RAEL

La secte des clones invisibles

( Une note de Xavier Martin-Dupont pour la revue Science extrême - Eté 2003)

"Even if Eve is not born, it's Win-Win" (Raël, NBC, 15/01/03)

 

Mis en ligne en janvier 2004
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Fin novembre 2002, le professeur et gynécologue italien Severino Antinori prévoyait la naissance du premier clone humain pour janvier 2003. Un autre scientifique, Panos Zavos, andrologue américain, se disait sur le point de produire le premier bébé cloné. Dans cette course à la primeur de l'annonce tapageuse de la naissance du premier clone humain, Brigitte Boisselier, ingénieur chimiste et " directrice scientifique " de la société Clonaid, se devait de couper l'herbe sous le pied à ses deux challengers, avec pour principal enjeu la notoriété… de la secte du mouvement raelien.

Voici la chronique de ce qui pourrait bien être l'un des plus célèbres hoax (canular médiatique) de ce début de siècle.

Par un curieux concours de circonstances, la Brebis Dolly née en juin 1997, le premier clone de mammifère à avoir jamais été réalisé par l'équipe du Dr Ian Wilmut du Roslin Institute devait finalement accoucher d'un tout autre double qu'elle-même. Clonaid : " La première entreprise " virtuelle "de clonage humain " sans doute la seule trace visible que les raëliens ne laisseront jamais dans l'histoire ; pour avoir fait passer Raël et sa secte à la postérité comme les promoteurs de la plus gigantesque imposture scientifique et intoxication médiatique des derniers jours du XX e siècle.

Mais pourquoi le clonage fascine-t-il les raëliens ? Raël enseigne que l'âme n'existe pas, le seul chemin vers la vie éternelle serait donc de recréer un double de soi-même pour y transférer sa personnalité. C'est par ce moyen du moins le prétend-il que les Elohims, ces extra terrestres qui nous auraient créés par génie génétique accéderaient à l'immortalité. Ceux qui diffusent les messages des el et de leur prophète Raël, les justes et les raëliens, seront recréés sur la planète des éternels. Après leur mort ou la destruction finale de la terre dans une Armaguédon nucléaire annoncée par Raël, le prophète de l'Apocalypse. Pour les raëliens Dolly serait donc à la fois le signe tangible que Raël leur a bien dit la vérité et qu'il est incontestablement un visionnaire donc un prophète. Il n'est donc pas étonnant que l'irruption de Dolly ait été interprétée comme un signe des temps et que le thème du clonage soit devenu central dans leur propagande et l'objet de toutes leurs espérances. Malheureusement malgré ses dons de visionnaire, - Raël est en contact télépathique permanent avec les Elohim-, ni lui ni eux, malgré leur 25000 ans d'avance technologique ne seront prévoir l'issu fatale pour la malheureuse brebis. Vieillie prématurément. L'équipe scientifique du Roslin Institute optait finalement pour une euthanasie du premier clone ovin au début de l'année 2003 afin de mettre un terme à ses souffrances. Tout comme l'écrasante majorité des mammifères clonés, Dolly développa donc une pathologie qui devait finalement compromettre sa capacité de survie. Plus généralement les anomalies présentées par les clones sont telles qu'elles s'avèrent létales dès les premiers jours de leurs vies si ce n'est pas durant leur gestation même provoquant de multiples fausses couches chez les mères porteuses. Tant est si bien que le taux de réussite en matière de clonage est encore à ce jours extrêmement faible de l'ordre de 1 à 2 %.

Dolly naît donc un jour de février 1997, l'espace d'un communiqué de presse et de quelques images-chocs à la télévision. Quelques jours à peine après cette naissance sur médiatiser, Raël devait faire de l'innocente brebis, et à son corps défendant, le porte-voix de la vision du monde des Elohim et du dernier de leur prophète. C'est à son initiative qu'est fondé Clonaid, la première et très éphémère entreprise de Clonage humain qui n'existera que quelques mois à peine sous la forme d'une compagnie offshore enregistrée aux Bahamas. Simple boite à lettre qui n'en sera pas moins dissoute par les autorités locales, quatre mois après sa création -. Dans la foulée, Raël ouvre un site web de Clonaid hébergé sur le serveur principal financé par la secte Rael, Mais cette information pourtant essentielle sera délibérément occultée entre la publication de son opus " oui au clonage humain " ( le 15 Avril 2001, le lancement publique de l'ouvrage est annoncé sur Internet ) et après son intervention devant une commission du congrès US (le 28 Mars 2001). C'est en fait au titre de fondateur de Clonaid que Raël est entendu ce jour là, Brigitte Boisselier qui l'accompagne n'est encore sur le papier que la directrice scientifique de son projet . À cette date l'autorité de Raël sur le sujet est donc basée sur une entreprise en réalité parfaitement fantomatique. Clonaid n'existe plus depuis près de 4 ans ! Preuve s'il en est que cette opération basée sur l'utilisation d'une coquille vide n'avait pas d'autre objet que celui de faire un coup. ! Raël lui-même le confirme avec cynisme. Dans son opuscule, il écrira : " Clonaid.com a fonctionné comme prévu. D'abord, pour une dépense de moins de 3 000 $ US nous avons obtenue une couverture médiatique mondiale évaluée à plus de 15 millions de dollars... J'en ris encore... " Mais les parlementaires US ne devaient pas être les seuls dupes de cette sinistre comédie. En août 2000, le chemin de Clonaid.com, l'entreprise de clonage mornée croise celui d'un couple d'investisseur qui eux n'ont rien de virtuel.

