Les procès engagés par le mouvement raëlien

 

Des accusations infondées sur Raël ont été répandues auprès du public par différents auteurs. Ces accusations ont contribué à coller à cette secte d'autres étiquettes péjoratives qu'elle ne mérite pas. Une erreur a même été répétée dans plusieurs ouvrages relatifs aux sectes. Il ne s'agit pas de prêter à ces auteurs l'intention de nuire volontairement aux raëliens par des méthodes peu recommandables. Le problème viendrait plutôt d'une étude insuffisamment approfondie de la doctrine raëlienne, et d'un manque de rigueur dans la vérification des sources d'information.

C'est pourquoi il est important d'avoir connaissance des procès engagés par le mouvement raëlien, reconnus comme légitimes pour une bonne partie d'entre eux, et des décisions qui ont aboutit. Puissent ces exemples inciter à vérifier des citations en apparence choquantes à la source, c'est-à-dire directement dans les ouvrages du mouvement raëlien. Cela devrait éviter à l'avenir de renforcer le sentiment de persécution des adeptes, et au bout du compte faire le jeu de cette secte. Ces dernières années, le gourou du mouvement raëlien semble affectionner particulièrement une stratégie qui a déjà fait recette à l'instar d'autres sectes : la victimisation.

Mais Raël ne gagne pas toujours dans ses attaques contre des propos qu'il estime diffamatoires, pour la simple raison que la doctrine de son mouvement n'est pas totalement irréprochable, loin de là : géniocratie, articles incitants à la pédophilie.

Attention, il ne s'agit pas de dénigrer en bloc certains auteurs de livres ou d'articles sur les sectes. Les litiges ne concernent que de courts extraits. Ce serait trop facile d'extrapoler le problème à la totalité de leurs écrits. D'ailleurs, certains livres restent suffisamment recommandables pour être présentés sur ce serveur. L'essentiel, c'est que le lecteur soit au courant de la signification réelle de certains extraits, pour le cas où il posséderait une édition non modifiée de ces livres.


  Le mouvement raëlien a souvent obtenu gain de cause...

Décembre 1988 : Mouvement raëlien et Claude Vorilhon contre le CCMM, une victoire très nuancée.

(source : extrait du livre " Sectes, état d'urgence ")
 
Dans sa brochure Sectes de 1987, le CCMM a cité des extraits d'un livre de Claude Vorilhon prêtant à ce dernier des propos qui, en réalité, n'appartenaient qu'à Satan. Le Mouvement raëlien français (MRF) et Claude Vorilhon lui ont fait procès au motif principal de diffamation publique. Dans son jugement rendu le 7 décembre 1988, la première chambre du tribunal de grande instance de Paris a débouté le MRF en son action et condamné le CCMM à payer à Claude Vorilhon 1 franc à titre de dommages-intérêts. Mais, sur le fond, il est important de souligner un passage des attendus du tribunal : L'extrait en cause provenait du livre " Accueillir les extra-terrestres ". La déclaration était attribuée aux thèses de Raël alors que le contexte montrait qu'il s'agissait en fait d'une proposition faite par Satan à Raël, que ce dernier a rejetée. Les détails sont présentés dans le procès Raël contre Jacques Cotta et Pascal Martin, et les Éditions Flammarion.


  Janvier 1994 : Mouvement raëlien contre la société SIRC et Myriam Assan

(source : " Le racisme religieux dans l'Europe des Droits de l'Homme ", publié par l'Eglise Raëlienne Internationale)
 
Le 26 janvier 1994, la cour d'appel de Reims a pris cette décision en référé : Dans le livre " Les sectes à l'assaut de la France ", Myriam Assan affirme que " Raël a fait l'objet de plusieurs condamnations pénales pour détournements de mineurs ".


  Décembre 1994 : Mouvement raëlien contre le Maine Libre et Bernard Fillaire

(source : " Le racisme religieux dans l'Europe des Droits de l'Homme ", publié par l'Eglise Raëlienne Internationale)
 
Le 13 décembre 1994, le Tribunal de Grande Instance du Mans a déclaré Gérard Chol, directeur du Maine Libre, coupable du délit de diffamation publique et condamné à : pour publication d'une interview de Bernard Fillaire indiquant que " les sectes, dont le Mouvement Raëlien, blanchissent l'argent de la drogue, de la prostitution, du trafic d'armes ou de la vente de cassettes pornographiques ".


  Février 1994 et janvier 1996 : Raël contre Jacques Cotta et Pascal Martin, et les Éditions Flammarion

(source : " Le racisme religieux dans l'Europe des Droits de l'Homme ", publié par l'Eglise Raëlienne Internationale)
 
En raison de la dénaturation d'une citation, le Tribunal de Grande Instance de Paris, 9 février 1994, et la Cour d'appel de Paris, 10 janvier 1996, ont pris les décisions suivantes : Les deux journalistes attribuent à Raël des propos racistes, dans leur livre " Dans le secret des sectes ", pages 184 à 196 : Les extraits cités dans le livre de Jacques Cotta et Pascal Martin sont tirés du livre " Accueillir les extra-terrestres ", page 78. Le contexte du livre de Raël montre bien que ces propos sont en fait attribués à un Eloha (singulier de Elohim) en discussion avec Raël. A la page 81, cet Eloha s'avère être Satan, qui voulait mettre à l'épreuve Raël. Et Raël a passé cette épreuve avec succès, puisqu'il a rejeté les propositions de Satan.


