Mouvement pour l'extinction volontaire de l'espèce humaine

Description du groupe

(Source : Bulles n°76 - 4ème trimestre 2002)

 



"Nous savons que nous ne verrons jamais ce jour où il n'y aura plus un seul humain sur la planète. Notre but est le long terme" (VHEMT).

Le Mouvement pour L'Extinction Volontaire de L'Espèce Humaine (The Voluntary Hu-man Extinction Movement - VHEMT, prononcer "véhément") fonctionne en réseau : "Nous ne sommes pas simplement un groupe de misanthropes et d'asociaux, ni des rejetons de Malthus prenant un plaisir morbide chaque fois qu'un désastre frappe les humains" (sic). Ce groupe accède, parfois, aux grands médias comme Le Courrier International de décembre 2000. Il est impulsé depuis Portland (Etats-Unis) par son chef charismati-que Les U. Knight. Ses militants sont des activistes antispécistes végans proches du Front de Libération animale. Sa devise officielle est "Puissions nous vivre long-temps, puis disparaître".

Pour l'extinction de l'espèce humaine
"Le genre humain n'a plus aucune utilité" (Les U. Knight)

Le VHEMT considère que la seule réduction de l'espèce humaine ne suffit plus et qu'il faut viser progressivement son extinction totale. Il n'entend pas étudier de manière exhaustive les différentes façons dont la race humaine se serait révélée être une "race parasite et avide" (sic). Le VHEMT se veut une alternative concrète à l'extinction de millions et probablement de milliards d'espèces de plantes et d'animaux me-nacées par la seule présence humaine. Son but est donc de supprimer progressivement l’Humanité en réduisant fortement la procréation. Le VHEMT écarte, après étude, diverses "solutions" envisageables pour éradiquer l'espèce humaine comme le développement des virus, des guerres, des famines ou de la pauvreté. Il explique ainsi qu'aucun virus ne serait assez efficace pour tuer d’un coup tous les humains. Les survivants se retrouveraient avec des résistances accrues et pourraient de nouveau se multiplier : aussi, en moins de 50 000 ans, Gaïa se retrouverait dans la même situation (sic). Le VHEMT écarte, également, la solution de la guerre car elle ne pourrait jamais être assez meurtrière comme le démontreraient les conflits passés : même la disparition instantanée de 80 millions de personnes grâce aux bombes atomiques éliminerait uniquement la croissance d'une année. Les conséquences sur l'écosystème seraient, en revanche, effroyables. La seule solution serait donc de tout faire pour rendre l’enfant superflu et pour pénaliser les parents.

Pour rendre l'enfant superflu
"Etre pro-humain, c'est être pro-extinction" (VHEMT)

Le VHEMT admet que l'usage de la force sera probablement nécessaire pour sauver Gaia. Il veut croire cependant qu'une prise de conscience suffisante et rapide permettra de l'éviter. Il prône certes un respect total de la vie, dès lors que les personnes sont nées (sauf suicide volontaire). Mais il considère que la grande majorité des naissances serait involontaire et qu'il faut donc développer les moyens permettant de donner à chacun(e) cette "liberté". Il préconise, ainsi, la contraception de secours, mais aussi la stérilisation de masse. Il prône, surtout, de développer l'hédonisme, afin que la valeur de la vie augmente au point de rendre tous les projets de naissance superflus. Il propose de développer des solutions alternatives à la grossesse, soit d'un point de vue psychologique, soit d'un point de vue sociologique, en développant, par exemple, les adoptions ou les systèmes d'enfant commun. Il développe enfin une critique acerbe de la condition parentale puisque les parents seraient des ennemis auxquels il ne faudrait pas s'en prendre, individuellement, mais à leur système de pensée. Le VHEMT a donc conçu et développe tout un programme mental pour miner le désir parental.

Ce groupe propage enfin une critique acerbe de toute forme de solidarité humaine, car elle isole les humains du reste de la création et favorise l'anthropocentrisme (nos intérêts égoïstes). Il combat ainsi les retraites par répartition (entre générations) qualifié de système désuet, etc. Ce refus de toute solidarité entre individus vaut également pour les peuples des pays pauvres. Une répartition équitable des ressources n'aurait qu'un effet provisoire et donc trompeur.

Comment devient-on activiste ?
Le VHEMT explique dans divers documents comment recruter de nouveaux activis-tes. Il invite ses membres à ne pas heurter directement la susceptibilité des personnes et préconise de présenter l'extinction volontaire comme un concept pouvant être ajouté à d'autres croyances. Il convient seulement de promouvoir le mot d'ordre cen-tral du "vivre vieux et périr", chacun restant autrement libre de se suicider immédiatement ou de préférer vivre le mieux possible. Le réseau est composé en fait de plusieurs cercles concentriques : les "volontaires actifs" forment l'élite du VHEMT car, non seulement, ils s'engagent personnellement à ne plus jamais procréer, mais estiment que l'extinction complète de l'espèce est nécessaire. Les "supporters" du VHEMT s'engagent, aussi, à ne plus procréer, mais ils ne partagent pas le projet d'extinction volontaire de l'espèce humaine. Les membres "potentiels" adhèrent au point de vue des "volontaires" ou des "supporters", mais ne souhaitent pas devenir actifs.

Ce réseau publie depuis 1992 un périodique dénommé These exit times (La Voix Véhé-mente du mouvement d'extinction volontaire de l'espèce humaine) et commercialise des autocollants propageant ses thèses : "Merci de ne pas vous reproduire ! Vivons vieux puis disparaissons ! ". Son site Web existe depuis 1996 : un millier de personnes se connectent régulièrement.

La doctrine du mouvement est simple : le concept d'extinction humaine volontaire serait aussi vieux que l'espèce humaine puisqu'il daterait de la disparition des dinosaures. Certains humains considéraient, déjà à cette époque, leur propre espèce avec tristesse et fureur (sic). Dieu se serait rendu compte de son erreur et aurait voulu chasser les hommes de son système, mais il aurait eu un moment de faiblesse et épargna une famille reproductrice, responsable de la situation actuelle. La pitié divine serait donc la cause de l'état catastrophique de la Terre. Le VHEMT s'oppose à ceux qu'il qualifie de "terroristes d'extermination de l'espèce humaine".

 


 
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