Mark Hunt et sa femme Tracy viennent de connaître un drame familial, la perte de leur bébé de 10 mois décédé des suites d'une malformation cardiaque dont le traitement chirurgical a échoué. Totalement dévasté par cette mort et faute de pouvoir faire le deuil, cet avocat de Charleston, ancien député à la chambre des représentants de son état, se tourne vers l'espoir du clonage afin de ressusciter cet enfant prématurément fauché par un destin trop cruel. Après quelques recherches, il se tourne vers Clonaid, le seul groupe qui prétendait vouloir se lancer dans cette entreprise fort controversée et financeront ses projets à hauteur de un million de dollars. Les autorités fédérales US n'ont jamais fait mystère de leur opposition radicale au clonage reproductif. Dès le 28 Mars 2001 en réponse au projet annoncé par Clonaid le clonage du premier être humain, la FOOD AND DRUG ADMINISTRATION - F.D.A. - rend publique une circulaire -- qui rappelle l'opposition au clonage humain de l'administration américaine et de sa principale autorité de régulation en matière de santé publique. Par conséquent toutes les recherches dans le domaine du clonage reproductif - qui ne font l'objet d'aucun financement sur des fonds fédéraux par décision de Bill Clinton président des Etats-Unis en exercice - doivent cependant être soumises à une déclaration préalable auprès de la F.D.A. pour approbation. Façon comme une autre de tuer dans l'œuf tout projet qui viserait à poursuivre des recherches en matière de clonage reproductif chez l'être Humain. L'autorité de tutelle a en effet clairement fait comprendre qu'elle ne donnerait jamais son aval à aucune recherche de ce type.

Raël et Brigitte Boisselier n'en ont cure et affirment plus que jamais que ce n'est plus qu'une question de semaine - six semaines - avant qu'ils finalisent la création du premier clone humain ! Le tout dans un laboratoire dont le lieu est tenu secret et pour des clients dont ils se refusent à révéler l'identité pour des raisons de sécurité. Toutefois, les sirènes de la publicité gratuite sur CNN ne sont pas sans risques ! Le gérant du complexe immobilier à nitro en Virginie où s'est installé le fameux laboratoire secret l'identifie tandis qu'elle passe sur les ondes ! Inquiet pour la sécurité du public, il alerte le FBI qui lui en réfère directement à la F.D.A. La F.D.A. rentre alors en contact avec Mark Hunt le commanditaire du mystérieux laboratoire maintenant identifié grâce au témoignage du gérant. L'avocat s'engage alors à ne ne rien entreprendre en matière de clonage tant que le congrès US n'aura pas dit la loi sur cette question de société âprement discutée. Cependant publiquement les déclarations de Brigitte Boisselier contredisent les engagements de Mark Hunt auprès des autorités fédérales. C'est une question de semaine six tout au plus affirme-t-elle dans une interview télévisée. Finalement au courant du printemps la FOOD AND DRUG ADMINISTRATION décide de perquisitionner l'installation de Nitro.

Là dans une ancienne salle de classe reconvertie en laboratoire de fortune, les enquêteurs trouvent le matériel acquis par Mark Hunt auprès ancienne clinique en faillite, spécialisée dans la fécondation in vitro. Toutefois le lieu, n'offre aucune des conditions nécessaires pour qu'aucune expérience ne puisse sérieusement y être mené à bien et la première d'entre-elles, il n'est absolument pas stérile. Selon le témoignage du gérant, Brigitte Boisselier n'y travaille que très rarement. Hanter les plateaux de télévision pour décrocher la moindre opportunité d'une interview est effectivement difficilement conciliable avec une activité de recherche scientifique. Or elle est pourtant rémunérée par Mark Hunt en personne à hauteur de 5 000 US $/mois pour déterminer si les échantillons prélevés sur son fils décédé sont éventuellement utilisables pour le cloner. C'est en effet à cette question que Brigitte Boisselier est supposée répondre, elle ne le fera jamais ! Le seul raëlien qui opère régulièrement à Nitro, Damien Marsic, dont on peut admirer encore aujourd'hui le physique avantageux sur le site web de Clonaid s'évertue à extraire les ovules d'ovaires de vaches récupérés à l'abattoir du coin. Après avoir consultés les notes saisies sur place le verdict de la F.D.A. tombe. Les raëliens sont à des années lumières de pouvoir produire le moindre clone tout au plus s'essayent-ils à des manipulations morbides dignes du Grand Guignol.

