.



France : Kabbale

Objectif: Le Centre de la Kabbale à la conquête du monde

Actualité Juive , 1er octobre 2004

[Texte intégral]

Email de l'auteur : c.meyer@actuj.com

Une quarantaine de centres de par le monde. Près de 4 millions de personnes ayant un jour franchi les portes d’un Centre de la Kabbale. Un site Internet qui reçoit environ 20.000 visites par mois. Voyage au-delà de ces données chiffrées.

Le bâtiment situé à l’angle de 155 East et de la 48ème rue brille comme un bloc de marbre neuf. On est à New York. Le lieu pourrait aussi bien être le dernier hôtel construit par Ian Schrager ou un restaurant branché de la ville. Tout brille, les portes en verre et le hall tout blanc. De fait, on est au cœur de Manhattan, au Centre de la Kabbale.

Au premier étage dans une salle de conférence, une soixantaine de personnes, hommes, femmes, blancs, noirs, asiatiques, Israéliens, Juifs portant kippa ou non sont en train d’écouter un des mentors du Centre. Près de la moitié des étudiants ne sont pas juifs. Madonna aurait versé 22 millions pour ce Centre de la Kabbale.

John a une quarantaine d’années. Il n’est pas juif et habite West Village. Il a participé pendant quelques mois aux activités de ce Centre. Il a commencé, comme tout le monde, par acheter le fameux fil rouge qu’il a porté consciencieusement et le Zohar pour la somme de 415 dollars, pierre angulaire du business du Centre. Il se souvient que certains de ses «collèges» avaient acheté un Zohar pour chez eux, un autre pour le bureau et un troisième pour mettre dans la voiture. Inutile de dire que l’argent rentre vite dans les caisses du Centre de la Kabbale. « Au bout d’un certain temps j’ai trouvé que les cours étaient assez nuls, genre « New Age ». « C’est à vous de contrôler votre vie. Si vous attrapez le rhume c’est que spirituellement quelque chose ne va pas chez vous ». Un remède à tout cela : « Achetez le Zohar encore et toujours ».

Désabusé et avec un peu de recul John en est arrivé à cette conclusion : «Leur message ressemble à celui de l’administration Bush. Tant que vous restez avec nous vous êtes tranquilles. Mais le monde est très dangereux ».

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour cet homme qui au début voulait y croire, fut l’insistance avec laquelle on a tenté de lui vendre une série de Zohar. Alors qu’il expliquait à son interlocuteur qu’il avait envie de donner de l’argent ailleurs (on dirait faire la tsedaka, en milieu juif) on lui a dit : « Si tu donnes ailleurs, tu ne fais que perpétuer le chaos ». Avant de lui expliquer « qu’être bénévole, c’est bien, mais c’est l’argent (sous entendu celui qui va au Centre de la Kabbale) qui fait la différence ». Il a fini par revendre son Zohar sur e-Bays en perdant de l’argent évidemment !

Michelle qui vit dans la banlieue de New York considère que le Centre de la Kabbale est responsable de son divorce. De fait, même si cela a pris du temps, elle a perdu son mari le jour où un individu est venu frapper à leur porte pour vendre le Zohar. Son mari est happé ce jour-là par le Centre de la Kabbale. Il suit des cours, met un Zohar dans sa voiture, emmène leur fille au Centre. Elle revient un jour, après avoir rencontré le « rav », comme on dit dans le mouvement et dit à sa mère :«Maman, tu devrais voir son âme ! ». Michelle a tenté de savoir ce que voulait dire sa fille. Faute d’en apprendre davantage elle intime l’ordre à son mari de laisser leur fille en dehors de cette histoire. Ensuite il a passé les fêtes au Centre et plus avec sa famille. Avant-dernière étape avant le divorce. Il s’est remarié très vite avec une femme dont il avait fait la connaissance au Centre. Pour Michelle « Ce sont des pratiques sectaires ». S’il n’est pas établi officiellement qu’il s’agit d’une secte, il est certain, pour le moins, qu’il s’agit d’une affaire lucrative. Zohar, eau bénite, fil rouge, week-end de méditation, célébration des fêtes juives, on vend tout et on fait tout payer dans les Centres de la Kabbale.

Un ex-adepte fait remarquer qu’un « Zohar qui coûte ailleurs 180 dollars est vendu plus de 400 dollars au Centre ». Même coefficient multiplicateur pour les tefilinn. Le Centre de la Kabbale de Los Angeles, le plus connu, d’une certaine manière, parce que c’est là qu’officie le fondateur du mouvement a engrangé cette année plus de 4 milliards de dollars, frais divers déduits.

À Tel-Aviv et à Los Angeles 1000 étudiants suivent les cours dispensés dans ces centres. Celui de New York est en passe de les rattraper. Un centre vient d’ouvrir ses portes à Varsovie. Le centre de Miami a ouvert un « Jardin de la méditation ». Que l’on soit à Los Angeles, Chicago, Boca Raton ou ailleurs le fonctionnement est le même et le public aussi : des gens en quête de spiritualité. Parfois l’un d’eux craque parce qu’il a été choqué par le caractère mercantile du Centre ou par des propos d’un intervenant. Dennis n’a pas oublié le jour où regardant la cassette-vidéo introductive il a entendu que « Seuls les Juifs qui ne possédaient pas le Zohar sont morts pendant la Shoah et que les Juifs Sépharades n’avaient pas été exterminés parce qu’ils respectaient le Zohar ». Ce faux historique l’a fait quitter le Centre.

Londres est devenu un pion important sur l’échiquier du Centre de la Kabbale. Dirigé par Michael Berg, l’un des deux fils du fondateur du mouvement, ce centre, ouvert il y a six ans, a coûté 6,4 millions de dollars, dont Madonna a financé une très grande partie. Environ 500 personnes y sont inscrites. « Ce centre grandit à une vitesse formidable » confie un bénévole. Ne dit-on pas que la princesse Beatrice, fille aînée du duc et de la duchesse de York a été vue au tournoi de tennis de Wimbledon avec un bandeau qui ressemblait beaucoup à ceux vendus par le Centre de la Kabbale ?

Alors que pendant des siècles, conformément à la tradition juive la Kabbale n’a été enseignée qu’à des hommes âgés d’au moins 40 ans, ayant une très bonne connaissance du judaïsme, le Centre de la Kabbale de Londres a décidé de lancer un programme destiné aux enfants « Spirituality for kids », ce qui paraît tout à fait aberrant. De tels programmes existent déjà aux États-Unis mais toutes les autorités juives responsables considèrent cela comme « de très mauvais goût ».

À propos de ce programme de dix semaines pour des élèves du niveau du primaire qui doit s’ouvrir dans une école du Hertfordshire, le rabbin Arkus, directeur d’une organisation qui lutte contre les sectes « Opération Judaïsme» déclarait il y a peu : « Je ne comprends pas que l’on envisage de faire ingurgiter la Kabbale à des enfants». Michael Berg, pour sa part expliquait : «Je suis très excité. Tout ce qui peut permettre à des jeunes de contrôler leur destinée est fondamental ».

Le grand rabbin de Grande-Bretagne, Jonathan Sacks, conscient du caractère néfaste de cette organisation a publié un communiqué en avril pour faire savoir que les activités de ce Centre n’étaient en rien liées à la communauté. Un membre du cabinet du grand rabbin, le rabbin Yitzchak Schochet (dont le père a mené le combat au Canada contre le Centre de la Kabbale et est l’objet d’une plainte de ce mouvement) qui officie dans une synagogue de Mill Hill (Nord de Londres) estime, pour sa part, que ce Centre est « une secte ».

Près de quatre cents enfants juifs et musulmans ont participé cet année en Israël à un « séminaire » intitulé : « Spirituality for kids » qui s’est tenu en Israël. Au programme des hamburgers, un film vidéo où Madonna explique la Kabbale et des exemplaires du Zohar distribués aux jeunes.

Génies exceptés, on voit mal des ados maîtriser le Zohar ! Le Centre de la Kabbale, qui contrôle une quarantaine de lieux de par le monde s’inscrit véritablement dans la lignée de la Scientologie, Hare Krishna et autres Moon. Secte ou non, le mouvement a un objectif que résume Yehuda Berg : « Nous voulons apporter la Kabbale au monde entier. Nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir apporté la lumière à six milliards d’individus ». Objectif fort éloigné de celui de la vraie Kabbale, c’est-à-dire de la mystique juive. Il y a, pour le moins, tromperie sur la marchandise.

Claude Meyer



France : Kabbale

Clefs pour comprendre la Kabbale

Actualité Juive , 1er octobre 2004 par Franklin Rausky

[Texte intégral]

Email de l'auteur : a-j-presse@actuj.com

Ces derniers temps, le mot «Kabbale» a fait son entrée dans la langue courante. Mais peu de gens savent ce qu’est réellement la Kabbale dans la tradition juive. De fait, ce mouvement désigne, surtout à partir du Moyen-Age, les doctrines ésotériques du judaïsme. Déclinaison du terme.

1) D’où vient le terme «Kabbale» ?

De l’hébreu « kabbala », de la racine KBL (recevoir). Selon Guy Casaril, la kabbala est cette Loi orale que Moïse a reçue (KiBeL)sur le mont Sinaï en même temps que la Loi écrite (Tora) ; c’est le message spirituel transmis sans intermédiaire d’un texte, de bouche à oreille. À l’origine, ce terme ne désignait pas nécessairement un enseignement ésotérique, il désignait l’ensemble des enseignements, ouverts au grand public ou réservés à un noyau restreint, du judaïsme. Par la suite, et surtout à partir du Moyen Age, kabbala désigne, selon Charles Mopsik, « l’ensemble des doctrines ésotériques du judaïsme ainsi que le mysticisme juif dans son ensemble ».

2) Que veut dire «Kabbale» en langue française ?

C’est un terme ambivalent…et chargé de relents judéophobes ! Selon le Dictionnaire Robert, qui retrace les sens du mot à travers l’histoire, « Kabbale » signifie « la tradition juive donnant une interprétation mystique et allégorique de l’Ancien Testament », ce qui est très respectable, mais aussi « des manoeuvres secrètes, concertées contre quelqu’un ou quelque chose, des complots des conjurations, des conspirations, des intrigues », ce qui montre la persistance dans l’imaginaire collectif européen chrétien d’une vision anti judaïque, soupçonneuse, où le sage juif est perçu comme un personnage dangereux, porteur de maléfices et faiseur de complots. Le verbe « cabaler », un des rares verbes français d’origine hébraïque, signifie précisément
« comploter, conspirer, intriguer »
. Il est mentionné depuis 1617.

3) Qu’est-ce qu’un Kabbaliste ?

Le terme hébraïque « MeKouBaL », initié ou traditionnaire, désigne un sage ayant reçu d’un maître, l’initiation aux mystères (razim) de la tradition ésotérique, au cours d’une relation interpersonnelle maître-disciple, loin des foules, dans l’intimité d’une transmission sans témoin. Des rabbins comme Haïm Vital, Moïse Cordovero, Joseph Caro sont ainsi appelés « mekoubalim », car ils ont reçu de l’école d’Isaac Louria, Le Saint (Ha-Ari Hakadoch), les arcanes du savoir Kabbalistique. Le sage de la Kabbale est un Juif de la Loi et de la Foi d’Israël. Il ne conteste pas un seul point de la législation hébraïque, écrite et orale (Joseph Caro est à la fois un Kabbaliste et l’auteur du Code de la Loi, le Choulkhan Aroukh). Il observe la totalité des commandements, sans la moindre dissidence. Il récite quotidiennement toutes les prières régulières. L’originalité révolutionnaire des Kabbalistes ne consiste pas en une révolte contre la Loi, mais dans une lecture très troublante des écrits bibliques, avec des idées parfois perçues dans les milieux bien-pensants comme hérétiques : la Rétraction (Tsimtsoum) de la Présence Divine dans le Cosmos, pour permettre à celui-ci d’exister ; l’Exil de la Présence Divine (Galouth Hachekhina) hors de la Terre Sainte, pour accompagner le peuple d’Israël dans sa dispersion…

4) Quelle est la lecture Kabbalistique de l’Ecriture biblique ?

Elle est fondée sur le Sod (secret), considéré dans la tradition classique comme le niveau le plus profond et complexe de l’interprétation scripturaire. Selon une échelle traditionnelle des niveaux de compréhension de l’Ecriture, il y aurait quatre lectures du texte biblique, allant de l’apparemment plus simple au plus complexe. Prenons un exemple : l’interprétation du récit de la Génèse sur l’expulsion d’Adam et d’Eve du Jardin d’Eden, après la faute commise par le premier couple : manger du fruit interdit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce dramatique épisode pourrait être décrypté comme l’expulsion d’un jardin d’abondance et l’exil dans une terre aride et désolée (Pechath : sens propre ou littéral) ; comme la préfiguration annonciatrice du futur exil (Galouth) du peuple hébreu hors de la Terre Promise (Remez : sens allusif ou allégorique) ; comme l’expulsion d’un jardin exubérant où règnent la santé, la longévité et le bonheur et l’entrée dans un territoire de malheur, de maladie et de souffrance (Derach : sens narratif ou homilétique) ; comme la perte de la Lumière Primordiale éclairant le Cosmos tout entier et l’exil vers un espace ténébreux où les ondes lumineuses sont emprisonnées dans des capsules d’obscurité nocturne (Sod : sens profond ou ésotérique).

Franklin Rausky



France : Kabbale

Détournement de kabbale, foi sonnante et trébuchante

Actualité Juive , 1er octobre 2004 ajouté par catherine garçon

Email de l'auteur : a-j-presse@actuj.com

[Texte intégral]

Si on vous demandait ce qu’il y a de commun entre David Beckham, le célèbre footballeur, Madonna et des rabbins aussi révérés qu’Issac Louria ou Joseph Caro, vous ne sauriez que répondre. De fait, le seul lien existant entre eux est un mot fort dévoyé aujourd’hui, celui de « kabbale ». Au cœur de la notoriété récente et détournée de ce qui constitue au départ, pour reprendre les mots de Charles Mopsik, « l’ensemble des doctrines ésotériques du judaïsme et le mysticisme juif », on trouve le Centre de la Kabbale. Cette multinationale fondée par Philip Berg est une entreprise familiale qui contrôle à ce jour une quarantaine de centres à travers le monde où le commerce prend le dessus sur la spiritualité. Du fil rouge de Madonna au Centre de la Kabbale à Paris en passant par les condamnations sans ambages de Grands Rabbins, nous vous invitons à un parcours kabbalistique.

L’empire Berg, un «family-business» très juteux

En quelques décennies, Philip Berg, le fondateur du Centre de la Kabbale, a mis en place une véritable multinationale dont sa femme et ses fils s’occupent plus qu’activement. Retour sur la biographie d’un agent d’assurances devenu kabbaliste.

Le fondateur du Centre de la Kabbale ne s’est pas toujours appelé Philip Berg. Né, Feivel Gruberger à Brooklyn, il commence sa carrière en tant qu’agent d’assurances. Mais, en 1962, un voyage en Israël va changer sa vie. Il y rencontre Rav Yehouda Brandwein, un élève du Rav Ashlag (lui-même auteur du « Soulam », un commentaire sur le Zohar) et fondateur d’une yéchiva nommée Kol Yehouda. Peu après, Feivel Gruberger épouse la nièce de celui-ci dont il divorce dans les années 70. C’est de cette proximité familiale avec un véritable kabbaliste que Philip Berg dira plus tard avoir tiré tout son savoir ésotérique. Les proches de Rav Brandwein, quant à eux, émettent de sérieux doutes sur cette version des faits. Quoi qu’il en soit, la famille de Rav Ashlag lui confie, à un moment, la diffusion du Zohar accompagné du « Soulam ». Mauvais calcul car F. Gruberger, de retour aux Etats-Unis, va vendre l’œuvre pour son propre compte sans penser à reverser des droits d’auteur aux héritiers du rabbin. C’est même cette diffusion (parfois forcée) qui, un temps, fera la célébrité du centre et lui assurera des bénéfices non négligeables. Mais F. Gruberger a d’autres ambitions. Écourtant son nom, celui qui se nomme maintenant le Docteur Philip Berg - bien qu’il ait dû reconnaître par la suite ne posséder aucun doctorat - s’autoproclame « le plus grand kabbaliste du monde ». Et fonde le Centre de la Kabbale, censé diffuser la lumière du Zohar à tous ceux qui veulent en bénéficier.

Si l’on en croit le site web du Kabbalah Center, c’est la nouvelle Madame Berg (dont certains pensent qu’elle a été convertie au judaïsme par son propre mari) qui aurait eu l’idée de diffuser la sagesse du Zohar aux femmes et aux non-Juifs en l’encourageant à fonder ses centres. « Un petit rêve pour une femme, un saut géant pour l’humanité », précise, à peine mégalo, le Kabbalah Centre. D’ailleurs, une chaîne de la transmission de « ceux qui ont fait l’histoire » propose, sur le même site, une liste qui va d’Adam, Avraham et Moïse à Rav Berg et Karen Berg ! Parallèlement à la création des centres, Philip Berg publie plusieurs ouvrages, sorte de ramassis kabbalistico-new age. Et ce, à partir des USA puisqu’il a dû quitter Israël où il a été poursuivi pour avoir collecté des fonds pour une institution inexistante.

Peu à peu l’entreprise se développe. « On devrait appeler cela le business de la famille Berg, dit Rick Ross, le responsable d’un groupe de surveillance des sectes outre-Atlantique. Il y a papa Berg, maman Berg, les bébés Berg et leurs amis haut-placés ». Aujourd’hui, le bilan des activités du clan laisse rêveur. Plus de quatre millions de personnes se sont intéressées, un jour ou l’autre aux activités de ce Centre de la Kabbale que d’aucuns estiment être une secte. 20.000 internautes visitent chaque mois son site web et 40 représentations fonctionnent de par le monde dont la dernière vient de s’ouvrir à Varsovie.

Que proposent donc Berg et Compagnie pour rencontrer un tel succès? Tout simplement, via quelques concepts kabbalistiques remodelés à la sauce
« berguienne », de changer la vie des fidèles en leur assurant, outre la paix et la sérénité, un contrôle (bienvenu) sur ce qui va leur arriver. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, un cours donné au Centre de la Kabbale à Paris promet « en apprenant à comprendre et à se concentrer sur les Noms », d’apporter « un changement positif dans chaque domaine de votre vie, dans vos relations sociales, dans votre carrière professionnelle, en passant par votre santé physique ». À noter que, bien entendu, tous les enseignements dispensés sont payants.

L’autre aspect séduisant de cette approche grand public est qu’il n’est nul besoin de faire un effort ou de posséder un bagage intellectuel pour accéder à un savoir réputé quasi-inaccessible (puisque le judaïsme réserve l’étude de la kabbalah à des hommes d’âge mûr ayant déjà une connaissance très approfondie de la Torah - NDLR). En effet, au Centre de la Kabbale, toute pratique des mitsvote est optionnelle comme l’est aussi, entre autres, la connaissance de l’hébreu ou de l’araméen, la langue du Zohar. Puisqu’il suffit, si l’on en croit les théoriciens du Centre, de « scanner » ce dernier, en fait de passer une main ou un oeil sur le texte pour que les bienfaits de son étude soient immédiatement dispensés !