  Juillet 1996 : Raël contre le Docteur Abgrall et les Éditions Payot

(source : " Le racisme religieux dans l'Europe des Droits de l'Homme ", publié par l'Eglise Raëlienne Internationale)
 
Suite à la parution du livre " La mécanique des sectes ", et pour les mêmes motifs que dans le procès Raël contre Jacques Cotta et Pascal Martin, et les Éditions Flammarion, le Tribunal de Grande Instance Paris a ordonné en référé le 5 juillet 1996 : L'extrait en cause se trouve à la page 33 du livre de Jean-Marie Abgrall.


  ... mais Raël ne gagne pas toujours

  Janvier 1991 : Claude Vorilhon contre Jean-Yves Casgha

(Source : BULLES du 2ème trimestre 1991)

Un procès surréaliste s'est déroulé devant le tribunal correctionnel du Mans le 11 janvier 1991 à la suite d'une plainte en diffamation déposée par Claude Vorilhon, alias « Raël », alias le « Guide des Guides », à l'encontre du journaliste Jean-Yves Casgha, ancien rédacteur en chef du magazine « Futur » (chaîne de télévision TF1), chroniqueur scientifique, animateur du festival « Sciences-Frontières » de Puy-Saint-Vincent.

Défendu par Me Wents, le plaignant qui apparemment ne daigne pas pénétrer dans un prétoire, lui, l'hôte des Elohim extra-terrestres, s'estimait diffamé sur deux points par l'auteur du livre « Les dossiers Sciences-Frontières » paru aux édifions Robert Laffont (pages 66 et 67). Il y était affirmé que « les cotisations du Mouvement raëlien - 3% à 7% des revenus annuels nets selon le degré dans la hiérarchie - servaient à alimenter la cassette personnelle du Guide des Guides, titulaire d'un compte à la Société des banques suisses à Genève et que, d'autre part, Vorilhon ambitionnait de devenir un jour président du gouvernement mondial géniocrate ».

Après l'achat de cet ouvrage dans une librairie du Mans, Claude Vorilhon porta immédiatement plainte et, tenant à son honneur, réclama 100.000 Frs de dommages et intérêts.

Dans son réquisitoire, le Procureur de la République, M. Sudre, indiquera que « le degré de spiritualité dans le Mouvement raëlien est simplement proportionnel au nombre de livres que les adhérents vendent... » et qu'il suffisait de s'en tenir là pour comprendre « l'aspect financier de l'opération ».

Le bâtonnier Daniel Londry, pour la défense, précisera qu'en jouant sur la crédulité, le Mouvement soutirerait plusieurs millions de francs par mois.

Il y a, dit le défenseur de Jean-Yves Casgha, « un devoir de résistance contre les sectes où l'on doit banquer à tous les étages pour monter en grade... On le doit encore quand on est mort puisque, lors de l'adhésion au Mouvement raëlien, on est tenu de rédiger un testament en faveur de la Fondation raëlienne. Dans cette secte, c'est comme avec le cochon : on tire partout de tout jusqu'à l'os ». Il dit alors comment, moyennant finances, on ira encore prélever sur les cadavres des adhérents un centimètre carré d'os frontal pour conservation « génétique » en lieu sûr à Jérusalem.

M" Landry a plaidé la nullité des poursuites et la relaxe de son client. Le tribunal a rendu son jugement le 8 février 1991. Il a relaxé Jean-Yves Casgha et débouté Vorilhon qui devra payer 10.000 Frs de dommages et intérêts à Jean-Yves Casgha et verser 30.000 Frs pour les frais d'avocat et autres.


   Novembre 1997 : Mouvement raëlien contre le quotidien suisse La Liberté

(Source : La doctrine raëlienne peut inciter à la pédophilie)

A la suite des affirmations selon lesquelles le mouvement raëlien a été « jugé dangereux par la France » et « prône théoriquement dans ses écrits la pédophilie et l'inceste », la secte a demandé un droit de réponse au quotidien La Liberté. Ce dernier l'ayant refusé, le mouvement raëlien a engagé un procès.

La décision du Tribunal de district de la Sarine a été rendue le 24 novembre 1997 : le juge refuse le droit de réponse et donne intégralement tort à la secte. Il a notamment estimé que le contenu des ouvrages qui constituent la doctrine officielle du mouvement peut « indiscutablement conduire à des comportements prohibés à l'égard des mineurs ».

La secte qualifie pourtant d'« abomination » et « condamne formellement » la pédophilie et l'inceste, dont elle estime les auteurs « psychiquement dérangés ». Mais nul ne peut prétendre condamner ces pratiques, et en même temps diffuser largement, dans les ouvrages du fondateur de la secte et dans sa revue interne, des prises de positions allant clairement en sens contraire.

Le responsable européen de la secte rétorque que les écrits publiés dans la revue raëlienne Apocalypse n'engagent que leurs auteurs ; que les citations les plus crues n'émanent pas de raëliens, ou alors d'anciens, qui ont quitté le mouvement ; que l'Eglise catholique a aussi connu des dérapages ; et que toute façon les adeptes condamnés pour de tels faits sont exclus. Pour l'avocat des raëliens, les écrits litigieux sont de vieilles choses, qui s'expliquaient par le contexte de l'époque et par un certain désir de provocation...

Le juge rejette également le droit de réponse concernant le fait que la secte ait été « jugée dangereuse par la France ». Il constate en effet que rapport parlementaire français cité par La Liberté que le mouvement raëlien est mentionné, avec d'autres mouvements sectaires, sous un chapitre intitulé « Les dangers pour la collectivité ».

Le mouvement raëlien a annoncé qu'il ferait appel de cette décision. Voir l'intégralité du jugement du 28 novembre 1997.

Fin août 1998 : le Tribunal Fédéral rejette le recours de la secte. En réexamiant les textes internes du groupe, la Cour considéra disposer de preuves suffisantes venant confirmer les propos de l'article de La Liberté.


 
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