Pour Mark Hunt la coupe est pleine, il réalise finalement que Brigitte Boisselier n'a d'autre préoccupation que celle d'obtenir un maximum de publicité pour sa secte en se répandant en déclarations fracassantes dans les medias au risque de compromettre sa réputation. N'a-t-elle pas utilisé un texte qu'elle lui attribue à cette fin ? Ne prétend-elle pas que ses commanditaires poursuivront l'État devant la Cour Suprême, si son administration persiste à s'opposer au clonage ? Mais Hunt est dans une position délicate car un scandale public risquerait de compromettre aussi bien sa carrière sur un plan professionnel que politique. Qui ferait désormais confiance à un avocat qui s'est fait duper aussi grossièrement par des personnages aussi peu sérieux qu'ils professent aux heures de prime time qu'ils ont été créés par de petits hommes verts ? Ses adversaires politiques ne chercheront-ils pas, au-delà du drame humain à tirer partie de cette histoire rocambolesque ? C'est pour éviter ces deux écueils qu'il décide d'agir en toute discrétion et de sa propre initiative. À la fin du mois de juin, les serrures sont changées et l'accès au " laboratoire " est définitivement interdit à Brigitte Boisselier et à sa fine équipe mais la nouvelle ne sera connue que le 24 juillet 2001. Pourtant, durant près d'un mois, Brigitte Boisselier continuera à faire comme si de rien n'était et utilisera même des vidéos tournées dans le laboratoire qui a cessé d'exister pour organiser une " visite virtuelle " du laboratoire à l'intention des raëliens réunis pour leurs stages d'été au Canada. En août on peut encore lire sur le site web, que Clonaid a été créé grâce à un investisseur dont le bébé de 10 mois décédé sera le premier clone humain. Les interventions publiques de Mark Hunt, pressé de s'expliquer dans la presse et sur une chaîne de télévision ne changeront rien à cet état de fait et il faudra attendre octobre pour que toutes mentions directes ou indirectes à son cas disparaissent.

Mais les effets d'annonce eux n'en continuent pas moins à alimenter les agences de Presse. Novembre 2001, la société Advanced Cell technology annonce qu'elle vient d'effectuer une percée scientifique de première importance dans le domaine du clonage thérapeutique, en clonant pour la première fois des embryons humains jusqu'au stade du blastocyte… Moins de 24 heures plus tard Brigitte Boisselier et Clonaid répliquent, feignant l'enthousiasme et d'un air désabusé : " je suis très contente de ne pas être la seule…. Nous produisons des embryons tous les jours. ". En avril 2002, le célèbre et très controversé gynécologue italien Antinori annonçait que trois grossesses sont en cours, le 12 Avril Brigitte Boisselier répond : " Nous avons développé des embryons humains jusqu'au stade de blastocyste, c'est-à-dire plus d'une centaine de cellules. Quand ils sont bons, on implante . Début juillet 2002 le sulfureux gynécologue italien revient à la charge et déclare à Libération qu'il serait le maître d'oeuvre de l'une de ces grossesses avant de le démentir 24 heures avant la publication de l'article. Le 10 juillet, Thomas Kaenzig le vice-président de Clonaid et bras droit de madame Boisselier déclare lors d'une conférence de presse donnée dans le cadre de Bio expo au Japon -- que " Clonaid a créé déjà "quelques centaines" de blastocytes humains. "Vous savez ce qu'est l'étape suivante" et de préciser que sa société dispose de 10 à 20 clients. C'est toujours au Japon que Thomas Kaenzig présente la machine à cloner, mais Brigitte Boisselier est à ce point confiante dans ses capacités qu'elle n'hésite pas à enrôler sa fille dans le rang des futures mères porteuses. Marina est supposée porter l'enfant du seul client de Clonaid dont on peut penser qu'il n'est pas aussi virtuel que son laboratoire. Un millionnaire israélien qui souffre d'une grave maladie chronique et qui choisira l'euthanasie à une vie devenue trop pénible dès que sa descendance aura été assurée. Ce candidat au clonage devrait laisser sa fortune au clone et à sa mère. On comprend qu'une telle perspective ne puisse que séduire la gourou des raëliens, pour autant que Clonaid soit en mesure de tenir ses promesses… Raël est en effet rémunéré au travers d'une contribution de volontaire 1% sur le revenu net de ses adeptes, les 10 autres pourcents sont eux réservés au financement de son mouvement

Le 26 Novembre 2002, Antinori pensent sans doute avoir le dernier mot, et annonce trois grossesses en cours. Le premier enfant cloné devrait finalement naître début Janvier 2003. Vingt-quatre heures ne se sont pas écoulées que Brigitte Boisselier rétorque à l'AFP que Clonaid a : " Cinq grossesses obtenues par implantation d'un embryon humain cloné sont en cours et la première naissance, une petite fille d'un couple américain, est attendue d'ici la fin de l'année ". Décidemment, dans cette course au clonage Brigitte Boisselier tient la corde est, elle n'est pas décidée à la lâcher.

