2. Comment je me suis laissée embrigader

 
 
 
 
 
 

Le livre-piège par lequel tout commence. Il fut publié en 1950, époque où Ron Hubbard n'avait pas encore "inventé" le concept religieux de Scientologie.
 
 
 
 
 
 
 

J'ai toujours été, et je le suis encore, une personne très curieuse des grandes questions sur la vie et sur la nature humaine. Quand j'étais adolescente, je notais dans mon journal intime toutes mes expériences, mes pensées et mes réflexions sur la vie. J'étais tout à fait consciente des graves problèmes du monde actuel et je rêvais d'entreprendre quelque chose de positif pour y remédier.

TOUT COMMENCE TOUJOURS AVEC "LA DIANÉTIQUE"

Beaucoup de mes amis prenaient de la drogue pour échapper artificiellement à leurs difficultés, mais je ne les jamais imités. J'étais une personne de caractère, qui ne cédait jamais à la pression d'un groupe. J'étais, selon les termes employés par ma mère, un "esprit indépendant". J'ai toujours eu l'esprit très ouvert aux idées qui se démarquaient de la norme communément admise. J'étais persuadée que notre monde avait besoin d'idées et de solutions nouvelles et j'espérais contribuer un jour à des actions qui changeraient réellement la vie des gens. Je lisais tout ce que je pouvais trouver sur la connaissance de la nature humaine et sur les solutions pour parvenir à utiliser la totalité de ses capacités intellectuelles. J'étais persuadée que l'on pouvait changer le monde, que nous devions changer en tant qu'individus, si bien que lorsque j'entendis parler du livre "La Dianétique, la puissance de la pensée sur le corps", par L. Ron Hubbard, je fus évidemment très intéressée.

C'était la fin des années 70 et je débutais au collège à l'Université de l'Utah, à l'âge de 17 ans, avec une spécialisation en musique. Issue d'une famille de musiciens, j'étudiais la musique depuis l'âge de quatre ans. J'avais toujours supposé, jusqu'à maintenant, que je pourrais devenir musicienne, mais je commençais à remettre en cause cette idée. Cela provoqua en moi un profond malaise, et pour ainsi dire, dans ma tête, un rejet de tout ce que mes parents avaient souhaité pour moi; mais en même temps, je savais que j'avais à choisir ma propre voie. Ce malaise intérieur, couramment répandu auprès des jeunes de mon âge, fut un facteur déterminant pour me rendre vulnérable à la Scientologie.

Je m'intéressais particulièrement à tout ce qui touchait à la psychologie et je pris des cours d'initiation sur le sujet, avec une préférence pour l'école béhavioriste (comportementale, ndt). Mais il y avait bien d'autres aspects de la psychologie que je voulais découvrir. Etant donné le peu d'informations que j'obtenais, j'en conclus que cet établissement avait peu à m'offrir et je commençai à rechercher ailleurs d'autres informations dans ce domaine.

A l'université je fis la connaissance d'un professeur de musique nommé Sally Peck, déjà engagée en Scientologie. Sally était la principale violoniste de l'orchestre symphonique et un membre respecté de la communauté. Un de ses étudiants me parla de la Scientologie et me prêta un livre sur la communication en décembre 1970, peu avant mes dix-huit ans. Il n'y avait rien de profondément révolutionnaire dans cet ouvrage, mais j'étais très impressionnée par les personnes impliquées. Beaucoup d'entre eux étaient des artistes et des musiciens qui avaient de grandes visions sur les fondements de la vie et sur leur travail en tant qu'artistes. Après avoir fini ce livre, j'achetai "La Dianétique" et, de retour dans le Michigan, je passai mes vacances de Noël à le lire. Je ne pouvais pas poser cet ouvrage, j'étais fascinée. L. Ron Hubbard semblait avoir développé une nouvelle théorie sur la pensée humaine et les causes des "aberrations" du comportement. Il avait mis au point une technique appelée audition, devant conduire à l'instauration d'un monde sans guerre et sans démence. C'est ainsi que commença mon parcours en Scientologie. De retour à Salt Lake City en janvier 1971, je commençai mon premier cours de Scientologie. 


chapitre 3/28: L'appât

Mes neuf vies dans la Scientologie: SOMMAIRE