Reste enfin à mentionner le côté mercantile de l’opération. Outre les bénéfices enregistrés sur les ventes du Zohar, le prix des cours et les multiples dons engrangés (et, parfois, reçus après qu’on a menacé le donateur potentiel de subir un châtiment du ciel des plus corsés s’il n’ouvrait pas son porte-feuille), le site web et les nombreuses branches du Centre proposent un lot de gadgets impressionnants : cartes de médiation, bougies, eau kabbalistique... Ainsi que le fameux fil rouge défini comme « vibration de Rachel » et vendu à des prix défiant toute concurrence pour un malheureux bout de coton.

Catherine Garson (Email de l'auteur : a-j-presse@actuj.com)



France : Méditation Transcendantale

Star sous influence

Entreprendre , n°187 1er octobre 2004 par Laurent Dupin

[Texte intégral]

Mouvement zen pour les uns, secte pour l’Etat Français, la «Méditation Transcendantale» du gourou Maharishi refait parler d’elle. En abordant désormais l’angle économique et business.

Il n’est pas tout à fait un nouveau venu. Maharishi Mahesh Yogi prône depuis les années 60 la méditation zen, la spiritualité cool. Il fut un temps le conseiller des Beatles. Cet indien multi milliardaire de 87 ans à barbe blanche semble avoir eu l’idée du siècle : fonder un mouvement spirituel international, ni marqué comme une religion, ni trop hermétique. Son principe ? Tout bête : vingt minutes de méditation, deux fois par jour. Ajoutez-y le vol yogique (lévitation) et surtout l’ «effet Maharishi» : 1% de méditants dans une population donnée suffit à améliorer sa vie, à rendre la société meilleure et à apporter la paix. Mais gare : il faut être d’emblée clair, ce mouvement est classé en France dans la liste des organisations sectaires, telles que définies par le rapport parlementaire «Guyard» de 1995.

Outre les tonnes de documentations technico-scientifiques que proposent les gens de la MT, une petite enquête menée via internet nous en apprend plus sur ce mouvement apparemment «gentil». Qui recèle une kyrielle de sites web divers et variés, vitrines d’autant d’activités partant dans tous les sens. Le principal site arbore un contenu très ésotérique, qui devient vite accessible sur seul accès réservé aux membres. Sur celui de la «Maharishi Open University», le ton est pourtant vite donné : on y sollicite une contribution de 10 à 20 dollars pour soutenir le mouvement ! Quelques clics plus loin, on débouche sur le site du «US Peace Government», du Dr Hagelin (ex candidat à la présidentielle américaine de 2000) : qui se propose rien moins qu’être un gouvernement «bis» pour travailler à l’apport de la paix sur terre et en premier lieu aux Etats-Unis. Et, scoop : il existe depuis janvier dernier, un «Gouvernement de la Paix» français, sis à Paris au 12-14, Rond Point des Champs-Élysées, revendiquant une centaine de membres. L’équipe Raffarin doit souffler de cette aide providentielle…

Prétentions et délires économiques

La MT aborde clairement le terrain de l’argent, du business. En cherchant d’abord à l’appâter en lui apportant des remèdes. La lecture d’un fascicule de la MT de 1994 se révèle édifiante : l’effet Maharishi pourrait par exemple faire augmenter les valeurs boursières, influer le taux de chômage et d’inflation, l’indice de pauvreté, la qualité de vie, etc. Chiffres à l’appui !

Le mouvement se veut aussi acteur économique direct. Il émet une monnaie parallèle en son nom, le «raam mudra», depuis 2003 aux Pays-Bas, résidence du gourou et QG européen de la secte : « Simple expérience de développement pour les populations défavorisées » pondère Dominique Lemoine, représentant du mouvement pour la France. Mais il y a plus fort encore. Le journal «The Independant» rapporte qu’en 2001, Maharishi aurait proposé au Surinam (Amérique du Sud) de lui racheter des terres pour 1,3 Mds de $, ce afin de fonder son propre état, sa propre nation. Expériences qu’il aurait déjà tentées dans les pays africains, comme le cite le réseau PrévenSectes, notamment au Mozambique.

Il est acquis que pour tous ces projets pharaoniques, le gourou a besoin du nerf de la guerre : l’argent. Et où le trouver sinon auprès des grandes entreprises, des grands donateurs fortunés. Dominique Lemoine ne s’en cache pas, nous expliquant benoîtement que c’est pour cela qu’il entendait rencontrer des journaux économiques et business en France. Pour relayer leur bonne parole.

Entrisme dans l’entreprise

Clairement, il s’agit de pénétrer les arcanes de l’entreprise et du business. La chose semble plus aisée dans le monde anglo-saxon, prêt à toutes les expériences novatrices, pourvu qu’elles soient suivies d’effets, et bien moins regardant sur les questions de sectes. Ainsi la MT cite t-elle à l’envie cet article de la revue financière «Barron’s» (du groupe Dow Jones), relatant comment un trader de Chicago de 29 ans, Arjuna Martlin, médite deux fois par jour pour garder les idées claires à l’attaque des marchés. Mieux, cette une du magazine «Time» avec l’actrice Heather Graham (lire papier sur D. Lynch et encadré), en ouverture d’un dossier spécial «Méditation, comment ça marche ?», paru en avril dernier.

Dominique Lemoine nous a aussi déniché, en quelques semaines, plusieurs contacts d’entrepreneurs, surtout asiatiques, pratiquant la MT : des patrons du bâtiment, des assurances, de l’agro-technologie, un avocat, etc. Il cite aussi les groupes Sumitomo, Toyota et Sony, comme ayant intégré les méthodes de la MT. Nous en avons contactés : les japonais Katsumi Kishida (président de Seibu Construction) et Takashi Okabe (directeur d’une compagnie d’assurance) s’en déclarent satisfait, et ignorent ou au pire ne comprennent pas ce que «sectarisme» veut dire à l’endroit de la MT. Notons que le Japon est une terre d’accueil connue pour les sectes, notamment Aum, Moon et Soka Gakkai…

Lemoine nous cite aussi une entreprise de logiciels turque, ainsi que le patron d’une société de carburants, de surcroît maire de Fairfield, Ed Malloy. Reste que Fairfield, dans l’Iowa, est… un bastion de la MT aux Etats-Unis, où elle possède une «Université Internationale».

Plus discret en France ?

En France, les approches du monde de l’entreprise par la MT ne datent pas d’hier. En 1980, le mouvement a carrément essayé de racheter une usine de textile rennaise, la Sapitex, pour y appliquer ses principes managériaux. Mais alertés par les syndicats, les employés avaient fait casser la vente. Jusque vers 1995, le mouvement a aussi géré un centre de formation pour cadres à Mirande, dans le Gers, éteint depuis et sans réplique ailleurs.

Visiblement, l’antenne française souhaite maintenant passer par des méthodes plus feutrées : des dîners avec des grands patrons, des conférences, etc. Pour l’heure, le résultat ne serait pas à la hauteur des ambitions affichées, les patrons français se montrant prudents. Mais la MT française compte bien s’appuyer sur les allées et venues d’un certain David Lynch, pour attirer à elle quelques pointures de la capitale.

Pour être honnête, moult autres organisations se sont aussi distinguées sur ce brûlant sujet : les sectes Avatar, Elan Vital, Le Groupement, l’HUE (Human Universal Energie), etc, etc. La vigilance reste donc de mise. Même si elle n’empêche pas un manager ou un cadre d’apprécier à titre individuel, et sans prosélytisme, toute bonne technique de relaxation.



France : Méditation Transcendantale

David Lynch, RP de luxe pour gourou milliardaire

Entreprendre , n°187 1er octobre 2004 par Laurent Dupin

[Texte intégral]

Le cinéaste américain s’affiche depuis peu comme porte-parole officieux de la Méditation Transcendantale. Qu’il pratique avec satisfaction depuis plus de 30 ans et voudrait voir grandir.

Rencontre.

C'est en repensant à mes premières émotions cinématographiques ressenties dans les années 80 sur des chefs d'oeuvres tels «Dune» ou «Blue Velvet» que j'approchais, en ce 12 mai 2004, d’un hôtel chic de la rue de Berri, près des Champs Elysées. La phrase que l'on prononce alors au comptoir d'accueil paraît surréaliste : "Bonjour, nous avons rendez-vous avec M. Lynch". Surréaliste, car c'est bien de David Lynch dont il s'agit, 54 ans, américain, et accessoirement un des monstres sacrés d'Hollywood et du 7eme art. D'ou cette appréhension toute naturelle qui -malgré l'expérience et les kyrielles d'interviews abattues- vous fait battre le coeur comme un premier communiant. Surréaliste aussi, car il y a autre chose. Tout en songeant que là, cette ombre derrière la porte vitrée est bien celle de «mister Lynch himself», quelques neurones encore vaillantes sonnent le tocsin. Et vous rappellent qu'il ne s'agira pas de causer cinéma ni mêmes du Festival de Cannes (qui allait débuter deux jours plus tard) mais... de méditation transcendantale! C’est la nouvelle lubie du réalisateur. Ou plutôt non, la communication au grand jour d'une vieille relation, démarrée en 1973, avec ce mouvement emmené par le gourou indien, Maharishi Mahesh Yogi. « J'avais de la colère, de la violence en moi… » explique sobrement Lynch en préambules. « Quand j'ai rencontré Maharishi, cette colère est partie comme ceci (il fait un geste rapide de la main, NDLR). Cet homme a une telle sagesse en lui ».

On pourrait se demander dès lors, pourquoi Lynch a attendu autant (31 ans) pour faire profiter le monde d'une telle bienfaisance? La réponse est d'une clarté toute... lynchienne : « J'en parlais déjà autour de moi, avec mes proches, mes collaborateurs. Là j'ai décidé d'apporter mon soutien à l'organisation, car il y a urgence! Nous sommes saturés de tant de violence et de haine dans le monde aujourd'hui, qu'il est temps d'essayer quelque chose ». Les vertus de l'expérimentation balayant pour lui tous les scepticismes : « Moi je dis que si il y a une chance que ça marche, alors il faut essayer et vite ». Une variante du «give peace a chance» des années 70…

Ce prestigieux soutien ne coule pas de source comme un mantra en plein désert. David Lynch, pointure cinématographique au carnet d’adresses que l’on imagine, vient cautionner un projet lancé officiellement en octobre 2003, à Los Angeles. Créer un réseau international d’associatifs pour lutter contre la misère sociale ? Collecter des fonds pour les reverser aux pauvres ? Non. La « Méditation transcendantale » veut édifier à travers monde, dans chaque grande ville, des «palais de la paix» : sorte de points de convergence de forces méditantes, qui par leur seule concentration commune, amèneront la paix. Et le tout avec une amorce d’1 Mds de $ de donations. Sérieux.

A ce niveau de l’entretien avec Lynch, on se dit : de deux choses l’une. Ou l’un des deux interlocuteurs (le cinéaste est accompagné du représentant français de la MT, Dominique Lemoine) va nous sauter au visage et nous mordre l’œil ? Ou bien vont-ils nous proposer une petite séance de vol yogique ? Mais non, rien de cela. David Lynch continue de nous causer calmement, stoïquement. Tel un boxeur inusable, il encaisse nos questions dubitatives et argumente, contre argumente, essayant à l’évidence de nous convaincre de sa bonne foi.

Celle-ci semble d’ailleurs tant sincère que désintéressée. La réaction des professionnels du 7ème art ? « Je n’en ai pas peur. Cela ne m’inquiète pas du tout de me mettre ainsi en avant ». Le scepticisme de ses fans et leurs inquiétudes légitimes ? « Je ne vais pas m’arrêter de faire des films ! Vous savez, en général, plusieurs années s’écoulent entre un de mes films et le suivant… », ironise t-il. La MT l’aiderait même à trouver des idées. Selon M. Lemoine « ça l’a aidé pour Mulholland Drive. Il avait le début, la fin, le milieu… Une séance de médiation l’a aidé à trouver le fil conducteur ». Donc le message est clair : « Don’t worry » David Lynch n’est pas sous influence d’un mouvement aux contours aussi floues que sa mission paraît fumeuse. Il n’est pas plus le porte-parole mondial de la MT ; juste une personne connue, un «people» qui se met bénévolement en avant sur ce sujet. Diantre nous voilà rassurés !

Bizarre, quand même, que parmi les autres stars affichées sur les sites internet de la MT, trois soient des actrices qui ont anciennement travaillé avec Lynch : Laura Dern (sur «Blue Velvet» et «Sailor et Lula»), Heather Graham (sur «Twin Peaks») et Laura Harring («Mulholland Drive»).

En tout cas l’accroche semble prise entre MM Lynch et Lemoine. Le réalisateur doit ainsi repasser par la France en octobre, escale à un voyage en Pologne où il prépare divers projets. La MT compte bien cette fois lui faire rencontrer quelques VIP…



Belgique : Sectes

Julia Nyssens, combattante des sectes


La libre belgique, 2 octobre 2004 par Cristian Laporte

[Texte intégral]

L'avocate avait vraiment été à la base de la lutte contre les sectes en Belgique. Elle défendait la liberté de culte mais pas les violations de la loi faites en son nom.

Une grande dame de la lutte antisectes en Belgique n'est plus: on a appris en cette fin de semaine la disparition, à l'âge de 73 ans, de Julia Nyssens-Dussart, qui avait fondé l'ADIF, l'Association de défense de l'individu et de la famille.

Avocate de formation qui avait été attachée aux barreaux de Bruxelles et d'Elisabethville (Lubumbashi), c'est par sa profession qu'elle avait pris conscience du danger des organisations sectaires en étant amenée à défendre les victimes de certaines d'entre elles. Face aux ravages des sectes, elle avait décidé d'en faire un combat personnel en portant sur les fonts baptismaux en 1976 l'ADIF.Il n'est nullement exagéré de rappeler que c'est à elle que l'on doit la mobilisation générale antisectaire qui a débouché en 1997 sur la commission d'enquête parlementaire belge. Et ce ne fut pas un hasard non plus si son audition, fin mars de cette année-là, fut un des temps les plus forts de tous les travaux parlementaires. Il était donc tout aussi logique qu'elle fasse partie de la première équipe du Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles qui devait être installée dans sa foulée. Jusqu'au bout, elle aura été une actrice très active au sein du CIAOSN, s'illustrant par un punch peu commun.

Pour Henri de Cordes, président suppléant du Centre d'information, «Julia Nyssens se caractérisait par une très grande ouverture d'esprit. Mais ce qui ressortait de son engagement était son très grand souci de respect des lois. Légaliste, elle n'attaquait jamais les mouvements sectaires sur le terrain religieux, trop attachée à la liberté de conscience et à celle des cultes, mais pas question de permettre des infractions en leur nom!»

Une analyse confirmée par le P. Charles Delhez, le rédacteur en chef du journal «Dimanche», qui a beaucoup travaillé sur les phénomènes sectaires.

«Mme Nyssens avait ce qu'on pourrait appeler, mais au sens positif de l'expression, l'obsession des sectes», commente Charles Delhez. «Mais jamais elle ne fit prévaloir ses propres convictions; son action suivait toujours le mode de l'expertise juridique. Reste que sa connaissance encyclopédique des mouvements sectaires lui a permis en même temps de montrer une réelle passion pour les hommes d'aujourd'hui, surtout lorsqu'ils se retrouvaient face à certains périls...»

Les funérailles de Mme Nyssens auront lieu ce lundi 4, à 11h30, en l'église décanale St Jean l'Evangéliste à Tervuren.

© La Libre Belgique 2004



Canada : OTS

Dix ans plus tard, bien des mystères subsistent


Cyberpresse, 2 octobre 2004 par Éric Clément

[Texte intégral]

Rosemarie Jaton aimerait bien tourner la page, mais elle a du mal à oublier. Elle a perdu son frère Daniel dans l'incendie de la ferme de l'Ordre du Temple solaire (OTS), à Cheiry, en Suisse, le 4 octobre 1994.

Il a péri avec sa femme, Madeleine, et leurs deux enfants: «Je pense à mon frère, mais je pense surtout à mon neveu et à ma nièce, dit-elle de son lit d'hôpital, en Suisse, où elle récupère d'une opération. Aujourd'hui, ils auraient 25 et 30 ans et seraient peut-être médecin et avocate.

«Ça me fait de la peine qu'on ait embarqué 11 enfants dans ces drames.»
Lundi matin, 10 années se seront écoulées depuis la première tragédie de l'Ordre du Temple solaire, qui fit 53 victimes, dont 12 Québécois, à Morin Heights, dans les Laurentides, et à Cheiry et Salvan, en Suisse.

Devenue secrétaire de l'Association internationale de défense des victimes de l'OTS, Mme Jaton dit que les familles des victimes ont cherché longtemps un ou des coupables: «Tous ceux qui savaient et n'ont rien dit, tous ceux qui connaissaient les installations de mise à feu et qui n'ont pas averti police ou autorités, ceux qui sans doute ont récolté du bois, préparé le feu, ceux qui ont profité des grandes propriétés et de l'argent des petits frères, ceux-là ne pensent qu'à eux, c'est sans doute cela leur liberté, pas un instant ils n'ont pensé aux 11 enfants qui avaient une vie à vivre et qui ne sont plus que poussière. Ils voient pourtant bien que le monde ne va pas mieux depuis qu'ils ont laissé commettre ces meurtres. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, puisque tout était arrangé dans les textes, prévu pour le grand départ sur Sirius.»

La secte de Luc Jouret et Jo Di Mambro a connu trois drames, chaque fois un mélange de suicides collectifs et d'assassinats, faisant un total de 74 victimes: d'abord, le drame d'octobre 1994; puis, en décembre 1995, 16 personnes trouvées carbonisées à Saint-Pierre-de-Chérennes, dans le Vercors, en France; et enfin en mars 1997, cinq victimes, dont une Québécoise, dans l'incendie d'une maison, à Saint-Casimir-de-Portneuf.

Le matin du 4 octobre 1994, à 5h01, un appel téléphonique déclenche un incendie dans une maison de Morin Heights. On découvre en matinée les corps carbonisés de Colette et Jerry Genoud, qui se sont suicidés en avalant des médicaments. Puis la police trouvera les corps d'Antonio Dutoit, de sa femme, Nicky, et de leur bébé, Christopher. Tous les trois avaient été poignardés quelques jours plus tôt par deux membres de la secte, qui ont eux-mêmes péri dans les deux autres incendies de cette journée tragique, en Suisse. En effet, en fin d'après-midi du 4 octobre 1994, des incendies provoqués par trois appels téléphoniques, à 17h12, 18h11 et 18h12 (heures de Montréal) embrasent la ferme du petit village suisse de Cheiry. Puis un incendie enflamme des chalets dans un autre village, Salvan, à 21h.

Au total, 48 personnes meurent (23 à Cheiry et 25 à Salvan), dont neuf Québécois: le maire de Richelieu, Robert Ostiguy, et sa femme, Françoise; la journaliste du Journal de Québec Joce-Lyne Grand'Maison; Robert Falardeau, chef de la secte au Québec; Jean-Pierre Vinet, ex-cadre d'Hydro-Québec, sa compagne, Pauline Lemonde, et leur fille, Annie Brunnel; Martin Germain, un électricien de Québec, qui a réalisé le système de mise à feu, et sa femme, Cécile.

On retrouvera une vidéo dans les décombres à Salvan. Jo Di Mambro a filmé les membres de la secte partageant leur dernier repas et buvant le poison mortel qui tuera les 25 personnes.

Aujourd'hui, le drame de l'OTS n'est pas terminé sur la scène judiciaire. Le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, âgé de 60 ans, est poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs. Son procès a débuté en 2001 à Grenoble. L'accusation lui reproche d'avoir inspiré, avec ses «enseignements doctrinaux», une «dynamique d'homicides» aux adeptes de la secte. Après une audience en juin dernier, au cours de laquelle un complément d'enquête a été demandé, l'issue du procès a été fixée définitivement à juin 2005.