Aux lendemains des fêtes de Noël. Le 27 décembre 2002, à Miami-beach, dans hôtel de seconde zone, la très médiatique présidente de Clonaid et évêque du mouvement raëlien convoque la presse dans un salon passablement miteux, au regard de l'événement historique qu'elle doit annoncer : "la naissance du premier clone humain". Devant un public choisi du fait de l'exiguïté des lieux seule une vingtaine de journalistes soigneusement triés sur le volet ont pu prendre place. Depuis quelques années maintenant Brigitte Boisselier et son attachée de presse ont dressé une liste noire des organes de presse trop critiques à son égard et elle s'est juré suivant ainsi l'exemple de sa sainteté Raël de les exclure des futures agapes médiatiques. Elle entend avant toute chose être respectée... Cet évènement suit de deux jours, et dans le même hôtel, une autre cérémonie qui a été elle soigneusement dissimulée aux yeux des profanes et de la presse. Les 25 décembre réunis autour de Raël les principaux artisans du projet Clonaid célèbrent le Raëlmas, jour anniversaire de la naissance du demi-frère de Raël, Jésus christ. Quant au thème du prêche de cette veillée de Noël, c'est de la notion même de vérité qu'il sera question. À chacun sa vérité ! C'est que sa principale héroïne, ce personnage en quête de clones à une conception curieusement pirandellienne du vrai et c'est cette vérité-là, toute relative, qui s'incarne maintenant Brigitte Boisselier.

Dans l'exercice médiatique, Clonaid est passé maître pour fournir des informations suffisamment vagues pour n'être que très difficilement vérifiables tout en exploitant au maximum le pathos et le sensationnalisme, failles inhérentes à tout exercice journalistique. L'un des traits de génie de Boisselier lors de cette conférence de presse sera de manipuler l'idée même d'offre de preuve. En effet au soir de son exercice de style médiatique retransmis sur les plus grands networks américains, la directrice de Clonaid ne dispose pas de la moindre preuve à présenter ! Ni parents et encore moins d'enfant à jeter en pâture aux medias… Les premiers contrairement à ce qu'elle avait annoncé en octobre ne veulent plus dévoiler leur identité devant la presse : "j'espère qu'il le feront, je souhaite qu'il le fasse" déclarent-elle pourtant depuis plusieurs mois maintenant ces parents sont toujours aussi fantomatiques qu'ils l'étaient aux premiers jours.

Brigitte Boisselier est une habituée des effets d'annonce qui ne sont guère suivis d'effets. Mais il faut bien ce soir, du 27 décembre faire avaler la couleuvre à la vingtaine de journalistes passablement surexcités qui l'assaillent de leur question. C'est alors Brigitte Boisselier propulse sur l'estrade, Michael Guillem, un journaliste free lance, ancien chroniqueur scientifique pour la chaîne ABC. Il est présenté comme parfaitement indépendant de Clonaid ou de ses opérations. C'est lui qui a accepté d'organiser une procédure de vérification de l'ADN du nourrisson. Lui et son expert auront accès à un échantillon de l'ADN du nourrisson et de sa mère dont il est le clone et d'ici dix jours la preuve finale devrait être donnée aux yeux d'un monde encore incrédule. C'est un journaliste fort embarrassé qui se retrouve ainsi soumis au feu roulant des questions de ses chers confrères. Toutefois madame Boisselier a atteint son principal objectif remettre la question de la preuve à plus tard et si possible aux calendes grecques. L'embarras de Michael Guillem s'explique d'autant plus facilement que dès le lendemain Raël lui-même vend la mèche dans une interview sur CNN et déclare que M. Guillem connaît très bien la directrice de Clonaid et qu'il a déjà réalisé un reportage très favorable à son entreprise. Dès lors la suspicion ne peut que s'installer sur son indépendance. Les doutes se muent bientôt en certitudes lorsque l'on apprend qu'il a essayé de négocier l'exclusivité des droits d'un reportage sur le premier clone humain auprès de plusieurs chaînes de télévision qui toutes déclinèrent son offre.

En réalité Brigitte Boisselier s'il elle avait voulu jeter le discrédit sur la procédure de vérification ne pouvait pas choisir de meilleur candidat. Aux yeux des scientifiques, la procédure choisie n'offre aucune garantie un journaliste n'est pas à même de s'entourer des précautions méthodologiques nécessaires pour éviter toutes erreurs dans un protocole qu'il ne maîtrise pas. Aux yeux des medias Guillem est directement intéressé au succès de l'entreprise s'il veut négocier son reportage exclusif sur le coup médiatique du siècle. Quant aux échantillons, ils tardent à venir et pour tout dire ils ne seront jamais fournis. En effet, un nouvel acteur vient d'entrer en scène en la personne d'un avocat de Miami, Bernard Siegel qui a assisté ébahis devant sa télévision à l'annonce de la naissance d'Eve car tel est le nom hautement symbolique choisi pour ce premier clone humain. Si Bernard Siegel s'est ému de la sorte c'est qu'il est très impliqué dans une action caritative d'aide et de protection à l'enfance. Le surlendemain, il dépose donc une requête auprès d'une juge de l'état de Floride afin de protéger les intérêts de l'enfant. Raël et Brigitte Boisselier vont s'éclipser aussi discrètement que rapidement de Miami devant les risques de se voir assigner à comparaître et de devoir révéler l'identité des 'géniteurs' du clone. Bien évidemment les parents virtuels du clone tout aussi virtuel changent leur fusil d'épaule et refusent désormais tous tests génétiques. Dégoûté et faisant désormais le deuil de sa réputation M. Guillem affirme qu'il a été manipuler par B. Boisselier et que l'on ne peut plus exclure qu'il s'agit d'un canular !

Quant aux déclarations de Brigitte Boisselier elles semblent, elles aussi avoir été calibrées pour semer le doute dans les esprits. Elle affirme d'une part que 300 ovules ont été nécessaires pour obtenir l'embryon cloné d'Eve. D'autre part, elle prétend que seuls les ovules de la mère d'Eve ont été utilisés. Et enfin que les ovules ont été prélevés sur une période de trois mois à partir de janvier 2003. Le problème est qu'il est parfaitement impossible de prélever plus de 20 ovules/mois par cycle à une femme soumise à un traitement hormonal spécifique utiliser dans les techniques palliatives à la stérilité développées pour la fécondation in vitro . Nous sommes là face impossibilité physiologique, chercher à dépasser ces limites reviendrait à compromettre gravement la santé de la future mère. Et le problème reste entier pour les 4 autres clones, car même en tenant compte des donneuses bénévoles - une cinquantaine d'ange de Raël toutes volontaire comme donneuse la quantité d'ovules reste astronomique - 45/par anges pour les 9 autres tentatives de clonage dont cinq seulement auraient abouti -. La crédibilité de madame Boisselier est d'autant moins grande que ses déclarations se contredisent. En novembre 2001 elle déclarait maîtriser la production d'embryon humain au stade du blastocyte. Or le 27 décembre 2003 elle affirme que les scientifiques de Clonaid n'ont pas travaillé réellement sur le clonage d'embryons humains avant janvier 2002. Qui doit-on croire, Brigitte Boisselier ou les déclarations de son clone ?

Quant à Raël il proclame désormais haut et fort qu'il n'a aucun lien légal avec Clonaid et qu'il n'est au courant de rien. Il ignore tout de l'identité des parents jusqu'au fait même de savoir si Brigitte Boisselier a oui ou non réaliser le premier clone humain. Par contre il est de tous les plateau télévisé en compagnie de son évêque et s'efforce d'émouvoir aux larmes la ménagère de moins de 50 ans -. Il se réjouit de la publicité faîte au mouvement grâce à l'opération Clonaid :

" Grâce aux derniers événements clonage, nous avons reçu une couverture médiatique d'une valeur supérieure à 500 millions de dollars comme le confirmaient certains experts en publicité sur une chaîne télévisée canadienne hier. Afin d'en obtenir encore plus, il faut aider Sylvie Chabot, ma bien aimée attachée de presse dans sa mission.[...] La moitie de ma mission est désormais accomplie. Nous ne devons pas manquer une goutte de cette opportunité. "

Et dans un style qui hésite entre une naïveté feinte et un sans gènes particulièrement odieux :

" Certains journalistes commencent à me demander si, au cas où l'exploit de Brigitte n'était qu'une blague, nous n'aurions pas profité de cette annonce. Et ma réponse est toujours un enthousiaste "oui" Je crois personnellement que Brigitte a réussi son exploit scientifique. Si elle l'a vraiment fait, elle a accompli un évènement historique en réalisant une première pour laquelle on devrait lui décerner un Prix Nobel. Si elle ne l'a pas fait, elle a aussi accompli un évènement historique en réalisant la plus belle supercherie de ce siècle. Dans les deux cas, elle a surtout accompli un évènement historique en permettant à la planète entière d'être informée des Messages. Nous sommes gagnants dans les deux cas. Si c'est vrai notre religion est associé pour l'éternité a une grande avancée de l'Humanité... Si ce n'est pas vrai, Brigitte a permis a toute la planète de découvrir la Vérité sur nos origines. "