Mme Jaton regrette qu'on n'ait pas «trouvé les vrais responsables» des massacres. «La police a-t-elle trouvé les bons éléments et les vrais coupables? demande-t-elle. J'en doute fort. Pour ma part, il y a encore des assassins qui courent quelque part.»

Elle comprend pourquoi les ex-adeptes ne se mobilisent pas pour découvrir la vérité."Ils n'ont pas dérogé à la règle de mutisme total vis-à-vis de l'extérieur tant l'endoctrinement était fort, lourd, total, absolu ", dit-elle.

"Nous avons fait citer une douzaine de témoins au procès de Michel Tabachnik. Nous avons demandé à plusieurs de fournir un témoignage, mais ils ont déménagé, sont inatteignables, en vacances, malades, loin des préoccupations des familles des victimes. Ils ont perdu 74 amis, mais ils ne veulent pas savoir pourquoi ni dire comment."

De son côté, Hermann Delorme, ex-membre québécois de l'OTS, qui a quitté la secte deux ans avant le premier drame, mène une vie calme depuis. Après avoir écrit un livre sur son expérience, Crois et meurs dans l'OTS, il s'est réorienté vers l'import-export de couteaux de luxe français, qu'il vend par Internet aux Américains.

Interrogé sur ce qu'il retient de son passage dans l'OTS, il dit ne plus avoir d'émotions liées à cela. «Juste des souvenirs, dit-il. On en parle avec des amis. Ce sont des épisodes de vie tellement intenses que nos proches n'oublient pas ça. Mon expérience a été positive. J'ai mieux compris pourquoi les gens cherchent ce genre de communautés. Tout le monde a besoin d'une base sur laquelle travailler. C'est attirant pour les gens. Ça comble un besoin. Quand des gens sont fragiles, ils ont besoin d'avoir des réponses.»



France : Raël

Bonjour Elsa

Courriel , 4 octobre 2004 - Suite à l'émission sur france 3 "On ne peut pas plaire à tout le monde de dimanche 3 octobre 2004

[Texte intégral]

Bonjour Elsa,

Quelle surprise de te voir comme représentante des raëliens, (Tu veux qu'on t'appelles maintenant "Princess Loona", tu étais la plus volubile des deux). Je t'ai connue dans les années fin 1970 - début 1980. Tu est la soeur d'une très bonne amie...

Hier soir, ce qui m'a frappé, c'est à quel point tu semblais à l'aise, sûre de toi en public. J'avais gardé de toi l'image d'une fille très sensible, timide et réservée. Bref, pour ceux qui te connaissent, une vraie publicité vivante vantant les mérites du raëlisme à travers ta spectaculaire transformation personnelle.

Tu as bien intégré toutes les ficelles du métier de "communiquante raëlienne de choc" : l'art du contre-pied (dès ton arrivée, tenter de dire "merci" aux deux journalistes canadiennes), l'art de démarrer au quart de tour sans hésitations ni bafouillages, l'art de retrouver au plus vite les rails de ton petit catéchisme tellement intégré qu'il semble jaillir de toi comme une source naturelle, l'art de l'esquive aux questions embarrassantes de fond en privilégiant systématiquement la forme (rire de toutes les plaisanteries, avaler toutes les couleuvres avec le sourire, pour mettre les rieurs dans ton camp et montrer une image "décomplexée" et sympathique).

Bravo Elsa, tu t'en es très bien sortie. Bien mieux que Vorilhon-Raël l'autre jour. J'imagine que tu es ce matin sur un petit nuage rose, avec des tas de messages de félicitations enthousiastes et dithyrambiques de tes amis, qui te font chaud au coeur, selon la coutume du "love-bombing" raëlien qui laisse toujours un drôle d'arrière-goût d'artificiel.

Bon, bien sûr, ta volonté exclusive de séduire le public, par tes propos et ton attitude, engendrait une tension en toi. A peine perceptible, rassure-toi. Tu étais "parfaite", comme ces hommes politiques ou ces vedettes qui cultivent avant tout leur apparence et leur image.

Hélas, à un moment, je suis brutalement passé de l'autre côté du miroir aux alouettes que tu tendais avec une belle énergie au public. Je crois que c'est quand tu as dit à la chanteuse Lio "ah enfin une bonne question, ça fait du bien !" en faisant un geste de tes mains. A ce moment précis, j'ai vu en surimpression l'image de gourou Raël disant exactement la même chose avec la même attitude !!! Je t'ai vu répéter tel un perroquet les mots de ton maître, je t'ai vu singer ses attitudes, je t'ai vu reproduire ses mêmes manières d'esquives.

Si j'avais le temps, et accès à toutes les bandes vidéo internes des interventions de Raël, je pourrais réaliser un montage vidéo dévastateur pour ton discours trop bien rodé car tellement ingéré et répété. On y verrait gourou Raël dire une chose, et juste après, on te verrait redire mot à mot la même phrase sur le plateau télé. Je suis sûr qu'en cherchant bien, on pourrait faire un montage parallèle édifiant, et très pédagogique, sur la totalité de ton intervention d'hier soir. L'impact ne serait plus du tout le même : de l'amusement de voir deux adeptes du genre allumées mais plutôt paumées et sympathiques, le public réaliserait à quel point vous êtes devenues les clones psychologiques de Vorilhon, sans le moindre espace de liberté personnelle dans le discours. Cela est tellement consternant, effrayant... ça fait froid dans le dos, une telle dépendance, un tel assujetissement... C'est bien plus que ce qui se passe avec de jeunes fans qui cherchent à imiter leur idole de jeunesse pour se donner une contenance, l'illusion d'être une personne. Idolâtrer à ce point d'imitation, c'est abdiquer, renoncer à être toi-même. Elsa, est-il préférable de te voir heureuse (car apparemment tu l'es) en devenant une telle zombie, que mal à l'aise dans le doute mais libre, hors de l'emprise de cet odieux personnage ? Tu as été manipulée dans ta jeunesse, tu continues de l'être, et je vois également à quel point tu sais reproduire pour le public l'art de la manipulation qui t'as si bien asservie. Tout cela semble se faire à ton insu, même si tu as appris plus ou moins consciemment à composer avec certains mensonges et hypocrisies... Comme si la manipulation mentale était une maladie transmissible que tu propages à ton tour.

Elsa, hier tu as "assuré", tu étais brillante... Ce que tu as gagné en audace pour la "cause", tu l'as perdu en courage d'être toi-même, autonome... Derrière ta façade lisse et séduisante, j'ai vu une pensée et une parole mécanique, un vide vertigineux. A quoi vas-tu pouvoir te raccrocher quand toutes ses illusions vont s'écrouler ?

Je t'embrasse.
Jérôme P.



Canada : OTS

Il y a 10 ans, l’OTS sombrait dans l’horreur


Le Journal de Montréal, 4 octobre 2004 par Jessica Nadeau

[Texte intégral]

Il y a 10 ans aujourd’hui, le monde découvrait avec horreur les cadavres de 53 adeptes de l’Ordre du temple solaire en Suisse et à Morin Heights.
Par un beau matin d’octobre 1994, un incendie ravage une villa appartenant aux gourous de la secte du Temple de l’ordre solaire (OTS) à Morin Heights, Joseph Di Mambro et Luc Jouret.

Les pompiers découvrent rapidement les corps carbonisés de Colette et Jerry Genoud, tous deux de citoyenneté suisse et membres de la secte fondée en 1984.

Antéchrist à 3 mois
Deux jours plus tard, la police retrouve au sous-sol trois nouvelles victimes, Antonio, Nicky Dutoit et leur enfant de trois mois, dont la tête était recouverte d’un sac.

On apprend plus tard que les trois victimes avaient été assassinées à coups de poignard par le couple Genoud à titre de représailles pour avoir appelé leur fils du même nom que l’enfant de Joseph Di Mambro. Le bébé était considéré comme un antéchrist.

Les bourreaux ont ensuite préparé la mise à feu du chalet dans lequel ils ont trouvé la mort le 4 octobre après avoir ingurgité des tranquillisants.

48 victimes en Suisse
Dans la nuit du 4 au 5 octobre, c’est au tour des Suisses de se donner la mort dans un gigantesque suicide collectif faisant 48 morts, dont plusieurs enfants. 23 personnes sont retrouvées à Cheiry et 25 autres à Granges-sur-Salvan, dont les deux gourous de la secte, Luc Jouret et Joseph Di Mambro.

Parmi les victimes, neuf Québécois : Robert Falardeau, chef de l’OTS au Canada, Robert Ostiguy, maire de Richelieu, son épouse Françoise, Joce-Lyne Grand’Maison, journaliste au Journal de Québec, Jean-Pierre Vinet, ex-cadre d’Hydro-Québec, sa conjointe, Pauline Lemonde, et leur fille Annie Brunnel, Martin Germain, un électricien de Québec qui aurait réalisé le système de mise à feu, ainsi que sa femme Cécile.

Les enquêtes officielles ont déterminé que la majorité des victimes de Cheiry avaient été tuées par balles avant l’incendie alors qu’à Salvan, les victimes avaient été empoisonnées au curare avant la mise à feu du chalet.

Mais l’horreur ne s’arrête pas ici. Quatorze mois plus tard, le 15 décembre 1995, 16 personnes dont 3 enfants brûlent dans une clairière du Vercors. La femme et le fils du champion de ski Jean Vuarnet sont parmi les victimes.

Enfin, le 22 mars 1997, 5 adeptes de l’OTS sont retrouvés carbonisés dans une maison de Saint-Casimir au Québec. Au total, de 1994 à 1997, 74 membres de l’OTS ont péri au sein de cette secte apocalyptique.

Rappelons que ces histoires d’horreur ont fait l’objet d’innombrables poursuites judiciaires qui ne sont toujours pas terminées.



Canada : Raël

Octobre, mois de l'horreur!

Cyberpresse , 4 octobre 2004 par Nancy Coulombe et Catherine Schlager

[Texte intégral]

HALLOWEEN

Octobre voit revenir chaque année son lot de vampires, fantômes, sorcières et citrouilles. Chaque feuille qui tombe nous rapproche effroyablement du Jour H... pour le plus grand plaisir des amateurs de frissons!

Alors que d'affreux personnages et de drôles de citrouilles prennent d'assaut les rues et les commerces, plusieurs ont déjà entamé les préparatifs de l'Halloween. Déguisement, maquillage, masque, décoration, nourriture... tout doit être horrible et dégoûtant pour être réussi!

Pour se mettre dans l'ambiance, rien de mieux qu'un bon vieux film d'horreur, plaisir coupable de la saison! Avec Freddy, Jason et le Retour des morts-vivants en version couleur, les cauchemars sont garantis! Et avec la multiplication de tous ces «monstrueux» festivals, partys et événements qui nous font frémir en octobre, il n'y a plus aucun moyen d'échapper à l'Halloween. Autant en profiter pleinement en empruntant le costume moulant de Spiderman, le masque du tueur de Scream ou, pourquoi pas, la «toque» de Raël...!

À vos masques... prêts, partez!



France : Solidarité et Progrès

Cheminade condamné

AFP , 5 octobre 2004

[Texte intégral]

Tract anti-Perben: 15.000 euros d'amendes pour diffamation pour Cheminade

LYON - Jacques Cheminade, président du Mouvement Solidarité et Progrès, a été condamné mardi à payer à 15.000 euros par le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir fait distribuer un tract diffamant le ministre de la Justice, Dominique Perben, a-t-on appris auprès son avocat.

Eric Sauzé, responsable du parti à Lyon et reconnu coupable de complicité, a été condamné à payer 10.000 euros d'amende, par ce jugement rendu en délibéré.

Le procureur de la République avait requis des peines d'"amendes assez élevées", lors de l'audience le 21 septembre, à l'encontre de Jacques Cheminade, auteur du tract, et de M. Sauzé, organisateur de sa distribution dans la ville.

Leur avocat, Me Gilles Devers, a indiqué qu'il réfléchissait avec ses clients à la possiblité de faire appel.

Intitulé "Vous avez dit "collaboration?", le tract mis en cause présente en parallèle les photos d'une poignée de main entre le ministre français de la Justice et son homologue américain, John Ashcroft, et celle échangée entre Adolf Hitler et Philippe Pétain à Montoire, et dénonce la loi Perben II comme une réponse aux exigences du FBI.



Etats-Unis : Falungong

Des élus américains demandent la fin des persécutions contre le Falungong

AFP , 5 octobre 2004

[Texte intégral]

WASHINGTON, 4 oct (AFP) - La Chambre des représentants américaine a adopté lundi soir une résolution demandant notamment au gouvernement chinois de "cesser" les actions hostiles au mouvement Falungong, en Chine et aux Etats-Unis.

Ce texte stipule notamment que Pékin "doit immédiatement cesser de s'ingérer dans l'exercice des libertés religieuses et politiques aux Etats-Unis, comme le
droit de pratiquer le Falungong", un mouvement d'inspiration bouddhiste.

Il demande également aux autorités chinoises "la libération de tous les prisonniers de conscience, et notamment des adeptes du Falungong", et plus
généralement de "cesser immédiatement le harcèlement, la détention, et les mauvais traitements physiques infligés aux individus exerçant leur droit
légitime à la liberté de culte".

Les élus américains demandent également l'ouverture d'une enquête américaine sur "des informations selon lesquelles des agents consulaires chinois aux
Etats-Unis ont commis des actes illégaux en essayant d'intimider ou d'influencer indûment des adeptes du Falungong ou des élus locaux".

Le Falungong, qui revendique des millions d'adhérents, est interdit par le gouvernement chinois qui l'accuse d'être un "culte satanique", depuis
l'organisation d'une grande manifestation à Pékin en 1999. Le régime chinois considère la secte comme la menace la plus importante pour l'ordre social depuis les manifestations démocratiques de 1989.



Suisse : Raël

Raël et la secte des fashion people

Le Temps, 6 octobre 2004 par Stéphane Bonvin

[Texte intégral]

C'est un reportage paru dans la dernière livraison du «Vogue Hommes International». Des filles et des garçons, assez nus, très bronzés, peau contre peau. On remarque surtout la dénommée Lili-Peace Tschopp, belle tige plantureuse déshabillée par la grâce de son string en forme de papillon. Comme les membres de cette tribu irradiante sont tous habillés de blanc, on s'imagine qu'ils ne possèdent qu'une armoire commune dans laquelle ils piochent au hasard, échangeant pulls et étreintes, dans les frissons nus de leur petit matin.

Sea, sex and fashion. Voilà la fiction qu'on s'invente en se penchant distraitement sur ces pages. D'autant que cette séquence de photos, dans le style de Peter Lindberg, se situe entre des pubs qui mettent en scène, elles aussi, des jeunes gens figés dans une forme d'ironie qui figure aujourd'hui le glamour. Et qu'elles sont précédées d'un (excellent) éditorial de Richard Buckley sur les quêtes d'utopie et sur les miroirs tendus par les gourous, au-dessus du vide.

Mais au fait, Lili-Peace, qu'est-ce qu'elle a donc entre les seins? Le denier bijou dessiné par Tom Ford? Non. Comme ses amis, Lili-Peace porte la fameuse étoile des raéliens. D'ailleurs, là, sur la page de gauche, englouti dans son costume XXL, c'est Claude Vorilhon, l'homme qui lança le mouvement des raéliens, en 1973, mêlant sensualité cosmique et charabia scientifique. Le même qui réussit à faire croire, en 2002, à la naissance du premier bébé cloné. Un as du marketing.

Quoi? Des raéliens (dont certains avec des noms valaisans!) dans la bible mondiale des fashion people? Justement. La mode, aujourd'hui, n'est plus un simple réservoir à habits. Elle est un immense catalogue d'attitudes. Du coup, les (bons) magazines plongent dans des univers solitaires ou des biotopes singuliers. On se souvient de ce numéro de «Vogue Hommes», un an après le 11 septembre, entièrement fait par des artistes du Proche-Orient, et qui parlait plus haut qu'une série d'éditoriaux géopolitiques. Même geste ici, avec les images raéliennes. Equilibre savant entre l'ironie et l'empathie. Poser des questions graves sans peser.

Ne pas peser. C'est le talent qui manque aux raéliens, hélas. Tout fiers de se retrouver sur papier glacé, ceux-ci ont envoyé aux journaux un courrier où ils se félicitent d'être enfin traités comme ils le méritent, sans être qualifiés de «secte», pour une fois. Ne pas sentir le trouble amusé qui se dégage des pages dont ils sont les héros, quel dommage. Les sectaires, c'est toujours les autres.



France : Raël

« Le clone de Raël, c'était une supercherie ! »

Le Parisien, 6 octobre 2004 par Stéphane Bonvin

[Texte intégral]

On en sait désormais beaucoup plus sur le fameux bébé créé de toutes pièces par Raël à Noël 2002. Un livre signé par deux Canadiennes qui se sont infiltrées pendant sept mois paraît aujourd'hui. Il raconte la secte de l'intérieur. Edifiant.

Pendant sept mois, elles se sont fait passer pour de fidèles adeptes. Toutes dévouées à Raël, leur gourou. La journaliste québécoise Brigitte McCann et la photographe Chantal Poirier ont réussi à infiltrer la secte canadienne, dont le siège est dans la banlieue de Montréal. Elles en ont tiré un livre passionnant* qui paraît aujourd'hui. Comme de véritables espionnes, les reporters se sont forgé une nouvelle identité : faux noms, nouvelles adresses mail... Elles ont pris le maximum de précautions pour ne pas être repérées et ainsi livrer un terrible témoignage de l'intérieur. Actuellement, elles sont toujours protégées par des gardes du corps payés par leur employeur, « le Journal de Montréal ». Brigitte McCann nous raconte la vérité sur la fausse annonce du premier clone humain, le 27 décembre 2002, qui avait tenté de piéger les médias du monde entier.

Savez-vous pourquoi Raël avait décidé d'annoncer la naissance du premier clone humain précisément un 27 décembre ?
Brigitte McCann. Oui, cela remonte à février 1997, lorsque Claude Vorilhon, alias Raël, a appris la naissance de Dolly, la première brebis clonée. Il a vu qu'il y avait un énorme coup à faire. Il a demandé à Brigitte Boisselier, sa chimiste, de « fabriquer un clone humain ». Puis cela a un peu traîné. Pendant l'hiver 2002, le clonage humain est redevenu à la mode, après les annonces de l'imminence de sa naissance par le gynécologue italien Antinori et l'Américain Zavos. Raël a décidé de les devancer. Il a lui-même choisi la date du 27 décembre pour annoncer la naissance d'« Eve », à l'hôtel Hollywood, en Floride, car il savait, en tant qu'ancien journaliste (NDLR : Claude Vorilhon a été reporter sportif à « Auto Pop », un magazine auvergnat) , que l'actualité était creuse à ce moment de l'année et qu'elle avait ainsi de grandes chances d'être fortement reprise.