Difficile d'être plus limpide sur le véritable objectif de Clonaid

Et ce n'est pas tout, le scénario de l'accouchement tourne désormais au bonneteau. Brigitte Boisselier avait en effet déclaré que la mère d'Eve avait accouché à l'étranger - aucune des opérations relatives au clonage ne devaient avoir lieu aux Etats-Unis ou au canada - et par césarienne. La mère est donc supposée avoir regagnée les USA par avion alors que sa convalescence n'est même pas achevée avec un nourrisson de quelques jours sans papiers donc sans nationalité, le tout sans attirer l'attention sur le bébé le plus médiatisé de la planète. Evidemment personne n'a songé à questionner Brigitte Boisselier sur les conditions de cette étrange voyage, une compagnie aérienne a des règles très strictes sur un plan sanitaire auprès de son assurance et répugnera à engager sa responsabilité juridique avec des passagers qui pourraient présenter ce type de risque. Mais l'odyssée ne s'arrête pas là puisque devant la menace représentée par la requête de B. Siegel devant la justice en Floride, les parents auraient choisi selon Brigitte Boisselier l'exil et auraient immigré dans les mêmes conditions apprendra-t-on finalement en Israël. Quant à la présidente de Clonaid elle prétendra avoir rompu touts contacts avec eux, dans l'intérêt de l'enfant, afin qu'il ne puisse pas être légalement kidnappé par les autorités ! Ce qui ne l'empêchera pas néanmoins de révéler le pays d'accueil au juge chargé de statuer sur la requête déposée par l'avocat américain. Avec pour effet immédiat qu'il déclarera son tribunal incompétent pour statuer sur le sort du clone virtuel. Mais le juge mettra néanmoins madame Boisselier animatrice d'une entreprise virtuelle, sans adresses légales, sans structures juridiques connues, sans personnels rémunérés, aux investisseurs dont l'identité restent inconnus - mais qui seraient les parents des 5 clones annoncés dès le 27 décembre - et à la capitalisation parfaitement nébuleuse au point que la commission des opérations de bourses américaine a décidé de déclancher une enquête sur les activités de Clonaid - contre les conséquences légales de ses actes. Aux dernières nouvelles à un journaliste de NBC qui relevant qu'était inscrit au frontispice de son site web Clonaid.com " la première entreprise de clonage humain " lui demandait pourquoi on ne retrouvait aucune trace de ladite entreprise dans le monde réel elle ne pouvait que balbutier en réponse, ceci est un site Web. Quant à Clonaid ce n'est qu'un trademark…Nous sommes bien loin des temps héroïques dans la foulée de son intervention au congrès américain où Raël annonçait que Clonaid serait bientôt coté en bourse. Dans le même ordre d'idée, quels financements, recherchait donc Thomas Kaenzig, le vice-président de Clonaid lorsqu'il intervient à Money World Expo le 11 janvier 2003, à Fort Lauderdale ? Le financement du site web de Clonaid déjà pris en charge par le mouvement raëlien depuis son origine ou bien encore de celui d'une marque qui n'est déposée nulle part ?

Depuis lors Brigitte Boisselier semble s'être condamné à une fuite en avant dans des effets d'annonces qui ne sont jamais suivis d'effets sans parvenir à retenir désormais durablement l'attention des medias. Lors de sa conférence de presse en Israël, elle avait là aussi promis la présence des parents d'Eve - - qui n'étaient pas plus présents ce jour-là qu'ils ne l'étaient le 27 décembre. Elle est simplement là ce 16 Mars , pour annoncer que Clonaid s'apprête à cloner les victimes palestinienne et israélienne de la seconde Intifada ! Cependant Brigitte Boisselier récidive et promet la participation des parents japonais du second clone lors d'une conférence de presse brésilienne annoncée pour la semaine suivante. Les parents fantomatiques des ectoplasmes clonés auraient même fondé une association pour défendre leurs intérêts. Raël fait de même il organise une tournée de promotion au Brésil pour le lancement de la traduction portugaise de son best-seller, oui au clonage humain. Le jour dit si le gourou et son assistante son fidèle au post les parents du clones supposés avoir fait exprès le déplacement seront les grands oubliés de la fameuse conférence de presse puisqu'ils n'y assisteront pas. Tout au plus aura-t-on le droit à une mauvaise photo d'un nourrisson dans une couveuse en guise de lot de consolation.

B. Boisselier semble d'ailleurs ne même plus se préoccuper du caractère crédible ou non de ses allégations. N'a-t-elle pas affirmé que son équipe aurait prélevé sur le cadavre d'un enfant inhumé depuis plus de trois mois, une cellule encore vivante destinée à le cloner ! Tandis que Clonaid prétendait vouloir cloner le dernier descendant de Dracula tout ce fiasco accouche-t-il péniblement de la fiancée de Frankenstein. C'est que le réel a mis de toute façon un frein aux ambitions de Clonaid et la peinture encore fraîche de son nouveau laboratoire peut prendre tout son temps pour sécher. Le 11 avril 2003, la revue Science publie un article qui détaille une étude qui donne raison pour laquelle il est impossible de cloner un primate en utilisant la même technique que celle utilisée pour Dolly. Mais la future papesse du mouvement raëlien, est déjà depuis longtemps bien au-delà du réel. Elle travaille actuellement à la réalisation d'un utérus artificiel, le Babytron destiné à terme à permettre la croissance accélérée de ses clones virtuels. Ce projet est en effet hautement prioritaire pour Raël, c'est l'avant dernier stade de la réalisation de la machine à cloner que Raël affirme à voir vue fonctionner tandis qu'il visitait la planète des Elohim. Si l'humanité devait maîtriser cette ultime clef de la vie éternelle elle se hisserait alors au même niveau que ces dieux venus des étoiles qui l'aurait un jour créer en laboratoire. Ayant accompli son ultime promesse, faire des raëliens les égaux de ces dieux ils auraient alors définitivement achevé son ultime mission.

Que conclure de cette folle entreprise ? De toute évidence Clonaid est une imposture scientifique doublée d'une gigantesque intoxication médiatique à des fins essentiellement publicitaires. Sur ce point, il convient d'insister sur la responsabilité des medias au premier rang desquelles les agences de presse qui ont relayé pendant des années de façon particulièrement complaisante les communiqués de la secte sans jamais vraiment chercher à en vérifier la véracité. Se serait-on simplement souvenu que depuis 1997 Clonaid n'avait pas d'existence légale que jamais la bulle médiatique aurait pu enfler dans des proportions aussi démesurées pour un tel non-événement. De ce point de vue aussi bien Raël et Boisselier sont loin d'être les seuls responsables de cet état de fait. L'un comme l'autre pouvaient parfaitement mentir, après tout aucune loi n'est là pour sanctionner le mensonge en tant que tel - si ce n'est la morale et l'opinion publique -. En revanche ce point est évidemment beaucoup plus discutable chez des professionnels de l'information qui sont supposés devoir vérifier leurs informations avant de les diffuser. Les fantaisies du couple clonant Raël/Boisselier ont provoqué une véritable levée de boucliers et des effets délétères sur un plan international. De nombreuses lois interdisant toutes formes de clonage y compris en matière thérapeutique ont été votées dans l'urgence et en réponse à l'annonce de la secte. Dans cette affaire, la principale victime de la pseudoscience reste comme d'habitude la science !

Clonaid est-elle une escroquerie aux termes de la loi ?

Mark Hunt s'est abstenu pour l'instant à poursuivre Boisselier ou la secte devant les tribunaux. Soulignons qu'en tant qu'avocat même si monsieur Hunt s'est fait piéger par Clonaid, il n'en avait pas moins verrouillé les responsabilités de chacun par contrat. Il n'y a pas de raisons de penser que son drame familial ait handicapé sa compétence professionnelle. Aussi lorsqu'il évoque une perte de 500.000 US $ sur un total d'un million de dollars, on ne peut pas déterminer la nature exacte de son préjudice. Est-ce la conséquence directe de l'échec de son investissement ou bien a-t-il été abusé et son argent en partie détourné ? Tant que Mark Hunt s'obstinera dans son mutisme sur l'affaire Clonaid personne ne pourra jamais répondre pour lui à cette question.

Escroquerie ou tentative d'escroquerie sont-ils pour autant constitués ? Répétons le mensonge en tant que tel n'est pas pénalement répréhensible - sauf cas particulier du faux témoignage -. Ainsi, si aussi bien les clones que leurs parents sont totalement virtuels et qu'aucun financement externe - en dehors des fonds propres de Brigitte Boisselier ou de l'argent du mouvement - n'a en réalité été exploité alors les conditions du délit d'escroquerie au sens légal ne sont pas réunis. En effet dans un tel cas de figure, il n'y a pas d'escroquerie parce qu'il n'existe pas de victimes directes de cette entreprise ! Il est pour le moins troublant d'observer que depuis six ans maintenant aucun des clients dupés par Clonaid ne se soient jamais manifesté pas plus que les supposés parents des clones tandis que nous savons aujourd'hui que le clonage d'un être humain n'est toujours pas pour l'heure du domaine du possible. Et c'est là seule véritable énigme ! Bien évidemment si les services proposés sont aussi fictifs que le reste de l'entreprise, le mystère s'éclaircit. Clonaid n'aurait jamais dépassé le stade du projet marketing… Dès lors il n'existerait personne en mesure d'intenter la moindre poursuite à l'encontre de Raël ou de son ange clonant. Entre l'escroquerie, somme toute banale et qui ferait courir un risque à ceux qui s'en rendent coupables et un projet fictif de A à Z, comble de la perversion, le choix nous semble évident. Mais il est tout aussi évident qu'il faut être totalement dénué de toutes formes d'Ethique pour concevoir un pareil dessein. Mais ici laissons donc Raël, lui-même conclure :

" L'éthique est une manifestation des conservateurs déistes et des religieux orthodoxes cherchant à garder l'Humanité dans l'obscurantisme et l'ignorance en lui faisant craindre la science et les nouvelles technologies.[…] Disons oui aux nouvelles technologies et à la Science 100 % libres qui vont libérer l'homme du mythe de dieu, des peurs, des maladies, de la mort et du travail ! " Raël

C'est d abord au nom de la science que l'on revendique dans le mouvement raëlien le droit de pouvoir faire preuve de la plus totale absence de morale !