Lors de votre « infiltration » chez Raël, avez-vous vu ce clone humain ?
- Bien sur que non ! Aucune des raëliennes avec qui j'ai discuté n'a d'ailleurs jamais vu de clone humain de ses yeux. Il n'y a strictement aucune preuve d'une éventuelle naissance. Il s'agit bel et bien d'une supercherie. J'ai souvent entendu Brigitte Boisselier et Vorilhon rire entre eux en se disant que les gens étaient vraiment trop crédules. Pour en savoir plus, au bout de six mois dans leur centre appelé UFO-Land , je me suis portée candidate pour faire un don d'ovule. Brigitte Boisselier, qui m'avait baptisée, m'a dit, tout bas : « C'est bien, on en cherche... »

C'était dans un laboratoire scientifique ?
- Non, on était dans un appartement avec six autres raëliennes, qui acceptaient de faire la même chose. Un « évêque » nous a dit que nos ovules seraient fécondés pour créer des cellules, afin de guérir des raëliens atteints de maladies incurables, pour faire remarcher des paralysés, mais aussi pour créer un clone humain. Avant la sélection définitive, il fallait signer un contrat jurant qu'on ne parlerait pas de ce que l'on venait de voir sous peine de payer un million de dollars à Brigitte Boisselier.

Que s'est-il passé ensuite ?
- Les avocats du journal ont donné leur feu vert pour que je signe le contrat. Mais par la suite, sans que je sache pourquoi, Marc Rivard, le vice-président de l'organisation, qui devait me recontacter, ne l'a pas fait. Peut-être que je ne correspondais pas à leurs critères. J'ai discuté par la suite discrètement avec les femmes qui avaient été sélectionnées. Elles étaient très jolies, d'une vingtaine d'années, l'une d'entre elles était Française. Elles sont devenues des « anges de Raël », sa garde rapprochée, acceptant d'avoir des relations sexuelles avec lui. Et de donner des ovules...

Que deviennent les ovules par la suite ?
- Ils sont mis en vente sur le site Internet de Clonaid, le bureau de la secte situé à Las Vegas. Plusieurs personnes rencontrées m'ont dit que ces ovules étaient achetés 100 000 $ par de riches Américains dans le but d'avoir un enfant. Raël est une supercherie doublée d'une escroquerie financière.

* « Raël, journal d'une infiltrée », Ed. Stanké, 362 pages, 15 €.



France : Sectes

Assemblée nationale - Question/Réponse ( Georges Fenech)

Tansmis par la MIVILUDES, 6 octobre 2004

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 46147 de M. Fenech Georges ( Union pour un Mouvement Populaire - Rhône ) QE

Ministère interrogé : justice
Ministère attributaire : justice
Question publiée au JO le : 31/08/2004 page : 6734
Réponse publiée au JO le : 05/10/2004 page : 7788

Rubrique : bioéthique
Tête d'analyse : génétique

Analyse : clonage reproductif humain. interdiction


Texte de la QUESTION : M. Georges Fenech attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur deux dispositions pénales contenues dans la loi du 6 août 2004 sur la bioéthique destinées à lutter contre toute personne recourant à des pratiques eugénistes et particulièrement au clonage humain reproductif. L'article 214-4 du nouveau code pénal punit la participation à un groupement formé ou à une entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de l'un des crimes définis par les articles 214-1 et 214-2, de la réclusion criminelle à perpétuité et de 7 500 000 euros d'amende. L'article 511-1-2 du nouveau code pénal réprime la propagande ou la publicité, quel qu'en soit le mode, en faveur de l'eugénisme ou du clonage reproductif. Il lui demande quelles dispositions il compte prendre pour l'application de ces nouvelles incriminations à des mouvements à caractère sectaire qui fondent leur doctrine sur des pratiques érigées depuis cette loi en crime contre l'espèce humaine.


Texte de la REPONSE : Le garde des sceaux, ministre de la justice, a l'honneur de rappeler à l'honorable parlementaire que le crime d'eugénisme est réprimé en France depuis la loi n° 94-653 du 29 juillet 1994, par l'article 511-1 du code pénal et que les dispositions répressives de la loi n° 2004-800 du 6 août 2004 ne sauraient s'appliquer rétroactivement. Afin que la loi nouvelle puisse s'appliquer à l'égard de responsables ou de membres de mouvements sectaires, il faudrait établir, d'une part, l'existence d'entreprises ou de laboratoires liés à ces mouvements et, d'autre part, qu'ils poursuivent leur activité ou à tout le moins tentent de le faire, par exemple, en cherchant à recruter des donneurs de gamètes. Dans cette hypothèse, l'ensemble des infractions prévues par la loi nouvelle pourrait trouver à s'appliquer, à tous les niveaux de participation (y compris les scientifiques réalisant les actes de clonage et les personnes fournissant le matériel biologique utile à cette fin, lesquels pourraient tomber sous le coup des articles 511-1 à 511-2 du code pénal). De même, dans l'hypothèse où le mouvement sectaire aurait son siège à l'étranger, son dirigeant, de droit ou de fait, personne physique, est punissable, dès lors qu'il est de nationalité française pour tout crime commis à l'étranger sans qu'il soit besoin au préalable d'une plainte ou d'une dénonciation officielle du pays où les faits ont été commis et sans qu'il soit nécessaire de vérifier la double incrimination des faits. Une application extraterritoriale est prévue dans les mêmes conditions pour réprimer le délit appelé communément « client-clonage », c'est à dire le fait de se prêter à un prélèvement de cellules ou de gamètes en vue d'un clonage reproductif. En outre, il pourrait être fait application des dispositions de l'article 214-4 du code pénal, qui incriminent la participation à un groupement formé ou à une entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de l'un des crimes définis par les articles 214-1 et 214-2 du code pénal. Les professionnels de la santé se livrant aux actes matériels destinés à réaliser le clonage reproductif ou les actes d'eugénisme peuvent, quant à eux, faire l'objet de poursuites en qualité d'auteur des crimes et délits que constitue chacun de ces faits. Enfin, s'agissant de l'application de l'article 511-1-2 du code pénal qui réprime la propagande ou la publicité, quel qu'en soit le mode, en faveur de l'eugénisme ou du clonage reproductif, deux hypothèses peuvent être envisagées : la première qui consiste à diffuser, via un site internet, une propagande ou une publicité en faveur de l'eugénisme ou du clonage reproductif, qui pourrait être consulté sur le territoire français. Dans ce cas, l'auteur d'une telle diffusion pourrait être poursuivi pour le délit prévu à l'alinéa 2 de l'article susvisé. La seconde hypothèse concerne la publicité et la propagande en faveur de l'eugénisme ou du clonage commis hors de France. Aucune disposition particulière n'a été édictée par la loi nouvelle quant à la compétence territoriale en ce domaine. Dans ces conditions, comme tout délit commis à l'étranger par un Français, il peut être réprimé par la loi française si la condition de la double incrimination est satisfaite, en application de l'article 113-6, alinéa 2 du code pénal et si des poursuites sont engagées par le parquet au vu soit de la plainte d'une victime, soit d'une dénonciation officielle du pays dans lequel l'infraction est commise. Dans la mesure où des éléments pourraient être recueillis à l'encontre d'un responsable ou des membres d'un mouvement à caractère sectaire, au regard de cette nouvelle loi, le garde des sceaux, ministre de la justice, assure l'honorable parlementaire que la chancellerie ne manquera pas de veiller à une stricte application de la loi pénale.
UMP 12 REP_PUB Rhône-Alpes O



France : Soins Psy

Comment choisir son thérapeute

Le Monde, 6 octobre 2004 par Catherine Vincent

[Texte intégral]

PSYCHOLOGIE - Comment choisir son thérapeute Confier ses problèmes intimes à un inconnu ? Avant de franchir le pas, il importe de définir ses besoins. Et de respecter des règles de prudence. Sans doute certains psychothérapeutes auront-ils aimé Confidences trop intimes, le dernier film de Patrice Lecomte (sorti en mars), tandis que d'autres n'en auront pas supporté l'ironie. Sandrine Bonnaire y joue le rôle d'Anna, jeune femme vive et normalement névrosée, que ses difficultés conjugales poussent à consulter un homme de l'art. Problème : à la première rencontre, elle se trompe de porte et se retrouve chez le voisin, conseiller fiscal. Lequel, trop heureux de cette diversion dans sa vie solitaire, se garde de lui révéler sa véritable identité...

La comédie finira bien, mais la situation réelle sur laquelle elle se fonde n'en laisse pas moins un léger malaise. Car Anna, finalement, pourrait être n'importe lequel d'entre nous. Aller consulter pour la première fois, c'est toujours prendre le risque de confier une part de sa vie la plus intime à un parfait inconnu. Et le choix du thérapeute sur lequel nous jetons notre dévolu relève, dans la grande majorité des cas, de la loterie.

Problème de couple, phobie sociale, angoisse professionnelle, troubles de l'adolescence, échec scolaire : plus de quatre millions de Français, petits ou grands, suivraient actuellement une thérapie. Nombre d'entre eux sont pris en charge à l'hôpital par des psychologues patentés. Mais les consultations privées, elles aussi, sont en augmentation constante. Dans les pages jaunes de l'annuaire téléphonique, sur Internet, dans les petites annonces des journaux, les psys sont désormais partout. Les vrais comme les faux.

A l'analyse classique (longue, contraignante et coûteuse) comme à la consultation de psychiatrie (trop médicale, donc effrayante), on préfère en effet, de plus en plus souvent, une thérapie dite "brève", qui traite le symptôme plutôt que la cause. Une demande exponentielle à laquelle les facultés de médecine et de psychologie n'ont pu répondre, et qui a vu fleurir au cours des dix dernières années, en marge de l'université et de l'expérimentation clinique, toute une myriade de "psys" autoproclamés, se réclamant de méthodes plus ou moins douteuses.

Gestalt-thérapie, programmation neuro-linguistique, analyse transactionnelle, hypnose, art-thérapie, technique du "rebirth", respiration holotropique... Aux côtés des techniques validées par la science ou la médecine, on propose aujourd'hui tout et n'importe quoi. Au total, ce sont plusieurs dizaines de spécialités, aux noms souvent ronflants, qui se présentent au néophyte. Comment s'y retrouver dans cette nébuleuse ? Comment, surtout, se prémunir des charlatans ? Le titre de psychothérapeute n'étant jusqu'alors ni protégé ni réglementé en France, il suffisait en effet d'un tournevis pour fixer à sa porte une plaque affichant le titre de "psychothérapeute" ou "psychanalyste".

A raison de 30 à 80 euros la consultation, pour un investissement de départ quasiment nul, on conçoit que cela ait donné des idées. A des gens peu ou pas formés - donc incompétents -, voire aux escrocs de tous genres et aux adeptes de sectes.

Aux côtés des 13 400 médecins-psychiatres, 35 000 psychologues et 6 000 psychanalystes membres d'une société reconnue, on trouve ainsi, dans la sphère "psy" exerçant actuellement en France, quelque 12 000 psychothérapeutes de formation vague, dont la pratique n'offre aucune garantie de mieux-être ni d'innocuité.

Pour lutter contre ce fourre-tout, l'usage du titre de psychothérapeute a finalement été institué par l'article 57 de la loi du 9 août relative à la politique de santé publique. Une avancée certaine vers un contrôle de la profession, mais qui ne constituera pas pour autant, et il s'en faut de beaucoup, la garantie d'un bon traitement psychique.

Que dit en effet le texte de la loi ? Mettant fin aux interminables et virulents débats déclenchés par le projet du député Bernard Accoyer (UMP, Haute-Savoie) visant à réglementer la fonction de psychothérapeute (Le Monde du 13 janvier), il stipule que le titre tant convoité sera désormais réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes.

Figureront de droit sur cette liste : les titulaires d'un diplôme de docteur en médecine, les personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue (dans des conditions définies par la loi depuis 1985), et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations. A quoi s'ajouteront, précise le texte, d'autres "professionnels", dès lors qu'ils auront rempli les nécessaires "conditions de formation théorique et pratique en psychopathologie clinique". Conditions que préciseront... les décrets d'application à venir.

"L'article 57 soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses", souligne Gérard Bayle, président de la Société psychanalytique de Paris (SPP). "Le "professionnel" demandeur, diplômé ou pas, titré ou pas, en annuaire ou pas, verra son sort tranché par le décret du Conseil d'Etat. Tout va dépendre de celui-ci et rien n'est vraiment joué. Quels seront les axes psycho-pathologiques retenus ? Les pratiques ? Les contrôles ?
Prochain épisode, donc : ces fameux décrets d'application, "dont la rédaction, souligne Le Journal des psychologues (septembre), aura le
pouvoir d'infléchir l'article de loi dans n'importe quel sens"
. En privilégiant, par exemple, tel ou tel type de psychothérapie jugé plus efficace.

En attendant, chacun continue au petit bonheur la chance de chercher son psy... Pour le meilleur, souvent. Mais parfois pour le pire.

"A force d'être pris et de se prendre pour un médecin, à tout le moins pour un auxiliaire médical indispensable, le "faux" psychothérapeute se montre de plus en plus entreprenant, n'hésitant pas à recourir à des techniques commerciales rodées et de plus en plus agressives", affirme Guy Rouquet, président de Psychothérapie Vigilance. Une association que cet enseignant dans un lycée de Tarbes (Hautes-Pyrénées) a créée sous la forme d'un site Internet, à la suite des dégâts subis par un membre de sa famille lors d'une thérapie mal conduite.

Ouvert depuis février 2003, le site entend donner la parole et répondre aux victimes d'assujettissement psychologique, informer le public sur les différentes pratiques psychothérapeutiques et en dénoncer "les abus et dérives, en particulier de type sectaire". L'initiative est heureuse, les textes de bonne qualité... Mais ils ne fournissent évidemment aucune recette miracle pour bien choisir son psy.

Que faire, alors ? Se fier à son bon sens et à son intuition, mais rester vigilant. Savoir que les dérives sont plus fréquentes en secteur libéral (le secteur institutionnel est assez bien encadré par le code de la santé publique), et qu'il convient donc d'y entrer avec plus de prudence encore. Ne pas hésiter à rencontrer plusieurs thérapeutes avant de se décider. Ne pas avoir peur de leur poser des questions, sur leur formation, la société à laquelle ils appartiennent, leurs tarifs. Bannir ceux qui emploient un vocabulaire magique ou trop savant.

La thérapie une fois commencée, se désengager sera d'autant moins simple que le manipulateur sera habile. Il faudrait pourtant prendre le large dès qu'un thérapeute semble trop familier, séducteur ou dominateur, dès qu'il presse son patient de questions intimes ou le pousse à rompre avec son entourage... Et se méfier, avant même le premier rendez-vous, d'une plaque trop voyante collectionnant les titres. Si elle vous promet un "psychothérapeute-psychanalyste formé au rebirth, master en Gestalt et expert en musicothérapie", vous pouvez à coup sûr passer votre chemin.



France : OTS

Dix ans après les derniers secrets de l'ordre du temple Solaire

Voir le droit de réponse à cet article

VSD, du 3 septembre au 6 octobre 2004 Par A. Bédat

[Résumé]

depuis 1994, 74 adeptes de l'OTS sont morts au Canada en suisse ou en france Pour la première fois l'enquêteur canadien témoigne

Au matin du 5 octobre 1994, les medais du monde entier annonçaient le "suicide collectif" de quarante-huit adepte de l'OTS en Suisse dans les villages de Cheire et de Grange sur Salvan. Dans le même temps on apprenaient que les corps de 5 adeptes avaient été retrouvés dans un chalet incendié à Morin Heights, Canada. En décembre 1995 ce sont les corps de seize personnes qui étaient découverts carbonisés dans uen calirière du Vercors. parmi les victimes figuraient la femme et le fils de l'ancien champion olypique Alain Vuarnet. C'est enfin au Canada que 5 adeptes décidaient de "s'envoler vers l'étoile Sirius" laissant leurs enfants échapper in extremis au massacre. Pour autant cette affaire n'a pas fini de susciter des fantasme quant à l'identité secrète du "Grand Maître de la scete" qui a suscité nombre d'hyptothèses y compris les plus farfelues (cf l'affaire Didier Shuller). Toutefois la thèse de l'influence ésotérique : Si one peut mettre en évidence l'intervention d'une main extérieur il apparaît de plus en plus probable que ce sont les thèses ésotériques elles-même de l'organisation qui ont tués les adeptes.

 

Arnaud Bédat est l'auteurr du livre L'Ordre du Temple Solaire. Les secrets d'une manipulation, écrit en collaboration avec Gilles bouleau et Bernard Nicolas paru chez FIammarion



France : OTS

Les tueurs à gages de l'OTS c'est du roman-feuilleton

VSD, du 3 septembre au 6 octobre 2004

[ Interview résumée]

Selon Jacques Saint Pierre, l'enquêteur principal en charge de l'enquête au Canada rapporte : " Le matin du mardi 4 octobre 1994, nous avons été appelés sur un incendie à Morin Heights où deux corps avalent été retrouvés, on en découvrira plus tard trois autres. C'était une affaire de routine, un dossier comme un autre. Mais alors que nous roulions, entre Montréal et les Laurentides, la centrale nous a appris par radio que les maisons embrasées appartenaient a des membres de l'ordre du Temple solaire. Là. tout à coup, ça a reveillé en moi de bien mauvais souvenirs.Quelques mois plus tôt, j'avais déjà participé a une enquête concernant des membres de l'OTS. Nous les avions trouvés par hasard alors que nous enquêtions sur un groupe, le Q37, qui préparerait un attentat contre le ministre Claude Ryan. Grâce à des écoutes téléphoniques, en 1992, nous étions alors tombés sur deux adeptes qui cherchaient à acheter un pistolet avec silencieux pour un certain Luc Jouret. Je ne l'ai compris évidemment que bien plus tard, mais c'est absolument certain. Si nous n'avions pas découvert par hasard ces adeptes lors de notre enquête sur le Q37, ces massacres se seraient bien tous produits au Québec. Le transit aurait dû avoir lieu un an plus tôt dans la villa de la secte à Saint Sauveur, dans les Laurentides, et aurait dû faire soixante-trois victimes. Mais notre enquête d'alors les a dérangés. C'est donc à partir de ce moment-là qu'ils ont décidé que cela se passerait principalement en Suisse.

Il revient ensuite que le cilmat étrange lié à cette enquête et sur l'attitude équivoque du juge Suisse en charge de l'enquête visiblement dépassé par cettte affaire. Sur le coeurde l'affaire il poursuit : "C'est très difficile à expliquer à un profane, car il faut bien comprendre comment fonctionnait 1'0TS, avec sa numérologie, l'importance de l'astrologie et d'autres choses encore empruntées à toutes les religions. Mais je reste persuadé que Jo Di Mambro, qui a été la tête dirigeante de cette organisation de fanatiques, était un homme malade, arrivé à la fin de sa vie et qui ne voyait pas d'autre issue pour quitter ce monde. Il a décidé de faire un coup d'éclat, comme Jim Jones en Guyane ou David Koresh à Wacco. On a d'ailleurs retrouvé une bande magnétique où il dit clairement à quelques-uns de ses adeptes, à propos de Wacco : "On aurait dit partir six mois "avant eux, mais ce que nous ferons sera plus spectaculaire." Pour lui Michel Tabachnik était nécessairement au courant de quelque chose même si la relaxe prononcée à son bénéfice lui semble logique "Non. L'accusation portée contre lui (association de malfaiteurs, NDLR) était beaucoup trop vague. II est certain que l'OTS a abuse des adeptes, que les gourous, dont Tabachnik, en ont profité, mais c'était une preuve excessivement difficile à établir en droit devant un tribunale"



France : Témoins de Jéhovah

Redressement fiscal pour les Témoins de Jéhovah

Libération, 7 octobre 2004 par catherine Coroller

[Texte intégral]

L'association des Témoins de Jéhovah de Boulogne-Billancourt va devoir raquer.