Encadré
La machine à cloner

En août 2001, dans le cadre du salon Bio Expo au Japon, Clonaid dévoile une toute nouvelle filiale coréenne qui commercialise deux machines présentées comme révolutionnaires, baptisés respectivement le RMX 568 et 2010. Cette machine est dotée de propriétés surnaturelles puisqu'elle permettrait aux raëliens de revendiquer jusqu'à 50% de taux de réussite en matière de clonage. La fusion de cellule embryonnaire redéfinie clame avec orgueil la page promotionnelle de cet appareil sur le site web de Clonaid. Mais la magie à un prix, il vous en coûtera 6150 US $ pour le modèle de première génération et 9,220 $ pour le nec plus ultra de la technologie raëlienne au service du clonage le modèle RMX2010 sans les frais de port …

Les spécialistes quant à eux restent dubitatif et souligne que l'appareil en question est tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Ce matériel relativement courant dans les laboratoires de biologie moléculaire ou de microbiologie. Il n'a même pas été conçut spécifiquement pour le clonage. Exposée à Londres pendant une exposition temporaire consacrée au clonage, les raëliens ont cependant refusé d'en dévoiler les entrailles ni de fournir les données précises qui établiraient ses fabuleuses propriétés en matière de clonage humain. Azim Surani de l'université de Cambridge affirmait à Nature que loin de renforcer la crédibilité de Clonaid suite à ses annonces tonitruantes et en l'absence du test ADN du clone fantôme cet épisode minaient encore un peu plus la crédibilité du groupe. Et ce d'autant plus qu'un tel matériel se négocie couramment en occasion à hauteur de 500$ ou autour de 2000 US$ pour un modèle neuf. Seuls les appareils très hauts de gamme peuvent se négocier autour de 10.000 US $, encore que le modèle proposé par la filiale de Clonaid ne semble pas entrer dans cette catégorie au vue des spécification techniques et de la documentation de la concurrence. Grand avantage néanmoins pour le modèle raëlien il est accompagné d'un petit guide pratique expliquant comment réaliser un clone…

Une vidéo faisant la promotion du RMX a été tournée en utilisant des images de l'ancien laboratoire de Nitro. Seul problème à l'époque où elle est présentée sur le site web de Clonaid le laboratoire en question n'existe plus. De là à conclure que le RMX 2010 n'a jamais été testé dans des conditions véritablement opérationnelles il n'y a qu'un pas…Mais sait-on jamais Brigitte Boisselier avait bien affirmé qu'elle avait réalisée des Blastocytes à la chaîne alors qu'elle ne disposait toujours pas d'un nouveau laboratoire. elle n'est donc plus à un miracle près !

Encadré

Brigitte Boisselier

Né en 1956 dans l'est de la France, Brigitte Boisselier déclare avoir éprouvé une véritable passion pour la science dès son plus jeune âge. Elle est titulaire d'une maîtrise de biochimie et d'un doctorat en chimie physique de l'université de Dijon ainsi que d'un PHD en chimie analytique de l'université d'Houston au Texas. En 1986 elle est engagée chez Air Liquide comme directeur d'un projet de recherche. Elle gravit rapidement les échelons pour être nommée en 1989 assistante du directeur de la recherche dans cette compagnie française d'envergure mondiale. C'est vers 1992 peu de temps après la séparation de son époux, que son chemin croise route du mouvement raëlien dans lequel elle s'engage corps et âmes. Mais elle n'effectuera son coming out et d'une façon spectaculaire. Dans une tribune publié dans le Monde elle annonce son intention de réaliser le premier clone humain - elle a entre temps convaincu Raël de se lancer dans cette aventure scientifique grandiose -.
La réaction de son employeur ne se fait pas attendre longtemps puisqu'elle est presque immédiatement licenciée. Au terme d'une longue procédure engagée contre son ex employeur elle finira par obtenir gain de cause mais entre temps elle a immigré aux USA. D'abord présentée comme la directrice scientifique de Clonaid elle prend en charge la destiné de cette entreprise virtuelle en 2000, à la demande Raël en personne qui dégage ainsi sa responsabilité juridique de cette aventure. Fidèle parmi les fidèles, elle est rapidement nommée évêque dans le mouvement raëlien et chargée de la formation des anges de Raël. Devant le succès de Clonaid, tout au moins sur un plan médiatique, elle serait désormais pressentie par Raël lui-même pour assurer sa succession à la tête de la secte, autant dire qu'elle est désormais aux anges au propre comme au figuré selon l'expression consacrée…



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