Mardi, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi qu'elle avait déposé contre un jugement de la cour d'appel de Versailles du 28 février 2002. Celle-ci l'avait condamnée à payer à l'administration fiscale trois années de retard d'impôt sur les donations reçues entre 1993 et 1996. Soit plus de 45 millions d'euros.

L'association a toujours contesté devoir payer, arguant d'avantages fiscaux accordés aux associations cultuelles prévues par la loi de 1905. Or les Témoins de Jéhovah de Boulogne-Billancourt n'ont pas demandé ce statut et vivent sous le régime de la loi de 1901.

L'association devrait déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme.



France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah en appellent à la justice européenne

AFP, 7 octobre 2004 par catherine Coroller

[Texte intégral]

PARIS - Les Témoins de Jéhovah ont annoncé vouloir déposer un recours devant les instances judiciaires européennes après le rejet par la Cour de cassation de leur recours contre un redressement fiscal totalisant 23 millions d'euros. "L'Association des Témoins de Jéhovah a décidé de déposer un recours devant les instances judiciaires européennes contre cette mesure d'exception", selon un communiqué.

Les services fiscaux des Hauts-de-Seine avaient décidé en 1997, après un contrôle de 18 mois, de taxer à 60% les dons manuels reçus par l'association des Témoins de Jéhovah, dont le siège est à Boulogne-Billancourt, durant trois ans et neuf mois entre 1993 et 1996. Outre un redressement de 23 M EUR, les services fiscaux réclamaient à l'époque 22,4 M EUR au titre des pénalités et intérêts de retard.

"L'ensemble des Témoins de Jéhovah font part de leur vive émotion face à cette décision", selon le communiqué, "tout d'abord il s'agit de la taxation de dons modestes faits par des particuliers (4 à 5 euros par mois en moyenne). De plus jusqu'à ce jour les dons faits aux associations à but non lucratif n'ont jamais été taxés". "C'est la première fois qu'en France un culte se voit imposer un fardeau fiscal aussi lourd", ajoute le texte qui accuse également les services fiscaux d'avoir procédé lors de leur contrôle au "fichage de l'identité et de la religion de milliers de donateurs" ce qui pose "de graves interrogations en termes de libertés publiques".

Selon un porte-parole des Témoins de Jéhovah, les services fiscaux des Hauts-de-Seine ont appliqué une loi de 1992 sur les droits de mutation entre vifs alors que cette loi a été modifiée en 2003 pour ne plus s'appliquer à des associations. Plus de mille autres associations de Témoins de Jéhovah existant en France ne se sont pas vues appliquer ce régime fiscal, selon lui. Interrogé pour savoir devant quelle instance serait déposé le recours - Cour européenne de justice ou Cour européenne des droits de l'Homme - le porte-parole a répondu que des avocats examineraient la question.

Les Témoins de Jéhovah, présents en France depuis la fin du XIXe siècle, se réclament de 250.000 fidèles avec mille édifices de culte appelés "salle du Royaume".



France : Religions

Dérives sectaires dans des communautés catholiques : des mères supplient les évêques

AFP, 7 octobre 2004

[Texte intégral]

| Les mères de jeunes gens victimes de certaines communautés religieuses catholiques au fonctionnement sectaire supplient les évêques de France et de l’étranger d’intervenir pour protéger leurs enfants, dans une lettre ouverte reçue par l’AFP.

"Nous leur avons donné la vie. Nous n’acceptons pas que des supérieures et supérieurs abusent de leur pouvoir sur eux, au nom de l’Eglise, par des procédés indignes", selon cette lettre diffusée par l’AVREF (Association Vie Religieuse et Familles). "C’est l’éducation chrétienne que nous avons donnée à nos enfant qui le plus souvent les a menés à faire ce choix de vie consacrée", soulignent les mères, "or, depuis des années nous assistons, impuissantes, au dépérissement d’un grand nombre d’entre eux, devenus religieuses ou religieux au sein de certaines communautés ou associations de fidèles qui connaissent de très graves dysfonctionnements". "Beaucoup de jeunes en effet sont membres de ces communautés que vous avez reconnues et dont vous êtes responsables en dernier lieu", poursuit la lettre aux évêques, "ils y sont encore ou en sortent, amoindris ou détruits à jamais, en raison de séquelles physiques et psychiques irréversibles".

L’AVREF a déjà alerté à plusieurs reprises l’Eglise de France, notamment à propos de la Communauté de Saint-Jean placée sous surveillance en février 2003 par le Vatican, et averti le Service accueil et médiation créé en mai 2001 par les évêques pour prévenir les dérives sectaires dans des communautés religieuses.



Canada : Raël

La journaliste Brigitte McCann ne serre pas la main aux Raéliens


Le Matin, 8 octobre 2004

[Texte intégral]

Brigitte McCann, l'auteur de "Rael, journal d'une infiltrée", ne veut avoir aucun contact avec des Raéliens. La semaine dernière à
Paris, sur un plateau de télévision, elle a croisé la porte-parole française de la secte, mais a refusé de serrer la main qu'elle
lui tendait.

"J'aurais bien voulu les remercier. Je voudrais vous serrer la main", avait lancé celle qui se fait appeler Princesse Loona, en se
rapprochant de la journaliste et de la photographe Chantal Poirier. "Non merci", lui a sèchement répondu Brigitte McCann, avant de
tourner les talons.

On sait que la reporter du Journal de Montréal (rejointe au bout de quelques semaines par sa collègue) a passé neuf mois avec les
disciples du gourou d'origine française Claude Vorhillon. Best-seller au Québec, le récit qu'elle a tiré de cette aventure est sorti
cette semaine en France, où il suscite un net intérêt.

Il faut dire que cette enquête constitue un témoignage sans précédent dans un pays qui a fait de la lutte contre les sectes une
véritable priorité.

Venues passer la semaine à Paris, Brigitte McCann et Chantal Poirier ont accordé de nombreuses entrevues, notamment à la chaîne
d'information continue LCI, à Canal Plus, à de grandes radios comme RTL ou encore au journal Le Parisien, qui a salué ce "livre
passionnant".

Le moment fort de cette tournée de promotion s'est produit en direct sur le plateau de l'émission "On ne peut pas plaire à tout le
monde"
, diffusée sur France 3.

Interviewées par l'animateur vedette Olivier Fogiel pendant une quinzaine de minutes, la journaliste et la photographe ont raconté
leur séjour chez les disciples de Vorhillon.

Deux jeunes et jolies raeliennes, dont Princesse Loona, avaient été invitées à prendre part à l'émission. Redoutant "les propos
diffamatoires et les attaques personnelles en direct"
, les deux Québécoises (accompagnées d'un représentant des éditions Stanké) ont
refusé de passer en même temps qu'elles.

"Les Raeliennes étaient venues avec des gardes du corps, a relaté un témoin. Le groupe a dû rester dans une loge surveillée par des
agents de sécurité jusqu'au dernier moment."

Cela n'a pas empêché les quatre femmes de se croiser furtivement sur le plateau, au moment où les premières laissaient leurs
fauteuils aux secondes. C'est à ce moment que le court face-à-face, empreint d'une tension palpable, s'est produit.

Plus tard, en refusant l'exemplaire du "journal d'une infiltrée" que lui tendait l'animateur, la porte-parole de la secte a
expliqué: "Je l'ai déjà. Et je voudrais les remercier, vraiment, parce que dans ce qu'elles décrivent, il y a des choses qui sont
vraies, entre autres qu'il n'y pas de pédophilie. Il faudrait quand même qu'on arrête avec ça."

Les éditions Stanké ont fait transporter en France 16 000 exemplaires du "journal d'une infiltré", l'équivalent en gros des ventes
réalisées au Québec jusqu'ici. Une des entreprises du groupe Quebecor en Espagne se chargera d'en imprimer davantage si la demande
le justifie.

Pour Stanké, cette opération n'est qu'un premier pas. L'éditeur songe désormais à sortir au moins deux ouvrages "grand public" en
France chaque année, a confirmé Jean Baril, le directeur du marketing de chez Stanké.

Un comité parlementaire créé pour enquêter sur les phénomènes sectaires a dressé une liste d'une centaine de sectes oeuvrant en
France. Le Mouvement raélien français y figure en bonne place, pas très loin de l'Eglise de scientologie. Rael compterait en France
2500 adeptes. Ils seraient les plus généreux donateurs du mouvement à travers le monde.

Selon le comité parlementaire, la plus importante secte agissant en France est celle des Témoins de Jéhova, avec 130 000 membres.



Congo Kinshsa: Sectes

400 membres d'une secte escroqués

La Libre Belgique, 8 octobre 2004

[Texte intégral]

Près de 400 membres d'une sectereligieuse de Kinshasa, l'«église Miller international pour la paix», ont été victimes «d'une vaste escroquerie» organisée par les responsables de la secte, a annoncé mercredi à Brazzaville le ministre congolais de la Sécurité, le général Pierre Oba.

Ils devaient prendre dans cette ville un vol pour le Canada, sur les recommandations de leur église, mais les chefs de celle-ci ont quitté le pays avec l'argent, soit 152 millions d'euros selon l'hebdomadaire «Tam tam d'Afrique».



Canada : Raël

« Déshabillez-vous...»


Canoë, 9 octobre 2004 par Brigitte McCann et Chantal Poirier - Journal de Montréal

[Texte intégral]

MARICOURT — « Déshabillez-vous. » Quoi ? Chantal et moi n’en croyons pas nos oreilles. Mais la soixantaine de raëliens qui nous entourent obéissent à l’animateur. Tous ensemble, ils iront jusqu’à se regarder le croupion (!) avec un miroir.

L’exercice obligatoire pour tous les nouveaux stagiaires devait être la « méditation ultime », lien direct avec « l’infini », selon notre animateur, Jean Gary.

Pour nous, ce fut l’un des plus pénibles du stage. Pourtant, l’activité commence bien. Notre groupe est installé sur des couvertures, au soleil, dans une jolie clairière du terrain de camping de l’église raëlienne, à Maricourt.

Sans rien expliquer, des animateurs distribuent des petits miroirs à chacun. Avoir su…

Jean Gary a pris le micro. Sans aucun avertissement, il nous demande de nous dévêtir complètement.

Tous. Immédiatement.

- On va être les seules à ne pas être nues, me murmure Chantal, inquiète.
- On s’en fout.

Mais Jean Gary, lui, ne s’en fout pas. « Ceux qui n’arrivent pas à surmonter la barrière de leur éducation, forcez-vous ! », commande-t-il.

Pour notre bien…
Il dit que c’est moins difficile que l’on pense. Que ça va « accélérer » notre évolution. Que c’est « pour notre bien ».

D’autres récalcitrants cèdent et se déshabillent. Va-t-on nous renvoyer si nous n’obéissons pas ? Au bout du compte, cinq ou six participants ne cèdent pas : Chantal, moi, deux filles et Benoît, un travesti qui a gardé son soutien-gorge retenant ses faux seins et sa petite culotte de dentelle. L’animateur est visiblement déçu, mais il n’insiste plus. La méditation commence. Elle portera sur les cinq sens. Tout le monde se couche sur le dos, en silence. La voix enregistrée de Raël retentit dans les haut-parleurs.

Il nous demande de nous toucher les bras et les épaules avant de passer aux seins. « Caressez bien vos seins, dit la voix de Raël. Sentez les muscles sous la peau, la pointe de vos seins… »

Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Je suis très mal à l’aise. Mais tout le monde s’exécute, alors moi aussi. La voix nous demande de nous asseoir. « Pétrissez bien vos fesses. C’est votre corps à vous. » Il faut ensuite se toucher les pieds, les genoux, les cuisses… le sexe et… l’anus !

J’espère que ça ne tournera pas en masturbation collective ! J’entrouvre les yeux. Tous obéissent. Je n’en reviens pas. Quitte à me faire repérer par les animateurs, je ne bouge pas. Chantal non plus.

Un peu à l’écart, Jean Gary discute tranquillement avec d’autres animateurs.

Je veux mourir !
Vient ensuite le goûter. Nous devons nous sucer et nous lécher la peau pendant de longues secondes.

Ça va trop loin pour moi. Mais je veux tenir le coup. Rater cet exercice obligatoire pourrait compromettre mes chances d’obtenir un « niveau » dans la structure du mouvement. Au tour de l’odorat. Il faut sentir nos aisselles. « Sentez l’odeur très forte qui se dégage de sous vos bras. C’est votre odeur à vous. »

Nous devons ensuite frotter notre cuir chevelu et sentir nos doigts. Et puis, encore le sexe. « Maintenant, caressez très légèrement votre sexe […]. Là aussi des glandes exhalent certaines odeurs. Frottez longuement et portez vos doigts à votre nez. »

L’image me donne mal au cœur tellement je suis mal à l’aise, mais je ne peux pas protester : personne ne dit rien.

Le pire s’en vient avec la vue.

Raël nous demande de prendre le miroir distribué au début et de nous regarder… l’anus !

Je veux mourir ! Je ne m’exécute pas. Chantal non plus.

La tension à son comble
« Regardez sous votre sexe de manière à voir votre anus. […] Votre anus par où la vie passe. Par où les matières qui étaient à l’intérieur de vous-même ont circulé, ont laissé en vous le meilleur d’elles-mêmes. Cette partie est très importante. Pour être totalement en harmonie, il faut aimer toutes les parties de son corps, y compris celle-là. Le dessin de votre anus est magnifique… »

La tension est à son comble. Le travesti devant moi écarte sa petite culotte d’une main et tient son petit miroir de l’autre. L’air grave, mes voisins s’écartent aussi les jambes solennellement. Ils donnent l’impression d’accomplir quelque chose d’important, qui pourrait les marquer à jamais.

Des animateurs prennent des notes en pointant certains participants. Pourquoi ? Mystère. Prête à tout, tendue au possible, je reste complètement immobile, préparée à bondir au moindre geste déplacé à mon égard ou celui de Chantal. J’espère qu’elle tient le coup.

Mais la méditation est terminée. Jean Gary nous explique que nous venons de franchir une étape importante dans notre développement personnel. Que nous sommes dorénavant des « privilégiés » sur cette planète remplie de cons.

Et tout le monde le croit.

L'opinion des experts : Alain Bouchard :
"Je suis toujours surpris de voir tout ce que les gens peuvent faire dans un contexte religieux. Il y a quelque chose qui s’apparente aux sports extrêmes. La méditation sert à démontrer l’efficacité des raëliens de briser les tabous... Dans le lot, il y a sûrement des gens fragiles» qui peuvent être bouleversés par l’exercice."



France : Kabbale

Kabbale : une organisation étrange qui séduit les stars

Le Parisien, 10 octobre 2004 par Julien Dumont

[Texte intégral]

C'est le nouveau mouvement à la mode. Aux Etats-Unis, le Centre d'étude de la kabbale est en passe de détrôner la Scientologie. En France, l'organisation, qui attire les stars du showbiz et leur fortune, est sous surveillance.

Dans une société aujourd'hui de plus en plus éprise d'ésotérisme et demandant toujours plus de réponses à des questions qui n'en ont pas forcément, certains ont flairé le bon filon. C'est dans le petit monde des célébrités, un milieu où l'on « se perd », semble-t-il, plus facilement qu'ailleurs, que le credo fonctionne le mieux. Pour preuve, l'extraordinaire développement d'une organisation, fortement décriée, s'inspirant des textes les plus mystiques du judaïsme, le Centre d'étude de la kabbale.

Même la puissante Eglise de scientologie vacillerait face à ce nouveau mastodonte. La rock star Madonna, qui se fait dorénavant appeler Esther, en assure une promotion de tous les instants, comme lors de ses concerts-événements au Palais omnisports de Paris-Bercy début septembre. De la chanteuse Britney Spears à l'actrice Elizabeth Taylor en passant par le couple Beckham ou Demi Moore, elle attire dans son sillage une myriade de stars qui portent toutes au poignet le bracelet rouge, emblème du mouvement.

Plus de 4 millions de personnes se seraient intéressées à cette philosophie, qui a implanté des antennes dans 40 pays et génère des dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires. Pour ses détracteurs, le Centre d'étude de la kabbale, créé aux Etats-Unis en 1962 par un agent d'assurances qui s'est renommé pour l'occasion Philip Berg, n'est en effet rien d'autre qu'un immense business mondial, non sans danger pour ses adeptes.

Les organisations officielles juives mettent en garde la communauté à ce sujet et d'anciens adeptes se plaignent de pressions financières excessives, dénonçant même pour certains une forme de charlatanisme. C'est bien là le plus grave. Car si, parallèlement à ses enseignements, le Centre d'étude de la kabbale recrute en effet de gentils bénévoles et vend toute une série de produits dérivés : livres du gourou, tee-shirts, médaillons, certains de ses préceptes peuvent pour le moins perturber les plus fragiles. « La mort n'existe que pour confirmer qu'elle n'existe pas », « aucun médecin n'a jamais soigné personne » : Philip Berg a parfois des formulations inquiétantes.

« Son aspect spirituel n'est qu'un prétexte »
En France, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) enquête et a demandé à différents services (renseignements généraux, Education nationale...) de faire remonter le maximum d'informations à son propos.

A Paris, l'Unadfi, le centre d'accueil, d'étude et de documentation sur les mouvements sectaires, a déjà recensé deux victimes françaises. Une mère de famille, dont les enfants s'inquiètent qu'elle dilapide tous ses biens au profit du Centre de la kabbale, et une étudiante de 26 ans, qui, après ses premiers cours d'initiation, s'est coupée de sa famille, lâchant peu à peu ses études tout en maigrissant d'une manière inquiétante. « Ce mouvement promet aux gens de découvrir le sens caché d'un texte millénaire, la kabbale, explique un policier spécialisé. Mais ce n'est rien d'autre qu'une spiritualité vendue clés en main. Cette organisation est surtout dirigée par le culte de l'argent de son gourou. Son aspect spirituel n'est qu'un prétexte. Il peut y avoir des dérives physiques. »

Remontant aux origines et à Moïse sur le mont Sinaï, la « vraie » kabbale désigne l'ensemble de l'ésotérisme judaïque. Elle est accessible depuis le Moyen Age et la parution du Zohar, le Livre de la splendeur. Ces textes sacrés, écrits en araméen, ne sont normalement accessibles qu'à des hommes de confession juive âgés de plus de 40 ans et mariés.

Philip Berg, lui, a décidé qu'il en fallait des exemplaires partout, jusque dans sa voiture, et qu'ils seraient abordables par tout un chacun : femmes, non-juifs et même enfants... Une condition : payer. Pour les cours d'initiation, pour le bracelet rouge, pour l'eau de la kabbale censée guérir de tous les maux, pour les livres sacrés qu'il est indispensable d'acquérir, souvent à prix d'or, sous peine de malédiction... Sans parler des généreuses donations sans cesse sollicitées. Il n'y a pas longtemps, Jerry Hall, l'ancienne femme du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger, a ainsi quitté le mouvement après qu'on lui eut demandé 10 % de ses revenus et de ceux de ses proches...

C'est dans l'un des quartiers les plus chics de la capitale que s'est établie l'antenne française du Centre d'étude de la kabbale. Une fois la grande porte vitrée de ce bâtiment du XVIe arrondissement poussée, le visiteur découvre des fascicules expliquant le mouvement sur un présentoir, une synagogue et une librairie où il est possible d'acheter les nombreux ouvrages du « rabbin » Philip Berg. L'organisation est enregistrée en préfecture comme une association sans but lucratif mais, en parallèle, une Sarl, dirigée par les adeptes, gère les affaires financières.

Aux débutants, Meirav, jeune femme à la voix douce et au visage rayonnant, explique qu'il n'est aucunement besoin de connaître quoi que ce soit à la mystique juive. « A la lecture de ces textes sacrés, vos yeux ne serviront que d'interface avec votre âme qui, elle, millénaire,
saura les déchiffrer. »
Le conseil est gratuit mais les six cours d'initiation coûteront ensuite 200 €.

« On cherche à récupérer l'élan mystique »
« Des milliers de personnes ont déjà franchi cette porte, explique Thierry Aboujedid, le responsable du centre. Aujourd'hui, environ deux cents le fréquentent régulièrement. Nous voulons juste enseigner le respect et la dignité humaine pour un monde meilleur qui sortirait du chaos actuel. Mais dès que l'on parle de spiritualité, on passe pour des fous. »

Même si elle est encore loin de la maison mère des Etats-Unis, la filiale parisienne prend elle aussi de l'ampleur, puisque le nombre de visiteurs augmente et que des célébrités ont également été approchées. Sophie Favier, par exemple, qui n'a pas souhaité nous répondre, en a longtemps fait partie avant de la quitter récemment. Face à ce phénomène, les autorités juives officielles dénoncent le mouvement sans pour autant le condamner officiellement. « Ce centre ne représente rien... », résume Moïse Cohen, président du Consistoire de Paris. « J'éprouve une extrême réticence à l'idée que des profanes se lancent dans l'étude de ces textes qui requièrent normalement une très grande maturité, nous confie le grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag. On cherche à récupérer l'élan mystique qui existe chez chaque être humain. Il y a des risques de dérapages. Je constate parfois des aberrations, comme le fait de vendre les livres sacrés en hébreu à des gens qui ne le lisent pas, en leur disant qu'ils auront une valeur de talisman. C'est un détournement de sens ne servant qu'à exploiter la crédulité des gens à des fins lucratives. »

Un autre grand rabbin parisien est plus perplexe : « Les textes sacrés ne font l'objet d'aucun droit d'auteur, ce n'est pas une marque déposée, chacun est libre de les interpréter comme il veut. »



Ile Maurice : Sectes

Celles qui ont tué .... rappel

L'Express.mu, 10 octobre 2004 par Bindu BOYJOO

[Texte intégral]

Certaines sectes ont eu des précédents tragiques.

En 1978, 914 adeptes du Temple du peuple se suicident dans leur communauté de Jonestown (en Guyane) par absorption d’un cocktail de valium, d’arsenic et de jus de raisin. À sa demande, le gourou Jim Jones est abattu par ses adeptes avant qu’ils ne se suicident.

Les Davidiens de Waco connaissent le même sort en 1993. Après 51 jours de résistance aux forces du FBI, 72 adeptes, dont le gourou David Koresh, se suicident par le feu dans leur ferme du Texas. Ce n’est pas étonnant quand on sait que la pseudo théologie de la secte reposait principalement sur une croyance dans l’apocalypse.

L’Ordre du temple solaire laisse une traînée sanglante de 1994 à 1997. En effet, 74 personnes sont immolées en Suisse, en France et au Canada. Fondée par Joseph di Mambro et Luc Jouret en 1984, la secte recrutait ses adeptes dans les milieux aisés.

En 1995, on a dénombré 12 morts et 5 000 blessés, intoxiqués au gaz sarin à la suite d’attentats perpétrés par des adeptes de la secte Aum Shinri Kyo Tokyo. C’est en 1987 que Shoko Asahara, le gourou borgne, fonde ce mouvement dont la doctrine se fonde sur des guérisons miraculeuses et la croyance dans la fin des temps.

Obsession de pureté, catastrophisme, mais aussi escroquerie financière, manipulation mentale, tels sont les maîtres mots de ces mouvements passés maîtres dans l’art de berner les gens.



France : Néo-Phare

Le gourou de la secte Néo-Phare comparaît jeudi et vendredi à Nantes

AFP, 10 octobre 2004 par Julien Dumont

[Texte intégral]

NANTES - Arnaud Mussy, gourou de la secte apocalyptique Néo-Phare, comparaît jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de
Nantes pour abus sur des "personnes en état de suggestion psychologique ou physique" en 2001 et 2002.

Le créateur de la secte, mis en examen le 16 octobre 2002 est soumis depuis cette date à un contrôle judiciaire qui lui interdit d'entrer en contact avec
les anciens membres de la secte. Il sera jugé pour "avoir abusé de l'état d'ignorance et de faiblesse de plusieurs personnes en état de suggestion physique et psychologique (...) pour les conduire à des actes ou des omissions qui leur étaient gravement préjudiciables".

Ce procès devrait être une première application de la loi d'About-Picard du 12 juin 2001 (articles 223-15-2 et 223-15-3 du nouveau code pénal) renforçant la répression des mouvements sectaires.

Sept demandes de parties civiles ont été communiquées au parquet, dont celle de la famille d'un jeune adepte de 28 ans qui s'était jeté contre une voiture à
Brain-sur-l'Authion (Maine-et-Loire), représenté par Me Jean-Michel Pesenti, avocat spécialiste des sectes.

Après ce suicide et les tentatives de suicide de deux autres membres en juillet, les six derniers membres de la secte, créée fin 2001, s'étaient retranchés durant l'été 2002 avec Mussy dans un pavillon de Nantes, attendant la "fin du monde" annoncée par le gourou.

Mussy trouvait son inspiration dans les oeuvres de l'écrivain ésotérique André Bouguenec. Il considérait que "l'apocalypse est synonyme d'une nouvelle
Genèse" et avait expliqué à l'AFP qu'il n'avait jamais "tenté d'abuser des gens malgré sa qualité de Jésus".

Concernant la mort de son adepte et les tentatives de suicide, le gourou avait affirmé à la presse: "La mort n'a rien à voir avec notre projet et tout
allait bien jusqu'à ces anicroches"
, avant d'évoquer "un affreux accident de parcours."



Canada : Raël

Raël veut des excuses de Radio Canada


Radio Canada, 14 octobre 2004 par Florence Meney

[Texte intégral]

Claude Vorilhon, alias Raël, demande à Radio-Canada et à l'animateur de Tout le monde en parle, Guy A. Lepage,
de lui présenter publiquement des excuses.


Il soutient qu'il a été agressé et insulté lors de son passage à l'émission, dimanche dernier.

Le chef spirituel du mouvement raélien dit envisager d'intenter des poursuites judiciaires, en son nom et au nom de ses disciples au Canada. Selon lui, Guy A. Lepage a manqué à sa responsabilité de faire respecter l'intégrité physique et la dignité de ses invités.

Raël a déjà exigé des excuses de la part de la députée du Parti québécois Pauline Marois, elle aussi présente sur le plateau. Dans une lettre, les raéliens l'ont accusée d'avoir eu une attitude méprisante envers leur chef spirituel. Mme Marois a indiqué qu'elle ne s'excuserait pas.

Un climat de controverse
L'émission dominicale de la télévision de Radio-Canada, Tout le monde en parle, est à l'antenne depuis deux semaines, et chaque émission a déjà apporté son lot de controverse, ce qui, on le sait, fait partie intégrante du concept acheté au Français Thierry Ardisson.

Après cette émission, certains observateurs se demandent cependant si l'on n'est pas allé trop loin.

Tous les ingrédients
Il faut dire que pour ce deuxième plateau, Guy A. Lepage avait en main tous les ingrédients pour provoquer des débats animés, des échanges vifs et amusants. Cependant, c'est sans conteste la brève rencontre entre Raël (le très coloré et controversé chef du mouvement raëlien) et le caricaturiste Serge Chapleau qui aura constitué le moment le plus intense de la soirée, et de loin.

Pour l'amour du sport!
Délaissant sciemment le domaine des idées pour entrer de plain-pied sur le terrain de la confrontation, Serge Chapleau a immédiatement apostrophé le disciple d'Élohim, ridiculisant l'aspect vestimentaire de Raël, ses cheveux, etc. Devant l'impassibilité de l'adversaire, le grand caricaturiste est allé jusqu'à toucher la petite couette située au sommet de la tête de Raël, le tout sous l'oeil bienveillant des autres membres du plateau, y compris de l'animateur.

Extrait des échanges:
Serge Chapleau : « Je regarde les bas blancs, le suit....This is a joke. »
Raël : « Vous êtes impoli. »
Serge Chapleau : « Mais je veux être impoli... »
Raël : « Vous êtes gentil, vous ne me touchez pas ! »
Serge Chapleau : « Je suis très mal élevé... »

Finalement agacé mais sans sortir de ses gonds, Raël a quitté le plateau, alors que les invités trinquaient.

Question : Dans le cadre son émission, en début de semaine, Pierre Maisonneuve s'est demandé si ce type d'échange où l'un des invités ridiculise l'autre, allant jusqu'à le toucher pour le pousser à bout et provoquer son départ du plateau, pouvait poser problème ou était justifié.

Son invitée, la chroniqueuse culturelle (journal La Presse) Louise Cousineau, se dit un peu troublée par ce qu'elle a vu. « Je me pose la question sur l'opportunisme des responsables de l'émission », déclare-t-elle. « Raël, on le sait que c'est un fumiste. » Louise Cousineau pense que la confrontation n'était pas le fruit d'un hasard « Guy A. sait bien que Raël est loin d'être le héros de Chapleau. »

Elle ajoute que ce genre de sortie est courant en téléréalité, un genre auquel, selon elle, Radio-Canada n'adhère pas en général. Par ailleurs, Louise Cousineau se dit très heureuse que le Québec compte cette nouvelle émission qu'elle juge intéressante, stimulante et « pas plate ! ».

Voir un extrait de l'émission



France : Néo-Phare

Le profil du gourou de la secte Néo-Phare à Nantes passé au crible

Radio France, 14 octobre 2004

[Texte intégral]

NANTES - Le tribunal correctionnel de Nantes a tenté jeudi lors de la première journée du procès d'Arnaud Mussy, le gourou de la secte apocalyptique Néo-Phare, de définir le profil psychologique de celui qui dit être le Christ et qui n'est pour les experts qu'un "manipulateur".

Ce procès devrait être la première application de la loi d'About-Picard du 12 juin 2001 (articles 223-15-2 et 223-15-3 du nouveau code pénal) renforçant la répression des mouvements sectaires.

Arnaud Mussy, 38 ans, comparaît jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Nantes pour "avoir abusé frauduleusement de l'état d'ignorance et de faiblesse de plusieurs personnes en état de suggestion physique et psychologique (...) pour les conduire à des actes ou des omissions qui leur étaient gravement préjudiciables". "Nous sommes sur une première application, c'est une date historique, si M. Mussy est reconnu coupable de ces faits, le jugement qui sera rendu à Nantes sera un jugement qui fera jurisprudence", a rappelé Me Jean-Michel Pesenti, avocat spécialiste des sectes qui représente la famille, partie civile, d'un membre de la secte Néo-Phare, Jérémie, 29 ans, qui s'est donné la mort le 14 juillet 2002 après en avoir été exclu.

Plus d'une heure trente de vidéo de réunions de la secte Néo-Phare ont été projetées en début d'après-midi lors de l'audience.

"manipulateur"
L'expert appelé à témoigner à la barre, le psychiatre Jean-Marie Abgrall a relevé qu'Arnaud Mussy, entouré de ses "apôtres", y pratiquait selon lui "la destructuration de la pensée et du langage" des adeptes. Dans ces cassettes apparaît à plusieurs reprises Jérémie, le regard perdu, interrogateur. Pour le Dr Abgrall, M. Mussy a utilisé pour sa secte "une mise en scène opportuniste sous le masque d'une pseudo-conviction religieuse". Il est "un grand manipulateur" pour qui le suicide de Jérémie était nécessaire car "dans le fonctionnement de Néo-Phare, il fallait un mauvais disciple". "Il ne me prête que des pensées froides, calculées", s'est défendu à l'audience Arnaud Mussy.

"Dire qu'on peut-être le Christ, c'est une infraction pénale presque, c'est quelque chose d'impossible, on est dans le domaine forcément du délire", s'est indigné l'accusé à sa sortie de l'audience. Concernant le suicide de Jérémie, "je ne partage pas l'idée que je l'ai calculé, que j'ai joué avec", a-t-il affirmé avec conviction.

Arrivé le matin sans avocat avant d'en prendre un dans l'après-midi, il a expliqué à la presse que "initialement j'avais décidé de ne pas prendre d'avocat parce que je me suis vu comme étant testé par le ciel".

M. Mussy a été mis en examen le 16 octobre 2002 après le suicide de Jérémie et la tentative de suicide de deux autres adeptes en juillet 2002. Il avait été laissé libre sous contrôle judiciaire.



Canada : Raël

Raël veut s'éloigner du Québec et de son climat d'"intolérance"


Presse Canadienne, 14 octobre 2004 Par Martin Ouellet

[Texte intégral]

QUEBEC (PC) - Le gourou français du mouvement raélien, Claude Vorilhon, dit Raël, entend s'éloigner de plus en plus du Québec, une société, selon lui, balayée par un courant "d'intolérance" et "d'impolitesse".

"Quand je suis arrivé au Québec, je trouvais que les Québécois étaient très respectueux, très polis (...) il n'y avait pas cette espèce d'agressivité vulgaire qui s'installe peu à peu", a déploré le leader du mouvement mercredi dans une entrevue accordée à la Presse Canadienne.

Débarqué au Québec il y a un quart de siècle, Vorilhon passait depuis lors "quatre à cinq mois par année" en sol québécois et détient la citoyenneté canadienne. Mais désormais, il séjournera de moins en moins au Québec, a-t-il dit.

"Le Québec n'avait pour moi qu'une importance limitée, s'empresse-t-il de dire. C'était un petit peu une plateforme stratégique pour viser les Etats-Unis."

Dopée par les annonces spectaculaires de clonages humains réussis (mais jamais prouvés), la popularité du mouvement connaît un bond "merveilleux" au sud de la frontière, selon le gourou.

Le magazine Playboy lui a d'ailleurs consacré un article, agrémenté des photos de certaines disciples.

Mais la situation du mouvement au Québec est tout autre.

Ecorché dans un best-seller écrit par deux journalistes qui ont infiltré le groupe, ridiculisé sur le plateau de l'émission "Tout le monde en parle" à l'antenne de Radio-Canada et traité de fou à lier par la députée Pauline Marois, Raël n'a pas eu la partie facile ces derniers temps.

Selon lui, les Québécois devraient s'inquiéter de la voie empruntée par les médias et les élites politiques.

"Moi, ça m'inquiète beaucoup. Lorsqu'on voit une politicienne qui veut devenir premier ministre du Québec ne pas réagir quand une personne, peu importe ses idées, se fait agresser sur un plateau de télévision, et rigole un verre à la main (...) ça peut faire frémir toutes les minorités, peu importe lesquelles", fait-il valoir avec amertume.

Même s'il affirme que c'est "le développement" du mouvement et non ses récentes mésaventures qui l'incitent à prendre ses distances, Raël n'en considère pas moins que le Québec n'est plus la terre d'accueil qu'elle était il y a 25 ans.

"Il y a ici un état d'esprit qui est en train de devenir hostile à tout ce qui est différent et c'est grave", laisse-t-il tomber.

Pour le sociologue des religions Alain Bouchard, de l'Université Laval, la décision de Raël de quitter le Québec n'est pas étonnante, puisqu'il est bel et bien la cible d'une hostilité de plus en plus exprimée ouvertement dans la société québécoise.

"Il récolte ce qu'il a semé", croit-il toutefois, faisant allusion aux grandes campagnes de recrutement tapageuses et provocatrices des raéliens, comme lorsqu'ils ont invité des écoliers à brûler des croix.

De surcroît, avec 500 adeptes tout au plus, Raël et son mouvement ont fait depuis longtemps le tour du jardin au Québec, mentionne le sociologue.



France : Sectes

Protéger l'enfant au nom de la dignité humaine

Le journal de Saône et Loire, 15 octobre 2004 par R.D

[Texte intégral]

Mâcon - Conférence sur les sectes à l'UTM

L'Université pour tous a fait sa rentrée avec un sujet délicat « Les sectes et l'enfance », un phénomène qui toucherait 65 000 enfants en France.
Hayat El Mountacir, docteur en sciences politiques, membre du cercle de prévention des sectes basé à Vesoul, a débuté le cycle des 13 conférences prévues jusqu'en mars qui tourneront autour de la personne (handicapée, autiste, âgée, en situation de faiblesse.).

S. Marteddu, responsable culturel de la ligue avec E. Guyot, s'est réjoui du départ en fanfare des abonnements pour la saison 2004-2005 et du partenariat établi avec plusieurs associations mâconnaises ou départementales, la Ville de Mâcon et l'Université de Bourgogne.

Quand on a subi un coup du sort (divorce, décès, maladie.), on est fragilisé. Il est facile de laisser croire que c'est la société qui est malade et qu'il existe un lieu sécurisant. C'est ainsi que le piège des sectes se referme. La secte joue sur les désarrois et les peurs d'une société présentée sous ses aspects angoissants (délinquance, violence, drogue.). Elle se veut refuge pour familles cabossées ou confrontées à des problèmes. Elle s'engouffre dans la chute des utopies et la montée de l'individualisme. S'il n'y a pas de profil type de l'adepte, c'est la promesse d'un salut, d'un bonheur bien encadré et d'un discours rassurant qui fabriquent les « victimes consentantes ».

On a répertorié les critères : atteinte à l'intégrité physique, déstabilisation mentale, rupture avec l'environnement, embrigadement, discours antisocial et anti-intellectuel, infiltration de l'espace public, gourou qui s'impose à vie. L'enfant est la principale victime car il est désocialisé puisque la secte occupe l'espace entre la famille et l'école. Tout est contrôlé pour l'isoler. Outre les atteintes physiques (refus de soins, agressions sexuelles.), la maltraitance psychologique est difficile à évaluer, à révéler ; persuasion, embrigadement, manipulation, lavage de cerveau. autant de techniques portant atteint à la dignité humaine.
Le débat vivant et riche, a appelé à plus de vigilance de la part des familles et des pouvoirs publics.



France : Néo-Phare - Sectes

La loi About-Picard renforce l'arsenal législatif contre les sectes

AFP, 15 octobre 2004

[Texte intégral]

NANTES - La loi About-Picard du 12 juin 2001, qui pourrait être appliquée pour la première fois au procès d'Arnaud Mussy, gourou de la secte Néo-Phare, qui comparaît devant le tribunal correctionnel de Nantes, renforce l'arsenal législatif contre les sectes.

Au second jour du procès, cette loi, qui vise "à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales", pourrait être utilisée notamment si la sujétion psychologique est reconnue sur les adeptes de la secte.

Cette loi permet d'inquiéter les gourous auteurs de délits de manipulation mentale, alors qu'auparavant l'arsenal judiciaire permettait d'inquiéter les sectes uniquement sur des faits relatifs à l'atteinte aux personnes, l'abus de confiance, l'escroquerie, la fraude, l'exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie. Le texte permet ainsi aux victimes de poursuivre plus facilement les sectes et leurs gourous, grâce à l'extension du délit "d'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse".

Ce délit réprime le fait de conduire une personne vulnérable (mineur, infirme, personnes "en état de sujétion physique ou psychologique") "à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables". Il est punissable de cinq ans d'emprisonnement et 750.000 euros d'amende.

La proposition de loi avait été déposée à l'origine au Sénat par le sénateur Nicolas About (RI, droite libérale), puis avait été reprise à l'Assemblée nationale par le député PS Catherine Picard.

Tous les groupes politiques avaient appelé à voter pour et un seul député avait voté contre lors de l'ultime lecture à l'Assemblée nationale. Les initiateurs de cette loi, dont de nombreux avocats spécialistes des sectes et l'ADFI (association de défense des familles et individus), avaient regretté à l'époque qu'elle ne comporte pas la notion de délit de manipulation mentale, plus simple à utiliser que la sujétion psychologique.



France : Stop au cancer

Le guérisseur Hamer transféré pour purger sa peine en France

AFP, 15 octobre 2004

[Texte intégral]

CHAMBERY - Le guérisseur allemand Ryke Geerd Hamer, condamné le 1er juillet à trois ans de prison par la cour d'appel de Chambéry pour "escroquerie et complicité d'exercice illégal de la médecine", et arrêté en Espagne, sera transféré dans les dix jours pour purger sa peine en France, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Le parquet de Chambéry a confirmé cette information révélée vendredi par le Dauphiné Libéré, en précisant que l'Espagne avait donné son feu vert au mandat d'arrêt européen. "Hamer s'est pourvu en cassation, mais il ne peut pas s'opposer à son transfert. Grâce au mandat d'arrêt européen, les choses vont maintenant très vite", a indiqué Jacqueline Dufournet, magistrate du parquet général de Chambéry.

M. Hamer, condamné deux fois par défaut depuis janvier 2000 après avoir fourni des certificats médicaux, a été arrêté en septembre à Malaga (Espagne).

Sauf décision contraire de la cour de cassation, il ne sera pas rejugé en France. La première plainte contre Hamer avait été introduite en 1996 par un homme dont l'épouse, atteinte d'un cancer du sein, avait abandonné tout traitement. Elle était décédée des suites de sa maladie après avoir refusé son placement à l'hôpital.

Lors des procès, des proches de malades du cancer s'étaient succédés à la barre pour expliquer comment ces derniers avaient abandonné leurs traitements classiques et étaient morts dans d'atroces souffrances. Interdit d'exercice de la médecine dans son pays, le guérisseur allemand, qui voit dans toute maladie la manifestation d'un "choc psychique intense", continue à inspirer de nombreux "thérapeutes" qui incitent à la méfiance envers la médecine conventionnelle.



France : Néo-Phare

Gourou de Néo-Phare : 30 mois de sursis requis

Nouvel Obs , 15 octobre 2004

[Texte intégral]

Trente mois de prison avec sursis ont été requis contre le gourou Arnaud Mussy, responsable de "manipulation" après le suicide d'un membre de la secte Neo-Phare.

Le ministère public a requis vendredi 16 octobre 30 mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre d'Arnaud Mussy, gourou de la secte Néo-Phare, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nantes. Le jugement a été mis en délibéré au 25 novembre.

Arnaud Mussy, 38 ans, était jugé pour avoir abusé "frauduleusement de l'état d'ignorance et de faiblesse de plusieurs personnes en état de sujétion physique et psychologique", après le suicide d'un membre de la secte Néo-Phare, Jérémie, 29 ans, qui s'était donné la mort le 14 juillet 2002 après en avoir été exclu.

Le substitut du procureur François Touron a également requis un suivi socio-éducatif de 5 ans et l'interdiction d'animer un groupe.

"Vous êtes responsable de la mort de Jérémie au sens moral. Vous avez provoqué le décès de Jérémie", a dénoncé le substitut. "Nous voici en présence d'un manipulateur et d'une personne en état de sujétion psychologique", a estimé le magistrat, qui a cependant reconnu que "nous n'avons pas preuve qu'il (le prévenu) a maîtrisé tout ce qu'il a fait".

Loi About-Picard

Pendant les deux jours de procès, les débats se sont centrés sur la question de la sujétion psychologique sur les victimes, qui, si elle est reconnue par le tribunal, constituera la première application de la loi d'About-Picard du 12 juin 2001, renforçant la répression des mouvements sectaires.

Selon Me Jean-Michel Pesenti, avocat spécialiste des sectes qui représente la famille de la victime, "si Arnaud Mussy est reconnu coupable de ces faits, le jugement qui sera rendu à Nantes sera un jugement qui fera jurisprudence".

"Quel que soit le quantum de la peine, si Arnaud Mussy est reconnu coupable, c'est une victoire, rien ne sera plus jamais comme avant", a-t-il ajouté.

Arnaud Mussy a été mis en examen le 16 octobre 2002 après le suicide de Jérémie et la tentative de suicide de deux autres adeptes en juillet 2002. Il avait été laissé libre sous contrôle judiciaire.



France : Sectes

Assemblée nationale - Question de J.P Brard - Impôts et taxes

Transmis par la MIVILUDES, 19 octobre 2004

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 48742 de M. Brard Jean-Pierre ( Député-e-s Communistes et Républicains - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé : économie
Ministère attributaire : économie
Question publiée au JO le : 19/10/2004 page : 8043

Rubrique : impôts et taxes
Tête d'analyse : contrôle
Analyse : redressement. Témoins de Jéhovah. recouvrement
Texte de la QUESTION : M. Jean-Pierre Brard attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le rejet, en date du 5 octobre 2004, par la Cour de cassation du le recours de l'association des Témoins de Jéhovah contre un redressement fiscal totalisant plus de 23 millions d'euros. Outre le redressement de 23 millions d'euros, les services fiscaux avaient évalué à 22,4 millions d'euros les sommes dues par les témoins de Jéhovah au titre des pénalités et intérêts de retard. La justice ayant tranché, et la Cour de cassation ayant confirmé le fait que les Témoins de Jéhovah ne pouvaient utilement invoquer le caractère cultuel de leur association et de ce fait devaient payer à l'administration fiscale trois années de retard d'impôt sur les donations reçues, il appartient à l'État de faire respecter cette décision de la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire. En conséquence, il lui demande quelles mesures il entend prendre afin que les services du ministère des finances assurent le recouvrement des 45 millions d'euros minimum que les Témoins de Jéhovah sont condamnés à verser à l'État.

CR 12 Ile-de-France N



France : Sectes

Assemblée nationale - Question de Philippe Vuilque - ésotérisme

Transmis par la MIVILUDES, 15 octobre 2004

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 48692 de M. Vuilque Philippe ( Socialiste - Ardennes ) QE
Ministère interrogé : intérieur
Ministère attributaire : intérieur
Question publiée au JO le : 19/10/2004 page : 8067

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : organismes de formation professionnelle. infiltration. lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Philippe Vuilque souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur les organismes de formation professionnelle liés à des mouvements sectaires. Tout récemment, la presse a rappelé que la société Aventis avait été pénétrée par la secte Elan Vital, au travers d'un cabinet de conseil. La personne utilisait une méthode contestable destinée à cerner la personnalité des salariés. Ce cas est révélateur des agissements de certains mouvements sectaires qui s'engouffrent dans un marché estimé à plusieurs dizaines de millions d'euros. Il lui demande en conséquence si des instructions ont été données aux services des renseignements généraux pour informer les sociétés et le Conseil national de la formation professionnelle sur les mouvements sectaires qui pratiquaient ainsi l'infiltration d'entreprises à des fins prosélytes et lucratives.

SOC 12 Champagne-Ardenne N




France : Sectes

Protection de l'enfance : le gouvernement crée deux groupes de travail

Actualités Sociales Hebdomadaires, 15 octobre 2004

[Texte intégral]

La ministre de la Famille et de l'Enfance Marie-Josée Roig a annoncé mercredi 20 octobre, en conseil des ministres, la création de deux groupes de travail sur la protection de l'enfance, qui devront lui remettre des propositions concrètes au cours du premier trimestre 2005.
Quelque 263 000 enfants bénéficient en France d'une mesure de protection, selon la ministre, qui a précisé qu'elle souhaitait "mener une réflexion en lien étroit avec les conseils généraux". Le dispositif n'a fait l'objet d'aucun véritable débat public depuis le vote de la loi du 10 juillet 1989 sur l'enfance maltraitée.

En présentant son projet à la presse, la ministre a donc pris soin de ménager les prérogatives des départements, dont "il ne s'agit naturellement pas de remettre en cause la compétence décentralisée", a-t-elle assuré, en rappelant que leur charge s'élève à plus de cinq milliards d'euros.

Elle a défini deux axes majeurs de travail, le premier visant à clarifier les modalités de signalement et de traitement des situations d'enfant en danger.
"L'actualité récente a montré que les procédures de repérage, de signalement de maltraitance et les suites qui leur étaient données, pouvaient comporter certaines lacunes", a justifié Marie-Josée Roig.

Plusieurs pistes méritent d'être explorées sans tarder, à commencer par une meilleure prise en compte de toutes les formes de maltraitance, physiques ou psychologiques, a détaillé la ministre, en évoquant notamment la pression exercée par les sectes.

Réaffirmer le rôle de l'ASE

Il s'agit aussi de rendre plus lisible le mode de signalement, les procédures apparaissant "aujourd'hui éclatées et pas toujours bien coordonnées". A cet égard, elle estime que "le rôle central de l'ASE doit être clairement réaffirmé". L'aide sociale à l'enfance doit en effet apparaître comme le destinataire naturel des "alertes" avant signalement, et être informée des signalements directs au parquet.

Autre objectif à poursuivre : la lutte contre la maltraitance, en particulier la pédophilie, dans les services et institutions accueillant des mineurs.
La réintégration des enfants fugueurs doit aussi être mieux accompagnée. Ce phénomène concerne 50 000 enfants par an et s'accentue, a affirmé Marie-Josée Roig, qui souhaite mettre en place une "démarche concertée" entre famille, police ou gendarmerie, associations, etc., dès le jeune fugueur repéré, pour accompagner son retour dans ou hors sa famille.

Deuxième axe à explorer par le second groupe de travail : améliorer l'aide sociale à l'enfance et la coordination des dispositifs de protection de l'enfance. Marie-Josée Roig envisage notamment de mettre en place un "adulte référent", pour obtenir une meilleure articulation des actions des services de la pédopsychiatrie ou de l'Education nationale avec notamment les conseils généraux.

Il faut aussi, selon elle, se pencher sur une diversification possible des modes de prise en charge des mineurs, afin de les individualiser au mieux. La même ambition est annoncée en direction des familles, avec un accompagnement à la fois social et budgétaire.



France : Stop au cancer - Méthode Hamer

Le guérisseur Hamer à Fleury Merogis

Le Dauphiné libéré, 21 octobre 2004

[Texte intégral]

Le mandat d'arrêt avait été lancé par la cour d'appel de Chambéry.

Ryke Geerd Hamer, 69 ans, est à Fleury Mérogis, la prison centrale de la région parisienne, depuis hier après-midi.

Il a été transféré de Madrid la veille au soir et déféré, le matin suivant au parquet de Bobigny par lequel il a été entendu assisté d'un interprète.

Le médecin allemand radié, a été interpellé à Malaga en septembre sur exécution d'un mandat d'arrêt européen. Il avait été lancé contre lui par la cour d'appel de Chambéry (savoie) qui l'avait condamné à trois ans de prison ferme pour complicité d'exercice illégal de la médecine.

L'affaire mettait en cause sa théorie de guérison "spirituelle" du cancer. Le parquet général de Chambéry envisage maintenant de demander l'extension du mandat d'arrêt afin de pouvoir le poursuivre pour les multiples courriers à connotations antisémite qu'il a adressé aux juridictions savoyardes au cours des dernières années.



Canada : Raël

Les grosses manifestations


News, 14 octobre 2004

[Texte intégral]

X.Martin-Dupont a écrit :
Ou sont passés les communiqués victorieux de clo-clo V. Mme Marois a dû avoir la peur de sa vie a ressentir un tel pouvoir de la secte des raéliodes. J'aimerais avoir des nouvelles SVP. Il existe au moins un raéliode qui étais présent.

Le Clone a l'affût de nouvelles....... Respect.....

Tout vient à point à qui sait attendre d'une personne très bien informée qui est allée enquêter sur place :

Je voue envoie les infos concernant les denières manifestations raéliennes. Si vous voulez les faire passer sur le net: elles sont confirmées par le personnel de Mme Marois ou le personnel de sécurité.

Pour en savoir plus long avec les grosses MANIFESTATIONS, j'ai décidé d'aller à la source.

Au bureau régional de comté de Mme Pauline Marois, le 1er lundi de manifestation, (post Tout le monde en parle), il s'est présenté entre 25 à 30 raéliens.

Soit 0,02 à 0,03 millier de raéliens.

Mme Marois n'était pas présente cette journée-là.

le 2e lundi, il s'est présenté près de 15 raéliens.

Soit 0,015 millier de raéliens.

Mme Marois n'était pas présente cette journée-là.

Le 3e lundi, il s'est présenté entre 8 à 10 raëliens.

Soit 0,008 millier de raéliens.

Mme Marois n'était pas présente cette journée-là.

Pour la GROSSE manifestation du mardi 19 octobre, il a fallu aller à plusieurs sources car même la responsable du bureau de Québec de Mme Marois n'avait rien vu de cette grosse MANIFESTATION. Après quelques téléphones, j'ai su qu'un bel autobus a amené environ 100 à 120 personnes.

Soit 0,10 à 0,12 millier de manifestants (notez que je n'ai pas écrit "raéliens").

Ils avaient amené aussi un grand écriteau. Ils ont été discrets, sont restés environ 1h30 . Une "Grosse manifestation", quoi!

L'humanité toute entière est subjuguée par une telle mobilisation. La carrière de madame la députée est foutue...



France : Témoins de Jéhovah

Agression sexuelle contre un enfant : quatre ans ferme

Dernières nouvelles d'Alsace, 23 octobre 2004

[Texte intégral]

Poursuivi pour agressions sexuelles sur un enfant de 4 ans, D......, a été condamné hier à cinq ans de prison dont quatre ferme par le tribunal de Mulhouse.

L'affaire avait été révélée après une plainte déposée par une mère en août 2000. Elle avait constaté que son fils, alors âgé de 4 ans, faisait beaucoup de cauchemars et souffrait de saignements suspects.

Il ne fallut pas longtemps pour comprendre que l'enfant avait été victime d'agressions sexuelles répétées, perpétrées par le « monstre gentil » comme l'agresseur se faisait appeler par la victime.

D...... avait rencontré les parents et sympathisé avec eux un an auparavant lors d'une réunion de témoins de Jéhovah. A l'époque, D.... s'était proposé de garder le garçon et les deux filles du couple. Le prévenu niait d'abord puis reconnaissait qu'il avait abusé du garçonnet avant de se rétracter à nouveau pendant son incarcération préventive. Libéré, il ne respectait pas son contrôle judiciaire.

A la suite d'un mandat d'arrêt lancé après sa condamnation par défaut à six ans d'emprisonnement en décembre 2002, D.......était interpellé alors qu'il se rendait à Paris en provenance du Luxembourg. Ayant fait appel de la décision, le prévenu, gaillard de près de deux mètres, a comparu hier à Mulhouse pour « agressions sexuelles imposées à un mineur de 15 ans courant 1999 et 2000 ».

Personnalité trouble

Constatant que D...... s'est présenté à la barre en admettant sa culpabilité mais « sans arriver à se souvenir concrètement » de ses actes, la présidente du tribunal Christine Schlumberger s'est attachée à cerner avec minutie la personnalité d'un individu trouble dont la condamnation a été assortie d'une mise à l'épreuve pendant 3 ans. Il se voit également interdit d'exercer une profession en relation avec des enfants.

Déjà incarcéré avant son jugement, l'homme a ensuite été reconduit en prison.



Canada : Ecoovie (Jos maltais)

Le "gourou" a nouveau recherché par la DPJ


Le journal de Montréal, 23 octobre 2004

[Texte intégral]

Le gourou Jos Maltais à nouveau recherché par la DPJ.la direction de la protection de la jeunesse et la police de terrebonne cherchent activement le gourou d'une ancienne secte belge, pays d'où il a été expulsé. Jos Maltais et sa conjointe sont en cavale avec leur fillette dont la sécurité serait compromise.

L'homme aussi connu sous les noms Pierre Doris Maltais, Norman William ou Piel Peijo Maltes, devrait subir depuis plusieurs mois un procès devant la chambre de la jeunesse de Saint Jerôme.

La DPJ cherche à lui retirer la garde de sa fillette de deux ans, Ogotalis. L'organisme de protection juge le développement de cet enfant compromis par la façon dont le gourou et sa concubine Claude Geneviève Martin la traitent.

Mais le trio est introuvable depuis plusieurs mois et ne s'est jamais présenté en cour. C'est pour cette raison que le juge Omer Boudreau a autorisé la mesure extraordinaire qu'est la publication de la photo d'une enfant dont le dossier chemine au tribunal de la jeunesse.

A l'extérieur du pays.

On ne veut pas préciser toutefois, autant au niveau de la police que de la DPJ, ce qui fait craindre pour la sécurité de l'enfant. On appréhende fortement que l'homme de 67 ans ait trouvé refuge dans l'un de ses nombreux pied-à -terre dans d'autres pays où il n'est pas recherché.

D'origine québécoise, Maltais a fondé une secte baptisée Ecoovie, basée en Belgique mais active à travers l'Europe.

Secte.

Il a dirigé sa secte pendant 15 ans avant d'être expulsé de la Belgique. Entre autres à cause d'allégations de pédophilie.
Apparemment Maltais se faisait aussi passer pour un médecin en présentant de faux diplômes.

Il est revenu au Québec par la suite où il s'est impliqué dans le milieu communautaire du quartier Auchelaga-Maisonneuve.

Disciples.

Il vivait à Sainte-Anne-des-Plaines, entouré de quelques disciples dont sept enfants dont la garde lui a d'ailleurs été retirée au printemps 2003.

Maltais et Martin pourraient être accompagnés, outre de la fillette recherchée, de deux autres enfants mulâtres.

Si vous les voyez, contactez sans tarder la police de T errebonne au (450) 471-4121 ou Info-crime au 1800 711-1800.



France : Scientologie

Halte au stress !

Courriel, 26 octobre 2004

[Texte intégral]

Si vous tapez "stress" dans Google, celui-ci vous propose le lien "commercial" suivant : http://www.halte-au-stress.com

A première vue, tout va bien jusqu'a ce qu'au bout de quelques clics l'horrible vérité apparaisse : c'est bien l'eglise de scientologie qui est au bout de la souris.

Est-il normal que le moteur numéro 1 de recherche sur Internet tire ainsi une partie de ses revenus, en profitant des tentatives d'abus de faiblesses d'une entreprise sectaire ?



Angleterre : Satanisme

Un marin de la Royal Navy autorisé à pratiquer le satanisme

AFP, 25 octobre 2004

[Texte intégral]


LONDRES - Un matelot de la marine de guerre britannique a été autorisé par sa hiérarchie à pratiquer le culte satanique, ont rapporté lundi plusieurs journaux britanniques.

"Les gens doivent pouvoir pratiquer leur religion quelle qu'elle soit", a déclaré un porte-parole de la Royal Navy cité par le Sun.

Chris Crammer, 24 ans, sert en tant que technicien à bord d'une frégate actuellement dans le golfe Persique. Il pourra accéder à un lieu de culte s'il le demande, et s'il décédait en service, il serait fait appel aux services de l'Eglise de Satan.

Il sera toutefois demandé au marin, a précisé le porte-parole, de "ne rien faire qui puisse choquer. Cela inclut pratiquer des séances ou des pratiques telles que boire le sang d'animaux fraîchement décapités".

Les satanistes, au nombre de 400 environ au Royaume-Uni, célèbrent entre autres le désir physique, l'indulgence pour soi-même et l'individualisme. Ils dénoncent la violence.



Russie : Scientologie

Les scientologues sommés de partir de Beslan

APIC, 25 octobre 2004

[Texte intégral]

Les sectes ne sont pas les bienvenues

Vladikavkaz - (Apic) - Sous la pression des autorités, plus de 20 scientologues ont quitté la ville de Beslan, le 22 octobre. Les autres groupes sectaires se trouvant dans la région sont aussi visés.

Le gouvernement d'Ossétie du Nord, qui a signifié à la secte son renvoi du pays, a qualifié d'illégales ses activités. Les scientologues ne possédaient en effet aucun document officiel leur permettant d'exercer leur programme dit de "soutien psychologique" aux victimes de la prise d'otages du 1er septembre 2004.

Selon le porte-parole de la police d'Ossétie du Nord, Ismael Shaov, "toutes ces personnes tentaient d'exercer leur influence sur les survivants et leurs familles". "Nous avons des informations selon lesquelles des membres d'autres sectes, comme les moonistes ou les témoins de Jéhovah ont également des activités illégales à Beslan" a ajouté l'officier. "Des mesures seront prises pour mettre fin à ces actions" a précisé Ismael Shaov. Plus de 330 personnes ont été tuées lors de la prise d'otages du 1er septembre, dont une majorité d'enfants.



Suisse : Raël

Raël va-t-il acheter un chalet en Valais?

24 heures, 27 octobre 2004 par Fabian Muhieddine

[Texte intégral]

Molesté en direct sur la télé canadienne, Raël vient se reposer "quelques semaines" en Suisse. Une rumeur prétend qu'il aurait l'intention de s'y installer.

Tout le monde en parle, version outre-Atlantique. Raël a alors échangé des mots avec un caricaturiste. Contenu de la dispute: le fait que chacun touchait l'autre, que ce soit le chignon ou une épaule...

"Raël est effectivement en Suisse, mais il n'est pas encore en Valais." Allan Tschopp, le guide raélien suisse, confirme la rumeur qui enflait depuis quelques jours. Mais les on-dit faisaient courir d'autres bruits encore: le Canada deviendrait trop risqué pour le gourou - il pourrait s'agir d'assassinat - Claude Vorilhon, dit Raël, pourrait acheter un chalet en Suisse pour s'y installer.

"Des menaces de mort, Raël en reçoit tous les jours. Quand on remplit une mission comme la sienne qui vise une paix universelle, on a forcément beaucoup d'ennemis. L'histoire regorge d'exemples: John Lennon, Martin Luther King... Ces gens-là ne connaissent pas une mort très facile en général", commente le raëlien Allan Tschopp.

Quant au fait que Raël élise domicile en Suisse? "Ce n'est pas exclu, répond le responsable suisse, qui ajoute même que tout est possible. Mais vous savez il voyage beaucoup, donc même s'il s'installait ici, nous ne le verrions pas souvent." En tout cas, le voyage actuel est juste prévu pour une durée de quelques semaines. "Il vient surtout pour nous (ndlr les Raëliens suisses) et pour se reposer", explique Allan Tschopp. Il semblerait que le gourou aime bien venir en Suisse, dont il apprécie particulièrement l'accueil. "Les médias et les politiques sont moins agressifs que dans d'autres pays", constate le responsable valaisan.

Du repos, Claude Vorilhon semble bien en avoir besoin. Au Quebec, il est au centre d'un scandale médiatique qui secoue toute la province. L'affaire a commencé en septembre dernier lors d'un passage de Raël à "Tout le monde en parle", une version jumelle de l'émission de Thierry Ardisson. Devant deux millions de téléspectateurs, un caricaturiste a traité le gourou de "joke" (blague) avant de ridiculiser son costume et de lui tirer sur le chignon. Raël a alors quitté le plateau, suivi par ses fidèles présents parmi les spectateurs. Le lendemain, tout le monde en parlait évidemment. D'autant plus que Pauline Marois, une députée invitée à l'émission, déclarait que "Raël est un fou à lier". Récemment, les Raëliens ont exigé que la députée présente des excuses officielles au "chef religieux". Mais ils attendent toujours... On prête à l'air valaisan plein de vertus: la patience est peut-être l'une d'elles.



France : Témoins de Jéhovah

Jéhovah lorgne sur Deyvillers

L'Est Républicain, 27 octobre 2004 Maxence Alibert

[Texte intégral]

Les témoins de Jéhovah projettent de construire un important centre cultuel à la sortie d'Epinal.
Dans le bureau du maire, le plan d'occupation des sols est punaisé au mur. La parcelle concernée, celle qui borde la N420 à l'entrée du village, côté Epinal, est coloriée en orange. " C'est là que devrait voir le jour la salle de réunions ", explique le maire René Crozat.
Une salle de réunions. C'est en ces termes pudiques et anodins que la société civile immobilière qui souhaite acquérir la parcelle a présenté son projet au maire, il y a plusieurs mois. En fait de salle de réunions, il s'agit d'une " salle du Royaume ", lieu de rencontre et de culte des témoins de Jéhovah, une organisation estampillée secte par le rapport parlementaire de 1996. La superficie du bâtiment approcherait les 400 m2, avec quelque 500 places de parking accolées, le tout étant destiné à accueillir les croyants de l'Est de la France.

Parapluie
" Depuis plusieurs années, les projets d'implantation d'une grande salle de prière dans l'Est se succèdent ", explique Eusebio Munoz. Ministre du culte à Epinal, il va prier plusieurs fois par semaine dans la salle de Jarménil, comme tous les fidèles spinaliens depuis que leur salle du Royaume a brûlé, en août 2003. Si le projet de Deyvillers aboutit, les témoins de Jéhovah feraient d'une pierre deux coups : réaliser leur grand centre de rassemblement et offrir un lieu de culte plus proche des fidèles spinaliens.
Lorsqu'il évoque le sujet, le maire de la commune ouvre le parapluie. " On m'a présenté ce dossier, je l'ai transmis aux autorités compétentes. Il sera instruit, analysé ", explique René Crozat, qui assure ne pas pouvoir peser sur le projet. " Sur une parcelle privée, mes pouvoirs sont minimes. La loi m'interdit de demander la religion ou l'appartenance politique des gens qui souhaitent s'y implanter ", assure-t-il. " Tant que l'ordre public n'est pas troublé, je n'ai pas de jugement de valeur à donner. " Et le premier magistrat d'assurer que concernant la taille, la hauteur ou la couleur du bâtiment, toutes les règles d'urbanismes seront respectées. " Cela ressemblera à une grosse salle des fêtes. "

Aménagement
Pour la municipalité, malgré le trouble que suscite la nouvelle chez certains habitants, l'implantation des Témoins de Jéhovah présenterait au moins un avantage. Celui d'aménager une parcelle pour laquelle personne n'a de réels projets d'avenir. " Que faire de ce terrain ? Une zone commerciale ? Des experts nous en ont dissuadés, la Voivre étant trop proche. Une salle de spectacle ? Impossible, les riverains ne veulent pas de bruit. Un lotissement ? Les habitants qui s'y installeraient regarderaient uniquement vers Epinal. Alors quoi ? ", interroge le premier magistrat. La rencontre qu'il aura en fin de semaine avec le préfet lui apportera sans doute la réponse.



France : Mouvement humaniste

Mouvement Humaniste : petit rappel

Bellacio.org, 27 octobre 2004 Maxence Alibert

[Texte intégral]

Rapport de la commission d’enquête sur les sectes du sénat
(extraits)

[...] L’UNADFI estime à 200 le nombre d’adhérents au * Mouvement Humaniste * en France. [...]

Les groupes « alternatifs »

Ils proposent en général une organisation différente des circuits économiques, du mode de production, du commerce mondial, des rapports humains. [...]
Le " Mouvement humaniste ", fondé en 1969 par l’Argentin Mario Rodriguez Cobos, dit Silo, repose, lui, sur l’idéologie du siloïsme se donnant pour but d’éradiquer la violence et la souffrance personnelle par le développement personnel et la transformation sociale. Celle-ci est axée sur la solidarité, la non-violence active, la non-discrimination, la lutte contre les monopoles, les coopératives, l’autogestion. [...]

Les dangers pour l’individu

La rupture de l’adepte avec l’environnement d’origine est fréquemment constatée. Elle est évidente lorsqu’il s’agit de sectes pratiquant la vie en communauté, mais celles-ci ne sont pas les plus nombreuses. Elle est plus insidieuse mais tout aussi réelle dans le cadre de sectes dont les adeptes continuent, en apparence, de mener une vie familiale et sociale normale, mais dont l’engagement les conduit progressivement à cesser toute relation véritable avec le monde extérieur au mouvement dont ils sont membres. Et c’est précisément là le but auquel les dirigeants de sectes veulent parvenir, en incitant l’adepte à consacrer le plus possible de son temps à la secte, à ses rites et à ses croyances : faire cesser tout contact avec les personnes qui seraient susceptbiles d’insinuer le doute dans l’esprit de l’adepte, de réveiller son sens critique et, finalement, de le détourner de la secte.
D’après les informations recueillies par votre commission, 57 mouvements spirituels présenteraient ce danger, notamment l’Alliance universelle, l’Église de scientologie, les Témoins de Jéhovah, IVI, la Famille ou le " Mouvement humaniste ".[...]



Canada : Raël

Les raéliens déposent une plainte contre Mailloux

Cyberpresse, 28 octobre 2004 par Marie-Eve Lafontaine

[Texte intégral]

Trois-Rivières - Les raéliens n'ont pas du tout apprécié certains propos du psychiatre Pierre Mailloux. Ils ont décidé de répliquer en déposant une plainte contre l'animateur de radio auprès du Collège des médecins du Québec.

Les déclarations qu'ils reprochent au Doc Mailloux ont été faites le 21 septembre dernier sur les ondes de CHLN. M. Mailloux aurait alors donné raison à Pauline Marois, qui avait traité Raël de «fou à lier» à la suite de l'émission Tout le monde en parle.

Selon les raéliens, M. Mailloux en a rajouté en déclarant que Raël «délire à plein tube», qu'il «recrute des malades psychiatriques», qu'il «les embrigade», «les copule» et «leur soutire de l'argent». Par voie de communiqué, les raéliens ont mentionné que le Dr Mailloux «a manqué à ses devoirs et obligations de médecin en se prononçant de la sorte sur la santé mentale des raéliens et de leur leader». Selon eux, le Dr Mailloux a porté atteinte à la réputation de Raël et de tous les raéliens du Québec.



Allemagne : Tabitha's Place

7 pères de famille évangéliques incarcérés...

Vox Dei , 28 octobre 2004 par Marie-Eve Lafontaine

[Texte intégral]

Allemagne: 7 pères de famille évangéliques incarcérés pour avoir ignoré l'injonction d'envoyer leurs enfants à l'école publique
(WorldNet Daily)

NDLR: Cette communauté religieuse évangélique, que certains qualifient de secte, comporte une branche à Sus, en France (64), plus connue sous le nom de "Tabitha's place".

7 pères de famille qui faisaient l'école à la maison pour leurs enfants ont dû passer plusieurs jours en prison pour avoir refusé de payer des amendes: ils avaient obligation d'envoyer leurs enfants à lé cole publique.

Les pères, qui sont membres de la communauté des 12 tribus, à Klosterzimmern (Allemagne), ont été contraints de passer entre 6 et 16 jours en prison.

Selon le site officiel de cette communauté religieuse, qui inclut une chronologie des évènements, les hommes avaient initialement refusé d'aller en prison. La police était donc venue les chercher pour les incarcérer à Augsbourg, Bavière, le 18/10. Le premier des pères a été libéré dimanche dernier.

Le site de la communauté affirme que "les autorités veulent faire plier les parents afin qu'ils paient leurs amendes, arrêtent de faire l'école à la maison à leurs enfants et les envoient à l'école publique. Les mères (dont 3 ont des enfants en bas âge) sont supposées aller en prison plus tard."



Madagascar : Sectes

Secte : Un fléau qui nous frappe


La gazette, 31 octobre 2004 par Yan Proulx

[Texte intégral]

Actuellement, que les sectes existent ou pas, qu’il y ait des associations cultuelles ou pas, il faut dire que les Malgaches sont surtout attirés par ces églises ou temples qui agissent de sorte que « Dieu » soit plus près des hommes, que le paradis soit plus proche que chez les autres.

D’une manière générale, les critères de jugement d’une secte ne se situent pas au niveau idéologique des croyances, mais plutôt au niveau des agissements et des comportements qui portent atteinte aux droits de l’homme, à la dignité et à la liberté de la personne humaine. De plus, pour être plus précis, une secte est un groupe de personnes dans lequel on pratique une totale manipulation mentale qui entraînera des endoctrinements, des contrôles de la pensée de l’individu, voire jusqu’au viol du physique. Pour être plus explicite, il y a violation du physique car il y a par exemple l’alimentation carencée, le manque de sommeil, des travaux intensifs. Par ailleurs, il n’y a pas que le physique car psychiquement, il y a altération de la personnalité, du comportement et mêmede l’esprit. Mentalement, on décèle par exemple un rétrécissement des champs de connaissances extérieures à la secte. Sur le point de vue relationnel, il y a une régression des capacités de communication voire des animosités totales envers le système global de la société.
Parfois, suite à des discordes, les gens qui pratiquent ces attitudes arrivent même à détruire leur famille jusqu’à la séparation (enfant/parents ou divorce). Mais tout ce que l’on peut dire c’est que les sectes sont à base d’escroquerie intellectuelle, morale et surtout financière. Les sectes les plus connues, surtout à l’étranger, sont surtout les winners-chapel, les églises universelles, les adventistes, les témoins de Jehovah, la secte Moon, les mormons, les ésotéristes, et encore d’autres… Parmi cette liste, on décèle quelques-unes qui existent à Madagascar mais chez nous, elles sont plutôt des « associations cultuelles » oeuvrant dans le développement de la Grande Ile. Généralement, un secte est composé d’un gourou qui est le leader incontesté et incontestable, à craindre et également très aimé ; d’une doctrine véhiculé par des messages uniques et qui est également l’ultime salut du groupe ; un groupe qui est généralement toujours chaleureux et hiérarchisé.
Pour avoir des adeptes, une secte procède en quatre étapes.
Séduire et valoriser
Séduire et valoriser consiste à premièrement, proposer des réponses simples et même simplistes aux questions complexes de l’existence à l’intérieur d’un groupe à priori chaleureux. Deuxièmement, à utiliser tous les grands thèmes mobilisateurs de notre époque. Troisièmement, à valoriser le futur adepte. Et finalement, à garantir le bonheur, la liberté et enfin la connaissance aux futurs adeptes.
Anesthésier l’esprit critique et la personnalité
Anesthésier l’esprit critique et la personnalité s’opère en créant un état de fatigue chez le nouvel adepte en lui ordonnant une longue journée de travail, des conférences, des démarches domicile ou sur la voie publique, de longs temps de méditation, de prière, de formation à la doctrine du groupe et encore d’autres… En modifiant les habitudes alimentaires en par exemple des régimes, des jeûnes… En créant des conditions de vie qui empêchent le futur adepte de prendre le recul nécessaire et qui l’autoriserait à réfléchir à ce qu’il fait ou vit, en réduisant l’intimité jusqu’à la rendre dérisoire, et enfin en modifiant le vocabulaire. En effet, le futur adepte doit parler correctement, doit avoir un ton qui fait sérieux, qui sonne bien.
Renforcer l’adhésion au groupe et favoriser les ruptures
Pour mieux renforcer l’adhésion au groupe et également favoriser les ruptures, le gourou procède dès la base, c'est-à-dire, incite ses futurs adeptes à des fois même à abandonner leurs études en promettant aux jeunes de partir à l’étranger ; du coup, il y a donc automatiquement une rupture avec la famille. Par ailleurs, la société y est également présentée comme un lieu de perdition, la médecine comme inutile, il suffit tout simplement de prier et surtout de croire. Les adeptes ont alors la certitude d’avoir une mission rédemptrice à accomplir, mais leur dit-on « la société a des résistances, des habitudes, des intérêts, on ne vous croira pas, on vous persécutera. C’est ici la preuve que vous êtes dans la vérité. N’en fut-il pas de même pour la plupart des disciples de la paix ? »
Tout cela pour dire que même si l’on clame partout qu’il n’y a pas de sectes à Madagascar, les signes sont là. Ces signes sont présents et du coup, sectes ou pas, c’est à nous de juger les conséquences et les méfaits de ces manipulations mentales.



Canada : Sectes

Un organisme pour venir en aide aux victimes d'une secte


Info07, 31 octobre 2004 par Yan Proulx

[Texte intégral]

Petite-Nation - Une résidante de Notre-Dame-de-la-Paix, Monique Ostiguy, a créé l’organisme Action secte secours Outaouais ( ASSO ) dont le principal objectif est de venir en aide aux victimes de sectes et ce, dans l’ensemble de l’Outaouais.

« L’organisme montréalais Info-Secte fait bien son travail, indique Mme Ostiguy. Toutefois, il n’y pas d’actions concrètes posées pour aider les victimes de mouvements qui se retrouvent dans la grande majorité des cas à la rue. Notre principal objectif est donc d’aider et orienter les gens qui réussissent à sortir d’une secte à combler leurs besoins primaires tels que la nourriture et des vêtements. Dans un deuxième temps, nous désirons former un groupe d’entraide de déprogrammation pour les victimes. »

Mme Ostiguy connaît bien ce milieu puisqu’elle a fait partie d’une secte pendant sept ans, dans la région des Canton-de-l’Est. Depuis sa venue dans la Petite-Nation en 1994, soit après avoir échappé des griffes de son gourou qui était aussi son mari, elle désirait fonder un tel organisme pour offrir des services de première ligne aux victimes de sectes.

« Lorsque je me suis enfuie avec mes trois enfants, j’étais complètement déconnectée de la société. Énormément de gens qui vivent une situation similaire à la mienne deviennent des prestataires de l’assurance du revenu, explique-t-elle. Ils battent donc de l’aile en essayant de surmonter une tonne de problèmes. Action secte secours devient donc une belle roue de secours pour les victimes d’une secte qui ne l’ont pas facile au moment de leur libération. »

Selon elle, l’Outaouais est la région idéale pour établir un tel service puisque plusieurs mouvements y sont établis. « Les statistiques démontrent qu’il y a 3000 mouvements au Québec, dont 1500 sont sectaires. Une grande partie des sectes sont établies dans l’Outaouais. La Petite-Nation est aussi un secteur de l’Outaouais où la situation est préoccupante. La création d’un tel organisme est donc important pour une partie de la population outaouaise. »

Mme Ostiguy déplore le fait que la secte est encore un sujet tabou aujourd’hui. Selon elle, ce sujet est une véritable patate chaude dont personne ne veut aborder, surtout pas le gouvernement. « Le Québec est en retard dans ce dossier par rapport au reste du Canada, des États-Unis et de l’Europe, soutient-elle. Il est grand temps que le gouvernement s’enlève la tête dans la sable et arrête d’ignorer ce problème. Il ne faut pas oublier que le silence est l’essence pour faire progresser les mouvements sectaires. »

Les gens qui voudraient en savoir plus sur cet organisme ou encore y recevoir des services, il suffit de communiquer avec Michel Guitard, intervenant au CLSC-CHSLD de la Petite-Nation, au 983-7346, poste 324.


 

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